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Anamnèse
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Livre électronique253 pages3 heures

Anamnèse

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À propos de ce livre électronique

Ses cauchemars empirent, les meurtres se multiplient et Marie verra sa vie se décomposer petit à petit...


Anamnèse, ou les effets qu’un choc émotionnel peut provoquer sur l’esprit…

ANAMNÈSE, n.f. (du grec anamnêsis) * 1° Médecine : histoire de la maladie retraçant les antécédents médicaux * 2° Psychiatrie : évocation de son passé par le patient * 3° Esotérisme : le fait de recouvrer la connaissance totale de ses propres existences antérieures (incarnations précédentes).

Marie, psychanalyste en proie à des cauchemars aussi sinistres que sanglants, tente de découvrir ce qui se cache derrière les images atroces qui l’assaillent chaque nuit. Qui est cette femme poignardée à mort qui l’implore ? Pourquoi lui demande-t-elle pardon ? Et quel est ce secret qu'elle ne veut plus entendre ?
Dans sa descente en enfer, des secrets seront dévoilés, des masques tomberont, la vérité éclatera. Mais qui va en subir les conséquences ? Marie ? Sophie ? Luc ? Ou encore Jack Lee dont Marie est devenue l’obsession… ?

Un thriller aux frontières de l'inconscient. N’oubliez jamais qui vous êtes...



Ce roman psychologique mêlant suspense, crimes morbides et enquêtes policières ne vous laissera pas de marbre !


À PROPOS DE L'AUTEUR


Salvatore Minni est né le 13 février 1979 à Bruxelles. Dès son plus jeune âge, il est attiré par toutes les formes d’écriture. Fasciné par les langues en général, il entreprend des études de traducteur. Le métier de professeur lui permettra ensuite de transmettre sa passion aux étudiants qu’il croisera lors de ses cours. À travers ces années et ses expériences, tant professionnelles que privées, les idées ne cesseront de fuser en grand nombre et donneront finalement naissance à l’écriture d’une histoire à multiple facettes…
Retrouvez l’auteur sur www.salvatoreminni.com ou sur Facebook (Salvatore Minni Officiel)







LangueFrançais
ÉditeurIFS
Date de sortie15 mars 2022
ISBN9782390460350
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    Aperçu du livre

    Anamnèse - Salvatore Minni

    PROLOGUE

    À la veille de ses trente-cinq ans, Rosalie avait commencé à se lever la nuit. Insomnies chroniques. Elle allait dans sa cuisine, s’installait à la table qui trônait au centre et s’allumait une cigarette. La pièce n’était pas très propre, les assiettes empilées dans l’évier, le plan de travail couvert de miettes. Rosalie n’avait jamais été une femme d’intérieur, elle préférait sortir et s’amuser.

    Lorsqu’elle descendait à la cuisine, Rosalie allumait rarement la lumière, la lueur du réverbère qui traversait les interstices du store suffisait. Elle savait lire toutes ces ombres familières et les regardait en écoutant le silence agréable qui l’enveloppait dans le noir. Rosalie aimait se sentir seule. Elle ne s’était jamais installée dans une relation amoureuse. Besoin de personne. Elle préférait les relations d’un soir. Mais, cette nuit-là, sans qu’elle puisse dire pourquoi, elle n’aurait pas détesté la présence d’un de ses amants. L’obscurité lui semblait étrange, presque menaçante.

