Théorie générale des obligations et des contrats
les obligations
Les contrats
Les obligations non volontaires: Fait juridique
• Les obligations volontaires: Acte juridique :
► Le contrat ► est la source principale des Obligations volontaires :
• PREMIRE PARTIE : LE CONTRAT
• DEUXIEME PARTIE : L’ACTE UNILATERAL
Définition de contrat
Le contrat est un accord de volontés en vue de créer des effets juridiques, Il doit être
exécuté de bonne foi
1: Le contrat est un accord de volontés
2: La force obligatoire du contrat
3: Le principe de la bonne foi
1 : Le contrat est un accord de volontés
• La volonté est-elle la source principale et unique des obligations ?
• A – Le principe de l’autonomie de la volonté :
- Fondement philosophique du principe de l’autonomie de la volonté. ( la doctrine économique libérale
du 19éme S )
« laisser passer, laisser faire »
- Tous les rapports sociaux reposent sur les volontés individuelles.
- Implications juridique :
- La volonté qui la source des obligations et non la loi.
L’étendu du principe de l’autonomie de la volonté : La liberté contractuelle:
• Un principe partagé dans la plupart des systèmes juridiques
• Que signifie la liberté contractuelle et quelles sont ses limites ?
1- Les éléments de la liberté contractuelle (3 éléments)
• La liberté de contracter ou ne pas contracter (exception Ex: Ct Ass)
• La liberté de choisir son cocontractant (exception: refus de vente en Dt cons)
• La liberté de choisir le contenu du contrat (exception: clauses abusives)
2- Les limites à la liberté contractuelle
• Les lois et l'ordre public (règles impératives, règles supplétives)
• Les bonnes mœurs (règles ou clauses contraire à la morale et la religion)
Ex: art. 484 DOC; art. 870 DOC
2 : Le contrat est un accord de volontés produisant des effets juridiques : La force obligatoire du
contrat
• Le contrat est la loi des contractants (art. 230 du DOC)
• Un accord non obligatoire ne peut être qualifié de contrat
A- Le respect de la parole donnée
- Une explication morale:
• Liée au principe de l’autonomie de la volonté
• l’individu est obligé parce qu’il l’a voulu, il doit respecter sa parole
B- Le respect des attentes légitimes des parties
• Une explication pragmatique
• Prévisibilité et sécurité juridique:
• Le contrat est une technique de prévision et le droit doit protéger les attentes juridiques des parties
• le non respect des obligations contractuelles peut avoir des répercussions économiques et sociales
dangereuse pour la société
3 : La bonne foi
• L’article 231 du D O C dispose que :
• A – La notion de la bonne foi
- La bonne foi est:
- Un état d’esprit : personne de bonne foi, c.-à-d. sincère, honnête..
- Une façon de se comporter: agir de bf, se comporte de manière loyale, honnête vis-à-vis de son
cocontractant sans chercher à le tromper …
Une règle générale de comportement
- La bonne est une règle générale de comportement avec loyauté, et non une obligation au sens d’une
prestation à accomplir quelque choses .
B – L’application de la bonne foi dans les contrats
• Le domaine d’application de la bonne foi:
• Au moment de l’exécution:
Art. 231 DOC et l’ancien art 1134 al. 3 du C Civ français.
• Toutes les étapes du contrat: jurisprudence et art 1104 nouveau C Civ « les contrats doivent être
négociés, formés et exécutés de bonne foi…».
• Art 1375 du code civil québécois : « la bonne foi doit gouverner la conduite des parties, tant au
moment de la naissance de l’obligation qu’à celui de son exécution ».
