7 Hydro Agricoles - 2
7 Hydro Agricoles - 2
7.1 Introduction
La gestion de l’eau est un facteur clé de la production agricole et qui a un impact majeur sur le rendement des cultures.
Autant un manque d’eau peut s’avérer néfaste pour les plantes, autant il est primordial d’éliminer les excès d’eau en
ayant recours au drainage de surface ou au drainage souterrain. Cependant, la réalisation de tels travaux n’est pas sans
effets sur les cours d’eau. L’érosion et la dégradation des berges en sont des conséquences possibles qu’il faut chercher
à éviter.
De plus, les terres agricoles présentent des zones plus sensibles que d’autres à la dégradation ou à l’érosion, notamment
parce que les surplus d’eau sont évacués par des chemins qui se créent naturellement en fonction des courbes de niveau
des champs. Également, les pentes parfois trop abruptes des fossés ou
des cours d’eau les rendent plus sensibles à l’érosion, de même que
certaines textures de sols qui y sont plus vulnérables. Ces zones, si
elles ne sont pas aménagées adéquatement, peuvent se dégrader et
générer des sédiments qui chemineront vers les cours d’eau, affectant
la qualité de l’eau et des écosystèmes.
Rivière Saint-Pierre
L’érosion des sols a des impacts sur l’environnement
et la biodiversité, en plus de représenter une perte
de sol et de fertilisants pour l’agriculteur.
Ces mesures s’ajoutent aux pratiques culturales plus respectueuses de l’environnement présentées au Chapitre 6 -
Les pratiques culturales agroenvironnementales. L’effet synergique des pratiques culturales plus respectueuses de
l’environnement et des aménagements hydro-agricoles en améliore l’efficacité environnementale, tel que démontré à la
Figure 1 en page suivante.
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FIGURE 1 - Efficacité des pratiques de gestion optimales
à réduire les pertes en phosphore des terres en culture 1
100 %
80 %
60 %
40 %
20 %
0 % MOYENNE
ÉCART-TYPE
-20 %
TRAVAIL RÉDUIT LABOUR + TRAVAIL RÉDUIT + LABOUR + TRAVAIL RÉDUIT +
FERTILISATION RAISONNÉE FERTILISATION RAISONNÉE FERTILISATION RAISONNÉE + FERTILISATION RAISONNÉE +
OUVRAGES ANTI-ÉROSIFS OUVRAGES ANTI-ÉROSIFS
Bien que ce type d’interventions puisse être réalisé à l’échelle de la parcelle, il importe d’avoir une vision globale de la fer-
me et du bassin versant, afin que les actions mises de l’avant aient un impact important sur la qualité de l’eau. Le choix
des aménagements doit se faire à partir d’une évaluation de la problématique, qui comprend notamment un diagnostic
de terrain. L’ensemble de ce processus nécessite la collaboration de plusieurs intervenants : agriculteurs, entrepreneurs,
biologistes, agronomes, ingénieurs, géographes, techniciens, etc.
tanière causée principalement par la fonte des neiges lorsque le sol est encore gelé.
D’autres types d’aménagements hydro-agricoles permettront d’améliorer la gestion
de l’eau de surface, ce qui se traduira également par une réduction de l’érosion. La
présente section traite de ces aménagements.
Avaloirs
Ce sont des structures de drainage de surface qui évacuent l’eau de ruissellement par des canalisations souterraines,
ce qui réduit les risques d’érosion. Les avaloirs possèdent des entrées surélevées qui permettent un contrôle du débit,
lequel favorise la sédimentation des particules de sol. Ils peuvent être utilisés pour évacuer l’eau d’une dépression dans le
1
Adapté et traduit de : Agriculture non-point source pollution control: good management practices. The Cheasepeake Bay experience (English)
Cestti, R., Srivastava, J., Jung, S.; In: World Bank Working Paper (USA), / IBRD, Washington, DC (USA), 2003, 46 p.; Accession N°: 404196
ISBN 0-8213-5523-6.
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champ. Ils peuvent aussi être installés dans un fossé dans le cas où celui-ci n’a pas d’exutoire direct vers un cours d’eau
ou pour remplacer la confluence d’un fossé et d’un cours d’eau dans le but de réduire le risque d’érosion. L’aménagement
d’un bassin de sédimentation et de réten-
tion à proximité d’un avaloir est souvent
recommandé afin de permettre aux sédi-
ments de se déposer avant que l’eau du
champ ne soit évacuée.
GAUCHE - Avaloir installé en plein champ.
DROITE - Avaloir installé dans un fossé.
