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Partie 1 :
Dfinition du lait :
Le lait est un liquide opaque, de teinte blanche, scrt par les glandes
mammaires des femelles des mammifres. Le lait le plus couramment
utilis est le lait
de vache mais l'homme consomme, suivant les pays, le lait de chvre, de
brebis de
bufflonne et de chamelle
1. Traditionnellement, le lait de vache a t considr comme un
aliment de base dans de nombreux rgimes alimentaires. Cest une
boisson saine puisque sa consommation est associe une
alimentation de qualit. Il fournit une matrice facilement accessible,
riche en une grande varit de nutriments essentiels : des minraux,
des vitamines et des protines faciles digrer. Il est par
consquent essentiel l'ensemble des fonctions du corps (Steijns,
2008). file:///D:/ficher%20de%20mmoire/THESE_OUADGHIRI.pdf
Le dcret franais du 25 mars 1924 prcise que la dnomination lait,
sans indication de lespce animale de provenance, est rserve au lait de
vache. Tout lait provenant dune femelle laitire autre que la vache doit
tre dsign par la dnomination lait suivie de lindication de lespce
animale dont il provient : lait de chvre , lait de brebis , etc.
(Bourdier et Luquet, 1981). Les mmes rgles de dnomination sont
appliques en Algrie.
1
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file:///D:/ficher%20de%20mmoire/Doctorat-Bendimerad-Nahida
%20(1).pdf
composition chimique du lait :
Le lait est un substrat trs riche fournissant lhomme, et aux jeunes
mammifres un aliment presque complet. Protides, lipides, sels minraux,
et vitamines sont prsents des concentrations tout fait satisfaisantes,
pour la croissance, et la multiplication cellulaire (LARPENT, 1991).
Tableau 0l : Composition typique du lait de vache (Alais C., 1984).
SUBSTANCES Quantit en g par ETAT PHYSIQUE
litre DES
COMPOSANTS
Eau (ml/L) 905 Eau libre (solvant)
Eau lie (3,7 %)
Glucides : Lactose 49 Solution
Lipides: 35 Emulsion de
Matire grasse 34 globules
proprement dite 0,5 gras (3-5 )
Lcithine 0,5
(phospholipide)
Partie insaponifiable
(strol, carotne, to-
cophrols)
Protides: 34 Suspension
Casine 27 micellaire
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Protines solubles 5,5 de
(globulines, 1,5 phosphocasinates
albumines) de calcium (0,08
Substances azotes 0,12) Solution
non protiques collodale
Solution vraie
Sels: 9 Solution ou tat
Acide citrique Acide 2 colJo
phosphorique 1,6 dal (P et Ca) (Sels
(P20S) Acide 1,7 de K,
chlorhydrique (NaCl) Ca, Na, Mg, .. )
Constituants divers: Traces
Vitamines, enzymes, 127
gaz dissous ,Extrait 92
sec total (EST) ,
Extrait sec non gras
3. caractres physico chimiques du lait:
Le lait est un liquide opaque blanc mat, plus ou moins jauntre selon la
teneur de la matire grasse en bta carotne Tableau II (Bourgeois et al ;
1996).
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Tableau 02 : Caractristiques physicochimiques du lait de vache
(F.A.O, 1998).
Constantes Moyennes Valeurs extrmes
Energies
(Keal/Litre) 701 587-876
(MJ /Litre) 2930 2454-3662
Densit du lait entier 1.031 1.028-1.033
20c
Densit du lait crm - 1.036
Densit du la matire - 0.954-0.96
grasse
pH 20c 6.6 6.6-6.8
Acidit titrable (Dornic) 16 15-17
Point de conglation (-0.520)-(-0.550)
(c)
Viscosit du lait entier 2.2 -
20c (centipoises)
Viscosit du lait entir 1.8 1.6-2.1
25c (centipoises)
Viscosit du lait 1.9 -
crm 20c
(centipoises)
Point dbullition - 100.17-100.15
la microflore de lait
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1. Flore originale :
Lorsquil est prlev dans de bonnes conditions, le lait contient
essentiellement des germes saprophytes du pis et des canaux
galactophores : Microcoques, Streptocoques lactiques et lactobacilles
(Guiraud, 1998).
