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Cours Hydrologie 08-12

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Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.

Lakhal

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNOLOGIES DE L’ENVIRONNEMENT DE


L’URBANISME ET DE BATIMENT (ISTEUB)

Département Hydraulique et Environnement

Note de Cours

-*- Hydrologie -*-

2éme année licence en Génie Civil

Préparé par :

Mouna LAROUSSI
Nesrine NASRI
Wissem LAKHAL

Année universitaire : 2020-2021


Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

METHODOLOGIE GENERALE DE L’HYDROLOGIE DE SURFACE

(TOUCHEBEUF DE LUSSIGNY, 1967)

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Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

CHAPITRE 1 : LE BASSIN VERSANT

I. Définitions d’un bassin versant

Le bassin versant est une section d’un cours d’eau, est définit comme la surface drainée
par ce cours d’eau et ses affluents en amont de la section. Tout écoulement prenant naissance
à l’intérieur de cette surface doit donc traverser la section considérée appelée : exutoire pour
poursuivre son trajet vers l’aval (Laborde, 2009).
C’est une aire délimitée par une ligne de partage des eaux dans laquelle toutes les eaux
précipitées alimentent un même exutoire.

Schéma d’un bassin versant hydrographique

Le bassin versant fonctionne comme un collecteur d’eau de pluie, qui transforme cette
eau en écoulement vers son exutoire. Selon la nature des terrains, il y a deux types de
bassins : topographique et hydrogéologique. La distinction entre bassin topographique et
hydrogéologique se justifie surtout pour les petits bassins. En effet, lorsque la taille du
bassin augmente, la surface croît plus vite que le périmètre et la valeur relative des échanges
souterrains par rapport au débit de surface tend à devenir négligeable.

II. Caractéristiques morpho métriques


Un bassin versant est caractérisé principalement par trois différents types de
paramètres morpho métriques:

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II.1. Caractéristiques de la disposition dans le plan

II.1.1.Surface (A)
La surface du bassin versant est la plus importante des caractéristiques. Elle est mesurée
soit par planimétrie sur une carte topographique après que l'on y ait tracé les limites
topographiques et éventuellement hydrogéologiques, à l’aide d’un planimètre, soit par la
méthode des petits carrés ou par des techniques de digitalisation. La surface A d'un bassin
s'exprime généralement en km2.

II.1.2.Longueurs

On utilise différentes caractéristiques de longueur ; la première et une des plus utilisées est le
"périmètre P du bassin versant". Il est mesuré à l’aide d’un curvimètre sur carte
cartographique. Mais, selon l'échelle de la carte, les détails sont plus ou moins nombreux et
il en résulte des différences de mesures. Par ailleurs, on devrait souvent prendre en compte
des détails de la frontière qui, on s'en rend compte intuitivement, n'ont aucune influence sur
l'écoulement.

Le périmètre P n'est généralement pas utilisé directement mais le plus souvent à travers des
valeurs qui en dérivent, comme la "longueur L du rectangle équivalent". On définit le
rectangle équivalent comme le rectangle de longueur L et de largeur l qui a même surface et
même périmètre que le bassin versant, soit à l'aide de :

( )

L'inconvénient de cette méthode est que l'on peut rencontrer des bassins plus
compacts qu'un carré; l'équation n'a alors plus de racines réelles !

D’autres longueurs existent comme le montre la figure ci-dessous:

- La "longueur du plus long thalweg" (lt).


- La "distance de l'exutoire au centre de gravité du bassin" (lg).
- la "plus grande longueur entre deux points de la frontière" (L). On utilise cette
caractéristique surtout en association avec la "plus grande largeur" (l)
perpendiculaire à la plus grande longueur.

