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Une Introduction: À La Dynamique Des Fluides

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Gloire Vutya
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LMD

Michel Rieutord Michel Rieutord


Une introduction à la

u
dynamique des fluides

M. Rieutord
Une véritable introduction à la mécanique des fluides qui ancre cette discipline dans la phy-
sique en s'appuyant sur de nombreux exemples issus des sciences de l'Univers.

Une introduction à la
Après le succès de la première édition, cette deuxième édition propose un texte revu et
corrigé mais surtout enrichi de nouveaux sujets.
Ce livre illustre les différents domaines de la dynamique des fluides par des exemples puisés
dans les sciences de l'Univers. La Terre, les planètes géantes, les disques d'accrétion et les
étoiles fournissent ainsi de nombreuses illustrations aux sujets discutés, soulignant par
ailleurs l'importance de cette branche de la physique en astrophysique ou en géophysique. dynamique des fluides

Une introduction à la dynamique des fluides


Le souci de l'auteur est d'amener l’étudiant, pourvu d'un bagage en physique et en mathé-
matiques de première année d'université, vers une solide connaissance du mouvement
fluide. L'ouvrage ne suppose donc aucun savoir préalable. Les quatre premiers chapitres
guident d'abord le lecteur vers les connaissances de base de la mécanique des fluides tout
en donnant une information claire sur la physique ou les mathématiques nécessaires au
franchissement de chaque étape. On aborde alors les ondes et les nombreuses applications
de la dynamique des fluides : les instruments de musique, les vagues à la surface de l'eau
ou même les ondes de choc dans les étoiles. On poursuit avec la présentation des multiples
instabilités qui peuvent affecter le mouvement des fluides et conduire à la turbulence si
commune dans l'environnement ; on s'intéresse enfin aux effets surprenants d'une rotation
d'ensemble, effets dont la météorologie doit nécessairement tenir compte.
Les lecteurs les plus passionnés pourront aussi aborder des thèmes où la recherche est
encore très active : la turbulence, la magnétohydrodynamique et la théorie cinétique des
gaz. Ces sujets sont touffus et là encore l'auteur prend soin de guider le lecteur pour l'ame-
ner aisément aux résultats essentiels de ces domaines.

+Les «plus»
} Différents niveaux de lecture } De nombreux exemples sont tirés
de l'astrophysique
} De nombreux exercices et leur MANUEL DE COURS
solution } Des références bibliographiques

LMD
Michel Rieutord est astrophysicien et professeur à l'université Paul Sabatier à Toulouse,
membre honoraire de l'Institut Universitaire de France. Agrégé de physique et docteur ès
sciences, il a enseigné la dynamique des fluides à tous les niveaux de l'université. Ses tra-
vaux sur la dynamique des fluides en rotation sont reconnus internationalement. Depuis u u
de nombreuses années il a travaillé au développement de la dynamique des fluides en
Astrophysique et au rayonnement de cette discipline.
u u
Conception graphique : Primo&Primo

ISBN 978-2-8041-8554-1
Dans le cadre du nouveau Système Européen de
D L1
Transfert de Crédits (E.C.T.S.), ce manuel couvre
les niveaux : L2
En France : Licence 2-3 et Master 1-2. M2
En Belgique : Licence 2-3 et Master 1-2. M1 L3
DYNFLU En Suisse : Licence 2-3 et Master 1-2.
Au Canada : Licence 2-3 et Master 1-2.
www.deboeck.com
Une introduction à la
dynamique des fluides
Licence Maîtrise Doctorat
Physique
Aslangul C., Mécanique quantique. 1. Fondements et premières applications
Aslangul C., Mécanique quantique. 2. Développements et applications à basse énergie. 2e éd.
Aslangul C., Mécanique quantique. 3. Corrigés détaillés et commentés des exercices
et problèmes
Bécherrawy T., Optique géométrique
Biemont É., Spectroscopie atomique. Instrumentation et structures atomiques
Biemont É., Spectroscopie moléculaire. Structures moléculaires et analyse spectrale
Champeau R.- J., Carpentier R., Lorgeré I., Ondes lumineuses. Propagation, optique de Fourier,
cohérence
Taillet R., Optique physique. Propagation de la lumière
Watsky A., Thermodynamique macroscopique

Chimie
Cachau-Herreillat D., Des expériences de la famille Acide-Base. 3e éd.
Cachau-Herreillat D., Des expériences de la famille Réd-Ox. 2e éd.
Depovere P., Chimie générale. 3e éd.
Depovere P., Chimie organique. 2e éd.
Kiel M., L’oxydoréduction. Du nombre d’oxydation aux diagrammes de Pourbaix
McMurry J., Begley T., Chimie organique des processus biologiques
Moussard C., Biochimie structurale et métabolique. 3e éd.
Moussard C., Biologie moléculaire et Biochimie des communications cellulaires
Rabasso N., Chimie organique. Généralités, études des grandes fonctions et
méthodes spectroscopiques. 2e éd.
Rabasso N., Chimie organique. Hétéroéléments, stratégies de synthèse et
chimie organométallique. 2e éd.
Michel Rieutord

Une introduction à la
dynamique des fluides

MANUEL DE COURS
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine
de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com

© De Boeck Supérieur s.a., 2014 1re édition


Fond Jean Pâques 4, 1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits réservés pour tous pays.


Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment
par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans
une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de
quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : octobre 2014
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2014/0074/261 ISBN 978-2-8041-8554-1
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physique
Avant-propos de la deuxième
édition
La seconde édition de mon cours de dynamique des fluides propose un texte revu
et corrigé de la première édition enrichi d’un chapitre ainsi que de plusieurs sections
supplémentaires. La principale nouveauté est le chapitre 11 dont le but est de présenter
au lecteur une description du lien qui unit le contenu microscopique, discret ou par-
ticulaire d’un fluide à son aspect macroscopique qui est celui d’un continuum. Nous
espérons avoir réussi à relever le défi de donner au lecteur toutes les bases nécessaires
pour comprendre ce très vaste sujet.
Les sections supplémentaires ajoutent une présentation de l’instabilité de Marangoni-
Bénard qui montre un effet des contraintes tangentielles induites par la tension super-
ficielle. Nous discutons aussi l’équation de Chapman-Proctor qui nous permet d’illus-
trer l’utilisation d’un développement multi-échelle pour déterminer la dynamique de la
convection à flux fixée. Enfin nous avons ajouté une longue introduction à la théorie
des pertubations optimales ou perturbations à croissance algébrique dont la mécanique
des fluides s’est enrichie au cours du dernier quart de siècle.
Finalement, plus encore que dans la première version de ce livre, nous avons cher-
ché à illustrer les différents thèmes abordés par des exemples puisés dans les sciences
de l’Univers. La Terre, les planètes géantes, les disques d’accrétion ou les étoiles four-
nissent ainsi de nombreuses illustrations des sujets discutés, soulignant par ailleurs
l’importance de la dynamique des fluides en astrophysique ou en géophysique.
Cette seconde édition a bénéficié des remarques de nombreux lecteurs et tout parti-
culièrement des relectures d’Arnaud Antkowiak et de Pierre-Louis Blelly sur quelques
points clefs. Elle doit naturellement beaucoup aux étudiants qui, par leurs questions,
m’ont forcé à aller au fond des problèmes. Puisse ce livre leur apporter en retour les
réponses qu’ils recherchent.

Toulouse, octobre 2013 Michel Rieutord

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physique
Avant-propos de la première
édition
L’idée qui a présidé à l’écriture de ce livre était celle d’un cours sur la dynamique
des fluides indépendant du contexte « science de l’ingénieur » de cette discipline. Nous
voulions une présentation qui soit celle du physicien, c’est-à-dire de celui qui observe
la Nature et tente d’en comprendre les mécanismes.
Les fluides sont omniprésents dans notre environnement et leur mouvement se rap-
pelle à nous quotidiennement, ne serait-ce que par le temps qu’il fait. Ainsi comment
ne pas être intrigué, en tant que physicien, par le vol d’un oiseau, le déferlement d’une
vague ou la formation d’un nuage ? De façon assez surprenante la mécanique des fluides
s’est tenue longtemps à l’écart de la physique (une situation qui semble fort heureu-
sement changer), notamment du cursus universitaire des physiciens français, alors que
beaucoup de grands noms de la physique y ont imprimé leur marque, à commencer
par Newton, Euler, Maxwell, Rayleigh, Heisenberg, Landau, Chandrasekhar etc. Pour-
tant cette discipline offre encore de beaux défis aux chercheurs ; dans les années 1950,
Heisenberg notait que la turbulence reste l’un des problèmes majeurs non-résolus de
la physique classique ; presque cinquante ans plus tard cette remarque est toujours
valable.
Le présent ouvrage essaye d’introduire les principaux thèmes de la mécanique des
fluides, l’idée étant de fournir les bases nécessaires pour aborder n’importe quelle partie
de la discipline. En fin de chaque chapitre, des exercices sont proposés pour aider le
lecteur à vérifier son assimilation. Une liste d’ouvrages est également proposée, permet-
tant un approfondissement des questions traitées ou offrant un point de vue différent.
Un chapitre de compléments de mathématiques est aussi inclus de manière à ce que ce
cours puisse être abordé avec un bagage de connaissances égal à celui d’un étudiant en
fin de premier cycle universitaire.
Le niveau de ce cours n’est pas uniforme et progresse de chapitre en chapitre : grosso
modo, les quatre premiers chapitres reflètent le contenu d’un cours donné en licence de
physique à l’université Paul Sabatier de Toulouse, les quatre suivants sont issus d’un
cours donné au même endroit en maîtrise de physique et les deux derniers (avec des
reprises dans d’autres chapitres) un cours au DEA d’astrophysique de Toulouse.

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physique
Dynamique des fluides
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Après avoir commis son œuvre, l’auteur doit avouer qu’elle fut réalisée grâce à
quelques complices qu’il va s’empresser de remercier.
Pour commencer l’instigateur, José-Philippe Pérez sans qui rien n’aurait commencé.
Des décors m’ont été fournies par Alain Vincent, Hervé Willaime et Thierry Roudier.
La mécanique a été huilée par André Violante ; les costumes sont de Donald Knuth.
Le scénario a été relu et corrigé par Boris Dintrans dans le rôle de l’étudiant, Katia
Ferrière dans le rôle du gourou MHD, Geneviève dans le rôle de ma femme, et mon
père dans son propre rôle. La pièce a été conçue à l’Observatoire Midi-Pyrénées et
jouée à de nombreuses reprises devant les étudiants de l’Université Paul Sabatier qui
étaient enthousiastes ou effrayés, mais jamais indifférents, surtout en examens. Enfin,
l’acteur-auteur-compositeur remercie les éditions Masson pour leur confiance tout au
long de cette aventure et espère que la pièce pourra être re-jouée, réinterprétée ...

Toulouse, mai 1997 Michel Rieutord

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physique
Guide de lecture
Le premier chapitre tente de répondre à la question : comment décrire le mouvement
d’un fluide ? Nous y établissons les équations de base de la dynamique des fluides. Le
deuxième chapitre, dédié à la statique nous permet de commencer avec un problème
relativement simple. Nous abordons ensuite les premiers problèmes de dynamique en
considérant le cas idéal des fluides parfaits où tout phénomène de diffusion est éliminé.
Essentiellement cette idéalisation permet d’apprécier les effets de pression et d’inertie
sur le mouvement. Au quatrième chapitre, nous incluons la viscosité dans le cas simple
des fluides incompressibles et introduisons alors la notion de couche limite qui reflète
la compétition entre transport diffusif et advectif.
Sont abordées ensuite les différentes ondes qui peuvent se propager dans un fluide
ce qui nous permet de glisser naturellement vers les instabilités. Nous avons dédié
un chapitre entier au problème de la convection thermique qui fournit un exemple
d’instabilité où les notions introduites au chapitre précédent peuvent être mises en
application de façon concrète. Le huitième chapitre est consacré aux fluides en rotation
si importants pour comprendre la dynamique atmosphérique ou océanique.
Le neuvième chapitre est une introduction à la turbulence ; nous y présentons les
résultats classiques de turbulence homogène isotrope et essayons d’introduire le lecteur
à quelques questions d’actualité. Le dixième chapitre dédié à la magnétohydrodyna-
mique, permet de se faire une idée de la dynamique des fluides conducteurs qui jouent
un rôle majeur en astrophysique. Enfin le onzième et dernier chapitre tente d’intro-
duire le lecteur aux fondements statistiques de la dynamique des gaz. On veut lui
permettre de mieux comprendre l’émergence du milieu continu à partir d’une matière
distribuée essentiellement de façon discrète. Des compléments de mathématiques ainsi
que la solution des exercices terminent ce cours.
Un certain nombre de sections ont été marquées d’un ♠ : la maîtrise de leur contenu
n’est pas nécessaire pour suivre l’exposé ; elles peuvent être laissées de côté lors d’une
première lecture.

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physique
Table des matières

Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides


1 Un bref historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2 Le concept de fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.2 Les milieux continus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3 La cinématique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3.1 Notion de particule fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3.2 Description lagrangienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.3 Description eulérienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.4 Dérivée particulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.5 Déformation d’un élément fluide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.6 Les fluides incompressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.7 Évolution d’une quantité intégrale entraînée par le fluide . . . . . . . . . . . 8
3.8 Fonction de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4 Les lois du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4.1 Conservation de la masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4.2 Conservation de la quantité de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.3 Conservation de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5 Les lois de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
5.1 La contrainte de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
5.2 Le fluide parfait. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
5.3 Les fluides newtoniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
5.4 Autres lois de comportement ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
6 Les relations thermodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
6.1 Le gaz parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
6.2 Les liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6.3 Le fluide barotrope. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

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physique
Dynamique des fluides
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7 Les conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35


7.1 Sur le champ de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
7.2 Sur la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
7.3 La tension superficielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
7.4 Les conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
8 Introduction au formalisme lagrangien ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
8.1 Les équations du mouvement en variables lagrangiennes . . . . . . . . . . . 41
8.2 Exemple d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Chapitre 2 La statique des fluides


1 Les équations de la statique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2 Équilibre dans un champ de gravitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.1 Théorème de Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2 Atmosphères en équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.3 Liquide stratifié entre deux plaques horizontales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.4 Masses fluides autogravitantes en rotation ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3 Propriétés de la résultante des forces de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.1 Théorème d’Archimède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.2 Centre de poussée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3 Poussée sur une paroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4 Les équilibres régis par la tension superficielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.1 Quelques figures particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2 Équilibre d’un liquide mouillant un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Chapitre 3 Écoulement des fluides parfaits


1 Équations du mouvement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
1.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
1.2 Autres formes de l’équation d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2 Quelques propriétés du mouvement des fluides parfaits . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.1 Théorème de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.2 Le champ de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.3 Exemples d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.4 Théorème de Kelvin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.5 Influence de la compressibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3 Les écoulements irrotationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.2 Rôle de la topologie pour un écoulement irrotationnel . . . . . . . . . . . . . 78
3.3 Théorème de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.4 Théorème de l’énergie cinétique minimale ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.5 Analogie électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
3.6 Écoulement plan potentiel d’un fluide incompressible . . . . . . . . . . . . . . 81
3.7 Forces exercées par un fluide parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

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Table des matières

4 Les écoulements tourbillonnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91


4.1 La dynamique de la vorticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.2 Écoulement généré par une distribution de vorticité : analogie avec le
magnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3 Exemples d’écoulements tourbillonnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

Chapitre 4 Écoulement des fluides visqueux incompressibles


1 Quelques propriétés générales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
1.1 Rappel des équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
1.2 Le transport par la viscosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
1.3 Loi de similitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
2 Les écoulements rampants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
2.1 L’équation de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
2.2 Principe variationnel ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
2.3 Écoulement autour d’une sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
2.4 Équation d’Oseen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
2.5 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
3 La théorie de la couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
3.1 Fluides parfaits et fluides visqueux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
3.2 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
3.3 L’écoulement hors couche limite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.4 L’écoulement dans la couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
3.5 Décollement de la couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
3.6 Exemple de couche limite laminaire : équation de Blasius. . . . . . . . . 127
4 Quelques exemples classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.1 Écoulements de Poiseuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.2 Pertes de charge dans une conduite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.3 Écoulements autour d’un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5 Forces exercées sur un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.1 Expression générale de la résultante des forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.2 Coefficient de traînée et de portance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.3 Exemple : la force de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

Chapitre 5 Les ondes dans les fluides


1 Notions sur les perturbations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
1.1 Équation d’une perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
1.2 Analyse d’une perturbation infinitésimale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
1.3 Les perturbations d’amplitudes finies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
1.4 Ondes et instabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

