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Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2: Recueil de nouvelles
Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2: Recueil de nouvelles
Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2: Recueil de nouvelles
Livre électronique290 pages3 heuresLes contes interdits

Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2: Recueil de nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Depuis 2017, les fans de la série des Contes Interdits souhaitent découvrir quels secrets cache le personnage de la petite fille aux allumettes… Voilà l’occasion pour eux de le découvrir ! La petite fille aux allumettes apparaît dans tous les Contes Interdits. Mais son identité est multiple. Quels secrets peut-elle bien cacher ? Dans ce recueil de nouvelles horrifiques, les auteurs racontent l’histoire de la petite fille aux allumettes apparaissant dans l’un de leurs Contes Interdits. Ce deuxième volume contient les textes de David Bédard, Maude Royer, Vic Verdier, Dominic Bellavance et Steve Laflamme.
LangueFrançais
ÉditeurÉditions Corbeau
Date de sortie20 mars 2025
ISBN9782898192364
Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2: Recueil de nouvelles
Auteur

David Bédard

Né en juin 1982, David Bédard est un véritable passionné d’art. Il jongle rapidement avec la musique, la composition, le dessin et l`écriture. Pendant qu’il entreprend ses études dans le but d’enseigner, il a dans ses tiroirs l`ébauche d`un roman dans lequel l’action se mêle au fantastique et l’envie lui prend de l’achever. Ce premier roman, Minerun, sera finalement publié en 2018 aux Éditions ADA. Les Fils d’Adam est son cinquième roman.

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    Aperçu du livre

    Les Contes Interdits - La petite fille aux allumettes, volume 2 - David Bédard

    ALADIN

    david bédard

    1

    Décembre 2008
    Boisbriand

    Confortablement assis dans le divan familial, Chris et sa fille visionnent Le retour du Jedi, tout en se gavant de croustilles et de friandises. Pour l’un comme pour l’autre, le samedi-cinéma constitue le meilleur moment de la semaine et cette fois encore, pour l’occasion, ils ont décidé de revêtir leur pyjama bien avant l’heure habituelle. Les yeux rivés sur le téléviseur, la jeune Vivianne dirige ses doigts vers le sac de Lays au ketchup, au fond duquel elle compte piger. À la toute dernière seconde, son père la devance volontairement, et ce, dans l’unique but de l’agacer.

    — Hey ! T’aimes même pas ça, les chips au ketchup ! proteste-t-elle, amusée, en essayant de retirer la main de son paternel du sac.

    — Je sais ! Mais je pense que si je mangeais tout ce qui reste, mes goûts changeraient et je finirais par aimer ça !

    — Arrête, c’est pas drôle ! Mange tes bretzels pas bons à la place ! lui ordonne la petite entre deux éclats de rire.

    — Ah oui ? ! Et tu vas faire quoi si je refuse ?

    Vivianne fronce alors les sourcils et lui envoie un regard glacé.

    — Oh, oh ! J’ai un mauvais pressentiment, affirme aussitôt le père, en référence à une des citations les plus connues de la légendaire série Star Wars, qu’ils ont dû regarder une quinzaine de fois au moins.

    Le fait que sa fille s’y intéresse constitue d’ailleurs une de ses plus grandes fiertés.

    D’un geste rapide, cette dernière étire le bras en direction de son père, et bien qu’elle soit trop loin pour l’atteindre, elle serre progressivement les doigts, comme si ceux-ci se refermaient autour de son cou et l’étranglaient. Aussitôt, les yeux de Chris s’écarquillent et son visage exprime une terrible panique. Ses mains abandonnent le sac de croustilles pour aller s’enrouler autour de sa gorge, comme s’il était en train d’asphyxier.

    — Votre manque de foi me consterne, déclare Vivianne d’une voix aussi menaçante que possible.

