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(1 Et 2) Bréal (Michel), Les Tables Eugubines. Texte, Trad. Et Comm., Avec Une Grammaire Et Une Introduction Historique, Accompagné D'un Album In-Fol. de 13 Planches, 1875.

(1 et 2) Bréal (Michel), Les Tables Eugubines. Texte, trad. et comm., avec une grammaire et une introduction historique, accompagné d’un album in-fol. de 13 planches, 1875. http://archive.org/details/bibliothquedel26ecol

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(1 Et 2) Bréal (Michel), Les Tables Eugubines. Texte, Trad. Et Comm., Avec Une Grammaire Et Une Introduction Historique, Accompagné D'un Album In-Fol. de 13 Planches, 1875.

(1 et 2) Bréal (Michel), Les Tables Eugubines. Texte, trad. et comm., avec une grammaire et une introduction historique, accompagné d’un album in-fol. de 13 planches, 1875. http://archive.org/details/bibliothquedel26ecol

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BIBLIOTHQUE
DE L'COLE
DES HAUTES TUDES
PUBLIE SOUS LES AUSPICES
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES
VINGT-SIXIME FASCICULE
LES TABLES EUGUBINES, TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE
PAR MICHEL BRAL, DIRECTEUR D'TUDES
PARIS
F. VIEWEG, LIBRAIRE-DITEUR
LIBRAIRIE A. FRANCK
t)7

RUE RICHELIEU 67
1875
/1^/i'
LES
TABLES EUOUBINES
TEXTE. TRADUCTION ET COMMENTAIRE
PARIS.
TYPOGRAPHIE LAHURE
Rue de Fleurus, 9
LES
TABLES EUGUBINES
TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE
AVEC
UNE GRAMMAIRE ET UNE INTRODUCTION HISTORIQUE
MICHEL BREL
PROFESSEUR AU COLLEGE DE FRANCE
DIRECTEUR A L'COLE DES HAUTES TUDES
PARIS
F.
VIEWEGr,
LIBRAIRE-DITEUR
LIBRAIRIE A. FRANCK:
67
RUE RICHELIEU 67
1875
INTRODUCTION.
Les tables de bronze connues sous le nom de Tables Eugu-
bines^ ont t dcouvertes en I4ii4, Gubbio, ville de l'Italie
centrale, dans la province d'Ombrie. Selon le rcit du juris-
consulte et protonotaire apostolique Antonio Concioli, qui
tait lui-mme originaire de Gubbio, et qui a publi en 1673 un
livre sur le droit et les coutumes de sa ville natale, ces tables
furent trouves en un souterrain orn de mosaques, prs des
restes d'un thtre romain. Gomme le tmoignage de Goncioli,
pour des raisons qu'on ne tardera pas connatre, a donn
lieu de nombreuses discussions, il est important de repro-
duire ses paroles : Quod autem Eugubium civitas fuerit
antiquissima, ac reges ibi resederint.... fidem facit regium
sepulcrum, quod nomine Mausoleum, miroque constructum
artificio temporum adliuc edacitati rpugnt. Rem eamdem
inter caetera magnifica confirmt veterrimum theatrum : con-
firmant novem ahene tabul fama percelebres, ac litteris,
ac sententiis nemini cognitis exaratse quee totius orbis, ne-
dum Itali antiquissima creduntur monumenta. Anno 1444
liasce tabellas ex re purissimo fortuna detexit in subterra-
nea concameratione miris emblematis tessellata, qu quidem
tam egregio picturatur artificio, ut regalis aulse spcimen
prbeat, apud theatrum, hoc est in planitie, ubi antiquitus
sedebat Eugubium. Atque ill notissimum sibi nomen compa-
rarunt apud eos, qui vetustate cognita delectantur, multique
credidcrunt leges ibi clatas esse primorum regum, qui in
bac provincia dominarentur. Centesimus trigesimus tertius
agitur annus ex quo illarum dua Venetiis in armamentario
ducalis palatii inter rarissima custodiuntur, tanquam pretiosa
caligantis, sed pulchr antiquilatis monumenta, ac Tabu-
1. Eugubium est le nom latin que portait Gubbio au moyen ge.
II
INTRODUCTION.
\iv Eugubinae vocantur. Delat
fueriinl in eam urbem a cla-
rissinio viro, ut nobilibus
eorum temporum anlicjuariis Ira-
(lerenlur inlorprolancKT : et licet brevi remilteiulas fuisse
promiseril, nec brevi, nec ullo unqiiam tcmpore redieriiiil in
societalcm aliarum scplem, qu in sccrelo palalii communis
archivio asservantiir'.

IVaprs le rcit qu'on vienl de lire, les tables trouves taient
au nombre de neuf. Cette circonstance importante a t plu-
sieurs fois conteste, et la critique, une fois mise en veil, a
t jusqu' mettre en doute l'ensemble du tmoignage. En
effet, si les sept tables conserves au palais municipal de
Gubbio sont fidlement arrives jusqu' nous, la trace de celles
qui auraient t transportes en 1540 l'arsenal de Venise,
s'est absolument perdue. Le savant Italien Passcri (1694-1780)
suppose que Concioli, qui a pass la plus grande partie de sa
vie loin de Gubbio, et qui d'ailleurs s'est occup des tables
d'une manire incidente, a accueilli des informations inexactes.
Des doutes analogues ont t exprims par Huschke et, plus
rcemment encore, par M. G. Conestabile. Je n'entrerai pas
ici dans la discussion de cette question, me rservant de l'exa-
miner partMe dirai seulement que les doutes levs par ces
savants semblent assez peu justifis, et que les documents
invoqus contre Concioli me paraissent plutt parler en sa
faveur. Que sont devenues les deux tables dont l'existence, en
1673, est affirme d'une manire si prcise, et qu'il serait
d'un si grand intrt de retrouver? Peut-tre sont-elles ca-
ches dans quelque palais de Venise ou de la terre ferme. Il
serait digne du gouvernement italien d'ordonner ce sujet
des recherches.
Nous retournons maintenant aux sept tables restes Gub-
bio. Donnons-en ici le signalement. Ce sont des plaques de
bronze de grandeur ingale, mesurant en moyenne peu prs
cinquante centimtres de long sur trente centimtres de large.
Cinq d'entre elles (celles qui sont numrotes aujourd'hui de
I V) sont en criture trusque; deux (VI et VII) sont en cri-
ture latine de la plus belle poque, mais dans une langue;
(lui
n'est pas le latin. Il
y
a, en outre, une inscription en criture
latine (celle qu'on appelle souvent l'inscription Clavemiur,
1. Anlonii Concioli Slatuta civitalis Eugubii.
Maceratse, 1673, in-fol. P. III.
Hepet. in ejusd. op. 17'29.
2. Voy. ci-dessous, p. 309.
INTRODUCTION.
III
d'aprs le mot par lequel elle commence) qui a t ajoute
sur une place reste disponible du verso de la table V. L'tat
de conservation de ces plaques ne laisse rien dsirer. Toutes,
except III et lY, portent des inscriptions au recto et au
verso : nous dsignons le recto par
, le verso par b.
La premire collection pigraphique qui ait publi un sp-
cimen de ces inscriptions' est le recueil d au savant hollan-
dais Smctius, dit aprs sa mort par Juste Lipse, en 1588 ^
Il donne les tables IV et VI avec cette mention :
Tabulas
hasce ambas Joannes Metellus Burgundus vidit et exscripsit,
quas etsi nemo plane intelligit, cjuia tamen de rbus sacris
agere quidam crediderunt, ideo hoc loco ponendas existi-
mavi'. Smetius avait joint une transcription de l'alphabet
trusque, autant que les connaissances d'alors le permettaient.
En 1601, Gruterre produisit ces deux tables*: il ajouta la partie
latine de la table V, qu'il tenait de Puteanus (Dupuy) ex Bemhi
blbliotheca Patavii.
Le premier essai de traducition est d l'Italien Bernardino
Baldo (1553-1617). Pensant que c'tait une chose indigne de
son sicle que personne n'et encore tent une interprtation,
il envoya Welser, Augsbourg, qui la publia en 1613, une
Divinatio in tabulam neam Eugubinam lingua Hetrusca ve-
teri perscriptmn. Le texte est expliqu au moyen de Brose et
de Caton, d'aprs Annius de Viterbe. Il ne sera peut-tre pas
inutile de donner un chantillon de la lecture et de la tra-
duction, pour montrer quelles taient au commencement les
difficults de la tche : nous faisons prcder le texte tel qu'il
doit tre lu (IV, 1).
Purtuvitu erarunt struhlas eskamitu
Rudfucifu edadunf Sfduoblas eskamifu
Rex noster Uominus noster Sfduoblas excitator noster
1. s'il faut en croire Bernardino Baldo, dont il sera question plus loin, ds la
fin du quinzime sicle l'une des tables en criture trusque (la table IV) aurait
t publie par le comte Gabriele di Gabrieli. En 1520, l'inscription Claverniur
fut dite dans un ouvrage devenu trs-rare, la Vita di S. Ubaldo, data fuori dal
Padre Stefano di Cremona, canonico regoare.
1. Inscriptionum antiquarum qux passim per Europarn liber. Lugd. Bat.
p.
XXXIX.
3. Le Metellus Burgundus dont il est parl ici est peut-tre le mme dont il
est question dans l'histoire du texte des Agrimensores latins.
4, Inscriptiones antiqux tt. orb. Rom. in corpus absol. redactne Ingnia ac
cura I. Gruteri, auspic. I. Scaligeri ac 31. Velseri. H, p. CXLII sq.
IV INTRODUCTION.
aveitii iniimek terliama spanli
aceilii iiuiinck redliama sranli
pater noslcr et Icgislalor liberatrix noslra mater domina noslra
triia tefia prusokalu edek supru
Fdiafoi,ala rdiisecal'u epek surdii
Fdiale^da coiilrilioiiem nuslrain educendo propulsaveruiil
sese ererlunui ve>uiic pucmuiies pupdiccs purtuvitu
sesc edeblunia cesune rucmuncs rurpibes rudfucifu
sexies Auluiii coii.sulem roman reipublic rex noster
struhla petcnata isek
sfduoblas rcreiiala isek
slduoblas debililavit et prcipilanter ciirrere fecil.
Richard Simon faisait allusion cette traduction, quand il
parlait dans sa Bibliothque critique (II, cliap. v) des imper-
tinences que Velserus l'ait imprimer Augsbourg. Aprs
avoir cit quelques tymologies hbraques de Baldo : En v-
rit, ajoule-t-il, il faut avoir l'esprit bien pntrant, ou plutt
tre inspir, pour voir que ces deux mots sont iibreux. Un
Chinois
y
trouverait plutt sa langue chinoise qu'un Juif n'y
trouvera la langue hbraque.

L'anne suivante (1614) vit paratre une traduction non
moins extraordinaire : elle venait cette fois des Pays-Bas. Le
Hollandais Adrien van Scrieck publia Ypres un livre sur
les origines des peuples de l'Europe, et en particulier des
Nerlandais', o il insra la table Vil, qu'il avait reue, disait-
il, Paris, d'un de ses amis qui l'avait rapporte de Rome. 11
y
joignit une traduction o l'ombrien st expliqu l'aide du
nerlandais
;
car c'est le \)\uh ancien monument de la langue
belge qu'il reconnaissait dans celte table. Pour donner une
ide de celle traduction, il suffira de dire que eno prinuaiur
(Vil a
1)
lum vialores est rendu par in hring luater (qu'il
1. Adriani Scrieckii Kodorni Originum rci'umque ccllicarum et belgicarum
libri TXin.
INTRODUCTION.
V
apporte
de l'eau). Le nom de la desse erfa est pris pour le
\erhe
sterboi mourir ,
Ici s'arrtent, pour un temps, les essais d'interprtation.
Aux esprits aviss, le problme paraissait trop difficile. Pour
votre langue trusque et leurs caractres, crivait Saumaise
Peiresc, c'est un point o je confesse n'entendre rien du
tout. J'y ai voulu souvent bailler des atteintes, mais je n'y ai
jamais pu mordre. Je ne sais comment il s'y faut prendre :
s'il faut aller de dextre senestre, ou de senestre dextre....
Ceux qui ont voulu interprter ces Tables Eugubines ne me
peuvent pas satisfaire. Mettons donc ceci entre les choses que
nous ignorons parfaitement.

Au dix-huitime sicle, l'interprtation devait tre reprise
avec un redoublement d'ardeur. Nous rencontrons ici un livre
qui exera une influence considrable sur les esprits; ce n'est
pas qu'il ft d'une grande nouveaut : l'auteur, quand son
uvre parut, tait mort depuis plus de cent ans. Le savant
cossais Thomas Dempster (1559-1625) appartient au seizime
sicle par la date de sa naissance, par son rudition immense
et confuse, par son caractre batailleur, par son humeur in-
quite et voyageuse. Aprs avoir profess dans les Pays-Bas,
en France, en 'Angleterre, en Espagne, il fut appel en Italie
par Cosme II de Mdicis, et, sur l'invitation de ce prince, il
crivit en 1619 son grand ouvrage De Etruria regali.
Ce livre
resta manuscrit jusqu'en l'anne 1723, o il fut publi avec
luxe, Florence, par les soins de Thomas Coke, comte de Lei-
cester. L'ouvrage tait bien tel qu'on pouvait l'attendre d'un
homme rput en son temps pour l'tendue de son savoir
comme pour son manque de jugement. Les trusques
y
sont
prsents comme le peuple inventeur de tous les arts, de
toutes les sciences, de tous les objets utiles la vie. Ils
taient autrefois les matres de l'Italie, et Rome, qui leur ar-
racha la primaut, se para de leur civilisation. Les anciens
titres de noblesse des diverses cits de l'Italie taient nu-
mrs au long par Dempster. Ce qui donna cette publication
une valeur durable, c'est qu'un savant aussi modeste que
judicieux, Philippe Bonaruoti, lequel avait t charg de sur-
veiller l'dition, profita de l'occasion pour
y
joindre des plan-
ches excutes avec le plus grand soin. Une quantit d'in-
scriptions et d'antiquits virent le jour pour la premire fois.
Au nombre des planches figurent les Tables Eugubines, pu-
blies intgralement et avec une correction remarquable pour
VI INTRODUCTION.
l'poque. Bonariioli se doutait dj qu'elles n'taient pas en
langue trusque, mais plutt en ombrien : il avait remarqu
qu'on n'y trouvait aucun de ces noms en a/, si frquents sur
les inscriptions de l'trurie.
Du reste, ajoute-t-il, qu'.elles
soient en trusque ou en ombrien, peu importe, puisffu'on
n'entend pas plus l'un que l'autre. Quant au contenu des
Tables, il exprime, mais avec une grande rserve, l'ide que
ce sont des traits entre peuples voisins.
Cette prudence ne devait pas tre imite. La publication de
Dempster provoqua une quantit de travaux sur les antiqui-
ts de l'Italie, et principalement sur la langue et la civilisa-
tion trusques, o le patriotisme eut plus de part que la cri-
tique. C'est ce mouvement d'ides qu'un crivain italien,
Tiraboschi, a appel Ventusiasmo etrusco. Ds l'anne 1726, il
se fonda dans l'antique ville de Cortone une acadmie trus-
que*. Par leur tendue, comme par la facilit relative de leur
dchiffrement, les Tables Eugubines attirrent particulire-
ment l'attention, et le principal effort se concentra sur ces
inscriptions, dont l'histoire, ainsi que le dit justement Lep-
sius, semble tre devenue cette poque l'histoire mme des
tudes trusques.
Les principaux rudits qui s'occuprent desTables furent
le marquis Scipion Maffei (1675-1755), le chevalier et abb An-
nibal-Camille degl' Abati Olivieri (1708-1789), l'abb Giam-
baltista Passeri (1694-1780), A. F. Gori ^1691-1757). Parmi ce
groupe, un rfugi protestant franais, originaire de Nmes,
Louis Bourguet, tient une place importante. A la fois tholo-
gien, orientaliste, numismate, gologue, mathmaticien, il
tait en correspondance avec les savants de toute l'Europe. Il
donna, sous le pseudonyme dePhilalthe, en 1728, 1732et 1734,
trois lettres ayant rapport aux Tables Eugubines, dans un re-
cueil publi Genve et intitul Bibliothque italique ou His-
toire littraire de ritalie^. Dans la premire de ces lettres, qui
est adresse Maffei, il propose une interprtation de la
partie en caractres latins de la table V b : nous reproduisons
cette interprtation, qui n'est pas longue, parce qu'elle peut
tre considre comme un spcimen du genre : Claverniur
1. Le prsident portait le titre de Lucumon. Les mmoires de cette acadmie
forment douze volumes in-4. Saggi di Dissertazioni ccademicchr pubblicamente
letle nella nobile Accademia clrusca deW aiichissima citt di Cortona. Roma,
1736
2.
T. III. XIV, XVIII.
INTRODUCTION.
VII
Dirsa, l'rre du pontife Herti (a vendu) une pice de terre de
six vingt pieds en quarr du ct septentrional a Faber
Opeter
(sous condition) qu'il donnera la Taille de quatre pieds (en
quarr) du champ au Berger de Mars
;
le cens Homonus
Duumvir, pour avoir soin du pur froment. Il donnera aussi
VI paniers de froment du grain d'une dizaine de paumes (en
quarr) d'au-dessus de la pice, Claverniur Dirsa, frre du
pontife Herti; il lui donnera aussi dix chvres et cinq dplus;
ensuite il chariera la balle et le cens, et donnera encore Yl pa-
niers de froment du champ mme Dirsa, frre du pontife
Herti.

Dans la seconde lettre, il donne de la table YI a une traduc-
tion non moins extraordinaire. Denys d'Halicarnasse raconte,
d'aprs Myrsile de Lesbos, au premier livre de ses Antiquits
romaines, que les Plasges sont originaires de la Lydie, et
qu' leur arrive en Italie ils eurent souffrir de divers
flaux, tels que strilit de la terre, guerre, peste, disette.
Pour apaiser les dieux, ils leur offrirent les prmices de tout
ce qui natrait. La table YI, qui est antrieure la guerre de
Troie, nous a conserv le souvenir de ce vu; c'est un canti-
que qu'on chantait plein gosier : de l le nom de carmen or-
thium ou de litanies plasges que lui donne Bourguet. Voici
un fragment de cette traduction (table \la, lignes 8 et suiv.) :
Le produit des semailles a t renvers et brl. Les plus
gras pturages ne seront soutenus que d'un peu de rose. La
nourriture est nuisible. Les veaux qui croissaient sont consu-
ms. Il manque de quoi se rassasier. Les veaux qui croissent
ont le corps endommag et le laboureur est perdu,

Si ces deux premires lettres ne renferment gure que des
rveries, la troisime fut d'une importance capitale dans l'his-
toire du dchiffrement. L'auteur, abordant l'tude de l'alpha-
bet trusque (les tables prcdemment expliques par lui sont
en caractres latins), essaye de dterminer la valeur de
chaque signe : une dcouverte qu'il venait de faire l'aida sin-
gulirement dans cette tche. Il avait reconnu que la table VI
(en caractres latins) et la table I (en caractres trusques)
donnent le mme texte, sauf certains changements et dve-
loppements dont on pouvait faire abstraction. Il tait ds lors
beaucoup plus facile d'arriver une lecture correcte. Bour-
guet russit tablir la vraie valeur de la plupart des carac-
tres. Quelques-unes de ses identifications auraient mme
mrit plus d'attention que les contemporains ne parurent
VIII
INTRODUCTION.
leur accorder. Ainsi le d continua d'tre pris pour un B, quoi-
qu'il
y
et di'j un B dans l'alphabet, et quoique Bourguet
et dmontr que c'lalL une sifllante. Il fallut qu'Otfricd
Muller prouvt de nouveau le mme fait^
Parmi les savants italiens, les uns, comme Olivieri et Gori,
admirent, ou du moins parurent admettre ces rsultats. Ainsi
Olivieri traduisit les lettres de Bourguet dans les mmoires
de l'acadmie de Cortone; Gori les reproduisit dans son Mu-
sum elruscum^, en ajoutant seulement la dcouverte qu'il
avait faite de son ct, que les litanies taient en vers hexa-
mtres. D'autres savants proposrent des interprtations dif-
frentes. .Maffei, guid par son tact naturel, avait mis sur le
contenu probable des inscriptions une vue qui n'avait rien
que de raisonnable. Mihi visum est tractari ibi de rbus sa-
cris atque sacrificiis,... Cetcrum hoc velim extra dubium acci-
piatur : laminas illas, quas dixi, Eugubinas nihilaliud conti-
nere posse quam documenta sive publica, veluti pacta inlcr
gantes inita, pacis aut fderum formulas
;
sive privata, ven-
ditiones puta, donationes, testamenta'.

L'abb Passeri, qui avait crit l'ge de quatorze ans une
dissertation sur les Tables Eugubines, et qui revint encore
par deux fois sur le mme sujet dans le cours de sa longue
vie, publia en 1739, dans un recueil philologique dit Ye-
nise", une srie de lettres qu'il intitula Lettere Roncagliesi, du
nom de sa maison de campagne de Roncaglia. Les lettres
taient adresses Olivieri. Ce dernier avait eu le mrite de
faire une dcouverte qui fut un trait de lumire au milieu des
tnbres o l'on avait ttonn jusque-l. Il avait reconnu
^
que le nom, si frquemment rpt, de Ikuvina, liouina, ne
dsignait pas la jeunesse, comme le supposait Bourguet, mais
que c'tait le nom mme des Iguviens
;
on commena ds lors
1. Nous ne savons trop pourquoi Lepsius, qui rend justice aux services rendus
par Bourguet, l'accuse de jactance et de vanit. Nous n'avons rien trouv de sem-
blable dans les lettres de Philalcthe.
2. Trois vol. in-fol. 1737-43.
3. Scipionis Mafei origines etruscae et latin, sive de priscis ac primis ante
Urbem conditam Italiae incolis commentatio. Ex italico sermone in latinum con-
vertit I. G. Lotterus. Lipsiae,
1731, p. 66, 73.
4. Raccolta d'opuscoU
scientifici e filologki dits par D. Angiolo Caloger.
T. XXII, XXIII,XXVI,
XXVII.
o. Sopra alcuni monumenti pelaagi. Pesaro, 1735. Il reconnut aussi le nom
des Tadinates, peuple de l'Ombrie cit par Pline.
INTRODUCTION.
IX
se douter que ces tables se rapportaient au pass de la ville
o
elles avaient t dcouvertes. Guid par cette indication,
Passeri crit : Sapete voi in clie lingua son esse scritte? In
lingua
gubina antica. Voici un passage de ces lettres o,
avec un certain art de mise en scne et en une langue toute
colore des ides philosophiques de Vico, il fait ressortir le
caractre national de ces recherches : Ce sont l, dit-il, nos
vrais et lgitimes monuments, et tout bon citoyen doit consi-
drer cette tude comme une tude nationale. Ce que nous
avons de romain nous est aussi tranger qu'il peut l'tre aux
Daces et aux Sicambres. Ce peuple qui a tout foul aux pieds
n'a d'autre relation avec nous, que de nous avoir opprims.
Ces inscriptions contiennent les noms et les prrogatives de
nos anctres
;
ici sont renfermes les traditions et les cou-
tumes de notre peuple; et si l'envie romaine a fait sentir sa
furie mme l'innocence de notre antique idiome, les germes
qui vivent encore dans les puissances de notre me sont em-
ports par le tourbillon des choses humaines. Il ne se peut
que ce circuit universel qui agite les ides de toutes choses ne
vienne dposer un jour ou l'autre, soit dessein, soit par ha-
sard, des principes qui, accueillis et nourris, permettront de
rparer en quelque manire cette perte. Il est intressant de
voir comment le patriotisme italien, qui, cette poque, ne
dpassait point encore l'amour de la province, avait trouv
un aliment dans ces tudes : il n'est pas moins curieux de
comparer ces sentiments pour Rome avec les ides qui de-
vaient remplir l'Italie un sicle plus tard.
Malheureusement Passeri ne s'en tint pas ces dclarations.
Il voulut interprter les tables. Oubliant ce qu'il avait dit sur
la langue des inscriptions, il les explique, tout comme Bour-
guet, l'aide du grec et de l'hbreu. Vingt-cinq ans plus
tard il en donna une traduction nouvelle
\
prouvant au moins
de cette manire son ardeur pour un problme que sans
doute le voisinage de Gubbio, qui lui leva un monument,
l'empchait d'oublier.
La vie fertile en loisirs des ecclsiastiques italiens au dix-
huitime sicle trouvait dans ce genre de travaux une
noble et lgante occupation. Un autre abb, esprit enjou
et tin, I. Lami, publia en 1742, sous le pseudonyme de Cle-
1. lo. Baptistee Passerii In Thoma; Dempsteri libros de Etruria Regali Para
lipomena. Lucae, 1767.
X
INTRODUCTION.
mente Bini, et probablement en rponse aux Lettere Ronca-
gliesi, des Lettere Gualfundiane^ o il se moque avec esprit
des interprtations qu'on avait proposes. Il montre qu'il faut
chercher dans le latin vulgaire l'explication de la langue des
tables, et il donne ce sujet d'excellentes indications. Mais,
lui aussi, il aurait d se borner la thorie, car la traduc-
tion qu'aprs un long et judicieux prambule il donne de la
table III, ressemble un pur roman. C'est, dit-il, un frag-
ment de l'histoire ancienne eug*ubine, racontant la fuite des
citoyens de Gubbio, de leur cit mise sac et dvaste par les
ennemis. Ce sont les lamentations des fugitifs qui, consid-
rant le mal qu'ils ont souffert, se retournent vers Jupiter, et
l'excitent les venger, en lui reprsentant le massacre de
leurs proches, la ruine de leurs biens et de leur patrie.

Les ennemis, ajoute Lami, venaient probablement du ct de
Tivoli. On ne sait pas toujours si l'abb florentin plaisante
ou s'il prend sa traduction au srieux
^.
Pour finir l'histoire de ces efforts infructueux, il faut encore
mentionner un ouvrage qui parut en 1772 Modne, et qui
est peut-tre le plus faible de tous. II a pour titre : Dlia lin-
gua de' prirni ahitatori delV Italia. C'est l'uvre posthume du
jsuite Stanislas Bardetti. L'auteur explique la mme inscrip-
tion que Lami, et, lui aussi, il suppose un rcit historique
parlant de guerre et d'exil. Mais ce qui le distingue de ses
prdcesseurs, c'est qu'il interprte principalement l'ombrien
l'aide de l'anglo-saxon, du vieux haut-allemand et du cel-
tique.
En prsence de ces divagations, on apprcie d'autant mieux
la rserve d'un savant tel que Frret, (jui jugeait de cette
faon, en 1753, les tentatives faites jusqu'alors :
'<
Les inscriptions trusques en caractres latins ne sont
1. Lettere Gualfundiane del signor Gius. Clmente Bini sacerdote fiorentino
sopra qualche parte dell' antichit etrusca ail' illustrissimo signor Dralie, cava-
lire inglese. 1744. Firenze, in-12.
2. Bini traduit
(p. CCLXXXV) : Exeunt [Iguvini], fuga ter sumraa [seu quam
citissima], ustis sex in thesauro urnis [rerum scilicet preciosarum, ne in hos-
tium manus devenirent]. Tum quidem vocem promunt, petunt, invocant, ullorem
fortem [adversus liosles], euntes. Frater oslentat purum [sccleris] fratrera, [qui]
mersus [malis et funere] fuit. Mulieres invocant ultorem fervidum : mulieres
sistunt sacras oves ultori [ut exaudiatj. Viri puncti [acri dolore] cerlant [sacri-
ficaturi] innumeris sacris ovibus; et fortes [quidem] puncti ob summa fratrum
[mala] innumera, in via [dum essent, atque vadenles lamentabantur].
Mersa
[ac perdita] ovis, an-a et tota; eradicata pyrus [et omnis arbos].
INTRODUCTION.
XI
pas plus
intelligibles que les autres, quoiqu'on
y
rencontre
des mois latins dfigurs. Les interprtations que quelques
savants en ont prtendu donner ne sont que des divinations
absolument hasardes; des alliages de mots latins, grecs, h-
breux, altrs et rendus mconnaissables. Avec de pareilles
licences on rapportera ces inscriptions toutes les langues du
monde, au bas-breton, au basque, au mexicain. On peut
mme observer que les auteurs de ces interprtations ne font
aucun usage des mots trusques dont les anciens nous ont
transmis le sens. Remarquons enfin qu'il n'est rien moins
que prouv que ces monuments aient la grande antiquit
qu'on leur attribue. Ceux qui sont en caractres latins, n'en
juger que par la forme de ces caractres, doivent tre post-
rieurs la conqute de l'trurie par les Romains et remonter
tout au plus au temps de la premire guerre punique*.

Le premier qui ait ouvert les voies une interprtation
mthodique est L. Lanzi (1732-1810), dans son Saggio di lin-
gua clrusca e di oJtre antiche d'Italia, publi Rome en 1789
^.
S'inspirant de la prudence de Frret dont il rappelle les pa-
roles, il annonce qu'il ne tentera pas une traduction intgrale
des textes, mais qu'il imitera ceux qui expliquent une in-
scription demi efface, et qui, l o ils ne peuvent lire, se
taisent ou se contentent d'une conjecture prsente arec
doute. Il ne saurait considrer les Iguviens comme des trus-
ques, puisque sur les tables Eugubines les trusques sont
nomms en toutes lettres ct des Iguviens. Toutefois il
doit
y
avoir, vu le voisinage, une certaine parent entre les
deux langues. La syntaxe est pour la plupart du temps iden-
tique la syntaxe latine. Quelquefois elle a l'air barbare :
mais le lecteur, en ajoutant ici un S, l un M, comme il faut
faire aussi dans les inscriptions romaines, ou en oprant
quelque autre changement non moins rgulier, n'aura pas de
peine mettre habituellement le texte d'accord avec les r-
gles des grammairiens
;
c'est une sorte de latin rustique. La
date de ces tables ne peut gure tre antrieure au septime
sicle de Rome. Pourquoi deux critures? Passeri suppose
que les incriptions en caractres latins appartenaient un
ge o le latin avait prvalu dans le pays. Lanzi lui-mme
avait autrefois partag cette opinion : mais il est convaincu
1. Hist. de l'Acad. des 7n5.,t.XVIII,
p. 107,
2. Rimprim Florence en 1824,
Xll INTRODUCTION.
aujourd'hui (luil
no poul
y
avoir entre les deux sortes d'in-
scriptions une irrande dilTronco d'uc Ce sont prolialdenienl
deux (jialecles; un caractre du dialecte le plus moderne,
c'est le rhotacisme et le changement de ^ en RS. Quant au
contenu, il n'tait pas difficile de le deviner : tant de noms de
divinits et de sacrifices nous annoncent un rituel. Les ta-
bles Yl et YII sont le plus grand monument de liturgie
paenne qui nous ail t conserv'.
On voit comme Lanzi touche dj du doigt la vrit. Mais
quand il en vient la traduction, un instrument essentiel
lui fait dfaut. Son ct faible, c'est la grammaire : quand
il traduit tio esu bue (te hoc bove) par xiousvo eVo, quand
il rend fakust ap itek (postquam ita fecerit) par ite, faces-
site, quand il fait du participe esn/s (precatus) le substantif
pesnis
la coda '^, quand il interprte peturpursus (qua-
drupedilnis) par hipoi puris, quand il prend Hertci^ Appei,
Cajii)\ Dirms pour des noms propres, on dcouvre les lacunes
de la science grammaticale d'alors.
Trente ans plus tard, Otfriod Millier, dans son ouvrage sur
les trusques (1828),
s'occupa des Tables Eugubines, et il le
fit en philologue suprieur^. Il tablit d'une faon irrfutable
le point capital, dj entrevu par Frret et Bonaruoti, que
ces inscriptions ne sont pas en trusque, mais en ombrien, et
il nie qu'il
y
ait aucune parent entre ces deux idiomes. Ses
vues sur les prtendus deux dialectes ne sont pas moins
justes. Lesdiirences d'orthographe (}u'on aperoit entre les
tables en criture trusque et les tables en criture latine
viennent de la diffrence des alphabets : mais si la voyelle o,
lar
exemple, est marque Y dans l'criture trusque, cela ne
prouve pas que le son o n'existt point dans la prononciation
;
on en peut dire autant pour les consonnes d et
g,
qui n'ont
point de signe spcial, et qui sont reprsentes par Tel K. Ces
considrations ont t un peu perdues de vue par les succes-
seurs d'Otfried Millier. Mais o il montre surtout son tact gram-
matical, c'est quand il s'agit de reconnatre les flexions. Il
tablit les dsinences du gnitif et du datif singulier, celles
du nominatif et de l'accusatif pluriel. Dans la conjugaison,
il distingue la forme de l'impratif et celle du futur ant-
rieur. D'aulre part, ses recherches sur le rituel trusque
1. Saggio (2* dition), I, Ti , 122, 220 s. III, 582 ss.
2. Die Etruiker. 2 vol. Vov. surluutt
INTRODUCTION. XIII
l'iircnl ses successeurs d'un utile secours pour le dchifre-
inent.
Un lve d'Olfried MUer, Richard Lepsius, avant de se
tourner vers l'gyptologie, publia comme thse pour le doc-
torat sa dissertation de TabuUs Euyubinis
(1833),
que nous
avons dj eu l'occasion de mentionner. Sans aborder direc-
tement l'inlerprctation du texte, il eut le mrite d'lucider
quelques questions extrinsques d'une vritable importance.
En premier lieu, il donna une histoire exacte et complte des
tentatives qui avaient t faites jusque-l pour arriver au
dchiffrement : si les jugements qu'il prononce se sentent
un peu de la svrit de l'tudiant, on ne saurait pourtant lui
donner tout fait tort, quand il se rsume en disant qu'on
croit rver lorsqu'on met les rsultats obtenus en regard du
temps et des etforts dpenss

A la suite de ce prambule
historique viennent deux chapitres sur l'alphabet ombrien :
mme aprs Millier, il restait encore faire sur ce point.
Ainsi Otlried Miler crit (I 6
1)
: Fukukum iufiu pune
ufeph phurphath treph fitluph turuph Marte Hurse
phetu. Lepsius reconnut le v, le
f,
le z, le d et le signe sp-
cial A employ pour m sur la table V. Passant ensuite la
question de Tge des tables, il suppose que les diffrences
d'orthograi)hc qu'on remarque entre les diverses inscriptions
doivent tre attribues un changement survenu dans la
langue, que les inscriptions en caractres trusques doivent,
par ce fait mme, tre regardes comme les plus anciennes,
et qu'un espace de deux sicles au moins les spare des in-
scriptions en caractres latins, qui sont du VI^ sicle de Rome
'.
D'aprs ces prmisses, il propose une classification des tables
difierente de celle de Bonaruoti. Plus lard, Lepsius eut en-
core le mrite d'aller prendre lui-mme sur les lieux et de
1. Tria sunt qua; in omnibus ItallEe monumentis examinandis a quovis
tenenda puto, primum Etruscas inscriptiones semper vetusliores habendas esse
quam Latinas, siquidem eodem prolectae sint loco : deinde Etruscam quam di-
cuiil litteraturam djversorum Italiae populorum iis omnibus aeque atquc ipsis
Etruscis fuisse piopriam et quasi nativam : denique, quam inter Etrusce atque
Latine scripla ejusdem populi monumenta deprehendas diversitatem litterarum,
non littrature lantum, sed lingu esse. Comme Lepsius aduiet que le rame
alphabet existait dans toute l'Italie, il est arriv la conclusion que l'o manquait
non-seulement l'ombrien, ma'saux autres peuples ilaliotes,
y
compris les Ro-
mains. Mme hypothse pour le y
cl pour le d. (De Tabuiis Euijubini.t,^. 30
et suiv.)
XIV INTRODUCTION.
publier le fac-simil complet des inscriptions*. A cette publi-
cation il joi^mit un volume qui contient une recension corri-
ge, une dissertation pigra})liique et philologique, et un
index des mots^
Dans le mme temps o Lcpsius publiait son premier tra-
vail, un mincnl indianiste, Christian Lassen, faisait paratre
ses Beilrge zur Deiilung der cvgnbinischen Tafeln*. Avec lui
nous voyons la linguistique mettre pour la premire fois ses
mthodes au service de l'interprtation : Lassen a trouv juste
sur un certain nombre de points; mais il n'a pas toujours
chapp au danger d'exagrer l'archasme de la grammaire
ombrienne. Son travail, rest inachev, ne va pas au deh\
d'un court fragments
En 1835, G. F. Grotefend, qui s'tait signal par sa sagacit
dans le champ de l'pigraphie perse, donna ses Budimenta
lingu iimhric^. Il ne suit pas l'ordre des inscriptions, mais
il explique successivement un certain nombre de passages
choisis de ct et d'autre : cette disposition incommode, que
vient aggraver le manque d'index, est cause sans doute
que son travail n'a pas t autant lu qu'il aurait mrit de
l'tre. On
y
aurait rencontr un certain nombre d'interpr-
1. Tous les philologues qui sont venus aprs Lepsius ont adopt sa numrota-
tion : nous la gardons galement, parce qu'elle est consacre par l'usage. Mais
nous aurons des rserves faire sur ce classement (voy. p.
223 et 307). Voici
la concordance des deux numrotations :
Bonaruoti. Lepsius.
I. IV.
II. III.
III a. V o.
III b. V b.

IV o. I b.
IV h. I a.
V a. 11 b.
V h. II a.
VI a. VI b.
VI b. VI a.
VU a. VII a.
VII b. VII b.
2. Inscriptiones uinbric et oscx quotquot adhuc repert suiU omnes. 1841.
Lipsia;. Atlas in-f" et un vol. in-8.
3. Bonn, 1833.
4. Il a interprt VI a 22-59. Cf. un article de Lepsius dans le Rheinisches Mu-
xeum fur
Philologie. 1834.
5. Kn 8 parties. Hanovre. 1835-39.
INTRODUCTION. XV
tations qui plus tard ont t retrouves par d'autres'. Il est
le premier qui ait systmatiquement rapproch la table I des
tables
Yl-VII, et il dploie une connaissance approfondie des
textes latins qui peuvent servir claircir le rituel d'Igu-
vium.
Nous arrivons l'ouvrage d'Aui'recht et KirchhofT : Die um-
brischen Spraclidenkmler^
(1849-51), qui a fait poque dans
le dchitrement des Tables Eugubines et qui peut servir de
modle pour tous les travaux du mme genre. Les auteurs,
philologues l'un et l'autre, le second reprsentant surtout
l'rudition classique, le premier se rattachant l'cole com-
parative, taient par leur association parfaitement en mesure
de rsoudre les principales difficults du problme. Ils ont
apport leur tche un savoir, une pntration et un tact
qu'on ne saurait assez reconnatre. Le moyen principal qu'ils
emploient pour entrer dans la connaissance du texte n'est
pas, comme on pourrait le croire, l'tymologie. Ils gardent,
au contraire, en matire tymologique, une rserve presque
exagre, mais qu'on approuvera si l'on pense aux tmrits
dont ces tudes avaient t l'occasion. Le moyen employ
par les deux savants est le mme qu'Eugne Burnouf avait
appliqu aux livres zends; c'est celui dont il faudra toujours,
en pareil cas, se servir de prfrence tout autre : le rappro-
chement des passages semblables. Tantt c'est la mme phrase
qui se trouve en deux endroits, mais la premire fois avec un
seul sujet, la seconde fois avec deux : on voit alors les dsi-
nences des adjectifs et des verbes se modifier, les pronoms
possessifs changer. Tantt la mme prire est adresse d'a-
bord un dieu, puis une desse; on obtient ainsi la marque
des genres. Ou bien la mme prescription est exprime une
fois avec un verbe limpratif, une autre fois avec une forme
verbale qui se rvle comme un subjonctif ou un optatif.
Aprs qu'une srie de prescriptions a t donne, elles repa-
raissent plus loin comme autant de faits accomplis : on arrive
dresser de cette faon le tableau de la conjugaison. Les
deux auteurs reconnaissent la fin des phrases par la compa-
raison des endroits o la mme phrase est rpte : ils distin-
1. Nous l'avons lu nous-mme aprs l'achvement et l'impression de notre com-
mentaire.
2. 2 vol. in-4. Le premier contient la phontique et la grammaire, le second
l'interprtation.
XVI INTRODUCTION.
guenl les diffrentes propositions par les verbes qui les ter-
minent, et ils arrivent dcouvrir les particules par leur
voisinage habituel avec certains cas ou certains modes. Une
fois le pronom relatif et les pronoms dmonstratifs reconnus,
il leur devient facile de faire la construction. Nous devons
convenir que les Tables Eugubines se prtaient tout particu-
lirement cette mthode d'interprtation par la rptition
frquente des mmes formules, par la rgularit de la con-
struction, par la fixit d'un langage o tous les termes ont
en quelque sorte une valeur consacre. Il faut ajouter cer-
taines circonstances extrieures non moins prcieuses : la
parfaite conservation du texte et la prsence de la mme
inscription en deux rdactions difterentes. Mais il est juste de
dire que les deux savants interprtes ont remarquablement
mis profit ces heureuses circonstances. Plus proccups de
la grammaire que du vocabulaire, il leur arrive de raisonner
d'une faon convaincante sur la construction d'une phrase
sans connatre le sens des mots. La plupart du temps, ils
serrent le texte d'une telle faon qu'au moment o ils don-
nent leur interprtation elle a dj t pressentie et devine
par le Icclcur. Ce qui, outre ces qualits de mthode, donne
une valeur durable leur ouvrage, c'est leur rsolution
d'carter les conjectures et d'omettre tout ce qui lia pas le
caractre de la certitude : ne se lassant pas de dclarer qu'ils
ignorent, ils aiment mieux rester en de des limites per-
mises que de courir le risque de les dpasser. Aussi les
parties traduites par eux sont-elles, en gnral, restes acqui-
ses la science.
Cependant cet ouvrage, si remarquable qu'il soit, a aussi
ses dfectuosits. La rserve extrme que s'imposent les au-
teurs fait que prs de la moiti des inscriptions n'est pas tra-
duite. Ils poussent si loin la fidlit aux rgles de phontique
et de grammaire poses par eux en commenant, que pour
n"a\oir pas s'en carter ils aiment mieux corriger le texte
que de retoucher leurs paradigmes. Si la collaboration des
deux auteurs est ordinairement pour chacun d'eux un soutien
et un correctif, ils ne sont pas cependant sans s'tre fait des
concessions inopportunes : ainsi la digression sur les tables
d'Hracle est peu prs sans objet, et la grammaire est plus
que de raison remplie de rapprochements sanscrits. Un cer-
tain ddain des explications qui se prsentent les premires
l'esprit fait que les auteurs ont parfois prfr la simple
INTRODUCTION. XVfl
vrit des thories compliques et invraisemblables. Mali^r
ces dfauts, l'ouvrage d'Aufrecht et KirchhotT eot et restera la
base des tudes venir sur les Tables Eugubines.
C'est pour avoir trop peu imit ce modle que E, Huschke,
qui publia en 1859 un gros volume sur les mmes inscrip-
tions, fit une uvre peu prs inutile'. Son livre marque un
retour dans la voie de l'interprtation aventureuse. Les rap-
prochements qu'il fait sont ordinairement contraires toutes
les rgles de la linguistique. L'utilit de la grammaire com-
pare (on le sent clairement en lisant ce livre) n'est pas tant
de suggrer des comparaisons, car de tout temps les rappro-
chements de mots se sont offerts en foule l'esprit des inter-
prtes : le service qu'elle rend, c'est de donner une direction
aux conjectures et de resserrer le cercle des possibilits. A qui
n'a pas un instrument de contrle tout parat galement sou-
tenable. Ce jugement, qui peut sembler svre, trouverait sa
confirmation toutes les pages de l'ouvrage de Huschke.
Cependant son commentaire garde de l'intrt cause des
nombreux renseignements archologiques qu'il renferme. On
peut sourire des tymologies de Huschke, de son symbolisme
raffin, sans parler des connaissances qu'il dploie en cuisine :
mais on galera difficilement son rudition pour tout ce qui
concerne le droit et le rituel.
Une fois la voie fraye, la grammaire compare n'a pa
cess depuis vingt ans de s'exercer sur un champ qui semble
fait exprs pour elle et qui recle sans doute encore tant de
dcouvertes. Il suffira ici de nommer Ebel, Corssen, Ascoli,
Zeyss, Panzerbieter, Savelsberg : nous indiquons, au cours de
notre travail, les points o ils ont fait avancer l'interprta-
tion^. Une place part doit tre donne M. Sophus Bugge,
qui, plusieurs reprises, dans le Journal de Kuhn, s'est oc-
cup du dialecte ombrien, et l'a fait chaque fois avec bon-
heur'. Quelques-unes de ses dcouvertes concernent des par-
ties essentielles de la phontique ou de la grammaire. H
faut mentionner galement la l.>elle publication d'Ariodante
Fabretti, Corpus inscriptionum italicarum antiquioris vi
et
glossarium italicum (Turin,
1867),
qui contient le texte et le
fac-simil des inscriptions ombriennes, et qui, dans le Glos-
1. Die Iguvischen Tafeln. Leipzig.
2. En France, M. Louis de Baeker a tudi le rituel ombrien en le rapprochant
du rituel mosaque. Les Tables Eugubines, Paris, 1867.
3. Voy. t. III, VI, VIII, XXII.
b
XV m INTRODUCTION.
saire, renvoie avec exactitude,
pour chaque mot, pour cha-
que forme, aux savants qui en ont trait. Tout rcemment,
M. F. Biicheler a donn dans les Annales de Fleckeisen il875),
sous le titre Conjcctanea, une traduction et un commentaire
de la table V, oii il prsente de judicieux rapprochements \
II
Je dois maintenant au lecteur quelques explications sur le
contenu, sur la langue et sur l'ge probable des tables eugu-
bines. Ce sont les actes d'une corporation de prtres qui avait
son sige Iguvium, et dont l'autorit parait s'tre tendue
sur un assez grand rayon l'entour. Ils s'appellent les frres
Attidiens ^frater Atiiediur), et le nom de confrrie est
donn au collge [fratrecate] . Ils sont au nombre de douze :
diffrents noms de magistrature, tels que le questeur ^kves-
turl et le fratreks sont mentionns. Le personnage qui joue
le rle principal a le titre d'adfertur.
On s'est demand quel sanctuaire appartenait cette corpo-
ration, et l'hypothse que nous avons ici les actes d'un temple
clbre de l'antiquit a t mise par Passer! et Huschke.
Le pote Claudien, racontant le voyage de Ravenne Rome
fait par l'empereur Honorius, dcrit une sorte de tunnel qui,
non loin d 'Iguvium, aprs les lieux appels Fanum Fortune
et Saxa intcrcisa, traverse les Apennins : dans le voisinage se
trouvait le temple de Jupiter Apenninus, dont on voit encore
aujourd'hui les ruines :
Laetior liinc Fano recipit Fortuna vetusto,
Despiciturque vagus praerupta valle Melaurus,
Qua mons arte patens vivo se perforai arcu,
Admittitque viam sectae per viscera rupis,
Exsuperans delubra Jovis, saxoque minantes
Apenninigenis cultas pastoribus aras'*.
Ce mme temple est marqu sur la carte de Peutinger : Jovis
Pennini templum^. Une inscription trouve en cet endroit et
1. Noire commentaire tait dj imprim en entier, quand a paru la suite du
travail de M. Biicheler, qui traite de la table VI. Nous avons t heureux de voir
que, sur bon nombre de points jusque-l inexpliqus ou autrement expliqus, le
savant latiniste est arrive aux mmes interprtations que nous.
2. De sexto consul. Ilonorii, v. 500 sq.
3. Voy. Desjardins, p. 113.
IXTRODUCTIOx\.
XIX
autrefois conserve Gubbio, mais aujourdhui
dpose au
muse de Vrone, donne le nom de la divinit : lOYI APE-
NINO
I
T. VIVIUS CAR
|
MOGENES
|
SULPICIA
EUPHRO
|
SVNE
CONIUX
I
Y. S. l). D.'. On venait consulter les omcles
dans ce temple et les sortes Apennln taient clbres.
Il faut dire que rien ne vient confirmer celle liypothcs.
Jupiter Apenninus n'est point nomm par nos textes. Si l'on
songe, en outre, au lieu de dcouverte des tables ^, on sera
amen carter absolument la conjecture de Passeri. C'est ici
le moment de dire qu'Iguvium, dans l'antiquit, et surtout
partir de la domination romaine, a t une ville d'une vri-
table importance. Le voisinage de mines de cuivre et d'argent,
et plus encore celui de la voie Flaminienne qui, coupant
en cet endroit les Apennins, reliait la mer Tyrrhnienne la
mer Adriatique, firent de la cit ombrienne un centre com-
merant et riche. Peut-tre est-ce pour cette raison que les
Iguviens, partir de l'an 307 de Rome, poque laquelle
tous les peuples de l'Ombrie furent soumis par les Romains
%
ne prirent part aucun soulvement et furent toujours les
fidles allis du vainqueur. On a trouv sur l'emplacement de
l'ancien Iguvium des mdailles, des statues, les restes d'un
thtre colossal qui est antrieur Auguste, un mausole,
des thermes et les ruines de divers temples consacrs Janus,
Apollon, Diane, Vesta, Pallas. C'est quelque sanc-
tuaire plac dans la ville, peut-tre sur la colline si souvent
dsigne sous le nom de Vocris Fishis, qu'a d appartenir la
corporation attidienne. Quant ce dernier nom, Lanzi l'avait
dj rapproch du nom des Attidiates, population ombrienne
cite par Pline, et du nom de la ville moderne d'Attigio. Il est
probable que cette ville, qui portait dans l'antiquit le nom
d'Attidium, tait le lieu d'origine de la corporation ^
Il ne semble pas que la confrrie attidienne ft voue sp-
cialement au service d'une seule divinit: nous voyons qu'elle
ofre des sacrifices toute une srie de dieux et de desses.
Grce cette circonstance, les iables eugubines nous four-
1. Maffei, Mus. Ver. LXXIX, 5. Orelli, 1220.
2. Comme on l'a vu plus haut
(p.
ii), les tables ont t trouves sur l'empla-
cement de l'ancien Iguvium. Passeri, pour justifier son hypothse, a jug pro-
pos de transporter le lieu de dcouverte du cte des ruines du temple de Jupiter
Apenninus, au village de Schigia. Mais c'est l une invention arbitraire.
3. Tite-Live. IX, 41.
4. Voy. ci-dessous,
p. 218.
XX
INTRODUCTION.
nissent de prcieux renseigncmenls sur le Panthon d'un
peuple italique. Certains noms concident exactement avec
les noms romains : lois sont Jupiter, Sancus, Mars. Dautres
prsentent une ressemblance
plus ou moins loinlaine, comme
Fisus, Grabovius,
erlius. D'autres encore taient entire-
ment inconnus,
comme Yolionus, Tefer, Trebus, etc. Nous
avons donc ici les monuments d'un culte indigne que la
religion romaine n'avait pas encore effac.
Le texte se rapporte diffrentes crmonies sacres dont
la corporation
atlidiennc tait charge. On aurait tort de rien
chercher qui ressemblt des inscriptions commmoralives :
ces tables, dont quelques-unes taient fixes contre les parois
du temple, comme lindiquent encore les trous destins re-
cevoir les clous et des blancs laisss dans le texte pour la
place des attaches, contiennent des prescriptions relatives au
rituel ou des rsolutions votes en assemble par le collge.
Il s'agit, par exemple, sur les tables VI et VII d'une purifica-
tion de la colline fisienne et d'une lustration du peuple iguvien.
Il faut d'abord prendre les auspices : la nature et le vol des
oiseaux qui seront considrs comme un prsage favorable
sont stipuls l'avance entre l'augure et l'adfertor. L'pervier
et le corbeau devront voler en avant, le pic-vert et la pic en
arrire. Pendant l'inspection des oiseaux, l'augure se tiendra
immobile et tourn du mme ct : s'il fait un mouvement,
s'il se retourne, les auspices seront nuls. Les limites du carr
imaginaire l'intrieur duquel les prsages doivent se pro-
duire sont traces dans le ciel : pour permettre l'augure de
s'orienter, on indique les lieux correspondants sur la terre.
Nous avons ici un fragment de la topographie des environs
d'Iguvium. L'inscription, supposant que les prsages ont t
favorables, donne la formule que prononcera l'augure
;
aprs
quoi la purification commence. Elle consiste dans une proces-
sion autour de la ville et dans une srie de quatre, ou plutt
de huit sacrifices successifs. Le premier est offert la porte
Trbulanc : (levant la porte Trbulane on immolera trois bufs
Dius Grabovius
;
derrire la porte Trbulane, on immole trois
truies
grasses Trebus Jovius. Le second sacrifice est offert
la porte de Tesena. Devant la porte on inmiolc trois bufs
Mars
Grabovius; derrire la porte, trois jeunes truies
Fisus
Sancius. Le troisime sacrifice a lieu la porte de Vees :
on
immole trois bufs devant la porte Yolionus Grabovius,
et derrire la porte trois brebis Teirus Jovius. Le quatrime
INTRODUCTION. XXI
sacrifice n'a pas lieu prs d'une porte, mais deux endroits
dsigns sous le nom de voeu Joviu et de voeu Coredier : il est
probable qu'il est question de bois sacrs. On inmiole la pre-
mire fois trois jeunes taureaux Mars Hodius, et la seconde
fois trois autres taureaux Hondus erfius.
Pour chacun de ces sacrifices l'inscription numre les dons
accessoires qu'il faut offrir la divinit et elle entre quelque-
fois dans le dtail des rites suivre. Le double caractre que
Cicron, dans sa Rpublique, dit tre le propre de la religion
romaine, se retrouve Iguvium : une extrme simplicit des
offrandes unie une grande complication du rituel. Du lait,
du vin, un peu d'encens, diverses sortes de gteaux compo-
sent le menu ordinaire des dieux : ce qui fait le mrite du
sacrifice, c'est l'exacte observation de toutes les prescriptions
liturgiques. Sacrorum autem ipsorum diligentiam difficilem,
apparatum perfacilem esse voluit : nam quse perdiscendaqu-
que observanda essent, multa constituit, sed ea sine im-
pensa*.
Si quelque chose, dit la table VI, a t omis, inter-
verti, manqu, le sacrifice sera nul, tu retourneras la porte
Trbulane pour inspecter les oiseaux et pour tout recom-
mencer,
t
Les prires, dont quelques-unes sont cites in extenso, sem-
blent conues dans le mme esprit. Elles prsentent la mme
superfluit de mots, les mmes rptitions, la mme cautle
et le mme attachement aux formules que Cicron relevait
chez les jurisconsultes romains-.

Je t'ai invoqu, je t'invoque, Dius Grabovius, pour la col-


line Fisienne, pour le peuple Iguvien, pour le nom de la col-
line Fisienne, pour le nom du peuple Iguvien'. Sois favorable,
sois propice la colline Fisienne, au peuple Iguvien, au nom
de la colline Fisienne, au nom du peuple Iguvien. Saint, je
t'ai invoqu, je t'invoque, Dius Grabovius. Selon ton rite,
je t'ai invoqu, je t'invoque, Dius Grabovius. Je te consacre ce
buf ambarvale comme expiation pour la colline Fisienne,
pour le peuple Iguvien, pour le nom de la colline Fisienne,
pour le nom du peuple Iguvien. Dius Grabovius, sois enrichi
de ces dons. Si le feu a t souill sur la colline Fisienne, si
dans la cit Iguvienne des rites ont t

omis, tiens-le pour


non avenu. Si quelque chose daiis ton sacrifice est manqu,
1. De Republica. II,
14, 27.
2. Ce sont les expressions de Lanzi.
3. Sur le double sens du mot nomnc nom , vov. ci-dessous, p.
'2.
XXII
INTRODUCTION.
mal fait, transgress, nglig, vici, s'il est ton sacrifice un
dfaut connu ou inconnu, Diiis Grahovius, comme il est juste,
reois en expiation <o buf ambarvale. Dius Grabovius, puri-
fie la colline Fisienne, purifie le peuple Iguvien. Dius Grabo-
vius, purifie le nom, les lares, les rites, les hommes, les trou-
peaux, les champs, les fruits 'de la colline Fisienne, du peuple
Iguvien. Purifie-les....

On trouverait chez le vieux Caton, dans les formules de
prires qu'il cite et qu'il donne comme modle l'agriculteur
romain, des invocations et des prcautions toutes semi)lables.
En gnral, les religions qui ont divinis les forces de la na-
ture sont arrives un formalisme de ce genre : les Indous,
les Perses ont des invocations presque identiques. Il s'agit
moins d'obtenir la bienveillance que d'enchaner la libert du
dieu. Le brahmane qui connat le rituel dispose du ciel, et par
le ciel il est le matre du monde. L'Italiotc, sans aller aussi
loin, croit que s'il est fidle toutes les prescriptions sacres,
le dieu, de son ct, ne saurait manquer son office.
Vient ensuite une seconde crmonie : la lustration du peu-
ple iguvien. Le sacriflce n'est pas offert Iguvium, mais sur
diffrents points de la banlieue. Le prtre, vtu de la robe
prtexte garnie de pourpre et accompagn de deux acolytes,
conduit les victimes autour du territoire. Arriv au point d-
termin, il s'arrte et prononce contre tous les trangers,
Tadinatcs, trusques, Nariques, lapydes, une sentence d'loi-
gnement. On a cru longtemps qu'il s'agissait d'un bannisse-
ment vritable : un examen plus attentif du texte doit faire
penser que nous sommes en prsence d'une fiction lgale, car
on indique aussitt ces trangers le moyen de se racheter
de l'exil [)rix d'argent. La lustration, Iguvium comme
Rome, parat avoir t l'occasion d'un recensement et d'un
cens sur les trangers. La procession acheve, le prtre pro-
nonce une sorte d'imprcation contre les dieux du dehors,
suivie d'une invocation aux dieux nationaux.
Un autre document intressant nous est fourni par la
table II
6,
qui donne la liste des peuples participant tous les
ans au sacrifice d'une truie et d'un bouc : parmi ces noms, il
en est qui sont cits dans Pline au nombre des populations
de rOmbrie*. Chacune de ces tribus parat avoir eu le droit do
1. Une de ces tribus, les Curiates, est donne par Pline (III, 19) comme
teinte : interiere Curiates. > Ceci nous fournit une limite extrme au-dessous
INTRODUCTION. XXIII
venir tous les ans chercher un morceau de^ deux victimes :
en retour, elle payait une contribution de bl la corporation
attidienne. Un usage analogue existait Rome. Denys d'Hali-
carnasse raconte que Tarqiiin le Superbe, aprs avoir consti-
tu l'union des Latins, des Berniques et des Volsques, et lev
sur le mont Albain le sanctuaire o quarante-sept villes te-
naient leurs runions annuelles, dcida qu'aux fris latines
chaque peuple aurait sa part du taureau immol en l'honneur
de Jupiter Latiaris : en retour, ces peuples allis envoyaient
des agneaux, des fromages, du lait, des gteaux. Cet usage,
qui existait encore au temps d'Auguste, s'appelait la visce-
ratio.
Une autre inscription nous laisse entrevoir l'organisation
intrieure de la confrrie. 11 ne semble pas que les frres Atti-
diens rsidassent habituellement prs du temple : ils se ru-
nissaient des jours fixes pour vaquer leurs crmonies,
pour dner ensemble et pour examiner la gestion de l'adfer-
tor. Encore ne paraissent-ils pas avoir t trs-exacts ces
rendez-vous. C'est du moins ce qu'on peut infrer de l'insis-
tance avec laquelle l'inscription dit deux fois : Si la majorit
des frres Attidiens qui seront venus est d'avis*.... Les affaires
de la confrrie paraissent tre concentres dans les mains du
personnage dj plusieurs fois mentionn sous le nom d'ad-
fertor. C'est lui qui est charg de diriger les sacrifices et les
lustrations, de fournir les objets ncessaires aux crmonies :
je crois que le nom port par ce personnage fait allusion
ses fonctions. Dans la langue des Tables Eugubines, fer tu a
souvent le sens qu'il fournisse ; de mme, le mot d'adfer-
tur dsigne, ce que je crois, le fournisseur ou le procura-
teur des sacrifices. Cela ne veut pas dire qu'il ne soit pas re-
vtu d'un caractre public et sacr. Je ferai ce propos une
autre observation. Parce que les Tables Eugubines contien-
nent de nombreux dtails liturgiques, les interprtes de ces
inscriptions ont ordinairement pens que c'taient des in-
structions pour le sacrificateur. On a cru
y
lire, par exemple,
des indications sur la manire de dcouper la victime, de pr-
senter les entrailles, d'offrir les libations. Telle n'tait point,
selon moi, l'intention principale de ceux qui ont fait graver
de laquelle on ne saurait placer la date des tables. Mais il n'est pas douteux
qu'elles ne soient considrablement plus anciennes.
1. V a, 25, 28.
XXIV INTRODUCTION.
CCS tables : ils no sonf^paionl point IransmcUre des in-
struclions qui se donnaiciil sans doute mieux de vive voix
et par l'exemple. L'opration essentielle, qui est de tuer la
victime, n'est mme pas menlionne une fois. Ces inscrip-
tions se proposent surtout d'numrer les objets fournir
par les diffrentes personnes occupes au sacrifice, et no-
tamment par l'adfertor, ainsi que de fixer la taxe des rede-
vances (|u'il percevra sur les croyants aprs chaque op-
ration, et dont une partie doit tre verse dans la caisse
de la communaut. On comprend que des indications de ce
genre aient t mises par crit et affiches dans le temple
pour viter les contestations et pour assurer les droits de
chacun.
Cet ensemble de circonstances ne nous transporte pas pr-
cisment dans un temps de grande ferveur religieuse, mais
plutt vers une poque de dcadence, o l'ancien culte, aban-
donn des mains intresses, se propose surtout de main-
tenir, l'aide de son rituel, un certain nombre de droits fis-
caux. Cette particularit peut dj nous aider pressentir
l'ge des inscriptions. Un autre indice nous est donn par
la forme des lettres. A cet gard, les tables en criture trus-
que ne peuvent tre d'un grand secours, car ce que nous
savons jusqu' prsent de l'pigraphie tyrrhnicnne est trop
peu de chose pour fournir des dates certaines. Mais il n'en est
pas de mme pour les tables en criture latine : nous avons
dit dans deux chapitres part ce qu'on peut conjecturer sur
l'antiquit de ces documents, et les inductions qu'on peut
faire sur l'ge des autres tables. Il semble que la plupart
soient des copies d'inscriptions plus anciennes, et que la date
de ces copies doive tre place entre le second sicle et la fin
du premier sicle avant Jsus-Christ'.
La lecture des Tables Eugubines rappelle l'esprit une
autre srie de documents, ceux-l en langue latine, qui offrent
avec nos Tables une ressemblance frappante. Nous voulons
parler des Actes du collge des frres Arvales. Un hasard pareil
celui qui nous domia les Tables Eugubines a fait retrouver
vers la fin du sicle dernier, quelques milles de Rome,
l'emplacement du temple des Arvales, ainsi qu'un grand
nombre d'inscriptions (pii le dcoraient. Il
y
a huit ans, de
nouvelles fouilles,
pratiques au mme endroit, augmentrent
J. Voy.
p. 227 et
3(i8.
INTRODUCTION. XXV
notablement
le nombre des inscriptions, de sorte
(lu'
cer-
taines
lacunes prs nous pouvons dire que nous possdons
les
archives du collge depuis Tibre jusqu' Hliogabale. Le
culte des Arvales est d'une haute antiquit : une tradition le
faisait remonter jusqu'aux douze fils d'Acca Larentia, la
nourrice de Romulus. Le collge se composait de douze pr-
tres, qui se donnaient le nom de frres, probablement par al-
lusion cette ancienne fable. Ils taient vous au culte d'une
desse que nous ne trouvons mentionne nulle part ailleurs,
Dea Dia. Tous les ans, au printemps, ils clbraient en l'hon-
neur de cette divinit une grande fte, qui tait l'occasion
d'une runion solennelle. Mais ce ne sont pas les anciens actes
des Arvales qui nous ont t conservs : tous les documents
que nous avons sont postrieurs la rorganisation du col-
lge sous Auguste.
Quand on rapproche ces inscriptions de celles qui nous
viennent d'Iguvium, on ne peut s'empcher de remarquer,
malgr la triple diffrence de la langue, du temps et de l'im-
portance relative des deux villes, ;les plus singulires conci-
dences. C'est le mme culte de divinits champtres, ce sont
les mmes crmonies, et jusqu'aux mmes prires. Il est
vrai que l'tonnante fortune qui avait fait de la ville de Ro-
mulus la capitale de l'univers s'est tendue au collge des
frres Arvales. Les magistri successifs du collge s'appellent
Tiberius Csar, Caius Csar, Nron, Galba, Othon, Vitellius,
Domitien, Trajan, Antonin, Marc-Aurle. Les plus grands v-
nements de l'histoire du monde, l'anniversaire de la bataille
d'Actium, les dfaites des Germains, la dcouverte des com-
plots trams contre la vie de l'empereur, sont mentionns sur
les Tables et donnent lieu des actions de grces. Les frres
Arvales sont choisis parmi les plus illustres des familles pa-
triciennes de Rome, les Domitius, les. Paulus, les Fabius, les
Corvinus, les Silanus, les Memmius. Dans les repas, que les
inscriptions n'ont garde d'oublier, ce sont des fils de sna-
teurs qui servent table, et tout le luxe de la Rome impriale
est dploy (discumbentes toralibus albis segmentalis

pue-
ris ingenuis senatorum filiis ministrantibus). Il n'est pas
jusqu' l'emploi de calatoo^ (qui correspond ux prinvatur om-
briens) (jui ne soit avidement recherch. Des sommes consi-
drables en or et en argent sont offertes la caisse de la
communaut : aux anciennes rjouissances s'en viennent
joindre de toutes nouvelles, telles que les courses de qua-
XXVI INTRODUCTION.
driges, ou le spectacle des exercices de voltige cheval (e car-
ceribus sijrniim qiiadriijis et desulloribus misit).
En prsence do celle pompe, on se rappelle involontairement
les vers de la premire glogue : Sic canibus catulos similes....
Mais travers cette norme distance, il n'en est que plus in-
tressant d'observer l'accord qui persiste dans le fond du ri-
tuel. L'un et l'autre groupe de documents nous ofTre le mo-
dle des mmes crmonies, la mme corporation de douze
frres, et il n'est sans doute pas tmraire de penser que nous
avons ici un double spcimen d'un mme culte italiote. Les
frres Attidiens nous apparaissent certains gards comme
les frres Arvales d'Iguvium.
III
Malgr leur aspect, premire vue, un peu trange, les Ta-
bles Eugubines se laissent donc ranger sans peine une
place bien dfinie dans l'histoire des religions de l'Italie an-
cienne. Elles compltent sur certains points, elles confirment
sur d'autres ce que nous savions en cette matire. Mais,
quelle que soit leur valeur comme document archologique,
c'est surtout en linguistique qu'elles ont une importance ca-
pitale. Elles nous reprsentent elles seules peu prs tout
ce qui reste d'un antique idiome de l'Italie : on peut noter
ce propos une difrence caractristique dans l'histoire du
latin et du grec. Tandis que la langue hellnique est par-
venue jusqu' nous, reprsente par quatre dialectes princi-
paux, sans compter une foule de varits provinciales, le la-
tin, faisant peu peu le vide autour de lui, a partout tout
ses frres, si bien que, sans quelques heureuses trouvailles,
il aurait l'air d'tre seul de son espce. Cette extinction s'est
produite graduellement : encore au temps de Titus on parlait
oscpie Pompi, comme l'indiquent les inscriptions de cette
ville, et les Tables Eugubines sont la preuve qu'une corpora-
tion religieuse d'une ville de l'Ombrie a pu, longtemps aprs
la conqute romaine, se servir de l'idionic indigne. L'in-
fluence de Rome se rvle seulement par quelques mots,
comme le nom de kvestur donn l'un des magistrats de la
confrrie, par la manire toute latine de marquer les chiffres,
par la substitution, sur les deux dernipes tables, des carac-
INTRODUCTION. XXVII
tres latins aux caractres trusques, qui taient sans doute
devenus d'un usage plus rare.
En jetant les yeux sur une carte, on voit (ju'Iguvium con-
fine d'un ct l'trurie, de l'autre la Gaule cisalpine. On
doit donc se demander s'il existe sur nos tables quelque trace
d'influence trusque ou celtique. J'examinerai brivement
l'une et l'autre question.
Je souponne la prsence de l'trusque en deux endroits :
les inscriptions 16 et II sont termines par une phrase inin-
telligible, qui semble avoir t ajoute aprs coup et qui n'a
pas l'air d'tre conue dans la mme langue que le reste. Cer-
taines accumulations de consonnes rappellent l'orthographe
des inscriptions de l'trurie. D'autre part, dans la descrip-
tion des environs d'Iguvium, donne l'occasion du trac du
temple (VI a
12),
il se rencontre une srie de mots qui ne pa-
raissent point appartenir au mme idiome que le reste, et
qui peuvent faire penser que dans la campagne on parlait un
autre langage'. Si nous passons au vocabulaire, l'adjectif eeso-
no?n, qui dsigne le sacrifice, pourrait tre rapproch de l'-
trusque sar dieu
^
. Enfin quelques noms de peuples rap-
pellent la structure des mots trusques \
Une parent avec le celtique pourrait d'autant mieux s'ex-
pliquer que les Ombriens, au tmoignage de certains cri-
vains de l'antiquit, auraient t d'origine gauloise''. Nous
nous garderons de mler la question d'ethnologie avec la
question de linguisticiue : l'exprience prouve trop souvent
que les renseignements de l'une et de l'autre science ne sont
pas d'accord. Les Ombriens, quoique de race celtique, ont pu,
comme leurs frres de la Gaule, renoncer leur idiome pour
adopter un dialecte italique; ou bien encore, on peut consid-
rer les frres Attidiens comme une confrrie italiole tablie au
milieu d'une population de langue et d'origine diffrentes.
1. Voy.
p. oO, 214.
2. Voy.
p.
25.
3. Voy. p. 263 s.
4. Les renseignements des anciens ne sont pas concordants. Denys d'Halicar-
nasse (II,
49), citant Znodote de Trzne, historien des Ombriens, les regarde
comme indignes de l'Italie. Pline [H. N. III, 19) dit : Umbrorum gens antiquis-
sima Italiae existimatur. D'autre part, Solin, citant Bocchus, dit que les Ombriens
sont d'origine gauloise. Cf. Servius, Xll, 7.53. Ce qui est certain, c'est que la r-
gion ombrienne a subi pendant un temps la domination des trusques, puis celle
des Gaulois,
xwili INTRODUCTION.
Bornanl donc nos
observations l'idiome des Tables Eugu-
bincs, nous dirons que ni ])our la pbonlique, ni pour la
grammaire, il ne rappelle les idiomes
celti(iues. Je citerai
seulement deux faits. Le changement en sifflante d'un k suivi
d'un e ou d'un / est tranger ces langues : d'autre part, les
cas en bus existent en celticiue, tandis qu'ils manquent en om-
brien. Cela ne veut pas dire que le vocabulaire ne puisse pr-
senter des traces d'influence gauloise : nous en avons signal
nous-mme quelques-unes'; les noms de divinits rclame-
raient particulirement ce point de vue un examen at-
tentif*.
Quelle est donc la langue des tables eugubines? Il ne peut
y
avoir ce sujet aucun doute. C'est un proche parent du
latin, un de ces idiomes que Varron a heureusement caract-
riss en disant [De l. l. Y, 74) : Nonnulia in utraque
lingua habent radies, ut arbores qu in confinio nata in
utroque agro serpunt.
On devine ds lors l'intrt qui s'attache l'tude gram-
maticale de cette langue. Les faits que l'on constate sont
de deux sortes. A certains gards, l'ombrien est dj plus
avanc que le latin dans la voie de l'altration phontique et
de la dcomposition grammaticale : il peut jusqu' un certain
degr tre considr comme un avant-coureur des langues
romanes. A d'autres gards, il est rest, comme cela arrive
assez souvent aux patois, plus archaque que le latin, et il a
conserv des mots et des formes qui sont sortis de cette lan-
gue. Nous donnerons rapidement quelques exemples de l'un
et de l'autre ordre de faits, en commenant par ceux o l'om-
brien se rapproche des langues modernes.
La prononciation du c est reste pure en latin jusqu'au
sixime ou septime sicle aprs Jsus-Christ, c'est--dire que
cette consonne, quelle que ft la voyelle dont elle tait sui-
vie, avait la valeur d'un k\ Ainsi Cicero^ Censor sont tran-
scrits par les Grecs Kixs'pwv, K-/iv7o>p, et cerasus, cellarium sont
devenus chez les Germains
Kirsche, Keller. Mais en ombrien
le c, suivi d'un e ou d'un i, a dj la prononciation d'une sif-
1. Voy. p. 259 et :i01.
2. Mentionnons galement un ou deux mots qui paraissent d'origine grecque et
qui seront entrs dans la langue par voie d'emprunt, en mme temps que l'ide
qu'Us dsignent, voy. p. 102 et 182.
3. La seule exception est quand le c se trouve devant un i suivi lui-mme
d'une voyelle, comme dans patriciif>.
INTRODUCTION.
XXIX
fiante : l'alphabet a un caractre spcial pourmarquer
ce son'.
Par exemple, ct de l'accusatif curnaco (cornicem)
on a l'a-
blatif curnase (cornice); le nom de nombre dix s'crit desen.
Un
g
plac entre deux voyelles prend le son d'un jod :
ainsi
le nom des Iguviens s'crit liovinus, le participe mwjetom
de-
vient
muietom. C'est le mme phnomne que nous avons en
franais dans paganus qui devient paen. Les consonnes fortes,
suivies d'un r ou prcdes d'un n, s'affaiblissent : au latin
caprinus correspond l'adjectif cabriner, atrum devient ac/ro,
intendito fait endendu. Les mots, sous l'influence de l'accent
tonique, se resserrent : ainsi jjopw^wm devient ^^o/^/om, vestiUis
devient vestis^ piatus fait pi/tas, preinveatur ioXi prinvatur. Le
groupe et est devenu trop dur, et la langue l'vite de diff-
rentes manires : ainsi l'impratif feitu suppose une forme
plus ancienne /'acfw, le mot auctov devient uhtur. Pour passer
des faits d'un autre ordre, la conjugaison des verbes devient
plus uniforme : ainsi video fait au participe videtus [virseto),
seco fait secatus (pruseeta). La dclinaison commence
s'appauvrir : on met l'accusatif singulier neutre du pronom
relatif [pod = latin quod) mme l o il faudrait le nominatif
singulier masculin ou le nominatif pluriel.
Mais il
y
a aussi des parties par o l'ombrien se montre
plus ancien et mieux conserv que le latin. Le gnitif singulier
fminin en s, celui qui est reprsent en grec par xeaX^,
et
en latin par familias dans l'expression pater-familias, est le
gnitif rgulier de la premire dclinaison : tu tas liuvinas.
De mme la seconde dclinaison fait son gnitif en es ; puples.
Le latin a gard quelques vestiges de cette forme. L'opta-
tif des verbes en ao s'est remarquablement conserv : les lor-
mes comme portaia, aseriaia, doivent tre rapproches des
formes grecques comme arai'ifiv, Tt^-ioTiv, Le futur est form
comme en grec l'aide de l'auxiliaire es : ferest
il portera
,
eesf il viendra . Le vocabulaire a gard dans leur accep-
tion primitive et gnrale des mots qui ne sont rests en latin
qu'en un sens secondaire et spcial. Ainsi mestru (pour ma-
gistra) est un adjectif fminin signifiant major , tandis que
magister est devenu substantif en latin et dsigne toujours le
matre. Des expressions comme magister equitum (le plus
grand entre les cavaliers) nous laissent encore voir de quelle
faon s'est opr ce changement. L'adjectif /i/ms est employ
1. Voy. ci-dessous, Grammaire,

1 et

16.
XXX INTRODUCTION.
sur nos tables dans son sens tymologique de nourrisson :
sues
filios

des cochons de lait . On peut rapprocher le latin
felare. L'adjectif </>/, conser\ dans Nonius Marcellus avec
le sens de
^^
goulu
,
i)arat ici comme adjectif et signifie en-
graiss
<i.
La fahle des mens dvores par les compagnons
d'ne s'explique, si l'on voit qu'en ombrien le mot corres-
pondant dsigne une espce particulire de gteau. De vieux
mots romains, en partie conservs par les glossateurs ou les
grammairiens, en partie employs dans les plus anciens tex-
tes, sortent de dessous la rouille ombrienne. Cet intrt gram-
matical assurera toujours aux tables eugubinos une im-
portance d'autant plus grande que les autres monuments de
ce genre sont plus rares et plus frustes.
IV
11 nous reste dire un mot sur l'origine et le plan du pr-
sent travail. Pendant l'anne 1873-74, j'avais pris pour sujet
de mes leons au Collge de France l'tude des Tables Eugu-
bines. Je me dcidai publier ces leons, parce que, grce
la rvision attentive que ncessite l'enseignement, grce la
comparaison des actes des Arvales, grce aussi aux observa-
tions de quelques-uns de mes auditeurs, l'intelligence des tables
me parut avoir fait des progrs. J'ai donc continu mon tude
pendant l'anne suivante et je la soumets aujourd'hui au ju-
gement du public. 11 tait ncessaire de dire quelle occasion
ces pages ont t crites : ceux qui ont l'habitude de l'ensei-
gnement savent que le professeur est oblig d'entrer dans des
explications que l'auteur d'un livre n'est pas oblig de four-
nir. J'ai cru devoir conserver mon commentaire la forme
que je lui avais donne d'abord, pensant que de cette faon il
servira encore dans l'avenir aux tudiants. On
y
suppose le
lecteur, ainsi que l'auteur, ne sachant pas un mot d'om-
brien, do sorte (ju'ils travaillent ensemble au dchilTrement.
On ne demande au lecteur que la connaissance des langues
classiques et l'attention. Quant aux ombrianistes de profes-
sion, j'ai la confiance qu'ils ne parcourront pas en vain ces
pages : si je n'ai pas cru devoir chercher des explications
nouvelles l o un autre avait rencontr juste, je me suis fait
INTRODUCTION. XXXI
une obligation de tout soumettre une critique svre, et j'ai
d carter des hypothses qui, depuis trente ans, passaient
sans contestation de livre en livre. Sur un certain nombre de
points,
Je
me suis senti aussi au dpourvu que l'taient il
y
a
vingt-cinq ans Aufrecht et Kirchbol : dans ce cas, j'ai imit
leur rserve, aimant mieux multiplier les blancs dans ma tra-
duction que de compromettre la bonne rputation des tudes
italiques. C'est aussi le meilleur moyen de ne pas tromper le
lecteur et de faciliter la tche de ceux qui viendront aprs
nous et seront peut-tre plus heureux.
Pour l'tablissement du texte, j'ai distingu ce qui doit tre
mis sur le compte de la libert de l'orthographe ombrienne,
et ce qui vient de l'inadvertance du graveur. J'ai soigneuse-
ment respect tous les caprices de l'orthographe, car ce, sont
autant de renseignements sur la prononciation et autant de
faits grammaticaux dont il n'est pas permis d'effacer la trace.
Quand, par exemple, YI a 3 crit une fois AVVEI au lieu de la
forme ordinaire AYEI ou AYEIF, je respecte cette orthographe,
car elle nous renseigne sur la prononciation. Lorsqu'au lieu
de ferine douze fois employ, on trouve deux fois ferime, je
maintiens cette inconsquence apparente, car elle peut nous
clairer sur l'origine du mot, qui est encore incertaine. Quant
aux inadvertances videntes du graveur, telles que lettres
omises ou mots mal spars, je les ai corriges dans mon
texte, tout en donnant au bas de la page la leon fautive.

Pour faciliter le rapprochement des formes pareilles, j'ai


donn une esquisse de la phontique et de la grammaire om-
brienne. L'exprience m'ayant appris qu'on ne lit pas beau-
coup ces sortes de travaux, j'ai fait entrer toutes les discus-
sions et explications dans le commentaire. La partie propre-
ment grammaticale a donc pu tre rduite peu prs aux
proportions d'une statistique: elle est faite pour tre consulte
plutt que pour tre lue'. L'index qui complte le volume, et
pour lequel nous nous sommes servi de l'excellent index qui
termine l'ouvrage d'Aufrecht et Kirchhoff, aidera les recher-
ches et permettra de vrifier toutes nos assertions. Nous nous
sommes appliqu n'y citer que des formes rellement em-
ployes sur les tables, de sorte que la classification a nces-
sairement quelque chose d'un peu arbitraire. De nombreux
1. De l certains faits cits en deux endroits, pour viter de plus longues
recherches aux lecteurs.
XXXn INTRODUCTION.
renvois parent ce dfaut.

Un index spcial donne la
liste des mois latins sur lescfuels la comparaison de l'ombrien
jette quelque
Jour nouveau.

Il tait bon que le lecteur
pt suivre sur un texte en criture originale et qu'il et l'as-
pect toujours instructif des monuments eux-mmes. Grce
l'obligeant intermdiaire de M. G. Coneslabile, j'ai reu les
pbolographies des tables Eugubines de M. le marquis Ran-
ghiasci-Brancaleone, qui continue Gubbio la librale tra-
dition d'une famille tudiant avec amour le pass de son
pays. Je leur adresse ici tous deux mes meilleurs remer-
ciements. L'atlas qui est joint notre publication est la
reproduction de ces photographies.
LISTE DES ABREVIATIONS
EMPLOYES DANS LE COMMENTAIRE.
A. K. dsigne Aufrecht et Kirclihoff, Die umhrischen Sprachdenkmkr.
MSL. Mmoires de la Socit de Linguistique de Paris.
ZK. Zeitschrift de Kuhn.
TEXTE ET TRADUCTION!
DES
TABLES EUGUBINES
TEXTE
TABLES VI ET VII,
(YI rt , 1
.)
Este persclo aveis aseriater enetu : parfa curnase
dersva, peiqu peica merstu. Poei ancjla aseriato
(2)
eest, eso
tremnu serse arsferlure ehveltu. Stiplo aseriaia parfa dersva,
curnaco dersva,
(3)
peico mersto, peica niersla
;
mersla auvei,
mersla angla esona. Arfertur eso anstijjlatu :
(4) Ef
aserio.
Parfa
dersva, curnaco dersva, peico mersto, peica mersta
;
mersla aveif, merstaf
(5)
anglaf esona : mehe, tote iioveine,
esmeistahmei stahmeitei. Sersi pirsi sesust poi angla
(6)
aseriato
est, erse neip mugatu, nep arsir andersistu; nersa courtust
porsi angla anseriato
(7)
iust. Sve viuieto fiist, oie pisi arsir
andersesust, disler alinsust.
(8)
Ver[aie pufe
arsfertur trebeit ocrer peihaner, erse stahmito
eso tuderato est. Angluto
(9)
liondomu, porsei nesimei asa de-
veia est, angiome somo, porsei neshnei vapersus aviehcleir
(10)
est; eine angluto somo vapefe aviehclu todcome tuder; angluto
hondomu usame deveia todcome
(11)
tuder. Eine todceir tuderus
sei podruhpei seritu.
(12)
Tuderor totcor : vapersusto avieclir ebetrafe, ooserclome,
presoliafe Nurpier, vasirslome,
(13)
smursime, tetlome Miletinar,
terliame praco pracatarum. Vapersusto avieclir
carsome (14)
Vestisier,randeme Rufrer,
tettome Noniar,tettome
(2)
eesteso.

(5)
iioueineesmei.

(7)
andersesiispdlxlpralinsuxi.
(8)s<a^iwii-
tocsoluderatoest.

(10)
eineanglutosnmo.
uapcfcauiehclu. (odcometuder.

(11)
ludercine.
snpodruh'pei.
(12)
uapersnstoauieclir.
TRADUCTION
TABLES VI ET VII.
(VI a
1) Ita precationem avibiis observatis inito, parra cor-
nice praepetibus, pico pica adversis. Qui oscines
(?)
observa-
tum
(2)
ibit, ita a sede adfertori proponito. Stipuler [ut]
observes parram prpetem, cornicem prpetem,
(3)
picum
adversum, picam adversam : adversas aves, adverses osci-
nes
(?)
sacros. Adfertor ita spondeto :
(4)
Eas observo. Parram
prpetem, cornicem praepetem, picum adversum, picam ad-
versam; adversas aves, ad versos
(5)
oscines
(?)
sacros : mihi,
civitati Iguvinse, in hoc templo effato. Sede quum steterit qui
oscines
(?) (6)
observatum ibit, tiim ne [se] moveat, neve pre-
cationibus (?j intersistat; neque antea se converterit quam
oscines
(?)
observatum
(7)
iverit. Si [quid] motum fuerit, aut
aliquantulum precationibus
(?)
interstiterit, litationis licentia
non erit,
(8)
Carmen ubi adfertor pepigit collis piandi [causa], tum
[templum] effatum ita limitatur. Angulo (9)
infimo qui proxi-
me a.sara deveiam est, ad angulum summum qui proxime
vapides avieculos
(10)
est; et angulo summo juxta vapides
avieculos usque ad publicum finem; angulo infimo juxta
asam deveiam usque ad publicum
(11)
finem. Et publicos fines
intra utrinque servato.
(12 Fines publici : vapidibus avieculis ad hebetras, ad osercu'
lum, ad prewlias Nurpii, ad vasirculum,
(13)
ad smurrim, ad tet-
tum Miletinae, ad terliam pracwn pracatarum. Vapidibus avie-
culis ad cudum
(14)
Vesticii, ad rantim Rufri, ad tetium Noniae,
XXXVI
TEXTE. TABLE VI a.
Salierj carsome Hoier,pertome Padellar.
(15)
Uondra esto ludevo
porsei subra screihlor xent, pavfa dersva, curnaco dersva seritu;
subra csto
(16)
tudo-opcico viO'slo^pcica mcrsta i^eriiu. Sve anclar
procanurent, eso trcmnu serse
(17)
combifiatu. Arsferturo nomne
carsitu : Parfa dersva, curnaco dersva, peico merslo, peica
meersta; [\%)mersta aveif,mersla ancla eesona tefe, tle liovlne,
esrnei stahmei stahmite. Esisco esoneir seveir
(19)
popler anfc-
rener et ocrer pihaier pera arsmatia habitu. Vasor
verisco Treblanir porsi ocrer
(20)
pehaner paca ostensendi, eo
iso ostendu pusi pir puret. Cchefi dia suriir verisco Teso)iori)',
surur
(21)
verisco Vehieir.
(22)
Pre vereir Treblaneir luve Grabovei
buf treif fetic. Eso
naratu vesteis. Teio subocau suboco
(23)
Dei Gnibovi, ocriper
Fisiu, totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper. Fos sei,
pacer sei ocre Fisei,
(24)
tote liovine, erer nomne, erar nomne.
Arsie, tio subocau suboco Dei Grabove. Arsier frite, tio subocau
(25)
suboco Dei Grabove. Di Grabovie, tio esu bue, peracrei piha-
clu, ocreper Fisiu, totaper lovina, irer nomneper, erar nomne-
per. Dei Grabovie, orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est, to-
teme ]ovine arsmor dersecor
(27)
subator sent, pusei neip
heritu. Dei Grabovie, persei tuer perscler vaseto est, pesetom
est, peretom est,
(28)
frosetom est, daetom est, tuer perscler
virseto avirseto vas est, Di Grabovie, persei mersei, esu bue,
peracrei pihaclu, pihafei. Di Grabovie^ piliatu ocre Fisei, pihatu
tota lovina. Di Grabovie, pihatu ocrer
(30)
Fisier totar lovinar
nome,
nerf, arsmo, veiro, pequo, castruo,
fri.
Pihatu. Futu
fos,
pacer, pase tua, ocre Fisi,
(31)
tote liovine, erir nomne, erar
nomne. Di Grabovie, salvo seritu ocre Fisi, salva seritu tota
liovina. Di
(32)
Grabovie, salvo seritu ocrer Fisier, totar liovinar
nome,
nerf, arsmo, veiro, pequo, castruo,
fri.
Salva
(33)
seritu.
Futu
fos, pacer, pase tua, ocre Fisi, tote lovine, erer nomne,
erar nomne. Di Grabovie, tio esu bue,
(34)
peracri pihaclu,
ocreper Fisiu, totaper lovina, erer nomneper, erar nomneper.
Di Grabovie, tio subocau.
(35)
Di Grabovie, tio esu bue, peracri pihaclu etru, ocreper
(16) sueanclar.
(27)
peselomest.

peretomest.

(-28) froselomesl.
daelom-
pst.
(30)
ueiropequo.
orrefisi.

(32)
peqmcaslruo.

(3.")) Le graveur avail
(l'aburd crit pihaclo.
TRADUCTION. TABLE VI a.
XXXVII
ad tetlum Salii, ad cadum Ho^ii, -aA perlum PalellcU.
^15! Inlra
islos fines qui supra scripti sunt parrain prcvpetem,
corni-
cem prsepetem servato; supra istos
(16)
fines picum adver-
sum, picam adversam servato. Si oscines
(?)
fliciter cecine-
rinl, ita a sede
(17)
auspicator. Adfertorem nomine calato :
Parram prpetem, cornicem prpetem, picum adversum,
picam adversam;
(18)
adversas aves, adverses oscines
(?)
sa-
cros libi, civitati iguvina?, [in] lioc lemplo efiato. Cum his
sacris omnibus,
(19)
populi circumferendi et collis piandi
[causa] praetextam lustralem liabeto. Yasa ad portam
Trebulanam qu ocris
(20)
piandi [causa]

ofTerentur, heec
eodem modo oferto quo ignem purificatum. Ita des et ad
portam Tesenacam, et
(21)
ad portam Vehiam.
(22^ Ante portam Trebulanam Jovi Grabovio boves trs fa-
cito. Ita nuncupato velatus : Te invocavi invoco (23) Dium
Grabovium, pro colle Fisio, pro civitate Iguvina,pro ejus [col-
lis] nomine, pro ejus [civitalis] nomine. Faustus sis, volens
sis coUi Fisio,
(24)
civitati Iguvin, ejus [collis] nomini, ejus
[civitatis] nomini. Yenerande
(?),
le invocavi invoco Dium
Grabovium; venerandi
(?)
more, te invocavi
(25)
invoco Dium
Grabovium. Die Grabovic, te hoc bove, ambarvali piaculo, pro
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, i26
l)ro
ejus [civitatis] nomine. Die Grabovie, his macte. Si in
colle Fisio ignis temeratus
(?)
est, in civitate Iguvina ritus
i
(27)
omissi
(?)
sunt, ne velis. Die Grabovie, si [quid] in tuo
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est,
(28)
IVau-
datumest, neglectum est, in tuo sacrificio visum invisum vitium
est, Die Grabovie, si fas est, hoc bove, (29)
ambarvali piaculo,
piavi
(?i.
Die Grabovie piato collem Fisium; piato civitatem Igu-
vinam. Die Grabovie, piato collis
(30)
Fisii, civitatis Iguvinee
nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Piato. Sis
faustus, volens, pacetua, colli Fisio, (31 1 civitati Iguvin, ejus
[collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die (irabovie, salvum
servato collem Fisium, salvam servato civitatem Iguvinam.Die
(32) Grabovie, salvum servato collis Fisii, civitatis Iguvinee no-
men, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas
(33)
servato. Sis faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati Igu-
vina^, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die Grabovie,
te hoc bove,
(34)
ambarvali piaculo, pro colle Fisio, pro civitate
Iguvina, pro ejus [coUis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine.
Die Grabovie, te invocavi.
(35)
Die Grabovie, le hoc bove, ambarvali piaculo allero,
XXXVlll TEXTE. TABLE VI a.
Fisniy tolapcr lovina^ crcr no)nncpci\ erar nomnepcr. Di
(36)
Grabovie, orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est, tote lovine
arsmor dersecor subator sent, pusei neip
(37)
hereilu. Di Cra-
bovie, pei'si tuer perscler vasetom est, pesetom est, peretom est,
froselo)!} est, daetom est, tuer
(38)
perscler virseto avirseto vas
est, Di Grabovie, persi mersi, esu bue, peracri pihaclu etru,
pihafi.
Di Grabovie,
(39)
pihatu ocre Fisi,pihatu tota lovina. Di Grabo-
vie, piliatu ocrer Fisier, totar liovinar nome, nerf, arsmo,veiro,
(40)
pequo, caslruo, fri.
Pihatu. Futu
fos,
pacer, pase tua, ocre
Fisie, tote liovine, erer nomne, erar nonine. Di
(41)
Grabovie,
salvo seritu ocre Fisim, salva seritu totam liovina. Di Grabovie,
saluvom seritu ocrer Fisier, totar
(42)
liovinar nome, nerf, arsmo,
viro, pequo, castruo,
frif.
Saluva seritu. Futu fons,pacer, pase
tuva, ocre Fisi, tote
(43)
liovine, erer nomne, erar nomne. Di
Grabovie, tiom essu bue, peracri pihaclu etru, ocriper Fissiu,
totaper lovina, erer
(44)
nomneper, erar nomneper. Di Grabo-
vie, tiom subocau.
(45)
Di Grabovie, tiom. esu bue, peracri pihaclu tertiu, ocriper
Fisiu, totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper. Di
(46)
Grabovie, orer ose. Pii'se ocrem Fisiem p)ir ortoni est, toteme lo-
vinem arsmor dersecor subator sent, pusi neip
(47)
heritu. Di
Grabovie, perse tuer pescler vasetom est, pesetom est, peretom
est, frosetom est, daetom est, tuer
(48)
pescler virseto avirseto
vas est, Di Grabovie, pirsi mersi, esu bue, peracri pihaclu tertiu,
pihafi. Di Grabovie,
(49)
pihatu ocrem Fisim, pihatu totam lio-
vinam. Di Grabovie, piJiatu ocrer Fisier, totar liovinar nome,
nerf,
asmo,
(50)
viro, pequo, castruo,
fri.
Pihatu.. Futu fons,
pacer, j)axe tua, ocre Fisi, tote liovine, erer nomne, erar nomne.
Di
(51)
Grabovie, salvo seritu ocrem Fisim, salvam seritu to-
tam liovinam. Di Grabovie, salvom seritu ocrer Fisier,
(52)
to-
tar liovinar nome, nerf, arsmo, viro, pequo, castruo,
frif.
Salva seritu. Futu fons,
pacer, pase tua, ocre Fisi,
(53)
tote
lioviie, erer nomne, erar nomne. Di Grabovie, tiom esu bue,
peracri pihaclu tertiu, ocriper Fisiu, totaper
(54)
liovina, erer
nomneper, erar nomneper. Di Grabovie, tio comohota tribrisine
(36)
ortoest.

louinearsmor.

(37)
pesetomest. peretomest.
frosetomest.

daetomest.

(40}
pequoc. astruo.

(41) ocrefisim.
totamiiouina.

(42)
caitruofrif.

(43) er. er.
nomneerar.

(45)
digrabouie. pihaclut.
ertiu. (46) (jrabouieorcr.

fisiempir

(47)
digrabouie.
(48)
vaseit.

peracripihadu.

tcrliupihaf.

(50)
fisitote.

(54) no. mneper.
TRADUCTION. TABLE VI a.
XXXIX
pro colle Fisio, pro civilalc Iguvina, pro ejus [coUis] nomine,
pro ejus [civitatis] nomine. Die
(36)
Grabovie, bis
macte. Si
in colle Fisio ignis lemeralus
(?)
est, in civitate Iguvina
rilus
i omissi
(?)
sunt, ne
(37)
velis. Die Grabovie, si [quid] in liio
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, fraud aluni
est, neglectum est, in tuo
(38)
sacrificio visum invisum
vitium est, Die Grabovie, si fas est, hoc bove, ambarvali
piaculo altero, piavi
(?).
Die Grabovie,
(39)
piato collcm
Fisium; piato civitatem Iguvinam. Die Grabovie, piato coUis
Fisii, civitatis IguvincC nomen, lares, ritus, viros,
(40)
pe-
cudes, campos, fruges. Piato. Sis faustus volens pace tua
colli Fisio, civitati Iguvinse, ejus [collis] nomini, ejus [civi-
tatis] nomini. Die
(41)
Grabovie, salvum servato collem Fi-
sium, salvam servato civitatem Iguvinam, Die Grabovie,
salvum servato collis Fisii, civitatis
(42) Iguvinae nomen,
lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas servato.
Sis faustus volens pace tua colli Fisio, civitati
(43)
Iguvin,
ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die Grabovie, te
hoc bove, ambarvali piaculo altero, pro colle Fisio, pro civi-
tate Iguvina, pro ejus [collis] (44) nomine, pro ejus [civitatis]
nomine. Die Grabovie, te invocavi.
(45)
Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo tertio, pro
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro
ejus [civitatis] nomine. Die
^46)
Grabovie, bis macte. Si in
colle Fisio ignis temeratus
(?)
est, in civitate Iguvina ritus
i
omissi
(?)
sunt, ne
(47)
velis. Die Grabovie, si [quid] in tuo
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, frauda-
tum est, neglectum est, in tuo
(48)
sacrificio visum invisum vi-
tium est. Die Grabovie, si fas est, hoc bove, ambarvali piaculo
tertio, piavi (?^. Die Grabovie,
(49)
piato collem Fisium; piato ci-
vitatem Iguvinam. Die Grabovie, piato collis Fisii, civitatis Igu-
vinee nomen, lares, ritus, (501 viros, pecudes, campos, fruges.
Piato. Sis faustus volens pace tua colli Fisio, civitati Iguvi-
n, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die
(51)
Gra-
bovie, salvum servato collem Fisium, salvam servato civita-
tem Iguvinam. Die Grabovie, salvum servato collis Fisii,
(52)
civitatis Iguvin nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos,
fruges. Salvas servato. Sis faustus volens pace tua colli Fisio,
(53)
civitati Iguvin, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] no-
mini. Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo tertio, pro
colle Fisio, pro civitate
(54) Iguvina, pro ejus [collis] nomine,
pro ejus [civitatis] nomine. Die Grabovie, te oblato ternione
XL TEXTE. TABLE VI b.
buo, pcracnio pihaclo,
(55)
ocriper Fisiu, totapcr liovijia, erer
nomneper, erar nomneper. Di Giribovie, tiom subocau. Tases
persnimu
(56)
sevoui. Siirur purdovilii proscseto
;
naratu; pro-
sesctir me
fa
spefa ficla
arsveitu. Arvio
ftu. Este
(57)
esono.
Heri vinu, heri poni ftu.
Vatuo ferine ftu.
(58)
Postverir Treblanir si gomia trif ftu Trebo lovie ocri-
per Fisiu, totaper liovina. Persae
ftu.
Arvio
ftu. (59)
Pone
felu.
Tases persnimu. Surur naratu puse pre verir Treblanir.
Prosesetir strusla
ficla
arsveitu.
[\[
b 1)
Pre verir Tesenocir
buf trif ftu
Marte Grabovei
ocriper Fisiu, totaper liovina. Arvio
ftu.
Vatuo ferine felu.
Poni
(2)
ftu.
Tases persnimu. Prosesetir
farsio ficla,
arsveitu.
Surur naratu puse pre verir Treblanir.
(3)
Post verir Tesenocir
sif filiu trif ftu
Fiso Sansie ocriper
Fisiu, totaper liovina. Poni feitu. Persae
ftu.
Arvio ftu,
[k]
Siomr naratu pusi pre verir Treblanir. Tases persnimu. Man-
draclo difue
destre habita. Prosesetir
ficla (5)
strusla arsveitu.
Ape sopo postro peperscust, vestisia et m.efa spefa
scalsie cone-
gos ftu
Fisovi Sansi
(6)
ocriper Fisiu, totaper lovina. Eso
persnimu vestisia vestis: Tio subocau suboco, Fisovi Sansi, ocri-
per Fisiu,
(7)
totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper.
Fons sir, pacer sir ocre Fisi, tote liovine, erer nomne,
(8)
erar
nomne. Avsie, tiom subocau suboco, Fisovi Sansi. Asier
frite, tiom subocau suboco, Fisovi Sansi. Suront
(9)
poni pes-
nimu. Mefa spefa eso jjersnimn : Fisovie Sansie, tiom esa
me
fa
spefa
Fisovina ocriper Fisiu, totaper Liovina,
(10)
erer
nomneper, erar nomneper. Fisovie Sansie, ditu ocre Fisi, tote
lovine, ocrer Fisie, lotar lovinar dupursus
(11)
peturpursus
fato fito.
Perne postne sepse sarsite
"f
uou se avie esone.
Futu fons
pacer pase tua ocre Fisi, tote liovine,
(12)
erer
nomne, erar nomne. Fisovie Sansie, salvo seritu ocrem Fisi,
totam lovinam. Fisovie Sansie, salvo seritu
(13)
ocrer Fisier
lotar lovinar nome, nerf, arsmo, viro, pequo, castruo,
frif.
Salva seritu. Futu fons pacer pase
(14)
tua ocre Fisi, tote lio-
vine, erer nomne, erar nomne. Fisovie Sansie, tiom esa mefa
spefa Fisovina ocriper Fisiu,
(15)
totaper liovina, erer nomne-
(1)
fetumartegrabouei.
fisiutotaper.

feiuponi.

(2)
puscpre.

(3)
fetu-
fiso.

(4)
deslr e (Ve est une certaine distance).
(5)
uestisiaet.

mefaspefa.

confgos.

(0) tinsubocau.
subocofisouisansi.
(7)
sirocre.
(8)
era.
rnomnc.

subocofisoui .

(9) mefaspefa.
Fisouinaocriper.
Fisiutotaper.
.

(10) nomncperfisouie.

Fisietotar.

(11)
sepsesarsite.
seauie.
(12) sal~
uoseritu.
saluoseritu.

(13)
Fisi. er.
(Ib) erernomneper.
TRADUCTION. TABLE VI b.
XLI
bovum,
ambarvaliuin piaculoriim,.(55) pro colle Fisio, pro ci-
vitale Ig-uvina, pro ejus [collis] nomine, pro bjus [civitatis]
nomine. Die Grabovie, te invocavi. Tacitus precator
(56) tolum.
Tune porricito prosecta, nuncupato; proseclis molam spar-
sam, ofam addito. Ollas facito. lia
(57)
sacrificium. Sive vino,
sive lact facito. Tura acerra facito.
(58)
Post portam Trebulanam sues altiles Ires facito Trebo
Jovio pro colle Fisio, pro civitale Iguvina. Libamina facito.
Ollas facito. ^59) Lact facito. Tacitus precator. Tune nuncupato
uti ante portam Trebulanam. Prosectis struiculamoffam addito.
(YI b
1)
Ante portam Tesenacam boves trs facito Marti Gra-
bovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Ollas facito. Tura
acerra facito. Lact (2) facito. Tacitus precator. Prosectis
farcimen, otam addito. Tune nuncupato uti ante portam Tre-
bulanam.
(3)
Pone portam Tesenacam sues lactentes trs facito Fiso
Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Lact facito. Li-
bamina facito. Ollas facito. (4'l Deinde nuncupato uti ante
portam Trebulanam. Tacitus precator. Mantele lacerto
(?)
dex-
tro habeto. Prosectis ofam,
(5)
struiculam addito. Postquam
pane altero precatus erit, libum et molam sparsam

in-
nixus
(?)
facito Fisovio Sancio
(6)
pro colle Fisio, pro civitate
Iguvina. lia precator libo, velatus : Te invocavi invoco, Fiso-
vie Sancie, pro colle Fisio,
(7)
pro civitate Iguvina, pro ejus
[collis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Faustus sis, vo-
lens sis, coili Fisio, civitati Iguvin, ejus [collis] nomini, ejus
[civitatis] nomini. Yenerande
[?),
te invocavi invoco, Fisovie
Sancie. Yenerandi
(?)
more, te invocavi invoco, Fisovie Sancie.

Deinde (91
lact precator. Mola sparsa ita precator : Fisovie
Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio, pro civi-
tate Iguvina,
(10)
pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis]
nomine. Fisovie Sancie, dato colli Fisio, civitati Iguvin, col-
lis Fisii, civitatis Iguvinte bipedibus (11) quadrupedibus feli-
cem proventum. Antea postea avibus
(?)
sacris.
Esto faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati Iguvin,
(12)
ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Fisovie San-
cie, salvum servato collem Fisium, civitatem Iguvinam. Fi-
sovie Sancie, salvum servato il3) collis Fisii civitatis Iguvin
nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges; salvas
servato. Esto faustus, volens, pace (14) tua, colli Fisio, civitati
Iguvin, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Fisovie
ancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio, (15)
pro
XLII TEXTE. TABLE VI 6.
per, erar nomneper . Fisovie Sansie
,
liom subocau. Fisovie
frite, tioni siibocau. Pcscbt
(16)
semii vesticatu^ atripKrsatu :
ape eam ptirdinsui<t, proseseto cruti dilu. Eno scalseto veKtisiar
ents conegos
(17)
dirstu. Eno mefa vestisia sopa purome efur-
fatu. Subra spohmu. Eno serse comoltu. Comatir persnihimu.
(18) Capif
purdita dupla aitu. Sacra dupla ailu.
(19)
Pre vcrir Vchicr hnf trif
calcr.-in.
ftu Vofwne Grnbovie
ocriper Fishi^ totaper liovina. Vatuo ferine ftu.
Hcrievlnu,
(20)
herie poni
ftu.
Arvio
ftu.
Tases pcranhnu. Proseseter nie
fa
spefa ficla
arsveitu. Suront naratu pusi pre verir
(21)
Tre-
blanir.
(22)
Post verir Vehier habina trifftu Tefrei lovi ocriperFisiu,
totaper liovina. So'ffp
ftu.
Pelsana
ftu.
Arvio feitu. Poni
(23)
ftu.
Tuf^is pesnimu. Pro^esetir strusla
ficla arveitu. Suront na-
ratu puse verisco Treblanir. Ape habina purdinus
,
(24)
eronl
poi habilla purdinsust destruco persi vestisia et pesondro sor.-<orii
ftu.
Capirse perso osatu. Eam mani
(25)
nertru tenitu arnipo
vestisia vesticos. Capirso subotu. Isec perstico erus ditu. Esoc
persnimu vcstis : Tiom
(26)
subocau suboco Tefro lovi, ocriper
Fisiu, totaper liovina^ crer nomneper, erar nomneper. Fons sir,
pacer si ocre Fisi, tote
(27)
ovine, erer nornne, erar nomne.
Arsie, tiom subocau suboco Tefro lovi. Arsier frite, tiom subo-
cau suboco Tefro lovi. Tefre (28)
lovie, tiom esu so7'su persontru
Tefrali pihaclu ocriper Fisiu, totaper liovina, erer nomneper,
erar nomneper. Tefre (29)
lovie, orer ose. Perse ocre Fisie pir
orto est, tote liovine arsmor dersecor subator sent, pusi neip
heritu. Tefre lovie,
(30)
perse tover pescler vasetom est, pesetom
est, peretoni est, frosetom est, daelom est, tover pescler virseto
avimeto vas est,
(31) Tefre lovie, perse mers est, esu sorsuper-
sondru pihaclu pihafi. Tefre lovie, pihatu ocre Fisi, tota liovina.
Tefre lovie, pihatu
(32)
ocrer Fisier, totar liovinar nome, nerf,
arsmo, viro, pequo, castruo,
fri.
Pihatu. Futii fons,
pacer, pase
tua, ocre Fi$i, tote
(33)
liovine, erer nomne, erar nomne. Tefre
lovie, salvo sentu ocre Fisi, totam liovinam. Tefre lovie, sal-
vom seritu ocrer Fisier,
(34)
totar lovinar nome, nerf,
arsmo,
{]h) eriip.
(17) vpslisiasopa. puromcefurfalu.

(19) buflrif.

ralersufc-
tuudfiono. uatuoferine.
(20)
surontnaratu.

prcuerir.

(26)
iouiocriper.

fonsir.

(27; tefroiouiarsier.
suhocausuhoco .

(28)
sorsupersonlru.

(29)
)>erseocrc.

(30) nasetomcsf.

pesetomest,

perelomest.

frosetomest.

daelomest.
(31)
eslem.
(32) pfquo.

pihatufutu.

(33)
scriluocre.
TRADUCTION. TABLE VI h. XLIU
civilale Iguvina, pro cjus [rollis] nomine, pro cjus [civitatis]
nominc.
Fisovie Sancic, to invocavi. Fisovii more lo invocavi.

Precatione (16^ dimidia libato, infundito. Postquain hanc


polluxerit, prosectorum frusLa dato. Tum

libi Iriisla in-
nixus
(?)
(17)
dato. Tum molam libum panem ad purilatoiu
februato. Supra instillato. Tum testas confringito; confractis
precator. \\%)
Capides dedicatas duas pronuutiato; sacratas
duas pronuntiato.
(19)
Anteporlam Vehiam boves trs candidos facito Yofiono
Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Tura acerra
facito. Seu vino,
(20)
seu lact facito. Ollas facito. Tacitus pre-
cator. Prosectis molam sparsam, offom addito. Deinde nun-
cupato uti ante portam
(21)
Trebulanam.
(22)
Post portam Yehiam agnos trs facito Tefro lovio pro
colle Fisio, pro civitate Iguvina. Testas facito. Aulicocia -fa-
cito. Ollas facito. Lact
(23)
facito. Tacitus precator. Prosectis
struiculam, offam addito. Deinde nuncupato uti ad portam
Trebulanam. Postquam agnos polluxerit, (24)
is qui agnos
polluxerit ad dextrum postem libum et struem ferctum fa-
cito. Gapide adspersionem ministrato : hanc manu
(25)
lva
teneto donec libum libaverit. Capidem voveto. Exinde inter
preces
(?;
frusta dato. Ita precator velatus : Te (261
invocavi
invoco iTefrum lovium pro colle Fisio, pro civitate Iguvina,
pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Faustus
sis, volens sis colli Fisio, civitati 27) Iguvin, ejus [collis]
nomini, ejus [civitatis] nomini. Venerande
(?),
te invocavi in-
voco Tefrum lovium; venerandi
(?)
more, te invocavi invoco
Tefrum lovium. Tefre (28)
lovie, te hac strue fercto, Tefrali
piaculo, pro colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis]
nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Tefre (29) lovie, his macle.
Si in colle Fisio ignis temeratus
(?)
est, in civitate Iguvina ri-
lus i omissi
(?)
sunt, ne velis. Tefre lovie, 30)
si [quid] in
tuo sacrificio omissum est, pcccatum est, delictum est, frau-
datum est, in tuo sacrificio visum invisum vitium est, (31^
Tefre lovie, si fas est, hac strue fercto piaculo piavi
(?).
Tefre
lovie, ijiato collem Fisium, piato civitatem Iguvinam. Tefre
lovie, piato
(32)
collis Fisii, civitatis Iguvin nomen, lares,
ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Piato. Sis faustus vo-
lens i)ace
tua colli Fisio, civitati (33)
Iguvin, ejus [collis]
nomini, ejus [civitatis] nomini. Tefre lovie, salvum
servalo
collem Fisium, salvam servato civitatem Iguvinam. Tefre lovie,
salvum servato collis Fisii, (34)
civitatis Iguvin nomen, la-
XLIV TEXTE. TABLE VI
/'.
virUf peqiio, castruo,
fri.
Salva seritu. FiUu
fous, jnicer, pane
tna, ocre Fiai, lote liovine, erer
(35)
nomne, erar nomne. Tefre
Iiovie,tiom esu sorsu persondru, Tefrali pihaclu, ocriper Fisiu,
Inlriper liovina, erer nomneper, erar
(36)
nomnepcr. Tefre
lovie, tiom subocau. Persclu sehemu alropusatu.
(37)
Pesondro staflare nertruco persi
ftu. Sm'onl capirse
perso osotu. Suror persnimu puse sorsu. Ape pesondro pur-
dinsiis,
(38)
proseseto erus dirstu. Enom
"f*
veslisiar sorsalir
destruco persi persome. Erus dirstu. Puesorso purdin.ius, enom
(39)
vestisiam slaflarem nertruco persi. Sururonl erus dirstu.
Enom pesondro sorsalem persome. Pue persnis
fust, ife (40)
endendu, pelsatu. Enom pesondro staflare pen^ome. Pue pe^nis
fus, ife
endendu pelsatu. Enom vaso porse pesondrisco habus,
(41)
serse subra spahatu. Ander vomu sersitu, amipo comatir
pcsnis
fust.
Serse pisher comoltu. Serse comatir persnimu
.
(42) Purdilo fust.
(43)
Vocuconi loviit, ponne ovi
furfant, vitlu toru
trif ftu.
Marte Horse
ftu
popluper totar liovinar, totaper liovina.
Vatuo ferine
(44) ftu.
Poni ftu. Arvio
ftu.
Tases persnimu.
Prosesetir fasio fcla arsveitu. Suront naratu puse verisco Tre-
blanir.
(45)
]^ocucom Coredier vitlu toru
trif ftu.
Honde
Sey^fi
ftu
popluper totar liovinar, totaper liovina. Value ferine
ftu. Arvio
(46) ftu.
Herivinu, heriponi
ftu.
Tases persnimu.
Prosesetir tesedi ficlam arsveitu. Suront naratu puse verisco
Treblanir. Eno ocar
(47)
pihos fust. Svepo esome esono ander
voxose, vasetome
fust, avif
aseriatu,
verofe Treblano covertu,
reste esono feitu.
(48)
Pone poplo afero heries,
avif
aseriato etu. Sururo sli-
plntu pusi ocrer pihaner. Sururont combifatu. Friront tuderus
avif (49)
seritu. Ape angla combifiansiust, pera arsmatiani
anovihimu; cringatro hatu; destrame scapla anovihimu. Pir
endendu. Pone
(50)
esonome ferar, pufe
pir entelust, re fertu
poe pera arsmatiam habiest. Erihont aso destre onse fertu.
Erucom jyrinvatur dur
(51)
etuto. Pera ponisiater habituto.
Ennom Miplntu
parfa desva seso, lote liovine. Sururont com-
bifatu vapefe avieclu, neip
(52)
amboltu prepa desva combi-
(34) pequocastruofri.
tuaocre.

(37) staPar. e.

apepesondro.

(38) dir-
sluenom ncsiisiarsorsalir.
(39) sumronlerusdirstu.

(39) fustife.

(40)
endendupelsatu.
(41) spahatuandernormt.

fustserse.
comoltuserse.

(43) horsefeln. {iih) coredieruillu.


iiouinar.

fetuaruio.

(40)
fetnheri.

t\clmr$ucitu. ennocnr.
'^1) aseriatunerofe.

(49) cringatrofialu. destra.
mescapla.
{O) esonomf.
ffrar. pocperca.

prinuaturdur.

(bl) ponisia. ter.


TRADUCTION. TABLE VI b. XLV
rc8, rilus,
viros, pecudes, campos, IVugos. Salvas servalo. Sis
lauslus
volens pace tua colli Fisio, civilati
(35)
Iguviiuv, ejus
[collis]
nomiiii, ejus [civilalis] nomini. efre lovie, te hac
strue
fercto, Teirali piaculo, pro colle Fisio, pro civitatc liiu-
vina,
pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civilalis]
(36)
no-
minc.
Tefre lovie, te invocavi. Precalione diniidia inlundilo.
(37)
Struem arem ad lvum postem facito. Ueindc capidc
adspersionem ministrato. Deiiide precalor uti [in] fercto.
Postquam struem polluxerit,
(38)
[)rosectorum trusta dato.
Tune
"f
libi alis ad dextruni postem in adspersionem.
Frusla dato. Ubi strues polluxerit, tum
(39)
libum are ad
leevum postem. Deinde frusta dato. Tune struem aleni in
adspersionem. Ubi precatus fuerit, ibi
(40)
imponito, coquito.
Tum struem arem in adspersionem. Ubi precatus fuerit,
ibi imponito, coquito. Tum vasa qu cum struibus habuorit,
(41)
testas supra instillalo. Inter um sedeto, donec confractis
[testis] precatus fuerit. Testas quivis confringito. Testis con-
fractis precator.
(42)
Polluctum fuerit.
(43)
In luco lovio, ubi oves fcbruant, vitulos tauros trs fa-
cito. Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvin, pro ci-
vitate Iguvina. Tura acerra
(44)
facito. Lact facito. Ollas fa-
cito. Tacitus precator. Prosectis farcimen, offam addito. De inde
nuncupato uti ad portam Trebulanam.
i45) In luco Curiatii vitulos tauros trs facito. Hondo erfio
facito pro populo civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina. Tura
acerra facito. Ollas
(46)
facito. Sive vino, sive lact facito. Ta-
citus precator. Prosectis m offam addito. Deinde nuncupato
uti ad portam Trebulanam. Et collis
(47)
piatus fuerit. Si quid
inter istud sacrificium erratumve omissumve fuerit, aves
observato, ad portam Trebulanam revertitor, denuo sacrifi-
cium facito.
(48)
Quum populum circumferre voles, aves observatum ito.
Deinde stipulatr ut collis piandi [causa]. Deinde auspicator.
lisdem finibus aves
(49)
observato. Postquam oscines
(?)
auspi-
catus erit, preetextam lustralem induitor; ricam sumilo; in
dextram scapulam induitor. Ignem imponito. Quum
^50)
ad
sacrificium feras
(?),
ubi ignem imposuerit, is ferto qui pree-
textam lustralem habebit. Itidem

in dextro huniero ferto.
Cum eo calatores duo
(51)
eunto. Pralextam [cum]
purpurcis
[clavis] habento. Tum stipulatr parram prpetem sibi, civi-
lati Iguvin. Tum ausi)icator ad vapides avieciilos,
neve (52)
(ircumvcrlilor (?janlequam prpelem auspicatus
t'ueril. Post-
XLVI TEXTE. TABLE VII a.
fiani. Ape liesva combifurnshist , via aviecla esonome etulo
coni pn'ocris sacris. Ape Acesoniame {b3) Ilebektfe boiiist, enoiu
teniinuco stahituto. Poi percam arsmatia habiest eturstahmu.
Eso etiasiahmu. Pis est tolar
(54)
Tursinater, Irifor Tar-
si?irt/er, Tuscer Naharcer labiiscer nomner, eetu ehe esu po-
plu. No!>ve ier ehe esu poplu, sopir Jiabe,
(55)
esme pople por-
talu ulo pue mers est;
ftu
uru pirse tners est. Trioper
eheturslahamu. Ifont termjiuco com prinvatir
(56)
slahitu. Eno
deitu : Arsmahayno, cateraliamo^ lovinur. Eno coin prinvatir
peracris sacris ambretuto. Ape ambrefurent,
(57)
termnome 6e-
nurenl^ termnuco com prinvatir eso persniniumo tasetur : Serfe
Martie, Prestota Serpa berfer Martier,
(58)
Tursa Serfia iSerfer
Martierj totam Tarsinatem,trifo Tarsinatem, Tuscoin Naharcom
labuscom tiome,
(59)
totar Tarsinater, trifor Tarsinater, Tus-
cer Naliarcer labuscer nomner
nerf sihilu ansihitu, lovie hos-
tatu
(60)
anhostatu tursitu, tremilu, hondu, hollu, ninctu, ne-
pitu, sonitUy savitu, preplotatu, previlatu.
(61)
Serfe Martie, Prestota Serfia S
er
fer Martier, Tursa Serfia
Scrfer Martier, fututo foner pacrer pase vestra pople totar
liovinar,
(62)
tote liovine, ero nerus sihitir ansihitir, lovies
hostatir anostutir, ero nomne, erarnomne. Ape este dersicurent,
eno
(63)
deitu: Etato, liovinur, porse pera arsmatia habiest.
Ape este dersicust, duti ambretuto euront. Ape termnome
(64)
covortuso, sururont pesnimumo. Sururont deitu etaians, deitu.
Enom tertim ambretuto. Ape termnome benuso,
(65)
sururont
pesnimumo. Sururont deitu etaias. Eno prinvatur simo etuto
erafont via pora benuso.
(YII a
1)
Sururont jjesnimumo. Sururont deitu etaias. Eno
prinvatur simo etuto erafont via pora
(2)
benuso.
(3)
Fondlire abrof tri
f
ftu
heriei rofu heriei peiu. Serfe Martie
feitu popluper totar liovinar totaper
(4)
liovina. Vatuo ferine
feitu. Poni
ftu.
Arvio
ftu.
Tases persnimu. Prosesetir tnefa
spefa ficla arsveitu.
(5)
Suront naratu puse verisco Treblanir.
Ape Traha Sahata combifiamust, enom erus dirslu.
(6)
liubine porca trif rofa ote pcia
ftu
Prestote Serfie Serfer
Martier poplupjer totarliovinar totaper lovina. Persaia
ftu.
Poni
ftu,
Arvio
ftu.
Suront naratu pusi pre verir Treblanir. Tases
persnimu.
(8)
Prosesetir strula ficla arsveitu. Ape supo postro
(52)
esonomeetuto.

(63)
pisest.

(o4) ehesu.

poplusoiir.

(55)
fsme.
mersest,

pirsemersest.
(56) enocom.

(59) tarsinat. er.

(60)
trsmi-
tuhondu.

(61)
popletotar.

(62)
iiouineero.

(63)
arsmaliahabiestapeeste.

(4)
prosesetirmefa.
TRADUCTION. TABLE VII a. XLVII
qiiani prpetcm aiispicalus eril, via aviccula ad sacrificium
cunlo cuni
anibarvalibus sacris.PosUjuamAquiloniam (53) as
Ncneril, tum ad tenninum slaiilo. Qui pra;tcxtam lustralem
habebit exterminalo. Sic exlerminalo : Quisquis est civitalis
(54> Tadinalis, tribus Tadinatis,Tusci,Narici, lapydici nominis,
ilo ex hoc populo. Si non iverit ex hoc i)opulo, si quis incola
est, (55)
huic populo [vcctigal] portato illuc ubi lex est; sacri-
(icato id quod lex est. Ter exterminato. Simul ad terminum
cuni calatoribus
(56)
slato. Tum dicilo : Lustramini, purifica-
mini, Iguvini. Tune cum calatoribus [cum] anibarvalibus sa-
cris ambeunto. Quum ambiverint,
(57)
ad terminum venerinl,
ad terminum cum calatoribus ita precantor taciti ; erfe Mar-
tie, Pnestita erfia erfi
(58)
Martii, Tursa erfia erfi Martii,
civitatem Tadinatem, Tuscum Naricum Japydicum nomen,
(59)
civitatis Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici Japydici
nominis Lares accitos, non accitos, Genios hospiles,
(60)
non
hospites terreto, tremefacito, propellito, pro-
fugato.
(ei^i erfe Marlie, Prsestita erfia erfi Martii, Tursa erfia
ciii Martii, estole fausti volentes pace vestra populo civitatis
Iguvin,
(62)
civitati IguvincC, illorum Laribus accitis, non
accitis, Geniis hospitibus, non hospitibus, ejus [populi] no-
mini, ejus [civitatis] nomini. Postquam ita dixerint, tum
(63)
dicito : Itate, Iguvini
,
qui prtextam lustralem habebit.
Postquam ita dixerit, iterum ambeunto iidem. Postquam ad
terminum (64)
reversi erunt, item precantor. Item dicilo
itent, dicito. Tum tertium ambeunto. Postquam ad termi-
num venerint,
(65)
item precantor. Item dicito itent . Tum
calatores redeunto eadem via qua venerint.
(VII a \) Item precantor. Item dicito itent
w.
Tum calatores
redeunto eadem via qua
(2)
venerint.
(3)
Ad Fontulos apros trs facito sive rufos sive piceos.
erfo Martio facito pro populo civitatis Iguvin, pro civitale
(4)
Iguvina. Tura acerra facito. Lact facito. Ollas facito. Tacitus
precator. Prosectis molam sparsam, otam addito.
(5)
Item
nuncupalo utiadportam Trebulanam. Postquam Trans Satam
auspicatus erit, tum frusta dato.
(6)
Ad Rupiniam porcas trs rufas aut piceas facito Pr-
stit erfi erfi Marlii pro. populo civitatis Iguvin, pro
civitate
(7)
Iguvina. Libamina facilo. Lact facito. Ollas facito.
Item nuncupato uti anle porlain Trebulanam. Tacilus preca-
tor.
(8)
Prosectis struiculam, olfam addito. Postquam pane
XLvm TEXTE. TABLE VII a.
pepescus, enom pesclu R(seme i>eslicatu Prestote SSerfie
(9)
Serfer
Mui'tier, pophipcr lutar louinai', lotaper lovina. Enom vesclir
adrir Ruseme eso persnihinni : Prestota
(10) Serfia Serf'er
Mar-
tier, tioiii esir vesclir adrir pophiper tolar liovinar, totaper lio-
vina, erernonuieper, (II) erar nornncper. Prestota ISorflaSerfer
Martier, prevendu via ecla atero tote Tarsinate,
Info
Tarsinale,
(12)
Tursce Naharce labusce nomne, totar Tarsinater^ trifor
Tarsinater, Tuscer Naharcer labuscer nomner
(13)
nerus ^itir
aniiihitir, Jovirs hostatir anostatir, ero nomne. Prestota Serfia
6erfer Martier, futu foiis
(14)
pacerpase tuapople totar liovinar,
tote liovine, erernomne, erar nomne, erar nerus ihitir amihitir,
lovies
(15)
hostatir anostalir. Prestota Serfia erfer
Martier,
salvom seritu poplom totar liovinar, salva serituu
(16)
toLam
liovinam. Prestota Serfia Serfer Martier, salvo seritu popler
totar liovinar, totar iiovinar
{\7)
nome,
nerf, arsnio, viro,pequo,
caslruo,
frif.
S,alva seritu. Futu
fons, pacer, pase tua, pople totar
liovinar,
(18) tote liovine, erer nomne, erar nomne. Prestota
Se)-/iii
'erfer Martier, tioni esir vesclir adrer popluper
(19)
totar
liovuiar, totaper lovina, erer nomneper, erar nonineper. Prestota
Serpa Serfer Martier, tiom
(20) suhocauu. Prestotar Serfiar Serfer
Martier foncr frite, tiom subocauu. Ennom persclu eso deitu:
(21)
Prestota Serfia Serfer Martier, tiom isir vesclir adrir, tiom
plener, popluper totar liovinar, totaper
(22)
liovina, erer nom-
neper, erar nomneper. Prestota Serfia Serfer Martier, tiom su-
bocauu. Prestotar
(23)
Serfiar Serfer Martier foner frite,
tiom
subocauu. Enom vesticatu, ahatripursatu. Enom Ruseme
(24)
persclu vesticatu Prestote Serfe Serfer Martier popluper totar
liovinar, totaper lovina. Ennom vesclir
(25)
alfir persnimu. Su-
perne adro trahvorfi andendu. Eso persnimu : Prestota Serfia
Serfer Martier, tiom
(26)
esir vesclir alfir popluper totar liovinar
totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper. Prestota
(27)
Serfia Serfer Martier, ahavendu via cela atero pople totar lio-
vinar, tote liovine, popler totar lovinar,
(28)
totar liovinar ne-
rus ihitir ansihitir, lovies hostatir anhostatir, erer nomne, erar
nomne. Prestota Serfia
(29)
Serfer Martier, salvotn seritu pojjlo
totar liovinar, salva seritu totam liovinam. Prestota Serfia
Serfer (30) Martier, salvom seritu popler totar liovinar, totar
(14)
ero ni,
(17) saluaserilu,
(22) Serfinricrfer.
(28)
ern (la premire fois).
TRADUCTION. TABLE VII . XLIX
ultero precatus erit, tuiic cum precalione ad Rusemam libato
Prcestitee erfiae
^9)
erl Marlii pro populo civitaMs Iguvin,
pro civilate Iguvina. Tune vasculis alris ad Rusemam ita pre-
cator : PrsLita ^lOj eiiia erli Martii, te his vasculis atris
pro populo civilalis Iguvinge, pro civilate Iguvina, pro ejus
(populi) nominc, (II) pro ejus (civitatis) nomine. Prstila er-
lia erli Martii, interdicilo via illa uti civitati Tadinati, trilnii
Tadinati, (12)usco Narico lapydico nomini, civitatis adina-
tis, tribus Tadinatis,TusciNarici lapydici nominis
(13)
Laribus
accilis non accitis, geniis hospitibus non hospilibus, eorum
nomini. Prstita erfia erfi Martii, esto fausta
(14)
volens
pace tua populo civitatis Iguvin, civitati Iguvinae, ejus (po-
puli) nomini, ejus (civitatis) nomini, ejus (civitatis) Laribus ac-
citis non accitis, geniis
(15)
hospilibus non hospitibus. Prstita
Gerlia erfi Martii, salvum servato populum civitatis Iguvin,
salvam servato (16)
civitatem Iguvinam. Prstita erfia erfi
Martii, salvum servato populi civitatis Iguvin, civitatis Igu-
vin
(17)
nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges.
Salvas servato. Esto fausta volens pace tua populo civitatis Igu-
vin,
(18)
civitati Iguvin, ejus (populi) nomini, ejus (civitatis)
nomini. Prstita erfia erfi Martii, te his vasculis atris pro po-
pulo
(19)
civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina, pro ejus (po-
puli) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prstita erfia erfi
Martii, te
(20)
invocavi. Prstit erli erfi Martii faust
more te invocavi. Tune cum precalione ita dicito :
(21)
Prstita
erfia erfi Martii, te his vasculis atris, te plenis, pro populo
Iguvino, pro civitate
(22)
Iguvina, pro ejus (populi) nomine,
pro ejus (civitatis) nomine. Prstita erfia erfi Martii, te in-
vocavi, Prstil
(23)
erfi erfi Martii faust more te in-
vocavi. Tum libato, infundito. Tum ad Rusemam (24)
cum
precatione libato Prstit erfi erfi Marlii pro populo ci-
vitatis Iguvin, pro civilate Iguvina. Tum vasculis
(25)
albis
precator. Super atra transversim imponito. Ita precator :
Prstita erfia erfi Marlii, te
(26)
his vasculis albis pro po-
pulo civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina, pro ejus (populi)
nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prstita
(27)
erfia erfi
Martii, concedito via illa uti populo civitatis Iguvin, civitati
Iguvin, populi civitatis Iguvin
(28)
, civitatis Iguvin Lari-
bus accitis non accitis, Geniis hospitibus non hospilibus, ejus
(popufi) nomini, ejus (civitatis) nomini. Prstita erfia
(29)
erfi
Marlii, salvum servato populum civitatis Iguvin, salvam
servato civilalem Iguvinam. Prstita erfia erfi (30)
Martii,
d
L TEXTE. TABLE VII .
liovinar nome, nerf, arsmo, vivo, pequo, casiruo,
frif. (31)
Salva seritu. Fulu fona,
pacer, jjase tua^ pople tolar liovinar,
tote liovine, erer nomne, erar nomne. Preslota
(32) Serfia Serfer
MartieVj liain esir vesclir alfer popluper tolar liovinar, totaper
liovina, erer nomneper, erar
(33)
nomneper. Prestota Herfia
Serfer
Marlier, tiom subocauu. Prestotar erfiar Serfer
Martier
foner frite,
tiom (34)
subucauu. Ennotn persclu eso persnimu :
Preslota Serfia Serfer Martier, tiom isir vesclir alfer, tiom ple-
ner, [3b) popluper totar liovinar, totaper liovina, erer nomne-
per, erar nomneper. Preslota Serfia Serfer Martier, tiom
(36)
subocauu. Prestotar Serfiar Serfer Martier foner frite, tiom su-
bocauu.

Enom vesticatu, ahatripursatu.
(37)
Vestisa et me
fa
spefa
scalsie conegos
ftu
Fisovi Sansii popluper totar liovinar,
totaper liovina. Suront
(38)
naralu p)use p)Ost verir Tesonocir.
Vestisiar erus dirstu. Enno veslisia niefa spefa sopam purome
efurfatu. (39)
Subra spahamu. Traf Sahatam etu. Ape Traha
Hahata covortus, ennom comoltu; comatir persnihimu. Capif
(40)
sacra ailu.
(41)
Trahaf
Sahate vitla triffeetu Turse Serfe Serfer Martier
popluper totar liovinar, totaper liovina. Persaea
ftu.
Poni
(42)
feLU.
Arvio ftu.
Tases persnimu. Prosesetir strusla ficlam ars-
veitu. Suront naratu puse verisco Treblaneir. Ape
(43)
pur-
cfinsiust, carsitu
pufe
abrons facurent pnsc crus dersa. Ape eru>>
dir^ust,postro combifiatuRubiname; erus
(44)
dersa. Enem Traha
Sahatam combifiatu; erus dersa. Enem, Rubiname postro co-
verlu; comoltu, comatir persnimu et
(45) capifsacra aitu. Enom
Traha Sahatam covertu; comoltu, comatir persnihimu. Enom
purditom fust.
^46)
Pos leriio pane poplo andirsafust, porse pera arsmatia
habiest et prinvatur dur tefrulo Tursar eso tasetur [kl] persni-
himumo : Tursa lovia, totam Tarsinatem, trifo Tarsinatem, Tus-
com Naharcom lapusco nome, totar
(48)
Tarsinaler, trifor Tar-
siualer, Tuscer Naharcer lapuscer nomner nerf slhiiu ansihitUj
Ipvie hostatu anostatu
(49)
tursitu, tremitu, hondu, holtu, ninctu,
nepitu, sunilu, savitu, preplohotatu, previslatu. Tursa lovia,
futu fons,
(50)
pacer, pase tua, pople totar lovinar, tote lovine,
erar nerus ihitir anihitir, lovies hostatir anhostatir, erom
(43)
Dirsu. st.
46) Postertio.
(48)
Tarsinatertuscer.

(49)
preplo. hotalu.
TRADUCTION. TABLE VII a. LI
salvum servato populi civilatis Iguvinge, civilalis Iguvin no-
men, lares, rilus, viros, pecudes, campos, frugc^.
(31) Salvas
servato. Eslo fausta volens, pace tua, populo civitalis Igu-
vinae, civitati Iguvinae, ejus (populi) nomini, ejus (civilatis)
nomini. Prstita
(32)
erfia erfi Martii, te his vasculis albis
pro populo civitalis Iguvin, pro civilate Iguvina, pro ejus
(populi) nomine, pro ejus (civilatis)
(^33)
nomine. Prstita
erfia erfi Martii, te invocavi. Prslit erfi erfi Martii
faust more te
^34)
invocavi. Tune cum sacrificio ita preca-
tor : Prgestita erfia erfi Martii, te his vasculis albis, te ple-
nis,
(35)
pro populo civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina,
pro ejus (populi) nomine, pro ejus (civitalis) nomine. Preestita
erfia erl'er Marlier, te
(36)
invocavi, Prstit erfi erfi
Martii faust more, te invocavi.

Tum libato, infundito.
(37)
Libum et molam sparsam

innixus facilo FisovioSancio


pro populo civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina. Tum
(38)
nuncupato uti post portam Tesenacam. Libi Trusta dato.Tum
libum molam sparsam panem ad puritatem februato.
(39)
Su-
pra instillato. Trans Satam ito. Postquam Trans Satam rever-
sas eril, tum commolito; commolitis precator. Capides
(40)
sacras dicito.
(41)
Trans Satam vitulas trs facito Turs erfi Martii pro
populo civitatis Iguvinae, pro civitate Iguvina. Libamina fa-
cito. Lact
(42)
facito. Ollas facito. Tacitus precator. Prosectis
struiculam, offam addito. Item nuncupato uti ad portam Tre-
bulanam. Postquam
(43)
polluxerit, calato [hue] ubi apros
fecerint ut trusta det. Postquam trusta dederit, denuo auspica-
tor ad Rupiniam; trusta
(44)
det. Tum Trans Satam auspicator;
frusta det. Tum ad Rupiniam denuo convertitor; confringito;
confractis precator, et
(45)
capides sacras nuntiato. Tum Trans
Satam convertitor; confringito; confractis precator. Tum pol-
luctum fuerit.
(46)
Postquam tertium populum circumdederit, qui pr-
textam lustralem habebit et calatores duo in delubro Tursae
ita taciti
(47)
precantor : Tursa Jovia, civitatem Tadinatem,
tribum Tadinatem, Tuscum Naricum lapydicum nomen, civita-
tis
(48)
Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapydici nomi-
nis lares accitos non accitos, genios hospites non hospites
(49)
terreto, tremefacilo,

, , , , ,
,
propellito, devincilo.
Tursa Jovia, esto fausta,
(50)
volens, pace tua, populo civitatis
Iguvin, civitati Iguvin, ejus (civitatis^ laribus accitis non
accitis, geniis hospilibus non hospitibus, eorum
(51)
nomini,
LU TEXTE, TABLE I.
51)
nonme, erar nonnie. E>^le (rioper deitu. Enomi venga
peraci'if tursiluto porse pera arsmaiia habiest el
(52)
prin-
vatur. Hondra furo Sehemeniar hatuto. Totar pisi fw-
riest
pafe trif promom haburent,
eaf Acersoniem
(53)
ftu
Turse
luvie, popluper tular liovinar^ lotaper Jocina. Suront naratu
puse verisco Treblanir. Arvio
ftu. (54)
Pcrsaea
ftu.
Striila
fclo,
prosesetir arsveitu. Tases persnimu. Poni felu.
(VII b
1)
Pisi 2mm<pei fralrexs fratrus Atiersier
fusl, erec
siieso fratvecate portaia sevacne fratrom
(2)
Aliersio
desenduf,
pif
reper fralrcca pars est erotn ehiato, ponne ivengar lur-
siandu hertci,
(3)
appei arfertur Atiersir poplom andersafust.
Sve neip portust issoc pusei subra screhto est,
(4)
fratreci motar
sins A . CGC.
(51)
peracrio.
(VII b
1)
panupeifratrexs.

fratrusaliersier.

fusierec.-'
(2)
parsest.

(4)
fratrecimotar.
jTABLE I.
(I a
1)
Este persklum aves anzeriates enetu :
(2)
pernaies,
pusnacs. Pre veres Treplanes
(3)
luve Krapuvi tre buf ftu.
Arvia ustentu.
(4)
Yaluva ierine feitu. Hcris vinu, heri puni
^5j
ukriper Fisiu, tulaper Ikuvina Icitu. Sevum
(6)
kutei" pes-
nimu. Adepes arves.
(7j
Pus veres Treplanes tref sif kumiaf feitu
(8)
Trebc luvie
ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina.
(9)
Supa sumtu. Arvia us-
tentu. Puni i'etu.
(10)
Kutefpesnimu. Ade. arv.es.
(11)
Pre veres Tesenakes tre buf ftu. Marte Krapuvi
(12)
ftu ukripe Fisiu, tutaper Ikuvina. Arviu ustentu.
(13)
Vatuva
ferine ftu. Puni ftu. Kutef peisnimu. Adepes arves.
(I4j Pus veres Tesenakes tref sif feliuf ftu
(15)
Fise Sai
ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina.
(16)
Puni ftu. Supa sumtu.
Arviu ustentu. Mla ^17jvestia ustetu. Fisuvi ftu; ukriper
Fi-siu ftu. Kapid purtitaf sakref : etraf purtitaf, etraf
(19)
sa-
kref tutaper Ikuvina. Kutef pesnimu. Adepes arves.
(2) Preveres.

(3)
trebul'.
arviaustenlu.

(4)
valuvaferine,
heripuni.

(G) pesnimuadepesarves.

(7)
pusveres.

trefsif.

(9)
supasumtu.

ar-
viaustenlu. puiufetu. (10) kutelpesnimu. Les points indiquent des lettres
effaces. (11) preveres.
trebuf.

(12) arviuustentu.

(13)
valuvaferine.

TRADUCTION. TABLE I.
LUI
ejus (civitatis) nomini. lia ter dicito. Tiim
juvoncas ani-
barvales Tursfe lorrenlo qui prtextam luslraluni liabebil
cl
(52)
calalores. Antequam erunt Semeniae,
[juvencas]
sumite. Givilatis quilibet, qiias Ires primum habucrinf,
eas
Aquiloni (53)
facito TurscE Jovi, pro populo civilatis Igu-
vin, pro civilate Iguvina. Deinde nucupato ut ad portam
Trebulanam. Ollas facito.
(54) Libamina facito. Struiculam,
ofam prosectis addito. Tacilus precalor. Lact facito.
(VII b
1)
Qui quandoque magister fratribus Attidiis fuerii,
is stipes
(?)
collegio portet dbitas fratrum
(2) Attidiorum
duodecim, quas pro re fraterna jus est esse exactas
(?),
quum
juvenc torreantur quotiescunque,
(3)
postquam adfertor
Attidius populum circumdederit. Si nec portaverit illud uti
supra scriptum est, I4) magistro multee sint asses CGC,
TABLE I.
[\a
1) lia precationem avibus observatis inito :
(2)
anticis,
posticis. Ante portam Trebulanam
(3)
lovi Grabovio trs boves
facito. Ollas donato.
(4)
Tura acerra facito. Sive vino, sive
lact
(5)
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina facito. Totum
(6)
tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
(7)
Post portam Trebulanam trs sues altiles facito
(8)
Trebo
lovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina.
(9)
Panes ungito
(?).
Ollas donato. Lact facito.
(10)
Tacitus precator. Adipibus, extis
[facito].
(11)
Ante portam Tesenacam trs boves facito. Marti Grabo-
vio (12)
facito pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Ollas do-
nato. (13)
Tura acerra facito. Lact facito. Tacitus precator.
Adipibus, extis [facito].
(14) Pone portam Tesenacam 1res sues lactentes facilo
(15)
Fiso Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina.
(16)
Lact
facito. Panes ungito
(?).
Ollas dedicato. Molam,
(17)
libum do-
nato. Fisovio facito; pro colle Fisio facito.
(18)
Gapides dcdi-
calas, sacralas; altras dedicatas, alleras
(19)
sacratas pro
civitate Iguvina. Tacite precator. Adipibus, extis [facito].
punifetu.

adpes. (14)
pusveres.

(15)
fsesai.

(16)
arviuustentu.

(17) fiiuvi.
LIV TEXTE. TABLE I.
(20^ Pre verps Vehiios tref buf kaloduf ftu Vufiune (21)
Krapuvi ukriper Fisiu, lutaper Ikuvina.
^22)
Yatuva ferine
felu. Heri vinu, heri puni. (23)
Arviu ustentu. Kutef pesnimu.
Adepes arves.
(24) Pus vores Vehiies tref hapinaf ftu Tefre luvie
(25)
ukriper Fisiu, tulapcr Ikuvina. Pusie asiane felu. Zedcf felu.
(26)
Pelsana ftu. Arvia uslentu. Puni felu. Taez pesnimu.
(27)
Adiper arvis. Api ial)ina puiiiius, sudum pesunlru felu.
Esmik vesliam prcve fiktu. Tefri luvi felu ukriper
(29)
Fisiu,
lutaper Ikuvina. Teslruku pcdi kapide pedum fcilu.
(30)
Api edek
purliius, enuk sudum pesunlrum feilu slaflare.
(31)
Esmik
veslia aliktu. Ukriper Fisiu, lulaper ikuvina
(32)
feilu. Ner-
truku pedi kapide pedum feilu. Puni feilu.
(33)
Api- suduf
purtiius, enuk hapinaru erus titu. Zedcf
(34)
kumultu, zedes
kumates pesnimu.
(16 1)
Yukukum luviu, pune uvef furfat, tref vitluf turuf
(2)
Marie Hudie ftu pupluper tutas liuvinas, tutaper Ikuvina.
(3)
Yatuva ferine felu. Puni ftu. Arvia ustentu. Kutef pes-
nimu.
(4)
Adepes arves. Yukukum Kureties tref villuf turuf
Hunte erfi
(5)
feitu pupluper tutas liuvinas, tutaper liuvina.
Vatuva
(6)
ferine felu. Arvia uslentu. Tenzitim arveitu. Heris
vinu, lieris
(7)
puni feilu. Kulef persnimu. Adipes arvis. Inuk
ukar pihaz fust.
(8)
Svepu esumek esunu anter vakaze, vae-
tumi se, avif azeriatu,
(9)
verufe Treplanu kuvertu, restef
esunu feitu.
(10)
Pune puplum aferum lieries, avef anzeriatu lu pernaiaf
(U) pustnaiaf. Pune kuvurlus, krenkatrum halu. Enumek
(12)
pir ahtimem entcntu. Pune pir entelus ahtimem,
(13)
enumek sleplatu parfam lesvam tefe, tule Ikuvine.
(14)
Yape-
fem avieklufe kumpilialu. Yea aviekia esunume etu. (15) Pri-
nuvatu elutu. Perkaf habelutu punicate. Pune mens
(16)
Akeduniamem, enumek etudslamu luta Tadinate, trifu
(17)
Tadinale, Turskum Naharkum numem, lapuzkum numem.
(18)
Svepis habe, purlatulu pue medsest, feitu uru pede meds
est. (19)
Pune prinuvatus staheren termnesku, enumek : Ad-
(20)
preveres.

(24)
pusveres.
(26)
punifetu.

(29)
ukriperfisiu.

(30) feituapi.
efjelpurtiius.
(31)
stafli. iuvesniik. fisiututaper. Ikuvinpa.

;32)
feilunertruku.

(33)
suHufpurtitius.

(34)
zeHef kumats.

(l h I)
TRADUCTION. TABLE I. LV
(20)
Ante portani Vehiam 1res boves candidos facito Vofiono
(21)
Grabovio pro colle Fisio, pro civitalc Igiivina. (22) Tura
acerra facito. Seu vino seu lact.
(23)
Ollas donato. Tacitus pre-
cator.
Adipihiis, extis [facito].
(24)
Post porlam Yehiam trs agnos facito Tefro lovio
(25)
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Post [portam Vehiam!
agnos trs
(?)
facito. Testas facito.
(26)
Aiilicocia facito. Ollas
donato. Lact facito. Tacitus precator.
(27)
Adipibus, extis
[facito]. Postquam agnos polliixeris, struem ferctum
(28) facito.
Deinde libum semel tingito. Tefro lovio facito pro colle (29)
Fisio, pro civitate Iguvina. Ad dextrum postem capide libatio-
nem facito. (30) Postquam ita polkixeris, tum struem ferctum
facito em. i31) Deinde libum iterum fingito. Pro colle Fisio,
pro civitate Iguvina
(32)
facito. Ad sinistrum postem capide
libationem facito. Lacle facito. (33) Postquam strues polluxe-
ris, tum agnorum frusta dato. Testas (34) confringito, testis
confractis precator.
(I h
1) In luco Jovio, ubi oves februant, trs vitulos tauros
(2)
Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinae, pro civi-
tate Iguvina.
(3)
Tura acerra facito. Lact facito. Ollas donato.
Tacitus precator.
(4)
Adipibus, extis [facito]. In luco Guriatii
trs vitulos tauros Hondo
(5)
erfo facito pro populo civitatis
Iguvinse, pro civitate Iguvina. Tura
(6)
acerra facito. Ollas do-
nato. m addito. Sive vino, sive
(7)
lact facito. Tacitus preca-
tor. Adipibus, extis [facito]. Et collis piatus fuerit.
(8)
Si quid
inter istud sacrifcium erratumve omissumve sit
(?),
aves ob-
servalo,
(9)
ad portam Trebulanam revertitor, denuo sacrif-
cium facito.
(10)
Quum populum circumferre voles, aves observatum ito
anticas (11) posticas. Cum conversus eris, ricam sumito. Tum
(12) ignem in foculum imponito. Quum ignem imposueris in
foculum,
(13)
tum stipulator parram prpetem tibi, civitati
Iguvinae. (14)
Ad vapides avieculos auspicator. Via aviecula ad
sacrifcium ito.
(15)
Calatores eunto. Praetextas habento [cum]
puri)ureis [clavis]. Quum venies
(16)
Aquiloniam, tum exter-
minato civitatem Tadinatcm, tribum
(17)
Tadinatem, Tuscum
Naricum nomen, Japydicum nomen.
(18)
Si quis incola est,
[vectigal] portato illuc ubi lex est
;
sacrificato id quod lex est.
(19)
Quum calatores stabunt ad terminos, tum : Lustramini
furfa.
(2)
tutaperikuvina.

(3)
kutep.
(4)
vitlup tunip.
-
hunteefi.
(fi)
ferinefetuarvia.

(7)
inukukar.
(8) vakazevaetumiseavif.

(13)
steplatupav-
fam.

(16)
tutatadinate.

(19)
armanu.
LVi TEXTE. TABLE V.
maiH',
(20)
kateramu, Ikiivinu. Einimok apretu turcs el pure.
Puni amprefus, (2U
pcrsnimu. Enuniek : Etatu, Ikuvinus.
Triiuper amprehlu.
(22)
Triiuper pesnimu. Triiuper : Etatu,
Ikuvinus. Enumok (23^ prinuvatus imu etutu; craliunt vea
imu etutu prinuvatus.
(24)
Funtlere trif apruf rufru ute peiu feitu erfe Marti. (25)
Vatuvu ferime ftu. Arviu ustentu. Puni ftu.
(26)
Taez pes-
nimu. Adepe arves.
(27;
Rupinie e tre purka rufra ute peia ftu Prestate
(28)
erfie erfe Marties. Peijaia feitu. Arviu ustentu.
(29)
Kapi sa-
ura aitu. Vesklu vtu atru alla. Puni ftu.
(30)
Taez pesnimu.
Adeper arves.
(31)
TraSate tref vitlaf feitu Tusc erfie erfe Marties.
(32)
Pdala feitu. Arviu ustetu. Puni fctu. Tarez pesnimu.
(33)
Adeper arves. Pune purtinus, kaletu pufe apruf
(34)
fakurent
puze erus teda. Ape erus tedust, pustru
(35)
kupifiatu Rupi-
name; erus teda. Ene Tra Salita kupifiaia;
(36)
erus teda. Enu
Rupiname pustru kuvertu. Antakre
(37)
kumate pesnimu.
Enu kapi sakra aitu. Yeskiu vtu.
(38)
Enu Satame kuvertu.
Antakre kumate pesnimu. Enu esunu
(39)
purtitu fust.
(40)
Pus lertiu pane puplu atedafust, ivelva perakre tusetu.
(41)
Super kumne adfertur prinuvatu tuf tusetutu. (42'i Hutra
furu Selimeniar, hatutu eaf iveka
(43)
tre. Akedunie ftu Tuse
luvie. Arviu ustetu.
(44)
Puni ftu, Pedaia ftu. Taez pesni-
mu. Adepe arves.
(45)
Kvestretie usaie svesu vuv isti tisteteies.
(20) amprefu(21)us.

(24)
feituerfe.

(25) feiu.

(40)
pustertiu.

tuseiu.

(42)
l'urusehmeniar.

eafveka.

(43)
tuseiuvie.

(44)
punifetu.
TABLE V.
(1)
Esuk frater Atiiediur
(2)
citipes
,
plenasier urnasier,
uhtretie
(3)
T. T. Kastruiie. Adfertur pisi pumpe
(4)
fust
Eikvasese Atiiedicr, re ri esune
(5)
kuraia; preliahia pide
uraku ri esuna
(6)
si lierle, et pure esune sis; sakreu
(7)
per-
akueu upetu; revestu pude tedte
(8)
eru eniantur liertc.
Et pihaklu pune (9)
tribriu fuiest, akrutu revestu (10)
(9)
tribdiu.
TRADUCTION. TABLE V. LVII
(20^ purificamini, fg'Livini.Tiini ambito luribiis et ign. Quum
ambiveris,
(21)
precalor. Tum : Ilate, Iguvini. Ter ambito.
(22)
Ter precator. Ter itate, Iguvini . Tum
^23) calalores re-
deunlo;
eadem via redeiinlo calatores.
(24)
Ad Fontulos 1res apros rubros aut piceos facilo erfio
Martio. (25)
Tura acerra facito. Ollas donato. Lact facilo.
(26)
Tacitiis precator. Adipibiis, extis [facito].
(27)
Ad Rupiniam 1res porcas rubras aut piceas facito Pree-
stitee Gerfi erfi Martii. Libailiina facito. Ollas donato.
(29)
Capides sacras dicito. Yascula vovelo atra, alba. Lact facito.
(30)
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
(31)Trans Satam trs vitulas facito Tursse Gerfice erfi Martii.
(32)
Libamina facito. Ollas donato. Lact facito. Tacitus pre-
cator. (33L\dipibus, extis [facito]. Postquam polluxerit, calato
[hue] ubi apros
(34)
fecerint uti frusta det. Postquam trusta
dederit, denuo 35) auspicator ad Rupiniam
;
frusta det. Tum
Trans Satam auspicator: (36) frusta det. Tum ad Rupiniam
denuo convertitor. Urceis
(37) confractis precator. Tum capides
sacras nuntiato. Yascula voveto.
(38)
Tum ad Satam conver-
titor. Urceis confractis precator. Tum sacrificium (39^ polluc-
tum fueril.
(40)
Postquam tcrtium populum circumdederit, juvencas
ambarvales Tursae torreto. (41)
Super culmine adfertor, cala-
tores duo, torrento.
(42)
Antequam erunt Semeniae, sumite eas
juvencas
(43)
trs. Aquiloni facito Tursae Jovi. Ollas donato.
(44)
Lact facito. Libamina facito. Tacitus precator. Adipibus,
extis [facito].
(45)
Queestura

pedaiafetu.

taezpesnimu.

