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Chapitre I : Classification classique des rgimes politiques
La thorie permet de classer les diffrents types de rgimes politiques en fonction de la capacit
raliser la sparation des pouvoirs, selon quils privilgient la collaboration des diffrents pouvoirs
(rgime parlementaire) ou leur stricte sparation (rgime prsidentiel). Certains rgimes
prsentent un caractre mixte (rgime semi-prsidentiel).
I- Le rgime parlementaire
A-Caractristiques du rgime parlementaire sur le plan thorique :
1-Sparation souple :
La principale caractristique du rgime parlementaire est la ncessit pour le gouvernement de
disposer de la confiance de la majorit parlementaire. Il est responsable devant elle et doit remettre sa
dmission au cas o il ne disposerait pas de cette majorit.
Les pouvoirs, bien quils soient spars, entretiennent des rapports de collaboration
fonctionnelle ; ils peuvent influer lun sur lautre dans lexercice de leurs fonctions. Cela veut dire que
les membres de lexcutif participent la fonction lgislative (Initiative de la loi et promulgation) en
mme temps que les membres du parlement qui peuvent participer la fonction gouvernementale par
la ratification des traits internationaux et le contrle de laction gouvernementale.
Les pouvoirs dans un rgime parlementaire sont interdpendants car ils peuvent se rvoquer
mutuellement : le parlement peut renverser le gouvernement et le chef de lexcutif peut dissoudre la
chambre basse du parlement (rgime dquilibre des pouvoirs).Il existe galement des mcanismes de
collaboration et de pression rciproques.
2- Caractre bicphale de lexcutif :
Le pouvoir excutif se base sur une structure double. Dabord, il y a le chef de lEtat qui
reprsente la continuit de lEtat et constitue llment stable, permanent et politiquement neutre du
pouvoir excutif. Il est irresponsable politiquement ; ce qui veut dire quil na pas rpondre de ses
actes devant le parlement qui ne peut le rvoquer. De ce fait, la responsabilit de ses actes est
transfre au gouvernement par la voie du contreseing (deuxime signature que les membres du
gouvernement apposent sur les actes du chef de lEtat, ce qui exprime le fait quils en endossent la
responsabilit.)
Pour ce qui est du chef du gouvernement, il joue un rle de courroie de transmission entre
le parlement et le pouvoir excutif. Les membres du gouvernement sont solidairement responsables
devant le parlement de la politique mene. Ils assument collgialement la responsabilit de sa
politique devant le parlement qui peut le renverser. La rvocation peut rsulter dune initiative du
parlement alors que la dissolution permet au pouvoir excutif de dmettre collectivement les membres
dune assemble de leur mandat.
B-Caractristiques du rgime parlementaire sur le plan pratique :
1-Les deux variantes du rgime parlementaire :
1.1-Le rgime parlementaire moniste : Cest l o il ny a quune seule relation de confiance ;
celle qui unit le parlement au gouvernement. Dans le cas Britannique, le cabinet ministriel gouverne
en relation directe avec la chambre des communes sans que la reine nintervienne que de faon trs
honorifique et symbolique.
2.1- Le rgime parlementaire dualiste : Cest l o il y a deux relations de confiance : le
gouvernement est responsable la fois devant le parlement et devant le chef de lEtat. Leffet
immdiat est que le gouvernement peut tre renvers par la majorit parlementaire ou tre rvoqu par
le chef de lEtat.
2- Les drives du rgime parlementaire :
Le rgime parlementaire est en pratique dsquilibr mme sil est bas en thorie sur la balance
des pouvoirs rciproquement indpendants. Llection du prsident de la rpublique franaise au
suffrage universel direct et son corollaire lamplification du fait majoritaire tissent un lien fort entre le
gouvernement et sa majorit parlementaire sur le compte du poids du parlement. Plusieurs crits sur le
dclin des parlements (James Bryce/ Modern democracies) expliquent le phnomne de croissement
de linfluence du pouvoir excutif au dtriment du parlement.
Pour limiter et rationnaliser le rgime parlementaire, il revient de lencadrer davantage
juridiquement et dinstaurer des mcanismes de collaboration des pouvoirs. Dans le cas rpublicain, le
constituant de 1958 a encadr strictement les conditions de dpt et de vote de la motion de censure.
II- Le rgime prsidentiel
A- Caractristiques du rgime prsidentiel sur le plan thorique :
Il sagit dun rgime o les pouvoirs spars sont indpendants les uns des autres. Ils se font
face et disposent chacun de leur propre lgitimit et de leurs propres sphres daction. Ils
nentretiennent entre eux quun minimum de relation et lun ne peut renverser lautre. Cest la
sparation stricte. Il y a une indpendance de lexcutif lgard du lgislatif. Ce dernier a le
monopole de linitiative et matrise la procdure lgislative. Le pouvoir excutif dispose dune
lgitimit fonde sur le suffrage universel et ne peut tre renvers.
Quant au chef de lEtat, il est le seul dtenteur du pouvoir excutif, il tire sa lgitimit de
llection et non du parlement, ce qui constitue la condition de son indpendance. Il nest pas
responsable politiquement devant le parlement et seule sa responsabilit pnale peut tre mise en jeu
(technique de limpeachment). Les ministres sont de simples collaborateurs du chef de lEtat.
B-Caractristiques du rgime prsidentiel sur le plan pratique :
Il faut dire que le bon fonctionnement du rgime prsidentiel exclut lisolement complet des
pouvoirs. Il existe tout de mme des relations et de dialogue entre les pouvoirs, ce qui est ncessaire.
