LES DIFFERENTS MODES D’IRRIGATION
Le Choix d’un système d’irrigation est un paramètre important, qui a des
conséquences plus ou moins directes sur l'efficience de l'irrigation ou sur les rendements
des cultures irriguées. Mais avant de choisir le mode d’irrigation, il a lieu de connaître,
les différents modes.
a) Classification
Les différents modes, techniques ou modes d’arrosages se subdivisent en sous-systèmes
qui correspondent à des procédés différents d’aménagement du sol. On distingue :
Irrigation par ruissellement (déversement)
Par rigole de niveau,
Par rigole à eau courante (rases),
Par ados (ordinaires ou en étages),
Par calant provençaux
Irrigation par submersion
Submersion naturelle,
Submersion artificielle
Irrigation par infiltration
Par rigoles ouvertes,
Par fossés,
Par conduites souterraines
Irrigation par aspersion
Micro irrigation ou irrigation localisée
Il a lieu de noter qu’au niveau de ces deux derniers paragraphes, les informations
présentées ici, ne sont que de simples descriptions. A ce titre nous soulignons à nos
étudiants, que ces notions seront plus abordées en détails dans des modules spécialisés.
Ainsi, nous nous limiterons ici aux améliorations apportées à l’irrigation de surface
particulièrement à l’irrigation à la raie et aux systèmes d’arrosage par aspersion et ses
variantes et enfin à l’irrigation au goutte à goutte.
b) Irrigation de surface
L’irrigation de surface ou irrigation gravitaire consiste à repartir l’eau sur la parcelle
cultivée par ruissellement sur le sol dans les sillons (irrigation à la raie) ou en nappe
(irrigation par planche ou calant) ou encore par submersion contrôlée (irrigation par
bassins).
Peu coûteux en investissement, nécessitant peu d’énergie, c’est le mode d’irrigation le
plus ancien et le plus répandu dans le monde.
Sous la forme traditionnelle, l’eau est amenée au niveau de la parcelle, puis distribuée
en tête de celle-ci dans des canaux en terre. L’alimentation des raies, des planches ou des
bassins se fait par ouverture de brèches dans les berges de ces canaux. Les pertes par
infiltration dans les canaux en terre ainsi que la difficulté de contrôler les débits délivrés
à travers les brèches conduisent à un gaspillage de l’eau et à une grande hétérogénéité
des arrosages.
On a constaté sur des vieux réseaux de cette espèce, des prélèvements de l’ordre de
2000 m3 par ha et par an, alors que les besoins ne sont que de l’ordre de 4 à 5 m3 par ha
et par an.
Les techniques actuellement disponibles permettent d’apporter une solution à ce,
problème Au niveau de la parcelle, des dispositifs mécaniques permettent de mieux
contrôler la répartition de l’eau en tête de parcelle et les débits délivrés dans les raies ou
sur les planches et dans les bassins.
Modernisation de l’irrigation à la raie
Pour ce qui concerne l’irrigation la raie, les dispositifs les plus courants sont les
siphons, les gaines souples, les tubes à vannettes, les systèmes dits “californiens“ et les
dispositifs automatiques appelés “Trans irrigation” (G.TRON et P.BERTHOME, 1989).
Les siphons sont des tuyaux de petit diamètre (20 à 50mm) d’une longueur comprise
entre 1 m et 1m50. Il sont réalisés en matériaux rigides ou semi-rigides, les plus courants
étant en PVC.
Ils nécessitent une faible charge de 10 à 20 cm et permettent, sous ces charges, de
délivrer un débit pouvant varier de 0’4 l/s à 2 l/s environ. On peut modifier les débits en
plaçant des bouchons perces à la sortie du siphon ou en utilisant des siphons de diamètres
différents ou encore en jouant sur le nombre de siphons.
Les siphons présentent l’avantage de ne pas coûter cher, ils permettent d’assurer une
bonne répartition des débits. Néanmoins le transport et l’amorçage des siphons
nécessitent une manutention relativement importante. Il faut d’autre part surveiller les
risques de désamorçage en cours d’irrigation.
Figure n° 1: Représentation schématique
Les gaines souples sont constituées d’une manche souple en matière plastique placée en
tête de parcelle sur laquelle sont fixées des manchettes de dérivation qui alimentent les
raies. Ces manchettes sont souvent munies d’un dispositif permettant d’&raser plus ou
moins le tube pour limiter les débits.