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II.2. Caractéristiques de forme

Un bassin versant est défini par son contour, qui a une certaine forme et enclot une
certaine superficie A. Cette forme va avoir une influence sur l’écoulement global et surtout
sur l’allure de l’hydrogramme unitaire (Q= f(t)) résultant d’une pluie donnée.
II.2.1.Indice de compacité

Cet indice admis par tous les hydrologues pour représenter cette caractéristique est le
coefficient de compacité de Gravélius. Il compare le périmètre du bassin, P à celui d’un cercle
de même surface, A :

√ √
- Si 1< Kc < 1.15, le B.V est compact
- Si 1.15 < Kc < 1.5, le B.V est allongé
- Si Kc > 1.5, le B.V est très allongé.
II.2.2.Rectangle équivalent

Cette notion est utilisée pour comparer les bassins entre eux du point de l’influence de
leurs caractéristiques sur l’écoulement. Il s’agit d’une transformation purement
géométriques dans laquelle le contour du bassin devient un rectangle de même périmètre, les
courbes de niveaux des droites parallèles aux petits côtés du rectangle et l’exutoire un des
petits côtés du rectangle.

Soit P et A le périmètre et la superficie du bassin versant.


Soit l et L la largueur et la longueur du rectangle.


( )


* √ ( ) +


* √ ( ) +

- Si L>> 2l , le B.V est assez allongé.


- Si L>> 3l , le B.V est allongé.
- Si L> 3l , le B.V est très allongé.

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II.3. Caractéristiques des altitudes (Hypsomètrie)

L’hypsométrie est la répartition du relief dans le bassin versant. Sur les cartes, le relief
est indiqué par les courbes de niveau joignant les points d’égale altitude.
II.3.1.Courbe hypsométrique
La courbe hypsométrique fournit une vue synthétique de la pente (du relief) du bassin.
Elle représente la répartition de la surface du BV en fonction de l’altitude. Elle s'obtient en
planimétrant l'aire comprise entre chaque courbe de niveau et la limite du bassin versant
(aire parfois fragmentée en plusieurs parties isolées).
En pratique, cette courbe est établie en planimétrant pour différentes altitudes les
surfaces situées au-dessus de la courbe de niveau correspondante.

Courbe hypsométrique (Laborde, 2009)

Sur la courbe hypsométrique on déduit les altitudes H5% et H95% entre lesquelles
s’inscrit 90% de l’aire du bassin. Comme d’autres caractéristiques de la courbe, on trouve :
- Altitude médiane du B.V (H50% en m) : elle correspond au point d’abscisse 50% sur
la courbe hypsométrique.
- Altitude moyenne du B.V (Hmoy en m) : ∑ [ ]
A : Aire du B.V en km2.
hi, hi+1 (en m) : Altitudes haut et bàs qui délimitent la surface Si (en km2).

La forme de la courbe hypsométrique donne une idée sur la maturité du relief, suivant que
cette courbe présente une concavité prêdominante tournée vers le bas ou vers le haut; le
relief du bassin peut être dit « jeune » ou « vieux".
II.3.2.Pente moyenne d’un bassin versant
Soit D, l’équidistance entre deux courbes de niveau consécutives, dj, la largueur moyenne de
la bande j comprise entre les lignes de niveau j et j+1 et soit lj, la longueur moyenne de cette
bande.

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La pente moyenne nj sur cette bande est :

La surface de la bande j est :

D’où la pente moyenne I pondérée par les surfaces :


( )

Avec :
n est le nombre de courbes de niveau traversant le bassin versant.
∑ est la somme des longueurs de toutes les courbes de niveau en [km2].
A est la surface du bassin versant [km2].

Cette formule est applicable pour les bassins homogènes parce qu’il y’a équidistance entre les
courbes de niveau.
II.3.3.Indice de pente global, Ig
L’indice de pente global détermine la classe du relief d’un bassin versant, lorsque sa
superficie . Il décroît pour un même bassin lorsque la surface augmente.
L’indice Ig est donné par :

D étant la dénivelée [m], L étant la longueur du rectangle équivalent [km].

- Classes du relief selon Ig :


R1=relief très faible : Ig < 0.002
R2=relief faible : 0.002 ≤ Ig < 0.005
R3=relief assez faible : 0.005 ≤ Ig < 0.01
R4=relief modéré : 0.01 ≤ Ig < 0.02
R5=relief assez fort : 0.02 ≤ Ig < 0.05
R6=relief fort : 0.05 ≤ Ig < 0.1
R7=relief très fort : Ig ≥ 0.1.