2. Flore pathogne :
Elle prsente un danger pour le consommateur cest le cas de :
Mycobacterium bovis, M. tuberculosis, Bacillus cereus, et des
reprsentants des genres Brucella et Salmonella (Fukushima et al., 1984 in
Bourgeois et al., 1996).
3. Flore psychrotrophe :
Il sagit essentiellement de : Acinetobacteres, Clostridium, Pseudomonas
et Flavobacterium qui se dveloppent une temprature de 3 7C (Hicks
et al., 1985; Jooste et al., 1985 in Leveau et Bouix, 1993). Listeria
monocytogenes capable de se multiplier une temprature comprise
entre 0C et 10C est qualifie de ce fait de psychrotrophe (Rosset, 2001).
Tableau 03 : Flore microbienne du lait (Leyral et Vierling, 2001).
Flore originale Flore de contamination
Bactries Bactries Bactries dorigine Bactries
des canaux contaminant le fcale prsentes
galactophore lait pendant et sur
s aprs la traite lanimal
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malade
Lactobacilles Pseudomonas, Clostridium Staphylococ
Flavobacterium
streptocoqu Coliformes fcaux cus aureus
Enterbacteries,
es lactiques Salmonella Yersinia Brucella
Microcoques
Corynbactries, Campylobacter Listeria
Bacillus
Streptocoques
faecalis Clostridium
La qualit du lait:
On peut dfinir la qualit d'une manire gnrale par l'aptitude du produit
satisfaire des besoins donns, c'est--dire rpondre des attentes des
utilisateurs.
En l'occurrence pour le lait, ce serait l'aptitude tre conditionn en lait
de
consommation ou transform en divers produits (fromages, desserts
lacts...) sans
difficult technologiques, afin de concourir la couverture des besoins
nutritionnels
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des consommateurs en toute scurit, c'est--dire sans vhiculer de
germes ou de
substances susceptibles d'entrainer des troubles quelque soit la gravit.
Le producteur doit livrer un lait apte toute transformation. il y a donc
trois
composantes de la qualit:
*la qualit technologique: dpendant de la composition chimique (TP, TB),
de
la qualit bactriologique et de l'aptitude la transformation.
*la quantit sanitaire: c'est--dire du lait provenant de vaches saines non
porteuses de germes responsables de maladies transmissibles l'homme,
et ne
prsentant aucune trace d'antibiotiques, d'antiseptiques, ou de pesticides.
* la quantit gustative: bonne saveur, absence de gout dsagrable, pas
de
rancissement. (Cauty et Perreau ,2003)
+ La prsure vgtale:
Ces substances sont quelque fois qualifies du succdane de prsure ou
s'il
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s'agit d'extrait vgtaux,, en fromagerie (lait de vache seulement), on
utilise
couramment des enzymes d'origine fongique (Endothia parasilica, Mucor
pusillus,
mucor Miehez), protases acides coagulantes et thermolabiles en plus des
chymosines.(Dubeuf J-P, 1999).
Le suc de nombreuses espces vgtales peut coaguler le lait titre
d'exemple:
le figuier.
Les enzymes coagulantes d'origine vgtales sont des protases SH, leur
classification internationale (DEYMIE, cou., 1981) est la suivante:
Protases vgtales: E.C.3.4.2.2.n
La papane : E.C.3.4.2.2.2
La ficine : E.C.3.4.2.2.3
Les fleurs de Cynara cardunculus sont les plus frquemment cites comme
source de prsure vgtale .Cynara humilis est galement utilise pour la
fabrication de fromage Serra, Serpa, Serena, Toila del casar et Flor de guia
( San juan et al
,1994).
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Les protases extraites de Cynara sont des protases aspartique, les
cynarases
appeles galement cardosines (ou syprosine). Deux formes diffrencies
sur le plan
gntique co-existant dans la plante, la cardosine A et la cardosine B.
(Cordeiro et al. ,1992 ; Verissimo et al .,1996). Les cardosines ont une
action plus large et moins spcifique que la chymosine
au dtriment du rendement (solubilisation de la casine) et de problme
d'amertume.