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2.1 Équation de propagation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
2.2 Relation de dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
2.3 Exemples de modes acoustiques dans les instruments à vent . . . . . . 151
3 Les ondes de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
3.1 Les ondes de gravité superficielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
3.2 Les ondes capillaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
4 Les ondes internes de gravité ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5 Les ondes de discontinuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
5.1 Propagation d’une perturbation en fonction du nombre de Mach . 159
5.2 Équations d’une onde sonore d’amplitude finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
5.3 Équations des caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
5.4 Exemple : l’onde de compression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
5.5 Conditions de passage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
5.6 Relations entre les quantités à l’amont et à l’aval d’un choc droit . 165
5.7 Chocs forts et faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
5.8 Chocs radiatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
5.9 Ressaut hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
6 Les ondes solitaires ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
6.1 L’équation de Korteweg et de Vries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
6.2 L’onde solitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
6.3 Analyse élémentaire de l’équation de Korteweg et de Vries . . . . . . . 178
6.4 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
8 Appendice : conditions de passage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

Chapitre 6 La stabilité des écoulements


1 Instabilité locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
1.2 Exemple : l’instabilité gravitationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
1.3 Instabilité spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
2 Analyse linéaire d'instabilités globales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
2.1 Instabilité centrifuge : critère de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
2.2 Instabilité de cisaillement des écoulements plan-parallèles . . . . . . . . 192
2.3 Équation de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
2.4 Équation d’Orr-Sommerfeld . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
3 Quelques exemples d'instabilités célèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
3.1 Exemple : l’instabilité de Kelvin-Helmholtz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
3.2 Instabilités connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
3.3 Les perturbations de l’écoulement de Couette plan . . . . . . . . . . . . . . . 201
3.4 Cisaillement et stratification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
3.5 L’instabilité de Bénard-Marangoni ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204

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Table des matières

4 L'interaction d'ondes ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210


4.1 Énergie d’une onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
4.2 Application à l’instabilité de Kelvin-Helmholtz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
5 Le développement non-linéaire d'une instabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
5.1 Équations d’amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
5.2 Notions sur les bifurcations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
5.3 Instabilités d’amplitudes finies ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
6 Les pertubations optimales ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
6.2 Les écoulements plan-parallèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
6.3 Etude d’un modèle simplifié. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
6.4 Retour aux fluides : instabilités à croissance algébriques . . . . . . . . . . 223
6.5 Les opérateur non-normaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
6.6 Spectres, pseudo-spectres et résolvante d’un opérateur . . . . . . . . . . . 225
6.7 Exemples de perturbations optimales dans les écoulements . . . . . . . 229

Chapitre 7 La convection thermique


1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
2 L'équilibre conductif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
2.1 Équilibre d’un gaz parfait entre deux plaques horizontales . . . . . . . . 236
2.2 Le gradient adiabatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
2.3 La température potentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
3 Deux approximations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
3.1 L’approximation de Boussinesq : présentation qualitative . . . . . . . . . 239
3.2 Les développements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
3.3 Approximation anélastique ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
4 L'absence d'équilibre : la baroclinicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
4.1 Convection entre deux plaques verticales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
5 L'instabilité de Rayleigh-Bénard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
5.1 Analyse qualitative de la stabilité - critère de Schwarzschild . . . . . . 250
5.2 Évolution des perturbations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
5.3 Expression des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
5.4 Critère de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
5.5 Les autres conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
6 Les figures de convection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
6.1 Les perturbations tridimensionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
6.2 Les rouleaux de convection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
6.3 Autres figures de convection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
7 Le domaine faiblement non-linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
7.1 Les conditions aux limites périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
7.2 Les petites amplitudes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
7.3 Dérivation de l’équation d’amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
7.4 Le transport de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268

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8 La convection à flux fixé ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270


8.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
8.2 Formulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
8.3 L’équation de Chapman-Proctor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
8.4 Propriétés de la convection faiblement super-critique . . . . . . . . . . . . . 274
9 La route vers la convection turbulente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
9.1 Le modèle de Lorenz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
9.2 Le domaine des très grands nombres de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

Chapitre 8 Les fluides en rotation


1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
1.1 Les équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
1.2 Les nombres caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
2 L'écoulement géostrophique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
2.2 Théorème de Taylor-Proudman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
3 Les ondes dans les fluides en rotation ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
3.1 Les ondes inertielles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
3.2 Les modes inertiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
3.3 Les ondes de Rossby . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
4 Les effets de la viscosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
4.1 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
4.2 La solution dans la couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
4.3 Le pompage et la circulation d’Ekman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
4.4 Exemple : Le spin-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301
5 Les ouragans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307
5.1 Présentation qualitative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307
5.2 Le régime stationnaire : une machine de Carnot . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308
5.3 La génèse des ouragans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310

Chapitre 9 La turbulence
1 Présentation du problème de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315
1.1 Temps et longueur de corrélation : comment définir la turbulence 315
1.2 Le problème de la fermeture des équations moyennes . . . . . . . . . . . . . 317
2 Les outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
2.1 Moyenne d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
2.2 Distribution et densité de probabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
2.3 Moments et cumulants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
2.4 Corrélations et fonctions de structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
2.5 Les symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319

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Table des matières

3 Les corrélations en deux points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320


3.1 Les contraintes de Reynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
3.2 Les corrélations doubles de la vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
3.3 Les corrélations de vorticité et d’hélicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
3.4 Les fonctions spectrales associées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
3.5 Les spectres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326
3.6 Le cas isotrope. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327
3.7 Les corrélations triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328
4 Les échelles de longueur de la turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
4.1 Échelles intégrales et de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
4.2 L’échelle de dissipation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331
5 La dynamique de la turbulence universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
5.1 La théorie de Kolmogorov. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
5.2 La dynamique dans l’espace spectral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
5.3 La dynamique dans l’espace réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
5.4 Conclusions sur la théorie de Kolmogorov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
6 L'intermittence ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
6.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
6.2 Lois d’échelles des fonctions de structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
7 Théories pour la fermeture des équations spectrales ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
7.1 La théorie EDQNM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
7.2 La DIA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
7.3 Le groupe de Renormalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
8 La turbulence inhomogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349
8.1 Une courte revue des modèles de fermeture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349
8.2 Exemples : jets et panaches turbulents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
9 La turbulence bidimensionnelle ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
9.1 Spectres et correlations doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
9.2 Conservation de l’enstrophie et cascade inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
9.3 La turbulence en présence de rotation ou de stratification . . . . . . . . 361
10 Conclusions sur la turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361

Chapitre 10 La magnétohydrodynamique
1 Les approximations de la magnétohydrodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369
2 Les équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371
⃗ ...........................................
2.1 Équations pour ⃗j et B 371
2.2 Les conditions aux limites sur le champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . 373
2.3 Equation de l’énergie en présence de champ magnétique . . . . . . . . . . 375
3 Quelques propriétés des écoulements MHD. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 376
3.1 Le théorème du champ gelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 376
3.2 Pression et tension magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377
3.3 Le champ-sans-force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378
3.4 La solution d’équipartition et les variables d’Elsässer . . . . . . . . . . . . . 379

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physique
Dynamique des fluides
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4 Les ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380


4.1 Les ondes d’Alfvén . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380
4.2 Les ondes magnétosonores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
5 Le problème de la dynamo ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
5.1 La dynamo cinématique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
5.2 L’amplification du champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
5.3 Quelques théorèmes anti-dynamo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
5.4 Un exemple : La dynamo de Ponomarenko . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
5.5 La dynamo turbulente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
5.6 l’effet alpha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
6 Appendice : équations du champ axisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393

Chapitre 11 Au delà de la Mécanique des Fluides :


une introduction aux fondements statistiques
de la dynamique des gaz
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
2 Approche qualitative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 396
2.1 Retour sur le milieu continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 396
2.2 Interactions et collisions de particules. Notion de libre parcours moyen
398
2.3 Vitesse des particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399
2.4 Le transport de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 400
2.5 Le transport de la quantité de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
2.6 Le nombre de Prandtl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403
2.7 Comparaison avec l’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404
3 Concepts et questions pour une approche statistique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
3.1 Notion de fonction de distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 406
3.2 Une équation pour la fonction de distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408
4 L'équation de Boltzmann ♠ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410
4.1 L’intégrale de collision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 412
4.2 L’équilibre thermodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 416
4.3 Le libre parcours moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 416
5 Equations du mouvement comme équations de champs moyens . . . . . . . . . 418
5.1 Les quantités moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 418
5.2 Equation d’une quantité conservée par les collisions . . . . . . . . . . . . . . 419
5.3 La quantité de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420
5.4 L’énergie cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421
6 Fluide parfait et gaz parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
7 La dynamique des gaz dans le régime newtonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
7.1 Vers Navier-Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 424
7.2 Le modèle BGK54 et la théorie de Chapman-Enskog . . . . . . . . . . . . . 424
7.3 Expression du flux de chaleur et de la conductivité thermique . . . . 426
7.4 La viscosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 427

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Table des matières

7.5 Comparaison à l’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 430


8 Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432

Annexe A Compléments de mathématiques


1 Notions sur les tenseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 439
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 440
1.2 Le tenseur complètement antisymétrique [ϵ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441
2 Le théorème de la divergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
2.1 Énoncé et démonstration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
2.2 Corollaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 443
2.3 Quelques conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 443
3 Rayons de courbure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444
3.1 Pour une courbe plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444
3.2 Pour une courbe dans l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444
4 La théorie de la couche limite en mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
5 Le problème de Sturm-Liouville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 447
6 Les équations aux dérivées partielles du deuxième ordre . . . . . . . . . . . . . . . 449
6.1 Les différents types . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 449
6.2 Les courbes caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 449
6.3 Une équation hyperbolique : l’équation d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 452
6.4 Une équation parabolique : l’équation de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . 452
6.5 Une équation elliptique : l’équation de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 454

Annexe B Solutions des exercices


Solutions des exercices du chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463
Solutions des exercices du chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 465
Solutions des exercices du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 470
Solutions des exercices du chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473
Solutions des exercices du chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 476
Solutions des exercices du chapitre 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 479
Solutions des exercices du chapitre 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 481
Solutions des exercices du chapitre 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483
Solutions des exercices du chapitre 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484
Solutions des exercices du chapitre 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 487
Solutions des exercices du chapitre 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 489
Solutions des exercices des compléments de Mathématiques. . . . . . . . . . . . 490

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 497

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physique Chapitre 1

Les bases de la mécanique


des fluides

1. Un bref historique
La première pierre fut posée par Archimède (-287,-212), mathématicien et physicien
de l’antiquité, qui énonça son fameux théorème, « tout corps plongé dans un fluide
subit une poussée de bas en haut égale au poids du volume de fluide déplacé ». C’est le
commencement de la statique des fluides. Les connaissances évoluèrent peu jusqu’aux
travaux d’Evangelista Torricelli (1608-1647) et Blaise Pascal (1623-1662). Torricelli fit
une expérience célèbre en 1643, où il retourna un tube plein de mercure sur un récipient
contenant lui aussi du mercure. Le tube se vida un peu laissant une colonne de liquide
de 76 cm de haut. Il mettait ainsi en évidence l’existence de la pression atmosphérique,
la pesanteur de l’air et l’existence du vide (très discutée à l’époque). Pascal donna
l’interprétation correcte de tous ces phénomènes dans son traité L’équilibre des liqueurs
publié en 1663. La statique était donc pratiquement en place. La dynamique commença
son développement avec Leonhard Euler (1707-1783) qui formula pour la première
fois l’équation du mouvement d’un fluide non-visqueux. Daniel Bernoulli (1700-1782)
contribua aussi à l’étude de la dynamique de ce type de fluides en s’intéressant à l’aspect
énergétique du mouvement des fluides (théorème de Bernoulli).
La grande étape suivante fut la mise en équation des effets de la viscosité. Elle fut
réalisée au cours du XIXe siècle par Henri Navier (1785-1836), Georges Stokes (1819-
1903) et Jean Louis Marie Poiseuille (1797-1869). Notons qu’Isaac Newton (1643-1727)
avait déjà mis en évidence l’existence de la viscosité de manière expérimentale et a
laissé son nom à une catégorie de fluides dits newtoniens. L’équation de Navier-Stokes,
régissant le mouvement des fluides visqueux, fut formulée pour la première fois en 1822
par Navier dans le cas où la viscosité est constante.
La mécanique des fluides prit alors diverses directions dont nous mentionnerons
seulement les principales : l’étude de la stabilité des écoulements (H. Helmholtz (1868),
Lord Kelvin (1910)), le transport de la chaleur par convection (W. Prout (1834), Rum-
ford (1870), A. Oberbeck (1879), H. Bénard (1900), J. Boussinesq (1903), Lord Rayleigh

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physique
Dynamique des fluides
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(1916)), la turbulence (O. Reynolds (1883), L. Prandtl (1920), A. Kolmogorov (1940)),


etc.
Depuis quelques décennies, les mécaniciens des fluides ont surtout travaillé sur les
problèmes non-linéaires, où beaucoup de progrès ont été accomplis récemment ; mais la
turbulence reste l’une des grandes questions non résolues de la physique contemporaine.

2. Le concept de fluide
2.1 Définitions
Les fluides regroupent un vaste ensemble de milieux matériels qui, pour les plus cou-
rants, liquides et gaz usuels, ont la propriété d’être facilement déformables, l’état
« fluide » s’opposant en cela à l’état « solide » bien que, comme nous le verrons, cette
opposition ne soit pas toujours très nette : un milieu matériel pouvant avoir, selon
l’échelle de temps caractéristique de son mouvement, un comportement fluide ou so-
lide.
Ce comportement est régi par une loi, dite loi de comportement, qui explicite la
manière dont se déforme le milieu lorsqu’il est soumis à une contrainte (i.e. une force
par unité de surface). D’une manière assez générale, le milieu est dit fluide si lors d’une
transformation à volume constant, les contraintes ne dépendent que de la vitesse de
déformation. Nous reviendrons naturellement sur ces notions mais un exemple simple
va nous montrer ce que recouvre cette définition.
Considérons un récipient rempli d’eau à la surface de laquelle flotte un bouchon. Le
bouchon se trouve en un point A de la surface et nous désirons l’amener en B. L’eau
étant un fluide, la force que nous devons exercer pour déplacer le bouchon ne dépend
que de la vitesse de déplacement. Cette force peut être rendue aussi petite que l’on
veut : il suffit pour cela de réduire suffisamment la vitesse du bouchon.
D’un point de vue thermodynamique, on peut dire que les états A et B sont parfai-
tement équivalents et indistinguables : l’énergie (et l’entropie) à apporter au système
pour le faire passer de A à B peut être réduite à zéro. Au contraire si nous avions eu
affaire à un solide (élastique), nous aurions dû fournir un travail fini pour déformer le
système : l’énergie des deux états A et B serait différente.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

2.2 Les milieux continus


Pour décrire le mouvement d’un fluide nous n’allons pas bien entendu décrire le mouve-
ment de chacun de ses atomes ou molécules. Nous considérerons uniquement le mouve-
ment moyen de la matière, éliminant ainsi le déplacement propre de ses constituants 1 .
Nous ferons donc de la mécanique des milieux continus. Cette approximation ne se
justifie que si l’échelle L des phénomènes auxquels on s’intéresse, est grande devant
celle du mouvement des atomes (i.e. leur libre parcours moyen ℓ). Une telle condition
est mesurée par le nombre de Knudsen


Kn = (1.1)
L
qui doit donc être très petit par rapport à l’unité. L’étude des cas où Kn ≥ 1 constitue
le domaine de la dynamique des gaz raréfiés et est basée sur la théorie cinétique des
gaz. On ne l’inclut généralement pas dans la mécanique des fluides.
On peut faire un parallèle entre la thermodynamique classique et la mécanique des
milieux continus ; en effet dans ces deux disciplines, on se refuse à faire une description
microscopique du milieu et seules les valeurs moyennes sont considérées. La contrepar-
tie de cette simplification est que certaines grandeurs comme la capacité thermique
(en thermodynamique) ou la viscosité (en mécanique des fluides), ou bien certaines
relations comme les équations d’état (en thermodynamique) ou la loi de comportement
(en mécanique des milieux continus), restent indéterminées. Ces grandeurs ou ces re-
lations doivent alors être déterminées soit expérimentalement, soit théoriquement à
l’aide d’approches statistiques.

3. La cinématique des fluides


3.1 Notion de particule fluide
Très souvent dans nos raisonnements nous ferons intervenir la notion de particule fluide
ou encore d’élément fluide. Par cette terminologie nous entendrons un volume infini-
tésimal du fluide ; ainsi, bien que de dimension infiniment petite, une particule fluide
possède-t-elle un volume et une surface. Cette surface est même d’une grande impor-
tance physique puisque, contrairement au point matériel, une particule fluide pourra
subir grâce à elle, des forces de contact. Notons enfin qu’ainsi définie, la particule fluide
est une limite mathématique qui idéalise le concept physique de volume élémentaire
1. La relation entre la description macroscopique du mouvement d’un fluide par la mécanique des
fluides et la dynamique des atomes ou molécules le constituant est présentée dans le dernier chapitre
de ce livre.

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physique
Dynamique des fluides
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de fluide : volume suffisamment petit pour que le fluide y ait des propriétés uniformes
mais suffisamment grand pour que le nombre d’atomes ou de molécules y soit grand et
que des quantités thermodynamiques comme la température y soient définies.