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II.3.4.Dénivelée spécifique, Ds
Afin de comparer les bassins de tailles différentes, on utilise la dénivelée spécifique qui ne
dépend que de l’hypsométrie. Le coefficient de dénivelée spécifique est donné par :


- Classes du relief selon Ds :
R1=relief très faible : Ds < 10m
R2=relief faible : 10 ≤ Ds < 25m
R3=relief assez faible : 25 ≤ Ds < 50m
R4=relief modéré : 50 ≤ Ds < 100m
R5=relief assez fort : 100 ≤ Ds < 250m
R6=relief fort : 250 ≤ Ds < 500m
R7=relief très fort : Ds ≥ 500m.

III. Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique est constitué de l'ensemble des chenaux qui drainent les
eaux de surface vers l'exutoire du bassin versant. La définition d'un cours d'eau est difficile à
donner avec précision, en particulier pour les cours d'eau temporaires. Les cours d'eau
temporaires sont très abondants en Tunisie.
Pour comparer des bassins entre eux, on fait l'étude du chevelu hydrographique, qui peut se
caractériser par trois éléments :
 sa hiérarchisation,
 son développement (nombres et longueurs des cours d'eau), et
 son profil en long.

III.1. Hiérarchisation du réseau hydrographique : classification de Strahler


(de Horton modifié)
Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d'eau reçoit un numéro fonction de
son importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours d'eau, diffère selon les auteurs.
Parmi toutes ces classifications, nous adopterons celle de Strahler :
 Tout cours d’eau n’ayant pas d’affluent est d’ordre 1.
 Au confluent de 2 cours d’eau de même ordre n, le cours d’eau résultant est d’ordre
n+1.
 Un cours d’eau recevant un affluent d’ordre inférieure garde son ordre, c’est-à-dire :
n + n = n + 1 et n + m = max (n,m)

III.2. Caractéristiques du chevelu


III.2.1.Pente longitudinale d’un cours d’eau
Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à partir du profil
longitudinal du cours d'eau principal et de ses affluents. La méthode la plus employée pour le
0000calcul de la pente longitudinale est:

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Avec :
Imoy : pente moyenne du cours d’eau principal [m/km]
DHmax: différence d’élévation entre les deux points extrêmes de la rivière [m];
L : longueur du cours d’eau principal [km].
III.2.2.Densité de drainage, Dd
Elle se définit par le rapport de la longueur totale des cours d'eau à la surface du bassin
versant :

∑ : est la somme des longueurs totales d’ordre i.

III.2.3.La fréquence des thalwegs d'ordre 1 : F1


C'est le rapport du nombre total de thalwegs d'ordre 1 à la surface du bassin versant :

III.2.4.Rapport de confluence, Rc
Pour un bassin versant homogène, le "rapport de confluence" Rc, rapport du nombre Ni de
cours d'eau d'ordre i au nombre Ni +1 de cours d'eau d'ordre i + 1, est sensiblement constant

IV. Caractéristiques agro-pédo-géologiques


VI.1. La couverture végétale
La couverture végétale protège le sol de l'érosion et influence considérablement
l'écoulement de surface. Son action se joue à deux niveaux:
(i) Interception d’une partie des eaux des précipitations dont une part est restituée à
l'atmosphère par l'évapotranspiration,
(ii) Retardement du ruissellement et atténuation des crues par un couvert végétal
dense.
L'action du couvert végétal peut être également décelée à travers le coefficient de
ruissellement (Cr). Ce coefficient peut être définit comme étant le rapport du volume d’eau
ruisselé sur un bassin versant au cours d’une averse au volume précipitée de cette averse.

