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Chapitre III - Section II.2 - Justification Des Sections en Flexion Simple ELS

Ce document décrit la justification des sections de poutres isostatiques en flexion simple à l'état limite de service. Il présente la méthode de vérification des contraintes et déformations, notamment la limitation de la flèche, en utilisant des calculs et formules détaillés.

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Chapitre III - Section II.2 - Justification Des Sections en Flexion Simple ELS

Ce document décrit la justification des sections de poutres isostatiques en flexion simple à l'état limite de service. Il présente la méthode de vérification des contraintes et déformations, notamment la limitation de la flèche, en utilisant des calculs et formules détaillés.

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Département de génie civil

Module de béton armé I


Chapitre III – Section II.2 : Justification des sections
de poutres isostatiques en flexion simple à l’ELS
Préparé par : Afif Beji, ing., M.Sc.A
[email protected] 2017/2018
Plan du cours

I. Vérification des contraintes à l’ELS

II. Vérification des déformations à l’ELS _ Vérification de la flèche

2
Vérification des contraintes à l’ELS
✓ À l’ELS, on doit limiter les contraintes et déformations à des valeurs
admissibles prescrites par les règlements ;
✓ D’une façon générale, la section homogénéisée du béton armé pend la forme
suivante : Section réelle d’acier tendu

𝐵ℎ = 𝐵 + 15 𝐴𝑠 + 𝐴′𝑠

Section totale rendue homogène Section du béton comprimé Section réelle d’acier comprimé

3
𝑏𝑏

𝑑′
𝐴′𝑠 15𝐴′𝑠

𝑦1
𝑦1 − 𝑑 ′
𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑦1
𝑑 2
ℎ 𝐴𝑁

𝑑 − 𝑦1

𝐴𝑠 15𝐴𝑠

4
𝜎𝑠𝑐
15𝐴′𝑠 15
𝜎𝑠𝑐
𝜎𝑏𝑐

𝑦1 − 𝑑 ′
𝑦1
𝑀𝑚𝑎𝑥
2
𝐺

𝑑 − 𝑦1 𝜎𝑠
15𝐴𝑠 𝜎𝑠 15

✓ Afin de trouver la position de l’axe neutre 𝑦1 , il suffit d’écrire l’expression du


moment statique par rapport à l’axe neutre de la section en béton armé, c.à.d. :
σ 𝐵𝑖 𝑦𝐺
𝑆𝐺𝑧 = 𝑦𝐺 𝐵ℎ = 𝑦1 𝐵ℎ = σ 𝑦𝐺𝑖 𝐵𝑖  𝑦1 = 𝑖
σ 𝐵𝑖 |𝑓𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑚é𝑒 5
✓ Or le moment statique par rapport à un axe central est nul :

𝑆𝐺𝑧 = 0 → ෍ 𝑦𝐺𝑖 𝐵𝑖 = 0

➢ Pour une section rectangulaire :

𝑏 𝟐
𝒚𝟏 + 15𝐴′𝑠 𝒚𝟏 − 𝑑′ − 15𝐴𝑠 𝑑 − 𝒚𝟏 = 0 → Déduire 𝐲𝟏
2

➢ Pour une section en Té :

2
ℎ0 𝒚𝟏 − ℎ0
𝑏ℎ0 𝒚𝟏 − + 𝑏0 − 15𝐴𝑠 𝑑 − 𝒚𝟏 = 0 → Déduire 𝐲𝟏
2 2
6
✓ La vérification du non dépassement des états limites de service se fait en
s’assurant que les contraintes normales au niveau du béton comprimé, aciers
tendus et comprimés ne soit pas dépassées. On procède comme suit :
Moment d’inertie de la section
𝑀𝑠𝑒𝑟
rendue homogène
𝜎 𝑦 = 𝑦
= 𝐼𝑆𝑅𝐻 𝐼𝐺𝑧
𝑀𝑠𝑒𝑟
𝜎𝑏𝑐 = 𝑦1 ≤ 𝜎𝑏𝑐 𝐵é𝑡𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑚é
𝐼𝐺𝑧
𝑀𝑠𝑒𝑟
𝜎𝑠 = 15 𝑑 − 𝑦1 ≤ 𝜎ഥ𝑠 𝐴𝑐𝑖𝑒𝑟 𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢
𝐼𝐺𝑧
𝑀𝑠𝑒𝑟 𝑓𝑒
𝜎𝑠𝑐 = 15 (𝑦1 − d′) ≤ 𝜎𝑠𝑐 = 𝐴𝑐𝑖𝑒𝑟 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑚é
𝐼𝐺𝑧 𝛾𝑠
7
Détermination de 𝑰𝑮𝒁
➢ Pour une section rectangulaire :

