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Langue de Barbarie

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net/publication/337607552

Evaluation de la dynamique du trait de côte sur la langue de barbarie (Saint


Louis)

Presentation · November 2019


DOI: 10.13140/RG.2.2.19889.12648

CITATIONS READS

0 901

1 author:

Djiby Sambou
Université Amadou Mahtar Mbow
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Résilience socio-écologique des communautés vulnérables du delta du fleuve Sénégal face aux changements climatiques View project

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VULNÉRABILITÉ DES SOCIÉTÉS ET DES Tidiane Sané, El Hadji Balla Diéye, Amadou Hamath Dia,

VULNÉRABILITÉ DES SOCIÉTÉS


MILIEUX CÔTIERS ET ESTUARIENS Luc Descroix, Bamol Ali Sow, Paul Diédhiou,
D’AFRIQUE DE L’OUEST Mouhamadou Mawloud Diakhaté et Ngor Ndour

ET ESTUARIENS D’AFRIQUE
ET DES MILIEUX CÔTIERS
Le colloque PATEO-UASZ, édition 2019, a permis de faire
le point sur l’état des littoraux ouest-africains et de prendre
la mesure des menaces qui pourraient altérer leurs capacités
de résilience.

DE L’OUEST
Vivants et dynamiques, les littoraux d’Afrique de
l’Ouest démontrent chaque jour les preuves de la vitalité des
communautés humaines et de l’énergie des facteurs qui en
façonnent le contenu, en constante évolution. En effet,
ces littoraux constituent la partie la plus densément
peuplée des zones rurales où l’homme a su construire des
agrosystèmes hyper productifs, malgré les contraintes du
milieu. La grande extension des marais maritimes et

Tidiane Sané,
El Hadji Balla Diéye,
Amadou Hamath Dia,
Luc Descroix,
autres zones humides, d’altitude basse, égale ou proche
du zéro, leur confère une exposition élevée face aux aléas
naturels : érosion côtière, élévation du niveau océanique
(ENO), risque de submersion, salinisation des sols, des
nappes, etc.

VULNÉRABILITÉ DES SOCIÉTÉS


Bamol Ali Sow,
Paul Diédhiou,
Mouhamadou Mawloud Diakhaté
et Ngor Ndour
ET DES MILIEUX CÔTIERS
ET ESTUARIENS D’AFRIQUE DE
L’OUEST
Actes du Colloque international LMI-PATEO – UASZ,
tenu à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal)
du 19 au 22 novembre 2019
Illustration de couverture : © Jana Telenská - 123rf.com

ISBN : 978-2-343-22490-9
57 € 9 782343 224909
Sous la direction de :
Tidiane SANÉ, El Hadji Balla DIÉYE, Amadou Hamath DIA,
Luc DESCROIX, Bamol Ali SOW, Paul DIÉDHIOU, Mouhamadou
Mawloud DIAKHATÉ et Ngor NDOUR

Vulnérabilité des sociétés et des milieux


côtiers et estuariens d’Afrique de l’Ouest

Actes du Colloque international LMI-PATEO – UASZ,


tenu à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal)
du 19 au 22 novembre 2019
© L’HARMATTAN-SÉNÉGAL, 2021
10 VDN, Sicap Amitié 3, Lotissement Cité Police, DAKAR

http://www.harmattansenegal.com
[email protected]
[email protected]

ISBN : 978-2-343-22490-9
EAN : 9782343224902
Publication entièrement financée par l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) :
UFR Sciences et Technologies, Rectorat et Département de Géographie.
Comité scientifique et de lecture
Prénom (s) Nom Institution-Pays
Tidiane SANÉ PATEO-LGE, Université Assane
Seck de Ziguinchor, Sénégal
El Hadji Balla DIÉYE PATEO-LGE, Université Assane
Seck de Ziguinchor, Sénégal
Luc DESCROIX PALOC-PATEO, IRD, France
Amadou Hamath DIA LARSES, Université Assane Seck
de Ziguinchor, Sénégal
Paul DIÉDHIOU LARSES, Université Assane Seck
de Ziguinchor, Sénégal
Bamol Ali SOW LOSEC, Université Assane Seck de
Ziguinchor, Sénégal
Oumar SY LGE, Université Assane Seck de
Ziguinchor, Sénégal
Ngor NDOUR LAFE, Université Assane Seck de
Ziguinchor, Sénégal
Samo DIATTA LOSEC, Université Assane Seck de
Ziguinchor, Sénégal
Ibrahima Demba DIONE LARSES, Université Assane Seck
de Ziguinchor, Sénégal
Doudou GUÈYE LARSES, Université Assane Seck
de Ziguinchor, Sénégal
Moctar CAMARA LOSEC, Directeur de l’UFR
Sciences et Technologies UASZ,
Sénégal
Marie-Christine CORMIER- AGROPOLIS-PALOC-IRD, France
SALEM
Mouhamadou DIAKHATÉ PATEO-LEIDI, Université Gaston
Mawloud Berger de Saint-Louis, Sénégal
Catherine MERING Paris-Diderot, Paris7, France
Amadou Tahirou DIAW LERG, Université Cheikh Anta
Diop, Sénégal
Julien ANDRIEU Université de Nice, France
Cheikh Saad-Bou KAMARA Université Nouakchott, Mauritanie
Michel SIMEU Université de Yaoundé, Cameroun
KAMDEM
Allassane OUATTARA Université Nangui Abrogoua, Côte
d’Ivoire
Mbaye DIOP Institut sénégalais de Recherches
Agricoles (ISRA)
Nadia MHAMMDI Université Mohammed V Rabat,
Maroc
Vieri TARCHIANI CNR, Italie