(45)
Kvestre. tie.
Aprs usaie plus de
sparation.
TABLE V.
(1)
Hocfratres Attidii
(2)
decreverunt [tempore dicto] plcna-
siis urnasiis, magistratum gerente
(3)
T. Castrucio, T. f. Ad-
fertor quicunque
(4)
fuerit Igiiasiensibus Atlidiis, is rel divi-
n
(5)
consulat; praebcat ([uidquid ad banc rem divinam
(6)
[necessarium] sit et qui in sacrificio [necessarii] sint. Sacra
(7)justa prapstato. Inspicito ut, in partitione
(8)
frustorum,
distribuantur. Et piaculi causa quum
(9)
[hostiarum] ternio
LVIII TEXTE. TABLE V.
mantii herte. Adfcrtur pisi pumpe
(11)
fust, erek esunesku
vepurus felsva il2) adputrali fratru Atiiediu prehubia. (13)
Et nudpener prever pusti kastruvuf.
(14)
Frater Aliiediur esu eitipes, plenasier
(15)
urnasier,
uhtretie K. T. Kluviier, kumnah(16ikle Aliiedie ukre Eik-
vasese Aliiedier. il
7 Ape apelusl, muneklu habia mimer ;18)
prever pusti kastruvuf; et ape purtitu (19i fust, muneklu
habia numer tupler (20)
pusti kastruvu; et ape subra spalu
fust, ^21! muneklu habia numer tripler pusti
(22)
kastruvu.
Et ape frater crsnatur furent,
(
23
)
ehvelklu feia fratreks
ute kvestur (241 sve rehte kuratu si : sve mestru karu
(25)
fratru Atiiediu pure ulu benurent
(26)
prusikurent rehte
kuratu eru, edek (271 prufe si; sve mestru karu fratru
Atiicd i28) iu pure ulu benurent prusikurent ^29)
kuratu
rehte neip eru, enuk fratru (V 6 1) ehvelklu feia fratreks
^2 ute kveslur panta muta i3^ adferture si. Panta muta
fratru
(4)
Atiiediu mestru karu pure ulu (5! benurent ad-
ferture eru pepurkure
(6)
ni herif, etantu mutu adferture
1?)
si.
(22) furend.
LNSCRIPIION EN CARACTERES LATINS DE LA TABLE V
6.
(V ^
8)
Claverniur dirsas herti fratrus Atiersir posti acnu
(9)
farer opeter p.
IIII agre Tlatie Piquier Martier, et sesna
(10)
homomis duir puri
far
eiscurenty ote a. VI. Claverni
(11)
dir-
sans herti frater
Aliersiur Sehmenier Dequrier
(12)
pelmner
sorser posti acnu vef
X, cahriner
vef
V, pretra
(13)
toco, postra
fahe, et sesna ote a. VI. Casilos dirsa herti fratrus (14)
Atiersir
posti acnu farer
opeter p.
VI agre Casiler Piquier
(15)
Martier,
et sesna hornonus duir puri far
eiscureyit, ote a. VI.
(16)
Casilate
dirsans herti frateer Atiersiur Sehmenier Dequrier
(17)
pelm-
ner sorser posti acnu vef
XV, cabriner vef
VUS. et
(18)
sesna
ote a. VI.
(Il) fral.er (une lettre
efface).
TRADUCTION. TABLE V.
LIX
fueril, in agro inspicito
(10)
ui dislribuantur. Af'feiior
qui-
cunque (11) fuerit, is in sacris operibus
(?)

as
(12) arbi-
tratii fratrum AUidiorum prgebeal
(?). (13)
Et

is singulis
per
prdia.
(14)
Fratres Atlidii hoc decreverunt [tempore diclo] plena-
siis (15)
urnasiis, magistratum gerente G. Cluvio, T. f., in
teniplo
(16)
Attidio collis Iguasiensis Attidii.
(17) Poslquam
[hostias] impenderit [adfertor] , stipcs habeat nummis
(18)
simplicibiis per preedia; et postquam poUuctum
(19)
fuerit,
slipes habeat nummis duplis
(20)
per prdia; et postquam
supra instillatum fuerit,
(21)
stipes habeat nummis tripUs per
(22)
preedia. Et postquam fratres cenati fuerint,
(23)
rogatio-
nem faciat fratricus aut qustor
(24) si recte curatum sit : si
major pars
(25)
fratrum Attidiorum qui illuc venerint
(26) cen-
suerint recte curatum esse, tum
(27)
probe sit; si major pars
fratrum Attidiorum
(28)
qui ilkic venerint censuerint
(29)
cu-
ratum recte non esse, tum fratrum (V 6
1) rogationem faciat
fratricus
(2)
aut qusestor quanta multa
(3) adfertori sit. Quan-
tam multam fratrum
(4)
Attidiorum major pars qui illuc (5^
venerint adfertori esse jusserint
(6)
[quantam] libet, tanta
multa adfertori
(7)
sit.
INSCRIPTION EN CARACTERES LATINS DE LA TABLE V b.
(V b
8) Clavernii dent fratribus Attidiis per fundos
(9)
farris
[in tributum] impensi pondo IV agri Tlatii Picii Martii, et ce-
nam
(10)
hominibus duobus qui far receperint, aut asses VI.
Claverniis
(11)
dent fratres Attidii Semeniis decuriis
(12)
carnis
suillee per fundos vefX, caprines
vef\, priores
(13) tuccetum,
posteriores fcem
(?),
et cenam, aut asses VI. Casilas det fra-
tribus
(14)
Attidiis per fundos farris [in tributum] impensi
pondo VI agri Casili Picii
(15)
Martii, et cenam hominibus
duobus qui far receperint, aut asses VI.
(16)
Gasilati dent
fratres Attidii Semeniis decuriis (16) carnis suill per fundos
vef
XV, caprin
vef\[l semis, et
(18)
cenam, aut asses VI.
LX TEXTE. TABLE II 6.
TABLE II b.
(II h
1)
Semenies lokuries sim kapruin iipotii. Tekvias
(2)
famedias pumpcdias XII. Aliieclialc, olrc Aliiediale,
^3)
Kla-
verniie, tre Klaverniie, Kureiate, tre Kureiate,
(4)
Satans,
tre Satanc, Pcicdiate, tre Peiediate, Talenate,
(5)
tre Tale-
nate, Musciale, tre Museiate, luicskane,
(6)
tre luieskanes,
Kaselate, tre Kaselate, tertie Kaselate,
(7)
Peraznanie teitu.
Admune luve ptre ftu. Si perakne
(8)
scvakne iipetii. Eveietu.
Scvaknc naratii. Arviu
(9)
ustelu
;
eu naratu. Puze fae-
fele sevakne. Heri puni,
(10)
heri vinu fctu. Vaputu Sai
ampotu. Kapru perakne scvakne (11) upclu. Eveietu. Naratu.
i\e ampctu. Fesnere purtuelu.
(12)
Ife fertu. Tafle e pir fertu.
Kapres pruseetu
(13)
ife adveitu. Persutru vaputis mefa vis-
tia fta fertu.
(14)
Sviseve fertu pune, tre sviseve vinu fertu,
tertie (15)
sviseve utur fertu. Pistuniru fertu, vepesulra fertu,
(16)
mantraklu fertu, pune fertu. Pune Fesnafe benus,
(17)
kabru purtuvctu . Yaputu Sai Juve ptre prepesnimu;
(18)
vepesulra pesnimu, veskles pesnimu. Atrepudatu,
(19)
ad-
peltu, statitatu. Yesklu puslru pesturanu
(20)
pesnimu. Puni
pesnimu, vinu pesnimu, une pesnimu.
(21)
Enu erus ttu.
Vitlu vufru pune heries
(22)
facu, eruim tilu sestu iuve ptre :
Pune seste,
(23)
urfeta manuve habetu. Esiu iuku babetu :
(24)
lupater Sae, tefe estu vitlu vufru sestu
(25)
purtifele.
Triiuper teitu, triiuper vufru naratu.
(26)
Feiu Iuve ptre
Vuciiaper natinc fratru Atiicdiu. (27)
Pune anpcncs, krikatru
lestre e uze babetu. Ape apelus
,
(28)
mcfe atentu. Apc pur-
tuvies, testre e uze haJjetu (29)
Ivrikatru. Arviu ustetu, puni
ftu.
(1)
seme.nies.

(3)
etrekureiate.

(4)
etresatane.
etrcp. eiediate.

(5)
eirelalenate.

elrcmuseiate.

(6)
elreiuieskanes.
elrekaselate. tcr-
tiekaselale.

(7)
leiluadmunc'.

pera. kne.

(8)
upctue. veietu.
(9)
eu-
naralii.

facefetc.

(10)
hcrivinufetu.
pera. kne.

seva. kne.
{1 1)
purlu,
etu.

(12) epir. fer. tu.

(13)
ifeadveitu.
fclal'rlu.

(14)
svi. se. ve.

vinufertu.

(Lj) uturferlu.

pisluniruferlu.

(17)
kabrupurtu. velu.

TRADUCTION. TABLE II b.
lX
TABLE II K
(II b 1)
Semeniis deciiriis siiem caprum prstato. Nuncii-
pand
(?) (2)
l'amili l'derata
(?)
XII. Atlidiatibiis, alteris
Altidiatibiis,
(3)
Claverniis, alleris Claverniis, Curiatibus, al-
teris Curiatibus,
(4)
Satanis, alteris Satanis, Piediatibus, alte-
ris Piediatibus,Talenatibiis,
(5)
alteris Talenatibiis, Miisiatibiis,
alteris Musiatibus, luiescanis,
(6)
alteris luiescanis, Casilati-
bus, alteris Casilatibus, tertiis Casilatibus,
(7)
Peraznaniis
dicito. Casto Jovi patri facito. Suem integrum
(8)
debitiim
prstato. Devoveto
(?).
Debitum nuncupato. Ollas
(9)
donato;
eas nuncupato. Uti sacrificandum debitum
(?).
Seu lact,
(10)
seu vino facito.

Sanco impendito. Caprum integrum debi-
tum
(11)
prstato. Devoveto
(?).
Nuncupato.

impendito. Ad
Fesnas polluceto.
(12)
Ibi sacrificium procurato. In tabula
ignem ferto. Gapri prosicias
(13)
ibi addito. Struem, , mo-
lam, libum, , ferto.
(14)
a ferto lac, altra a vinum ferto,
tertia (15)
a unguentum
(?)
ferto. um ferto,

am ferto,
(16)
mantele ferto, lac ferto. Quum ad Fesnas veneris,
(17)
caprum polluceto.

Sanco Jovi patri prfamino;
(18)

a
precator, vasculis precator. Infundito,
(19)

to,

to. Yasculo
altero
(20)
precator. Lact precator, vino precator, unguento
precator.
(21)
Tum frusta dato. Yitiilum varium quum voles
(22)
facere, eodem ritu sistito Jovi patri. Quum sistes,
(23)
or-
bem in manu habeto. Hanc invocationem babeto :
(24)
Jupi-
ter Sance, tibi hune vitulum varium sisto.
i25)
Pollucendum
ter dicito, ter varium nuncupato.
(26)
Facio Jovi patri pro
Vucia gente fratrum Atlidiorum.
(27)
Quum impendes, ricam
in dextro humero habeto. Quum impenderis,
(28)
mol [ri-
cam] imponilo. Quum pollucebis, in dextro humero habeto
(29J
ricam. Ollas donalo, lact facito.
(18)
vesklespesnimu.

atre. pudalu.
(20)
pesni. mu.
~ unepesnimu.

(21)
enuerustetu.
puneheries.

(22)
puneseste. (24)
estuvitlu.

(25)
tri.
iuperleitu.

(27)lestre. euze.
apeapelus. (28)
apepurtuvies. euzehabetu.

(29)
punifelu.
util TEXTE. TABLE II a.
TABLE II a.
(Il a 1^ Pune Karne Speturie Atiiedie aviekate naraklum
(2)
vurtus, eslii esunu ftu fratrusper Atiiedie. Eu esunu
(3)
esu
naratu : Pede Karne Speturie Atiiedie aviekate i^4) aiu urtu
fefure ftu, puze neip eretu. Vestie Sae
(5)
Sakre. luve ptre
bum poraknc, Speture perakne rcslatu.
(6)
lu vie unu erietu.
Sakre pelsanu ftu. Arviu ustentu,
(7)
puni ftu, taez pesni-
mu; alepe arves. Pune purtiius
(8)
unu, sudu pesutru ftu.
Tikannie luvie kapide
(9)
pedii })reve ftu. Ape purtiius sudu,
erus ttu. Enu kuuialtu,
i^l) kuniute pcsnimu. Ahtu luvie uve
peraknem (il) pedaem ftu. Arviu ustentu, puni ftu. Ahtu
Marti aljrum
(12)
perakne felu; arviu ustetu; fasiu prusecte
advf'ilu;
(13)
pedae ftu; puni ftu. Traekvine ftu; (14) ase-
etes perakne ftu.
(15)
Huntia katle tiel stakaz est. Sume ustite
(16)
anter
Menzaru ersiaru heriiei faiu adfertur. Avis
(17)
anzeriates
Menzno Kurlasiji faia tiit. Huntia fertu
;
(18)
katlu, arvia,
struhla, likia, pune, vinu, salu maletu,
(19)
mantrahklu,
veskla snata asnata, umen fertu. Pir ase
(20)
antentu, Esunu
puni feitu. Hunte luvie ampentu katlu
(21)
sakre sevakne Pe-
truniaper natine fratru Atiiediu. Esunu
;22)
pedae futu katles.
Supa haiitu; sufatiaf supaf hahtu.
(23)
Berus, aplenies, pru-
seia karlu. Krematra, aplenia sutentu. i24) Pedu seritu. Arvia
puni purtuvitu. Aestikatu, ahtrepulatu.
(25)
Pustin anif vinu
Nuvis ahtrepudatu. Tiu puni, tiu vinu
(26)
teilu. Berva, frehtef
fertu. Pude Nuvime ferest, krcuiatruf
(27)
sumel fertu. Vesti-
ia pedume persnihmu. Katles tuva tefra
(28)
tedti erus pru-
sekatu. Isunt krematni prusekalu, struhla
(29)
fikla adveitu.
Katlu purtuvitu. Ampedia persnihmu; aseeta
(30)
karne
persnihmu; venpersuntra persnihmu. Supa spantea
(31)
per-
tentu: voskios vufetes persnihmu; vestikatu, ahtrepudatu,
(32)
adpeltu, slatitatu. Supa pustra perstu. lepru erus mani
(2)
estuesunu.
esum.
(4)
puzeneiperelu.

vestiesae.

(5)
iuvepatre-
bumperakne.
(6)
unuerietusakre pelsanufelu.

(7)
adepearves.

pune-
purtiius
(8)
sudupesutru.
(9)
prevefetu.
purliiusudu.

(lo) kumate-
desnimu. iuvip.
uveperak. nem.

(11)
pedaemletu.

ustentupuni.

TRADUCTION. TABLE IL a.
lxiii
TABLE II
a.
(II a
1)
Quum Garnis Spctoriis cum Attidiis ablegatis
(?)
[ad] eedem
(2)
reversas eris, hoc sacrificium facito pro fralri-
bus AUidiis. In eo sacrificio
(3)
ila nuncupalo : Si Garnis
Speloriis Attidiis ablegatis
(?)
(4)

a violata fuerint , ne
velis. Libis Sanco
(5)
Sacro [facito]. Jovi patri bovem inte-
grum, Spetori integrum inslaurato.
(6)
Jovio agnum
(?)
devoveto
(?).
Sacro aulicocia facito. Ollas donato,
(7)
lacle fa-
cito, tacitus precator; adipibus, extis [facito]. Quum polluxe-
ris
(8)
agnum
(?),
struem ferctum facito. Tikamno
(?)
Jovio
capide
(9)
adspersionem semel facito. Postquam polluxeris
struem, trusta dato. Tum confringito,
(10)
confractis precator.
Item Jovio ovem integram
(11)
libatone adspergendam facito.
Ollas donato, lact facito. Item Marti aprum integrum facito;
ollas donato; farcimen prosectis addito;
(13)
libamina fa-
cito; lacle facito.

facito;
(14)
non sectis [carnibus]
(?)
inte-
gris facito.
(15)
Ita catuli litatio instituta est. Srie complta
(?) (16)
arum arum sacrificet adfertor. Avibus
(17)
observalis
sacrificet. Ita procurato :
(18)
catulum, ollas, struiculam,
offam, lac, vinum, molam salsam,
(19)
mantele, vascula ta
[aut] non ta, unguentum ferto. Ignem aree
(20)
imponito.
Sacrificium lact facito. Hondo Jovio impendito catulum
(21)
sacrum debitum pro Petronia gente fratrum Attidiorum. Sa-
crificium
(22)
cum libatione conjunctum sit catuli. Panes su-
milo; os panes sumito.
(23) ibus, iis prosicias dividito
^?).
os, as subtendito.
(24)
Libationem servato. Ollas lact
polluceto. Libato, infundito. (25) vino Noviis infundito.
Te lact, te vino
, (26)
dicilo.
a,
es ferto. Quum ad No-
vium [sacrificium] procurabit, os (27)
semel ferto. Libo in
adspersionem precator. Gatuli duo strebula
(?)
(28)
dandis
frustis prosecato. Itidem

prosecato, struiculam, (29)


offam
addito. Gatulum polluceto. a precator; non sectis (30)
carni-
bus precator; a precator. Panem libandum (31^
obinoveto;
vasculis is precator; libato, infundito, (32)
to, to. Pane
ahlumarti.

abrunu.

(13)
puniletu.

tra. ekvi. ne.

(14)
aetus.

(28)
terti.

prusektu.
~
(30)
eenpersuntra.
LXIV TEXTE. TABLES III ET IV.
kuveitu.
(33)
Spinamad etu. Tuvere kapidus pune fertu
j
berva,
klavlaf uanlelitaf,
^34)
vesklu snalu asnatu, umcn ferlii. Ka-
pide Hunte
^35)
luvie veslikatu Petruniaper naline fratru Aliie-
diu. Berus
(35)
sevaknis persnihmu pert spinia. Isuiil klavles
porbnihiiiu,
(37)
veskles snale asnates sevaknis spiniama pers-
niliimi. Vestikalu, (38)
ahlrcpudalu. Spina umlu; umne se-
vakiii persnilumi
;
mani vasa
(39)
vutu. Asama kiivertu; asaku
vinii sevakni lacez persnihmu.
(40)
Esuf pusme herler crus
kuvcilu. edtu Ainu; pune tedlu;
(41)
slruhlas liklas sufaiias
j*
kumallu. Rapide punes vepuratu.
(42)
Anlakres kumates
persnihnm. Ainparihmu, slalila subuhlu. Esunu
(43)
purtitu
lutu. Katel asaku pelsans lulu.
(44)
Kveslretie usae svesu vuv isti teteies.
(,'53) tuve. rekapidus.
(34)
snatuasnatu.
(35)
iuvievestikalu.
petruniapert.
TABLES III ET IV.
(III, 1)
Esunu l'uia herter sume
(2)
uslile sestentasiaru
(3)
urnasiaru liuntak: Yuke prumu pelialu. (4)Inuk uhturu urtes
puntis
(5)
frater uslentuta. Pude
(6)
fratru mersus fust
(7)
kumnakle, inuk uhlur vapede :
^8)
Kumnakle sislu sakre uvem
uhlur,
(9)
teilu, puntes terkanlur. Inumek sakre
(10)
uvem
urtas puntes fratrum upetuta.
(11)
Inumek via mersuva Arva-
men etuta :
(12)
erak pir persklu udetu. Sakre uvem
(13)
kle-
Ira fcrtuta; ailuta; Arven kletram
(14)
amparilu. Eruk esunu
futu kletre tuplak.
(15)
Prumum antentu; inuk iheda en-
tentu;
(16)
inuk kazi ferime antentu; isunt fedehtru
(17)
an-
tentu; isunl suiedaklu antentu. Seples
(18)
ahesnes tris kazi
astintu; fedehtru tres tris
(19)
ahesnes astintu; sufedakki
luves aiiesnes
(20)
anstintu. Inumek vukumcn esunumen lu;
ap
(21)
vuku kukehes, iepi persklumad kaditu. Yuke pir
(22)
asc antentu
;
sakre sevakne upetu; luve paire
(23)
pruniu am-
pentutestru sese asa, fratrusper
(24)
Atiiedies, alilisperEikva-
satis, lutape liuvina,
(25)
Ireliper liuvina. Tilu sevakni teitu.
(26)
Inumek uvem sevakni upetu : Puemune
(27)
Pupdike apen-
;20)
iuenek.
(2'2) iuvepatre.

(23)
seseasa.
TRADUCTION. TABLES III ET IV. LXV
alloro
precator.

trusta manu tradito.
(33)
Ad 'mensam ilo.
Duabus
capidibus lac ferto
;

a,
as as,
(34)
vascula ta
[aut]
non ta, unguentuni f(M'to. Capidc Hondo (35) Jovio
libalo pro Petronia gcnlc fralruni Allidioruin. ibus
(3)
de-
bitis precator propter mensam. Itidem is precator,
(37)
vas-
culis tis l^aut] non tis debitis ad mensam precator. Libato,
(38)
infundilo. Mensam ungito; ungucnto debito precator;
manu vasa (39)
voveto. Ad aram reverlitor; propc aram
vino debito tacitus precator.
(40)
Quibusvis frusta tradito.
Dato vinum; lac dato;
(41)
struicul otTaB ae
-f
confringito.
Capide, lacle operator.
(42)
Testis confractis precator. Ap
pone, posita devove. Sacrificium
(43)
polluctum sit. Catulus
ad aram coquendus sit.
(44)
Qugestura .

(38)
manf.
(A) persmhniu.

subahtu.

('i4) les mots ne prsentent au-
cune sparation.
TABLES 111 ET IV.
(III. 1)
Sacrificium tat srie
(2)
complta
(?)
arum
(3) arum
hoc modo : In luco primum piaculum facito.
(4)
Tum magis-
Iratum is is
(5)
fratres creanto. Postquam
(6)
fratrum

Cuerit
(7)
in templo, tum magi stratus in lapide
(?)
:
(8)
In
lemplo sislo sacram ovem magistratus
, (9)
dicito, . Tum
sacram
(10)
ovem fratrum prstanto.
^11)
Tum via
a
ad Arvam eunto :
(12)
ibi ignem sacrificii causa adoleto. Sa-
cram ovem
(13)
feretro fertote; nuncupate; Arv feretrum
(14)colloca. Ibi sacrificium esto in feretro duplex.
(15)
Primum
[sacrificium] imponito; tum cicinum oleum
(?)
imponito
;
(16)
timi casiam acerra imponito; ibidem um imponito; ibidem
sulfur imponito. Simpulis
(18)
abcneis tribus casiam urito
;

altcris tribus
(19)
aheneis urito; sulfur duobus aheneis
(20)
urito. Tum in lucum a^d sacrificium ito : quum
(21)
lucum
coinquies, quemlibet
(?)
ad supplicalioncm calato. In luco
ignem
(22)
ara; imponito; sacrum dcbitum impcndito; Jovi
patri
(23)
primum impendito e dextra parte ad aram, pro fra-
Iribus
(24)
Altidiis, pro focis Eigvasiensibus, pro civitale
lgii\ina, !25 pro lril)u Iguvina. Litationem debilain dicilo.
26) TuncoNcm dcbilam itreestalo : Poimono
(^7* Popidico iiu
I.XVl TEXTE. TABLES Jll ET IV.
tu; lirlu se\akiii iKirahi;
28) iuka mersuva ii\ilviiin hahclii
fratruspe
(29)
Aliiedie, ahlisper Eikvasatis, lulaper
(30)
liuvina,
trofipor liiivina.SakroiSlUalva rorincfcilu.Erukii anivia feiiii.
Uveiii 32 pedaein pelsanu leilii. Erorok luva lol'ra 33 span-
timad priisekalu. Edek pedume purtuvitu;
( 4)
slrulaadveitu.
Iminiek etrama spanli tuva tefra (35^ prnsekatii. Edek (Mvrhi-
iiia Piionuine Pupdike (IV,
1)
purluvilii ; craninl slriihlas
eskamitii aveitu.
(2)
Iniimek tertiania spanli Iriia tefra j)rusc-
katu. (3^ Edek supru seso creliima Vesune Puemunes (4i Pui>-
(lies purluvitii; stnihla pelenala isek
(5)
adveitu. Ereninl
kapidus Puemiine (6) Vesune purtuvitu. Asaniad erelumad
;7i aseetes karnus, iseretes el vempesuntres,
(8)
supes span-
les pertentu. Persniniu, adpeltu, (9)
statitatu. Veskies snates
asnatcs sevakne
(10)
ereluma pcrsniniu Puemune Pupdike,
Vesune (ll^i Puemunes Pupdikes. Klavles persnihniu (12)
Pue-
mune Pupdikes et Vesune Puemunes (13) Pupdikes pusiin
erelu. Inuk erelu umtu
(14)
putrcspe; erus-f; inuk vesliria,
mefa purtuvitu;
(15)
skaleta kunikaz apelitu. Esuf Icstru sese
(16) asa asama purtuvitu, sevakne vukatu. (17) Inumek vesli-
ria jtorsuntru su|)er erele hule
(18)
sevakne skalreta kunikaz
purtuvitu. Inumek
(19)
vestiia persuniru Turse sujjcr orecle
sevakne (20)
skaleta kunikaz purtuvitu. Inumek Tehledini
(21)
etu : veltu. Edek persunlre antentu. Inumek 22) ariatal"
vasus ufestne sevaknef purtuvitu. (23)
Inumk })ruzude kebu
sevakne persnihniu
(24)
Puemune Pupdie. Inumek kletra ves-
kies (25)
vufeles sevaknis persnihmu Vesune (26)
Puemunes
Pupdies. Inumek svepis lieri,
(27)
ezariaf antentu. Inumek
erus taez
(28)
teltu. Inumek kumaltu, adkani
(29)
kanelu,
kumatcs persnihmu. Esuku
(30)
esunu udetu tapislenu.
Habetu pune,
(31)
Irehtu habetu. Aj) itek fakusl
,
purlitu
(32)
futu. Huntak pidi prupehasl, edek
i33)
urtes punies
neidhabas.
(31)
vatra.

(:i5) tuvatefra. (IV,
2) IriiatelYa.

{h) erererunt.
(fi) ere-
lamad.

(7) iseeles.

(8)
sanes.

(l'i) purtupite.

(15)
apehtre.

TRADUCTION. TAP.LMS 111 ET IV.
L.VVli
|)en(lito; oblationem debilain iiuncupato.
(28) Invocationes
as cum ove habeto pro Iralribus
(29)
Altidiis, pro focis
Eigvasiensibiis, pro civitate
(30)
Iguvina, [)ro tribu Iguvina.
Cum hostia
(31)
tus acerra facito. Simul ollas facilo. Ovom
libaiidam coquendaui lacito. Ejus [ovis] duo strebula
(?) (33)
ad
(ixrovoviv prosecato. Tum ad aspersionem polluceto;
(34)
struiculam addito. Tune ad alteram cirovyiv duo strebula
(?)
prosecato. Tum in cespite Poimono Popidico (IV, i) polluceto;
ejusdem struiculse

addito.
(2)
Tum ad tertiam (i7rovr,v
tria
strebula
(?)
prosecato. Deinde a supera parte ad cespiteni Ve-
sonee Poimoni
(4)
Popidici polluceto
;
struiculam pectinatam
(?)
ibidem
(5)
addito. lisdem capidibus Poimono
(6)
Yesonge pol-
luceto. Ad aram, ad cesptem
(7)
non sectas carnes, sectas et
as,
(8)
panes libandos obmoveto. Precator, to,
(9)
to.
Yasculis is [aut] non is debitis
(10)
ad cespitem precator
Poimono Popidico, Veson (11)
Poimoni Popidici. is preca-
tor
(12)
Poimoni Popidici et Veson Poimoni
(13)
Popidici
post cespitem. Tum cespitem ungito
(14)
utriusque; frusta
f;
tum libum, molam polluceto;
(15)

innixus
(?) impendito.
Haec a dextra parte
(16)
ad aram, in aram polluceto; dbita
vocato
(?). (17)
Tum libum ferctum super cespite eodem
(18)
dbita,

innixus
(?),
polluceto. Tum
(19)
libum ferctum Tur-
see super cespite dbita,
(20)

innixus
(?),
polluceto. Tum

(21)
ito : to. Deinde fercto imponito. Tum
(22) arculatas
vasis is dbitas polluceto.
(23)
Tum debito precator
(24)
Poimono Popidico. Tum feretro vasculis
(25)
is debitis
precator Vesonee
(26)
Poimoni Popidici. Tum si quis vult,
(27)
as imponito. Tum frusta lacitus
(28)
dato. Tum confringilo,
carmen
(29)
canito, confractis precator. Subinde
(30)
sacrifi-
cium adoleto um. Habeto lac,
(31)

habeto. Postquam ita
feceril, polluctum (32)eslo. Ita quod piabit, id (33)
habeant.
(16)
sukatu.

(17)
vesvea.

supu.
(18) inuntek.

("20) i)ur6uvitu.

25)
persihu.

(26) Pupdes.

(28)
lertu.

(33)
ures punes.
Je prolile de la place disponible pour mentionner deux em-
prunts, inavous l'un et l'autre, faits aux Tables Eugubines.
Dans ses Misccllanea erudiUr, antiquitads, publu'S en 1679,
Spon donne une inscription ainsi conue
'
:
LKRPIHIOR . SAXTIHPIOR . DVIR . FOR . FOVFER . DERTIER .
DIERIK . VOTIR . FARER . YEF . NAIUTV . VEF. PONI . SIRTIR.
Au-dessus de ces lignes sont reprsents deux personnages
avec des attributs symboliques, et la mention : APOLLINI.
CLATRAE. Il est question de ce monument dans VHistoir de
fArn(h'>mie des Inscriptions (t. I, p. 207). Le P. de la Chaire
apporta en 1705 l'Acadmie une interprtation d'un de ses
amis qui avait expliqu ce prtendu trusque au moyen du
grec : mais il ne semble pas que l'Acadmie ait got la tra-
duction. Le mme texte est reproduit dans YAnliquit explique
de 3Iontfaucon et dans le Musum Etruscum de Gori. Les mots
de cette inscription, dont la fausset n'est point douteuse, ont
l en partie invents, en partie tirs des Tables Euguhines
\
h
et YI, publies dans le recueil de Gruter,
L'autre emprunt est plus ancien. Sansovino, dans son ou-
\ rage Dlia origine et de' fatti
ilelle faniiijlie illuslri d'italia'-
(1609),
raconte le fait suivant au sujet de la famille des Ma-
rioni, qui tait originaire de Gubbio. Un jour on trouva aux
environs de cette ville un sceau j)ortant les armoiries des
Marioni, avec ces mots : MARTIER TIOM ISIR SVBOCAYY,
crits exactement dans les mmes caractres que prsentent
les Tables Euguhines. On en conclut que le sceau venait sans
doute des mmes anciens rois qui avaient fait graver ces ta-
bles, et la prsence des armoiries ht penser que la famille
des Marioni descendait de ces rois. Les mots gravs sur le
cachel furent expliqus: Mars sit suh lua virga paslorali.
[Is se trouvent table Ylla, 20 et 21.
1. Page 87.
2. Page 3!il
LES
TABLES EUGUBINES
COMMENTAIRE.
Nous commenons l'interprtation par la Table I rappro-
che des Tables Yl-Yll. C'est le mme crmonial qui est
dcrit sur I et sur YI-YII, et souvent les deux, textes sont
d'accord mot pour mot; seulement YI-YII est une rdaction
dtaille, tandis que I doit tre considr comme un rsum.
La concordance de ces deux recensions n'a pas peu contribu
au dchiffrement de l'criture, car tandis que I est en carac-
tres trusques, YI-YII est en caractres latins. Les lgres
divergences de rdaction ont t galement d'un grand se-
cours pour pntrer dans l'intelligence du vocabulaire et de
la grammaire, en permettant d'tablir la synonymie de cer-
tains mots et de certaines formes. Comme YI-YII contient des
parties qui manquent absolument sur I, on a pu, pour les
parties communes, reconnatre le commencement et la fin des
phrases, et distinguer les mots qui ne sont pas essentiels au
sens. Enfin, la prsence de leons semblables au fond, malgr
de nombreuses diffrences extrieures, a permis de noter les
particularits de l'orthographe et les habitudes de la pronon-
ciation. La dcouverte de ce fait que le mme texte est donn
deux fois par les Tables Eugubines est due Louis Bourguet
(1733)*. Mais enfin, raconte-t-il, il plut la Providence de
I. Voy. l'historique du dchiffrement dans mon Introduction.
2 TABLE I a 1 TABLE VI a 1.
m'ouvrir les ycu\.... Car m'lant avis de relire avec beau-
coup d'alteulion le premier ct de la Table IV de
Dempster,
je dcouvris la vritable valeur des lettres que je
mconuais-
sais aiiitaravanl, et je vis videmment que ce que cette Table
contient n'est qu'un abrg des grandes Litanies
*.
Le rapport que les deux recensions ont entre elles a t
diversement apprci. Lanzi, s'appuyant sur la difTrence
d'criture et sur certaines divergences grammaticales qui re-
viennent assez rgulirement, supposait qu'on parlait Igu-
vium deux dialectes. Lepsius place un intervalle de deux
sicles entre I et YI-VII, et il explique les diffrences par le
changement survenu dans la langue 'K II ne se prononce pas
sur la manire dont il faut concevoir le rapport entre la r-
daction dveloppe et la rdaction abrge. Aufreclit et Kirch-
hoff adoptent les donnes chronologiques de Lepsius, et ils
prsentent VI-VII comme une copie paraphrase de I, en sorte
que l o il
y
a des difrences ils regardent I comme le texte
authentique'. Ce point de vue a t gnralement adopt, et
c'est sur les diffrences de phontique prsentes par les deux
recensions que repose la distinction laite habituellement entre
Vancien et le nouvel ombrien. Je crois que celte opinion ne
peut tre admise qu'avec toute sorte de restrictions. Aprs
avoir termin l'interprtation de ces deux textes, je me pro-
pose de montrer que VI-VII n'a pas t copi sur I et que les
deux recensions sont des copies diversement altres d'un
modle plus ancien. L'une et l'autre copie nous permet d'en-
trevoir un tat antrieur de la langue o la i)rononciation
tait plus correcte; mais les altrations phoniques que l'on
constate sur VI-VII se retrouvent aussi en plus ou moins
grand nombre sur I. Quant aux diffrences de rdaction, nous
constaterons que VI-VII est souvent plus prs du prototype
commun, et que les parties qu'il contient en plus ne doivent
pas pour cela seul tre considres comme moins anciennes
que le reste. Il tait ncessaire de donner ds prsent un
mot d'explication sur ce point, car nous prendrons ordinaire-
ment pour buse VI-VII, dont le texte est plus complet et mieux
coordonn.
VI et VII sont deux tables de grandeur presque pareille,
L Bibliothque italique ou histoire littraire de L'Italie, l. XVIII (I73'i), p. 8.
2. De Tabulis Euijubinis,
p. 85, 87, 93.
.',. Vi.iy. par ex. : Utnbrische Sijrachdcnlimulcr. t. II, p. 130.
TABLE I 1.

TABLE VI a 1. 3
mesurant environ 0",74 de long sur 0,44 de large. VI est
couvert d'criture sur ses deux faces (nous disiinguerons le
recto et le verso par a et h); VII ne contient au verso que
quatre lignes. I mesure
0'",63
de long sur
0"',37
de large. Il est
crit au recto et au verso. L'criture, au verso, est plus petite
et plus serre. Cette table porte d'assez nombreuses ratures
et surcharges.
PRPARATIFS DU SACRIFICE.
(VI a
1)
Este persclo aveis aseriater enetu : parfa curnase
dersva, peiqu peica merstu.
(I
1)
Este persklum aves anzeriates enetu :
(2)
pernaics, pusnaes^
Les cinq premiers mots sont semblables dans les deux tex-
tes, aprs quoi la concordance cesse. Nous allons d'abord
nous occuper de ces cinq mots. Il est naturel de chercher le
verbe dans e)ietu, qui a tout l'air d'tre un impratif sembla-
ble aux impratifs latins en to (osque tud). Les formes en lu
abondent dans nos textes : portatu, pihatu, tenitu, habilu,
kumultu. Entre autres formes, on trouve aussi etu et am-
prehtu, cjui rappellent sur-le-champ le verbe dont nous nous
occupons ; nous avons sans doute affaire un verbe compos.
La lettre /t qui se trouve dans amprehtu indique en mme
temps que Ve de l'avant-dernire syllabe est long, car c'est
une particularit de l'orthographe ombrienne de reprsenter
souvent la longue au moyen d'un A plac aprs la voyelle.
On peut s'en convaincre en comparant, par exemple, des for-
mes comme stahamu stahmu stamu,79ers?i7i>m persnihmu
pevsnimu, kumnahkle kumnakle, sehemeniar sehmcnier
semenies. D'aprs tout ce qui vient d'tre dit, il ne paratra
pas tmraire de reconnatre dans la seconde partie de en-eiu
le latin eito, ilo qu'il aille
>>.
Il reste nous occuper du
prfixe. On le retrouve dans en-tentu compar an-tentu
per-tentu su-tentu. C'est le latin in. On sait que, mme
en latin, on trouve la prposition m crite en : enque eoclem
(col. rostr. rest. C. 195);
enubro inhibenti (Festus, p. 76). De
mme en osque unperalor s'crit embralur.

Faut-il jjrcndro
enetu comme une seconde ou comme une troisime |)ersonne?
l. Nous imprimons eu lettres italiques l'ombrien crit en caractres latins, et.
selon un usage gnralement adopt, nous imprimons en lettres espaces I'oil-
brien crit en caractres trusques.
4 TABLE le 1.
TAHLE VI a 1.
c'est co que nous connatrons seulement dans la suite. Le
faut-il traduire par entrer
ou par commencer ? Il est
impossible de le dcider avant d'avoir vu le rgime. Nous
allons donc chercher dans la phrase un mot qui prsente le
caractre d'un accusatir.
Persklum, persclo. Il faut d'abord remarquer la dilTrencc
d'orlhoirraphe : le m final manque sur la table VI; d'un
autre ct, la table I prsente un u, l'alphabet ombrien ne
possdant pas la lettre oK Si nous passons la formation du
mot, nous constaterons la prsence d'un suffixe clo, du, qui
se trouve dans un assez p'rand nombre de substantifs om-
briens : pihaklu, naraklu, kumnaklu, ehvelklu, su-
fedaklu, mawJraclu, etc. Ce suffixe est identique au latin
rulo que nous avons dans spectaculwn, miraculuui, piaculum,
redimiculum. On sait qu'en latin la forme clo coexiste ct
de culo : poclwn, perichim, spectaclum, oradum. Le suffixe
en question, employ comme suffixe primaire
%
s'ajoute des
racines ou des thmes verbaux pour former des substantifs
neutres marquant soit l'action elle-mme, soit le rsultat de
l'action, soit le lieu dans lequel elle s'accomplit, soit l'instru-
ment qui sert l'accomplir. Comme exemples de ces quatre
sens, nous citerons seulement remcaculwn le retour ,
objec-
taculum
digue ,
cubiculum chambre coucher ,
everrica-
lum un filet.

Il faut maintenant examiner la racine ou
le thme verbal. A premire vue, il semble que ce soit pers;
mais peut-tre
y
a-t-il lieu d'ajouter encore un A; ou un c
cette syllabe, de manire que nous aurons persk, perse.
En effet, c'est une loi constante en latin que les racines finis-
sant par un c, par un
q
ou par un
g,
si elles prennent le suf-
fixe culo, clo, retranchent l'une des deux gutturales (pii autre-
ment se trouveraient en prsence. Ainsi nous avons vincu-
lum, jaculwn, torculum, speculiMm, cingulum, ct de vincirej
jaccre, lorquere, specere, cingere^. Ce qui doit nous porter
1. Priscien
(p.
5.^3) : 0 aliquot Italiae civitates, leste Plinio, non habebant,
scd loco ejus ponebant V, et maxime Umbri et Tusci.

2. Les suffixes primaires sont ceux qui peuvent se joindre directement une
racine ou un thme verbal : les suffixes secondaires sont ceux qui s'ajoutent
des noms dj forms, comme quand on lire, par exemple, de lionos l'adjectif
honestus, ou de augmen le drive augmcnlum. Le suffixe culo, employ comme
suffixe secondaire, forme surtout des diminutifs : munus-culum, oratiun-cula,
pauper-culus.
.i. Dans spculum, jaculum la voyelle reste brve comme dans stimulus pour
TABLE la 1,
TABLE VI 1.
5
penser qu'il en a t de mme dans le mot qui nous occupe,
c'est qu'on trouve une fois (VI b
5)
la forme verbale pepcrscust
(jui, aprs suppression du redoublement et de la flexion, livre
un thme perse. Nous admettrons donc que persclo est pour
pcrsc-clo.

Un thme perse serait devenu en latin pesc, car le
latin a l'habitude de supprimer ou d'assimiler un r suivi d'un
s lequel soit accompagne lui-mme d'une autre consonne.
C'est ainsi que torstus, participe de torsere, torrcre, est devenu
tostus; farstus l'orgueil est devenu fastus. Cette loi existe
galement en ombrien, quoiqu'elle soit moins rigoureuse.
Ainsi ct de notre forme persclu, qui revient frquemment
sur les Tables Eugubines, on trouve /)esc/w. Le rapprochement
des passages ne permet pas de douter qu'il ne s'agisse de sim-
ples variantes orthographiques. A ct de la forme verbale
peperscust on rencontre pepescus. Il n'y a pas en latin un verbe
simple pescere; mais poscere, qui n'en difTre que par la
voyelle, existe, et il prend prcisment le redoublement au
parfait comme la forme verbale ombrienne. Si l'on songe un
instant aux doubles formes comme terra extorris, verto vorto,
tostus testa, et surtout precari procare, qui sont de la mme
famille, on se convaincra aisment de l'identit.

Ce thme
verbal porsc, perse, remonte une haute antiquit, car on le
retrouve en sanscrit et dans les langues germaniques : il faut
que de bonne heure il ait fait l'impression d'une racine, puis-
que au parfait, o il se redouble, il garde celles de ses lettres
qui sont d'une valeur purement formative. Nous ne pouvons
nous arrter en ce moment sur l'origine de ce thme verbale
Porse signifie d'une faon gnrale demander , et dans les
vdas le verbe correspondant est plusieurs fois employ en
parlant de la demande faite aux dieux. C'est un sens religieux
qu'il lui faut donner galement ici. Cette formation en clum
pourrait signifier, d'aprs ce qu'on vient de dire, le lieu de la
prire aussi bien que la prire elle-mme
;
mais on verra par
la suite que c'est la prire qu'il dsigne. Nous le traduisons
par precationem
.
sligmulus, cmena pour casmena, etc. On ne saurait expliquer ces mois par un
suffixe ulo, qui ne forme que des diminutifs, et qui est toujours suffixe secon-
daire.
1. Voy. Corssen, ZK, XI, 364. Disons seulement ici que porsc se retrouve dans
le sanscrit pracch et dans le vieux haut-allemand forsc (allem. moderne forschen).
La racine est park ou prak (d'o preces, precari), suivi de la syllabe inclioative
ska, devant laquelle le premier k est tomb, comme dans di{c)'SC(>, w)i(c)-.?ceo.
J'ai signal un driv grec dans la hiruta di filnlngia ctl i.strusiovc classiia, 1874.
6 TABLE la].

TABLE VI
n \.
'
Aves anzcriates. Aveis
ascrinter.
Ces doux mots, pla-
ces entre pcrsklum et enetu, par cela mme qu'ils sont ainsi
rapprochs, doivent probablement tre considrs comme se
rapi)orlanl l'un A l'autre, ce qui semble d'ailleurs indiqu par
ridentil de la dsinence'. Une diffrence entre I et VI, c'est
que YI prsente aveis, au lieu quel porte aves; mais la table I
n"a presijue jamais dans le corps du mot et jamais dans les
dsinences la dii)lilhongue^/,
qu'elle remplace par e: cp. vcreir
Treblaneir{\l a 22) et veres T replane s (la
2). Une autre dif-
frence i\ noter, c'est l'absence de la lettre n dans aseriater
compar anzeriates. C'est ainsi qu'en latin on crit Mega-
lesia, cosol, pour Megalensia, consul. Le :: de I est d la
nasale qui prcde. Nous rencontrons ici pour la premire
fois une particularit importante de la phontique ombrienne.
Un s prcd d'un n a dvelopp devant lui un t, et dans le
groupe ainsi form {nts), ts a pris un son comparable celui
du th en anglais ou du 6 en grec moderne, lequel est tantt
reprsent par :;, tantt, comme nous le verrons plus loin,
marqu par une autre lettre. Cf. uze (Il 6 27, 28)
= onse
(YI 6 50).

Si nous passons l'interprtation, nous recon-
naissons sans difficult dans aves aveis un cas du latin avis
oiseau
. Quant au second mot, il a tout l'air du participe
pass d'un verbe de la premire conjugaison. Cette supposi-
tion devient une certitude si nous comparons des formes
comme aseno, asenaia, aso-iato, et si nous rapprochons, par
exemple, cette phrase o Ton retrouve les mmes noms
un autre cas : avef anzerialu etu pernaiaf pustnaiaf
[Ib 10)

qu'il aille

oiseaux . Une tude ultrieure


montrera que l'/" est le signe de l'accusatif pluriel. Si trange
que cotte affirmation paraisse d'abord, on ne i)0urra,
quand
on connatra les preuves l'appui, garder aucun doute cet
gard. En anticipant de la sorte sur la suite, nous n'aurons
plus aucune peine faire la construction de la phrase cite.
Anzerialu (m) est un supin dpendant de etu qu'il aille .
Dans la phrase qui nous occupe, on a le participe passif, ce
qui oxpli(|ue j)Ourquoi les noms sont un autre cas.
Il fau-
drait maintenant dterminer le cas o sont placs aves et
anzeriates. Puisque nous avons dj le verbe et le rgime
1. On va voir que cette identit n'est pas complte, comme on peut dj l'in-
- frer de cette circonstance que VI a ciiang le s final du second mot en r, tandis
qu'il a gard le s du premier mot.
TABLE la 1. TABLE VI a 1.
7
direct, c'est sans doute ici un rgime indirect.
Anzeriates
conviendrait comme datif ou ablatif pluriel;
quant aves
avcis, il s'carte tout fait du dalif-ablalif ui6ms.
Tandis
que
le latin forme ses datifs-ablatifs pluriels soit en is, soit en
bus, l'ombrien ne connat que la premire de ces deux forma-
tions pour toutes ses dclinaisons. Il est en ceci semblable au
grec, qui termine tous ses datifs pluriels en at ou ;, On peut
toutefois dcouvrir sous cette uniformit apparente une cer-
taine diversit. Les tables en criture latine, cdant une
tendance au rhotacisme dont nous aurons beaucoup d'autres
exemples, changent rgulirement en r le s final des noms de
la
1"
et de la
2"^
dclinaison : c'est ce qu'on peut dj voir par
aseriater. Au contraire, sur les mmes tables, le s final des
thmes en
/,
u reste s, et celui des thmes consonne se joint
l'aide d'une voyelle u. Ainsi avi fait cmeis, le thme neutre
beru fait berus, et les thmes consonne fratr
frre , homon
homme , oni fratrus, homonus. Je crois que cette diffrence
correspond celle qu'on voit en grec entre les datifs comme
(jL/r,(ji, iTTTTOKt et TToXEfffft, ij^GuEfffft, TrSetTCTt. En osquo OH a de
mme un datif pluriel anafriss, qui vient probablement d'un
thme consonne ^ C'est ce double s qui a empch l'action
du rhotacisme. Quant aux tables en criture trusque, au lieu
de changer en r le s final, elles le conservent ou elles le lais-
sent tomber tout fait : kumates
(1
a
34) kumate (I 6
37)
= cowa^iV (YI 6
41) ;
sevaknis (II a
36) sevakne (IV,
9);
erus (II ft 28) eru (V a
8). De ces trois exemples, le premier
appartient un thme en o, les deux autres des thmes en
i et en u
^.
A prsent que nous avons reconnu dans aves un datif ou
un ablatif pluriel dtermin par le participe anzeriates, il
faut tudier le sens de ce dernier. C'est probablement un verbe
compos: nous trouvons ailleurs (VI b 48) avif seritu. Si nous
rapprochons la formule frquemment employe salvom seritu,
salvam seritu, la ressemblance avec le latin servare, qui a la
double signification conserver et observer [servare de
clo^], s'imposera notre esprit. On peut tre tent d'expli-
1. Table d'Agnone, a9, b 12.
2. Le rhotacisme l'ablatif pluriel n'est pourtant pas compltement tranger
la table L On a adeper (I (;
30, 33),
adiper (I a 27) ct de adepes,
adipes, adepe. Ce nom appartient la l"'" ou la
2''
dclinaison.
3. Ennius (d. Vahlen, p. 15) : Remus auspicio se devovet, atque secundam
Solus avem servat. At Romulu' pulclier in alto Ou?prit Aventino, servat genus
8 TABLE in 1.

TABLE VI a 1.
(jiier se7arc comme tant pour scrvarL\ par le changement de
Vu en i que nous avons, par exemple, en latin clans libet
(pour liibct). Mais un toi chaniiomonl no serait pas livs-ron-
Ibrme aux hat)iludcs de la phonrlique ombrienne, (jui aurait
plutt dvelopp le son du v et fait senware {d.sahwom,\)ri-
nuvatus, i\ ct do salvom, prin valus). Mais s'il n'y a pas
d'exemple d'un u ou d'un v chang en i, nous voyons assez
souvent le groupe ui se rsoudre en un i; ainsi manies main

fait ;\ l'ahiatif >nrt7ii [yiour ruanid), sus cochon fait h l'accu-
satif pluriel sif
(pour suif). C'est un changement de ce genre
qu'il faut probablement supposer ici. De mme que le latin
servarc vient d'un primitif servus celui qui garde ou (jui
est gard , de mme le thme verbal ombrien scri- se rat-
tache un primitif servius* (mme sens) devenu serius. L'im-
pratif scritu (jue nous citions tout l'heure nous prsente
galement la fusion de ni en i; car ce verbe, qui suit la se-
conde conjugaison ombrienne, faisait l'imijratif scrveilu et
par contraction scritu. Nous prsenterons donc le latin scrv-
et l'ombrien sria- comme deux formes apparentes, mais non
idenlifiues.

Pour le prfixe an, on peut hsiter entre vr,


(jLx.( et v. Il est diflicile de se dcider entre ces trois prpo-
sitions, qui conviennent galement pour le sens comme pour
la formel On remarquera que dans aserialar le n final du
prfixe a t assimil par le s ou nglig dans l'criture. La
seconde hypothse est la plus probable, car on rencontre
atentu, apentu, astintu ct de antcnlu, ampenlu,
anslintu, et nous avons une fois (YI a
6)
la forme anse-
rialo.

II ne nous reste plus que le mot este. On pourrait
y
voir le sujet de enetu et en faire un nominatif semblable
au latin iste. Mais (|uoi se rai)portcrait co i)rononi dmon-
stratif? L'hypothse qu'une partie antrieure de l'inscription
se serait perdue n'est pas vraisemblable si l'on songe (juc les
deux tables commencent de la mme manire. 11 tant donc
plutt voir dans este un adverbe signifiant ainsi , et celte
interprtation sera confirme par la suite de nos textes, o
nous trouverons le mme mot dans tles phrases comme este
trioper deitu ila ter dicilo , ape este dersicurenl postcpiam
altivolantuni. Rapprochez aussi Virgile VI, 33H :
< Qui (Palinurus) dura sidcra
servat Excideral j)uppi.
1. On sait que Servius s'est conserv en latin comme nom propre.
2. Sur la prsence de vT et de v en latio, voy. Bral, article cit de la
Riviita.
TABLE l n 2.

TABLE VI n- 1.
9
ita (ixerint (YI b
62, 63; YII a 51). Ce este est un \oc!\[i [estei]
ayant probablement perdu un c enclitique final. Quant sa
composition, elle est la mme que celle du pronom latin is/e,
c'est--dire qu'il
y
faut voir deux thmes pronominaux {eis-\-to)
souds
ensemble*. Nous obtenons donc la phrase :
Ita pre-
cationem avibus observatis inito.

Pernaies pusnaes. Ces deux mots, qui se trouvent
seulement sur la table la, doivent tre joints ce qui pr-
cde : l'identit de la dsinence peut dj nous le faire sup-
poser. Mais cette supposition devient une certitude, quand on
rapproche le passage suivant
(1610) : avef anzeriatu etu
pernaiaf pustnaiaf. Nous apprenons du mme coup par
cette comparaison que pusnaes doit tre, par une double
correction, lu pustnaies. Il n'est pas difficile de reconnatre
dans le dernier mot un driv de la prposition post, qui, en
ombrien, perd souvent son t final, car ct de post nous
trouvons les formes pos ou pus. L'intermdiaire entre pust-
naies et pust est l'adverbe postne (cf. latin pone^) que nous
avons YI 6 11 : perne postne.
Le suffixe aio se retrouve dans
certains noms propres osques, comme Pompanans Maraiieis
:
il correspond probablement au suffixe latin eio, dans VeUeius,
Camdeius. On a mme un nom latin Anaius (G, J. L., 1467)
devenu plus tard Annus.

Au mot pustnaies nous attri-
buerons donc la signification du latin
posterior,posticus
,
en songeant aux expressions comme
postica pars templi .
Ici galement il s'agit d'un temple, imaginaire il est vrai, que
l'augure trace dans le ciel. L'adjectif pernaies, qui est tir
de l'adverbe perne, forme antithse avec pustnaies et si-
gnifie anterior, anticus . La mtathse de pre en per est
semblable celle de la racine prec prier en perc.

Comme nous rencontrerons plus loin (YI a


6) la dfense
adresse l'augure de se retourner avant d'avoir fini son
inspection des oiseaux, on ne peut expliquer pustnaies par
les oiseaux placs en arrire [de l'augure] . Il ne saurait
tre question que des oiseaux qui volent en arrire, c'est--
dire dans le sens contraire la direction des yeux de l'au-
gure; pernaies dsigne les oiseaux qui volent en avant,
c'est--dire dans la direction de son regard : les Romains
1. L. Havet, dans les Mmoires de la Socit de Linguistique, II,
p. 234.
2. Pour postne. Le suffixe est le mme que dans pronus, infernns, internas,
externus, qui drivent galement d'adverbes.
10 TABLE I (/ 2.
TABLE VI 1.
appelaient ces derniers pi^pes, propitkis, mais avec une ide
accessoire de prsage favoralile que nous devons carter ici,
puisqu'il s'agit, conuuo on lo wvrn plus loin, de stipulations
particulires faites entre l'augure et l'auspcx, et (juc toutes
les directions, du moment ({u'clles sont stipules l'avance,
peuvent fournir des prsages heureux.
TRADUCTION.
(I a
1)
Ita precationem avibus obscrvatis inito :
(2)
anticis
posticis.
Une dernire remarque faire, c'est qu'on ne doit pas
prendre
avibus obscrvatis dans le sens d'un ablatif ab-
solu marquant l'achvement de l'action. La syntaxe om-
brienne permet une autre traduction qui cadre mieux avec
la suite du texte : Commence de cette faon la crmonie
par les oiseaux observs, en observant les oiseaux. Il
est vrai que sur la table I ces renseignements sur l'ob-
servation des oiseaux qu'este semble annoncer, man-
quent : mais ils se trouvent sur la table YI, et c'est une
premire raison qui doit nous faire penser ([ue cette der-
nire table prsente un texte plus complet, dont l'autre
recension est un abrg ou un extrait.

Cette conclusion
est l'oppos de celle que Kircbhoff tire du mme passage.
Comme il traduit avibus observatis aprs avoir observ
les oiseaux, il suppose que este fait allusion la seconde
phrase de l'inscription I. Consquemment le long passage de
VI jusqu' la ligne 22 serait interpol. Mais persclum
eue tu est une expression peu convenable pour l'action
prescrite dans la seconde phrase de la table I. On
y
voit la
crmonie non pas commencer, mais dj s'accomplir, puis-
qu'il
y
est parl de l'ofrande de trois bufs.
Nous quittons prsent pour un temps assez long la pre-
mire table, et nous allons examiner le morceau tendu et
se divisant en plusieurs sections que VI fait suivre.
Par
fa
curnase dersva, pniqu peica merslu.

Il est facile de
constater une numration d'oiseaux. On devine qu'il est
question d'auspices. C'est peut-tre le lieu de rappeler le mot
de Cicron [De Div. I, 41) : Phryges auloni et Pisidic et Ci-
lices et Arabum natio avium signilicationibus plurimum ob-
temprant. Quod idem factitatum in Umbria accepimus.
TABLE I r^ 2. TABLE VI o 1. 11
L'un (lo cos noms, peiqu (crit avec, un
q,
selon l'nncionno
orlliograplie latinoM, estp/cKS le pic-vert, si Cvlhro dans
les prsages. Pline l'Ancien dit (X, 18,
20i
: Piri,Martio co-
gnomine insignes, et in auspicalu magni.... Principales Latio
sunt in auguriis.
Peira est la pie. Curnase ne sera pas
plus malais reconnatre, si l'on rapproche la forme curnaco
de la ligne suivante : c'est le latin comix corneille . Le c
de la dernire syllabe, se trouvant devant un e, a t rem-
plac par une lettre particulire l'ombrien, qui a la forme
d sur les vieilles inscriptions, et ^ sur les nouvelles. Seule-
ment le graveur, comme il lui est arriv souvent, a nglig
de marquer la barre transversale. Il faut remarquer la diff-
rence des voyelles dans comix et curnax : c'est ainsi que le
latin a ferox ct de rapax, fiducia ct de pertinacia. La
rpartition de ces voyelles semble s'tre faite ou du moins
s'tre fixe assez tard. Quant luirfa^
c'est, comme l'a dj
reconnu Grotefend, le XoXuiparra, c'est--dire probablement
l'pervier"^ . Ce dernier oiseau n'est pas moins frquem-
ment cit que les deux autres dans les prsages. Festus s. v.
osrines : Oscines aves Ap. Claudianus esse ait qu ore ca-
nentes faciunt auspicium, ut corvus, cornix, noctua; alites
qu alis ac volatu, ut Initeo, sanqualis, aquila, immussulus,
vulturius. Picus autem Martius Feroniusque et parra et in
oscinibus et in alitibus habentur^ Et plus haut : Oscinum
tripudium est.... quum cecinit corvus, cornix, noctua, parra,
picus. On a mme, d'aprs ces passages, heureusement
corrig un vers de Plante [Asin. I, i,lll :
Impetritum, inauguratum est, quovis admiltunt aves :
Picus et cornix est ab iaeva, corvus porro a dextera.
Consuadent.
Au lieu de porro^ dj Camerarius avait propos de lire
p)arra, ce qui restitue au vers sa symtrie.
Il reste nous occuper de dersva et merstu. Ce ne sont pas
des substantifs : la ligne suivante, o l'on ^ parfa dersva, cur~
\. Le
q,
comme le coppa grec, s'employait quand la voyelle suivante tait un o
ou un u.
2. Parra, i]/p et la premire syllabe du vieux haut-allemand spar-wari, d'o
le franais pervier, sont des mots d'origine commune. Voy. la note de M. James
Darmesteter dans le Bullelin de la Socit de Linguistique, t. II, p.
cxxi.
3. d. Otf. Mller,
p. 197. Le texte a encore t corrig par Anfreclit et
KirchhofT.
12 TABLE I a 2.

TABLE VI l.
nacQ (Icmva, poiro morsto, jjcica mersta, le prouve snrabon-
(lanimont. Il faut donc
y
voir des adjectifs se rapportant
chacun aux deux noms qui prcdent. Chose curieuse et difli-
cile expliquer, l'adjectif est au singulier et il s'accorde en
p:enre avec le premier des deux substantifs. En elTet, merstu
ne peut tre qu'un ablatif singulier masculin se rapportant
peicju, comme tlevsva est un ablatif fminin se rapportant h
pavfa. Cette particularit, qui est contraire la syntaxe de
l'ombrien aussi bien qu' celle de toutes les autres langues,
s'expliquerait si l'on admettait que le second oiseau n'est
qu'un succdan ou un remplaant du premier : l'pervier
(ou son dfaut la corneille
,
le pic-vert (ou la pie)*. Tous
ces noms sont l'ablatif, tant en apposition avec aveis.
Une question trs-controverse est de savoir ce que si-
gnifient les deux adjectifs ricrsva oi merstu. Il est probable
qu'ils forment antithse entre eux. Grotefend a pens (et c'est
la premire hypothse qui se prsente l'esprit) qu'ils dsi-
gnent la droite et la gauche. Mais nous trouverons ailleurs
les deux mots qui veulent dire droite et gauche : c'est dsira
(testra) et nertra. Une autre interprtation consisterait
traduire par favorable^) et dfavorable. Mais cela est
contraire l'ensemble du texte qui se contente de stipuler les
prsages favorables; il va de soi que les prsages qui se pr-
senteront dans d'autres conditions que les conditions stipu-
les seront considrs comme dfavorables. Je crois que le
plus sr moyen de ne pas s'garer est d'avoir prsente
l'esprit l'exacte concordance des tables I et YI : les indica-
tions de YI tant rsumes par I en ces deux mots pernaies
pusnaies, nous devons croire que dersva et merstu expri-
ment les mmes ides en d'autres termes, et moins d'ad-
mettre une interversion de l'ordre des mots que rien ne nous
autorise supposer, nous devons penser que dersva signifie
anticus et merstu posticus^ Ce sont des termes dont il
a t impossible jusqu' prsent de trouver l'origine. Tout ce
qu'il nous est donn de faire, c'est de runir les renseigne-
\. Le rituel ombrien runit des oiseaux que le rituel latin spare, comme on
peut le voir par les vers de Plaute cits plus haut.
2. tant donne la position fixe de l'augure dans une certaine direction, par
exemple au midi, l'un des termes est peut-tre le mot signifiant mridional ,
l'autre septentrional. Les renseignements des anciens ne sont pas d'accord
su la direction o se plaait l'augure : selon les uns, elle est au midi, selon
d'autres au levant. Voy. Otf. Mller, Die Etrusker, II, p.
128.
TABLE I a 2.
TABLE VI (( 1.
13
mcnls fournis par les tables sur la forme de ces mots. Gha-
(|ue fois qu'on rencontre dans les inscriptions en criture
latine le groupe rs, il se prsente une question assez bizarre,
qui est de savoir si ce rs reprsente les deux lettres r-{-s,
ou
si c'est la transcription d'un
4,
c'est--dire d'un ancien d.
Nous nous contentons de poser ici les termes du problme,
sans nous arrter en discuter les donnes ni en cliercher
la cause. Quand le mme mot est employ sur les tables en
criture trusque, l'incertitude cesse, car il est crit ds lors,
soit par rs (comme on l'a vu pour persklum), soit par<^l,
c'est--dire par un d'. Jamais (sauf les confusions qu'a pu
commettre le graveur) il n'y a quivoque ce sujet dans l'an-
cienne criture. En ce qui concerne devsva, nous sommes
renseigns, car le mot se trouve une fois I 6
13, o il est
crit tesvam^. Celasuffit pour nous apprendre avec certitude
que le groupe r -}-
s est organi(.[ue, et n'est point la transcrip-
tion d'un ancien d.

En ce qui concerne merstu, nous n'a-
vons pas le mme renseignement, car le mot n'est pas em-
ploy sur les tables criture trusque. Tout ce que nous
savons sur ce mot difficile, c'est que l'e est probablement long
par nature, car on trouve YI 17 meersta^.
TRADUCTION.
(YI
1)
Ita precationem avibus observatis inito, parra cor-
nice prpetibus, pico pica adversis.

Une remarque grammaticale importante qui ressort de ce
passage, c'est que l'ablatif singulier masculin ou neutre de la
2"
dclinaison se termine en u. Cet u est long, comme on le
verra par la forme podruhpei (YI a 11). Sur les tables en cri-
ture latine, o l'accusatif de la mme dclinaison se termine
en oin ou o (le m tant omis par le graveur*), la confusion
L Nous transcrivons cette lettre par un d point pour en rappeler la nature
particulire. Aufrecht et Kirchhoff transcrivent la mme lettre par un r point,
ce qui nous parat moins appropri.
2. Ainsi qu'on l'a dj vu pour persklum, pesklum, un r suivi d'un s,
surtout si ce s est encore suivi lui-mme d'une autre consonne, s'assimile ou se
nglige dans la prononciation.
3. Des lentalives d'tymologie ont t faites par Ebel (ZK, IV, 200) et Panzer-
bieter [Quxstiones umbricv, p. 10).
4. Voy. par ex. VI o 1 persclo.
14 TABLE I a 2. TABLE VI a 1.
des deux cas n'est point possible
;
mais dans l'criture trusque,
o l'accusatif est um (])uis(|u'il n'y a pas d'o) et o le m
linal est souvent omis, il faut chaque l'ois examiner si c'est
d'un accusatif ou d'un ablatif que le texte entend se servir.

Nous arrivons uiu' section du rituel (jui se trou\e uni-


quement sur VI et qui peut s appeler
LA STIPULATION.
(Via 1)
Poei angla aseriato
(2)
eest, eso tremnu sersc arsfer-
ture ehveltu.
On a ici deux propositions dont la premire iinit par cesl,
qui est videmment un verbe, et l'autre par rimi)ratif e/tye/^a.
Poei a t depuis longtemps reconnu comme un pronom rela-
tif : sa place au commencement des propositions, le fait bien
tabli que certains dialectes italiques mettent un
p
initial l
o le latin a un
(/,
les variantes jyoe ci poi n'ont pas laiss de
doute cet gard, et dj Lanzi le traduit par le latin qui.
Mais la composition granunaticalc de poei a seulement t
lucide plus tard, d'abord par Aufrcclit et Kirchhol
(1, 137),
puis par Corssen' et dernirement par Louis Havet^ Il faut
voir dans ce i)ronom un thme sans flexion po len latin quo],
comme nous avons en grec l'article
; ce thme est venue
se joindre l'enclitique ei, qui se trouve aussi dans le grec
ouToa-i, TouTov-i, ouTcoff-t. Cette enclitique s'est fondue en latin
avec le masculin quo, le fminin qua, et a donn les formes
qui qu. La mme contraction a eu lieu dans hi-c (pour
ho-ei-c), Ii-c ipour ha-el-c). En ombrien et en osque, l'encli-
tique est reste beaucoup plus visible. Son adjonction avait
sans doute pour but, l'origine, d'insister sur l'ide relative
ou dmonstrative. Sur nos inscriptions l'enclitique ei est sou-
vent crite e ou i; l'accusatif pluriel fminin, par exemple,
on a
paf-e^ au nominatif i)luriel masculin pur-e ou pur-i.

Si nous passons immdiatement l'autre pronom, commen-
ant le second membre de phrase, savoir eso, nous devons
d'abord croire que nous
y
dcouvrirons galement un nomi-
natif, et que la construction serait en latin qui... ille.... Mais
si cette supposition n'a rien d'invraisemblable en elle-mme,
1 . D'abord dans les Kritische Beitrdge, p. 542 (cL Nachtrgc, p. 93),
puis dans
Aussprache,
'
I 784.
2. .MSL, II, 23b.
TABLE I a 2. TABLE VI a 1. 15
elle n'est cependant pas ncessaire; il suffit, pour nous en
convaincre, de nous transporter la ligne 16, o nous avons
sve anglar procanurent, eso tremnu serse comhifiatu. Il est
facile de voir qu'ici eso commence galement un second mem-
bre de phrase, mais qu'il n'y a aucune corrlation j)ossiblc
entre les sujets des deux propositions, puisque le verbe do la
premire est au pluriel et celui de la seconde au singulier.
Nous aurons donc voir si eso ne doit pas tre construit d'une
autre manire.
Il est ais de reconnatre dans eest le verbe dont poel est le
sujet. Mais eest n'est point, ainsi qu'on pourrait le croire, la
3*
personne du verbe substantif. Si l'on rapproche les pas-
sages suivants : avif anzeriatu etu
(1
b
10), avlf
aseriato etu
(VI b
48),
porsi anyla anseriato iust (VI a
7),
on se convainc
qu'on a ici une locution toute faite et que le mme verbe doit
se trouver dans les quatre passages. C'est donc ire et non
esse qu'appartient eest. Nous rencontrons le premier exemple
du futur ombrien, qui se forme comme le futur osque (cf. osque
herest il voudra
),
d'aprs le mme principe que le futur
grec et sanscrit. On sait que ceux-ci ajoutent la racine ou
au thme verbal l'auxiliaire lotoj, asjmi^ : Xu-(i(t)w, z&M-i{ci)w,
d-sjmi. C'est ainsi que nous trouverons fer est il por-
tera , belles
tu viendras , habiest il aura
,
pru~pehast
il purifiera et d'autres encore. Eest est donc pour ei-es-t et
signifie ibit .
Aseriato est le supin du verbe dont nous avons dj vu le
participe pass asertaier. On peut s'tonner de trouver ici un
0,
le supin latin appartenant la
4*
dclinaison : deux expli-
cations se prsentent. Il ne serait pas impossible qu'il
y
et
pour le supin passage de la
4"
dclinaison dans la 2% comme
en latin on a qiuesti, sumpti, fructi, senati, ds les temps
les plus anciens^; mais je crois plutt qu'il
y
a ici un fait
particulier la phontique ombrienne. Un u suivi de m est
chang en o ; c'est ainsi que summum est crit somo. Le thme
de la
4'^
dclinaison trifu (c'est le substantif latin tribus) fait
l'accusatif trifo. L'affinit de Vo avec le m. se montre encore
par cette circonstance que l'accusatif singulier des thmes
consonne, comme curnac, est curnaco{m).
Angla ne peut tre que le rgime de aseriato : sa dsinence
1. Schleicher, Coiii/^enc/tum,

298.
2. Bcheler, Z)dc/mt4'on latine, trad. IVanaise, p. 104.
16 TABLE I a 2.

TABLE VI a 1.
n'a pas t marque ici; mais nous la trouvons li^me
5, o le
graveur a crit anglaf. C'est l 'accusatif pluriel d'un tlu'^nie
lminin nnyla. Comment la lettre
/'
a-i-clle pu devenir dans
une langue indo-europenne la marque de l'accusatif pluriel?
car il ne peut
y
avoir cet gard aucun doute, et nous ren-
contrerons par la suite un trop grand nombre d'exemples
emprunts toutes les dclinaisons pour qu'on puisse con-
tester le fait. Ainsi nous avons pour la
1"
dclinaison per-
naiaf, pustnaiaf, pour la
2*
vitluf turuf (vitulos tauros^
ai)ruf
^aprosi, pour la
3*
avef avif aveif, \)0\\v la
4"=
kastru-
vuf; comme thme consonne nous citerons nerf^ kapif
(capides). Je ne donne en ce moment qu'un petit choix d'exem-
ples. Aufrecht cl Kirchhoff, qui ont eu le mrite de mettre le
fait en pleine lumire, rappellent les dsinences sanscrites
blijas, bhis, bhjm, qui servent marquer le datif, l'ablatif et
l'instrumental
*.
Cette explication, (jui pourrait trouver quel-
ques })oints d'ai)pui dans certains emplois de la dsinence
grecque i, iv, laisse pourtant place de graves objections.
Comment une dsinence aussi frquemment employe que
celle de l'accusatif a-t-elle pu jamais sortir de l'usage ou se
laisser vincer par une autre? Comment l'ombrien, qui partout
ailleurs se montre si prs de l'osque et du latin, s'en serait-il
cart un tel degr? comment aurait-il [)u dtourner pour
l'usage de l'accusatif des dsinences qu'il n'emploie nulle part
ailleurs dans sa dclinaison? comment accorder enfin celte
exi)lication avec le fait capital que l'ancienne dsinence de
l'accusatif pluriel se trouve au moins une fois sur les tables
(Yil a 43) : abrons apros ?

Pour toutes ces raisons, nous


n'hsitons pas adopter, en la modifiant sur ([uchpies points,
l'explication rcemment donne par M. Soplius Bugge% selon
laquelle le
f
est le rsultat, non d'une perturi)ation de la
dclinaison, mais d'un accident de i)rononcialion. Lassen
l'avait dj souponn^; mais c'est au savant norvgien que
revient le mrite d'avoir ramen ratlcntion sur la vraie cause
de ce phnomne.

On sait que la dsinence primitive de
l'accusatif pluriel est ns
p
>ur le masculin et pour le fminin.
Ainsi le thme api^j- faisait d'abord apro-ns, vitl faisait
vitl-ns. En osque, le n a t assimil par la sifflante, en sorte
1. I,
r-29,
m.
2. ZK, XXII, 418. Les indications physiologiques fournies par M. L. Havet
nous ont t fort utiles.
3. Beitrcige sur Uculunfj der Ewj. Taf. p. 18.
TABLE I a 2.

TABLE VI a 1. 17
qu'on crit ss ; feihoss ficos , ekass^ lias , tercmniss
tcr-
minosw.Ce phnomne d'assimilation montre que la pronon-
ciation de Ys iinal de l'accusatif pluriel tait forte. En om-
brien, le n suivi d'un s articul fortement a amen dans la
prononciation l'intercalation d'un l, et ce groupe nts se rdui-
sit une spirante analogue au grec moderne ou au tli an-
glais'. On sait, par de nombreux exemples tirs de diverses
langues, coml)icn est grande la parent de ce son avec
f;
je
rappellerai seulement le russe Fdor et le cypriote v^tk^ (pour
eiXto). En latin le
/'
est, au commencement des mots, le repr-
sentant ordinaire du 6 grec [fores
= Guoa, fera
= Ovip, pu6po'
= ruf[v)us, funius
= Ouijlo). En ombrien, nous avons dj vu
ns dans anseriates produire le groupe nz (I
1)
: un pas de
plus dans l'altration phontique a donn
nf,
et devant le
/
final le n a cess d'tre entendu. Ainsi s'est produite la dsi-
nence
f,
qui perd ds lors son aspect trange. Il semble qu'elle
ait exist galement en volsque
^.
Je passe prsent au sens du mot angla. Quand on rap-
proche les endroits o il est employ, on ne peut douter (jue
ce ne soit un terme signifiant oiseau . Je citerai seulement
ce membre de phrase : sve anglar procanurent (YI a
16)
si

accinuerint . Mais en ciuoi diffre-t-il de avis? Car, dans un


texte de cette nature, l'emploi de deux mots ne peut tre
attribu au hasard. On a pens qu'il s'agissait d'une distinc-
tion analogue celle que les Latins font entre les oscines,
c'est--dire les oiseaux qui indiquent l'avenir par leur chant,
et les alites qui donnent des prsages par leur vol^ Cela est
possible, quoifiue la distinction faite entre avis et augla
puisse aussi tre emprunte un autre ordre d'ides. Ainsi
les augures romains distinguaient entre les oiseaux qui vo-
lent haut dans les airs [qu altius suhlimiusque volitent) et les
oiseaux qui sont prs de la terre [iyifer). Yoy. Aulu-Gelle,
VI, 6. Ce qui est certain, c'est que angla marque quelque
chose de plus que u/s, car autrement on ne s'expliquerait pas
des rptitions comme : merstaf aveif, merstaf angla
f
(YI a
3,
\. Parmi les exemples tirs des langues romanes que cite M. Bugge pour
attester le changement d'un s en
f,
les trois suivants doivent s'entendre d'un ti
dans le patois de la Suisse romande, pour citjogne, cinq et linceul on dit
fe-
gogna, fein et Icinfiu. On
y
peut joindre i^etanfe^= pitance, sanfon^^ chanson,
San-Frego ^ Saint-Cergucs (Schuchardt, Vulgarlalein,lll, 316).
2. ZK, XXII, 428.
3. Servius ad /En. III, 361. Plin. X, 22.
2
18 TABLE I a 2.

TABLE VI a 2.
18). On a song au latin ancula minislra (Fcstus, s.v.
ancill) ou au grec yYsXo.
Ce premier incml)rc de phrase
signifie donc : Qui oscines
(?)
obscrvalum ibil . Il va sans
dire que ibit
ne doit pas tre pris dans son acception ma-
trielle, mais que nous avons ici une locution toute faite
connue voium co, i/i/Uias co en latin.
Eso. Ce pronom, crit ailleurs esoc, isoc, esuk (le c final est
souvent nglig par le graveur), se prsente deux fois sous
la forme cssu (VI a 43) et issoc (VU b
3). Les deux
6'
ne sont
pas, comme le supposent A. K., une faute; mais ils tmoi-
gnent au contraire de la vritable prononciation, et ils nous
c\pli(|uent pourquoi la sifflante, place entre deux voyelles,
ne s'est pas change en r. Je crois qu'il faut rapprocher les
formes osques eksuk (ablatif singulier neutre), cxac (ablatif
singulier fminin), exaisc-en hisce in (ablatif pluriel
fminin avec l'enclitique ce et la poslposition en), exeic
(locatif). C'est un pronom dmonstratif compos de eic\ ec
que nous retrouverons dans les pronoms ecla (YIl a 11, 27),
e tan tu (V b
6),
et du thme so, dont il est rest en latin les
formes sum, sam, sas (Festus, s. v.). L'enclitique c(e) est
venue se joindre la fin, comme on la voit s'ajouter plu-
sieurs autres pronoms.

Dans le passage qui nous occupe,


on pourrait considrer esoc comme le rgime direct de
chveltu. Mais l'emploi qui est fait ailleurs du mme mot doit
faire penser que c'est un accusatif ayant pris une significa-
tion adverbiale, et qu'il veut dire en cette faon, ainsi.
Ehveltu.
3'
personne de l'impratif. Il faut sparer eh, qui
est un prfixe correspondant au latin ec, ex ou : c'est ainsi
qu'en osque chtracl rpond au latin extra. Faut-il voir dans la
lettre h un pur signe orthographique indiquant la voyelle
longue, comme dans ampr-ehtu [ambilo), ou bien
y
doit-on
voir, par une modification analogue celle des langues ger-
maniques, le substitut d'un ancien A;? La premire explica-
tion paratra la plus vraisemblable, si l'on compare l'ortho-
graphe ehe, que nous avons trois fois YI b 54, 55, et (jui est
avec eh dans le mme rapport que j^ersiiihimu avec
persnhmu,
ou que ahatripursatu avoc ahtrepudatu. Dans le verbe
^veltu, il est naturel de reconnatre la racine vcl que nous
avons en latin dans vclim, vellem, velle. Mais la signification
L Au sujet (le la iliphthongue dans eic, cf. Plautc {xillam, qu'il faut peut-tre
crire icillam (Festus, p. 297, s. v. soracum).
TABLE I a 2. TAULE VI r/ 2.
19
csl quelque
peu dilTrente, ce qui ne pourra pas nous tonner
quand nous saurons ({uc l'ide de vouloir est exprime, en
ombrien comme en osque, par la racine her. A. K. tradui-
sent
ehveltu par jubeto : ils rapprochent le substantif
ohvelklu (Y a 23, Y 6
1)
qu'ils traduisent par
a
decretum .
Ce sens peut parfaitement tre adopt. Cependant quand nous
viendrons au substantif, nous verrons qu'il signifie plutt
propositum que decretum ; car il s'agit d'une formule
soumise au vote d'une assemble. Nous traduirons donc ga-
lement ici ehveltu par proponito. Il est question d'une
formule que l'augure [poei angla aseriato eest) propose
l'acceptation d'un autre personnage dsign sous le nom d'ars-
fertur. Quant l'emploi de la prposition e ou ex devant un
verbe de ce sens, on peut rapprocher en latin certains verbes
signification approchante, comme enunciare,
effari, edicere,
ediclare, eloqui.
Arsferture : cas indirect d'un substantif en tur=i latin tor,
osque tur. Nous avons dj vu par curnaco cjue l'accusatif
des thmes consonne est en o; on verra plus loin que le
gnitif finit en er [nomner = lat. nominis). Nous avons donc
probablement ici un datif ou un ablatif. C'est le datif qu'exige
la construction.

Au lieu de arsfertur, les tables en criture
trusque crivent adfertur. Nous avons ici le premier
exemple d'un fait important : le d ombrien, quand il est ou
tait primitivement plac entre deux voyelles, ou quand il
est final (comme c'tait le cas pour la prposition ad), a
chang de prononciation. Entre deux voyelles, il a toujours
pris le son du o en grec moderne, c'est--dire qu'il s'est lg-
rement assibil. L'criture ombrienne ancienne ne l'en repr-
sente pas moins par le caractre
1,
qui est un
(/,
quoique
par sa forme il puisse tre pris pour un r : il est assez
difficile de dire pourquoi l'alphabet ombrien a figur son d
de cette faon, mais ceux qui pourraient douter du fait
nous rappellerons l'alphabet osque, o le d est figur par un
^^ A l'poque o furent graves les tables YI-YII, ainsi que la
partie en criture latine de Y, on crut reconnatre un r dans
ce caractre; mais comme la prononciation exigeait un autre
son, comme on trom ait d'ailleurs un second caractre ayant
L Mommsen, qui reconnat le fait pour l'osquc, eu a prsent une explication,
page 25 de ses Unteritalische Dinlektc. Je crois que l'origine, quelle qu'elle
soit, doit tre rapporte l'alphabet auquel les Ombriens et les Osques ont em-
prunt leurs caractres.
20 TABLE I (( 2.

TABLK VI (t 2.
la valeur /, lo IraiiscripliMir prit
1(> |)aiii do reprsenter le
4 au nio\en d'un
/
8ui\i duu
s ; ainsi il satisfaisait l'exac-
liludc dont il se l'ail i)artout
une loi, cl il enipcliail une
contusion de la iirononcialion. Toulcdois il lui arrive d'ou-
Idier le r et de niellre sinii)lenienl un s : ainsi YI b 36 atre-
jjuaalu ct de YI b 16 ((tripursatu = atripudatu; uicc-
sonia (YI b 52) ct de Acersonia (YII a 52)
= Akedunia,
Telle est re\i)lication que nous croyons devoir donner d'un
lait qui a beaucoup occup tous ceux qui ont crit sur la
lan^me ombrienne'. Nous transcrirons le 4 par un d; tou-
tefois, pour rai)peler le son assibil qu'il avait i)ris, nous
emploierons un d point (d).

Il
y
a cei)endant ;un cas o
le >, comme transcription d'un ancien
4,
pourrait tre le signe
exact de la prononciation : c'est quand 4 est final
;
on a de
mme en latin ad chang en ar dans arvenas, arvocatos,
ar
fuisse^ arvcrsum^ arbiler, arcessere'^ . Le mot qui nous occupe
est prcisment un compos ayant ad pour prfixe, et au
lieu de arsferlur le graveur crit deux fois (YI a
3,
YII b
3)
arferluv. Il faut ajouter nanmoins que, mme en cette posi-
tion, 4 est plus souvent transcrit par rs: arsveUu advehito

onze fois contre une fois arveitu.
La seconde partie fertur est un sul)slanlif verbal form de
la racine fer
porter. Le nom correspondant en latin serait
allator. Quelle est la particularit laquelle ce nom fait allu-
sion? On a rappel que le verbe adferre^ arferre tait usit
chez les Romaius dans la langue religieuse. Festus
(j). 11):
Arferia a(iua, qu inferis libabatur, dicta a ferendo
;
sive
vas vini, quod sacris adbibebatur.

Philoxeni Gloss
ap. Labb. Ad
fcriai Soojp to tti toT vexfol;
cttvocu-evov. Ce sens
conviendrait au personnage, qui accomplit des fonctions sa-
cres. Je ne crois pas ce})en(lant (pic ce soit le vrai sens. On
verra i)lus
tard, et nolannneul par les inscriptions II />, Y
^,
que l'adfertor est le personnage charg de fournir, sous sa res-
ponsabilit et moyennant une indemnit fixe l'avance, tous
1. Lepsius {Dn Tnb. Ihifi. p. 54 ss.) a parfailcmenl chiciilc le cte pigr,i[iliiquc
de la question. Aulreclil et Kirchhoi (I, p. 84)
transcrivent le M par un r, tout
en reconnaissant que la valeur tymologique est d; ils rcgaideiit .v comme la
reprsentation du son pris en omjjrien nouveau par celte lettre. M. Louis
Havet, dans une note communique la Socit de Linguistique de Paris, a
dtermin par les diffrentes positions o elle se trouve, la valeur physiologique
de l'articulation ombrienne <j.
J. Corsicn. Aiisx;irachc-,
\, 2:8.
TABLE I
(I 2.

TABLE VI rc 2.
21
los objets
ncessaires au sacrifice, tels .que offrandes et usten-
siles. L'inii)ratif
signifiant qu'il fournisse est ferlu. Jecrois
(|uc adfertur se rapporte au mme ordre d'ides, et ({u'il
dsi^mel'entrepreneurou procurateur du sacrifice. Cela ne veut
pas dire qu'il ne soit pas revtu d'un caractre public et sacr.
Une circonstance qui ressort du texte, et que cette pbrase
suffirait dj pour nous apprendre, c'est (jue nous sommes
en prsence de deux personnages, l'un qui est l'adfertor, et
l'autre qui n'a pas de nom spcial sur les tables, mais qui
est dsign par la circonlocution : j)oei angla aserafo ers(,
qui oscines observatum ibit . C'est l'augure. Le seul fait
que l'adfertor entre rgulirement en dialogue avec l'augure
pour connatre l'avenir montre qu'il est en possession du jus
auspicil : Rome il se serait appel auspicans ou mispicium
cafj/rtHs*. Nous verrons plus loin se dessiner plus nettement le
rle de ces deux personnages.
Tremnu serse. Ces deux mots doivent marquer quelque
circonstance accessoire de l'action. Cf. le passage suivant,
VI a 16 : sve anclar p^^ocrmurent^ eso tremnu sey^se comhifiatu.
Tremnu serse sont des ablatifs, l'un appartenant la seconde,
l'autre la troisime dclinaison. Je crois qu'il faut aussi
rapprocher VI a 5 : ser.si pv^si sesust, o, au lieu de e, la dsi-
nence est i^Dans ce serse sersi je reconnais le latin sec/es, mais
avec changement du genre, car le mot ombrien est du mas-
culin ou du neutre, ce qui ne peut surprendre, si l'on songe
que ce terme, qui signifiait d'abord l'action de s'asseoir, a
pris le sens concret
lieu, sige . Cf. le neutre ioo;.
Tremnu
est un adjectif qui dtermine se7\se : les hypothses qu'on
peut avancer sur le sens de ce mot sont trop peu certaines
pour
y
arrter le lecteur'.
TRADUCTION.
(VI rt
1)
Qui oscines
(?)
observatum
(2)
ibit, ita a sede
adfertori proponito.

(VI a
2)
Stiplo aseriaia par
fa
dersva, curnaco dersva,
(3)
1. Voy. Bouch-Leclercq. Articles Augures et Auspices dans le Dictionnaire
d'Antiquits de Dareruberg et Saglio.
2. C'est ainsi qu'on a concurremment les formes d'ablatif ocre et ncri.
3. Une question trs-obscure, et que nous traiterons en son lieu, est de savoir
s'il faut voir le mme mot ou un mot congnre dans le se se qu'on trouve
trois fois: III, 23;
IV,
15, testru sese. IV,
3,
supru sese.
22 TABLE I o 2.

TABLE VI n 2.
peico mrrslo, pcica mcrsla
;
mersta aiivei, mersta angla osona.
L'aii,q-iire adresse ces paroles l'adfertor. Dans le pre-
mier mot je reconnais la premire personne du prsent, d'un
verbe correspondant au lai in stiimlov : seulement en ombrien
c'est l'actif au lieu du dponent. Si l'on rapproche (ligne
3)
:
arforlur cso cnistiplatu, on s'aperoit dj qu'il s'agit d'un
contrat qui se lie entre les deux personnages. Pour mieux
comprendre tout le passage qui va suivre, quelques claircis-
sements d'une nature plus gnrale sont ncessaires.
Si superstitieux que fussent les Romains, tout prsage,
leurs yeux, n'tait pas galement valable. Us faisaient une
distinction fondamentale entre les auguria oblaiiva ou pr-
sages non demands, et les auguria impetrativa ou prsages
obtenus (parce qu'ils ont t demands)
'.
Il tait au pouvoir
de chacun tie rcuser les signes de la premire espce : Nam
in oblalivis auguriis, dit Servius (.En. XII, 259),

in potes-
tate videntis est, utrum id ad se perlinere velit, an refutct et
abominetur.
*
Mais il en est autrement pour les auguria im-
pctraliva : par cela mme qu'on les a demands, on s'est
dmis du droit de les refuser. Toutes les fois qu'il
y
a sacrifice
et invocation aux dieux, c'est d'un prsage de la seconde
sorte qu'il est question.
Il n'en tait que plus important de dterminer toutes les
conditions de l'acte qui allait s'accomplir. On sait jusqu'o
les Romains poussaient les prcautions cet gard. S'il s'agis-
sait du vol des oiseaux, ils limitaient la partie du ciel dans
laquelle le prsage devait se produire'. Ils indiquaient, comme
nous le voyons ici, quels oiseaux devaient paratre. C'est ce
(fui s'appelait yes^josc^^re*. Ils pouvaient encore stipuler des
conditions plus expresses. Dans le sacrifice dont Tite-Live
nous prsente la description, qui est offert par Numa Pom-
pilius pour savoir s'il doit accepter la royaut, ce sont prci-
sment les prsages demands par l'augure qui se produi-
sent : Tum pcregit verbis auspicia qu;e mitti vellet : quibus
L Serv. ad /lin. VI, 190. Auguria aut oblativa sunt, qu.'o non poscuntur,
aut impetraliva qu oplata veniuut.
2. Pline. Hist. Nat. XXVIII, 4. In augurum certe disciplina constat neque
diras nequc alla auspicia perlinere ad eos qui quamquc rem ingredienles
observare se ea negaverint.
[i. Nam moris erat ut captantes auguria certa sibi spatia designarent, quibus
volebant videnda ad se perlinorc. Scrv.ad /En. Vl, 191.
4. Serv. ad /V.n. I, 39.
TABLE I a 2.

TABLE VI a 2.
23
missis declaratus rcx Niima de leniplo descendit.
Pour le
dire en passant, la superstition se manifestant de. cette faon
semble moins purile : un peuple pieux comme les Romains,
convaincu de la continuelle intervention des dieux dans les
alfaires humaines, pouvait sans inconsquence demander la
divinit qu'elle manifestt sa volont par un signe
;
on choi-
sissait pour obtenir ce signe les phnomnes qui paraissaient
le moins astreints des lois, comme le vol et le chant des
oiseaux, la direction de la foudre, la palpitation des entrailles
de la victime.
L'nonciation des conditions arrtes entre l'augure et les
dieux s'appelle legum dictio^. Mais une circonstance nces-
saire, dont nous n'avons pas encore parl, c'est que la per-
sonne qui demande le sacrifice donne pleins pouvoirs l'au-
gure et s'engage formellement accepter pour elle-mme les
prsages qui se produiront. Il est clair que sans ce consen-
tement le sacrifice serait en vain. Ainsi s'explique le dialogue
qui, chez Tite-Live, s'engage entre le ftial et le roi Tullus
Hostilius, au moment o le trait avec Albe doit tre conclu.
Fetialis regem Tullum ita rogavit : Jubesne me, rex, cum
ptre patrato populi Albani fdus fcrire? Jubcnte rege :
Sagmina, inquit, te, rex, posco. Rex ait : Puram tollilo.

Fetialis ex arce graminis herbam puram attulit. Postea re-
gem ita rogavit : Rex, facisne me tu regium nuntium populi
romani Quiritium? vasa comitesque meos? Rex respondit :
Quod sine fraude mea populique Romani Quiritium fit,
facio. Il s'agit ici pour le roi d'autoriser le ftial parler et
traiter en son nom. Dans les Tables Eugubines, la relation
des deux personnages est renverse : l'augure, au moment de
consulter le vol des oiseaux, fait prendre l'adfertor l'enga-
gement d'accepter les prsages. La forme sous laquelle cet
engagement est contract rappelle certains gards celle de
la stipulation romaine.
On sait que, dans la langue du droit, on appelle stipulatio
un contrat solennel qui se lie entre les deux parties au moyen
d'une question et d'une rponse conues en termes identiques.
Quinque aureos dare spondes?

Quinque aureos dare spondeo.


Quelquefois (et c'est l probablement la signification primitive
L Serv. ad /Kn. III, 89. Legum dietio auLem est cum condicio ipsius augurii
certa nuncupatione verborum dicitur, quali condicione auguriuni pcraclui'us
sit.
..
24 TABLE I a 2.

TABLE VI a 2.
de ce terme) le mot slipulalio, au lieu de s'apjjliquer l'en-
semble de l'acte, c'esl--diie la demande et la rponse,
dsigne seulement la demande : la rponse porte alors le
nom de s}to)is!o. On oppose de mme le stipulalor, c'est--dire
celui qui l'ait la demande, au promissov ou sponsor, c'est--
dire celui qui rpond. Le verbe stijmlan s'emploie galement
au sens lroit, en parlant de celui qui fait la question'. Sur
notre inscription, siiplo je stipule, est employ en cette
signification : mais au lieu de spondere ou promiltcre, l'om-
brien a un verbe an-stiplo dont le prfixe, qui reprsenle soit
vT, soit
v, marque le retour ou la rciprocit.
Par un excs de prcaution qui marque bien le caractre
formaliste du rituel itali(iue, le mot stiplo est exi)rim au
commencement de la stipulation. Dans le droit romain, nous
n'avons pas d'exemple du verbe stipulor plac en tte d'une
stipulation : et cela se conoit, puisque la demande et la
rponse devaient reproduire exactement les mmes termes.
Mais dans les formules d'une autre nature on a soin d'ajouter
le verbe qui exprime le caractre de l'acte judiciaire : ainsi
aio, postulo, jubeo, volo, sont frquemment exprims*. C'est
ainsi qu'au dbut d'une formule un peu longue propose au
peuple romain on place ces mots : Yelitis jubcatisne hoc
sic fieri? (T. L., XXII, 10). Nous apercevons donc ici une
lgre diffrence entre l'usage romain et l'usage iguvien : la
slipulalio, Iguvium, n'avait pas ncessairement la forme
interrogative
;
elle pouvait s'annoncer elle-mme comme sti-
pulation, de sorte qu'il devenait impossible d'en rpter
identiquement le commencement'.
Aseriaia. Nous avons ici un subjonctif ou i)luLt un optatif
1.

Oui uxorem ducturus erat, ab eo, unde ducenda erat, stipulabatur eam in
matrimonium ductum iri : qui daturus erat, itidem spondebat daturum. Is con-
tractas stipulationum sponsionumque dicebatur sponsalia. Ser. Sulpic. ap. GelL
rV, 4.

Si stipulant! mihi decem tu viginti respondeas. Ulp. Dig. 45, 1. 1.

Qui stipulatur reus stipulandi dicitur. Qui promittit reus promittendi habetur.
Modestin. Dig. 45, 2,
1.
2. Voy. par ex. : Gaii Comment. IV, JG.
3. Peut-tre a-t-on exagr dans le droit romain la ncessit de l'identit.
Ainsi chez Plaute (si nous pouvons prendre un pote comique comme exemple),
on trouve une stipulation o c'est seulement le mot essentiel qui est reproduit
dans la rponse. Pscudolus IV,
6, 14 :
SiM. Nuilum periclum est, quod sciam, stipularicr.
Ut concepisti verba, viginti minas
Dabin? Ball. Dabuntur. Sim. Hoc quidem actum est baud maie.
TABLE I ^' 2.

TABLE VI (i 3.
25
analogue aux optatifs atticjues cpiXor,v, oyj)votr|V, TitjiwTiv.
Ou Irou-
vpra plus loin
79or/rt/rt, kupifaia, etaians, qui sont do
mme
Ibrmation
'.
La dsinence est tombe : c'tait selon toute pro-
l)a])ilit un s. En latin, la conjonction ut et t ncessaire
devant le second verbe : stipulor ut observes . On pour-
rait du reste mettre un point aprs stiplo et faire de ase-
riaia.... une proposition indpendante: Que tu observes..,.
Tient ensuite la rptition des mmes oiseaux, avec cette
didrence que les noms, au lieu d'tre l'ablatif, sont cette
fois l'accusatif. Nous avons, par consquent, peico mersto
au lieu de peiqu merstii, curnaco au lieu de curnase. Cet o des
thmes consonne est reprsent en vieil ombrien par un u :
uhturu (auctorem). Les noms fminins par
fa
dersva, peica
mersta sont crits, par la ngligence du graveur, sans leur
m : mais ailleurs on a parfam tesvam, totam, salvam.
Mersta aiwei-, mersta angla esona.
Ces mots sont gale-
ment l'accusatif, tant rgis comme les prcdents par
ageriaia : il faut donc par la pense ajouter chacun un
f.
Cet
f
qui manque dans notre passage a t au contraire
marqu la fm de quelques-uns de ces mots , ligne 4.
La distinction entre les oiseaux dersva et les oiseaux mersta
tant une fois tablie, il va tre fait une dclaration au sujet
de ces derniers : il est annonc que les oiseaux mersta (tant
avei que angla) seront considrs comme esona. Ce dernier
mot revient Irquemment : tantt il accompagne un nom
avec lequel il s'accorde, tantt il est seul et du neutre. En
cette dernire construction, il a le sens de sacrifice . Nous
pouvons donc, quand il est adjectif, le traduire par sacer .
Mais notre ignorance du rituel nous empche de voir quelle
ide prcise il faut attacher ce terme. Sur l'origine du
mot, rien de bien satisfaisant n'a t propos. Grotefend
pense aicio, Ebel l'trusque aesar deus
^
;
Aufrecht rap-
pelle le sanscrit asu bon
,
grec lu ^ On a song aussi au
L Sur ces optatifs, voy. Schleicher, Compendiiim,

290.
2. Vu dans ce mot est un dveloppement du v. Il sera question de ce fait
plus loin.
'S. ZK, IV, 200- Nous devons la connaissance de ce mot trusque Sutone,
Vie d'Auf/uste, XCVII. Il est question des prsages qui annoncrent la mort de
l'empereur. Sub idem tempus ictu fulminis ex inscriptione statu ejus prima
nominis litera effluxit.ftesponsum est centum soles dies posthac victurum, quem
numerum G litera notaret; futurumque ut inter deos referretur, qiiod AESAR,
id est reliqua pars e C;osaris nomine, etrusca lingua deus vocarelar.

4. iK, I, 282.
26 TABLE I
a 2.

TABLE VI a 5.
nom <lo (licni (plli(|iie Fsur^, IlrsKS. Ce qui parat plus pn'^s que
lous ces mois, ("est le sabin fiii<os\ qui se trouve en tte de
l'inscription de Uapino. L'orthographe ccsona (Yl a 18) montre
que la voyelle initiale est longue.
TRADUCTION.
(YI a 2^ Stipuler [ut] observes parrani pra^pelem, cornicem
pra^petem,
(3)
picum adversum, picam adversam : adversas
avcs, adverses oscines
(?)
sacros.

(YI a
3)
Arsfertur eso anstiplatu :
(4) Ef
aserio. Parfa dersva^
curnaco dcrsva
,
peico ')nersto,peica mersta; mersta aveif, merstaf
(5)
angJaf esona : mehe, toteijoveine, esmei stahmei stahmcltei.

A la stipulatio succde la sponsio. L'adfertor doit rpondre


en rptant les termes qui lui ont t proposs, et il numre
tous ceux que concerne le sacrifice. Au lieu du verbe latin
spondere ou promitlere nous avons ici un mot compos de sti-
plo et du prfixe an. Ce prfixe, qui correspond vx ou va,
implique une ide de rciprocit ou de retour. Le sens est
donc: Adfertor ita spondeto. Nous trouvons ensuite le verbe
aserio la
1"
personne avec l'accusatif pluriel fminin e/'pour
rgime.
Ef
appartient au thme pronominal i, qui a donn
au latin les formes i-s i-d i-m e-m i-bi, et l'ombrien le ma-
sculin er-ek er-ec er-ont,\Q neutre ed-ek ers-c. Comme il
existe en latin ct du thme i un thme eo (pour eio), qui
a donn les formes en eum eam a eos eas etc., de mme en
oml)rien nous avons un accusatif pluriel fminin eaf (I b
42);
mais ce n'est pas une raison pour corriger nuire forme
ef
en
eaf,
comme l'a cru devoir faire Kirchhoff.
. Yient ensuite la rplilion des mots dj connus, mais avec
l'addition d'une couple de rgimes indirects au datif.
Mche.

C'est le latin mihi. Plus bas on trouvera dans la
rponse de l'augure tefe
= latin tibl.

Tle ijovcine.
Deux
datifs fminins de la
1"
dclinaison. On aura plus loin le
gnitif tolar iovinar {W a 30)
=tutas ijuvinas (I b
2),
l'ac-
cusatif tofam ijovinam
[W a k9),Vah\-d\U Iota ijovina (YIa23).
La dsinence du datif latin est, comme on sait, la conlrac-
lion de deux voyelles longues n -\-, qui, au temps d'Ennius,
\. Corssen, dans ZK. L\, 1:53. Ansuprachr- I, '.Mh.
TABLE I
r' 2. TAP.LE VI
(i
^. 27
se
prononaient
encore d'une faon distincte : terrai
f
rugiferai
tait In fin d'un hexamlrc'. En ombrien, la diisinonce cor-
respondanle est toujours c.

Tle, comme Lopsius l'a reconnu


d'abord ^
est un substantif signifiant peuple ou ville. On
pourrait, au besoin, deviner ce sens par la comparaison de
nombreux
passages de nos tables, o tota accompagn d'un
nom
etbnique est aussitt suivi de trifu (=
latin tribus) ac-
compagn du mme nom ethnique. Ce sens est confirm par
le tmoignage des langues congnres. Dans les inscriptions
osques touta signifie tantt peuple et tantt ville . La
diphthongue de la premire syllabe (on trouve aussi une fois
iauta) montre que Vo de l'ombrien tota doit tre prononc
comme une longue. L'adjectif driv du nom est en ombrien
totcus (YI a
12),
en osque fouticus. Les historiens latins con-
naissaient cet adjectif : medix tuticus, dit Tite Live (XXIII,
35),
summus magistratus erat Campanis . Existe-t-il un
rapport entre le substantif ombrien tota et l'adjectif latin
lotus? Je crois que le rapport est de mme sorte, quant au
sens, qu'entre populus plebs et plenus, entre
ttXi; tt>v;6o<;
et "jrXvi-
pr.. Tandis que la signification est reste adjective en latin,
elle s'est condense en un appellatif dans les deux dialectes
congnres, peu prs comme si de l'adjectif commun il ne
restait en franais C|ue le substantif la commune^. Nous ne
traduirons pas cependant tota par populus attendu que
nous trouverons plus loin poplo. Il
y
a mme un passage o
les deux mots sont combins de manire nous clairer sur
leur diffrence. YI b 43 on sacrifie popluper totar Ijovinar
totaper lovina. D'aprs ce passage, tota exprime une ide plus
comprhensive que poplu; nous traduisons pro populo civi-
tatis ,pro civitate a.
Ijove'ne. On vient dj de voir un certain nombre de va-
riantes de cet adjectif. Les formes les mieux conserves sont
ikuvina, ikuvine, ikuvinus, qui se trouvent sur la
table I. Comme Olivieri (1735) Ta dj reconnu par la compa-
raison des monnaies*, c'est un adjectif driv du substantif
1. Ennius, Ann. v. 479, ('d. Vahlen.
2. Zeitsrhrift fur deutache Alterthumsicissenxchaft, 1847. P. 4T2. Cf. Mommsen
Die unteritalischeii Dialehle.
p. oOi.
3. Les rapports qu'on a signals avec le lette tauta peuple , le gallois tuath
et le gothique thiuda me paraissent moins certains.
4. Ce fut un trait de lumire, car jusque-l on n'avait aucune ide du contenu
des tables. Voy. Lepsius, Do Tabulis Eugubinis,
p,
17.
Les monnaies d'Igu-
28 ABIJ-: 1
il '2. TA1UJ-; VI
<i
5.
Iguvium \\\ faut so rappeler (|iie l 'ancit'ii ()nil)rien n'a pas de
lettre pour le
a
el le reprsente par un A', l'aide du suffixe
uiHs\ La diphllioniiue ei, que nous avons preisnient dans
notre forme ijoveine, prouve que la pnultime est longue.
Mais un
r/
plac entre deux voyelles est sujet ;Y s'alTaihlir en^'.
C'est ainsi que nous verrons un peu plus bas
(1.
8"^
mnjeto,
participe pass du mme verbe qui fait l'impratif 7n//a/w.
De li\ les formes comme iiuvina iiovina (prononcez
ijuvina ijovina^. D'autres fois on a iovina ioviniir. II est
clair que deux formes comme ikuvina et Iiuvina (16
2)
ne peuvent tre contemporaines, mais se rapiiortent deux
tats dilfrents de la langue.
Iisrnci slalimei sla/ueitei.
Ces mots que KirchholT traduit
comme des datifs doivent tre considrs comme des locatifs
analogues au latin domi, humi, l'osque minikei terei [in
communi agro]'-.
Sta/rmei
probablemonl tle la racine sta
[h est un signe ortbograpliique indiquant la longue)

si-
gnifie la place, et, comme Kirchhoff l'a pens avec raison, il
marque ici la place trace dans le ciel par l'augure. C'est un
substantif masculin ou neutre form l'aide du suffixe rno,
comme fiimns, arma en latin.

Stahmeltei est le participe
pass du verbe dnominatif tir de ce substantif. II. est flchi
d'aprs la seconde conjugaison, dont le participe est en eilom,
etom, itom. On a ici une locution comme TcoXe(jLov TroXe(xtv. II est
question du temple trac au ciel par l'augure et dans les
limites duquel le prsage doit se produire. Quand Numa offre
son sacrifice Rome (Tite-Live,
1, 18),
la formule d'invocation
se termine de mme : Jupiter pater, si est fas hune Numam
Pompilium cujus ego caput teneo regem Roma esse, uti tu
signo nobis certo acclarassis inter eos fines quos feci. Pour
traduire stalnneitei^ l'expression latine serait effatum .
Il reste le pronom esmei, qui rappelle premire vue les
formes sanscrites comme asmai (illi), asmt (illo), asmin (in
illoj. Toutefois, je crois plutt que nous avons ici une forma-
vium, dont Fabretli (pi. XVIU) donne le fac-simil, portent tantt /A'uci/is
(?)
et
tantt Ikurini.
1. La ville d'Iguvium est mentionne chez Cicron ad Att. VII, 13. pro Baibo,,
G. 20. Csar, B. Gall. I, 12. Liv. XLV, 43. Pline, //. N. III, 14. XV, 7. XXIII, 4).

L'adjectif Iguvinus, chez Pline, 111, 19.



Le nom moderne Gubbio ne saurait
venir de la forme ombrienne, puisque le
g
tait dj bris en
j
; il vient du mot
latin
2. Bclieler, La dclinaison latine,
p.
18(i de la traduction franaise.
TAliLK I a 2. TAlLK VI a 5. 29
lion nouvcUo
ek
+
mo. Il est peu prs ccrkiin qu'il lauL
encore suppler un c la fin : on trouve ailleurs (I a
28, 31)
esmik.
TRxVDUCTION.
(VI a 3) Adfertor ila spondeto :
(4)
Eas observo. Parrani
prpeteni, cornicem pra:'petem, picuni adversuni, i)icani ad-
versam; adversas aves, adversos
(5)
oscines
(?)
sacros : niilii,
civitati'Iguvin in hoc templo effato.
(YI a
5)
Scfsi ijirsl sesust pol cingla
(6)
aseriato est, erse neip
mugatu, nep arsir andcrsistu; nersa cowtust jjorsi angla an-
seriato
(7)
iust. Sveonujeto
fust,
ote pisi arsir andersesust, dis-
ler alinsustK
Nous distinguons aisment dans ce texte trois parties, dont
la premire se compose de prescriptions, comme on le voit par
les impratifs mi<^a^w, andersistu, et dont la troisime est con-
ditionnelle, ainsi que cela ressort de la conjonction sve si .
Entre les deux vient se placer une phrase compose de deux
propositions, finissant par les deux verbes courtust et iust.
Nous connaissons dj le sens de poi angla aseriato eest (il
faut lire ainsi, d'aprs la ligne
2,
au lieu de est).

Sesust
est une troisime personne du singulier analogue aux futurs
antrieurs osques, comme fefacust. La racine est redou-
ble et prend la syllabe us devant les dsinences person-
nelles : on a de mme en ombrien peperscust, pcpurkurent
dersicust (pour dedikusf^j. Disons tout de suite que trs-
souvent le redoublement manque. La syllabe us n'est pas autre
chose que le futur du verbe
fa
qui a perdu son
f
initial
'.
Deux formations prsenleni la syllabe complte
fus
: ce sont
les racines i aller
et da donner ; elles font ambre
fu-
rent ambiverint
, et atedafust (pour an-dedafust) cir-
cumdederil . Pour reconnatre quel verbe appartient
sesust, il faut nous transporter ligne 7, o nous trouvons le
compose ander-sesust : c'est l, comme on l'a dit, une phrase
conditionnelle rgie par la conjonction sve. Il n'est pas diffi-
cile, en relisant le texte, de reconnatre que cette phrase r-
1
.
Amlci:-:L'SHSj)di.U(ralinsuii!.
2. Celte dernire lonue ne se trouve pas sur les tables.
;j. Voy. Bop,), Grativnairo compare,

Sti, Sclileiclicr, Coinpcndium, -i 303.
30 TABLE 1 a 2.
TABLE VI a 6.
pte SOUS forme diihitalive la prescription conlcnuc dans la
li^nc prc'tienio, oii liiiuro l'impralif (indcrsistu : ds lors
nous sommes lixs sur l\)ri,u:ine de .<csust, qui apparlient au
verbe sisto ou s/o. On peut ce propos observer comment le
langage linil par user ou par polir les mots les plus rocail-
leux : la racine slo devrait taire sti'slxsl. Mais, de mme ((ue
le latin sisto a dj limin le t de la syllabe rduplicalivc,
nous voyons elTac ici le t de l'une et de l'autre syllabe'.

Sersi a dj t expliqu comme variante de sevse i ligne 2).

Il rcsic pirsi. qui doit tre une particule rgissant toute cette
proposition incidente : le
p
initial lait penser au tlime du
pronom relatil. Cette particule se retrouve frquemment sous
les formes suivantes : pidi pirsi pi de perse pcdi persi
pede perse persci. La dernire forme est la plus complte :
elle se dcompose en pers-ei, dont la seconde partie est l'en-
clitique et [d. po-ei), et la premire le neutre du thme pi, le
(/ tant reprsent par d en criture trusque et par rs en
criture latine. Quant au sens, il est naturel de chercher une
particule exprimant le temps, quivalant au latin quum,
quando ou ubi .

Le sens de toute cette proposition est
donc : Sede quum stctcrit qui oscines observatum ibil....
C'est le moment de nous reporter au passage de Tite-Live
(I,
18), o nous trouvons : Inde ab augure deductus in ar-
cem [Numa], in lapide ail meridicm versus consedit. Augur
ad lit^vam ejus, capite velato, sedcm cepit. Les tmoignages
des anciens ne sont pas d'accord sur la position des augures
pendant qu'ils observent les oiseaux : tantt on les repr-
sente assis, tantt debout^ Le texte ombrien est en faveur
de ce dernier tmoignage'.
Erse. Ce mot, qui en vieil ombrien s'crit cdek , est le cor-
rlatif de pirsi. Il se dcompose en ici
-f-
ek, et il correspond
exactement l'osque idik. L'i initial s'est chang en e, comme
ct de pide on trouve pede. La signiticalion est alors ;
un peu
i)lus bas (ligne
8)
nous trouverons pufe....
erse. On
sait que dans les langues anciennes la plupart des mots signi-
1. D'aprs l'analogie de a-tedafust an-dcrsafnst on se serait plutt att ndu
une forme scsafust.
2. Voy. Servius, ad JEn. VI, 197. IX, 4. Les divers renseignements fournis
par les anciens sont runis dans Huschke, T)ic Igiiv. Taf. p.
48 et l2.
3. Pour expliquer avec Ilusclike sesust par sederit et andersesusl par
interscderit , il faut admettre que deux fois le graveur a crit sesust au lieu
i xrrsust (sedusl), ce (j;ii est [leu vraisemlj!a!)'c.
TABLE 1 a 2. TABLE VI a 6. 31
fianl
lorsque...
alors sont d'ori<,nnc pronominale. Ici nous
avons des
accusalils neutres, comme '-te t-te en grec.

Neip (crit la seconde fois nep) est une ngation dont la pre-
mire
partie reprsente le latin nei, ne. Le
p
doit tre consi-
dr comme l'quivalent de l'enclitique latine que; c'est ainsi
que pumpe correspond au latin cunque. L'addition de cette
enclitique se justifierait ici par la rptition de la ngation;
mais on trouve ailleurs neip employ seul dans le sens du
latin non, et l'ombrien, autant qu'il nous est connu, n'a pas
d'autre ngation; de mme en ancien latin neque est employ
dans le sens de non. Ainsi dans une formule cite par Gaton
[De r. r. 141) : Mars pater, si quid tibi in illisce suovilauri-
libus lactentibus neque satisfactum est. Mugatu est l'im-
pratif d'un verbe de la
1'^'=
conjugaison, comme stiplatu por-
tatu pihatu; mais il est diflicile d'en dterminer l'origine et le
sens. Kirchhoff pense au verbe latin mugire, et il croit qu'il
est question des bufs du sacrifice dont les beuglements ne
doivent pas interrompre l'inspection des oiseaux. Comme cette
liypothse l'oblige admettre un cbangement de sujet, il fait
de mugatu, non pas un impratif, mais un subjonctif prsent
passif pris dans le sens impersonnel : le r final du latin mugia-
tur serait tomb et Vi limin ou absorb par la voyelle sui-
vante, ou bien encore on peut admettre un verbe mugre.
Cette explication rencontre plus d'une difficult. Il n'a pas t.
question de bufs jusqu' prsent, et il peut sembler trange
qu'au moment o ils paraissent pour la premire fois, au lieu
de les nommer on mette le verbe sous la forme imperson-
nelle. Le verbe suivant andersistu est incontestablement un
impratif, ce qui doit faire penser la mme chose pour mu-
gatu. Enfin, la phrase : nersa courtust porsi angla aseriato
iust, de quelque faon qu'on l'explique, est une prescription
relative la contenance de l'augure; il est donc naturel de
supposer que mugatu et andersistu sont des prescriptions
ayant rapport au mme personnage. Je crois que mugatu est
un verbe signifiant remuer, bouger et qu'il est apparent
avec le latin movere. Un
g
peut disparatre en latin devant
un V sans laisser de trace, comme on le voit par nivem, levis,
brevis, struo, fluo. C'est ce qui est probablement arriv pour
favere (sanscrit bhag) et fovere (grec oVj-vuai). Le grec i^o/lo^

levier'

a peut-tre conserv la gutturale qui a dis|)aru de
1. Comme vectis, de celierc.
32 TABLE I a 2.

TAHI.K VI <i
6.
mo{g)veo\ Le verbe doit tre pris dans le sens noiilro : qu'il
ne se meuve pas .
h
Ai'sir. Kiiriilioir, suivant le mOme ordre (rides cpii lui a
||
l'ait reconnatre dans muyalu le latin tniigire, croit quVmsir
reprsente le latin archaque assiv
sang . Fcstus
(p.
16) :
Assaratuni apud anliquos dicebatiir gcnus quoddani potio-
nis ex vino et sanguine temi)craluni, quod Latini prisci san-
guineni assir vocarent. Il s'agirait du sang des victimes qui
ne doit pas interrompre [andersistii dans le sens de intcr-
cedevc] l'observation des oiseaux. Mais en supposant mme la
prsence des bufs, il n'est dit nulle part et il est peu vrai-
semblable qu'ils doivent tre tus ce moment, de sorte qu'il
n'y a i)oint de raison pour prendre des prcautions de ce
genre. Ou l'aut-il croire que ces mots renlerment la dfense
de les tuer? Mais c'est l une expression bien dtourne et
bien recherche pour un texte qui enq)loie toujours le mot
})roprc. Ce n'est pas un nominatif singulier, mais un datif
pluriel qu'il faut chercher dans ce mot, qui est, selon moi, un
rgime indirect du verbe andersistu, dont nous allons d'abord
nous occui)er.
A andersistu correspondrait le latin inter-sistito . Le prfixe
ander (en vieil ombrien et en osque anter) a affaibli le i en d
sous l'influence de la nasale. Dans les verbes de la
3"
con-
jugaison, la syllabe tu se joint la racine sans voyelle de
liaison : comoUu (commolito), revestu (revisito% Quand la
consonne finale de la racine est un t ou un d, cette dentale
disparat sans laisser de trace, ou plutt elle est assimile i)ar
le t de la dsinence : covertu (convertitoi, ampentu (impen-
dito), ostentu (ostendito), de mme ici sistu (sistito). Le sens
de ce verbe compos est probablement celui du verbe latin
intersistere interrompre, s'arrter au milieu .

Revenant
arsir^ nous pouvons maintenant conjecturer d'aprs le con-
texte ce ([u'il signifie. Quelle est la chose que l'augure ne doit
pas interronq)re? C'est sans doute ses prires, ses crmonies,
ou, si l'on veut encore, ses observations. Le mot amr doit, ce
semble, avoir (piclcpu accei)tiou de ce genre. Nous allons pro-
l)Oser le rapprochement qui, entre aulres conjectures aux-
(fuelles on pourrait songer, nous a paru le plus vraisemblable.
1. cf. aussi mUjrare. et celte fj^losc de Festus : Ccinmuijcnio convocanto.

L'allemand miihe, o le h n'a pas de valeur tymologique, suppose un primitif
mjan, pour iiwgjan (Grimm, Kl. Schriflcn, III, 103). La diffrence du sens est
celle de vihere vcmre.
TABLE 1 a 2.

TABLE VI a 6. 33

Le grec p signifie prccatio, prcces . Honire


l'emploie
plusieurs
fois en ce sens : Oe o o exXusv
p^ [Od. A.
767).
("JTioo;
;ai'atov pf,v Ilaav eTTixpTivsis (//. 0, 599). Si le plus sou-
vent il a le sens d'imprcation, c'est l une acception
post-
rieure due cette tendance pjorative dont toutes les langues
fournissent des exemples. Nous serions dispos expliquer la
voyelle longue par l'hypothse d'un ancien apa,
devenu avec
allongement compensatif dcpd. C'est ainsi qu'aipo fait au par-
ticipe aoriste apa? et qu'en laconien neptre-Loveia
devient lTipe-
vEta^ Si l'on admettait cette conjecture, la forme ombrienne
arsir correspondrait exactement, sauf la diffrence du genre,
au grec paT^
Nersa. Ce mot, qui ne se trouve qu'une fois, a probable-
ment perdu un m la fin : la premire partie est la ngation
ne, la seconde quivaut la syllabe dam que nous avons en
lui'm dans quondam, quidam. A'^ersa est, ce que nous sup-
posons, une particule ngative impliquant une ide de temps,
et pouvant se traduire par non antea.
Courtust est le futur
antrieur du verbe co-vertere, con-vertere, employ au sens
rflchi comme il l'est quelquefois aussi en latin. La forme
ombrienne se rapproche plutt du latin vortere, qui s'est con-
serv dans vortex, a(/i;orsm>?. Nous trouverons d'autres exem-
ples de vo chang en m'.

Il est dfendu ici l'augure de se
retourner : on verra plus loin que la conversion de l'augure
marque le moment o cette partie du crmonial est ter-
mine.
Porsi est, comme pirsi, une forme neutre du pro-
nom relatif, suivie de l'enclitique ei: c'est ainsi qu'en latin on
a quod et qiUd. Il est pris adverbialement et il correspond
pour le sens l'adverbe quam : nersa.... jjorsi non antea....
quam.

Angla anseriato iust. Le seul mot qui demande
une explication est iust : c'est le futur antrieur du verbe
aller , dont nous connaissons dj le futur simple eest.
Nous avons dj eu l'occasion de citer la forme plurielle
ambr-efurent (circumiverint), ct de laquelle existe aussi le
1. Sur l'allongement compensatif en grec, voy. Brugman, dans les Studien de
Curtius, IV, 58.
2. On aurait du mme coup une explication du sanscrit rshi (pour arshi), qui
est le nom des potes vdiques
;
le sens de ce mot, pour lequel jusqu' prsent
aucune tymologie satisfaisante n'a t prsente, serait precator. Nous de-
vons ajouter toutefois que le mot arsir ne se trouve pas sur les tables en criture
trusque, de sorte qu'il rgne de l'incertitude sur la valeur du groupe rs.
3. La forme vertcre existe galement : covertu (VII a 46),
kuvertu (I b 9].
3
34 TABLE I a 2.
TABLE Yl a 1
.
singulier ampr-efus (circumivcrit), o le
f
dn verbe auxi-
liaire s'est conserv. C'est peu prs comme on a en latin,
ct des parfaits adfui, prfid, la forme mutile potui. A. K.
traduisent cette phrase d'une manire diffrente : ils regar-
dent porsi comme un nominatif masculin ayant mme sens
que poi
*.
Le sens de la phrase entire serait : et il ne se
sera pas retourne auparavant, celui qui aura observ les oi-
seaux . Mais cette construction nous parat peu naturelle.
Sve

si
est la conjonction qui, en osque, s'crit svai,
svae.

Mujcto[m) est le participe pass neutre du mme
verbe dont mugatu est l'impratif. Le suffixe etom ne diffre
pas, au fond, du suffixe eitom de stahmeilom. Lej est l'altra-
tion d'un
g,
comme dans Jjovma.

Ft(st, futur tir de la ra-
cine
fu,
comme eest de ei aller : Si motum fuerit (s'il
a t boug).

Ofe, en vieil ombrien ute, osque auti. Con-
jonction rpondant au latin aut.

Pisi. C'est probablement


le mme mot que nous avions plus haut (ligne
5)
sous la
forme pirsi. Ici le mot est pris dans le sens pronominal, et
non adverbial : nous le traduisons comme un accusatif neutre
Signifiant en quelque chose, aliquantuluni .

Arsir an-
dersesuspdisleralinsust. C'est ainsi que porte l'inscription.
Mais le
p,
qui d'ailleurs est mal conform, doit tre chang
en t. Nous obtenons ainsi le mot andersesust qui correspond
andersistu, et dont la dernire partie reproduit la forme
sesust (ligne 5)
: aut aliquantulum precibus interstiterit .

Il reste disleralinsust, qui doit tre probablement spar en
disler alinsust. Disler (pour diler) peut tre considr soit
comme le gnitif singulier [d. pupler^ tupler), soit comme
le datif-ablatif pluriel du substantif masculin tiel (II a
15) dont nous avons ailleurs l'accusatif singulier tilu (II
b 22, III, 25, 27). Ce mot, dans les passages cits, a claire-
ment le sens de
litatio . Il parat naturel de penser au
verbe latin dicare : il faut supposer un substantif dicolom
diculum ou plutt dicelum form avec le suffixe lo. Devant le
e qui jadis prcdait le l, le c s'est chang en sifflante,
comme dans arlataf [arcclataf.

Quant au cas que re-
prsente diler^ nous attendrons pour en traiter que. nous
ayons examin le mot suivant.

Alinsust. Ce mot diffi-
cile, sur lequel Kirchhoff s'abstient de rien avancer, pr-
sente du moins ceci de certain qu'il
y
faut voir un verbe.
1. Ouvrage cit. II, 58.
TABLE 1 (( 2. TABLE \'l u 7. 35
La
dsinence l'indique et la construction l'exige ;
Si telle
ou telle
condition n'est pas observe, le sacrifice.... . -Sera
nul, sera dfendu, voil ce que le sens gnral parat deman-
der.
Dans Va initial, on peut conjecturer la syllabe priva-
tive
(latin in, osque an, grec v ou ) : que cette syllabe ait
t
an en ombrien
%
c'est ce qu'on voit clairement par les ex-
pressions comme ihitu anihitu (VI b
57),
hostatu anhostatu
{ibid.),virseto avivseto (YI 28). Dans la seconde partie, //nsw^;,
nous sommes oblig, si nous voulons trouver un sens, de
faire quelque correction au texte. Je suppose qu'une syllabe
a t omise cause du voisinage de deux lettres semblables :
Unust i^nous avons dj dit combien est frquente la confu-
sion entre s et s) serait pour Uemiust ou liimust. Ne voulant
pas arrter le lecteur sur l'analyse d'une forme conjecturale,
je me contente de renvoyer ce qui sera dit de purdhmist et
de combifiansust^. Si l'on admet cette correction, on aura un
verbe parent du latin Ucet, et signifiant il ne sera pas per-
mis. La prsence de la syllabe privative an peut se comparer
ce qui a lieu en latin pour infitiari
nier
de infiti,
d-
ngations .

En ce qui concerne le cas o est employ
dUler, on peut hsiter entre le gnitif singulier et le datif-
ablatif pluriel. Les noms de la seconde dclinaison font leur
gnitif en eir, er, sur les tables en criture latine; sur les ta-
bles en criture indigne, il est en es ou en er. Au point de
vue de la syntaxe. Tune et l'autre construction pourrait se
justifier : sur des emplois analogues du gnitif, je renvoie
VI 8, 19, 27; II a 21.
TRADUCTION.
(VI a
5)
Sede quum steterit qui oscines
(?) (6)
observai u in
ibit, tum ne [se] moveat, neve precaiionibus
(?)
intersistat.
Neque antea se converterit quam oscines
(?)
observatum
(7)
iverit. Si motus fuerit, aut aliquantuJum precationibus
(?)
interstiterit, litationis licentia non erit.
Pour commentaire de ces prescriptions, je rappelle le pas-
sage de Pline (//. N. XXYIII, 3) : Et ne quid verborum jira--
tereatur, aut prposlerum dicatur, de scripto prire ali-
1. Dans alxnsust il faut supposer deux l comme dans atirselu deux v.
2. Voyez VI b IG.
36 TABLE I a 2.

TABLE VI a 8.
quci : rursusquc alium custodcm dari qui altcndat; alium
vero prponi, qui favere linguis jubeat : tibicinem cancre,
ne (juid aliud cxaudialur. Ulracjuc nicmoria insigni, quoties
ipsa' dira^ obslrepenlcs nocuerini, quolicsvc prccalio crra-
veril, sic repente extis adimi capita vel corda, aut geminari
viclima slanle.

Linlcrvallc que le graveur a laiss dans le texte suffirait
dj pour nous annoncer qu'un autre ordre d'ides com-
moncc. Il va tre question de ce temple imaginaire que l'au-
gure trace au ciel et dans les limites duquel le prsage doit
se produire.
(YI a
8) Verfaie
pufe arsfcrtur trebcit ocrer pcihancr^ erse
stahmito eso tuderato estK

Sur cette phrase difficile, les in-
terprtations sont loin d'tre d'accord^ : l'incertitude vient
des mots verfale et trebeit, qui ne sont employs qu'en ce
seul passage.

On reconnat deux formes verbales : trebeil
et est
;
il
y
a donc au moins deux propositions. La seconde
commence, non ocrer peihaner (ces deux mots dpendent
encore de ce qui prcde), mais erse. On a vu (ligne
6)
que
erse est un i)ronom qui peut s'employer adverbialement avec
le sens alors .

Stahmito{m) est le nominatif neutre du


mme mot dont le locatif (ligne
5)
est crit stahmeitei : mais
ici ce participe est employ substantivement, comme s'il
y
avait stahrnom stahmeitom. Des variations de ce genre se
trouvent encore ailleurs : nous rencontrerons (YI b 47) le
participe vaetom ayant le mmo sens que vas dont il drive,
et d'autre part (YI b 24) le substantif sorsom s'employant seul
au lieu et place de l'expression sorsom sorsale.

Eso{c) nous
est dj connu comme signifiant ainsi .
Tuderalo[m)
est le participe d'un verbe tir du substantif tuder, (|ue nous
rencontrerons plusieurs fois partir de la ligne 10. Comme
il s'agit dans ce passage du trac d'un temple, et comme on
cite plusieurs noms de lieu (|ui doivent guider ce trac, on a
t amen supposer pour le mot tuder le sens de limite'.
1. Stahmilocsotuderatocst.
2. Aufrecht et RirchhofT, II, p. G3. Bugge, dans ZK, XXII, 407.
3. Cf. le nom de ville ombrien Tuder ou Tudertum, dont les habitants {Tudcr-
tes, Tuderni ou Tudertmi), placs aux confins de l'trurie. taient peut-tre
dsigns comme les gens de la frontire. C'est le Todi actuel. Sur l'identit
possible avec Sudertum, loSsovov (Ptolmce, III,
1, 50), voy. F. H. Kmpf,
Umbricorum spcimen primum. Berlin, 1834, p. 24.

Pour s'expliquer que
le d de Tuder ne se soit pas chang en d (rs), il faut supposer une ancienne
forme Tutcr ou Tunder.
TABLE I a 2. TABLE VI 8. 37
Cette signification convient d'autant mieux que le mot est
accompagn de l'adjectif totcor, qui est tir de fota
civi-
tas . Si cette acception est vraie, iuderato{m) est signifiera
limitatur
. L'auxiliaire est employ avec le participe pass
dans le sens du prsent passif, comme quand nous disons en
franais : un carr est trac dans le ciel .
Le sens de cette proposition est donc tum [templum] effa-
tum ita limitatur .
En regard d'un mot signifiant
tum

on s'attend trouver dans la premire proposition une con-
jonction quum . Cette conjonction est jnife, qui rpond au
latin ubi (pour cubi)^-, elle est le second mot de la phrase,
comme plus haut (ligne
5)
on a eu sersipirsi sesust.

Le su-
jet est videmment arsferhir; verfale trebeit marque l'action
accomplie par l'adfertor. Si l'on tient compte du caractre
circonstanci des tahles YI-VII, qui reviennent constamment
sur la partie antrieure de l'exposition l'aide de phrases
incidentes signifiant aprs qu'il a fait cela , on doit
penser qu'il est question dans cette phrase du seul acte ac-
compli jusqu' prsent par l'adfertor, qui a t de prononcer
une formule. Je traduirai donc, avec Aufrecht, verfale par
formule
2
et je verrai dans trebeit un verhe signifiant
ta-
blir . Corssen en a rapproch l'osque trbom
construction

et un certain nombre de noms propres comme Trebia (ville
ombrienne), Trebula (nom de plusieurs villes, une en Campa-
nie, deux autres dans la Sabine)
;
de l l'adjectif Trebkmo,
qui dsigne sur nos tables l'une des portes d'iguvium, ainsi
nomme sans doute cause d'un Trebula auquel elle condui-
sait. La racine est trab, treb construire, tablir
,
qui a
donn le latin trabes,trabs poutre' . Cette racine existe
encore dans d'autres langues de la famille. Ebel
y
a rapport
justement (ZK VI, 422) le gothique thaurp village
(alle-
mand moderne f/or/"), le kymrique treb village . Nous avons
ici un parfait avec ei dans la dernire syllabe, comme on
trouve en latin archaque /^oserfei/, probaveit, redieit, posieit''.
La voyelle de la premire syllabe est probablement longue
(cf. legi). En ce qui concerne l'association des deux mots, on
L Le c ou plutt le
q
est tomb. Mais il est rest dans ali-cuhi, si-cuhi.
Voy. Boppj Gr. comp.
86, 1, s. L
2. CL verbum. On a le suffixe alis dans slaflaris, sorsalii, tefralis.
3. Corssen, ZK, XIII, 179. Aussprache-, I, 560.
4. Ritschl, Opuscula, II,
p.
64'2.
38 TABLE 2 a I.

TABLE VT o 8.
peut rapprocher les expressions latines verba stviirrr^ rarmina
pangerc
'
.
Il reste ocrer peihaner. Le premier de ces mots est frquem-
ment employ. L'accusatif ocrcm, l'ablatif ocri, ocre nous an-
noncent un thme en i; le nominatif ocar ukar a perdu la
voyelle finale du thme en mme temps que la dsinence;
mais il a insr une voyollo euphonique entre les deux con-
sonnes, connue fait le latin pour accr, saluber. On reconnat
l'archaque latin cris montagne . Festus
(p.
181) : Ocrem
antiqui, ut Atejus Philologus in libro Glosscmatorum refert,
montem confragosum vocant, ut apud Livium : Scd (jui sunt
hi (jui ascendunt altum ocrim, etc.
Ce mot correspond au
grec oxpt pointe (comparez le rapport de collls et de cid-
men) et drive de la racine ak tre pointu . Une ville om-
brienne s'appelle Ocriculum, une ville de la Sabine Interocrea.
Dans notre forme ocrer nous avons le premier exemple d'un
gnitif singulier de thme en i (probablement pour ocreir).
Sur les tables en criture trusque ces gnitifs sont en es, mais
le s peut tomber.

Peihaner. Quoique ce mot prsente une
flexion nominale, savoir la dsinence du gnitif singulier
masculin, il est impossible de mconnatre dans la premire
partie le thme d'un verbe qui est employ nombre de fois
par nos inscriptions, notamment en combinaison avec ocris :
inuk ukar pihaz fust
et collis piatus fuerit
(I b
7),
piliatu ocrem piato collem (YI a
49). Nous devons donc
penser que peihaner est une forme nominale se rattachant
la conjugaison, autrement dit un participe. Aufrecht a expli-
qu avec raison peihaner comme tant pour peihander et
comme appartenant au participe en ndus
^.
Le n s'est assimil
le (/ dont il est suivi, de sorte que par la pense il faut se
reprsenter un mot peihanner. Cotte assimilation de nd en
nn n'est pas absolument trangre au latin, o nous avons
antenn pour an-tend, dispennite, distennite employs par
Piaule pour dispandite, dislendite, et o grunnire existe ct
de grundire. En osque, la forme participiale correspondante
prsente les deux n?? ; triibiimiipsannam deded con-
structioncmoperandam ddit . En ombrien, le changement
de nd en n est constant: on aanferener
circumferendi ,
1, Les mois formula, serrno viennent de racines signifiant tablir, entre-
lacer.

Ouvr. cit, \, 87.
TABLE I 2. TABLE VI a 8.
39
pamipei
quandoque . Tous les nd que nous
rencontrerons
proviennent
d'un ancien nt. Nous remarquerons \ ce propos
l'altration
progressive et rgulire du langage, qui
dplace
mctiiodiquement les sons, changeant, comme nous le voyons
ici, sous l'influence d'une nasale, la forte en douce, et ren-
dant la douce semblable la nasale.

Le thme verbal
peiha^ piha- T\)on(\ au latin pia- avec une h en plus que nous
trouvons pareillement dans d'autres dialectes italiques : osque
piihii, volsque pihom. Le latin a-t-il supprim cette lettre,
ou bien est- elle dans les dialectes congnres un simple
signe orthographique destin sparer les voyelles? Il est
difficile de dcider la question en l'absence d'une tymologie
certaine. Nous penchons pour la seconde hypothse, ne pou-
vant gure sparer piare de punis, qui lui-mme nous con-
duit la racine pit (sanscrit pii nettoyer, purifier ). Je sup-
pose que piare est pour puiare. La voyelle a d'abord d tre
longue, et c'est ce qu'indique l'orthographe osque piih-. On
a de mme ui chang en i dans cliens, inciens (pour cluiens
incuiensy.

Ces deux gnitifs doivent donc se traduire ocris


piandi^ .On peut les faire dpendre de verfale; mais cause
de la place qu'ils occupent dans la phrase et en raison de la
libert avec laquelle l'ombrien construit ses gnitifs, je crois
qu'il vaut mieux traduire : l'occasion de la coUine devant
tre purifie'. Cette libert de construction se retrouve jus-
qu' un certain point dans le rituel des frres arvales, o on
lit des phrases telles que : piaculum factum ....ferrum infe-
rendi (un sacrifice expiatoire l'occasion du fer qu'on a in-
troduit dans le bois sacr), promagister ad aram immolavit
porcas piaculares duas luco coinquiendi et operis faciundi
*
.
Cette interprtation, qui s'loigne peu de celle qu'Aufrecht
et Kirchhoff ont propose^, donne lieu deux objections qu'il
faut mentionner. Quand une phrase rsume sous forme de
proposition incidente ce qui a t fait prcdemment, nos
textes emploient ordinairement le futur antrieur. Je crois
L Voy. plus haut ce qui a t dit de anseriates, p.
8.
2. Il sera beaucoup question dans la suite de cette colline qui parat former
le centre religieux d'Iguvium. Elle porte le nom de ocris Fisius, probablement
du nom de la divinit laquelle elle tait consacre.
3. Cf. VI b 28.
4. Henzen, Acta fratrum Arvalhim, p.
CCXII, 20. C'est le mot piaailum qui
amne cette construction : mais le lien avec le gnitif est assez relch.
h. D'autres interprtations chez Huschke, p.
64. Bugge, ZK. XXII. 409.
40 TABLE \ <i 2.

TABLE VI a 8.
que l'emploi du parfait s'explitiue ici par cette circonstance
que le verbe de la proposition principale n'est pas l'imp-
ratif, mais i\ l'indicatif prsent. Une autre objection a t tire
par M. Hug^c du t linal de trcbcit. Selon une thorie sur les
dsinences primaires et secondaires qui est dveloppe par
ce savant, le parfait devrait avoir un d ou tre priv de dsi-
nence. Mais si l'on songe que VI a t copi sur un texte o
la dentale douce est ncessairement crite par un /,
cette
objection perd beaucoup de son importance.
TRADUCTION.
(YI a
8)
Carmen* ubi adfertor pepigit collis piandi [causa],
tum [templum] elTatum ita limitatur,
(VI a
8)
Angluto
(9)
hondomu, jjorsei nesimei asa deveia est,
angiome somOj porsei nesimei vapersus aviehcleir
(10)
est; eine
angluto somo vapefe aviehclu todcome tuder; angluto hondomu
asame deveia todcome
(11)
tuder, Eine todceir tuderus sei po-
druhpei seritu.
On a ici l'numration des points qui servent i\ dtermi-
ner les quatre cts du temple. Il suffit de lire ce passage
avec attention pour voir qu'il
y
rgne un certain parall
-
lisme de construction. Si nous laguons de la premire phrase
les deux propositions relatives commenant par porsei, il
reste : angluto hondomu

angiome somo. Nous allons d'a-
bord nous occuper de ces quatre mots. Il est facile de recon-
natre le mme nom,

videmment le latin angulus,

em-
ploy sous deux formes diffrentes, et accompagn une fois
d'un mot l'ablatif [hondomu), l'autre fois d'un mol l'accu-
satif [somo). Nous sommes donc amen penser que anglu-to
nous cache lui-mme un ablatif et anglork-e un accusatif.
C'est ce que l'analyse grammaticale va nous prouver dans un
instant. Quant au sens de hondomu et de somo, il est naturel
de supposer que ce sont des adjectifs servant spcifier l'an-
gle dont il est question : somo se laissant aisment recon-
natre connue le latin summus, il faudra probablement voir
\. Nous prenons le mot dans le sens o lo prend Tite-Live. Lcx horrendi
carmiais erat : Duumviri perducllionem judicent.... (I, 26).

Cf. Cic. pro Mur.
12. Praetor inlerea ne pulcrum se ac beatum putaret, atque aliquid ipse sua
sponle loqueretur, ci quo(]ue carmen conipositum est : Suis utrisque supersti-
tibus, praisenlibus, istam viam dico : inite viam.
TABLE I rt 2.

TABLE VI n 8. 41
dans hondomu un mot significalian oppose, comme l'est
en latin infimus. Cette conjecture acquiert encore cio la force
si nous rapprochons les prpositions hondra et subra
(1. 15
et
16)
qui sont opposes entre elJes comme hondomu et somo.
Le groupe nd quivaut 7U^ : nous avons donc un conijjaratif
hon-tra^ et un superlatif /ion-fo77iM forms d'un thme pro-
nominal ho-no ou ho-n\ Au mme thme appartiennent
huni hont (syllabe ajoute certains pronoms comme en
latin -c/ew), et les adverbes h un tak ainsi , huntia (mme
sens). 11
y
a sans doute une parent entre la premire partie
de ce thme compos hono et le pronom latin hic. Mais il faut
carter, malgr la ressemblance apparente, legc^thique hindar
post, ultra ,
hinduma postremus et le vieux haut-alle-
mand hint
post
(allemand moderne hinter^ anglais behind)^
cause de la nature particulire de.. Vh germanique, qui
suppose un ancien k.

Nous traduirons hondomu par infimo,


nous rservant de revenir sur le sens qu'il faut attacher
cette expression.

. Dans somo, suivant l'habitude, l'un des
deux m (latin sum-mu-s pour sup-mw-s) n'est pas marqu. Si
l'on rapproche les formes ombriennes sub, subra, superne, on
voit que Vu s'est chang en o, probablement sous l'influence
de la lettre m.
Que faut- il penser de la syllabe -to dans anglu-to? faut-il
y
voir le frre jumeau du latin -tus dans coditus funditus intus,
du grec-To; dans ivro; xTo', du sanscrit -^tts dans si;ar^a-to5 de
clo , ku-tas unde , atas inde ? En tous cas, il est, dif-
frent dans son emploi, car il s'ajoute, non au thme nu,
mais au mot revtu de la dsinence ablatiye. Je serais, dispos

y
voir une prposition postpose, comme en [\ii),.com (cum)
et ad (ad). Quant la forme primitive de cette syllabe lo, je
ne crois pas qu'elle puisse correspondre au latin tus, qui,
combin avec anglu, aurait donn anglus, comme au par-
ticipe vestitus devient vestis. Je pense que ce -to est le latin
tum, exactement comme -co est cum. L'histoire des langues
nous montre frquemment employs dans un idiome comme
prpositions des mots qui sont adverbes dans un autre : et il
n'est pas moins ordinaire de rencontrer avec une signification
locale des particules qui ailleurs sont appliques l'ide de
temps. Tum alors en latin, est postposition de lieu en
1. Voy. ci-dessus,
p. 39.
2. En vieil-ombrien hutra.
3. Bugb'e, dans ZK, III, 36.
42 TABLE T n 2. TABLE VI a 9.
ombrien; il sert marquer le lieu o l'on est. Un mot latin
o ium est employ i\ la faon ombrienne comme postposition
mrite d'tre rappel ici : actutum sur-le-cbamp
*
.
Nous
arrivons angiome, dans lequel nous reconnaissons un accu-
satif, suivi d'un c qui est le dbris de la prposition postpose
en. Cette prposition se trouve encore sous sa forme complte
dans esunnmen vukumen arvamen*. Un n final est souvent
omis : ainsi le substantif nomen est crit treize fois nome sur
les tables YI et VII.
Le sens de la pbrase principale est donc : anf,nilo infime

ad angulum summum. Reste examiner les deux pro-


positions relatives : Porsei nesimei asa deveia est.

Porsei
nesimei vapersus aviehcleir est. Dans porsei nous retrouvons
le porsi de la 1.
6,
que nous avons traduit comme une con-
jonction. Ici il est employ comme pronom. On pourrait sup-
poser, puisque porsi est pour pod-ei, que le mot qui signifie
angle est du neutre en ombrien : mais cette supposition
n'est pas oblige. Le pronom relatif prsente cette particula-
rit qu'on trouve quelquefois le neutre porsi au lieu et place
du singulier masculin poe, et mme au lieu du pluriel mascu-
lin pure. C'est un commencement d'appauvrissement de la
dclinaison qui annonce ce qui s'est pass en italien pour le
pronom che et en franais pour queK

Nesimei est un lo-
catif form comme stahmei stahmeitei.

Il est suivi la pre-
mire fois des deux mots asa deveia, la seconde fois de vaper-
sus aviehcleir. Comme ces deux propositions sont symtrique-
ment construites, le rapport grammatical que nous trouverons
l)our l'une de ces expressions devra galement tre prsum
pour l'autre. Une ligne plus bas on lit : asame deveia qui
quivaut asam-e (n) deveia{m), ce qui nous prouve que nous
avons affaire un singulier de la premire dclinaison. Dans
la pbrase qui nous occupe, et dont le sujet est porsei, asa
deveia ne peut tre qu'un ablatif. Il faut maintenant voir si
le mme cas peut tre admis pour vapersus aviehcleir. Ces
1. Voy. Bral, MSL, II, p. 335. J'ai montr en cet endroit que le sens de to n'a-
joute pas beaucoup la signification de l'ablatif, ce qui explique pourquoi dans
des locutions identiques on a tantt l'ablatif avec to et tantt l'ablatif seul.
2. Je rappellerai seulement ici pour mmoire que MM. Aufrecht et Kirchhoff
ont cru voir dans les formations comme angiome un cas spcial de la dclinaison
ombrienne. Cette opinion, ([u'ils ont savamment dveloppe dans leur grand
ouvrage, sera discute plus loin (VI a 26).
:). Bugge, dans ZK, III, 3r).
TABLE I a 2. TAIU-E VI
a
9.
48
deux mois
reviendront encore une fois 1. 12 et 13, et nous les
reconnaissons
aussi 1. 10 sous la forme modifie
vpefe nvieh-
clu. On les voit. encore I b,
14,
qui porte : vapefem avie-
klufe, et enfin l'un des deux mots se retrouve III,
7, o
l'on a : vapede. Cette dernire leon nous renseigne sur la
nature du groupe rs dans vapersus. En rapprochant ces dif-
rcnts passages il est ais de voir cjue les deux mots sont tou-
jours au mme cas, et que par consquent ils doivent tre
coordonns. La forme d'aviehdeir convient parfaitement pour
un ablatif pluriel (comparez aseriatei\ 1. 1). Quant o. vapersus^
il a un aspect un peu moins ordinaire. Mais si Ton se rappelle
ce qui a t dit de la dsinence du datif-ablatif pluriel ^, nous
ne pourrons nous dispenser d'y reconnatre un thme con-
sonne, qui a pris la dsinence s (grec <^ij et peut-tre ffui)
l'aide d'une voyelle de liaison tt. La suite nous montrera les
datifs-ablatifs pluriels fratrus (fratribus), homonus (homini-
bus), dupursus (bipedibus), peturpursiis (quadrupedibus), etc.

Par quoi sont rgis ces ablatifs? ils ne peuvent l'tre que
par nesimei, dans lequel nous devons voir un adverbe ou une
prposition. Par sa forme, nesimei rappelle les superlatifs
latins comme maximus proximus; le s entre deux voyelles
aurait t chang en r s'il n'quivalait pas une lettre double.
On trouve en osque, sur la Table de Bantia, un adjectif ie.si-
mum qui traduit, comme Kirchhoff l'tablit d'une faon
incontestable, le latin proximum : ainsi en regard de cette
formule latine qui se trouve au verso de la Table, IN DIEBYS
X PROXSVMEIS, le texte osque porte mais zicolois X nesimois.
11 faut sans doute rtablir un superlatif nec-timus, nec-simus^
prsentant dans sa premire partie la mme syllabe que
nous avons dans nec-tere no[c)-du-s, dans le gothique neh-va
prs , l'anglais nigh et next, l'allemand nclist et nach (cf.
nachbar voisin ). Nous pouvons donc traduire le locatif
nesimei par le latin proxime, qui est peut-tre lui-mme un
locatif : seulement la syntaxe latine exigerait encore une pr-
position ab devant le rgime, tandis que l'ombrien qui, comme
nous l'avons dj vu, dispose des cas plus librement, se con-
tente de l'ablatif.
Sur le sens des mots asa deveia et vapersus aviehcleir nous
ne pouvons rien dire de certain; mais on voit que ce sont les
deux points de repre servant l'orientation de l'augure.
!. Voy. ci-dessus, p.
7
44 TABLE I rt 2.

TABLE VI a 10.
Peul-tre a^a esl-il le lalin ara^ l'osque aas autel' . Deveia
pourrait t^lro form l'aido du mmo suffixe qui, on vieil
ombrien, a la forme aio ipernaio, })usnaio)^; nous aurions
alors un mot comme divina en latin. Nous verrons plus loin
qu'on peut considrer cette asadcvcia comme la place o se
tient le prtre.

Quant l'autre expression, elle est encore plus


obscure'. Il est question (I b
14) d'une vea aviekia (en latin
via aviecula) d'o l'on peut infrer que cet adjectif se rapporte
la topograpbie des environs d'Iguvium. \'apersus suppose
un thme vaped, qui serait probablement en latin vaped ou
vapid. Kirchhoff fait remarquer que sur les Tables Eugubines
on ne trouve pas un seul mot commenant par un
/,
et il se
demande si nous n'avons pas ici le latin lapid. L'absence de
mots commenant par / est effectivement une circonstance
remarquable sur laquelle nous aurons occasion de revenir.
Toutefois, en l'absence d'autres prsomptions, nous aimons
mieux employer l'expression vapides avieculi comme si c'tait
un nom propre*.
Eine angluto somo vapefe aviehclu todcome tuder, angluto
hondomu asame deveia todcome tuder.

Eine, conjonction
qu'on trouve ailleurs sous la forme ene et enew. Cette der-
nire orthographe est la plus complte. En osque on a une
conjonction inm signifiant et ; c'est aussi le sens de notre
particule. Le latin enim, qui est le mme mot, a pris une
acception plus accentue et il a abrg la voyelle initiale. Tous
ces mots viennent d'un thme pronominal compos eis-\-no;
sur nos tables on trouve encore les formes enno et ennom
ct de eno, enom; d'autres fois on a un i dans la premire
syllabe (inuk, inumek). Qu'un mot signifiant ceci prenne
dans une langue le sens
et , dans une autre celui de car ,
cela s'explique surtout par l'intonation qu'il reoit et par la
place qu'on lui donne dans le discours ^ En ombrien cnem et
1. Hascnam anliqui dicebant, ut asas, quas nos aras, et Lases, quos Lares
cRcimus. Placidus in Glossis. Voy. Festus, d. OlL Mller,
p. 15, notes.
2. Voy. ci-dessus, p. 9.
3. Savelsberg donne dans ZK, XXL p. 234,
une explication que les lois de la
phontique ne nous permettent point d'accepter.
4. L'orthographe avichcleir nous apprend que l'e est long.
5. Le latin enim a quelquefois un sens purement affirmatif, par exemple dans
ces vers de Virgile, oii le pole imite la langue du rituel (^n. VIII,
84) :
in litore conspicitur sus,
Ouam pius JEneaa tibi, enim tibi, maxiaia Juno,
Mactat.
TABLE la 2. TABLE VI a 10. 45
enu peuvent signifier simplement et, comme on le voit
par des
passages identiques o l'on trouve tantt enu, tantt
cnem, tantt et; mais ils prennent aussi d'autres acceptions.
Enem,
enum se placent en tte de la pro|iosition, et pour le
dire ici en passant, c'est sans doute oiom, au lieu de enos,
qu'il faut aussi lire au commencement du chant des Frres
arvales. On sait que dans les anciens alphabets italiques la
ressemblance de M (m) et de M (s) pouvait aisment donner
lieu des mprises.
Angluto somo vapefe aviehclu. Angluto hondomu asame dc-
veia.

Nous traduisons chaque fois les quatre mots comme
formant ensemble un groupe compacte : l'angle su-
prieur [qui est] prs des vapides avieculi.

A l'angle in-
frieur qui est prs de l'osa deveia. Au contraire, Kirch-
hoff traduit : depuis l'angle suprieur jusqu'aux vapides
avieculi.

Depuis l'angle infrieur jusqu' asa deveia.


C'est
seulement quand nous chercherons nous rendre compte de
toute cette opration que nous pourrons justifier notre tra-
duction. Il faut d'abord expliquer les formes grammaticales.
Angluto est connu. Somo doit tre regard comme une faute
du graveur pour somu : ce serait le seul exemple d'un ablatif
de la
2^
dclinaison qui finirait en o. Aufrecht fait remar-
quer propos que sur la mme table, ligne 35, le graveur
avait fait la mme faute au mot pihaclo, et qu'il l'a corrige
en mettant un u par-dessus l'o. Au contraire, hondomu est
correctement crit avec un u.

Vapefe aviehclu. Ce dernier
mot est pour aviehcluf. Nous avons dj vu d'autres exemples
de la chute d'un /"final [mersta aveif, ligne
4). Le premier mot
doit se dcomposer en vapef-e[n) : c'est ici l'accusatif pluriel
d'un thme consonne. Pour s'expliquer cette formation il
faut supposer que le
f
(reprsentant euphonique d'un ns),
aprs s'tre tabli comme dsinence de l'accusatif pluriel dans
la dclinaison des thmes voyelle, a t introduit galement
dans la dclinaison des thmes consonne : devant ce
f
cer-
On doit, je crois, construire enim avec le second tibi, sur lequel il sert insis-
ter. Comparez ce vers de Silius Italicus (XIII, 136) :
Mactat, diva, tibi, tibi enim haec gratissima sacra.
On sait qu'ent/n peut se placer aussi en latin avant le mot qu'il dtermine :
cela est surtout frquent dans le dialogue. Plaute, Bacch. IV,
4, 51.
Mnesil. Nunquid nos vis facere ?
Chr. Enim nihil nisi ut ametis impero.
46 TABLE J a 2. TABLE VI rt 11.
laines consonnes ne pouvaient se maintenir. Ainsi vaped a
perdu son d final et a fait vapcf; de mme kapid fait
kapif. Au conlrairc un r se maintient devant le /', comme
nous le verrons par l'accusatif pluriel ne?/.

L'e final de
vapef-e est le reste de la prposition en. Cette prposition,
jointe l'accusatif, n'implique pas ncessairement une ide
de mouvement; elle peut servir marquer uniquement la
proximit, comme le fait ad en latin. Cf. Cic. Ej). Fam. 15. 2 :
Castraquc ad Cybistra, quod oppidum est ad montem Tau-
rum, locavi.
Todcome twler. Le premier mol se dcompose en todco)n-e^n),
qui est l'accusatif d'un adjectif todco suivi de la prposition
en. Tuder est l'accusatif d'un thme consonne. Comme il
n'y a point de dsinence, nous devons supposer qu'il est du
neutre. Nous reviendrons sur ce point un peu plus loin.

Todcom est probablement form de tota l'aide du suffixe


co* : il signifie publicus et correspond l'osque tvtks.
Les limites de la banlieue d'Iguvium paraissent donc servir
en mme temps de limites au temple trac par l'augure.
Eine todceir tudcrus sei podruhpei seritu.

Cette phrase,
qui termine l'alina, renferme une prescription, comme on
le voit par l'impratif seritu. C'est le mme verbe dont nous
avons rencontr (ligne
1)
le participe a-seriater : la forme la-
tine correspondante serait serviare, se^^iare, et les trois
voyelles se sont fondues l'impratif [seruieitu] en une seule.
Il a dj l question de la contraction de ui en i : Vi long
s'est ensuite mle avec cet ei (souvent crit* ou e'^) qu'on voit
certaines formes o l'on aurait attendu plutt Va de la pre-
mire conjugaison (kadetu vasetom petietom = latin calato
vacatum peccatum).

Le verbe seritu est ici employ sans
rgime, comme sei'vare en latin dans l'expression servare de
ado.

Todceir luderus est le datif ou l'ablatif pluriel des
deux mots qu'on a vus la ligne prcdente. Je crois qu'ils
sont rgis par se/, qui est une prposition. Cependant nous
trouverons plus loin une conslruclion analogue (VI b 48) o
il n'y a pas de prposition : criront tuderus avif
seritu intra
eosdem fines aves servato .
Sei est expliqu par Aufrecht
comme tant pour seid = latin sed. On est alors oblig d'ad-
1. L'i qui se trouve dans les mots latins comme niodicus,medici<s, n'est pas crit
en ombrien. Mais il est clair qu'un son devait tre entendu aprs le d de todceir.
2. On a dj vu (1. h) stahmcitei, crit plus loin (1. 18) stahmitei.
TABLE I a 2. TABLE VI 11. 47
mettre un assez notable cart de la signification, car la locu-
tion ombrienne doit quivaloir une expression latine
inlra . Mais sei peut encore tre autre chose que le latin
sed. On
y
peut voir, par exemple, un locatif, et supposer que
le S tient la place, comme il arrive si souvent, d'un J5. Nous
aurions alors un congnre du latin cis, citra, dont nous trou-
verons plus tard le superlatif imo. Le sens d'une telle prpo-
sition conviendrait trs-bien ici.

Podruhpei est l'ablatif
neutre d'un mot correspondant pour le sens au latin utrin-
que . On peut rapprocher le locatif osque ptereipid, le
nominatif pluriel ptrspid, le gnitif pluriel imtrumpld.
Le latin uter est pour cuter
*
; l'ombrien est mieux conserv,
moins bien toutefois que l'osque. Sous l'influence de r, le t
s'est affaibli en d^ comme dans adrer = latin atris. Le A est
destin indiquer la voyelle longue. La seconde syllabe pei
est pour pejd ; en latin, la diphthongue s'est abrge en e
[uterque]
.
TRADUCTION.
(VI a
8)
Angulo
(9)
infimo qui proxime asam deveiam est, ad
angulum summum qui proxime vapides avieculos
(10) est;
et angulo summo juxta vapides avieculos usque ad publicum
finem; angulo infimo juxta asam deveiam usque ad publi-
cum
(11)
finem. Et publicos fines intra utrinque servato.
Nous retournons au sacrifice dpeint par Tite-Live (I, 18)
pour transcrire les lignes suivantes qui forment le meilleur
commentaire de notre passage : Augur ad lvam ejus, ca-
pite velato, sedem cepit, dextra manu baculum sine nodo
aduncum tenens, quem lituum appellaverunt. Inde ubi, pro-
spectu in urbem agrumque capto, deos precatus, regiones ab
oriente ad occasum determinavit; dextras ad meridiem par-
tes, laevas ad septentrionem esse dixit. Signum contra, quo
longissime conspectum oculi ferebant, animo finivil. n
Rap-
pelons aussi les mots : Inter eos fines quos feci.