( )

Avec :
Lr : lame ruisselée [mm]
Le coefficient de ruissellement peut être considéré aussi comme étant le rapport de la surface
du BV bâtit Ab à la surface totale A.
On peut adopter les coefficients de ruissellement suivant le cas de zone rurale ou urbaine :

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 Zone rurale
Pente Indice de végétation C
(Av/A) : rapport de la
surface Bv couverte de
végétation Av à la surface
totale A)
Faible (plaine) > 50% 0.3
30%-50% 0.4
<30% 0.5
Forte (montagne) > 50% 0.4
30%-50% 0.5
<30% 0.6

 Zone urbaine
Zone d’habitations très denses 0,9
Zone d’habitations denses 0,6 - 0,7
Zone d’habitations moins denses 0,3 - 0,5
Squares et jardins 0,05-0,2

VI.2. La géologie

La géologie agit sur le ruissellement superficiel et sur l'écoulement souterrain. La nature


lithologique détermine la perméabilité du terrain. L’action de la perméabilité se joue sur :

(i) La vitesse et le volume du ruissellement : Pour une même averse le ruissellement


est plus violent et la crue plus rapide pour un bassin imperméable que pour un
bassin perméable.
(ii) Le maintien du débit de base en période d’étiage : Dans un bassin perméable les
nappes souterraines maintiennent plus longtemps, le débit de base des cours d'eau
en période d'étiage.

V. Assemblages des bassins versants

Les bassins (ou sous bassins) versants peuvent être assemblé en série ou en parallèles. Soit le
bassin Bv subdivisé en B1, B2 et B3.

B1 B2

B3

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B1 et B2 déversent au même point, on dit que les bassins B1 et B2 sont placés en parallèles.
Le bassin équivalent B’ formé par B1et B2 (B’=B1//B2) déverse sur le bassin B3, il est dit en
série avec B3. Ce qui donne le bassin Bv =B’+B3.
Les paramètres d’un assemblage de sous bassins sont les suivants:

Paramètres Paramètres équivalents Bassins en série Bassins en


parallèle.

Coefficient de C SCj Aj
ruissellement
SCj Aj
S Aj S Aj
Pente I
SLj S Ij Qj
[ ]²
S(Lj/Ij) SQj
Surface A
∑ ∑

Coefficient M ∑ ( )
d’allongement
√∑ √∑

Avec :
L(Qmax) la longueur du bassin dont le débit est le plus grand.

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TD N°1

Exercice n°1 :
On donne la délimitation du bassin versant suivant tracé à l’échelle 1/10000 :

Déterminer :

1°) Les superficies A1, A2, A3, A4, A5 et A6. En déduire la surface totale A du bassin
versant.
2°) La longueur L du talweg MN.
3°) Le périmètre P de tout le bassin versant.
4°) L’altitude du point N et la pente moyenne I du talweg MN.
5°) L’indice de compacité Ic et en déduire la forme du bassin versant.
6°) La longueur Lr et la largueur lr du rectangle équivalent et tracer le rectangle à l’échelle
1/10000.
7°) Tracer la courbe hypsométrique et en déduire les altitudes H5%, H95%, Hmédiane et
Hmoyenne.
8°) calculer l’indice de pente globale Ig et en déduire la classe du relief du B.V.

Exercice n°2 :
1°) Déterminer la forme du bassin versant pour un périmètre de 34.2km.
2°) Calculer les dimensions du rectangle équivalent.
3°) Tracer la courbe hypsométrique du bassin versant.
4°) calculer l’indice de pente globale et en déduire la classe du relief.

On donne la répartition hypsométrique du bassin versant de l’oued Biji.

Altitudes (m) Surface cumulée


inférieur (km2)
475 0
480 0.5
490 3.42
500 8.9
510 14.4
520 19.75
530 30.75
540 46.65
550 55.9
560 63.3
570 70.1
580 73.6
590 73.85
600 73.95
700 74

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Exercice n°3 :
On donne la répartition hypsométrique du bassin versant de l’oued Sejnane de superficie
A=100km2 et de périmètre P= 40.7km.

Altitudes (m) Surface inter courbe (km2)


> 700 3.6
700-650 9.2
650-600 11
600-550 15.6
550-500 16.8
500-450 15.6
450-400 18.5
<400 9.7

On donne : Altitude max= 748m ; Altitude min= 358m.

1°) Déterminer la forme du bassin versant.


2°) Calculer l’indice de pente globale et en déduire la classe du relief.
3°) Calculer la densité de drainage du réseau hydrographique du B.V et le rapport de
confluence pour le classement de talwegs donné par le tableau suivant:

Nombre de Longueurs Longueurs


Ordre talwegs (km) moyennes
̅ (km)
1 28 3.22 0.19
2 15 4.17 0.287
3 12 6.56 0.547

Exercice n°4 :
- Reporter les deux courbes hypsométriques sur une même figure (des exercices 2et 3)
et interpréter la maturité du relief des deux bassins.