9
Marina Padrão TEMUDO School of Agriculture, University of
Lisbon, Portugal
Tarik DAHOU PALOC-IRD, France
Gil MAHÉ IRD, France
Patrice BREHMER IRD, France
Mamadou SOW CNRHB, République de Guinée
Boubou Aldiouma SY LEIDI, Université Gaston Berger de
Saint-Louis, Sénégal
Françoise BRETON UAB, Espagne
Aida DIONGUE ANACIM, Sénégal
NIANG
Anne-Elisabeth LAQUES IRD, France
Didier ORANGE UMR 210 Eco&Sols, IRD, France
Jean-Claude MARUT CNRS, France, universitaire retraité
Cheikh MBOW Université de Prétoria, Afrique du
Sud
Khalifa Ababacar KANE LARSES, Université Assane Seck
de Ziguinchor, Sénégal
Ansoumana BODIAN Université Gaston Berger de Saint-
Louis, Sénégal
Cheikh FAYE LGE, Université Assane Seck de
Ziguinchor, Sénégal
Aïdara Mamadou FALL LGE, Université Assane Seck de
Lamine Ziguinchor, Sénégal
Eric MACHU IRD, France
Célestin HAUHOUOT UFHB
Sylvia BECERRA CNRS, France
Patrick CHEVALIER Universitaire retraité
Odile JOURNET CNRS, France
Marco MANZELLI Coopération italienne, Italie
Oula AMROUNI Institut national des Sciences et
Technologies de la Mer, Tunisie
Cheikh Samba WADE LEIDI, Université Gaston Berger de
Saint-Louis, Sénégal
Marina TEMUDO Universidade de Lisboa, Tapada da
Ajuda, Portugal
Universidade de Lisboa, Tapada da
Ana Isabel CABRAL
Ajuda, Portugal
ISE, Université Cheikh Anta Diop,
Bienvenu SAMBOU
Sénégal
ISE, Université Cheikh Anta Diop,
Hyacenthe SAMBOU
Sénégal
Abdou Seydou MANÉ Grdr, Ziguinchor, Sénégal
Julia RORELLE Grdr, Pôle Littoral, Guinée-Bissau

10
Comité d’organisation
Prénom Nom Titres
Tidiane SANÉ Président
El Hadji Balla DIÉYE Président Commission Scientifique
Paul DIÉDHIOU Membre
Oumar SY Membre
Amadou Hamath DIA Président Commssion Finances
Alioune Badara SAKHO Président Commission Organisation
Joseph DIÉDHIOU Membre, comptable
Léa Suzanne THIAW Présidente Commission Communication
Jean-Alain GOUDIABY Membre
Ngor NDOUR Membre
Dioncounda YOCK Membre
Ousseynou SÈNE Membre
Deborah DIOUF Membre, Secrétariat
Marème SYLLA Membre, Secrétariat
Ndeye Astou Thiaw Membre, Secrétariat
Bamol Ali SOW Membre
Samo DIATTA Membre
Ibrahima Demba DIONE Membre
Julien ANDRIEU Membre
Luc DESCROIX Membre
Mouhamadou
DIAKHATÉ Directeur LMI-PATEO, Membre
Mawloud
Moctar CAMARA Directeur UFR ST UASZ, Membre
Ndiouma NDOUR Directeur UFR SES UASZ, Membre
Chef Département Géographie UASZ,
Ibrahima MBAYE
Membre
Mbaye Diagne MBAYE Chef Département Chimie UASZ, Membre
Lat Grand NDIAYE Chef Département Physique UASZ, Membre
Chef Département Sociologie UASZ,
Ibrahima TOURÉ
Membre
Mouhamed CHARAHA Chef Département Agroforesterie UASZ,
Mahmoud BIL Membre

11
Chef Département Eco-Gestion UASZ,
Melyan MENDY
Membre
Ibou NDAO Chef Département Tourisme UASZ, Membre
Mor NDONGO Responsable Filière Informatique, Membre
Chef Département Sciences juridiques UASZ,
Babacar SARR
Membre
Boubacar Demba BA Membre, UFR ST
Mamadou THIOR Membre, UFR ST
Boubacar SOLLY Membre, UFR ST
Abdou Kadri SAMBOU Membre, UFR ST
Bouly SANÉ Membre, UFR ST
Yancouba SANÉ Membre, UFR ST
Sadio SANÉ Membre, UFR ST
Tidiane DIALLO Membre
Cheikh Tidiane BODIAN Membre
Aïssatou Marie
FAYE Membre, UFR SES
Romualda
Angèle Marie Dioné TINE Membre, UFR SES
Mariama MBAYE Membre, UFR SES
Mohamed Doudou MBAYE Membre, UFR SES
Berthe Sebene DIÉDHIOU Membre, UFR SES
Mame Madjiguene DIOUF Membre, UFR SES

12
LISTE DES AUTEURS

Amadou Hamath DIA, NDOYE, Ambroise SAGNA,


Mouhamadou Mawloud Cheikh FAYE, Aidara Chérif
DIAKHATÉ, Michel Simeu- Lamine FALL, Antoine Demba
Kamdem, OUATTARA MANGA, Arame DIÉYE, Habib
Allassane, CECCHI Philippe, Boubacar DIENG, LUU Thi
Jeanne RIAUX, Didier Nguyet Minh, Luc DESCROIX,
ORANGE, Andrew OGILVIE, Sylvie Paméla MANGA, Marie
Christian LEDUC, A. S. Jeanne SENGHOR, Ange B.
MOHAMED, H. M. ALI, Z. el DIÉDHIOU, Djiby SOW, Oumar
A. SIDATT, Anna SALL, Mamadou BARRY, El
WESSELINK, Abdou Aziz Sy Hadji Balla DIÉYE, Oumar SY,
SADIO, Cheikh FAYE, GOMIS Boubacar SOLLY, Mamadou
E.N., DIÉYE S., Boubacar THIOR, Luc S. DIATTA,
Demba BA, Aïdara Chérif Alexandre BADIANE, Luc
Amadou Lamine FALL, DESCROIX, Geoffroy Ibiassi
Mamadou Aguibou Diallo, MAHOUNGOU, Fred William
Aïdara C. A. Lamine Fall, Djiby MANIAKA, Alain Claver
Sambou, DRAMÉ Awa B., BATCHY, Esperance Annaelle
MERCIER Denis, Mireia POUNGUI, SAMBOU Djiby,
NICART ARROYO, Boubacar MBAYE Mamadou Lamine,
Demba BA, Alphonse MANÉ FALL Aïdara C. A. Lamine,
SAMBOU, Yancouba SANÉ, DIALLO Mamadou Aguibou,
Sònia SANCHEZ-MATEO, José Mouhamadou Mansour
Ramón OLARIETA ALBERDI, NGUIRANE, Alioune KANE,
Elhadji Oumar TOURÉ, Tidiane Awa NIANG FALL, Mohamed
SANÉ, OUATTARA Seydou, SARR, Khalifa Ababacar KANE,
AYENON Séka Fernand, Abou Mariama DIALLO, Safietou
BA, Mamoudou Abdoul SOUMARE, Jean Claude
DIALLO, Youssouph BADJI, MARUT, Patrick CHEVALIER,
Ousmane DIANKHA, Bamol Ali Amirou DIALLO, Thierno
SOW, Birane NDOM, Siny Boubacar BAH, Saran

