Le Bapteme Chretien Actes 2
Le Bapteme Chretien Actes 2
Christian Briem
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Table des matières
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3. Le baptême de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
4. Le baptême « pour » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
16. Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
16.1. Appendice A : Le vrai cep [de vigne] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
16.2. Appendice B : Baptisant et enseignant (Matt. 28:19) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
16.3. Appendice C : La maison de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
16.4. Appendice D : Le royaume des cieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
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Le Baptême Chrétien Christian Briem
Traduit de l’allemand. Petit livre constituant un extrait élargi du livre « Exposé biblique sur Actes ch. 2, Un peuple
pour Son Nom », de 1989.
1. Introduction
Dans ce qui suit nous voudrions nous occuper d’un sujet ayant fait l’objet de beaucoup de discussions et d’écrits,
et qui a été malheureusement aussi la source de bien des batailles ; il s’agit du baptême chrétien. C’est le
cœur rempli de crainte que l’auteur aborde ce sujet, car il désire par-dessus tout ne pas générer du trouble
susceptible de faire du tort aux enfants de Dieu. Mais il est fortifié à la pensée qu’il y a aussi un trouble saint :
Dieu aura certainement soin de ce que sa vérité fasse son chemin dans les cœurs, même s’il s’agit d’un question
sur laquelle l’individu, en règle générale, met longtemps à prendre position. Le lecteur trouvera-t-il la grâce
de contrôler sa position sur cette question sous le regard de Dieu ?
Au fond, pourquoi y a-t-il tant de positions différentes sur la question du baptême ? Pourquoi tant de parti pris,
tant d’ignorance ? Le Saint Esprit ne parle-t-Il pas assez clairement ? Je crois que pour les uns une tradition
ecclésiastique ancestrale fausse le regard sur la vérité, et pour d’autres bien des passages de l’Écriture donnent
naissance à de fausses conclusions parce qu’on les a regardés superficiellement seulement. La cause n’en est
pas l’Écriture Sainte, mais c’est nous-mêmes, et notre manque de compréhension de l’Écriture, et de la manière
dont elle parle et de la manière dont elle présente les choses. Souvent il nous manque aussi la connaissance
nécessaire des rapports avec les autres parties de la vérité divine. Or quand on se fixe sur un point seulement,
on est justement en grand danger d’interpréter faussement ce point. Prenons par exemple les paroles adressées
par l’apôtre Pierre à ses frères Juifs au jour de la Pentecôte ; on pourrait bien les prendre comme titre de cet
article :
« Repentez-vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés » (Actes 2:38).
Si l’on ne regardait pas le contexte de près, ou si on regardait cette phrase superficiellement, on pourrait bien
en tirer la conclusion que le baptême permet d’obtenir le pardon des péchés.
C’est d’ailleurs ce que pensent beaucoup de chrétiens. Ils voient dans le baptême un sacrement, un moyen de
grâce par lequel on reçoit le pardon des péchés et la vie éternelle. C’est pourtant une terrible erreur, extraor-
dinairement répandue dans la chrétienté, et dont les conséquences sont catastrophiques pour d’innombrables
chrétiens de profession. Par ailleurs on trouve parfois peu de compréhension de la signification du baptême,
même chez de vrais enfants de Dieu. Pour toutes ces raisons j’ai à cœur d’aborder le sujet du baptême chrétien
dans son principe, et de montrer ce que l’Écriture Sainte en dit réellement.
Il sera alors aussi plus facile de comprendre la signification à la fois des versets d’Actes 2 mentionnés, et de
ceux d’autres passages traitant également du baptême. Car il n’est pas difficile de rajouter d’autres passages
qui ne sont pas si simples à comprendre.
Pour des questions aussi importantes, il ne faut pas se borner à donner un coup d’œil en passant aux passages
ou aux sujets. Nous voulons regarder à Dieu et Lui faire confiance pour qu’Il nous éclaire sur cette vérité si
basique du baptême chrétien, et nous voulons nous approcher de cette vérité comme pas à pas, avec précaution,
afin que, passant d’un point à un autre, nous puissions mieux saisir la vraie signification de cette institution
chrétienne. Ce serait bien sûr très bénéfique de faire comme si l’on entendait parler de ce sujet pour la première
fois. Car il peut arriver que l’un ou l’autre soit amené à s’écarter de ce qu’il a toujours cru correct jusque-là.
C’est ce qui est arrivé à l’auteur de ces lignes.
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Le mot grec pour baptiser est baptizo, qui, dans le langage ordinaire, signifie immerger, plonger, laver, mouiller,
arroser. Le baptême du Seigneur Jésus lui-même et celui de l’eunuque d’Éthiopie (Actes 8) montrent bien,
autant l’un que l’autre, que le baptême était effectivement pratiqué par immersion. Dans les deux cas, il est
parlé du baptisé remontant hors de l’eau (Matthieu 3:16 ; Actes 8:39).
Je suis profondément convaincu que la manière correcte de baptiser est l’immersion. Seule cette manière cor-
respond au baptême avec l’image qu’il donne de sa signification spirituelle, — on le verra encore plus loin. Ce-
pendant nous ne devrions pas donner trop d’importance au mot lui-même, ni construire trop d’enseignement
sur le fait que le mot baptizo ne signifie rien d’autre qu’immerger, car il a en réalité une signification de portée
beaucoup plus vaste. Gardons cela à l’esprit pour ce que nous verrons plus loin.
3. Le baptême de Jean
Nous trouvons dans le Nouveau Testament plusieurs baptêmes d’eau : le baptême de Jean pour « Celui qui
venait après lui » (Matthieu 3:5-15), le baptême pour Christ comme Messie vivant sur la terre (Jean 4:1-2) (*),
et le baptême chrétien. Comprendre la signification du baptême de Jean est une étape préliminaire fort utile
pour saisir ce qui est représenté dans le baptême chrétien. C’est pourquoi nous allons commencer par regarder
rapidement ce baptême de Jean.
(*) Les différences entre le baptême de Jean et le baptême pour le Messie vivant sur la terre, ne sont pas grandes,
mais elles existent quand même. Leur point commun, était d’être administrés tous les deux en vue de Christ
comme roi d’Israël. Mais Jean baptisait pour la repentance, ce qui n’est jamais dit du Seigneur Jésus. Il est seule-
ment dit du Seigneur Jésus qu’Il faisait et baptisait plus de disciples que Jean (Jean 4:1). Or Jean baptisait pour
Celui qui allait venir, pour Celui qui venait après lui. Plusieurs passages le montrent (Matthieu 3:11 ; Marc 1:7 ;
Luc 3:16 ; Jean 1:27 ; Actes 13:25 ; 19:4). En contraste avec cela le baptême de Jean 4 était pour un Messie déjà
présent au milieu de son peuple terrestre. Une autre différence, encore : le Seigneur s’est soumis au baptême
de Jean (on va en voir bientôt la raison), mais il était impossible que le Seigneur soit baptisé pour Lui-même
comme Messie vivant au milieu d’Israël.
On peut admettre que les douze apôtres ont été baptisés par Jean, mais nous n’en avons pas le témoignage.
De plusieurs passages du Nouveau Testament, on peut déduire d’une part que le temps où le Seigneur et son
précurseur (Jean) ont travaillé simultanément a été court, et d’autre part que Jean et ses disciples ont pris une
position séparée du Seigneur et de Ses disciples. Cela a persisté même après la décapitation de Jean, selon ce
qu’on peut déduire d’Actes 19:1 et suivants. Peut-être que Matthieu 14:12 est une indication que quelques-uns
des disciples de Jean ont suivi le Seigneur Jésus après la mort de Jean.
Le baptême de Jean était un baptême de repentance. C’est ce que l’Écriture répète à plusieurs reprises à son
sujet (Marc 1:4 ; Luc 3:3 ; Actes 13:24 ; 19:4). Jean sommait le peuple juif de porter « du fruit qui convienne à
la repentance » (Matthieu 3:8 ; Luc 3:8). Ceux qui étaient prêts à confesser leurs péchés, Jean les baptisait au
Jourdain (Matthieu 3:6), et il disait au peuple qu’ils devaient croire en Celui qui venait après lui, c’est-à-dire en
Jésus (Actes 19:4). Le Seigneur Jésus s’est identifié (*) à ce résidu repentant en se faisant baptiser par Jean. Il
n’avait pourtant aucun péché à confesser (c’est pourquoi il remonta aussitôt de l’eau), mais Il voulait accomplir
toute justice (Matthieu 3:15-16) (**).
(*) note Bibliquest : d’une manière assez générale dans cet article, nous avons utilisé le mot « identifier » ou
« s’identifier à » pour traduire le mot allemand signifiant « faire un » ou « se faire un avec ».
(**) « Accomplir toute justice » (Matt. 3:15) ne signifie pas simplement accomplir la loi de Dieu, mais recon-
naître le véritable état dans lequel se trouvait même la meilleure partie du peuple Juif. Dans le cas du Sei-
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gneur, cela impliquait d’entrer non seulement dans l’eau du baptême de Jean, mais dans ce dont l’eau était
une image, dans la mort. C’est ce que dit le Seigneur un peu plus tard : « J’ai à être baptisé d’un baptême, et
combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Luc 12:50). Il évoquait par là Sa mort en sacrifice à
caractère substitutif qu’Il voulait endurer pour ce Résidu, pour chaque pécheur coupable qui croirait en Lui.
Mais tant que cette œuvre n’était pas accomplie, Il était « à l’étroit ». Cela ne veut pas dire qu’Il était oppressé
par la peur de la mort. Non, mais tant que la question du péché n’était pas réglée selon Dieu, Il ne pouvait pas
laisser le flot de la grâce et de l’amour de Dieu se déverser sans empêchement, Il ne Lui était pas possible de
faire connaître tout le conseil de grâce de Dieu. Cela Lui faisait être « à l’étroit » par amour et à cause de nous.
Merveilleuse grâce du cœur du Seigneur Jésus ! Mais une fois allé au ciel après avoir accompli l’œuvre, Il allait
envoyer l’Esprit Saint qui les conduirait dans toute la vérité (Jean 16:13-14). C’est dans cette période bénie que
nous vivons aujourd’hui.