Les pièces de raccordement de ces manchettes à la gaine ainsi que limiteurs de débits
sont en polyéthylène. On trouve des gaines de 150mm de diamètre et de 50m de long ou
de 105mm de diamètre et de 30m de longueur.
Les manchettes de dérivation ont un diamètre de 50mm et une longueur de 0m50.
Plusieurs éléments de gaines peuvent être raccordés avec des manchons en PVC. Lorsque
l’installation n’est pas en service, la gaine est aplatie sur le sol.
L’utilisation correcte des gaines nécessite une charge de 40 cm à l m de colonne d’eau.
A titre indicatif, le débit à pleine ouverture d’une dérivation est de l’ordre de 2 l/s pour
une charge de 50 à 60 cm.
Les gaines souples présentent l’avantage de pouvoir être installées rapidement et de
ne pas créer d’obstacles au passage d’engins agricoles. Elles peuvent être pliées et rangées
aisément en fin de campagne. L’inconvénient majeur est de ne pas permettre un réglage
précis des débits admis dans les raies. I1 faut d’autre part veiller à les stocker à l’abri des
rats.
Les tubes à vannettes sont des tuyaux en PVC rigide traité, contre l’ultraviolet sur
lesquels on fixe des vannettes coulissantes à 1’écartement souhaité en fonction de
l’espacement des raies. Les tuyaux utilisés sont des éléments de 6m de long et de 200mm
de diamètre.
Plusieurs éléments peuvent être raccordes entre eux facilement. Les tubes sont
disposés sur un sol préalablement régalé en tête de parcelle en alignant toutes les
vannettes (Fig. 2). Le raccordement des tubes au canal d’irrigation ou à la pompe peut
être réalise soit avec des pièces en PVC ou au moyen de gaines souples ou de raccords en
acier.
Cet équipement exige une charge minimale
disponible en tête de parcelle de l’ordre de 30cm;
les joints sont étanches jusqu’à 1 bar de pression.
Avec des ouvertures de vannettes de 10 à 40mm
et des charges sur la vannette de 10 cm à l m de
colonne d’eau, on peut obtenir des débits variant
de 0,35 à environ 4 l/
Les tubes à vannettes permettent de régler et de contrôler les débits admis dans des raies
de manière précise et fiable. Ils présentent par ailleurs l’avantage de pouvoir être poses
et déposés aisément en début et fin de campagne. Ils constituent néanmoins un obstacle
au passage en tête de parcelle et leur stockage doit être organise en fin de campagne
d’irrigation.
Les systèmes “californiens” sont constitués de tubes rigides en PVC enterres en tête de
parcelle, sur lesquels on fixe des petites cheminées de sortie ou cannes qui alimentent les
raies. Les tuyaux enterres ont un diam6tre de 160 à 300mm et les petites cannes un
diamètre, de 70 à 100mm.
Les cannes de sortie peuvent être munies d’un dispositif permettant de régler le débit,
tel que des manchettes souples avec pinces, ou des caches coulissants qui obstruent
l’orifice de sortie
Figure n 3 : Système « californien »
Le système présente l’avantage d’être fixe, ce qui supprime toutes les manipulations de
pose et de dépose. L’installation étant enterrée, elle ne crée aucune gêne pour les travaux
agricoles. I1 est facile d’utilisation. I1 doit néanmoins être dimensionné correctement et
le processus d’installation nécessite une étude hydraulique correcte.
Le système “Trans irrigation” (câble irrigation aux USA) (fig.4) est constitué d’un
tuyau rigide pose avec une pente régulière en tête de parcelle et perce d’orifices calibres
qui alimentent les raies. Le déplacement automatique d’un piston à l’intérieur du tube
entraîne le déplacement de la main d’eau sur l’ensemble de la parcelle.
Le nombre de trous alimentes est toujours le même, et le débit de chaque trou décroît
progressivement jusqu’à s’annuler au fur et à mesure que le piston se déplace vers l’aval
du trou.