    De deux doigts, elle écarta les lames du store et observa la rue. De loin en loin, la lumière blafarde des éclairages publics, bien trop espacés pour illuminer la rue, crevait les ténèbres. Rosalie tira lentement sur sa cigarette avant d’exhaler un long nuage bleu gris et le vit s’évanouir brusquement, au moment précis où elle sentit un courant d’air frais lui frôler l’échine. Elle se retourna en levant les yeux au ciel : elle avait encore oublié de fermer la porte de la véranda. « Un jour, tu vas retrouver un rat dans ton lit, il ne faudra pas t’étonner ! » se dit-elle à haute voix en refermant le clapet de son cendrier. Des cendres étaient tombées sur le carrelage. Elle humecta son index et se baissa pour les ramasser. Elle n’eut pas le temps de se relever. Une douleur lui avait brûlé la joue. Une gifle. Puis une masse sourde dans son dos. Un coup de poing qui la fit s’agenouiller. Le goût du métal envahit sa bouche. Avec le choc, elle s’était mordu la lèvre. La vue de Rosalie se brouilla, elle ne parvenait pas à voir la silhouette, mais sentait très précisément son odeur. L’haleine de son assaillant était répugnante, un mélange de tabac et d’alcool. Elle eut l’impression que la pièce était devenue plus petite, comme si le couvercle d’un cercueil se refermait lentement sur elle. Elle tenta de reculer, mais sentit la porte froide du placard. Piégée.

    L’homme ricanait. Un rire venu de l’au-delà, qui glaçait le sang. Rosalie tenta de s’agripper à une jambe de pantalon, mais reçut un coup de pied à la gorge qui lui coupa la respiration. Elle rassembla toutes ses forces dans son poing mais frappa dans le vide. L’inconnu s’assit sur elle. Rosalie, qui était une femme tenace, lui sourit pour lui montrer qu’elle n’avait pas peur. Il la gifla une nouvelle fois et la réduisit au silence à l’aide d’un torchon de cuisine. Le tissu s’imbiba rapidement de sang.

    Des larmes de rage et de frustration emplissaient les yeux de la jeune femme. En coulant, elles se mélangeaient au sang qui souillait le bâillon. Elle voulut hurler, mais son cri resta bloqué dans sa gorge.

    Prisonnière des cuisses de l’inconnu qui enserraient sa taille en étau, elle ne parvenait toujours pas à voir son visage. Elle tenta de le frapper, mais il la tenait fermement par les épaules. Elle ne s’en sortirait jamais. Elle se débattait, mais il était trop tard. Elle le savait, mais refusait d’abandonner. Lorsqu’il ouvrit la bouche, Rosalie frissonna. Une voix gutturale et monstrueuse.

    — Tu perds ton temps, disait la voix. Tu commences seulement à souffrir. Je vais débarrasser le monde des gens de ton espèce. Tu vas payer pour le mal que tu as fait. Tu ne mérites pas la vie.

    Il sortit de sa poche un énorme couteau japonais dont il fit doucement glisser l’étui qu’il posa à côté de lui. La lame blanche brilla dans l’obscurité, sous le vague reflet de l’éclairage public qui se diffusait dans la pièce.

    Rosalie cessa de se débattre. Ses yeux étaient braqués sur quelque chose d’éloigné. Le regard fixe, comme si elle était soudainement prise d’une crise de catatonie. Ce n’était plus elle qui vivait cet instant interminable, c’était une autre. Elle était loin. Le temps s’était figé. L’aube n’allait pas tarder.

    — Tu connais Shiva ? questionna l’assaillant.

    Silence.

    L’homme enfonça sa lame, tranchante comme un scalpel, dans la cuisse de Rosalie dont le hurlement de douleur fut étouffé par le bâillon.

    — Je te pose la question pour la dernière fois. Réponds-moi d’un signe de la tête. Est-ce que tu connais Shiva ?

    Rosalie, tête baissée, fit signe que non.

    — Ça ne m’étonne pas ! Une femme comme toi ne connaît rien à rien. Tu n’es qu’un parasite. Inutile, comme les autres.

    Rosalie ne comprenait pas ce que racontait le type. Sa jambe lui faisait terriblement mal, elle aurait presque souhaité qu’il l’achève sur-le-champ.

    — Tu comprends maintenant ? Tu ne t’en sortiras pas ! C’est ce que méritent les personnes comme toi. N’imagine pas être la seule. Il y en a eu d’autres avant toi et il y en aura d’autres après. Le monde doit être nettoyé de sa vermine. Il est temps que le dieu de la destruction et de la renaissance fasse le ménage.

