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Medina de Nedroma Magister

Ce document présente une étude sur le vieux bâti de la médina de Nédroma en Algérie. Il introduit le contexte historique et urbanistique des médinas algériennes, puis décrit les problématiques actuelles liées à la dégradation et la transformation du tissu urbain traditionnel de Nédroma.

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Medina de Nedroma Magister

Ce document présente une étude sur le vieux bâti de la médina de Nédroma en Algérie. Il introduit le contexte historique et urbanistique des médinas algériennes, puis décrit les problématiques actuelles liées à la dégradation et la transformation du tissu urbain traditionnel de Nédroma.

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Université d’Oran 2

Faculté des Sciences de la Terre et de l’Univers


MEMOIRE

Pour l’obtention du diplôme de Magister


En Géographie et Aménagement du Territoire

La Médina de Nédroma :

Étude du vieux bâti

Présenté et soutenu publiquement par :


YAMINE Naima

Devant le jury composé de :

HADEID Mohamed Professeur Université d’Oran 2 Président

TRACHE Sidi Mohammed Professeur Université d’Oran 2 Rapporteur

TAHRAOUI Fatima Maître de Conférences A Université d’Oran 2 Examinatrice

YOUSFI Badreddine Maître de Conférences A Université d’Oran 2 Examinateur

Année : 2015/2016
Je dédie cet ouvrage à mes parents qui m’ont élevé et
protégé par leurs prières.

A la mémoire de ma belle mère.

A mon époux Ahmed qui n’a cessé durant tous ce temps


à m’inciter à achever cette étude et par sa patience et son
aide précieuse.

A tous les membres de la famille : Yamine, Imine et


Maaleg

A mon directeur de recherche Mr S. M . Trache.

A la mémoire de mon co-encadreur Mr Bendjlid Abed


J’adresse mes sincères remerciements à mon directeur et encadreur l’éminent
professeur Mr TRACHE SIDI MOHAMMED qui a consacré beaucoup de son précieux temps
pour m’assister et qui par ses conseils et ses remarques pertinentes a été un acteur dominant
dans ma recherche.

Un grand Merci à MR ABDELMALEK LARBI, Directeur du CEM de Ain-


Tellout qui a mis tous l’établissement qu’il dirigeait à ma disposition.

A MR MIDOUN AZZEDDINE, le Président de l’association EL MOUAHIDIA


qui ma accueilli chaleureusement et a mis la riche bibliothèque de l’association à ma
disposition.

A Mme REMAOUN et aux membres du jury qui ont aimablement accepté


d’évaluer ce travail.

A tous les enseignants et les enseignantes de la faculté de science de la terre,


géographie et aménagement de territoire.

Un grand hommage est rendu aux services techniques de l’APC et de la Daïra de


Nédroma , Au personnel de D.P.A.T de la Wilaya de Tlemcen ainsi qu’à l’association et aux
habitants de la Medina de Nédroma Pour leur disponibilité et leur aide multiformes.

A Tous les organismes et services que j’ai consultés.

Ma profonde reconnaissance destinée à mes chers collègues de travail de la subdivision de


Logement et Equipements Publics surtout MR ABDELLI ABDELKADER.

Je serai durant toute ma vie très reconnaissante de l’aide que toutes ces personnes
n’ont prodiguée et de ce fait je leurs adresse mes sincères remerciements.
Introduction générale

Introduction générale

La ville est considérée comme une réalité spatiale et sociale. Elle présente un
certain nombre de traits spécifiques à chaque région et à chaque époque. Sa forme
globale est déterminée par l’ensemble des éléments structurants l’espace qui s’inscrit
dans un système urbain. DALMASSO le montre clairement en disant : « les villes sont
la projection sur une fraction de l’espace, des conditions naturelles, des héritages de
l’histoire du jeu, des forces économiques, des efforts du progrès techniques, du génie
créateur des architectes, des contraintes administratives, des habitudes quotidiennes
comme des aspirations conscientes ou inconscientes administratives de leurs
habitants, et du régime politique. »1 .

L’image des villes algériennes est le résultat d’évolutions successives de plusieurs


époques, leur développement est lié aux conditions historiques, économiques,
culturelles et naturelles. « elles disposent aujourd’hui d’un parc immobilier qui
comporte plus de 5 millions de logements celui-ci est caractérisé par la menace de
ruine qui pèse sur prés de 1.5 millions de logements »2.

La ville de Nédroma englobe d’anciens quartiers composés du vieux bâtis et de


nouveaux quartiers liés entre eux par des réseaux de communication souvent ingérables
mais qui convergent tous vers un même lieu. Chaque espace est connu par une fonction
bien déterminée soit culturelle, artisanale soit étatique ou résidentielle. Toutes ces
fonctions se complètent entre elles et offrent ainsi aux habitants un cadre de vie
civilisationel et opérationnel voire même agréable.

A l’instar des villes modernes, les centres anciens ou les villes historiques bâties sur des
sites défensifs proches aux ressources d’eau présentaient une multifonctionnalité
engendrant ainsi une fonction résidentielle et sociale.

D’une manière générale, le bâti ancien des villes algériennes tend vers sa dégradation
voire même sa disparition. Non seulement il n’est pas suffisamment entretenu, mais il
subit d’une manière perpétuelle des modifications de la part des occupants.

1 : Dalmasso. Etienne, 1973, l’introduction de la géographie urbaine de Pellegrini, Paris, P 10

2
: Moussannef-Serrab. Ch, 2006, stratégie de préservation et de mise en valeur du bâti ancien en Algérie ; le cas de
la coopération Algéro-Française, Université de Annaba.
http://www.naerus.net/web/sat/workshops/2006/papers/chaerad_mussafet.pdf:11p
1
Introduction générale

L’Algérie a hérité d’un patrimoine architectural et culturel arabo-islamique et


colonial comportant une valeur historique importante. Chaque œuvre patrimoniale
témoigne d’un passé propre à une population, à un mode de vie, à des systèmes de
comportement des traditions et des arts spécifiques ; Ceci se retrouve dans les centres
historiques comme les Médinas.

Durant les dernières décennies, les villes algériennes ont connu une forte
urbanisation et un rythme d’évolution accéléré, accompagné de mutations socio-
économiques profondes traduisant ainsi leur transformation. Elles prennent une
configuration spatiale nouvelle car elles sont devenues spatialement éclatées,
socialement hétérogènes et composites, économiquement complexes et difficiles à
gérer, parce qu’elles se sont trouvées, entre deux civilisations l’une héritée de nos
ancêtres et l’autre imposée d’un côté par la colonisation et de l’autre coté par la
modernité.

Donc les Médinas des villes précoloniales se trouvent précisément face à des
menaces variées au niveau environnemental, économique et social : perte de structures
sociales, traditionnelles et institutionnelles (constructions illégales et incontrôlées).

« Nédroma fait partie de la grande famille des Médinas, comme Tlemcen, Constantine,
au Maroc, Fès ou Meknès, en Tunisie comme Kairouan, Sfax ou Tunis. Alors qu'au
Maroc les villes européennes furent fondées à côté des Médinas pour préserver
celles-ci, en Algérie, un tel souci n'exista pas et beaucoup de traces de ce passé
précolonial ont été effacées. Ce ne fut pas le cas de Nédroma qui, à part ses remparts,
conserva l'essentiel de sa structure et constitue aujourd'hui un patrimoine pour
l'Algérie. » 3

L’ancien centre urbain se compose généralement par un ensemble de vieilles


bâtisses faisant partie du patrimoine urbanistique et architectural de la ville. Ainsi le
vieux bâti fait partie de notre passé, de notre mémoire et de notre identité. Il nous
permet de construire l’avenir basé sur des racines bien fondées.

3
Idem cité par Mr Guillil S., 2010, Etat de fait de la Médina de Nédroma et perspectives d’une stratégie de sauvegarde, mémoire
d’ingénieur en architecture, université de Tlemcen.

2
Introduction générale

Problématique :

Etudier la question du vieux bâti c’est aborder celle des villes précoloniales où s’est
juxtaposé un tissu urbain colonial au tissu traditionnel comme dans le cas de la Médina
de Nédroma. Elle est l’une des anciennes villes algériennes ancrées dans les
profondeurs de l’histoire, dont le vieux tissu urbain, présente encore aujourd’hui des
valeurs patrimoniales matérielles et immatérielles inestimables et recèle aussi un
important potentiel de développement local mais hélas gelé et inexploité.

Danielle PINI4 résume la situation et la problématique des villes historiques du


Maghreb, en un enjeu d’un processus de transformation économique et socioculturel
qui s’est traduit par une urbanisation fragmentée anarchique et incohérente.

Nédroma vit actuellement un processus de transformation économique et


socioculturel qui set traduit par une urbanisation très rapide, fragmentée incontrôlée et
incohérente, car de nouvelles entités se créent avec la multiplication de nouveaux quartiers.
Dans une telle situation, ce centre ancien a vu perdre sa centralité et modifier son rôle et a
vu aussi l’émergence de certains problèmes sociaux (les flux migratoires, la paupérisation,
la densification de l'habitat, la dégradation de l'environnement et les conflits urbains …).

Le changement dans le statut administratif de la ville de Nédroma (province commune


et à la fin daïra) et les différentes politiques en aménagement ont influencé d’une façon
irréversible l’organisation spatiale du cadre bâti et le fonctionnement habituel des quartiers.
A cet effet qu’en est-il de l’impact de cette multiple évolution sur la médina ?

Les aspirations universalistes à la modernité et les remous de la mondialisation ont


poussé les résidents et les autorités locales à opérer des transformations sur le plan
spatial, socio-économique et culturel de la Médina de Nédroma. Ce qui nous amène
d’emblée à nous interroger sur la place de la Médina dans les enjeux du développement
urbain de la ville, notamment sa fonctionnalité actuelle.

Les mutations les plus apparentes touchent particulièrement l’architecture des


maisons et le fonctionnement des quartiers. A ce propos, quelles sont les
transformations réalisées au niveau du cadre bâti ? Et sont-elles cohérentes avec
l’ancien aspect architectural ?

4
PINI Danièle, 2004, Patrimoine et développement durable : les enjeux et les défis pour les villes historiques du
Maghreb. In Patrimoine et développement durable dans les villes historiques du Maghreb contemporain : enjeux,
diagnostic et recommandation. UNESCO, Maroc.
3
Introduction générale

Quels sont les aménagements apportés par les acteurs locaux pour rendre la vieille ville
plus opérationnelle à une population de plus en plus mobile ? Et dans ce cas, y-a-t-il
des mesures prises pour la restauration du cadre bâti traditionnel ?

Quelle est la part allouée par les autorités locales aux vestiges architecturaux dans cette
Médina pour leur préservation ?

La dynamique spatiale et la mobilité résidentielle révèlent les comportements socio-


économiques qui caractérisent la médina par une intensité des changements et des
modifications irréversibles dans ses structures économiques et sociales. La mobilité
résidentielle n’a-t-elle pas généré une migration des activités de la médina vers les
nouveaux espaces urbanisés de la ville ? Quelle est la nouvelle répartition spatiale de
celles-ci ? y-a-t’il un regain pour les activités artisanales et culturelles qui conduit à une
nouvelle dynamique socio-économique de la vieille ville?

L’intensité des changements au niveau de la médina fait appel à plusieurs stratégies


d’aménagement des différents intervenants pour sauvegarder le patrimoine immobilier
de la vieille ville de Nédroma. A cet effet, quels sont les différents organismes qui
interviennent au niveau du cadre bâti ? Quelles sont les actions menées sur le terrain
avec les autorités locales ? D’où la question de son devenir qui se pose sérieusement,
« les problèmes des villes précoloniales en Algérie telles que Kalaa, Mazouna, Miliana,
Nedroma…, ne sont pas tant ceux de leur désorganisation ni de la désurbanisation
d’un certain nombre d’entre elles, que ceux, dans maints cas, de la dégénérescence de
leurs structures économiques, face à la quasi-absence des structures modernes » 5

Afin de voir la réalité de l’ancien bâti qui existe depuis le 11ème siècle, il est
intéressant de faire une étude du vieux bâti qui s’intitule : la Médina de Nédroma ;
étude du vieux bâti. La restauration du patrimoine foncier est devenue un défi politique
et économique pour les autorités, ceci nous amène à nous demander comment la
préservation du vieux bâti peut elle se concrétiser ?et quels sont les acteurs qui peuvent
y intervenir ?

5
Sari D., 1967, les villes précoloniales de l’Algérie occidentale : Nédroma, Kalâa, Mazouna, la société nationale
d’édition et de diffusion, Alger.

4
Introduction générale

Les objectifs de la recherche :

L’ancien noyau urbain de Nédroma, objet de notre recherche, dont la résistance du


vieux bâti est très vulnérable, a subi de nombreuses transformations au cours de son
histoire.

L’objectif principal de notre travail est d’abord d’étudier le cadre bâti en mettant
l’accent sur son état actuel et sur les transformations qui ont été opérées puis de déceler
les motifs qui ont provoqué la rupture entre l’ancien et le nouveau centre.

A cet effet, notre recherche s’articule sur trois éléments :

- le cadre spatial : Connaitre le devenir de la structure urbaine précoloniale de la médina


en s’appuyant d’une part sur les différents facteurs qui ont conduit à la dégradation du
cadre bâti, ou à sa transformation et d’autre part sur l’évolution de la médina en fonction
de la dynamique urbaine et de son intégration au reste de la ville.

- le cadre social : nous permet de connaitre le mode de vie et les pratiques des
habitants, leurs stratégies et leurs comportements sociaux.

- le cadre économique: Il met en lumière l’attraction de cette médina, son


rayonnement et son développement économique qui était basé surtout sur l’artisanat
traditionnelle (Tissage, Poterie). Il nous permet aussi de connaitre les différentes
activités économiques qui faisaient vivre la population à cette époque.

5
Introduction générale

Présentation du champ d’étude

Nédroma est située à l’extrémité Nord- Ouest de l’Algérie occidentale, elle se trouve au Sud-
est de Ghazaouet à 15 Kms de la côte, au Nord-Ouest de Tlemcen à une distance de 77 kms et au
Nord de Maghnia. (Carte N°1).

Cette ville est située dans un territoire qui se caractérise par un certain nombre de
particularités dont le principal est sa composante naturelle. Elle est bâtie sur un replat
topographique, sur le versant Nord du djebel Fillaoussène dont le point culminant atteint 1136 m
d’altitude et qui fait partie du massif des Traras. Ceci justifie d’ailleurs le site défensif que
l’actuelle médina occupe a une altitude de 650 m et qui surplomb sur le littoral. Elle s’étend sur
une surface de prés de 10 hectars et comptait en 1962, 2958 habitants.

Actuellement, Nédroma est le chef lieu de la daïra et de la commune du même nom, se


rattachant à la wilaya de Tlemcen. Elle administre les communes de Djebala, Khoriba et Ain
Kebira.

6
Introduction générale

7
Introduction générale

Méthode d’approche

Notre sujet concerne l’étude du vieux bâti de la Médina de Nédroma . A travers cet
intitulé il nous parait nécessaire de définir les concepts et les notions : la Médina, la ville
historique, le patrimoine et le vieux bâti…..utilisés par nos prédécesseurs dans cette
recherche.

Dans cette étude nous avons commencé par une recherche bibliographique en
consultant les différents documents traitants le thème en question, afin de mettre l’accent
sur l’ossature globale de notre travail.

La reconnaissance de ce patrimoine qu’on a hérité est un pas en avant qui nous


permet de faire une relecture de tous les événements que nos ancêtres ont vécu. Cela nous
permettra ainsi de retrouver et de reconnaître nos identités les plus authentiques.

« La vile historique est devenue une source d’enseignement et d’inspiration pour le


projet d’urbanisme. Celui-ci est conçu de façon à respecter la préexistence, et ne pas
produire des ruptures brutales dans le tissu urbain »6

Afin de cerner les caractéristiques socio-économiques de la médina on recueille les


informations utiles à notre recherche et toutes les données statistiques ensuite on fera une
investigation prospective du terrain pour mieux connaitre la zone d’étude

A partir de là, nous avons élaboré une maquette d’enquête qui comporte deux
rubriques :

La première touche le cadre bâti afin de dresser un bilan concernant ses caractéristiques,
son état actuel, le mode d’habiter et les transformations qu’il a subi, de connaitre le niveau
d’équipement de la Médina et la répartition des activités économiques dominantes.

La deuxième concerne l’habitant pour connaitre la composition socioéconomique des


occupants. Ceci nous permettra de cerner le dynamisme des quartiers d’activités dans la
Médina tel Kherba et Souk.

Le plan du travail : Pour répondre aux interrogations posées précédemment nous


divisons notre travail en trois parties

6
Hamidoug Ouadfel, 1993, Revue « El Omrane El Maghribi »

8
Introduction générale

La première partie consiste à décrire la structure urbaine de la Médina. Elle présentera


d’une manière synthétique la ville de Nédroma, sa Médina, sa structure, ses composantes
et son évolution historique en indiquant les différentes étapes de l’extension spatiale et
pour connaitre le changement de sa morphologie urbaine.

La deuxième partie consistera premièrement à décrypter le cadre bâti de la Médina, c'est-


à-dire donner un aperçu de son état actuel puis définir le degré de sa dégradation ou de sa
vétusté et deuxièmement à étudier le contexte socioéconomique de la médina pour
comprendre le déclin des activités artisanales et commerciales ainsi que de ses
conséquences sur la vie urbaine de la vieille Cité.

La troisième partie étudiera les acteurs intervenants sur cet ancien tissu urbain de la
Médina en s’appuyant sur les différentes actions d’intervention qui ont été opérées. Pour
préserver et sauvegarder le patrimoine immobilier d’un côté et de minimiser la
dégradation du vieux bâti en d’allongeant l’espérance de vie des habitations dont la survie
s’en trouve menacée de l’autre côté. A cet effet, des entretiens avec la population et avec
les autorités locales et surtout les associations ont été menées. Nous nous intéresserons
surtout aux grandes opérations comme la réhabilitation et la restauration du patrimoine
immobilier qui à nécessité des interventions de grande envergure. Ceci nous aidera à
mesurer et à évaluer le poids de la concrétisation de la restauration et la préservation du
tissu urbain ancien.

Pour être représentative notre enquête s’est basée sur le RGPH de 2008 qui n’a touché
que le 1/3 des constructions de chaque quartier. Ce chiffre a été déterminé sur la base
d’échantillonnage orientée qui n’a ciblé que les maisons les plus appropriées. Le tableau ci
après représente la répartition de notre échantillon.

Finalement on fera les traitements des données à l’aide de différents outils d’analyse
(les enquêtes) pour interpréter les résultats escomptés.

9
Introduction générale

Tableau N°1 : la répartition de l’échantillon

NBRE
Nbre de 1/3 Nbre de
N DIST N ILOT DE Habités Inhabités U. Proff
ménages constructions
CONSTS
40 15 9 6 0 12 5
39 27 20 5 0 22 9
82 44 33 10 0 34 15
41 95 67 19 0 74 32
13
42 1 0 0 0 0 0
30 84 68 18 0 75 28
27 13 5 3 0 5 4
26 6 0 1 0 0 2
294 11 9 2 0 11 4
10 14 60 49 3 0 52 25
34 7 5 2 0 6 2
29 88 49 27 0 62 28
25 13 9 2 0 8 4
21 36 21 8 0 33 12
19 12 5 3 0 4 4
18 23 5 4 4 4 8
14
20 61 39 11 1 39 20
24 22 9 9 0 9 7
23 11 4 4 0 4 4
22 28 19 6 0 21 9
293 53 39 13 0 50 18
2 13 8 2 0 11 4
13 66 26 18 2 29 22
17 13 0 0 0 0 4
15
16 18 0 0 0 0 6
66 9 0 0 0 0 3
67 17 0 0 0 0 6
45 32 26 3 1 27 13
12 46 17 12 5 0 13 6
5 25 21 4 0 21 10
38 8 6 2 0 5 3
37 33 24 8 0 24 12
18
28 23 18 6 0 17 8
36 14 10 2 0 11 5
TOTAL 998 605 206 8 683 342

10
Introduction générale

L’intérêt de l’étude:
La Médina de Nédroma est le résultat de sédimentations historiques qui se traduit par
l’accumulation d’un patrimoine immobilier important. Notre intérêt de l’étude décrypté :

I-Intérêt historique et culturel:


La fondation de la médina de Nédroma remonte au 11ème siècle à la période de la dynastie
Almohade. Par rapport au reste de l'agglomération elle présente un caractère polarisateur du
point de vue culturel, social, religieux et économique.

2-Intérêt scientifique :
L'intérêt scientifique pour cette Médina vient du fait qu'elle possède des sites remarquables
conçus d’une manière ingénieuse et une structure urbaine intacte jusqu'à présent. De ce fait le
vieux bâti de la médina reste une source de documentation et d’inspiration pour les chercheurs en
se demandant comment ces structures ont pu résister plusieurs siècles aux différents aléas
naturels et historiques ?
3- Intérêt d'urgence:
Ce noyau ancien imprégné de culture, chargé d’histoire, mémoire collective de tout un peuple
qui fait la gloire de cette ville est exposé à de graves dangers de dégradations et d’insalubrité très
avancés. Il est urgent de prendre en charge l’avenir de la médina.

11
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale

INTRODUCTION :
La ville s’inscrit dans un territoire qui englobe un ensemble de caractères : climatique,
morphologique, physique, anthropologique, culturel…
La médina de Nédroma est un ensemble urbain qui trouve son ancrage dans la profondeur de
l’histoire.
Notre étude porte une lecture sur l’évolution de la médina à travers le temps d’une manière
globale d’une part et sur son tissu urbain avec ses différentes composantes d’autre part.
Ce ci nous conduit à analyser cette évolution à travers le temps et les mutations spatiales et
socioéconomiques de la médina.
Sur ce sujet dans la mémoire collective, Halbwachs a écrit ; «lorsqu’un groupe est inséré dans une
partie de l’espace, il la transforme à son image, mais en même temps il se plie et s’adapte à des
choses matérielles qui lui résistent. Il s’enferme dans le cadre qu’il a construit. L’image du milieu
extérieur et des rapports stables qu’il entretient avec lui passe au premier plan de l’idée qu’il se
La ville peut être définie comme un objet ou un fait naturel fabriqué, dont sa construction a conservé
les empreintes marquées par les différentes époques vécues. La reconstitution du processus de la
formation de la ville allant de son état primitif jusqu’à atteindre son état actuel n’est autre qu’un bilan
de son histoire urbaine. Panerai Philippe le montre clairement en disant : «Connaître une ville n’est
pas simple, surtout quand elle est vaste et que chaque époque est venue déposer sans trop de
précautions sa marque sur celle des générations précédentes.»1.
La ville ancienne de Nédroma est un noyau qui présente un type de sites classiques des cités
traditionnelles maghrébines.

1
Panerai Ph., Depaule J. Ch., Demorgon M., 1999, Analyse urbaine, Ed Parenthèse, France.

12
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

INTRODUCTION :
Les œuvres patrimoniales témoignent d’un passé propre à chaque population : un mode de
vie, des systèmes de comportement, des traditions et des arts spécifiques. Elles constituent
une source inépuisée de références, que la société a conçue à ses besoins de fonctionnement,
d’organisation et de défense. Ce patrimoine historique a subi et subi encore des
transformations profondes dues aux nouvelles exigences de la modernité. L’image ancienne
de ce patrimoine est entrain de se perdre ; cela signifie une perte de la mémoire historique et
des sources de références d’inspiration.

La notion de patrimoine est aussi vieille que le droit de propriété, elle a commencé le jour où
un homme a revendiqué son droit de possession.
Dès lors, cette notion qui ne s’appliquait qu’aux monuments importants et sites historiques
s’est évoluée les dernières décennies en introduisant tous le vieux bâti.
Dans un premier temps nous tenterons d’éclaircir les différentes notions rattachées au
patrimoine, en présentant l’élargissement du concept du patrimoine monumental au
patrimoine architectural et urbain et nous aborderons dans un deuxième temps, la notion de la
ville historique et de la Médina en montrant comment celles-ci se complètent.
1- Le concept du patrimoine :

Depuis longtemps la notion du « patrimoine » était liée à celle de la notion du « monument».


Ce mot évoque le sens de « se remémorer, avertir, rappeler », c’est une signification qui
interpelle la mémoire et qui désigne toute sculpture ou ouvrage architectural qui permet de
rappeler un évènement historique. C’est un bien d'héritage qui descend, suivant la loi, des
pères et des mères à leurs enfants».
Dans le Grand Larousse : le patrimoine est définit comme un «Bien qu'on obtient par
héritage de ses ascendants, ce qui est transmis par les ancêtres et est considéré comme
héritage commun d'un groupe».
Françoise Choay : définit le patrimoine comme «l'expression qui désigne un fond destiné à
la jouissance d'une communauté élargie aux dimensions planétaires et constitué par
l'accumulation continue d'une diversité d'objets qui rassemble leur commune appartenance
au passé » 1
Selon L’UNESCO : « le patrimoine est l’héritage du passé, dont nous profitons aujourd’hui
et qui nous transmettons aux générations à venir, nos patrimoines culturels et naturels sont

1 13
CHOAY F., 1992, L’allégorie du patrimoine, Éd du Seuil, Paris, 275 p.
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration. Ce sont des pierres de touche, nos points
de références, les éléments de notre identité ».
Le patrimoine s'était vu assigner la mission de fabriquer l'identité, de gommer les différences
et les frontières entre nations et continents états et leurs spécificités. Elargie à l'ensemble des
traces produites par la nature et par l'homme au cours des siècles, cette conception a été
transmise dans le monde et a fini par s'imposer. Plus récemment encore on a vu l’intégration
du cadre bâti et les vestiges architecturaux, édifices monumentaux, rues, places, palais,
bâtiments, morceaux de villes qui en constituent les noyaux historiques et villes à part entière.
Donc le Patrimoine est souvent synonyme d'héritage - témoignage de l'histoire et des
traditions d'une société qui nous a été légué par les générations précédentes et que l'on veut
transmettre aux générations futures, donc à conserver.
 PATRIMOINE URBAIN :
Le patrimoine urbain est une « valeur significative et exemplative d’une organisation spatiale
transcendant l’évolution des modes et des techniques. C’est un fait capital dont les points de
confirmation sont multiples et répartis aux quatre coins du monde»2.
La notion du patrimoine urbain comprend tous tissus prestigieux ou non des villes
traditionnelles et tend à englober de façon plus générale tous les tissus urbains fortement
structurés.
Selon Bouché Nancy : «Le patrimoine urbain fait explicitement référence à la vie urbaine, à
l’histoire urbaine d’une ville, aux modes d’habiter, de vivre, de commercer, de développer
l’activité économique… Les formes sont liées à ces fonctions dans différents contextes
culturels et sociaux ».3

Le patrimoine urbain d’une ville porte donc son germe l'histoire de cette ville. Il retrace tous
les évènements que cette ville a subis.

La conservation des monuments est primordiale. Ces monuments que les anciens ont érigés
avec vigueur et amour et aussi avec leur richesse témoignent une expression d’un sentiment
religieux et un mode de vie inhérent à leur identité. Ces édifices appartiennent à ceux qui les
ont construits et aussi à nos successeurs c’est à nous donc de ne ménager aucun effort pour
faire perdurer ce témoignage.