(VI a
12)
Tuderor todcor : vapersusto avieclir ebetrafe^ ooser^
dme, presoliafe Nurpiei^, vasirslome
{\3),
smursime, tettome
Miletinar, tertiame praco pracalarum.

Vapersusto avieclir
1. Bopp, Gr. comp.

292, 397.
48 TABLE I a 2.
TABLE VI a 12.
carsome
(14)
Vestmer^ randeme Rufrer, teltomc Noniar, tel-
tome Salier^ carsome Hojer, pertome Padellar.
Suit une doublo srie de noms de lieux, commenant
chaque fois aux rapides avicculi. Nous en pouvons infrer que
ces vupidcs sont situs l'intersection de deux lignes du
carr. Les noms numrs servent tablir la direction des
cts du carr.
Tudevor todcor. Deux nominatifs pluriels. On a un peu plus
bas (ligne 15) screihtor^ et plus loin (lignes 26, 27)
arsmor
devsccov subd.tor. 11 est remarquable que la dsinence or ap-
partienne seulement au commencement de la table YI. Plus
tard le graveur crit ur, comme s'il reconnaissait qu'il s'est
tromp : pinnvatur, Jovimir, tasetur. Sur les tables en criture
trusque la dsinence est us ou ur. Comparez les formes
osques AbeUamls, Nvlans, ptriispid, status. Nous avons
ici l'ancienne dsinence en es, qui n'a survcu, en latin clas-
sique, que dans les trois dernires dclinaisons ^ La voyelle
ou M est longue, car elle est produite par la fusion de \'o ou
u final du thme avec l'e qui prcde s. De mme les noms
ombriens de la premire dclinaison font au pluriel as ou
ar;urtas, anglar, ivrigar, motar. En osque on a : asas,
scriftas.
Remarquons 'toutefois qu'ici il s'agit du thme tuder^
c'est--dire d'un thme se teriiiinant par une consonne.
Or, les exemples de pluriels analogues tuderor, c'est--
dire d'un thme consonne prenant la dsinence or, nous
manquent. Aufrecht suppose qu'ici Va est bref et qu'il corres-
pond l'e de
"EXtjvs, l'a du sanscrit marutas. Mais nous
avons lin aiitr thnie en r, qiii est erriploy au nominatif
pluriel : ce thme rejette absoluiiicnt toute dsinence, ou
peut-tre se borhc-t-il allonger la voyelle de sa dernire
syllabe; c'est frater(ni, 5)
= latin /Vairs. On peut comparer
l'osquc hcnzsr, chstur
=^
latin cehsors. Eh latin, le pluriel
quatuor a perdu pareillement sa dsinence. Quant aux thmes
comme pater, soror, on sait que le latin les fait passer dans
la dclinaison des thmes en /. Il devient donc difficile de
croire que tuderor so\i le nominatif pluriel de tuder, et si l'on
se rappelle qu'il
y
a des raisons de penser que tuder est du
1. Sur les restes de celte dsinence en latin archnque, la
2"*
dclinaison,
voy. Bcheler, p. 58 de la traduction franaise.
TABLI-; 1 II 2. TABLE VI a 13 49
neutre, on aimera peut-tre mieux admettre avec nous
rexislencc do doux tlinios : l'un neutre de la troisime d-
olinaison,
l'autre masculin de la seconde. C'est exactement
ce qui se i)asse en latin pour termen et terminus. On en trou-
vera un second exemple en ombrien au mot vas.

Vapcr-
susio avieclir. C'est le point de dpart de l'numration : aux
vapidcs avieculi. La mme formule se retrouve ligne
13, et
le blanc laisse par l'inscription montre encore mieux qu'une
nouvelle srie commence. Quoiqu'il n'y ait pas de verbe ex-
l)rim, le sens gnral de la phrase est suflisamment clair.
Aux vapicles avieculi, les limites publiques [vont] vers tel et
tel endroit.
Nous sommes en prsence d'une suite de
noms sur lesquels rgne et rgnera sans doute toujours une
profonde obscurit. C'est un fragment du cadastre iguvien
que le hasard de la conservation de ces tables met devant nos
yeux. Nous passerons rapidement sur des mots dont il est
impossible de rien dire de certain, et dont l'intelligence n'est
heureusement pas, ncessaire l'ensemble du texte.
Si l'on
examine ces mots au point de vue grammatical, on voit une
suite d'accusatifs accompagns de la postposition e{n). Un
certain nombre de ces accusatifs rgissent un gnitif plac
aprs eux. Il faut sans doute voir dans les accusatifs des
mots signifiant maison, cham]), vigne , ou quelque chose
de semblable, et dans les gnitifs les noms des propritaires.
Il serait inutile de multiplier des conjectures manquant de
tout appui solide.
Ebetrafe. Comme on trouve ailleurs (YI h 53) hebetafe, et
qu'un h initial est frquemment omis, on peut infrer un
thme hebetra.
Ooserclome. Les deux o indiquent une
voyelle longue. Le suffixe neutre clo nous est connu par
persclom. On a propos de voir dans Va long le latin au (pour
avi-s, cf. au-gur, au-ceps), et dans ser la racine de seritu,
aseriatcr. Le mot supposerait en latin peu prs un compos
avl-servaculwn, c'est--dire un observatoire suivre le vol
des oiseaux ^

Presoliafe Nurpier : les presoli de Nur-
pius .

Vasirslome. Le second s est peut-tre pour un .
On pourrait rap})rocher le suffixe de ereslom.

Smursime.
Kirchhoff rappelle murrhis, myrrhis (un champ de cerfeuil ?).

Tetlome Miletinar. Le premier mot a quelque chose d'in-


solite, cause du redoublement du /. Le latin teclwn aurait
1, Panzerbieler, Qusliones umbrica. P. 15. Cf. AulrccLt, ZK, I, p.
284.
4
60 TABLE 1 a 2. TABLE VI a 14.
d donner, ce semble, tcitom. Miletinav est un gnitif fminin.

Trrtiam praco pracalarum. Celte expression est autrement


construite que les prcdentes et les suivantes. Il faut traduire

la troisime d'entre les.... Pracatarwm est le gnitif pluriel


(comp. menzaru) d'un participe fminin. Praco
[\)0\\y
pra-
com) est le gnitif pluriel ou l'accusatif singulier d'un thme
prac. L'association des deux mots rappelle stahmei stahmeitei.
Retournant auxvapides avieculi,nous nous dirigeons main-
tenant d'un autre ct : Carsome Vestisier^ vers le carsum
(ou cadum) de Vesticius .

Randeme Rufrer,
le rantis de
Rufrius . A Nota il
y
avait un lieu (jui s'appelait ad
Rvfn
maceviam. Caton {De r. r. 22 et 135). C'est le nom latin Ru-
brius.

Tettome Noniar la maison
(?)
de Nonia .
Tet-
tome Salier
la maison
(?)
de Salins .

Carsome Hoier,

le carsum ou cadum de Hogius .



Pertome Padellar.
Dans ce dernier mot, Kirchhol est enclin voir la desse
Patella, qui prsidait l'panouissement des bourgeons
*
;
pertom signitierait sanctuaire, lieu consacr.

Le caractre
trange de tous ces noms communs pourrait faire supposer
que l'idiome parl aux environs d'iguvium n'est pas le mme
que celui qui nous est prsent par les Tables Eugubines.
traduction'
(VI a 12.) Limites publici vapidibus avieculis ad hebetras, ad
oserculum,ad presoliasNurpii,advasirculum,(13)ad smurrim,
ad tettum Miletin, ad tertiam pracum pracatarum. Vapidibus
avieculis ad cadum (14)
Vesticii, ad rantim Rufri, ad tettum
Nonia3, ad tettum Salii, ad cadum Hogii, ad pertum Patell.
(VI a 15)
Ilondra esto tudero porsei subra screihtor sent, par
fa
dersva, curnaco dersva seritu. Subra esto
(16)
tudero peico
mersto, peica mersta seritu.
Nous retrouvons ici la mme prescription que nous avons
dj vue dans les premires lignes : mais elle est accompa-
gne d'une indication [hondra esto tudero
subra esto tudero)
qui va nous confirmer le sens que nous avons adopt pour
dcrsva et mersta. Si nous faisons abstraction de la proposi-
tion relative : porsei subra screihtor sent, il nous reste deux
phrases, termines chacune par seritu. Hondra est un com-
1. Cf. Mommsen, Die unterit. Dial. p. \',i'u
TABLE I a 2. TABLE VI 15. 51
paralif oppos subra. Il en a dj t parl au mot hon-
domii^.

Eslo iudero sont deux accusatifs pluriels de la
seconde
dclinaison : ils ont perdu chacun un /"final, si nous
admettons, comme on a essay de le rendre probable, que ce
sont des masculins; Vo est pour a si ce sont des neutres
^
Nous traduisons : istos limites . Ces accusatifs sont rgis
la
premire fois par hondra, la seconde fois par subra.

Porsei est le mme pronom relatif neutre dont il a t parl
p.
42. Ici il remplit l'office du pluriel.

Sent est le verbe
ayant porsei pour sujet. Il correspond au latin swit, l'osque
set : pas... scriftas set qu... script sunt ; status pus sel
(
qui stati sunt' . Ce verbe tait sans doute enclitique et le
son de la voyelle peu distincte II ne faudrait pas chercher ici
un subjonctif : on verra plus loin que ce mode fait sins la
troisime personne.

Il reste le mot scroihtor qui est l'attri-
but de la phrase : c'est un nominatif pluriel masculin corres-
pondant au latin scripti. Tandis que l'osque, comme on vient
de le voir, fait scriftas et le latin scripti, ici nous avons un h.
C'est que l'ombrien vite le groupe
ft
ou pt tout comme le
groupe et : la premire consonne a cess d'tre entendue,
et pour maintenir la syllabe prcdente sa valeur de syllabe
longue, on crit une h- aprs la voyelle. On a de mme rehte
(recte), uhtur (auctor).
TRADUCTION.
(VI a 15) Infra istos fines qui supra scripti sunt i)arram
prpetem, cornicem prpetem servato; supra istos
(16)
fines
picum adversum, picam adversam servato.
II est temps que nous cherchions nous rendre compte de
toute cette opration augurale. Sans essayer de mettre d'ac-
cord avec nos Tables les tmoignages contradictoires que les
auteurs anciens ont laisss sur le temple romain et trusque',
nous donnons ici la figure qui parat le mieux correspondre
1. Voy. ci-(le3su3, p. 4L II est inutile de rappeler que subra est pour supra,
comme hondra pour hontra.
2. Ce changement d'un a en o (sur les anciennes toMcs u) est trs- frquent.
Cf. veskla et vesklu, arvia et arvio, etc.
3. T. de Bantia, 1. 25.
T. d'Agnone, 1. 1.
4. Corssen, Aussprache^, 11,52.
5. Olfried MUer, Die Elrusker, II, 120 3s. Mssen, Das Templum. Berlin, 1869,
p. 4 ss. 162 33. Gromatici ictres, cd. Car. Lachmann. Berlin 1848. II,
p.
342.
52 TABLE I a 2.

TABLE VI a 15.
aux Icmes de l'inscription. Elle s'carte sur une circonstance
essentielle de celle qu'a propose KirchhofT' : au lieu de pla-
cer comme lui Tauiiure au centre d'une circonfrence, nous
le supposons l'un des angles d'un carr. Autrement nous
ne voyons pas comment il pourrait s'acquitter de ses fonc-
A asam deveiam.
B vapef aviccluf.
todcom tuder.
todcom tuder.
tions sans manquer la dfense qui lui est faite de se re-
tourner.
Nous supposons l'augure plac au point A, prs de asa
fleveia. De ce })oint il fixe en avant de lui un autre point qui
sont les vapides avieculi (B). C'est la mme opration que tait
\. Ouvr. cit, p. 102.
TABLE I n 2.

TABLE VI n 15.
53
l'augure de Tite-Livc (I, 18) : Signum contra, quo longissimo
conspectum oculi ferebant, animo finivit. Les points G et D
sont de chaque ct le todcom tuderK Si nous relisons main-
tenant le texte depuis la ligne
8,
nous voyons que CAD for-
me l'angle infrieur et GBD l'angle suprieur. Pour faciliter
l'augure la connaissance des limites du carr, l'inscription
numre un certain nombre de lieux qui sont situs d'une
part sur les cts BC et CA, d'autre part sur les cts BD et
DA. Tous les oiseaux qui entreront dans le carr en de de
la ligne CD, c'est--dire qui franchissent les lignes CA et AD,
sont hondra esto tudero; tous les oiseaux qui entreront par
les lignes CB et BD seront subra esto tudero. Ainsi se trouve
explique l'expression pernaies pusnaies employe par la t. I.
(YI a 16.) Sve anglar procanurent, eso tremnu serse
(17)
combifiatu.

Deux propositions, dont la seconde est termine


par un impratif, et la premire par procanurent. La conjonc-
tion sve si annonce une proposition conditionnelle.

Anglar est le nominatif pluriel de angla.
Procanurent nous
reprsente le futur antrieur d'un verbe qui en latin, s'il
existait, aurait fait procinuerint. La voyelle du verbe simple
ne change pas dans les composs ombriens. Le prfixe pro
doit probablement tre pris au sens qu'il a en latin dans
provenire russir
,
proficere profiter .
Eso est le mme
adverbe que nous avons dj vu 1. 3 et 8. il a t traduit par
ainsi : on pourrait tre tent de lui donner ici le sens de
alors , comme l'a en allemand le mot so aprs une propo-
sition commenant par wenn.

Combifiatu. Ce mot, qui re-
vient frquemment, exprime sans aucun doute un acte faisant
partie essentielle de l'inspection augurale. Mais il n'a pas
trouv jusqu' prsent d'explication satisfaisante. Aufrecht,
sans rien hasarder sur son origine, le traduit par conspi-
cito . Mais c'est l une signification trop peu caractrise
pour un acte qui clt la crmonie, et qui devait tre de
nature trs-spciale. Bugge'', acceptant cette signification, a
1. Varron (De l. L VII,
8)
donne une formule latine pour la description du
temple :
> Templa tescaque me ita sunlo quoad ego caste lingua nuncupavero.
011a veter arbos, quirquir est, quam me senlio dixisse, templum tescumque
finito in sinistrum. Olla veter arbos, quirquir est, quam me sentio dixisse, tem-
plum tescumque finito in dextrum. Inter ea conregione, conspicione,cortumionc,
utque ea reclissime sensi.

Dans cette formule, les deux vieux arbres jouent
le mme rle que le todcom tuder ombrien.
2. ZK, III, 40.
54
TABLE I a 2.
TABLE VI a 16.
cru reconnatre la racine budhj qui veut dire savoir en
sanscrit,
voir

en zend (grec ruvOavoixot), et cette lymologie a
passt'' dans tous les travaux postrieurs, La racine en question
est de celles (jui, selon une thorie proi)Ose par Orassuiann
',
aurait primitivement commenc et fini par une aspire [hlmdh).
Comme nous n'avons rien en latin qui puisse se comparer
v6(xvo(xai (car putare a une autre provenance), nous ne sa-
vons pas si huf ou hif
est bien la forme que l'ombrien devrait
avoir. Mais un autre verbe grec de structure semblable, irsiOo
ou TTEtWoii (de la racine tti), se trouve en latin sous la forme
fid ;fides, fidelis). 11 semble d'aprs cela que Tr'jvOdvouai devrait
plutt donner fud.
Nous aimons donc mieux renoncer cette
explication. Le mot latin qui rappelle le ])lus notre combifiatu,
c'est le nom propre Vibhis, fort usit dans certains dialectes
italiques
"^
En l'absence d'autres informations, nous tradui-
rons par l'impratif" auspicator .
TRADUCTION.
[\l a 16.) Si oscines
(?)
fliciter cccinerinl, ita a sede
(17)
auspicator.
^VI a 17) Arsferturo nomne carsitu : Par
fa
dersva^ curnaco
devsva, peico mersto, peicamecTSta;
(18)
inersta aveif^ mcrala
angla eesona tefe^ tle Ijovine^ esmei stahmei stahmitei.
Arsferturo est un accusatif form comme curnaco (ligne
2).

Nomne est l'ablatif du neutre nomcn, et correspond au


latin nomine.

Carsitu se trouve I b 33,
sous la forme ka-
dotu : Vi est donc une voyelle longue, et reprsente la dii)li-
thongue ei. Ici, pour la premire fois, nous trouvons un d ou
rs correspondant tymologiquemcnt, non pas un (/, mais
un / ; le verbe latin ferait calatu i^grec
xat-w)'.
Le sens de
cette prescription, c'est qu'avant de prononcer les mots parfa
dersva..., l'augure doit faire prcder le nom de l'adfertor au
vocatif. C'tait l'usage dans les actes solennels. Cic. De Div.
1. Ib. XII, 81 et 110.
2. Mommsen, Die unterit. Dial. p.
2.'j9.
Si je devais prsenter une tymo-
logic de ce mol difficile, je songerais plutt la racine vidh diviser, qui est
resie en lalin dans dividere, viduus, et dunt le dh primitif a pu devenir un
f
en
ombrien. Le sens de combifiatu srail terminale. .
3. Voy. ci-dessus, p. 46 ce qui a t dil de la diphthongue ei, qui se trouve
dans des formes verbales qui en latin apparticnnenl la I" conjugaison.
TxVBLE I a 2.
TABLE VI a 17.
55
II, 34 : Q. Fabi, te mihi in auspiclo esse volo.
Respondet,
audivi. Les autres mois sont connus',
except
tefe, qui
reprsente le latin tibi (pour tibei).
TRADUCTION.
(YI 17) Adfcrtorem nomine calato : Parram prfepetcm,
cornicem pricpetem, picuni adversum
,
picam adversam
;
(18)
adversas aves, adversos oscines
(?)
sacres tibi, civitati
iguvina^, [in] hoc templo effato.
Celte allocution de l'augure s'appelle nuntiatio chez les Ro-
mains. Ici s'arrte l'inspection des oiseaux. L'augure quitte la
scne, et il ne sera plus question de lui.
(VI a 18) Esisco esoneir seveir
(19)
popler anferener et ocrer
pihaner pera arsmatia hahitu.

Il est ais de reconnatre
l'impratif /ait, qui correspond au latin habeto. Si l'on rap-
proche le passage (Yl b 50) : poe pera arsmatiam habiest, on
se convainc qu'il faut rtablir un m et voir dans perca{m)
arsmatia[m) le rgime direct. Nous avons dj vu (ligne
8)
les
mots ocrer peihaner qui sont des gnitifs signifiant
collis
piandi : on doit donc penser que popler anferener sont ga-
lement des gnitifs, ce qui cadre trs-bien avec leur dsi-
nence. Il reste les mots esisco esoneir seveir dans lesquels il
faut voir des ablatifs pluriels rgis par la postposition co,
qu'on trouve aussi crite ku et com. Cette postposition sert
marquer tantt une ide de lieu, tantt une ide de temps :
ici elle a cette dernire acception.

Seveir a t expliqu par


Aufrecht^ comme tant pour selveir, d'un pronom selvus=\a-
tin sollus, grec oXpo, sanscrit sarva : il signifie
omnis )j.

Esis est l'ablatif pluriel du mme pronom dont on a vu l'ac-
cusatif singulier eso : Cum bis sacris omnibus . Il faut
entendre ces mots dans le sens d'une proposition condition-
nelle : Si hc sacra omnia fuerint . Popler est le gnitif
d'un mot correspondant au latin populus.

Anferener se
compose du prfixe an=: latin anib ou am, et de ferener (pour
ferenner) = latin ferendi. Ce verbe a le sens du latin circum-
ferre dans ce vers de Virgile [^n. VI, 229) : Idem ter socios
1. Remarquez l'orthographe meersta, eesona, qui semble indiquer des voyelles
longues.
2. Ouvr. cil. II, 418.
5fi
TABLE \ Il 2.

TABLK VI a 18.
piira cireumlulif unda. ^
Il s arrit d'une luslration du peuple
iguvien. On a dt\j vu cette construction du g-nitif : Populi
circumPerendi et collis piandi [causa] .

Perra{m) arsma-
tia[m). Ces deux mois sont fort obscurs et rinterprtalion
qu'en prsente Kirchhoff est loin d'tre convaincante. Nos
textes, outre la. pera arsmalia, \)aT\oni d'une pera po7iisiater,
dont il est (piestion en ces termes : I b 15 perkaf h ah lu tu
puniale. YI 6
51,
pera poniiater hahiluto. D'autre part
on a, VI h 49 : percn arsmatiam anovildmu. Ce cvmcr mot est
un impralil" moNcn signifiant induilor . On est donc
amen penser qu'il s'agit de vlements. Je traduis poniiater
comme un ablatif pluriel d'un nom qui serait en latin puni-
ceatum ou puniceata color de pourpre . Comme l'ablatif
exprime i\ lui seul en ombrien l'ide avec , on peut Ira
duire : Ayez des pera avec des

colors de pourpre
.
Pour le mot pera lui-mme, nous sommes rduits aux con-
jectures. Je suppose que c'est le nom du vlomont port par
l'adfertor, et je rapproche ce passage du rituel des Arvales :
Fratres Arvales prtextati sacrificium de Dia ture vino
fecerunt.... Promagister in tetrastylo reversus est et in codice
cavit et prtextam deposuit*. Les prtres portaient la pr-
texte seulement durant le sacrifice. Servius, ad jEn. YIII,
552 : Neque semper pra'textam, neque apicem, nisi tempore
sacrificii gestare soliti erant.
Cette robe prtexte tait
garnie de pourpre. Pline, H. N. IX, 60 : Purpura diis advo-
calur placandis. Servius, ad JEn. VII, 612 : Terlium (tra-
bearum genus) augurale, de purpura et cocco mixlum.

Pacatus, Paneg. 37 : Reverendos municipali purpura flami-
nes. Ajoutons enfin ce tmoignage de Pline (IX, 63)
:
Purpur usum Romte semper fuisse video, sed Romulo in
trabea. Nam toga prlcxla, et latiore clavo Tullum Hoslilium
e regibus primum usum Etruscis deviclis satis constat,

D'aprs tout ce qui prcde, je traduis percaf
poniiiiater par
des [trtextes avec des bords de pourpre [clavis punceis).
Quant arsmatia^ c'est un adjectif tir d'un verbe arsmo, que
nous rencontrerons (I h
19, VI 6 56) dans le sens de lus-
trare : arsrnalia peut donc tre traduit |)ar lustralis .
Les robes des prtres n'taient pas les mmes dans toutes les
occasions : c'est ce qu'on peut voir dans Festus
(p,
237) :

s. V. prtexta i)ulla
, Comme nous rencontrerons un ad-
2. Ilenzen, p. 11, 14, 21,
28.
TABLE I a 2.

TABLE VI a 19. 57
jectif farsio
qui est pour farcivwn^ nous pouvons considrer
arsmatia comme tant pour arsmatlvam. Quand nous en se-
rons au verbe arsmo, je proposerai une conjecture sur la
prsence du mme verbe en latin.
TRADUCTION.
(YI rt 18) Guni bis sacris omnibus,
(19)
populi circumfe-
rendi et coliis piandi [causa] pra^textam lustralem habcto.
(YI a 19) Vasor verisco Treblanir porsi ocre)'
(20)
pe/umer
paca ostensendi, eo iso ostendu pusi pir purelo.

L'intervalle
que le graveur a laiss entre cette phrase et la prcdente
annonce dj qu'on va entrer dans un ordre d'ides nouveau.
Cette phrase difficile renferme une prescription relative aux
vases [vasor]^ dont on se servira l'occasion de la crmonie
expiatoire. Le verbe principal est ostendu, impratif pour
ostendito. Le sens de ce verbe n'est pas celui du latin osten-
dere : on le voit clairement par cette circonstance que
la mme phrase, qui sur YI-YII est conue toujours arviu
feiiu, se dit arvia ustentu sur L Feitu, qui est le latin
facito, signifie offre en hommage, sacrifie
: nous devons
donc attribuer le mme sens ustentu. On conoit sans
peine qu'un verbe compos de obs et de tendere ait pu prendre
ce sens spcial. Dans ostendu, le t s'est affaibli en d sous l'in-
fluence de la nasale*.
Le rgime de ostendu est eo[f)
= latin eos, qui a pour an-
tcdent vasor. Ce substantif est ici du masculin et de la se-
conde dclinaison. Ailleurs (II a 38) il est du neutre. La
mme incertitude parat avoir exist en latin, car nous avons
dans Ptrone [Satyr.
57) un masculin vasus.

Porsi est un
pronom relatif qui se rapporte vasor : il a donc ici la va-
leur d'un nominatif pluriel masculin
^.
Ce porsi commence
une proposition relative comprenant les cinq mots : porsi
ocrer pehaner paca ostense)idi. L'attribut est ostensendi, dans
lequel il faut se garder de voir un participe en dus, puisque
la dsinence du nominatif pluriel est or, ur, et puisque le d
s'assimile n. Comme Aufrecht l'a reconnu, c'est ici une
forme du passif: l'actif ostensent prend au passif la syllabe
1. Le verbe tend devient lenn par la mme assimilatiou que nous avons e;ie
dans circumferencr, pihaner.Voy.
p. 38.
2. Voy. ci-dessus, p.
4'2.
58 TABLE I a 2. TABLE VI a 19.
ir {= latin ur) dont le r est tomb, en laissant seulement
aprs lui sa voyelle de soutien. Mais comment expliquer os-
tensent? Aufrecht ne se prononce pas sur ce point. Bugge*
y
voit un futur, form du thme ostenn et du verbe auxiliaire
sent. On peut comparer staheren (I b
19)
stabunt .
Paca
est un mol absolument inconnu. Aufrecht, sans rien prjuger
sur son origine, pense
y
reconnatre une locution adverbiale
signifiant
causa, gratia, ergo
,
qui gouvernerait les gni-
tifs ocrer pehaner. ]\Iais puisque ces gnitifs sont employs
ailleurs comme un ;cas absolu, il n'est pas vraisemblable
qu'ici on les ait accompagns d'une locution adverbiale de ce
genre.

Il faut remarquer l'attraction qui a eu lieu entre
porsi et vasor : c'est la construction de cette formule cite par
Cicron : Fundus qui est in agro, qui sabinus vocatur, eum
ego ex jure Quiritium meum esse aio.
Il reste verisco
Treblanir, locution qu'il faut rapprocher de veinsco Tesonocir
et verisco Vehieir^. Ce sont des ablatifs pluriels rgis par la
postposition co. Kirchhof a justement explique veris (on
trouve ailleurs l'accusatif verof) comme un nom de la seconde
dclinaison, et, par une srie de dductions fortement encha-
nes, il est arriv tablir pour lui le sens de porte' .
Bugge a fourni une conlirmation de ce sens, en rappelant
l'inscription de Pompi : Veru Sarinu porte Sarinienne

(conduisant au fleuve Sarnus)''. Le mot est employ au pluriel
comme l'est fores en latin. Quant l'tymologie de ce nom,
elle soulve toute sorte de difficults ^ Il faut renoncer toute
parent directe avec fores et upa, puisque ces mots auraient
exig en ombrien un congnre commenant par
f.
Comme le
latin, ct de fores, a pour exprimer la mme ide d'autres
mots tels que porta et postes, comme outre upa, le grec a
TtOXr,, nous pouvons galement supposer ici quelque mot d'ori-
gine dil'rente.

Trehlanis est un adjectif tir d'un nom de
lieu. 11
y
a plusieurs villes portant le nom de Trebula, l'une
en Canq)anic, deux (Mutesca et Suirena) dans la Sabine. C'est
d'une ville du mme nom qu'il s'agit ici''. La racine est trab
1. ZK, m, 37. XXII, 396.
1. Voy. VI a 20.
3. II, 117 et s.
4. ZK, II, 385. Cf. Corssen. Ib. V, 129. Cf. l'italien verone (Storm, Romania
II, p. 336).
h.
Voy. sur cette question, Ascoli,Frammenft Unguistici, et Bugge, ZK, XIX, 23.
6. Une population ombrienne s'appelle Trobiates {Lepsiua, De Tab.Eug. p.3,n.).
TABLE I n 2. TABLE VI a 20. 59
ireb
construire , dont nous avons vu plus haut* lo parlait
trcbrit.

Il reste iso.... jm^^i pir pureto. Dans is@, on peut
reconnatre
soit isoc, esoc, que nous avons traduit
^c
ainsi
,
soit
plutt
iso72t isunt (II a
28, 36; III, 16, 17)
itidcm .
Ce
dernier mot n'est d'ailleurs pas autre chose que iso-}~hont.
L'enclitique hont, qui a le sens de l'enclitique latine -rlem
dans
idem, se rduit parfois ho ou o, comme on le verra
par l'exemple de sururont crit sururo (YI b
48),
de eru-hunt
crit eru-hu (II b 22).

Piisi est la conjonction annonce
par iso : cette conjonction a les emplois divers du latin uti
,
dont elle a aussi la signification
^.
Ici elle signifie comme .
Piisi, crit aussi puse, pusei, puze, vient probablement de
pum (= latin qimm)'\-sei : on peut comparer le latin quasi
(pour quam
-f-
sei). On a dj vu qu'un z des anciennes tables
annonce le groupe ns.

Pir pureto sont deux accusatifs
neutres. Pir, qui est souvent employ sur les Tables Eugu-
bines, est un substantif neutre correspondant au grec irup, au
vieux haut-allemand fmr
le feu . Il n'est pas ncessaire
d'admettre que Vu se soit aminci en i : car la forme iTup, em-
ploye par Simonide d'Amorgos, nous a t conserve par
Hrodien. Nous aurions donc ici le changement de ui en i
dj plusieurs fois constat.

Il est curieux de voir que le
latin a entirement perdu cette vieille dnomination du feu,
tandis que le grec n'a plus le congnre de ignis, lithuanien
vgnis, sanscrit agnis.
Pureto est le participe pass neutre
d'un verbe correspondant au latin piirare. Plante dit [Aulul. II,
3, 3)
: Ecquid audis? vascula intus pura propere atque lue.

Ce verbe a t ensuite remplac par les composs puriflcare
et jmrgare. La forme ombrienne complte serait pureitom,
avec la mme altration de Va que nous avons eue dans
mujeto et dans stahmeitei.

Quoique la construction soit
claire, le sens reste obscur pour nous : on fait allusion
certaines conditions dans lesquelles est offert le feu purifi,
conditions qui doivent s'tendre l'oblation des vases sacrs.
Il sera question plus loin de cette purification du feu.
1. Voy. ci-dessus, p.
37.
2. Par ex. : pusei subra screhto est uti supra scriptum est
,
pusi pre verir
Treblanir

uli anle portam Treliulanam ,
puse erus dersa uli frusta det.
60 TABLE la 2.
TABLE VI a 20,
TRADUCTION.
(VI a 19)
Vasa ad porlam Trobiilanam qna? ocris piandi
[causa]

oiTcrentur, ha^c codcm modo ollerto quo ignem
piirificalum.
(YI20) Cehefi dia surur verisco Tesonocir, surur
[21)
verisco
Vehieir.
Je regarde cehefi comme un adverbe de mme formation que
ife
et pufe
: la diphthongue finale ci est reprsente ici par i,
comme on a poei poe poi, ou persei perse persi. Le c devant
un e doit surprendre : on se serait attendu un s. Mais quand
on voit qu'une mme table prsente l'orthographe pupdike
pupdikes et pupdie pupdies, on doit conclure, comme
le fait Aufrecht, que les Ombriens prononaient un son sif-
flant dans certains mots o l'orthographe prsentait un k ou
un c*. Cehefi (= cfi) est, ce que je crois, de mme origine
que le latin cis, citra, citimus, que l'ombrien sei et simo ^ On
peut le traduire soit par deinde soit par ita ,

Dia,
pour diat, est la troisime personne du singulier d'un sub-
jonctif (optatif) form comme aseriaia^. Le verbe est dio,
qu'on peut rapprocher du latin au[s]-dio (cf. aus-culto) et
con-dio. Ce verbe, qui se rattache la racine da .
donner
,
est avec la forme ordinaire do (par exemple dans reddo, addo)
en la mme relation que parive, cupire, moriri avec parre,
cupere, inori\ Comparez encore le h\i\\Treddlbo (pour reddam)
chez Plante.
Surur, mot crit aussi une fois suror, et ordinairement
suivi de l'enclitique -liant, d'o les formes sururont, sururo,
est une conjonction dont l'usage est born aux tables VI et VIL
A ct de la forme sururont, employe dix fois, on rencontre
onze fois suront. Il signifie ensuite, alors . Dans le passage
qui nous occupe, il parat avoir le sens purement copulatif
et... et... .

Sur l'tymologie de ce mot, il est difficile de
rien avancer de certain. Voici ce qui me parat le plus vrai-
semblable. Nous avons en latin une ancienne particule sus ou
1. Op. cit. I, 72.
2. Voy. ci-dessus, p.
47.
3. A. K., qui souponnent ici une altration du texte, proposent de lire en
un seul mot cehefidia, sans vouloir rien conjecturer sur le sens, II, 112.
4. Neue l'ormcnlehre der lateinischen Sprache, II, 318.
TABLE I a 2. TABLE VI a 20.
61
sur (qu'il ne faut pas confondre avec subs) : elle signifie
sur,
en haut
. On la trouve, par exemple, dans surem.
Festus,
p.
298 : Suremit, sumpsit... Inque manum suremit hastam.
Et : puerum surempsit. On la trouve aussi dans l'ex-
pression susque decjue, que Festus
(p.
290i traduit par
plus
minusve
. C'est cette particule sus qui est contenue dans cer-
tains verbes composs o sub ne convient ni pour la forme,
ni pour le sens : tels sont suspendere^ sustuH, surgo^ surswn.
Il suffit de comparer siispendere et supponere pour voir que ce
n'est pas le mme prfixe. A cette particule sus est venu se
joindre le pronom dmonstratif ero[)n), lequel aime se faire
suivre de l'enclitique hont. La voyelle e s'est assourdie en u
sous l'influence du premier it^ (on trouve d'ailleurs le pronom
oru YI a 26 et uru I b 18. Y a 5. YI b 55). Le sens de sur-
uro-hont (ce serait l la forme complte) est donc : insuper
hoc idem . Quant la conjonction suna^, elle a perdu la syl-
labe om, comme cela est arriv en latin pour nihil, non, et
pour tous les adverbes en ter*. Ce genre de compos se re-
trouve en latin dans adeo, posthac. Nous avons dit plus haut
qu'on trouve souvent suront : il me parat hardi d'affirmer
avec Kirchhoff que suront soit une faute pour sururont; un
adverbe sur pouvait aussi bien se faire suivre de l'enclitique
-hont, qu'en latin l'adverbe ibi ou inde de l'enclitique -dem.

Verisco Tesonocir.

Ce mot, qui est crit de la mme
faon YII a
38,
parat ailleurs (YI 6
1,3)
avec l'orthographe
Tesenocir, et la table I a crit Tesenakes. C'est un adjectif
dont la formation rappelle celle des noms celtiques en ac.
Le latin n'emploie pas ce suffixe. Quant au primitif dont cet
adjectif est tir. Kirchhoff' suppose une ville appele Tesena
(T6pffr,v?).

Verisco Vehieir,

Ce dernier adjectif fait son-
ger aussitt la clbre ville de Veii, quoi qu'il soit pos-
sible que le mme nom ait encore t donn d'autres
cits. On sait qu'au temps de Yarron via, dans la langue des
paysans, se prononait encore velia : de l sans doute le nom
de Vehii donn ceux qui habitaient sur le bord d'une route,
ou au croisement de deux ou plusieurs voies. Le h dans notre
mot ombrien est-il tymologique, ou sert-il seulement in-
diquer que la voyelle prcdente est longue? Je serais dispos
1. La mme influence se voit, par exemple, dans Tesonocir, employ deux
fois pour Tesenocir.
2. Corssen, Aussprache-, II, 594.
3. il, 420.
62 TABLE I a 2.

TAliLK VI a 21.
plutt admettre la seconde hypothse : car la forme om-
brienne vea ou via
la route ne prsente plus trace de h.
Sur la table I a nous avons deux fois Vehiies, et nous re-
trouverons cette orthographe dans d'autres noms propres :
Klaverniie, Kaslruciio, Kluviier, Vuriia, Atiiedie,
ainsi que dans l'adverbe Iriiuper. Les tables en caractres
latins crivent Claverniiir Atiersir trioper. Nous croyons
(juMl faut voir dans cette orthographe un dveloppement
purement plionti(iue du
j
ou de l'i, conmie nous avons pour
le V o Vu un dveloppement analogue dans manuve, mer-
suva, prinuvatu, aruvia, subocauu.
TRADUCTION.
(VI a 20) ita des et ad portam Tesenacam, et
(21) ad por-
tam Yehiam.
On voit qu'il est question d'une purification de la colline
[ocrer peihcDier) pour laquelle on s'arrte successivement
trois portes. Il sera parl plus loin d'une quatrime station en
un heu o il n'y a point de porte, mais qui est dsign par
les mots vucuconi Joviu, vocucotn Coredier. Ces circonstances
rappellent d'une manire frappante la disposition des villes
trusques, qui avaient trois portes consacres chacune une
autre divinit : Prudentes Etrusca^ disciplime aiunt apud con-
dilores Etruscarum urbium non putatas j.ustas urbcs in
quibus non trs port essent dedicat et votiv, et tt tem-
pla .lovis, Junonis, Minervie*. Cette disposition se retrouvait
dans la Roma quadraia, o il
y
avait trois portes (Mucionis,
Romanula, Janualis)*. Le quatrime ct tait ferm. On sait
que telle tait aussi la disposition du temple, et que telle
tait enfin celle du camp romain.
SACRIFICE PRS DE LA PORTE TRlULANE.
Aprs une longue interruption, nous retrouvons ici, mais
pour un instant seulement, la concordance avec la table I.
(I2)Pre vcrcs^ Trcplancs
(3)
Juve Krapuvi tre
buf
''
ftu.
1. Serv. ad jEn. I, kTl.
2. Varron, De l. l. d. Muller,
p. 64.
i. Preveres.
4. Trebuf.
TABLE I a 2.
TABLE VI a 22. 63
(VI a 22)
Pre vereir Trcblaneir Juve Grabovei
bnf Ireif felu.
Il faut remarquer la variante tro buf (pour t,''ef buf)
et buf treif. Celte interversion se reprsente constamment
dans la suile*. En prsence de l'accord littral qui existe
presque toujours entre les deux tables, on est peut-tre au-
toris s'expliquer cette divergence par un prototype o les
noms de nombre taient marqus en chiffres, comme ils le
sont, par exemple, sur la table Y 6.

Pre est le latin pr. Il
s'oppose pus post que nous trouverons plus loin. Un dou-
ble sacrifice doit tre offert chaque porte : l'un devant,
l'autre derrire la porte. Cela rappelle le intra pomrium,
extra pomrium de la formule cite par Tite-Live (I, 26).

Tref* hu,
buf
trei, deux accusatifs pluriels correspondant
pour le sens au latin trs boves.
Buf
pour bouf.

Les vic-
times immoles dans ces sacrifices sont toujours au nombre
de trois.
L'impratif ftu est un des mots les plus frquemment
employs sur les anciennes tables, o il ne revient pas moins
de soixante-cinq fois. Il est crit quarante-cinq fois ftu, et
vingt fois feitu^ Cette difirence d'orthographe est impor-
tante, car en vieil ombrien la diphthongue ei est toujours re-
prsente par e ou i. Nous avons donc ici, non une diphthon-
gue, mais deux voyelles distinctes. La forme primitive est
factu, dont le c, ne pouvant se maintenir devant le t, s'est
affaibli en
j
ou en i. II est curieux de rencontrer en vieil om-
brien un phnomne que nous connaissons par le franais
{fait pour factus) et par le moyen haut-allemand [maid^magd^
getreide = getregede^). Le
j
ou Vi ainsi produit a fait changer
l'a en e, peu prs comme en portugais factionem est de-
venu feitio. Par un nouveau progrs de l'altration phonique,
feitus s'est rduit feiu, comme en espagnol factum est de-
venu hecho.
Feitu signifie qu'il prsente en sacrifice , et
il se construit tantt avec l'accusatif, comme dans notre pas-
sage, tantt avec l'ablatif, comme, par exemple, vinu feitu
(VI a 57). Cette dernire construction est galement usite en
latin :
Cum faciam vitula pro frugibus. (Virg. Ed. III.)
1. Tref si f kumiaf (I a 7) si gomia trif (VI a bS); tref sif feliul' [I a 14
sif filiu trif (VI b
3),
etc.
2. Sur les tables en criture latine, feitu revient cinq fois, fctu
cinquante-
trois fois. On a une fois feetu.
3. Grimm, Deutsche Grammatik, V, 4'26. Joret, Du C dans les langues ro-
manes, p. 48 sSi 333 s.
64 TAHLI-: 1 (( 3.

TABLE VI a 22.
Faccrc catulo.... iColiim. II, 22)
Qiianl la conslniction
avec l'accusatif, le latin n'en prsente pas d'excmijle pour le
verbe facere, mais des abus de syntaxe analogues ont eu
lieu dans celle langue pour mactare, adolerc.
Juvc dsigne la divinit laquelle on sacrifie les trois
bufs : c'est le latin Jovi. Nous avons ici le premier exemple
du dalif d'un Ihme en i: il est termin en c (= c/)'. En
nouvel ombrien on se serait plutt altendu une forme Jove^
et en effet l'adjectif tir de ce nom est Jovius. Peut-tre la
forme Jucc tait-elle regarde connue consacre ^
Nous arrivons au mot Krapuvi Grabovci qui ailleurs
(VI b 19) est crit Grabovie. Cette dernire orthographe est la
meilleure : elle nous prsente le dalif rgulier d'un thme
Gmbouio; Vi ayant absorb l'e long du datif, il en est rsult
un t long, que le nouvel ombrien reprsente par ei. Nous
avons ici un surnom de Jupiter; le mme surnom est donn
un peu plus loin Mars (I
11, Yl b
1) et un autre dieu
appel Vufiune Vofione (I a 20, YI b 19). Il est trs-difficile
de dire ce qu'est ce Grabovius. La dernire tentative faite
pour l'expliquer est, notre connaissance, celle de Grass-
mann [Journal de KuJin, XYI, 192). Il
y
dcouvre une racine
krap, qui se trouverait dans le grec xpatuvo, xapTraXtao, ra-
pide, et dans l'ancien slave krjmku fort ,
krpiti forti-
fier . Ce serait donc un mot signifiant puissant, fort .
Si Ton songe que le nouvel ombrien prsente un
g
et un
6,
on trouvera peu probable cette parent avec une racine krap^
d'ailleurs fort douteuse elle-mme.
Nous aimons mieux ce qu'avaient dit Lassen, Pott et Au-
frecht, quoique leurs explications n'aboutissent aucune
conclusion certaine, et quoiqu'elles diffrent notablement
entre elles. On peut tenter l'tymologie de ce mot de
deux manires, suivant (|u'on
y
cherche un compos ou
qu'on regarde -ovius comme un suffixe. Lassen fait re-
marquer (jue les trois dieux qui portent ce surnom sont les
seuls qui des bufs soient sacrifis : les autres divinits se
contenlcnt de truies, de brebis, de veaux, de porcs et de
sangliers. Il voit donc dans la seconde ])artie du nom le mot
1. Cf. pour le latin Quintilien, 1, 4,
s. m. Quid? non E quoquc I loco fuit?
ilenerva et lebcr el magester et Diiove vidore, non Diiovi?
2. Grimm a fait la remarque que les mots dsignant des divinits ou d'autres
tres qui veillent une ide de respect, chappent parfois aux changements
de la langue et de l'orthographe.
TABLI-: I (/ 3. TABLE VI a 22. 65
bos : quant la syllabe gra, c'est la mme que dans gra-men,
cl elle
signifie soit crotre, soit nourrir . Grabovius
est
donc le dieu qui fait verdoyer les prairies et qui nourrit les
bufs ^ Assurment ce sens serait plus que satisfaisant
:
mais en tte du compos on attendrait autre chose qu'une
simple racine. Aussi, dans l'ordre d'ides suivi par Lassen,
vaudrait-il mieux sans doute supposer un compos comme
GmiuUbovhis
K
celui qui appartiennent les grands bufs .
Homre, dans un sens diffrent, emploie l'adjectif Ixatoa-
oio valant cent bufs
^j*.
Pott est galement enclin
admettre une composition^ : mais le second terme serait
Jovius, comme nous avons plus loin Trebe Jovie (VI a
58,
I
7),
et Tefri Jovi (YI b 22, I a 24). Ce surnom de Juvius,
qui peut tre traduit fils de Jupiter , ou appartenant
Jupiter , ou smiplement divin , est usit chez les Ro-
mains, o Ton trouve une Venus Jovia\ un Hercules JoviusK
L'crasement de Vi au commencement du mot trouverait
des exemples dans le latin c-uncti pour co-juncti, h-ornus
\)Our ho-jo7vius\ Mais Pott semble embarrass pour la pre-
mire partie du compos, car le mot gi^avis qu'il propose, et
auquel il veut donner le sens de almus , ne convient pas
beaucoup, ni pour la signification, ni pour la forme.

L'a-
nalyse donne par A. K.
'
(nous ne pouvons l'appeler une
explication, car ils se tiennent sur la plus grande rserve en
ce qui concerne le sens et l'origine) diffre des deux prc-
dentes, en ce que le mot Grabovius est considr comme sim-
ple. La seconde partie est la mme que dans Fisovius, autre
nom de divinit : or Fisovius est driv du simple Fisus, que
nous trouvons aussi sur nos inscriptions, l'aide du mme
suffixe qui a donn en latin les noms comme Vitruvius, Pa-
cuvius. Nous devons donc restituer un primitif Grabus, et
c'est sur ce mot que les tymologistes auront s'essayer.
Peut-tre, ajoutent-ils,
y
a-t-il lieu de rappeler aussi la rela-
tion qui existe en latin entre Vejovis (pris tort comme un
1. Beitnige zur Deutung dcr Eugulinischen Tafeln, p. 17.
2. ll.U, 449. Cf. VI, 136.
3. Wursellexicon, I, 1010.
4. Inscription chez Fabrelli, p. CCCX. Heisce magistreis Venerus Jovi muru
ap.dificandum curaverunt.
5. Gruter. P. XVllI, 4.
6. Corssen, Aussprache-, I, 308.
7. II, 130.
66 TABLE I a 3. TABLE VI a 22.
compos de Jovis) cl le simple Vcdius. C'est en accord avec
CCS prmisses
(lu'
noire tour nous allons proposer une. con-
jecture. La ressemblance avec le Mars Gmdvus des Romains
a t signale plus d'une fois : il se pourrait que le Grabus
statu \)i\Y Aufrcclil dt prcisment s'expliquer l'aide du
mot latin. Mais d'abord une courte digression sur la divinit
est ncessaire. On sait que les plus anciens surnoms de Mars
[silvanus,
campestriSy custos, conservator) nous le prsentent
comme une divinit rustique, prsidant la croissance des
champs et du btail. Tel est aussi le caractre qu'il a dans
les vieilles invocations qui nous ont t conserves par Ca-
ton. Le surnom de Gradivus se rapportait, selon nous, au
mme ordre d'ides. Il
y
faut voir un adjectif form comme
vacivus, fugitivus, furtimis : la racine est la mme que dans
grandis, grandire. On sait que ce dernier verbe s'employait
en parlant des plantes, et Caton nous le prsente justement
dans une prire adresse Mars [R. R. I, 141) : Mars pater,
te precor uti fruges, frumenta, virgultaque grandire (alii
grandiri) beneque evenire siris. Nous retrouvons le mme
verbe dans un passage de Pacuvius cit parNonius Marcellus,
p. 119, d. Quicherat :
Nec grandiri frugum fetum possc,
nec mitescere. Le surnom Gradivus a eu le mme sort que
la divinit elle-mme, lorsque Mars devint, aprs son assimi-
lation avec "Apvi, de rustique qu'il tait, un dieu de la guerre:
mais quoiqu'on expliqut le mot par le verbe gradior, la syl-
labe initiale continua d'tre compte comme longue par la
plupart des potes. Le caractre belliqueux de Mars Gradivus
ne semble d'ailleurs pas avoir t universellement reconnu
par les anciens. Ainsi Ovide [Fastes, V, 229 et 255) fait allu-
sion une tymologie que Festus nous a conserve, quia gra-
mme sit ortus. Les Frres Saliens, qui, d'aprs le tmoignage
de Tite-Live (I, 20) taient vous au culte de Mars Gradivus,
honoraient en lui un dieu rustique, nullement une divinit
guerrire.

La racine grad ou grand marcher
,
qui se
trouve dans gradus, gradior, grandis, se terminait primitive-
ment par un dh : c'est ce que montrent les langues germani-
ques, o le mme verbe fait skridan en sudois, schriden en
bas-saxon'. Ce dh pouvait donner dans les langues italiques
1. On sait que les langues germaniques (sauf le haut-allemand) substituent
un d un ancien dh.

Pour le groupe initial sk, devenu
g
en latin, voy. Cur-
tins, Grundzuye\ p. 693. Ascoli, Fonologia,
p.
'218.
TABLE I f 3. TABLE VI c 22. 6f
sil un/', soit un
6,
soit un d\ L'ombrien Gra^us. correspond
un latin
*grdu'> croissance : l'un a donn naissance
ra(ljeclif//>'^oiu'u.s, l'autre radjcctif ^/'(/wws. Grabovius est
donc un dieu qui prside au dveloppement de la nature.
TRADUCTION.
(VI a 22.) Ante porlam Trebulanam Jovi Grabovio boves
trs sacrificato.
Aprs cette phrase, la concordance entre I et VI cesse de
nouveau pour longtemps. Nous poursuivons la lecture de la
table VI.
(VI a 22) Eso naratic vesteis.
Il faut mettre un signe de ponctuation aprs vesteis, car la
phrase qui suit, rpte nombre de fois, forme un ensemble
part. Le verbe est naralu, qui correspond au latin narrato.
On sait que dans l'ancienne latinit narrare ne signifie pas
seulement raconter , mais, d'une faon gnrale, dire .
Gorssen- l'explique comme tant pour (/uar?^m'e [c. mitigare,
lvigare), qui signifie gnarum facere . Le mot a t con-
serv par Paulus (s. v.) : Gnarigavit significat apud Li-
vium narravit . Cette tymologie suppose une assimilation
de rg en rr dont je ne connais pas d'autre exemple en latin,
car on a purgare, jurgium, largus^ virga, etc. Il vaut mieux
admettre, avec le grammairien Velius Longus, que le mot
doit s'crire [g)navare : nous avons ici le verbe simple, qui
serait avec le gnarigare de Paulus dans le mme rapport que
purare avec 2jur[i)gare
^.
Dans le passage qui nous occupe,
naratic pourrait tre traduit par recitato . Mais la compa-
raison d'autres passages me fait paratre l'expression latine
nuncupato plus exacte.

Eso{c) ita ou hoc .
Vesteis, crit ailleurs deux fois vestis (VI b
6, 25),
est un
participe pass correspondant au latin vestitus. Le s final est
rest, grce sa combinaison avec le t de la syllabe prc-
dente. En vieil ombrien cet s est reprsent par z. Ainsi l'on a
1
.
Cf. latin her = oCOao, sanscrit dhar; osque mfia
= latin mdius, sanscrit
madhja; latin rubrum r= ombrien rufrom, grec pu6p6v, sanscrit rudhiram. Sur
cette question que nous ne pouvons qu'effleurer ici, voy. Ascoli, Fonoiogia,
p. 173 ss.
2. Kritische Beitruge, p. 401.
3. Voy. ci-dessus, p. 59. Comparez encore declarare avec clarigare.
68 TABLE I r^ 3. TABLE VI <(
"22
tarez, tascs, tasi>i =
lai. tacitus; [jiliaz, /^///o.s = lat.
plidus.
Il est intressant de constater cette conservation
d'un .s llnal
au nominalif, (jui rappelle ce cjui a li(Mi en vieux franais. I^a
dilTrencc avec Tancion lalin est grande, car celui-ci
supprime
le s final en gardant la voyelle'.

Ce vosteis se traduirait en
lalin par
vclalus

: on s'adressait aux dieux la tte voile,
capite velato ou opcrtu. Ainsi Plante (Cure. III,
1, 19) : Quis
hic est (jui operto capite ^sculapium Salutat? Plutarquc,
dans ses Questions romaines, demande : Ai xt xo Oso; Tipo;-
xuvovte; TCix^XuTTTovTai T7;v /.ciaXr'v; Dans l'Euido, Hclnus fait
allusion cet usage, (juand il ordonne nc [Ul, 405) :
Purpureo velare comas adopertiis aniictu,
Ne qua inter sanctos igns in honore deorum
Hostilis facis occurrat. et omina turbet :
Hune socii morem sacrorura, hune ipse tenelo;
Ilac casti maneant in religione nepotes*.
Les mots vestis et vlum, qui viennent d'une mme racine
\
ont ordinairement en lalin des acceptions diflerentes : mais
la rpartition est moins rigoureuse pour les verbes veslire et
vclarc qui se prennent souvent l'un pour l'autre.

Il faut
remarquer la place qu'occupe dans la phrase ombrienne le
mot vesteis, plac aprs le verbe au sujet duquel il se rap-
porte.
TRADUCTION.
(YI a 22.) lia nuncupato velatus.
Ici commence, pour accompagner le sacrifice du buf, une
prire, qui est rpte deux fois (VI a
35,45),
en termes iden-
tiques, avec le sacrifice des deux autres bufs. Elle revient
une quatrime fois, mais adresse une autre divinit, et
avec quehiues modifications imposes par la nature de la c-
rmonie, \[b 25. Nous joindrons immdiatement les variantes
de ces (juatre morceaux.
L Hc ecfatu' pater.. . (Ennius, d. Vahlcrij
p. 10).
Hic occasu' datust :
at Oratius inclutu' saltu.... {Ib.
p. 27.)
2. Voy. les autres passages relatii's celle coutume chez Brisson, De formulis
(d. IhK.i), p. 40. Les seuls dieux qui l'on sacrifit le visage dcouvert taient
l'Hercule de l'ara, maxima, Saturne et Hnnor.
.3. Voy. Bral, dans la lUvista di filoloyia, 1874.
TABLE 1 ^( 3.
TABLE VI a 22.
69
(VI a 22)
Teio [tio, tiom) subocau suboco
(23)
Dei Grabovi,
ocriper {ocreper) F/.sv'h, tolaper IJoviiia{Jovina),erer nomnrper,
erar nomneper.
Teio, partout ailleurs crit tio ou tiom, ne doit cependant
pas tre pris pour une leon fautive. C'est, au contraire, la
vraie forme de l'accusatif de la seconde personne, et il est le
pendant exact de meius, qui est rest en latin sous la forme
meus et mius^. On a en osque un accusatif s/o/)i. Ces adjectifs
sont drivs l'aide du suffixe io d'un thme me-, te-, se- que
nous retrouvons entre autres dans le gnitif grec iaz-lo, le datif
dorien ts-Iv, le gnitif olien I[jl-9v, f-Osv^ Les adjectifs pos-
sessifs latins tuus et suus sont d'une autre formation que
meus ^

C'est probablement ces thmes me, te, se qu'il
faut rapporter les diffrents cas des pronoms personnels,
comme mihi (pour we/iei), m, etc.

Teiom est proprement
parler l'accusatif d'un ancien adjectif possessif, qui a pris la
place de l'accusatif du pronom personnel : un empitement
dont on trouverait des exemples dans toutes les langues, no-
tamment en latin, o ego, nos sont censs avoir pour gnitif
mei, nostri, nostrum*. C'est comme si en latin, au lieu de :
te invoco, on disait tuum invoco.
Subocau. Cette forme qui a t d'abord explique par Las-
sen, puis par Aufrecht, comme une premire personne du
prsent, est en ralit une premire personne du par-
fait. Vu est le mme que nous avons dj rencontr,
comme caractristique du prtrit, dans sesust, courtust, iust,
procaniirent, andersesust, et que nous rencontrerons encore
dans peperscust, facurent, benurent, habiis, portust, benuso,
covortuso et plusieurs autres. Il reste ici distinct de Va de la
premire conjugaison, tandis que dans vesticos (YI b
25)
pour
vesticaus{t) les deux voyelles se sont fondues, et que dans
portust Va a t retranch
(
moins qu'il n'y ait eu change-
ment de conjugaison). Cet u est la contraction d'une syllabe
ve ou vi. Nous avons montr ailleurs qu'il est rest en italien
et en espagnol des traces de ce genre de formation la troi-
sime personne du parfait canl il chanta (pour cantau).
1. Sur mnw, voy. Schuchardt, Das Vulgdrlatein, l, 438.
2. Ahrens, De dial. .Eol. p. 124. De dial. dor. p. 252.
3. On verra que l'ombrien a galement des adjectifs possessifs de cette forma-
tion, par exemple tuer, lover.
4. Voy. Bral, Introduction au t. III de la Grammaire de Bopp, p.
XXXVI.
70 TABLE I rt 3.

TABLE VI a 22.
ainsi qu'en calabrais o l'on a les prtrits amau, passait,^. Le
latin nous offre sur deux inscriptions les parfaits EXPEN-
SAYT (C. I. N. 2800) et PEDICAYD (C. I. L. lY. 2048),
aux-
quels il faut joindre tmiimphaut (Fast. Min. \\\)\
On trouve
huit fois sur nos tables la variante SYBOCAYY, (ju'il faut
lire suhocauv, o le i' subsiste aprs Vu qu'il a dvelopp de-
vant lui. Cf. AYYE (YI a
3)
pour AYEI, SALYYOM (YI a 41)
pour SALYOM, SALYYA (YI a
42)
pour SALYA, nriwia pour
arvia, etc. On se fait, en gnral, une ide inexacte de la pro-
nonciation du V latin, quand on se le reprsente comme un v
franais : il ressemblait bien plutt au w anglais. Ainsi s'ex-
plique l'historielle rapporte par Cicron [De Div. II,
40),
de
ce marchand qui vendait des figues de Caunus, et dont le cri
Cauneas! fut interprt comme un mauvais prsage pour
Grassus partant en expdition contre les Parthes {cave ne
eas!). Nous avons ici un exemple d'une voyelle finale absorbe
par le v prcdent comme dans subocau. Un autre exemple
est l'ombrien sopir (YI b 54)
= sve pir si quis .
Nous devons dire ds prsent que tous les parfaits de la
premire conjugaison ne sont pas sur le modle de subocau :
nous trouverons une autre formation au mot pihafei (YI a
29). C'est mme cette formation qui a probablement empch
de reconnatre la vritable valeur grammaticale de subocau.
Mais il n'est pas plus extraordinaire de trouver en ombrien
une bifurcation pour le parfait qu'en grec une bifurcation
pour le futur : on sait que Xuaw, Tcpa^w doivent leur existence
au mme auxiliaire que cxeXwj [xa}(o,u.ai, quoique les deux
formes soient devenues si dissemblables qu'on en a fait un
futur premier et un futur seconde

Le sens de subocau est
j'ai invoqu , de la prposition sub et du verbe vocare
dont le V s'est assimil au b prcdent.

Suboco est une pre-


mire personne du prsent forme comme sllplo et aserio. 11
faut remarquer que le prsent suboco n'est jamais employ
seul, mais toujours la suite du parfait subocau, tandis que le
parfait subocau peut s'employer seul. Gela vient de ce qu'on
sous-entend le verbe, quand il doit s'entendre au prsent et
rien qu'au prsent; ainsi l'on trouve (1. 25) : tio esubueper-
acrei pihaclu te hoc bove ambarvali piaculo [invoco] . Et
1. Mmoires de la Socit de linguistique, t. II. P. 287.
2. D'autres exemples chez Schuchardt, II, p. ;{99.
3. Schleicher, Compendium,
$
298.
TABLE I a 3.

TABLE VI a 23.
71
ailleurs (II a 25) : tiii puni tiu vinu teitu
te lact, te
vino
[invoco] dicito . Au contraire, la fin des
aifTrentes
sections de la prire, on a : tio subocau te invocavi .
Dei
Grabovi ne sont pas des vocatifs, mais des accusatifs
construits en apposition avec teio. Cela ressort de la place
qu'ils
occupent, ainsi que de la comparaison avec VI b
26,
27, o l'on a : tiom subocau suboco Tefro Jovi. La forme com-
plte serait Deiom Graboviom : Vo a t ai)Sorb par Vi prc-
dent, comme cela est arriv en latin dans alis, alid (pour
alius, aliud), et le m n'a pas t marqu. Deiom correspond
un latin Dum.
Ocriper Fisiu. Nous trouvons ici le nom
de la colline : elle est appele ocris Fisius d'aprs le dieu au-
quel elle tait consacre. Le nom complet de cette divinit se
trouve I a 15 et VI b 3 : Fise Sai, Fiso Sansie. Il
y
a gale-
ment un dieu Fisovius Sancus. Il est naturel de penser au
Dius Fidius des Romains, qui portait aussi le nom deSancus :
QuEerebam nonas Sanco, Fidione referrem,
An tibi, Semo, pater; cum mihi Sancus ait :
Cuicumque ex illis dederis, ego munus hahebo.
Nomina trina fero : sic voluere Cures
'.
Toutefois l'ombrien Fisus (crit aussi une fois Fissiu, VI a
43)
suppose en latin, non pas un mot F?V/ms%mais Fissus: on
peut comparer le parfait conftssus sum, qu'on crit confsus,
comme divisus, lsus. Le temple de ce dieu Fisus se trouvait
probablement sur la colline, et si l'on songe la place im-
portante qui est donne Vocns Fidus dans toute cette prire,
on doit penser que l taient gards les sacra d'Iguvium,
comme ceux de Rome au mont Palatin.
Erer nomneper, erar nomneper.

Noinne est un ablatif
quivalant au latin nomine, avec syncope de la seconde syl-
labe comme en latin vulgaire.

Cet ablatif est rgi par la
postposition
jjer, crite quelquefois ;5e, qui correspond pour
le sens, et peut-tre aussi pour la forme, au latin pro.
On comprend que place comme enclitique la fin d'un mot,
pro ait pu perdre son o final et insrer un e de liaison : je
rappelle ce qui s'est pass en latin pour swm. Cependant il
L Ovide, Fastes, \, 2K5.
2. Bugge (ZK, VIII, 37) suppose que Fisus peut tre pour Fidius, comme on
a en sabin Clausus = Claudius, et en latin rosa = posa. Mais les mots fa m-
dias, Atiiediate, Atiiediur (Atiersiur), Hudie (fforse) montrent qu'un
ancien dio devient dio (ombrien nouveau rsio).
72 TABLE 1 a 3.

TABLE VI a 23.
se pourrait aussi que ce ft l'une des diverses prpositions
qui ont fait per en latin. Il faut dislini^uer cette enclitique per
d'une prposition pert que nous rencontrerons II a 35, 36.

Erer erar, sont les j^nitifs masculin et fminin d'un thme
pronominal ero, qu'il ne faut pas confondre avec le thme i,
ni avec le thme eso. Nous rencontrerons du mme pronom
l'ablatif eru (masc), era (fm.), le gnitif pluriel erom,
l'ablatif pluriel erer, erir, irer. C'est un pronom dmonstra-
tif, dont la forme primitive a du tre eiro, eiso, et qui corres-
pond au sanscrit esha, ainsi qu' la premire partie du latin
is-te. Ce pronom parat avoir autrefois exist en latin, quoique
dans une dclinaison diffrente. Feslus
(p.
162, 386) : nec
erim nec eum. C'est ce pronom eiso qui est devenu eizo en
osque.

Erer se rapporte ocrer sous-entendu, erar to-
tc"" sous-entendu. Le sens est donc : pro ejus (collis) no-
mine, pro ejus (civitatis) nomine. Mais quelle valeur exacte
devons-nous attacher nomne? Est-ce pour le nom de la col-
line et de la cit qu'on invoque le Dieu? Il est trs-possible
que cette formule, qui revient toujours dans les mmes termes,
ne prsentt plus d'autre sens aux prtres iguviens, au mo-
ment o ils l'inscrivaient sur leurs Tables : mais elle en avait
un autre dans un temps plus recul. Sous le mot nomen se
cachent en ralit deux termes diffrents : celui de nom

et celui de descendance;
l'un se rapporte la racine Qu
connatre , l'autre la racine gan mettre au monde* .
C'est ainsi qu'en latin on n'a jamais cess de dire dans le style
soutenu nomen romanum pour populus romanus. Illustres
animas nostrumque in nomen ituras, dit Virgile (YI, 758) fai-
sant allusion aux hros qui forment la race d'ne. Ovide, en
parlant de la louve qui nourrit Romulus et Rmus, l'appelle
romani nominis allrix. Tite-Live (XXXI,
44),
dans une for-
mule d'excration : sacerdotes publicos detestari atque
exsecrari Philippum, liberos ejus regnumque, terrestres nava-
lesque copias, Macedonum genus omne, nomenque. De mme
Velleius Palerculus : Jupiter Capitoline, et auctor et stator
1. On sait que les deux racines sont primitivement parentes (cf. man et mn).
Elles ne se sont jamais entirement dtaches l'une de l'autre : ainsi le grec
Yvr,-
ffio;, le sanscrit gnti, quoique appartenant par la forme la racine gn, doivent
pour le sens tre rapports gan. Comparez encore en latin gnalus, gnarus.

Le sanscrit naman prsente galement les deux significations nom et race .


Voy. le Dictionnaire de Ptersbourg et la note de M. James Darmesteter, dans
les Mmoires de la Socit de Linguistique, tome H.
TABLE l a 3.

TABLE VI a 23. 73
romani nominis. En tous ces passages, les crivains, j[^ui-
ds par l'usage, emploient nomen dans la signif.calion de

race
,
quoiqu'eux- mmes le prissent sans doule pour
le mot
nom . On peut rapprocher encore les formules con-
sacres in nomen acciscere, assumere, o les deux ides se
confondent. Ce n'est donc pas tant une preuve du formalisme
italiote qu'il faut chercher dans cette expression, comme le dit
Otfried MUer *, qu'un exemple de la fidlit avec laquelle cer-
tains mots, sortis de la langue courante, se conservent en des
locutions toutes faites.
TRADUCTION.
(VI a 22) Te invocavi invoco
(23)
Dium Grabovium pro colle
Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro ejus
[civitatis] nomine.
(VI a 23) Fos sei, pacer sci ocre Fisei,
(24)
tote Ijovine, erer
nomne, erar nomne.

Les variantes sir (VI 6
8)
et si (VI b
26)
permettent de reconnatre un subjonctif seir quivalant au
latin sis. Cette traduction donne par Lassen est confirme
par la formule : futu fos
pacer (VI a
33),
o au lieu du sub-
jonctif sir on a l'impratif du verbe
fu.
Il semble que l'imp-
ratif estu = latin esto ne soit pas usit.

Dans
fos et pacer
nous devons chercher les attributs de la phrase, et comme on
s'adresse un seul dieu , ils sont au nominatif singulier. La
variante fous (VI b
8, 26) fait mieux comprendre la structure
de ce mot, sans pourtant l'clairer compltement. La pre-
mire ide est de reconnatre le latin favens : mais il
y
a
cela une difficult. La mme formule revient VI 6 6
1
, o au
lieu de s'adresser une divinit, on en invoque trois; le texte
dit alors : fututo foner
pacrer. Un participe singulier favens
devait faire attendre un pluriel fonder, car le groupe nt s'af-
faiblit ordinairement en nd : supposer que nt soit all jus-
qu' nn, c'est admettre un changement dont nous n'avons
pas d'autres exemples, et c'est, en outre, attribuer l'om-
brien la confusion de nt avec nd, car il rserve ordinaire-
ment pour ce dernier groupe l'assimilation en nn. Cette dif-
ficult a dcid Aufrecht chercher dans fons un thme foni-,
1. Die Eirusher, I,
p. 55, note. Cf. A. K., II, p.
138.
74 TABLE 1 a S.
TABLE VI a 23.
se dclinant comme funis,
/hiis en lalin, et ayant perdu l'i
final du thme en gardant le s du nominatif (cf. vestis, pihos
l)Our
vcslihis, piritus). Mais tout en admcllant un thme fnni-,
on peut regarder le mot comme un congnre du latin favere^ :
foni est \)Our faiDii, et il prsente le mme suffixe ni que nous
avons en latin dans loiis, segnis, reclinis. On obtient ainsi un
mot de mme famille que Faunus, le fils de Picus, dont le
nom signifiait le favorable ^

Pacer ayant pour nominatif pluriel pacrer (YI b
61),
doit
tre considr comme une formation analogue acer^ ccicber,
pilier
;
le nominatif singulier masculin et fminin aurait d
tre pacris : mais la syllabe is est tombe et un e euphoniciue
a t insr devant le r
*.
Ce qui prouve que cette explication
est la vraie, et que le mot se prononait pakr, c'est que nous
ne trouvons jamais le c affaibli en s', quoiqu'il soit suivi
d'un e. Ce mot est tir de la mme racine qui se trouve en
latin dans pax : ce dernier mot signifie protection , non
moins que
paix , ainsi qu'on peut le voir par des locutions
comme pace tua'' et par des passages analogues celui-ci :
Nunc nos, tanquam jam nihil pace deorum opus sit, omnes
ceerimonias polluimus (Tite-Live, YI, 41). Ce sens ne doit pas
surprendre, si l'on songe que le verbe pangere s'employait
pour toute sorte d'accords ou de traits, et que pax pouvait
signifier
autorit, permission , aussi bien que paix.

On peut encore rapprocher cette formule cite par Aulu-Gelle
(XllI. 22) : Nerio Martis, te obsecro pacem dare uti liceat...
Les quatre autres membres de phrase, ocre Fisei, tote
Ijovine, erer nomne, erar nomne, sont des complments indi-
rects rgis au datif par fons et pacer : l'orthographe ei dans
Fisei (on trouve ailleurs Flsie) nous reprsente un i long, le-
quel vient de la fusion des deux voyelles
;
c'est ainsi qu'on
a Grabovei ct de Grabovie.
1. Bugge, ZK, m, 41. Autrement A. K., Die umbr. sprd. I,
p.
62.
2. Joignez-y Faustulus et peut-tre Ftua, la sur de Faunus.
3. En latin classique, acer fait au fminin acris : mais le lalin archaque em-
ploie acer, alacer, rolucer au fminin comme au masculin. Il en est de raCnic
pour l'ombrien pacer, comme on le voit par VII a 13.
4. La mme locution existe en ombrien, o l'on trouve pacer pase tua, pacrer
pose vestra (VI h Gl, VII a 49).
TABLE I a 3. TABLE VI a 24. 75
TRADUCTION.
(VI a 23) Faustus sis, volens sis colli Fisio, 24) civitati
Iguvin,
ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomiiii.
(VI a 24) Arsie^ tio subocau, siiboco, Dei Grabove. Arsier frite,
tio
subocau,
(25)
suboco, Dei Grabove.
Si nous n'avions que ce seul passage, la traduction adsis

propose par Lassen pour arsie, arsier, aurait probablement
recueilli et gard tous les sufragcs. Mais ce qui fait dj
pressentir qu'on ne saurait traduire ainsi, c'est d'abord le pas-
sage suivant :
VI 6 15. Fisovie Samie, tioni subocaii; Fisovie frite^, tiom
anbocau.
La symtrie de ces textes fait supposer que arsie est un
vocatif comme Fisovie Sansie, et arsier un gnitif comme Fi-
sovie{r). Mais ce qui achve la dmonstration, c'est le passage
quatre fois rpt (VII a 20, 23, 33, 36) : Prestota
serfia...
tiom
subocau; prestotar erfiar... frite, tiom subocau. Il est clair que
le rapport entre arsie et arsier est le mme que celui qui
existe entre prestota serfia et prestotar serfar : or, on ne peut
mconnatre dans ces mots un nom fminin de divinit plac
la premire fois au vocatif, la seconde fois au gnitif. Arsie et
arsier sont donc le vocatif et le gnitif d'un thme arsio.

II
est plus difficile de dire quel est le sens de ce mot. On n'y doit
point voir un nom propre, car le mme terme est employ
avec d'autres dieux (VI b
8, 27) : c'est plutt une pithte d-
signant quelque attribut de la divinit. Je serais tent d'y
voir un mot de mme famille que le datif pluriel arsir (VI a
6,
7)
qui, comme nous l'avons vu, parat renfermer l'ide de
rite ou de prire. Arsiits, form avec le mme suffixe que
yio en grec, eximius en latin, signifierait adorande, venc-
rande
5>.
Frite, d'aprs ce qu'on vient de voir, est ncessairement le
mot qui gouverne le gnitif arsier. Lassen propose le latin
rite, sans pouvoir expliquer le
f
initial. Kirchhoff pense la
racine sanscrite 7>ri rjouir
,
qui a donn en sanscrit et en
zend plusieurs termes signifiant prire ou
rituel : mais
1 . Le texte a par erreur erite.
76 TABLE l a 3.

TABLK VI a 25.
un
p
suivi dim
/
reste
yj
en ombrien, comme on le voit par
des mots tels que pro, pre, pretra, preve. Je rappellerai
(jue les verbes qui signitlent se servir donnent facilement
naissance des substantifs signifiant usage =) : le moi latin
us}is en est une preuve. Peut-tre fructu.s, ou plutt la forme
faible fruitus, a-t-elle pris un sens analogue en ombrien : la
mme racine, comme Ton sait, a donn l'allemand brauch

usage . A cause de la dsinence ablative c il faudrait sans


doute supposer un- mot de la troisime dclinaison, /Vuc7/.s (par
contraction frttis)
'.
Le sens de ce passage est donc qu'on invoque le dieu selon
le rite voulu. Cette proccupation se retrouve en d'autres
endroits : persei mers est uti lex est . Il ne suffit pas que le
dieu soit invoqu : il faut qu'il le soit d'aprs les formules
prescrites. La mme ide est frquente chez les Romains :
more institutoque. Plante (Pn. V. 1. 17) : Deos Deasque ve-
neror, ut quod de mea re hue veni, rite venerim. Virgile
iEn. YII, 5 : At pins exsequiis Jineas rite solutis.... Ib. YII, 93.
Centum lanigeras mactabat rite bidentes....
TRADUCTION.
(VIa24) Yenerande (?),te invocavi invoco Dium Grabovium;
venerandi
(?)
more, te invocavi
(25)
invoco Dium Grabovium.
(VI a 25) Di Grabovie, tio esu bue peracrei pihaclu ocreper
Fisii, totaper JjoviJia, irer nomneper^
(26)
erar nomneper.
L'absence du verbe [suboco] s'explique par cette circon-
stance que jamais sur les Tables Eugubines on n'exprime
l'ide j'invoque quand elle doit tre entendue au prsent,
et rien qu'au prsent. On peut rapprocher les formules latines
comme : Mars pater, quod tibi illoce porco neque satisfac-
tum est, te hoce porco piaculo. (Caton,
p.
141)... Mars pater,
si quid tibi in illisce suovitaurilibus lactentibus neque sa-
tisfactum est, te hisce suovilaurilii)us piaculo. (Ib.) La
construction est exactement la mme ici. Esu bue est le com-
plment indirect rgi par suboco sous-entendu. Peracrei pi-
haclu forme apposition avec ce rgime.
Esu est l'ablatif d'un pronom dmonstratif que nous avons
1. On trouvera plus loin
frif
(pour
frujif)
:^ latin frugen.
TABLE I a 3. TABLE VI a 26.
77
dj
plusieurs fois rencontr. Dans bue nous
reconnaissons
l'ahladf
latin bove^ avec contraction de ou en u.
Peracrei
parat cire l'ablatif d'un adjectif peragris ayant le sens du
latin
arvalis ou ambarvalis . Le c vient sans doute
de ce que la table en criture trusque, sur laquelle YI et
YII ont t copies, avait un k. Mais nous ignorons le motif
pour lequel, en ce mot, qui n'est pas employ moins de treize
fois par les tables YI et YII, le c est toujours conserv. On
doit s'en tonner d'autant plus que sur Y b le mot ager est
deux fois crit avec un
g.
Cependant le fait n'est pas sans
exemple : ainsi l'on a deux foisHc/ (YI a 16, 18) ct de
l'orthographe plus usite angla. En latin galement le G s'est
longtemps maintenu dans des mots qui tymologiquemenl
devraient avoir la gutturale douce : ainsi l'on a toujours crit
C et Ca pour Gaius et Gneus et l'on trouve sur des inscrip-
tions postrieures l'invention du G l'orthographe sincula,
necoiia, coiuci, cnata, denecavit, lece, acna, acer^.

Les au-
tres mots de la phrase sont connus : remarquons seulement
l'orthographe irer au lieu de erer employ partout ailleurs.
Gette incertitude de l'orthographe prouve que la premire
syllabe tait primitivement ei et elle montre en mme temps
que Vei de la syllabe finale a favoris le son i dans la pre-
mire.
TRADUCTION.
(YI a 25) Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo, pro
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus (collis) nomine,
(26)
pro ejus (civitatis) nomine.
(YI a 26) Del Grabovie^ orer ose. Persei ocre Fisie pir orlo
est, iotemeJjovine arsmor dersecor
(27)
subator sent, piisei neip
heritu.

Nous entrons dans un passage fort difficile sur le-
quel on ne pourra gure prsenter que des conjectures aussi
longtemps ({ue le sens de orto et celui de subator n'auront
pas t tablis. Une dsinence grammaticale qui a donn lieu
une grande controverse se trouve dans ce mme endroit. Il
est d'autant plus important de recueillir toutes les variantes.
Le mme passage se prsente encore trois fois :
YI a 36. Die Grabovie, orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est,
toteJovine arsmor dersecor subator sent, pusei neip hereitu.
1. Corssen, Aussprache-, I, 8.
78 TABLE I a 3. TABLE VI (f 26.
VI a 46. Di Grabovio, orc ose. Pirse ocrem Fisiein pir orlom
est
y
totemc Jovinem avsmor dcrsecor subator sent, pusi neip
hentu.
YI b 29. Tcfre Jovie, orer ose. Perse ocre Fisie pir orto est,
lote Jjovine arsmor dersecor subator sent, pusi neip heritu.
KirchholT (II,
p.
144) se contente d'un certain nombre d'in-
dications sur la syntaxe de la phrase. Ebel (ZK. Yll, 268) a
prsente une traduction peu convaincante. Nous ne serons
sans doute pas plus heureux. Essayons cependant de nous
rendre compte du mouvement gnral de la pense. Une pre-
mire cpiestion est de savoir si orer ose doit tre construit
avec le reste, ou si ces deux mots forment une proposition
indpendante. Nous adoptons la seconde hypothse : voici
pourt|uoi. Une phrase dont le cadre est pareil se trouve II a
3 : ... esu naratu. Pede karne speturie Atijedie avie-
kate aiu urtu fefure ftu, puze neip eretu. Quoique le
sens soit incertain, on voit sans peine que les trois derniers
mots reproduisent lepusei neip herilu de notre phrase, et que
le pede du commencement est noire persei. Cette comparaison
doit donc nous porter regarder orer ose comme trangers
la priode rgie \mr persei. Mais alors on ne voit i)as
(picl sera
le verbe de cette courte proposition. Je crois que c'est une
[)hrase comme : macte virtute, macte ingcnio, macte bonis !
L'(juivalcnt ombrien de macte me parat tre ose, dans le-
quel je reconnais un participe latin archaque auxus (cf. auxi-
lium) au vocatif. On trouvera plus loin le verbe l'impratif
osatu (YI b 24,
37)
qui correspond, selon moi, un frquen-
tatif de augere. Quant orer, j'en fais l'ablatif du thme d-
monstratif oro- qui se trouve deux fois sur les vieilles Tables
sous la forme uru (I b 18; et ura (Y a
5),
et qui a donn sur
les Tables nouvelles l'adverbe uru (YI 6 55). On se souvient
que c'est le mme thme que nous avons reconnu dans la
conjonction sur-uront^. Le sens de la phrase sera donc:
his [donis] macte! Servius (,En. IX, 641) rapporte, d'aprs
les livres })ontificaux, la formule : macte hoc vino inferio
esto. Des phrases connue : macte hac dape pollucenda esto,
macte hoc porco esto, avaient leur place dans tous les sacri-
fices. Souvent le verbe est sous-entendu, comme il l'est chez
Virgile.
La phrase (pii suit se compose de deux propositions com-
1. Voy.
p. (50.
TABLE 1 a 3.

TABI^E VI a 26, 79
menant l'une \)a.T persei et l'autre pafpiise?. C'est la seconde
qui est la principale, ayant son verbe [heritu] l'impratif.
Ce verbe est accompagn d'une ngation [neip). Nous avons
dj dit qnepusei parat avoir les diffrents sens du latin ut
ou uti : il se construit ici avec l'impratif, ce qui n'est pas
plus surprenant que de voir en latin la conjonction ne con-
struite tantt avec l'impratif et tantt avec le subjonctif.
Quant heritu, c'est l'impratif d'un verbe signifiant vou-
loir , sur lequel nous aurons occasion de revenir propos
de ditTrenles formations qui en drivent. Le sens de celte
proposition serait donc : uti ne velis. L'invocation de l'augure
dans Tite-Live (I, 18) nous prsente galement un second
membre de phrase commenant par uti : Jupiter pater, si est
fas hune Numam Pompilium, cujus ego caput teneo, regem
Rom esse, uti tu signa nobis certa acclarassis,
La premire particule, persei, s'est dj prsente nous
(VI a
5) avec le sens de postquam
;
nous avons vu qu'en
ralit ce mot n'est pas autre chose que le neutre pid suivi de
l'enclitique
??".
De mme qu'en allemand la conjonction wenn,
wann signifie tantt quand
et tantt si , de mme ^9erse^
doit tre pris cette fois comme une particule conditionnelle.
La signification gnrale de la phrase est donc que si tel et
tel fait se produit, le dieu est pri de ne pas le vouloir, c'est-
-dire sans doute de le tenir pour non avenu. Si nous faisons
attention aux deux complments ocre Fisie, toteme Ijovine,
dont nous discuterons plus loin la valeur grammaticale, mais
dont le sens n'est pas douteux, nous voyons qu'il s'agit de
deux faits dont l'un se produirait sur la colline Fisienne, l'autre
dans la cit Iguvienne : ce paralllisme, auquel nous sommes
dj habitus, doit faire penser que les deux actions sont de
nature assez semblable, et que c'est peu prs la mme sup-
position nonce sous deux formes diffrentes. Pour nous ren-
seigner sur la nature de ces deux actions, nous ferons bien
de consulter encore la phrase suivante, qui commence gale-
ment par persei et qui a l'air de continuer le mme ordre
d'ides. Or, il est question dans cette phrase de rites oublis
ou viols pour lesquels on prsente une expiation. Il est donc
possible que les mots qui suivent le premier /)e'sei renferment
galement renonciation d'une faute qui aurait t commise
par ceux qui s'adressent en ce moment la divinit. Ortom,
sur lequel nous n'avons d'ailleurs aucune explication pro-
poser, est le mot (jui nous parat signifier : violatum, f-
80 TAHLE 1^/3. TABLE VI
n
26.
daluni.
Piv est le substantif neutre que nous avons dj
rencontr dans le sens de
feu. Je rappellerai ce propos
Icxpression />//' ;nr/o>n (VI a 20)
ignis purificatus
,
qui se
rapporte au nime ensomltlo d'usages et de croyances.
Passant au second verbe qui est sent, dans lequel, comme
le prouve clairement le est prcdent, il faut voir l'quivalent
du latin sunt, nous devons nous demander en (jnel rapport il
se trouve avec les trois nominatifs arsmor dersecor subator.
Je proposerais de regarder subator comme l'attribut : c'est
peut-tre
matriellement le latin subacti, avec le sens de
soustrait, omis (cf. sui)lrahorc). Arsmor, on le verrai parat
tre un synonyme de rilus. Quant dersecor, on
y
peut voir
soit un attribut coordonn avec subator, soit un substantif
associ arsmor. Comme nous ne connaissons pas la nature
du groupe rs, il serait tmraire de rien conjecturer sur l'ori-
gine du mot. Le sens de la phrase, qui, nous le rptons, est
l'une des plus obscures de nos Tables, semble donc tre que si
le feu a t souill, si quelque omission dans les rites a t
commise, le dieu ne doit pas en tenir compte.
La phrase suivante continue la mme pense. Mais avant
d'aller phis loin, il faut revenir sur quatre mots (|ui ont be-
soin d'une explication grammaticale. Ces quatre mots sont :
VI a 26, ocre Fisic totemc Jjovine.
VI a
36, ocre Fisie tote Jovine.
VI a 46, ocrem Fisicm toteme Jovinem.
VI b 29, ocre Fisie tote Jjovine.
C'est ce passage qui , chez Lassen comme chez Aufrecht et
Kirchhoff, a servi de point de dpart aux thories sur le
locatif ombrien. Lassen attribue l'ombrien un locatif en me
[angiome in anguhim, to-mnomc ad tcrminum, Acerso-
niame
ad Aquiloniam,
asame ad aram, destrame
ad
dextram, toteme in civitate ) ({u'il rapproche du locatif
sanscrit en smi)i [asmin, tasmi7i) qu'on rencontre seulement
dans cette langue avec les pronoms, mais (|ui en pdli et en
prcrit s'est tendu aux adjectifs et aux substantifs. Il rap-
pelle en outre certaines formes du gothique (datif //;^/77?m^/) et
du lithuanien (borussien : li-sm"/))-. Dans TouNragc d'Aufrecht
et Kirchhotr nous retrouvons la nirme tliorie, mais bcau-
1. Voy. VI a, 19 el ;50. VI b, 56.
2.
Beitrge sur Deulung der Eug. Tnf. p.
38.
TABIJ-] I a 3.

TABLE VI a 26.
81
coup
complte et dveloppe'. Le locatif, chez -^ux,
prend
place
rgulirement dans les cadres de la dclinaison;
il a sa
dsinence du singulier et du pluriel. Au singulier, la forme
la plus complte de ce cas serait mem. On trouve ce mem
seu-
lement trois fois, qui en ralit se rduisent deux, car le
mot
ahtimem est crit ainsi deux fois dans la mme ligne.
L'autre exemple est Akeduniamem. Il est bon de dire que
ces exemples sont emprunts une seule et mme table
(I b 12, 12, 14), ({u'ils se trouvent deux lignes de distance,
et que la table laquelle ils appartiennent fait frquemment
la confusion de m et de n. La dsinence complte du locatif
pluriel serait
fou.
Mais on ne la trouve qu'une fois, toujours
sur la mme table et au mme endroit : c'est vapefem
(I h 14). A ct de la dsinence complte, qui est rarement
employe, se trouvent, selon les mmes auteurs, des altra-
tions plus ou moins grandes, dont quelques-unes se rptent
frquemment. Pour commencer par la fprme qui se rapproche
le plus de mem, nous avons me7i sur la Table III, dans es un u-
men, vukumen, arvamen, arven. D'autre part, on a me,
qui est la forme la plus ordinaire du cas en question. On a
aussi on, par exemple dans Acersoniem, ocrem, Fisiem, saha-
tam. Enfin le rit, lui-mme peut tomber, de sorte que le locatif
devient semblable au thme : mais cela n'arrive qu'avec des
adjectifs accompagnant un substantif, lequel est revtu d'une
terminaison plus complte : asame deveia, angiome somo,
lodcome tuder. La dsinence plurielle feon a galement subi
des altrations. Les trois lettres qui composent la syllabe
fem
sont successivement tombes, de sorte qu'on a des locatifs
pluriels en /e, comme avieklufe, verule, ebetnife, vapcfc;
en /', comme krematruf
;
ou sans flexion, comme aviehclu,
Treblano. Ce dernier cas se produit seulement avec des ad-
jectifs : vapefe aviehclu (YI a
10), verofe Treblano (VI b 47).

Telle serait la srie des dgradations de cette dsinence. Quant


son origine, Aufrecht n'y voit pas le sanscrit smin, mais
un congnre du sanscrit bhjam ou bhjm, dont le 6/t, se
changeant d'une part en m, d'autre part en
f,
aurait donn
tout la fois mem et fem-. Le besoin de distinction a rparti
ces deux variantes entre le singulier et le pluriel. Une autre
1. Les principaux passages sont I,
p. 43, 92, 93, 95, 1 11, 120. II, 70, 146.
2. Sur le prtendu changement de
f
en m, voyez Bergaigne, dans les /)/f-
moires de la Sucil de Linguistique, II, 213.
6
82 TABLE 1 a 3.

T.\1U,K VI
a 26.
nuance se laisse voir au siui,ailier des noms do la premire
dclinaison. Quand il
y
a niouvcmonl, on a dos l'ornios connue
< lest rame, asanic; (juantl il
y
a repos, Va final du lluuno ost
alTaibli en c: tolemc, Acersoniem, tote
'.
Pour tre complet,
il faut encore menlionner une conjecture des mmes au-
teurs*, selon kuiuelle l'ombrien aurait trard (luehiues
ves-
tiges du locatif pluriel sanscrit en su (grec at, lilli. sa ou se) :
c'est fesnere, funtlere fondlive dans lesquels s s'est
chang on
/,
Le premier qui ait protest contre cette thorie est Knotel,
dans le Journal d'archologie de Bergk'. Avec une vivacit
qui n'tait pas de mise dans un pareil sujet, il montra que
les prtendus locatifs pouvaient s'c\pli(iuer i)ar
la postposi-
tion du mot en (latin in). Mais il eut le tort d'ajouter sa r-
futation beaucoup de vues plus que hasardes sur l'origine
des flexions et des erreurs de dtail. Nanmoins les vues de
Knotel, mles de rflexions justes sur le rle des post-
positions, auraient mrite plus de considration qu'elles ne
paraissent en avoir rencontr.

Dans la seconde dition de
sa Grannnaire compare
(
200),
Bopp s'occupe de ces loca-
tifs. Si les Ombriens, dit-il, font une distinction entre totame
in urbcm
'>
et toteme in urbe , la voyelle qui est la cause
de cette difl'rence doit tre une dsinence : lote est donc un
locatif ou un datif et totam un accusatif. L'un et l'autre sont
suivis d'une syllabe mern^ mcn ou me, devant la(|Uollo on
supprime ou l'on nglige d'crire le m de l'accusatif. Quant
l'origine de cette postposition mem, men ou me, Bopp ne
s'explique pas. La mme postposilion, continue-t-il, se trouve
poul-lre aussi au pluriel, car on i)cul
expliquer /-e;^ {vape-
fem)
comme tant une transposition pour f-me [vnpef-me).
On aurait alors l'accusatif pluriel suivi de la syllabe me.

Au mme moment, Ebel, dans le .Journal de Rubu*, levait
des rclamations pareilles celle de Knotel. Il faisait valoir
les raisons qui doivent nous porter reconnatre dans an-
Ijlome, asame, vapefe des accusatifs suivis de la postposition
1. I, 112. Dans une noie du second volume
(p. 148),
les auteurs dclarent
qu'ils reviennent la thorie de Lassen : luais nous avons conserv leur pre-
mire explication, parce qu'elle a pass dans d'autres ouvrages, tandis que la
note est gnralement reste inaperue.
2. Op. cit. I, 114.11,278.
3. 1852. N". 15, 16, 17.
4. IV, 198.
TABLE I (' 3. TA15LE VI a 26. 83
en. Mais il adiiicl, cLc do ces lurnies, un vcritf'ble
locatif
ombrien, dont toleme lui Iburnil le type pour le singulier,
et
fomlUre pour le pluriel.

La question a fait un pas impor-


tant grce une observation de M. Savelsberg
'.
Il a mis hors
de doute la prsence de la postposition en, en la montrant
deux fois employe d'une faon indpendante, en des passages
qui juscju'alors avaient t regards comme fautifs ^ Mais il
admet un locatif ombrien dont manuve, destre, onse seraient
des exemples. Il explique la forme toteme comme tant pour
tote-eme, c'est--dire un locatif combin avec la prposition
e'vi qui aurait gard sa voyelle finale et chang son n en m.

Tout rcemment M. Louis Havet, dans une communication
faite la Socit de Linguistique de Paris, proposait de re-
connatre dans totem, ocrera, des locatifs forms comme le
sanscrit ivjm, dJiavm, gatjm (des thmes iva, dhnu,
gati). A l'appui de cette explication il cite l'osque fiisnim
dans le temple (d'un thme fiisna).
Le locatif en m oppose, comme on voit, une rsistance te-
nace ceux qui en veulent dbarrasser la langue ombrienne :
dlog d'une position, on le retrouve dans une autre. C'est le
passage YI a
26, rapproch de VI a
46,
qui a enrichi la gram-
maire de cette forme, car partout ailleurs on a ocre Fisie, tote
Jovine, dans lesquels personne n'aurait jamais song voir
autre chose que des datifs. Il
y
a bien encore Acersoniem (VII
a 52)
= Akedunie (I b
43) : mais comme le changement
d'un n final en m est attest par des exemples incontestables,
puisqu'on a deux fois numem au lieu de numen nom

(16 17, 17),
nous n'hsitons pas expliquer ces formes comme
tant des datifs combins avec la postposition en [Acersonie
-\- en.) Je ne dis rien du prtendu locatif osque fiisnim, tir
d'une inscription trs-peu claire, et qui a plutt besoin de
s'appuyer sur les formes ombriennes qu'il ne leur prte appui.
Si l'on fait abstraction des deux passages qui nous occupent,
tout ce qui a t cit comme locatif s'explique d'une autre
manire : angiome, asame sont des accusatifs suivis de e{n)
;
verofe est un accusatif pluriel suivi de e()
;
Fondlire, Fesnere
sont des datifs (et non, comme on l'a dit, des ablatifs) suivis
de e(n); arven est un datif singulier arve suivi de en. On
1. ZK, XXI, 100 et 110.
2. Rupinie e (I ) 27), tafle e (II b 12). Il
y
faut joindre testre c uzc
(Il 6 27,28).
8<t TABLE I 3.

TABLK \l i( 26.
conipieiul (iii'il y
ait des formes diffrcnles pour lo mouve-
ment et pour le repos, puisque tantt en est prcd de l'ac-
cusalif cl tantt du datif. On comprend aussi que dans les
locutions connue vrrofc Trcblano le prcMuicr mot seul ait c[n) :
la locution
^^
ad portas Trebulanas , o la prposition est
construite avec le nom, prsente au fond les mmes l-
ments.
Pour en venir aux mots en question, je ferai d'abord re-
marquer combien il est invraisemblable que, dans des for-
mules toutes faites et se reprsentant toujours dans les
mmes termes, la langue ait eu recours des cas dilTrents.
C'est cependant ce qu'on serait oblig d'admettre pour loteme
et tote. D'un autre ct, il est trs-peu probable en soi que la
langue ombrienne ait conserv, comme le pense M. Havct,
une l'orme de locatif qu'on ne trouve ni en latin, ni en grec.
On pourrait croire la rigueur que d'anciens locatifs se soient
maintenus l'tat ptriti, c'est--dire comme adverbes : c'est
ainsi qu'on a en latin les adverbes illim, islim, olim, exitn,
utrimque qui sont rests jusqu' prsent des problmes ty-
mologiques, mais qui, en supposant que ce soient d'anciens
cas, ne sont plus sentis comme tels. Mais il en est autrement
ici, car si l'on voit dans totem le pendant du sanscrit ivjm,
il faut admettre que ce locatif faisait partie de la dclinaison
rgulire, puisqu'il est suivi de la prposition c[n). Je ne crois
pas davantage qu'on puisse
y
voir avec M. Lassen la dsi-
nence locative sanscrite en asmin; la vritable place de cette
dsinence serait la dclinaison pronominale : or, nous n'en
trouvons pas trace dans les pronoms ombriens, qui auraient
[jourtant plus d'une fois eu l'occasion de l'employer. Enfin
la forme manuvc, explique par Savelsberg comme un locatif
n'offre aucune dilticull, du moment qu'on explique manu
comme un datif (et non comme un ablatif qui sora'ii mani).
Je crois que les deux passages VI a
-26
et YI a 46 sont cor-
rompus et qu'on peut entrevoir la cause de la corruption.
Les langues qui se servent de jjostpositions sont exposes
s'y
babituer de telle sorte qu'elles les prennent pour des
cas; c'est ainsi que le prcrit, s'emparanL du suffixe adver-
bial las, en a fait une dsinence, et termine l'ablatif tous
ses
substantifs en t/o*. C'est ainsi qu'en grec, o Se se joint
volontiers des accusatifs i)our marcjuer la direction vers un
1. Lassen,
In-^liluliones lingu.c ]trdcrHic;v,
p. 302.
TABLE in 3. TABLE VI a 27. 85
cndroil, on trouve des locutions comme ovoe ouovoe. Cette er-
reur doit surtout ("^tre frquente dans la bouche ds hommes
illettrs.
Nos tal)les en prsentent un autre exemple : vapc-
fcm avieklufe (I b 14). C'est ce dfaut qui a probablement
amen du dsordre dans le modle que le graveur avait sous
les yeux, et qui lui a fait crire toteme au lieu de tote ou de
totem., Fisiem au lieu de Fisie. Je crois que la vritable leon
est : ocre{m) Fisie, totem Jiovine. Dans ocrera (pour ocren) je
reconnais le datif ocre suivi de em (pour en)-, Fisie est le datif
qui se rapporte ocre. De mme totem, est pour tote -{-en et
Jiovine est le datif qui se rapporte tote.
TRADUCTION.
(YI a 26) Die Grabovie, his macte. Si in colle Fisio ignis
temeralus
^?)
est, in civitate Iguvina ritus i
(27)
omissi
(?)
sunt, ut ne velis.
[\l a
27) Dei Grabovie, persei [persi, perse) tuer [tover) per-
scler [pescler] vaseto [vasetom^vasetom) est, pesetom est, peretom
est,
(28)
frosetom est, daetom est, tuer {touer) perse1er (pescler)
virseto avirseto vas est, Di Grabovie, persei [persi, pirsi, perse)
mersei [mersi,'mers est), esu bue,
[29)
peracrei{peracri) pihaclu,
pihafei [pihafi).
Tandis que Kirchhoff arrte la phrase aprs vas est, nous
croyons qu'il la faut continuer jusqu' pihafei. Elle se com-
pose d'une proposition principale : esu bue, peracrei pihaclu,
pihafi
hoc bove, ambarvali piaculo, piavi, et de deux pro-
positions conditionnelles commenant l'une et l'autre par
persei. Je dirai d'abord un mot du parfait pihaf. C'est ce par-
fait qui, comme nous l'avons dit, a longtemps empch de
reconnatre la valeur grammaticale de subocaAi. Cependant il
n'est pas plus extraordinaire de voir l'auxiliaire
fu
garder
son /"en certaines formes, tandis qu'il l'a perdu en d'autres,
que de trouver en latin amabani, amabo ct de ama[b)ui,
ou en grec c>to, cpiX-z-aw ct de
(jicv((7)(.). Le
f
s'est conserv
de mme dans les futurs antrieurs ambrefurent
ambi-
verint et andersafust circumdederit, tandis qu'il s'est
perdu dans iust, andersesust. Ce qui parat avoir dcid la con-
servation de
f
dans jiihofl, c'est le dsir d'viter une forme
pihau, qui aurait eu trois voyelles de suite (le h, comme nous
86 TABLE I rt 3.

TABLE VI a 28.
l'avons vu, lant un pur siijfno orllionfrapliique). Une fois le
/'
conserv, le parlail plhnfuei ou /liliafid csl dovonu rgulire-
mont pihafci, }iilia/l^ par la mme coniraclion de uei en i [et]
que nous avons dans mani (ablaliC de manus) et dans sim
(accusatif de fins truie ).
Je viens h une srie de mots dans lesquels il est facile de
reconnatre des participes passs. Vanetom^ a t justement,
expliqu par Bugge (ZK. YI, 160) comme quivalant au latin
vacalum. Le mme [ih.) a reconnu dans ^^es'e^om^ le latin 79^0-
cntum : le redoublement du c dans le mot latin n'a probable-
ment pas de valeur tymologique
'.
Froselom a t idcntili
par Ebel (ZK. YI, 418) avec fraudatum : cette supposition
approcbe beaucoup de la vrit. Mais il serait tonnant qu'en
regard d'un ancien frodetom on n'et pas une seule fois la
forme qu'on aurait attendue, frorsetom''. Aussi prfrons-nous
supposer un frquentatif /"raMssare, frausare tir du participe
frausus. Plante, Asin. II,
2,
20. Metuo , in commune, ne quam
fraudem frausus sit. Liv. XXIII, 14. Qui capitalem fraudem
frausi. Peretom pourrait tre le verbe ire avec le mme prfixe
per que nous avons en latin dans perjurus tiperdere : le mot
peretom signifierait donc transgress, viol,
jj Enfin daetom
a t rcemment expliqu par Bugge (ZK. XXII,
464)
par le
mme participe etom et par le prfixe da (pour dad) = latin de.
En osque on a le prfixe (te dans dadikatted dedicavit.

La prposition dat se trouve quatre fois sur la table de Ban-
tia : dat sennteis tanginud de senatus sententia, dat castrid
louf...j dat eizaisc de illis, dat eizac egmad
de illa re.

Une prposition de combine avec ire pouvait aisment, comme
le remarque Bugge, donner un verbe signifiant delinquere.

Yient ensuite un membre de phrase toujours rgi par
persei, et dont le sujet est le substantif neutre vas. Ce sub-
stantif est de mme famille que le participe vasetom : il si-
gnifie vide, manque.
Le s final tient la place d'un x : en
efiet, il faut, avec Ebel
%
admettre un thme neutre en os
1. Le s se trouve VI a 37. On a d'ailleurs vae tum I 6 8.
2. C'est ainsi qu'il faut lire au lieu de pesetom.
3. Corssen, ZK, XI, 333. Le redoublement est pareillement inorganique dans
accipiler, succus, bucca, muccus, ecce, vacca, succerda, etc.
4. Bien que le r ait t pareillement omis dans Acesoniamc (VIb2)= Ake-
du.niamem, atrepusatu (VI,
b jJ6) = atrepuclatu, on doit reconnatre que
pette omission est l'exception.
5. ZK. VI1,2G7.-
TABLE I a 3.

TABLE VI a 28. 87
(cf.
genus, scehis), vacos, dont le cos final s'est resserr en x,
comme
pihatus en pihaz.

Virseto avirseto sontMeux parti-
cipes
neutres opposs entre eux comme snates as n a tes
(II a
19),
ihitir anrihitir (YI b
62),
hostatir anhostatir. Ainsi
que l'a trs-bien vu Aui'reclit, la syllabe an ou a ne peut tre
que la particule privative, car une prposition coninio va ou
amb n'a pas un sens assez caractris pour justifier un
rapprochement videmment fait dessein : c'est la mme
particule privative que nous trouvons en osque dans nn-
censio non censitus,
>'
am-prufid improbe. ^^ Ici encore
le vocalisme ombrien l'emporte sur celui de la langue latine,
qui a amalgam sous la forme in beaucoup de syllabes difl-
rentes d'origine et de sens. Virseto est le participe faible du
verbe vUlere, comme si le latin avait fait videtus ou vidtus.
C'est le propre des patois de rgulariser les formes archaques
et de ramener, autant que faire se peut, une conjugaison
uniforme les restes d'une plus ancienne flexion. Le sens de la
phrase est donc : si.... visum invisum vitium est. Aufrecht
rappelle la formule analogue chez Caton (R. R. 141) : Uti tu
morbos visos invisosque.... prohibessis, defendas, avcrrun-
cesque.

Il reste examiner tuer persder^ deux fois employ. Remar-
quons d'abord la variante intressante touer^ qui montre que
le latin tuus est une contraction pour tonus. On en peut rap-
procher les formes latines soueis, sonom, sono^.

Tuerperscler
est un complment circonstanciel signifiant in tuo sacrificio
ou

in tuis sacrificiis.

Il
y
faut voir ou un datif-ablatif plu-
riel ou un gnitif singulier : comme persclum est partout ail-
leurs employ au singulier, la seconde supposition est prf-
rable. On obtient ainsi un nouvel exemple
*
de la libert avec
laquelle l'ombrien construit son gnitif.
La seconde proposition conditionnelle se compose des mots
persel mersei (YI a 28, 38, 48),
pour lesquels on trouve une fois
(YI b
31)
perse mers est. Cette dernire leon semble confirme
par YI b 55 : pivse mers est, et I 5 18 : pede meds est, sans
compter au mme endroit la locution : pue meds est. Il s-
rail cependant tmraire de dire que la premire leon ft
fautive : l'une et l'autre prsente un sens satisfaisant et peut
se justifier grammaticalement. Je commence par mers est. Le
1. Corssen, Aussprachc - , I, f)68.
?, Cf VI n 8. VI h
').
88 TABLE 1 a 3.
TABI.K VI a 29.
mot men^s, qui est videmment un nominatif, est crit deux
fois meds, I b
18, 18, co ([ui prouve que mers est pour merss^
et ce (jui doit nous faire supposer soit un thme noulre medos
qui a perdu la voyelle de sa dernire syllabe, soit un thme
masculin ou fminin medii- ou merli-, qui a limin sa voyelle
finale devant le s du nominatif. La racine est med, la mme
qui se trouve dans le ij^rec [jLoo{A.at avoir soin de, ixeSeojv
qui a soin de, ({ui rgne sur. Le latin medeor
je pour-
vois s'est restreint au sens mdical, les verbes curare, con-
sulere, etc. ayant pris pour eux tous les autres emplois. Mais
on a encore le substantif wof/ns, qui a conserv une significa-
tion gnrale : il dsigne la manire, et dans certaines locu-
tions, comme ordo et tnodus, more et modo (ilUpd facere, est
modiis m rbus, il veut dire la rgle.
En campanien et en
volsque, meddix (cf. jri[s]dex) dsigne le magistrat suprme.
Tite-Live, XXIII, 35 : meddix tuticus qm summus magistratus
erat Campanis. Ennius a encadr le mot dans un vers [Ann. 296,
d. Yahlen) : Summus ibi capitur meddix, occiditur alter.

Le mot meddix est un de ceux qui se rencontrent le plus fr-
quemmen* sur les inscriptions osques ^ Il faut enfin ajouter
le nom propre Mezentius, plus anciennement Medientius, dont
le sens originaire parat avoir t roi, souverain. D'aprs
ces rapprochements, nous croyons pouvoir traduire la locu-
tion perse mers est par si jus est, si fas est. On sait com-
bien cette locution est frquente chez les Latins, et particuli-
rement dans les invocations.

Dans l'hypothse o la vraie
leon serait persei onersei, il faudrait considrer mersei comme
l'ablatif d'un thme medi-, et traduire : si jure [est],
j^
D'au-
tres emplois de l'ablatif non moins hardis justifieraient cette
locution. Le latin emploie de la mme faon le gnitif : uti mo-
ris est*.
TRADUCTION.
(VI a
27) Die Grabovie, si [([uid] in tuo sacrilicio omissum
est, peccalum est, delictum est,
(28)
fraudatum est, in tuo
1. Mommsen, Unteril. Dialekie, p.
278. Mais contrairement l'auteur, nous ne
saurions voir dans -ix un simple suflixe nominal : c'est bien le mme dex que
dans judex, vindex, savoir le verbe dicere.
2. l'anzerbieter (Quxstionrs umhric,
p. 16)
propose de lire mers sei{t), et il
rapproche la leon fautive fonsis {VI b
26)
pour fous sir. Mais nous voyons par
noire i>lirase mme que persei gouverne l'indicatif, c-t non le subjonctif.
TABLE 1 a 3.
TABLE VI a 30.
89
sacrificio
visum invisiim vitiiim est, Die Grabovie, si
fas est,
hoc
bove, (29)
ambarvali piaculo, piavi.
(YI a 29)
Di Gmbovie, pihatu ocre{ocrem)
Fisei [Fisi, Fisim);
pihatu
tota [totam] Jovina [Jjovinam). Di Grabovie,
pihatu
ocrer (30)
Fisier totar Jovinar nome,
nerf, arsmo [asmo], veiro
[vlro),
pequo, castruo,
fri [frif).
Pihatu.
L'emploi de pihatu purifie est im peu diffrent, comme
le font remarquer A. K., de ceux que nous avons observs
jusqu' prsent, car il est question maintenant de la divinit
qui doit purifier la colline et la cit, tandis que prcdemment
c'tait le prtre qui exprimait par ce verbe sa propre inter-
vention.

La variante Fisei montre que la seconde voyelle i
dans Fisim (rsultat de la contraction pour Fisiom) est lon-
gue.

Nous rencontrons une numration de substantifs
l'accusatif rgis par pihatu et rgissant eux-mmes les gni-
tifs ocrer Fisier, totar Jovinar. Le premier de l'numration
est nome nomen . Nous avons dj parl
(p.
72) du double
sens qu'a ce mot, qui signifie la fois
nom
et

race . Il
est videmment employ ici dans le mme sens que dans la
locution dj connue erer nonmeper, erarnomneper : nous le tra-
duirons par nomen, tout en rappelant que le mot latin prsente
la mme quivoque. S'il figure en tte de l'numration, c'est,
selon moi, au sens de race qu'il doit d'tre plac en pre-
mire ligne. Laissant de ct pour le moment les deux sui-
vants, nous reconnaissons dans veiro[f) le latin viros, qui a
perdu le /signe de l'accusatif pluriel. L'orthographe ei prouve
que Vi de la premire syllabe dans virum tait primitivement
long : c'est ce que montre aussi le sanscrit vira. Le mot pequo
rappelle aussitt le latin pecu: mais la question est de savoir
si peqito reprsente le neutre pluriel jjecua, avec obscurcisse-
ment de l'a en o, ou bien si nous devons supposer un driv
pecuus (cf. en latin le gnitif pluriel alituum), qui aurait r-
gulirement fait l'accusatif pluriel masculin pecuo[f). Nous
nous dcidons pour cette seconde supposition, cause du
substantif suivant castruo[f), qui est avec un primitif csf/'w-
[k" dclinaison] dans le mme rapport o est pequus avec
pequK Cf. en vieil ombrien kastruvuf Y a 13. A la diffrence
1. Le nom propre Kastruijus (V a 3) a probablement le thme Kastru
(4* dclinaison) pour primitiL On trouve aussi Castrucius sur des inscriptions
romaines.

Gomme mots formes en latin de la mme faon (jue l'ombrien
pequof, castruof, nous citerons encore pascuum.
90 TABLE l a 3.

TABLE VI a 30.
du mot latin, qui n'est rest fiurc
usit que dans le sens de
camp , le mot oml)rien sij^niiiie champ : celte acception
ne s'est d'ailleurs pas entirement efface dans la langue la-
tine, puisqu'on avait Rome des (piartiers appels castra ta-
bellariorum, victimariorum.
Le mot frl,
crit une fois
frif,
a t judicieusement expliqu
par Panzerliioler comme lanl pour le latin frnges. Il faut
supposer cpie la forme primitive tait frur/eif, et que le
g
entre
deux voyelles a t chang en
j,
comme dans mujelo (pour
mugeito], puis absorb dans Vi qui est le seul resle des deux
voyelles longues.

On prie donc la divinit de purifier les
hommes, les troupeaux, les champs et les fruits. Il est ais de
voir que l'numration ne se fait pas au hasard, mais (pi'elle
suit une chelle descendante : cette observation doit nous
tre prsente l'esprit quand nous examinerons, comme nous
allons le faire, les deux mots ([ue nous avons d'abord laisss
de ct.
Arsmo, crit aussi asmo, est l'accusatif pluriel d'un nom
masculin : en effet, nous avons vu plus haut (YI a 26) le no-
minalif pluriel arsmor. Il faut donc par la pense lire ici
arsmof. Nous devons d'abord nous demander quelle est la va-
leur du groupe rs : je crois qu'il correspond un d. En effet,
nous avons le verbe driv arsmahamo auquel correspond,
\b 19, admamu^ On trouve, en outre, le datif admune
(II b
7)
qui appartient la mme famille de mots. Si nous
passons l'examen du sens, nous sommes d'abord guids
par ce fait que arsmahamo est un mot prononc par l'ad-
fertor au moment o il accomplit la crmonie purificatrice.
La phrase en question se compose de ces trois mots : arsma-
hamo, caterahamo , Jovinur. Dans le second verbe je recon-
nais le grec xaai'pca ce
purifier"^
; le premier verbe doit tre de
signification approchante; l'un et l'autre sont l'impratif
passif pluriel, et ils ont ])0ur sujet le vocatif Jovinur, Le sens
est :
mini, purificamini, Jguvini
'
! D'un autre ct, le
datif admune (II b
7)
est employ comme pithte de Juve
ptre
"
.ovi patri , d'o l'on peut conjecturer qu'il est un
terme de respect. De ces deux faits combins je crois pouvoir
conclure que l'ide commune renferme dans admamu et
\. Le texte porte arma nu. Voy. plus loin la discussion de cette leon.
2. Il s'agit, bien entendu, d'un emprunt fait la langue grecque.
3. L'analyse grammaticale sera ilonne VI h 5').
TAULE I (( 3. TABLE VI a 30.
91
admiinc
est collo de sanctifier. Je traduis admune Jnve
ptre par
casto Jovi patri >' et l'impratif admamu par
lustramini
*
>>. Je rappellerai <i ce sujet que nous avons ren-
contr (p.
56) l'expression arsmatiam percam (jui dsig-ne le
vtement destin aux crmonies lustrales. Quant au thme
arsmo- cpii est le primitif du verbe, il doit tre avec lui dans
le
mme rapport que lustrum avec lustrare; je crois seule-
ment qu'il a une acception un peu plus gnrale et qu'il signi-
fie
crmonie, rite
.
Je ne veux pas quitter cette srie de mots sans exprimer
une conjecture sur une famille de mots latins qui n'a jusqu'
prsent l rattache rien, et qui est, je crois, de mme
origine. Il s'agit du verbe amare et de tous les termes qui en
drivent. On sait qu'une consonne disparat quelquefois, sur-
tout devant un m, sans amener l'allongement compensatif de
la voyelle prcdente. Je citerai omitto, camen, camiJIus, sti-
mulas [])Our ohmitto, casmen, casmillus, stigmulus). Peut-tre
le latin amo est-il pour admo et correspond-il la famille de
mots ombriens. Le sens primitif du verbe parat avoir t non
celui de
aimer , mais de honorer, respecter. A mata
est le nom de la femme de Latinus et le surnom ordinaire des
prtresses de Testa. Comparer aussi AmuUus. L'adjectif om-
brien ad mu n e prsenterait, si notre rapprochement est fond,
une ressemblance frappante avec le latin ammis, qui parat
avoir signifi d'abord agrable, cher . Le changement de
sens consistant dans le passage de l'ide de vnrer, hono-
rer

celle de chrir, aimer , se retrouve dans colre, di-
ligere. En ce qui concerne l'tymologie, je me contente d'in-
diquer la racine contenue dans le grec [xaojxai (parfait JLijt.aa,
(jLEfxao'j) et le prfixe ad.
Nerf est l'accusatif pluriel d'un thme consonne
;
le datif
pluriel du mme mot est nerus, qui se trouve VI b 62 dans un
passage important que nous reproduirons tout l'heure. On
remarquera que le r se conserve devant le/*, la difTrence du
d de kapi(d)f. Ce mot est plac entre arsmo eiveiro, d'o l'on
peut infrer qu'il exprime une ide suprieure celle
d'homme. A l'exemple de Lassen, qui rappelle le sabin
1. Le verbe luere peut servir laire bien comprendre le lien qui runit celle
famille de mots. Luere a donn lues, qui signifiait l'origine une purification;
il a pris ensuite un sens pjoratif (chose purifier, souillure) qui est rest
tranger arsmor. Un driv de lues est lustrum, qui a fait lustrare et illustris
(dans le sens de illustre clum).
92 TABLE I a 3.

TABLE VI a 30.
Ncro et la desse Nerio, Neriene\ A. K. le traduisent conjec-
turalemcnt par magistratus, principes, nohilcs. Mais je
crois que 7?c// dsi<jne deslros encore suprieurs aux nobles
et aux princes, qui d'ailleurs ne seraient pas trs leur
place en ces prires d'un caractre peu politique. On trouve
les ner/' nomms avant lesjome, c'est--dire les g'nies, dans
ces deux passaii:es :
YI h 58. Tolam tarsinatem , tri/'o tarsinatem, tuscovi nahar-
com iabuscom nome^
(59)
totar tarsinater^ tri
for
tarsinater, tus-
cer naharcer lahtisccr nomner
nerf Aihitu ansihitu, jovie hostntu
anhostatu.
YI b 61. Fututo foner jjacrer pasevestrapople totar ijovinar^
(62)
tote ijovine, ero nerus ^ihitir ansihitir, jovies hostatir anos-
tatir^ ero oiomne, erar nomne.
Dans le premier de ces passages, il s'agit d'une formule de
doprecatio contre les peuples du voisinage : dans le second,
nous avons une invocation en faveur du peuple iguvien. Di-
sons par avance qu'il faut entendre par les jovies hostatir
les gnies trangers admis dans la ville (novensiles, hostilii)
et par ankosta tir ceux qui sont indignes (indigeles, patrii).
Un sens analogue doit tre attach sihitir ansihitir (citis,
non citis). Ds lors la supposition se prsente l'esprit que
par les nerus il faut entendre des tres de mme nature que les
jovies. Je crois, en effet, que ce sont des divinits, telles
pou prs qu'taient Rome les Pnates ou les Lares-. Je vais
mme jusqu' penser que les nerf et les lares ne forment
qu'une seule et mme sorte d'tres, et que les deux mots sont,
au fond, identiques. Il a dj t parl de l'aversion que le
L Sutone, Tib. L
(Claudia gens) inter cognomina et Neroiiis adsumpsit.
quo significalur lingua sabina fortis ac strenuus. Aulu-Gelie. XIII, 22. Id autcm,
sive Ncrio, sive Ncrirnes est, sabinum verbura est, eoque significatur virtus et
fortitudo. Itaque ex Claudiis, quos a Sabinis oriundos accepimus, qui erat egregia
alque prsestanti fortitudine, Nero appellatus est.

2. Les anciens nous disent que les Lares taient les mes des anctres. Festus
(p. 121) : "quod Lares, quorum is erat dies festus, animse putabantur esse liomi-
num redact in numerum deorum. Apule (De deo Socr.) : Est et... specics
daemonum animus humanus emeritisstipendiis vitae corpori suo abjurans; hune
vetere latina lingua rcperio Lemurem dictitatum. Ex hisce ergo Lemuribus, qui
posterorum suorum curam sorlitus, placato et quieto numine domum possidet,
Lar dicitur familiaris. >> Servius ad /En. VI, 152 : Apud majores... omnes in suis
domibus sepeliebantur. Unde ortum est ut etiam Lares colerentur in domibus.

V. aussi l'opinion de Varron cite par Arnobc, III, 41. CL Fuslel de Coulangcs,
La Cit antique, liv. I, chap. i.
TABLE I a 3. TABLE VI a 32.
93
dialecte
ombrien parat avoir pour le / initial : on pourrait
donc
supposer qu'il a chang en ce mot la liquide t contre la
liquide n. Mais il se peut aussi que l'ombrien soit plus exact
que le latin, et que ce dernier idiome ail altr la lettre ini-
tiale. Le changement de n en / se retrouve dans le lalin
Iwnpa, d'o lumpidus , limpidus, compare au grec va^iyi
*
Nous joignons encore ce qui prcde le mot pi/iatu, (|ui
Tonne une proposition lui seul, et qui rsume toute celle
partie do la prire. En effet, dans ce qui suit, ce n'est plus
pihatu, c'est salvo seritu qui sera l'impratif.
TRADUCTION
(VI a 29) Die Grabovie, piato collem Fisium
;
piato civitatem
Iguvinam. Die Grabovie, piato coUis
(30)
Fisii, civitatis Igu-
vime nomen, lares, rilus, viros, pecudes, campos, iruges.
Piato.
(YI ft 30) Futu
fos [fons),
pacei\ pase tua, ocre Fisi [Fisie],
(31)
tote Jjovinej erir [erer] nomne, erar nomne. Di Grabovie,
salvo seritu ocre [ocrem] Fisi [Fisim], salva [salvam] seritu tota
[totam] Jjovina [Jjovinani). Di
(32)
Grabovie, salvo [saluvom,
salvom) seritu ocrer Fisier, totar Jjovinar nome, nerf, arsmo,
veiro [viro), pequo, castruo,
fri [frif).
Salva [saliiva]
(33)
se-
ritu. Futu
fos [fons], pacer, pase tua {tuva), ocre Fisi, tote
Jjovine, erer [er er) nomne, erar nomne. Di Grabovie, tio [tiom]
esu [essu] bue,
(34)
peracri piJiaclu, ocreper [ocriper] Fisiu
[Fissiu], totaper Jjovina, erer nomneper, erar nomneper. Di
Grabovie, tio [tiorn] subocau.
Tout ce passage ne renferme que des mdts dont il a dj
t question. Il faut seulement remarquer l'expression pase
tua^, qui est le pace tua latin. Par un plonasme frquent
dans les invocations, notre inscription dit : sois gracieux.
L Ritschl. Opuscula, II, 490, note. Je ne crois pas, dit ce savant, que
lympha doive tre tir du grec vOfAn, mais plutt que lumpa est la l'orme ita-
lique qui se rattache la mme racine que vuixy). Sur une inscription bilingue
(Mommsen, n. 3523) les mots Lumphieis correspondent NOixat. Cf. nubes,
nimbus. Un autre exemple est nuscitiosus (Festus, p. 173) et luscitiosus (Qui-
cherat, Add. Lcx. lat.
p. 162).
2. Il faut lire paie, quoique le trait au-dessus de 5 ait toujours t oubli par
le graveur.
94 TAIU.E I a S.

TABLE VI a 54.
par un eirot de la grce'.
L'orllio,:xraplie t>aUivom, sahiva
rappelle celle de aiwciW a
3,
de aruvia 111, 31. C'est l'adjec-
tif salvus. Il se rapporte sculcnient au premier mot de l'nu-
niralion ipii suit ynonic), connue 1. 32 salca ^ponr salvaf) se
rapporte seulement au dernier mot de l'numralion qui pr-
cde
[frif).
Scritu est pour serueitu =
latin servatii.
TRADUCTION.
(VI a
30)
Sis faustus volens pace tua colli Fisio,
(31)
civi-
tati Jguvine, ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomini.
Die Grabovie, salvum servato collem Fisium, salvani sor-
vato civitatem Jguvinam. Die
(32)
Grabovie, salvum servato
coUis Fisii, civitatis Jguvinte nomen, lares, ritus, viros, pccu-
des, campos, fruges. Salvas
(33)
servato. Sis faustus volens
pace tua colli Fisio, civitati Jguvinse, ejus (coUis) nomini,
ejus (civitatis) nomini. Die Grabovie, te hoc bove,
(34)
am-
barvali piaculo, pro colle Fisio, pro civitate Jguvina, pro ejus
(coUis) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Die Grabovie, te
invocavi.
Le sacrifice du second et du troisime buf est accompagn
de la mme prire chaque fois cite in extenso. Comme nous
avons dj donn plus haut les variantes d'orthographe, il
ne nous reste que bien peu de chose dire sur ce passage,
([ui va de YI a 35 55, et dont il est inutile de reproduire le
texte. La seconde prire commence et finit par : Di Grabovie,
Ho esu bue, peracri pihaclu etru. La troisime prire commence
et finit par : Di Grabovie, tiom esu bue, peracri pihaclu tertiu^.
Ce (jui veut dire : Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali pia-
culo altero... tertio . Les mots etru et tertiu sont de ceux (jui
ont t dchiffrs le plus tt : etru est l'ablatif d'un pronom
qui a laiss au latin son accusatif ilerum (cf. sanscrit itara).
Quant tertiu, c'est exactement le nom de nombre latin.
Comme conclusion gnrale aux trois invocations, se trou-
vent ensuite ces mots :
(VI a 54) Di Grabovie, tio comohota trib)-isine buo peracnio
1. Virg. Mn. 111,370 :
Hic Helenus caesis primum de more juvencis
Exorat pacem divum, viltasque resolvit
Sacrati capitis.
1. VI a
45,
pihacluterliu.
TABLE 1 a S.

TABLE VI a 54.
95
pihaclo (55)
ocriper Fisiu, totaper Ijovina, erer nomneper, crar
nomneper.
Di Grabovie, tom subocau.
Conrornicnicnt au modle de tio esu bue, jyeracri pihaclu,
nous
devons nous attendre aprs tio un ablatif, rgi par
suboco
sous-entendu. Cet ablatif, qui ne peut tre autre que
comohota tribrisine, gouverne le gnitif pluriel buo, lequel a
aprs
lui comme apposition les deux gnitifs peracnio pihaclo.
Dans
tribrisine
^
il est vraisemblable de chercher au com-
mencement le nom de nombre tri, si l'on songe qu'il a t
question de trois bufs, et que nous avons ici le rsum de
tout le sacrifice. Mais la suite du mot prsente des difficults
de plus d'une sorte. A. K. supposent un substantif fminin
tviplicio {gniiU triplicionis, nhlsili tripUcione, et par contraction
in/>^/cme) signifiant un ensemble de trois, une triade, lequel
serait driv de triplex ou plutt du thme triplic l'aide du
suffixe ion. Nous croyons qu'ils ont touch juste pour le sens :
mais comment admettre que Vo long et accentu a t absorb
par Vi bref et atone ? Des exemples comme prinvatur (pour
prinveatur) ^scMlseto (pour scalsieto), o la voyelle brve atone
a t absorbe par la voyelle longue accentue, font pa-
ratre la chose invraisemblable. D'ailleurs le mot Vofione
prouve que ce phnomne, qui serait le seul de son espce
dans l'histoire des langues italiques, ne doit pas plus tre
admis en ombrien que dans le reste de la famille
*.
Ce qui a
videmment conduit Aufrecht et Kirchhoff cette explication,
c'est d'une part le passage suivant : pihaklu pune tri-
briu fuiest (Y a
9),
o ils ont vu dans tribriu le no-
mindXii triplicio
;
c'est d'autre part l'ablatif nafine (II a 21, 35,
II b
26),
dans lequel ils ont reconnu le latin natione. Mais rien
ne prouve que tribriu' soit le nominatif de tribriine : les
deux mots peuvent tre apparents entre eux sans avoir pour
cela le mme suffixe
;
c'est ainsi qu'on a, par exemple, en latin
L Le graveur, comme il lui est arriv souvent, a nglig de mettre la barre sur
le S. Mais nous avons un

dans tribriu (Y a
9)
dont il sera question dans un
instant.
2. Corssen {Aussprache ', I, 580 ss. Il, 1015) suppose qu'en ombrien Vo du
suffixe ton n'tait pas encore long aux cas indirects : hypothse peu vraisem-
blable si l'on rapproche Voflone, et si l'on tient compte de Vesutie, Puemune;
ces deux derniers mots seraient devenus, si Vu avait t bref, Vesne, Puemne
(cf. nomne).
3. Remarquons ce sujet que le texte a tribdiu : mais A.K. supposent que
le ^ a t crit par erreur la place d'un r.
96 TABLE I a 3,

TABLH VI a 54.
diqilicatio et duplicita^. Rien irmi autre ct ne prouve que
natine vienne d'un nominalif natiu, (jui ne se trouve nulle
part
*.
Je pense ({u'il faut admettre un suffixe na, pareil au suffixe
que nous avons en latin dans medicina, doclrina, disciplina.
Un tel suffixe, qui sert former des noms abstraits^, a trs-
l)icn pu tre employ pour dsig-ncr des quantits numriques.
C'est ainsi cpie nous disons en franais une neuvaine, une
dizaine, une centaine, noms qui drivent des mots latins
connue centena, novena. Il
y
a seulement cette dilTrence
entre le ina latin et son frre ombrien, que celui-ci suit la cin-
quime dclinaison, et non la premire. Nous rencontrerons
dans la suite d'autres substantifs qui se flchissent d'aprs
la cinquime dclinaison^
;
je rappellerai seulement ici le nom
sabin Neriene qui a la mme formation.

Quant la pre-
mire partie du mot, j'prouve quelque scrupule la tirer de
triplus ou triplex. Les mots tu pie r tripler se trouvent sur
nos tables (V a 19, 29),
sur YI b on a deux fois (hq)ln, et III, 14
on a tupi a k. Tous ces mots prsentent un l et non un r. Je
prfre donc supposer un adjectif tribricus triple venant de
Vm\\Qvhetriopei\ trijuper, qui signifie trois fois : l'afTai-
blissement np en b devant le r a dj t constat dans subra
et le sera dans cabrner, abrons.
Comohota est l'ablatif fminin d'un participe quivalant au
latin commotus. L'orthographe oho pour o est connue. Kirchhoil'
a donn les exemples qui prouvent que commovere tait gale-
ment employ en latin, dans la langue du rituel, pour signi-
fier ofl'rir. Galon, De R. R. 134 : Priuscjuam })orcam fmi-
nam immolabis, Jano struem commoveto sic : Jane pater, te
hac slrue commovenda bonas preces precor.... Postea Jano
vinuni dalo sic : Jane pater, uli te strue commovenda bonas
preces bene precatus sum, ejusdem rei ergo macte vino infe-
rio esto.... Les verbes movere et obmovere avaient le mme
sens.
1. Bugge(ZK. XXII, 431) croit dcouvrir troisnominatifs de ce genre en osque;
ce sont : ittiuf, tribarakkiuf, fruktatiitf, tous trois employs sur la table d'AbcIla.
Il y
voit des substantifs fminins en ton, ayant s pour dsinence au nominatif, et
changeant le groupe ns en
f.
Nous croyons que cet argument n'est pas de ceux
qui emportent la conviction.
2. Ce mme suffixe est trs-employ en osque; mais il est du neutre : tan-
(jindd, medicatinom.
3. Uhtretie, kvcstretie, Jovie, etc.
TABLE I a 3. TABLE VI a 55. 97
Buo[m) correspond bo[v)uin.
Piliado[m) est un gnitif
pluriel form comme les gnitifs latins en um^ tels que num-
mum, deum, sestertiuin.

Peracnio[m) ne peut gure tre con-


sidr que comme une faute pour peracrio[m), car l'pilhte
ordinaire de pihaclu, dans le passage qui prcde, a toujours
t pcracrei. Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas aussi un
adjectif peraknc : nous le rencontrerons souvent dans la
suite. Mais il a un autre sens et ne serait pas sa place ici.
Peracrio[m] est un exemple du gnitif pluriel des thmes en i.
TRADUCTION.
(YI a 54) Die Grabovie, te oblata trinitate boum , ambarva-
lium piaculorum,
(55)
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina,
pro ejus (collis) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Die
Grabovie, te invocavi.
(YI a 55) Tases persnimu
(56)
sevom. Surur purdovitu prose-
seto; naroAu; prosesetir me
fa spefa ficla
arsveitii. Arvio
ftu.
Este
(57)
esono. Ileri vinu, heri poni
ftu.
Vatuo ferine ftu.
(I
3) Arvia ustentu.
(4)
Yatuva ferine feitu. Heris
vinu, heri puni
(5)
ukriper Fisiu tutaper Ikuvina
feitu. Sevum
(6)
kutef pesnimu. Adepes arves.
La concordance entre les deux textes reprend ici. Mais les
prescriptions ne sont pas disposes dans le mme ordre sur
les deux Tables. Nous continuerons suivre YI, en rappro-
chant les variantes de I.
Tases persnimu sevom. Sevum kutef pesnimu.

Per-
snimu, crit niWeuTS persnihimu ou persnihmu i^ce qui in-
dique que la seconde syllabe est longue), ou pesnimu, est une
forme trs-frquemment employe. Dans des phrases simi-
laires, ;3ersm/>m alterne avec des impratifs en ^u;ona, par
exemple : esoc persnimu veatis (YI b
6, 25) et ailleurs : eso
naratu vesteis (YI a 22). Ou encore : ennoni persclu eso pers-
nimu (YII a
34),
et un peu plus haut : ennom persclu eso deitu
(Yll a 20). Ou enfin : suror persnimu puse sorsu (YI b 37)
et
suront naratu puseverisco Treblanir (YI b 44). Ces rapproche-
ments, dj faits par Aufrecht et Kirchhoff, prouvent :
1"
que
persuimuenl un impratif
;
2"
qu'il a un sens aourochant de )ia-
ratu (juil rcite , deitu
qu'il dise.

Les mmes auteurs,
7
98 TABLE I a 3. TABLE VI a 55.
continuant leur analyse, remarquent que persnimu accom-
pagn (lu rgime direct esoc hoc
se trouve souvent devant
des formules de prires (par exemple, VI b
6),
d'o l'on peut
infrer la signification :
qu'il prie.
Il faut maintenant ex-
pliquer la forme grammaticale. Aufrecht remarque que quand
il
y
a un sujet pluriel (par exemple, VII a
47),
la forme
employe est persnimumo. Ce redoublement de la dsinence
{)ini -\-
77?o) est semblable ce qui se passe pour les impratifs
comme (?/tf, fertu, habetu, stahitu, tursitu, qui ajoutent au plu-
riel une syllabe ta, tu ou to : etuto (etuta, etutu), fertuta,
habituto, staJi ituto, tursituto (t u s e t u tu) . Si l'on se rappelle qu'en
latin l'impratif des verbes passifs et dponents emprunte par-
fois ses formes au participe (famino, antestamino, amamini^),
on est amen voir dans ^iersuimu (pour persnimnu) le parti-
cipe signification imprative d'un verbe dponent. Ce qui
confirme cette hypothse, c'est qu'on trouve (VI 6
39 , 40)
:
pue 23esnis fust

ubi precatus fuerit
,
pesiiis tant pour
pesnitus comme on a vestis pour vestitus. Cet exemple prouve
(]ue le verbe en question emprunte quelquefois les formes du
passif, tout en gardant la signification active. Quant l'ori-
gine du mot, nous supposons que le verbe perse demander,
prier, devenu pers, a form avec le suffixe ni un substantif
persnis prire : de l un analogue aux verbes latins finirej
munre, punre ^.
Les impratifs pareils persnimu ne sont
pas rares : on a amparihmu ct de amparitu, spahamu
ou spahmu ct de spahatu, anovihimu, stahmu ou stahamu.
Quant au redoublement servant marquer le pluriel, je n'y
puis voir autre chose qu'une imitation du redoublement de
l'actif tuto.
Tases^, crit sur les anciennes tables taez
(p.
ex. I a
26),
est un participe pass comme pihaz et vcsteis. Nous avons le
nominatif pluriel dans cette phrase (VI b 57, VII a 46) : eso
persnimumo tasetur. La forme ombrienne tait probablement
taeitus, car on a une fois tasis (VI b 23). Le verbe taceo forme
donc son participe en eitus, comme on a eu virsetom, qui sup-
pose un latin videtum.

Sur les anciennes Tables, tases est
1.
Voy. Bopp, Grammaire compare,

479.
2. Kuhn (ZK, II,
397), Corsscn {Ib. XI, 364) et Zeyss {Ib. XVII, 421) regardent
m comme une syllabe lurmative de la conjugaison, telle qu'on l'a, par exemple,
dans sper-ni-mus, fru-ni-sci.
3. Le graveur des deux dernires tables crit toujours tascs.
TABLE I a 3.

TABLE VI a 56.
99
souvent remplac, comme il l'est ici, par kutef.
Aui'recht,
adoptant une conjecture de Grotefend, identifie ce mot difficile
avec le latin caute, ou plutt il suppose un substantif kuti
(pour eau//) dont serait tir le cas adverbial kulef
cautim-.
Mais le sens avec prcaution ne conduit pas trs-naturel-
lement celui de voix basse . Nous serions plutt dispos
voir dans ce mot le latin contentus, dans le sens tymolo-
gique renferm [en lui-mme], silencieux . Le verbe tenn
(pour tend) fait au participe tenz (pour tentus) : or, c'est
prcisment le son nz qui devient un
/'
en ombrien, comme
on l'a vu
p.
16. Quant au prfixe ku, c'est la forme ordinaire
du prfixe latin cum.

Sevum sevom est l'accusatif du
mme mot dont on a eu (YI a 18) le datif-ablatif pluriel. Je le
traduis avec A. K. par totum .
Viennent ensuite sur YI a trois propositions coordonnes
renfermant chacune un impratif. iSurur a dj t analys
comme conjonction signifiant l-dessus, alors ^ .

Pur-
dovitu, sur les anciennes Tables purtuvitu, purtuvetu,
vient du verbe duo donner flchi d'aprs la conjugaison
faible, peu prs comme si nous avions en latin un verbe
duire, et du prfixe pur qui se trouve en latin dans porten-
dere, porrigere. On a du mme verbe le futur pur tu vies o
l'on remarque le mme ddoublement de l'u en u v. Je regarde
Vo de purdovitu comme une modification analogue celle qui
fait qu'on a indiffremment tuer et tover au gnitif du pronom
possessif de la seconde personne. Ce verbe, qui se prsente
quelquefois avec le sens du latin pollucere
,
parat plutt
avoir ici celui de porricere . Proseseto'' est l'accusatif plu-
riel neutre d'un participe correspondant au latin prosecta,
avec cette diffrence cjue le verbe ombrien suit la conjugaison
faible [proseseito] . Ce mot dsigne les parties de la victime
qui sont dcoupes pour tre offertes aux dieux : on les ap-
pelle en latin prosecta ou prosici
.
Schol. ad Stat. Thebaid.
Y, 641 : Prosecta dicuntur exta cum redduntur inspecta....
Particul cnim minut membrorum omnium prosecta dicun-
1. Voy. I a 10, 13, 19, 23, I b 3, 7 =VI o
59,
VI b, 2, 4, 20, 44, 46. Cela n'em-
pche pas que les anciennes Tables emploient aussi l'occasion taez.
2. II, pages 169,410.
3. Voy. p. 60.
4. On trouve plusieurs fois le s surmont de la barre, en vieil ombrien
pruseetu.
5. Voy. Brisson, De formulis, p. 28. Hartung, Die Reliyion der Ruiner, I, 162.
lO TABLE 1 a 3.

TABLE VI a 56.
Uir in sacris, qu inferunlur aris. Proseeto est le rgime de
purdovitu.

Naratu nous est dj connu comme un verbe
signifiant parler, dire* . Ici il a peu prs le sens du latin
dedarare, nuncupare . Le sens du passage est qu'au mo-
ment o l'on ollVc les jj^^oseseta, on doit les dclarer en bon
tat. Ordinairement un adjectif tel que sevakne justum ou
purlifele poUucendum est joint au verbe. Ainsi III, 27 : ti-
lu sevakni teilu litationcm justam dicito . De mme
II b 24, o l'on immole un veau tachet (vitlu vufru), l'in-
scription prescrit que le sacrificateur dise : Jupatcr Sae,
tefe estu vitlu vufru sest u Jupiter Sance,tibi islumvilu-
lum varium sisto . Puis le texte ajoute : purtifele trijuper
teitu, trijuper vufru naratu pollucendum ter dicito,
ter varium nuncupalo . De mme encore II 6 7 : si perakne
sevakne upetu; cveietu; sevakne naratu suem de-
bitam justam prstato; to; justam nuncupato. Cf. 116 U.
L'absence d'un adjectif de ce genre dans le passage qui nous
occupe ne doit pas nous empcher de prendre le mot naratu
dans le mme sens : la langue du sacrificateur, comme celle
de toutes les professions, abrge les locutions reues; celles-ci
n'en sont pas pour cela moins claires pour l'esprit qui est fa-
milier avec les oprations ou les objets qu'elles dsignent.

Une autre manire de traduire consisterait construire pur-
dovitu comme faisant une phrase part, et joindre proseseto
avec naratu. Mais Yll a 42 on a naratu employ sans accom-
pagnement d'aucun mot qui puisse tre considr comme son
rgime.
Proseetir mefa spefa, ficla arsveitu.

Ce dernier mot, crit


adveitu sur les anciennes Tables, se compose du prfixe ad
et du verbe vehere. L'impratif a d tre d'abord vectu, et par
le mme phnomne qui a eu lieu pour feitu [factu), la guttu-
rale s'est change en j^. Les composs ombriens de vehere
paraissent avoir une partie des sens qu'ont en latin les com-
poss de dare. Ainsi arsveitu se traduit fort bien par le latin
addito. Cet emploi de vehere n'est pas plus extraordinaire
(jue celui du latin portare, qui est une expression emprunte
la marine marchande.

Proseetir est le dalif de proseeto.

Vient ensuite une srie de trois mots l'accusatif, comme


on le voit du moins pour l'un d'entre eux par Vil a 42, o il
y
1. Voy. ci-dessus,
ji. 07.
'l. Voy. ci-dessus,
[,
o3.
TABLE I a 3.

TABLE VI a 56.
101
a : prosesetir strula
ficlam
arsveitu. Des trois
mots n question
deux au moins sont des substantifs : on effet,
mefa est em-
ploy seul II 6 28. Ficla est employ d'une faon non dou-
teuse comme substantif VI b
2, 44, 46. Reste
spefa qui
pour-
rait tre une pithte, car on ne le rencontre jamais
qu'en
compagnie de mefa. J'essayerai de prouver plus loin (YI b
5)
que c'est un participe pass signifiant sparsus, adspersus ,

Il s'agit des objets qu'on doit joindre aux prosecta.


Mefa
a t traduit par Grotefend {II 33)
maza
;
je reconnais plu-
tt dans ce mot le latin mensa, au sens o il est employ par
Virgile (VII, 109):
Instiluuntque dapes et adorea liba per herbatn
Subjiciunt epulis....
Ut vertere morsus
Exiguam in Cererem penuria adegit edendi,
Et violare manu malisque audacibus orbem
Fatalis crusti, patulis nec parcere quadris :
Heus! etiam mensas consumimus! i inquit Julus.
Nous avons ici, habilement enchss dans un rcit qui a
d sa naissance au double sens du mot mensa, le terme qui
dsigne une espce de gteau sacr. Sur le changement de
ns en
f,
v. p.
16.
Ficla, qu'on a identifi avec fcula
figue

ou avec ferctum gteau sacr
^
, doit tre rapproch du
verbe latin fingere
,
qui s'employait en parlant des produits
de la boulangerie. Ceux qui confectionnaient les gteaux sa-
crs s'appelaient fictores : l'expression fictor se trouve plu-
sieurs fois en ce sens sur des inscriptions'. L'orthographe
ficla rappelle celle de ancla, peracrei. Le c peut d'ailleurs
s'expliquer si l'on songe que le mot est pour fing-cla, comme
on a en latin spe[c)-cula.
Arvio
ftu.
Le premier mot, qui ne revient pas moins de 31
fois, et toujours dans cette phrase ou dans la phrase arvio
ustentu, s'crit de quatre faons diffrentes : arvia, aru-
via, arviu, aruio. Il faut
y
reconnatre un pluriel neutre,
1. AK. I, 32. II, 175, 406.
2. Saveisberg : ZK. XX, 442. l'icula aurait donn
fia,
comme arculata
donne arlata.
3. Varron : Liba quod libandi causa fiunt. Fictores dicti a fingendis libis.
Gruter, 270, 6. Dionysio, discipulo fictorum pontificum. Ibid., 1081, 1. In agro
Aureli Primiani fictoris pontificum. Ennius, d. Vahlen, V, 123 (en parlant de
Numa) : Mensas constituit idemque anciiia.... Libaque, fictores, Argeos et tulu-
latos. Cf. Becker-Marquanlt, IV, 1P8.
102 TABLE I rt 3.

TABLE VI a 56.
dont l'a final s'est quelquefois obscurci en o, n. Huschke tra-
duit arvia par cxta , et en eiTot rien, premire vue, ne
semble plus naturel que de rapprocher le latin haru, qui s'est
conserv dans celte lanirue en tte du compos hariispex.
On a galement en latin des drivs de haru entrailles
qui
ont perdu le h initial : arvina, arvilla. Aru pourrait donner
au pluriel an-m, par un changement de dclinaison analogue
il celui (|ui a eu lieu pour les anciens adjectifs en u qui ont
pass dans la
3'
dclinaison : tenuis, le(g)vis, sua(d)vis. En
produisant cette explication
(p. 132), Huschke marche, sans
le savoir , sur les traces d'Otfried Millier, qui, dans son
dition de Festus, dit au mot arbilla
(p.
21) : Yix dubito
equidem quin illud arvio, id est arviom, vel plurali numro
pfla, quod in monimentis Umbricis diis in sacrificio offertur,
adipem,
m'ova or,aov, significet, qui in aris adolebatur. Ha^c certe
interpretatio formularum, quee ibi leguntur, structuras melius
convenit, quam ea, quam Grotefendius proposuitde arviga .
Mais il
y
a un passage qui s'oppose d'une faon invincible h
la traduction de arvia par exta . C'est II a 18, o il est
question des fournitures faire par l'adfertor pour le sacri-
jce annuel d'un chien. L'numration commence par les mots :
huntia fertu ita procurato . Puis viennent l'accusatit
tous les objets qu'il doit fournir, avec le verbe fertu la fin
de l'numration. Or, les deux premiers objets mentionns
sont : katlu (catulum), arvia Ce passage est dcisif, selon
nous, et doit faire carter l'ide plus d'une fois mise que
dans les mots arvia
felu il soit question de la porrectio.

Peut-tre arriverons-nous plutt au vrai sens par une autre
voie. On a dj dit que l'expression arvia
ftu est ordinaire-
ment rendue sur I par arvia ustentu. Ce verbe, que les ta-
bles YI-YII vitent habituellement, est pourtant employ deux
fois VI a 20 en parlant des vases qui doivent tre offerts en
hommageaprsavoir servi au sacrifice. Peut-tre que le arvia
ustentu de I et le vaso ofilcwlu de VI a 20 expriment la mme
ide : arve serait l'un des nombreux termes qui dsignent les
vases ncessaires la crmonie. Sur Ttymologie il serait
prilleux de rien affirmer : je prsenterai toutefois une hypo-
thse. Le verbe grec puojou pTO)
puiser a form un certain
nombre de mots signifiant vase : ipuz-r^p, pi<jTp, pucTT-z-c, dcpuG-
Ti;, (xpuTaivcx, piiatXo, puaXi, oudircaXov, puffTi/oi;, puGav/). Il faut
joindre probablement cette glose d'Hsychius : pOvoa, )>r>u6ov,
A/cojvEi;. Quelques-uns de ces noms grecs ont pu i)ntreravec
TABLE I
0. 4.

TABLE VI a 56. 103
les objets eux-mmes en Italie. Nous trouvons chez Festus :
Arytnam sive artenam vas ab hauriendo sic appellabant
(p.
21). Cliarisius (I, 95, P.) : Lucilius libro I saturarum aru-
tnque inquit aquales. Gloss, in Philox. Arytna : vas in sa-
crificiis adhibitum.

Ceux qui ont vu en original les Tables


Eugubines ne paraissent pas s'tre occupes des ratures dont
elles portent la marque. Aulant qu'on en peut juger par des
fac-simil, le mot arvia a t trois fois corrig sur I. Nous
mettons entre parenthses les lettres effaces qui sont pour-
tant restes lisibles sous la rature :
arv(iu) ustentu (la
12)
arv(iu) ustentu (I a
16)
arvi(u) ustentu (I a 23).
Que faut-il conclure de ces corrections? peut-tre le correc-
teur avait-il l'intention de substituer le singulier (ollam) au
pluriel (ollas).
Este esono.

Ces deux mots nous sont connus l'un et l'au-
tre. Ita sacrificium . C'est le rsum de tout ce qui prcde.
Ailleurs, comme rsum final, on trouvera : Eno ocar jjihos
fust
et collis piatus fuerit
, ou encore : purditom
fust
pol-
luctum fuerit .
Heri vinu, heri poni
ftu.

L'explication de heri, chez Auf-


recht et Kirchhoff, est un modle du genres Ils rapprochent
d'abord la variante : I a 6. Heris vinu heris puni feitu.
Et ils en concluent que heri est pour heris. Puis ils citent un
passage qui prsente la variante herie : VI b 19. Herie vinu
herie p)oni
ftu.
La forme herie est rapproche son tour de
heriei qui se trouve dans une phrase de la table VII pour la-
quelle I prsente une rdaction modifie.
VII a 3 : abrof trif ftu
heriei
rofu
heriei peiu.
I 6 24 : trif apruf rufru ute peiu feitu.
Il ressort de ce rapprochement que heriei est synonyme de
ute, lequel quivaut lui-mme au latin aut; le sens de la
phrase est : apros trs sacrificato aut rufos aut piceos (nigros).
Mais hanei est videmment un verbe
;
nous le trouvons dans
l. II, 177. Cf. I. 144.
104 TABLE l (( k.

TABLR VI n 57.
cette phrase : svepis heri si quis vull ^ Il existe en
osqiie, o le futur hercst volet
se rencontre quatre fois sur
la table de Bantia^ Il faut donc voir dans licriei[s), hene{s),
heriSj des secondes personnes d'un verbe signillant vou-
loir ,
lesquelles ont pris le sens de la particule disjonctive

ou . Ce phnomne ne nous tonnera pas si nous songeons


l'origine de la particule latine sive (pour si vis) \ Telle est
l'interprtation des deux savants et elle ne laisse prise aucun
doute. Ce mme verbe a encore fourni d'autres particules
l'ombrien : on le retrouve dans pisher, herter, herifi, sur les-
quels nous aurons nous expliquer plus tard. Une question
plus controverse est de savoir si Af^m est une simple variante
de herie{s), henei{s) ou si ces formes sont des temps difTrents
du mme verbe. A. K. supposent que les formes sont dil-
rentes, heris reprsentant le prsent et heri[s), henei{s) le
futur. Ebel, dans le Journal de Kuhn (Y, 407 ss.), a au con-
traire essay d'identifier les trois formes, entre lesquelles il
n'y aurait d'autre difrence que celle qui existe en latin entre
velim et siem., c'est--dire la contraction de la caractristique
ie en i. La seconde personne de l'indicatif prsent aurait t
hers. Mais Corssen [ib. XI, 345) montre que le verbe ombrien
en question fait heri[t] la troisime personne de l'indicatif
prsent, c'est--dire qu'il suit la conjugaison faible : il n'y a
ds lors aucune raison pour identifier heris avec herie[s). Dans
la premire forme il faut voir avec A. K. l'indicatif (thme
Jier-) et dans la seconde un sul)jonctif (optatif). Quant la
forme heriiei (II a 16, YII a
3),
il faut galement
y
voir un
subjonctif, mais mieux conserv : le premier i appartient la
conjugaison faible, le second la caractristique, et la diph-
thongue ei est une manire de reprsenter l'e long, comme on
a poei et poe, Fisei et Fise. Nous adopterons cette explication,
sauf en ce qui concerne les deux i, qui sont un dveloppement
purement phontique, comme quand on a trioper et triiupcr.
1. Nous ajouterons que nous en avons dj vu l'impratif (Via 27) : pusei neip
heritu :
uti ne velis. Le latin herus
matre vient probablement de la mme
racine.
2. Sur une inscription osque dcouverte postrieurement l'ouvrage J'Aufrecht
et Kirchhfi", ainsi qu' celui de Mommsen, on trouve le subjonctif heriiad (ZK.
XI, 344).
3. Il et mieux valu citer en exemple la particule latine vel, car sire peut s'ex-
pliquer autrement [sei + v, cf. la dernire partie du grec r, pour rji). Quand
on voit sive se contracter en seu, l'explication par si
-f
vis semble peu probable.
(Voy. cependant Corssen, ZK. XI, 348).
TABLE I
n 5.

TABLE VI n 57.
105
Mais il reste toujours surprenant que ce verbe forme son sub-
jonctif en l et non en
?',
comme ascriaia, poiHaia, dia, bal)ia,
fuia, feia, d'autant plus ([n'en osque on a la forme heriiacP.
Dans vinu on reconnat aisment l'ablatif d'un mot quiva-
lant au latin vinwn. Il est moins facile de dire ce que sig-nifie
puni, poni. La construction indique que le mot esta l'abla-
tif : c'est donc un nom de la troisime dclinaison. A. K. le
traduisent par ture, sans pouvoir justifier cette traduction par
l'tymolo^ie, mais en s'appuyant sur la locution si connue :
ture et vino facere. Je ne suis pas plus en tat de donner l'ty-
mologie deponl. Cependant je crois devoir m'carter de l'ex-
plication de KircbbofT pour les motifs suivants. Nous devons
avoir ici un surrogat et non un accompagnement du vin,
puisque la conjonction est heris sive. On trouve une fois
(II a
33) cette pbrase : tuvere kapidus pune fertu
in
duabus capidibus

em ferto. Or, nous voyons ailleurs que
le mot capis est employ quand il s'agit de libations. Enfin
nous allons trouver une phrase o il est question de l'encens,
de sorte que jnmi ferait double emploi. Je crois donc qu'il
s'agit ici d'un liquide qui sert aux libations et qui peut rem-
placer le vin. Nous ne pouvons ds lors hsiter longtemps :
il est impossible que dans des sacrifices comme ceux que d-
crit ce rituel, le lait ne soit pas mentionn. Selon Pline l'An-
cien (Prface, s. m.), il fait partie essentielle des crmonies
rustiques : Verum et diis lact rustici multgeque gentes et
mola tantum salsa litant, qui non habent tura. Je rappelle
aussi les vers d'Horace (Ep. II,
1, 139)
:
Agricolae prisci, fortes, parvoque beati
Condita post frumenta....
Tellurem porco, Silvanum lact piabant.
La phrase suivante se prsente treize fois avec les variantes
que nous indiquons ci-dessous :
vatuva ferine feitu (I a
4),
vatuva ferine ftu (I a 22, 16
3, 5),
vatu.u ferime ftu (I b
25),
vatra ferine feitu (III,
31),
vatiio
ferine ftu (VI a 57, \l b
1, 19, 43),
vatue
ferine ftu
(YI b
45),
vatuo
ferine feitu (VI a 57, VII a
4).
1 . C'est pour cela sans cloute que A. K. proposent d'expliquer herie, heriei comme
des futurs. Mais il n'est pas croyable que le s du futur, qui en est la partie es-
106 TABLE I 5.
TABLE VI a 57.
Une fois (III, 16) on a fcrimc dans un autre contexte :
iniik kazi ferime antentu.
Si nous commenons l'ctudc de cette phrase difficile par le
mot ferinc, nous voyons que deux fois on a la leon ferime.
Cette incertitude entre n et m, qui ne se prsente qu' la fin
des mots ou quand il
y
avait anciennement le groupe mn, doit
nous porter supposer soit une postposition e^?i), soit un mot
ferimne.
Dans la premire hypothse, on est tonn de voir
onze fois ferm-e{ti), quand on se serait plutt attendu l'assi-
milation contraire ferim-e[m) . Dans la seconde, on peut sup-
poser le datif d'un substantif de la premire ou de la deuxime
dclinaison : mais un mot ferimnus ou ferimna ne se rattache
aucun terme connu. Quoi qu'il en soit, ce mot exprime une
ide de lieu : pour voir un peu plus clair dans le sens, nous
rapprocherons la phrase inuk kazi ferime antentu. Ce
dernier verbe a la valeur du latin imponito; kazi dsigne,
comme on le voit par la suite du texte, un objet destin tre
brl
;
c'est, selon nous, sauf la dsinence masculine, le latin
casiam qui marque une herbe odorifrante. On doit donc
penser que feriyne, qui ne figure nulle part ailleurs, sinon avec
ces mots
vatuo et kazi , signifie un rcipient mettre les
parfums, peu prs comme en latin acerra, turibulum, ar-
cula turaria
*.
Cette sorte de rcipient a ordinairement sa place
dans les sacrifices. On le voit presque toujours sur les monu-
ments figurs. Cf. Yirg. ^En. V, 743 :
Hsec memorans, cinerem et sopitos suscitt igns,
Pergameumque Larem et canae penetralia Vestae
Farre pio et plena supplex veneratur acerra^.
Quant au mot vatuva, je le traduis par tura, sans essayer
d'en expliquer l'origine. C'est un substantif neutre. La variante
vatra me parat une faute i)Our vatva, la lettre qui marque
le V en trusque pouvant facilement tre prise pour un r si
les deux traits gauche ont l'apparence de se rejoindre. De
sentielle, ait pu tomber : il faudrait partout heries , comme on a, par exemple,
/labiest
habebit ,purtuvies(t) poUucebit .
1.
Autrement Savelsberg, ZK. XX, 44L
2. Le mot, quelle que soit sa forme, parat venir de la racine fer
porter . Il
rappelle le latin praefericulum ainsi dfini par Feslus
(p. 249) : Vas aeneum
sine ansis, patens summum velut pelvis, que ad sacrificia utebantur in sacrario
Opis Consiviae.
TABLE I a 6.

