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Cours03-Réseaux de Transport Et Distribution

Ce document décrit la compensation de l'énergie réactive dans les réseaux électriques. Il explique les concepts d'énergie active, réactive et apparente, ainsi que les composantes des courants et des puissances. Le document détaille également les impacts de la circulation d'énergie réactive et les méthodes pour la compenser, comme l'utilisation de batteries de condensateurs.

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Cours03-Réseaux de Transport Et Distribution

Ce document décrit la compensation de l'énergie réactive dans les réseaux électriques. Il explique les concepts d'énergie active, réactive et apparente, ainsi que les composantes des courants et des puissances. Le document détaille également les impacts de la circulation d'énergie réactive et les méthodes pour la compenser, comme l'utilisation de batteries de condensateurs.

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Université de Réseaux de transport et de distribution d’énergie électrique

Tamanghasset 1ère master ; Energies renouvelables

Compensation d’énergie réactive

I- Energies active, réactive, apparente


Toute machine électrique utilisant le courant alternatif
(moteur, transformateur) met en jeu deux formes
d’énergie : l’énergie active et l’énergie réactive.
L’énergie active consommée (kWh) résulte de la
puissance active P (kW) des récepteurs. Elle se
transforme intégralement en puissance mécanique
(travail) et en chaleur (pertes).
L’énergie réactive consommée (kvarh) sert à l’alimentation des circuits magnétiques des
machines électriques. Elle correspond à la puissance réactiveQ (kvar) des récepteurs.
L’énergie apparente (kVAh) est la somme vectorielle des deux énergies précédentes. Elle
correspond à la puissance apparente S (kVA) des récepteurs, somme vectorielle de P(kW)
et Q(kvar).
Théoriquement, si une charge est inductive, elle absorbe de la puissance réactive; si elle
est capacitive, elle fournit de la puissance réactive. Le réseau lui-même peut fournir de la
puissance réactive lorsqu’il est faiblement chargé (du fait des capacités des lignes et des
câbles) ou absorber de la puissance réactive lorsqu’il est fortement chargé (du fait des
inductances des lignes et des transformateurs). Les alternateurs peuvent aussi fournir ou
absorber de la puissance réactive.

Les consommateurs de puissance réactive sont les moteurs asynchrones, les transformateurs, les
inductances (ballasts de tubes fluorescents) et les convertisseurs statiques (redresseurs).

II- Composantes active et réactive du courant


A chacune des énergies active et réactive, correspond un courant.
- Le courant actif (Ia) est en phase avec la tension du réseau.
- Le courant réactif (Ir) est déphasé de 90° par rapport au courant actif, soit en retard (récepteur inductif),
soit en avance (récepteur capacitif).
- Le courant apparent (It) est le courant résultant qui parcourt la ligne depuis la source jusqu’au récepteur.
Si les courants sont parfaitement sinusoïdaux, on peut utiliser la représentation de Fresnel.
Ces courants se composent alors vectoriellement représenté comme suit :

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Figure 1 - Composition vectorielle des courants

III- Composantes active et réactive de la puissance


Le diagramme précédent établi pour les courants est aussi valable pour les puissances, en
multipliant chacun des courants par la tension commune U.
On définit ainsi :

Figure. 2 - Composition vectorielle des puissances

- Facteur de puissance
Le facteur de puissance est égal par définition à :

• Le facteur de puissance cosφ est fonction du rapport puissance active surpuissance


apparente :

• Le facteur de puissance est une valeur numérique comprise entre 0 et 1.

• Le cosφ = 1 valable pour un récepteur purement résistif.

• Le cosφ = 0 valable pour un récepteur purement réactif (inductance ou capacité).

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Si les courants et tensions sont des signaux parfaitement sinusoïdaux, le facteur de


puissance est égal à cosφ, donc le cosφ est le facteur de puissance qui est fondamental
et ne prend pas en compte la puissance véhiculée par les harmoniques.
Pratiquement, il est impossible d'obtenir un facteur de puissance égal à 1 en installant des
condensateurs. Pour obtenir un facteur de puissance égal à 1, il faut éliminer les courants
harmoniques par un filtre actif.
.