3.2 Description lagrangienne


Une première façon de décrire le mouvement du fluide consiste à décrire l’ensemble
des trajectoires des particules fluides. Cette description porte le nom de description
lagrangienne. On peut la résumer à la connaissance de l’ensemble :

Dt = {⃗x(t, ⃗xA ) | ⃗xA ∈ Dt0 , t ≥ t0 }

où Dt0 est l’ensemble des positions initiales à t = t0 .


On l’utilise dans les cas où les invariants attachés aux particules fluides (masse,
entropie, etc.) simplifient la formulation du problème. En particulier lorsque le fluide est
délimité par une surface libre, cette approche peut s’avèrer commode. Mais d’une façon
générale, sa mise en œuvre est complexe et fait appel à des notions mathématiques peu
répandues ; nous reportons donc la présentation détaillée de l’approche lagrangienne à
la fin de ce chapitre.

3.3 Description eulérienne


La manière la plus naturelle de représenter le mouvement d’un fluide est certainement
celle qu’adopte tout un chacun lorsqu’il décrit le mouvement de l’eau d’une rivière : en
tel endroit le courant est rapide, en tel autre il est à peine perceptible... Cette façon de
décrire le mouvement du fluide consiste en fait à donner le champ de vitesse en chaque
point de l’espace, voire en fonction du temps. Si la fonction

⃗v (x, y, z, t)

est connue alors nous savons tout du mouvement du fluide. Cette description est dite
eulérienne. C’est la plus communément adoptée pour tous les problèmes et c’est elle
que nous utiliserons principalement.

3.4 Dérivée particulaire


Nous aurons souvent à considérer l’évolution dans le temps d’une grandeur ϕ attachée
à une particule fluide lorsqu’on suit cette particule dans son mouvement.
Pour exprimer cette variation de ϕ, on calcule la dérivée totale


Dt

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

dite encore dérivée particulaire ou dérivée lagrangienne (voir §8 de ce chapitre). ϕ


est une grandeur quelconque (scalaire, vecteur, tenseur ...) fonction des coordonnées
d’espace et du temps ϕ ≡ ϕ(x, y, z, t). Lorsque nous attachons ϕ au mouvement d’une
particule fluide, les coordonnées x, y, z sont des fonctions du temps et

ϕ ≡ ϕ(x(t), y(t), z(t), t)

où x(t), y(t), z(t) représentent la trajectoire de la particule fluide. Maintenant


∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
Dϕ = ϕ(t + dt) − ϕ(t) = dt + dx + dy + dz
∂t ∂x ∂y ∂z
( )
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
= + vx + vy + vz dt
∂t ∂x ∂y ∂z
puisque (dx/dt, dy/dt, dz/dt) ne sont autres que les composantes de la vitesse de la
particule fluide dont on suit le mouvement. Nous avons donc
Dϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
= + vx + vy + vz = + (⃗v · ∇)ϕ
⃗ (1.2)
Dt ∂t ∂x ∂y ∂z ∂t
Nous verrons que cette quantité revient très fréquemment dans les équations du
mouvement d’un fluide. Le terme (⃗v · ∇)ϕ⃗ est appelé terme d’advection et représente le
transport de la quantité ϕ par le champ de vitesse ⃗v . Dans un écoulement stationnaire
ce terme mesure la variation de ϕ le long d’une ligne de courant (ligne partout tangente
au vecteur vitesse).
Une autre illustration du rôle du terme d’advection est donnée par le cas où ϕ est
une quantité conservée au cours du mouvement de chaque particule ; un observateur
mesurant ϕ en un point fixe, observera les variations de cette quantité correspondant
au passage des particules transportant chacune leur valeur de ϕ. Formellement, cela se
traduit par
Dϕ ∂ϕ
=0 ⇐⇒ = −(⃗v · ∇)ϕ

Dt ∂t
La seconde équation montre que la variation temporelle en un point de l’espace de la
quantité ϕ est due seulement au terme d’advection qui caractérise le transport. Si ⃗v est
uniforme alors toute fonction ϕ(⃗r − ⃗v t) est telle que Dϕ/Dt = 0.

3.5 Déformation d'un élément fluide


Un élément important du mouvement des particules fluides est ce qu’on pourrait ap-
peler leur mouvement propre. En effet, nous avons vu qu’une particule fluide, bien que
de taille infinitésimale, possède une surface et un volume. Elle peut donc se déformer si
le champ de vitesse n’est pas uniforme. Considérons à cet effet une particule fluide pa-
rallélépipédique caractérisée par le vecteur ξ⃗ (voir figure 1.1) et exprimons la variation
de ξ⃗ au cours du mouvement. Nous aurons

ξ⃗ + δ ξ⃗ = ξ⃗ + (⃗v (⃗x + ξ)δt


⃗ − ⃗v (⃗x)δt)

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Dynamique des fluides
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FIG 1.1 Évolution d'un élément fluide.

ξ + δξ

δt
ξ)
+
x
v(
ξ

δt
x)
v(

ξ⃗ étant supposé très petit par rapport à ⃗x, on développe au premier ordre,
⃗ = ⃗v (⃗x) + (ξ⃗ · ∇)⃗
⃗v (⃗x + ξ) ⃗ v + O(ξ 2 )

et donc
δ ξ⃗ = (ξ⃗ · ∇)⃗
⃗ v δt (1.3)
2
ou encore, en notation indicielle

δξi = ξj ∂j vi δt

Nous voyons ici apparaître le tenseur « gradient de vitesse » dont les composantes
sont ∂i vj . Comme tout tenseur du second ordre celui-ci peut se décomposer en une
partie symétrique et une partie antisymétrique :
1 1
∂i v j = (∂i vj + ∂j vi ) + (∂i vj − ∂j vi ) = sij + aij
2 2
Ces deux parties jouent des rôles très différents. Commençons par la partie antisymé-
trique. Notons tout d’abord qu’elle ne possède que trois composantes indépendantes
(a12 , a23 , a31 ) non nulles. On peut les transformer de manière à faire apparaître le
rotationnel de la vitesse. On procède ainsi :
1 1 1
aij = (∂i vj − ∂j vi ) = (δik δjl − δil δjk )∂k vl = ϵijm ϵmkl ∂k vl
2 2 2
2. Nous utiliserons souvent ces notations qui sont commodes. Dans les « Compléments de mathé-
matiques » (annexe A) se trouve un résumé de ce qu’il faut savoir pour « lire » la suite.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

1 −−→
aij = ϵijm (Rot ⃗v )m (1.4)
2
où nous avons introduit le symbole de Kronecker δij et le pseudo-tenseur complètement
antisymétrique ϵijk (voir les complément de mathématiques en § 1.2). L’expression (1.4)
montre que les trois composantes (a12 , a23 , a31 ) ne sont en fait que les trois composantes
du rotationnel de ⃗v (au facteur 1/2 près) puisque, rappelons-le, ϵijk est soit 0, soit ±1.
La signification physique de [a] est donc liée à celle du rotationnel. On la découvre en
calculant la variation de ξ⃗ associée à la partie antisymétrique [a]
( )
1 −−→ 1 −−→ ⃗
δξi = ξj aji δt = ϵjim ξj (Rot ⃗v )m δt = (Rot ⃗v ) ∧ ξ δt
2 2 i

Cette expression montre que la variation de l’élément fluide associée à aij n’est
autre qu’une rotation solide locale dont la vitesse angulaire est

⃗ = 1−

−→
Rot ⃗v
2
aij ne représente pas une déformation de l’élément fluide, mais une simple rotation en
−−→
bloc. Ce résultat nous donne donc la signification physique du champ de vecteur Rot ⃗v ,
−−→
encore appelé vorticité, et justifie l’appellation de « rotationnel » pour l’opérateur Rot.
Ce qui précède montre que la déformation des éléments fluides vient de la par-
tie symétrique sij qu’on appellera désormais tenseur des déformations. Ceci apparaît
naturellement dès lors qu’on calcule la variation de longueur de ξ. ⃗ En effet,

δ(ξ⃗ 2 ) = 2ξi δξi = 2ξi ξj ∂i vj δt = 2ξi ξj sji δt

où nous avons utilisé le fait que ξi ξj aij = 0 puisque aij est antisymétrique et ξi ξj est
symétrique. Ainsi seul [s] contribue à la variation de la longueur de ξ⃗ et donc à la
déformation. Afin d’expliciter un peu plus le rôle de ce tenseur, nous allons utiliser une
base de projection où [s] est diagonale (cela est toujours possible puisque [s] est symé-
trique). Dans cette nouvelle base la variation de ξ⃗ associée à [s] s’exprime simplement
par :
δξi = ξj sji δt = ξi sii δt
où il n’y a pas de sommation sur les indices dans la dernière égalité. Cette équation
montre que l’élément fluide est étiré dans la direction i si sii > 0, ou contracté si
sii < 0. On peut alors calculer au premier ordre sa variation de volume
( )
δξ1 δξ2 δξ3
δV = (ξ1 + δξ1 )(ξ2 + δξ2 )(ξ3 + δξ3 ) − ξ1 ξ2 ξ3 = ξ1 ξ2 ξ3 + + + O(δξ 2 )
ξ1 ξ2 ξ3
= ξ1 ξ2 ξ3 (s11 + s22 + s33 )δt + O(δξ 2 )

comme s11 + s22 + s33 = Tr([s]) = sii = div ⃗v , (Tr([s]) est la trace de [s]) alors

δV
= (div ⃗v )δt (1.5)
V

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Dynamique des fluides
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La trace du tenseur des déformations, donc la divergence du champ de vitesse, représente


la dilatation (div ⃗v > 0 ) ou la contraction (div ⃗v < 0) des éléments fluides. Cette
conclusion est indépendante de la base que nous avons utilisée puisque la trace est un
invariant dans les changements de base.

3.6 Les fluides incompressibles


L’hypothèse d’un fluide à masse volumique constante 3 joue un rôle important en mé-
canique des fluides par la simplification qu’elle apporte dans l’analyse des écoulements.
Physiquement, on modélise ainsi non seulement les liquides qui, par nature, sont
faiblement compressibles, mais aussi de nombreux écoulements de gaz lorsque les va-
riations de masse volumique sont petites (voir §2.5).
Cette simplification tient essentiellement au fait que, comme nous l’avons déjà vu
en §3.5, le champ de vitesse d’un fluide incompressible vérifie nécessairement :
div ⃗v = 0 (1.6)
Les particules fluides ne peuvent en effet ni se contracter ni se dilater. C’est la rela-
tion essentielle que vérifient tous les écoulements où les variations de masse volumique
peuvent être négligées. Nous retrouverons plus loin cette relation à partir de l’équation
de conservation de la masse.

3.7 Évolution d'une quantité intégrale entraînée par


le fluide
Il nous arrivera plusieurs fois par la suite de devoir exprimer l’évolution au cours du
temps d’une grandeur donnée (masse, quantité de mouvement, énergie) associée à un
domaine fluide D (volume, surface, ligne). Dans le cas où la vitesse des points de D est
à chaque instant égale à celle du fluide qui le compose, on dit que D est un domaine
matériel et ce sont toujours les mêmes particules fluides qui le constitue. Ce domaine
représenterait en quelque sorte une particule fluide macroscopique.
Nous aurons ainsi besoin d’exprimer la dérivée temporelle d’une quantité f intégrée
sur un domaine matériel. Prenons pour commencer le cas d’une quantité volumique ; il
nous faut exprimer ∫
d
f (⃗r, t)dV
dt V (t)
en fonction des dérivées locales de f . Pour cela on écrira
∫ ∫

∫ f (⃗r + d⃗r, t + dt)dV − f (⃗r, t)dV
d V (t+dt) V (t)
f (⃗r, t)dV = (1.7)
dt V (t) dt
3. C’est par abus de langage que ce type de fluide est dit incompressible (on devrait dire iso-
chore), puisque la masse volumique pourrait être indépendante de la pression tout en dépendant de la
température.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

On développe alors la première intégrale au premier ordre en dt et puisqu’on suit le


mouvement d⃗r = ⃗v dt. Cela nous donne
Df
f (⃗r + d⃗r, t + dt) = f (⃗r, t) + dt
Dt
Cependant V (t + dt) est différent du volume V (t) car le champ de vitesse l’a déformé.
Pour tenir compte de cette déformation on fera l’intégration sur V (t) mais avec un
élement de volume dV ′ « déformé ». Pour un petit volume on peut écrire d’après (1.5)

dV ′ = dV + dV div ⃗v dt = dV (1 + div ⃗v dt)

En reportant dans (1.7) on trouve finalement que


∫ ∫ ( ) ∫ ( )
d Df ∂f
f (⃗r, t)dV = + f div ⃗v dV = + div(f⃗v ) dV (1.8)
dt V (t) V (t) Dt V (t) ∂t

Refaisons le même exercice avec un contour entraîné par le fluide. On veut donc

d ⃗ r, t) · d⃗l
A(⃗
dt C(t)

Procédant de la même manière que précédemment, on est amené à considérer la varia-


tion de l’élément de longueur d⃗l qui au temps t + dt se sera modifié suivant la même
loi que notre vecteur ξ⃗ en (1.3) ; ainsi

d⃗l′ = d⃗l + (d⃗l · ∇)⃗


⃗ v dt

On trouve alors que


∮ ∮ ( )
d ⃗
DA
⃗ r, t) · d⃗l =
A(⃗ ⃗ · (d⃗l · ∇)⃗
· d⃗l + A ⃗ v (1.9)
dt C(t) C(t) Dt

Cette expression est plus maniable si on utilise les notations indicielles :


∮ ∮ ( )
d ⃗ r, t) · d⃗l = DAi
A(⃗ + Aj ∂i vj dli (1.10)
dt C(t) C(t) Dt
expression que nous remanions en notant que Aj ∂i vj = ∂i (Aj vj ) − vj ∂i Aj et que
−−→ ⃗
∂j Ai − ∂i Aj = ϵjik (Rot A) k . Il vient alors
∮ ∮ ( )
d ⃗ r, t) · d⃗l = ∂Ai −−→ ⃗
A(⃗ − (⃗v ∧ Rot A)i dli (1.11)
dt C(t) C(t) ∂t

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Dynamique des fluides
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3.8 Fonction de courant


Nous venons de voir que le champ de vitesse d’un écoulement de fluide incompressible
est à divergence nulle (1.6). Lorsqu’une des composantes de la vitesse est constamment
nulle dans une direction donnée, l’écoulement est plan. Si x et y sont les coordonnées
d’un point du plan, on montre (voir exercice 1.3) que (1.6) équivaut à l’existence d’une
fonction ψ(x, y, t) telle que

∂ψ ∂ψ
vx = , vy = − (1.12)
∂y ∂x
encore appelée fonction de courant. La détermination d’un écoulement bidimensionnel
se ramène donc à la seule détermination de cette fonction. L’appellation fonction de
courant vient de ce que la vitesse ⃗v est tangente aux courbes ψ=Cte qui représentent
donc les lignes de champ de la vitesse ou lignes de courant. En effet, le long d’une telle
ligne
∂ψ ∂ψ
dψ = 0 ⇐⇒ dx + dy = 0 ⇐⇒ −vy dx + vx dy = 0
∂x ∂y

vx dx
⇐⇒ = 0 ⇐⇒ ⃗v parallèle à d⃗l
vy dy
Lorsque l’écoulement est tridimensionnel, le concept de fonction de courant est
toujours utile mais cette fois deux fonctions sont nécessaires. Cela se comprend aisément
puique la vitesse ayant trois composantes liées par la relation div ⃗v = 0, deux fonctions
scalaires seront nécessaires pour décrire ⃗v . En toute généralité on peut écrire
−−→ −−→ −−→
⃗v = Rot(χ⃗a) + Rot Rot(ψ⃗a)

Dans cette expression le choix du vecteur ⃗a n’est pas imposé. En géométrie sphérique
par exemple, on choisit pour ⃗a le vecteur radial ⃗r. On appelle alors le premier terme
−−→
champ toroïdal ; les lignes de courant de ⃗vT = Rot(χ⃗r) sont en effet inscrites sur un
tore. Le deuxième terme est appelé champ poloïdal ; ses lignes de courant ne sont pas
en général confinées à une surface sauf dans le cas où le champ est axisymétrique. Elles
appartiennent alors à un plan méridien φ=Cte.

4. Les lois du mouvement


Après avoir présenté les différentes quantités qui permettent de décrire les mouvements
d’un fluide nous allons maintenant établir les lois qui gouvernent l’évolution de ces
mêmes quantités. Ces lois dérivent des principes généraux de la physique : conservation
de la masse, de l’énergie et de la quantité de mouvement.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

4.1 Conservation de la masse


Équation de continuité
Soit un volume de fluide V, fixe, dont la masse est

M= ρ dV ;
(V )

sa variation au cours du temps provient du flux de masse (ρ⃗v ) traversant la surface (S)
délimitant (V) ; on notera dS ⃗ l’élément de surface orienté par la normale extérieure ⃗n,

dS = ⃗ndS ; on a
∫ ∫ ∫
dM ∂ρ
=− ρ⃗v · dS⃗ ⇐⇒ dV = − div ρ⃗v dV (1.13)
dt (S) (V ) ∂t (V )

Noter que le signe − dans (1.13) vient de l’orientation choisie pour (S). Cette égalité
étant vraie quel que soit le volume (V), on en déduit
∂ρ
+ div ρ⃗v = 0 (1.14)
∂t
qui exprime localement la conservation de la masse. Cette équation est aussi connue
sous le nom d’équation de continuité. On peut l’écrire encore en utilisant la dérivée
particulaire introduite précédemment

= −ρ div ⃗v (1.15)
Dt
qui montre que la variation de masse volumique de l’élément fluide résulte de la varia-
tion de son volume (puisque sa masse est constante).
Les équations (1.14) et (1.15) peuvent être obtenues directement à partir de (1.8)
en utilisant un∫volume entraîné par le fluide et en faisant f = ρ. On remarquera que le
terme de flux (S) ρ⃗v · dS
⃗ disparaît.
On retrouve avec ces relations (en faisant ρ =Cte), l’équation (1.6) vérifiée par les
fluides incompressibles.