Les classifications des contrats
1 : Distinction selon le mode de formation des contrats
A-Contrats consensuels, solennels et réels
B-Contrats de gré à gré et d'adhésion
2 : Distinction selon le contenu des contrats
A-Selon la réciprocité des prestations :
Contrats synallagmatiques et unilatéraux
B-Selon la qualité du contractant :
• Les contrats de consommation
• Contrats avec ou sans intuitu personae
C- Selon le but poursuivi :
• Le contrat à titre onéreux suppose une contrepartie (la vente, le bail)
• Le contrat à titre gratuit ( donation, cautionnement)
3 : Distinction selon l’exécution des contrats
A- Contrats à exécution instantanée et successive
B- Les contrats commutatif et aléatoire
( Ex: Assurance, vente viagère)
4 : D’autres critères de distinction
A- Contrats nommés et innommés
B- Contrats simples et complexes
La Formation du contrat
• L’article 2 du D.O.C énumère quatre éléments nécessaires à la formation et à la validité du
contrat :
1° La capacité de s'obliger ;
2° Une déclaration valable de volonté… ;
( Le consentement)
3° Un objet certain… ;
4° Une cause licite de s'obliger
La conclusion du contrat : Capacité et consentement
Section 1: La capacité
• La capacité ne constitue pas un élément structurel du contrat, elle est plutôt liée à la personnalité
du contractant.
/Les règles régissant la capacité:
• DOC: Articles de 3 à 13.
• Code de statut personnel (CSP) : articles de 206 à 276.
1 : Le rattachement de la capacité au statut de la personne
• « La capacité civile de l’individu est réglée par la loi qui régit son statut personnel» Art.3 DOC
• Marocain musulman (modawana)
• Marocain de confession juive ( droit hébraïque)
• Etranger ( sa loi nationale )
On distingue:
• la capacité de jouissance
• et la capacité d’exercice.
A- La capacité de jouissance
• La capacité de jouissance est un attribut de la personnalité juridique.
• Cette capacité est attachée à la personne durant toute sa vie et ne peut lui être enlevée (art.207
CSP ).
• La capacité de jouissance = sujet de droit.
B- La capacité d’exercice
• La capacité d’exercice a un rapport direct avec les relations contractuelles
• Définition: C’est l’aptitude d’exercer par soi-même certains droits.
• La présomption de la capacité de contracter: Article .3 al 2 DOC
* A quel moment la loi déclare une personne incapable ?
2 : L’incapacité de contracter
• On distingue:
• L’incapacité totale : cause de perte de ou absence de capacité.
• L’incapacité partielle : une capacité de contracter limitée.
A/ L’incapacité totale
1-Le mineur sans discernement
2- Le majeur sous l’empire d’un trouble mental
1- Le mineur sans discernement (MSD)
L’article 214 du CSP dispose que « L’enfant est doué de discernement lorsqu’il atteint l’âge de 12 ans
grégoriens révolus. »
-Les actes accomplis par MSD quel que soit leur nature sont nuls, une nullité absolue.
-Le MSD peut être représenté par son tuteur (voir art 229 à 276 CSP)
2-Le majeur sous l’empire d’un trouble mental
• L’incapacité totale peut frapper une personne majeure en raison de l’altération de ses facultés
mentales.
• Nécessite un jugement du tribunal aussi bien pour la déclaration que pour lever l’interdiction
• Le trouble mental comporte 2 situations: (Art. 217 du CSP)
/La démence : une folie continue
/La perte temporaire de la raison : une folie entrecoupée d’intervalles de lucidité
B/L’incapacité partielle
• Aux termes de l’article 213 du CSP : « La capacité d’exercice est limitée dans les cas suivants :
1) l’enfant qui, ayant atteint l’âge de discernement, n’a pas atteint celui de la majorité
2) le prodigue ;
3) le faible d’esprit.
Le mineur avec discernement
• Le mineur avec discernement est celui qui a atteint l’âge de discernement (12 ans) et n’a pas atteint
celui de la majorité (18ans).
Quel est le régime des actes accomplis par le mineur avec discernement ?
a- Les solutions du principe
b- Les atténuations du principe
/a- Les solutions du principe
• Art. 225 CSP : « Les actes du mineur, doué de discernement, sont soumis aux dispositions suivantes :
1) ils sont valables, s’ils lui sont pleinement profitables ;
2) ils sont nuls, s’ils lui sont préjudiciables ;
3) s’ils revêtent un caractère à la fois profitable et préjudiciable, leur validité est subordonnée à
l’approbation de son représentant légal
b- Les atténuations du principe
• 1. b *L’autorisation du mineur de prendre possession d’une partie de ses biens
• Art. 226 CSP : Le mineur, doué de discernement, peut prendre possession d’une partie de ses biens
pour en assurer la gestion, à titre d’essai.
