Les Champignons en Vedettes
Les Champignons en Vedettes
I IV
MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2010
A M P G N O N S DE MA IN
CH
La cueillette
dans les bois
C DOSSIER
Séchés, congelés ou tout frais ?
C’est le temps des
D
et un chapeau. main, nous vous proposons une ni les rechargeables qui
Les premiers explorent pour dé- balade en forêt à la rencontre de production, les grossistes balayent les futaies.
et squares des villes. guster. Les seconds, autodidactes ce monde fascinant des champi- en champignons disposent
passionnés et chercheurs univer- gnons. de relais de campagne. Ce sont On peut quitter les chemins
쎲 J e an B R A S S E U R sitaires travaillant souvent en Sans prétention (il est des centai- des fermes à champignons où balisés. C’est une tolérance.
Par contre, la quantité
symbiose, décortiquent l’espèce, nes de bouquins dédiés et Google des ramasseurs locaux proposent
maximale autorisée est de 10
’est Paul Pirot, le président propose plus de 3 millions de pa- à la vente leurs carpophores ré-
C du cercle mycologique du
Luxembourg belge, qui le dit
dans La Voix du Luxembourg :
« On compte 3 000
champignons
ges d’infos sur le sujet), nous
irons sur le terrain avec des myco-
logues d’un jour. Nous aurons les
coltés. L’achat s’effectue selon le
prix du jour. Il varie au gré des
poussées et de la rareté de l’es-
litres par personnes, soit le
volume d’un seau ménager. À
noter que les agents
assermentés de la Région
avec un ciel enfin favorable aux conseils de champignonneurs pèce. wallonne traquent les
récolteurs, que nos amis Suisses avertis et nous aborderons les mi- Ainsi, le bolet reprend vie après Depuis un mois, les épiceries
appellent champignonneurs (et
à chapeau ses en garde des médicaux cinq années de vaches maigres. fines proposent à la vente
ramasseurs professionnels,
ceux qui – après les myrtilles
neuses), l’automne doit être pro- confrontés, chaque automne, à « J’ai un récolteur qui passe toutes des champignons indigènes, et les airelles ravagées au
dont 1 000 cèpes de Bordeaux en tête.
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pice aux paniers bien garnis de des cas d’intoxication plus ou ses journées en forêt, explique un peigne et à la grosse louche –
chanterelles, bolets, cèpes et moins graves. exploitant liégeois d’une épicerie prennent tout pour le
autres girolles.
sont comestibles. » Ajoutons quelques recettes, des fine. Il me présente des cèpes de Bor- revendre au plus offrant.
L’éminent mycologue de Neuf- trucs et ficelles de restaurateurs deaux d’une qualité remarquable. Je Dans les forêts privées,
château évoque même 1976, an- cherchent la petite spore au mi- branchés, un panoramique des es- les vends à 20 € le kilo, non véreux, de 35 € le kg) et, dans la même chés pour retirer l’eau des carpo- tent avec le vin jaune. Avantage l’autorisation du propriétaire
née au printemps et à l’été canicu- croscope et scrutent les mycé- pèces comestibles à trois four- frais et bien dur. Vingt euros, c’est fourchette de prix, les trompet- phores) à prix variables selon les de la lyophilisée, elle est comesti- est requise. Enfin, la chasse
laires suivis d’un automne parti- liums pour établir une reconnais- chettes. Pour éviter le pire, une aussi le prix demandé pour un kilo tes de la mort qui, séchées et ré- pays de production (deux fois ble alors que la fraîche (très ter- étant ouverte, il est sage de
culièrement humide. Les spécia- sance sans appel. « Chez nous, on approche des toxiques à éviter est de chanterelles en tubes ». duites en poudre, parfument déli- rien pour le noir chinois) et les reuse de surcroît) doit absolu- ne pas s’engager dans des
listes parlent, ici, de chocs thermi- compte 3 000 champignons à cha- prévue demain avec les mortels D’autres négociants élargissent catement potages et soupes en espèces (bolets jaunes, cèpes de ment être parfaitement cuite zones chaudes. Risquer sa
ques. Le chaud, le froid, le soleil, peau dont 1 000 sont comestibles qui ne pardonnent pas comme la gamme des champignons leur donnant une saveur de Bordeaux, girolles). avant d’être consommée. Elle ren- peau pour une girolle est
les brouillards, la pluie, une suc- mais à des degrés variables, précise l’amanite phalloïde. (dits) sauvages de saison. On truffe. Et la morille ! Séchée, elle n’est ferme des hémolysines qui ont la aussi stupide que manger
cession sans entractes qui, mais Marcel Thibert, un passionné de En soulignant dix fois et en trouve aussi des girolles impor- Le commerce de détail assure pas donnée (18 à 40 € les 50 propriété de dissoudre les globu- une amanite rougeâtre crue.
allez donc savoir pourquoi, gé- Sart (Jalhay) qui connaît les fo- rouge indélébile qu’il ne faut pas tées (de Lituanie, entre 15 et 20 € des champignons toute l’année. grammes, ce qui équivaut à un les rouges du sang, toxiques dé- L’accident est évitable.
nère de puissantes poussées de rêts spadoises comme sa poche. Il se fier à une photo pour classifier le kilo), des pieds-de-mouton Restent les congelés, souvent demi-kilo réhydraté) mais elle truits par la chaleur. Toujours.
carpophores capables de rendre est aussi 30 espèces vénéneuses dont un champignon et que, dans le (suédois pour le moment à plus mélangés, et les lyophilisés (sé- est l’amie des cuisiniers qui flir- Prudence, toujours. ■
la joie de vivre au plus déprimé 5 mortelles, 13 très dangereuses et doute, il est obligatoire de rejeter
des damnés de la terre. les autres toxiques. Il est donc impé- l’espèce.