Le caillage est plus long qu'en prsure animale. les caills sont moins
fermes, plus acide qu'avec de la chymosine (Barbosa et aI, 1976 et 1981 ;
Sousa et Malcata
1997.).
Ce sont les rsidus de l'activit pepsine de protolyse qui favorisent le
gout amer frquemment observ avec une prsure vgtale (Ramaiho-
Santos M et a 1996).
Partie 2 :
Les produits laitiers traditionnels :
Les produits laitiers ferments traditionnellement ont une part
trs importante dans l'alimentation quotidienne des gens de
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diffrents pays. En effet, ils ont fait lobjet de plusieurs tudes :
au Maroc (Ouadghiri et al., 2009), en Roumanie (Zamfir et al.,
2006), au Liban (Chammas et al., 2006), en Egypt (El-Baradei et
al., 2008), au Burkina Faso (Aly Savadogo et al., 2004), au
Kenya (Mathara et al., 2004), en Afrique du sud (Beukes et al.,
2001) etc. Gnralement, les gens qui vivent la campagne
possdent leurs propres vaches, ils utilisent le lait pour produire
la crme et le fromage pour leurs propres besoins .
file:///C:/Users/pcdoc/Downloads/THESE_OUADGHIRI.pdf
Ces produites sont partie intgrante dhritage algrien et ont une grande
importance culturelle mdicinale, et conomique il ont tre dveloppe
sur un longue priode avec les comptences culinaire de fermes en plus
de la conservation des solide du lait pour plus longuement temprature
ambiante (Lahsaoui, 2009).
Lben :
Au Maroc, la fermentation du lait donne le Lben . Sa prparation, trs
simple, est demeure au stade familial ou artisanal (Benkerroum et
Tamime 2004): le lait est abandonn lui-mme jusqu' sa coagulation.
Celle-ci se fait temprature ambiante et dure 24 48 h suivant la saison.
Le barattage qui lui succde dure 30 40 min. A la fin du barattage, on
ajoute gnralement un certain volume d'eau (environ 10 % du volume du
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lait), chaude ou froide, suivant la temprature ambiante, de faon
ramener la temprature de l'ensemble un niveau convenable au
rassemblement des grains de beurre ; produit de grande valeur
marchande (A. Tantaoui-Elaraki et al., 1983).
Rab :
Le Rab fait partie des produits laitiers ferments populaires en Algrie, en
plus du Lben (lait crm ferment). Le Rab a une trs ancienne tradition
en Algrie; il est fabriqu partir du lait cru de vache ou de chvre. La
fermentation du lait, comme de nombreux procds traditionnels de
fermentation, est spontane et incontrle et pourrait tre une source
prcieuse des bactries lactiques autochtones (Mechai et Kirane, 2008).
file:///C:/Users/pcdoc/Downloads/ZERGOUNE_Fatma.pdf
Dhan :
Un beurre traditionnel est fabriqu partir du lait de vache non
pasteuris. Tout dabord, le lait est laiss temprature ambiante jusqu'
ce quil sacidifie. Une agitation manuelle est utilise dans une peau de
chvre jusqu' la sparation de la crme du lait crm, pendant
lagitation dune petite quantit deau fraiche est ajoute. Cette eau aide
coaguler les globules gras. Cette agitation dure quelques dizaines de
minutes. Les matires grasses sont collectes et elles reprsentent le
beurre (Bettacheet et al., 2012).
La crme, la Zebda ou beurre frais :
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Selon la norme du Codex Alimentaire, le beurre est un produit gras
driv exclusivement du lait et/ou de produits obtenus partit du lait,
principalement sous forme dune mulsion du type eau dans huile. Il est
obtenu par barattage de la crme du lait (Luquet et Corrieu, 2005). Elle
contient la presque totalit des lipides du lait et 2,7 g de protines pour
100 g. Le beurre est fabriqu partir de la crme (le barattage) et contient
0,8 g de protines pour 100 g (file:///C:/Users/pcdoc/Downloads/abid.pdf
Vilain, 2010).