2
Barthelemy J., 1995, De la charte de Venise à celle des villes historiques, In le journal scientifique : Ethique, principes et
méthodologies, ICOMOS, p6.
3
Nancy B., 1997, Vieux quartiers, vie nouvelles ; Les quartiers anciens comme patrimoine social : quelles
implications et quelles priorités d’acteurs ? La renaissance des villes anciennes, Journal Scientifique, ICOMOS
Journal Scientifique, p19. 14
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

2- Le concept de la ville historique:


La ville historique est une structure vivante qui exprime l'évolution de la société et de son
identité culturelle. Elle constitue une part d'un large héritage et contexte naturel et humain.
Elle est beaucoup plus qu'un paysage historique. Les deux notions ville historique et paysage
ont des liens forts et qui se renforcent, c'est tout un mélange de valeurs, culturelles, sociales,
anthropologiques...
Dans le passé la ville était «…l’une des plus belle productions des grandes civilisations
témoignant à travers les siècles de la richesse de leur inspiration.»4

Le concept de la ville historique est définitivement formalisé en 1986 par ICOMOS (Le
Conseil international des monuments et des sites): « Les villes, grandes et petites, (...) qui,
outre leur qualité de document historique, expriment les valeurs propres aux civilisations
urbaines traditionnelles» sont éligibles à la procédure de sauvegarde »5.
Selon R. Pane (1979)6, un centre historique est la partie de la ville, qui apparaît lisible
planimétrique et qui se présente comme une stratification profonde. En fait, un centre
historique est reconnu par certaines valeurs telles que valeur d’homogénéité et d’unicité,
valeur culturelle et esthétique et valeur économique…

Les villes historiques peuvent faire l'objet d'une identification et classification selon divers
critères :
• Urbanistique7, la ville historique est identifiée par sa position par rapport à son
isolement ou intégration à un tissu urbain.
• Etat de conservation8, la ville historique est identifiée soit comme une ville en
phase de décadence, soit récente tels que les complexes architecturaux urbains
modernes (Chicago, Sidney,...)
• Et enfin selon leur historicité9, la ville historique est identifiée selon les faits de
sa création et de sa localisation.
Compte tenu du risque de la dégradation du vieux bâti des villes historiques leurs sauvegardes
s’impose comme une solution d’urgence en procédant à un certain nombre de protocoles qui

4
Lacaze J-P., 1979, Introduction à la planification urbaine : imprécis d’urbanisme à la française, Ed Le Moniteur, Paris.
5
Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques, 1986, ICOMOS, 6 décembre 1986
6
Koumas A., Koumas C., 1993, méthode et technique de conservation In : la 1ère conférence internationale pour l’étude et la
conservation de l’architecture de terre 24-29 oct. 1993. Silves, p 231-236.
7
Pour plus de détail voir Art. de la convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Europe. Grenade.3.10.1985
8
Cette classification est faite par A. Gazzola e L. A. Fontana (1973) : « Analisi culturali Del territorio »
9
Classification de Bailly G. H. et. Desbat J. P., 1973, « Les ensembles dans la reconquête urbaine ». Paris. Republié en 1974
par le conseil de l'Europe 15
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

peuvent être résumés en : identification ; restauration; réhabilitation ; entretien ; protection ;


conservation ; revitalisation ; requalification; rénovation ; mise en valeur, développement…

3- La Médina ; le modèle d’une ville historique traditionnelle et


musulmane:

3-1- La médina : notion et origine :


Une Médina (
‫)ا ا‬, désigne une ville ancienne par opposition à une ville moderne de
type européen. Ce terme est surtout employé dans les pays du Maghreb, en Afrique de l'Ouest
et en

Afrique de l'Est.10

« En Afrique du nord, la médina désigne la partie ancienne d’une ville par opposition aux
quartiers nouveaux de conception européenne »11
La Médina ou la ville musulmane est le lieu où s’est développée la civilisation islamique,
selon des caractéristiques architecturales et sociales spécifiques et d'une activité économique
intense basé surtout sur l'artisanat traditionnelle.
Elle a été aussi un lieu d'étude et d'éducation de toutes les sciences enseignées dans les
mosquées et leurs annexes (Mederssas, Zaouïas...).
«La médina, en arabe, c'était la ville intégrée et intégrante, unité sociale de référence, habitat
exclusif, référence à la consolidation du sédentarisme. C’était un espace perméable aux
noyaux ruraux environnants qui la nourrissent, et aux activités marchandes qui la
soutiennent, malgré les remparts qui la ferment et la protègent de la menace des
envahisseurs. A l'intérieur de ses murailles germine un tissu social vivant, avec ses passions
d'amour et de guerre, capable de construire, au fil de l'histoire, ses propres signes d'identité
et la traduction des modes de vie à travers la création littéraire et artistique, ainsi que par
l'expression architecturale et artisanale.»12.
La Médine, première cité d’islam qui a été une référence pour les autres cités. Ce modèle
urbain typiquement islamique recouvre des notions relatives à une organisation particulière

10
Le Larousse expression, 2002, Le multi-dictionnaire du français au quotidien, VUEF.

11
Liauzu Claude, 1995, « Médinas, mégapoles et ghettos » revue de médina cité du monde, p17.
12
Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, 1995, Médinas: sauvegarde sélective de l'habitat traditionnel?, La Lettre du
patrimoine mondial, n° 9.

16
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

des espaces et un ensemble de lois islamiques. Ce modèle offrait à la population un cadre de


vie sociale et familiale conforme à leur aspiration arabo-islamique.
Comme tout établissement humain qui regroupe en un lieu du territoire une population
hétérogène donnée. Les Médinas ont obéi aux mêmes règles de constructions et de
développement des autres villes (facteurs naturels, économiques, politiques, sécuritaires,
climatiques, ethniques et religieux.)

3-2- Les enjeux de la Médina


a- L’enjeu économique :
La médina de Nédroma par ses activités artisanales, ses manufactures et son commerce reste
un lieu de travail par excellence. L’enjeu économique se manifeste également à travers la
réussite commerciale de la médina qui est à l’origine de sa forte centralité et de son
rayonnement sur l’agglomération.
b- L’enjeu social :
La médina représente un enjeu social important. Elle est le lieu d’accueil d’une population
dont elle assure sa promotion sociale et son intégration.
L’inadéquation de l’habitat traditionnel avec le nouveau mode de vie de l’élite, et l’incapacité
financière ou se trouvent de nombreuses familles de la médina à entretenir leur maison
expliquent dans la plus part des cas cet abandon.
c- L’enjeu culturel :
Afin de cerner les concepts qui se rattachent au patrimoine urbain et historique et après avoir
défini les différentes notions : patrimoine architectural, urbain et culturel il est très important
de rappeler les caractéristiques de l’enjeu culturel de la Médina de Nédroma, sa diversité et
son impact qu’il exerçait sur une population fière de sa culture arabo-islamique
3-3- Les éléments structuraux de la Médina :
La Médina ou la ville islamique se caractérise par un ensemble d'éléments structurants et
éléments composants.
a) Les quartiers sont des unités urbaines qui possèdent leurs identités, composées de
bâtisses séparées par des étroites rues. Chaque quartier à ses propres équipements de
base. La médina est divisée en plusieurs quartiers dont les limites se croisent sur la
place centrale où est située la grande Mosquée. (carte N° 2)
b) Les places jouent essentiellement le rôle de : Lieu de détente et repos après la dure
journée de travail ; espace pour les rencontres, les convivialités et des festivités.
c) Les rues, ruelles et impasses, remplissent le rôle de liaison entre les différentes
composantes du quartier et le reste de la cité.
17
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

3-4- Les éléments composants de la Médina :


Parmi les composantes de la Médina, nous avons :
a) Les fortifications ou les remparts servaient a délimiter et à sécuriser la Médina. Cette
enceinte comportait plusieurs portes gardées assurant ainsi une maitrise des entrées et
sorties à la médina des gens.
b) La grande Mosquée, équipement de culte se situant au cœur de la Médina.
c) Le Hammam, équipement typique de la Médina, localisé à côté de la grande
Mosquée.
d) Le Palais ou la casbah, un lieu de pouvoir localisé à une des extrémités des
principales portes.
e) Le Souk, équipement à caractère commercial et économique, localisé sur les
principales rues qui convergent vers la grande mosquée.
f) Les fondouks sont des équipements d'accompagnements du souk. Ils servaient à
l'hébergement des commerçants et au stockage des marchandises.

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
1ier chapitre : la Médina, patrimoine et ville historique

L’ancien centre de la ville de Nédroma constituait son noyau initial. C’est à partir de celui
ci qu’elle s’est étendue.
Nédroma , ville historique n’a pas été construite suivant un plan prédéfini mais sa Médina a été
bâti de manière qu’elle résiste aux conditions climatiques d’une part et qu’elle soit accessible
sans trop de peine à tous les habitants d’autre part.
La Médina de Nédroma, par sa structure, ses ressources de son terroir présentait un cadre
de vie diversifié sur le plan religieux, social et économique.
Les étroites ruelles (derb) de la Médina convergeaient toutes vers la même place dite Tarbiâa. En
ce lieu, les habitants pouvaient prendre une douche dans le bain maure, prier dans la mosquée et
faire leurs emplettes de tous genres. A la Tarbiâa tous les jours les gens se rencontraient au café
et échangeaient entre eux leurs préoccupations quotidiennes. Mais maintenant l’extension de
cette ville a fait perdre ce role dominant de la Médina.
Conclusion :
Le patrimoine est une richesse matérielle et immatérielle léguée par nos ailleurs que nous
devrons revaloriser, conserver puis transmettre aux générations futures.
Le patrimoine peut-être perçu comme ressource ayant une valeur inestimable à plusieurs
dimensions qu’on doit nécessairement sauvegarder.
Le choix du terrain, la construction des mosquées, du bain maure et des habitations séparées par
des derbs qui convergent tous à la place de la Tarbiâa montrent que les maitres d’ouvrages ont eu
à cette époque des concepts très ingénieux basés sur des notions élémentaires de l’aménagement
du territoire inspirées de la culture arabo-islamique. .

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

Introduction :
La patrimonialisation d’un site architectural ou un ensemble urbain trouve son ancrage dans la
profondeur historique.
Nous montrerons tout au long de ce chapitre certains aspects et dimensions de la
vie urbaine de la Médina et puis nous décrypterons le processus historique qui a permis son
émergence en lui donnant une identité spécifique.

1- Nédroma : Une médina d’origine berbère :

Nédroma a pris dés le 9éme siècle le nom de « Fillaoussène » comme ville existante par
le géographe EL YACOUBI (876 – 889), dans son livre « Kitab El Bouldan ». Ce qu’en 1068
qu’elle a pris son nom d’aujourd’hui, comme une ville importante et prospère, par le
géographe EL BEKRI, dans son livre « Description d’Afrique ».

Selon René Basset ; Nédroma est une cité berbère qui portait le nom fillaoussène
relatif au « djebel Fellaoussène » qui la domine. Celui-ci est un nom berbère composé de
deux éléments « Fella » dans le sens « sur » ou « plus haut que» et « Oussène » dans le
sens de « city » ou « village » (photo N° 1 et photo N° 2).

Selon Ibn Khaldoun, le nom de Nédroma est apparu entre le 9ème et le 11ème siècle
qui serait un nom d’une tribu berbère de la branche des « Koumia » originaires des « beni
Faten Ben Temssit ben Daris », sous l’empire de l’Emir Almoravide Youssef Ben
Tachfine qui a construit la vieille mosquée de Nédroma. Tandis que le nom d’origine
berbère c’est Noedhroma. Celui-ci est composé de deux éléments « No » dans le sens
« appartient» et « Edhroma » dans le sens « groupe » ou « tribu »1 .

Abdelmoumène , le premier des princes almowahades est fondateur de Nédroma,


cité fortifiée et entourée de murailles, dominée par une Casbah au sud.

Elle compte une place forte dans la région grâce à sa position stratégique (proche du
littoral , le site défensif).

1
La maison de la culture de Bouira sous la tutelle de ministère de la culture, 2010, Les journées du patrimoine culturel,
Bouira, Algerie.

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante
terminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La
La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

Photo N° 01,02 : vue générale de Nédroma en 1860

Source : Association
ssociation El Mouahidia

2- Site et situation :

Nédroma est l’une des petites villes de l’Ouest algérien.


lgérien. Elle est le chef lieu de sa daira
et de sa commune en même temps. D’une manière générale la commune de Nédroma est
délimitée au nord
ord par les communes de Ghazaouet et Dar Yaghmourassène, au sud par les
communes Djabala et Hammam Boughrara, à l’est
l’ par la commune d’Ain Kebira et à l’ouest
par la commune de Souahlia. Tandis que la ville de Nédroma est située au Sud-ouest
Sud de la
commune et elle est délimitée au Nord par l’agglomération de Khoriba, à l’est
l’ et au sud par
les montagnes d’El Mechouar et d’El Gliaa a la suite, et à l’ouest
l’ uest par l’agglomération de
Houanet. Elle s’étend sur une superficie de 204 ha. Celle-ci
Celle ci possède un centre urbain
urb ancien
qui représente l’actuelle médina.

La médina ancien centre urbain de Nédroma est située géographiquement


géographiqu au sud de la
ville. Elle délimitée au nord
ord par les quartiers de sidi Yahya et Ibn Badis où se trouve le
noyau européen, au sud par le quartier de Sidi Abderrahmane, à l’est
st par le cimetière et le
quartier d’El Ramla et à l’Ouest par l’Oued de chaabet Zaifa et le quartier Benkmila. Sa
superficie est de 16,5 ha.

2-1- Le Site de la ville et de la Médina :

La ville de Nedroma s’est installée à mi-pente,


pente, sur le piemont nord du djebel
Fellaoussène ; montagne des traras dont le point culminant atteint 1.136 m d’altitude.
d’a Elle

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

occupe un site relativement accidenté surplombant la plaine fertile de Mezaourou , sur un


replat d’interfluve entre Oued Amar et Oued Kessarine.
Cette zone est caractérisée par un relief accédenté s’expliqué par la densité du réseau
hydraugraphique ; dont la topographie du territoire communal est composé :
 D’une chaine montagneuse au sud d’une orientation sud-nord entierement liée
au djebel Fellaoussène et djebel d’El-Gliaa d’où se trouvent les trés fortes pentes + 25%.
 D’un assez vaste secteur de plaine ouverte sur la mer par la vallée d’Oued
Agrouch ; d’où s’étendent des pentes inferieures à 10%. Cependant ces pentes s’abaissent
régulierement du Sud au Nord à partir de 320m de côte jusqu’au 220m de côte.
C’est vers cette partie que recemment s’est developpée la ville où s’exerce
l’essentiel de l’activité agricole.
Par ailleurs la médina est assise à 400 m d’altitude, elle est batie sur le versant Nord
du Djebel Fillaoussène dont elle occupe le versant Nord-est du col de Bab Taza à 384m
d’altitude. Cette médina s’étale sur les pentes de « 0 à 10% ».2
La ville de Nedroma est caractérisée par un site défensif remarquable dominant
d’importantes voies stratégiques et par deux terroirs; celui d’une plaine ouverte sur la mer et
d’une chaine de montagnes « Il s’agit là d’un site classique des cités Maghrébines
traditionnelles (Tlemcen, Mazouna, Kallaâ, Miliana, Fès, etc…) à l’origine des fonctions
politico-militaires ».3 (Carte N°3 )
2-2- Le climat :
L’abondance des cours d’eau est évidemment liée à une situation climatique
privilégiée qui se caractérise par un climat méditerranéen. C’est un climat froid peu humide en
hiver, sec et chaud en été. La région de Nédroma est celle qui reçoit le plus de pluies après
Tlemcen.
D’après les moyennes faites sur 25 années par SELTZER « le climat de l’Algérie-
Alger 1946 ». Nédroma reçoit annuellement 521mm de pluies car elle est située au milieu d’un
ilot particulièrement pluvieux dans les Traras, un climat méditéranien ; pluies irregulieres de
400 à 500 mm/an (1913-1938)4

2
Thumelin-Prenant M.A., 1986, Nédroma 1954, étude urbaine ; in Nédroma: 1954 – 1984, CRIDISSH, Université d’Oran.

3
Serdoun A., 1982, les mutations récentes d’une petite ville précoloniale de l’extrême nord-ouest Algérien :
Nedroma, DES, Oran
4
Sari Dj., 1967, les villes précoloniales de l’Algérie occidentale : Nedroma, Kalaa, Mazouna, la société
nationale d’édition et de diffusion, Alger.

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

3- Une structure urbaine traditionnelle précoloniale « arabo islamique » :

La lecture de la configuration spatiale de la médina selon les études de Grand Guillaume et


M. A .Thumelin - Prenant montrent que la médina de Nédroma est composée comme
aujourd’hui de quatre entités urbaines : deux quartiers au sud qui portent les noms des
tribus : « Beni Affane » et « Beni Zid ». Le troisième quartier porte le nom de sa fonction
« le Souq » et le quatrième est nommé « Kherba » qui signifie « ruines ».

Les limites de ces quartiers se croisent sur la place de la Tarbiâa qui était considérée comme
un point de convergence de toutes les ruelles au sein de la structure urbaine. Elle était
auparavant une place du marché hebdomadaire des laines.

4- Les éléments structurant le tissu urbain de la médina de Nédroma


4-1 - Les remparts et les portes :

La sécurité est un facteur principal dans la constitution de n’importe quelle société urbaine
stable. La fortification a joué un rôle prédéterminant dans l’évolution de la ville à côté de l’activité
commerciale et économique. De ce fait, les remparts sont considérés comme l’un des principaux
composants de la Médina. Ils sont percés par quatre portes. Bab El Médina au Nord, Bab El Casbah
au Sud, Bab Taza à l’Ouest et Bab el fraqi à l’Est. Elles servaient à contrôler tous les mouvements de
la population. Maintenant de ces portes il n’en reste que deux celui du nord et celui du sud.

En consultant la carte de J. CANAL de 1886, la carte des remparts de l’URBAT -1991 et la photo
aérienne de 2001 ; on retrouve la forme des anciens quartiers. La majorité des remparts a disparu et
il ne reste qu’une mince portion au côté sud en face de Kasr Essoltane. Selon les écrits des historiens
ces murs ont été érigés par le Kalifa Abdelmoumène Ibn Ali à la période Almohade (Carte n°4).

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

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2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

4-2- les quartiers et les places :

a) Le quartier Beni Affane : il est situé au sud-ouest de la médina et dispose d’un seul axe
routier qui se trouve en bordure du rempart sud. C’est un quartier d’habitations qui se
caractérisait par une faible activité commerciale. Il possède actuellement des
monuments archéologiques importants : la grande mosquée almoravide avec le minaret,
le bain maure qui symbolise un système de circulation d’eau purement traditionnel,
Mesjid Sidi Bouali et Zaouia Ziania…
b) Le quartier de Beni Zid : il est situé dans la partie sud-est de la médina à la limite Est
de Beni Affane. Il est marqué par la porte de la Casbah, vestige encore existant des
anciens remparts, par la mosquée des Queddarine et le marabout de Sidi Soltan. C’est
un quartier d’habitations qui s’est caractérisé par l’activité artisanale de la poterie sise
la voie des Queddarine et Fekherhine « potiers ». malheureusement cette activité est
entrain de disparaitre. Il est desservi par de nombreuses impasses.
c) Le quartier de Kherba : il est situé au nord du quartier Beni Zid dans la partie Nord-Est
de la médina. C’est un quartier d’habitations et d’ateliers car il était occupé par des
ateliers de mécanique, de tisserands et des commerces en bordure de voies publiques qui
est actuellement quasi inexistante, avec un seul monument c’est la mosquée de Sidi
Mendil.
d) Le quartier d’Es Souq : il se trouve au nord-ouest de la médina, en partant de la place
Tarbiâ vers la place de Tarbiaâ « ex du marché aux grains » par derb Es Souq où la rue
des Almohades actuellement. Ce quartier est caractérisé par la densité des activités
artisanales et commerciales tel que tailleurs et brodeurs de djellaba, cordonniers et
babouchiers, le tissage, la poterie, le tapis, la menuiserie…. Il est marqué par la
medressa coranique et la mosquée d’El Hadaddine . (Carte N°5 )

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2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

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2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

e) Les places : En outre chaque quartier regroupe un ensemble de maisons autour d’un
espace central appelé la place. Celle-ci est un espace vital de l’unité de résidence, un
lieu où les gens se rencontraient.

Chaque place portait le nom de sa spécialité commerciale, elles sont de nombre de cinq à la
médina de Nédroma : place victoire (marché de grains), place du marché des viandes, place
Tarbiâa (marché de la laine), place de la grande mosquée et place tribâa. (Carte N°6).

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

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2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

4-3 - Derb « la rue », Driba « la ruelle » et impasse :

Les derbs ou rues sont des axes majeurs de planification urbaine, ils jouent le rôle de
liaison et assurent la fluidité de circulation aux divers points stratégiques de la médina
tel les places, et la mosquée. « La rue, ce n’est pas un spectacle. C’est la simplicité »5

Les dimensions et les largeurs des rues obéissent généralement aux moyens de transport
existant (âne, mule, cheval), à la topographie du terrain et au climat. Car la largeur des rues
(derbs) peuvent commencer de 6m et finir à 2,5 m pour aboutir à un espace plus large (place).
Par contre, les impasses peuvent atteindre au minimum 1,5m de largeur.

On peut énumérer six rues principales, les plus importantes :

Derb Essouq : Derb qui assure la liaison entre la Place victoire (place du marché des grains) à
la place Tarbiâa.
Derb El-Casbah: Prend le nom de la Casbah (Kasr Essoltane), assure la fluidité entre le sud
de la Médina et la place Tarbiâa, à un certain moment il croise Derb El-Fekharine relatif au
nom des potiers en Arabe.
Derb Beni Zid et Derb El-Kherba, chacun d'eux traversent respectivement le quartier Beni
Zid et le quartier El-Kherba. Ce dernier longe la muraille en se croisant avec Derb El-
Fakharines et Derb El-Kasbah.
Derb Beni Zid, commence de la place de la Grande Mosquée et s'arrête à l'artère qui longe la
muraille du côté nord, et fait liaison entre celui-ci et Derb Essouq.
Derb Sidi Bouali : assure la liaison entre la place de la Grande Mosquée et le Mausolée de
Sidi Bouali. Cette structure viaire reste jusqu'à nos jours visible et non modifiable (Carte N°7).

5
Boukhira M., 2008, dans le colloque de Tunisie sur l’architecture arabe (janvier 2008).

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
2 ième chapitre :La Médina de Nédroma ; un ancien noyau historique

Conclusion

L’ancien centre de Nédroma, site historique, jouit d’une position stratégique, assurant un rôle de
liaison entre les différentes localités des monts des Traras. Elle a connu à travers son histoire et son
occupation des turbulences qui se sont traduites par des incidences sur son organisation spatiale et
sociale.
La médina de Nédroma se présente comme un prototype réduit de la ville islamique.
Elle renferme un ensemble de valeurs historiques et culturelles qui ont contribué à la formation d’une
identité propre à la région des Traras caractérisée par un organisme tribale.

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Introduction
Le noyau initial de la ville de Nédroma a obéi aux mêmes règles et conditions de construction
de toute ville médiévale : conditions naturelles, politiques, économiques et sécuritaires. Par sa
longue histoire la Médina dispose d’un nombre important de monuments et de sites
historiques qui se manifestent par la présence de mosquées, de hammams, de remparts, etc.
1- Les composantes patrimoniales de la Médina
1-1- La Muraille et ses composantes:
composantes

La médina était entourée par une muraille appelée rempart qui la fortifiait et la protégeait.
Celle-ci
ci remonte à l’époque des Almohades. Actuellement, il n’en reste qu’une simple portion
de cette muraille.

La muraille de la Médina de Nédroma avait quatre portes (Bab). Aujourd'hui, suite aux
extensions de la médina, il n'en reste que quelques vestiges de cette muraille et seulement
deux portes,, au Sud avec la porte de la casbah restaurée en 2003 (photo N° 3 et photo
N° 4), à l’ ouest la porte d’El-M’dina
d’ qui a subi un acte de vandalisme : application d’un
placage de briques rouges
uges sur ses murs (Photo N° 5 et photo N° 6).

Photo N° 03 : la muraille après sa restauration, 2011 Photo N° 04: la porte de la casbah après sa

(Source : Auteur) restauration, 2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo N°05 : La porte ou Bab El madina Photo N° 06 : La porte ou Bab El Madina après sa restauration

Avant sa restauration en 1995 désastreuse, 2011. (Source : Auteur)

1-2- Kasr Essoltane :

Actuellement, il ne reste de ce palais que des ruines de la Casbah (lieu de pouvoir du


sultan). Ces
es ruines datent de la période Almohade. Le ksar a fait l’objet récemment
d’une restauration d’une partie de ces murs et du mihrab de la mosquée du sultan.
Le kasr est situé au point culminant de la médina pour la protection
protection du gouverneur.
gouverneur

Photo N°7 : la mosquée à Ksar Essoltane Photo N°8 : le mihrab de la mosquée du Sultan
2011. (Source : Auteur) 2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo N° 9 : Photo N°10 :

Les murs du Ksar Sultan après sa restauration 2011. (Source : Auteur)

1-3- La grande mosquée ou Djamâa el Kabîr

L’un de plus beaux legs des Almoravides (11ème siècle), est un fragment de la chaire
(minbar) qui y fut découvert en 1900 et daté approximativement en 1090. L’inscription
disait : « Ceci est le présent de l’émir le Sid… ben Yousef ben Tachfin, qu’Allah le
l
maintienne dans le droit chemin p103 »1 située approximativement au cœur de la
médina au niveau de la place Tarbiaa. C’est aussi le lieu privilégié
ilégié de la prière du
vendredi. Elle a été construite et son minaret de 23,20m de hauteur en 1348.

Pour accéder
der à la salle de prière les fidèles doivent passer par une cour à ciel ouvert
entourée d’arcades et où se trouve un bassin d’eau pour les ablutions.

1
Marçais G., 1932, La chaire de la grande mosquée de Nédroma, Revue Africaine, p.331-332.
p.331

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo N° 11 : La grande mosquée de la médina Photo N° 12: Le minaret de la grande mosquée

Après sa restauration 2011. (Source : Auteur)

Photo N° 13 : le patio carré de la grande mosquée « sahn » Photo N°14: une partie indiquant les matériaux
de construction de la grande mosquée

2011. (Source : Auteur)

1-4- Les Mouçallas ou la Mosquée de quartier :

A la grande mosquée, viennent s’ajouter d’autres


d plus petites (Mouçallas)
dépourvues de minaret où les fidèles les cinq prières de la journée à l’exception
du vendredi. On compte sept Mouçallas.

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo N°15 : Mouçalla d'El-Ria


Ria. 2011. (Source : Auteur) Photo N°16 : Mouçalla de Sidi Laaradj
2011. (Source : Auteur)

Photo N°17 : la mosquée Queddarine ou Fekharrine Photo N°18 : la mosquée Haddadine après sa

enn cours de sa restauration restauration


stauration

2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo 19: Le Mihrab apparent du Mouçalla Sidi Saidane. Photo20: Mouçalla Sidi Siedj
Sie El-Andaloussi.
(Source :khattabi lahcène juin 2009) 2011. (Source : Auteur)

Photo 21 : la mosquée de Lalla El Alia au cours de Photo 22 : la mosquée de Sidi Mendil


sa restauration 2011. (Source : Auteur) (Source :khattabi lahcène juin 2009)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

1-5- Les Zaouias et les écoles coraniques :

Vers le 15 ° siècle, l’Afrique du Nord a connu un grand mouvement Soufiste, et c’est


probablement à cette période que
qu le soufisme s’est développé à Nédroma d’où la naissance
des Zaouias.
Actuellement, la Médina de Nédroma regroupe six
s Zaouïas qui sont toujours fonctionnelles :
El-Aissaouia, Ezziania, El-Kadiria,
Kadiria, Assolaimania, Essaidania et Eddarkaouia
De plus, la Médina dispose d’un réseau d’écoles coraniques très important. Ces écoles sont
son
soit implantées à l’intérieur d’une Zaouïa ou dans un local aménagé. Ce sont des lieux
d’enseignement des sciences religieuses et maisons d’hébergement des Moussafirines.
Moussafirines Ces
écoles sont supervisées par des Fkihs qui sont généralement des fonctionnaires ou des
bénévoles.

Photo N°23 : Zaouia Eddarkaouia 2011. (Source : Auteur)

Photo N°24 : Zaouia Aissaouia 2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

1-6- Le Hammam El Bali ou le Bain Maure:

Elément typique de toute cité musulmane, le hammam partage avec la mosquée sa


position centrale dans la médina. Signe de propreté physique, le hammam comprend
une salle d’habillage, salle de repos, une chambre chaude précédée d’une chambre tiède
et un « fernek » pour réchauffer l’eau. Il a été restauré très récemment.

La Médina regroupe actuellement huit Hammams recensés, qui remontent à la période


précoloniale et postcoloniale, plusieurs d’entre eux sont fermés et non fonctionnels,
exceptes ceux qui sont situés sur les axes (voies) périphériques qui entourent la
Médina.

Photo N°25 : L’aspect extérieur de bain maure Photo N° 26 : Salle d’habillage du hammam.

Façade coté de la grande mosquée. 2011. (Source : Auteur)

Photo N°27 : fernek pour le réchauffement d’eau

2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

1-7- La maison traditionnelle :


« La maison, comme toute autre œuvre humaine sur la terre est l’expression du
milieu géographique. Mais il faut entendre ce milieu comme l’ensemble des
influences naturelles et humaines qui ont pu déterminer l’habitant à adapter tel ou
tel mode d’habitation » 2

La médina est un ensemble d’habitations d’un ou deux niveaux avec des petits
locaux au réez de chaussée servant à une activité commerciale ou artisanale.
La maison traditionnelle à Nédroma se caractérise par un espace a ciel ouvert
« wast dar » entouré de plusieurs chambres « beyout » .
L’élément essentiel de la maison est appelé « wast dar », espace cœur de la
maison. Cet espace est le siège de toutes les activités quotidiennes des femmes.
Toutes les chambres (bayt) et leurs ouvertures donnent sur cet espace central.
A partir du wast dar, on accède à l’étage supérieur par des escaliers parfois sans
rampe qui mènent dans à un couloir (derbouz) qui permettant à l’accès à la
chambre (Ghorfa) et à la terrasse.

2
Albert Demangeon, citer par Mr Derrouiche O., 1991, l’habitat dans la commune de Honaine, Mémoire d’ingénieur d’Etat
en géographie et aménagement des milieux physiques et ruraux, université d’Oran.
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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photo N°28: la structure d’une maison traditionnelle « Eddar » Photo N°29: le patio d’une maison

2011. (Source : Auteur) traditionnelle 2011. (Source : Auteur)

Photos N° 30 : les arcades de la maison traditionnelle Photos N°31 : la toiture d’Eddar


2011. (Source : Auteur) 2011. (Source : Auteur)

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Photos N°32 : L’entrée du fondouk côté ouest de la mosquée de


l’El-Ria. 2011. (Source : Auteur)

1-8- La Mas’ria : est une infrastructure sise a la place centrale Tarbiâa qui permettait aux
habitants de se rencontrer et de célébrer des mariages. C’est une sorte de cercle ou club qui se
créa spontanément et sans formalités administratives. C’est aussi un lieu d’initiation à la
musique.
Cette structure a contribué au maintien et à la transmission de génération en génération de la
musique andalouse.