La constitution amricaine de 1787 parle de mcanismes de collaboration checks and balances .
Chapitre II : Le Royaume-Uni (le rgime parlementaire)
La prsentation des pouvoirs publics constitutionnels du RU impose quil soit prcis
dabord le cadre constitutionnel dans lequel ils senracinent et le systme politique dans lequel ils
sinsrent.
1-Spcificit de la Constitution anglaise :
Son caractre essentiellement coutumier la diffrencie des autres constitutions europennes.
Cela explique sa souplesse, son adaptabilit et sa permanence incarne par la Monarchie. Depuis le
dbut du XVII sicle, le Parlement sige Westminster et a progressivement impos sa comptence
lgislative et du respect des droits individuels. Au XVIII sicle, se sont dveloppes les mcanismes
du rgime parlementaire (naissance du cabinet, responsabilit politique, droit de dissolution). La
hirarchie des normes stablit au RU sur les bases traditionnelles, rtives aux laborations
constitutionnelles des dmocraties contemporaines. La loi est lacte suprme et elle est incontestable.
De ce fait, il nexiste pas de contrle de constitutionnalit. Il ny a pas dautorit lgislative suprieure
au lgislateur. Il est donc lui-mme comptent pour modifier la constitution partant du principe selon
lequel la loi la plus rcente lemporte la fois sur lancienne et sur la coutume.
Le RU est un pays de 62 millions dhabitants. Il comprend la Grande-Bretagne (compose de
lAngleterre, lEcosse, pays de Galles) et lIrlande du Nord. On peut le qualifier dun Etat unitaire
dcentralis mais cette dcentralisation ne sapplique pas de la mme manire sur tout le territoire, elle
tire vers un fdralisme asymtrique. Les diffrentes parties du R sont reprsentes au P national de
Westminster, qui reste juridiquement souverain. Trois entre elles disposent de leurs propres instances
reprsentatives (Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord).
2-Les pouvoirs publics
Monarchie constitutionnelle, le RU est trs attache aux traditions incarnes par le pouvoir
excutif par la Couronne et, pour le pouvoir lgislatif, par la Chambre des Lords. Cependant, ces
pouvoirs sont plus nominaux que rels. Dans la ralit, le pouvoir excutif est exerc par le Premier
ministre et le Cabinet tandis que le pouvoir parlementaire rside dans le Chambre des communes.
A- Le pouvoir excutif :
Lexcutif repose sur deux ttes, mme si leur rle et leurs pouvoirs sont trs ingaux.
- Le Roi : Chef de lEtat, il appartient depuis la succession de 1701 la dynastie des
Hanovre (pouvoir hrditaire). Il remplit une fonction religieuse. Il doit appartenir lEglise
dAngleterre et prter serment pour la dfendre. Il dispose thoriquement dun droit de vto sur les lois
mais celui-ci na plus utilis ce droit depuis trois sicles. Il dtient le pouvoir de nomination et de
rvocation du Premier ministre. Mais, lusage lui impose de choisir le leader de la majorit
parlementaire la chambre des communes et nommer les ministres que celui-ci dsigne. Depuis 1834,
aucun Premier ministre na t rvoqu par le souverain. Dune manire gnrale, celui-ci sabstient de
toute prise de position politique.de manire plus symbolique, il est le chef du Commonwealth des
nations, association libre dune trentaine de pays indpendants, issus de lancien Empire britannique
qui lui ont prt allgeance. Le souverain est irresponsable politiquement.
-Le Premier ministre et le Cabinet : le PM est le vritable chef de lexcutif (lgitimit
populaire) .il prside le Cabinet dont il choisit les membres, le dirige, et dtermine et conduit la
nation. Il est le seul intermdiaire entre le gouvernement et la Reine. Le gouvernement comporte une
centaine de membres. La tradition veut quils soient membres de lune des chambres du parlement,
principalement la Chambre des communes. Il existe entre eux une forte hirarchie puisquils sont
responsables dun dpartement ministriel, soit ministres sans portefeuille, soit secrtaires dEtat ou
sous- secrtaires dEtat. Ils sont individuellement et collectivement responsables de leurs actes et de
leur politique devant la chambre des communes. Cest le Cabinet o sigent les ministres les plus
importants, ce sont eux qui assument la ralit du pouvoir gouvernemental. Le PM partage le pouvoir
dinitiative lgislative avec le parlement et a linitiative exclusive en matire budgtaire .
B- Le Parlement
Ses pouvoirs sont importants. Sa souverainet lgislative est totale. Les lois quil vote sont
incontestables (il fait et dfait la loi). Il est compos de deux Chambres : la Chambre des Lords et le
Chambre des communes. Cest un bicamralisme ingalitaire (dorigine aristocratique) dans la mesure
o les pouvoirs de la Chambre des communes sont plus tendus que ceux de la Chambre des Lords.
1-La Chambre des Lords : Elle comptait environ 1200 membres en titre. Toutefois, plus de
deux cents entre eux y sigent rgulirement et sa catgorie nombreuse est aujourdhui en voie de
suppression. La Chambre des Lords est ouverte aux femmes (15 20 pour cent de leffectif). Les
Lords ne sont pas lus. Traditionnellement, les deux tiers dentre eux taient des pairs hrditaires
crs par la Couronne sur proposition du Premier ministre. Cest une catgorie dont la suppression a
t dcide par le gouvernement travailliste en 1999. Les libraux dmocrates qui font partie de la
coalition essaient depuis 2010 den faire une Chambre lue et rduite. La Chambre des Lords nexerce
aucun contrle politique sur laction du cabinet. Son pouvoir lgislatif et financier est trs rduit. Son
opposition ne peut, en fait, que retarder ladoption du budget ou de la loi. Jusquen 2009, elle exerait
un pouvoir judiciaire important puisque rduite aux Lords lgistes, elle constituait la Cour dappel
ultime pour lensemble du Royaume. Cette fonction est dvolue une Cour suprme indpendante de
la Chambre des Lords et compose de douze juges.
