Traitement des eaux usées par boues activées
Traitement des eaux usées par boues activées
Le procédé de traitement des eaux usées par des boues activées repose sur une intensification des
processus d'autoépuration que l'on rencontre dans les milieux naturels. Il est constitué d’un réacteur
biologique dans lequel les eaux usées sont mélangées avec la biomasse aérée et maintenue en
suspension. Les installations à « boues activées » fonctionnent selon le principe des « cultures libres ».
En effet, Dans ce procédé, les bactéries se développent dans un bassin appelé bassin d’aération,
alimenté en eaux usées à traiter et aéré à l’aide d’un système d’aération. Ce dernier sert également à
brasser les eaux pour homogénéiser le mélange et éviter les dépôts. Les bactéries mises en suspension
dans l’eau du bassin avec les eaux à épurer sont donc en contact permanent avec les matières
polluantes.
Le métabolisme bactérien favorise la production d’une biomasse, dont une partie est recyclée dans
l’aérateur pour y entretenir une concentration constante et permettre au processus de métabolisme
bactérien de se dérouler efficacement, et une autre partie est, selon le degré de sa fermentation,
envoyée vers un traitement spécifique en vue d’un épandage agricole ou d’une élimination ou stockée.
Les traitements par boues activées éliminent de 85% à 95 % de la DBO5 selon les installations. C'est le
traitement biologique le plus fréquemment utilisé actuellement en Europe.
Principe de fonctionnement
Le procédé d’épuration à boues activées faisant partie des procédés intensifs fonctionne selon deux
filières, une filière eau dont le but est d’éliminer la pollution organique biodégradable par métabolisme
bactérien et une filière boue qui concerne les flocs bactériens résultant de l’activité biologique en
présence de pollution.
Filière eau
L’épuration des eaux usées par boues activées fait appel à une série d’étapes de traitement faisant
intervenir une succession de dispositifs, empruntés tour à tour par les eaux usées de telle sorte que
chaque dispositif est conçu pour extraire au fur et à mesure les différents polluants contenus dans ces
106
Projet de fin d’étude
eaux. Alors, les effluents liquides entrant dans la station d’épuration à boues activées subissent après
les étapes de traitement préliminaire, un traitement secondaire assuré dans un bassin d’aération puis
une clarification au sein d’un décanteur secondaire.
Bassin d’aération
Dans le bassin d’aération, les effluents liquides sont mis en contact avec une biomasse bactérienne qui
dégrade la matière organique selon la réaction suivante :
La présence de composés azotés et phosphatés dans la pollution est nécessaire pour le déroulement
de cette réaction. Les bactéries les utilisent au même titre que les composés hydrocarbonés (pollution
organique), mais en faibles quantités pour constituer leur cytoplasme.
L’oxygène est dispensé par des engins d’aération qui assurent également le brassage des flocs
bactériens afin d’avoir un mélange ultime et éviter les zones mortes pouvant générer des réactions
d’anaérobiose. Les systèmes d’aération peuvent être des unités électromécaniques telles que les
aérateurs de surface (turbine ou brosse), ou les systèmes d’insufflation d'air (suppresseurs et
diffuseurs immergés).
Dégazeur
Avant d’être acheminés vers les clarificateurs, les effluents en provenance des bassins d’aération sont
repris dans des ouvrages de dégazage afin d’éviter le risque de dégazage incontrôlé dans les
clarificateurs. Cette opération est indispensable pour éviter la flottation des boues secondaires et
assurer par la suite une bonne séparation par décantation.
Cet ouvrage est destiné à capter les boues activées issus du bassin d’aération, ces boues seront alors
séparées de l'eau épurée par une simple séparation gravitaire dans le décanteur secondaire.
Filière boue
La filière a pour but le traitement des boues résiduelles pour éliminer les nuisances dues à leur
accumulation, à leur fermentation et au dégagement de mauvaises odeurs dans les stations
d’épuration. Les dépôts ainsi se produisant sont répartis en deux grandes familles :
107
Projet de fin d’étude
Les boues secondaires : elles sont formées à partir de la charge polluante dissoute
utilisée par les cultures bactériennes en présence d’oxygène. Ces boues sont très
organiques car elles sont principalement constituées de cellules bactériennes.
