Exercices D'analyse
Exercices D'analyse
d’analyse
© RÉSUMÉS DE COURS
© MÉTHODES
© 3 NIVEAUX D’EXERCICES :
î • apprentissage
• entraînement
i • approfondissement
© CORRIGÉS DÉTAILLÉS
; PAS À PAS
I ________ _________
Pour toute inform^Mon sur notre fonds et les nouveautés darfs votre domaine
de spécialisation/ consultez notre site web : www.deb6efcksuperieO£cOiTï
Dépôt légal :
La pratique d’exercices est essentielle à l’apprentissage du cours de mathématiques : il
n’est pas de meilleure façon de mémoriser et de comprendre un théorème que d’en faire
usage !
Cet ouvrage regroupe sur 11 chapitres 316 exercices portant sur le programme d’analyse
en classe MP. Il vient compléter l’ouvrage d'algèbre et probabilités que l’on retrouvera
dans la même collection.
Chaque chapitre commence par un rappel des principales définitions et des résultats
essentiels du cours. Il se poursuit avec des exercices aux corrigés détaillés regroupés sur
trois niveaux :
— Les exercices d'apprentissage servent à l’acquisition des concepts fondamentaux du
cours. Ce sont souvent des sujets faciles où j’ai choisi volontairement de ne faire
figurer que peu de technicité.
— Les exercices d’entraînement permettent de poursuivre l’acquisition du cours, trois
niveaux d’étoiles servent à anticiper leur difficulté. Ces sujets ont été choisis pour
leur intérêt, leur classicisme ou ont été inspirés par des questions rencontrées aux
écrits et aux oraux des différents concours.
— Les exercices d’approfondissement sont les plus ambitieux, ils nécessitent souvent de
passer par une phase de recherche ou entrent en résonance avec d’autres chapitres
du programme. Ces sujets sont inspirés de questions rencontrées aux concours les
plus ambitieux.
Les corrections des exercices sont accompagnées de méthodes. Celles-ci servent à souligner
les idées récurrentes ou bien à mettre en exergue la démarche qui va être suivie pour
résoudre la question posée. Le lecteur pourra prendre appui sur celles-ci pour amorcer
une résolution ou pour reprendre la main lors de sa lecture d’une correction. Afin d’aider
le lecteur dans son étude, il est fait référence aux théorèmes utilisés lors de leurs premiers
usages. Les notes de bas de pages complètent les résolutions en présentant des démarches
alternatives ou font le lien avec d’autres sujets présents dans l’ouvrage.
Je remercie vivement Olivier Rodot d’avoir initié ce projet, François Pantigny pour
son expertise TeXnique et Sébastien Marcotte pour sa relecture attentive ainsi que les
compléments apportés.
Je dédicace cet ouvrage à mon fils Pierre.
David Delaunay
CHAPITRE 1
1.1 Convergence
(un)n^no désigne une suite de nombres réels ou complexes définie à partir d’un rang no
entier naturel.
Lorsqu’une série est à termes positifs, il y a croissance de la suite des sommes partielles.
Soit celles-ci sont majorées et la série converge, soit elles ne sont pas majorées et les
sommes partielles croissent vers l’infini. Il est alors possible de déterminer la nature de
séries à termes positifs par argument de comparaison :
0 un vn et vn converge => un converge
un ~ un et vn 0 => > un et / vn ont même nature.
n—>+oo ' 2-—'
On compare souvent aux séries de Riemann dont la nature est connue. Pour tout a réel :
Définition
Lorsque la série 52 un converge, on peut introduire son reste de rang n défini par
fc=n+l
Ce reste tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini.
Théorème 1
Si la série 52 un converge absolument alors celle-ci converge et
Une série réelle 52 un est dite alternée lorsque son terme général l’est.
Le signe de la somme S de la série est alors celui de son premier terme uq. Plus précisé
ment, la somme est encadrée par les sommes partielles consécutives :
Sn C S C «Sn+i ou «Sn+i S Sn selon la parité de n.
Théorème 4
Si f: [0;-|-oo[ —> R+ est une fonction continue par morceaux et décroissante, il y a
convergence1 de la série de terme général
[ /(t)dt-f(n).
52 U* ~
n—>4-od <
Vk-
k=n4-l fc=n4-l
1. En particulier, on pourra dire au chapitre suivant que la série de terme général /(n) converge si,
et seulement si, f est intégrable sur R_|_.
1.3 Familles sommables
Cet outil permet d’estimer rapidement l’ordre de grandeur d’un reste de série convergente
et donc la rapidité de convergence de la série.
b) Si un ~ vn alors
n n
Cet outil permet aussi un calcul rapide d’un ordre de grandeur. On peut encore énoncer
un résultat analogue pour une comparaison avec un O(.).
BM G ®+, VF finie C Z, \a i I
i£F
5"^ — +oo.
iel
Les familles finies sont assurément sommables.
Par construction, la somme d’une famille sommable ne dépend pas de « l’ordre » des
éléments de la famille. Si a est une permutation de I, la famille permutée (u<T(i))ie/ est
1. On commence par le cas où les a» sont des réels positifs en définissant la somme comme la borne
supérieure des sommes sur les parties finies. On étend aux familles de réels en raisonnant par les parties
positives a+ et négatives a~. On étend aux familles complexes en raisonnant par les parties réelle et
imaginaire.
8 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
sommable si, et seulement si, la famille initiale l’est. De plus, si tel est le cas, ces
deux familles ont la même somme :
57 0,1 = 57qMQ-
iel iel
Théorème 7
Si (ajie/ et {bi)iei sont deux familles sommables de nombres réels ou complexes
alors, pour tout scalaire À, les familles (Aai)igj et {ai + sont sommables et
Théorème 8
La famille {ai)içi est sommable si, et seulement si, la série an converge absolument.
De plus, si tel est le cas
+oo
57a* ~ 57 an-
iç-I n=0
- ■ - — -------- — - - — -- -__________ _________________________ _
Théorème 9
Si ^2 an est une série absolument convergente et si cr désigne une permutation de N,
la série a<?(n) converge et3
+oo +oo
57 aa<,n) — 57an-
n=0 n=0
1. La notion d’ensemble dénombrable est présentée dans le section 8.1 du chapitre 8 de l’ouvrage
Exercices d’algèbre et de probabilités MP dans la même collection.
2. L’écriture est commode mais quelque peu abusive : il serait plus adapté de poser a'n = ain.
3. En revanche, réorganiser les termes d’une série semi-convergente peut modifier sa somme. Plus pré
cisément, pour tout réel S arbitrairement choisi, on peut organiser les termes d’une série semi-convergente
donnée pour que sa somme soit égale à S !
1.3 Familles sommables 9
Théorème 10
Soit (/n)neN une partition1 de I.
Si la famille est sommable alors les sous-familles (ai}iein sont sommables et
la série de leurs sommes converge avec
+oo / \
En utilisant une suite (In)neN constituée de parties vides au delà d’un certain rang, ce
résultat permet des réorganisations finies : par exemple, la séparation des termes d’indices
pairs de ceux d’indices impairs d’une somme sur N. En particulier, on peut réorganiser
les termes de la somme d’une série absolument convergente.
Théorème 11
La famille (am,n)(m,n)ëN2 est sommable si, et seulement si,
1) la série ^m>0 lu^.nl converge pour tout n G N ;
2) la série |aTO)n|. çpfivçrgq^.yJ .- ...
De plus, si tel est le cas, - ... ■>, ■ ... . .... - - ■
Sous réserve de sommabilité, l’outil qui précède permet de réaliser l’échange de deux
sommes infinies.
Définition
On appelle produit de Cauchy de deux séries numériques 5? an et 52 bn la série cn
de terme général
n
Cn = Q’fcèn—fc.
fc=0
Exercice 1
Solution
méthode
Bien que d’apparence commode, la règle de d’Alembert (Th. 2 p. 5) est assez
peu utile pour obtenir la convergence d’une série numérique. On y préférera
souvent les démarches par comparaison à une série de Riemann vues dans
l’ouvrage d’analyse de première année. Dans le cas où le terme général de la
série comporte un produit, la règle de d’Alembert peut cependant être efficace
comme on le verra dans le chapitre 9 ou dans le sujet présent !
Soit n G N. Le coefficient binomial (2^) peut s’écrire comme un rapport de nombres
factoriels :
/2n\ (2n)! (2n)! _ (n!)2
n!(2n —n)! (n!)2 ° c un (2n)!
1. La formule du produit de Cauchy est encore valable si une des deux séries est absolument conver
gente mais ne l’est plus pour un produit de deux séries semi-convergentes (voir sujet 13 p. 24).
1.4 Exercices d’apprentissage 11
On en déduit
Cette limite est strictement inférieure à 1, la série converge absolument et donc converge.
Exercice 2
Déterminer la nature des séries > - • .
n>l
y/n
v n>l v
y/n + n n^l
n2 + 3nsiûn'
, , , , ' '•••;;...
Solution
Dans chacune des trois études, on note un le terme général de la série étudiée.
(a) La série est alternée car on peut écrire un = (—l)n-1 |ttn|. On est alors tenté de
mettre en œuvre le critère des séries alternées (Th. 3 p. 5). On a déjà
|îin| —
y/n n—>+oo
0
Ainsi, ^2 un est une série alternée dont le terme général décroît vers 0 en valeur absolue :
cette série converge.
(b) Encore une fois il s’agit d’une série alternée puisque un = (—l)n |un|. On a immé
diatement
|Wn| ~ i— ~ 0.
y/n + n n—>+oo
Il faut encore constater la décroissance de la suite (|«n|)- L’argument
, , 1 1 .
« un ~ — et — décroît»
n->+oo n n
1. La fonction x •-> l/+æ est décroissante sur ]0 ; +oo[.
12 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
n’est pas acceptable car une suite équivalente à une suite décroissante n’est pas nécessai
rement décroissante !
A nouveau, la décroissance s’obtient par composition de fonctions monotones :
n+1 n ==> y/n+ 1 + n + 1 y/n + n
1 < 1
\/n + 1 + n + 1 x y/n 4- n
Finalement, la série un est convergente.
(c) C’est une série alternée de limite nulle mais la décroissance de la valeur absolue
est douteuse1.
méthode
Il Un argument de convergence absolue par comparaison peut être plus immédiat
(( qu’une mise en place du critère spécial des séries alternées.
I^n —
|n2 + 3nsinn| n-»+oo n2
Par comparaison à une série de Riemann convergente (2 > 1), on peut affirmer la conver
gence absolue (et donc la convergence) de //un.
Exercice 3
Déterminer la nature de la série
/n
Solution
Puisque le terme {—l)n~1/y/n est de limite nulle, on peut affirmer2 :
ln 1 +
L’équivalent obtenu est le terme général d’une série convergente3 mais il n’est pas de
signe constant !
méthode
La règle des équivalents permet d’obtenir la nature d’une série numérique
seulement lorsque l’on compare à une série à termes de signe constant (ou si
l’on raisonne par convergence absolue). Ici, le terme général est équivalent à
un terme alterné et l’on ne peut rien dire. On étudie alors le terme qui suit
l’équivalent dans le développement précédent.
1. Et même fausse !
2. En effet, on sait ln(l + u) ~ u quand u tend vers 0.
3. Voir sujet 2 p. 11.
1.4 Exercices d'apprentissage 13
“Un Vn
La série de terme général un converge par le critère spécial et la série de terme général vn
diverge car
1 1 v—\ 1 ,.
~Vn n->+oo
1 b2n-’ 2n et 2n diverge.
Par somme d’une série convergente et d’une série divergente, la série étudiée diverge1.
Exercice 4
Soit a G C tel que |a| < 1. Montrer l’identité
< +oo
(ÏT^j2=5> + D“n-
v > n=0
Solution
Par sommation géométrique de raison a (avec |a| < 1 ce qui assure la convergence), on
peut écrire
1 1 1
(F^P 1—a 1—a
méthode
Un produit de Cauchy permet de développer le produit de deux sommes asso
ciées à des séries absolument convergentes.
n n
1 1 1
--------------- = > cn avec Cn = ^(ak x an~k) = JTan = (n + l)an.
(! - a)2 1 - a 1 — a 2n=0 —' k=0 k=0
1. Ce sujet donne un exemple dans lequel deux séries de termes équivalents sont de natures différentes !
2. Cette identité correspond à une dérivation terme à terme de la série géométrique.
14 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
Exercice 5
Déterminer un équivalent simple quand n croît vers l’infini de :
n +oo .
WE'Æ
k—l
(b)E
k=n+l
ë-
Solution
(a) méthode
Lorsque la fonction f est monotone, on peut estimer les sommes partielles de
la série 52 /(n) en opérant une comparaison série-intégrale.
La croissance et la continuité de la fonction y? permet d’écrire l’encadrement qui suit
pour tout k G N*
/•fc rk+l
/ Vtdt < Vk < / Vtdt.
Jk-l Jk
En sommant ces encadrements, on obtient
Dans les membres encadrants, les intégrales sommées sont contiguës et peuvent être
raccordées par la relation de Chasles :
pn n rn+1
/ Vtdt ^^^Vk < / Vtdt.
1
fc=l
3
n+1 2—k2 n
fc=n+l
k2 n-»+oo n
k=n+l
Solution
méthode
On peut déterminer ces équivalents, en opérant une comparaison série-
intégrale, mais les intégrales auxquelles on se ramène sont délicates à calculer.
On peut simplifier le problème en opérant initialement une sommation de re
lation de comparaison (Th. 5 p. 6 et Th. 6 p. 7).
(a) On a l’équivalence
1 ~ J_
k2 4- k 4- 1 k-++oo k2
1.4 Exercices d’apprentissage 15
fN È
Jn t2
i i < A i 1 1
n+1 TV + 1'' k2 n N
fc=n+l
n+1 k2 ' n
k=n+l
n—>+oo n
k=n+l
Solution
méthode
On peut déterminer ces équivalents, en opérant une comparaison série-
intégrale, mais les intégrales auxquelles on se ramène sont délicates à calculer.
On peut simplifier le problème en opérant initialement une sommation de re
lation de comparaison (Th. 5 p. 6 et Th. 6 p. 7).
(a) On a l’équivalence
1 ~ 1
k2 + k + 1 fc->+oo k2
<
La série de terme général 1/k2 est convergente et à termes positifs. Par sommation de
relation de comparaison :
1 y? I ~ 1
fc2 + fc + 1 n—>+oo k2 n->+oo Tl
fc=n+l k—n+1
(b) On a l’équivalence
La série de terme général 1/\Æ est divergente et à termes positifs. Par sommation de
relation de comparaison :
Pour calculer cet équivalent, on peut opérer une comparaison série-intégrale, ou avec un
peu d’astuce, se ramener à une série télescopique divergente en écrivant
1
2(Vk — Vk - 1).
k fc-> + oo
— Vk — — 2y/n.
fc=i v n->+o° k=1
Exercice 7
Déterminer selon a E R la nature de la somme
1
Solution
Les termes sommés étant positifs, la question posée est celle de la sommabilité de la
famille avec
1
^771,71 et l = rxF.
(m + n)a
1.5 Exercices d’entraînement 17
méthode
Pour étudier la sommabilité d’une famille, on peut revenir à la définition de
famille sommable (p. 7) en étudiant si les sommes finies des valeurs absolues
sont majorées. On peut aussi, et c’est souvent très commode, raisonner par
sommation par paquets (Th. 10 p. 9). Comme les termes sommés sont ici po
sitifs, la famille est sommable si, et seulement si, une organisation par paquets
du calcul conduit à une valeur finie.
Regroupons les termes par paquets selon la valeur
de m + n. On peut décomposer le domaine d’indexa
tion I en la réunion des ensembles deux à deux dis
joints :
2
Ip = {(m,n) € (N*) I m + n = p} avec p 2.
car Ip est un ensemble fini à p — 1 éléments : (l,p — 1), (2,p — 2),..., (p — 1,1).
La sommabilité de la famille complète (am,n)(m,n)e/ es^ alors équivalente à la conver
gence de la série ^2 • Or
p—1 1
avec ----- r 0.
pa p—>+oo pa~1 p01-1
Exercice 8 *
En fonction de a € IR!j_, déterminer la nature de
18 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
Solution
L’équivalent :
(-1)" ~ (-l)n
na + (—l)n-1 n—>+oo na
n’étant pas de signe constant, il ne permet pas de conclure1.
méthode
|| On calcule un développement asymptotique à deux termes.
On a
D’une part, la série de terme général un converge pour toute valeur de a > 0 car c’est
une série alternée dont le terme général décroît vers 0 en valeur absolue.
D’autre part,
1 1
v- avec
2a a C n2. ——
Exercice 9 **
Justifier l’existence et calculer la somme suivante
+©o / £
£(-l)"ln 1 +
n=l ' n
Solution
Posons un le terme général définissant la somme. La suite (un) est alternée car
1. Tout au plus, on peut affirmer qu’il y a convergence absolue quand a > 1 ou qu’il y aurait divergence
grossière si le sujet nous invitait à étudier le cas a < 0.
1.5 Exercices d’entraînement 19
Par le critère spécial des séries alternées (Th. 3 p. 5), on peut affirmer que la série ^un
converge.
méthode
Pour calculer la somme, nous allons séparer les termes d’indices pairs de ceux
d’indices impairs afin de résoudre la puissance de ( — 1). On réalise cette opéra
tion sur les sommes partielles afin de ne pas écrire de séries divergentes. Enfin,
on se limite aux sommes partielles de rangs pairs car en calculer la limite suffit
à déterminer la somme voulue.
On écrit
D’une part,
A, /2p+l\ , /3 x 5 x ••• x (27V + 1)\
P=i \\ 2p /J \\ 2 x 4 x • • • x 2N /J
méthode
On sait exprimer1 le produit d’entiers pairs et d’entiers impairs consécutifs à
l’aide de nombres factoriels :
1. Voir sujet 5 du chapitre 2 de l’ouvrage Exercices d’algèbre et de probabilités MPSI dans la même
collection.
20 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
On en déduit
2N ( 1
(1 + - Z(22V)!(27V + 1)!
~ n|^ 247V(TV!)4
n=l '
(2JV)!(2JV+1)! 2
2“(W 1 + — -
On peut conclure
= In
i i (1
------ = 1------ Fol —
un n->+oo n \n
un n-»+oo n \n
1. Par commodité pour la suite des calculs, il est pertinent d’écrire (“2N + 1)! — (27V + 1)(27V)!.
1.5 Exercices d’entraînement 21
Solution
(a) méthode
La comparaison introduite peut se comprendre comme la décroissance de la
suite (un/vn).
Notons N le rang à partir duquel la comparaison est vraie. Pour n entier au delà de N
Wn-f-l < Un
t^n+l Vn
La suite (un/vn) est alors décroissante à partir du rang N et est donc majorée. On peut
introduire un réel M tel que 0 < un Mvn pour tout naturel n et la suite (ztn) est donc
dominée par la suite (vn).
------
vn \n-Fl/ \
a
^n+i = I /------ - — 1 H—1V = ._ 1
nJ ra-n-oo
& Fol —
i -------
n \n J
1 > n0
car-----
n
donc
Vn+i un+1 a- /3 f 1\ a- /3
---------------- =------------- F o - ~ .
Vn un n—>4-oo n \n J n—>4-oo n
méthode
|| Deux suites réelles équivalentes sont de même signe à partir d’un certain rang.
Sachant a > /3, on peut affirmer qu’à partir d’un certain rang
^n+l < ^n4-l
Ainsi, la suite (un) est dominée par (vn). Or ^2 vn est une série à termes positifs conver
gente et donc ^2 un converge absolument.
wn n-F 1 \ nJ n—>4-00 n yn
Puisque a < 1, on obtient cette fois-ci que la suite (wn) est dominée par la suite (wn)-
Sachant la divergence de la série de terme général 1/n, on peut conclure à la divergence
de la série J2un.
(d) Si a est un entier naturel, les termes de la suite sont nuis à partir d’un certain
rang et la série ^2 un converge.
Si a n’appartient pas à N, les termes de la suite sont tous non nuis et pour n assez
grand
^n4-i an n a . a fl
------ =------ - et —:——-------= 1 — 1-------Fol -
un n-Fl |un| n-F 1 n \n
22 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
avec a = a + 1.
On conclut que la série ^2 un converge absolument1 si, et seulement si, a 0.
■
Exercice 11 **
Soit 0 G R et (Sn) la suite de terme général
n
= J2sin(fc0).
k=0
(a) Vérifier que la suite (Sn) est bornée.
(b) Justifier la relation suivante pour tout N G N* . . • ■ ■? ' . ■■■■/■ ■
. >b'
Solution
(a) méthode
|| Sn s’interprète comme la partie imaginaire d’une série géométrique complexe.
Cas ; 0 = 0 [2tt]. La suite (Sn) est nulle et donc bornée.
Cas .-0^0 [2tt]. Le terme Sn est la partie imaginaire de la somme géométrique suivante
1 _ ei(n+l)0
ikd _ avec e16 1.
1 — ei&
k=0
1. Elle converge aussi pour a G ]—1 ;0[ par application du critère spécial des séries alternées mais
diverge pour les autres valeurs de a : voir sujet 21 du chapitre 11 de l’ouvrage Exercices d’analyse MPSI
dans la même collection.
r
méthode
On peut constater cette relation par récurrence ou directement en séparant la
somme du premier membre en deux et en opérant un glissement d’indice h
On peut ensuite combiner les deux sommes quitte à isoler un terme de chacune
(c) Par le calcul ci-dessus, la somme partielle de rang N de la série étudiée est somme
du terme Sx/N qui est de limite nulle (car (Sn) est bornée) et d’un terme qui est somme
partielle de la série
K s 'S'n
n(n + 1)
Or, la suite (Sn) étant bornée, on a la domination
sin(n$)
n 71=1
méthode
On peut constater cette relation par récurrence ou directement en séparant la
somme du premier membre en deux et en opérant un glissement d’indice1.
Sn
n—1
n+ 1
On peut ensuite combiner les deux sommes quitte à isoler un terme de chacune
N Q _ ^n
Q —1 N 1 / O
El on on ç
Sn q Sn_
n \ n n 4-1 ~N
n—1 x =0
' + 1)z
n — 1 n(n N
(c) Par le calcul ci-dessus, la somme partielle de rang N de la série étudiée est somme
du terme S^/N qui est de limite nulle (car (Sn) est bornée) et d’un terme qui est somme
partielle de la série
n(n + 1)
Or, la suite (Sn) étant bornée, on a la domination
Sn é 1 \ 1 r> X—''
—-------- = O —5- avec —x 0 et > convergente.
n\n + 1) n-»+oo \nz J nÀ /—^nÀ
Ainsi, cette série converge absolument.
Par opérations sur les suites convergentes, on obtient
4-oo Q
sin(n$) ------------ #
n—1
n n-a+oo ^n(n
n—1x
+ l)
Solution
(a) méthode
Pour obtenir l’équivalent demandé, on se ramène à un problème de convergence
en étudiant la suite de terme général (naun). On exploite ensuite le lien suite-
série :
(tin) et 2,^(un+1 - un) ont même nature.
Posons vn = naun pour n > 1. Par calcul de développement limité1
i 1 ‘Un+l \
lnvn+i -lnvn = ami----- I 4-ln ------
\ n / \ Un J
«= alnfl 4- —4- ln| 1 — — 4- 0[ |
n-++oo \ nJ \ n \nl! !
1 1 \
n—H-oo n2)
La série télescopique £}(lnvn+i — lnvn) est donc absolument convergente et par consé
quent la suite (In vn) converge. En notant t sa limite, on peut écrire
naun = elnVn--------
n-++oo
ez.
Avec A = ez > 0, on obtient l’équivalent demandé.
(b)La série £(-l)nUn n’est pas de signe constant, un équivalent ne suffit pas pour
en déterminer la nature. Cependant, lorsque à C 0, le terme (—ne tend pas vers 0
et la série diverge grossièrement. Lorsque a > 0, le quotient un+i/un est strictement
inférieur à 1 à partir d’un certain rang N car
Un n-++<s© n
La suite est alors décroissante de limite nulle et le critère spécial des séries
Solution
(a) méthode
Pour obtenir l’équivalent demandé, on se ramène à un problème de convergence
en étudiant la suite de terme général (naun). On exploite ensuite le lien suite-
série :
(wn) et 5 (un+i — un) ont même nature.
= a In
n—>+oo
La série télescopique ^2(lnun+i — lnun) est donc absolument convergente et par consé
quent la suite (lnvn) converge. En notant £ sa limite, on peut écrire
naun = elnu" -------- > ee.
n—>+oo
(b) La série l)n«n n’est pas de signe constant, un équivalent ne suffit pas pour
en déterminer la nature. Cependant, lorsque a < 0, le terme (—l)nun ne tend pas vers 0
et la série diverge grossièrement. Lorsque a > 0, le quotient un+\/un est strictement
inférieur à 1 à partir d’un certain rang N car
^n4-l _ i < g
Un n-^+ca n
La suite (un)n^jv est alors décroissante de limite nulle et le critère spécial des séries
alternées assure la convergence de l)nwn.
Exercice 13 *
Pour n 1, on pose
Solution
(a) Les séries vérifient le critère spécial (Th. 3 p. 5) : elles sont alternées et leurs
valeurs absolues décroissent vers 0.
(b) méthode
Pour opérer le produit de Cauchy, on prend garde ici à ce que les suites ne
sont définies qu’à partir du rang 1. On mène le calcul en supposant les termes
initiaux nuis : ûq = = 0.
La série produit de Cauchy de X} an et bn a pour terme général
n
&=0
On obtient co = ci — 0 et pour n 2
n—l n— l 1
Cn = 52 Œkbn-k = (-1)” " /T
fc=i k=i ykvn k
Solution
(a) méthode
On sépare les termes d’indices pairs et impairs afin de résoudre la puissance
de (—1). On peut aussi établir cette identité en raisonnant par récurrence.
On peut écrire
A (-î)*-1 i
k p=i
2p — 1
On adjoint les termes d’indices pairs manquant dans la première somme et on les re
tranche pour maintenir l’égalité
(b) La série étudiée converge car c’est une série alternée dont le terme général décroît
vers 0 en valeur absolue.
méthode
Puisque la série converge, il suffit de calculer1 la limite des sommes partielles
de rangs pairs pour en calculer la somme.
La fonction inverse étant décroissante, on peut mettre en œuvre une comparaison série-
intégrale2. Pour tout k > 1 :
En sommant, on obtient
On peut calculer les intégrales encadrantes et, puisqu’elles tendent vers In 2 quand n tend
vers l’infini, on peut conclure
' n n-^+oo k
n=l fc=l
1. Une alternative possible est aussi d’écrire YÏkLn+1 I = S2fc=i ^+fc et ^aire apparaître une
somme de Riemann : voir sujet 6 du chapitre 10 de l’ouvrage Exercices d’analyse MPSI.
2. Si l’on connaît le développement asymptotique Hn = 1+ + • ■ • + = lnn + 7 + o(l) (voir sujet 18
p. 29), on peut aussi réaliser le calcul Hzn ~ Hn = ln2 4- o(l).
1,5 Exercices d’entraînement 27
Exercice 15 **
Pour n G N*, on pose
n_ / fl 1\
Pn
*b(i+RH-
fc—1 V /
Solution
méthode
|| On étudie la convergence de la suite1 (un) déterminée par un = In^-^/nPn).
Solution
Par une comparaison série-intégrale déjà vue dans le sujet 5 p. 14, on sait
+oo
1 ~ 1
fc2 n-ï+oo n
et alors
T’-’W
1 1
tE+i
k=n+l k=n+l
k2 k—1
Or
1 ~ 1
k2(k — 1) fc-^+oo fc3
avec /^3 série à termes positifs convergente. Par sommation de relation de compa
raison, on peut affirmer
avec
fN dt \ 1]^- 1 1 [N+1 dt _ 1 1
Jn t3 ~ “ 2t2Jn “ 2^ - 2N2 et Jn+1 ï3 " 2(n+l)2 “ 2(1V + l)2‘
1 1 ~ J_
avec
2(n + l)2 2(n + l)2 n—>+oo 2n2
fc=n+l
1.5 Exercices d’entraînement 29
k—n+1
Finalement,
1 _ 1 1 ( 1
fc2 n-> + oo n 2n2 + \n2/
k—n+l
Solution
méthode
La limite étant non nulle, c’est aussi un équivalent : on opère une sommation
de relation de comparaison (Th. 6 p. 7).
Puisque un+i — un ~ 1 avec 1 terme général d’une série à termes positifs divergente,
on a par sommation
n—1 n—1
Un - u0 = y^Uk+i - Uk) ~ y^ l=n.
z✓ n—>4-oo z
k=0 k=0
Exercice 18 **
Pour îiêN*, on pose
k=l
1 1
n
2n n
Solution
(a) Par développement limité
1 , f 1\ 1/11 ( 1 \\ 1
y+lnll — — I — y- + I — -— ry-y + ° I y-y / I ~ ■
k y kJ fc^+oo k \ k 2k2 \k2 J / fc->+œ 2k2,
Par équivalence à une série convergente à termes de signe constant, on peut affirmer que
la série étudiée converge.
(b) méthode
Lorsqu’une série converge, sa somme peut s’écrire comme l’addition d’une
somme partielle et d’un reste qui est de limite nulle.
Pour n 2, on peut écrire la décomposition
Par télescopage
H|+4i-è n - ln n.
\ k \ k k—2 k=2
k=2
l+ïnp-l
k \ k
fc=n+l
1 , a i\\ 1
— + ln I 1 — — I I ~ —y-y.
n} \ A/ J I k—2ru
La série ^2 1/fc2 est une série à termes positifs convergente. Par sommation de relation
de comparaison (Th. 5 p. 6), on obtient
k=n+l
k \ k
1.5 Exercices d’entraînement 31
Exercice 19 ***
Pour x > 0, on pose
/(*) = —“•
x
(a) Etudier la convergence de la série de terme général un = (—l)nf(n) avec n > 1.
(b) Montrer la convergence de la série de terme général
fn
vn — f(n) — / f(t)dt avec n 2.
Jn-1
= lnn +7 + 0(1).
'k n-4+oo x '
fc=l
-t-00
exprimer en fonction de 7 la valeur de la somme (-ip/(n).
n==l
Mil Iï II U r .. . ■ ..
Solution
(a) La série de terme général un = (—l)n/(n) est alternée.
méthode
|| La décroissance de |un| n’étant pas immédiate, on étudie les variations de f.
Après étude du signe de la dérivée de /, on obtient le tableau des variations suivant :
La suite (|wn|) apparaît décroissante à partir du rang 3 — [e] et tend vers 0 : on peut
appliquer le critère spécial et affirmer la convergence de la série Yhun-
(b) méthode
|| On peut encadrer vn en encadrant /(n) par des intégrales.
Par la décroissance de la fonction f sur l’intervalle [e ; +oo[, on peut affirmer l’enca
drement qui suit pour tout n 4
On en déduit
r»n
0 On = / f(t) dt - /(n) < f(n - 1) - /(n).
J n—1
La série télescopique 52(/(n — 1) — f(n)) converge car elle a la nature de la suite (/(n)).
Par comparaison de séries à termes positifs, on peut alors affirmer la convergence1 de la
série de terme général vn.
(c) D’une part, on peut simplifier les termes communs aux deux sommes et reconnaître
une somme partielle de la série étudiée :
n 2n n n 2n
2 £ !(2k) - £ j(k) = E f(2k) - E f (2p - 1) = £ (-l)‘/(fc).
fc=l k=l k=l p=l fc=l
D’autre part, si l’on note C la somme de la série de terme général vn, on peut écrire
n / i*k \ n rn
Euw-/A-i /wdt ) = E zw - Ji/ /(«)<« "->+■»
i c+o(i).
En ajoutant un terme initial nul à la somme et en calculant l’intégrale2, on obtient le
développement asymptotique
lnÀ; , ...
2£/(2i) = 2v^\ln2
£—+_l 1 J\lnfc
n(2)£_ +£_
fc=l fc=l k=l k=l
Exercice 20 **
Soit une série à termes, strictéinèntppsitifs convergente. On note Rn son reste
méthode
Il On peut exprimer le terme de la série comme différence de deux restes consé-
|| cutifs.
Pour n 1, on peut écrire un = Rn-i — Rn et alors
Rn-1 — Rn + un = Rn + R? + o(i?2 ) .
n—>-f-oo
Sachant Rn de limite nulle, R% est négligeable devant Rn et donc Rn-i équivaut à Rn.
méthode
En étudiant la limite de 1/Rn~ 1/Rn-1, on peut déterminer l’ordre de grandeur
de Rn grâce au lemme de l’escalier1.
1 1 — -----------
---------- Rn-l — Rn ~ Rn |1
Rn Rn-l RnRn-1 n->4-oo R% n->4-oo
Exercice 20 **
Soit 22 un une série à termes strictement positifs convergente. On note R^ son reste
de rang n et l’on suppose ?
un T ^n' '.
- 71-4-4-00
Solution
méthode
On peut exprimer le terme de la série comme différence de deux restes consé
cutifs.
Pour n 1, on peut écrire un = Rn-i — Rn et alors
Rn-i — Rn + un = Rn 4- R2 + o(.R2 ).
n—>4-oo
Sachant Rn de limite nulle, R?n est négligeable devant Rn et donc Rn-\ équivaut à Rn.
méthode
En étudiant la limite de —on peut déterminer l’ordre de grandeur
de Rn grâce au lemme de l’escalier1.
1 = Rn
#77-1 ~ ~ Rj >
Rn-1 RnRn-l 77-44-00 n_> + oo
méthode
|| On exprime le terme zn à partir du reste Rn de la série convergente y,zn.
Pour tout n G N*, on peut écrire zn comme différence de deux restes successifs
4-oo
Zn — Rn — 1 Rn avec Rn Zfa •
k=n+l
Pour N > n + 1, on a par un glissement d’indice lors de la dernière égalité
N N T? D N D N D N~r D
Rk
k k ’
fc=n+l k=n+l k fc=n4-l
k fc=n+l
k k=n k +1 fc=n+l
La suite des restes (7în) converge vers 0 et la série k(k+i) converge donc absolument
car son terme général est négligeable devant 1/k2. En faisant tendre N vers l’infini, on
obtient alors l’identité qui suit avec convergence des séries engagées
+oo
Zk Rn V- Rk
E k n+1 fc=n4-l
k(k+V)
v
fc=n4-l
Le terme Rn/(n + 1) est négligeable devant 1/n car (7?n) est de limite nulle. Aussi,
Rk/k(k+1) est négligeable devant 1 /k2 qui est terme général d’une série à termes positifs
convergente et l’on obtient la comparaison de restes
Rk = Jy L
k(k + 1) n->4-00 \ E—< k2
k=n4-l ' ' \k=n4-l
1.5 Exercices d’entraînement 35
avec 1
1 ~ 1
k2 n—>+oo Tl
fc=n+l
k—n+1
Exercice 22 *
Soit q g C avec |g| < 1 et Un — pour n G Z.
Montrer que la famille («n)nGZ est sommable et calculer sa somme.
Solution
Par définition, la famille (un)nGZ est sommable si, et seulement si, la famille à termes
positifs (|«n|)ngz l’est.
méthode
On peut montrer qu’une famille positive est sommable en réalisant un calcul
par paquets conduisant à une valeur finie.
L’ensemble d’indexation Z est la réunion des trois ensembles disjoints
La sous-famille des |g|n indexée par Zi est sommable car la série 52 kl'”' converge (Th. 8
p. 8). Par le même argument, la sous-famille indexée par Z_i est sommable. Enfin, celle
indexée par Iq l’est aussi car il s’agit d’une famille finie2. Par le théorème de sommation
par paquets (Th. 10 p. 9), la famille étudiée est sommable et
Exercice 23 **
Soit a une permutation de N*. Déterminer la nature des séties dé termes généraux
l x 1 eux a(n)
(a) ; v (b)-^-.
ncr(n) n2
Solution
(a) L’étude du cas particulier a = Idpj* (c’est-à-dire a(n) = n pour tout n G N*) laisse
présumer que la série considérée est convergente.
méthode
|| On exploite l’inégalité 2ab C a2 + b2 valable pour tout (a, &) é R2.
Pour n 1, on peut écrire la majoration
1 1 1
ncr(n) 2 \n2 cr(n)2
La série de terme général 1/n2 converge et, par permutation des termes d’une série
absolument convergente (Th. 9 p. 8), la série de terme général l/cr(n)2 converge aussi. Par
comparaison de séries à termes positifs, on conclut que la série étudiée est convergente.
(b) L’étude du cas particulier a = Idpj* laisse présumer que la série diverge. Posons Sn
la somme partielle de rang n de la série étudiée.
méthode
|| On montre que la différence — Sn ne tend pas vers 0.
méthode
Les valeurs a(n + 1), a(n + 2),..., a(2n) sont deux à deux distinctes et toutes
dans N*. Elles sont dans leur ensemble supérieures aux valeurs 1,2,...,n.
On poursuit la minoration
1 _ 1 n(n + 1) _ n + 1 1
4n2 4n2 2 8n n->+oo 8
k=l
Exercice 24 **
Montrer l’identité
m=l
1.5 Exercices d’entraînement 37
Solution
méthode
Il On organise le calcul du premier membre en échangeant les deux sommes par
|| argument de sommabilité.
I = {(m,n) G N2 | n m 1} et um^n — —
Les sous-familles (um,n)(m,n)ezn sont sommables car ce sont des familles finies et l’on
peut calculer leurs sommes
Solution
méthode
On organise le calcul du premier membre en échangeant les deux sommes par
argument de sommabilité.
I= et umjn —
Les sous-familles (um,n)(m,n)ein sont sommables car ce sont des familles finies et l’on
peut calculer leurs sommes
(m,n)€Z
+oo
y? wm,n = 52
m—1
Exercice 25 **
Soit z € C vérifiant |z| < 1. Montrer l’identité
z2"
1 - z2P+1 ’
Solution
méthode
Par sommation géométrique, on décompose le second membre afin d’y com
prendre une sommation par paquets.
Soit p e N. Puisque \z2P+11 < 1, on peut écrire avec convergence des séries engagées
2? +oo . 4-00
Z = Z2P yVz2P+1) = ^z(2fc+l)2p
k=0 k=0
Considérons alors la famille sommable1 (zn) avec I — N*. Tout naturel non nul n
s’écrit de façon unique2 n = (2k + 1)2P avec (p, k) G N2. L’ensemble d’indexation N* est
donc la réunion des ensembles deux à deux disjoints :
Ip = {(2k + 1)2P | k G N} avec p G N.
Par le théorème de sommation par paquets, on obtient l’identité qui suit avec convergence
des séries engagées
+oo / \ +oo /+oo
z2”
n 1 - *2P+1 ’
iÇN* p=0 \ng/p / p=0 \fc=O p=0
Exercice 26 ** j
Déterminer la nature de la série de terme général I
un = sin^(2 + |
Solution
méthode
Le contenu du sinus tend vers l’infini : on le ramène en 0 par trigonométrie et
en introduisant (2 — x/3) •
Par la formule du binôme de Newton
fcGN
On en déduit
un = sin^2fc7r — (2 — x/3)n tf) = — sin((2 —
Exercice 27 **
On étudie la suite (un) définie par
(a) Pour tout x E ]0 ; 7r[, on a sinrr E ]0; 1] C ]0 ; tt[. La suite (un) est bien définie
et tous ses termes sont éléments1 de ]0 ; 7r[. De plus, par l’inégalité classique sinx < x
(valable pour tout x 0), on obtient la décroissance de la suite (un) :
(b) Les termes un sont tous non nuis, on peut donc introduire la quantité étudiée. Par
réduction au même dénominateur
1 1 _u2- u2n+1 _ (un - sinun) (un + sinun)
un+l Un unun+l sin2 Un
Puisque la suite (un) est de limite nulle, on peut écrire le développement limité
sinun = un - + o(u^).
n—>4-oo O
On en déduit
1 _ 1 ~ 2un _____ > 1
Un+1 U^n^+oo U^XU^ n-^+oo 3‘
(c) méthode
Lorsqu’une suite (un) vérifie un+i — un 1, on peut établir1 un ~ n. Ici, il
suffit d’adapter cet argument.
La série de terme général 1/3 est une série à termes positifs divergente. Par sommation
de relation de comparaison
n—1
k=0
Exercice 28 **
Pour x G ]—1 ; 1[, établir l’identité
+°° _n +°°
E
n=l
= n=l
S d(n)I
où d(n) désigne le nombre de diviseurs positifs de n.
Solution
Soit a; g]—1 ; 1[ et fc G N*. On peut écrire par sommation géométrique de raison xk
avec |a:fc| < 1
£ +oo +oo
rh*=E(*‘)'=E*“-
1=1 1=1
Par suite, et sous réserve de convergence,
4-00 k
X
E1 — Xk
Ceci invite à étudier la sommabilité de la famille (xkt}(k ^eN.xN.- Pour chaque k > 1,
la série géométrique converge et
+oo 4-oo
lx!fc iTifc
EA = EK =
e=i e=i
Il s’agit du terme général d’une série convergente. Par le Th. 11 p. 9 on peut affirmer
que la famille (xke}f. est sommable et
A l’aide d’une sommation par paquets, on peut écrire avec convergence de la série intro
duite
4-oo / \ 4-oo
E æ“ = E E =£(M4)»".
(t,Z)gN*XN* n=l \(M)€Jn / n==1
42 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
Exercice 29 ***
Soit /: [1 ; +oo[ -> C une fonction de classe C1. On suppose qu’il existe M G R.
vérifiant \ pour tout x 1,
M.
1
(a) Montrer
22 /(n) converge converge.
Solution
(a) On remarque par la relation de Chasles
n—l / l'k+l \ /-n
22 (\Jk/ dti=
J J1
dt-
Un /(i) dt.
méthode
|| On établit la convergence de la série de terme général un — f(n).
Posons vn = un — /(n). On a
n+1
n n
1. Au chapitre suivant, on dira simplement que /' est intégrable sur [1 ; +oo[.
2. Celle-ci découle de la convergence de l’intégrale de Dirichlet (voir sujet 28 p. 84).
1.6 Exercices d’approfondissement 43
et donc
Les sommes partielles de la série à termes positifs sont majorées ce qui donne
l’absolue convergence, et donc la convergence, de la série de terme général vn.
Puisque un = vn+ /(n), la convergence de la série de terme général un équivaut à celle
de la série de terme général f(n).
fm =
_ v/Ïcos(a/Ï) - 2sin(v/î)
1 ~ 2t2
£ 1 "
2 = M.
1 1 /ï *Ji
La convergence de la série étudiée équivaut alors à la convergence quand n croît vers
l’infini du terme
dt.
Ji v
smu .
f ---- du.
i i u
La convergence admise permet de conclure à la convergence de la série étudiée.
Exercice 30 ***
Montrer la divergence de la série
cos(ln n)
n
44 Chapitre 1. Compléments sur les séries numériques
Solution
méthode
L’oscillation lente du terme en cosinus rapproche la série étudiée de la série de
terme général 1/n dont la divergence peut être justifiée en constatant
, cos(ln fc)
k=l
cos(ln k) 1 1
k ÿ2 g?r/4+2n7r ’
Posons
On a
cos(ln fc) > 1
k y/2 g7r/4+2n?T ‘
Or
an = e-7r/4+2n,r + et bn = e7^2™ + 0(i)
n—>+oo n—►H-oo
donc
bn~an = e7r/4+2n* _ + Q(-Q ______
e7r/4+2n7r n^+oo e?r/4+2n7r n->+oo
1. Il est aussi possible de retrouver cette conclusion en exploitant l’équivalence du sujet 29 p. 42.
CHAPITRE 2
Intégrales généralisées
pour toute fonction f : I —> K. continue par morceaux sous réserve de choisir a et b dans
l’intervalle de définition I. On veut attribuer un sens à cette intégrale lorsque a ou b sont
des extrémités ouvertes, finies ou infinies, de l’intervalle I et ainsi pouvoir considérer par
exemple les intégrales
/+°°e-*2dt et [
Jo Jo Int
alors que la première porte sur un intervalle non borné et la seconde sur un intervalle
ouvert en ses deux extrémités.
Définition
On dit que l’intégrale d’une fonction f : [a ; b[ —> K continue par morceaux converge1
si Vintégrale partielle
déf
= hm
Lorsque la fonction f est continue, on peut étudier la convergence de son intégrale sur
l’intervalle [a ; b[ en introduisant une primitive :
Théorème 1
Si f : [a ; &[ —> K est une fonction continue de primitive F, on a l’équivalence :
L’existence d’une limite finie à une primitive en la borne impropre b assure l’existence
de l’intégrale généralisée sur [a ; 6[ tout en permettant son calcul.
2.1.2 Opérations
Théorème 2 (Linéarité)
Soit f, g : [a ; &[ -» K continues par morceaux et A G K.
Si les intégrales sur [a ; b[ des fonctions f et g convergent, les intégrales de Xf et f+g
convergent aussi avec
9-
1. On dit aussi que l’extrémité b est une borne impropre lors de cette intégration et que l’intégrale
étudiée est une intégrale généralisée en b.
2.1 Intégrales généralisées 47
Théorème 3 (Conjugaison)
Soit f : [a ; b[ —> C continue par morceaux.
Si l’intégrale de f sur [a ;b[ converge, celle de f converge aussi et
En conséquence, l’intégrale d’une fonction complexe converge si, et seulement si, les
intégrales de sa partie réelle et de sa partie imaginaire convergent.
Théorème 4 (Croissance)
Soit f, g : [a ; b[ -> R continues par morceaux dont les intégrales sur [a ; b[ convergent.
/•fc rb
f^g ==> / f(t)dt^ / g(t)dt.
Ja Ja
fb
I(x) — / f(t)dt définie pour x G ]a ; b]
JX
admet une limite finie quand x —> a+. On pose alors
Définition
On dit que l’intégrale1 d’une fonction /: ]a ; b[ —> K continue par morceaux converge
si, pour un réel c choisi arbitrairement dans ]a ; &[, les intégrales de f sur ]a ; c] et [c ;
convergent. On pose alors
déf
dt.
2.2 Intégrabilité
Les résultats qui suivent sont présentés pour l’étude de la convergence de l’intégrale
d’une fonction sur un intervalle [a ; 6[. Ils peuvent aisément se transposer aux intégrales
sur ]a ; 6] voire sur ]a ; &[.
Soit a G R et b G RU {+oo} tels que a < b.
Théorème 9
Si f: [a;b[ —> R est une fonction continue par morceaux et positive; son mtég^alë
sur [a ; &[ converge si, et seulement si, ses intégrales partielles sont majorées r -
f/Wdt
Ja
Définition
On dit qu’une fonction continue par morceaux f: I —> K est intégrable'2 lorsqu’il y a
convergence de l’intégrale de3 \f\ sur I.
Théorème 12
Si f: I —> K. est une fonction continue par morceaux et intégrable sur I alors son
intégrale sur I converge et
^/(t)dt j\f(t)\dt.
— - - - ■ - —
Lorsqu’une fonction est intégrable, on dit aussi que son intégrale est absolument conver
gente.
Les outils de comparaison qui suivent permettent de justifier par intégrabilité la conver
gence d’une intégrale généralisée sans pour autant calculer les intégrales partielles asso
ciées.
Théorème 13 (Domination)
Si fi I K et ç» : I —> R+ sont des fonctions continues par morceaux vérifiant
1. En pratique, il suffit que l’une des deux fonctions soit positive car l’autre l’est alors nécessairement
au voisinage de b.
2. On dit quelquefois qu’une fonction est intégrable sur un intervalle J pour insister sur le domaine
de définition de la fonction ou pour affirmer que c’est sa restriction au départ de J qui est intégrable.
3. | | désigne la valeur absolue ou le module selon le contexte.
2.3 Calcul d’intégrales généralisées 51
Cette implication est encore valable si /(t) = o (#(£)) et cette implication devient une
équivalence lorsque /(t) ~ p(t).
Théorème 15
Si çu I -» J est une bijection de classe C1 strictement croissante alors pour toute
fonction f : J —» K continue par morceaux, on a équivalence entre :
f f^t))^'{t)dt = f f(u)du.
a Jg
Enfin, on peut aussi affirmer qu’un changement de variable transpose une fonction inté
grable en une fonction intégrable :
Théorème 16
Soit u, v : I —> K des fonctions de classe C1.
Si le produit uv admet une limite finie en chaque extrémité ouverte de l’intervalle I,
les intégrales
b fb
u'(t)v{t)dt et / u(t)v'(t) dt
Ja
ont même nature et, en cas de convergence, on a l’identité
Ainsi, sous réserve que le produit uv possède des limites finies aux bornes ouvertes de l’in
tervalle, une intégration par parties transforme une intégrale convergente en une intégrale
convergente.
/(t) dt.
[ f(t)dt ~ [ g(t)dt.
Ja x Ja
1. On peut aussi établir que si les deux intégrales convergent, le terme entre crochet admet des limites
finies.
2.5 Exercices d'apprentissage 53
Exercice 1
Déterminer la nature des intégrales suivantes :
-7—7 dt
t4 + l
Int ,
-7------ r dt
t(l +1)
Solution
méthode
Pour étudier la nature d’une intégrale, on étudie généralement la fonction in
tégrée. Il est alors commode de commencer par dénommer celle-ci en précisant
l’intervalle où elle peut être définie.
Dans chaque cas étudié ci-dessous, on note f la fonction définissant l’intégrale consi
dérée.
(a) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [1 ; +oo[. Sachant
sin u ~ u lorsque u tend vers 0, on a
f(t) = t sin ( - | ~ tx- --------> 1.
y f, J t—>--|-OO £ t—>-f"OO
La fonction f tend vers une limite non nulle en +oo. Il existe alors un réel A 0 tel que
/(t) 1/2 pour tout t A et donc
constante —>+oo
(b) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [0 ; +oo[. Elle
tend vers 0 en +oo mais ce n’est pas décisif!
méthode
La condition /(t) -> 0 quand t —> +oo n’est pas1 2 une condition suffisante3
pour assurer l’existence d’une intégrale généralisée en +oo. En revanche, par
comparaison à une intégrale de Riemann en +00, on peut souvent déterminer
la nature d’une intégrale.
1. Ou, plus simplement, f équivaut à la fonction positive t 1 en +00 et l’intégrale de cette dernière
diverge.
2. La fonction t >—> 1/t tend vers 0 en +00 mais son intégrale sur [1 ; +00 [ diverge.
3. Ce n’est pas non plus une condition nécessaire contrairement aux séries numériques ! Une lecture
hâtive de la résolution précédente pourrait cependant laisser croire le contraire. En fait, il est possible
qu’une intégrale généralisée en +00 converge sans que la fonction définissant l’intégrale possède de limite
en +00 (voir sujet le sujet 27 p. 83 et le sujet 29 p. 85).
2.5 Exercices d’apprentissage 55
On a l’équivalence
fm = * + V ~ £ = J_ 1 [+o° dt
avec -z- 0 et / convergente.
Jk ' t* + 1 t^+œ f3
Par équivalence de fonctions positives (Th. 11p. 50), on peut affirmer la convergence de
l’intégrale de f, d’abord sur l’intervalle [1 ; +oo[, puis sur l’intervalle [0 ; +oo[ (la fonction
y est même intégrable).
(c) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [0;+oo[, de
limite nulle en +oo et
f, x t t 1 1 n f+o° dt ,
fit) = —---- ~ — = - avec - 0 et / — divergente.
JV ’ t2 + 1 t-> + OO t2 t t Ji t 6
Par équivalence de fonctions positives, on peut assurer la divergence de l’intégrale de f
sur l’intervalle [1 ; +oo[ et a fortiori sur l’intervalle [0 ; +oo[.
(d) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [0 ; +oo[.
méthode
Ici, la fonction tend très vite vers 0 en +oo. Bien que l’on ne puisse pas proposer
d’équivalent du type « Riemann », on peut observer qu’elle est négligeable
devant t 1/t2 qui est intégrable sur [1 ; +oo[.
Ainsi, /(t) est négligeable devant 1/t2 quand t tend vers +oo. Or la fonction t i-> 1/t2
est intégrable sur [l;+oo[ et donc, par théorème de comparaison (Th. 14 p. 51), on
peut affirmer que f est intégrable sur l’intervalle [1 ; +oo[, donc aussi sur [0 ; +oo[, et son
intégrale converge.
(e) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [1 ; +oo[.
méthode
Lorsqu’il n’y a pas négligeabilité devant t 1/t2 en +oo, il peut suffire d’adap
ter l’exposant et d’établir une négligeabilité devant t l/ta pour a > 1 bien
choisi, par exemple a = 3/2 ou a — 1,01.
Pour a = 1,01 > 1, on a
Q T/ \ 1 01 In t In t
t j(t) ~ t ’ —z- = -ttxx --------> 0 par croissances comparées.
t—>+oo t2 £u,yy t—>-|-oo
Ainsi, f est négligeable en +oo devant t l/tQ qui est intégrable au voisinage1 de +oo,
elle est donc intégrable sur [1 ; +oo[ et son intégrale converge.
1. Dire qu’une fonction est intégrable au voisinage de +oo est une façon concise de signifier que cette
fonction est intégrable sur un intervalle [A ; +oo[ pour un réel A suffisamment grand.
56 Chapitre 2. Intégrales généralisées
(f) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [1 ; +oo[ et tend
vers 0 mais cette fois-ci cette convergence est un peu lente...
méthode
On peut montrer que l’intégrale d’une fonction diverge en constatant que cette
fonction est supérieure à une fonction positive dont l’intégrale diverge.
On a
Int
tf(t) t— = Int------- >■ +oo.
t t—>4-oo
Il existe donc A 1 tel que t/(t) 1 pour tout t A et alors
/(«) s Itz A c
Par comparaison de fonctions positives (Th. 10 p. 49), on peut affirmer la divergence de
l’intégrale étudiée.
méthode
Pour l’étude de la convergence de l’intégrale d’une fonction f sur [a ; +oo[ :
— si f tend vers une limite non nulle en +oo, son intégrale diverge ;
— s’il existe C 0 tel que /(t) ~ quand t —> 4-oo, l’intégrale converge1
si, et seulement si, a > 1 ;
— s’il existe a > 1 tel que taf(t) —> 0 quand t -> +00, la fonction est
intégrable sur [a ; +oo[ et son intégrale converge ;
— si tf(t) —> t quand t +00 avec t 0 (éventuellement £ infinie) alors
l’intégrale diverge.
Ces critères ne sont pas exhaustifs mais suffisent à résoudre de nombreuses situations !
Exercice 2
Déterminer la nature des intégrales suivantes :
ri 1 1 S
------- dt -Aîdt
0 t 0 e* — 1 L dt
/•l /•l
Int
I Intàt ---- rdt.
o o www ’-fsesssis
Solution
Dans chaque cas étudié ci-dessous, on note f la fonction définissant l’intégrale consi
dérée.