Figure n° 4 : Le système Trans irrigation
Le tuyau est en PVC rigide traité anti ultraviolet de diamètre de 150mm7 il est pose avec
une pente comprise entre 2,5 et 6mm par mètre et les orifices sont calcules en fonction du
débit que l’on souhaite obtenir. L’avancement du piston est commandé par le
déroulement d’un câble.
A la fin de l’irrigation, le piston est relevé et ramené en tête et le câble est rembobiné.
Le déroulement du câble peut être règle manuellement ou dans les systèmes
automatiques, par l’intermédiaire d’un micro-ordinateur et de balises qui contrôlent le
déroulement de l’irrigation. La main d’eau délivrée est de l’ordre de 30 à 50 l/s.
Ce dispositif présente l’avantage de nécessiter peu de travail pendant l’irrigation. Il
permet par ailleurs une très bonne maîtrise de la dose apportée grâce à la modulation
automatique des débits décroissants à chaque trou, ce qui permet de réduire les pertes en
colature.
C'est néanmoins une installation onéreuse qui nécessite une étude hydraulique
préalable correcte et beaucoup de soins dans la mise en place. L'installation peut être en
surface ou enterrée avec des cannes de sortie sur chaque orifice
c) L’irrigation par aspersion
L’irrigation par aspersion s’est rapidement développée après la seconde guerre
mondiale, notamment en Europe et aux Etats-Unis. L’eau est transportée dans des
réseaux de conduites sous pression puis délivrée au niveau de la parcelle par des bornes
qui régulent la pression et le débit. A l’aval de la borne des conduites (porte-rampes et
rampes) alimentent sous pression des asperseurs rotatifs qui répandent l’eau en pluie.
Le porte-rampes et les rampes sont constitués de tubes d’une longueur de 3, 6 ou 9 m
et sont faits en alliage d’aluminium, en acier galvanisé ou encore en polychlorure de
vinyle.
On trouve également des rampes en polyéthylène à haute densité. Les rampes ont
généralement un diamètre de 50mm. L’asperseur est caractérisé par Ie diamètre de sa
buse qui, pour une pression déterminée, définit son débit, la portée du jet et la répartition
de l’eau, en un mot la pluviométrie de l’asperseur.
I1 existe des asperseurs équipés d’une seule buse et d’autres qui sont munis de deux
buses de différent diamètre pour améliorer l’homogénéité de la répartition
pluviométrique dans la surface arrosée. Les asperseurs peuvent être montes directement
sur la rampe par l’intermédiaire d’une allonge rigide de 0,50m à 2 m que l’on fiche sur un
Té à clapet, fixe sur une plaque stabilisatrice. On peut également monter les asperseurs
sur un bipieds ou sur un trépied de 1 à 2m50 de hauteur.
Les asperseurs les plus couramment utilisés sont des asperseurs à moyenne pression
qui fonctionnent sous une pression de 2 à 5 bars, avec des débits de l’ordre de 1 à 3m3/h
et des portées de jet de 12 à 18rn. On obtient des pluviométries de 3,5 à 6,5mm/h. Si la
pression est supérieure à la pression nominale, notamment en bas de pente, on peut
équiper chaque asperseur d’un régulateur de pression que l’on monte juste l’amont de
celui-ci.
La quantité d’eau qui arrive au sol le long du jet d’asperseur diminuant lorsque l’on
s’éloigne de celui-ci, pour obtenir une répartition de l’eau homogène on doit disposer les
asperseurs de manière à avoir un recoupement suffisant des jets. Ils sont généralement
disposés en carré, rectangle ou en triangle dont les dimensions les plus courantes sont 18
X18m, 18 X 21 m, 21x21 m, 18 X 24m.
Figure n° 5 : Disposition des asperseurs en carré (a) et en triangle (b)
Les premiers réseaux étaient équipés de petits asperseurs disposes le long d’une rampe
mobile en alliage léger que l’on déplaçait à la main de poste en poste, pour irriguer
l’ensemble de la parcelle. (fig.6).
Relativement peu coûteux en investissement, ce système était très exigeant en main
d’œuvre.