TABLE VI a 57. 107
mme Ye c value ['SI h 45) est, ce que je crois, d une
erreur d'criture (pour vatua).
Adepes arves. Ces deux mots, qui reviennent douze fois
sur I, manquent al)solument sur VI-VII. Outre quelques va-
riantes, ils prsentent cette particularit qu'ils ont t une fois
ajouts en surcharge (I a 13). On trouve : adpes arves,
adiper arvis, adipes arvis, adepe arves, adeper ar-
ves, ade. arv.es'. Comme ces mots viennent toujours aprs
kutef pesnimu ou taez pesnimu, Kirchhoff a cru de-
voir les construire comme rgime de pesnimu. Mais dj la
particularit dont nous parlions tout l'heure, savoir que les
mots ont t une fois ajouts aprs coup, doit les faire consi-
drer comme une proposition indpendante.. Elle est, il est
vrai, fort elliptique, se composant de deux ahlatifs pluriels avec
lesquels il faut sous-entendre un verbe; celui-ci ne peut gure
tre autre que feitu. Le premier mot a l'air de correspondre
au latin adeps ou un mot adlpum ou adipa-. Il faut remar-
quer la variante adeper, qui nous prsente un exemple de
rhotacisme sur la t. I, contrairement aux observations de Lep-
sius et de A. K. Quant au second mot, je serais dispos voir
ici le latin liant entrailles transport dans la dclinaison
en i; un neutre harve, arve^ ferait l'ablatif pluriel arvis ou
arves, comme le thme avi oiseau fait au mme cas avis
ou ave s. Le sens de ces deux mots serait donc : qu'il offre
les graisses, les entrailles. Si nous cherchons ce qui corres-
pond sur VI cette prescription, nous voyons que c'est la
phrase : surur purdovitu jjroseseto
<c
tune porricito prosecta.

C'est en etet des entrailles de la victime que se composaient
surtout les prosici.
TRADUCTION.
(VI a 55) Tacitus precator
(56)
totum. Tune porricito pro-
secta, nuncupato; prosectis molam sparsam, offam addito.
1. Cette dernire variante (I a 10)
prsente la trace de deux ratures (nous avons
marqu chaque fois par un point la place d'une lettre gratte).
2. Je crois que c'est adipum ou adipa et non adeps qu'il faut supposer, car le
datif-ablatif pluriel des thmes consonne se termine, ainsi qu'on l'a dj vu,
en us.
3. Rapprochez le latin arvina, arviila, qui sont deux drivs de haru. On
trouve l'orthographe arrespex sur une inscription. De mme ariolus ct de
hariolus.
108 TABr,E l
n 1.

TABLE VI
a 58.
Ollas facito. lia
(57)
sacrificium. Sivo vino, sive lact facito.
Tura acerra facito.
(I a
3)
Ollas donato.
(4)
Tura acerra facito. Sive vino, sive
lact
(5)
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina facito. Totiim
(6)
tacitus precalor. Adipibiis, extis [facito].
(YI a 58)
Post verir Treblanir si gomia trif fetit, Trebo Jovie
orriper Fisiu, totaper Jjovina. Persae
ftu. Arvio feiu. (59)
Pone
ftu.
Tases persnimu. Surur naratu puse pre verir Tre-
blanir. Prosesetir strusla ficla arsveitu.
(I a 7)
Pus veres Treplanes tref sif kumiaf feitu
(8)
Trebe Juvie ukriper Fisiu tutaper Ikuvina.
(9)
Supa
sumtu. Arvia ustentu. Puni ftu. Kutef pesnimu.
Ade. arv.es*.
Posf pus est la prposition latine post, mais gouvernant
l'ablatif. Cette fois le sacrifice a lieu derrire la porte Trbu-
lane.
Sif (crit si sur VI a) est l'accusatif pluriel d'un mot cor-
respondant au latin sus porc, truie . La forme complte
serait siu/.

Gomiaf a donn lieu diverses traductions qui
peuvent toutes s'autoriser du tmoignage des anciens. On a
song aux mots grecs xuw, xuu.a. L'habitude d'immoler des
truies pleines (gravidas, fordas, plenas) nous est atteste par
Festus : Plena sue Telluri sacriflcabatur
(p. 238), et par Ovide
(Fastes, I, 572) :
Placentur maires frugum Tellusque Ceresque
Farre suo, gravid visceribusque suis.
D'autre part l'usage d'immoler des truies qui allaitent (por-
cilias) peut s'appuyer sur les Actes des Arvales^ On pourrait
aussi penser que gomia signifie lactens , car on sacrifiait
des cochons de lait certaines divinits^ : mais on trouvera
plus loin
sif feliuf
qui exprime cette ide. Enfin Panzerbieter
traduit gomiaf par
engraiss et rapproche l'expression
1. Nous dsignons par un point la place d'une lettre efface.
2. Henzen, p. 22.
3. Galon, R. R. 141. Harumce rerum ergo fundi, terrae agriquemei lustrandi
lustrique faciendi crgo sicuti dixi macle liisce suovetaurilibus laclentibus iinmo-
landis eslo. Cf. Arnob. Adv. Nationes, VII, 18.
TABLE lai.

TABLE VI a 58.
109
Qumi chez Nonius Marcellus
(p.
122 d. Quicheral) : Gumiaj
gulosi. Lucilius, lib. XXX :
Illo quid fit, Lamia et Pittho ^u6oovt
Quod veniunt, illae gumiae, vetulae, improb^e, iniquse.
Ce rapprochement me parat d'autant plus fond que les
porcs engraisss figurent, comme le fait remarquer ce savant,
dans les sacrifices romains sous le nom de sues majores vel
eximii. Une question que soulve le passage de Lucilius cit
par Nonius, c'est de savoir si le latin gumia est un fminin
ou si la forme est picne. Le passage suivant de Lucilius cit
par Cicron (De Fin. II, 8) montre que le mot est picne,
comme devait dj le faire supposer la traduction gulosi de
Nonius :
Lapathe, ut jactare necesse est, cognitu' cul sis !
In quo Laeliu' clamores, ao^b ille, solebat
Edere, compellans guraias ex ordine nostros.
Si gumia s'emploie au masculin en latin, nous pouvons ad-
mettre le mme fait pour l'ombrien : on aura donc ici
sif du
masculin, comme plus loin sif feliuf. Ainsi tombe ds les
premiers pas la supposition mise par Huschke et qui tait, en
la plupart des endroits, difficilement conciliable avec le texte,
que les victimes immoles derrire la porte sont toujours des
femelles, et qu'elles s'adressent des divinits fminines.
Trebo, Trebe. Trebo a t regard comme une faute : mais
il se pourrait fort bien que nous eussions ici la premire partie
de ladiphthongue oi, qui terminait anciennement les datifs de
la seconde dclinaison. D'autres traces de cette diphthongue oi
se rencontrent : par exemple si le datif vuke (III,
3, 21) a
gard son k, au lieu de le changer en
,
cela tient sans doute
ce que l'e reprsente oi. Le dieu Trebus (car il est question
d'un dieu, et non d'une desse, comme le suppose Huschke)
nous est tout fait inconnu. Peut-tre
y
a-t-il une parent
entre son nom et le parfait trebeit, que nous avons traduit
(p. 37)
par constituit.

Jovie. Nous rencontrons ici pour la
premire fois le surnom Jovius, qui est aussi donn chez les
Romains certaines divinits, sans que nous sachions au
juste l'ide qu'impliquait cette dnomination. Il est question
chez eux d'un Hercule Jovius, d'une Venus Jovia. Nous ver-
rons plus loin que les Gnies portent le nom Jovie.

Le sens
110 TABLE l a 1. TABLE VI a 58.
de cette premire phrase est donc que derrire la porte Tr-
bulane trois porcs gras doivent tre immols Trebus Jovius
pour la colline Fisicnne, pour la cit iguvicnne.
Persae
ftu.
Supa sumtu. Ces deux phrases, quoique em-
ployant des mots entirement diffrents, se correspondent
dans les deux textes. On peut s'en assurer en lisant les autres
prescriptions qui sont identiques de part et d'autre. Comme
il n'est pas probable que les deux rituels s'cartent au fond
l'un de l'autre (ce serait le seul exemple), nous devons sup-
poser que la mme prescription est donne en des termes
dil'rcnts. Nous commencerons par persae
ftu. Il faut rap-
procher les passages suivants :
I b 28, 32. Pedaia feitu, arviu ustentu.
I 6 43. Tuse Juvie arviu ustetu, puni ftu, pedaia
ftu.
II a 13. Pedae ftu, puni ftu.
VI a 58. YI b 3. Persae
ftuj arvio
ftu.
YIl a 41. Persaea
ftu,
poni
ftu, arvio
ftu.
VII a 54. Arvio
ftu,
persaea
ftu.
II a 22. Esunu pedae futu katles.
111,32. Uvem pedacm pclsanu fcitu.
II a 11. Puve peraknem pedacm ftu.
De la comparaison de ces passages il ressort que le groupe
rs dans persae est le reprsentant d'un d; on voit, en outre,
que persae est crit d'autres fois persaea, pedaia : c'est l
l'orthographe la plus complte et la meilleure. Nous retrou-
vons le mme suffixe que nous avions dans pernaies p usi-
nai es. L'orthographe pedae pour pedaia est due, ce qu'il
semble, l'influence de l'i, qui, aprs avoir transform l'a
suivant en c, a lui-mme disparu, comme il a disparu dans
pusnaes (l a
2). Dans les six premiers passages, pedaia
pedae persaea persae reprsente un accusatif pluriel neutre
ou (ce qui est moins vraisemblable cause du manque con-
stant de m) un accusatif singulier fminin. Dans le passage
Il a 22 pedae est un nominatif singulier fminin. Dans les
deux i)lirases puve peraknem pedacm et uvem pedaem
l'accusatif masculin pedaium s'est chang en pedaim, puis
pedaem. Pour connatre le sens de cet adjectif il faut main-
tenant tudier le substantif dont il est tir, savoir pedum^
persom.
TABLE I a 7.

TABLE VI a 58. 111
I 29, 32. Kapide pedum feitu.
II a 9, Rapide pedu prevc ftu.
II 23. Krematra aplcnia pedu scrilu.
Il 27. Vestiia pedume persnihmu.
III, 33. Edek pedume purtuvitu.
YI b 24, 37. Capirse perso osatii.
VI b 38. Persome erus dirstu.
VI b 39, 40. Persome.
Ce mot pedum persom dsigne un objet destin tre pr-
sent dans une coupe (capide) et tre recueilli dans un
bassin (krematra a plenia). On peut donc croire qu'il est
le nom de quelque liquide : mais l'tude des divers passages
o il figure donne plutt penser que c'est le nom de la liba-
tion elle-mme; j'y vois un terme gnrique dsignant l'of-
frande d'une libation aux dieux. Quand l'adjectif pedaium
est pris substantivement, il a le mme sens que pedu m. Dans
les deux derniers exemples, o il se rapporte des noms d'a-
nimaux (bovem, ovem), il signifie, ce qu'il semble, cum liba-
tione conjunctum, libatione prditum. D'aprs tout ce qui
prcde, nous traduirons persae
ftu par libamina facito.

Je viens maintenant la leon supa sumtu, qui, comme
on l'a dit, doit avoir au fond le mme sens. Supa sopa est un
mot frquemment employ. Voici les passages :
VI b 17. Eno mefa vestisia sopa purome efurfatu; subra
spahmic.
VII a 38. Enno vestisia mefa spefa
sopani purome efurfatu;
subra spahamu.
IV 17. Inumek vestiia* persuntru supu erele
hule sevakne skaleta kunikaz purtuvitu.
II a 22. Supa ha h tu; sufafiafsupafhahtu.
IV 8. Aseetes karnus iseeles et vempesuntres
supes sanes pertentu.
II 29. Aseeta karne persnihmu; vempersuntra
persnihmu; supa spantea pertentu; veskles vufetes
persnihmu; vestikatu; ahtrepudatu; adpeltu;sta-
titatu; supa pustra perstu.
VI b 5. Ape sopo postro peperscust^ vestisia et onefa spefa
scalsie conegos
ftu.
1. Vesvea.
112 TABLE lai.

TABLE VI a 58.
VII a 8. Ape sitpo postro pepcscus, enuiii ])csclu Ruseme
vesticatu.
I a 9. Supa sumtu.
I a 16. Supa sumtu.
II ressort de ces passages o tout (nous devons le dire d'a-
vance) n'est pas dchilTr, que >iOpa dsigne un objet destin
tre prsent en offrande (purtuvitu) et qu'il se trouve en
compagnie d'autres objets dans lesquels nous avons reconnu
ou nous reconnatrons un peu plus loin des gteaux sacrs.
Je rappellerai ce propos un passage d'Arnobe qui montre
quelle tait cet gard la ricliesse de la synonymie latine
(Adv. Nationes, YII, 24) : Quid [sibi volunt] fitilla, quid fru-
men, quid africia, quid gratilla, catumeum, conspolium, cu-
bula? Ex quibus duo, qu prima, sunt pultium nomina sed
gnre et qualitate diversa, sries vero qua> sequitur liborum
significantias continet , et ipsis enim non est una eademque
formatio. A cette srie on peut ajouter, d'aprs Festus et
d'autres auteurs, far pium, mola, pastillum, glomus, subu-
cula, lurunda, summanalia, arculata, etc.
*
Nous verrons que
dans notre texte la synonymie n'est pas moins nombreuse,
quoique nous ayons peut-tre rang tort parmi les gteaux
sacrs des termes qui signifient pultem ou polentam.

Quoi qu'il en soit, le mot sopa- parat bien figurer bon
droit dans la famille des liba, puisqu'il doit tre expos sur
le feu ^purome) comme le far tostum des Romains (Ovid.
Fastes, II, 24) et puisqu'il doit tre ensuite purifi [efurfatu]
et arros (subra spahmu). Nous reviendrons sur ces diffrents
points en temps et lieu. Nous traduisons sopa par panis .
Si le rgime est un mot signifiant libum
,
pour que
la phrase soit synonyme de persae
ftu, il faut sans doute
que le verbe signifie adspergito. " Malheureusement sumtu
est d'origine inconnue. Tout en concdant qu'un verbe sumtu
qu'il arrose a pu exister en ombrien, je prsenterai sur ce
mot une conjecture. Dans le passage qui nous occupe, supa-
sumtu est crit sans sparation. Un peu plus loin (l a 16) on
a supa. sumtu. Il se pourrait que la seconde fois le graveur
1. Bouch-Leclercq, Les Pontifes de l'ancienne Rome,
p. 65. Sur les objets, en
gnral, qui sont offerts dans les sacrifices, voy. Becker-Marquardt, IV,
259, 286.
2. U serait intressant de savoir s'il
y
a une parent entre l'ombrien sopa et
le mol roman de mme forme. Diez croit ce dernier d'origine germanique.
TABLE la 9. TABLE VI 6 1. 113
et mal lu son modle, et que le verbe ft umtu. Nous trou-
vons'te verbe deux fois (II a
38, lY, 13) avec le sens ungito.
De fausses sparations ne sont rien d'insolite sur les tables
eugubines, et particulirement sur la premire. II faut toute-
fois rendre compte du s qui est venu se placer en tte de
sumtu : ou bien nous avons ici l'ancien accusatif fminin
pluriel, comme on trouvera abrons (YII a 43) au lieu de la
forme ordinaire abrof, ou bien le texte original portait un M
et non un s, confusion facile expliquer par la forme de ces
deux lettres dans l'alphabet trusque (sopam umtu). Je penche
pour la premire explication , car on verra plus loin qu'il est en
elTet question de deux s up a.

Tous les autres mots sont con-


nus, sauf strula qui est un congnre du latin strues au sens o
il est dfini par Festus : Strues gnera liborum sunt, digitorum
conjunctorum non dissimilia, qui superjecta panicula in
Iransversum continentur. Cf. Ov. Fastes, I, 276. Hc adolet
flammis cum strue ferta suis. Caton (R. R, 134) : Jano struem
commoveto. Le mot ombrien est plusieurs fois crit s tru hla,
ce qui montre que Vu est long. L'affaiblissement de c en

prouve que nous n'avons pas ici le mme suffixe que dans
pihaclum, munekiu. La comparaison du mot arlataf= latin
arculatas doit faire penser que c'est le diminutif d'un an-
cien mot struca ou strucum.
TRADUCTION.
(VI a 58) Post portam Trcbulanam sues altiles trs facito
Trebo Jovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvinu Libamina fa-
cito. Ollas facito.
(59)
Lact facito. Tacitus precator. Tuncnun-
cupato uti ante portam Trebulanam. Prosectis struiculam,
off'am addito.
(I a
7)
Post portam Trebulanam trs sues altiles facito
(8)
Trebo .Tovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina.
(9)
Panes
aspergito. Ollas donato. Lact facito. Tacitus precator. Adi-
pibus, extis [facito].
SACRIFICE PRS DE LA SECONDE PORTE.
(YI b
1)
Prcvevlr Tesenocir
buf (rif feiu
MarteGrabovci ocri-
pef Fisiu, tolaper
JJovina. A rvio fcLii.Valuu ferlnefelu. Poni
(2)
114 TABLE I a 13.

TABLE \'l b 13.
fetu. Tases persnimu. Prosesetir farsio ficla
arsveitu. Surur na-
ratu puse pre verir Treblanir.
(I a 11) Pre veres Tcsenakcs trc buf fetu. Marte Kra-
puvi
(12)
fetu ukripe Fisiu tutaper Ikuvina. Arviu
ustenlu. (13)
Vatuva ferine fetu. Puni fetu. Kutef
pesnimu. Adepes* arves.
La conservation du c et du k dans Tesenocir etTesenakes
mrite d'tre remarque. Elle tient la diphthonguc oi, dont
Vi et e sont les reprsentants : autrement on aurait eu Tese-
nosivj Tesenaes. Il a dj t parl
(p.
61) de cette dnomi-
nation gographique.

La divinit laquelle est offerte le
nouveau sacrifice est Mars, On sait que ce dieu tait l'ori-
gine une divinit rustique et nullement guerrire, comme
l'indiquent ses surnoms de custos, pacifer, campestris, etc. ^
Si la conjecture que nous avons prsente
(p.
66) au sujet de
Grabovius est fonde, nous avons ici le Mars Gradivus des
Romains.

Farsio ne saurait tre le latin farreum, comme le
suppose Kirchhoff, car la forme deux fois employe farer
(Y b
9,
14)
prouve que rs a t assimil en rr^. Il faut, comme
l'a dj reconnu Huschke, voir dans ce mot un congnre du
latin farcircj farcimcn. Isidore, Orig. XX, 2 : Farcimen caro
concisa et minuta, quod eo intestinum farciatur, hoc est, im-
pleatur, cum aliarum rerum commixtione. Arnobe (Adv. nat.
Vil, 24) cite les farcimina au nombre des mets otTerts en sacri-
fice. Je suppose que la forme primitive tait farcivum.

Re-
marquez I a 12 : ukripe au lieu de ukriper.
TRADUCTION.
(YI 6
1) Ante portam Tesenacam boves trs facito Marti Gra-
bovio pro colle Fisio, pro civitalc Iguvina. Ollas facito. Tura
acerra facito. Lact
(2)
facito. Tacitus precator. Prosectis far-
cimen, olfam addito. Tune nuncupato uti ante portam Trebu-
lanam.
(I a 11) Ante portam Tesenacam trs boves facito. Marti
Grabovio(l2) facito pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Ollas
1. Adpes.
2. Voy. Robiou, clans les Mmoires de la Socit de linguistique, II, 206.
3. Le mme reproche doit s'adresser aux comparaisons de Savelsberg, Zi,
XXI, 222-229.
TABLE I a 14. TABLE VI b S. 115
doiiulo.
^13)
Tara acerra facito. Lact facito. acitus preca-
tor. Adipibus, extis [facito].
(VI b 3)
Pust verir Tesenocir
sif ftliu trif ftu Fiso Sansie
ocriper^ Fisiu, totaper Ijovina. Poni feitu. Persae
ftu. Arvio
ftu. (4)
Siirur naratu pusi pre verir Treblanir. Tases pers-
nimu. Mandraclo difue destre habitu. Prosesetir fcla
(5)
strula
arsveitu. Ape sopo postro peperscust, vestisia et mefa spefa scal-
sie conegos* ftu Fisovi Sansi
(6)
ocriper Fisiu totaper lovina.
Eso persnimu vestisia vestis : Tio subocau suboco, Fisovi Sansi,
ocriper Fisiu,
(7)
totaper Ijovina, erer nomneper,
(8)
erar nom-
neper. Fons sir, pacer sir, ocre Fisi, tote Ijovine, erer nomne,
erar nomne. Arsie, tiom subocau suboco, Fisovi Sansi. Arsier^
frite, tiomsubocaAi suboco, Fisovi Sansi. Suront [9)po7iipesnimu.
Mefa spefa eso persnimu : Fisovie Sansie, tiom esamefa spefa Fi-
sovina ocriper Fisiu, totaperIjovina,
(10)
erernori%neper,erarnom-
neper. Fisovie Sansie, ditu ocre Fisi, tote Jovine, ocrer Fisie, totar
Jovinar dupursus
(11)
peturpursus fato fto.
Perne postne sepse
sarsite '\ uouse avie esone. Futu fons
pacer pase tua ocre Fisi,
tote Ijovine,
(12)
erer nomne, erar nomne. Fisovie Sansie, salvo
seritu ocrem Fisi, totatn Jovinam. Fisovie Sansie, salvo seritu
(13)
ocrer Fisier
*
totar Jovinar nome, nerf, arsmo, viro, pequo,
castruo,
frif.
Salva seritu. Futu fons pacer pase
(14)
tua ocre
Fisi, tote Ijovine, erer nomne, erar nomne. Fisovie Sansie, tiom
esa
mefa spefa Fisovina ocriper Fisiu,
(15)
totaper Ijovina, erer
nomneper, erar nomneper. Fisovie Sansie, tiom subocau. Fisovie
frite' tiom subocau. Pesclu
(16)
semu vesticatu atripursatu. Ape
eam purdinsust, p>roseseto erus ditu. Eno scalseto vestisiar erus
conegos
(17)
dirstu. Eno mefa
vestisia sopa purome
cfurfatu.
Subraspahmu. Eno serse comoltu. Comatir persnihimu.
(18)
Ca-
pifpurdita dupla aitu. Sacra dupla aitu.
(VI a 14) Pus veres Tesenakes tref sif feliiif ftu
(15) Fise Sai ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina.
(16)
Puni ftu. Supa sumtu. Arviu ustentu. Mefa
(17) ve-
stia ustetu. Fisuvi
^
ftu; ukriper Fisiu ftu. Ka-
pid purtitaf sakref: etraf purtitaf, etraf
(19)
sakref
tutaper Ikuvina. Kutef pesnimu. Adepos arves.
La table VI contient in extenso une invocation qui est seule-
ment indique sur l par les mots Fisuvi ftu. Le sacrifice a
1. Ocrifer.

2. Confgos.

3. Asier.

k.Fisi er.

5. Erite.

6. Fiiuvi.
116 TABLE 1 a 14.
TABLE VI 4.
lieu derrire la porte de Tesena : on immole sif fUiaf trify
c'est--dire sues lactentes trs*. Nous avons ici /ilius dans
son sens lymologiquo, qui est nourrisson . La racine
fe
allaiter, nourrir
a donn en latin femina, fclus, fccundus,
felare,felix; son s'est chang en fdans
f
ilius sous l'influence
de la syllabe suivante, comme on a mantele et mantllia.
Comme primitif de felarc, fclix, et ftlius on peut supposer un
ancien mot fda
mamelle , correspondant au grec 6r,Xri 'K

La divinit laquelle on immole ces porcs s'appelle Fisus
Sancius' : mais, par une particularit difficile expliquer, il
est ensuite question d'un Fisovius Sancius aucjuel s'adresse
l'invocation. Le suffixe ovins parat le mme que dans Grabo-
vius. Ce Fisovius ne fait-il qu'un avec Fisus ou est-ce une
divinit difi'rentc? C'est une question que je n'oserai dcider:
en tous cas, si ce sont deux dieux, ils sont troitement ap-
parents. La ressemblance de Fisus (pour Fissus) Sancius
avec le dieu latin Fidius Sancus a t depuis longtemps si-
gnale : c'est d'aprs ce dieu sans doute qu'est nomme la
colline Fisienne, si souvent mentionne sur nos tables.V.p.71.
MandracJo difue dsire habita est une prescri})lion que nous
n'avons pas encore rencontre. On peut rapprocher : [)une
anpenes, krikatru testre e uze liabelu ... ape purtu-
vies testre e uze habetu krikatru (Il b 27, 29). Le mol
krikatru, comme nous le verrons, dsigne un vtement, et
testre e uze signifie in dextro humero . Nous pouvons
donc supposer qu'ici on aune prescription analogue. Huschke,
non sans -propos, a rapproch une particularit du culte
romain. A la fte des Robigalia, dont le rituel rustique rap-
pelle beaucoup celui des crmonies d'iguvium, le prtre
porte sur son ct droit un manteau en peau de bte. Ovide,
Fastes, IV, s. f.
Hac milli Nomenta Romani qiuini luce rcdirem
Obstitit in mdia candida pompa via.
Flamen in antiquse lucum Robiginis ibat,
Exta canis flammis, exta daturus ovis.
Prolinus accessi ritus ne nescius cssem.
1. Voy. p. 108.
2. Curtius, Grundzwje, n 307.
3. Le datif Fiso (VI h 3) au lieu de Fisc rappelle Trcbo {V\ a5H)au lieu ''c
Trchc. V. ci-dessus,' p. 109.
TABLE la 14.

TABLE VI 6 5. 117
Edidit hrec Flamen verba, Quirine, tuus :
Aspera Robigo, parcas Gerealibus herbis....
Dixerat : a dexlra villis mantele solutis,
Cumque meri patera turis acerra fuit.
Tura focis, vinumque ddit, fibrasque bidentis,
Turpiaque obscenge, vidimus, exta canis.
Une concidence qui confirme la prcdente, c'est que le
prtre de la desse Fides avait la main droite enveloppe pen-
dant le sacrifice. Liv. I, 21. Et soli Fidei solenne instituit. Ad
id sacrarium flamines bigis, curru arcuato, vehi Jussit, ma-
nuque ad digitos usque involuta rem divinam facere : signi-
ficantes fidem tutandam, sedemqne ejus etiam in dextris sa-
cratam esse. Serv, ad ^-En. I, 292. Ganam fidem dixit vel quod
in canis hominibus invcnitur; vel quod ei albo panno involuta
manu sacrificabatur, per quod ostenditur fidem debere esse
secretam. Des statues reprsentant le prtre de la desse Fi-
des le bras droit envelopp dans sa robe nous sont parvenues
en assez grand nombre.

Non-seulement le mot mandrado
fait probablement allusion cet usage, mais il est identique,
ce que je crois, en sa premire partie, au latin man-tele :
c'est le substantif maniis, raccourci comme dans mancipium.
Quant la seconde partie, il
y
faut peut-tre voir un mot d-
riv du verbe tergere (ter(c;-culum), dont l'e, par le voisinage
de r, a t chang en a (cf. ukar) et le r transpos. Nous le
traduirons par mantele .
Il est plus difficile de dire ce qu'est difve ou difue. La post-
position e[n) doit tre d'aprs l'exemple de testre e uze, re-
connue aprs le premier mot. Comme l'orthographe de ce
terme, qui ne revient nulle part ailleurs, n'est point sre,
nous ne nous arrterons pas des hypothses. Disons seule-
ment que c'est sans doute un mot de la
4'
dclinaison au
datif (cf. manuve II b 23) et que le sens parat tre bras

ou ct .
Ape sopo postro peperscust.

Ce dernier mot a dj t
mentionn
(p. 5) : c'est un futur antrieur signifiant po-
poscerit . Il est rgi par ape (crit ailleurs api, appei) qui est
une conjonction signifiant postquam, quum et se con-
struisant avec l'indicatif. La valeur de ape est mise hors de
doute par cette circonstance qu' ape correspond deux fois sur
la t. I la conjonction pu ne, puni quum : ape ambrefurent
(VI b 56 1
r=
puni amprefus (I b
21) ;
ape purdiniust (VII a
118 TABLE la 14.
TABLE VI b 5.
42)
=
punc piirlinus (I 6 33).

Je passe . sopo poslro qui


sont deux mots rgis par peperscust. Il faut rapprocher les
passages suivants :
II a 32. Supa pustra perstu.
II b 19. Vesklu pustru pestu.
VII a 8. Ape supo postro pcpcsciis, enom pesclu Ruseme ves-
ticatu.
VII a 43. Ape erus dirsust, postro combifiatu Rubmame.
I b 34. Ape erus tedust, pustru kupifiatu Rupi-
name.
VII a 44. Enem Rubiname jjostro covertu.
16 36. Enu Rupiname pustru kuvertu.
V 6 13. Pretra toco, postra fahe.
De la comparaison de ces passages il ressort que SKpo postro
est un ablatif fminin
*.
Va a t obscurci en comme dans
pihos = pihaz ou Tesenocir = Tesenakes. La construction
d'un verbe signifiant precari avec un ablatif est dj
connue : je t'invoque avec cet objet , c'est--dire
je t'offre
cet objet . D'autre part, nous avons dj vu que sopa est le
nom d'un gteau destin tre arros
(p.
112). Il ne reste
expliquer que postro. Ce mot exprime, non pas une ide d'es-
pace, mais une ide de temps. Les endroits les plus probants
sont VII a 43 = I & 34, VII a 44 = I b
36, o l'on ordonne
l'adfertor de se rendre pour la seconde fois Rubinia. Il a en
effet t dj question d'un sacrifice Rubinia. L'adverbe pos-
tro[m) correspond donc au latin rursum ou alterum. Dans le
passage qui nous occupe il est adjectif, de sorte que la phrase
se traduira : postquam pane altero precatus erit , et en
effet, il a t question d'abord d'une autre supa. Rappelons
ce sujet ces vers de Virgile (iEn. V,
77),
o nous voyons le
nombre deux associ des libations :
Hic duo rite mero libans carchesia Baccho
Fundit humi, duo lact novo, duo sanguine sacro.
Le mme fait est exprim en d'autres termes I a
28,
30.
Vestisia et
mefa spefa ftu. Ces mots doivent tre runis,
comme on le voit dj par la comparaison de I a 16. Le texte
de I ne contient pas spefa, ce qui montre qu'il n'est pas n-
cessaire au sens : nous avons dj dit plus haut
(p. 101)
que c'est
probablement une pithte. Je crois qu'elle fait allusion
1. Je rappelle que l'alilalil" masculin et. neutre est en u.
TABLE I a 14.

TABLE VI b 5. 119
l'action qui est exprime sur I par su pas umtu et sur YI
par pcrsae fctu.
J'y vois un ancien participe d'un xc^rbe cor-
respondant au grec (nrvow : un participe spenssus, d'aprs
ce qui a t dit, donne spefus arros . Cette explication
sera confirme par l'examen des expressions supa spantea
(II a 30) et supes spanes (IV,
8),
ainsi que du parfait passif
spafu fust (V 20).
Vestisia est un substantif fminin trs-frquemment em-
ploy; les variantes les plus importantes sont : vestiia,
vestia, vestea, vistia, vestisia, vestim. La forme pri-
mitive est vestiia ou vesteia ou vistiia: Yi, aprs
avoir amen le changement du c prcdent en
,
a parfois
disparu; c'est un fait dont nous aurons plusieurs autres
exemples.
Ce mot figure ordinairement (comme cela a lieu dans le pas-
sage qui nous occupe) en compagnie de termes tels que mefa
ou sopa. C'est une raison de penser qu'il a une signification
approchante. On le rencontre aussi comme complment du
verbe fngere, qui est le terme technique pour les oprations
de boulangerie (v,
p. 101) :
I a 18. Esmik vestiam preve fiktu tum am semel
fngito.

I a 30. Esmik vestia afiktu tum am denuo fingito.
A ct de ce substantif vestisia se trouve un verbe qui mar-
que un acte important du crmonial des sacrifices, et qui
prsente sans aucun doute avec lui un rapport tymologique.
C'est le verbe qui fait l'impratif v es tikatu :
II a 24, 31, 37. Vestikatu ahtrepulatu.
II a 35. Rapide Hunte Juvie vestikatu.
VI 6 16. Pesclu semu vestia tu atripursatu.
VII a
8,
23. VII a 36. Enom pesclu Ruseme vesticatu.
VII a 24. Eno'in Ruseme persclu vesticatu.
VI b 25. Eam [capirso] mani nertru tenitu arnipo vestisia
vesticos.
Ce dernier passage nous montre les deux mots unis entre eux,
comme stahmei stahmeitei (VI a 5). Le verbe en question
marque un acte qui s'accomplit avec une coupe, ainsi qu'on
peut le voir par son association avec le mot capis. Je crois
qu'il signifie la mme chose que le verbe latin libare. Quant
vestiia, je le regarde comme le terme correspondant pour le
sens au latin libum : c'est le mot gnrique qui comprend les
120 TABLE I a 14.

TABLE VI b 5.
difTrentes espoces telles que me
fa,
uipa, elc. Le dernier pas-
sage cit signilie : hanc (capidem^ manu lva teneto donec
libum libaverit.
Si le sens du verbe ve>^tico et celui du substantif vesiisia ne
font gure doute mes yeux, il me parat plus difficile d'en
donner l'lymologie. Une question qu'il faudrait rsoudre
d'abord, serait de savoir si ve est un prfixe (comparez le ve
de ve-persutra (II a 30. II b 15, 18. IV, 7) ou s'il fait corps
avec le mot. Dans le premier cas, on aurait une racine stic;
dans le second cas, on pourrait penser la desse Vesta. Je
laisse cette question de plus habiles.
Le sens de la proposition est donc : postquam pane altero
precatus erit, libum et molam sparsam.... facito . Il nous
reste analyser les deux mots scalsie conegos, qui malheu-
reusement sont trs-obscurs. Cette expression, qui revient
six fois, prsente les variantes suivantes :
IV, 18, 20.Skaleta kunikaz purtuvitu.
IV, 15. Skaleta kunikaz apehtu'.
VI b 16. Eno scalseto vestisiai' crus conegos dirstu.
VI b 5. VII a 37. Scalsie conegos
ftu.
Ces diffrentes leons servent se contrler et se corriger
l'une l'autre. On voit que dans scalsie il faut rtablir un .s, qui
reprsente le

de skaleta : d'autre part, scalsie a gard Vi
qui a disparu dans skaleta, probablement parce qu'il se
trouvait devant la syllabe accentue. Mais quelle est cette fi-
nale ta que nous prsente skaleta et qui ne doit pas tre
indispensable au sens, puisqu'elle manque dans une partiedes
passages identiques qui viennent d'tre rapprochs? Il est dif-
ficile d'y voir autre chose qu'une variante de la syllabe ta
dans anglu-to, tefru-to, vapersus-to, et de la syllabe tu dans
akrutu. Il faut remarquer que cette leon skaleta se
trouve sur la table III. Ur, les tables III et IV reprsentent
encore en d'autres mots un u final par a : au lieu de terminer
l'impratif pluriel en tutu (cf. hatutu I b
42) elles le termi-
nent en tuta lustentuta, fertuta'. On ne peut douter que
ce ne soit l une particularit d'orthographe sans valeur
grammaticale : la vritable dsinence de l'impralif pluriel,
mainte fois employ sur les t. VI-VII, est iuto, dont la repr-
sentation normale en criture trusque et t tutu. Nous
1. Le texte porte apehtre.
TABLE I a 14.
TABLE Yl h Q. 121
sommes ds lors autoris admettre pareil chaiiprement de
Vu en a pour l'enclitique en question, qui, comme on l'a vu
(p.
41),
quivaut l'adverbe latin tum.
D'aprs
l'exemple de anglu, akru, vapedus, tefrit, nous
verrons
dans s cal ci e un ablatif : comme on a vu
(p. 42)
que
l'enclitique ombrienne tum sert marquer le lieu o l'on est,
sans tre trs-essenlielle au sens, nous regarderons i<calsie et
scale-ta comme deux expressions synonymes marquant une
ide d'emplacement. Quant kunikaz, conegos, c'est le no-
minatif singulier d'un participe pass comme pihaz, 2'>ihos.
La syllabe initiale est la prposition ku, co = latin cum.
Reste la syllabe nik, neg, o le changement de la voyelle nous
rvle un ancien ci, et o la gutturale a d tre primitivement
forte, puisqu'un ancien
g
entre deux voyelles se serait affaibli
enj. On a donc une syllabe neic qui se retrouve dans le latin
nicere et son frquentatif 7?c^rtre
.
le sens de ces deux verbes,
comme l'tablit Corssen^ et comme le prouvent non-seulement
le participe nixus^ mais le gothique hnaivan, l'allemand neigen,
est s'incliner, se baisser, s'appuyer . Nous obtenons donc un
participe quivalant pour le sens au latin connixws et diffrent
seulement par la conjugaison. Dans l'ignorance o nous
sommes sur l'tymologie de scalsie, il nous parat difficile de
rien dire de plus. SaUie peut marquer soit l'objet sur lequel
le prtre s'appuie, soit la direction dans laquelle il s'incline.
Je ferai remarquer en finissant que nous avons dans ce mot
un exemple d'un nom de la
5^
dclinaison : on verra que ce
n'est pas le seul.
Eso persnimu vestisia vestis.

Ici le mot veslfia est l'abla-


tif, tant rgi par pesnimu. On peut comparer les passages
suivants :
VI 6 9. Suront poni persnimu;
mefa spefa
eso persnimu.
II 6 19. Ranu pesnimu; puni pesnimu; vinu pesn i-
mu; une pesnimu.
II a 29. Ampedia persnihmu; aseeta karne pers-
nihmu; venpersuntra persnihmu.
II ti 39. Asaku vinu sevakni taez persnihmu.
YII a 9. Enom vescUr adrir Ruseme eso persnlhlmu.
VII a 24. Ennom vescUr alfr persnimu.
1. Aussiprache^, I, 83 s. Une gutturale initiale s'est perdue en latin et en om-
brien, comme en allemand moderne.
122 TABLE la 14.

TABLE VI b 10.
Ces exemples, qu'on pourrait aismcnlmulliplicr, montrent
que l'impralir/>ersH//>u(
prccator se conslruil avec l'abla-
tif :
ita prccator libo ,
c'est--dire ita precans oferto li-
bum . L'origine de cette construction doit sans doute tre
chercbce dans la signification sociative de l'ablatif ombrien :
on a dit
qu'il prie avec ce gteau, en mme temps qu'il offre
ce gteau , et l'ablatif, aprs avoir d'abord marqu une
offrande accompagnant la prire, a t pris comme rgime de
persnimu. C'est peut-tre ici le lieu de citer ce passage de Pline
(H. N. XXYIII, 3)
: Quippe victimas cdi sine precatione non
vidctur referre, nec deos rite consuli. Comme exemple du sens
sociatif de l'ablatif, je citerai cette pbrase qui nous prsente
les deux mmes ides associes d'une autre manire : enom
Ruseme persclu vesticatu tum ad Rusemam [cum] preca-
tione libato .
Vestis est le mme mot et construit de la mme manire
que VI a 22, o nous avions vesteis. Nous traduisons : Ita
prccator [cum] libatione, velatus . Il tait d'autant plus im-
portant de mettre cette construction hors de doute que sur un
examen superficiel on pourrait tre plus tent de rattacher
vesiisia vestis.
Nous avons ensuite le texte de l'invocation qui ne prsente
rien de nouveau. Cf. VI a 22-34.
Le texte narratif reprend
avec les mots : auront poni pesnimu turh lact prccator .
Une seconde invocation est introduite par la formule : mcfa
spefa eso piersnimu mola sparsa ita prccator . Dans cette
prire, ct de formules dj connues, se prsentent un cer-
tain nombre de formules nouvelles, dont quelques-unes, qui
ne reviennent nulle part ailleurs, sont obscures. La prire
commence par nommer l'objet qui est offert : tiom esa
mefa
spefa
Fisovina te hac mola sparsa Fisovina [invoco] . L'ad-
jectif Fisovina est form d'aprs le nom du dieu. C'est ainsi
que dans un sacrifice au dieu Tcfrus (VI b 28, 35) on a : Tefre
Jovie, tiom esu sorsu persontru, Tefrali pihachi te hoc
,
Tefrali piaculo . Cf. Festus
(p.
104) : .Tanual libi genus quod
Jano tantummodo libatur. Il
y^
avait de mme Rome des
gteaux appels Summanalia, d'aprs le nom du dieu Sum-
manus. Sur la table de Rapino on Irouve une ovis Jovia.
Ditu est un impratif ayant pour rgime direct fato flto,
pour rgime indirect les trois groupes : ocre Fisi

tote Jovine

dupursus peturpursus. Ces mots sont au datif. Le dernier


groupe gouverne son tour les gnitifs ocrer Fisie{r), lotar
TABLE I a 14.

TABLE VI h 10. 123
Jovinar.

Il est ais de reconnatre dans ditu un mot signi-
fiant donne! . Mais la question grammaticale souleve par
ce verbe n'est pas si facile rsoudre. On a les variantes
suivantes :
Ditu (YI h 10, 16, 25. VI a 38).
Titu [la 33).
Ttu [Ma
9,
II 6 21).
Tedtu (lia 40, 40. lY, 28).
Dirstu (YI h 17, 38, 38, 39. YII a 5).
La question qui se prsente est celle-ci : toutes ces leons
reprsentent-elles des orthographes diverses d'une seule et
mme forme, ou avons-nous ici des formes grammaticale-
ment diffrentes? Pour rpondre cette question nous com-
mencerons par tedtu et dirstu^ qui supposent un thme ver-
bal ted ou dirs, c'est--dire, vu les particularits d'orthogra-
phe dont il a dj t souvent question, ded ou did. C'est le
verbe dure avec un redoublement devenu peu prs mcon-
naissable, comme cela est arriv, par exemple, en latin pour
serere semer , Le changement du d en d suppose qu'il avait
encore l'origine une voyelle sa suite : on obtient donc une
forme dedetu ou dideki, qui rpondrait au grec Sio-zw. Cette
voyelle ayant disparu, le d (reprsent par rs sur les deux
dernires tables) a pu se maintenir, comme on voit, devant le
,
probablement l'aide d'une sorte de schva. Aufrecht sup-
pose, et c'est la solution la plus vraisemblable, que dans ditu
titu ttu la seconde syllabe a fini par s'effacer. Cependant
il ne serait pas impossible que le verbe dore et eu une autre
conjugaison sans redoublement: dio, d'o l'impratif ditu sur
le modle de habitu, seritu. Une telle rgularisation d'un an-
cien verbe irrgulier n'aurait rien que de conforme l'histoire
du langage. On en verra un exemple dans un instant et le
latin audire, pour aus-dire placer dans l'oreille, couter, en-
tendre (cf. aus-cultare), nous montre le verbe en question
flchi galement d'aprs la conjugaison faible. Cf. plus haut
\p. 60) le subjonctif dia.

Il n'y a pas d'observation faire
sur les mots suivants, sinon que Fisi est pour Fisei, et que
le r final de Fisier a t omis.

Dupiirsus ideturpursus sont
deux datifs de thmes consonne. On a de mme fratrus,
}iomo7ius, kapidus, et nous avons dj eu vapersus
(p.. 43),
ttideru^
(p. 46). Le thme est 'h'purs-, peturpurs-, dans les-
(|uels rs tient la place d'un d. Comme on l'i reconnu de Imnne
124 TABLE la 14.

TABLE VI
h \\.
heure, ce sont des composs dont le second ternie est le
thme piid = \aVin ped ^
,
grec 7:00, et dont le premier ternie
est un nom de nombre. Dupiirsus correspond pour le sens au
latin bipcdibus : il est probable que l'ombrien, qui a d pos-
sder anciennement Tadverbc
^/s,
ainsi que le tbme bi [=1
sanscrit dvi, grec ft, oii, a rctait un compos nouveau
l'aide du nom de nombre du, dont il a galement tir un ad-
jectif nouveau dutim) [\l b
63)
pour dutiom la seconde
fois
(cf. terthn).
Peturpursus se traduirait en latin par
quadrupedibus . Cf. Festus
(p.
206) : Petoritum et gal-
licuiii vehiculum esse et nonien ejus dictum esse existimant
a numro IIII rotarum : alii osce, quod lii quoque petora
quatuor vocent; alii grce, sed aoAtxw; dictum . Le rensei-
gnement de Festus est vrai de tout point. Dans certains dia-
lectes celtiques on voit le
p
remplacer le c des autres dia-
lectes : kymrique petguar, pedwar, breton petuar, en regard
de l'irlandais cethir^. D'autre part, la forme osque est atteste
par la table de Bantia, o l'on ai^l. 14,
15^ pctiropert, petirupert
signifiant quater . On a enfin la forme olienne TTEVcupe.
L'ombrien, d'accord avec l'osque, a petur, contraction pour
petuor.

Fato fito. Ces deux mots, qui expriment ce que le
dieu doit donner aux bipdes et aux quadrupdes, n'ont pas
trouv jusqu' prsent d'explication satisfaisante. KirchhofT a
song pour le premier terme au latin fatum : mais l'ide de
destine ne convient pas beaucoup, ce semble, au moins pour
les quadrupdes. Ce qu'on attendrait ici, c'est une expression
comme
prosprit, dveloppement, accroissement . Je pro-
poserais de voir le substantif dans fdo, que Kirchhot suppose
tre l'adjectif, et je le rapporterais la racine
fu
tre, de-
venir . Le premier rapprochement qui se prsente l'esprit,
c'esl le grec
cptTu, o^iTuixa plante , d'o cptToj planter .
Mais l't, dans ces mots, parat tre produit par la dissiiiiila-
tion, le grec ne souffrant pas volontiers un u dans deux syl-
labes conscutives. L'ombrien fdo a une autre ( rigine. La
racine
fu
peut se conjuguer comme un verbe faible, c'est--
dire sur le modle du latin audio. C'est ce que nous voyons
par la forme fuiest (V a
9)
qui est un futur, et par la forme
fuia (III,
7i
qui est un subjonctif. Mme en latin, la racine
fu
suit parfois cette conjugaison, car le verbe fia est pour
1. Vo se trouve en latin dans tripodare, et, assourdi en w, dans tripudium.
2. Curtius, Grundziige*, n" 648. Zeuss-,
p.
66.
TABLE I a 14. TABLE VI 6 11.
125
fuio. On a donc, d'aprs cette conjugaison, un participe neu-
tre futinm. Par la mme contraction de ut en qui a donn
l'ablatif ombrien man [\iO\\vmaniu), futtumest devenu fUurn.
On peut prendre ce mol soit au" sens passif (produit, descen-
dance), soit plutt au sens abstrait
(
production, dvelop-
pement). Cf. en latin appetUus. On a dj vu que les mots de
la
4^
dclinaison font leur accusatif en o[rh) ^
Je passe fato[m) dans lequel je reconnais l'adjectif dter-
minant filoiin). C'est selon moi un participe auquel corres-
pondrait, s'il existait, un latin fautus. Ce mot ne se trouve pas
en latin parce qu'il a t remplac, surtout dans le sens o
nous le voyons employ ici, par l'adjectif faustus^. En latin
vulgaire, < est souvent devenu
,
c'esl--dire que la premire
partie de ladiphthongue a pris le dessus sur la seconde. Ainsi
Auyustus, auguriunij auscullare, Claudius, defraudavi, aiigmen-
tare, autem, Plautus ont donn Agustus, agurium^ ascultare^
Cladius, defradavi, agmentare, atem, PlatiisK C'est le mme
phnomne qui fait qu' jrciv((xv, XlodetSiv correspondent en
dorien TOivaue, noasioSv. Dans certains dialectes allemands,
auch devient ch. Un autre exemple, sur les inscriptions om-
briennes, de ce changement de au en
,
c'est la conjonction
ahtu (11 a 10, 11)
= autem.

La traduction de celte phrase
est donc : Fisovie Sancie, dato colli Fisio, civitati Iguvinae,
collis Fisii civitatis Iguvinae bipedibusquadrupedibusfaustum
proventum. Cette formule, en sa concision prosaque, d-
signe l'ensemble des tres anims,
y
compris les hommes. Il
est rare de trouver chez les Romains le mot bijjes appliqu
l'espce humaine, sinon en plaisauiant ou par invective \
Mais dans les Ydas, dans l'Avesta les exemples de celte sorte
de formule sont nombreux.
Perne postne sepsesarsite uou seauie esone.

Dans leur
grand ouvrage, A. K. s'abstiennent de toute explication sur
ces mots, dont quelques-uns sont monstrueux =. Cependant
1. Cette tendance rgulariser les verbes un peu difficiles a produit en italien
les participes comme veduto, creduto, dovutu, cresciuto. La forme affectionne
par l'ombrien est en eitom, etom, itom : cL proscetom, virsetom, Grrseto?n =la-
tin prosectum, visum, invisum.
2. Faustus vient de favos, favor, par le suffixe secondaire -to. C'est ainsi que
honos, fas, onus, scelus, robur font honestus, fastus, omistus, scelestus, robustus,
3. Corssen, Aussprache'^, I, 663. Schucbardt, Bas Vidgdrlatein, II, 305 ss.
D'Arbois de .lubainville, MSL, I, 415.
4. Voy. par ex. Ciccron, Pro domo sua, 18.
.'^Il, 200.
126 TABLE I a 14. TABLE VI b 11.
ils font remarquer trois poiiits qui peuvent du moins laisser
souponner le sens gnral. Perne postne sont des adverbes
forms comme le latin supcrnc, infcme : et ce sont prcis-
ment les mmes adverbes (jui ont donn naissance aux ad-
jectifs pernaies pusnaes que nous avons rencontrs au
commencement de la table I, et qui s'appliquent aux oiseaux
dont on consulte le vol. D'un autre ct, dans seam'e, qui peut-
tre est mal divis, il semble que soit renferm yi.s. Enfin csone
est le mme adjectif qui est employ en parlant des oiseaux.
Cf. VI a
3, 5,
18.

Aufrecbt est revenu plus tard sur ce pas-
sage dans le journal de Kuhn, VIII, 215, et il a essay de faire
un pas de plus. Il corrige le texte de cette faon : pcrnt
postne sepse sarsite vocus avie esone. Il reconnat dans vocus le
datif-ablatif pluriel de vox, dans sepse, sarsite des participes
correspondant au latin scptus, sarctus^ dans avie un adjec-
tif form de avis la faon du latin igneus. Tous ces ablatifs
en e ont perdu un s final. Le sens de la phrase serait donc :
Ab antica, a postica septis sarctis vocibus avium sacris.

Le savant auteur ajoute qu' l'exception de sarsite, tout le
reste est pure hypothse et doit tre considr comme tel. Un
endroit aussi videmment altr ne peut, en efet, tre com-
pris qu' l'aide de corrections apportes au texte : mais en
l'absence de passages similaires, ces corrections manquent
d'une base solide. Je ne veux pas multiplier inutilement les
suppositions : il me semble seulement que le mot essentiel
doit tre avis, de sorte qu'au lieu de AVIE ESONE, je lirais :
AVIS ESONE ou AVI EESONE (cf. VI a 18)^ Ajoutons que dans
la leon corrompue vouse on pourrait avec autant de vraisem-
blance que vocus chercher un mot de la famille du verbe latin
volare. Pourquoi ces prsages, qui se trouvaient au dbut du
sacrifice, sont-ils rappels ici, et seulement ici, c'est ce qu'on
ne voit pas bien clairement. La traduction fort incomplte de
1. Sarte in Auguralibus pro integro ponitur: sane sarteque audire videreque.
Fcstus, p. 322. Charisius
(p. 220, d. Keil) : Sarcte pro intgre, sarcire enim est
intgre facere.... In auguralibus libris, sane sarctequc.

2. La possibilit de la perte d'un s final au datif-ablatif pluriel de la
3
dcli-
naison est atteste par les formes comme Museiate, Kaselate (II b 2-6),
adepe (1 h 26), sevakne (IV, )). Quant la perle d'un s au datif-ablatif pluriel
de la V" dclinaison, il n'en e.\iste pas d'exemple. Pour la seconde dclinaison
on a des preuves nombreuses sur les anciennes tables : kumate (I b 3<S),
Atiieclie (II a2), snate (II a 37). Sur les tables nouvelles, le s est ordinaire-
ment chang en r.
TABLE I a 14. TABLE VI 6 16. 127
ce passage serait donc : Anle, pone, , , -, iivibus sa-
cris.

Tout le reste, jusqu' la fin de la ligne 15 est connu et ne
donne lieu aucune observation, sinon que erite
(1. 15) est
crit par erreur pour/W^e (cf. YI a 23, 36).
Pesclu semu vcsticatu, atripursatu.

Cette phrase se com-
pose de deux impratifs coordonns et de deux noms l'abla-
tif. Les prescriptions qu'elle renferme sont encore donnes
ailleurs avec diverses modifications :
YI b 36. Persclu sehcmu atropusatu.
VII a 36. Enom veslicatu ahatripursatu.
VII a 8. Enom pesclu Ruseme veslicatu Prestote erfie... enom
vescHr adrir Ruseme eso persnihimu.
VII a 23, Enom vesticatii ahatripursatu; enom Ruseme pers-
clu veslicatu.
II c^ 24. Yestikatu ahtrepudatu; pustin anif vinu
nuvis ahtrepudatu; tiu puni tiu vinu teitu.
\\ a 31. Veskles vufetes persnihmu; vestikatu ah-
trepudatu
II a 37. Veskles snate asnates se^vaknis spiniama
persnihmu; vestikatu ahtrepudatu.
II a 35. Kapide Hunte Juvie vestikatu.
VI h 25. Capirse perso osatu; eam mani nertrutenitu arnipo
veslisia veslicos; capirso suhotu.
De la comparaison de ces passages il ressort diffrents en-
seignements. On constate d'abord que si les deux impralifs
sont souvent associs ils peuvent aussi tre employs spar-
ment. On voit ensuite que dans atripursatu la voyelle initiale
est longue, et que le groupe rs reprsente un ancien
%
c'est-
-dire un d. En outre, il est clair que les mots pesclu semu
ne sont pas ncessaires au sens. Chose plus importante, on
remarque que vesHcalu et atripursatu sont dans un certain
rapport avec ride de coupe (kapide), de vases (veskles)
et de vin (vinu) : dans le passage VI h 25, nous avons le futur
antrieur vesticos (pour vesticausi) encore associ au mot
coupe [capirse, capirso).
Si nous poursuivons notre examen, nous observons que les
mots persclu semu sont seulement employs deux fois, et il
faut remarquer que c'est chaque fois la fin d'une prire
cite in extenso. On en peut infrer que ces mots, dont le prc-
128 TABLE I a 14. TABLE VI h 16.
mier veut dire precatio, sont un complment circonstanciel
se rattachant la prire qui prcde.
Nous avons dj donn plus haut les raisons qui nous
ont fait traduire vcsticalu par libalo^ Quant ii ott-ipur-
satu, depuis Grotefend on le traduit par tripudiato, qu'il
danse.

On a rapproch le clbre passage du rituel des Arva-
les
: Ibi sacerdoles clusi, succincti, libollis acceptis carmen
descindentes
tripodaverunt in verba hcec^ Assurment la
danse devait avoir sa place dans un culte o l'homme offrait
la divinit les jouissances et les spectacles (ju'il jugeait lui
tre le plus agrables. Il suffit de rappeler ici l'inslitulion des
prtres Saliens (Liv, I, 20). Cf. Horace (Odes I, 37, 1). Toute-
fois, si sduisante que soit cette interprtation, elle prsente
des difliciilts. On ne voit pas bien le rle du prfixe a^.
D'autre part, des constructions comme : vinu ahtrepu-
datu (Il a 25) ne laissent pas que d'tre singulires. Je crois
que nous avons ici un driv du mot inzot; ou tripes tr-
pied
,
qui marque un vase trois pieds servant soit chauf-
fer l'eau ou mlanger le vin, soit supporter un brasier''".
Aprs avoir fait sa libation, le prtre accomplit, au moyen
de ce trpied, une autre opration qui consiste soit remplir
le bassin avec le reste du liquide, soit verser la coupe dans
le feu : ainsi s'expliquerait le prflxe . Je traduirai: infun-
dito^>. Je reviens au motsemu qui dtermine^^ersc/it. Jelerends
par dimidium . Le prfixe latin semi- est bien connu. Quant
l'adjectif semus, son existence est atteste par la glose de
Philoxnc : Semus
vjijiikevoi;. Ce serait donc au milieu de la
prire que s'accomplirait cette crmonie marque par vesti-
catu, ahatripursatu.
Ape eain 2^urdinsust, proseeto erus ditu.
La phrase se divise en deux propositions, dont la premire
est rgie par ape postquam (v.
p. 117) eta.jmrdinsust pour
verbe; le verbe de la seconde est dilu qu'il donne. Pour
comprendre l'accusatif ew il faut se reporter, avant la prire,
1. Voy. p.
119. A. K. traduisent vesticatu par frapper la terre et le rappro-
chent du latin vesligare, vestigium. Mais dans cette hypothse on ne s'explique
pas le c ombrien.
2. Marini, Tav. XLI. Henzen,
p. 26.
3. Ce prSxe n'est pas amb autour, qui fait an, nm : andersafust. C'est le
mme prfixe que nous avons dans ahavcndu (VII a 27) et qui parat corres-
pondre pour le sens au latin ad .
4. Les monumenls figures abondent : voy. par ex. Monlfaucon, II, pi.
2'2.
TABLE I a 14.

TABLE VI b 16. 129
jusqu'aux mots mefa spefa (VI b b). On en peut conclure que
la mefa spefa est reste prsente l'esprit du sacrificateur
l)endant le sacrifice, dont elle est l'objet principal.
Purdi7isust prsente une remarquable srie de variantes,
qui ne sont pas sans importance pour la phontique et pour
la formation verbale.
Purdinsiust, YII a 43.
purtinus, I b 33.
piirdinsust, YI 6 16. 24.
purdimiis, YI 6 23. 37. 38.
purtiius, la 27. 30. II a 7. 9.
purtitius, I a 33.
A ces formes nous joignons l'impratif du mme verbe :
purtuvetu, II b 11. 17.
purtuvitu, II a 24. 29. III 33. lY 1. 4. 6. 14. 16. 18. 20. 22.
purdovitu, YI a 56.
Le futur est :
Purtuvies, II b 28.
Le participe :
purtitu, I b 39. II a 43. lY 31. Va 18.
purtitaf, I a 18. 18.
purdito, YI6 42.
purdita, YI b 18.
Les variantes du futur antrieur se ramnent, selon nous,
deux formes : purdinsiust purtiniust d'une part, et pur-
tij us de l'autre. Quant purtitius qui n'est employ qu'une
fois, et qui, comme on va le voir, joue un grand rle dans
une explication propose par Corssen, je crois que c'est une
faute de lecture du graveur, qui avait sous les yeux l'une des
formes prcdentes. Je commencerai par purtiius qui est
rgulirement tir d'un verbe duio, le mme qui fait purdovilii
purtuvitu l'impratif Ui s'est contract en t, comme au
participe purdto purttu, et cet s'est ddoubl en
y,
comme
dans trijoper et beaucoup d'autres mots. Il est plus malais
d'expliquer piirdiimast. A. K. font remarquer que la mme
formation se retrouve dans combifiamiust rapproch de l'im-
pratif combifiatu. Mais ils ne se prononcent point sur l'ori-
gine de cette syllabe aiis, bis. Corssen- a essay de iournir
1. ZK, XIII, 197.
130 TABLE la 14.

TABLE VI b 16.
une explication que nous allons reproduire. Purdinsiust,
combifiansiuf<( seraient des formes assibiles pour purdintiu^l,
combifiantiust. Il faut supposer des participes prsents ayant
donn naissance des verbes, comme cela a lieu en latin
pour paroitare, ou bien encore des substantifs fminins en
entia, antia, comme Ucenlia, patienta, piiitenlia, impudcn-
tia, ignorantia . C'est ainsi que Ucentia a donn le substantif
licentiatus, qui suppose un verbe licentiare (Non. p.
228). La
mme formation se retrouve en osque, o l'on a
patermns
patefccerint , d'un verbe patensaum-. Dans
p
u r t i t i u s la den-
tale n'a pas t assibile
;
c'est donc (sauf la disparition de la
nasale) la forme la mieux conserve. Quant purtiius, c'est
la forme la plus altre, puisque le second t, aprs s'tre
chang en

ou s, a disparu compltement. Comparez feitu,
feia, dcilu =
facito, facto. t (volsque fasia]^ dicito.

Cette
thorie repose sur deux hypothses qui ne nous paraissent
pas dmontres : r l'assibilation d'un t devant un i suivi
lui-mme d'une voyelle;
2"
la disparition d'un
^'
entre deux
voyelles. A la premire hypothse je me contenterai d'oppo-
ser des formes comme uhtretie, Marties, Martie, tertie,
Tlatie o nous ne voyons aucune trace d'assibilation : non-
seulement ces sortes de formes sont nombreuses, mais on
voit s'oprer des contractions qui prouvent qu'il n'y a pas
assibilation; ainsi dutiom devient duti[m), tertiom devient ter-
tim. Une autre preuve, c'est que Kureties (I b
4)
est crit
Coredier sur YI 6 45. Il n'y a pas un seul exemple certain en
ombrien d'un t qui, en cette position, soit devenu s. Tous les
8 des mots dont on peut reconnatre l'tymologie viennent
d'un ancien k.

Quant la seconde hypothse, celle de la
disparition d'un .s entre deux voyelles, elle ne s'appuie sur
aucun exemple concluant, car feia vient directement de fa-
kia, deitu de dectu, feitu de factu.

Consquemment,
si nous voulons expliquer
purdiniust^ combifiansiust par un
ancien nom purdlnsia, combifiania ayant donn naissance
un verbe, il faut plutt chercher des analogues parmi les
mots latins comme fiducia, audacia. Je laisse la question ou-
verte ^

Pour terminer, je lais observer que l'i, aprs avoir
amen le changement d'un c en
,
a disparu d'une partie de
ces formes : purdinma^combilicuius. On adqeu le mme fait
1. Il n'est peut-tre pas liors de prui.os de faire remarquer que le prtrit
liusque se termine en ce: turce, thece, lupuce, svalce.
TABLE la 14. TABLE VI b 16. 131
dans vestsa; c'est ce qui a eu lieu en franais dans ,' es mots
comme chanson, ranon, annoncer*.
Proseseto crus ditu. Comme l'ont reconnu A. K.., le. premier
mot est un gnitif pluriel : cf. vcstisiar erws ^^m (YIj&
16, VII
a 381 oi^i nous avons le gnitif singulier. Le pluriel neutre
proseseta =^ latin prosecta est connu : le gnitif pluriel en
om, um est form la faon de Deum, nummum.
-^
Erus ne
peut tre autre chose que le substantif rgi par ditu et rgis-
sant lui-mme -proseseto. De l, la conclusion force que crus
est un accusatif. Faut-il en faire un accusatif singulier neu-
tre (cf. tempus, onus) ou un accusatif pluriel masculin (cf.
fructus) ? Ce mot, qui n'est pas employ lifcins de 23 fois,
l'est presque toujours dans des phrases semblables 4 la ntre,
Les seuls passages dcisifs sont :
II a 27. Katles tuva tefra tedti crus priisekatu.
V 7, Revestu pude tedte eru emantir hefte.
Dans ces deux passages tedti (tedte) crus (eru) forment
un ablatif absolu, et comme le participe te^ti Qu tedte ne
saurait tre au singulier, la consquence ncessaire est que
erus (eru) dans ces deux phrases est un ablatif pluriel de la
4"
dclinaison-, la faon de berus (II a
23), Nous obtenans
donc dans la phrase qui nous occupe un accusatif pluriel sur le
modle de fru ctu (n) s. Le groupe ns n'a pas donn un
f
comme
d'ordinaire : erus tant le seul mot de la
4^
dclinaison 4ont
nous ayons l'accusatif pluriel, nous ne saurions dire si c'est
un fait gnral dans cette dclinaison, ou si crus a chapp
la modification phonique parce qu'il se trouve dans une
phrase typique revenant ordinairement sous la mme forme
[crus dirstu).
Pour dcouvrir le sens de ce terme, on doit
rapprocher le passage suivant :
I t 33. Api suduf purtiius, onuk hapinaru erus
titu.
II s'agit ici de donner les crus de trois agneaux (tel est pro-
bablement le sens de h api n a). On a dj vu les erus des pro-
secta et les erus d'un gteau. Ce rapprochement doit nous
faire supposer un terme abstrait tel que partie, morceau* .
1. Sur ce phnomne, voy. Corssen, Krit. Beitruge p. 468; Schuchardt, I,
152 s.
2. Voy,
p. 7.
3. Panzerbieter {Qustioncs umbricx, p. 12) et Huschke
(p. 170) s'engagent
dans une voie tout fait diffrente.
i3ii l'ABLE i (i \k.
TABLE VI 6 17.
Il s'agit du sacrifice dont les assistants reoivent leur part.
Cf. Ovide, Mtam. XI, 153.
Gujus ut imposuit prosecta calentibus aris
Et Dis acceptas penetravit in aethera nidor,
Sacra tulere suam, pars est data ctera mensis.
Discubuere toris proceres, et corpora tosta
Carne replent....
Virgile, Mn. I, 210.
Illi se prda accingunt dapibusque futuris :
Tergora diripiunt costis et viscera nudant;
Pars in frusta scant verubusque trementia figunt.
Je traduirai crus par frusta . Postquam eam (molam
sparsam) polluxerit, prosectorum frusta dato.

La phrase suivante est remarquable par sa construction,
conegos tant spar de scalseto. Ces mots ont tous t dj
analyss*. Le seul mot nouveau est eno, crit ailleurs cnom^
ennOj ennom, enu, enuk, inuk; c'est une conjonction qui se
place la tte de la phrase. Elle sert joindre deux propo-
sitions la faon de et, comme on le voit par le passage VII a
45, o et capif sacra aitu se trouve correspondre enu kapi
sakra aitu I b 37. Il est vraisemblable toutefois que enom
a ordinairement un sens un peu plus prononc; nous le tra-
duirons par tum . On le trouve quelquefois en tte de pro-
positions impratives, o il parat avoir la signification du
latin nuncou eia (par ex. VII a 51). Quant l'lymologie de
enom^ nous renvoyons le lecteur ce qui a t dit sur eine,
encm, qui est une forme de mme sens et d'origine voisine^.
Il faut dcomposer le mot en : eis
-f-
no -\- k.

Les formes
cnumek et inumek, frquemment employes sur les an-
ciennes Tables, montrent une enclitique encore ajoute la
fin. Le rapport de enum avec enumek est peu prs le mme
que celui du latin tum et tune, nuni et 7iunc.
Eno mefa vestisia sopa purome efurfatu.

La mme phrase
.se retrouve VII a 38, o l'on a : enno vestisia mefa sprfa sopa/in
purome efurfatu. On voit, par cette variante qu'il s'agit ici
d'une seule sopa, quoique l'expression ape sopo postro pepers-
cvM {VI h
5) nous ait montr qu'il est parfois (|ucslion de
(Irijv objc!?; de ce nom. Cette sopa, ainsi que la mefa ci la
l.
Voy.
p. 44.
TABLE la 14.
TABLE VI 6 17.
\3S
vestiia doivent tre soumises une opration expripie par
les mois purorne efiir
fa
lu. Nous avons ici un verbe rim]i-
ralif : pour en dcouvrir le sens, il faut rapprocher un au-
tre passage o l'on a le verbe furfanl la
3
personne du
pluriel. YI b 43 : vocucom Joviu, 'ponne ovi
furfant
in
o
Jovio, ubi oves furfant. Cf. I 6 1 : vukukum Juviu
pu ne uvef furfat. On a ici le thme verbal
furfa^
mais non
prcd de la voyelle e, ce qui montre que celle-ci est un
prfixe : c'est videmment la prposition ehe = latin e ou ex.
Que peut dsigner un verbe qui a une fois pour rgime des
mots marquant dilrentes espces de gteaux, et une autre
fois un mot signifiant brebis ? Il est question, selon moi,
d'une opration purificatrice. On sait que chez les Romains,
la fte des Palilies (qui tait en mme temps le jour de la
fondation de Rome) on faisait sauter les brebis par-dessus un
feu de soufre. Ovide. Fastes, IV, 739 : Cccrulei fiant vivo de
sulphure fumi , Tactaque fumanti sulphure balet ovis....
Omnia purgat edax ignis, vitiumque metallis Excoquit : id-
circo cum duce purgat oves.... Per flammas saluisse pecus,
saluisse colonos : Quod fit natali nunc quoque, Roma, tuo.
Cette crmonie, dans un calendrier rustique (Orell. Inscript,
Lat. II,
p. 380),
est dsigne par les mots : OVES LVSTRAN-
TVR. D'autre part, nous apprenons par Ovide que les gteaux
sacrs taient purifis. C'est dans un passage o il donne
l'explication du nom de Fvrier. Le mot februum avait, dit-il,
autrefois le mme sens que piamen
;
plusieurs tmoignages
de cette signification subsistent encore , car on appelle
f'e-
brua :
1
la laine que le roi du sacrifice et le flamine distri-
buent aux pontifes
;
2"
les gteaux et le sel consacrs
;
3
le
rameau qui est attach au front des prtres. Fastes, II, 19.
Februa Romani dixere piamina patres :
Nunc quoque dant verbo plurima signa fideui.
Ponlifices ab Rege petunt et Flamine lanas,
Quels veteri lingua februa nomen erat.
Quaeque capit lictor domibus purgamina certis,
Torrida cum mica farra vocantur idem;
Nomen idem ramo, qui caesus ab arbore pura.
Gasta sacerdotum lempora fronde tegit.
Ipse ego Flaminicam poscentem februa vidi :
Februa poscenli pinea virga data est.
Denique quodcumque est, quo pectora nostra piamin
Hoc apud intonsos nomen liabebat avos
IBk TABLE I a 14.

TABLE VI /> 17.
11 faut rapprocher les vers qui prcdent de ce tmoignage
de Varron, ap. Non.
(p.
118) : Februare positum pro purgare
et purefacere. Yai'ro de Yita populi romani lib. I : In eorum
enim sacris liba quuni sunt facta, incernere soient farris se-
mina, ac dicere, se ea februare, id est pura facerc )>. Ajoutons
enfin cette dfinition de Festus (s. v. Feijruarius,p. 85^ : Quae-
cum(|ue purgnmcnti causa in quibusque sacrificiis adhibentur,
lebrua appellantur. De tous ces passages nous croyons pouvoir
conclure que les^^rebis taient purifies certains jours de fte
cl qu'il en tait do mme pour les gteaux : l'une et l'autre
opration s'appelait febmare. C'est un parent de ce mot que
je reconnais dans l'ombrien efurfatu. Le primitif est sans
doute le substantif /"er/s feu, fivre
*
,
par mtathse pour
ferbis (conip. ferbui). Febvuus tait le nom d'une divinit
qu'on identifiait avec Pluton. Ce qui a rapport au feu, et par
suite un moyen de purification par le fou s'appelait febrmnn.
Dans le dialecte ombrien, l'ancienne forme ferbii< est devenue
furfis^;
del un verbe
furfo, efurfo.
Il s'agit donc de purifier
(probablement par l'opration indique dans Nonius) les g-
teaux sacrs. Le texte ajoute purome qu'on peut traduire lit-
tralement in purum , en rapprochant les locutions latines
telles que in cassum, in vicem, ad summum. Purifie-le jus-
qu' [complte] puret .
Subraspahitiu.

Ces deux mots se retrouvent avec le
mme coniexte Vil a 39 : subra spahamu. Une forme un peu
difiorenie se rencontre dans le passage suivant : YI b 40. Enom
vaso pwse pesondrisco habus se7'se subra spahalu. Enfin sur
la Table Va, o l'on numre les diffrents actes d'une cr-
monie religieuse, le mme verbe se prsente encore : ape
apelust...et ape purtitu fust...et ape subra spafu fust..
(I. 20!. De ces passages on peut conclure que spalnnu est un
impratif moyen [c. persnhnu). Spahatu est l'impratif actif.
Quant spafu fust, c'est une forme assez extraordinaire :
A. K. la regardent comme une faute pour spatu(m) fust.
Mais j'essayerai de montrer plus loin que la leon est correcte.
En quoi consiste l'opration exprime par ce terme? On voit
qu'une fois il est employ immdiatement aprs qu'il a t
1. On sait que la Fivre tait adore Rome comme une desse, cl qu'elle avait
plusieurs temples dans la ville.
2. Comme exemple d'un u ombrien correspondant un e latin, je citerai tMT-
situ terreto , kuvurtus converterit
,
pepurkurent precati erunt .
TABLE I a 14.
TABLE VI h 17. 135
question des gteaux sacrs; une autre fois il est
"onslruit
avec vaso
les vases et avec ser.^e qui, comme nous le ver-
rons en Irailant de la phrase suivante, a aussi le sens de
vases . On pourrait croire que c'est un verbe de la l'^ con-
jug-aison : cependant cette opinion devra se modifier par les
rapprochements qui suivent. En premier lieu, nous trouvons
une fois (II a 30^ : supa spantea pertentu. Ici nous avons
le mot supa pane construit avec un adjectif spantea,
qui a tout l'air d'tre de mme famille que spahamu, spa-
hatu. En second lieu, on trouve (III, 33) : ererek (uver)
tuva tefra spantimad prusekatu, et plus loin iIII, 34) :
inumek etrama spanti tuva tefra prusekatu. Et enfin
(IV, 21 : inumek tertiama spanti trija tefra prusekatu.
Le substantif fminin spanti marque un acte trois fois
rpt du sacrifice. C'est probablement ce substantif spanti
qui est le primitif de l'adjectif spantea. Supa spantea,
c'est une supa faite pour la spanti. Enfin la forme spafu
rappelle la mefa spefa qui figure ordinairement parmi les
offrandes : nous avons vu dans ce dernier mot le participe
pass d'un verbe signifiant arroser et correspondant au
grec
cTTc'vow. Spanti est, selon moi, un substantif abstrait si-
gnifiant aspersion , tir du mme verbe : spantea supa,
c'est un gteau destin aux libations. L'impratif spahamu a
allong sa voyelle pour compenser la perte de la nasale. Le
participe pass spafu m) est pour spansum*. La diffrence
entre la voyelle dans spafum et dans spefa est la mme
qu'on a en latin archaque entre Sturmis et Saturnus, lna
et lana. L'impratif subra spahamu signifie donc
supra
stillato
.
Eno serse comoltu; comatir persmhimu.

Ce passage, qui
revient un assez grand nombre de fois, prsente les variantes
qui suivent :
VI b 41. Serse psher comoltu; serse comatir persnimu.
VII a 39. Ennom comoltu; comatir persmhimu.
VII a 44. Comoltu; comatir persnimu.
1. Voy, plus haut,
p. 16. Une objection pourrait tre tire de ce fait que dans
spanti la rencontre des deux dentales (d + t) a donn un t, au lieu que dans
spansu elle a donn un s. Mais en latin la rencontre de d + t donne ou un t
(portentum), ou un s (laesus), ou st (infeitus), ou tt (aggrettus, Ennius chez Fes-
tus), ou ss (passus). Le mme verbe fundere donne fusus et futilis ;
utor l'ait usus
et u[t)tilis. Ce sont des formations appartenant diffrents ges de la langue.
136 TABLE I a 14.

TABLE VI h 17.
YII a 45. Comoltu; comatir jicrsnUiimu.
I a 34. Zedef kumullu; zedef kumals pesnimu.
I 6 36. 38. Antakre kumate pesnimu.
II 9. Enu kumaltu; kumate pesnimu.
II a 41. Kumallu... antakres kumates persnihmu.
lY. 28. Inumek kumaltu; adkani kanetu; kumalcs
persnihmu.
Il
y
faut joindre :
I a 25. Zedef ftu.
YI b 22. Serse
ftu.
II rsulte de la comparaison de ces passages que serse est
pour sersef, et qu'il correspond, sur les tables en criture
trusque, zedef. Ce mot est employ une fois (YI b
40) dans
une construction o il est annonc par cette priphrase : vaso
jjorse jiesondrisco habus
^'
vasa qu cum struibus habuerit .
On en peut induire qu'il dsigne un ustensile. Cette conjec-
ture est confirme par le sens du verbe qui l'accompagne.

Comoltu est crit sur les anciennes tables kumaltu : il est
facile de reconnatre que kumaltu et kumates sont deux
formes du mme verbe; la premire est Timpratif et la se-
conde le participe. Le l s'est conserv l'impratif parce que
la forme complte tait anciennement kumaletu ou kuma-
litu; il a t supprim au participe parce qu'aucune lettre
n'tait venue sparer ce temps le / du ^ (cf. rnota amende

latin multa). Par contre, sur YI-YII, Va du participe s'est


conserv, tandis que celui de l'impratif est assourdi en o
(cf. kumultu I a 34).

Le verbe ombrien rpond exacte-
ment au latin commolere, qui, dans la langue sacre, signifie
rduire en petits morceaux . Nous trouvons ce terme
comme nom d'une desse dans le rituel des Arvales
(p. 147) :
Adolendae Commolendae Deferundae oves II. Si l'on offre
deux brebis la desse Commolenda, c'est que l'acte exprim
par son nom a sa place dans les crmonies, et en effet, on lit
ailleurs
(p.
141) : Quod vi tempestatis, ictu fulminis arbores,
sacri luci dea^ Dite attact arduerint, earumque arborum
eruendarum, ferro fendendarum, adolendarum, commolen-
darum, item aliarum restituendarum causa... Dans ce pas-
sage,
commolere ne peut signifier que tailler ou
briser en
petits morceaux . Il n'y a aucune raison de croire que ce
mot s'employt exclusivement pour le bois : un vase rduit
en pices a pu se dire galement commolitmn. Or, le passage
TABLE I
n. 17.
TABLE VI
h \%. 137
VI b 40 nous montre comatir employ dans une phrase o
l'on nomme
expressment les vases ayant servi au sacrifice
des persondru. Il faut encore ici rapprocher un endroit tir
des actes des Arvales
(p.
26) : Deinde in dem intraverunt et
ollas precati sunt, et osleis apertis per clivum jactaverunt.
Cet endroit, cjui tait mal lu avant Henzcn% nous apprend ce
qu'on faisait des vases ayant servi aux sacrifices, non pas
sans doute de tous, puisqu'une partie tait consacre aux
dieux, mais probablement des plus grossiers^. On les brisait
et l'on faisait hommage des dbris la divinit. C'est le mme
fait dont je reconnais l'nonc dans les mots : kumaltu, ku-
mates pesnimu confringe, confractis precator . On a vu
(p. 122) que persnimu suivi de l'ablatif signifie offrir la
divinit . J'ajouterai ici que le ollas precati sunt du texte des
Arvales a peut-tre une signification analogue; il ne veut
pas dire : ils adorrent les vases , mais ils dirent des
prires quant aux vases, ils les offrirent la divinit .
Capif
pmrdita dupla aitu; sacra dupla aitu.

Le texte de
I 18 est plus dvelopp, sans qu'au fond il dise rien de
plus : Kapid purtitaf sakref; etraf purtitaf; etraf
sakref tutaper Ikuvina. Capif est l'accusatif pluriel du
mme thme dont nous avons les cas qui suivent. Accusatif :
capirso VI h 25. Ablatif : kapide capnrse I a 29,
32. II 8,
34, 41. VI b 24, 27. Datif-ablatif pluriel : kapidus II a 33.
IV, 5. On reconnat un thme en d, devenu en ombrien nou-
veau un thme en rs : mais ce qui montre combien cette
transcription est peu convenable, c'est que devant le
/"
de l'ac-
cusatif pluriel le groupe r.s disparat {capif Yl b 18. VII a 39,
45). On en peut conclure qu'il exprime un son assez faible.
Le fait est d'autant plus digne de remarque qu'un r vritable
se maintient devant le
/,
comme on le voit par l'exemple de
oierf. En vieil ombrien, le d reste aux dpens de
/"
(kapid I a
18),
ou bien les deux consonnes tombent (kapi I b 29, 37).
La signification de ce mot parat bien tre celle du latin capis^
capidis coupe;
on verra du moins que partout o il est em-
ploy ce sens convient la phrase.
Purdila a perdu son /"final : il en est de mme pour dupla
et sacra, comme il est facile de s'en convaincre par la com-
1. On lisait jacuerunt. Mais jactaverunt se trouve deux fois.
2. Voy. sur ce sujet le commentaiie de Henzen,
p. 30, et la remarque de
Rossi, ibid.
138 TABLE la 17.

TABLE VI h \S.
paraison do I o 18. C'est un participe du mme verbe dont
nous avons dj mentionn l'impratif purdovitu et le liitur
purtuvies. Nous no voyons pas dans ce paHicipe une forme
analogue co)id'itus, abditus, mais nous supposons que \'i
tient la place de ?, uei, et que, par consquent, il est long.
Le sens de ce verbe est
dedicare .

Bupla{f\^ et sacral/)
sont les accusatifs pluriels fminins de deux adjectifs corres-
pondant au latin dujjlus et sace)\ A ct de sacer, sao^a^ sa-
crum, le latin possdait aussi un adjectif sacer, sacris, sacrer
qui est rest dans la langue du rituel comme pithte de cer-
tains animaux, tels que le porc, offerts on sacrifice. Varron.
De r. r. II, 1. Porci puri ad sacrificium, ut immolentur, olim
appellati sacres; quos appellat Plautus, cum ait : Quanti sunt
porci sacres. Voyez aussi Festus, s. v. Cette forme de la troi-
sime dclinaison est celle que prsente I a 18 : sakref.

Aitu. Cet impratif manque sur I a 18, d'o l'on peut infrer
qu'il n'est pas indispensable au sens gnral. Il est naturel
d'y
voir le verbe latin aio, si frquemment employ dans des
formules. Ici encore le verl)e a pass dans la conjugaison
faible (pour ai-ei-tu) .
La phrase entire signifie donc que l'on doit donner quatre
coupes, dont deux seront dedicat et deux sacre. La premire
Table se montre ici, par exception, plus prolixe que la Ta-
ble VI. Elle dit : capides dedicatas, sacras; altras dcdica-
tas, altras sacras pro populo Iguvino. Sur la dilrence
entre la dedicatio et la. consecratio, on peut consulter Festus,
s. V. sacer mons (cf. Becker-Marquardt, IV, 223, 226). Je
suppose que dans le cas prsent les deux premires coupes
sont destines tre brles avec le reste des offrandes. On
peut comparer Virgile, Mn., VI, 225 :
Congesta cremantur
Turea dona, dapes, fuso cratres olivo.
Quant aux deux autres, elles sont peut-tre conserves au
temple dans le trsor public, ainsi que le donne entendre
1 a
18,
par l'addition tutaper Ikuvina.
TRADUCTION.
(VI b
3)
Pone portam Tesenacam sues lactentes trs facito
Fiso Sancio pro colle Fisio, pro rivitate Iguvina. Lact facito.
TABLE \ n 19.

TABLE VI b 18. 139
Libamina facito. Ollas facito.
(4)
Deinde nuncuiK to uli antc
portam
Trebulanam. Tacitus precator. Mantolc lacerto
(?)
dextro liabeto. Proseclis ofam,
(5)
struiculam addito. Post-
quam pane altero precatus erit, libum et molam sparsam

innixus
(?)
facito Fisovio Sancio
(6)
pro colle Fisio, pro
civitate Iguvina. Ita precator libo, velatus : Te invocavi in-
voco, Fisovie Sancie, pro colle Fisio,
(7)
pro civitate Iguvina,
pro ejus (collis) nomine, pro ejus (civitatis) nominc. Faustus
sis, volens sis, colli Fisio, civitali Iguvince, ejus (collis) no-
mini, ejus (civitatis) nomini. Venerande
(?),
te invocavi invoco,
Fisovie Sancie. Yenerandi
(?)
more, te invocavi invoco, Fisovie
Sancie.

Deinde
[9)
lact precator. Mola sparsa ita precator :
Fisovie Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio,
pro civitate Iguvina,
(10)
pro ejus (collis) nomine, pro ejus
(civitatis) nomine. Fisovie Sancie, dato colli Fisio, civitati
IguviucP, collis Fisii, civitatis Iguvina^ bipedibus
(11)
quadru-
pedibus felicem proventum. Antea postea avibus
(?)
sacris. Esto faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati
Iguvin,
(12)
ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomini.
Fisovie Sancie, salvum servato coUem Fisium, civitatem
Iguvinam. Fisovie Sancie, salvum servato
(13)
collis Fisii
civitatis Iguvin nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos,
fruges; salvas servato. Esto faustus, volens, pace
(14)
tua
colli Fisio civitati Iguvina^, ejus (collis) nomini, ejus (civitatis)
nomini. Fisovie Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle
Fisio,
(15)
pro civitate Iguvina, pro ejus (collis) nomine, pro
ejus (civitatis) nomine. Fisovie Sancie, te invocavi. Fisovii
more te invocavi.

Precatione
(16)
dimidia libato, infundito.
Postquam banc poUuxerit, prosectorum trusta dato. Tum
e
libi trusta innixus
(?)
(17)
dato. Tum molam libum panem
ad puritatem februato. Supra instillato. Tum testas confrin-
gito; confractis precator. il8) Gapides dedicatas duas pronun-
tiato; sacratas duas pronuntiato.
(I a 14) Pone portam Tesenacam trs sues lactentes facito
(15) Fiso Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina.
(16)
Lact facito. Panes ungito
(?).
Ollas dedicato. Molam, libum
donato. Fisovio facito
;
pro colle Fisio facito.
(18)
Gapides de-
dicatas, sacratas
;
altras dedicatas, altras (19) sacratas pro
civitate Iguvina. Tacite precator. Adipibus, extis [facito].
1^0 TAR[,E I n 23.

TABLE VI h 21.
SACRIFICE PRES DE LA TROISIEME PORTE.
(YI b 19)
Preverir Vehier
buf tnf
calersu
ftu
Vofione Gra-
bovie ocriper Fisiu, lolaper Ijovina. Vatuo ferine ftu.
Herie
vinUy
(20)
herie poni ftu.
Arvio
ftu.
Tases persnimu. Prosese-
ter
mefa spefa ficla arsveitu. Siiront naratu pusi pre verir
(21)
Treblanir.
(I rt
20) Pre veres Yehijes tref buf kaleduf fctu
Vufiune (21)
Krapuvi ukriper Fisiu tutaper Ikuvina.
(22)
Vatuva ferine ftu. Heri vinu, Iieri puni.
(23)
Arviu ustentu. Kutef pesnimu. Adepes arves.
Nous passons au sacrifice qui est offert devant la porte de
Vies. Le dieu s'appelle Vofionus Grabovius, et comme tous
les dieux Grabovii, on lui immole trois bufs. Sur ce nom de
Vofionus nous n'avons rien dire, sinon qu'il a l'air d'lre
une formation comme Epona, Pomona. On peut donc soup-
onner que la premire partie du mot indique les tres ou les
objets auxquels il prside. Les bufs qui lui sont sacrifis
portent l'pilhte kaleduf calersu (ce dernier mot a perdu
son
f
final, ou plutt il le partage avec ftu,
auquel le gra-
veur Fa joint par erreur). Kaleduf a trouv, grce Grotc-
fend, une explication aussi inattendue que satisfaisante.
Isidore, Orig. XII 1. 52, nous apprend qu'on nommait callidi
(probablement calidi] les chevaux ayant une tache jjlanche
sur le front. Equi, qui frontem albam habent, calidi appcl-
lantur. D'autre part, une glose de Philoxne porte : calidus
XeuxouLTOiTro;. Enfin un dictionnaire latin-allemand cit par
Graff, AUhochdeutscher Sprachschatz, IV col. 1180, a : Blas ras,
calidi, qui albam frontem habent (Heinrici Summarium). Il
s'agit donc ici de bufs blancs ou de bufs tte blanche.
On sait que pour certains sacrihccs on choisissait des victimes
de cette couleur. Candentem in lillore taurum Constituam
ante aras (Yirg. ^En. Y. 237). Cf. les Actes des Arvales,
p.
22.
Quant l'origine de calidus, on peut penser que caleo vou-
lait dire

briller
en mme temps que
tre chaud : l'ide
de blancheur est ordinairement exprime par des verbes
signifiant luire, briller'.
1. Comparez cependant les expressions
y.v,<;
tache cl x-/i
at chvre
tachete .
TABLE I a 24.
TABLE VI b -12.
141
TRADUCTION.
(YI 6 19). Ante portam Vehiam boves 1res candidos facilo
Yoliono Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Tara
acerra facito. Seu vino,
(20)
seu lact facito. Ollas facito.
Tacitus precator. Prosectis molam sparsam ofTam addito.
Deinde niincupalo uti ante portam
(21)
Trebiilanam.
(I a 20). Ante portam Yehiam trs boves candidos facito
Yoriono(21) Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina.
(22)
Tura acerra facito. Seu vino seu lact.
(23)
Ollas donato. Ta-
citus precator. Adipibus, extis [facito].
(YI6 22) Post verir Vehier habina trif ftu Tefrei lovi ocriper
Fisiu totaper lovina. Serse
ftu.
Pelsana
ftu.
Arvio feitu. Poni
(23) ftu.
Tasis pesnimii. Prosesetir strula ficla arueita. Suront
nmxitu puse verisco Treblanir.
(I a 24) Pus veres* Y'^ehijes tref hapinaf ftu Tefre
luvie
(25)
ukriper Fisiu tutaper Jkuvina. Puste
asiane ftu. Zedef ftu.
(26)
Pelsana ftu. Arvia us-
tentu. Puni ftu. Taez pesnimu.
(27)
Adiper arvis.
Le sacrifice qui se fait derrire la porte de Yies est adress

Te
frus ou Te
fer
Jovius. Les formes d'accusatif Tefro (VI b
26. 27. 27) montrent clairement qu'il s'agit d'un dieu, et non,
comme le veut Huschke, d'une desse : le datif Tefrei lui-
mme (YI b 22) ne peut appartenir qu' un masculin. La
diphthongue ei, qui se rduit ordinairement un e, doit sans
doute ici sa conservation au voisinage de Jovi'K On a rap-
proch le nom du Tibre : mais sans rien dcider sur ce sujet,
nous croyons qu'il se prsente des comparaisons plus imm-
diates et plus sres. Le mot tfrum est employ YII a 46 dans
le sens de sacellum ou templum. L'osque tefrm (avec in-
sertion d'un euphonique)
,
qui se trouve deux fois sur la
table d'Agnone, a le mme sens. On doit donc' penser que
l'adjectif tefrus signifiait sacer^ ou sanctus, ce qui con-
vient trs-bien pour un nom de divinit.
L'animal sacrifi porte le nom de habina (liapina). Kirch-
hoff pense que c'est l'agneau et nous sommes dispos
adopter son interprtation, quoique pour une autre raison.
1. Pusveres.
2. Ce dernier est pour Jovie (I a 24 Juvie).
142 TABLE I a 26.

TABLE VI b 22.
Il suppose que dans la description du sacrifice suivant, le
membre de phrase pu ne uvef fur fat [\
h
1),
ponne ovi fur-
fant (YI h 43), exprime encore une particularit de la crmo-
nie accomplie derrire la porto deVics', et il en conclut que
ovi et liabbui sont entre eux dans le mme rap})ort que le
genre et l'espce. Mais ce passage a, selon nous, un tout autre
sens. Je serais ])lut(jt port voir un indice dans le membre
de phrase puste asiane ftu i^I
^^i' 25
,
dont A. K. dclarent
qu'ils ne savent que faire
^
;
ce membre de phrase est, en elTet,
assez extraordinaire : rien n'y correspond sur la t. YI, rien
de semblable ne se trouve ailleurs. Je crois
y
voir une glose
mal propos introduite dans le texte'. Cette opinion est con-
firme par le mot pusti, qui a bien l'air de signifier der-
rire [la porte de Yies] . Asiane rappelle par sa premire
partie un passage, malheureusement lui-mme fort nigma-
tique, de Paul Diacre
(p.
12} : Adasia ovis vetula recentis par-
tus. Le mme mot se trouve dans les Gloses d'Isidore :
Adasia ovis major natu. Cet adjectif adasia est, ce que je
crois, un terme du rituel signifiant une brebis qui a auprs
de soi ses agneaux, comme ambiegna ou ambcgna, dans le
mme langage technique, dsigne une vache flanque de
deux agneaux. Sans nous arrter trop longtemps des hy-
pothses, disons que la phrase puste asiane ftu parat
copie d'un texte o il
y
avait : puste asia III ftu
,
le mot
asia dsignant l'agneau.
L'accord entre les deux tables se retrouve pour les pres-
criptions suivantes, qu: n'offrent d'autre mot nouveau que
pclsaiia. Pour ce mot, comi)arez :
II a 6. pelsanu ftu.
III 31. uvem pedaem pelsanu feitu.
II a 43. katel asaku pelsans futu.
VI b 39. pue per.s)iis
fust^ ife
odendii, pelsatu.
VI b 40. piicpesnis
fusty ife endendUj pelsatu.
De ces passages il rsulte que pelsanu est une forme nomi-
nale provenant d'un verbe de la
\"
conjugaison. Comme l'ont
1. KirchhofT traduit punc par dum , et croit que le sacrifice nouveau qui
est dcrit VI b 43 a^mmence tandis qu'on achve le prcdent. Un tel empite-
ment n'a aucune raison d'tre.
i. Die umbr. Sprd. Il, 211.
3. Voy. la fin de notre interprtation des Tables 1 et VI-Vll, ce qui est dit
sur l'ge et le rap^-^ort de ces deux inscriptions.
TABLE I a 27.

TABLE VI b 23. 143
reconnu A. K., il
y
faut voir un participe futur (pour pc/-
sanda) : cf. jyihaner et anferener. Le mot est pris ici substan-
tivement et il est l'accusatif pluriel neutre. La phrase II a
43,
qui termine une srie de prescriptions relatives au sacrifice
d'un chien, sera traduite par nous : canis ad aram coquen-
dus sit . Nous traduirons donc ici : qu'il sacrifie les parties
destines tre cuites . Cf. dans le rituel des Arvales : exta
aulicocta reddidit^ Festus (s. v.) : Aidas antiqui dicebant
quas nos dicimus ollas, quia nullam littcram geminabant.
Itaque aulicocia exta, qua3 in ollis coquebantur, dicebant, id
est, elixa. Varron (De 1. 1. V, 98) : Aries, quod eum dicebant
apTi'v veteres, nostri arviga, bine arvignus. Hc sunt quarum
in sacrificiis exta in olla, non in vcru cocuntur, quas et Accius
scribit et in pontificiis libris videmus. Et plus loin (o. c. 104) :
Etiam frumentum, quod ad exta ollicoqua solet addi.Ces pas-
sages montrent que la cuisson d'une portion de la victime
faisait partie de la crmonie.

Peut-tre le thme pelsa a-


t-il une parent avec j^elmcn (Y 6 12,
17)
qui dsigne une sorte
de mets, ainsi qu'avec le latin j^it/.s et j^ulmentum. Pour le s
de pelsa, qui vient probablement d'un ancien tj cf. en latin le
changement d'un t en s aprs l dans les participes comme
avulsuSj pulsus.
Cette fois, au lieu de : suront naratu pusi pre verir Trebla-
nir deinde nuncupato uti ante portam Trebulanam l'in-
scription dit : suront naratu puse verisco Trehlanir. Kirch-
hoff fait observer avec raison qu'il ne peut tre question
d'une autre prire que de celle qui a t rcite devant
et derrire la porte Trbulane : verisco Trehlanir doit donc se
traduire la porte Trbulane. Cette signification de la
postposition co^ qui quivaut ici un simple ablatif de lieu,
est importante remarquer, parce qu'elle nous servira in-
terprter des constructions semblables.
TRADUCTION.
(VI b 22) Post portam Vehiam agnos trs facito Tefro Jo\ iu
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Testas facito. Aulicocia
facito. Ollas facito. Lact (23)
facito. Tacitus precator* Prosec-
3. Henzen,
p.
92.
144 TABLE 1 (i 27.

TABLE VI b 23.
tis slruiciilam, offam addito. Deindc nuncupato uti ad portam
Trcbulanam.
(I a 24) Post portam Vehiam trs agnos facito Tefro Jovio
(25^ pro colle Fisio, pro civitatc Igiivina. Post [portam Ve-
hiam] agnos trs
(?)
facito. Testas facito.
(26)
Aulicocia facito.
Ollas donato. Lact facito. Tacitus precator.
(27)
Adipibus,
extis [facito].
(VI b 23)
Ajye hahina purdinsus,
(24)
eront poi habina pur-
dhisiist destruco persi vestisa et jjesondro sorsoni
felu. Capirse
perso osatu : eani inani
(25)
ncrtru tenilu arnipo vestisia ves-
ticos. Capirso subotu. Isec perstico crus ditu. Esoc persnimu
vcstis : Tiom....
(36)
Persclu sehemu atripusatu^.
[31)
Pesondro stafare^ nertruco pcrsi
ftu.
Suront capirse
perso osatu. Suror persnimu puse sorsu. Ape pesondro pur-
dinsus,
(38)
proseseto erus dirstu. Enom
"f
vestisiar sorsalir
destruco j)ersi jjersome. Erus dirstu. Pue sorso purdinsus, enom
(39)
vestisiam staflarem nertruco persi. Sururont erus dirstu.
Enom pesondro sorsalem persome. Pue persnis fust, ife (40)
endendu, pelsatu. Enom pesondro staflare persome. Pue pesnis
fus, ife
endendu, pelsatu. Enom vaso porse pesondrisco habus,
(41)
serse subra spahou. Ander vomu^ sersitu, arnipo comatir
pesnis fust. Serse pisher comoltu. Serse comatir persnimu.
(42)
Purdito
fust.
(I ft
27) Api habina purtiius, sudiim pcsuntru
(28)
ftu. Esmik vestiam preve fiktu. Tefri Jiivi ftu
ukriper
(29)
Fisiu tutaper Ikuvina. Testruku pedi
kapide pedum feitu.
(30)
Api edek purtiius*, enuk
sudum pesuntrum feitu staflare.
(31)
Esmik' vestia
afiktu. Ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina (321 feitu. Ner-
truku pedi kapide pedum feitu. Puni feitu.
(33)
Api
suduf purtiius", enuk hapinaru erus titu. Zedef
(34)
kumultu, zedes kumates' pesnimu.
Une crmonie nouvelle commence, dont la description est
donne avec dtail sur la t. VI, beaucoup plus sommairement
\. Airopusatn.
2. Slaflar e.
'6.
Spahaluanderuomu.
4. Edelpurliius.
.j.
(30)
staf
(31) li iuvesmik.
6. Sutlufjjurtilius.
7. Zedef kumats.
TABLE I a 27.

TABLE VI h 23. 145
sur 1. Elle exige au moins deux porsonnag-es : c'est ce qu'on
voit
i)ar
le soin avec lequel YI spcifie qui incombe l'obli-
gation d'en accomplir la premire partie. Ce crmonial se
divise en deux parties symtriques dont chacune comprend
trois oprations. La premire opration est nonce une fois
par la t. I en ces termes : sudum pesuntru ftu, et la se-
conde fois : enuk sudum pesuntrum feitu staflare^
La seconde opration est dcrite une fois ainsi : esmik ve sti-
am prevc fiktu, et l'autre fois : esmik vestia afiktu.
La troisime opration est nonce d'abord ainsi : testruku
pedi kapide pedum feitu, et ensuite de cette faon : ner-
truku pedi kapide pedum feitu. On voit que chaque
prescription, sauf certaines variantes commandes par la na-
ture des choses, est donne dans les mmes termes deux fois.
Le texte fait suivre d'abord les trois prescriptions l'une aprs
l'autre, puis il les prsente une seconde fois dans le mme
ordre.
La Table YI, tout en donnant beaucoup plus de dtails, ne
renferme au fond pas autre chose. Mais au lieu d'numrer
d'abord une premire srie de trois oprations, puis une se-
conde srie d'oprations semblables, elle rapproche chaque
fois les deux oprations de mme nature, en sorte qu'au lieu
d'avoir cet ordre : 1 2 3 .
1' 2'
3',
nous avons 1
1'.
2
2'. 33'.
Cette
explication nous paraissait ncessaire, parce que d'aprs les
premiers mots on peut tre tent de croire qu'il
y
a dsaccord
ou confusion sur la t. YL Les mots de lai. 24 : destruco persi
vestisia et pesondro sorsom
ftu ont l'air de mler, et mlent
en effet momentanment, ce qui doit tre spar et ce qu'ef-
fectivement on spare un peu plus loin. Nous allons mainte-
nant, pour apporter plus de clart dans ce passage difficile,
commencer par le texte de I, o la description est moins com-
plique. Les trois premiers mots api habina(f) purtiius
\. C'est ainsi qu'il faut lire, selon la conjecture trs-vraisemblable d'A. K., au
lieudestafli iuv, qui ne prsente aucun sens. Si l'on admet, disent-ils (II,
223),
que la T. T a est la copie d'un original encore plus ancien, les deux i avec
les points qui les sparent ont trs-facilement pu venir d'un a peu distinct et
mal lu; au v il manque seulement le trait transversal du milieu pour tre un e;
et Vu pourrait s'expliquer par un r angle aigu (<l )
dont la partie suprieure
tait devenue indistincte sur l'original, et dont le reste a t pris faussement
pour un M. Cette explication suppose que la table I n'est pas un original : nous
avons apport de nouveaux arguments l'appui d'une hypothse qui, comme
on le voit, n'a pas chapp ces savants, mais dont ils ne se sont peut-tre pas
assez constamment souvenus.
10
146 TABLE 1 a 27.

TABLE VI b 25.
sonl connus : ils lormcnl une Iransilion signiiiauL poslquam
a^nos poUuxeris . A})! pour apc. Sur purliius, v. p.
129.
La mme transition revient 1.
30,
api cdek purtiius (o le
texte a cdcl)
poslquam iioc polluxeris , et 1. 33,
api su-
duf purtiius'. Nous venons maintenant l'nonc des trois
crmonies.
Pour commencer par la seconde, qui est encore la plus
claire, elle consiste dans la fabrication d'un i,^\leau. C'est l,
en elTet,lc sens que nous avons reconnu au mot vestiia,qui
est ici accompagn de l'impratif fiklu^ tingito ; le verbe
est le mme que dans fikla et dans le latin fictor boulanger.
L'adverbe
p
rve veut dire semel ou primum : il vient de
l'adjeclif ^v/ryw8 = lat. jjrivus que nous retrouvons V a 13,
18
avec le sens simplex . Quand la mme crmonie revient
pour la seconde fois, le verbe est afiktu, o le prfixe a(n)-
veut dire
de nouveau, pour la seconde fois (cf. v). Il
reste le mot esmik qui est videmment un mot d'origine pro-
nominale : esmei, esml est un locatif (cf. stahmei, stahmeilei,
nesimei) et dans le k on reconnat l'enclitique (e)k. Esmik
doit tre pris comme adverbe soit de lieu (l, l-dessus), soit
de temps (ensuite), et fait allusion, selon toute apparence,
su (lu m persuntrum ^qui sont les deux mots essentiels de
la })remire crmonie.
Malheureusement ces deux mots sont extrmement obscurs.
La comparaison des divers passages o ils sont employs
nous apprend un certain nombre de faits qui ont leur va-
leur, mais elle ne nous renseigne pas sur la siguilication.
Nous apprenons, par exemple, que sudum est un substantif
ou du moins un adjectif qui peut tre pris substantivement,
puisqu'on a I a 33 : api suduf purtiius. Ce mme passage
montre que le mot est masculin. D'autre part, persuntrum
peut galement tre employ seul, car nous avons VI b 37 :
apc pesundru purdinsus
;'
Yl b 40 : vaso porse pesondrisco ha-
1. Le texte a purtiti us
;
je regarde cette leon unique comme une faute du
graveur, qui avait sous les yeux, soit purtiius, soit purtinius (cf. 16 33).
2. Il faut remarquer le groupe kt, qui est rare en omb'-ien. Probablement un n
prcdait le k.
3. La transcription sorsum pour sudum n'a rien que de parfaitement r-
gulier. La leon persuntrum se trouve la 30; d'autres fois on a pcsun-
trum, le r ayant t assimile. VI prsente une fois pcrsontru (VI b 28) : partout
ailleurs, on trouve un d {penondro), qui itrovient d'un affaiblissement d la
nasale (cf. ander, hondra).
TARLE I a 27. TAr.LK VI b 25. 147
biix:
H 6 13 : pcrsutrii vapiitis mcfa vistia fota fcrtu.
Ce pcrsuntriini, (luaiul il est accol sud uni, nt dsigne
l)oint un objet difTrent, car on a YI h 23 cette phrase : des-
Iruco pcrsi veslisiu et pcsondro sorsorii
fctu, o la place occupe
par la conjonction et ne s'expliquerait pas, si pem^idru mar-
quait un autre objet que sorsom. On a d'ailleurs trois fois
(VI h 28, 30,
351 le singulier csu sorsu persondru. Les deux
termes peuvent tre employs l'un pour l'autre, comme on le
voit en comparant, par exemple, YI b 37 : ape pesondro purdm-
Ks^ei I a 33 : api suduf purtiius. Nous avons probablement
ici deux termes peu prs synonymes, comme les Latins ai-
ment en rapprocher dans leurs formules : Yelitis jubealis
bellum indici
'?
inter ca conrcgione, conspicione, cortumione.
(Yarron. De 1. 1. YII, S.'\

Mentionnons enfin, pour puiser les
renseignements fournis par les tables, une circonstance qui
ne nous avance pas pour l'interprtation : c'est qu'on trouve
plusieurs fois un mot vempersuntrum- qui a tout l'air d'un
compos de persuntrum^
La comparaison de la t. YI b
(1. 37 et 39) montre qu'on dis-
tingue un p)ersondro[m) staflare[m) et un persondro{m) sorsc(r-
le[m], qui sont successivement offerts la divinit. La mme
distinction est faite sur cette table pour la vesli-<ia, car il est
question 1. 38 et 39 d'une vestisia sorsalis et d'une vestisia sta-
paris. A premire vue, la t. I semble assez sobre de ces dis-
tinctions. Le seul endroit qui
y
fasse explicitement allusion,
c'est ce mot mal crit ^I a 31) stafli iuv dans lequel on a vu
une altration de staflare. Mais peut-tre l'accord est-il plus
grand qu'il ne le semble d'abord. Il faut remarquer, en elfel,
le rapport tymologique qui existe enlre sorsum (sudumi et
sormlis. Je crois que ce dernier est un adjectif tir de sor-^um,
ce qui n'empche pas qu'il ne puisse dterminer ce nom,
comme on a, par exemple, stahmci stahmeitci ou praco praca-
tarum. Dans les passages I a 27 et YI b 37, 38, o sorsum est
employ sans pithte, il est peut-tre entendu de soi qu'il
faut comprendre un sorsv.ni sorsalem. Si cette explication est
fonde, les deux espces de sudu sont mentionns sur I comme
sur YI.
1. Tite-Live, XXII, 10.
2. C'est la leon qui rsulte de la comparaison des trois formes venper
suntra (II a 30),
vepesutra (II b\b, 18) et vempesuntres (IV, 7).
3. A. K. ont pens au prfixe latin ve. On pourrait alors rapi)rocher les mots
comme ve-stigium, ve-stibnlum.
148 TABLK I a 27. TABI^E VI h 25.
Jusqu' prsent nous nous sommes tenu exactement aux
donnes fournies })ar les deux textes. Il faut maintenant es-
sayer de faire un pas de plus et de pntrer dans le sens. Un
fait qui, jusqu' un certain point, peut nous guider, c'est que,
connue nous l'avons dit, les deux adjectifs sta/htris et sorsalis
sont aussi employs pour dterminer le mot ve^tUia li-
bum . Si le sudum persuntrum reoit les mmes pi-
thtes, cela vient peut-tre de ce qu'il dsigne un objet ana-
logue. Nous voyons qu'en d'autres endroits encore on men-
tionne l'un prs de l'autre la vestiia et le persuntrum
(II b 13. lY, 17, 19). On a dj rappel combien la langue du
rituel Rome tait riche en termes pour dsigner les g-
teaux sacrs. Le rapport intime du sorsum et du pemontrum
rappelle l'alliance non moins habituelle chez les Romains
des deux mots atrues et ferctwn, alliance tellement passe dans
la langue qu'on a form le driv strufertarii. Festus, s. v.
(p.
85) : Ferctum genus libi dictum quod crebrius ad sacra
ferebatur, nec sine strue, altero gnre libi, qua^ qui afTere-
bant, struferctarii appellabautur. Effectivement, dans le rituel
des Arvales, les deux mots struibus et fertis sont toujours
associs^ Pour l'tymologie, je me contenterai d'indiquer,
titre de conjecture, le rapprochement suivant. Sudum corres-
pond lettre pour lettre au latin slum^, qui dsigne chez Ca-
ton (R. R. 76) la crote d'un gteau, et que Virgile a employ
en ce sens, quoique avec l'pithte cere<de qui lui donne un
caractre plus littraire (.^n. VII, 111). Si cette explication
est juste, l'adjectif sorsalis serait peu prs comme un ad-
jectif latin sedilis, il s'opposerait staflaris qui est driv de
la racine sta : ces deux adjectifs serviraient indiquer la
forme du gteau. Nous trouverons plus loin (IV, 22) le mot
arlataf
arculatas qui appartient au mme ordre d'ides ^
Je viens maintenant la troisime crmonie sur I a. Tes-
truku (nertruku) pedi kapide pedum feitu. Nous avons
d'abord le verbe feitu facito et le mot kapide qui est
rai)latif de capis la coupe . Testru-ku pedi, nertru-ku
pedi sont deux complments circonstanciels : on reconnat
sans peine la postposition ku, qui marque le lieu o se passe
1. Henzen, p. 135.
2. On sait que solum est pour sodum, de mme que dans solium, consul, exsul,
prxsul, le / est pour un d. Tous ces mots viennent de la racine sed.
3. Do mme, les mots latins strues, cubula, ijlomus, turunda servent dsi-
gner diverses formes du gteau sacr.
TABLE I a 27. TABLE VI h 25.
U9
l'action, l'ablatif du substantir ^^e^;, j)tv//.s',
et l'ablatif do l'ad-
jectif (/<'cc/fr. On est ds alors amen supposer que nertru,
qui s'oppose testru, et qui a comme celui-ci la forme d'un
comparatif, signifie gauche : cf. vpTepo^.
Ce qui met cette
trailuction hors de doute, c'est que nous trouvons cet adjectif
plus loin axecmani la main . Il reste pedum qui est vi-
demment le rgime de feitu. Le contexte semble exiger le
nom d'un liquide ou peut-tre un mot signifiant
libation .
On se rappelle que c'est le sens de libation que nous avons
cru devoir donner au mot pedaia
(p. 110),
qui est, semble-
t-il, un adjectif tir de pedum.
Je reviens testruku pedi qui a t expliqu comme
dsignant l'un des pieds de la victime. Mais si l'on songe
qu'il s'agit d'un quadrupde, le singulier peut sembler
assez extraordinaire'. D'autre part, s'il tait parl d'une liba-
tion rpandre mr un pied, on s'attendrait plutt l'accusa-
tif avec la postposition en. Je serais dispos adopter un au-
tre sens. On se rappelle que les pontifes romains, quand ils
voulaient consacrer un temple, touchaient le poteau de la
porte, tandis qu'ils prononaient la formule sacre. Cic. Pro
domo. 45,
46. Postem teneri in dedicatione oporlere videor
audisse templi. Ibi enim postis est, ubi templi aditus est et
valv.

Pontificem postem tenuisse dixisti \

D'un autre
ct, on sait que la nouvelle marie, en arrivant la maison
de son poux, enduisait de parfums et ornait de bandelettes
les poteaux de la porte. Serv. ad .En. IV, 457. Moris fuerat
ut nubentes puell simul venissent ad limen mariti, postes
antcquam ingrederentur ornarent laneis vittis et oleo ungue-
rent, unde uxores dict sunt : quasi unxores. Si nous son-
geons que le sacrifice est fait une des portes de la ville,
l'ide d'un rite analogue se prsente naturellement. Le mot
pes qui est employ par les Romains en parlant du pied d'un
lit ou d'une table, semble convenir trs-bien pour marquer
le poteau d'une porte. La troisime crmonie consisterait
donc dans une libation faite successivement auprs du po-
1. A. K. trouvent une difficult dans l'e de pedi compar Vu de dupursus,
peturpnrsus (VI b 11). Mais il
y
a probablement dans ces derniers mots influence
de Vu des syllabes voisines.
2. Les mots signifiant gauche sont plus nombreux et plus varis que les
noms de la droite. Une ide superstitieuse n'est peut-tre pas trangre ce faits
3. Huschlve traduit comme s'il s'agissait des pieds de l'adfertor.
4. On trouvera d'autres textes cliez Beckcr-Marquardt, IV. 22G.
150 TABLR T a 34. TABLE VI h 25.
toaii droit o\ ijaucho de la porfo Vienno. On vorra plus loin
quo los circonslanrcs nioul{'>os par VI confirniont collo inlor-
prlalion.
Les mots 1^1.
33i
api suduf purtiius enuk liapinaru
crus litu prouvent que tout ce rituel fait partie du sacrifice
des trois hapina^, dans lesquels il forme une sorte d'pisode.

La dernire phrase est crite: zedef kumultu, zedef


kumats. Par la comparaison des formes telles qnc comatir,
antakrcs kumates, qui sont construites avec pcrsnihmu,
lequel, ainsi qu'on l'a vu, gouverne l'ablatif, on se convainc
que le second zedef a t crit ainsi par erreur cause du
premier, et qu'il doit tre corrig en zedes et kumats en
kumates*.
TRADUCTION.
(1
a 27). Postquam agnos polluxeris, struem ferctum (28^
facito. Deinde libum semcl fingito. Tcfro lovio facito pro colle
(29)
Fisio, pro civitate Iguvina. Ad dextrum postem capide
libationem facito.
(30)
Postquam ita polluxeris, tum struem
ferctum facito

um.
(31)
Deinde libum iterum fingito. Pro
colle Fisio, pro civitate Iguvina
(32)
facito. Ad sinistrum pos-
tem capide libationem facito. Lact facito.
(33)
Postquam
strues polluxeris, tum agnorum frusta dato. Testas
(34)
con-
fringito, testis confractis precator.
Je passe maintenant au texte plus dvelopp YI h 23. Nous
trouvons d'abord cette recommandation que celui qui sacri-
fiera le pesojidro sorsom doit tre le mmo qui a offert les
agneaux. Eront se dcompose en er = latin is-, et ont ou hont
que nous avons dj rencontr la fin de surur-ont. Le sens
du pronom est celui de idem. Nous trouverons YI h 63 le no-
minatif pluriel eur-ont iidem.

Au lieu de kapide pe-


dum fcitu, YI 6 24 dit : capirse perso osatu. Le verbe doit
avoir le sens de sacrifier ou rpandre. Si l'on rapi)roche
ce que nous avons dit YI a 26 sur ose (= latin aucte)
,
on
pourra voir dans osatu un anctatu^ latin ayant pris, comme
1. On pourrait, la rigueur, rendre compte de la construction, en adaiettanl
que kumats est employ ici comme verbe dponent. Mais il est peu probable
que dans une locution toute faite on se soit une Sc^lo fois carte du tour ordinaire.
2. Auf/erc a d avoir en lalin un ancien participe anxus : de l auxilium. Cf.
feiarc ct de vcclare. On .sait que awjcrc fait partie de la lan^'ue des sacri-
fioes.
TABLE I n 34.

TABLE VI ^ 25. 151
plnsiours autres verbes du rituel, une sig-nincation atournc :
roninie niaclare, adolo-e, qui signifient tous les deux
aecro-
tre, augmenter ont pris le sens de tuer, brler, le auctare
ombrien a pu devenir un terme voulant dire offrir en hom-
mage .
La phrase suivante se dcompose en deux propositions,
dont la premire finit avec tenitu, la seconde avec vesticos. Ce
dernier mot, qui a perdu un t final (cf. purdinsus 1.
23),
est
pour vesticaust^ futur antrieur du mme verbe dont on a eu
l'impratif vesticatu. Il faut remarquer la contraction de au
en
o.
Ce futur antrieur est rgi par la conjonction arnipo,
dans laquelle A. K. ont avec raison reconnu une formation
comparable au latin donicum. La seconde syllabe est la mme
dans les deux mots (cf. de-ni-qu). La syllabe initiale est peut-
tre pour ars-, ad. Quant la syllabe finale ^)o, elle quivaut
au latin cum, par suite du mme changement de qu enp que
nous avons dans poi = qui, putrespe = utriusque : le cum de
donicum n'est donc pas identique la prposition cum, la-
quelle fait co en ombrien. Le sens est celui de donicum.

Mconi est l'ablatif du substantif manus. Le thme en u s'est


l'ablatif largi par l'addition d'un i, comme en latin tenui-s,
bre{g)vi-s, de sorte qu'on a eu tnanuei on nianui, devenu mani
par l'effacement de Vu (cf. sif iiour suif). On peut encore ex-
primer le mme fait autrement, en disant qu' certains cas
manus emprunte les dsinences des mots en is, comme en
latin le gnitif pluriel ferentium, le nominatif pluriel masculin
ferentes, neutre ferentia ont emprunt les dsinences des noms
en is, e.

Gomme nous le voyons par l'adjectif qui accom-
pagne ce mot, manus est masculin en ombrien : il semJDle
que pour les noms en u la fixation du genre ait eu lieu assez
tard; ainsi specus, metus, sont du fminin en latin archaque.
On sait qu'en grec les noms d'action en tu?, comme SatTu,
Ppox
sont fminins.

Nei^tru a t expliqu par sinistro. Le sens
de la phrase est donc : Hanc [capidem] manu lva teneto
donec in libum libaverit. L'ombrien dit : donec libum liba-
verit
et cette construction parat n'avoir pas t trangre
au latin, puisqu'on a des phrases comme libare Diis dapes
(Tite-Live XXXIX. 43).
Capirso est l'accusatif du mme mot dont nous avions plus
haut l'ablatif.

Subotu a t justement compar parSavels-
berg vu tu qui se trouve II a 39 avec vas a pour rgime.
C'est le latin voveto, dont le v initial s'est assimil au b du
152 TABLE I a 34. TAIM.M VI 1) 25.
prolixe sub \cL subucau
z=
sub-vocavi) el dont la seconde syl-
labe a t absorbe par l'o, comme dans le latin votum (pour
vovitiDn).
Vient ensuite une phrase : isec perstico enis ditu, dans la-
quelle le premier mot est un adverbe de lieu ou de temps
qu'on relrouve lY, 4. C'est un locatif ^>r/, /.se/, suivi de l'encli-
tique c. cr. en osque eisei. Je le traduis par : alors.

Persti est un ablatif de la troisime dclinaison gouvern par


la postposition co. C'est un rgime circonstantiol : mais le sens
dej>ersti, qui ne reparat pas ailleurs, est inconnu. Le voisi-
nage de persnimu peut faire penser que c'est un substantif
abstrait en ti (cf. en latin mens, pars) form de la racine perse
ou ])ers : le sens serait alors au moment de la prire, avec
prire, en priant . Cependant le substantif ordinaire est pers-
clum et la particule co pourrait aussi bien faire supposer ([ue
perstis est un mot exprimant le lieu.

La prescription etnis
ditu frusta dato est donne sur I beaucoup plus tard. La
seconde fois (1.
38i, l'expression erus sera complte par le g-
nitif proseseto{m) prosectorum .

Esoc persnhnii vestis ita


precatorvelatus annonce la prire que nous laissons pour le
moment de ct, et aprs laquelle se trouvent les mots : Pei^s-
clu sehemu atripusatu^ dimidia prccatione infundito .
Aprs avoir parl ^1. 24) du pesondru sorsom, notre texte
passe (1. 37) au pesondro staflare qui doit tre of[]ert nertruco
persi. Ce pesondro donne lieu aussi une libation. Puis la
mme prire doit tre rpte, ce que l'inscription indique
ainsi : suror persnimu puse soo'su
: prie alors comme pour le
sorsum^i. On voit clairement par l que l'ablatif sans pr-
position est employ comme rgime circonstantiel d'une ma-
nire plus libre qu'en latin.
Aprs l'oblation des deux pesondro"^ et la distribution des
erus, le texte revient au ct droit pour prescrire l'offrande
d'une vesliiiia sorsulis. La i)hraso qui contient cette recomman-
dation est construite d'une faon trs-extraordinaire. Si l'on
rapproche ces deux prescriptions de porte videmment iden-
tique :
YI b 38. cnom vestisiar sorsalir destruco persi.
YI b 39. cnom vestisiani stafarem nertruco persi,
1. c'est ainsi qu'il faut lire au lieu de atrnpusatu. La forme complte serait
atripursatu.
2. La phrase VI b 37 ape pesondro purdinius correspond I o 33 api suduf
purti lus, d'o l'on voit qu'il faut lire pesondrof.
TABLE I a 34.
TABLE VI b 37. 153
et si l'on compare en outre ces deux passages :
yi b 39. enom 2Jcsondro sorsalem j^ersoone
VI b 40. enoin pesondro stafare persome,
on se convainc qu'il
y
a un verbe signifiant place, mets
sous-entendu. Mais ds lors vestisiar sorsalir, qui est un g-
nitif, ne peut s'expliquer, et doit tre corrig en vestisiam sor-
salem. L'auteur ou le graveur de la t. YI parat avoir introduit
ici quelque confusion dans le texte : c'est ce qu'on voit gale-
ment par le personie qui vient terminer la phrase, mais qui
ne s'y rattache qu'avec peine. La phrase symtrique enom
vestisiam staflarem nertruco persi est dbarrasse de ce per-
sonie. Une troisime preuve que le texte n'est pas en bon tat,
c'est la proposition pue sorso[f]
purdinsus, cjui signifie l o
il aura ddi les sorso^, et qui exigerait une proposition res-
ponsive commenant par ife,
comme on le voit deux fois 1. 39
et 40. Le sens de cette proposition responsive serait : l, il
sacrifiera aussi les veslisia->:>. Personne est un accusatif singu-
lier personi suivi de l'enclitique e[n) : on peut se demander si
cet accusatif appartient un nom de la
3
dclinaison, et alors
ce serait probablement le mme mot que nous avons dans
destt^co persi, nertruco jjersi; ou bien si c'est un nom de la
2"
dclinaison, le mme qu'on a eu dsins persom osatu. Si l'on
rapproche les deux passages suivants :
II ft 27. Yestiia pedume persnihmu.
III, 33. Edek pedume purtuvitu, et si l'on tient compte
de ce fait que sur les tables II et III on n'a rien qui res-
semble destruco persi^ nertruco persi, mais qu'on a au con-
traire des phrases comme : kapide pedu preve ftu (II a
9),
la seconde rponse paratra la vraie. Mais il est difficile de
dire quel sens on doit attribuer ici la postposition en : je
suppose que c'est une locution toute faite signifiant ad liba-
tionem, en vue de la libation . On trouvera [lU, 33) l'expres-
sion spantimad employe dans le mme sens.
L'adverbe pue, qui est trois fois employ en ce passage, et
qui revient encore VI 6 55 = I 6 18, a le sens du latin ubi

pris comme particule de lieu. Il se compose de l'ablatif neu-
tre pu, suivi de l'enclitique e.

Ife est le latin ibi : cf. pufe
= ubi.

Des deux impratifs endendu, pelsatu, le second est


connu : il signifie
ce
coquito
*
. Le premier, endendu (cf. os-
1. Voy. p.
142.
154 TABLE I rt 34.

TARf-E VI b 41.
tendu] vient du verbe tenu (pour tend) et. du prfixe en : il
correspond matriellement au lalin intcndito et il signifie
impoiiilo. On a dans ce mot un double exemple d'affaiblis-
sement d'un t sous l'influence de la nasale prcdente. Il
s'agit des prosecta qui ont t nomms plus haut : le man-
que d'ordre dans les prescriptions ne doit pas nous empcher
de rapporter cette phrase aux proseiieta. On voit par I a 33 ([ue
les hapinaru crus sont seulement distribus la fin du
sacrifice.
La phrase suivante qui a pour verbe spaJiatu, commence
un ordre nouveau de prescriptions qui manquent sur I, ou
plutt qui
y
sont seulement indiques d'une manire som-
maire. La table VI b 40 est beaucoup plus explicite. Elle com-
mence par dire : Tune vasa qu cum ferctis habucris....

Vaso peut se prendre soit comme un masculin, pour va-


sof
(cf. le nominatif vasor VI a
19),
soit comme un neutre
vasa (cf. vasa II a 38).
Porse est le neutre singulier, pod
suivi de l'enclitique e. On a vu que ce neutre singulier est
devenu une sorte de pronom invariable.

Pesondrisco peut
se prendre pour un rgime circonstanciel marquant le temps :
au moment de l'oblation des gteaux . Vient alors la pres-
cription dj tudie subra spahatu. Seulement au lieu de se
contenter du rgime vaso, le texte ajoute encore serse{f). Ce
mot est donc construit en apposition avec vaso, ou plutt le
membre de phrase vaso porse pesondrisco habus est jet en
avant pour expliquer et prciser l'expression serse[f). Les
vases qui ont servi pour les persondris, ce sont l les serse[f]
qui doivent tre soumis l'opration marque par subra spa-
hatu, c'est--dire l'aspersion. On aurait plutt attendu
l'ablatif, car c'est au moyen des vases que se fait sans doute
l'aspersion. Mais il
y
a peut-tre ici un dtail du rituel qui
nous chappe.
Ander voniu sersitu permet deux constructions galement
correctes et de sens galement obscur toutes les deux. Ser-
situ est le verbe latin sedeto. Dans andervomu on peut voir un
seul mot (le texte ne fait pas de sparation) dsignant le lieu
o l'adfertor doit s'asseoir : ce sera alors un ablatif. Ou bien
on peut expliquer ander comme une prposition quivalant
inter, et vomu comme son rgime (ablatif singulier ou accu-
satif pluriel). En l'absence de tout renseignement sur le sens
de vomu, il serait tmraire de faire un choix. Je rappellerai
seulement, titre d'indication sur le sens possible de vomu
TABLE I
''/
34.
TABLE VI h 42. 155
OU andervomu^ les mots du rituel des Arvales : Deindr in
dem inlraverunt qui prcdent le passage relatif la rup-
ture des vases. On a propos d'identifier vomu avec poju.

Arnipo comalir pesnis fust contient sous forme de futur ant-
rieur avec donec la mme prescription qui est exprime un
peu plus bas par l'impratif : serse{s) comatir j^ersnimu. Per-
snis ])our persnitus. Serse{f) pisher comoltu nous apprend que
ce n'est pas ncessairement le prtre qui doit excuter cet or-
dre, mais qu'un autre peut s'en charger. Pis-her se compose
du pronom indfini ^^/s qui

et de her^ qui a t justement
expliqu par A. K. comme tant pour hert^ herlt vult . On
peut rapprocher le latin fjuivis et quilibet.
Purdito fust est une formule annonant la fin de l'action :
polluctum fuerit . Cf. YII a 45 : enom purditom fust.
Nous
avons ici le participe du mme verbe dont on a dj vu l'im-
pratif pui'dovitu et le futur antrieur purdinsiust. Purditom
est contract .epurdueitom, comme on a purtij us venant de
purtueius. Cette phrase montre clairement que le verbe en
question, qui parfois s'emploie pour un seul acte du sacrifice,
peut aussi s'appliquer l'ensemble de la crmonie.
TRADUCTION.
l^YI
h 23) Postquam agnos polluxerit,
(24)
is qui agnos pol-
luxerit ad dextrum postem libum et struem ferctum facito.
Capidc adspersionem ministrato : hanc manu (25i lva toneto
donec libum libaverit. Capidem voveto. Exinde inter pre-
ces
(?)
frusta dato. Ita precator velatus : Te ....
(36)
Precatione
dimidia infundito.
(37)
Struem arem ad lvum postem facito. Deinde capide
adspersionem ministrato. Deinde precator uti [in] fercto.
Postquam strues polluxerit,
(38)
prosectorum frusta dato.
Tune
-f-
libi alis ad dextrum postem in adspersionem.
Krusta dato. Ubi strues polluxerit, tum (39)
libum arc ad
lvum postem. Deinde frusta dato. Tune struem alem in
adspersionem. Ubi precatus fuerit, ibi
(40)
imponito, coquito.
Tum struem arem in adspersionem. Ubi precatus fuerit,
ibi imponito, coquito. Tum vasa qua3 cum struibus habuerit,
(41)
testas supra instillato. Inter um sedeto, donec confractis
[testis] precatus fuerit. Testas quivis confringito. Teslis con-
fractis precator. (42^ Polluctum fuerit.
156 TABr.K l
h 1. TABF.K VI h 43.
Nous avons laiss de ct le texte de la prire qui est
adresse Tefrus Jovius (VI b 25-36). Cette prire est exacte-
ment semblable celle qui est adresse Dius Grabovius
(v.
p. 68). La seule dilTrence est qu'on dit au dieu (1. 28) :
Tefre Jovie, tiom esu sorsu persontim,, trefrali pihaclu Tefre
Jovie, te liac strue fercto, tefrali piaculo (invoco). Sur l'el-
lipse de suboco, v. p.
70. L'adjectif tefralis est tir de Tefrus,
comme Fisovina
(p.
122) de Fisovius.
QUATRIEME SACRIFICE.
(VI b 431 Vocucum Joviu, ponne ovi
furfant,
vitu toru trif
ftu.
Marte Horse
ftu
popluper totar Ijovinai\ totaper Ijovina.
Vatuo ferine
(44)
feiu.
Poni
ftu.
Arvio
ftu.
Tases persnimu.
Prosesetir fasio ficla arsveitu. Suront naratu puse vejnsco Tre-
blanir.
[l b
1)
Vukukum Juviu, pune uvef furfat, tref vit-
luf turuf ^2^ Marte Hudie ftu pupluper tu tas Iju-
vinas, tuiaper Ikuvina. [3] Vatuva ferine ftu. Puni
ftu. Arvia ustentu. Kutef* pesnimu.
(4)
Adepes ar-
ves.
Le nouveau sacrifice est ofTert Mars Hodius (telle est la
forme qui ressort de la comparaison de Hudie et Horse) et
il consiste en trois jeunes taureaux (tref vitluf turuf =
trs vitulos taurosi. Le lieu est dsign par les mots vocucom
Joviuj vukukum Juviu. Dans Joviu il est facile de recon-
natre un ablatif du mme adjectif Jovius dont nous avons
dj eu diffrentes formes; le substantif auquel il se rapporte
ne peut-tre autre que vocus (2* dclinaison!. Dans ce mot,
Panzerbieter^ a cru reconnatre le latin vcus, grec oTy-o. Mais
la voyelle de la premire syllabe fait difficult. Je serais
port croire qu'il s'agit d'un lieu situ hors de la ville,
car la formule d'invocation n'est pas la mme : au lieu
de la colline Fisienne, il est seulement parl ici du peuple
de la cit Iguvienne. Si l'on se rappelle ce qui a t dit dj
sur l'absence de tout mot commenant par un
/, l'hypothse
suivante ne paratra peut-tre pas trop hardie. Je crois que
voku correspond

non pas loco

mais luuco, luco, et
qu'il dsigne un bois sacr. On peut admettre, ou bien que le
1 Kutep.
2. Qustiones ximbriac, p.
15. Cf. Aufrecht, ZK, I,
"283.
TABLE I h 1.
- TABI,E VI b 43. 157
/ est lomb, comme dans l'italien usignuolo
rossignol =
lat. luscinia, dans le franais once = lyncem, it. lonza,
et
comme le / portugais tombe frquemment l'intrieur dos
mots [ca)ida = candela, taes = taies, cur = colora
;
ou bien
que cette lettre a pris le son du iv, ainsi que cela est arriv si
souvent et en tant de langues diffrentes l'intrieur des
mots, quand l est plac devant une autre consonne (tranais
autre = aller, nerlandais oud =. allemand ait, crtois ayeTv
= otAysiv'!,
OU (juand il est la fin des mots (franais fou
= fol-
lis, Slovne dal, prononcez dau, serbe jnsao pour piscd) K

En admettant cette interprtation, l'adjectif Joviu paratra
tout fait sa place. Sur l'babitude de sacrifier dans des bois
sacrs, on peut comparer les Actes des Arvales, o le second
jour on sacrifie : in luco de Bidd'K Nous ajouterons que sur
la t. III le mme mot se retrouve dans les passages sui-
vants :
111. 3. Huntak vuke pruniu pehatu.
III. 20. Inumek vukumen esunumen etu.
111. 21. Ap vuku kukehes.
Les deux premiers passages, que je traduis : ila in luco
primum piato
et
tum in lucum ad sacrificium ito , n'a-
joutent point d'argument nouveau notre interprtation. Mais
dans le kukehes de 111
21,
je reconnais l'opration si fr-
quemment mentionne dans le rituel des Arvales' : luci coin-
quiendi^ coinquendi, comchuendi; elle consistait brancher
les arbres trop touffus, ce qui ncessitait un sacrifice expia-
toire, que nous voyons en effet ordonner sur la t. III. Je tra-
duis :
cum lucum coinquies .
Je passe aux mots : ponne ovl furfant.
Ponne est une par-
ticule de lieu correspondant la dernire partie du latin ali-
cii.ndc, et signifiant

ubi .

Furfant a t dj expliqu par
februant
*
Il faut remarquer le qui se trouve la fin du
mot I b 1. C'est avec purtuviu (lY, 20) le seul exemple de
1. Diez, Gr. (trad. fr.) I, p. 192. Je ne connais pas d'exemple du changement
de t en u au commencement des mots. Mais le changement de l en i, qui est un
phnomne d'un ordre symtrique, se prsente mme au commencement des
mots, par exemple dans le valaque iepure, iert {leporem, Ubertatem). Cf.
Schuchardt, Yulgrlatein, II, 490.
1. Hen/.en,
p. 19.
3. Henzen, p. 20, 22, 142.
4. Voy. p. 132.
158 TABLE I 6 4. TABLE VI
h 43.
l'emploi du sur nos inscriptions'. Il ne faut sans doute
y
voir autre chose qu'une preuve que l'alphabet ombrien iisi-
tail entra deux sionos pour exprimer la dentale forte.
L'adjoclif II u die transcrit i/o/'.sc par Yl b 43) est probable-
ment de mme origine que hondomu (VI a 9. 10) et hondra
iVI a 15). Nous avons traduit ces mots par infimo et ])ar

infra . Ilodius (telle est la forme qu'il faut restituer) est un


adjectif contenant le suffixe io, et correspondant pour le sens
au latin
^'
infernus
. Il est intressant de trouver Iguvium
un Mars infernus, ce qui achve de prouver le caractre tel-
lurique de ce dieu. Je rappelle seulement le double aspect
de Demeter.

Il faut remarquer I b 3 kutep au lieu de
kutef. Le mme
-p,
qui ne peut venir, selon nous% que
d'une erreur de lecture, se reprsente I b
4,
o l'on a vitlup
turup au lieu de vitluf turuf.
TRADUCTION.
[\{
b 43^ In luco Jovio, ubi oves februant, vitulos tauros
1res facito. Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinie,
pro civitate Iguvina. Tura acerra
(44)
facito. Lact facito. 01-
las facito. Tacitus prccator. Prosectis farcimen, offam addilo.
Deinde nuncupato uti ad portam Trebulanam.
(16 1)
In luco Jovio, ubi oves februant, trs vitulos tauros
(2)
Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinte, pro ci-
vitate Iguvina.
(3)
Tura acerra facito. Lact facito. Ollas do-
nato. Tacitus precator.
(4)
Adipibus, extis [facito].
(YI a 45)
Vocucom Coredier vitlu toru Irif ftu.
Ilonde iSerfi
ftu
jjoj^htper totar Ijovinarj totaper Ijovina^. Vatiwe ferine
felu.
Arvio
(46)
ftu.
Heri vinu, heri 2Joni
ftu.
Tases pieysnhnu.
Proseetir lesedi ficlara arsvcitu''. Suront naratu puse vcrisco
Treblanir.
(I b
4)
Yukukum Kurcties tref vitluf turuf* Hunte
erfi
"
(5)
Icitu pupluper tutas Ijuvinas lutaper
1. On sait que celte lettre fait partie de l'aliiliabet trusque. Voy.Corssen, Die
Sprache der Etrusker,
p.
12 s.
2.
Autrement Bugge. ZK. XXIL 404.
3. Jjovinar.
4. ficlmrsveilu.
b.
vitlup turup.
G.
Huntef;e.fi.
TABLE I b k. TABLE VI
h 43. 159
Ijuviiia. Vatuva
(6)
ferinc ftu. Arvia uslcnlu. Ton-
zitim arveitu. Heris vinu Iieris
(7)
puni l'eita. Kulet'
persnimu. Adipes arvis.
Vocucwn Coredier. Vukukum Ku relies.

Un second
sacrifice est offert dans un autre voeu. Si notre interprtation
de ce dernier mot est juste, nous devons nous attendre trou-
ver ici un nom de divinit faisant pendant Joviu. Le d qui
remplace sur VI le t de kureties est d un affaiblissement
pareil celui qu'on a dans ^esec^i = tenzitim. Si (pour le
dire ici en passant) le t suivi d'un i, suivi lui-mme d'une
voyelle, avait pris en ombrien un son sifflant, comme le sup-
pose Gorssen*, nous aurions d avoir une forme Kuruies,
Coreier. Les mots que nous rencontrerons plus tard : uhtre-
tie, kvestretie, tertiam, Martie, Tlatie, etc., sont autant de
preuves que la thorie de Gorssen est errone, ou, au moins,
excessive. Ce nom de Kureties a dj frapp Grotefend par
sa ressemblance avec celui de la Juno Curitis adore par les
Romains^. Huschke
(p.
210) a rapproch le Janus Guriatius
dont parle Festus (s. v. sororium tigillum). Ges deux noms,
auxquels il faut probablement joindre le nom de Quirinus,
ancien surnom de Mars, paraissent tre de la mme famille
que le grec Jtupto matre , xpo puissance 3>^ Ge serait
donc un dieu Guriatius' que le bois sacr aurait t ddi.
Quant au sacrifice dont il est question, il est offert Hunte
erfi, Honde Ser/i. Le nominatif est Hondus erfius.
Hon-
dus est videmment de mme famille que Hodius (v. p. 156),
avec la seule diffrence qu'ici nous avons devant le d une na-
sale qui l'a empch de devenir un d. Gela nous donne un dieu
qui s'appelle de son nom Inferus : erfms est le surnom.
Le mot
erfius ou son fminin erfia
accompagne d'autres
noms propres : nous rencontrerons plus loin deux desses,
dont l'une s'appelle Prestota erfia, l'autre Tursa erfia
;
il
y
a, en outre, un dieu erfus Martius. erfus est videmment
le primitif de erfius. Si nous songeons que parfa
l'per-
vier
"
a donn en latin parra, nous devons, en regard de
erfius, attendre une forme latine Cerrm. On trouve, en effet,
cerrilus, qui dsigne les possds : le dlire tait regard
1. Aussprache-,
1, p. 63. Cf. ci-dessus, p. 130.
2. Itudimenta, VI, 22. VII, 40.
3. Curlius, Grundxiige, W 82.
4. Dans la seconde syllabe, l'i a disparu aprs avoir chang l'a suivant en e:
cf. persae {pom- persaia).
160 TABLE I 6 7. TABLE VI b 46.
comme envoy par les dieux (cf. Umphatus). Peut-tre le nom
de Ceres est-il pour Cerrcs : c'est ainsi qu'on a farina ct
de far, fairis. En osquo, le surnom de Kcrriius, Ko'viia, se
trouve sur la table votive d'Agnonc, ct de divers noms de
divinits : Futrei Kerriiai, Diumpais KenHiais, Hereclni Kcr-
riii, Fluusai Kerriiai, etc. La mme table a, en outre, le sub-
stantif Keri-i employ seul. 31ommsen traduit le substantif
par
genius

et l'adjectif par genialis . Ces sens convien-
draient galement pour nos textes : nous ne conjecturerons
rien sur l'tymologie.
Le seul terme nouveau que prsente le reste de l'alina,
c'est tesedi tenzitim; YI b 46 fait suivre ficlam
offam ,
comme pour expliquer le mot. Nous
y
verrons donc une sorte
particulire de fcla. Il faut supposer un nominatif temeitls
(3'dcl.) ou tenseitius (2^ dcl.).
TRADUCTION.
(YI b 45' In luco Curiatii vitulos tauros trs facito. Hondo
crfio facito pro populo civitatis Iguvinae, pro civitate Igu-
vina. Tura acerra facito. Ollas (46) facito. Sive vino sive lact
facito. Tacitus procator. Prosectis m ofam addito. Deinde
nuncupato ut ad portam Trebulanam.
(I 6
4i
In luco Curiatii trs vitulos tauros H.ondo erfio fa-
cito pro populo civitatis Iguvina% pro civitate Iguvina. Tura
(6i acerra facito. Ollas donato. m addito. Sive vino sive
(7)
lact facito. Tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
(YI b 46) Eno ocar
(47)
pi/ws fust. Sve po esome esono ander
vacose, vasetorne fust, avif
aseriatu, verofe Treblanu covertu,
reste esono feitu.
(I b
7)
Inuk ukar piliaz fust.
(8)
Sve pu esumck
esunu anter vakaze, vaetumi se, avif* azeriatu,
(9)
verufe Treplanu kuvertu, restef esunu feitu.
Les premiers mots annoncent la fin de celte crmonie.

Et collis piatus fuerit. Cf. purdituni fust (YI b


42) Yient
ensuite un passage, dont le sens gnral est clair, mais qui
offre de nondircuses difficults de dtail. 11 est question d'une
condition rdhibiloire qui oblige de recommencer tout le sa-
L
Vakazevaelumiseavif.
TABLE l h 1.
TABLE VI /y 47. 161
crifice. Ebel a trait de ce passage dans le Journal de Kuhn,
VI, 418, sans dissiper toutes les incertitudes qu'il prsente. On
distingue trois impratifs : aseriatu .... convertu .... feitu qui
terminent trois propositions. Au commencement, on a une pro-
position conditionnelle : svepo .... fust
si quid . .. fuerit .
Pu est probaijlement une forme neutre pour pom : Vo est d
l'influence de Vm final. Esumek esunu anter, esome
esono ancler. Les deux premiers mots sont l'accusatif singu-
lier neutre, et ils sont rgis par antei'K Le latin mettrait : hoc
inter sacrificium . Esum-ek contient l'accusatif e{k)sum,
que nous avons dj vu, et qui est suivi ici de l'enclitique ek,
qu'on trouve aussi dans erek, edek, ererek. Le c final est
omis sur YI.

l^'acos vakaz est form comme pi/.ios pi-
haz : toutefois, je ne le prends pas pour participe pass, mais
pour un substantif en tus comme hiatus, meatus. Le sens de
ce substantif form de vaco doit tre manque, faute .

Vasetom vaetum est le participe pass neutre du mme
verbe : je suppose qu'il signifie omis, oubli . On remar-
quera que le neutre po se construit mieux avec le second attri-
but qu'avec le premier. Des irrgularits de ce genre ont dj
t signales
(p. 12). Tandis que YI b 47 emploie le futur
antrieur fust, 16 8 nous prsente se, qui est sans doute
pour sei(t) sit . L'emploi du prsent du subjonctif trouve
son explication dans ce fait que le verbe de la proposition
principale est l'impratif, et non au futur. Il reste rendre
compte de la voyelle e qui est ajoute aprs vacos et vasetom.
On ne saurait (le sens s'y oppose) en faire la postposition e(n];
d'autre part,
y
voir l'enclitique ei serait bien hardi, car cette
enclitique ne se place habituellement qu'aprs des pronoms
[jjo-ei,
paf-e). Je propose d'y voir la particule disjonctive ve
ou , ayant perdu son v initial parce qu'elle s'appuie sur
des mots finissant par une consonne. I 6
8, au lieu de e, crit
une fois i, ce qui ajoute l'incertitude de ce passage.
Les trois propositions impratives ne prsentent d'autre
mot nouveau que restef reste. Le sens exige un terme signi-
fiant iterum, denuo

et nous voyons, en effet, que l'imp-
ratif restatu (Il rt
5) a le sens de instaurato, restituito .
Mais il est difficile de dire quelle forme grammaticale a pro-
1. Aufrecht, selon ses ides sur la prtendue dsinence orne, traduit les deux
mots comme des locatifs, et il fait de anter un adverbe signifiant intrim,
n
Ebel voit dans esumek esunu un gnitif pluriel, et il rattache antcra.u. verbe.
11
162 TABLE l b 7.

TABLE VI b 47.
duit cet
f
: peut-tre avons-nous un accusatif singulier neu-
tre, pris adverbialement, comme recens en latin
;
une forme
restens se rattacherait la
2''
conjugaison ombrienne, celle
qui donne les participes comme vasetom (vacatum) et les im-
pcratiis comme kadetu (calato).
TRADUCTION.
(VI b 46) Et collis
(47)
piatus fuerit. Si quid inter istud sa-
crificium erratumve omissumve fuerit, aves observa to, ad
portam Trebulanam revertitor, denuo sacrificium facito.
(I b
7)
Et collis piatus fuerit.
(8)
Si quid inter istud sacrifi-
cium erratumve omissumve sit
(?),
aves observato,
(9)
ad por-
tam Trebulanam revertitor, denuo sacrificium facito.
Au sujet de cette prescription, qui oblige tout recom-
mencer si quelque formalit t nglige ou si quelque
erreur a t commise , nous rappellerons le tmoignage
d'Arnobe (Adv. Nat. IV. 31) : Si in crimoniis vestris rebus-
que divinis postulionibus locus est, et piaculis dicitur con-
tracta esse commissio, si per imprudentise lapsum aut in
verbo quispiam aut simpuvio deerrarit, aut si rursus in so-
lemnibus ludis curriculisque divinis commissuiri omnes sta-
tim in religiones clamatis sacras, si ludius constitit, aut
tibicen repente conticuit, aut si patrimus ille qui vocitatur
puer omiserit per ignorantiam lorum aut tensam tenere non
potuit.... Cf. Liv. V. 17. Inventumque tandem est, ubi neglec-
tas crimonias intermissumve sollenne dii argurent : nihil
profecto aliud esse quam magistratus vitio creatos , Latinas
sacrumque in albano monte non rite concepisse. Unam expia-
tionem eorum esse ut tribuni militum abdicarent se magis-
tratu, auspicia de integro repeterentur.... Cf. Ibid. XLI. 16 :
Latin frie fuere.... in quibus, quia in una hostia magis-
tratus Lanuvinus precatus non er^ii populo romano QuirUiunij
religioni fuit.
Dio. XXXIX. 30. Plutarque. Coriol. 25.
La purification de la colline est termine. Cette crmonie a
eu successivement pour thtre trois portes de la ville et deux
endroits dans lesquels nous avons cru reconnatre des bois
sacrs. Il serait facile de multiplier les rapprochements avec
ranti(|uil romaine. Je rappellerai seulement le commence-
TABLE I h 10. TABLE VI b 48. 163
ment de la Pharsale, o le devin trusque Arruns, pour pu-
rifier Rome, ordonne une crmonie pareille :
Mox jubet et totam pavidis a civibus urbem
Anibiri
;
et festo purganles mnia lustro
Longa per exlremos pomria cingere fines
Pontifices....
Dumque illi efusam longis anfractibus urbem
Circumeunt, Arruns disperses fulminis igns
Colligit...
Datque locis numen sacris : tune admovet aris
Electa cervice marem. Jam fundere Bacchuni
Cperat, obliquoque molas inducere cultro....
La crmonie iguviennc, autant qu'on en peut juger par le
langage laconique de nos textes, parat comprendre une pu-
rification du feu [pir puretom VI a 20. persei ocre Fisie pir orlo
est VI a 26). Il
y
a aussi quelque chose de semblable k Rome.
Aux calendes de Mars, le feu de Vesta tait renouvel. Ovide,
Fastes III, 143 :
Addc quod arcana fieri novus ignis in aide
Dicitur, et vires flamma refecta capit.
On prenait ce feu nouveau soit un morceau de bois heureux
frott jusqu' combustion (Paulus,
p. 106, s. v. Ignis Vest),
soit au Soleil (Plutarque. Numa, 9).
Cf. Macrobe, Sat. I, 12.
Hujus [mcnsis Martii] ctiam prima die ignem novum Vest
aris accendebant : ut, incipiente anno, cura denuo servandi
novati ignis inciperet.
Nous passons maintenant une autre crmonie, qu'on
peut dsigner sous le nom de la
LUSTRATION DU PEUPLE IGUVIEN.
Elle n'est pas ncessairement lie la prcdente; c'est ce
qu'annoncent dj les premiers mots.
(VI h 48)
Pone poplo afero heries, avif
aseriato etu. Sururo
sliplatu pusi ucrer pihaner. Sururont combiflaiu. Eriront tude-
nis avif (49)
acrilu.
(I b
10) Punc puplum aferum hcries, avef anzerialu
etu pernaiaf pustnaiaf.
Nous avons d'abord une proposition incidente commenant
par punc quum*
et finissant par hcries. Cette dernire
L Voy. page 1J7, o ponne est employ comme parliculc de lieu.
164 TA15LE h \l.

TABLE VI b 49.
forme est le futur d'un verbe faible (2" conjugaison) signifiant

vouloir, dont il a dj t question*. En osque, le futur


plusieurs fois employ lierc-^t appartient la conjugaison
forte
^,
Afero{m) est l'infinitif rgulier du mme verbe qui
a donn anferener (VI a 19). Ces infinitifs en ora ne sont pas
autre cbose que des accusatifs de substantifs abstraits en u
(4*=
dclinaison), comme venus vente en latin. L'osque
forme de la mme manire ses infinitifs comme deicum,
acum. On a vu qu'un u primitif suivi d'un vi devient o sur
les tables en criture latine [irif'o). Le mot aseriato en est une
autre preuve, car il correspond au supin latin en alum.

Puplo est le rgime de afero : rapprochez le jtojtler anferener
de VI a 19. Tandis que I reproduit son pernaiaf pust-
naiaf sans autre explication, VI entre en quelques dtails :
dcinde stipulator uti ocris piandi [causa] (stipulatus es) .
Erir-ont prsente la mme enclitique Jiont, dont il a dj t
parl
(p. 60),
prcde de l'ablatif crir qui se rapporte lu-
derus (cf. Via 11).
TRADUCTION.
(VI b
48)
Quum populum circumfcrrc voles, aves observa-
tum ito. Deinde stipulator ut collis piandi [causa]. Deinde
auspicator. lisdem finibus aves
(49)
observato.
(I b
10)
Quum populum circumferre voles, aves observa-
tum ito anticas
(11)
posticas.
(VI b 49) Ape cingla co'inbifiansiust, pera arsmatiam anovi-
himu; cringatro halu; destrame scapla^ anovihimu. Pir en-
dendu. Pone
(50)
esonome ferar'', pufe
pir enteust, cre fertu
poe ])erca arsmatiam habiest. Erihont aso destre onse fertu.
Eruconi prinvatur dur
(51)
etulo. Pera ponisiater^ habituto.
Ennom stiplatu jJcirfa desva se?.so, tote Ijovine. Sururont cum-
bifiatu vapefe avieclu, neip
(52)
amboltu prepa desva combi-
fiansi. Ap>e desva combiflansiust, via aviccla esonome etuto com
peracris sacris.
1. Page 103.
2. La conjugaison faible aurait galement donn en osque hericst : cf.
h a
p
i e s t.
3. Dcstra mcscapla.
k. Esunomf Ifrtir.
5 . pori'sia ter.
TABLE I h 11. TABLE VI b 49. 165
{l b 11) Punc kuvurliis, krenkatrum hatu. Eniimek
(12)
pir ahlimcm cntcntu. Punc pir entclus ahli-
mem,
(13)
eniimek steplatu parfam tesvam tefc tute
Ikuvine.
(14)
Yapefem avieklufe kumpifiatu. Vea
aviekla esuniime etu. (15) Prinuvatu etutu. Perkaf
habetutu puniate.
A la proposition incidente ape angla conibifoAisiust corres-
pond sur I pune kuvurtus. Nous en pouvons conclure
qu'au fond les deux expressions marquent la mme chose.
Dans combifiansiust il faut voir un futur antrieur venant d'un
thme combifiansi- qui se rattache combifia- de la mme
manire qne, ]iurdini- (dans ijurdiniust) h.purdui-. V. p.
129.
Postquam oscines
(?)
inspexerit . Nous avons ici comme
verbe transitif combifio qui ordinairement est employ comme
verbe neutre signifiant lui seul
auspicari .

Pune ku-
vurtus, littralement quum converteris . Ainsi que l'ont
reconnu A. K., il est fait allusion la dfense de se retourner :
en sorte que convertere est employ comme terme technique
pour marquer la fin de l'observation augurale.
Anovillimu est un impratif moyen form comme persni-
himu. La premire partie du mot est la prposition an, cor-
respondant i)i. Le verbe, comme l'a reconnu Bugge^, est le
mme que dans purdovitu, avec cette diffrence que nous
avons ici le moyen au lieu de l'actif. Le d initial s'est assimil
la nasale prcdente i pour an-dovihimu, an-novihimu)
comme dans anferener, pihaner, pelsana, panupei. On a dj
eu dans siiboco un exemple d'assimilation de la premire
consonne du verbe la consonne finale du prfixe. Le sens
est celui du latin induor, avec lequel le mot est identique
quant au prfixe et au verbe
'\

Sur perc[am) arsmatiam^
V.
p.
56. Cette premire phrase signifie donc :
Postquam
aves inspexerit, prtextam lustralem induitor .
I 6 11 omet
cette prescription, ce qui so pouvait faire d'autant plus faci-
lement qu' la ligne 15 on a d'une faon gnrale, en par-
lant de l'adfertor et de ses acolytes, la recommandation :
perkaf habetutu prtextas habento .
1. ZK. V, 159. Autrement Zeyss, ibid. XIV, 401.
2. On a quelquefois, cause de exuo, dcompos le verbe latin en ind-no.
Mais nous sommes plutt port penser que exuo a t form par une fausse
analogie sur induo mal compris.
166 TABLE I ^ 11 TABLE VI b 49.
Cringatro krenkalrum so retrouve II b 27. 29 :
punc anpencs krikatrii tcstre e uzc habolu.
ape piirtm ies leslre c uzc habetu krikalru.
II s'agit d'un objet qu'on porte sur l'paule droite (testre
e uze, desirame scapla], probablement d'une pice d'habille-
ment. Si nous comparons, dans le Rituel des frres Arvales, la
formule : Deinde magister latum sumsit et ricinium * , et si
l'on se rappelle que les Romains appelaient rica, ricula, ri-
cinum, ricinium un vtement carr, garni de franges, de cou-
leur pourpre, que les prtres portaient sur la tte et sur les
paules dans certaines crmonies sacres 2, on trouvera
vraisemblable de rapprocher le terme ombrien. La chute
d'un c initial s'observe en latin dans d'autres mots, comme
lamentum, laus\ et ici le voisinage des deux c rend cette sup-
pression encore plus explicable. Le mot krikatrum, affaibli
encringatronij prsente un suffixe de drivation qui peut faire
supposer un verbe cringare : cf. en latin le participe rici-
niatus,
Hatu ne saurait tre regard comme une faute \)OViYhabitu:
en effet, nous le retrouvons non-seulement 16
11, mais on a
hatutoyW a b2 = hatutu I b 42, et deux fois h ah tu II a 22.
Cette dernire leon prouve que l'a est long. Le sens du verbe
me parat tre
prendre : nous aurons
y
revenir par la
suite.
Destrame scaplalm) anovihimu. C'est ainsi qu'il faut lire,
comme l'a reconnu Kirchhoff, au lieu de destra mescapla. Cette
correction, assez vidente par elle-mme, le deviendra encore
plus par la comparaison des passages analogues o se trouve
uze (Il b 27. 28).