(a) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; 1]. A partir
du développement limité connu de \ZT+~t quand t tend vers 0, on obtient
1
t
1. Auquel cas la fonction est même intégrable sur [a ; +oo[.
2.5 Exercices d'apprentissage 57
La fonction f admet donc une limite finie en 0+. Il est alors possible de prolonger f par
continuité en 0, on dit que l’intégrale est faussement généralisée : elle converge.
(b) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; 1]. Elle tend
vers +oo en 0+ mais ce n’est pas décisif1.
méthode
Par comparaison à une intégrale de Riemann sur ]0; 1], on peut souvent dé
terminer la nature d’une intégrale.
A partir du développement limité connu de e* quand t tend vers 0, on a l’équivalence
Par équivalence de fonctions positives (Th. 11p. 50), on peut assurer la divergence de
l’intégrale de f sur ]0 ; 1].
(c) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; 1] et tend
vers +oo en 0+. Sachant ln(l 4-1) ~ t quand t tend vers 0, on a
r/ x il 1 o f1 dt
f (t) = -ÿ= avec 0 et y —convergente.
(d) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; 1] et tend
vers — oo en 0+.
méthode
On ne peut pas proposer d’équivalent du type « Riemann », on peut cepen
dant étudier si la fonction est négligeable devant l/ta en 0+ pour un réel a
vérifiant a < 1, par exemple a = 1/2 ou a — 0,99.
Par limite de référence, on sait
Vilnt------ >■ 0.
t->o+
Ainsi, Int est négligeable devant l/\/t quand t —> 0+. Or la fonction t 1/\Æ est
intégrable sur ]0 ; 1] et donc, par théorème de comparaison (Th. 14 p. 51), on peut affirmer
que la fonction f est intégrable sur ]0; 1], son intégrale converge2.
1. La fonction t l/y/t tend vers +oo en 0+ et est cependant intégrable sur ]0 ; 1].
2. On pouvait aussi calculer l’intégrale partielle sur [x ; 1] en exploitant la primitive t t In t — t. En
constatant la convergence de l’intégrale partielle quand x tend vers 0+, on obtient aussi la convergence
de l’intégrale généralisée.
58 Chapitre 2. Intégrales généralisées
(e) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; 1] et tend
vers —oo en 0+. On a l’équivalence
/(«)
et donc tf(t) —> —oo quand t —> 0+. Il existe alors un réel a e ]0 ; 1] tel que tf(t) < — 1
pour tout t dans l’intervalle ]0 ; a]. On a donc
1 fa di
- 0 avec / — divergente.
t Jo t
Par comparaison de fonctions positives (Th. 10 p. 49), on peut affirmer la divergence de
l’intégrale étudiée.
méthode
Pour l’étude de la convergence de l’intégrale d’une fonction f sur ]0 ; a] :
— si f tend vers une limite finie en 0+, l’intégrale est faussement généralisée,
elle converge ;
— s’il existe C 0 tel que /(t) ~ £ quand t -> 0+, l’intégrale converge1
si, et seulement si, et < 1 ;
— s’il existe a < 1 tel que £“/(£) —> 0 quand t -> 0+, la fonction est
intégrable et son intégrale converge ;
— si tf(t) —> l quand t —>■ 0+ avec £ 0 (éventuellement t infinie) alors
l’intégrale diverge.
Exercice 3
Déterminer la nature des intégrales suivantes :
/ \ T lni f° dt f1 dt
(a) / ------ dt (b) / ..........
' A t -1 J-i Jï+ë o 1-t2'
Solution
méthode
Les démarches étudiant la nature d’une intégrale généralisée en 0 se trans
posent en a e R par simple translation de la variable.
Dans chaque cas étudié ci-dessous, on note f la fonction définissant l’intégrale consi
dérée.
(a) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ] 1 ; e].
méthode
Pour étudier l’ordre de grandeur de /(i) quand t tend vers 1, on opère la
translation t = 1 + h pour laquelle h tend vers 0+ lorsque t tend vers 1+.
1. Auquel cas la fonction est même intégrable sur ]0 ; a].
2.5 Exercices d’apprentissage 59
On a1
= ln(l + h) = h + o(Ji) 1
t=i+/i h t—>1+ h t—>i+
On peut prolonger f par continuité en 1, l’intégrale est faussement généralisée et donc
converge.
(b) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ] — 1 ; 0]. En
opérant la translation t = — 14-/i ou en écrivant astucieusement 14-t3 = (l + t)(l— t+t2),
on obtient l’équivalence
„ x 1/a/3 1 dt
fit) ~ ----- avec zl....:. 0 et / . convergente.
V 7t—1+ x/T+t x/T+t J—i y/ï+t
(c) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle [0 ; 1[. En opérant
la translation t = 1 + h ou en écrivant 1 — t2 = (1 — t)(l 4-1), on obtient l’équivalence
r( x 1/2 1 f1 dt ,
j(t) ~ 1—1 avec 40 et / ----- divergente.
t—^1 1 t 1 t JQ „ 1 t
Exercice 4
Calculer
Solution
méthode
On peut justifier l’existence d’une intégrale généralisée tout en donnant sa
valeur en calculant ses intégrales partielles puis en étudiant leur limite.
La fonction t l/t(t 4- 1) est définie et continue par morceaux sur [1 ; 4-oo[. Seule la
borne +oo est impropre. On calcule les intégrales partielles pour x 1 en opérant une
décomposition en éléments simples 2
1 a b 1
------r = —I-------- avec a — 1 et b — —1.
+ 1) t t+1
1. La limite peut aussi être obtenue lorsque l’on connaît l’équivalent Int ~ t — 1 quand t tend vers 1
ou en considérant la limite d’un taux d’accroissement associé à la fonction logarithme entre 1 et t.
2. Cette décomposition se déduit aussi de l’écriture 1 = (t 4-1) — t du numérateur de la fraction.
60 Chapitre 2. Intégrales généralisées
On a alors
/æ dt - = f (------ — ^dt = fini-ln(t 4- 1)1X
Ji + 71 V *+ V
Solution
méthode
On peut justifier l’existence de l’intégrale généralisée d’une fonction continue
tout en donnant sa valeur en déterminant une primitive et en étudiant l’exis
tence de ses limites aux bornes de l’intervalle d’intégration.
La fonction t »-» 1/y/l — t2 est définie et continue sur ]—1 ; 1[. La fonction arcsin en est
une primitive et celle-ci admet des limites finies en ±1. On en déduit l’égalité qui suit
avec convergence de l’intégrale
i 7T
arcsin t
-1 2 2J=,r
Exercice 6
Calculer
dt.
Solution
La fonction f: t ln(l 4- 1/t2) est définie et continue par morceaux sur ]0;4-oo[.
Sachant ln(l 4- u) ~ u quand u tend vers 0, on a
/(t) = Infl + ~
y tz / t—>+oo
u(t) - Infl +
u(t) = t et
méthode
Sous réserve que le produit uv admette des limites finies aux bornes ouvertes
de l’intervalle d’intégration, la formule d’intégration par parties transforme
une intégrale convergente en une intégrale convergente (Th. 16 p. 52).
Les fonctions u et v sont de classe C1 sur ]0 ; +oo[ et le produit uv admet des limites
finies aux bornes 0 et +oo car, de façon analogue aux calculs ci-dessus,
1
u(t)v(t) = tin -------- > 0 et u(t)v(t)------ > 0.
t—>4-oo t t—>+oo v ' t->o+
On peut alors employer la formule d’intégration par parties sachant que l’intégrale in
troduite converge puisque l’intégrale de départ est convergente.
4-oo
2dt
tin
0 1 + t2 '
Finalement,
dt
= 2 arctant
1 L Jo
Exercice 7
Calculer
Solution
La fonction /: 11-> e-v^ est définie et continue par morceaux sur [0 ; +00[. On a
de départ comme portant sur l’intervalle ]0 ; +oo[ et non sur [0 ; +oo[, on peut réaliser ce
changement de variable1 à partir de l’intégrale convergente définissant I. On obtient
2e x dx = = 2.
=o
Exercice 8
Déterminer un équivalent simple de :
t x f1 dt .
(a) / ——- quand x -> (r quand x —> +oo.
Jx e - 1
Solution
(a) méthode
Lors de l’étude d’une intégrale partielle, on peut intégrer directement les équi
valents sous réserve de comparer à une fonction positive non intégrable (Th. 17
p. 52). Plus généralement, on peut intégrer négligeabilités et dominations.
Par le développement limité e* = 1 +1 + o(t) quand t tend vers 0, on a l’équivalence
1 1 1 n f1 1 , ,
——- ~ - avec - 0 et / - dt divergente.
e4 — 1 t—>o+ t t Jo t 6
On peut donc affirmer
1 dt f1 dt
——- ~ / —= —mx.
e* — 1 æ->o+ Jx t
(b) méthode
Lors de l’étude d’un reste intégral, on peut intégrer directement les équivalents
sous réserve de comparer à une fonction positive et intégrable (Th. 18 p. 53).
Plus généralement, on peut intégrer négligeabilités et dominations.
1. On peut aussi considérer le changement de variable en sens inverse t — x2 pour lequel il n’est plus
nécessaire d’isoler 0.
2.6 Exercices d’entraînement 63
On a l’équivalence
1 1 1 f+o° dt
—----- ~ avec >0 et / convergente.
t3 + 1 t-H-oo t3 t3 t3
Exercice 9 *
Déterminer la nature des intégrales suivantes :
(b) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; +oo[. On a
Vtf(t) ~ yîlnt ----- ->0 et t2/(t) = eln(lnt)+21nt-t ------------
t^0+ t—>0+ t>l t-*+oo
La fonction f est donc négligeable devant les fonctions intégrables t 1 / y/t et 11-> 1/t2
respectivement aux voisinages de 0+ et +oo. La fonction f est donc intégrable sur ]0 ; +oo[
et son intégrale converge.
1. Il est alors inutile d’étudier la nature de l’intégrale en 0 bien qu’un argument d’équivalence à 1/\Æ
aurait donné la convergence.
64 Chapitre 2. Intégrales généralisées
(c) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; +oo[. On a
D’une part, l’intégrale est faussement généralisée en 0+. D’autre part, f est négligeable
devant t >-> 1/t2 au voisinage de +oo. La fonction f est donc intégrable sur ]0;+oo[ et
son intégrale converge.
(d) La fonction / est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; +oo[. On a
(e) La fonction f est définie et continue par morceaux sur l’intervalle ]0 ; +oo[. On a
0(1)
A*) =t—tO+ et t—>4-oo T*'
Exercice 10 *
Représenter dans un repère orthonormé du plan l’ensemble des points M de coor- >
données (a, b) pour lesquels l’intégrale considérée converge :
/‘+°° dt /■+°° ta
(!U ... Mil
Î7¥d<-
..... mil—M—j
Solution
(a) méthode
La fonction étudiée est positive : l’existence de l’intégrale équivaut à l’intégra-
bilité de la fonction définissant celle-ci.
La fonction f: t i-> l/ta(t — l)6 est définie et continue par morceaux sur l’inter
valle ]1 ; +oo[. L’intégrale est généralisée en 1 et en +oo. On a
1 _ 1
et ta(t - l)6 tJ+oo ta+b'
Par équivalence aux intégrales de Riemann, la fonction f est intégrable sur ]1 ; +oo[ si,
et seulement si, b < 1 et a + b > 1.
(b) méthode
Les expressions ta et tb ne sont pas définies en t = 0 lorsque les exposants sont
négatifs ou non entiers1.
2.6 Exercices d’entraînement 65
La fonction f: t >-> ta/(l + t6) est définie et continue par morceaux sur l’inter
valle ]0 ; +oo[. L’intégrale est généralisée en 0 et en +oo.
méthode
Pour déterminer un équivalent de 1 + tb en 0+ ou en +oo, il faut discuter selon
le signe de b.
On a
ta si b > 0 si b > 0
ta ~ F
ta/2 si b — 0 et si b = 0
1 + tb t—>0+ 1 + tb t->+oo
ta~b si b < 0 si b < 0
méthode
Pour étudier l’intégrabilité de tx en 0+ ou +oo, il suffit de considérer l/ta avec
a = — A et d’adapter les critères de Riemann.
tx dt converge
txdt converge
Dans le cas où b = 0, la fonction f n’est pas intégrable sur ]0;+oo[. Dans le cas
où b > 0, la fonction est intégrable si, et seulement si, a > —1 et a —b < —1. Enfin, dans
le cas où b < 0, la fonction est intégrable si, et seulement si, a — b > — 1 et a< -1.
r+o° dt
Je ta(inty
Solution
Posons f: t l/(t“(lnt)^) définie et continue sur [e;+oo[.
(a) méthode
|| Pour résoudre cette limite, on écrit les puissances sous forme exponentielle.
Il existe donc A e tel que /(t) 1/t pour tout t A. Par comparaison de fonctions
positives, on peut conclure 2 que l’intégrale étudiée diverge.
(b) méthode
|| Pour obtenir une comparaison assurant l’intégrabilité, on introduit un expo-
|| sant intermédiaire à 1 et a.
On en déduit que /(t) est négligeable devant l/tA quand t —> +oo. Puisque l’on a
choisi A > 1, on peut conclure que f est intégrable sur [e ; +oo[ et donc l’intégrale étudiée
converge.
1. Ce sujet est la transposition au cadre des intégrales du sujet 20 du chapitre 11 de l’ouvrage Exercices
d’analyse MPSI.
2. On peut aussi conclure en employant l’argument 1/t = o(/(t)) quand t tend vers +oo.
2.6 Exercices d’entraînement 67
(c) La fonction tIn t est une bijection de classe C1 strictement croissante de [e ; +oo[
vers [1 ; +oo[. Le changement de variable u = Int transforme l’intégrale étudiée en une
intégrale de même nature (Th. 15 p. 51)
+oodu
Exercice 12 *
Étudier l’intégrabilité sur ]0 ; 1] de
•x
1
Solution
méthode
Il Attention à bien interpréter la question posée : il s’agit d’étudier l’intégrabilité
|| de f et non celle de 11-> et/t !
La fonction f est définie et continue1 sur ]0; 1]. On a
e* 1 1 n f1
— ~ - avec - 0 et /
t t—>o+ t t Jo
Exercice.13 *
Soit a > 0 et tu e IR. Calculer
Solution
méthode
On peut raisonner par intégrations par parties mais il est plus efficace de faire
une incursion dans le champ complexe en étudiant C(a,uj) + iS'(o!,w).
On introduit la fonction complexe f : [0 ; +oo[ —> C déterminée par
f(t) — (cos(wt) + isin(wt))e~Q< = eXt avec À = —a + iu>.
Pour x 0
Tæ
eXx - 1
[X
LA Jo Â
On détermine la limite de ces intégrales partielles en exploitant
bornée —>0
On en déduit que l’intégrale de f sur [0 ; +oo[ converge et vaut —1/A. La partie réelle et la
partie imaginaire de cette intégrale sont donc aussi convergentes ce qui assure l’existence
des intégrales définissant C(a,cj) et S(a,w). Au surplus,
a 4- iw a
C(a,uj) = Re et 5'(a,w) = ^-—J-
a12 + a;2 ) a2 + u)2 a2 4- eu2
Exercice 14 *
Soit p et q deux réels tels que p2 < q. Calculer
dt
t2 4- 2pt + q
Solution
Le trinôme définissant le dénominateur est de discriminant A = 4(p2 — g) < 0 : il ne
possède pas de racines réelles. La fonction t H l/(t2 4- 2pt + g) est donc parfaitement
définie et continue sur R. Au surplus, cette fonction est intégrable sur R car
1 1 1 ~
t2 4- 2pt + g t->+oo t2 t2 + 2pt + g t->-oo t2 '
méthode
Pour calculer l’intégrale, on écrit le trinôme du dénominateur sous forme ca
nonique.
On a t2 4- 2pt + q = (t 4- p)2 4- a2 avec a = \/q — p2. Par translation de la variable
d’intégration, il vient
dt dt du
t2 4- 2pt 4- q (t 4- p)2 4- a2 u2 4- a2
2.6 Exercices d'entraînement 69
méthode
On retient1 la formule d’intégration (pour a 0)
du 1 (u
—----- z- = - arctan —
u2 + ar a \a
r°° dt _ î u 7T
t2 +2pt + q a ( —
a J —oo Vq-p2
Exercice 15 **
Dans ce sujet, on étudie
1= f ^dt.
Jo Int
(a) Justifier l’existence de l’intégrale définissant I.
(b) Établir
e~x - e~2x
JO x
(c) En séparant cette dernière intégrale en deux, observer .
r2e e-x
I — lim / —- dx.
S—K0+ Je
Solution
(a) La fonction (t — l)/lnt est définie et continue par morceaux sur l’inter
valle ]0 ; 1[. On a
h
/(t) = -— ----- > 0
Int t—>o+
et f(t) = J1
——- ~ t = 1-
7 t=i+h ln(l + h) t->u h
L’intégrale I est donc convergente car faussement généralisée en ses deux bornes.
(c) méthode
On souhaite séparer l’intégrale en deux par linéarité mais les deux intégrales
qui seraient alors écrites sont divergentes en la borne 0 ! Pour contourner cette
difficulté on exprime l’intégrale étudiée comme limite quand s tend vers 0+
d’intégrales allant de e à +oo.
Par convergence de l’intégrale, on peut écrire
/•+°° e-æ _ e~2x
I = lim I£ avec I£ = / -------------- dæ.
e—>0+ J£ X
Par linéarité, on peut séparer en deux l’intégrale I£ avec convergence en la borne +oo
des intégrales introduites par négligeabilité devant 1/x2
r+oo —x r+oo — 2x
I£ = / ——dx — ----- dz.
Je X Je X
Enfin, on renomme la variable d’intégration et l’on combine les intégrales par la relation
de Chasles pour obtenir
/•2e e-x
I = lim I£ avec I£ = / ---- dx.
e—>0+ Je X
(d) méthode
On ne peut pas calculer l’intégrale I£ mais, en encadrant la fonction intégrée,
on peut comparer I£ à des intégrales faciles à calculer et en déduire la limite.
La fonction x i-> e x étant décroissante sur [s ; 2e], on a pour tout z de [e ; 2s]
e2e<eæ<ee
x x x
En intégrant cet encadrement en bon ordre, il vient
■2e Q-2e 2e
f ---- dx
e e e X
puis
2e e~x
e~2e -dx < e-£ ln2.
e x
Finalement, en passant cet encadrement à la limite, on conclut I = ln2.
2.6 Exercices d’entraînement 71
Exercice 16 **
Soit f : R —» K. une fonction continue telle que
r+oo
/ /(t)dt converge et lim /(æ) = £ G R.
JO X-t-OO
Justifier l’existence et donner la valeur de
r+oo
/ (/(* + 1) - /(*)) <&■
J — OO
Solution
méthode
|| On calcule les intégrales partielles et l’on étudie leur limite.
Pour x 0, on a par linéarité
On a
-£dt \f(t)~£\dt.
Soit e > 0. Il existe A G R tel que |/(x) -f\ < e pour tout x < A. Pour tout t G [x; x + 1]
avec x A — 1, on a alors |/(t) —< £. Par intégration en bon ordre
/(t) dt -t
On en déduit
/•x+l
/ /(t) dt-------- > L
*//„
X x—> —oo
Avec convergence de l’intégrale généralisée, on peut affirmer
/ (/(t + 1) -/«)) dt = /\(t)dt-i.
J —oo JO
Finalement, on peut conclure après simplification
4-oo
/ •oo
(/(«+1) - /(t)) dt = -t.
Exercice 17 *
Pour n G N, calculer
r+oo
In = I ine-t dt.
Jo
Solution
Soit n G N. La fonction fn: t ine-t est définie et continue par morceaux sur [0 ; +oo[.
Puisque /n(t) est négligeable devant 1/t2 quand t —> +oo, la fonction fn est intégrable
sur [0 ; +oo[. L’intégrale définissant In est donc convergente.
méthode
On forme une relation de récurrence sur les termes de la suite (/n) par inté
gration par parties.
Soit n G N*. On réalise une intégration par parties avec les fonctions u et v de classe C1
déterminées par
u(t) = —e-t et v(t) = tn.
Le produit uv tend vers 0 en la borne +oo et l’on peut donc opérer une intégration par
parties au départ de l’intégrale convergente In :
r+°° r ->+00 r+00
In — J tne~t dt = —tne.~t —j ntn-1 (—e-t) dt = nln_i.
0 = 1
2.6 Exercices d'entraînement 73
Exercice 18 *
Pour n G N, calculer
A*!næ)nd3;.
Jo
Solution
Pour n G N, la fonction x >-> (x\nx)n est définie et continue par morceaux sur ]0; 1].
Au surplus, cette fonction se prolonge par continuité2 en 0 et l’intégrale étudiée a un
sens.
méthode
On opère plusieurs intégrations par parties visant à faire disparaître par déri
vation le facteur Inz.
Soit n G N*. On réalise une première intégration par parties en posant
~n+l
u(a?) = —-prj- et v(æ) = (Inz)”.
Les fonctions u et v sont de classe C1 et le produit uv tend vers 0 en la borne 0. Par théo
rème d’intégration par parties généralisée, on obtient l’identité qui suit avec convergence
de l’intégrale introduite
fl 11 „ f1
æn(lnæ)ndz —5— xn+1(lnx)n / xn(lno:)n_1 dæ
H- 1 0 n •'O
n f1
----- / a/VlnzP^da:.
n + 1 Jo
et l’on obtient
En répétant les intégrations par parties jusqu’à disparition du facteur Ina;, on parvient à
’ arn(lnar)”da: = (-1)”^—f' xn d
(n + l)n Jo
771 7>n+l 1 77 |
Exercice 19 *
Soit f: [0 ; +oo[ -> R une fonction continue dont l’intégrale sur [0 ; 4-oo[ est conver
gente. Montrer que pour tout réel s > 0, il y a convergence de l’intégrale1
jf(t)e st dt.
BBSB
Solution
méthode
|| On réalise une intégration par parties en introduisant une primitive de f.
Introduisons F une primitive de la fonction continue f sur [0 ; +oo[. Puisque l’on sup
pose la convergence de l’intégrale de f sur [0 ; +oo[, cette primitive F admet une limite
finie £ en +00.
Soit s un réel strictement positif. On opère une intégration par parties avec
1 \
t2 x F(t)e~st = F(t) t2e~st -------- > 0 donc F(£)e~st = o
y yy > t—>4-00 t—>4-00 Î2 F
->£ ->0
Finalement, l’intégrale étudiée est convergente pour tout s > 0.
Exercice 20 **
Calculer
f1 Inæ
Jo O■
Solution
L’intégrale étudiée est généralisée en 0. Pour calculer cette intégrale on souhaite réaliser
une intégration par parties en partant de
/ x 1 et v(x)
VAX) =------- = Inx
' ' x +1 v '
détermine un produit uv qui tend vers +oo en la borne 0 : cette intégration par parties
ne peut pas être réalisée !
méthode
Lors de l’intégration par parties, la fonction u peut être choisie à l’addition
d’une constante près. On choisit celle-ci de sorte que la fonction u s’annule
en 0 afin que le crochet1 puisse y admettre une limite finie.
On choisit
/ x =------1 x
u(x)
Par le théorème d’intégration par parties, les intégrales suivantes ont la même nature
1 Inx f1 1 J
-,--- dz et / ----- - dz.
Jo x + 1
1. On peut aussi réaliser l’intégration par parties initialement proposée sur l’intervalle [e ; 1] puis faire
tendre e vers 0+ mais les calculs sont alors beaucoup plus fastidieux !
76 Chapitre 2. Intégrales généralisées
Or cette dernière est évidemment convergente car peut se comprendre comme l’inté
grale sur un segment d’une fonction continue. On peut donc affirmer la convergence de
l’intégrale initiale et exploiter la formule d’intégration par parties
Exercice 21 *
J= I •. dt et K= / Vtanædæ.
Jo t4 +1 Jq
Solution
(a) La fonction f : i H (t2+1) / (t4+l) est définie, continue par morceaux et intégrable
sur [0 ; +oo[ car
t2 1
f(t)~ 74=72-
t->+oo V1 tz
L’intégrale étudiée est donc convergente.
La fonction 11-> t — 1/t est une bijection de classe C1 strictement croissante de ]0 ; +oo[
vers R. On peut donc réaliser le changement de variable x = t —1/t sur l’intégrale géné
ralisée définissant I, quitte à considérer que cette dernière porte sur l’intervalle ]0 ; +oo[
et non [0 ; +oo[.
méthode
Pour opérer la transformation de l’intégrale, on peut exprimer t en fonction
de x mais les calculs sont plus simples en essayant d’exprimer /(t) en fonction
de x = t — 1/t.
Pour t € ]0 ; +oo[, observons
... t2 4-1 t2 +1 1 / 1\ 1 x J / 1\
t4 + l~ t2 '.2,1 ~V+ t2) f i\2 et dx - V +12 ) dt
(‘"ï +2
\ t* /
Avec convergence de l’intégrale introduite, on obtient donc
2.6 Exercices d’entraînement 77
(b) L’intégrale définissant J est bien convergente car la fonction intégrée est équiva
lente à t t-à 1/é4 quand t croît vers +oo. Par le changement de variable u = 1/t associé à
la fonction t 1/t qui est une bijection de classe C1 strictement décroissante de ]0 ; +oo[
vers lui-même, on obtient
1 du\ f+o° u2
7/2 ) ~ / n4 i ! ^U'
u J JO U -T 1
On en déduit
t2 r+oo •.
t2 + 1
2J = -A—-dt + / —-dt — dt = I.
t4 + 1 Jo *4 + 1 t4 + 1
2^/2’
t2
------ 7 dt car x = arctan(t2).
1 + t4
1. On aurait aussi pu obtenir directement la valeur de cette intégrale en réalisant une décomposition
en éléments simples quelque peu fastidieuse.
78 Chapitre 2. Intégrales généralisées
Solution
(a) méthode
Un argument de comparaison est ici plus efficace qu’une étude de l’ordre
asymptotique de la fonction intégrée.
La fonction définissant l’intégrale est définie et continue par morceaux sur l’inter
valle 1 ]0 ; +oo[ et l’on vérifie pour tout t > 0
(1 + t2) (1 + ta) 1 + t 2’
La fonction t 1/(1 + t2) est intégrable sur [0;+oo[ et l’on peut donc affirmer, par
comparaison de fonctions positives, la convergence de l’intégrale définissant I(a) pour
tout a réel.
(b) La fonction t 1/t est une bijection de classe C1 strictement décroissante trans
formant l’intervalle ]0;+oo[ en lui-même. Par le changement de variable u = 1/t, on
obtient
r+co dt _ f+o° ua
Jo (1 + t2) (1 + ta) Jq (1 + u2) (1 + ua)
Finalement,
1. On est obligé d’exclure t = 0 a priori à cause du cas a < 0. Cependant, lorsque a est positif, il est
possible de prolonger la fonction par continuité en 0 et l’intégrale y est alors faussement généralisée.
2.6 Exercices d’entraînement 79
Solution
(a) La fonction t i-> In(sint) est définie et continue par morceaux sur ]0;7r/2]. On a
(b) méthode
|| On exploite la formule de trigonométrie sin(2tz) = 2 sin a cos a.
Par linéarité
/•tt/2 ptt/2 /y \
I + J= / In(sint) + In(cost) dt = / Inl - sin(2t) j dt
Jo Jo \2 J
Z-7T /•-TT/2
/ In(sinu) du = ln(sin(t + tt/2)) dt = ln(cos t) dt = J.
J%/2 Jo
Finalement,
dt = I + J
Exercice 24 ***
Pour a réel strictement positif, on pose
Solution
(a) Notons f la fonction définissant l’intégrale. Celle-ci est définie et continue par
morceaux sur l’intervalle ]0 ; +oo[ : l’intégrale est généralisée aux deux bornes 0 et 4-oo.
D’une part, la fonction f est prolongeable par continuité en 0 car elle a une limite
nulle. D’autre part, f(x) est négligeable devant 1/x2 quand x +oo car
/ a2\
x2f(x} = expl 21nrr — x2---- ~ > 0.
y J æ—>+oo
—>—oo
La fonction f est donc intégrable sur ]0 ; +oo[ et l’intégrale définissant /(a) converge.
méthode
On opère un changement de variable transformant l’intégrale sur [y/â ; +oo[ en
une intégrale sur ]0 ; y/â\.
La fonction x a/x réalise une bijection de classe C1 strictement décroissante transfor
mant l’intervalle [y/â ; +oo[ en l’intervalle ]0 ; y/â]. Par le changement de variable u — ajx
1. L’intégrale de Gauss est une intégrale fameuse que l’on rencontre dans la résolution de nombreux
sujets. Son existence a été acquise dans le sujet 1 p. 54 et son calcul sera mené dans le sujet 22 p. 331.
2.6 Exercices d’entraînement 81
Enfin, on combine les deux intégrales de l’identité (*) pour obtenir la relation voulue.
(c) On observe
2 a [ a\ a a\ a
x H—- = I x---- + 2a avec — x-------- = 1 H—.
xA \ xJ ax\ xJ x*
Exercice 25 *
Soit f : [0 ; +oo[ —> R de classe C1 telles que f et f' soient intégrables sur [0 ; 4-oo[.
Montrer que f tend vers 0 en +oo.
Solution
méthode
On montre d’abord que f admet une limite en +oo en exprimant f à partir
de sa dérivée.
Puisque la fonction f est de classe C1, on peut exprimer f à partir d’une intégrale de
sa dérivée. Pour x 0
/(z) =/(O) + /* /'(t)dt.
Jo
La fonction f' est supposée intégrable et donc son intégrale sur [0 ; +oo[ converge. Ceci
permet d’écrire
/(x)-------- » /(O) + [ f'(t) dt = l e R.
x->+oo JQ
Ainsi, la fonction f admet une limite1 en +oo, de plus celle-ci est intégrable sur [0 ; +oo[
et cette limite est nécessairement nulle 2.
1. Plus simplement, f admet une limite finie en +oo car est primitive de f1 dont l’intégrale converge :
on a ici reproduit la démonstration du Th. 1 p. 46.
2. Rappelons qu’une fonction intégrable sur [0;+oo[ peut ne pas admettre de limite en +oo (voir
sujet 27 p. 83) mais, en revanche, si elle admet une limite, celle-ci est nécessairement nulle.
82 Chapitre 2. Intégrales généralisées
Exercice 26 **
Soit f: ]0 ; +oo[ —> R une fonction continue par morceaux et décroissante.
(a) On suppose que f est intégrable sur ]0 ; 1]. Déterminer la limite de xf(x) quand x
tend vers 0+.
(b) On suppose que / est intégrable sur [1 ; +oo[. Déterminer la limite de xf(x)
quand x tend vers +oo.
Solution
(a) méthode
On exploite la décroissance de f pour encadrer xf(x) par des intégrales bien
choisies.
La fonction f est intégrable sur ]0 ; 1], ceci permet d’introduire le reste intégral
f /(i) &---- —» 0-
Jo x^0+
Au surplus, la fonction f est décroissante et l’on a donc /(a;) < /(t) pour tout t de ]0 ; x].
En intégrant en bon ordre, on obtient
(b) On adapte l’étude qui précède. Par la décroissance de /, on peut affirmer pour x
assez grand
r2x
/ /(t) dt < xf(x) et f /(i)dt.
2 Jx/2
On obtient ainsi l’encadrement
r2x
/ /(t) dt xf(x) 2 [ f(t) dt
Jx/2
Exercice 27 **
Déterminer une fonction f: [0 ; +oo[ -à K continue, intégrable sur [0 ; +oo[ mais non
bornée. J i i l —wawæ
,i,i i mn « un; ima imh
Solution
méthode
On définit une fonction f affine par morceaux avec des paliers nuis et des
pointes triangulaires de sorte que l’intégrale de f sur [n ; n + 1] soit le terme
général d’une série convergente.
On considère la série de terme général (n + l)/2n+1. Cette série est convergente car son
terme général est négligeable1 devant 1/n2*.On définit ensuite une fonction f comme illus
trée sur la figure ci-dessous de sorte qu’elle prenne la valeur n+1 sur l’intervalle [n ; n +1]
et y soit d’intégrale (n + l)/2n+1.
n+1
Cependant, ceci ne suffit pas encore pour affirmer que l’intégrale de f converge : il faut2
étudier la limite des intégrales de 0 à rr pour un réel x de limite +oo.
La fonction f étant positive, on peut affirmer
/•LæJ r* rLæJ+i
/ /(t) dt < / /(t) dt < / /(t) dt.
Jo Jo Jo
Les membres encadrants ont la même limite t quand x tend vers +oo et l’on peut conclure
que l’intégrale de / converge. Enfin, la fonction f étant positive, la convergence de son
intégrale équivaut à son intégrabilité.
1. On peut aussi justifier cette convergence par la règle de d’Alembert (Th. 2 p. 5).
2. L’intégrale de la fonction sinus diverge sur [0;+oo[ et pourtant les intégrales de celle-ci sur les
segments [0 ; 2mr] sont nulles et tendent donc vers 0 quand l’entier n tend vers l’infini !
84 Chapitre 2. Intégrales généralisées
+o° sint
— di.
sint
(a) Déterminer la limite quand ntend vers l’infini de In =
La fonction t >-> sin(t)/t est-elle intégrable sur ]0 ; 4-oo[ ? Jo t
(b) Démontrer que l’intégrale définissant I converge tout en établissant l’identité
+o° — 1-cost J
sint di=/f0 +o° -
Solution
(a) Commençons par observer que la fonction f: 11-> sin(t)/t est définie et continue
par morceaux sur ]0;+oo[. Sachant sint ~ t lorsque t tend vers 0, la fonction f tend
vers 1 en 0+ de sorte que l’intégrale I est faussement généralisée en 0. Par ce même
argument on est assuré de l’existence des intégrales définissant In.
méthode
On découpe l’intégrale In en les kiv avec k entier afin d’exploiter la périodicité
de la fonction sinus et de calculer sa valeur absolue.
Pour n 1, la relation de Chasles donne
sint |sin 11
~1~ t
La fonction t |sint| est 7r-périodique. Ceci permet par translation de rapporter toutes
les intégrales à l’intervalle [0 ; 7r] sur lequel la fonction sinus est positive
sint sint
dt dt
t + (fc — 1)tt
sint
— cost
~T
La divergence vers +oo des sommes partielles de la série harmonique étant connue, on
peut conclure que la suite (In) tend vers l’infini. On en déduit que la fonction 11-> sin(t)/t
n’est pas intégrable sur l’intervalle sur ]0 ; +00[.
2.6 Exercices d’entraînement 85
(b) méthode
Lorsqu’il n’y a pas intégrabilité, il est fréquent d’établir la convergence d’une
intégrale par intégration par parties.
Pour intégrer u'(t), on choisit parmi ses primitives celle qui s’annule en 0 afin que le
crochet puisse posséder une limite finie en la borne 0 :
u(t) = 1 — cost.
Les fonctions u et v sont de classe C*1 et le produit uv tend vers des limites finies aux
deux bornes :
.... 1 — cost |t 1 „ . . . . /„ .1
u(t>(t) =---- ----- ~ 2— = -t ——> 0 et u(t)v(t) = (1 - cost) x - -> 0.
t t—>0+ t 2 t—>0+ < „ _ > t t—>+oo
bornée
La valeur de I n’est pas immédiate à calculer. On verra dans le sujet 23 p. 333 que I
vaut 7f/2.
Solution
méthode
Ces intégrales ne sont que semi-convergentes : on démontre leur convergence
par intégration par parties en écrivant 1 = 2t/2t.
La fonction f:t*-+ cos(t2) est définie et continue par morceaux sur [0 ; +oo[. Quitte à
intégrer sur ]0; +oo[ afin d’écarter la borne 0, son intégrale peut s’écrire
r+°° 2tcos(t2)
Jo 2t
On réalise alors une intégration par parties avec les fonctions u et v de classe C1 sur
l’intervalle ]0 ; +oo[ déterminées par
u(t) = sin(t2) et / x= —
v(t) 1 .
v 7 2t
Le produit uv tend vers des limites finies aux deux bornes
sm f2 t 1
— = - ------ > 0 et sin(t2) - ---------- > 0.
2t t^o+ 2t 2 t—>o+ 2t t->+oo
bornée
/ cos(t2) dt.
Jo
On établit de même la convergence de la seconde intégrale1
r+oo
/ sin(t2) dt
Jo
1. On aurait aussi pu établir directement la convergence des deux intégrales en même temps en
étudiant l’intégrale de 1 h e14 sur [0 ; +00[.
2.6 Exercices d'entraînement 87
sin(t2
-1 1
Exercice 30 *
Déterminer un équivalent quand x —> +oo de
Solution
méthode
|| On fait apparaître l’ordre asymptotique par une intégration par parties.
Soit x e. Par intégration par parties avec les fonctions u et v de classe C1 sur le
segment [e ; x] déterminées par
u(t) = t et v(t) = —
Int
on obtient
fx d£ _ p V r dt
Je Int Int e+ Je (Int)2
Or
i f i \ i r+o° i
77—75- — o -—- avec ~/ 0 et / -— dt divergente.
(Int)2 t^+oo \ïntj Int Je Int 6
Par intégration de relation de comparaison (Th. 17 p. 52)
Jer (Int)
dt 2 æ-à+oo°\J
= ( re Int/ .ëla
On en déduit
dt _ x / fx dt
Int x->+oo Inrr k /„ Int
88 Chapitre 2. Intégrales généralisées
et donc 1
rx dt x x
Je lntæ^+oo Inrr æ-n-oclnx'
—>+oo constante
Exercice 31 **
Déterminer un équivalent quand x —> 4-oo du terme
e~t2 dt.
Solution
La fonction 11—> e~4 est intégrable sur [0 ; +oo[ car t2e-t est de limite nulle quand t
croît vers l’infini. L’expression étudiée est donc le reste intégral d’une intégrale conver
gente.
méthode
On réalise une intégration par parties en faisant apparaître un facteur t devant
e-* afin de pouvoir intégrer ce terme.
On écrit pour x > 0
/ e f dt = / - X te 1 dt.
JX JX t
On opère l’intégration par parties déterminée par
e~t2 1
u(t) =---- — et n(t) = -.
Or
avec e-t2 0 et dt convergente.
e
2x
Exercice 32 **
(a) Justifier
r i^’df ~ hi™)2.
t x->+oo 2 v
Solution
(a) méthode
On détermine un équivalent que l’on sait intégrer de la fonction définissant
l’intégrale.
On a
ln(l +1) Int Int n [+°° Int , ,
----- ----- ~ — avec — 0 et / — dt divergente.
t t-H-oo t t t
Par intégration de relation de comparaison dans le cas de la divergence (Th. 17 p. 52)
= hta®)2.
Zi
(b) Soit x 1. On a
k/•æln(l
~T- + t),
dt 1
+ -2^ 2 =k{-^--)
fVln(l+t) lnt\ dt = kfl,/ 1\ dt
Iln(1 + ïJ
Or l’intégrale
f+°° 1 ( 1\
/ -In 1 + - dt
Ji t \ t/
est convergente car
1 / 1\ 1 1
- In 1 + - ~ — avec t >-»-=■ intégrable sur [1 :+oo[.
t \ t J t->+oo t2 t2 L ’ L
1. En répétant les intégrations par parties, il est possible de former un développement asymptotique.
90 Chapitre 2. Intégrales généralisées
méthode
On décompose l’intégrale généralisée en la somme d’une intégrale partielle et
du reste intégral associé, reste qui est de limite nulle.
Pour x 1, on peut écrire
/• + o° 1 / rx 1 / /‘+o° 1 / J\
(c) On a
1 / 1\ 1 1 f+o° dt
- In H— ~ — avec -x 0 et / -x convergente.
t \ tJ t->+OO t2 t2 t2
I 02(t)dt^4/ f2(t)dt.
0 Jo
( 02(t)dt = 2/ /(t)^(t)dt.
o Jo
1. On peut montrer que cette constante vaut tt2/12 à l’aide d’une intégration terme à terme après
développement en série entière...
2.7 Exercices d’approfondissement 91
Solution
méthode
On montre que g2 est intégrable sur ]0 ; +oo[ en observant que ses intégrales
partielles sont majorées.
Soit A E On réalise une intégration par parties sur ]0 ; A] avec les fonctions u et v
de classe C1 déterminées par
Les intégrales partielles de la fonction positive g2 sont majorées, cette fonction est donc
intégrable sur ]0 ; +oo[ et l’inégalité proposée est vérifiée.
1. Pour f,g : [a ; b] —> R continues, on sait (J^ /(t)g(t) dt)2 /(t)2 dt g(t)2 dt.
92 Chapitre 2. Intégrales généralisées
X X x^+oo X
Solution
(a) méthode
|| Par intégration par parties, on peut lier les intégrabilités de f'2 et de ff".
Par intégration par parties avec les fonctions C1 données par u(t) = /(t) et v(t) = /'(£)
Puisque les fonctions f et f" sont de carrés intégrables sur R, la fonction ff" est inté
grable sur R en vertu de la comparaison
^(/2+r2)-
L’intégrale partielle en second membre de l’égalité (*) admet donc une limite finie quand x
tend vers +oo. Aussi, la fonction f'2 étant positive, l’intégrale partielle en premier membre
est croissante et admet une limite (finie ou infinie) quand x tend vers l’infini. On en déduit
que le produit f(x)f'(x) admet une limite lorsque x croît vers l’infini. Or
/wrwdi
avec convergence de l’intégrale exprimant le premier membre.
L’étude sur ]—oo ; 0] est identique et donne
Exercice 35 ** t.v
Soit f : R -> R une fonction continue et intégrable sur R. Pour x réel non nul, on
pose
9(x) = f(x--\
\ x /
Solution
Considérons l’application <p: x h-> x — 1/+. L’étude des variations de ç? détermine le
tableau suivant :
méthode
Un changement de variable bijectif de classe C1 strictement monotone trans
forme une fonction intégrable en une fonction intégrable peu importe le sens
dans lequel on opère.
Sous réserve d’intégrabilité de l’un des membres, le changement de variable y = <p+(x)
donne
y A
f(y) ày-
\A/2 + 4/
Or, la fonction exprimant l’intégrale en second membre est intégrable sur R car
Z -00
g(x) dx +
JO
g(x) dx=
J—00
f(y) dy.
2.7 Exercices d'approfondissement 95
Exercice 36 **
Soit f: [0 ; +oo[ —> R une fonction continue de carré intégrable sur [0 ; +oo[. Montrer
Solution
méthode
On montre que le rapport tend vers 0 en coupant l’intégrale en deux via la
mise en place d’un « raisonnement en 2s ».
Soit s > 0. Puisque l’intégrale de f2 converge sur [0 ; +oo[, le reste intégral associé tend
vers 0 et il existe A E [0 ; +oo[ tel que
/2(t) dt s2.
x ldi £
D’autre part,
-------- > 0
x—>+oo
constante
£.
2s.
Ainsi, l’intégrale de f de 0 à x est négligeable devant y/x lorsque x croît vers l’infini.
96 Chapitre 2. Intégrales généralisées
Exercice 37 *♦*
.. [A ài
lim / ——.
A-t+Oo J_A t — Z
Soit F E R(X) une fraction rationnelle sans pôles réels et intégrable sur R.
(b) Soit a E C un pôle de F. On pose
Ra = lim (x — a)F(x).
x-^a
Calculer la somme des Ra pour a parcourant l’ensemble P des pôles de F.
(c) On note P+ l’ensemble des pôles de F de parties imaginaires strictement posi
tives. Établir
/ F(t)dt —2i?r Ra.
■'~O° a(EV+
(d) Soit m et n deux entiers naturels avec n > m. Calculer
r+oo
~ /-oo i
Solution
(a) On écrit z = a + ib avec a E R et b E R^_. En multipliant par la quantité conjuguée
fA dt _ fA t-a + ib , _ [A t~a . [A b
J—A (t - H)1 + î>2 J-a (« - «)2 + <-2 + 'J-A (t - a)2 + b2
On peut exprimer des primitives pour les deux intégrales écrites et finir le calcul
dt |ln((t-a)2 + ô2) (t — a
arctanl —-—
t—z \ b
(A — a)2 + b2 \
(A + a)2 + b2 J -------
A—>H-oo
> Î7T.
La fraction F étant intégrable sur R, cette limite est nécessairement nulle1 et la somme
des Ra est donc aussi nulle.
dt = lim
A—>+oo
Les parties polaires d’une fraction rationnelle réelle sont deux à deux conjuguées et donc
Ra — Ra ce qui permet d’écrire
Ainsi, on obtient
F(t)dt — —2% yy Im(Ra).
aeP+
Mais
E W«) = j E (K«+ «<.) = 5 E + R«) = R‘ = 0
aep+ a&P+ ae?+ aCP
et donc, par ajout d’un zéro,
Reste à calculer
^2m
\Zk = lim (x - zk) ~ = z2
km lim
x^zk ’2n 1 + x2n
Sachant 1 + z2n = 0, on peut écrire la factorisation géométrique :
2n—1
2n ,2n ~2n
- Zk E
j=0
—>2n£?n-1
zk
On obtient alors
~2m 2m+l
zk Zk_____
■Zk car z2n — —1.
2n£?n“1 2n
Les pôles de parties imaginaires positives étant obtenus pour k E [0;n — 1], il vient
1 2n+ l)(2m+l)
V.p(2fe
n-1 2m+l n—1
X2m Zk_____
— oo
I ~.2n
E
k=0
2n
fc=0
Espaces normés
Enfin, si E un espace vectoriel réel muni d’un produit scalaire (•, •), la norme euclidienne
associée à ce produit scalaire définit une norme
3.1.2 Boules
Les boules unités fermées pour les normes usuelles sur R3.
3.1 Espaces normés 101
3.1.3 « Bornitude »
Soit || • || une norme sur E.
Définition
On dit qu’une partie A de E est bornée s’il existe un réel M tel que ||x|| < M pour
tout x dans A.
Les boules sont des parties bornées et une partie est bornée si, et seulement si, elle est
incluse dans une boule.
Définition
On dit qu’une fonction vectorielle 1 f définie sur une partie X quelconque et à valeurs
dans l’espace normé E est bornée s’il existe un réel M vérifiant ||f(o?)|| M pour
tout x dans X.
Lorsque X = N, la définition qui précède introduit la notion de suite bornée.
3.1.4 Convexité
Dans cette section, l’espace vectoriel E est supposé réel.
Définition
Si a et & sont deux éléments de l’espace B, on appelle segment d’extrémités a et b
l’ensemble
[a ; 6] {(1 — A)a + A6 | A G [0;l]}.
Définition
On dit qu’une partie X de l’espace E est convexe si, dès lors qu’elle contient deux
éléments a et &, elle contient aussi le segment d’extrémités a et b.
Théorème 1
Si X est une partie convexe de E, pour tous ai,..., an G X et tous Ai,..., An réels
positifs vérifiant Ai + • • • + An = 1, on a
AiGq + • • • + Xnctn G X.
Les sous-espaces vectoriels et les sous-espaces affines sont des parties convexes. Si || • || dé
signe une norme sur B, les boules associées à cette norme sont aussi des parties convexes.
Théorème 2
Les parties convexes de R sont les intervalles.
Définition
La norme || • || ainsi définie est appelée norme produit sur l’espace E. On dit aussi
que {E, || • ||) est Y espace normé produit des espaces normés (Ei, Ni),..., (Ep, Np).
Théorème 3
Sur un même K-espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes sont deux à
deux équivalentes.
Par exemple, les normes usuelles sur Kn sont équivalentes et, pour tout x G Kn,
Ml2 < Ml < vMz||2, II^IL ||^||2 V^ll^lloo et Iklloo Ml «Iklloo-
3.2.1 Convergence
Définition
On dit qu’une suite u — (un) d’éléments de E converge vers (. € E pour la norme || ■ ||
sur l’espace E lorsque ||un — £||-------- > 0. Cela signifie encore
n—>+oo
Théorème 4
Si la norme M est dominée par la norme N2 alors toute suite convergeant pour N2
converge vers la même limite pour Ni.
Définition
Les suites scalaires Uj = (zzj(n)) ainsi introduites sont appelées suites coordonnées
dans la base e de la suite de vecteurs u.
Théorème 5
Quelle que soit la norme choisie sur l’espace E, on a équivalence entre :
(i) la suite vectorielle u converge ;
(ii) les suites coordonnées ui,... ,up convergent.
De plus, si tel est le cas,
Une suite de matrices converge si, et seulement si, il y a convergence des suites des coef
ficients. On peut alors déterminer la limite d’un produit de suites de matrices et affirmer
que, pour (An) et (Bn) deux suites d’éléments de jMPïÇ(IK) et 4Mq,r(]K) respectivement,
1. Afin de ne pas démultiplier les indices dans ce qui suit, on adopte une notation fonctionnelle des
termes de la suite u.
104 Chapitre 3. Espaces normés
Eiin =
n=0
lim Tv
N—>+oo
n=0
La notion d’absolue convergence présentée pour les séries numériques se transpose aux
séries vectorielles en remplaçant la valeur absolue par la norme.
Définition
Une série 52 un d’éléments de E est dite absolument convergente s’il y a convergence
de la série à termes positifs 52 ||un||.
Théorème 6
Lorsque l’espace E est de dimexision finlie, toute série 52ttn absolument
est convergente et
4-oo
22 Un «Eiwi-
n—0 n=0
3.3 Topologie
Soit || • (| une norme sur l’espace E.
On adopte le vocabulaire affine en nommant indifféremment points ou vecteurs les élé
ments de E.
3.3.1 Voisinage
Définition
On appelle voisinage d’un point a de E toute partie X de E vérifiant
> 0, B(a, a) C X.
1. On parle de séries vectorielles.
3.3 Topologie 105
Définition
On dit qu’un point a de E est intérieur à une partie X de E, si X en est voisinage.
On appelle intérieur de X l’ensemble noté X° des points intérieurs à X.
L’intérieur d’une boule ouverte B(a,r) est elle-même tandis que l’intérieur d’une boule
fermée est la boule ouverte de mêmes centre et rayon.
L’intérieur d’un intervalle réel non vide est l’intervalle ouvert de mêmes extrémités.
Définition
On dit qu’un point a de L est adhérent à une partie X de E si X intercepte tous les
voisinages de a :
Va > 0, B(a, a) O X 0.
On appelle adhérence de X l’ensemble noté X des points adhérents à X.
L’adhérence d’une boule fermée Bf(a, r) est elle-même tandis que l’adhérence d’une boule
ouverte est la boule fermée de mêmes centre et rayon.
L’adhérence d’un intervalle réel non vide est l’intervalle fermé de mêmes extrémités.
et C£(X°)=CBX.
Les points adhérents à X apparaissent alors comme les limites des suites convergentes
d’éléments de X.
Chapitre 3. Espaces normés
3.3.4 Frontière
Définition
On dit qu’un point a est frontière à une partie X de E s’il est adhérent à X sans être
intérieur à X. On appelle frontière de X l’ensemble des points frontières de X :
On remarque alors
Définition
Une partie U de E est dite ouverte si elle est voisinage de chacun de ses points :
Va e U, 3a > 0, B(a, a) C U.
Théorème 8
Une réunion (finie ou infinie) de parties ouvertes est une partie ouverte.
■.. ■ - intersection
. Une finie de parties ouvertes
_ _ ... ■ une partie■ ouverte.
_ ■est .
Définition
Une partie F de E est dite fermée si son complémentaire est une partie ouverte. On
dit encore que F est un fermé de E.
Une partie est fermée lorsque son adhérence lui est égale. Cela revient encore à dire
qu’elle contient tous ses points frontières.
E et 0 sont des exemples de parties fermées1 de E.
Les intervalles fermées de R sont des parties fermées, les boules fermées sont aussi des
parties fermées.
1. E et 0 sont les seules parties de E à la fois ouvertes et fermées. Soulignons qu’il existe de nombreuses
parties ni ouvertes et ni fermées et qu’une partie qui n’est pas ouverte n’est pas nécessairement fermée.
3.4 Exercices d’apprentissage 107
Théorème 9
Une intersection (finie ou infinie) de parties fermées est une partie fermée.
Une réunion finie de parties fermées est une partie fermée.
On dit qu’une partie est fermée lorsqu’elle contient les limites de ses suites convergentes.
Exercice 1
Sur l’espace E des polynômes réels, on pose
Solution
méthode
On commence par vérifier que l’application N est bien définie et à valeurs
dans R+.
Pour P G E, la fonction t >-> P(t) est continue sur le segment [—1 ; 1], elle est donc
bornée ce qui permet d’introduire le réel
V(F)= sup |P(t)|GR+.
méthode
On vérifie ensuite les trois axiomes (homogénéité, séparation et inégalité tri
angulaire) définissant qu’une application est une norme.
108 Chapitre 3. Espaces normés
Soit P G E tel que N (P) — 0. Pour tout t G [—1 ; 1], on a P(t) = 0 car
0 |P(t)| < 7V(P) = 0.
méthode
L’objectif est de démontrer que le polynôme P est nul, non seulement qu’il
s’annule sur [—1 ; 1] ! On exploite un argument relatif au nombre de racines du
polynôme.
Le polynôme P admet une infinité de racines, c’est donc le polynôme nul.
Soit À G R et P G E. Vérifions N(AP) = |A|7V(P). Pour tout t E [— 1 ; 1], on a
|P(i) | < N (P) et donc
|AP(t)| = |A||P(t)| C |A|JV(P).
Une borne supérieure étant le plus petit des majorants, on peut affirmer
7V(AP) = sup |AP(i)| |A|7V(P). (*)
te[-i;i]
Si A est nul, cette inégalité est une égalité. Si A est non nul, en considérant le polynôme AP
au lieu de P et le scalaire 1/A au lieu de A, on peut affirmer
7V(P)^
1 7V(AP)
Â
et donc
|A|7V(P) =Æ(AP). (**)
Les inégalités (*) et (**) se complètent pour donner1 N (AP) = |A| N(P).
Enfin, considérons P,Q E E. Pour tout t E [—1 ; 1], on a
|(P + Q)(t)| = |P(t) + Q(t)| C |P(i)| + |Q(i)| « N(P) + 7V(Q).
Une borne supérieure étant le plus petit des majorants, on conclut
N(P + Q)= sup \(P + Q)(t)\^N(P) + N(Q).
tel—1;1]
Finalement, N définit bien une norme sur E.
Exercice 2
On considère E = C1 ([0 ; 1], R) l’espace des fonctions de classe Cl. de [0 ; 1] vers R.
(a) Pour f E E, on pose N(f) « |/(0)| + ll/'Hop. Montrer que N définit une norme
sur E. '
(b) Pour f 6 E, on pose N'(f) ~ H/Hoo + ll^llop- On=Jvérifie aisément que N' êtô
aussi une norme sur E. Montrer que la norme N' est^équivalente à N,
(c) Les normes N et N’ sont-elles équivalantes à || ■ ?