2- LES MONUMENTS CLASSES A NEDROMA

Six édifices (carte N°8) se trouvent dans l’enceinte de la Médina et qui sont classés au
patrimoine national : le rempart de la Casbah (Fortification), le Bain Maure (Hammam El-
Bali), la Mosquée des

Kaddarine, la Mosquée de Sidi-Mendil, la grande mosquée et le mausolée de Sidi-Bouali.

Toutefois, malgré leur classement, ces sites continuent à subir toujours une dégradation par
négligence et absence d’entretien

44
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

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La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale
3 ième chapitre : les composantes patrimoniales de La Médina de Nédroma

Conclusion

La vieille ville de Nédroma recèle plusieurs sites et monuments d’une richesse inestimable
tant sur le plan architectural qu’historique ( les mosquées , les zaouïas, hammam El-Bali…).

Les opérations de restauration n’ont touché malheureusement que quelques sites (la grande
mosquée « opération de réfection et restauration du minaret », une partie des remparts de la
casbah, Ksar Essoltane, le mausolée de Sidi Bouali, Hammam El-Bali).

Pour préserver ce riche patrimoine nous devons mener des actions de grande envergure de
restauration et réaménagement surtout la mosquée d’Arria, la mosquée de Lalla El-Alia, la
mosquée de Sidi Saidane, des Zaouïas, des fondouks, etc. .

46
La première Partie : la Médina de Nédroma ; unité déterminante dans le patrimoine nationale

Conclusion :

La notion du patrimoine est aussi vieille que le droit de propriété, elle a commencé le jour où
un homme a revendiqué son droit de possession.
La médina de Nédroma se présente comme un modèle réduit de la ville arabo-islamique.

Elle renferme un ensemble de valeurs historiques et culturelles et aussi plusieurs sites


construits par des hommes ingénieux. Parmi ces sites seulement six édifices sont classés dans
le patrimoine national (La casbah, le bain maure, les trois mosquées et le mausolée de Sidi
Bouali).

Aujourd’hui la culture de la sauvegarde du patrimoine est encore fragile car malgré le


classement à l’échelle nationale de ce vieux bâti on assiste à une dégradation continue de
celui-ci. Les opérations de restauration qui ont été effectuées n’ont touché malheureusement
que quelques sites c’est pourquoi il est donc impératif de déployer beaucoup d’effort surtout
sur le coté pédagogique afin d’inculquer à la population la notion du patrimoine et son
importance sur le plan historique et culturel afin de préserver ce qui reste de ce patrimoine.

47
2ième partie : la Médina face au processus de l’urbanisation

Introduction
La médina de Nédroma ancrée dans les profondeurs de l’histoire et son vieux
tissu urbain ; présente encore aujourd’hui des valeurs très importants patrimoniales
matérielles et immatérielles certaines cumulées sur des siècles d’histoire, malgré que
son tissu urbain a subi des transformations morphologiques, architecturales, sociales
et économiques.
Le vieux bâti d’une manière générale à fait jadis vivre la médina de Nédroma et
ne cesse aujourd’hui à le faire. Elle a toujours été un pôle de rencontre de gens de
différentes civilisations et un lieu de mémoire pour les historiens, les sociologues et
les archéologues. Mais maintenant elle commence à perdre sa vitalité d’antan sous la
confrontation du vieillissement et de la détérioration de son vieux bâti il est donc
impératif de comprendre les mécanismes réels de la crise de la médina pour pouvoir y
remédier.

48
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

Introduction :
D’une manière générale, la médina constitue une partie d’un large héritage de
Nédroma. L’analyse de ses composantes permettra d’identifier les différents acteurs
et paramètres composants l’équation causes-conséquences de l’évolution du vieux
bâti
La réalité vécue fait que le vieux bâti se détériore de jour en jour car l’ancien
tissu urbain de la Médina a subi au fil du temps bien des aléas qui ont provoqué sa
dégradation.
1- La Médina de Nédroma une structure urbaine en dégradation
1-1- L’empreinte de l’histoire sur la Médina de Nédroma
« L’histoire, c’est la ville dans la ville. L’histoire, c’est la ville dans la vie, c’est
la vie de la ville. On n’arrête pas l’histoire ; c’est pourquoi on ne peut
pas « classer »-arrêter- aucun bâtiment dans la ville, car on n’arrête pas la vie de la
ville ! L’histoire est un révélateur anticipé à travers l’architecture et à travers
l’urbain à travers la ville. Le classement des bâtiments, leurs conservation, et tout ce
qui est entrepris autour de ces actions, annule toute évolution du tissu urbain
conservé… »1
Nédroma est une ville historique notoire par son riche patrimoine. Ce dernier
composé de vieux bâti datant du 11ème siècle témoigne que la médina de Nédroma a
connu une civilisation très prospère.
a)- Nédroma et les Almoravides :
Au 11éme siècle, guidés par le grand saharien Youcef Ibn Tacjfin, les Almohades
s’étaient emparé de Nédroma après avoir conquis Agadir et Tlemcen. Les
Almoravides au 12éme siècle ont construit la grande mosquée de Nédroma inspirée de
la grande mosquée des Omeyades de Cordoue.

1
M. Ionel Sehein - urbaniste-architecte cité par Mr Sayah M.Y., 1989-1990, la réanimation du centre historique
de Nédroma, mémoire d’architecture, IGCMO, Université d’Oran.

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

b)- Nédroma et les Almohades :


A la fin de l’année 1192, les Almoravides sous le règne d’Ali Ben Yousef n’ont
pas pu résister à l’invasion des Almohades, ces derniers s’emparèrent de l’Espagne
et du Maroc puis se dirigèrent vers l’Est pour occuper les monts de Tlemcen.
Le dignitaire « Abdelmoumen Ben Ali » de la tribu des « Beni Faten » est principale
fondateur de la dynastie des Almohades. Il fonda en 555 de l’hégire (1160 J-C) et la
peupla d’otages pris dans les grandes tribus du Maroc, d’où la présence de certaines
familles de tribus telles que : les Ghomaras, les Senhadjas…
c)- Période des Abdalwalides et les Mérinides :
Au 12ème siècle, Tlemcen était la capitale des Zianides et du Maghreb central. Dans ce
temps là, Nédroma une ville paisible, au climat méditerranéen devient un lieu de
villégiature de souverains et de princes royaux.
Entre 1235 et 1352 ; La ville de Nédroma a vécu une période de conflit entre les
Abdelwalites et les Mérinides. La fin de cette ère fut marquée par la construction du
minaret de la vieille mosquée par l’Emir Abdellah ( photo N°33) .
d)- Les siècles obscurs de Nédroma :
Au 13ème siècle, cette période était marquée par l’apparition d’une branche
religieusele soufisme. Ce mouvement va envahir l’Afrique du nord en l’occurence la
région de Nédroma.
Au début du 15ème siècle les tribus des Traras influencées par le mouvement
soufiste entamèrent des luttes contre les espagnols installés à Tlemcen. Au 16ème
siècle le marabout El yacoubi mena une lutte contre les espagnoles puis au 17ème
siècle ; le Bey d’Oran et les chorfas du Maroc menèrent une guerre pour la possession
de Nedroma et sa région qui se termina par la victoire des chorfas.
e)- La présence turque :
Les Turcs s’installent à Nedroma en 1791. jusqu’à l’arrivée de l’Emir
Abdelkader qui contraint cette ville à la soumission en 1831, où il établit un camp et à
Ain Kebira en 1836. A partir du 08 Mars 1842 , la ville de Nedroma a connu
l’occupation française par le général Beudeau qui a nommé El Haj Hamza Ben Rahal
Agha De Nédroma.
Le passage de Cheikh Bachir El Ibrahimi en 1949 a été marqué par l’ouverture
d’une mederssa réformiste.
Nédroma a pu tout au long de cette période, résister aux différentes
intrusions et constituer une place forte dans la région grâce à sa position stratégique
(proche du littoral et site défensif).

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

photo N°33 : la Minaret de la grande mosquée de la Médina Nédroma


2011. (Source : Auteur)

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

1-2- L’évolution spatiale de Nédroma après 1830 :


1-2-1- Tissu urbain intra muros avant la colonisation (1830)
Avant la colonisation la ville de Nédroma était tout entière à l’intérieur de ses
remparts et ne se limitait qu’à la Médina. Cette dernière abritait seulement quatre
quartiers réservés à l’habitation et au commerce. Deux de ces quartiers ont pris le
nom de deux tribus « Béni Zid » au sud est de Nédroma et « Béni Affane »au sud.
Les deux autres au nord ouest « le souk » au nord nommait « Kherba », qui signifie
les ruines (Carte N°9).
Les quartiers s’articulent autours d’une place centrale « tarbiaa » dont on trouve le
« hamman el bali » et la grande mosquée.
Bien qu’auparavant Nédroma ne se limite qu’à la médina, elle a joué un rôle
important dans plusieurs domaines : politique, religieux, intellectuel, économique et
culturel.

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

1-2-2- L’apparition du quartier européen (période coloniale avant 1945)


La médina de Nédroma présentait un paysage typique se limitant à un réseau
restreint dit « lieux enclos »2 caractérisé surtout par une structure urbaine composée
d’une mosquée, d’un hammam et du souk.
A cet effet, la colonisation française n’a pas véritablement modifié l’espace
urbain, car elle a trouvé beaucoup de difficultés pour s’installer au sein de cette
médina. Elle s’est contentée de greffer son centre européen à la périphérie du tissu
urbain existant dont la juxtaposition de deux tissus urbains ; l’un moderne imposé par
la colonisation et l’autre traditionnel hérité de nos ancêtres.
Pendant plus de vingt ans durant la colonisation, la ville n’a pas subi une grande
transformation urbaine. Les premiers Français s’installèrent dans le quartier Ahl-
Essouq, à la limite nord des anciens remparts, ou le témoignage de quelques maisons
existent toujours. Jusque-là, la Médina subsistait et prospérait par son site défensif à
l’origine des conditions politico militaires, pour autant que sa structure ne sorte pas
des limites de ses remparts.
L’année 1880, a été le début de la désorganisation spatiale de la Médina
marquée par l’installation des premiers colons.
En 1884, la première maison avec étage et balcon se dressa dans un
quartier qui a pris le nom de quartier européen (Photo N°35).
A cette période le quartier d’El-Kherba dont les occupants étaient à majorité
juive a commencé de prendre de l’ampleur grâce aux nouveaux équipements (l’école
de filles (Photo N°34), la grande poste et la gendarmerie nationale).

2
Abdelkafi. J, 1986, la médina, espace historique de Tunis, thèse Il d’urbanisme de Paris.
54
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

Photo N°34 : l’école de filles Photo N°35 : le quartier européen

2011. (Source : Auteur).

Laa construction du quartier européen fut entamée en 1904 dans un lotissement de


10.000 m² bien viabilisé et fut achevé en 1907. Ce quartier présente une structure tout
à fait différente de celle de la Médina. Il renferme des maisons avec cour et jardin
séparées par des rues droites et larges bordées de trottoirs.
trottoirs

1-2-3- L’éclatement du tissu urbain


urbai (Période coloniale 1945-1960) :
Vers la fin de la seconde guerre mondiale,
mondiale Nédroma a connu un phénomène
d’urbanisation nouveau, de type anarchique.
anarchique Le vrai changement qui a profondément
transformé saa structure de base s’est manifesté lors de la guerre de libération dans les
années 1955 et 1956.. Le flux migratoire important des zones rurales
les avoisinantes vers
la ville a engendré la construction de nouveaux quartiers Sidi Abderrahmane au Sud,
Ramla à l’est et Sidi Yahya à l’ouest.
« Avec l’accentuation de la violence des combats de la guerre de libération dans les
années1955 et 1956, un certain nombre de citadins partirent se réfugier au Maroc
voisin, y entrainant leurs familles et laissant vides leurs habitations. Parallèlement,
les ruraux soumis à la pression militaire, vinrent se réfugier dans la ville,
volontairement ou non »3
La trame urbaine originelle de Nédroma n’a
n subit que de très légères
modifications durant la période coloniale. Sa population (y compris la population
juive)
e) ne dépassait guère les 2600 habitants (M.A Thumelin-Prenant,
Thumelin Prenant, 1955).

3
Grandguillaume G., 2007, Nédroma une référence algérienne, Revue Horizons Maghrébins,
Maghréb Le droit à la
mémoire, Nº 56/2007, p.168-176,
176, Toulouse Le Mirail.

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

1-2-4- Nédroma Après l’indépendance :


A)- Période de 1962 à 1990 :
Nédroma a connu une extension urbaine très rapide, durant le programme
spéciale de développement de la wilaya de Tlemcen en 1974.
En 1972 Nédroma fut promue au rang de chef-lieu de daïra ce qui a induit
l’injection de nouveaux équipements. Elle a aussi bénéficié de plusieurs projets
étatiques sociaux et industriels des établissements scolaires, des sociétés de
production (l’ENATB « ex SNLB », l’ETICO « ex SNAT », SOITEX « ex
SONITEX »), une polyclinique, une banque, des organismes d’assurances et
commerciaux de distribution. Ces équipements ont permis à cette ville une extension
urbaine très rapide et un démarrage de l’économie locale.
Dès 1980, de grands lotissements commencèrent à être construit et des
quartiers résidentiels se formèrent. Durant cette période de grands équipements
prennent naissance nécessitant beaucoup d’espace. Ce qui a engendré un étalement
urbain très conséquent affectant ainsi le noyau ancien (la médina) en le vidant de sa
population citadine. Ces extensions ont eu un impact négatif sur les activités
traditionnelles de la vieille ville (Carte N°10)
Parallèlement à cette extension anarchique, la ville a connu pour la première fois de
son histoire une véritable croissance démographique. En effet, Nedroma a enregistré
en 1960 12801 habitants et ce malgré un départ important des populations citadines
vers le Maroc et certaines grandes villes Algériennes (Oran et Alger), sous la
contrainte de la répression coloniale (D. Sari, 1966). En 2008 Nédroma enregistrait
27742 habitants dont 2922 habitants dans la médina (ONS + APC).
Djillali SARI, dans son intervention dans la table ronde « Nédroma 1954-1984»
continue son analyse en affirmant que : «…cette concentration très brusque provoque
une aggravation générale, à la fois au niveau des conditions d’accueil et au niveau
de l’activité économique. Le surpeuplement des logements prend des formes diverses
avec une dégradation de la Médina… d’une façon générale, la croissance spatiale de
la ville fut tout à fait anarchique et absolument pas en rapport avec l’accroissement
de la population qui demeura entassée entre ses murs alors que son chiffre faisait,
plus que doubler ; il a fallu l’immigration rurale, pourtant mal acceptée, pour
rompre de vieilles habitudes et que la ville déborde de ses murs.»

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

Nédroma est l’une des rares villes algériennes de n’avoir bénéficier que d’un
maigre programme de logements sociaux: elle ne verra sa première et unique cité (les
224 logements) qu’en 1984 (retard de réalisation)4.
Par ailleurs, l’auto construction et les lotissements individuels ont pris le devant sur
d’autres réalisations plus vitales à la société. Ces nouvelles extensions ont eu un
impact négatif sur l’activité commerciale artisanale de la médina.
B)- Période 1990 – 2009
Durant les années 90, lors de la décennie noire une crise économique et sociale a
touché d’une manière générale tous le pays et en particulier la ville de Nédroma. En
ce temps Nédroma a connu un important exode rural comme lors de la guerre de
libéralisation. Ce phénomène a provoqué un surpeuplement de la Médina qui a
engendré la dégradation du vieux bâti et l’émergence de certains maux sociaux tels
que le tabagisme, la toxicomanie, l’ivresse, la kleptomanie et aussi des agressions
diurnes et nocturnes.
Cette situation se répercuta spatialement sur la ville par une urbanisation massive
et une consommation rapide des terrains dégagés par le PDAU de 1993. Cet état a
accentué davantage le problème de la centralité de la Médina et a mis en danger
même celle de la ville et du centre colonial.
Cette période a vu le lancement de nombreux projets structurants pour la ville
(nouvel hôpital, siège de la Daïra, nouveau tribunal, nouveau siège d’APC, un
complexe sportif, une bibliothèque…). Ces projets nécessitèrent une assiette pour les
accueillir, Nédroma se retrouva ainsi dans une situation de blocage et de besoin de
terrain pour l’urbanisation. Cette avidité à la consommation d’espace a généré un
étalement encore plus important, d’où l’abandon progressif de la Médina. , ce qui a
engendré un éclatement de l’urbanisation au détriment des terres agricoles.

4
Trache S.M., 2005, Exurbanisation et mobilités résidentielles à Nédroma ; Revue Insaniyat du C.R.A.S.C., n°
28, Oran, pp. 33-52.

57
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

2- Les impacts de développement urbain sur la médina :


La médina, patrimoine historique et culturel a subi et continu de subir de
nombreux aléas provoqués par les mutations spatiales et socio-économiques.
Le manque d’équipements, l’inconfort de ses habitations et l’éclatement spatial de
la ville ont provoqué une dualité entre l’ancien et le nouveau. Cette lutte perpétuelle a
mené la médina à perdre son commandement et sa polarité fonctionnelle. La Médina
a cause de l’extension de la ville est devenue un simple quartier de Nédroma donc la
médina est dissimulée. (Carte N°11). La situation actuelle de la médina

58
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

3- Les équipements de la Médina et affaiblissement de sa structure :


Le niveau d’équipement de la Médina est trop faible par rapport à la population
résidente.
Elle comporte trois écoles, des mosquées, des hammams, une école
éco coranique et des
Zaouïas. Mais la majorité de ces équipements est dans un état de dégradation
avancée. Elle ne dispose d’aucune
d’ infrastructure sanitaire et culturelle (maison de
jeune, centre culturel, bibliothèque…) (Carte N°12).
Les ruelles internes de la Médina se caractérisent par un état moyen car elles
sont pavées par un pavage en mortier de ciment (photo N°36), d’autres sont
goudronnées (photo N°37).

Photo N°36 : le pavage Derb Ras Edjemaa Photo N°37 : rue goudronnées
onnées à coté de muraille de la casbah

2011 (Source : Auteur)

Son réseau d’assainissement très ancien remonte à l’époque coloniale (Photo N°39) et
l’approvisionnement
approvisionnement en eau potable est très anarchique et ne respecte aucune norme
technique (Photo N°38)
N°38 .

61
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

Photo N°38 : l’état de vétusté du réseau AEP Photo N°39 : La dégradation des réseaux d’évacuation des
Eaux Usées
sées

2011 (Source : Auteur).

Le réseau d’alimentation
’alimentation en eau potable ne couvre pas toute la médina car la
seule bouche d’incendie qui existe se situe à côté de la Grande Mosquée.
Mosquée Les
habitants utilisent encore des puits comme ressource en eau potable et la majorité des
constructions présente des problèmes en alimentation quotidienne.

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

63
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
1ier chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la Médina

Conclusion :
La médina de Nédroma a été construite dans le but de jouer un rôle prépondérant
dans le domaine social, culturel et religieux. Cet espace est devenu au fil des années
très restreint pour une population continuellement croissante. Pour combler ce
déficit plusieurs quartiers et lotissement ont commencé à apparaitre à l’extérieur de la
médina. Ceci a fait oublier la médina et son vieux bâti. Cette extension de la ville a eu
un impact néfaste sur le vieux bâti de la médina car elle a provoqué son délaissement
et aussi sa dégradation.

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Introduction :
Au- delà de la charge historique que véhicule la Médina de Nédroma il est
indispensable d’étudier l’évolution de la population et son impact sur le vieux bâti
pendant deux périodes importantes. La première période entre 1866 et 1948 qui a été
marquée par les deux guerres mondiales, la deuxième entre 1954 et 2008 par la guerre
de libération nationale. Cette population a essayé de s’intégrer et de s’adapter à ce
milieu d’une façon ou d’une autre pour marquer sa présence comme une société
musulmane traditionnelle.
Cependant, l’analyse historique et spatiale de la Médina révèle que la dégradation
du bâti est due à plusieurs facteurs parmi eux le facteur temps, le vieillissement et
l’action involontaire et irréfléchie des habitants conjointement à l’interaction des
facteurs techniques tel que l’ étroitesse des ruelles qui a permis la circulation à
l’ombre et le manque de l’ensoleillement ainsi que d’être proche à la mer renforcent
l’humidité qui affaiblit la durée des matériaux de construction.
1- Les occupants du vieux bâti de la Médina de Nédroma
La naissance de la ville nouvelle de Nédroma représente un point important pour
l’étude de l’évolution de la population au fil des années. Par conséquent, et afin
d’examiner de prés les statistiques, nous considérons deux périodes 1866-1948 d’une
part 1954-2008 d’autre part.
1-1- L’évolution de la population de la Médina
A)- l’accroissement démographique avant 1948
Tous les résultats fournis par les études préalables sur Nédroma indiquent que
la population a triplé suivant le rythme national passant de 2206 habts en 18661 à
7745 habts en 1948. Avec un taux d’accroissement qui varie entre 0.56% et 2.72 %.
Cette variation du taux d’accroissement annuel « T.A.A » est en fonction de certains
événements qui ont marqués la Médina est due essentiellement à l’immigration
européenne et juive en 1948 (Photo N° 40).

1
Thumelin-Prenant M.A., 1955, Nédroma ; étude de géographie urbaine, mémoire de D.E.S de géographie,
Paris, sous la direction de M. Dresch en 1956, et publié par les « A.A.G » en 1968, N° 4. Cité par Sari Dj., 1966.
65
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Photo N°40: Synagogue ; signe de la présence de la


population juives. 2012 (Source : Auteur)

Tableau N° 2 : l’évolution de la population de Nédroma (la Médina) avant 1948


Années 1866 1876 1886 1896 1906 1926 1936 1948
Nbre de population de Nédroma (la
médina) 2206 2641 3455 4103 4449 4973 5903 7205
Taux d'accroissement annuel 1,82 2,72 1,73 0,81 0,56 1,73 1,67
Source : Sari. Dj, 1967, les villes précoloniales de l’Algérie occidentale : Nedroma,
Kalaa, Mazouna, la société nationale d’édition et de diffusion S.N.E.D., Alger, Algérie,
Données démographiques de Nédroma P 157.
Graphe N° 1 :

66
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

B)- l’accroissement de la population pendant la période 1962 à 2008.


Au cours de la période 1954 et1966, Nédroma a connu un apport
important d’habitants avec un taux d’accroissement annuel communal de 7.75 %. A
cette époque Nédroma comptait 18697 habitants mais pour la Médina seulement
12155 habitants avec un taux d’accroissement annuel de 4.70 % et ce malgré un
départ important de sa population essentiellement vers le Maroc et certaines grandes
villes Algériennes, sous la contrainte de la répression coloniale. (Sari Dj., 1966).
Après l’indépendance, les jeunes par tradition se mariaient très tôt et avaient
tendance à avoir beaucoup d’enfants pour consolider leur famille. De ce fait le
volume de la population citadine et rurale a commencé à s’accroitre. Le taux
d’accroissement de la ville de Nédroma était de 1.21% entre « 1966 – 1977 » puis il
a atteint 2.27 % entre « 1977-1987 » ce qui a provoqué l’émergence d’une nouvelle
agglomération dite Zaouiet el yagoubi.
Durant la période 1987-1998, la ville de Nédroma a connu une augmentation
remarquable de sa population à cause d’une forte démographie. Elle comptait 25288
habts avec un taux d’accroissement élevé de (3,59 %). A partir de 1998 elle a connu
un faible taux d’accroissement puisqu’il a atteint seulement (0,93%). Contrairement a
la population communale qui a légèrement stagné et comptait 32498 habts en 2008
avec un taux très faible de (0,43) Tableau n°3. Par contre la population de la Médina
qui a subi une régression considérable avec 4094 habitants et un taux d’accroissement
négative « -2.72% » (1977 -1987) ceci est du essentiellement au déplacement des
habitants vers les nouveaux centres urbains. Au cours de la période suivante (1998-
2008) le nombre des habitants de la Médina à continué de diminuer avec un faible
taux d’accroissement en 2008 car elle atteint seulement 2922 habitants.

67
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N°3: l’évolution de la population de Nédroma, commune, la ville et la


Médina. A travers les R.G.P.H
1954 1966 1977 1987 1998 2008
Années (1) (2) (2) (2) (2) (2)
la commune de Nédroma (habitants) 7632 18697 21480 26017 31136 32498
Ville de Nédroma (habitants) 7005 12155 13709 17164 25288 27742

Vieille ville (Médina) (habitants) / 2284 5395 4094 3713 2922

Le poids de la Médina par rapport la ville en % / 18,79 39,35 23,85 14,68 10,53

TAA COMMUNALE (%) 7,75 1,40 1,93 1,65 0,43

TAA DE LA VILLE (%) 4,70 1,21 2,27 3,59 0,93

TAA VIEILLE VILLE (%) / 8,98 -2,72 -0,88 -2,37

Source : (1) : Sari. Dj, 1967, les villes précoloniales de l’Algérie occidentale :
Nedroma, Kalaa, Mazouna, la société nationale d’édition et de diffusion S.N.E.D.,
Alger, Algérie, Données démographiques de Nédroma P 157.
(2) : O.N.S + D.P.A.T.
GrapheN°2 :

68
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

C)- Le poids démographique de Nédroma ; Médina et ville:


En analysant le tableau N° 4 et suivant les statistique de 2008 on constate un
déplacement important de la population de la Médina vers la ville récente pour une
meilleur vie puisque sur l’ensemble du territoire de la commune on trouve le nombre
d’habitant de la ville de Nédroma qui est le chef lieu de la commune a atteint 27742
selon les statistique de l’année 2008 représente 85.37% de la population réside
l’agglomération chef-lieu qui représente la ville en générale par rapport au nombre
total d’habitants de la commune et seulement 8.40% pour les agglomérations
secondaires et 6.23 pour la zone éparse par contre le nombre d’habitant de la ville
ancienne ne constitue que 9% par rapport la commune de Nédroma (le tableau n°4).
Tandis que cette dernière ne représente que 10.53% par rapport la ville par contre la
ville récente renferme le plus grand nombre d’habitants qui représente 89.47 % par
rapport l’agglomération chef-lieu. Cette situation s’explique la densification de la
population dans la ville tandis qu’elle est ACL et possède évidemment à tous les
équipements nécessaires pour la population. Cette dernière toujours contient la grande
part du totale communal. Et par conséquent la Médina à perdu son attractivité et sa
polarité parce que la ville récente possède des conditions de vie convenable pour la
population.
Tableau N°4 : le poids démographique de la Médina en 2008 par rapport
l’agglomération chef lieu « A.C.L »

Nombre Nbre d'habitant de l’agglomération par


Agglomération d'habitants en rapport Nbre total d'habitants de
2008 l'ACL(en %)
Ville Ancienne 2922 10.53
ACL(Ville)
Ville Récente 24820 89.47
Ville Ancienne +Ville Récente 27742 100.00

Source : D.P.A.T + O.N.S

69
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2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Graphe N° 3 : le poids démographique de la Médina par rapport l'A.C.L en 2008

D)- La structure de la population de la Médina de Nédroma selon le sexe


Tableau N°5 : La structure de la population de la Médina de Nédroma selon le sexe en 1998,
2008 et en 2011
1998 (1) 2008 (1) 2011 (2)
années
Masculins Féminins Masculins Féminins Masculins Féminins
Nbre
1802 1911 1432 1490 832 955
La Médina d'habitants
Taux (%) 48,53 51,47 49,01 50,99 46 ,56 53,44
1787
Totale 3713 2922
Source : (1) : D.P.A.T. + A.P.C. (2) : enquête personnelle
La structure de la population de la Médina de Nédroma donne une image de la
population des autres anciennes villes algériennes. Entre 1998 et 2008 le taux de
masculinité était presque égal à celui de féminité voire de « 48.53 %» contre
« 51.47% » et « 49,01 % » contre «50.99 % » en 2008. Ce n’est qu’à partir de 2008
et spécialement en 2011 que le taux de féminité a commencé à dépasser celui de
masculinité voire « 53,44%» contre « 46.56 %». (Tableau N°5).

70
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

2- La dégradation du cadre bâti est faite par le surpeuplement des habitants :


2-1- La densité de la population dans la Médina
La densité de la population = c’est le rapport entre le nombre de la population et
la surface du cadre bâti (habitat).
Selon les études effectuées par le bureau d’étude URBAT en 1991 la densité de
la population des deux quartiers Beni Affane et Ahl Essouq est très forte 793 Hab/ha
par rapport aux deux autres quartiers (317 hab/ha). La densité moyenne de la médina
s’élève à 400 hab/ha. Ceci montre que les habitations de la Médina sont devenues
insuffisantes pour cette dense population. Mais selon notre enquête personnelle en
2011 (carte N° 13), on trouve la densité au niveau de la Médina se diffère d’un ilot à
l’autre car elle atteint 682 hab/he soit 28 % du total de la Médina. La densité
moyenne De 50 hab/he surtout dans les ilots suivants : ilot N° 5, 18, 22, 37, 45, 293.
Tandis que la densité n’atteinte que 34 hab/he dans le reste de la Médina. Cette état
explique le délaissement de la médina sa population d’origine car ils ont quitté leurs
demeures.