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CHAPITRE 2 :
METHODES D’ESTIMATION DES PRECIPITATIONS ET DES DEBITS

I. Définitions des précipitations


Toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre sont sous forme liquide ou
solide. Les précipitations sont le facteur essentiel des régimes hydrologiques puisqu’elles
constituent la matière première des débits des cours d’eau. On distingue 2 grands types de
précipitations :

A°) Les précipitations tombantes sous forme liquide tels que la pluie et la bruine ou solide
tels que la neige, la grêle ou le grelon.
B°) Les précipitations occultes ou déposées (la rosée). Elles se forment directement à la
surface des sols ou des objets solides.

Les précipitations liquides sont composées de gouttelettes d’eau dont le rayon est compris
entre 0.02 à 0.1 cm. Le poids dans 1m3 de nuage des gouttelettes d’eau est compris entre
0.3g et 5g. La vitesse de chute est de l’ordre 2m/h pour maintenir les gouttelettes d’eau en
suspension.

II. Mesures ponctuelles de la pluie


Chacun peut mesurer approximativement la pluie avec un récipient quelconque, une
casserole par exemple, de forme cylindrique de préférence (pour éviter une correction entre
la surface captante et la hauteur cumulée) placée dans son jardin, loin des arbres, ou sur une
terrasse pas trop exposée aux vents.

- 1mm de pluie = 1litre/m² = 10 m3/ha

Les précipitations sont exprimées en lame précipitée (mm) ou en intensités (mm/h). En


pratique, il existe divers types d’appareils normalisés pour faire les mesures ponctuelles de
la pluie :
 Les pluviomètres manuels qui permettent de mesurer la hauteur de précipitation
globale pendant un temps plus ou moins long. Ils sont relevés en général une à deux
fois par jour (Figure 1).
 Les pluviographes enregistreurs qui permettent d'étudier l'intensité des pluies
sur différents intervalles de temps, en général de la minute à plusieurs heures, mais
aussi de déterminer les pluies journalières ou les cumuls sur des pas de temps
supérieurs (Figure 2) :
- L'eau recueillie par un entonnoir (ou impluvium) se déverse dans un premier auget A;
- Le centre de gravité de l'ensemble étant situé au-dessus du point pivot; il y a
basculement pour une quantité réglée; l'auget A se vidange, tandis que l'auget B se
remplit à son tour;
- Chaque basculement dans un sens ou dans l'autre fait avancer d'une dent une roue à
rochets.
- Ce mouvement transmis par divers mécanismes est transcrit sur un tambour
enregistreur, effectuant une rotation complète en une durée fixée.
- Le diagramme enregistré, ou pluviogramme, est dépouillé avec un lecteur de courbes
et un programme écrit à cet effet, ou manuellement sur un tableau.

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- L’hyétogramme de la pluie enregistrée est obtenu.

Figure 1 : Exemple de pluviomètres manuels

Figure 2 : Exemple de pluviographes

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Figure 3 : Enregistrement du pluviographe mécanique

III. Mesures de la pluie sur un bassin versant


Il existe diverses méthodes pour mesurer les précipitations moyennes sur un bassin

III.1. Méthode de la moyenne arithmétique


Cette méthode applicable lorsque la topographie est régulière et les stations sont bien
réparties sur le bassin :

Avec : N : Nombre de stations et Pi : Précipitations enregistrées à la station i.

III.2. Méthode de Thiessen

Cette méthode tient compte des stations périphériques mais pas de la topographie :

Avec : N : Nombre de stations ; Pi : Précipitations enregistrées à la station i et Ai: aire du


polygone à l’intérieur du bassin.

III.3. Méthode des isohyètes

Cette méthode tient compte des stations périphériques et de la topographie :

Avec : K : Nombre d’isohyètes ; hi : Précipitation moyenne entre deux isohyètes successives i


et i+1 et Ai: surface comprise entre deux isohyètes successives i et i+1.

