Diaspora: Les chroniques de Terra Prima
Par Alpha D. C.
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Les mangas ont éveillé la passion de lecture d’Alpha D. C., qui s’est ensuite étoffée avec des classiques et de la science-fiction à l’université, inspirée par des auteurs comme Isaac Asimov et A. E. Van Vogt. C’est alors qu’une idée latente depuis plus de dix ans a commencé à prendre forme.
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Aperçu du livre
Diaspora - Alpha D. C.
Première partie
Dans l’immensité de l’espace, un grand vide habite les pilotes de vaisseau qui contemplent les boules de lumière suspendues dans l’obscurité, si proches, mais si éloignées. L’ancien Colonel de la marine Ely se laissait porter par ses souvenirs d’autrefois, en contemplant le vide qui lui faisait face.
Il revenait de mission avec sa famille, aussi particulière qu’elle est, il s’agissait bien d’une famille. Son ami de toujours et anciennement Colonel Joshua, voguait avec lui dans l’espace en compagnie de leurs deux jeunes enfants.
Les deux hommes avaient quitté l’armée à la suite de la Grande Explosion. Cet évènement avait bouleversé la Plateforme Centrale à plusieurs niveaux, mais avait aussi marqué la fin des guerres entre systèmes solaires. Pour beaucoup de ceux qui avaient connu l’enfer des conflits, l’insertion dans la vie civile ou celle d’apparat militaire pour parades était impossible. L’armée n’était plus utile et n’avait pas rempli son contrat à leurs égards.
Cela faisait huit ans qu’avait eu lieu la Grande Explosion. Beaucoup de vies humaines furent marquées et changées à jamais, et c’est à l’appel de l’aventure que les anciens colonels décidèrent de succomber. Peut-être par amour de l’action ou pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants. Les deux hommes avaient choisi de devenir des mercenaires de l’espace. La guilde offrait de bons contrats avec des risques mesurés et quantifiés par un système de notation allant de F pour les moins dangereuses à A pour les plus dangereuses. Mais qu’est-ce que le danger pour des hommes qui ont vu au cours de leur vie, plus de mondes que ne verra jamais un citoyen de la Plateforme Centrale ?
Les Colonels Ely et Joshua avaient grandi ensemble, s’étaient engagés au même moment dans l’armée, avaient fait la rencontre de leurs femmes le même jour au cours d’un bal, et s’étaient mariés le même jour avec elles. C’est dans la continuité des évènements que les deux amis les perdirent lors de la Grande Explosion. Leurs enfants, un petit garçon nommé Ray et une petite fille nommée Mili avaient survécu grâce aux sacrifices de leurs mères.
Ray était plutôt d’un caractère tendre, il aimait beaucoup observer son père piloter, passionné par tous ces boutons et la magie du pilotage en lui-même. Il était blond aux yeux bleu pâle comme son père. Il comprenait bien que l’on puisse piloter dans l’espace, car il n’y avait aucune gravité, aucun poids, mais lorsque le vaisseau pénétrait dans une atmosphère, tout était différent et cela le perturbait, mais le passionnait par la même occasion.
Mili, la fille de Joshua, avait un caractère de combattante à l’inverse de son père, qui d’un physique impressionnant était profondément diplomate. Il le disait lui-même, la sagesse vient avec l’âge, pas de doute pour lui qu’un jour sa fille s’assagirait. Il le comprenait bien, lui aussi était le premier à se battre lorsque enfant, les deux hommes vivaient dans les zones basses de la Plateforme Centrale. Elle avait pris le teint ébène de son père, et les yeux bleu foncé très caractéristique du peuple de sa mère.
Les origines de sa mère remontaient à une ancienne tribu qui autrefois peuplait Terra Prima. Le code génétique très rare de ce peuple ancien se transmettait encore de génération en génération.
La famille revenait de mission, et devait assurer le transport d’un artefact provenant d’une exoplanète que des archéologues de la Plateforme Centrale étaient partis étudier.