2-La Chambre des communes : Elle est compose de 659 membres lus pour cinq ans dans le
cadre de circonscriptions au scrutin uninominal majoritaire un tour (529 dputs pour lAngleterre,
72 pour lEcosse, 40 pour le Pays des Galles et 18 pour lIrlande du Nord). Elle est prside par le
speaker, lu par ses collgues au dbut de chaque session. Il doit faire preuve dune grande neutralit
dans lorganisation des dbats. Au dbut de chaque session, la Reine prononce le discours du Trne.
Celui-ci est rdig par la Premier ministre qui y expose la politique de son gouvernement. La Chambre
des communes vote le budget et les lois. Mais, ces textes sont prpars par le Cabinet selon les
directives fixes par le parti gouvernant qui compte sur sa majorit parlementaire pour les adopter. La
Chambre des communes exerce un vritable contrle politique sur laction du gouvernement et du
cabinet et elle peut mettre en jeu la responsabilit. En ralit, le vote de dfiance ou la motion de
censure et la dmission dun gouvernement sont trs improbable. Linfluence politique de cette
assemble rsulte davantage dans les questions orales auxquelles les ministres doivent rpondre sur le
champ au dbut de chaque sance. Cet change permet aux dputs dorienter les dbats politique de
lopposition vers les questions qui leur paraissent les plus importantes.
C-Le systme politique
Le bipartisme (two party system) : Il joue dans le fonctionnement du rgime un rle encore plus
important que les mcanismes parlementaires. Au XVII sicle tait lopposition entre Whigs (libraux)
et Tories (conservateurs) et qui reposait sur un clivage essentiellement religieux. Les premiers taient
opposs lEglise anglicane et son reprsentant le roi dfendus par les seconds. . Deux sicles plus
tard, ce clivage sest estomp pour faire place lopposition entre deux partis politiques. Au premier
quart du XX sicle, le parti travailliste (labour party) a pris la place du parti libral dans la
confrontation avec les conservateurs. Depuis quelques annes, les libraux dmocrates sont toujours
victimes du systme majoritaire mais sont tout de mme parvenus un peu plus de siges quauparavant.
Mais, ce sont les deux principaux partis (conservateur et travailliste) qui jouent le rle dcisif dans le
fonctionnement de la dmocratie britannique. Plus encore que lantagonisme entre les deux partis,
cest la logique interne du parti majoritaire qui constitue la clef de vote du systme. Il est essentiel
de sassurer le contrle du parti pour devenir Premier ministre et pour le rester. Ainsi la responsabilit
du gouvernement se joue davantage devant le parti que devant la Chambre des communes (dailleurs,
aucun Premier ministre na t renvers par le parlement depuis plus dun sicle). Ds lors, il nest
gure tonnant de dire que la dissolution est une arme entre les mains du premier ministre pour faire
taire les divergences internes et faire assurer la cohsion de sa majorit. Son aspect dissuasif est en
principe suffisant.
Chapitre 3 : Les Etats-Unis dAmrique (Le rgime prsidentiel)
Les Etats-Unis sont une jeune nation si on la compare des pays comme la France, le Royaume
uni par exemple. Portant, sa constitution du 17 septembre 1787 est la plus ancienne Constitution en
vigueur au monde. Elle a dmontr de remarquables capacits dadaptation. Elle rgit aujourdhui une
dmocratie qui avec 310 millions dhabitants, domine le monde.
1-Les fondements de la Constitution amricaine
La confdration : La dclaration dindpendance de 1776 affirmait des principes lis la
libert, lgalit et des droits placs sous le contrle des gouverns. Le premier mode de gouvernement
labor en application de ces principes est celui de la Confdration tablie en 1777par trait entre les
anciennes colonies devenues des Etats indpendants. Elle cre officiellement les Etats Unis
dAmrique, mais ne leur donne comme lieu du pouvoir que le Congrs dans lequel les Etats sont
reprsents. Cette confdration va se rvler limite par les dissensions entre Etats confdrs, par
les conflits de souverainet et lautorit du Congrs savre trs faible vu que les Etats nexcutent pas
les rsolutions et refusent de verser leurs contributions financires de manire rgulire.
La Constitution de 1787 : A Philadelphie, en mai 1787, il y a eu laboutissement un projet de
Constitution cre au dessus des gouvernements des Etats. Ce projet devient la Constitution des Etats
Unis dAmrique le 1er janvier 1789. Sil est vrai quelle est profondment influence par la
Constitution anglaise, elle reste originale et rvolutionnaire sur le plan de la forme et du fond. En
crant une fdration de nature rpublicaine et en organisant la rpartition de ses comptences avec
celles des Etats fdrs, elle invente une nouvelle forme de lEtat et un rgime politique. La
comptence de droit commun a t confre aux Etats fdrs et leur reprsentation est assure dans
une deuxime chambre (le Snat). En distribuant les pouvoirs fdraux entre un excutif prsidentiel et
un Congrs, indpendants lun de lautre et sautolimitant rciproquement, elle met en uvre de faon
rigoureuse les thories de Montesquieu. Elle pose le principe de la suprmatie du droit fdral sur celui
des Etats fdrs. Cela implique que les lois de ces Etats soient conformes la Constitution fdrale. A
dfaut, leur application devra tre carte par les juges.