13
CAMARA, Kiné Guèye NGOM, Awa NIANG FALL, Coura
Mamadou NDIONE, Khady KANE, Alioune KANE,
DIOUF, Abdoulaye FATY, Waly Claudette SOUMBANE Diatta,
FAYE, Awa NIANG FALL, Malick DIOUF, Paul DIÉMÉ,
Amadou Hamath DIA, Julien Ibrahima Demba DIONE,
ANDRIEU, Paul DIÉDHIOU, Moustapha Tito BASSÈNE,
Boubacar Demba BA, Mamadou WAA DIOGUÉ, André
THIOR, Catherine MERING, DIATTA, Oumar DIATTA,
Amadou Tahirou DIAW, Florent Patrick Afinké DIEDHIOU
LOMBARD, Khady DIOUF,

14
SOMMAIRE

LISTE DES AUTEURS ........................................................................................... 13


SOMMAIRE ............................................................................................................ 15
PREAMBULE .......................................................................................................... 21
INTRODUCTION GÉNÉRALE .............................................................................. 23
DISCOURS .............................................................................................................. 35

CONFÉRENCES INVITÉES ................................................................................ 51

VULNÉRABILITÉ DES COMMUNAUTÉS LITTORALES : CONCEPTS ET


APPROCHES THÉORIQUES ................................................................................. 53
Amadou Hamath DIA,
Mouhamadou Mawloud DIAKHATÉ

LA VULNÉRABILITÉ DES MÉTROPOLES COTIÈRES EN AFRIQUE DE


L’OUEST ................................................................................................................. 67
Michel Simeu-Kamdem

ÉTAT DES LIEUX ET CONSERVATION DES MANGROVES EN CÔTE


D’IVOIRE ................................................................................................................ 87
OUATTARA Allassane & CECCHI Philippe

AXE THEMATIQUE 1 : VULNÉRABILITÉ DES LITTORAUX : LA


PERCEPTION DES SOCIÉTÉS ET COMMUNAUTÉS ................................. 113

UNE DÉMARCHE SOCIOHYDROLOGIQUE POUR RENOUVELER LES


SAVOIRS SUR LE FLEUVE SÉNÉGAL .............................................................. 115
Jeanne RIAUX, Didier ORANGE, Andrew OGILVIE,
Christian LEDUC, A. S. MOHAMED,
H. M. ALI, Z. el A. SIDATT, Anna WESSELINK

VARIATION PLUVIOMÉTRIQUE ET RESSOURCES EN EAU : QUELLE


PERCEPTION DES POPULATIONS DANS LE BASSIN DU MARIGOT DE
BAÏLA ? ................................................................................................................. 135
Abdou Aziz Sy SADIO, Cheikh FAYE

VULNÉRABILITÉ ET STRATÉGIES D’ADAPTATION AUX INONDATIONS


EN AFRIQUE DE L’OUEST : CAS DE L’ESTUAIRE DE BISSAU (GUINÉE-
BISSAU) ................................................................................................................. 147
GOMIS E.N., DIÉYE S.

15
CONTRAINTES ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT RIZICOLE DANS
LE TERROIR VILLAGEOIS DE DAROU KHAÏRY, (BIGNONA, SÉNÉGAL) 167
Yancouba SANE, Boubacar Demba BA,
Aïdara Chérif Amadou Lamine FALL

PERCEPTION DES RISQUES, VULNÉRABILITÉ ET RÉSILIENCE DES


POPULATIONS DE LA LANGUE DE BARBARIE (SAINT-LOUIS) FACE AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET À L’ÉROSION CÔTIÈRE ......................... 179
Mamadou Aguibou Diallo, Aïdara C. A.
Lamine Fall, Djiby Sambou

DYNAMIQUE DES ESTUAIRES TRANSFRONTALIERS DU SÉNÉGAL ET DU


MONO (BENIN). ENTRE ALÉAS MÉTÉOMARINS, VULNÉRABILITÉS ET
RÉSILIENCE DES COMMUNAUTÉS LITTORALES........................................ 191
DRAMÉ Awa B., MERCIER Denis

CHANGEMENTS D’USAGE ET OCCUPATION DU SOL DANS LA


COMMUNE DE MLOMP (SÉNÉGAL), 1969-2016 ............................................ 227
Mireia NICART ARROYO, Boubacar Demba BA,
Alphonse MANÉ SAMBOU, Yancouba SANÉ,
Sònia SANCHEZ-MATEO, José Ramón OLARIETA ALBERDI,
Elhadji Oumar TOURÉ, Tidiane SANÉ

ANTHROPISATION ET CONFLITS D’USAGE AU LARGE DES CÔTES DE


JACQUEVILLE ..................................................................................................... 241
OUATTARA Seydou
AYENON Séka Fernand