1. Plus rapidement, on peut observer que l’application N est définie à partir d’une restriction de
l’application || • ||oo Que l’on salt être une norme.
3.4 Exercices d’apprentissage 109
Solution
(a) L’application N est bien définie sur E et valeurs dans R+. En effet, pour / dans E,
la dérivée f' existe et est continue sur le segment [0 ; 1] ce qui permet d’introduire H/'Hoq.
Soit une fonction f G E telle que N(f) = 0. Par nullité d’une somme de termes positifs,
on a simultanément /(O) = 0 et ||/v [|oo = 0.
méthode
On sait que l’application || • définit une norme : on peut employer les pro
priétés de séparation, d’homogénéité et d’inégalité triangulaire, sans détailler
les démonstrations associées.
La dérivée f' est donc nulle. La fonction f est alors constante et, sachant /(O) = 0, on
conclut que f est la fonction nulle.
Soit A G K et f e E. On a
(b) méthode
On vérifie que deux normes sont équivalentes en constatant qu’elles se do
minent mutuellement.
Pour f G E, on a |/(0) | Il/Hoo et donc N(f) Ainsi, la norme N est dominée
par la norme N'.
méthode
Pour vérifier que N' est dominée par TV, il faut parvenir à majorer à
l’aide de |/(0) et ||f H^.
/(z) = /(0) + [
Jo
Par inégalités triangulaires
(c) méthode
Les normes N et N' étant équivalentes, il suffit de savoir comparer l’une d’elles
à la norme || • pour répondre à la question.
La norme || ■ est évidemment dominée par la norme N'. L’inverse est douteux car
il n’est pas possible de borner une dérivée en sachant seulement borner la fonction.
méthode
On peut montrer qu’une norme Ni n’est pas dominée par une norme N% en
déterminant une suite (wn) de vecteurs non nuis vérifiant
Ainsi, la norme N n’est pas dominée par || ■ et ces normes ne sont pas équivalentes.
A fortiori, N' n’est pas non plus équivalente à || • Hæ.
Exercice 3 *
Soit E = A4P(K) muni d’une norme || • || sous-multiplicative :
V(AB)gjvfp(K)2, IMBKMIIPII.
Solution
(a) méthode
Pour établir la convergence d’une série d’éléments d’un espace normé de di
mension finie, on peut :
— calculer les sommes partielles (série télescopique) et étudier leur limite;
— raisonner par convergence absolue en exploitant les outils de comparaison.
Par la propriété de sous-multiplicativité, on montre par récurrence | An|| < ||A||n pour
tout naturel n. La série géométrique 52 M||n converge car || A|| G [0 ; 1[. Par comparaison
de séries à termes positifs, on peut affirmer la convergence de la série numérique 52||^-n||-
Ainsi, il y a convergence absolue de la série matricielle ^An. L’espace normé A4P(1K)
étant de dimension finie, on peut affirmer (Th. 6 p. 104) la convergence de la série 52 An.
3.4 Exercices d’apprentissage 111
(b) méthode
On fait apparaître un télescopage, en multipliant par Ip — A les sommes par
tielles de la série An.
Pour TV € N
N N
(Ip - A)^An = ^(An - An+1) =IP-A7V+1. (*)
n=0 n=0
||AN+1 — Op|| = ]|AW+I|| < ||A||N+10 car ||A|| <= [0; 1[.
On en déduit par passage à la limite de (*) (ce qui est possible car on sait la série
matricielle convergente)
+oo
(Ip - A) £ 4" = Ip.
n=0
n=0
Exercice 4
Montrer que • a’ ■?
Solution
A est évidemment une partie de Rn.
méthode
Il On montre qu’une partie A est bornée en exhibant une borne de celle-ci, c’est-
|| à-dire un réel M tel que ||m|( M pour tout xEA.
Il est nécessaire de choisir une norme sur Rn. Puisque l’espace est de dimension finie,
toutes les normes sur Rn sont équivalentes (Th. 3 p. 102) et le choix de cette norme est
sans incidence. Considérons la norme || • ||r Pour tout x G A, on constate
n n
Mi = 52 i^i = 52Æfc 1 = M-
k—l k=l
méthode
On vérifie qu’une partie est convexe en constatant qu’elle contient intégrale
ment les segments dont les extrémités lui appartiennent.
Soit a = (ai,..., an) et b = (61,..., bn) deux éléments arbitrairement choisis dans A.
Les éléments du segment [a ; 6] sont les (1 — A)a + Xb avec A € [0 ; 1]. Soit A € [0 ; 1] et
= æl —æn
Exercice 5
Montrer que si F est un sous-espace vectoriel d’un espace normé E, son adhérence F
est aussi un sous-espace vectoriel de E.
Solution
L’adhérence F est évidemment une partie de E et celle-ci contient F, elle est donc non
vide. Il reste à vérifier que cette partie est stable par combinaison linéaire.
méthode
Un point est adhérent à une partie si, et seulement si, il est limite d’une suite
convergente d’éléments de cette partie (Th. 7 p. 105).
Exercice 6
Soit A une partie de R non vide et majorée. Montrer sup(A) e Â.
3.4 Exercices d’apprentissage 113
Solution
méthode
|| On détermine une suite d’éléments de A convergeant vers sup(A).
L’ensemble A est une partie de IR non vide et majorée, on peut donc introduire le
réel M = sup(A). Ce réel est le plus petit des majorants de A : c’est la propriété clé qui
permet de construire une suite d’éléments de A convergeant vers M.
Soit neN*. Le réel M — 1/n ne majore pas A car il est strictement inférieur à M. Il
existe donc un élément an G A tel que
M - - < an < M.
n
En faisant varier n, ceci détermine une suite (an) d’éléments de A qui, par théorème
d’encadrement, converge vers M. On en déduit que M est adhérent1 à la partie A (Th. 7
p. 105).
Solution
On vérifie couramment qu’une partie est fermée par la caractérisation séquentielle des
parties fermées (Th. 10 p. 107).
méthode
On introduit une suite d’éléments de la partie, on suppose que celle-ci converge
et l’on établit que sa limite appartient à la partie : la partie contient alors les
limites de ses suites convergentes.
Soit (un) une suite convergente d’éléments de H et sa limite. Pour tout ne N, on
peut écrire un = (xn,yn) ce qui introduit les suites coordonnées (æn) et (t/n). On peut
aussi écrire — (æqoï/oo) et affirmer (Th. 5 p. 103)
•En
n—>+00
æoo et yn n—>4-oo
J/oo-
Puisque chaque un est élément de ?/, on a xnyn = 1 pour tout naturel n. En passant
à la limite, on obtient æooï/oo = 1 et donc Uqq est élément de H. On peut alors conclure
que H est une partie fermée 2 de R2.
1. On montre de même que la borne inférieure d’une partie de R non vide et minorée est adhérente
à celle-ci.
2. Plus généralement, on démontre de la sorte que des parties de Rn définies par une condition
« continue » s’exprimant en terme d’égalité ou d’inégalités larges est une partie fermée. A l’inverse une
inégalité stricte définit généralement une partie ouverte.
3.4 Exercices d’apprentissage 113
Solution
méthode
|| On détermine une suite d’éléments de A convergeant vers sup(A).
L’ensemble A est une partie de R non vide et majorée, on peut donc introduire le
réel M = sup(A). Ce réel est le plus petit des majorants de A : c’est la propriété clé qui
permet de construire une suite d’éléments de A convergeant vers M.
Soit n G N*. Le réel M — 1/n ne majore pas A car il est strictement inférieur à M. Il
existe donc un élément an G A tel que
M-- < an L M.
n
En faisant varier n, ceci détermine une suite (an) d’éléments de A qui, par théorème
d’encadrement, converge vers M. On en déduit que M est adhérent1 à la partie A (Th. 7
p. 105).
Solution
On vérifie couramment qu’une partie est fermée par la caractérisation séquentielle des
parties fermées (Th. 10 p. 107).
méthode
On introduit une suite d’éléments de la partie, on suppose que celle-ci converge
et l’on établit que sa limite appartient à la partie : la partie contient alors les
limites de ses suites convergentes.
Soit (un) une suite convergente d’éléments de H et sa limite. Pour tout n G N, on
peut écrire un = (xn,yn) ce qui introduit les suites coordonnées (rcn) et (t/n). On peut
aussi écrire ux — (Xo^yao) et affirmer (Th. 5 p. 103)
^ 37 oo yn y^.
n—>+oo n—>4-oo
Puisque chaque un est élément de 77, on a xnyn = 1 pour tout naturel n. En passant
à la limite, on obtient x^y^ — 1 et donc est élément de 77. On peut alors conclure
que 77 est une partie fermée 2 de R2.
1. On montre de même que la borne inférieure d’une partie de R non vide et minorée est adhérente
à celle-ci.
2. Plus généralement, on démontre de la sorte que des parties de Rn définies par une condition
« continue » s’exprimant en terme d’égalité ou d’inégalités larges est une partie fermée. A l’inverse une
inégalité stricte définit généralement une partie ouverte.
114 Chapitre 3. Espaces normés
Exercice 8 *
Soit ai,..., an des réels et N: Kn -> R l’application définie par
À quelle(s) condition(s) sur les ai,..., an, l’application N définit-elle une norme
sur Kn?. —a—b—iiim || mu ni imrTTTmnriïWïTriïff ni. fwififf
Solution
méthode
On raisonne par analyse-synthèse : lors de l’analyse on réunit les conditions
que doivent vérifier les ai pour que l’on puisse montrer que N est une norme
lors de la synthèse.
Analyse : Supposons que N soit une norme sur Kn. Introduisons (ei,..., en) la base
canonique de Kn. Pour tout [l;njj,onaa, = 7V(ej). Or une norme prend des valeurs
strictement positives sur les vecteurs non nuis. On a donc a^ > 0 pour tout indice i.
Synthèse : Supposons les a< tous strictement positifs. L’application N est alors bien
définie à valeurs dans R+.
Soit x = (ari,..., xn) G Kn tel que N(x) — 0. On a
Par nullité d’une somme de termes positifs, on peut affirmer a^ |xj| = 0 pour tout indice i
compris entre 1 et n. Or ai 7^ 0 et donc Xi = 0. On peut alors conclure que le vecteur x
est nul.
Pour A G K et x = (a?i,..., xn) G Kn
Exercice 9 **
Pour A = € A4n(R), on pose
71
(
(a) Montrer que || • || définit une norme sur A4n(R).
(b) Montrer que cette norme est sous-multiplicative ce qui signifie :
N(X) — max .
l^i^n
(c) Vérifier
VX G A4n,i(R), N(AX) ||A|| N(X).
(d) En déduire
M|| « sup N(AX).
AT(X)=1
Solution
Par nullité d’une somme de quantités positives, on obtient aid = 0 pour tous les indices i
et j. Ainsi, la matrice A est nulle.
De plus, pour X G R et A, B G A4n(R)
n / n \ / n \
52 icmI ~ 52 52 ^EiEi^iim
3=1 j—l k=l j=i \fc=i
Cette majoration, valant pour tout indice z, on peut passer à la borne supérieure et
affirmer ||AB|| < ||A|| ||B||.
7=1
H 2 ai,jXj
^N(X) i=l
7=1
Cette majoration, valant pour tout indice z, elle vaut en particulier pour celui déterminant
la valeur de N(AX) et donc N(AX) ||A|| N(X).
3.5 Exercices d’entraînement
(d) Pour toute colonne X E A4n,i(R) vérifiant N(X') = 1, l’inégalité qui précède
donne N(AX) ||A||. On en déduit la majoration qui suit avec existence de la borne
supérieure
sup N(AX) ||A||. (*)
N(X)=1
méthode
Pour obtenir l’inégalité inverse, on construit une colonne X dont les coefficients
sont des 1 ou des —1 de sorte que la colonne AX voit apparaître ||A|| parmi
ses coefficients.
Notons io l’indice pour lequel
n \ n
(J=1
Considérons ensuite la colonne X dont les coefficients Xj sont donnés par
/ j=l
1 si aioj 0
xj ~ ï —1 sinon.
Ces coefficients sont choisis de sorte que \xj | = 1 et aiojXj = pour tout indice j.
La colonne X vérifie alors
n n
N(X) = 1 et =£1^1 = ||A||.
J=1 J=1
On a donc N(AX} ||A|| et l’on peut affirmer
Exercice 1-0 **
On note l’ensemble des suites u = (un) G KN de carré sommable :
+oc
- ]T|un|2 < +oo.
■ n=0
Montrer que /2(N, K) est un K-espace vectoriel normé par l’application
/+oo \!/2
m2 = (SW2 ■
Vi. ......... '.................... . ' ■
' \n=0 /
' .. ........ . ............. *..... r -- ------------- ' ' : " - -- -- - -----------
118 Chapitre 3. Espaces normés
Solution
méthode
On vérifie que £2(N, K) est un sous-espace vectoriel de l’espace des suites
d’éléments de K.
L’ensemble ^2(N, K) est une partie non vide (il contient la suite nulle) de l’espace KN.
Pour À G K et u E £2(N,K), on a immédiatement Au G £2(N, K). Pour u, v G ^2(N, K),
on a pour tout naturel n
| (^ d~ ^)n | (|| P ||) || P 21Un 11Vn | p || •
méthode
|| On exploite l’inégalité 2ab a2 + b2 valable pour tout (a, 6) G R2.
On en déduit
|(wpu)n| 2 ( | Un | p | Vn | ).
i 12
Par nullité d’une somme de termes positifs, on obtient |wn| =0 donc un — 0 pour tout
naturel n. On peut alors affirmer que u est la suite nulle.
Soit A G K et u G é2(N,K). La propriété d’homogénéité s’obtient par les calculs qui
suivent :
/+oo 0/2 /+oo 0/2 / -|-oo \l/2
ii^+^ii2 = nJS
—O
lWn + ?p|2 n=0
JS Kl2+2 nJS
—0
WW + JS
n=0
W2- (*)
=Mz =Mi
Or, par l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a pour tout naturel N
N /N \ V2 / N X1/2
JSWKK
n=0
JSl^T)/
\n=0
EM2/ •
\n=0
3.5 Exercices d’entraînement 119
Exercice 11 ** . . . ~—~ )
(b) méthode
On reprend la démarche précédente en se ramenant à un vecteur « proche »
du bord de la boule unité ouverte.
Soit x E E. Pour e > 0 arbitraire, on introduit le vecteur
_ x
y Ai (a;) + e
pour lequel
1. Lorsque K = R, la norme introduite ici est la norme euclidienne associée au produit scalaire défini
par (u, v) = ^^UnVn : voir sujet 8 du chapitre 6 de l’ouvrage Exercices d’algèbre et de probabilités
MP.
120 Chapitre 3. Espaces normés
Le vecteur y est élément de la boule unité ouverte pour la norme Ni. Celle-ci étant
supposée égale à la boule unité ouverte pour la norme N2, on obtient N2(y) < 1 et l’on
en tire N2(x) < Ni(x)+e. Cette inégalité valant pour tout £ > 0, il suffit de faire tendre e
vers 0 par valeurs supérieures pour obtenir N2(x) Ni(x).
On conclut à l’égalité par un raisonnement symétrique.
Exercice 12 **
Soit E un espace vectoriel réel et N : E —> une application vérifiant
B = {x G E | N(x) 1}
Solution
La convexité des boules définies par une norme donnée étant connue, c’est essentielle
ment l’implication réciproque qu’il s’agit d’établir.
On suppose la partie B convexe. Pour établir que N définit une norme, il suffit de
montrer l’inégalité triangulaire N(x 4- y) N(x) 4- N (y) pour tous x et y dans E.
Lorsque x ou y désigne le vecteur nul, c’est immédiat. Supposons désormais les vec
teurs x et y non nuis.
méthode
En divisant les vecteurs x et y par leurs normes, on se ramène à des vecteurs
appartenant à B.
Introduisons les vecteurs unitaires a = x/N(x) et b = y/N(y). Les vecteurs a et b
appartenant à B, le segment d’extrémités a et b est entièrement inclus dans B et donc,
pour tout t E [0 ; 1], on a
7V((1 — i)a +1&) < 1.
En choisissant t = N(y)/(N(x) 4- N (y)} E [0 ; 1], on conclut
N(x + y) < N(x) 4- N(y).
Exercice 13 * g
Soit n E N et Enl’espace despolynômes réels de degrésinférieurs à n. Montrer qu’il g
existe A > 0 vérifiant I
Solution
méthode
|| En dimension finie, les normes sont toutes équivalentes (Th. 3 p. 102).
Introduisons Ni et N? les fonctions définies sur En par
On vérifie aisément que ces deux applications définissent des normes sur En. Puisque
l’espace En est de dimension finie, ces deux normes sont équivalentes et, en particulier,
la norme N? est dominée par Ni ce qui conduit à l’inégalité voulueh
Exercice 14 **
Soit E — C([0 ; 1],R) et E+ le sous-ensemble de E constitué des fonctions positives
qui ne s’annulent qu’au plus un nombre fini de fois. Pouf toute fonction <p e È+ et
pour toute fonction f e E on pose
ll/iu = f |/(W(*)df-
Jo
(a) Montrer que || • définit une norme sur
(b) Montrer que, si tpi et ç?2 sont deux applications strictement positives de E+,
les normes associées sont équivalentes.
On considère les fonctions (pi et <p2 de Et déterminée par
<£>i(t)=t et cp2(t)~t12 pour tout t G [0;l].
(c) Les normes |j • ||Vi et || - || sont-elles équivalentes ?
Solution
(a) L’application || • || : E —> R+ est bien définie puisque l’intégrale porte sur un
segment et que la fonction intégrée y est continue.
Soit f 6 E telle que H/H^ = 0. Par nullité de l’intégrale d’une fonction continue et
positive, la fonction t | f(t) | ç?(t) est nulle. En dehors des valeurs où <p est nulle, la
fonction f s’annule assurément.
méthode
On exploite un argument de continuité pour montrer que f est aussi nulle en
les points où </? s’annule.
La fonction ip ne s’annule qu’un nombre fini de fois. Si xq est une valeur en laquelle ip
s’annule, il existe un voisinage de celle-ci (voisinage excluant xq) sur lequel 92 ne s’annule
1. En revanche, si l’on se place sur E — R[X], un tel réel A n’existe pas. On s’en convainc en considérant
P — Xn avec n G N arbitraire.
122 Chapitre 3. Espaces normés
pas. La fonction f est alors nulle sur ce voisinage et, par continuité, f s’annule1 aussi
en xq. Finalement, la fonction f est nulle partout.
Les propriétés = |A| WfW^ et \\f + p||v ||/||^ + IMI^ étant immédiates, on peut
affirmer que || • || définit une norme sur l’espace E.
(b) méthode
|| On justifie l’existence d’un réel M tel que pour tout t E [0 ; 1].
La fonction ne s’annule pas, on peut donc introduire la fonction Celle-ci est
continue sur le segment [0 ; 1] et donc bornée par un certain réel M en vertu du théorème
des bornes atteintes. On a alors 922(t) pour tout t E [0; 1]. On en déduit la
comparaison qui suit pour toute fonction f de E
Ainsi, la norme || • || est dominée par || • H^. Un argument symétrique produit la do
mination en sens inverse et l’on peut conclure que les deux normes sont équivalentes.
(c) On vérifie facilement || • || < || • || car t2 < t pour tout t E [0 ; 1]. En revanche,
la domination en sens inverse n’est pas vraie.
Pour n E N, considérons la fonction fnEE déterminée par fn(t) = (1 — t)n. On a2
ii/„U = /fo
1 e(i-trd^(w-^1 n+2)
et
r1 9
= Jo t2d - *)”dt = (n-+1)(n + 2)(n + 3).
Le quotient ||/n|Lrl / \\fn|Lfi étant de limite +00 quand n croît vers +00, la norme || • || r 1
n’est pas dominée par || • || .
Exercice 15 *
A quelle condition sur A G A4p(K) existe-t-il M E jMp(K) vérifiant
Mn---- >A?
n—>+oo
1. Pour mener ce raisonnement, on a exploité que tout élément de [0 ; 1] est adhérent à l’ensemble des
points où <£> ne s’annule pas.
2. Un procédé efficace pour calculer ces deux intégrales consiste à poser une intégration par parties !
3.5 Exercices d’entraînement 123
Solution
méthode
|| Par analyse-synthèse, on obtient la condition A2 = A.
Analyse : Supposons que la suite (Mn) converge vers A. La suite extraite (M2n)
converge alors aussi vers A. En raisonnant par les coefficients1, on peut affirmer que le
produit M2n = Mn x Mn tend vers A2. Par unicité de la limite d’une suite, on obtient
A2 = A : la matrice A est représentative d’une projection vectorielle.
Synthèse : Si A2 = A alors A est la limite de la suite (An) car cette dernière est
constante égale à A à partir du rang 1.
Exercice 16 **
Soit a € R. Déterminer la limite de la suite (A”) avec
a _ I'
/1 n 1
•^•n — I i / '
\n/'
Solution
méthode
Une matrice de la forme
x -y
y x
est homothétique à une matrice de rotation :
Æ(0 • nnn
v n)7 = \sm0 an ,
costLJ pn = V
V 1 + ~j
n2 et 3n = arctan
Puisqu’il est facile de calculer les puissances d’une matrice de rotation, on obtient
An — Pn
nn
cos(n0n) — sin(n#n)
■^n
sin(n#n) cos(n0n)
D’une part,
/ 2 \ ■£ / / 2
n I a \ / n , (, a à 1.
Pn = \ 1 + n“22 1 = eXP \ 2ô ln \ 1 + n“22
2
1. Les coefficients déterminent les suites coordonnées dans la base canonique de .Mp(IK), on emploie
alors le Th. 5 p. 103.
124 Chapitre 3. Espaces normés
D’autre part,
/> ( a\
ndn — narctanl\Tl
— J --------
n^r+'Xj
> a.
^a/n
On en déduit
.„ (cos a — sin a\
n n-n-oo y sin a cos a J '
xq = a et Vn e N, xn+i = f(xn).
Solution
(a) Supposons x, y deux points fixes de f. On a
||î/ - æ|| = ||/(2/) - /(^)|| k\\y - x||
et donc
(1 - k) \\y - z|| 0.
>o
Nécessairement ||t/ — z|| = 0 et donc x = y. La fonction / admet donc au plus un point
fixe.
(b) méthode
|| On étudie la série télescopique YXxn+i ~ %n) associée à la suite (a?n).
Pour tout nEN*, ona
La suite (xn+i) converge donc vers f{xoo'). Or, par extraction, cette suite converge aussi
vers Æqo et, par unicité de la limite, on obtient1 f(xoo') = Xqo- La valeur détermine
donc un point fixe de f.
3.5.4 Topologie
Exercice 18 *
Montrer que Z est une partie fermée <£e R : ’ . ;• i .. -r ~i
• " " ■ "‘•“t i
(a) En étudiant son complémentaire,<
(b) En raisonnant par lesSUitês.'’
Solution
(a) méthode
Par définition, une partie est fermée si, et seulement si, son complémentaire
est une partie ouverte.
Le complémentaire de Z dans R peut être décrit comme une union :
R\Z = |J]fc ; k + 1[.
kez
Les intervalles ]Æ ; fc + 1[ étant des parties ouvertes, la réunion ci-dessus est une partie
ouverte (Th. 8 p. 106) et donc Z est une partie fermée.
(b) méthode
Une partie est fermée si, et seulement si, elle contient les limites de ses suites
convergentes (Th. 10 p. 107).
Soit (un) une suite convergente d’entiers relatifs. Notons Uqo sa limite. La différence
un+i — un est de limite nulle et, pour £ = 1/2, on peut affirmer qu’il existe un rang N tel
que |un+i — un| < 1/2 pour tout naturel n N. Les nombres un+i et un étant entiers,
on a nécessairement un+i = un. La suite (ttn) est donc constante à partir du rang N et
sa limite est alors la valeur de cette constante. Ainsi, est un entier et l’on peut
conclure à nouveau que Z est une partie fermée.
1. Cette égalité peut aussi être obtenue en passant à la limite la relation de récurrence xn+i = /(xn)
sachant f continue car lipschitzienne (Th. 3 p. 163).
3.5 Exercices d’entraînement
La suite (rrn+i) converge donc vers /(^oo)- Or, par extraction, cette suite converge aussi
vers Xqo et, par unicité de la limite, on obtient1 f(Xoo) — x^- La valeur Xqq détermine
donc un point fixe de f.
3.5.4 Topologie
Exercice 18 *
Montrer que Z est une partie fermée de R :
(a) En étudiant son complémen^he.
(b) En raisonnant par les suites.
Solution
(a) méthode
Par définition, une partie est fermée si, et seulement si, son complémentaire
est une partie ouverte.
Le complémentaire de Z dans R peut être décrit comme une union :
(b) méthode
Une partie est fermée si, et seulement si, elle contient les limites de ses suites
convergentes (Th. 10 p. 107).
Soit (un) une suite convergente d’entiers relatifs. Notons Uoo sa limite. La différence
un+i — un est de limite nulle et, pour e — 1/2, on peut affirmer qu’il existe un rang N tel
que |«n+i — Wn| 1/2 pour tout naturel n N. Les nombres un+i et un étant entiers,
on a nécessairement un+i = un. La suite (un) est donc constante à partir du rang N et
sa limite uJOO est alors la valeur de cette constante. Ainsi, Uqo est un entier et l’on peut
conclure à nouveau que Z est une partie fermée.
1. Cette égalité peut aussi être obtenue en passant à la limite la relation de récurrence xn+i = f(xn)
sachant f continue car lipschitzienne (Th. 3 p. 163).
126 Chapitre 3. Espaces normés
Exercice 19 *
Déterminer la frontière de l’ensemble Q des nombres rationnels.
■ i i—-"-"—. ■ r •• 7I:"7*‘J* ' ' ! : .KT -il1'- /^VJ::?JKTîr*TTTrBTTTn*gil I I il ilHJJl l . LIII.JICTnTTTTT7tC7Z!..J.-Xk.,^, -, . . ... ... L".'7-1* J- ,UJ.
Solution
méthode
|| La frontière d’une partie X est définie par Fr(X) = X \ X°.
L’adhérence de Q est l’intégralité de la droite réelle. En effet, il est connu que tout réel
peut s’écrire comme limite d’une suite de nombres rationnels1 et ainsi tout réel est point
adhérent à la partie Q (Th. 7 p. 105).
En revanche, l’intérieur de Q est vide. En effet, si par l’absurde a désigne un réel
intérieur à Q, il existe un réel a > 0 tel que ]a — a ; a + a[ C Q. Or ceci est absurde
car il a été vu en première année que tout intervalle de longueur non nulle contient des
nombres irrationnels.
On peut alors conclure
Fr(Q) = R \ 0 = R.
Exercice 20 *
Soit F un sous-espace vectoriel d’un espace normé E.
On suppose que l’intérieur de F est non vide. Montrer qu’alors F — E.
Solution
Soit x G E arbitraire. On veut montrer que x est élément de F.
méthode
En exploitant un point intérieur à F, on exprime x par opérations à partir
d’éléments de F.
Soit a un élément intérieur à F. Il existe un rayon a > 0 tel que la boule B (a, a) est
incluse dans F. Pour A > 0 assez petit, le vecteur b — a + X(x — a) est élément de cette
boule donc de F. On peut alors écrire
x = a + y (6 — a) G F.
A _y
eF EF
Ainsi, E C F et donc E = F.
Exercice 21 **
Soit A et B deux parties d’un espace normé E.
(a) On suppose A c B. Établir A° C B° et A C B.
(b) Comparer d’une part (A A B)° et A° A B° et d’autre part (A U B)° et A° U B°.
(c) Comparer d’une part A U B et A U B et d’autre part AA B et A A B.
1. Par exemple, le réel x est limite de la suite de terme général un — [næj /ngQ:on dit que Q est
une partie dense de R.
3.5 Exercices d’entraînement 127
Solution
(a) Si a est intérieur à A, il existe un rayon et > 0 tel que la boule B(a, a) soit incluse
dans A. Par transitivité, cette boule est aussi incluse dans B et donc a est intérieur à B.
Ainsi, A° C B°.
Si a est adhérent à A, a est limite d’une suite convergente d’éléments de A. Celle-ci
peut aussi se voir comme une suite convergente d’éléments de B et donc a est aussi
adhérent à B. Ainsi, A C B.
(b) méthode
Comparer deux ensembles consiste à déterminer une inclusion entre ceux-ci,
voire une égalité si celle-ci a lieu.
D’une part, AC\ B C A et donc (A Q B)° C A°. De même, (A C B)° C B° et donc
(AnB)° c A°C\B°.
Inversement, si a un élément de A°QB° alors a est intérieur à A et à B. Il existe donc des
rayons a > 0 et (3 > 0 tels que les boules B (a, a) et B(a, /3) soient respectivement incluses
dans A et dans B. En considérant le plus petit des deux rayons y = min(a, /?) > 0, la
boule B(a, y) est incluse à la fois dans A et dans B donc dans AoB. Ainsi, a est intérieur
à A D B et l’on peut conclure par double inclusion à l’égalité
(A n B)° = A° n B°.
A°UB° C (AuB)°.
Cependant, l’égalité peut ne pas être vraie. Un contre-exemple est obtenu sur la droite
réelle en prenant A = ]0 ; 1] et B = [1 ; 2[ :
(c) méthode
|| Par passage au complémentaire, on échange intérieur et adhérence.
Par passage au complémentaire, on renverse aussi les inclusions et l’on échange union
et intersection. Les deux propriétés précédentes deviennent alors
AUB = A U B et A n B D An B.
--------- ------------------------------------------- ------------
Exercice 22 * |
Soit Ni et IV2 deux normes sur un même espace vectoriel E. On suppose que Ai
est dominée par A2. Montrer que tout ouvert pour la norme Ni est aussi un ouvert i
pour la norme N2. |
128 Chapitre 3. Espaces normés
Solution
Par hypothèse, il existe un réel k > 0 tel que Ni(x) fc/V2(x) pour tout x dans E.
méthode
|| Une partie est ouverte lorsqu’elle est voisinage de chacun de ses points.
Soit Q un ouvert de l’espace normé (E, Ni). Pour tout a G Q, il existe un rayon a > 0
tel que la boule Bi(a, a) de centre a et de rayon a pour la norme Ni est incluse dans Q.
Pour /3 = a/k, on a pour tout x de E
En notant B2(a,/?) la boule de centre a et de rayon pour la norme N?, on a alors les
inclusions
Bz(a, 0) C Bi(a,a) C Q.
Ainsi, la partie Q est voisinage de chacun de ses points pour la norme AT2, c’est un
ouvert1 de l’espace normé (E, 7V2).
Exercice 23 **
Soit X une partie quelconque d’un espace normé E.
(a) Montrer que X° est la réunion des ouverts inclus dans X.
(b) En déduire que X° est le plus grand2 ouvert inclus dans X.
(c) Etablir que X est le plus petit fermé contenant X.
Solution
u= U K
veo(X)
(b) L’ensemble U est une réunion de parties toutes incluses dans X, il est donc inclus
dans X. L’ensemble U est aussi une réunion d’ouverts, c’est donc une partie ouverte
(Th. 8 p. 106). Ainsi, U est un ouvert inclus dans X. C’est aussi le plus grand des
ouverts inclus dans X car si V est un ouvert inclus dans X, il est inclus dans U puisqu’il
figure parmi les parties réunies pour définir U.
(c) méthode
On raisonne par passage au complémentaire en exploitant CgX = .
Exercice 25 * j
Soit A une partie non vide d’un espace normé E et x un vecteur de E.
(a) Justifier que l’on peut introduire
Solution
(a) méthode
On justifie l’existence d’une borne inférieure en vérifiant que celle-ci porte sur
une partie de R non vide et minorée.
L’ensemble {||æ — a|| | a G A} est une partie de R, elle est non vide car A est non vide
et elle est minorée par 0. On peut donc introduire la borne inférieure définissant d(æ, A)
et celle-ci est bien un réel positif.
(b) Si x est adhérent à A, il existe une suite (an) d’éléments de A convergeant vers x.
On a alors pour tout naturel n
méthode
Par la propriété qu’une borne inférieure est le plus grand des minorants, on
construit une suite d’éléments de A convergeant vers x.
La borne inférieure de l’ensemble {||æ - a|| |aGA} étant nulle, on peut affirmer que
pour tout naturel non nul n, le réel 1/n ne minore pas cet ensemble. Il existe donc un
élément an G A vérifiant ||æ — an|| 1/n. En faisant varier n, ce qui précède détermine
une suite (an) d’éléments de A de limite x. Ainsi, x est adhérent à la partie A.
on verra dans le sujet 1 p. 206 que si l’une des parties est compacte et l’autre fermée, la somme est une
partie fermée.
3.5 Exercices d’entraînement 131
Exercice 26 **
Soit A une partie fermée non vide d’un espace normé E. Pour tout x G E, on
introduit la distance de x à A définie par
Montrer que la partie A est convexe si, et seulement si, pour tous vecteurs x et y
dans E et tout A G [0; 1], on a l’inégalité
Solution
Supposons la partie A convexe et considérons x, y G E et A G [0 ; 1]. On étudie la
distance1 de z — (1 — A)æ + Ay à A.
méthode
On introduit des éléments a et b dans A proches de x et y puis on considère
c = (1 — A)a + Ab.
Soit e > 0. Une borne inférieure étant le plus petit des minorants, il existe des élé
ments a et b dans A tels que
et donc
1. Cette distance n’est pas forcément atteinte, même lorsque la partie est fermée (voir sujet 27 p. 132).
2. Voir sujet 25 p. 130.
132 Chapitre 3. Espaces normés
Exercice 27 **
On considère l’espace E = C([0; 1],R.) normé par || • et la partie
i
A=
o
D’autre part,
ri i 1
f /n(i)d£- /
o Jo o
ri
oo >0
0
et donc1
i
lim [ 1
o -!’+o° Jo
Ainsi, f est élément de A et la partie A est fermée car contient les limites de ses suites
convergentes 2.
(b) Par l’absurde, supposons qu’il existe une fonction f dans A vérifiant U/H^ < 1.
Par l’inégalité triangulaire intégrale
|/(t)|dt^ ( H/lloodt < 1.
Jo
1. On vient de reproduire la démontration du théorème d’interversion limite/intégrale par convergence
uniforme (Th. 10 p. 233).
2. La convergence de la suite (/n) vers la fonction f pour la norme || • correspond à la convergence
uniforme d’une suite de fonctions : on aurait pu employer cet argument pour étudier la limite des fn(0)
et des intégrales de /n.
3.5 Exercices d’entraînement 133
dt = 1.
On a alors
(1 - /«) di = 0.
Or, la fonction t 1 — f(t) est continue sur [0 ; 1] et positive, c’est donc la fonction nulle.
On en déduit que la fonction f est constante égale à 1. C’est absurde car /(O) = 0.
d = ££ M ~ °Hoo = M L
J tA J t A.
Considérons ensuite la suite des fonctions fn définies pour n G N* par la figure ci-dessous
Les fonctions fn sont continues, vérifient /n(0) = 0 et, par calcul d’aires,
77-|_1
= et
On peut conclure1 d — 1.
1. Ce sujet propose un exemple en dimension infinie où la distance d’un vecteur à une partie fermée
n’est atteinte en aucun point de cette partie. En dimension finie la distance à une partie fermée est
toujours atteinte (voir sujet 8 p. 211).
134 Chapitre 3. Espaces normés
Exercice 28 ** j
Sur l’espace E = {/ E C1 ([0 ; 1], R) | /(O) = 0}, on considère l’application N définie \
par î
W) = ||3/ + /|| = sup |3/(i) + |
Solution
(a) L’application N est bien définie de E vers R+ car, pour toute fonction f de E, la
fonction 3/ + /' est continue donc bornée sur [0 ; 1].
Les propriétés NÇf+g') < N (/) + N (g) et 7V(A/) = |A| N(f) découlent immédiatement
des propriétés analogues de la norme || • U^.
Soit f une fonction de E telle que N(f) — 0. La fonction / est solution de l’équation
différentielle y' + 3y — 0 et vérifie la condition initiale 7/(0) — 0 : le problème de Cauchy
associé possède une unique solution1 qui est la fonction nulle et donc f est nulle.
Finalement, N définit bien une norme sur E.
(b) méthode
|| Pour contrôler H/H^ en fonction de N(f), on exprime f en fonction de 3f+f'.
Pour tout x E [0 ; 1], on peut écrire
Exercice 29 **
(a) Soit A G A4P(K) diagonalisable vérifiant Sp(A) C ]—1 ; 1[. Montrer que la suite
géométrique (An) converge vers la matrice nulle.
(b) Même question avec trigonalisable au lieu de diagonalisable.
Solution
(a) Puisque la matrice A est diagonalisable, on peut écrire A = PDP~1 avec P inver
sible et D diagonale. Les coefficients diagonaux de D sont les valeurs propres Ai,..., Xp
de la matrice A (valeurs propres comptées avec multiplicité).
On a An — PDnP~1 avec Dn matrice diagonale de coefficients diagonaux A”,..., A”.
Lorsque n tend vers l’infini, ces coefficients tendent chacun vers 0 car les valeurs propres
de la matrice A sont éléments de ]—1 ; 1[. La matrice Dn tend donc vers la matrice nulle
et, par produit de limites, la matrice An tend aussi vers la matrice nulle.
(b) En reprenant la démarche précédente, on peut conclure dès que l’on a établi que,
si T est une matrice triangulaire supérieure à coefficients diagonaux dans ] —1;1[, la
suite (Tn) converge vers la matrice nulle.
Considérons alors une matrice T triangulaire supérieure à coefficient diagonaux dans
l’intervalle ] —1 ; 1[ et la matrice S dont les coefficients en sont les valeurs absolues
^2 : l^2| :
T= et 5=
tp—i,p |ip-i,p|
K(0) / v (0) |Apl /
Par une récurrence facile, on montre que les valeurs absolues des coefficients de Tn sont
inférieurs à ceux respectifs de Sn. Il suffit donc de montrer que la suite (S”2) converge
vers la matrice nulle pour conclure.
En introduisant e > 0, ajoutons à la matrice S une matrice diagonale A dont les
coefficients diagonaux sont distincts et petits :
2s | A21 + 2e
S+A=S+ =
|ip— i,p|
jo) pej (0) |AP| +peJ
136 Chapitre 3. Espaces normés
Comme ci-dessus, on peut affirmer que les coefficients de Sn sont inférieurs à ceux de
la matrice (S + A)n. Or en choisissant e > 0 assez petit1, la diagonale de S + A est
constituée de coefficients deux à deux distincts tous dans [0; 1[. La matrice S + A est
donc diagonalisable ce qui nous ramène à la situation résolue ci-dessus et permet de
conclure.
Exercice 30 ***
Soit E un sous-espace vectoriel de dimension finie d 1 de l’espace C([0; 1],R) des
fonctions réelles définies et continues sur [0 ; 1],
(a) Établir l’existence d’un tuple (ai,..., a^) e [0 ; l]d tel que l’application
d
i=l
1=1
soit une norme sur H. Considérons alors l’application N: E —> R+ définie par
d+l
1=1
et montrons
W) = 0 => / = 0.
Soit f une fonction de E telle que N(f) = 0. On a
f = h + X.g avec h G H et A G R.
(b) On introduit la norme N définie à partir du tuple (ai,..., ad) bien choisi comme
ci-dessus.
méthode
On détermine une fonction f dans E prenant les mêmes valeurs que la fonc
tion f en les points ai,..., ad.
Considérons l’application d’échantillonage
( E -> Rd
t 9 (^(ai),---,p(ad))-
Cette application est clairement linéaire et opère entre deux espaces de même dimension
finie d. Cette application est aussi injective car
La suite de fonctions (/n) converge alors vers f pour la norme N en vertu de l’hypothèse
de convergence simple et du calcul qui suit :
d d
N(fn ~ f)= ~ - /(«») | n~+oo> °-
i=l i=l
Solution
Si B est la boule unité fermée d’une certaine norme sur E, la partie B est néces
sairement convexe, fermée, bornée et Oe en est un point intérieur. De plus, l’identité
N(—x) = N(x) oblige que B est symétrique par rapport à 0e-
Montrons que ces conditions sont suffisantes... Supposons la partie B convexe, fermée,
bornée, symétrique par rapport à Og et que 0g en est un point intérieur. Construisons
une norme N sur E telle que B corresponde à la boule unité fermée pour N.
138 Chapitre 3. Espaces normés
La suite de fonctions (/n) converge alors vers / pour la norme N en vertu de l’hypothèse
de convergence simple et du calcul qui suit :
d d
N(fn f) = - fM\ = - /(«i)| -------- > 0.
n—> + oo
i=l i—1
L’espace C([0 ; 1],R) peut être normé par || • H^. Le sous-espace vectoriel E peut donc
aussi être muni de cette norme. Or, cet espace est de dimension finie et la norme || ■ ||œ y
est donc équivalente à la norme N. La suite de fonctions (/n) converge donc aussi vers f
pour la norme || • Hæ, c’est-à-dire converge uniformément vers f.
Enfin, la convergence uniforme entraînant la convergence simple et sachant qu’il y a
unicité de la limite simple, on peut affirmer que la fonction f n’est autre que f.
Exercice 31 ***
Soit B une partie d’un R-espace vectoriel E de dimension finie.
A quelle(s) condition(s) sur B peut affirmer qu’il existe une norme sur E pour
laquelle B est la boule unité fermée ?
Solution
Si B est la boule unité fermée d’une certaine norme sur E, la partie B est néces
sairement convexe, fermée, bornée et 0# en est un point intérieur. De plus, l’identité
N(—x) = N(x) oblige que B est symétrique par rapport à 0#.
Montrons que ces conditions sont suffisantes... Supposons la partie B convexe, fermée,
bornée, symétrique par rapport à 0# et que 0^ en est un point intérieur. Construisons
une norme N sur E telle que B corresponde à la boule unité fermée pour N.
3.6 Exercices d’approfondissement 139
méthode
Pour x 7^ 0#, on détermine la valeur de N(x) comme étant celle pour laquelle
x/N(x) se trouve à la frontière de B.
Pour nous exprimer lors de l’étude qui suit, introduisons || • || une norme quelconque
sur E. Puisque la partie B est bornée, il existe M G R+ tel que ||æ|| M pour tout x
appartenant à B. Aussi, puisque 0# est intérieur à B, il existe a > 0 tel que tout x de E
vérifiant ||x|| a est élément de B.
Soit x un vecteur de E. On veut définir la valeur N(x). Si x — 0#, on prend nécessai
rement N(x) = 0. Sinon, considérons
La partie Ix est une partie de R, symétrique par rapport à 0, et qui est un intervalle car B
est convexe. Cet intervalle n’est ni vide, ni réduit à {0} car il contient le réel strictement
positif a/ ||x||. L’intervalle Ix est aussi borné par M/ ||x||. Enfin, Ix est une partie fermée.
En effet, si (/zn) est une suite convergente d’éléments de Ix de limite /Zqo, on a Pcc G Ix
car
p,nx-------- > i^ooX G B puisque B est une partie fermée.
n—>+oo
GB
On peut donc introduire un réel mÇx) > 0 tel que Ix = [—m(x) ; m(x)].
Posons alors
jv(æ) = -5-7
et vérifions que l’application N de E vers R+ ainsi définie est bien une norme.
Par construction, on a N(x) > 0 pour tout x 0# et donc
i™-
Il reste à établir l’inégalité triangulaire. On prend pour cela appui sur la convexité de B
et le résultat du sujet 12 p. 120. Il suffit alors de constater que B correspond à ce qui
serait la boule unité fermée de la norme N. Or ceci est immédiat car, pour tout x G E,
on a
N(x) C 1 <=> m(x) 5> 1 <=> 1 G Ix <=> x G B.
CHAPITRE 4
Foncions convexes
I désigne un intervalle de R.
y.
Définition
On dit qu’une fonction f : Z -à R est concave si elle vérifie :
Les résultats qui suivent, présentés pour les fonctions convexes, se transposent aux fonc
tions concaves par passage à l’opposé.
Définition
On appelle graphe d’une fonction f: I —> R l’ensemble
T(a’b)= b-a
la pente de la droite joignant les points d’abscisses a et b du graphe de f. C’est aussi le
taux d’accroissement de f entre a et b.
' ---------- ■■■ - " ................................... —
V(a, b, c) G Z3, a < c < b => r(a, c) r(a, 6) < r(c, &).
Théorème 4
Une fonction f: I —> R dérivable est convexe si, et seulement si, sa dérivée est
croissante. / > -
En particulier, une fonction deux fois dérivable sur un intervalle est convexe si, et seule
ment si, sa dérivée seconde est positive.
Théorème5
Si f : I —> R est une fonction dérivable convexe, son. graphe est au-dessus de chacune
de ses tangentes.
En particulier,
/ai+ffi2 + ... + a X 1 + + +
\ n J n
Exercice 1
Etudier la convexité de la fonction f : x i-> x2ex définie sur R.
144 Chapitre 4. Foncions convexes
Solution
méthode
L’étude du signe de la dérivée seconde permet de déterminer les intervalles où
une fonction est convexe ou concave (Th. 4 p. 143).
La fonction f est de classe C°° sur R et f"(x) = (x2 + 4x + 2)ex qui est du signe
de x2 + 4x + 2.
x -oo -2 — \[2 -2 + y/2 +oo
f"(x) + 0 - 0 +
La fonction f est donc convexe1 sur les intervalles ]—oo ; — 2 — \/2] et [—2 + \/2 ; +oo[
et concave sur [—2 — \f2-, —2 + x/2] - Sa représentation présente des points d’inflexion
d’abscisses —2 — \/2 et — 2 + V?"
Représentation de x x2ex.
Exercice 2
Soit f : R —> R une fonction convexe et majorée. Monterjaiæ f £St cpnstante. ?
Solution
méthode
Par l’absurde, on exploite le théorème d’inégalité des pentes (Th. 2 p. 142)
pour montrer qu’une fonction convexe non constante tend vers +oo en l’une
des extrémités de R.
Supposons par l’absurde que la fonction f ne soit pas constante. Il existe des réels a
et b avec a < b tels que /(a) f(b).
Cas : f(a) < f(b). Le théorème d’inégalité des pentes donne pour tout réel x b
/(a) - /(q) > /(&) - /(q)
x—a b—a
et donc
/(z) —Ü^(x - q) + /(q)--------- > +oo.
0—q x—>+oo
>0
1. On ne dira pas que la fonction f est convexe sur la réunion ]—oo ; —2 — y/2] U [—2 4- \/2 ; 4-oo[! La
convexité n’a de sens que pour l’étude d’une fonction définie sur un intervalle car lorsque A parcourt [0 ; 1],
le réel (1 — A)a 4- A6 parcourt l’intégralité du segment d’extrémités a et b.
4,4 Exercices d’apprentissage 145
<o
Exercice 3
Montrer par un argument de convexité :
2
(a) Vx > —1, ln(l + x) < x (b) Vrc G [0 ; tf/2], — x sinx < x.
7T
Solution
(a) méthode
Par convexité, on positionne la courbe figurant x >-> ln(l +x) vis-à-vis de l’une
de ses tangentes1.
(b) méthode
La courbe représentative d’une fonction concave est au-dessous de ses tan
gentes mais aussi au-dessus de ses cordes.
1. On peut aussi obtenir cette comparaison en étudiant les variations de la fonction définie par la
différence des membres.
2. On établit de la sorte de nombreuses autres comparaisons utiles parmi lesquelles ex 1 + x pour
tout réel x ou arctanx C x pour x positif.
146 Chapitre 4. Foncions convexes
Solution
méthode
L’application de la fonction logarithme permet de reconnaître une inégalité de
Jensen (Th. 6 p. 143).
Si l’un des ai est nul, le membre de gauche est nul alors que le membre de droite est
positif : l’inégalité est vérifiée. Supposons désormais tous les ai strictement positifs. La
fonction 11-> In t étant strictement croissante, l’inégalité demandée équivaut à
1 1
— (Incii + In a.2 + • • • + lno,n} — ln(ai T a,2 + • • • + an).
n n
On y reconnaît l’inégalité de Jensen appliquée à la fonction logarithme qui est concave.
L’inégalité arithmético-géométrique est utile à l’obtention de multiples autres inégali
tés L
Exercice 5 *
Soit /: Z —> R une fonction convexe. Montrer que si f admet un minimum local
en a G I alors f admet un minimum global en a. |
Solution
Puisque l’on suppose que la fonction admet un minimum local en a, il existe a > 0 tel
que
Va; G Z, |æ — a| a ==> /(æ) > f(a).
Il s’agit ici d’étendre 1
2 la comparaison f(x) f(a) à tout x G I.
méthode
Par le théorème d’inégalité des pentes (Th. 2 p. 142), on compare la valeur de
f en x à la valeur en a en prenant appui sur un point voisin de a.
Soit x e I. Si x > a, on peut introduire y, suffisamment proche de a et strictement
compris entre a et x, tel que /(a) f(y)- Par le théorème d’inégalité des pentes, on
1. Voir le sujet 9 p. 149 et le sujet 10 p. 149.
2. Si l’on suppose la fonction f dérivable le résultat est immédiat car f est croissante.
4.5 Exercices d’entraînement 147
obtient
/(æ) - /(a) > f(y) - /(g)
x—a y—a
Or le taux d’accroissement en second membre est positif car f(y) /(g) et y a. On
en déduit la comparaison voulue f(x) f(a)-
Le cas1 x < a se résout de façon analogue en introduisant y compris entre x et g et en
prenant garde aux signes de y — a et x — a.
Exercice 6 ** |
Soit f une fonction réelle définie sur ]0;+oo[. Montrer que la fonction x n-» xf(x) |
est convexe si, et seulement si, la fonction x /(1/x) l’est aussi.
Solution
Posons g(x) = xfÇx') et h(x) — f(l/x) ce qui définit g et h au départ de ]0 ; +oo[.
Supposons la fonction g convexe. Soit a, b € ]0;+oo[ et A e [0; 1]. Pour obtenir la
convexité de h on souhaite majorer
méthode
Le réel 1/((1 — A)g + Ab) est compris entre 1/g et 1/b, on peut donc l’écrire
sous la forme
1. Il se peut aussi que a soit une extrémité de I auquel cas seule l’une des deux études est utile.
148 Chapitre 4. Foncions convexes
La fonction g déterminée par g(x) = xf(x) se confond avec la fonction h et est donc
convexe. Par l’étude au-dessus, on peut affirmer la convexité de la fonction h définie
par h(x) = /(1/x). Or cette dernière n’est autre que la fonction g qui est ainsi convexe.
Exercice?**
Soit f : I -4- R une fonction convexe, définie sur ùn intervalle I ouvert.
Montrer que f est dérivable à droite et à gauche en tout point x de Z avec1
‘ -
En déduire que fonction f est" continue. ? " ’1
Solution
méthode
Il On montre que les taux d’accroissement à droite et à gauche ont chacun une
|| limite finie en observant qu’ils sont croissants et bornés.
Soit x E I. Commençons par fixer z strictement supérieur à x. Pour tout y < x, le
théorème d’inégalité des pentes donne
Quand y croît vers x, le taux d’accroissement entre x et y est croissant (Th. 3 p. 143) et
majoré par M. Il admet donc une limite finie et la fonction / est dérivable à gauche en x
avec
fs(x) ^M = M-.™.
4.5.2 Inégalités
1. Ce résultat (qui n’est pas explicitement au programme) est souvent utilisé pour résoudre d’autres
exercices comme par exemple le sujet 16 p. 157.
148 Chapitre 4. Foncions convexes
La fonction g déterminée par g(x) = xf(x) se confond avec la fonction h et est donc
convexe. Par l’étude au-dessus, on peut affirmer la convexité de la fonction h définie
par h(x) = f(l/x). Or cette dernière n’est autre que la fonction g qui est ainsi convexe.
Exercice 7 **
Soit f : I —> IR une fonction convexe définie Sur un intervalle I ouvert.
Montrer que f est dérivable à droite et à gauche en tout point x de. Z avec1
Solution
méthode
On montre que les taux d’accroissement à droite et à gauche ont chacun une
limite finie en observant qu’ils sont croissants et bornés.
Soit x E I. Commençons par fixer z strictement supérieur à x. Pour tout y < x, le
théorème d’inégalité des pentes donne
Quand y croît vers x, le taux d’accroissement entre x et y est croissant (Th. 3 p. 143) et
majoré par M. Il admet donc une limite finie et la fonction f est dérivable à gauche en x
avec
#«)
y
<m= z—X
Faisons maintenant varier z : quand z décroît vers x, le taux d’accroissement entre x
et z décroît et est minoré par f'g{x). Il admet donc une limite finie et la fonction f est
dérivable à droite en x avec
fg(X) f'd(XY
Enfin, la fonction / étant dérivable à droite et à gauche en x, elle y est continue à
droite et à gauche donc continue.
4.5.2 Inégalités
1. Ce résultat (qui n’est pas explicitement au programme) est souvent utilisé pour résoudre d’autres
exercices comme par exemple le sujet 16 p. 157.
4.5 Exercices d’entraînement 149
Solution
méthode
Pour établir une inégalité de convexité, il faut savoir démasquer la fonction
associée (souvent une fonction logarithme ou exponentielle) sans oublier de
traiter les cas particuliers !
L’inégalité demandée est évidemment vérifiée1 lorsque a = 0 ou b = 0.
Supposons désormais a, b > 0. En passant au logarithme (qui est une fonction stricte
ment croissante), l’inégalité voulue est équivalente à la suivante :
Exercice 9 *
Soit xi,X2,. ■ ■ ,xn des réels strictement positifs. Montrer
X2 X3 xn Xï ' ' -■
Solution
méthode
En divisant par n, le premier membre de l’inégalité s’apparente à une moyenne
arithmétique : on applique l’inégalité arithmético-géométrique2.
~~(ai + a2 + • • • + an).
» n
En posant, = Xi/xi+i pour tout indice i compris entre 1 et n (en convenant xn^i = æi),
on obtient
æl X2 Xn—i Xn 1 / Xy X2 Xn—i
1= — x — X • • • X -------- X — —------- 1--------- 1--------- 1-----------
X2 X3 Xn X1 n \X2 X3 xn
Ceci fournit l’inégalité voulue.
Exercice 10 ** V
Soit xi, x2, •. -, xp des réels positifs vérifiant . xp == 1 et n un
p
JJ(n + Xi) > (n + l)p.
i=l
1. La formule xa = e"lnx n’est valable que pour x > 0 mais, lorsque x = 0 et a 0, on donne un
sens à 0“ par prolongement par continuité : 0° = 1 et 0Q = 0 pour a > 0.
2. Voir sujet 4 p. 146.
4.5 Exercices d’entraînement 149
Solution
méthode
Pour établir une inégalité de convexité, il faut savoir démasquer la fonction
associée (souvent une fonction logarithme ou exponentielle) sans oublier de
traiter les cas particuliers !