Jben :
Le Jben est le fromage traditionnel frais le plus connu depuis fort
longtemps aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Cependant, au
cours de la dernire dcennie (les annes80) ,la consommation des
produit laitiers traditionnels en gnral, et du frommage frais en
particulier, sest accrue suite linstallation dans les villes dun grand
nombre de laiteries traditionnelles qui prparent le jben partir du lait cru
selon desprocdures souvent artisanales.
le fromage frais Jben ne prsente pas de caractristiques dfinies
cause des mthodes artisanales utilises pour sa prparation reposant,
essentiellement, sur les connaissances acquises partir d'une longue
exprience (Salmeron et al., 2002).
Traditionnellement, le fromage Jben est fabriqu avec du lait cru de brebis
ou de chvre, acidifi spontanment et coagul par des enzymes
coagulantes dorigine vgtale issues des fleurs de cardon (Cynara
12
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cardunculus L), ou dartichaut ( Cynara scolymus), ou du latex de figuier
(Ficus carica) ou des graines de citrouille (Nouani,2009).
Prparation du jben :
Le fromage frais Jben est du varit molle et produit selon un protocole
traditionnel qui comprend la coagulation prsure de lait cru entier de
vache, laquelle a t ajout un sel dans une proportion de 10-20 NaCl
par litre du lait (Mennane et al., 2007).
Dune manire gnrale, le fromage frais commercialis est fabriqu soit
partir du lait de vache ou du lait de chvre. Le processus de fabrication
ncessite trois grandes tapes essentielles la maturation, la coagulation et
lgouttage (Randazzo et al., 2002).
* la maturation : cest lincubation du lait cru temprature ambiante
pendant un temps variable de faon favoriser la multiplication dune
flore lactique qui va jouer un rle important dans lacidification du lait.
Cette maturation peut tre spontane ou provoque par adjonction de
levains. Le recours des levains artificiels du commerce nest cependant
pas toujours une ncessit absolue, car le fermier producteur de lait a lui-
mme la possibilit de cultiver un levain naturel partir de la flore
contenue dans son propre lait.
* La coagulation : cest une opration qui vise coaguler le lait au moyen
de la prsure (emprsurage) ou de toute autre enzyme coagulante.
Lactivit coagulante est dtermine par la force de prsure, la
13
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temprature du lait et son acidit. Aprs lemprsurage, le lait est
abandonn au repos temprature ambiante pendant 6 10 heures. Il va
prendre en masse (caillage) avec une consistance plus ou moins ferme
selon le degr dacidit dvelopp. En ralit, le coagulum est obtenu par
deux modes de coagulation : la coagulation dite lactique et celle
engendre par laction de la prsure. Ces deux modes ont une action
simultane sur le lait avec cependant une prdominance plus ou moins
marque de lun ou lautre selon que le fromager souhaite obtenir une
pte caractre plus prsure ou caractre plus lactique.
* Lgouttage : un des buts essentiels de cette opration est de rgler la
teneur en eau du fromage. Il permet llimination de la plus grande partie
du srum qui imprgne le coagulum. Lgouttage est amorc dans des
moules qui confrent au fromage sa forme. La nature du gel influe sur la
conduite de lgouttage. Un gel lactique subit un gouttage spontan et le
caill a par consquent une forte humidit. Cependant, un gel prsure est
un gel compact, solide ou lgouttage ne peut avoir lieu quaprs certaines
interventions telles des actions mcaniques de pression. Suivant le got
du fromager, le salage peut tre fait. Cest une opration importante dans
la fabrication des fromages. Elle a des effets multiples: elle amliore
lgouttage en le compltant, elle oriente et slectionne le dveloppement
microbien et relve la saveur de la pte (Benkerroum et Tamime, 2004).
Ce type de fromage est trs apprci par les consommateurs et
pourraient tre promus l'chelle nationale et internationale, si elle sera
fabrique sur une grande chelle en respectant leurs caractristiques
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organoleptiques, car il a un got sal, lgrement acide et agrables
proprits organoleptique (Mennane et al., 2007).
Lait cru
Fer
mentation
maturation
15
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coagulation Lait caill
Egouttage
Lben Beurre ou Zebda
Jben
Figure 01 : Schma de fabrication des produits laitiers traditionnels
(Benkerroum et Tamime, 2004).