On utilise également la variable tgφ. Dans les mêmes conditions, nous avons la relation :

Sur une période de temps donnée, nous avons également :

IV- Influence de l'énergie réactive sur les éléments de réseau électrique


La circulation de l'énergie réactive a des influences importantes sur le choix des matériels
et le fonctionnement des réseaux. Elle a, par conséquent, des incidences économiques. En
effet, pour une même puissance active P utilisée, la figure suivant montre qu'il faut fournir
d'autant plus de puissance apparente (S2 > S1) que le cos φ est faible, c'est-à-dire que
l'angle φ est élevé. Ainsi, en raison de l'augmentation du courant apparent, la circulation
d'énergie réactive provoque:
- des surcharges et des échauffements supplémentaires dans les
transformateurs et les câbles qui ont pour conséquence des pertes d'énergie
active.
- des chutes de tension.
- Les conséquences de la circulation d'énergie réactive conduisent donc à
surdimensionner les équipements électriques du réseau. Pour éviter la
circulation de cette énergie réactive dans le réseau, il faut la produire au plus
près des consommateurs.

Pour ces raisons, il est nécessaire de produire l’énergie réactive au plus près possible des
charges, pour éviter qu’elle ne soit appelée sur le réseau. C’est ce qu’on appelle

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"compensation de l’énergie réactive", c’est-à-dire s’arranger pour réaliser, un équilibre local


entre les puissances réactives produites et consommées.
Pour éviter les conséquences d'une circulation d'énergie importante sur leur réseau, les
distributeurs facturent généralement l'énergie réactive au-delà d'un certain seuil ; cela incite
les utilisateurs à compenser l'énergie réactive qu'ils consomment.

Inconvénients d'un mauvais facteur de puissance (cosφ) :

• Pénalités (en tarif vert) par le fournisseur d'énergie électrique.

• Augmentation de la puissance souscrite par le fournisseur d'énergie électrique.

• Augmentation des pertes Joules et de la chute de tension.

• Augmentation des surcharges au niveau du transformateur et des câbles.

• Sur dimensionnement des conducteurs et des câbles.

• Déclenchement des disjoncteurs.

L’énergie réactive inévitable mais compensable

- Les récepteurs (les consommateurs) de l’énergie réactive


• les lignes et les câbles
Les caractéristiques L et C des lignes et des câbles sont telles que ces éléments
sont consommateurs ou producteurs d'énergie réactive selon leur charge.
- les câbles MT produisent de la puissance réactive à faible charge et en consomment
à forte charge.
- les câbles BT consomment de la puissance réactive.

• les transformateurs
• les inductances
Elles consomment de la puissance réactive ; elles sont utilisées par exemple pour
stabiliser l'arc des lampes fluorescentes ou des fours.
• les machines asynchrones
Ce sont les moteurs et les génératrices asynchrones. Elles absorbent de l'énergie
réactive, avec un cos φ d'autant plus bas que la charge est faible.
Il existe d’autres consommateurs de la puissance réactive, Le tableau suivant
donne les cosφ et tgφ des récepteurs les plus courants.

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Tableau.1- Les cosφ et tgφ des récepteurs les plus courants

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V- La Compensation de la puissance réactive

Figure. 3 – Le déplacement de l’énergie réactive dans le réseau

Objectifs

Pour réduire la puissance apparente absorbée au réseau de la valeur S2 à la valeur S1, on


doit connecter une batterie de condensateurs fournissant l’énergie réactive Qc, telle que :
Qc = P.( tgφ2 - tgφ1).

Figure 4 - Principe de la compensation d'énergie réactive

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V.1. Choix du type de compensation

La compensation peut être réalisée avec deux familles de produits :

- Compensation fixe (Tout Ou Rien)


On met en service l’ensemble de la batterie, dans un fonctionnement "tout ou rien". La
mise en service peut être manuelle (par disjoncteur ou interrupteur), semi-automatique
(par contacteur), asservie aux bornes des moteurs. Ce type de compensation est utilisé
lorsque la puissance réactive est faible (<15 % de la puissance du transformateur) et la
charge relativement stable.
- Compensation automatique ou en "gradins"
La batterie de condensateurs est fractionnée en gradins, avec possibilité de mettre en
service plus ou moins de gradins, en général de façon automatique. Ce type de batterie
est installé en tête de la distribution BT ou d'un secteur important. Elle permet une
régulation pas à pas de l’énergie réactive. L’enclenchement et le déclenchement des
gradins est piloté par un relais varmétrique.

V.2. Choix de la localisation des condensateurs


- Compensation globale
La batterie est raccordée en tête d’installation et assure la compensation pour
l’ensemble des charges. Elle convient lorsqu'on cherche essentiellement à supprimer
les pénalités et soulager le poste de transformation.

- Compensation locale ou par secteurs


La batterie est raccordée au tableau de distribution et fournit l'énergie réactive
demandée par un secteur de l'installation (les ateliers). Une grande partie de
l'installation est soulagée, en particulier les canalisations alimentant chaque
secteur.

