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Murmures: Anthologie de littérature courte
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Murmures: Anthologie de littérature courte
Livre électronique99 pages1 heure

Murmures: Anthologie de littérature courte

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À propos de ce livre électronique

« Ouvrez l'oreille, entendez leur appel. Là, dans ce bruissement, percevez-vous l'harmonie de leurs si doux murmures ? »
Ainsi naquit la tragédie, de Fanny Gloanec (premier prix)

Murmure d'une voix, de l'eau sur le rocher ou du bruissement d'un tissu. Le murmure est poétique, mais il peut aussi être violent, tendre et enivrant. Ce sont onze auteurs et quatre artistes qui vous offrent dans ce recueil tout ce que ce mot leur a inspiré.
LangueFrançais
ÉditeurLes Murmures Littéraires
Date de sortie17 juil. 2024
ISBN9782959219016
Murmures: Anthologie de littérature courte
Auteur

Collectif Murmures

Auteurs : Fanny Gloanec, Maël Pascal, Sylvie Arnaud, Tiny Trieu, Manu De Wit, Cécilia Duminuco, Marie-Hélène Moreau, Sandy Heinrich, Ouranide, Marina Perez, Julien Raynaud Illustrateurs : Pauline Gallois, Caroline Blineau, Wolfy d'Arkan, Louis Courtier Les auteurs sont les lauréats de l'appel à textes Murmures organisé en 2022.

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    Aperçu du livre

    Murmures - Collectif Murmures

    O le frêle et frais murmure !

    Cela gazouille et susurre,

    Cela ressemble au cri doux

    Que l’herbe agitée expire…

    Paul Verlaine

    TABLE DES MATIÈRES

    AVANT-PROPOS

    « MURMURE » DE WOLFY D’ARKAN

    AINSI NAQUIT LA TRAGÉDIE DE FANNY GLOANEC

    QUAND LE VENT HURLE DE MAËL PASCAL

    SUPPLIQUE POUR UN MURMURE EN FORME DE PANTOUM DE SYLVIE ARNAUD

    L’APPEL DES SIRÈNES DE TINY TRIEU

    LETTRES MORTES DE MANU DE WIT

    « GANGHI » DE CAROLINE BLINEAU

    LE SOUFFLE DE LA GEISHA DE CÉCILIA DUMINUCO

    MURMURES ENCYCLOPÉDIQUES DE SANDY HEINRICH

    MURMUR(erre)MENT DE OURANIDE

    LE PRÉFÉRÉ DE MARIE-HÉLÈNE MOREAU

    MURMURES ET VIE DE FAMILLE DE MARINA PEREZ

    « MURMURE DE LA VILLE » DE LOUIS COURTIER

    LE CONCOURS « MURMURES » DE JULIEN RAYNAUD

    REMERCIEMENTS

    AVANT-PROPOS

    Depuis l’organisation de notre tout premier concours en 2019, Les Murmures Littéraires encouragent la création littéraire francophone. Nos activités se veulent un signe de ce que peuvent apporter l’entraide et la solidarité entre personnes animées d’une passion commune pour la lecture ou l’écriture.

    Si notre concours annuel s’adresse majoritairement aux auteurs de romans, nous n’en oublions pas pour autant les autres formats d’écriture.

    Ce recueil veut ainsi témoigner à la littérature courte la considération qu’elle nous semble mériter en réunissant des contes, nouvelles, récits épistolaires et poèmes qui entrent en résonance avec le premier élément de notre nom, « Murmures ». Nous avons aussi souhaité y conjuguer arts graphiques et littérature courte en invitant quatre artistes à donner leur propre interprétation de ce thème.

    Mystère, poésie, remords, douceur, haine, tendresse, perfidie… Ces murmures se déclinent sur des registres variés et des thèmes éclectiques.

    Nous formulons le vœu qu’ils sauront vous parler et vous émouvoir au fil de ces pages.

    Nous vous souhaitons une agréable lecture.

    Les Murmures Littéraires

    Avertissement :

    Certains textes mentionnent ou mettent en scène des sujets pouvant

    heurter la sensibilité du lectorat, notamment le suicide (Le Souffle de la

    Geisha), la manipulation psychologique et le meurtre (Le préféré), ainsi

    que le sexisme (Murmures encyclopédiques).