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IV. Les averses


Une averse peut se définir comme un épisode pluvieux continu et ceci est déterminé par un
pluviographe. Dans les études de dimensionnements des ouvrages, on considère deux types
d’averses distincts :
(i) Averse typique : pour les petits ouvrages sans risque majeur en cas de
dépassement
(ii) Averse exceptionnelle : pour les ouvrages stratégiques, (la probabilité de
dépassement doit être très faible car les conséquences sont importantes).

VI.1. Intensités des averses

Avec :
: est la hauteur de précipitation totale de l’averse [mm] ;
: est la durée de l’averse [min ou heure].
Soit l’intensité maximale d’une averse sur un temps Δt :

étant la hauteur maximale de précipitation tombée durant

Pour un projet,

Temps de concentration Tc : c’est le temps


n00écessaire à une goutte d’eau pour parcourir le bassin
ve00rsant de la zone la plus éloignée vers l’exutoire.
C’est aus0si le temps nécessaire pour que tout le bassin
versant contribue au ruissellement.

* Si la durée de la pluie = Tc, donc cette pluie est la plus défavorable en termes de débit0
(Figure 4(a)).
* Si la durée de la pluie < Tc, donc A aucun moment la totalité du BV ne participe en
même temps à l’écoulement à l’exutoire. (Figure 4(b)).
* Si la durée de la pluie > Tc, donc la pluie tombée après la durée du Tc ne contribue plus
à augmenter le débit à l’exutoire mais accroît le volume ruisselé. (Figure 4(c)).

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Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

a) Durée de la pluie = Tc

b) Durée de la pluie < Tc

c) Durée de la pluie > Tc

Figure 4 : Importance du temps de pluie par rapport


au temps de concentration

18
Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

VI.2. Période retour, T

En analysant les averses au cours d’une période de plusieurs années intensités, on peut
classer les intensités par intervalles de temps Δt et de la fréquence. Ces résultats sont mis
souvent sous forme de courbes i=f(t); pour différentes périodes de retour (Courbes IDF).

Soit F, une fréquence empirique affectée pour chaque valeur de l’intensité de la série étudiée :

Avec :
F : la fréquence au non dépassement /dépassement (selon l’ordre des valeurs de la série
d’étude) ; m: le nombre de fois qu’on enregistre et N : le nombre d’averses observées.

La période de retour est la période durant laquelle l’événement ne peut se produire en


moyenne qu’une seule fois,

On ne définit pas la période de retour d’une pluie, qui est unique, mais d’une hauteur x durée
(ou une intensité x durée).

Pluie du 25 Décembre 1999

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Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

Estimation de la pluie du 25 Décembre 1999


pour différentes périodes de retour

VI.3.Courbes Intensité-fréquence –Durée (IDF)

Les courbes IDF sont des familles de courbes qui donnent pour une période de retour T
donnée, l’intensité i(t, T) en fonction de l’intervalle de référence t. Ces courbes sont établies
sur la base de l’analyse d’averses enregistrées sur une station au 0cours d’une longue
période. Différentes formules sont proposées pour représenter l’intensité de pluie en fonction
de sa durée pour différentes périodes de retour. Parmi lesquelles, on cite la formule de
Montana suivante :

( )

Avec :

i(mm/h) :intensité de la pluie de durée égale au temps de concentration tc.


T : période de retour (ans).
a et b sont les paramètres d’ajustement de Montana, pour une région donnée et une période
de retour, T donnée (01an, 2ans, 5ans, 10ans etc).

La figure suivante montre un exemple de courbe IDF de la station kairouan. Les valeurs des
coefficients de Montana sont données par le tableau suivant :

T(ans) 1 5 10 20 50
a(T) 437 722 827 998 1145
b(T) -0.88 -0.86 -0.85 -0.85 -0.84

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Note de cours en Hydrologie- ISTEUB M. Laroussi, N. Nasri & W.Lakhal

Figure 5 : Exemple de courbe IDF-station Kairouan

V. Modélisation des débits

V.1. Méthode rationnelle

C’est l’une des plus vieilles méthodes (XIXème siècle) qui u0tilise un m0odèle simple de
transformation de la pluie (décrite par l’intensité), supposée uniforme et constante dans le
temps, en un débit instantané maximal à l’exutoire du bassin versant. Celui-ci n’est atteint
lorsque l’ensemble du bassin contribue à la formation du débit, donc lorsque la durée de
l’averse est égale au temps de concentration du bassin versant.