71
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

2-2- L’occupation par logement :


La famille algérienne d’une manière générale est t’une famille nombreuse. Les
habitations de la médina qui constituent le vieux bâti ne suffit pas à satisfaire cette
grande famille. La recherche du travail et crise de logement, d’où la complexité de
trouver des locaux à louer à inciter les propriétaires à louer la pièce a une famille
entière. Cet ancien espace est devenu donc tés restreint pour abriter tout ce monde.
Selon l’étude de bureau d’étude l’URBAT ; on peut constater que les variations
T.O.L et T.O.P dans la Médina sont presque homogènes mais dépasse les normes
«T.O.L=6, T.O.P =2 » car on trouve le T.O.L= 7 ,70 et T.O.P=2,53.
Selon notre enquête nous avons constaté que le T.O.L dans le vieux bâti est varié
entre 3 à 12 suivant les Ilot car le T.O.L de la Médina en général atteint 8,75 qui se
dépasse les normes « Tableau N° 6 ».
Par ailleurs le T.O.P varié entre 1 et 4,75 suivant les Ilots de la Médina mais en
général le T.O.P est de 2,58 dont le nombre s’est élevé et dépasse aussi les
normes «Tableau N° 7 ». Donc nous avons noté un surpeuplement dans le vieux tissu
urbain de Nédroma.

73
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N°6 : le taux d’occupation par logement TOL en 2011


TOL= NBRE D’HABITANTS / NBRE DE LOGEMENT HABITABL
NBRE DE
N° Nombre de PERSONNE
TOL
ILOTS COSTRUCTION dans
l'habitation
2 4 23 5,75
5 10 62 6,20
13 22 134 6,09
14 25 168 6,72
16 6 0 0,00
17 4 0 0,00
18 8 26 3,25
10,5
19 4 42 0
20 20 104 5,20
21 12 99 8,25
22 9 62 6,89
23 4 34 8,50
24 7 41 5,86
25 4 26 6,50
26 2 0 0,00
27 4 20 5,00
28 8 51 6,38
11,6
29 28 325 1
30 28 204 7,29
34 2 18 9,00
36 5 41 8,20
37 12 73 6,08
38 3 13 4,33
39 9 73 8,11
40 5 46 9,20
41 32 272 8,50
45 13 78 6,00
46 6 25 4,17
66 3 0 0,00
67 6 0 0,00
82 15 101 6,73
293 18 143 7,94
294 4 35
Total
342 2339 8,75
général
Source : enquête de terrain en 2011

74
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

2-3- L’occupation par pièce


TOP= NBRE D’HABITANTS / NBRE DE PIECES HABITABLES
Tableau N°7 : le taux d’occupation par logement TOP
NBRE DE
NBRE
PERSONNE
N° ilots DE TOP
dans
PIECE
l'habitation
2 23 22 1,05
5 62 34 1,82
13 134 42 3,19
14 168 75 2,24
16 0 6 0,00
17 0 3 0,00
18 26 38 0,68
19 42 15 2,80
20 104 22 4,73
21 99 32 3,09
22 62 34 1,82
23 34 15 2,27
24 41 15 2,73
25 26 18 1,44
26 0 5 0,00
27 20 22 0,91
28 51 22 2,32
29 325 52 6,25
30 204 63 3,24
34 18 14 1,29
36 41 18 2,28
37 73 53 1,38
38 13 18 0,72
39 73 25 2,92
40 46 18 2,56
41 272 63 4,32
45 78 23 3,39
46 25 12 2,08
66 0 6 0,00
67 0 3 0,00
82 101 39 2,59
293 143 55 2,60
294 35 24 1,46
Total
général 2339 906 2,58
Source : enquête de terrain en 2011

75
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

3- la rotation dans l’habitation détériore son état


La plupart des habitations de la Médina sont privées car sur 450 ménages enquêtés
251 ménages sont propriétaires et 82 sont des ménages locataires avec un seul
locataire tandis que les habitations qui possède 2 et 3 locataires représente 50 et 51
ménages en suivants. Cette rotation des occupants locataires a eu un impact
défavorable sur l’ancien cadre bâti.
Tableau N°8: les locataires et la surcharge des bâtisses
NBRE DE LOCATAIRE
LES NOMS DES DE LA MEDINA NBRE DE
QUARTIERS 0 1 2 3 4 MENAGES
AHL EL KHERBA 53 26 17 18 114
AHL ESSOUQ 78 12 10 4 104
BENI AFFANE 42 15 12 13 82
BENI ZID 78 29 11 16 16 150
Total général 251 82 50 51 16 450
Source : enquête de terrain en 2011

Tableau N°9 : la rotation des occupants


Nombre
NBRE de
de le
changement
chef de pourcentage
d'habitation
ménage %
0 fois 266 77,78
1 fois 3 0,88
2 fois 20 5,85
3 fois 16 4,68
4 fois 5 1,46
5 fois 2 0,58
non déclaré 30 8,77
Total
général 342 100,00

Source : enquête de terrain en 2011

76
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

4- Le niveau de vie des occupants du vieux bâti


4-1- le niveau intellectuel des chefs de ménage
Nous avons constaté que sur 342 chefs de ménage enquêtés 27,19 % ont un niveau
universitaire 22,8% n’ont aucun niveau les autres ont soit un niveau secondaire ou
une formation professionnelle.
Cependant, la masse intellectuelle présente 68 des mariés sur 342 habitations
enquêtées ; ce qui explique que les habitants sont attachés aux traditions des ancêtres
Tableau N°10: le niveau intellectuel des chefs de ménage

Situation matrimoniale Non déclaré célibataire Dévorcé marié Veuf Total général pourcentage %
Niveau d’instruction
Non déclaré 29 29 8,48
formation professionnelle 8 22 2 32 9,36
Moyenne 3 19 3 25 7,31
primaire 2 24 5 31 9,06
sans niveau 3 66 9 78 22,81
secondaire 9 43 2 54 15,79
universitaire 22 1 68 2 93 27,19
Total général 29 45 3 242 23 342 100,00
pourcentage % 8,48 13,16 0,88 70,76 6,73 100,00
Source : enquête de terrain en 2011

4-2- le niveau socioprofessionnel de chef de ménage


Dans ce contexte, on a relevé le niveau de vie des habitants car on a relevé que
27,19% la des chefs de ménage exerça une activité libérale, 24,27% travaille dans le
secteur public, 14,62% sont des commerçants mais seulement 1,75% exerce une
activité artisanale (le Tableau N° 11).

77
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N° 11 : la fonction du chef de ménage


la profession de chef de
Nbre pourcentage %
ménage
Agriculteur 3 0,88
Commerçant 50 14,62
Fonctionnaire 83 24,27
Retraité 25 7,31
Cadre supérieur 35 10,23
Activité libérale artisanale 93 27,19
Artisan 6 1,75
Chauffeur 13 3,80
Journalier 4 1,17
Sans fonction 1 0,29
Non déclaré 29 8,48
totale générale 342 100,00
Source : enquête de terrain en 2011
4-3- La dégradation du bâti dépend du niveau social des occupants
Une population d’une manière générale ne se déplace d’un lieu vers un autre que sous
des contraintes socio-économiques. Donc, le mouvement de la population est à
l’origine de la transformation de l’espace rural limitrophe à la médina, ce qui a
transformé l’espace urbain de cette Médina et a provoqué des problèmes au sein du
vieux bâti de la médina. Cela se traduit par la négligence, l’abandon des biens et par
conséquent le délaissement qui provoque la détérioration (photo n° 42).
Les mauvaises conditions de vie offertes dans les centres anciens engendrent l’afflux
d’une population aux revenus modestes. Ces résidents, avec un revenu très bas ne
pouvaient pas entretenir leur habitation on opérer des aménagements d’où la
dégradation du vieux bâti de la Médina. (Photo n° 41).

Photo N° 41 : une habitation en dégradation Photo N° 42 : une habitation abandonnée par


et non entretenu 2011 (source : Auteur) son propriétaire

78
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N° 12 : le revenu mensuel du chef de ménage

Nombre du
chef de
Le revenu mensuel ménage pourcentage%
non déclaré 29 8,48
de 8000 DA à 24000 DA 87 25,44
de 25000 DA à 45000 DA 179 52,34
PLUS DE 45000 47 13,74
Total général 342 100,00
Source : enquête de terrain en 2011

4-4- Le travail du conjoint


On trouve deux catégories de femmes qui travaillent une minorité universitaire et
l’autre pour améliorer les conditions de vie de leur ménage. Ces conjoints optent
généralement des métiers moins pénibles comme la couture, Madjboud, la broderie,
l’éducation ou la santé.
Tableau N° 13 : le travail du conjoint
le travail du non Total
conjoint déclaré non oui général
industrie
/ /
Artisanale 9 9
journalier / / 2 2
l'administration / / 6 6
l'éducation / / 5 5
Santé / / 3 3
service / / 6 6
Total général 33 278 31 342
Source : enquête de terrain en 2011
5- Situation d’emploi dans la Médina de Nédroma :
En 1992 le taux de chômage dans la Médina dépassait celui de la ville, 18.3% pour la
première contre 16% pour la seconde 2
Ce taux a vu une croissance à partir de 1998. Il a passé de 24.28% à 33.62% en 2008.
En parallèle, le taux d’occupation dans la Médina a connu une régression
considérable soit 75.72% en 1998 contre 66.38% en 2008 par contre le taux
d’occupation dans la ville a connu une diminution importante car il s’abaisse de
92.2% en1998 à 35.71% en 2008. (Tableau N°14).

2
Enquête de terrain en 1992 par Mr Khiat M., 1992, Etude de l’évolution de vieille ville de Nedroma, mémoire
d’ingénieur d’Etat d’aménagement urbaine et régionale, sous la direction de Mr Trache Sidi Mohammed,
université d’Oran, 160 p.
79
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N° 14 : situation de l’emploi dans la ville et la médina de Nédroma en


1998 et 2008
Années structure la ville de Nedroma la médina
population totale 25288 3713
population active 11312 865
population en chômage 903 210
1998 population occupée 10409 655
taux d'activité (%) 44,73 23,30
taux de chômage (%) 7,98 24,28
taux d'occupation (%) 92,02 75,72
population totale 27742 2922
population active 12998 1166
population en chômage 8357 392
2008 population occupée 4641 774
taux d'activité (%) 46,85 39,90
taux de chômage (%) 64,29 33,62
taux d'occupation (%) 35,71 66,38
Source : D.P.A.T. + A.P.C .
Graphe N°4 : situation de l’emploi de Nédroma ville et Médina en 1998

Graphe N°5 : situation d’emploi de Nédroma ville et Médina en 2008

80
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

6- La Médina de Nédroma : structure de l’emploi selon les branches d’activités


économiques :
L’emploi enregistre une tendance à la baisse dans le secteur de l’agriculture de
1977 à 2008 puisqu’il est passé de 7.3% à 1.29% par contre les autres activités ont
connu une croissance considérable en atteignant la barre des 27%3
Tableau N° 15 : la répartition de la population occupée selon les secteurs
d’activités.

secteurs Années
d’activités 1977 (1) 1987 (1) 1992 (2) 1998 (1) 2008 (1)
l'agriculture 7,30% 5,80% 5,40% 2,03% 1,29%
autre (service+commerce+
administration+BTP+Industrie) 92,70% 94,20% 94,60% 97,97% 98,71%
Source : (1) R.G.P.H. (2) : enquête directe de Mr Khiat. M.
Selon notre enquête effectuée en 2011 on constate que sur 342 chefs de ménages
on trouve 165 personnes travaillent dans le domaine des services soit 48,25% et 51
personnes exercent une activité libérable commerciale soit 14,91% contrairement à
l’agriculture qui représente 5,26% mais seulement 4,09% font l’artisanat. Cette
situation s’expliqué par le changement de la fonction et le délaissement des activités
pénibles et à faible revenu.

3
Enquête de terrain en 1992 par Mr Khiat M., 1992, Etude de l’évolution de vieille ville de Nedroma, mémoire
d’ingénieur d’Etat d’aménagement urbaine et régionale, sous la direction de Mr Trache Sidi Mohammed,
université d’Oran, 160 p.
81
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N° 16 : La répartition les occupés des C. M. selon les secteurs


d’activités.

branche d'activité Nombre de chef pourcentage


économique de ménage %
l'agriculture 18 5,26
commerce 51 14,91
l'administration 31 9,06
l'éducation 18 5,26
Santé 15 4,39
sans fonction 1 0,29
non déclaré 29 8,48
service 165 48,25
industrie Artisanale 14 4,09
totale générale 342 100,00
Source : enquête de terrain en 2011
7- La scolarisation
La proportion d’enfants non scolarisés est un indicateur de fiabilité du système
éducatif d’une société.
A l’instar des villes algériennes la démocratisation de l’enseignement a permis à
tous les enfants sans aucune restriction d’être scolarisé sauf une minorité pour des
raisons sociaux n’a pas pu de son plein gré rejoindre les bancs de l’école.

82
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N° 17 : la population scolarisable, occupée et inactive

Nbre des
les les les
Non des quartiers personnes
scolarisés occupés chômeurs
enquêtées

26 10 10 5
45 15 17 8
223 64 67 74
37 13 12 9
AHL EL
KHERBA 70 25 25 12
13 3 6 3
52 19 16 15
29 10 12 5
0 0 0 0
Total 495 159 165 131
19 4 8 4
118 37 41 28
0 0 0 0
0 0 0 0
26 9 9 8
AHL 28 12 8 7
ESSOUQ 100 28 41 29
61 16 26 19
49 14 23 11
34 13 11 9
41 12 17 9
0 0 0 0
Total 476 145 184 124
126 39 49 30
0 0 0 0
BENI 20 6 8 4
AFFANE 12 4 4 3
100 31 39 23
19 5 7 4
Total 277 85 107 64
52 18 21 9
146 47 56 32
173 49 66 43
BENI ZID
68 20 27 14
25 7 9 7
75 23 28 16
Total 539 164 207 121
Total général 1787 553 663 440
Source : enquête de terrain en 2011

83
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

8- L’ancienneté de l’occupation et l’attachement à la Médina


8-1- la résidence de la population dans la médina
Notre enquête montre que 26 ,6% des résidents de la médina se sont installés à la
Médina entre la période 1963-1974. Elle a connu un apport important de la
population des zones environnantes, d’où la population résidente a augmenté ; elle
atteint 5395 habitants en 1977.
Les ménages continuent à se stabiliser dans la Médina pendant la période 1975-1990
soit 18,13% de la population résidente
Tableau N° 18 : la date d’installation de la population enquêtée
AVANT NON
L'age de chef M 1954 1955 - 1962 1963-1974 1975-1990 1991_2000 2001-2010 Déclaé TOTAL POURCENTAGE

15-35 2 2 8 18 22 10 62 18,13
36-45 3 7 24 26 9 8 77 22,51
46-55 7 17 28 12 3 3 70 20,47
56-65 10 20 24 6 6 1 67 19,59
66- 75 14 11 7 0 3 0 35 10,23
PLUS DE 75 2 0 0 0 0 0 2 0,58
NON
Déclaré 29 29 8,48
TOTAL 38 57 91 62 43 22 29 342 100,00
POURCENTAGE 11,11 16,67 26,61 18,13 12,57 6,43 8,48 100,00
Source : enquête de terrain en 2011

8-2- Les origines géographiques de chef de ménage selon le lieu de naissance


Selon notre enquête menée, on constate en 2011 que la moitié des chefs de
ménage sont d’origine de Nédroma soit 50,58 %. Les autres sont venus de Tlemcen
soit 14, 62 % et des zones environnantes avec un maigre pourcentage.

84
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N°19 : Les origines géographiques de chef de ménage selon le lieu de naissance

la fonction de l'habitation Inoccupé occupé usage Total pourcentage


professionnel
lieu de naissance de chef de
ménage
Nedroma 1 172 173 50,58%
Tlemcen 50 50 14,62%
Non déclaré 5 1 23 29 8,48%
Djeballa 20 20 5,85%
Ain Kebira 16 16 4,68%
Maghnia 10 10 2,92%
khoriba 6 6 1,75%
Oran 5 5 1,46%
stor 4 4 1,17%
Ouled Daoud 4 4 1,17%
Souk Tleta 3 3 0,88%
Marsa Ben M'Hidi 3 3 0,88%
zaouiat el yakoubi 3 3 0,88%
Ouled Berrached 3 3 0,88%
Sabra 3 3 0,88%
Tounane 2 2 0,58%
Oujda 2 2 0,58%
beni moenir 2 2 0,58%
Hounaine 2 2 0,58%
El Houanete 2 2 0,58%
Total 6 313 23 342 100,00%
Source : enquête de terrain en 2011
8-3- Le choix de la résidence dans la Médina :
Le changement de l’habitation est dû soit à la cherté du prix de location soit à
l’exiguïté de l’habitat soit à des problèmes familiaux c’est pourquoi la plupart des
résidents recensés lors de notre enquête ont choisi la Médina car celle-ci offre une
vie agréable et une location moins onéreuse. Parmi 342 ménages recensés 214 sont
des propriétaires par héritage soit 62,57% et 36 des locataires soit 10,53% ont choisis
la Médina comme un endroit calme avec une location moins chère.

85
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N°20 : les raisons du choix de la résidence dans la Médina


Nbre
des
les raisons du choix de résidence dans la Médina enquêtés
Pourcentage
non déclaré 30
8,77
je suis d'origine 6
1,75
je suis un héritier 214
62,57
je suis un héritier et plus proche du lieu du travail 2
0,58
le manque du bâti 2
0,58
le manque du bâti + Location moins chère + l'endroit
calme 36 10,53
le manque du bâti et location moins chère + plus proche au
lieu de travail 5 1,46
Logé gratuitement 3 0,88
propriétaire d’une maison 25 7,31
propriétaire d’une maison moderne 19 5,56
Total général 342 100,00
Source : Enquête de terrain en 2011
8-4- L’attachement à l’habitation
La plupart des résidents ont été contre le changement de résidence. Sur 342
ménages enquêtés, 193 ménages sont contre le changement et 115 ménages pour le
changement de l’habitation pour plusieurs motifs.
Parmi ces motifs du non changement de la résidence dans la Médina on révèle
l’habitude, l’intimité, l’attachement à la maison, la centralité et l’insuffisance de
moyens financiers pour occuper une autre maison.
Tandis que les motifs de changement de l’habitation sont: la cherté du coût du
loyer et la situation indécente d’une location, la vétusté et l'enceinté de la maison,
l'exiguïté et les problèmes familiaux ou de voisinages.

86
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Tableau N°21 : Les motifs de l’attachement à l’habitation


Les motifs de changement de l’habitation Nbre
non
déclaré non déclaré 28
absence des moyens pour déménager 14
attachement de la maison 5
attachement de la maison + absence des moyens pour
déménager 52
attachement de la maison centralité, l'intimité et
NON
voisinage 61
centralité, l'intimité et voisinage 36
la nature de travail + absence des moyens pour
déménager 2
propriétaire d'un habitat moderne + la centralité 23
Sous total 193
bénéficiaire d'un logement 1
la vétuste de la maison + les problèmes familiaux +
pour être indépendant d'un habitat familial 11
la vétusté de la maison + les problèmes de voisinage +
des problèmes environnementaux 15
la vétusté et l'enceinté de la maison + l'exigüité de
l'habitation 10
l'élargissement de ménage 1
les problèmes de voisinage 2
l'exiguïté de la maison + l'élévation des prix de
location+ les problèmes de voisinages +situation de
OUI location d’une maison indécente + pour être propriétaire 17
l'exiguïté de la maison + l'élévation des prix de
location+ les problèmes familiaux+ pour être
propriétaire+situation de location d'un maison indécente 1
l'exiguïté de la maison + les problèmes familiaux+ les
problèmes de voisinages 17
pour être indépendant d'un habitat familial + les
problèmes familiaux 18
pour être propriétaire +l'élévation des prix de location+
situation de location d’une maison indécente 22
situation de location d’une maison indécente + les
problèmes de voisinage + pour être propriétaire 6
Sous total 121
Total général
342
Source : enquête de terrain en 2011

87
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
2ieme chapitre : l’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

Conclusion :

L’action irréfléchie des habitants sur le vieux bâti de la médina, la rotation


perpétuelle des occupants et leur niveau social très bas et aussi l’inexistence d’un
programme audacieux et global d’aménagement et de réfection de la médina sont les
principales causes de la dégradation du vieux bâti.

88
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Introduction :
Nédroma peut s’enorgueillir d'une histoire pleine de gloire et d'un patrimoine
riche et diversifié dont on retrouve encore des traces dans ses quartiers, ses sites, ses
monuments et ses étroites ruelles.
La médina de cette ville n’était pas seulement un foyer de rayonnement intellectuel et
musical ou un lieu d’échanges commerciaux mais un centre producteur de plusieurs
articles confectionnés par des artisans dont le savoir faire à été transmis de génération
en génération.
Cependant cette ancienne ville n’est plus ce qu’elle a été autrefois puisqu’au fil des
années on assiste à un déclin de toutes les activités artisanales.
L’activité artisanale de Nédroma représente un critère essentiel de l’activité
commerciale ainsi que les caractéristiques de l’organisation traditionnelle
représentent la dernière vision économique de l’ancienne Médina.
1- Un glissement spatial des activités artisanales et commerciales de L’ancienne
ville vers les nouvelles extensions :
1-1- L’Activité Artisanale :
« La ville naît fondamentalement de fonctions centrales d’échange, de confrontation
ou de rencontre collective. »1.
La vitalité de la médina et sa richesse reposait sur son artisanat, qui est
actuellement quasi inexistante. Parmi les activités les plus anciennes, certaines sont
aujourd’hui à bout de souffle. C’est le cas de la poterie, selon un procès-verbal du
conseil du gouvernement en 1867 on recensait 17 ateliers de potiers, en 1942
seulement 8 ; et il n’en restait que 6 en 19482.
Actuellement et depuis 1981 et selon une étude de Abdelouahab Serdoun3
(Tableau n°22), les potiers sont carrément inexistants même dans les statistiques et
recensements officiels de l’état. Contrairement à la poterie, le tissage persiste encore
de nos jours, mais il se trouve dans une situation alarmante. En 1913 on comptait une
quarantaine d’ateliers, où travaillaient 129 tisserands, plus les gérants et les patrons.

1
Merlin P. et Choay F., 1988, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, Paris.
2
Thumelin-Prenant M.A., 1955, Nédroma ; étude de géographie urbaine, mémoire de D.E.S de géographie, Paris.In Table
ronde, Nédroma de 1954-984. P26

3
Serdoun A, 1982, Nédroma : Les mutations récentes d’une ville précoloniale de l’extrême Nord-ouest algérien,
mémoire de D.E.S de géographie, Université d’Oran.

89
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Jusqu’au 1966 (selon le recensement de 1966) la situation s’est stabilisée, on


comptait ainsi 40 ateliers, cette situation s’est améliorée depuis et selon les données
des impôts, en 1981 on comptait 104 ateliers employant 150 personnes4 .
Tableau N°22 : Etat des activités artisanales en 1966 et 1981

année Tissage Menuiserie Tapis Djellaba Confection Tailleur

1966 (a) 40 10 03 10 00 10

1981 (b) 104 22 02 10 02 11

(a): recensement de 1966 (b): impôts Nédroma en 1981


Source: SERDOUN Abdelouahab .

Les brodeurs de djellabas ont aussi connu une forte pression de l'industrialisation
et la concurrence de la machine à coudre. En 1948 on recensait 40 brodeurs et 12
tailleurs juifs travaillant sur machines à coudre. Par contre entre 1966 et 1981 nous
avons constaté un véritable déclin de cette profession, on n'en comptait que 10 selon
les mêmes sources citées ci-dessus.
Selon les enquêtes menées sur terrain fin juin 2009 par Mr Khattabi Lahcen5, il
n'existe que deux artisans de brodeurs de djellabas, un tisserand et un babouchier.
Actuellement et selon notre enquête menée sur terrain en 2011, il n’existe que
deux artisans de brodeurs de djellabas (photo n°43), un tisserand, trois tailleurs, un
Babouchier (Blayghi) (photo n°44), (tableau n°23).
Tableau N°23 : Etat des activités artisanales en 2009 et 2011
année Tissage Menuiserie Tapis Djellaba Babouchier Tailleur

2009(1) 01 00 00 02 01 02

2011(2) 01 01 00 02 01 03

Source : (1) : L. khattabi


(2) : Source (Auteur) : enquête de terrain 2011.

4
Serdoun A., 1982, Nédroma : Les mutations récentes d’une ville précoloniale de l’extrême Nord-ouest algérien, mémoire de
D.E.S de géographie, Université d’Oran.

5
Khatabi L., 2010, la reconquête d’un centre ancien, le cas de la médina de Nédroma, thèse de magister, Université de
Tlemcen, p 23.

90
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Photo N°43: brodeurs de djellaba. Photo N°44: Menuisier artisanal


2011 (Source : Auteur)
La fabrication de tapis n’est apparue qu’après l’installation des premiers colons.
Le premier atelier fut installé entre 1924-1925. En 1966 on comptait 03 ateliers et en
1981 on n’en recensait que 02.
Par contre les tailleurs, «…moins réputés que les tisserands, ils n’ont jamais été
dénombrés ni même signalés dans les études faites jusqu’ici sur l’artisanat de la
région.»6
Les brodeurs de djellabas ont aussi connu une forte pression de
l’industrialisation et la concurrence de la machine à coudre. En 1948 on recensait 40
brodeurs et 12 tailleurs juifs travaillant sur machines à coudre. Par contre entre 1966
et 1981 nous avons constaté un véritable déclin de cette profession de brodeurs de
djellabas, on n’en comptait que 10 selon les mêmes sources citées ci-dessus. Vu la
dégradation de la situation de l’artisanat et son déclin, l’état a créé un centre
polyvalent artisanal dans les années 1979 dans le but de la modernisation de cette
activité. Ce centre est entré en production en 1980. Il est spécialisé dans la sculpture
sur bois, la céramique, le tapis et la menuiserie.
Elle est entrée en production en 1980, en employant 40 employés ce nombre s’est
réduit à 16employés en 1981. L’unité est équipée de 07 machines à coudre électriques
et sept métiers à tisser7, mais actuellement elle n’existe plus.

6
Thumelin-Prenant M.A., 1955, Nédroma ; étude de géographie urbaine, mémoire de D.E.S de géographie, Paris. In Table
ronde, Nédroma de 1954-984. P26
91
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Le centre polyvalent artisanal a été vendu à ses ouvriers après une crise qu’il a subie.
Ainsi, deux unités virent le jour : une unité de menuiserie et une unité de poterie.
L’unité de menuiserie a été vendue dernièrement à un privé pour en faire une galerie
de commerces et une salle des fêtes, cette transaction a été bénéfique pour les
ouvriers vu la situation du terrain et sa valeur foncière.
Par contre, l’unité de poterie persiste encore malgré le maigre revenu qu’elle procure.
Actuellement elle est composée de 29 actionnaires avec 10 ouvriers
producteurs.
Le salaire maximum d’un ouvrier dans les meilleurs cas de production ne dépasse
pas 17.000,00 DA mensuellement. Selon une synthèse déduite du travail de
Mostapha Khiat et selon des statistiques officielles des services des impôts, on
constate que 63,2 % des activités artisanales ont disparu entre 1981 et 1993. Ces
activités se sont transformées en commerce d’habillement et des chaussures.
En 1983 dans une étude intitulée « Nédroma 1983. Exurbanisation et
desserrement d’une petite ville ancienne longtemps marginalisée », A. BENDJELID, A.
PRENANT, A. SERDOUN, font la synthèse que : «ce sont en général les métiers liés
directement au monde rural qui sont en voie de disparition : les potiers, les selliers,
l’artisanat alimentaire (mouture de grains, huileries, etc.)», et ceci est une des
conséquences du départ des artisans juifs.
Et comme conséquence de l’étalement urbain de la ville et l’expansion de son
marché, l’artisanat a été l’objet d’un incident très grave, c’est le glissement de tous
les ateliers de production vers les nouvelles extensions où les conditions de
productions et de stockages sont plus favorables (présence d’espaces plus grands).
Les ateliers les plus prospères ont glissé vers les nouvelles extensions de la ville,
et la
Médina n’a pu garder que les métiers les plus petits purement traditionnels : tailleurs,
tisserands…
«La vieille ville qui ne concentrait pas moins de 75 % des ateliers de tissage en 1954,
n’en concentre en 1981 que 52 % ; en 1987 elle n’en rassemble plus que 30 %»8 et
actuellement elle ne comporte qu’un (01) atelier. Ce glissement vers le nord (les

7
Serdoun A., 1982, Nédroma : Les mutations récentes d’une ville précoloniale de l’extrême Nord-ouest algérien, mémoire de
D.E.S de géographie, Université d’Oran.