AXE THÉMATIQUE 2 : ÉLÉVATION DU NIVEAU OCÉANIQUE,


ÉVÉNEMENTS EXTRÊMES ET VULNÉRABILITÉ DES LITTORAUX ET
DES ÉCOSYSTÈMES MARINS ........................................................................ 255

ENJEUX ET PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE DES NIAYES FACE À


L’ÉROSION CÔTIÈRE (1985 - 2019), LITTORAL NORD DE LA RÉGION DE
DAKAR .................................................................................................................. 257
Dr Abou BA,
Mamoudou Abdoul DIALLO

VARIABILITÉ SPATIO-TEMPORELLE DE L’ENVIRONNEMENT MARIN DE


L’AIRE MARINE PROTÉGÉE D’ABÉNÉ........................................................... 269
Youssouph BADJI, Ousmane DIANKHA et Bamol Ali SOW

DESCRIPTION DE LA CIRCULATION OCÉANIQUE CÔTIÈRE ET DE SA


VARIABILITÉ SUR LA CÔTE SUD DU SÉNÉGAL .......................................... 281
Birane NDOM, Siny NDOYE et Bamol Ali SOW

16
SALINITÉ DES SOLS ET PERCEPTION DES POPULATIONS SUR LA
RESSOURCE EN EAU DU KAMOBEUL BOLONG (ESTUAIRE DE LA
CASAMANCE, SÉNÉGAL).................................................................................. 299
Ambroise SAGNA, Cheikh FAYE et Aidara Chérif Lamine FALL.

CARACTÉRISATION DES RESSOURCES EN EAU ET DE LEURS FACTEURS


DE DÉGRADATION DANS L’ÎLE DE CARABANE ......................................... 313
Antoine Demba MANGA, Cheikh FAYE

HAUSSE ET VARIABILITÉ DU NIVEAU DE LA MER PRÈS DES CÔTES


OUEST-AFRICAINES .......................................................................................... 329
Arame DIÉYE, Habib Boubacar DIENG et Bamol Ali SOW

IMPACT DE LA MARÉE SUR LE CALCUL DES FLUX DE MATIÈRES


EXPORTÉES À L’OCEAN EN MILIEU ESTUARIEN ...................................... 339
ORANGE Didier, LUU Thi Nguyet Minh

LA SALINITÉ DES EAUX ET DES SOLS FACE AU CHANGEMENT


CLIMATIQUE ET AUX ACTIONS ANTHROPIQUES ........................................ 351
Luc DESCROIX, Sylvie Paméla MANGA, Marie Jeanne SENGHOR,
Yancouba SANÉ, Ange B. DIÉDHIOU, Djiby SOW

SALINITÉ, SALINISATION ET DÉSALINISATION DES EAUX


SOUTERRAINES LITTORALES AU SÉNÉGAL ............................................... 367
Sylvie Paméla MANGA, Yancouba SANÉ,
Oumar SALL, Luc DESCROIX

DYNAMIQUE DU TRAIT DE CÔTE DE LA COMMUNE DE KAFOUNTINE


(BASSE CASAMANCE, SÉNÉGAL) ................................................................... 381
Mamadou BARRY, El Hadji Balla DIÉYE,
Oumar SY, Boubacar SOLLY

BRÈCHES SPORADIQUES DE LA FLÈCHE SABLEUSE DE CAP ROXO :


IMPACTS SUR LA CUVETTE RIZICOLE DE CABROUSSE ........................... 393
Mamadou THIOR, Tidiane SANÉ, Luc S. DIATTA,
Alexandre BADIANE, Oumar SY, Yancouba SANÉ,
Boubacar SOLLY, Luc DESCROIX

CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DU


LITTORAL CONGOLAIS..................................................................................... 403
Geoffroy Ibiassi MAHOUNGOU ; Fred William MANIAKA ;
Alain Claver BATCHY; Esperance Annaelle POUNGUI

VULNÉRABILITÉ CÔTIÈRE AUX IMPACTS DU CHANGEMENT


CLIMATIQUE DANS LA LANGUE DE BARBARIE (LB) À SAINT-LOUIS,
NORD DU SÉNÉGAL ........................................................................................... 421
SAMBOU Djiby, MBAYE Mamadou Lamine,
FALL Aïdara C. A. Lamine et DIALLO Mamadou Aguibou

17
AXE THÉMATIQUE 3 : VULNÉRABILITÉ DES LITTORAUX :
POLITIQUES PUBLIQUES, ACTIONS COMMUNAUTAIRES ET
RÉSILIENCE DES VILLES LITTORALES .................................................... 435

VULNÉRABILITÉ DES RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN


ARACHIDIER DANS UN CONTEXTE DE RÉFORME DU SECTEUR DE
L'HYDRAULIQUE RURUALE ............................................................................ 437
Mouhamadou Mansour NGUIRANE,
Pr Alioune KANE, Pr Awa NIANG FALL

RÉSILIENCE, STRATÉGIES D’ADAPTATION ET ACTIONS POLITIQUES


FACE À L’ÉROSION CÔTIÈRE DANS LA COMMUNE DE PALMARIN ...... 453
Mohamed SARR

POLITIQUE PORTUAIRE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT AU


SÉNÉGAL .............................................................................................................. 465
Khalifa Ababacar KANE

AXE THÉMATIQUE 4 : RISQUES INDUSTRIELS, MINIERS ET


EXTRACTIFS ET MENACES SUR LES MILIEUX LITTORAUX .............. 475

LE LITTORAL D’AFRIQUE DE L’OUEST, MINÉ PAR L’EXPLOITATION


MINIÈRE DES RESSOURCES ............................................................................. 477
Mariama DIALLO, Luc DESCROIX, Safietou SOUMARE
, Jean Claude MARUT, Patrick CHEVALIER