Avec:
Qp: débit de pointe ou débit maximal à l’exutoire (m3/s)0
K : coefficient d’homogénéisation tenant compte des unités =1/360.
C: coefficient de ruissellement (0 < C < 1)
I: intensité moyenne maximale d’une averse dont la durée est égale au temps de
concentration du bassin (mm/h).
A: surface du bassin versant (ha).

L’inconvénient de cette méthode c’est qu’elle surestime le débit dans les bassins urbains. Elle
ne prenne pas en compte l’effet de stockage des eaux pluviales dans les réseaux.

En milieu rural, le temps de concentration peut être calculé suivant plusieurs formules :

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V.2. Méthodes Régionales Tunisiennes

Un inventaire des débits spécifiques maximum en Tunisie dans les années 1970, a fait
apparaître une régionalisation de ces débits.

 Formule Kallel

Kallel R.(1977) a établi des courbes régionales donnant le débit spécifique d’une région de
d’une fréquence déterminée en fonction de la surface du bassin versant.
La formulation générale est du type :

Avec :
q : débit spécifique (m3/s/km²) ;
A : surface du bassin versant (km²)
T : période de retour ( ans)
q0, a et b des constantes régionales avec a=0,41 et b=0,5.

Cette formule est utilisée pour les bassins versants de surface supérieure à100km².

Kallel a divisé la Tunisie en quatre régions et a défini les valeurs de coefficient q0.

Régions q0

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Tunisie du Nord et Cap Bon Pour A>50km² q0=5,5

Noyau de la Dorsale Pour A>200km² q0=2,60A0,31

Tunisie centrale et Sahel Pour T=10ans ou 20 ans q0=14,30


Pour T=50 ans ou 100ans q0=24,70

Sud Est et Sud Ouest Pour A>200km² q0=12,35

 Formule Ghorbel

Ghorbel (1984) a divisé la Tunisie en 4 zones distinctes en fonction de la pluviométrie et a


déterminé des quantités RT,Q définis comme étant le rapport des débits maximum annuels
et la moyenne empirique des échantillons observés pour différentes périodes de retour . Le
débit maximum est exprimé par la formule suivante :

̅̅̅̅̅̅̅

̅̅̅̅̅̅̅ : Débits maxima annuels (m3/s).

Les quatre régions définies sont :


- La pluviométrie est supérieure à 600 mm : bassin du lac Ichkeul, les oueds côtiers de
l’extrême Nord et les affluents de la rive gauche de la Mejerdah.
- La pluviométrie varie entre 400mm et 600mm, vallée de la Mejerdah, le Cap Bon et
l’oued Méliane.
- La pluviométrie varie entre 200mm et 400mm, bassins de l’oued Zéroud et
Merguellil.
- Une quatrième région est définie comme ayant une pluviométrie inférieure à 200mm
correspond au sud de la Tunisie (Sud et Sahel de Sfax).
- Pour les trois premières régions définies précédemment:

̅̅̅̅̅̅̅ ( √ )

P : module pluviométrique annuel (m)


ΔH : différence d’altitude entre les médianes et l’exutoire (m)
L : longueur de l’oued (km)
Kc : indice de compacité.

Si l’oued prend ses sources de la dorsale et ne présente pas de plaine juste au droit et sur
quelques kilomètres en amont de la station.

̅̅̅̅̅̅̅

Pour la quatrième région :


̅̅̅̅̅̅̅

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REGION RT,Q

1 1,33LOGT+0,46

2 1,07T0,4-0,71

3 1,47T0,4-1,35

SUD -0,002T²+0,2336T-0,103

SAHEL DE SFAX 1,4727LN(T) - 0,7229

Les bassins étudiés ont des surfaces qui varient de 50 km² à 21000 km². Les valeurs de K et z
varient respectivement entre 0,327 à 3,05 et de 0,47 à 3,14.