Ruisseau Richer
Puits d’infiltration
On parle ici de structures généralement formées de matériaux filtrants (de la
pierre, de la paille ou des copeaux de bois) qui permettent d’absorber lentement
l’eau de surface et de l’évacuer par des canalisations souterraines. Les puits sont
efficaces pour assécher une superficie de moins de 0,5 hectare. Pour de plus
grandes superficies, il est recommandé d’installer des avaloirs. Contrairement
à ceux-ci, les puits d’infiltration ne forment pas un obstacle à contourner à la
surface du sol, ce qui permet à l’agriculteur de continuer à cultiver le sol au-
dessus du puits.
Rivière Niagarette
Tranchées filtrantes
Ces structures allongées, formées de matériel filtrant (de la pierre, des copeaux de bois ou de la
paille) permettent l’évacuation de l’eau de ruissellement et d’écoulement hypodermique ou de
nappe phréatique, par des canalisations souterraines. Dans la plupart des cas, il est possible de
Sylvie Thibaudeau
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L’écoulement hypodermique est produit par l’eau qui se déplace dans la partie supérieure du sol. L’eau circule à partir des endroits plus élevés du
champ vers les endroits plus bas. Cette migration se manifeste surtout lorsque qu’un champ présente une pente longitudinale.
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7.3.2 Les aménagements visant la stabilisation des berges
Différents aménagements hydro-agricoles peuvent être mis en place de façon à stabiliser les berges. Ceux-ci visent à
contrôler l’érosion en bordure des cours d’eau, ou à empêcher le décrochement et l’effondrement des berges. Les modes
de stabilisation sont multiples, certains faisant appel à de l’enrochement, d’autres à des techniques de génie végétal ou
à une combinaison des deux (techniques mixtes). Compte tenu des considérations d’ordre technique et financier, la
méthode de stabilisation retenue devra permettre de minimiser l’impact sur le milieu naturel. Il faudra aussi s’assurer
que l’aménagement choisi répond bien au problème décelé. La présente section décrit ces aménagements.
Une mise en garde s’impose cependant dans le cas de cours d’eau qui
ont suffisamment d’énergie pour créer des méandres, en dépit de la
mise en place d’aménagements visant à les stabiliser. L’évaluation
de leur énergie avant l’exécution de travaux pourrait permettre
d’éviter de réaliser des aménagements qui s’avèreraient inefficaces
et inutiles. Dans de tels cas, la meilleure solution pourrait être, par
Sorties de drains
Les sorties de drains sont des structures composées de tuyaux rigides et résistants qui servent à l’évacuation de l’eau
provenant d’un réseau de drainage souterrain. Il est important de bien les aménager afin de prolonger la durée de vie du
drain, de limiter l’érosion que pourrait provoquer la chute de l’eau à la sortie du drain et de limiter les dommages causés
au réseau de drainage par les rongeurs. En prime, une sortie de drain bien aménagée améliorera l’efficacité du réseau de
drainage, ce qui accélérera l’infiltration de l’eau dans le sol, diminuant ainsi l’érosion et le ruissellement de surface. Lors
des travaux d’aménagement, les sorties de drains devenues non fonctionnelles pourront être remplacées.
non fonctionnelle.
DROITE - Sortie de drains
aménagée correctement.
Ruisseau Morin
« Nous avons aménagé toutes les sorties de drain du bassin versant qui
étaient instables avec de la pierre et du géotextile, en plus d’installer
des grillages pour empêcher les rats musqués d’y pénétrer. Plusieurs
sorties de drain qui n’étaient pas fonctionnelles ont également été rem-
placées par la même occasion, au grand plaisir des agriculteurs ! »
Caroline Charron
Ruisseau des Aulnages
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Déversoirs (ou chutes) enrochés
Il s’agit de structures aménagées à l’aide de roches et de géotextile, destinées à protéger les talus aux endroits où l’eau du
champ s’écoule dans un cours d’eau et occasionne la formation de rigoles d’érosion. L’empierrement du déversoir évitera
la régression du fond des rigoles et l’érosion régressive des rives. Toutefois, contrairement à une structure comme un
avaloir avec bassin de captage, il ne permet pas la rétention d’eau ou la sédimentation des particules de sol contenues
dans l’eau de ruissellement.
L’aménagement d’un bassin de sédimentation en amont du déversoir favorise le dépôt des matières en suspension con-
tenues dans l’eau de ruissellement et permet d’arrêter l’érosion de la berge due à l’eau provenant du champ.