Le seul terme inconnu est scapla, qui
rappelle aussitt le latin scapida. Nous avons ici l'accusatif
avec e{n] au lieu du datif, parce que anovihimu exprime un
mouvement. Ricam sumito; in dextram scapulam induitor.
Au lieu de : pir endendu 16 11 dit d'une faon plus expli-
cite enumek pir ahtimcm ententu. Le verbe correspond
matriellement au latin inlemlere, mais il doit avoir le sens de
placer, mettre . On peut observer que les verbes qui ont
ce sens un peu gnral ont tous commenc par une significa-
1. Henzen. Act. Arv. p. 37.
2. Festus, s. V- ricinium.
:i. Corssen, Aussprncfie-, I, p. :J4.
TABLE I b 11. TABLE VI b 50. 167
lion plus particulire.
Ahtim dsigne l'objet Fur lequel
est place le feu : nous le traduirons par foculus, qui est le
nom donn chez les Romains aux autels portatifs. Nous trou-
verons ailleurs tafle employ dans un sens analogue : tafle
e pir fertu (Il b 12). Enumek (ailleurs inumek) est une
conjonction compose de enum et de l'enclitique ek; le sens
est alors, ensuite. On trouve non moins souvent enuk,
inuk, dont la signification est analogue : il est difficile de
dire si ces dernires formes rsultent d'un resserrement (pour
enumk), ou si elles viennent d'un ablatif enu suivi de k.
La construction de la phrase suivante est jalonne par
po7ie quum etpufe ubi, qui gouvernent des propositions
incidentes, par ere[k) qui quivaut au latin is suivi de l'encli-
tique ek, et par poe = latin qui. Cette construction ne laisse
pas que de paratre un peu complique quand on songe la
simplicit ordinaire de ces textes. Une difficult plus srieuse
vient des mots esonomf ffrar
qui sont videmment corrompus,
mais qu'il est malais de corriger. Nous lirons avec A. K.pone
esonotne ferar
quum ad sacrificium feras. Il faut toutefois
prvenir le lecteur que VI emploie ordinairement la
3^
per-
sonne et que p)one gouverne d'habitude l'indicatif.

Les mots
pw/e j3i> entelust expriment videmment sous une autre forme
l'action marque par : pir endendu. Au lieu de l'impratif, on
a le futur antrieur, selon le penchant de la t. VI-VII rp-
ter sous forme de proposition incidente commenant par
aprs que, ce qu'elle a prcdemment ordonn. Mais on se
serait attendu une forme entenust (du verbe tenn^ pour tend)
et non entelust. Un autre changement de n en ^ se trouve II b
27, o c'est le verbe ampenno (= latin impendo) qui est em-
ploy : on a d'abord : pu ne an pnes qui nous donne le
futur, et ensuite ape apelus qui reprsente le futur pass.
Les autres mots tant connus, nous pouvons traduire quum
ad sacrificium feras, ubi ignem imposueris, is ferto qui pr-
textam lustralem habebit.

Erihont aso destre orne fertu.

Cette phrase commence par


un mot d'origine pronominale. On peut
y
voir un locatif erei^^
form comme esmei, nesimei, et suivi de l'enclitique hont : le
sens sera alors itidem. Ou bien on en peut faire le nomi-
natif er {= latin is) -\- ei -{- hont : il faut alors traduire par

le mme , c'est--dire l'adfcrtor.



Destre onse sont deux
1. On a dj eu le thme ero, p. 71.
168 TABLE I /> 12.
TABLE VI b 50.
dalifs correspondant au latin dexlro umero : on sait que le
lalin umcrus est pour umesus, umsits = sanscrit amsa, grec
>(XO.
Il reste aso qui ne peut tre que le rgime direct de fertu.
Nous sommes dans le mme embarras que A. K. pour rendre
compte de ce terme. S'il est question d'un autel ])orlalif, on
se serait plutt attendu une forme asa{m), puisque le fmi-
nin aso est employ plusieurs fois sur les tables. Peut-tre Vo
est-il une faute du graveur. Sur les autels portatifs, ou du
moins sur les autels tem])oraires, on peut consullcr Ilenzen
Act. Arv. p.
142, 144. Marini,
p.
683. Y. aussi Fcstus, au
mot anclabris. Au lieu de ce aso, I 6 12 ajoute deux fois
aprs ententu et entelus le mot ahtim-em (pour ahtim-
en) qui doit tre un synonyme : le h indique que la voyelle
initiale est longue. Peut-tre est-ce un mot altium (cf. latin
altar) : on a le changement de It en t, dans onota \)Ouv multa,
comatir pour com-maltir. C'est ainsi cjue tertiom se contracte
en tertim.
Eruconi prnvatur dur etuto. Prinuvatu etutu.

La
dsinence verbale est nouvelle pour nous, car au lieu de la
forme etu qu'il vienne , nous avons etuto, lu tu. Dj la
comparaison avec le latin, o ct du singulier ito on a le
pluriel itote, peut nous faire supposer que le redoublement
de la dsinence sert marquer le pluriel. Cette supposition
devient une certitude, si l'on rapproche, comme l'a fait Kirch-
liofT, ces deux passages :
YII a 49 : Tursa Jovia, futu fons ^Jrtcer jjase tua.
Tursa Jovia, sis fausta volens pace tua.
YI 6 61 : Serfe
Martie, Prestota Serfia Serfer Martier^
erfe Martie, Prstita Gerfia erfi Martii,
Tursa Serfia Serfer Martier, fututo foner
Tursa erfia erfi Martii, si lis fausli
pacrer ^^a^'e vestra.
volentes pace vestra.
On voit clairement que dans le second passage, o au lieu
d'une divinit le prtre en invoque trois, la forme futu est
remplace par fututo, comme tua l'est par vestra.
Il est dif-
ficile de dire quelque chose de certain sur l'origine de celte
dsinence grammaticale : l'appeler un redoublement n'est
peut-tre pas tout fait exact, car la syllabe io suppose plu-
TABLE I 6 12. TABr.E VI h 50, 169
tt une ancienne forme tom. Mais il se pourrait aussi que l'o
marqut ici un son incolore pareil k notre e muet et l'e du
latin itote. On a dj dit que ce procd de formation s'est
tendu au moyen ou passif.

Dans le passage qui nous oc-


cupe, nous avons la troisime personne du pluriel, au lieu
que fututo est la seconde. Mais au singulier galement une
mme forme [etu, futu) sert pour la deuxime et pour la troi-
sime personne.
Le sujet de etuto est le nominatif pluriel prinvatur prinu-
vatu(s). J'ai expliqu ailleurs ce mot comme tant pour
pre-inveatur, c'est--dire
ceux qui vont en avant* . De
mme qu'en latin le substantif via a donn un verbe viare
qui est suppos par viator et par le participe viandus, et qui
est d'ailleurs rest dans les composs deviare se dtourner
de la route , inviare faire route, marcher , de mme en
ombrien le substantif vea a donn un participe inveatus, nomi-
natif pluriel inveatKr, lequel, prcd de pre, et contract par
un elfet de l'accent tonique, a fait prinvatur'^. L'orthographe
prinuvatus nous montre un dveloppement du v analogue
celui qu'on a dans aruvia (pour arvia), saluvom (pour
salvoni). Il s'agit donc ici des viatores ou des calatores de
l'adfertor. On peut comparer le rle important que les cala-
tores iouent dans le rituel des frres arvales.
Dur est le nom de nombre deux employ, non au duel
comme en latin , mais dj au pluriel comme en franais.
I 6 11 a omis le nom de nombre, mais probablement par
simple inadvertance, cause de la ressemblance des deux
syllabes prinuvatu(s) tu (s).

Erucom est le thme d-
monstratif ero l'ablatif singulier, suivi de l'enclitique com,
qui a ici tout fait le sens de la prposition latine cwn.

Perca{f), perkaf, est au pluriel parce qu'il s'agit de plusieurs
personnes revtues de la pera. Nous avons dj expliqu
(p. 56) l'ablatif pluriel ponisiater puniate(s), qui est em-
1
.
MSL, II. fasc. 5.

Aufrecht et Kirchh offont vu dans ces personnages des
hommes privs (privati), par opposition au caractre public du prtre. Mais cette
interprtation ne rendait pas compte de la lettre n qui se trouve dans le mot.
Disons ce propos que les calalores sont des personnages publics, et qu'on les
appelle mme publici tout court sur les Actes des frres arvales. Huschke, qui
tourne volontiers ces inscriptions au tragique, voit dans les prinvahtr des
hommes privs [de vtements], des hommes nus, des condamns mort.
2. Un autre driv qui suppose le verbe viare est l'osque amvianud circuilu

snr plusieurs inscriptions de Pompi.
170 TABLE I h 13. TARI-E VI b 51.
ploy ici dans le sens d'un socialif. Le mot latin serait pimi-
ceata. Il s'agil d'une robe garnie d'un bord de pourpre. Il faut
remarquer la chute de s la lin de punira te : c'est un
exemple o VI, qui a poniialer, est mieux conserv que I.
Ennom sdplatu jiarfa desva. Enumek stcplatu par l'a m
tesvam. Aprs avoir eu (YI b
48) une premire inspection
des oiseaux, nous allons en avoir une seconde. Kirchhoff ex-
plique le fait par une conjecture qui prsente une grande
probabilit. C'est que le cortge va sortir de l'enceinte de la
ville et s'avancer sur un territoire pour lequel les premiers
auspices ne sont pas valables. Nous savons par Cicron (De
div., I, 17. II, 35. De nat. deor., II,
4)
qu'en franchissant le
pomrium, soit pour aller, soit pour venir, il fallait prendre
les auspices. Cette fois l'oiseau qui doit se prsenter est ex-
pressment stipul : parfa
desva, parfam tesvam. Ces
mots nous rappellent le passage VI 4 : parfa dersva, ciir-
naco dersva^ peico mersto, pieica mersta, mersta
avef^ merstaf
anf/Iaf esona mehe tote Ijoveine. Mais ici il n'est plus question
que d'un seul oiseau. I b
13,
qui emploie constamment la
seconde personne, dit : Tune stipulator parram prpetem
tibi, civitati Iguvin. Le datif tefe correspond exactement
au latin lihi, dont le b reprsente, comme on sait, un ancien
bh (sanscrit tublijam); tefe est pour tefei, comme le montre
l'osque sifei
sibi . Sur VI 6 51, on se serait attendu une
forme correspondante sefe, puisque cette table parle k la troi-
sime personne : au lieu que nous avons seso. Le sens ne
peut tre douteux : mais la forme est assez extraordinaire*.
II semljle (jue si la langue a abandonn l'ancienne flexion
pronominale
sefe, ce devait tre pour entrer dans les voies
de la dclinaison rgulire. Nous dcomposons donc le mot
en se-se, le datif redoubl se tant form comme pople, Tursce.
Il reste o dans lequel nous reconnaissons avec Bugge un
reste de la syllabe Vton^ qui se joint tant de pronoms : on a
dj vu surirront mutil en surnro (VI b 48). Cette forme sese-
honl semble avoir fait tomber en dsutude le pronom simple.
La proposition suivante nous apprend le lieu o se fait
cette seconde inspection des oiseaux : c'est l'endroit dj
mentionn plus d'une fois (VI a 9-13) vapefe avieclu{f). I 6 14
dit vapcfem avieklufe en rptant la postposition e(?i)
1. Voyez les explications qui ont t proposes dans ZK, III, 34. IV, 244.
XV, 431. XX, 185.
TABLE l b 13. TABLE VI 6 52. 171
aprs le second mot, ce qui ne laisse pas que fl'tre assez
remarquable. Nous avons dj expliqu
(p. 84) cette rp-
tition par une confusion qui s'tablit facilement entre les
postpositions et les dsinences. Comme en gouverne l'accusa-
tif, il faut supposer qu'il
y
a mouvement, au moins dans la
pense de celui qui parle : combifiatu doit donc s'entendre
comme s'il
y
avait coinbifiato[m) etu.

La phrase suivante se
compose de deux propositions dont la premire exprime un
commandement ngatif, et dont la deuxime commence par
la conjonction prepa, qui supposerait un prquam latin (cf.
antequam). Ce prepa gouverne le parfait du subjonctif com-
bifiami{t), lequel est form comme les parfaits du subjonctif
osques fefacid^ hipid, pruhipid^ trbarakattins, patensns^.

Amboltu exprime l'action qu'il est dfendu l'adfertor de
commettre avant d'avoir termin son inspection. D'aprs
l'analogie de VI a
6,
I 6 11, on s'attend un verbe signifiant
a
se retourner . Le prfixe amb conviendrait bien pour cette
ide et nous avons VI b
60, VII a 49 un impratif holtu. Mais
il est malais de dire quel verbe il appartient^. La dernire
phrase, qui commence par une proposition circonstancielle
dont le verbe est au futur antrieur (postquam prpetem
auspicatus erit), indique la route que l'adfertor doit prendre
pour se rendre au sacrifice : vea aviekla, via aviecla. Au
sujet de vea, rappelons le passage de Varron, De r. r. I. 2.
14 : Ruslici etiam nunc quoque viam veam appellant, propter
vecturas. La forme primitive tait sans doute vehia. L'adjec-
tif qui accompagne via est le mme que nous avions avec
vapides:\d, route est donc nomme d'aprs les vapides avieculi,
ou ceux-ci et la route ont tir leur nom d'une circonstance
commune.

Tandis que VI a 52 emploie le pluriel etulo, I b
14 met le singulier etu, ce qui s'explique si l'on songe que
ce dernier texte n'a pas encore parl des compagnons de l'ad-
fertor, VI ajoute encore : com peracris sacris^ ce que nous
traduisons par
cum ambarvalibus sacris . Faut-il entendre
par ce dernier mot, qui est videmment le substantif, tous les
objets servant au sacrifice? ou faut-il le prendre au sens res-
treint de
ce
victime? Varron (De r. r. II. 1. 20) dit : Porci puri
1. Sur cette formation, qui est difficile expliquer, voy. Corssen, ZK, XIII,
195 ss. 243 ss.
2. On pourrait songer aussi au verbe latin volvere. Pour l'assiuiiiation du v
au b de la prposition amh, cf. suboco
(p. 70). On aurait un impratif voltu
comme on a, dans les langues no-latines, du mme verbe un parlicipc vollus.
172 TABLE I /; 15. TABLP: YI b 52.
ad sacrificium, ut immolentur, olim appellati sacres. Quos
appellat Plautus, cum ait : Quanti sunt porci sacres? Et plus
loin (II. 4. 16) : Porci... qui a partu decimo die habentur
puri, ab eo appellantur ab antiquis sacres, quod tum ad sa-
crificium idonei dicuntur primum. Et Festus p. 318) : Sa-
crem porcum dici ait Yerrius ubi jam a partu babetur purus.
On voit, en rapprochant ces passages, que les porcs olTerts
en sacrifice sont appels en latin sacres. Mais cet adjectif pou-
vait fort bien, semble-t-il, s'appliquer toute espce de vic-
times. Nous avons ailleurs (III 8)
: sacre uvem kletra fer-
tuta
sacrem ovem

fertote o l'adjectif en question est


appliqu une brebis, et II a 21 : katlu(m) sakre(m) o
il s'applique un chien. C'est un fminin de la
3^
dclinai-
son signifiant hostia, victima qu'on peut rapporter l'abla-
tif pluriel sacris. Mais d'autre part on trouvera (VI 6 56)
des
raisons de penser que sacris est un neutre
'.
TRADUCTION.
(VI b 49) Postquam oscines i?) auspicatus erit, prsetextam
lustralem induitor; ricam sumito; in dextram scapulam in-
duitor. Ignem imponito. Quum (50)
ad sacrilicium feras
(?),
ubi ignem imposuerit, is ferto qui prtextam lustralem habe-
bit. Itidem

in dextro humero ferto. Cum eo calatores duo
(51) eunto. Prtextam [cum] purpureis [clavis] habento. Tum
stipulator parram prpetem sibi, civitati Iguvina3. Tum aus-
picator ad vapides avieculos, neve
(52)
circumvertitor
(?)
an-
tequam prpetem auspicatus fuerit. Postquam pra^petem
auspicatus erit, viaaviecula ad sacrificium eunto cum ambar-
valibus sacris.
(1^11) Cum conversus eris, ricam sumito. Tum
(12)
ignem
in foculum imponito. Quum ignem imposueris in foculum,
(13)
tum stipulator parram pra^petem tibi, civitati Iguvina.
(14)
Ad vapides avieculos auspicator. Via aviecula ad sacrifi-
cium ito.
(15)
Calatores eunto. Prtextas habento [cum] pur-
pureis [clavis].
(VI b 52)
Ape Acesoniame
(53)
hebetafe benust , enum
termnuco stahituto. Poi percam arsmatia habiest eturstahmu
Eso eturstahmu : Pis est tolar
(54)
Tarsinaler, tri
for
Tarsina-
1. On trouvera plus loin (V o 6) le mcmc mol employ au neutre.
TAiil.E I
h 15. TABLE VI h 52. 173
ter, Tuscer Naharcer labuscer noimier, eelu ehc su^ poplu.
Nosoe icr ehe esu poplu, sopir'^ habe,
(55)
csme'" pople portatu
ulo pue mers est; ftu
une pirse mers est. Trioper chetursta-
hcmrn.
(I b 15)
Pline mens
(16)
Akeduniamem, enumck
etudstamu tiita Tadinate, trifu
(17)
Tadinatc, Tiirs-
kiim Naharkum numem, lapuzkum numem.
(18)
Svepis habe, purtatulu pue meds est, fcitii uru
pede meds est.
La premire station est Akechinia. On trouve sur des mon-
naies italiques le nom Akudunniad*; ces monnaies appar-
tiennent la ville du Samnium que les Romains appelaient
Aquilonia, et qui a encore aujourd'hui le nom de Acedogna
ou VAcedogna. Il ne saurait tre question de cette ville, mais
bien d'un lieu de mme nom situ aux environs d'Iguvium.
La table YI, fidle son habitude de transcrire le d par rs,
devait mettre ^cerson^a ; elle a nglig ici Iqv, qui se trouve
d'ailleurs une autre fois (VII a 52 Acersoniem). L'accusatif
pluriel hebetafe[n) a tout l'air d'une interpolation de la
table YI, car si le mot tait essentiel, il se retrouverait sur I.
C'est sans doute une dtermination plus exacte de l'endroit
o, Aquilonie, le cortge devait s'arrter. Il est probable
que ces hebetas sont les mmes que les ebetras dont il tait
question YI a 12, o elles se trouvent cites immdiatement
aprs les vapersus avicclir. L'absence de la lettre h ne saurait
surprendre, si l'on compare des mots comme hostatir, anos-
tatir, crits l'un ct de l'autre, ou encore hereitu (YI a
37)
= eretu (II a
4).
Ape

benust signifie postquam

venerit . Le durcis-
sement du
-y
en 6 est constant dans ce verbe, sur les tables an-
ciennes aussi bien que sur les nouvelles ^ Le futur antrieur
en Uf<t nous est bien connu.

Si nous passons I 6 15, on
ne peut pas douter que les mots pu ne mens ne correspon-
dent pour le sens ape benust
\
si l'on songe que pune veut
dire

quum
et que tout le reste de la phrase est d'accord.
1. Ehesu.
2. Poplusopir.
3. Fsme.
4. Mommsen, Die unterit. Dial. 201, 246.
5. Comparez le grec Pavo) et l'osque kum-bened convenit : on sait que la
racine primitive commenait par gv. V. Curtius, n 634.
6. Sauf, bien entendu, que I met le verbe la
2* personne.
174 TABI.E I
/y
16.
TABLE VI h 53.
Mais comment expliquer le 7?? de mens? Kirchhoff suppose
simplement une laute d'criture pour bcnes, tout en conve-
nant que les deux lettres ne se ressemblent pas. Peut-tre
que sur la table qui a servi de prototype il
y
avait par assi-
milation Akeduniamem mens. Tandis que YI a 53 emploie
le futur antrieur, nous avons ici le futur simple, form
l'aide de la syllabe es (cf. (xev-ec-w, fjLsvoj) : la forme complte
serait benes-s, car il faudrait encore ajouter la dsinence
de la seconde personne. L'ombrien (ce qui est rare dans la
conjugaison) se montre plus archaque que le latin, puis-
qu'il emploie un verbe vno l o le latin prsente la forme
faible venio. C'est du reste ce verbe veno que se rapporte le
parfait latin vni; l'on trouve en outre au subjonctif evenat,
aduenatj 'jjrovenant, convenamK
Par une irrgularit de syntaxe qui peut faire penser qu'ici
la table YI a dvelopp le texte primitif, nous trouvons un
verbe au pluriel [stalnluto] dans la proposition principale,
tandis que le verbe de la proposition incidente est au singu-
lier (6enws^). D'ailleurs, le sens est clair: quand il (l'adfertor)
sera arriv..., qu'ils (l'adfertor et ses compagnons) s'arrtent
la borne. Le mot termnu-co
^
est le latin terminus l'abla-
tif, suivi de la postposition co(w), qui indique le lieu o l'on
est K

Stahituto est la troisime personne plurielle de rim])-
ratif d'un verbe staio, stahio (le h servant seulement comme
lettre de sparation) je me tiens debout, je m'arrte . Ce
verbe staio est form comme fuio, c'est--dire que la racine
sta a donne naissance un verbe de la seconde conjugaison
faible. On trouvera plus loin du mme verbe le futur simple
staheren I b 19.
Etiirstahmu etudstahmu est un impratif moyen comme
pe7'snimu, spaJcrnu, anovihimu. Mais il est trs-difficile de rien
dire sur le verbe en lui-mme. On trouvera plus loin (YI b 55)
la forme ehetwstahamu qui nous apprend que l'e initial est
long. Il faut probablement en faire la prposition c ou ex
(cf. ehveltu). Il reste tudsta qui serait impossible prononcer
si l'on n'introduisait pas une voyelle brve aprs le d : cf.
meds pour me(j(e)s. Aufreclit remarque que le sens de ce
verbe parat tre celui de parler, dire , car il est plac en
1. Neue. Formenlehre, II, j). 321.
2. Cf. l'osque leremniss.
3. V. p.
143.
TABLE I 6 16. TABLE VI h 53. 175
tte d'un discours direct en compagnie du mot eso sic (YI
b 53). Aufrccht s'en tient ce sens gnral : cependant les
paroles qui suivent sont d'une nature assez caractristique,
puisqu'elles renferment une proclamation d'exil. Je serais
tent de reconnatre dans tu des le mme substantif neutre
tuder que nous avons rencontr plus haut* dans le sens de
frontire, limite . Ce nom a pu donner naissance, par l'in-
termdiaire d'un adjectif, un verbe en tare, comme on a en
latin honestare, fimestare. Le sens serait donc exterminare- .
Je n'insiste pas davantage sur cette conjecture qui a du
moins le mrite d'tre grammaticalement plausible et de ren-
dre compte du sens. En effet, la signification dire, parler

ne convient que pour la t. YI. Sur I 6 15, ce verbe a pour r-
gime l'accusatif les noms des peuples qui sont exils, et il
n'y a pas de discours direct.
Vient maintenant (YI b 53) la formule d'exil. 'Le verbe prin-
cipal est eetu, dans lequel on peut voir, soit le simple ito
qu'il aille , soit (en divisant e-etu) le compos exito qu'il
sorte . Je prfre la premire interprtation, parce qu'un
peu plus loin (YI 6
54),
dans un passage analogue, on a le
verbe simple ier. La prposition ehe ou eh {= latin ex) se
trouve exprime devant esu j^oplu hoc populo . Le sujet du
verbe est le pronom indfini pis qui est employ ici dans le
sens du latin quicumque , comme en osque'. Le mouve-
ment gnral de la phrase est donc : que celui qui appartient
telle ou telle cit, sorte du peuple iguvien. Gomme il va
tre procd une lustration, on loigne tous ceux qui n'ont
pas les mmes sacra.
La premire population qui est mentionne sont les Tadi-
nates, que Pline (H. N., III, 19) nomme parmi les races de
rOmbrie. Dans notre texte, ils sont mentionns deux fois :
une fois comme cit et l'autre fois comme tribu. C'est exacte-
1. Voyez ci-dessus, page 36.
2. La diffrence entre le d de tudtr (VI a 10-16) et le d de tudes s'expliquerait
par la prsence d'une nasale dans le premier mot : on sait que l'orthographe om-
brienne nglige souvent d'crire le n quoiqu'il se ft entendre dans la prononcia-
tion. Ainsi onse et uze, tenzitim et tesedi, dirsans et dirsas,
fons et fos,
hondra
et hutra. Quand pour une cause quelconque la nasale vient manquer effecti-
vement dans la prononciation, le d plac entre deux voyelles devient d (en om-
brien nouveau rs)
;
c'est ce qu'on voit par l'exemple suivant qui se rapproche
beaucoup du ntre : H un te, Honde ct de Hudi p, Horse.
3. Table do Bantia. Pis pocapit post exac comono hapiest meddis ... factud ...
qui quandoque posthac comitia habebit magistratus ... facito (1. 8).

17 TABLE I 6 16 TABLE VI b 54.
ment ce que font nos tables (juaml il s'agit d'I.i.Mivium. Les
mots tutar et trifor sont au g-nitif, ainsi (|uc l'adjoctir Tarsi-
nater qui les accompagne. Viennent ensuite trois adjectifs se
rapportant au gnitif nomncr, de nojHcn qui doit tre pris ici
dans le sens de nation, race . Le premier est Tusccr ({ui
s'crit aussi Turscer, comme on le voit par les formes Tursce
(VII 12) et Turskum (I 6 17) : on a depuis longtemps re-
connu les Tusci ou trusques. Le second est Naliarccr (pour
Nrcer) : ce mot correspondrait un adjectif latin Ncd-cus,
c'est--dire riverain du fleuve Nr , lequel coule au sud
de rOmbrie*. On trouve le nom de Nartes (et mme sur des
inscriptions Nahartes) comme dsignation des habitants de la
ville ombrienne d'Interamna^ : le suffixe est diffrent, mais
le primitif est le mme. Le troisime adjectif, Jabuscer, Ja-
jniscer (VII a
48), Japuzkum (I b
17) est plus difficile ra-
mener un terme dc-j connu. On a pens aux Japyges : mais
outre que gographiquement ils sont loin, l'analyse gramma-
ticale ne se prte pas cette identification. On doit probable-
ment sparer dans ce mot le suffixe sco, qui est le mme que
dans Oscus (pour Opiscus, Opscus), Volscus, Turscus. Il reste
Jabu ou plutt Jabud
(
cause du z de la forme Japuzkum),
c'est--dire que nous avons une dentale au lieu de la guttu-
rale que ferait attendre le nom des Japyges. J'aimerais mieux
penser au peuple appel par les Romains Japydcii, dont le
sige tait llstrie actuelle. Virgile (Gorg. III. 475) les nomme :
Norica si quis
Castella in tumulis et lapydis arva Timavi...
Il faut remarquer qu' la diffrence des Tadinates, il n'est pas
question pour les trois autres peuples d'une cit ni d'une
tribu : il est seulement parl de la race. On peut donc suppo-
ser que la formule de bannissement s'applique ici des indi-
vidus. Qu'il
y
ait eu des trusques, des Nariques, des Japydcs
Iguvium, vu le voisinage, cela n'a rien de surprenant. On
les invite se sparer du peuple iguvien, comme on a dj
invit le faire ceux qui appartiennent la cit et la tribu
Tadinate. Gel exil dont ils sont frapps n'est d'ailleurs qu'une
sorte de formalit ou de fiction lgale, car on va leur indiquer
les moyens de s'y soustraire.
1. Lepsius. De tah. Eurj.
p. 93.
2. riine, H. N. IIL 19.
TAI5LE I 1> 18.

TABLE VI 1) hk. 177
La phrase suivante commence par une proposition subor-
donne : noi<ve ier ehe esu poplu, dans laquelle on reconnat
une reprise de eetu ehu esu poplu. 1er est certainement une
forme du verbe ire : mais laquelle? pour nous clairer, il faut
d'abord examiner nosve. Ce dernier mot se dcompose en
no[n) et sve, d'o l'on peut infrer le sens du latin ni-si : il est
vrai que nos textes ne prsentent jamais la ngation non, au
lieu de laquelle ils emploient nelp. Mais ce n'est pas encore
une raison suffisante pour croire que l'ombrien n'ait pas
connu la ngation non, et pour corriger nosve en nesve, comme
le fait Bugge. 11 se peut que la ngation non se soit maintenue
dans le compos, tandis que comme mot indpendant elle ait
t remplace par un synonyme. Je ne veux pas nier toutefois
que nesve serait plus en accord avec le latin nisi et l'osque
neisvae. Quoi qu'il en soit, le second terme, ainsi que le sens
de cette conjonction ne sont pas douteux. Nous pouvons dj
pressentir que la porte gnrale de la phrase est d'indiquer
telle et telle prescription pour le cas o quelqu'un, bien qu'-
tranger, ne sortira pas du peuple iguvien. On s'attendrait
donc trouver dans ier un futur, et c'est ainsi que l'explique
Aufrecht. Il le regarde comme tant pour ies par le change-
ment ordinaire de s final en r. Bugge
*
fait observer que la
forme complte serait ies-s la seconde personne et ies-t la
troisime et il ne croit pas qu'un s ainsi suivi d'une autre
consonne puisse se changer en r. Il propose donc de corriger
le mot en ies, de sorte que nous aurions un futur rgulire-
ment form comme purtuvies et heries. Assurment une
telle forme serait plus claire : mais c'est peut-tre pousser
trop loin le droit de corriger le texte. J'aime mieux voir
dans ier une
2^
ou une
3'
personne du parfait du subjonctif,
pour ieris ou ierit (Cf. ci-dessus,
p. 171).
Une seconde proposition incidente se compose des mots :
so pir habe, sve pis hafe. Dans so le v s'est vocalis et a
absorb les voyelles longues dont il tait suivi : c'est le mme
phnomne que nous avons vu
(p. 69) dans subocau.

Il
faut remarquer le
f
de hafe qui correspond au b de habe : on
peut comparer le rapport des mots comme rufus et ruber en
latin.

Une question dlicate est de savoir si pir reprsente
le lalin ryw/s ou le latin quid; on pourrait soutenir par des
exemples l'une et l'autre proposition. Mais ce qui, selon nous,
1. ZK. VIII. 34.
12
178 TABLE I ^ 18.
TABLE VI b 55.
doit trancher le dbat
^,
c'est la leon svc pis donne par
16 18. Nous n'avons pas le droit d'admettre que la concor-
dance des deux tables n'existe pas sur ce seul point : le r de
pir doit donc tre attribu au rhotacisme
;
nous avons cit
plus haut
(p.
53) un passage d'une ancienne formule latine
ou le fminin qidsquis devient quirquir.

Hahc^ hafe doit
ds lors tre considr comme un verbe neutre : je suppose
qu'il est pris dans le sens du frquentatif latin ha!)ilaL'^ ;
nous rencontrerons V a 5 le subjonctif prehabia qui est
galement employ comme verbe neutre dans le sens de
presse . Je traduis : si quis habitat (si quelqu'un de
ces trangers est domicili Iguvium).
Nous arrivons la i)roposition principale : le verbe esl/)or-
tatu qui matriellement est le latin porlutu. A. K. supposent
qu'il a aussi le sens du verbe latin et ils pensent qu'il s'agit
de porter en un endroit convenu les biens possds (si quid
habet) par les trangers. Une telle disposition ne laisserait
pas que de prsenter des difficults d'excution : elle serait
d'ailleurs sans exemple dans l'antiquit. Je suppose qu'il
s'agit d'un cens payer par les trangers domicilis Igu-
vium : on sait le rapport intime qui existait Rome entre le
cens et les lustrations quinquennales'. Le verbe poHo, dans
cette hypothse, doit tre pris au sens spcial de porter [le
tribut] : cl. opo
imi)t
(de o-Epo;) et vectigal (de vehere).
Ulo a t avec raison traduit par A. K. comme un adverbe
signifiant l . Il supposerait en latin un adverbe olhmi
(cf. olim).

Esme 'pople, deux datifs singuliers signifiant
huic populo . Nous avons dj vu
(p.
146) le thme pro-
nominal esmo, qui ne doit pas tre identifi avec l'antique
thme asma, lequel avait us ou assimil son s longtemps
avant qu'il
y
et un dialecte ombrien : nous avons ici une
formation nouvelle se composant de cis, le mme qui se trouve
dans le latin is-te, et de mo. Peut-tre le latin immo, dans
l'acception justement, certainement a-t-il la mme com-
position. Par esme pople il faut naturellement entendre le
peuple iguvien.

Pue a dj t rencontr
(p.
153) comme
1
.
A. K. se prononcent pour quid
2. Haheo est aussi employ en latin comme verbe neutre, clans le sens de tre
propritaire . Curius ad Cic. Fam. VJI, 29 : Nos, quod simus, quod habeamus,
quod existimemur, id omne abs te habcre.
3. V. Fustel de Coulangcs, La Cit antique, livre I!I, ch. VII.
TABLP: 1 h 18, TABLE VI b 55. 179
adverbe signifiant ubi -
Mers est, meds est'
Icx est

(p.
87).
Le sens de tout ce qui prcde est donc que les trangers
tablis Iguvium doivent payer le cens au peuple iguvicn
dans le lieu indiqu par la loi.

Une seconde prescription


est donne en ces termes :
ftu
uru pirse mers est, feitu uru
pede meds est.

Uni, rgime indirect de ftu
sacrifie

est l'ablatif, comme nous avons vu puni
ftu,
vinu
ftu. Le
thme pronominal est le mme qui fait la seconde partie de
sur-ur-hont; c'est celui que nous rencontrerons V a 5 (pide
uraku ri esuna si quod in hac re divina sit .

Pirse
= pede (I b
18) nous est dj connu dans le sens d'une con-
jonction signifiant aprs que ; ici il a gard son sens pro-
nominal et peut se traduire par quod. On sait que c'est le neu-
tre
jj^V/
suivi de l'enclitique indfinie et. Outre le tribut d
la ville, les trangers domicilis doivent donc payer (proba-
blement la corporation religieuse ou l'adfertor qui la re-
prsente) certaines oirandes indiques par la loi.

Nous
retrouvons dans la dernire phrase l'impratif eheturstahamu
accompagn de l'adverbe trioper, qui est crit triiuper sur
les anciennes tables. Cet adverbe signifie trois fois comme
on le verra clairement un peu plus loin, par la comparaison
de VI b 56-64 avec 16 21. Il est form comme en latin parum-
]per, paulUper, tantisper, semper, et connue en osque petiro-
pert quatre fois . La comparaison de cette dernire forme
nous fait penser qu'un t est tomb la fin de cette enclitique,
non-seulement en ombrien dans trioper, mais peut-tre bien
en latin dans les mots prcits. Qu'il existt en ombrien une
particule pert, c'est ce qu'on voit par II a 35, 36, o on la
trouve une fois comme enclitique* et une fois comme mot in-
dpendant. Le sens semble tre celui d'une prposition par-
titive. Quant l'origine, on peut tre tent de songer au grec
irpoTt, au sanscrit pinti : mais il n'est pas vraisemblable que
le t de cette particule se soit maintenu si longtemps la suite
de r, la voyelle finale tant tombe. Il vaut mieux penser avec
Gorssen
"^
une formation italique analogue antid, postid,
qui sont devenus ante eipost; pert serait donc le dbris d'un
ancien pertid.

La premire partie triju trio est probable-
ment un accusatif pluriel neutre, de sorte que le tout signi-
fie : par trois [fois] ,
1. Peut-tre en cet endroit par erreur, cause du perl de la ligne suivantei
2. Aussprache II. 321,377.
180 TABLE I 6 19.
TABLE VI /' 55.
Nous retournons I b
16,
qui prsonle les lails d'une ma-
nire beaucoup plus concise. Il n'emploie pas plus ici le dis-
cours direct qu'il ne l'a fait i)rrc(lommenl pour les prires.
Il se contente de dire qu'on bannira tel et tel peuple. Puis, con-
tinuant la troisime personne, il ajoute une phrase qui si-
gnifie en substance que si l'on est domicili, on doit payer la
redevance et prsenter les olTrandes. Il n'est pas certain qu'il
taille sparer purtatulu en purtatu ulu : peut-tre avons-
nous dj ici une enclitique la faon italienne et franaise.
Corssen montr que ces sortes d'enclitiques existaient dj
en latin*.
TRADUCTION.
(VI b 52) Postquam Aquiloniam
(53)

as venerit, tum ad
terminum slanto. Qui prtextam lustralem habebit extermi-
nato. Sic exterminato : Quisquis est civitatis
(54)
Tadinatis,
tribus Tadinatis, Tusci Narici Japydici nominis, ito ex hoc
populo. Si non iverit ex hoc populo, si quis incolaest,
(55)
huic
populo [vectigal] portato illuc ubi lex est; sacrificalo id quod
lex est. Ter exterminato.
(16 15)
Quum venies
(16)
Aquiloniam, tum exterminato ci-
vitatcm Tadinatem, tribum
(17)
Tadinalem, Tuscum Naricum
nomen, Japydicum nomen.
(18)
Si quis incola est, [vectigal]
portato illuc ubi lex est; sacrificato id quod lex est.
(YI b
55) Ifont tcrmnuco com prinvalir
(56)
stahitu. Eno
deitu : Arsmahamo, caterahamo^ Jovinur. Eno com^^prinvatir
peracris sacris ambretuto. Ape ambrefurent,
(57)
termnome be-
nurent, termnuco com prinvalir eso persnimumo taselur.
(I b 19) Pune prinuvatus staheren termnesku, enu-
mek : admamu',
(20)
kateramu, Ikuvinu. Enumck
apretu tures et pure. Puni amprefus'',(2l) persnimu.
Le premier mot se dcompose en
ife
-\- {/i)ont, de sorte que
nous obtenons un quivalent de l'adverbe latin ibidem .
Mais je crois que cette expression doit s'entendre du temps
1. Ouvrage cit. H, 835 ss.
2 Enocom.
3. Armanu.
4. Amprefu
(21)
us. Le graveur a oubli qu'il avait dj'i crit l'u h fin de
la ligne prcdente.
TABLE I 6 19. TABLE VI 6 56.
181
et non de l'espace. Je traduirai donc par simiil .

Tennnu
est l'ablatif d'un nom correspondant au latin Irrminus.
Les
autres mots sont connus; nous voyons qu'on commande l'ad-
fertor et ses acolytes de s'arrter en mme temps prs de la
borne. I b
19,
qui parle de plusieurs bornes, se contente de
dire : quum calatores stabunt ad terminos .
Les deux
phrases suivantes commencent chacune par enoim) alors .

Deitu, teitu, est l'impratif du verbe dicere. Il faut se garder


de prendre ei pour une diphlhongue : ce sont deux voyelles
distinctes, et le mot doit se prononcer detu en trois sylla-
bes. On sait, en effet, que la diphthongue ei se rduit le
plus souvent un e. Or, deitu teitu est la forme constam-
ment usite sur nos tables : i reprsente le c de l'impratif
dectu, qui s'est cras en dejtiiK Aprs deux mots signi-
fiant tum dicito on doit s'attendre au discours direct, et en
effet on constate immdiatement un changement de personne
dans le verbe.
Arsmahamo caterahamo sont manifestement deux verbes
de la
1"
conjugaison, aha reprsentant un a long. Un autre
fait non moins certain, malgr l'ingalit apparente de I 6
19,
qui a armanu kateramu, c'est que la valeur grammaticale
que nous reconnatrons l'une de ces formes verbales devra
galement tre admise pour l'autre : nous voyons, en effet, que
sur VI b 56 la flexion des deux verbes est exactement sem-
blable. Cela ne veut pas dire que nu doive ncessairement tre
regard comme une faute d'criture pour mu, ou vice versa.
Je reviendrai sur ce point dans un instant. A. K. considrent
ces deux formations comme deux premires personnes plu-
rielles de l'indicatif prsent, soit actif, soit passif. Mais on a
peine alors s'expliquer Vo final, au lieu duquel on aurait
attendu comme en latin un u daudamus), ou comme en grec
un e (c'poue, fflo;xv). Je crois plutt que le mo de arsmaJiamo
caterahamo est le mme qu'on a dans les formes plurielles
d'impratif moyen persnkniimo persnihimimio a precantor .
Ces pluriels sont, selon toute apparence, tirs du singulier
{persnimu] par imitation du procd qui fait qu' l'actif on a
etuto a
itote ct de etu
ito . Il est vrai que dans les deux
mots qui nous occupent la premire syllabe de la dsinence
manque : on a ars/nrnno au lieu de arsinainamo et cateramo au
lieu de cateramumo. Cette disparition d'une syllabe de la d-
1 Voyez p.
100.
182 TABLE I 6 19.
TABLE VI
h 56.
sincncc a probablement sa raison dans le dsir d'allger des
formes trop pesantes : pareille cliose a lieu en latin, o l'on
trouve huiddlc et de Jawlatotc. Ce (pu donne cette expli-
cation un liiuil degr de vraisemblance, c'est (pi'on a trois
fois l'impralif ])luriel actif etatu, Ikiivinus ^I b 21,
22i,
etato^ Ijovinnr (W b 63), o l'on aurait attendu, d'aprs l'ana-
logie de etuto, habituto, stahitiUo, une forme redouble eta-
tuto : mais la langue, trouvant sans doute cette forme trop
lourde, a supprim l'avant-dernire syllabe. Je viens main-
tenant t\ la dsinence nu de admanu (I b
19) : le n (s'il n'est
pas une faute du graveur) s'explique, soit par un phnomne
de dissimilation, cause de Vm de la syllabe prcdente, soit
par l'origine de la dsinence mu, qui est pour mnu
%
de sorte
que la prononciation a pu rester incertaine, comme en latin
dans Portumnus, Portunus, columna, columella, et peut-tre
en ombrien dans ferine, ferime {\^our fcrimne?^) .

Une au-
tre irrgularit du mme mot, c'est que le texte a armanu
pour admanu : le (I ou r tient la place d'un ^ ou d, le trait
de la panse venant aboutir trop bas. Nous rencontrerons dans
la suite au moins un exemple certain de la mme erreur : IV,
28 tertu au lieu de tedtu.

La valeur de ces formes comme
impratifs moyens ou passifs tant reconnue, il faut voir
quelle personne ils appartiennent. Le mot Joi!y<r Ikuvinu(s")
ne peut tre qu'un nominatif pluriel ou un vocatif pluriel :
cause de sa place dans la phrase, la seconde supposition est
la plus probable. Les deux impratifs sont donc la deuxime
personne : Soyez , soyez , Iguviens! Dans le second
verbe, je reconnais le grec xaOapoaai se puriter . Qu'un
veri)e grec de cette signification ait pntr Iguvium en
compagnie de la crmonie qu'il dsigne, cela n'est pas plus
suri)renant que de voir tant d'autres mots du rituel em-
}irunts par les peuples d'Italie aux Grecs, Je traduirai donc
cet impratif par
purificamini .
Quant ad mamu ars-
mahamo, il en a dj t plusieurs fois question par avance :
c'est l'impratif pluriel passif du mme verbe au(]uel nous
avons rapport l'adjectif arsmatiam lustralem . Il drive
du thme substantif a/'smo, que nous avons traduit par rite .
Ad mune caslo appartient la mme famille''. Je tradui-
1. La traduction latine serait
italote, If,'uvini, du frquentatif itare.
2. Voyez p.
98.
3. Voyez p. 106.
't. Voyez
p
90.
TABLE I b 20. TABLE VI h 56. 183
rai donc
lustramini . Poul-lre ces deux mots dsignaient-
ils deux genres diffrents de purification. Cf. Servius a<l Mn.
VI, 741. Triplex est omnis purgatio.... Nam aut tda purgan-
tur et sulphure,aut aquaabluuntur, autare [ventilanlurJ.Cf.
id., ad Georg., II, 389.
La phrase suivante a pour verbe ambretuto, o nous avons
l'impratif pluriel etuto compos avec le prfixe ambr. Cette
variante de am et de amb a t explique par Aufrecht comme
quivalant au grec a.t : on a reconnu une forme analogue
dans le latin anifr-actus circuit, courbe
^5
et ambr-ex (Fes-
tus : ambrices sunt regul qua> transvers asseribus et te-
gulis interponuntur) ^ J'aime mieux expliquer ce r comme
un comparatif : c'est ainsi qu'on a sttper ct de sub. Quoi
qu'il en soit, le mme compos existe en osque
;
amfret
am-
biunt est employ deux fois sur la colonne d'Abella.

Le
sujet de ambretuto, c'est l'adfertor com prinvalir avec les
acolytes , c'est--dire que le pluriel est amen par l'ide
plutt que par la construction grammaticale. Il en est de
mme un peu plus bas (YI 6
57),
oh persnimmno tasetur sont
mis au pluriel, quoique le sujet soit [arsfertur] com prinva-
tir.

Quant au rgime indirect peracris sacris ambarvali-


bus sacris , il faut le considrer comme un instrumental ou
un socialif : qulls fassent le tour avec les

ambarvales.

Nous avons dj dit que par sacris on peut entendre les vic-
times. Ce circuit des victimes est mentionn nombre de fois
chez les anciens. Macrobe, Sat. III, 5 : Ambarvalis hostia est
qu rei divin causa circum arva ducitur ab his qui pro
frugibus faciunt. Festus,
p.
5 : Amburbiales hostia dicebantur
qu circum terminos urbis Rom ducebantur. Caton, De
r. r. 141 : Agrum lustrare sic oportet. Impera suovitaurilia
circumagi. Cum divis volentibus, quodque bene eveniat,
mando tibi, Mani, uti illace suovitaurilia fundum, agrum,
terramque meam quota ex parte, sive circumagi sive circum-
ferenda censeas, uti cures lustrare. Mais d'un autre ct la
comparaison de Ib 19, o il n'est pas parl de victimes, mais
( ce qu'il semble) d'encens et de feu, doit nous engager
traduire sacris comme un neutre et le prendre dans le sens
gnral d'objets sacrs.
Avec sa minutie ordinaire, VI b 56 ajoute : Quand ils au-
ront fait le tour, quand ils seront arrivs la borne....

1. ZK. XVL 381. XVn.43'4.
184 TABLE I ^ 20.

TABLE VI h 57.
Dans ambrefureiit nous reconnaissons le futur antrieur du
mme verbe qui fait l'impratif rt/6>'e/u<o : ici le /"du verbe
auxiliaire annex s'est conserv, contrairement ce cju'on a
vu dans lust (YI al). On verra de mme le
f
conserv au futur
antrieur andersafust (VII a 46. Yll b
3),
de la racine da.

Le verbe de la proposition principale est pcrsnhnumo pre-
cantor . Les autres mots sont connus.
I b
19,
qui est beaucoup plus concis, emploie le futur sim-
ple staheren(t) du verbe s/o flchi d'aprs la conjugaison
faible* : c'est peu prs comme si en latin on disait slacbunt.

Aprs en unie k, qui correspond e?iodeYI b


56,
il supprime
le verbe signifiant
qu'il dise

et cite immdiatement les
paroles que le prtre doit prononcer. La mme particularit
se retrouve plus bas (I b 21, 22). Au lieu de peracris sacris
nous avons tures et pune : ces deux expressions ont l'air
de dsigner tout autre chose, quoique probablement la dif-
frence soit plus dans les mots que dans le fond des ides.
Tures semble l'ablatif pluriel d'un substantif tus encens .
Pure est peut-tre l'ablatif singulier du mot pir feu

(v.
p. 59). La diff'rence de voyelle est la mme que dans le
latin Anxur, Anxir^ : l'incertitude de la voyelle s'explique
encore mieux si le mot est emprunt au grec
(Trup). C'est donc
d'une purification faide du feu et de l'encens qu'il serait
question. On comprend ds lors la prsence du brasier (ahti)
dont il a t parl.

Apretu (pour ambr-etu^, persnimu et
amp refus, sont tous les trois la seconde personne du sin-
gulier, suivant l'habitude de cette Table.
TRADUCTION.
(VI b 55)
Simul ad terminum cum calatoribus
(56)
stato.
Tum dicito : Lustramini, purificamini, Iguvini. Tune cum
calatoribus [cum] ambarvalibus sacris ambounto. Quum ain-
biverint,
(57)
ad terminum venerint, ad terminum cum cala-
toribus ita precantor tacili.
(I b
19)
Quum calatores stabunl ad terminos, tum : Lustra-
mini,
(20)
purificamini, Iguvini. Tum ambito turibus et ign.
Quum ambiveris, precator.
1. v. ci-dessus, p.
174.
2. V. Servius, d. Lion, ad /En. V\\, 799.
TABLE I ^ 20. TABLE VI b 57. 185
(VI b 57) Serfe
Martie, Prestota Ser/a
erfer (58)^ Marlier,
Tursa Serfia Serfer Martier, totam Tarsinatem,
trifo Tarsina-
tenij Tuscom Naharcom labiiscom nome^
(59)
totar Tarsina-
tei\ Irifor
Tarsinater, Tuscer Naharcer labuscer nomner
nerf
ihitu ansihitu, lovie hostatu
(60)
anhostatu tursitu Iremitu
hondu lioltu ninctu nepitu sonitu savUu preplotatu pi^evilatu.
(61) Serfe Martie, Prestota Serfia Serfer Martier, Tursa Ser-
fia Serfer Martie)^ fututo foner pacrer pase vestra pople totar''-
Ijovinar,
(62)
tle Ijovine, ero nerus sihitir ansihitir, Jovies
hostatir anostatir, ero nonme, erar nonme.
Cette prire, qui est annonce parle mot eso (YI b
57),
man-
que sur I b. Elle est remarquable plus d'un litre. Une pre-
mire circonstance qui la distingue des prires prcdentes,
c'est qu'elle est adresse simultanment trois divinits, re-
lies, il est vrai, entre elles par les liens del parent la plus
troite. Ce sont erfus Martius et ses deux filles (ou fem-
mes?) Prestota erfia et Tursa erfia. La parent est indique
de cette faon : Prestota erfia de erfus Martius, Tursa er-
fia de erfus Martius, c'est--dire que le nom du dieu est
plac la suite avec la flexion du gnitif. On peut supposer
que le gnitif dsigne le pre, comme en grec. D'autre part,
la mythologie latine nous offre des exemples o le gnitif a
l'air de dsigner un rapport conjugal : par exemple, chez
Aulu-Gelle (XIII, 22),
on trouve Nerienem Martis, Luam Sa-
lurni, Majam Yolcani, etc. Nous laissons indcise cette ques-
tion, qui est fort obscure '^

Le nom de erfius nous est
dj connu par Hondus erfius (I h 4. YI b 45). Cette fois
nous trouvons d'une part le fminin erfia et d'autre part un
masculin erfus qui est avec erfius dans le mme rapport
o Hondus est avec Hodius, c'est dire qu'un suffixe io est
L Popletotar.
2. Dans le passage d'Aulu-Gelle qui vient d'tre cit, certains dieux paraissent
tre invoqus par un de leurs attributs : ainsi Herie Junonis signifie, ce que je
crois, Potestas Junonis . Voici, du reste, le texte en question : Compreca-
tiones deum immortalium, qu ritu roraano fiunt, expositae sunt in libris sacer-
doium populi romani et in plerisque antlquis orationibus. In iis scriptum est :
Luam Saturni, Salaciam Neptuni, Horam Quiiini, Virites Quirini, Majam Volcani,
Herieiii Junonis, Moles Martis Nerienemque Martis. Comme exem(iles d'autres
relations exprimes par le gnitif, je citerai encore les inscriptions o l'on invo-
que : Genium Jovis, Genium Asclepii, Geniun Junonis Sospitae, Jiuionem Con-
cordise Augustae, Junonem Isidis victricis, etc. Comme pendant de Herie Junonis
on trouve Rome une divinit appele Jovis Libertas. Becker-M irquardt. IV,
p.
2;>.
Henzen, Act. ,irv.
p. 144.
186
TABLE I b 20.
TABLE VI b 57.
vomi s'ajouter au ininiilif. Je no crois pas (|uo cette circon-
stance ait une grande iui|)oilauce pour le sens : l'Iiisloire du
langage nous prsente conslauunent ce fait qu'un driv de-
vient synonyme de son primitif; je rappellerai seulement en
latin infcms, infnmus et iufcrnalifi. Il n'y a donc pas grande
dillcrence i\ dire Jlondus erfus ou erfus IIu(lii(!< : l'un peut
se traduire par inferus divus et l'autre par
deus infer-
nus . crfu!^ tant un de ces mots signifiant
gnie
si nom-
breux dans les langues ilali(|ues, nous pouvons reconnatre
dans erfus Martius un ddoublement du dieu Mars (cf. An-
cus Martius^i. Les deux desses qui lui sont associes s'ap-
pellent P/'cstota et Tursa. Le premier de ces noms, qui est
crit Prcstata I b
17, rappelle la desse Anterstata de la
Table votive d'Agnone, et encore plus les Lentes ])r(rfititei< des
Romains. Il
y
a aussi Rome un Jupiter prstes dont on a
retrouv le nom sur plusieurs inscriptions. Le sens du mot
parat tre celui de protecteur, pr tant pris dans le sens o
ordinairement on emploie ^^ro. Ovide (Fastes, V, 135^ dit en
parlant des Lares Prstites :
Stant quoque pro nobis et prsesunt mnibus urbis,
Et sunt pri3esentes auxiliumqiic ferunt.
Il est plus difficile de dire ce qu'est Turm. Nous lui trouve-
rons plus loin (YII a
47, 49)
le surnom de Jovia, (juc nous
avons dj vu porter diverses divinits. Que le groupe rs soit
organique, et non le reprsentant d'un ancien d, c'est ce qui
ressort des formes Turse (lY, 191, Tu se (I 6 31, 431. On pense
naturellement la Terre, en lalin Terra^ Torra (cf. exlorris)
pour Term, TormK Ce sens assurment n'est pas impossible.
Mais on ne comprend pas bien ce que la Terre viendrait faire
ici dans cette association. Si l'on pi'ond garde cette circon-
stance qu'il va tre adress aux trois divinits une sorte d'im-
prcjilion contre les peuples trangers, o entre autres clioscs
on dit : tursitu Iremilu
terreto tremefacito , on est conduit
penser que Turm appartient phitt au verbe Irrrrre [pour
tersere] ^ On sait que les Romains avaient deux divinits,
Pallor et Pavor, personnifiant la peur, auxquelles TuUus Hos-
lilius avait lev un temple et consacre une corporation de
1. Curlius, Grnndzurjc, n 23
L
2. Curlius, Grundzge, n"2't'i. Poiirl'/ correspondant un n latin, cf. pepur-
kurenl, ku vu tins.
TABLE I 6 20. TABLE VI h 57. 187
prlres. On disait que c'taient deux compagnons do Mars.
Il
y
avait aussi Rome une desse Paventia'. Si nous admet-
tons ce sens, nous voyons associs Cerfus Martius deux
desses, dont l'une reprsente la protection accorde aux in-
dignes et l'autre la terreur inspire aux trangers. La prire
qui leur est adresse justifie ce double aspect.
Aprs les trois noms de divinits, viennent d'abord des ac-
cusatifs que nous n'avons pas de peine traduire : ce sont les
mmes mots que nous avons rencontrs prcdemment (VI b
54'!
au gnitif. Il est question de la cit Tadinate, du peuple
Tadinate, de la race des Tusci, Narici, Japydici ; si nous nous
souvenons que la lustration se fait pour les Iguviens, et que
les hommes appartenant une autre origine ont t l'objet
d'un bannissement, nous pouvons dj prsumer que l'invo-
cation n'est pas conue dans un esprit favorable. La suite con-
firmera cette prvision : mais d'abord il faut examiner une
srie de mots qui appartiennent galement au rgime direct.
Il est question des Nerf et des Jovie du peuple Tadinate et
des autres nations trangres. Comme le passage est capital,
comme nous
y
avons renvoy d'avance en traitant une pre-
mire fois du mot nerf^ il faut en parler ici avec un peu de
dtail ^ Ces Nerf sont accompagns de la dtermination Aihitu
ansihitu, et les Jovie de la qualification hostatu anhostatu.- Il
ne peut rgner de doute sur le fait que nerf est un accusatif
pluriel: nous sommes donc autoriss considrer comme des
accusatifs les cinq autres mots. Si toutefois il fallait une
preuve, nous la trouverions dans les passages o les mots
qui sont ici l'accusatif sont tous employs au datif pluriel
par suite d'une construction syntactique diffrente. Je prends
comme exemple VII a 12 :
Tote Tarsinale^ trifo Tarsinate, Tursce Naharce Jabusce
nomne, totar Tarsinater^ tri
for
Tarsinater, Tuscer Naharrer
Jabuscer nomner Neriis itir amihitir^ Jovies hostotir anos-
talir.
La mme construction se trouve VI b 62. VII a 14. 28. 50.
Il est clair qu' un datif neras sitir ansihitir doit correspondre
un accusatif nerf ,<i/iiti({f] an4ihitu[f), et qu' Jovies hos-
tatir anostatir on doit Opposer Jovie[f) hostatu[f) anhos-
tatu[f]. La construction tant lucide, tchons de voir
\. Liv. L 27. Augustin. Civ. D. IV. 11.
2. Le mme passage se retrouve VII a 48, mais s.ins variante
188 TABLE I b 20.

TABLE VI h 59.
quel est le sens de ces mots. J'ai dit plus haut qu'il con-
vicnl de voir dans nerf, non pas la dsi<,nialion do personnaj^cs
humains, ma:,Mslrais, princes ou ij^uerriors, comme l'ont sup-
pos tous les interprtes, mais un nom de divinit. La preuve
de cette assertion nous est fournie par le prsent passage.
En efTet, Jovie ne peut tre autre chose qu'un mot masculin
de la
5"
dclinaison, analogue aux mots grec en r,; et en a,
driv du nom propre Jo('/.s. Si le mme terme existait en la-
tin, ce serait un mot Jonia form comme soiba, transfuga, ad-
veua, parricida. Quant au sens, il doit tre peu prs celui
de l'adjectif Jovius ou Jovialis pris substantivement : je le
traduirai donc par gnie . Les adjectifs hostatu anhostatu,
qui forment antithse, sont des participes d'un verbe liontare
qui serait avec Itoslis dans le mme rapport o testari est avec
teslt.'<. Servius
(
Aen. IV. 424) fait, au sujet de ce vers de Vir-
gile :
I, soror, atque hoslem supplex affare superbum,
cette remarque : Nonnulli juxta veteres hostem pro hospitc
diclum accipiunt. Consquemment un verbe hu.stare signifie-
rait donner l'hospitalit . Je traduirai donc :
les gnies
ayant reu ou non l'hospitalit . Je passe aux nerf
Aihitu
unAihltu. Pour commencer par le premier mot, il est manifeste
qu'il ne saurait tre question d'hommes, si haut placs qu'ils
soient : on ne les aurait pas mentionns avant les gnies. Le
mot ildtu correspond au participe du verbe latin cire
faire
venir, appeler
, de sorte que nous nous retrouvons dans le
mme ordre d'ides. J'ai propos
'
de traduire Nerf par Lares;
Festus nous parle des Lares Hostilii de Rome, mais l'explica-
tion qu'il donne du mot prouve que le vrai sens de cette d-
signation s'tait perdu : Hostiliis Laribus immolabant, quod
ab his hostes arceri putabant. Je crois que ces Lares Hostilii
sont les dieux Lares des autres nations lesquels ont t intro-
duits Rome aprs soumission des villes au\qu(>lles ils ap-
partenaient. C'est la mme ide cpii est exprime en latin ar-
cha(iue par DU .Vofc/zs/Zcs ou Nove)isides. Varron (pii cite le
mot n'en connat
i)lus le vrai sens : il croit (pie la premire
partie est le nom de nombre neuf, tandis (pi'eii ralit le
mot est compos de Iik^cs^ insidls (cf. ])rses, rescs)
et de novus.
Arnobe, mentionnant dilTrcnles tymologies, donne entre
1. V. ci-flessus, p. 91.
TABLE I b 20. TABLE VI h 59. 189
autres l'explication
juste*. Cincius ait sic appellata niimiua
omnia percgrina in Urbcm recepta, ex ipsa cultus novilatc. Il
ajoute que ce sont les dieux des villes vaincues. On peut en-
core comparer cette invocation de Decius dans Tite-Live (VIII.
9) : Lares, Dii Novensiles, Dii Indigetes, Divi quorum est po-
testas nostrum hostiumquc... Nous avons ici un pendant de
l'invocation ombrienne, o l'on nomme les Lares accitos, non
accilos, les Genios hospites non liospites (c'est--dire indig-
nes) ^ Sur l'habitude d'attirer ou de conqurir les dieux ou les
sacra des autres villes, cf. Becker-Marquardt, IV, p. 21, 38
suiv. Le passage le plus nergique est celui du Digeste (XI. 7.
36) : Cum loca capta sunt ab hostibus, omnia desinunt reli-
giosa vel sacra esse : sicut homines liberi in servitutem per-
veniunt.
Comme la prire s'adresse trois personnes, on s'attendrait
trouver le verbe au pluriel, tandis que nous avons une srie
d'impratifs au singulier. Cette circonstance a portKirchhofT
regarder tursitu, tremitu, etc., non comme des impratifs, mais
commedes substantifs de la
2"
dclinaison l'ablatif: il sous-
entend un verbe signifiant alTectez, frappez. Mais qu'on sous-
entende un mot aussi important, cela parat peu probable : il
vaut mieux admettre ([ue la prire s'adresse chaque divinit
individuellement et qu'on n'attend pas d'elles une action com-
bine. Nous traduirons donc tursitu, tremitu comme des im-
pratifs singuliers. Il est facile de reconnatre dans ces deux
mots, ainsi que dans les mots suivants, pris deux deux, une
allittration : comme il arrive souvent en pareil cas, je crois
que les mots allittrants sont de signification assez voisine.
Tursitu, comme on l'a dj dit, est le latin terreto
^
. Tre-
mitu est videmment tremere, ma.[s transport dans la seconde
conjugaison [tremeitu] et ayant le sens causatif. Quant aux
mots qui suivent, il est bien difficile d'en dterminer la va-
leur. Aufrecht et Kirchhoff voient dans tous ces termes une
1. Adv. nat. III, 38.
2. Une concidence qui mrite d'tre note, c'est que dans le texte ombrien
comme dans le texte latin les dieux d'origine trangre sont invoqus les pre-
miers. Servius, sur le vers de Virgile {JEn. III, 120) : Nigram Hiemi pecudem,
Zephyris felicibus albam, fait une remarque qui donne peut-tre l'explication de
cette paiiicularii. Bono usus est ordinc, ut prius averteret mala, sic conciliaret
optanda. Frustra cnim profalura poscuntur adversis se [uentibus. Nam et Romani
vetercs Diis asperioribus [prius?] sacrificabant, ne nocerent.
3. A. K. traduisent par torreto .
190 TABLE I 6 20. TABLE VI h 61.
srie de flaux, tels que scheresse \tursilu]. tremblcmenl de
terre [trcmilu), neij^e [ninctu], tonnerre \sonitu), inondation
[preplotatu] . On appellerait tous ces maux sur les nations
voisines. C'est prter h la population d'iiinvium des senti-
ments trop liaincux : les mots intelligibles prouvent qu'elle
se contente de se dfendre, sans vouloir la destruction de ses
voisins. Prcplutatu quivaut au latin propellilo : la racine
2iel a aussi d l'aire p<A en latin, comme on le voit par le par-
ticipe puhns; nous avons ici un frquentatif po/tore, et par
mtathse plotare. On a dj vu dans le mot pre.slula, pre avec
le sens du latin pro.

De mme previlatu^ suppose un
substantif vichim ou vida form de vincere comme plum de
jnnsere ou mnla de mandere. Nous avons donc un verbe d-
riv quivalant pour le sens un compos inusit pro-vincito
(cf. provincia). Les mots strusla (VI a
59)
pour strucela, disler
(VI a
7)
pour diceler, arlataf (IV. 22) pour arcelataf mon-
trent galement un c radical chang en

devant le sufhxe lo
ou la.

Le sens des deux premiers verbes est donc : ef-


fraye, fais trembler et celui des deux derniers : repousse,
chasse ; nous devons supposer que les autres mots se rap-
portent au mme ordre d'ides. Il s'agit, pour tout dire,
d'une depulsio et deprecatio, et non d'une dirarum impre-
catio.
Je passe la seconde prire qui, bien qu'adresse aux m-
mes divinits, forme un ensemble part, comme l'indique
dj le renvoi la ligne sur la Table (VI b 61). On les invoque
cette fois pour le peuple de la cit Iguvienne, pour la cit
Iguvienne, et ds lors on leur demande faveur et protection.
Il a dj t question
^
de l'expression fututo foner pacrer pae
veslra^ qui est la forme plurielle de futu fons paner
pnsr tua
(VI a 42 etc.)

sis fauslus volens pace tua . Viennent en-
suite ero nenis sihitir ansihitir, Jovies hostatir anhostatir^ qui
ont t expliqus plus haut. Le seul mot qui prte quehiue
doute est ero : il
y
faut voir un gnitif pluriel ero{m) illo-
rum se rapportant la fois pople et tote. La phrase se
termine par la formule connue erer nomne, erar nomne. Notre
texte a ici par erreur eru au lieu de erer* ; mais la vraie forme
erer se trouve VII a 10. 18. 19. 22. 26. 32. 35.
1. C'est ainsi qu'il faut lire avec VII a kS).
2. V.
p. 168.
3. C'est ainsi qu'crit VII a 28, .SO.
4. Cette laute se trouve rpte VII a 14 et l. Remarquons ce propos que
ABLE I ^> 21.
TABLE VI 6 62. 191
TRADUCTION.
(VI b
57)
crfe Martie, Prstita erfia erfi
(58) Martii,
Tiirsa erfia erfi Martii, civitatem Tadinatem, Tuscum Nari-
cum Japydicum nonien,
(59)
civitatis Tadinatis, tribus Tadi-
natis, Tusci Narici Japydici noniinis Lares accitos, non ac-
citos, Genios hospites,
(60)
non hospites terreto, tremefacito,
propellito, profugato.
(61)
erfe Martie, Prstita erlia erfi Martii, Tursa erfia
erfi Martii, estote fausti volentes pace vestra populo civitatis
Iguvin,
(62)
civitati Iguvin, illorum Laribus accitis, non
accitis, Gcniis hospitibus, non hospitibus, ejus [populi] no-
mini, ejus [civitatis] nomini.
(VI b 62) Ai^e
este dersicurent, eno
(63)
deitu : Etato, Ijovi-
nuVj 2^orse pera arsmatia habiest. Ape este dersicust^ duti mn-
bretuto euront. Ape termnome
(64)
covortuso, sururont poini-
inumo. Sururont deitu etaians, deitu. Enoon tertim ambretuto.
Ape termnome benuso,
(65)
sururont p)esnim-uino . Sururont
deitu etaias. Eno prinvatur imo etuto erafont viapora benuso.
(VII a 1)
Sururont pesnimumo. Sururont deitu etaias. Eno
'prinvatur imo etuto erafont via ptora
(2)
benuso.
(I 6 21) Enumek : Etatu, Ilvuvinus. Trijuper am-
prehtu.
(22)
Trijuper pesnimu. Trijuper : Etatu,
Ilvuvinus. Enumek
(23)
prinuvatus imu etutu;
eraliunt vea imu etutu prinuvatus.
Aprs cette prire, reprend la correspondance entre VI et I.
Comme presque toujours, VI est plus dvelopp, sans conte-
nir au fond plus que I. Ape este dersicurent signifie aprs
qu'ils ont ainsi parl (c'est--dire l'adfertor et ses aides).
Dersicurent suppose une ancienne forme dedi curent, dans
laquelle il faut voir, avec Aufrecht, un futur antrieur re-
doublement du verbe dicere. Je ne crois pas toutefois que ce
temps appartienne proprement au verbe deico, mais plutt
un verbe dco qui se retrouve dans causidcus, dans judex, ju-
dicium, d/tcis caum, et autres formations du mme genre. Le
redoublement se fait par un e, comme dans l'archaque we-
dans le second passage o se trouve cette prire (VII a 47-51) on a erar nerus et
non erom nerus. Voyez aussi VII a 14.
192 TABLE I h 21.
TABLE VI h 64.
mordi, (cluli.

E)io dcilu porfic pera (O-siiuida /labicf^t sif^nific


tuin dicilo (jui pra>tc\(am luslralcm haboltii >^.
Les paroles
prononcer sont insres au milieu de la phrase; elles con-
sistent dans ces deux mois : EUilo, 1jov unir Ucz Iguvicns^j.
Nous avons ici un imj)ralif en ta au lieu de tutu, ce qui a
fait considrer clato comme un supin (a en marche!
)
par
KirchholT. Mais on a vu plus haut d'autres exemples de cette
irrgularit [(o-smahamo, caterahamo). Le fr(puMUalif citare
a pris ici la place du verbe simple ire, sans qu'il
y
ait dilT-
rence pour la signification. Le frquentatif parat aussi avoir
pris le sens du verbe simple en osque; une inscription de
Pompi, plusieurs fois rpte, commence ainsi : eksuk am-
vianud eituns.... hoc ambitu itant..., par ce coin on va
chez....
Ape este dersicust postquam ila dixerit , duti
ambrctiUo euront. Pour comprendre le mot duti il faut rap-
procher le tertim amhreluto de la 1. 64. On voit ds lors qu'il
s'est perdu un m la fin de duti, lequel suppose un nom de
nombre ordinal diUius (cf. tertius) l'accusalif neutre. C'est
ainsi qu'on a Fisim, Fisi, pour Fisium. L'ombrien a refait son
second nombre ordinal d'aprs le nombre cardinal correspon-
dant, comme le franais a fait deuxime et le sanscrit dvilija:
le latin aller est beaucou}) plus archaque. Le sens de la
phrase est donc qu'aprs que l'adfertor (ou en son nom le
hrault?) aura parl ainsi, les mmes (c'est--dire les prin-
vatur, sans doute acconq)agns du peuple) feront leur circuit
pour la seconde fois. C'tait aussi l'usage chez les Romains
qu' chaque acte des crmonies religieuses un commande-
ment ft adress au peuple. Cf. Plutarque, Vie de Coriolan
chap. 25.

Euront, qu'il faut dcomposer en eur-ont, est le
nominatif pluriel rgulier d'un thme pronominal e que
nous avons dj rencontr plus d'une fois, suivi de l'encliti-
que -hont.
Ce deuxime circuit accompli, et aprs qu'ils sont revenus
la borne, ils doivent rpter la mme prire. La seule forme
nouvelle est covortuso converterunt [sese]
,
pour covortu-
sont. C'est ainsi qu'en latin on trouve sur une inscription
dedro pour dederuntK Dans la mme ligne on a benuso
ve-
nerunt. Il faut observer (|ue ces deux verbes, qui prennent
l'un et l'autre en latin le i)arfait en /,
ont en ombrien le par-
fait en ui. C'est un progrs de la conjugaison faible sur la con-
L Corssen, ouvrage cit, II, 203.
TABLP: I /; 21.
TABLK VI h 65. 193
jugaison Ibrle. Cela est d'autant plus remarquable
ffuc nous
avons eu
(p.
174^ le futur simple benes qui suit la troisime
conjugaison. La forme complte du parfait serait covorlw^-
so, beiiH.^-so, le premier .s appartenant au thme du parfait
(cf. en latin habuis-ti, habuis-tis), et le second s la dsi-
nence sont. Autrement nous aurions rovorturo, benuro, com-
me plus haut (IPTuicnrent.
La prire termine, un troisime circuit commence. Suru-
ront deitu etaians, deitu. Au lieu de etato qui est le discours
direct, nous avons ici le discours indirect au moyen du sub-
jonctif etaians itent . La troisime personne plurielle a
affaibli son t en s\

-Aprs deitu etaians est encore une fois
rpt deitn, ce qui est peut-tre moins une faute du graveur
qu'un tour populaire, sorte de guillemets parls.
Le cortge tant revenu une troisime fois auprs de la
borne et la mme prire ayant t dite une troisime fois,
l'ordre de partir est donn. Alors les calatores s'en retournent
par les mmes routes qu'ils ont suivies en venant. imo, qui
a perdu un m la fin, est de la mme famille que le latin
ci-s, ci-tra, et probablement que l'ombrien sei (YI a iTi : c'est
un superlatif form comme primus, swnmus. Quant au sens,
il n'est pas douteux : puisqu'il est dit qu'on prendra les
mmes routes par o Ton est venu, il ne peut tre parl que
d'un retour, et imo se traduira par rtro.
Une question
beaucoup plus controversable, c'est de dterminer le cas des
deux mots erafont via. On peut dcomposer en eraf-ont via{f)
et voir dans ces deux mots des accusatifs pluriels. L'emploi
de l'accusatif en pareille circonstance semble, il est vrai,
assez insolite; une autre objection, qui n'est pourtant pas in-
surmontable, vient de ce que I 6 23 met era-hunt vea qui
ne peut tre qu'un ablatif singulier. Il
y
aurait donc une
lgre divergence pour la forme entre les deux Tables, ce que
nous avons d'ailleurs dj eu constater plus d'une fois.
Une manire de trancher la difficult, ce serait de supposer,
comme
y
parat enclin Kirchhoff, que erafont est une faute
du graveur pour erahonf^. Enfin une troisime solution,
de consquence beaucoup plus grave pour la phontique,
1. VI h 65, nous avons etaias avec omission de la nasale.

Sur la question
assez obscure des dsinences primaires et secondaires dans les dialectes itali-
ques, voy. les articles d'Ebel, de Corssen et de Bugge, dans le Journal de Kuhn,
V, 401; XI, 350; XXII, 394.
2. Il faudrait alors supposer que la cause de la faute se trouvait dans le
13
194
TABLE I h 23.

TABLE VII a 1.
serait d'admettre que le h a pris parfois le son /", comme
les paysans du Latium prononraienl, selon Yarron (De 1. 1.,
IV, 19
,
fe'Ius
. clie\reau
au lieu de hedus (^''olliique gaits).
Je dois ajouter que nos textes ne prsentent aucun autre
exemide certain du changement d'un h en
f,
de sorte que
celle possibilit doit tre simplement mentionne ici en
attendant des dcouvertes qui la conlirmenl ou l'carlent.

Le dernier mot est pom qui, selon (ju'on voit dans via un
accusatif i)luriel ou un ablatif fminin, sera lui-mme ac-
cusatif ou ablatif [jjorf ou j^or). Le mot se compose du
thme relatif jjo et du pronom dmonstratif e>o. Une com-
binaison analogue existe en osque, o l'on a l'ablatif
poizad
=
po -|- eizad. On trouve toutefois en oinl)rien
le thme po encore susceptible de llexion : ainsi Taccusa-
tif pluriel fminin paf-e [XI a 52). Cet engourdissement du
pronom relatif n'en mrite pas moins d'tre not comme un
symptme de dcomposition : on doit le rai)i)rochcr
de ce
que nous avons dit
(p.
42)
sur porsi.
Ici se termine la table VI. La table VII, dont le texte fait
suite celui de VI, a rpt, i)robablement par une inadver-
tance du graveur, la dernire phrase de VI : on n'y trouve
aucune variante. Le texte de 1 6 21 condense ce que VI 6 62 a
expos avec un peu de prolixit.
Tum : Itate, Iguvini. La
suppression du mot tel tu
dis a dj t observe, I 6
19.

Les imjjratifs amprehtu


ambilo
,
pesnimu prcca-
lor
sont la seconde personne.
TRADUCTION.
(VI b 62 Poslquam itadixerint, tum (63)dicito : Itate, Igu-
vini
,
qui pra'texlam luslralem habebit. Postquam ita dixoril,
ilcrum ambeunto iidem. Postquam ad terminum
(64)
reversi
sunt,itemprccantor. Item dicito itent, dicito. Tum'tertium
ambeunto. Poslquam ad terminum venerunt,
(65)
ilem pre-
cantor. Item dicito ilonl. Tum calatores redeunlo eadem
via qu a venerunt.
(VII a 1 Ilem precanlur. Ilem dicito itent. Tum cala-
tores redeunlo eadem via (jua
^2)
venerunt.
modle qui tait sous les yeux du graveur, car la rplilion de cette phrase
(VII a
1)
prsente galeuient erafont.
TABLE r h 24. TABLE VII a 3.
195
(I h 21) Tuni : Itato, I.yiivini . Ter anibito. (22i Ter pre-
cator. Ter itato, I<>iivini . Tum ;23i
calatores
redeunto;
eaclem via redeunto calatores.
SACRIFICES AUX ENVIRONS D IGUVIUM.
(VII a
3)
Fondlire abrof trif ftu heriei
rofu heriei peiii.
Serfe
Martie
feitu popluper totar Ijovinar totaper
(4)
Ijovina.
Vatuo ferine feitu. Poni
ftu.
Arvio
ftu. Tases persnimu. Pro-
sesetir mefa spefa fcla avKveitu.
(5)
Suront naratu puseve^Hsco
Treblanir. Ape Traha Sahala combifiansust, enom erus clirstu.
(16 24) Funtlere trif apriif rufru iite peiu t'citii
erfe* Marti.
(25)
Yatuvii ferime letu. Arviu us-
tentu. Puni feitu-.
(26) Taez pesnimu. Adepe arves.
Le sacrifice qui a eu lieu Aquilonie n'est que le premier
d'une srie de quatre sacrifices, qui sont probablement offerts
aux quatre points opposs des limites du territoire iguvien.
Le second a lieu dans un endroit appel Fondlire (VII a 3). Il
faut dcomposer le mot en Fondlir (datif pluriell et e'\n). La
forme latine correspondante serait Fontulis, car le groupe
ombrien nd reprsente d'ordinaire le latin nt. Le Funtlere
de I 6 24 ne nous apprend rien de plus. Les victimes consis-
tent en trois sangliers [abrof, apruf) qui doivent tre Iie^nei
rofu, heriei peiu, ce que I b 24 exprime par rufru ute peiu.
Il a dj t question de ce passage, sur lequel Kirchhot
s'est appuy pour tablir le sens de heriei vel^j, ainsi que
de heris^
Rofuif) est le latin rufus, tandis que rufru (fl
correspond plutt ruber. On trouvera encore plus loin (VU
a
6) rofa.

Peiu est videmment un nom de couleur : Au-
frecht l'a traduit, non sans pntration, par piceus
couleur
de poix, noir . Il faut supposer une forme pekjus ou pik-
jus, dont le k s'est assimil au
j
dont il tait suivi. Le mme
fait a eu lieu au subjonctif feia (V a
23, \ b
1),
pour fakja.

L'expression piceus est galement employe de celte faon


en lutin. Valerius Flaccus (Argonaut., III, 439) : Tune picea^
mactantur oves, prosectaque partim Pectora.

Le dieu au-
quel on sacrifie est erfus Marlius.
Les autres circonstances
du sacrifice sont connues, de sorte que nous passons imm-
diatement la dernire phrase de l'alina. Comme elle est
1. Feit uerfe.
2. Feiu.
3. Voy. ci-dessus, p. 103.
196 TABLE 1 b 24.

TABLK VII a 6.
omise sur I, on peut admettre par avance qu'elle ne renferme
aucune prescription importante : c'est, en elet, un simple
avis que l'opralion mariiuce par les mots crus dirslii aura
seulement lieu aux Fonluli aprs qu'on aura termin le qua-
trime sacrifice, celui qui est oll'ert un endroit nomm Traha
Sahata. Nous reviendrons sur ces mois plus loin (cf. Yll a 39,
41, 45).
Disons seulement ici (ju'il faut considrer Traha Sa-
hata connue un terme gographique la faon de Ad casas,
Ois Padum.
TRADUCTION.
(YII a 3)
Ad Fontulos apros 1res facilosive rufos sive piceos.
erfo Martio facilo pro populo civilatis Iguvin, pro civitate
(4)
Iguvina. Tura acerra facito. Lact facito. Ollas facito. Ta-
cilus precator. Prosectis molam sparsam, offam addilo.
(5)
Item nuncupato uti ad portam Trebulanam. Postquam Trans
Satam auspicatus erit, tum frusta dato.
(I b 24) Ad Fontulos trs apros rubros aut piceos facito
erfo Martio.
1,25)
Tura acerra facito. Ollas donato. Lacle
facito.
(26)
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
(Yll a
6)
Rubine porca
trif rofa ote peia
ftu
Prestote Serfie
erfer
Martier popluper totar IJovinar totaper
(7)
lovina. Per-
saia
ftu.
Poni
ftu.
Arvio ftu.
Suront naratu pusi pre verir
Treblanir. Tases persnimu.
(8)
Prosesetir strusla ficla arsveitu.
Ape supo postro pepescus, enom pesclu Ruseras vesticatu Prestote
Serfie (9)
Serfer Martier, popluper totar Jovinar totaper lovina.
Enom vesclir adrir Ruseme eso persniJdinu : Prestota
(10)
Serfia
Serfer Martier, tiom esir vesclir adrir popluper totar Ijovinar
totaper Jjovina, erer nomneper,
(11)
erar nomneper. Prestota
Serfia Serfer Martier, prevendu via ecla atero tote Tarsinate,
trifo
Tarsinate,
(12)
Tursce Naharce labusce nomne, totar Tar-
sinater^ trifoi^ Tarsinater^ Tuscer Naharcer labuscer nomner
(13)
nerus itir anihitir, Jovies hostalir anostatir, ero nomne.
P'i-estota Serfia Serfer Martier,
fulu fons
(14)
pacer pase tua
pople totar Ijovinar, tote Ijovine, erer^ yiomne, erar nomne,
erar nerus ihitir anihitir, Jovies
(15)
hostatir anostatir. Pres-
tota Serfia Serfer Martier, salvom seritu poplom totar Ijovinar,
salva seritu^
(16)
totam Ijovinam. Preslota
Serfia Serfer Mar-
1. Erom.
2. Serituu.
TABLE I
h 27.
TABLE VII
n 6. 197
lier, salvo
seritu papier totar Tjovinar^
(17)
nome,
nerf,, arsmo,
viro, pequo, castruo,
frif.
Salua seritu^. Fuiu fons pacer pase
tua, pople totar Ijovinar,
(18)
tote Ijovine, erer nomne, erar
nomne.
Prestota Serfa Serfer Martier, tiom esir vesclir adrer
popluper (19)
totar Ijovinar, totaper lovina, erer nomneper,
erar nomneper. Prestota Serfa Serfer Martier, tiom
(20)
subo-
cauv.
Prestotar Serfar Serfer Martier foner frite tiom subo-
cauv.

Ennom persclu eso deitu :
(21)
Prestota Serfa Serfer
Martier, tiom isir vesclir adrir, tiom plener, popluper totar Ijo-
vinar, totaper
(22)
Ijovina, erer nomneper, erar nom,neper.
Prestota Serfa Serfer^ Martier, tiom subocauv. Prestotar
(23)
Serfar Serfer Martier foner frite tiom subocauv.

Enom ves-
ticatu, ahatripursatu. Enom Ruseme
(24)
persclu vesticatu Prs-
tote Serfe Serfer Martier popluper totar Ijovinar totaper lo-
vina. Ennom vesclir
(25) alfr persnimu. Superne adro trah-
vorfi
andendu. Eso persnimu : Prestota Serfa Serfer Martier,
tiom (26)
esir vesclir alfr popluper totar Ijovinar totaper Ijo-
vina, erer nomneper, erar nomneper. Prestota
(27) Serfa Ser-
fer
Martier, ahavendu via ecla alcro pople totar Ijovinar, tote
Ijovine, popler totar lovinar,
(28)
totar Ijovinar nerus sihitir
anihitir, Jovies fiostatir anhostatir, erer'' nomne, erar nomne.
Prestota Serfa (29) Serfer Martier, salvom seritu poplo totar
Ijovinar, salva seritu totam Ijovinam. Prestota Serfa Serfer
(30)
Martier, salvom seritu popler totar Ijovinar, totar Ijovinar
nome, nerf,
arsmo, viro, pequo, castruo,
frif. (31)
Salva seritu.
Futu fons,
pacer, pase tua, pople totar Ijovinar, tote Ijovine,
erer nomne, erar nomne. Prestota
(32) Serfa Serfer Martier,
tiom esir vesclir alfer popluper totar Ijovinar, totaper Ijovina,
erer nomneper, erar
(33)
nomneper. Prestota Serfa Serfer Mar-
tier, tiom subocauv. Prestotar Serfar Serfer Martier foner frite
tiom (34"! subocauv. Ennom persclu eso persnimu : Prestota
Serfa Serfer Martier, tiom isir vesclir alfer, tiom plener,
(35)
popluper totar Ijovinar, totaper Ijovina, erer nomneper, erar
nomneper. Prestota Serfa Serfer Martier, tiom
(36)
subocauv.
Prestotar Serfar Serfer Martier foner frite, tiom subocauv.

Enom vesticatu, ahatripursatu.
(37)
Vestisa et mefa spefa scalsie
conegos
ftu
Fisovi Sansii popluper totar Ijovinar, totaper Ijo-
vina. Suront (38^ naratu puse post verir Tesonocir. Vestisiar
1. Une seconde fois totar Ijovinar.
2. Sahaseritu.
3. Serfiarserfer.
4. Ero.
198 TABLE I
/) 27.
TABLE VII c 6.
erus <liti(. Enno vestisia mef'a spefa sopam purome
efurfalu.
(39)
Subra spahanm. Traf Sahatam etii. Ape Traha Sa/iata covortus,
ennomcomoUu; comalir persnihimu.
Capif
i40) sacra aitu.
(I 6 27 Riipinie e tre puika rufra ule pcia ftu Pres-
late (28
erfie erfe Marties. Pedaia foitii. Arviu us-
tentu. (29^ Kapi sakra ailu. Yesclu velu alrii alfu.
Puni fctu. (30;
Taez pcsnimu. Adeper arves.
Ce
morceau, qui sur YII est trs-dvelopp cause des
prires cites in extenso, est destin dcrire le second sacri-
fice, celui qui a lieu dans un endroit appel Riibinc Wl a
6),
Rupinie (I b 27;. Si nous rapprochons l'accusatif liubinam-e
(VII a 43, 44), Rupinam-e (I h
35, 36, nous ne pouvons dou-
ter que ce ne soil un nom sinaulior de la premire dclinai-
son, dont la forme laliiu? aurait t Rubinia ou Rupinia. L'I
atone qui prcde la dsinence a t supprim dans la plu-
l)art des formes, comme cela a lieu pour vestlria qui est sou-
vent crit vestia, ou pour combifmniust qu'on trouve crit
combifiansust. Un autre exemple de la suppression d'un / aprs
un n est le mot spinia deux fois crit spina ill a
33,
38 1. Un
fait analogue a lieu en latin dans les mots tels que aurem, flanv-
iiieiis. La table I 6 27 a Rupinie e, ce que Kirchhoff regarde
comme une faute du graveur })Our Rupinie; mais ce qui,
comme l'a reconnu Savclsberg, n'est pas plus incorrect que
Funtler-e (I b 24j. L'un et l'autre, en effet, est un datif suivi
de la prposition e n : au lieu de joindre la prposition au
nom, ce qui l'aurait rendue mconnaissable, le graveur l'a
crite comm un mot indpendant
*.
On peut se demander si
le Rubine de VII a 6 doit se dcomposer en Rubine-e,'on s'il
y
faut voir un simple datif employ comme locatif; la premire
explication me parat prfrable cause de la symtrie qui
rgne dans ces ditTrents passages o l'on numre les lieux
destins servir de thtre aux sacrifices.
Nous traduirons porca.f] par
laies , ayant reconnu des
truies dans les
sif de VI a 58 et VI b 3.

Leur couleur est la
mme que celle des sangliers.

VII emploie la conjonction
ote aut
au lieu de heriei qu'il avait mis l'alina prc-
dent.

La desse est la mme Pre>ilola er/m, fille ou femme
de erfus Martius, qui a dj t invoque prcdemment;
mais ici elle est invoque seule. Nous verrons qu' la fin de
la prire, un sacrifice est offert au dieu Fisovius Sancius.

Voy. plus loin tafle c U b 12; tcstre e uze II b 27,
28.
TABIJ-: I
/' 27. TAIUJ-: VII n \\. 199
La proposition : Ape supo postro pepescus est la reptition de
ce que nous avons vu VI 6 5.

Pesclu est un ablatif employ
dans le sens sociatif : fais libation avec prire .
Celte
libation n'a pas lieu Rupinia, mais dans un endroit dsign
par l'expression Ruseiae. Nous avons ici un nom propre, et
non, comme on l'a pens, le substantif latin rus, qui aurait
fait, comme en latin, vurc l'ablatif. Je suppose un nominatif
Rusema, qui est peut-tre idenlique, dans sa premire partie,
avec le nom de ville trusque RuseU.
Vesclir est l'ablatir
])luricl d'un nom correspondant au latin vascuhim : on a dj
vu Yl b 18, I a 18 des coupes (kapif) offertes la divinit.

Adrir est le latin atris; il sera question plus loin (VU a


25)
de
vesclir alfir
vasculis albis . Ces vases noirs et blancs
rappellent les vases dits trusques qu'on trouve encore au-
jourd'hui en si grand nombre dans les tombeaux de l'Italie.

Aprs avoir prsent ses offrandes la divinit, le prtre lui
adresse une prire qui nous fait connatre son dsir. Il s'agit
encore une fois d'une demande relative ces Tadinates, trus-
ques et autres peuples trangers, desquels la population igu-
vienne prend soin de se prserver et de se sparer.
Prevendu via ecla atero tote Tarsinate.... Pour comprendre
la porte de cette phrase, il faut rapprocher le passage sui-
vant (VII a
27),
qui renferme videmment l'ide contraire :
Ahavendu via ecla atero pople totar Ijovinar.... Toute l'op-
position se trouve dans les mots prevendu et ahavendu qui
sont les mmes verbes prcds de prfixes diffrents. A. K.,
qui gardent sur le sens de cette phrase une grande rser\ e,
supposent que atero est le rgime direct de prevendu et aha-
vendu, lesquels deviennent ds lors des verbes transitifs.
Nous pouvons admettre cette construction, en faisant remar-
quer toutefois que atero n'est pas un substantif, mais l'infinitif
d'un verbe. Quant via ecla, dont A. K. font un ablatif, c'est
le rgime de atero. Prevendu n'est pas autre chose que le
latin prvenito, dans le sens de prohibeto : l'ide de pr-
venir est voisine de l'ide d'empcher, et le latin nous prsente
plus d'une fois ce sens. Cic, De
Gif.
III, 7. Nisi aliquis casus,
aut occupatio consilium ejus prsevenisset. Macrobe. Sat. VII,
12. Ex asperatione oris prventa suavitas excluditur. On
comprend aisment que ce sens, qui est surtout attach en
latin prohibere, ait pu s'accuser d'avantage en ombrien
avec le verbe voiirc Ce verbe forme une partie de ses temps
d'aprs la conjugaison forte, comme on l'a vu par le futur
200 TABLE 1
h 27.

TAHLK Vil a 27.
bciifs
\\
b \h\ : ici l'on avail un iniixTalil' jn-cvcntu, qui s'est
chang en prevemlK par rinnuentc dj conslalc plus d'une
fois qu'un n exerce sur le t dont il esl suivi. C'est ainsi qu'on
a eu [W b 40, 40, 49)
emlemlu inlendilo et ^VI a 20)
ostemlu
^^
ostenditu . La seule dilficult, c'est que, d'aprs benes, bc~
nuso, on se serait attendu un b, et non un v. Mais on sait
(lu'en
tte du second membre d'un compos, les lettres ne
sont i)as
ncessairement soumises aux mmes changements
que (juand (,^llcs sont initiales. Ainsi en latin on a bellwn et
IjerducllioK Je [lassc au second compos : ahuvcndii (pour
vendu), qui doit avoir, s'il est le contraire de j^revendu, le
sens
permets, accorde ". On ne trouverait pas d'exemple de
advenive employ en cette acception : mais occedcre signilie
consentir et auYywpsw, en grec, a le mme sens'. Il resic atero
dans lequel, comme nous l'avons dit, il faut voir un infinitif
pareil aftro
circumferre . C'est cet infinitif ([ui exprime
l'action qui doit tre permise aux Iguviens et dfendue aux
peuples voisins. Si l'on considre que atero a
i)0ur
rgime
cela via hanc viam , ou bac via , on pensera sans doute
qu'il est question d'un droit de passage ou d'un droit de pro-
prit, soit qu'il s'agisse de l'usage exclusif de la route, soit
qu'on veuille simplement rserver aux Iguviens un droit de
page. Peut-tre n'est-il pas hors de propos de rappeler le
double sens du mot jwntifex pontife et constructeur de
route (^pont) . Parmi les diffrentes explications qui se pr-
sentent pour l'infinitif alero{m), aucune n'est tout fait sre.
La voyelle a peut reprsenter les prfixes amb ou ant ou
an'. Quant au verbe terom, on
y
peut voir le verbe latin terere
fouler , auquel cas via[m\ sera un accusatif. Les datifs qui
suivent sont rgis par prevendu et uhavendu.
Toute la prire, jusqu'aux mots tiom subocauv (YII a
20)
(pii la terminent, ne prsente que des formules dj con-
nues. La j)rire reprend une seconde fois sans olfrir aucune
particularit nouvelle, sinon que cette lois les vases sont d-
signs comme i)leins : liom i.si)- vcsclir adrir, liuni plener.
Aprs les prescriptions dj connues : Enum vcslicatu, ahalri-
pursatu, une autre offrande consistani on vases de couleur
1. De nombreux exemples tirs des langues romanes ont t assembls par
Schuchardt, Homania, III^
p.
1 ss.
2. Au sujet du prfixe aha, qui est le mme que dans ahatripnrsalu, v. p. 12
,
Nous reviendrons (IV, 1) sur cette prposition.
3. Cf. a lc(/af ust, atentu, apeutu, azerialu.
TAliLK I b 21.
TABLE VII a 34. 201
blanche,
donno lieu, dans le mme endroit [Rusexic]^ un
crmonial
semblable, sauf le fait que celte fois on demande
pour le
peuple iguvien la facult c|ue tout l'heure on
priait la divinit de retirer aux autres peuples. Avant le texte
de la prire vient cette phrase : Supeme adro Iralivorfi an-
dendu (YII a 25). Dans andendu nous reconnaissons un imp-
ratif m^enc/^o avec le sens de
cju 'il place . Il est difficile
de dire si c'est le mme verbe cjue emlendu, ou si le prfixe
est autre.

Trahvorf a t justement rapproch par Bugge


(Journal de Kuhn, XXII,
423) du latin transversim : pour ex-
pliquer le
f
il faut, selon ce que nous avons dit plus haut
(p. 16),
partir d'un groupe ts. Le participe versus tant pour
vert-tiis, le degr intermdiaire a d tre vert-sus. Le sens de
l'adverbe semble bien tre
<<
en travers . On doit donc poser
cette nouvelle offrande transversalement. Le texte ajoute :
superne adro superne atra, par-dessus les [vases] noirs .
Nous ignorons le motif de cette recommandation laquelle
s'attachait peut-tre quelque ide de symbolisme.
Tout le reste est connu. Il faut seulement remarquer l'ex-
pression i^YII a
34)
: ennom persclu eso persniniu tune cum
precatione ita precator
,
qui serait vide de sens si persclum
n'tait pas la prire accompagne de sacrifice.

La crmo-
nie termine, le prtre reoit l'ordre d'aller Traha Sahata.
C'est alors seulement qu'il doit accomplir la prescription
nonce par les mots comoltu
,
comatir persnihmu (voy.
p. 196). Comme notre texte emploie l'expression
covortus
(aprs qu'il sera retourn Trans Sata), nous devons suppo-
ser que dans ses volutions antrieures il a dj pass par
cet endroit.
La rdaction I b 27 n'a rien qui rappelle la prescription
:
Ruseme persnihimu. Mais les objets offrir sont les mmes.
Le texte dit d'une faon trs-concise : Vesclu vtu atru
alfu. On reconnat un rgime vascula atra alba
,
gou-
vern par l'impratif velu, qui doit signitier qu'il offre,
qu'il voue . Je crois que c'est le verbe latin voveo. Mais on
se serait plutt attendu une forme vu tu. Cf. vu tu (II39i,
sub-olu [S\ b
25). Ce vtu, s'il n'est pas une faute
%
doit nous
l'aire supposer un impratif voeito [t^oxxt voueito) . Entre cette
forme faible et vu tu la diffrence serait peu prs la mme
({u'entre virseto (VI a
28) et le latin visum.
1. On le retrouve I 6 37.
202 TABLE l h 30 TABLH VII (' 40.
TRAnUCION.
VII
a 6 Ad Rupiniam porcas 1res rufas aiit piceas facito
Prteslila^
eiTuT erfi Marlii pro populo civilatis Iguvin, pro
civitatc 7 If,nivina. Libaniina facito. Laclo facilo. Ollas facilo.
lliMii
nunciipalo uli anfe porlam Trebulanam. Tacitus prcca-
lor. (8)
Proscclis struiculam, offam addilo. Postquam pane
altcro
procatus cris, tune cum prccalione ad Rusemam libato
Pra'slila^
erfkT-
(9)
erf Martii pro populo civilatis Iguvina,
pro civitate Iguvina. Tune vasculis atris ad Rusemam ita pre-
calor : Pra'stita
(10)
erfia erfl Martii, te liis vasculis atris
pro populo civilatis Iguvina^, pro civitate Iguvina, ejus (po-
[)ulii nomine, ill^ ejus (civitatisi nomine. Pra^slita erfia
erll Martii, interdicito via illa uti civitati Tadinali, Iribui
fadinati, [12) Tusco Narico lapydico nomini, eivitalis Tadina-
lis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapidici nominis 1 13) laribus
accitis nonaccitis, geniis novonsidibus palriis, eorum no-
mini. Prstita erfia erfl Martii, esto faustus (14)
volens
pace tua populo civilatis Iguvina*, civitati Iguvina, ejus ipo-
puli nomini, ejus icivitatis) nomini, ejus (civilatis) laribus
accitis non accitis, geniis
(15)
novensidibus palriis. Pra^stita
erfia erfi Marlii, salvum scrvalo populum civilatis Iguvina^,
salvam servalo (16)
civitatem Iguvinam. Pra^stita erfia erfi
Martii, salvum servato populi civitatis Iguvin (17)
nomen,
lares, ritus, viros, pecudes, campes, frugcs. Salvas servato.
Esto faustus volens pace tua populo civitatis Iguvinee,
(18)
civitati Iguvin.c, ejus (populi* nomini, ejus (civitatis) nomini.
Prstita erfia erfi Martii, te bis vasculis atris pro populo
Il9i civilatis Iguvin, pro civitate Iguvina, pro ejus (populi)
nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Pncstita erfia erfi
Martii, te (20)
invocavi. Prstita erfia erfl Martii fausti mo-
re teinvocavi.

unc cum precatione itadicito : (21)


Prfestita
erfia erfi Martii, te his vasculis atris, te plenis, pro populo
jguvino, pro civitate
(22)
Iguvina, pro ejus (populi) nomine,
pro ejus (civitatis) nomine. Prcestita erfia erfi Martii, te in-
vocavi. Pra'stita' i23 erfia^ erfi Martii fausbe more teinvo-
cavi. Tum libato, infundiio. Tum ad Rusemam
(24)
cum
precatione libato Prsestitie erfiae erfl Martii pro populo ci-
vitatis Iguvina', pro civitate Iguvina. Tum vasculis
(25)
albis
prccalor. Su^icr atra transversim iinponito. Ita precator :
TA1U,K I
// 3U. TAHI.I-; Vil
a
40. 203
Pnrslila erlia erli Martii, te
(26)
his vasculis albis pro po-
pulo civitatis Iginina>, pro civitate Iguvina, pro ejas
(populi)
nomine, pro ejiis (civitalisi nomine. Piwslita
(27)
erfia
erfi
Martii, concedito via illa uti populo civitatis IguvincP, civitali
Iguvina^ populi civitatis Iguvina? (28^, civitatis Iguvina? lari-
bus accilis non accitis, geniis novensidibus patriis, ejus (po-
puli) nomini, ejus icivitatis) nomini. Prstita crtia
(291 erfi
Martii, salvum servato populum civitatis Iguvinse, salvam
servato civitatem Iguvinam. Prstita erfia erfi (301 Martii,
salvum servato populi civitatis Iguvina', civitatis Iguvina' no-
nion, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges.
(31) Salvas
serNato. Esto faustus volens, pace tua, populo civitatis Igu-
vina', civitati Iguvina', ejus (populi) nomini, ejus (civitatis)
nomini. Pra'stita (32i erfia erli Martii, te his vasculis albis
pro populo civitatis Iguvinee, pro civitate Iguvina,
i)ro ejus
(populi 1 nomine, pro ejus (civitatis)
(33) nomine. Pra'stita
erfia erfi Martii, te invocavi. PrPstit erfia' erfi Martii
l'austa? more te
(34)
invocavi. Tune cum sacrificio ita preca-
tor : Pra^stita erfia erfi Martii, te his vasculis albis, te ple-
nis,
(35)
pro populo civitatis Iguvina?, pro civitate Iguvina,
pro ejus (populi) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prstita
erfia erfer Martier, te
(36)
invocavi. Prstita? erfi erfi
Martii faust more, te invocavi.

Tum libato, infunclito.
(37)
Libuni et molam sparsam

innixus facito Fisovio Sancio


pro populo civitatis Iguvin, pro civitate Iguvina. Tum
(38)
nuncupato uti post portam Tesenacam. Libi frusta dato. Tum
libum molam sparsam panem ad puritatem februato. (391 Su-
pra instillato. TransSatam ilo. Postcj[uam Trans Satam rever-
sus eris, tum commolito; commolitis precator. Capides
(40)
sacras dicito.
(I /)
27) Ad Rupiniam trs porcas rubras aut piceas facito
Prstit
(28)
erfi erfi Martii. Libamina facito. Ollas do-
nato. (29)
Capides sacras dicito. Yascula voveto atra alba.
Lact facito. (30)
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
(VII a 41) Truhaf Sahate vitla
trif feetu Turse iierfie iSerfcr
Martier popluper totar Ijovinar^ totaper Ijovina. Persaea
felu.
Poni
(42)
fetii. Arvio
ftu.
Tases persnimu. Prosesetir strvsla
ficlam arsveitu. Suront naratu puse verisco Treblaneir. Ape
(43)
purdimiust, carsitu
pufe
abrons facurent puse erus dersa.
Ape erus dirsust^postro combifiatu Hubiname; erus
(44)
dersa.
Eneni Traha Saliatam combifiatu; erus dersa. Enem Rubuiarne
204 TABLE I 5 31.
TABLE VIT n 41.
postro covertii; comoltu^ comatir persnimu et
(45)
cap
if
sacra
aitu. Enom Traha Sahatam covertu; comoltu, comatir
persnihimu. Enom purditom
fust.
(I b 31) Tra Sate tref villaf feitu Tusc erfie erfe
Marties. (32 Pedaia feitu. Arviu nslentii. Puni fetii.
Taez pesnimu.
(33)
Adeper arves. Pune purtinus,
karletu pufe apruf (341 fakurent puzc erus teda.
Ape erus ledust, pustru (35)
kupifiatu Rupiname;
crus teda. Ene Tra Sahta kupifiaia; [36^ erus teda.
Enu Rupiname pustru kuvertu. Antakre*
(37)
ku-
mate pesnimu. Enu kapi sakra aitu. Vesklu vtu.
(38)
Enu Satame kuvertu. Antakre kumate pesnimu.
Enu esunu f39'i purtitu fust.
Le sacrifice de Trahaf Sahata, dont il a dj t deux fois
question par avance, consiste en trois gnisses [villaf] offer-
tes Tursa
erfia. Ce nom de Trahaf Sahala, sur lequel nous
n'avons pas encore donn d'explication, est employ neuf
fois :
I 6 31. Tra Sate feitu.
VII a 41. Trahaf Sahale
ftu.
I h 35. Tra Sahta kupifiaia.
VU a 44. Traha Sahatam combifiatu.
Yll a 5. Ape Traha Sahala combifanust.
YII a 39. Ape Traha Sahata covortus.
YII a 39. Traf Sahatam etu.
VU a 45. Traha Sahatam covertu.
I b 38. Satame kuvertu.
Il ressort de ces passages que les deux mots qui composent
cette expression sont traits comme n'en faisant qu'un
,
c'est-
-dire que le premier terme reste invariable, tandis que le
second prend la flexion exige par l'ensemble de la phrase.
Une fois (16 38^, au lieu de deux termes, on emploie le se-
cond seul. Dans les deux premiers passages, nous avons le
datif; dans les six passages suivants, c'est l'accusatif (le m est
plusieurs fois omis la fin de Sahata); le dernier exemple
nous prsente l'accusatif suivi de e(n). Le mot trahaf ou trf
est, comme l'a reconnu Kirchhof, le latin Irans
^
de mme
1
.
A n t a k r e .
2. Cf. la premire syllabe de trahvorfi (VII a 2.j).
TABLE 1 6 31.
TABLE VJI a 43. 205
que le ns de l'accusatif pluriel, celui de trans a dtnn nais-
sance un
f.
Quant Sahala, Sala, il tait probablement
l'origine le rgime de traf : mais l'habilude ayant soud les
deux mots, le substantif s'est rendu grammaticalement ind-
pendant de sa prposition, pour ne plus obir qu' la syntaxe
de la phrase. Pour former des mots comme TranspadanuSj
Cisalpinus, le latin a d souder galement les locutions T7'ans
Paduni, cis Alpes : pareille chose est arrive pour les noms
de lieu comme Forum Julii, Forum Semproni, Portus Vene-
ris, qui ont fini par tre traits comme ne faisant qu'un
seul mot^ Nous avons donc un nom de lieu: Trans Satam. On
ne saurait dterminer ce que signifiait ce mot Sala, et il vaut
mieux s'abstenir de toute hypothse cet gard. La descrip-
tion du sacrifice ne prsente rien de nouveau.
Tient ensuite l'ordre de retourner aux Fontuli pour
y
pra-
tiquer l'opration communment exprime par les mots erus
dirstu. Le texte ne nomme pas les Fontuli; il se contente de
les dsigner par la priphrase ^(/"e abrons facarent ubi apros
fecerint . Mais le sens de cette expression ne peut laisser
aucun doute, quand on se rappelle que les sangliers ont t
immols aux Fontuli, et quand on voit que le cortge revien-
dra ensuite Rupinia, pour finir par Traha Sahata, c'est--
dire pour accomplir une seconde fois exactement le mme
trajet. Le verbe facurent est un futur pass, tout l'ensemble
des prescriptions tant considr comme au futur. On voit
que facio a un parfait faible, comme si en latin, au lieu de
feci, nous avions facui.

Pufe, qu'il faut prendre ici comme


adverbe de lieu et non comme adverbe de temps, a dj t
reconnu l'quivalent du latin [c)ubi'K

Reste l'accusatif plu-
riel abrons que A. K., avec une consquence qu'il faut ad-
mirer en la condamnant, ont eu le courage de dclarer une
faute du graveur ^ Nous avons ici la forme ancienne et com-
plte de l'accusatif pluriel, telle qu'elle s'est conserve seule-
ment en sanscrit, en crtois et en borussien\ Cet accusatif n'est
pas seul de son espce puisque erus, sans parler d'exemples
moins certains, est form de la mme faon. I 6 33 met apru f :
Ik V. Meunier, Composs Syntactiques en grec, dans l'Annuaire de l'Association
des tudes grecques.
1872, p. 301.
2. Voy.
p. 37.
3. Ouvrage cit, II,
p.
287.
4. Schleicher, Compendium
,
$
250.
206 TABLE l h 3\.
-
TABLE Vil a 44.
preuve qui, elle seule, suffirait pour attester que la langue
dos tables VI et VII n'est pas plus moderne que celle de I.
Celte proposition /nife
abruns facwenl djicnd de l'impra-
tif carsitu, qui a dj t expliqu comme rpondant au latin
calalo\ Il n'y a pas de rprime direct, mais il est clair qu'il
est question des acolytes, et probablement aussi du peuple
qui les accompagne. L'adlcrtor doit les appeler l o Ion a
sacrifi les sangliers, c'est--dire qu'il leur doit intimer l'ordre
de retourner cet endroit. Le motif est contenu dans les mots
suivants y^usc crus t/e/>a. Dersa^V, en vieil ombrien tedat),
est le subjonctif du mme verbe qui fait l'impratif dirstu
ou tedtu : le redoublement est conserv; la flexion est celle
de la troisime conjugaison latine. On remarquera que nous
avons ici un vrai subjonctif, la dilTrence des optatifs connue
aseiiaittjportaia, dia. C'est donc pour que l'adfertor distribue
les morceaux de la victime. En effet, cette partie du sacrifice
avait t, comme on se le rappelle, dclare diffre dans l'a-
lina relatif aux Fontuli iVII a 5).

Ape erus dirsust est la
rptition du mme fait au futur pass : postquam frusta
dederit . Ce futur pass
dirsust^ tedust, pourrait, ce qu'il
semble, tre rapproch du latin dederit : mais je crois qu'on
sera plus prs de la vrit en admettant que l'ombrien n'a
plus conscience du redoublement renferm dans ce verbe et
a form
dersust d'un thme ders-, comme il tire ses[t)itst d'un
thme ses V-. Au contraire, dans une forme que nous allons
rencontrer VII a 46
,
on aura un exemple de redoublement
pareil celui de dedi. Les mots combifatu Rubiname contien-
nent l'ordre d'aller ensuite prendre les auspices Rupinia.
On est tonn de voir reparatre ici la mention des auspices,
qui, jusqu' prsent, avaient eu leur place au commencement
et non la fin des sacrifices. Poslro[m) qui accompagne le
verbe, et (jui a embarrass A. K., parce qu'ils le prenaient
pour un adverbe de lieu signifiant rtro, post tergum^ , se
justifie du moment qu'on
y
reconnat un adverbe signifiant

dcnuo^ . Aprs la distribution faite aux Fontuli et Ru-


pinia, une autre a lieu Trans Satam. On voitque le sacrifica-
teur parcourt une seconde fois les mmes tapes. Il s'coulait
de mme chez les Romains un laps de temps entre l'immola-
tion de la victime et la porredion des entrailles. C'est ce qu'on
1. Voy. p.
.')4.
2. n, 288.
3. Voy. p. 118.
TABLE I ^ 39.
TABLE VII a 45. 207
voit par A'arron, De 1. I. YI,
4,
31, et par Macrobe, Sat. I, 16.
De l, chez les Romains, le proverbe Inter csa et porrecta,
pour marquer l'inlervalle entre le commencement et la fin
d'une entreprise.

L'emploi du subjonctif dersa au lieu de
Timpratif '///"n/u peut se comparer celui de roi)tatif ku])i-
tiaia ;I b 35) au lieu de la l'orme ordinaire ku pi lia lu.
Un troisime et dernier acte de ce sacrifice, mais qui a seu-
lement Rupinia et Trans Satam pour thtre, c'est l'opration
marque i)ar
coniolia cornatir persnUmu. La raison pour la-
quelle Fontuli n'est pas mentionn nous chappe. Au contraire
on aperoit bien le motif d'une autre prescription qui concerne
le seul Rupinia : capif
sacra ailu^^ capides sacras nuntiato .
Il est question ici des coupes qui ont servi la libation, et
nous avons ici une nouvelle confirmation du sens que nous
avons cru devoir attribuer vesticatu. I 6 37 ajoute : vesklu
vtu
vascula voveto , faisant allusion sans doute aux vases
noirs et blancs qui ont t prsents Prstita erlia.

il
y
a peu de chose ajouter sur I b 31-39, la plupart des termes
tant dj connus. Tuse est pour Turse. erfe a perdu son
s final. L'optatif kupifiaia, le subjonctif tecla sont pour ku-
pifiaias,tedas,si l'on admet que cette table continue em-
ployer la seconde personne. Mais la ligne 34 on atedusl,
la 1. 40 atedafust, ce qui montre que la t. I, sur la fin, em-
ploie comme YI-YII la
3*"
personne : le sens ne se trouve
d'ailleurs pas modifi par ce changement grammatical.

Au
lieu de kumateis tout court, on a ici deux fois antakre(s)
kumate(s) : antakres est le substantif qui dsigne les objets
qu'on doit briser. Aufrecht reconnat dans antakres le latin
inlegris, ce qui satisfait aux rgles de la phontique, mais ne
convient pas beaucoup pour le sens. J'aime mieux voir dans
ce mot l'un des nombreux termes qui, chez les anciens, dsi-
gnent les vases du sacrifice.
TRADUCTION.
(YII a 41)
Trans Satam vitulas trs facito Turs Gerfi Cerli
Martii pro populo civitatis Iguvinae, pro civitate Iguvina. Li-
bamina facito. Lact 42 facito. Ollas facito. Tacilus precator.
Prosectis struiculam,otfam addito. Item nuncupalo uti ad por-
tam Trebulanam. Postquam
(43)
polluxerit, calato [hue] ubi
apros fecerint ut frusta det. Postquam trusta dederit, deniio
208 TABLE I h 40.

TABLE VII n 46.
aiispicator ad Rupiniani; trusta (44^ dot. Tum Trans Satam
auspicator; IVusta dot. Tum ad Rupiniam dcnuo convertilor;
confringito; coiilVactis precator, et
(45)
capidcs sacras nun-
tiato. Tum Trans Satam convertitor; confringito; confractis
precator. Tum polluctum fuerit.
(1^31 Trans Satam trs vitulas facito Turs Gerfi erfi
Martii. (32i Libamina facito. Ollas donato. Lact facito. Taci-
tus precator. (33i Adipibus, extis [facito]. Postquam polluxerit,
calato [hue] ubi apros
(34)
fecerint uti trusta det. Postquam
trusta dcderit, denuo
(35)
auspicator ad Rupiniam; trusta
det. Tum Trans Satam auspicator;
(36)
trusta det. Tum ad
Rupiniam denuo convertitor. Urceis (37)
confractis precator.
Tum capides sacras nuntiato. Yascula voveto. (38) Tum ad
Satam convertitor. Urceis confractis precator. Tum sacrificium
(39)
polluctum fuerit.
(YII a
46). Pos tertio^ pane poplo andirsafust, porse pera
arsmatia habiest et jjrinvatur dur tefruto Tursar eso tasetur
(47)
persnihimumo : Tursa Jovia, totam Tarsinatem, trifo
Tarsinatem, Tuscom NaJiarcom Japusco nome, totar
(48)
Tar-
sinaier, tri
for Tarsinater, Tuscer^ Naharcer Japuscer nomner
nerf sihitii ansihitu, Jovie hostatu anostatu
(49)
tursitu^tremitu,
hondUj Jioltu, ninctii, nepitu, sunitu, savitu, preplohotatu^,
previslatu. Tursa Jovia,
futu fons,
{bO)pacer pase tua pople totar
lovinar, tle lovine, erar nerus sihitir ansihilir, Jovies hostatir
anhostatir, erom
(51)
nomne, erar nomne. Este trioper deitu.
(16
40). Pus tertiu'' pane puplu atedafust, iveka
perakre tusetu \
La
premire phrase comprend deux propositions, dont l'une
a pour verbe andirsafust et l'autre persnihimumo. Le premier
verbe est crit sur I 6 40 atedafust, ce qui permet de le
rattacher srement au mme thme dirs, ders ou ted qui se
trouve dans le subjonctif (/ens-a, dirs-a, ted-
a,
dans l'impra-
tif dirs-tu, ted tu. On a dj vu* que ce thme n'est autre chose
que la racine d{a) donner avec un redoublement : ded ou
did, crit ted, tid ou ders, dirs. Mais ici le redoublement
1. PosterHo.
2. Tarsinatertuscer.
3. Preplo hotatu.
4. Pustertiii.
T). Tuseiu.
6. Voy. p.
20G.
TABLE I 6 40,

TABLE VII a 46. 209
est d'une autre nature que dans les formes que nous venons
de citer : en etet, nous n'avons pas cette fois un thme ders
ou ted appartenant la
3^
conjugaison, comme en latin
sistere; le futur antrieur serait alors dirsusl telust, formes
que nous avons effectivement dj rencontres (VII 43. l b
341. Celle qui nous occupe se fait remarquer, non-seulement
par la conservation de
Vf
du verbe auxiliaire, mais par la
prsence de l'a du verbe da donner : cette diffrence s'ex-
plique si l'on admet que la syllabe rduplicative de est l'ex-
pression du parfait. On a vu qu'un autre verbe qui conserve
Vf
de l'auxiliaire est ambr-e-furent (VI b
56),
ampr-e-fus
(I b
20). Pour complter l'analogie, ct de ce futur antrieur,
il
y
en a un autre sans
f
: iust (VI al).

Le prfixe contenu
dans an-dirsafust est le mme que dans an-ferener, c'est--dire
la prposition am ou )n6 circum
'.
Le sens est donccir-
cumdederit . L'emploi d'un futur antrieur fait supposer
que la proposition est subordonne : si nous cherchons le
terme qui la rgit, nous sommes amen le reconnatre dans
pos ... pane. Pane, comme l'a expliqu Aufrecht^ est le latin
quamde ou quande, adverbe employ par Lucrce : le d s'est
assimil Vn prcdent, comme dans^jone, pune K Quant
pos, c'est le latin post, dont le t n'tait plus prononc, moins
qu'il n'ait t simplement oubli par le graveur. La jonction
de ces deux mots nous donne le latin postquam: on sait qu'en
latin aussi les deux termes peuvent encore quelquefois se s-
parer.

Tertio(ni) est un accusatif neutre pris adverbiale-
menl. D'aprs les rgles ordinaires, on s'attendrait une
forme tertim (cf. Fisim pour Fisiom), et, en effet, on a eu
tertim VI b 64. C'est un exemple du peu de fixit de l'ortho-
graphe ombrienne.

Poplo{m) ne peut tre que le rgime de
andirsafust dont il reste maintenant tablir le sens. D'aprs
tout ce qui prcde, circumdare doit tre pris ici dans le sens
1. M. Bugge (ZK. XXII, 454) a rcemment expliqu andersafiist par la racine
tla porter, qui en latin prte une partie de ses temps fero. On aurait par con-
squent la mme expression que popler an/'erener. Mais il faudrait admettre avec
ce savant que tla est devenu tela, puis teda, ce qui me parat peu vraisemblable.
Le groupe tl existe dans Tlatie {V b 9)
: si la langue avait voulu l'viter, elle
aurait probablement supprim le (,
comme a fait le latin, et l'on aurait eu
a-lafust.
2. Die umbr. sprd. I, 160; II, 293.
3. Sur l'origine de celte syllabe -de, qui est une pure enclitique, voyez Bral,
Mmoires de la Socit de linguistique, I, 198.
14
210 TABLE I h 40.

TABLE Vil a 51.
de

circumfciTo, luslrarc
>i.
Il s'a^nt du triple circuit prescrit
YI b 62-65, de sorte que toute la portion VII a 3-46
est comme
une parenthse ou comme une crmonie part, qui est en-
castre dans la crinoni(> princiiiale. Tandis que a)i(lir.'<afu>^t
est au sinfiilier, l'inipralir
/irisni/iiinuiiw est au pluriel, ce
qui s'explique par le sujet dont il est accompagn : porse
pcrcaarsiiudid luihirst cl prinvdtu)' iho'
(^(.lui pra'lextam lustra-
lem habebit et calalores duo . La lin de la phrase est gale-
ment connue :
*
sic taciti prccanlor. Il reste tefruto Tursar,
qui occupe ici la mme place que lermnuco dans un passage
semblable VI b 57, d'o Ion peut inlrer que c'est un com-
plment circonstanciel. Nous avons, en efet, l'ablatif tefru
suivi de la particule enclitique to{m) qui marque une ide de
lieu. Tefru rpond l'osque telriim t|ui se trouve deux
fois sur la table votive d'Agnone (la 17. 6 20) : saahtm
tefrm alttrei ptereipid akenei sakahiter sanc-
tum delubrum [in] altero utroque fundo sanciatur. Le pre-
mier u du mot osque est une simple insertion euphonique
comme le second a de sakaraklm ou comme le second o
de potorospid*. On a dj vu le mme mot Te
fer comme
nom propre associ l'adjcctifJoyms ^VI b 22-36).

Tursar
est le gnitif du nom de la divinit que nous avons vu adorer
en dernier lieu. Il est vraisemblable que le temple de cette
desse s'levait Trans Satam, puisque c'est cet endroit
qu'elle a t spcialement invoque. Une nouvelle prire lui
est adresse; seulement, au lieu du surnom erfia, on lui
donne celui de Jou/a. Tous les autres mots de celte prire sont
connus; il faut seulement remarquer (VII a 49) la variante
sunitu au lieu de sonitu. La prire doit tre rpte trois fois.

Comme d'habitude, I b omet ce texte.


TRADUCTION.
(VII a 46) Postquam tertium populum circumdederit, qui
prsetextam lustralem habebit et calatores duo in delubroTurs
ita taciti
(47)
j)rccantor : Tursa .lovia, civitatem Tadinatem,
tribum Tadinatem, Tuscum Naricum lapydicum nomen, civi-
tatis (48)
Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapydici no-
minis lares accitos non accitos, genios novensides palrios
(49)
1. Voy. Kirchhoff, ZK, I, 30,
TABLE I h 4U. TABLE VII a 51.
211
terreto, tremefacilo, , , , , , ,propellito,
d:^vincito.
Tursa Jovia, esto lausla,
(50)
voleiis pacc tua populo civitatis
Iguvina;, civitati Iguvin, cjus (civitatis) iaribus accitis non
accitis, geniis novensidibus patriis, eorum
(51) nomini, ejus
(civitatis) nomini. lia (or dicilo.
(I b
42) Poslquam lerlium populum circumdederit...
(VII 51)
Enom ivenga peracrif
^
tursituto porse pera ars-
matia habiest et
(52)
prinvatur. Hondra furo sehemeniar hatuto.
Totar pisi heriest
pafe trif promom haburent,
eaf Acersoniem
(53)
ftu
Turse Jovie, popluper totar Ijovinar^ totaper Jovina.
Suront naratu puse verisco Treblanir. Arvio
ftu. (54)
Persaea
ftu.
Strusla
fcla prosesetir arsveitu. Tases persnimu. Poni
ftu.
(16 40) Iveka perakre tusetu^
(41)
Super kumne
adfertur prinuvatu tuf tusetutu.
(42)
Hutra furu
sehmeniar^ hatutu eaf iveka'*
(43)
tre. Akedunie ftu
Tuse Juvie\ Arviu ustetu.
(44)
Puni ftu. Pelaia ftu.
Taez pesnimu. Adepe arves.
(45)
Kvestretie'' usaie svesu vuv isti tisteteies'.
La premire phrase a pour verbe l'impratif pluriel tursituto
et pour sujet l'expression dj bien des fois rpte porse
pera arsmatia habiest et prinvatur. I 6 40 a l'impratif singu-
lier tu(r)setu. Mais dans la phrase suivante on revient sur
la mme ide, et l'on dit cette lois tu(r)setutu, en donnant
pour sujet adfertur prinuvatu (s) tuf. C'est ce passage qui
montre que la priphrase porse pera arsmatia habiest dsigne
l'adfertor. Il faut remarquer l'accusatif tuf au lieu du nomi-
natif tus (en ombrien nouveau dur) : on ne peut expliquer
cette anomalie (si l'on ne veut pas la regarder comme une
faute du graveur) que par un commencement d'appauvris-
sement de la dclinaison, analogue ce que nous avons con-
stat pour les pronoms. C'est par les noms de nombre que la
flexion commence ordinairement se perdre; comparez l'in-
dclinable latin quatuor au grec Tsaaape encore susceptible
de flexion. Quand la flexion meurt, ce n'est pas une forme
dpourvue de dsinence casuelle qui succde l'ancienne
1. Peracrio.

2. Tuseiu.

3. Furusehmeniar.

,4. Eafiveka.

5. Tuseiuvie.
6. Kvestre tie.

7. Ces mots ne prsentent aucune
sparation dans le texte.
212 TABLE I 6 41.

TABLE VII a 51.
dclinaison : c'est un cas quelconque (en ombrien, dans le
prsent exemple, l'accusatif) qui usurpe la place de tous les
autres cas*.
Le rgime de tursituto (VU a 51) est ivenga[f) peracrif : le
texte porte
peracrio qui ne peut tre qu'une faute. En effet,
partout ailleurs cet adjectif est de la
3'
dclinaison : ov^pera-
crio ne pourrait tre qu'un gnitif pluriel, ce qui ne donne
aucun sens, et ce qui est en dsaccord avec I b
40, o nous
avons iveka perakre i^pour ivekaf perakref). On com-
prend que sur le modle en caractres trusques que le gra-
veur de YII avait sous les yeux, un 8 moiti effac ait pu
tre pris pour un O.

Le substantif ivenga, iveka, est le
latin juvenca
gnisse . Comme il arrive souvent en vieil
ombrien, on nglige d'crire la nasale, ce qui ne veut pas
dire qu'elle ne ft pas prononce. La fusion de ju en i a aussi
lieu en latin dans bga, quadrga (pour bi-iga^ quadri-iga. ve-
nant eux-mmes de bi-juga, quadri-juga) . Ces gnisses sont
au nombre de trois, comme on le verra un peu plus loin (YII
a 52, I 6 43).

A. K. ont reconnu avec raison dans tursituto
le latin torrere; il s'agit d'un holocauste.
Vient ensuite le complment circonstanciel super kumne
(I b 41). Dans ces mots je reconnais le latin super culmine
[culmne]. La mme expression est employe neuf fois dans
e rituel des frres Arvales. Fratres Arvales sacrificium Deae
Dise indixerunt, ibique

magister fratrum Arvalium, ma-
nibus lautis, velato capite, sub divo, culmine, contra orien-
tem, sacrificium Dese Dise cum coUegis indixit . On a deux
fois la variante columine (Henzen,
p. 7).
Ce passage a donn
lieu diverses interprtations : Marini construit sub divo co-
lumine, et croit qu'il est question d'un portique ainsi sur-
nomm du temple [Atti, I, 273). Mommsen spare sub divOy
et explique columine contra orientem par dinnanzi alla fac-
ciata orientale del tempio, culmen o columen essendo il comi-
gnolo deir edifizio (chez Henzen, Scavi,
p. 51). Je crois que
culmine ou columine doivent tre dtachs de ce qui prcde
et de ce qui suit, et qu'ils sont pris dans le sens de colle sur
la colline ':on sait que le temple des Arvales tait situ sur
une hauteur (cf. le passage o il est dit per clivum jactave-
1. Le latin quatuor, qui a l'air de faire exception cette rgle, est en ralit
pour quatuors : nous reviendrons sur ce mot
p.
230.
2. Cf. Catulle, LXIII, 71 :
Ego vitam agam sub allis Phrygiae columinibus,
TABLE I 6 42.

TABLE VIT rv 52. 213
nint). C'est aussi le sens de notre super kumne. Il est im-
possible de savoir si c'est l'oubli ou quelque autre cause qui
a fait omettre cette circonstance sur YII.
La phrase suivante prsente de grandes difficults. Nous
retrouvons l'impratif hatuto qui s'est dj montr au singu-
lier YI 6 49 = I 6 11, et qui vient d'un verbe que nous avons
traduit par prendre K

Nous avons ensuite le mot hondra


hutra qu'on a vu YI a 15 comme prposition signifiant
infra : la suite du contexte montrera si hondra doit tre
entendu ici de la mme faon.

Sehemeniar sehmeniar
est ou bien le gnitif singulier, ou bien le nominatif pluriel
d'un nom fminin. Le mme mot est encore employ trois
fois, mais comme adjectif : II h
1, semenies te ku ries; Y h
11, 16,
sehmenier dequrier. Nous avons ici un datif-ablatif plu-
riel fminin. Les sehmeni dequri sont une fte au sujet de
laquelle les inscriptions II 6 et Y 6 contiennent diffrentes re-
commandations. Je crois que le mot sehmeniar est synonyme
de sehmeniar dequriar, et comme nous avons le pluriel dans
les trois autres passages, nous regarderons sehmeniar

non
comme un gnitif singulier

mais comme un nominatif plu-


riel.

Ce nominatif est le sujet d'un verbe qui ne peut tre
autre que fw^o, dans lequel je reconnais la
3'
personne plu-
rielle du futur de
fu.
Il est vrai qu'ailleurs nous avons eu le
futur staheren stabunt , avec une dsinence en(tl. Mais
on n'est pas en droit de demander l'ombrien une fixit
que ne prsente ni le latin, o l'on a erimt et fuerint, -dixe-
runt ct de dixre, ni le grec, o ct des parfaits comme
XeoiTTGcffc on trouve lopyav, TrcTTaXxav^. Dans furoint) nous avons
une contraction et le changement de s en r, pour fu-esont.

Nous pouvons maintenant retourner hondra, qui doit tre


ici conjonction, et non prposition : je le traduis par ante-
quam . Le sens est qu'avant la fte des Semeniee il faut
prendre les trois gnisses. Cette phrase et la suivante ne
doivent pas tre considres comme faisant partie de la des-
cription, mais plutt comme une glose introduite ici dans le
texte, parce que les trois gnisses qui forment l'objet prin-
cipal du sacrifice sont nommes pour la premire fois. On
indique cette occasion quand et comment l'adfertor doit se
procurer ces gnisses. L'expression Semeniar dequriar sera
analyse Y 6 11.
1. Voy. p. 166.
2. Curtius, Temyora und Modi, p. 182.
21^ TABLE I b 45.

TABLE VIT a 54.
Vient ensuite un membre de phrase qui ne se trouve pas
sur I b 42, et (jue nous rallaclions ce qui suit, bien qu'on
puisse aussi, sans changement important dans le sens, le
rapporter h la phrase prcdonte. Totav pid heriest
pafe trif
pronioin liabiornt est une proposition relative, comme on le
^oit par le pronom paf-e
(juas ; trif
<.<.
trs se rapporte
pafe; ces deux mots sont le rgime de haburent habuerint .
Promom est un adverbe quivalent au latin primiim^. Le sens
est donc : quas [juvencas] trs primum habuerint . Pisi
heriest est une expression correspondant au latin quilibet ou
plutt quis libebit. Quant totar, c'est le gnitif de tota
civi-
las . On a donc une phrase ainsi conue :
Civitatis quili-
bet, quas [juvencas] trs primum habuerint....
Le sens de
la phrase principale n'est pas douteux : Acersoniem'^ est le
datif suivi de en du mme nom de ville que nous avions I b
43. Eas Aquilonice facito . Mais il n'est pas admissible que
le premier venu s'immisce, au moment du sacrifice principal,
dans les fonctions jusqu' prsent rserves l'adfertor et
ses aides; comme nous avons dans cette phrase une anaco-
luthe vidente, puisque ftu
est au singulier et haburent au
pluriel, nous pouvons admettre une double interruption de
la construction. L'intention du texte, ce qu'il me semble,
est de dire que les gnisses immoles Aquilonia pourront
tre offertes par un homme quelconque de la cit, et qu'on
acceptera celles qui auront t donnes d'abord. La desse est
appele cette fois Tursa Jovia, au lieu de Tursa erfia. Les
autres circonstances du sacrifice ne prsentent rien de nou-
veau.
Nous sommes arrivs au bout de cette longue description.
Mais avant d'en rsumer les principaux caractres, il nous
reste lire ce qui se trouve au verso de VII, et dire un mot
de la ligne dernire de I b. Cette ligne, qui est d'un aspect
assez extraordinaire, contient une srie de mots dont les der-
niers ne prsentent aucune sparation. Les mmes mots, sauf
deux variantes, se retrouvent la fin de II a inscrits en tra-
vers de la Table, mais cette fois sans sparation aucune. Voici
les deux textes :
I b kb. Kvestre tie usaie svesuvuvcistitisteteies.
II a 44, Kvestretieusaesvesuvu vistitetcies.
1.
Cf. m, 3, 15, 23. Cet adverbe vient de pro, et non de pra; comme le latin
primum.
2. Pour Acersonie
+
en. Le changement de n en m est d la dissimulation.
TABLE I b 45.

TABLE VII h 1. 215
Il pst prohal)le ([ue cette plirase, dont le sens est {l'ailleurs
ndchiirrable pour nous, forme un tout complet et ne se rap-
porte pas d'une faon immdiate ce qui prcde. Autrement
elle ne se trouverait pas sans changement sur deux tables
diierentes. D'aprs le connnencement on entrevoit seulement
((u'il est fait mention de la cjuesture (Kvestretie) ou du
questeur (Kvestrel. On verra plus tard (V a 23. V 2) que
cette dignit existait dans la corporation iguvienne. On croit
distinguer svesu ou svesuvuv, qui est peut-tre le sweso
de YII 6 1. Un verbe parent de stare^ sisfere, statuere, se trouve
la fin sous la forme stiteteies, qui [)arat tre un parfait'.
Quand nous aurons termin l'inscription VII
6,
je reviendrai
sur un mot de cette phrase, dont le sens peut se deviner. Il
n'est pas sr qu'elle soit conue dans le mme idiome que le
reste des inscriptions, et je rappelle ce sujet ce que j'ai dit
plus haut
[p.
50] des noms emprunts la topographie des
environs d'Iguvium.
TRADUCTION.
(YII a 511 Tum juvencas ambarvales Turs torrento qui
prtextam lustralem habebit et (52) calatores. Antequam
erunt Semeniie [juvencas] sumite. Civitatis quilibet, quas trs
primum habuerint, eas Aquiloni ^53) facito Turs Jovi,
pro populo civitatis Iguvinee, pro civitate Iguvina. Deinde
nuncupato ut ad portam Trebulanam. Ollas facito.
(54)
Liba-
mina facito. Struiculam, olam prosectis addito. Tacitus pre-
cator. Lact facito.
(I b 40) Juvencas ambarvales Tursee torreto.
(41)
Super
culmine adfertor calatores duo torrento. (42) Antequam erunt
Semeniee, sumite eas juvencas
(43)
trs. Aquilonise facito
Turs Jovia^, Ollas donato.
(44) Lact facito. Libamina facito.
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito].
1,45)
Qua^stura
OBLIGATIONS DE l'aDFERTOR ENVERS LE COLLGE.
(VH b
1)
Pisi panupe fralrexs'^ fralrus Atiersier'"
fut,
crcc''
1. Cl', eilipes V a '2,
14. La leon de I 6 45 contient un ti de trop. Sur une
inscription osque de Velletri on a nistiatiens statuerunt .
2. Panupeifratrexs.
3. Fratrusaliersier.
4. Fusterec.
216 TABLE 1 h 45. TABLE Vil h 1.
sueso fratrecate portaia sevacne fratrom
(2)
Atiersio desendu/,
pifi
reper fratreca pars est
*
erom ehiato, ponne ivengar tur-
siandu hertei,
(3)
appei arfertur Atiersir poplom andersafusl.
Sve neip portust issoc pusei suhra screhto est,
(4)
fratreci motar
sins A. CCC.
Ce morceau, qui est inscrit au verso de YII, n'est repr-
sent, au moins en apparence, par rien de semblable sur 1.
Nous verrons toutefois un peu plus loin qu'il
y
a lieu de pen-
ser que la dernire ligne de I 6 exprime quelque chose d'ap-
prochant. On remarquera que l'orthographe de ces quatre
lignes offre certaines particularits : l'emploi de la lettre X,
inusite partout ailleurs, l'usage plus frquent des lettres dou-
bles {po)ine, appei, issoc).
Nous avons d'abord une propo-
sition relative commenant par pisi qui et ayant fusl
fuerit pour verbe. A ce pisi rpond un erec ille qui a
portaia pour verbe. L'attribut de la proposition relative ne
saurait tre un autre mot que fratrexs^ qui rappelle par son
xs l'ancienne orthographe latine, dans exstrad, saxsum, lexs,
faxsit^. L'orthographe fratrcks se trouve V a 23, en un pas-
sage ainsi conu : ehvelklu feia fratreks ute kvestur

faciat fratrex aut qusestor.
La comparaison de cet en-
droit nous confirme que fratrexs est un nominatif, et il nous
met galement sur la voie du sens; puisqu'on dit
le fratreks
ou le questeur , ce doit tre un nom de fonctionnaire. On
est naturellement port regarder frater comme le primitif,
d'autant plus que dans notre phrase nous trouvons ensuite le
datif pluriel fratrus fratribus
>>.
La forme latine et t
fratricus : en ombrien, elle a pass dans la troisime dcli-
naison, comme on a en latin prcox ct de prcoquus,
prcoquis; imbrex ct de imbricus^. Il ressort de ces pas-
sages qu'il
y
avait dans la corporation iguvienne un magis-
trat qui portait le nom de fratricus ou fratrex, et le sens de
notre phrase, autant que nous le comprenons jusqu' pr-
sent, est : Quicumque

fratricus fratribus

fuerit. Pa-
nvpei, par sa place ct de pisi, comme par son aspect, r-
vle une origine pronominale : pei est la mme syllabe qui
termine podruhpei (YI a 11)

utroque
;
panu pour pannu,
panda, rejjrscnte le latin quando. Panupei quivaut donc
quandoque dont il a aussi le sens.
1. Parsest.
2. Corssen, Ouvrage cit, 1,296
3. Corssen
j
Ibid. II, 20d, 589.
TABLE I
/) 45.
TABLE VII h 1. 217
Il reste le mot Atiersier qui rclame des explication-, un peu
plus tendues. Yoici un certain nombre de passages o il est
associ comme ici au mot frater, et o il s'accorde avec lui :
\ a 1. Esuk frater Atijediur eitipes.
V a 14. Frater Atijediur esu eitipes.
V
6 1 1 . Frater A tiersiur.
V 6 16. Frateer^ A tiersiur.
V a 25,
27. V b 3. Mestru karu Cratru Atijediu.
II 21, 35. Petruniaper natine fratru Atijediu,
II 6 26. Vuijaper natine fratru Atijediu.
V a 12. Adputrati fratru Atijediu.
V
b
8,
14. Fratrus Atiersir.
II a 2. III, 24. Fratrusper Atijedies.
III, 29. Fratruspe Atijedie.
D'autres fois le mot est employ sans frater.
V a 4. Adfertur pisi pumpe fust eikvasese Atije-
dier.
V a 16. Kumnahkle Atijeclie ukre eikvasese Atije-
dier.
II a 13. Atijedie aviekate.
Joignons-y tout de suite cet endroit o est employ un
terme videmment apparent :
II b 1. Sim kaprum upetu .... Atijediate, tre Atije-
diate.
Dans les quatre premiers passages nous avons le nomina-
tif pluriel : dans les quatre passages qui suivent on recon-
nat le gnitif pluriel; c'est le datif et l'ablatif pluriel que
prsentent les trois suivants. On obtient donc une expression
fratres Atiedii dont il faut mainlenant chercher connatre la
valeur. Une premire circonstance noter, c'est la similitude
du mot Atijediate (II b l). Comme le suffixe s, atis^ s'a-
joute ordinairement des noms de lieu pour marquer l'ex-
traction [Arpinatcs, Ravennates) , on doit supposer un primi-
tif Atiedia ou Atiedium, d'o les Atiediates sont originaires.
Or il existait en effet, auprs d'Iguvium, une ville d'Attidium
(aujourd'hui Attigio) plusieurs fois mentionne sur des in-
L II faut remarquer la forme frateer o le double e indique que la chute de
la dsinence a t compense par l'allongement de la voyelle.
218 TABLE I /) 45.

TABLE YTI
h 1
scriptions, et d'o taient les Attidiates, cits par Pline l'An-
cien (III, 19) comme l'une des populations de l'Ombrie. Dans
le libor roloninvum
*
il est aussi fait mention de Vager Atteia-
tis e\ de VAtteiatis oppidum parmi les villes de lOmbrie. Si
l'on songe qu'Iguvium est dans le voisinage, il paratra na-
turel de rattacher, comme l'ont fait A. K.=^ et Lepsius, les noms
employs sur nos tables ce nomde ville Attidium. Pour mar-
quer l'extraction on emploie souvent, ainsi que cela vient
d'tre dit, le suffixe as, atis, et le mot Atijediate (II b 1) d-
signera trs-bien ceux qui sont originaires d'Attidium. Mais
un suffixe de ce genre n'est pas ncessaire : c'est ainsi qu'en
latin on emploie comme synonymes Lavinienses et Lavinii,
qui signifient tous deux
hai)itants de Lavinium ; Corfnii
est le nom des habitants de Corfinium et Lotia gens dsigne la
population du Latium. On peut donc traduire frater Atiersiur
par les frres Attidiens, c'est--dire les frres originaires d'At-
tidium. Gomme le font remarquer A. K., cette dnomination
semble indiquer que la corporation reconnaissait Attidium
pour son lieu d'origine. Nous verrons plus loin (Y a
4)
une
expression qui doit faire penser qu'il
y
avait encore des frres
Attidiens en d'autres lieux
^
On apprend donc ici le nom du collge qui a fait graver
ces tables : le terme fratres est connu par les fratres Arvales
de Rome, et s'il est vrai, comme l'affirment Rossi et Momm-
sen, que cet emploi du mot frater soit unique dans la langue
latine'', la ressemblance entre le collge attidien et celui des
Arvales, qui se manifestera encore par d'autres traits, n'en
est que plus frappant.
Nous avons vu plus haut qu'au pisi qui du commence-
ment rpond un erec
ille
ayant portaia[t) pour verbe.
C'est une forme de l'optatif pareille a aseriaia'% et apparte-
nant au mme verbe dont on a vu l'impratif portow (VI 6 55
=
I h 18i.
Le rgime ne saurait tre autre, selon nous, que sueso.
Malheureusement le sens en esL inconnu : Aufrecht, (jui s'est
\. Gromatici veteres, d. Lachmann, Berlin, 1848, I,
p. 240, 252, 259.
2. Ouvrage cit, II, p. 303 suiv.
3. Les deux savants pressent trop les consquences qu'on peut tirer d'un
nom, quand ils vont jusqu' penser que la ville d'Iguvium tait une colonie d'At-
tidium dont elle avait emport les sacra.
4. Henzen, Acta fratrum rvalium,
p.
i. Alios sacerdotes practer Arvales La-
tine fratres nuncupatos esse et Mommsenus et Rossius recte negarunt.
5. Voy. p. 24.
TABLE I
h 45.
TABLE VII h 2. 219
occup
deux fois de ce passage, la premire fois t'ans son
grand ouvrage, une seconde fois dans le Journal de Kuhn
(YIII, 218),
le traduit par jussum ou
mandatum o.
Mais
comme toute la construction propose par ce savant nous
parat inacceptable, nous devons aussi carter cette significa-
tion pour laquelle il ne prsente aucun argument spcial.
Il
y
a un mot qui peut nous clairer jusqu' un certain point
sur le sens de siso : c'est sevacne, dans lequel je vois un
adjectif qui s'y rapporte. Ce mot que nous trouvons ici pour
la premire fois, mais qui se prsentera plusieurs fois dans la
suite, sera expliqu comme signifiant debitus
'.
Il se rap-
porte ordinairement des objets prsents en sacrifice ou en
hommage la divinit. On doit donc supposer que sueso
dsigne galement quelque offrande, d'autant plus qu'il est
rgi par le verhe portaia{t). La suite du texte nous permettra
sajis doute de serrer le sens de plus prs.
Nous avons laiss derrire nous fratrecate, auquel il faut
joindre fratrom Atiersio desenduf. Le premier mot est le datif
d'un substantif de la
1"
ou de la
2*
dclinaison, qui quivaut
pour le sens notre franais confrrie
, et pour la forme,
sauf la diffrence de la dclinaison, aux mots latins comme
magistratus, consulatus, pontificatus^ patriciatus. La base est
V-a(\]QqX\ fratricus.

Les deux mots fratrom Atiersio sont au
gnitif, et l'indclinable desenduf (le graveur a mis un s au
lieu de s) douze doit tre considr comme tant au mme
cas : en ce qui concerne le /"final, nous renvoyons la
p.
211.
On remarquera ce nombre de douze, qui est un nouveau
point de ressemblance avec les frres Arvales.

Celui qui,
parmi les frres Attidiens, exercera les fonctions de fratricus,
devra donc remettre la confrrie des douze frres Attidiens
le sueso qui est d.
Vient ensuite une proposition relative commenant par
pif.
On peut voir dans ce mot un accusatif pluriel du thme
relatif pi [pif-i).
Mais d'autre part on peut aussi le dcompo-
ser en pi-fi et en faire un adverbe analogue
pu~fe (VI a 8)
:
il correspondrait pour la formation au latin ibi, ubi. Pour
nous dcider entre ces deux explications, il faudrait savoir
exactement ce qu'est sueso. Nous reviendrons sur ce point un
peu plus loin. Le verbe de la proposition relative doit tre
cherch dans parsest, ou plutt (^car le graveur a oubli de
1. Voy. II b 8.
220 TABLE I h 45.
TABLE VII
/) 2.
sparer les deux mots) le verbe n'est autre que est et il dpars
pour sujet. Le substantif ^^or^;, dont le sens primitif est
r-
partition
, doit s'entendre comme formant avec est une lo-
cution analoofue au latin '^jus est, a^quum est . Cf. en grec
le rap})ort de vs^effi etvoy.o.
Le complment de cette locu-
tion est form par les mots reper fratreca erom ehiato. Dans
erom Aufrecht a reconnu avec raison l'infinitif (cf. afero,
VI b
48) du verbe substantif es. Le sens du participe ehiato est
inconnu : toutefois, on voit qu'il vient d'un verbe ayant e ou
ex pour prfixe. Les mots reper fratreca pro re fratrica

qui
l'accompagnent, rappellent l'ide d'offrande qui nous a dj
t prcdemment suggre. Je suis donc port penser que
ehiato se rfre, non pas aux frres Attidiens, mais sueso,
qui ds lors devra tre considr soit comme un accusatif
pluriel [siiesof....
pifi....
pars est erom ehiato
f),
soit comme un
accusatif singulier neutre [suesom.... pi/
comme
.... pars
est erom ehiatom). Si nous nous rappelons que le verbe por-
tare a dj t employ (YI 6 55 = I 6 18) dans le sens sp-
cial d'apporter le tribut, on ne trouvera pas invraisemblable
la supposition qu'il est question ici d'une redevance paye
la corporation altidienne. Dans les Actes des frres Arvales
il est fait mention de dons en argent : sportulas acceperunt
singuli prsentes denarios centenos (Henzen,
p. CGV, CCIX).
Ces offrandes en numraire portaient le nom de stipes. Ovide
i^Fastes, IV, 352) parle de cet usage :
Die, inquam, parva cur stipe quaerat opes?
Contulit ses populus; de quo delubra Metellus
Fecit, ait. Dandae mos slipis inde manet.
Le peuple donnait aussi de l'argent aux ftes en l'honneur
d'Apollon. Tito-Live, XXV, 12. Prtor.... edixit ut populus
per eos ludos stipem Apollini, quantam commodum esset,
conferrct. Paulus,
p.
23. Apollinares ludos.... populus lau-
reatus spectabat, stipe data pro cujusque copia'.

D'aprs
ces tmoignages je crois devoir attribuer sueso le sens de
stipem ou stipes et ehiato celui de exactam ou
exactas .
Les deux propositions incidentes qui commencent l'une
par /)on)?e, l'autre \)i\y appci, doivent encore tre rapportes
ce qui prcde; elles indiquent quel moment de la cr-
1. Voy. d'autres passages chez Becker-Marquardt, IV, lT, 172.
TABLE I 6 45.
TABLE VII b 3.
221
monie la redevance est paye. Ponne, ainsi qu'on l'a vu
signifie
lorsque : cette orthographe conserve, par le dou-
ble n, le souvenir de l'assimilation qui a eu lieu dans pon-de
= quom-de (cf. ali-cun-de, inde, quamde). Le verbe rgi
par
ponne est tursiandu dans lequel il faut voir une forme passive
(le r final est tomb) du mme verbe qui fait l'impratif
tursito^. Nous avons ici un subjonctif prsent : l'emploi du
subjonctif vient de ce qu'on indique une ventualit qui se
prsentera plus d'une fois et d'une manire priodique. Le
texte ajoute herlei qui est une locution adverbiale accompa-
gnant frquemment le subjonctif.
III, 1. esunu fuia herter.
V a 6. pide uraku ri esuna si herte.
V a 8. revestu pude tedte eru emantur herte.
V a 10. revestu emantu herte
V 6 8. Claverniur dirsas herti.
V b 11, 16. Dirsans herti frateer Aiiersiur.
\ b 13. Casilos dirsa herti.
tymologiquement herteir, herter, herte est la troisime
personne du singulier du prsent passif d'un verbe signifiant
vouloir
,
que nous avons dj rencontr en plusieurs occa-
sions ^ La prsence d'un ei ou e dans la dernire syllabe tient
une variation comme celle que nous avons en latin, o Vi
alterne avec Vu dans les formes amaris et a/matur. Charg de
la dsinence passive, heriteir s'est resserr en herteir (cf. l'os-
que vincter vincitur
),
moins que nous n'ayons ici une
conjugaison plus ancienne et sans voyelle de liaison, comme,
par exemple, fer-tur ct de fer-i-mur en latin. Quant au
sens, herter peut se comparer au latin libet, qui est devenu
aussi une locution adverbiale {quilibet, quantuslibet), ou encore
licet, qui se construit avec le subjonctif, mais qui a une
acception un peu diffrente.
Le sujet de tursiandu tant videmment ivengar, nous avons
une phrase dont la traduction littrale est : quum juvenc
torreantur [quoties] libet .

La proposition suivante com-
mence par appei, que Kirchhoff regarde comme une faute,
pour apei. Mais il se pourrait que nous eussions ici l'encli-
1. Voy. p. 212. Le r est tomb de mme la fin de emantu. herte ' clc
de emantur, herter).
2, Voy.
p. 103, 163, 214..
222 TABLE I 6 45.

TABLE Vil b 3.
liqiie pei (cf. poilruhpei, paniipei), de sorte que la locution
complte serait apepei : le sens de l'enclitique serait de don-
ner la conjonclion une valeur distribulivc, comme que en
latin dans quisquc, quanduqueK

Le sujet est nrfertur^ auquel


se rapporte yl /ters/>\ Nous avons ici un exemple du nominatif
singulier des thmes en i (= latin Attidius). Cf. les nomina-
tifs oscjucs comme Ohtavis, Heirennis (Octavius, Herennius).
Je traduis
l'adfertor attidien , c'est--dire l'adfcrtor de la
corporation attidienne. Je ne saurais, comme le font A. K.,
voir dans ce ])ersonnage un magistrat de la ville d'Attidium,
ne faisant point partie de la confrrie religieuse, et venu ex-
pressment Iguvium pour prsider le sacrifice. Entre les
frres Attidiens et l'adfertor attitlien le rapport, semble-t-il,
est le mme qu'entre les sociales Augustales et le flamen Aii-
gustalis. Ainsi la redevance due la corporation doit tre
paye au moment de l'holocauste, aprs (pie l'adfertor a pu-
rifi le peuple. On voit par ces mots que la prescription con-
tenue VII b se rattache au crmonial dcrit prcdemment.
La phrase suivante commence par une proposition condi-
tionnelle ngative : sue neip portust si non portaverit . Au
lieu de portust on aurait attendu portaust ou portost, d'aprs
le modle de subocau et de vesticos (YI b
25"!.
Je suppose qu'il
y
a changement de conjugaison, comme en latin sono, mico font
au parfait sonui, micui.

Vient ensuite une proposition cir-
constancielle dont tous les mots sont connus : issoc pusei
subra screhto est ita uti supra scriptum est .
Le verbe de la proposition principale est sins, pour sin^, par
le changement de nt en ns comme dans etaians.
Motar est
le gnitif singulier ou le nominatif pluriel d'un substantif
mola que nous retrouverons ailleurs (V b 2. 3.
6),
et qui cor-
respond l'osque mol ta ou muIta, au latin mulla. Il signifie
amende^ . Pour savoir quel cas est ce mot, il faut con-
tinuer la phrase.

Fratreci est le datif de fratrexs et repr-
sente le rgime indirect de sins.

Il reste A. CGC. dans lequel


il faut voir le sujet : c'est une faon toute romaine d'crire
asses trecenti. On ne saurait conclure de cette somme que le
nummus tait inconnu : mme Rome l'usage de compter en
1. D'aprs une communication manuscrite de M. Sophus Bugge, je vois qu'il
fait driver appei de ab
+
pei a quo [lempore].

2. Sur l'origine de ce mot, voy. Bral, dans la liivista di filologia, 1874. La
forme osque est molta. Le t a t supprim en ombrien, comme au participe
coma{l)tir.
TABLE I 6 45.

TABLE VII b 4. 223
as les amendes des associations s'est maintenu aprs que le
nummus tait dj devenu l'unit montaire des amendes de
l'tat*.

Le chiirre de la somme, qui est crit une certaine
dislance, semble avoir t d'abord laiss en blanc.

11 reste
expliquer la forme assez insolite motar, au lieu de laquelle
on aurait attendu mota. Le plus vraisemblable est d'y voir un
nominatif pluriel : peut-tre molta dsignait-il une somme
fixe, comme Rome le minimum de l'amende tait une bre-
bis; trois cents as auraient alors constitu plusieurs amendes.

Je reviens encore une fois au mot sueso (YII 6


1)
pour faire
remarquer que le mme terme suesu se retrouve la der-
nire ligne de I 6 et II a. On peut donc souponner que la
phrase inintelligible I 6 45 renferme la mme prescription
que VII 6 1-4.
TRADUCTION.
(YII h
1)
Qui quandoque magister fratribus Attidiis fuerit,
is stipes
(?)
collegio portet dbitas fratrum
(2)
Attidiorum
duodecim, quas pro re fraterna jus est esse exactas (?i, quum
juvenc torreantur quotiescunque,
(3)
postquam adfertor
Attidius populum circumdederit. Si nec portaverit illud uti
supra scriptum est,
(4)
magistro mult sint asses CGC.
QUEL EST LE RAPPORT DE LA TABLE I AYEG LES TABLES VI-YII?
Avant de quitter les textes dont l'explication nous a occups
jusqu' prsent, nous voulons traiter certains points de cri-
tique et d'histoire qui s'y rattachent. D'abord la quesiion sui-
vante : quel est le rapport de la recension abrge contenue
sur la table I avec la recension dtaille donne par les tables
YI-YII? Les savants qui ont accord leur attention aux Tables
Eugubines ont gnralement regard YI-YII comme une copie
amplifie de I : c'est l'opinion d'Aufrecht et Kirchhoff^ Quant
aux divergences de phontique et de vocabulaire qui sparent
les deux recensions, plusieurs explications ont t proposes.
Lanzi croyait qu'on parlait Iguvium, dans le mme temps,
L Rudorft' dans la ZeUschrifl fur
geschichtliche Rechtsmssenschaft. XX, 228.