    Murmure par wOLFY D' Arkan

    AINSI NAQUIT LA TRAGÉDIE

    Premier prix de l’appel à textes

    Fanny Gloanec

    « Et maintenant, dites-moi, Muses, habitantes de l’Olympe – car vous êtes, vous, des déesses : partout présentes, vous savez tout ; nous n’entendons qu’un bruit, nous, et ne savons rien. »

    (Iliade, II, 485-486.)

    À l’aube des temps naquirent le Chaos, puis la Terre mère. Du Chaos naquit la Nuit noire. Ses ombres voraces furent contenues dans un sanctuaire. Comme toute lumière se révèle dans l’obscurité, la Nuit noire, à son tour, donna naissance à la Lumière du jour. En ces âges oubliés, la forêt et l’océan recouvraient toute chose. Les muses, esprits incarnés de la nature, s’ébattaient gaiement entre vagues et bosquets, entre fougères et frênes. Là, entre les feuilles, entre les branches, entre renards et cerfs, entre chenilles et papillons, elles patientaient en quête d’un être à féconder.

    Car les muses sont les abeilles des boutons d’âmes humaines.

    À l’aurore du printemps vint un homme, le premier à s’aventurer dans leur royaume enchanteur. Son esprit vierge, libre de toute emprise, poussa les muses à l’ensemencer de leur créativité. Elles lui chuchotèrent toute la beauté du monde, sa douceur, sa fureur, sa mélancolie, sa colère, sa force et sa fatalité. Elles glissèrent en son cœur une myriade d’idées, puis, virevoltant autour de lui, le suivirent, avides d’observer le bouton d’âme s’ouvrir.

    De quelle espèce serait sa fleur ?

    Attentif, il écouta tous leurs secrets : de la logique implacable de la nature, de la nécessité de chaque particule, de sa splendeur sauvage et immaculée. L’homme s’assit dans l’herbe de la clairière et resta immobile, stupéfié par l’abondance de ces révélations. Au plus profond de son âme résonna alors un sentiment, le désir ; la glaise qui donnerait corps à leurs cadeaux. Lorsqu’il osa ouvrir la bouche comme pour s’en libérer, il susurra à son tour, et entendit avec joie la symphonie des idées qui s’entrechoquaient. Les muses rougirent de félicité.

    Motivé par leur gestuelle sémillante, il se mit à chanter, modulant les impressions que l’impétueuse nature lui offrait. L’euphonie l’envahit tout entier, l’incitant à danser. Les muses le rejoignirent dans un ballet spirituel. Leur beauté sauvage le transcendait. L’homme s’enivra de leur chorégraphie, de leur fraîche odeur printanière mêlée à leurs rires cristallins.

    La pousse devint bourgeon.

    L’homme se sentit bientôt incapable de contenir la passion qui l’embrasait, aussi détourna-t-il son regard troublé pour scruter les alentours. Il trouva une pierre qu’il polit en biseau, puis étudia les sylphides. Saisi d’une frénésie, il sculpta dans la roche leurs méandres alanguis. Ses chefs-d’œuvre, il n’admira point. Il préféra graver les premiers signes qui donnèrent vie aux lettres. Bien vite, il écrivit sa première poésie, louant la magnificence de ses éveilleuses.

    Des quelques branches de saule jonchant le sol, il tailla un fusain. Il le plongea dans l’ocre d’argile et dans la blanche sève, caressa les pétales des jacinthes des bois. Une fois sa palette achevée, avec une infinie tendresse, il peignit les nuances sur la peau de ses convives et orna leur corps de fresques à leur gloire.

    Les larmes frémissantes des égéries s’écoulèrent. Se mêlant aux pleurs de l’homme, elles imprégnèrent la terre, d’où germèrent de vierges bocages nitescents. Les muses exultaient, enchantées d’avoir semé la graine de l’inspiration, toute la sagesse et l’ingéniosité de leur univers. Et ce que l’artiste engendrait les emplissait d’une profonde reconnaissance.

    La fleur était éclose.

    Les muses tentèrent de le retenir, mais, mû par son insatiable soif de découverte, l’homme s’éloigna de la clairière et partit à l’aventure, s’enfonçant dans la pénombre. Loin. Bien trop loin. Exalté, il ne

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