Si le mycophage bat des mains, ratif de ne pas jouer avec le feu et Sans une once d’hésitation ■
DANGER ? SANTÉ
Petit couteau et grand panier Ces champignons venus de l’Est Il n’est pas malin
i l’envie vous prend de cou- les souillures terreuses qui peu- sites parfaitement inutiles.
P
des végétaux avec le risque d’une brosse (dite à champignons ou (utilisable ici), mettre les espèces
toxicité inopinée touchant des es- fixée à certains canifs ad hoc) per- à traiter. Soufflez énergiquement Il entre dans la culture gnon comestible a des ver- Pourquoi ? Les métaux lourds,
pèces pourtant comestibles. met de peaufiner les chapeaux (gaz carbonique autoproduit), fer- tus gastronomiques certai- dont le cadmium, le mercure, le
Un couteau, genre Opinel mais encombrés, une opération inté- mez le sachet et secouez. Les bes- et s’exporte en masse. nes. Encore faut-il ne pas se plomb, sélénium, cobalt, nickel
l’économique de cuisine suffit à ressante qui n’exporte pas les tioles s’affolent et quittent leurs goinfrer en se disant que la sai- et chrome, sont présents en
J. B. l y a quelques années, en re- son des récoltes étant courte, quantités variables selon la na-
I
la tâche, est utile pour enlever brindilles et petites feuilles para- abris. ■
portage en Pologne, je rentre autant en profiter au maxi- ture des sols.
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livreur de champignons qui dé- cueilli. pèces concentrent davantage
pose sa cargaison dans une entre- Ce n’est pas malin. D’abord, le ces composants à problème
aut-il se lever aux aurores duisent une misère noire. Des parer les espèces inconnues et prise de transformation luxem- diététicien rappelle que le car- pour la santé même s’il est éta-
relles, lépiotes, bolets et co- toyer sa cueillette sur place en Nous sommes pourtant au len- chés, en province comme aux d’Ukraine, du Bélarus, de Litua- champignons des bois (ou des tiers frire en compagnie. du bo-
après une cuisson courte. prins chevelus. Mais rien n’est transformant la station en Le sac en plastique est prohibé. demain de la catastrophe de P.I.F., ces postes d’inspection nie et, bien sûr, de Russie. Ni vus prés), le même diététicien met let bai. Il en relève les saveurs.
définitif. Certaines années tra- champ de bataille. Toujours sé- Rien ne vaut le panier aéré. Tchernobyl et il est établi que frontaliers de Bierset, Zaventem, ni connus. ■ J. B. en garde le consommateur Et les becquerels aussi. ■ J . B .
(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840
II MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2010 MERCREDI 22 SEPTEMBRE 2010 III
ONS
CHAMP GN
ues, mycophiles et mycophages
Confondre mycologu
« Il ne faut surtout pas, quand on débute, se fier
aux descriptifs des livres de vulgarisation. Il est
indispensable de se faire accompagner. »
20 euros est le prix plancher pour acheter un kilo
de cèpes de Bordeaux dans une épicerie fine.
Les girolles viennent de Lituanie et les chanterelles
Marcel Jérôme, mycophile de Suède. Pourquoi ?
M nature en Hautes-Fa-
gnes. Souvent, et plus en-
core en cette période faste pour
quelques espèces sûres et certaines
comme les bolets, le pied-de-mou-
ton, le coprin chevelu ou la très
française. Inutile de
préciser que sa zone
de production est
atteindre plus ou
moins 1 000 euros
aujourd’hui.
les amateurs de champignons, bonne girolle. Et, au grand ja- limitée et surprotégée
-
La truffe, de plus en
il encadre des randonnées my- mais, manger un champignon qui tant ce champignon
plus rare (une tonne seulement
cologiques. n’a pas été cuit en rejetant systé- souterrain possède une valeur
contre 150 il y a un siècle), est
« Il ne faut pas confondre mycolo- matiquement les carpophores dou- ajoutée considérable.
concurrencée par le tuber
gues, mycophiles et mycophages, teux ou abîmés ». Sa rareté explique, en partie, indicum chinois, produit dans le
précise un photographe de la 14 champignons comestibles son prix élevé. Un prix difficile- Yunnan et vraiment… mauvaise.
-
n le trouve dans les épi- irolle ou chanterelle co-
O G
Nature dont le blog ment supportable pour les On la retrouve dans bon
(http ://marcel-jerome.spa- L’avertissement est à prendre ceries fines et les gran- mestible, c’est du pareil revenus moyens puisqu’en nombre de produits manufactu-
ces.live.com) est très consulté. à la lettre et surtout pas à la lé- des surfaces. Le pied-de- au même. Périgord, la truffe se vendait rés.