L'amende en question doit punir la ngligence de l'adfertor, et elle ne le


dispense pas de verser la somme qu'il doit la caisse du collge. Cf. V o 13.
2. Voy. par exemple, Umbr.Sprachdenkmxler, 11, p. 130, Cf. Huschke, p. 46.
224 TABLE I 6 45.

TABLE Vil b 4.
deux dialectes. Lepsius est dispose ;\ placer entre I et YI-VII
un intervalle de deux sicles, et il attribue les diffrences au
chano^ement survenu dans la langue. Je ne crois pas que ces
points de vue puissent tre adopts. Pour api)orter dans cette
diflicile question la clart ncessaire, je la diviserai en plu-
sieurs propositions que j'essayerai de dmontrer successive-
ment.
1 17-17/ n'a pas t copi sur 1.

Si YI-YII ne se distin-
guait de I que par des additions, telles que les prires cites
in extenso ou des prescriptions du rituel qui manquent sur I,
on pourrait dire que l'auteur de VI-YII a ajout des dtails
que l'auteur de I avait jugs inutiles. Mais il
y
a aussi sur
Yl-YII des parties en moins qui ne peuvent s'expliquer ni
par une inadvertance, ni par une omission volontaire. Ce
sont entre autres :
I a 25 puste asiane ftu.
I 6 20 tures et pure.
I b 36, 38 antakre, antakres.
I 6 41 super kumne.
Neuf fois adepes arves.
En prsence du soin mticuleux que prend YI-YII de ne
rien omettre, on ne peut douter que si l'auteur avait eu ces
mots sous les yeux il les aurait reproduits.
Une seconde preuve que YI-YII n'a pas copi I, c'est qu'il
a des formes plus archaques. Tels sont : abrons YII a 43
=:apruf I b 33, Dur YII a 46 au lieu de l'indclinable tuf
I 6 41. YI-YII emploie constamment dans ses prescriptions la
troisime personne, au lieu que I, aprs avoir longtemps
employ la deuxime personne, retombe son tour dans la
troisime il b 34, 40).

YI-YII a trois manires de marquer
les longues, savoir: ou bien il redouble la voyelle {eetu, eesona,
meersta, feetu), ou bien il crit deux fois la voyelle en spa-
rant les deux lettres par un h : stahamu, spahamu, sahate,
ahatripursatu, sehemeniar, sehemu, sihilu, persni/iimu, como-
hota), ou bien il fait simplement suivre la voyelle d'un h
[stahmu, spahmu, sehmenier, podruhpeV< . De ces trois modes,
le dernier est le plus moderne, puisqu'il suppose le second,
qui est lui-mme moins archaque que le premier*. Or, le
\. C'est le redoublement de la voyelle (jui marque la longue en ostjue (fa a m al,
Fluusoi, fiisnam).
TABLE I h 45.
TABLE VII h 1. 225
troisime est peu prs le seul usit sur I (ahtrep'ulalu,
sahla,
amprehtu, sehmeniar, persnihmu) '.
Certaines formes sont plus intactes sur VI-VIL que sur I :
vestisia (ainsi crit neuf fois) en regard de vestia (I a 17, 28,
31),
ponlsialer (Y16 51) =puniate (16 15). Non-seulement
Vi manque dans cette dernire leon, mais la consonne finale
est tombe. Lepsius, et aprs lui Kirchlioff, ont plac le crit-
rium de l'ancien et du nouvel ombrien dans le changement
d'un s final en r au datif-ablatif pluriel et au gnitif singulier.
Mais la suppression absolue de la consonne finale marque
une dgradation au moins aussi avance que le changement
de s final en r. Or, nous avons pour le datif-ablatif pluriel
antakre, kumate (16 37)
= comatir (VII
39),
adepe (16 26,
44),
et au gnitif erfe (16 28, 31)
=
Serfer. Le changement
d'un s final en r ne manque pas non plus sur I, puisqu'on a
16 30 et 33 adeper arves ct de la forme ordinaire ade-
pes arves.

L'adjectif grabovius parat au datif une fois
sous la forme complte grabovie (VI 6
19),
tandis que I con-
nat seulement la forme contracte krapuvi (I a
3,
il, 21).
Enfin l'orthographe e ou i, qui remplace ordinairement sur I
la diphthongue ei encore frquente sur VI-VII, me parat
moins archaque. En latin galement, la diphthongue ei se
voit encore sur les inscriptions les plus anciennes^.
2"
/ est l'abrg d'une table plus ancienne. Certaines particu-
larits de l'orthographe de I sont inexplicables moins d'ad-
mettre qu'il a t copi sur une table plus ancienne. Ainsi
dans la mme ligne, deux mots de distance, nous trouvons
I 6 2 Ikuvina et liuvina. Ces deux formes ne peuvent tre
contemporaines; elles s'expliquent si l'on admet que la pre-
mire fois le graveur a copi son modle et que la seconde
fois il a suivi la prononciation de son temps.

I dbute par
cette phrase : este persklum aves anzeriates enetu

commence ainsi le sacrifice par l'inspection des oiseaux.



Mais le mot este
ainsi, qui a un sens sur VI, parce qu'il
est suivi de la description dtaille de cette inspection des
oiseaux, n'en a aucun sur l, o immdiatement aprs l'on
passe au sacrifice. Certains passages sont tellement abrgs-
sur I qu'ils ont l'air de se rfrer une recension plus dtail-
le. Telles sont les formules : pe mai es, pusnaes (I a 2.
1. Comme exemple du second mode, on ne peut citer que le nom propre
Naharkum (I b 17).
2. Corssen, I, 730 ss.
15
226 TABLE I 6 45.

TABLE VII b 1.
16 10) ;
enumek etatii iknvinus I 6 21) : triiiiper etatu
ikuvinus. Certaines parties ont t si abrges qu'il a fallu
revenir en arrire pour les expliquer, si bien qu'en voulant
resserrer le texte on est arriv l'allonger; voy., par exemple,
I a 18.

Enfin les surcharges comme adepes arves \I a
6,
7, etc.) viennent probablement de ce qu'on avait d'abord cru
pouvoir omettre cette prescription, et qu'elle a t rtablie
aprs coup.
3
Les deux recensions ont t copies sur un ancien texte dont
VI-VII est plu^ prs que I. Cette proposition, qui ressort dj
de ce qui prcde, a besoin d'tre prcise. Il faut distinguer
entre la rdaction et la langue. En ce qui concerne la langue,
l'une et l'autre recension se sont permis des rajeunissements,
et c'est ainsi que s'expliquent les faits de grammaire et d'or-
thographe dont il vient d'tre parl. Pour le vocabulaire ga-
lement, des modifications ont t faites des deux parts. Ainsi
YI-VIl vite systmatiquement le mot kutef qu'elle remplace
par tases, au lieu que I connat l'une et l'autre expression.
VI-YII, se servant de l'criture latine, a introduit Vo la place
de Vu partout o il le fallait, et quelquefois o il ne le fallait
pas, comme VI a 10 somo au lieu de somu et VI a 35 o le
graveur, aprs avoir crit pihaclo, a d ensuite corriger en
pihaclu. Quelquefois on remarque des inconsquences qui ne
sont pas faciles expliquer : ainsi le nominatif pluriel de la
seconde dclinaison est tantt en or, tantt en ur : arsmor,
totcor, dersecor^ subator, screihtor; mais prinvatur, tasetw\
lovinur. Les exemples en ur paraissent appartenir surtout
la fin de VI 6 et VII.

VI-VII emploie frquemment la con-
jonction sururont qui est inconnue aux anciennes tables, et
il remplace ustentu par feitu. De son ct, I a
30, 32 a sub-
stitu le terme gnral feitu osatu, qui tait le mot propre
(VI b 24, 37). On peut donc dire que des deux cts le texte a
t rajeuni par endroits. Mais ce qui assure un avantage con-
sidrable VI-VII, c'est le caractre suivi et logique de sa
rdaction, o les invocations sont cites in extenso et les cr-
monies dcrites d'une faon complte. Je ne veux pas dire
qu'il n'y ait pas, surtout vers la fin, certaines interpolations
;
mais, en gnral, ce que VI-Vll donne en plus porte la marque
d'une authenticit incontestable. Je rappellerai seulement la
dlimitation du lempluin et la formule de deprecatio l'gard
des peuples du voisinage.
Il
y
a une variante, trs-insignifiante d'ailleurs par elle-
TABLE I 6 45. TABLE VII b l. 227
mme, dont la cause peut se deviner. L o I met tre buf,
tref sif, trel" hapinaf, etc., YI-YII a constamment
buf trif^
sif trif, habina trif. L'origine de cette divergence se com-
prend si l'on suppose que le prototype indiquait en chiffres
le nombre des victimes : c'est ainsi que les chiffres sont em-
ploys VII 6
4, V 6 10, etc.
De tout ce qui prcde, je crois devoir conclure que VI-VII
est avec I en un rapport collatral et non en un rapport de
filiation. Si nous admettons, en outre, comme cela me parat
ncessaire, que YI-YII est une copie, partiellement rajeunie,
mais souvent aussi trs-exacte d'un texte plus ancien, les
termes consacrs d'ancien et de nouvel ombrien, qui reposent
sur l'hypothse de Lepsius, ne devront l'avenir tre em-
ploys qu'avec toute sorte de restrictions.
AGE APPROXIMATIF DES TABLES VI-VII.
-
RESUME.
Une question importante serait de dterminer approxima-
tivement la date de ces tables. Comme on vient de le voir,
il faut distinguer entre l'ge du texte primitif et l'ge des
deux copies qui nous en sont parvenues. Nul doute que le
prototype tait en criture trusque. D'aprs certains mots
mal crits de la table I, comme vitiup turup kutep (au
lieu de vitluf turuf kutefl on peut supposer que le
f
tait, au moins en certains endroits, reprsent par le carac-
tre
't*
qui appartient, selon Gorssen*, l'alphabet trusque
du nord. Il suffisait que le trait de droite ft un peu effac
pour c[ue la lettre et l'apparence d'un ^. On voit aussi que
ces mmes tables se servaient du caractre
0,
puisque nous
avons une fois furfaO. Comme les points de repre chrono-
logiques manquent pour l'criture trusque, nous ne saurions
assigner une date ni au modle perdu, ni la t. I. Mais pour
les t. YI-YII, qui sont en caractres latins, les moyens de
comparaison ne manquent pas, quoiqu'il faille n'en user
qu'avec rserve. RitschP, parmi les critres qu'il indique, en
donne deux qui trouvent ici leur application : Geminatio con-
sonantium nulla ante Ennium, ferme ex quo fluctuans ab
a. circiter 580 ad
620,
prccvalens ab a. 620 ad 640, fere conslans
1. Ueber die Sprache der Elrusker, I, p. 12, table I.
2. Prisc latinilalis monumenta epigrapliica,
p. 123.
228 TABLE I 6 45.
TABLE VII b 1.
ab a. circiter 640.

XS pro X simplici non ante SC. de Bac-
chanalibus
(568)
. Gomme l'un et l'autre critre se trouvent sur
Yll
6, o le g:raveur, n'tant plus li un modle, employait
l'orlhograplie de son temps, nous pouvons fixer l'ge ap-
proximatif des t. YI-VII au milieu du septime sicle de Rome.
Si nous descendons encore un peu la limite, ce qu'il est pru-
dent de faire pour une inscription qui appartient une ville
de province, nous arrivons au rgne d'Auguste. C'est le temps
o, sous l'inspiration du matre, les anciens cultes taient
partout remis en honneur'.
Passant
maintenant au contenu de ces Tables, je rappelle-
rai qu'elles dcrivent une double crmonie
%
l'une et l'autre
prcdes d'une inspection des oiseaux, savoir :
1
l'expia-
tion de la colline Fisienne et de la cit iguvienne;
2
la lus-
tration du peuple iguvien. La premire de ces crmonies se
compose d'une srie de sacrifices offerts prs de trois portes
de la ville, et en deux endroits que nous avons cru pouvoir
prendre pour des bois sacrs. Il semble que cette expiation
comprenne entre autres actes une purification du feu : mal-
heureusement nos textes, qui supposent le lecteur au courant,
sont fort laconiques sur ce point. La seconde crmonie con-
siste dans une procession circulaire renouvele trois fois et
dans une srie de quatre sacrifices offerts en des endroits d-
termins de la banlieue d'Iguvium. Au moment de celte lus-
tration, les trangers reoivent l'ordre de quitter le territoire :
notre texte nomme les Tadinates, les trusques, les Nariques
et les lapydes. Cet ordre d'loignement n'est d'ailleurs qu'une
simple formalit, puisqu'on indique aussitt aprs aux tran-
gers les moyens de se racheter'. La lustration, Iguvium
comme Rome, parat donc tre accompagne d'un recense-
ment. Les prires adresses aux dieux en faveur du peuple
iguvien ont pour contre-partie des imprcations contre les
peuples du dehors.
Le tour fait trois fois par le cortge remet en mmoire les
vers o Virgile (Gorg. I, 338) dcrit la fte clbre au com-
mencement du printemps en l'honneur de Grs :
In primis venerare deos, atque annua magnae
Sacra refer Cereri, laetis operatus in herbis,
1. G. Boissier, La religion romaine d'Auguste aux Anlonins. Livre I, chap. 1.
2. Voy. ci-dessus, p.
3 et 163-
3. Voy. p. 175.
TABLE Va 1. 229
Extremum sub casum hiemis, jani vere sereno....
Cuncta tibi Cererem pubes agrestis adoret
;
Gui tu lact favos et miti dilue Baccho;
Terque novas circum felix eat hostia fruges,
Omnis quam chorus et socii comitentur ovantes.
Servius nous apprend que Virgile dcrit ici les Ambarva-
lia. Cette fte, qui se clbrait Rome au mois de mai, tait
confie aux soins de la corporation des douze frres arvales'.
.La mme fte tait clbre encore en d'autres endroits,
comme le prouve un calendrier rustique (C. I. L. I,
p. 358), o
l'on trouve au mois de mai cette mention : Segetes lustrantur.
Il faut rappeler aussi les documents d'origine chrtienne cits
par Marini [Fratelli Arvali, I, 138). Sous la date du 29 mai,
les Actes des martyrs racontent un fait qui s'est pass (l'an 393
aprs J. C), in valle Anaunensi in agro Tridentino. Adest dies
in qua diis suis quasi pro frugibus habituris gentiles immo-
lant et jam conversos cogunt immolare... Dum quodam ritu
gentilitas phantasias suas protenderent atque agrorum spa-
tia circuirent ... luctuosis ornatibus et diversorum pecorum
pompis erectis.... C'est bien, semble-t-il, la mme fte que
nous avons ici, et si l'on tient compte des nombreuses con-
cidences que nous avons releves chemin faisant, la lustra-
tion dcrite sur les Tables apparatra comme la fte du prin-
temps, et les douze frres Attidiens comme les douze frres
arvales d'Iguvium.
TABLE V.
Comme les Tables Eugubines (sauf VI et VII, III et IV) sont
indpendantes les unes des autres, et comme l'ge relatif de
ces documents, ainsi qu'on a dj pu le voir, est loin d'tre
une question rsolue, nous pouvons choisir pour continuer
notre interprtation celle de ces tables qui, par son contenu,
nous paratra la plus propre faire avancer l'intelligence de
l'ensemble. C'est la Table V que nous allons donc tudier, en
faisant remarquer qu'elle se divise en deux parties tout fait
1. Henzen, Acta fratrum Arvalium, p.
41.
230 TABLE Y a \.
distinctes. La premire, qui est en criture trusque, va de
Y rt 1 V 6
7, et elle se divise elle-mme en deux sections s-
pares par une raie horizontale (aprs la ligne 13). La se-
conde partie (Y b 8-18) est en caractres latins et d'une main
dilrenle. On verra que cette seconde partie n'olTrc aucun
rapport avec ce qui prcde, et c'est probablement pour uti-
liser la place disponible qu'on l'a inscrite sur la mme
plaque.
L'criture de la partie trusque offre cette singularit que
le M est reprsent constamment par une lettre ainsi for-
me
A,
qu on ne retrouve pas sur les autres tables et dont
l'origine pigraphique est obscure ^ Les caractres sont tra-
cs d'une manire ferme et lisible : le texte, sauf peu d'en-
droits, parat correct, et les sparations sont faites avc un
soin irrprochable.
Nous rapprochons le commencement des deux sections
(Y a 1 et
14)
qui est presque identique :
(1)
Esuk frater Atijediur
(2)
eitipes, plenasier ur-
nasier, uhtretie
(3)
T. T. Kastruije.
(14)
Frater Atijediur esu eitipes, plenasier 15) ur-
nasier, uhtretie K. T. Kluvijer, kumnah
(16)
kle Ati-
jedie ukre Eikvasese Atijedier.
Le sujet est frater Atijediur, qui n'est pas un nominatif
singulier comme on pourrait le croire premire vue, mais
bien un nominatif pluriel. La dsinence plurielle us, ur est
dj connue : Ikuvinus (I & 21, 22),
Ijovinur (YI b
56,
63),
tasetur (YI b
57),
prinvatur {\\ b 501. On voit dj que sur cette
table le rhotacisme existe comme sur YI-YII. Atijediur tant
un nominatif pluriel, frater en est ncessairement un aussi :
pour expliquer cette forme, qui semble d'abord prive de
toute flexion, il faut tenir compte de la variante frateer
(Y b
16)
qui prouve que l'e est long. En l'absence d'un autre
exemple de thme consonne, on ne peut dire avec certitude
quel tait plus anciennement le nominatif pluriel*. Toutefois
je suppose qu'il faisait fratrs, fraters : l'e s'est introduit
1. Cette lettre a t dchiffre par Lepsius, De Tab. Eug.
p.
46 s. Jusque-l on
l'avait toujours lue
/,
quoique le l ft dj reprsent par un autre caractre.
Je suppose que les deux traits initiaux de M, qui dans certains alphabets trus-
ques a la forme AA, ont pris la place de la lettre entire.
2. Cf. en osque les nominatifs pluriels kenzsr, censtur (Enderis,
p. LXV).
A l'exception de quatuor, le latin a perdu ces formes : on sait que fratres, censu-
res sont flchis comme s'ils venaient de thmes fratri-, censori-.
TABLK va 1. 231
pour aider la prononciation, et la syllabe est rester longue,
mme aprs la chute de la seconde consonne. Le verbe est
eitipes, S"" personne du pluriel d'un verbe inconnu. La forme
en es, ens, rappelle celle de etaias, etaians, sins, dirsas, dirsans.
De mme en osque, uupsens*. On doit peut-tre rapprocher
de ce eitipes le stiteteies de I b 45, II a 44. Gomme la pre-
mire phrase est chaque fois suivie d\m texte de loi, je sup-
pose que c'est un parfait sig-nifiant jusserunt, decreverunt.

Le rgime est esuk, esu, qui, comme d'habitude, se rap-


porte ce qui suit : hoc , ou si on le prend adverbiale-
ment :
ita . Uhtretie est l'ablatif d'un nom de la cin-
quime dclinaison, analogue planities, mollities. Le primi-
tif est uhtur, employ 111, 4, 7, 8, et correspondant au latin
auctor'^. Nous avons donc un substantif abstrait comme auc-
toritas, dans lequel il faut remarquer la disparition complte
de la voyelle du suffixe tor, tur\ C'est probablement l'accent
(uhtretie) qui a amen la suppression de la voyelle brve
atone prcdente (uhturetie). Le latin, qui aime allonger
la voyelle des suffixes, ne connat plus que des noms en
torem, Loris : mais c'est l un fait rcent, ainsi que cela res-
sort de la comparaison des langues congnres, particulire-
ment du grec (/i-ropo). Mme en latin on a encore parturio,
esurio, qui supposent des primitifs voyelle brve''.

Cet
uhtretie est chaque fois suivi d'un nom propre au gnitif :
T. T. Kastruije{r) et K. T. Kluvijer. Dans l'un et dans
l'autre on remarque un ddoublement de Vi qui n'est pas
born, comme donnerait l'entendre l'explication de Kirch-
hof% l'avant-dernire syllabe des noms propres, mais qui
est un fait ordinaire de la phontique ombrienne : j'ai dj
cit trijuper, herijei, Atijediur. En latin les noms cor-
respondant Castrucius et Cluvius existent l'un et l'autre.
Quant aux deux sigles dont chacun est prcd, ils se rap-
portent un usage pour lequel nous renvoyons A. K.
'^
: la
1. Bugge, ZK, XXII, 387.
2. Le h dans ce mot ne doit pas tre considr comme le reprsentant du
c latin, mais comme le signe de la longue.
3. Cf. kvestretie I b 45, II a 44 venant de kvestur.
4. Voy. Corssen^ I, 569, II, 350. Les noms latms en trina, comme doctrna ,
et
en trix, trlcem, comme victrix, viclricem appartiennent par leur formation
une poque o l'o du suffixe tor tait encore bref et a pu, par consquent, tre
supprim comme celui de uhtretie.
5. Ouvrage cit, II, 310.
6. Ouvr. cit. II, p. 311. Comp. Mommsen, Die unteritalischen Dialekte,
p.
240.
232

TAULE V a 2.
premire initiale dsigne le prnom de la personne; la se-
conde (il faut supposer le mol au gnitif) dsigne le nom du
pre.

Ce sont donc ces deux personnages qui ont associ
leurs noms aux dcrets qui vont suivre. Que faut-il entendre
au juste par uhtretie? On peut supposer que c'est par leur
autorit, c'est--dire sur leur proposition que les dcrets ont
t adopts. Mais une indication plus utile que celle de Vauclor
est, ce qu'il semble, la date de la loi. Elle est indispensable
dans un document de ce genre, et elle ne manque jamais dans
les textes similaires des frres Arvales. J'aime donc mieux
croire que uhtretie se rapporte une charge alors exerce
par les personnages en question, de sorte que la formule
quivaut l'en-tte romain : Consiilibus..., ou consulatu.... Ce
qui me confirme dans cette ide, c'est que sur un autre mo-
nument ombrien, une borne agraire connue sous le nom de
pierre d'Assisium, conserve au Muse de Prouse, on re-
trouve la mme indication :
AGER. EMPS. ET
TERMINAS. OHT
C. V. VISTINIE. NER. T. BABR
MARONATEI
VOIS. NER. PROPARTIE
T. Y. VOISIENER
SACRE. STAHV
Ne pouvant nous arrter en ce moment l'interprtation
de cette pierre, nous nous contentons de donner la traduc-
tion qu'en ont propose A. K. : Ager emptus et terminatus
auct(oritate) C. Vistimi, Y. f., Ner. Babrii, T. f., Maronis,
Yois. Propertii, Ner. f., T. Yoisieni, Y. f. Sacrum sto . Je crois
qu'ici encore auctoritate doit se prendre comme l'indication
de la date. Pour revenir aux Tables Eugubines, on ne saurait
dire si les deux personnages remplissaient des fonctions dans
le collge Attidien, de sorte que nous aurions une chronologie
particulire la confrrie, ou s'il est question de fonctions
politiques dans la ville d'Iguvium. Cependant la comparaison
de la pierre d'Assisium rend la seconde hypothse plus vrai-
semblable.
Nous arrivons deux mots extrmomont obscurs et sur
lesquels les conjectures les plus divergentes ont t mises en
avant : plenasier urnasier. Ce sont deux datifs-ablatifs
pluriels de la premire dclinaison, connue on peut s'en
TABLP] V a 2. 233
assurer par le passage suivant, o l'un des deux est employ
au gnitif pluriel :
m, 1. Esunu fuia herter sume ustite sestentasiaru
urnasiaru.
Urnasia parat tre un substantif et plenasiaun adjectif,
car nous voyons que dans l'autre passage urnasia se fait
prcder pareillement d'un mot qui a l'air de le qualifier.
C'est Ic que s'arrte peu prs notre savoir en ce qui con-
cerne ces deux termes. Kirchhof , reconnaissant dans ces
mots le mme suffixe qui a donn en latin des adjectifs
comme pnwarms , des substantifs masculins comme argen-
tarius, ou neutres comme granarium, fait de urnasia l'-
quivalent, sauf la diffrence du genre, du latin urnarium,
qui dsigne, selon Yarron, la table ou la salle de cuisine
ou de bain o l'on plaait des urnes remplies d'eau : ple-
nasius signifie pour lui plein et sestentasius, qu'il
identifie avec le latin sextantarius, signifie
; renfermant un
sextans . Dans la supposition qu'il est question de clepsy-
dres, il admet que plenasier urnasier marque le moment
o, la journe tant finie, on remplit de nouveau les rser-
voirs, c'est--dire, selon son calcul, midi, et sestantasier
urnasier dsignerait le moment o les rservoirs auraient
laiss couler 23
|
de leurs vingt-quatre sextarii, c'est--dire
midi moins dix minutes ^ Huschke, citant ce rsultat, remar-
que qu'il est assez inutile d'indiquer l'beure et la minute, si
l'on se tait sur le jour et sur le mois. Mais Huschke n'est
gure mieux inspir quand il explique urnasier par des
urnes de vin qu'on doit payer comme amende, car avant de
fixer une amende contre les dlinquants, il est bon, ce semble,
de faire connatre la loi ou le rglement auquel il est dfendu
de manquer. Nous avons ici le prambule d'un dcret et nous
devons chercher dans ce prambule, non pas des circonstances
empruntes au dcret lui-mme, mais des donnes relatives
sa confection, c'est--dire avant tout le nom des auteurs, la
date et le lieu. Le nom des auteurs tant dj exprim par
frater Atijediur, on peut se demander si plenasier ur-
nasier n'exprime pas le lieu. Mais il faut renoncer cette
hypothse, en prsence du second dcret qui, comme nous le
verrons tout l'heure, tout en reproduisant les deux mots
plenasier urnasier, met l'indication du lieu la fin du
1. Op cit. Il, 312 se.
234 TABLE V a 2.
prambule. Nous sommes donc amens voir dans les deux
mois en quoslion l'nonc i\o la date, et comme l'anne,
selon nous, a dj t marque par le nom du magistrat,
plcMiasior urnasier doittre l'indication du mois etdu jour.
Si l'on consiilte les Actes des frres Arvalcs, on voit que la
date complte n'y manque jamais : on trouve pridie idus j-
nuarias, ou YII kalendas februarias, ou kalendis octobri-
bus^, etc. C'est une locution de ce genre que je souponne
dans notre texte : l'expliquer en dtail, je ne l'oserais, cause
de l'ignorance o nous sommes sur le calendrier iguvien. On
remarquera seulement l'identit du suffixe avec celui de ja-
nuarius, februariiis. Il ne faut pas s'tonner de trouver la
mme indication de mois et de jour sur les deux dcrets (V a 2
et 14), tandis que l'anne est diffrente : le Collge des Atti-
diens, comme celui des Arvales, devait avoir ses runions
des jours fixes; voyez, par exemple, chez Henzen
(p. 5),
toute
la srie de procs-verbaux dats des ides de janvier, depuis
Tan 38 de Rome jusqu' l'an 183.
Tandis que le prambule du premier dcret s'arrte sur ces
mots, celui du second (Y a 15) ajoute encore un membre de
phrase dans lequel il faut voir l'indication du lieu. A kum-
nahkle, qui revient encore deux fois ailleurs
(111, 7, 8),
rpon-
drait un mot latin culminaculum. Le simple kumne (I h
41),
(jui reprsente le latin culmine, a dj t explique II s'agit
sans doute de l'difice construit sur la hauteur : une forma-
tion non moins hardie est le latin senaculum salle de
sances pour le snat .
Ce substantif peut tre considr comme tant au locatif,
si l'on regarde l'e final comme reprsentant la diphthongue
ei, qui ne parat jamais dans les dsinences sur les tables
en criture trusque : on aurait alors le pendant de esmei
stalimfi stahmeitej (\l a 5). On peut aussi regarder kumnah-
kle-e(n) comme un datif suivi de la postposition en. L'une et
l'autre explication conviennent pour l'adjectif atijedie qui
se rapporte kumnahkle : in templo aftidio .
Vient ensuite une srie de trois mots : ukre eikvasese
alijedier que je regarde comme tant tous trois au mme
cas. Ukre, qui est le mot bien connu signifiant colline ,
ne peut tre qu'un gnitif singulier (pour ukres ou ukrer);
1. Henzen, Acta,
p. 5, 89, etc.
2. Voy.
p. 212.
TABLE V
(I. 2. 235
atijedier est un adjectif se rapportant iikre. Li colline
porte donc elle-mme le nom de la corporation religieuse qui
y
possde un temple : in templo attidio collis

altidii .
Il reste eikvasese. Ce mot difficile se retrouve \ a k : Ad-
fertur pisi pumpe fust eikvasese atiiedier. Malgr la
ressemblance extrieure, je crois que nous avons ici un autre
cas (le datif pluriel) des deux mmes mots. Il faut rapprocher
en outre un terme qui prsente dans sa premire partie une
grande analogie, savoir eikvasatis. Il se trouve III, 23, en
un passage qui est rpt avec de lgres variantes III, 29 :
Fratrusper (fratruspe) atijedies (atijedie), ahtisper
eikvasatis, tutape ( tutaper) ijuvina, trefiper ijuvina
pro fratribus attidiis, pro aris is, pro civitate iguvina,
pro tribu iguvina . Nous avons une gradation partant de la
corporation attidienne et aboutissant la cit iguvienne el
la tribu iguvienne. On voit que la gradation va du particulier
au gnral. L'adjectif qui dtermine les autels pour lesquels
on prie doit donc exprimer une relation ethnique ou topo-
graphique. Le suffixe est le mme que dans Atijediates,
Kaselates, Kureiates, Peiediates, Talenates, Musel-
tes, tous noms ethniques qui se trouvent sur nos Tables. La
partie antrieure du mot eikvas suppose un primitif Eikva-
sum, Eikvasa, ou encore Eikvasium, Eikvasia, qui doit
tre un nom de lieu. Les deux dernires formes me paraissent
les plus vraisemblables : c'est ainsi qu'on a Taurasia^ Brim-
tlisiuiii, Ccmushim, Genusium, Peritsia, Venusia, Bandusia^.
Dans tous ces mots, le s n'est pas atteint du rhotacisme, pro-
bablement parce qu'il tait prcd d'une nasale ^ Dans ce
Eikvasium je reconnais un mot ayant une troite affinit
avec Iguvium. On sait que l'alphabet trusque n'a pas de
caractre spcial pour le G, de sorte qu'on crit Ikuvinus,
Ikuvine, Ikuvina et sur les monnaies Ikuvins. La voyelle
longue initiale est reprsente par ei. Quelle diffrence
y
a-
t-il entre le lieu nomm Eikvasium et celui qui portait le
nom de Eikuvium, Ikuvium? nous ne pouvons le dire.
Mais la base des deux mots [eiku, ikii) est la mme. C'est ainsi
qu'on a ct l'un de l'autre en latin Laurentes et Lavinates.
Je suppose donc que le sens de la phrase est : Pour les
1. Eikvasatis pour eikvasiatis, par suppression de Vi atone devant
l'a accentu. Comparez
p. 119, 120.
2. Cf. Corssen. Aussprache^: II, 186, 364. Je ne voudrais pas affirmer toute-
fois, avec Corssen, que ces mots drivent d'anciennes formes en ontiom, ontia.
236 TABLE V rt 3.
frres Attidiens, pour les autels ikvasiens, pour la cit igu-
vienne, pour la tribu iguvienne.

Je reviens niaintenant au passage V a 4 : Ad fer tu r pi si
pumpe fust eikvasese atiiedier, re ri esune kuraia.
Adfertor quicunque fuerit

ibus Attidiis, is rei sacrae
provideal .
Nous avons ici le nom des Attidiens employ
substantivement sans le mot f rater qui l'accompagne d'or-
dinaire. C'est qu'il est lui-mme accompagn d'un adjectif. Je
crois que eikvasese est un adjectif driv de Eikvasia ou
Eikvasium l'aide du suffixe ensis et qu'il signifie igvasien.
On pourrait objecter que le s du datif pluriel manque la fin
de eikvasese. Mais il manque aussi la fin de adepe (Ib 26,
44, Il a T\ qui est pour adepes, de Atiiediate, Kureiate,
Talenate, etc. (II b 2), tous mots de la
3"
dclinaison em-
ploys au datif-ablatif pluriel. Retournant enfin Va 16 :
Frater Atiiediur esu eitipes... kumnahkle Atiiedie
ukre Eikvasese Atiiedier, je traduis : Fratres Attidii
hocdecreverunt... in templo Attidio ocris Iguasiensis Attidii .
Ici l'adjectif Iguasiensis est donn la colline o s'levait le
temple des frres Attidiens.
TRADUCTION.
[\
a
1)
Hoc fratres Attidii
(2)
decreverunt [tempore dicto]
plenasiis urnasiis, magistratum gerente
(3)
T. Castrucio, T. f.
(V a 14) Fratres Attidii hoc decreverunt [tempore dicto]
plenasiis
(15)
urnasiis, magistratum gerente C. Cluvio, T. f.,
in templo
(16)
Attidio collis Iguasiensis Attidii.
Je passe maintenant au texte du premier dcret.
(V a
3)
Adfertur pisi pumpe
(4)
fust Eikvasese Ati-
jedier, re ri esune
^5)
kuraia; prehabia pide uraku
ri esuna
(&] si herte, et pure esune sis
;
sakreu
(7)
per-
akneu upetu; revestii pude tedle
(8)
eru emantur
herte, et pihaklu pune
(9)
tribriu' fuiest akrutu
rovestu
(10) emantu horte. Adfertur pisi pumpe
(11)
fust, erek esunesku vepurus felsva
(12) adputrati
fratru Atijediu prehubia
(13) et nudpener prever
pusti kastruvuf.
1. Tribdiu.
TABLE V a 3.
237
Les mots ad fer tu r pisi pumpe fust... re... se trouvent
une seconde fois Y a
10, o, au lieu de re, on a erek. Ce
pronom, qui se dcompose en er-f-ek, nous est dj connu :
il signifie is , et il est prcd d'une proposition relative
dont le sujet est pisi pumpe, le verbe fust, l'attribut ad-
fertur. Le sens de la proposition relative est :
adfertor
quicunque fuerit . On remarquera l'orthographe pe au lieu
de pei que nous avons eue dans podruhpei (YI a 11). Pisi
pumpe supposerait plutt en latin quiscunque, qui n'existe
pas.
Nous avons ensuite le datif pluriel Eikvasese(s)
Atijedier Iguasiensibus Attidiis . Puisqu'on ajoute au
nom des frres Attidiens cette pithte, il
y
a lieu de penser
qu'il
y
avait encore des frres Attidiens en d'autres endroits.
Voyez ci-dessus,
p.
218.
Ere(k) ri esune kuraia(t). Ce dernier mot est un optatif
comme aseriaia, portaia : il rpond au latin curet et il est
construit avec le datif; on trouve aussi curare employ
comme verbe neutre en latin.

Ri, pour rei, est le datif du
substantif fminin res. On a eu YII 6 2 l'ablatif reper fralreca.

Esune est l'adjectif qui dtermine ri : nous le rencontre-


rons plus loin pris substantivement. Les deux emplois sont
dj connus. Le sens est donc : is rei sacre consulat ou
provideat .
Prehabia(t) est compos de pre -}- habia(t) et corres-
pond pour le sens comme pour la forme au latin prhibeat,
prbeatK II rgit deux propositions relatives, dont l'une com-
mence par pide quod et l'autre par pure
qui
(nomi-
natif pluriel masculin). Le verbe de la premire est si(t) =
latin sit, celui de la seconde sis (pour sins)
---
latin sint. Le
premier subjonctif est accompagn de la locution adverbiale
herte(r) libet
^
. Uraku ri esuna sont trois ablatifs f-
minins rgis par la postpsition ku(m). Ura est le mme
pronom dmonstratif qu'on a eu VI 6 55 = I 6 18^ Ri pour
rei(d), rei, est l'ablatif de res. Esuna est l'ablatif fminin
de l'adjectif qu'on a eu 1. 4. Le sens de la premire proposi-
tion relative est donc : prbeat quodcumque in bac re sacra
sit (qu'il fournisse tout ce qui est relatif, tout ce qui est
1. L'ombrien, en composition, n'affaiblit pas la voyelle radicale du verbe i
cf. procanurent
,
p. 53.
2. Voy. ci-dessus, p. 221.
3. Voy. p. 179.
238 TABLE V a 6.
ncessaire au sacrifice).

La seconde proposition, plus con-


cise, emploie le dalil" neutre esune pris substantivemenl.
Peut-tre faut-il dcomposer le mot en esune -fe(n).
Et
qui in sacrificio sinl (ceux qui sont ncessaires au sacri-
fice, c'est--dire sans doute les calalores).
Sakreu perakneu sont deux accusatifs rgis par upetu.
On peut rapprocher les passages suivants, o le rgime est
au singulier masculin ou fminin : III, 10, sakre(mj uvem...
upetuta; III, 26, uvem sevakni(m) upetu; II h
10, ka-
pruim)
perakne(m) sevakne(m) upetu. Voici gale-
ment un passage semblable o l'on a le pluriel fminin : IV,
22,
arlataf... sevaknef purtuvitu. Le rapprochement
de ces phrases montre que les mots sakreu perakneu doi-
vent tre l'accusatif, et comme ils ne peuvent tre ni au
singulier, ni au pluriel masculin ou fminin, la conclusion
rigoureuse est qu'ils sont au pluriel neutre ; comme ils ap-
partiennent tous deux la dclinaison en i, la syllabe finale
-eu se montre l'quivalent du latin -ia (par exemple dans
uiilia, acria). On a dj eu dans arviu un exemple de Va
final obscurci en it. Comparez, page 183, un passage o l'ad-
jectif sacer semble tre employ au neutre dans le sens d'ob-
jet sacr.

L'impratif upetu doit tre rapproch de am-


petu (II h 10, 11),
ampentu (II a 20; III,
23),
qui ont pour
rgime des mots comme katlu catulum , kapru ca-
prum . Ce. sont des impratifs correspondant au latin
impendito (cf. ustetu = ostendito). Upetu est compos avec
un autre prfixe : il est pour up-petu et supposerait un latin
ob-pendiloK Le verbe ohmovere existe dans la langue du rituel
romain. Je le traduis par prstare, fournir .
Nous arrivons au mot perakneu qui rappelle par sa partie
finale l'adjectif sevakne que nous avons vu VII 6 1. Ce sont,
en efict, deux composs ayant le mme second terme : comme
nous rencontrerons ce second terme V b
8, 12, 14, 17, nous
ajournons l'analyse des composs perakne et sevakne.
Disons seulement ici que perakne parat exprimer l'ide que
les Latins rendent par integer, justus, solidus . Nous tra-
duisons donc cette phrase : justa sacra preestato , c'est--
dire qu'il fournisse les instruments du sacrifice tels qu'ils
doivent tre, tels que les exige le rituel.
Reveslu pude tedte eru emantur herte.

Cette
1.
Savelsberg, ZK, XXI, 110.
TABLE val.
339
phrase se compose d'un impratif revestu et d'une
proposi-
tion subordonne commenant par pu de. Le vcrbeema
n tur
est au subjonctif et il est accompagn de la locution
adver-
biale herte(r'i. Je reconnais dans revestu le latin re-
visito.

Pu de ne parat pas trs-ncessaire au sens, car nous
voyons qu'on s'en passe la ligne suivante : akrutu re-
vestu emantu herte. Je le traduis par ut : comparez
porsi YI a
6,
qui est probablement le mme mot, mais qui,
se trouvant dans une autre construction, a une valeur un
peu diffrente.

Emantur concide trop bien avec le sub-
jonctif passif du verbe latin emere, pour que nous ne devions
pas identifier les deux mots. On sait que le latin emere signi-
fiait d'abord prendre (cf. sumere, demere, adimere, pro-
mere). Quelle signification a notre verbe ombrien? Pour r-
pondre cette question, il faudrait d'abord connatre la valeur
de tedteeru. On songe aussitt la locution ems dirstu,
erus tedtu% et il est probable en effet qu'il est question ici
de la mme opration. Nous avons vu dans erus (pour eruns)
un accusatif pluriel : ici nous pouvons regarder tedte cru
comme deux ablatifs pluriels ayant perdu l'un et l'autre le s
final. Ce qui me confirme dans cette ide, c'est II a 28, o
nous avons la variante tedti
'^
erus. Le sens serait donc : les
morceaux [de la victime] tant donns ou plutt
quand
on donne les morceaux [de la victime]^ . La prsence du re-
doublement au participe tedte montre que la langue a enti-
ment perdu conscience de l'origine de la premire syllabe :
c'est comme si en grec on avait tooT;; le sanscrit nous pr-
sente ce phnomne, puisqu'il fait dat-t. Maintenant nous
pouvons nous prononcer avec plus de connaissance sur le sens
de emantur : l'adfertor, au moment de la distribution des
morceaux de la victime, doit faire attention qu'ils soient
pris, c'est--dire doit surveiller leur rpartition.
La mme phrase revestu emantu (r) herte revient une
seconde fois Y a
9,
mais prcde de akru tu, ainsi que d'une
proposition circonstancielle pu ne tribriu fuiest. Je d-
compose en akru-tu, c'est--dire en la particule de lieu tum''
et l'ablatif akru agro . C'est donc la campagne cette fois
que l'adfertor doit exercer sa surveillance.

La phrase sui-
1. Voy. p. 131.
2. Le graveur a crit t e r t i.
3. On a vuj
p. 10, une construction analogue.
4. Voy. ci-dessus,
p. 41, l'20.
240 TABLE V (( 11.
vante est assez difficile. Pune tribdiii fiiiest, telle est la
leon de notre texte. L'emploi de la lettre c devant un u doit
faire penser qu'un i a t omis, comme dans purtinus,
fau, combifianust. Quant au
^,
nous croyons que la
barre verticale a t trop prolonge et que 4 est une faute
pour Q : la faute inverse a t signale
p.
182. On arrive donc
un mot tribriiu qui est le sujet de fui est; j'y vois un
nominatif neutre tribricium, synonyme de tribriine [SI a
54),
et ayant une origine voisine : l'un et l'autre drivent
d'un adjectif tribricus triple et ils signitent tous deux
une
trinit, un ensemble de trois [victimes]^ . La phrase entire
veut dire quum triplex sacrificium fuerit . Il semble qu'il
soit question prcisment du sacrifice appel tribriine YI a 54.
Cette supposition est confirme par les mots et pihaclu, que
je regarde comme un complment circonstanciel l'ablatif:
et en cas de sacrifice expiatoire^ . Ce complment circon-
stanciel forme pendant avec l'ablatif tedte cru. On se rap-
pelle que sur YI-VII le sacrifice est appel pihaclu peracrei.
Nous voyons dj que ce dcret a pour objet de fixer les
obligations de l'adfertor. Le sens de la dernire phrase est :
et en cas de crmonie expiatoire, quand il
y
aura un triple
sacrifice, il surveillera la campagne pour que la distribu Lion
ait lieu.

La phrase suivante prsente une grande obscurit cause
des mots vepurus, felsva, prehubia et nudpener dont le
sens est inconnu. Essayons au moins de reconnatre la con-
struction. Le sujet est le mme que dans la phrase prc-
dente : Adfertor quicunque fuerit- is.... Il
y
a ensuite un
complment circonstanciel esunesku vepurus. Nous avons
dj appris connatre dans ku une prposition marquant le
temps ou le lieu : elle a ici pour rgime esunes vepurus,
qui ne peuvent tre que deux datifs-ablatifs pluriels. Esunes
signifie sacris. Dans vepurus' je propose de voir l'ablatif
pluriel du latin opus, operis uvre . On trouvera plus loin
(II a
41)
l'impratif vepuratu o le sens operator (qu'il
sacrifie) parat convenir non moins bien la phrase. Le
changement de Vo en ve, ue peut tre rapproch du chan-
gement en uu et en ou que Vo initial du mme mot a subi en
1. Voy. ci-dessus, p. 95.
2. A. K. font de pihaklu un nominatif et traduisent : piaculum quum
TpiTTi; erit.

3. Sur la dsinence us, voy.
p.
7.
TABLE V a 13.
241
osque : sur une inscription de Pompi on trouve uupsens
operati sunl, et sur une inscription de Messine en lettres
grecques
ouTrasv:;, Nous verrons plus loin sur les tables III et IV
le nom de Puemune qui semble bien correspondre au nom
latin Pmona. Ajoutons encore le nom propre Voisienus, deux
fois employ sur l'inscription ombrienne d'Assisium (voy,
p. 232), et qui reprsente peut-tre le nom Osinius donn par
Virgile un chef trusque :
Qua rex Glusinis advectus Osinius oris.
A quelle particularit de l'orthographe ou de la prononciation
doit-on rapporter ces faits? c'est ce que je n'essayerai pas de
dmontrer.
Adputrati est l'ablatif singulier (cf. mani'Sl h 24) d'un
substantif correspondant au latin arbitratus. Cet ablatif rgit
les gnitifs fratru atijediu : arbitratu fratrum Attidio-
rum . L'm de adputrati ne laisse pas que de surprendre,
si l'on songe l'tymologie donne par les Romains [fAcl et
bitere). Nous arrivons au verbe prehubia(t), qui est une
troisime personne du subjonctif. Si la leon est correcte, il
est difficile de dcouvrir quelle racine on doit rapporter
ce verbe. Si, avec Kirchhoff, on le corrige en prehabia(t),
on obtient le verbe prbeat : mais ds lors il faut le tra-
duire par qu'il fournisse , car on ne saurait attribuer
au mme mot, comme le fait ce savant, une fois le sens de
donner et une autre fois celui de recevoir.

Le rgime de
prehubia(t) est felsva, dans lequel il faut probablement
voir un accusatif fminin. Le mouvement de la phrase est que
l'adfertor, dans les oprations
(?)
sacres, doit fournir
(?)
le
ou les

d'aprs l'ordre des frres attidiens.
Vient ensuite une proposition qui n'a pas de verbe : et
nudpener prever pusti kastruvuf. Ces deux derniers
mots forment une expression qui est employe plusieurs fois
dans le dcret suivant, et qui signifie par bien-fonds, pro
[singulis] prdiis . Nous
y
reviendrons un peu plus bas
(Va 18), Nudpener prever peuvent tre deux gnitifs sin-
guliers ou deux ablatifs pluriels. Prever (cf. V a 18) est un
nom de nombre distributif signifiant un . Il s'agit donc
d'une valuation faite par bien-fonds. Nudpener semble
dsigner une somme percevoir ou verser dans la caisse
de la confrrie par bien-fonds compris dans la lustration ;
ou
16
242 TABLE V a 14.
bien encore est-ce un nom de mesure agraire marquant
retendue d'un kastru. Dans la premire liypothse, le mot
rappellerait par sa seconde partie le latin assipondium
,
dw-
pondium: dans l'autre supposition, il remettrait en mmoire
le gaulois arepennis arpent* . On voit que cette dernire
phrase, dont la construction est insolite, rclame encore toute
l'attention de la critique. Je suis dispos croire que le dcret
parle d'un bout l'autre des charges de l'adTerlor : ses droits
vont nous tre enseigns par le dcret suivant, qui n'a pas
t grav sans intention par la mme main sur la mme
table.
TRADUCTION.
(V a
3)
Adfertor quicumque
(4)
fuerit Iguasiensibus Attidiis,
is rei divin
(5)
consulat; prbeat quidquid ad banc rem di-
vinam
(6)
[necessarium] sit et qui in sacrificio [necessarii]
sint. Sacra
(7)
justa prstato. Inspicito ut, in partitione
(8)
frustorum, distribuantur. Et piaculi causa quum
(9)
[hostia-
rum] trinitas fuerit, in agro inspicito
(10)
ut distribuantur.
Adfertor quicumque
(11)
fuerit, is in sacris operibus
(?)

as ^12)
arbitratu fratrum Attidiorum preebeat
(?). (13)
Et

is singulis in prsedia.
(V a 14) Frater Atijediur esu eitipes, plenasier
(15)
urnasier, uhtrelie K. T. Kluvijer, kumnah (16) kle
Atij edie ukre Eikvasese Atijedier. (17) Ape apelust,
muneklu habia numer
(18)
prever pusti kastruvuf;
et ape purtitu (19)
fust, muneklu habia numer
tupler (20)
pusti kastruvu; et ape subra spafu fust,
(21)
muneklu habia numer tripler pusti (22)
kastruvu.
Et ape frater ersnatur furent^
(23)
ehvelklu feia
fratreks ute kvestur (24) sve rehte kuratu si : sve
mestru karu
(25)
fratru Atijediu pure ulu benurent
(26)
prusikurent rehte kuratu eru, edek
(27)
prufe
1. Cf. Bcheler, dans les Jahrbcher de Fleckeisen, 1875, p. 130. M. Bcheler
passe en revue un certain nombre de mots de la t. V, et il annonce l'inlcnlion
de soumettre les autres tables une tude du mme genre.
2. Fu re nd.
TABLE V a 17.
243
si; sve mestru karu fratru Atijed
(28)
iii pure ulu
benurent
prusikurent
(29)
kuratu rehte neip eru,
enuk fratru (V 6
1)
ehvelklu feia fratreks
(2) ule
kvestur panta muta
(3)
adferture si. Panta
muta
fratru
(4)
Atij ediu mestru karu pure ulu
(5)
benu-
rent adferture eru pepurkure
(6)
nt herifi,
etantu
mutu adferture
[1)
si.
Nous ne nous arrtons pas au prambule qui a t expliqu
p.
230 ss. Il est facile de distinguer trois propositions subor-
donnes commenant chacune par ape :
1
ape apelust.
2
ape purtitu fust.
3"
ape subra spafu fust. A quoi
rpond trois fois cette mme proposition : muneklu habia
numer

pusti kastruvuf. La premire fois, nu mer est


suivi de prever, la
2"
fois de tu p 1er, la
3*=
fois de tripler.
Le verbe de la proposition principale ne peut tre que ha-
bia(t) = latin habeat, le rgime est ncessairement mune-
klu, qui peut tre pris comme accusatif singulier (pour mu-
neklu m), ou comme accusatif pluriel (avec obscurcissement
de Va en u; cf. sakreu perakneu). Le substantif numer
a une ressemblance marque avec le latin nummus; les noms
de nombre dont il est accompagn confirment la supposition
qu'il est question d'un payement. On ne peut, en eiet, m-
connatre dans tupler le latin duplus et dans tripler le
latin triplus. En prsence de ces deux nombres, on doit pen-
ser que le premier, prever, qui correspond au latin joWdms,
signifie un 5). C'est le sens que le mot avait aussi en vieux
latin : Privos privasque antiqui dicebant pro singulis (Pau-
lus). Privileginm dsignait une loi faite pour ou contre une
seule personne; pHvignus dsigne le fils n de l'un [des deux
poux]. Pour expliquer muneklu, Kirchhoff pense au latin
mimusculum : on peut aussi le rapporter un latin municu-
lum, du substantif qui a donn munia, immunis. Une ques-
tion indcise est de savoir si numer est l'ablatif pluriel ou
au gnitif singulier : on se prononcera pour la premire ou
pour la seconde alternative suivant qu'on prfrera voir dans
muneklu un pluriel ou un singulier.
Il reste pusti ka-
struvuf (le
f
final a t omis V a 20 et 22). Une forme plus
complte pustin se trouve II a 25 et IV, 13, et il est probable
(quoique non absolument certain) que notre pusti est pour
pustin. Gurtius et aprs lui Bugge et Corssen ont regard
pustin, qui se retrouve en osque sous la forme postin,
comme un locatif en in, analogue aux locatifs osques hor-
244 TABLE V a 17.
tin, kerriiin* : le thme seraiii posti-, dont l'ablatif ^josfid
se trouve dans le latin postidea. Que cette explication soit la
vraie, ou que pustin doive tre considr comme un mot
compos, la faon du latin dein, proin, exin, le sens de
cette prposition ne parat pas douteux : elle rpond notre
prposition franaise
par dans les locutions distributives
telles que
par mtre, par heure . Le rgime l'accusatif
est kastruvuf dont il a t dj parl
^,
et qui signifie
champs
(je le traduis par prdia). C'est donc un,
deux et trois nummi par champ qu'il recevra aprs qu'aura
t accomplie telle, telle et telle opration. Le sujet n'est pas
exprim, et nous allons voir qu'il ne l'est pas davantage dans
les trois propositions circonstancielles. Mais peut-tre le con-
tenu nous laissera-t-il voir de qui il est question.
L'un des trois verbes ne prsente pas de difficult : ape
purtitu(m) fust signifie postquam polluctum fuerit .
C'est, on se le rappelle
%
une opration dont fadfertor est
charg sur les t. VI-VII et I. Le verbe est construit d'une
faon impersonnelle.

Ape subra spafu fust rappelle les
prescriptions subra spahatu (YI b
40),
subra spahamu (YIl a
39),
subra spahmu (VI b
17),
que nous avons traduites par
supra instillato , et que nous expliquons par un verbe
spendo ou spando correspondant au grec gttevooj^ La forme
spafu, que A. K. regardent comme une faute pour spatu, est
en accord avec les rgles de la phontique ombrienne : il faut
supposer un participe spand-sum, devenu spafum, par le
changement de ts en
f
dont il a t dj question plus d'une
fois (cf. spefaY.
Ici encore le verbe est employ d'une faon im-
personnelle : postquam supra instillatum fuerit .
Il reste
ape apelust, dans lequel Kirchhoff a reconnu avec raison le
mme verbe dont on trouve ailleurs l'impratif ampentu,
apentu et le futur anpenes : c'est le latin im^jent/ere; le d
s'est assimil la lettre prcdente (apennust) et n est de-
venue / par un changement dont on a dj eu un exemple dans
entelus^ Si l'on doutait de ce rapprochement, il suifirait de
1. ZK. I, 269. V, 45. XIII, 193.
2. Voy. p. 89 . Pour le dveloppement de u en uv, cf. aruvia, prinuv-"
tus, etc.
3. Voy. p.
155.
4. Voy. ci-dessus, p. 134.
5. Voy. ci-dessus, p. 6, 16, 119
6. Voy. p.
167.
TABLE V a 17. 245
comparer II b 27, o la mme opration est d'aborcl exprime
au futur simple, puis au futur antrieur : pune an pnes....
ape apelus. Cette fois le verbe n'est pas employ imperson-
nellement : il va de soi qu'il est parl du mme personnage
qui accomplit les deux autres actes, c'est -dire de l'adfertor.
On pouvait d'autant plus aisment omettre son nom qu'il a
dj t question de lui dans toute l'tendue du premier
dcret : enfin, les derniers doutes sont levs par la fin de
noire texte, o l'adfertor est dsign expressment. Si nous
nous reportons aux t. YI-VII et I, nous ne trouvons pas le
verbe ampenno : mais il est plusieurs fois employ sur les
l. II et III. Voici les deux passages les plus significatifs, o il
a pour rgime la premire fois un mot signifiant chien
,
la seconde fois un mot signifiant bouc , c'est--dire des
victimes offertes en sacrifice :
y
a 20. Hunte Juvie ampentu katlu sakre sevakne.
II b 10. Sai ampetu kapru perakne sevakne.
De ces deux passages nous pouvons induire que le verbe
ampenno signifie offrir ou fournir : c'est un sens qu'a
souvent le latin impendo
*.
Si nous nous rappelons que sur
les t. I et YI-VII il est parl de victimes sans que le texte
nous dise par qui elles sont fournies, nous penserons que
c'est encore l'adfertor qui est charg de les livrer. Il est donc
entendu qu'aprs avoir fourni les victimes, l'adfertor recevra
un nummus simple par champ (ce qu'il faut videmment en-
tendre des champs compris dans le circuit de la lustration)
;
il recevra un nummus double aprs la dedicatio
;
un nummus
triple aprs la libation. Ces sommes doivent-elles s'addition-
ner, en sorte que l'adfertor, s'il accomplit la crmonie tout
entire, recevra six nummi? ou est-ce un tarif dans lequel
sont compris chaque fois les moluments antrieurement
obtenus? Je ne saurais dcider la question. Ce qui parat sur,
c'est que ces sommes sont fournies par les habitants, puisque
le dcret prcdent, autant qu'on en peut comprendre la der-
nire phrase, revendique une partie des moluments pour le
collge, et puisque, comme nous le verrons dans un instant,
le collge demande encore l'adfertor de lui servir un
banquet.
La dernire partie de l'inscription entre dans un autre or-
1. Arnobe , Adv. nat. VII, 10 : Idcirco diis hostias et cetera impendimus
munera.
246
TABLE V a 23.
dre d'ides, quoiqu'elle soit relie ce qui prcde par d.
Nous avons d'abord une proposition incidenle rgie par ape,
dont le sujet est le nominatif pluriel f rater, le verbe i'u-
rent', l'attribut ersnalur. Ce dernier mot a t justement
identifi avec le latin cenati : cena (crit tort cna par suite
d'une fausse tymologie grecque) est pour cesna, comme nous
l'apprend ce passage de Festus (s. v. Pesnis) : Pesnis pnis,
ut Gasmenas dicebant pro Camenis , et cesnas pro cenis.
Nous avons sesna en ombrien V b
9, 13, 15, 18. Ici on a encore
une forme plus complte, ers na^ : 1er s'est perdu devant sn,
comme pers7iimu est souvent crit pesnimii. La manire
toute spciale d'employer le participe cenatm en latin se re-
trouve dans notre phrase. Et postquam fratres cenati fue-
rint. Il s'agit ici d'une coutume qu'on retrouve aussi dans
les Actes des Arvales, o les repas faits en commun par les
Frres sont toujours soigneusement mentionns. Ibique
discumbentes in tetrastylo apud illum magistrum epulati
sunt.... Depositis praetextis, cenatoria alba acceperunt et in
tetrastylo epulati sunt
;
more pomp in tetrastylum fercula
cum campanis et urnalibus mulsi singulorum transierunt....
Promeridie autem fratres Arvales preetextas acceperunt et
in tetrastylo convenerunt et subsellis consederunt et caverunt
se adfuisse et sacrum fecisse et porcilias piaculares epulati
sunt et sanguem
^
.
La phrase principale n'a pas le mme sujet, car le verbe
est au singulier. C'est feia, dans lequel on reconnat un
subjonctif de facio, avec mme crasement du c que dans
peiu piceos . L'a a t altr en e comme dans l'impratif
feitu
<'
facito . Le t final a t omis. Nous rencontrerons
plus tard (II a
17) une autre forme du mme verbe au sub-
jonctif, faia, qui doit son origine un autre phnomne.

Le sujet de feia est double : fratreks ute kvestur fratri-
cus aut qusestor . Le premier de ces magistrats a dj t
nomm VII 6
1,4. Nous avons cru reconnatre la mention du
second au bas de I 6 et de II a. Il n'est point parl, bien en-
tendu, d'un questeur politique, mais d'un magistrat de la
corporation attidienne.

Le rgime de feia est ehvelklu(m)


1. Le texte a furenrl, qui ne j)eut, tre regard que comme une faute, si
l'on rapproche benurent, prusikurcnt, pepurkurent.
2. L'tymologie de cersna est inconnue; peut-tre la seconde partie du latin
silicernium repas des funrailles est-elle de mme origine.
3. Henzen,
p. 21, 25, 27
;
cf.
p. 39.
TABLE V a 24.
247
dont le sens n'est pas clair en lui-mme, mais re sort avec
une prcision suffisante du contexte, ainsi que de V 6
1, oii il
est galement employ. L'assemble va tre invite so pro-
noncer la majorit des voix sur la gestion de l'adfertor.
C'est donc une rsolution ou plutt un projet de rsolution
qli'on lui soumet : le terme latin qui conviendrait le mieux
est rogatio. On se rappelle que nous avons eu YI a 2 ehveltu
dans le sens rogato . Le suffixe est le mme que dans piha-
clum. Sve rehte kuratu(m) si(t) est une proposition
rgie par sue si
et ayant si(t) pour verbe, rehte kura-
tii(m) pour attribut. Jusqu' prsent toutes les fois que nous
avons rencontr la conjonction sve nous l'avons vue suivie de
l'indicatif; comme elle est construite ici avec le subjonctif, on
doit penser qu'il s'agit d'une proposition subordonne, la
faon de cette phrase de Tite-Live i^XXXI, 9) : Ad collegium
pontificum referre consul jussus, si posset recte votum in-
cert pecuniee suscipi. C'est, en effet, la mme construction
que nous avons : rogationem faciat.... si recte curatum sit .
Rehte pour recte est tout fait conforme uhtur pour
auctor
(p.
231).
Les deux phrases qui suivent commencent toutes les deux
par sve. Elles prsentent d'ailleurs entre elles, dans leur pre-
mire partie, une complte identit, sauf la ngation neip qui
est ajoute la seconde fois et qui a amen une lgre modifi-
cation dans l'ordre des mots :
(V a 24) Sve mestru karu fratru Atijediu pure ulu
(V a 27) Sve mestru karu fratru Atijediu pure ulu
benurent prusikurent rehte kuratu eru
benurent prusikurent kuratu rehte neip eru
Le verbe rgi par sve est prusikurent, car pure ulu
benurent
qui illuc venerint doit tre mis part,
comme formant une proposition incidente*. D'aprs cela, il
semble que nous devions regarder mestru karu, qui est le
sujet de prusikurent, comme un pluriel, et on pourrait
effectivement tre tent d'en faire un pluriel neutre. Nous
verrons toutefois dans un instant que cette conclusion n'est
pas ncessaire et que mestru karu peut tre un singulier
fminin.

Il est facile de reconnatre dans les trois mots :
1. Pour ulu illuc , cl. p.
178.
248 TABLE V (( 25.
rohle kuratu(m) eru(m)
recte ciiratum esse*
et dans
les quatre mots kuratii(m) rehte ncip eru(m) curatum
recte non esse , l'expression des deux alternatives qui peu-
vent se prsenter, du mom(Mit qu'on veut savoir des frres
Altidiens sve rehte kuratu si si recte curatum sit .
Nous cherchons donc dans prusikurent un verbe signifiant
opiner ou dclarer . Aufrecht a reconnu avec sagacit
un compos du mme verbe qui a donn inseco je dis en
latin. On connat les vers d'Ennius :
Insece, Musa, manu Rumanorum induperator
Quod quisque in bello gessit cum rege Philippo.
Aulu-Gelle, qui traite (XVIII,
9) de ce verbe, rapporte
le passage suivant de Caton : Scelera nefaria, quee neque
insecendo, neque legendo audivimus. Il ajoute que insectio
signifie narratio^ . On a aussi cette glose de Paulus : In-
seque, apud Ennium, die Insexit, dixit. Il est donc naturel
de penser que c'est le verbe que nous avons en ombrien, avec
un autre prfixe et le changement d'e en i^

Fratru Ati-
jecliu tant au gnitif doit tre rgi par mestru karu. Le
premier de ces mots a la forme d'un comparatif en ter (cf.
Hter^ alter), et si l'on se rappelle qu'un
g
entre deux voyelles
peut se rduire un
j
et ensuite disparatre, comme on l'a
vu par luvina (Iguvina),
frif
=
frugif,
on reconnatra avec
Aufrecht dans ce mot le latin magister^ rduit d'abord mms-
ter, puis par contraction mester. L'osque nous prsente l'ad-
verbe mais = latin magis et le superlatif maimas (pour ma-
gimas, cf. le suffixe du latin minimus). Le latin magister
n'existe plus dans la langue qu' l'tat de substantif : mais il
a commenc par tre adjectif"; magister equitmn dsignait le
plus grand parmi les cavaliers, absolument comme on a fait
plus tard major doms; magister Saliorum tait le plus grand,
le premier parmi les Saliens. Cette signification adjective est
reste en ombrien.,

Nous revenons au mot karu pour le-


1. Sur l'infinitif erum, voy. p. 220.
2. Sur cette racine sec, cf. Curtius, n 632.
3. Le verijc secare, dans le sens de dcider, pourrait se prsenter l'esprit:
mais on a justement le compos pruseetu proseieto, dans le sens de pro-
viciae , et l'impratif prusekatu qu'il coupe, qui montrent que ce verbe
garde son e.
4. Sur la formation des mots comme magister, minister, sinister, qui renfer-
ment chacun deux suffixes du comparatif, voy. Corssen, ZK. III, 241 ss.
TABLE V a '11.
249
quel
l'ensemble de la phrase indique
le sens de
pa:
s . C'est
la plus
grande partie des membres assistants qu'il appar-
tient de faire
prvaloir son opinion. Aufrecht a compar une
expression
osque qui revient deux fois sur la Table de Bantia
(3
et 7)
:maimas carneis scnateis tanginud maxim
partis senats sententi. Nous avons ici un gnitif carneis
qui est avec karu dans la mme relation qu'en latin carnis
avec caro. Il cite en outre des exemples d'inscriptions latines,
o une rsolution est prise ex majoris partis decurionum
dcrta \ On devra donc regarder mestru comme un no-
minatif singulier fminin se rapportant karu, et l'em-
ploi d'un verbe au pluriel s'expliquera par la tournure bien
connue : Major pars hostium occisi sunt. Le pluriel devait
ici se prsenter d'autant plus facilement que le verbe de
la proposition incidente (benurent) est lui-mme au pluriel.
Nous arrivons aux deux propositions principales. La pre-
mire est ainsi conue : edek prufe si(t). 11 faut voir dans
edek un adverbe rpondant sve et signifiant tum. On a
dj vu VI a 6 le mme adverbe erse[k) correspondant pirsi.

Prufe reprsente le latin proe, comme en osque ampru-


fid reprsente irnprobe. La phrase entire est donc : tum
probe sit (qu'alors la gestion soit tenue pour bonne) ^

L'autre phrase principale est un peu plus complique. Aprs
enuk, qui est un adverbe jouant le mme rle que edek,
nous retrouvons le sujet dj connu fratricus aut quaestor

avec
faciat pour verbe et rogationem pour complment.
Ce dernier substantif est prcd de fratru(m), comme on a
en latin senatus consultum ferre. Il s'agit donc d'une nouvelle
rsolution soumise au collge. Mais cette fois, aprs ehvelklu,
au lieu de sve rehte kuratu si, nous avons : panta muta
adferture si quanta multa adfertori sit . Les mots sont ou
dj connus ou clairs par eux-mmes. Le collge est donc
consult sur l'amende qu'il s'agit d'imposer l'adfertor au
cas oi il aurait manqu ses obligations.
La dernire phrase revient sur la mme ide, car elle com-
mence par les mots panta muta. Seulement, au lieu de
1. Sur le rapport probable de l'osque et de l'ombrien karu portion avec
le latin caro, carnis portion [de viande] , voy. Bral, Mmoires de la Socit
de linguistique, II,
p. 380.
2. F. Bcheler (Annales de Fleckeisen,
1875, p. 132) croit que prufe est un
adjectif neutre de la
3
dclinaison. C'est ainsi que sans sortir du latin on a l'un
ct de l'autre, hilarus et hilaris. Il faudrait alors traduire : tum probum sit.

250
TABLE V h 7.
si(t) le verbe est eru (m), c'est--dire un infinitif, d'o l'on peut
conclure qu'il faut lire panla' ml niuta(m) et (jue la propo-
sition dpend de quelque verbe exprimant une opinion ou un
ordre. Ce verbe est pepurkurent, qui est un futur antrieur
redoublement, comme meminerlnf en latin : la racine est
purk, c'esl--tlire le prec ou proc latin dans preces ou prociis :
le sens n'est pas prcisment prier , mais demander .
En latin les deux sens prier et
demander
se sont r-
partis entre les deux verbes precari et poscere (pour porc-
scere)
'.
Il reste herifi qui rappelle les locutions adverbiales
comme herter, pisher, heri, heries^ : je crois, en effet, qu'il
vient du mme verbe, et qu'il a peu prs le sens du latin
quantumvis ou quamlibet . Mais il est difficile de dire
exactement quelle est la forme grammaticale. Je suppose que
c'est la seconde ou la troisime personne d'un futur analogue
aux futurs latins comme amabo, ibo, quiho. Ce mot doit par la
pense tre rattach panta(m) : l'amende, quelle qu'elle
soit, que la majorit des frres Attidiens prsents aura im-
pose l'adfertor.... .
Au pan ta (ml du commencement rpond dans la proposi-
tion principale e tan tu, nouvel exemple de l'assourdissement
d'un a final en u. L'e initial de et antu est pour ec. C'est la
mme syllabe qu'on a en latin en tte de ecce, et en ombrien
au commencement de ecla (VII a il,
27).

Le substantif au-
quel se rapporte e tan tu est mutu = latin multa.

Adfer-
lure si(l) n'a pas besoin d'explication.

Une formule pa-
reille se lit sur la Table de Bantia : suae pis contrud
cxeic pruhipust, molto etanto estud n. *. si quis
contra hoc prohibuerit, multa tanta esto n. M. Le sens
gnral de notre phrase est que l'assemble des frres Atti-
diens, qu'elle soit au complet ou non, dcide en dernier
ressort et sans appel.
TRADUCTION.
(V a
17) Postquam [hostias] impenderil [adfertorl, stipes
habeat nummis
(18)
simplicibus per pra>dia; et postquam
polluctum 191 fuerit, stipes habeat nummis duplis
(20)
per
1. Voy. ci-dessus, p.
5.
2. Voy. ci-dessus, p. 103, 163, 214, 221.
TABLE V /) 8.
251
prdia; et postquam supra insfcillatum fuerit,
(21) stipes ha-
beat nunimis triplis per
(22)
prdia. Et postquam fratres ce-
nati fuerint,
(23)
rogationem faciat fratricus aut qustor
(24)
si recte curatum sit : si major pars
(25)
fratrum Attidiorum
qui illuc venerint
(26) censuerint recte curatum esse, tum
(271 probe sit; si major pars fratrum Attidiorum
(28)
qui illuc
venerint censuerint
(29)
curatum recte non esse, tum fratrum
(V b l) rogationem faciat fratricus
(2)
aut qua^stor quanta
multa (3)
adfertori sit. Quantam multam fratrum
(4)
Attidio-
rum major pars qui illuc
(5)
venerint adfertori esse jusserint
(6)
[quantam] libet, tanta multa adfertori
(7)
sit.
Cette inscription est curieuse en ce qu'elle nous permet de
jeter un coup d'il dans l'organisation intrieure d'un col-
lge de prtres. On comprend pourquoi les deux dcrets sont
runis sur une mme table : ils constituent le cahier des char-
ges de l'adfertor. Cette magistrature nous apparat avec un
caractre autant fiscal que religieux. Le rle considrable
jou par ce personnage nous transporte dans un temps o le
collge de prtres semble avoir remis la plupart de ses obli-
gations entre les mains d'un seul homme, se rservant seu-
lement un droit de contrle et certains avantages matriels.
Tel se montre aussi Rome le collge des Arvales partir de
l'poque dont nous avons conserv des monuments, c'est--
dire partir de sa rorganisation sous Auguste.
Ajoutons que la gradation du payement de l'adfertor laisse
voir que la lustration dcrite sur I et VI-YII ne forme pas un
tout indissoluble, mais qu'elle se compose de trois actes qui
ne sont pas ncessairement lis entre eux.
INSCRIPTION 'EN CARACTERES LATINS DE LA TABLE V b.
A la suite de ce texte en caractres trusques, se trouve
ajoute une autre inscription d'une main diffrente et en ca-
ractres latins. Elle n'a aucun lien avec ce qui prcde. L'cri-
ture est nette, l'orthographe gnralement correcte, les mots
sont soigneusement spars. Nous reviendrons plus loin sur
les autres questions que soulve la prsence cette place
d'une inscription en caractres latins.
(V 6 8) Claverniur dirsas herti fratrus
Atiersir posti acnu
252 TABLE V b 8.
(9)
farer opeter
p.
IIII agre Tlatie Piquier Martier et sesvia
(10)
homonus duir puri
far
eiscnrent oie a. VI. Claverni
(11)
dirsans hcrti [rater
^
Atiersiur Sehmenier Dequrier
(12)
pelmner
sorser posti acnu
vef JST, cabriner
vef F, pretra
(13)
toco^ postra
fahe, et sesna ote a. VI. Caf^ilos dirsa herti fratrris
(14)
Atiersir
posti acnu farer opeter
p
. VI agre Casiler Piquier
(15)
Martier
cl sesna homonus duir puri
far
eiscurent ote a. VI.
(16)
Casilate
dirsaus herti frateer Atiersiur Sehmenier Dequrier
[17]
pelmner
sorser posti acnu
vefXV, cabriner
vef VUS. ef
(18)
sesna ote a. VL
Cette inscription se divise en quatre sections, dont la
1"
et
la 3% d'une part, la
2'
et la
4%
d'autre part, se correspondent
entre elles. Nous traduirons en rapprochant les passages
identiques :
(V b
8)
Claverniur dirsas herti fralrus Atiersir posti acnu
(V b
13) Casilos dirsa herti fralrus Atiersir posti acnu
farer opeter
p.
IIII agre Tlatie Piquier Mortier et sesna
farer opeter
p.
VI agre Casiler Piquier Martier et sesna
homonus duir puri
far
eiscurent ote a. VI.
homonus duir puri
far
eiscurent ote a. VI.
Les seules difTrencos sont dans le chiffre, qui est d'une
part 4 et de l'autre
6,
dans les deux mots du commencement
et dans Tlatie pour lequel on a la seconde fois Casiler.

On
reconnat aussitt comme verhe de la seconde phrase dirsa,
qui a t dj vu plus d'une fois (VII a
43, 44,
44 =
I 6
34,
35, 36). C'est le subjonctif la
3
personne du singulier du
thme verbal dirs- ou ders- signifiant
donner' ?)
: le ^ final
est tomb. D'autre part, V 6 8 nous prsente dirsas au lieu
de quoi on a plus loin deux fois (V b il, 16) dirsans. Ces for-
mes, dont la dernire est videmment la plus complte, re-
prsentent une
3"
personne du pluriel : cf. etaians, etaias,
sins, sis.

H
y
a donc une diffrence pour le nombre entre
le verbe de la premire et celui de la seconde phrase; si nous
comparons Casilos Claverniur nous en apercevons la raison.
Claverniur est un pluriel comme prinvatur. Quant Casilos,
si l'on rapproche la forme Casilate (V b
16), on voit qu'il est
pour Casilats, v\ ([ue Va s'est assourdi en o comme dans pihos,
1. Fral.er (une lettre efface).
2. Voy. p. 206.
TABLE V /> 8.
253
en ancien ombrien pihaz
(= latin piatus). Il
y
a seulement
celte diffrence que Casilos appartient la
3
dclinaison et
non la 2'; en effet, le mot a la mme formation qu'en latin
Urbinas, c'est dire qu'il contient un suffixe secondaire
at[i)-s servant faire des noms ethniques. Nous trouverons
V 6 14 Casiler qui est un cas du primitif dont il est tir.
He)Hi, pour herteir^ est la locution adverbiale qui accompa-
gne souvent, ainsi que nous l'avons vu, le subjonctif. 11 est
difficile de voir ce qu'elle ajoute la phrase, moins qu'on ne
la prenne dans son sens tymologique : il est voulu .

Fratrus A tiersir fratribus Attidiis . Il s'agit donc de quel-
que chose qui doit tre donn aux frres Attidiens par les Cla-
vernii et par le Casilate. D'aprs ce que nous savons du carac-
tre de ces Tables, nous pouvons dj souponner qu'il s'agit
d'un droit exerc par le collge des Attidiens.

Si nous
cherchons maintenant le rgime direct, nous ne voyons aucun
mot qui puisse remplir cette fonction, moins que ce ne soit
l'expression abrge P. IIII et plus bas P. VI. Il faut effec-
tivement regarder le P. comme dsignant, la faon ro-
maine, le mot pondo, lequel gouverne farer, gnitif du mot
far
froment . Ce mot est un des premiers qui aient t d-
chiffrs sur les Tables eugubines.

Opeter est un adjectif ou
un participe se rapportant farer : j'y vois un participe du
mme verbe qui fait l'impratif upetu (V
7. 11 6
1, etc.).
On a' dit plus haul^ que cette dernire forme supposerait en
latin ob-pendito, et que le sens est
prstato . Ici nous avons
le participe pass : le d final de la racine pejid a disparu eu
s'est assimil'; le n n'est pas marqu dans l'criture. Il est
probable que farer opeter est l'expression consacre pour d-
signer le bl pay comme redevance.
Si l'on rapproche agre Tlatie de agre Casiler. qui est con-
struit de la mme faon, on voit qu'il faut suppler un r la
fin de Tlatie^ et par suite galement la fin de agre, qui est
le substantif auquel Tlaiie d'une part, Casiler de l'autre se
rapporte. La dsinence peut tre celle du gnitif singulier ou
du datif-ablatif pluriel; nous prfrons le gnitif singulier,
qui convient bien ici pour marquer l'ide d'origine ou de
proprit : c'est le bl du territoire tlatien et casilain qu'on
1. Cf. VII 6 2. p. 221.
2. Voy.
p. 238.
3. Sur les participes passs des racines finissant par une dentale, voy. p. 13.5, n.
254 TABLE V 6 8.
doit donner. Sur le mot Tlade on ne peut rien dire de certain
;
Husdike rapproclie le jtassage de Pline (III, 19) o, parmi les
populations de l'Ombrie, il cite Dolates, cognomine SalenlinosK
Quant Caailei^ c'est l'adjeclif qui a servi de primitif h Casi-
las. Huschke pense qu'il est question des Carsulani nomms
par Pline au mme endroit
=^;
l'assimilation d'un
?
n'aurait
rien de surprenant (cf. pesnimu, fasio]. Une circonstance
remarquer, c'est que pour le Casilate il est parl d'un terri-
toire casilain; au lieu que pour les Claverniens, il n'est pas
question d'un pays du mme nom, mais du pays tlalien. Cette
diffrence vient elle de la mme cause inconnue qui fait
qu'on a d'une part le singulier [Casiloa) et de l'autre le plu-
riel
[Claverniur) ? Peut-tre avec Casilos faut-il sous-entendre
un mot comme tota civitas . L'une et l'autre indication est
complte par les mots Piquier Marlier, qui paraissent tre
une dsignation topographique plus gnrale. On a song au
Picenum, qui avait, selon une tradition rapporte par Pline
(III, 18^, Strabon (Y, 4, 2)
et Festus (v. Picena), tir son nom
d'un pic-vert \picus martius) montrant le chemin aux pre-
miers habitants. Si l'on admet qu'au lieu de ager Picenus on
pouvait aussi dire [ager] Picius Martius, on aura notre ex-
pression ombrienne. L'emploi du
q
suivi de la voyelle u
(cf. dequria) se rapporte probablement une forme plus
dveloppe Picuvier (cf. Pacuvius, crit sur des inscriptions
romaines de Campanie et du Samnium Paquius^].
Le substantif sesna(m) est l'accusatif, tant coordonn par
la conjonction et avec le rgime direct yj. lill. On a dit plus
haut que c'est le latin cena repas .

Homonus duir sont
deux datifs pluriels, le premier venant du thme homon
homme \ le second du nom de nombre deux
,
qui se
dcline comme un pluriel ordinaire de la seconde dclinai-
son ^

Puri
far
eiscurent est une proposition relative, dont
le sujet 2^uri (nominatif pluriel) se rapporte homonus. Le
verbe est eiscurerd et le rgime direct
far, lequel ne peut tre
autre chose que l'accusatif du mme substantif neutre dsi-
1. D'autres conjectures ont t prsentes. Ainsi Biicheler suppose que c'est
le mme mot qui a fait Latium, Latinus.
2. Lanzi {Sagyio III,
p. 573) avait dj fait la mme conjecture. Casilo, onde
i Carsulani di Plinio.
3. Momnisen, Die unterit. Dial. p. 284.
4. Cf. l'ancienne dclinaison : hem, hemnis.
5. Cf. le nominatif pluriel dur, VI b 60.
TABLE V 6 8.
255
gnant le froment pay en redevance au collge; le sens de
la phrase est donc que les Clavcrniens, outre la
quantit
prescrite de grains, doivent donner un souper aux deux
hommes qui auront
le bl. Quoique l'tymologie de ei-
scurent soit inconnue, on peut supposer qu'il signifie
cher-
cher . Je serais enclin
y
voir un eciscere parent du verbe
latin accire^.
La phrase n'est pas encore termine ici, car il reste les
mots ote a. VI. Ces mots n'appartiennent pas la proposition
relative, comme on peut s'en assurer par Y b 13 et 18, o l'on
a : et sesna ote a. VI. La conjonction ote
aut

marque un
rapport de coordination : nous avons donc un troisime r-
gime de dirsas. Mais cette fois, ce n'est pas un nouveau don
faire aux Attidiens ou aux deux hommes chargs de lever la
dme : on annonce un quivalent facultatif du don prcdent,
c'est--dire du repas des deux envoys. Une valuation en
numraire serait ici sa place, et en effet, nous trouvons
la lettre A. qui a t dj explique VII b 4 par asses. C'est
donc, dfaut du repas, six as qu'il faut donner chacun
des deux envoys. Cette valuation paratra assez leve, si
l'on rapproche Polybe, II, 15, o l'on voit que les aubergistes
de la Cisalpine dfrayent leurs htes moyennant un sejnis
par jour.
Nous avons rserv dessein l'expression posti acnu (Y b
8,
14),
dont on ne peut dterminer le sens qu' l'aide du contexte.
Dans posti nous retrouvons la mme prposition qui est em-
ploye Y a 18 : pusti kastruvuf
pro [singulis] prdiis .
Kastruvuf tant un accusatif pluriel, il est probable qu'on en
a galement un ici : posti acnuf. Aufrecht identifie ce mot avec
le latin ainus, et traduit : per [singulos] annos ou quot-
annis . Mais ce rapprochement nous parat impossible. Si
l'on admet l'identification acnu = latin annus, on est oblig
de regarder la forme ombrienne comme la plus ancienne : il
faudra supposer que le c a t supprime comme dans luna,
vanus i^pour lucna, vacnus), et que le redoublement de n n'a
qu'une valeur purement orthographique destine indiquer
que la premire syllabe est longue. Mais il devient ds lors
impossible d'expliquer le m de sollemnis, seule orthographe
] . Le c supprim comme dans peiu, l'eia.

On pourrait aussi songer un
parent du vieux-allemand eiscn demander, ancien slave iskati chercher,
sanscrit icchati il dsire .
256
TABLE V 6 8.
atteste
parles
monuments ^ On comprend, au contraire,
qu'un ancien omnus soit devenu annus, comme on a la dou-
ble orthographe
Portumnim et Portunus, et comme le mot
amnis
fleuve

a donn un compos qu'on crit poronnis
ou
prennisa Sur le mot
mnw.s-, dont le plus ancien sens
est
cercle
,
je me
contenterai de renvoyer un article de
M. A. Barlh
dans les Mmoires de la Socit de Linguistique,
II p.
235.
Non-seulement
l'identification avec annus est pho-
ntiquement
impossible, mais le sens anne soulve des
dilTiculls
d'une autre sorte. Envoyer deux hommes au loin
pour aller
chercher quatre et six livres de bl, c'est--dire au
tmoignage
de Pline, peu prs
^
et
|
de boisseau
\
peut
sembler
assez
extraordinaire. Enfin, on ne voit pas pourquoi
une
inscription
qui est d'une rdaction sobre et nullement
verbeuse
rpterait avec cette insistance (cf. encore V b
12,
171
quotannis
. Je crois que cette expression doit tre re-
garde
comme
ayant peu prs la mme valeur que pusti
kastruvuf
: acnu est, selon moi, une dnomination agraire,
et je le regarde comme synonyme du latin fundus. On trouve
deux fois sur la table votive d'Agnone : saahtm tefrm
alttrei
ptereipid akenei sakahiter, ce qui veut dire
sanctum
delubrum in utroque fundo sacratur . Sur une
inscription
de Pompi, akun. (forme abrge pour aknss)
est
accompagn
d'un chiffre : il s'agit probablement d'une
numration de champs \ Un mot latin de mme origine est
acna ou
acnua qui dsigne un demi-jugerum. On en pourrait
induire, si les mesures
s'accordaient chez les deux peu-
ples,
quelle tait l'tendue du champ ainsi nomm chez les
Ombriens.
Quoi qu'il en soit, nous traduirons acnus par

fundus
'. Cette
explication, (pii n'a pas chapp Aufrecht,
a t
carte par lui parce que les deux populations se trou-
vent ds lors payant une somme ingale pour la mme unit
agraire. En elTet, tandis que les Clavernii fournissent quatre
livres de bl par acnu, les Casilates en donnent six. Mais une
telle ingalit
peut avoir bien des causes tenant soit au libre
consentement des contractants, soit l'occasion ou la date
1. Corssen, Aussprache'^, I, 225. On trouve aussi peremnis dans le sens de
ternel
sur une inscription chez Guattani, Monum. ined., I,
5, p.
XXXIX.
2. Sur ce mot, voy. Festus, p.
245.
;j. Hist. nat. XVUI, 12. In Transpadaua Ilalia scio viccnas quinas libras farris
modios pendere : circaClusium et senas.
4. Enderis, Oskische
Formenlehre, p.
15.
TABLE V b 10.
257
(lu contrat, soit des particularits du sol. On reinarquera
d'ailleurs (et c'est une observation qui a dj t faite par les
lircmiers interprtes des Tables eugubines
)
que la part de la
viclinic accorde aux deux peuples est en raison de l'impt
qu'elles payent. Ceci nous conduit la seconde partie de notre
texte. Je donne simultanment le texte de la
2
et de la
4'
section :
(V b 10) Claverni dirsans herti
f
rater Atiersiur Sehmenier
(Y b 16) Casilate dirsans herti frateer Atiersiur Sehrr.enier
Dequrier pelmner sorser posti acnu
vef X, cabriner
vef V,
Dequrier pelmner sorser posti acnu
vef XV, cabriner
vef VUS
pretra toco, postra fahe, et sesna, ote a. VI.
et sesna, ote a. VI.
Cette fois les frres Attidiens sont au nominatif: ils for-
ment le sujet de dirsans herti qu'ils donnent , et le rgime
indirect au datif est d'une part Claverni, d'autre part Casilate.
D'aprs ces contours gnraux de la phrase , nous devinons
dj qu'il s'agit d'un objet que les frres Attidiens donnent
aux mmes populations qui leur payent une redevance. Si
nous passons maintenant au dtail , nous voyons d'abord
qu'au lieu de la forme attendue Clavernir, nous avons Claverni.
Le r est-il tomb, ou le texte emploie-t-il ici le singulier (cf.
Grabovi)? Quoi qu'il en soit, le sens de la phrase ne s'en
trouve pas chang. Quant Casilate, nous devons, d'aprs
ce qui prcde, le regarder comme un datif singulier.
Pour trouver le rgime direct, il faut de nouveau aller un
mot accompagn d'un chifre : vef, accusatif pluriel, dsigne,
selon toute apparence, une mesure de poids ou de longueur.
C'est malheureusement tout ce qu'on en peut dire de vrai-
semblable. Bugge (ZK. III, 42) rappelle l'expression latine
vis auri argentique , et pense que vis a pris en ombrien la
signification d'un poids dtermin*. Pelmner sorser...
vef X,
cabriner
vef\
: voil ce que les frres Attidiens doivent don-
ner aux Clavernii. Le mot cabriner est videmment un adjectif
au gnitif, et l'on n'a pas eu de peine l'identifier avec le
latin caprinus; nous avons une forme kabru II 6
17, ct
1. On sait qu'en ancien latin vis se dcline au pluriel comme un thme en i.
Lucrce, II, 586 : Multas vis possidet in se III, 266 : Sed quasi multce vis unius
corporis exstant,
i7
258 TABLE V 6 11.
de kaprum II b l, kapres II b 12. Pelmner ei sorser sont
plus difficiles expliquer : l'un des deux est sans doute un
substantif signifiant chair, viande et l'autre un adjectif
dsignant un animal. Si nous nous transportons au com-
mencement de la table II 6,
nous trouverons quelque lumire:
Semenies tekuries sim kaprum upetu

suem
caprum praestato.
Le complment circonstanciel semenies
tequries est exactement celui de notre phrase. Le sens est que
pour le sacrifice qui a lieu semenies tequries, l'adfcrtor
doit fournir une truie et un bouc. S'il est question dans les deux
textes, comme cela est vraisemblable, d'un seul et mme sa-
crifice, nous serons amens voir soit dans sorser, soit dans
pehnner, un adjectif signifiant suillus . J'ai expliqu ail-
leurs
'
pehnner comme le gnitif d'un substantif pelmen, qui
est avec le latin piilmentuni dans le mme rapport que tegmen,
augmen, avec iegmentum, augrnentum. On sait que pubnentum,
chez les Romains, dsigne toute espce de mets : l'exemple du
mot franais viande nous montre comment un terme gnral si-
gnifiant nourriture^ peut se restreindre au sens de chair.
C'est donc sorser qui signifie, ce que je crois, suillus .
Mais je n'oserais rien affirmer sur l'tymologie de ce mot^ :
je me contenterai de dire qu'il n'a rien de commun avec le
sorsoni, sud uni dont il a t parl
p.
148.

C'est dix vef de
viande de porc et cinq vef
de viande de bouc que doivent re-
cevoir les Clavernii par acnu de leur territoire; c'est quinze
vef
de viande de porc et sept et demi de viande de bouc que
doivent recevoir par acnu les Casilates. La part des Clavernii
est avec celle des Casilates dans le rapport de 1 1
j ;
la mme
proportion se trouve dans la redevance des deux peuples. On
remarquera le sigle tout romain S =seniissem.
Les mots pretra toco, postra
fahe, qui sont seulement em-
ploys pour les Clavernii, ont l'air d'tre en apposition avec
ce qui prcde. Je reconnais dans pretra[f) et postra{f) des
accusatifs fminins se rapportant vef
: ce sont deux adjec-
tifs au comparatif tirs des adverbes pre et post. Quant
loco[m] et fahe[m), il
y
faut voir des accusatifs singuliers :
les premiers [vef], c'est--dire ceux qui proviennent du
porc, devant tre toco; les derniers, c'est--dire ceux du bouc,
1. Mmoires de la Socit de linguistique, II,
p. 341.
2. On pourrait, avec Bchelei, supposer un adjectil sulus, dont le l serait
devenu un d, comme on a famedias (II b 2)
zi: latin familia. Quant la
voyelle o reprsentant un w latin, on va en avoir un exemple dans toco.
TABLE V b 11.
259
tant fahe.
Toco, ainsi que l'a justement expliqu F. Bii-
cheler, est un proche parent du latin ou plutt du gaulois
tuccetum, qui dsigne la viande de porc sale. Au sujet de ces
vers de Perse (II, 43) :
Poscis opem nervis, corpusque fidle senectse.
Esto, ge : sed grandes patinse, tuccetaque crassa
Annuere his superos vetuere, Jovemque niorantur,
le scholiaste ajoute : Tucceta apud Gallos Cisalpines bubula
dicitur caro condimentis quibusdam crassis oblit i ac mace-
rata, et ideo toto anno durt. Solet etiam
porcina eodem
gnre condita servari, aut assaturarum jura. Cf. Apule,
Met. II, 9 : At pudica uxor statim cenas Saliares compart.
Vina pretiosa defcat, pulmenta recentia tuccetis temprt,
mensa largiter instructa. Le primitif de ce tuccetum
se re-
trouve probablement dans le mot gaulois taxea
lard . Isid.
Orig. XX, 2 : Taxea lardum est gallice dictum
;
unde et Afra-
nius in Rosa : Gallum sagatum pingui pastum taxea. Cf. Ar-
nobe, YII, 24 : Quid taxese? quid nnice? quid ofT? Le
surnom de Tucca, qui a donn lieu chez les Romains des
jeux de mots, appartient peut-tre la mme origine. Nous
traduirons toco[m) par tuccetum : les dix vef de viande de
porc doivent donc tre sals.

Fahe exprime
probablement
une antre sorte de prparation : mais le terme est inconnu.
Peut-tre est-ce un mot de mme origine que le latin
fx
saumure .
Enfin le texte ajoute chaque fois les mots
dj connus : et sesna[m) oie a. VI et cenam (pour celui qui
est venu chercher le don) aut asses VI .
Il reste sehmenier dequrier, qui est, comme plenasier
urnasier (Va
2),
un complment circonstanciel marquant
le temps. Nous ne pouvons gure, en l'absence d'un calendrier
iguvien, spcifier quelque chose de plus : dequrier est un
ablatif pluriel, et l'on en peut rapprocher le latin decuria,
qui
parat tre le mme mot, sinon pour le sens, du moins pour
la forme. Quant sehmew'er^ c'est ou un adjectif l'ablatif
pluriel fminin, ou le gnitif d'un substantif singulier de la
cinquime dclinaison. Ce qui me fait pencher pour la pre-
mire hypothse, c'est le mot sehemeniar VII a
52, sehme-
niar I b
42,
qui a l'air d'tre le nominatif pluriel du mme
mot, avec dequriar sous-entendu. La locution entire res-
semble aux expressions latines comme Martiis nonis ou comme
Semoniie feriis.
260 TABLE V 6 18.
TRADUCTION.
(V b
8)
Clavernii dent fratribiis Attidiis pcr fundos
(9)
farris
[in tribiitiim] impcnsi pondo IV agri Tlatii Picii Martii, et ce-
nam (10)
hominibus duobiis qui far receperinl, aiit asses VI.
Claverniis (11 1 dent fratres Altidii Semeniis decuriis
(12)
carnis
suilke pcr fundos vef\,
caprinee
vef\, priores
(13)
tuccetum,
posteriores fcem
(?),
et cenam aut asses VI. Casilas det fra-
tribus (14)
Attidiis per fundum farris [in tributum] impensi
pondo VI agri Casili Picii
(15)
Martii, et cenam hominibus
duobus qui far receperint, aut asses VI.
(16)
Casilati dent
fratres Attidii Semeniis decuriis [n) carnis suill per fundum
vefW, caprin vef VII semis, et
(18)
cenam, aut asses VI.
Cet usage de distribuer des populations allies un mor-
ceau de la victime a t justement compar par Aufrecht
et Kirchhoff une crmonie romaine que la tradition faisait
remonter Tarquin le Superbe. Tous les ans, sur le mont
Albain, aux fris latines, un taureau tait immol en l'hon-
neur de Jupiter Latiaris , et prs de cinquante cits latines
envoyaient des missaires pour chercher un morceau de la
victime. Denys d'Halicarnasse (IV,
49)
parle en dtail de cet
usage qui existait encore de son temps. En retour, les peu-
ples qui avaient leur part du sacrifice envoyaient des agneaux,
des fromages, du lait, des gteaux. Varron (De 1. 1. VI, 25)
parle de ces fris latines : Latina ferise dies conceptivus
dictus a Latinis populis
,
quibus ex Albano monte ex sacris
carnem petere fuit jus cum Romanis, a quibus Latinis Latin
dict. Pline l'Ancien (III,
9)
numre les noms des peuples
latins qui venaient chercher sur le mont Albain leur part du
sacrifice. Tite-Live en parle galement : XXXII, 1. Legati ab
Ardea questi in senatu erant, sibi in monte Albano Latinis
carnem, ut assolet, datam non esse. XXXVII, 3. Laurentibus
caro, qu dari dbet, data non fuerat.

Cette inscription
peut donc tre dfinie, comme elle l'a t par Aufrecht et
Kirchhoff, un extrait du livre dcomptes de la corporation
Attidienne. Les mmes savants font observer que les Claver-
niens et les Casilates ne sont pas les seuls en l'honneur de
qui, aux Semenier dequrier^ on immolait un porc et un bouc.
Nous allons voir II 6 toute une srie d'autres peuples ou
TABLE II h l.
261
tribus qui avaient part' cette crmonie. Ils en concluent
que le texte est incomplet et que la partie qui nous a t
conserve est probablement la fin d'une
inscription
plus
tendue qui remplissait une table entire : le graveur,
ayant
manqu de place pour les deux derniers
peuples, a profit
de l'espace vide sur la t. V b pour
y
inscrire la fin de son
texte. Rappelant le tmoignage de l'historien Concioli*, d'aprs
lequel les tables trouves Gubbio taient primitivement
au nombre de neuf, ils supposent que l'une des deux tables
perdues contenait le commencement de l'inscription. On ne
saurait refuser ce raisonnement, surtout dans sa premire
partie, un grand caractre de vraisemblance. Une circon-
stance qui doit encore faire penser que notre inscription est
acphale, c'est que d'aprs le modle de Y
1, Y a
14, on
aurait attendu un prambule comme : Les frres Attidiens
ont dcid....

Nous allons passer immdiatement l'tude de la t. II b,
qui , comme on vient de le dire, est avec celle-ci en un troit
rapport.
TABLE II b.
Cette table, qui est crite lisiblement, se fait remarquer par
le grand nombre de fausses sparations de mots. Tantt un
mot est tort coup en deux, comme pera kne, seva kne,
purtu vtu, tantt deux mots sont runis, comme vinu-
fertu, vesklespesnimu.Nous avons corrig sans les men-
tionner les fautes videntes : quant celles qui peuvent
donner lieu quelque doute, nous les indiquons expressment.
L'orthographe parat d'ailleurs prsenter encore d'autres in-
corrections, en sorte que le sens , surtout dans les deux der-
niers tiers, laisse beaucoup d'incertitude. Nous nous attache-
rons ne pas multiplier inutilement les conjectures, et nous
acclrerons notre marche, renvoyant, pour les mots dj
connus, ce qui a t dit plus haut.
(II b
1)
Semenies
^
tekuries sim kaprum upetu.
Tekvias
(2)
famedias] pumpedias XII. Atiiediate,
tre
1. Voy. l'historique dans mon Introduction.
2. Sem nies.
262 TABLE II 6 1.
Aliiediatc,
3) Klaverniie, tre Klaverniie, Kiireiale,
tre Kureiate,
(4)
Satans, tre Satan, Peiediatc,
tre Peiediate*, Talenate,
(5)
tre Talenate, Mu-
seiate, tre Museiate, iiieskanc,
(6)
tre luieska-
nes, Kaselate, tre Kaselate, tertie Kaselate,
(7)
Pe-
raznanie teitu.
La premire phrase a dj t mentionne ^ L'impratil"
iipetu = ob-pendito doit tre considr comme la seconde
personne du singulier. Il s'agit donc d'un porc et d'un bouc
qu'on immole la fte appele Semenies tekuries (les
mmes victimes dont les morceaux sont distribus, selon Y
6,
en ces mmes jours de fte, aux Clavernii et aux Casilates).

La phrase suivante est dclare par Kirchhoffun problme


d'interprtation et de syntaxe cju'il renonce rsoudre. Sans
mieux comprendre le sens des mots, nous croyons que la
construction peut se deviner. Le sujet est famedias pum-
pedias XII, l'attribut tekvias et le verbe sins sint
->
sous-entendu.

Dans famedias on a reconnu depuis long-
temps le nominatif pluriel d'un mot correspondant au latin
familia. Kadetu (I h 33) et Akedunia (I h 16 43) ont
dj prsent des exemples de d
:= / entre deux voyelles. Un
autre exemple est peut-tre le mot suivant pumpelias,
qui a t rapproch du latin Pompilius et du samnite Pom-
pedius sans que cela nous puisse clairer sur le sens. Je
souponne une parent avec le grec Tziif.-Kw envoyer : les
familles qui envoient [des ambassadeurs] .
Il reste tek-
vias, qui est form comme en latin conspicuus ou prcipuus :
le verbe dont il est tir est le mme qui se trouve la fin
de la phrase suivante sous la forme imprative teitu^ Le
sens serait donc que les douze familles ou plutt les douze
tribus qui se font reprsenter au sacrifice doivent tre nom-
mes. Ceci deviendra plus clair dans un instant.
Nous avons une longue numration de noms de peuples
au datif pluriel ou au gnitif singulier \ lesquels sont rgis
par l'impratif teitu
dicito . Le sens de la prescription est
qu'en immolant les victimes, le sacrificateur doit dire qu'elles
sont de ou pour tel et tel peuple. Le datif nous parat plus
1. Etrep eiediate.
2. Voy.
p.
999.
3. Sur l'orthographe tekvias au lieu de tekuvias, voy. p. 254.
4. Le s qui termine ces deux cas est tomb aprs la plupart des.noms : il est
rest toutefois Satans et luie skanes.
TABLE II h 5. 263
vraisemblable cause des passages suivants que KirchhofF a
rapprochs fort propos : Paulus,
p.
67. Dici mos erat Ro-
manis in omnibus sacrificiis precibusque : populo Romano
Quiritibusque
(p.
67).
Tite-Live, XLI, 16 : Latinse feriae
luere ante diem tertium Nonas Maias in quibus, quia in una
hostia magistratus Lanuvinus precatus non erat : populo
Romano Quiritium^ religioni fuit.

Des dix noms propres numrs, six sont termins en
ates^ deux en ani, deux en ii. On a d'abord Atiiecliate(s)
c; Attidiatibus : les originaires d'Attidium ouvrent la
marche; ils sont ensuite nomms une seconde fois. Etre
Atiiediate alteris Attidiatibus : nous reviendrons plus
loin sur cette expression. Attidium est une ville ombrienne
l'est d'Iguvium, sur la frontire du Picenum
;
il en a
dj t question propos du nom de la corporation atti-
dienne^
Les Clavernii nous sont connus par V 6.

Les Kureiates
sont sans aucun doute les Curiates dont parle Pline (H. N.
III,
19),
qui les nomme parmi les races teintes de l'Ombrie :
Jungitur his sexta regio, Umbriam complexa, agrumque Gal-
licum circa Ariminum.... In hoc situ interiere Feliginates....
Item Solinates, Curiates.
....

Satani. Ce mot a l'air d'tre


driv d'un primitif Sata, qui rappelle le nom de lieu traf
Sahatam plusieurs fois employ VII a 39-45 et I 6 38. Momm-
sen
2
mentionne le nom propre Satanus sur des inscriptions
d'Asculum en Picenum : comme ce nom est un driv la
faon de Albanus, on peut supposer qu'il
y
avait un nom de
lieu appel Sata dans le voisinage d'Iguvium. Rapprochez-en
le samnite Saticula\

Peiediate(s) suppose un primitif
Piedium. Talenate(s) et Museiate(s) se rattachent des
primitifs Talena et Musa : tous ces noms sont inconnus.
Cependant Lanzi fait observer qu'il reste auprs de Gubbio
un village avec ruines appel Musceia, ce qui pourrait tre
un adjectif driv de l'ancien nom. Huschke rappelle le fleuve
Misus, en face duquel tait bti Iguvium.
luieskanes est
tir d'un primitif luieska, qui prsente la formation bien
1. On pourrait tre tent de rapporter XII Atiiediate, en sorte que nous
aurions ici les douze frres Attidiens. Mais c'est de peuples, et non de corpora-
tions religieuses, qu'il est question dans cette numration. Je ne voudrais
pourtant rien affirmer ce sujet.
2. Unterit. Dialek.
p.
243.
3. Sur des inscriptions trusques on a les noms de Satnal, Saties.
264
T.vBLE II 6 7.
connue en sca, qu'on rencontre dans le nom des Opisci, des
Yolsci, des Tusci, et de plusieurs autres peuples. Kirchlioff
com})are le sal)in Mutuesca, qui a donn un adjectif Mutnes-
canus. La premire partie du mot est la mme que dans
Ijuvina, de sorte que nous avons probablement encore ici
un driv du mme primitif qui se trouve dans le nom d'Igu-
vium. A ct des Ijuvimis il
y
aurait donc eu des Ijujescanns,
comme on a une base identique dans le nom des Tyrrheni,
des Tusci et des Tuscani.

Les Casilates sont les mmes
dont il a t parl V 6.

Enfin le nom de Peraznanie
suppose un primitif Peraznanum, qui prsente une accu-
mulation de consonnes comme on la trouve ordinairement
en trusque (cf. Arznal, Percumsnal).
La plupart de ces noms de peuples sont cits deux fois, et
la seconde fois on les fait prcder de l'adjectif tre alte-
ris . Les Casilates sont mme nomms trois fois (tertie
Kaselate). C'est ainsi qu' Rome il
y
avait les Luceres primi
et secundi. Cette subdivision tient sans doute quelque par-
ticularit politique ou gographique. Si l'on compte chaque
subdivision comme une unit part, on arrivera une som-
me de vingt peuples; si l'on additionne seulement les noms
ethniques, on obtient une somme de dix peuples. Des deux
faons, la liste semble en dsaccord avec la phrase prcdente,
o il est question de fa mdias pumpedias XII. Il est pro-
bable qu'il faut admettre la seconde manire de compter et
suppler deux noms de peuples que l'on n'a pas indiqus,
peut-tre parce que leur prsence s'entendait de soi : ainsi les
Ijuvimis proprement dits ne sont pas dsigns, quoique vi-
demment ils dussent avoir leur place dans la crmonie.
TRADUCTION.
(II 6
1)
Semeniis decuriis suem caprum praestalo. Fde-
ratff'
(?) (2)
familia3 nuncupandae
(?;
XII. Attidiatibus, alleris
Atlidiatibus,
(3)
Claverniis, alteris Claverniis, Curiatibus,
alteris Curiatibus,
(4)
Satanis, alteris Satanis, Piediatibus,
alteris Piediatibus, Talenalibus,
(5)
alteris Talenatibus, Mu-
siatibus, alteris Musiatibus, luiescanis,
(6)
alteris luiescanis,
Casilatibus, alteris Casilatibus, tertiis Casilatibus,
(7)
Peraz-
naniis dicito.
TABLE II 6 7. 265
(II b
7)
Admiino Juvc ptre ftu. Si perakne
(8)
sevakne
upetu. Eveietu^ Sevakne naratu. Arviu
(9)
-
us te tu; eu naratul Pu ze faefele^ sevakne. H eri puni,
(10)
heri vinu ftu.
Aprs rnumration des peuples ou des familles ([ui ont part
au sacrifice, vient le dtail du crmonial dans le mme style
que sur la table I, c'est--dire plutt par des allusions que
par des prescriptions explicites, et comme cette fois nous n'a-
vons pas le secours d'une recension plus dveloppe, beau-
coup dparties restent obscures, Admune Juve ptre sont
trois datifs rgis par ftu : o Jovi patri facito . Ad-
mune parat une formation analogue Puemune, Vesune,
'
Vufiune, qui sont des noms de divinits ombriennes. Sauf
la diffrence du genre, on peut rapprocher les formes latines
comme Pomona, Angerona; quant la premire partie du
mot, je crois qu'elle est la mme que dans arsm-or, arsm-
atia, arsm-ahamo \ Comme nous avons t amen traduire
arsmor par ritus , arsmatia par lustralis
et arsmahamo
par
lustramini , le surnom de admune, qui est tir d'un
primitif admo- comme le latin Bellona de bell^n, doit expri-
mer une ide de puret ou de saintet. Je le traduis par
casto
.
Les deux adjectifs perakne(m) et sevaknei^m) sont
l'accusatif et se rapportent si (m) suem
,
qui est rgi par
l'impratif upetu prstato . Un peu plus loin (II b
lOi,
les deux mmes pithtes sont donnes kapru(m) ca-
prum . L'adjectif peraknis est employ neuf fois : les sub-
stantifs avec lesquels il est construit sont tous des noms
d'animaux, sauf une fois (V a 6 o il est avec sakreu^
Quant sevaknis, on le trouve galement avec des noms
d'animaux, ainsi qu'avec d'autres mots qui ne sont pas tous
trs-clairs, mais qui paraissent dsigner des objets prsents
en offrande, tels que veskles vasculis , vinum vinum ,
tilu sacrificium , umne
unguentum , sueso tribu-
tum
(?).
La ressemblance des deux adjectifs vient de ce
qu'ils sont l'un et l'autre des composs ayant le mme second
terme. On a propos de les expliquer comme quivalant
perennis et sollemnis. Mais pour les raisons que nous avons
dites
(p.
255) il faut carter ce rapprochement. Si aknis exis-
1. Upetue veietu. 2. Eunaratu. 3. Faefete.
4. Voy. p. 56, p. 90 et p. 182.

. Voy. ci-dessus, p.
238.
266 TABLK II
/'
9.
tait en latin, il aurait fait nis. Or, nous avons l'adjectif in-
nis dont la seconde partie est obscure, mais dont on peut
dire au moins que la composition est analogue in-ermis ou
in-ops, c'est--dire que le compos renferme la particule pri-
vative in : si notre comparaison est juste, peraknis et sevak-
nis peuvent tre considrs comme le contraire de inanis, et
ils expriment par consquent une ide de plnitude. Per doit
tre pris dans un sens augmentatif : quant sev-, je crois
avec A. K. que c'est le latin soll- (pour solv-), c'est--dire le
mme mot qui est employ en ombrien l'tat indpendant
sous la forme sevum*. Le sens des deux adjectifs sera donc
plenus, solidus, justus, integer, debitus . On sait combien
dans la langue du rituel ces sortes d'expressions sont fr-
quentes. Virgile, ^-En. \l, 253 :
Et solida imponit taurorum viscera flammis.
Il reste nous demander si le second terme a quelque pa-
rent avec le mot acnn que nous avons vu
p. 255, et que nous
avons traduit par champ, bien-fonds . Je suis port croire
que c'est le mme terme : l'adjectif latin profundus, qui a une
signification approchante, est pareillement compos avec
fun-
dus'^. Je traduis peraknis par justus ou integer , sevaknis
par debitus . Le sens de notre phrase est : Gasto Jovi pa-
tri facito; suem integrum debitum preestato .
Eveietu correspond peut-tre, en sa seconde partie, au
latin voveto. Cf. vtu (I b 29, 37). C'est ainsi qu'on a l'un
ct de l'autre virsetom et revestu. Le prfixe e servirait
renforcer l'ide du verbe : devoveto
(?).

Sevakne(m)
naralu fait allusion cet usage qu'il ne suffit pas que la
victime soit prsente, mais qu'il faut encore que le sacrifica-
teur l'annonce : debitum nuncupato .

Arviu uste(n)tu;
eu naratu ne prsente d'autre particularit relever que
l'obscurcissement de Va final en u (pour arvia, ea). On doit
donc aussi annoncer les vases prsents en offrande.

A
l'exemple d'Aufrecht, nous avons corrig faefete, qui ne
prsente aucun sens, en face fle, lequel est un adjectif
comme purtifele, qu'on rencontrera plus loin. Le suffixe
1. Voy. ci-dessus,
p. 55 et 99. Pour la diffrence de voyelle, comparez pelmen
= latin pulmentum.
2. Pour le passage dans la dclinaison en i, cf. en latin inermis, imberbis.
TABLE II
h 10. 267
correspond au latin bilis et marque la possibilit, la lgiti-
mit.

Puze nous est connu comme ayant les divers sens
du latin uti . Mais il est difficile de dire ce que cette con-
jonction vient faire ici.
TRADUCTION.
i^Il
b
7)
Gasto Jovi patri facito. Suem integrum
(8i
debitum
prsBstato. Devoveto
(?).
Debitum nuncupato. Ollas i^9) donato;
eas nuncupato. Uti sacrificandum debitum
(?).
Seu lact, (10)
seu vino facito.
(II b 10) Yaputu Sai ampetu. Kapru perakne se-
vakne
*
(^11)
upetu. Eveietu. Naratu. ive ampetu.
Fesnere purtuetu.
(12)
Ife fertu. Tafle e pir fertu ^
Kapres pruseetu
(13)
ife adveitu^ Persutru vaputis
mefa vistia fta fertu\
Ampetu est compos avec le mme verbe que upetu, mais
il a un autre })rfixe. On a les variantes ampentu (II a
20),
apentu (III 27). Je le traduis par impendito .

Sai est
le datif d'un substantif Sancws ou Sancius, nom de divinit.

Je n'ose rien affirmer sur vaputu, qui se retrouve ligne 17.
On a vaputis ligne 13.

Il est prudent de garder la mme
rserve sur ive.

Fesnere doit se dcomposer en Fes-
ner-e, c'est--dire que nous avons un datif pluriel suivi de
e(n). L'accusatif se trouve II 6 16 : pune Fesnafe benus,
kabru purtuvetu quum ad Fesnas veneris, caprum poUu-
ceto . Cf. Funtlere I a 24. C'est donc un nouveau sacrifice
qui doit tre offert en un lieu appel Fesn.
Ife est le latin ibi.

Une proposition ainsi conue : ibi
ferto

semble inacheve, mais je crois que le verbe fera,
employ dans cette langue spciale du rituel et en s'adressant
l'adfertor (de l son nom) signifie fais les fournitures
.
La suite du texte confirme ce sens.

Tafle e pir fertu
in tabula ignem ferto . Nous avons ici un exemple de e(n)
rest indpendant'. Par tafia il faut sans doute entendre
1. Pera kne se va kne.

2. Epirfer tu.

3. Ifeadveitu.
4. Fetafertu.
5. Le graveur crit epir.
268 TABLE II
h 15.
quelque brasier portatif de forme particulire. Peut-tre dans
la phrase suivante ife no doit-il pas s'entendre du nom de
lieu, mais du feu : capri prosicias ibi [in ignem] addito
.
Vistia est probablement le mme mot que v es tic a, ves-
tiia (voy.
p. 119).

Fta me parat tre un substantif:
tous ces mots sont l'accusatif, l'exception de vaputis,
qui est peut-tre une faute pour vaputu.
TRADUCTION.
(Il b 10)

Sanco impendito. Caprum integrum debitum
(11)
prstato. Devoveto
(?).
Nuncupato.

impendito. Ad
Fesnas poUucefo.
(12)
Ibi sacrificium procurato. In tabula
ignem ferto. Capri prosicias
(13)
ibi addito. Struem,

,
mo-
lam, libum,

,
ferto.
(116 14) Sviseve fertu pune, tre sviseve* vinu fertu,
tertie (15)
sviseve utur fertu. Pistuniru fertu*, vepe-
sutra fertu,
(16)
mantraklu fertu, pune fertu. Pune
Fesnafe benus,
(17)
kabru purtuvetu^ Vaputu Sai
Juve ptre prepesnimu;
(18)
vepesutra pesnimu, ves-
kles pesnimu. Atrepudatu%
(19)
adpeitu, statitatu.
Vesklu pustru pesturanu^
(20)
pesnimu. Puni pes-
nimu, vinu pesnimu, une pesnimu.
(21)
Enu crus ttu.
Etre et tertie sont le datif fminin singulier ou le datif
fminin pluriel (avec chute de s-: des nombres ordinaux si-
gnifiant second et troisime ^>.
Les objets appels de ce
nom de s vise va sont donc au nombre de trois. Dans le pre-
mier on porte le lait, dans le second le vin, dans le troisime
une substance inconnue nomme utur. A. K. pensent au latin
ador. Nous reviendrons sur ce mot ligne 20.

Sur pistu-
niru, il serait d'autant plus tmraire de rien avancer que
l'on a ensuite (1.
19)
pesturanu, en sorte que la leon sem-
ble corrompue au moins une fois.

Yepesulra(m) est un
accusatif fminin. Cf. II 6 18 : vepesutra pesnimu, veskles
pesnimu. 11
n
30 : venpersuntra
*
persnihmu. lY. 7 :
1. Svi se ve.
2. Pistunirufertu. 3. KaLrupurlu vtu.
4. Atrepudatu.

5. Pestu ranu.
TABLE II b 20.
269
aseetes karnus iseetes et vempcsuntres supcs
sanes pertentu. Il rsulte de ces diverses leons qu' la fin
de la premire syllabe on doit intercaler un m. Ce mot rap-
pelle aussitt l'esprit le mot persutru ou persuntru, que
nous avons traduit par ferctum^ . Il est difficile de dire ce
qu est vem.

Sur mantraklu, voy.
p.
116.

Il ne faut
pas confondre la conjonction pune quum' qui gouverne
ici le futur antrieur benus ( quum ad Fesnas veneris
),
avec l'accusatif pune(m) lait qui se trouve deux fois
dans la mme ligne 14. Le participe prepesnimu a t
justement rapproch par A. K. de ces formules conserves
par Caton (R. R. 134.
141) : Ture, vino Jano, Jovi prfato.

Janum Jovemque vino prgefamino.


C'est une expression
de ce genre que nous avons ici :

Sanco Jovi patri prfa-
mino. Il s'agit de prononcer le nom de la divinit au moment
o l'on prsente l'offrande.

Vient ensuite le simple pes-
nimu qui est construit avec l'ablatif fminin singulier vepe-
sutra et l'ablatif pluriel neutre veskles vasculis .

Des
trois impratifs atrepudatu, adpeltu, statitatu'*, le pre-
mier est connu : nous l'avons traduit par infundito'* . Les
deux autres marquent sans doute des oprations relatives
la libation : adpeltu correspond pour la racine et le pr-
fixe au latin adpellito; statitatu semble un frquentatif
signifiant placer, poser
^
.

Sur pustru altero , voy.
page 117.

Une doit tre un ablatif, puisqu'il est construit
comme puni et comme vinu. On a ailleurs u m ne. Cf. II a 37 :
Vestikatu, ahtrepudatu, spina umtu, umne sevakni
persnihmu. Le rapport tymologique entre umtu et umne
est le mme qu'en latin entre frangito et fragmen : il faut
supposer un substantif w-men, form comme no-nien (VI a
17),
pelmen (V b
12),
et faisant umne fablatif. L'impratif
umtu se trouve encore IV, 13 : inuk erelu umtu. On
a, d'autre part, umen II a 19 : veskla snata asnata
umen fertu. II a34 : vesklu snatu asnatu umen fertu.
1. Le texte a ee ni^ersuntra.
2. Voy. p. 148.
3. Voy.
p. 157 et 163.
4. Les mmes impratifs reviennent II a 31, IV, 9. Il s'agit toujours de vases
(veskles) et de libation (vestikatu).
5. Voy.
p. 128.
6. U s'agit peut-tre d'une certaine faon de poser les vases sur l'autel.
Cf. VII a
2.').
II b 19.
270 TABLE II h 21.
Je crois que l'oriirine commune de tous ces mots est le verbe
ungere, qui anciennement avait la forme ongere (en sanscrit
ang

oindre ) : ce verbe a donn un substantif perdu ong-
men, omen (cf. examen de agere) huile ou graisse . Par
l'addition d'un nouveau sufllxe (cf. fragmen et fragmentum]
on a eu en lalin omentum. Je traduis umne, une par un-
guento
. Revenant au mot utur ^1. 15), je fais remarquer
qu'il suit prcisment les mots pune et vinu, et qu'il parat
dsigner la mme chose que umen. Peut-tre faut-il lire
utru, qui reprsenterait en latin unctrum.
TRADUCTION.
^11
b 14) a ferto lac, altra a vinum ferto, tertia
(15)
a unguentum
(?)
ferto. um ferto, am ferto,
(16)
man-
tele fcrlo, lac ferto. Quum ad Fesnas veneris,
(17)
caprum
polluceto. Sanco Jovi patri prfamino; (18 a precator,
vasculis precator. Infundito, (19) to, to. Yasculo al-
tero

(20)
precator. Lact precator, vino precator, unguento
precator. (21)
Tum frusta dato.
(II b 21)
Vitlu vufru pune heries
(22)
fau, eruhu
tilu sestu iuve ptre. Pune seste,
(23)
urfeta ma-
nuve habetu. Estu iuku habetu : (24) lupater Sae,
tefe estu vitlu vufru sestu
(25)
purtifele. Triiuper
teitu', triiuper vufru naratu.
(26)
Feiu Iuve ptre
Vuiiaper natine fratru Atiiediu.
(27)
Pune anpenes,
krikatru testre e uze^ habetu. Ape apelus%
(28)
mefe
atentu. Ape purtuvies^, testre e uze habetu' (29)
kri-
katru. Arviu ustetu, puni ftu.
La lin de cette inscription traite d'un autre sacrifice gale-
ment ddi Jupiter, mais qui n'est pas ncessairement li
au prcdent. Les deux premiers mots vitlu vufru dsi-
gnent la victime : vitlu est le l'diin vitulus. Vufru a t
identifi par Zeyss
^
avec le lalin vafer^ dont le sens primitif,
au tmoignage des anciens Glossaires latins, tait

varius,
1. Tri iuperteilu. 2. Kuze

3. Apeapel us.
4. Apepurtu vies.

5. Euzehabelu.
6. ZK. XVI 383. Cf. Gloses d'Isidore: Vahrum, varium,
rjiultiforme.
TABLE II b 23.
271
multiformis, diversipellis >>. Le vers de Pomponius cilc par
Nonius Marcellus (s. v.), a l'air de faire allusion au mme
sens : Tergum varium, linguam vafram. Le v initial a d
contribuer au changement de Va en u.

Pune heries si-
gnifie " quum voles
;
le verbe, qui est flchi d'aprs la con-
jugaison faible, est au futur.

Fau(m) est un infinitif
form comme' aferum, erom, eru. L'affaiblissement du c en

ne peut s'expliquer que par la prsence d'un i ; facium.


C'est comme si en latin on disait facre. Nous avons effective-
ment faiu^m) Il a 16. Le mot est pris, comme d'habitude sur
ces inscriptions, au sens de sacrifier .
Quand tu voudras
sacrifier un veau tachet^ . Vitlu vufru peuvent tre regar-
ds soit comme des accusatifs, soit comme des ablatifs.
Le verbe est sistu dans lequel il faut voir un impratif
comme andersistu (VI a
6) : il quivaut au latin sistito.

Juve ptre Jovi patri reprsente le rgime indirect.

Eruhu, pour eru-hunt (cf.
p. 59),
se rapporte tilu,
qui est un cas du mme substantif dont nous avons eu
VI a 7 le gnitif disler, et dont nous aurons II 15 le nomi-
natif tiel. L'accusatif tilu est employ III, 25, 27. Nous
pouvons hsiter ici entre l'accusatif (erum-hunt tilu m)
et l'ablatif. Peut-tre le sens de la phrase est-il :
Quand tu
sacrifieras.... prsente-le Jupiter selon le mme rituel.
Pune seste(s) quum sistes . La chute de s est remar-
quable, car ce s n'est pas final : la forme complte serait
sestess pour la deuxime, s est est pour la troisime per-
sonne. On pourrait, il est vrai, supposer avec Huschke, que
seste est au prsent (pour s es te s) : mais ce serait le seul
exemple sur nos tables de pune quand construit avec le
prsent de l'indicatif.

Urfeta(m) manuve habetu. Il a
dj t parl du mot manuv-e(n), qui prouve clairement
que en se construit avec le datif, car l'ablatif est mani. Le
datif manu s'est dvelopp en manuv, comme aruvia pour
arvia.

Urfeta(m) correspond un latin orbita, qui existe
en efet avec le sens de ligne circulaire, roue, char, trace
,
acceptions qui ne sauraient convenir ici. Mais si l'on songe
que orbita est form de orbis, comme juventa de juvenis, on
comprendra qu'il peut dsigner tout ce qui a forme d'un
cercle : de quel objet rond est-il question ici? peut-tre est-ce
le marteau destin immoler la victime, peut-tre un disque
1. Cf. I 6 10. Pune puplum aferum herie>i.
272 TABLE II b 26.
destin tre lanc, comme on voit chez Tite-Live que le porc
est tu au moyen d'un caillou (l, 24), Des objets d'airain
appels orbes taient conservs dans le temple de Semo San-
cus. Tite-Live, YIII, 20 : Bona Semoni Sanco censuerunt con-
secranda, quodque ris e\ eis redactum est, ex eo nei orbes
facti, posili in sacello Sanci versus aedem Quirini.
Estu iuku habetu. Le substantif iuku, que nous ren-
controns ici pour la premire fois, est du genre neutre,
comme on le voit par le passage suivant, o nous avons le
pluriel, III, 28 : iuka mersuva uvikum habetu fra-
truspe atiiedie ahtispcr eikvasatis tutaper iiuvina
trefiper iuvina. Dans ce dernier passage, il est construit
galement avec le verbe habetu, et il est suivi de l'numra-
tion
ce
pro fratribus Atlidiis.... , laquelle se trouve ordinaire-
ment avec subocau ou quelque autre verbe signifiant
je prie,
j'invoque. Nous pouvons donc souponner que le substantif
en question signifie prire, invocation. Celte hypothse est
confirme par notre passage, o, immdiatement aprs les
mots : estu iuku habetu, on passe au discours direct.
Aussi Aufrecht a-t-il dj suppos un mot comme oratio. Je
crois que ce iuku est le primitif ou peut-tre le driv ver-
bal de invocare. Le prfixe in s'est rduit un i, comme dans
iseetes; la syllabe t'o (en vieil ombrien vu) est devenue un
simple M, comme elle est devenue o dans suboco, subocau.
Vient ensuite l'invocation, qui ne prsente aucune diffi-
cult : Jupiter Sance, tibi istum vitulum variuni sisto pol-
lucendum .
Purtifele(m) est form l'aide d'un suffixe
qui correspond au latin -bilis : le verbe est le mme qui a
donn le participe purtitum, purditom. Il signifie donc :
qui peut tre offert, qui runit les conditions ncessaires
pour tre offert. Cette invocation doit tre rpte trois fois :
ter dicito, ter varium nuncupato.

II b 26-29. Feiu est corrig par A. K. en ftu, et nous
avons, en effet, plusieurs exemples de ce genre de faute. Ce-
pendant, si l'on compare certains passages d'autres tables, o
le discours direct est repris brusquement, on peut tre tent
de voir dans feiu une premire personne du prsent, quiva-
lant facio. Comparez feia (Va 23)
=
faciat.

Vuiia
natine sont deux ablatifs rgis par l'enclitique per; il faut
rapprocher II a 21 : Katlu sakresevakne Petruniaper*
1. Petruniapert.
TABLE II b 29. 273
natine Iratru Aliiediu, cl II a 35 : vestikatu Petru-
niaper natine fratru Aliiediu. Le mol natine a t
explicju par Kirchhol" comme rpondant au latin nailone : au
moins devra-t-on ajouter, comme le fait Bugge% que le mot
ombrien suppose un latin natinem, et non natinem. Au-
trement on ne comprendrait pas que la voyelle longue accen-
tue et t absorbe par la voyelle brve atone. Il se pourrait
d'ailleurs que ce ft une formation en ine (cinquime dcli-
naison), comme tribrilne (voy. p. 95). Ce mot, qui drive
comme gens de la racine gan ou [g]n^ signifie famille .

Vuiia suppose un latin Vocius, Vucius, ou peut-tre (cf..
p.
156) Lucius. Sur pune anpenes, ape apelus, voy.
p.
244.
Krikatru a t expliqu
(p.
166) comme dsignant
le vtement du prtre. Mefe atentu signifie littralement:
molee imponito, place sur le gteau . Je crois que cela doit
s'entendre du vtement. Cf. ActaArv. : Sacrificio peracto un-
guenta et coronas acceperunt et mantelis pulmenta rursus
contigerunt. (Henzen,
p.
ccv, 13). Le reste du texte est connu.
On voit que ce n'est pas, comme prcdemment, pour les
frres Attidiens en gnral, mais pour une certaine famille
faisant partie des frres Attidiens, qu'il est offert un sacrifice
Jupiter. Nous avons par anticipation cit tout l'heure deux
passages de II a, o il est question de la gens Pelrunla des
frres Attidiens. Nous obtenons de la sorte un renseignement,
trs-incomplet il est vrai, sur la composition de ce corps.
Peul-tHre la dignit de frre Allidien tait-elle hrditaire dans
certaines familles. C'est ainsi qu' Rome les Luperci se com-
posaient, l'origine, de la gens Fabia et de la gens Quintilia.
Les Potilii et les Pinarii taient chargs du culte d'Hercule
l'ara maxima, la gens Julia du culte d'Apollon, la gens Au-
rlia du culte de Sol ^ C'est donc des sacra gentUida que se
rapporte la description de la fin de II 6,
tandis que le com-
mencement dcrit des sacra publica. La runion de ces deux
textes tient sans doute celle circonstance que, dans l'une
et dans l'autre crmonie, le sacrifice est olTert Jupiter
Sancus. Peut-tre mme, comme le suppose Kirchholf, la
gens Yucia tait-elle spcialement charge du culte de Jupiter
Sancus, de sorte que, dans l'un comme dans l'autre sacrifice,
c'est elle qui serait en scne.
1. ZK. XXII, 432.
2. Becker-Marquardt, IV, p. 145, 402. Mommsen, De Colley iis et sodaliciis
Bomanorum, p. 10, 24.
18
274 TABLE II 1
,
TRADUCTION.
(II b 21) Vitulum varium quum voles
(22)
facere, eodem
ritu sistito Jovi patri. Quum sistes,
(23)
orbem in manu ha-
beto. Hanc invocationem habeto : (24) Jupiter Sance, tibi
hune vitulum varium sisto.
(25)
PoUucendum ter dicito, ter
varium nuncupato. [2Q]
Facio Jovi patri pro Yucia gente
l'ratrum Attidiorum.
:
27) Quum impendes, ricam in dextro
humero habeto. Quum imponderis,
(28)
mose [ricam] impo-
nito. Quum pollucebis, in dextro humero habeto
(29)
ricam.
Ollas donato, lact facito.
TABLE II a.
L'inscription qui couvre la face a de la table II n'a aucun rap-
port avec celle de la face b. Elle n'est pas non plus de la
mme main : la lettre s est reprsente deux fois par
M
(1.
18 et 24). Cette inscription a t probablement grave vers
le mme temps que I, car elle se termine (1. 44)
par la mme
formule que nous avons vue I b
45, et qui manque partout
ailleurs.

Le texte de II a se divise en deux parties, comme
on le voit dj par la disposition extrieure, le graveur ayant
repris la ligne. La seconde partie n'a aucun rapport nces-
saire avec la premire, et elle parat avoir t copie d'aprs
un texte d'une autre provenance. Tandis que la premire partie
abonde en fautes de toutes sortes, la seconde est gnrale-
ment correcte.
Il a 1) Pune Karne Speturie Atiiedie aviekate nara-
klum
(2)
Yurtus, estu esunu* ftu fratrusper Atiie-
die. Eu esunu^
(3)
esu naratu : Pede Karne Speturie
Atiiedie aviekate
(4)
aiu urtu fefure ftu, puze neip
eretu'. Yestie Sae*
(5) sakre. luve ptre bum per-
1. Esluesunu. 2. Esu m.
3. Puzeneiperetu.
4. Yestie sage.
TABLE II
'''
1.
, 275
akne', Speture
f
perakne reslatu.
(6)
f
luvio unii
erietu. Sacre^ pelsanu fetu^ Arviii ustentu,
(7)
puni
fetii, tez pesnimu; adepe arves''. Pune purtiius'
(8)
unu, sudu pesutru*' ftu. Tikamne luvie kapide
(9)
pedu prevc ftu'. Ape purtiius sudu*, erus ttu.
Enu kumaltu,(lO) kumate pesnimu'. Ahtu luvie^" uvc
peraknem**
(11)
pedaem fetu^^ Arviu ustentu, puni''
ftu. Alitu Marti*'^ abrum'*
( 12)
perakne ftu; arviu
ustetu; fasiu pruseete adveitu;
(^13)
pedae ftu; puni
ftu
^'^;
traekvine^' ftu;
(14)
aseetes" perakne ftu.
La premire phrase commence par une proposition relative
annonce par pune quum et ayant vurtus pour verbe;
on a dj vu des futurs antrieurs semblables, et l'on sait
que ce verbe, qui correspond au lalin vertere, signifie en om-
brien
ce
retourner (au sens neutre) ou
se retourner .
Nous traduisons : quum.... rediveris'^ .
Karne Spe-
turie sont au datif ou l'ablatif pluriel, et expriment une
ide de temps, comme Sehmenier Deqmner
(V b 11, 16),

Il
s'agit probablement d'une fte ou crmonie annuelle. Spe-
turie est un adjectif tir d'un nom ou surnom de divinit,
comme on le verra 1. 5. On peut rapprocher des expressions
latines telles que ludis ApoUinaribus
ou feriis Satur-
nalibus ,

Le rgime de vurtus est naraklum, o l'on
reconnat un suffixe kio analogue celui de kumnahkle
in culminaculo ,
muneklum munusculum . Je crois
que c'est un mot de mme famille que nerf, lequel a t tra-
duit par Lares : naraklum correspondrait un mot latin
laraculum qui n'existe pas, mais au lieu duquel nous avons
lararium. Il s'agit donc du retour au temple ou la chapelle,
d'o l'on peut conclure que la fte des Karne Speturie a lieu
une certaine distance, comme celle qui est dcrite sur I et
VI-VII,

Nous avons un second complment circonstanciel
dans Atiiedie aviekate : ces deux mots ne peuvent tre
qu'au gnitif singulier ou au datif-ablatif pluriel. Je crois que
c'est un ablatif pluriel employ au sens socialif.
Quand tu
1, luvepatrebumperakne.

2. Unuerie tusakre.
3. Pelsanu-
fetu.
4. Adepearves.

5. Punepurtiius. 6. Sudupesutru. -
7. Prevefetu.

8. Purtiiusudu. 9. Kumatepesnimu.
10. luvip.

11. Uveperak nem.



12. Pedaemfetu.
13. Ustentupuni.
14. Ahtumarti.

15. Abrunu.

16. Punifetu. 17. Tra ekvi ne

18. Aetus. 19. 11 faut donc supposer une forme vurtus s.


276
TABLE II a 4.
seras revenu avec les Atlidiens
. Le discours s'adresse
probablement l'adfertor.

Aviekale a la forme d'un par-
ticipe pass : le contexte exigerait, ce semble, un mot connue

envoy, dput , charg.


Le sens de la proposition relative
serait donc
: Lorsque, aux Karnae Speturi, tu seras revenu
au temple avec les ttidiens dlgus
i?)....

Estu
esunu ftu fratrusper Atiiedie : ces mots qui
composent la
proposition principale ne prsentent point de
diflicult.
OlTre ce sacrifice pour les frres Attidiens .

La phrase
suivante : eu esunu esu naratu peut se traduire
de deux
manires. Ou bien eu suppose un accusatif neutre
latin eum, c'est--dire qu'au lieu de irf, l'ombrien emploie ici
le thme compos e
;
ou bien il faut considrer eu esunu
comme des ablatifs et faire de naratu un verbe neutre; dans
le premier cas on traduira : id sacrificium ita nuncupato ,
dans le second
: in hoc sacrificio, ita nuncupato . Au fond,
le sens est le mme.

Au sujet du mot esunu, nous ferons
encore remarquer que l'inscription a esu m : par une faute
inverse, on a 1. Il abrunu au lieu de abrum. Ces deux
erreurs
s'expliquent aisment par la forme un peu compli-
que
qu'affecte le m sur cette table.
Vient ensuite une formule qui est identique, en sa seconde
partie, VI a 27 : puze neip re tu uti ne velis, que tu
ne le veuilles pas . On a vu,
p. 79,
que cette formule signifie :
<c
tiens-le pour non avenu . Dans la premire partie nous
retrouvons
la conjonction p e d e =
/:>ersei
,
qu'au mme en-
droit nous avons traduite par si. Enfin urtu est le orto de
yi a 26,
sauf la diffrence du nombre, car nous avons ici un
pluriel neutre : comme
orto parat avoir le sens de viola-
tum , nous
pressentons qu'il s'agit ici d'une invocation au
sujet de fautes qui ont pu tre commises.

Fefure, pour
fefurent,
est le futur antrieur du verbe fu, avec redouble-
ment' : la dsinence
nt est tombe, comme on voit le t tom-
ber dans staheren
etnUomber au parfait covortuso, benuso.
Aiu doit tre pris comme un pluriel neutre. C'est tout ce
que j'oserai dire sur ce mot.

Il reste ftu, qui a l'air de
n'tre pas sa place. Il a pu s'introduire ici par erreur, l'im-
pratif ftu se trouvant la 1. 2 et la 1. 6. Si le texte n'est
pas
fautif, on devra prendre ftu comme l'ablatif d'un sub-
stantif
neutre ftu m signifiant le sacrifice : cet ablatif
1. La forme sans redoublement furent se trouve V a 22.
TABLE 11 (' 6.
277
jouerait le rle d'un rgime circonstanciel. Si, aux Karnaj
Speturige, des
~
ont t transgresss, l'occasion du sacrifice,
par les Attidiens dlgus, n'en tiens pas compte.

La suite prsente de nombreuses difficults : il n'est pas
sr que le texte soit sans lacunes. Je spare les trois mots
vestie sae sacre que A. K. rapportent Juve, mais que
je considre comme faisant une phrase part, analogue
adepe arve : le ftu de tout 1 heure serait ici sa place.
Vestie pour vestiies, ablatif pluriel signifiant libis .
Sae et Sacre, deux datifs singuliers.
[
Qu'il sacrifie] avec
des gteaux Sancus Sacer . Vient ensuite une phrase que
je termine l'impratif restatu. On distingue un rgime di-
rect bum perakne(m) bovem integrum : le rgime in-
direct est Juve ptre. Puis vient pour la seconde fois perak-
ne( m) avec Speture pour rgime indirect : il semble que des
mots aient t omis. Re statu, qu'on doit rapprocher de
l'adverbe restef (I b 9^ parat avoir le sens de renouveler,
sacrifier pour la seconde fois . Dans la crainte que la pre-
mire crmonie ne soit entache de quelque vice, on im-
mole une nouvelle victime : c'est ce qui s'appelait Rome
hostia succidanea.
Juvie est le datif d'un adjectif _/owms. On se serait attendu
un nom propre prcdant Juvie, comme nous avons eu,
par exemple, Tefro Jovie, et comme on a plus bas (ligne
8)
Tikamne Juvie.

Unu, qui revient encore ligne
8,
a t
traduit par A. K. unus; mais ce sens ne me parat convenir
ni l'un ni l'autre endroit. On ne voit pas pourquoi le texte
emploierait ce nom de nombre, qui ne figure nulle part ail-
leurs et qui n'est nullement ncessaire.

J'ai galement des
doutes pour erietu, que KirchhotT traduit par arietem. Je se-
rais plus dispos faire de erietu un impratif et de unu
un substantif qui en serait le rgime; de mme, ligne
8,
j
ponctuerais : pune purtiius unu, sulu pesutru ftu.
On peut comparer, pour la construction, ligne 9 : ape pur-
tiius sudu, erus ttu.

Sur le sens de ces mots, il con
vient d'tre d'une grande rserve. Unu est peut-tre un nom
d'animal, puisqu'on trouve ensuite les pelsanu : on peut
songer au grec
avd
-(
agneau , dont le m aurait t assi-
mil comme on a eu une ct de umne
(p.
269) et comme
en latin Portuniis est pour Portumnus.
Erietu, employ
seulement ici, pourrait tre considr comme le mme verbe
que le latin porricere, mais avec un autre prfixe et selon la
278 TABIJ-: Il
n
14.
conjugaison faible : le c aurait disparu comme dans feia
=^
lat. facial. Une autre explication consisterait admettre que
le r est mis lorl pour un i', et identifier cet impratif avec
eveietu, qui est employ deux fois II 6
(8
et 11). C'est ainsi
qu'on trouvera, III, 31,
vatra au lieu de vatva.

L'accu-
satif de la 3 dclinaison sakre doit encore tre rapporte
cette phrase.

Le reste est connu jusqu' Tikamne Juvie
(ligne
8\
qui parat tre un nom de divinit. A. K. repoussent
celte
interprtation pour Tikamne, parce que plus haut
Juvie n'est accompagn d'aucun autre mot. Mais nous savons
Irop peu de chose sur le sens de ces noms pour tre en droit
d'carter ce que suggre l'analyse grammaticale.

Sur ka-
pide pelu preve ftu, cf. I 28.

Ape purtiiusudu
doit tre corrig en ape purtiius sulu : cf. I a
33, api
suduf purtiius. Mais nous avons ici le singulier, car il n'a
t parl que d'une seule libation (kapide preve ftu).

Kumate est pour kumates.



Deux nouveaux sacrifices,
l'un consistant en une brebis, l'autre en un sanglier, sont
annoncs tous deux par le mot ah tu, dans lequel je recon-
nais une conjonction quivalant au latin autem. La diph-
thongue au est reprsente par (crit ah), comme on a eu
fato
=z
fautus (YI 6 11) : le latin autem n'est pas employ en
tte de la phrase; mais c'est l une diffrence qui ne doit pas
nous empcher d'identifier les deux termes. L'ombrien siqv
pose plutt une forme autom : cette conjonction peut tre tra-
duite par
deinde (cf. Ots
,
auxxa) ou par item .

Le
premier sacrifice est offert un dieu dsign de nouveau par
l'pithte .lu vie =Jovio Le texte porte .luvip, qui est vi-
demment une faute du graveur. Le second s'adresse Mars.

Au lieu de abrunu que Kirchhoffa corrig avec raison


en abrum, Bugge' propose de lire abru unu aprum
unum , ce que nous ne pouvons admettre pour les raisons
qu'on a vues plus haut.

Fasiu pruseete(s) adveitu
se traduit par farcimen prosectis addito . Les final est
tomb la fin de pruseete(s), comme il manque aussi,
ligne 14,
la fin de perakne. Dans la mme ligne, on a
ace tus qui est peut-tre un mot dfigur pour asee-
tes.

Il reste traekvin e (crit tra ekvi ne), mot d'aspect
trange, qui d'aprs le contexte doit tre l'ablatif ou l'ac-
cusatif, et doit dsigner une olfrandc.
I. ZK, VIII, 33.
TABLJ-: Il
(I
15,
27'J
TRADUCTION.
(II a
1)
Quum Karnis Spetoriis cum Atiicliis ablegatis
(?)
[ad] sedem
(2)
reyersus eris, hoc sacriUcium facilo pro fratribus
Attidiis. In eo sacrificio
(3)
ita nuncupato : Si Karnis Speto-
riis Attidiis ablegatis
(?) (4)

a violata fuerint , ut ne velis.


Libis Sanco
(5)
Sacro [facito]. Jovi patri bovem integrum, Spe-
tori
t
integnini instaurato. (6)
f
Jovio agnum
(?)
devoveto (?L
Sacro aiilicocia facito. Ollas donato,
^7)
lact facito, tacitus
precator; adipibus, extis [facito]. Quum polluxeris
(8) agnunn?),
struem ferctum facito. Tikamno
(?)
Jovio capide(9) adspersio-
iiem semel facilo. Postquam polluxeris struem, trusta dato.
Tum confringito,
^10)
confractis precator. Item Jovio ovem in-
tegram (il) cum libalione offerendam facito. Ollas donato,
lac facito. Item Marti aprum integrum facito; ollas donato;
farcimen prosectis addito;
^13) libamina facito; lac facito
;

facito;
(14)
non sectis [carnibus]
(?)
solidis facito.
Nous passons la seconde partie de II a.
(II a
15) Huntia katle tiel stakaz est. Sume ustite
(16)
anter Menzaru ersiaru heriiei faiu adfertur.
Avis
(17)
anzeriates Menzne Kurlasiu faia tiit.
Huntia fertu :
(18)
katlu, arvia, struhla, fikla, pune,
vinu, salu maletu, (19) mantrahklu, veskla snata
asnata, umen fertu. Pirase
(20)
antentu. Esunu puni
feitu. Hunte luvie ampentu katlu
(21)
sakre sevakne
Petruniaper natine fratru Atiiediu. Esunu
(22)
pelae
futu katles. Supa hahtu
;
sufafiaf supaf hahtu.
(23)
Berus, aplenies, pruseia kartu. Krematra,
aplenia sutentu. (24) Pedu seritu. Arvia puni pur-
tuvitu. Yestikatu, ahtrepudatu.
(25)
Pustin anif
vinu Nu vis ahtrepudatu. Tiu puni, tiu vinu (26) tei tu.
Berva, frehtef fertu. PudeNuvime ferest, krematruf
(27) sumel fertu. Vestiia pedume persnihmu. Ka-
tles tuva tefra (28)
tedti^ crus prusekatu. Isunl
krematru prusekatu
"%
struhla
(29)
fikla adveitu.
Katlu purtuvitu. Ampedia persnihmu; aseeta
(30^ karne persnihmu; venpcrsuntra
'
persnihmu.
1. Terti. 2- Prusektu.

3. Eeiipersunlra
280
TABLE II c 15.
Sii])a spanlea
(31)
porlenlu; vcskies vu lotos pors-
nihnui; vestikatii, aht repudalu, (321 adpellu, stati-
latu.Supa piistra pcrstu. lepru erusmani kuvcilu.
(33)
Spinamad olu. Tiivere kapidus* piine fertu;
berva, kla vlaf aanfehtaf
%
(34)
vesklu snalu asiiatu/,
umen fertu. Rapide Hunte
(35)
luvie veslikalu'' Pe-
Iruniaper^ natine fratru Atiiediu. Berus
(36)
seva-
knis persnihmu pert spinia. Isunt kl a vies pers-
nihmu,
(37)
veskles snate asnates scvaknis spiniama
persnihmu. Vestikatu,
(38)
ahtrepudatu. Spina
umtu
;
umne sevakni persnihmu; mani* vasa'
(39)
vutu. Asama kuverlu; asaku vinu sevakni
tacez persnihmu.
(40)
Esuf pusme herter erus ku-
veitu. Tedtu vinu; punetedlu;
(41)
struholas fiklas
sufafias
f
kumaltu. Rapide punes vepuratu. (42) An-
takres kumates persnihmu*. Amparihmu, stalita
subuhtu. Esunu
(43)
purtitu futu. Ratel asaku
pelsans futu.
(44)
Rvestretie usae svesu vuv isti teteies'".
Le sacrifice est offert Hunte Juvie (lignes 20, 34), Dans
ce Hunte, on reconnat la divinit nomme Honde, VI b 45.
Seulement, au lieu de Tadjectif .<e^'/?" (erfie), nous avons ici
Juvie Jovio : la mme synonymie s'est dj prsente plus
haut. Ces mots sont au datif.

Le sacrifice consiste en un
katel (ligne 43)
= latin catulus : la dsinence s du nominatif
(katls, katl) est tombe. L'e est une voyelle de liaison : g-
nitif katle(s), ligne 15. C'est ainsi qu'on a, ligne 15, tiel,
dont l'ablatif est tilu (H b 22). Quoique catulus, en latin, d-
signe aussi les petits d'autres animaux que du chien, nous
croyons que c'est bien d'un chien qu'il est question ici. Comp.
lo sacrifice de la chienne immole la desse Robigo (Ovide,
Fastes, IV, 985). Cf. Pline, XXIX, 14. Gatulos lactentes adeo
l)uros exislimabanl [prisci] ad cibum, ul eliam placandis nu-
minibus hosliarum vice uterentur his.Gonila' Mana* calulores
divina lit, et in cenis deuin etiamnum ponitur calulina.
Nous passons mainlonant l'inloritrtalion, ([ui (il faut le
dire d'avance) prsonlera do nombreuses lacunos. La premire
1. Tuve rekapidus. 2. A(3'i).'infehta i.

;i. Snatuasnatu.

4. I uvie vestikatu. 5. Petruniapert. 6. Manf.
7. A. K. lisent
eas a; mais l'e a t corrig par le graveur en V.

8. Persmhniu. 9. Su-
bahtu. 10. Le texte ne prsente aucune sparation.
TAIUJ-: II <7 15.
281
l)hrase s'arrle est. Le noiiiinalif Uel en est le sujet : ce
mot a t traduit dj par litatio . Le gnitif katle(s)
est
rgi par tiel.

Stakaz est l'attribut : c'est un
nominatif
singulier masculin d'un participe, comme pihaz (pour pia-
tus), kunikaz. Le thme verbal staka parat venir de la
racine sta allonge d'une gutturale. Peut-tre est-ce un c de
mme sorte que celui que nous avons en latin dans fac-io,
jac-io^ : on pourrait rap[)rocher dans ce cas stag-num
eau
non courante [pour stac-num, comme culigna pour culicna\
On remarquera toutefois la ditrence de conjugaison. Quoi
qu'il en soit, je crois 'que le sens de stakaz est celui de
tabli, ordonn .
II reste liuntia, dans lequel, pre-
mire vue, on peut tre tent de chercher un parent du nom
de divinit Hunte. Mais un examen plus attentif doit faire
carter cette opinion. Nous retrouvons une seconde fois hun-
ti
a,
ligne 17, o il commence galement la phrase. D'autre
part, on a huntak sur les tables III et IV, o il n'est nulle-
ment question d'un dieu Hondus. Voici ces deux passages :
111,3. Huntak vuke prumu pehatu.
IV, 32. Huntak picli prupehast, edek ures punes
neidhabas.
Quoique le sens soit loin d'tre entirement clair, on voit
suffisamment que dans ces deux phrases hu ntak joue le rle
d'un adverbe. Or, la parent de huntak et de huntia ne peut
tre rvoque en doute, si l'on prend garde que les deux mots
se dcomposent en h u n t-, qui est le mme thme pronominal
que nous avons rencontr dans eri-hont, era-hont, erer-ont^
eur-ont, if-07it, is-unt, surur-onl, et en un pronom l'ablatif
fminin, lequel quivaut d'une part au latin hc et d'autre
part au latin e. Nous avons donc ici un pronom compos
comme sont, par exemple, en latin, istc, illc. Je crois que
hu ntia, qui est toujours plac avant une description, a la si-
gnification
de cette faon, ainsi ^ Le sens de la premire
phrase est donc : Ainsi est rgl le sacrifice du chien. On
peut rapprocher le commencement de VI a et de I a.
L. 15, 16. La seconde phrase se termine adfertur. Le
verbe est heriiei(t' qui gouverne l'infinitif faiu (m). Les
autres mots forment un complment circonstanciel exprimant
1. Sur ces verbes, voy. Curtius, Grundsge
\
p. 63 s.
2. Bugge (Journal de Kuhn, III, 3ti) regarde huntak comme l'ablatif fmi-
nin d'un thme pronominal hunto. Mais alors \'i de huntia reste inexplicable .
Zeyss {ib. XX, 188) croit que Vi est une insertion euphonique.
282
TAl!i,K 11 X 16.
\o Icmps.
Dans lierijci
*
(c'est ainsi qu'il faut prononcer),
on rcconnaii la mme forme que nous avons eue VII a
3,
4 :
mais tandis qu'en ce dernier passage elle est rduite au rle
dune simple particule disjonctive signifiant vel , ici elle a
conserv sa pleine valeur verbale, et signifie velit . C'est
l'optatif du verbe herio
-.
Cet optatif a peu prs la mme
nergie qu'un impratif, comme nous voyons I b 35 ku pif iaia
alterner avec kupifiatu. Faiuimi se distingue de
fau' m qu'on a eu II b
22,
par la conservation de Vi, cause
premire du cbangement de k en r.

Il reste le commence-
ment de la pbrase su me usiite antermenzaru ersiaru,
(lu(juel il faut ra[)procher III,
1, sume usiite urnasiaru
sestentasiaru. La construction est identique, sauf l'inser-
tion dans notre passage de la prposition an ter. Je crois
que c'est cette prposition qui gouverne les datifs fminins
sume ustite\ dans lesquels je serais dispos reconnatre
le substatif latin summa somme, totalit
et le participe
hostita du verbe hostire k
meXtre de niveau, remplir. Malheu-
reusement les deux gnitifs pluriels qui suivent sont trs-
obscurs. Tout ce qu'on peut pressentir, c'est qu'ils marquent
une poque de l'anne, car ils tiennent la mme place que
III, 1,
sestentasiaru urnasiaru, lesquelseux-mmes nous
rappellent aussitt le complment de temps plenasier ur-
nasier de V a 2 et 14. Le paralllisme de ces expressions est
manifeste: il est mme possible que sume ustite exprime
sous une autre forme la mme ide de accompli, rvolu qui
est marque par plenasier.

C'est la fin, semble-t-il, de
la priode indique par les mots: menzaru ersiaru que
l'adfertor devra faire le sacrifice en question.
L. 16, 17. La phrase s'arrte tiit qui est un verbe la
3"
personne du singulier : ce verbe gouverne le subjonctif
faia(t). Le connnencement de la phrase est form par deux
rgimes circonstanciels.

Dans tiit, nous reconnaissons
avec A. K.
'
le verbe impersonnel latin decet. Ce verbe,
comme herter, par suite de son emploi avec le subjonctif,
a pris le sens d'une expression adverbiale indiquant la conve-
nance ou la ncessit : on [jout comparer ce qui, en latin, s'est
pass, mais avec une autre direction du sens, pour licet
1. Pour le dveloppement de l'i en ij, cf. trijuper.
2. Voy. ci-dessus, p. 104.
3. On a dj eu de nombreux exemples de e{n) =: latin in gouvernant le datif.
4. Op. cil. II, 383, 404.
TAULE 11 " 17. -283
quoique .

On remarquera l'a
ci
a, qui esl un doublet de
feia (V 23, V 6 IK II est impossible que l'une de ces formes
drive de l'autre : elles doivent tre ramenes l'une et l'autre
un primitif fakiat.
Avis anzeriates est un rgime
circonstanciel : avibus observatis >>, Cf. YI a 1.

Menzne
kurlasiu est fort obscur : comme l'poque du sacrifice a
dj t indique, je crois qu'ici nous avons la dsignation du
lieu. Cela est d'autant plus probable que dans la suite du sa-
crifice l'adfertor devra se dplacer et qu'il sera donn de
nouvelles indications de lieu. A la fin de Menzne on doit
peut-tre dtacher la postposition e(n).

Kurlasiu pr-
sente le mme suffixe asium que nous avons cru reconnatre
dans Eikvasium, primitif des deux adjectifs eikvasiatis
et eikvasese. On se serait plutt attendu un datif
Kurlasie. Comparez toutefois les datifs Fiso (VI 6 31, Trebo
(VI a 58).
La phrase suivante : huntia fertu ita procurato
an-
nonce une numration d'objets qui doivent tre fournis par
l'adfertor. Cf. II 6 12.

Tous les mots de cette numration
sont connus, l'exception de salu maletuetde veskla
snata asnata. Je crois que salu est l'accusatif du sub-
stantif so/ sel : on sait que l'accusatif des thmes con-
sonne se termine en o{m), u(m); ex. : curnaco, arsferturo,
uhturu. Le sel occupe une place importante dans les sacri-
fices. Pline, XXXI, 41. Maxime [salis] in sacris intelligitur
auctoritas, quando nulla conficiuntur sine mola salsa. Ovide,
Fastes, I, 337 : Ante, Deos homini quod conciliare valeret,
Far erat, et puri lucida mica salis. Arnobe, II, 67 : Sacras
facitis mensas salinorum appositu et simulacris Deorum. Cf.
Festus, s. V. mens.

Maletu est peut-tre le participe du


verbe molere, en sorte qu'il s'agirait de sel rduit en poudre
et non prsent sous forme de bloc (gleba). Cependant comme
nous avons le compos kumates (commolitisi, on doit pen-
ser que le verbe simple aurait fait au participe ma(l> tum et
non maletu m. Je prfre donc une autre explication. L'of-
frande ordinaire chez les Romains, ce n'est pas le sel l'tal
naturel, mais le gteau sal : mola salsa. V. Servius ad Ecl.
VIII, 82. Festus s. V. ador, immolare, mola, et beaucouj)
d'autres passages des anciens. Je crois que nous avons ici
l'expression mola salsa retourne, c'est--dire une locution
qui en latin serait sal molatus
du sel arrang en mola ,en
gteau) . Ainsi s'explique la forme faible du verbe.
L'ex-
284
TA15LE II
<i -23.
pression vcskla snata asnata, que nous rencontrons
pour la proniire fois, so trouve encore trois t'ois :
\\o 34, l)erva klavlaf aan l'eli t af \ esl\lu snatu asnatu
umen ter tu.
H a 37. veskles snate asnates sevaknis spiniama
p
e r s n i li m u
.
IV, 9. veskles snates asnates sevakne ereluma
p
e r s n i m u
.
Dans veskla nous reconnaissons l'accusatif pluriel neutre
vascula, et dans les deux termes qui l'accompagnent deux
adjectifs opj)Oss entre eux comme hostatir anhostatif, ihitu
anihitu. il s'agit d'une qualit (snata) que peuvent avoir
ou n'avoir pas les vases fournis par l'adfertor. Il serait pril-
leux d'en dire plus sur le sens de ce mot, qui peut se rappor-
ter soit la conformation, soit la provenance, soit la des-
tination des vases.
Ligne 19-25. La phrase pir ase antentu ignem ar impo-
nito se compose de mots dj employs (cf. VII a 25).