    Au bout de quelques secondes, elle abandonne l’emprise qu’elle feint d’avoir sur son père et s’empare du sac, laissé à lui-même et vulnérable. Pendant qu’elle s’empiffre de son contenu, Chris fait mine de retrouver son souffle, le coin de ses lèvres se retroussant discrètement. Jamais de toute sa vie il n’aurait cru pouvoir atteindre un tel niveau de bonheur.

    À l’écran, Darth Vador soulève le sinistre Empereur Palpatine à bout de bras, prêt à le balancer dans les abymes d’un réacteur de l’Étoile noire et ainsi mettre fin à son règne de terreur. Cette scène ne manque pas, comme chaque fois, de lui donner la chair de poule. Il profite d’ailleurs du fait que Vivianne soit absorbée par le dénouement dramatique pour effectuer une légère pression sur l’appareil auditif qu’il porte à son oreille gauche afin de bien entendre les conversations qu’il parvient à intercepter.

    Habitué aux voix qui s’entremêlent dans le minuscule haut-parleur du dispositif, les décortiquer ne requiert qu’une infime portion de sa concentration. Satisfait de constater que les différentes informations échangées ne recèlent rien d’alarmant, il redirige sa concentration sur le téléviseur, juste à temps pour pouvoir savourer les dernières minutes du film. Il sait que ce n’est qu’une question de temps avant que sa fille n’exige qu’ils visionnent à nouveau la série ensemble.

    Trente minutes plus tard, Vivianne termine de se brosser les dents et gagne son lit à l’heure pile où elle doit se coucher. Son père vient la rejoindre peu de temps après, un livre de poche à la main. Elle sourit tout en se glissant sous sa couverture, excitée, puisque le samedi est également synonyme d’histoires.

    — Attends ! Ma veilleuse !

    — Oui, c’est vrai ! Deux secondes, je m’en occupe.

    Chris, qui venait tout juste de poser ses fesses sur la chaise qu’il avait approchée du lit, prêt à entamer son récit hebdomadaire, se lève pour allumer la petite lampe à l’effigie de la princesse Leia sur le mur face au lit de sa fille.

    — Merci ! lui lance-t-elle, le visage aussi lumineux que celui de sa veilleuse.

    — N’importe quoi pour toi, ma belle. Bon… alors… ou est-ce qu’on en était rendus ? demande Chris, de retour sur son siège, en faisant défiler les pages.

    — Juste avant la caverne ! s’exclame la petite, impatiente de découvrir quels périples ses héros favoris allaient devoir affronter une fois à l’intérieur.

    La tête au creux de son oreiller moelleux, elle écoute son père reprendre sa lecture, là où il l’avait laissée samedi dernier. À chaque minute qui passe, les mots qu’elle entend et auxquels son imagination donne vie lui allègent l’âme et lui alourdissent les paupières. Une fois de plus, elle tombe endormie avant que l’aventure ne s’achève.

    Lorsqu’il s’en rend compte, Chris referme doucement le livre et le dépose, après s’être levé, sur la chaise qu’il occupait. Sans faire le moindre bruit, il se penche et embrasse Vivianne sur le front, replace sa couverture et sort de la chambre.

    Conscient des quelques heures de liberté qui s’offrent à lui, il en profite pour effectuer un peu de rangement. Il fait ensuite infuser du thé, qu’il va siroter sur sa chaise berçante, dans le salon, près de la fenêtre. Dehors, le vent souffle avec force, déviant sans cesse la trajectoire des rares flocons cherchant en vain à se poser au sol. Dans son appareil auditif, toutes les voix se sont tues. C’est silence radio total depuis presque une heure. Un rare moment d’accalmie qui contribue à prolonger l’état de bien-être dans lequel il baigne.

    Ce n’est que lorsqu’il sent les tentacules de la fatigue s’enrouler autour de son esprit qu’il se décide à se relever et à faire sa toilette, avant de succomber pour de bon au sommeil.