Un principe important du baptême se dégage déjà du fait que le Seigneur Jésus reconnaissait au milieu du
peuple d’Israël, un résidu repentant, distingué par le baptême, et qu’Il s’est identifié à lui en se faisant baptiser
avec lui. Ce principe est que le baptême change la position du baptisé sur la terre. Par le baptême de Jean, le résidu
pieux se mettait sur un terrain séparé du reste de la nation : Tandis que le peuple, comme tel, poursuivait son
chemin dans l’incrédulité, ce résidu attendait le Messie et confessait leurs péchés ; ils se condamnaient eux-
mêmes, et se purifiaient de leur état de pécheur dans lequel se trouvait la nation. En étant baptisés du baptême
de Jean, ils justifiaient Dieu, c’est-à-dire qu’ils reconnaissaient que Son jugement à leur égard était juste (Luc
7:29). Ils étaient ainsi prêts à recevoir le Messie qui venait
4. Le baptême « pour »
Un deuxième principe essentiel du baptême ressort déjà du baptême de Jean : le baptême est toujours ad-
ministré pour quelque chose, c’est-à-dire en vue d’une chose ou d’une personne. Les Israélites avaient été
baptisés dans la nuée et dans la mer pour Moïse (1 Corinthiens 10:2) — ce qui est d’ailleurs une belle image
de ce que le baptême signifie dans son principe. Je vais y revenir bientôt. Aux disciples de Jean que Paul ren-
contra à Éphèse, il leur demanda : « De quel baptême avez-vous été baptisés » ? [litt : Pour quoi avez vous été
baptisés ?] ; et eux répondirent : « du baptême de Jean » [litt : pour le baptême de Jean] (Actes 19:3). Ceux qui
sont baptisés dans la période chrétienne le sont pour le nom du Seigneur Jésus, comme Sauveur et Seigneur,
comme plusieurs passages des Actes le montrent. Ils sont baptisés en vue de ce nom — vers ce nom, le seul dans
lequel ont peut trouver le salut (Actes 4:12).
Mais voilà que, sans y faire attention, nous sommes déjà passé du domaine du baptême de Jean à celui du
baptême chrétien. Revenons quand même encore un peu au baptême de Jean. C’était un baptême de repen-
tance pour la [ou : en] rémission des péchés (Marc 1:4 ; Luc 3:3). Il s’agit de la même préposition grecque eis,
que nous avons utilisée dans le sens de à ou pour ou en vue de quelque chose. Le baptême de Jean était lui-
même administré en vue de la rémission des péchés. Mais cela ne dit pas du tout que les baptisés possédaient
cette rémission des péchés. Bien au contraire ! Ils ne pouvaient nullement encore la posséder, car l’œuvre de
rédemption nécessaire n’était pas encore accomplie. Ce n’est qu’après l’accomplissement de l’œuvre que la re-
pentance et la rémission des péchés purent et durent être prêchées à toutes les nations, en commençant par
Jérusalem (Luc 24:47).
Insistons aussi sur ce point : « Le baptême en rémission des péchés » ne signifie aucunement la possession du
pardon [= de la rémission] des péchés, mais la direction vers laquelle le baptême est administré : en vue de la
rémission ou pour la rémission des péchés. Le cas de ces gens baptisés du baptême de Jean et qui avaient été
baptisés pour la rémission des péchés montre sans équivoque que l’on peut être baptisé pour quelque chose
sans posséder déjà la chose elle-même.
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Le Baptême Chrétien Christian Briem
Il ressort des passages déjà cités que le fait d’être disciple est lié au baptême. Celui qui se fait baptiser pour
quelqu’un devient son disciple ou celui qui le suit. De qui étaient disciples les douze hommes d’Actes 19 ?
Disciples du Seigneur Jésus ? Pas du tout ! Ils n’avaient été baptisés que du baptême de Jean, et n’étaient donc
que des disciples de Jean.
Nous avons déjà mentionné brièvement le baptême pour le Seigneur Jésus comme un baptême pour le Messie
vivant sur la terre, mais écoutons le détail des expressions de Jean 4:1-3 :
« Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire : Jésus fait et baptise plus de disciples
que Jean (toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), il quitta la Judée, et s’en alla encore
en Galilée ».
C’est clair : par le baptême pour quelqu’un, on devient, au moins extérieurement, son disciple, ou autrement
dit : on reçoit la marque du fait d’être disciple. Savoir si on porte cette marque à tort ou à raison, si on est
réellement un disciple, si on suit réellement le Maître, c’est une toute autre question sur laquelle je revien-
drai bientôt. Dans le cas de Jean 4, les disciples du Seigneur baptisaient des gens qui Le confessaient comme
le Messie envoyé de Dieu. Par cet acte ils les faisaient disciples du Messie d’après ce qu’ils professaient. Pour
reprendre le langage du Seigneur en Jean 15, ils étaient des sarments rattachés à Lui, le vrai cep de vigne (ap-
pendice A). Savoir s’ils portaient du fruit ou non, ne change en rien cette position extérieure dans laquelle ils
étaient introduits.
Cette idée générale du baptême — le fait d’être disciple — se trouve déjà en image avec le peuple d’Israël
traversant la mer rouge. Selon ce que nous avons déjà effleuré, ils furent « baptisés pour Moïse », et devinrent
ainsi ses disciples (1 Corinthiens 10:1-2). Ils n’ont pas reçu la vie divine par ce baptême « dans la nuée et dans
la mer », mais ils ont été faits par là disciples de Moïse.
Je parlerai plus loin de la signification du baptême en Matthieu 28, mais on verra là aussi qu’il se rattache au
baptême la pensée d’être disciple, — une pensée également contenue dans le baptême chrétien. Une traduc-
tion très littérale montre clairement cette liaison : « Allez et faites disciples toutes les nations, les baptisant au
nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai comman-
dées » (Matthieu 28:19-20) (appendice B). Ils devaient faire disciples toutes les nations, en les baptisant et en
les enseignant. Ce n’est pas parce qu’ils étaient disciples qu’ils devaient être baptisés, mais ils deviendraient
disciples par le baptême et par l’enseignement qui s’y rattache.
Le fait d’être disciple, insistons, n’a rien à voir avec la question de savoir si l’on est né de nouveau ou si l’on a
la vie divine. Être disciple est une profession [ou : confession], qui peut être authentique ou non authentique.
On peut être un vrai disciple du Seigneur Jésus, et on peut ne l’être que par une profession extérieure. Mais,
ça ne change rien au fait qu’on est disciple. Et nous avons vu comment l’on devient disciple en général : par le
baptême. Judas Iscariote n’était pas né de nouveau ; il était pourtant un disciple de Jésus comme roi d’Israël
séjournant sur la terre. Il faisait même partie des douze, comme Pierre l’exprime de façon si saisissante : « il
était compté parmi nous, et il avait reçu en partage ce service » (Actes 1:17).
Les douze apôtres n’ont manifestement pas été baptisés pour Christ comme Messie de Son peuple terrestre,
et il y a une explication simple à cela : ce sont eux qui formaient par appel spécial le « noyau » des disciples,
de ceux qui professaient être du Messie ; mais ils devaient quand même introduire d’autres personnes dans ce
domaine — par le baptême. Nous retrouverons ces pensées à propos du baptême chrétien.
L’exemple des Israélites, tous baptisés pour Moïse, est tout à fait parlant. Ils étaient bien tous disciples de
Moïse, mais Dieu n’a pas pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert (1 Corinthiens
10:5). Combien cela démontre que le fait d’être disciple est loin d’être la même chose que posséder la vie divine !
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L’eau du baptême est un symbole de la mort, de la mort comme châtiment des péchés commis. Celui qu’on baptise
entre dans l’eau ; symboliquement il entre dans la mort. Le baptême de Jean était pareillement un baptême
pour la mort. Ils confessaient leurs péchés et reconnaissaient avoir mérité la mort comme châtiment pour eux.
On a la même chose dans le baptême chrétien, mais avec une immense différence : le baptême chrétien est
pour la mort de Christ (Romains 6:3-4). Le baptême de Jean était aussi pour la mort, mais pas encore pour la
mort de Christ. Il était bien administré dans l’espérance de Celui qui devait venir pour la rémission des péchés,
mais ce n’était pas encore une bénédiction présente. Il en est aujourd’hui comme au temps de Jean, à savoir
que ceux qui sont convaincus de péchés sont amenés à reconnaître devant Dieu leur place dans la mort. Mais
quelle différence avec le baptême de Jean ! ils apprennent que Christ a été dans la mort pour eux.
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa
mort » ? (Romains 6:3).
Je ne sais pas si cela est clair pour ceux qu’on baptise aujourd’hui, mais il s’agit d’une signification fondamen-
tale et essentielle du baptême chrétien : quand ils entrent dans l’eau du baptême, ils reconnaissent avoir mé-
rité le châtiment de la mort. En même temps, ils confessent — quel bonheur infini de pouvoir le faire — qu’un
autre, Christ, a été dans la mort pour eux. Il a enduré la mort comme salaire du péché, et dans le baptême, ils
s’identifient [ou : s’unissent] avec Lui, un Christ mort. Ils sont baptisés pour Sa mort, ils ont part à Sa mort.
Ils sont ensevelis avec Lui par le baptême pour la mort, ils sont littéralement « réunis étroitement » avec Lui
comme étant mort, ils sont comme une seule plante avec Lui mort (Romains 6:4-5).
En Romains 6, l’apôtre Paul se sert de l’enseignement sur le baptême chrétien pour renforcer son argumen-
tation, si l’on ose l’appeler ainsi, selon laquelle il est impossible pour un croyant de vivre dans le péché : une
telle voie est proscrite tant par notre position en Christ (Romains 6:2 « nous qui sommes morts au péché ») que
par notre profession chrétienne (Romains 6:3 « nous avons été baptisés, pour sa mort »).
Ainsi donc, le baptême chrétien parle de mort, et seulement de mort, jamais de vie. Certes, Christ n’est pas resté
dans la mort, Il a été ressuscité par la gloire du Père. Le chrétien non plus ne reste pas dans l’eau de la mort ;
il en ressort pour vivre désormais en nouveauté de vie, une sorte de vie tout à fait nouvelle. Mais cela va déjà au-
delà de l’enseignement du baptême. C’est plutôt une conclusion tirée de l’enseignement du baptême, plus que
ce que le baptême lui-même enseigne, — mais c’est quand même une conclusion tirée par le Saint Esprit pour
notre vie pratique, et que nous perdons de vue trop facilement. Je vais revenir bientôt sur cette pensée.
Le grand point de l’instruction de cette portion de la Parole de Dieu (Romains 5:12 à 7:6) est que le croyant, par
son association avec Christ (la tête de la famille de Dieu), a la même position que Christ a, soit dans la mort,
soit dans la résurrection.
C’est le premier point qui nous intéresse surtout ici. Christ est mort au péché. Comme nous sommes en Christ,
nous n’avons pareillement plus rien à faire avec le péché : nous sommes morts au péché. « Le péché » définit
l’état dans lequel nous étions avant notre conversion. Par la mort, nous avons quitté cet état une fois pour
toute. Dieu soit loué ! Telle est notre position en Christ maintenant, telle est la position de tout enfant de
Dieu.
Notre baptême montre la même pensée fondamentale. En nous faisant baptiser au début de notre course chré-
tienne, nous avons confessé publiquement avoir part à la mort de Christ ; nous avons été baptisé pour Sa mort.
Sa mort est notre mort : c’est notre position et c’est ce que nous professons. Peut-être n’avons nous compris
ni l’un ni l’autre lors de notre baptême. Mais cela ne change rien au fait lui-même. Je me réjouis toujours à la
pensée que les croyants de Rome auxquels l’apôtre écrivait, n’avaient certainement pas non plus compris ces
choses lors de leur baptême. Ce n’est que des années plus tard qu’ils ont reçu l’enseignement divin sur la vraie
signification de leur baptême.