8
Faroui M., 1994, Analyse des extensions récentes dans une petite ville de l’Ouest algérien Nédroma , mémoire d’ingénieur
en géographie, Université d’Oran, 143 p.
92
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

nouvelles extensions) selon Faroui Mourad dans son étude s’est effectué en deux
phases :
- Le premier noyau s’est constitué dans les extensions coloniales (Sidi Yahia et
Nouider), suivi ainsi d’une densification du tissu urbain durant les premières années
de l’indépendance. Cette unité urbaine comptait en 1981 une vingtaine d’ateliers de
tissage, un atelier de tapis et un autre de confection.
- Le second noyau couvrant les nouveaux lotissements, regroupant un grand nombre
d’artisans surtout de menuiserie ; parmi les plus importants quelques ateliers de
tissage et de confection et quelques ferronneries. Les unités les plus employeuses et
les plus prospères sont celle de la menuiserie, et appartiennent presque toutes à des
citadins de naissance. Cette situation a permis une multiplication des espaces
d’activités (garages, dépôts…).
Actuellement la Médina de Nédroma n’est plus comme une « ville des
tisserands » parce que vers la fin 17ème, l'historien Marcel Emerit dit qu' « à
Tlemcen et Nédroma on tisse et confectionne des vêtements pour l'armée de l'Emir
AEK. »Par contre la poterie vient en seconde position après le tissage ce qui lui vaut
le l'appellation de « ville des marmites ». Elle est surtout présente au quartier de Beni
Zid où ses traces y sont encore, la rue des fakharines, potiers, la mosquée des
kaddarines. Cette industrie est, elle aussi, en décroissance depuis l'indépendance et
surtout depuis la création de l'unité de fabrication artisanale.
Tableau N°24: le changement de la profession de chef de ménage
Changement de
la profession du oui
chef de ménage non
non TOTAL
déclaré
branche d'activité
l'administration agriculture artisanat autres
précédente

12 12 8 12 269 29 342
NBRE
44 269 29 342
Source : Auteur ; enquête de terrain en 2011
Aujourd’hui, Nédroma a perdu sa vocation comme carrefour florissant
d’échange commercial et culturel. Cette perte d’influence se traduit progressivement
par le déclin progressif de l’activité artisanale a cause du départ des artisans d’une
part et le changement de la fonction d’autre part car sur 342 chef de ménage 44 ont
changé de métier (tableau n°24).
2-2- L’activité commerciale :

93
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Le commerce se présente comme un secteur créateur d'emploi et de richesse, une


source d'attractivité pour la ville.
Selon une enquête effectuée par Khiat Mostapha, en 1992 (tableau n°25), la
concentration des activités commerciales et artisanales se positionne dans la partie
nord sur l'axe Derb El-Moghrib, et l'axe longeant les remparts qui passe par la place
marché de grains.
La totalité des activités et commerces se concentre sur les principaux axes les
plus fréquentés dans la partie nord de la Médina et sur les principaux Derbs : derb
Essouq et sur les côtés de la place Tarbia.
Tableau N°25: Etat des activités commerciales 1992.
Nature d'activité Nombre Pourcentage
Alimentation générale 78 27.1%
Habillement et chaussures 67 23.3%
Equipements 25 05.7%
Services 27 09.4%
Culture, loisirs et sports 16 05.5%
Restaurants 14 04.7%
Activités artisanales 54 18.7%
Fonctions libérales 07 02.4%
Total 288 100%
Source: Khiat M., 1993, Nédroma : étude de l’évolution d’une Médina, mémoire d’ingénieur
en géographie (en langue arabe), Université d’Oran, 159 p.

Selon l’enquête effectuée sur terrain par Mr Khatabi Lahcène, (tableau n° 26), il
n'existe que 11 magasins d'alimentations générales positionnées sur les axes les plus
fréquentés, Derb ex Essouq, Derb El-Kasbah, Derb Sidi Bouali et une sur la place de
la grande mosquée.

94
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Tableau N°26: Etat des activités commerciales et artisanales en 2009.


Nature d'activité Nombre Pourcentage
Alimentation générale 11 26.22%
Habillement 06 14.30%
Chaussures 02 04.70%
Cosmétiques 02 04.70%
Vente de la vaisselle 01 02.40%
Electricité 01 02.40%
Services (plombier, 09 21.40%
taxiphone, coiffeur…)
Cafés 02 04.70%
Activités artisanales 08 19%
Total 42 100%
Source: Khatabi L., 2010, la reconquête d’un centre ancien, le cas de la médina de Nédroma, thèse de magister,
Université de Tlemcen.

Si on fait une comparaison entre les deux enquêtes, on déduit une délocalisation des
activités commerciales et artisanales vers les nouvelles extensions d’où une
régression des activités traditionnelles.
Les deux cartes ci-dessous (les cartes N° 14 et N°15) montrent la zone la plus
touchée par ce phénomène de glissement des activités commerciales et artisanales, la
place Tarbiaa et la partie sud de la médina9.
Carte N° 14 : La distribution des activités commerciales et artisanales en 1992

9
Khatabi L., 2010, la reconquête d’un centre ancien, le cas de la médina de Nédroma, thèse de magister, Université de
Tlemcen. 95
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Selon l’enquête effectuée sur terrain par Mr Khattabi. L. en 2009, il n’existe que
11 magasins d’alimentations générales positionnés sur les axes les plus fréquentés,
Derb ex Essouq, Derb El-Casbah, Derb Sidi Bouali et la place de la grande mosquée.
Au centre de la vieille ville, à la place Tarbiâa, il existe deux cafés fréquentés par une
catégorie d’âge spécifique : les vieux et les retraités, qui cherchent une nostalgie du
bon vieux temps. L’attachement du gérant à sa cafétéria est purement sentimental car
son café est quotidiennement un lieu de rencontre et d’échange. Les méthodes de
préparations du café et de thé sont très anciennes.
Tableau N°27: la fonction de l’habitation
la fonction de la Nbre de
type d'activité total
maison construction
l'habitation 233
239
Non déclaré 6
Activité
habitation 10
artisanale
+activité ou Commerce 54 103
activité
service 39
totale générale 342
Source : enquête de terrain en 2011
Selon notre enquête effectuée en 2011 on trouve sur 342 habitations 103 maison
ont une fonction mixte habitation et activité (tableau n°27).
Parmi les 103 locaux d’activité, il n’existe que 25 magasins d’alimentations générales
(photo n°45), soit 24,27% positionnées sur les axes les plus fréquentés, ex Derb
Essouq, Derb El-Casbah, Derb Sidi Bouali et une sur la place de la grande mosquée
(tableau n°28). Et 8 magasins d’habillement soit 7,77% car un phénomène de
régénération du commerce dans la Médina se manifeste aujourd’hui par l’apparition
de certaines activités de commerces de tissu et habillement pour femmes, qui
commencent à se localiser dans les ruelles les plus proches de la place des victoires
juste à l’entrée du Derb El-Mouahidines (ex Derb Essouq), (photo n°46 et photo
n°47).

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Tableau N°28: Etat des activités commerciales et artisanales dans la Médina en


2011
nature d'activité Nombre pourcentage%
Alimentation
25 24,27
générale
Habillement 8 7,77
Chaussures 2 1,94
Cosmétiques 4 3,88
Vente de la
1 0,97
vaisselle
Electricité 2 1,94
autres commerces 12 11,65
Services (plombier,
taxiphone, 36 34,95
coiffeur…)
Cafés 3 2,91
Activités
10 9,71
artisanales
Total général 103 100,00
Source : enquête de terrain en 2011

Au centre de la vieille ville, sur la place Tarbia, il existe deux cafés fréquentés
par une catégorie d’âge spécifique : les vieux et les retraités

Photo N°45: une habitation avec locale de


l’alimentation générale, place de la grande
mosquée 2011 (Source : Auteur)

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Photo N°46: un plombier dans ex Derb Essouq Photo N°47 : commerce de tissu et habillement
pour femmes à l’entré de Derb Essouq
2011 (Source : Auteur)

Il ressort que le centre de la vieille ville, la place Tarbia et la partie sud de la


Médina sont les plus touchés par le phénomène de la délocalisation des activités
commerciales. Nous assistons à une désertion totale de la Médina et une disparition
presque totale des activités commerciales et artisanales.
1- LA Médina et ses Souks:
La carte datée en 1860 montre que la médina avait trois souks permanents et un souk
hebdomadaire.

Photo 48: Le souk (marché hebdomadaire) avant Photo 49: Le souk et les nouvelles boutiques (après 1953)
la construction du marché couvet (avant 1953). Source association El-Mouahidia
Source association El-Mouahidia

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La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Ce n’est qu’en 1953 que la Médina s’est dotée d’un marché 48 boutiques.

Photo N° 50: Le marché couvert vers les années 50


Source : association El-Mouahidia

Le marché de grains sis à proximité du Bab El-M’dina, dans une petite place
actuellement place des victoires, bordée de maisons et de certains lieux de culte et
quelques activités d’accompagnements.
Le marché de viandes localisé dans une petite place en face de la porte neuve crée
par les français.
Le marché de la laine sis à l'ouest de la place Tarbiâa.
Le marché hebdomadaire localisé au Nord-est de la médina est un lieu où les
citadins et les ruraux peuvent faire des courses de tout genre, celui-ci a été clôturé en
1906 sur accès payant.

101
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation
3ieme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la Médina

Conclusion :
La dévalorisation des activités artisanales à l’échelle nationale est due
essentiellement d’une part à la modernité, à la concurrence industrielle, le
développement du tertiaire et d’autre part à la délocalisation de certains locaux
commerciaux vers de nouveaux centres urbains plus spatiaux. Le changement de la
mentalité, la mondialisation avec l’impact et l’export et la non transmission du savoir
faire des artisans aux jeunes ; (maalem) aux (matalem) ont favorisé le déclin des
activités artisanales au niveau de la médina.

102
La deuxième Partie : la Médina face au processus de l’urbanisation

Conclusion :
L’ancien centre de Nédroma, site historique, avec sa position stratégique,
assurant un rôle de liaison entre les différentes localités des monts des Traras a connu
à travers son histoire et son occupation des turbulences qui se sont traduites par des
incidences sur son organisation spatiale et sociale.
La vieille ville de Nédroma a été la scène de nombreux événements durant des
périodes différentes qui ont marqué son espace et contribué de plus en plus à sa
marginalisation. La colonisation a joué un rôle précurseur dans le commencement de
cette dernière.
Au 11ème siècle lorsqu’on évoquait Nédroma on faisait allusion qu’à la Médina. La
ville de Nédroma n’est devenue notoire que par son riche patrimoine que la Médina
renferme.
Les transformations de sa structure de base ont apparu à partir de 1880 avec
l’arrivée des premiers colons qui ont bâti en 1904 leurs propres demeures dans un ilot
dit quartier européen. L’exode rural pendant la guerre de libéralisation a été la cause
principale de la construction de nouveaux quartiers.
En 1974 Nédroma en tant que chef lieu de la Daïra a bénéficié d’un programme
spécial de développement urbain.
L’extension de la ville, la construction des équipements de base et une
démographie galopante ont eu un impact tangible sur l’aspect général de la ville de
Nédroma, mais malheureusement elles ont induit la population et les autorités à
l’oubli du vieux bâti de la médina que les anciens ont érigé avec une volonté de le
faire perdurer dans le temps.
Ce joyau qui retrace l’histoire d’un peuple et son identité ne doit en aucun cas
être marginalisé et nous devons coûte que coûte le préserver.

103
Introduction de la 3 ème partie
Introduction :

La Médina constitue un patrimoine-ressource pour des acteurs plus nombreux qui


mettent en scène l’espace urbain traditionnel en exerçant une sélection sur le
patrimoine. Les intervenants investissent dans le patrimoine immobilier et
domestique, soit à titre individuel par l’achat d’une maison, soit à titre commercial en
faisant des commerces dans les espaces d’habitation : cafés, restaurants et boutiques
La Médina de Nédroma , avec son cadre bâti, dans son ensemble nous offre une
rétrospective historique pleine d’événements et une exposition typique à la culture
arabo-islamique plein de savoir-faire mais malheureusement la majorité de ce vieux
bâti est dégradé en réalité à cause de plusieurs facteurs, le problème qui se pose :
quels sont les facteurs agissant contre la vulnérabilité de l’habitat et quelles sont les
procédures nécessaires pour intervenir dans les vieux tissus urbains.
IL est apparemment important de souligner la prise de conscience chez les décideurs
et les aménageurs en charge de la médina, IL est nécessaire d’associer différents
acteurs dans le cadre d’un partenariat renforçant davantage, le pouvoir local et la
société civile.
Désormais l’accent est mis sur la qualité de l’habitat et de son environnement
ainsi la régénération de l’intérieur de la ville le vieux bâti de la médina en particulier
et la prise en compte de leur valeur symbolique entant que patrimoine
Plusieurs formes d’intervention ont été menées par des différents acteurs
s’adaptant au type du bâti et à leur valeur ; ces interventions ont des effets non
seulement économiques mais urbanistiques et sociaux.

104
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Introduction :
Plusieurs sites de la médina ont subi des transformations et modifications de
rénovation mais d’autres sont jusqu’à présent dans un état de dégradation avancée.
Cet état des lieux nous montre que les autorités et les résidents n’ont pas donné
une importance à cette richesse patrimoniale. Il est important de faire un constat
global de ce vieux cadre bâti et de dresser un plan audacieux de rénovation.
1-Qualité du cadre bâti et facteurs de dégradation :
1-1 - la typologie de l’habitat
La profondeur historique a donné à la Médina une variété d’habitats. Le centre de la
Médina est composé essentiellement de bâtisses traditionnelles type patio introverti
car sur 342 habitations enquêtées on compte 197 habitations traditionnelles (photo
N° 51). Par contre, sa périphérie nord est composée d’un centre colonial où en trouve
117 habitations de type européen (photo N° 52) et 24 habitations récentes (photo N°
53).

Tableau N°29 : la typologie de l’habitat


habitation L'habitation en
N° Habitation Habitation Total
traditionnelle cours de
district Coloniale moderne général
( Eddar) construction
10 4 5 21 1 31
12 19 10 29
13 14 3 78 95
14 16 9 88 1 114
15 40 3 2 45
18 24 4 28
Total 117 24 197 4 342
Source : enquête de terrain en 2011

La maison traditionnelle à Nédroma a connu des transformations multiples à travers


le temps, mais a gardé la composante essentielle « Wast Eddar » le patio (carte
N°16).

105
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Photos N° 51 : habitation traditionnelle Eddar 2011 (Source : Auteur)

Photo N°52 : Maison


aison coloniale avec balcon en Photo N°53 : Maison moderne avec balcon en R+2
R+1 (ex Place marché de laines). 2011 (Source : Auteur) 2011 (Source : Auteur)

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La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

109
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

1-2- L’hauteur des habitations au niveau de la médina


On remarque que la plus part des bâtisses de la médina ne dépassent pas le niveau
R+1 soit 69,30 %.. Les habitations dont le niveau est R+2 sont des constructions
européennes soit 6,14% et les R+3 (photo N° 54) sont des maisons récentes soit
0,58%.
Ces nouvelles demeures ont changé l’aspect général de la médina.
Tableau N°30 : la hauteur des habitations
Total
Nbre d'étage 0 R+0 R+1 R+2 R+3
général
Habitation
0 48 68 1 0 117
Coloniale
Habitation
0 0 3 19 2 24
moderne
habitation
traditionnelle 0 30 166 1 0 197
( Eddar)
L'habitation en
cours de 3 1 0 0 0 4
construction
Total général 3 79 237 21 2 342
Pourcentage % 0,88 23,10 69,30 6,14 0,58 100,00

Source : enquête de terrain en 2011

Photo N°54: Maison moderne avec balcon en R+3


R+
2011 (Source : Auteur)

108
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

111
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

2- L’état du cadre bâti


Dans l’étude évoquée précédemment, le bureau d’études l’URBAT a recensé en
1991 sur 815 constructions 57,8 % en bon état soit 466 constructions, 19.88 % en état
moyen soit 162 constructions, 7.12 % en mauvais état soit 58 constructions, 4.66 %
menaçant ruine soit 38 constructions et 1.35 % en ruines soit 11 constructions. Ceci
montre que la moitié des constructions est en bon état et l’autre moitié en état de
dégradation. La première moitié est composée de constructions nouvellement
édifiées. La deuxième est composée d’anciennes bâtisses construites avant la
colonisation soit 66 vieux bâti.
La carte de J. Canal de 1860 et la photo aérienne de 2001 montre que malgré les
transformations que la vieille ville a subit son tissu urbain est resté presque intact.
Tableau N° 31 : État de bâti (1992-2011)

habitation
la typologie de Habitation
l'habitation Habitation Coloniale Total moderne Total
traditionnelle Total
L'habitation
habitation Total
Habitation
Coloniale
Habitation
moderne
( Eddar) traditionnelle
en cours de
construction
général
( Eddar)

Menace
N district bon mauvais moyen vétuste bon moyen bon mauvais moyen vétuste
ruine

10 1 1 2 4 5 5 2 4 11 4 21 1 31
12 6 5 5 3 19 2 3 5 10 29

13 6 2 6 14 3 3 6 13 37 22 78 95
14 2 2 12 16 7 2 9 11 16 53 8 88 1 114

15 14 6 16 4 40 3 3 2 45

18 9 4 1 10 24 4 4 28
Total
38 19 1 50 9 117 22 2 24 21 36 106 34 197 4 342
général
Pourcentage 32,48 16,24 0,85 42,74 7,69 100,00 91,7 8,33 100,00 10,66 18,27 53,81 17,26 100,00 0,00

Source : enquête de terrain en 2011


Par ailleurs, selon notre enquête sur terrain, qui a touché 342 bâtisses, soit 1/ 3
du nombre total des constructions ; on constate que 53,81 % des constructions de type
traditionnelle sont dans un état moyen état et seulement 10,66% en bon état. Par
contre 42,74 % des habitations coloniales sont dans un état moyen et 32,48% en bon
état. On constate que le degré de la vétusté des habitations traditionnelles est
beaucoup plus supérieur à celui des habitations nouvellement construite soit 17 ,26%
contre 7,69%.
La majorité des maisons de la Médina n’a aucune ouverture sur la rue ou
l’impasse à l’exception de la porte d’entrée de ce fait la largeur de la façade n’est
jamais considérée comme un signe révélateur d’une richesse architecturale.

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La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

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La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

3- La dégradation du cadre bâti


Cependant, l’analyse historique et spatiale de la médina révèle que la
dégradation du cadre bâti est due aux vieillissements, aux conditions climatiques et
aussi aux actions involontaires des occupants.
occupants (Les photos N° 55 et N°56).
N°5
La dégradation du patrimoine urbain s'inscrit chaque jour dans la liste dont le danger
s’allonge continuellement.
Le climat est sans doute le principal démolisseur et destructeur des monuments, en plus,
l’action de l’homme qui met en péril ces vestiges tout d’abord par ses guerres et ensuite
par son ignorance et son laisser -aller.
a) L’humidité :
Tableau N° 32 : l’humidité dans les maisons
nom des quartiers non déclaré non oui Total général
AHL EL KHERBA 53 24 77
AHL ESSOUQ 3 71 32 106
BENI AFFANE 1 36 18 55
BENI ZID 55 49 104
Total général 4 215 123 342

Source : enquête de terrain en 2011

Photo N°55 : la dégradation d’une maison par l’humidité Photo N°56 : la dégradation d’une

maison par manque d’ensoleillement


2011 (Source : Auteur)

112
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Photo N°57 : l’étroitesse des ruelles 20111 (Source : Auteur).

b) L’origine
origine et la nature des matériaux de construction :
Les vieilles constructions
constructions ont été érigées sans ferraillage par des matériaux de
récupération provenant d’anciennes
d’anciennes demeures, de pierres taillées et aussi de briques
pleines.. Le toit de ces bâtisses qui est composé de sbika en bois, de roseaux et de
tuiles reposé sur des murs très larges. Ceci a entrainé un vieillissement précoce du
bâti car les
es matériaux ont une durée de vie limitée parce qu’ils subissent
graduellement des changements chimiques, physiques ou mécaniques.
mécaniques
Tableau N° 33: les Matériaux utilisé pour la construction de la toiture
habitation L'habitation en
Matériaux utilisé pour la Habitation Habitation Total
traditionnelle cours de
construction de la toiture Coloniale moderne général
( Eddar) construction
non déclaré 3 3
dalle en béton 3 24 1 1 29
sbika bois et roseaux + Tuile 109 196 305
sbika bois et roseaux + Tuile +
dalle en béton pour les 4 4
aménagements apportées
tuile+dalle en béton 1 1
Total général 116 24 198 4 342
Source : enquête de terrain en 2011

113
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Les nouvelles bâtisses sont composé d’un ensemble ferro-alliage


alliage c'est-à-dire
c'est d’un
mélange de matériaux de construction et de fer.
Tableau N° 34 : les Matériaux utilisé pour la construction des Murs

Matériaux utilisé pour la habitation L'habitation


construction de des murs Habitation Habitation traditionnelle en cours de Total
Coloniale moderne ( Eddar) construction général
Non déclaré 3 3
parpaing pour RDC + brique
pour R+1 3 3
parpaing pour RDC + brique
pour R+1 et R+2 21 1 22
pierre taillée 101 173 274
pierre taillée + brique pour
l’aménagement apporté 14 24 38
pierre taillée + brique pour
R+1 2 2
Total général 117 24 197 4 342
Source : enquête de terrain en 2011

Photo N°58 : la toiture d’une maison traditionnelle Photo N°59 : affaiblissement des matériaux pour les murs
2011 (Source : Auteur).

114
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Photo N°60 : la dégradation des matériaux déjà anciens

2011(Source : Auteur).
Photo N°61 : la dégradation des escaliers
201 (Source : Auteur).
2011
4- Habitabilité et confort :
Lors de notre enquête, on s’est intéressé à certaines caractéristiques de
l’habitation (disponibilité de cuisine, salle de bain; toilettes). Ces caractéristiques
nous permettent d’évalu
évaluer
er les conditions de vie des habitants de la médina. Ce sont,
en outre, des indicateurs
indicateur de la qualité de vie des habitants à l’intérieur de leurs
maisons (Tableau
Tableau N° 35).
35
Le manque d’un élément de ces caractéristiques est un facteur d’inconfort. Sur les
342 habitations enquêtées on trouve quelques habitations dépourvues de tous ces
éléments de confort. La majorité des habitations de la médina sont équipées par des
commodités confortables, mais d’autres pour des raisons socio-économiques
socio
manquent d’un ou deux éléments par exemple de gaz naturel ou de salle de bain.
bain

115
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Tableau N° 35 : les équipements dans l’habitation

non Total
les commodités non oui
déclaré général
cuisine 3 20 319 342
121 douches
salle de bain 3 206 342
12 baignoires
Toilette 3 18 321 342
25 puits
AEP 3 0 342
314
Electricité 3 0 339 342
Gaz 3 35 304 342
l'assainissement 3 11 328 342
Source : enquête de terrain en 2011

5-La qualité de gestion de bâti est liée à la nature d’occupation de l’habitation :


Il nous a été nécessaire de déterminer l’impact du statut juridique des occupants
sur l’aspect physique de la bâtisse.
Notre enquête nous a relevés que 64.04% des 342 habitations sont des propriétés
privées, les autres habitations du reste sont occupées par des locataires ou les
colocataires soit 9.94% et 6.14% successivement ; mode de vie beaucoup plus
instable.
De ce fait la gestion du cadre bâti n’a pas été fiable et uniforme car même les
propriétaires qui ont apporté des transformations à leur demeure n’ont pas les normes
d’architecture.

116
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Tableau N° 36 : La nature d’occupation de l’habitation


Nature

propriétaire +

propriétaire +
de
habitation en

professionnel
gratuitement
construction

Copropriété

propriétaire
d’occupation

colocation

colocation

locataire
location

Usage
cours

Total
Logé
Les quartiers
AHL EL
KHERBA
5 3 9 2 43 1 14 77
AHL ESSOUQ 2 4 1 12 78 8 1 106
BENI
AFFANE 3 5 3 1 33 1 9 55
BENI ZID 9 8 10 65 12 104
Total 2 21 17 34 3 219 2 43 1 342
6,1
0,58 4,97 9,94 0,88 64,04 0,58 12,57 0,29 100,00
pourcentage 4

Source : enquête de terrain en 2011


6 - Les transformations du cadre bâti de la Médina :
6-1- La nature de transformation dépend à la nature d’occupation de l’habitation:
Ce qui est impressionnant, dans le croisement des données, c’est la relation
existe entre le statut de l’occupant et la nature des transformations du cadre bâti car
seul l’occupant propriétaire est habilité à apporter des transformations à sa demeure.
Notre enquête montre sur 342 des habitations 240 habitations ont subi des
transformations soit 53 habitations ont subi des transformations radicales, 165
maisons ont subi des modifications partielles et seulement 22 habitations ont été
restaurées.
Selon le tableau N° 37 ci-dessous nous constatons que la plupart des
transformations sont faite au niveau des habitations en location ou en copropriété
sont de nature partielle même cas pour les habitations occupées par des
propriétaires+ locataire (24 habitations).

117
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Tableau N° 37 : la nature de transformation du cadre bâti en 2011


la nature de oui
transformation sous
non Total
partielle radicale restauration total
la nature d'occupation
non déclaré 2 2 2
colocation 1 1 20 21
Copropriété 10 1 11 6 17
location 17 2 19 15 34
Logé gratuitement 2 2 1 3
propriétaire 110 50 17 177 42 219
propriétaire + colocation 1 1 1 2
propriétaire + locataire 24 1 1 26 17 43
Usage professionnel 1 1 1
Total 165 53 22 240 102 342

Source : enquête de terrain en 2011

118
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

122
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

6-2- La qualité des modifications et des transformations apportées :


Selon notre enquête menée sur terrain en 2011 (Tableau N° 38), il a été
constaté que sur 342 habitations 240 Habitations ont subi des transformations et 102
n’ont subi aucune modification.
De même, il a été constaté que la plupart des modifications apportées sur le cadre
bâti de la Medina sont soit des aménagements selon l’activité (64 bâtisses sur 240
bâtisses transformés), soit des modifications à l’intérieur des maisons comme
l’aménagement de la cuisine , salle de bain, Toilette et réparation des réseaux (26
bâtisses), changement de wast -Eddar pour création des pièces en plus et
la construction des murs pour la séparation (22 bâtisses) en plus aménagement de la
toiture et les murs déroutés et revêtus d’un enduit neuf en mortier de ciment (20
bâtisses). Soit la démolition et la reconstruction (29 bâtisses).
Dans le même contexte, il est à signaler que tous les modifications apportées sur
l’ancien cadre bâti sont sans aucune autorisation ou assistance et ne respectant
aucune norme de restauration des anciennes constructions comme, il a constaté que
41 bâtisses qui ont restauré.

120
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Tableau N° 38 : Les modifications et les transformations apportées sur le cadre bâti


Les habitations ayant des
transformations
non oui Total
pourcentage
Les modifications apportées
18,71
aménagement et modification de l'habitat selon l'activité 64 64
aménagement de cuisine + salle de bain + toilette et 7,60
26 26
réparation des réseaux
aménagement du Balcon et le transformé en cuisine + la 1,46
5 5
réparation de la toiture
aménagement et restauration de wast Eddar + restauration de 1,75
6 6
la toiture
Aménagement et réparation de la toiture +Aménagement les
murs décroutés et revêtus d'un enduit neuf en mortier de 20 20 5,85
ciment
changement de wast Eddar par illimitation du puits et du patio 2,34
8 8
et pose le carrelage de type granito
construction des murs pour la séparation ou par la pose des
rideaux + changement de wast Eddar pour création des pièces 22 22 6,43
en plus
0,29
construction un étage sur RDC ancienne 1 1
0,88
la construction de la toiture " la dalle " 3 3
8,48
la démolition et la reconstruction 29 29

la reconstruction de l'habitat avec des nouveaux matériaux de 0,29


1 1
construction en gardant la même architecture
4,09
Réaménagement et réhabilitation + la peinture 14 14
11,99
restauration 41 41
29,82
Rien 102 102
100,00
Total 102 240 342
Source : enquête de terrain en 2011

121
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

6-3 Les motifs de la transformation du cadre bâti dans la médina


Selon notre enquête menée sur le terrain en 2011. (Tableau N° 39). Parmi les
motifs de la transformation du cadre bâti dans la Medina : la vétusté et l’ancienneté,
la modernisation et rénovation, et pour préserver du style architecturale du
patrimoine.
La cause principale de la transformation des bâtisses c’est la dégradation de la
maison d’une part et l’exiguïté de la maison et les besoins de travail d’autre part.
Dans le même contexte ; parmi les motifs qui pousse les habitants de
n’apporter pas aucune transformations c’est l’absence des moyens financiers, le fait
de location, généralement le locataire ne peut entreprendre des travaux d’entretien à
ses propres frais puis qu’il n’est temporairement résident, ainsi que les problèmes de
la copropriété et colocation.

122
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Tableau N° 39 : les motifs de transformation de l’habitation


motifs de transformation Non Oui Total Pourcentage(%)
la vétusté de la toiture 4 4 1,17
la vétusté et l'ancienneté 57 57 16,67
l'absence des moyens financiers 41 41 11,99
l'ancienneté de l’habitation 1 3 4 1,17
l'ancienneté et la vétusté des commodités 2 2 0,58
les besoins pour le travail 10 10 2,92
l'exigüité de la maison et pour éviter les problèmes
2,92
familiaux 10 10
modernisation et rénovation 92 92 26,90
nous somme des locataires 20 20 5,85
pour bénéficier du revenu de location du locale 6 6 1,75
pour éviter les problèmes familiaux et de voisinage 10 10 2,92
pour la propreté et la vétusté 11 11 3,22
pour l'élargissement 4 4 1,17
pour plus de sécurité 2 2 0,58
pour préservation du style architecturale du
8,48
patrimoine + la modernisation 29 29
problème de la colocation 10 10 2,92
problème de la copropriété 10 10 2,92
problème de la copropriété + colocation 7 7 2,05
problème de la propriété + colocation 7 7 2,05
problème de location 2 2 0,58
non déclaré 4 4 1,17
Total 102 240 342 100,00

Source : enquête de terrain en 2011

123
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Graphe N° 6

les motifs de transformations


100
90
80
70
60
50
40
30
20
10 nombre des habitations ayant des
transformations
0

124
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
1ière chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Conclusion :

L’évolution économique et la promotion sociale sont étroitement liées aux


perspectives de protection et de mise en valeur des ressources patrimoniales. Ces
dernières sont présentées comme une valeur intrinsèque du patrimoine urbain et un
degré d’influence sur les transformations du tissu urbain. Cette mise en valeur est
mesurée par rapport à la possibilité de créer et de revivifier un dynamisme social et
économique adapté aux aspirations locales.
L’introduction de nouveaux éléments et d’espaces exogènes dans un tissu urbain
traditionnel est l’une des premières remarques constatée dans la médina de Nédroma.
La perte d’équilibre dans la médina peut avoir des conséquences sur le patrimoine
urbain voire sa spéculation foncière, sa dégradation et même sa destruction.