Dérivée particulaire avec conservation de la masse


Le plus souvent, les quantités physiques (énergie, quantité de mouvement ...) ne sont
pas attachées au volume des éléments fluides mais à leur masse dm = ρdV , si bien
qu’en faisant un bilan sur un volume fixe (V) donné, on devra toujours tenir compte
du flux de cette quantité à travers la surface (S), dû au flux de masse. De manière
générale, soit ϕ une telle quantité, Sϕ les sources volumiques de ϕ, on a

Variations de ϕ dans V = ϕ sortant transporté par ⃗v + Sources de ϕ


∫ ∫ ∫
d
⇐⇒ ρϕ dV = − ρϕ ⃗v · dS
⃗ + Sϕ dV
dt (V ) (S) (V )

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Dynamique des fluides
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On remanie cette expression en :


∫ ∫ ∫
∂ρϕ
dV = − div(ρϕ⃗v )dV + Sϕ dV
(V ) ∂t (V ) (V )
∫ ( ) ∫ ∫
∂ρ ∂ϕ
⇐⇒ ϕ +ρ dV = − (ϕ div ρ⃗v + ρ⃗v · ∇ϕ)dV
⃗ + Sϕ dV
(V ) ∂t ∂t (V ) (V )

En utilisant l’équation de continuité, on en déduit que


∫ ∫ ∫
∂ϕ
ρ dV + ρ⃗v · ∇ϕ
⃗ dV = Sϕ dV (1.16)
(V ) ∂t (V ) (V )

soit ∫ ∫

ρ dV = Sϕ dV (1.17)
(V ) Dt (V )

ou bien, localement,

= Sϕ ρ (1.18)
Dt
Nous verrons que les équations de la quantité de mouvement, de l’énergie interne ou de
l’entropie ont toutes cette structure. ϕ désigne alors la vitesse (quantité de mouvement
par unité de masse), l’énergie interne massique ou l’entropie massique 4 .
Redérivons maintenant l’équation (1.18) en utilisant un volume toujours constitué
des mêmes particules fluides ; on a

Variations de ϕ dans V = Sources de ϕ


∫ ∫
d
⇐⇒ ρϕ dV = Sϕ dV
dt V (t) V (t)

Mais d’après (1.8)


∫ ∫ ( ) ∫ [ ( ) ]
d Dρϕ Dρ Dϕ
ρϕ dV = + ρϕ div ⃗v dV = ϕ + ρ div ⃗v + ρ dV
dt V (t) V (t) Dt V (t) Dt Dt
∫ ∫
d Dϕ
=⇒ ρϕ dV = ρ dV (1.19)
dt V (t) V (t) Dt
En utilisant la conservation de la masse (1.15), on retrouve immédiatement (1.18). On
notera que cette dérivation est plus directe et nous n’utiliserons qu’elle par la suite.

4. On trouvera aussi dans la littérature la terminologie d’« entropie spécifique » qui désigne aussi
l’entropie par unité de masse.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

4.2 Conservation de la quantité de mouvement


Le principe fondamental de la mécanique implique que la variation de quantité de
mouvement d’un domaine matériel doit être égale à la somme des forces extérieures
qui s’exercent sur lui. Ces forces sont de deux types : des forces volumiques ou de
champ (comme la pesanteur) et des forces de contact (comme la pression) agissant sur
la surface du domaine matériel. Ce sont ces dernières forces que nous allons maintenant
examiner.

Le tenseur des contraintes [σ]


Les forces de contact sont spécifiques à la mécanique des milieux continus. Leur exis-
tence traduit de nouveau le fait que les particules fluides ne sont pas des points matériels
mais de petits volumes dotés d’une surface sur laquelle ces forces s’exercent. Considé-
rons une surface élémentaire dS ⃗ sur laquelle s’exerce la force df⃗ ; ces deux vecteurs
sont liés par la relation :

df⃗ = [σ]dS
⃗ (1.20)
ou, en notation indicielle,
dfi = σij dSj (1.21)
Nous définissons ainsi le tenseur des contraintes [σ] et par la même occasion la
contrainte T⃗ = [σ]⃗n exercée en un point d’une surface. La contrainte est une force par
unité de surface. On fait alors l’hypothèse que [σ] ne dépend que des propriétés locales
de l’écoulement 5 .
Montrons maintenant qu’il est symétrique. Si (S) est une surface enveloppant un
volume (V) de fluide quelconque, nous remarquons que la résultante des forces de
contrainte sur (S) peut aussi s’écrire comme une résultante de forces volumiques puisque
∫ ∫
σij dSj = ∂j σij dV
(S) (V )

Ainsi, à une contrainte peut toujours être associée une force volumique. Si nous
raisonnons au niveau local, c’est-à-dire au niveau d’un élément fluide, l’identité pré-
cédente établit simplement que la résultante des forces de contact sur une particule
fluide est égale à la divergence du tenseur des contraintes. Considérons maintenant le
moment des forces de contrainte par rapport à un point origine ; celui-ci peut s’écrire
∫ ( ) ∫ ( )
mi = ⃗
⃗r ∧ df = ⃗r ∧ [σ]dS

(S) i (S) i

5. Ceci implique en particulier que le tenseur des contraintes est indépendant de la surface sur
laquelle on calcule la contrainte, c’est-à-dire indépendant de son orientation ⃗
n et de ses rayons de
courbure. Ce ne serait pas le cas si la surface en question était le siège de tensions comme celles
apparaissant sur la surface séparant un liquide d’un gaz (voir (1.79)).

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Dynamique des fluides
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∫ ∫
mi = ϵijk xj σkl dSl = ∂l (ϵijk xj σkl )dV (1.22)
(S) (V )

Ce moment peut aussi s’exprimer avec la force volumique associée à la contrainte


∫ ( ) ∫
−−→
mi = ⃗r ∧ Div[σ] dV = ϵijk xj ∂l σkl dV (1.23)
(V ) i (V )
( )
−−→ −−→
où nous avons introduit la divergence Div du tenseur [σ] telle que Div[σ] = ∂j σij .
i
On notera qu’en écrivant (1.23) on a supposé que le fluide, comme tous les fluides
usuels, ne possède pas de densité volumique de moment (laquelle devrait être rajoutée
−−→
à ⃗r ∧ Div[σ] si nécessaire).
L’égalité des deux expressions (1.22) et (1.23) implique

∂l (ϵijk xj σkl ) = ϵijk xj ∂l σkl ⇐⇒ ϵijk δlj σkl + ϵijk xj ∂l σkl = ϵijk xj ∂l σkl
⇐⇒ ϵijk σkj = 0

ce qui est équivalent à la symétrie du tenseur des contraintes (voir compléments de


mathématiques)
σij = σji (1.24)

Équation de la dynamique

La variation de la quantité de mouvement P⃗ d’un domaine matériel entraîné par le


fluide s’écrira donc
∫ ∫ ∫
dP⃗ d
= ρ⃗v dV = f⃗dV + ⃗
[σ]dS
dt dt (V ) (V ) (S)

ou encore

Variation de P⃗ = Résultante des forces volumiques


+ Résultante des forces de contraintes exercées sur (S)

En utilisant le théorème de la divergence et la transformation (1.17)


∫ ∫ ∫
D⃗v ⃗ −−→
ρdV = f dV + Div[σ]dV
(V ) Dt (V ) (V )

soit localement
D⃗v −−→
= Div[σ] + f⃗
ρ (1.25)
Dt
Cette équation n’est autre que la loi fondamentale de la dynamique appliquée à un
élément de volume du fluide. Nous noterons au passage que l’expression de l’accélération
D⃗v ∂⃗v
⃗a = = + (⃗v · ∇)⃗
⃗ v
Dt ∂t

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

n’est autre que la dérivée particulaire de la vitesse. Cette expression de l’accélération


peut être obtenue plus intuitivement en considérant une particule fluide dont on suit
la trajectoire (x(t), y(t), z(t)) ; sa vitesse (ẋ, ẏ, ż), à l’instant t où la particule est en
(x, y, z) n’est autre que la vitesse du fluide ⃗v (x, y, z, t). La vitesse de la particule le long
de sa trajectoire est donc ⃗v (x(t), y(t), z(t), t) et son accélération :
d⃗v ∂⃗v dx ∂⃗v dy ∂⃗v dz ∂⃗v
= + + +
dt ∂x dt ∂y dt ∂z dt ∂t
Comme au point considéré (ẋ, ẏ, ż) = ⃗v , on en déduit
d⃗v ∂⃗v ∂⃗v ∂⃗v ∂⃗v ∂⃗v ⃗ v = D⃗v
= vx + vy + vz + = + (⃗v · ∇)⃗
dt ∂x ∂y ∂z ∂t ∂t Dt
qui montre que la dérivée particulaire de la vitesse est bien l’accélération d’une particule
fluide.
Le terme (⃗v · ∇)⃗ ⃗ v = (−
⃗ v peut aussi se mettre sous la forme (⃗v · ∇)⃗ −→
Rot ⃗v ) ∧ ⃗v + ∇
⃗ 1 ⃗v 2
2
(voir A.42) et donc l’accélération s’écrit aussi
D⃗v ∂⃗v −−→ ⃗ 1 ⃗v 2
= + (Rot ⃗v ) ∧ ⃗v + ∇ (1.26)
Dt ∂t 2
L’étape suivante nous conduit maintenant à nous intéresser au terme de contrainte.
En effet, si le terme de force volumique f⃗ dépend essentiellement du problème que l’on
traite (force de gravité, force électromagnétique ...), le terme de contrainte est toujours
présent. Il représente les forces de contact entre les éléments fluides, qui vont dépendre
de la nature physique du fluide.
L’expression de [σ] en fonction des diverses caractéristiques du fluide est appelée loi
de comportement ou équation rhéologique d’état du fluide ; elle est intimement liée à sa
nature microscopique. Le tenseur des contraintes décrit en effet l’interaction locale des
particules fluides et en particulier leur échange de quantité de mouvement. On peut
donc imaginer que la loi de comportement résulte de manière générale d’un calcul de
physique statistique. Nous examinerons en détail les lois de comportement en §5.

4.3 Conservation de l'énergie


L’équation de l’énergie s’établit à partir du premier principe de la thermodynamique
appliqué à un domaine matériel entraîné par le fluide. Le bilan d’énergie s’exprime ainsi
∫ ∫ ∫ ∫ ∫
d 1
ρ( v 2 + e)dV = f⃗ · ⃗v dV + vi σij dSj − F⃗ · dS
⃗+ QdV
dt (V ) 2 (V ) (S) (S) (V )

où e est l’énergie interne massique 6 , F⃗ est la densité surfacique de flux de chaleur


d’origine microscopique et Q la puissance des sources de chaleur locales. Ces sources
6. L’existence de l’énergie interne suppose que le fluide se trouve localement en équilibre ther-
modynamique. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce point lorsque nous discuterons des lois de
comportement.

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peuvent provenir, par exemple, de réactions chimiques (combustion) ou nucléaires (à


l’intérieur des étoiles), ou encore de la condensation d’une vapeur (condensation de la
vapeur d’eau dans les nuages).
Avec des mots, l’équation précédente s’écrit

La variation d’énergie (cinétique + interne) par unité de temps =


Puissance des forces volumiques + Puissance des forces de contraintes
+ Flux de chaleur d’origine microscopique
+ Puissance des sources de chaleur locales

En transformant les intégrales de surface en intégrales de volume et en utilisant (1.17)


∫ ∫ ∫ ∫ ∫
D( 21 v 2 + e)
ρ dV = − div F⃗ dV + f⃗ · ⃗v dV + ∂j (vi σij )dV + QdV
(V ) Dt (V ) (V ) (V ) (V )

Le volume étant quelconque, on en déduit l’équation locale

D( 21 v 2 + e)
ρ = − div F⃗ + f⃗ · ⃗v + ∂j (vi σij ) + Q (1.27)
Dt

Équation pour l’énergie interne


Afin d’obtenir une équation pour l’énergie interne nous allons éliminer l’énergie ciné-
tique massique 12 v 2 dont on obtient l’équation d’évolution en multipliant scalairement
l’équation de la quantité de mouvement (1.25) par ⃗v ; ainsi

D( 12 v 2 )
ρ = f⃗ · ⃗v + vi ∂j σij (1.28)
Dt
qui n’est que l’expression du théorème de l’énergie cinétique appliqué à une particule
fluide. Nous en déduisons que

De
ρ = − div F⃗ + σij ∂j vi + Q (1.29)
Dt
qui exprime localement le premier principe de la thermodynamique : la variation d’éner-
gie interne d’une particule fluide est égale à la quantité de chaleur reçue (− div F⃗ + Q)
plus le travail des forces de contraintes σij ∂j vi . On remarquera que ce travail ne dépend
que de la déformation locale [s] puisque [σ] est symétrique, σij ∂j vi = σij sij .

Équation pour l’entropie


Plutôt que d’utiliser l’énergie interne pour exprimer la conservation de l’énergie, on a
souvent recours à l’entropie. Si nous exprimons l’énergie interne en fonction de l’entro-
pie, nous avons
de = T ds − P dV = T ds + P dρ/ρ2

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Ces égalités faisant intervenir uniquement des dérivées totales, elles peuvent être trans-
posées directement en dérivées particulaires :
De Ds P Dρ
=T + 2
Dt Dt ρ Dt

d’où on déduit, en utilisant la conservation de la masse (1.14),

Ds
Tρ = − div F⃗ + σij ∂j vi + P div ⃗v + Q (1.30)
Dt
Cette équation exprime que la variation d’entropie des particules fluides est le ré-
sultat des sources de chaleur présentes à l’intérieur de l’élément fluide plus le flux de
chaleur résultant de son contact thermique avec les autres éléments (voir 1.47).

5. Les lois de comportement


Les équations du mouvement que nous venons d’établir (1.14), (1.25), (1.29) ou (1.30)
doivent maintenant être complétées par les expressions du tenseur des contraintes [σ]
et de la densité surfacique de flux de chaleur F⃗ en fonction des quantités que nous
utilisons pour décrire le système (vitesse, température, masse volumique ...). Ces re-
lations s’appellent les lois de comportement (mécaniques pour [σ] et thermiques pour
F⃗ ) et s’appuient sur la physique microscopique du milieu. L’étude de ces lois consti-
tue en fait une véritable branche de la physique, la rhéologie, où les solides sont aussi
analysés. Nous présentons ici les quelques points fondamentaux nécessaires à l’étude
du mouvement des fluides.

5.1 La contrainte de pression


Afin de préciser l’expression de [σ], nous allons considérer d’abord le cas simple d’un
fluide homogène et isotrope en équilibre thermodynamique. L’isotropie du fluide et le
fait que le tenseur des contraintes ne dépende que de ses propriétés locales, imposent
que les valeurs propres de [σ] (qui est toujours diagonalisable puisque symétrique)
soient les mêmes pour les trois directions d’espace. Donc

σij = −P δij

où P est une fonction scalaire qu’on identifie à la pression. On peut se demander si


ainsi définie, la pression est bien celle dont on a l’habitude de parler en thermodyna-
mique c’est-à-dire la variable intensive associée au volume. Pour vérifier cela, il suffit
de reprendre l’équation de l’énergie interne (1.29) en négligeant F⃗ et Q. La variation

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FIG 1.2 La force de pression

dS
−P dS

d’énergie interne δe pour un très petit volume ∆V pendant un intervalle de temps δt


est
∆V ρδe = σij ∂i vj ∆V δt = −P div ⃗v ∆V δt = −P δ(∆V )
où nous avons utilisé la relation (1.5). Comme ρ∆V est la masse ∆m du petit vo-
lume, δ(∆V )/∆m est la variation du volume massique pendant la transformation. En
passant à la limite d’une transformation infinitésimale, on en déduit la relation de
thermodynamique classique −P = ∂v ∂e
où v est le volume massique.
La force volumique associée est

fi = ∂j σij = −δij ∂j P = −∂i P = −(∇P


⃗ )i

La force volumique de pression est donc l’opposée du gradient de pression.