Je ne suis pas mycologue, lequel gère. Nous publions mouton, ou hydne bosselé, On la reconnaît facilement
étudie les champignons au micros- aujourd’hui 14 photos, et un n’a pas de lamelles mais des à son chapeau convexe en
cope et aux acides. Je suis un peu descriptif, de champignons aiguillons plus clairs que le forme d’entonnoir, onduleux
mycophage, c’est-à-dire que j’ap- non seulement comestibles chapeau. Ils sont blanc jau- et lobé. Le jaune domine La morille, à ne jamais consommer crue
précie certaines espèces cuisinées. mais, avec des différences d’ap- nâtre à rose saumon et se dé- mais il peut y avoir du blanc
Donc, je suis mycophile parce que, préciation selon les goûts de tachent facilement. ou de l’ocre. La morille, morchella Faut-il préciser que la
tout simplement, j’aime découvrir chacun, gastronomiquement es- On le déniche souvent en La girolle est rarement vé- conica pour la coni- morille aux multiples
et étudier les carpophores dans timés. Comme pour les grandes groupes et les sujets jeunes reuse. Elle est vraiment sa- que, est bien connue. alvéoles ne doit
leur milieu tables, on parle de fourchettes. méritent l’attention des cui- voureuse, aromatique même, Elle se trouve au jamais se manger
La plupart des photos qui il- Une, deux ou trois. siniers. Trop vieux, il de- déconseillée au séchage ou à printemps en bordures crue. Dans ce cas, elle
lustrent cette double page C’est une approche, sans plus. vient coriace et amer. la congélation car elle peut
de chemins, dans les devient très toxique et
consacrée aux champignons co- Le néophyte est donc prié de ne Certains le blanchissent devenir amère.
haies et dans des peut engendrer des
mestibles sont du Hervien de pas jouer à l’apprenti-sorcier. avant de le rôtir. On risque de la confondre
-
zones incendiées mais, ennuis gastriques de
Grand-Rechain. Le carpophore naît, grandit et Il n’a pas de sosie véné- avec la fausse girolle, plus
honnêtement, les morilles ne longue durée. Il est impératif,
« Il ne faut surtout pas, quand on meurt. Il est mutant, change de neux, ce qui lui donne pas molle, ou avec le clitocybe de
mal d’amateurs au risque de l’olivier qui, lui, est véné- sont pas légion chez nous. pour qui a la chance de les
débute, se fier aux clichés et aux couleurs et même modifie ses
descriptifs des livres de vulgarisa- formes en cours de vie. vider des stations en quel- neux. dénicher, de bien les laver
C’est souvent séché que ce très
avant toute préparation. Quant
Photos Marcel Jérôme
tion, ajoute le ramasseur che- Une confusion est toujours ques heures. Les accidents sont rares et la bon champignon est acheté
vronné (30 années de terrain). possible. Autant le savoir avant Des vesses de loup encore Les sujets jeunes, bien girolle comestible est très de- à l’eau de trempage des
jeunes : le champignon est pour être réhydraté (dans du séchées, elle est aromatique et
Il est indispensable de se faire ac- de battre prés, campagnes et cuits, ont les qualités gustati- mandée en période de gibier.
compagner, de prendre part à des sombres forêts d’Ardenne… et comestible mais il n’est pas ves des chanterelles commu- Sa saveur est remarqua- lait tiède, selon des gastrono- utilisable comme bases de
promenades mycologiques et, d’ailleurs. ■ des meilleurs. nes. ■ ble. ■ mes avertis). sauces.
dans un premier temps, se limiter J. B.
쏹ESTIMÉ 쏹 쏹PROLIXE 쏹 쏹MÉCONNU 쏹 쏹VENTRU 쏹 쏹PRAIRIES 쏹 쏹V OLU M IN EU X 쏹 쏹EXOTIQUE 쏹 쏹LE PLUS FIN 쏹 쏹SUR SOUCHE 쏹 쏹DÉ L I CA T 쏹
Cèpe Bolet bai Bolet Bolet L’agaric Lépiote L’oreille Coprin Pholiote Chanterelle
de Bordeaux des conifères à pied rouge orangé champêtre élevée de Judas chevelu changeante en tubes
-
-
a lépiote élevée, ou coule- ’auricularia auricula – ju- e coprin chevelu (copri- ’agaric des souches, ou n trompette (noire) ou
L L L L E
e boletus edulis ou cèpe oins volumineux que inement velouté, brun à oici encore un bolet pas ’agaric champêtre, rosé
L de Bordeaux est un
champignon comestible
très recherché et estimé.
M son grand frère des
pins ou de Bordeaux
qui prend le nom de cèpe, le
F brun foncé, collant par
temps humide, le bolet
à pied rouge est méconnu et
V mauvais du tout.
L’orangé (leccinum test-
ceoscabrum) a une peau ve-
L des prés ou, encore, psal-
liotte des champs est le
champignon de prairie par
melle, est d’abord sphéri-
que. Elle devient concave
et développe un petit mame-
dae n’est rien d’autre
que l’oreille de Judas.
C’est le champignon exoti-
nus comatus) est un
champignon fragile. Très
fin (au goût particulier) il est
pholiote changeante, est
le kuehneromyces muta-
bilis des mycologues.
jaunissante, la chante-
relle en tubes est une es-
pèce facile à reconnaître.
Il peut être confondu, sans bolet bai est en nombre pourtant excellent à la dé- loutée. Le chapeau est brun excellence. lon blanc au centre. que vulgarisé chez nous par d’abord petit, refermé sur lui- Légèrement mamelonné Elle pousse en touffes, ce
aucun problème, avec le dans les bois de conifères. gustation. rouge à rouge brique. Le Son odeur légèrement ani- Le pied peut atteindre les recettes de la cuisine même pour s’élancer en boule avec un pied couvert qui permet de la récolter
cèpe des pins qui, aussi, est Sa saveur douce, rappelant Sa chair, très ferme, se co- pied, couvert d’écailles ser- sée est caractéristique. On le 40 cm de hauteur, un volume chinoise et ses champi- soyeuse et étirée. d’écailles brunes, on la re- sans trop se fatiguer si l’on
délicieux. la noisette en fait un très lore en bleu foncé dès qu’on rées, vire au vert sous la pres- trouve dans les prés, les qui la distingue des autres es- gnons noirs. Il se consomme très jeune, connaît à ses lamelles ad- déniche une bonne station.