L’inégalité demandée est évidemment vérifiée1 lorsque a = 0 ou b = 0.
Supposons désormais a, b > 0. En passant au logarithme (qui est une fonction stricte
ment croissante), l’inégalité voulue est équivalente à la suivante :
Exercice 9 *
■
Solution
méthode
En divisant par n, le premier membre de l’inégalité s’apparente à une moyenne
arithmétique : on applique l’inégalité arithmético-géométrique2.
— (ai + û2 + • ■ • + an).
n
En posant, ai = Xi/xi+i pour tout indice i compris entre 1 et n (en convenant xn+i = aq),
on obtient
/^"l 3'2 xn— J Xn 1 f
— X1 1-X2
i--- Xn—-—
---- . . . _|----- Xn
i _|---
r — X ----- X • • • X----------- X —
V x2 X3 Xn aq n \X2 x3 xn aq
Ceci fournit l’inégalité voulue.
Exercice 10 **
Soit xi,X2, ■. ■ ,xp des réels positifs vérifiant aqaq • • • xp = 1 et n un naturel. Montrer
p
JJ(n + aq) (n + l)p.
i=i
1. La formule xa = ealnx n’est valable que pour x > 0 mais, lorsque x = 0 et a 0, on donne un
sens à 0Q par prolongement par continuité : 0° = 1 et 0Q = 0 pour a > 0.
2. Voir sujet 4 p. 146.
150 Chapitre 4. Foncions convexes
Solution
méthode
On ramène le problème à 1 en divisant par (n+ l)p et l’on exploite l’inégalité
arithmético-géométrique.
Par l’inégalité arithmético-géométrique, on a pour chaque i compris entre 1 et p
n + Xi
n+ 1 n+1 v
En multipliant ces inégalités n’engageant que des facteurs positifs
1 p p f -I- \ p t-------------
n+^= ^x1X2...Xr=i.
' ' i=zl i=l ' ' i=l
Solution
méthode
On obtient la majoration par application de l’inégalité de Jensen à une fonction
usuelle (Th. 6 p. 143).
4.5 Exercices d’entraînement 151
La fonction In étant concave sur ]0;+oo[, l’inégalité de Jensen permet d’écrire pour
toute famille (ai,, an) de réels strictement positifs
In n pi In ( — ) + • • • + pn ln f — ) = H(p).
\P1J \PnJ
(b) méthode
|| On ramène l’identité à 0 et l’on exploite l’inégalité ln(l + u) < u.
Par différence de membres, on veut établir
Par l’inégalité de convexité ln(l+u) < u, ou (cela revient au même) l’inégalité In x < x—1,
on obtient directement la comparaison voulue
Exercice 12 **
Solution
(a) Si l’un des Xk est nul, la propriété est immédiate. On suppose désormais les Xk
strictement positifs.
méthode
La comparaison demandée ressemble à une application de l’inégalité de Jensen.
Il faut démasquer la fonction associée !
152 Chapitre 4. Foncions convexes
L’inégalité de Jensen présente un terme 1/n en facteur d’une somme. Il est facile de
faire apparaître une expression analogue en étudiant l’inégalité équivalente obtenue par
passage au logarithme
1 n
ln l+(n < - Vln(l + xk).
\ \fc=l
n k=i
Le second membre revêt une forme convenable mais pas encore le premier. Il faut à
nouveau transformer un produit en faisant apparaître une somme : on pose xk = eafc.
L’inégalité voulue s’exprime alors
, / 1
ln 1 + exp —
\ \n
La fonction f est convexe, il suffit donc de remonter l’étude qui précède pour obtenir
l’inégalité demandée.
(b) méthode
Par factorisation, on ramène un des termes de la somme à 1 afin de pouvoir
exploiter l’inégalité qui précède.
Si l’un des ak est nul, la propriété est immédiate. Sinon, on peut opérer la factorisation
ci-dessous
Enfin, on réorganise les facteurs du second membre pour former l’inégalité demandée
Solution
méthode
|| On exprime les intégrales comme limite de sommes de Riemann.
1 f v 1*v- ( jb — a
- / q(t)dt = lim — > q[a + k----
b — aja n-^+oon^ \
K=1
n
i rb \ /-i n / t _ \\
( - ----- / p(t)dt) = lim f\-^g(a + k
b — a J„ 1 n->+oo \ n
\ fc=i
\
J).
n ) /
/
1 V-A / f b — a\\ 1 r f / x\
-Z2f\9[a + k------ ---- —> ----- / /(p(t))dt.
n f—' \ \ n J n->+oo b — aj„ v '
/If6 \ 1 rb
1. Lorsqu’une fonction convexe est définie sur un intervalle ouvert, elle est assurément continue (voir
le sujet 7 p. 148).
154 Chapitre 4. Foncions convexes
Exercice 14 ***
Soit f : [0 ; 1] —> R une fonction convexe dérivable. Montrer1
i
2 Jq 8
Solution
La quantité (/(O) + /(l))/2 correspond à l’aire du trapèze déterminé par la corde
joignant les points d’abscisses 0 et 1 du graphe de f. La fonction f étant convexe, cette
corde est au-dessus de la courbe ce qui démontre l’inégalité de gauche.
La fonction f étant dérivable, sa courbe représentative est au-dessus de ses tangentes,
notamment au-dessus de ses tangentes aux points d’abscisses 0 et 1. La différence entre
l’aire du trapèze et l’aire sous la courbe est donc majorée par l’aire du triangle construit
à partir de la corde et de ces deux tangentes.
méthode
En modifiant la fonction, on transforme le problème en un problème équivalent
plus simple à résoudre.
1. Ce résultat permet d’estimer la qualité de l’approximation de la valeur d’une intégrale d’une fonc
tion convexe par l’aire d’un trapèze.
4.5 Exercices d’entraînement 155
ab -ap + -bq.
P Q
ini? = ( 52 np ) et IMq = l 52 J •
\i=l / \i=l /
52 Mil MpIMg-
i=l
(c) En écrivant
IM<^II< + II<-
Solution
(b) méthode
|| On applique le résultat qui précède avec a = |a^| / ||æ|( et b = \yi| / ||J/||Q,
1. L’inégalité de Minkowski exprime que || • ||p satisfait l’inégalité triangulaire : c’est le seul point
véritablement délicat lorsque l’on souhaite établir que || • ||p est une norme.
156 Chapitre 4. Foncions convexes
Si x ou y est l’élément nul de Kn, l’inégalité de Hôlder est immédiate. Supposons pour
la suite x et y non nuis de sorte que ||x|| et ||î/||ç ne sont pas non plus nuis. Soit i G [[1 ; n].
Par l’étude qui précède, il vient
1 l^i|P 1 \yi\q
iiOiÇ^p’îW q' ll<’
En multipliant de part et d’autre par le réel positif ||æ|| r ||î/||1V , on obtient l’inégalité
voulue.
Exercice 16 ***
Soit f: R -4 R une fonction continue.
(a) On suppose, pour tous réels x et y dans R
/æ+yx +
- \ 2 ) 2 '
Montrer que la fonction / est convexe.
(b) On suppose qu’il existe un réel M tel que
V(æ, y) G R2, \f(x + y) + f(x - y) - 2/(æ)| My2.
En considérant les fonctions x i-> f{x) ± Mx2 /2, montrer que f est dérivable1.
Solution
Nous allons montrer que celui-ci est égal au segment [0 ; 1] ce qui permettra de conclure
que la fonction f est convexe.
méthode
On vérifie, pour tous A et y G [0 ; 1],
Soit A et y dans A. On a
Sachant que 0 et 1 sont évidemment éléments de A, on obtient que 1/2, puis que 1/4
et 3/4 sont aussi éléments de A... Montrons par récurrence sur n € N que les k/2n sont
éléments de A pour tout entier k compris entre 0 et 2n.
La propriété a déjà été affirmée dans le cas n = 0 : 0,1 6 A.
Supposons la propriété vraie au rang n 0 et étudions celle-ci au rang suivant. Consi
dérons un entier k compris entre 0 et 2n+1. Si k est pair, on peut l’écrire 2p avec p entier
compris entre 0 et 2n. L’hypothèse de récurrence assure alors directement l’appartenance
à A de k/2n+1 = p/2n. Si k est impair, on peut l’écrire 2p + 1 avec p entier compris
entre 0 et 2n — 1. On a alors grâce à l’hypothèse de récurrence et ce qui précède
k — _
____ + 1 \] c A.
+1 — _1 I / __p _i_ _n____
2p____
2n+i 2n+1___ 2 \ 2n 2n /
'""ç'a''
La récurrence est établie.
Considérons maintenant A G [0 ; 1] quelconque. Nous allons l’approcher par une suite
d’éléments de A et, par passage à la limite, établir que A est aussi élément1 de A.
Pour n E N, on pose kn = [2nAJ et An = kn/2n. Par encadrement de la partie entière
définissant fcn, on montre que la suite (An) converge vers A. Or, pour tout naturel n, le
réel An appartient à A et donc
(b) méthode
On étudie la convexité des fonctions proposées afin d’affirmer que celles-ci sont
dérivables à droite et à gauche en tout point.
Commençons par retraduire l’hypothèse de travail avec une écriture analogue à la
précédente obtenue en remplaçant x et y par respectivement (x + y)/2 et (x — y)/2 :
Par ce qui précède, on peut affirmer que la fonction g est convexe. En exploitant le
résultat du sujet 7 p. 148, la fonction g est dérivable à droite et à gauche en tout point x
de R avec
9g(x) g'd(x).
Or la fonction x ^Mx2 est dérivable et donc, par opérations, la fonction f est dérivable
à droite et à gauche avec, pour tout x dans R,
fg(x) fd(x>)-
En procédant de la même façon, on établit que la fonction h: x h-> f(x) — ^Mx2 est
concave et l’on obtient cette fois-ci
Finalement, les nombres dérivés à droite et à gauche de f sont égaux en tout point :
la fonction f est dérivable sur R.
Exercice 17 ***
Soit f , g : [0■; 1] —> R deux fonctions convexes et dérivables. On suppose
Solution
Commençons par observer que la fonction h est convexe puisque f et g le sont et les
coefficients A et 1 — A sont positifs.
Si la fonction f est positive, on choisit h = f ce qui revient à prendre A = 0. Si la
fonction g est positive, on choisit h = g en prenant A = 1. Sinon, nous allons construire
la fonction h telle que celle-ci admette un minimum de valeur positive.
méthode
On détermine c G [0 ; 1] tel que
et g en a et b sont strictement négatives car on a déjà résolu les cas où l’une ou l’autre
de ces fonctions est positive.
Le cas a = b est impossible car les deux fonctions prendraient une valeur négative en
un même point ce qui contredit l’hypothèse max(/, g) 0.
On a donc a b et, quitte à échanger f et g, on peut supposer a < b. Selon que a est
intérieur à l’intervalle [0; 1] ou égal à l’extrémité 0, on a f'(a) = 0 ou positif. Dans les
deux cas, on peut écrire /'(a) 0. De même, on peut affirmer g1 (b) 0. Les fonctions f
et g étant convexes, leurs dérivées sont croissantes et l’on peut écrire le tableau de signe
qui suit :
f'W
Fonctions vectorielles
K désigne R E et1®7 désignent des K-espaces vectoriels normés par || • ||B et || • ||F,.
Le calcul sur les limites de fonctions est compatible avec les opérations d’addition et de
produit extérieur sur l’espace E'. Il est aussi compatible avec l’opération de composition
des fonctions.
Lorsqu’une fonction est au départ de X et à valeurs réelles, on peut définir la notion de
limite en a égale à ±oo. Si la variable de la fonction est réelle, on peut parler de son
éventuelle limite en +oo (resp. en — oo) lorsque le domaine de définition n’est pas majoré
(resp. n’est pas minoré).
Définition
Les fonctions scalaires fi : X —> K ainsi introduites sont appelées fonctions coordon
nées dans la base e' de la fonction f.
--- • ■ •• •" ~~ — — ------ -—— ----------------------------- - '
Théorème 2
’Ï.AKT
Quelle que soit la norme choisie sur E, on a équivalence entre :
(i) la fonction f admet en a une limite dans E' ;
(ii) les fonctions coordonnées fi,. ■ ■ ,fn admettent en a des limites dans K.
De plus, si tel est le cas,
*
’1 ’ . lim / = (lim /l'j e'i H------ F (lim /n) e'n.
Si l’espace E' est un produit Ei x • • • x En d’espaces normés et s’il est muni de la norme
produit, on peut aussi introduire les fonctions coordonnées d’une application f à valeurs
dans E' en écrivant
f(x) = (/i(æ),...,/n(a:)).
On dispose alors d’un résultat semblable au précédent pour étudier l’éventuelle limite de
la fonction f à l’aide de ses fonctions coordonnées.
5.1.3 Continuité
Lorsqu’une fonction f: X C E —F E’ admet une limite en un point a où elle est définie,
cette limite est nécessairement égale à sa valeur /(a) au point.
Définition
Il On dit qu’une fonction f : X C E —> E' est continue en a € X si f(x) ----- > f(a)-
Il x—>a
Lorsque la fonction f est à valeurs dans un espace E' de dimension finie, la continuité
de f en a équivaut à la continuité de ses fonctions coordonnées dans une base de E’.
Ce résultat vaut aussi lorsque E’ est un espace normé produit.
5.1 Limite et continuité 163
Définition
On dit qu’une fonction f: X C E —> E' est continue1 si f est continue en chaque
point a de X.
Toute fonction obtenue par addition, produit extérieur ou composition de fonctions conti
nues est continue. Le produit de deux fonctions continues à valeurs dans K est continue.
En raisonnant par les fonctions coordonnées dans une base, le produit de deux fonctions
à valeurs dans une algèbre de dimension finie est continue.
5.1.4 Lipshitzianité
Définition
On dit qu’une fonction f: X C E —> E' est lipschitzienne s’il existe k G R+ tel que
Théorème 3
Les applications lipschitziennes sont continues.
Si Ei,... ,En sont des espaces normés et si E = Ei x • • • x En est muni de la norme
produit, les applications coordonnées
Théorème 4
Si u : E —> E1 est une application linéaire, on a équivalence entre :
(i) u est continue ; f :
(fi) 3k G R+, Vx e E, ||u(x);||E/ fc-||x||E ;
(iii) u est lipschitzienne.
. . ■ _ ■■■■_■■.............. ... . ■■■ -
De ce résultat découle le suivant :
Théorème 5
Toute application linéaire au départ d’un espace de dimension finie est continue.
En particulier, on peut affirmer par linéarité la continuité des « fonctions atomiques » :
1. On dit quelquefois qu’une fonction est continue sur une partie X' pour insister sur le domaine de
définition de la fonction ou pour affirmer que c’est sa restriction au départ de X' qui est continue.
164 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Théorème 6
Toute application multilinéaire au départ d’un produit d’espaces de dimensions fîmes
est
■ continue.
- - • ■ ■ ■ - -. . - . ■ -. -- ---------
En particulier, le produit scalaire au départ d’un espace euclidien est continue.
Théorème 7
Soit f: X C E —> E'. On a équivalence entre :
(i) f est continue ;
(ii) l’image réciproque de chaque ouvert de E' est un ouvert relatif à X ;
(iii) l’image réciproque de chaque fermé de E' est un fermé relatif à X.
Définition
On appelle chemin inscrit dans X C E toute application 7 : [0 ; 1] —> E continue
vérifiant
7(t) E X pour tout t E [0 ; 1].
Les éléments a — 7(0) et b = 7(1) sont appelés extrémités du chemin.
Définition
Une partie X de E est dite connexe par arcs lorsque, pour tous a et b E X, il existe
un chemin inscrit dans X d’extrémités a et b.
X = Xi U X2
À gauche, la partie X est connexe par arcs, à droite elle ne l’est pas.
Théorème 8
Les parties connexes par arcs de R sont les intervalles.
Thépr^^0
L’image directe d’un connexe par arçs par une application continue est connexe par
On peut alors généraliser le théorème des valeurs intermédiaires : toute fonction à valeurs
réelles définie et continue sur un domaine X connexe par arcs prend toutes les valeurs
comprises entre deux valeurs prises.
5.2.3 Densité
Définition
|| Une partie X de E est dite dense lorsque X — E.
Sur la droite réelle, l’ensemble Q des nombres rationnels est une partie dense. Il en est
de même de l’ensemble R \ Q des nombres irrationnels.
Dans A4n(K), l’ensemble GLn(K) des matrices inversibles est une partie dense1.
Théorème 10
Si f et g : E —> E' sont deux fonctions continues égales sur une partie X dense de E
alors f et g sont égales sur E.
- -- - — — -- _ __ __ .
Ce résultat sera utile pour généraliser par continuité des égalités ayant lieu sur une partie
dense.
5.3.1 Dérivation
Définition
On dit que f : I —> E est dérivable en a € I si le taux d’accroissement
^(f(a + h) - /(a))
admet une limite quand h —> 0 (avec h 0). Cette limite est alors appelée vecteur
dérivé de f en a, on la note f'(a).
Une fonction dérivable en a est assurément continue en a.
Définition
Une fonction f : I —> E est dite dérivable1 si elle est dérivable en tout a e I. On peut
alors introduire sa fonction dérivée
Si e = (ei,..., en) désigne une base de l’espace d’arrivée E alors, toute fonction f: I -> E
est dérivable si, et seulement si, ses fonctions coordonnées dans la base e sont dérivables.
De plus, on a alors f'(t) = /{(t)ei H------ 1- /4Wen pour tout tel.
5.3.2 Opérations
-------- -----------— — -- ■'" — ,— , ,— ■ . ——
Théorème 11
Soit /, g : I -> E et A e K. Si f et g sont dérivables alors Af et f 4- g le sont aussi
avec
1. On dit quelquefois qu’une fonction est dérivable sur un intervalle I pour insister sur le domaine de
définition de la fonction ou pour affirmer que c’est sa restriction au départ de I qui est continue.
5.3 Fonctions d’une variable réelle 167
Théorème 12
Soit J un intervalle de R, ip: J -4 R et /: Z —> B avec C I. Si f et <p sont
dérivables alors la fonction composée f o ip l’est aussi et
(/ ° = pour tout t e J.
Théorème 13
Soit f : I -4 E et L: E —> E' linéaire. Si f est dérivable alors la fonction composée
L(/) : 1i-4 £(/(£)) est dérivable et
Théorème 14
Soit f: I —> E, g: I -4 E' et B: E x E' -4 F bilinéaire. Si f et g sont dérivables
alors la fonction composée B(f,g): B^f(f)rg(t)} est dérivable et
— -
B(f,g)' = B(f',g) + B(f,g'). --------- ■ -- ■ ■ - J
Ce dernier résultat sera en particulier utile lorsque l’application B est un produit exté
rieur, un produit scalaire ou le produit matriciel.
k=Q
5.3.4 Intégration
Soit e — (ei,... ,en) une base de l’espace E. Bien qu’introduites à partir de cette base,
les notions qui suivent ne dépendent pas du choix de celle-ci.
168 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Définition
Une fonction f : / —> E est dite continue par morceaux lorsque ses fonctions coordon
nées fi,. ■■ ,fn dans la base e le sont.
Pour tous a et b dans I, on définit alors l’intégrale de f de a à b par l’identité
/ /(0di=f^2(/ A(i)dtjei.
Ja i=1 \Ja J
Les propriétés de linéarité, de relation de Chasles ou de convergence des sommes de
Riemann connues pour les intégrales de fonctions à valeurs numériques se généralisent aux
intégrales des fonctions à valeurs vectorielles. On généralise aussi l’inégalité triangulaire :
Théorème 16
Si f : I -4 E est une fonction continue par morceaux alors, pour tous a et b dans I
avec a b,
b fb
/ ||/(t)||dt.
Ja
5.3.5 Primitives
Définition
On appelle primitive de f: I -4 E, s’il en existe, toute fonction F: I -4 E dérivable
vérifiant F' = f.
F: x i-4 f f(t)dt.
Ja
Si F est une primitive d’une fonction continue f: I -4 E, on a pour chaque a, b G I
rb r i6
/ f{t)dt= F(t) = F(J>) — F(a).
Ja L Ja
fw= è'
fc=O
Kl + Jr
n Ja
ni
5.4 Arcs paramétrés 169
fc=O ■ v teI
r = {/(t) 11 e I}.
/(t)
r = {/(t) 11 e/}.
/(t)
5.4.2 Tangente
Soit /: I —> E une fonction définissant un arc de classe au moins C1.
Définition
On dit qu’un paramètre to G I est régulier si f'(to) 0e- En un tel paramètre, la
droite passant par /(to) et dirigée par /'(to) est appelée tangente à l’arc en le point
de paramètre to.
Si to est un paramètre régulier d’un arc du plan, la tangente en to est la droite d’équation
x - x(t0) x'(t0)
y-y(to) y'(to)
Exercice 1
Étudier les limites en (0,0) des fonctions suivantes :
Solution
Dans chacune des trois études, le point (0,0) est adhérent au domaine de définition de
la fonction / et l’étude de la limite correspond à la résolution d’une forme indéterminée
du type « 0/0 ».
(a) méthode
Pour percevoir l’ordre asymptotique en (0,0), on exprime x et y en coordonnées
polaires.
Écrivons x = r cos 0 et y = r sin 0 avec
On a
x2y2 r4 cos2 0 sin2 0
f(x,y) = = r2 cos2 0 sin2 0.
x2 + y2 r2 (cos2 0 + sin2 0)
Lorsque (x,î/) tend vers (0,0), la distance à l’origine r = y/x2 + y2 tend vers 0 tandis
que l’expression cos2 0 sin2 0 reste bornée. On en déduit que f(x,y) tend vers 0.
5.5 Exercices d’apprentissage 171
D’autre part,
Solution
méthode
|| On raisonne par opérations sur les fonctions continues1.
La fonction (x,y) x est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension
finie (Th. 5 p. 163). De même, la fonction (x, y} i-> y est continue. Par somme et produit
de fonctions continues, on peut affirmer la continuité des fonctions (x.y) t-> 1 + x2 + y4
et (x,y) i—> — xy. Par composition avec les fonctions continues t i-> Int et ti-> expi puis,
par produit, on peut conclure que f est continue.
En pratique, on ne détaille que rarement l’argumentation de la continuité comme cela
vient d’être fait. On se contente d’écrire : « f est continue par opérations sur les fonctions
continues ».
Exercice 3
Soit f définie de R2 vers R par
f&, y) = 2? 2
x2 + y2
Solution
(b) On a
>(0,0) et =1 ——>=l//(0,0).
y Tl Tl J 2 n—>+00 2
1. On n’utilisera pas l’argument fallacieux : « / est continue car continue en i et en y » (voir sujet
suivant).
5.5 Exercices d’apprentissage 173
Allure de la fonction f :
la surface d’équation z = f(x, y) est « pincée » à l’origine.
Ce sujet illustre que la continuité en chacune des variables 1 n’entraîne pas la continuité
en le couple de variables.
Exercice 4
Montrer la continuité de l’application déterminant A € A4n(K) det(A).
Solution
méthode
Le déterminant de A peut s’exprimer comme une fonction polynomiale en les
coefficients de A.
En développant le calcul du déterminant de A selon une rangée, on établit par récur
rence sur la taille de la matrice que le déterminant de A s’exprime comme une somme
de produits 2 de coefficients de la matrice A.
Pour tout indice (i,j) E [l;n]j , l’application A est continue car linéaire au
départ d’un espace de dimension finie (Th. 5 p. 163). Par somme de produits de fonctions
continues, on peut alors affirmer que l’application A det(A) est continue3.
Exercice 5 j
?
Sur l’espace E = C([0; 1],R) des fonctions continues de [0; 1] vers R, on considère J
les normes I
11/111= Jo[ |/W|di et H/lloo = te[O;l]
sup |/(t)|. j
■. ■
On considère aussi l’endomorphisme u de E qui envoie f sur la fonction u(/) déter
minée par
«(/)(*) = /(*) - /(O)-
(a) Montrer que l’endomorphisme u est continu pour la norme || • H^.
(b) Montrer que l’endomorphisme u n’est pas continu pour la norme || - Hj -
(c) Les normes || - ||x et || • sont-elles équivalentes?
Nrera»mjlllUIIMMWUUIMM«l»MIMI..»llll»II.IIJIIIMMIljaMajJI»IWIimillL IHIIIIIIIIIIIll HMUMUIJMMJIIHIIIJIIIIUI. .■I»||I^WH.UJ||UI|.1|HILH||^ | |_ j j||J |||||||[|| 1 ■*niïnHJIIîrTnrW>MITWHIIÎJBffI^t"T^WîTr^nlTITIWirTOÎWTT*Tn*TTITr ,*TnTl1 || 11[-*'■ pf—Jff H «H.l, BUl» VT W
Solution
(a) méthode
Pour montrer qu’une application linéaire u de E vers E' est continue, il suffit
de déterminer k G R+ vérifiant ||u(a;)||£,, < pour tout x G E (Th. 4
p. 163).
(b) méthode
On montre qu’une application linéaire u de E vers E' n’est pas continue en
déterminant une suite (rrn) de vecteurs non nuis de E pour laquelle
E'
E
(c) Les deux normes ne sont pas équivalentes, sinon la continuité de l’endomorphisme
pour l’une des normes entraînerait la continuité pour l’autre norme.
Exercice 6
Justifier que U = {(rr,y) € R2 | x2 + y2 < x3 + y3} est une partie ouverte de R2.
Solution
méthode
On pourrait démontrer que le complémentaire de U est une partie fermée par
la caractérisation séquentielle des parties fermées mais on peut aussi rapide
ment percevoir U comme l’image réciproque d’un ouvert par une application
continue (Th. 7 p. 164).
Par différence des deux membres, considérons la fonction f définie sur R2 par
La partie U est donc l’image réciproque d’un ouvert par une application continue, c’est
donc un ouvert relatif au domaine de définition R2 de la fonction /, c’est-à-dire simple
ment un ouvert de R2.
Exercice 7 |
Soit t1-> f(t) une fonction de classe C1 définie sur R et déterminant un arc paramétré I
du plan euclidien R2. On suppose la fonction t H- ||/(t)|| constante. Montrer que, j
pour tout réel t, les vecteurs /(t) et f'(t) sont orthogonaux. !
Solution
méthode
|| La dérivée de la fonction t >-> ||/(t)||2 = {/(t), /(£)) est nulle.
Un produit scalaire étant une application bilinéaire, la formule de dérivation d’une
application bilinéaire (Th. 14 p. 167) donne
Exercice 8 **
Soit A une partie non vide d’un espace normé E. Pour x e E, on pose
d(æ, A) = inf{||ar - <z|| | a & A}.
Montrer que l’application x j—> d(x,A) est définie et continue sur jE.
iinw.. . ............. ' r . .... ..... i ■ ' nmu .................................... »........... .
Solution
La partie ■{||æ — u|| | a e A} est incluse dans R non vide et minorée par 0, sa borne
inférieure existe. Ainsi, l’application x d(x, A) est bien définie.
méthode
|| On montre que l’application x d(x, A) est lipschitzienne.
Soit x, y G E. Pour tout a e A arbitraire, l’inégalité triangulaire donne
d(î/, A) |(2/ - a|| ||î/ - x|| + ||z - a||.
En réorganisant les membres, il vient
d(y,A) - ||2/ - x|| ||a: — tz||.
Une borne inférieure est le plus grand des minorants. Ici, la quantité d(y, A) — ||î/ — x||
est un minorant de l’ensemble des ||a; — a|| pour a parcourant A et donc
d(y, A) - ||2/ - ar|| < d(x, A).
Ainsi, en réorganisant les membres,
d(y, A) - d(x, A) ||?/ - x||.
Par symétrie, on obtient aussi
d(x, A) - d(y, A) (|z - y || = ||j/ - x||
et donc
|d(2/,A) -d(a;,A)| < ||2/- æ|| •
Finalement, la fonction x h-> d(x, A) est lipschitzienne et donc continue.
Exercice 9 **
Soit /: R -4 R une fonction de classe C1 et F: R2 -à R la fonction définie par
( fW) ~ /fc) si y 7^ x
F(.x,y)=\ y~x
IfW siy = x.
Montrer que la fonction F est continue.
5.6 Exercices d’entraînement 177
Solution
Ici, affirmer que F est continue par « opérations sur les fonctions continues » n’est pas
possible1 car la fonction F est définie par une alternative. On revient alors à la définition
de la continuité :
méthode
Vérifier que la fonction F est continue consiste à observer qu’elle est continue
en tout point de son domaine de définition.
Etudions la continuité de f en (xo,yo) € R2.
Cas : Xq yo- Au voisinage du point (xq, Z/o) on a x y et les valeurs de la fonction F
s’expriment par
y-x
Par conséquent, on obtient par opérations sur les limites
Quand (x,y) tend vers (xo,yo) avec (x,y) & X, les valeurs de F s’expriment par
y-x
méthode
|| On réécrit le taux d’accroissement par le théorème des accroissements finis.
En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f entre x et y, on peut
affirmer qu’il existe un réel cXyV, fonction de x et y, tel que
Par encadrement, on a
37 0
(x,y)-*(xo,yo)
avec x^y
V(x, y) 6 R2, || (x, y} - (x0, y0) || < a => 11F(x, y) - F(x0, y0) || e.
Solution
méthode
|| On exprime M-1 en fonction de la comatrice de M.
L’identité
t(Com(M))M = det(M)In
donne, lorsque la matrice M est inversible, la formule
M"1 = ù *(Com(M)).
det(M) v v )}
La fonction M i-> det(M) est continue1 et ne s’annule pas. Les fonctions coefficients de
la fonction M i-> (Com(M)) sont des cofacteurs de la matrice M, ce sont donc aussi des
fonctions continues2. Par opérations sur les fonctions continues, on peut affirmer que la
fonction M f-> M~r est continue.
1. Voir sujet 4 p. 173.
2. L’application qui à une matrice carrée supprime une rangée et une colonne préalablement choisies
est linéaire en dimension finie donc continue. On la compose avec l’application déterminant, elle aussi
continue, puis on multiplie par une puissance de (—1) pour obtenir une fonction cofacteur.
5.6 Exercices d'entraînement 179
Exercice 11 ** J
I
Déterminer deux normes sur l’espace E = R[X], l’une pour laquelle l’endomorphisme |
de dérivation est continu,, l’autre pour laquelle il ne l’est pas. |
Solution
Notons D l’endomorphisme de dérivation sur RfX].
Il est facile d’obtenir une norme sur R[X] pour laquelle l’endomorphisme de dérivation
n’est pas continu, par exemple1 la norme || • définie par
Plloo = SUP |PW|-
t£[0;l]
Il est beaucoup plus délicat de déterminer une norme pour laquelle l’endomorphisme
de dérivation est continu...
méthode
|| On définit une norme dans l’expression de laquelle apparaît P'.
Un premier candidat serait N (P) = ||7:>||0O + \\P' mais cela ne suffit pas : il faut
enchaîner les dérivations ! Considérons alors l’application N définie sur R[X] par 2
4-oo
k—0
L’application N est bien définie car, pour chaque polynôme P, la somme est à termes
nuis à partir d’un certain rang. De plus, l’application N définit bien une norme. En effet,
les propriétés d’homogénéité et d’inégalité triangulaire sont immédiates tandis que la
séparation s’obtient par
N(P) = 0 =» ||P|L = 0
=> P = 0.
Enfin, la dérivation est continue pour la norme N car, pour tout polynôme P,
+oo 4-oo
JV(D(P)) = £||p(fc+1)||TO = £||PW L < N(P).
k=0 fc=l
Notons que sur l’espace E = C°°([0; 1], C), il n’existe pas de normes pour laquelle l’en
domorphisme D de dérivation soit continue. En effet, si N est une norme et si en désigne
la fonction 11-> ent, on a
7V(D(en)) = 7V(nen) = |n| N(en) avec |n| -------- > +oo.
' 7 n—>4-00
Exercice 12 * |
Montrer que GLn(K) est une partie ouverte de A4n(K). |
Solution
méthode
L’image réciproque d’un ouvert par une application continue est un ouvert
relatif à l’ensemble de définition (Th. 7 p. 164).
L’application det: A4n(K) —> K est continue1 et
Or K* est le complémentaire du fermé2 {0} et c’est donc une partie ouverte. L’en
semble GLn(K) est donc un ouvert relatif à jMn(K), c’est-à-dire simplement un ouvert
de A4n(K).
Exercice 13 ** ~ ~ |
Solution
On établit un chaînage d’implications.
(i) => (ii) Supposons l’application f continue et introduisons A C E.
méthode
Un élément est adhérent à une partie si, et seulement si, il est limite d’une
suite d’éléments de cette partie.
Tout élément y de /(A) est l’image par f de la limite x d’une suite convergente (æn)
d’éléments de A. Or f étant continue, la suite (/(zn)) tend vers f(x) = y et donc y est
limite d’une suite d’éléments de /(A). Ainsi,
/(Â)cÿ(Â).
méthode
|| Écrire f(X) G Y équivaut à écrire X G
Pour A = /-1 (B), on a1 f(A) G B puis, par l’hypothèse (ii) et la croissance du passage
à l’adhérence2, on obtient
/(Â) C 7G4)
c B.
On a donc A C /~1(B), c’est-à-dire
rwcr'fj).
(iii) => (iv) Supposons (iii) et introduisons B G F.
méthode
|| Par passage au complémentaire, on échange intérieur et adhérence.
On a la propriété
/-‘(Cpy) = (W-‘(r).
On en déduit _____ ___
r‘(B°) = /-*(cf(Cfb)) = ce/-1(cfb).
Par l’hypothèse (iii) et la décroissance du passage au complémentaire, on conclut
Or a est élément de /-1 (B (/(a), £)) et donc a est élément de l’intérieur de cet ensemble 3.
Il existe alors un rayon a > 0 tel que
B(a,a) G /-1(B(/(a),£)}.
1. Il peut ne pas y avoir égalité en général : si la partie B contient un élément qui n’est pas une valeur
prise par f, celui-ci ne figurera pas dans /(A).
2. Voir sujet 21 p. 126.
3. La partie (B(/(a),e)) est en fait ouverte puisque incluse dans son intérieur.
182 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Solution
Soit </? une forme linéaire sur un espace normé E de dimension quelconque1. Si la
forme linéaire ip est continue, son noyau est fermé car image réciproque d’un fermé par
une application continue :
Ainsi, (zn) est une suite d’éléments du noyau Ker(ç?) qui converge vers un vecteur n’ap
partenant pas à ce noyau. Celui-ci n’est donc pas une partie fermée.
Exercice 15 *** g
Montrer que l’ensemble Q des polynômes réels de degré n scindés à racines simples I
est une partie ouverte de Rn[X]. g
Solution
méthode
On montre que Q est voisinage de chacun de ses points en exploitant qu’un
polynôme de Q change n fois de signe.
Soit P E Q et Xi < • • • < xn ses racines. En introduisant A 0 le coefficient dominant
de P, on peut écrire P sous forme factorisée
P = X(X-x1)...(X-xn).
Pour fixer les idées, supposons A > 0 (la démonstration qui suit s’adapte facilement au
cas A < 0).
1. En dimension finie, la forme linéaire <p est automatiquement continue (Th. 5 p. 163).
5.6 Exercices d’entraînement 183
Posons 2/1,, 2/n—i les milieux des segments [aq ; x2],..., [xn-i ; xn], Introduisons aussi
yo G ]—oo ; [ et yn G ]xn ; +oo[ arbitraires. Les réels yi ainsi construits forment une suite
de valeurs strictement croissante telle que le polynôme P change de signe entre chaque.
Plus précisément, P(vo) est du signe de (-l)n, P(t/i) du signe de (-l)n“1,..., P(yn_!)
du signe de (—1) et P(yn) du signe de +1.
La partie U est ouverte et ses éléments sont des polynômes réels changeant de signe
entre chaque 2/o » 2/1 • • • ,yn- Par application du théorème des valeurs intermédiaires, un tel
polynôme admet n racines distinctes et est donc scindé à racines simples. Ainsi, l’ouvert U
est inclus dans Q. Or P figure parmi les éléments de U, il existe donc une boule centrée
en P incluse dans U donc incluse dans Q.
Au final, Q est un ouvert car voisinage de chacun de ses éléments.
5.6.3 Densité
Exercice 16 *
Soit n un naturel au moins égal à 2.
(a) Montrer que GLn(K) est une partie dense de A4n(K).
(b) Calculer det(Com(A)) pour A G jMn(K).
Solution
(a) Soit A G A4n(K).
méthode
On détermine des matrices inversibles voisines de A de la forme A — AIn avec
A un réel « petit ».
1. Comprendre fi 1(]0;+oo[) dans le cas (+) et 1(]—oo;0[) dans le cas (—).
184 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
L’application À e Rh det(A — AIn) est une fonction polynomiale1 non nulle, elle
possède donc un nombre fini de racines. Il existe 2 alors un réel m > 0 tel que pour tout A
dans ]0 ; m[, on ait det(A — AIn) 0 et donc A — AIn G GLn(K).
La suite des matrices A — ±In converge alors vers A tout en étant formée de matrices
inversibles à partir d’un certain rang : la partie GLn(K) est dense dans jMn(K).
(b) méthode
Lorsqu’une matrice est inversible, on sait lier comatrice et matrice inverse. On
exploite cette propriété pour calculer le déterminant de la comatrice dans ce
cas de figure avant de généraliser par continuité et densité.
Lorsque la matrice A est inversible, on a
On en déduit
det(Com(A)) — (det(A))n \
Of**- '
Montrer qu’un hyperplan d’un espace normé E est une partie depse ou fermée.
........I ........... Il ï '' ■ i n iranroi i,fl / ’ MJ III ’ r
Solution
méthode
Si a est un vecteur n’appartenant pas à un hyperplan H de E, on sait
H ® Vect(a) = E.
Soit H un hyperplan de E qui ne soit pas une partie fermée. Il existe une suite (hn)
d’éléments de H convergeant vers un élément a n’appartenant pas à H :
H ® Vect(a) = E.
1. Cette fonction est à rapprocher du polynôme caractéristique de A défini par = det(AIn — A).
2. On peut prendre m égal à la plus petite racine strictement positive de A >-> det(A—AIn) (c’est-à-dire
la plus petite valeur propre strictement positive de A) s’il en existe ou une valeur arbitraire sinon.
5.6 Exercices d’entraînement 185
x = h + Xa avec h G H et À G K.
xn = h + Xhn.
Par opérations dans le sous-espace vectoriel H, les vecteurs xn sont dans H et, par
opérations sur les limites, la suite (a:n) converge vers x.
Finalement, tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de H, l’hyperplan H
est une partie dense de E.
Exercice 18 *
Soit A et B deux parties connexes par arcs d’un espace normé E.
x B est connexe par arcs dans l’espace nqrmé^od^^ x E.
• (b)JDn déduire que A 4- B {a 4- a est c^nexQpaÿac^'
Solution
(a) méthode
A partir de chemins joignant entre eux des points de A d’une part, et des points
de B d’autre part, on construit un chemin joignant des points de A x B.
Soit (a, 6) € A x B et (a', b') G A x B. Par la connexité par arcs de A et B, il existe des
chemins 7a : [0 ; 1] —> E et 73 : [0 ; 1] —> E inscrits respectivement dans A et B vérifiant
. f [0 ; 1] -> E x E
7‘ t (7a(£),7bW)-
La fonction 7 est continue car ses fonctions coordonnées le sont. Elle prend ses valeurs
dans A x B et vérifie :
7(0) = (a, b) et 7(1) = (a', b').
La fonction 7 détermine donc un chemin inscrit dans A x B joignant (a, b) à (a', b'). La
partie A x B est connexe par arcs.
(b) méthode
|| L’image continue d’un connexe par arcs est connexe par arcs (Th. 9 p. 165).
186 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
f E x E-A E
1 (z, y) x + y.
Cette application est continue car somme des deux fonctions continues
[ E x E -a E x ( E x E -a E
TV i • a / \ et tfo • i / \
[ (x,y)Ax ( (x,y)Ay.
La partie A 4- B est l’image du connexe par arcs A x B par l’application continue cr, la
partie A + B est donc connexe par arcs.
Exercice 19 *
Montrer que l’ensemble T>n formé des matrices diagonalisables de jMn(®) est connexe
par arcs. j
Solution
méthode
On montre que toute matrice diagonalisable peut être continûment reliée à la
matrice nulle1 par des matrices diagonalisables.
f [0 ; 1]-> A4n(R)
( t A(t) = PD(t)P~l = tA.
7(0) - On et 7(1) = A.
Les matrices On et A peuvent être continûment reliées par un chemin inscrit T>n. On peut
alors affirmer, quitte à transiter par On, que n’importe quelles matrices diagonalisables
peuvent être continûment reliées par un chemin inscrit dans 7?n. La partie T>n est connexe
O
par arcs .
Exercice 20 ** |
1. Ou à la matrice In-
2. En fait T>n est une partie étoilée. On dit qu’une partie A est étoilée lorsqu’il existe un élément a
dans A, tel que pour tout x dans A, le segment [a ; x] est entièrement inclus dans A. Les parties étoilées
sont connexes par arcs.
5.6 Exercices d'entraînement 187
Solution
(a) méthode
On peut montrer qu’une partie n’est pas connexe par arcs en observant que
son image par une application continue ne l’est pas (Th. 9 p. 165).
L’application det: jMn(R) —> R est continue et l’image de GLn(R) par celle-ci est R*
qui n’est pas connexe par arcs1. On en déduit que GLn(R) n’est pas non plus connexe
par arcs.
(b) méthode
On montre que toute matrice inversible peut être continûment reliée à la ma
trice identité par des matrices inversibles.
Soit A E GLn(C). Comme toute matrice complexe, la matrice A est trigonalisable. On
peut donc écrire A = PBP~X avec P une matrice inversible et B une matrice triangulaire
supérieure. Puisque les matrices A et B sont semblables, la matrice B est inversible et
ses coefficients diagonaux sont non nuis.
Commençons par définir un chemin joignant In à B dans GLn(C). On note bij le
coefficient général de la matrice B et l’on écrit ses coefficients diagonaux sous forme
trigonométrique
bi,i = Tié6i avec = |&^| > 0 et G R.
On pose ensuite, pour t E [0 ; 1],
I0 si i > j
= S tbi,j sïi<j
siî=J.
L’application t i-> M(t") = (mij (t)) est continue, prend la valeur In en t = 0, la valeur B
en t = 1, et toutes ses. valeurs prises sont des matrices inversibles car triangulaires
supérieures à coefficients diagonaux non nuis.
L’application 7: t définit alors un chemin continu, joignant In à A, et
inscrit dans GLn(C). On peut conclure que GLn(C) est connexe par arcs.
Exercice 21 *
Soit M : R jM2n+i(R) une application de classe C1 vérifiant, pour tout réel s,
In.
1. Les connexes par arcs de R sont les intervalles et R* n’en est pas un.
188 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Solution
Par dérivation d’un produit (Th. 14 p. 167), on a pour tout réel s
(*M(s))'M(s) + 'M(s)M'(s) = On.
Par dérivation d’une composition avec une application linéaire (Th. 13 p. 167) on a aussi
On en déduit la relation
t(M,(s))M(s) = -fM(s)M'(s).
méthode
| On exploite cette relation pour établir det(Af'(s)) = 0.
Par les identités det(tA) = det(A) et det(AA) = Andet(A) on obtient
det(M'(s)) det(M(s)) = (-l)2n+1 det(M(s)) det(M'(s)).
Sachant det(Af(s)) 7^ 0 (car Af(s) est inversible d’inverse c’est une matrice or
thogonale de déterminant ±1) on conclut det(Mz(s)) = 0.
Finalement, la matrice M'(s) n’est pas inversible.
Exercice 22 **
Soit / : R —> E une fonction de classe C2 telle que f et j" sont bornées. On pose
Mo = 11/1100 et M2 = nnoo.
(a) Soit x € R. Établir que pour tout h > 0
Solution
(a) méthode
| On utilise l’inégalité de Taylor-Lagrange.
5.6 Exercices d’entraînement 189
(b) L’inégalité ci-dessus est optimale lorsque l’on choisit la valeur de h minimisant
la fonction exprimant le second membre. Le calcul de ce minimum conduit à traiter
séparément les cas Mq = 0 et M2 = 0.
Si Mq = 0, la fonction f est nulle, sa dérivée est nulle donc bornée et l’inégalité voulue
est vraie.
Si M2 = 0, la fonction f est affine et bornée sur R dont constante. Sa dérivée est alors
nulle et l’inégalité voulue est encore vraie
Enfin, si MqM2 0, la fonction h atteint un minimum en h = 2y/Mo/M2
et sa valeur est 2s/MqM2. On en déduit
=I(x,h) =J(x,h)
Par ces deux inégalités, on obtient
2h||/'(;z:)|| = \\f(x + h) - f(x - h) - I(x,h) + J(x, 7i) ||
C \\f(æ + h)|| + ||/(x - h)|| + ||Z(x, h)Il + Il J(x, h)Il 2M0 + h2M2.
En prenant h = y/^MÔ/MÏ réel non nul, on conclut
ll/'IL t/WÜ.
190 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Solution
(a) méthode
On vérifie que les points de l’arc paramétré figurent sur la courbe et inverse
ment.
Pour tout t G R, si M(t) est le point de paramètre t, ses coordonnées x = acost
et y = b sin t vérifient l’équation définissant la courbe
x2 y2 2..-2, t
-77 + -rz- = cos t + sm t — 1.
a2 b2
Ainsi, les points du paramétrage figurent sur la courbe.
Inversement, soit M un point de coordonnées (x, y) figurant sur la courbe. Posons
a — x/a et (i = y/b. On a a2 + /32 — 1 et il existe donc un réel t tel que
a — cost et /3 = sint.
(b) Posons æ(t) = acost et y(t) = èsint avec t € R. Les fonctions x et y sont de
classe C°° et l’arc paramétré étudié est lui aussi de classe C°°.
méthode
|| Par périodicité, puis symétrie, on réduit l’intervalle où évolue le paramètre t.
5.6 Exercices d’entraînement 191
Les fonctions x et y sont 27r-périodiques. Les points M(i) et M(t + 2%) sont confondus
et l’on peut limiter l’étude à l’intervalle [—7r ; tt].
La fonction x est paire et la fonction y est im
paire. Les points et M(—t) sont symétriques
par rapport à l’axe des abscisses. On peut limiter
l’étude à l’intervalle [0 ; 7r], la courbe obtenue sera
complétée par symétrie.
Enfin, on a rr(7r — i) = —xÇt') et yÇir — t) = j/(t).
Les points M(t) et M(tv — t) sont symétriques
par rapport à l’axe des ordonnées. On peut limi
ter l’étude à l’intervalle [0 ; ?r/2], la courbe obtenue
sera complétée par symétrie.
Sur [0 ; 7t/2] les variations des fonctions x et y sont résumées dans le tableau ci-dessous :
méthode
|| On précise les tangentes aux points de paramètres t = 0 et t = tt/2.
En t = 0, on a a/(0) = 0 et y'(0) = b > 0. Le
point de paramètre 0 est régulier et la tangente y est
verticale.
En t — tt/2, on a x,(tf/2) = —a < 0 et t/(7t/2) = 0.
Le point de paramètre tt/2 est régulier et la tangente
y est horizontale.
On dispose alors de suffisamment d’informations
géométriques pour donner l’allure de la courbe ci-
contre 1.
De même, on a
MF'2 = (a + ccost)2.
Inversement, soit M un point de coordonnées (x,y) tel que MF + MF' = 2a. On peut
déterminer t € R tel que x = acost. En s’inspirant des calculs qui précèdent, on écrit
Si y2 > b2 sin21 alors MF > a — ccost et MF' > a + ccost donc MF + MF' > 2a.
À l’inverse, si y2 < b2 sin21, on obtient MF + MF' < 2a.
On a donc nécessairement y2 = b2 sin21 et, quitte à considérer —t au lieu de t, on a
simultanément x = acost et y = bsint. Ainsi, M est un point de la courbe étudiée.
Exercice 24 ** (Tractrice)
Solution
(a) Posons x(t) = t — tht et ?/(t) = 1/cht avec t e R. Les fonctions x et y sont de
classe C°° et l’arc paramétré étudié est lui aussi de classe C°°.
méthode
|| On réduit le domaine d’étude par symétrie.
La fonction x est impaire tandis que la fonction y est paire. Les points M(t) et M(—t)
sont symétriques par rapport à l’axe des ordonnées. On peut limiter l’étude à l’inter
valle [0 ; +oo[, la courbe obtenue sera complétée par symétrie.
-------------------------- ► x
Pour t e [0 ; +oo[, on a
/■
x'(t) — th2 t 0 et y'(t) —----- 0.
ch t
Sur [0 ; -l-oo [, les variations des fonctions x et y sont résumées dans le tableau ci-dessous
lim
t-ït0 X(t) - x(t0)
On a
y(t) — 7/(0) 1/cht—1 1—cht — |t2 —3
-------------- = ------------ = ------- ------ —— _ — ——oo.
a;(t) — z(0) t — tht O 3
t ch t — sh t t->o+ |t 2t
La tangente en le point de paramètre t — 0 est donc verticale.
194 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
Enfin, quand t tend vers 4-oo, x(t) tend vers +oo et y(t) vers 0 par valeur supérieure,
la courbe se rapproche donc par le dessus de l’axe des abscisses (droite asymptote). On
dispose alors de suffisamment d’informations géométriques pour donner l’allure de la
courbe :
x — x(t} z'(*) = 0.
y - y(t) y'(t)
Après quelques calculs, on obtient l’équation suivante (qui est aussi valable lorsque t = 0)
x 4- sh(t)y — t.
Exercice 25 *
Soit u un endomorphisme d’un espace normé E de dimension finie. On suppose que
pour tout vecteur x de E
Montrer que les espaces Ker(u — Id#) et Im(ti — Id#) sont supplémentaires.
''H*'fiWiOnTrinTrrnWOfffBnirawrnTII illl I1L. Ii i lui
1. La tractrice est la courbe parcourue par un objet tenu par un fil lorsque l’on tire à vitesse constante
sur l’autre extrémité du fil dans une direction donnée.
5.7 Exercices d’approfondissement 195
Solution
méthode
On montre que les espaces sont en somme directe avant de conclure par un
argument de dimension.
Soit x G Ker(u — Id#) D Im(w — Idg). Par l’appartenance au noyau, on sait u(æ) = x.
Par l’appartenance à l’image, on peut écrire x = u(a) — a pour un certain vecteur a de E.
Puisque le vecteur x est invariant par u, on a uk(x') = x pour tout k E N et donc1
ufc+1(a) — uk(a) — x.
On a alors
1 1 / \ 9
||x|| = — ||un(a) — ail - ( l|un(a)l| + llall ) < - ||a||--------- >0
11 11 n" " nV ........... . n n-++oo
et l’on peut conclure que les deux espaces Ker(it — Id#) et Im(u — Id#) sont supplémen
taires.
Exercice 26 ** (Théorème de Darboux)
Soit /: I -4 K une fonction dérivable définie sur un intervalle I de R. .
(a) Montrer que U = {(a;, y) € I2 | x < y} est une partie connexe par arcs de R2.
On note r : U —> R l’application définie par
y -x
Solution
(a) méthode
|| On vérifie que la partie U est convexe.
avec xc et yc éléments de I et, sachant xa < ya et xb < yb, on vérifie xc < yc car
les facteurs t et 1 — t sont tous deux strictement positifs. On en déduit que le segment
d’extrémités a et b est inclus dans U. La partie U est convexe et donc connexe par arcs.
(b) méthode
Par le théorème des accroissements finis, un taux d’accroissement est un
nombre dérivé.
(c) méthode
|| Les connexes par arcs de R sont ses intervalles.
Puisque l’application r est continue sur le connexe par arcs U, son image r(U) est un
connexe par arcs de R, c’est donc un intervalle. L’encadrement
assure alors que f'(T) est cet intervalle de R auquel on a éventuellement adjoint ses
extrémités1.
1. Cette démonstration du théorème de Darboux pourra être comparée à celle vue dans le sujet 19
du chapitre 8 de l’ouvrage Exercices d’analyse MPSI.
5.7 Exercices d'approfondissement 197
Solution
(a) La borne supérieure définissant |||u||| existe car celle-ci porte sur une partie de R,
non vide (car E n’est pas réduit à l’espace nul) et majorée (car la continuité de l’endo
morphisme u assure l’existence d’un réel k tel que ||u(x)|| k ||æ|| pour tout vecteur x).
De plus, une borne supérieure étant un majorant, on peut affirmer, pour tout x vecteur
deE\{0£},
On en déduit ||u(a;)|| |||u||| ||a;|| et cette inégalité est évidemment aussi vraie1 si le
vecteur x est nul.
(b) Par ce qui précède, on sait déjà que l’application ||| • ||| est bien définie de £C(A)
vers R+.
Soit u G £C(E) tel que |||u||| = 0. Pour tout x dans E, on a ||«(æ)|| |||u||| ||æ|| — 0 et
donc u(x) — 0e- Ainsi, l’endomorphisme u est nul.
Au surplus, pour A G K et u,v G EC{E},
HN||
IIIAulU = sup |A| |A| sup = I Al Ihlll
INI
^0 xGE\{0£}
1. |||ti||| est le plus petit réel k vérifiant ||u(x)|| < k ||x|| pour tout x G E.
198 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
et
L’application ||| • ||| définit bien une norme sur l’espace £C(JE). Enfin, pour tout x G E,
||(wO v)(æ)|| = ||u(vCe))|| < |||u||| ||v(æ)|| < |||u||| |||v||| ||z||
et donc
(uov)(z
|||uo v||| = sup ---- |î—ü— IHI lll<
æGB\{OE} Ii^II
(c) méthode
Par récurrence, on vérifie l’identité
et nécessairement A est nul car sinon le premier membre tend vers +oo avec n.
Sinon, considérons le plus petit n 1 tel que |||un||| = 0. On a un nul et un~1 non nul,
ce qui, injecté dans l’identité (*) donne à nouveau1 A = 0.
On peut alors conclure que u et v commutent.
Exercice 28 ** )
Soit (Afc) une suite de matrices de jMn(K) convergeant vers A G jVfn(K). On suppose
que les matrices Ak sont toutes de même rang p. Montrer rg(A) p.
Que dire de la nature topologique de l’ensemble 7ZP(K) des matrices de -Adn(K) de
rangs inférieurs à p ?
Solution
méthode
Le rang d’une matrice est l’ordre maximal des déterminants non nuis extraits
de celle-ci.
Notons r le rang de la matrice limite A. Celle-ci possède un déterminant extrait non
nul de taille r. Le déterminant extrait correspondant des matrices converge vers le
précédent et sont donc non nuis à partir d’un certain rang. Or les matrices Ak étant de
rang p, l’ordre d’un déterminant non nul extrait de celles-ci est nécessairement inférieur
à p. On conclut r < p.