    Son rire ricocha aux quatre coins de la pièce. Rosalie frissonna de terreur. Elle savait qu’elle allait mourir. Pour la première fois de sa vie, elle allait lâcher prise. L’homme avait raison, elle était une mauvaise personne, elle avançait dans la vie en se nourrissant du malheur des autres. Elle vit les coups de couteau s’abattre sur elle comme une pluie. Elle entendit très distinctement sa chair se déchirer dans un bruit effroyable. Elle ne sentait plus rien, le sang coulait. Rosalie ferma les yeux.

    Elle pensa un instant à cette histoire qu’on entend partout : on voit sa vie défiler comme un film au moment de mourir. Mais c’était faux. Elle ne pensa qu’à sa fille. Sa fille. Et si elle avait fait le mauvais choix ? Si elle avait gardé sa fille avec elle, en serait-elle là aujourd’hui, à mourir sous les coups d’un cinglé ? La vie lui rendait la monnaie de sa pièce. Le prix fort. Elle ne pourrait jamais se racheter. Elle sourit. Un sourire absurde. Un sourire amer.

    L’intrus admira son travail, satisfait. La vie quittait le corps de sa victime à mesure que le sang s’échappait de ses plaies. Il acheva son œuvre en gravant sur le ventre de Rosalie : S.H.I.V.A., de la pointe acérée de son couteau et quitta la maison.

    Dehors, tout était encore calme. On devinait les premiers rayons du soleil. Il avait accompli sa mission, d’autres l’attendaient encore.

    PREMIÈRE PARTIE

    1

    Crayon à la main, Jack Lee tentait de finir le sudoku qu’il avait sous les yeux. Il n’avait jamais été friand de ce genre de passe-temps, mais c’était un bon moyen pour s’empêcher de penser. La pièce était à peine éclairée. Jack Lee avait une sainte horreur de la lumière directe.

    Il était en pleine contemplation de la grille du jeu lorsque la sonnerie stridente du téléphone retentit. Son cœur s’arrêta de battre. Pour le commun des mortels, un appel est souvent synonyme de bonnes surprises ou de conversations banales. Pour Jack Lee, c’était presque toujours une mauvaise nouvelle. Il redoutait plus que tout la mélodie métallique annonciatrice d’un appel. Il préférait communiquer par SMS, plus anonyme, plus radical.

    Jack Lee ne téléphonait jamais à ses proches, mais les inondait de textos. Dans le fond, il adorait communiquer. Les échanges l’avaient toujours passionné. Il pouvait produire des centaines de messages par jour.

    La sonnerie se faisait insistante. Jack Lee se décida à décrocher. Une voix inconnue au bout du fil :

    — Allô, bonjour. Je parle à monsieur Lee ?

    — Oui ?

    — Je m’appelle Ingrid. Je travaille à l’hôpital Brugmann, pourriez-vous venir d’urgence, s’il vous plaît, il s’agit de madame Lee…

    Jack Lee n’entendait déjà plus ce que l’infirmière lui disait. Il se leva, groggy. La tête lourde, il saisit son trousseau de clefs, sauta dans sa voiture et démarra en trombe. La distance qui le séparait de l’hôpital n’était que de quelques kilomètres mais le trajet lui sembla interminable avec l’habituel trafic dans Bruxelles. Il donnait des coups de volant dans tous les sens, hurlait tout seul dans l’habitacle. Un coup de volant à gauche. Il y était presque. Pendant qu’il rejoignait sa femme, il vit défiler tous les bons moments. Leur rencontre, leur mariage, la naissance de leur fille. Il allait tout perdre. Il évita un camion qui se déportait à la dernière minute. Il fallait garder la tête froide. Pas le moment d’avoir un accident.