Les amendements : La Constitution des Etats Unis a t modifie et complte de nombreuses
reprises. Ds 1791, on y a intgr les dix premiers amendements relatifs aux droits individuels (Bill of
rights). En 1865, aprs cinq annes de guerre de scession, y a t inscrite labolition de lesclavage.
En 1868, une gale protection des lois a t accorde tous les citoyens. En 1870, il a t mis fin
linterdiction des restrictions du droit de suffrage lies la race ou lancienne condition desclave. En
1920, les femmes ont eu le droit de voter. Mais, lvolution la plus importante et la plus significative
rsulte de la pratique qui a considrablement accru les pouvoirs fdraux et notamment ceux du
prsident, avec deux priodes marquantes (la guerre de scession et la crise conomique des annes
30).
2-Le prsident ou la fonction prsidentielle :
Mis part la supplance temporaire du prsident en cas dempchement, ou son remplacement
en cas de dmission ou dcs, le vice-prsident qui exerce la charge symbolique de prsident du
snat- ne participe pas lexercice du pouvoir excutif. Il nexerce en aucun cas les fonctions dun
chef de gouvernement. Les ministres (une quinzaine) appels des secrtaires sont nomms par le
prsident (confirms par le Snat) et ne dpendent que de lui.
Le prsident dispose galement dun Cabinet, plac sous lautorit du secrtaire gnral de la
Maison Blanche et compos de conseillers. Ladministration prsidentielle (executive office of
president) constitue une forteresse de plusieurs milliers de personnes. Sa comptence et sa fidlit au
prsident sont compte tenu de limportance des pouvoirs prsidentiels fondamentaux.
Le prsident dtermine la politique extrieure des Etats Unis, conduit les ngociations
diplomatiques, signe les traits. Il est le chef des armes. A ce titre, il a linitiative et le contrle des
oprations militaires. En temps de guerre ou de crise, il dispose de pouvoirs exorbitants. Enfin, il est
titulaire du droit de grce.
Le prsident dtient le pouvoir rglementaire. Il dispose dune certaine initiative lgislative soit
en faisant dposer un projet de loi par un membre du Congrs qui lui est proche, soit mme en y
dposant directement des programmes daction et de rforme. Ceux-ci peuvent tre repris par le
Congrs et adopts si le prsident dispose dune majorit pour ce faire. Ainsi Barak Obama, aprs
plusieurs mois de ngociations, est parvenu faire adopter en 2010 la rforme de lassurance sant, la
rgularisation financire. Le prsident (chef de lexcutif) prpare galement le budget en sappuyant
sur loffice of management and budget. Il dispose dun droit de vto lui permettant de sopposer une
loi. Le Congrs ne peut passer outre son opposition quen confirmant son vote la majorit des deux
tiers dans chacune des chambres. Le prsident peut, en fin de session parlementaire, ne pas promulguer
une loi sans opposer officiellement son vto, ce qui obligera le Congrs reprendre toute la procdure
lgislative lors de la session suivante. Tous les ans, le prsident prononce devant les deux chambres
runies un discours sur ltat de lUnion dans lequel il dresse le bilan de la situation du pays et expose
sa politique.
3-Le Congrs
a- Le bicamrisme
Le Congrs est le nom donn au Parlement fdral. Il joue un rle dterminant dans lquilibre des
institutions en opposant sa volont au prsident et en sopposant lui. Il est compos de deux
chambres : La Chambre des Reprsentants et le Snat dont les membres sont lus dans le cadre de
chaque Etat.
La Chambre des Reprsentants comprend 435 lus pour une dure de deux ans ( gs de plus de 25
ans). Le Snat comprend cent snateurs ( deux par Etat), lus pour six ans ( ges de plus de trente
ans). Il est renouvelable par tiers tous les deux ans, au moment o ont lieu les lections la Chambre
des Reprsentants. Ces lections se droulent tantt en mme temps que llection prsidentielle, tantt
au milieu des mandats du prsident ( mid-term election).
Le Congrs dtient le pouvoir constituant driv quil exerce au moyen damendements. Le projet
damendement doit tre adopt par chacune des deux Chambres la majorit des deux tiers, puis
ratifi par les trois quart au moins des Etats fdrs dans le cadre de leur parlement. En cas de partage
des voix au sein du collge des grands lecteurs appel dsigner le prsident, cest la Chambre des
reprsentants qui devrait le choisir ( et le Snat pour le vice-prsident).
b- Le pouvoir lgislatif et de contrle
Le Congrs vote les lois et le budget. Si la Chambre des reprsentants a, en droit, linitiative en matire
fiscale et, en fait, pour la plupart des textes de lois, les deux chambres ont des pouvoirs gaux pour le
vote des lois. En cas de dsaccord, elles doivent trouver, ensemble, une solution de conciliation. Le
pouvoir budgtaire du Congrs est trs important et conduit souvent le prsident ngocier ou
sincliner face des parlementaires, y compris parmi ses partisans, qui dfendent parfois, avec force et
mme dmesure les intrts de certains lobbies ( groupes de pression), auxquels ils doivent leur
lection.
c- Les pouvoirs spcifiques
Le Congrs exerce un important pouvoir de contrle de lexcutif travers ses commissions
permanentes et des commissions denqute spciales disposant de vritables pouvoirs judiciaires et de
relais mdiatiques consquents. Depuis 1973, le prsident ne peut engager les troupes amricaines sur
un thtre doprations tranger durant plus de deux mois sans avoir obtenu, au pralable, laccord du
Congrs, seul comptent pour dclarer la guerre.