5.2 Le fluide parfait


Le résultat précédent nous amène à considérer le cas des fluides où la contrainte se
résume à la seule contrainte de pression. Ce type de fluide est appelé fluide parfait ou
fluide non-visqueux ; nous verrons qu’un tel fluide est une idéalisation des fluides réels.
Si nous reprenons l’équation de la quantité de mouvement (1.25), nous obtenons
pour le fluide parfait soumis à aucune force extérieure :

D⃗v
ρ = −∇P
⃗ (1.31)
Dt
Cette équation est connue sous le nom d’équation d’Euler.
L’autre propriété essentielle du fluide parfait est qu’il ne conduit pas la chaleur. La
densité de flux de chaleur F⃗ est donc nulle. S’il n’y a aucune source de chaleur (Q = 0),

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Les unités de pression ou de contrainte


La pression et plus généralement la contrainte s’exprime en pascals mais on la trouvera parfois
exprimée dans d’autres unités ; voici un petit mémo pour s’y retrouver.
– Le pascal (Pa) est l’unité du système international ; il exprime la contrainte exercée par
une force de 1 newton sur 1 mètre carré. C’est une quantité plutôt petite puisque la
pression atmosphérique est de l’ordre de 105 Pa.
– Le bar = 105 Pa est un multiple de l’ordre de grandeur de la pression atmosphérique.
– Le millibar =100 Pa était l’unité la plus utilisée en météorologie et est maintenant
remplacée par l’hectopascal.
– La barye = 0.1 Pa est l’unité de pression du système CGS et représente une dyne par
centimètre carré.
– L’atmosphère =101325 Pa est une unité un peu ancienne qui vaut la pression atmosphé-
rique moyenne au niveau de la mer.
– Le kilogramme force par centimètre carré : ancienne unité qui a été très utilisée dans
l’industrie. C’est la pression exercée sur un centimètre carré par une masse de 1kg dans
le champ de pesanteur. Donc 1 kgf/cm2 ≃ 98100 Pa soit environ 1 bar.
– Le torr ou millimètre de mercure : c’est la pression exercée par une couche de mercure
de 1 mm d’épaisseur dans le champ de pesanteur. 1 torr = ρHg g × 1mm = 13595 × 9.8 ×
0.001 ≃ 133.3 Pa. 760 torr ∼ 1 atm.
– Plus exotique la pound per square inch = psi est une unité qu’on trouve souvent dans
les ouvrages anglo-saxons. C’est l’équivalent de notre kgf/cm2 . 1psi = 6894,7 Pa

l’équation pour l’énergie interne (1.29) devient


De
ρ = −P div ⃗v (1.32)
Dt
et celle pour l’entropie
Ds
=0 (1.33)
Dt
Cette dernière relation nous montre que l’entropie des particules d’un fluide parfait
est constante. Nous touchons là une première loi de conservation propre au mouvement
des fluides parfaits. Nous reviendrons en détail sur les conséquences de cette loi et plus
particulièrement sur celles de l’équation d’Euler au chapitre 3.

5.3 Les fluides newtoniens


Les coefficients de viscosités
L’expérience première que tout un chacun a du mouvement des fluides montre que
certains fluides s’écoulent plus facilement que d’autres. Un récipient rempli d’eau se
vide plus aisément qu’un autre rempli de miel, bien que les masses volumiques des deux
fluides soient voisines. Le mouvement du fluide réel est donc fonction d’une caracté-
ristique intrinsèque qui traduit l’aptitude des particules fluides à glisser les unes sur

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les autres. Cette caractéristique est communément appelé viscosité du fluide. Elle se
traduit par l’apparition d’une force de surface, donc d’une contrainte, qui va s’ajouter
à celle de pression. On exprimera donc les composantes du tenseur des contraintes au
sein d’un fluide sous la forme

σij = −P δij + σij


visc

Afin de déterminer l’expression de ce nouveau terme, nous allons considérer un fluide


que nous supposerons initialement en équilibre (mécanique et thermodynamique). On
perturbe alors cet équilibre et le fluide se met en mouvement. Nous supposerons que les
perturbations sont petites et que le fluide reste proche de son état d’équilibre. Il nous
faut maintenant choisir la quantité qui va caractériser l’écoulement en tant qu’écart à
l’équilibre. L’écoulement est décrit par le champ de vitesse, mais la vitesse elle-même
ne peut caractériser l’état hors équilibre du fluide : si elle est uniforme, il suffit d’un
changement de repère pour retrouver un état d’équilibre. Ce qui caractérise l’écart à
l’équilibre sera donc la non-uniformité de la vitesse : autrement dit ses dérivées. On
pourrait donc choisir ∂i vj . Ceci n’est pourtant pas encore satisfaisant. En effet, nous
avons vu (cf § 3.5) que ∂i vj pouvait être décomposé en une partie symétrique sij et
une partie anti-symétrique aij . Supposons que le mouvement du fluide soit tel que
sij = 0 et aij ̸= 0. On vérifiera aisément (cf exercice 1.5) qu’un tel mouvement est
alors nécessairement de la forme ⃗v = Ω ⃗ ∧ ⃗r + ⃗v0 , c’est-à-dire la composition d’une
translation et d’une rotation solide. Il existe donc ici encore un repère où le fluide est
à l’équilibre. Nous ne pouvons donc utiliser aij comme mesure de l’écart à l’équilibre.
Nous choisirons donc sij et écrirons :

σij ≡ fij (skl )


Les six fonctions fij sont inconnues a priori et dépendent des propriétés locales du
fluide. Une première simplification possible est d’utiliser le fait qu’on est proche d’un
état d’équilibre donc que les taux de déformation sont faibles ; on peut alors faire un
développement limité des fij au voisinage de zéro :

σij = fij (0) + Lijkl skl + · · · (1.34)

avec ( )
∂fij
Lijkl =
∂skl ([s]=0)

fij (0) est la valeur de la contrainte lorsque le fluide est à l’équilibre, elle est donc
égale à −P δij . Le tenseur de rang 4, [L], caractérise le fluide à l’équilibre que nous
supposons, comme précédemment, isotrope. Le seul tenseur du quatrième ordre isotrope
et symétrique en ij et kl a la forme suivante :

Lijkl = µ(δik δjl + δjk δil ) + λδij δkl (1.35)

où µ et λ sont deux coefficients scalaires caractéristiques de l’état d’équilibre du fluide.


On en déduit alors
σij = −P δij + 2µsij + λskk δij

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

TAB 1.1 Coefficients de diffusion et nombre de Prandtl de quelques fluides à une


température de 20◦ C (données de sources diverses)

Fluide µ (Pa s) ν (m2 s−1 ) χ (W m−1 K−1 ) P


−5 −5
air 1.8 10 1.5 10 0.026 0.71
H2 8.9 10−6 1.0 10−4 0.19 0.69
eau 1.0 10−3 1.0 10−6 0.6 7.0
Ethanol 1.2 10−3 1.5 10−6 0.18 16
Glycérine 1.3 1.0 10−3 0.28 104
Huile d'olive 0.1 1.0 10−4 0.17 1400
Mercure 1.55 10−3 1.14 10−7 8.7 0.025

⇐⇒ σij = −P δij + µ(∂i vj + ∂j vi ) + λ(∂k vk )δij


En général, on écrit [σ] sous une forme équivalente
( )
2
σij = −P δij + µ ∂i vj + ∂j vi − (∂k vk )δij + ζ(∂k vk )δij (1.36)
3
nous avons alors λ = ζ − 2/3µ. µ est appelé coefficient de viscosité dynamique de
cisaillement et ζ coefficient de viscosité dynamique de volume. λ est aussi appelé seconde
viscosité. Ces coefficients s’expriment en pascal seconde aussi appelé poiseuille ; on a
Pa s ≡ kg m−1 s−1 . Nous remarquons aussi que
( )
2
Tr ∂i vj + ∂j vi − (∂k vk )δij = 0 .
3
On introduit alors
2
cij = ∂i vj + ∂j vi − (∂k vk )δij (1.37)
3
composantes du tenseur de cisaillement [c] qui correspond à une déformation sans
variation de volume.
Les fluides qui vérifient la loi (1.36) sont appelés fluides newtoniens. Malgré les
simplifications assez drastiques que nous avons faites, cette loi de comportement est
bien vérifiée par un grand nombre de fluides tels que les gaz ou les liquides courants.
Cela provient du fait que le comportement newtonien est celui qui a lieu au voisinage
de l’équilibre : il ne dépend donc que de propriétés très générales du milieu à l’équilibre.
Nous utiliserons aussi très souvent un autre coefficient de viscosité appelé viscosité
cinématique et défini par
µ
ν= (1.38)
ρ
qui s’exprime en m2 s−1 .
Nous avons introduit la viscosité en considérant l’aptitude des particules fluides à
glisser les unes sur les autres ; mais que se passe-t-il au niveau microscopique ? « L’ap-
titude à glisser » caractérise un échange de quantité de mouvement (on peut glisser

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indéfiniment sur un sol si on ne lui cède pas notre quantité de mouvement). La visco-
sité caractérise donc cet échange de quantité de mouvement entre les particules fluides,
lequel est dû bien sûr aux atomes ou molécules du fluides qui, dans leur mouvement
d’agitation thermique, transportent cette quantité.
On peut trouver l’ordre de grandeur de la viscosité cinématique d’un gaz par un
simple argument dimensionnel. En effet la viscosité cinématique s’exprime en m2 s−1
soit le produit d’une vitesse par une longueur. Compte tenu de ce que nous venons
de dire, cette vitesse ne peut être que la vitesse d’agitation thermique des atomes et
cette longueur que la distance sur laquelle ils transportent la quantité de mouvement,
c’est-à-dire la distance moyenne entre deux chocs, encore appelée libre parcours moyen.
On notera ainsi que la viscosité cinématique d’un gaz augmente avec la température et
l’inverse de la masse volumique (voir chapitre 11). A l’inverse, la viscosité des liquides
aura tendance à diminuer lors d’une augmentation de température ou d’une diminution
de masse volumique puisque l’échange de quantité de mouvement entre les atomes ou
les molécules a plutôt pour origine les forces de Van der Waals. Pour un fluide donné,
on trouvera donc un minimum de viscosité près de la transition de phase liquide-gaz.
Ce qui précède montre encore que c’est avec les gaz à basse température qu’on trouvera
les fluides les moins visqueux et à l’extrême, les superfluides 7 .
Nous n’avons pas inclus dans la table 1.1 de valeur de la viscosité de volume ζ,
car cette quantité a été peu mesurée. La raison en est qu’une telle mesure est difficile
car ce coefficient n’intervient que si div ⃗v est important. On doit pour cela étudier
l’amortissement d’ondes sonores et mesurer l’excès d’atténuation induit par ζ lequel
s’ajoute en effet à l’atténuation produite par la viscosité de cisaillement µ et par la
diffusion thermique χ. Pour l’azote moléculaire on a trouvé ζ ∼ 0.8µ à 300 K (voir la
revue de Graves et Argrow 1999). En utilisant une approche statistique avec l’équation
de Boltzmann (voir chapitre 11), on peut montrer que ce coefficient est nul pour les
gaz monoatomiques (du moins à l’approximation de Boltzmann).
Très souvent cependant on néglige purement et simplement ζ et lorsqu’on parle de
la viscosité dynamique d’un fluide sans plus de précision on entend le coefficient µ.
Cette approximation qui consiste à négliger ζ s’appelle l’hypothèse de Stokes. On voit
qu’en théorie, elle ne convient bien qu’aux gaz monoatomiques.

7. Les fluides à faible viscosité présentent un grand intérêt expérimental car, comme nous le verrons,
ils permettent d’obtenir des écoulements très turbulents en laboratoire. C’est ainsi que de nombreuses
expériences ont été réalisées avec de l’hélium près du point critique (2.2 bars et 5.2 K). Dans ces
conditions, l’hélium atteint en effet sa viscosité minimale : il n’est pas liquide et donc l’interaction
entre atomes ne les lie pas les uns aux autres et bien que gazeux leur vitesse est réduite au minimum.
On atteint ainsi une des plus petites viscosités cinématiques connues pour un fluide non-superfluide
ν ≃ 2 10−8 m2 /s.
Nous ne développerons pas le sujet des superfluides dont l’étude relève surtout de la mécanique
quantique ; pour une introduction à ce sujet, nous renvoyons à l’ouvrage de Guyon et al. 2001.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Équation de la quantité de mouvement et équation de Navier-Stokes


L’expression de la loi de comportement nous permet d’expliciter l’équation de la quan-
tité de mouvement gouvernant le mouvement d’un fluide newtonien sous la forme gé-
nérale

ρ
D⃗v
= −∇P
⃗ + ∇(⃗ ⃗ +−
⃗ v · ∇µ) −→
Rot(⃗v ∧ ∇µ)
⃗ + µ∆⃗v − ⃗v ∆µ + ∇((µ/3
⃗ + ζ) div ⃗v ) + f⃗ (1.39)
Dt
appelée équation de Navier-Stokes. Cette équation se simplifie considérablement dans
le cas d’un fluide de masse volumique et de viscosité constantes. On obtient alors
l’équation dite de Navier :
D⃗v
ρ = −∇P
⃗ + µ∆⃗v (1.40)
Dt
où nous avons laissé de côté les forces extérieures f⃗. Cette équation est utilisée dans la
plupart des cas lorsque les variations de ρ sont négligeables et même lorsque celles-ci
ne le sont pas, il est souvent utile de résoudre le « problème incompressible » équivalent
avant de traiter le problème complet.

La densité surfacique de flux de chaleur


Pour compléter cette étude, il reste maintenant à écrire l’équation de l’énergie et donc
préciser l’expression de la densité surfacique de flux de chaleur F⃗ ou, par abus de
langage, flux de chaleur. Considérons pour cela la mise en contact de deux corps à
température différente : le corps de température la plus élevée va cèder une certaine
quantité d’énergie (interne) à l’autre corps jusqu’à l’égalisation de leur température.
Le flux de chaleur n’existe donc que là où il y a déséquilibre thermique donc non-
uniformité de la température 8 . C’est donc le gradient de température qui va dans ce
cas nous permettre de mesurer l’écart à l’équilibre thermique. Nous écrirons
F⃗ ≡ F⃗ (∇T
⃗ )

Comme précédemment, nous considérerons des situations proches de l’équilibre


thermodynamique et ferons un développement limité autour de ce cas :
Fi (∇T
⃗ ) = Fi (⃗0) − χij ∂j T

où ( )
∂Fi
χij = −
∂(∂j T ) ∂j T =0

représente le tenseur des conductivités thermiques. Si le fluide est isotrope la conduc-


tivité se réduit à un scalaire χ et χij = χδij . Puisqu’à l’équilibre le flux de chaleur est
nul nous avons bien sûr Fi (⃗0) = ⃗0. La loi qui en résulte

F⃗ = −χ∇T
⃗ (1.41)
8. Nous simplifions ici volontairement la réalité car d’autres gradients peuvent engendrer un flux
de chaleur (gradient de concentration d’espèce chimique par exemple), mais ces effets sont faibles en
général.

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est connue sous le nom de loi de Fourier.


De même que nous avons introduit la viscosité cinématique ν, nous introduisons le
coefficient de diffusion thermique ou encore diffusivité thermique κ définie par
χ
κ= (1.42)
ρcp

qui s’exprime en m2 /s. Le rapport de ce coefficient à la viscosité cinématique est un


nombre sans dimension
ν
P= (1.43)
κ
caractéristique du fluide considéré et appelé nombre de Prandtl.

Équations de l’énergie interne et de l’entropie


Nous pouvons maintenant écrire l’équation de l’énergie interne. Reprenant (1.29) et y
remplaçant F⃗ et [σ] par leurs expressions, nous obtenons pour un fluide newtonien
De
ρ = div(χ∇T
⃗ ) − P div ⃗v + D + Q (1.44)
Dt
où ( )
visq 2
D = σij ∂j vi = ∂j vi µ(∂i vj + ∂j vi − (∂k vk )δij ) + ζ(∂k vk )δij
3
représente la dissipation visqueuse. On peut encore mettre ce terme sous la forme

D = (sij + aij ) (µcij + ζ(∂k vk )δij ) = sij (µcij + ζ(∂k vk )δij )

car aij cij = 0 = aij δij . D’après la définition de cij (1.37), on a 2sij = cij + 23 (∂k vk )δij .
Ainsi ( )
1 2
D= cij + (∂k vk )δij (µcij + ζ(∂k vk )δij )
2 3
En développant cette expression et en utilisant le fait que la trace de [c] est nulle
(Tr[c] = δij cij =0), il vient
µ
D= (cij cij ) + ζ(∂k vk )2 (1.45)
2
ou bien de manière explicite
µ 2
D= [c + c222 + c233 + 2c212 + 2c213 + 2c223 ] + ζ(div ⃗v )2
2 11
Nous utiliserons plus tard la notation condensée
µ ⃗
D= (∇ : ⃗v )2 + ζ(div ⃗v )2 (1.46)
2
L’équation de l’entropie s’obtient immédiatement à partir de (1.30)
Ds
ρT = div(χ∇T
⃗ )+D+Q (1.47)
Dt

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Montrons maintenant que le second principe de la thermodynamique implique la


positivité des coefficients de viscosité et de diffusion de la chaleur. Pour cela nous
utilisons un volume (V) attaché au fluide, c’est-à-dire dont la surface se meut avec les
particules fluides qui y sont attachées. Le second principe peut alors s’exprimer par
l’inégalité : ( )
∫ ∫ ∫
d F⃗ Q
ρsdV ≥ − · dS +
⃗ dV
dt V (t) S(t) T V (t) T

La variation d’entropie au sein du volume est plus grande que l’entropie reçue du milieu
extérieur via le flux de chaleur, plus celle générée par les sources de chaleur Q. Grâce
à (1.19) et (1.47) cette inégalité peut être transformée en

⃗ )2 /T + D) dV ≥ 0
(χ(∇T
V (t) T

Cette inégalité doit être vraie quels que soient les champs de température ou de vitesse,
elle est donc équivalente à

χ ≥ 0, µ ≥ 0, ζ≥0

Ces inégalités nous montrent que l’irréversibilité des transformations thermodyna-


miques est intimement associée au phénomène de diffusion que représentent ces coeffi-
cients.
En résumé pour un fluide newtonien, les équations du mouvement sont

∂ρ
+ div ρ⃗v = 0 (1.14)
∂t

ρ
D⃗v
= −∇P
⃗ + ∇(⃗ ⃗ +−
⃗ v · ∇µ) −→
Rot(⃗v ∧ ∇µ)
⃗ + µ∆⃗v − ⃗v ∆µ + ∇((µ/3
⃗ + ζ) div ⃗v ) + f⃗
Dt
(1.39)
De
ρ = div(χ∇T
⃗ ) − P div ⃗v + D + Q (1.44)
Dt
ou
Ds
ρT = div(χ∇T
⃗ )+D+Q (1.47)
Dt

Un coup d’oeil rapide à ce système montre qu’il manque encore des équations pour
déterminer toutes les inconnues : en effet, nous devons préciser les équations vérifées
par P et T , autrement dit les équations d’état thermodynamiques ; ce point sera abordé
en 6.

