Le messager de la terreur: Roman
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À propos de ce livre électronique
A PROPOS DE L'AUTEUR
Avec Le messager de la terreur, Stanislas Kouadio N’Guessan entend mêler imaginaire et raison pour critiquer les pires injustices. Cet ouvrage est l’expression sublime de sa passion littéraire.
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Avis sur Le messager de la terreur
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Aperçu du livre
Le messager de la terreur - Stanislas Kouadio N'Guessan
Prologue
Il était minuit passé de quelques minutes. La nuit était glaciale. Dans cette nuit sombre et glaciale apparut une ombre. Une ombre lente et froide, qui glissait silencieusement sur le feuillage, présageait quelque chose de lugubre. Un homme. Un homme d’une trentaine d’années, d’une apparence négligée, le regard chargé d’assurance, les épaules redressées, menton relevé. Devant lui, un immense local à l’aspect négligé, très peu éclairé, barricadé d’une grille de fortification. Sur la grille étaient accrochées de petites plaques jaunes sur lesquelles étaient écrites en rouge vif des expressions laconiques à forme injonctive : « Accès interdit ! » « Attention danger ! » « Interdit à toutes personnes étrangères » « Stop ! », etc. Des caméras de surveillance. L’homme soupira et d’un air décidé, il s’approcha de la grille. Il se rendait bien compte du danger, mais il était décidé.
Le bâtiment en face parut plus immense que celui de ses vieux souvenirs. Le bâtiment avait maintenant l’air d’un grand entrepôt abandonné ou d’une ancienne fabrique. Une vieille fabrique au milieu de nulle part, entourée de caméra de surveillance. L’homme savait que c’était de la poudre aux yeux. Le bâtiment était plus important qu’on aurait voulu le faire croire. À quoi servait-il ? Qu’est-ce qui s’y tramait ? L’homme savait. C’était nul doute la raison de sa présence. Il savait également le danger d’une telle audace. Mais la mort n’était plus pour L’homme une crainte ni la douleur qui peut parfois la précéder. Autrefois, il en avait eu peur comme tout le monde. Mais ces dernières années, il s’était tellement accoutumé à cette peur qu’elle en a fini par disparaître. À maintes reprises, l’homme avait regardé dans les yeux la mort et côtoyé la douleur. Maintenant, elles lui étaient si familières. Maintenant, elles étaient devenues ses amies.
L’homme posa ses vêtements à ses pieds. Il garda ses grosses lunettes rondes, sans lesquelles il ne voyait qu’approximativement. Il pensa une dernière fois à l’ampleur du mal qu’il s’apprêtait à commettre. On s’en souviendra des siècles durant. L’homme jeta un regard dans le ciel sombre et tint une prière laconique, non pour lui, mais pour l’âme de ses prochaines victimes. Voici les ténèbres arrivent, cette nuit sera le début d’une très longue nuit…
Service de Renseignement de la Padoras,
05 mai dernier
Rapport du directeur du service de renseignement, M. Silué Martin.
À l’attention du Général Kassum Kala, Ministre de la Défense et de la Sécurité nationale.
Objet : CONFIDENTIEL
Cher monsieur Kassum,
Dans la nuit du 23 avril dernier, aux environs de 01 heure du matin, nous avons appréhendé un individu, un jeune homme à peine la trentaine, à l’aile ouest d’une de nos bases les plus secrètes. Il tentait de s’infiltrer dans nos locaux. Interpellé, l’individu s’est laissé appréhender sans opposer la moindre résistance, tout de suite il a demandé à vous parler « il sera intéressé de savoir ce que je sais », a-t-il affirmé. Nous l’avons soumis à un interrogatoire mais l’individu est resté muet comme une tombe.
Nos agents n’ont rien pu trouver sur lui, ses empreintes digitales ne figurent ni dans nos bases de données ni dans celles de la police. Il était sans permis de conduire, ni carte d’identité, ni passeport. Il semble sorti du néant.