Le Congrs a la matrise de la procdure dimpeachment, la Chambre des reprsentants votant la mise
en accusation la majorit simple sur recommandation de sa commission judiciaire et le Snat se
prononant sur la culpabilit la majorit des deux tiers. Deux prsidents ont fait objet dune mise en
accusation. Ils ont tous les deux taient acquitts. Il sagit dAndrew Johnson, accus en 1868 davoir
rvoqu son secrtaire la dfense sans avoir obtenu laccord du Snat. Bill Clinton a t accus en
1998 de parjure (faux tmoignage sous serment) et dobstruction la justice dans laffaire lie sa
liaison avec une stagiaire de la Maison Blanche dnomme Monica Lewinski. On a parl de
Monicagate par rfrence au Watergate (du nom de lImmeuble dans lequel le prsident Nixon avait
fait cambrioler les bureaux du parti dmocrate en 1972. Le scandale qui en dcoula devait entraner sa
dmission le 9 aot 1974 alors que sa mise en accusation paraissait inluctable.
Le Snat dtient des pouvoirs propres. Il doit accepter la majorit des deux tiers les traits signs par
le prsident. Son refus le plus mmorable reste celui du trait de Versailles sign en 1920 par le
prsident Woodrow Wilson. Il doit aussi confirmer la nomination aux emplois principaux de
ladministration fdrale : ministres, juges la Cour suprme, ambassadeurs et hauts fonctionnaires.
Chapitre IV : La Vme Rpublique (le rgime semi-prsidentiel franais)
Linstallation de la Vme rpublique est marque par le retour du gnral de Gaulle qui revient au
pouvoir en 1958 pour crer un nouveau rgime politique, celui de la Vme rpublique. Le rgime
davant a t marqu par lirrductible omnipotence de lAssemble, la fragilit dfinitive de lexcutif
face aux problmes rencontrs en Outre mer (Indochine, Maroc, Tunisie). Un correctif prsidentiel
sest rvl dterminant. Suite au dclenchement de la crise algrienne faisant la chute du
gouvernement de Flix Gaillard et le coup dEtat militaire Alger, la prise en assaut du sige de la
reprsentation gouvernementale (gouvernement de Pierre Pflimlin), Le gnral de Gaulle sest dclar
prt assumer les pouvoirs de la rpublique . Il voulait rtablir le pouvoir rpublicain capable
dassurer lunit et lindpendance du pays. Le 1er juin, Charles de Gaulle investi par lAssemble
devient prsident du conseil ( chef du gouvernement) qui sera le dernier de la IV rpublique.
Lune des conditions de linvestiture de de Gaulle est que le parlement dlgue ce gouvernement le
pouvoir de prendre par ordonnances les dispositions ncessaires au redressement de la nation. Cela
drogeait la procdure de rvision prvue par la constitution de 1946. La loi constitutionnelle du 3
juin 1958 met les principes qui devront gouverner lquilibre des pouvoirs publics et des rgles de
procdure prcises :
- Seul le suffrage universel est la source du pouvoir : le pouvoir lgislatif et le pouvoir excutif
ne drivent que de lui vers toutes les instances lues
- Le pouvoir excutif et le pouvoir excutif doivent tre effectivement spars de faon ce que
chacun assume la plnitude de ses attributions.
- Le gouvernement doit tre responsable devant le parlement
- Lautorit judiciaire doit tre indpendante pour assurer la protection des liberts essentielles
- La constitution doit permettre dorganiser les rapports de la rpublique avec les peuples qui lui
sont associs.
I- Les principes de la Vme rpublique
a- Les principes de construction de lEtat : Le constituant a proclam dans le prambule
son attachement au peuple franais, aux droits de lhome, aux principes de souverainet
nationale dfinis par la dclaration de 1789.La loi constitutionnelle du 1er mars 2005 a
ajout la rfrence un troisime texte ( la Charte de lenvironnement de 2004).
b- La dclaration de 1789 : Elle sest vue ds le dpart une valeur constitutionnelle (
principes dgalit des droits , de libert, le droit de proprit, la souverainet nationale ,le
caractre dmocratique et protecteur de la loi, la ncessit dun impt rparti entre les
citoyens en fonction de leurs facults, lgale admissibilit aux emplois publics, la ncessit
de ladministration de rendre des comptes, la libert dopinion, dexpression de religion, la
sparation des pouvoirs).
c- Lindivisibilit de la rpublique : Il sapplique la souverainet nationale et commande
lintangibilit du territoire national. Le prambule de la constitution se rfre au principe de
la libre dtermination des peuples. C'est--dire lexistence dun seul ordre normatif, dun
Etat unitaire et non un Etat fdral. Il ne reconnait quune seuls constitution, celle de la
France. Le principe dindivisibilit parat indissociable de lgalit devant la loi de tous les
citoyens sans distinction dorigine de race ou de religion.
d- La lacit : Elle ntablit aucun lien entre le pouvoir politique et quelque pouvoir religieux
que ce soit. Le principe dcoule de la loi de sparation de lEglise et de lEtat du 5
dcembre 1905. De cela viennent lindpendance et la neutralit du pouvoir politique par
rapport aux glises.
e- La rpublique dmocratique et la parit : Son caractre dmocratique et sociale se rfre
la tradition parlementaire (gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple)
II- Les principes de gouvernement
Deux ides fortes conditionnent toute larchitecture constitutionnelle : la restauration du pouvoir
excutif et la rationalisation du parlementarisme.