« Il faut parfois apprendre de nos erreurs. Dans une section du cours d’eau, nous avons choisi
de combiner trois techniques de génie végétal, alors qu’une bonne évaluation des besoins
aurait permis de déterminer la technique la plus appropriée et ainsi de diminuer les coûts de
l’aménagement, sans en affecter l’efficacité. De plus, les entrepreneurs n’ont pas toujours
planté des espèces adaptées aux conditions du milieu. Inspirez-vous de ce qui se retrouve
naturellement dans les environs à aménager pour effectuer un choix judicieux ! »
Caroline Charron
Ruisseau des Aulnages
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Mise en place de fascines (fagots) de branches inertes ou vivantes, fixées par des pieux et recouvertes de terre.
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Enrochement
L’enrochement, ou la stabilisation mécanique, consiste à soutenir la berge érodée ou affaissée à l’aide de matériaux
solides, comme de la roche. L’enrochement absorbe les forces érosives de l’eau créées par le courant et prévient le décro-
chement de la berge dû à la pression de la nappe phréatique. Cette technique peut être combinée avec l’utilisation de
techniques de végétalisation, ce qui permet d’en atténuer les impacts sur le milieu naturel.
Seuils aménagés.
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Ponts et ponceaux, traverses à gué
L’aménagement ou la restauration de ponts et de ponceaux doit être réalisée en veillant à minimiser les impacts sur les
habitats fauniques, éviter la destruction de la berge et la modification du lit du cours d’eau. Il peut arriver qu’on doive
aménager une traverse à gué, pour permettre le passage occasionnel de la machinerie ou des animaux à même le lit d’un
cours d’eau. Celle-ci devrait être aménagée ou restaurée de façon à répondre aux mêmes objectifs que pour les ponts
et ponceaux. Le choix de l’un ou l’autre de ces aménagements dépend notamment de la dimension du cours d’eau, de
l’utilisation prévue et du coût de réalisation, tout en tenant compte des impacts sur le cours d’eau.
Rivière Niagarette
Sylvie Thibaudeau
CHAPITRE 7 51
7.4.1 L’approche « sur appel » des agriculteurs
Bien souvent, les agriculteurs connaissent les endroits où, dans leurs champs, apparaissent des problèmes particuliers
liés au drainage. Il peut s’agir de décrochages de talus ou de rigoles d’érosion en bordure des cours d’eau. À d’autres
endroits, l’eau de surface s’accumule dans des zones plus basses du champ, ce qui crée une zone propice à la compaction
et occasionne une baisse de rendement. Trop souvent, cette eau sera évacuée par des rigoles aménagées par l’agriculteur,
ce qui occasionnera des problèmes d’érosion.
L’apparition ou la détérioration de telles zones problématiques amènera parfois les agriculteurs à demander conseil.
Certains problèmes peuvent cependant passer inaperçus, soit parce qu’ils ne sont pas apparents, soit à cause du manque
de connaissances de l’agriculteur.
Les agriculteurs qui ont déjà mis en place des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement ou qui ont été
sensibilisés à l’amélioration de la gestion de l’eau et des écosystèmes par l’utilisation d’aménagements hydro-agricoles
sont les plus susceptibles de faire appel à leur conseiller pour solutionner de tels problèmes. Dans ce cas, la planification
des travaux se fait selon l’intérêt, le rythme et la disponibilité des agriculteurs, ainsi que selon l’urgence des travaux à
faire.
Cette approche est avantageuse puisque l’agriculteur qui entreprend de lui-même une telle démarche est normalement
très favorable à l’avancement d’un projet qui devient plus important à ses yeux. Il sera également plus ouvert aux sug-
gestions qui l’amèneront vers d’autres types d’aménagements.
Par contre, cette approche peut lui donner l’impression que son geste aura peu d’impact s’il est le seul à intervenir dans
son secteur. Pour qu’un projet ait une incidence réelle sur la qualité de l’eau, il doit rassembler le plus d’agriculteurs
possible. Ainsi, une plus vaste mobilisation à l’échelle du bassin versant agira sur la motivation de chacun.
« Les producteurs de la partie amont du bassin versant ont été les premiers
contactés pour réaliser des interventions dans le bassin versant. Ceux de la zone
intermédiaire ont ensuite été impliqués, suivis l’année suivante de ceux de la
partie aval. En plus de procéder d’amont vers l’aval, nous avions la chance que ce
découpage corresponde à celui des municipalités touchées. Ainsi,
les producteurs ont été mobilisés en sous-groupes, par municipalités, ce qui a
augmenté le sentiment d’appartenance à un plus petit groupe. »
Maxime Brien
Rivière des Envies
La mise en œuvre du projet peut parfois être difficile, puisqu’elle demande une très forte mobilisation du milieu. En
déterminant au départ des entreprises agricoles intéressées à œuvrer dans le secteur ciblé, d’autres entreprises se join-
dront éventuellement d’elles-mêmes au projet. La tâche de sensibilisation est alors réduite, car les premiers participants
servent de modèles à ceux qui hésitent ou qui ne sont pas prêts. Cette approche a pour effet de créer un élan qui peut être
stimulant et mobilisateur pour l’ensemble de la communauté agricole.