𝑏𝑦13 2
𝐼𝐺𝑧 = + 15𝐴𝑠 𝑑 − 𝑦1 + 15𝐴′𝑠 𝑦1 − 𝑑′ 2
3
➢ Pour une section en Té :
▪ Si l’axe neutre est dans la table de compression : 𝑦1 ≤ ℎ0 et le calcul se
ramène à une section rectangulaire de dimensions 𝑏, 𝑑 ;
▪ Si l’axe neutre est dans l’âme 𝑦1 > ℎ0 :
𝑏𝑦13 𝑦1 − ℎ0 3
2
𝐼𝐺𝑧 = − 𝑏 − 𝑏0 + 15𝐴𝑠 𝑑 − 𝑦1 + 15𝐴′𝑠 𝑦1 − 𝑑′ 2
3 3
8
Vérification des déformations à l’ELS : Limitation de la flèche
✓ L’ingénieur, lors de la conception éléments fléchis, doit s’assurer également
que les déformations restent dans les limites admissibles prescrites par les
normes afin de garantir une bonne durabilité de l’ouvrage et de ne pas :
➢ endommager et occasionner des désordres dans les éléments supportés
(tels que : murs en maçonnerie, cloisons, façades vitrée, revêtements, faux
plafonds…) ;
➢ nuire à l’aspect esthétique et l’exploitation du bâtiment ;
✓ Les valeurs limites des flèches sont, généralement, fixées par le CCTP. À
défaut, on peut admettre les valeurs des flèches admissibles suivantes : 9
Quelques valeurs des flèches admissibles : (B.6.5,3)
1. Cas où les éléments supportés (murs en maçonnerie, façade vitrée,
revêtement…) sont fragiles :
➢ Dans le cas où les éléments supports reposent sur deux appuis :
Flèche admissible prescrite Portée de la travée en question (en cm)
par le CCTG
𝑙
𝑠𝑖 𝑙 ≤ 5𝑚
𝑓𝑎𝑑𝑚 ≤ 500
𝑙
+ 0,5 𝑐𝑚 𝑠𝑖 𝑙 > 5𝑚
1000
➢ Dans le cas où les éléments supports sont en console :

𝑙
𝑓𝑎𝑑𝑚 ≤ 𝑠𝑖 𝑙 ≤ 2𝑚
250 10
2. Cas où les éléments supportés (murs en maçonnerie, revêtement…) sont
non fragiles : la flèche admissible est prise égale au double de celle obtenue
par le cas des éléments supportés fragiles ;

Evaluation des flèches par calcul global : (B.6.5,2)


✓ Dans les cas courants, on utilise les relations classiques de la RDM en
introduisant une inertie fictive et le module 𝐸𝑖 ou 𝐸𝑣 du béton. Dans le cas
des poutres simplement appuyées ou continues et des bandes de dalles,
continues ou pas, dirigées dans le sens de la petite portée, on peut admettre les
relations suivantes, si on désire effectuer des calculs globaux :
11
✓ Les flèches correspondants aux déformations instantanées 𝑓𝑖 et différées 𝑓𝑣
Potée entre nus des éléments porteurs
sont respectivement :
Moment de service maximal obtenu
par la combinaison de charge
𝟐 𝟐 Moment d’inertie de la
envisagée
𝑴𝒔𝒆𝒓 𝒍 𝑴𝒔𝒆𝒓 𝒍 section totale en béton
𝒇𝒊 = 𝒇𝒗 = armé rendue
𝟏𝟎𝑬𝒊 𝑰𝒇𝒊 𝟏𝟎𝑬𝒗 𝑰𝒇𝒗 homogène

𝐸𝑖 : Module d’élasticité instantané


𝐸𝑣 : Module d’élasticité différé Moment d’inertie fictif :
𝐼 𝐼
Instantané 𝐼𝑓𝑖 = 1,1 1+𝜆0 𝜇 et différé 𝐼𝑓𝑣 = 1,1 1+𝜆0
𝑖 𝑣𝜇