    Dans la salle de bain, il apporte sa tasse contenant les dernières gorgées de son thé, devenu tiède. Il actionne les robinets de la douche, s’assurant que l’eau qui jaillit du pommeau est brûlante, à la limite du tolérable. Juste assez pour ne pas que la peau lui décolle. Seulement une fois déshabillé et prêt à se laver se permet-il de retirer son appareil auditif de son oreille.

    Cent vingt secondes par jour. Voilà tout ce qu’il s’accorde comme répit.

    Dès l’instant où il se retrouve sous le jet, Chris se savonne, se frotte et se rince de façon mécanique. Sa routine est réglée au quart de tour. Deux minutes plus tard, les robinets sont fermés et il s’essuie le visage à l’aide d’une serviette, avant de réinsérer son dispositif dans son oreille.

    Quelqu’un parle.

    Chris ajuste l’appareil pour être certain de bien entendre.

    Son cœur fait immédiatement trois tours dans sa poitrine.

    — … a été repéré ! Il s’est installé à Boisbriand, une petite ville de la Rive-Nord. L’adresse est le 231, Colombier. Une équipe est en route. Elle sera là dans vingt minutes.

    Ça y est ! Le jour qu’il redoutait tant est arrivé ; celui où on retrouverait sa trace ! Un compte à rebours vient tout juste de s’enclencher, à la fin duquel la mort allait venir frapper à sa porte.

    Sa vie est en danger. Et surtout, celle de sa fille. Ils doivent fuir.

    Loin.

    Rapidement.

    Le plan qu’il a échafaudé voilà plus de huit ans se met alors en branle, plan qu’il a mentalement effectué des milliers de fois depuis son élaboration. Il s’habille donc en catastrophe et se rend jusqu’à la chambre de Vivianne. Sans surprise, la petite dort à poings fermés.

    — Chérie, réveille-toi ! On doit partir !

    Sa voix est ferme, mais calme. Comme sa fille a toujours eu le sommeil léger, il sait qu’il n’a pas à hausser inutilement le ton pour qu’à lui seul, le son de sa voix parvienne à l’arracher aux bras de Morphée.

    — Hummm… geint-elle en se retournant mollement sur le dos.

    — Dépêche-toi, ma belle, ajoute Chris en lui secouant doucement l’épaule. Allez, debout !

    — Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? marmonne la petite en se frottant les yeux. C’est déjà le matin ?

    — Va mettre tes bottes et ton manteau. Je veux que tu sois devant la porte et prête à partir dans deux minutes. Tu m’entends ? Et surtout, fais ton lit avant de partir !

    Vivianne opine du chef et laisse échapper une plainte intelligible afin de signifier qu’elle a compris.

    Pendant qu’elle s’extirpe péniblement de son lit, Chris met le cap sur sa propre chambre, qu’il traverse pour atteindre la garde-robe, à l’autre bout. Il en ouvre la porte et, d’un geste brusque, écarte sur la droite les nombreuses chemises accrochées à la tringle. De sa main gauche, il presse un bouton dissimulé sous l’unique tablette. Une partie du mur du fond s’ouvre alors, révélant un large compartiment secret, où se trouvent une énorme valise et un sac à dos – tous deux pleins à craquer – un sac sport en tissu noir ainsi qu’une mallette métallique, légèrement plus petite. Avec ses pouces, il fait tourner les roulettes sur lesquelles sont gravés tous les chiffres, de 0 à 9. Une fois la combinaison complétée et la mallette déverrouillée, il l’ouvre et s’empare du pistolet qu’elle contient, en plus de trois chargeurs. L’arme insérée à sa ceinture, dans son dos, et les munitions supplémentaires dans ses poches, Chris balance la mallette vide dans le compartiment secret, qu’il referme et masque avec ses chemises, qu’il replace.

    Le sac sport en bandoulière et un bagage dans chaque main, il quitte la pièce et se dirige vers le hall d’entrée à toute vitesse. Il ouvre la porte de droite, qui mène directement au garage, et s’y enfonce. Les lumières du plafond s’allument d’elles-mêmes, activées par le système de détection de mouvements. Sans perdre une seconde, Chris ouvre la valise du Nissan Pathfinder bleu mer nacré et y dépose la totalité de ce qu’il transporte.