- Compensation individuelle
Compensation directe à la machine a compenser; il s’agit de la solution technique la
plus optimale pour réduire directement la consommation de réactive dans la charge.
Son utilisation est habituelle pour les pompes, les moteurs ou les transformateurs.

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Figure. 5 - Les zones d’implantation pour la compensation

La compensation peut être globale, par secteur ou individuelle. En principe, la


compensation idéale est celle qui permet de produire l'énergie réactive à l'endroit où elle est
consommée et en quantité ajustée à la demande. Ce mode de compensation est très
coûteux, on cherchera donc, dans la pratique, un optimum technico-économique.

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V.3. Le coût de compensation par des batteries de condensateurs


Le coût des batteries de condensateurs dépend de plusieurs paramètres:
- la puissance installée,
- le niveau de tension,
- le fractionnement en gradins,
- le mode de commande,
- le niveau de qualité de la protection.

Figure. 6 – Un banc de condensateurs

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VI- Moyens de compensation réactive :


Le réseau en lui- même est une source non négligeable de puissance réactive (les
lignes et les câbles). Ainsi, en dehors de la production de l’énergie réactive par les
générateurs, le réseau doit faire appel à d’autres sources ou plutôt d’autres moyens de
compensation, qui finalement sont au moins aussi souvent consommateurs que
fournisseurs d’énergie réactive.
Il y a plusieurs sources qui sont capables de produire de l’énergie réactive, ce qui permet
de les utiliser comme des moyens de compensation d’énergie réactive et peut les classer
comme suit :
• Compensation Fixe
La batterie de condensateurs a une puissance constante. Elles sont utilisées de préférence :
- aux bornes des récepteurs
- sur les jeux de barres dont la fluctuation de charge est faible.
- la puissance réactive à compenser est constante quelque soit la consommation d’énergie
réactive de l’installation
- l’énergie réactive à compenser est de faible puissance

• Compensation automatique (Batteries de Condensateurs en Gradins avec régulation


automatique)
Ce type d'équipement permet d'ajuster la puissance réactive fournie aux variations de
consommation, et ainsi de maintenir le cosφ à la valeur désirée. Il s'utilise dans les cas où
la puissance réactive consommée est forte vis-à-vis de la puissance du transformateur et
varie dans des proportions importantes, c'est-à-dire essentiellement :
- Aux bornes des tableaux généraux BT.
- Sur les départs de puissance importante.

La compensation peut être réalisée par :


- Les machines synchrones :
On appelle compensateur synchrone, une machine synchrone qui tourne à vide et dont la
seule fonction est de fournir ou d’absorber de la puissance réactive sur une ligne de
transport ou sur un réseau. Pour régulariser la tension d’un réseau, on doit lui fournir une
puissance réactive pendant les heures de pointe. Inversement, pendant les périodes
creuses, on doit absorber l’excès de puissance réactive générée par les lignes. Le
compensateur synchrone permet de compenser ces fluctuations de puissance réactive en
ajustant l’excitation selon les besoins. Le compensateur agit alors comme une énorme
capacitance ou inductance variable dont la valeur est réglable en faisant varier le courant
d’excitation de son rotor.

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- Les condensateurs
Sur le réseau, les condensateurs sont groupés sous forme de batteries avec l’appareillage
indispensable à leur mise en service et à leur protection. Une batterie de condensateurs est
un générateur de puissance réactive nécessaire pour alléger la puissance apparente des
réseaux en amont des lieux de consommation. Cette compensation passive est réalisée
par:

 des condensateurs fixes,


 des équipements de régulation automatique, ou des batteries de condensateurs qui permettent
un ajustement continu aux besoins de l'installation.

- Les inductances
Elles sont utilisées pour compenser l’énergie réactive fournie en heures creuses par les
lignes à très haute tension ou par les câbles. Elles sont soit directement raccordées au
réseau, soit branchées sur les tertiaires des transformateurs. Par conséquent, elles
permettent une limitation des surtensions dans le réseau.

- Les compensateurs statiques


Les compensateurs statiques de puissance réactive FACTS (Flexible Alternative Curent
Transmission System) sont des dispositifs plus récents qui associent des bancs de
condensateurs et de bobines à des convertisseurs d’électronique de puissance (des
thyristors) permettant de régler la puissance réactive délivrée et ainsi la tension du nœud de
connexion. Ces appareils ont un temps de réponse très court.
Plusieurs types de FACTS, avec des architectures différentes, ont été développés. Parmi
eux les plus connus sont le SVC (Static Var Compensator), le STATCOM (Static
Synchronous Compensator), le TSSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) et l’UPFC
(Unified Power Flow Controller). Chacun d’eux possède ses propres caractéristiques.

Figure. 7 - La technique de compensation FACTS


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