LA MANGROVE GUINÉENNE FACE À L’EXPLOITATION MINIÈRE ......... 491


Amirou DIALLO, Thierno Boubacar BAH et Saran CAMARA

IMPACTS DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES EXTRACTIVES


"OFFSHORE" SUR LA PÊCHE AU SÉNÉGAL : TRANSPARENCE DANS LA
COMMUNICATION ET GOUVERNANCE DES ESPACES LITTORAUX ...... 503
Kiné Guèye NGOM

VULNÉRABILITÉ DU LITTORAL DE LA GAMBIE FACE À L’ÉROSION


CÔTIÈRE : EXEMPLE DU LINÉAIRE CÔTIER ALLANT DE ......................... 515
Mamadou NDIONE, Khady DIOUF, Abdoulaye FATY,
Waly FAYE, Awa NIANG FALL

LE ZIRCON, NOUVEL ENJEU DU CONFLIT CASAMANÇAIS ..................... 525


Amadou Hamath DIA, Ibrahima BA

AXE THÉMATIQUE 5 : MANGROVES ET RIZIÈRES : RÉSILIENCE ET


ADAPTATION ..................................................................................................... 535

L’ÉVOLUTION DE LA MANGROVE (1979-2019) DU SALOUM AU GEBA,


PAR TÉLÉDETECTION ....................................................................................... 537
Julien ANDRIEU

18
DYNAMIQUE SPATIALE ET MUTATIONS SOCIO-ENVIRONNEMENTALES
EN ZONE DE MANGROVE OUEST-AFRICAINE, DE LA LAGUNE DE JOAL-
FADIOUTH (SÉNÉGAL) AU RIO CACINE (GUINÉE-BISSAU) ...................... 547
El Hadji Balla DIÉYE, Tidiane SANÉ, Boubacar SOLLY,
Paul DIÉDHIOU, Boubacar Demba BA, Mamadou THIOR,
Catherine MERING, Oumar SY, Amadou Tahirou DIAW

ÉTUDE DE LA RÉSILIENCE DE LA MANGROVE DU DELTA DU SALOUM :


REGARD BOTANIQUE SUR L’ÉVOLUTION DES SURFACES ET LES
PROCESSUS DE LA REGÉNÉRATION ............................................................. 563
Florent LOMBARD

LES TERROIRS RIZICOLES DE BASSE CASAMANCE : APPROPRIATION DE


L’ESPACE PAR LES COMMUNAUTÉS PAYSANNES DIOLAS ET ENJEUX
FONCIERS FACE AUX POLITIQUES PUBLIQUES DE DÉVELOPPEMENT
AGRICOLE ............................................................................................................ 581
SANÉ T., DIÉDHIOU P., DIÉYE E. B.,
BA B. D., BADIANE A. , DIAW A. T., MERING C.

AXE THÉMATIQUE 6. VULNÉRABILITÉ, RÉSILIENCE ET


ADAPTATION : QUELLES RECOMMADATIONS FACE À
L’ACCROISSEMENT DE LA VULNÉRABILITÉ.......................................... 597

RÉSILIENCE DES COMMUNAUTÉS LOCALES DES ÎLES DU SALOUM


FACE AUX CONSÉQUENCES SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA RARETÉ DE
L’EAU DOUCE ..................................................................................................... 599
Khady DIOUF, Awa NIANG FALL, Waly FAYE,
Coura KANE, Alioune KANE

CONTRIBUTION DES SITES NATURELS SACRÉS À LA CONSERVATION


DES RESSOURCES MARINES ET CÔTIÈRES DE LA ZONE DU LITTORAL
OUEST-AFRICAIN : CAS DE LA BASSE CASAMANCE AU SÉNÉGAL....... 613
Dr Claudette SOUMBANE Diatta et Pr Malick DIOUF

GESTION DES DÉCHETS EN MILIEU INSULAIRE : CAS DE L’ILE


D’OURONG DANS LE DÉPARTEMENT D’OUSSOUYE (SÉNÉGAL) ........... 629
Paul DIÉMÉ
Ibrahima Demba DIONE

RÉSILIENCE DES TERRITOIRES VULNÉRABLES :


LA GOUVERNANCE EN QUESTION ! Favoriser la responsabilité des habitants :
un défi pour tous les intervenants ........................................................................... 643
Patrick CHEVALIER

AXE THÉMATIQUE 7 : LA PAROLE À LA COMMUNAUTÉ DES


TERROIRS VILLAGEOIS CÔTIERS .............................................................. 657

19
RÉALISATION D’UNE DIGUE (ANTI-SEL)...................................................... 659
Moustapha Tito BASSÈNE

DIOGUÉ, UN CAS DE NON-RÉSILIENCE ........................................................ 665


WAA DIOGUÉ

L’IMPROBABLE RÉSILIENCE DES HABITANTS DE HITOU ....................... 675


André DIATTA, Oumar DIATTA, Patrick Afinké DIEDHIOU

CONCLUSION GÉNÉRALE ................................................................................ 683


Les éditeurs

20
VULNÉRABILITÉ CÔTIÈRE AUX IMPACTS DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LA LANGUE DE
BARBARIE (LB) À SAINT-LOUIS, NORD DU SÉNÉGAL

SAMBOU Djiby1, MBAYE Mamadou Lamine2, FALL Aïdara C. A.