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J’ai parlé de la conclusion que le Saint Esprit tire de notre baptême en Romains 6. Beaucoup d’entre nous sont
peut-être déjà baptisés depuis bien des années. Mais combien peu nombreux sont ceux qui pensent encore
aujourd’hui à ce qu’ils ont professé lors de leur baptême ! Combien nous sommes souvent peu conscients
de la responsabilité liée à ce pas — la responsabilité de nous tenir pour mort au péché maintenant dans la
vie journalière, « pour que nous ne servions plus le péché » (Romains 6:6). Car en ce que Christ est mort, « il
est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. De même vous aussi, tenez-vous
vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus » (Romains 6:10-11). Notons
bien : ce n’est pas le péché en nous qui est mort, mais nous qui devons nous tenir pour morts au péché. C’est
entièrement une question de foi, une conclusion que la foi tire de la position conférée par Dieu. Que Dieu nous
aide à rendre visible dans notre vie quotidienne ce que nous avons compris de notre position en Christ et ce
que nous avons exprimé comme profession lors du baptême !
Quand on pense à ce que le baptême représente, on peut alors vraiment dire que c’est une belle image de
l’Évangile, ou autrement dit : par ce qu’il représente, le baptême nous montre de quelle manière l’homme est
sauvé. Si quelqu’un entre avec foi dans ce que le baptême préfigure, cela conduit au salut. C’est de cette pensée
que nous allons maintenant nous occuper.
Le baptême marque un changement de position, comme nous l’avons déjà vu à propos du baptême de Jean.
Il en va de même avec le baptême chrétien. Mais ne perdons jamais de vue qu’il s’agit d’une position sur la
terre ; le baptême n’a absolument rien à voir avec une position dans le ciel. Celui qu’on baptise vient à l’eau du
baptême comme un pécheur convaincu, et par le baptême, il entre dans une nouvelle position sur la terre.
Cette nouvelle position est aussi décrite par l’Écriture par le terme « salut ». Nous traitons ici du cas normal
selon l’Écriture où c’est un croyant qui est baptisé. Je parlerai un peu plus loin du cas du baptême d’un non
croyant : lui aussi est amené par le baptême dans une autre position devant Dieu.
7.1. Le salut
Le Salut, dans le Nouveau Testament, a plusieurs significations. On trouve une fois le salut au sens de salut
de l’âme, que le croyant reçoit déjà maintenant comme but final de sa foi (1 Pierre 1:9 ; Hébreux 10:39). Dans
plusieurs passages, le salut est lié à la rédemption [ou : délivrance] du corps lors du retour de Christ (1 Pierre
1:5 ; Romains 5:10, entre autres). Ailleurs le salut est considéré au sens que le croyant est sauvé pratiquement
et continuellement et jusqu’à la fin dans son chemin à travers un monde rempli de danger (par ex. Héb. 7:25 ; 1
Pierre 4:18). Parfois le salut n’est vu que dans le corps ou temporellement (par ex. 2 Corinthiens 1:10 ; 1 Timothée
2:15 ; Luc 1:74 ; 2 Timothée 4:17). Un salut d’un ordre spécial est mentionné dans l’épître aux Éphésiens (2:8) :
par grâce, le croyant est déjà entièrement sauvé.
Mais dans le Nouveau Testament, il y a encore un autre aspect du salut, parfois méconnu ou incompris. Il a à
faire avec un changement de position sur la terre, et dans ce sens (attention : dans ce sens seulement !) le salut
est à plusieurs reprises lié au baptême. Nous avons un exemple de cela en Marc 16 et 1 Pierre 3. Commençons
par Marc 16.
« Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé ; et celui qui n’aura pas cru sera condamné » (Marc 16:16).
Cette parole du Seigneur est claire : pour être damné, il suffit de ne pas croire ; mais pour être sauvé, il ne suffit
pas de simplement croire ; il faut aussi le baptême. Plusieurs seront peut être déconcerté par cette déclaration,
mais c’est bien ce que le Seigneur Jésus dit : « Celui qui croit et qui aura été baptisé, sera sauvé ». Cela n’a rien
à voir avec le ritualisme. L’expression « être sauvé » ne veut pas dire simplement « aller au ciel » ou « ne pas
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être perdu », comme on l’a souvent compris à tort, mais c’est prendre une nouvelle position sur la terre — une
position, il est vrai, qui entraîne des bénédictions éternelles et célestes.
Celui qui croit et qui est baptisé se sépare par là du monde qui a rejeté Christ, et le rejette encore, du monde
sur lequel le jugement de Dieu est suspendu, et il vient dans un domaine sur la terre où on connaît et jouit
des conséquences bénies de la rédemption, sur la base d’un jugement déjà pleinement exécuté. Ce domaine
sur la terre est celui du christianisme : « un Seigneur, une foi, un baptême » (Éph. 4:5). Celui qui croit et qui est
baptisé se met du côté de Christ crucifié, à l’opposé du monde, et confesse ouvertement être à Lui et à toutes
les bénédictions apportées par Sa mort ; en bref : il entre sur le terrain de la profession chrétienne.
C’est en fait un changement immense, y compris aux yeux de Dieu, d’être maintenant un vrai disciple du
Seigneur, alors qu’on a été en relation avec un monde sans Christ, et de porter le nom de ce Seigneur qui est
mort pour nous : Christ (1 Pierre 4:16) !
Il s’agit donc d’un changement partant d’un chemin ancien pour aller dans un domaine nouveau ; on peut le
formuler autrement : Être sauvé de quelque chose de mauvais au profit de quelque chose de bon a naturellement
deux aspects ou deux côtés. Un côté est relatif à ce dont j’ai été sauvé, et l’autre côté est relatif à ce pour quoi
j’ai été sauvé.
Le fait que, par le baptême, le croyant soit séparé extérieurement du monde qui est sous le jugement, montre
un côté du salut, le côté gouvernemental : il n’a plus rien à faire avec un monde sur lequel Dieu, dans Son
gouvernement, va faire tomber le jugement.
Mais d’un autre côté, il est entré publiquement dans le domaine béni, sur la terre, où l’on trouve la plénitude
de la bénédiction chrétienne. C’est le côté administratif du salut. Nous allons nous en occuper d’encore un peu
plus près.
Mais remarquons déjà ceci : il s’agit effectivement de salut, si, quant au cœur (« celui qui aura cru ») et quant
à ce qu’on professe (« et qui aura été baptisé »), on demeure là où il n’y a plus aucun jugement de Dieu et où
on peut jouir de toutes les bénédictions apportées par la mort de Christ !
Le croyant n’est-il pas chrétien déjà avant son baptême ? Selon le cœur, oui ! Selon sa position en Christ, oui !
Mais selon sa position dans le monde, non ! Que ce soit bien clair : Celui qui refuse de se faire baptiser, refuse
d’être chrétien. Il ne veut pas être identifié avec un Christ mort, ni avec le christianisme dans lequel on trouve
toutes les bénédictions fondées sur la mort de Christ.
Pour mieux nous faire comprendre, prenons le cas d’un jeune juif qui s’est converti et a reçu la paix avec Dieu.
Il doit endurer, depuis, une terrible inimitié dans la maison de ses parents. Ils le menacent : S’il se fait baptiser,
c’est-à-dire s’il franchit le pas vers le christianisme, ils le déshériteront et le chasseront de la maison. Allons
plus loin : le jeune homme croyant a peur de se faire baptiser à cause des conséquences qui s’ensuivront. Est-il
sauvé ? Au sens de Marc 16, non ; il refuse de mettre le pied sur le terrain de la profession chrétienne, aussi
compréhensibles qu’en soient les raisons. Il refuse d’être vu comme un chrétien. Aux yeux de Dieu, des anges
et des hommes, il est encore en relation avec le judaïsme qui a conduit Christ à la croix : cela n’est pas le salut.
C’est ce qui fit que l’apôtre Pierre lança cet appel aux Juifs convaincus de péchés en Actes 2 : « Sauvez-vous
de cette génération perverse » ! (2:40). Il ne dit pas « Sauvez-vous de l’enfer » ou « sauvez-vous de la colère de
Dieu », mais « sauvez-vous de cette génération perverse », — de cette nation qui a rejeté Christ. Comment l’ont-
ils fait ? Par la foi et par le baptême : « Ceux qui reçurent sa parole, furent baptisés » (Actes 2:41).
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Le Baptême Chrétien Christian Briem
Le jeune homme dont nous avons pris l’exemple ne s’est pas sauvé de cette génération perverse. Bien sûr, si le
Seigneur Jésus revient, il ira dans la maison de Son Père comme tous les autres enfants de Dieu. Sur ce plan,
il n’y a pas de différence entre celui qui est baptisé et celui qui ne l’est pas. C’est la foi au sang de Christ qui
conduit à la justification (Romains 3:25), non pas le baptême. Mais s’il y a des différences dans le ciel, et s’il
y en aura quant à la position dans le royaume (*), elles seront fondées sur les différents degrés de fidélité qui
auront été montrés ici-bas sur la terre (Luc 19:12-27). Refuser de se faire baptiser n’est pas de la fidélité à celui
qui est allé jusqu’à la mort pour nous.
(*) L’une des multiples allusions à ce sujet dans le Nouveau Testament se trouve dans la parabole des mines
de Luc 19:11-27. Des différences de fidélité au temps de l’absence du Seigneur sont récompensées par des
différences de position dans Son royaume (« aie autorité sur dix villes », « et toi, sois établi sur cinq villes »).
On peut encore remarquer que ces différences disparaissent dans la maison du Père : on ne peut pas être plus
que des enfants, des enfants de Dieu !
Nous avons appris ceci : Ce n’est pas la même chose d’être chrétien intérieurement et de l’être aussi vis-à-vis de
l’extérieur. Au commencement, Nicodème et Joseph d’Arimathée ont été disciples de Jésus en secret par crainte
des Juifs ; mais quand leur Sauveur est mort, ils se sont tous deux identifiés publiquement à leur Seigneur mort
(Jean 19:38-42). Quelle belle image de ce que l’on fait quand on se fait baptiser !
Soulignons que se faire baptiser n’est pas un devoir, ce n’est pas une obligation pénible, mais un privilège
précieux. « Qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé » ? demandait fort justement l’eunuque éthiopien devenu
croyant (Actes 8:36). « Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau afin que ceux-ci ne soient pas baptisés » ? demande
Pierre lui-même (Actes 10:47). Il ne s’agit pas tant d’un commandement de se faire baptiser, mais plutôt d’un
commandement de baptiser : « Allez donc et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du
Père et du Fils et du Saint Esprit… » (Matthieu 28:19). « Et, il [Pierre] commanda qu’ils fussent baptisés au nom
du Seigneur » (Actes 10:48). Mais la soumission à l’institution du baptême établi par le Seigneur est évidem-
ment aussi de l’obéissance.