Le traitement des boues brutes vise à réduire leur volume, leur pouvoir de fermentation lié à leur
teneur en matière organique, ou éventuellement à en éliminer les bactéries et les parasites présents
pour limiter par la suite les problèmes qui en découlent. Le traitement vise aussi à faciliter le stockage
des boues avant leur élimination ou leur valorisation.
Il vise à réduire le volume des boues en augmentant leurs siccités (la teneur en matières sèches), en
vue d’une meilleure gestion des boues et de réduction des coûts de stockage et d’optimisation du
traitement an aval. Son principe consiste à enlever une partie plus ou moins importante de l'eau
contenue dans les boues.
Selon leurs origines, les boues peuvent subir les traitements suivants :
Les boues rassemblées sont concentrées dans une cuve cylindro-conique appelée épaississeur où les
boues séjournent d’une durée maximale de 48h.
Centrifugation
Ce traitement s’effectue dans un rotor cylindro-conique horizontal. Grâce à la force centrifugeuse, les
solides se déposent en couche sur les parois et transportés par une vis tournant dans le même sens
que le rotor.
Flottation
Les boues sont éliminées par flottation par l’air dissous. Elle est de plus en plus utilisée pour les boues
activées en raison de problèmes de bulles de gaz dans les flocs pouvant se produire dans le cas de
l’épaississement gravitaire.
La stabilisation des boues vise à réduire le taux des matières organiques et des germes pathogènes de
façon à empêcher ou du moins limité leur pourvoir de fermentation. Elle se fait par voies aérobie et
anaérobie.
Voie aérobie
La dégradation de la matière organique est obtenue par oxydation biologique. Ce procédé consiste à
aérer la boue pendant une période prolongée, au cours de laquelle les microorganismes aérobies,
placés en phase de respiration endogène, dégradent la matière organique. La stabilisation aérobie
peut se produire au niveau du bassin d’aération dans le cas de l’aération prolongée où l’âge de boues
est élevé (10 à 20 jours).
Voie anaérobie
108
Projet de fin d’étude
La digestion anaérobie est un procédé naturel de transformation de la matière organique par des
bactéries anaérobies. Le procédé permet d’assurer un taux de réduction de matières organiques de
l’ordre de 50%. Les boues ainsi produites ne dégagent pas de mauvaises odeurs et permettent d’en
extraire de l’énergie grâce au méthane produit par fermentation.
Avantages et inconvénients
Avantages Inconvénients
Adaptée pour toute taille de collectivité Coûts d’investissement assez importants ;
(sauf les très petites) ; Consommation énergétique importante ;
Bonne élimination de l’ensemble des Nécessité de personnel qualifié et d’une
paramètres de pollution (MES, DCO, surveillance régulière ;
DBO5, N par nitrification et Sensibilités aux surcharges hydrauliques ;
dénitrification) ; Décantabilité des boues pas toujours aisée à
Adapté pour la protection de milieux maitriser ;
récepteurs sensibles ; Forte production de boues qu’il faut
Boues (cf. glossaire) légèrement concentrer.
stabilisées ;
Facilité de mise en œuvre d’une
déphosphatation simultanée.
Cependant, plusieurs procédés ne s’adaptent pas au contexte de la région d’Azemmour et sidi Ali
Hammdouch et ainsi ne seront pas inclus dans la comparaison qu’on établira dans le chapitre suivant.
Le tableau qui suit récapitule l’ensemble de ces procédés et les raisons de leur élimination :
Ainsi, en tenant compte de la taille d’Azemmour, nous nous focaliserons dans notre étude sur les
techniques d’épuration suivantes :
- Lagunage aéré
- Boues activées
- Lits bactériens
109
Projet de fin d’étude
5. Analyse multicritères
Dans l’objectif de choisir le meilleur procédé d’épuration des eaux usées à appliquer pour la ville
Azemmour et Sidi Ali Hammdouch, nous procéderons à une analyse multicritère des différents
procédés envisageables. Cette méthode permet de prendre une décision ou à évaluer plusieurs
options dans des situations où aucune possibilité n’est parfaite.
Par la suite, nous définirons l’analyse multicritère et ses différentes méthodes puis nous passerons à
une mise en œuvre d’une des méthodes pour notre étude de cas.