0,05𝑓𝑡28 2𝜆𝑖
𝜆𝑖 = 𝑒𝑡 𝜆𝑣 =
𝑏 5
2+3 0 𝜌
𝑏 Pourcentage d’armature tendue dans la
1,75𝑓𝑡28
=1− section de béton
4𝜌𝜎𝑠 + 𝑓𝑡28
𝐴𝑠
𝜌=
𝑏0 𝑑 12
✓ De même, les flèches totales correspondant aux états de calcul instantané 𝑓𝑖
et différé 𝑓𝑣 calculées à l’extrémité de la console sont exprimés
respectivement par :

𝟐 𝟐
𝑴𝒔𝒆𝒓 𝒂 𝑴𝒔𝒆𝒓 𝒂
𝒇𝒊 = 𝒇𝒗 =
𝟒𝑬𝒊 𝑰𝒇𝒊 𝟒𝑬𝒗 𝑰𝒇𝒗
Avec :
✓ 𝑀𝑠𝑒𝑟 : moment minimum sur appui ;
✓ 𝑎 : longueur de la travée calculée à partir du nu de l’appui ;

13
✓ Si la rotation de la section d'encastrement ne peut être considérée comme
négligeable, il convient d'ajouter le déplacement résultant aux valeurs de
flèches déjà calculées ;
✓ Lorsque les charges appliquées sont faibles, les sollicitations et contraintes
engendrées sont faibles  le coefficient 𝜇 = 0, 𝐼𝑓 = 𝐼0 . Ceci peut être justifié
par le fait que sous de faibles charges, la poutre n'est pas fissurée, sous
réserve que ces charges soient les premières à intervenir ;
✓ Il est donc très important de savoir l’ordre dans lequel interviennent les
diverses charges dont on veut évaluer les effets pour le calcul des
déformations ;
14
✓ En particulier, la détermination de la part de la flèche totale (ou encore la
flèche nuisible) qui est susceptible d'affecter le bon comportement des
cloisons doit être effectuée de la façon suivante :

Flèche due aux charges permanentes appliquées au moment Flèche instantanée due à l’ensemble
de la mise en œuvre des cloisons des charges permanentes

Δ𝑓𝑡 = 𝑓𝑔𝑣 − 𝑓𝑗𝑖 + 𝑓𝑝𝑖 − 𝑓𝑔𝑖


Part de la flèche totale

Flèche différée due à l’ensemble Flèche due à l'ensemble des charges permanentes et
des charges permanentes d'exploitation supportées par l'élément considéré
15
Evaluation des flèches par calcul précis : (A.4.6,1)
✓ Si on désire effectuer un calcul plus précis que les calculs globaux exposés ci-
dessus, notamment lorsque les résultats obtenus dépassent légèrement le
limites admissibles, on peut effectuer un calcul des courbures le long de la
poutre et en déduire la flèche ;
1
✓ En fait, une première intégration des courbures donne les rotations (ou
𝑟

déviations angulaires). Une seconde intégration donne les déformations


normales à la fibre moyenne (les flèches) ;

16
✓ La courbure dans une section donnée s’écrit :

Allongement relatif moyen de l'acier en


traction compte tenu de l'effort exercé par
Raccourcissement relatif du béton l'adhérence du béton tendu
sur la fibre extrême comprimée 𝜎𝑠 𝑓𝑡𝑗 𝐴𝑠 𝑓𝑡𝑗
𝜎𝑏𝑐 − 𝑠𝑖 𝜌𝑓 = ≥
= 𝐸𝑠 2𝐸𝑠 𝜌𝑓 𝐵𝑓 𝜎𝑠
𝐸𝑏 =
𝜎𝑠
𝑆𝑖𝑛𝑜𝑛
𝐸𝑠
1 𝜀𝑏𝑐 + 𝜀𝑠
Courbure de la poutre =
𝑟 𝑑

Aire du béton tendu équivalent à la zone tendue autour des


Hauteur utile de la section aciers (aire de béton limitée par le contour de la pièce et une
parallèle à l’axez neutre)
0,3 𝑑
= 𝑏0 × max ቊ
2 ℎ−𝑑

17

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