Note Bibliquest : il est significatif que le cas de celui qui a cru intérieurement et qui refuse de confesser le
Seigneur extérieurement par le baptême n’est pas explicitement mentionné en Marc 16. Voir aussi Romains
10:9 : « si tu confesses de ta bouche… ». La Parole ne veut pas reconnaître cet état intermédiaire comme un état
« ayant droit d’existence ». — Par ailleurs, s’il y a refus d’être vu comme chrétien, on peut à bon droit mettre
en doute qu’il y ait une foi réelle.
Ce que nous avons compris jusqu’ici fera comprendre beaucoup plus facilement le passage de 1 Pierre 3 :
« …quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que l’arche se construisait, dans laquelle
un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau ; or cet antitype vous sauve aussi main-
tenant, [c’est-à-dire] le baptême, non le dépouillement de la saleté de la chair, mais la demande à Dieu d’une
bonne conscience, par la résurrection de Jésus Christ » (1 Pierre 3:20, 21).
Le baptême chrétien a son image (ou : antitype) dans un épisode de l’Ancien Testament, le salut de Noé et de
sa famille aux jours du déluge ; autrement dit, la même chose nous est montrée, mais en image. Cela va nous
aider beaucoup à comprendre.
Noé a été sauvé à travers l’eau. On peut le comprendre de deux manières distinctes, selon les deux sens possibles
de la préposition grecque dia avec le génitif, qui sont « à travers » et « par le moyen de ». Dans ce deuxième
sens dia désigne le moyen utilisé, l’instrument. Je crois que c’est ce deuxième sens qui est celui du passage
que nous avons devant nous. Certes Noé a bien aussi été sauvé à travers l’eau du déluge, mais il apparaît que le
Saint Esprit a voulu montrer ici le moyen par lequel Noé a été sauvé — par le moyen de l’eau. Cette même eau
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par laquelle le monde ancien et corrompu a été englouti, a été, dans la main de Dieu, le moyen par lequel Noé
a été sauvé dans l’arche en l’amenant sur une terre nouvelle, purifiée par le jugement. Ici en 1 Pierre 3, nous
avons de nouveau ce changement complet de position, décrit par l’expression « salut » ou « sauvé ».
Or le baptême montre en type le même salut. Si nous nous rappelons encore une fois de quoi nous parle l’eau
du baptême — de la mort de Christ comme jugement de Dieu sur le péché — combien ces deux images (ou
types) sont expressives. On voit la mort de Christ qui, dans la main de Dieu, est le moyen ou la raison pour
lesquels Dieu jugera un jour le monde impie, et d’autre part cette même mort de Christ qui est dans Sa main
le moyen par lequel ceux qui « sont dans l’arche » — c’est-à-dire ceux qui ont accepté Christ par la foi comme
Sauveur — sont amenés par Lui dans un nouvel endroit sur lequel le jugement divin s’est déjà exécuté. Cette
place nouvelle, purifiée par le jugement, est un domaine sur la terre où Dieu peut habiter et gouverner, c’est-
à-dire respectivement la maison de Dieu (appendice C) et le royaume des cieux (appendice D).
Ce n’est que sur la base de l’œuvre rédemptrice de Christ que Dieu peut habiter parmi des hommes pécheurs
par nature. À la croix de Golgotha, Dieu a parfaitement montré ce qu’Il pense du péché, car « ayant envoyé son
propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair » (Romains
8:3). Là, à cette croix, Christ a souffert pour les péchés, « le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à
Dieu » (1 Pierre 3:18). C’est encore à cette croix que « le châtiment de notre paix a été sur Lui » et que Dieu a
fait tomber sur Lui l’iniquité de nous tous (Ésaïe 53:5-6)
Aujourd’hui donc, partout où des gens font profession de croire en l’œuvre de Son Fils, ils se trouvent sur
le terrain d’une rédemption accomplie, d’un jugement exécuté ; et Dieu peut habiter avec eux, et ils forment
eux-mêmes l’habitation de Dieu sur la terre, une maison spirituelle (1 Pierre 2:5). Je vais maintenant aborder
le fait que la maison de Dieu au sens large embrasse toute la profession chrétienne. C’est à ce domaine que se
rapporte le baptême.
C’est dans cette mesure aussi que cet antitype [ou contre-image], le baptême, nous sauve (1 Pierre 3:21) : il nous
introduit dans ce domaine de la bénédiction divine sur la terre. Cela présuppose naturellement que nous avons
passé par la foi à travers ce dont le baptême nous parle en type. Autrement on ne pourrait parler de salut. Il faut
bien insister là-dessus. La simple profession d’être à une place juste n’a jamais été le salut. « Celui qui aura cru
et aura été baptisé sera sauvé » : ce sont les propres paroles du Seigneur Jésus.
Mais il faut aussi tenir fermement au point suivant : Quand nous sommes baptisés, nous sommes, devant Dieu,
sur le fondement de la mort (et de la résurrection) de Christ, et alors Il nous reçoit dans Sa maison pour nous
instruire des choses divines. En ce sens, la maison de Dieu, est la même chose que la chrétienté ; Pierre nous en
parle au chapitre 4 v. 17. Malheureusement, ce domaine confié à la responsabilité de l’homme a été gâté ; Dieu
doit exercer son jugement sur lui. Mais tant que Dieu ne l’a pas jugé définitivement ni mis de côté, ce domaine
n’en reste pas moins l’habitation de Dieu, l’habitation du Saint Esprit. Je reviendrai là-dessus plus tard.
Le baptême n’est pas non plus un signe de ce que nous possédons déjà. On le dit souvent, mais l’Écriture s’ex-
prime autrement. Le baptême est beaucoup plutôt un signe de ce que nous recevons et de ce que nous dési-
rons. Le baptême sauve — mais dans le sens qui a été explicité — et, dans le baptême nous désirons une bonne
conscience, mais nous ne l’avons pas encore. Rien de surnaturel ni rien de mystique ne se rattache à l’eau du
baptême, et comme telle, elle ne peut pas nous purifier de la souillure de la chair (*). Mais l’eau a une signi-
fication profonde, symbolique, et parle de la mort de Christ. Celui qui se fait baptiser accepte la mort, — à la
suite de quoi, et comme Noé autrefois, le croyant passe de l’autre côté de la mort et du jugement.
(*) Pierre utilise le terme chair d’une autre manière que Paul. Paul entend par là, le principe du mal que l’homme
porte en lui comme descendant d’Adam déchu : c’est le péché comme nature corrompue, devenue étrangère à
Dieu. Pierre utilise au contraire le mot chair dans le sens de notre vie ici bas dans un corps humain.
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Le baptême en lui-même, est un ensevelissement, qui fait suite à la mort de Christ. Nous comprenons qu’en soi,
le baptême ne peut pas sauver, parce que, comme image, il ne va pas plus loin que la mort. Mais Christ n’est
pas resté dans la mort. Il est ressuscité. Son œuvre a été acceptée par Dieu.
C’est pourquoi le baptême et la demande d’une bonne conscience sont rattachés ici à la résurrection de Christ.
Quand nous nous identifions par la foi avec la mort de Christ — ce dont notre baptême est un symbole — alors la
résurrection de Christ nous donne une bonne conscience. Nous comprenons alors que, par notre identification
avec la mort de Christ, nous en avons fini avec notre ancien état (« le péché ») et nos anciennes relations (« le
monde »), et que par notre identification avec Christ ressuscité, nous sommes introduits dans un nouvel état
(la « nouveauté de vie », Romains 6:4) et dans un nouveau domaine (« la maison de Dieu »).
Quelle grâce insondable que Dieu nous voie identifiés tant avec Christ mort qu’avec Christ ressuscité ! Et si
Dieu le voit ainsi, la foi peut aussi le voir ainsi. Mais c’est plutôt le côté que nous avons dans l’épître aux
Romains, et encore plus dans celle aux Colossiens : « étant ensevelis avec lui dans le baptême, en qui [c’est
ainsi qu’il faut lire, « qui » se rapportant à Christ et non pas au baptême (*)] aussi vous avez été ressuscités,
ensemble, par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts » (Col. 2:12).
(*) D’un point de vue purement grammatical, on peut aussi bien traduire « en qui » ou « dans lequel », et ces
expressions peuvent avoir pour antécédent aussi bien Christ que le baptême. Mais il faut donner la préférence
au premier. En effet, d’une part l’image du baptême ne va pas au-delà de l’immersion, et secondement nous
avons la même construction grammaticale qu’au verset précédent. Après que le v. 10 ait parlé de Christ comme
chef de toute principauté et autorité, l’écrivain sacré se réfère à Lui au v. 11 pour dire : « en qui aussi vous avez
été circoncis ». Et après avoir parlé à la fin du v. 12 de la circoncision du Christ, et avoir dit que les croyants
sont ensevelis avec Lui dans la baptême, il se réfère de nouveau à Lui et continue en disant « dans lequel [ou :
en qui] aussi vous avez été ressuscité ensemble ». Le chrétien croyant est quant à sa position mort avec Christ
et enseveli avec Lui dans le tombeau. Il a laissé là ce qui est selon sa nature déchue. Or voilà déjà un privilège
immense, que de savoir que Dieu voit les choses ainsi. Mais Christ n’est pas resté dans le tombeau, Dieu L’a
ressuscité, et Lui a donné une position entièrement nouvelle. Nous pouvons aussi partager avec Lui ce côté des
choses (qui va cependant déjà au-delà de la signification du baptême). Quel changement béni de position nous
voyons au v. 12 : enseveli avec Lui — ressuscité ensemble avec Lui ! Cela ne signifie rien moins que ceci : Nous
sommes maintenant établis en Lui dans un monde nouveau, le monde de la résurrection de Christ. Répétons-
le : Quel changement béni de position ! Au verset suivant, on a encore un changement d’état : morts / vivifiés
ensemble avec Lui.
Revenons donc encore un peu à 1 Pierre 3. Pierre se sert d’une tournure de phrase qui est en contraste frappant
avec ce que Paul exprime. Pierre dit : « Or cet antitype [ou : contretype] vous sauve aussi maintenant, c’est-
à-dire le baptême », tandis que Paul en Romains 6:3 dit : « nous tous, qui avons été baptisés pour le Christ
Jésus », et au verset 4 « nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême ». Paul s’inclut lui-même tout à
fait quand il s’agit d’être baptisé. Effectivement c’est un disciple, Ananias, qui l’a baptisé, et il a été ajouté de
manière normale à la maison de Dieu aussi bien qu’au royaume des cieux (Actes 9:18).
En contraste avec tout cela, Pierre n’est jamais passé par le baptême chrétien, et c’est pourquoi il dit : « vous ».
Qui aurait bien pu le baptiser ?
Et je reviens ainsi sur ce que j’ai dit plus haut à propos du baptême messianique selon Jean 4 par les douze
apôtres. Du fait qu’ils formaient eux-mêmes le « noyau » du corps des disciples du Messie séjournant sur la
terre, ils avaient le devoir d’introduire d’autres personnes dans ce même domaine. Par quel moyen ? par le
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Note Bibliquest : pardon des péchés et rémission des péchés correspondent au même mot original.