La Plateforme Centrale restait pour les enfants un lointain souvenir. De mémoire, seules leurs aventures dans l’espace aux côtés de leurs pères rythmaient leur quotidien. Ils ne se rappelaient plus les visages de leurs mères, qui lors de la Grande Explosion avaient fait barrage de leurs propres corps pour les protéger. Seules les transmissions d’informations sur le petit projecteur holographique du vaisseau leur avaient laissé entrevoir cet endroit, prodige du savoir humain, et avaient nourri leurs rêves les plus fous. Huit ans d’aventure dans l’espace, à découvrir des planètes, des civilisations plus différentes les unes que les autres. Pourtant, c’était pour la Plateforme Centrale que tous les deux étaient excités à l’idée de pouvoir enfin la contempler de leurs propres yeux.
Les cris d’enfants emplissaient l’espace du vaisseau, Ely regardait droit devant lui, non plus rêveur, mais d’un regard concentré et perçant quand Joshua s’approcha de lui.
Mili avait maîtrisé en une clé de bras Ray. Elle le lâcha aussitôt et rejoignit son siège sagement, presque machinalement. Ray, qui avait l’habitude de se faire battre par cette petite force de la nature, se releva et courut comme si de rien n’était sur le siège placé derrière son père pour mieux l’observer.
Pour le retour de la mission, ils avaient fait le choix d’emprunter un chemin différent, plus long, mais plus sûr, les hommes d’expériences qu’ils étaient s’attendaient à ce qu’il y ait de l’action. Une mission de rang A ne pouvait pas se passer sans qu’un tir de canon énergétique ne soit donné, ils en étaient conscients.
Le vaisseau s’apprêtait à sortir de la porte inter-systèmes qu’ils avaient prise. Ces portes permettaient de rallier plus rapidement des systèmes solaires très éloignés dans la galaxie. Elles avaient été construites au temps de la colonisation spatiale, la grande Diaspora. Les deux hommes regardaient devant eux avec une concentration que l’on ne pouvait acquérir qu’après un certain nombre de combats dans l’espace, chacun à son poste, Ely aux commandes et Joshua aux canons.
Ils savaient qu’en sortant par cette porte, un vaisseau de petite taille, bien commandé, pouvait passer inaperçu sous n’importe quel radar. L’étoile où il se trouvait pouvait être utilisée pour se dissimuler. Seuls les enfants étaient émerveillés par l’apparition de l’astre, car rien n’est plus beau, que l’observation d’un soleil vu de l’intérieur d’un vaisseau. La lumière remplit doucement la face avant de l’engin, le hublot avant s’opacifie pour filtrer les rayons de l’étoile et faire baigner d’un rouge orangé le poste de pilotage. Autant le spectacle était beau pour les enfants, autant il était dangereux pour les adultes.
Le cercle et l’hexagone, le symbole ne laissait aucun doute. Il y avait là un vaisseau amiral appartenant à la grande flotte de la Plateforme Centrale.
Arrivé à porter de communication, le vaisseau de la marine leur demanda d’indiquer leur matricule.
Un soupçon de doute restait néanmoins gravé sur le visage d’Ely et c’est à son grand étonnement qu’il nota : « C’est bien calme derrière ? »
La communication entre les deux vaisseaux fut rétablie.
Ely réfléchissait, à quoi faire dans une telle situation ? Il n’avait aucunement l’envie de se retrouver à l’intérieur de ce grand vaisseau de la marine. Cette même marine à laquelle ils avaient lui et Joshua appartenus. Les enfants étaient leur seule préoccupation, il ne le savait que trop bien, mais leur vaisseau n’aurait aucune chance face à un tel bâtiment.
Le hangar du vaisseau amiral était énorme, on pouvait compter au moins six vaisseaux de la même taille que celui d’Ely et Joshua, une quinzaine de vaisseaux plus petits remplissaient l’espace restant. La lumière se réfléchissait sur la surface blanchâtre, ce qui amplifiait son effet, c’était calculé, il fallait que les personnes de gardes aient une impression constante de jour ambiant pour rester le plus actives possible. Tenir les soldats éveillés dans cette fourmilière était le seul but de tout l’éclairage qui composait le vaisseau. L’engin se posa à un emplacement défini au sol par des lumières rouges. Joshua donna les dernières recommandations avant de sortir.