L’ensemble 7£P(K) est une partie fermée car possède les limites de ses suites conver
gentes.
Exercice 29 ***
Déterminer l’adhérence et l’intérieur de l’ensemble 7?n(C) des matrices diagonali-
sables de A4n(C).
Solution
Commençons par montrer que Dn(C) est une partie dense de A4n(C) ce qui suffit à
déterminer son adhérence.
Soit A G A4n(C) arbitraire. La matrice A est trigonalisable et l’on peut donc écrire
A = PTP-1 avec P inversible et T triangulaire supérieure.
méthode
En modifiant un peu la diagonale de T, on peut se ramener à une matrice
proche de T à valeurs propres deux à deux distinctes donc diagonalisable.
Pour p € N*, considérons les matrices
et Ap — P(T 4- Dp)P i.
n/p/
Les valeurs propres de Ap sont les coefficients diagonaux de la matrice triangulaire su
périeure T + Dp. Lorsque deux coefficients diagonaux de T sont égaux, les coefficients
correspondants de T + Dp ne le sont pas. Lorsque deux coefficients diagonaux de T sont
différents, les coefficients correspondants de T + Dp le sont aussi sous réserve de choisir p
assez grand. Finalement, on peut affirmer qu’à partir d’un certain rang les matrices Ap
sont diagonalisables. Enfin, la suite (Ap) convergeant vers A, on peut conclure que l’en
semble Dn(C) des matrices diagonalisables est une partie dense de A4n(C).
Etudions maintenant l’intérieur de 7?n(C).
méthode
On montre que l’intérieur de Dn(C) est constitué des matrices possédant n
valeurs propres distinctes.
200 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
La matrice A possédant moins de n valeurs propres, les scalaires Az ne sont pas deux à
deux distincts. Quitte à permuter ceux-ci, supposons Ai = A2 et notons A cette valeur
commune. Considérons ensuite les matrices
<° 1/p
0/
La matrice Tp n’est pas diagonalisable car dimE’x^p) < m\(Dp). La matrice sem
blable Ap n’est donc pas plus diagonalisable. Cependant, la suite (Ap) converge vers A.
On peut conclure que la matrice A n’est pas intérieure à Vn(C).
Soit A E PniÇ) telle que Card(Sp(j4)) = n.
Supposons par l’absurde que la matrice A n’est pas intérieure à 2>n(C). Il existe alors
une suite (Ap) de matrices non diagonalisables convergeant vers A. Puisque ces ma
trices Ap ne sont pas diagonalisables, leurs valeurs propres ne peuvent être deux à deux
distinctes. Notons Ap une valeur propre au moins double de Ap.
méthode
|| On extrait de (Ap) une suite convergeant vers une valeur propre double de A.
XaW = XaW = 0.
C’est absurde car les valeurs propres de A sont supposées simples.
On peut alors conclure que la matrice A est intérieure à 7?n(C).
1. L’application M h-> xm est continue comme cela est détaillé dans le sujet qui suit.
2. En effet, si £ est racine du polynôme P = Xn + an_iXn-1 H-------F a±X + ao, on peut borner cette
racine par les coefficients de P : |£| < max(l, |ao| + |ai| H-------- F |an-i|) voir sujet 18 du chapitre 5 de
l’ouvrage Exercices d’algèbre et de probabilités MPSI. On peut aussi employer la norme introduite dans
le sujet 9 p. 115 et vérifier |AP| pour affirmer que la suite (Ap) est bornée.
5.7 Exercices d’approfondissement| 201
Exercice 30 ***
(a) Montrer que l’application qui à une matrice M de ?Mn(C) associe son polynôme
caractéristique xm est continue.
On rappelle que GLn(C) est dense dans A4n(C).
(b) Montrer l’égalité xab — Xba pour toutes matrices A, B dans jMn(C).
On rappelle que l’ensemble Pn(C) des matrices diagonalisables est dense dans
Solution
( e(cr)II(a;<5ff(i)>i
i=l
1. L’application opère entre deux espaces de dimensions finies. Les normes y étant équivalentes, il
n’est pas nécessaire de préciser les normes utilisées.
2. Un argument plus rapide est aussi possible : les matrices AB et B A sont semblables car AB s’écrit
A(BA)A~1, elles ont donc le même polynôme caractéristique.
202 Chapitre 5. Fonctions vectorielles
/xa(Ai)
Xa(A) =
\ (0) XaM/
Si la matrice A est diagonalisable, on écrit A = PDP 1 avec P inversible, D diagonale
et alors
= Xa(PDP-') = Pxa^P-1 = PXdWP~1 = 0„
car les matrices A et D ont le même polynôme caractéristique puisqu’elles sont sem
blables.
Réalisons maintenant l’extension de cette égalité par densité. L’application d’évaluation
E:
fCn[X]xXtn(C)^Xtn(C)
' (P, M) .H- P(M)
est continue par opérations sur les fonctions continues. En effet, cette application se
déduit notamment des applications linéaires qui à un polynôme associe l’un de ses coef
ficients et des applications qui à une matrice associe l’une de ses puissances.
Par composition avec E, on peut affirmer que l’application qui à une matrice A asso
cie Xa(A) est continue1. Cette application continue étant nulle sur la partie dense Pn(C),
elle est nulle sur l’intégralité de A4n(C).
1. On peut aussi dire que les coefficients de xa{A) sont des sommes de produits de coefficients de A.
CHAPITRE 6
Compacité
Définition
On appelle suite extraite (ou sous-suite) d’une suite u = (un) d’éléments E toute
suite v = (î?fc) pour laquelle il existe une fonction ip: N —> N strictement croissante
vérifiant Vk = u<p(fc) pour tout k G N.
Si A est une partie infinie de N, on peut extraire d’une suite (un) une suite dont les
éléments sont exactement ceux dont les indices figurent dans A. Ainsi, le choix d’une
infinité d’indices suffit à définir une suite extraite.
Définition
On appelle valeur d’adhérence d’une suite u = (un) d’éléments de E toute limite
d’une suite convergente extraite de u.
Les valeurs d’adhérence d’une suite sont les valeurs au voisinage desquelles s’accumule
une infinité de termes de la suite.
204 Chapitre 6. Compacité
Théorème 1
Si une suite (un) converge, toute suite extraite de (un) converge vers la même limite.
En conséquence, une suite convergente possède une unique valeur d’adhérence : sa
limite.
---------- J
Une suite possédant au moins deux valeurs d’adhérence (ou n’en possédant aucune) est
divergente.
Définition
Une partie K de E est dite compacte si toute suite d’éléments de K possède au moins
une valeur d’adhérence dans K. On dit encore que K est un compact de E.
Dans une partie compacte A, on ne peut répartir les éléments d’une suite sans qu’il y
ait accumulation au voisinage d’un point de K.
Théorème 2
Toute partie compacte est fermée et bornée.
Aussi, un partie fermée incluse dans un compact est compacte.
Théorème 3
Si Ki,..., Kp sont des parties compactes d’espaces normés Ei,..., Ep alors le pro
duit cartésien K = K± x • • • x Kp est une partie compacte de l’espace nonnéj^roduit
E = Ei x ••• x Ep. v- %
Théorème 4
En dimension finie, les parties compactes sont exactement les parties fermées et
bornées.
Par exemple, en dimension finie, les boules fermées sont compactes. Ce résultat n’est plus
vrai en dimension infinie (voir sujet 18 p. 220).
On peut alors proposer une extension du Théorème de Bolzano-Weierstrass vu en pre
mière année :
6.1.4 Applications
Les deux résultats qui suivent sont des conséquences de la théorie de la compacité.
Théorème 6
Tout sous-espace vectoriel de dimension finie d’un espace normé est une partie fer
mée.
Théorème 7
Si (wn) est une suite d’éléments d’une partie compacte K, on a équivalence entre
(i) la suite (un) converge;
(ii) la suite (wn) admet une unique valeur d’adhérence.
En dimension finie, une suite bornée qui n’a qu’une seule valeur d’adhérence converge
vers celle-ci.
Ce résultat est souvent utilisé pour établir rapidement qu’un « inf » est un « min » ou
qu’un « sup » est un « max ».
6.1.4 Applications
Les deux résultats qui suivent sont des conséquences de la théorie de la compacité.
Théorème 6
Tout sous-espace vectoriel de dimension finie d’un espace normé est une partie fer
mée.
Théorème 7
Si (un) est une suite d’éléments d’une partie compacte K, on a équivalence entre
(i) la suite (un) converge;
(ii) la suite (?/.„,) admet une unique valeur d’adhérence.
En dimension finie, une suite bornée qui n’a qu’une seule valeur d’adhérence converge
vers celle-ci.
Théorème 8
L’image d’une partie compacte par une application continue est une partie compacte.
En conséquence, une fonction définie et continue sur un compact y est bornée.
Ve > 0, 3a- > 0, V(rr, 3/) E X2, \\y - < « => ||/ü/) - /(z)||F, £-
Toute fonction uniformément continue est continue.
Les fonctions lipschitziennes sont des fonctions uniformément continues.
1. On peut aussi dire qu’une fonction est uniformément continue sur une partie X’ pour insister sur
le domaine de définition de la fonction ou pour affirmer que c’est sa restriction au départ de X' qui est
uniformément continue.
206 Chapitre 6. Compacité
Exercice 1 î
Soit F une partie fermée et K une partie compacte d’un espace normé E. i
Établir que j
F + K = {a; + y | x 6 F et y € K} |
est une partie fermée. s
Solution
méthode
On montre que la partie est fermée en observant qu’elle contient les limites de
ses suites convergentes.
Soit (un) une suite convergente d’éléments de F + K et u sa limite. Pour tout n G N,
on peut écrire un = xn + yn avec xn G F et yn G K. On souhaite établir que la limite u
s’écrit aussi de cette forme. Cependant, la convergence de la suite (un) n’oblige pas celles
des suites (æn) et (yn) !
méthode
Lorsque l’on souhaite qu’une suite converge mais que cette convergence peut
ne pas être vraie, un argument de compacité est utile pour extraire de la suite
étudiée une sous-suite convergente.
La suite (?/n) étant une suite d’éléments du compact K, on peut en extraire une suite
convergente (^(fc)) de limite y élément de K. Par différence, la suite (a\>(fc)) est alors
convergente avec
^<p(fc) y<p(k) ~K—->+00 y-
Or, la suite (^(k)) est une suite du fermé F, sa limite x = u — y est donc élément de F.
Finalement, on est parvenu à écrire u = x + y avec x dans F et y dans K. On peut
donc affirmer que la partie F + K est fermée.
Exercice 2 |
Soit E un espace normé de dimension finie. Montrer que la sphère unité |
S = {xeE|M = l} |
I
I
est une partie compacte. !
6.3 Exercices d’apprentissage 207
Solution
méthode
En dimension finie, les parties compactes sont exactement les parties fermées
et bornées (Th. 4 p. 204).
La partie S est évidemment bornée. Elle aussi fermée. En effet, soit (xn) une suite
convergente d’éléments de S et x sa limite. Pour tout naturel n, on a ||xn|| = 1. Par
continuité de la norme, on peut passer à la limite pour obtenir ||ir|| = 1. Ainsi, S contient
les limites de ses suites convergentes, c’est une partie fermée E
Finalement, S est une partie fermée et bornée en dimension finie donc compacte.
Exercice 3
Soit K une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé E et x G E. On
définit la distance du vecteur x à la partie K par
d(x,K} = ho - ^|| ■
Solution
méthode
Il s’agit d’établir qu’une borne inférieure est un minimum : on exploite le
théorème des bornes atteintes (Th. 9 p. 205).
L’application à valeurs réelles f: y \\y — x|| est définie et continue sur le compact
non vide K. Par le théorème des bornes atteintes, cette fonction admet un minimum en
un certain y0 élément de K. On a alors
Exercice 4
Soit u = (un) une suite réelle bornée telle que
''A
1
“1“ o ^2n ““ 0*
2 nr->+OO
Montrer que la suite u converge. j
v *...,i»iF»MirnrMnwrrTWTnnrnwimfin8» 11 " 1
1. On peut aussi observer que S est l’image réciproque du fermé {1} par l’application continue norme.
208 Chapitre 6. Compacité
Solution
méthode
|| On montre que 0 est l’unique valeur d’adhérence de la suite u (Th. 7 p. 205).
La suite u étant bornée, le théorème de Bolzano-Weierstrass (Th. 5 p. 204) assure
l’existence d’au moins une valeur d’adhérence. Montrons que celle-ci ne peut qu’être 0.
Soit a une valeur d’adhérence de la suite u et une suite extraite convergeant
vers celle-ci. On peut écrire
Exercice 5 *
Montrer que On(R) = {4 é A4n(R) | *AA = !„} est une pa^t
Solution
méthode
On vérifie que On(R) est une partie fermée et bornée (Th. 4 p. 204) d’un
espace de dimension finie.
La partie On(R) est incluse dans l’espace A4n(R) qui est de dimension finie1 n2.
La partie On(R) est fermée car contient les limites de ses suites convergentes 2. En effet,
soit (Ap) une suite convergente d’éléments de On(R) et A sa limite. Pour tout naturel p,
on a lApAp = In ce qui donne à la limite, *AA = In et donc A G On(R).
Pour établir que la partie On(R) est bornée, il convient de choisir3 une norme sur
l’espace A4n(R). Prenons, la norme euclidienne4 associée au produit scalaire canonique :
M|| = ^/trfÆA).
1. Attention à ne pas dire que On(R) est de dimension finie : il ne s’agit pas d’un espace vectoriel!
2. C’est aussi l’image réciproque du fermé {In} par l’application continue A > fAA.
3. Ce choix n’importe pas car toutes les normes sont équivalentes sur l’espace A4n(K) qui est de
dimension finie. Cependant, ce choix est pratique pour pouvoir exprimer que la partie est bornée.
4. On peut aussi choisir la norme infinie sur les coefficients de la matrice et exploiter que les coefficients
d’une matrice orthogonale sont tous compris entre —1 et 1.
208 Chapitre 6. Compacité
Solution
méthode
|| On montre que 0 est l’unique valeur d’adhérence de la suite u (Th. 7 p. 205).
La suite u étant bornée, le théorème de Bolzano-Weierstrass (Th. 5 p. 204) assure
l’existence d’au moins une valeur d’adhérence. Montrons que celle-ci ne peut qu’être 0.
Soit a une valeur d’adhérence de la suite u et (u^^)) une suite extraite convergeant
vers celle-ci. On peut écrire
Solution
méthode
On vérifie que On(R) est une partie fermée et bornée (Th. 4 p. 204) d’un
espace de dimension finie.
La partie On(R) est incluse dans l’espace Azln(R) qui est de dimension finie1 n2.
La partie On(R) est fermée car contient les limites de ses suites convergentes 2. En effet,
soit (Ap) une suite convergente d’éléments de On(R) et A sa limite. Pour tout naturel p,
on a lApAp = In ce qui donne à la limite, fAA = In et donc A G On(R).
Pour établir que la partie On(R) est bornée, il convient de choisir3 une norme sur
l’espace A4n(R). Prenons, la norme euclidienne4 associée au produit scalaire canonique :
MH = y/^ÂÂ).
1. Attention à ne pas dire que On(lR) est de dimension finie : il ne s’agit pas d’un espace vectoriel!
2. C’est aussi l’image réciproque du fermé {In} par l’application continue A i—> tAA.
3. Ce choix n'importe pas car toutes les normes sont équivalentes sur l’espace A4n(K) qui est de
dimension finie. Cependant, ce choix est pratique pour pouvoir exprimer que la partie est bornée.
4. On peut aussi choisir la norme infinie sur les coefficients de la matrice et exploiter que les coefficients
d’une matrice orthogonale sont tous compris entre —1 et 1.
6.4 Exercices d’entraînement 209
La partie On(R) est donc bornée et l’on peut conclure qu’elle est compacte.
Exercice 6 *
Soit K une partie compacte d’un espace normé E de dimension finie et r > 0.
Montrer la compacité de la partie
A'r- (J
1 ».| I r | ; iuT~~ iT-üi? . ..... iii'iiiiiif^ai'iffiï-iiïr1
" - i ............. ....
Solution
Puisque l’espace E est dimension finie, il nous suffit de montrer que la partie Kr est
fermée et bornée.
La partie K est compacte et donc bornée. On peut introduire un réel M tel que
||a;|| M pour tout élément x de K. On a alors ||î/|| M + r pour tout élément y de Kr.
En effet, si y est un élément de Kr, il existe x dans K tel que y appartienne à la boule
fermée Bf(x, r) et donc
Ainsi, la partie Kr est bornée. Reste à montrer que c’est aussi une partie fermée.
Soit (yn) une suite convergente d’éléments de Kr et y sa limite. Pour tout naturel n,
il existe xn dans K tel que yn € By(xn,r).
méthode
On souhaite que la suite (a?n) converge mais cela peut ne pas être vrai : on
raisonne avec une extraction convergente.
Puisque la partie K est compacte, on peut extraire de la suite (xn) une suite
convergeant vers un élément x de K. Par extraction d’une suite convergente, la suite
(^(fc)) converge encore vers y. Or, pour tout naturel k, y^k) est élément de Bf[xip(k),r)
et donc
||^(fc)-^(fc)|| O-
A la limite, on obtient
||î/-x||O
Exercice 7 *
On munit l’espace E = R[X] des normes données par les relations
/•i
Solution
IML = sup|t"| = l.
te[O;l]
(b) méthode
Si une norme TVi est dominée par une norme N2, une valeur d’adhérence
pour N2 est aussi une valeur d’adhérence pour N\.
Pour tout polynôme P, on a
PII, ll-PIloo = WL
et donc la norme || • 1^ est dominée par la norme || • H^.
Si P est une valeur d’adhérence de la suite (Xn) pour la norme || • H^, il existe une
suite extraite {X^k^ convergeant vers P pour || • H^. La norme |] • 1^ étant dominée
par la norme || ■ la suite extraite converge aussi vers P pour || • ||p Or la
suite (Xn) converge vers le polynôme nul pour || • ||p ses suites extraites convergent donc
aussi vers le polynôme nul (Th. 1 p. 204). Par unicité de la limite, on conclut P = 0.
Or aucune suite extraite de (Xn) ne peut converger vers le polynôme nul pour || •
car ||Xn||oo = 1 pour tout naturel n. On conclut que la suite (Xn) ne possède pas1 de
valeur d’adhérence pour || •
1. Ce sujet illustre qu’en dimension infinie une suite bornée peut ne pas avoir de valeur d’adhérence.
6.4 Exercices d’entraînement 211
Exercice 8 * î
Soit A une partie fermée non vide d’un espace normé E de dimension finie. On étudie \
la distance d’un vecteur x à la partie A : ?
Solution
méthode
On construit une suite (an) d’éléments de A telle que ||rr —an|| tend1
vers d(x, A).
Soit n un naturel non nul. Une borne inférieure étant le plus grand des minorants, le
réel d(x,A) + 1/n ne minore pas l’ensemble des ||x — a|| pour a parcourant A. Il existe
donc un élément an dans A tel que
||æ - fln||--------
n—>+oo
> d(x, A).
méthode
On souhaiterait que la suite (an) converge mais cela peut ne pas être vrai : on
raisonne par une extraction convergente.
La suite (an) est bornée car
Exercice 9 **
Soit A G Mn(K) telle que la suite (Ap) soit bornée. Pour p G N*, on pose
p-i
r k=0
(a) Montrer que la suite (Bp) admet au moins une valeur d’adhérence B.
(b) Montrer que cette valeur d’adhérence B vérifie B(In — A) = On-
(c) En déduire que B correspond à la projection sur Ker(A — In) parallèlement
à Im(A — In).
(d) Conclure que la suite (Bp) converge vers B.
Solution
(a) méthode
Par le théorème de Bolzano-Weierstrass (Th. 5 p. 204), toute suite bornée d’un
espace de dimension finie possède une valeur d’adhérence.
La suite (Ap) étant bornée, on peut introduire un réel M vérifiant ||AP|| < M pour
tout naturel p. On a alors
1 p-i p-i
P fc=0 P k=0
La suite (Bp) est une suite bornée d’un espace de dimension finie, elle admet donc une
valeur d’adhérence.
Ainsi, on obtient
Bp(In - A)------
p—>-+oo
> On.
(c) méthode
|| On vérifie que B est une projection en calculant B2.
Ce qui précède donne B = B A. Par une récurrence immédiate, B — BAk pour tout
naturel k et l’on en déduit BBP = B. En reprenant la suite extraite (B^)) convergeant
vers B, la relation BB^^ = B donne à la limite B2 = B. Ainsi, B est la matrice d’une
projection.
méthode
|| Une projection projette sur son image parallèlement à son noyau.
Pour X G Ker(A — In), on a AX = X puis AkX = X pour tout naturel k. On en dé
duit BPX — X. En transitant par la suite extraite B^^, on obtient à la limite BX = X.
Ainsi, on dispose de l’inclusion
Im(A-In) cKer(B).
Par la formule du rang, on sait
(d) méthode
En dimension finie, une suite bornée admettant une unique valeur d’adhérence
converge vers celle-ci (Th. 7 p. 205).
Par l’étude qui précède, on a obtenu que la suite bornée (Bp) ne possède qu’une seule
valeur d’adhérence à savoir la matrice de la projection sur Ker(A — In) parallèlement
à Im(A — In). Cette suite évoluant dans un espace de dimension finie, on peut affirmer
qu’elle converge vers cette valeur d’adhérence.
1. En substance, ce qui précède établit aussi la supplémentarité des espaces Ker(A — In) et Im(A — In).
214 Chapitre 6. Compacité
Solution
Commençons par établir que l’intersection des Fn comporte au plus un élément.
Soit x et y deux éléments de l’intersection des Fn. Pour tout naturel n, on a l’inéga
lité ||7/ — a;|| <5(Fn) car x et y sont éléments du fermé Fn. En passant à la limite, on
obtient ||g/ — ar|| < 0 et donc x = y. Ainsi, l’intersection des Fn comporte au plus un
élément.
méthode
On détermine un élément de l’intersection des Fn en considérant une valeur
d’adhérence d’une suite (xn) avec xn choisi arbitrairement dans Fn.
Pour tout n G N, on peut introduire un élément xn choisi dans Fn car, par hypothèse,
les fermés Fn sont tous non vides. En faisant varier n, ceci détermine une suite (rrn).
Les fermés Fn étant emboîtés dans le sens où ceux-ci constituent une suite décroissante
pour l’inclusion, la suite (zn) est en particulier une suite d’éléments de la partie bornée Fq.
La suite (zn) apparaît donc comme une suite bornée d’un espace de dimension finie, on
peut en extraire une suite convergente (a\,(fc)) (Th. 5 p. 204). Notons x la limite de la
suite (æç,(k)) et montrons que x est élément de l’intersection des Fn.
Pour tout n € N, il existe un rang ko à partir duquel <p(fc) n et alors
•£<p(k) € En.
Exercice 11 ***
Soit u une suite d’éléments d’un espace normé E. On note Adh(u) l’ensemble des
valeurs d’adhérence de u.
(a) Établir
Adh(w) = Q [up | p n}.
n€N
Solution
(a) Soit £ une valeur d’adhérence de la suite u. Il existe une suite extraite
convergeant vers £. Soit n E N. Il existe un rang ko à partir duquel (p(k) n. La sous-
suite (wç?(fc))fe>fco est alors une suite d’éléments de {up | p n] et sa limite £ appartient
à l’adhérence de cet ensemble. Ainsi,
méthode
On construit une suite extraite de u de limite £ en choisissant des éléments
de plus en plus proche de £ parmi les termes d’indices supérieurs à ceux déjà
choisis.
(b) La partie Adh(u) est fermée car c’est une intersection de parties fermées.
Exercice 12 *
Soit A et B des parties compactes de E. Montrer que l’ensemble
Solution
méthode
|| A + B peut se voir comme l’image continue d’un compact (Th. 8 p. 205).
Considérons l’application somme
(ExE-iE
a' l (x,y) x + y.
Cette application est continue1 et A + B = cr(A x B). Or A x B est une partie compacte
car produit cartésien de deux parties compactes (Th. 3 p. 204) et donc A + B est une
partie compacte en tant qu’imagé continue d’un compact.
-- ----------- '
Exercice 13 *
Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé E. Montrer l’existence de
deux éléments a, b G K extrémaux dans le sens où
Solution
méthode
|| Il s’agit d’établir qu’une borne supérieure est un max : on fait appel au théo-
|| rème des bornes atteintes (Th. 9 p. 205).
La fonction à laquelle appliquer le théorème des bornes atteintes est celle permettant de
décrire la borne supérieure, à savoir la fonction f définie sur KxK par f(x, y) = ||?/ — x||.
Cette fonction est continue et est définie sur une partie compacte non vide (Th. 3 p. 204).
Elle admet donc un maximum atteint en un certain couple (a, b) G K x K. Ce couple
résout le problème posé.
r/ = {(3:,ÿ)ëXxF|ÿ = /(x)}
Solution
méthode
|| On montre la continuité de f par la caractérisation séquentielle.
Soit a un élément du domaine de définition X de f et (xn) G une suite convergeant
vers a. Etudions la convergence de sa suite image (?/n) = (/(j?n)).
1. L’application a est la somme des applications coordonnées (x,y) Hiet (x, y) y (voir sujet 18
p. 185).
6.4 Exercices d'entraînement 217
méthode
On montre la convergence de la suite (î/n) en constatant qu’elle ne possède
qu’une seule valeur d’adhérence.
Soit b une valeur d’adhérence de (î/n) et (y^k)) une suite extraite convergeant vers b.
Par extraction, la suite (x^k)) converge vers a et la suite y^k)) converge vers le
couple (a, 6). Or il s’agit d’une suite d’éléments du graphe Èf qui est supposé fermé. On
en déduit (a, &) G Ty et donc b = f(a).
Ainsi, la suite (yn) possède au plus une valeur d’adhérence. De plus, cette suite est bor
née dans un espace de dimension finie, elle admet donc au moins une valeur d’adhérence
et, finalement, converge vers celle-ci car unique (Th. 7 p. 205).
Finalement, pour toute suite (a;n) d’éléments de X convergeant vers a, la suite image
(/(in)) converge vers f(a). La caractérisation séquentielle de la continuité assure alors
que f est continue en a.
Exercice 15 **
Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé E et f une application de K
vers À” vérifiant
méthode
On montre la convergence de la suite (t/n) en constatant qu’elle ne possède
qu’une seule valeur d’adhérence.
Soit b une valeur d’adhérence de (t/n) et une suite extraite convergeant vers b.
Par extraction, la suite converge vers a et la suite ?/ç>(fc)) converge vers le
couple (a, 6). Or il s’agit d’une suite d’éléments du graphe Èy qui est supposé fermé. On
en déduit (a, b) G Fy et donc b = f(a).
Ainsi, la suite (yn) possède au plus une valeur d’adhérence. De plus, cette suite est bor
née dans un espace de dimension finie, elle admet donc au moins une valeur d’adhérence
et, finalement, converge vers celle-ci car unique (Th. 7 p. 205).
Finalement, pour toute suite (xn) d’éléments de X convergeant vers a, la suite image
(/M) converge vers f(a). La caractérisation séquentielle de la continuité assure alors
que f est continue en a.
Exercice 15 **
Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé E et f une application de K
vers K vérifiant
V(æ, y') E K2, x/-y => ||/(æ) - f(y) || < |[æ - y\\ .
■
(ê ion f possède un u
i • >
■ '■ ' T / ■ Aj
Montrer que la suite (»Tn) converge vers le point fixe c.
Solution
(a) Supposons par l’absurde que / possède deux points fixes distincts x y. L’hypo
thèse d’étude donne alors
||/(^) -/(z/)|| < ll^-z/ll
ce qui est absurde car f (æ) = x et f(y) = y. L’application / possède au plus un point
fixe. Il reste à établir qu’il en existe un.
méthode
On détermine le point fixe de f en cherchant le vecteur qui est le plus proche
de son image.
Considérons la fonction d: x i—> |[/(x) — x|| définie sur K. Cette fonction est continue
sur le compact non vide K, elle admet donc un minimum en un certain c élément de K.
Si f (c) c, l’hypothèse d’étude donne
d(/(c)) = ||/(/(c)) - /(c)|| < ||/(c) - c|| = d(c)-
(b) méthode
|| On étudie la convergence de la suite de terme général ||æn — c||.
Pour n e N, posons dn = ||xn — c||. La suite (dn) est décroissante car
La suite (dn) est aussi minorée par 0 et donc convergente. Posons d sa limite et montrons
que celle-ci est nulle.
La suite (xn) évolue dans le compact K, on peut donc en extraire une suite conver
gente (^^(fc))- Notons a E K la limite de cette suite extraite. Par extraction d’une suite
convergente, la suite (d^)) = (||^(fc) — a||) converge vers d et donc d — ||a — c||.
Or, par continuité de f, la suite (a^p^+i) = (/(æv(A;))) converge vers f(a). On a donc
aussi d = || f(d) — c||.
Ainsi, on a obtenu
Il est alors impossible que a soit différent de c et l’on en déduit d = ||a — c|| = 0.
Finalement, la suite (xn) converge vers c.
Exercice 16 ***
Soit E un espace normé et f une application vérifiant
Xq = x et Vn e N, Æn+i =/(o:n).
Montrer que x est valeur d’adhérence de la suite (xn).
(b) En déduire que f(K) — K.
Solution
(a) méthode
Puisque f est une isométrie, on a pour tous n et p naturels
Soit £ > 0. En considérant une suite extraite de (æn) convergeant vers x, on peut
affirmer qu’il existe une infinité d’indices p, donc au moins un, vérifiant
(b) méthode
|| On montre que tout x de K est adhérent à f{K).
Soit x E K.Le vecteur x est valeur d’adhérence de la suite (/n(æ)) d’éléments de f(K)
à partir du rang 1. Le vecteur x peut donc se voir comme limite d’une suite d’éléments
de fÇK). Or l’application f est continue car lipschitzienne et la partie f(K) est com
pacte en tant qu’imagé continue d’un compact. La partie f(K) est donc fermée et contient
les limites de ses suites convergentes. Ainsi, x est élément de f(K) et l’on vient d’éta
blir K C /(Æ). L’inclusion réciproque figurant parmi les hypothèses, on peut conclure à
l’égalité.
1. Plus généralement, de tout recouvrement d’un compact par des parties ouvertes on peut extraire
un recouvrement fini. Cette propriété, dite de Borel-Lebesgue, apparaît comme la définition des parties
compactes dans le cadre (hors-programme) des espaces topologiques séparés.
220 Chapitre 6. Compacité
Solution
méthode
Si la propriété voulue est fausse, on peut déterminer une suite (xn) d’éléments
de K avec xn choisi en dehors de Qq U ... U Qn.
Par l’absurde supposons que pour tout naturel n, la partie K n’est pas incluse dans la
réunion des avec k < n. Il existe alors un élément xn dans K qui n’est pas dans cette
union. En faisant varier n, ceci détermine une suite (æn) telle que, pour tout rang n, xn
est élément de K sans être élément de l’union des pour k allant de 0 à n.
Cette suite admet un valeur d’adhérence x dans le compact K. Puisque la partie K est
incluse dans la réunion de tous les Qn, il existe un naturel k tel que x appartient à Qfc.
Or Qfc est une partie ouverte et il existe donc un rayon a > 0 telle que la boule B(x, a)
soit incluse dans Qfc. Le vecteur x étant une valeur d’adhérence de la suite (xn), il existe
une infinité de termes de cette suite dans la boule B(x,a) donc dans Q^. Parmi ceux-ci
figurent des termes xn d’indices n k. C’est absurde puisqu’un tel xn est choisi en
dehors de Qfc.
(a) méthode
On extrait une valeur d’adhérence d’une suite (xn) d’éléments de F construite
telle que ||a — xn|| tend vers d(a,F).
La distance d(a,F) est la borne inférieure des ||a — m|| pour x parcourant F. Pour n
entier naturel non nul, le réel d(a, F) + 1/n ne minore pas cet ensemble, il existe donc
un élément xn dans F tel que
En faisant varier n, ceci détermine une suite (rrn) d’éléments de F telle ||a — xn|| tend
vers d(a, F).
La suite (xn) est bornée car
(b) méthode
On part d’un vecteur de E qui n’est pas dans F et du vecteur qui atteint sa
distance dans F. Par translation, on obtient un vecteur qui atteint sa distance
à F en Os puis, par dilatation, on construit ce vecteur unitaire.
Soit a E E et y e F. Puisque F est un sous-espace vectoriel, on a par translation
d(a, F) = inf ||a — a?|| = inf lia — (x + t/)|l = inf II (a — y) — æll = d(a — y, F).
xÇF xÇF1' s—æGF11 11
parcourt F
h= a~y
II» - y\\'
(c) On construit la suite (an) en partant d’un vecteur unitaire ao arbitraire. Puis, une
fois les vecteurs ao,..., an déterminés, on choisit an+i tel que
||®n4-i II — 1 et d(an+i,F) 1
1. Rappelons que les sous-espaces vectoriels de dimensions finies sont des parties fermées (Th. 6
p. 205).
222 Chapitre 6. Compacité
avec F le sous-espace vectoriel de dimension finie engendré par les vecteurs an,... ,an.
Ceci est possible car le sous-espace vectoriel F est de dimension finie donc distinct de
l’espace E qui est supposé de dimension infinie.
(d) La suite (an) ainsi construite est une suite d’éléments de la boule unité fermée
vérifiant pour chaque entier n et m avec n > m
||Un dm || d(dn, Vect(uo, • • • ■> Un — 1 )) ~ 1-
am en est élément
On ne peut extraire d’une telle suite une sous-suite convergente car, à partir d’un certain
rang, les termes d’une suite extraite convergente sont aussi proches les uns des autres
que l’on peut le vouloir.
On en déduit que la boule unité fermée de l’espace de dimension infinie E n’est pas
compacte.
Exercice 19 **
Soit u == (un) une suite réelle vérifiant
Un4 1 Un - — > 0.
n—>4-oo
Solution
méthode
On vérifie qu’une partie X de R est un intervalle en montrant que celle-ci est
convexe, c’est-à-dire en vérifiant
En effet, cette propriété permet de construire une suite extraite convergeant1 vers c.
méthode
A partir d’un certain rang, les sauts de un à un+i sont plus petits que e. Pour
passer des termes de la suite u qui sont au voisinage de valeur d’adhérence a
à ceux au voisinage de b, il faut passer au voisinage de c.
Soit e > 0. Sachant que un+± — un tend vers 0, il existe un rang N au delà du
quel |un+i — un\ e. Puisque a est une valeur d’adhérence de u avec a < c, il existe
1. Pour cela, on fait tendre e vers 0 en prenant par exemple e = 2_fc puis, à chaque rang k, on choisit
un terme de la suite u proche de c à e près parmi ceux d’indices supérieurs à ceux déjà choisis.
6.5 Exercices d’approfondissement 223
un rang p supérieur à N tel que up < c. Puisque b est aussi une valeur d’adhérence
de u avec b > c, il existe un rang q > p tel que uq > c. Considérons alors le plus petit
entier n > p tel que un > c. On a simultanément
Exercice 20 *** I
Soit / : R —>■ R une fonction continue et u = (un) une suite déterminée par
u0 e R et Vn e N, un+i = f(un).
On suppose que la suite u possède une unique valeur d’adhérence a. Montrer que la
suite u converge vers celle-ci. I
Solution
Par l’absurde, supposons que la suite u ne converge pas vers a. Il existe alors e > 0 et
une infinité de termes de la suite u vérifiant \un — a| > e. Parallèlement, il existe aussi
une infinité de termes de la suite vérifiant |un — tz| < e puisque a est valeur d’adhérence
de la suite u.
méthode
On construit une nouvelle valeur d’adhérence à la suite u en considérant les
indices n pour lesquels
K = f([a-s;a + s]).
Or cet ensemble est compact car image continue d’un compact. La suite (uv(k)) possède
donc une valeur d’adhérence b dans K. Cependant, les termes de cette suite sont aussi
tous éloignés de a d’au moins e. La valeur d’adhérence b est donc distincte de a. C’est
absurde car la suite u est supposée ne posséder qu’une seule valeur d’adhérence.
224 Chapitre 6. Compacité
x----- r—
2
Soit C un convexe fermé non vide de E.
(b) Montrer qu’il existe un unique vecteur oÆC tel que
II® - all = j/G-C? II®' - 2/11 •
méthode
Il II y a égalité dans un enchaînement d’inégalités si, et seulement si, chacune
j| est une égalité.
Il y a égalité dans (*) si, et seulement si, il y a égalité dans l’inégalité de Cauchy-
Schwarz et que le produit scalaire des deux vecteurs est positif. Ceci signifie que les
vecteurs x — a et x — b sont colinéaires par un scalaire positif (autrement dit, ils ont
même direction et même sens). Or ces vecteurs sont aussi de même norme, ils sont donc
égaux. Ceci est exclu puisque a =4 b. On peut donc affirmer que l’inégalité (**) est stricte.
(b) On a déjà vu dans le sujet 8 p. 211 que la distance à une partie fermée en dimension
finie est atteinte. Il reste à établir l’unicité de l’élément en lequel cette distance est
atteinte.
Supposons par l’absurde la distance atteinte en a, b e C avec a b. Par l’étude qui
précède on peut affirmer
ci -|- b
< ||x — a|| = d(x, C).
Or (a + 6)/2 est élément de C car C est une partie convexe. C’est absurde.
~ 2t(x~ P(x),y—P(x))>0
t->o+
Pour t > 0 suffisamment petit, on a ||æ — z|| < ||a: - P(a;)|| et le vecteur z contredit la
définition de P(a;).
226 Chapitre 6. Compacité
(e) méthode
On fait intervenir artificiellement P(x)—P(y) dans le premier terme du produit
scalaire puis on développe.
On en déduit
||P(x) - P(?/)||2 < {x - y,P(x) - P(y)).
Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a aussi
Que la quantité ||P(x) — P(y)|| soit nulle ou non, on peut affirmer par simplification la
propriété de lipschitzianité
Exercice 22 ***
Soit u un endomorphisme d’un espace normé réel E et C un compact convexe non
vide de E stable par u. Pour nE N*, on pose
1 n— 1
Un = - 52
71 i=0
peN*
Solution
(a) Par composition, C est stable par chacun des u1. Puisque C est convexe et
que un(x) est une combinaison convexe1 des vecteurs x,u(æ),..., un“1(x), on peut af
firmer que C est stable par un.
= -(a-un(a))
n
et donc
(c) Soit p un naturel non nul. Puisque up est linéaire et continue, on peut affirmer
que up(C) est un compact convexe non vide. De plus, up(C) est stable par u car up et u
commutent. On en déduit comme au-dessus que pour tout naturel n non nul,
^n(Wp(C^)) C Up(C'j.
méthode
On considère la suite (xn) définie à partir de xq choisi arbitrairement dans C
et de la relation de récurrence xn = un(æn_i) pour n G N*. On vérifie alors
que xn est élément de chaque up(C) pour p < n.
Puisque C est stable par un, les xn sont tous éléments de C et xn — un(xn-i) est
élément de un(C) pour tout n 1. De plus, pour tout p G [1 ;n], on a xn G up(C) car
xp 6 Up(C') et la propriété (**) donne successivement
æp-|-l = ÎZp-|-i(Xp) G î4p(C’), 2!p-|-2 £ tZ.p(C’), . . .
La suite (xn) évoluant dans le compact C, elle admet donc une valeur d’adhérence x.
Or (xn)n^p est une suite d’éléments de up(C). Le vecteur x est alors limite d’une suite
d’éléments du fermé up(C), c’est un élément de up(C). Ceci valant pour tout p G N*, on
peut conclure que l’intersection des Up(C) est non vide puisqu’elle contient x.
1. Une combinaison convexe est un barycentre à coefficients positifs. Les parties convexes sont stables
par combinaisons convexes (Th. 1 p. 101).
228 Chapitre 6. Compacité
On en déduit u(x) = x.
CHAPITRE 7
K désigne 1 ou C.
Les fonctions étudiées ici sont définies sur une partie X non vide d’un K-espace vectoriel
de dimension finie E et à valeurs dans un K-espace vectoriel de dimension finie F. Les
espaces E et F peuvent être normés1. Afin de faciliter la lecture, les normes sur E et F
seront simplement notées | • |.
En pratique, les fonctions étudiées sont souvent des fonctions d’une variable réelle évo
luant dans un intervalle réel X et à valeurs dans F = K.
1. En dimension finie toutes les normes sont équivalentes, le choix de ces normes sera sans incidence
sur l’étude.
230 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Autrement dit
Théorème 1
Il y a unicité de la fonction vers laquelle une suite de fonctions peut converger
simplement.
Définition
Si (wn) converge simplement vers une fonction u sur X, on dit que la fonction u est
la limite simple de la suite (ztn) et l’on note
u = lim un.
n—>+oo
Théorème 2
Si (un) converge uniformément vers une fonction u alors (un) converge aussi simple
ment vers cette fonction u.
_________________________________ ,________________________________________________________________________ ■/
Lorsqu’elle existe, une limite uniforme est unique et correspond à la limite simple.
On dit parfois qu’une suite de fonctions (wn) converge simplement sur une partie X'
(resp. converge uniformément sur X'} pour insister sur le domaine de définition des
fonctions qui la composent. On utilise aussi ce vocabulaire pour affirmer que c’est la
suite des restrictions de ces fonctions au départ de X' qui converge simplement (resp.
uniformément).
1. La différence entre les expressions quantifiées de la convergence simple et de la convergence uniforme
se situe au niveau des positions relatives de « 32V G N » et « Væ G X ». Pour la convergence uniforme,
on veut une valeur de TV qui convienne pour chaque valeur de x (on dit que N est uniforme en x) ce qui
est notoirement exigeant.
7.1 Suites de fonctions 231
Dans le cadre pratique des fonctions d’une variable réelle à valeurs réelles, la borne
supérieure peut souvent être calculée à partir d’un tableau des variations. On peut aussi
se contenter de l’estimer en exploitant une majoration uniforme :
une suite de fonctions définies sur X, u une fonction définie sur X et s’il
suite Téêlle (an) vérifiant à partir d’un certain rang
On dit que la suite (an) réalise une majoration uniforme de \un — u\.
ll/lloo = sup|/(x)|.
x&X
j
i '. trf > ' c-
i «■ t,
Si (lin) est nue Suit® d^( fonctions bornées définies sur X et u une fonction bornée
Théorème 3
Si (w„.) est une suite de fonctions définies sur X et si u est une fonction définie sur X,
on a équivalence entre :
(i) (ttn) converge uniformément vers u ;
(ii) (un) converge simplement vers u et
Dans le cadre pratique des fonctions d’une variable réelle à valeurs réelles, la borne
supérieure peut souvent être calculée à partir d’un tableau des variations. On peut aussi
se contenter de l’estimer en exploitant une majoration uniforme :
Théorème 4
Si {ün') est une suite de fonctions définies sur X, u une fonction définie sur X et s’il
existe une suite réelle (an) vérifiant à partir d’un certain rang
On dit que la suite (an) réalise une majoration uniforme de \un — u\.
: -5. '
Si (un) est une suite de fonctions bornées définies sur X et u une fonction bornée
définie sur X, on a équivalence entre :
(i) (un) converge uniformément vers u ;
(ii) H'Un -«U — —0-
n—> + oo
En faisant tendre e vers 0 avec un indice n, le résultat ci-dessus permet d’affirmer que
toute fonction continue par morceaux sur un segment est limite uniforme d’une suite de
fonctions en escalier1.
'■ _ 1■ “ 1 1 • •— - .
Théorème 7 (Théorème de Weierstrass2 )
Soit f: [a;6] —> K une fonction continue. Pour tout e > 0, il existe une fonction
polynomiale <p: [a ; &] —> K vérifiant \\f — s, c’est-à-dire
Ainsi, toute fonction continue sur un segment peut s’exprimer comme limite uniforme
d’une suite de fonctions polynomiales3.
Théorème 8
Si la suite de fonctions (un) vérifie :
1) chaque fonction un est continue,
2) (wn) converge uniformément vers u sur X
V --- la fonction u
alors -- est. continue.
- . J
Lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir la continuité d’une limite par convergence uniforme
sur l’intégralité du domaine de définition, il est fréquent de tenter d’établir la convergence
uniforme sur des domaines « suffisamment généraux » pour inclure des voisinages de tout
point de X. En particulier, on raisonne fréquemment par convergence uniforme sur tout
segment lorsque X désigne un intervalle de R.
1. L’espace des fonctions en escalier de [a ; 6] vers K constitue une partie dense de l’espace des fonctions
continues par morceaux de [a ; b] vers K normé par la norme de la convergence uniforme || •
2. On trouvera une démonstration de ce théorème dans le sujet 27 du chapitre 13 de l’ouvrage Exer
cices d’algèbre et de probabilités MPSI.
3. L’espace des fonctions polynomiales de [a ; b] vers K est une partie dense de l’espace des fonctions
continues de [a ; b] vers K normé par || • ||
7.2 Analyse de la limite d’une suite de fonctions 233
Lorsqu’une suite de fonctions continues converge simplement vers une fonction qui n’est
pas continue, la convergence ne peut pas être uniforme. Cet argument est fréquemment
utilisé pour justifier l’absence de convergence uniforme !
Théorème 9
Si a est un point adhérent à X et si la suite de fonctions (wn) vérifie :
1) chaque un admet une limite finie £n en a,
2) (un) converge uniformément vers u sur un voisinage de a
alors la suite (én) admet une limite finie £ et la fonction u tend vers £ en a.
Autrement dit : .
lim ( lim un(x)] = lim (limun(æ)).
X-^à\n—>+oo / n—>4-oo \x—>a /
Ce résultat peut être adapté à l’étude d’une limite en a = ±oo d’une fonction définie sur
un intervalle réel non borné.
Ce théorème est aussi utilisé pour justifier l’absence de convergence uniforme en consta
tant que son application entraîne la convergence d’une suite (€n) notoirement divergente.
Théorème 10
Si la suite de fonctions (unj vérifie :
1) chaque un est continue sur [a ; 6],
2) (un) converge uniformément vers u sur [a ; b]
alors la fonction u est continue et la suite des intégrales ^un{t)dt converge vers
l’intégrale de u sur [a : b].
Au: rement dit :
L’échange des symboles limite et intégrale n’est pas automatique. On peut s’en convaincre
en observant
Il s’agit ici d’un contexte où l’hypothèse de convergence uniforme n’est pas vérifiée.
234 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
7.2.4 Dérivation
Ici, le domaine de définition X est un intervalle réel I d’intérieur non vide.
............ ........ 1........... .. " ■ ..... ■ ' . .... .......
Théorème 11
Si la suite de fonctions (un) vérifie :
1) chaque un est de classe C1 sur Z,
2) la suite de fonctions (un) converge simplement vers u sur Z,
3) la suite de fonctions (u^) converge uniformément sur tout segment [a ; b] de I
alors la fonction u est de classe C1 sur l’intervalle I et, pour tout tel,
Théorème 12 ■■
Si la suite de fonctions (un) vérifie :
1) chaque fonction un est de classe Cp sur Z, ... :
2) les suites de fonctions (un),..., convergent simplement sur Z,
3) la suite de fonctions converge uniformément sur tout segment [a ; b] de Z
alors la fonction u limite simple de (un) est de classe Cp sur l’intervalle Z etypo|gr.; -
tout k e [1 ;pj et tout t e Z,
u«(t)= Hm u«(t). ' '■
Les séries de fonctions sont, par définition, des suites de fonctions « particulières ».
Dans ce qui suit, on suppose tiq = 0 quitte à poser nulles les premières fonctions de la
suite (un).
Définition
On dit qu’une série ^un de fonctions définies sur X converge simplement si la
suite (Sn) de ses sommes partielles converge simplement vers une certaine fonction S.
Cette fonction S est appelée somme de la série de fonctions et l’on note
+oo
S = ^un.
n=0
Théorème 13
Si 52 un est une série de fonctions définies sur X, on a équivalence entre :
(i) la série de fonctions 52 un converge simplement ;
(ii) pour tout x G X, la, série 52 Wni®).d’éléments de F converge.
De plus, si tel est le cas, on a pour tout x de X
\ .... 4-00
( I(æ) =
\n=0 / n=0
----- ---- ■ - - ■ - ...... ■ .■ . .. J
L’étude de la convergence simple de la série de fonctions 52 un fournit le domaine de
définition de sa fonction somme.
Définition
Lorsqu’une série 52 un de fonctions définies sur X converge simplement, on peut
introduire la fonction reste de rang n définie sur X par
Rn(x) = uk(x)’
k=n+l
S — Sn + Rn-
Théorème 15 r
Si la série de fonctions ^2 un converge normalement, celle-ci converge uniformément
et la convergence est absolue en tout point.
Pour étudier la convergence normale d’une série de fonctions on peut :
— calculer1 ||wn|loo = suPxex|un(æ)| et étudier la convergence de la série associée;
— déterminer (an) telle que
Lorsque la variable est réelle, on peut aussi parler de convergence normale sur tout seg
ment. Soulignons alors que si les fonctions sont continues, elles sont assurément bornées
sur les segments [a ; 6] ce qui permet d’introduire leur norme infinie.
1. Si un est une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles, Hunll^ peut se lire sur un tableau
donnant les variations de la fonction.
7.4 Analyse de la somme d’une série de fonctions 237
Théorème 16
Si '^2 un est une série de fonctions définies sur X vérifiant :
1) chaque un est continue,
2) 22 Un converge uniformément sur X
•'îQî ’J-j 'J -
alors la somme de la série de fonctions 52 un est continue.
Lorsqu’il n’est pas possible d’obtenir la continuité d’une somme par convergence uniforme
sur l’intégralité du domaine de définition, il est fréquent de tenter d’établir la convergence
uniforme seulement sur des domaines « suffisamment généraux » pour inclure des voisi
nages de tout point de X. En particulier, on peut raisonner par convergence uniforme
sur tout segment lorsque X désigne un intervalle de R.
Lorsque le domaine X désigne un intervalle non borné de R, le résultat qui précède peut
être adapté à l’étude de la limite en a = ±oo.
Ce théorème peut aussi être utilisé pour justifier l’absence de convergence uniforme en
constatant que son application entraîne la convergence d’une série 52 notoirement
divergente.
Théorème 18
Si 52 un est une série de fonctions définies sur [a ; 6] vérifiant :
1) chaque un est continue sur [a ; b],
2) 52 un converge uniformément sur [a ; b]
alors la somme de la série de fonctions 52 un est continue et la série 52 dt
converge vers l’intégrale de celle-ci sur [a; b].
Autrement dit :
.b /+oo \
un(t)dt f I ) dt.
a \n=0 /
Cet outil permet d’échanger les symboles 52 et f, on parle d’intégration terme à terme.
Ceci permet de calculer des intégrales en les ramenant à des sommes connues ou, à
l’inverse, de calculer des sommes en les ramenant à des intégrales connues.
7.4.4 Dérivation
Ici, le domaine de définition X est un intervalle réel I d’intérieur non vide.
Théorème 19
Si 52 un est une série de fonctions définies sur I vérifiant :
1) chaque fonction un est de classe C1 sur I,
2) la série de fonctions 52 un converge simplement sur I,
3) la série de fonctions 52un converge uniformément sur tout segment [a;b] de I
alors la somme de la série de fonctions 52 un est de classe C1 sur l’intervalle I et,
pour tout tel,
4-oo V +oo
52un)(t) =
n=0 / n=0
Si les fonctions sont à valeurs réelles, on peut étudier une monotonie en étudiant le signe
d’une dérivée. Cependant, lorsque les fonctions sommées présentent la même monotonie,
on peut s’affranchir d’une telle étude : si les fonctions un sont croissantes sur I, on a
pour tous s et t de I
S t '* un(s) un(t)
et l’on obtient en sommant
4-oo 4-oo
S t -t* ' Un(s) C; Un (t).
n=0 n=0
7.5 Exercices d’apprentissage 239
Théorème 20
Si 52 un est une série de fonctions définies sur I vérifiant :
1) chaque fonction un est de classe Cp sur I,
2) les séries de fonctions ^Un~^ convergent simplement sur Z,
__ / \
3) la série de fonctions 52 un converge uniformément sur tout segment [a ; 6] de I
alors la somme de la série de fonctions 52 un est de classe Cp sur l’intervalle I et,
pour tout k G |[1 ; p]] et tout t G I
+00 +oo
n=0 / n—0
Par ce dernier outil, il est possible d’établir que des fonctions sommes sont indéfiniment
dérivables.
Exercice 1
On considère la suite de fonctions (un} avec
Solution
(a) méthode
Lors de l’étude d’une convergence simple, on fixe le paramètre correspondant
à la variable de la fonction (ici t) puis on étudie la convergence de la suite
des valeurs (un(t)). Il est alors fréquent d’avoir à discuter selon les valeurs du
paramètre t.
240 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Soit t E [0 ; 1] fixé.
Cas : t = 0 ou t = 1. La suite des valeurs (wn(t)) est constante égale à 0. Elle converge
donc vers 0.
Cas : t E ]0; 1[. L’obtention de la limite de la suite (un(i)) nécessite de résoudre une
forme indéterminée :
un(t) = n x t x (1 — t)n .
—»+oo constante —>0
méthode
Cette forme indéterminée se résout par un argument de « croissances compa
rées » ou simplement en passant en écriture exponentielle.
(b) méthode
Pour étudier la convergence uniforme d’une suite de fonctions (un) vers sa
limite simple u^, on détermine la borne supérieure de \un — wœ|. Lorsque cela
est possible, on peut dresser le tableau des variations de la fonction un — Uoo
(ou de la fonction \un — Uoo|) et y lire cette borne supérieure.
Etudions les variations de la fonction un — 0 = un. Celle-ci est dérivable et pour tout t
de [0 ; 1]
u'n(t) = n(l — t)n — n2t(l — i)n-1 = n(l — t)n-1 (1 — (n + l)t).
Il reste à déterminer la limite de cette quantité quand n tend vers l’infini. Le premier
facteur n/(n + 1) est de limite 1 mais le second nécessite la résolution d’une forme
indéterminée du type « l+o° ».
méthode
Lorsque l’on étudie la limite d’un terme une écriture exponentielle est
souvent commode.
On écrit pour n 1
/
il 1 \nI „Tlln(l—
I JL — ---- I = € X ri +1 f
Lt)
\ n + 1J
Par développement limité
i A M 1
ml--------- ~---------------
y n + 1/ n-n-oo n + 1
—>o
et donc
, ( 1 \ n
n In 1-------- - 1 ~-------- - -------- > — 1.
\ TL + 1 J n—>+oo TL + 1 n—>+oo
Il n’y a pas convergence uniforme de la suite de fonctions (un) vers la fonction nulle sur
l’intégralité du segment [0 ; 1].