Cela nous amène à la question importante de ce que signifie le baptême en rémission des péchés.
Nous avons déjà vu un point décisif à propos du baptême de Jean qui était aussi en rémission des péchés.
Partant de là, remarquons d’abord que la Parole de Dieu ne dit pas : « Que chacun de vous soit baptisé et
vous recevrez la rémission des péchés ». Au contraire, elle dit : « Soyez baptisés en vue de », ce qui est tout à
fait différent. Par le baptême ils devaient se placer, consciemment et publiquement, du côté de Celui qu’ils
avaient jusqu’ici rejeté. Ce que leur dit Pierre revient pratiquement à ceci : « Devenez Ses disciples, devenez
chrétiens ! Entrez dans le domaine du christianisme, où on trouve et administre la bénédiction du pardon des
péchés ».
Attention : Sur la base du sang de Christ, Dieu a établi dans le christianisme un système sur la terre lié à deux
dispositions ou prescriptions de caractère visible : le baptême et la cène. L’un et l’autre ont trait à la mort de
Christ. La cène en est le souvenir continuel (voir étude sur Actes 2:42) ; mais le baptême, pour ce dont il s’agit
ici (Actes 2:38-41), assure l’entrée dans ce domaine ou système de Dieu sur la terre ; nous l’avons déjà vu. Dans
ce système, toutes les bénédictions du christianisme sont connues et administrées dans la puissance du Saint
Esprit, c’est à dire qu’elles sont annoncées par ceux qui y ont part. Et la première de ces bénédictions, celle dont
les gens ont besoin en premier lieu, c’est la rémission des péchés.
Nous avons en Luc 24:47 la mission du Seigneur de « prêcher la repentance et la rémission des péchés en son
nom ». C’est sur cette mission du Seigneur ressuscité que se fonde toute la prédication des apôtres dans le livre
des Actes, aussi bien celle de Pierre que celle de Paul.
On ne peut pas trouver cette bénédiction hors du christianisme. Un Juif ou un Mahométan qui l’est et le de-
meure, ne peut jamais arriver à la jouissance du pardon des péchés. C’est pour cela que Pierre dit aux Juifs
qui croyaient déjà : « Soyez baptisés, franchissez cette porte par laquelle on devient chrétien, et vous trou-
verez dans le christianisme ce dont vous avez besoin : le pardon des péchés ». Il est indiscutable que Dieu
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seul peut pardonner les péchés pour l’éternité, mais ce n’est pas là la question. Ce dont il s’agit, c’est que cette
bénédiction (comme d’ailleurs toutes les autres bénédictions chrétiennes), pour ce qui regarde la jouissance
qu’en ont les hommes, est administrée extérieurement sur la terre par des hommes qui sont « dedans ». Cette
administration se réalise avant tout par la prédication.
Il y a donc un pardon des péchés qu’on peut appeler à juste titre le pardon administratif des péchés (*). C’est
ce dont il s’agit dans notre passage de Actes 2:38. En Jean 20:23, le Seigneur Jésus parle également du pardon
des péchés sous cet aspect : « À quiconque vous remettrez les péchés, ils seront remis, et à quiconque vous les
retiendrez, ils seront retenus ». L’administration de la vérité du pardon des péchés a été confiée aux disciples.
Dans quelle mesure ils ne parviendraient pas à proclamer cette vérité, cela ne leur était pas connu. Sérieuse
pensée pour nous aussi aujourd’hui !
(*) Sur ce mot « administratif ». Ce n’est pas du tout le seul endroit du Nouveau Testament où l’on trouve la
pensée que des vérités divines soient administrées sur la terre par des hommes. L’apôtre Paul était adminis-
trateur du mystère de Christ et de l’assemblée (Éph. 3:8,9 ; Col. 1:25-27). En 1 Cor. 4:1, il dit : « Que tout homme
pense ainsi à notre égard, — qu’il nous tienne pour des serviteurs de Christ et pour administrateurs des mystères
de Dieu ». Pierre encourage les croyants à être les uns pour les autres de bons dispensateurs [litt. : adminis-
trateurs] de la grâce variée de Dieu. Dans la parabole des talents nous trouvons aussi cette pensée. Le Seigneur
confie Ses biens à Ses esclaves, « à chacun selon sa propre capacité » (Matt. 25:14 et suiv.). Pendant le temps
de Son absence, ils devaient les « faire valoir », c’est-à-dire agir de manière à ce qu’ils se multiplient. Or la vé-
rité précieuse de la rémission des péchés en Son nom fait partie de ces biens du Maître. C’est la première chose
dont le pécheur ait besoin.
Ce même aspect de la vérité se retrouve dans l’appel d’Ananias à Saul de Tarse, qui possédait déjà la vie de
Dieu, mais n’était pas encore baptisé : « et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé, et te lave de
tes péchés, invoquant son nom » (Actes 22:16). « Lave-toi de tes péchés » est bien sûr une expression imagée,
mais quant à ce qu’il professait, Saül n’était pas encore parvenu à cette place sur la terre où la vérité du pardon
des péchés est connue et administrée. Il n’était pas encore sur le terrain chrétien, et dans cette mesure il n’avait
pas encore une bonne conscience devant Dieu. « Invoquer son nom » est là une autre manière intéressante
d’exprimer le « désir d’une bonne conscience » de 1 Pierre 3:21, qui pourrait aussi être traduit par « l’invocation
de Dieu pour avoir une bonne conscience ».
Le lecteur demandera peut-être : « mais n’est-il pas possible de croire au Seigneur Jésus et à Son œuvre et
d’avoir par là le pardon de mes péchés, avant d’être baptisé » ? Certainement, c’est possible, et c’est même
normal (voir Corneille et les siens en Actes 10).
Le pardon des péchés en rapport avec l’éternité ne dépend en rien du fait d’être baptisé. Mais en ce qui concerne
ta position sur la terre, tu n’es pas encore sauvé, et tes péchés ne sont pas encore lavés. Tu es encore lié au
système de ce monde impie, un monde qui rejette Christ ; tu n’as pas encore franchi le pas publiquement, et
selon l’art et la manière montrés par Dieu, pour te mettre du côté du Rejeté et du Crucifié, et tu n’es pas ainsi
entré dans le domaine divin sur la terre, le seul domaine où l’on trouve le pardon des péchés comme première
nécessité pour le pécheur. C’est ainsi que Dieu voit les choses, c’est ainsi que les anges le comprennent, et les
hommes aussi en un certain sens : extérieurement, tu n’es pas encore chrétien.
Il nous faut apprendre simplement à faire la différence entre notre position en Christ comme saints et bien-
aimés, et notre position sur la terre comme disciples ; entre, le pardon éternel des péchés, et l’administration
de cette vérité sur la terre. J’ai déjà bien montré que le baptême ne touche en aucune manière la question de
la vie éternelle.
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Qu’arrive-t-il si quelqu’un qui n’est pas né de nouveau est baptisé ? Le changement de position s’effectue
aussi pour lui, mais ce n’est qu’un changement extérieur sans réalité intérieure, un changement qui ne fait
qu’accroître sa responsabilité.
L’Écriture Sainte nous donne même un exemple de ce cas. Simon, le magicien n’était manifestement pas né de
nouveau, pourtant Philippe l’avait baptisé (Actes 8:13). Il est bien dit de lui qu’il avait cru, mais la suite du récit
montre qu’il ne s’agissait pas d’une foi vivante au Seigneur Jésus, mais seulement d’une conviction extérieure
que la puissance de Dieu était en Philippe. Simon n’avait jamais reçu la rémission des péchés, et pourtant, il
avait été baptisé en rémission des péchés ! Quand il y a la repentance et la foi dans une âme, alors elle reçoit la
bénédiction administrée sur la terre. Si la repentance et la foi manquent, la bénédiction manque aussi. Combien
c’est sérieux ! Cela ne nous rappelle-t-il pas les paroles du Seigneur en Marc 16 : « celui qui n’aura pas cru sera
condamné » ?
Il est bouleversant que dans la chrétienté, il y ait tant de personnes non converties qui soient baptisées. Or
ces personnes aussi, ont été baptisées en rémission des péchés. Que ces personnes l’aient compris ou non,
que ceux qui les ont baptisées l’aient compris ou non, tout cela ne joue aucun rôle. Simon ne l’avait bien sûr
pas compris. Ces gens sont entrés par la porte dans la profession chrétienne, ils sont devenus extérieurement
chrétiens, sans l’être intérieurement. Ils sont venus dans le domaine des bénédictions chrétiennes, mais ils ne
peuvent y avoir part, parce qu’ils n’ont pas cru véritablement.
C’est une situation extrêmement sérieuse. Non seulement ils ne reçoivent pas les bénédictions chrétiennes,
mais encore le Seigneur Jésus les jugera selon leur responsabilité considérablement accrue parce qu’ils sont
chrétiens professants. Ils recevront une sentence plus sévère que des païens qui n’ont jamais entendu parler
de Lui.
Quelqu’un demandera peut-être : « Mais la plupart d’entre eux ont été baptisés lorsqu’ils étaient des petits en-
fants ? Ce baptême a-t-il une validité quelconque ? Au fond, est-ce seulement un baptême chrétien » ? Com-
mençons par la dernière question : Oui, c’est le baptême chrétien. Ils ont été baptisés au nom du Père, du Fils
et du Saint Esprit. Ce point est déterminant. Ils peuvent ne pas avoir été baptisés d’une manière scripturaire ;
peut-être n’ont-ils été qu’aspergés de quelques gouttes d’eau ; mais il n’empêche que, par là, un témoignage
public de profession chrétienne a été rendu et qu’ils ont été faits extérieurement chrétiens.
Qui pourrait le leur contester ? Dieu, en tout cas, ne le fait pas. Quand le méchant esclave de Matthieu 24
professe que le maître de la maison est « son maître » (v. 48), le Seigneur ne lui dit pas « Je ne suis pas ton
maître ». Non, Il le traite sur le terrain sur lequel Il s’est placé. C’est bien ainsi que parle le Seigneur Jésus : « le
maître de cet esclave là viendra en un jour qu’il n’attend pas… et il le coupera en deux et lui donnera sa part
avec les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 24:50-51). Le Seigneur jugera
la chrétienté à Son tribunal selon ce qu’elle aura professé.
Les lettres à Sardes et à Laodicée soulignent cette pensée bien sérieuse. Je suppose que nous sommes un peu
familiers avec le contenu des sept lettres d’Apocalypse 2 et 3 et que nous connaissons leur portée prophétique.
En ce sens la lettre à Sardes nous montre l’état du protestantisme après le temps de la Réformation, et la
lettre à Laodicée nous montre l’état de la chrétienté dans sa dernière phase, avant d’être vomie de la bouche
du Seigneur. Dans les deux cas, la masse est spirituellement morte. Le Seigneur dit à Sardes : « Je connais tes
œuvres que tu as le nom de vivre, et tu es mort » (Apoc. 3:1). Ils professent justement avoir la vie par le baptême.