L'analyse multicritère est un outil qui permet d'effectuer un choix entre plusieurs solutions en
décomposant une grille d’analyse en plusieurs critères chacun pondéré d’un poids relatif.
L’analyse multicritère permet la prise d’une décision où plusieurs objectifs, souvent contradictoires,
doivent être pris en considération. La divergence des objectifs nécessite la recherche d’une solution
des meilleurs compromis possibles.
Il existe trois approches par lesquelles on peut élaborer une analyse multicritère :
On cherche à agréger les n critères afin de les réduire en un critère unique. On suppose que les
jugements sont transitifs. Par exemple: a>b, b>c alors a>c
Les méthodes se basant sur agrégation complète sont :
- WSM (Weight SumMethod ou somme des notes)
- WPM (Weight ProductMethod ou Multiplication de ratios) (Percy Bridgman, 1922)
- AHP (AnalyticHierarchy Process) (Thomas L. Saaty, 1971)
- MAUT (Multi Attribute Utility Theory)
Agrégation partielle
On cherche à comparer des actions potentielles ou des classements les uns aux autres et à établir entre
ces éléments des relations de sur-classement. On doit alors respecter l’incomparabilité.
Les méthodes se basant sur l’agrégation partielle sont :
Electre II, III, IV (B. Roy, 1968 )
Prométhée I et II (J.-P. Brans, 1980)
Melchior (J. P. Leclerc, 1984)
Qualifex (J. Paelinck, 1976)
Oreste (M. Reubens, 1979)
Regim (P. Nijkamp et P. Rietveld, 1983)
Naiade (G. Munda, 1995)
110
Projet de fin d’étude
Agrégation locale :
On cherche en premier lieu une solution de départ. Par la suite, on procède à une recherche itérative
pour trouver une meilleure solution.
Les méthodes se basant sur l’agrégation locale totale sont :
Nous avons choisi la méthode AHP (Analytic Hierarchy Process) vu la nature hiérarchique des critères
que nous avons utilisés dans la comparaison ci-dessous et les interrelations qui les lient.
Définition de la méthode
La méthode AHP est un outil d’aide à la décision. La méthode permet notamment aux dirigeants de
structurer les problèmes complexes auxquels ils sont confrontés en émettant des jugements selon
leur expérience et les données informationnelles disponibles. Son application est simple, elle peut se
faire par un individu seul ou en groupe.
De plus, cette méthode permet de décomposer un problème selon l’arborescence des différents
critères et sous-critères de décision associés à ce problème et de comparer ces critères entre eux,
deux à deux, à l’aide d’une échelle de pondération afin de mettre en lumière la solution qui répond le
mieux aux critères de décision.
Remarque :
La méthode AHP est subjective puisqu’elle fait appel au jugement des individus qui l’appliquent. Son
échelle de pondération est unique, elle ne correspond pas à des unités de mesure.
Dans notre cas, nous avons besoin de prendre une décision quant à le procédé d’épuration des eaux
usées à adopter pour la station de la ville Azemmour et sidi Ali Ben Hammdouch.
Après la présélection faite dans ce chapitre, les procédés que nous allons comparer par cette analyse
multicritère sont :
Lagunage aéré
111
Projet de fin d’étude
Lits bactériens
Boues activées
Une fois les procédés à comparer sont sélectionnés, nous dressons une liste de critères sur laquelle se
basera l’analyse multicritère. Ces critères sont déduits à partir des avantages et inconvénients de
chaque procédé.
Les objectifs de traitement des eaux usées varient d’un procédé à l’autre. Ces objectifs sont à la fois
conditionnés par la capacité du système épuratoire et par les normes définies préalablement. Ces
normes dépendent de la destinée des eaux usées épurées vers un rejet dans le milieu naturel ou vers
une valorisation agricole.