Lamine2 et DIALLO Mamadou Aguibou2
1
Université Amadou Mahtar Mbow, [email protected]
2
Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal, [email protected]
2
Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal, [email protected]
2
Université Assane Seck de Ziguinchor, [email protected]

Résumé : Le delta du fleuve Sénégal est soumis aux aléas climatiques


tels que les inondations, l’érosion côtière et la sécheresse, qui l’exposent
à diverses vulnérabilités. En conséquence, cette étude évalue la
vulnérabilité côtière sur le segment Langue de Barbarie. L’approche
méthodologique se fonde sur la géomatique : collecte, traitement et
analyse des données cartographiques. Cette perspective est complétée par
des transects le long de la côte pour caractériser la nature, le type et l’état
de la côte. Par ailleurs, une analyse de scénarios de montée du niveau de
la mer a été effectuée pour évaluer les risques d’inondation par
submersion marine à l’aide d’un Modèle Numérique de Terrain (MNT).
Les résultats révèlent la vulnérabilité du littoral avec un recul du trait de
côte de 0.35 m/an. De même, les scénarios de hausse du niveau de la mer
de 1,5 mètre, 2 mètres, et 5 mètres entraîneraient respectivement des
inondations sur 24,248 ha 29,148 ha et 40,254 ha de la superficie de l’île
de Saint-Louis.
Mots-clés : vulnérabilité, changement climatique, Langue de
Barbarie, érosion côtière.
Abstract : The Senegal River Delta (SRD) is subject to climatic
hazards such as flooding, coastal erosion and drought. These patterns
expose it to various vulnerabilities. This study assesses the coastal
vulnerability of the “Langue de Barbarie”, a segment of the SRD in Saint
Louis, Senegal. The methodological approach is based on remote sensing:
collection, processing, analysis of cartographic data. This perspective is
complemented by transects along the coast to characterize the nature, type
and condition of the coast. In addition, an analysis of sea level rise
scenarios was carried out to assess the risks of flooding by marine
submersion using Digital Elevation Model (DEM). The results show a
high vulnerability of the coastline with a retreat of 0.35 m / year. Likewise,

421
the sea level rise scenarios of 1.5 meters, 2 meters, and 5 meters would
respectively cause flooding over 24,248 ha, 29,148 ha and 40,254 ha of
the area of the island of Saint-Louis.
Keywords: vulnerability, climate change, Langue de Barbarie,
coastal erosion.
1- Introduction
Les catastrophes naturelles et les changements climatiques produisent
des effets néfastes sur les populations, leurs moyens d’existence et leurs
environnements. Des études indiquent que 90 % de ces phénomènes sont
liés à l’eau (Heather, 2008). Le delta du fleuve Sénégal est fréquemment
soumis aux aléas comme l’érosion côtière, les inondations, la sécheresse,
etc. Les études de Kane (1997), Diop (2004), Dumas et Mietton (2006)
et Mietton et al. (2006) ont montré que l’aléa inondation fluviale était
assez récurrent avant 2004. Elles ont été confirmées par les travaux de
Durand et Thomas (2010) qui ont recensé, entre 1827 et 1999, 18 crues
majeures ayant provoqué des inondations dans l’estuaire à Saint-Louis.
Toutefois, les décennies 1960, 1970 et 1980 ont été marquées par une
sécheresse qui a affecté tout le bassin du fleuve Sénégal (Demarée, 1990 ;
Hubert, Carbonnel, et Chaouche, 1989 ; Sircoulon, 1987) et entraîné la
construction sur le fleuve Sénégal des barrages de Diama au Sénégal et de
Manantali au Mali, respectivement en 1986 et en 1988. Mais ces ouvrages
n’ont pas totalement empêché les inondations dans la vallée du fleuve
Sénégal, durant la décennie 1990, marquée par un retour des conditions
humides (Hubert et al., 2007). En effet, des inondations partielles ont été
remarquées lors des crues des années 1994, 1997, 1998, 1999 et 2003
(Diop, 2004).
Par ailleurs, même si le secteur est jusqu’ici préservé des submersions
marines, il n’en demeure pas moins qu’il s’expose potentiellement au
risque le plus important dans le contexte actuel du changement climatique
(Durand et Thomas, 2010). En effet, une grande partie de la ville de Saint-
Louis (côte d’alerte 175 cm) est à un niveau proche voire inférieur au
niveau actuel de la mer. Elle est séparée de cette dernière que par une
flèche littorale sableuse : la Langue de Barbarie. C’est une barrière
naturelle entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. L’ouverture d’un
canal de délestage (brèche) de 4 mètres de largeur en octobre 2003 a,
certes, permis d’éviter les d’inondations fluviales (Sy et al., 2015) au site
urbain, en revanche, il s’est élargi, jusqu’à atteindre une largeur de 5,5
kilomètres en 2016 (Rey et Fanget, 2017) voire 7 km en 2019, ce qui a
profondément modifié le fonctionnement hydrologique et menace toute la

422
Langue de Barbarie (Durand et Thomas, 2010; Wade et Rudand, 2007;
Diakhaté, 2012).

En 2015, 2017 et 2018, des surcotes de tempête violentes ont ravagé


dans la Langue de Barbarie une dizaine de maisons, contraignant ainsi les
autorités à déplacer les familles sinistrées dans des camps à l’intérieur des
terres.
Au regard de ces événements, il est justifié de s’interroger sur la
dynamique du trait de côte de la Langue de Barbarie, dans un contexte de
changement climatique.
La mise en place de stratégies d’atténuation et d’adaptation aux
changements environnementaux pour les communautés côtières est
fondamentale. Dans ce cadre, la contribution à l’amélioration des
connaissances et le comblement des lacunes en matière de renforcement
de la résilience pour les pouvoirs publics, les collectivités locales et les
organisations humanitaires apparaissent comme capitales.
2- Données et méthodes
2.1- Espace d’étude : « la langue de Barbarie », à Saint-Louis,
Sénégal
La ville de Saint-Louis est située dans l’estuaire du fleuve Sénégal. Elle
s’étend sur un territoire comprenant trois entités : la Langue de Barbarie,
l’île de Saint-Louis et le grand faubourg de Sor (site d’extension du noyau
primitif). La Langue de Barbarie est issue de la rencontre entre le fleuve
Sénégal et l’océan Atlantique. Elle forme un cordon sableux s’étirant sur
environ 40 kilomètres du sud de Saint-Louis jusqu’à l’embouchure à
Potou (figure 1). Avec une pente de 3 à 4 % et une largeur de 200 à 400
m, cette bande de terre dont l’altitude ne dépasse guère 2 m abrite de
nombreux secteurs d’habitations exposés aux aléas climatiques :
inondations, des surcotes de tempête, remontées de la nappe phréatique,
l’érosion côtière, etc.