(c) Soit a G ]0; 1]. Il s’agit ici de lire sur le tableau des variations précédent la
borne supérieure sur l’intervalle [a; 1]. Cela nécessite de savoir positionner a vis-à-vis
du nombre l/(n + 1) dans la première ligne du tableau.
méthode
On étudie une limite quand n tend vers l’infini. Puisque 1/(n +1) est de limite
nulle, on peut affirmer qu’à partir d’un certain rang l/(n + 1) < a et l’on peut
alors n’étudier que la portion correspondante du tableau des variations.
242 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
À partir d’un certain rang, le tableau des variations à considérer se réduit au suivant :
(&)
On en déduit
sup |un(t) - ol = un(a)-------- > 0
t€[a;l] n—>+oo
car on sait que (un(a)) est de limite nulle par la convergence simple étudiée initialement.
Finalement, la suite de fonctions (un) converge uniformément vers la fonction nulle sur
l’intervalle [a ; 1], et ce pour toute valeur de a dans ]0 ; 1].
(d) méthode
La convergence uniforme sur les intervalles [a ; 1] pour tout a € ]0 ; 1] ne permet
pas d’affirmer la convergence uniforme sur ]0 ; 1] : on ne doit pas généraliser la
convergence uniforme !
Par argument de continuité, les bornes supérieures de la fonction |un| sur [0 ; 1] et
sur ]0 ; 1] sont identiques. Il n’y a donc pas plus convergence uniforme sur ]0 ; 1] qu’il n’y
a convergence uniforme sur [0 ; 1] !
- '—-------------------------------------------------------- - -- - - ------ ----- —
Exercice 2
On considère la suite de fonctions (un) avec
Solution
On peut conclure que la suite de fonctions (un) converge simplement vers la fonction
nulle sur R+.
(b) méthode
Pour établir une convergence uniforme de (un) vers Uqq un calcul exact de
sup |un — Uoo| n’est pas toujours nécessaire : on peut se contenter d’estimer
cette valeur par une majoration (Th. 4 p. 231). Ceci peut être redoutablement
efficace !
sup |un(t) - 0| a n.
t€[a;+oo[
La suite (an) étant de limite nulle (la forme indéterminée se résout comme au-dessus),
on peut conclure que la suite de fonctions (un) converge uniformément vers la fonction
nulle sur [a ; +oo[.
(c) méthode
Pour établir une non-convergence uniforme, il n’est pas nécessaire de calculer
de façon exacte la borne supérieure de \un — ttod : on peut se contenter d’es
timer celle-ci par une minoration basée sur des valeurs « bien choisies » de la
variable.
Pour n G N*, on peut minorer sup |un| en prenant appui sur la valeur de la fonction
en 1/n :
i . .- /1 \ . /1\ _i _i
sup un(t) un I — I = nsml — e -------- > e .
teR+ \nj n->+oo
~l/n
La suite des bornes supérieures ne peut donc pas tendre vers 0 : il n’y a pas convergence
uniforme de la suite de fonctions (un) sur R+.
244 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Exercice 3
Étudier la convergence simple, puis la convergence uniforme, de la série ^un de
fonctions définies sur R par
sin(nt)
Solution
méthode
Pour étudier la convergence simple d’une série de fonctions, on fixe le para
mètre correspondant à la variable (ici t) puis on étudie la convergence de la
série des valeurs ^un(t).
Soit t £ R fixé. On a
l“"W| n2 + 1
n—>4-oo n2
Par comparaison à une série de Riemann, on peut affirmer que la série numérique 52 wn(i)
converge absolument. Ainsi, la série de fonctions 52 converge simplement sur R.
méthode
Pour étudier la convergence uniforme d’une série de fonctions 52 wn, il est très
fréquent de raisonner par convergence normale (Th. 15 p. 236) : on calcule
de façon exacte HunU^ = sup|un| (par exemple en dressant un tableau des
variations) ou on se contente d’une estimation en exploitant une comparaison.
Par l’inégalité qui précède, on peut affirmer que les fonctions un sont bornées et
ll^nlloo = sup|un(i)| 1 ~ 1
tGR n2 + 1 n->4-00 n2
La série numérique 52 llw« lloo étant convergente, la série de fonctions 52^ converge
normalement et donc converge uniformément.
7.5 Exercices d’apprentissage 245
Exercice 4
Etudier la convergence simple, puis la convergence uniforme, de la série 52 un de
fonctions définies sur R+ par
(-l)n
un(t) =
n+t
Solution
Soit t E R+. La série numérique 52 un (^) est alternée car
1
Un(t) = (-l)n|lZnW| avec
n+t
De plus, la suite (|wn(t)|) décroît vers 0 et donc la série numérique converge.
Ainsi, la série de fonctions 52 un converge simplement sur R+.
méthode
Pour étudier la convergence uniforme d’une série de fonctions lorsqu’il n’y a
pas convergence absolue de la série des valeurs, on ne peut pas raisonner par
convergence normale1.
Par application du critère spécial des séries alternées, on peut borner le reste par
Exercice 5
Soit
4-oo
n=0
(a) Quel est le domaine de définition de S ?
(b) Etudier la continuité de S sur son domaine de définition.
(c) Vérifier que la fonction S est décroissante.
(d) Déterminer la limite de S en +oo.
(e) Déterminer un équivalent simple de S en 0+.
. mu. n N|jiiii,ai ^|i,TgiiyfT*rawrwwTTr'ïgrTwani'iiii ihi Niu'ii’jiiiii iiiiliii iiL"Tir liai* ,iip,'wrirtfa^ iiiïKf iiiiihgrnTirTrffiMMgiWMraTr'WfnTHfflrarTnifwwH^TtwBiînT^
Solution
méthode
Étudier une fonction définie par une somme infinie revient à étudier la somme
d’une série de fonctions. Il est alors commode de dénommer les fonctions som
mées.
Introduisons les fonctions sommées :
fn(x) = avec x G R et n e N.
Soit x G R fixé.
Cas : x < 0. La suite (/n(æ)) ne tend pas vers 0, la série ^2 fn(x) diverge grossièrement.
Cas : x > 0. On a fn(x) = o(l/n2} quand n tend vers l’infini car
n2fn(x') =e21nn-a:'Æ =
n—>4-oo n—>4-oo
> o.
La série ^2/n(^) converge alors absolument.
Finalement, la série de fonctions fn converge simplement sur ]0 ; +oo[ et la fonction S
est définie sur cet intervalle.
(b) méthode
Pour obtenir la continuité d’une fonction définie par une somme infinie, la
continuité des fonctions sommées ne suffit pas ! Un argument de convergence
uniforme peut en revanche permettre de conclure (Th. 16 p. 237).
7.5 Exercices d’apprentissage 247
Les fonctions fn sont bornées mais ||/n|loo = SUP \fn\ = 1 n’est Pas terme général d’une
série convergente : il n’y a pas convergence normale sur ]0 ; +oo[.
méthode
Lorsqu’il n’est pas aisé d’obtenir la convergence uniforme sur tout le domaine
de définition, on peut pour une étude de continuité se contenter d’obtenir
la convergence uniforme sur des domaines « suffisamment généraux ». Par
exemple, on peut étudier la convergence uniforme sur tout segment.
Introduisons un réel a > 0 et menons une étude sur l’intervalle [a ; +oo[ qui isole
l’extrémité 0 visiblement problématique. Par le tableau des variations de la fonction fn
Puisque la série de terme général an converge (comme cela a été vu lors de l’étude de
convergence simple), la série de fonctions Ylfn converge normalement, et donc unifor
mément, sur [a ; +oo[.
Les fonctions fn étant toutes continues, la fonction S est continue sur [a ; +oo[. Or ceci
vaut pour toute valeur a > 0, la fonction S est donc continue1 sur l’intervalle ]0 ; +oo[.
(c) méthode
Pour obtenir une monotonie, on peut mettre en place le théorème de dériva
tion (Th. 19 p. 238) puis étudier le signe de la dérivée. Lorsque les fonctions
sommées présentent toutes la même monotonie, on peut aussi simplement
« sommer ces monotonies ».
Les fonctions fn sont toutes décroissantes. Pour tous x et y G ]0 ; +oo[
(d) méthode
Pour étudier la limite d’une fonction définie par une somme infinie, on peut
tenter d’échanger les symboles somme et limite. Cet échange est possible sous
réserve de convergence uniforme au voisinage du point où l’on étudie la limite
(Th. 17 p. 237).
Chaque fonction fn admet une limite finie £n en +oo avec
o si n = 0
si n > 1.
c’est-à-dire
4-oo
lim S(x) = 52 ln
x —>4-oo
n=0
(e) méthode
On peut souvent obtenir l’ordre asymptotique d’une somme infinie en enca
drant celle-ci à l’aide d’une comparaison série-intégrale. Il importe alors de -
ne pas confondre le paramètre correspondant à la variable de la somme (ici x -
qui sera initialement fixé) avec celui correspondant à la variable d’intégration
(ici n dans la somme, devenu t dans l’intégrale).
(la minoration valant pour n > 0 et la majoration pour n > 1 seulement). En sommant
7.5 Exercices d'apprentissage 249
En raccordant les intégrales par la relation de Chasles, puis en faisant tendre N vers
l’infini, on parvient à l’encadrement
e x^' dt S(x)
f e~Xy^ dt = — / se-sds.
o x2 Jq
Par intégration par parties avec w(s) = —e s et u(s) = s, le produit uv admet une limite
nulle en +oo et
se s ds - — se s I e~s ds = 1.
Jo o
Finalement, on obtient l’encadrement
2 1 H----- 2
2 2
~2
x* Xz æ—>0+ X2
On peut conclure
~ 2
æ->o+ x2
Solution
Pour calculer l’intégrale étudiée (et en justifier l’existence) nous allons échanger les
symboles somme et intégrale.
méthode
Une intégration terme à terme n’est pas automatique ! Elle est néanmoins
possible par un argument de convergence uniforme (Th. 18 p. 238). Attention
cependant, ce résultat ne peut pas être employé pour une intégrale générali
sée1.
z x 1______ 1 _
un{x n—x n+x n2 — x2
1. Pour une intégration terme à terme portant sur un intégrale généralisée, on peut employer le Th. 2
p. 296.
250 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Soit x G [0 ; 1]. On a
2 2
^n(æ) ô T — r'~' n
1 n2 — 1 n—>+oo n2
Par équivalence de séries à termes positifs, la série de terme général an converge et l’on
peut affirmer que la série de fonctions J2 un converge normalement et donc uniformément
sur le segment d’intégration [0 ; 1]. Au surplus, les fonctions un sont continues et l’on peut
donc écrire l’égalité
1
------- dx
n + xJ
avec existence de l’intégrale (en tant qu’intégrale d’une fonction continue sur un segment)
et convergence de la série exprimant le second membre.
On poursuit le calcul sachant
— ln(n — x) — ln(n + x
En transitant par les sommes partielles, on peut calculer la somme par télescopage
N
1 1 Tl
dx - ln
n—x n+x n=2
Tl —1
= lnN - ln(7V + 1) + ln2
= ln(lv+ï)+ln2 ---------
N—>+oo
>ln2.
Finalement, on conclut
------- I dx = ln2.
n+xJ
Exercice 7 *
Étudier la convergence simple de la suite de fonctions (un)n^i définies sur par
{/ 1---t\n
\ nJ
site[0;n[
0 si t G [n ; +oo[.
7.6 Exercices d’entraînement 251
Solution
Soit t G [0 ; +oo[ fixé. On étudie la limite de la suite des valeurs (un(i)).
méthode
La valeur de un(t) est déterminée par une alternative. Il importe donc de
résoudre celle-ci pour connaître l’expression du terme dont on étudie la limite...
Puisque t est fixé et n tend vers l’infini, on peut affirmer qu’à partir d’un certain rang,
l’entier n est strictement supérieur à t et donc
Wn(t) — (1
y
1
0.5
Exercice 8 *
Soit (Pn) une suite de fonctions polynomiales convergeant uniformément vers une
fonction f sur R.
(a) Justifier qu’il existe un entier naturel N tel que, pour tout naturel n~^ N,
|Pn(æ) — P/v(z)|. pour tojit x R-,
Qu’en déduire quant aux fonctions polynômes Pn — Pn lorsque n TV ?
(b) Conclure que f est une fonction polynomiale.
252 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Solution
(a) méthode
|| Par l’inégalité triangulaire ||Fn - Fjvlloo l|Fn - /IL + ||/ - F/vIL-
En prenant e = 1/2, ce qui précède permet d’introduire TV G N tel que pour tout naturel n
supérieur à N et tout réel x
\Pn{x)-f(x)\
On a alors
Sachant que seules les fonctions polynomiales constantes sont bornées sur R, on peut
affirmer que la fonction polynôme Pn — Pn est constante.
Exercice 9 *
Montrer que la limite uniforme d’une suite de fonctions uniformément continues
définies sur un intervalle I de R est elle-même une fonction uniformément continue.
1. Il faut être très attentif aux positions relatives du « Va: G R » et du « BN G N » dans cette phrase :
elle est essentielle à l’expression d’une convergence uniforme.
7.6 Exercices d'entraînement 253
Solution
Soit (/n) une suite de fonctions uniformément continues de I vers R convergeant uni
formément vers f : I —> R.
méthode
En approchant uniformément f par la fonction fn on peut transporter l’uni
forme continuité de fn sur f.
Soit e > 0. Par définition de la convergence uniforme, il existe un rang N E N tel que
pour tout n TV et tout x dans I
Or on peut écrire
et donc
|z - y\ « ==> \f(x) - f(y)\ < 3e.
Ainsi, la fonction f est uniformément continue.
Exërcîce lO **
Soit f f [0 fl] R une fonction continue et, pour n E N, fn : [0 ; 1] —> R définie par
ftl(æ)ï=xnf(x).
Solution
La suite de fonctions (/n) converge simplement vers la fonction
0 si x E [0 ; 1[
/(l) si x = 1.
méthode
Si une suite de fonctions continues converge uniformément, sa limite est conti
nue !
Puisque les fonctions fn sont continues, pour qu’il y ait convergence uniforme, il est
nécessaire que la fonction limite soit continue et donc que /(l) = 0.
7.6 Exercices d’entraînement 253
Solution
Soit (/n) une suite de fonctions uniformément continues de I vers R convergeant uni
formément vers f : I —> R.
méthode
En approchant uniformément f par la fonction fn on peut transporter l’uni
forme continuité de fn sur f.
Soit e > 0. Par définition de la convergence uniforme, il existe un rang N G N tel que
pour tout n N et tout x dans I
|/n(æ) - f(x)\ E.
Or on peut écrire
et donc
< a =$■ \f(x)-f(y)\
Ainsi, la fonction f est uniformément continue.
Exercice 10 **
Soit f:: [0 ; 1] —> R une fonctioncontinue et,pour n G N, fn: [0; 1] —» R définie par
Former une condition nécessaire et suffisante sur f pour que la suite de fonctions (/n)
converge uniformément sur [0 ; 1].
Solution
La suite de fonctions (/n) converge simplement vers la fonction
0 si rc G [0 ; 1 [
/(l) si x — 1.
méthode
Si une suite de fonctions continues converge uniformément, sa limite est conti
nue !
Puisque les fonctions fn sont continues, pour qu’il y ait convergence uniforme, il est
nécessaire que la fonction limite soit continue et donc que /(l) = 0.
254 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
méthode
On démontre la convergence uniforme en revenant à la définition par les £ :
la continuité de f en 1 permet de borner fn par £ sur un intervalle [a ; 1]. Sur
l’intervalle [0 ; a] restant, il suffit d’exploiter an-------- > 0.
n—>+oo
Soit £ > 0. Par continuité de f en 1, il existe a > 0 tel que pour tout x € [0 ; 1]
|x — 1| a => |/(cc)| £.
avec M la borne supérieure de \ f\ sur [0 ; 1] (que l’on peut introduire car toute fonction
continue sur un segment y est bornée). Puisque la suite géométrique (an) est de limite
nulle, il existe un rang N E N tel que anM < £ pour tout n N.
Finalement, pour tout n N, on a |/n(a;) £ et ceci vaut pour tout x E [0 ; 1]. On
peut donc affirmer que la suite de fonctions (/n) converge uniformément vers la fonction
nulle.
(a) Justifier que pour tout n € N, il existe xn E [a; &] tel que ||/n|loo ~ fn(xn).
(b) Justifier la convergence de la suite de terme général ||/n|loo-
(c) En observant que fn(xn) < fP(xn) pour tout p n, montrer
254 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
méthode
On démontre la convergence uniforme en revenant à la définition par les £ :
la continuité de f en 1 permet de borner fn par £ sur un intervalle [a ; 1]. Sur
l’intervalle [0 ; a] restant, il suffit d’exploiter an -------- > 0.
n—>+oo
Soit £ > 0. Par continuité de f en 1, il existe a > 0 tel que pour tout x G [0 ; 1]
C a => |/(æ)| £■
avec M la borne supérieure de \ f\ sur [0 ; 1] (que l’on peut introduire car toute fonction
continue sur un segment y est bornée). Puisque la suite géométrique (an) est de limite
nulle, il existe un rang N G N tel que anM £ pour tout n N.
Finalement, pour tout n N, on a |/n(x) | < £ et ceci vaut pour tout x G [0; 1]. On
peut donc affirmer que la suite de fonctions (Jn) converge uniformément vers la fonction
nulle.
(a) Justifier que pour tout n G N, il existe xn G [a ; b] tel que H/nflæ — fn(xn).
(b) Justifier la convergence de la suite de terme général U/nlIoo-
(c) En observant que fn(xn) fp(æn) pour tout p < n, montrer
7.6 Exercices d’entraînement 255
Solution
(a) méthode
|| Toute fonction réelle continue sur un segment est bornée et atteint ses bornes.
Soit x G [a ; &]. La suite réelle est décroissante et de limite nulle, ses termes
sont donc tous positifs. On en déduit que les fonctions fn sont positives. De plus, elle sont
continues sur le segment [a ; 6] et le théorème des bornes atteintes assure que chacune
admet un maximum. Ainsi, pour chaque n G N, il existe xn E [a; 6] tel que
fn(xn) = maxJn(z) = sup |/n(z)| = ll/nlL-
xe[a;i>] æe[a;6]
(b) méthode
On peut établir qu’une suite converge en montrant qu’elle est monotone et
bornée.
Par l’hypothèse de décroissance de la suite de fonctions, on a pour tout n G N
La suite réelle de terme général H/nlIoo est donc décroissante, elle aussi minorée par 0,
elle est alors convergente.
J™| OO llMk)IL J™
iv rv 7 ~~| OO = fPW-
Une suite extraite d’une suite convergente ayant la limite de la suite dont elle est issue,
il vient
JS» ll-Moo = Jx Il WL « fM-
Cette dernière relation vaut pour tout p G N. On peut passer à la limite quand p tend
vers l’infini et obtenir par la convergence simple de (/n)
üæ ll/nlloo lim /pW=0.
—>4-oo p—>4-oo
256 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
lim II Ai II oo
- 0.
Exercice 12 **
Soit f : [0 ; 1] -» R continue telle que, pour tout n € N,
[ tnf(t)dt = Q.
o
Montrer que f est la fonction nulle.
"i ■ ------------ -... r ■ n ir ■.............. ■■ ■' ... .............. .....'............ ni................................ 'il'
Solution
Par linéarité, on peut affirmer pour tout polynôme P G R[X]
P(t)/(t)dt = 0.
méthode
Par le théorème de Weierstrass (Th. 7 p. 232), on exprime f comme limite
uniforme d’une suite de fonctions polynomiales.
[ f2(t~)dt =
Jo JO
[' /(t)P„(t)di=
JO
[' /«(/(«)-P„(i))dt.
t JO
=0
Par l’inégalité triangulaire intégrale
On en déduit
/2(t)dt = 0.
La fonction f2 étant continue, positive et d’intégrale nulle, c’est la fonction nulle et l’on
peut conclure que f est aussi la fonction nulle.
7.6 Exercices d’entraînement 257
Exercice 13 **
Soit 7 G [0 ; 1[. On définit (wn) suite de fonctions de R+ vers R par :
Solution
Avant étude, on peut constater que la suite de fonctions est bien définie en vérifiant
par récurrence que chaque fonction est continue ce qui permet d’introduire l’intégrale
définissant la fonction au rang suivant.
(a) méthode
|| On obtient l’encadrement par récurrence sur n G N.
Pour n = 0 et x G R+
/•æ
uo(a?) = 1 et ui{x) = 1 + di = 1 + x.
Jo
On vérifie bien
x1
0 ui(x) - u0(x) = x —.
(b) méthode
Le lien suite-série permet d’établir la convergence d’une suite en constatant la
convergence de la série télescopique associée.
Pour tout x G R+, on sait qu’il y a convergence de la série exponentielle
xn
n! ’
Par comparaison de séries à termes positifs, il y a alors convergence de la série
J2(un+i(x) -un(x)).
Or cette série télescopique a même nature que la suite associée (un(rr)). Cette dernière
s’avère donc convergente.
(c) Par ce qui précède, on peut affirmer que la suite de fonctions (un) converge sim
plement sur R+ vers une fonction u. Vérifions que cette convergence est en fait uniforme
sur tous les segments [0 ; a] pour a G R+.
Pour tout x G [0 ; a], on peut écrire par télescopage
4-oo
|u(z) - un(x)| =
et donc
4-oo
|u(z) - un(a;)| 22 iMæ) ~ «fc-i(^)|
fc=n4-l
Xk ak
kl kl ~an'
&=n4-l k=n+l
La suite (an) ne dépend pas de x et est de limite nulle car
correspond au reste d’une série convergente : on peut conclure
que la suite de fonctions (un) converge uniformément vers u sur
tout segment [0 ; a].
Les fonctions un étant chacune continue et la convergence uni
forme ayant lieu sur tout segment, la fonction u est continue. Au
surplus, par convergence uniforme sur les segments [0;7;r], on a
aussi pour x dans R+
La fonction u est donc une fonction non nulle (car u(0) = 1) et est une primitive de la
fonction continue t i-> uÇ'yt). Elle est donc dérivable avec
u'(x) = uÇ'yx) pour tout x e R+-
Exercice 14 **
Soit f la fonction définie de l’intervalle [0 ; 1] vers lui-même par la relation
f(x) = 2æ(l - x)
fn =
n facteurs
Comme l’affirme l’énoncé, la fonction f est bien à valeurs dans l’intervalle [0 ; 1] (et
même dans [0; 1/2]). On peut donc bien considérer la fonction itérée d’ordre n de f.
Soit a e [0 ; 1] fixé. Etudions le comportement de la suite des valeurs (/n(a)). Sachant
la symétrie f(x) = /(I —x), les suites définies à partir des réels a et 1 — a sont identiques
au delà du rang 1. On peut donc se limiter au cas où a E [0 ; 1/2].
Si l’on pose un = A (a), on peut comprendre (un) comme la suite récurrente déterminée
par
u0 — a et Vn E N, un+1 = f(un).
Puisque la fonction f est à valeurs dans [0; 1/2], on peut affirmer que les termes de la
suite (un) appartiennent tous à l’intervalle [0; 1/2] et donc
Vn (E N, Uri — ^n(l 0.
260 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
La suite (un) est alors croissante. Elle est aussi majorée (par 1/2) et c’est donc une suite
convergente.
Si a — 0, cette suite est en fait constante égale à 0.
Si a G ]0 ; 1/2], cette suite croît vers une limite £ > 0. En passant à la limite la relation
de récurrence
Un-f-1 — /fan)
si x G ]0 ; 1[
si x = 0 ou 1.
(b) Les fonctions fn sont toutes continues sur [0 ; 1] car ce sont des fonctions polyno
miales. La fonction limite simple f n’est pas continue en 0 ni en 1 : il ne peut donc y
avoir convergence uniforme de la suite de fonctions (/n) sur un segment contenant l’une
au l’autre de ces extrémités (Th. 8 p. 232).
méthode
|| On montre la croissance des fonctions fn sur [0 ; 1/2].
= /(a) - /n(a)---- —» 0.
n—>+00
Exercice 15 ***
On considère la suite de fonctions (un)n>i définies sur ]1 ; +oo[ par
k=l v 7
(a) Montrer que la suite de fonctions (un) converge simplement sur ]1 ; +oo[.
On pourra librement employer l’inégalité1 1 + x < ex valable pour tout x G R.
On peut alors introduire sa fonction limite u définie par
+0O / ] \ , n / 1 \
uW = n(1 + ^)d= + Pour tout x > 1.
fc=l ' 7 fc=l 7
Solution
(a) Soit x G ]1 ; +oo[ fixé.
méthode
|| On vérifie que la suite (un(a;)) est croissante et majorée2.
Les termes de la suite réelle (un(z)) sont des produits de facteurs strictement positifs,
ils sont donc eux-mêmes strictement positifs. Au surplus, pour n 1
La suite réelle (un(a;)) est donc croissante. Elle est aussi majorée car l’inégalité proposée
dans le sujet permet d’écrire
1. Cette inégalité peut être simplement obtenue en étudiant les variations de la fonction différence ou
en employant un argument de convexité.
2. On peut aussi introduire ln(un(x)j et étudier la convergence d’une série de fonctions.
262 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
(b) méthode
Il n’est pas toujours nécessaire d’étudier le signe d’une dérivée pour obtenir
une monotonie ! Ici, on se contente de constater que les fonctions un sont toutes
décroissantes avant de passer à la limite.
Pour x < y dans ]1 ; +oo[, on a pour tout k 1
( n (1+~k )_
( | | ( 1 4"
k=n+l^
On en déduit
sup lu(f) — < w(a) — un(a)-------- > 0.
te[a;+oo[ n—>4-oo
Ainsi, il y a convergence uniforme de la suite de fonctions (un) vers la fonction u sur tout
intervalle [a;+oo[ (avec a > 1 arbitraire).
7.6 Exercices d'entraînement 263
(d) Les fonctions un sont continues par produit de fonctions qui le sont. Par conver
gence uniforme sur [a ; +oo[, on peut affirmer que la fonction limite u est aussi continue
sur a ; +oo (Th. 8 p. 232). Or ceci vaut pour tout a 1 et donc la fonction u est continue
sur 1 ; +oo
J-J- \ xK 1 x—>-|-oo
k=l x 7
Puisque la suite de fonctions (un) converge uniformément sur [2 ; +oo[, on peut exploiter
le théorème de la double limite (Th. 9 p. 233). Par celui-ci, on affirme que la suite (^n)
converge (ce qui est évident) et1
(f) méthode
On montre que s’il y a convergence uniforme l’application du théorème de la
double limite conduit à une absurdité.
Par produit de limites, on a aussi
* 2n =
1. On peut aussi résoudre cette limite par l’encadrement 1 < un(x) exp(^-j-).
264 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Par l’absurde, s’il y a convergence uniforme de la suite de fonctions (un) sur un voisinage
de 1, on peut encore employer le théorème de la double limite. Or, la conclusion de celui-
ci affirme la convergence de la suite (^) = (2n). C’est absurde car cette dernière diverge
vers +oo !
On peut donc conclure que la suite de fonctions (un) ne converge pas uniformément
sur les voisinages de 1.
(g) méthode
|| Ce qui précède laisse suggérer que la limite de u en 1+ est +oo.
La fonction u est décroissante sur l’intervalle ]l;4-oo[. Par le théorème de la limite
monotone, soit cette fonction est majorée et alors elle admet une limite finie en 1+, soit
elle ne l’est pas, et alors elle tend vers +oo en 1+.
Par l’absurde, supposons la fonction u majorée par un certain réel M. Pour tout n 1,
on a
VrrG]l;+oo[, un{x) u{x) M.
En passant à la limite quand x tend vers 1 par valeurs supérieures, on obtient 2n M.
Ceci doit valoir pour tout n supérieur à 1 ce qui est absurde. On peut conclure que la
fonction u tend vers -f-oo en 1+.
Exercice 16 *
On considère la série des fonctions
Solution
La série de terme général /n(x) est donc absolument convergente car fn(x) = o(l/n2)
quand n tend vers l’infini.
Finalement, la série de fonctions fn converge simplement sur [0 ; +oo[.
7.6 Exercices d’entraînement 265
0 0
(b) Soit a > 0. Il y a évidemment convergence simple de la série sur [a ; +oo[ car il y
a déjà convergence simple sur R+.
Pour n assez grand de sorte que 2/y'n C a, le tableau des variations de fn donne
Vz G [a ;+oo[, |/n(«)| /n(a) = an.
La série de terme général an étant convergente (comme cela a été vu lors de l’étude de
la convergence simple), il y a convergence normale (et donc uniforme) sur [a ; +oo[.
Exercice 17 **
Pour a eR et n €N*, on considère les fonctions un définies sur [0; 1] par
Solution
(a) La limite uniforme d’une suite de fonctions est sa limite simple (Th. 2 p. 230). On
commence donc par étudier la convergence simple de la suite de fonctions (un).
Soit x e [0 ; 1]. Si x = 0 ou si x = 1, la suite (un(x)) est nulle et tend vers 0. Si x est
élément de ]0 ; 1[, on peut écrire
Wn(z) = (1 — x)e“lnn+nlna: = (1 — x) exp(o(n) + n Inx)-------- > 0.
n—>+oo v n—>+oo
<0
On en déduit
/ <72 — (1 - 1 Y
sup |un(x) - 0| = un( —— <T1 \ nT 1)
te[O;i] \n+l
Or
1----- — =enIn(1“^)
e
car par développement limité
1 1
n In | 1----- - — n x » -1.
\ n 4-1 n+1
->o
Ainsi, on obtient
na 1
sup |un(x) — 0|
x€[0;l] e
7.6 Exercices d’entraînement 267
et l’on peut conclure qu’il y a convergence uniforme de la suite (un) sur [0 ; 1] si, et
seulement si, a < 1.
Par cet équivalent de Riemann, on peut affirmer qu’il y a convergence normale de la série
de fonctions un SL et seulement si, 1 — a > 1 soit a < 0.
méthode
La convergence normale n’est qu’une condition suffisante de convergence uni
forme (Th. 15 p. 236). Lorsqu’il n’y a pas convergence normale, on étudie s’il
y a convergence uniforme en considérant le reste de la série.
un(x)
+oo
Rn(x} = kaxk(l — x).
fc=n4~l
4-oo
Rn{x) ^2 Xk{\-X).
k=n+l
et donc
sup |Rn(x)| > sup xn+x — 1.
zG[0;l] z€[0;l[
Exercice 18 * 1
Pour x G R, on pose
+°O
s'w = E^î-
n=l
Solution
On introduit les fonctions sommées :
| Un (x) I 7 5 - z E Z" ~ ■
1 1 + xz n2
La série de terme général an étant convergente, cette majoration uniforme assure que
la série de fonctions un converge normalement sur R. De plus, les fonctions sommées
étant continues, la fonction S est définie et continue sur R (Th. 16 p. 237).
(b) méthode
|| On estime la fonction S par une comparaison série-intégrale.
Pour x G ]0 ; +oo[, la fonction 11-> l/(t2 4-z2) est décroissante et continue sur [0 ; +oo[.
On a donc, pour tout n 1,
r+1 dt 1 r dt
Jn t2 +x2 "" n2 +x2 Jn_1 t2 + x2'
(avec existence des intégrales car l/(t2 + x2) ~ 1/t2 quand t -> +oo).
Les intégrales peuvent être directement calculées1
/ °° dt - 1 7T f+o° dt 1 / 7T /1
arctan I —t = — et / —----- - = — I---- arctan —
0 t2 4- x2 x \x 0 2x t2 + x2 x\ 2
On en déduit l’équivalence :
7T
x—>+oo 2x
Exercice 19 *
Pour x G [0 ; +oo[, on pose
4-oo
x) =
n=l
(a) Montrer que la fonction S est bien définie sur [0 ; +oo[ et de classe C1.
(b) Préciser son sens de variation.
Solution
37 \
( 1 H— J avec x G [0 ; +oo[ et n 1.
(1+—
La suite (|un(o;)|)n>1 décroît vers 0 et donc la série ^2 un(%) converge par le critère spécial
des séries alternées. On en déduit que la série Y^un converge simplement sur [0 ; +oo[ et
la fonction S est bien définie.
méthode
Pour montrer que S est de classe C1, on réunit les hypothèses du théorème de
dérivation (Th. 19 p. 238).
(-1)""1
<(x) = n+x
Encore une fois, le critère spécial des séries alternées s’applique à la justification de la
convergence de la série numérique ^u'n{x}. On peut alors borner son reste par la valeur
absolue du premier terme qui l’exprime
4-oo
22 Uk^ |u1 n+i(a:)|1 = —
n+l+z — J—.
n +1
fc=n4-l
270 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Puisque ce majorant uniforme est de limite nulle, on peut affirmer que la série de fonc
tions 52 u'n converge uniformément sur [0 ; +oo[. On peut alors conclure que la fonction S
est de classe C1 (Th. 19 p. 238) avec pour tout x 0
+oo
s'(x) = £ (-1)""1
Tl + X
n=l
(b) méthode
Le signe d’une somme convergeant par le critère spécial est celui de son premier
terme.
Pour tout x 0, le premier terme exprimant S'(x) est 1/(1 + æ) 0 et donc S'(x) 0.
La fonction S est croissante.
Exercice 20 **
Pour x G R^_, on pose
+oo
(-1)"
= £ nx
n=0 +1’
(a) Montrer que S est définie et continue sur R^_.
(b) Etudier la limite H de S en +oo.
(c) Déterminer un équivalent simple de S(x) — t quand a; tend vers +oo.
Solution
On introduit les fonctions sommées :
-------- avec x G RI et n G N.
nx + 1
La fonction S apparaît comme la somme de la série de fonctions 52
(a) Soit x G R^. La série numérique 52wn(æ) est alternée car
méthode
A ce stade, il paraît difficile d’obtenir une convergence uniforme sur l’intégra
lité de Cependant, cela n’est pas nécessaire pour conclure la continuité :
obtenir une convergence uniforme sur des domaines « suffisamment généraux »
suffit.
Soit a > 0 une valeur arbitraire. Pour tout réel x a
(n + l)a+l =“"'
Par ce majorant uniforme an de limite nulle, on peut affirmer que la série de fonc
tions 22 un converge uniformément sur [a;+oo[. On en déduit que la fonction S est
continue sur cet intervalle et, puisque ceci vaut pour tout a > 0, la fonction S est conti
nue en tout point de .
(b) méthode
La somme d’une série convergeant par le critère spécial peut être encadrée par
ses sommes partielles consécutives.
Soit x > 0. En considérant, les sommes partielles de rangs 1 et 2, on obtient l’encadre
ment
1 - -Lr < s(x) < i.
X+ 1
Par encadrement, on conclut que S tend vers — 1 en +00.
S(x) — 1 =
' nx -I-1 ’
n=l
méthode
Lorsque x tend vers l’infini, le terme l/(nx + 1) est « assez voisin » de 1/nrr :
on peut exploiter cette idée pour rapprocher la somme étudiée d’une somme
connue.
On concrétise cette intuition par le calcul :
+00
S(x) - 1 - E (-l)
nx
n (-l)n+1
nx(nx + 1)
n=l
(-1)"-1
= ln2
n=l
n
on peut écrire
In 2 / 1 \ In 2
S(x) — 1 - O ( ~ô ) ~--------
x—»+oo x------ \x J æ->+oo x
Exercice 21 **
Pour n G N et x E R+, on pose
S(x) ±= ^un(x}.
n=0
(b) Déterminer la limite de S en +oo.
(c) La série de fonctions converge-t-elle uniformément au voisinage de +oo?
. ................. ......... ............... . .... mi iinni mi i mu mi ■mm uni ' ■iiiiinwiwmwMimiill
Solution
Par l’inégalité des accroissements finis appliquée à la fonction arctan entre n et n + x. '
1
=x x SUP 7—72
t6[n;n+x] "r t
X X
1 + n2 n^+00 n2
Par cet équivalent, on peut affirmer la convergence de la série un(x). Ainsi, la série de
fonctions un converge simplement et la fonction S est donc bien définie.
1. Voir sujet 14 p. 25.
2. On peut aussi calculer un développement limité en employant l’égalité arctanx + arctan(^) —
(pour x > 0) afin de ramener en 0 les variables des fonctions arctan comme cela est fait par la suite.
7.6 Exercices d'entraînement 273
De plus, les fonctions un sont continues et il suffit alors d’établir la convergence uni
forme de ^2 un sur tout segment de R+ pour pouvoir affirmer la continuité de la fonction S
(Th. 16 p. 237). Soit a E R+ une valeur arbitraire. Pour tout x E [0 ;a]
a
|un(x)| — C^n-
1 + n2
La série de terme général an étant convergente, il y a convergence normale (et donc
uniforme) de la série de fonctions 52 un sur tout segment [0 ; a] de R+. La fonction S est
donc continue sur [0 ; a] et, puisque ceci vaut pour tout a E R+, on peut affirmer que la
fonction S est continue en tout point de R+.
méthode
Les fonctions un tendent vers arctan(l/n) en +oo et la série de ces limites est
une série à termes positifs divergente : on peut alors avoir l’intuition que la
fonction S tend vers +oo en +oo.
Les fonctions un sont toutes croissantes, la fonction somme S est donc aussi croissante.
Le théorème de la limite monotone assure alors l’existence d’une limite, éventuellement
infinie, à la fonction S en +oo, limite qui est sa borne supérieure.
Par l’absurde, supposons cette limite finie et notons la L On a pour tout x E R+
S (x) sup S = ê.
R+
Les termes sommés étant tous positifs, on peut écrire pour tout TV G N*
N 4-oo
J2un(æ) < J2un(z) = S(x) < A
n=l n=0
Or la série numérique arctan(l/n) est une série à termes positifs divergente puisque
1
arctan — ~ .
yn/ n->+oo n
Ses sommes partielles tendent donc vers l’infini et ne sont pas majorées, c’est absurde !
On peut conclure que la fonction S tend vers +oo en +oo.
Exercice 22 **
Soit n G Z. Calculer /*2?r in0
t 27^-
Solution
méthode
On exprime la fonction intégrée à l’aide d’une somme géométrique avant d’opé
rer une intégration terme à terme.
Pour tout 6 G [0 ; 2tt], on peut écrire par sommation géométrique1 de raison —e10/2
1 1
car
2 + ei<? “ 2
On a alors
Les fonctions Uk sont continues et la série des fonctions Uk converge normalement sur
le segment [0 ; 2%] car
= 2^ï Ct S conver§e-
On peut alors appliquer le théorème d’intégration terme à terme par convergence uni
forme (Th. 18 p. 238)
ei(n+fc)0 de
1. On exprime la somme en l’indice k et non en l’indice n afin de ne pas télescoper les notations.
7.6 Exercices d’entraînement 275
En discutant selon que 0 figure ou non parmi les n + k quand k parcourt N, on conclut
\-l)n2n7T si n < 0
In ' 0 si n > 0.
z—'
n=l
(a) Montrer que la fonction £ est définie et de classe C°° sur ]1 ; +oo[.
(b) Préciser la monotonie et la convexité de la fonction C- .....
(c) Déterminer la limite de la fonction Q en +oo.
(d) Déterminer un équivalent de la fonction Q en 1+.
(e) Établir la convexité de la fonction x ln£(æ).
Solution
On introduit les fonctions sommées :
= «n-
276 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
méthode
On montre la convergence de la série de terme général par comparaison
|| à une série de Riemann d’exposant légèrement inférieur à a.
Soit p E ]1 ; a[ (un tel p existe car a > 1). On a
npan = exp (p ln(ln n) + (p — a) In n) = exp (o(ln ri) + (p — a) In ri) -------- > 0
' n—>+oo ' v - j ' n—>4-oo
<0
ce qui permet d’affirmer an = o(l/np) avec p > 1. La série de terme général an est
donc absolument convergente. Ainsi, pour tout ordre de dérivation p, la série de fonc
tions ^2 fn^ converge normalement, et donc uniformément, sur l’intervalle [a ; +oo[. On
peut alors affirmer que la fonction Ç, est de classe C°° sur ]1 ; +oo[ et, pour tout Net
tout x > 1
= (-!)»g
z—' Tir
n=l
(b) La fonction Ç, est décroissante sur ]1 ; -f-oo[ car pour tout x > 1
+oo ,
CM = -E
n —l '
^0
Aussi, la fonction est convexe sur ]1 ; +oo[ car pour tout x > 1
“FOO \Q
C"M = E > 0.
n=l
(c) méthode
|| On met en œuvre le théorème de la double limite (Th. 17 p. 237).
Les fonctions fn admettent chacune une limite £n en +oo avec
Z
„ 1 si n = 1
£n =
0 sinon.
(d) méthode
On peut proposer un encadrement de la fonction Ç en opérant une comparaison
série-intégrale.
7.6 Exercices d’entraînement 277
Pour x > 1, la fonction t l/tx est décroissante et continue sur ]0;+oo[. On peut
alors écrire
[n+1 é < j_ < r é
Jn tx " næ C Jn^ F
(la minoration valant pour n 1 et la majoration pour n 2 seulement). En sommant
ces encadrements, tout en isolant le terme d’indice 1 lors de la majoration, on obtient
f+o° di, z/ x . f+°° di
/ ~ C C(^) 1+ / —•
Ji tx Ji tx
Puisque
+o° dt 1 1—X 1
f t~x dt =
1 J1 x—1
On en déduit
1 1 1
x—1
et l’on peut conclure
1
Solution
On introduit les fonctions sommées :
U' =A = (-l)"lnn
' dz\ e“ln" / n’ '
La fonction <p est dérivable et sa dérivée est du signe de 1 — x In t ce qui permet d’obtenir
le tableau suivant :
Soit a > 0 une valeur arbitraire. Pour tout x e [a;+oo[, on constate Nx Na. Le
critère spécial s’applique donc assurément à la série ^un(a;) au delà du rang Na ce qui
permet de borner son reste
4-oo
/ / xi ln(n+1) ln(n+1)
Vn Na, 12
fc=n-|-l
U'k^ “n+iW| = 7^717 « =
Ce majorant uniforme an étant de limite nulle, on peut affirmer la convergence uniforme
de la série des dérivées ^2 u'n sur ïa 5 +°°[ pour toute valeur a > 0. On peut alors conclure
que la fonction rj est de classe1 C1 sur ]0 ; +oo[.
(b) méthode
On combine les termes d’indices impairs avec les termes d’indices pairs qui les
suivent2.
Pour x > 0
+°° / i 1 \
1 1
Or
1 1— X
1 2(1 - x) L
avec
z 1 \1— X
1-(1--)
f \ 4L /
~ (x - l)(2*)-æ --+ 0
1. On peut adapter le raisonnement précédent et établir que la fonction 77 est en fait de classe C°° sur
son intervalle de définition.
2. Il suffit de raisonner avec les sommes partielles avant de passer à la limite pour justifier la transfor
mation. En l’absence d’absolue convergence, il n’est pas possible de réorganiser les termes en argumentant
une sommation par paquets.
280 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
et donc
r+°° 1
Puisque
—et /(1) = 1-À------- >0
2(1 - x)v J æ->o+ 2 Jv ’ 2X æ-+o+
il vient par théorème d’encadrement
Exercice 25 *
Etudier la définition et la continuité de la fonction S déterminée par
+oo
S(x,y) — cos(nj/)e~na: sur X — {(x,2/) G K2 | x > 0}.
Solution
On introduit les fonctions sommées :
La série numérique un(x, y) est donc absolument convergente et la fonction S est bien
définie.
7.6 Exercices d’entraînement 281
Xa = E R2 | x a}.
Exercice 26 **
I
(b) Etablir que la fonction / est continue sur le domaine correspondant^ :. s ..
' ■■ ■" ' ■ ,| r ■ ...... ................... . ....................................................
Solution
On introduit les fonctions sommées :
1 ~ J_
n(n — z) n->+oo n2 ’
méthode
Un argument de convergence uniforme sur des domaines suffisamment géné
raux suffit pour conclure.
Soit a G R+ une valeur arbitraire et le domaine
Pour tout z G
et donc
|ttn(z)I —(------- 7 = û!n.
1 1 n(n — a)
Ce majorant uniforme, valable pour n TV, est terme général d’une série convergente.
La série de fonctions (£2 Un)n^N converge normalementx, et donc uniformément, sur Qa.
En adjoignant les premières fonctions écartées, il y a aussi convergence uniforme de la
série de fonctions ^un sur Qa. On peut alors affirmer que la fonction f est continue
sur Qa. Ceci valant pour toute valeur a 0, on peut conclure que f est continue en tout
point de Q.
Exercice 27 ***
On suppose jMn(R) muni d’une norme || • || vérifiant2
1. En revanche, il n’y a pas convergence normale de un sur Pa, les premières fonctions de la somme
pouvant ne pas être bornées.
2. De telles normes existent : voir le sujet 9 p. 115 ou le sujet 10 du chapitre 6 de l’ouvrage Exercices
d’algèbre et de probabilités MP.
7.6 Exercices d’entraînement 283
Solution
Introduisons les fonctions sommées :
(In - = In.
On en déduit que la matrice In — tA est inversible et que /(t) est son inverse.
u'k(t) = ktk~1Ak.
La série des fonctions dérivées ^,u'k converge normalement, et donc uniformément, sur
le segment [—r ; r]. Ceci permet d’affirmer que la fonction f est de classe C1 sur I (Th. 19
p. 238) avec
+ oo +oo +oo
méthode
|| On simplifie (In — tA)/'(t) en raisonnant par les sommes partielles.
Pour TV G N,
N N N
(In - tA) + l)tfcAfc+1 = ^(fc + l)tkAk+1 - ^(À: + l)ffc+1 Ak+2.
fc=O k~0 k=0
On réalise un glissement d’indice dans la seconde somme puis on combine les deux sommes
en isolant un terme
N N N+l
(In - tA) ^(k + l)tkAk+1 = + l)tkAk+1 - ktkAk+1
k=0 k—0 k=l
N
= A^tkAk - (TV + l)tN+1AN+2.
k=0
Cependant,
||(JV +l)tN+1AN+2|| (JV +1)P|| (|4| ||A||)n+1 -^^0 car |t| HH < 1
[ f(t)éintdt-------- >0.
Ja n-++°°
Solution
méthode
On résout le cas où f est une fonction en escalier avant de généraliser aux
fonctions continues par morceaux par approximation uniforme (Th. 6 p. 232).
7.7 Exercices d'approfondissement 285
Cas : La fonction f est constante égale à A. Un calcul immédiat suffit pour conclure
fb fb ’pinfl6 \
I /(t)ein* dt = A / eint dt = A — = A (j”-b _ einaï ------------- >
a Ja l
in J a„ in \________
v , n-++cc>
bornée
Cas : La fonction / est en escalier. On peut introduire ao < ai < • • • < ap avec a$ = a
et ap — b tels que f soit constante sur chaque intervalle ]afc-i ;afc[- Il suffit alors de
découper l’intégrale par la relation de Chasles pour conclure
fb p / fak \ p / r \
/ dt = 52 ( / /(i)e“ dt = V ( / f(i) e*nt dt ——» 0.
constante
Cas général : La fonction f est continue par morceaux sur [a;&]. Pour tout e > 0, il
existe une fonction en escalier <p définie sur [a ; 6] telle que \\f — £■ On peut écrire
par linéarité
fb pb fb
I f (t')eint dt = / (/(t)-ç>(t))eln,dt + / ç>(i)eint dt.
a Ja Ja
D’une part, l’inégalité triangulaire intégrale donne
fb fb
(/(t) - V(t))e“ dt / |/W ~ 9?(t)| |eint| dt < / sdt = (6 —a)s.
Ja ' Ja
=1
D’autre part, l’étude qui précède fournit
b
ip(t}emt dt-------> 0
n—>+oo
£.
< (b — a + l)s.
Exercice 29 ** I
i
(a) Montrer qu’il existe une unique fonction f : ]0 ; 4-oo[ —> R de limite nulle en +oo j
et vérifiant
f(x) 4- f(x 4-1) = -=■ pour tout x > 0. [
xz
(b) Montrer que f est continue et intégrable sur [1 ; +oo[. I
(c) Calculer I
y+oo I
/1 dt' I
Solution
(a) méthode
Par analyse-synthèse, on exprime une fonction solution en projetant la variable
à l’infini.
Analyse : supposons /: ]0 ; +oo[ —> R une fonction solution. Pour x > 0, on a
- f(x + !) = ^2 - ■(x+11)2 + f(x + 2)-
<4/ vO Ivb | X J
Par une récurrence immédiate, on obtient pour n € N
/(*) = E (—
n (^1)2 + (-l)n+1/(a: + n + 1).
/(æ)+f(x+1) = ^2 / , \2 + 52 ( 1 j.112
*—'(x + n)' 2 n=0 (x
n=0 ' '
4- n + l)' 2
_ 1 , v (-i)n . y (-ir-1 _ i
x2 n=l (x
x
(x v4- n)2 7 x2
4- n)' 2 E--,n=l
La fonction introduite est donc bien solution du problème posé.
7.7 Exercices d'approfondissement 287
(b) Par application du critère spécial, on peut borner le reste de la série définissant f
et affirmer, pour tout x > 0,
(-1)* (_l)n+i 1
(x + A:)2 (x + n + l)2 (n+1)2 ~a
k—n+l
0 ~2-
xz
(c) méthode
On ne peut pas utiliser de théorèmes d’intégration terme à terme pour ce
calcul car l’intégrale est généralisée : on raisonne par les sommes partielles.
Soit N G N. On peut écrire avec convergence des intégrales écrites
+oo (~l)n
E (t + n)2
n=7V+l
dt
Exercice 30 **
Déterminer la limite de
Solution
méthode
Le terme significatif de la somme est le dernier, on réordonne celle-ci pour qu’il
devienne le premier.
n
E
fc=0
méthode
Le terme un peut se comprendre comme la valeur en n de la somme d’une série
de fonctions à laquelle on applique le théorème de la double limite (Th. 17
p. 237).
On a
+oo
Un = 5? A(n)
fc=0
avec fk : N —> R définie par
A(n) = <
Soit k G N. À partir d’un certain rang
sup|/fc(n)| e k = ak.
n€N
1. Voir sujet 3 p. 145.
7.7 Exercices d’approfondissement 289
Puisque la série géométrique des ctk est convergente, la série de fonctions 22 fk converge
normalement et donc uniformément. Les hypothèses du théorème de la double limite
étant réunies, on peut conclure
1 e
Wn -------- > V e k
n—> + oo '
k=0
1 - 1/e “ e- 1'
1 +°° / i i \
f(x) = -x- + ( -,------- ry + t----- ) pour tout x € R \ Z.
x ^\(x~n) (x + n)2J '
1 TT2
(x — n)2 sin2(7ræ)
Solution
(a) Introduisons les fonctions sommées
* 1 N—l
1
f(x + 1) = lim V ------------- — lim
2——-''N (x
N->+oo n= v
+ 1 — n)2 N—>+oo (x — n)2
n=-(2V+l)
Cette dernière somme partielle diffère de celle initiale par deux termes
N—l
1 1 1 1
E
n=-(N+l)
(x — n)2
n=-N
(x — n)2 + (x + 7V + l)2 (æ - N)2 ’
En passant à la limite quand N tend vers l’infini, on conclut f(x+l) = f(x). La fonction f
est 1-périodique.
(c) méthode
L’équation fonctionnelle est incompatible avec la réalisation d’un maximum,
sauf si celui-ci est nul.
Soit a 1. Introduisons
Ma = sup \h\
[—a;a]
(ce qui est possible car h est continue donc bornée sur [—or ; a]).
Pour tout x E [—a;a], les réels x/2 et (x + l)/2 appartiennent aussi à [—a; a]. La
relation
ï 1 K(x\ J l (x +
h(x) = - M « +M —r—
C \ \ Zi J \ Zi / j
donne
, 2
|fi(x)| ~Ma.
On en déduit
„ 2„
Ma-Ma
c
puis Ma = 0 car c > 2. Ainsi, la fonction h est nulle sur le segment [—a ; a]. Enfin, ceci
valant pour tout a 1, on peut conclure que h est la fonction nulle sur R.
71-2
~ sin2(ra)'
La fonction h = f — g est définie sur R \ Z, 1-périodique et continue.
On peut décomposer la somme définissant la fonction f et écrire
i +o° / i i \
/w = _ + /w avec /w = W—_+
7.7 Exercices d’approfondissement 291
x
—- 1 = 4/(x).
2 /
En effet, cette relation s’obtient en passant à la limite l’identité
N N 2N
1 1 1
\2" _ \2 (x — n)2 ’
n= n=-N n) n=-(2N+l)
g[2 — = 4#(z)
/
car
1 _ 1 _ 4
sin2 a cos2 a sin2 a cos2 a sin2 (2a)
On en déduit, pour tout x G R \ Z
k X
h\2 — I = 4À(æ).
£ /
Par continuité et densité de R \ Z dans R, cette identité est encore vraie pour x € Z.
Finalement, en vertu de l’étude qui précède, on peut conclure que la fonction h est
nulle et donc f = g.
Exercice 32 ***
Soit (/n) une suite de fonctions réelles convexes définies sur un intervalle ouvert non
vide I. On suppose que la suite de fonctions (/n) converge simplement sur I. Montrer
que la convergence est en fait uniforme sur tout segment inclus dans I.
292 Chapitre 7. Suites et séries de fonctions
Solution
Notons f la limite simple de la suite (/n)- Les fonctions fn sont convexes donc
V(a, 6) e I2, VA 6 [0; 1], /((l - A)a + Xb) < (1 - A)/(a) + Xf(b).
> E E _ E
2 “ 4 = 4’
méthode
On observe qu’une fonction convexe sur l’intervalle ouvert I est lipschitzienne
sur tout [a ; b] inclus dans I.
Soit [a ; 6] un segment inclus dans l’intervalle ouvert I, on peut introduire a > 0 tel
que [a — a ; b 4- a] C I. Par croissance des pentes, on a pour toute fonction convexe g
définie sur I et pour tous x et y dans [a ; 6] avec x < y
avec
M(g) = rnax (- g(g) ~ ~ a), ^ + ^7^.
\ a a J
En appliquant cette propriété aux fonctions convexes fn et /, on peut écrire
/nC^-oo) /(^oo) /(•^n)|
Intégrales à paramètre
Lorsque l’on étudie l’intégrale d’une somme infinie, et si cela a un sens, on peut espérer23
que celle-ci soit simplement la somme des intégrales :
dt =
Théorème 2
Si est une série de fonctions de I vers K vérifiant :
1) la série de fonctions £2 un converge simplement sur I,
2) les fonctions un et la fonction somme sont continues par morceaux sur I,
3) les fonctions un sont intégrables sur I,
4) il y a convergence de la série numérique £2 Jj \un |
alors la somme de la série de fonctions est intégrable sur I, la série des intégrales des
fonctions un converge absolument et4 *
F:xÇ.Xn
2. Si l’intégration porte sur un segment, le théorème de convergence uniforme (Th. 10 p. 233) permet
aussi l’échange des symboles limites et intégrales. Le théorème de convergence dominée permet cet
échange, même lorsque l’intégrale est généralisée.