125
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Introduction :
Notre travail consiste à mettre la lumière sur les politiques d’interventions
concernant la médina de Nédroma en analysant les différentes actions menées par les
autorités locales sur le tissus ancien qui est entrain de disparaître peu a peu afin de
vérifier si les interventions sont adéquates ou non à la spécificité de la médina.
La difficulté dans la pluralité des acteurs qui influent sur l’évolution de la médina
et leur mode d’habiter c’est que les transformations qui ont été effectuées sur certains
sites ne respectent pas la mémoire des lieux et le mode de vie traditionnel.
1- Les acteurs patrimoniaux en Algérie:
Les acteurs sont définis comme «des individus (groupes ou organisations) qui se
caractérisent par une position sociale particulière ; cette position implique des rôles
distincts, l’accès à des ressources et à des réseaux spécifiques (pouvoir), ainsi que
des valeurs et intérêts particuliers.»1
La gestion du patrimoine en Algérie fait appel à un ensemble d’acteurs qui peuvent
être soit publics soit privés, et qui peuvent jouer un rôle actif dans la préservation ou
la réhabilitation des sites historiques.
On peut classer ces acteurs en quatre types : les acteurs politiques, les habitants -
usagers - citoyens ; les professionnels de l’espace (architectes, urbanistes, ingénieur)
et les acteurs économiques.
1- 1- Acteurs politiques : sont d’une manière générale les institutions
gouvernementales. Tous les ministères sont concernés par la préservation du
patrimoine national mais le plus concerné c’est le ministère de la Culture et de la
Communication qui a pour mission de veiller à la protection, à la sauvegarde, à la
préservation, à la proposition de la législation en matière du patrimoine et sites
historiques ou naturels et d'établir les plans et programmes de mise en valeur du
patrimoine culturel et de veiller à leur mise en œuvre. Son administration centrale est
constituée de 9 directions centralisées dont deux sont chargées du patrimoine, à savoir
la Direction de la Protection Légale des Biens Culturels et de la Valorisation du
Patrimoine Culturel et la Direction de la Conservation et de la Restauration du
Patrimoine Culturel. Il présente aussi des Directions des Affaires Culturelles dans

1
Stein V., 2003, La reconquête du centre-ville : du patrimoine à l’espace public. Thèse de doctorat en sciences économique
et sociales-mention géographie. Genève. P15 , cité par Hamma W., 2010/2011, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs
et outils : le cas de la ville historique de Tlemcen, thèse de magister en Architecture, Université de Tlemcen.

126
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

chaque wilaya et des commissions nationales des biens culturels qui sont chargées «
d’étudier et de proposer toutes demandes de classement, de création de secteurs
sauvegardés ou d’inscription sur l’inventaire supplémentaire des biens culturels.»2
1-2- Les acteurs professionnels de l’espace :
Ces acteurs réunissent tout professionnel concerné par la planification, la
conception et la gestion de l’espace. En général ce groupe est composé d’architectes,
d’urbanistes et d’ingénieurs. Ce sont des représentants d’institutions étatiques et
municipales. Ces acteurs se caractérisent par une bonne connaissance du patrimoine
et de l’urbain. Ces acteurs sont classés en trois niveaux, le niveau national, régional et
le troisième le plus important ; le niveau communal. Ce dernier comporte les services
techniques de l’Assemblée Populaire Communale ainsi que les services techniques de
la daïra représentant chacun d’eux l’une des directions de wilaya auxquelles ils sont
rattachés. Leurs rôles se limitent à l’assistance, le contrôle et le suivi de toutes les
opérations entreprises au sein du territoire communal.
1-3- Les acteurs économiques:Ils sont sous forme d’agence, caisse ou fonds, à savoir
a)- Le Fonds National du Patrimoine Culturel est chargé des payements des
études et des travaux de restauration nécessaires à la sauvegarde et à la mise en valeur
des biens culturels protégés, l'acquisition de biens culturels mobiliers et immobiliers,
la réalisation de grandes opérations de fouilles archéologiques et le financement des
actions de propagande et de sensibilisation.
b)- Le Fonds Commun des Collectivités Locales est annexé au Ministère de
l’Intérieur et des Collectivités Locales. Il est chargé de financer les opérations de
développement des communes et les opérations d’urbanisme telles que les
interventions de réhabilitation, d’entretien, de ravalement, d’embellissement…..etc.
1-4- Les habitants-usagers-citoyens : La population locale constitue bien
entendu la première actrice de la gestion urbaine, par leur statut d’habitants, mais
aussi de citoyens ; ils agissent sur le développement local de façon individuelle ou
collective, par le biais d’associations.
a)- Les Associations du patrimoine : Après 1988 et la parution de la loi nº 90-
31 du 4 décembre 1990 autorisant la vie associative de nombreuses associations à
caractère culturel voient le jour. Certaines se sont spécialisé sur la prise en charge et
la défense des sites et monuments historiques et jouent parfois un rôle plus technique
(formation à la restauration).

2 127
Art. 80 de la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel.
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Parmi ces associations celle qui nous concerne c’est l’association d’El
Mouahidia de la médina de Nédroma. Cette association a joué un rôle très important
par la sensibilisation pour la préservation du patrimoine de la médina.
b)- Les habitants et résidents : Nous estimons que les habitants - usagers sont
d’importants acteurs par leur appropriation de l’espace et de son usage. Leur
motivation peut mobiliser et inciter fréquemment d’autres acteurs à s’impliquer dans
tout processus de sauvegarde ou de revitalisation.
2- Acteurs locaux, patrimoniales à Nédroma:
Actuellement, de plus en plus de pays se penchent sur la protection et la
valorisation de leur patrimoine, notamment de leur patrimoine urbain. Cela résulte de
la prise en considération d’un ensemble d’ordres, dont les principaux sont:
• Ordre identitaire : face à un monde de plus en plus uniformisé par la mondialisation,
les centres anciens ou historiques et les monuments, principaux reflets des cultures,
traditions et architectures laissées par les générations précédentes, deviennent des
lieux privilégiés de référence de l’identité et de la spécificité d’une ville. Préserver
ces lieux et ces architectures dans le cadre d’un développement urbain durable
devient, de ce fait, l’une des préoccupations majeures des décideurs et les aménageurs
de nos villes.
• Ordre économique :la valorisation de ces lieux anciens traditionnels, parfois chargée
d’histoire, est un facteur important de développement touristique. La valorisation du
patrimoine est devenue donc un véritable outil de développement économique.
• Ordre urbain : la valorisation et la mise en valeur de patrimoines urbains,
contribuent également à l’amélioration du fonctionnement urbain d’une part et du
développement urbain d’autre part.
La médina est un espace anciennement fragilisé par la transformation des
liens socio-spatiaux. Elle constitue un patrimoine-ressource pour des acteurs plus
nombreux qui mettent en scène l’espace urbain traditionnel en exerçant une sélection
sur le patrimoine. Les intervenants investissent dans le patrimoine immobilier et
domestique, soit à titre individuel par l’achat d’une maison, soit à titre commercial en
créant des commerces dans leur habitation : cafés, restaurants et boutiques…..
La référence juridique actuelle en matière de protection du patrimoine culturel est
la « Loi n°98–04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la
protection du patrimoine culturel. L’élément clé de cette loi reste l’apparition de la

128
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

notion de « biens culturels » composés de biens culturels immobiliers, biens culturels


mobiliers et biens culturels immatériels.
Il y a eu notamment la création des "secteurs sauvegardés" en plus de
l’inscription sur l’inventaire supplémentaire et le classement, comme mesure de
protection spécifique des biens culturels immobiliers.
Aussi, et d’une façon très brève, la loi a formulé de nouveaux entendements
concernant le droit public et privé. Elle a fixé un nouveau cadre aux recherches
archéologiques dans des limites plus vaste que celles définies pour les fouilles dans
l’ordonnance 67-281, mis sur pied une procédure de financement des opérations
d’intervention et de mise en valeur des biens culturels, mis à jour les sanctions et les
peines pour les infractions.
D’une façon globale, la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine marque
une étape d’affinement des notions, et d’établissement d’une conception détaillée du
fait patrimonial ainsi que ses corollaires. Cet affinement se traduit aussi, sur le plan
exécutif, par une volonté de décentralisation, déconcentration et de création d’organes
spécialisés et autonomes.
2-1- Les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina :
En Algérie, selon l’arrêté du 31 mai 2005 fixant les contenus des missions de la
maîtrise d'œuvre portant sur la restauration des biens culturels immobiliers protégés.
Elle montre les étapes à entreprendre pour préserver tous les biens culturels.
La première étape consiste à faire un constat global de tous les immobiliers protégés
d’un coté et de prendre des mesures d’urgence visant à stopper le processus de
dégradation d’autre part.
La deuxième étape consiste à identifier les dommages que le bien culturel a subit et à
les localiser et de déterminer les causes qui ont provoqué sa dégradation.
La dernière étape la plus importante consiste à faire des relevés métriques et
architecturaux pour restaurer ce patrimoine et à la fin envisager les moyens adéquats
à sa conservation.
La gestion du patrimoine urbaine de la médina fait intervenir une multitude
d’acteurs :
2-1-1- L’Etat et les Collectivités Locales :
Les acteurs locaux doivent répondre aux intérêts et aux besoins des habitants tels
que la gestion des flux, équipement publics, emplois, logements, commerces, gestion
de l’eau. Ils doivent contribuer à attirer les employeurs en offrant du travail et à
129
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

améliorer le cadre et les conditions de vie des habitants. La participation des élus
n’est pas concrétisée aux problèmes de la ville. Les élus en Algérie sont liés au
pouvoir par une très forte centralisation, notamment avec les walis.
Le Ministère de la Culture et de la Communication ainsi que celui de l’Habitat et de
l’Urbanisme, de l’Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme
exercent des pouvoirs spécifiques qui consistent à fixer les règles d’urbanisme par
des lois et des décrets, puis à veiller à leur application par des contrôles fréquents.
En 2011 la wilaya de Tlemcen a été désignée la capitale de la culture islamique.
Le ministère de la culture a alloué
alloué par le biais de la wilaya une enveloppe pour
Nédroma afin de restaurer quelques monuments se rapportant à la culture islamique.
Celle ci exécutée sur le terrain par APC.
 La wilaya: est une collectivité publique territoriale dotée de la personnalité morale et
de l’autonomie financière. Elle constitue une circonscription administrative de l’Etat.
La wilaya est responsable de la gestion des moyens financiers qui lui sont propres et
qui sont constitués par : le produit de la fiscalité et des taxes, le revenu
r de son
patrimoine, les subventions, les emprunts.
 La commune: est une collectivité territoriale de base dotée de la personnalité morale
et de l’autonomie financière. Elle encourage et organise toute association d’habitants
en vue d’opérations de sauvegarde,
sauvegarde, d’entretien et de rénovation des constructions ou
de quartiers. Le discours de l’APC sur la question du patrimoine et sa sauvegarde est
d’un très haut niveau de sensibilité et bien argumenté, selon le chef de service de
l’urbanisme et de construction
construc de l’APC de Nédroma: «la
la Médina se présente comme
un lieu de mémoire et comme un vrai potentiel plein de ressources à exploiter pour
contrecarrer le sort fatal que la ville toute entière va subir, si elle continue dans ce
processus d’urbanisation et de
de développement anarchique qui tend vers un
glissement total de toutes les fonctions de son centre vers le Nord, vers Khoriba»
Khoriba .

Photos N°62 : les travaux de restauration de la mosquée de lalla El Alia


effectuées par l’APC de Nédroma en 2011(Source : Auteur)

Photos N°63 : les travaux de restauration de la grande mosquée Effectuées par l’APC de Nédroma en 2011(Source : Auteur) 130
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Une vision pragmatique a été aussi exprimée et bien expliquée par les services
techniques de l’APC de Nédroma comme processus et stratégie de revitalisation du
centre ancien. Cette vision se résume dans une démarche cohérente, commençant par
un diagnostic globale du vieux bâti (normalement selon l’APC cette étape a été déjà
faite par l’URBAT en 1991) afin de déterminer sa préservation ou sa transformation
(la restauration de la mosquée de Lalla El Alia photo N° 62). Ceci pour entamer une
action de table rase des constructions menaçant ruine en reconstruisant sur leur trace
d’autres constructions nouvelles avec la création de nouvelles rues et places plus
larges. Cette opération à modifier la structure urbaine de la Médina.
Des tentatives d’aides de financement pour la restauration et l’entretien des
maisons de la Médina ont été réfléchies et programmées par l’APC dans le cadre de la
résorption de l’habitat précaire, mais aucune aide n’a été attribuée, car le problème de
l’indivision des propriétés persiste et entrave toute opération touchant le cadre bâti.
Il y avait bien une volonté d’agir et de changer la situation de la Médina, mais cette
volonté restait insignifiante parce qu’elle ne s’intégrait dans aucune stratégie globale
d’intervention comme c’est le cas des autres villes du Maghreb.
2-1-2- Les habitants et le mouvement associatif :
A)- Les habitants et résidents : Les occupants de la médina sont forcément
impliqués à la concrétisation du projet de la revitalisation de la médina. Mais hélas
seulement une poignée de gens (notables de la médina) ont cette culture de
sauvegarde du patrimoine. Une question se pose, que représente ce patrimoine pour
cette élite ? Une source d’argent ou de prestige ? Et est-ce que les habitants de ce
patrimoine ne sont-ils pas prioritaires dans une telle démarche ?
Ces notables selon la vision des acteurs publics locaux ont comme avantage la
concentration des actions à entreprendre et la politique à envisager. Mais le climat
général de la Médina donne une autre interprétation de la situation. Les résidents de la
Médina et surtout des quartiers surpeuplés, (la partie sud du quartier Beni Zid et de
Beni Affane) manifestent un mépris et une colère envers les autorités locales pour
leur négligence à prendre au sérieux leurs problèmes vitaux : avoir un toit décent, un
lieu d’enseignement pour leurs enfants (école, crèche, école coranique…) et un cadre
de vie agréable pour toute activité artisanale et commerciale.
Actuellement, des travaux de restauration et de réfection sont en cours de
réalisations, financés par des mécènes, ou cheikhs de Zaouïa telle que la Zaouïa de
Sidi Saidane (une secte d’origine de la région de Béchar et précisément El-Kénadssa)
131
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Des murs ont été décroûtés de leur enduit, et revêtus d’un enduit neuf en mortier
de ciments, même les joints entre pierres ont été refaits partiellement pour une
meilleure adhésion de l’enduit avec le mur.
Lors de notre enquête et de nos visites sur site nous avons constaté un certain
mouvement qui se manifeste par des travaux d’entretien, de restauration et de
modification entrepris par les propriétaires ou des nouveaux acquéreurs de biens
immobiliers.

Photos N°64 : les murs décroûtés de leurs enduits Photos N°65 : les murs décroûtés de leurs enduits et revêtus d’un
enduit neuf en mortier de ciments
2011 (Source : Auteur)
Toutefois, l’ignorance de toute technique d’entretien et de restauration de la part des
citoyens et l’absence totale de tout contrôle et assistance technique risque d’accélérer
le processus de dégradation du cadre bâti de la Médina.
Des constructions neuves sont en cours de réalisations sans aucun contrôle ou
orientation (Photos
Photos 66 - 67). Des fenêtres sont ouvertes sur des impasses sans aucun
respect du règlement d’urbanisme en vigueur et sans autorisation communale car pour
effectuer n’importe quelle transformation dans une demeure on doit se plier à la
conformité du plan.. Des matériaux étrangers à la spécificité de la Médina et non
adéquats sont utilisés, d’où la question qui se pose d’elle-même
d’elle même où sont les différents
acteurs locaux et quel rôle jouent-ils
jouent ?

Photos N°66 : la construction avec des matériaux Photos N°67 : des fenêtres sont ouvertes sur des impasses 2011
étrangères de la médina 2011 (Source : Auteur)
132
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Photos N°68 : changement de wast eddar par élimination du puits et la pose de carrelage de type granito en 2011
(Source : Auteur)
B)- les associations patrimoniales:
patrimoni ces associations existent
xistent dans tout le
territoire national. Parmi elles nous pouvons citer les associations de la Casbah
d'Alger (la fondation Casbah), celles de Tlemcen, de Nedroma, du Mzab, etc…
Certaines associations, comme celle dénommée "Touiza", font des travaux d'entretien
et de petites restaurations de façon régulière.
Nédroma dispose depuis 1973 d’une association
ass « El-Mouahidia
Mouahidia » très active
sur la scène culturelle. Elle prend la défense et la préservation du patrimoine culturel
matériel et immatériel
mmatériel de Nédroma et sa région
région de Traras. Dernièrement, elle s’est
s
dotée d’un siège officiel qui se situe au cœur de la Médina. C’est une demeure
reconvertie en une maison de patrimoine, son achat et les travaux de réparation ont
été financés par l’Union Européenne dans le cadre d’appui aux associations
Algériennes de développement (ONG II projet MED/2008/112-09)
MED/2008/112 09)
Malgré ses ressources et son encadrement limité.
limité L’association
’association El-Mouahidia
El
anime des journées d’étude et des festivités avec le peu dont elle dispose à l’occasion
de la journée du patrimoine et à chaque occasion qui se présente. Vu sa fréquentation
fréquentatio
des ONG internationales et sa participation aux différentes manifestations
internationales, elle a acquis une expérience non négligeable dans le domaine de la
sauvegarde du patrimoine culturel. Elle envisage et programme le classement de la
Médina en secteur
cteur sauvegardé, la création des ateliers set des chantiers de
restaurations avec un encadrement technique qualifié et spécialisé sous l’autorité de la
collectivité locale.
L’association El--Mouahidia a pour missions :
- La recherche, le recensement,
recensement, la mise en valeur et la conservation des vestiges
historiques et naturels.
- La mise en évidence du patrimoine culturel et sa sauvegarde en l'enregistrant et en le
133
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

- La reproduction, la photographie et la conservation des manuscrits, textes et


documents anciens
iens ayant un cachet culturel, historique et civilisationnel.
- Organisation de colloques, conférences, tables rondes et des échanges entre les
associations visant les mêmes buts.
- L'initiation et la formation dans le domaine musical et artistique.
- La participation
ticipation aux manifestations artistiques et culturelles au niveau local, régional,
national et international.
Ses missions se concentrent davantage sur le patrimoine culturel immatériel plus que
sur le matériel. Pour ce dernier, elle joue un rôle de sensibilisateur, de médiateur et
interlocuteur entre citoyens et pouvoirs publics.

Photos N°69 : le siège de l’association de El, Mouahidia en 2011 (Source : Auteur)

Les acteurs patrimoniaux à Nédroma sont strictement limités auxx services techniques
de l’APC, l’association El-Mouahidia
El Mouahidia et quelques élites de la ville.

134
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

3- Les actions d’intervention sur le patrimoine urbain :


3-1- La réanimation et la revitalisation urbaine : « Revitaliser, c’est trouver
un équilibre satisfaisant entre les lois du développement économique, les droits et les
besoins des habitants et la mise en valeur de la ville conçue comme un bien public.
Les approches patrimoniales, économiques, environnementales et socioculturelles ne
s’opposent pas, non seulement elles se complètent mais leur articulation conditionne
le succès sur le long terme. »3. Ces deux actions ont pour but de mettre en valeur
l’espace public tout en protégeant durablement le vieux bâti, en contribuant à
améliorer les conditions de vie des habitants d’une part et à développer un tourisme
d’autre part.
3-2- La conservation et la sauvegarde4: D’après la lecture de Benabbas S. de
l’article 3 de la charte de Venise: « la conservation et la restauration des monuments
visent à sauvegarder tout autant l’œuvre d’art que le témoin d’histoire».
A)- La conservation5: Elle a pour effet de fortifier la solidarité de la nation
avec son passé, en protégeant les monuments classés comme le précise Paul Clément
le savant conservateur provincial de la Prusse RHENANE, «ces vieux monuments
parlent plus haut que les livres car ils sont ouverts devant tous les yeux»6.
C)- La sauvegarde: L’action de la sauvegarde ne vise pas seulement à fixer
l’état existant mais aussi à créer une certaine animation sociale à l’intérieur de la ville
traditionnelle, tout en lui conservant ses valeurs culturelles et symboliques. Ce qui a
été fait à la Médina de Nédroma par l’APC et l’association d’El Mouahidia.
3-3- La réhabilitation urbaine : « La réhabilitation comprend les
améliorations matérielles qui sont nécessaires pour utiliser de façon adéquate une
structure vide ou mal employée. La réhabilitation devrait toujours impliquer une
réutilisation aussi proche que possible de la fonction originale pour faire en sorte
que l’intervention et la perte de valeur culturelle soient aussi réduites que possible,
ce qui s’inscrit également dans la logique économique »7. C’est une intervention qui
touche exclusivement l’habitat en dégradation. Par mesure d’économie, il faut assurer

3
UNESCO, Juillet 2008, Rencontre internationale, Des quartiers historiques pour tous : une approche sociale et humaine
pour une revitalisation durable, p13.
4
Benabbas S., 2004, Le Phénomène Urbain, édition de l’Université Mentouri de Constantine.
5
Idem. Cité par Hamma W., 2010/2011, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils : le cas de la ville historique de Tlemcen,
thèse de magister en Architecture, Université de Tlemcen.
6
Ibid. Cité par Hamma W., 2010/2011, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils : le cas de la ville historique de Tlemcen,
thèse de magister en Architecture, Université de Tlemcen.
7
ICCROM, 1996, Guide de la gestion des sites du patrimoine culturel mondiale, Rome, p93. 135
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

la stabilité et la durabilité de la construction en offrant les conditions minimales


d’habitabilité requises.
3-4- La restauration urbaine 8 : Elle est définie comme un ensemble
d’interventions techniques et scientifiques, élaborées dans le cadre d’une
méthodologie. Cette opération concerne les interventions sur un complexe d’édifices
qui doivent garder leur caractère exceptionnel.
« Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques
des monuments et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents
authentiques. La restauration s’arrête là où commence l’hypothèse»9. La restauration
urbaine implique aussi «l’instauration d’un périmètre qui est limitée par les secteurs
sauvegardés ou par la collectivité locale ou l’autorité administrative c’est il est en
dehors de ces secteurs »10 .
3-5- La transformation: «C’est l’opération qui comprend la restructuration
interne appelée restructuration eidétique, elle comporte une opération mixte de
restauration de quelques parties d’édifices et la démolition et la reconstruction des
autres parties. Ces transformations partielles s’opèrent tout en respectant la
consistance et l’usage de l’organisme originaire. Les parties reconstruites doivent
être aussi facilement identifiables»11
La transformation du vieux bâti contient toutes les opérations d’assainissement, de
réfection et d’aménagement en essayant de maintenir les caractères essentiels.
4- Les outils algériens d’intervention sur le patrimoine urbain :
Pour la protection, la préservation et la rénovation du patrimoine l’Etat en s’inspirant
de la convention établie en 1972 par l’UNESCO à légiférer des lois qui définissent
en respectant les deux plans communaux PDAU et PPSMVSS le rôle des
intervenants d’une part et les outils utilisés afin d’atteindre cet objectif d’autre part.
Parmi ces outils on a retenu les plus importants voire :
4-1- La législation : on se réfère à la loi du 15 Juin 1998 (n°98-04) relative à
la protection du patrimoine et au décret N° 03-311 du 14 Septembre 2003 relatif à
l’inventaire des biens culturels.
4-2- Les actions d’intervention sur le patrimoine urbain :
8
Bousserak M., 2000, La nouvelle culture de l’intervention sur le patrimoine architectural et urbain : la récupération des
lieux de mémoire de la ville précoloniale de Miliana, mémoire de magister, EPAU, Alger.
9
ICOMOS, Charte de Venise, 1964, Charte Internationale Sur la conservation et la restauration des monuments et des sites,
article 9.
10
Ministère de la culture, 2011, Projet: Tlemcen capitale de la culture islamique.

11 136
Idem
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Avant d’intervenir sur le vieux bâti la nature de cette intervention il est nécessaire
de faire d’abord des études pour déterminer la nature de cette intervention. Pour la
rénovation, la restructuration, la réhabilitation et la restauration du vieux bâti l’Etat a
promulgué le decret N° 03-322 du 05/10/2003 et le décret 83-684 du 26/11/1983 qui
fixent les conditions d’interventions.
4-3- Les instruments d’urbanisme: A Nédroma les intervenants sur le vieux
bâti ont eu recours à deux instruments essentiels le ( PDAU) le plan directeur
d’aménagement et d’urbanisme et le (PPMSVSS) le Plan permanent de sauvegarde et
de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS).
4-3-1- Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (P.D.A.U.) 12 : Le
décret exécutif n°91-177 du 28 mai 1991, fixant les procédures d’élaboration et
d’approbation du PDAU et le contenu des documents y afférant modifié et complété
par le décret exécutif n°05-318 du 10 Septembre 2005 montre les règles applicables
pour chaque zone comprise dans les secteurs urbanisés, à urbaniser, à urbanisation
future ou à non urbanisables »13.
4-3-2-Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs
sauvegardés
PPSMVSS14 : Le décret exécutif n° 03-324 du 05/10/2003, en application de l’article
45 de la loi n°98-04 du 15/06/1998 relative à la protection du patrimoine culturel. Il
fixe pour les ensembles immobiliers urbains ou ruraux érigés en secteurs
sauvegardés, les règles et les servitudes d’utilisation des sols qui doivent comporter
l’indication des immeubles qui ne doivent pas faire l’objet de démolition ou de
modification.
5- limites du projet de la revalorisation de la médina de Nédroma :
Avant de procéder à la présentation du projet de la revalorisation de la Médina, un
aperçu général sur les différentes politiques d’aménagement entreprises pour toute la
ville est nécessaire, ainsi que la place de la Médina et son devenir dans les différentes
stratégies adoptées à travers les diverses études d’urbanisme.

12
ADJA djilali et Drobenko Bernard, 2006, Droit de l’urbanisme, Ed GALINO EJA , Paris. Rédition Berti, Alger 2007. Cité par Hamma
W., 2010/2011, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils : le cas de la ville historique de Tlemcen, thèse de magister en
Architecture, Université de Tlemcen..
13
Article 37 de la loi n°90-25 de la 01/12/1990 portante orientation foncière, concernant les dispositions applicables aux terres urbanisées.
14
ADJA djilali et Drobenko Bernard, 2006, Droit de l’urbanisme, Ed GALINO EJA , Paris. Rédition Berti, Alger 2007. Cité par Hamma
W., 2010/2011, Intervention sur le patrimoine urbain ; acteurs et outils : le cas de la ville historique de Tlemcen, thèse de magister en
Architecture, Université de Tlemcen.
137
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Il est très important de signaler que le début de la décadence de la Médina et de


la délocalisation de ses activités artisanales et commerciales sont dues à une grande
partie à la politique de lotissement des années 1970-1990. Cette politique a favorisé
l’étalement urbain de la ville vers le Nord au-delà des voies de communication sur
des terrains agricoles plus favorables à une viabilisation moins coûteuse. Comme
conséquence de cette politique, une mobilité interne de la population se déclencha au
sein de la ville elle-même et la Médina s’est vu donc vider de ses habitants.
Faroui Mourad dans son étude, selon l’enquête qu’il a menée en septembre 1992
rapporte que 67.2 % des bénéficiaires des lotissements résidaient déjà à Nédroma
dont 35 % de la ville elle-même et que 40.5 % viennent de l’ancienne ville et selon
l’APC de Nédroma plus de 50 % des bénéficiaires sont originaires de la vieille ville.
Cette politique a fait que les autorités locales ne prirent en charge que les
nouvelles extensions sans se préoccuper de la vieille ville et de ses habitants puisque
l’élite y réside. Les travaux de viabilisation et d’aménagement ne concernent que ces
sites. Par ailleurs, il aurait été plus convenable de se soucier de l’ancien centre en le
considérant comme une réserve foncière et immobilière à ré-exploiter au lieu de créer
de nouveaux pôles ingérables et incontrôlables.
Nédroma a bénéficié d’un Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme. Dans
la deuxième phase de cette étude et dans le rapport d’orientations il est signalé le
déclin de l’artisanat et sa réhabilitation, comme un facteur clef dans le devenir de la
Médina.
Par ailleurs dans la même étude on constate une forte incitation sur la
conurbation de la ville avec le village socialiste Khoriba, et la non-polarité du noyau
central constitué par la zone de contact entre l’ancienne ville et l’extension coloniale.
Cela nous donne une idée claire et nette de la place du centre ancien dans la politique
d’aménagement urbain adopté pour la ville.
Néanmoins, ce qui est nouveau dans cette étude, c’est la proposition de créer un
nouveau pôle de croissance afin qu’il puisse absorber la demande en logements et
équipements, sur un site vierge : « Sidi Bouhadjla ». Une étude d’un POS d’une
première tranche de 18 hectares de ce site a été lancée par l’Agence Foncière
Intercommunale de Nédroma, le site totalise une superficie de 150 ha. Mais jusqu’à
nos jours, cette étude n’a pu être réalisée sur terrain. Et même la proposition
d’aménagement adoptée et maintenue n’a aucun rapport avec la philosophie de la

138
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

création d’une nouvelle polarité afin de maitriser l’urbanisation non contrôlée et


éviter la dispersion de celle-ci.
Une deuxième expérience vouée à l’échec entreprise à Nédroma, était la
réalisation du POS « Thar Stor –Emir Abdelkader-» sur un site presque vierge, avec
l’existence d’un lotissement évolutif et participatif, et des logements collectifs, le tout
totalisent en 2002, 266 logements. Le choix de ce site rentrait dans une politique
d’aménagement nationale de préservation des terres agricoles et d’allégement de la
ville de Nédroma et de création d’une nouvelle polarité en favorisant une urbanisation
satellitaire.
Des propositions et des objectifs ont été tracés sans être atteints jusqu'à nos jours
vu que ce projet présente un centre enclavé non desservi sauf par une seule voie de
liaison qui le met en retrait par rapport aux axes de communications. Notons aussi
qu’aucune recherche n’a été faite afin d’établir un lien entre le patrimoine existant et
la nouvelle projection.
5-1- la médina et la révision du PDAU de la commune de Nédroma:
Dans la nouvelle étude intitulée: Révision du PDAU du Groupement des
communes Nédroma, Djebala et Aïn-Kébira, une nouvelle vision s’impose et une
prise de conscience s’établit. Le centre ancien, ses problèmes et ses potentialités sont
mis en exergue.
« Le vieux tissu urbain de Nédroma présente encore aujourd’hui des valeurs
patrimoniales matérielles et immatérielles certaines, cumulées sur des siècles
d’histoire, et de vie ininterrompue.»15
«...La commune de Nédroma doit être renforcée dans ses vocations principales en
tant que centre historique et culturel, et ce, à travers la valorisation et la
préservation de son patrimoine. Pour cela, des efforts considérables devront être
déployés pour la préservation de ces sites ainsi que leur classement. La ville de
Nédroma est réputée aussi par son artisanat traditionnel particulièrement la
poterie. »16
Ainsi, une prise de conscience du problème de la conservation de la Médina et sa
complexité s’impose, avec objectif de redynamisation de ce centre ancien.
« Les problèmes de conservation du patrimoine matériel et de réorganisation du tissu
traditionnel ne peuvent être posés et résolus dans le seul cadre du noyau historique.