Caractristiques physico-chimique :
le fromage frais J'ben ne prsente pas de caractristiques dfinies
cause des mthodes artisanales utilises pour sa prparation reposant,
essentiellement, sur les connaissances acquises partir dune longue
exprience (Salmeron et al., 2002). Les arme les proprits
organoleptiques et les caractristiques physico-chimiques du fromage
dpendent de celles du lait cru qui son tour dpend de la race des
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animaux et leur type dalimentation (Poznanski et al., 2004).
Gnralement, Le pH (< 4,2) et l'acidit titrable (> 0,9%) sont les
paramtres les moins variables du J'ben .
Cependant, les matires solides totales du J'ben sont le facteur le plus
variable car ce dernier dpend de la dure dgouttage. tant donn que
les lipides, le lactose et les protines constituent les principaux
composants de lensemble des matires solides en J'ben , ils sont
directement influencs par les variations des dites matires solides
(Benkerroum et Tamime., 2004). De nos jours, J'ben est galement prpar
partir de lait pasteuris. Les caractristiques finales dun J'ben typique
sont variables et affectes par le prparation du fromage (Ouadghiri et al.,
2005).
Certaines tudes analytiques se sont intresses la dtermination de la
composition du jben (Ennahdi, 1980; Hamama et Bayi, 1990). Le jben est
caractris par une acidit titrable relativement leve (en moyenne
1,04% d'acide lactique) et un pH faible (4,2 en moyenne), ce qui tmoigne
de la prsence d'une fermentation lactique active. La matire sche totale
du jben est, gnralement, plus importante dans le jben du nord (45,6%)
que dans celui des rgions centrales (Gharb, Chaouia,...) o cette valeur
n'est que de 29,4% en moyenne. Cette diffrence est la consquence de
l'emploi du salage du fromage frais du nord.
Les valeurs de composition physico-chimique du jben, ne sont que
des moyennes. En ralit, il existe des variations, significativement
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importantes de composition, d'un producteur l'autre. Ces variations sont
souvent inhrentes aux procdures diffrentes de prparation du jben.
Caractristiques microbiologiques :
Le jben comme tout autre produit ferment est caractris par sa grande
richesse en micro-organismes. La flore msophile arobie totale est trs
importante dans ce produit (8,2.108 UFC/g). La microbiologie du jben est
principalement domine par la flore lactique. Les trois groupes lactiques
formant cette flore sont rencontrs des proportions presque gales:
5,1.108 UFC/g de lactocoques; 3,2.108 UFC/g de lactobacilles et 2,6.108
UFC/g de leuconostocs. A l'inverse du jben des rgions centrales, le taux
des lactobacilles dans le jben du nord, est relativement plus important que
celui des lactocoque
La prsence d'une flore de contamination fcale parfois des taux
trs importants dans le jben est rvlatrice des conditions d'hygine
pratiques dans les ateliers de prparation de ce produit. La nature acide
du jben n'est pas une garantie contre la prsence des germes pathognes
d'origine entrique (Salmonella; Yersinia enterocolitica,...) ou cutane
(Staphylococcus aureus...) dans ce produit. Certaines tudes concernant la
recherche des micro-organismes pathognes dans le jben (Hamama,
1988) montrent la prsence de Salmonella dans 10% des chantillons de
jben obtenus des laiteries traditionnelles de la ville de Rabat et celle de S.
aureus dans 17,4% des chantillons. Deux des 30 chantillons de jben
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Synthse
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examins contiennent des taux dtectables de l'entrotoxine
staphylococcique de type C.
Microflore de J'ben :
La composition microbiologique du fromage dpend de celle du lait de
dpart, du processus de fabrication quil a subi et de lge du fromage
(Ercolini et al., 2009). Gnralement, elle est domine par les bactries
lactiques en loccurence les Lactococcus et les Enterococcus qui
influencent les caractristiques sensorielles du produit fini (Randazzo et
al., 2009).
Flore d'altration :
Ce sont des bactries ; champignons indsirables apports par la
contamination. Cette flore regroupe les bactries thermorsistantes, les
coliformes, les psychrotrophs, les levures et moisissures (Abdessalam A.