A- La restauration du pouvoir excutif :
La prminence prsidentielle : Dans lesprit du constituant de 1958, la restauration du pouvoir
excutif passe par la prminence du prsident de la Rpublique et repose sur la restauration de
lautorit gouvernementale. Le prsident de la rpublique est la clef de vote du rgime. Sa
prminence dcoule de la constitution elle-mme qui dans larticle 6 qui prcise que le prsident de
la Rpublique est lu pour cinq ans . cest la rvision constitutionnelle de 2008 qui a dit que le
prsident ne peut exercer plus de deux mandats conscutifs .
Sous la IIIme et IV me rpublique, le prsident tait lu par le parlement la majorit absolue des
suffrages exprims. Ce mode de dsignation le plaait sous le contrle initial du parlement. Il a t
tabli un systme intermdiaire consistant faire lire le prsident de la rpublique par un collge
denviron 80000 lecteurs. Ce systme na fonctionn quune seule fois lorsque le gnral de Gaulle a
t lu premier prsident de la Vme rpublique. Il a t modifi par la loi constitutionnelle du 6
novembre 1962 disposant que le prsident de la Rpublique est lu au suffrage universel direct .La
constitution raffirme les pouvoirs traditionnels du prsident de la Rpublique (prsidence du conseil
des ministres, promulgation des lois, nomination des hauts fonctionnaires, direction des armes, droit
de grce). Elle le dote de pouvoirs nouveaux propres sans passer par le contreseing du premier
ministre, ni daucun ministre. Ainsi, il va de la nomination du premier ministre et du dcret par lequel
il est mis fin ses fonctions (art8), la dcision de recourir ou non un rfrendum propos par le
gouvernement ou le parlement (art 11), la dissolution de lassemble nationale (art12), lutilisation de
pouvoirs exceptionnels en temps de crise grave (art 16).
Le premier ministre propose au prsident la nomination des membres du gouvernement. Il dirige
laction du gouvernement, lequel dtermine et conduit la politique de la nation et il dispose pour le
faire de ladministration et de larme.
B- La rationalisation du parlementarisme
Lorganisation du pouvoir politique fait placer la constitution effectivement au sommet de la
hirarchie des normes.
1- Lorganisation du parlement :
-Lincompatibilit de larticle 23 : Lvolution de 1958 rsulte de linstitution dune incompatibilit
entre le mandat parlementaire et les fonctions de membre du gouvernement. Dsormais, le dput ou
le snateur qui rentre dans le gouvernement doit cesser dexercer son mandat parlementaire et se voit
remplac par son supplant, mais cette dmission et ce remplacement ne seront effectifs quun mois
aprs la nomination du parlementaire au gouvernement. Depuis la rvision de 2008, le supplant
nassure que le remplacement temporaire du dput ou du snateur, le temps que dure sa participation
au gouvernement.
Le comit Balladur et sur une ancienne proposition du comit Vedel, , le ministre sortant du
gouvernement retrouve automatiquement (sauf renonciation de sa part) son sige l Assemble
nationale ou au snat. Cela rend facile la gestion des remaniements ministriels pour le prsident de la
rpublique et le premier ministre.
2- Les pouvoirs du parlement :
-La limitation du pouvoir de la loi : Avant 1958, le domaine de la loi rserv au parlement tait
illimit. Il navait de frontires que celles faites par lui-mme. Lexcutif nexerce son pouvoir
rglementaire que dans les matires non investies par le lgislateur ou celles que le parlement linvite
sen prvaloir. Depuis 1958, le domaine de la loi est fix limitativement par larticle 34 de la
Constitution. Cet article attribue comptence au lgislateur dans les domaines essentielles de la loi (
allant des droits civiques , les garanties fondamentales des citoyens dans lexercice des liberts
publiques jusqu la dfense nationale). A ces comptences, il faut ajouter celles de larticle 35 qui
sont plus ponctuelles savoir la dclaration de guerre complt en 2008 par une dcision du parlement
sagissant des oprations consistant faire intervenir les forces armes dans les conflits ltranger.
Mais, la vritable nouveaut de 1958 est larticle 37 : toutes les autres matires ont un caractre
rglementaire. Le pouvoir excutif dtient alors la comptence normative du droit commun.. Il sest
vu accorder les moyens de protection de cette comptence contre les intrusions parlementaires que ce
soit a priori (au cours de la procdure lgislative) ou a posteriori sil souhaite modifier par dcret les
dispositions adoptes par le parlement.
-La procdure des ordonnances : La limitation du domaine de la loi et la comptence du pouvoir
rglementaire sont complts par la possibilit donne au parlement dautoriser le gouvernement
dicter lui-mme par lexcution de son programme des normes dans les matires que larticle 34 de la
constitution rserve au lgislateur. Cest la procdure des Ordonnances prises au conseil des ministres
aprs avis du Conseil dEtat. Elle a pour principal avantage de permettre au gouvernement dagir vite.