Sa chair est ferme mais elle bon corpophore qui, hélas !, le coupe puis redevient plus sion. champs, les parcs et les jar- pèces plus petites et, certai- L’oreille de Judas se nour- c’est-à-dire quand ses lamelles nées légèrement brunâtres. Sa saveur est douce mais,
devient molle avec le temps est sensible aux attaques des claire. Il pousse partout Sortant de terre, il est ven- dins. nes du moins, toxiques. rit de vieux sureaux et se dé- sont encore blanches ou, der- Il se cultive. On peut le avec l’âge, elle dégage de
et l’humidité. C’est l’espèce vers et des limaces. dans les forêts de feuillus et tru mais, en grandissant, il Le champêtre se prête à de Elle est présente en lisières voile en fin d’automne. nière limite, roses. confondre facilement avec l’amertume.
la plus vendue sur les mar- Il peut être confondu avec de conifères, sur sols pau- peut atteindre 20 centimè- multiples préparations des bois de feuillus et de coni- C’est un bon comestible à C’est un excellent comesti- des espèces vénéneuses À noter des variations de
chés, du moins cette année le bolet amer, non comesti- vres en calcaire. tres de diamètre. comme son frère (dit) de Pa- fères et la famille aime s’éten- la forme tomenteuse, un tan- ble ; Pour nos amis des States, comme la galérine margi- couleurs selon le sol et le cli-
après une période de vaches ble mais peu toxique, lequel Il doit cependant être bien Lui aussi change de couleur ris. dre en rond. tinet gélatineuse. ce serait même le meilleur… née ou l’hypholome en mat. Le pied est élastique et
maigres. a une chair blanche ne chan- cuit avant d’être consommé. à la cuisson, devenant gris ou Attention toutefois à ne La coulemelle goûte la noi- On le prépare à sa façon après la truffe. touffe qui, lui, a des lamel- plusieurs peuvent être sou-
Il se prête à des prépara- geant pas de couleur. D’ailleurs, en fin de cuisson, noir. Il est rarement véreux. pas le confondre avec l’aga- sette. Elle entre dans de nom- mais il est naturellement re- Le chevelu peut être les vertes. dés pour porter un seul cha-
tions culinaires variées et Contaminé par le césium, il perd sa coloration peu en- On conseille de ne pas man- ric jaunissant et certaines breux mets. Les sujets jeunes cherché dans les plats orien- confondu avec le noir d’encre, Il doit encore, par pru- peau.
peut être congelé après une consommation modé- gageante à la vue. Le goût, ger les tubes des vieux su- amanites blanches. Dans le sont recommandés. Son cha- taux, associé au riz gluant… toxique après ingestion d’un dence, être réservé aux seuls Séchée, elle devient condi-
avoir été tranché. ■ rée s’impose. ■ lui, est très fin. ■ jets. ■ doute, s’abstenir. ■ peau peut être pané. ■ ou non. ■ alcool quelconque. ■ vrais connaisseurs. ■ ment. ■
(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840
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JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010 JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010
C H A M P G N O
C DOSSIER
Balades et expositions à gogo
Gare à l’amanite tue-mouches !
Connaître, c’est aimer ou nière radicale. Erreur encore
même si, bien cuits, des espèces
détester. Octobre est le (comme la morille ou l’amanite
rougeâtre) deviennent consom-
mois des balades et des mables. Ce n’est pas le cas de la
expos mycologiques. À phalloïde. Et la dessiccation n’ar-
Par temps sec, l’amanite totale. Le foie encaisse en finale. range rien. Quant à la pièce d’ar-
tue-mouches est un
Il n’y a pas (encore ?) d’antidote. Le scléroderme saisir sans modération… gent qui noircit dans la poêle si le
C’est pourquoi il est conseillé champignon est mauvais, c’est de
très beau champignon.
de ne pas récolter, sauf connais-
sances avérées, les amanites
ou si on apprécie. la vaste blague. L’argent reste
blanc au contact de l’amanite vi-
On flashe sur sa dont certaines sont comestibles.
C’est le cas de la Golmote, la rou-
fausse truffe 쎲 Jean BRASSEUR reuse ou de l’entolome livide.
Certains clubs mycologiques, et
cuticule rouge à points geâtre, particulièrement active ublier une liste la plus com- cela devient une règle quasi géné-
blancs.
maintenant en Ardenne. Elle
présente un chapeau couvert
d’écailles épaisses et rougit à la
P plète possible des balades,
expositions et même foires
mycologiques mises sur pied en
rale, limitent systématiquement
le nombre de champignons à pré-
lever lors des sorties guidées.
쎲 Jea n BRASS EUR cassure. Attention quand région wallonne ces prochains Un par espèce suffit pour une
même : l’amanita rubescens doit jours est délicat. approche bénéfique.
t certains le font, mine de cuire longtemps. Le risque, inévitable, d’oublier
ÉdA 511475
pour mâcher la chaire fine en bles sans risque de confusions. incomplet. que qui met en action nos cinq
-
prenant le temps de déguster un Parce que, outre les amanites, sens : 1. Prendre le temps d’obser-
jus bizarre. Le champignon est d’autres espèces posent pro- Initiatives régionales agendas régionaux publiés dans que. Ici, aussi, les guides et autres « Les champignons » scrutés par Ro- ver (la vue). 2. Estimer le champi-
hallucinogène. Tel quel, il a ses blème. On en décrit quelques- Le scléroderme est une vesse-de- C’est que chaque club mycologi- les éditions régionales de L’Ave- dictionnaires des champignons ger Phillips, chez Solar, serait gnon en le frottant sur le bout de
adeptes. Mais il est des simples L’amanite tue–mouches unes sur cette page. Il en est loup : jeune, sa chair ressemble que provincial y va de sa presta- nir et/ou d’aller à la pêche aux in- sont légion. Comme les espèces aussi un achat intelligent. la langue sans le mordiller et,
quidams, dont des enfants en est un très beau champignon. d’autres comme les psilocybes tion automnale. De même, il formations sur les sites des mai- sont mutantes et que certaines es- bien sûr, le manger (le goût). 3.