 Formule de Frigui

C’est une formule qui utilise la loi générale de réduction de l’écoulement maximum en
fonction de l‘étendue A du bassin versant. Cette approche est basée sur la schématisation de
l’hydrogramme de crue en triangles non linéaires.
La formule proposée par Frigui est la suivante :

( )

qm : débit maximum spécifique (m3/s/km²)


Am : paramètre caractérisant la nature du débit spécifique,
n : coefficient de réduction du module de l’écoulement maximum,
A : superficie du bassin versant (km²),
 : coefficient de transition de la probabilité 1% à une autre probabilité.
Les paramètres de cette formule ont été établis sur les observations de 47 stations réparties
sur tout le territoire tunisien.

Régions Am n 10000 1000 50 200 100 50 25 20 10 5 2


0
Nord 26,2 0,47 5,23 2,19 1, 1,26 1 0,80 0,63 0,58 0,45 0,34 0,20
74
Mejerdah 53,3 0,53 5,90 2,36 1, 1,29 1 0,78 0,60 0,54 0,38 0,27 0,15
83
Cap Bon 38,4 0,44 8,12 2,66 1, 1,33 1 0,77 0,55 0,50 0,35 0,22 0,10
Méliane 99

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Centre et 76,7 0,44 12,8 3,20 2, 1,40 1 0,74 0,54 0,48 0,33 0,21 0,08
Sud 22

D’après Frigui (1994) :


• la précision de ce modèle reste dans les limites hydrologiques admissibles à 20%.
• La plus erreur possible en moyenne est de 32,7% pour les cours d’eau du centre et du
Sud tunisien.
• Pour un bassin versant quelconque d’une région étudiée doit être en superficie
équivalent aux bassins de la zone.

Région Superficies (km²)

Nord de 44 à 1096

Mejerdah de 101 à 21185

Cap Bon Méliane de 67 à 1675

Centre et Sud de 188 à 8650

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TD N°2

Problème

Soit S, le bassin versant, composé de 5 sous bassins associés en série et en parallèle comme le
montre le schéma suivant:

Les caractéristiques des sous BVs sont données dans le tableau suivant :
Sous BVs A (ha) L (m) C I (m/m)
B1 1,265 150 0,3 0,0055
B2 1,145 135 0,4 0,0085
B3 1,123 155 0,4 0,0075
B4 1,310 140 0,6 0,0095
B5 1,245 160 0,5 0,0105

1°) Calculer le débit (Q) de tout le bassin pour une période de retour (T= 5 ans) (eau pluviale
seulement) dans les deux cas suivants :
1er cas : On considère que le bassin versant est urbanisé et que les coefficients de
ruissellement des sous bassins sont ceux donnés dans le tableau; pour cela on préconise
d’utiliser la méthode rationnelle.
2ème cas : On considère que le BV a été urbanisé à une densité de 45 logements/ha, la
surface urbanisée par logement est de 120 m²/ logement, la surface des voies est de 11% de
la surface totale. On préconise d’utiliser la méthode de Caquot.

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CONCLUSION GENERALE

Pour tenter de se rapprocher de la réalité physique


Il faut être attentif à :

1. Les caractéristiques de la pluie :

- Durée,
- Hauteur,
- Intensité du pic,
- Forme,
- Période de retour et
- Spatialisation.

2. Les caractéristiques du bassin versant :

- Forme du B.V
- Temps de concentration,
- Occupation du sol,
- Coefficient de ruissellement,
- Pédologie,
- Texture du sol,
- Géologie …etc.

3. La méthodologie de calcul utilisée :

- Méthodes empiriques,
- Méthodes statistiques,
- Modélisation…

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Bibliographie

[1] LABORDE J.P, 2009 : Eléments d’hydrologie de surface. Polytech Nice -

Sophia. 202p.

[2] REMENIERAS G. 1960 : L’hydrologie de l’ingénieur. Eyrolles, Paris. 413p.

[3] ROCHE M. 1963 : Hydrologie de surface. Gauthier-Villars, Paris. 431p.

[4] TOUCHEBEUF DE LUSSIGNY P. 1967 : Cours d’hydrologie de Tunis.

Hydrologie de surface.23p.

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