423
Figure 10: Localisation de la Langue de Barbarie à Saint-Louis du
Sénégal (Sources : Durant et al (2010).
La LB abrite une population de 45 875 habitants (ANSD, 2015), soit
quelque 20 % de la population du département de Saint-Louis répartie sur
l’une des plus fortes densités du pays où les principales activités
économiques sont la pêche, le maraîchage et le tourisme.
2.2. Analyse de la vulnérabilité morpho-dynamique côtière
Pour examiner l’évolution du trait de côte le long du segment de la
Langue de Barbarie, nous avons téléchargé puis traité et analysé des
images Landsat 7 ETM+ de 2000 ; 2010 et 2018 (Figure 2) en janvier
2019 avec l’outil Digital Shorline Analysis System (DSAS). Cette analyse
est complétée par des transects le long de la côte (sur 15 km) pour
caractériser le type de côte, le type d’artificialité présent et son état. Par
ailleurs, avec le Modèle Numérique de Terrain (MNT) SRTM, une
analyse de scénarios de montée du niveau des eaux de la mer a été
effectuée avec le logiciel ArcGis pour évaluer les risques d’inondation par
submersion marine. À cet effet, quatre (04) scénarios de montée du niveau
de la mer ont été considérés : 0,5 m, 1,5 m, 2 m et 5 m. Lesquels ont été
choisis sur la base des études sur les projections climatiques et la montée

424
du niveau de la mer qui ont été déterminées pour le Sénégal à l’horizon
2080 (Climate Analytics (2018). Pour chaque scenario, la superficie totale
qui sera affectée par la montée des eaux a été déterminée et une
cartographie des zones inondables effectuée.

2000 2010 2018

Figure 11: Images Landsat 7 ETM+ de 2000, 2010 et 2018 prises en


janvier 2019, analysées pour extraction du trait de côte.

La méthodologie adoptée a permis de produire des résultats.


3- Résultats
3.1. Dynamique du trait de côte
Les résultats indiquent un recul du trait de côte entre 2000 et 2018 dans
la Langue de Barbarie (figures 3 et 4). La moyenne des taux d’érosion
calculée par régression linéaire est de 0,35 m/an sur l’ensemble des points
de mesures entre 2000 et 2018. Cependant, dans le secteur entre
l’hydrobase et Guet-Ndar, les résultats indiquent une érosion continue du
littoral depuis 2000 avec un taux d’évolution moyen de 0,61 m/an. Dans
le secteur de Guet-Ndar à Goxu-Mbathie, ce taux d’évolution est de
0,69 m/an.

425
Figure 12: Secteur A : Déplacement de la ligne de côte de 2000 à
2018 : de Gokhu Mbathie à la limite sud de Santhiaba.

Figure 13: Secteur B. Déplacement de la ligne de côte de 2000 à


2018. De Santhiaba, en passant par la plage de l’hydrobase jusqu’au
sud de la brèche.
3.2. Caractérisation de la côte
La largeur des plages s’ajuste en fonction de l’équilibre
hydrodynamique et hydrosédimentaire du milieu et des caractéristiques
physiques du littoral. À partir des transects, des mesures de la largeur et

426
la caractérisation de la côte ont été effectuées selon les secteurs (Tableau
1).
Les secteurs 1 et 5, situés respectivement à l’extrémité nord et sud de
la flèche littorale sont relativement stables. On observe une terrasse de
plage à marée maritime. L’état de la côte est semi-végétale et active vers
l’embouchure et très active vers la frontière mauritanienne à Boya.
Le secteur 2 est stable, une dynamique accumulative, car elle
appartient au secteur de réception en fin de transit sédimentaire, ce qui fait
apparaître une terrasse de plage active.
Les secteurs 3 et 4 sont marqués par des perturbations anthropiques
consécutives à la construction du quai de pêche qui, en bloquant le transit
sédimentaire, aurait provoqué l’érosion en aval.
Tableau 6 : Caractérisation de la côte dans la langue de Barbarie.
Secteur Type de côte État Types Aléas,
d’artificialité processus
présente sur d’érosion
la côte
1- Embouchure / Terrasse de Semi- Aucun
Hydrobase plage et végétale
marée active
maritime
2-Hydrobase Terrasse de Active Haie de filao Sapement par les
/Guet Ndar plage reboisée par vagues
endroit
3-Guet Ndar / Terrasse de Artificielle - Muret de Sapement par les
Santhiaba plage protection vagues
artificialisée (béton) (effondrement)
détruit par Submersion
endroit temporaire
- Cordon
pierreux
- Sacs de
sable
4-Santhiaba / Terrasse de Artificielle Cordon Sapement par les
Goxu Mbathie plage pierreux vagues
artificialisée enseveli par
endroit,
géotube
5-Goxu Mbathie Marée Active Aucun
/ Boya maritime et
terrasse de
plage

427
3.3. Scénario de hausse du niveau de la mer et inondation
Les scénarios de hausse du niveau de la mer indiquent que pour une
hausse de 0,5 m, 11 % du territoire de la Langue de Barbarie (199 216 ha)
seraient inondés. Les superficies inondables pour les scénarios de hausse
de 1,5 m, 2 m et 5 m sont respectivement 24 248 ha, 2914 8 ha et 40 254
ha (Figure 5).

Figure 14: Scénario de montée du niveau de la mer et surfaces


inondées.