Marcel Jérôme
à un cœur de truffe.
bas âge, qui par mégarde Toxique, il est aussi hallucinogènes, l’inocybe du Pa- n’est pratiquement pas un village sons du tourisme qui, profitant timées et cataloguées comestibles Fausses croyances Sentir et humer sans réserve
consomme ce très beau carpo- hallucinogène sur les bords. touillard et certains clitocybes. l est commun le scléroderme, de Wallonie qui ne propose une de l’aubaine saisonnière, épin- sont aujourd’hui rejetées comme L’occasion, sans doute, de cou- pour retrouver les parfums (l’odo-
phore mis en vedette dans les
dessins illustrant les contes de
notre enfance. tue-mouches, l’oronge de chez eux, olive, ne pardonne pas. Mor-
Même le tricholome équestre
vire sa cuti. Estimé et jugé co-
mestible pendant des dizaines
I cette vesse-de-loup de volu-
mes variables à paroi épaisse
et très coriace. Nombreuses dès
balade aux champignons avec, en
apothéose, la dégustation des
fruits des bois savamment triés
glent leurs sorties en groupes et,
toujours, encadrées.
Littérature dédiée
toxique, une dernière édition
avec mise à jour est préférable au
bouquin déniché dans un vide-
per les ailes à un canard qui a la
longue vie et qui assure que les
champignons mangés par les es-
rat). 4. Se servir de ses doigts
pour autopsier lamelles, chapeau
et pied (le toucher). 5. Écouter. si
« Sans compter les réfugiés qui sans être le moins du monde incom- telle, elle est omniprésente cette d’années, il est aujourd’hui inter- le début de l’été (quand il fait avant préparation par des spécia- greniers. Des experts consultés cargots et les vers sont tous co- quelqu’un ne se cache pas der-
viennent des pays chauds, Balkans modés. C’est une énigme ». année. La ciguë verte, qui peut dit à la vente. Certains de ses chaud et sec, c’est endémique), listes reconnus. Les mordus en puissance peu- conseillent, pour bien débuter, le mestibles. C’est complètement rière un épicéa pour voler la sta-
et Maghreb, qui la confondent avec Cela dit, le commun des mor- être confondue avec le rosé-des- composants détruisent les mus- ces grosses boules plutôt diffor- Pour les expos du moment, le vent aussi en savoir plus en ac- « Quel est donc ce champignon ? » de faux ! Ou que la cuisson prolon- tion (l’ouïe).
l’oronge, cette amanite des César tels ingérant de la muscaria prés à sa sortie de terre, est une cles et provoquent une dégéné- mes ont la particularité, matu- mieux est encore de consulter les quérant une littérature spécifi- Martin Fluk, édité chez Nathan. gée élimine les toxines de ma- En cinq, c’est pour rire. ■
d’une saveur culinaire exception- aura très vite des nausées, avant tueuse sans pitié. L’intoxication rescence du cœur… en cas de res, d’offrir une chair noire et
nelle, commente un pharmacien un état proche de l’ivresse, des se manifeste dix à douze heures consommation excessive. Ici, un compacte.
mycophile. Il est des situations troubles de la vision, des difficul- après sa consommation, une lon- petit 100 grammes est la quan- Le champignon n’est pas co-
qu’on ne s’explique pas. Ainsi, dans tés respiratoires et des crises gue période d’incubation suivie tité à ne pas dépasser par mois. mestible. Ingéré à doses répé- AUX FOURNEAUX Sécher, congeler. Avec un zeste de poudre…
les années soixante, de nombreux d’agitation. de brûlures d’estomac, de trou- Mais ce n’est pas raisonnable. tées, il provoque des vomisse-
Italiens des Pouilles venus chez L’amanite phalloïde, blanche à bles digestifs et de douleurs ab- Idiot même et nous pesons le ments. Pourtant, voici une tren-
Recettes pour se faire plaisir
Grande année, belles récoltes, à l’exception des chanterelles
nous, ont littéralement bouffé du brunâtre en passant par le vert dominales avant la prostration mot. ■ taine d’années, le scléroderme autant faire des provisions. qui deviennent amères. Une
était utilisé sans retenue par Comme le champignon naît et règle d’or s’impose, si le
bon nombre de charcutiers du
쏹MORTELLE 쏹 쏹TOXIQUE 쏹 쏹ANTABUSE 쏹 쏹T R OM P EU R 쏹 pays et d’ailleurs. Il est vrai qu’à Il est des pêcheurs que, nettoyés, il suffit de les
meurt, avec une durée variable
selon les espèces (l’agaric
« congé » est adapté : saisir les
tranches isolées avant de la
l’époque, la mycologie le présen- faire sauter – après les avoir
champêtre ne fait jamais de ranger dans des barquettes ou
tait comme mangeable. L’arti- qui ne mangent aucun tranchés s’ils sont bien consti-
L’amanite Paxille Coprin noir Bolet san d’alors coupe la chair noire
poisson. On connaît
tués – à la poêle dans de vieux pieds) le conserver pour
une consommation dans le
des sachets. Cette opération
permet de ne prendre que le
en petits cubes, lesquels sont in- l’huile brûlante (d’olive de pré-
phalloïde enroulé d’encre satan tégrés dans les pâtés sous l’ap-
pellation de produits truffés.
peu de mycophiles férence).