C’est évidemment une erreur fâcheuse, mais c’est ce qu’ils professent. La conséquence en est que le Seigneur
les traite selon leur profession et il dit : « Je viendrai sur toi comme un voleur » (Apoc. 3:3).
En ce qui concerne Laodicée, le Seigneur dépeint dans la lettre qu’Il leur envoie, l’état du témoignage chrétien
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aux derniers jours : prétentieux, ni froid ni chaud, malheureux, misérable pauvre, aveugle et nu (Apoc. 3:17).
Tel est aujourd’hui l’état de la grande masse de ceux qui font profession de christianisme.
Le Seigneur leur conseille d’acheter de Lui de l’or (la justice divine ; 1 Corinthiens 1:30), des vêtements blancs
(la justice pratique ; Apoc. 19:8) et du collyre pour oindre les yeux (l’onction du Saint Esprit ; 1 Jean 2:20). Mais
Il sait que trop bien que la grande majorité ne donnera pas suite à cet appel. Comme ils ne montrent ni la
froideur d’une inimitié ouverte, ni la chaleur d’une affection vraie, mais seulement la tiédeur de l’indifférence
et de l’insensibilité à Ses intérêts, alors Il va les vomir de Sa bouche comme quelque chose de dégoûtant (Apoc.
3:16). Le Seigneur les compte bien tous comme des témoignages chrétiens, parce qu’ils ont tous été baptisés du
baptême chrétien, mais c’est justement la raison pour laquelle il les traite selon leur responsabilité multipliée :
Il les juge comme des chrétiens professants.
Non le Seigneur ne méconnaît aucunement le changement extérieur de position qui a été la part de ceux qui
ont été baptisés comme enfants. Nous ne devons pas le faire non plus. (*)
(*) L’auteur considère que cette reconnaissance de ce baptême n’en est pas une préconisation ou une appro-
bation. Il ne faut pas non plus la confondre avec une reconnaissance du système chrétien qui le pratique.
En pratique, bien des gens ont été baptisés au mauvais moment, ou dans un mauvais état ou d’une mauvaise
manière, mais néanmoins, ils appartiennent par là à la chrétienté. S’il n’en était pas ainsi il n’y aurait presque
pas de chrétienté. Nous en avons vu l’exemple avec Sardes et Laodicée. Et si, devenu adulte, le baptisé ne
rétracte pas expressément son baptême, il est et demeure extérieurement un chrétien. Que Dieu veuille que
beaucoup de chrétiens baptisés trouvent en vérité le Sauveur, et la rémission des péchés en Lui, et la paix avec
Dieu ! Sinon c’est un sort effrayant qui les attend.
La réponse à la première question posée jette de la lumière sur la seconde : « Que faire, si quelqu’un, bap-
tisé enfant, vient à la foi au Seigneur Jésus ? Doit-il se faire rebaptiser, si l’Écriture enseigne le baptême des
croyants » ?
Sans aucun doute, l’ordre selon l’Écriture sainte est : la foi — le baptême. Nous le voyons dans la parole du
Seigneur (Marc 16) et dans la pratique des premiers chrétiens dans le livre des Actes. Si par la confusion de la
chrétienté, le baptême a été fait par anticipation, alors je ne crois pas que le répéter corresponde à la pensée
du Seigneur. Le répéter reviendrait, de notre côté, à un mépris de cette institution du Seigneur, car nous ne
reconnaîtrions pas le changement de position que Lui a pourtant tout à fait reconnu, au point même de traiter
en conséquence la personne concernée. En outre que pourrions-nous faire de plus à quelqu’un qui a été baptisé
enfant ? Il est déjà dans la profession chrétienne. Une répétition du baptême ne pourrait pas réellement l’y
introduire, car il y est déjà.
Cependant je ne voudrais pas dominer sur la conscience des individus, ni trop exiger de sa mesure de foi.
Si selon sa compréhension des choses, il estimerait absolument indispensable de se faire rebaptiser une fois
devenu croyant, je lui accorderais son désir. Mais que Dieu nous garde d’élever le re-baptême au niveau d’une
exigence ! En général, dans la question du baptême, nous avons besoin de beaucoup de grâce et de sagesse,
pour ne pas contribuer à éloigner encore plus les cœurs des croyants les uns des autres. Il n’est certes pas
question de dire que l’enseignement de l’Écriture sur le baptême n’a pas d’importance : c’est impossible. Mais
n’en faisons pas un motif de séparation entre vrais enfants de Dieu.
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Le Baptême Chrétien Christian Briem
En comparant la mission confiée par le Seigneur à ses disciples à la fin de l’évangile selon Matthieu avec celle
de Marc 16, nous sommes frappés par le fait que la teneur et l’ordre des instructions particulières sont très
différents. Commençons par Marc 16.
— 1. Allez dans tout le monde
— 2. Prêchez l’évangile à toute la création
Et alors, celui qui
— 3. aura cru et qui
— 4. aura été baptisé, sera sauvé.
On a là manifestement les étapes successives à caractère chrétien :
1. Allez donc,
2. Faites disciples toutes les nations
3. Les baptisant pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit
4. Leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées.
Faire des disciples allait de nouveau avoir lieu par le baptême et par l’enseignement, comme nous l’avons
vu. En outre cette mission est expressément limitée aux nations, tandis qu’en Marc 16 le Seigneur parle du
monde entier et de toute la création. Matthieu 28 ne parle pas de repentance, ni de croire, ni même d’être sauvé.
Bien plutôt, le Seigneur se borne à dire qu’ils doivent faire disciples toutes les nations en les baptisant et les
enseignant.
De ces remarques, on peut tirer la conclusion que la pleine signification de la mission de baptiser en Matthieu
28 concerne une tâche qui sera effectuée par le résidu Juif à l’égard des nations après la fin du temps de la
grâce. Il s’agit manifestement du baptême messianique qui aura lieu avant et pendant le règne de paix de mille
ans de Christ sur la terre. Cette mission s’accompagnera d’un travail d’enseignement dont le contenu sera ce
que le Seigneur a commandé à ses disciples — spécialement dans le sermon sur la montagne (Matthieu 5 à 7) :
« leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées » (Matthieu 28:20).
En contraste avec cela, le baptême chrétien est autant pour les Juifs que pour les nations. Par le baptême, ils
perdent tous les deux leur position religieuse antérieure : ils sont introduits dans la mort de Christ, et par là
dans la profession chrétienne. Le Juif cesse d’être un Juif, et le musulman cesse d’être un musulman.
Encore une remarque concernant les mots à utiliser en baptisant. Dans les Actes des apôtres, il est dit à plu-
sieurs reprises que des gens ont été baptisés pour le nom ou au nom du Seigneur Jésus Christ.
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Beaucoup en ont conclu que l’enseignement du Seigneur en Matthieu 28 de baptiser au nom du Père, du Fils
et du Saint Esprit était un enseignement dépassé pour nous, ou qui n’était pas reconduit. D’autres replaçant
— à juste titre comme nous l’avons vu — les paroles de Matthieu 28 dans le cadre de la mission juive pour les
derniers jours, en ont déduit que la formule baptismale de Matthieu 28 n’était pas appropriée pour le baptême
chrétien.
Je voudrais répliquer ceci : on ne voit pas pourquoi les deux choses [ou : les deux sortes de formue] ne pour-
raient pas être liées. Il y a deux raisons à cela.
D’abord les différents passages des Actes ne donnent directement aucune formule pour le baptême. C’est pour-
quoi je n’aime pas parler de « formule baptismale ».
Le Saint Esprit montre beaucoup plutôt l’occasion des baptêmes, pour qui (pour le nom de), par quelle puissance
(au nom de), ou sur quelle base les baptêmes ont eu lieu. Cette dernière expression est celle d’Actes 2:38 « que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ », littéralement « sur la base du nom de Jésus Christ ».
Une deuxième considération est que Dieu s’est pleinement révélé dans le christianisme, en tant que Dieu le
Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit. Si donc pendant le règne millénaire on baptisera de manière corres-
pondant à cette pleine révélation du nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, pourquoi ne le ferait-on pas déjà
maintenant dans le christianisme ? En outre les paroles du Seigneur Jésus en Matthieu 28 donnent la seule
« formule baptismale » certaine qu’on ait pour le baptême. Pourquoi ne pas l’utiliser ?
Je crois donc qu’il est convenable aujourd’hui de lier les deux choses, et de baptiser au nom du Seigneur Jésus
pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Personnellement j’ajoute encore volontiers « pour la mort du
Seigneur Jésus » (Romains 6:3-4).
Puis-je montrer encore une chose avec laquelle le baptême n’a rien à voir ?
— Il ne mène pas à la vie éternelle, il n’en est jamais une image.
— Il ne donne aucun pardon ou rémission des péchés, il n’est administré qu’en vue de cela.
— Il ne change pas ma position vis-à-vis du ciel ni de l’éternité ; il ne change ma position que vis-à-vis de
la terre et pour le temps présent.
Ajoutons encore un autre point important :
— Le baptême n’est pas une affaire de l’assemblée de Dieu, mais une affaire personnelle entre le baptiseur
et le baptisé.
Contrairement à l’admission à la Cène, ce n’est ni le devoir ni l’affaire de l’assemblée locale de baptiser quel-
qu’un et de l’introduire ainsi dans le royaume des cieux ou, selon le cas, dans la maison de Dieu. C’est une
pensée foncièrement erronée que le baptême introduit dans l’Assemblée comme corps de Christ. C’est bien
plutôt le sceau du Saint Esprit qui le fait. Paul était serviteur de l’assemblée (Colossiens 1:24-25), mais Christ
ne l’avait pas envoyé baptiser (1 Corinthiens 1:17). La confusion ou l’amalgame du royaume de Dieu et de l’As-
semblée de Dieu a eu des effets tout à fait désastreux. Au commencement les deux ont pu se recouvrir (les
mêmes disciples constituaient l’un et l’autre), mais, tout simplement, ils n’ont pas la même signification.
Celui qui saisit cette différence, comprendra aisément que le baptême ne donne aucun droit à participer à la
table du Seigneur, même si aucun non-baptisé ne doit y participer. Simon le magicien était baptisé, mais n’avait
aucun droit à participer à la table du Seigneur ; il n’était pas un enfant de Dieu croyant.
Non l’assemblée ne baptise pas ; c’est un serviteur du Seigneur particulier qui le fait. Nous le voyons partout
dans les Actes. Pierre a baptisé, Philippe a baptisé, Ananias a baptisé, Philippe a baptisé l’eunuque qui venait
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juste de devenir croyant au Seigneur Jésus. Il n’a tenu conseil avec personne, il ne le pouvait même pas. Il
n’a pas non plus commencé par demander à l’assemblée ou aux apôtres à Jérusalem si c’était permis. Il est
simplement dit : « Philippe le baptisa » (Actes 8:38). Un « simple » disciple, Ananias, a baptisé celui qui allait
devenir l’apôtre des nations. Et il n’y avait que trois jours qu’il était venu à une foi vivante en Jésus de Nazareth,
glorifié. Ces deux circonstances montrent aussi que le baptême se situe au commencement du chemin chrétien.