428
4- Discussions
Les résultats de l’étude de la vulnérabilité environnementale ont
montré un recul du trait de côte de 0,35m/an entre 2000 et 2018 et un
risque de submersion marine avec la hausse du niveau de la mer d’au
moins 2,5 m. Ils indiquent donc une grande sensibilité de la flèche littorale
de la Langue de Barbarie que les géomorphologues (Bhattacharya et
Giosan, 2003) qualifient de « deflected delta » à cause de la domination
des puissants flux marins nord sur les flux fluviaux. Plusieurs études
(Kane, 2010 ; Durand et Thomas, 2010 ; Wade et Rudand, 2007 ;
Diakhaté, 2012) ont pointé cette sensibilité du milieu (fragile). D’autres
études (Sy, 2010 ; Varcin, 2018) envisageraient même le risque de
disparition de la Langue de Barbarie. Elles se sont intéressées à la
dynamique de la brèche de la Langue de Barbarie. Son ouverture en 2003
a créé une instabilité et un déséquilibre des forces en actions (Diakhaté,
2012) et a entraîné, après une érosion côtière rapide, la disparition/
l’abandon en 2012 du village de Doun Baba Diéye. Plusieurs autres
villages côtiers de la langue de Barbarie et quartiers urbains de Saint-
Louis comme Guet Ndar, Goxu Mbathie sont sous la menace de cette
érosion côtière.
En revanche, les travaux de Rey et Fanget (2017) ont montré qu’avec
le déplacement et l’allongement de la flèche littorale vers le sud, le secteur
côtier de Doun Baba Diéye est désormais moins vulnérable aux aléas
météorologiques marins. De même, ils considèrent qu’un processus
d’auto-organisation entre la brèche et la rive du fleuve qui lui fait face est
déjà en cours. Le déplacement de l’embouchure va participer à la
protection de la rive et ainsi permettre une progradation et un
engraissement des plages (Rey et Fanget, 2017). Ces nouvelles conditions
sédimentaires à Doun Baba Diéye seraient dues à une résilience côtière.
Les incertitudes sur les tendances climatiques et les dynamiques
hydrologiques et géomorphologiques de la Langue de Barbarie exigent
une bonne maîtrise de la dynamique actuelle pour une gestion maîtrisée
des contraintes. L’anthropisation de ces espaces côtiers aurait pour
conséquence de réduire la résilience côtière au changement climatique
appréhendé. En effet, des projets d’envergure tels que le port
fluviomaritime de l’OMVS et le port artisanal de l’ANAM sont prévus.
Avec la découverte récente de gisements d’hydrocarbures à une
cinquantaine de kilomètres des côtes de Saint-Louis, des plateformes
offshores seront installées. Des études officielles d’impacts sur les fonds

429
et courants marins considèrent que leur impact ne constitue pas un facteur
aggravant de l’érosion côtière.
Cependant, il est probable que l’installation de ces plateformes va
augmenter le niveau de risque sur le littoral au niveau de la Langue de
barbarie.
S’agissant de la lutte contre l’érosion côtière, les initiatives
individuelles et communautaires d’adaptation des résidents pour se
protéger et s’adapter aux aléas côtiers correspondent principalement au
muret de bois ou de pierre, à des digues avec des sacs de sable, à la
plantation de végétaux (Photo 2).
Les actions de l’État du Sénégal pour l’atténuation et l’adaptation
concernent des ouvrages lourds pour casser l’énergie des vagues avec des
sacs de sable (1,5 m3) déposés le long du rivage (Photo 3). Ces mesures
entamées après la catastrophe du village de Doun Baba Diéye ont été
financés par le Ministère de l’Environnement à hauteur de 525 000 Euros
(Rey et Fanget, 2017). Toutefois, elles n’ont pas produit les résultats
escomptés. Depuis lors, les enrochements et les murets en pierres ont été
privilégiés dans certains secteurs côtiers urbanisés comme à Goxu-
Mbathie et Santhiaba (Photo 1 et 4). Ces ouvrages sont en cours de
réalisation et ont nécessité un financement de 37 millions d’euros dont 15
millions de la France et 22 millions de la Banque mondiale (Varcin,
2018).

Photo 1 : Enrochement de la côte à Photo 2. Plantation de végétaux


Guet Ndar. Sambou D. 01/2019. sur la côte à Hydrobase. Sambou
D. 01/2019.

430
Photo 3 : Protection par digue avec Photo 4: Travaux de protection
sacs de sable détruits après une (enrochement et muret) à Goxu
surcote. Sambou D. 01/2019. Mbathie. Sambou D. 01/2019.

Mais, ces structures sont-elles adaptées à la dynamique actuelle de la


côte de la Langue de Barbarie ? Ne contribuent-elles pas à accélérer
l’érosion côtière ? Quels peuvent être leurs impacts ?
Certains habitants interrogés considèrent que ces structures ont des
impacts négatifs sur les plages et la côte et qu’elles favorisent l’érosion
côtière. Les travaux de Bernatchez et al. (2008) ont montré que sur les
côtes basses sablonneuses, les ouvrages de protection rigides réduisent
certes à court terme le recul du trait de côte, mais augmentent le risque de
submersion. D’autres études ont montré que l’approche fixiste ne donne
pas toujours de bons résultats parce que les temporalités côtières ne
correspondent pas au temps des décisions et des actions sociétales (Rey et
Fanget, 2017).
Ainsi, il est encore nécessaire de sensibiliser les résidents des milieux
côtiers aux différents risques côtiers et surtout aux différentes mesures
d’adaptation.
5- Conclusion
La Langue de Barbarie est un milieu fragile et instable où la
problématique de la réduction de la vulnérabilité et du renforcement de la
résilience est essentielle. Au-delà de l’État du Sénégal, cela interpelle
également les communautés locales, les organisations humanitaires et les
partenaires au développement. Les réponses devront fondées sur une
analyse approfondie des stratégies publiques et privées de mises en œuvre
de la politique d’adaptation aux conséquences des changements
climatiques. Dans cette perspective, il serait intéressant d’analyser les
stratégies de mobilisation du capital humain, naturel et social pour

431
impulser les dynamiques de résilience dans les zones côtières. Il est aussi
important d’identifier les besoins prioritaires en matière de réalisation
d’infrastructures qui vont contribuer à cette résilience.
Remerciements : Les auteurs remercient la fondation de la Croix
Rouge Française et le LMI-PATEO.
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