    — Vivianne ! Vivianne, es-tu prête ? ! demande-t-il en refermant la porte.

    Pas de réponse.

    Chris serre les dents.

    Une main dans le dos, prêt à empoigner son arme, il fait demi-tour et retourne dans le hall. Au même moment, sa fille apparaît, vêtue de son manteau d’hiver, bottes aux pieds.

    — Je cherchais Émilie, explique-t-elle en exhibant la poupée qu’elle tient dans sa main.

    Son père pousse un discret soupir de soulagement et attrape doucement le poignet de sa fille.

    — Allons-y. Ce soir, on va jouer au taxi, toi et moi. Ça veut dire que tu t’assois à l’arrière et moi, je conduis, lui explique-t-il en la guidant vers le véhicule.

    — Et où est-ce qu’on va, au juste ?

    — À toi de me le dire ! C’est toi, la cliente du taxi, pas vrai ?

    Chris aurait voulu que cette discussion se déroule sur un ton plus léger, mais malheureusement sa voix laissait de plus en plus transparaître le sentiment de panique qui gagnait sur lui.

    Plus le sablier s’écoule, plus nos tombes se creusent, entend-il sa propre voix résonner dans sa tête.

    Il aide Vivianne à monter après avoir ouvert la portière gauche du véhicule. Il la referme dès que sa fille pose ses fesses sur le siège et il s’installe ensuite derrière le volant. Avant même d’avoir pris le temps d’attacher sa ceinture, il démarre le moteur et active le mécanisme d’ouverture de la porte de garage à l’aide d’une minuscule télécommande, accrochée au pare-soleil.

    Dans un vrombissement bruyant qui se réverbère sur les murs, la porte se soulève lentement. Chris ne peut s’empêcher d’imaginer le rideau d’une salle de cinéma, quelques minutes avant la représentation d’un film.

    Un film d’horreur, oui…

    De l’autre côté, la rue est déserte, mais cette fois, Chris ne prend pas le temps de souffler de soulagement. Dès que l’espace est suffisant pour passer sous la porte sans la happer, il enfonce la pédale d’accélération et démarre en trombe, faisant crisser les pneus sur l’asphalte au premier virage.

    Quinze minutes, se dit-il. Voilà toute l’avance que j’ai sur eux…

    2

    Pour l’instant, Chris roule sans destination précise. La seule chose qui lui importe est de s’éloigner autant que possible de chez lui sans se faire remarquer.

    Au moins, à cette heure-ci, je risque d’être seul sur les rues, songe-t-il. Pas de danger de rester coincé dans un bouchon.

    Quant à Vivianne, elle semble davantage emballée par l’idée de se laisser à nouveau sombrer dans le sommeil que celle de jouer au taxi. Plusieurs coups d’œil dans le rétroviseur confirment à Chris que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle n’y parvienne.

    C’est probablement mieux comme ça…

    Les deux mains sur le volant, il se concentre autant sur la route que sur les conversations qu’il entend sur la fréquence qu’il pirate. Jusqu’ici, tout ce qu’il a appris est que l’équipe qui se dirige chez lui partait de Montréal, ce qui le pousse à vouloir s’éloigner vers le nord. L’autoroute 15 lui apparaît comme une bonne option, puisqu’elle traverse bon nombre de petites municipalités tranquilles où il lui sera facile de trouver un motel discret pour le reste de la nuit, voire des prochains jours.

    — Équipe 1, où en êtes-vous ? entend-il dans son appareil. N’oubliez pas que, dans la mesure du possible, la cible doit être vivante. On doit l’abattre uniquement si elle ne nous laisse pas le choix. Amenez-la au bunker dès qu’il sera opérationnel, pour un interrogatoire en règle.