D., 1984).
Flore lactique :
La microflore du Jben marocain est domine par les bactries lactiques
(108-109 ufc.g-1) qui sont principalement reprsentes par L. lactis subsp.
lactis, Leuc. mesenteroides subsp. lactis et Lact. casei subsp. casei
(Hamama, 1997). En plus des bactries lactiques dans le Jben , d'autres
micro-organismes peuvent tre prsents en assez grand nombre. Les
dnombrements des levures et moisissures peuvent dpasser 106 ufc.g-1.
19
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Bien que les levures dans le Jben ne soulvent pas d'inquitude pour la
scurit du produit, leur nombre lev dans le produit est associ avec les
principaux dfauts du produit, tels que l'aspect visqueux, la dcoloration
et la forte odeur d'alcool. Nanmoins, des niveaux modrs, les levures
peuvent contribuer la saveur du produit. Les coliformes et les
entrocoques ont t galement signals des nombres dpassant 105
ufc.g-1 (Benkerroum et Tamime 2004).
Partie 3 :
bactries lactiques :
historique :
La dcouverte des bactries lactique a t ralise par le chimiste sudois
en 1782 (Thonart.1997),et la fin de 19eme sicle, STORCH (1890),CONN
(1889)et WELOMANN (1896) ont conclu que la prsence des bactries
lactiques est responsable de lacidification du lait et de la maturation de
crme (De Roissart et luquet.1994).de plus des tudes sur la phylognie
bactriens mentionnent leur apparition avant celles des Cyanobactries
(Quiberoni et al.,2001). Mais elles sont emplyes avant leur dcouverte
dans la conservation des aliments base de lait, viandes, poissons,
lgumes et de fruits (Paul Rosse et al., 2002).
Dfinition de la Bactrie lactique :
Ce groupe de bactries assez htrognes sur les plans physiologique et
morphologique, runie plusieurs genres de bactries dont le nom lui-
20
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mme est vocateur de leur caractristique mtabolique principale qui la
production dimportantes quantits dacides lactique partir de
lhydrolyse du lactose et de la fermentation du glucose et/ou du
galactose ; autrement dit, cest l conversion du pyruvate en acide lactique
pour rgnrer le NAD+ utilis au cours de la glycolyse. Ainsi, lappellation
bactrie lactique est, cependant, souvent tendue dautres bactries
qui leur sont apparentes : Bifidobacteruim, Micrococcus, Brevibacterium
et Propionibacterium avec la seule diffrence ; leur tolrance loxygne :
anarobies strictes ( Bifidobacterium, Propionibacterium) ou arobies
(Micrococcues, Brevibacterium) .
Les bactries lactiques sont des cocci ou des btonnets qui sont en
gnrale arotolrantes (LARPENT, 1989). Elles sont Gram-positif;
gnralement immobiles et asporules. Elles ne possdent ni catalase, ni
nitrate rductase, ni Cytochrome oxydase. En plus de cela ne liqufient
pas la glatine, ne produisent pas d'indole ni d'hydrogne sulfureux
(DELAGLIO et al., 1994)
Les bactries lactiques sont des cellules procaryotes organotrophes
formant un groupe htrogne constitu de cocci et de bacilli (Badis et al.,
2005).
-Les bactries lactiques sont des cellules procaryotes, htrotrophes et
chimio-organotrophes. Elles sont Gram +, gnralement immobiles,
asporules et ont des exigences nutritionnelles complexes pour les acides
21
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amins, les peptides, les vitamines, les sels, les acides gras et les glucides
fermentescibles (Dellaglio et al., 1994)
Les bactries lactiques sont utilises dans de nombreux produits
laitiers dont les laits ferments, les fromages et les yogourts. Elles
contribuent la texture, la saveur des aliments ainsi qu la production
de composs aromatiques. Les bactries lactiques inhibent la prolifration
de micro-organismes par la production de composs inhibiteurs telles les
bactriocines (Piard et Desmazeaud, 1991, 1992) et en abaissant le pH par
la production dacide lactique (Gilliland, 1985b).