3. Ceci n’est pour autant pas automatique : voir sujet 10 p. 314.
4. Si l’intégration porte sur un segment, le théorème de convergence uniforme (Th. 18 p. 238) permet
l’échange des symboles sommes et intégrales. Le théorème en cours permet cet échange que l’intégration
porte sur un segment ou non.
8.2 Fonctions définies par une intégrale 297
8.2.1 Continuité
' ■ ■ ■ '------------ ,
Théorème 3
Si / : (x, t) f(x, t) définie de X x I vers K vérifie :
1) x m- /(x, t) est continue sur X pour tout t el,
2) t f(x, t) est continue par morceaux sur I pour tout x G X,
3) il existe ip \ I -> R continue par morceaux et intégrable sur I telle que
V(x,t)GXxZ, |/(æ, t)| <p(t)
alors la fonction F: x fT f(x,t)ài est définie et continue sur X.
La troisième hypothèse se nomme V hypothèse de domination. Elle consiste en la détermi
nation d’une fonction intégrable s’exprimant indépendamment de x et bornant f(x,t).
En pratique, il n’est pas toujours possible de parvenir à produire une domination valable
pour tout x E X. La continuité étant une notion locale, obtenir des dominations sur
des domaines « suffisamment généraux » (par exemple sur tout segment inclus dans X
lorsque celui-ci est un intervalle) s’avère suffisant.
Théorème 4
Si /: (x,t) H- /(#,£) définie de X X I vprs JK et 1H £(t)de I vers K vérifient :
1) f(x,t)— x~+a Z(t) pour tout ■ “ t E T, 1 ■
2) 1./(x, t) et t H £(-t) sont continues .par morceaux sur I pour tout x E X,
3) il existe </?.: I —> R, continue.par mQpceaux et» intégrabje sur I telle que
alors
f f.(x, t) dt---- > [ ^(t,)tlt?
Jr x—ïa Jr
Dans cet énoncé, la troisième hypothèse qui est l’hypothèse de domination, peut être
remplacée par une hypothèse de domination valable seulement sur un voisinage de a.
8.2.3 Dérivation
Désormais, X désigne un intervalle de R non vide et non réduit à un point.
298 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Définition
On dit qu’une fonction f : (x, t) >-» f(x, t) définie sur X x I admet une dérivée partielle
en la variable x si la fonction x »-> f(x, t) est une fonction dérivable pour chaque valeur
de t dans I.
On définit alors cette dérivée partielle en posant
Théorème 5
Soit /: (x, t) i—> f(xy t) une fonction de X x I vers K vérifiant :
1) t f (x, t) est continue par morceaux et intégrable sur I pour tout x G X.
Si f admet une dérivée partielle en la variable x vérifiant :
df, x
2) x —fir, 0 est continue sur X pour tout £ G Z,
ox
V(x,t) EX x I,
En pratique, il n’est pas toujours possible d’obtenir l’hypothèse de domination sur l’inté
gralité de l’intervalle X. Il est alors très fréquent d’employer ce théorème en raisonnant
plutôt sur tout segment [a ; b] inclus dans X. Cela permet d’obtenir que la fonction F est
de classe C1 sur tout [a ; b] inclus dans X, donc de classe C1 sur X.
Définition
On dit qu’une fonction f : (z, t) f(x, t) définie sur X xi admet une dérivée partielle
d’ordre n G N en la variable x si x i-> est une fonction n fois dérivable pour
chaque valeur de t dans I.
On pose alors
dnf
(rr,t)
dxn
8.3 Exercices d’apprentissage 299
Théorème 6
Soit f: (x,t) >-> f(x, t) une fonction de X x I vers K.
On suppose que f admet des dérivées partielles jusqu’à l’ordre n — 1 en la variable x
vérifiant :
djf
1) tH est continue par morceaux et intégrable sur I pour tout x E X
et tout j E [0 ; n — 1]|.
Si f admet aussi une dérivée partielle à l’ordre n en la variable x vérifiant :
dxn
alors la fonction F est classe Cn sur X et, pour tout j E [1 ;nj et tout x E X,
L’hypothèse de domination porte uniquement sur la dérivée partielle ultime, les dérivées
partielles intermédiaires devant « seulement » être intégrables. Encore une fois, il sera
fréquent d’exploiter ce résultat en raisonnant, non pas directement sur l’intervalle X,
mais plutôt sur un segment [a ; b] arbitraire inclus dans X.
Lorsque l’on étudie une limite d’une suite d’intégrales, on peut échanger les symboles
limite et intégral :
— par convergence uniforme (Th. 10 p. 233) lors d’une intégration sur un segment ;
— par convergence dominée (Th. 1 p. 295) pour les intégrales généralisées ou non.
Exercice 1
Étudier les limites suivantes :
/•tt/2
1 4- 2sin(t/n)
l+fi dt f sinntdt.
o
300 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Solution
(a) méthode
On commence par dénommer la suite de fonctions définissant les intégrales et
l’on étudie sa convergence simple.
Soit un : R —> R la fonction définie par
.. l + 2sm(t/n)
un(t) =----- :---- 75----- avec n G N .
1+
Pour t € R fixé, on a
. . 1 /1
un(t) = -1< +r.o
t* \
1 + 2 sm -
méthode
Il Puisque les fonctions un admettent une limite quand n croît vers l’infini, on
|| peut espérer que la limite de l’intégrale corresponde à l’intégrale de la limite.
Appliquons le théorème de convergence dominée. Par ce qui précède, on peut déjà
affirmer la convergence simple sur R de la suite de fonctions (un) vers la fonction Uqq
déterminée par
u°°^~ 1 + t2-
Les fonctions un et la fonction uœ sont continues par morceaux sur R. Il reste à obtenir
l’hypothèse de domination.
méthode
| Vérifier l’hypothèse de domination consiste à déterminer une fonction (p inté-
|| grable et s’exprimant indépendamment de n et majorant la fonction |un|.
Pour tout t réel et tout n G N*,
|1 + 2sin(t/n 3
1 + £2 r+t5=”(t)-
Par convergence dominée, on peut affirmer que les fonctions u. et la fonction uæ sont
intégrables et
1 + 2sin(t/n) dt 7T 7T \
------ =• = arctan t
— oo 1 + t2 —oo 1 +12 L —oo 2
8.3 Exercices d'apprentissage 301
un(t) — (sint)
v '
n n--------
—>4-oo
>■ 0 car 1
Isint\1 < 1
et pour t = 7f/2
un(t) = ln-------- > 1.
n—>+oo
La suite de fonctions (un) converge simplement vers la fonction définie sur [0 ; tt/2]
par
/ x 0 si t G [0 ; 7t/2[
woo(i) = <
si t = tt/2.
Les fonctions un et la fonction uœ sont continues par morceaux. Reste à vérifier l’hypo
thèse de domination.
méthode
Lorsque l’intégrale porte sur un segment [a ; b], il suffit de vérifier que les fonc
tions un sont uniformément bornées pour vérifier l’hypothèse de domination.
En effet, les fonctions constantes sont intégrables sur les intervalles bornés.
|sinn t\ C 1 =
z.Tr/2 /'7r/2 f
lim / sinntdt= / / Odt = O.
rn-+ooj0 Jo J[0-,n/2[
1. Les fonctions un sont continues mais la limite simple ne l’est pas : la suite de fonctions ne converge
pas uniformément sur [0 ; tt/2]. Le théorème d’échange des symboles limite et intégral par convergence
uniforme ne peut pas s’appliquer à cette étude.
8.3 Exercices d’apprentissage 301
et pour t = 7t/2
Un(t) = 1" -------- > 1-
n—>+cx>
La suite de fonctions (un) converge simplement vers la fonction définie sur [0 ; tt/2]
par
, , f0 si t G [0 ; 7r
WooP) = <
Il SI t= 7T/2.
Les fonctions un et la fonction sont continues par morceaux. Reste à vérifier l’hypo
thèse de domination.
méthode
Lorsque l’intégrale porte sur un segment [a ; b], il suffit de vérifier que les fonc
tions un sont uniformément bornées pour vérifier l’hypothèse de domination.
En effet, les fonctions constantes sont intégrables sur les intervalles bornés.
ce 2
Montrer
— dx:
1. Les fonctions un sont continues mais la limite simple ne l’est pas : la suite de fonctions ne converge
pas uniformément sur [0 ; tt/2]. Le théorème d’échange des symboles limite et intégral par convergence
uniforme ne peut pas s’appliquer à cette étude.
302 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Solution
Soit n € N*. La fonction un : x h-> ne~x est définie, continue par morceaux sur [1 ; +oo[
et intégrable car négligeable devant x i-> 1/x2 quand x tend vers +oo. On peut donc
introduire l’intégrale
r+oo
j ne~x drr.
La suite de fonctions (ttn) converge simplement vers la fonction nulle sur ]1 ; +oo[ : une
application directe du théorème de convergence dominée ne pourra pas produire la limite
voulue1.
méthode
Lorsqu’une application directe du théorème de convergence dominée n’est pas
possible, on peut envisager une transformation de l’écriture de l’intégrale :
changement de variable, intégration par parties, découpage de l’intégrale,...
La présence du facteur n et du terme xn dans l’exponentielle invite au changement de
variable t = xn. La fonction x i-> xn est une bijection de classe C1 strictement croissante
de [1 ; +oo[ vers lui-même. Le changement de variable t = xn est donc possible et trans
forme l’intégrale généralisée convergente en une autre intégrale, elle aussi convergente
(Th. 15 p. 51) :
r+oo n f+oo e-t i | i
/ ne~x dx — I ---- t™ dt car dx = — t"-1dt.
Ji Ji t n
Introduisons alors les fonctions un : [1 ; +oo[ —> R définies par
e—* i
un(t) —---- t” avec n G N*.
t
Soit t G [1 ; +oo[ fixé. On a
x f1 \
tn = exp -mt | -------- > 1.
y n—>+oo
La suite de fonctions (un) converge donc simplement vers la fonction : [1 ; +oo[ —> R
définie par
e~£
Woo(i) = , • b
Les fonctions un et Uoq sont continues par morceaux sur [1 ; +oo[ et, pour tout t G [1 ; +oo[
et tout n > 1,
Exercice 3
Montrer1
Ini
''■^RflBSSBSîS
Solution
méthode
Pour montrer qu’une intégrale est égale à une somme, on peut décomposer
en somme la fonction définissant l’intégrale et opérer une intégration terme à
terme.
Pour t E [0 ; 1[, on peut écrire par sommation géométrique de raison t
Par les calculs qui précèdent, on peut assurer que la série de fonctions £2 un converge
simplement sur ]0 ; 1[ et sa somme est la fonction t ln(t)/(t — 1) que l’on a décompo
sée. Les fonctions un et la fonction somme sont continues par morceaux sur ]0;l[. Les
fonctions un sont intégrables sur ]0 ; 1[ car
un(t) dt
Solution
On décompose la fonction exprimant l’intégrale en somme géométrique. Pour te [0 ; 1[,
on peut écrire avec convergence de la série introduite
1 1 +o° +oo
ï^ = rrp3)=EoHT=E(-1)^
méthode
On souhaite opérer une intégration terme à terme mais la série exprimée dans
le premier membre de l’identité voulue n’est pas absolument convergente : on
ne peut pas appliquer le théorème Th. 2 p. 296. On raisonne alors par les
sommes partielles.
1. On justifie ici, certes un peu tardivement, l’existence de l’intégrale étudiée!
8.3 Exercices d'apprentissage 305
Soit N E N. Puisque la somme est finie, on peut échanger les symboles somme et
intégrale par linéarité
N , rl N -i 1 N n
2n
n=0 n=0
2n + 1 0 n—0
2n + l
lim f 2n dt.
2n + 1 n->4-00 Jq
méthode
Il s’agit ensuite d’étudier la limite en second membre : on peut raisonner par
convergence dominée (Th. 1 p. 295).
On pose
N
siAt) =
n=0
1 +t2
La suite de fonctions (Sjv) converge simplement vers la fonction St t i-> 1/(1 + t2)
sur [0 ; 1 [, les fonctions Sn et la fonction S sont continues par morceaux et, pour tout t
de [0 ; 1 [ et tout N naturel, on a
22V 4-2
2
1+t2
La fonction s’exprime indépendamment de N et est intégrable sur [0 ; 1 [ car on peut la
prolonger par continuité en 1. Par convergence dominée
1 r1 i J
------------- \------------------ ô
J
N—»4-oo q 1 —|— t dt.
0
L’identité (*) donne alors1 l’identité qui suit avec convergence de la série
y (-i)n . f1 1
^02n+l Jo l+t2^
On en déduit2
-i 1 7F
arctan t
n=0
2n+ 1 Jo 4
1. Plus généralement, on montre manière identique l’identité a-énb = fo i+t? dt valable pour
tous a et b réels strictement positifs.
2. Lorsque l’on connaît le développement en série entière de la fonction arctan, on peut aussi résoudre
ce sujet en faisant tendre la variable vers 1_.
306 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Exercice 5
On étudie la fonction déterminée par
r+co Q—xt
f(x) = / -, , .q avec æ 0.
Jo 1*+ t
(a) Montrer que f est définie et continue sur R+.
(b) Déterminer la limite de f en +oo.
Solution
(a) méthode
Pour étudier une fonction définie par une intégrale, on commence par dénom
mer la fonction de deux variables exprimant l’intégrale.
Introduisons u: R+ x [0 ; +oo[ —> R la fonction définie par
e~xt
“CM = ïTîï-
méthode
Par le théorème de continuité par domination (Th. 3 p. 297), on peut établir
simultanément que la fonction f est définie et qu’elle est continue sur R+.
Pour tout t G [0 ; +oo[, la fonction1 x i-> u(æ,t) est continue sur R+.
Pour tout x G R+, la fonction t u(a;,t) est continue par morceaux sur l’intervalle
d’intégration [0 ; +oo[.
Enfin, pour tout x G R+ et tout t G [0 ; +oo[, on peut écrire
(b) méthode
En encadrant la fonction intégrée, on peut estimer une intégrale et en déduire
le comportement asymptotique.
1. Cette fonction pourra être exprimée u(., t) le point servant à spécifier la position de la variable. En
aucun cas on écrira « u(x, t) est continue » car il y aurait alors ambiguïté sur la variable en laquelle on
s’exprime !
8.3 Exercices d’apprentissage 307
e (0 si t > 0
«CM) = ÏT73
1 + t'3 æ—>+oo 1I 1! si t — 0.
La fonction l est continue par morceaux sur [0 ; +00[ et l’on a déjà affirmé que les fonc
tions u(æ,.) sont continues par morceaux et la domination
Exercice 6 g
On étudie la fonction / déterminée par g
[+o° ln(l + xt) |
f(x)= ~TT7ï~dt avec
Jo " 1 +:t
(a) Montrer que la fonction f est définie et continue sur R+. ’
(b) Justifier que la fonction f est de classe C1 sur RJj. et exprimer f'{x) à l’aide |
d’une intégrale.
(c) Calculer f'(x) en employant l’identité qui suit valable pour tout x > 0 et tout t
de [0;+oo[
t x+t x
(1 + a;t)(l +12) (1 + x2) (1 + t2) (1 + cr2)(l + xt)
308 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Solution
Pour tout t e [0; +oo[, la fonction x i-> u(x,t) est continue et, pour tout x G R+, la
fonction t u(x, t) est continue par morceaux sur1 l’intervalle d’intégration [0 ; +oo[. Il
reste à obtenir l’hypothèse de domination.
Pour tout t > 0, on remarque
Par domination, on peut affirmer que f est définie et continue sur tout segment de R+
donc définie et continue sur R+.
(b) méthode
Le théorème de dérivation par domination (Th. 5 p. 298) permet de dériver
une fonction définie par une intégrale.
Pour chaque t G [0 ; +oo[, la fonction x i-> u(x, t) est dérivable sur R^_. La fonction u
admet donc une dérivée partielle en la variable x
du _ d Zln(l + xt) \ t
dx X' dx \ 1+t2 / (1 + a;t)(l + t2)’
1. Désormais, de façon concise mais peut-être abusive, on dira simplement que la fonction u est
continue en la variable x et continue par morceaux en la variable t.
2. En limitant la variable x à évoluer dans un segment, on est assuré par le théorème des bornes
atteinte que la fonction continue x ti(x,t) est bornée.
8.3 Exercices d'apprentissage 309
du t
dx 1 + xt 1 +t2 1 + t2 '
Malheureusement cette fonction de domination n’est pas intégrable sur [0;+oo[ car
seulement équivalente à la fonction inverse en +oo. De plus, on ne peut pas proposer une
meilleure inégalité car celle-ci devient une égalité quand x tend vers 0+.
méthode
La classe d’une fonction est une notion locale : en obtenant le caractère C1 sur
tout segment de l’intervalle de définition d’une fonction, on peut généraliser
celui-ci à l’intervalle entier.
du. t . .
<(l + ai)(l+^)=*’W-
Par domination, on peut affirmer que f est de classe C1 sur [a ; 6] et, puisque ceci vaut
pour tout segment [a ; b] de R^_, on peut conclure que f est de classe C1 sur R^. Au
surplus, on peut écrire
/•+°° du r+°° t
f'(x) = / ïr(x,t)dt= / ----------------- rvdt.
V 1 Jo dxK } Jo (l + xt)(l + t2)
t _ x+t x
(1 + xt)(l 4-12) (1 + a;2) (1 +12) (1 4- z2)(l + xt)
(qui est une décomposition en éléments simples réelles en la variable t) on peut mener le
calcul de f'(x)
X t x
YVi di
o
X 1
J- -T* 2
arctan t
Jo Jo
-KX 1 / i+i2 \r
nU+^)2J]0
TïX Inx
1 + X2
Exercice 7 *
Pour n G N, on pose
f1 2r2n+1 Ina;
" = /0 ^-1 dæ
(a) Justifier l’existence de l’intégrale définissant Jn.
(b) Calculer Jn — Jn+i.
(c) En déduire l’identité
Solution
(a) Pour n 6 N, on introduit la fonction fn définie sur ]0 ; 1 [ par
x2n+1 Inx
/n(æ) x2 — 1
La fonction fn est continue par morceaux et prolongeable par continuité en 0 et 1 car
fn(x) ~ — rr 2,7+1 Ina;------ > 0
x—>0+ x—>0+
et
x2n+1 Inx (1 + h)2n+1 ln(l +/z) 1 1
’nX^ ~ x + 1 ’ x - 1 x=ï+h 2 + /z h x-n~> 2 X 1 ~ 2’
La fonction fn est donc intégrable sur ]0 ; 1[ et l’intégrale définissant Jn est bien conver
gente.
8.4 Exercices d'entraînement 311
(b) Avec convergence des intégrales introduites, on peut écrire par linéarité
rl x2n+l _ x2n+3 rl
Jn ~ Jn+i = / ------ 0---------- lnrrdrr=;— / x2n+1 lna;dx.
Jo æ -1 Jo
x2n+2
u(x) =---------- et v(x} = Inæ.
v ’ 2n + 2 v ’
Les fonctions u et v sont de classe C1 et le produit uv tend vers 0 aux deux bornes. Par
le théorème d’intégration par parties généralisée, on obtient
£.271+2 1 1 rl x2n+l I- x2n+2 l1
„2n+l 1 1
«1/ 2n + 2 lnæ 0 + 70 2n + 2 ~ _(2n + 2)2_ 0 4 (n +1)2
=0
k=0
On en déduit
n—1 1 n —1 i
T 1 V- 1
Jo-4Z^fc2 +J- (*)
fc=i
méthode
Il suffit ensuite de déterminer la limite de la suite (Jn) : on applique le théorème
de convergence dominée (Th. 1 p. 295).
Pour x € ]0 ; 1[, on a
Inz
fn(x) = x2n+1 X
constante
312 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
La suite de fonctions (/n) converge donc simplement vers la fonction nulle. Ces fonctions
sont continues par morceaux et, pour tout naturel n et tout x G ]0 ; 1[,
4 A:=l
k2 4 n=l
n2 '
Exercice 8 *
Soit f: [0; 1] —> R une fonction continue. Etudier la limite quand n tend vers +00
de
/•1
0
Solution
Considérons la suite des fonctions un : [0 ; 1] —> R déterminée par un(t) =
Les fonctions un sont continues par morceaux et, par continuité de f en 0, on a pour
tout t de [0 ; 1],
/(O) sitG[0;l[
Un(t) <
/(l) si t = 1.
Les fonction un sont continues par morceaux sur [0 ; 1] et la fonction um aussi car c’est
une fonction en escalier.
méthode
On peut soupçonner que l’intégrale de un tend vers l’intégrale de la fonc
tion uœ. Pour l’établir, il suffit d’obtenir une domination2.
La fonction f étant continue sur un segment, le théorème des bornes atteintes permet
d’introduire un réel M vérifiant |/(æ)| M pour tout x E [0 ; 1]. On a alors, pour t
dans [0 ; 1]
|wn(t)| = |/(tn) | < M =
1. Cette identité peut aussi être obtenue directement en opérant une intégration terme à terme après
avoir exprimé la fonction intégrée en décomposant 1/(1 — x2) en une somme géométrique de raison x2.
2. Un raisonnement par les e exprimant la continuité de f en 0 est aussi possible mais plus technique
à mettre en œuvre.
8.4 Exercices d’entraînement 313
lim f
n->+oo Jo 0
Exercice 9 **
Soit f: [0;+oo[ —> & continue et intégrable. Déterminer la limite quand n tend
vers +oo de
Jo 1 +
Solution
méthode
Une application directe du théorème de convergence dominée n’est pas possible
car la limite de nf(nt) quand n tend vers l’infini n’est pas connue 2. Cependant,
l’expression étudiée invite à réaliser un changement de variable !
Soit n G N*. Par le changement de variable affine u = nt, on obtient
f(u)
du.
1 + u/n
méthode
S’il est désormais facile d’étudier la limite du contenu de l’intégrale, cette
nouvelle intégrale s’exprime sur un intervalle dépendant de n. On résout ce
problème en considérant une intégrale sur [0 ; +oo[ d’une fonction prolongée
par 0.
On introduit les fonctions fn définies sur [0 ; +oo[ par
( fw
si u E [0 ; n
fn(u) = h + u/n
lo si u E ]n ; +oo[
de sorte que
1 + ujn -------
M«) = n->4-00
/(«).
1. On aurait aussi pu affirmer que les fonctions un sont chacune continues, donc bornées, et intro
duire M réel tel que |un| < M. Cependant, le réel M introduit lors de ce raisonnement dépend a priori
de n et ne peut donc définir une fonction de domination convenable !
2. Il se peut même qu’elle n’existe pas et l’hypothèse de domination ne pourra de toute façon pas
être obtenue à cause de la présence du facteur n.
314 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
La suite de fonctions (/n) converge simplement vers la fonction f. Ces fonctions sont
continues par morceaux et, pour tout u dans [0 ; +oo[, qu’il soit inférieur à n ou non, on a
hm n / —-—- lim /
n-n-oo \ Jo 1 + t _>+00 Jo o
Exercice 10 *
Pour n e N* et t 6 ]0 ; +oo[, on pose un(t) = e~nt — 2e~2nt.
Montrer que les deux expressions suivantes existent mais que leurs valeurs diffèrent :
un(t)dt] et
n=l
Solution
Pour tout n e N*, la fonction un est définie et continue par morceaux sur ]0;+oo[.
Elle est aussi intégrable sur cet intervalle car
un(t)------ > —1 et t2un(t} = t2e~nt — 2t2e~nt » 0.
t—>o+ - / s ,
22 e-2nt
n— 1
Ee-nt
71=1 72=1
. e‘ -1 1
2^u^~ e2t_1 - et + 1-
La fonction correspondante est définie et continue par morceaux sur ]0 ; 4-oo[. Elle est
intégrable sur cet intervalle car on peut la prolonger par continuité en 0 et qu’elle est
négligeable devant t H 1/t2 en +oo. Ceci justifie l’existence de la deuxième quantité
proposée. Cependant, sa valeur1 n’est pas nulle car il s’agit de l’intégrale d’une fonction
continue et strictement positive sur ]0 ; +oo[.
• : / : <- ■ \ / - : . < > ■
Exercice 11 *
Établir l’identité
/'1É£=V —
Jo xx
Solution
méthode
On réalise une intégration terme à terme après avoir décomposé la fonction
intégrée à l’aide d’une somme exponentielle.
Par convergence de la série exponentielle, on peut écrire pour tout x E ]0 ; 1]
1 = e-æinz = (—l)n(ælna;)n
xx Z-'' n!
n=0
Sous réserve d’existence de l’intégrale, on a
/fxdx = /r 2^/n(a:)A dx
avec les fonctions fn définies sur ]0 ; 1] par
Z"W - n!
Par les calculs initiaux, la série de fonctions ^2 fn converge simplement sur ]0 ; 1] et sa
somme est la fonction intégrée. Les fonctions fn et la fonction somme sont continues par
morceaux. Les fonctions fn sont intégrables sur ]0 ; 1] car prolongeables par continuité
en 0. Il reste à vérifier l’hypothèse « de convergence de la série des intégrales des valeurs
absolues ». Pour n € N
fi/„W|dx= r ix=ht rx^xrdx.
Jo Jo Jo n- n- Jo
^0
1. Par le changement de variable u — e*, on montre que cette intégrale vaut ln2 (voir sujet 4 p. 59).
316 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
|/n(z)|dz =
1 (n+l)n+1
J .
Ce terme est négligeable devant 1/n2 quand n tend vers l’infini et est donc le terme
général d’une série convergente. On peut alors appliquer le théorème d’intégration terme
à terme (Th. 2 p. 296) et affirmer l’identité qui suit avec convergence de l’intégrale et de
la série introduite
1 fl/+o° \ +°° / f1 \ +°° 1
Q = A(x)dæU£ - -+1.
X \n=0 J n=0V° /
Exercice 12 **
Établir l’identité
//'4“OO smi
4.
y-'
+oo
1
Jo
- y ■ ê^îdÉ- ^<^Tï'
■. n=l
Solution
méthode
On réalise une intégration terme à terme après avoir décomposé la fonction
intégrée grâce à une somme géométrique.
Pour t > 0, on a
Cependant, cette identité n’est valable que pour un nombre q vérifiant |ç| < 1.
méthode
En factorisant le dénominateur par le plus grand des deux termes de la diffé
rence, on peut se ramener à une écriture 1/(1 — ç) avec |g| < 1.
En factorisant le dénominateur par e4
Finalement, pour tout t > 0, on peut écrire avec convergence de la série introduite
sint
= £sin(t)e-”‘.
e* - 1
n—1
Pour opérer l’intégration terme à terme, introduisons les fonctions fn définies sur l’in
tervalle ]0 ; +oo[ par
/n(t) = sin(i)e~nt avec n G N*.
Par les calculs qui précèdent, la série des fonctions fn converge simplement sur ]0 ; +oo[
et sa somme est la fonction intégrée de notre étude. Les fonctions fn et la fonction
somme sont continues par morceaux. Les fonctions fn sont intégrables sur ]0 ; +oo[ car
prolongeâmes par continuité1 en 0 et négligeables devant 11-> 1/t2 en +oo. Pour pouvoir
exploiter le théorème d’intégration terme à terme, il reste à vérifier la convergence de la
série de terme général
dt.
Par une intégration par parties où le terme du crochet admet une limite finie en +oo, on
obtient
g—nt ' +°° 1
-t----- e-nt
n Jo n2
Ceci est le terme général d’une série convergente et donc, par comparaison de séries à
termes positifs, on peut affirmer qu’il y a convergence de la série des intégrales des valeurs
absolues des fonctions fn. Par théorème d’intégration terme à termes, on peut alors écrire
l’identité qui suit avec convergence de l’intégrale et de la série introduite
+o° / r+oo
sint dt = ( / sin(i)e-nt dt
ef — 1 n=i
1. La borne 0 est faussement généralisée et l’intégrale de fn peut être considérée sur [0;+oo[.
2. L’inégalité |sin t| < 1 n’est en revanche pas décisive car donne | fn(t) | dt < et la série des 1/n
diverge.
318 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Les intégrales en second membre se calculent rapidement en transitant par les nombres
complexes 1
r+oo
1
( /
Jo
e(-n+i)idt
n2 + 1
I/• + oo suit
• > +oo
_ y-A 11
Jo ë^l =£>n2 + l’
Exercice 13 **
Déterminer la nature de la série de terme général
r+o° dt
Un=L (ïLër avec 70
Solution
Introduisons les fonctions fn définies sur [0 ; +oo[ par fn(t) = 1/(1+t3)n■ Ces fonctions
sont continues par morceaux et intégrables sur [0 ; +oo[ car fn(t) équivaut quand t tend
vers +oo à l/i3n avec 3n > 1. Les intégrales définissant un sont donc bien définies pour
tout n 1.
Par sommation géométrique, la série des fonctions fn converge simplement sur ]0 ; +oo[
vers la fonction S donnée par
ç/ 1 - V 1 - 1 1 - 1
méthode
La fonction somme S n’est pas intégrable sur ]0 ; +oo[. Or, si le théorème
d’intégration terme à terme s’applique, celui-ci affirme l’intégrabilité de la
fonction S : l’une de ses hypothèses n’est donc pas vérifiée !
Les fonctions fn et la fonction S sont continues par morceaux sur ]0 ; +oo[ et les
fonctions fn sont intégrables sur ]0 ; +oo[. La seule hypothèse du théorème d’intégration
terme à terme à ne pas être vérifiée est donc celle de « la convergence de la série des
intégrales des valeurs absolues ». Ainsi, il y a divergence 2 de la série
r+oo _ r+oo
22y \Mt)\ dt = 22Jo AG)dt = 22Un-
Exercice 14 **
o
(b) Préciser ses limites en 0+ et +oo.
J
Solution
(a) méthode
L’intégrale définissant g(x) dépend de la variable à la fois au niveau de l’in
tégrale et au niveau d’une borne d’intégration : on transforme l’écriture de
l’intégrale pour que la variable n’apparaisse plus qu’à l’un ou l’autre des deux
niveaux, mais pas les deux.
Soit x > 0. Par le changement de variable t = xs, on obtient la nouvelle écriture
f1 sinQrs) ,
f —------ ds.
0 1 +S
sin(xs)
|sin(a;s)|
L—------- 1 1 = ç?(s) avec g) intégrable.
Par domination, on peut conclure que la fonction g est définie et continue sur ]0 ; +oo[.
(b) méthode
|| La limite en 0+ de g peut s’obtenir par encadrement1 de g(x).
Le terme entre crochet tend vers 0 quand x croît vers l’infini et le terme défini par
l’intégrale aussi car
f1 cos(æs) f1 |cos(xs)| ff 1 ds, = 1—
Jo x(l + s)' 'o 7iT7Fc o x
Finalement, la fonction g tend aussi vers 0 en +oo.
Exercice 15 ***
Solution
u(x, t) = sinT t.
Pour tout x G R, la fonction t u(æ, t) est continue par morceaux sur ]0 ; tt/2] et
méthode
On commence par établir que la fonction ip est 1-périodique en obtenant une
relation entre f(x) et f(x 4- 2) par intégration par parties.
Soit x > — 1. Réalisons une intégration par parties avec
puis
(x 4- 2)f(x 4- 2) = (æ 4- l)/(x).
Enfin, en multipliant par f(x + 1), on obtient <p(x 4-1) = p(x). La fonction ip est donc
périodique de période 1.
méthode
On montre que la fonction <p est constante. On exploite pour cela la décrois
sance de f et l’on projette le calcul de <p(x) à l’infini en considérant p(x 4- n)
avec n naturel croissant vers l’infini.
Soit x e [0 ; 1] et n E N. Par la décroissance et la positivité de f, on a l’encadrement
On conclut alors p(x) = ç?(0) en passant à la limite quand n tend vers l’infini.
Finalement, la fonction ip est 1-périodique et constante égale à </?(0) sur [0; 1], elle est
donc constante sur ]—1 ; 4-oo[. Un calcul direct d’intégrales détermine la valeur de cette
constante
99(0) = 1 x /(O) x /(l) =
8.4 Exercices d’entraînement 323
Exercice 16 *
Etudier la définition et la continuité de la fonction F définie par
Solution
Introduisons la fonction f: Q x ]0 ; 1] —> C définie par
.. . Int
/(z’t) = t77
Solution
méthode
|| On commence par justifier la bonne définition de la fonction F.
Introduisons f: R x ]—oo ; +oo[ -à R définie par
fÇx,t)=e-t2e~itx.
324 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Pour tout réel x, la fonction t f(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur R
car
t2f(x,t} = t2e~t2 e~itx --------> 0.
< >y j t —>±OO
—>0 bornée
Les fonctions u et v sont de classe C1 et le produit uv tend vers 0 en les deux bornes +oo
et — oo. On peut donc appliquer le théorème d’intégration par parties généralisée et écrire
F(x) = Ae-æ2/4.
F(x) =
Exercice 18 ** |
(a) Môntrçr .qùd la fonction f est biçn-idéfiniè Sur l’intervalle ]—1 ; +oo[.
(b) Justifier que la fonction est de classe C1 et calculer /'(x).
(c) En déduire une expression de l’aide des fonctions usuelles.
Solution
u(æ’‘) = ^-
Pour chaque x > —1, la fonction 1i-> u(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur
l’intervalle ]0 ; 1[. En effet,
et
\—~tx ~ x (1 + W ~ T^x------ > 1-
Int t=i+h ln(l + h) t->i-n t->i-
La fonction f est donc bien définie sur ] — 1 ; +oo[.
1. L’expression obtenue est réelle : ceci était prévisible car la partie imaginaire de f est l’intégrale
d’une fonction impaire sur un intervalle symétrique par rapport à 0.
326 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
(b) Pour tout t e ]0;l[, la fonction x u(x,t) est dérivable. La fonction u admet
donc une dérivée partielle en la variable x
ÈM=
C/*Z/ Clvv \ LIA v J
~ 1)eæl"‘=(t -1)**-
Cette dérivée partielle est continue en la variable x et continue par morceaux en la
variable t. De plus, si [a ; b] désigne un segment arbitraire inclus dans ]—l;+oo[, on a
pour tout x e [a ; b] et tout t G ]0 ; 1[
du
= (1 - t)tæ sC tx ta = v’W-
di
La fonction cp s’exprime indépendamment de x et est intégrable car —a < 1. Par domi
nation, on peut affirmer que la fonction f est de classe C1 sur tout segment [a ; b] inclus
dans ] — 1 ; +oo[ donc de classe C1 sur ] — 1 ; +oo[ avec
(c) Par intégration, il existe une constante C réelle telle que, pour tout x > — 1,
/w = ln(rn)+c'
méthode
|| Pour déterminer la valeur de C, on étudie1 la limite de f en +oo.
La fonction t (t — l)/lnt est continue sur ]0; 1[, tend vers 0 en 0 et vers 1 en 1 :
on peut la prolonger en une fonction continue sur le segment [0 ; 1]. Par le théorème des
bornes atteintes, on peut introduire le réel2
- ----1 .
M — sup t-
te]0;i[ Int
Par théorème d’encadrement, on peut affirmer que la fonction f est de limite nulle en +oo
et donc C = 0.
Finalement, pour tout x > — 1,
Exercice 19 **
Pour x réel, on pose
7 X2 \ \
2+? r
(a) Montrer que F est définie et continue sur R.
(b) Montrer que F est de classe C1 sur ]0; +oo[.
(c) Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 1 vérifiée par F sur l’in
tervalle ]0 ; 4-oo [.
(d) En déduire une expression simple de F sur R sachant /0+°° e-*2 dt =
Solution
(a) Introduisons la fonction f : R x ]0 ; 4-oo[ —> R définie par
/ / x2
f(x,t) = expl -fi2 4-
La fonction <p s’exprime indépendamment de x et est intégrable sur ]0 ; +oo[ car prolon-
geable par continuité en 0 et négligeable devant t i-> 1/t2 en 4-oo. Par domination, on
peut affirmer que la fonction F est définie et continue sur R.
(b) Pour tout t € ]0 ; +oo[, la fonction x f(x, t) est dérivable. La fonction f admet
donc une dérivée partielle en la variable x
A = F^ = J^r+°° e-4di=Y-
a 2 /F
Sachant de plus que la fonction F est paire, on peut conclure1 pour tout réel x
Flz) =
Solution
(a) Introduisons u : R x R —> C la fonction définie par u(x, t) = /(i)e-ia:t de sorte que,
sous réserve d’existence,
r+oo
= / u(x,t}dt.
J — oo
(b) Soit k E [0 ; n] et t E R.
méthode
|| On compare tk et tn pour |i| > 1.
De plus, la dérivée partielle d’ordre n est continue en la variable x, continue par morceaux
en la variable t et l’on a la domination
On peut alors affirmer que est de classe Cn avec, pour tout k E |[0 ; n]|,
r+oo
= h)*/
J — oo
330 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
£(/)(*)=/
Jo
(a) Montrer que la fonction L(f) est bien définie et continue sur ]0 ; -f-oo[.
(b) Déterminer la limite de xL(f)(x) quand x tend vers +oo.
(c) On suppose que la fonction f admet une limite finie A en 4-oo. Déterminer la
limite de xL(f)(x) quand x tend vers 0+.
Solution
(a) Introduisons la fonction u: ]0 ; +oo[ x [0 ; +oo[ —> C définie par u(x,t) = /(t)e-:Et
de sorte que, sous réserve d’existence,
r+oo
L(J)(x) = / u(æ,i)di.
Jo
La fonction u est continue en la variable x et continue par morceaux en la variable t.
Soit [a ; b] un segment inclus dans ]0 ; +oo[. Pour tout x G [a ; b] et tout t G ]0 ; +oo[
|u(æ,t)| = |/(t)|e~a:t Me~at = avec M— sup |/|.
[0;+eo[
(b) méthode
Il Le facteur x devant l’intégrale et le terme xt de l’exponentielle invitent à
|| réaliser un changement de variable.
Par le changement de variable s — xt, on a
r+°° ( s\
= f\ - Je Sds.
Jo \x J
On étudie la limite de cette intégrale en réunissant les hypothèses du théorème de conver
gence par domination (Th. 4 p. 297).
Introduisons la fonction v: ]0 ; +oo[ x [0 ; +oo[ —> C définie par
z \ p f S \ _g
v(x,s) = f - e .
\æ )
Soit s G [0 ; +oo[ fixé. Par continuité de f en 0, on a
u(z,s)-------- > J(0)e~s = £(5).
x—> + oc
8.4 Exercices d’entraînement 331
Les fonctions s •-» v{x, s) et la fonction s >-> ^(s) sont continues par morceaux et, pour
tout x G ]0 ; +oo[ et tout s G [0 ; +oo[, on a
I v(x, s) ds = /(O).
0 >7»
(c) L’étude est en tout point identique à la précédente avec cette fois-ci pour fonction
limite
Ae s si s > 0
/(0) si s = 0.
On conclut
W)(z)
(a) Montrer que / est dérivable sur [0;+oo[ et exprimer f(x) par une intégrale.
(b,) Calculer /(O,) et étudier la limite de f en +oo.
On note g l’application, définie sur [0 ; +oo[ par la relation g(x) = /(æ2)-
(c) Montrer que, pour tout æ > 0,
•x \2
e’M =4-
(d) Conclure
I _+2 , V 7T
r e dt = —
o 2
Solution
(a) Introduisons la fonction u-. [0 ; +oo[ x [0 ; 1] —> R définie par
e-x(l+i2)
332 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
Pour chaque x G [0 ; +oo[, la fonction t u(x, t) est continue par morceaux donc
intégrable sur le segment [0 ; 1] et la fonction f est bien définie sur [0 ; +oo[.
Pour chaque t E [0 ; 1], la fonction x u(x, t) est dérivable. La fonction u admet donc
une dérivée partielle en la variable x
dx
Cette dérivée partielle est continue en la variable x et continue par morceaux en la
variable t. De plus, pour tout x E [0 ; +oo[ et tout t E [0 ; 1], on a
O=
dx
dt 11 7T
/(0) = arctan t
1 +t2 Jo 4
méthode
|| Par encadrement \ on peut obtenir la limite de f en +oo.
Pour x 0 on a
f1 e-Xt2 fl
Q^f{x)= / e-æ—— dt^ / e~x dt = e~x -------- >0.
Jo i+Ü •'o x—>+oo
(c) méthode
On vérifie par dérivation la constance de l’expression définissant le premier
|| membre.
Par composition, la fonction g est de classe C1 sur [0 ; +oo[ avec
On en déduit
/7F
F
o
Avec convergence de l’intégrale écrite, on conclut
/ _f2 , V71’
' dt=v
e -tc 2
On en déduit
_d_ fx \2 \ r1 rx
/ e-t di) I = —2x / e“x2(1+f2) dt + 2e-a;2 / dt.
dx
( Jo / 1 Jo Jo
2 2
~x u du.
Ainsi, l’expression en premier membre de l’identité voulue est constante et son évalua
tion en 0 détermine la valeur de cette constante : tt/4.
-------------- >
x—>+oo
Solution
(a) Pour étudier la fonction F, on introduit la fonction f: R+ x [0 ; +oo[ -> R définie
par
Par domination, on peut affirmer que la fonction1 F est définie et continue sur R+.
L’étude de la fonction G est plus délicate, ne serait-ce que pour en justifier la bonne
définition 2.
méthode
Par intégration par parties, on exprime g(x\ à l’aide de l’intégrale d’une fonc
tion intégrable.
Soit x G R+. On opère une intégration par parties généralisée 3 avec les fonctions
-t2 1 (1 \
<^(t) t—~>0+ ---------
t2 t—ïO+ 2
> ô et —
t—>+oo
OI
\£2/
).
Par domination, on peut conclure que l’intégrale en second membre de la relation (*)
converge et détermine une fonction continue de la variable x. On en déduit que la fonc
tion G est elle aussi définie et continue sur [0 ; +oo[.
df_
et t) -
dx i + t2 +
d2f t2
dx2 (M)
e~xt e~at = p(t).
1 + t2
t2e xt
F // dt.
1 + t2
Enfin, on a par un calcul direct
Pour l’étude de la fonction G, nous allons plutôt transformer son écriture en commen
çant par réaliser le changement de variable u = x + t
sinfu — x) ,
—--------- du.
u
336 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
(c) méthode
On vérifie que les fonctions F et G sont de limites milles en +oo et que leur
différence est solution d’une équation différentielle simple à résoudre.
D’une part, la fonction F tend vers 0 en +oo car
x æ—>+oo
On en déduit que la fonction F — G est nulle, d’abord sur ]0 ; +oo[ puis sur [0 ; +oo[
par continuité. En particulier,
dt +oo 7T
dt = G(0) = F(0) arctan t
1 + t2 0 2’
o ô
Solution
(a) On introduit la fonction / : R x [0 ; +oo[ —> C définie par
p—(t2+i)æ2
Par domination, on peut conclure que la fonction F est définie et continue sur R.
Aussi, pour x > 0,
e-(t2+i)æ2
_-.1_ e-t2æ2 I dt.
o t2 + i o VFTî 0
. , 1 f + °° _ 2
F(x) ^ - / e u du-------- > 0.
X Jq æ-> + oo
(b) Pour tout t G [0 ; +oo[, la fonction x »-> f(x, t) est dérivable sur ]0 ; +oo[. La
fonction f admet donc une dérivée partielle en la variable x
ÿ-(x,t) = -2xe-^t2+^x2.
dx
Celle-ci est continue en la variable x et continue par morceaux en la variable t. De plus,
si [a ; b] désigne un segment arbitraire de on a pour tout x G [a ; 6] et tout t E [0 ; +oo[
df, x
dx CM
TT = 2xe~t2x2 sC 2be~a2t2 = <p(t).
La fonction p s’exprime indépendamment de x et est intégrable sur [0 ; +oo[ car elle est
négligeable devant t 1/i2 en +oo puisque a > 0. Par domination sur tout segment, on
peut affirmer que F est de classe C1 sur avec
/•+00 r-l-oo
(c) méthode
Il L’intégrale de F' sur ]0 ; +oo[ converge car F admet des limites finies en 0+
|| et +oo.
On obtient
Ainsi, on obtient l’identité qui suit avec convergence de l’intégrale en premier membre
I dt -
o t4 + 1 ~ 2\/2
méthode
A l’aide d’un changement de variable, on relie les intégrales
1 r+00 .2
f -- 7dt
Jo 0 *4 + 1
Le changement de variable u — 1/t donne
f+ca t2 [ - *
0 *4 + l 0 u4 +1 2\/2
On peut alors conclure
/ -ix2 J V 77 • V71"
f e dx =—7= — i ^.
0 2V2 2V2
En considérant la partie réelle et la partie imaginaire, il vient
v7r
0 0 2?^
avec convergence des intégrales écrites.
Exercice
■ '
25 ** jï
. 6
(a) Pourquels x réels peut-on introduire l’intégrale suivante ? |
/•+00 ?
r(x) = /
Jo j
' ■ i
(b) Montrer que la fonction T est continue sur son intervalle de définition. j
(c) Vérifier r(x + 1) = xF(x) pour tout x > 0. !
(d) Exprimer simplement T(n) pour n e N*. J
Solution
(a) méthode
L’exposant de t pouvant être négatif, l’intégrale est généralisée en ses deux
bornes.
340 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
g(x,t) = tx~1e~t.
(c) méthode
La relation peut être obtenue par une intégration par parties généralisée ou,
assez directement, en calculant l’intégrale exprimant la différence des deux
membres1.
l)r(n-l)
l)(n - 2)r(n - 2) = •••
l)(n - 2) x • • • x 1 x r(l)
avec
f e 4 dt = — e-t = 1.
o Jo
On peut conclure
r(n) = (n — 1)!
Solution
(a) méthode
On étudie la limite des intégrales d’une suite de fonctions définies sur ]0 ; +oo[
en prolongeant par 0 la fonction intégrée.
Pour n 6 N*, introduisons la fonction un : ]0 ; +oo[ —> R définie par
/ nn
{
0
tx 1\1 1----
nJ
) si t E 10 ; n]
si t E ]n ; +oo[
342 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
I tx~x t\\
1---- I dt = /f
0 nJ Jo
/ + \n ( / +
Unit) = tx~1 I 1---- ) = tx~1 expl nlnl 1------ ■» = 7(t).
k n/ \ k n
/ t\n [ f t
k
æ-1 11---- 1 = tx~l exp I n In I 1------
n/ \ k n
= 7(t).
—t/n
Cette inégalité est aussi valable si t n car un(t) est alors nul. La fonction 7 étant
intégrable1, on peut affirmer par le théorème de convergence dominée
Jo
0 Jo
tx ( t\n
u(t) = — et = I 1---- ) .
x \ nJ
=0
1 n(n — 1)
In(x) =
x(x + 1) n2
1
x(x + 1)... {x + n - 1)
Or
x ^.x+n nx+n
dt =
x+n x+n
et, finalement, on a bien
T)3'Tl 1
Exercice 27 ** |
Soit (an) une suite croissante de réels strictement positifs de limite +oo. Justifier
l’égalité
/>+oo Z+00 \ +°° (_l\n I
/ K(-1)ne“an
\n=0 / n=0 ttn ] I
Solution
Commençons par justifier que la fonction
+oo
S:zh£(-1)Vv
n—0
est définie et continue sur ]0 ; +oo[. Introduisons fn : ]0 ; +oo[ -> R définie par
Pour tout x > 0, la série numérique converge en vertu du critère spécial des
séries alternées :
La série de fonctions fn converge donc simplement sur ]0 ; +oo[ et l’on peut introduire
la fonction somme S définie sur ]0 ; +oo[. De plus, le critère spécial des séries alternées
permet de borner le reste de la série par le premier terme qui l’exprime
+oo
|#n(æ)| =
fc=n+l
344 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
|Æn(z)| ^e-a^1Q.
méthode
Il est douteux que la série des intégrales converge absolument : on ne peut
donc pas appliquer le théorème d’intégration terme à terme du cours. On
réalise alors l’intégration terme à terme en revenant aux sommes partielles.
fc=0
Les fonctions Sn sont continues par morceaux et la suite (Sn) converge simplement vers S
elle-même continue par morceaux. En vertu du critère spécial des séries alternées, on a
pour tout x > 0
0 Sn(x) SQ(x) = e~a°x = <p(æ).
La fonction <p est intégrable sur ]0 ; +00[ car a0 > 0. Par convergence dominée, on peut
affirmer
r+00 r+00
/ Sn(x)dx-------- > / S(x) dx (*)
JO n—^+oo JQ
Solution
u{x,0} = cos(æsin0).
Pour chaque 0 E [0 ; tt], la fonction x u(x,0) est deux fois dérivable, la fonction u
admet donc des dérivées partielles en la variable x
d'n,
—(x,0) = — sin 0 sinfa; sin 0} et 7—77 (x, 0) = — sin2 0 cos(x sin 0).
dx dx2
La fonction u et les deux dérivées partielles ci-dessus sont continues en x et continues
par morceaux en 0.
Pour chaque a? G R, les fonctions 0 u(x,0) et 0 i-> ^(x,0) sont intégrables sur le
segment [0 ; 7r] car continues par morceaux. Enfin, pour tout x G R et tout 0 G [0 ; 7r]
d2u
d^x'e) 1 = ¥>(0) avec 99 intégrable sur [0 ; tt] .
(c) Par le développement en série entière de la fonction cosinus, on peut écrire pour
tout x E R
u \n=0 < ,/
=«n(O
Les fonctions un sont continues et la série des fonctions un converge normalement sur le
segment [0 ; 7r]. En effet, pour tout 0 G [0 ; 7r] on a
1 1 II
I zn\l ■*- I • nl2nl |2n . 1 I |2n , H'
= (2#ln(’l PI (âïïjîM et E (2n)ï converge'
On peut donc intégrer terme à terme et affirmer que la fonction f est développable en
série entière1 sur R
V a x2n avec a - [
(2n)!7r Jo
(d) Il est possible de calculer directement l’intégrale définissant an (c’est une intégrale
de Wallis2), mais le sujet suggère de calculer an en exploitant l’équation différentielle.
méthode
On injecte le développement en série entière de f dans l’équation différentielle
afin de former une relation de récurrence3 sur les coefficients an.
1. La parité de f permettait d’anticiper la forme du développement.
2. Voir sujet 19 du chapitre 4 de l’ouvrage Exercices d’analyse MPSI.
8.5 Exercices d’approfondissement 347
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on obtient pour tout
naturel n
(2n + 2)2an-|-i + an = 0.
Sachant a0 = /(O) = 1, on conclut
_ -1 _ +1 _ _ (-l)n
~ 2n°”"1 - (2n)(2n-2)a"“2 “ 22"(n!)2’
Exercice 29 **
Soit /: R —> R une fonction continue et intégrable. On suppose qu’il existe un réel
positif M vérifiant
Væ > 0,
étx - 1 |/(t)|dt < M.
x
Solution
(a) On observe
pitæ _ 1
lim - ------ - - it.
>0+ X
méthode
|| On étudie le passage à la limite de l’intégrale quand x tend vers 0+.
Introduisons u: ]0;+oo[ x R-> C définie par
eüæ _ i
u(x, t) =
x
3. On pourrait aussi dériver l’équation différentielle afin de calculer /(n\0) et d’en déduire les coef
ficients du développement en série entière de f.
348 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
La fonction u est continue par morceaux en la variable t et, pour tout t réel,
eitx - 1
< = |4|
x " M |É|
et donc
|u(z,£)| < |t||/(t)|
Cependant, on ignore si la fonction <p est intégrable sur R et c’est d’ailleurs la question
posée !
méthode
|| On réalise le passage à la limite en limitant l’intégration à un segment.
Soit [a ; 6] un segment arbitraire de R. La fonction ç? est intégrable sur [a ; b] et donc,
par domination, on peut affirmer
eitæ .
|/(£)|dt.
x
Or, par extension du domaine d’intégration d’une fonction positive, on a
eitæ
-1
|/(t)|dt s: M.
x
Par passage à la limite dans des inégalités larges, il vient
On peut alors conclure : les intégrales partielles de la fonction positive H|/(i)| sont
majorées, cette fonction est intégrable sur R.
et la domination
|^GM)| < H|/(i)| = <?(*)
avec ç? une fonction dont on vient de démontrer l’intégrabilité. On peut alors conclure
r+oa itx _ j r+oo
lim / --------- /(t) dt = i / t/(t)dt.
æ^o+ t J_oo
Solution
Commençons par justifier l’existence de l’intégrale définissant I. La fonction t e-* In t
est continue par morceaux sur ]0 ; +oo[ et intégrable car
Vtlnte *------ >0 et t2e 4Int = exp(—t + 2 Int + In(lnt))--------> 0.
x/ t->0+ V x________ / t-> + oo
=o(t)
méthode
Nous allons exprimer I comme limite d’une suite d’intégrales en écrivant
/ t\n
e"* = lim ( 1 - - ) .
n—>+oo y nJ
Pour n G N*, introduisons les fonctions fn: ]0; +oo[ —> R définies par
/ t \n
{ I1-- ) Int
0
\ n/
site]0;n]
site]n;+oo[.
Par convergence dominée, montrons
et la domination
|i||/(i)| =
avec 99 une fonction dont on vient de démontrer l’intégrabilité. On peut alors conclure
+00 ita: _ 1 r+00
Z -00
--------- /(t) dt = i /
t----------------- J—00
tf{t) dt.
Solution
Commençons par justifier l’existence de l’intégrale définissant I. La fonction te-t Int
est continue par morceaux sur ]0 ; +00 [ et intégrable car
y/tlnte É> 0 et t2e * Int = exp(—t + 2 Int + In(lnt))-------- > 0.
t-m+ x / t-^+00
—>0 — o(t)
méthode
Nous allons exprimer I comme limite d’une suite d’intégrales en écrivant
Pour n G N*, introduisons les fonctions fn: ]0; +00[ —> R définies par
f/ t \n
I 1---- Int si t G ]0 ; n]
fn\t) = < \ nj
[O si t G ]n ; +oo[.
Par convergence dominée, montrons
r+00
I = lim / fn(t)dt.
n^+00 jQ
Soit t G ]0 ; +00[. Pour n assez grand, on a n > t et
/ t / / tA\
/n (t) = | 1---- ) lu t = exp In In I 1------ ) I In t---------- > e 4 In t = /(t).
\ nJ \ \ J ! n^ + ca
350 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
La suite de fonctions (/n) converge donc simplement vers la fonction / sur ]0 ; +oo[. Les
fonctions fn et la fonction f sont continues par morceaux. Reste à obtenir l’hypothèse
de domination.