Cette autorisation rsulte dune loi dhabilitation laquelle prcise le ou les domaines ou les dlais dans
lesquels le gouvernement peut agir ainsi que la date limite laquelle il devra obligatoirement dposer
un projet de loi de ratification. Dans le cas contraire (non respect des dlais), lordonnance devient
caduque et perd toute valeur juridique. En revanche, ds que le parlement vote une loi de ratification,
les Ordonnances ont pleine valeur lgislative. Seul le lgislateur pourra les modifier.
- Les rapports entre le gouvernement et le parlement :
Il sagit de deux lments savoir lencadrement de la responsabilit gouvernementale et
lintervention du gouvernement dans la procdure lgislative (voluant avec la rvision
constitutionnelle de 2008).
Lencadrement de la responsabilit gouvernementale : la mise en cause de la responsabilit du
gouvernement devant le parlement est soumise des conditions strictes. Pour tre recevable, une
motion de censure doit tre signe par un dixime au moins des membres de lAssemble nationale.
Elle ne peut faire objet de vote que dans les quarante huit heures aprs son dpt. Autrement dit, le
gouvernement ne peut tre renvers que par une coalition de dputs votant effectivement contre lui et
dont le nombre atteint la majorit des membres composant lassemble. Seul tait renvers sous la
Vme rpublique le premier gouvernement Pompidou le 2 octobre 1962.
Lintervention du gouvernement dans la procdure lgislative : En vertu de larticle 48 de la
Constitution, le gouvernement a la matrise presque entire de lordre du jour des deux chambres. Ce
qui lui permet dinscrire en priorit ses propres projets et propositions de lois ayant sa faveur. Les
propositions de lois qui ne lui convenaient pas taient retardes.
III- Les institutions de la Vme rpublique
A- Le prsident de la rpublique
1-Irresponsabilit politique durant le mandat :Au sens classique du terme, le prsident nest pas
responsable politiquement devant le Parlement. Elu du suffrage universel direct, il ne doit des comptes
quaux seuls lecteurs qui lont port aux fonctions quil occupe. Il ne sera sanctionn que par eux sil
se prsente nouveau au suffrage. Rien noblige le prsident de la rpublique (juridiquement parlant)
une fois lu pour cinq ans abrger son mandat du fait d une volont manifeste contre sa politique
ou suite un refus dun rfrendum. La question dun rfrendum porte un point prcis et non sur la
personne du prsident. Mme dans une dfaite aux lgislatives, le prsident est contraint de nommer le
premier ministre de la majorit gagnante mais rien loblige poser sa dmission.
2-Irresponsabilit politique aprs le terme du mandat : Lirresponsabilit politique du prsident
devant le parlement stend mme aprs le terme du mandat en vertu de larticle 67 de la
Constitution. Il ne peut donc tre mis en cause par le parlement pour quelque motif que ce soit. 5valry
Giscard dEstaing ancien prsident de la rpublique convoqu par une commission denqute
parlementaire a saisi le prsident en exercice Franois Mitterrand pour quil fasse exercice de sa
fonction darbitrage en demandant lannulation de laudition suite la lettre prsidentielle).
3-Le privilge de juridiction du prsident en exercice : Jusquen 2007, le prsident de la rpublique
ne rpond pas des actes accomplis dans le cadre de lexercice de ses fonctions quen cas de haute
trahison et il bnficiait dun privilge de juridiction car il a t jug par une juridiction spcifique
savoir la Haute Cour de justice. Depuis la rvision de 2007, en vertu de larticle 67 de la Constitution,
le prsident nest pas responsable des actes accomplis en cette qualit sous rserve des dispositions
relevant de la juridiction de la Cour pnale internationale de justice et larticle 68 sur la destitution. Il
sagit dun privilge de juridiction et non dune immunit pnale. Hormis le cas de trahison ( non
dfinie dans la Constitution), le prsident de la rpublique ne peut tre poursuivi pour aucune
infraction devant aucune juridiction pnale pendant toute la dure de ses fonctions. Le prsident nest
pas tenu de porter son tmoignage et paratre devant le juge ( Jacques Chirac a refus de paratre
devant un juge et a dclar que ctait contraire au principe de la sparation des pouvoirs comme aux
exigences de la continuit de lEtat). Dailleurs, le Conseil constitutionnel a confirm le bien fond de
la position du prsident.
4-La dignit de la fonction : Protocolairement, le prsident de la rpublique est le premier personnage
public. Les honneurs civils et militaires lui sont rendus lors des crmonies officielles. Il devient le
grand matre de lordre national de la Lgion dhonneur. Il existe dans le droit franais un dlit
d offense au prsident de la rpublique . Nicolas Sarkozy a dpos plusieurs plaintes pour atteinte
la vie prive et au droit limage.
5-Lquipe prsidentielle : Il est install lElyse et entour de collaborateurs (chargs de mission,
conseillers et conseillers techniques) travaillant sous lautorit du secrtaire gnral de lElyse et du
directeur du Cabinet du prsident. Ils jouent un rle essentiel pour assurer le relais de la volont
prsidentielle au sein du gouvernement allant parfois jusqu court-circuiter le premier ministre et
donner des instructions tel ou tel ministre.
B- Les pouvoirs du prsident de la rpublique :
1- Les pouvoirs gnraux :
- Le pouvoir darbitrage : Au terme de larticle 5 de la Constitution : le prsident de la
rpublique veille au respect de la Constitution. Il assure par son arbitrage, le fonctionnement
rgulier des pouvoirs publics ainsi que la continuit de lEtat. Il est le garant de lindpendance
nationale, de lintgrit du territoire et du respect des traits . Cet article indique le rle
minent et central du prsident. Il est charg de la garantie de lintgrit territoriale et politique
du pays, la parole donne par la France sur les traits, charg du bon fonctionnement de lEtat.