CHAPITRE 7 52
Toutefois, les agriculteurs sont rarement prêts tous en même temps à réaliser les travaux d’aménagement, ce qui doit
être pris en considération dans la planification. Il faudra également s’assurer que l’accès au cours d’eau sera possible au
moment voulu. La collaboration avec les agriculteurs est donc primordiale afin, par exemple, d’établir un plan de culture
qui tient compte du projet ou d’obtenir leur autorisation pour détruire une partie de la culture là où les travaux seront
réalisés (voir section 7.5.2).
CHAPITRE 7 53
« Au début du projet, les producteurs agricoles nous ont suggéré un entrepreneur
avec qui ils avaient déjà travaillé et dont ils étaient satisfaits du travail. Celui-ci
a participé aux réunions avec les agriculteurs et à des journées d’information sur
l’agroenvironnement. Il s’est avéré très ouvert aux commentaires et suggestions des
différents intervenants. Il a ainsi développé une solide expertise dans la réalisation
d’aménagements hydro-agricoles et nous en sommes très satisfaits. »
Caroline Charron
Ruisseau des Aulnages
De plus, il faut s’assurer que les entrepreneurs connaissent les aménagements hydro-agricoles qu’ils auront à effectuer
et qu’ils comprennent leur rôle en milieu agricole. Une brève formation à cet effet pourra s’avérer utile. On pourra égale-
ment leur remettre des fiches techniques décrivant les différents aménagements à réaliser. Enfin, il sera essentiel qu’il y
ait une personne-ressource ou un surveillant de chantier sur place, afin de les guider pendant la réalisation des travaux.
« Il peut arriver qu’un opérateur de machinerie d’expérience ait des interrogations
sur certains aménagements ou situations particulières. Afin d’éviter des erreurs,
nous avons donc décidé de superviser tous les chantiers. »
Valérie D. Dufour
Rivière Saint-Pierre
Différentes stratégies peuvent être mises en place pour s’assurer l’accès aux sites à aménager et ainsi éviter d’avoir à re-
porter la réalisation des travaux. Par exemple, l’agriculteur peut prévoir semer des cultures qui se récoltent tôt (comme
les céréales) ou aménager des prairies, dans tout le champ ou dans une partie de champ qui servira de voie d’accès. Il faut
éviter des cultures comme le maïs et même le soya, qui se récoltent tard et qui retardent les travaux. Il sera important
de rester en contact avec les producteurs pour connaître les dates de récolte, afin de pouvoir commencer les travaux dès
que possible.
Les producteurs peuvent aussi laisser une bande non cultivée, ou encore on pourra envisager d’écraser quelques rangs
lors de la circulation de la machinerie.
Une réunion de planification avec les différents intervenants (professionnels, entrepreneurs, agriculteurs, etc.) permettra
de s’entendre sur la largeur de la bande à ensemencer avec une culture hâtive ou à ne pas cultiver et qui servira de voie
d’accès.
CHAPITRE 7 54
7.5.3 La saison de réalisation des travaux
Les stratégies facilitant l’accès aux sites décrites précédemment ont pour objectif de permettre la réalisation des travaux
durant l’été, lorsque les entrepreneurs sont généralement plus disponibles. Dans certaines régions toutefois, les entrepre-
neurs travaillent en milieu forestier ; ils sont donc peu disponibles pendant cette saison ou ne le sont pas du tout.
Plusieurs avantages incitent à réaliser les travaux durant l’été. En effet, à cette période de l’année, le sol est plus sec et
sa capacité portante est meilleure, ce qui réduit les risques de compaction. De plus, les cours d’eau sont à leur plus bas
niveau, ce qui facilite la réalisation de certains travaux et l’obtention des différentes autorisations requises. Par ailleurs,
lors de la planification des travaux, il sera important de tenir compte de l’habitat du poisson et des périodes de montaison,
de frai et celle d’incubation des œufs (au printemps ou à l’automne selon les régions et les espèces présentes). On peut
s’informer auprès du bureau du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) pour connaître les particu-
larités de l’habitat du poisson du secteur d’intervention.