15
Dans la partie d’aménagement, l’ANAT a mis l’accent sur l’exploitation de ce patrimoine, sa valorisation et le renforcement de la
vocation du centre ancien autant que centre historique et culturel.

16
Idem. 139
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

La redynamisation du centre historique doit, passer par une réappropriation par


l’état de ces espaces. Reconquis, il lui sera possible de réaliser la réintroduction des
activités artisanales et les services modernes et l’amélioration du cadre de vie,
facteurs de stabilisation de la population et de leur maintien.»17
Comme dispositions prises pour ce centre, il est délimité en un seul secteur homogène
d’une superficie de 16.5 ha, qui doit faire l’objet d’un classement en secteur
sauvegardé et faire l’objet d’une étude de Plan Permanent de Sauvegarde et de Mise
en Valeur en vertu de la loi 98-04 du 15 juin 1998. Mais ce qui est contradictoire
dans cette étude c’est que malgré l’importance du centre ancien et du patrimoine
urbain existant et des valeurs patrimoniales qui les renferme, la totalité des
équipements ayant un trait étroit avec ces spécificités sont proposés et localisés dans
les nouvelles extensions prévues par celle-ci. Aucune explication ni justification n’est
donnée pour ce choix. 18
5-2- La médina et les limites de sa revalorisation de 1991:
Dans l’étude de 1991 « la revalorisation de la Médina de Nédroma », l’URBAT a
dégagé un ensemble d’actions à entreprendre après un diagnostic avec la non-
justification des différents critères d’évaluations des édifices de leurs valeurs
patrimoniales et architecturales.
Cette étude était réalisée sur la base de différentes études universitaires faites au
sein du département d’architecture d’Oran, telle que l’étude de Sayah Youcef et
Taleb Réda.
Dans les premiers articles du cahier des charges établi par l’URBAT, des
prescriptions générales sont à entreprendre ; La restauration de toutes les
constructions présentent un intérêt historique en mauvais état et menaçant ruine, la
rénovation de quelques bâtisses et la réfection de certaines constructions en état
moyen.
Le territoire de la Médina est divisé en trois zones homogènes, chaque zone est le
sujet d’un ensemble d’actions à entreprendre :
5-2-1- ZONE « A » : Cette zone présente le tissu le plus ancien de la médina,
elle est à vocation résidentielle renfermant le centre traditionnel composé de : la place
Tarbiâa, la Grande Mosquée, le Hammam El-Bali et des Zaouïas, ainsi que quelques
axes commerciaux convergeant vers le centre de la médina.

17
Idem.
18
PDAU, 2009, du groupement des communes de Nédroma, Djebala et Aïn-Kébira, Phase III.

140
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Dans cette zone, il a été prévu : La conversion de Dar el-Kadi en maison de la


culture ; la construction d’un musée d’art avec certaines conditions à respecter :
forme d’entrée, la hauteur, la typologie de façade, l’injection d’un certain nombre de
locaux de commerces et la construction d’une salle des ablutions. Ce projet a été
réalisé juste à côté de la Grande Mosquée.
Comment se va se faire et de quelle manière avec quelle technique et procédé ? On ne
le sait pas jusqu'à nos jours.
Comme il a été proposé un dallage de la place de Tarbiâa avec des matériaux
nobles, différents de celui des autres places avec une finition de très haute qualité. Le
motif graphique proposé doit s’inspirer de l’art décoratif traditionnel local.
Il a été proposé aussi, une hiérarchisation des axes commerciaux autour de la place
Tarbiâa sur un rayon de 100 à 150 m et le rejet des commerces de détail et de services
vers la périphérie.
De ces propositions, seulement la salle des ablutions a pu être réalisée, et le pavage
des ruelles de la Médina.
5-2-2- ZONE « B » : Cette zone a une double vocation, elle représente un centre
colonial et une cité résidentielle..
5-2-3- ZONE « C » : Cette zone est à vocation résidentielle, elle représente
l’extension récente (post indépendance) de l’ancien tissu urbain.
En conclusion pour la zone « B » et « C » et pour préserver l’aspect initial de la
médina et pour rendre la ville de Nédroma plus agréable à la vue l’APC a pris
quelques mesures qui sont inspirées de l’étude de Taleb Réda et Sayah Youcef qui
illustrent des détails architecturaux au sein de la médina, parmi elles on note :
A)- L’interdiction :
A-1- D’ouvrir des locaux à usage industriel et commercial.
A-2- De construire des balcons.
A-3- D’ouvrir des fenêtres sur les façades.
B)- Le badigeonnage de tous des édifices qui limitent les places et placettes.
C)- L’installation des bacs à fleurs.
On se demande comme va être l’application de cette prescription puisque la
typologie des constructions dans la Médina et introvertis.
Enfin à la fin du cahier des charges sont présentées des photocopies des
illustrations reprises des études de Taleb Réda et Sayah Youcef qui illustrent des
détails architecturaux au sein de la médina.
141
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Le plan d’action proposé, comporte un ensemble d’actions à entreprendre :


l’évacuation urgente d’un nombre de constructions menaçant ruine, propositions de
classement de 22 constructions comme patrimoine historique national, restauration de
17 constructions, rénovation et régularisation de 47 constructions et des
recommandations techniques générales qui concernent l’humidité et l’infiltration des
eaux. Cette étude reste incomplète, car elle reste seulement du domaine théorique,
sous forme de dossier classé en plusieurs exemplaires à l’A.P.C. Alors comment
concrétiser toutes les recommandations?
Une deuxième phase de cette étude était lancée en1995 afin d’établir un
parcellaire exact de la Médina afin d’assainir cette dernière juridiquement et établir
des plans de bornages pour chaque construction et maison afin de régulariser celle-ci
et établir des actes de propriétés. Mais vu la complexité de la Médina et de sa
structure ainsi que l’incapacité du bureau d’études, ce travail n’a jamais été achevé.
L’U.R.B.A.T. donne pour explication à ce travail inachevé un déficit budgétaire de
400.000.00 DA. Une somme que l’A.P.C n’a pas pu avancer et qui a donc mis fin au
projet de « revalorisation de la Médina ».
Néanmoins, cette étude a débouché sur une opération de restauration de certains
édifices principaux de la médina : la grande Mosquée, hammam El-Bali, Sidi Bouali,
des portions de la muraille, la porte d’El-Casbah etKasr Essoltane. Ce sont des
interventions ponctuelles qui n’ont ciblé que quelques constructions à caractère
monumental et patrimonial tout en négligeant les édifices mineurs (maisons, Zaouïas,
four...), et le revêtement des rues, ruelles, impasses et places de la Médina.
Après un entretien avec les responsables de l’APC, il semble que l’étude de la
revalorisation de la Médina est restée prisonnière des tiroirs, aucune des actions
mêmes d’ordre général n’a pu être concrétisée. Le pavage existant actuellement n’est
le fruit que de la relance économique qu’a connu tout le pays, c’est un programme
PCD de 2000. La politique des lotissements des années 70 a généré des extensions
nouvelles et un étalement urbain considérable. Ces extensions ont eu un impact
indirect sur la Médina, sur sa population et sur sa substance vitale : l’artisanat et le
commerce. Les nouvelles cités ont accaparé toute l’attention des autorités locales vu
les problèmes qu’elles ont fait surgir après : problèmes de viabilisations,
d’aménagement urbain... En contrepartie, aucune prise en charge sérieuse touchant et
intégrant toutes les dimensions de la vie urbaine de la Médina tout en visant un
développement durable n’a été engagée jusqu’aux années 90.
142
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

En 1992 l’étude intitulée : « la revalorisation de la Médina de Nédroma » a été


initiée par l’APC de la ville de Nédroma et confiée à l’URBAT. Cette étude n’a
jamais pu atteindre les objectifs tracés et recherchés, car il n’y avait pas dans le temps
un cadre réglementaire et juridique qui prenne en charge les centres anciens et les
villes historiques en Algérie. L’échec de cette étude peut être renvoyé à la non-prise
de conscience de la complexité de l’opération de la revalorisation de la Médina et de
l’ampleur de la situation qu’elle vivait. La revalorisation d’un centre ancien implique
fortement sa prise en charge dans toute sa complexité : sociale, économique,
environnemental... et son insertion dans une démarche globale qui l’intègre dans une
politique du développement durable.
L’insertion de la Médina de Nédroma dans une démarche d’une ville durable
implique qu’elle doit avoir la capacité d’orienter son développement et l’adapter aux
défis majeurs actuels : exclusion sociale, dégradation d’environnement, changements
climatiques, pollution…
Toute initiative d’intervention sur le tissu ancien de la ville de Nédroma doit chercher
à valoriser la protection de l’environnement tout en répondant aux besoins
socioéconomiques de la population résidente.
L’étude de la revalorisation de la Médina de Nédroma est faite pour plusieurs
objectifs:
1- Sur le plan social : l’amélioration du cadre bâti et du cadre de vie des habitants de la
Médina par la réfection des constructions en état moyen, restauration des
constructions qui présentent un caractère architectural exceptionnel, reconstruction
des constructions en ruine et la rénovation de l’infrastructure de base (AEP,
assainissement, gaz, électricité…) sur le plan social.
2- Sur le plan économique : création d’une animation commerciale et artisanale par
l’injection d’un certain nombre de locaux commerciaux.
3- Sur le plan environnemental : l’amélioration du paysage urbain par proposition d’un
dallage de la place de Tarbiâa avec des matériaux nobles et l’installation des bacs à
fleurs.
Les autorités locales de la ville de Nédroma doivent prendre conscience que le
mode de développement adopté actuellement n’est pas viable sur le long terme ; et
que la Médina doit avoir la capacité de se maintenir dans le temps et de garder son
identité à long terme tout en répondant aux besoins du présent et en assurant son
avenir.

144
La troisième Partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti.
2ière chapitre : les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina

Conclusion
Nédroma a été la scène de différentes mutations sociales, économiques et
urbaines qui ont bien marqué son territoire et son espace durant les différentes
périodes de son histoire par les différentes civilisations qui ont succédé.
Néanmoins, elle est dépositaire d’un large héritage cumulatif et tangible comme
elle présente un lieu dont la mémoire collective reste toujours vivante et créative par
ses habitants et ses personnages.
Ce qui qualifie cette ville et lui donne une valeur patrimoniale exceptionnelle, c’est
son image symbolique en tant que lieu de pouvoir et d’influence institutionnel
national par les diverses personnes qu’elle a vu naître entre les murs de ses modestes
maisons de pierres et de briques.
La Médina vit actuellement un état de crise endémique. Face au processus de
dégradation physique et sociale de la médina, sa revalorisation entreprise par une
étude en 1991, et malgré ses limites (inventaire général de toutes les bâtisses, relevées
de détails architectoniques…) reste une tentative encourageante, mais qui reste très
vague.
Néanmoins, des efforts non négligeables ont été dévoués pour la sauvegarde de
la Médina de Nédroma que se soit de la part des autorités locales ou civiles.
Dernièrement en 2011, la Médina a eu un accord de principe pour son classement en
un secteur sauvegardé, ce qui va lui ouvrir d’autres perspectives de sauvegarde et de
mise en valeur.
Les questions de la sauvegarde et la mise en valeur de la Médina sont
fondamentales pour toute la ville de Nédroma face au processus de glissement de tout
son centre et de toutes ses activités commerciales et artisanales vers Khoriba. La
vieille ville de Nédroma est la seule alternative et le seul pari pour la survie de toute
la ville. A l’image de ce qu’on a vu et exposé précédemment il serait opportun de
revaloriser et revitaliser l’ancien centre afin d’arriver à un rééquilibrage urbain de la
ville de Nédroma.

145
La 3ème partie : les acteurs intervenants sur vieux bâti

Conclusion :

La dégradation du cadre bâti à la médina est visible à l’œil nu sur tous les plans. Celle-ci
est due à plusieurs facteurs dont l’âge du bâti, l’action involontaire et irréfléchie des habitants
et à l’interaction des facteurs climatiques.
La position proche du littoral de la médina a fait que le vieux bâti soit
constamment altéré par l’humidité que la méditerranée émane.
L’interaction des conditions climatiques au fil du temps et l’aménagement d’une
manière anarchique des bâtisses par leurs occupants ont provoqué des transformations
apparentes du vieux bâti sur le plan morphologique.

146
Conclusion générale

Conclusion Générale :
En réalité, les études sur l’habitat traditionnel ne devrait pas se limiter à
l’occupation de l’espace, ou aux techniques de constructions, mais plutôt à l’analyse
plus rigoureuse du bâti de base (formation et transformation au fil du temps), Car
l’habitat traditionnel est en train de disparaître sous l’assaut de nouvelles
constructions, en négligeant toutes les spécificités culturelles de la région ; cela
signifie une perte de la mémoire historique et des sources de références du passé.
Nédroma « …représente pour l'Algérie un lieu de mémoire important
.Elle témoigne d'une civilisation algérienne antérieur à la colonisation face à
celle-ci elle a su résister…Un mythe d'origine est un levier puissant pour la
construction d'une nation. L'Algérie, exposée de longues années ou mépris
colonial… a besoin de retrouver dans son histoire les éléments de sa propre
revalorisation .Elle peut trouver dans la mise en valeur de son patrimoine
total, préislamique, islamique et moderne, afin d'affirmer une identité propre:
ni occidentale; ni moyen oriental: algérienne. »1
Les villes se construisent dans le temps, ou l’espace urbain ne s’efface jamais
totalement. La densification et la stratification de l’espace urbain impliquent
l’apparition de nouvelles préoccupations : souci de la sauvegarde de l’environnement
(patrimoine matériel et immatériel), dont la ville traditionnelle sort de ses limites et
les critères d’organisation de la ville étaient chaque fois plus proches de la
planification que de la composition urbaine. «Le patrimoine urbain fait
explicitement référence à la vie urbaine, à l'histoire urbaine d'une ville, aux
modes d'habiter, de vivre, de commercer, de développer l'activité
économique... Les formes sont liées à ces fonctions dans différents contextes
culturels et sociaux ».2
Donc, on ne peut pas concevoir la ville de demain sans étudier la ville d’aujourd’hui
et préserver la ville d’hier, il n’y aura plus de futur sans le passé.
« Il serait vain de détourner du passé pour ne penser qu’a l’avenir
…L’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous
apporte rien, ne nous donne rien, c’est nous qui, pour le construire, devons

1
GRAND UGILLAUME Gilbert. Revue Horizons Maghrébins. Le droit à la mémoire N °56/2007.p 168 Toulouse, le Mirail.
2
Nancy BOUCHE. Vieux quartiers, vie nouvelles. Les quartiers anciens comme patrimoine social : quelles implications et
quelles priorités d'acteurs ? La renaissance des villes anciennes. ICOMOS Journal Scientifique. 1997. p. 19.
147
Conclusion générale

tout lui donner, lui donner notre vie elle-même…De tous les besoins de l’âme
humaine, il n’y en a plus, de plus vital que le passé. »3
Dans une ère où la mondialisation prédomine, où le progrès et la technologie
poussent à l’uniformité, il est important de faire valoir l’identité des peuples qui est à
l’origine de la diversité culturelle. Cette identité nous renvoie à tout un substrat
culturel fait de traditions, de pratiques et d’expressions, de l’utilisation des techniques
de construction ancestrales, de l’emploi maîtrisé des matériaux puisés dans la nature
environnante qu’au niveau de l’exploitation et l’organisation de l’espace, de
conformité aux normes d’organisation sociale et d'effort consentis en main-d’œuvre.
Hassan Fathy constatait: « tout peuple qui a produit une architecture à dégagé ses
lignes préférées qui lui sont spécifiques autant que sa langue, ses coutumes ou son
folklore (…..) On rencontrait sur toute la terre des formes et des détails
architecturaux locaux, et les constructions de chaque région étaient le fruit
merveilleux de l’heureuse alliance de l’imagination du peuple et des exigences de
l’espace ».4
La marginalisation de la Médina de Nédroma est due au fait qu’elle est affectée
par les extensions nouvelles qui offrent plus de confort à ses habitants, et parce
qu’elle présente un lieu de recasement des nouveaux migrants venant des localités
avoisinantes. De ce fait, elle offre un lieu de résidence à une population diminuée
d’origine rurale. Ces nouvelles extensions n’ont été que le résultat de la politique des
lotissements entamé dans les années 1970. Avec le temps et la non-prise en charge de
la Médina par les autorités locales, sa structure s’est affaiblie sans aucune
régénération de son infrastructure de base, participant de ce fait à son délaissement et
son abandon par la population d’origine. Cette dernière fuyant la Médina s’installe
dans les extensions nouvelles.
L’étude de la revalorisation de vieille ville n’a jamais pris en compte la
complexité urbaine au travers d’approches systémiques et pluridisciplinaires. Aucune
approche d’analyses sociologiques, techniques et environnementales n’a été
entreprise.
Les limites de l’étude de la revalorisation de la Médina de Nédroma nous mène à
dire que l’absence d’une démarche et d'une stratégie cohérente et globale intégrant le
centre ancien dans une échelle plus élargie que la limite de ses remparts ont rendu les

3
Simone WEIL – Déracinement – 1949.
4
Hassan Fathy , construire avec le peuple, Paris, édition Sindbal, p 51

148
Conclusion générale

objectifs et les actions tracées aléatoires et sans aucun effet sur la Médina, sur son
paysage et sur la population résidante. Ces limites peuvent être expliquées par le fait
qu’il n’y avait pas un cadre légal et réglementaire en vue de la revalorisation et la
conservation des Médinas et des anciens centres jusqu’à récemment. En plus, la
notion du patrimoine architectural et urbain est récente en Algérie (loi 98-04).
L’étude de la revalorisation de la Médina a touché à certains aspects de la vie
urbaine et a intégré quelques dimensions du développement et des villes durables
dans leur plus simple définition. Elle a abordé la dimension sociale et
environnementale en visant:
- L’amélioration du cadre bâti et le cadre de vie des habitants de la Médina en
dégageant des opérations de réfections, restauration et reconstruction des
constructions.
- L'amélioration de réseaux viaire par la création d'une voie mécanique primaire qui
longe oued Zaifa.
- La revalorisation des espaces publics par la proposition d’un dallage de la place de
Tarbiâa.
- La réaffectation de certaines bâtisses à caractère patrimonial afin de recevoir
certaines activités culturelles: Musée, maison de culture.
- La rénovation de l’infrastructure de base (l’alimentation en eau potable,
assainissement, gaz, électricité...)
- La réhabilitation des activités artisanales et commerciales par la proposition
d'injection de certains nombres de locaux commerciaux.
- Le renforcement du caractère religieux et cultuel de la vieille ville par la proposition
d'injection d'une salle d'ablution à côté de la grande Mosquée.
Toutes ces propositions et solutions apportées étaient du cadre théorique et général,
aucun objectif n'a été atteint sauf le dallage de la place de Tarbiâa et la réalisation de
la salle d'ablutions.
Cette étude restait insuffisante, car elle n’avait jamais tracé ou pensé au
processus de la réalisation de cette opération.
L’étude de la revalorisation de la Médina de Nédroma s’est limitée à un diagnostic
sommaire de la vieille ville amputée de son environnement immédiat, la Médina a été
confinée à ses remparts. Aucun inventaire détaillé et évaluation des bâtisses de la
Médina n’ont été entrepris.
Cette étude dans sa deuxième phase a abordé un point névralgique qui rentre dans le
processus de la revalorisation des centres anciens vus à travers les expériences

149
Conclusion générale

Maghrébines : c’est une tentative d’assainir la Médina juridiquement et de trouver


une solution pour la première fois au problème de la copropriété. C’est un problème
de premier ordre qui entrave toute opération de revitalisation ou de revalorisation.
L’ensemble des objectifs tracés n'a jamais été atteint parce qu’il n’y avait aucune
stratégie globale qui intègre l’ensemble des dimensions de la ville durable : sociale,
économique, environnementale.
Le développement de la ville de Nédroma ne s’est jamais concentré sur la
récupération, la réutilisation et la ré exploitation des friches existantes au sein de son
tissu urbain, mais il a toujours favorisé la consommation des terrains vierges,
agricoles et accessibles financièrement et physiquement), sans jamais se soucier de
rechercher la cohérence entre planifications spatiales, déplacements, habitat et
activités ce qui est en opposition directe avec le développement urbain durable.
Les extensions nouvelles ont joué un rôle prédominant dans une nouvelle
répartition spatiale des activités commerciales et artisanales en offrant plus d’espace
favorable à ces activités en plein essor de développement et de modernité. Ainsi, le
centre ancien de Nédroma s’est vu laisser dans une position excentrique par rapport à
la ville, ce qui a été partiellement à l’origine de son déclin.
Les collectivités locales de la ville de Nédroma se concentraient davantage sur
l’amélioration de la qualité des espaces urbains dans les nouvelles extensions que
dans l’ancien centre en entreprenant des opérations de rénovations de l’infrastructure
de base, d’aménagement des espaces publics, ravalement de façades et la projection
de nouveaux équipements d’accompagnement.
A partir de là, on peut dire que le développement urbain actuel de la ville de
Nédroma affecte l’ancien centre, car les stratégies de développement ne prennent en
charge que la ville nouvelle sans aucune vision globale basée sur la cohérence et la
durabilité.
Une telle intervention doit garantir non seulement la bonne utilisation de l’espace,
mais être également l’outil avec lequel il est possible d’établir des relations entre les
différentes entités urbaines séparées : les entités historiques et les entités modernes
(les nouvelles extensions).
Il est essentiel de conclure que la Médina de Nédroma présente un potentiel gelé à
exploiter et qu’elle peut faire l’objet d’une intervention bien pensée et réfléchie afin
de participer au développement de la ville.

150
LISTE DES ACRONYMES :
A.C.L.: Agglomération Chef Lieu
A.E.P.: Alimentation en eau potable
Art: Article
A.N.A.T. : Agence Nationale d’Aménagement du Territoire.
A.P.C. : Assemblée Populaire Communale.
A.P.W. : Assemblée Populaire de Wilaya.
C.M. : Chef de Ménage.
D.L.E.P. : Direction du Logement et des Equipements Publics.
D.P.A.T. : Direction de Planification et d’Aménagement de territoire.
Ha : hectare.
Hab : Habitant.
I.C.C.R.O.M. : International Centre for the Study of the Conservation and Restoration
of Cultural Property.
I.C.O.M.O.S. : International Council on Monuments and Sites.
O.N.G. : Organisation non gouvernementale.
O.N.S. : Office National de Statistiques.
O.P.G.I. : Office de Promotion et de Gestion Immobilière.
O.P.U. : Office des Publications Universitaires.
P.A. : Plan d'aménagement.
P.A.D.D. : Projet d’aménagement et de développement durable.
P.A.W. : Plan d’aménagement de Wilaya.
P.D.A.U. : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme.
P.C.D. Programme Communal de Développement.
P.O.S. : Plan d'occupation des sols.
P.P.S.M.V.S.S.: Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs
sauvegardés
P.S.M.V. : Plan de sauvegarde et de mise en valeur.
P.U.F. : Presses universitaires de France.
R + … : Réez de chaussé + ….
S.N.A.T. : Schéma national d’aménagement du territoire.
S.N.E.D. : Société Nationale d’Edition et de Diffusion.
S.R.A.T. : Schéma régional d’aménagement du territoire.
T.A.A : Taux d’Accroissement Annuel.
T.O.L. : Taux d’Occupation par Logement.
T.O.P. : Taux d’Occupation par Pièce
U.N.E.S.C.O.: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.
URBAT : Bureau d’Etude et Réalisation en Urbanisme et Aménagement de Tlemcen
LISTE DES ACRONYMES :
A.C.L.: Agglomération Chef Lieu
A.E.P.: Alimentation en eau potable
Art: Article
A.N.A.T. : Agence Nationale d’Aménagement du Territoire.
A.P.C. : Assemblée Populaire Communale.
A.P.W. : Assemblée Populaire de Wilaya.
C.M. : Chef de Ménage.
D.L.E.P. : Direction du Logement et des Equipements Publics.
D.P.A.T. : Direction de Planification et d’Aménagement de territoire.
Ha : hectare.
Hab : Habitant.
I.C.C.R.O.M. : International Centre for the Study of the Conservation and Restoration
of Cultural Property.
I.C.O.M.O.S. : International Council on Monuments and Sites.
O.N.G. : Organisation non gouvernementale.
O.N.S. : Office National de Statistiques.
O.P.G.I. : Office de Promotion et de Gestion Immobilière.
O.P.U. : Office des Publications Universitaires.
P.A. : Plan d'aménagement.
P.A.D.D. : Projet d’aménagement et de développement durable.
P.A.W. : Plan d’aménagement de Wilaya.
P.D.A.U. : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme.
P.C.D. Programme Communal de Développement.
P.O.S. : Plan d'occupation des sols.
P.P.S.M.V.S.S.: Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs
sauvegardés
P.S.M.V. : Plan de sauvegarde et de mise en valeur.
P.U.F. : Presses universitaires de France.
R + … : Réez de chaussé + ….
S.N.A.T. : Schéma national d’aménagement du territoire.
S.N.E.D. : Société Nationale d’Edition et de Diffusion.
S.R.A.T. : Schéma régional d’aménagement du territoire.
T.A.A : Taux d’Accroissement Annuel.
T.O.L. : Taux d’Occupation par Logement.
T.O.P. : Taux d’Occupation par Pièce
U.N.E.S.C.O.: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.
URBAT : Bureau d’Etude et Réalisation en Urbanisme et Aménagement de Tlemcen
A- Questionnaire concernant l’habitant Fiche N°………

Nom de Quartier……………………….N° de district ……...N°d’Ilot …….N°de maison…………

L’enquêté est : le père la mère le fils la fille autre :……. ……………..âge……………

1-La situation socio-économique du ménage

Nbre de personnes …….Masculin……Féminin ………Nbre de scolarisés.. ……Masculin……..Féminin ……….......

Nbre d’occupés……..Masculin……..Féminin ……Nbre de chômeurs..……Masculin…….Féminin ………………

2-Les caractéristiques du chef de ménage :

Le chef de ménage : le père la mère le fils la fille Autre……. ………………………

Situation matrimoniale: célibataire marié veuf divorcé

Age ………lieu de naissance : Agglomération…………………Commune……………………Wilaya…………….

Le niveau d’instruction : Aucun primaire moyen secondaire universitaire

formation professionnelle

Activité précise exercée : ……………………………………………………………………………………………..

Secteur Public Privé

BAE : Administration Education Santé Agriculture Commerce Services

Industrie Artisanat laquelle? ......................... .. Autre (précisez)……….……………………………

Lieu de travail ...........Quartier…….………….. ville……………….Commune…………………Wilaya……………….

Le revenu mensuel …….. ……Est-ce que vous avez changé la profession ? Oui Non pour quel raison ?
...................................................................................................................................................................................