Nous l’avons donc transporté dans l’une de nos prisons fantômes où il a subi un interrogatoire intensif. Nous avons préalablement conclu qu’il s’agissait d’un étranger sans abri. Toutefois, et c’est ce qui motive ce courrier, Il prétend connaître l’assassin de votre prédécesseur, et détient je ne sais comment, des informations très sensibles.
Il dit être porteur d’un message dont vous êtes le destinataire. Pour en savoir plus, nous l’avons soumis à un interrogatoire poussé. Les trois agents secrets qui ont procédé à l’interrogatoire intensif ont été tous retrouvés, le lendemain, morts. Tous les trois se sont suicidés. Comme il l’avait prédit pendant son interrogatoire. Étrange n’est-ce pas ? En tout, nous avons perdu sept agents depuis son arrestation. Tous les sept ont interrogé l’individu. Deux des suicides ont eu lieu dans nos locaux. Plusieurs questions sont restées sans réponses comment a-t-il pu éliminer nos agents au sein même de notre agence ? Avec l’aide de qui ? Et comment ? Comment sait-il toutes ces choses ? Car supposez-vous que l’individu en question sait d’une façon très précise qui nous sommes, et comment nous fonctionnons, nos modes opératoires…
Il connaît également tous les emplacements de nos prisons fantômes chose que ne sait qu’un nombre très restreint de personnes. Chose encore plus étrange l’individu connaît les noms de nos agents secrets, et nos missions classées secrets défenses, il sait ma véritable identité. Il sait également des choses sur vous.
Des sept personnes mortes, il a prédit à chacune le jour, l’heure et l’endroit du décès. J’ai donné l’ordre à l’agent Simmons de l’éliminer, l’agent Simmons est mort d’un arrêt cardiaque à quelques minutes de cette mission. L’individu n’a rien mangé depuis près d’une semaine. « Si vous me tuez, tout ce que je sais sera divulgué », a-t-il affirmé après le décès de l’agent Simmons. Comme vous l’aurez remarqué, votre présence dans nos locaux, les jours à venir, est impérative.
Veuillez recevoir, monsieur le Ministre, mes salutations les plus distinguées.
Le Directeur
Silué Martin
1
Il y a six mois
Les coqs chantaient depuis un moment, les columbidés avaient quitté leurs arbres et s’étaient lancés à la quête de leur première pitance matinale. Au sommet des acacias et des hêtres, les rossignols, de leur voix suave, chantaient la naissance du jour, qui ne s’annonçait que par une faible lueur délavée sur l’horizon. La Padoras, leur pays était au bord d’une crise. Ou plutôt c’est l’impression qu’on en avait. C’est peut-être une erreur. Bientôt vingt-cinq ans et la même impression. Tout a commencé par un coup d’État il y a vingt-cinq ans. Il y a vingt ans, les services secrets d’une puissance étrangère aidèrent un groupe d’opposants politiques influencé et manipulé, à renverser le président d’alors Georges Essoun.
Georges Essoun était un président intransigeant. Il avait une politique qui offusquait les multinationales et les vautours qui les accompagnent. Essoun croyait à son identité, à sa culture et aux valeurs des Siens. Il était de ceux qui croyaient encore et toujours aux valeurs des siens qui, le soir venu, racontent à leurs enfants qu’une destinée lumineuse attend ce peuple Noir, noir par la destinée. Ceux qui pensent que le développement des nations noires ne se fera pas sans les Nègres. Essoun luttait obstinément et sans relâche contre le néocolonialisme, l’impérialisme déguisé, l’ignorance institutionnalisée, la politique de la main tendue, le complexe d’infériorité face à l’homme venu d’ailleurs, les hommes d’une autre rive…
Les hommes d’une autre rive, les Blancs Les colonisateurs d’hier, les amis d’aujourd’hui. Ils étaient venus, il y a plus d’un siècle, progressivement, guidés par une envie vorace, un besoin de richesse devenu impératif, un esprit de compétition toujours grandissant entre eux… Ils ont quitté leur monde appauvri, froid et calme, pour un autre, un monde riche, chaud et tumultueux. Sur ces nouvelles terres à l’orée du soleil, ces hommes ont trouvé des hommes différents, restés encore proches de l’état sauvage. Du moins, c’est l’analyse qu’ils en ont faite. Insidieusement, honteusement, inhumainement, ils s’étaient rendus maîtres des lieux, réduisant à l’esclavage et même à l’état de bête les indigènes. Qui étaient les sauvages ? Qui étaient les civilisés ? De ceux qui vivaient en harmonie avec la nature dans le plus grand respect des valeurs humaines et morales et de ceux venus d’ailleurs pour spolier, violer, tuer et réduire en esclavage une espèce humaine dans le seul but de s’enrichir et de démontrer sa puissance ? Qui d’entre ces deux espèces humaines était la plus civilisée ? Si tant est qu’ils eussent la même compréhension du terme. Ce terme creux, vide de sens, plein de prétention, un beau mot pour dire quelque chose de complexe. Une réalité à géométrie variable.