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5.4 Autres lois de comportement ♠


Les limites du comportement newtonien
Nous avons vu que le mouvement d’un fluide en tant que perturbation à l’équilibre
pouvait être caractérisé par le tenseur des déformations sij . Nous avons ensuite ad-
mis que ces perturbations restaient « petites ». Il convient maintenant de préciser ce
que nous entendons par petit. En introduisant sij , ou plus généralement ∂i vj , nous
introduisons en fait une échelle de temps Tm macroscopique. En effet, si L et V sont
respectivement les échelles de longueur et de vitesse caractéristiques de l’écoulement,
le tenseur des déformations [s] introduit

L
Tm =
V
comme échelle de temps puisque |sij | ≡ V /L. Ce temps exprime la vitesse avec laquelle
une déformation est imposée au milieu fluide. Lorsque la perturbation est appliquée, le
milieu s’écarte un peu de l’équilibre thermodynamique ; il y revient cependant au bout
d’un temps de relaxation Trelax lequel dépend évidemment de la nature du milieu en
question. L’approximation du fluide newtonien est la limite asymptotique d’un temps
de relaxation très court à l’échelle macroscopique la plus petite, cette échelle étant
supposée très grande par rapport aux dimensions microscopiques. Un rapport d’échelle
de temps s’introduit donc naturellement ; c’est le nombre de Deborah
Trelax
De =
Tm
Le cas newtonien correspond donc à De≪ 1 tandis que De = +∞ décrirait plutôt
la limite du solide élastique. Entre ces deux cas extrêmes existent toute une variété de
lois de comportement que nous allons maintenant brièvement explorer.

Les lois de comportement non-newtoniennes


Lorsque nous avons introduit la loi de comportement d’un fluide, nous avons déduit
d’argument assez généraux que σij = fij (skl ) ; ce faisant nous n’avions pas pris l’ex-
pression la plus générale car nous ne voulions pas anticiper sur la présente discussion.
Mais il apparaît maintenant que si le temps de relaxation n’est plus négligeable, la
contrainte subie par un élément fluide sera aussi fonction de la façon dont varie ou a
varié le cisaillement. Ainsi
( ∫ t )
′ dskl
σij = fij . . . , skl dt , skl , ,... (1.48)
−∞ dt

où les pointillés désignent des primitives ou dérivées d’ordre supérieur. L’expression


(1.48) n’est cependant pas encore satisfaisante. En effet, la déformation qui importe
est celle des particules fluides et par conséquent les dérivées ou intégrales par rapport
au temps doivent tenir compte de leur déplacement. Nous voyons ainsi s’introduire

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

naturellement la nécessité d’une formulation lagrangienne pour décrire le mouvement


des fluides non-newtoniens. Enfin σij n’est pas nécessairement une fonction explicite
de [s] et en général on aura une expression du genre :
( ∮ t ) ( ∮ t )
′ Dσkl ′ Dskl
G ..., σkl dt , σkl , ,... = F ..., skl dt , skl , ,... (1.49)
−∞ Dt −∞ Dt
∮t
Dans cette horrible expression −∞ skl dt′ désigne une intégrale le long du che-
min suivi par la particule. Cette relation montre en fait toute la difficulté qu’il y a
à modéliser le comportement des fluides non-newtoniens. Pour cette raison, l’analyse
expérimentale joue un grand rôle en rhéologie.
Afin d’avoir une vue d’ensemble de ces fluides, nous allons passer en revue les
principales lois de comportement qui ont pu être observées expérimentalement.

La visco-élasticité linéaire
Supposons que l’équation (1.49) soit linéaire par rapport à chaque fonction et que les
coefficients soient des constantes. On écrira alors
Dσij Dn σij Dm sij
a0 + a1 + · · · + an n
= b0 sij + · · · + bm
Dt Dt Dtm
qui régit la visco-élasticité linéaire. Simplifions encore en ne retenant que les coefficients
a0 , b0 , b1 , de telle sorte que
( )
Dsij
σij = µ sij + τr (1.50)
Dt

et imaginons que la particule fluide subisse une contrainte constante au cours du temps ;
σij ( )
alors sa déformation sera :
sij = 1 − e−t/τr
µ
La déformation suit l’évolution de la contrainte avec un temps de retard de l’ordre
de τr . C’est le modèle de Kelvin. 9
Au modèle de Kelvin correspond le cas symétrique du modèle de Maxwell où cette
fois b1 = 0 et a1 ̸= 0, c’est-à-dire
Dσij
σij + τr = µsij (1.51)
Dt
A déformation imposée, la contrainte est retardée de τr . Imaginons le cas où un cisaille-
ment constant imposé au fluide est brutalement supprimé. La contrainte ne disparaît
que progressivement suivant la loi :

σij = µsij e−t/τr (1.52)


9. En fait cette modélisation s’applique plutôt aux solides, on parle alors du solide de Kelvin et s
doit être remplacé par le déplacement. Le solide de Kelvin ne réagit donc pas instantanément à une
contrainte et n’atteint l’équilibre qu’après un temps de relaxation τr .

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Dynamique des fluides
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Typiquement, la particule fluide « se souvient » du cisaillement passé et exerce une


contrainte sur son environnement. On parle souvent de fluide à mémoire. L’exemple le
plus familier de ce type de comportement est celui du miel ou de la confiture. En effet
lorsqu’un filet de miel qui s’écoule d’un récipient est coupé, la goutte qui se forme peut
remonter de quelques centimètres. Bien que le cisaillement soit brusquement stoppé,
la contrainte n’est pas immédiatement annulée et, supérieure au poids de la goutte,
provoque la remontée du fluide.
Le modèle ci-dessus, imaginé par Maxwell, est naturellement extrêmement simpifié
et l’on serait bien incapable d’en déduire les forces de frottement exercées sur un sous-
marin immergé dans un océan de miel !

Les effets non-linéaires


Les effets non-linéaires jouent un grand rôle dans le mouvement d’un fluide non-
newtonien et s’ajoutent aux effets de mémoire que nous venons de décrire.
Imaginons un écoulement cisaillé très simple :

vx = y/T

où T est la constante de temps du cisaillement. Pour un fluide newtonien, on aurait


simplement :
σxx = σyy = σzz = −p
σxy = µ/T, σyz = σxz = 0
Un fluide non-newtonien peut faire apparaître deux nouveautés. Tout d’abord des
contraintes normales supplémentaires peuvent survenir ; on les note de la façon sui-
vante :
σxx − σyy = N1 , σxx − σzz = N2 (1.53)
Ces deux termes, nuls si le fluide est newtonien, traduisent l’apparition d’une an-
isotropie 10 des contraintes normales générée par l’écoulement. Cette anisotropie n’est
pas fonction du sens de l’écoulement et donc ne dépend pas du signe sxy ; pour de
faibles cisaillements on doit donc avoir :

N1 = α1 (sxy )2 + O((sxy )4 ), N2 = α2 (sxy )2 + O((sxy )4 )

Cet effet est donc nécessairement non-linéaire. Expérimentalement, on trouve qu’en


général N1 ≫ |N2 | et N2 ≤ 0. L’apparition de contraintes normales dues au cisaille-
ment, encore appelé effet Weissenberg, peut avoir des conséquences spectaculaires (voir
encadré).

La deuxième nouveauté peut venir de la non-linéarité de la relation

σxy = f (sxy )
10. Une contrainte normale isotrope pourrait être incluse dans la pression.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

FIG 1.3 Autosiphonage d'un fluide par l'effet des viscosités d'extension. Il s'agit
d'une solution aqueuse à 0.75 % d'oxyde de polyéthylène.
(cliché Barnes et al. 1989)

En général on pose σxy = µ(sxy )sxy . Les fluides pour lesquels µ augmente avec
sxy sont dits rhéoépaississants tandis que ceux pour lesquels µ diminue sont dits
rhéofluidifiants. On peut interpréter la non-linéarité de la loi comme l’apparition d’un
changement de structure (donc de viscosité) avec le cisaillement subi.
Dans cette catégorie de milieux, on trouve essentiellement les fluides diphasiques
(particules solides en suspension dans un fluide) et les solutions de polymères. Suivant
le rapport volumique occupé par chacune des phases, le fluide diphasique peut présenter
l’un ou l’autre des comportements. Les fluides diphasiques constituent une classe de
matériaux pour lesquels le temps de relaxation n’est plus macroscopiquement petit 11 .

11. On peut identifier le temps de relaxation à celui que met une particule solide de même densité que
le fluide environnant pour atteindre la vitesse du fluide lorsque les deux vitesses diffèrent initialement.

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FIG 1.4 Écoulement correspondant à une extension plane

Les viscosités d’extension


Ce qui précède peut sembler, à juste titre, peu général : en effet, tous les écoule-
ments n’ont pas la forme utilisée ci-dessus. Certains écoulements génèrent aussi des
contraintes visqueuses normales même si le fluide est newtonien. Par exemple, l’écou-
lement bidimensionel contre un plan
vx = x/T, vy = −y/T, vz = 0 (1.54)
dessiné sur la figure 1.4, génère les contraintes suivantes au sein du fluide newtonien :
σxx = 2µ/T, σyy = −2µ/T, σxy = 0 (1.55)
En rhéologie, on introduit de nouvelles viscosités associées à ce type de mouvement :
les viscosités d’extension. Trois types de mouvements sont alors considérés :
• l’extension plane donnée ci-dessus par (1.54) et on pose alors
σxx − σyy = µP (T )/T
où µP est la viscosité d’extension plane. Dans la limite des faible taux de cisaille-
ment (T → ∞), on doit retrouver le fluide newtonien et donc d’après (1.55)
lim µP (T ) = 4µ
T →∞

• l’extension uniaxiale où le champ de vitesse a la forme suivante


vx = x/T, vy = −y/2T, vz = −z/2T
on pose alors
σxx − σyy = σxx − σzz = µE (T )/T (1.56)
A la limite newtonienne, on trouve aisément que µE = 3µ.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

FIG 1.5 Extension uniaxiale

• l’extension biaxiale où le champ de vitesse a la forme suivante

vx = x/T, vy = y/T, vz = −2z/T

et où on pose
σxx − σzz = σyy − σzz = µEB (T )/T
On remarquera que ce dernier mouvement peut être obtenu à partir de l’extension
uniaxiale en changeant le signe du taux de cisaillement. Ceci implique que les deux
viscosités sont liées par la relation

µEB (T ) = 2µE (−T /2) (1.57)

(voir exercices pour la démonstration). Les trois mouvements d’extension sont dessinés
schématiquement sur les figures 1.4, 1.5 et 1.6.
Les effets des viscosités d’extension peuvent être très spectaculaires car certains
fluides ont des rapports µE /µ très grands (de l’ordre de plusieurs milliers). Un tel
fluide peut s’autosiphoner d’un récipient (voir figure 1.3).

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FIG 1.6 Extension biaxiale

La frontière fluide-solide

Lorsqu’on soumet un solide à des contraintes de plus en plus fortes, on passe successi-
vement le seuil de l’élasticité au delà duquel les déformations ne sont plus réversibles
(la déformation est alors dite plastique), puis le seuil de plasticité au delà duquel le
« solide » se comporte comme un fluide.
Ce comportement peut être observé pour tous les solides, mais généralement le seuil
de contrainte où s’observe la transition est très élevé. Cependant certains matériaux,
tels les peintures à l’huile, apparemment fluides se comportent comme des solides pour
de très petites contraintes ; c’est naturellement une propriété très appréciée pour une
peinture qui doit pouvoir être étalée aisément mais ne pas couler une fois étendue sur
un mur. On appelle encore ce genre de fluides les fluides de Bingham. Ce type de fluides
comprend des matériaux pour lesquels Trelax est très petit (fluide newtonien) ou infini
(solide élastique) suivant que la contrainte dépasse ou non un certain seuil.
Le manteau terrestre est un autre exemple d’un milieu au comportement tantôt
fluide tantôt solide. Il est constitué d’une couche de silicates qui s’étend sur une épais-
seur de 2900 km sous la croûte terrestre. Il se comporte comme un solide élastique
lorsqu’il réagit aux tremblements de terre et permet la propagation d’ondes de cisaille-
ment. Ces ondes parcourent le manteau en quelques dizaine de minutes. Mais aux
grandes échelles de temps, de l’ordre de dix millions d’années, le manteau terrestre
se comporte comme un fluide très visqueux dont le mouvement est responsable de la
dérive des continents.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Les fluides non-newtoniens dans votre cuisine !


Nous avons déja parlé du miel et de la confiture pour illustrer la viscoélasticité. Nous allons
maintenant nous intéresser à l’effet Weissenberg : le fluide utilisé est le blanc d’œuf cru. Plutôt
que de battre les œufs en neige, nous vous suggérons de prendre votre perceuse et d’y fixer un
tube ou une tige cylindrique à la place de la mèche (l’instrument doit être propre si vous voulez
terminer l’expérience par une bonne mousse au chocolat !). Plongez alors le tube verticalement
et faites tourner lentement puis de plus en plus vite. On observe alors que le fluide grimpe le
long du tube mais aussi a l’intérieur ! On peut aspirer le blanc d’œuf de cette manière. Refaites
l’experience avec de l’eau (pour rincer !) et constatez la différence.
La farine de maïs (la MaizenaTM ) mélangée à l’eau est un fluide non-newtonien très inté-
ressant. Mélangez dans une assiette une cuillerée à soupe de farine de maïs et deux cuillerées
à soupe d’eau. Une fois le mélange bien homogène, déplacez lentement un objet (votre doigt
par exemple) dans le liquide : celui-ci s’écoule normalement autour de l’objet. Maintenant
augmenter la vitesse : la résistance du fluide est extrêmement importante (faites attention de
ne pas entraîner l’assiette !) ; la viscosité est telle que le fluide semble « solidifié ».

6. Les relations thermodynamiques


Il nous faut maintenant compléter les équations du milieu par la thermodynamique.
Rappelons que localement (dans un volume petit par rapport aux dimensions du sys-
tème, mais grand par rapport aux distances intermoléculaires) le fluide est supposé en
quasi-équilibre thermodynamique. On parle alors d’équilibre thermodynamique local.
La thermodynamique d’un milieu matériel en équilibre est régie par une relation
fondamentale
e ≡ e(s, V, N, ...) (1.58)
qui exprime l’énergie interne en fonction des diverses quantités extensives du système
(entropie, volume, nombre de particules, etc.). De cette relation se déduisent les équa-
tions d’état :

 ∂e

 T = ∂s



 ∂e
P =−
∂v (1.59)






 πch = ∂e
∂N
définissant les quantités intensives du système (πch est le potentiel chimique, T la
température et P la pression). e étant l’énergie interne massique, toutes les quantités
extensives doivent être massique.