L’enfant alla se mettre à la place de son père, au poste de pilotage, et regarda les deux hommes s’avancer escortés par quatre soldats portant l’uniforme de la marine. Tandis qu’ils s’avançaient, une porte du hangar s’ouvrit et un homme escorté par deux autres soldats franchit la porte. Par son uniforme blanc, sa veste blanche aux bandes dorée au niveau des poignets, il ne faisait aucun doute qu’il était le plus gradé d’entre tous.
Les deux amis se regardèrent avec un large sourire.
Le Général Erwin Myers avait été transféré pour officier sur ce grand vaisseau amiral après que la Grande Paix fut déclarée. Il avait le physique d’un guerrier, tout chez lui criait le mot guerre. Sa barbe bien taillée et ses cheveux gris bien peignés étaient conformes au protocole. C’est dans ses pupilles d’un bleu glacial qu’on pouvait lire qu’il s’agissait d’un homme qui avait navigué dans tous les systèmes solaires de la galaxie et participer à mille combats.
Joshua qui arborait son sourire habituel lui répondit avec fierté.
Ely, sur son ton moralisateur habituel, n’hésita pas à refuser la demande du général.
Les quartiers du Général Myers respiraient la modestie qu’un soldat de n’importe quel rang doit posséder. Dénué de tout matériau clinquant comme on en trouve sur les vaisseaux d’hommes fortunés. Le bureau était l’élément principal de la pièce, deux chaises lui faisaient face. Au centre était placé l’espace pour les projections holographiques. Au fond de la pièce, un canapé très large, dans un état qui laissait croire que peu de personnes l’avaient un jour occupé. À ses côtés, une porte fermée qui devait sûrement donner sur la partie privée. Un grand hublot lui permettait de voir en contrebas une large partie du vaisseau. Ils s’étaient toutefois accordé le privilège d’installer un mini bar fait de bois naturel qui détonnait entièrement avec le reste de la pièce. Les retrouvailles furent chaleureuses. Les amis buvaient et rigolaient. Par moment, des silences à la mémoire de camarades tombés au combat ponctuaient leur conversation, puis les rires reprenaient.
Mili avançait dans une forêt tropicale très dense, sa petite main écartait les grandes feuilles qui se dressaient sur son passage. Il faisait nuit, la lune était pleine et devant elle s’accordait à merveille un bal de lucioles qui lui éclairait le chemin.
À mesure qu’elle avançait, elle entendait les clapotis d’une eau calme. Au centre de cette forêt se trouvait un lac, au centre de ce lac se trouvait une petite île. Elle le savait et continuait d’avancer. En face d’elle, sur la petite île, elle put très distinctement apercevoir une femme qui se lavait les pieds au bord de l’eau.
Cette femme était habillée d’un habit léger blanc éclatant qui faisait se réfracter la lumière de la lune. Une longue chevelure blonde ondulée lui descendait jusqu’aux genoux. Dans la contemplation de cette personne, Mili s’aperçut que cette femme était elle aussi de peau ébène.
Elle se jeta dans l’eau et nagea vers elle de toutes ses forces. La jeune femme, voyant l’eau perturbée, se redressa et aperçut la petite fille nager. Elle sauta de joie de la voir, elle plongea à son tour dans l’eau pour aller à sa rencontre.
Lorsqu’elles arrivèrent au moment de se toucher, Mili se réveilla avec la main de Ray lui bouchant la bouche. Il lui fit signe de faire silence. Mili leva les yeux.
