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Les bétons du silence
Les bétons du silence
Les bétons du silence
Livre électronique106 pages57 minutes

Les bétons du silence

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À propos de ce livre électronique

Dans les coulisses des chantiers colossaux, où le béton se coule à la tonne et où chaque retard coûte des millions, se cache un monde que peu osent regarder de près.

Julien Marek, directeur technique désabusé, croit encore pouvoir diriger son chantier avec droiture. Mais lorsqu'un ouvrier meurt dans des conditions suspectes, il découvre les failles d'un système où surfacturations, ententes illégales et menaces sont la norme.

Face à lui, Henri Dutrieux, patron d'une entreprise générale toute-puissante, orchestre d'une main de fer un empire bâti sur le silence des petits et l'avidité des grands.

Au milieu de cette lutte, Sofia Lambert, journaliste obstinée, plonge dans l'enquête de sa vie. Ses articles, ses preuves et son courage réveilleront une tempête que ni les politiques, ni les banquiers, ni les barons du béton n'avaient prévue.

De Bruxelles aux salles de tribunal, des baraques de chantier aux plateaux télévisés, Les Bétons du Silence raconte la chute d'un empire, la résistance des ouvriers, et la bataille acharnée pour que la vérité ne soit pas enterrée sous une dalle fissurée.

Un roman haletant, ancré dans la réalité des grands chantiers européens, où la corruption s'effrite et où la dignité des hommes devient la dernière fondation.

LangueFrançais
Éditeurfabrice spoto
Date de sortie13 sept. 2025
ISBN9798232038601
Les bétons du silence

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    Aperçu du livre

    Les bétons du silence - Julien Caron

    Préface

    La construction est un monde de béton, de ferrailles et d’hommes debout dès l’aube.

    Mais derrière les murs qui s’élèvent et les grues qui s’agitent, il existe une autre architecture, invisible, faite de chiffres, de contrats et de compromissions.

    C’est là que prospèrent les ententes, les surfacturations et les ajustements qui étranglent les sous-traitants et enrichissent les grandes entreprises générales.

    J’ai voulu écrire ce roman pour mettre en lumière ce système souterrain, où la corruption n’est pas un accident mais une méthode, un coffrage invisible qui maintient les apparences de droiture. Les personnages de Les Bétons du Silence sont fictifs. Pourtant, leurs histoires résonnent avec des témoignages réels, des rapports d’audit étouffés, des chantiers où l’argent s’évapore plus vite que le ciment ne sèche.

    Ce livre n’a pas pour but de désigner des coupables précis, mais de poser une question :

    Combien de temps encore accepterons-nous que les fissures du système soient recouvertes d’une nouvelle couche de béton ?

    Si ce récit vous paraît trop sombre, rappelez-vous que la réalité, elle, ne s’arrête pas à la dernière page.

    Index

    1. Chapitre 1 — Le chantier modèle … p. 3

    2. Chapitre 2 — Le prix du silence … p. 14

    3. Chapitre 3 — Le réseau invisible … p. 21

    4. Chapitre 4 — Double facturation … p. 28

    5. Chapitre 5 — Le dîner d’affaires … p. 34

    6. Chapitre 6 — La fuite … p. 40

    7. Chapitre 7 — L’étau … p. 45

    8. Chapitre 8 — Les fissures … p. 51

    9. Chapitre 9 — Le béton se fend … p. 57

    10. Chapitre 10 — Dernière dalle … p. 65

    11. Epilogue … p.84

    12. Note de l’auteur … p.89

    Chapitre 1 — Le chantier modèle Le jour hésitait encore quand Julien Marek coupa le contact de la camionnette le long de la barrière Heras. Six heures vingt-huit. L’aube avait posé sur Bruxelles une pellicule de cuivre ; les grues découpaient des angles droits dans le ciel et, au centre, l’Hôpital Nord dévoilait sa carcasse : noyaux de circulations dressés comme des colonnes vertébrales, dalles tendues en plateaux d’ombre, aciers en cage thoracique. Le chantier respirait déjà. On entendait, au loin, le ronflement étouffé d’une pompe à béton, des claquements secs d’aiguilles vibrantes, le manège d’un chariot élévateur qui gémissait à contre-pente. Des voix, en bouffées de buée : français, portugais, polonais, arabe. Une liturgie matinale.

    Julien posa ses doigts sur le volant une seconde de plus, ce petit rituel d’avant-plongeon. L’écran du téléphone vibra une dernière fois : Arrivée banches 2A-316 confirmée 5 h 40 — dépôt. Il inspira l’odeur de gasoil froid, attrapa son casque, poussa la barrière avec l’épaule et badgea.

    Le chantier lui revint comme un souvenir : fer humide, poussière de ciment, métal tiède de la veille, café brûlé dans le bungalow. Il salua d’un geste, marcha vers la travée C-2 où une équipe coffrait le voile technique de l’aile B. Sur l’échafaudage, Yassine — veste orange, regard sûr — observait la banche comme un médecin de garde. — Matin, Yassine.

    — Matin, chef. On a un os : au dépôt, ils nous ont envoyé des METALFORM.

    — Au lieu des SATEC ?

    — Ouais. Et il manque quatre raidisseurs. On peut compenser au haubanage, mais on va payer en temps et en tolérance.

    Julien s’accroupit, passa la paume sur un bout de banche pour sentir si la peau vibrait déjà au moindre coup. Une rainure mal alignée, un appui trop franc, et toute la face prend une mémoire. Il leva les yeux : les METALFORM n’étaient pas mauvaises. Mais ce n’était pas ce qu’il avait fini de négocier hier avec SATEC, raidisseurs inclus, centimes arrachés un à un.

    — Je prends deux minutes, dit-il. Tiens le calage, je reviens. Il s’éloigna à pas rapides, téléphonant au dépôt. — André, dis-moi que c’est une erreur de picking. — J’aimerais, Julien. Ordre modifié hier soir 19 h 08, priorité chantier hôpital. Parapheur HD-Adj.

    — + combien ?

    +12 % sur la ligne, urgence dispo fournisseur. — Dispo de quoi ? On a confirmé SATEC il y a quinze jours. — Urgence ne te répondra jamais, tu sais bien. Urgence dort au siège.

    Julien hocha, sans rien dire. Il nota dans son carnet noir : 2A-316 : SATEC→METALFORM +12 %, manque raidisseurs, sécurité/temps. En marge, trois points, son code à lui pour ça pue. Il remonta sur la plate-forme. Tomás tenait l’aiguille vibro, ganté, concentré. Bilel ajustait une cale de hêtre sous la banche, geste de menuisier plus que d’ouvrier.

    — Tu mets ta cale à 5 mm, pas

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