Esunu puni feit.u sacrificium lact facito
rappelle
VI a 52 : este esono heri vinu heri poni
ftu.

Vient ensuite
une phrase o le rgime direct suit l'impratif parce que le
verbe est prcd d'un rgime indirect.
Hondo Jovio impen-
dito canem sacrum debitum pro Petronia gente fratrum Atti-
(liorum. Il s'agit donc encore ici d'un sacrifice
i)riv : cf.
[). 273. Le nom de Petronius est bien connu : outre le cl-
bre satirique, il a t port par deux personnages qui ont
donn leur nom des leges Petroni.
La phrase suivante a
t comprise jusqu' prsent comme s'arrtani au mot futu,
de sorte que le gnitif kalles semblait devoir se construire
avec supa : on en concluait que supa dsignait quelque por-
tion de la victime. Je crois que katles fait encore partie de
la premire phrase, qui signitie ds lors :

qu'il
y
ait un
esunu pcdue du chien , c'est--dire un sacrifice accompa-
gn do libation.

Sur supaf, voy. page 111; sur liahtu,
p. 166, 213.

Sufafiaf, qui revient une seconde fois ligne
41,
a l'air d'un adjectif se rapportant supaf.

Berus est le
datif-ablatif pluriel du mme mot dont l'accusatif pluriel
berva est empl()\ lignes 26 et 33. Le mme berus revient
encore avec l'adjectif sevaknis ligne 35. On a song au latin
veru : mais sans parler du b initial, le sens du contexte rcla-
merait plutt l'acception de plateau, cuelle, que celle de
TABLE II a 27. 285
broche.

Aplenies est le datif-ablatif pluriel d'un substan-
tif fminin. Le mme mot revient dans la piirase suivante.

Pruscia^f) est le rgime de l'impratif karUi, qu'on peut


tre tent de traduire coupe, taille . Cf. xiw
et karu
pars
(p.
248).

Krematra semble une faute pour krematru(f) :
cf. ligne 26 et 28. Le sens est inconnu.

Sutentu est form
comme ustentu et perte n tu : le prfixe est sub.
L. 25. Pustin anif semble dsigner une direction dans
l'espace : cf. pustin erelu (IV. 13). Nuvis est un nom de
lieu, car on trouve ligne 26 : pude Nuvime ferest
(juum
ad Novium feret . Mais Nuvis est un datif-ablatif pluriel,
tandis que Nuvim est l'accusatif singulier.

Tiu puni, tiu


vinu te lact, te vino sont les paroles que doit prononcer
(teitu) l'adfertor.

Frehtef dsigne un objet fournir : il
est coordonn avec berua et tous deux sont l'accusatif plu-
riel.

La phrase suivante est d'une construction claire et ne
prsente pas de mots nouveaux, except sumel, qui coi'i'es-
pond au latin sewe^ou simul.

Ligne 27. Vestiia pedumc
persnihmu, cf.
p.
153.

Tuva tefra est un pluriel neutre


dpendant de prusekatu et gouvernant lui-mme le gnitif
katles. Tuva est le nom de nombre deux qui a pris les
dsinences du pluriel. Coupe deux

du chien . Il faut
comparer III, 32, 33; IV, 2 : Ererek (il s'agit d'une brebis)
tuva tefra... prusekatu... Inumek... tuva tefra pru-
sekatu... Inumek... triia tefra prusekatu. Le nom de
nombre triia, qui vient dans cette dernire phrase, ne per-
met pas de conserver aucun doute sur le sens de tuva.

Tefra, qui est un accusatif pluriel neutre, dsigne une partie
de la victime, et l'on voit par les passages ci-dessus que l'on
coupe successivement sept de ces tefra. Je ne pense pas que
ce mot ait rien de commun avec l'adjectif te fer ou tefrus
dont il a t question page 141. S'il faut avancer une conjec-
ture au sujet de ce terme, je crois qu'on peut rapprocher le
passage suivant de Festus
(p.
313) : Strebula umbrico nomine
Plautus appellat coxendices hostiarum quas Greeci [jnripia di-
cunt, qu in altaria imponi solebant. Cf. Arnobe (VII, 24) :
Non enim placet carnem strebulam appellare, qu taurorum
e coxendicibus demitur. Il ressort de ces passages qu'on pre-
nait les chairs des cuisses pour les offrir aux dieux et pour
les placer sur l'autel. C'est prcisment l'acte que nous voyons
accomplir ici. Il se pourrait mme que le terme slrebulum.
qui est d'origine ombrienne selon Verrius Flaccus, d'origine
286 TABLE II a 32.
g:rec(|uc selon Varron ', mais qui |)rol)ablenipnt appartenait ;\
la langue latine, lt idenliijue avec notre lelrum pour
stefrum.
Devant le verbe l'inipc^ralif prusekalu qu'il coupe

se trouve l'expression leijti crus : c'est ainsi que nous
lisons avec A. K. au lieu de terti crus qui ne prsente aucun
sens: on atedtc's'i eru's) V a
7,
o nous l'avons traduit
par
les morceaux [de la victime] tant distribus. Il s'agit
donc de couper au moment de la distribution babituelle des
restes du sacrifice deux tefra du chien, probablement pour
tre placs sur l'autel.

Ligne 28. Isunt, pour eso-hont,
signifie

en mme temps, en outre .
Prusektu a dj
t corrig par Lepsius en prusekatu. On a vu en effet
que le participe est pruseeta.

Krematru est l'accu-
satif ou l'ablatif : il dsigne le rcipient dans lequel on
met ou l'on reoit les prosici.

Tous les mots qui sui-
vent sont connus jusqu' ampedia, qui est un ablatif singu-
lier d'un nom fminin.

Aseeta karne dsigne la partie
de la victime qui n'est pas dcoupe. Le pluriel de plusieurs
de ces mots se trouve IV. 7 : Aseetes karnus vempe-
suntres supes pertentu. On voit par ce rapprochement
que supa spantea (II a 30) est l'ablatif singulier, et il est
probable qu'il en est de mme pour venpersuntra^ Tous ces
mots sont donc des fminins. Le verbe pertentu appartient
la famille de ustentu et ententu; on peut voir dans pei"
soit le latin pro, soit por : le verbe est tendere. Il s'agit vi-
demment d'une offrande : je traduis obmoveto . Spantea
est driv d'un substantif .^jjaiiti, dont il a t question par
avance
(p.
135) et qui correspond pour le sens et pour le suf-
fixe au grec (TTTeTat. Supa(f) spantea(f) sont donc les pains
destins tre arross.

Vu ftes est un adjectif se rap-
portant veskles : il n'est pas plus clair que snata asnata
que nous avons vus plus haut
(1. 19) comme pithtes de
veskla.

Sur supa pustra perstu, voy. page 117.

Au lieu de l'expression ordinaire crus titu on a iepru crus
mani kuveitu. Gomme c'est la lin de cette section du cr-
monial, et que erus titu se trouve ordinairement la fin,
on doit penser (jue l'expression est quivalente.

Iepru a
1. De l. 1. VII, 67. Slribula, ut Opilius scribit, circum coxendices sunt bovis;
id grx'cum est ab ejus loci veisura. Varniti pense au grec (Tpe;.
2. On verra plus loin par la comparaison de IV,
7,
que venpcrsun Ira semble
tre un adjectif se rapportant karne sous-entendu.
TABLE II a 38.
287
t interprt par Savelsberg* comme tant le latin /wwr, le
grec^Trap; il ne serait pas tonnant que dans ce mot l'om-
brien, comme le grec, prsentt un/>. Cependant iepru
i)our-
rait aussi avoir une toute autre valeur. Il pourrait indicpier,
par exemple, de quel ct ou qui se fait la distribution, soit
qu'on en lasse un adverbe (ieprum), soit(iu'on
y
reconnaisse
un accusatif pluriel (iepruf). C'est ainsi que nous avons plus
bas (1. 40) : esuf pusme herter crus kuveitu, que nous
traduirons par quibus libet trusta tradito . Peut-tre faut-il
rapprocher le iepi de III. 21.
Ligne 33. Une nouvelle section, que rien du reste n'indique
dans la disposition du texte, commence par les mots spi-
namad etu ad

ito. Spina est pour spinia : cf. 1.
36,
37. C'est ainsi qu'on a eu Rupina ct de Rupinia^ Ce
mot ne dsigne pas un lieu, mais un objet servant au culte.
On a, par exemple, ligne 38, spina(m) umtu

am un-
gito
,
qui doit tre rapproch de IV, 13 : erelu umtu. On
a encore, ligne
36,
pert spinia (m), qui rappelle IV, 13 :
pustin erelu. Comme nous reconnatrons dans erelu
une espce particulire d'autel, nous devons supposer que
spinia exprime une ide analogue. Cela nous explique pour-
quoi, dans notre phrase, on emploie avec etu la postposition
ad, et non, comme quand il s'agit d'un nom de lieu, la post-
position en. Je souponne une parent avec spanti, spefa
et les autres drivs de
a-rtcvow; peut-tre avons-nous ici une
corruption d'un mot grec a-Ki^Mt [xpTrEa].
La forme ffuevoetov
au lieu de
(jtcovSeov se trouve chez Athne. Je propose comme
traduction mensa^.

Tuver-e(n) kapidus in duabus


capidibus .

Les objets fournir sont en grande partie
connus. Les mots nouveaux sont klavlaf, substantif fminin
qu'on retrouve IV, 11, et aanfehtaf, peut-tre adjectif ou par-
ticipe, tous deux de sens obscur.

Sur la prposition pert,
v. ma Grammaire. L'expression pert spinia(m) marque une
position par rapport la spinia. Plusieurs autres prescrip-
tions, se rapportant la place que l'adfertor doit occuper prs
de l'autel, sont donnes sur III-IV.

Ligne 38. Spina (m^i
umtu mensam ungito . Nous savons, par le tmoignage
des anciens, qu'on enduisait certains objets regards comme
1. ZK, XXI, 213.
2. Voy.
p.
198.
3. Festus : Mensae in sedibus sacris ararum vicem oblinent. Beaucoup
d'autres exemples chez les auteurs latins.
288 TABLE II a 42.
sacrs. Cf. Acla Arv. (Henzen, p. 25] : Signis unctis..., et plus
loin : Deas unguentavcrunl. Dans son trait De condic. agro-
rum [M. Lachmann,
p. 141,
6),
Siculus Flaccus rapporte que
les pierres bornes taient couvertes unguento vekuninibus-
que et coronis .

Manf vasa vutu. Cet impratif vutu
est le simple de suhotu
(j).
151).

Vas a nous montre que le
neutre tait employ concurremment avec le masculin vasuf.

Manf doit tre corrig en mani: le modle qui a servi au


graveur devait tre peu lisible cet endroit, car il avait crit
aussi easa, quil a ensuite corrig en vasa. Manu vasa vo-
veto . Cf. Acta Arv.
p.
43. Tuscanicas contigerunt (juas per
calalorcs domibus suis miserunt. Henzen explique tuscankas
par
('
vases toscans : nous avons ici une indication qu'on
touchait ^mani vutu) les vases pour les consacrer.
Ligne 39. Asama kuveitu ad aram revertitor, indique
que l'acte accompli prs de la spinia est termin. Esuf
pusme herter erus kuveitu prsente un double accusa-
tif, comme dans doceo pueros grammaticam. Erus est le r-
gime direct de kuveitu. Esuf marque ceux qui ces erus
sont transmis. Pusme est un adverbe form du relatif po et
de esme(k). On a vu une formation semblable,
p.
194.
Herter est la particule dj connue signitiant libet . La
traduction littrale serait donc : ad eos ubivis frusta Ira-
dito , c'est--dire partage-les entre tous ceux qu'il te plaira,
entre tous ceux qui les voudront.

Ligne 40. Tedtu vinu.
Tedtu est l'impratif du verbe redoubl ted. En ce qui con-
cerne ces distributions de vin, on peut comparer Yirg. VUI,
275 : Gommunemque vocate deum et date vina volentes.... Cf.
d'autres exemples, Brisson, De
form.\). 280. Les mots struh-
las fiklas sufafias, par leur dsinence, appartiennent au
gnitif singulier ou au nominatif pluriel : mais on ne voit pas
comment l'un ou l'autre de ces cas. pourrait convenir ici. Le
texte a probablement une lacune. Je proposerais de la com-
bler ainsi : struhlas fiklas sufafias [erus tedtu; an-
lakres] kumaltu.

Ye[)uratu est driv du substantil
vepur, dont on a eu, Va 11, le datif-ablatif i)luriel; nous l'a-
vons traduit par operibus . Yepuratu signifiera donc
"
opcrator : ce verbe doit tre |)ris dans le sens religieux,
comme il l'est souvent en latin. Le gnitif pu ns dpend
peut-tre du verbe : fais l'olTrande du lait avec la coupe .

Sur antakres kumatcs, voy.


p.
207. Ami)aribmu doit
tre rapproch de kletram amparilu (HI,
13],
que nous tra-
TABLE II a 4^.
289
duisons par feretrum apponito . Ici nous avons
]
'impratif
moyen au lieu de l'actif, et le rgime est sous-entendu.

Sui3ahtu peut se prendre comme l'impratif d'un verbe 8ub-
agere. En latin, subigere^ dans la langue du rituel, signifiait
donner (Festus : subigere arietem in eodem libro Antis-
tius esse ait dare arietem....). Mais je crois que subahtu est
une faute, pour subuhtu (cf. vutu et subotu), et qu'il si-
gnifie devoveto.

Statita est le rgime de subuhtu : je


pense que c'est un participe correspondant au latin stattus, de
statuere. En ombrien, on a d avoir statueitom. Il s'agit donc
de vouer la divinit les objets placs [sur l'autel].

Esunu
purtitu futu; cf. esunu purtitu fust, 16 38.

Katel
asaku pelsans futu, cf.
p.
142.

Sur la formule finale,
voy.
p.
214.
TRADUCTION.
(II a 15) Ita catuli litatio instituta est. Srie complta (?^
(16)
arum arum sacrificet adfertor. Avibus
(17) obser-
vatis sacrificet. Ita procurato :
(18) catulum, ollas,
struiculam, offam, lac, vinum, molam salsam,
(19) mantele,
vascula ta [aut] non ta, unguentum ferto. Ignem ar
(20)
imponito. Sacrificium lact facito. Hondo Jovio impendito
catulum (21)
sacrum debitum pro Petronia gente fratrum
Attidiorum. Sacrificium
(22)
cum libatione conjunctum sit ca-
tuli. Panes sumito; os panes sumito.
(23)
ibus, ils
prosicias dividito
(?).
os,

as subtendito.
(24)
Libationem
servato. Ollas lact poUuceto. Libato, infundito. (25) vino
Noviis infundito. Te lact, te vino,
(26)
dicito.
a,
es
ferto. Quum ad Novium [sacrificium] procurabit, os
(27)
se-
mel ferto. Libo in adspersionem precator. Catuli duo stre-
bula(?) (28)
dandis frustis prosecato. Itidem

prosecato, strui-
culam, (29)
offam addito. Catulum polluceto. a precator
;
non sectis ^30)
carnibus precator; a precator. Panem liban-
dum (31)
obmoveto; vasculis

is precator; libato, infundito,
(32)
to, to. Pane altero precator.

frusta manu tradito.
(33)
Ad mensam ito. Duabus capidibus lac ferto; a, as
as, (34)
vascula ta [aut] non ta , unguentum ferto.
Capide Hondo
(35) Jovio libato pro Petronia gente fratrum
Attidiorum. ibus
(36)
debilis precator propler mensam.
Itidem is precator, (37) vasculistis [aut] non tisdebitis
19
290 TABLE III, 1.
ad mensam precator. Libato,
(38)
infundito. Mensam ungito;
ungucnto dcbito precator
;
manu vasa (39)
voveto. Ad aram
revcrtitor; propc aram vino debito tacitus precator.
(40)
Quibusvis frusta tradito. Dalo vinum; lac dato; ^41)
struiculae
olTa^

f
r.onfriiiiilo. Capide, lact operator.
i42) Testis
confractis precator. Appone, posita devove. Sacrificium
(43)
polluclum sil. Catulus ad aram coquendus sit.
(44)
Quaestura .
TABLES III ET
IV.
Ces deux tables se font suite l'une l'autre, comme l'avait
dj pressenti Passeri, d'aprs l'identit des dimensions et
celle de l'criture. Ni l'une ni l'autre ne porte aucune inscrip-
tion au verso : on voit encore dans le bas les clous des trous
par lesquels elles taient retenues au mur
;
en outre, le gra-
veur a laiss vide un espace de chaque ct, pour permettre
de fixer des attaches. Elles donnent la description d'un sacri-
fice consistant en une brebis. Notre ignorance du sens d'un
certain nombre de mots, et particulirement de l'expression
urtes puntis, forme un obstacle srieux l'intelligence de
l'inscription. La langue, ou plutt l'orthographe, prsente
certains caractres d'archasme : ainsi les impratifs pluriels,
au lieu d'tre termins en tutu, finissent en tuta. Au lieu
de skaletu qu'on aurait attendu, on a skaleta (voy.
p. 120). Les pluriels neutres sont en
,
jamais en u. L'criture
est large et facile lire : on trouve une fois (IV, 20) la
lettre employe avec la valeur d'un t. L'orthographe, cor-
recte au commencement, devient plus nglige vers le milieu
et la fin. Les sparations des mots sont soigneusement indi-
ques.
(III,
1)
Esunu fuia herter sume
(2)
ustite sestenta-
siaru (3)
urnasiaru huntak. Vuke prumu pehatu.
4)
Inuk uhturu urtes puntis
(5) frater ustentuta.
Pude (6i
fratru mersus iust
(7) kumnakle, inuk uhtur
vapede : (8)
Kumnakle sistu sakre uvem uhtur.
TABLE III, 5, 291
(9) teitu, piintes lerkantur. Inumek sakre
(^10) uveni
urtas punies fratrum upetuta.
(11) Inumek via
mers'uva Arvamen etuta :
(12)
erak pir persklu
uletu. Sakre uvem
(13)
kletra fertuta; aituta; ar-
ven klelram
1^14)
amparitu. Eruk esunu lutu kletre
tuplak.
(II,
1) La premire phrase s'arrte aprs huntak. Nous
comprenons dans la premire phrase cet adverbe, qui veut
dire eo modo

, et qui, tant le mot essentiel, puisqu'il
annonce tout le reste, devait tre plac soit au commence-
ment [d. huntia, II a
15),
soit la fin. On peut comparer les
phrases suivantes, o le mot essentiel est mis le dernier ;
I a
30, enuk sudum pesuntrum feitu staflare; II a 21 :
esunu pedae futu katles; III 14: eruk esunu futu
kletre tuplak. Il n'est pas moins naturel qu' la fin de la
description (IV,
32),
nous trouvions huntak au commence-
ment de la phrase.
Sur sume ustite sestentasiaru urnasiaru, qui est
une dsignation de temps, v.
p.
232 et 282.

Esunu fuia
herter

huntak signifie : sacrificium sit ita .

Fuia(t) est l'optatif du verbe fu (cf.
p. 24).

Sur herter,
v. page 221. Huntak a dj t expliqu
p.
281 propos de
huntia. La crmonie commence par une purification du
bois sacr. Yuke pour vuke-[-e(n) in luco
(p.
157).
Prumu est identique promom VII a 52.

Pehatu doit
s'entendre au sens neutre : cf. YI a 29. In luco primum
piato .

Frater est le nominatif pluriel
(p.
230) sujet df
ustentuta. Le rgime direct est uhturu. Urtes puntis
reprsente le complment indirect. Comme on a vu que
uhtretie est le nom d'une magistrature, on doit penser que
uhturu.... frater ustentuta signifie : magistratum....
fratres creanto . Urtes puntis sont deux mots fminins
l'ablatif pluriel. Le premier est un thme en a, le second un
thme en i. On a 1. 10 le nominatif pluriel : urtas punies;
puntes est employ seul III, 9, d'o l'on doit conclure que
c'est un substantif. Enfin IV, 32 on a ures pu ns, qui est
peut-tre une leon fautive. Nous ne pouvons dire si urtas
est de mme famille que le orlom de VI a 26 et le urtu de
II a 4.

Pude annonce une proposition circonstancielle
laquelle rpond une proposition principale qui commence
1. Voy.
p.
281.
292 TABLE III, 12.
avec iniik.

Morsus a l'air d'tre apparent avec l'adjectif
mersuva deux fois employ :
III, 11. Iiuimck via mersuva Arvamen ctuta tum via
a ad Arvam itote .
III, 28. luka mersuva uvikum habetu invocationes
as cum ove [sacrilicaiida] liabeto .
Mais cela ne nous claire pas sur le sens, ni sur la valeur
g-rammaiicale de mersus. Je ne crois pas qu'il ait rien de
commun avec le mers lex de YI a
28, 38, 48, car il faudrait
en criture trusque meds.

Kumnakle a t expliqu
p.
234.

Le sujet de la proposition commenant par inuk
est uhtur. A. K. font de sistu un impralif quivalant au
latin
sistito . Mais on pourrait en faire aussi une premire
personne du singulier, en sorte que les cinq mots : kumnakle
sistu sakrem uveni utitur' reprsenteraient les paroles
prononces par le magistrat : Moi magistrat, dans le temple,
je pose la brebis sacre. .

Vapede est manifestement le
mme mot dont on a eu
(p.
43, 45) les formes plurielles vaipef
et vapersus. Les mots puntes terkantur paraissent ex-
primer un ordre
;
mais le verbe, au lieu d'tre l'impratif,
est au subjonctif.

De la phrase suivante, dont le sens est
que les urtas puntes des frres (Attidiens) doivent fournir
la brebis, A. K. ont conclu que ces mots dsignent des sub-
divisions de la confrrie. On pourrait alors comparer la
factio veneta qui est mentionne dans les Actes des Arvales
(Henzen,
p. 140).
In urne k via mersuva Arvamen etuta. Gomp. VI 6 52 :
via aviecla esonome eluto.

Arvam est l'accusatif du nom


de lieu o doit s'accomplir la premire partie du sacrifice. Il
est suivi de la postposition en. L. 13, nous avons le datif
arve suivi de la mme postposition. Arva est un fminm;
peut-tre est-ce le nom commun aroa champ ^ devenu un
nom propre comme Campus [Martius] Rome.

Le pluriel
etuta eunto montre que l'adfertor est accompagn par
d'autres personnes.

L. 12. Erak est un ablatif se rappor-
1. On a eu pareillement le discours direct II 6 24 : Jupater Sae, tefe
estu vitlu vufru seslu Jupiter Sauce, tibi hune vitulum varium sisto.

2. Cf. Nonius Marcelius,
p. 20G (d. Quicherat). Arva feminino. Nvius Ly-
curgo :
li quaqua incedunl, or.; ns arvas obterunt.
Pacuvius :
Pstquam calamitas [perj plures annos arvas calvitur.
TABLE m, 14. 293
tant Arva, ou plutt un adverbe forme fminine comme
hac, illac en latin.
-
Pir udetu. Cf. IV, 30 : Esuku esunu
udetu. Si l'on veut admettre le changement d'un l en d,
comme dans kaditu = latin calato
(p. 54),
nous avons un
verbe oleto (cf. adoleto) cjui signifie alimenter , et avec un
rgime comme pir ignem
r.
il prend le sens de allumer .
Il va tre question, en effet, de substances brler.

Pers-
klu est un rgime circonstanciel l'ablatif : l'occasion du
sacrifice. Cf.
p.
152et 199. Sakre uvem kletra fertutapor-
tez la brebis consacre l'aide d'une kletra. Je crois qu'ici
l'impratif fertuta, qui est au pluriel, doit se prendre au
sens propre de
^^
porter , et non au sens de
fournir qu'il
a quand il s'adresse l'adfertor.

Kletra est un substantif
fminine l'ablatif qui dsigne l'objet l'aide duquel ou sur
lequel on porte la victime. Nous verrons tout l'heure que
c'est cette kletra mme qui sert aussi la clbration du
sacrifice. Cela rappelle le crmonial dcrit avec d'autres mots
VI b 49. 11 est possible qu'il soit question d'une sorte de ci-
vire. Cf. Si). Ital. V. 168. Quis opima volenti Dona Jovi portet
feretro suspensa cruento?

Nous traduisons par fere-
trum .

Aituta. Cet impratif est le pluriel de aitu nun-
tiato
'
lequel est ordinairement suivi d'un adjectif qui le
complte, comme sakra, purdita (I b
29,
37. VI b
18).
Il faut
supposer qu'un terme pareil est sous-entendu ici.
Arven
kletram amparitu. En rapprochant le dponent ampa-
rihmu (II a 42) on voit que Vi est long : c'est un verbe de la
conjugaison en ei. Je crois que c'est un compos de parare
signifiant

prparer, disposer.
On a eu page 86 d'autres
exemples de la conjugaison ombrienne en ei, correspondant
la conjugaison latine en a.
L. 14. Eruk est l'ablatif neutre du pronom ero, suivi de
l'enclitique
^-
: alors . Esunu futu kletre(n) sacrifi-
cium sit in feretro . Je rattache encore cette phrase le mot
tuplak dans lequel on reconnat le latin duplex, mais sans le
s qui, en latin, s'est indment introduit au neutre, et avec a
au lieu d'un e comme dans ukar.
TRADUCTION.
(III. n
Sacrificium fiat srie
(2)
complta
(?)
arum
(3)
arum
hoc modo : In luco primum piaculnm facito. (4^
Tum
magis-
294 TABLE
111, 17.
Iraluni is is
(5)
fratres croanto. Postquam
(6)
fratrum

fucril
(7)
in lemplo, tum maofistratus in lapide
(?)
:
^8)
In
emplo sisto sacram ovem maristralus
, (9)
dicito, . Tum
sacram (lOi ovem fralium prstanto. y\l Tum via
a
ad Arvam cunlo :
^12)
ibi igncm sacrilcii causa adolelo. Sa-
cram ovem
(13)
ferelro fertote; nuncupate
;
Arv ferelrum
^14^ colloca. Ibi sacrificium eslo in ferelro duplex.
(III, 151 Prumum antentu
;
inuk iheda ententu
;
(16^
inuk kazi ferime antentu; isunt fedehtru
(17)
an-
tentu; isunt sufedaklu antentu. Seples (18)ahesnes
tris kazi astintu; fedehtru tres tris
(19)
ahesnes
asiinlu; sufedaklu tuves ahesnes
(20)
anstinlu. Inu-
mek* vukumen esunumen etu; ap
(21) vuku kukehes,
iepi persklumad kaditu. Vuke pir
(22) ase antentu;
sakre sevakne upetu; luve ptre*
(23)
prumu am-
pentu teslru sese asa% fratrusper
(24) Atiiedies,
ahtisper Eikvasatis, lutape liuvina,
(25)
trefiper
liuvina. Tilu sevakni teitu.
Le texte met deux fois (1.
15 et
23)
prumum
primum
[sacrificium] quoi qu'il ne s'agisse que de deux sacrifices.
Cf. promom Vil a 52. Ce premier sacrifice est offert Juve
ptre (1. 22 : il n'est pas immol de victime. On prsente
en offrandes : iheda, kazi, fedehtru, sufedaklu. Ces
trois derniers objets sont ensuite soumis une opration
nonce par l'impratif astintu, ctcette opration doit sefaire
seples ahesnes tris, cires tris ahesnes, luvesahesnes.
On reconnat aisment des ablatifs : tris et tuves sont les
noms de nombre trois et deux
'
. Pour seples A. K. se
demandent s'il
y
faut voir un substantif, auquel cas ahesnes
sera l'adjectif qui s'y rapporte, ou bien s'il faut en faire l'ad-
jectif .stm^j/ws, qui ferait pendant tres, peu prs comme
on a eu V a 18 prever oppos dupler et tripler. Je ne crois
pas qu'ici une opposition de ce genre serait sa place, et je
prends seples comme un substantif : Kirchhof a dj pens
au latin simpuluin et cette traduction me jiarait la vraie. Ce
mol dsigne chez les Romains une petite coupe pour les liba-
1. Inenek.
2. luvepatre.
i. Seseasa.
4. Cf. dnir V 6 10. \U.
TABLE m, 20.
295
tions : mais comme on va le voir, ell sert ici pour un autre
usage.

Ces simpula sont en airain : ahcsna. L orthogra-
phe ahenus ou aheneus existe galement chez les Romains.

Que veut dire l'impratif astintu? je crois qu'il marque le
contraire du latin exstinguere ou restinguere, et qu'il signifie
allumer . Cf. instigare. Ce qui a probahlement empch
jusqu' prsent de lui attribuer ce sens, c'est qu'on recon-
naissait dans kazi le latin ca^eus
fromage : mais je crois
qu'il s'agit d'un mot correspondant casia, le daphn-cno-
rum, herbe odorante qu'on brlait dans les sacrifices. Ciris,
V. 369.
At nutrix patula componens sulfura testa,
Narcissum, casiamque, herbas incendit olentes.
Nous sommes ds lors amens voir dans fedehtru et
sufedaklu des substances de nature analogue. Je rapproche
le dernier de sulfiir, peu prs comme si l'on avait en latin
sulfuraculum. Les vers que nous venons de citer montrent que
le soufre avait sa place dans les sacrifices. On peut comparer
Tibulle,
1,5,
11.
Ipsaque ter circum lustravi sulfure puro.
Cf. Properce, IV, 8, 86; Ovide, Fastes, IV, 739; Virg., Gorg.,
II, 449. Le d ombrien tenant la place d'un r latin a dj t
vu dans adputrati
= arbitratus.

Sur ferime, v.
p.
105.

Il reste fedehtru qui est inconnu.



Remontant main-
tenant la ligne 15, nous faisons d'abord remarquer la forme
ententu, qui est employe une fois ct de antentu qua-
tre fois rpt : on ne saurait dire si c'est avec intention. Il a
dj t question des prfixes en et an, qui se sont confondus
en latin sous la forme in. Nous traduirons par imponito
.

iheda a sa premire syllabe longue : je ne le rapproche


donc ni du latin dcer, ni de cicera, mais plutt de ccilendrum
et de ccimandrum, noms employs par Plaute pour dsigner
une sorte d'pice tire d'un arbre rsineux nomm cci: il
y
avait aussi une huile tire du mme arbre, qu'on appelait
ccinum oleum.

Toute cette description se rapporte donc
un sacrifice de substances odorantes places sur l'autel, et
dont la plupart sont ensuite brles dans des vases d'airain.
.Te reviens au mot ahesnes pour faire remarquer qu'il pour-
rail aussi tre pris substantivement, puisque ahenum en
latin signifie une chaudire, une marmite.
296 TABLE 111,
25.
Les mois : inumok viikiimon es un uni on etu sip:ni-
licnl : luni in lucum sacrum ilo , si l'on fait de esununi
lpithte de vuivuni. Nous avons donn page 85 un exemple
de en rpt d'une faon fautive. Mais je crois que lsons
est:

tum in lucum ad sacrificium ito .

Ap (pour ape)
gouverne le futur kukehes, dans lequel je reconnais le latin
coinquies. Par le rituel des Arvalcs, on voit que toutes les fois
qu'un objet on fer avait t introduit dans un bois sacr, il
fallait ensuite procder une crmonie expiatoire : usage
pour le dire en passant) qui rapproche sensiblement de nous
ce qu'on appelle l'ge de pierre. L'amputation des arbres
d'un bois sacr est dsigne par l'expression coinquire lucum
ou luco. Cf. Acta Arv. Luci coinquiendi , coinquendi, coin-
chuendi causa] luco coinquiendo
;
luco coinquiendi causa. (Hen-
zcn, p. 22). Pline, Hist. Nat., XYII, 47. Idem [Cato] arbores
religiosas lucosquc succidi permisit, sacrificio prius facto
;
cujus rei rationem precationemque eodem volumine tradidit.

Dans la seconde partie do iepim je reconnais soit la se-


conde partie du latin quemplam, soit le pronom indOni pis
l'accusatif. Il est prcd d'une autre expression pronomi-
nale sur laquelle je m'abstiens de rien avancer. Le sens me
parat tre : aliquem, quemvis .

Dans l'expression sa-
kre sevakne le premier mot doit tre pris comme substan-
tif : cf. V a
6.
Testru sese asa : cette locution difficile
revient sans variante IV, 15. On a IV : 3 : edek supru sese
ereluma.... purtuvitu. Les adjectifs supru et dextru
ont l'air de se rapporter sese, qui serait alors un substan-
tif marquant une ide d'emplacement. Je ne crois pas qu'on
puisse l'identifier avec le serse et le sersi de VI a 2 et 5,
car il
faudrait ici sede. Je songerais plutt un substantif .sessfs,
(pi'on pourrait rapprocher du latin sessilis, sessimonium^ sessi-
bulum. Quoi qu'il en soit, le mot parat signifier place,
ct. Testru sese asa au ct droit do l'autel, soit qu'on
fasse du dernier mot un ablatif, soit qu'on
y
voie un accusa-
tif avec a(d) sous-entendu, comme on a plus loin (IV,
3)
supru sese erelum-a(d).

Sur ahtis, v. \). 168.

Sur
eikvasatis,
p.
235.
TRADUCTION.
(III. 15) Primum [sacrificium] imponito : tum ciciniim
oleum ?) imponito; (16)
tum casiam acerra imponito; ibidem
TABLJt; III, 27.
297

iim imponito; ibidem sulfur imponito


;
simpulis ('8) ahe-
neis tribus casiam iirilo;
alteris tribus
(19) aheneis urito;
sulfur duobus aheneis
(20)
urito. Tum in lucum ad sacrifi-
cium ito; quum
(21)
lucum coinquies, quemlibel
(?)
ad sup-
plicationem calato. In luco ignem
(22) arae imponito; sacrum
debitum impendito
;
Jovi patri
(23)
primum impendilo e
dextra parte ad aram, pro fratribus
(24)
Attidiis, pro focis
Eigvasiensibus, pro civitate Iguvina,
(25)
pro tribu Iguvina.
Litationem debitam dicito.
(III, 26) Inumek uvem sevakni upetu : Puemune
(27)
Pupdike apentu; tilu sevakni naratu;
(28)
iuka
mersuva uvikum habetu fratruspe
(29) Atiiedie,
ahtisper Eikvasatis, tutaper
(30) liuvina, trefiper
liuvina. Sakre
(31)
vatva* ferine feitu. Eruku aruvia
feitu. Uvem (321 pedaem pelsanu feitu. Ererek tuva
tefra
(33)
spantimad prusekatu. Eclek pedume pur-
tuvitu; (34)
strula adveitu. Inumek etrama spanti
tuva tefra-
(35)
prusekatu. Edek ereluma Puemune
Pupdike (IV,
1)
purtuvitu
;
erarunt struhlas eska-
mitu aveitu.
(2)
Inumek tertiama spanti triia tefra'
prusekatu.
Nous apprenons ici le nom de la divinit laquelle est
offerte la brebis: Puemune Pupdike. On trouve plus loin
(lY, 24) la leon Puemune Pupdie, avec affaiblissement
du k en
.
Je crois qu'il en faut conclure que la prononcia-
tion, au temps o fut grave l'inscription, tait
,
tandis que
le k reprsente l'orthographe d'une poque antrieure. Une
autre variante, c'est Pupde (IV,
4)
: mais il
y
faut voir sans
doute une leon fautive, Vi ayant t oubli.

Une premire
question qui se pose est de savoir si nous avons ici le nom
d'un dieu ou d'une desse, le datif Puemune Pupdike pou-
vant appartenir galement un nom masculin de la
2'
dcli-
naison ou un nom fminin de la premire. Plus loin (IV,
3,
11, 26),
on a le gnitif Puemunes Pupdie s, qui fait
pencher la balance du ct du masculin, car la
1"
dclinai-
son aurait donn PuemunasPupdikas'' : nous avons dj
eu un nom de dieu avec le suffixe unu, c'est Vufiune
1. Vatra.
2. Tuvatefra.
3. Triiate fra.

4. On pourrait, il est vrai,


regarder ces mots comme appartenant la 5' dclinaison
;
cf. le sabin Neriene,
le latin Herie.
298 TABLE III, 35.
(I rt 20) =
Vofone (VI 6 19). Nous obtenons donc un mot
Puemunus, qui lait songer au nom Poimunien ou Poi-
muniei la dernire lettre est incertaine) inscrit sur une pierre
trouve prs d'Amiterniim et conserve au muse d'Aquila^
Faut-il rapprodier galement XaPomona latine? Cela se pour-
rait, si l'on songe que le latin a aussi rduit en l'ancienne
diphthongue oi des datifs singuliers de la
2*
dclinaison ^
Malheureusement nous sommes sans renseignement sur le
caractre et les attributs de la divinit ombrienne.

Le se-
cond mot Pupdike ne peut gure, malgr une certaine res-
semblance extrieure, tre rapproch du latin publicus, car
nous voyons que l'ombrien a gard le l dans puplu. Il est
difficile de rien conjecturer sur ce mot d'aspect assez bizarre:
peut-tre est-ce un driv de nom propre, la faon de Nu-
midicus : ce qui
y
ressemble le plus, c'est le nom samnite
Ppidiis ou Pupdiis, qui est probablement le latin Popilius.
Peut-tre est-ce un mot compos form comme en grec Svo-
txo, 'Eu-toixr,, Aaoo.y). A. K. out rapproch la divinit osque
Lganakdikei, qui est nomme sur la table d'Agnone.

Sur
iuka, voy. p.
272. Je prends l'ablatif sakre dans le sens
d'un sociatif : avec la victime . Cf.
p.
199.

Sur la leon
fautive vatra, voy.
p.
105.

Pelsanu doit tre pris comme
un accusatif masculin ayant perdu son m final, et se rappor-
tant uvem. Ovis tait aussi du masculin en latin dans la
langue du rituel. Paulus
^p.
195^
: Ovem masculino gnre
dixerunl, ut ovibus duobus, non duabus. Cf. Nonius Mar-
cellus,
p.
233.
Sur le sens de pelsanu, voy. p.
142.

Les phrases sui-
vantes ont dj t cites,
p.
285. Il s'agit de couper la
brebis d'abord deux, puis encore deux, et finalement trois
tefra, qui sont destins spantimad ad adspersionem .
La postposition ad exprime ici le but, l'intention : cf. Iji
poslposition e(n), dans la locution pedum e(n
(p. 153),
qui
a le mme sens.

Ereluma doit se dcomposer en ere-
lum-a(d)
;
le mme mot, qui reviendra encore sept fois, se
trouve entre autres dans les passages suivants :
IV, 3. Edek supru sese ereluma purtuvitu.
1. En voici le texte : ....mesene
|
flusare
|
poimumei
|
atrat
|
alnom |
uire-
ruM. Cf. Xionivasen, Unteril. Dialekte.
p. 339.
2. Voy. aussi ce qui a t dit p. 240 sur vepurus.
TABLE IV, 1. 299
IV, 13. Klavles persnihmu pstin erelu: inuk
erelu umiu.
IV, 19. Super erele purtuvitu.
Le premier de ces passages doit tre rapproch de III, 23 :
testrii sese asa. Le second rappelle pustin anif de
II25; la phrase inuk erelu umtu est le pendant de
spina umlu (II a 38). La troisime phrase doit tre rap-
proche de I 6 41 : super kumne tusetutu. On peut
conclure de ces comparaisons que erelu m dsigne un objet
sur lequel on dpose des offrandes, au-dessus ou auprs
duquel le prtre doit se tenir, destin tre enduit. Nous en
infrons que erelu est un synonyme de ara : la formation
parat la mme que pour strula, c'est--dire que le mot
peut tre considr comme le diminutif d'un primitif erecum
ou erecaK A. K. font remarquer qu'on lve Jupiter un
autel (asa), tandis que Poimonus obtient seulement un
erelum : ils proposent donc un mot comme foculus;
je tra-
duirais par cespes, me rfrant aux Actes des Arvales,
p. 23, 27,
et aux nombreux passages des auteurs latins o il est ques-
tion d'autels de gazon. La libation a d entrer dans l'usage
religieux en des temps o l'autel tait vivo de cespite.

Erarunt struhlas est un gnitif signifiant
ejusdem
struicul , et faisant allusion la strula dont il a t
parl ligne 34. Le gnitif est rgi par eskamitu, qui doit
tre l'accusatif singulier neutre ou l'accusatif pluriel
masculin. Ce mot, qui a la forme d'un participe pass, dsigne
probablement une partie de la strula. Un autre terme
technique du mme genre se trouve IV, 4 : struhla pete-
nata isek adveitu. Il
y
a l des dtails techniques qui nous
chappent absolument.

L'orthographe aveitu (au lieu de
adveitu) trahit une prononciation pareille celle du fran-
ais avenir, avertir^. L'a ombrien est long par compensation
pour la chute du cl: c'est ce qu'en d'autres endroits 'nos
textes indiquent par l'orthographe a/ia [ahatripursatu, aha-
vendu)
.
1. Bugge rapproche erelum de l'trusque eri. lenaer Lileraturseitung
,
1875, art. 259.
1. Des faits analogues, en latin, sont cits par Schuchardt, Vulgrlatein, I, 149.
300 TABLE IV, 3.
TRADLXTION.
(III, 26) Tune ovem debilam prooslalo : Poiniono
(27)
Popi-
dico impendito ; oblationem debitam nuncupalo. (28) Invo-
cationes as cum ove baboto pro fratribus
(29)
Attidiis, pro
focis Eigvasiensibus, pro civitale
(30) Iguvina, pro tribu Igu-
vina. Cum bostia
(31)
tus acerra facito. Simul ollas facito.
Ovem (32)
libandam coquondani facito. Ejus [ovis] duo stre-
bula
(?)
(33)
ad aTrovov^v prosecato. Tum ad aspersionem pol-
luceto
;
(34)
struiculam addito. Tune ad alteram <7Ko^^^v duo
strebula
(?)
prosecato. Tum in cespite Poimono Popidico
(lY,
1)
polluceto
;
ejusdem struicul

addito.
(2)
Tum ad ter-
liam aTtovii'v tria strebula
(
?
)
prosecato.
(IV, 3) Edek supru sese ereluma Vesune Puemunes
(4)
Pupdiees* purtuvitu; struhla petenata isek
(5)
ad-
veilu. Ererunt- kapidus Puemune
(61 Vesune purtu-
vitu. Asamad erelumad'
(7)
aseetes karnus, ise-
etes'' et vempesuntres,
(8)
supes spantes^ pertentu.
Persnimu, adpeltu,
(9)
statitatu. Veskles snates
asnates sevakne
(10)
ereluma persnimu Puemune
Pupdike, Vesune
(11)
Puemunes Pupdikes. Klavles
persnibmu
(12)
Puemune Pupdikes et Vesune Pue-
munes
(13)
Pupdikes pustin erelu. Inuk erelu umtu
(14)
putrespe; erus
f;
inuk vestiia, mefa purtuvitu;
(15)
skaleta kunikaz apehtu'. Esuf testru sese
(16)
asa asama purtuvitu; sevakne sukatu.
(17) Inu-
mek vestiia' persuntru super^ erele liule
(18)
se-
vakne skaleta kunikaz purtuvitu. Inumek*"
(19) ves-
tiia persuntru Turse super erele sevakne
(20)
skal-
eta kunikaz purtuvitu^*.
Il est parl d'une nouvelle srie d'offrandes prsentes cette
fois Vesune, ou, comme elle est appele plus souvent,
Vesune Puemunes Pupdies. Le nom de Poimonus Popi-
dicus, sous la forme du gnitif, accompagne le nouveau nom
1. Pupdes, 2. Erererunt. 3. Erelamad.

4. Iseeles

5. Sanes. 6. Piirtupite. 7. Apehtre. 8. Vesvea.



9. Supu

10. Inuntek. 11. Puruvilu.


TABLE IV, 3.
301
de divinit. On a dj eu,
p. 185, des exemples
d'association
du mme genre, et comme, en la plupart de ces exemples,
l'une des deux divinits est masculine, l'autre fminine,
nous
verrons dans Yesuna ou Yesune (5' dclinaison) un fmi-
nin. A. K. font remarquer que cette Vesuna se retrouve chez
les Marses
;
une pierre dcouverte Antinum (civit d'Antino)
porte cette inscription
'
:
PA. VI. PACYIES. MEDIS
YESYNE. DYNOiM. DED
CA. CYMNIOS. CETYR
Les objets inconnus dsigns par les deuxderniers mots sont
ddis Yesona par le medix Pacuius, fils de Yibius Pacuius.
Une inscription en caractres nationaux a t trouve
Milionia, autre ville des Marses
^
:
V. a{t)iediu{s) Y. Attidius
ve{s)une Yesonee
erinie

et Erini et
erine Erino
paire patri
don

me[re) dono meritis
libs libens.
Mais cette Yesuna semble aussi avoir t une divinit celtique.
Le mme nom se lit dans une inscription de Prigueux con-
serve au muse de cette ville :
TYTELAE AUG
YESYNN[AE]
SECYNDYS
SOTTI

L
D SD
Tutelee Augustae Yesonnee Secundus Sotti lihertus de suo
dat .
On sait que la ville de Prigueux s'appelle Yesunna Petro-
coriorum. Il semble qu'on trouve encore le mme nom dans
1. Mommsen, Unterit. Dialek. p. 321.
2. Ibid. p. 345. Le fac-simil se trouve pi. XV.
3. Nous donnons l'inscription d'aprs un fac-simil qui nous a t communi-
qu par M. Lon Renier. Le nom de Vesunnae est incomplet aujourd'hui sur la
pierre; mais on voit encore le commencement du second N. Cf. Gruter, 105,
1.
Lebeuf, Acad. des Insc. (Hist.) XXIII, p. 201 : Muratori, 1093, 7.
302 TABLE IV, 7.
Vc^ontio (Besanon) et Vc.mlu>i (le moni Yiso). Peut-tre
faut-il joindre W'suviiis (le Vsuve). L'origine et la significa-
tion de la desse ombrienne Vesuna n'en reste pas moins
obscure* : la conservation de la lettre s doit faire rejeter l'ty-
mologie sanscrite vmn la brillante
,
propose par Grass-
mann*. Celle de Yesta, donne par Corssen% aurait besoin
d'une dmonstration grammaticale plus rigoureuse.
Petenatai^m) est un adjectif se rapportant struhla(m;.
Aufrecht suppose un latin pectinatam (en forme de peigne)
;
an sujet des formes varies qu'on donnait aux gteaux sacrs,
on peut comparer Festus
(p.
310^ : Sh-ues gnera liborum sunt
digitorum conjunctorum non dissimilia, qui superjecta pani-
cula in transversum continentur*. Sur isek, voy. page 152.

Ererunt kapidus Puemune Yesune purtuvitu iis-


dem capidibus Poimono Vesonse pollucelo . On dit express-
ment que les mmes coupes serviront pour les deux divinits :
en effet, la rgle chez les anciens c'est que chaque divinit
doit avoir son culte part. Nous reviendrons sur ce point un
peu plus loin.
La phrase suivante prsente une srie d'ablatifs pluriels
rgis par l'impratif pertentu. Il faut rapprocher II a 30 :
Aseeta karne persnihmu, venpersuntra persnihmu,
supa spantea pertentu, veskles vufetes persnihmu.
Nous retrouvons peu prs les mmes termes, avec cette dif-
frence qu'ils sont au singulier. Nous avons traduit per-
tentu par obmoveto . On a donc d'abord parmi les objets
prsents en offrande les chairs [de la brebis] non dcoupes,
puis les chairs coupes en morceaux. Iseetes (c'est ainsi
que nous corrigeons avec A. K. pour iseeles, qui n'offre pas
de sensi correspond au latin insicia isicia, qui dsigne la
viande liache. Yarron, De 1, 1. Y, 110 : Insicia ab eo quod
insecta caro, ut in carmin Saliorum est, quod in extis dici-
tur nune prosectum. Macrobe, Sat. YII, 8 : Isicium, quod ab
inseclione insicium dictum; amissione enim liter postea
quod nunc habet nomen obtinuit. Donat. ad Terent. Eun. II,
2,
26 : Fartores, qui insicia et farcimina faciunt.

Yempe-
1. M. d'Arbois de .lubainville, d'aprs les rgles de la phontique celtique,
pense que Vu du gaulois Vesunna devait tre bref, sans quoi il n'aurait pu se
changer en Vesonna.
2. ZK. XVI, 183.
3. Ausspiache ^, I, 580.
4. Cf. chez Ovide l'expression : di^'itis inter se pectine junctis. (Met. IX, 299).
TABLE IV, 17. 303
suntros, par la place qu'il occupe dans la phrase et par la
conjonction et dont il est prcd, fait l'impression d'un ad-
jectif se rapportant karnus.

Supes est le pluriel de
supa, que nous avons II a 31 avec le mme verbe pertentu.
Quand on compare ces deux passages, on ne peut s'empcher
de reconnatre qu'ils offrent entre eux une grande similitude :
les mmes objets sont numrs de part et d'autre. Aussi
doit-on tre surpris de trouver ici le mot s a ns, lequel
n'est employ nulle part ailleurs : il a l'air de qualifier
supes, et il tient la place qui est occupe II a 30 par span-
tea. Nous avons expliqu ce dernier mot
(p.
286) comme tant
pour spanclea. Je suppose que dans le passage qui nous oc-
cupe, le graveur a oubli un
p,
et qu'il a figur la pronon-
ciation de son temps [spannes spanes) : cf. anferener, pihaner^
panupeij pelsanu, pour anferender, jjihander, pandupei, pel-
sandu. Je traduirai : panes libandos obmoveto . Il reste
asamad
ad aram
,
qui se rapporte l'autel dont il a t
parl 111,22, et erelumad ad cespitem
,
qui fait allusion
III, 35.
Tous les autres mots ont dj t vus. Il faut seulement
remarquer la chute de s la fin de l'ablatif pluriel sevak-
ne{s).

Pustin erelu peut se traduire par post cespi-
tem ou
propter cespitem . Une indication analogue est
donne par les mots super erele (IV. 17. 19). En gnral,
notre texte multiplie les prescriptions relatives la position
que le sacrificateur doit occuper par rapport l'autel : cf. III,
23; IV, 3,
15.

Je rattache putrespe erelu, et je crois
qu'il est question d'oindre l'autel commun de Puemunus et
de Vesuna, Putrespe est le gnitif du mme pronom dont
l'ablatif est crit VII a 11 podruhpei.

Aprs crus a t omis


probablement un verbe te cl tu.

Apehtu (le texte a apeh-


tre, qui ne donne aucun sens) est le mme mot que apentu
(III. 27),
ampetu (II h 10.
11),
ampentu (II a 20). 11 signifie
impendito .

Le masculin esuf se rapporte erus en
mme temps qu' vestiia(m) et mefa(m).

L'impratif
sukatu ne se trouve nulle part ailleurs : par son emploi avec
sevakne(f) il parat synonyme de n ara tu ou teitu. Peut-
tre est-ce une faute pour vukatu
^^
vocato .
Hule est galement un air-/; eipr,ijLvov. J'y vois un pronom se
rapportant au datif singulier erele : le thme pronominal
hon dont il a t question page 41, combin avec le pronom
/o (cf. ecla] a pu faire holo. C'est ainsi qu'en latin on a ullus,
304 TABLE IV, 20.
venant de iinlus. Le sens est : super cespite eodem .

Sevakne(f) se rapporte vesliia(^m) persuntru(m).

La mme phrase revient une seconde fois avec hule en moins
et avec raddition du mol Turse, dans lequel je reconnais le
datif du nom de divinit Tursa, que nous avons lu sur les
tables VI b et VII a. L'association de Poimonus avec les deux
desses Vesona et Tursa rappelle celle qu'on a vue entre er-
fus Marlius et les desses Prestota et Tursa. Peut-lre
y
a-t-il
lieu de rapprocher un fait plusieurs fois mentionn par les
anciens, que Jupiter partageait sur le mont Quirinal un an-
tique sacellum avec Junon et Minerve ^ La mme triade lait
adore dans le temple capitolin; nous voyons qu'on les unit
ordinairement dans les prires
'\
au point que Lactance a pu
dire (I. Il) : Jupiter enim sine contubernio conjugis fdique
coli non solet. Le point de dpart de cette conception, qui a
d subir sans doute travers les sicles bien des mtamor-
phoses, et o des noms et des sens nouveaux ont pu se sub-
stituer aux anciennes ides, est-il l'association du Soleil (Ju-
piter), de la Lune (Juno) considre comme l'pouse, et de la
Terre regarde comme la fille? Il ne s'ensuivrait pas que les
noms de Poimonus et de Vesona dussent tre ramens nces-
sairement cette signification, pas plus qu'en latin Minerve
ne reprsente la Terre.
TRADUCTION.
(IV. 3)
Deinde a supera parte ad cespitem Vesonse Poimoni
(4)
Popidici polluceto; struiculam pectinatam
(?)
ibidem
(5)
addito. lisdem capidibus Poimono
(6)
Veson polluceto. Ad
aram, ad cespitem
(7)
non sectas carnes, sectas et as,
(8)
panes libandos obmoveto. Precator, to,
(9)
to. Vasculis
is [aut] non is debitis
(10)
ad cespitem precator Poimono
Popidico, Veson
(11)
Poimoni Popidici. is precator
(12)
Poimoni Popidici et Vesonee Poimoni
(13)
Pojjidici post ces-
pitem. Tum cespitem ungito
(14i utriusquc; frusta
f;
tum
libum, molam polluceto;
(15)

innixus
(?)
impendito. Htec a
dextra parte
(16)
ad aram, in aram polluceto; dbita vocato
(?).
(17)
Tum libum ferctum super cespite eodem (18) dbita,

1. Varron, De L. L.
V.
]n8.
2. Cic. VeiT. V, \ti, 30. Liv. VI, Iti; XXXVIII, f,l. Tacile, Hisl. IV, 53. Serv. ad
^n. III, 134.
TABLE IV, 27.
305
innixus
(?),
polliiceto. Tuni
(19) libiim.ferctum
Tursfc super
cespite dbita, [20]

iiiiiixus
(!;,
polluceto.
(IV. 20) Inumek Tehledim
21) etu : veltu. Edek per-
suntre antentii. Inumek
(22)
arlatai" vasus ufestnc
sevaknef purtuvitu.
(23)
Inumek' pruznde kebu
sevaknc persnihmu
(24)
Puemune Pupdire. Inumek
klelra veskles
(25) vufetes sevaknis persnibmu^
Vesune
(26)
Puemunes Pupdes. Inumek svepis lieri
(27)
ezariaf antentu. Inumek erus taez
(28)
tedtu^
Inumek kumaitu, adkani
(29) kanetu, kumates pers-
nihmu. Esuku
(30)
esunu udetu tapistenu. Habetu
pune,
(31)
frehtu habetu. Ape" itek fakust, purtitu
(32)
futu. Huntak pidi prupehast, edek
(33)
urtes
puntes^ neidhabas.
Cette dernire partie, qui est crite avec moins de soin, ainsi
que le prouvent des fautes assez nombreuses, prsente de
grandes difficults.

Dj la premire phrase est Irs-obscure.


Tehtedim semble un nom propre dpendant de etu :
qu'il aille vers.... Yeltu devra alors tre considr comme
un impratif formant une phrase lui seul. Mais il se peut
aussi que veltu soit le supin d'un verbe ayant tehtedim
pour complment. Le sens de l'un et de l'autre mot est in-
connu. Edek est probablement pris ici comme adverbe :
tum fercto imponito . Le rgime direct du verbe est sous-
entendu.

Arlataf correspond exactement un terme
latin employ dans la langue des sacrifices. Arculata, dit
Paulus
(p. 16),
dicebantur circuli, qui ex farina in sacrificiis
fiebant. Peut-tre faut-il lire chez l'abrviateur latin arcw/ato.

Y as us est l'ablatif pluriel du thme consonne vas, et


ufestnc est l'adjectif qui s'y rapporte : le mot est obscur,
comme la plupart de ces pithtes (comp.
p. 284, 286). Pruzude
peut se prendre comme ablatif pluriel ayant perdu un s fmal,
ou comme ablatif singulier de la
3''
dclinaison. Kebu ne
peut gure tre le latin cibus, dont le c aurait d se changer
en .

11 semble que la klelra soit elle-mme offerte en don :


sur vufetes, v. p.
286.

Sve pis heri^t) si quis vult ,
cf.
p.
214. 11 s'agit ici d'un don facultatif, et non d'une ofTrandc
oblige comme les prcdentes.

Ezariaf, accusatif pluriel
1. Inurak.
'2.
Peisilimu. 3. Tertu.

4. Ures punes.
20
306 TABLE IV, 33.
d'un nom fminin : la Icllre :; doit faire supposer levant elle
la prsence d'un n ou d'un t.

La prescription lacez, accom-


compagnant erus tedtu, est nouvelle. Il en est de mme de
la phrase adkani kanotu qui est insre au milieu de la
formule bien connue kumallu, kumates pcrsnihmu.
A. K. ont rapproch, non sans vraisemblance, kanetu du
latiil c<7n//o, mais en faisant observer que l'ombrien suit la
conjugaison faible (kaneitu). Quanta adkani(m), il sup-
pose un latin accinium qui n'existe pas (cf. vaticinium). C'est
la premire fois que le chant est mentionn : dans les actes
des Arvales, la rupture dos vases est suivie du fameux chant
qui nous a t conserv. Esuku est une particule mar-
quant le temps :

cum hoc . Udetu a t traduit
^p. 293)
par

adoleto .
Tapistenu n'est employ que cette seule
fois. Je suppose que c'est le rgime de udetu.

Frehtu
est peut-tre parent de frehtef (II a 26).
Ap ilek fakust annonce la fin de la crmonie : aprs
qu'il aura sacrifi ainsi . Itek est un mot d'origine prono-
minale, appartenant la famille du latin ita, item. Je sup-
pose un locatif itei, suivi de l'enclitique k.

Fakust nous
apprend que tous les impratifs qui prcdent doivent tre
regards comme la
3^
personne. Comp. fakurent (I b 34),
Nous avons ici le verbe conjugu d'aprs la
3"
conjugaison
comme en latin, au lieu que l'infinitif faciu (lia
16),
fau
(II b 22)
appartient la conjugaison faible.

Purtitu(m)
futu
polluctum esto . Cette formule rappelle celles que
nous avons vues pages 155, 160, 289. Enfin l'inscription se
termine par une phrase dont la correction est probablement
dfectueuse, comme on peut dj l'infrer des mots ures
punesau lieu de urtes (ou urtas) puntesque nous avions
II,
4, 9,
10. On distingue les deux expressions pronomi-
nales pidi et edek, qui se correspondent dans deux propo-
sitions : mais il est difficile de dire si elles doivent tre prises
comme pronoms neutres ou comme adverbes.

Prupehast
est un futur du mme verbe dont nous avions III,
3,
l'imp-
ratif pchatu.

Habas, dernire partie de neidhabas, est
probablement la
3"
personne du pluriel du subjonctif, pour
habias. La dsinence as s'est dj prsente dans etaias,
dirsas. L'i a disparu comme dans fau (pour faciu). Nei-
dhabas est corrig par A. K., dans leur Index*, en nei
1, II,
p. 407, s. Y. habe. On pourrait aussi corriger en neip habas.
TABLE IV, 33.
730
ad babas ne adbibeant . Si cette conjecture est juste, il
semble que la dernire phrase renferme une clause rdhil)i-
toire : on pourrait alors voir dans le pru de pru-peliast
un prfixe sens pjoratif, comme en latin dans pervertere,
perdcre, pei^jurus. Mais l'incertitude o nous sommes sur le
sens de urtas punies ne doit faire accepter toute correction
iqu'avec beaucoup de rserve.
TRADUCTION.
(lY. 20) Tum

(21)
ito : to. Deinde fercto imponito. Tum
(22)
arculatas vasis is dbitas polluceto.
(23) Tum de-
bito precator
(24)
Poimono Popidico. Tum feretro vasculis
(25)
is debitis precator Vesonae
(26)
Poimoni Popidici. Tum
si quis vult,
(27)
as imponito. Tum frusta tacitus
(28) dato.
Tum confringito, carmen
(29)
canito, confractis precator. Sub-
inde
(30)
sacrificium adoleto um. Habeto lac,
(31)

liabeto.
Postquam ita fecerit, poUuctum
(32)
esto. Ita quod piabit,
id (33) habeant.
AGE APPROXIMATIF DES TABLES I. II, 111, IV ET V.
On a vu plus haut
(p. 227)
que les tables VI-YII sont la
copie d'un texte en caractres trusques, et que cette copie a
t faite probablement vers la fin du premier sicle avant l're
chrtienne.
L'inscription Clavemiur de la table V a l'air d'tre du mme
temps; je la crois galement copie sur une ancienne table
en caractres nationaux. C'est ce qu'on doit prsumer d'a-
prs la manire d'indiquer les voyelles longues [Sehmenier^
frateer] et d'aprs l'emploi de la lettre destine reprsen-
ter le d ombrien.
Il resterait dterminer l'ge des autres inscriptions : mais
c'est l une tche beaucoup plus difficile, car ce que nous sa-
vons de l'pigraphie trusque est trop peu de chose pour
fournir des dates certaines. Nous avons cherch montrer
(p. 225)
que I est l'abrg d'une table plus ancienne : il faut
probablement regarder aussi comme une copie II
,
qui se
compose de deux parties n'ayant aucun rapport entre elles,
308 TABLE IV, 33.
quoiqu'elles soient de la niuK^ main. Il semhie que la pre-
mire partie de II a ail t copie sui' un modM(> peu lisible,
car les fautes
y
abondent, tandis que la seconde partie est re-
lativement correcte. La partie trusque de la table V peut tout
au plus tre conlem[)()raine d\(n des deux ticrels dont elle
donne la teneur, car ces dcrets ne sont pas de la mme po-
que. Enfin les tables III et lY prsentent des inconsquences
d'orlliogi-aijlie telles que Pupdike et Pupdie, (jui rappel-
lent ce que nous disions plus baut
(p. 225) pour ikuvina et
iiuvina. Il semble donc que la plupart de ces inscriptions
aient t reproduites d'aprs des modles plus anciens, en
sorte qu'il
y
aurait lieu de disting-uer chaque fois entre l'ge
du texte et l'ge de la copie. Les inductions qu'on peut tirer
de certains phnomnes de phontique tels que le rhotacisme
doivent s'appliquer la copie et non au modle.
Autant qu'on peut avancer une opinion sur des questions
si obscures, je classerais, quant la copie, les tables de cette
faon. Les plus anciennes me paraissent tre lit et lY
;
c'est
ce qu'avait dj conjectur Bonaruoti. Puis viendrait II b.
L'inscription II a a t, selon toute apparence, grave aprs
II b, car le graveur a serr son criture pour l'aire tenir tout
le texte sur un seul ct de la table. Cette inscription II a est
contemporaine de I; toutes deux sont termines exactement
par la mme formule, manant de la mme autorit. La
premire partie de Y, dont les dsinences grammaticales ap-
partiennent un tat de la langue plus rcent, est probable-
ment parmi les inscriptions en caractres trusques celle qui
a t grave en dernier. Enfin YI-YII et l'inscription Claver-
niur peuvent tre considres comme ayant t copies une
i)oque o les caractres trusques conuiienaicnt sortir de
l'usage sous l'influence de la civilisation romaine.
Il faut ajouter que la langue et l'orthographe de toutes ces
laides prsentent, malgr quelques divergences, un caractre
d'unit qui ne permet pas de les supposer spares par un
trs-grand intervalle : je crois donc qu'on ne sera pas loin
de la vrit en plaant entre le deuxime sicle et la fin du
premier sicle avant Jsus-Christ l'pocpie o la corporation
attidienne, d'aprs des originaux plus anciens, a fait graver
ces sept tables.
TABJ-E IV, 33.
309
LES TABLES DCOUVERTES A GUJ3BI0 TAIENT-ELLES'
AU NOMBRE DE NEUF?
J'ai promis plus haut
(p.
II) de revenir sur la question des
deux tables qui , selon le rcit de Concioli, ont t transpor-
tes au seizime sicle Venise, qui, d'aprs cet crivain
,
se
trouvaient encore l'Arsenal en 1673, et qu'il a t impossible
de retrouver. L'assertion de Concioli a t conteste par Pas-
seri, Huschke, et plus rcemment par M. G. Coneslabile.
Une objection grave a t faite : l'acte d'acquisition des tables
eugubines par la ville de Gubbio, que Concioli ne connaissait
pas, a t retrouv dans les Archives*, et il fait mention seu-
lement de sept tables. Comme ce document
,
publi d'une fa-
on trs-dfectueuse par Passeri
%
a donn lieu toute sorte
de
suppositions mal fondes', nous en plaons ici le texte'' :
Eisdem anno (millesimo quadringentesimo quinquagesimo
sexto) indictione (quarta) et pontificatu (Calisti tertii) die vero
XXV agusti Actum Eugubij in sala superiori palatij residentie
Magnificorum dominorum Gonfalonerij et Consuluni dicte
Civitatis presentibus scilicet petro feordi et Batiste lohannis
lutie testibus michi cancellario notis ad hec habilis vocatis
et rogatis.

Paolus Greghorj de Signa habilator Eugubij per se suos


heredes et successores Et vice et nomine presentine fille olim
francisci vici Maggi et domine Angcle ad presens uxoris dicti
pauli pro qua presentina dictus paulus de rato promisit etc
ddit tradidit cessit et concessit Magnificis dominis Gonfalo-
nerio et Consulibus dicte Ciuitatis et michi Gucacio Cancella-
rio infrascripto recipientibus pro dicto Comuni tabulas septem
1. Liber Reformationum cicitatis Eugubii ab a. 1453 ad a. 1457, p.
132.
2. Paralipomena in Thom.v Dempsleri libros de Etruria rega/ J.ucques, 1767,
f", p. 244. Ua fac-simil imparfait ?e trouve dans les Mmoires de l'Acadmie de
Leyde (III, 136).
3. On a t jusqu' en contester l'authenticit. Verslagen enmededeelingen d.
kon. Akad. van Wetenschappen. Leyde, I, p.
237. Cf. II, 102.
4. Une leon beaucoup plus correcte a t donne par M. G. Coneslabile
dans
le Giornale di Erudizione artistica (Perugia, 1872). Nous devons
l'obligeance
de ce savant une photographie de l'acte de vente (voy. la planche xiii de notre
atlas) : le texte que nous donnons est la lecture de M. Conestabile
amende en
certains endroits par M. Lopnlil Dclislc.
310 TABI.E IV, 33.
eburncas' variis literis scriptas latinis videlicet et ignotis^ ad
hahcndum iencndnni et posidondiim clr ol qiiicqiiid dicto
Conuini deinceps placuerit facicndum elc El hoc fecil dictus
pauliis nominiI)us ut supra Quia prcfali Magnifici domini et
Anionius (iiiidulij Sindirus et procuralor dicli Comunis sub-
slilutus a Irancisclio Aicolaj prout de dicto sindicatu prin-
cipali et substitutione predicta dicitur aparere manu scilicet
Jacobi Marri de Urbino olini Canccllarij cum consensu licenlia
el volunlate prcfatorum Magnificoruiu dominorum vendidil
tradidit cessit et concessit ronsignauit assignauit stabiliuit et
firmauil dicto paulo rccipienti pro se et vice et nomine dicte
prcsentinc Galjellam Muntium et pascuorum Comunis dicte
Ciuitatis Eugubij consuetam' vendi et eius fructus reditus et
prouentus
''
pro biennio proxime futuro inchoando die primo
mensis Januarij proxime lituri anni millesimi iiij^Lvij Et hoc
fecit dictus Antonius Sindicus Antedictus pro pretio et nomine
prelij dictarum tabularum Qui Antonius Et paulus nominibus
ut supra fecerunt hinc indc finilivvm quietationem et pactum
perpetuale de ulterius non petendo unus alteri et alter alteri
etc renunptiantes etc ad penam dupli etc Juraucrunt etc pro-
miserunl etc obligauerunt elc.

Si l'on examine ce qui ressorl de cet acte de vente, on voit
d'abord qu'en ce qui concerne la date les deux tmoignages
ne se contredisent point : les tables, dcouvertes, selon Con-
1. Cette pithte est des plus extraordinaires', puisqu'il s'agit de tables en
bronze. M. Conestabile a cru lire eharneas. Mais la leon eburneas parat cer-
taine. Elle est rpte dans la note marginale : Emptio certarum tabularum
eburnearum factaper commune a Paulo Schavo. Lepsius et Huschke ont suppos
que le modle que le scribe avait sous les yeux portait aheneas : mais il s'agit
ici d'une minute, et non d'une copie, et la forme ahenens n'est point usite au
moyen ge.
2. Passeri avait lu ,rgyptus. Conestabile segretis. La note marginale lege egip-
tiis
;
potius greciis ne doit pas tre antrieure au dix-huitime sicle.
3. Passeri lit consenticn, aprs quoi il commence une phrase nouvelle.
4. Maiimi fnoris erat tune temporis iste proventus, crit Passeri. Lepsius
{de Tahulis Eugubinis
,
p. 7) s'tonne qu'on ait achet ces tables tam insolenti
tamque immoderato pretio dans un temps o les magistrats de Gubbio ne pou-
vaient souponner qu'il
y
tait question des antiquits de leur propre ville. Auf-
recht et KirchhofT disent qu'elles ont t cdes la ville gegen einen enorm hohen
Preis. 11 semble qu'on n'ait pas bien compris cette partie du texte : il n'est ques-
tion que de la cession pour deux ans d'un droit d'affouage et de pacage.
M. Conestabile a ramen les choses leur vritable valeur. En comparant quel
prix le mme droit est lou en 1451, il arrive la conclusion que les Tables
Eugubines ont t payes 20 florins.
TABLE IV, 33.
311
cioli, en 1444, ont fort l3ien pu n'tre vendues la villvi
qu'en
1456. Pour ce ({ui est du nombre, le document que nous ve-
nons de citer n'a rien de dcisif. Il prouve que la ville a achet
sept tables : mais deux purent fort bien aller dans les mains
d'un autre acqureur, ou encore elles ont pu, ds le moment
de la dcouverte, appartenir un autre propritaire. Selon
nous, il n'y a l, jusqu' prsent, rien qui contredise le rcit
de Concioli. Mais il est, au contraire, corrobor par un tmoi-
gnage beaucoup plus ancien. Le provincial des dominicains
Leandro Alberti (1479-1552), dans son ouvrage Descrizione
d'Italia, publi d'abord en 1550, et plusieurs fois rdit,
s'exprime en ces termes. Nous transcrivons le passage en
question d'aprs la traduction latine imprime Cologne en
1567' : Antiquum et pervetus oppidum est [Eugubium]
ejusque rei plurima cernuntur etiamnum vestigia, sed loco
nune paulum remoto in planifie, ubi prisca urbs fuit. Appa-
rent hic ruine templorum veterum ac theatri , mris perele-
ganti opre factis.... Prterea loci vetustatem tabul qu-
dam ex re, partim Hetruscis, partim Latinis characteribus
inscriptee probant, quee non pridem inter antiquas urbis rui-
nas invenlcT, nunc in Curia magno cum honore servantur.
Mihi cum aliquando Eugubium venissem, Priores urbis
summa cum religione septenas ostenderunt, binas adhuc
desse addenles. Erant qudam longitudine circa bipedali,
latitudine pedali; nonnullse minores. Quod ad inscriptiones
attinet, equidem diligentissime laboraveram ut exempli co-
pia mihi fierct, quod huic loco insereretur; at cum jam vo-
luntali meae satisfactum, omniaque diligenter exscripta, post
ad me transmissa fuissent, maximam litterarum partem a
Latinis differre, nec sensum uUum elici posse animadverti :
quamobrem haud putavi conveniens rem tam obsoletam et
penitus obscuram operi inserere, diligentia nemini pro-
futura.

M. G. Conestabile suppose que Concioli n'a fait que dve-
lopper et enjoliver le passage que nous venons de transcrire.
La favoletta bell' e composta.... Ma veramente il giure-
consulto cantianese non ha altro merito clic quello di avcr
foggialo una bella frangia; la sloria cui egli l'appicc rico-
nosce per suo autore Ira Leandro Alberti. Mais cela nous
1. F. Leandri Alberti Bononieasis Descriptio totius Ilaliaj. Interprte Guilielmo
Ryriandro Haingeno. Colonice, 1567, f, p.
133.
312 TABLE IV, 33.
paral difficile adincttiv, car si Concioli lirail sa science
d'Albciii, il roi)roduirail aussi ses ciTCurs. OrAlberli, qui
est assez vaguemeni renseign, dit que les tables ont cl
trouves depuis peu (non pridem)
;
ce (jui est assez inexact,
puisqu'il tait Gubbio en 1530. Au contraire, la date de
J444, donne par Concioli, s'accorde, connue nous l'avons vu,
avec l'acte de vente. On en peut conclure que Concioli avait
d'autres informations, M. Conestabilc demande comment on
peut parler en 1530 de deux tables absentes, puisque, d'aprs
le dire de Concioli, elles sont seulement parties pour Venise
en 1540. Mais cela se peut fort bien, si les deux tables en
question appartenaient dj un autre propritaire. Si Con-
cioli avait puis son savoir chez Alberti, il aurait plac le
voyage k une date plus ancienne. Nous ajouterons que le rcit
de Concioli est fait avec une prcision et une richesse de cir-
constances accessoires qui ne se trouvent pas d'habitude dans
les contes invents plaisir. On ne voit pas d'ailleurs quel
intrt il*aurait eu avancer relativement l'Arsenal de Ve-
nise un fait dont il et t si facile aux contemporains de re-
connatre la fausset. Pour ne rien omettre ici de ce qui se
rapporte ce sujet, nous ajouterons que, dans leur ouvrage
d'interprtation', Aufrecht et Kirchhoisont arrivs, non sans
vraisemblance, la conclusion que deux des inscriptions
conserves (V b et II a) sont incompltes. Comme les Tables
Eugubines forment jusqu' un certain point un ensemble,
puisque III et IV, YI et Vil se font suite, et puisque I traite
le mme sujet que VI-VII, ces deux savants ont suppos que
les tables perdues contenaient prcisment les parties ab-
sentes.
1. Die umbrischen Sprachdenkmler. II,
p. 362, 379.
ai,PHABET ETRUSQUE. ALPHABET LATIN
GRAMMAIRE
OMBRIENNE

1. CRITURE.
L'criture des cinq premires tables est une varit de
l'criture trusque. Elle se lit de droite gauche. L'alphabet
se compose de dix-huit leltres^ Il n'a pas de caractres sp-
ciaux pour marquer Vo, ni le
g,
ni le
q.
Les aspires <I et X
lui manquent galement; mais il a le
2,
le fetlev trusques.
Il possde, en oulre, un caractre qui lui est propre, le d,
lequel marque le son devenu sifflant d'un k, quand il est ou
tait primitivement suivi d'un e ou d'un i : nous le transcri-
vons par
. La lettre ^ dsigne le d : le mme caractre, avec
l'addition d'une courte antenne H, se retrouve, pour marquer
le d, en osque. Il semble qu'il
y
ait eu dans l'criture un
change entre le d et le r, car ce dernier caractre est repr-
sent par Q-
Les cinq premires tables ne sont pas de la mme main,
et, quoique en gnral ce soit le mme alphabet, il
y
a
pourtant quelques divergences. Ainsi la table II a repr-
sente deux fois le s par M, tandis que le signe ordinaire
est 2. La cinquime table reprsente constamment le m par
un A. Enfin, sur I et sur IV on trouve une fois
O
pour figu-
rer le t. Certaines fautes du copiste peuvent faire supposer
que le modle sur lequel a t copie la premire table repr-
sentait le
f
par le caractre
^
rest usit en trusque et en
falisque. Parmi les nombreuses inscriptions trus([ues, celle
dont l'criture prsente le plus d'analogie avec nos tables
est la stle de Prouse.
Je passe maintenant aux tables VI, VII, et la dernire par-
1. Voir la planche ci-ontre.
314
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
tie de V, qui sont en crilure romaine. Il
y
a vingt el un ca-
raclres : ni le k ni le z ne se prsentent. Mais on trouve le
q
employ la faon du coppa grec, devant un u, dans les
mots pcquo, peiqu, Piquier et dequrier. 11
y
a en outre, sur
les tables en criture latine, un caractre spcial destin
reprsenter le d de l'alphabet national : c'est le
,
c'est--
dire un S surmont d'une barre transversale. Lepsius a
voulu rattacher directement cette lettre au samedi phni-
cien : mais nous croyons que la barre est un signe diacriti-
que. La preuve que le graveur au moins l'entendait ainsi,
c'est qu'aprs avoir fait son S il a souvent oubli d'ajouter
la barre. 11 reste mentionner la manire particulire dont le
q,
c'est--dire le d, est transcrit sur les tables en criture
latine : il est reprsent par le groupe RS. Ainsi pedi est
transcrit jjei^si, adfertur devient arsfertw\ teda devient
dersa. Nous aurons reparler de ce fait
(
22).
g
2. VOYELLES.
Manire dmarquer les voyelles longues.
Les voyelles sont les mmes ({u'en latin : a, e, i, o, u. L'al-
phabet trusque, il est vrai, n'a pas de signe spcial pour l'o,
qu'il reprsente ordinairement par it'. Mais il
y
a toute raison
de supposer que le son o existait dans la prononciation.
Quant aux tables en criture latine, elles ont les deux lettres
et Y, qu'elles ne confondent pas entre elles, et dont elles
font un usage conforme l'lymologie.
L'orthographe des Tables Eugubines, i)lus parfaite sur ce
point que l'orthographe romaine de l'poque classique, s'at-
tache distinguer les voyelles longues des voyelles brves.
Elle se sert, cet clet, de trois moyens : ou bien elle redou-
ble la voyelle (aanfehtaf, eesona, feetu, ooserclom), ou bien
elle crit deux fois la voyelle en sparant les deux lettres par
un h [stahamu, spahamu, naharkum, ahavendu, sahate, aha-
tripursatu, sehemeniar^ cehep, seliemu, sihitu, persnilihnil, ano-
vihimu, comohota), ou bien elle fait simplement suivre la
voyell(! d'un h [slahmu, spahmu, sehmenier, cihccd
a,
podrufi-
pei, slruhrla). De ces trois moyens le troisime nous parat
postrieur au second, dont il est une abrviation. U faut ajou-
ter que l'indication de la longue est souvent omise : ct de
1. Voir ci-dessus, p.
4.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
315
feetu on trouve, par exemple, nombre de fois
fctu^ a. ct de
ihitw on a ilir^ ct de stnihla on a strua. Voici la liste
des mots qui prsentent ces varits d'orthographe : stahamu,
stafimu, s t a mu
;
ahatripursatu, a h tr e
p
u d a t u , a t r e
p
u cl a t u
;
arsmahamo, admamu; caterahamo, kateramu; sahatam,
sahate, sahta, sate, satam; trahaf, traf, trahvorfi; hahtu,
hatu; kumnahkle, kumnakle; mantrahklu, mantra-
klu; naharkum; spahatu, spatu; spahamu, spahmu;
ahavendu; sehemeniar , sehmeniar, sehmenier, semenies;
seheynu, semu; amprehtu, ambretuto; eheturstahamu, ctu-
rstahmu, etudstamu; aviehcleir^ aviecla;
cehefi; kukehes;
fedehtru; rehte; frehtu; aanfehtaf; t ehted im ; scre/i^o,
screihtor; feetu; eesona; meerslu;
frateer; persnihimu, pers-
nihmu, persnimu; persnihimumOj persnimumo ; anovihimu;
ihitir, itir; amparihmu, amparitu; c\h(iQ(\.di; preploho-
tatu, preplotatu; comohota; struhla, strula; podruhpei;
uhtur, uhtretie; subuhtu. On peut ajouter ahtu,
ahtim, ahtis.
g
3. Va BREF.
A Va bref ombrien correspondent en latin :
1"
Va bref*; par exemple dans ; ad ad, ahesnes ahenis,
Akeclunia Aquilonia, abrons a\)VOs, akru a.gro, anglom an-
gulum, cwnamb, arlataf arculatas, alfu albos, kapide ca-
pide, habetu habeto, mani manu, salu salem, taez tacitus,
vasetom vacatum, karu caro, tafle tabule, scapla scapulam,
katles catuli, kaprum caprum, ptre patri. Voyez en outre
la premire dclinaison et les noms neutres de la seconde.
2
L'e ou i : an- in (devantles verbes); an- in (privatif);
anterinter; ocar, nominatif correspondant aux formes la-
tines comme acer, saluber, dans lesquels Ve est une voyelle
d liaison
;
tuplak duplex. Comparez en outre spantim,
spantea, spahmu, spafu, qui viennent d'une racine speml,
correspondant au grec crvoo). Le substantif mantrahklum,
que nous expliquons par mantele
(p. 117),
renferme peut-
tre le verbe tergere. Dans les exemples qu'on vient de voir
]. Par une confusion fcheuse, on se sert du mme terme pour designer la
voyelle longue par nature, et la voyelle (il serait plus juste de dire la syllabe)
longue par position. Dans notre phontique, long et bref doivent seulement s'en-
tendre des voyelles longues ou brves par nature. Ainsi, dans amh, Va est bref
par nature, quoique suivi de deux consonnes.
316 GRAMMAIRR OMBRIENNE.
on remarquera que l'^esl loujours accompagne d'un h,
7^
ou l.
3
L'o ; kumaltu commolito
;
kumales commolitis.
Sur une particularit des tables III et IV, voy.
p.
290.

4. Va LONG.
A l'a long correspondent en latin :
1
L', par exemple dans le nom i)ropre Naharkum, qui
correspond l'adjectif latin Naricus, nom d'une population
riveraine du fleuve Nar
;
dans le suffixe nhcliim (kumnah-
kle), qui correspond au latin culum. Il est probable que
nous avons aussi un a long dans as a ara, a rires at ris, pas'e
pace, suhra ^upra, frateer fratres; dans les suffixes /is et avis
[tefralis, verfale, staflaris)\ dans le suffixe at formant des
noms ethniques (Atiiediate, Kureiatel; dans le suffixe atus
(a dp
u
trafic. Mais dans ces mots rorthograjjlie de nos tables
a nglig d'indiquer expressment la voyelle longue. Voy.
aussi les noms de la l'-^ dclinaison et les verbes de la
1"
con-
jugaison faible.
1
au : ahtu autem
;
fato suppose un participe fautus, de
favere.
3"
. Dans la prposition-prfixe da latin de ^cf. dal en
osque); dans le suffixe iits (pernaies, pustnaies, pdala),
qui correspond au latin ciusK Rapprochez aussi fahem, que
j"cxpli(|ue par le latin f;ecem.

5. L'e BREF.
A l'e ombrien correspondent en lai in :
1
c, par exemple
dans est est; tenitu tcneto; pcquo (pecudcs); deen decem
;
benes ventes; /romfMi^lremelacito); prusekatu secato ; ser7w
(servato); covertu convertito
;
fertu ferto
;
anter [nier; am-
pentu imj)endilo; enlentu intendilo; anferener ipour an-
fercnder), cf. les participes latins tels que ferendus
;
termnu
lerniino; sersitu sedeto
;
tertiu terlium; destru dextro; ves-
Ira \estras; iveka juvencas. On trouve en outre l'e dans la
syllabe r(lui)licative des verl)es forts, connue pej)urku-
rent icf. en ancien latin memordi, pepugi). Au vocatif des
thmes en o : Tefre, Fisovie, Sanie. Dans le suffixe nien
I. Voy.
p. p.
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 317
(iimen, nomen). Cf. la dclinaison dos thmes en i ^accusatif
uveni = latin ovem).
2
'/. Exemples : en in; od-ek id; cr-ek is
;
ped qiiid; trefo
tribum; etraf(iterum); stepJatu stipulator; Kasclatc icf. Ca-
slinum); kalcduf (cf. calidus)
;
urfetam orbitam. Dans la
premire syllabe de tnehe (mihi), tefe (tibi). Dans le suffixe
fle
{-purtifele) = bilis. Cf. la dclinaison des thmes en i, o l'on
a des neutres pluriels en eu (sakreu perakneu) correspon-
dant aux neutres latins en ia.
En ombrien, e alterne avec i dans dersa dirsa; teclust dir-
sust; sestu sistu; pide pede; adiper adeper; trifo
trefi; ahtripursatu ahlrepudatu
;
stiplatu steplatu
;
co-
negos kunikaz; vistia vestia. A ct de en = latin in,
l'ombrien a aussi i(n^, dans iseetes (insiciae), iuku (cf. in-
vocatio).
3
. Ex. : nerf Lares
(?);
j^etur quatuor; vescles vasculis.
4"
ou M : sevum (latin sollum pour solvum); persclum
(poscere), joeperscust (poposcerit)
;
pelmner (pulmentum);
sumel (simul); sent sunt. Sur vepurus, vepuratu,
Puemune, voy.
p. 240, 298.
L'e est une insertion euphonique dans : tiel, katel, po-
cer, ager, frafer. Cet e peut tre allong par compensation
pour la chute d'une consonne ; c'est ce qui a lieu au nomi-
natif pluriel frateer (pour fratrs, fraters).

6. \Jc LONG.
A Ve long ombrien correspondent en latin :
1"
e long. Ex. : ehe, qui est la prposition latine e; ec dans
ec/a, e(c)tonfu (en latin ec-ce, ec-iUum); plener plenis ;
me/a
mensa; prufe probe; rehte recte. Cf. les noms de la
5"
d-
clinaison.
2
et ei. Voy. le

9.
3
ce. Ex. kvestur qucestor; pre pr. Cf. la dclinaison
des thmes en a : par ex. au datif tote Ijovine.
g
7. Vi BREF.
ATi bref ombrien correspondent en latin :
1'^
(. Ex. : ife ibi; it-ek id; lapuscom (lapydes);
adipes
adipibus; kapide capide: trifu tribum; pis quis; pid quid;
318 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
vitla viliila; likla (fingere); stiplo slipiilor; tripler triplis;
anslinlu (instinguere); sislu sislo; tic lu (dicare). Cf. la d-
clinaison des thmes en i.
2
e, dans prusikiirent compar inscce
(p. 248);
tiit
decet; poniatcr puniceatis.
Vi reprsente probablement un jod dans Jupater
=: lalin
Jupiter. Cf.

36.
S
8. L'^ LONG.
A Vi lon<jf ombrien correspondent en latin un i long-, par ex.
dans Ikuvinus Iguvini;
fdiu filios; vinu vinum; fisc
(confisus); ihitir (accitis); cabriner caprini; vestis veslitus;
sir (sis); sins sint. Cf. la dclinaison des thmes en io
et en i.

9. El, C ET 1.
L'orthographe ombrienne, comme l'orthographe latine,
prsente dans les mmes mots, tantt ei, tantt e, tantt i.
Il est probable qu'il s'agit d'un son flottant entre l'e long et
Vi long'. Exemples : teium tiom; peihaner pihaner pehaner;
ijoveine ijovine; veiro viro; apei ape api; poei poepoi; persei
perse persi; porsei porse porsi; pusei pusepusi; podruhpei pa-
nupei putrespe pumpe; aveis avis; peracrei peracri; piha-
fei pihaf; aviecleir aviecUr; tefrei tefri tefre; heriei herie;
hereitu lieritu erelu; slahmeitei stahmitei; eine ene inu;
vesteis vestis; screihtor screhto; neip nep; hertei[r) herter;
esmei[k) esmik; Dei Di. Il faut remarquer que l'orthographe
ei appartient presque uniquement aux tables en criture la-
tine'. Mais sur les labis en criture trusque on voit alterner
dans les mmes mots e et i. Exemples : enumek inumck;
esuk esuniek isek isunt; Gerfe erfi; avif avef;
krikatrum krenkalrum. Cf. d'autres exemples dans la
dclinaison des thmes en o et en i, ainsi que des thmes
consonnes.
On ne sera pas tonn ds lors qu' ces voyelles correspon-
dent en latin :
1
un ilong. Exemples : es lu islum; lu iio; screhto iicr[i-
lum; preve j)rivus; feliuf filios; we/e mih; lefe lib.
1. Les seules exceptions sont: cikvasatis, eikvasesc, Ku relaie, Peie-
tliate,qui sont des noms propres, eitipes, o l'e reprsente peut-tre un pr-
fixe, et e Y e i e t u , dans lequel Vi semble avoir la valeur d'un jod.
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 319
2
un e lono:
;
habilu liabetii
;
lursitu- lorrclo.
Notez encore l'incerlitude de rorlhograpliedans via el vea,
K a s e 1 a t i et Cobsilate, fc 1 i u f et filiu.
Il ne faut pas confondre avec la diphthongue ei le groupe et
en deux syllalies, que nous avons, par exemple, dans
felu^
advetu, peu, et qui a une origine part. Yoy.

36. On doit
galement prononcer en deux syllabes e- iscurent, o l'e repr-
sente probablement le prfixe.

10. L'O BREF.


L'alphabet trusque n'ayant pas de signe spcial pour o,
il va de soi, quand cette lettre est figure dans un mot, que le
mot appartient aux inscriptions en criture latine. Cependant
l'on doit prsumer qu'une partie des ic sur les tables en cri-
ture trusque reprsentent des o (cf.
1). A l'o bref ombrien
correspondent en latin :
r bref. Ex. : ovif oves
;
ostendu ostendito
;
ocai- ocris
;
pople populo
;
jjortaia portet
;
porcaf porcas
;
subocau sub-
vocavi.
2
a. L'ombrien, aux formes latines comme templa, utilia,
oppose des formes o la dsinence est obscurcie en o. Exem-
ples : prosesefo prosecta, adro atra, trio tria (dans trioper),
arvio. Il semble que les tables en criture trusque aient t
embarrasses pour marquer ce son, qu'elles reprsentent
tantt par ,
tantt par it : arvia arviu, veskla vesklu,
snata snatu, asnata asnatu.
De mme, le nominatif singulier de la premire dclinaison
est reprsent tantt par a, tantt par u : ct de panta
muta quanta multa

on trouve quatre lignes plus bas
etantu mutu tanta multa
(V b 2.
6).
3"
u, surtout devant une nasale. Ex. : mota multa
;
gomia
gumias
;
poplom populum
;
fratrom fratrum
*
;
com cum. Il
y
faut joindre onse, qui suppose une forme latine umsus, deve-
nue par euphonie umesus uinerus. Peu importe d'ailleurs que
la nasale soit omise dans l'criture : on a, par exemple, salvo
salvum, to tum. L'influence de m sur la voyelle prcdente va
si loin, que dans des mots o Vu est organique, il se change
en o; ainsi au supin : aseriato etu (observatum \{o)',somo
(= latin summum). Au sujet des infinitifs en ow, tels que
1. Mais on u avec un u le gnitif pluriel 'pracalarum.
320 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
erom,
aferom, aterom, on peut se demander s'ils appartien-
nent la
2
ou la
4*
dclinaison.
L'o est encore reprsent en latin par un u dans le suffixe
ovius [Fisovius) = latin iivius ^Yitruvius).
4*
eou i : couor^wsf converterit
;
/tomonits hominibus.
A l'accusatif singulier des thmes consonne : arsferturo
= adferiorem. Mais cette correspondance est seulement ap-
parente. L'o ombrien rpond l'a grec de moa, "EXYjva, tandis
que la dsinence latine em est emprunte la dclinaison des
thmes en /.
L'o en ombrien alterne avec dans : comoitu kumaltu
commolito
;
Prestote Prestate; Tesenocir Tesenakes. L'o
alterne avec e dans covertu covortiis, dans Tesenocir Tesonocir.
$
1 1 . L'o LONG.
A l'o long rpondent en latin :
1"
. Ex. : nome nomen; proseseter prosectis; comohotacom-
mota; yl cersoma Aquilonia
;
rt6ro/* apros. Il est remarquable
que les mmes tables qui, l'accusatif pluriel, crivent abrof,
verof, ont daulrcsfois w,
uf
: aviehcluf, vitlu, /o?^,
filiu,
peiu,
rofu, calersu. Je crois que cette orthographe est due au mo-
dle en criture trusque. Aux exemples qui prcdent joi-
gnez la premire personne en o ; suboco, stiplo.
2*
a long. Aux participes latins en atus correspondent des
nominatifs en os : pihos, conegos. Les tables en criture trus-
que mettent pihaz, kunikaz. Aux nominatifs comme Ur-
binas correspondent des nominatifs en os : Casilos. Par ex-
ception, on trouve (YI b,
5,
YII a
8) un o l'ablatif singulier
de la premire dclinaison : sopo poslro. Peut-tre Vu de inani
nertru
(p.
151) et l'u final de supru (lY
3)
sont-ils dus un
obscurcissement analogue.
Z auK Exemples : oie nul; frosetom (fraudare); toru tau-
ros
;
fans (favere, Faunus)
;
ose suppose un participe auxus,
osatu un frquentatif auxato. 11 faut joindre uhtur auctor,
uhtretie (auctoritasl, dans lesquels u doit reprsenter un o,
comme on le voit par l'inscription cite
p.
232.
L'ombrien a-u (cf. subocau) s'est contract en o dans vesticos
1. Festus, dition Mller,
p. 238. [Plotos appellant] UmLri pedibus planis [na-
tos. Hinc soieas dimidiatas, quijbus utuntur in venando, [quo planius pedem
ponant, vojcant seniiplotia. Et [.... undc et Maccijus poeta, quia Umber Sarsinas
erat; a pedum planitie initio Piotus, postea Plautus cptus est dici.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
321
(VI 6
25)
pour vesticaus. Peut-tre portust (VII 6
3) ost-il une
faute du graveur pour portost.
k" n long-. Exemples : rofa rufas
;
toco luccetum
;
voeu
luco
(?)
;
ponisiater puniceatis. Il est probable que Vu, dans
les mots latins, vient de la diphlhongue ou.
$
12. L'WBREF.
Pour la raison indique

10, nous emprunterons de prf-
rence nos exemples aux inscriptions en criture latine. A Vu
bref ombrien, correspondent en latin :
1
u. Ex. siib sub
;
subra supra; diipler duplis; putrespe
utriusque; fuiest fuerit; ^w tua. Dans les dsinences passi-
ves : emantur, tursiandu.
2"
0. Ex. Jtwe Jovi
;
ciirnaco cornicem ; iumanc/w torreantur.
3
a : vufru vafrum.
4
e. Ex. dupursus bipedibus; peturpursus quadrupedibus;
pcpurkurent precati sunt.
5
i dans adputrati arbitratu.
6
y
dans lapuscum lapydiscum.
L'ombrien fait alterner e et u dans le tbme ped
pied . On
a, par exemple, l'ablatif persi pede , m.a.\s dupursus bipe-
dibus, pefwrTsurstt quadrupedibus , atripursatu, verbe d-
riv d'un substantif signifiant trpied.
5
13. u LONG.
A Vu long correspondent en latin :
1
u long. Ex. kuratu curatum; Jupater Jupiter; mune-
klu munia.
2"
long. A l'ablatif singulier des thmes de la seconde
dclinaison : termnu termino
;
podruhpei utroque
;
panupei
quandoque. Comparez ci-dessus, page 13. A l'impratif : pf/mfw
piato, prusekatu prosecato, fertu ferto. Dans le suffixe
iwr
=
latin tor. Ex. arsferhcro adfertorem; kvestur qustor.
Il
y
a encore un certain nombre de mots qui se trouvent seu-
lement en criture trusque, et dans lesquels Vu est pro-
bablement long et serait reprsent par en criture latine :
admune, Petrunia, Vesune, Puemune.
On voit les tables en criture latine hsiter entre u et o.
Ainsi au nominatif pluriel de la
2*
dchnaison, VI a emploie
2i
322 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
d'abord la dsinence or : arsmor^ totcor, tuderor^ dersecor, su-
batoi\ screihtor; plus tard, le graveur met toujours ur, prin-
vatur, lasetiir, Joviniir. A l'accusatif pluriel, on aabrofWla
3,
sorso VI b
38, mais vitlu toni \l b
43,
fdiu VI b
3, rofu, peiu
VII a 3.
Sur Vu de nertru^ qui est peut-tre pour a long', voy.

11.
Il faudrait alors corriger ce que nous avons dit
p.
151 sur le
genre de manus en ombrien. Cf. supru (IV
3)
qui est peut-
tre pour supra.

14. LISIONS ET CONTRACTIONS DE VOYELLES. DVELOPPEMENT


DE l' EN i;, DE l'w EN UV^ OV.
Vi suivi d'une voyelle a t lid dans vestia
(
ct de
vestiia); puniate ct de ponisiater; fau ct de
faiu
;
combiflamust ct de combifiansiust
;
purtinust
ct de purdinsiust ; skale h ct de scalsie
(p. 120);
Ru-
pina, spina ct de Rupinia, spinia; //orse ct de
Hudie. Il en est probablement de mme de l'e dans prin-
vatus, pour prinveatus. Ce mot nous offre galement
l'exemple d'une contraction, tant pour pre -\- inveatus.
Ui se contracte en i. On a, par exemple, sim pour suim,
sif
pour suif;
purditom pour purduitom; purtiius pour pur-
tuiius; fito pour fuitom] frif
pour fruif.
De mme l'ablatif
des thmes en u: mani, trefi, adputrati sont pour manui,
trefui, adputratui.
La voyelle longue crite ei, e, i (voyez plus haut,
9)
est
une contraction pour ie au datif singulier des thmes en io.
Ex. Fisei^ Fisi ct de Fisie; Grabovei^ Grabovi ct de
Grabovie; Sae ct de Sansie; Marti ct de Martie
;
lovi ct de lovie; erfi ct de Gerfie.
Io se contracte en i au nominatif et l'accusatif singulier
des thmes de la
2^
dclinaison : Atiersir, dutim, tertim, Fi-
sovim, Sansi{m), adkani(m).
Uo se contracte en u dann pelur quatuor.
Les suffixes se prsentent ordinairement sous leur forme la
plus courte. Nous voyons se contracter :
tero en tro : etraf, mestru, putrcs, destru, nertru, pos-
tra, pretra;
cola en do: pAliaclu, manlrnclo, sufedaklu, kumnaklc,
n n r a k 1 u m , mu n e k 1 u , e h v e 1 k 1 u . vesclir^ persclu;
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 323
men en mn
: nomner [pour nomener) ^ iimne (pour amen),
kumne (pour kulmene), pelmner (pour pelmener)
;
meno en nmo : termnu (lalin termino).
De mme on a : poplom, latin populum; fondlir^ latin Ion--
tuli(?]
;
katles, 1. catuli; vitlaf, 1. vilulas; anglom, 1. angu-
lom; seples, 1. simpulis; Treblanir, 1. Trcbulanis; cf. sliplo^
1. stipulor.
Une voyelle a t galement supprime :
A l'impratif des verbes de la
3"
conjugaison : comoltu, co-
vertu, revestu, anipentu \)our comoletu, rovertelu^revesetu, am-
pen[d)etu.
Au nominatif singulier des participes de la
1"
et de la
2*
conjugaison : pehos, pihaz ]iOur pehatus, vestis pour vestitus.
Au nominatif singulier des thmes en cUis, dsignani
l'origine ou l'extraction. Ex, Casilos (pour Gasilatis).
Vi suivi d'une voyelle se ddouble parfois en ij (crit ii).
Exemples : triia, triiuper, Atiiedies, heriiei, et les
mots forms l'aide du suffixe io comme Klaverniie, Kas-
truiie, Kluviier, Vuiia, Vehiies. Joignez-y iiovie
(VI b
35)
pour iovie, moins qu'il n'y ait faute du graveur.
Vu, quand il est suivi d'une autre voyelle, se dveloppe
parfois en uv, ov, c'est--dire qu'il prend le son d'un w anglais.
Des traces de ce phnomne se trouvent aussi en latin, o on
lit sur des inscriptions INGENYVAE il. N. 3543], SVVO (G. I.
L. I. 1242), SOVEIS [Ib. 198), etc.' Gomme l'criture latine n'a
pas de signe spcial pour le t;,nous avons sur les tablesVI-VII
l'orthographe VV, OV; les tables en criture trusque,qui pos-
sdent un V, mettent uv. Ex. SALYVOM (VI a 41),
SALVVA (VI
a
42),
AVVEI (VI a
3),
TVVA (VI a
42), TOVER (VI 6 30 deux
fois), PVRDOVITV; aruvia, prinuvatus, mersuva, ma-
nu ve. Vu va jusqu' absorber la voyelle suivante au parfait
subocauv, subocau, ainsi que dans sopir (pour sve-pir).
11 semble que le v ou Vu ait quelquefois lui seul la valeur
du groupe ttu. Ainsi Eikvasatis, Eikvasese, Traekvine
sont des noms propres qui renferment tous trois le nom
d'Iguvium, et qu'il faut sans doute prononcer Eikuvasatis,
Eikuvasese, Traekuvine. De mme, Piquier est pour P^"-
quvier, et nous avons traduit tekvias comme tant pour
tekuvias
(p.
262 . Il
y
faut peut-tre joindre iveka i)our
iuveka (latin juvenca).
1. Scliucbardt. Vulgrlatein', II) c. 521.
324 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
CONSONNES.

15. K ou C.
La gutturale forte est crite K sur les tables en criture
trusque, C sur les autres. A cette lettre correspondent en
latin :
1
c. Ex. A-antcaprum, kuratu curatum, prusekatu pro-
secato, fakust fecerit, peperscust ])oi)Osccni, scapla scapula,
peico picum, a<rnaco cornicem, com cum. L'enclitique e/c ou
k, qu'on trouve la fin de enumek, esumek, esoc, enuk,
etc., correspond au c de hic, hc, hoc, tun-c, nun-c. En om-
brien
,
ce k final est souvent omis par l'criture : on a, par
exemple, dans des passages identiques, enuk et enu, edek
et erse, esmik et esmei, esuk et esu, esumek et esome, etc.
2
qu. Akedunia Aquilonia; kukehes coinquies.
3
g.
Ex. peracrei (compos de agey^), ainsi crit douze fois.
On se serait attendu une orme peragrei. Peut-tre le modle
trusque a-t-il influ sur le graveur. On a de mme ancla
ct de angla.
On va voir
( 16)
que le k prend le son d'une sifflante de-
vant e ou i. Il
y
a toutefois un certain nombre d'exemples o
le k se maintient devant ces voyelles : Tesenakes, Teseno-
cir; todceir; vuke; fratreci^; Jabusce; Naharce; Tursce. Peut-
tre le maintien du k s'explique-t-il par la circonstance que
dans ces mots l'e ou Vi ou Vei tient la place d'une ancienne
diphthongue oi. Citons encore ici kebu et cehefi.
Nous voyons le k alterner avec

dans Pupdikes, Pupli-
es. Une place part doit tre donne pacer, o l'e est une
insertion euphonique
(
14),
S
16.
,
.s.
Devant un c ou i, le k prend un son sifflant qui est repr-
sent sur les tables en criture trusque par d, sur les tables
en criture latine par h. Ex. ersnatur cenali; esna cena;
ihitir cTtis; imu du thme pronominal qui a donn citra en
latin; faia faciat; pruseetes prosectis; desen dccem; cur-
1. Fralreci peut venir d'un substantif de la
2
dclinaison (fratricus) aussi bien
que d'un nom de la 3 (fratrex).
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
325
nase cornice
(
ct de curnaco cornicem); liit decel; Kas-
Iruiie Gastrucii.
On trouve quelquefois celle lettre devant un a ou un u :
vestia, puniate, purtinust, combi/ansust. Mais alors
un i a t lid (pour vestiia, puniiale, purtiniusl,
combifiansiust). V.

14.
On rencontre g^alement cette lettre devant un /, Ex. Ar-
lataf arculatas
;
strusla struecula. Mais alors une voyelle
brve a t supprime (pour arelataf, struela). Sont
forms de mme tilu, disler (du verbe dicare) et previslatu
d'un substantif visla venant de vincere. Sont d'origine incon-
nue erelu et kurlasiu.

17. Q.
Cette lettre, qui se trouve seulement sur les tables en cri-
ture latine, est employe la faon du coppa grec pour mar-
quer le k devant un u. Ex. dequrier, pequo, peiqu\ Piquier.
Les tables en criture trusque mettent tek u ries.

18. G.
Gette lettre se trouve seulement sur les tables en criture
latine. Elle correspond au
g
latin. Ex. gomia gumias; anglom
angulum
;
agre agri.
Aprs un n, le c s'affaiblit en
g
: ivenga juvenca. On peut
comparer en latin quadringenti. Il faut peut-tre ranger ici
cringatro et anglaf.
Les tables en criture trusque crivent kumiaf, iveka,
krenkatrum.
19. H.
il a t dj question,
2,
de 17^ servant marquer les
voyelles longues : dans ce cas il est seulement un signe or-
thographique. Mais il peut aussi tre une lettre ayant sa va-
leur propre. Ex. habetu habeto; homonus hominibus; lie-
riesl (futur d'un verbe her qui se retrouve en latin dans
iierus, Herie)
;
hostatu du mme thme qui est dans le latin
1. A ct (le l'accusatif peico
326 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
hosliliiis; le thme pronominal hon, avec ses drivs hondra
honclomu, hunl. hunlak, hunlia, qni est probablement pa-
rent du lalin /ac /ucc /^oc. Sont d'origine inconnue hai)inaf,
hebetaf, hondu^ hoUu.
La prononciation de cette lettre devait tre assez faible, car
elle est souvent omise. On trouve l'un ct de l'autre :
heritu, erelu; hebelafe, ebetrafe; anhostatu, anhostatir,
anostatu, anostatir; erahont, erihonf, eront^ euront^ era-
r u n t
.
D'autres fois h semble uniquement destin sparer deux
voyelles. Ex. ahesnes aeneis
;
pehalu piato; stahilu, stahi-
tuto, staheren du verbe staio.
Il est peut-tre organique dans onehe (cf. tefe) et dans Ye-
hiies.

20. X.
Cette lettre, suivie d'un s (v. p. 228), se trouve une fois sur
la table VII 6
:
/"m^rexs. La t. Y a fratreks. Le mol latin
dexteresi toujours crit par un s : testru, destram.
g
21. T.
Sur les tables en criture trusque, on trouve souvent le t
l o l'tymologie exigerait un d. Cela tient une circon-
stance particulire dont il sera question

22. Nous emprun-
terons donc de prfrence nos exemples aux tables YI et YII.
Au t ombrien correspond t en latin : Ex. tefe tibi; tua tua;
ioru tauros; trifo tribum; Jupater Jupiter; vitla vitulas; des-
tram dextram; bcnurent venerint; et et; i)OSt post; pihatu
piatc
Un < final est souvent nglig dans l'criture : pus(t),
pos{t); heries(t); purluvies(t)
;
anpenes(t); ampre-
fus(t); benus(t); fus{t);
covortus{t) ; stalieren(t); ha-
bia(t); fuia(t); feia(t); teda(t), dirsa{t); aseriaia{t)
;
por-
taia[t]; habe(t).' A la
3
pers. plur. du parfait on abcmiso^ co-
vortuso
pour benus-sontj covortus-sont. De mme eruhu pour
eru-hunt.
g
22. Le d ou rs.
Entre deux voyelles ou la lin d'un mot, le T ou d a pris
un son sifflant analogue au son du o en grec moderne. Ce son
GHAMMAIUE OMBIUENNK. 327
est reprsent par rs sur les tables en criture laliie. Ainsi
l'ablatif latin pede est crit pcdi sur la table I oipersi sur la
table VII. Le nom 'adfertor s'crit aclfcrtur sur II a et ars-
fertur sur YI. Quand on rencontre le groupe rs sur les tables
en criture latine, il
y
a donc toujours lieu de se demander
si c'est r-\-s (comme par exemple dans tursilu torreto) ou si
c'est un ancien d. Quant la raison de cette transcription,
deux explications sont possibles. Ou bien l'on a cru vrita-
blement entendre une vibration de la langue avant !a sif-
flante, en sorte que le groupe RS serait destin figurer la
prononciation
;
ou bien, ceux qui ont transport en criture
latine les anciennes inscriptions en caractres nationaux
ont-ils pris le 4
pour un r : mais comme la langue parle lui
donnait la valeur d'une sifflante, comme le r tait d'ailleurs
reprsent dj par la lettre (I, ils crivirent RS. Pour rappeler
que le d des anciennes tables a perdu le son pur de la den-
tale douce, nous le transcrivons par un d point.
Yoici les mots o se rencontre cette lettre. Nous joignons la
transcription en caractres latins toutes les fois qu'elle se
trouve sur nos tables, et nous mettons ct l'tymologie
c^uand elle est connue.
Adfertur arsfertur adfertor; adveitu arsveitu adveliito;
adputrati arbitratu; ad ad; pedi jjcrsi pede; ahtrepudatu
atripursatu (d'un mot tripos, tripodis?); le verbe redoubl did
ou ded
donnera a donn naissance aux formes teda dersa,
tedust dirsust, atedafust andersafust; les pronoms neutres
id, pid (latin quid), pud (latin quod) se trouvent en compo-
sition avec les enclitiques ek, ei dans ed-ek, pel-e, pid-i,
pud-e. Les tables YI-VII transcrivent erse, persei, perse
^
persi, porsi. L'ablatif singulier kapide, transcrit capirse sur
YI,
correspond au latin capkle. L'ablatif pluriel adepes est
parent du latin adipibus. Le nom propre Atiiedius est trans-
crit
Atiersiur et Tadinate est transcrit Tarsinate : les formes
latines sont A ttidii et
Tadinates. L'adjectif kaleduf, que YI
transcrit calersu, correspond calklas. Meds est probable-
ment parent de modus.
Sont d'origine
inconnue : ampedia, fedehtru, Hudie
(transcrit
//orse), pedu m (transcrit
^Jf-rsom), pedaia (trans-
crit i^ersaea),
neidhabas,
pruzude, Pumpedias,
zedcf
(transcrit serst'), su du m (transcrit
^orowi), vapede
(transcrit
vapersus], tehtedim.
Dans les mots suivants d est devant une consonne.
Mais il
328 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
le faut supposer suivi d'un scheva : admune, tedte, ledtu
(transcrit dirsln], etudstamu (transcrit cturslakrnu), nudpe-
ner. Il est prcd d'une consonne dans tribdiu et pupdie.
Dans les mots suivants, d est reprsent en latin par un l :
Akedunia Aquilonia, faniedias familial, kadctu calato,
udetu oleto
(?).
Le nom de ville moderne est L'Acedogna. Les
tables en criture latine transcrivent Acersonia, carsitu. Un
certain nombre de mots qui se trouvent seulement sur les
tables en criture lalme ont un RS, lequel peut faire soup-
onner avec plus ou moins de certitude un ancien d. Ce
sont : dupursus bipedibus
,
peturpursus
quadrupedibus
,
virseto
visum ,
avirseto invisum ,
nersa ne....dam ,
sersitu sedeto ,
mersei (cf. meds^l, arsmor, arsmatia (cf. ad-
mune), dersicurent (forme redouble du verbe die).
Sont d'origine inconnue : arsie, arsir, dersecor, carsoni,
mersta^ smurshn, vasirslom.
Il faut encore remarquer, au sujet de cette transcription
par rs, que le r est quelquefois omis : ainsi l'on trouve Ace-
sonia ct de Acersonia, atripusatu ct d'atripursatu.
D'autre part le prfixe ad est quelquefois transcrit ar : arfer-
tur, arveitu. Je crois qu'alors le r reprsente un changement
de prononciation, comme quand en latin advena, advolare
est devenu arvena, arvolare.
Ajoutons enfin que le d, quand il est final, peut tomber ou
tre omis dans l'criture; ainsi l'on trouve a au lieu de ad ;
ex. asama (ad aram), tertiama spantim (ad tertiam liba-
tionem).
Gela prouve que ce son tait assez faible
;
une autre preuve,
c'est que les thmes finissant par un d ou rs, s'en dpouillent
devant le f de l'accusatif pluriel : ainsi kapid capirs fait
l'accusatif pluriel kapif, et vaped vapers fait vapef.
$
23. D.
Le d a conserv sa valeur de muette dentale douce quand il est
initial. Les tables en criture latine ont alors un D; quant aux
tables en criture trusque, elles mettent un T. Ex. duf duo;
desenduf decem duo; dequria decuria; duples duplis; destram
dextram; deitu dicito; da (osque dat] de; dirs- (forme redou-
ble du verbe donner
, cf. otw(jLi); didom de la racine qui
se trouve dans dicarc.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
329
Sont d'origine inconnue : dersecor^ dersva,
difue, deveia. Les
tables I-V mettent : tuf, tupler, teivuria,
testru, teitu,
lid-, tilu, tes va. C'est probablement un d que reprsente
aussi le t initial de tiit decet.
Un ancien t s'est alaibli en d dans adrer atris, podruhpei
utroque, ander inter, andendu intendito, ostendu ostendito,
prevendu praevenito, tursiandit, torreantur. On
y
peut joindre
hondra, hondomu, Honde, fondlir^ mandraclo, persondro, ran-
dem, hondu. Dans tous ces mots l'ancien < est suivi d'un r ou
prcd d'un n. L'action d'un n sur le l ne se vrifie pourtant
point toujours : ainsi le t s'est conserv quand il est final
[sent, dersicurent, -hont) .
On trouve un d mdiat dans quatre mots : tesedi, Coredier,
lude)\Padellar; en criture trusque, tenzitim, Kureties.
On doit supposer que le d est l'afaiblissement d'un ancien t,
affaiblissement d la position entre deux voyelles ou la
prsence d'un n non marqu dans l'criture. Il faut ranger
encore ici l'adjectif todcom, todceir (on trouve une fois totcor).
La forme complte serait sans doute todecom, todeceir.

24. iV.
A n correspondent en latin :
1
n. Ex. naratu narrato, neip neque, nome nomen, minier
nummis,
mani manu, benurent venerint, karnus (carni-
bus), homonus (hominibus), en in.
2"
m. Ex. onse umerus (pour umesus, iirnsus); desenduf
decem duo; le prfixe an dans an-feroier correspond am,
plus anciennement amb. Sans sortir de l'ombrien, on trouve
anpenes ct de ampentu, venpersuntra ct de
vempesuntres.
3"
1 (?).
Sur we>/= Lares, voir page 92;
naraklum = lara-
rium, voir page 275. Le changement inverse se trouve dans
entelus, ampelus
(
31).
N pour nd.

De mme que chez Plaute dispendite, disten-
due deviennent dispennite, distennite, de mme le groupe om-
brien nd s'assimile en nn. Mais d'ordinaire l'orthographe se
contente d'un seul n. Ponne (VI b 43. YII b
2)
rpond au latin
cunde dans ali-cunde; le plus souvent on crit pone, pune.
Pane quamde; panupei quandoque;
pihaner piandi; anferener
circum ferendi.
330 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
N est souvent omis dans rrcrilure :
1
Devant s (cf. en latin cesor, cosentiunt, cosol). Ex.
fos k
ct de fojis; aseriaia^ aseriater, aserio cl de anseriato,
anseriatu; tesedi ct de
tenzithn; dirsas cl de dirsans;
etaias ct de ctaian.-<. Ainsi s'expliquent les formes comme
aseetes pour an-seetes, astintu pour an-stintu,
i-seetes pour in-seetes.
2
Devant r. Ex. Sae, Saci ct de Samie.
3"
Devant k. Ex. iveka = iuen^ar; krikatrum = krenka-
trum, cringatro.
k Devant t. Ex. huira. hondra; i^ersulru =pe7'suntrn;
vepesutra
=vempesimtres ; u s l e t u =ostendu ; f u r f at
=;
fur-
fant; atedafust
= andersa/'MS^,- atentu ct de andendu.
5
Devant f : aferum afero ct de anferener.
6
Devant o : iuku pour in-vuku.
7
A la fin d'un mot. Ex. nome (nomen), posti ct de
pustin. Cette omission est surtout frquente la fin de
la postposition en : asame[n)^ todcome{n), anglome[n), veru-
fe{n), Fesnafe{n), vapefe[n), etc.
Voir aussi

28.

25. P.
Au
p
correspondent en latin :
1
p.
Ex. /).s'cpace; parfa parra; poplo populum
;
ptre
patri
;
pehatu piato:porto^N portato
;
peia piceas;;3e^wo (pe-
cudes)
;
post post; ^j/ener plenis
;
pre pree; dupursus[ bipedi-
busl; pnt/c probe
;
capirse capide; dupler duplis; scapla sca-
pulam. Le prfixe ptt?' correspond au leiiin por [por-rigere).
2"
qu. Ex. pid quid
;
poe qui; pime cunde
;
pan ta
quanta; panupei quandoque; pumpe cunque; neip neque
;
quelquefois le qu est tomb en latin : putrespe utriusque.
A ces mots, qui se rattachent tous au pronom relatif, il faut
ajouter petur quatuor. Sur cette correspondance entre qu et
p
et les phnomnes analogues dans les autres langues, voy.
Baudry, Phontique,
p. 110, Ascoli, Fonologia.
26. B.
Le B existe dans ralpliabet trusque : toutefois les inscrip-
tions en caractres trusques, comme les vieilles inscriptions
romaines, mettent parfois le P l o l'tymologie exigerait un
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
331
B. On trouve, par exemple, Treplanes,
amprehtu,
xmpre-
fus. La mme table donne liapina et habina (I
24, 27).
Cette incertitude de l'orthographe s'est parfois tendue aux
tables en criture latine : on a, par exemple, Iapusco[\Uak7)
et labuscer (VII a 12).
Au b correspondent en latin :
1
b. Ex. bwn bovem; habetu habeto
;
Tre/aneis Trebulana
;
sub- (dans subocau, subuhtu) sub- ; am- (dans amboltu)
amb-.
2
V dans benust, benurent, benuso du verbe venio
'.
Peut-tre
dans combifiatu (voy.
p. 54).
a^p, devant un r. Ex. abrum aprum; kabru caprum; subra
supra. L'orthographe ombrienne a parfois gard le
p,
quand
la prononciation inclinait dj vers le b. On trouve, par
exemple, apruf et abrum; kaprum et kabru, cabriner;
supru et subra, subra. Peut-tre le b tient-il la place d'un
ancien
p
dans tri bric u, tribrisine.
Sont d'origine inconnue : berva, ebetrafe, habina, Grabove,
kebu, Trebe, Rubinam.
$
27. F.
A
f
correspondent en latin :
1
f. Ex.
f7^a
ter fra.tres
',
film filios
;
faiafaciat; farcr lar-
ris
;
fri fruges; aferom circumferre.
2
b. Ex. ife ibi
;
prufe probe; trifor tribus
;
rufra ru-
bras; vufru vabrum ; le second f de furfant februant ;
ur-
feta (orbita?); al
fer albis
;
le suffixe
fle
[purtifele) = latin
bilis (mirabilis).
Le groupe ombrien
rf
est parfois assimil en rr, r chez les
Romains. Ex. parfa parra
;
erfus Gerus
(?),
erfia (Gres?).
o s. Sur ce phnomne de phontique, voy. p. 6 et 16.
Ex. traf irmus , ne/tt mensa
; spefa, spafu (formes du verbe
ffTTvSo)); trahvorft transversim ;
les accusatifs pluriels de toutes
les dclinaisons, comme vitlaf, abrof,a.vif, kastruvuf, nerf,
kapif. Le
f
final devait tre d'une prononciation assez faible,
car il est souvent omis. On a tra, villa, ovi,
fri,
kapi, etc.

28. M.
ilin :
iiani m;
Sur ce verbe, voy. Curlius, Grundzge, n" 634.
A m correspondent en latin :
1
m. Ex. mehe milii; mani manu; motor multae ;
Marti
332 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
Maiii
;
mestru magistra; honwnus hominibus
;
nome no-
iiien
;
poplom, populum.
2
n. La postposition en est quelquefois crite em, surtout
sur la table I b. Ex. ahtim-em, Akeduniam-eni , va-
pef-em. Ce cbangemenl est d probablement un phno-
mne d'assimilation ou d'accommodation. On a de mme sur
1 /) deux fois numem pour numen [= latin nomen). Dans
Acersoniem (YII a 52) pour Acersonie-\-en, le changement a
t occasionn par la dissimilation.
Sur ocrem, Fisiem, toteme, voy.
p.
80 ss. Umtu ungito est
probablement pour umb-tu.
3
mn. L'impratif moyen en onu, nio, par exemple, pers-
nimu^ caterahamo, arsmahamo, est probablement pour pers-
nimnu, caterahamnor, arsmahamnor. Cf. en latin alumnus, et
les impratifs comme progredimino^ antestamino (Bopp, Gram-
maire compare,

479). De mme ferime, qui alterne avec
fe-
rme, est peut-tre pour ferimne. On trouve toutefois le groupe
mn en ombrien : nomner, kumne, kumnahkle, umne,
pelmner, termnes, tremnu, tikamne.
M est souvent omis dans l'criture. Ainsi l'on a pre tu et
amprehtu, ambretuto ; vepesutra et vempesuntres;
apentu et ampentu; kumpifiatu et kupifiatu
;
le mot
seples correspond simpulis. C'est surtout la fin des mots
que m est souvent omis. A l'accusatif singulier : pan ta
muta (pour pantam mutam), puplu (pour puplum),
vinu (pour vinum), persclo (pour persclom), uve (pour
uvem), irifo (pour trifom), arsferturo (pour arsferturom),
uhturu (pour uhlurum), curnaco (pour curnacom). Tio
tiu (pour ^Jom, tium). Au gnitif pluriel : hapinaru (pour
h ap inarum), sestentasiaru urnRsi3.ru, pihaclo,proseseto,
fratru, buo. A l'infinitif

afero (pour aferom), eru (pour
erum), faiu (pour faium). Au supin : anzeriatu (pour
anzeriatum). A la fin de certaines particules : eno (pour
enom); ene (pour enem); co pour com, ku pour kum, par
exemple dans destruco, nertruco. Cf. le prfixe ku : kuveitu
convehito, kuvertu convertito.
S
29. V.
Le V dans l'criture latine n'est pas distingu de l'^^. Mais
dans l'criture trusque il est reprsent par un signe part.
On le trouve, par exemple, dans vinu vino, vitluf vitulos,
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 333
via via, veskla vascula, uvef oves, iveka juvencas,
Juve Jovi, prever privis. Kvestur queestor est probable-
ment un mot emprunt.
Sur le dveloppement d'un v en rw, ov, et sur les mots dans
lesquels un v parat tenir lieu de uv, ov, cf.

14.
On a indiqu la possibilit que dans vuku, vapide, Vu-
iia le v initial tienne la place d'un ancien 1.
Sont d'origine inconnue, vatuva, vufetes, Vufiune, Ve-
sune, berva, felsva, sviseve, klavlaf, dersva.
$
30. R.
A r correspond en latin :
1
r. Ex. re (ablatif de res); revesiu revisito; rehte recte
;
rufra rubras; ro/" apros; kabru caprum; subra supra;
adrer atris
;
kuraia curet; veiro viros
;
Marte Marti;
fer tu ferto; par
fa
parra; porca porcas; termnom terminum;
curnaco cornicem; superne superne; arlataf arculatas
;
adfertur adfertor
;
ander inter; emantur emantur.
2
rr. Ex. farer farris, naratu narrato (mais peut-tre fau-
drait-il crire en latin narato, v. p. 67).
""
d. Les seuls exemples sont arfertur employ deux fois
(YI a 3 YII h
3),
et arveitu (I b 6).
On trouve aussi en latin des exemples du mme phnomne :
arferia, arbiter.
Sont d'origine inconnue randem, berva, ezariaf , erelu,
erus, veres, pistuniru.
Un r est parfois transpos l'intrieur du mot : ainsi dans
pepurkurent la syllabe piVt correspond kprec du \a.iin precari;
furfant
rpond au latin februant et tefra reprsente peut-tre
l'ancien mot strebula employ par Plante.
De mme qu'en latin on a poscere pour porscere, tostus pour
torstus, susum pour sursum, prosa pour prorsa, de mme en
ombrien Vr est souvent supprim ou assimil devant un s,
surtout quand ce s est encore suivi d'une autre consonne. On
a par exemple, pepescus ct de pepevscust, tes va, desva
ct de dersva, fasio ct de farsio, pesnimu ct de
pers-
nimu, pesclu ct de persclu, sesna ct de
ersnatur,
Tiis-
com ct de Turskum. Mme quand s n'est pas suivi
d'une autre consonne, le r prcdent peut manquer. On a Tuse
ct de Turse, tusetu ct de tursitu.
334 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
Dans les exemples qui prcdent le groupe rs est organique,
c'est--dire qu'il se compose de r-\-s : quand rs esl destin
reprsenter le d trusque, r est pareillement omis en cer-
tains mots. Mais peut-tre ici le graveur a-t-il simplement
oubli l'une des deux lettres de ce groupe un peu convention-
nel. Cf.
22.
Un r final tombe souvent dans les dsinences du passif : on
a herte ct de herter; emantu ct de emantur; tur-
siandu, pour tursiandur. De mme, la postposition per est
plusieurs fois crite pe. Enfin sur les tables o un s final est
chang en r, on peut dire que c'est le r (et non le s) qui
tombe. Ex. agre casiler^ agre tlatie, ocrer Fisie. Cf.

32 et 34.
S31.
L.
A un / ombrien plac l'intrieur d'un mot, correspond
ordinairement en latin un /. Ex. feliuf filios
;
kaleduf cali-
dos; salu salem; Treblaneh' Trehulanis
;
plener\)\ems; al
fer
albis; s al va salvas; veskla vascula; scaplam scapulam;
katel catulus.
Sont d'origine inconnue: aviehcleir^ angla, klavlaf, kletra,
aplenia, vasirsloni, fe 1 s v
a
, sca/sie.
Un l plac devant une autre consonne tombe quelquefois en
ombrien, tandis qu'il reste en latin. Ex.: mota = latin multa,
sevum (pour selvum) = latin sollmn (pour solvum).
Aucun mot, sur les tables Eugubines, ne commence par l :
certaines conjectures se rapportant ce fait ont t proposes
par nous

24, 29. En ce qui concerne le rapprochement de
nerf = lares, il faut rappeler ici qu' l'intrieur des mots
l permute avec n. Ainsi apelust est pour apenust, ente-
lust pour entenust
(p.
167, 244).

32. S.
A s ombrien correspondent en latin :
1
s. Ex. : sent sunt, sir sis, sistu sisto, somo summum, sif
sues, sve si, salva salvas, seples simpulis, sumel semel,
screhto scriptum, struhla struecula, mestru magistra,
Tursku Tuscum.
2
ss. Fisei (on a une fois Fissiu) suppose une forme latine
Fissus; benuso, covortuso, formes verbales pour benus-sont, co-
vortus-sont; frosetom pour frossetom (cf. en latm fraussus).
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 335
3
X. Ex.: dsira dexlra; ose (vocatif) suppose un participe
latin auxus (cf. auxilium); osata suppose un frquentatif
auxatu
;
les pronoms et adverbes eso, isir^ isec, isunt sont pour
eic-}-so, eic
+
sir, eic-j-sec, eic
-f
se
-f-
hunt. Cf. en osque
exac, exeic, eksuk.
4
ns. Le suffixe latin ensis, qui sert former des noms
ethniques (Atlieniensis, Megalensis), se retrouve, ajout au
nom propre Eikvasium, dans Eikvasese. Il est probable
qu'un n doit tre suppos pareillement devant le s dans le
suffixe asium, que nous avons dans kurlasiu, plenasier,
urnasiaru, s^estentasiaru, et dans le prcit Eikvasium.
5
r. Les deux seuls exemples sont onse = latin umero (pour
umeso, umso), o le rhotacisme a t occasionn en latin par
l'insertion d'une voyelle euphonique, et asa = latin ara.
Cf.
S
34.
Sont d'origine inconnue : su du sorso, Semenies, sontu,
sviseva, sumtu (peut-tre une faute,
v.
p. 112), asiane (voy.
p. 142),
aso, esona, sese, seso, ooserclunij sveso, Vesune, pel-
sanu, persuntru, carsom, mersus, smursim, ersiaru,
ficalsie, snata, asnata, spinia, Fesnaf, mersta, dersva.
Un s final tombe :
1
au gnitif singulier : Cerfe Marties,
katle, Kastruiie.
2"
Au nominatif pluriel : prinuvatu,
Ikuvinu.
3"
Au datif-ablalif pluriel de la
2"
dclinaison :
antakre kumate, fratrusper Atiiedie, veskles snate
asnates, puniate, adepe.
4
Au datif-ablatif pluriel de la
3"
dclinaison (thmes en i) : perakne, sevakne, eikva-
sese, Atiiediate, Kureiate, Peiediate, Talenate, Mu-
seiate, Kaselate.
5"
Au datif-ablatif pluriel des thmes
en u : eru (V a 8).
6
A la seconde personne du singulier :
heri (pour heris], heriei, herie (pour heries), sei, si fpour
seis, sis). Cf.

30, s. f.

33. Z.
Cette lettre, qui se trouve seulement sur les tables en cri-
ture trusque, a deux origines diffrentes. Elle peut marquer
le son d'un s aprs un n exprim ou sous-entendu. Ainsi uze
est reprsent sur VI par onse, anzeriatu azeriatu est
pour anseriatom. Ou bien elle marque un s prcd d'un t ou
d'un d. Ainsi pihaz est pourpmms, taez suppose une forme
taceitus; sont galement des nominatifs masculins de parti-
cipes passs kunikaz et stakaz. Le nom propre
apuzkum
336 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
suppose une l'orme latine lapydiscum. On peut d'aprs cela
expliquer la particule puze comme tant pour pum
+
sei ou
pour pud
-f
sei. Partout o l'criture trusque met z, l'cri-
ture latine met s.
Sont d'origine inconnue : zedef (c'est le seul mot avec z
initiai, reprsent sur la table YI par serse, ezariaf, pru-
zude,menzaru, menzne,tenzitim ^transcrit sur YI tesedi)^
Peraznanie. Il faut ajouter kazi que nous avons rappro-
ch du latin casiam.
$
34. LE RIIOTACISME EN OMBRIEN.
Nous avons rserv pour un examen part la question du
rhotacisme, c'est--dire le changement d'un s en r. D'une
faon gnrale, on peut dire que le rhotacisme, en ombrien,
Ml plus loin qu'en latin et en osque. Nous examinerons suc-
cessivement les diffrents cas qui se prsentent.
Un s plac entre deux voyelles l'intrieur d'un mot se
change rgulirement en r, de sorte que toutes les fois qu'on
rencontre un s entre deux voyelles, ondoit supposer qu'il estou
tait accompagn d'une autre consonne non exprime par l'-
criture. Ainsi le verbe es lre, qui fait est la
3''
personne
du prsent, se combine, pour former son infinitif, avec le suf-
fixe om, ce qui donne es-om, et par le changement de 8 en r :
ci-om. Le mme verbe substantif es se combine avec les ver-
bes attributifs pour former des futurs : ct du singulier
benii&t
venerit , on a donc le pluriel benurent venerint
,
et ct do amprefust^ on a amprefurenl. Une preuve que le
rhotacisme est all plus loin en ombrien qu'en osque, c'est
que l'ancien thme pronominal eiso (sanscrit esha), qui a
donn eizuCj eizeis, en osque, a fait erur^ erir^ irer en ombrien.
Tandis qu'en osque le gnitif pluriel de la
1"
dclinaison est
en
azum, en ombrien il est en arum. La seule exception la
rgle
prcdente semble tre le mot asa = latin ara.
^
Un second cas examiner est celui o le s est final. Sur les
tables en criture latine, le s final se change en r au nomina-
tif singulier de la seconde dclinaison, quand le r tait pr-
cd des voyelles io : {xinsi A tiedior dcvieni A tiersir. De mme
au
nominatif^>is, qui devient pir. En outre, au nominatif plu-
riel de la
1"
et de la
2'
dclinaison, et des thmes en i [iven-
gar, prinvaiur, pacrer); au gnitif singulier de la r%
2%
3*^
et
4'
dclinaison [lotar-, poplerj ocrer, trifor)', au datif-ablatif
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
337
pluriel de la
1"
et de la
2*
dclinaison [dequrier, Atiersir). Je
crois inutile de donner au long les exemples emprunts aux
inscriptions en caractres latins : le rhotacisme
y
est de
rgle. Je me contenterai des exemples que prsentent les
inscriptions en caractres trusques : j'ajouterai cha(|ue fois
l'indication de la table, cause des inductions chronologiques
qu'on peut tirer des progrs du rhotacisme.
Premire dclinaison. Nominalif pluriel (si notre traduction
est juste) : sehmeniar (15 42). Datif-ablatif pluriel : plena-
sier urnasier (V a
2).
2'
dclinaison. Gnitif singulier : kluviier (V a
15);
peut-
tre numcr prever tupler tripler (V a 17-21). Nominatif
pluriel : Atiiediur [Y a l), ersnatur (Va 22). Datif-ablatif
pluriel : Atiiedier (Y a
4),
adeper (I b 30, 33),
adiper
(I a 27).
Le rhotacisme va plus loin qu'en latin, o le datif-ablatif se
termine en is, jamais en ir.
Un troisime cas est celui o une enclitique commenant
par une voyelle ou par un h vient s'ajouter un mot finissant
par s. Dans ce cas le s se change en r. Ainsi le nominatif pro-
nominal ts, suivi de l'enclitique ek, devient er-ek
[\
a
11),
le
nominatif pluriel pus devient pur-e [Y a 6. 25. 28. V 6 4),
le gnitif fminin eras suivi de hunt devient erar-unt
(IV
1),
le datif pluriel res suivi de hunt devient erer-unt
(IV
5),
et le gnitif masculin res suivi de ek devient
erer-ek (III 32). Enfin le datif pluriel Fesnes suivi de la
postposition e(n) devient Fesner-e. Il
y
a toutefois deux ex-
ceptions : le pronom indfini pis (=
latin quis) fait pis-i
(V a 3. 10. VII a 52. VII b
1)
et ^dis-her (VI 6 41) : cela est
d'autant plus tonnant que ces deux mots se trouvent sur V
et sur les tables en criture latine, o l'on a ailleurs er-ek
(V 4)
et so-pir (VI b 54). On voit d'aprs ces faits quelle part
doit toujours tre accorde au modle que le graveur avait
sous les yeux et quelle autre part la prononciation du
temps.
,^
35. DES CONSONNES DOUBLES.
Les inscriptions en
caractres
trusques ne
redoublent ja-
mais de consonne; mais il n'en est pas de mme des inscrip-
tions en caractres latins,
quoiqu'elles
n'aient point cet gard
d'orthographe constante. On trouve VII b 3
appei
ct de
22
338 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
l'orthographe ordinaire ape; YI b 51, YIl a 20, 24, 33, 38,
39
ennOj ennom, ct de eno enom, qui sont les formes les
plus usites
;
YI a 42, YII b 3 essu, issoc ct de esn, qui est
beaucoup plus Irquent ; A'Il b 2 j)onne ct de j)one (pour
pon-de)
;
\l a 43 Fissiu ct de Fisiu. On a en outre Pa-
dellar VI a 14 et iettomW a 13, 14,
14. Toutes les fois que
la consonne est simple, le graveur a suivi l'orthographe de
son modle trusque; quand la consonne est redouble, il a
suivi l'usage de son temps. Nous avons indiqu,
p. 227,
les
inductions chronologiques qu'on doit tirer de ce fait. Dans les
passages o les lettres doubles se multiplient d'une faon in-
solite, comme cela a lieu YI a 12-16 et sur la table YII b, on
peut conjecturer que les lignes correspondantes ne se trou-
vaient pas sur l'ancien modle.

36. MODIFICATIONS EUPHONIQUES DES CONSONNES.



LE
GROUPE kt.

LE GROUPE kj.

g
ENTRE DEUX VOYELLES.

RENCONTRE DE DEUX DENTALES.
Le groupe kt.

kt est un groupe que l'ombrien vite ordi-


nairement. Ou bien le A; est omis i^cette omission s'observe sur-
tout aprs une voyelle longuel, ou bien le groupe kt donne
lieu au mme phnomne que nous avons dans le franais
fait,
trait, de factus, tractuni, c'est--dire (jue la gutturale
devient un jod, puis un i. Un a prcdent prend alors le
son e (voy. p. 63).
Ex. subahtor subacti; uhtur auctor;
uhtretie auctoritate; rehte recte. Dans les exemples sui-
vants, le k est devenu
y,
i : adveitu pour advektu
;
deitu
pour dektu: feitu pour faktu. Ce qui prouve que feitit est
un mot de Irois syllabes (fe--tu), c'est qu'il est crit ainsi sur
les tables en caractres trusques, qui vitent ordinairement
la diphthongue ei. Toutefois Yi peut se fondre avec les voyelles
prcdentes: on a, par exemple, l'orthographe feetu, ftu,
ct de feitu. Mais deitu teitu, adveitu, kuveitu sont
toujours crits de la mme manire. Toutefois le groupe et
reste, quand il est prcd d'une nasale. Ex. ninctu. Ainsi
doit
s'expliquer probablement la forme fiktu pour finktu.
Le
groupe kj.

Le k suivi d'un jod qui est suivi lui-mme
dune
voyelle donne lieu une assimilation du k au jod ; un
a
prcdent prend alors le son e. Ex. fakja (latin facial) de-
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
333
vient feia, fakju (latin facio) devient ieiu. Un autre exemple
estpeiii, qui est pour pikju ou pekju (latin piceos).
Cette loi phonique n'est pas d'une application
constante,
car on trouve faia ct de feia, faiu ct de feiu.
g
entre deux voyelles.

Un
g
plac entre deux voyelles
peut prendre le son d'un jod. Ainsi le mme verbe qui fait
rnugatu l'impratif, devient muietom (prononcez mujeto^n)
au participe; le nom des Iguviens, qui est encore crit Iku-
vinus en certains endroits, devient liuvinus, liovinur, lovi-
nur en d'autres. Ce mme nom est encore plus resserr dans
l'adjectif luieskanes. Un autre exemple de contraction nous
est fourni par l'adjectif mes tru, qui suppose en latin une
forme magistra; les intermdiaires ont d tre majistru;
mastru.
Rencontre de deux dentales.

Quand en latin une racine
finissant par une dentale, comme par exemple fend., tend,
fund, se combine avec un suffixe commenant par un t, il se
produit des modifications diverses : fund a donn fusus et
futilis; tend a donn intentus et tensio; fend a donn infensus
et infestus; aggredior, aprs avoir fait aggrettus, a donn
aggressus. Ces formes, sans tre du mme temps, ont plus ou
moins coexist dans la langue. De mme, en ombrien, la ren-
contre de deux dentales donne lieu des modifications assez
diffrentes. Le verbe spe7id a donn spantim, spantea et
spafu (pour spansu), spefa (pour spensa); le verbe vort
donne l'adverbe trahvorfi [i^our
trahvorssi), tandis que pend a
donn au participe opeter.
DCLINAISON.
)
37. CLASSIFICATION DES THEMES.
Pour notre tude de la dclinaison, nous suivrons l'ordre
gnralement adopt dans les grammaires latines :
1'^
dcli-
naison, thmes en a;
2'
dclinaison, thmes en ;
3'
dclinai-
son, thmes en i;
4''
dclinaison, thmes en u; b' dclinaison,
thmes en . Nous nous carterons seulement de cet ordre en
faisant une sixime dclinaison
pour les thmes termins par
une consonne.
La flexion des substantifs et des adjectifs tant la mme,
nous emprunterons indiffremment
nos exemples
l'une cl
l'autre classe de mots.
340 GRAMxMAIRE OMBRIENNE.

38. 1" DCLINAISON.


Singulier.
Nominatif.

Le nominatif singulier est en a : mais cet a
peut s'obscurcir en u. A cinq lignes de distance , sur la
mme inscription, nous avons : pan ta muta
quanta
multa (Y b
2) et etantu mutu tanta multa . Comme il
s'agit d'une inscription en caractres trusques, nous ne
i)Ou-
vons affirmer si cet u reprsente le son o ou le son u.
Vocatif.

Le vocatif est toujours en a : Tursa Jovia (VU
a
47),
Tursa erfia (YI b
58),
Presiota erfxa (YI b 57).
Accusatif.

L'accusatif est en am. Le m est souvent omis
dans l'criture. Ex. parfam tesvam (I b
13),
j)arfa dersva
(YI
a
2i; sojjara [\\l a.
38),
sopa (YI b
17);
tota Jovina (YI a
29'i
tu ta (I b
16);
pera arsmatiam (YI b
50),
pera arsmatia
(YIal9).
Gnitif.

Le gnitif est en as. Sur les tables en criture
latine as devient ar (v.
S
34). Ex. tutas Ijuvinas (I b
2),
totar Ijovinar (\l a
30) ;
Tursar (YII a
46),
Prestotar erfior
(YIIa20).
Datif.

Le datif est en e. Ex. tute Ikuvine (I b
13),
Tuse Juvie (I b
43),
tote Ijoveine (YI a
5),
Turse
erfie
(YII a
41),
Turse Jovie (YII a 53).

Quand un datif est suivi
de la postposition en, et que le n final de cette enclitique n'a
pas t crit, il est difficile de distinguer cette forme du datif
tout court : rapprochez Rw6ine (YII a
6)
de Ru pin ie e (16 27).
On a de mme Akedunie (I 6
43),
Sate (I b
31),
Sahate
(VII a
41),
tote (YI a
36),
Ruseme (YII a 8, 9).
Sur les formes Jovinem (VI a
46),
Ace7\^oniem (VII a
52),
V.
g
28. Sur toteme (YI a 26) v. p.
80 et suiv.
Ablatif.

L'ablatif est en a : cet a est probablement long
comme en latin. Toute trace de l'ancien cl final a disparu.
Ex. tuta-per Ikuvina (I a
5),
tota-per Ijovina (YI a
23);
asa-ku (II a
39);
Petrunia-per. Sur les tables en criture
latine, cet a est quelquefois obscurci en o. Ape sopo postro
pepcrscuM (YI b
5),
ape supo postro pepescus [\\l a 8). Cf. II 32
supa pustra perstu. Peut-tre faut-il rapprocher nertru,
dans mani nertru (VI 6 25).

Mentionnons ici les prposi-
tions hondra et subra qui sont probablement d'anciens abla-
tifs
fminins.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
341
Pluriel.
Nominatif.
Le nominatif pluriel est en as-,
qui
devient
or sur les tables en criture latine. Ex. : urtas (III,
10^, anr/lar
[Ma
16),
ivengar (YII b 2). Toutefois si notre
traduction
de
I b 42 est juste, le changement de as en ar
n'est pas born
aux tables en criture latine : h u ira fur u sehmeniar
an-
tequam erunt Semeni
>^.
Accusatif.
~
L'accusatif pluriel est en
af
(g
27]. Le/iinal est
souvent omis. Ex. merstaf anglaf (VI a
4,
5),
mersta angla
(VI a
3); hapinaf (I a
24),
habina (VI b
22); pernaiaf pusl-
naiaf (I b 10 ;
purtitaf (I a
18),
purdita
(VI a
13j; vitlaf
(16 33),
vitla (VII a
41);
perkaf (I b
15); sufafiaf supaf
(II a
22);
klavlaf anfehtaf (Il a
33); arlataf iIV,
22);
ezariaf (IV, 27).
Gnitif.

Le gnitif pluriel est en arum. Le m final man-
que ordinairement. Ex. hapinaru (I33); sesten tasiaru
urnasiaru (111,21;
menzaru cersiaru (II
16);
pmcatorwm
(on se serait plutt attendu l'orthographe pracatarom).
Datif-ablatif.

Le datif-ablatif pluriel est en es, qui devient
constamment er sur les tables en criture latine. Les tables
I et V prsentent des exemples du mme changement. Quel-
quefois le s (OU r) est tomb. Ex. anzeriates (I a
1),
aseria-
ter \S\ a
\);
pernaies pusnaes (I
2);
klavles (II
36);
urtes (III,
5);
sehmenies tekuries (II 6
1);
sehmenier dequ-
rier (V b
11);
plenasier urn asier (V a 2), Pour les exemples
suivants, on ne saurait affirmer si ce sont des mots de la
1'"
ou
de la 2*dclinaison. Adepes (I a 6), adeper (I b
30);
ponisiater
(VI b 51). On trouve aussi adepe (I b 28, 44. II a
7)
et puni-
ate (I b 15). Dans Fesner-e (II b 11) le datif pluriel est
suivi de la postposition e(n).
TABLEAU DE LA
1"
DCLINAISON.
Singulier.
Nom. muta, mutu.
Voc.
Tursa.
Ace. parfam, parfa. parfam, parfa.
Gn. tu tas.
totar.
Dat. tute.
tote.
Abl. tu ta.
tota, sopo.
1. Il en est de mme en osque : pas exaisc-en ligis scriftas set quae tiisca
legibus scriptae sunt.

342 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
Pluriel.
Nom. urtas, sehmeniar
(?).
anglar.
Ace. vitlaf, vitla. vitlaf,
vitla.
Gn. hapinaru.
pracatarum.
Dat. tekuries.
dequrier.

39.
2"
DCLINAISON.
Singulier.
Nominatif.

Le s du nominatif masculin s'est conserve
dans les participes passs, mais en se combinant avec le t du
suffixe : on obtient ainsi en vieil ombrien un z
(
33),
en om-
brien nouveau un s. Ex. pihaz [Ib l),pihos (YI b 47),piatus;
kunikaz, conegos; stakaz; taez tases, tacitus
;
t'esf/s ves-
titus
;
persnis
;
emps emptus
(p. 232) ;
termnas terminatus
(ibid.).
Le s s'est conserv galement dans les participes en andus :
pelsans (II a 43).
On trouve aussi le s, mais chang en r, la fin des thmes
enio ; Aliersir pour Atiersior (VU b 3). On peut comparer les
nominatifs latins comme Clodis pour Clodius, et les nomina-
tifs osques comme Heirennis Herennius.
Les thmes masculins katlo, dilo, agro ont perdu leur d-
sinence s, ainsi que la voyelle o ; mais ils ont insr un e eu-
phonique. Nominatif katel (Il 43),
tiel {Ualb),ager{%lk}.
Les nominatifs neutres sont en om ou o, en um ou u : pe-
setom^ peretom, vasetom, frosetom, daetom, purditom, ortom;
muieto, tuderato, orto, purdito, screhto, stahmito; kuratu,
purtitu, esunu.
Vocatif.

Le vocatif se termine en e : Tefre^


Jovie, Serfe
Martie, Grabovie, Fisovie, Sansie.

Le substantif Dms se con-


tracte en Dei ou Di : Di Grabovie (Yla
25),
Dci Grabovie
(YI a
26).
Accusatif.

L'accusatif se termine en om ou o, um ou u
(le m tant omis dans l'criture, voy.

28). Ex. poplom, pu-
plum, puplu; salvum, salvo
;
kaprum, kapru; sudum,
sorsom; Tefro ; somo; katlu; ticlu; viLlu vufru. Les
substantifs neutres se terminent de mme : persklum pers-
clo; krenkatrum krikalru; mandraclo
^
mantraklu
j
esono^ esun u.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
343
Accusatif des thmes en io.
Les thmes en io font leur ac-
cusatif en w, qui est souvent crit i. Ex. Fisim, Fisi ; Jovi;
Snnsi; Fisovi; Grabovi. On trouve deux fois (VI a
24, 25) l'or-
thographe Grabove. Dius fait l'accusatif Dei.
Pour l'accu-
satif masculin pedaem, qui est pour pedaium, il faut sup-
poser une forme intermdiaire pedaim (voy.
p. 110).
Les accusatifs neutres oprent la mme contraction : Icrlim
(VI6 64),
(liai (YI b
63),
adkani (IV 28). Cependant on trouve
deux fois tertio (VII a
46),
tertiu
(1
6 40).
Gnitif.

Le gnitif est en es ou e sur les anciennes in-


scriptions, en er ou e sur les nouvelles. Ex. katles (II a
22),
kapres (116 12),
erfe
(16 28),
katle (II15), cabriner
(V b
12),
popler anferener (VI a
19),
pihaner (VI b
48),
agre
(V 6 9.14).
Thmes en io.

Les thmes en io gardent toujours leur i
devant la dsinence : Marties
(16 28), Kureties (I b 4), Klu-
viier (V 15),
Piquier Martier (V6
9),
Kastruciie, Tlatic
[Y b
9),
Fisie (VI 6 11), Fisovie (VI 6
15).
Datif.

Le datif est en e ou i. On trouve ei sur les tables
modernes. Ex.
Tefrei
(VI 6
22), Tefre (I a 2k\ Tefri (I a 28).
Quand le datif est suivi de la postposition e(n), il est difficile
de le distinguer du datif simple : ainsi kumnahkle Atiiedie
(V a 15) est probablement pour kumnahkle-e(nl Atiiedie.
Peut-tre faut-il suppler un n la fin de ferine
,
pour
ferine-e[n) ou ferimne-e[n) . Voy.
p.
106.
Deux formes difficiles sont Trebo (VI 58), Fiso (VI 6
3),
desquelles il faut peut-tre rapprocher Kurclasiu (II a 17). Il
se pourrait que la premire partie de la diphthongue oi se ft
conserve ici comme en latin. La forme vuke (III,
3, 21), au
lieu de laquelle on aurait d s'attendre avoir vu ce
( 16),
peut faire croire galement que l'e reprsente une diphthon-
gue oi. Comparez aussi Pupdike (111,27,35; IV, 10, 12)
ct de Pupdie (IV. 24).
Datif des thmes en io.

Les thmes en io font leur datif
en /e, ou bien ils contractent Vi avec la dsinence. Ex. Gra-
6oyie (VI 6 19),
Gm6ouei (VI a
22),
Krapuvi (I
3) ;
Fisie
(VI 40),
Fisei (VI a
23);
Juvie (I
24),
Juvi (I
28),
Jovi
(VI 6
22);
Hudie (I 6
2),
Horse (VI 6
43);
Sansie (VI 6
3),
Sansi
(VI 6 5). On trouve une fois Sansii (VII a 37).
Ablatif.

L'ablatif est en u (jamais en o) : aucune trace du


c/, qui terminait anciennement ce cas, ne s'est conserve.
Ex. puplu (I 6
2),
poplu(\U a 3); persklu (III,
12),
pesclu
344 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
semu (YI b
15);
peiqumerstu {\l a
1);
anglu hondomu (VIa8,
9);
pihnclu (Yl a
25);
voeu Joviu (YI b 43).
Locatif.

Des restes de l'ancien locatif en ei se sont con-
servs en ombrien comme en latin, o nous avons les locatifs
domi, humi, hi-c^ illi-c.
Le locatif ombrien est en ei, c, i. Ex. esmei stahmei stahmeitei
(YI a
5);
ne^imei (YI a
9, 9). Je range parmi les locatifs les ex-
pressions pronominales : esmei, esmi-k, ise-k, este, eri-hont.
Pluriel.
Nominatif.

Le nominatif-vocatif pluriel masculin est en


us sur les quatre premires tables; quelquefois la consonne
finale manque. La table Y, au lieu de us, emploie ur
(
34).
Sur les tables en criture latine, la dsinence est or et ur :
la forme or se trouve sur la table YI a jusqu' la ligne 27
;

})arlir de l, le graveur met ur. C'est aussi ur qu'on a sur la
partie latine de Y b. On peut se demander d'o vient cette in-
certitude dans l'orthographe : il est i)robable que le son tait
intermdiaire entre o et u. Comme Y b, qui est d'une autre
main que YI-YIl, met u, cette ortliDgraphe, laciuelle le gra-
veur de YI-YII a fini par se ranger, parat la meilleure.
Ce nominatif pluriel en us et ur, qui s'carte absolument du
nominatif latin, se retrouve en osque, o l'on a Abellans,
Nu vl anus, status. C'est le nominatif sanscrit en as, au lieu
que les nominatifs latins comme domini, et grecs comme Xo-
yoi, appartiennent une autre formation. Il est probable que
Vu tait long.
Il n'y a pas d'exemple du nominatif pluriel neutre; mais il
n'est pas douteux ({u'il devait tre semblable l'accusatif
neutre dont il va tre question.
Exemples : prinuvatus (16 19),
prinuvatu (16 15);
lixuvinus (I 6
21),
Ikuvinu (I
620);
Atiiediur (Y a
1);
ers-
natur (Y
22);
totcor (YIa.12); tuderor (YI a
12);
vasor
(YI a
19);
arsmor dersecor subator
(
YI a
26);
prinvatur
(YI 6
50);
Jovinur (YI 6
56);
tasetur (YI 6
57);
Claverniur
(Y 6
8);
Atiersiur
(Y b U).
Accusatif.La dsinence de l'accusatif pluriel masculin tait
primitivement en ons. Cette dsinence s'est conserve en un
seul exemple : abrons (YII o, 43). Partout ailleurs le ns a
pris le son
f (
27
1,
en sorte que la dsinence est uf sur les
anciennes tables, o/"sur les modernes. Le son de cette lettre
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
345
ne devait pas tre trs-accus, car elle est souvent nglige
dans l'criture. Il est probable que la voyelle
prcdente est
longue. Nous voyons, en ce qui concerne l'o, se produire sur
les tables YI-VII la mme incertitude qu'au nominatif pluriel,
c'est--dire que le graveur met quelquefois o et quelquefois
u. Ex. vitluf turuf
(16 1),
vitlutoru (VI 6
43);
feliuf (Ial4),
filin (VI 6
3) ;
kaleduf (I
20),
calersu (VI h
19); suduf
(I a
33),
sorso (VI b
38);
apruf (I b
24), abrof (VII a
3);
Tre-
planu
(16
9),
Treblano (VI 647); rufru
(16 24), rofu
(VII a
3);
peiu (I 6
24),
peiu (VII a
3);
krematruf (II a 26).
L'accusatif pluriel neutre est en a ou u
(
3) sur les an-
ciennes tables, en o sur les nouvelles : iuka mersuva (III,
28V, veskla snata asnata (IIc^l9), vesklu snatu asnatu
(Il a34);pruscetu [\\bl2), proseseto (VIa58); adro (VII 25).
Gnitif.

Le gnitif pluriel est, non pas en orum, comme
en latin classique, et comme le ferait attendre le gnitif arum
de la I""** dclinaison, mais en um, comme les anciennes
formes latines nwnmuni, sesterlium^ Deuni (voy. Bcheler,
Dclinaison latine,
p.
139 de la traduction franaise). Le m
n'est nulle part marqu dans les exemples, d'ailleurs trs-peu
nombreux, de ce cas : les vieilles tables mettent u, les nou-
velles
(
10) : Atiiediu (II 6
26),
Atiersio (VII 6
2);
proseseto
(VI 6 16);
pihado (VI a 54).
Datif-Ablatif.