Cuire à feu très vif et faire un
temps est une quasi nécessité.
Certains ne jurent que par le
nombre désiré sans devoir, par
collage, casser une touffe. Il est
Pour faire plus vrai (le scléro- qui ne sont pas peu rissoler. En fin de cuisson, séchage. Le procédé ancestral conseillé de ne pas décongeler
derme n’a pas de goût), ils ajou- saler, poivrer et ajouter de l’ail est idéal pour les bolets jeunes les surgelés mais de les utiliser
tent un soupçon de truffe ou, mycophages. et du persil finement haché. et bien secs. Après nettoyage, directement. La chaleur de la
pour les plus inventifs, de la Servir très chaud en timbales. les carpophores tranchés cuisson force la fermeture des
poudre de chanterelles dont la as de snobisme gustatif dé- Et si l’ail dérange, l’échalote
P
seront étalés sur un cadre pores de la peau, ce qui évite
saveur est proche de celle du placé. Les champignons fait l’affaire. grillagé et abandonnés dans le ramollissement des chairs.
diamant noir hors de prix. comestibles ne sont pas Une seconde pour la route, un endroit (si possible) chaud.
Avec le développement des forcément bons à déguster. toujours de Clémence : un ve- Retournés délicatement, ils Quant à la poudre, elle se
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oilà bien la tueuse par n le nomme aussi chan- i le coprin chevelu est l ne court pas nos bois le connaissances mycologiques et Par contre, le cèpe de Bor- louté de coprins. Vite fait, on
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de minutes dans de l’eau déjà séchés. C’est un condi-
mus) est un champignon marge enroulée et son cha- ble à effets secondaires éta- Ventru, généralement bords s’est progressivement es- mouton et, évidemment, la La girolle, disponible dans les à peine.
chaude leur rend forme et ment appréciable. Un mélange
blanc virant à l’olivâtre se- peau de couleur fauve, il a blis. bombé, il peut gonfler du tompée pour disparaître com- truffe et la morille, le ma- épiceries fines, s’adapte à toutes Un peu de farine, on touille à
lon les terrains et les condi- été très longtemps considéré Le saprophyte des sols fu- chapeau (30 centimètres plètement. Aujourd’hui, certai- rasme des prés et le petit rosé la cuiller en bois. De l’eau goût. Pour les morilles, le lait d’espèces aromatiques est
les sauces.
tions atmosphériques. comme comestible. Dans cer- més au chapeau gris brun en- pour les énormes) en présen- nes huiles et conserves dites accompagné du coprin che- bouillante (un litre pour 1 kg tiède fait merveille. toléré. Encore faut-il, pour du
L’espèce (comme la vi- taines régions orientales, il tre très vite en déliques- tant un beau gris livide truffées sont à base de champi- velu, ont de quoi combler nous et d’ailleurs », édité en de coprins chevelus) et on mé- bon travail, ressortir du grenier
reuse, sa voisine) est mor- est même consommé sans cence. Il se transforme alors nuancé de vert. Avec un re- gnons chinois dont la saveur d’aises les fins gourmets. 1982 par la Société Botanique lange. La congélation a de plus en son vieux moulin à café
telle, sans antidote connu. aucune retenue. en une espèce de liquide sem- vêtement satiné, il fait pen- n’a, bien sûr, rien à voir avec la Actuellement, les magazines de Liège et rédigé par Clé- Après quinze minutes au plus d’adeptes. Elle prend en électrique. Et d’abord le retrou-
Quelques grammes ingérés Pourtant, les mycologues blable à de l’encre de Chine. ser à un silex. Le pied, jaunâ- vraie tuber melanosporum hors féminins et gastronomiques mence Lambinon-Adam avec grand maximum, on coupe compte la plupart des espèces ver.
peuvent causer des dégâts sont formels : le paxille en- Pourtant, jeune, il n’est pas tre à la base, est rouge car- de prix. Goûter, c’est rejeter. ■ publient des suppléments la collaboration de Jean Dam- tout. Il reste à ajouter, avant
énormes avec hypotension, roulé est toxique cuit et mauvais… mais il est préféra- min au ventre et couvert J. B. « Champignons » où les recet- blon. de servir bien chaud et avec du
hypoglycémie et destruc- même mortel « dégusté » ble de l’éviter. Il provoque d’une résille écarlate. Quant tes de saison dominent. C’est de ce savoureux recueil persil haché, deux jaunes
tion du foie. Plusieurs com- cru. des malaises et des troubles aux tubes, ils sont rouge Quant à Internet, une simple que nous extrayons, sans d’œufs battus avec quelques
plications présentent un Ses toxines provoquent des déplaisants quand on le sang. T OX I QU E S OU M OR T E L S requête sur un moteur de re- chichis, les très simples, faci- gouttes de jus de citron et un
En cas de doute,
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danger réel pour le pronos- symptômes cardio-vasculai- mange tout en consommant Le bolet satan est toxique cherches génère des milliers les, bons et classiques (vala- décilitre de crème fraîche.
tic vital. res allant jusqu’à provoquer des boissons alcoolisées. même si d’aucuns assurent de suggestions aux résultats fi- bles pour la plupart des cham- Ici encore, c’est une base.