Caractristiques des principaux genres des bactries lactiques :
Il assemble des cellules procaryotes Gram-positif, ayant la forme : de
coque de bacille ou de coccobacille, immobiles, a sporules, anarobies,
ne possdent pas de catalase ni cytochrome oxydase mais elles peuvent
survivre en prsence doxygne, htrotrophes et chimio-organotrophes,
requirent des molcules organiques complexes comme source
nergtique ( acides amins, peptide, sels avides gras et glucides). Elles
ne possdent pas de nitrate rductase. Ces microorganisme fermentent
principalement les monosaccharides glucose des disacchride
lactose et rarement un polysaccharide amidon (Rogers et al., 2006 ;
Prescott et al., 2010).
Elles ont des exigences nutritionnelles nombreuses (acides amins,
peptides, sels, acides gras et glucides) (Holzapfel et al., 2001 ; Gevers
2002)
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Ce genre comprend 4 espces frquemment associes aux aliments
C.pisciola (ou maltaromicus), C.mobile et C.gallinarum. Ils sont isols de
produits carns le plus souvent conditionns sous atmosphre modifie,
ou de produits de la mer, saumon fum notamment mais galement du
contenu intestinal ou du tissu rnal de salmonids. Certains ont galement
t isols de fromages. Les Carnobacterium ninterviennent pas dans les
fermentations alimentaires, ils tolrent difficilement un pH infrieure 5,
en revanche ils sont souvent producteurs de substances inhibitrices. Deux
espces non associes aux aliments, isoles de leau dun lac
dAntarctique, C.funditum et C.alterfunditum ont t rcemment dcrites.
Application industrielle des bactries lactiques :
Les bactries lactiques furent et sont encore utilises sous la forme de
levains artisanaux, mais le dveloppement de lindustrie de
transformation, en particulier de lindustrie laitire, a conduit la
production de ferments industriels capable dassurer la fois la qualit et
la constance du produit (Leveau et Bouix, 1993 ; Pfeiler et Klaenhammer
2007). Les bactries lactiques produites comme ferments commerciaux
sont des cultures pures ou un mlange appartenant aux genres :
Lactococcus, Streptococcus, Lactobacillus, Leuconostoc, Pediococcus et
Bifidobacterium. (Leveau et Bouix, 1993) On doit demble souligner la
dualit qui existe entre les ferments lactiques naturels et les ferments
lactiques slectionns (De Roissart et Luquet, 1994; Wouters et al., 2002).
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Diffrentes activits de bactries lactiques :
Les activits des bactries lactiques sont diffrentes, qui leur confrent
une importance vu leur intrt technologique trs demand :
Activit acidifiante :
En industrie laitire, on cherche le plus souvent des souches rapidement
acidifiantes ; alors, trois critres sont prendre en copmte en
loccurrence : la quantit de lactate produite, la nature de lacide produit
(D, L ou DL) et la vitesse dacidification qui est un critre important en
technologie (le pH peut atteindre 4 405) (Luquet, 1994).
Le lactose est le sucre fermentescible majeur rencontr dans le lait des
taux de 4050 g/l. la partie glucose est mtabolise rapidement sue la
partie galactose du lactose par les lactociques. Vers la fin de phase de
croissance, moins de 0.5% du lactose est ainsi utilise et la fermentation
produit la lacide lactique L(+) (Annika,2004).
Activit protolytique :
Toutes les protines du lait y copmris le lactosrum sont hydrolysables par
les souches starte. On prvoie la prsence de protines plus accessibles
dans micelles de casine. Lb. Helveticus est montre pour pouvoir
attaquer la casine a5 et partiellement la casine B, Lb bulgaricus
dgrade la majorit des casines notamment la casine B. Les lactocoque
hydrolysent les casines Ket B avant la casines a5 . le pouvoir
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protolytique des str .thermophilus est plus faible que celui des lactocoque
et naffecte pas lhydrolyse de la casine .
Identification des bactries lactiques :
L'approche classique de la taxonomie des bactries lactiques a t
toujours base sur les caractristiques morphologiques et physiologiques.
