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Livre électronique91 pages59 minutes

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À propos de ce livre électronique

Solveig, infirmière militaire, vient d’être assignée à sa nouvelle binôme, une combattante d’élite au corps de cyborg. Sur une Terre infestée de lézards monstrueux et contrôlée par un système totalitaire, il est difficile de ne pas se laisser happer par le cynisme et la violence. Pourtant, à présent qu’elles sont en mission ensemble, Solveig en est persuadée : Sharilyn est loin d’avoir perdu toute son humanité…

À PROPOS DE L'AUTRICE

Mello von Mobius - Passionnée par la littérature fantastique et la science-fiction, Mello écrit depuis qu’elle a dix ans, et cet amour pour les beaux mots et les belles histoires ne s’est jamais tari. Particulièrement fan de Eschbach, Gaiman, Lovecraft, Barker, Matheson, Dick, VanderMeer et bien d’autres, c’est dans les mondes de l’imaginaire qu’elle prend plaisir à naviguer et qu’elle écrit tout naturellement, aimant à partager ainsi des expériences qui font se côtoyer surnaturel, horreur et poésie.

LangueFrançais
ÉditeurYBY éditions
Date de sortie10 déc. 2024
ISBN9782493447517
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    Aperçu du livre

    Six pour cent - Mello von Mobius

    DÉDICACE

    À tous ceux qui nous apportent tellement,

    Nos amours, nos proches,

    De peau, de poils, de plumes ou d'écailles,

    Merci d'être à nos côtés.

    AVERTISSEMENT RELATIF AU CONTENU

    Cette œuvre comporte des contenus ou passages pouvant heurter la sensibilité du public.

    – Principaux : violence.

    – Ponctuels : autoritarisme, blessures, deuil, monstres, traumatismes, transhumanisme imposé.

    – Mentions : mutilation, suicide, vulgarité.

    Chapitre I

    Dans la cité en ruine, un silence de mort régnait.

    Abandonnée depuis bien des années déjà, la métropole avait vu ses bâtiments s’écrouler sous le poids de la guerre, puis de la végétation envahissante. Les immeubles n’étaient plus que des spec­tres de béton et de verre décharnés, rongés par les herbes folles. Les routes de l’ancien périphérique ceignaient ce cimetière urbain, frontière que peu de gens osaient traverser. La campagne était dangereuse, mais la ville était létale. Les monstres avaient élu domicile dans ses entrailles.

    Juchée sur un pont effondré, une femme noire scrutait les environs dans une immobilité totale. Toute son attention était fixée sur un point et un seul. Autour d’elle, plusieurs cadavres difformes gisaient sur le bitume défoncé. C’étaient de gigantesques reptiles qui avaient évolué jusqu’à ce que leurs squelettes recouvrissent le cuir de leur chair pour les rendre plus redoutables encore. Ces kharsis étaient morts, mais d’autres ne tarderaient pas à apparaitre. Sensibles à la lumière, ces bêtes avaient tendance à se dissimuler dans l’ombre, et Sharilyn surveillait tout particulièrement ces zones. Tant que le nid complet ne serait pas exterminé, il ne servirait à rien de rentrer. Les mâles attaquaient toujours en premier, mais il était plus important de tuer les femelles : c’étaient elles qui pondaient. Plus petites, elles étaient parfaitement reconnaissables. Elles étaient également plus rapides et plus vicieuses. L’Armée de la Lumière avait beau entrainer soigneusement ses soldats et les doter de matériel aussi performant que possible, le taux de mortalité demeurait affolant.

    L’Armée de la Lumière… Le nom était symbolique, mais il n’y avait plus de lumière au bout du tunnel depuis bien longtemps. Cette réalité, certains l’avaient digérée ; d’autres la repoussaient au profit d’un espoir probablement naïf.

    À l’abri dans l’étage d’un immeuble baigné de soleil, Solveig faisait partie de cette seconde catégorie. Elle était le genre de personne à toujours positiver, à s’accrocher aux petits bonheurs. Ce qui expliquait sans doute pourquoi la communication passait si mal avec Sharilyn. Ou plutôt, non… Ce n’était pas que la communication passait mal, simplement qu’elles ne communiquaient pratiquement pas. Les deux femmes s’en tenaient aux informations qu’elles devaient à tout prix partager pour rester en vie. Au grand dam de Solveig, d’ailleurs.

    Dans l’organisation militaire actuelle, chaque guerrier se voyait accompagné par un assistant chargé aussi bien des soins médicaux que de la nourriture, et c’était ainsi que la brune demoiselle s’était retrouvée au service de Sharilyn. Celle-ci avait perdu son assistante, Gaby, deux mois plus tôt, et Solveig l’avait presque aussitôt rejointe. C’était sa première mission, et, malgré l’angoisse, elle s’était montrée pleine d’espoir, de joie de vivre, presque. Malheureusement, ça ne l’avait pas empêchée de se heurter au mur que représentait Sharilyn. La combat­tante parlait peu, ne trahissait jamais rien de ses pensées profondes, et même sa présence n’avait rien d’agréable. Il émanait d’elle quel­que chose de froid. Solveig supposait qu’il s’agissait là de sa manière de gérer le deuil, sans certitude aucune…

    Au loin, l’assistante perçut un léger rougeoiement dans la nuit qui tombait peu à peu, et plissa les yeux afin de ne pas perdre sa binôme du regard. La lumière diffuse aurait pu être prise pour l’extré­mité incandescente d’une cigarette, mais Solveig savait qu’il n’en était rien : Sharilyn venait de recharger sa vibrolame. Le système était complexe, et particulièrement efficace : des biobatteries étaient greffées au niveau de la colonne vertébrale de leur porteur ; elles y accumulaient de l’énergie à chaque contraction musculaire. Reliées à la prothèse cybernétique qui remplaçait le bras de Sharilyn depuis des années déjà, ces batteries permettaient à la combattante de recharger toutes ses armes en les tenant simplement dans la paume de sa main artificielle. Cela représentait un gain de temps énorme, et une sécurité supplémentaire non négligeable. L’efficacité implantée à même la chair pour qui était prêt à opérer ce sacrifice.

    — Mouvement à 45 o S.

    Quelques secondes à peine après cette recharge trahie par une brève lumière, les lunettes de détection de Solveig avaient capté ce nouveau signal. Un cliquetis résonna dans son oreillette en guise de réponse. Lorsqu’elle était en chasse, Sharilyn s’avérait muette comme une tombe, aussi la jeune femme ne s’en formalisa-t-elle pas. Elle avait fixé toute son attention sur la position qu’elle venait d’indiquer. Depuis une bouche de métro à moitié effondrée, une silhouette massive et sombre avançait. Solveig ne put s’empêcher de reculer dans un frisson. La kharsis se situait à plusieurs centaines de mètres d’elle, mais ces créatures lui inspiraient une peur violente et atavique. Celle-là devait mesurer dans les quatre mètres ; ses yeux rouges brillaient tels des feux de Bengale sous son crâne. Là où l’os cédait la place au cuir épais de la peau, nez et

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