On a peu à peu évolué vers la couverture totale (fig. 7) qui consiste à disposer sur la
parcelle en début de campagne un quadrillage de rampes de petits diamètres, le long
desquelles on déplace ensuite manuellement les asperseurs
Figure n° 6 : Rampe mobile déplaçable Figure n° 7: Couverture totale
On a finalement abouti à la couverture intégrale qui consiste à équiper les rampes fixes
de l’ensemble des asperseurs. Une fois post l’ensemble n’est plus déplacé pendant toute
la saison d’irrigation. La mise en eau successive des postes d’arrosages est réalisée par
l’ouverture ou la fermeture de petites vannes en tête de chaque rampe.
Ces vannes peuvent être commandées manuellement ou à l’aide de vannes semi-
automatiques comme les vannes volumétriques ou encore de manière automatique par
des programmateurs d’arrosage. (fig. 8).
Figure n° 8 : couverture intégral
La couverture intégrale présente l’avantage de supprimer les interventions manuelles
pour les changements de poste, presque totalement lorsque les manœuvres des vannes
sont manuelles ou totalement si ces manœuvres sont automatiques. Cet avantage est
néanmoins obtenu au prix d’un investissement d’autant plus élevé que le système est
automatisé.
Le gros intérêt de la couverture intégrale est qu’avec une bonne disposition
d’asperseurs on peut obtenir une répartition bien homogène de l’eau sur l’ensemble de
la surface irriguée. Les pertes d’eau sont pratiquement nulles et dans des dispositifs
bien conçus, on obtient des rendements hydrauliques de l’ordre de 90 à 95 %. Ces
systèmes peuvent être bien adaptes h toutes les formes de parcelle, à toutes les natures
de sol quelle que soit la topographie et à toutes cultures. La couverture intégrale convient
particuli6rement bien aux cultures annuelles, dont la sole irriguée peut être déplacée dans
l’assolement sur l’ensemble de l’exploitation.
Le problème en aspersion est l’influence du vent qui augmente très sensiblement
l’hétérogénéité de répartition de l’eau dés que la vitesse du vent atteint environ 10 km/h.
Au-delà de 30 km/h l’irrigation devient pratiquement impossible. On atténue l’effet du
vent en rapprochant le plus possible les asperseurs et en les disposant en triangle ou en
rectangle, dont la plus grande dimension est orientée dans le sens du vent.
Peu à peu, pour arroser de plus grandes surfaces, les asperseurs ont évolué vers les
canons d’arrosage qui sont de gros asperseurs rotatifs fonctionnant sous une pression
élevée de l’ordre de 5 à 8 bars, équipés de buses de 16 à 301mm. Ces canons ont un débit
de 30 à 100 m3 /h et ‘une portée du jet qui peut aller d’une vingtaine de mètres à plus de
cinquante mètres. I1 faut savoir que l’irrigation au canon est d’autant plus sensible au
vent que la portée du jet est importante. Par ailleurs les gros canons ont une forte
pluviométrie avec de grosses gouttes qui peuvent poser des problèmes de battances du
sol (formation de croûte superficielle) sur des sols limoneux ou fins.
Les systèmes ont également évolué peu à peu vers des appareils mobiles ou machines
d’arrosage. Les plus répandus sont les enrouleurs et les pivots. (fig. 15 et 16).
L’enrouleur est constitue d’une bobine mue par un moteur hydraulique, sur laquelle
s’enroule un tuyau flexible en polyéthylène. L’enroulement du tuyau provoque le
déplacement d’un canon d’arrosage monté sur un chariot à roues fixe à l’extrémité du
tuyau.
L’enrouleur effectue ainsi un arrosage en bande, sans intervention. Au cours de
l’arrosage, la vitesse d’enroulement est réglée automatiquement de façon h apporter la
dose d’eau choisie. En fin de parcours l’enroulement s’arrête automatiquement et
l’ensemble est déplacé au moyen d’un tracteur pour arroser la bande suivante :
Figure n° 9: Irrigation par canon enrouleur
L’enrouleur est le dispositif le plus utilisé pour arroser les grandes cultures annuelles. Il
présente l’avantage d’une grande souplesse d’utilisation, pouvant être aisément déplacé
d’une sole à l’autre. I1 présente l’inconvénient du canon à savoir que la sensibilité au vent
qui peut entraîner un arrosage très hétérogène. On peut y palier en remplaçant le canon
par une rampe d’asperseurs montée sur roue. Le dispositif, beaucoup plus encombrant,
perd alors de sa souplesse. Exigeant une pression de fonctionnement élevée (7 à 8 bars) il
consomme beaucoup d’énergie.