Les objectifs atteints par les différents systèmes épuratoires adoptés sont résumés comme suit :
Lagunage aéré
L’épuration par les lagunes aérées s’apparente au traitement par les boues activées. Le rendement
d’élimination est résumé comme suit :
Le rendement épuratoire des boues activées à aération prolongée est beaucoup plus important. Les
performances épuratoires sont aussi résumées ci-dessous :
112
Projet de fin d’étude
Lits bactériens
Le procédé des lits bactériens est moins performant que celui des boues activées. Ses rendements sont
les suivants :
Toutes les variantes d’épuration des eaux usées doivent être entretenues pour assurer leur rôle. Leur
degré d’entretien dépend du niveau de technicité. Le bon fonctionnement des systèmes épuratoires
dépend de l’entretien permanent de ses équipements. La sécurité de fonctionnement et l’entretien
sont donc deux paramètres inter-liés et doivent être analysé conjointement.
Le lagunage aéré :
Il doit subir un entretien continu des étangs aérés, le système d’aération comporte des équipements
mécaniques, qu’il s’agisse de surpresseurs ou d’aérateurs de surface, qui nécessitent un entretien
régulier. Des vérifications régulières des vannes, clapets ou autres sont aussi requises.
L'entretien est une tâche majeure de ce système d’épuration. Elles demandent un suivi régulier des
mécanismes de prétraitement, un contrôle de la masse biologique au niveau du bassin d’aération (la
concentration de la liqueur mixte, le taux de recirculation, la masse extraite et la qualité de la
biomasse) et une vérification des équipements mécaniques du clarificateur. Le taux de recirculation et
d’extraction des boues nécessite aussi un contrôle pour qu’il soit adapté à la charge du système. La
chaîne de boues est aussi importante et nécessite la même attention que la chaîne liquide.
Le lit bactérien :
113
Projet de fin d’étude
La qualité du terrain est un paramètre déterminant dans certains systèmes d’épuration. Les deux
systèmes intensifs demandent peu d’exigences, les sols de fondation doivent être examinés pour
vérifier leur capacité portante des ouvrages du système.
Le lagunage aéré est, toutefois, très sensible à la qualité du terrain qui conditionne les frais de
terrassement. En effet, le type du sol (rocheux, argileux ou meuble) et la topographie (plate, douce ou
accentuée) en agit de manière palpable.
La perméabilité verticale maximale au fond des bassins est un critère fondamental, la valeur
généralement retenue est de 10-8 m/s (vitesse d’infiltration).
En cas de présence d’une nappe sous les lagunes, même si pour le moment elle n’est pas exploitée
pour l’eau potable, une distance minimale est nécessaire entre le fonds de la lagune et le niveau
supérieur PHE de la nappe : à titre tout à fait indicatif, on citera 2.00 m si la perméabilité de cet horizon
est Kv < 10-6 m/s et 3.00 m si Kv > 10-6 m/s.
Pour le lagunage aéré, la filière est étanchéifiée par une géomembrane ce qui réduit l’influence de la
qualité du sol vis-à-vis de la perméabilité. Pour d’autres situations, il conviendra d’en tenir compte.
Des pointes dans l'apport d'eaux pluviales entraînent une réduction des temps de séjour dans les
réacteurs. Une dégradation de la qualité de l'effluent de la STEP est le résultat inévitable de ce
phénomène.
Une installation comportant des volumes relativement importants est préférable pour éviter des à-
coups à une station dimensionnée avec des volumes plutôt réduits. L’avantage va donc au procédé de
traitement par lagunage aéré.
Il convient de signaler également que les procédés à culture fixée, comme les lits bactériens sont plus
sensibles aux variations de charges et aux toxiques que les boues activées.
Le bruit émis par les stations d’épuration représente un critère environnemental important dans notre
comparaison. En effet, parmi les procédés sélectionnés, ce sont le lagunage aéré et les boues activées
qui causent le plus de pollution sonore en raison des aérateurs de surface dont ils disposent. De plus,
le bruit causé par les boues activées, vient également des moteurs des brasseurs, des postes de
114
Projet de fin d’étude
supression... Cependant, l’impact de cette émission sonore dépend fortement du site de la station et
de son éloignement des populations.
Les odeurs nauséabondes dégagées par quelques procédés d’épuration sont également un critère de
poids dans la comparaison. Elles sont d’autant plus observées dans les procédés anaérobies ou ceux
qui disposent de grandes surfaces de bassins.
Aussi, le lagunage aéré cause le plus de nuisance olfactives. Toutefois, des émissions plus réduites
seront constatées dans une STEP conçue et entretenue selon les règles de l’art.