appelez gratuitement le centre
Problème : les premiers l’hémolyse. L’antabuse des jardins est que, bien cuit, il devient nals plus ou moins probants. pignons forestiers ou des prés) Osez le pied-de-mouton ap-
symptômes disparaissent En plus, ses qualités gustati- aussi un fournisseur d’effets inoffensif. On peut aussi trouver dans le cèpes à la Bordelaise. porte d’autres sensations et le
antipoisons au 070/245 245.
deux jours après l’ingestion ves sont médiocres. Inutile psychodysleptiques. Des cas C’est un des rares bolets à commerce des guides culinai- Le Bordeaux est évidemment bolet accepte tout. Ou presque.
pour annoncer une détério- donc de tenter le diable et sont signalés après inges- éviter. Mais sa réputation dé- champignons sont res dédiés aux seuls champi- conseillé mais les bolets co- La truffe du Périgord aussi.
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ration affolante. ■ risquer gros. ■ tions répétées. ■ moniaque est surfaite. ■ à rejeter sans appel gnons avec, référence régio- mestibles font aussi l’affaire. C’est un rien plus coûteux
sur 7, 24 heures sur 24.
nale, « Cent recettes de chez Simple comme bonjour puis- mais que c’est bon ! ■
(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840
II . JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010 JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010
.
III
ONS
CHAMP GN
Expériences encadr ées et découvertes de terrain
« Quand je ne suis pas sûr à 120 % du champignon
à récolter, je ne le prends pas. À 99 %, il est
systématiquement rejeté. »
300 appels de détresse relatifs à l’ingestion
d’un champignon sont pris en charge
chaque année, par le centre antipoisons de Bruxelles.
Marcel Thibert, guide bénévole Les enfants en bas âge inquiètent davantage.
E
main, l’espoir nullement inavoué
de rentrer au bercail avec de quoi
dérouter. » certitude ou non, à une in-
se faire une clapante poêlée au gestion d’un champignon
goût sauvage. licitant de certaines trouvailles in- toxique, joindre le Centre anti-
Pour les guider, deux Jalhaytois téressantes. Ils ont même emporté poisons de la capitale
les encadrent. Passionnés des des cèpes de Bordeaux biens fer- (070/245 245) est le bon ré-
champignons depuis une grosse mes, des russules charbonnières flexe.
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vingtaine d’années, ils savent pa- de bonne facture, quelques laqués Pour Martine Mostin, sa di- Campagne de sensibilisation en Suisse. Au départ de Zurich, il est
tiemment expliquer, répondre améthystes. Violets, ils ont un cha- rectrice et docteur en méde- possible, et même conseillé, de faire contrôler sa récolte.
aux questions les plus variées et, peau comestible et apprécié qui, cine, il n’y a pas péril en la de-
aussi, mettre en garde. « C’est bien le pied étant trop coriace, se laisse meure. « Nous n’avons pas de toxications ici et là, soignées nes officiels de contrôle des
simple, avoue Marcel Thibert braiser en compagnie d’un bon bo- gros problèmes, nous confie-t- par des médecins traitants ou champignons (VAPKO) forme
(Sart) en s’adressant à la trentaine let. Le petit laqué relève le goût du elle, parce que le Belge n’est pas dans des hôpitaux de pro- des contrôleurs et des contrô-
de néophytes en exercice pratique grand. Un régal. un grand mycophage, contraire- vince. Le centre dispose d’un leuses. On peut les consulter
dans les sous-bois spadois de Bal- Pour les profanes, l’expédition ment aux Méridionaux ». site internet dont plusieurs pa- aisément. Ils assistent aussi
moral. Quand je ne suis pas sûr à est passionnante mais elle peut dé- N’empêche qu’il est, princi- ges sont dédiées aux champi- les médecins en cas de suspi-
120 % du champignon à récolter, je router. « C’est normal, reconnaît palement en septembre et en gnons toxiques (15) avec, pho- cion d’intoxication.
ne le prends pas. À 99 %, il est systé- Marcel Thibert. Il y a tant et tant octobre, des alertes à prendre tos à l’appui, un descriptif et Utile ? Sans aucun doute
matiquement rejeté ». d’espèces différentes, des comestibles au sérieux. une marche à suivre en cas de puisque lors d’une saison
Marcel Thibert fait équipe avec qui sont très bons, d’autres à peine ou « Surtout, continue la respon- troubles avérés (www.poisons- moyenne, Zurich contrôle
José Closset (Herbiester), l’autre pas du tout mangeables, des toxiques sable du centre, des parents qui centre.be). 4 300 cueillettes privées, soit
ami des carpophores. Ils se com- et même des mortels. Ce n’est pas en inquiets quand leurs enfants en Le système suisse est plus plus de 5 tonnes de comesti-
plètent et œuvrent en duo le plus une seule randonnée que l’on peut bas âge mâchonnent le chapeau évolué. Il propose, au départ bles mais 640 kg de non co-
souvent possible. D’abord, cela tout appréhender. Nous jetons des ba- Découvertes de terrain : pour d’un champignon. Générale- du centre toxicologique de Zu- mestibles, 75 kg de vénéneux
permet d’être plus disponible et ses. Et beaucoup de découvreurs re- les profanes, l’approche ment, on rassure, on conseille et rich, la protection des consom- et, horreur ! 4 kg d’amanites
de s’occuper avec un maximum tiennent quand même le profil de quel- encadréee est indispensable. tout se passe bien «. mateurs via un contrôle dans phalloïdes mortelles.