Le vaisseau était composé à l’avant d’un poste de pilotage avec six sièges dont deux rabattables. On accédait ensuite à la salle commune qui servait de salon, salle à manger et accessoirement salle de jeux pour les enfants. Une zone avec deux lits superposés de part et d’autre du couloir. Puis, un espace de stockage équipé d’une échelle donnant accès au second niveau situé dans la partie arrière basse. Celui-ci avait la particularité, comme sur toutes les anciennes machines de cette époque, de donner un accès manuel au canon placé sur le ventre du vaisseau.
Naviguant avec des enfants à son bord, Ely et Joshua avaient fait le choix d’une acoustique interne particulière. Savoir où se trouvaient les enfants lorsqu’ils étaient occupés tous les deux à l’avant de la machine leur tenait à cœur. C’est grâce à cette acoustique, que Ray put savoir qu’un intrus s’était infiltré à l’intérieur de leur vaisseau. Il lui chuchota.
Mili avait toujours son sabre de bois proche de son siège, une habitude que son père lui avait inculquée. Elle prit doucement son arme. Avant même que Ray s’en aperçoive, la fillette se tourna et fit un bond d’une droiture incroyable, comme un félin qui se jette sur sa proie. La jeune guerrière arriva pile sur la poitrine de l’intrus, qu’elle agrippa et mit K.O en lui assénant un coup de son manche sur le sommet du crâne. Sa voix ne tremblait pas, elle était calme et remplie d’assurance lorsqu’elle donna l’ordre à son jeune ami.
À son réveil, le jeune intrus avait les poignets et les chevilles attachées. Face à lui, dans toute leur fierté, deux enfants se tenaient debout et le dévisageaient avec défiance.
Le Capitaine Grace était un militaire académicien. Physiquement pas très impressionnant, il arborait encore la coupe de cheveux des nouveaux diplômés. Issu d’une planète paysanne, régie par l’empire Granique, son accent le trahissait par moment. Doué d’une intelligence sans pareille, il avait réussi à obtenir une bourse d’études pour intégrer la grande institution qu’est l’académie militaire de la Plateforme Centrale. Toutefois, son sourire était sa meilleure arme. Il avait le don d’insuffler une confiance absolue à n’importe quel individu qui lui faisait face. Pas étonnant qu’il fut très apprécié par sa hiérarchie.
Le Capitaine Grace comprit rapidement à qui il faisait face. Non pas deux enfants ordinaires venus de la Plateforme, mais bien deux spécimens particuliers, deux enfants de purs soldats.
Sur un air de méfiance cette fois-ci, Mili le dévisagea, puis, comme un général de brigade, elle ordonna à Ray de le détacher. Le Capitaine se releva tout en frottant ses poignées.
Le capitaine qui était pourtant un garçon intelligent fut désemparé par cette réponse.
Le Capitaine les remercia avec son sourire chaleureux qui le rendait si célèbre auprès de ses compagnons. Même les enfants ne purent s’empêcher de ressentir un bien-être intérieur qui les mit un peu mal à l’aise. Une vingtaine de minutes plus tard, les deux pères revinrent près du vaisseau accompagnés par le Général Myers et quatre soldats. D’en bas, on voyait les enfants s’amuser avec le Capitaine Grace au poste de pilotage. La porte latérale du vaisseau s’ouvrit et le Capitaine descendit accompagné par les enfants qui ne voulaient plus le lâcher.
Merci Général dirent les deux hommes à l’unisson en se mettant au garde à vous.
Les anciens amis se séparèrent ainsi. Les enfants adressèrent de chaleureux au revoir à leur nouvel ami. Le vaisseau s’envola sous les yeux du Général Myers et de son capitaine.
Les déplacements spatiaux avaient fait un bon fulgurant lorsque l’humanité s’était fixée pour objectif de conquérir les systèmes solaires habitables. Les traversées se faisaient à l’aide de grands portails, disséminés dans l’espace, qui se reliaient entre eux. Lorsque l’on prenait l’une de ces portes, n’importe quel vaisseau passait dans l’hyper espace et franchissait des distances incroyables en un temps réduit. À la suite de la Grande Paix, trois portes supplémentaires furent construites. Les technologies ulésiennes, les plus avancées de toutes, furent à leur origine. Celles-ci faisaient se rejoindre le système solaire de la Plateforme Centrale avec l’empire Poros et l’empire Ulésien. Seul l’empire Granique, très conservateur, n’avait pas souhaité utiliser cette technologie.