Les aérosols émis par certains procédés d’épuration sont des facteurs importants de pollution de l’air
et rejettent des bactéries susceptibles de présenter des risques sanitaires pour la santé aussi bien du
personnel travaillant à la station que des populations environnantes. Ces risques s’accentuent avec le
nombre d’aérateurs de surface utilisés. Le lagunage aéré offre alors davantage de risques.
L’influence des aérosols dépend de la direction des vents mais aussi de l’éloignement de la station des
habitations.
Une station d’épuration se veut respectueuse de son environnement, la conception d’un tel ouvrage
se fait en définissant les différents aspects architecturaux et paysagers afin de réaliser un projet
d’ensemble harmonieux, cohérent et respectueux de l’environnement dans lequel il s’inscrit.
Les variantes de comparaison présentent une sensibilité variée vis-à-vis de ces aspects. Etant donné le
caractère forestier de la zone d’étude, le lagunage naturel s’avère le procédé assurant une meilleure
intégration dans le paysage suivi du lagunage aéré légèrement faible à cause des équipements
électromécaniques. Les procédés intensifs sont les plus désavantageux à respecter cet aspect, la
présence des ouvrages bétonnés et des équipements électromécaniques vont à l’encontre de leur
intégration paysagère. Les ouvrages des boues activées sont légèrement enterrés, chose qui favorise
leur intégration par rapport aux lits bactériens dont le réacteur affleure complètement.
Les germes pathogènes présents dans les eaux usées causent plusieurs problèmes sanitaires surtout
au cas de réutilisation agricole de ces eaux. Toutefois, un traitement tertiare de maturation permet
d’éliminer un grand pourcentage de coliformes fécaux et d’œufs d’helminths.
Ainsi, le procédé de lagunage aéré est le plus favorable pour l’élimination de ces germes surtout que
actuellement l’ajout de l’option des bassins de maturation est devenue de plus en plus courante et
indispensable.
D’autre part, les procédés des boues activées et lits bactériens peuvent également réaliser de bons
abbattements en germes pathogènes s’ils sont suivis d’un traitement tertaire (Filtration rapide, UV…).
115
Projet de fin d’étude
La production de boues est un critère fortement pris en compte dans la comparaison entre les
procédés d’épuration. D’une manière générale, ces boues causent un vrai problème environnemental
surtout dans le cas des procédés intensifs qui en produisent de grandes quantités. Aussi, un bon
traitement et une bonne gestion de ces boues s’avérent-ils nécessaires.
Les boues produites différent d’un procédé à un autre. Dans notre cas, nous avons :
Coût d’investissement
L’approche utilisée pour l’estimation des coûts est basée sur des ratios globaux élaborés dans le
schéma directeur national d’assainissement liquide (mission II) de 1994. Les frais d’investissement à
prendre en considération dépendent du nombre de population et du niveau d’épuration souhaité. Les
ratios des coûts d’investissement des trois variantes d’épuration (Lagunage aéré et boues activées)
sont ainsi résumés dans le tableau suivant :
116
Projet de fin d’étude
Par interpolation, nous retrouvons les ratios des coûts d’investissement correspondant au nombre
d’habitation de la région (85 944 EH) :
Suite à l’absence des données, le coût d’investissement des lits bactériens est déterminé à partir des
études détaillées préétablies. Ces études nous ont mené à estimer un ratio de 550 Dhs
d’investissement par habitant.
Résultat :
Les coûts d’investissement totaux des variantes de comparaison compte tenu du nombre de
population sont résumés dans le tableau suivant :
Commentaire :
On constate bien que le lagunage aéré est le plus avantageux en termes d’investissement suivi le
procédé lits bactériens, Les boues activées sont alors considérées les plus désavantageux vu leur coût
d’investissement trop élevé.
Coût d’exploitation
Le coût d’exploitation comportant les frais de personnel (dépend du niveau de qualification et des
exigences techniques de l’ouvrage), les frais d’énergie et les frais d’entretien.