Cette identification a t largie pour inclure des marqueurs
chimiotaxonomiques (acides gras cellulaires), analyse des protines
totales de la cellule et autres caractristiques de la cellule (Holzapfel et
al., 2001 ; Temmerman et al., 2004). Une identification fiable est
dpendante de l'information gnotypique. Les mthodes gnotypiques tels
que le squenage de l'ADNr, ribotypage, Random Amplified polymorphic
DNA (RAPD), rep-PCR fingerprinting, Amplified Fragment Length
Polymorphism (AFLP), lectrophorse en champ puls (PFGE) de
l'ensemble de l'ADN chromosomique digr constituent aujourd'hui une
partie importante de la taxonomie moderne des bactries lactiques
(Holzapfel et al., 2001 ; Gevers, 2002 ; Temmerman, 2003 ; Temmerman et
al., 2004). Ci-dessous, un aperu concis des techniques les plus
importantes utilises pour la classification et l'identification des bactries
lactiques.
1- Mthodes phnotypiques : Les mthodes phnotypiques sont
toujours utilises dans les laboratoires de microbiologie alimentaire
applique. Diffrents tests clefs ont t largement adopts et de nos jours,
les caractrisations morphologiques ainsi que les mthodes
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physiologiques, mtaboliques, biochimiques et chimiotaxonomiques sont
pratiques. Des tests physiologiques simples, tels que la croissance
diffrentes tempratures, la tolrance aux acides et au sel ainsi que la
production de gaz sont utiles pour la diffrenciation des genres (Gevers,
2002 ; Temmerman et al., 2004). Parmi les mthodes biochimiques
utilises, les micromthodes ont connu un dveloppement important, avec
la commercialisation de systmes didentification associant, pour un
groupe bactrien donn, une galerie miniaturise de tests biochimiques,
et des documents ou des programmes informatiques permettant
dinterprter les rsultats obtenus (De Roissart et Luquet, 1994). La
premire galerie biochimique miniaturise destine lidentification des
bactries lactiques a t la galerie API (Analytic Programme Index) 50 CHL,
commercialise en 1970 pour ltude des souches du genre Lactobacillus,
puis rapidement tendue dautres genres (Leuconostoc et Lactococcus).
Cette technique ncessite une dure dincubation plus ou moins longue
(12 heures 48 heures) mais exige lemploi dun inoculum de faible
charge bactrienne.
2- Mthodes gnotypiques : Les techniques bases sur lanalyse de
l'ADN permettent une meilleure diffrenciation des micro-organismes
diffrents niveaux, allant du genre jusqu la souche en fonction des
mthodes utilises. En gnral, elles ont l'avantage sur les mthodes
d'identification phnotypique de ne pas tre influenc par les conditions
de culture (Gevers, 2002). Le squenage direct du gne d'ARNr 16S est
l'une des mthodes les plus puissantes pour lidentification en une seule
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tape d'une souche inconnue. Toutefois, il existe quelques limites
(Vandamme et al., 1996; Rossello-Mora et Amann, 2001). A titre dexemple
Certaines espces qui sont diffrentes peuvent avoir les mme squences
de l'ADNr 16S (Fox et al., 1992) et la fiabilit de certaines squences
hberges dans la base de donnes peut tre discutable. Les mthodes
de typage des souches deviennent de plus en plus importantes dans
l'tude des bactries lactiques. Les mthodes gnotypiques utilises pour
le typage comprennent PFGE de lADN chromosomique digr, ribotypage,
profil plasmidique et les mthodes de typage (empreintes digitales)
bases sur PCR telles que les RAPD, AFLP et repPCR.
Classification des bactries lactique :
Les nombreuses classifications proposes, la plus gnralement adapte
avec quelques modifications est celle dOrla-Jensen (1919), a propos une
classification fonde sur les caractres morphologique, biochimique et
physiologique (Temprature de croissance, mode de fermentation du
glucose et la forme de lacide lactique produit).Il a travaill sur le genre
lactobacillus avec sa structuration en Thermobactrium, Streptobactrium
et Btabactrium correspondant aux trois groupes actuels des
Lactobacilles. Homofermentaires strictes, htrofermentaires facultatifs et
htrofermentaires strictes.
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