« Dès que les céréales étaient récoltées et que la météo était favorable, la
pierre était transportée chez tous les producteurs prêts à réaliser des travaux.
Nous avions préalablement préparé des plans à l’intention de l’entrepreneur
indiquant les chemins d’accès et inscrit sur des drapeaux la quantité de pierre
à déposer devant chaque structure à réaliser. Ainsi, l’entrepreneur avait plus
de latitude pour effectuer les travaux lorsqu’il était disponible, même un peu
plus tard en saison lorsque le sol était plus humide. »
Amélie Rodier
Rivière Saint-Pierre
Il est cependant possible de procéder à la mise en place d’aménagements hydro-agricoles à l’automne, après les récol-
tes. Le principal problème réside dans le transport de matériaux par les véhicules lourds. Par exemple, il faut prévoir le
transport de roches à l’avance et dans plusieurs fermes à une période où les sols sont secs, ce qui permet de bénéficier de
plus de latitude à l’automne. Si le transport ne peut être fait à l’avance, il faudra peut-être attendre que le sol soit gelé.
Dans ce cas, il faut par contre s’assurer de mettre en place des mesures adéquates, afin de ne pas laisser le sol à nu, ce qui
le rendrait vulnérable à l’érosion, et d’empêcher les mauvaises herbes d’envahir le site prévu pour le dépôt des roches.
On peut recouvrir le sol de paille si la zone visée est située à l’extérieur de la ligne des hautes eaux (LHE), ou utiliser un
paillis de coco si elle se situe sous la LHE (voir Chapitre 10 - Les lois et règlements). La stabilisation arbustive pourra
alors être réalisée au printemps suivant.
« Le certificat d’autorisation obtenu pour la réalisation des seuils dissipateurs d’énergie
exigeait que les travaux soient réalisés à l’étiage (période de basses eaux). Les producteurs
agricoles ont donc laissé une bande de 15 m de largeur non semée, afin de permettre l’accès
au cours d’eau. Les travaux ont pu être effectués au début de septembre, dans des conditions
idéales qui ont permis de limiter au maximum la remise en suspension des sédiments.
Cependant, les plantations d’arbustes n’ont pu être réalisées au même moment,
le sol étant alors trop sec. Elles ont été reportées au mois suivant. »
Caroline Charron
Ruisseau des Aulnages
CHAPITRE 7 55
Les travaux de génie végétal peuvent souffrir d’une période de séche-
resse en juin. Il faudra alors s’assurer de bien arroser les végétaux,
ce qui peut être plus facile lorsque les arbres sont en attente d’être
plantés que lorsqu’ils le sont déjà. Sinon, les plantations pourront être
réalisées tôt au printemps ou tard à l’automne, alors que les précipita-
tions sont généralement plus abondantes. n
Rivière Saint-Pierre
En période de sécheresse, il peut être nécessaire d’arroser
les plants afin de s’assurer d’une bonne implantation.
Références utiles
Avaloirs et puisards
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2007, 8 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/AvaloirsPuisards_FR_web.pdf
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents//DimensionnementAvaloirs_FR_web.pdf
Puits d’infiltration
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2007, 4 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/Puitsdinfiltration_FR_web.pdf
Tranchées filtrantes
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2007, 6 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/TrancheesFiltrantes_FR_web.pdf
Diagnostic et solutions des problèmes d’érosion des berges de cours d’eau
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2008, 14 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/Berges_FR_web.pdf
Diagnostic et solutions de problèmes d’érosion au champ et de drainage de surface
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2007, 8 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/DiagnosticSolutions_FR_web.pdf
Évaluation des débits de pointe pour les petits bassins versants agricoles du Québec
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 2007, 6 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/EvaluationDebitsPointe_FR_web.pdf
Les techniques de génie végétal
LACHAT, Bernard, colloque, équipe du programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean, Alma, 12 juin 1997, 25 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/36-1997-Alma1.pdf
Aménagement des sorties de drains
MINISTÉRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC
et AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, fiche technique, Québec, 1er juillet 2008, 6 p.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/AmenagementSortiesDrains_FR_web.pdf
Seuils dissipateurs d’énergie
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DES PÊCHERIES ET DE L’ALIMENTATION DU QUÉBEC, Québec, 2001.
http://www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/documents/Seuils dissipateurs.jpg
Utilisation de la roche dans les ouvrages de lutte contre l’érosion
STONE, R.P. et D. HILBORN, ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, fiche technique, Ontario, mai 1995.
http://www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/95-034.htm
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