    Mais tout se liguait contre lui. Des nuages opaques se formèrent soudain et un rideau de pluie se mit à tomber sur son pare-brise. Le trafic ralentit instantanément. Klaxon. Jack Lee en aurait arraché son volant de rage. Il devait encore s’engouffrer dans la première rue sur sa gauche pour enfin rejoindre l’hôpital. Un dernier coup d’accélérateur. La voiture grimpa sur le trottoir, zigzagant comme un canard qu’on venait$ de décapiter. Il entra dans le parking souterrain. Le jour qu’il redoutait depuis des mois était arrivé. Cette journée serait la plus sombre de toute sa vie, il le savait. « Mon Dieu, ne m’enlevez pas aussi ma femme », implora-t-il en sortant du parking de l’hôpital.

    La chambre de madame Lee était au rez-de-chaussée, à l’autre bout du bâtiment. Il se mit à courir. Jamais le couloir ne lui avait paru si long. Interminable. La gorge en feu, il ralentit, une peur panique. Surtout ne pas craquer. Tenir le coup. Il se mit à trembler. La luminosité des spots au plafond lui lacérait les yeux. Autour de lui, l’hôpital vivait son rythme imperturbable, des malades se dégourdissaient les jambes, les médecins draguaient des internes. Leur monde continuait de tourner, le sien était sur le point de s’arrêter à jamais.

    Il arriva enfin devant la chambre, leva une main incertaine et poussa la porte. Les larmes qui noyaient ses yeux coulaient le long de ses joues creuses. Elle était là, allongée, sur le lit. Le visage serein, elle semblait sourire. Même morte, Émilie était toujours aussi belle. À ses côtés, une infirmière. Elle lui fit un léger signe de la tête avant de quitter la pièce.

    Jack Lee s’avança lentement. Il avait l’impression que la langue brûlante du Diable lui léchait la nuque, une douleur indescriptible, physique. Il avait tout perdu. Il ne lui restait rien. Plus personne. Il était seul au monde. Il se baissa pour embrasser le front de sa femme. Ensuite, lentement, il blottit sa tête contre sa poitrine.

    * * *

    La sonnerie de la cloche arracha Jack Lee à ses pensées.

    L’école était à une centaine de mètres de chez lui. Un gros bâtiment des années vingt, posé en plein milieu d’un large espace vert, qui servait de cour de récréation aux enfants. Jack Lee n’avait pas bougé depuis qu’il l’avait aperçue. Là, juste derrière la grille, à l’ombre d’un châtaignier, elle courait, criait, riait aux éclats. Lily. Il avait entendu d’autres gamins l’interpeller.

    Il y avait de nombreux enfants autour d’elle, qui jouaient au ballon, à la corde à sauter, à chat perché. Elle lui ressemblait tellement. Un visage doux, des joues rosées, de longs cheveux blonds et un sourire qui éclairait la journée de tous ceux qui la croisaient. Il eut une pensée mélancolique pour sa fille. Jack Lee rentra la tête dans les épaules, comme pour enfouir ce que la voix lui soufflait : Regarde, c’est elle. Va la rejoindre. Serre-la contre toi. Dis-lui combien tu l’aimes. Et emmène-la chez toi. Jack Lee secoua la tête. Non. Ce n’était pas sa fille. Il aurait bien donné un bras pour qu’elle le soit.

    Une nouvelle larme coula le long de sa joue. Soupir. Le vent se leva brusquement et emporta un petit tas de feuilles mortes. Les surveillants faisaient les cent pas en attendant que la cloche annonce la fin de la récréation. Chaque jour à la même heure, Jack Lee était là. Une part de lui-même espérait apercevoir sa fille jouer. Il savait pourtant que c’était impossible.