Aujourd’hui, le passé, ce passé est loin, très loin des évènements actuels mais par moment déterminant. Puisque ceux qui ont spolié officiellement hier, le font aujourd’hui officieusement sous un autre angle et avec des hommes qu’ils ont conquis à leur guise. Des traîtres. Des politicards. Des égoïstes qui pensant à leur unique ventre, vendent au plus offrant la destinée de leurs propres frères, de leur propre peuple.
Georges Essoun s’était mis à dos tous les barons du néocolonialisme, ces puissances étrangères qui règnent en seigneurs et maîtres sur la scène politique internationale. Il ignorait cependant l’étendue de leur pouvoir. Georges Essoun les croyait qu’une simple horde de vautours, à la recherche de charogne. Il ignorait que ses ennemis étaient bien plus que des charognards. Ils savaient chasser mais aussi exploiter les faiblesses de leurs proies pour en venir à bout. Ils savaient aussi parler, façonner la vérité, la réalité, à travers des discours mielleux. Et ils le faisaient toujours avec aisance. C’était pour eux un véritable jeu d’enfant. Georges Essoun les avait sous-estimés. Aussi n’a-t-il pas eu le temps de regretter son erreur que son propre bras droit le poignardait dans le dos. Son ami d’enfance celui en qui il avait le plus confiance, instrumentalisé par ses ennemis se retourna contre lui.
Aujourd’hui, d’une main de fer le président Biantèh dirige le pays dans la discrimination, la division, la terreur, le népotisme et la xénophobie. Dans une atmosphère propice où évolue et croît toujours le néocolonialisme.
Vingt ans après, cette scène le hantait toujours. Le regard apeuré de ses victimes, le sang, les balles, les visages crispés à jamais dans la douleur, les regards figés dans l’inconnu… Tout lui revenait. Absolument tout. Surtout cette nuit-là. Cette nuit du 22 février. Les coudes sur une table poussiéreuse, la tête entre les mains, John Old repensait encore à sa vie d’antan. Les remords l’avaient encore, comme c’était le cas depuis vingt ans, tirés de son sommeil. Il n’était pourtant que quatre heures du matin. Pas de rédemption, pas de paix, pas d’ataraxie quand on se nomme John Old, et qu’on a un tel passé. Un passé rempli d’horreurs et de ténèbres. John Old le sait, et c’est là sa plus grande peur, les ténèbres vont et reviennent. Mais qu’est-ce qu’un homme d’une soixantaine d’années comme lui peut bien craindre ?
Les yeux verts et vifs, le visage blême, le dos voûté, la peau blanche et ridée, le crâne rasé, John Old avait bien changé avec l’âge. Heureusement qu’il conservait toujours son allure sportive, sa forme athlétique. Les choses n’ont jamais été simples pour John Old. Les choses ne le sont jamais lorsqu’on est appelé à vivre dans la fausseté pour appréhender le mal. Lorsqu’on possède autant d’identités, de passeports, de facettes, de vies, de professions au point de ne plus savoir qui on est réellement. John Old était monsieur tout le monde il pouvait se faire passer pour n’importe qui. C’était là la marque des services secrets, des espions comme lui. Il avait assassiné un homme et sa famille et depuis lors, il n’est plus redevenu le même homme. Ce jour-là, ce 22 février-là, John Old et ses hommes ont commis une double erreur qui sûrement les rattrapera un jour.