C’est pourquoi on ne devrait pas réclamer toutes les vertus possibles, morales et spirituelles, des candidats au
baptême.
Cependant, que le baptême soit effectué chaque fois que cela est possible, en relation avec l’assemblée locale,
c’est une toute autre chose, qu’on ne peut qu’approuver. Qu’il est beau et convenable que les frères et sœurs de
l’assemblée locale soient présents comme témoins ! Justement à cause des temps de faiblesse et de confusion
où nous sommes, le serviteur du Seigneur saura se garder de faire cavalier seul, sûr de soi.
En outre, l’administration du baptême dans la sphère privée d’une maison suffit tout à fait, et devant Dieu,
elle porte tout à fait le caractère public : cela ressort des exemples de la marchande de pourpre et du geôlier
de Philippe (Actes 16:15, 33). Des fêtes de baptême organisées en grand, avec des cérémonies festives et des
vêtements de baptême, tout cela était étranger aux chrétiens du temps de l’apôtre. On ne peut être trop simple
dans toutes ces choses.
En terminant le thème du baptême, je voudrais encore parler du verset de 1 Corinthiens 15:29 que beaucoup
trouvent difficile à comprendre, mais qui souligne la signification simple du baptême.
« Autrement que feront ceux qui sont baptisés pour les morts, si les morts ne ressuscitent absolument pas ?
Pourquoi aussi sont-ils baptisés pour eux » ? (1 Corinthiens 15:29)
Que signifie « être baptisé pour les morts » ? Certains commentateurs ont pensé que les croyants de Corinthe
étaient tombés dans l’erreur de croire que quand l’un des leurs mourrait sans avoir été baptisé, il fallait qu’un
autre soit baptisé à sa place, et que Paul voulait contrer cette pensée. Il n’y a pourtant dans les paroles de
l’apôtre ni condamnation ni approbation. Si on comprend que les versets 20 à 28 sont une parenthèse, on verra
alors que l’apôtre fait la liaison avec le verset 19, et que le verset 18 explique le verset 29, tandis que le verset
19 explique les versets 30 à 32.
Il y avait à Corinthe des gens qui niaient la résurrection. L’apôtre argumente donc de la manière suivante : S’il
n’y a pas de résurrection des morts, alors « ceux qui se sont endormis en Christ sont perdus… Que feront donc
ceux qui sont baptisés pour les morts ? ». C’est comme s’il demandait : qui prendra leur place dans les rangs
en bataille, et qui bravera le péril à toute heure comme les soldats à la guerre, si de toute façon les morts ne
ressuscitent pas ? Quel sens y avait-il pour Paul d’avoir combattu contre les bêtes sauvages à Éphèse si les
morts ne ressuscitent pas ? Avec les expressions « braver le péril à toute heure » et « combattre », il met en
avant les périls encourus par ceux qui, comme des soldats à la guerre, prennent leur place dans les rangs de
bataille du Seigneur et qui combattent le combat de la foi.
Il n’y a rien de mystique dans les mots « baptisés pour les morts ». Ils signifient simplement que d’autres ont
pris la place de ceux qui, entre temps, se sont endormis. Mais ce qui nous intéresse spécialement ici, c’est par
quel moyen ont-il pris la place des décédés ? Par le baptême. Cela souligne la signification du baptême telle
que nous l’avons vue précédemment. En se laissant baptiser, ils entraient publiquement dans le domaine du
christianisme : ils étaient baptisés pour les morts, au sens de : à la place des morts.
À l’époque, le christianisme n’était point une religion d’état, et il ne s’était pas dégradé pour devenir une forme
vide ; la puissance des ténèbres du paganisme se dressait contre lui. Se faire baptiser signifiait alors, qu’on
prenait la place d’un combattant pour la vérité de Dieu, et qu’on assumait tous les dangers qui s’y rattachaient.
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Avons-nous pensé quelquefois à ce côté des choses, en rapport avec notre baptême ?
J’ai déjà indiqué ce avec quoi le baptême d’eau n’a rien à voir. Un point reste encore à ajouter à la liste :
— Le baptême d’eau ne doit pas être mélangé ni confondu avec le baptême du Saint Esprit.
Il peut arriver, et il arrive (il faut le dire), que des gens sont baptisés d’eau sans avoir passé par la nouvelle
naissance. Nous avons déjà vu cette question. Par contre, le privilège d’être baptisé du Saint Esprit (Actes
2:4), et le privilège de recevoir le Saint Esprit (Actes 2:38 ; Romains 8:15) (*), ne sont partagés que par des gens
qui possèdent déjà la vie éternelle par la foi au Seigneur Jésus, et qui s’appuient entièrement avec foi sur Son
œuvre de propitiation.
(*) Je fais ici la différence entre être baptisé du Saint Esprit et recevoir le Saint Esprit. Le baptême du Saint
Esprit, au sens strict, ne se rapporte qu’à ce qui a eu lieu au jour de la Pentecôte, c’est-à-dire à la descente du
Saint Esprit sur les 120 à Jérusalem. Aujourd’hui nous « recevons » le Saint Esprit, nous sommes « abreuvés »
du Saint Esprit (1 Cor. 12:13), nous sommes « scellés » du Saint Esprit (Éph. 1:13). Fondamentalement, il s’agit
cependant de la même bénédiction, comme le montrent clairement les passages cités.
Nous le voyons tout à fait clairement par l’exemple du centurion romain Corneille en Actes 10. Cet homme
pieux était préparé depuis longtemps dans son cœur pour la bonne nouvelle du Seigneur Jésus, mais il n’osait
pas la revendiquer pour lui du fait qu’il faisait partie des nations. Il n’est pas douteux qu’il possédât déjà la vie
divine avant d’avoir vu la vision divine. Pensons seulement à ce que Dieu dit de lui ! Il est impossible de « prier
Dieu continuellement » et de ne pas avoir la vie divine ! Mais quand il put entendre avec les siens que quiconque
croit en Lui reçoit la rémission des péchés par Son nom, le Saint Esprit tomba sur tous ceux qui entendaient la
Parole tandis que Pierre prononçait ces paroles (Actes 10:43-44 ; 11:15). Manifestement ils entendaient avec
foi, selon ce qu’il faut comprendre de ce passage et de plusieurs autres du Nouveau Testament (par exemple
Jean 5:25 ; 10:27). Et alors, sur l’ordre de Pierre, ils furent baptisés d’eau : « Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau
afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes ? ».
C’est d’ailleurs la suite normale pour nous aujourd’hui, qui faisons aussi partie des nations : d’abord la ré-
ception du Saint Esprit, et ensuite le baptême d’eau. La foi au Seigneur Jésus et à Son œuvre est suscitée dans
l’homme par l’annonce de la Parole de Dieu dans la puissance de l’Esprit. Si l’Esprit est parvenu à opérer cela
dans l’âme, Il scelle le croyant pour le jour de la rédemption (Éph. 1:13 ; 4:30). Et si les choses se passent nor-
malement, il arrive bientôt un moment où surgit chez le croyant le désir de, désormais, se mettre aussi exté-
rieurement du côté du Seigneur et Sauveur, et de partager avec Lui la place de rejet. Par le baptême d’eau, on
entre extérieurement dans le domaine du christianisme, et on professe être à Christ mort. Cela est certes très
important, mais cela ne concerne que notre position sur la terre.
Cependant, par le baptême du Saint Esprit, un organisme céleste — l’assemblée, le corps de Christ — a été créé
à la Pentecôte, il y a 2000 ans. Quiconque reçoit aujourd’hui le Saint Esprit est lié à ce corps comme un membre
vivant : « Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit
esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit » (1 Corinthiens
12:13).
Cependant cela n’est pas qu’une profession extérieure pour la terre, mais c’est une relation intérieure, éternelle
et pour le ciel. Or ce qui me réjouit tellement est ceci : Qu’il s’agisse du royaume ou du corps, c’est Christ, et
Christ seul, qui donne à l’un comme à l’autre son contenu et son caractère. Que Son Nom soit haut élevé et
loué !
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16. Appendice
Quand le Seigneur Jésus vivait comme homme parfait sur la terre, Il portait du fruit pour Dieu dans tout Son
être, dans Ses paroles et dans Ses actes : Il était ici-bas le vrai cep. Dieu avait établi autrefois Israël pour être
Sa vigne sur la terre, et pour porter du fruit pour Lui, mais ce peuple s’y refusa entièrement (Ésaïe 5 ; Jérémie
2:21 ; Psaume 80:8 et suiv.). Au lieu de fruit, la vigne d’Israël ne produisit que des « raisins sauvages », et
finalement ils tuèrent les esclaves-vignerons (les conducteurs du peuple) et même le « fils du maître de la
vigne », « l’héritier », le vrai Christ (Matthieu 21:33-46).
Mais le Seigneur Jésus était le vrai cep, — non pas seulement une branche de vigne portant du fruit, mais le
cep (le plant de vigne) lui-même. Les Juifs, à la suite de l’infidélité du peuple, furent entièrement mis de côté,
et Christ a maintenant pris leur place. C’était déjà Sa position ici-bas sur la terre, et tous ceux qui professaient
être à Lui comme Messie vivant sur la terre étaient des sarments de ce cep.
Les sarments, au sens restreint, désignent donc les douze apôtres du Seigneur pendant sa vie ici-bas. Les sar-
ments de ce cep qui ne portent pas de fruit, le Père les ôte dans Son jugement (Jean 15:2). Judas Iscariote était
un sarment de ce genre.
Le cep de Jean 15 n’est donc nullement une image des vrais enfants de Dieu, ni non plus de l’église, l’assemblée
de Dieu aujourd’hui ; mais c’est une image des disciples qui étaient dans une certaine relation extérieure avec
leur Maître sur la terre.
Sans doute le Seigneur connaissait Ses disciples et savait qui d’entre eux était réellement « net ». Mais ils
étaient considérés comme étant dans une position de responsabilité, celle de porter du fruit. Si un sarment ne
portait pas de fruit, le vigneron (c’est-à-dire le Père dans Son gouvernement) l’ôtait. Par contre les sarments qui
portaient du fruit, Il les nettoyait pour qu’ils produisent encore plus de fruit. C’est entièrement une question
de gouvernement du Père à l’égard de ceux qui portent le nom du Seigneur.
L’image du cep parle donc du fait d’être disciple, et non pas d’une vraie relation vivante. Une telle relation
vivante se voit plutôt dans le corps de Christ, comme les apôtres du Nouveau Testament nous le présentent
en tant que symbole du lien indéfectible des croyants du temps de la grâce avec Christ, la tête glorifiée dans le
ciel. Dans ce cas, aucun membre n’est coupé ni ôté. L’assemblée est un organisme céleste, et peu importe si les
membres individuels qui forment le corps de Christ sont encore sur la terre, ou non. Le cep à l’inverse, a ses
racines dans la terre. C’est pourquoi l’image du cep ne parle pas de ce que Christ est aujourd’hui dans le ciel à
la droite de Dieu, mais de Sa position qu’Il avait prise ici-bas sur la terre.