• L’interdit, autorisé à gérer une partie de ses biens, est considéré comme ayant pleine capacité pour
agir dans la limite de l’autorisation reçue par son tuteur légal ou par décision du juge …
2. b *L’émancipation du mineur
• L’émancipation du mineur se fait par décision du tribunal pour le mineur qui arrive à l'âge de 16 ans,
et qui présente cette demande au tribunal…
•Etre âgé de 16 ans, et une décision favorable du tribunal qui considère le mineur comme
majeur. (acquis une capacité totale)
2- Le prodigue: ( prodigalité)
• Article 215 du CSP : « Le prodigue est celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou
considérées comme futiles par les personnes raisonnables, d’une manière qui porte préjudice à lui-
même ou à sa famille.
• Le prodigue dispose de tous ses capacités mentales mais qui a une prédisposition à lapider ses biens
et à gaspiller sa fortune. ( ex : jeu de pari)
• Déclaration (ou levée) de l’interdiction par jugement à la demande de la personne qui a intérêt ( père,
mère, femme…).
2- Le prodigue: ( prodigalité)
• Article 215 du CSP : « Le prodigue est celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou
considérées comme futiles par les personnes raisonnables, d’une manière qui porte préjudice à lui-
même ou à sa famille.
• Le prodigue dispose de tous ses capacités mentales mais qui a une prédisposition à lapider ses biens
et à gaspiller sa fortune. ( ex : jeu de pari)
• Déclaration (ou levée) de l’interdiction par jugement à la demande de la personne qui a intérêt (père,
mère, femme…).
3- Le faible d’esprit
• Aux termes de l’article 216 : « Le faible d’esprit est celui qui est atteint d’un handicap mental
l’empêchant de maîtriser sa pensée et ses actes.»
• La faiblesse d’esprit n’est pas la folie ou une perte totale de la raison, mais ses capacités ne le
permettent pas de gérer convenablement ses biens
• Interdiction par décision de la justice sur demande des personnes qui ont intérêt.
Résumé de la capacité
La capacité
1 : Le rattachement de la capacité au statut de la personne
2 : L’incapacité de contracter
• A- L’incapacité totale
• B- L’incapacité partielle
Section 2: Le consentement
Plan :
1 : La réalisation du consentement
2: Les promesses de contrat (Avant-contrat ou contrat préalable )
3 : La validité du consentement
A- La théorie des vices du consentement
B- Les nouvelles techniques de protection du consentement
1 : La réalisation du consentement
Le consentement ou « la déclaration de volonté » ou même « rencontre de volonté » se réalise par la
rencontre de deux composantes: qui sont l’offre et l’acceptation
plan
A- L’offre et l’acceptation dans un contrat classique
B- L’offre et l’acceptation dans un contrat électronique
A- L’offre et l’acceptation dans un contrat classique
1) L’offre
L’offre appelée aussi pollicitation est un acte unilatéral par lequel une personne manifeste sa
volonté de contracter en adressant une proposition à autrui
2/les formes de l'offre
Selon le destinataire de l’offre:
Offre à une personne déterminée
Offre au public (Ex:La mise aux enchères Art.32 DOC)
Selon la nature de l’offre:
Offre simple
Offre sous réserve
Offre simple
*On parle d’une offre simple lorsque la proposition de conclure un contrat comprend les éléments
essentiels concernant la formation du contrat.
* C’est une offre ferme qui nécessite une acceptation pure et simple (oui ou non)
Offre sous réserve :
• C’est une offre assortie de réserves relatives à des éléments essentiels dans le contrat
• Exemple : sous réserve d’acceptation du dossier, de réussir un examen …..
Valeur juridique de l’offre: L’offre engage (en principe) son auteur. Il est lié une fois l’offre est
acceptée. (art 29 et 30 DOC)
2) L’acceptation
Définition: L’acceptation est la réponse positive du destinataire de l’offre qui qui exprime son
agrément de l’offre proposé.
Lorsque cette acceptation est conforme à l’offre alors là il y a formation du contrat ( art 28 DOC)
L’acceptation sous réserve ou conditionnelle constitue une nouvelle offre ou une contre-proposition
( Art. 27 DOC)
Les formes de l’acceptation
Explicite : صريح:
Implicite :lorsque l’acceptant commence à exécuter le contrat directement.