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6.1 Le gaz parfait


Avant toute chose, il faut noter que la « perfection » du gaz parfait n’a rien à voir avec
celle du fluide parfait. Un gaz parfait n’est pas en général un fluide parfait : il possède
une viscosité (calculable par une approche statistique, voir chapitre 11) qui, suivant le
type d’écoulement, sera négligeable ou non.
L’expression de l’énergie interne d’un gaz parfait en fonction des paramètres exten-
sifs est : ( )γ−1
ρ
e = e0 exp{(s − s0 )/cv } (1.60)
ρ0
On en déduit les équations d’état du gaz parfait

P V = nRT (1.61)

1 P cp
e = cv T = , avec γ = (1.62)
γ−1 ρ cv
où R est la constante des gaz parfaits et n le nombre de moles, cv (resp. cp ) la capacité
thermique à volume (resp. pression ) constant pour l’unité de masse.
On peut mettre (1.61) sous une forme plus commode en mécanique des fluides

P = R∗ ρT (1.63)

où l’on fait intervenir la masse volumique plutôt que le volume. La constante R∗ dépend
de la masse molaire M du gaz,
R∗ = R/M
L’enthalpie spécifique du gaz parfait est donnée par
γ P
h = cp T =
γ−1 ρ
Pour l’entropie diverses relations se déduisent de
P dP
T ds = de − dρ = dh +
ρ2 ρ
En particulier

s = cv ln(T /T0 ) − R∗ ln(ρ/ρ0 ) + s0 (1.64)


= cp ln(T /T0 ) − R∗ ln(P /P0 ) + s0 (1.65)
= cv ln(P /P0 ) − cp ln(ρ/ρ0 ) + s0 (1.66)

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

6.2 Les liquides


Lorsqu’on s’intéresse au mouvement des liquides (newtoniens), la thermodynamique
intervient peu car les liquides sont faiblement compressibles et ρ dépend peu de la
pression. Par contre la dépendence de ρ vis-à-vis de la température peut être impor-
tante : c’est elle, par exemple, qui est responsable du mouvement d’un liquide lorsqu’on
le chauffe par dessous. On utilisera donc pour ces fluides des équations d’état simpli-
fiées :
ρ = ρ0 (1 − α(T − T0 )) (1.67)
e = cT
où α est le coefficient de dilatation thermique et c = cv ≈ cp .

6.3 Le fluide barotrope


Ce cas est un peu le pendant du précédent : on suppose ici que la masse volumique ne
dépend que de la pression, soit que
ρ ≡ ρ(P ) ou P ≡ P (ρ) (1.68)
Ce n’est pas à proprement parler une équation d’état telles que le sont (1.63) et (1.67),
mais plutôt une condition approchée dans certaines situations.
Un exemple très fréquent de fluide barotrope est le gaz parfait isotherme ou isen-
tropique pour lequel on a respectivement
P = kρ ou P = Kργ
Ce type de relation apparaît lorsque les fluctuations de température ou d’entropie d’une
particule fluide peuvent être négligées.
Lorsque P n’est pas seulement fonction de ρ, la situation peut être qualifiée de
barocline. Isobares et isochores ne sont plus alors confondues, mais inclinées les unes
par rapport aux autres. C’est évidemment le cas général mais la notion de baroclinicité
souligne ce point, important lors de la recherche de configuration d’équilibre (voir
chapitre 2)

7. Les conditions aux limites


Les lois du mouvements que nous venons d’établir nous donnent l’évolution des quan-
tités physiques qui décrivent le mouvement d’un fluide, mais comme toute équation
différentielle, elles doivent être accompagnées de conditions aux limites qui précisent
les constantes d’intégration en décrivant le comportement du fluide au niveau de ses
frontières.

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7.1 Sur le champ de vitesse


Essentiellement, deux types de conditions aux limites sont utilisées pour décrire ce
comportement. Le premier décrit l’interaction fluide-solide tandis que le second décrit
l’interaction entre deux fluides séparés par une interface mobile. Dans ce dernier cas la
surface est aussi le siège d’une tension superficielle.

Paroi solide
On admet qu’au niveau de la frontière entre un solide et un fluide, la vitesse du fluide
est identique à celle du solide 12 . Si le solide est au repos alors, la vitesse du fluide doit
s’annuler à son contact.

⃗v = ⃗0 sur la surface limite (1.69)

Ce type de conditions est appelé conditions aux frontières rigides. En écrivant cette
condition, on suppose que le fluide adhère au solide. Cette hypothèse n’a rien d’évident.
Elle fut même l’objet d’un long débat à la fin du XIXème siècle. La question fut résolue
par G. Taylor en 1923 lorsqu’il étudia expérimentalement et théoriquement la stabilité
de l’écoulement d’un fluide compris entre deux cylindres en rotation (l’écoulement de
Taylor-Couette). L’accord entre théorie et expérience montra le bien fondé de cette
condition aux limites 13 .
On notera que dans l’hypothèse d’un fluide parfait cette condition d’adhérence
disparaît et l’on a simplement ⃗v · ⃗n = 0 si ⃗n est la normale à la paroi solide.

Surface libre
La seconde grande catégorie de conditions aux limites sur la vitesse est celle dite de
surface libre. C’est celle qui s’applique lorsque la surface est définie par le fluide lui-
même, comme par exemple la surface de la mer. Soit

S(⃗r, t) = Cte

l’équation de cette surface. En tout point de cette surface nous avons

∂S ∂S ∂S ∂S
dS = 0 = dt + dx + dy + dz
∂t ∂x ∂y ∂z

12. Nous supposons que le solide est imperméable. Cette condition n’est pas toujours réalisée : les
matériaux poreux peuvent en effet admettre des flux de matière à travers leur surface limite. Nous
ne considérerons pas ce type de situation dans ce cours. Notons cependant que les écoulements de
fluides à travers un solide poreux font l’objet de nombreuses études en raison de leurs applications à
l’extraction du pétrole ou du gaz naturel.
13. Ironie de l’Histoire qui donnerait raison à ceux qui combattaient la condition limite vfluide =
vsolide sur une paroi : on cherche maintenant à développer et exploiter les situations où le fluide glisse
sur le solide (voir Tabeling, 2004).

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

Or, de même qu’en (1.2), (dx/dt, dy/dt, dz/dt) représente la vitesse de la surface, qui
par définition est la vitesse du fluide à cet endroit. La condition limite s’exprime donc
∂S ∂S ∂S ∂S ∂S
+ vx + vy + vz =0 ⇐⇒ + ⃗v · ∇S
⃗ =0
∂t ∂x ∂y ∂z ∂t
ou encore
DS
=0 (1.70)
Dt
Cette dernière relation nous montre que, pour une particule fluide se trouvant à la
surface, cette surface est fixe au cours du temps ou encore qu’une particule fluide se
trouvant à la surface, y reste.
Cette condition aux limites est purement géométrique. Nous n’avons invoqué aucun
principe de physique pour l’établir. Très souvent elle apparaît dans les problèmes sous
une forme simplifiée. En effet, si cette surface est indépendante du temps nous avons

⃗v · ∇S
⃗ =0 (1.71)

Or ∇S
⃗ est un vecteur normal à la surface. En notant ⃗n la normale de la surface, la
relation précèdente est équivalente à

⃗v · ⃗n = 0 (1.72)

qui montre simplement que la vitesse doit être tangente à la surface limite du fluide.
Cette dernière condition est souvent utilisée même si, a priori, on s’attend à ce
que la surface soit fonction du temps. Cela revient physiquement à éliminer les ondes
de surface (ondes de capillarité ou ondes de gravité) parce que, dans le contexte du
problème, elles n’ont guère d’influence.
Nous allons maintenant introduire la physique qui traduit la « liberté » de la surface.
Cette condition s’exprime simplement en exigeant que la contrainte soit continue en
traversant cette surface. Si la surface sépare le fluide du vide, la contrainte doit être
nulle en chacun de ses points ; si elle sépare le fluide d’un autre fluide, celle-ci doit
être la même de part et d’autre de la surface. Cette condition ne fait que traduire le
théorème de l’action et de la réaction de la mécanique.
Si nous considérons le cas où la surface S sépare le fluide du vide, nous aurons

[σ]⃗n = ⃗0 en S (1.73)

Cette relation, adjointe de la relation (1.70), constitue les conditions aux limites de
surface libre. Remarquons qu’on a quatre conditions, contre trois seulement dans le cas
de la frontière rigide. La quatrième relation est en fait l’équation qui définit la surface
puisque celle-ci est une inconnue du problème. Nous ne développerons pas plus ce point
pour le moment car nous y reviendrons largement lorsque nous étudierons les ondes de
surface.

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Dynamique des fluides
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Le glissement sans frottement


Dans de nombreuses situations, il s’avère utile de considérer que le fluide glisse sans
frottement le long de la frontière de son domaine : soit parce que cette frontière sépare
deux fluides de densité très différentes (par exemple une interface air-eau stationnaire),
soit parce qu’on souhaite, dans une première approche d’un problème, négliger les
couches limites (cf. chapitre 4) générées par le contact solide-fluide.
Les conditions de glissement sans frottement (qu’on appellera condition GSF) le
long d’une surface S s’expriment physiquement en exigeant que la contrainte tangen-
tielle exercée par le fluide sur S soit nulle. Si ⃗n est encore la normale à S, cette condition
s’écrit :
⃗n ∧ ([σ]⃗n) = ⃗0 en S (1.74)
qu’on complète par la condition (1.71) exigeant que la vitesse soit parallèle à la surface
S. Les conditions (1.71) et (1.74) se résument, comme la condition (1.69), à trois
conditions scalaires sur la vitesse.

7.2 Sur la température


Les conditions que nous venons de décrire sont celles qui traduisent l’interaction dyna-
mique du fluide avec son environnement. Celles-ci sont liées à l’équation de la quantité
de mouvement. Nous devons maintenant nous demander quel type de conditions aux
limites est associé à l’équation de l’énergie interne ou de l’entropie pour traduire les
échanges thermiques entre le fluide et le milieu extérieur. Comme nous supposons que
la surface limite est imperméable au fluide, ces échanges ne peuvent résulter que de
phénomènes de conduction. De manière générale, on requerra la continuité de la tem-
pérature et de la densité surfacique de flux de chaleur, soit

T = Text et ⃗n · F⃗ = ⃗n · F⃗ext (1.75)

Pour un fluide newtonien, la deuxième condition est aussi une condition limite sur le
gradient de température.
Lorsque nous étudierons l’équilibre ou le mouvement des fluides en présence de gra-
dients thermiques, nous utiliserons la notion de conducteur parfait. Le conducteur par-
fait peut accepter n’importe quel flux de chaleur ; ainsi lorsqu’un fluide est au contact
d’un conducteur parfait, la température de ce dernier est fixée et seule la première
condition de (1.75) doit être imposée. Dans un même souci de simplification il est par-
fois aussi utile d’idéaliser les conditions limites sur la température en considérant le
milieu extérieur comme un isolant parfait. Dans ce cas, le flux de chaleur doit être nul
mais la température peut être quelconque.

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Chapitre 1 Les bases de la mécanique des fluides

7.3 La tension superficielle


Dans le prolongement de ce que nous venons d’énoncer sur les frontières d’un fluide,
nous devons dire quelques mots de la tension superficielle. Ce phénomène apparaît à
l’interface de deux fluides non miscibles et traduit le fait qu’il faut dépenser de l’énergie
pour augmenter la surface de contact entre ces deux fluides. Seuls les liquides ont une
tension superficielle à leur frontière. Cela se comprend si on se rappelle que la phase
liquide est caractérisée par une interaction attractive entre atomes ou molécules (force
de Van der Waals). L’énergie du liquide est donc d’autant plus petite que chaque
molécule est « bien entourée ». Les molécules sur la frontière ont donc une énergie plus
grande et, par conséquent, augmenter cette surface demande de l’énergie.
On introduit une constante de proportionnalité γ entre une variation de surface et
la variation d’énergie correspondante :

dE = γdS (1.76)

γ est une énergie par unité de surface (J/m2 ) mais aussi une force par unité de longueur
(N/m). Si on considère une surface ouverte délimitée par un contour (C), la résultante
des forces de tension superficielle exercée sur l’intérieur du contour est l’intégrale

⃗ =−
R γdl⃗en
(C)

où ⃗en est un vecteur unité normal au contour (C) et dirigé vers l’extérieur (d’où le
signe moins). Le théorème de la divergence en deux dimensions (voir §2.3 de l’annexe
A) permet de transformer cette intégrale en

⃗ =−
R ∇γdS
⃗ (1.77)
(S)

ce qui montre d’emblée que les variations de tension superficielles sont à l’origine d’une
densité surfacique de force autrement dit d’une contrainte. Cette contrainte a la parti-
cularité d’être purement tangentielle et uniquement définie à l’interface. Ceci implique
que l’interface de deux fluides newtoniens où la tension superficielle varie sera source
d’un mouvement du fluide car la contrainte tangentielle ne peut être compensée que
par la contrainte visqueuse. Ce phénomène est, par exemple, à l’origine de la convec-
tion de Marangoni-Bénard où les variations de γ ont pour origine les fluctuations de
température puisqu’en général γ = γ(T ) (voir §3.5 du chapitre 6).
Mais plus communément sans doute, la tension superficielle se manifeste par une
contrainte normale. Prenons l’exemple d’une goutte d’eau dans l’air ; si on augmente
son rayon de dR, sa surface varie de dS = 8πRdR et il faut donc dépenser l’énergie dE =
γ8πRdR. Cette énergie peut comme précédemment, s’interpréter comme le travail de
la force de tension superficielle F = 8πRγ. Cette force a une densité surfacique

8πR 2γ
f⃗ = γ⃗er = ⃗er
4πR2 R

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physique
Dynamique des fluides
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TAB 1.2 Tension superficielle de quelques liquides en contact avec l'air à une tem-
pérature de 20◦ C (sources diverses)

Liquide γ (N m−1 )
eau 7.28 10−2
Ethanol 2.23 10−2
Glycérol 6.3 10−2
Huile d'olive 3.2 10−2
Mercure 0.485

qui agit donc comme une contrainte normale. Ainsi, à l’intérieur d’une goutte en équi-
libre, la pression est légèrement supérieure à la pression extérieure puisqu’on doit avoir :

−Pext = −Pint +
R

⇐⇒ Pint = Pext +
R
comme l’exige la continuité de la contrainte à travers la surface. En fait, la formule que
nous venons d’établir est particulière à la sphère car en général on doit tenir compte
des deux rayons de courbure de la surface. Cela donne la formule de Laplace
( )
1 1
Pint = Pext + γ + (1.78)
R1 R2

dont on trouvera la démonstration dans Landau et Lifschitz (1971) par exemple.


Finalement on peut regrouper (1.77) et (1.78) en une seule formule qui donne la
condition limite dynamique à l’interface d’un liquide et d’un gaz :
( )
1 1
[σliq ]⃗n + γ + ⃗n − ∇γ
⃗ = [σgaz ]⃗n (1.79)
R1 R2

où ⃗n est le vecteur normal à la surface et orienté du liquide vers le gaz. Les rayons
de courbure sont positifs si le centre de courbure se trouve dans le liquide. Nous re-
trouverons la tension superficielle à plusieurs reprises : tout d’abord lorsqu’on étudiera
l’équilibre des fluides, puis quand on traitera des ondes de surface.

7.4 Les conditions initiales


Pour finir, nous devons dire quelques mots des conditions aux limites temporelles.
Les équations du mouvement sont toutes du premier ordre en temps ; cela implique
que la donnée de l’état initial détermine complètement l’évolution ultérieure du fluide.
Ceci n’est vrai qu’en principe. L’exemple de la météorologie, où on calcule l’évolution

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“DynFlu” — 2014/9/4 — 16 :18 — page 497 — #513
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Index
accélération, 15 baromètre, 49
acoustique, 151 barotrope, 35
advection, 5 barye, 19
agitation thermique, 399 basson, 182
Alfvén (vitesse d’), 379 Bernoulli, 1
allée tourbillonnaire, 135 Bernoulli (théorème de), 71
analogie β-plan, 294
inverse, 82 Bhatnagar, Gross & Krook, 424
électrostatique, 81 bifurcation, 214–216
analyse de Hopf, 216
globale, 148 en fourche, 215
locale, 146 sous-critique, 216
multi-échelle, 271 supercritique, 215
angle de mouillage, 61 binormale, 445
anneau de vorticité, 98 Biot (nombre de), 207
anélastique (approximation), 244 Blasius, 127
approche cinétique, 395 Boltzmann (équation de), 410–418
approximation Borda-Carnot (formule de), 134
anélastique, 244 Boussinesq, 2
de Boussinesq, 239 approximation de, 239
Archimède, 1 nombre de, 240
Atlantique (océan), 182, 183 Brunt-Väisälä (fréquence), 157, 203
atmosphère Bryan, 293
isentropique, 50 bulle d’air, 102
isotherme, 50 Bénard, 2
standard, 52
unité, 19
auto-similarité, 127 Cahn-Hilliard, 275
autosimilaire, 354, 453, 475 caractéristique, 161, 162, 180, 449
cascade
inverse, 359
ballon atmosphérique, 65 turbulente, 334
bar, 19 caténaire, 60
barocline, 35, 92, 246 centre de carène, 58