Le datif-ablatif pluriel est en es, e, i
(?)
sur les anciennes tables, en eir, er, ir^ i
(?)
sur les nouvelles.
Devant la postposition -co le s ne se change pas enr. Ex. ve-
res Treplanes (I a
2),
verisco Treblanir (VI a
19),
vereir Tre-
blaneir (VI a
22),
verir Tesenocir (VI 6
3);
antakres kumates
(II ak2), antakre kumate (16 36);
veskles snates asna-
tes(IV,9), veskles snate asnates (IIa37); Atiiedies (III,
24),
Atiiedie (II a
2),
Atiersier (VII 6
1),
Atiersir (V 6 81;
pruseete (II a
12)
,
proseseter (VI 6
20),
prosesetir (VI a
56);
esis-co esoneir seveir (VI a
18),
isir vesdir adrir jjlener (VII a 21
),
isir vesdir alfer (VII a 34). Gomme exemples de formes en i,
nous citerons, mais avec doute : Claverni (V 6 10, voy.
p.
257)
et tedti (II a 28, voy. p.
286).
Nous avons dj parl
(34)
de la forme adeper, qui
prouve que le rhotacisme la lin des mots n'est pas tranger
la table I. Il est dj de rgle sur V.
La dsinence primitive laquelle se rapportent toutes ces
variantes parat avoir
t
eis.
346 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
TABLEAU DE LA
2"
DCL1\AIS0\.
Singulier.
Nom. pihaz, taez, pihos, vestis.
pelsans, katel.
Voc. erl'e. erfe.
Ace
.
p
11
p
1 II 111 . poplom .
Gn. puples. popler.
Dat. puple. pople.
Abl. pu plu. poplu.
Loc. stahmei.
'
Pluriel.
Nom. Ikuviiius, Ikuvinu. totcor, Jovinur.
Ace. filiuf, l'iliu. abrons^abrof^Treblano,
toruf, toru.
Gn
.
A t i i e d i u
.
Atlersio
.
D.y.Abl. veres, veris. vcreir, proseseter, prosesetir
THMES NEUTRES,
-acc.
GRAMMAIRE OMBRIENNE, 347
Singulier.
Nominatif.

Le nominatif est en s. Vi final du Ihme est
supprim, et si la lettre prcdente est un t, il est galement
supprim ou assimil s. Ainsi le thme Casilati fait Casiios
(Tpour Casilati-s), le thme ^r^i fait pc<r-s, le thme foni fait
fon-s. On remarquera dans le premier exemple l'obscurcisse-
ment de Va en o (cf. pihos ipour pihatus)
.
Les thmes en cri suppriment la fois Vi et le s du nomi-
natif, mais ils insrent une voyelle euphonique, soit e (cf. en
latin acer, saluber), soit a. Ex. pacer
(
la fois masculin et
fminin), ukar, ocar.
Un exemple du neutre se trouve sur la pierre d'Assisium :
sac7'e.
Accusatif.

L'accusatif est en em ou im. Le m final est
souvent omis. Ex. peraknem (II a
10),
perakne (II b
8);
sevakne (II
6'
8),
sevakni (III. 25);
staflarem (VI 6
39);
soi'salem (VI h
39);
uvem (III. 8) uve (II a
10);
sakrem
(III.
8),
sakre (II a
6);
Tarsinatem (VI b
58),
Tadinate
(16 16);
sim (II b
1),
si (II b
7).
Gnitif.

Le gnitif est en er ou ir : /bner (VII b
54),
Tar-
sinater (VI b
54),
ocre7- (VI a
8),
sorsaUr (VI b 38). Nous avons
V a 16 les gnitifs ukre eikvasese qui ont perdu la con-
sonne finale.
Datif.

Le datif est toujours en e : Casilale (V b 16),
Tar-
sinate (VII a
11),
sakre (Il a
5),
ocre (VI a 23). Ukre (V a 15)
est pour ukre-e(n).
Ablatif.

L'ablatif est en e?', i, ou e. Ex. peracrei (VI a
25),
peracri (VI a
34);
uvi (III. 28);
ukri (I a
5),
ocri (VI a
23),
ocr-e (VI 25);
sevakni (II a 38),
sevakne (IV.
23);
tefirdi
(VI b 28).
Pluriel.
.
Nominatif.

Le nominatif pluriel masculin et fminin est


en es ou er. Gomme il n'y a qu'un trs-petit nombre d'exem-
ples, il est impossible de dire si le rhotacisme se prsente
dj dans l'ancien ombrien : puntes (III.
9),
foner (VI b 611,
pacrer (VI 6 61).
Accusatif.

L'accusatif
pluriel masculin et fminin est en
eif, ef, if {$
27). Le
f
est souvent omis dans l'crilure :
Ex
aveif{\l
b
47),
avef (I b 10),
avif (I b 8),avei (VI b 47);
uvef
(I b
1),
ovi [\l b
43) ;
sakref (I a 18) ;
sif (I a
7),
si (VI a
58) ;
348 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
frif\ fri
(\'\
a 30, 42). Les Ihmes neutres ont leur accu-
satif pluriel en ia sur les anciennes tables. Au lieu de Va
linal on trouve aussi u^ et devant cet u, Yi se change parfois
en c. Ex. arvia (I a
3),
arviu (I a
16);
sakreu perakneu
(Y a 7, 8). Sur les tables nouvelles, a est chang en o : arvio
(VI a
56).
Gnitif.

Le gnitif pluriel est en io[m] iperacrio (VI a 54).
Datif-ablatif.

Le datif-ablatif pluriel est en eis, is ou es.


Le s final peut manquer : mais il ne se change jamais en r
(cf.
p. 7). Ex. aveis (VI a
1),
aves (I a
1),
avis (II a
6)
;
pera-
cris (VI 6
56) ;
sevaknis (II a
36),
sevakne (IV.
9);
ahtis
1111.24);
puntis (III.
5);
Atiiedidte, Kureiate, Peiediate,
Museiate, Kaselate (II b
2).
Sur avi
(?),
v.
p.
126.
TABLEAU DE LA
3"
DCLINAISON.
Singulier.
Nom.
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 349
Le gnitif est en ov (l'o est probablement long) sur .'es nou-
velles tables. Ex. trifor (YI 6 54).
Le datif est en o (probablement long) : trifo (VII a 77). Sur
Trebo et Fiso, que je rapporte la
2'
dclinaison, v.

39.
Un datif suivi de la postposition e(n) est manuv-e (Il b
23). Il en est peut-tre de mme pour difu-e (VI b
4).
L'ablatif est en i : mani (VI b
24),
mani (II a
32) ;
trefi (III.
25);
adputrati (V a 12). Il faut supposer que la dsinence ei
de la
3^
dclinaison a t introduite dans la 4^
Pluriel.
Les exemples du pluriel sont rares.
Nominatif. Point d'exemple.
Accusatif. L'accusatif masculin-fminin est en us : erua
(VI 6
16, VII a 38). Cf.
p.
131.
L'accusatif neutre est en ua : berva (II a
26),
Le datif-ablatif est en us, u : berus (lia
20),
erus (II 271,
eru (V a 7).
TABLEAU DE LA
4*
DCLINAISON.
350 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
scalsie (\lab) , scalse-to
{\
.
p. 120);
uhtretic \\a2); kvestre-
tie (I b
45);
Iribrisine (YI
a
54) v. p. 95;
natine (II b
26),
v.
p.
273.
Au phiriol, racciisatif est en
e{f)
: Jovie (VI b 59, YII a 48).
Lo dalif pluriel est en es:Jovies (VI b
62, VII a 13, 14,28, 50).
Ce nom est masculin.

43. 6" DCLINAISON.


La
6
dclinaison comprend les thmes finissant par une
consonne. Tandis qu'en latin la flexion de ces thmes s'est
peu prs confondue partout avec celle des thmes en i, l'om-
brien a conserv nettement la ditTrence certains cas. Ainsi
la dsinence de l'accusatif singulier est o[m), ce qui corres-
pond la dsinence sanscrite am, la dsinence grecque a
(uo'St). De mme au datif ablatif pluriel la dsinence se dis-
tingue trs-clairement : elle est en us (l'u est probablement
une voyelle de liaison).
Nominatif.

Nous n'avons que des thmes en tur. Le s du
nominatif est tomb. Ex. adfertur (I b
41),
arsfertur (VI a
8);
kvestur (V a 23^
;
uhtur (III. 7). On
y
peut joindre Ju-
pater, qui est employ au vocatif (II b
24),
mais qui avait
trs-probablement au nominatif la mme forme.
Au neutre, nous avons seulement pir (VI a 20, I b 12) et un
thme en os, correspondant aux mots latins comme genus,
pondus. La voyelle qui prcde le s a t supprime : vas (pour
vacos), V.
p.
S6. Peut-tre faut-il ranger encore ici meds (pour
medos), en ombrien nouveau mers. V.
p.
87.
La dsinence de l'accusatif est o(m), en ombrien ancien
u(m). Le w a t omis partout. Ex. arsferturo (VI a
17);
uh-
turu (III.
4);
salu (II a
18);
curnaco (VI a
3);
capirso \\\ b
25)."
Au neutre : tuder (VI a
10),
pir (I 6
12),
pir (VI 6
50),
far
(V b
10) ;
umen (II a
34) ;
numen (I b
17),
nome[n) (VI a 30).
Sur utur, v.
p.
270.
Le gnitif, qui se trouve seulement sur les tables nouvelles,
est en er : nomner (VI b
54\
farer (V 6 9). Il
y
a probablement
ici mlange avec la dclinaison des thmes en i.
Le datif est en i ou e. Ex. adferturc (V b
3),
paire (II b
7);
Marti (lia
11),
Marte (la
11);
nomne [W a
24);
kumne
(I b 41)
culmini .
L'ablatif est c, i, et peut-tre ei. Ex. k a pi de (I a 29),
capirse
GRAMMAIRE OMBRIENNE. 351
(YI b
24) ;
nomne (YI a
17) ;
umne (II a
38);
pae (YI a
30)
;
pedi [la
29),
persi (YI 6
24) ;
mersei (YI a
28) et 9nens^ (YI a
38)
sont des formes douteuses, v.
p.
88.
Pluriel.
Nominatif. Le seul exemple est un thme en r. La dsinence,
qui tait probablement es, s, est tombe, et la voyelle prc-
dente a t allonge : fraleer (Y6 16i, fratcr (III. 5).
En latin le nominatif des thmes consonne est emprunt
la dclinaison des thmes en i : le seul exemple qu'on puisse
citer est quatuor, pour quatuors, quatuors.
A l'accusatif masculin-fminin, la dsinence est /", qui s'est
probablement introduit dans cette dclinaison d'aprs l'ana-
logie des thmes voyelle. Devant le
/
de la dsinence, les
thmes termins par un d ou rs suppriment cette articulation.
Le
f
est quelquefois omis dans l'criture. Ex. 7ierf [\l a
30),
capif{\lb 18),
kapi (I 6
29),
vapef, vapef (I b
14, YI 10).
On trouve une fois ij a 18) kapid.
Le gnitif pluriel est en om sur les nouvelles tables, um,
u(m) sur les anciennes : fratrom (YII b
1),
fratrum (III.
10),
fratru (II 6-26).
Il faut peut-tre ajouter aux thmes finissant par une con-
sonne buo, pour buvo (YI a 54).
Le datif-ablatif est en us (cf. p. 7)
: fratrus (Y b
8),
fratrus
(II a
2) ;
homonus
[\
b
10) ;
dupursus (YI b II), peturpursus [\l
b
11);
kapidus (II a
33);
karnus (lY.
7);
vepUrus (Y a 11);
tuderus (YI a
11) ;
vapersus (YI a 9).
TABLEAU DE LA
6^ DCLINAISON.
Nom.-voc. adfertur
arsfertur.
Ace.
adferturu
arsferluro.
Gn.
nomner.
Dat.
adferture, adferturi
nomne.
Abl.
kapi de, pedi
capirse, persi.
Pluriel.
Nom. frater
fraleer, f
rater.
Ace.
kapif
capif, nerf.
Gn.
fratrum
fratrom,
Dat.-abl.
fratrus,
kapidus fratnis.
Nf'ulre.
Nom.-acc.
singidier :
vas, far,
n umen.
352 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
g
44. ADJECTIFS.
De mme qu'en lalin il
y
a des adjectifs en us a um et des
adjectifs en is e, de mme l'ombrien a deux classes d'adjectifs,
les uns suivant la dclinaison de puplo et de tota, les autres
celle de avi. La flexion des adjectifs ne prsente du reste au-
cune particularit digne de remarque. En composition, la
dclinaison en is est la plus usite : comme le latin animus
forme exanimis et unanlmis, le thme acn forme les compo-
ss peraA-n/s et sevaknis, le thme agr forme 'peraais.
On sait qu'en vieux latin le nominatif ace^^ servait pour le
masculin et pour le fminin. 11 en est de mme en ombrien
o nous avons le fminin pacer (du thme pacri).
En ce qui concerne la syntaxe de l'adjectif, une irrgularit
peut-tre accidentelle a t constate page 12 et page 94.

45. DEGRS DE COMPARAISON.


De l'ancien comparatif en tero ou ^ro, il reste : etraf,
etram, tre, tres, etru; podruh.-pei; hondra, hutra;
cJes-
tru, teslru; nertru; pretra; postra, pustra; vestra.
Un double comparatif est renferm dans mestru, pour
magis-teru.
De l'ancien superlatif en mo et tu^no il reste : somu; pro-
wow, prumum; nesimei; hondomu; imo.

46. NOMS DE NOMBRE.


Nombres cardinaux.
Le nom de nombre un ne se trouve pas sur nos tables.
Voici la dclinaison du nombre deux :
Masculin-fminin. Neutre.
Nomin. dur.
Ace. dufj
tuf. tu va.
Dat.-abl. duir, tuves, tuve.
Mais on trouve en outre l'accusatif masculin
duf
employ
comme nom de nombre indclinable (voir
p. 211).
Le thme du se trouve en tte du compos du-pursus.
Le nombre trois se dcline ainsi :
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
353
Masculin-fminin.
Neutre.
Nomin.
Ace. treif, trcf, irif, tre. triia.
Dat.-abl, tris.
Le nombre quatre se rencontre seulement dans le com-
pos petur-pursus.
Douze se dit desen-duf (indclinable).
On a, en outre, quelques nombres exprims par chiffres :
V, VI, VIIS(7^), XII, XY, CGC.
Nombres ordinaux.
Les nombres ordinaux sont : promom, prumum; eh^o,
postro; un autre nom de nombre pour deuxime est re-
prsent par l'adverbe duti[m), qui suppose un ancien nomi-
natif dutios [p.'192);
tertim^ tertiu.
Drivs et composs de noms de nombre.
Le nom de nombre distributif pour un est prvu, qui
correspond au latin privus.
Du nombre
deux viennent tu-pluettu-plak; du nom-
bre trois
vient tri-plu.
Mentionnons encore, outre du-pursus, petur-pursus, l'adverbe
trio-per, triu-per
trois fois
,
qui se compose de l'accusatif
neutre tria et de la postposition per.

47. PRONOMS PERSONNELS.


Des pronoms personnels il n'est rest qu'un petit nombre
de formes : les datifs mehe mihi et tefe tibi, ainsi que seso
(VI 6
51),
que nous avons expliqu comme tant pour se-se-
hont
(p.
170).
L'accusatif tiom, teiom est en ralit un adjectif possessif
form comme l'est en latin meum, meium. Il sert d'accusatif
au pronom de la seconde personne.
Comme adjectifs possessifs drivs des pronoms personnels,
nous avons seulement le gnitif tuer, les ablatifs fminins tua
et vestra.

48. PRONOMS DMONSTRATIFS.


Il
y
a en ombrien un assez grand nombre de pronoms d-
monstratifs, les uns encore dclinables, les autres subsistant
23
354
.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
l'tat d'adverbes. Nous examinerons successivement les
principaux thmes pronominaux.
Thme pronominal i.

Au thme pronominal l appartien-


nent : le nominalir masculin er-ek, er-cc, er-e, er-e, er-ont;
le nominatif-accusatif neutre ed-ek, ers-e; l'accusatif fminin
pluriel
ef
(YI a 4). A ce thme se rattachent l'adverbe ife
(latin ibi) et le comparatif etrii.
Thme pronominal eo.

Au thme pronominal eo (en laliii
il a donn les formes comme eiim, cam, eos, eas, ii, iis) appar-
tiennent : l'accusatif fminin eam; l'ablatif neutre eu
(?)
II a
2;
le nominatif masculin pluriel eur-onl \S\ h
63);
l'accusatif
mascuhn pluriel co[f)',
l'accusatif fminin pluriel eaf,
mf;
l'accusatif neutre pluriel eu
(?).
Thme pronominal ero, iro.

Le thme dmonstratif eiro,
ero, iro, qui vient d'un ancien thme eiso, et qui correspond
aux formes osques comme eizuc, eizac, ezuni, eizois, eizazimc\
a laiss : l'accusatif masculin eru-hu, eru; le gnitif mascu-
lin el neutre erer-ek, erer, irer, erir; le gnitif fminin erar-
unt, erar; l'ablatif fminin era-hunt; le gnitif pluriel erom,
ero; l'ablatif pluriel erir-ont, erer-unt. Sur erafont, voir
page 193. Il a donn en outre les adverbes : eri-hont (ancien
locatif), era-k (ablatif fminin), eru-k (ablatif neutre). Cf.

49. Ce pronom est probablement le mme que le sanscrit tWia.


Nous passons trois thmes composs qui contiennent le
thme eiso dont il vient d'tre question.
Tiime pronominal isto.

Le thme dmonstratif e/s/o,
csto, isto (d'o le latin iste) a laiss : l'accusatif masculin es tu
(II b
24);
l'accusatif neutre estu (II 6
23);
l'accusatif pluriel
masculin esto{f) (YI a 15).

Le thme esmo, le mme qui a
probablement donn immo en latin, donne le locatif singulier
e.smei ^YI a 5, 18),
le datif singulier esme (YI b 55) et l'adverbe
esmik (I a
28, 31). Cf. 49.
Thme enno.

Le thme enno, eno, qui est probablement
pour eis-no, comme on peut l'infrer de la forme enno et ennom
six fois rpte, n'a laiss en ombrien que des adverbes, sa-
voir : enum-ek, inum-ek, enu-k, inu-k, enom^ eno, enu

alors ^>. On peut comparer le rapport de enum-ek avec


enu-k celui qui existe entre esum-ek et esu-k. Je crois
que enuk, csuk sont pour enunk, esunk.
A ct du thme eno il
y
a un thme eni, eini, qui a laiss
]. Voy. 34. Cf. p.
7-i
GRAMMAIRE
OMBRIENNE.
355
les adverbes enem, eine, ene. On peut rapprocher le liJin enim
et l'osque inim.
Thme esso, eso, iso.
Le thme
pronominal esso, eso, iso,
qui est pour ec-so, eic-so (voir
p. 18), et qui correspond aux
formes osques comme eksuk, exac, exeic, exaiscen, a laiss :
l'accusatif neutre esu-k, eso-c, iso-c, eso, esu; ct de ces
formes on trouve aussi esum-ek (I b S\ esom-e (VI b
47);
l'ablatif masculin esu; l'ablatif fminin esa ; l'accusatif pluriel
masculin esuf; le datif-ablatif pluriel esir, isir. Il a laiss en
outre les formes adverbiales eso-c, eso
ainsi .
Thme hono.
Il
y
a en ombrien un thme ho)io, d'o l'en-
clitique -hont, les adverbes huntak et huntia, le comparatif
hondra et le superlatif hondomu
\\). 40). Ce thme a probable-
ment une parent avec le latin hic hc hoc. Il
y
faut rattacher
sans doute la forme hule
(p. 303).

49. PRONOM RELATIF.


Le pronom relatif a deux thmes : po, qui rpond au latin
quu (par exemple dans quod) et pi qui rpond au latin 7?^
(par exemple dans cjuid). Le thme po suit la dclinaison no-
minale : ainsi il fait po (pour pom] au nominatif singulier
neutre
(p. 161),
pur au nominatif pluriel masculin ip.
237'.
On a galement l'accusatif fminin
paf.
La seule forme qui
mrite une observation spciale est le nominatif singulier
masculin : po-ei, c'est--dire le thme dpourvu de flexion (cf.
le grec
,
le sanscrit sa, le latin is-te) suivi de l'enclitique ei.
Le nominatif latin qui (pour quo-ei) a la mme formation.
Mais la dclinaison de ce pronom commence sortir de
l'usage. A certains cas, pour tre flchi, le pronom relatif a
besoin de se combiner avec un autre pronom. C'est ainsi
qu'on a l'ablatif jjo?'a, pour po -\- era
(p.
194),
et ailleurs l'ad-
verbe pttsme, pour pu-fesme (p.
288). Le neuire porsei sert
pour le masculin : Eno ddtu... porse pera arsmatia habiest

tum dicito... qui logam lustralem habebit (YI b


62).
Il sert
aussi pour le masculin pluriel : hondra esto tudero porsei
subra screihtor sent
infra istos fines qui supra scripti sunt

(VI a
15).
Du thme po vient le comparatif
podruh-pei,
putres-pe.
Un autre driv est l'adjectif panta quanta
.
Le thme pronominal pi a donne :
Le nominatif masculin pis ou pir. A ct du simple
pis on
356 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
trouve les composs p's-i et pis-her
(
34). Le nominatif-accu-
satif [)id ou pecj, lequel est ordinairement suivi de l'encli-
tique ei ; ped-e, pid-e, pid-i; perse, pirse, persei, persi,
pirsi,pisi. Peut-tre
pif-i (p.
220) doit-il tre considr comme
l'accusatif pluriel, suivi de roncliliquc ci.
Particules drives du pronom relatif.

Le pronom relatif
donne naissance en ombrien, comme en latin, un bon
nombre do particules. Ainsi l'adverbe de temps et de lieu
pufe rpond par sa formation et probablement par son ori-
gine au latin ubi; pue, particule de lieu, est l'ablatif neutre
pu, suivi de l'enclitique e; le neutre puni po7n se trouve
en composition dans puze, pusei, pusi, puse (pour puni -j-
sei) et dans ami-po; la forme pa{m) qui rpond au latin
quam, est contenue dans pre-pa (ante-quam). Enfin nous
avons l'enclitique pei dans appei, podruhpei, pumpe.
CONJUGAISON.

50. LA CONJUGAISON FORTE ET LA CONJUGAISON FAIBLE.


Si l'on se place

non au point de vue de la grammaire
compare, mais de la grammaire latine

on peut distinguer
dans cette langue une conjugaison forte et une conjugaison
faible ^ La conjugaison forte est celle des verbes qui sont ou
qui paraissent tirs immdiatement de la racine : leur signe
extrieur est qu'ils font prcder les dsinences d'une voyelle
brve. Tels sont lgre, vertere, fidere. La conjugaison faible
est celle qui comprend les verbes drivs d'un nom, soit que
ce nom existe encore dans la langue, soit qu'on doive le sup-
poser. Le signe extrieur de la conjugaison faible est que les
dsinences sont prcdes d'une voyelle longue : tels sont sal-
tare, nigrere, vestire.
On doit ranger dans la conjugaison forte un petit nombre
de verbes, reste d'un ge antrieur, qui ne font prcder les d-
sinences d'aucune voyelle : tels sont en latin es-t,viU-t,
fer-t.
Nous adopterons la mme division en ombrien.
Appartiennent un ge antrieur, o le verbe ne faisait
prcder les dsinences d'aucune voyelle de liaison, un petit
nombre de formes, telles que es-t, lier-[i), /ter-ter.
1 . Il est superflu d'avertir le lecteur que ce sont l des termes de convention,
et qu'on fjourrait dire galement conjugaison primitive et conjugaison drive.
Mais ces expressions ne seraient pas entirement exactes.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
357
La conjugaison forte est reprsente par un assez
petit
nombre de verbes, rpondant aux verbes latins
comme mo-
lere, pendere, revisere.
La conjugaison faible est de beaucoup la plus
nombreuse :
elle se subdivise en deux classes, les verbes en a et les verbes
enei, e, i. Comme exemple des premiers on peut prendre l'im-
pratif stiplatu, comme exemple des seconds l'impratif tenitu.
Un certain nombre de verbes, qui en latin suivent la conju-
gaison en a, se flchissent en ombrien d'aprs la conjugaison
en ei. Ainsi calato devient carsitu; peccatum, vacatum
devien-
nent pesetom, vasetom. Il peut arriver que le mme verbe
suive dans une de ses formes la conjugaison en ,et dans une
autre forme la conjugaison en ei : ainsi ct de l'impratif
mugatu on a le participe mujetom.
Certains verbes, qui en latin suivent la conjugaison forte,
ont pass en ombrien dans la conjugaison faible : ainsi au
participe visus correspond l'ombrien virsetom, prosecta cor-
respond pruseeta.
51. LES DSINENCES PLEINES ET LES DSINENCES MOUSSES.
En grec, en sanscrit, en zend, et par endroits en gothique
et en slave, on peut distinguer deux sortes de dsinences per-
sonnelles : les dsinences pleines et les dsinences mousses.
La diffrence qui existe entre Triut et iTir.v, entre
'f
Ipoutji et
Ispov,
suffit pour indiquer de quoi nous voulons parler*.
Quelques traces de ces deux sortes de dsinences subsistent
en latin : ainsi la
1"
personne du singulier nous avons
d'une part lego et d'autre part legam, legebam. Mais ces traces
sont fort effaces; la
3*
personne du pluriel, par exemple,
on a uniformment legunt, legayit, legebant. En ombrien la
diffrence parat se borner la
3
personne du pluriel, o l'on
a d'une part sent [= sunti, furfanl (= februanfi, et d'autre
part ms (= sint), etaians
== itent). Cf.
p.
193.

52. LES VERBES eS ET


fu.
Avant de donner les diffrents temps, il nous parat utile
de faire prcder la conjugaison des verbes es et
fu,
qui sont
employs comme verbes auxiliaires.
1. Bopp, Grammaire compare,
%
492.
358 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
VERBE es.
Indicatif prsonl.
3'
i)ers.
sing., est.
3"
pers. plur., sent.
Subjonctif prsent.
2"
pers. sing., sir, sei, si.
3'
pers. sing.,
si, se
(?).
3=
pers. plur., sins.
Inlinitif.

Erom, eru.
VERBE
fu.
Le verbe
fu
suit tantt la conjugaison forte, tantt la con-
jugaison faible.
Conjugaison forte.
Impratif.

2"=
et S'' pers. sing., futu.
2"
pers. plur., fntuto.
Futur.

3'^
pers. sing., fusl, fus.
3"
per. plur. furent, furu,
furo [?).
Conjugaison faible.
Futur.
3'
pers. sing., fuie s t.
Subjonctif.
3'^
pers. sing., fuia.
Participe.

fto.
5
53. INDICATIF PRSENT.
1"
personne.

La dsinence est o, reprsent en vieil om-
brien par u : stiplo stipulor, suboco subvoco, sestu [U b 2k)
sisto, feiu ill b 26) facio.
2'
personne.

La dsinence est s : mais ce s peut tomber :
heris, heri (v.
p. 103).
La
3
personne a pour dsinence t, qui peut tomber : ti-
it decet, habe habet.
La
3'^
personne du pluriel est nt. Le n peu! tre omis dans
l'criture : furfant,
furfat.
g
54. IMPRATIF.
L'impratif est la forme la plus frquemment emplose sur
nos tables.
La seconde et la troisime personnes sont seinidables : elles
ont pour dsinence, au singulier tu, au pluriel tuto, tutu,
tuta'. Cette dernire forme se trouve seulement sur III et lY.
La conjugaison forte supprime la voyelle qui en latin vient
1. Sur l'origine de cette dsinence, cf. p.
168.
\
grammairp:
ombrienne.
359
se placer enlrc le thme et la dsinence. On a rcvcs-tu
=
latin revisito, kuvertu =^ lalin convertilo,
ampentii =
latin
im-j)endi(o, ku m al tu latin commolilo. Cependant il est pro-
bable qu'on entendait une sorte de scheva, au moins dans
une partie de ces verbes, car on ne comprendrait pas com-
ment did donner aurait pu faire l'impratif didtu.
Nous croyons qu'on prononait kumaltu, didotu, kuver-
ttu.
Nous passons maintenant l'numration des formes :
2"
et
3"
personnes du singulier.
Conjugaison forle : futu; etu, amprehtu, enetu; aitu:
fertu; kumaltu; ehveltu; revestu; tedtu, telu, tiUi,
diratu, ditu; feitu, ftu; deitu; adveitu, kuveitu'; sestu;
kuvertu
;
ahavendu, prevendu ; upetu, ampentu
;
antentu,
ententu, ustentu, oslendu'^; spahatu; anstintu; umlu;
ninctu
(?'i.
Conjugaison faible en a : steplatu; pihatu, combi/latu;
purtatu; naratu; ahtrepudatu; osoAu; pelsatu; azerialu ;
restatu; siRiitatu ; fjreviatu: vepuratu; vestikatu.
2"
conjugaison faible : liabetu, habitu; tenilu; tremitu; lur-
situ; hereitu, heritu, eretu; tusetu; udetu; sersitu; kanetu;
amparitu; seritu; kadetu, carsitu; purtuvetu, purtu-
vitu, purdovitu: stahiiu; sonitu
(?) ;
nepitu
(?);
vutu, subotu ;
eveietu.
2"
et
3"
personnes dit pluriel.
Conjugaison forte : fututo: etuto, etutu, etuta, anibrelulo;
aituta; fertuta; ustentuta, upetuta (impenduntol.
Conjugaison faible : habetutu, habituto; tu se tutu, tursi-
tuto; stahituto.

55. FUTUR.
Le futur se forme par l'adjonction de l'auxiliaire es, comme
en osque. C'est l'ancien futur, tel qu'il s'est conserv en san-
scrit, en grec, en lithuanien. Quand le s do l'auxiliaire se
trouve entre deux voyelles, il se change en r. La dsinence de
la troisime personne manque souvent. Ainsi, au lieu de
purtuviest on trouve
purtuvics. Celle de la seconde per-
1. Voy.
JJ
36.
2.
Voy.

2-6.
360 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
sonne manque ncessairement : ainsi benes tu viendras
,
heries tu voudras, sont pour benes-s, heries-s. Il
semble que le s des formes comme sestes{t) ne doive pas
tomber, puisqu'on ralit il n'est pas final : voy. cependant
p.
271.
Conjugaison forte.
2"
pers. benes.
3
pers. ferest; eest; anpenes.
3"
pers. pi. furent
;
furo
furu
(?).
Conjugaison faible.
prupehast.
2^
pers. sing, heries; kukehes.
3'
pers. sing. heriest, habiest, purtuvies, fuiest.
3'
pers. plur. staheren.
Un autre futur, semblable amabo, monebo, ibo, nous a
peut-tre t conserv dans herifi
(p.
250). Cf. ci-dessous,

57, note.

56. FUTUR PASS.


Ce temps se forme par l'adjonction de l'auxiliaire
fu
au
verbe principal. Cet auxiliaire a les dsinences du futur. On
peut distinguer deux formations, suivant que le /"est rest ou
suivant qu'il est tomb.
1"
formation.
3*
pers. sing. atedafust, andersafust ^ andirsafust , am-
prefus.
3*
pers. plur. ambr-efurent.
2"
formation.
3"
pers. sing. iusl^ fakust, benust, apelus, entelus, kuvur-
tus, purtiius, habus, tedust, dirsust, sesust^, portust
{?),
combifianiust, purdiniust'^^ alinsust^
(?).
Formes redoubles : peperscust, pepescus, dersicust.
vesticos (pour vesticaust)
.
3^
pers. plur. benurent, fakurent, prusikurent, eiscu-
rent, haburent, procanurent.
Formes redoubles : pepurkurcnt, dersicurent, fefure.
1. Ces deux verbes sont forms comme si le thme tait ted ders et ses.
2.
Sur ces formes, voy. page 129. Curtius (Das Verbum,
p. 268) y
voit des
inchoatifs. Mais outre que la caractristique inchoalive se est gnralement bor-
ne au prsent et l'imparfait, on ne voit pas d'o viendrait la nasale; ajoutons
que le groupe se reste ordinairement intact en ombrien : Ex. veskla, peperscusi.
3. Voy. p.
34.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
361

57. PARFAIT.
Le parfait prsente, comme en latin, diverses
formations,
suivant que le verbe a pris ou non l'auxiliaire
fu.
Un exemple
de parfait sans auxiliaire est treheit. Sont forms l'aide de
l'auxiliaire
fu
(dont le
f
est tomb) :
l""^ pers. sing. subocau invocavi.
3^
pers. plur. benuso, covortuso
'.
Une autre formation serait pihafei,
pihaft, si tant est qu'il
faille voir dans ce mot un parfait ^

58. PRSENT DU SUBJONCTIF.


Comme le subjonctif latin, le subjonctif ombrien amalgame
deux sries de formes, dont les unes appartiennent l'ancien
subjonctif, les autres l'ancien optatif. Les premires sont
en (7,, les autres en ta. A cause des contractions qui se sont
opres, il n'est pas toujours facile de dmler l'une et l'autre
srie de formes : il n'y a d'ailleurs aucune diffrence pour
le sens.
Ex. teda, dersa, dirsa (det) ;
dirsans, dirsas (dent); faia,
feia (faciat)
;
habia (habeat); prehabia (prgebeat); fui a
(sit); aseriaia (observes); kupifiaia (auspicetur); portaia
(portet); kuraia (curet)
;
etaians^etaias (itent).

59. PARFAIT DU SUBJONCTIF.


La formation de ce temps parat avoir t celle du la lin
ierim, dixerim. Il ne reste que deux exemples, ayant tous
deux perdu la dsinence : ieriis) iveris
(p.
177) et combi-
fiani[t)

auspicatus erit
(p.
171). On peut comparer les for-
mes osques hipid^ fefacid.
1. Ces deux verbes sont construits avec ape, qui prend ordinairement aprs
lui le futur simple ou le futur compos. Il serait donc peut-tre prfrable de
supposer ici un thme de futur compos tenus-, covortus-, qui a pris aprs lui
la dsinence sont.
2. Un nouvel examen du passage o est employ pihafei a encore augment
nos doutes cet gard. Si l'on prend garde que dans la phrase suivante nous
trouvons l'impratif pi/iatu, lequel est adress Dius Grabovius, on voit que
l'action exprime par ce verbe doit s'entendre de la divinit et non du prtre. Il
semble donc qu'il faille attendre une seconde
personne du futur, ou encore
du plus-que-parfait du subjonctif plutt qu'une premire personne du parfait.
On peut comparer les formes latines comme acclarassis (p.
28).
362 GRAMMAIRE OMBRIENNE.

60. rAS>lF ET MOYEN.


Les dsinences du passif sonl en r. La voyelle qui prcde r
peut tre soit u, soit ei, e, i. Comparez en latin amat-u-r et
amar-i-s. Le
>
final peut tomber.
Ex. Prsent : herter, herlei, herti, lier te.
Subjonctif: emantur, emantu; terkantur; tursiandu.
Futur : ostensen'/i.
Il est rest un impratif moyen en tnu (pour mnu] au sin-
gulier, et en mumo au pluriel ^ Ex. spahmu, spahamu;
stahmu, stahamu; persnihmu^ jjersnihiynu, persniniu; ampa-
rihmu
;
anovihimu.
Pluriel : Persnihimumo, persmmumo, pesnimumo. Sur les
formes caterahamo kateramu, arsmahamo admamu, dans
lesquelles une syllabe a probablement t supprime, voy.
p.
181.

61. INFINITIF.
L'infinitif est en om, um, u, comme en osque. Ex. erom^
eru, esse: aferum, afero, circumferre; faiu, fau, facere.
L'infinitif passif est exprim d'une faon priphrastique par
le participe passif accompagn de l'auxiliaire tre. Ex. ku-
ratu eru curatum esse
[\
a 26): erom ehiato esse exacta
(YII6 2).

62. PARTICIPES ET SUPIN.


Le particii)e prsent est peu em[)loy sur nos tables : on ne
peut gure lui attribuer que restef p. 162', pour restons.
Au contraire, le participe pass est reprsent par de nom-
breux exemples : au nominatif singulier masculin nous avons
pihaz pihos; kunikaz conegos; stakaz; taez tasestasis:
persnis pesnis
;
au nominatif pluriel masculin tasetur.
Les autres exemples sont : etom; kumates; comath\ suba-
tor; screhto; frelitu;?*; anfehtaf
{?) ;
urtas, ortom; co-
mohota; ihitu; anzeriates; iuderato; kuralu: hoslatu;
arrlalaf; petenata
(?);
eldato
{^?);
pracatavum {'^j ;
virselo;
p
u r t i l u
,
7>
urdllu
;
slahmito
;
s t a t i t a
;
mujeto
;
fi^osetom
;
pe-
setonn; vaetom.
Le parliri])e futur passif est en eadus, ojidus; le groupe nd
s'assimile en /o*, qui est reprsent par un seul n. Ex. o.nfe-
1. Sur i'origme de cette desmencL-. cl. 181.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
363
rener; peihaner, pihaner; pelsans
(nominatif singulier mas-
culin); pelsanu (accusatif pluriel neutre).
Le supin se termine en toni, tu m. Le m est souvent omis.
Ex. avef anzeriatu etu avif aseriato etu aves observalum
ito
:
poei angla aseriato eest qui oscines observatuni ibit.

MOTS INVARIABLES.

63. ADVERBES.
On retrouve en ombrien la plupart des formations adver-
biales du latin. Aux adverbes latins en bi, comme ibi, ubi,
qui sont d'anciens cas pronominaux (cf. tibi, sibi, en ombrien
tefe) correspondent : ife, if-ont (ibii; pufe (,ubi); cehefr
[?)
ita.
Aux adverbes latins en uni, comme primum, multiuyi, qui
sont d'anciens accusatifs neutres : enom, eno, enu, enuk,
enumek (tum); eruk pour erunk iibi);
simo, imu (rtro).
On
y
peut joindre les neutres enem et edek. Voy. aussi les
conjonctions pede et pude.
L'adverbe trahvorf[m) est un ancien accusatif comme par-
tim, transversim en latin.
Aux adverbes latins comme primo, quo, qui sont d'anciens
ablatifs, correspond : pu-e ubi. Yoy. p.
153.
Aux adverbes latins en a, comme supra, infra, qui sont
d'anciens instrumentaux ou des ablatifs fminins : subra
(supra), erak (ibi), huntak (ita
\
huntia (ita).
Aux adverbes latins en e, comme recte, valde, qui sont pro-
bablement d'anciens locatifs : nesimei (proxime), eri-hont (ibi-
dem), es^e (ita), isek, isunt pour ise-hunt (ita), itek (sic),
prufe (probe), rehte (recte). On
y
doit joindre sei, qui se
trouve seulement VI a 11, et qui parat signifier intra .
Nous l'avons expliqu comme tant pour sei, et comme appar-
tenant la famille du latin cis, citra, de l'ombrien simo.
Aux adverbes latins comme
pone : postne (pone), perne
(ante), probablement pour pre-ne,
snperne (supcrnei. De
poslae el perne viennent les adjectifs pusnaies et |)ernaies.
Yoy. p.
9.
La ngation ombrienne est neip, qui correspond au latin
nec ou neque.
Sont d'origine verbale les deux adverbes
herter el hcrifi.
364 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
doni le premier se joint au subjonclif sans en modifier sensi-
blement la signification, et dont le second sert gnraliser
le sens, peu prs comme le latin libet.

64. CONJONCTIONS.
Voici la liste des principales conjonctions : et et ;
ote

aut ; heris, heries vel* ; sururont item


;
puze ou pusei

ut'' ;
sve
si
,
qui rpond l'osque svai.
Autres conjonctions : i>ede,
perse, pirse, pirsi n'est pas autre
chose que le neutre pid {= latin qidd] suivi de l'enclitique ei.
Il a le sens du latin quum dans cette phrase : Sersi pirsi sesust
{VI a 5)
sede quum stetcrit . Il quivaut une particule
conditionnelle dans l'invocation : persei.... pir orto est, ars-
mor.... suhator sent. Voir page 79.
Pudc porsi est le neutre fod (= latin quod] suivi de l'encli-
tique ei. Il a les emplois de notre conjonction que . Ex. re-
vestu pude emantu (V a
7)
>Mnspicito ut distri-
buantur . Il a le sens du latin quani dans cette phrase : nersa
courtust porsi angla aseriato iust (VI a
6)
neque se ante con-
verterit quam oscines observatum iverit .
Hondra hutra
antequam se construit avec le futur.
Ex. hondra furo
sehemeniar (VII a 52)
antequam erunt Se-
meni .
Arnipo donicum se construit avec le futur antrieur ;
arnipo vesticos {VI b 25)
donec lustraverit
.
iVersa suppose une forme latine ne.... dam {cf. quondam).
Voy. p.
33.
Pus pane (pour pande) correspond postquam et se
construit avec le futur antrieur. Pus tertiu pane puplu
atedafust (I b 40)
postquam tertium populum lustraverit .
Appei, apei, ape, api, ap signifie postquam et gouverne
le futur simple ou le futur antrieur. Ex. ap vuku kukehes
1. Il est intressant de constater qu' ct de cet emploi purement adverbial,
/lenes a conserv sa pleine force verbale, par ex. II & 21 : vitlu vufru pune
heries faua vitulum varium quum voles facere.

2. Nous avons dit plus haut
(p. 59)
que pusei a les diffrents sens du latin
B ut . La formule yusei neip heritu (VI a 27)
peut tre rapproche de cette for-
mule latine cite par Cicron [De Legibus, II) : Jovis pater, si mihi es auctor urbi
populoque romano Quiritium haec sane sarteque esse, ut tu nunc mihi bene
sponsis beneque volueris.
GRAMMAIRE OMBRIENNE.
365
quum lucum coinquies ; ape apelus (II b 28)

ouum im-
penderis .
Ponne,pone, pu ne, puni [t^out pon-de) quum se construit
avec le futur simple ou le futur antrieur. Ex. (II b
27)
pu ne
anpenes quum impendes
;
(I b il) pune kuvurtus
quum conversus eris . On trouve un exemple avec le sub-
jonctif prsent VII b
2; mais cette construction est exception-
nelle. Voir galement YI b 50. Le mme mot s'emploie comme
adverbe dans le sens de ubi : pune uvef furfat

ubi
oves februant ^
Prepa, compos de py'e = latin pr, et de /)a(w) =
latin
quam^ correspond pour le sens antequam, et gouverne le
subjonctif : neip) amboltu prepa desva combifiansi (VI b 52).

65. PRPOSITIONS ET POSTPOSITIONS.


Nous rencontrons ici une particularit du dialecte ombrien.
Il fait des postpositions un usage beaucoup plus tendu que
le latin. Quand une postposition gouverne un substantif ac-
compagn d'un adjectif, il se met ordinairement entre les deux
liiots. Ex. ocve-per Fisiu pro colle Fisio , Yuiia-per
natine pro gente Vucia. Nous croyons que l'usage des
postpositions a prcd celui des prpositions : la construction
que nous venons d'indiquer aide comprendre comment un
mot, de postposition qu'il tait d'abord, est devenu prposition.
Les prpositions ombriennes sont :
Pre, qui correspond pour la forme et pour le sens au latin
pr et gouverne l'ablatif (ou le datif). Ex. pre ver es T re-
planes (I a
2),
pre vereir Treblaneir (VI a 22)
ante portam
Trebulanam .
Posl, pus correspond au latin post : mais il gouverne
un autre cas : pus veres Treplanes (1
a l],post verir Tre-
blanir (VI a 58).
Pustin, pusti, posti gouverne l'accusatif. Il a :
1
le sens
distributif : pusti kastruvuf (Va 17)
pro [singulis] pra;-
diis,
posti acnu (V b
8)
pro [singulis] fundis
;
2"
le sens de

post ou

juxta, propter
: pustin erelu (IV. 13)
post
cespitem

ou

propter cespitem . Sur l'origine du mot, voir
page 243.
1. Voy. page 157.
366 GRAMMAIRE OMRRIKNNE.
E, ehe, eh correspond au latin e ou ex, et gouverne l'ablatif:
ehe esu poplu (YI b 54).
Trahaf, traf^ traha, tra correspond au latin trans et gou-
verne l'accusatif. Ex. traha sahalam (VII a 441. Sur cette ex-
pression, qui a tini par ne plus composer qu'un seul mot, en
sorte qu'on a pu dire tra sale feitu offre [l'endroit
appel] Trasala , voir page 204.

Il en est peut-tre de
mme pour l'expression Irackvine
(p. 278) : il faut sans
doute reconnatre dans ekvine un proche parent du nom de
la ville d'Iguvium.
SM/>er correspond au \<x.{msupcr. 11 goa\erne le datif: super
kumne (I b
41)
super cidmine . Super erele (I b
19)
super ces})ite . De l l'adverbe auperne.
Subra correspond au latin sapv^a et gouverne l'accusatif :
>iubra esta tudero (Yl a 15)
<t
supra istos fines .
Hondra s'oppose subra et gouverne comme lui l'accusatif.
Il signifie citra . Hondra esto tudero (YI a 15).
Com correspond au latin cum et gouverne l'ablatif. Il signifie
avec . Ex. com peracris sacris (Yl b 52)
cum ambarvalibus
sacris; coin prinvatir (Yl b 55)
cum calatoribus .
Port est la mme prposition qu'on trouve en osque sur la
table d'Abclla (figne 33) : pert viam. Elle marque une posi-
tion dans l'espace. Elle est probablement compose de per et
d'une enclitique te (cf. post).
Nous passons maintenant aux postpositions.
La postposition la plus employe est en ou e
(p.
80 et suiv.),
qui rpond la prposition latine in. Elle gouverne l'accusa-
tif ou le datif. Quand elle est ajoute un datif, il est parfois
difficile de la distinguer du nom auquel elle s'ajoute. Aussi
le graveur a-t-il pris soin quelquefois de l'crire part : Ru-
pinie e, tafle e, testre e uze. Des exemples de l'accusatif
sont : Arvam-en, vukum-en, esunum-en, asam-e, Fes-
naf-e, verof-e. Des exemples du datif sont : manuv-e,
Arven, Fesner-e, Funtler-c, Fondllr-e, Akedunie. Sur
em au lieu de en, voir

28. Il semble que cette postposition
ait fait (juokjucfois l'impression d'une dsinence casuelle.
Cf. page 84 et suivantes.
Ad (crit aussi a) correspond la prposition latine ad. Elle
marque l'approche vers un lieu ou le but d'une action : asam-
ad (lY. 6
,
asam-a (lY. 16. 11 a
39)
ad aram
; erelum-
ad (lY.
6)
crclum-a (III. 35. lY. 3. 10)
ad cespitem
;
persklum-a(J (III. 21)
<<
ad sacrificium ; spanlim-ad
GRAMMAIRK OMBIUKNXE.
367
^III. 33)
ad libationeni
; spiniam-ad
i^II a 37)

id men-
sam ;
etram-a spanti (IV.
2)
ad alteram libationoni .
Per a le sens du latin pro. Il est toujours
postposition
et il
gouverne l'ablatif. Ex. ocre-pcr Fisiu
pro colle Fisio ; tu ta-
per Ikuvina pro civitate Iguvina -'; fratrus-por
Atiie-
dies (III. 23)
pro l'ratribus Attidiis .
Com, co, kum, ku marque le lieu o se lait Taclion. Il
gouverne l'ablatif. Ex. asa-ku ad arani ; termnes-ku
(I b 19)
ad terminos; verisco Trehlanir
(YI a 19^
ad por-
tanfi Trebulanam ;
vocucom, vukukum (YI b 43. I b il

ad
lucum . D'autres fois il signifie
avec : esunesku vepu-
rus (Y 11)
ciim sacris operationibus
; uvikum III. 28)
eum ove .
To, tu est, ce que je crois, pour tum. Il a la ^aleur d'une
prposition marquant le lieu o l'on est. Yoir pages 41, 120.
Ex. akru-tu (Y a 19)
in agro . Sur l'ortliograpbe ta, au
lieu de tu, voir page 290.
Anter, ander correspond inler. Il gouverne l'accusatif et
aussi, ce qu'il semble, le datif. Ex. esumek esunu anter
(I 5 81 esome esono ander (YI b 47)
inter istud sacrificium ;
sume ustite anter (Il a 16). Sur cette phrase, voir
p.
282.

66. PRFIXES.
Nous commenons par les prfixes placs devant les verbes :
Amb, rduit souvent n ou a, correspond au latin amb, au
grec
uL'^i. Ex. aniboltu, anferener, andersafusl.
Ambr, ampr est troitement apparent avec le prcdent.
Y. p.
183. Ex. cmibr-eluto, a mbr-efurent.
Ad ars, aAa, correspond au latin ad.Ex.adveilu arsveitu,
aveitu; adpeltu; ahavendu; ahatripursatu. Sont drivs de
verbes : adfertur, adkani, adputrati.
An ou a rpond probablement au grec ava. Ex. an-stintu;
an-tentu, a-tentu, an-dendu; am-pentu, ampetu, a-
p
e n t u
;
an-stiplatu
;
anov ih imu
;
a n
-
z e r i a t e s
;
a m
-
p
a r i t u
,
am-parihmu; afiktu.
^m/e?^ rpond au latin inter. Ex. ander-sistu ^intersistito),
ander-sesust (interstiterit)
.
Co, ku correspond au latin cum. Ex. kuveitu conve-
hito ; co-mohotu

commota ; ku-vertu convertito ;
ku-pifiatu, combifiatu
auspicator ;
ku-maitu coni-
molito
.
368 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
Da dans daetoni correspond au latin de^ l'osque dat.
Eh correspond au latin e ou ex dans eh-veltu rogato d'o
eh-velklu
rogationem
.
En ou e correspond au latin in. Il se rduit quelquefois i.
Ex. En-etu; en-lentu, en-d cndu; i-seetes. Je considre
comme un driv verbal le substantif iuku invocationem .
Per se trouve dans per-tentu. Sur j^er dans peretom,
voy. p.
86.
Pre correspond au latin pr. Ex. pre-pesnimu, pre-habiUj
pre-vendu,
pre-vilatu, pre-plotatu.
Pro, pru correspond au latin pro. Ex. pru-sekatu, pro-
sesetir, pru-sikurent. Dans pro-canurent le prfixe a le sens
du latin ^ro dans proweizVe. Sur pru-pehast, voy.
p.
307.
Au prfixe latin ob, obs correspond up, us, os. Ex. upetu
(pour up-petu)
ob-pendito ; us-tentu, os-tendu os-
tendito .
Au \3,tin par dans porrigere, porricere^ correspond pur, pur.
Ex.
T^\xv-i\x\ei\i.,pur-dovitu.
Au latin sub correspond sub ou su : suboco (sub-voco) ;
sub-
o^tt (sub-voveto); su-tentu (sub-tendito).
Trah (pour iraA/) reprsente le latin trans: trahvorfi trans-
versim.
Nous passons aux prfixes qui se mettent devant les noms.
An ou rt, particule privative correspondant en grec
av ou
a, en latin in. Exemples : hostatir, anhostatir
;
ihitir ani-
hitir; virsetom avirsetom
;
snates asnates
;
pruseeta
aseeta.
Per dans perakne, semble avoir le sens du latin pro dans
profundus; dans perakre il a le sens de amb dans ambarvalis.
D'origine inconnue est le prfixe vem, ven, ve, dans vem-
persuntres, venpersunlra, vepesutra.

67. ENCLITIQUES.
Les principales enclitiques sont :
ei, crit aussi e ou i, qui se trouve ordinairement aprs le
pronom relatif. Ex. paf-e
(quas)
;
pid-e (quid)
;
po-ei, po-e
ou po-i (qui). Voy. l'Index, s. v. ei.
ek, souvent rduit k, est la mme enclitique (jue nous
avons en latin dans hic, illic, illuc. On la trouve dans er-ek,
esmi-k, enum-ek, eso-c, ite-k, cru-k, hunta-k. La
URAAJMAIHK
OMBHIENNK.
369
mme syllabe est prfixe dans erla,
etanla (pour r-tanta).
ce. en latin ec-ce, ec-illum.
De, que nous avons en latin dans quamde, 'inde, se re-
trouve, mais avec assimilation de d la nasale
prcdente,
dans j9onnc, pone, pune (pour pun-de) et dans pane (pour
pan-de)
.
$
68. FORMATION ET DRIVATION DES NOMS.
La formation et la drivation des noms sont ces parties de
la grammaire qui montrent comment d'une racine ou d'un
verbe se tire, par l'addition d'un suffixe, un nom adjectif ou
substantif, et comment d'un nom dj form sort un autre
nom au moyen d'un nouveau suffixe. Dans le premier cas, le
suffixe est dit primaire; dans le deuxime cas, il est secon-
daire. Les noms tirs immdiatement d'une racine ou d'un
verbe sont dits primitifs; les noms tirs d'un autre nom sont
dits drivs.
Nous ne donnons ci-aprs que les suffixes les plus usits.
SUFFIXES PRIMAIRES.
to forme des participes passs : pruseeta, screhto
;
fato;
fito.
tur forme des noms d'agent masculins : adfertur, kvos-
tur, uhtur.
clom forme des noms neutres : ehvelklu,p7iac/om, kum-
nahkle, mandraclom, muneklum. Aprs les racines finis-
sant par un c ou un
g,
le c du suffixe disparat : persc-{c)lom.
11 en est de mme pour la forme fminine cla : fic-{c)la. Une
faut pas confondre ce suffixe avec le suffixe secondaire lom,
la, qui forme des diminutifs.
men forme des substantifs neutres : nomen, pelmen, umen.
ti forme des substantifs fminins : spanti, trahvorfi
(
36).
os forme des substantifs neutres; aux cas indirects, le s
plac entre deux voyelles se change en r : vas (pour vac-os),
tuderus, vepurus.
ro forme des adjectifs et substantifs : agro, abro, kapru,
adro, rufro, sakru.
vi forme des adjectifs et des substantifs : pacri, sakri, ocri.
24
370 GRAMMAIRE OMBRIENNE.
SUFFIXES SECONDAIRES FORMANT DES SUBSTANTIFS.
tie forme des substantifs fminins abstraits de la b" dcli-
naison : iihtretie, kvestretie.
klom forme des diminutifs : veskles.
SUFFIXES SECONDAIRES FORMANT DES ADJECTIFS.
alis : tefralis, sorsalis, verfale.
aris : sta/Jaris.
ius (correspond au latin ivus, par exemple dans captivus) :
farsiom (pour farsivom), arsmatia (pour arsmativa).
inus : cahrinei\ Ikuvinus, Miletbia, Fisovma.
ovius : Grabovius, Fisovius.
asius : urnasier, plenasier, sestentasia, Eikvasia
(primitif de Eikvasatis et Eikvasese).
aii<s; pernaies, pustnaies, pedaia.
ius : Fisiu, erfia, Hudie, Jovia, Marti es, Piquier, San-
ie, tertiam; Yehiies, Vuiia, Petronia, Kastruiier,
Klaverniie.
at forme des noms ethniques : Atiiediate, Kureiate,
Tadinate.
INDEX
Nous avons suivi pour cet Index l'ordre de l'alphabet latin, sauf quelques l-
gres modifications ncessites par la langue omJDrienne. Ainsi le c a t plac
ct du k, pour ne pas sparer des mots identiques. La mme raison a fait rappro-
cher le ;; de la lettre s. On doit supposer le d plac aprs le d ordinaire. Le

ou s
vient aprt's la gutturale forte k ou c, dont il est une altration.
Les mots sont mentionns aussi souvent qu'ils se trouvent sur les Tables. Le
chiffre entre parenthses renvoie au Commentaire.
>1. abrviation pour as (la monnaie ita-
lique ainsi nomme). V b 10, 13, 15,
18. VII b 4 (222, 255).
a, postposilion, v. ad.
aanfehtaf. lia
34.'
(287).
abro/", abru
m,
abrunu, v. apruf.
adrer, adrir, adro, v. atru.
ad ou a, postposition, asam-ad, IV, 6.
asam-a, II a 39. IV, 16. erelum-
ad, IV, 6. erelum-a, III, 35. IV.
3, 10. etram-a, 111,34. perskl um-
ad, III, 21. spantim-ad, III, 33.
spinam-ad, II a 33. spiniam-a,
II a 37. tertiam-a, IV, 2.
ade, I a 10,
abrviation pour adepes.
adepes, I a 6, 10, 13, 19,
23."
I b 4.

adipes, 1^7.
adeper, I b 30,
33.

adiper, I o 27.
adepe,
I b 26, 44. II a 7 (107).
ad-fertur. I b 41. II a 16. V a 3, 10,

arsfertur, VI a 8.

arfertur, VI
o 3. VII b 3.

arsferturo, VI a 17.
adferture, V b 3, 5, 6.
arsfer-
ture, VI a 2. (19).
adkani, IV, 28. (306).
ad ma nu, crit armanu, 16 19
arsmahamo. VI b 56 (90, 181).
admune, II b 7 (90, 265).
adpeltu, IIa32. II b 19. IV, 8 (269).
adpes pour adepes.
aiiputrati, Va 12 (241).
adveitu, II a 12, 29. II b 13. III, 34.
IV, 5.

arsveitu, VI a .56, 59. VI b
2, 5, 20, 44, 46. VII a
4, 8, 42, 54.

arveilu, VI b 23.
arvei tu, 1
b 6.

aveitu, IV, 1
(100).
afero, aferum, v. anferener.
afiktu, I a 31, de an-f fiktu (146).
agre, V b 9, 14 (253), v. akru, pera-
kri.
ahatripursatu, VII a 23, 36.

atre-
pnsatu, VI b 36.
atripiirsalu, VI b
16.

ahtrepudatu, II a 24, 25,
31, 38.
atrepudatu, II b 18
(128).
ahavendu, Vil a 27 (199).
ahesnes, III, 18, 19, 19.(29.5).
ahtimem. I b 12, 12.

ahtis, III,
24, 29 (168).
ahtrepudatu, v. ahatripurxatu.
ahtu, II a 10, Il (278).
ai t u, I b 29, 37.

aitu, VI b 18, 18.
VIIa40,45.

aituta, III, 13(138).


aiu, II a 4. (276).
Akedunia, Acersonia, Akedunia-
mem, I b 16.

Acesoniame, VI b
52.
Akedunie, I b 43.
Acer-
sonjem, VIl'a52(173).
acnu,\b 8,12, 14, 17 (255).
akru-tu, Va9. (3.39).
aetus, II a 14,
peut-tre une faute
pour aseetes.
372
INDEX.
alfu, I b29.

alfer, VI o32, 34.

alfir,
Vil a 25,26 (199).
alinsust, Mal, corrig en alimiiust
(34).
amboltu, VI b 52 (171).
ambrefureut, VI b 6.
ambretuto,
VI 6 56, 63,
64.
amprefuus, I b
20.

amprehtu, I i) 21.
apre-
tu, 1 ft 20. Du verbe e et du prfixe
ambr (183).
amparitu, III, 14,
amparihmu,
Il a 42 (288).
ampedia, II a 29.
ampentu, Il a 20. III, 23.

ampe-
tu, II b 10, 11.

apentu, III, 2.

anpenes, II b 2T. apelus, II


b 27.
apelust, V a 17. Du verbe
penn (pour pend) et du prfixe an.
(167, 244, 267.) Cf. upetu, opeter.
La leon apehtre (IV, la) est pro-
bablement pour apehtu.
amprefuus, amprehtu, v. ambre-
furent.
andendu, v. antentu.
ander, v. an ter.
andersafust, VII b 3.
andirsafnst,
Vil a 46.

atedafust, I b 4U.

Du verbe ted ou ders, et du prfixe
an (209).
V. deda.
andersistu, VI a 6.
andersesust,
VI a 7. Du verbe sist et du prfixe
ander
(29).
andervomu, VI b 41
(154).
anfehtaf II o 34.
anferener, VI a 19.
aferum, I b 10.

afero, VIb 48 (55, 164).


aiiglar, VI a 16.

anglaf, VI a 5.

a7gla, VI o 1, 3, 5, 6,
18. VI b 49.
V. ancla
(17).
anglom,\la9. anglu,yiaH, 10
(40).
anhostatir, VII a 28,
50.
anuslatir,
VI b 62. Vil a 13; 15.

anhostatu,
VI b 60.
anostalu, Vil o 48. V.
hostatir.
ancla, VI a 18.

anclar, VI a 16. V.
angla.
anif, II a 25.
anihilir, VI b 62. Vil a 13, 14, 28,
50.
anihitu, VI b 59. VII a 48.
V. ihitu.
anovihimu, VI b
49, 49. (i65j. Cf. pur-
dovi tu.
aapenes, v. ampentu.
nserialo, VI o 6.
aseriato, VI a
],
6. VI b 48.
aseriaia, VI a 2.

azri atu, I b 8.
aseriatu, VI b
40.
aserio, VI a 4.
anzeriatu,
I b 10.
(7).
ansihitu, v. anihitir.
anstinlu, 111, 20. as tin tu, III,
18,
19. (295).
anstiplatu, VI a 3. (24, 26).
anzeriates, anzeriatu, v. anse-
riato.
antakre, I b 36,38.
anlakres,
II a 42. (207).
anlentu, II o 20. IIl, 15, 16, 16, 17,
22. IV, 21,27.

atentu, II b 28.
andendu, VII a 25. Du verbe tenn et
duprfixe an. (201, 273). V. ententu,
ostendu, perte ntu, sutentu.
anter, 1 b 8. II a 16.

ander, VI b
47. (161).
ap, III, 20. IV, 31, V. ape.
ape, I b 34. II a 9. II b 27. IV, 31. V
o 17, 18, 20, 22.
api, 1 a 27, 30,
33.

ape, VI b
5, 16, 23, 37, 49, 52,
56, 62, 63. VII a 5, 8, 39, 42, 43.

apei, VII b 3.

appei, VII b 3.
(117^
221).
apehtre (leon probablement fautive
pour apehtu), IV, 15, v. ampentu.
apelus, apelust, v. ampentu.
api, V. ape.
aplenia, Il a 23.

aplenies, II o
23.
appei, V. ape.
apretu, v. ambrefurent.
apruf,Ib24, 33.

abro/", VII a 3.
abrons. Vil a 43.

abrum (crit
abrunu). Il a 11. (195, 205).
arfcrtur, v. adfertur.
arlataf, IV,' 22. (305).
armanu, I b 19, v. admanu.
arnipo, VI b -Jb, 41. (151).
arsferlur, arsferture, arsferturo, v. ad-
fertur.
arsie, VI a 24. VI b 8, 27.
arsicr,
VI a 24. VI b 27.

asier, VI b 8.
(7.5).
arsir, VI a 6, 7.
(32)
arsmahamo, v. admanu.
arsmaliam, VI b
49, 50.

arsmatia,
VI a 19. VI b 53, 63. VII a 46, 51.
(56).
arsmor, VI ,;, 26, 36, 46. VI b 29.

a?-4mo, VI a 30, 32, 39, 42, 52. VI b
13, 32, 34. VII a
17, 30.

asmo, VI
a 49. (90).
arsveitu, v. adveitu.
aruvia, v. arvia.
arvamen, 111, 11.

arven, III, 13.
(292).
arveitu, v. adveitu.
arven, v. arvamen.
arves, 1 a G, 10, 13, 19, 23. I b 4, 26,
INDEX. 373
30, 33, 44. II 7.

arvis, I a 27.
I b 7. (107).
arvia, I a
3, 9, 25. I 5 3, 6. II a
18,
24.

aruvia, III, 31.
arviu, I
a 12, 16, 23. I b 2.=.,
28, 32, 43. II a
6, 11, 12. II b 8,
29.
arvio, VI a
56, 58. VI b 1, 3, 20, 22, 44, 45. VII
a 4, 7,42.(101).
arvis, v. arves.
asa
m,
II a 39. IV,
6,
16.

ase, II a
19. III, 22.
asa, II a 39. 43.

asa, VI a 9.

asame, VI o 10.

asa, II a 38. III, 23. IV, 15. (44).
aseeta, II a 29.

aseetes, IV,
7.
aetus, peut-tre une leon
fautive pour aseetes. II a 14.
(286).
aserio, aseriaia, aseriato, v. anseria-
to.
asiane, I a 25. (142).
ester, V. arsie.
asmo, V. arsmor.
asnata, II a 19.
asnatu, II a 34.
asnates, II a 37. IV,
9,
de an et
snata.
aso, VI i 50. (168).
astintu, v. anstintu.
azri a tu, v. anseriato.
atedafust, v. andersafust.
ateutu, V. antentu.
atero, VII a 11,
27. (199).
Atiiediate, II 5
2,
2.(217).
Atiiediur, Val, 14.
Atiersiur,
V b il, 16.
Atiersir, VII b 3.

Atiiedie, V ol6.

Atiersier,\nb
1.

Atiersir, V b 8, 14.
Atiie-
dies, m, 24.
Atiiedier, V a
4,
16. Atiiedie, II a 1-3. 111,29.

Atiiediu, II a 21,
35. II b 26.
V a 12, 25, 27. V b 4.
Atiersio,
VII b
2'.
(217, 222).
atrepudatu, v. ahatripursatu.
atropusatu, VI b 36,
leon fautive pour
atrepusalu.
atru, I b 29.

adro, VII a 25.

adrer, VII a 18.

adrir, VII a
9, 10,
21. (199).
aveitu, IV,
1, v. adveitu.
aveif, VI a 4, 18.

avef, I b 10.

avif , I b 8.

avif, VI b 47, 48, 48.

aveis, VI al. aves, lal.



avis, II a 16.

auvei, VI a 3. (6).
aviehcler, VI a 9.

avieclir, VI a 12,
13.

avieklufe, I b 14.

avieh-
clu, VI a 10.

avieclu, VI bol.

aviekla, I b 14.

aviecla, VI b
52.
(44).
aviekate, II a 1, 3. (276).
avieclir, v. aviehcleir.
avirseto, VI a
28, 38,
48. VI b 30,
de
an
+ virseto.
B
benes, I b 15.

benust, VI b 53.

benus, II b 16. benuso, VI b 64, 65

benurent, V a 25, 28. V b 5.



benurent, VI b 57 (173).
berva, U a 2G, 33.
berus, II (i23,
35.(284).
bu m, II a 5.

bue, VI a 2.5, 28, 33,
35, 38, 43, 45, 48. 53.
buf, la
3, 11,
20. bw/", VI a 22. VI b 1,
19.

buo, VI a 54. (63).


D
daetom, VI a 28, 37, 47. VI b 30,
du
prfixe da et du participe etoni. (86).
deda, prototype du subjonctif crit der-
sa, VII a 43, 44, 44.
dirsa, V b
13. VII o46.
dirsans, V b 11, 16.

dirsas, V b 8.
t eda, I b 34-36.
tedtu, lia 40, 40. IV, 28.
ttu,
lia 9. II b 21.
titu, I a 33.

dirstu, VI b 17, 38, 39. VII a 5.

ditu, VI b 10, 16,
25. VII a 38.
te-
dust, I b 34.
dirsust, VII a 43.
tedte, V a 7.
tedti, II a 28. Du
verbe redoubl ded ou did, crit en
vieil ombrien ted,tid, en ombrien
nouveau dTs, dirs. V. andersafust.
;123, 131, 206, 208, 239).
dei, VI a 23-27.

di,
VI a 25, 28, 29,
29, 31, 31, 33, 34, 35, 35, 37, 38, 38,
39-41, 43, 44, 45, 45, 47, 48, 48, 49,
50,
51,53-55. (71).
de/cu, VI b 56,
63-65. VII a 1,20,51.
teitu,II a 26. II b 7,
25. 111,9,
25.

dersicust, VI b 63. dersicurent,


VI b 62. Temps du verbe die dire
-.
(181, 191).
deendu/",
VII b 2. (219).
dequrier,
V b 11, 16.
tekuries, II
b 1. (259).
dersa, v. deda.
dersecor, VI a 26, 36, 46. VI b 29. (80).
dersicurent,
dersicust, v. deitu.
dersva, VI a 2, 2, 4, 4, 15, 15, 17, 17.
desva, VI b 51, 52, .52.
dersva,
VI o 1.
tesvam, I b 13. (11).
desenduf, crh pfr erreur pour defen-
duf.
destru, VI b 24, 8.
destre, VI b
4,
374
IXDKX.
50.

destrame, VI b 49.
testni,
I a 29. III, 2:5. IV, 15.
testre, II
6 27, 28. (IIC).
dexva, v. dersva.
dcveia, VI a 9.

deveia, VI a 10.
di, V. dei.
dia, VI a 20. (60).
difue, VI b 4.(117).
dir/rr, VI o 7. tilu, II b 22.111,
2."),
27.

tiel, II a Ih. (34).
dirsa, dirstu, dirsust, ditu, v. dcda.
dupla, VI b 18, 18.
tupler,V a 19.
(130). Cf. tuplak.
dupursiis. VI f) 11. (123).
dur, VI b .JO. VII o 46.
duir, V b 10,
15.

tuva, Il a 27. III, 32, 34.

tuves, III, 19.
tul, I ) 41.

tuv re, II a 33.
(169).
Cf. deenduf,
duti.
duti, VI 5 63. (192).
e, postposition, v. en.
e, enclitii]ue, v. ek.
e, autre e:uliliqup, v. ei.
e, prposition crite comme mot part,
I b 27. II b 12, 27, 28. (83).
eaf, V. eam.
eam, VI b 16, 24.

eaf, I b 42.

eaf, Vil a 52.

eur-ont, VI b 63.

eo, VI a 20. eu, II ai. II j 9. (2G)
ebetrafe, VI o 12. Cf. hebetra.
edek, v. erek.
edel, 1 a 30, leon fautive pour edek.
ccnpersun ra, II o 30,
probable-
ment par erreur pour venpersuntra.
eesona, VI a 18.

esona, VI a 3, 5.

esunumen, 111,20.

csunGs,Va
11.
esuna,Va5.
esune,Va4.

esune, V06.

esone, VI t 11.
esunu, 15 38. II a
21,
42. III,
1,
14.
esunu, I 69.
esono
,
VI a
57. VI b 47. esunu, II a 2.

es u n u m e, 16 14.
esonome, VI b hO,
52.

esunu, I b 8. eso/io, VI 647.


esunu, II a 20. IV, 30.

esoneir
,
VI a 18.
(25).
eesl, V. eelu.
eetu,Vl b 54.
etu, I 6 10, 14. llaG,
33. II 6 12. III. 20. IV, 21.

etu,
VI 6 48. VII a 39.

etuta III, 11.
etu tu, I 6 15, 23, 23.

eliUo,
VI b 51, 52, 65. Vil o 1.

cesl,
VI a 2, 6.
iust, VI a 7.

ier,
VI b 54.

Formes du verbe e ou ei
aller . Cf. amhrcfurenl, enetu
(3,
15, 33).
cf V. Grck
efurfatu, VI 6 17. VII a 38 (132). Cf.
furfimt.
ehc, VI 6 54, 54. (175).
eheturslahamu, VI 6 55. elurstahmu,
VI 6 53,
53.
etudslamu, I 6 16
(17'.).
ehiato, VII 6 2. (220).
ehvelklu, VI a 23. V6 I (247).
e/ii-eJ(u, VI a 2. (18).
ei, e, i, enclitique renferme dans poe/,
Vi a 1. poe, V16 50. poi,VIa5.
VI 6 24, 53.

pure, V a 6, 25, 28.
V 6 4. purf, V6 10, 15.
- pi^(?),
VII 6 2.

pede, I 6 18.
pide,
V a 5.

pidi, IV, 32.
pirse,
VI 6 55.

vaf<^,
VI a 52.

fisi,
V o 3, 10. VII a 52. VII 6 1 .
'perse,
VI a 47. VI 6 30.

persei, VI a Tl.

persi, VI a 37.

pisi, VI al.

pede, II a3.

perse, VI 6 29,
31.

persei, VI a 26, 28, 36.


persi,
VI a 38.
pirse, VI a 46.
pirsi,
VI a 5, 48.
pue, I 6 18. VI 6 38-
40, 55.
pude, II a 26. III, 5.

porsc, VI 6 63. VII a 46, 51.

por-
sei, VI a 9, 9.
porst, VI a 6.

pude, V a 7.

porse, VI a 15.

porsei, VI a 15.

porsi, VI a 19.

porse VI 6 40 (14).
eikvasatis, III, 24, 29(234).
eikvasese, V a
4, 16 (234).
eine, VI o 10, U.
enc, I 6 35.

enem, VU a 44, 44. Cf. enom.
ciscurent, V 6 10,
15 (24).
eitipes, V a
2, 14. (231).
ek, enclitique renferme dans erek
(q.
v.),enumek, inumek, enuk,
inuk (v. enn), esmik. erak, ere-
rek, eruk, erak, csoc, isek, i tek,
huntak. Cette enclitique est sou-
vent crite e, par exemple dans er-e,
ers-c. V. erek.
cCjprt'fixe renferm dans ecia, etantu,
csu.
ecla. Vil a 11, 27. Du prfixe ce et du
pronom lo
(199).
e k V i D e, Il o 1 3. V. ci-dessus,
p. 323.
em, pour en, postposition renferme
dans Akeduniamem, I 6 16.

Jovinem, VI a 46. Acersoniem,
VII a 52.

/'"mem, VIa46.

ahti-
mem, I 6 12.
ocrcm, VI a 46.

vapefem, I b 14 (80).
cmantur, Va8. emautu. VolO.
(239).
INDEX.
375
en ou e, postposition renferme dans
arvamen, III, 11.

rupiname,
I b 35. s atame, I b 38.
asame,
VI a 10. terlinme, VI a 13.

des-
trame, VI b 49.

Acesoniame,
VI 5 52.
rubiname, VII a 44.

fesnafe, 116 16, ebera/*e,VIal2.

presoliafe, VI a 12.

hebetafe,
VI 6 53. fesnere, II b 11. funt-
1er
e,
Ib 24.

fondlire, VII fl 3.

vukumen, III, 20.



esunumen,
III, 20.

e s u n u m e, I 5 14.

p
e-
dume, II a 27.

angiome, VI a 9.
todcome, VI a 10.

ooserdome, va-
sirlome, VI a 12.
tettome, car-
some, VI a 13.

pertome, VI a 14.
purome, VI & 17.

persome, VI 638.

esonome, VI b 50.
termnome,
VI b 57.

verufe, b
9. verofe,
VI 6 47.
avieklufe, 16 14.
nuvime, II a 26. smiirsime,
VI a 13. randeme, VI a 14. ma-
nuve, 116 23.

vapefe,
Via 10
(83). Ce prfixe est probablement
contenu aussi dans Rupi nie, 16 27.

sate, I 6 31.
Akedunie,
I 6 43.
rubine, VII a 6.
sahate,
VII a 41.
ruseme, VII a 8.
V. sur
cette postposition, p.
80 suiv.
en, prfixe renferm dans enetu, en-
tentu,
q.
v. (3).
endendu, v. entent u.
ene, enem, v. eine.
enetu, I a 1.
enetu, VI a 1. Verbe
compos de en +
etu
(3).
enno, VII a 38.
ennom, VII a
20,
24, 33, 39. V. enom.
enom, VI 6 17, 38, 38, 39, 40, 40, 51,
53, 64. VII a S, 8, 9, 20, 23, 23, 24,
34, 36, 39, 45, 45, 51.
eno,Vl616,
17, 46, .56, 56, 62,
65. VII a 1,
38.
enuk, 1 a 30, 33. V a 29.
inuk,
16 7. 111,4,7, 15, 16. IV,
13,
14.
enu, 1636, 37, 38,38.
II a 9. II621.

enumek, 16 11, 13, 16,


19-22.

inumek, III, 9, 11,20, 26,34.


IV,
2, 17, 18, 20, 21, 24,
26-28.

inumk, IV, 23 (44,
132). Cf. enno,
eine.
entelus, entelust, V. ententu.
ententu, I b 12. IIl, 15.
endendu,
VI 6 40, 40, 49.
entelus, 1612.

entelust, VI 6 50. De en et du
verbe tend, tenn
(153, 166, 167). Cf.
antentu, ustentu, pertentu,
sutentu.
enu, enuk, enumek, v. eno.
00, V. eam.
epir, II 6 12, leon fautive pour e pir.
erafont, erahunt, erak, erar, era-
runt, V. ero.
re. re, v. erek.
erek, erec, pronom compos du nomi-
natif er (en latin is) et de l'cnclilique
ek. Va U. VU 6 1.

re, V a 4.
re, VI 6 50. Le mme nominatif est
renferme dans eronl , VI 6 24. Le
neutre ested-ek, I a 30. III,
33, 35.
IV, 3, 21,
32'.
Va 26.

erse, VI a
6,
8. L'accusatif pluriel est
ef,
VI a 4
(:6, 30).
re clam ad, IV, 6. V. le suivant.
erelum, ill, 35. IV, 3, 6 (?),
10.

ereclu, IV,
13, 13.

erele, IV,
17, 19 (298).
erer, ererek, v. ero.
erererunt, leon fautive pour ere-
runt. V. ero.
eretu, v. hereitu.
erietu, II a 6 (277).
erihont, v. ero.
erite, VI 6 15, faute pour frite.
ero, pronom dmonstratif.
eru, III,
31.
eru-hu, II 6 22.

eru,
VI 6 50.
ererek, III, 32.

erer,
VI a 23, 24, 31, 33-35,40,
43,43,45,
50,
.53-55. VI 6
7,7, 10, 12, 14, 15,
26-28, 33-35. VII a 10, 18, 19, 22,
26, 31, 32, 35.
erir, VI a 31.

irer, VI a 25,

eriront, VI 6 48.

erom, VII a 14, 50.
ero, VI 6
62,
62. VII a 13, 28.

erarunt, IV, 1
erar, VI a 23, 24, 26, 31, 33-35,
40,
43-45, 50,
53-55. VI 6 7, 8, 10, 12,
14, 15, 26-28, 33, 35, 35, 62.
VII ail, 14, 14, 18, 19,22,26,28,31,
32, 35, 50, 51.

erahunt, I 6 23.
era/onf, VI 6 65. Vllal.
ererunt,
IV, 5.

eruk, III, 14.
erak,
III, 12. en7ion<,VI650(72,
167, 193).
erom, pronom. V. le prcdent.
erom, verbe, v. est.
eront, v. rek,
erse, v. erek.
eru, pronom, v. ero.
eru, verbe, v. est.
eruhu, eruk, v. ero.
erus, I a 33. 16 34, 34,35, 36. II a
9,
32, 40. II 6 21. IV, 14, 27.
erus,
VI 6 16, 16, 25, 38, 38. VII a 5, 38,
43 (ter).
eru, V a 8.

erus,
IIo28 (131).
esa, esir, esis, v. eso.
eskamitu,IV, 1 (299).
esmei, VI 6 55.
esniei, VI a 5, 18

esmik, Ia28,3Il28, 178).
376 INDEX.
eso, pronom dmonstratif, ocrit une fois
par deux s.

essu, VI a 43.
au,
VI o 25, 28, 33, 35, 38, 45, 48,
53.
VI b 28, 31, 35, 54.

eso, VI a 8.

esuk, Vo 1.

esoc, VI b 25.

isoc. VII b 3.

es u, II a 3. Va 14.

eso, VI a
3,
22. VI b 6, 9, 31, 53,
57. VII a
9, 20, 25, 34, 46.
esu,
IV, 29.

esumek, I b 8.
esome,
VI b 47.

esuf, JI a 40. IV, 15.

iso, VI a 20.

esir, VII a 10, 18,
26,
32.

isir, VII a 34.
~ esis,
VI a 18.

esa, VI b 9,
14.
eso,
VI o 2,
16. isek, IV, 4.
isec,
VI 6 25.

isunt, Il a 28,
36. III,
16, 17 (18, 59, 152).
esono, V. eesona.
essu, V. eso.
est, I b 18, 18. II a 15. VI a 8-10, 26,
27 (ter), 28 (ter), 36, 37 (quinquies),
38, 46, 47 ((juinquies), 48 VI b 29,
30
(quinquies), 31, 50, 53, 53, 55,55.
VII a 46, 51, 52. VII b 3.
sent,
VI a 15, 27, 36, 46. VI b 29.
sir,
VI b 7, 7, 26.

sei, VI a 23, 23.

si, VI b 26. si, V a 6, 24,
27.
V b 3,
7. sins, VII b 4.
sis,
V o 6.

eru, V a 26, 29. V b 5.

erom, VII b 2.

se
(?)
I b8.
est, VI a 6, v. eest.
este, adverbe, I a 1. II b 22.
este,
VI a 1,
.56. VI b 62, 63. VII a 51. (8).
Cf. le suivant.
esta, pronom, VI a 15, 15.
estu,
II b 24.

estu, II a 2. II b 23.
csu, esuf, esuk, v. eso.
esu m, Il a
2,
probablement une faute
pour esunu.
esumek, v. eso.
esuna, esune, esu ns, esunu,
esunume, es un ura e n, v. eesono.
ezariaf, IV, 27 (306).
et, Ib20. IV, 7, 12, V a
6, 8, 13, 18,
20, 22.

et, V b 9, 13, 15, 17.
VI a 1 9. VI b 5,
24. VII a 37, 44, 46, 51
.
elaians, etaias, v. etato.
etantu, V b 6. De ec et tantu.
etato, VI b 63.

etatu, I b 21, 22.

elaians, VI b 64.

etaias, VI b 65.
VII al. Frquentatif du verbe e (192).
Cf. eeiu.
etraf, etram, tre, tres, v. le
suivant.
ctru, VI a35, 38,
43.
etram, 111,34.

etraf, I o 18,
18. etre.Iib 14.

tres, III, 18.


tre. Il b-l,i.
3, 4,4, 5. 5, 6,6(94).
fw, V, eetu.
etudstamu, eturstahmu. v. chetur-
stahamu.
etuta, etutu, eluto, \. ectu.
eu, euront, v. eam,
euze, faute poui- e uze, H b 27,
28.
eveietu, 11 b
8, 11 (266).
F
fahe, V b 13. (259).
fakust, IV, 31.

fakurent, 1 b 34.

facurent, VII a 43.



faia,
II a 17.

faiu, II a 16.

facu,
II b 22.

fea, V a 23. V b
1."
feitu, la 4, 6, 7, 29, 30, 32 (ter).
I b
5, 7, 9, 18, 24,_28, 31, 32. II a 20.
III,
31, 31, 32. ftu, I a
3, 9, II,
12, 13, 13, 14, 16. 17, 17, 20, 22,24,
25, 25, 26, 26, 28, 28. I b
2, 3, 3, 6,
25,27, 29, 32, 43, 44, 44. II a 2, 4,
6-9, 11, 11, 12, 13 (ter), 14. II b 7,
10, 29.
feitu, VI b
3, 22, 47.
VII a 3, 4.

ftu, VI a 22, 56, 57,
57, 58 (ter), 59. VIb
1 (ter), 2,3i;ter),
5, 19, 19, 20, 20, 22 (ter), 23, 24,37,
43, 43, 44 (ter), 45 (ter), 46, 46, 55.
VII a 3, 4,4,6, 7 (ter),
37, 41,42,42,
53, 53, 54, 54.

feetu, VII a 41.

feiu, II b 26. Formes du verbe


fac
(63, 205, 271, 272).
faefete, II b 9. peut-tre par erreur
pour faefele'(266).
faia, faiu, fau, v. faku.-;t.
fa mdias, II b 2 (262).
far.y'b
lO,ro.
farer,Vb 9,14.(253),
farsio, VI b 2.

fasio, VI b44. fa-
siu, lia 12 (114).
fato,
VIb II (i24).
fedehtru, III, 16, 18. (295).
feetu,
v. fakust.
fefure, v. fust.
feia, feitu, feiu, v. fakust.
feiu, I b
25,
par erreur pour ftu.
feliuf, I a 14.

fUiu, VI b 3 (115).
felsva. Va 11. (241).
ferar (?),
v. fertu.
ferime. I b 25. III, 16 (106). Cf. le sui-
vant.
ferine, I a4, 13, 22. I b 3, 6, III,
'M. ferine, VI a 57. VI b 1, 19, 43,
45. VII a 4 (106).
fertu, II a 17, 19, 26, 27, 33, 34.
II bl2, 12, 13, 14, 14, 15 (ter),
16, 16.

fertu, VI b .50, 50.
fer-
luta, III, 13.
ferest, II a 26.

ferar (?),VIb .50. (267)Cf. anferener-
INDEX.
377
fesnafe, II bl6.

fesncre, II b 11.
(267).
fta, II b 13.(2(i8).
ftu, V. fakust.
ffrar,
VI b
50,
peut-tre pour ferar.
Fiiuvi, I ail, pour Fisuvi.
lidam, VII a 42.

ficla,
VI a 56, .59.
VI b 2, 4, 20, 23, 44. 46. VII a 4, 8,
54. fikla, II a 18, 29.
fiklas,
II a 41 (101).
fiktu, I a 28 (146),
Cf. afiktu.
filiu, V. feliuf.
Fise (nom de divinit\ I a 15. Fiso,
Vif 3 (71).
Fisiu (adjectif tir da prcdent), crit
une fois Fissiu VI a 43.

Fisiu,
I a
5, 8, 12, 15, 17, 21, 25, 29, 31.

Fisiu, VI a 23, 25, 34, 35, 45, 53,


55, 58. VI b\, 3,6,6, 9, 14,19,22,
26, 28,
35. Fmm, VI a 41, 49. 51.

Fisi, VI a 29, 31, 39. VI b 12,31,


33.

Fisie, VI a kO.
Fisei, VI a 23.

Fisi, VI a 30, 33, 42, 50,


52.
VI b 7, 10, 11, 14, 26, 32, 34.
Fi-
sier, VI a 30, 32, 39, 41, 49, 51.
VI b 13, 32, 33.

Fisie, VI b 10.

Fisiem, VI a 46.

Fisie, VI a 26,
36, 40. VI b 29.
Fiso, V. Fise.
Fisovi'^, VI b
9, 10, 12, 12, 14, 15, 15.

Fisovi, VI b 6, 8, 8.
Fisuvi,
I a 17.

Fisovi, VI b 5. VII a 37.
(116).
Fisovina, VI b 9, 14. (122).
Fissiu, V. Fisiu.
Fisuvi, V. Fisovie.
fito, VU) 11. (124).
Cf. futu.
Fondlir-e, VII a 3.
Funtler-e, I b
24. (195).
foner, v. le suivant.
fons, VI a 42, 50, 52. VI b 7, 11, 13,
26,
32, 34. VII a 13, 17, 31, 49.

fos,
VI a 23, 30, 33, 40.

foner, VI
6 61. VII a 20, 23, 33, 36. (7.3).
fonsir, VI b 26,
par erreur pour fons sir.
fos, V. fons.
frateer, v. le suivant.
f rater, III, 5. Val, 14, 22.

frater,
V b 11.

fraleer, V b 16. fratrus,
V b 8,
13. VII b 1.
fratrus, II a
2. III, 23, 28.
fratrum, III, 10.

fratrom, VII b l.
f ratru, II a
21 , 35.

lb 26. III, 6. V a V>, 25,
27, 29. V b3. (218, 230).
fratreca, VII b 2. (220).
fratrecate, VII b 1. (219).
fratreks. V a 23. V b 1. fralrcxs,
VII 6 1.
(216).
frehtef, II a 26. (28.5).
frehtu, IV, 31.
(306).
fri, v. le suivant.
frif^
VI a 42, 52. VI b 13. VII a 17, 30.

fri,
VI a 30, 32,
40, 50. Vil b 32,
34. (^0).
frite, VI a 24. VI b 8, 15,27. VII a 20,
23, 33, 36.
(75).
froselom, VI a 28, 37, 47. VI b 30. (86).
fsme, VI b
55,
par erreur pour esme.
fuia,
f
uiest ,
v. futu.
funtlere,v.
fondlire.
futu, II a 22, 43, 43.

futu, VI a 30,
33, 40, 42, .50, 52. V b 11, 13, 32,
34. VII a 13, 17, 31,49.

futu'o,
VIb 1,

fuia, III, 1.

fuiest,
V a 9. fust, T b
7, 39, 40. III,
6. V a
4, 11, 19, 20. fust, VI a 7.
VI b 39-42,
47, 47. VII a 45, 46. VII
b
1, 3.

fus,
VI b 40. furent, V a
22.
furo, VII 52.

furu, 1 b
42.

fefure, II a 4. Formes du
verbe substantif
fu.
furfant, VI b 43.

fur fat, I b 1
(132).
faro, fur u
,
v. f n tu.
fus, fust, V. futu.
gornia, VI a 58. kumiaf, I n 7.
(108).
Grabovie, VI a 25-28, 29, 29, 31-37, 38,
38, 39, 41, 41,
43-47. 48, 48, 49,51,
51,
53-.55.
Grabove, VI a 24, 25.

Grabovi, VI a 23.

Grabovie,
VI b 19.

Krapuvi, I a 3, 11,
21.
Grahovei, VI o 22. VI b 1. (64).
H
habe, v. habetu.
habetu, II b 23, 23, 27, 28. III, 28.
IV, 30, 31.
habitu, VI a 19. VI b
4.

habetutu, I b 15.

habi-
tuto, VI b 51.
habiest, VI b 50,
.53. VII a 46, 51.
habe, I b IS.
/iabe,yi b 54. habia, V a
17,
19, 2K

habus, VI b 40.

hahu-
rent, VII a 52. Formes du verbe
habe. (178). Cf. prehabia et ncid-
habas.
habina, VI b 22-24.
hapinaf, I a
24.
habina, I a 27.
hapina-
ru, I a 33. (141).
habitu, habituto, haburent, habus, v.
habetu.
378 INDEX.
hahtu, V. h a tu.
hapinaf, hapinaru, v. habina.
hatu, I b 11.

hatu, VI b 49.

hahtu, II a 22, 22.

hatutu, I
h 42.

hatulo, VII a 52.
(166).
hehetafe, VI b 53. (173). Cf. ebeirafc.
hereitu, VI a 37.
heritu, VI a 27,
47. VI b 29.

eretu, II a 4.

heriiei, II a 16. heries, I b
10. II b 21.

/icriesf, VII a 52.

Certes, VI 6 48.

heri
,
IV, 26.

herter, Il a 40. III, 1.
herte,
V a
6, 8,
10.

hertei, VII b
2.

hcrti, Vfc 8, 11, 13, 16.


heiifi,
V b 6.
heris-heri, I a 4.

heris-heris, Ib 6.

heri-heri,
I a 22. II b 9, 10.

heri-heri, VI a
57. VI 6 46.

herie-herie, VI 6 19,
20.
heriei, VII a 3, 3. Formes du
verbe heri << vouloir .
(79, 103, 163,
214, 221, 250). De l l'enclitique her,
dans pis-her, VI b 41. (I-j).
heri, hcrie, heriei, heries, heriest,
heri(i,heriiei, heris, herte, her-
tei, herter, herti, v. hereitu.
hoier, VI a 14.
holtu. VI b 60. VII a 49.
homonus, V b 10, 15. (254).
ffo/;de, VI b 45.

Hunte, 1 b 4.
II b 20, 34. (159).
hondomu, v. hondia.
hondra, Via 15. VII a 52.

hutra, I
b 42.

hondomu, VI a 9, 10(41, 50,
213).
hondia, VI b 60. VII a 49.
/ion(, enclitique se plaant aprs divers
pronoms. On l'crit aussi ont, unt,
bu, 0. Elle se trouve dans eur-ont,
eru-hu, erir-OHf, erar-unt, era-
hunt, erafont, erer-unt, eri-hont,
ifont, is-uni, surur-ont, surur-o, et
peut-tre ses-o.Cf. huntak, huntia.
Horse, v. Hudie.
hostatu, VI b 59. VII o 48.

hostalir,
VI b 62. Vil a 13, 15, 28,
50.
(187).
Cf. anhostatir.
Hudie, I 6 2.

Horse, VI b4i.(156).
hule, IV, 17 (.303).
huntak, III, 3. IV, 32 (281).
hunte, V. Uonde.
huntia, II a 15, 17 (281).
hutra, V. hondra.
enchtique, v. ci.
Iabuse, labuscer, lahuscom, v. le sui-
vant.
lapuzkum, I b 17.

lapusco, VII
a 47.
labuscom, VI b 58.
la-
biisce, VII a 12.
Jopuscer, VII a 48.
labuscer, VI b 54, .59. VII a 12. (175).
iepi, 111, 21 (296\
iepru, II o32. (286).
ier, v. eetu.
ife, II b 12, 13.

ife,
VI b 39, 40.

if-ont, VI 6 55. (180, 267).
ifont, V. le prcdent.
iiovie, VI b 35, v. lovie.
Ijoveine, Ijovina, Ijovinam, Ijovinar,
Ijovine, Ijorinur, Ijuvina, Ijuvi-
nas, Ikuvine, Ikuvinu. v. le
suivant.
Ikuvinus, I b 21, 22.
Ikuvinu,
I i) 20.

Ikuvine, I b 13.
Iku-
vina, I a 5, 8, 12, 15, 19, 21, 2.5,
29, 31. I b 2.
liuvina, I b 5.
III, 24, 25,30,30. liuvinas, Ib
2,
5.

Ijorinur, VI b 63.
Ijovinam,
49, 51. VI b 33. VII a 16, 29.

Ijovina, Yl a 21, kl. Ylb 21.

Ijo-
vine, VI a 18, 24, 31, 40, 43, .50, 53.
VI b 7, 11, 14, 33, 34, 51, 62. VII a
14, 18, 27, 31.

Ijoveine, VI a 5.

Ijovina, VI a 23, 45, 54, 55, 58.


VI b 1, 3, 7, 9, 15, 19, 22, 26, 28,
35, 43, 45. VII a 4, 10, 19, 22, 26,
32, 35, 37, 41.

Ijoiinar, VI a
32,
39,42, 49, 52. VI b 32, 43, 45,61.
VII a 3, 6, 10, 14, 15, 16, 16, 17, 19,
21,24,
26-29, 30, 30, 31, 31, 32,35,
37, 41.

Ijovine, VI b 29. lovi-
nur, VI b 56.
lovinam, VI b 12.

lovina, VI a 29, 39.


lovine, VI
a 33. VI b 10, 27. VII a bO.lovina,
VI a 25, 34, 35,43.
VI b 6. VII a 7,
9, 19, 24. 53.
lovinar. VI a 30.
VI b 10, 13, 34. VII a 9, 27, 50, 53.

lovinem, VI a 46.
lovine, VI a
26, 36. (27, 323).
inenek, 111, 20,
leon fautive pour
inumek.
inuk, inumek, inumk, v. enom.
in un tek, IV, 18,
leon fautive pour
inumek.
lovi, locia, lovie, v. loviu.
lovie, V. lovies.
lovies, VI 6 62. VII a 13, 14, 28, 50.
lovie, VI b 59. VII a 48. (187).
loviu, VI b 43.
luviu, I b 1.

luvi e, I a 8.
lovie, VI a 58.

luvi, I a 28.
luvie, I a 24.
II a 6, 8, 10, 20,
35.
lovie, VI b
28, 29, 31 (ter), 33, 33, 35, 36.

lovi, VI b (accusatif), 26, 27, 27.

loti (datif), VI b Xl. iovia, VI a 47,
INDEX.
379
49.

luvie, I b 43.
lovie, VII
o 53 (cas diffrents de l'adjectif
lovius). (109).
lovina, lovinam, lovinar, lovine, Io~
viiicm, lovinur, v. Ikuvinus.
irer, v. ero.
isek, V. eso.
iseeles, IV, 7,
leon probablement
fautive pour iseetes.
iseetes, IV, 7 (30-2).
isir, ISO, issoc, isunt, v. eso.
itek, IV, 31 (30(3).
iuieskanes, 11 t) 6.
iuieskane,
II b 5. (263).
iuka, T. le suivant.
iuku, II b 23.

iuka, III, 28 (2"2).
lupater, II 624. Cas indirects : Il a 5.
II b 7, 17, 22, 26. III, 22. Cf. luve.
iust, V. eetu.
luve, datif du substantif. I a
3.

Iuve,yia 22 (64).
iuvesmik, passage corrompu, I a 31.
luvi.^ luvie, luviu, v. loiiu.
iveka, v. le suivant.
ivenga, VU a ;>!.

ivengar, Vil b 2.

iveka, I& 40.



iveka I b 42
(212. Cf. 323).
K, G
K., abrviation d'un prnom (Caius?),
V a 1.0.
cabriner, V b 12, 17 (237). Cf. ka-
pr iim.
kabru, v. kaprum.
kadetu, I b 33.

kaditu, III, 21
.

canitu, VI a 17. Vil a 43 (54).


kaledui, I a 20.

calersu, VI b 19
(140).
kanetu, IV, 29 (306). Cf. adkani et
yrocanurent.
kapide, [ o 29, 32. II a
8, 34, 41.

capirse, VI b 24,
37.

capirso
,
VI b 25.

capif,
VI b 18. VII a 39,
45.

kapi, 16 29, 37.

kapi-
dus, II a 33. IV, 5 (137). Cf. le sui-
vant.
kapid, I a 18, faute pour kapi f.
kaprum
,
II 6 1.
kapr u, II 6 10.

kabru, II 6 17.

kapres, Il 6 12
(237).
kariie, II a
1, 3,
30 (27.j).
karnus, IV, 7. (302). V. karu.
carsilu, v. kadetu.
carsomc. VI a 13,
14.
kartu, II a 23 (285).
karu, Va
24, 27. V 6 4.
(248).
kasclate, II 6 6 (ter).
Casilate,
V 6 16.
Casilos, V 6 13 (2.58).
Casiler, V b 14. Cf. le prcdent.
castruo, v. kastruvuf.
kastruiie, V a 3.
kastruvuf, Va 13, 18. kastruvu,
V a 20, 22.

castruo, VI o 30, 32,
40, 42, 30, .52. VI 6
13, 32, 34.
VII a 17,30 (88).
kazi, III, 16, 18 (295).
katel, II a43.

katlu, II a 18, 20,
29.
katles, II a 22, 27.

katle,
II o 15 (280).
kateramu, I 6 20.

caterahamo,
VI 6 56. (182).
kebu, IV, 23 (30.5).
cehefi, VI a 20 (60).
Claverni, V 6 10.
Clarcrniiir, V 68.
klaverniie, II 6 3,
3. (252).
klavlaf, II a
33. klavles, II a36.
IV, 11.
kletram, III, 13.
kletra, IV, 24.

kletra, III, 13.



kletre, III,
14 (293).
kluvi ier, V a 15.
com, kum, co, ku, prposition et post-
position, VI 6 52,
55.
eruku,
111,31.

erwcom, VI6 50. esuku,


IV, 29.

esisco. Via 18.
esu-
nesku, Va [\.
perstico, VI 625.

pesondriscc, VI 6 40.
uraku,
V a 5. uvikum, III, 28. asaku.
II a 39,
43.
testruku, I o29.
dcslruco, VI 6 24,
38.
nertruku,
I a 32
nerlruco, VI 6 37,
39.

termnesku, I 6 19.
termnuco,
VI b 53, 55, 57.
verisco, VI a
19-
21. VI 6 23, 44, 46. VII a 5, 42,
53.

vu ku kum, I 6 1, 4.
vocucom,
VI 6 43,45(143).
comatir, v. kumaltu.
combifianiusl, v.
combifiatu.
combifiatu, VI a 17. VI 6 48,
51-
Vil a 43, 44.
combilianmist,\l b
49, 52.

combifianiust,
Vil o 5.

combifiansi,
VI 6 52.
kupifiaia,
1 6 35.
kupifiatu, I 6
35.
kumpifiatu, I 6 14 (53, 129, 16.3).
comohota, VI a 54 (96).
comoltu, V. kumaltu.
conegos,
VI 6 5,
16. VII a 37.
k u-
nikaz, IV, 15, 18,20 (121).
Corcdier, v. Kureties.
courtust, V. cocertu.
corertu, VI 647. VII a4'i,
45. ku vertu,
I 6 9, 36,
38. II a 39.
covorluso,
VI 6 64. kuvurtus, 1 6 11.
cour-
380 INDEX.
tust, \1 a (). cortirius. Vil n 39
(165). V. vurtus cl trahvorfi.
krapuvi, v. Grabovie.
kiematra, IIa'J3.

kreniatruf,
Il a '2\.
krematru, Il a 18.
krenkalrum, 16 11.
krikatrii,
II b 21, 29. cringatro, VI b 49
(166).
kukehes, III, 21 (296).
ku, kum, V. com.
kumaltu, II o 9, 41, IV, 28.

ku-
multu, I a 34.

comoltu, VI b 17,
41. VII a 39,44.45.
kumates,
I a 34. II a 42. IV, 29.
kumate,
I b 37, 38. II a 10. comatir,
VI b 17, 41, 41. VII a
39, 4't, 4.t
(13.5), V. maletu.
kumats, I a
34,
probablement uue
faute pour kumates.
kumiaf, x.gomia.
kumnahkle, Va 15. kumnakle,
m,
7, 8 (234).
kumne, 15 41 (212).
kumpifiatu. v. combifiatu.
kum u! tu. V. kumaltu.
kuni kaz, v. concgos.
ku p i l i a i
a,
k u p i l'i a t u, v. combifiatu.
kuraia, v. le suivant,
kuratu, Va 24, 26,
29.
kuraia,
Va 5 (237).
kureiate, II f> 3, 3 (263).
kureties, I b
4. Coredier, VI b 45.
(159).
kurlasiu, II o 17 (283).
curnaco, VI a
2, 4, la, 17.

curnase,
VI a I (11).
kutef, I a 6, 10, 13, 19, 23. I b
3,
7.
m-
kutep, I b
3,
probablement une faute
pour kutef.
kuveitu, II a 32, 40. (287). De kum
et veitu. Cf. ad veitu.
ku vurtus, V. covertu.
kvestretie, I b 4.5. II a 44. (-215).
kvestretieusaesvesuvistitete-
ies, Il a 44. Cf. I 5 45 (214).
kvestur, V a 23. V b 2. (246).

ou S
Ce
fi, I 5 4, faute pour erfi.
ei (crit sei), VI a 11 (46i.
erfe (il s'agit du thme erlo, qu'i no
faut pas confondre avec l'adjectif
fer/to),Vl 6 57,
61. erfe, 16 24.

erfe, VU a 3.

erfer, VI 6
7,*58,
61, 61. VII a 6, 9-11, 13,
1."),
16,18-25,27,29,29,32,33,33,34-36,
41. erfe, I 6 28,31 (159).
erfi (thme rt'rpo\ I 6 4.

Cerfi,
VI
6 45.

erfia, VI b 57, 58, 61,
61. VII a
10,"
11, 13, 15, 16, 18, 19,
21, 25, 27-29, 32-35.
erfie, I 6
28, 31.
crfie, Vil a 6, 8, 24, 41.

rerfier,\n a
20, 22, 23, 33. (159).
ersiaru, IIo 16 (282).
ersnatur, V a 22 (246).
esna, V 6 9, 13, 15, 18 (2.54).
ihitu, VI 6 59. VII a 48. itir,
VII a 13.

cihitir, VI662. Vil a 14,


28, 50 (188).
lheda, III, 15
(295).
ci mu, I b 23, 23.
cimo , VI b 65.
VII a
1(193).
isti
(?),
I 6 45. II 44.(214).
ive, II 6 11 (267).
M
maletu, II a 18 (283).
mandraclo, v. mantraklu.
manf, II n
38, probablement une faute
pour mani (288).
ma ni, v. man u.
mantraklu, II b 16. mantrah-
klu, II a 19.
mandraclo, VI 6 4
(116).
manu, datif contenu dans manuve,
II 6 23. mani, II a 32.
mani,
VI b 24 (pour le genre de manus, cf.
Grammaire, p. 322).
Marte, I a 11. I b 2.
Marte, VI61,
43. (114).
Manie, VI 6 57, 61.
.Uarn'e, VII a 3.
Warti, I 6 24. II a 11.

Marti es,
I 6 28,
31.
Manier, V 6 9,
15.
VI 6 .58, 58, 61, 61. VII a
6,
9-11,
13, 15, 16,
18-25, 27, 29, 30,
32-36,
41 (2.54).
nied.s, I b 18, 18.
mers, VI 6 31,
5,5, 55.
mersi, VI a 38, 48. mer-
sei, VI a 28 (87).
meersta, v. mersta.
mefa, I a 16. II 6 13. IV, 14.

mefa,
VI a 56. VI 6 5. 17, 20. VII a
4, 37,
38.
_
mefa,
VI 6 9, 9, 14.
mefe,
II 6 28 (101).
mche, VI r? 5. (26).
mens, I 6 15, i)0ur
benes (173).
menzaru, H a 16 (282).
menzne, II a 17 (283).
mers,
mersei, mersi, v. meds.
mersta, VI a 3, 4,
16.
meersta, VI a
17.

merstaf,
VI a 4.
mersta.
INDEX.
381
VI a 3, 3, 4, 18, 18.
mersto, VI a S,
4, 16, 17.

merstu, VI o 1
(12).
mersus, III, 6 (292).
raersuva, III, 11, 28
(292).
viescapla, VI b 49, fausse sparation;
V. skapla.
mestru, V a 24, 27. \ h li.
(248).
Mtletinar, VI a 13.
motar, VII b 4. muta, V 6 2.

mutu, V {) 6.

muta, \ b 3 (222).
mugadi, VI a 6.
mujelo, VI a 7
(28,31,34).
muneklu, V a 17, 19, 21. (243).
Museiate, II b,
5, 5 (263).
muta, V. motar.
N
Naharkum, I & 17. Naharcom,
VI b 58. VII a 47.

Naharce, VII a
12,
Naharcer, VI 5 54, 69. VII a 12,
48 [llh).
naraklum, II a 1. (27.5).
naratu, II a 3.IIb 8,9,11,25. 111,27.

naratu, VI a 22, 56, 59. VI &


2,
20, 23, 44, 46. VII a b,
7, 38, 42, 53
(67).
natine, II a 21, 35. II b 26 (273).
neidhabas, IV, 33 (306).
neip. Il a 4. V a 29.

neip, VI a
6,
27, 36, 46. VI b 29, 51. VII b 3.

nep, VI a
6(31).
nep, V. neip.
nepitu, VI b 60. VII a 49,
nerf, VI a
30, 32, 39, 42, 49, 52. VI b
13, 32, 34, 59. VII a 17, 30, 48.

nerus, VI b 62. VII a 13, 14, 28, 50
(92, 187).
nma, VI a 6
(33).
nertru, I a 32.

nertru, VI & 25,
37, 39 (149).
nerus, v. nerf,
nesimei, VI a
9, 9 (43).
ninctu, VI a 60. VII a 49.
nome, VI a iO, 32, 39, 42, 49, 52.
VI b 13, 32, 34, 58. VII a 17, 30, 47.
numem, I b 17, 17.

nomne, VI a
24, 24, 31, 31, 33, 33, 40, 40, 43,
43, 50, 50, 53,
53. VI b 7, 8, 12, 12,
14, 14, 27, 27, 33, 33, 35, 35, 62, 62.
VII a 12, 13, 14, 14, 18, 18, 28,28,
31, 31, 51, 51.

nomne, VI n 17,
23, 23, 25, 26, 34, 34, 35, 35, 44, 44,
45, 45, 54, 54, 55,
55. VI b 7, 7, 10,
10, 15,15,26,26,28,28,35,
36. VII a
10, 11, 19, 19, 22, 22, 26, 26, 32, 33,
35, 35.

nomner, VI b .54, 59, Vil a


12,48(72).
nomne, nomner, v. le prcdent.
Noniar, VI a 14.
nosve, VI b 54
(177).
nudpener, V a 13. (241).
numem, \.nome.
(332).
numer, V a 17, 19, 21.
(243).
Nurpier, VI a 12.
Nuvime, II a 26.

Nuvis, II a 25
(285).
ocar, VI 5 46.

ukar, I b 7.

ocrem, VI a 49, 51. VI b 12.

ocre,
VI a 29, 31, 39, 41. VI b 31, 33.

ocre, VI a 23, 30, 33, 40, 42, 50, 52.
VI b
7, 10, II, 14, 26, 32, 34.

ukri, la 5, 8, 12, 15, 17, 21, 25,
28, 31.
ocri, VI a 23, 43, 45, 53,
55, 58. VI b 1, 3, 6,6, 9, 14, 19, 22,
26, 28, 35.

ocre, vi o 25, 34, 35



ocrer, VI a 8, 9, 19, 19, 29, 32, 33.
39, 41, 49, 51. VI b 10, 13, 32^ 33.
48.ukre. Va 16. ocre, VI a 26,
36. VI b 29. ocrem, VI a 46 (38).
onse, VIb50. uze, II b 27, 28(168).
ooserclome, VI a 12.
opeter, V b 9, 14 (253).
orer, VI a 26, 36, 46. VI b 29. (78).
ortom, VI a 46.

orto, VI a 26, 36.
VI b 29.

urtu, II o 4.

urtas,
m, 10.

urtes, III, 4. IV, 33 (79,
291).
osatu, VI b 24. 37
(150).
ose, VI a 26, 36, 46. VI b 29 (78).
ostendu, VI a 20.
ustentu, I a
3,
9, 12, 16, 23, 26. Ib3, 6, 25, 28.
II a 6, II.

us te tu, I a 17. I b 32,


43.11 a 12. IIb9,
29. ustentuta,
III, 5.

ostensendi, VI 20 (57).
Cf. aritentu, ententu, perteii tu,
sutentu.
Ole, Vb 10, 13. 15, 18. VI a 7. VII a 6.
ute, Ib 24, 27. V, a 23. V b 2. (34).
ovi. VI b 43.

uvef, I b 1. uvem,
III, 8, 10, 12, 26, 31.
uve, lia 10,
uvi, 111,28. (133).
P.,
abrviation pour pondo, V b
9,
14
(253).
Padellar, VI a 14. (50).
pafe,
V. poei.
paca, VI a 20 (58),
pacer, VI a 23, 30, 33, 40, 42, 50,
52.
382 INDEX.
VI b 7, 11, 13, 26,32, 34. VII o 14,
17, 31, 50.

pacrer, VI b GO
(74).
pacrer, v. le prcdent.
pace (toujours crit pasc), VI a 30, 33
,
4U, 42, 50, 52. VI 6 11, 13, 32, 34,
61. VII a 14, 17, 31, 50. (93).
pane, I b 40.

pane, VI a 46 (209).
panta, V b 2.

panta, Y b'i. (250).
pannpei,\Ub 1(216).
parfam. I b 13.

parfa,
VI a 2, 4,
1.5,17. VI bb\. parfa, VI al (11).
pars, Vil b2(220).
pase, Y. page.
pater, II b 24.
ptre, Il a 5. II b
7,
17,-j2, 26. 111, 22.
pedaem, II a 11. III, 32.
pedae,
Il o
22. pedae, II a 13.
persae,
VI 58. VI b 3.
pedaia, I b 28,
32,
44.
persaea, VII a 41, 54.

persaia, VII a 7 (110).
pede, adverbe tir du pronom relatif,
li a 3.

perse, VI a 47. VI b 29, 30,
31.

persei, VI o 26, 27, 28, 36.

persi, VI a 'il, 38.
pirse, VI a 46.
~
pirsi, VI a 5,
48 (30, 79). Cf. pis.
pedi, ablatif du substantif ped, la
29,
32.
_ persi, VI b 24,
37-39
(149).
pedum, 1 a 29,
'2. pedu, II a
9,
24.
perso, VI b 24, 37.
pe-
dume, II a 27. III, 33.

persome,
VI b
38-40 (111,1.53).
pehatu, 111, 3.
pihatu, VI a 29
(ter), 30,
39 (ter), 40, 49 (ter), 50.
VI b 31, 31. 32.

pihafei, VI a 29.

pihafi,
VI a 38, 48. VI b 31.

pihaz, Ib 7.
pihos, VI b 47.

pe-
haner, VI a 20.
pihaner, VI a 19.
VI b 48.
peihaner, VI a 8 (38 et
Grammaire, 57
, la note sur pihafi).
Cf. p
r u p
6 h a s t, pihaclom.
Peiediate, II b 4, 4 (263).
peihaner, v. pehatu.
peica, VI a 3, 4, 16,
17.
peica, VI a
1(11).
peico, VI a 3, 4, 16, 17.
peiqu,
Via 1(11).
pciu, 1 b24.
peiu, Vil o 3. peia,
I b 27. peia, VII a 6 (195).
pesefom (il faut probablement lire ainsi
au lieu de pesetom), VI a 27, 37,47.
VI b 30 (86).
pelmner, Vbl2, 17 (258).
pelsana,
pelsanu, pelsans, v. le
suivant.
pelsatu, VI b 40,
40.
pelsans, II a
43.
pelsanu, II a 6. 111, 32.

pelsana, I a 26.
pdsana, VI b
32 (14?).
peperscust, pepescus, v. persnimu
pepurkurent, V b 5. (250).
peqiio, VI a 30. 32, 40, 42, 50, 52, VI b
13, 32,34. VII a 17, 30(88).
per, postposition : nomneper, ocreper,
popluper, reper, lotaper, trefiper,
Petruniaper, Vuiiaper, ahlis-
per, fratruspcr, v. ces mots. Per
est rduit hpe, I a 12. III, 24,28. (71).
peraknera, II a 10.
perakne, II a
h, 5, 12. II b7, 10.

perakne,
II a 14.

perakneu, V d 7 (265).
peracnio, VI a
54,
probalilement une
faute pour peracrio
(97).
peracri, VI a 34, 35, 38, 43, 45, 48,
53.
peracrei, VI a 25,
29. pera-
crs, VI b 52,56. perakre, I b 40.

peracrif, VII a 51.

peracrio
(?),
VI a.54 (77).
peracrio, faute pour peracrif. VII a 51.
Peraznanie, Il b 7 (264).
peretom, VI a 27, 37, 47. V] b .30. (86),
percam, VI b 53.

pera, VI a 19.
VI b 49-51 , 63. VII a 46, 51 .

p
e r-
kaf, lbl5 (.56).
pernaiaf, Ib 10.

pernaies, lo
2(9).
perne, VIb 11.
(9).
persae, persaea, v. pedaem.
perse, persei, persi, v. pede.
persi (substantif), v. pedi.
persihmu, IV, 25, faute pour per
s-
nihmu.
persklum, lal. III, 21.

persclo,
VI a 1.

persklu, III, 12.


pers-
clu, VI b 36. VII a 20, 24, 34.

pesclu, VI b 15. Vil a 8.

perscler,
VI a 27, 28, 37, 38.
pescler, VI a
47,48. VI b30, 30 (5, 201).
persmhniu. Il o 42,
faute pour
persnihmu.
persnimu, I b 7,
21. IV,
8, 10.

persnimu, VI a 55, 59. VI b 2, 4, 6,
9, 20, 25, 37, 41, 44, 46. VII a 4, 7,
25, 25, 34, 42, 44,
54.
pers-
nihmu, II o 27, 29, 30, 30, 31, 36,
36, 37-39, 42. IV, 11, 23, 25, 29.

persnihimu, VI b 17. VII a 9, 39, 45.

pesnimu, I a
6, 10, 13, 19, 23,
26,
34. I b 3, 22, 26, 3(1, 32, 37, 38,
44. II a 7, 10. II b 18, 18,
20.

pesnimu, VI b 9,
23.
persnimumo
,
VI b 57.
persniliimumo,VU a 47.
pesnimumo, VI b 64, 65. Vil a 1.
persnis, VI b 39.

pesnis, VI b 40,
41.

perstu, II a 32.
peperscust,
VI b 5.
pepescus , VII a 8 (5, 97).
perso, persome, v. pedum.
INDEX. 383
persondru, v. le suivant.
personlru, VI b 28.
persondru, VI h
31,
35.
persulru, II b 13.

pesuntrum, la 30. pesuntru,
I a 27.

pesondro, VI b 24.

pe-
sutru, II a 8.
pesondro, VI b 37,
37, 39, 40.
pesondris, VI b 40.

persiintre, IV, 21. persuntru,
IV, 17, 19(146).
perslico, VI b 25 (152).
p
e ri II a 35, 36. La premire fois peut-
tre par erreur.
pertentu, II 31, IV, 8. (286).
pertomc, VI a 14.
pescler, pesclu, pesnimu, pesnimumo
,
pesnis, v.
p
e r s n i mu.
pesetom, v. peselom.
pesondris, pesondro, v. persontru.
pestu
(?),
II b 19.
pesuntru, pesutru, v. persontrotn.
petenata, IV, 4(301).
Petrunia, II a 21, 35(284).
peturpursiis, VI 5 11 (123).
pfquo , VI b 32,
faute pour pequo.
p
i d e, pi d i, pifi , v. pis.
pihnfei, pihafi, v. pehatu.
pihaclo, VI a 54.

pihaklu, V a 8.

pihaclu, VI a 25, 29, 34, 35, 38,


43, 45, 48, 53. VI b 28, 31,
35.
(76).
pihancr, pihaz, pihos, v. pehatu.
Piquier, V 5 9, 14 (254).
pir, VI a 20, 26, 36, 46. VI b 29.

pir, I 512, 12. II a 19. Ub 12. III,
12,21.

pV, VI b
49, .50.

pure,
Ib20 (.59, 184).
pirse, pirsi, v. pede.
pis (pronom relatif et interrogatif), VI b
53.
pis-her, VI 5 41.
pis-i,
V a
3,
10. VII a 52. VII b 1.

pisi
(pour pirsi?), VI al.

perse, VI a
47. VI b 30.

persei, VI a 27.

persi, VI a 37.

sve-pis, I b 18.
IV, 2ij.
sve-pir, VI b 54.

pi/,
VII &2.

pede, Ib 18. pide,
V a5.
pidi,' IV, 32.

pirsc, VI 5
55
(30).
pistuniru
(?), II b 15.
plenasier, V a
2, 14 (232).
plener, VII a 21, 34.
(200).
podruhpei, VI a 11.

putrespe, IV,
14
(47).
poe, V. le suivant.
poei (pronom relatif), VI a I.

poe,
VI b 50.
poi, VI o 5. VI b
24, 53.
pure. Va
6, 25, 28. V b 4.

puri, V b 10, \b.

pafe,
VI a 52.

pusme, II a 40.

pora, VI b 66.
VII a 1.
svepu, Ib 8.

svepo,
VI b 47. Cf. pude
(14, 33, 42, 194).
pnne (conjonction), v. panne.
pone, V. le suivant.
poni, VI b 1, 3, 22, 44. VII a 4, 7, 41
,
54. pone, VI a 59.
pu ne. II a
18, 33, 40. II b 14, 16. IV, 30.

puni, I a 9, 13, 16, 26, 32. I 5
3,
25, 29,32,44. II a
7, 11, 13, 20,24.
II b 9, 20,
29. puni, I a
4, 22.
I b 7. II a 25. II b 9,20. poni, Via
57. VI b 9, 20, 46(105).
poniiater, VI b5l. pu ni a te, I b
15''(5fi).
ponne (conjonction), VI b 43. VII b 2.
pone, VI b 48, 49.

pune, I b,
1,
10, 11, 12, 15, 19, 33. II b 16, 21,
22, 27. Va 8.
puni, I b 20.

pune, II a 1, 7
(221).
pnple, V. le suivant.
poplom, VII a 15. VII b 3.

poplo,
VI b 48. VII a 29,
46. pople, VI b
55,
61. VII a 14, 17, 27, 31, 50.

puplum, I b 10.
puplu, I b 40.

poplu, VI b43, 45, .54, 54. VII a3,


6,9, 10, 18, 21, 24, 26, 32, 35, 37,
41, 53.

puplu, I b
2, b.popler,
Via 19. VII a 16,27, 30.
pora, v. poei.
porca, VII a 6. purka, Ib27
(198).
por.se, porsei, porsi, v. pude.
portatu, VI b 55.
purtatu, I b 18,
pnrtaia, VII b 1.

portust, VII b 3
(178).
post, VI a 58. VI b
3, 22, 38.

pos,
VI a 46. pus, Io7, 14, 24. I 5 40.
posti, V b
8, 12, 14, 17.

puste, I a
25.

pusti, IV, 13 (243).
Cf. pus-
tin.
postne,
VI b 11.
(9).
postro,VII a 43, 44.

pustru, I b 34,
36. II b 19.
pustra, II a 32.

postro, VI b 5. VII a 8.

postra,
Vb 13 (118,206).
pracatarum, VI a 13.
praco, VI a 13.
pre, I a 2, 11, 20

pre, VI a 22, 59,
VI 5 1,2, 4, 19, 20. VII a 7 (63).
prehabia, V a 5 (237).
prehubia, Va 12 (241).
prepa, VI b 52 (171).
prepesnimu II b 17
(269), v. pers-
nimu.
preplnholatu, VII a 49. preplotatu,
VI b 60 (189).
presoliafe, VI a 12.
Prostate, I b 27.
Prestotc, VII a
6,
8,
24.

Prestota, VI b 57, 61. VU a
384
INDEX.
9,
11, 13, 15, 16, 18, 19, 21,2t2, 2,
26, 28, 29, 31,
33-30.
Prestotar,
VII a 20, 22, 33,
36.
(186).
pretra,
V b 12. (258).
preve, I a 28. II a 9.
prever, V a
13,
18 (146, 242).
prerendu,
VII ail (199).
preiilatu, Vlb 60. VII a 49 (189).
previlatu, VI h 60. V. le prcdent.
prinuvatus,
v. le suivant.
prinvattir, VI b O, 65. VII a
1, 46, 52.
prinuvatus, I b 19, 23,
23.
prinuvatu, I b 15, 41.
prima-
tir, NI b 55-57 (169).
procanurent,
VI a 16.
(53).
promom,
VII a 52.
prumum, III,
15.
prumu, III, 3, 23 (214).
proseetir,
v. prusekatu.
prufe, V, 27.
prumum, v. promom.
prupehast,
IV, 32 (306).
prusekatu, II a 28. 111,33,35. IV,
2.
pruseetu, II b 12.

prose-
eto, VI a 56. VI 5 16, 38.
prose-
eter, VI b 20.
proseetir, VI a 56,
59. VI b 2, 4, 23,
''4, 46. VII a
4, 8,
42,
54.
pruseete, II a 12 (99)
prusektu, II a
28,
probablement une
faute pour prusekatu.
prusecia, II a 23. (285).
prusikurent, V a 28 (248).
pruzude, IV, 23 (305).
pu de
(conjonction tire du pronom re-
latif
poei), II o26. III 5.
porse,
VI b 63. VII a 46, 51 .
porsei, Ma
9,
9.
porsi, VI a 6.
pude,
V o
7.
porse, VI a 15.
porsei,
VI a 15.

porsi, VI a 19. porsc,
VI b 40(33).
pue
(adverbe tir du pronom relatif
poei), I b 18.

pue, VI b 38-40, 5.j.
(153).
Puemune, III, 26,35.
IV, 10, 12,
24.

Puemunes, IV, 3, 11, 12,


26.
Puemune, IV, 5 (297).
pufe, I b 33.

pufe, VI a 8. VI b 50.
VII a 43 (37).
pumpe, Va 3, 10. (237).
pumpedias, II b 2 (262).
pune, puni, v. poni.
pune, puni, v. ponne.
punes, II a 41. (288).
punes, probablement une faute pour
punies, IV, 33.
puni a te, v. poniiater.
puntes, III, 9, 10.
puntis, III, 4.

puntes, IV, 33 (291).


Pupdike, HT, 27, 35. IV, 10.

Pup-
dikes, IV, 11, 12, 13.

Hupdie,
IV, 24.

Pupdices, IV,
4,
'20
(297).
Pupdie, V. le prcdent.
Pupdes, leon fautive pour Pupdi-
ces.
puplum, V. poplom.
purdiniust, purdita, v. le suivant.
purdovitu, VI a 56.
purtuvitu,
lia
24, 29. III, 33. IV, 1, 4,6,14,
16, 18, 20, 22.

purtuvetu, II b
11, 17.
purtuvies, Il b 28-

purtiius, I a 27, 30, 33. II a
7,
9.
purtinus, I b33.
purdin-
iust, VII a 43.

purdinust. VJ b IG,
24.

purdinus, VI b 23, 37, 38.

purditom, VII a 45.

purtitu,
I b 39. lia 43. IV, 31. V a 18.

purdito, VI b 42.

purtitaf, la
18, m.
jnirdita, VI b 18 (99, 129,
137, 15.5).
pure, V. pir.
pure, V. poei.
pureto, VI a 20 (i9).
puri, V. poei.
purka, V. porca.
piirome, VI b 17. VII a 38. (134).
purtatu, V. porlatu.
purtifele, IIb25
(272).
purtiius, purtinus, purtitaf,v.
purdovitu.
purtitius, I a 33, leon probablement
fautive pour puriiius.
purtitu, \\ purdovitu.
purtupi te, IV, 14, faute pour purtu-
vitu.
purtuvetu, purtuvies, purtu-
vitu, V. purdovitu.
p
u s, v. post.
puse. VI a 59. VI b
2, 23, 37, 44, 46.
VII a 5, 38, 42, 53.

pusei, VII b 3.
pusi, VI a 20. VI b 4, 20, 48. VII a
7.
puze, Ib 34. lia 4. II b 9.

pusei, VI a 27, 36.

puse, VII a 43.

pusi, Via 46. VI b 29 (59).


p
u s m e, II a 40, v. poei. (288)
.
pusnaes, v. pustnaiaf.
puste, pusti, V. posti.
pustin, II a 25. (285).
pustnaiaf, I b U.
pusnaes,
I a 2
(9).
pustra, pustru, v. postro.
puze, V. puse.
putrespe, v. podruhpei.
R
randeme, VI a 14.
INDEX.
385
ranu
(?),
II b 19.
re, VII b 2.

ri. V a 4.
ri. V a :,
(220).
rehte, V a 24, 26, 29 (247).
restatu, II a
."j
(277).
reste, YI b 47.

restef, I b 9 (161).
revestu, V a 7, 9 (239).
ri, V. re.
rofu, VII a 3.
rofa.
VII a 6 (195).
Rubine, v. Rupin le.
Rufrer. VI a 14.
rufru, Ib 24.
rufra, I b 27 (195).
Rupinie, I b 27.

Rubine. VII a 6.

Rupiname, I b 35,
36.

Rubi-
'
name, VII a 43, 44 (198).
BM.fiffie, VII a 8, 9, 23 (199).
S., abrviation pour semis, V b 17.
sahatam. VII o 39, 44, 45.

sa h ta,
I b
35.'
sahata, VII a 5, 39.

sate, I b 31.

sahate, VII o 41.

satame, I b 38. (204).
s a h ta, ..le prcdent.
sakra, I b 29, 37.

sacra, VI b 18.
VII a 40; 45 (138).
sakre, II a
6, 21. III, 8, 9, 12, 22.

sakre,II o 5.

sakreu, V a 6.

sacris, VI b 32, 56.

sakref, I a
18, 19.

sakre, III, 30 (172).
sae, II b 24. sae, II a4.

sai,
II b 10, 17. Cf. sanie.
salier, VI a 14.
3alu,'ll a 18 (283).
salvom, VII a 15, 29,

salvo, VI a
31
,
41, 51. VI b
12, 33.

salvom,
VI a 41,
51. VI b 33. VII a 30.
salvo, VI a 32. VI b 12. VII a 16.

salvam, VI a 51.

salva, VI a
31
,
41. VII a 15, 29.
salva, VI a 32,
42, 52. VI b 13, 34. VII a 17,31. Sur
l'orthographe saluva, v. p. 323.
sanes, IV,
8,
peut-tre une faute pour
s pan es (303).
sanie, VI b
9, 10, 12, 12, 14, 15.

sani, VI b 6, 8, 8.

sanie, VI b 3.
sanii. VU a 37.

sani, VI h 5.

sa"!, I a 15.(71,116).
sarsileCl), VI b 11 (125).
sata, V. sahatam.
satans, II b 4.

satan, II b 4
(263).
sa vit H. VI b 60. VII a 49.
seai'e (?).
VI b 11.
sehemeniar.YU a .52.

sehmeniar,
b42. (213). Cf. sehmenier.
sehemu, VI b .36.
sewu VI ;, |
(128).
sehmenier, V b
11, 16.
se
me nies
II b 1 (259).
sei (probablement
pour sei) VI a 11
(46).
sei. V. est.
semenies, V. sehmenier.
semu, V. sehemu.
sent V. est.
seples, m, 17
(294).
sepse
(?),
VI b 11 (125).
serfe. v.
erfe.
serilu, V a
11, 1.5, 16, 31,
31,32, 3c.
41 (ter),
42, 51 (ter), 52. VI b
12, 12,
13, 33, 33, 34, 49. VII a
15, 16 17
29,29,30, 31.-seritu, II o 24.-
serituu, VII a 15
(8, 46).
serse, VI a
2, 16.

serst. VI
a 5
(21).
serse, V, zedef.
sersitu, VI b 41.
(154),
sese, III, 23, IV,
3, 15
(296).
seso, VI b 51
(170).
seste, V. sestu.
sestentasiaru, III, 2
(233, 282).
sestu, II b 24.
sestu, II b 22.

sistu, III, 8.

seste, II b 22.

scsust, VI a 5 (29, 271).
sesust, V. le prcdent,
se va k ne, II a 21. II b 10. 111,22.
sevakni. III, 25-27.
sevakue,
IV, 23.
sevacne,\llb ].

se-
vakne, II b 9.
sevakni, II a 38,
39.
sevaknis, II a 36, 37. IV,
25.
sevakne, IV, 9.
sevakne,
Il b
8,8. IV,
16, 18, 19.

sevak-
ne f, IV,
22(265),
seieir, v. le suivant.
sevom, VI a 56.
sevum,
I a 5.

seveir, VI a 18
(55).
si, v. est.
si,
sif, v. le suivant.
sihitir, sitir, v. ihitir.
sim
,
Il b 1.

si, II b 7.
sif,
la
7, 14. si/, VI b 3. si, Via .58.
(108).
sins, sir, sis, v. est.
si ^1
u,
V. sestu.
skaleta, IV,
15, 18, 20.

scalcelo,
VI b 16.

scalcie, VI b 5. Vif a 37
(120>
scalie, v. le prcdent,
scapla, VI b 49 (166).
screhto, VII b 3. srreihtnr. VI a 15
(51).
smursimc, VI a 13.
stiata, II a 19.
snatu, Il a 34.

snates, IV, 9.
snatc. Il o 37.
25
386
INDEX.
somo, VI a 9.
somu, VI a 10 (45).
Cf. sumc.
sonitu, VI b 60.

sunitu, VII a 49.
sopam, Vil a 38.
sopa, VI (/ 17.

sopo, VI < 5.
AM/JO, VI! a 8.

supa, II a 32.

supa, I a 9, 16.
II a 30.

supaf, lia 22.


supa.
II a 22.

supes, IV, 8.

su pu,
IV, n (111).
sopir,
VI h .W (177),
\.pis.
sopo, V. sopam.
sorsalem,
VI b 39.

sorsalir, 'N I ^ 38
(147),
V. sorsom, sudum.
sorser, V b 12,
17 {2b8)'.
sorsom,
sorsu, v. sudum.
spahalu, VI 6 41.

spahamu, VII a
39.
spahmu, VI b 17.

spafu,
V o20 (134,244).
spanes, conjectur pour sa ne s, IV, 8
(303).
spantea, II a 30 (286).
spanlim, III, 33.
spanti, III, 34.
IV, 2 (298).
spefa,
VI a 56. VI b 5,
20. VII a
4,
37
,
38.

spefa,
Yl f) 9, 9, 14 (118).
speturie, Il a 1. 3 (275).
spina, V. le suivant.
spiniam,IIa37.
spina m, lia 33.

spina, Il a 38. spinia, Il a 36


(287).
staflarem, VI b 39.
staflare, VI b 37
,
40. (147).
slafliiuv, la 38,
leon corrompue,
probablement pour staflare.
staberen, v. le suivant.
stahitu, VI b 56.

stahitufo, VI b 53.
staheren,Ib 19 (174. 184).
stahmei, VI a 5, 18 (28).
stahmeitei, VI a 5.
stahmitei, VI a
\S.

stahmito, VI a 8. (28).
stakaz,
11 a 15 (281).
stalita, lia 42 (289).
statilatu, II a 32. 11 b 19. IV, 9
(269).
sleplatu, I b 13.

stiplatu, Vi a 3.
VI b 48,
51.
stiplo, VI a 2(22).
sliplo, V. le prcdent.
slruhcla, 11 a 18,
28. IV, 4.
stra-
la, VI a 59. VI b 5, 23. VII a 8, 42,
54.

strula, III. 34.
struh-
las. Il a4l'. IV, 1 (113).
subahtu,
II a 42,
peut-tre une faute
pour su bu h tu. W . subotu l'IH'-))
.
subator, VI o 27, 36,
46. VI b 29.
subocau,
VI a 22, 24, 24, 34, 44, 55.
VI b6, 8, 8, 15, 15, 26, 27, 27,
.30.
VII a 20, 20, 22, 23, 33, 34, 36,
36.

uboco, VI a
22-25. VI b 6, 8, 8,
26, 27, 27 (69).
Sur l'orthographe s-
bocauu, V.
p.
70 et 323.
suhoco. V. le prcdent.
subolu, VI b 25.
subuhtu, conjec-
tur Il a 42 (151.289).
subra, v. supru.
sudum. 1 a 27, 30.
--
sorsom. VI b 24.

su du, II a 8, 9.

soisu, VI b
28,
31,
"35, 37.
suduf, I a 33.

sorso, VI b 38
(146).
sufafiaf, II a 22. sufafias, lia
41.
sufedaklu, 111, 17, 19 (29,-)).
su k a tu, IV,
16,
peut-tre une faute
pour vukatu (303).
sume, II a 15. III,
1 (282).
sumel. Il a 27. (28.5).
su m tu, I a 9, 16,
peut-tre il une
fausse sparation. V. umtu (112).
sunitu, V. sonitu.
supa, V. sopam.
super, Ib41. IV, 19. (212).
sitpcrne, Vil a 25 (201).
supes, supo, V. sopam.
supru, IV, 3.

subra, V a 20.

subra, Via 15. VI b 17,
41. VII a 39.
VU b 3.

subra, VI a 15. (53, 320).


su pu, V. sopam.
suront, VI b 8, 20, 23, 37, 44,
46. Vil a
5, 7, 37, 42, 53 (60). Cf. surur et su-
ruront.
saror. V. le suivant.
surur, VI a 20, 20, 56, 59. VI b 2,
4.

suror, VI b 37 (60).
sururo, v. le suivant.
sururont, VI b 39, 48,
5l, 64, 64, 65,
65. VII al, 1.
-
sururo, VI b 48
(00).
sutentu, II a 23 (285). Cf. antentu.
sve, V a 24, 24,
27. sve, VI a
7, 16,
VII b 3 (34). Cf. nosve.
s v pis, siepo, svepu, v. pis et poei.
.si; CAO, VII b 1.
sve su, 1 b 45. II a
44 (219. 223).
sviseve, II b 14, 14, 16(268).
zedef, ! a 25,33,
34.

serse, VI b 17,
22,41,41,
41 (150).
T ,
abrviation d'un prnom (Titus?),
Va 3,3,
15.
ta (enclitique), v. tn.
INDEX.
387
Tadinate, I b 16, 17.
Tarsinatem,
V'i b 58, o8. VII a 47, 47.
Tarsi-
nate, VII a 11, 11.
Tarsinater,
VI bbk,
54, 59, 59. VII a 12, \. 48,
48 (175).
tafle, II b 12 (2G7).
taez, I a 26. I b 2G, 30, 32, 44. lia
i, 39. IV, 27.

taes, VI a 55, 59.
VI b 2, 4, 20, 44, 46. VII a 4, 7, 42,
54.

tais, VI b 23.
taelur, VI b
57. VII a 46 (98).
Talenate, II b 4, 5 (263].
tapistenu, IV, 30.
Tarsinate, V . Tadinate.
tases, V. taez.
teda, tedte, tedtu, tedust, v.
deda.
tefe, V. teio.
tefra, Ilr. 27. III, 32-34. IV,
2(285).
lefrali.
VI b 28, 35(156).
Tefre, VI b 27-29, 31 (ter), 33, 33, 35.
36.

Tefro, VI b 26, 27, 27.
Te-
fre, I a24.
Tefri, I a 28.
Tc-
frei,\Ib 22 (141).
tefru-to, VII a 46
f210).
Tehtedim, IV, 20(305).
teio, VI a 22.
tiom, VI a 43-45, 53,
55. VI 6 8, 8, 9, 14, 15, 15, 25, 27,
27, 28, 35, 36. VII a 10, 18-20,21,
21, 22, 23, 25, 32, 33, 33, 34, 34, 35
,
36. r/o, VI a 22, 24, 24, 2j,
33-35,
54. VI b 6.

tiu. II a 25, 25.

tefe, I b 13. II b 24. tefe, VI a 18
(69).
teitu, V. deitu.
tekuries, V. dequrier,
tekvias, llb 1 (262).
tenilu, VI a 25.
tenzitim, l b 6.
tesedi, VI b 46.
(160).
terkantur, III, 9. ^292).
termnu, VI b 53, 55, 57.
termnomp,
VI 6 .57, 63,
6'4. termnes, I b 19
(174).
terti, Il a
28,
probablement une
faute pour tedti.
tertiam, IV, 2,
tertiame, VI a 13.

terti e, II b 14.

tertie, 11^ 6.

tertiu. Vi a 45, 48, 53.


tertiu,
I b kO. tertio, VII a 46.
tertim,
VI b64 (94, 2(19).
tertu, IV,
28,
probablement une faute
pour tedtu.
tesedi, v. tenzitim.
Tesenakes, la 11, 14.
Tesenocir,
VI 5
1 , 3.

Tesenocir, VI 20. VII a
38. (61).
Tesonocir, v. le prcdent.
testre, testru, v. destrv.
tesvam, v. dersva.
tettome, VI o 13, 14, 14.
ttu, V. deda.
Tikamne, lia 8 (278).
tiel, V. dilcr.
tiit, lia i7
(282).
tio, tiom, V. teio.
tisteteies, l b 45.11 a 44(215
231).
titu, V. deda.
tiu, V. teio.
Tlatie, V b 9 (254).
to (enclitique), an^fu-to, VI a
8, 1 0, 10.

tefru-to, VII a 46.


vapersus-to,
VI a 12, 13. akru-tu, V a 9.

skale-la, IV,
15, 18,20.

scalcc-
10. VI 6 16
(41).
todceir, VI a II. lodcome, VI a 10,
10.
totcor, VI a 12
t27, 46).
toco, V b 13 (258).
toru, VI b 43, 45.
turuf, Ib ].

turup (leon fautive pour turuf
,
1 b 4.
(156).
Intam, VI a 41, 49,51. VI b 12, 33,58.
VII a 16, 29, 47.

iota, VI a
29, 31,
39. VI b 31.
tote, VI a
5, 18, 24,
31, 33, 40, 42, 50,53. VI 6 7, 10, 11,
14, 26, 32, 34, 51, 62. VII a
11, 14,
18. 27; 31, 50.
tota, VI a
23, 25,
34',
35, 43, 45, 53, 55, 58. VI b 1, 3,
6, 7, 9, 15, 19, 22, 26, 28, 35, 43,
45. VII a
3, 6,9, 10, 19, 21, 24, 26,
32,
3.'),
37, 41, 53.
tolar, VI a
30,
32, 39, 41, 49, 52. VI b
10, 13, 32,
34, 43, 45, 53, 59, 61. VII a
3, 6, 9,
10,12, 14, 15, 16, 16, 17, 19,21,24,
2
S
27, 27, 28, 29, 30, 30, 31, 32, 35,
37, 41, 47, 50, 52, 53. toteme, VI o
26, 46.
tote, VI a 36. VI b 29.

tuta, 1 6 16.

tute, I fe 13.

tuta, I a 5, 8, 12, 15, 19, 21, 25, 29,
31. I b2, 5. III, 24.29. tutas, 1 /)
2,5
(-27).
totcor, V. lodccir.
tover, V. tua.
tra, traf, v. trahaf.
trnekvine, v. ekvine.
trilia Sahatam, v. sahatam.
trahaf,
VII a 41.

traf, VII o 39.

traha, VII o 5, 39, 44,
45. tra,
I 6 31, 35. II o 13. (204).
trahvorfi,yn
a 25 (201).
Trebe, I a 8. Trebo, VI a 58 (109).
irebeit, VI a 8 (37).
Treblansir, VI a 22. VII a 42.
Tre-
blanir, VI a 19, 58, 59. VI b 2, 4, 21,
23,44,
46. VII a 5, 7,
53.
Trepla-
388
IXDKX.
ns, I o2, 7, Treblano, VI 6 47.

Treplanu, I b 9 (!S8).
Trebo, V. Trebe.
tref, V. treif.
Irefi, V. trifu.
treif,
VI a 22.

trif,
VI 58. VI b 1
.
3, 19, 22, 43,
45. Vil a
3, 6,
41,52.

tref. lo"!, 14, 20,24. 15 1,4,31.

trif, I b 24.
tre. I a 3. 1 b 27,
43.

triia, IV. 2.
- tris, III, 18,
18. Cf. triiuper. (353).
tremitu, M b 60. VII a 49 (189).
tremnu,
YI a 2, 16 (21).
Treplanes,
v. Treblaneir.
liibdiu,
V a
9,
probablemeiit une
faute pour tribriu.
tribricine
(crit tribrisine),Yl a ."i4 (9.'),
240).
tribriu,
Va 9 (240).
trif,
V. treif.
trifu, I b 16.

trifo, VI b 58. Vil a
47.

trifo.
Vil a 11.
trefi, III,
25,
30.

trifor,
VI b 54, 59. Vil a
12,48. (175).
triia, V. treif.
triiuper, I b 21, 22, 22. II b 25, 25.
trioper, VI b 55, VII o 51 (179).
tripler, Va 21. (243).
tris. V. ireif.
tua,'\l a 30, 33, 40, 50, 52. VI b 11,
14, 32,
34. VII a 14, 17, 31, 50.

tuua, VI a 42.
tuer, VI a 27, 28,
37, 37,
47.
- tover, VI b 30. 30. (74,
323).
tuder, Via 10, 11.
tuderus. VI a 11.
VI b 48.
tiiderar, VI a v.
tu-
dero, VI a 15, 16 (36, 48).
tuderalo, VI a 8. (37).
tuer, V. (ua.
tuf, tupler, V. dur, diipla.
tuplak, III, 14 (293).
tures, 15 20.(184).
Tursa, VI b 58,
61. VII a 47, 49.
-

Tursar,
VU o 46.
Turse, VII a
41,
53.
Turse, IV, 19.
Tuse,
15 31,43 (186).
D'aprs ce qui est
dit p. 304^
le sens de Terra me
semble prfrable.
tursitu
(laiin. terreo), VI 5 60. VIIa4U.
(189).
tursituto (latin, torreo), VU a 51.

tuselutu, I 5 41.
tursiandu,
V1I5 2.

tusetu, I 5 40. (211).
Turskum, 15 17.
Tuscom, VI 5
58. VU a 47.
Tursce, VU a 12.

Tuscer, VI 5 54.
.")9. VU a 12, '.S
(P),
luruf. tu ru p. v. tnru.
fuse, y. Tursa.
t u s e i u , I 5 40. faute pour t u r s e t u
.
Tuscer, Tuscom, v. Turskum.
luta, tutas, tute, v. tota.
tuua, V. tua.
tuva. tuve. tuves. v. dur
U
udetu, III, 12. IV, 30 (293).
ufestiie. IV, 22.
uhtretie, V a
2, 15(231).
uhtur, III, 7, 8.

uhturu, III. 4.
(291).
ukar, ukrp, ukri, v. ocar.
ulo. VI 5 55. u lu, I 5 18. V o 2.'>, 28.
V 5 4(178).
umen, II a 19, 34.
umne, II a 38

une, II 5 20 (269).
umtu, II a 38. IV, 13.
Conjectur
i a 9, IG (112, 269).
une, V. umen.
unu, II a 6, 8 (277).
uou
(?),
VI 5 11.

vuv
(?j,
1 5 45.
II a 44.
upetu, 1151, 8, 11. ni, 22, 26. V a 7.
upetuia. Ut, 10 (de up
+
penn)
(238). Cf. opvler.
ures (pour unes?), IV, 33.
urfeta, U 5 23
(271).
urnasiaru ,
III, 3

urnasier. Va
2,
15 (232).
urtas, urte?, urtu, v. orlom.
u ru, I 6 18.

uru, VI 5 55,
ura,
V a 5. (179).
usaie, usae, 1 5 45. II a 44. (214).
ustentu, ustenlula, ustetu, v.
ostendu.
ustite, lia 15. III, 2 (282).
uze, V. onse.
ute, V. ote.
u tu r, II 5 15 (270).
u ve, uvef, uvera, u vi . v. ort.
vakaze, I 5 8. vacose, VI 5 47 (161).
vaelom. VI a 37, 47. VI 5 30,
47.
vaeto, VI a 27. vaetum, I 5 8
(86, .61).
vapede, III. 7.
vapefem, I 5 14.
vapefe,
VI a 10. VI 5 51. rapersux,
VI a 9, 12, 13
(44)
vaputu, U 5
10, 17.
vaputis, Il
5 13 (267).
ras, VI a 28, 38, 48. VI b 30 (86).
vasa, V. vasor.
INDEX. 389
tmsetom, v. vaelom.
vasirlome, VI a 12.
vasor, VI a 19.
vaso, VI 6 40.

vasa,II a 38. vasus,IV,22 (154).
vatra, III,
31,
probablement une faute
pour vatva, v. vatuva.
value, VI h 45,
peut-tre pour vatuo.
vatuva, I a 4, 13, 22. I 6 3, 5. III, 31.
vatuvu, I b
2."). vatuo, VI a 57.
VI b 1, 19, 43, 45. Vil a 4 (105).
vea, I b 14.

via, III, 11.

via,
V! b 52. VII a 11, 27.

vea. I 6 23.

fta, VI b 65. VII al (171).


vef,Ybn, 12, 17, 17 (257).
Vehieir, VI a 21 .
Vehier, VI i) 19, 22.

Vehiies, I a20, 24. (61'.


veiro, VI a 30, 32, 39. viro, VI a 42,
50, 52. VI b 13, 32, 34. VII a 17, 30
(88).
veltu, IV, 21.
vempesuritres, IV, 7.
venper-
suntra, II a 30.
vepesutra, II
b 15.
vepesutra, II b 18 (302).
vepuratu. Il a 41 (288).
vepurus, V a 11 (240).
vereir, VI a 22.
verir, VI a 58, 59.
VI b 1-4, 19. 20, 22. VII a 7,
38.

veris, VI a 19-21. VI b 23, 44, 46.
VII a 5, 42, 53.

veres, I a 2, 7,
11, 14, 20, 24 (58).
verfale, VI a 8 (37
'.
veskla, II a 19.
vesklu, I b
29,
37. II a 34. II b 19.
-
veskles, II
a 31, 37. II b 18. IV, 9, 24.
vesclir,
VII a
9, 10, 18, 21, 24, 26, 32, 34
(199,284).
ccsteis,\la22. vestis,yi b 6,25 (68).
vestea, v. vestiia.
vestikatu, II a 24, 31, 35,
37.
vesticatu, VI b 16. VU a
8, 23, 24,
U.vesticos, VI b 25 (118).
vestiia, IV, 14, 19.
vestiiam,
VI b 39.

vestiam, I a 28.

vestiia, VI 6 5, 17, 2
.,
25. VU a 38.
vestia, I a 17, 31.

vestea,
IV, 17

vislia. Il b 13.

vea-
tia. VII a 37.
vestiia, II a 27.
vestiia, VI b 6.

vestiiar, VI /;
16, 38. Vu 38. vestice. Il a 4
(118).
Vestiier (crit Vestisier), VI a 14.
vestis, V. vesteis.
vestisa, vestisia, v. vestiia.
restra, VI b 61.
(74).
Vesune, IV,
3, 6, 10, 12, 25(301).
vesvea, IV,
17, probablement une
faute pour vestea.
vtu, I b29, 37
(201).
via, V. vea.
vinu, II a 18, 25, 40. II b 14. vinu,
I a
4,
22. I b 6. II a 25, 39. II b 10.
20.
vinu, VI a 57. VI b 19, 46
(105).
virseto, VI a 28, 38, 48. VI b 30 (87).
vistia, V. vestiia.
vitlaf, I b 31.

vitla, VII a 41.
vitlu, II b 21,24. vitiuf, I b
1,
4.
vitlu, VI b 43, 45 (270).
vitlup, I b
4,
probablement une faute
pour vitiuf.
Vofione, VI b 19.

Vufiune, I a 20
(140).
voeu, VI b 43, 45. vuku, I b 1,4.
III, 21. vuke, III,
3, 21,

vu-
kumen, III, 20 (156).
vomu, V. andervomu.
VOV, V. uou.
vufetes, II a 31. IV, 25.
Vufiune, v. Voficne.
vufru, II b2I, 24,25 (271).
vukatu, conjectur pour sukatu,
IV, 16 (303).
vuke, vuku, v. voeu.
Vuiia, II b 26. (273).
vurtus, II a 2. (275).
vutu, II c 39 (288). Cf. subolu.
LISTE DES MOTS LATINS
QUI ONT ETE KAI'PROCHES DE MOTS OMBRIENS'
A. U.

Les chiffres reiivo cnt la page du Commentaire.
acer (rorme du nominatif masculin et
fminin), 74.
acna, acnua, 26.
adasia, 142.
amare, 91.
amb-, 55. 183.
ar- pour ad-, 20.
arculata,
305.
arvina, arvilla, 107.
autem, 278.
au.xdium,
78, 150.
cilidus (blanc). 140.
caro, 240.
casia, 295.
castra, 89.
cena, 24G.
Ceres, 159.
cerritus, 159.
cicinum (oleum), 2 .i.
circumferre, 55.
cis, cilra, 47.
coinquire, 296-
commolere, 135.
commovere (struem). 9(i.
cornix, 1 1.
-culum ou -clum (sulfixc), 4.
-cunque, 237.
Curiaiiu.s, 159.
de, 86.
dic (racine), 191.
dio (dans audio, condio). 60, 123.
Dius, 71.
donicum, 151.
-eius (suffixe), 9.
en (forme archaque pour in), 3.
enim, enom, 44.
erim (dans nec erim, chez Festus), 72.
facere (sacrifier), 63.
faustus, 125.
februare, 132.
filius, 116.
fingere, fictor, 101, 119.
fio, 124.
frausi, frausus, 86.
Gradivus (Mars), 66.
gumia, 109.
habeo (sens neutre)
haru, 107.
Herie, 185.
hostilii (Lares), 188
immo, 178.
in (privatif), 87.
inanis, 255, 266.
induo, 165.
insece, 248.
insicia, isicia, 302.
instigare, 295.
iste, 9.
ita, item, 3Ui).
iterum, 94.
Lares, 92, 187.
magister, 248.
mantcle, 1 16-
meddix. 88.
raedeor, 88.
mensa, 101.
meus, 69.
Mezentius, 88.
17:
1. Nous n'avons fait entrer dans cette liste que les mots latins qui reoivent
quelque claircissement de la comparaison avec l'ombrien.
INDEX LATIN.
391
modus, 88.
niola salsa, 283.
moveOj 31
.
narrare. 67.
nitor. 121.
ncctere. noilus. 43.
nomen, 7'2.
unc, 132.
obuiovere, 96.
ocris, 38.
omentunij
2*0.
ovis (masculin)j 298.
parra. 10.
pars, 219.
pax;
74, 93.
pello, 190.
piare. 39.
picus, 11.
pone, 9.
posco,
4, 250.
praefamino, 269.
prites (Jupiter), praestites (lares),
186.
precari, 250.
privus, 146. 243.
prfundus, 266.
prosecta, 99.
pulmentum, 258.
purare, 59,
quamde, 209.
quatuor, 48.
-que (dans quisque, quandoque), 222.
qui (nominitif masculin), 14.
quirquir, 178.
quivis, quilibet, 155, 221.
rica, riciniura, 166.
sacris, sacre, 138, 171.
servo, servus, Servi us. 7.
strebulum, 285.
strues, 113, 302.
sus- (dans suspendere, sustuli), 61.
terreo, 189.
torreo, 212.
trabs, 37.
tuccetum, 259.
tum (dans aututum). 42.
tune, 132.
umerus, 168.
vafer, 2*?0.
vel, 103.
vlum, 68.
veno (pour venio), 174.
vestis, 68.
via, 61.
viator, 169.
vir, 89.
FIN.
TABLE DES MATIRES.
Pages
INTRODUCTION i
TEXTE ET TRADUCTION DES TABLES EUGUBINES xxxiv
Table VI xxxiv
Table VII xlvi
Tablai lu
Table V . lvi
Inscription en caractres latins de la table V 5 .
.

lviii
Table II 6 lx
Table II a lxii
Tables III et IV LXiv
COMMENTAIRE.
Table I et tables VI-VII 1
Quel est le rapport de la table I avec les tables VI-VII? 223
Age approximatif des tables VI-VII
227
Table V 229
Inscription en caractres latins de la table V 6
251
Table II 5
261
Table II a
274
Tables III et IV
290
Age approximatif des tables I, II, III, IV et V
307
Les tables dcouvertes Gubbio taient-elles au nombre de neuf?.
.
309
GRAMMAIRE OMBRIENNE
313

1. criture
313

2. Voyelles. Manire de marquer Ifs voyelles longues 314

3. L'a bref
315

4. Va long
316

5. L'e bref
316

6. L'e long
317

7. L'i bref
' 317

8. L't long
318
k
9. El, et
318
394 TABLE DES MATIRES.
Pages

10. L'o bref . 319

11. L'o long 320


^
12. L'u bref 321
J
13. L'u long .321
*5 14. iision et coniraclion de voyelles
Dveloppement do Vi en
i;, de l'u en uv, ov 322
CONSONNES

15. K ou C 324
5
16.
,
.< 324
J^
17.
Q 325

18. G
325
J
19. H
325
g
20. X
326

21. T
326
Jj
22. Le d ou rs 326
S?
23. D .
.'
328
J5
24. N
329
<f
25. P 330
5? 26. B 330
^27. F
331
^ 28. M 331

29. V
332

30. R 333
^
31. L 334
S
32. S 334
j
33. Z 335
i^
34 . Le rhotacisme en ombrien 336

35. Des consonnes doubles 337


J5
36. .Modifications euphoniques des consonnes.
Le groupe kt.

Le groupe kj.

G entre deux voyelles.

Rencontre de deux
dentales 338
DCLINAISON.

37. Classification des thmes 339


^
38.
1"
dclinaison 340
5^ 39.
2"=
dclinaison 342

40.
3'
dclinaison 346

41.
4'
dclinaison :>47

42.
5" dclinaison 349

43.
6"=
dclinaison 350

44. Adjectifs 352


g
45. Degrs de comparaison 352

46. Noms de nombre 3.52

47 . Pronoms personnels 353

48. Pronoms dmonstratifs 353

49. Pronom relatif 355


CONJUGAISON-

50. La conjugaison forte et la conjugaison faible 356

51. Les dsinences pleines et les dsinences mousses 357


TABLE DES MATIERES. 395
Pages

52. Les verbes es et


fu 357
^
.S3. Indicatif prsent
358

54. Impratif
, 358

55. Futur 3.59

56. Futur pass


3G0

57. Parfait 3GI

58. Prsent du subjonctif 361

59. Parfait du subjonctif . 361

60. Passif et moyen 362

61. Infinitif 362

62. Participes et supin 362


MOTS INVARIABLES.

63. Adverbes 363

64. Conjonctions 364


^ 65. Prpositions et postposilions 365
g
66. Prfi.\es 367

67. Enclitiques 368

68. Formation et drivation des mots 369


Index 371
Liste des moLs latins qui ont t rapprochs des mots ombriens 390
FIN DE LA TABLE DES MATIERES.
i:,6-2i.

Typographie Lahure, rue de Fleiirus, 9, Paris.
\
AS Bibliothque de l'Ecole
162 ratique des hautes
B6
tudes. Section des
fasc,26
sciences historiques
et philologiques
CmcULATE
AS
MONOCRAPH
PLEASE
DO
NOT
REMOVE
SLIPS
FROM
THIS
POCKET
UNIVERSITY
OF
TORONTO
LIBRARY

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