Il était à peine six heures du matin, la brise glaciale soufflait sur la campagne. Emmitouflé dans son lit, Blécon s’était réveillé depuis un petit moment. Avant que la grande horloge n’indique six heures, il avait les yeux grands ouverts. Prêt à se lever, prêt à se rendre au boulot. Mais il comprit en jetant un coup d’œil à la fenêtre qu’il était dans sa villa dans les montagnes en vacances. Il poussa un petit cri de soulagement, puis se recoucha. Il couvrit son maigre corps, seule sa tête, sa calvitie, restait à découvert. Mais il ne put retrouver le doux sommeil auquel il s’attendait. Aussi ses pensées volaient-elles vers un passé lointain.
Blécon n’aimait pas beaucoup ce passé-là. Mais il lui devait toutes ses richesses, ses buildings et même son poste de ministre de la Défense et de la Sécurité nationale. Lui Blécon simple conseiller politique il y a vingt-cinq ans était devenu l’un des hommes les plus puissants de la Padoras et même du continent. Mais, Blécon n’était nullement fier du chemin qu’il avait emprunté. Cette trahison qui l’avait conduite à cette gloire venait régulièrement le hanter.
Blécon avait beau se dire que cette trahison était logique, normale, juste, mais sa conscience intérieure en démentait toujours. Ces analyses introspectives et rétrospectives le culpabilisaient à tel point que pour se justifier il les rendait sélectives, partielles et quelque peu partiales. Mais n’empêche que c’était lui qui avait trahi le président Georges Essoun, son ami d’enfance. « Je ne savais pas qu’il te tuerait toi et toute ta famille… je ne le savais pas… je ne le savais pas… » se murmurait quotidiennement le ministre depuis ce 22 février, depuis plus vingt ans, même dans son sommeil, il répétait toujours ces phrases, qui étaient devenues son refuge contre les harcèlements de sa propre conscience. Ces phrases étaient son leitmotiv, sa prière, son excuse pour avoir trahi un ami fidèle.
Fidèle, son épouse avait divorcé de lui, elle ne supportait plus la vue de l’homme qu’il était devenu. Celui capable de trahir et de conduire à la mort leurs témoins de mariage le couple présidentiel. Fidèle avait quitté Blécon, elle qui avait été le témoin oculaire des grâces et faveurs du président Georges Essoun à leur encontre se sentait coupable au côté de Blécon.
Il ne pouvait se passer de jour sans que Blécon ne pense à la douceur, à la beauté et au bonheur de la vie passée au côté de Fidèle. Toutefois, ces beaux souvenirs finissaient dans un élan perpétuel par se fracasser en se répercutant sur le souvenir de l’assassinat du président Essoun, son épouse et ses trois enfants.
Il arrive à Blécon de penser encore à ces trois enfants, lui qui ne pouvait en avoir les avait considérés comme siens. Et ces enfants l’aimaient énormément. Blécon aurait parié que Georges Essoun Junior, Yasmine Essoun et René Essoun l’aimaient plus qu’ils n’aimaient leur propre père. Il se souvint souvent avec un léger sourire l’accueil chaleureux et attentionné qui lui était réservé par ces enfants. Ces enfants, qui se précipitaient sur lui pour qu’il leur portât à tour de rôle. Sa venue mettait toujours de bonne humeur ces petits enfants. Blécon savait s’y prendre avec eux, il savait les écouter, il savait les persuader et les dissuader. Son doux caractère était sans doute ce qui attrayait le plus les enfants.
Ces dernières années, Blécon avait ordonné un nombre incalculable de missions secrètes dont il n’était point fier. Des tueries de masse déguisées, des assassinats de leaders politiques opposants, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme… Il éliminait toutes les menaces, toutes les éclaboussures comme les appelait le président Biantèh. Blécon avait des oreilles aux quatre coins du pays, les services secrets le tenaient informé de tout.