Quel est votre profession précédente ? étatique privé Dans quel secteur ? L’administration l’éducation
la santé Agriculture commerce service industrie artisanale laquelle?............................. Autre
(précisez)……….………………………………………..………………………………

Lieu de travail précédent ……...........le quartier…… … la ville…….. .. la wilaya ………….….... précisez……………

Est-ce que votre conjoint travaille ? oui non Dans quel secteur ? Public Privé

BAE : Administration Education Santé Agriculture Commerce Services

Industrie Artisanat laquelle? ......................... .. Autre (précisez)……….……………………………

Lieu de travail ...........Quartier…….………….. ville……………….Commune…………………Wilaya……………….

Lieu de résidence précédent : le quartier…………….. la ville…… ……..la wilaya……………………………….

Année de votre arrivée à Nédroma :………………..Pourquoi :…………………..Où habitiez-vous…………………

Année de votre installation ici……………….Pourquoi avez-vous choisi la Médina ?.........................................……

Combien de fois avez-vous changé de logement depuis votre arrivée à Nédroma ?........................................

Combien de fois avez-vous changé de logement dans la Médina ?……………

Quels sont les lieux que vous fréquentez le plus pour vos achats quotidiens ?

…………………… ……………………… …………………….. …………………………..

Pourquoi ?.....................................................................................................................................................................
4-les caractéristiques des scolarisés et les occupés :

Les scolarisés et les occupés 1 2 3 4 5 6 7 8


Nbre des scolarisés…………
Le cycle scolaire
Lieu de scolarisation
Nbre des occupés…………..
Le niveau d’instruction
La profession
secteur
Lieu de travail

B- Questionnaire concernant l’habitation Fiche N0 ……….


le nom du quartier ………………………N0 district …… N0 d’ilot…… N0 de la maison…………
Nbre de ménages dans la maison ………………………Nbre de personnes : …………………………

1-La typologie de l’habitation :


Habitation traditionnelle (Eddar) coloniale moderne précaire autre (précisez)
…………………… Nbre de pièces …………. Nbre d’étages R+

2-La nature d’occupation de l’habitation :

Propriétaire héritage commun locataire logé gratuitement Propriétaire +locataire


plusieurs locataires (co-location) Nbre de locataires…………….

3-Le mode d’acquisition de l’habitation :


Héritée achetée la reprise par un autre construite Date de la construction ou la
reconstruction ………….

4-La fonction de l’habitation :


Habitation occupé inoccupée
La fonction de la maison ? L’habitation usage professionnel l’habitation+activités

Quelle est l’activité ? …………………..commerce service Industrie artisanale la date


d’ouverture du local. ……… quelle est la fonction précédente du local ?
précisez !................................................................................................

La nature juridique de local : propriété location .


L’état de local : bon moyen vétuste
5-L’état du bâti :
L’état de l’habitation : bon moyen mauvais vétuste
L’état des murs intérieurs : bon moyen mauvais vétuste
L’état de la toiture : bon moyen mauvais vétuste
L’état de la façade : bon moyen mauvais vétuste
L’état de la peinture : bon moyen mauvais vétuste
Est-ce qu’il y a l’humidité dans votre maison ? oui non

- Avez-vous transformé la maison ? Oui non

-L’amélioration apportées, extérieure inferieure autres

Si oui, s’agit-il d’une transformation : Radicale Partielle d’une restauration d’une


réhabilitation Lesquelles ……………… …………… Précisez pourquoi ? …………………

Les équipements ménagers. Matériaux utilisés dans la construction


Les commodités Les équipements des maisons La toiture Les murs
Cuisine Réseau A.E.P. Dalle en béton Parpaing Brique
Salle de bain: Douche L’électricité Tuile Pierre taillée
Baignoire Gaz Tôle ondulé Autre……………………
Toilette Garage L’assainissement Bois et Roseaux Précisez………………
Balcon Terrasse Autre….. ………

Voulez-vous quitté votre maison ? Oui Non pour quel raison ?


l’exiguïté de la maison un ménage élargis la vétusté de la maison l’élévation des prix de
location le changement de la profession la promiscuité familiale les problèmes de voisinage
pour être propriétaire pour être indépendant d’un habitat familial une location non confort des
problèmes environnementaux autre raison ,lequel ?........................................................

Si vous êtes propriétaire êtes-vous attaché à votre maison ? Oui non


pourquoi ?.............................................................................................

Etes- vous entrain de construire une maison ? Oui non si oui, où ?................................................
Avez-vous l’intention de rester dans votre actuelle résidence « la médina » Oui Non
pourquoi ?......................................................
Etes- vous satisfait de L’habitat ? Oui non Pourquoi ?................................................
De quels équipements non disponibles dans votre quartier auriez- vous le plus besoin?...................................
Quels sont les gros problèmes de votre quartier ? …………………………………………………………….
C- Questionnaire relatif aux acteurs d’intervention

Quels sont les acteurs qui interviennent sur l’ancien tissu urbain ?

La Mairie L’association El Mouwahidia Population résidente Propriétaires

Quelles sont les types d’intervention ? Restauration Réhabilitation Rénovation


Restructuration

Types de réhabilitation : lourde moyenne légère

Y a-t-il des actions coordonnées entre les différents intervenants ? Oui Non les
quelles ?...........................................................................................................................
Les Références Bibliographiques
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Listes des cartes
N° de
carte titre de cartes page
1 la situation administrative de la commune de Nédroma 7
2 La configuration actuelle de la médina de Nédroma 19
3 le site et situation géographique de Nédoma 24
4 le plan initial de la médina de Nédroma 26
5 La configuration spatiale des quartiers de la médina 28
6 les places dans la médina de Nédroma 30
7 les derbs dans la médina de Nédroma 32
8 La localisation des monuments dans la médina 45
9 l'extension spatiale de la médina 53
10 L'évolution spatiale de la ville de Nédroma 59
11 la situation actuelle de la médina 60
12 la localisation des équipements dans la Médina 63
13 la densité de la population dans la Médina selon l'enquête 72
14 La distribution des activités commerciales et artisanales en 1992 96
15 La distribution des activités commerciales et artisanales en 2011 97
16 la typologie de l’habitat dans la médina 107
17 L’hauteur des habitations dans la médina 109
18 l’état du cadre bâti dans la médina en 2011 111
19 La nature de transformation du cadre bâti dans la médina en 2011 119
20 Les limites des zones de la revalorisation de la Médina de Nédroma 1991 144
Liste des graphes

N° de graphe titre de graphe page


1 l’évolution de la population de Nédroma (la Médina) avant 1948 66
l’évolution de la population de Nédroma, commune, la ville et la Médina
2 68
de 1954 - 2008
3 le poids démographique de la Médina par rapport l'A.C.L en 2008 70
4 situation de l’emploi de Nédroma ville et Médina en 1998 80
5 situation d’emploi de Nédroma ville et Médina en 2008 81
6 Les motifs de transformation des habitations au niveau de la médina 124
Listes des Photographies
N° des
Titre des photos page
photographies
1
Vue générale de Nédroma en 1860 22
2
3 la muraille après sa restauration, 2011 34
4 la porte de la casbah après sa restauration, 2011 34
5 La porte ou Bab El madina avant sa restauration en 1995 35
La porte ou Bab El Madina après sa restauration désastreuse,
6
2011. 35
7 la mosquée à Ksar Essoltane 2011 35
8 le mihrab de la mosquée du Sultan 2011 35
9
Les murs du Ksar Sultan après sa restauration 2011 36
10
11 La grande mosquée de la médina après sa restauration 2011. 37
12 Le minaret de la grande mosquée après sa restauration 2011. 37
13 le patio carré de la grande mosquée « sahn » 37
une partie indiquant les matériaux de construction de la
14
grande mosquée 37
15 Mouçalla d'El-Ria. 2011. 38
16 Mouçalla de Sidi Laaradj 38
la mosquée Queddarine ou Fekharrine en cours de sa
17
restauration 38
18 la mosquée Haddadine après sa restauration 38
Le Mihrab apparent du Mouçalla Sidi Saidane; (Source
19
:khattabi lahcène juin 2009) 39
20 Mouçalla Sidi Siedj El-Andaloussi. 39
21 la mosquée de Lalla El Alia au cours de sa restauration 2011. 39
la mosquée de Sidi Mendil (Source :khattabi lahcène juin
22
2009) 39
23 Zaouia Eddarkaouia 40
24 Zaouia Aissaouia 40
L’aspect extérieur de bain maure Façade coté de la grande
25
mosquée. 41
26 Salle d’habillage du hammam. 41
27 fernek pour le réchauffement d’eau 41
28 la structure d’une maison traditionnelle « Eddar » 43
29 le patio d’une maison traditionnelle 43
30 les arcades de la maison traditionnelle 43
31 la toiture d’Eddar 43
32 L’entrée du fondouk côté ouest de la mosquée de l’El-Ria 44
33 la Minaret de la grande mosquée de la Médina Nédroma 51
34 l’école de filles 55
35 le quartier européen 55
36 le pavage Derb Ras Edjemaa 61
37 rue goudronnées à coté de muraille de la casbah 61
38 l’état de vétusté du réseau AEP 62
39 La dégradation des réseaux d’évacuation des Eaux Usées 62
40 Synagogue ; signe de la présence de la population juives. 66
41 une habitation en dégradation et non entretenu 78
42 une habitation abandonnée par son propriétaire 78
43 brodeurs de djellaba. 91
44 Menuisier artisanal 91
une habitation avec locale de l’alimentation générale, place
45 99
de la grande mosquée
46 un plombier dans ex Derb Essouq 100
commerce de tissu et habillement pour femmes à l’entré de
47
Derb Essouq 100
Le souk (marché hebdomadaire) avant la construction du
48
marché couvet (avant 1953). 100
49 Le souk et les nouvelles boutiques (après 1953) 100
50 Le marché couvert vers les années 50 101
51 habitation traditionnelle Eddar 106
Maison coloniale avec balcon en R+1 (ex Place marché de
52
laines) 106
53 Maison moderne avec balcon en R+2 106
54 Maison moderne avec balcon en R+ 3 108
55 la dégradation d’une maison par l’humidité 112
56 la dégradation d’une maison par manque d’ensoleillement 112
57 l’étroitesse des ruelles 113
58 la toiture d’une maison traditionnelle 114
59 affaiblissement des matériaux pour les murs 114
60 la dégradation des matériaux déjà anciens 115
61 la dégradation des escaliers 115
les travaux de restauration de la mosquée de lalla El Alia
62 130
effectuées par l’APC de Nédroma
les travaux de restauration de la grande mosquée effectuée
63 130
par l’APC de Nédroma
64 les murs décroûtés de leurs enduits 132
les murs décroûtés de leurs enduits et revêtus d’un enduit
65 132
neuf en mortier de ciments
66 la construction avec des matériaux étrangers de la médina 133
67 des fenêtres sont ouvertes sur des impasses 133
changement de wast eddar par élimination du puits et la pose
68 133
de carrelage de type granito
69 Le siège de l’association El Mouahidia 134
Liste des Tableaux

N°de
Titre des Tableaux Page
tableau
1 la répartition de l’échantillon 10
2 l’évolution de la population de Nédroma (la Médina) avant 1948 66
l’évolution de la population de Nédroma, commune, la ville et la
3 68
Médina.A travers les R.G.P.H
le poids démographique de la Médina en 2008 par rapport l’agglomération chef
4 69
lieu A.C.L
La structure de la population de la Médina de Nédroma selon le sexe en 1998, 2008 et en
5 2011 70
6 le taux d’occupation par logement TOL en 2011 74
7 le taux d’occupation par logement TOP en 2011 75
8 les locataires et la surcharge des habitations 76
9 la rotation des occupants 76
10 le niveau intellectuel des chefs de ménage 77
11 la fonction du chef de ménage 78
12 le revenu mensuel du chef de ménage 79
13 le travail du conjoint 79
situation de l’emploi dans la ville et la médina de Nédroma en 1998 et
14
2008 80
15 la répartition de la population occupée selon les secteurs d’activités. 81
16 La répartition les occupés des C. M. selon les secteurs d’activités. 82
17 la population scolarisable, occupée et inactive 83
18 la date d’installation de la population enquêtée 84
19 Les origines géographiques de chef de ménage selon le lieu de naissance 85
20 les raisons du choix de la résidence dans la Médina 86
21 Les motifs de l’attachement à l’habitation 87
22 Etat des activités artisanales en 1966 et 1981 90
23 Etat des activités artisanales en 2009 et 2011 90
24 le changement de la profession de chef de ménage 93
25 Etat des activités commerciales 1992. 94
26 Etat des activités commerciales et artisanales en 2009. 94
27 la fonction de l’habitation 98
28 Etat des activités commerciales et artisanales dans la Médina en 2011 99
29 la typologie de l’habitat 105
30 la hauteur des habitations 108
31 État de bâti (1992-2011) 110
32 l’humidité dans les maisons 112
33 les Matériaux utilisé pour la construction de la toiture 113
34 les Matériaux utilisé pour la construction des Murs 114
35 Les équipements dans les habitations 116
36 La nature d’occupation de l’habitation 117
37 la nature de transformation du cadre bâti en 2011 118
38 Les modifications et les transformations apportées sur le cadre bâti 121
39 les motifs de transformation de l’habitation 123
Table de matière Page
 Dédicace
 Remerciement
 Introduction générale ………………………………….……………… …………1
• Problématique… ………..………………………………………………………3
• Les objectifs de la recherche…………………………………………………...5
- Le cadre spatial ….………………………………………………………….5
- Le cadre social……………………………………………………………...5
- le cadre économique………………………………………………………...5

- présentation du champ d’étude ………………………………………….……….…6

- méthode d’approche …………………………………………………………………8

- le plan de travail ……………………………………………………………………..8

- la première partie ……………………………………………………………………...9


- la deuxième partie …………………………………………………………………….9
- la troisième partie …………………………………………………….……………….9

- l’intérêt de l’étude …………………………………………………………………………11

1. l’intérêt historique et culturel ………………..……………………………………....11


2. l’intérêt scientifique ………………………………………………………………...11
3. l’intérêt d’urgence ………………………………………………………………….11

La première partie : la médina de nédroma ; unité dé terminale dans le patrimoine


nationale

- Introduction…………………………………………………………………………………12

1er chapitre : la médina, patrimoine et ville historique

Introduction…………………………………………………………………………………. .13

- 1- le concept du patrimoine ………………………………………………………………..13

- patrimoine urbain ………………………………………………………….........................14

- 2- le concept de la ville ris torique ………………………………………………………....15

- 3- la médina, le modèle d’une ville ris torique traditionnelle et musulmane……………….16


-3-1- la médina notion et origine ………………………………………………………..........16

-3-2- les enjeux de la médina ………………………………………………….. ……………17

a) l’enjeu économique …………………………………………………………………..17


b) l’enjeu social ………………………………………………….……………………..17
c) l’enjeu culturel …………………………………………………..…………………...17

3-3- les éléments structuraux de la médina …………………………………………………..17

3-4- Les éléments composants de la médina………………………………………………….18

a) les fortifications …………………………………………………………...................18


b) la grande mosquée ……………………………………………………………………18
c) le hammam …………………………………………………..……………………….18
d) le palais ou la casbah …………………………………………………….................. .18
e) le souk ……………………………………………………………………………..…18
f) les fondouks ……………………………………………………………….................18

- Conclusion ………………………………………………………………………………….20

2éme chapitre : la médina de Nédroma, un ancien noyau historique

- Introduction………………………………………………………………………..…21
1. Nédroma : une médina d’origine berbère ………………………………………..21
2. Site et situation…………………………………………………………………....22

2-1-le site de la ville et de la médina………………………………………………………...22


2-2-le climat ……………………………………………………….………..……………..…23

3-une structure urbaine traditionnelle précoloniale arabo islamique…………………………25


4- les éléments structurant le tissu urbain de la médina de nédroma…………………………25

4-1-les remparts et les portes ………………………………………..………..……………...25


4-2-les quartiers et les places…………………………………………………………………27

a) le quartier beni affane …………………………………………………...27


b) le quartier beni zid………………………………………………………27
c) le quartier de kherba …………………………………………………….27
d) le quartier d’es souq ……………………………………………………...27
e) les places ………………………………………………….….…………..29
4-3-derb « la rue », « driba », « la ruelle » et impass ………………………………………...31

-Conclusion ………………………………………………………………………..................33

3éme chapitre : les composantes patrimoniales de la médina de nedroma

-Introduction : ………………………………….…………………………………………….34

1-les composantes patri moniales de la médina ……………………………………………..34

1-1-la muraille et ses composantes …………………………….…………………………….34

1-2-kasar essoltane ………………………………………………………………...................35

1-3-la grande mosquée ou djamàa el kbir ……………………………………………………36

1-4-les mourallas ou la mosquée de quartier ………………………………………………...37

1-5-les zaouias et les écoles coraniques ……………………………………….……………..40

1-6-le hammam el bali ou le bain maure ……………………………………………………..41

1-7-la maison traditionnelle…………………………………………………………………..42

1-8-la mas’ ria………………………………………………………………..……………….44

2- les monuments classés a Nadroma ………………………………………………………. 44

-Conclusion ………………………………………………………………………………….46

Conclusion de la première partie……………………………………………………………47

2éme partie : la médina face au processus de l’urbanisation

-Introduction: ………………………………………………………………………………...48
1er chapitre : l’urbanisation et le vieux tissu urbain de la médina

-Introduction :……………………………………………………………………………….. 49

1- La médina de nédroma une structure urbaine en dégradation ………….…………………49

1-1-L’empreinte de l’histoire sur la Médina de Nedroma …………………………………..49

a) Nédroma et les almoravides ………………………….……………………………...49


b) Nedroma et les Almohades …………………………………………………………..50
c) Période des Abdalwalides et les Mérinides ………………………………………….50
d) Les siècles obscurs de Nédroma …………………………………………………….50
e) La présence turque …………………………………………………….……………..50

1-2-L’évolution spâtiale de Nédroma après 1830 ……….………….……………………….52


1-2-1) Tissu yrbain intra muros avant la colonisation 1830…………..……….……………..52
1-2-2) L’apparition du quartier européen (période coloniale avant 1945 …….……………..54
1-2-3) L’éclatement du tissu urbain (période coloniale 1945 -1960……….………………..55
1-2-4) Nédroma après l’indépendance ………………………………………………………56

a) Période de 1962 à 1990 ………………………….…………………………………..56


b) Période 1990 à 2009 ………………………………………….……………………...57
2- Les impacts de développement urbain sur la Médina……………………………………...58
3- Les équipements de la Médina et affaiblissement de sa structure………………………...61
Conclusion……………………………………………………………….…………………...64
2éme chapitre : L’impact des résidents de la Médina sur le vieux bâti

-Introduction :…………………………………………………………………. …………….65

1-Les occupants du vieux bâti de laMédina de Nedroma ……………………..…………….65

1-1-Lévolution de la population de la Médina ………………………………………………65

A) L’accroissement démographique avant 1948………………………………………...65


B) L’accroissement de la population pendant la période 1962 à 2008………………..67
C) Le poids démographique de Nédroma, Médina et Ville……………….…………….69
D) La structure de la population de la Médina de Nedroma selon le sexe…….................70

2- La dégradation du cadre bâti est faite par le sur peuplement des habitants……………….71

2-1- La densité de la population dans la Medina …………………………………………...71

2-2- L’occupation par logement ………………………………………………….…………..73

2-3- L’occupation par pièce ……………………………………………………….………...75

3- La Rotation dans l’habitation détériore son état…………………….…………………….76

4- Le niveau de vie des occupants du vieux bâti ………………………………………...…..77

4-1- Le niveau intellectuel des chefs de ménage …………………………………………....77

4-2- Le niveau socio professionnel de chef de ménage ……………………………………..77

4-3- La dégradation du bâti dépend du niveau social des occupants ……………………….78


4-4- Le travail du conjoint …………………………….……………………………………..79

5- Situation d’emploi dans la Médina de Nedroma …………………………….................79

6- La Médina de Nedroma: structure de l’emploi selon les branches d’activités


économiques…………………………………………………………………………………..81

7- La scolonisation…………………………………………………………..…………….….82

8- L’ancienneté de l’occupation et l’attachement à la Médina……………………………….84

8-1- La résidence de la population dans la Médina………………………………………....84

8-2- Les origines géographiques dechef de ménage selon le lieu de naissance……………84

8-3- Le choix de la résidence dans la Médina ……………………………………...............85

8-4 -L’attachement à l’Habitation …………………………………………………………86

Conclusion …………………………………………………………………………………...88
3éme chapitre : le déclin des activités commerciales et artisanales dans la médina

Introduction :…………………………………………………………………….…………... 89

1- Un glissement spatial des activités artisanales et commerciales de l’ancienne ville vers les
nouvelles extensions ……………………………………………………………………..….89

1-1 -L’Activité artisanale …………………………………………….………………...…..89

2-2- L’Activité Commerciale………………………………………….………….…...…...93

2- La Médina et ses souk.……………………………………………..................................100

Conclusion …………………………………………………………………………….……102
Conclusion de la 2 ème partie………………………………………………………………...103
3éme partie : les acteurs intervenant sur le vieux bâti de l’urbanisation

Introduction …………………………………………………………………………………104

1er chapitre : le cadre bâti et sa transformation

Introduction………………………………………………………………………………….105

1-qualité du cadre bâti et facteurs de dégradation………………………………………...…105

1-1-la typologie de l’habitat………………………………………………………………....105


1-2- l’hauteur des habitations au niveau de la médina ……………………………..……...108

2-l’état du cadre bâti………………………………………………………………………...110

3-la dégradation du cadre bâti ………………………………………………………….…...112

a)-l’humidité ……………………………………………………………………………...112

b)- l’origine et la nature des matériaux de construction …………...………………..…...113

4- habit abêtit et confort……………………………………………………………………..115

5- la qualité de gestion de bâti est liée à la nature d’occupation de l’habitation………..…..116

6- les transformations du cadre bâti de médina………………………………………….......117

6-1- la nature de transformation dépend à la nature d’occupation de l’habitation………….117

6-2- la qualité des modifications et de transformations apportées.……………………….. ..120

6-3- les motifs de la transformation du cadre bâti dans la médina……….…………………122

Conclusion………………………………………………………………………………125

2éme chapitre : les acteurs intervenant sur le vieux bâti de l’urbanisation

Introduction ……………………………………………………………………………..126
1- Les acteurs patrimoniaux en Algérie……………………………………………......126
1-1- Acteurs politiques……………………………………………………………126
1-2- Les acteurs professionnels de l’espace………………………………….……127
1-3- les acteurs économiques………………………………………………..……127
a)- Le fonds national du patrimoine culturel ………………………………………..127
b)- Le fonds commun des collectivités locales ……………………………………..127
1- 4- Les habitants – usagers – citoyens……………………………………….........127
a)- les associations du patrimoine…………………………………………………...127
b)- les habitants et résidents ………………………………………………………...128
2- Acteurs locaux, patrimoniales à Nédroma……………………………………………...129
2-1- les acteurs intervenants sur le vieux bâti de la médina………………………129

2-1-1- l’état et les collectivités locales……………………………………………....129

 la willaya……………………………………………………………………..130
 la commune…………………………………………………………………..130
2-1-2- les habitants et mouvement associatif………………………………………..…..131

A)- les habitants et résidents………………………………………...………………131

B)- les associations patrimoniales……………………………………………….…133

3- les actions d’interventions sur le patrimoine urbain…………………………………..…135

3-1- La réanimation et la revitalisation urbaine…………………………………………….135

3-2- La conservation et la sauvegarde……………………………………………..……….135

A)- La conservation……………………………………………………………………135

B)- La sauvegarde ………………………………………………………………………135

3-3- La réhabilitation urbaine……………………………………………………………….135

3-4- La restauration urbaine………………………………………………………….…….136

3-5- La transformation……………………………………………………………………..136

4- Les outils algériens d’intervention sur le patrimoine urbain…………………………….136

4-1- La législation………………………………………………………………………136

4-2- Les actions d’intervention sur le patrimoine urbain…….…………………………136

4-3-Les instruments d’urbanisme……………………………………………………….137

4-3-1- Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (P.D.A.U.)……………………..137

4-3-2- Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés


PPSMVSS..…………………………………………………………………………………137

5- Limites du projet de la revalorisation de la médina………………………………………137

5-1-La médina et la révision du PDAU ………………………………………………...139

5-2-La Médina et les limites de sa revalorisation de 1991……………………………..140

5-2-1- zone « A »…………………………………………………………....140


5-2-2- zone « B »……………………………………………………………141
5-2-3-zone « C"…………………………………………………………….144

Conclusion…………………………………………………………………………………..145
Conclusion de 3ème partie……… ...…………………………………………………………146

Conclusion générale…….…………………………………………………………………147

Liste des acronymes

Références bibliographiques

Annexe

Liste des photographies

Liste des cartes

Liste des graphiques

Liste des tableaux

Table de matière
« La médina de Nédroma : étude du vieux bâti. »
Résumé :
La médina de Nédroma est un ancien centre notoire par son relief défensif, sa position stratégique et son riche
patrimoine qui témoigne d’une civilisation antérieure à la colonisation. Au fil des années, l’espace de cette ville
traditionnelle est devenu très restreint pour une population en continuelle croissance. Cependant, elle renferme
toujours un vieux bâti caractérisé par des monuments historiques importants qui lui ont donné sa notoriété.
Nédroma a connu depuis les années 1970 des dynamiques intenses sur les plans spatiaux, socioéconomiques et
culturels qui ont généré plusieurs impacts sur la médina notamment sur le vieux tissu urbain qui est
quotidiennement exposé à une dégradation progressive.
L’objectif principal de ce travail est d’abord d’étudier le vieux tissu urbain sur tous les volets et essayer de
comprendre l’impact d’une urbanisation accélérée sur l’organisation spatiale du cadre bâti de la médina et le
fonctionnement habituel des quartiers ainsi que les causes de sa dégradation. Et comment s’intégre t-elle
aujourd’hui au reste de la ville.
Ce travail comporte 3 parties : la première décrit la structure urbaine de la médina, ses composantes, son évolution
spatial pour connaitre le changement de sa morphologie urbaine.
La deuxième consiste à décrire le cadre bâti en mettant l’accent sur son état actuel et les transformations qui ont
été opérées. Ensuite, nous avons fait une analyse du contexte socioéconomique dans le but de connaitre le mode de
vie des occupants du vieux bâti, leurs stratégies et leurs comportements sociaux pour aménager leurs habitations.
Nous avons mis en lumière l’attraction de cette médina qui a vu perdre sa centralité et sa fonctionnalité ; elle se
trouve face au déclin des activités commerciales et artisanales. La troisième partie consiste aux acteurs intervenant
sur cet ancien tissu urbain de la Médina en s’appuyant sur les différentes actions d’intervention, notamment la
réhabilitation et la restauration du patrimoine immobilier.
Le vieux bâti demeure toujours un lourd fardeau pour tous les intervenants car il reste un défi économique, social et
sécuritaire pour les acteurs locaux qui sont strictement limités aux services technique de l’APC, l’association El
Mouahidia et quelques élites de la médina. Cette problématique interpelle toutes les forces vives et les acteurs
intervenants de dresser un programme ambitieux et audacieux afin de préserver ce riche patrimoine et d’œuvrer
justement pour sauvegarder ce qui reste de ce dernier toute en respectant l’aspect architectural ancestral donc il est
impérativement pour prendre en charge un devenir incertain de la médina de Nédroma.
Mots clés : la médina, patrimoine, vieux bâti, la dégradation, la centralité, acteurs intervenants, la réhabilitation, la
restauration, activités artisanales, déclin.
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The medina of Nedroma: study of the old building.

Summary: The Medina of Nedroma is a notorious center notorious for its defensive relief, its strategic
position and its rich heritage which testifies to a civilization prior to colonization. Over the years, the
space of this traditional city has become very restricted for a population in continuous growth. However,
it still contains an old building characterized by important historical monuments that have given it its
notoriety. Since the 1970s, Nedroma has experienced intense spatial, socio-economic and cultural
dynamics that have generated several impacts on the medina, particularly on the old urban fabric, which
is daily exposed to progressive degradation. The main objective of this work is to study the old urban
fabric on all aspects and to try to understand the impact of an accelerated urbanization on the spatial
organization of the built framework of the medina and the usual functioning of the As well as the causes
of its degradation. And how does it integrate today with the rest of the city? This work has 3 parts: the
first describes the urban structure of the medina, its components, its spatial evolution to know the change
of its urban morphology. The second is to describe the built environment with an emphasis on its current
state and the transformations that have been made. Then, we analyzed the socioeconomic context in order
to know the lifestyle of the occupants of the old buildings, their strategies and their social behaviors to
develop their homes. We have highlighted the attraction of this medina which lost its centrality and its
functionality; It is facing the decline of commercial and craft activities. The third part consists of the
actors intervening on this old urban fabric of the Medina, relying on the various intervention actions,
notably the rehabilitation and restoration of the real estate heritage. The old building always remains a
heavy burden for all the interveners because There remains an economic, social and security challenge for
local actors, which are strictly limited to the technical services of the APC, the El Mouahidia association
and a few elites from the medina. This issue challenges all the active forces and the actors intervening to
draw up an ambitious and audacious program in order to preserve this rich heritage and to work precisely
to safeguard what remains of the latter while respecting the ancestral architectural aspect, it is imperative
for The medina.
Words keys: the Médina, heritage, old buildings, degradation, centrality, actors involved, rehabilitation,
restoration, artisanal activities, decline.

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