La détermination des coûts d’exploitation se fait en adoptant les ratios présentés dans le tableau
suivant :
117
Projet de fin d’étude
Coût d'exploitation/
Type de traitement
coût d'investissement
Boues activées 8%
Lagunage aéré 10%
Lits Bactériens 6%
8% 10%
Taille de ville EH Boues activées Lagunage aéré
Niveau II Niveau III Niveau I Niveau II Niveau III
5 000 96 104 13 62 72
10 000 80 88 12 51 61
50 000 64 80 11 45 55
100 000 52 60 11 45 55
300 000 48 56 11 45 55
500 000 40 48 11 45 55
800 000 40 48 11 45 55
Coût d'exploitation
Taille de ville 8% 10%
(EH) Boues activées Lagunage aéré
Niveau II Niveau III Niveau I Niveau II Niveau
III
85 944 55.4 65.62 11 45 55
De la même manière que le coût d’investissement, le coût d’exploitation des lits bactériens se
détermine en estimant un ratio d’exploitation de 4%. On obtient alors un montant de 22 DHs par
habitant.
Résultat :
Les coûts d’exploitation totaux des variantes de comparaison compte tenu du nombre de population
sont résumés dans le tableau suivant :
118
Projet de fin d’étude
Commentaire :
Lits bactériens est le procédé le plus avantageux demandant moins d’exploitation. Tandis que les
boues activées et le lagunage aéré nécessitent plus d’expoloitation ce qui explique leur coût important.
Après avoir défini les critères et sous-critères, on passe à la phase d’attribution des poids relatifs à
chacun d’eux. Ceci se fait suivant trois étapes :
Etape 1 :
Niveau 1 consiste à définir le but de l'étude, à savoir le choix du procédé adéquat pour
l’épuration des eaux usées rejetées par la ville Azemmour et Sidi Ali Hammdouch.
Niveau 2 comprend les trois critères principaux: critères environnementaux, techniques et
économiques.
Niveau 3 identifie les différents sous-critères.
119
Projet de fin d’étude
Etape 2 :
Cette étape consiste en la comparaison entre chaque paire de critère et sous-critère, c'est-à-dire les
niveaux 2 et 3, et ce par des matrices binaires. Elle sert alors à comparer l’importance de tous les
éléments appartenant au même niveau hiérarchique, pris deux par deux. Une matrice carrée A
réciproque (aij) est alors créé tel que :
aii=1
aji=1/aij
i et j varient de 1 à n (nombre de paramètres). Et les valeurs des aij sont déterminées en fonction de
l'échelle dans le tableau :
Même importance 1
Importance modérée 3
Importance forte 5
Très forte importance 7
Importance extrême 9
Valeurs intermédiaires 2,4 ,6 et 8
5 3 5 1/5 3 1
(P.B)
120
Projet de fin d’étude
Etape 3 :
Une fois les matrices de comparaison par paires sont obtenues, les vecteurs de poids sont calculés
pour chaque facteur de la manière suivante:
𝑆𝑗 = ∑ 𝐶𝑖𝑗
𝑖=1
Calcul de la matrice normalisée [AN] en divisant chaque élément aij de la matrice [A] de la colonne à
laquelle elle appartient (Cj):
𝒂𝒊𝒋
𝒂′𝒊𝒋 =
𝐒𝐣
Calcul du facteur de pondération [w] pour les facteurs à partir de la moyenne des colonnes pour la
matrice [AN]:
∑𝑵 ′
𝒋=𝟏 𝒂 𝒊𝒋
𝑾𝒊 =
𝐍
121
Projet de fin d’étude
Critère poids
Critères environnementaux 1/5
Critères techniques 1/5
Critères économique 3/5
Sous-critère Poids
(E.S) 0.035
(E.O) 0.113
(E.A) 0.04
(B.S) 0.417
(E.G.P) 0.074
(P.B) 0.178
Sous-critères Poids
(O.T) 0.5
(S.T et E) 0.26
(D.E) 0.13
(Q.T) 0.05
(C.H et C.P) 0.05
Sous-critères Poids
(C.I) 0.43
(C.E) 0.43
(C.F) 0.14
Etape 4 :
Cette étape se concentre sur la vérification de la cohérence des matrices de jugement pour valider les
coefficients de pondération calculés. Saaty (1982) a défini l'indice de cohérence (IC) comme suit:
⅄𝒎𝒂𝒙 − 𝑵
𝐂𝐈 =
𝐍−𝟏
Où max est la valeur propre maximale Pour calculer max, nous calculons les colonnes [B] et [D], défini
comme suit :
122
Projet de fin d’étude
𝒃𝒋 = ∑ 𝒘 ∗ 𝒂𝒋𝒊
𝒊=𝟏
𝒅𝒋 =bj/ Wj
∑𝑵
𝒋=𝟏 𝒅𝒋
𝞴𝒎𝒂𝒙 =
𝑵
Plus l'indice de cohérence augmente, plus les jugements deviennent contradictoires, et inversement.