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Dynamique des fluides
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champ convexe, 345


poloïdal, 10, 387 coordonnées ellipsoïdales, 293
toroïdal, 10, 386, 390 corrélation
Chapman-Enskog, 425 de vitesse, 322
Chapman-Proctor, 273 de vorticité, 324
charge (hydraulique), 73 double, 320
choc en deux points, 320
droit, 165 longueur, 315
faible, 168 temps, 315
fort, 168 triple, 328
hypersonique, 169 cosmologie, 43
radiatif, 169 couche
circulation d’Ekman, 301 d’Ekman, 297
circulation de la vitesse, 75 d’ozone, 52
clarinette, 152 limite, 121
coefficient de limite en mathématiques, 445
portance, 138 limite thermique, 269, 279
traînée, 138 Couette (écoulement de), 201
coin d’huile, 119 Couette cylindrique (écoulement de), 141
collision (intégrale de), 412 courant
compressibilité, 76 fonction de, 10
concave (fonction), 345 ligne de, 5
condition de Kutta, 90 coussin d’air, 119
conditions critère de
aux limites, 35–41 Jeans, 189, 231
avec dérivées obliques, 292 Rayleigh, 190
périodiques, 263 Richardson, 203, 204
de passage, 164, 170, 184 Schwarzschild, 250
conducteur parfait, 38 Crocco (équation de), 70
conductivité cumulant, 319
thermique, 23, 400 cône de Mach, 160
électrique, 370
connexe, 79
constante Debye (longueur de), 370
d’entraînement, 356 dense (spectre), 291
de Kolmogorov, 333 densité de probabilité, 318
continuité, 11 densité surfacique de flux de chaleur, 23
contraintes, 2 diagramme de Friedrichs, 383
de Reynolds, 321 diffusion
tenseur des, 13 de vorticité, 111
convection visqueuse, 111
forcée, 235 équation de, 452
humide, 307 diffusivité
naturelle, 235 magnétique, 372
thermique, 235–281 thermique, 24

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Index

discontinuité, 160, 180 enstrophie, 327


disque d’accrétion, 231 entraînement turbulent, 356
dissipation entropie, 12, 16, 24
visqueuse, 24, 114 Eötvös, 205
échelle, 331 épaisseur de peau, 374
distribution de Maxwell-Boltzmann , épitaxie, 432
434–438 équation
divergence, 8 d’Emden, 66
dynamo, 383 d’Euler, 18, 69
cinématique, 384 d’onde, 150, 449, 452
de Ponomarenko, 388 d’Orr-Sommerfeld, 196, 220
décollement, 126 d’Oseen, 118
déformation plastique, 32 de Blasius, 127
Dérive de Stokes, 182, 476 de Boltzmann, 410–418
dérivée de Burgers, 180
de Lie, 42 de Cahn-Hilliard, 275
lagrangienne, 42 de Chapman-Proctor, 273
particulaire, 4, 11 de Crocco, 70
de diffusion, 111, 452
de Falkner-Skan, 142, 475
échelle de Kármán–Howarth, 337, 338, 341
de dissipation, 331 de Kolmogorov, 339
de Taylor, 335 de l’entropie, 16, 24
intégrale, 330 de l’énergie interne, 24
Eckert (nombre d’), 242 de Landau, 214, 267
écoulement de Laplace, 293, 454
autour d’une sphère, 115 de Liouville, 408–409
de Couette, 201 de Navier-Stokes, 23
de Poiseuille, 120, 129 de Poincaré, 291
fluvial, 171 de Poisson, 188
géostrophique, 285 de Prandtl, 125
plan-parallèle, 129, 192 de propagation, 149
torrentiel, 171 de Rayleigh, 194
EDQNM, 347 de Squire, 220
effet lift-up, 229 de Stokes, 112
Ekman de Taylor-Goldstein, 202
circulation d’, 301 elliptique, 454
couche d’, 297 hyperbolique, 452
nombre d’, 284 parabolique, 452
pompage d’, 301 équations de Maxwell, 371
spirale d’, 299 équipartition (solution), 379
elliptique (équation), 454 esclave (mode), 265
Emden (équation d’), 66 espace des phases, 408
énergie d’une onde, 210 Etoile céphéide, 169
ensemble résolvant, 225 Eucken (relation d’), 433

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Dynamique des fluides
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Euler, 1 gradient adiabatique, 237


granulation solaire, 277
Grashof (nombre de), 240
Falkner-Skan (équation de), 142 GSF, 38
fermeture, 317 géostrophique
filamentation, 361 contours, 286
film fluide, 119 écoulement, 285
Fjørtoft, 195, 232, 480
fluide
autogravitant, 53 harmoniques sphériques, 296
diphasique, 29 hautbois, 182
en rotation, 283–312 hauteur piézométrique, 73
et solide, 32 hectopascal, 19
incompressible, 8 Helmholtz, 2
newtonien, 19 Helmholtzien, 102
parfait, 18, 69–105 Hill (vortex de), 95
visqueux incompressible, 107–143 hyperbolique (équation), 452
à mémoire, 28 hypothèse de Stokes, 22
flux de chaleur, 23
flûte, 151
fonction instabilité
d’Airy, 179 centrifuge, 190, 192
d’erreur, 454 de Kelvin-Helmholtz, 197, 212
de courant, 10 de Rayleigh-Taylor, 199
de structure, 319, 343 de Taylor-Couette, 192
harmonique, 83 globale, 190
spectrale, 324 gravitationnelle, 188
fonctionnelle, 113 locale, 187
force de instruments à vent, 151
traînée, 90 interaction d’ondes, 210
courbure, 377 interface fluide-solide, 142
Magnus, 90 intégrale de collision, 412
traînée, 137 invariant collisionnel, 419
viscosité, 44 invariant de collision, 435
formule de invariants de Riemann, 161, 180
Jurin, 62 ionosphère, 52
Stokes, 139 irrotationnel, 77
Young, 61 irréversibilité, 25
Fourier (loi de), 24, 400 isochore, 48
Froude (nombre de), 171 isolant parfait, 38
fréquence
de Brunt-Väisälä, 157, 202
épicyclique, 191 jacobien, 41
Jeans (longueur de), 189
jet turbulent, 354, 364
glissement à la paroi, 142 Joukovski (transformation de), 83

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Index

Jupiter (troposphère de), 65 magnétohydrodynamique, 369–394


Jurin (formule de), 62 Marangoni (nombre de), 206
Marangoni-Bénard, 39
mascaret, 181
K41, 332 masse solaire, 189
Kármán–Howarth (équation de), 337, massique (énergie interne), 12
338, 341 Maxwell
Kelvin, 2 équations de, 371
Kelvin (théorème de), 75 modèle de, 27
Kelvin-Helmholtz (instabilité), 197, 212 Maxwell-Boltzmann (distribution de),
Knudsen (régime de), 432 434–438
Kolmogorov, 2 milieux continus, 3
hypothèses de, 332 millibar, 19
spectre de, 333 minimum
équation de, 339 d’énergie cinétique, 80
Kutta (condition de), 90 de dissipation, 115
mode
lagrangien (formalisme), 5, 41–43 acoustique, 151
laminaire, 121 inertiel, 290
Landau planétaire, 295
constante de, 214, 267 propre, 148
équation de, 214, 267 modèle
ligne de courant, 5 de Lorenz, 276
limite singulière, 112 de fermeture, 349
Liouville de Kelvin, 27
théorème de, 409 de Maxwell, 27
équation de, 408–409 de Smagorinsky, 350
liquides, 35 de sous-maille, 350
Log-normale (théorie), 340 K-ε, 351
Log-Poisson (théorie), 346 moment, 319
loi mouillage (angle de), 61
rhéologique, 15 mouillage total, 62
de comportement, 15 moyenne d’ensemble, 318
de Fourier, 24 mécanisme d’Orr, 230
de similitude, 111 mésosphère, 52
des quatre cinquièmes, 339 méthodes spectrales, 448
longitudinale (onde), 150
longueur de
Debye, 370 nappes tourbillonaires, 99
Jeans, 189, 479 Navier, 1
mélange, 350 Newton, 1
Lorenz, 276 newtoniens (fluides), 19
nombre
d’Avogadro, 404
Magnus (force de), 90 d’Eckert, 242

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Dynamique des fluides
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d’Ekman, 284 optimales (perturbations), 219–230


de Biot, 207 opérateur non-normal, 224
de Boussinesq, 240 Orr (mécanisme d’), 230
de Deborah, 26 Orr-Sommerfeld, 196, 220
de Froude, 171 ouragans, 307
de Grashof, 240
de Knudsen, 3
de Mach, 159 palier hydraulique, 119
de Marangoni, 206 panache turbulent, 354
de Nusselt, 269 parabolique (équation), 449, 452
de Prandtl, 24 parfait
de Prandtl magnétique, 372 fluide, 18
de Péclet, 245 gaz, 34
de Rayleigh, 240 Pascal, 1
de Reynolds, 111, 372 pascal (unité), 19
de Richardson, 203 perte de charge, 73, 133
de Rossby, 284 perturbations optimales, 219–230
non-newtoniens (fluides), 26 Pitot (tube de), 73
non-normal (opérateur), 224 plan en incidence, 104
nuage interstellaire, 231 plan-parallèle (écoulement), 129
Nusselt (nombre de), 269 plasma, 369
Poincaré (équation de), 291
point d’arrêt, 90
Oberbeck, 2 point figuratif, 408
Oboukhov, 333, 340 points fixes, 214
octave, 152 Poiseuille, 1
onde poloïdal, 10, 387
capillaire, 155 polynômes de Legendre, 87, 116
d’Alfvén, 381 pompage d’Ekman, 301
de choc, 160 pompage de couche limite, 129
de compression, 162 Ponomarenko (dynamo de), 388
de discontinuité, 158 poreux (matériaux), 36
de gravité, 156 portance, 88
de gravité superficielle, 153 portance (coefficient de), 138
de Rossby, 294 potentiel
de surface, 152 complexe, 83
inertielle, 289 des vitesses, 77
interne, 156 Prandtl, 2, 350
longitudinale, 150 Prandtl (équations de), 125
magnétosonore, 381–383 pression
solitaire, 172–181 atmosphérique, 49
sonore, 149 contrainte de, 17
sonore d’amplitude finie, 160 dynamique, 71, 137
transversale, 158 magnétique, 377
ondes dans les fluides, 145–185 principe variationnel, 113

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Index

produit tensoriel, 440 Smagorinsky, 350


Prout, 2 solution autosimilaire, 453, 475
pseudo-scalaire, 323 solution d’équipartition, 379
psi, 19 son, 149
pulsation Coriolis, 284 spectre, 225, 326
Péclet (nombre de), 245 continu, 201
d’enstrophie, 327
d’hélicité, 327
rapport d’aspect, 277
de Kolmogorov, 333
Rayleigh, 2
dense, 291, 293
critère de, 190
infra-rouge, 359
nombre, 240
spectre infra-rouge, 328
équation de, 194
sphère, 115
Rayleigh-Taylor (instabilité de), 199
spin-up, 301
rayon de courbure, 444–445
spirale d’Ekman, 299
relation d’Eucken, 433
spécifique (entropie), 12
relation de dispersion, 150
Squire (théorème de), 193
des modes acoustiques, 151
Squire (équation de), 220
des ondes capillaires, 156
stabilité des écoulements, 187–233
des ondes de gravité superficielles,
statique des fluides, 47–68
154
Stokes, 1
des ondes internes de gravité, 157
dérive de, 182, 476
du son, 150
équation de, 112
ressaut hydraulique, 170
formule de, 139
Reynolds, 2
hypothèse de, 22
rhéofluidifiant, 29
stratosphère, 52, 280, 482
rhéologie, 17, 27
stries, 229
rhéoépaississant, 29
Riemann (invariants de), 161 Sturm-Liouville (problème de ), 447
rotationnel, 7 superfluides, 22
Rumford, 2 supernova, 200
règle d’Eötvös, 205 surface de contact, 167
régime de Knudsen, 432 séparation d’échelle, 397
régulière (perte de charge), 133
résolvante, 225
Taylor (longueur de), 339
réversibilité, 113
Taylor-Couette (écoulement de), 141
Taylor-Goldstein (équation de), 202
Saint-Venant (relation), 71 temps
scalaire passif, 235 de corrélation, 315
seconde viscosité, 428 de diffusion visqueuse, 111
section différentielle efficace, 414, 433 dynamique, 111
sillage, 135 température potentielle, 238
similaire, 112 tenseur
similitude, 111 de cisaillement, 21
singularité équatoriale, 300 de Maxwell, 375

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physique
Dynamique des fluides
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de projection, 326 macroscopique, 111


de Reynolds, 321 microscopique, 111
des contraintes, 13 tribologie, 119
des déformations, 7 trièdre de Frenet, 445
gradient de vitesse, 6 tropopause, 52
tenseurs (notion sur les), 439 troposphère, 52
tension magnétique, 377 tsunamis, 181
tension superficielle, 39, 60–63 tube de Pitot, 73
thermodynamique (équilibre), 33 turbulence, 315–367
thermosphère, 52 bidimensionnelle, 358
théorie de grille, 343
Log-normale, 340 en rotation, 361
Log-Poisson, 346 inhomogène, 349
théorème isotrope, 320, 323, 327
antidynamo, 386 universelle, 332
central limite, 342
d’Archimède, 57
unités de pression, 19
de Bernoulli, 71
de Bélanger, 134
de Cowling, 386 van der Waals (rayon de), 404, 405
de Fjørtoft, 232, 480 variables d’Elsässer, 379
de Kelvin, 75 vidange (tourbillon de), 287
de l’énergie cinétique minimale, 80 visco-élasticité, 27
de Lagrange, 79 viscosité, 19
de Squire, 193 de volume, 21
de Taylor-Proudman, 285 cinématique, 21
du champ gelé, 376 d’extension, 30
topologie, 78 de cisaillement, 21
toroïdal, 10, 386, 390 dynamique, 21
torr, 19 seconde, 21, 428
Torricelli, 1 turbulente, 349
Torricelli (relation de), 73 vitesse d’Alfvén, 379
torsion, 445 von Kármán (allée de), 135
tourbillon de vidange, 287 vortex
tourbillons de la turbulence, 334, 342 de Hill, 95
tourbillons de recirculation, 135 de Rankine, 94
traînée, 88 vorticité, 7, 111
traînée (coefficient de), 138 vorticité potentielle, 102
transformation de Joukovski, 83, 84, 104
transformée de
Fourier, 325 Weissenberg, 28
Laplace, 453
transport
Young (formule d’), 61
diffusif, 111
dynamique, 111

504

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LMD
Michel Rieutord Michel Rieutord
Une introduction à la

u
dynamique des fluides

M. Rieutord
Une véritable introduction à la mécanique des fluides qui ancre cette discipline dans la phy-
sique en s'appuyant sur de nombreux exemples issus des sciences de l'Univers.

Une introduction à la
Après le succès de la première édition, cette deuxième édition propose un texte revu et
corrigé mais surtout enrichi de nouveaux sujets.
Ce livre illustre les différents domaines de la dynamique des fluides par des exemples puisés
dans les sciences de l'Univers. La Terre, les planètes géantes, les disques d'accrétion et les
étoiles fournissent ainsi de nombreuses illustrations aux sujets discutés, soulignant par
ailleurs l'importance de cette branche de la physique en astrophysique ou en géophysique. dynamique des fluides

Une introduction à la dynamique des fluides


Le souci de l'auteur est d'amener l’étudiant, pourvu d'un bagage en physique et en mathé-
matiques de première année d'université, vers une solide connaissance du mouvement
fluide. L'ouvrage ne suppose donc aucun savoir préalable. Les quatre premiers chapitres
guident d'abord le lecteur vers les connaissances de base de la mécanique des fluides tout
en donnant une information claire sur la physique ou les mathématiques nécessaires au
franchissement de chaque étape. On aborde alors les ondes et les nombreuses applications
de la dynamique des fluides : les instruments de musique, les vagues à la surface de l'eau
ou même les ondes de choc dans les étoiles. On poursuit avec la présentation des multiples
instabilités qui peuvent affecter le mouvement des fluides et conduire à la turbulence si
commune dans l'environnement ; on s'intéresse enfin aux effets surprenants d'une rotation
d'ensemble, effets dont la météorologie doit nécessairement tenir compte.
Les lecteurs les plus passionnés pourront aussi aborder des thèmes où la recherche est
encore très active : la turbulence, la magnétohydrodynamique et la théorie cinétique des
gaz. Ces sujets sont touffus et là encore l'auteur prend soin de guider le lecteur pour l'ame-
ner aisément aux résultats essentiels de ces domaines.

+Les «plus»
} Différents niveaux de lecture } De nombreux exemples sont tirés
de l'astrophysique
} De nombreux exercices et leur MANUEL DE COURS
solution } Des références bibliographiques

LMD
Michel Rieutord est astrophysicien et professeur à l'université Paul Sabatier à Toulouse,
membre honoraire de l'Institut Universitaire de France. Agrégé de physique et docteur ès
sciences, il a enseigné la dynamique des fluides à tous les niveaux de l'université. Ses tra-
vaux sur la dynamique des fluides en rotation sont reconnus internationalement. Depuis u u
de nombreuses années il a travaillé au développement de la dynamique des fluides en
Astrophysique et au rayonnement de cette discipline.
u u
Conception graphique : Primo&Primo

ISBN 978-2-8041-8554-1
Dans le cadre du nouveau Système Européen de
D L1
Transfert de Crédits (E.C.T.S.), ce manuel couvre
les niveaux : L2
En France : Licence 2-3 et Master 1-2. M2
En Belgique : Licence 2-3 et Master 1-2. M1 L3
DYNFLU En Suisse : Licence 2-3 et Master 1-2.
Au Canada : Licence 2-3 et Master 1-2.
www.deboeck.com

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