Il est indiscutable, naturellement, que l’enseignement du Seigneur relativement au vrai cep peut et doit s’ap-
pliquer aussi aujourd’hui. Par exemple, il est aussi possible pour nous de ne pas porter du fruit pour Dieu si
nous « ne demeurons pas en Lui ». Mais je voulais montrer ce qu’est proprement l’enseignement du Seigneur
dans ce passage.
Ces paroles du Seigneur Jésus à la fin de l’évangile de Matthieu ont été diversement traduites et interprétées à
partir du texte original. Cela est probablement dû à la position de chacun des commentateurs sur la question
du baptême. C’est pourquoi il faut donner au lecteur intéressé par ces sujets quelques explications sur le texte
original grec de ce passage, afin qu’il puisse plus facilement former son propre jugement.
Le verbe « matheteuo », lorsqu’il est utilisé de façon intransitive, signifie « être disciple, être élève ». C’est
dans ce sens qu’il est dit de Joseph d’Arimathée en Matthieu 27:57 qu’il était « disciple de Jésus ». Au passif,
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ce verbe signifie « devenir disciple, être enseigné » (Matthieu 13:52 en donne un exemple quand le Seigneur
parle des scribes qui ont été faits « disciples du royaume des cieux »). Quand ce verbe matheteuo est utilisé
transitivement, il signifie « faire disciple, prendre à son école, donner des leçons ». C’est l’usage qui est fait de
ce verbe dans notre passage : les disciples devaient « faire disciples » toutes les nations.
Aux versets 19 et 20, il y a quatre termes qui sont souvent tous rendus par des impératifs : allez, faites disciples,
baptisez, enseignez. Or en grec, seule la deuxième expression (faites disciples) est une forme verbale à l’impéra-
tif. Les trois autres sont des participes, le premier étant un participe aoriste, tandis que les deux derniers sont
des participes présents. Le premier participe « allant » ou « allé » en tête de cette chaîne de verbes doit, sans
aucun doute, être traduit par un impératif : « Allez et… » C’est une construction habituelle. — Avec les deux
autres participes « baptisant » et « enseignant », il semble qu’il faille agir autrement. Des recherches nouvelles
faites par ordinateur sur le grec du Nouveau Testament ont montré en effet ceci : si un participe dépendant
précède un impératif, il prend en général le caractère de commandement de ce dernier ; mais s’il suit cet im-
pératif, ce caractère d’impératif, ne lui est pas communiqué. Dans notre passage, les participes « baptisant »
et « enseignant » ne doivent pas être rendus par des impératifs (c’est-à-dire « baptisez ! » et « enseignez ! »),
mais comme des précisions (ou : définitions du modes) de l’impératif qui précède. Ils donnent l’art et la ma-
nière (« en baptisant, … en enseignant ») d’accomplir le commandement « faites disciples ».
Et pour finir encore un mot sur « toutes les nations » et sur « les » dans « les baptisant » et « les enseignant ». Il
est vrai que « les nations » est un neutre, alors que « les » est au masculin. Mais cela ne change pas le fait que
« les » se rapporte à « toutes les nations », c’est-à-dire aux individus dans ces nations. C’est une construction
grammaticale usuelle, que nous trouvons par exemple exactement sous la même forme en Actes 15:17.
Un résultat précieux de la rédemption accomplie par notre Seigneur, est que Dieu peut habiter avec les hommes.
Pendant le temps de la loi, Dieu n’habitait que symboliquement et de manière extérieure parmi Son peuple
terrestre (Exode 25:8), et seulement pour une courte période de temps. Mais aujourd’hui l’assemblée, la vraie
église, est de manière absolue le lieu d’habitation de Dieu sur la terre. Il habite en elle par le moyen de la
personne du Saint Esprit (1 Cor. 3:16). L’assemblée constitue une maison spirituelle (1 Pierre 2:5) ; elle est
une habitation (ou : demeure) de Dieu en Esprit (Éph. 2:22), et elle est vue aussi comme un temple saint dans le
Seigneur (Éph. 2:21), comme le temple de Dieu (1 Cor. 3:16). Le constructeur est le Seigneur Jésus Lui-même, qui
a dit : « Sur ce roc, je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle » (Matthieu
16:18). Pour bâtir, Il n’utilise que des pierres vivantes, ceux-là seuls qui possèdent la vie de Dieu (1 Pierre 2:5).
Ils forment cette maison spirituelle. Tout ce que le Seigneur bâtit est parfait et sans défaut.
C’est là un côté de l’assemblée comme maison de Dieu, c’est le côté divin. Mais avant de parler du deuxième
côté, le côté humain, indiquons un principe important en rapport avec la maison de Dieu : la pensée principale
qui se rattache à la maison de Dieu est celle de la responsabilité. Le passage suivant le montre clairement :
« afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (1
Timothée 3:15).
Si Dieu habite quelque part, il faut que les choses qui s’y trouvent, Lui correspondent, il faut que nous nous
comportions selon Ses pensées (même si nous avons le droit d’être dans cette habitation), car « la sainteté
sied à ta maison, ô Éternel, pour toujours » (Psaume 93:5). La sainteté est donc le trait caractéristique majeur
de la maison de Dieu. Si celle-ci ne correspond pas à cette sainteté, alors Dieu devra exercer et exercera Son
jugement sur elle. C’est ce dont parle l’apôtre Pierre au ch. 4 de son épître (v. 17).
Nous voilà passés imperceptiblement au deuxième aspect de la maison de Dieu que nous trouvons dans l’Écri-
ture Sainte : la maison de Dieu comme scène de la responsabilité humaine — une scène qui peut tout à fait faire
l’objet du jugement de Dieu. C’est dans le même sens que l’apôtre Paul parle en 1 Corinthiens 3:9-13 de ce que
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des hommes (non pas le Seigneur Jésus) travaillent à la construction de l’édifice de Dieu, et qu’éventuellement
ils se servent de mauvais matériaux (du bois, du foin, du chaume). Or cette éventualité, c’est ce qui est arrivé
effectivement. Il y a eu introduction de faux enseignements qui ne peuvent pas tenir devant le jugement et la
justice de Dieu, et en même temps des personnes fausses suscitées par ces enseignements se sont introduites
dans l’église. Simon le magicien d’Actes 8 n’était pas directement le résultat d’un faux enseignement « chré-
tien », mais il était quand même une de ces fausses personnes ; et quand il fut baptisé, c’est un professant sans
vie qui fut baptisé (pour la première fois dans l’histoire de l’église chrétienne), et qui fut ajouté de cette ma-
nière à la maison de Dieu dans son aspect extérieur.
Depuis ce moment-là (au plus tard), la maison extérieure de Dieu a eu une étendue plus large que le corps
de Christ, qui ne connaît aucun membre mort. Jusque là, les deux se recouvraient à l’identique quant aux
personnes concernées, même si leur signification n’est pas la même. Et c’est ici aussi le point de contact de la
maison de Dieu dans son aspect extérieur et du royaume des cieux sur lequel je voudrais parler dans la section
suivante. La pensée du gouvernement de Dieu et de la responsabilité de l’homme se rattache à tous les deux ;
les deux admettent la pensée que de simples professants sans vie s’y trouvent. Et parce qu’il en est ainsi, les
deux sont assujettis au jugement de Dieu. C’est pourquoi j’ai dit (dans le texte renvoyant à cet appendice)
« respectivement la maison de Dieu et le royaume des cieux ».
Que signifie le royaume des cieux, et que devons-nous comprendre par cette expression ? Le royaume des cieux
est une expression que seul Matthieu utilise. Matthieu écrivait sous l’inspiration du Saint Esprit en tant que
Juif à des Juifs, et tout Juif instruit dans l’Ancien Testament savait que le prophète Daniel avait parlé de ce que
le Dieu des cieux établirait sur la terre un royaume qui ne serait jamais détruit, le royaume des cieux (Daniel 2 et
7). C’est ce royaume qu’attendaient les Juifs, et le précurseur du Seigneur en tant que Messie, Jean le baptiseur,
annonça aussi que le royaume des cieux s’était approché (Matthieu 3:2).
Or le peuple Juif, au temps du Seigneur, ne connaissait guère et ne se souciait guère de l’état de cœur intérieur
nécessaire pour entrer dans ce royaume. Nicodème lui-même ne voyait dans ce royaume guère plus qu’une
sorte de paradis terrestre qui serait de nouveau offert à l’homme. Or bien que le prophète Ézéchiel (Éz. 36:26)
eût parlé de ce que la nouvelle naissance était la qualification essentielle pour entrer dans ce royaume, y com-
pris pour un Juif, Nicodème l’avait entièrement perdu de vue. C’est pourquoi le Seigneur dut lui dire : « tu es
docteur d’Israël et tu ne connais pas ces choses ? » (Jean 3:10). Voilà pourquoi l’appel de Jean le baptiseur à la
repentance était si important. Un changement total de cœur et d’état d’esprit était nécessaire si l’on voulait
entrer dans ce royaume.
Moïse avait déjà parlé de ce que les jours des fils d’Israël, s’ils obéissaient de cœur à la loi, seraient [multipliés]
comme les jours des cieux qui sont au-dessus de la terre (Deut. 11:21). Dieu ferait subsister la semence de David à
perpétuité, et son trône comme les jours des cieux (Ps. 89:29). Daniel le prophète avait reçu des communications
allant encore plus loin ; il avait vu dans une scène céleste « comme un fils d’homme » qu’on faisait approcher
de « l’Ancien des jours » et auquel on donnait la domination et la royauté. Ce devait être un royaume éternel
(Daniel 7:13, 14). Or Jean avait annoncé que ce royaume « s’était approché ». Le Roi était là dans la personne
de Christ, mais allait-Il être reçu par le peuple Juif ? nous savons ce qui est arrivé : le Roi a été rejeté.
Tout était-il désormais perdu, irrémédiablement perdu ? Non ! Dieu soit loué et béni ! L’établissement du
royaume en puissance et en gloire fut différé pour un temps (Actes 3:21), et entre temps le Seigneur Jésus est
allé au ciel et y exerce Son influence sur la terre depuis là, — non pas de manière publique, mais de manière ca-
chée, morale. Voilà le royaume des cieux tel qu’il existe aujourd’hui. C’est le royaume des cieux en mystère, en
contraste avec le royaume dans sa forme et sa gloire extérieures et visibles, comme cela arrivera un jour. Ainsi
le royaume des cieux a deux formes sous lesquelles il apparaît : le royaume des cieux dans sa forme présente
en mystère (que l’Ancien Testament n’a pas révélée) et le royaume des cieux dans sa forme future, visible, en
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qu’Il avait, y compris Sa vie. Cela ne peut que nous conduire à adorer.
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