Le pivot ou rampe pivotante est constitué d’une rampe articulée dont les travées sont
portées par des tourelles automotrices entraînées par des moteurs électriques. La rampe
peut comprendre jusqu’à une quinzaine de travées de 35 à 65 m chacune. Elle est
alimentée eau par l’une de ses extrémités, par un tuyau vertical ou pivot, autour duquel
elle tourne.
Le pivot arrose automatiquement un cercle ou une portion de cercle dont la superficie
peut atteindre 100 à 150 ha. (Fig. 10).
Figure n° 10 : Irrigation par Pivot
d) L’irrigation localisée
D’abord utilisée sous serre, la micro-irrigation ou irrigation localisée, fut appliquée en
plein champ en Israël vers 1950 et s’est ensuite développée progressivement à partir des
années 1960, notamment en Australie, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et en Europe.
L’irrigation localisée consiste humidifier une partie du sol dans la zone des racines des
cultures en y apportant des petites doses d’eau fréquentes à faible débit. L’eau véhicule
dans des tuyaux en plastique de faible diamètre; est diffusée au voisinage des racines par
des organes de distribution tels que des goutteurs, diffuseurs ou des ajutages calibres.
(fig. 11).
Ces organes fonctionnent sous une pression de l’ordre de 1 bar avec des débits de 1 à
8 l/h pour ce qui concerne les goutteurs ou les gaines perforées, 20 à 60 l/h pour ce qui
concerne les diffuseurs, 35 à 100 l/h pour les ajutages calibres (RNED-HA, 1992)
Figure n° 12: Schéma d’une installation de micro-irrigation
Utilisant de faibles débits avec de faibles pressions, cette technique présente l’avantage
sur l’aspersion d’exiger peu d’énergie et des équipements légers. Les arrosages ne
mouillent pas les feuilles, ne sont pas sensibles au vent et les pertes par évaporation sont
limitées. La micro irrigation permet un très bon contrôle des apports d’eau tant en ce qui
concerne les quantités
Apportées que l’uniformité des apports : on peut atteindre des rendements hydrauliques
de 95%, voire même plus élevés.
Cela à condition toutefois que le système soit bien conçu et fonctionne bien. La
conception du réseau, c’est-à-dire le choix de débits et de l’espacement des goutteurs,
ainsi que la conduite de l’irrigation nécessitent une étude assez précise, qui tienne compte
des caractéristiques du sol et de son aptitude à diffuser l’eau latéralement.
Les dispositifs de micro-irrigation sont. Sensibles au colmatage physique (particules
solides), chimique (dépôts, incrustations) et biologique (développement d’organismes).
Leur bon fonctionnement exige une eau de bonne qualité, ce qui nécessite en général
un poste de filtration, une surveillance et un entretien du réseau efficace.
L’apport fréquent de doses faibles impose pratiquement une automatisation du réseau.
Mais celle-ci est facile tant pour l’irrigation que pour les apports d’engrais par le réseau.
La concentration des racines dans les volumes limites des bulbes humides rend les
plantes sensibles à toutes défaillances qui peuvent affecter les apports d’eau.
Enfin les investissements d’un bon réseau de micro-irrigation sont élevés.
C’est un système particulièrement bien adapté aux cultures à haut revenu telles que les
vergers, les vignes et le maraîchage. Sur les grandes cultures sont coût d’investissement
limite son développement.
Moderniser l’irrigation ne signifie pas obligatoirement qu’il faut remplacer l’irrigation
de surface par l’aspersion ou par la micro-irrigation. Des progrès, qui permettent la
diminution des interventions manuelles pénibles et l’amélioration des performances des
réseaux, ont été réalisés dans tous les modes d’irrigation.
Mais cela au prix d’équipements industriels plus ou moins automatisé, souvent
coûteux et dont l’utilisation peut exiger une bonne technicité.
Certes, l’irrigation de surface ne permet pas d’atteindre les rendements hydrauliques
maximaux des réseaux sous pression. Mais un système d’irrigation de surface modernisé
bien utilise peut avoir une performance bien supérieure à celle d’un réseau d’irrigation
par aspersion ou de micro-irrigation qui fonctionne mal.