Sous la IIme et Iv-me rpublique, il ne pouvait prendre aucun acte qui ne soit pas contresign
par le premier ministre ou un ministre.
- Le droit de dissolution et le droit de message : en situation de convergence politique, le
prsident de la rpublique peut ne pas tenir compte des objections de son premier ministre.
Lorsquil y a cohabitation, il lui est risqu de prendre la dcision de dissoudre l Assemble.
Toutefois, la dissolution reste exceptionnelle (Cinq dissolutions ont t prononces sous la
Vme rpublique). Le prsident a droit au message dress lAssemble nationale. Toutefois,
ce discours ne donne lieu aucun dbat et une fois lu, la sance est suspendue.
2- Les pouvoirs exceptionnels :
- Des circonstances graves : Selon larticle 16 de la Constitution dote le prsident de pouvoirs
exorbitants dont lobjet est mis en uvre sous un contrle dmocratique. Pour lapplication de
cet article, il faut que les institutions de la rpublique, lintgrit de son territoire ou lexcution
de ses engagements internationaux soient menaces dune manire grave et immdiate et que le
fonctionnement des pouvoirs publics constitutionnels soit interrompu. Dans ces cas, le
prsident de la rpublique prend les mesures exiges par les circonstances . Il peut donc
prendre des mesures qui reviennent normalement au parlement en matire lgislative.
- Des conditions rigoureuses : Le recours ces pouvoirs exceptionnels est conditionn par une
procdure et une condition de fond. Quant la procdure, le prsident doit consulter le
premier ministre, les prsidents des assembles et le conseil constitutionnel ainsi quinformer la
nation par message. Sur le fond, les mesures prises par le prsident doivent tre inspires par
la volont dassurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres dlais, les
moyens daccomplir leur mission . On comprend que larticle 16 ne peut pas tre utilis pour
modifier la Constitution puisquil est compltement entour vers la rsolution dune urgence.
C- Le gouvernement :
- Le rle du premier ministre : Linstitution est cre sous la IIIme rpublique (le prsident
du conseil). Afin de marquer la restauration du gouvernement, la constitution lui a consacr le
titre III. Le gouvernement est plac sous lautorit politique du premier ministre. Les plus
importants des textes (dcrets et lois) exigent la signature du premier ministre, tandis que les
simples arrts ministriels ne sont signs que par un ou plusieurs ministres. Les membres du
gouvernement sont nomms par le prsident de la rpublique sur proposition du premier
ministre. Le gouvernement est celui du premier ministre qui est charg den diriger laction. Il
apparat comme le coordonnateur dun gouvernement dont le prsident peut choisir et rvoquer
les membres. Il a en quelque sorte le statut de dlgu du chef de lEtat devant le parlement.
- La solidarit gouvernementale : Le gouvernement est une structure collgiale reposant sur le
principe de solidarit politique. Tant quil en fait partie, un ministre est engag par la politique
gouvernementale et en cas de dsaccord, il doit soit taire celui-ci ou soit dmissionner..
Franois Hollande attache grande importance cet lment de solidarit puisquil a rappel
la charte de dontologie des membres du gouvernement. Le gouvernement est aussi une
structure hirarchise et cest le premier ministre qui est charg de la diriger qui assure ce
titre le respect de la solidarit et de la cohsion gouvernementale par les ministres et arbitre les
ventuels diffrends quils soient dordre politique, juridique ou budgtaire.
D- Le parlement
Depuis 1875, comme le veut la tradition rpublicaine, il est compos de deux chambres
(lAssemble nationale et le Snat), charges de voter la loi et de contrler le gouvernement.
Leurs dbats sont publics et leurs membres ( dputs et snateurs) tiennent de leurs lecteurs un
mandat reprsentatif et non pas impratif.
- LAssemble nationale : Elle est lue pour cinq ans au suffrage universel direct dans le cadre
des circonscriptions dlimites au sein de chaque dpartement. Le conseil constitutionnel a
dcid que, sous rserve des impratifs dintrt gnral, on peut scarter ponctuellement du
critre dmographique, un dput reprsentera en moyenne 125000 habitants. La constitution
fixe le nombre de 577, en le considrant comme un maximum. Les dputs sont lus (avec leur
supplant) au scrutin uninominal majoritaire deux tours. Elle peut mettre en cause la
responsabilit du gouvernement et quen contre partie, elle peut tre dissoute par le prsident
de la rpublique, ce qui met fin au mandat des dputs.
- Le Snat : Il est lu au suffrage indirect par un collge de grands lecteurs constitu par les
dputs, les conseillers rgionaux, les conseillers gnraux et les dlgus des communes.
Selon larticle 24 de la constitution, il assure la reprsentation des collectivits territoriales de
la Rpublique. Les pouvoirs lgislatifs et budgtaires du snat sont infrieurs ceux de
lAssemble nationale dans la mesure o pour le vote des lois, le gouvernement peut donner le
dernier mot lAssemble nationale et o le budget est soumis en priorit celle-ci. En
revanche, depuis la rforme de 2003, les projets de loi ayant pour principal objet lorganisation
des collectivits territoriales sont soumis en premier lieu au Snat. Le snat dispose de pouvoirs
gaux ceux de lAssemble nationale pour ladoption des rformes constitutionnelles. On
reproche au snat son caractre moins dmocratique que celui de lAssemble, sa
reprsentation excessive des campagnes, son caractre conservateur.