Le silence vaut-il acceptation ?
La réponse est en principe négative sous réserve de l’exception de l’art 25 Al 2 DOC : si la qualité de
l’usage dans une profession ou un secteur prévoit l’acceptation en cas de silence ou lorsque l’offre
est fait dans l’intérêt exclusif de son destinataire. Ex : donation
B- L’offre et l’acceptation dans un contrat électronique
Il s’agit de contrat ou un accord conclus à distance comme les contrats conclus par internet ou par
correspondance.
La loi 53-05 de 2007: (Art. 65 DOC et Suivant)
la reconnaissance de l’écrit sur support électronique comme mode d’expression de volonté et mode
de preuve
1) L’offre
Possibilité de l’offre électronique : La loi autorise de faire une offre sur support électronique (site
web) l’article 65-3 DOC
Possibilité de communiquer des informations sur les éléments du contrat par email
2) l'acceptation
Elle se fait dans les même condition du contrat classique, mais elle peut être exprimée par la poste ,
ou par voie électronique
Exigence d’accusé de réception : Article 65-5DOC Pour que le contrat soit valablement conclu,
L'auteur de l'offre doit accuser réception, sans délai injustifié et par voie électronique, de
l'acceptation de l'offre qui lui a été adressée.
Conclusion du contrat et engagement des parties
2: Les promesses de contrat (Avant-contrat ou contrat préalable)
*Malgré son nom, la promesse du contrat est un véritable contrat
* A distinguer de la simple promesse ou la promesse de récompense : Acte unilatéral (Arts. 14 et S.
DOC)
A- La promesse unilatérale
B- La promesse synallagmatique
/ La promesse unilatérale
*la promesse de contrat est un véritable contrat mais qui crée des obligations uniquement à la
charge d’une seule partie: l’auteur de la promesse.
*La promesse unilatérale est un contrat préalable au contrat définitif qui ne sera conclu que lorsque
le bénéficiaire aura levé l’option. (Ex La promesse de vente)
/ La promesse synallagmatique
La promesse synallagmatique est aussi un contrat, qui crée des obligations à la charge des deux
parties.
Ce mécanisme juridique est utilisé pour préparer le contrat définitif. ( Ex compromis de vente: est
une promesse synallagmatique de vente:
Vendeur et acheteur s'engagent l'un comme l'autre à conclure la vente à un prix déterminé en
commun. Si l'une des parties renonce à la transaction, l'autre peut l'y contraindre par voie de
justice…
3 : La validité du consentement
Le droit ne se satisfait pas de n’importe quel consentement. Il doit présenter certaines qualités: Il
faut qu'il soit libre et éclairé.
A- la théorie des vices de consentement
B- Les nouvelles règles de protection du consentement
/ la théorie des vices de consentement
Objectif : la protection du contractant
Pour être valable, le consentement des parties doit être intègre c’est à-dire, exempt de vices
Quels sont ces vices ?
L’article 39 du DOC déclare : « Est annulable le consentement donné par erreur, surpris par dol ou
extorqué par violence ».
1- L’erreur : (Arts 40, 41, 42, 43 et 44, 55 et 56 du DOC).
Définition : L’erreur est une fausse représentation de la réalité qui a conduit une personne à
contracter et qui ne l’aurait pas fait si elle avait connu la réalité.
Toutes les erreurs ne seront pas admises (b), certaines étant indifférentes (a).
a- Les erreurs indifférentes
b- Les erreurs admises
a- Les erreurs indifférentes
L’erreur est indifférente lorsqu’elle n’a aucun effet sur la validité du consentement et par conséquent
sur le contrat.
* Erreur sur la valeur: est l’erreur par laquelle, sans se tromper sur les qualités essentielles de la
prestation, un contractant fait seulement de celle-ci une appréciation économique inexacte.
/ Ne constitue pas un vice de consentement
*Erreur sur les motifs déterminants
C’est une erreur sur les considérations et les motivations psychologiques, qu’ont pousser la
personne à conclure le contrat.
Des motifs variables, personnels et secrets du contractant, sans effet sur la validité du consentement
* L’erreur indifférente sur la valeur ou le motif ne remet pas en cause la validité du contrat