La variable indiquant l'indice de consistance CI est comparée à des valeurs critiques de la variable qui
définit l'indice RI aléatoire obtenue par une simulation, en fonction de la valeur de N, comme le montre
le tableau suivant :
Nombre de critères RI
1 0
2 0
3 0,58
4 0 ,9
5 1,12
6 1,24
7 1,32
8 1,41
9 1,45
10 1,49
Le rapport de la cohérence CR est défini à partir des indices Ci et Ri, comme suit:
𝐂𝐈
𝑪𝑹 =
𝐑𝐈
Pour valider les matrices de jugement, la valeur critique de CR est définie ici comme 0,10 (Saaty, 1980).
Si CR> 0,10, l’ajustement des jugements est nécessaire en consultant le décideur et les
experts à nouveau;
Si 0 <CR <= 0,10, alors les ajustements qui devront être apportés aux jugements seraient
réduites par rapport aux composantes réelles du vecteur propre [w]. Dans ce cas, la note
obtenue est valide;
Si CR = 0 alors IC = 0 puisque max = N. Les jugements sont totalement compatibles et la
note peut être adoptée.
Une fois la cohérence des jugements a été vérifiée, les poids obtenus sont considérés comme être
validée.
Pour notre cas, les rapports de cohérence pour chaque matrice sont :
Matrice CR
Critère principaux 0
Sous-critères environnementaux 0.072
Sous-critères techniques 0.03
Sous-critères économiques 0
123
Projet de fin d’étude
Le jugement de chaque alternative (variante) consiste à lui attribuer une note par rapport à chacun
des critères préalablement cités. Le procédé est jugé favorable vis-à-vis à un critère lorsque sa note est
élevée.
C'est un point crucial de l'analyse mais difficile à réussir. En effet, une fois les notes sont données à
chaque procédé par rapport à chaque critère et sous critère, on calcule d’abord le score de chaque
critère principal relatif à chaque procédé et ce par en multipliant le poids de chaque sous-critère à la
note qui lui correspond. Le score global relatif à chaque procédé est donc la somme des scores des
critères principaux :
124
Projet de fin d’étude
architecturale
Elimination des germes 0.07 5 0.35 4 0.28 1 0.07
pathogènes
Production de boues 0.18 4 0.72 1 0.18 1 0.18
Score environnemental 3.20 2.09 0.63
1/5 Objectifs du traitement 0.50 4 2.00 5 2.50 3 1.5
Sécurité de 0.26 3 0.78 2 0.52 1 0.26
fonctionnement et
Critères techniques
entretien
Dépendance à 0.13 2 0.26 1 0.13 1 0.13
l'alimentation en énergie
électrique
Qualité du terrain 0.05 2 0.10 5 0.25 5 0.25
Variation saisonnière des 0.05 5 0.25 2 0.10 3 0.15
apports pluviaux et de la
charge polluante
Score technique 3.39 3.50 2.29
3/5 Coût d'investissement 0.43 4 1.72 2 0.86 3 1.29
économiques
125
Projet de fin d’étude
Conclusion :
L’analyse multicritère nous a permis éventuellement à classer les quatre procédés sélectionnés en se
basant par les critères préalablement cités. Ce classement est comme suit :
On a la surface autorisée pour l’implantation de STEP de la ville Azemmour et Sidi Ali Ben Hamdouch
est 15,671 ha
Or Les surfaces par variantes sont récapitulées dans le tableau suivant :
Ainsi, nous déduisons que le procédé le plus adéquat pour la station commune de la ville Azemmour
et Sidi Ali Hammdouch est « Les boues activées ».