ÉdA 511488
d’attention des coureurs des bois ques champignons sûrs ». On se passionne... ou pas. Mais reconnaît Martine Mos- des postes cantonaux. Sans commentaire. ■
dont la démarche primaire est légi- Pour nos conseillers, la dernière tin, il est sans doute des in- L’Association suisse des orga- J. B.
time : tout cueillir pour escomp- inspection est toujours délicate.
ter gagner le gros lot lors du fil-
trage du tri avant le retour.
« Avant de commencer toute balade,
Ils scrutent le champignon sous
toutes ses faces, regardent s’il est
complet et n’hésitent pas à
Des erreurs et une drôle de pub VITE DIT Avec le réchauffement climatique, l’amanite des César… à domicile ?
précise José Closset, on explique les condamner tout un panier si, On l’a dit, et redit, deuxième vague. La Belgique Attention aux tiques… année et, près de chez nous, Les champignons sont-ils Dans le Loiret français, en ce
principales familles de champignons d’aventure, un seul élément sus- francophone est sur la liste l’Alsace est particulièrement déboussolés par le réchauffe- mois d’août, elle est reconnue
en montrant quelques espèces typi- pect du genre pied cassé ou mor- il est dangereux de pour un second envoi. Le champignonneur est un contaminée par l’acarien ment climatique ? dans plusieurs stations, entre
ques cueillies avant le départ. C’est ceau d’un chapeau orphelin sè- Larousse n’hésite pas. La mai- promeneur en forêt comme les pernicieux. Fièvre dans un des cèpes de Bordeaux en
une première approche. Alors, pen- ment le doute. consommer à l’aveugle son d’édition rappelle les autres. Il doit donc être attentif premier temps, éruption cutanée À suivre les conclusions d’Alan abondance et des girolles en
180 000 exemplaires mis en à ces petites bêtes qui aiment ensuite, il faut consulter en cas Gange, célèbre biologiste de
dant deux ou trois heures, on bat les Ils ne badinent pas avec la sécu- des champignons non quantité. D’ailleurs, à Orléans,
particulièrement les visiteurs de moindre doute.
bois en personnalisant les commentai- rité. On les comprend. ■ vente et diffuse un communi- l’Université de Londres, c’est le cèpe se vend moins de
occasionnels pour en faire leur
res selon les récoltes obtenues et l’inté- cultivés. En ajoutant qué de mise en garde. avec ses casse-croûte. Les tiques ont la … et à l’échinoccose une évidence. Le chercheur, 15 euros le kg. Contre 30 euros
rêt des participants ». excuses. alvéolaire mycologue averti comme l’était l’an dernier !
À Balmoral, les Verviétois en ba-
lade en ont eu pour leur écu. Avec
.net des erreurs ici et là. On cite aussi des erreurs de tra-
duction dans certains manuels
mauvaise habitude de
s’agripper à la peau des
On évoque ses dangers par
son père, a étudié 52 000
données collectées par le On déniche aussi des oronges
humains (et des animaux) et
un tapis bien garni, ils ont pu à loi- ans le genre des fautes de vulgarisation en néerlandais. épisodes. Pourtant, la parasitage dans le sud de l’Ardenne. Ce
D
Notre reportage en vidéo sur d’y déposer des bactéries et paternel pendant 50 ans
sir comparer de visu et avec le nez www.lavenir.net/champignons d’appréciation, on peut Et la publicité en ajoute. par l’échinoccose alvéolaire est serait un signe probant du
autres agents pathogènes autour de Salisbury, une ville
russules, lactaires, bolets, en se fé- évoquer l’incident de par- Comme, par exemple, un encart tangible. Pour rappel, il s’agit réchauffement climatique et
malvenus. du sud de l’Angleterre.
d’une maladie due à un ver de de l’avancée vers le nord de
cours survenu en août 1990 vantant en 2007 les qualités du
On connaît la maladie de Lyme la famille du ténia. Elle se
Marcel Jérôme
quand, avant la rentrée des clas- couteau spécial champignons Alan Gange est formel : la certaines espèces méridiona-
(borréliose) qui est bien traduit par des kystes qui les.
ses et les ventes massives de li- d’Opinel, le canif à la lame légè- présente dans nos régions. Elle peuvent atteindre le foie. Elle se durée de fructification des
vres scolaires et apparentés, les rement courbée, au dos dentelé menace les bûcherons contracte au contact d’éléments champignons ne cesse de
Une autre espèce se retrouve
célèbres éditions Larousse sor- pour enlever la cuticule et au principalement mais de simples souillés par des animaux s’allonger. Le fruit, c’est la
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espèce décrite, une pastille de il est déjà 130 000 exemplaires rouge à points blancs doublée carpophores sont cuisinés. La l’oronge vraie, limitée en zone l’olivier est un toxique virulent.
couleur qui indique la comesti- dans les librairies françaises, d’une puissante hallucinogène. parasite. On en relève même deux dans de production dans le sud de
chaleur détruit le parasite.
bilité et, bien sûr, la toxicité du 50 000 en Belgique, en Suisse et Et comme le dit Larousse, On évalue à 500 les cas Toutefois, on souligne un doute l’année pour certaines espèces l’Europe remonte progressive- Les mutants auraient donc de
Le plaisir de la récolte est évident. Et le beau bolet de Bordeaux peut champignon. au Canada et 120 000 sont prêts toute erreur est humaine. ■ d’infections en Belgique chaque réel en cas de congélation. dont le marasme des oréades ment. beaux jours devant eux.
devenir trophée gustatif. Et là, patatras : l’amanite phal- pour l’expédition de la J.B.
(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840