À l’intérieur de ces portes, la navigation se faisait sur pilote automatique, car aucun homme ne pouvait y naviguer sans risquer de sortir du champ et dériver dans un espace inconnu. La clé de cette navigation était donc la connaissance des coordonnées de chaque porte. Il leur restait encore quelques jours avant d’arriver à la Plateforme Centrale.
Ely, qui était en charge de l’emploi du temps, décida de faire une halte sur une planète balnéaire où les plages sont les plus belles de la galaxie, d’après la publicité. Ces endroits sont en réalité, du moins pour la plupart, des chefs-lieux de rassemblement pour les mercenaires en tout genre. Il était bon pour eux d’y aller pour récupérer des informations, avant de se diriger aux portes inter-systèmes.
Pour pouvoir protéger et conserver la nature de la planète, mais surtout pour un intérêt pécuniaire, les propriétaires avaient installé une station spatiale où on entreposait les vaisseaux. Le flux des arrivants et des sortants était ainsi gardé sous contrôle.
Arrivés sur la plateforme de stationnement, il fallait louer un petit véhicule léger gravitationnel qui ne pouvait que fonctionner sur la planète. Ils atteignaient une vitesse de pointe de huit cents kilomètres par heure.
Il y avait de tout sur cette planète. De l’île privée sans vis-à-vis, à l’hôtel rempli de touristes venus pour quelques jours seulement. Ely et Joshua voulurent faire plaisir aux enfants en louant toute une île avec un grand bungalow de deux étages.
Cette exoplanète, placée, proche de son étoile, bénéficiait d’un climat tropical sur toute sa surface. L’eau bleue translucide, le sable fin blanc, donnaient au paysage une allure de paradis terrestre.
Ely laissait souvent Ray conduire les petits engins. Cela lui permettait d’apprendre la responsabilité d’avoir la vie de ses passagers en main. Mais surtout, l’entraînait par-dessus tout au pilotage gravitationnel. C’est le jeune garçon qui posa la navette sur leur petite île privée.
Une fois installé dans leur bungalow familial, Mili prit Ray par la main et l’entraîna dehors pour aller jouer. Joshua et Ely étaient assis dans la cuisine, un verre de whisky à la main et dévisageaient la boîte contenant le colis archéologique. Ely demanda à son ami.
Les deux amis n’avaient aucune intention d’ouvrir le colis, leur honneur de soldat le leur interdisait, l’éthique le leur interdisait. Mais il n’était pas rare que dans la guilde certains se laissent appâter par le gain. Dans ce cas, c’était la radiation immédiate de la guilde qui entraînait ainsi le basculement dans la piraterie. Il faut savoir que les mercenaires venaient de tous les horizons, certains n’avaient pas de formation militaire et se débrouillaient dans d’autres domaines. La prise d’informations ou encore la réparation d’engins mécaniques. La guilde acceptait tout le monde, tant que vous êtes prêt à renoncer au confort moderne et que vous savez quoi faire de vos dix doigts pour être payé par mission.
La planète était en effet protégée dans son entièreté par un champ de force. Si l’on fixait assez longtemps le ciel, une déformation dans les nuages pouvait être perçue.
Ely vit que son ami, qui était toujours très expressif, venait de subir une baisse de morale conséquente à la suite des conclusions qu’il venait de faire.
La pêche à l’information était l’activité favorite de Joshua. Sa mine enjôleuse et son caractère doux, était très apprécié par tout le monde. Les femmes lui tombaient dessus et lui parlaient sans aucune retenue. Les hommes, après s’être rendu compte que cette montagne de muscle était très amicale, n’hésitaient pas à se confier.
Ils déposèrent leur verre et sur un ton autoritaire que seuls ceux