Un Navy SEAL très grincheux: Wolf Valley: Grumps, #10

UN

Lula

Eh bien, ça craint.

Je soupire en contemplant les restes calcinés de ma maison locative. Le toit s'est effondré, et seulement trois des quatre murs tiennent encore debout. J'observe le terrain, prenant note de l'herbe piétinée et des profondes marques laissées par les camions de pompiers lorsqu'ils ont éteint l'incendie il y a deux semaines.

Mes rêves de me détendre sur le porche d'entrée et de contempler les champs entourant ma maison se sont évaporés en fumée. Littéralement.

Enfin, je suis venue ici pour vivre une aventure.

Je me retourne et retourne à ma voiture, remplie de mes affaires. Je devais emménager dans mon nouveau logement aujourd'hui, mais maintenant, il va falloir que je trouve un plan B.

Après avoir vécu toute ma vie à San Francisco, je rêvais de voir un peu plus du monde. Je voulais trouver un endroit moins cher, sans tous ces souvenirs. Un endroit nouveau.

J'avais loué un appartement avec mon frère aîné, Ledger, après la disparition de nos parents, mais il s'est engagé dans l'armée il y a deux ans et n'avait pas l'intention de revenir chez nous. Je ne supportais pas l'idée de rester seule dans cet appartement, alors j'ai agi. J'ai sauté le pas — et je me suis retrouvée dans ce pétrin.

Et maintenant, que vais-je faire ? Je n'ai nulle part où dormir, aucun ami en ville, et ma seule famille restante est à l'autre bout du monde. J'aimerais que Ledger soit là. Il saurait quoi faire.

Je soupire en démarrant ma vieille voiture et en sortant de l'allée. Que ferait Ledger ?

Je connais mon frère mieux que quiconque. Ledger ferait une liste de choses à faire, en priorisant les tâches par ordre d'importance. Il est méthodique et affronte les problèmes de front. Cette qualité en fait un excellent Navy SEAL.

Je me dirige vers la ville, mon esprit bouillonnant d'idées alors que je me gare au Nosh Diner et entre à l'intérieur.

 — Bonjour ! Une table pour une personne ? demande une serveuse. Son badge indique « Cameron ».

Je souris. — Oui, s'il vous plaît.

 — Ça vous irait ici ? Elle pointe une table au fond de la salle.

 — Ça marche, dis-je en marchant vers la table et en m'asseyant.

Cameron me tend un menu. — Je peux vous apporter quelque chose à boire ?

 — Euh, un café et un verre d'eau, s'il vous plaît.

 — Très bien. Elle me sourit largement et se dirige vers la cuisine.

Je sors mon carnet et un stylo de mon sac et me mets au travail.

Bon, qu'est-ce que je dois faire ?

Je note les tâches à accomplir.

Contactez le propriétaire pour obtenir un remboursement sur le logement loué.

Trouvez un nouvel endroit où vivre.

Organisez un endroit pour dormir ce soir.

Prenez des nouvelles au travail.

Prenez une douche.

Mangez.

 — Vous êtes de passage ? demande Cameron en posant mes boissons.

 — Non, je devais m’installer ici, mais mon logement loué a brûlé.

Ses yeux s’écarquillent. — La vieille propriété des Miller sur Oakland Street ?

J’acquiesce. — C’est celle-là.

 — J’en ai entendu parler. Il y a eu un orage il y a quelques semaines, et la foudre a frappé. Ça a tout cramé, me dit-elle.

 — Oui, j’aurais aimé le savoir avant de déménager ici.

 — Merde, ouais. Désolée, c’est vraiment nul.

 — Merci. Tu ne connaîtrais pas d’autres logements à louer dans le coin, par hasard ?

 — Non, désolée. Mais tu pourrais peut-être trouver un colocataire. Je peux demander autour de moi si tu veux ?

 — Ce serait génial ! dis-je avec reconnaissance. — Je m’appelle Lula, au fait.

On se serre la main, et elle sort son téléphone portable. — C’est quoi ton numéro ? Je peux t’envoyer un message si j’entends quelque chose. Et peut-être qu’on pourrait prendre un verre un de ces jours ?

 — Ce serait super, dis-je sincèrement, en lui donnant mon numéro.

La porte s’ouvre, et Cameron va accueillir les nouveaux clients, me laissant avec ma liste et le menu. Je sirote mon café en parcourant le menu, choisissant un burger et des frites. Cameron revient prendre ma commande, et je m’attaque à ma liste de choses à faire en attendant mon repas.

Je passe l’heure suivante à picorer ma nourriture et à me disputer avec mon propriétaire à propos de l’incendie, exigeant un remboursement de ma caution et du premier mois de loyer. Après ça, je me perds dans un dédale d’annonces immobilières, épluchant tous les sites de location que je peux trouver. Rien n’est disponible. En tout cas, rien que je puisse me permettre.

Ledger appelle alors que je règle l’addition, et je renvoie l’appel vers la messagerie vocale, me faisant la remarque mentale de le rappeler plus tard. On s’est souvent manqués récemment. J’ai l’impression que je l’appelle un jour, et il me rappelle quelques jours plus tard quand je suis occupée ou endormie. Puis le cycle recommence. Ça peut être comme ça entre nous, mais on n’est jamais restés aussi longtemps sans se parler.

C’est nul. Il me manque. C’est la seule famille qu’il me reste, et on vit à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. La moitié du temps, on n’est même pas sur le même continent ou dans le même fuseau horaire. Ça fait presque un an qu’on ne s’est pas vus en personne. Je déteste ça.

Je consulte mes emails en attendant que Cameron revienne avec ma carte, et mon estomac se serre quand je vois le message de mon travail. Celui avec l’objet : « Licenciements ».

 — Merde. Est-ce que cette journée peut encore empirer ? marmonné-je, le cœur battant la chamade en cliquant sur le message et en commençant à lire.

Nous sommes au regret de vous informer que