    Un bunker…

    Chris comprend immédiatement ce dont il est question. La plupart du temps, le bunker est un petit chalet, construit ou acheté à l’écart de toute civilisation, où les cris qui pourraient potentiellement être poussés ne trouveraient pas d’oreilles indésirables dans les parages pour les entendre. Il sait également que d’ordinaire, il n’y a qu’une seule personne qui le gère, jusqu’à l’arrivée de ses complices… et du nouveau pensionnaire.

    — Ici équipe 1. Nous arrivons dans sept minutes. Merci, mais nous connaissons déjà la procédure. Nous sommes prêts. Assurez-vous seulement que la personne au bunker l’est également. Pas comme la dernière fois.

    Une troisième voix se joint alors à la conversation.

    — Soyez sans crainte…

    Elle n’a prononcé que trois maigres mots que déjà les doigts de Chris se resserrent autour du volant et les traits de son visage se durcissent. Il reconnaîtrait cette voix entre mille.

    — Je vous assure que tout sera parfait à votre arrivée. C’est moi qui m’occupe du bunker ; pas le petit pisseux que vous avez l’habitude de prendre chaque fois !

    La respiration de Chris augmente de façon drastique à chacune des phrases que formule l’individu.

    — Ça… ça va être à nous d’en juger, lui répond le responsable de l’équipe 1, qui ne se laisse pas intimider. Donnez-nous l’adresse. On arrive dès qu’on a la cible.

    — Je vous attends au 1594, montée Sauvage. C’est à Prévost. Et faites vite… J’ai hâte de m’entretenir avec notre ami.

    Après ses doigts et ses poumons, c’est autour du pied droit de Chris de réagir à la voix, se faisant de plus en plus lourd sur la pédale d’accélération. Fraîchement débarqué sur l’autoroute 15, le Pathfinder accélère aussitôt.

    — Papa… Pourquoi tu roules aussi vite ? demande une petite voix endormie.

    — Désolé, princesse. Papa pensait que tu dormais. Je testais simplement les moteurs du vaisseau, invente-t-il en ralentissant légèrement. Au cas où on aurait besoin de passer en vitesse-lumière.

    — C’est… C’est l’Empire qui veut nous attraper ? demande-t-elle, entre deux mondes. C’est pour ça qu’on est partis de la maison ?

    — On peut dire ça, oui.

    — Alors… Ça fait de nous des Rebelles ?

    Même si elle n’apaise pas la colère qui bout en lui, Chris ne peut s’empêcher d’apprécier la comparaison.

    — Ça, c’est le moins qu’on puisse dire, répond-il d’une voix si faible que sa fille l’entend à peine.

    À une vitesse qui s’élève bien au-delà de la limite permise, le Pathfinder continue de filer vers le nord. Dehors, la quantité de flocons tombant du ciel a décuplé dans les quinze dernières minutes, si bien que Chris se voit forcé d’activer ses essuie-glaces afin de bien voir la route. Peu lui importe ; pas même la présence d’une tornade n’arriverait à le dissuader de filer jusqu’à Prévost.

    Dans sa tête, des images sanglantes se dessinent et défilent. Les images d’une vengeance qu’il prépare depuis longtemps. Il aura bientôt la chance de remettre certains compteurs à zéro. Le karma n’est peut-être jamais instantané, mais il est inexorable. Et cette nuit, il sera sans pitié.

    Les voix dans l’appareil reprennent de plus belle, interrompant d’un coup ses scénarios de représailles. Elles appartiennent aux membres de l’équipe 1 et annoncent que ces derniers viennent d’arriver à son domicile. Ils sont en train d’encercler la maison et sont sur le point d’entrer. Pendant longtemps, Chris a songé à piéger sa demeure dans le but d’éliminer ses ennemis, advenant une situation telle que celle-ci, mais il a toujours fini par se raviser.

    Si je fais exploser la place, je grille cinq ou six soldats, mais j’envoie le message à toute la colonie que j’ai détecté leur arrivée et que je suis présentement en fuite. Dans moins d’une minute, c’est une véritable

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