126
Projet de fin d’étude
Conclusion
L’étude menée au long de notre stage de fin d’étude consiste en la vérification du réseau
d’assainissement des eaux pluviales, l’établissement d’un diagnostic du réseau existant et sa
modélisation par PC-SWMM, ainsi que le dimensionnement d’une station de pompage et le choix du
procédé d’épuration à adopter.
Pour améliorer l’accessibilité des ouvrages, il faudra procéder au déterrement des regards et
au dégagement des tampons recouverts par le revêtement de la voie ou de remblais.
Dans les points bas, il faudrait augmenter le nombre des grilles et bouches d'égout, afin
d’éviter la stagnation de l’eau et les submersions prolongées .
127
Projet de fin d’étude
Bibliographie
«Modélisation des effets de la végétalisation en milieu urbain sur les eaux de ruissellement
dirigés à l'égout. (Sylvan F. 2011). Mémoire, l'école de technologie supérieur, Université de
Quebec.
Analyse multicritère : Etude et comparaison des méthodes existantes en vue d'une application
en analyse de cycle de vie. (Aôut 2003). Montréal, 52pages.
ONEP. (Janvier 2008). Guide technique des travaux d'assainissement des lotissements et des
ensembles immobiliers.
Procédés extensifs d'épuration des eaux usées adaptés aux petites et moyennes collectivités.
(n.d.). 44pages.
Techniques extensives d'épuration des eaux usées domestiques (le meilleur choix
environnemental en zone rural ). (n.d.). 34pages.
128
Projet de fin d’étude
Webographie
http://www.geo-media.com/covadis.htm
http://fr.wikipedia.org
http://www.hydropraxis.com/
http://www.epa.gov
www.epa.gov/ednnrmrl/models/swmm/
http://www.environnement.gov.ma
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/
http://www.hcp.ma/
http://www.leconomiste.com
http://pagesperso-orange.fr/isma/fr_lagunage-aere-documentation.html
Annexes
129
Projet de fin d’étude
Diamètre Diamètre
diamètre Vérification
Pente théorique nominal L'état physique des H
Tronçon Débit Nature Type existant de la diagnostic
en % calculé nécessaire tronçons visitable calculés
en mm section
(mm) (mm)
Collecteur A
PBV45 - AR2 0.234 Circulaires 135A 800 2.71 327 400 Suffisante Bon état 219 OK
AR2 - AR3 0.234 Circulaires 135A 800 3.14 318 400 Suffisante Bon état 210 OK
AR3 - AR4 0.234 Circulaires 135A 800 3.18 317 400 Suffisante Bon état 209 OK
AR4 - PBV84 0.234 Circulaires 135A 800 3.4 313 400 Suffisante Bon état 205 OK
PBV84 - AR6 1.592 Circulaires 135A 800 1.22 833 1000 Insuffisante Bon état 509 OK
AR6 - PBV95 1.592 Circulaires 135A 800 1.28 825 1000 Insuffisante Bon état 501 V max-
PBV95 - AR8 1.937 Circulaires 135A 800 1.78 831 1000 Insuffisante Bon état 510 V max-
Bon état, nécessite le
AR8 - PBV1072 1.937 Circulaires 135A 800 0.59 1023 1200 Insuffisante 637 OK
curage
Bon état, nécessite le
PBV1072 - PBV898 1.798 Circulaires 135A 800 0.4 1073 1200 Insuffisante 685 HtRec-
curage
PBV898 - PBV98 2.328 Circulaires 135A 800 0.86 978 1200 Insuffisante Bon état 636 HtRec-
PBV98 - AR11 2.328 Circulaires 135A 800 0.62 1038 1200 Insuffisante Bon état 703 HtRec-
AR11 - PBV99 2.328 Circulaires 135A 800 0.42 1119 1200 Insuffisante Bon état 804 HtRec-
PBV99 - AR13 2.328 Circulaires 135A 800 0.39 1136 1200 Insuffisante Bon état 828 HtRec-
Bon état, curage
AR13 - PBV40 5.480 Ovoïdes ovoïde T100 0.17 1632 1800 Insuffisante 1461 HtRec-I min-
réalisé récemment
Projet de fin d’étude
128
Projet de fin d’étude
129
Projet de fin d’étude
130
Projet de fin d’étude
131
Projet de fin d’étude
Collecteur principal B
132