    Son cœur s’était arrêté le jour où il avait repéré cette fillette qui ressemblait tant à Victoria. Il allait discrètement à l’école dès l’ouverture des portes, à la récréation du matin, à celle du déjeuner, à la fermeture. Une force irrépressible le poussait à observer cette petite fille. Il savait que son grand-père venait la chercher à pied. Il devait rester prudent. Un homme seul qui rôde autour d’une école est toujours suspect. Soudain, il sentit une légère tape sur son épaule. Il se retourna. L’instituteur de Victoria :

    — Bonjour, monsieur Lee. Comment allez-vous ? Cela fait un moment que…

    — Foutez-moi la paix, le coupa-t-il sèchement.

    L’enseignant tressaillit en croisant son regard sombre.

    — Oh ! Excusez-moi, je ne…

    Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Jack Lee avait déjà tourné le coin de la rue. Il était hors de lui. Ce type avait osé interrompre ce moment. Ces précieux instants où il tentait d’entrevoir Victoria dans cette fillette au sourire solaire qu’il ne connaissait pas. Marchant à pas rapides, Jack Lee bouscula plusieurs personnes sans même s’en rendre compte. Autour de lui, la ville était en effervescence, les piétons étaient pressés, les conducteurs impatients et les cyclistes imprudents. Lui n’était qu’en colère.

    De quoi se mêlait cet instituteur ? Il n’avait que faire de sa compassion. La casquette de Jack Lee s’envola sous une rafale de vent. Il ne prit même pas la peine de la ramasser. Il était bien trop pressé. On l’attendait. Jack Lee parcourut les rues à grandes foulées nerveuses, laissant échapper une litanie d’injures libératrices.

    Marie saurait le calmer et le rassurer. Il avait besoin d’elle. « Surtout, ne lui parle pas de cette fillette. Elle risquerait de tout gâcher. » Il tenait bien trop à ses instants secrets.

    2

    Cette nuit-là fut mouvementée, comme toutes les autres. Des images troubles et effrayantes arrachaient souvent Marie à son sommeil. En sueur, à bout de souffle, elle ouvrit brusquement les yeux. Son cri de terreur résonnait encore dans la pièce. Les poings serrés, les ongles enfoncés dans ses paumes. Cheveux en bataille. Oreiller trempé. Joues humides de larmes. Marie se tourna sur le dos. Une pluie diluvienne s’abattait sur la ville et s’écrasait contre les fenêtres de sa chambre. Cette pièce la rendait claustrophobe. Les ténèbres dévoraient les murs, le sol, le plafond et elle eut l’impression que le lambris s’approchait lentement d’elle. Prêt à l’écraser. Elle tendit finalement un bras pour allumer sa lampe de chevet.

    Toutes les nuits, elle était tourmentée et effrayée par ces images. Elle avait beau y réfléchir, elle ne comprenait pas leur signification. Toujours les mêmes scènes floues et oppressantes. Du sang suintant d’une blessure. Un couteau. Une silhouette lui tendant des bras diaphanes qui se découpait à contre-jour, sans révéler un seul détail de son visage. Au moment précis où elle allait découvrir l’identité de la silhouette, Marie se réveillait en sursaut. Chaque fois, la même frustration. Elle ne comprenait pas, elle en était arrivée à craindre son propre sommeil.

    Marie se massa les paupières puis ouvrit les yeux. Sa vue resta floue de longues secondes. Entre rêve et réalité, son cerveau semblait tout mélanger. Elle était épuisée. Un étau lui enserrait la tête. Une sensation de gueule de bois. Et comme chaque fois, une légère douleur au cou. Elle s’assit sur le bord de son lit. Déjà les images morbides s’effaçaient. Mais elles restaient gravées dans son inconscient, Marie le savait. Elle avait malgré elle la sensation d’avoir réellement vécu cette scène.

    Elle balaya la chambre de son regard encore endormi. Ses yeux s’arrêtèrent sur la toile surréaliste qui se trouvait en face de ce lit où elle se sentait si seule. La lithographie que lui avait offerte Mathieu… Elle éprouva un mélange de nostalgie et de tristesse. Leur première rencontre resurgit soudain

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