En exploitant l’inégalité ln(l + u) < u, on a pour tout t E ]0 ; n[
I t
Int = exp nln 1---- ê IM = M-
n/ \ \ n
Cette inégalité est aussi vraie lorsque t n et la fonction ainsi introduite est intégrable
sur ]0 ; +oo[. Par convergence dominée, on peut affirmer
n
t
I = lim In avec In 1----ln t dt.
o o n
In=n [ (1 - u)n
Jo
I'1
— nlnn (1 — n / u du
Jo Jo
-11 i
1
= nlnn
n+1 Jo 0
n . T
---- In n + nJ7
On calcule Jn en réalisant une intégration par parties généralisée où l’on intègre (1 — u)n
en choisissant parmi ses primitives celle qui s’annule en 0
i
Jo
La suite de fonctions (/n) converge donc simplement vers la fonction f sur ]0 ; +oo[. Les
fonctions fn et la fonction f sont continues par morceaux. Reste à obtenir l’hypothèse
de domination.
En exploitant l’inégalité ln(l + u) u, on a pour tout t e ]0 ; n[
t \n / ( i
— I lin t\ — exp I n In( 1---- 4 |ln t\ =
n) \ \ n
-t
Cette inégalité est aussi vraie lorsque t n et la fonction </? ainsi introduite est intégrable
sur ]0 ; +oo[. Par convergence dominée, on peut affirmer
In = n (1 — u)n ln(nu) du
Jo
= nlnn / (1 — u)ndu + n /
Jo Jo
1 11 i
= nlnn —^-(l-u)n+1
n+ J o yo
n .
----- - mn + nJn.
n+1
On calcule Jn en réalisant une intégration par parties généralisée où l’on intègre (1 — u)n
en choisissant parmi ses primitives celle qui s’annule en 0
Jn= (1 —u)nlnudu
Jo
= -i_(i _„)■»+! ii r1 (i~ ■!■)"+■-i
n+1 J o n + 1 Jo u
=o
Enfin, par le changement de variable v = 1 — u et l’écriture d’une somme géométrique, il
vient
1 (1 - u)n+1 - 1 f1 vn+1 - 1 kj
u Jo 0-1 J,,
puis
8.5 Exercices d’approfondissement 351
Finalementx,
(a) méthode
|| On réalise la translation de variable t — u — n.
Sous réserve d’existence, le changement de variable proposé donne
+oo
Z -n
e-t dÉ = n~nen /
Jo
une~u du.
e 1 dt = n nennl
1. Il existe d’autres expressions intégrales de la constante 7 mais celle-ci est particulièrement élégante !
2. La première intégrale se déduit de l’intégrale de Gauss calculée dans le sujet 18 p. 325 par parité
et le changement de variable u = La seconde intégrale s’obtient par intégrations par parties
successives comme détaillé dans le sujet 17 p. 72.
8.5 Exercices d’approfondissement 351
Finalement \
(a) méthode
|| On réalise la translation de variable t = u — n.
Sous réserve d’existence, le changement de variable proposé donne
+00
Z -n
dt = n^nen une~u du.
Z-n
dt = n nenn!
1. Il existe d’autres expressions intégrales de la constante 7 mais celle-ci est particulièrement élégante !
2. La première intégrale se déduit de l’intégrale de Gauss calculée dans le sujet 18 p. 325 par parité
et le changement de variable u = tl\/2. La seconde intégrale s’obtient par intégrations par parties
successives comme détaillé dans le sujet 17 p. 72.
8.5 Exercices d’approfondissement 351
Finalement1,
I e 4 In t dt — —7-
o
Exercice 31 *** (Formule de Stirling)
On donne 2
r+oo
et Vn e N, / tne-tdt = n!
Jo
(a) Calculer '
. f+co / + \n
J L H— ) e-t dt.
-i. i J-n \ nJ
(b) Déterminer
. ................ -t r+oo / j.
lim —= / ( H— I e“* dt.
n—>+oo y/n Jn \ nJ
Calculer
a■ -fa. .. <hm
ni-++°° y/n J_n y
,L1 + —J e-tdt.
nJ
(d) Retrouver ainsi la formule de Stirling.
Solution
(a) méthode
|| On réalise la translation de variable t = u — n.
Sous réserve d’existence, le changement de variable proposé donne
dt = n“nenn!
1. Il existe d’autres expressions intégrales de la constante 7 mais celle-ci est particulièrement élégante !
2. La première intégrale se déduit de l’intégrale de Gauss calculée dans le sujet 18 p. 325 par parité
et le changement de variable u = La seconde intégrale s’obtient par intégrations par parties
successives comme détaillé dans le sujet 17 p. 72.
352 Chapitre 8. Intégrales à paramètre
méthode
Pour majorer par une intégrale que l’on sait calculer, on fait apparaître la
dérivée
((1 + u)e-u) = —ue~u.
du v '
Pour 1, on a (1 + u)e~u 2ué~u et donc
(c) méthode
Le changement de variable s = t/y/n, transforme l’intégrale de façon à faire
apparaître une suite de fonctions dont la convergence simple est « intéres
sante ».
Nous allons appliquer le théorème de convergence dominée à l’étude de cette suite d’in
tégrales. Introduisons les fonctions fn : R —> R avec
f $ \ fs (1\ |
n In I 1-1—7= - y/ns = n —= — -—F o ( — ) — y/ns-------- >----- .
\ yjn) n->+oo l yjn 2n \n/ / n-»+oo 2
8.5 Exercices d'approfondissement 353
On en déduit que la suite de fonctions (/n) converge simplement sur R vers la fonction f
définie par /(s) = e-®2/2.
Les fonctions fn et la fonction f sont continues par morceaux sur R. Il reste à établir
l’hypothèse de domination. Pour s e [— y/n; y/n\
, / 5
fn(s) - exp n In ( 1 H—3=
\ vn
Malheureusement, l’inégalité classique ln(l + u) < u est insuffisante pour produire une
fonction de domination intégrable : il faut approfondir celle-ci !
Par la formule de Taylor avec reste intégral, on a pour tout u > — 1
, . 1 2 1 3 fU (U - t}3 , 1 2 1 3
ln(l + u) = u - -u +-u -dt^u--u +-u
n In f 1 -|—7= 1 2 1 S3 1 2 1 2
-s2 H-------- ;= —s2 + -s2
\ vn 2 3 y/n 2 3
Ainsi, pour tout s € [—y/n ; y/n\, on peut écrire
|/n(s)| = fn(s) e~sfi2
et cette inégalité est évidemment aussi vraie pour s tel que |s| > y/n.
La fonction de domination </?: s i-> e-®2/6 est intégrable sur R et l’on peut donc appli
quer le théorème de convergence dominée pour affirmer
autrement dit
donne
n n+2enn! -------- >■ x/2tt
n—>+oo
et l’on retrouve la formule de Stirling
CHAPITRE 9
Séries entières
Définition
On appelle série entière définie par une suite de coefficients complexes (an)nepj, la
série de fonctions ^2 un avec
un : z G C anzn.
Aussi, la série entière exponentielle 52 ïn--2” converge pour tout z G C et, par définition
de l’exponentielle complexe, on a l’identité
+oo 1
V—zn-e2.
n=0
2—' n!
Si la suite (an)neN est à termes nuis à partir d’un certain rang, la série entière ^anzn
converge pour tout z G C et sa somme est une fonction polynomiale.
Définition
On appelle rayon de convergence de la série entière ^2anzn, le nombre
diverge grossièrement
converge absolument
de nature incertaine
Définition
Le disque D(0, R) = {z G C | |^| < -R} est appelé disque ouvert de convergence de la
série entière.
Sur ce disque, la série entière converge assurément. Elle peut aussi converger en certains
points du cercle limite.
La convergence normale d’une série entière peut être fausse sur le disque ouvert 0(0, R).
C’est le cas pour la série entière géométrique 52 : R — 1 et sup |zn| = 1.
z&D(0,R)
En revanche, si la série numérique ^anRn converge absolument, on peut affirmer la
convergence normale de la série entière sur le disque fermé 0(0, R).
9.1 Convergence des séries entières
n diverge grossièrement
^nz
n
dnz de nature incertaine
Définition
Le disque 22(0,2?) — {z E C | |z| < J?} est appelé disque ouvert de convergence de la
série entière.
Sur ce disque, la série entière converge assurément. Elle peut aussi converger en certains
points du cercle limite.
3
Une série entière de rayon de convergence R > 0 converge normalement (et donc
uniformément) sur tout disque fermé de centre 0 et de rayon r < R.
En conséquence, sa fonction somme est continue sur le disque ouvert 22(0,2?).
La convergence normale d’une série entière peut être fausse sur le disque ouvert 22(0,2?).
C’est le cas pour la série entière géométrique zn : 2? = 1 et sup |zn| = 1.
zeD(0,R)
En revanche, si la série numérique ^anRn converge absolument, on peut affirmer la
convergence normale de la série entière sur le disque fermé 22(0, 2?).
358 Chapitre 9. Séries entières
Le rayon de convergence d’une série entière apparaît alors comme étant la valeur charnière
en laquelle la série bascule de la convergence à la divergence.
Dans les situations pratiques, on détermine souvent le rayon de convergence d’une série
entière par la règle de d’Alembert rappelée ci-dessous :
Théorème 4
Soit 52 un une série numérique à termes non nuis à partir d’un certain rang. On
suppose
^n+l ------
Un n—>+oo
Théorème 5
Si Ra et Rb sont les rayons de convergence de deux séries entières 52 anZn et 52 bnzn,
| O"n | | hn | Ra Rb >
— o(6n) Ra Rbi
n—>+oo
I | ~ | bn | ---- Ra ~ Rb ■
n—> + oo
Théorème 6
Les séries entières 52 anZn et 52 nUnZ™ ont même rayon de convergence.
9.1 Convergence des séries entières 359
Définition
On appelle produit d’une série entière par un complexe A, la série entière
£Aan2n-
Théorème 7
Si R est le rayon de convergence de la série entière J2 anZn alors, pour tout complexe
z tel que |z| < R,
4-oo +oo
Xanzn — A an^n-
n=0 n=0
< ....
Le rayon de convergence de la série entière ^2 Xanzn est alors exactement égal à R, sauf
si A est nul où il vaut +oo.
Définition
|| On appelle somme des séries entières ^2 anZn et J2 &n-zn la série entière £2(an + 6n)zn.
Théorème 8
Si Ra èt Rb sont les rayons de convergence dés séries entières Y2anZn et ^bnzn
alors,' pour tput complexe z tel que |z| < min(7?a,Rb),.
, , ■ ,+,ÇO . ... , - . ,-Fqo s : '■
(gn + bri)zn = 5^ * 2
n=0 n=0 n=Ô
En particulier, le rayon de convergence R de la série entière somme J2 K + bn)zn vérifie1
R min{Ra,Rb).
Définition
On appelle produit des séries entières £2 anZn et J2 bnzn la série entière ^2 cnZn
n
cn — akbn-k pour tout n E N.
k=0
WWèw. 9
Si Ra et Rb sont les rayons de convergence des séries entières 52an^n et ^bnzn
alors', pour tout cofnplexè z £ël que |i| < min(/?a, Kj>),
4-oo ’ / 4-oo \ / 4-oo \
CnZn = I anzn ) ( bnzn j.
n=0 \n=0 / \n=0 /
Théorème 7
Si R est le rayon de convergence de la série entière 22 anzn alors, pour tout complexe
z tel que \z\ < R,
H-oo | ou
Le rayon de convergence de la série entière 22 Xanzn est alors exactement égal à R, sauf
si A est nul où il vaut +oo.
Définition
j On appelle somme des séries entières 22 an.zn et 22 bnzn la série entière 22(an + bn)zn.
Théorème 8
Si Ra et Rb sont les rayons de convergence des séries entières 22an^n et \jRbnzn
alors, pour tout complexe z tel que \z\ < min(7îa, Rb),
• ■ . . +°° ■■ +oo ■ -|-oo
OySS ;7' ' F? + bn)Zn = anZn I- l)nZn.
n 0 n==Q n=Ô
R min(Ra, Rb).
Définition
On appelle produit des séries entières 22 anZn et 32 bnzn la série entière 22 cnZn
n
cn — ^^akbn-k pour tout n 6 N.
fc=0
Théorème 9
Si Ra et Rb sont les rayons de convergence des séries entières 22an^n et ^bnzn
alors, pour tout complexe z tel que |z| < min(7?a, Rb),
R xn.m(Ra,Rb}.
Définition
On appelle série entière dérivée d’une série entière (Vn la série entière
F nan2n-1 = + l)an+1zn.
n^l n^O
Définition
On appelle série entière primitive de la série entière anZn la série entière
zn+i = a"n~i zn
n>0
n+1 n>l
n
Théorème 10
Série entière dérivée et série entière primitive ont le même rayon de convergence que
la série entière dont elles sont issues.
v_—___ _______________________ . ____________________ ;______________ ■___________ ■ • ■ • ■■■ . - ____ -• . ■_____________ ■ .
Théorème 11
Si 5? anxn est une série entière d’une variable réelle x et de rayon de convergence R
strictement positif alors :
— pour tout x G ]—R; R[, converge absolument;
— pour tout |x| > R, ^anxn diverge grossièrement.
-R 0 R
--------- ]---------------- 1---------------- [-------------
DVCP| CVÂ | DŸG '
? ?
9.2 Série entière d'une variable réelle 361
Définition
L’ensemble I des réels x pour lesquels la série entière converge vérifie :
]-R;R[Clc[-R-,R].
Théorème 12
Une série entière anxn de rayon de convergence R > 0 converge normalement sur
tout segment inclus dans l’intervalle ouvert ]—R -, K[.
convergence normale
Lorsque la somme d’une série entière est définie en R ou en —R, on ne peut rien dire a
priori sur sa continuité en ces points1. Pour obtenir cette continuité, on pourra établir
la convergence uniforme de la série de fonctions sur un voisinage de ces points.
9.2.2 Intégration
1. Il existe cependant un résultat général hors-programme assurant qu’une série entière réelle est
continue en tout point où elle est définie.
9.2 Série entière d’une variable réelle 361
Définition
L’ensemble I des réels x pour lesquels la série entière converge vérifie :
]-#;#[ C I C
Théorème 12
Une série entière anxn de rayon de convergence R > 0 converge normalement sur
tout segment inclus dans l’intervalle ouvert ]-R ; 7?[.
convergence normale
Lorsque la somme d’une série entière est définie en R ou en —R, on ne peut rien dire a
priori sur sa continuité en ces points1. Pour obtenir cette continuité, on pourra établir
la convergence uniforme de la série de fonctions sur un voisinage de ces points.
9.2.2 Intégration
Théorème 13
Si anxn est une série entière de rayon de convergence R > 0, la fonction F définie
par
+oo
7Z"0
1. Il existe cependant un résultat général hors-programme assurant qu’une série entière réelle est
continue en tout point où elle est définie.
362 Chapitre 9. Séries entières
9.2.3 Dérivation
Théorème 14
Si 52 anXn est une série entière de rayon de convergence R > 0 alors sa somme S est
une fonction de classe C°° sur ]—R ; 7Î[ et
+oo +oo
En x = R ou x = — R, la série entière peut être définie sans pour autant y être dérivable.
Théorème 15
Si 52 anXn est une série entière de rayon de convergence R > 0 et de somme S alors,
S(n\0)
an = .. . pour tout n G N.
n! ■ - ■ ,
On en déduit que lorsque les sommes de deux séries entières sont égales sur un voisinage
de 0, celles-ci sont définies par les mêmes coefficients :
Théorème 16
Si 52 o-nXn et 52 bnxn sont deux séries entières dont les sommes sont égales sur un
voisinage de 0 alors an = bn pour tout n G N.
Une série entière dont la somme est une fonction paire (resp. impaire) ne comporte alors
que des puissances paires (resp. impaires) de la variable.
La série entière ^2anXn introduite converge nécessairement sur ]—r;r[ et est donc de
rayon de convergence R au moins égal à r.
Définition
Il On dit qu’une fonction f : I —> C est développable en série entière en 0 s’il existe r > 0
|| tel que ]— r ; r[ C I et que f est développable en série entière sur ]—r ; r[.
Un grand nombre de fonctions peuvent être affirmées développables en série entière en
raisonnant simplement par opérations sur les séries entières.
Si f, g : I —> C sont développables en série entière sur ] — r ; r [, les fonctions f + g et fg le
sont aussi et leurs développements s’obtiennent par les opérations associées sur les séries
entières. De même, on peut calculer le développement en série entière de la conjuguée
de f ou de ses parties réelle et imaginaire. On peut aussi, par dérivation et intégration
de séries entières, affirmer que les primitives et les dérivées successives d’une fonction
développable en série entière sont développables en série entière.
Les développements en série entière usuels sont regroupés p. 497.
Théorème 17
Si une fonction f: I —> C est développable en série entière sur ]— r ;r[ avec
+qo
f(x) = yy ■ pour tout x € ]— r ;r[
n=0
alors la suite (an) des coefficients est unique.
Plus précisément, la fonction f est de classe C00 sur ]—r ; r[ et
/<n)(0)
an = ■■ : 7-— pour tout n G N.
ni
364 Chapitre 9. Séries entières
Théorème 18
Pour tout a G K, la fonction x H (1 + x)a est développable en sérié entière sur
l’intervalle]*-l ;1[ et • ......
(1 + =V + xn pour to t x ë]-l;ïf ’ ,
i. •- n=0-fi ' îl- ‘
Le rayon de convergence de la série entière exprimant le second membre est égal à 1 sauf
si a € N où il vaut alors +oo. Dans ce dernier cas, la formule proposée se comprend
comme une particularisation de la formule du binôme de Newton et elle est valable pour
tout rr G R.
Exercice 1
Déterminer les rayons de convergence des séries entières qui suivent :
Solution
méthode
Pour ces trois études, on peut calculer le rayon de convergence par application
de la règle de d’Alembert (Th. 4 p. 358). On prendra soin à chaque fois de
considérer z 0 afin de ne pas diviser par zéro !
(a) Pour z G C*, notons un(z) le terme général de la série étudiée. Celui n’est pas nul
et f_ij(n+l)(n+2)/2
_ (n+ip+i z _ n2 + l
un(z) ~ ~ (n + l)2 + l lZl 121’
1. La fonction f admet un développement limité en 0 à tout ordre qui se déduit par troncature de
son développement en série entière.
2. Voir sujet 21 p. 389.
9.4 Exercices d’apprentissage 365
Si |z| < 1, la série converge absolument. Si |z| > 1, la série ^2un(z) diverge
grossièrement. La valeur charnière1 déterminant le rayon de convergence est donc R = 1.
(b) méthode
La règle de d’Alembert peut aussi être mise en œuvre pour ce que l’on ap
pelle des séries entières lacunaires (certaines puissances de la variables y sont
absentes). C’est le cas des deux suivantes.
Pour z E C*, notons un(z) le terme général de la série étudiée. Celui n’est pas nul et
Ç2(n+l)^z2n+2
Un+1(z)
Un(z) (2>2"
Sachant
(2n)! 2(n + 1)\ _ (2n + 2)! _ (2n + 2)(2n + 1) (2n\
(n!)2 n+1 J ((n+1)!)2 (n + 1)2
on obtient
Un-j-l (z') 2(2n + l), 2. -------- >4|z|2
Un(z) n+1 n->+oo
Si |z| < 1/2, la limite précédente est strictement inférieure à 1 et la série converge
absolument. Si |z| > 1/2, la série entière diverge grossièrement. On conclut R = 1/2.
(b) méthode
La règle de d’Alembert peut aussi être mise en œuvre pour ce que l’on ap
pelle des séries entières lacunaires (certaines puissances de la variables y sont
absentes). C’est le cas des deux suivantes.
Pour z G C*, notons un(z) le terme général de la série étudiée. Celui n’est pas nul et
un+i(z)
un(z)
Sachant
2n\ _ (2n)! /2(n + 1)\ _ (2n + 2)! _ (2n + 2)(2n + l) /2n
n/ (n-)2 \ n+1 J ((n+1)!)2 (n+1)2
on obtient
=fctl)|z2| ----- >4|z|2
Un(Z) n+1 n—>+oo
Si \z\ < 1/2, la limite précédente est strictement inférieure à 1 et la série converge
absolument. Si \z\ > 1/2, la série entière diverge grossièrement. On conclut R = 1/2.
/O~n2
Si |z| < 1, la suite géométrique (z2n+1) est de limite nulle et il y a donc convergence
2
absolue de la série 2^zn .Si en revanche |z| > 1, il y a divergence grossière de la série.
On conclut2 R = 1.
Exercice 2
Déterminer le rayon de convergence R de la série entière ^2sin(n)zn.
Solution
Dans ce sujet, on ne peut mettre en œuvre la règle de d’Alembert car le terme
sin(n + l)zn+1
sin(n)zn
ne possède pas de limite quand n tend vers l’infini !
1. Si la suite de coefficients non nuis (an) vérifie an+1 —> l G [0 ; +oo[ U {+oo} alors la série entière
^anzn est de rayon de convergence R = l/£ en adoptant les conventions = +oo et = 0.
2. On peut aussi résoudre efficacement cette étude en revenant à la définition du rayon de conver
gence R = sup{p G R+ | (<2npn) est bornée}.
366 Chapitre 9. Séries entières
méthode
Lorsque la règle de d’Alembert ne s’applique pas, on détermine un rayon de
convergence en raisonnant par double inégalité.
Pour tout naturel n, on a |sinn| 1. Or la série entière X 1 x zn est de rayon de
convergence égal à 1. On en déduit (Th. 5 p. 358) que le rayon de convergence R cherché
vérifie1 R 1.
Pour z — 1, la série numérique )Psin(n)zn = ^sinn diverge grossièrement2. Puisque
la série entière diverge en z — 1, son rayon de convergence ne peut être strictement
supérieur à 1 (Th. 2 p. 356) et donc R 1.
Les deux inégalités se complètent pour conclure R = 1.
méthode
Plus généralement, ce raisonnement peut être repris3 dès que (an) est une
suite bornée qui ne tend pas vers 0.
Exercice 3
Pour x réel, on pose
xn
n=l v
Solution
(a) Pour x 0, posons un
^n+l
n n—> + oo
Si |æ| < 1, la série numérique ^un converge absolument. Si |rr| > 1, elle diverge grossiè
rement. On en déduit que le rayon de convergence R vaut 1.
(b) La fonction f est définie sur un intervalle contenant ]—1 ; 1 [ et inclus dans [—1 ; 1]
(Th. 11 p. 360). En x = 1, la série définissant f(x) diverge car il s’agit d’une série de
1. On obtient la même conclusion en affirmant que la série entière ^2 sin(n)zra est la partie imaginaire
de ^2einzn qui est de rayon de convergence 1.
2. Il y a divergence grossière lorsque que le terme général d’une série ne tend pas vers 0.
3. Si (an) est la suite des décimales de \/3. on peut affirmer que la série entière ^2anzn est de rayon
de convergence 1.
9.4 Exercices d’apprentissage 367
Riemann d’exposant a — 1/2 < 1. En x = —1, la série définissant f(x) converge en vertu
du critère spécial :
méthode
Il ne figure pas dans le cours de théorème assurant la continuité d’une fonction
somme de série entière aux points correspondant au rayon de convergence, et
ce même si celle-ci converge en ce point ! Pour obtenir la continuité, on revient
à la théorie des séries de fonctions et l’on raisonne par convergence uniforme.
Posons un(x) = xn/y/n pour x G [—1 ;0]. La série de fonctions ^un converge simple
ment sur [—1 ; 0] en vertu du critère spécial des séries alternées. En effet, la suite (un(x))
est alternée car on a pris garde de choisir x négatif ce qui permet d’écrire
Au surplus
décroît vers 0 par produit de deux suites décroissantes de limites milles (si x —1) ou
par produit d’une suite décroissante de limite nulle et d’une suite constante (si x = — 1).
Par application du critère spécial, on peut borner le reste Rn de la série par la valeur
absolue du premier terme qui l’exprime. Pour tout réel x G [—1 ; 0], on a
| 'Un~l (æ) |
1
|An(æ)|
k=n+l
y/n 1
Puisque le majorant est uniforme (il ne dépend pas de x) et de limite nulle, on peut
affirmer la convergence uniforme de la série de fonctions 52 sur [—1 ;0]. Les fonctions
sommées étant toutes continues, on peut conclure que la fonction somme f est continue
sur [—1 ;0] (Th. 16 p. 237), puis, finalement, sur [—1 ; 1[.
(d) méthode
Pour obtenir la limite, voire un équivalent, d’une série entière en un point où
celle-ci n’est pas définie, il est fréquent de comparer à des séries entières de
sommes connues.
368 Chapitre 9. Séries entières
+ æ rn
f(x) — = - ln(l - x)---- > +oo.
2— ' n
n=l
æ->i-
Exercice 4
Soit f: [—1 ; 1] — ■ C une fonction de classe C°° vérifiant
avec M G R+ et K > 0. Montrer que la fonction f est développa ;ble eh série entière j
en 0.
Solution
méthode
Lorsqu’une fonction f est développable en série entière en 0, celle-ci est de
classe C°° sur un voisinage de 0 et la série entière qui lui correspond est sa
série de Taylor. Pour vérifier que la série de Taylor d’une fonction indéfiniment
dérivable converge vers la fonction sur un voisinage de 0, on utilise générale
ment l’égalité de Taylor avec reste intégral ou l’inégalité de Taylor-Lagrange.
Sachant la fonction f de classe Cn+1 et de dérivée (n+l)-ième bornée, on peut exploiter
l’inégalité de Taylor-Lagrange et écrire, pour tout réel x dans [—1 ; 1],
y(n) o)
x) = > --- ^xn.
' n=0 n!
Ceci signifie que la fonction / est égale à la somme d’une série entière sur ]— r ; r[ : elle y
est développable en série entière.
368 Chapitre 9. Séries entières
Exercice 4
Soit f: [—1 ; 1] —> C une fonction de classe C°° vérifiant
Vn e N, Var G [-1 ; 1], |/(n)(æ)]
avec M G R+ et K > 0. Montrer; que la fonction f est développable eh série entière
en 0.
Solution
méthode
Lorsqu’une fonction f est développable en série entière en 0, celle-ci est de
classe C°° sur un voisinage de 0 et la série entière qui lui correspond est sa
série de Taylor. Pour vérifier que la série de Taylor d’une fonction indéfiniment
dérivable converge vers la fonction sur un voisinage de 0, on utilise générale
ment l’égalité de Taylor avec reste intégral ou l’inégalité de Taylor-Lagrange.
Sachant la fonction f de classe Cn+1 et de dérivée (n-Fl)-ième bornée, on peut exploiter
l’inégalité de Taylor-Lagrange et écrire, pour tout réel x dans [—1 ; 1],
sup |/(n+1\a;)|
æ€[-l;l]_______
|a:|n+1 « M(K |a:|)n+1.
k=0
(n+1)!
Posons alors r — min {1,1/K} > 0. Pour |rc| < r, la suite géométrique ((K |x|)n) converge
vers 0 et donc
A/ •
+ 0.
k=0
On peut alors écrire (avec convergence de la série sous-jacente)
+oo
/(*) = 52 n
I x ’
n=0
Ceci signifie que la fonction f est égale à la somme d’une série entière sur ]—r ; r[ : elle y
est développable en série entière.
9.4 Exercices d’apprentissage 369
Solution
méthode
Pour développer une expression comportant une puissance constante, il est
fréquent de prendre appui sur le développement connu de (1 + u)a.
Pour a G R, on connaît le développement en série entière (Th. 18 p. 364)
Un — n\
Il y a exactement n facteurs au numérateur. En regroupant les signes (—) de chacun, on
obtient
n(p+l)(p + 2)...(p + n)
Q-n
n!
Enfin, un produit d’entiers consécutifs peut s’exprimer comme un rapport de nombres
factoriels et
n(n + ?)! n +p
n\p\ . P .
Finalement1,
1
/ \ n Jlx ■
—
n=0 '
Exercice 6
Former le développement en série entière de la fonction arcsin sur ]—1 ; 1[.
1. Ce calcul peut aussi être mené en opérant la dérivation à l’ordre p de l’identité géométrique donnant
le développement de 1/(1 — x). Cette identité sera souvent reprise en calcul de probabilités.
370 Chapitre 9. Séries entières
Solution
méthode
Pour développer une fonction en série entière, on raisonne souvent par opé
rations sur les fonctions qui le sont. Lorsque la dérivée d’une fonction est
remarquable, il est fréquent de développer celle-ci avant d’intégrer ce dévelop
pement, sans oublier la constante d’intégration !
La fonction arcsin est dérivable sur ] — 1 ; 1 [ de dérivée
d / . rr ï = ,—1
— arcsin
dzv ’ V1 -x2
On connaît le développement de (1 + u)a pour u E ]—1 ; 1[. On emploie celui-ci avec
a = —1/2 et u = —x2 pour x dans ]—1 ; 1[. On a
1 = V (2ra)! x*"
ynrjï 2-j 22n(n!)2 ■
Par intégration, la série entière 2 exprimant le second membre est encore de rayon de
convergence égal à 1.
1. Voir méthode p. 19.
2. Cette série entière ne comporte que des puissances impaires de la variable ce qui est attendu puisque
la fonction arcsin est impaire.
9.4 Exercices d'apprentissage 371
Exercice 7 I
Former les développements en série entière en 0 des fonctions rationnelles qui suivent : I
(a)/:æ^(x + 2)Ul)2 (b)9: l + x + x2'
Solution
(a) méthode
Pour calculer le développement en série entière d’une fonction rationnelle, il
est usuel d’opérer une décomposition en éléments simples de celle-ci.
Ici, la fonction rationnelle f est de partie entière nulle et son dénominateur est déjà
factorisé dans R[X]. Sa décomposition en éléments simples s’écrit :
1 a b c
7-------- 7777-------- TTô ~ 7 + 7-------- 77^ 4----------- 7 avec a, 0, C G K
(x + 2)(x — l)2 x+2 (x — l)2 x—1
On a
1 _ 1 1 _ 1
(z-1)2 2 9 x+2 -L 3
En multipliant par x et en étudiant la limite en +oo, on trouve c — —1/9.
En exploitant des sommes géométriques, on peut écrire pour x E ]— 2 ; 2[
1 = 1. 1 = 1 vV-* Y = V (~1)T>
x+2 2 l-(-f) 2J 2_y 2n+1
\ 2) n=0 x ' n=0
et pour x G ]—1 ; 1[
1 _1
x—1 1—X n=0
1 d / 1 \
+oo
= ^(n + l)xn.
(x — l)2 dx \ x — 1J
n=0
En combinant ces résultats, on conclut
^/3n + 4
•f(x) = 2J—9~ pour tout x G ] — 1 ; 1[-
n=0 '
Par addition, le rayon de convergence de la série entière exprimant le second membre
est au moins égal1 à 1.
1. Il est en fait exactement égal à 1 car la fonction f présente une limite infinie en 1.
372 Chapitre 9. Séries entières
(b) Pour ce calcul, on pourrait aussi opérer une décomposition en éléments simples
qui serait
1
r* -L 0*2
avec j - e2i7r/3
méthode
On écrit
1 1—x 1—X
I ----- -7-3
1—X
E(*3n-*3"+1)-
E*3" = n=0
1 — X3 n=0
Finalement, on obtient le développement en série entière
1 +°° I 1 si k = 0 [3]
------ ô = 5^ dkXk avec ak = < -1 si k = 1 [3]
c + XÀ I
fc=o 0 si k = 2
Exercice 8
Justifier que la fonction sinus cardinal (notée sine) définie pour rc € R par
( sinx
si x 0
sincrr = < x
1 si x = 0
Solution
méthode
On peut établir qu’une fonction définie par un raccord est de classe C°° en
constatant qu’elle est développable en série entière !
Le développement en série entière de la fonction sin permet d’écrire pour tout x G R
8inz = y
j~°° ( 1 \n
£s(2r*+!)’
C-1)” 2n
-• x « æ •
/ . ”+!)!
sine x — £5(2
La fonction sinus cardinal est donc développable en série entière sur R et par conséquent
de classe C°° (Th. 17 p. 363). De plus, son développement en série entière correspondant
à son développement de Taylor, on peut affirmer pour tout naturel n
Ainsi,
(sinc/2n\0) = et (sinc)<2n+1>(0) = 0.
2n + 1
, - --- ■
Exercice 9
Déterauiner le rayon ;de Cqnvergenceetla sorgnîe.d^K f *•
Solution
Posons un(x) = xn/(2n)! le terme général de la série étudiée. Pour x 0
On en déduit que la série numérique ^2 un(%) converge pour tout réel x et donc le rayon
de convergence cherché vaut +oo.
9.4 Exercices d’apprentissage 373
Solution
méthode
On peut établir qu’une fonction définie par un raccord est de classe C°° en
constatant qu’elle est développable en série entière !
Le développement en série entière de la fonction sin permet d’écrire pour tout x G R
i 00 / 1 \n
sinx
sinz (—l)n
x (2n + l)!37
n=0 '
La valeur d’une série entière en 0 étant égale à son coefficient constant (ici 1), on peut
affirmer que pour tout x réel
sine a; y (-Dn
A (2" + D!
La fonction sinus cardinal est donc développable en série entière sur R et par conséquent
de classe C°° (Th. 17 p. 363). De plus, son développement en série entière correspondant
à son développement de Taylor, on peut affirmer pour tout naturel n
Ainsi,
(sinc/2n\0) = (-1)" et (sinc)(2n+1)(0) = 0.
2n + 1
Exercice 9 .
y; '......... -, -..... . . ...
Déterminer le rayon de convergence et la sommé de
-+00 q
(2ÏÏ)!
n=o y <
Solution
Posons un(x) = xn/{2n)\ le terme général de la série étudiée. Pour x 0
méthode
Pour calculer la somme d’une série entière, on se focalise essentiellement sur
ses coefficients en essayant de les reconnaître parmi ceux des développements
de référence, quitte à opérer quelques transformations.
Ici, le coefficient l/(2n)! figure dans les développements des fonctions cosinus et cosinus
hyperbolique. L’enjeu est alors d’adapter la puissance de x.
Cas : x G [0 ; +oo[. On peut écrire x = t2 avec t = >Jx et l’on a alors
+oo 1 +oo -
V xn — Y'' t2n = cht = chK/x).
(2n)!
n=0 v ' ' '
n=0 (2n)! K ’
( —l)n
F„ (2n)-! (2 )! ~ C°S^ = cos(^“^)-
n=0 v '
Finalement1,
+oo 1 < ch(Væ) si x 0
n=0 (2n)!
' cos (7=x) sinon.
Exercice 10
Établir l’identité
1 arctanrr _ (—l)n
T” d:C = (2n+l)2 '
n=0 K 7
1. La fonction exprimée dans le second membre s’avère de classe C°° sur R car c’est la somme d’une
série entière (Th. 17 p. 363) : cette propriété n’avait rien d’évident a priori !
9.4 Exercices d'apprentissage 375
Solution
méthode
Pour établir qu’une intégrale est une somme, il est fréquent de décomposer
en série entière la fonction intégrée avant d’intégrer terme à terme, soit par
convergence uniforme (Th. 18 p. 238), soit par la convergence de la série des
intégrales des valeurs absolues (Th. 2 p. 296).
x2n a;2n+i 11 _ 1 1
2n + 1 (2n + l)2 0 (2n + l)2 n->+oo 4n2
Les hypothèses du théorème d’intégration terme à terme (Th. 2 p. 296) étant réunies, on
peut affirmer l’intégrabilité de la fonction somme sur ]0 ; 1[, l’absolue convergence de la
série introduite en second membre et l’identité1
1 arctanx f1 (-l)n \ V
----------
x dx = > I / ------ -x
2rl+1 dx 'I = ^(
> —
2n----
+— 1)-z.
Notons qu’il est aussi possible dans ce sujet de justifier l’intégration terme à terme en
constatant la convergence uniforme de la série de fonctions Un sur [0 ; 1] par application
du critère spécial des séries alternées.
1. On ne sait pas mieux exprimer cette valeur : celle-ci se nomme la constante de Catalan et vaut
approximativement 0,915 965.
376 Chapitre 9. Séries entières
Exercice 11 *
Soit 52 anZn une série entière de rayon de convergence R. On considère sa partie
paire et sa partie impaire /.
]Pa2P^2p et ^2a2p+i-z2p+1 ï
R — min(R7, R"). .; !
Solution
Les parties paires et impaires de la série entière 52an-zn se comprennent comme les
séries entières 52 bnzn et 52 c„zn avec
méthode
On compare les rayons de convergence, d’une part, en exprimant an en fonction
de bn et cn, d’autre part, en comparant bn et cn à an.
Puisque an = bn + cn pour tout n G N, la série entière 52 anZn est la somme des séries
entières ^bnzn et ^cnzn. On en déduit R min (R', R") (Th. 8 p. 359).
Aussi, puisque |6n| < |an| pour tout n G N, on a R' R (Th. 5 p. 358). Par un
argument similaire, on a aussi R" R et donc min (R7, R") R.
On peut alors conclure à l’égalité R — min(R7, R").
Exercice 12 *
Solution
(a) méthode
La règle de d’Alembert ne s’applique pas à l’obtention du rayon de conver
gence : on raisonne par double inégalité.
D’une part, la suite ne tend pas vers 0, la série numérique 52 xn diverge
donc grossièrement pour x = 1 et le rayon de convergence R cherché vérifie R 1 (Th. 2
p. 356).
D’autre part, on a | n pour tout n G N* et l’on sait que le rayon de convergence
de la série entière 52 nxn vaut celui de la série géométrique 52 xH (Th. 6 p. 358) à savoir 1.
Par comparaison (Th. 5 p. 358), on obtient R 1 et l’on peut conclure1 R — 1.
E
n=0 p=0
£ ô^Tïæ
+ p=0 "
2’”’1-
D’une part, par dérivation de série entière (Th. 14 p. 362), on a pour tout x G ]—1 ; 1[
D’autre part, par intégration de séries entières (Th. 13 p. 361), on a pour tout x G ]—1 ; 1[
1. On peut aussi déterminer R en exploitant l’encadrement 1/n < < n sachant que les séries
entières de coefficients 1/n et n sont de rayon 1. On peut aussi revenir à la définition du rayon de
convergence comme borne supérieure.
378 Chapitre 9. Séries entières
Exercice 13 *
Soit '£lanxn une série entière de rayon de convergence R = 1 et de somme S. On
suppose que la suite (an) est à termes réels positifs et que la fonction S est bornée
sur [0; 1[.
(a) Montrer que la série ^an est convergente.
(b) Montrer que la fonction S est définie et continue sur [—1 ; 1].
l .... J
Solution
(a) méthode
On peut montrer la convergence d’une série à termes positifs en constatant
que ses sommes partielles sont majorées.
Puisque la fonction S est majorée sur [0 ; 1 [, on peut introduire M 0 tel que S(x) M
pour tout x E [0 ; 1 [. Comme les coefficients de la suite (an) sont positifs, on a, pour tout
naturel N et tout x E [0 ; 1 [,
N +oo
anxn anxn = S(x) M.
n=0 n=0
Les sommes partielles de la série an sont majorées, or c’est une série à termes positifs,
elle est donc convergente.
(b) Introduisons les fonctions un définies sur [— 1 ; 1] par un(x) = anxn. Les fonc
tions un sont continues et la série de fonctions ^2 un converge normalement car
sup |un(rr)| — sup an|a:n| = an
æe[-l;l] xe[-l;l]
est terme général d’une série convergente. On en déduit (Th. 16 p. 237) que la fonction
somme S est définie et continue sur [—1 ; 1].
--------------------------- !-----;---------------------------------------------------------------------- - ...... '....... ““.............................. .................................................................... ”....... —------------ :---------------------- :------ -
Exercice 14 **
Soit f(x) la somme d’une série entière de rayon de convergence 1.
On pose pour tout n G N
n ■ +oo
et g(x) =^Snxn.
fc=0 n=0
Solution
(a) méthode
Il Les coefficients des deux séries entières définissant les fonctions f et g sont liés
|| par la relation an = Sn — Sn~i pour tout n 1.
Notons R le rayon de convergence de la série entière définissant g. Pour x G [0 ; R[, la
série 22 est absolument convergente (Th. 2 p. 356). Par opérations sur les séries
numériques, la série de terme général
anxn = Snxn — x x Sn-\xn 1
est aussi absolument convergente. Or la série entière 22 Q-nXn est supposée de rayon de
convergence égal à 1 et donc x < 1.
On vient d’établir
x e [0 ; _R[ => x < 1.
On peut donc affirmer R < 1.
Pour x G [0 ; 1 [, on a xn < xk pour tout k G |[0 ; n]j et donc
n n
|SnZn| < ^2|afc||æn| y"Jafc||æfc|.
k=0 k=0
Or la série 22 a,kXk est absolument convergente et donc la suite (Snxn} est bornée. Par
définition du rayon de convergence d’une série entière, on obtient x R.
On vient d’établir
x G [0 ; 1[ ==> x R
on peut donc affirmer 1 < R et conclure R = 1.
Exercice 15 **
Déterminer un équivalent quand x 1“ de
I Jb •
Solution
méthode
Pour cerner l’ordre de grandeur d’une somme, on cherche à rapprocher celle-ci
d’une somme connue.
On a
Inf 1 + - 1
\ n
Les séries entières J2 nxn et Z2xn on^ même rayon de convergence (Th. 6 p. 358) à
savoir 1. Par équivalence des coefficients, la série entière £2 ln(l + est aussi de rayon
de convergence 1 et la fonction donnée par
+oo / 1
SW = J2ln(1 + - xn
n=l '
est bien définie au voisinage de 1 .
En approfondissant par un développement limité l’équivalent précédent, on peut écrire
, / 1\ 11/1X1 1
In 1 + — I =---- —— + o -x = - + an avec an ~ -77-^
y n J n^+00 n 2n2 \n / n n->+oo 2n2
_|
S(x) = Si(x) + S2(x) avec Si(x) — —xn et £2(2) = anxn.
n=l Tl n=l
D’une part, on reconnaît Si(x) = — ln(l — x). D’autre part, la série ^an étant abso
lument convergente, la somme £2(2) est bornée
+00 +00
1 < ^2n=liani i*in n=lIL ia«i •
On peut alors écrire
et donc
S(x) ~ — ln(l — x).
X—>1~
9.5 Exercices d’entraînement 381
= (l-^fl-x2)'
an =ë Gaxft{(j, k) e N2 | j 4- 2k = n}.
L - ' " ............ - -.‘.J.. : ... - -....... . —.— , , ...... . ■
Solution
(a) On décompose la fraction rationnelle en éléments simples. Sa partie entière est
nulle et son dénominateur se factorise dans R[X]
2n + 3 + (-l)”
382 Chapitre 9. Séries entières
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière sur ] — 1 ; 1 [ (Th. 17 p. 363),
on obtient pour tout naturel n
2n + 3 + (-l)n
an - 4
Un calcul direct de an est aussi facile. Il y a 1 + [n/2] valeurs de k possibles (les nombres
pairs entre 0 et n) et, pour chacune, une seule valeur de j convenable telle que j + 2k = n.
On a ainsi
, n
an = 1 + — .
.L-
Cette nouvelle expression correspond à la précédente.
Exercice 17 *
En introduisant la série entière ^2anxn, déterminer le terme général de la suite
récurrente (an) définie par
n (—1ln
a0 = l et Vn€N, fln+1 =+ ,
n+1 (n+1)!
v i ft.'wrFTTBriiMiiiiiiiiii. il,>hii,mit iwi. i i n 11 .iiiiiiui mi iiiiiiiiiiiiiiiiiiiniimii i ll■llllll■lll!ll iiiiiiiiiiiI
Solution
méthode
On introduit la série entière ^2 o-nXn que l’on montre être de rayon de conver
gence R > 0. On exploite la relation de récurrence pour calculer sa somme
sur ]—R ,R[. En décomposant la fonction somme en série entière, on obtient
l’expression des an par un argument d’unicité.
9.5 Exercices d’entraînement 383
Pour tout n G N, on a
+oo 4-oo
S'(æ) = anxn et S"(z) = 52 (n + ^-)an+ixn-
n=0 n=0
Par la relation de récurrence vérifiée par (an), on obtient
4-oo
s'(zl = £
n—0
On peut séparer par linéarité la somme car les deux sommes introduites convergent
4-00 4-oo z 1 \n
S'(x) = 52 anxn + 52 ±—{-xn = S(x) + e~x.
n=0 n=0
La fonction S apparaît comme une solution sur ]—R ; Æ[ de l’équation différentielle linéaire
du premier ordre à coefficient constant y' = y+e~x. Après résolution, la solution générale
de celle-ci s’exprime
y(x) = Xex — avec A G R.
SW = |e* - le-.
On décompose ensuite en série entière les deux termes exponentiels
j~°° o _ /_i\n
= 52 —p°ur toutx e ]—;
n=0
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière1, on conclut
3 — (—l)n
an ~ 2ÏÏ! ‘
Exercice 18 **
On considère la fonction f: ]—1 ; 1[ —> K définie par
. arcsinæ
/(i) - vrÿ
(a) Justifier l’existence d’une suite de coefficients réels (zinf); (quel’on ne cherchera
pas à calculer pour le moment) telle que
4-oo
(a) méthode
On peut montrer que f est développable en série entière sur ]—1 ; 1[ par argu
ments d’opérations.
(1 - x2)y' — xy = 1.
méthode
Une équation différentielle à coefficients polynomiaux permet souvent de for
mer une relation de récurrence sur les coefficients d’un développement en série
entière.
Soit x 6 ]—1 ; 1[. Par dérivation de série entière
+oo +oo
/(^) = y? anx2n+1 et f'(x) = y^(2n + l)anx2n.
n=0 n=0
Enfin, on combine les deux sommes en une seule en isolant le terme initial de la première
somme
a0 H- y2((2n + !)an _ 2nan_i)x2n = 1.
n=l
Cette identité peut se comprendre comme l’égalité de deux séries entières où le second
membre est associé à une série entière dont tous les coefficients sont nuis, sauf le coefficient
constant qui est égal à 1.
méthode
L’unicité des coefficients des développements en série entière (Th. 17 p. 363)
permet d’identifier ceux-ci.
On a donc
ao = 1 et Vn e N, (2n + l)an — 2nan_i = 0.
386 Chapitre 9. Séries entières
2n 2n (2n — 2)
= (2n + l)“"^ = (2n + 1) ' (2n-l)On“1 = ' "
(2n)(2n — 2) x • • • x 2
“ (2n + l)(2n-l) x ••• x 3^'
Enfin, en exprimant, le produit des entiers pairs et des entiers impairs à l’aide de nombres
factoriels1
(2n 4- l)1
(2n)(2n — 2) x ••• x 2 = 2nn! et (2n + l)(2n - 1) x • • • x 3 = v ,
on conclut
(2nn!)2
an~ (2n + l)!'
Exercice 19 **
/ arcsin(sin t) dt
Jo
Solution
(a) Le développement en série entière de la fonction arcsin à déjà été traité dans le
sujet 6 p. 369. Pour tout réel x de l’intervalle ]—1 ; 1[, on a
~rw 1
(2n)' 2n+l
arcsin x= > -— du
J 2n + 1 (2nn!)2
n=0 v 7
(b) méthode
Pour prolonger l’identité, on utilise un argument de continuité. On étudie pour
cela la convergence normale de la série de fonctions sur [—1 ; 1].
1 1
n->+oo 2n + 1 y/TTn n—>+oo
(c) méthode
Un premier calcul est facile en simplifiant arcsin(sini). Un second est possible
en opérant une intégration terme à terme.
D’une part, on peut réaliser un calcul direct
r71’/2 r71-/2 ^2
/ arcsin (sin i) dt — / tdt= —
Jo Jo o
D’autre part, on peut exprimer cette intégrale en opérant une intégration terme à
terme (Th. 18 p. 238). On introduit les fonctions un(t) = an sin2n+1 i pour t G [0 ; ?r/2].
Celles-ci sont continues et la série de fonctions ^2 vn converge normalement car
sup |un(t)|=an-
t€[0;7r/2]
1. Pour calculer celles-ci, on forme une relation de récurrence par intégration par parties : voir sujet 19
du chapitre 4 de l’ouvrage Exercices d’analyse MPSI.
388 Chapitre 9. Séries entières
o S <2" + '
On en déduit1
méthode
On ne dispose dans le cours de résultats relatifs à la composition de fonctions
2. Ici, on simplifie le problème en opérant par
développables en série entière1
dérivation-intégration.
La fonction f est définie et dérivable sur ]— oo ; 1[. Sa dérivée est une fonction rationnelle
qui s’exprime
,, , = IiA?tan(f) = 2tan(g)
1 + (i±£ tan(f)}2 U-*)2 + (l + z)2tan2(|)’
on simplifie l’expression
r(æ) =9-q , 2-
1 — 2x cos a + x2
1. Il est alors possible d’en déduire la valeur 52*^ A? = ; voir sujet 5 du chapitre 11 de l’ouvrage
Exercices d’analyse MPSI.
2. On peut cependant établir que si f et g sont des fonctions développables en série entière et si
g(0) = 0 alors la composée f o g est développable en série entière au voisinage de 0.
9.5 Exercices d'entraînement 389
méthode
Il est inutile de reproduire le calcul pour le deuxième terme : il suffit de conju
guer le résultat précédent !
1 7 i V +o°
— I 1 ) — _y
x — e~ia \x
x
— eia /7 2—
n=0
En combinant les calculs qui précèdent, on écrit pour tout x E ] — 1 ; 1[
- / 4-oo +oo \ 4-oo
f'(x) = 2Ï ( 52 ei(n+1)aæn - 12 e“i(n+1)axn =52 sin((n + 1)«)a;n-
\n=0 n=0 / n=0
Enfin, en intégrant ce développement en série entière sur ]—1 ; 1[ avec la constante d’in
tégration /(O) = a/2, on peut conclure1
4-°o . / x
,/ x O. , sm(na) „1
/(a;) = ô + X--------- x avec xe F1;1-
2 n=l n
méthode
Il est inutile de reproduire le calcul pour le deuxième terme : il suffit de conju
guer le résultat précédent !
+oo
1
=- ei(n+1)axn
x — e~ia n=0
e-i(n4-l)axn
— sin((n 4- l)ct):cn.
n—O
Enfin, en intégrant ce développement en série entière sur ]—1 ; 1 [ avec la constante d’in
tégration /(O) = a/Z, on peut conclure1
4-oo . / •.
x a x—a sm na „
f(x) — A + / J-------- ~x avec eG]-1;1[.
Zj TL
(c) Montrer que f est de classe C°° sur R avec (0) = 0 pour tout n G N.
(d) Observer que f n’est pas développable en série entière2 en 0.
UJ.. !MJ1 uiiul . .j,y--ilu_iLxi_u.UL.n1.JJ'UULLUU jj-ux- J ±11 MUL n- u» ..l- Amum - 1.LI. Iibuu laii m.—— j - LL -■.-J î~ „ 1 • ~T<
1. Il est aussi possible de donner un sens à cette identité en x = — 1 voire en x — 1 ce qui permet de
calculer AnS sin^t-' = pour a g ]0 ; 7r[.
2. La fonction f est un exemple de fonction de classe C°° non développable en série entière.
390 Chapitre 9. Séries entières
Solution
(a) Lorsque x tend vers 0 par valeurs supérieures ou inférieures, — 1/rr2 tend vers —oo
et donc f(x) tend vers 0 par composition de limites. On peut alors prolonger f par
continuité en 0 en posant /(O) = 0.
xz \x ) xà \x )
Le polynôme Pn+i — ~X2P^ + 2X3 Pn G R[X] permet alors d’écrire
/<"+%) = .Pn+1(iV
/
1/l2.
La récurrence est établie.
(c) méthode
|| On raisonne par « limite de la dérivée ».
Lorsque x tend vers 0 par valeurs supérieures, X = 1/x tend vers +oo et par croissances
comparées
f(n\x) = Pn(X)e~x2------- >0.
>0+
x—
(d) Par l’absurde, si f est développable en série entière en 0, il existe r > 0 tel que f
est égale à la somme de sa série de Taylor sur ]—r;r[ (Th. 17 p. 363) :
Exercice 22 **
Pour z G R on pose
f(x) = e-æ2 f e* dt.
Jo
(a) Former le développement en série entière de f sur R en opérant à un produit
de développements en série entière.
(b) Calculer de nouveau ce développement en introduisant une équation différen
tielle linéaire d’ordre 1 vérifiée par f.
(c) En déduire la relation
y (~i)fc M 4«
(2n + l)(^)
Solution
avec
1. Il est ici plus commode d’effectuer un produit de Cauchy de séries numériques plutôt qu’un produit
de séries entières.
O 392 Chapitre 9. Séries entières
(b) La fonction f est le produit d’une fonction dérivable par une fonction qui exprime
une primitive. Elle est donc dérivable avec pour tout x € R
f (x) = -2xe x
2 fX .2 2 2
/ e dt + e 1 xe1 — — 2x/(x) 4-1.
Jo
La fonction f apparaît solution de l’équation différentielle y' + 2xy = 1.
méthode
Plutôt que de démontrer à nouveau que f est développable en série entière
exploitons le résultat précédent pour affirmer que ce développement existe et
qu’il s’exprime avec des puissances impaires de la variable.
On peut écrire /(x) sous la forme
4-oo
/(x) = dnx2n+1 avec dn G R.
n=0
Il s’agit alors d’exploiter l’équation différentielle pour exprimer différemment les coeffi
cients dn.
Par dérivation de développement série entière1
4-oo
/'(æ) = 52(2n+ l)dnx2n.
n=0
On isole le terme initial de la première somme afin de pouvoir combiner les deux sommes
en une seule
4-oo
do 4- + l)dn + 2dn_i)x2n = 1.
71= 1
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière on peut affirmer
On en déduit
(-2) , (-2) (~2)
2n + 1 n 1 2n + 1 dn—2
2n — 1
(~2) (~2)
x •• • x do-
2n+ 1 2n — 1
En exprimant, les produits des entiers impairs à l’aide de nombres factoriels \ on conclut
22nni
1 \ _ (-l)"4"n!
M(2k + Î) (n — fc)!fc! J (2n + 1)!
On peut réorganiser en
4n
fc=0 1
(2n+l)(2")'
Exercice 23 ***
Soit (an) une suite réelle bornée.
(a) Déterminer le rayon de convergençe R de la. sérié Entière
Solution
(a) La suite (an) n’est pas suffisamment concrète pour que la règle de d’Alembert soit
utile. On raisonne par comparaison. La suite (an) étant bornée, on peut écrire
n! n->+oo yn! /
La série exponentielle étant de rayon de convergence +oo, par comparaison de rayons de
convergence (Th. 5 p. 358), on conclut R — +oo.
(b) méthode
L’étude du cas particulier (an) = (1) permet d’avoir l’intuition que la limite
attendue vaut £. On étudie alors la différence « en rapprochant ce qui se res
semble ».
Pour tout x G R,
/+°° n o X
e~xS(x) — 1 — q~x (S(x) - £ex) = e~x I •
\n=0 n' /
méthode
Il Pour résoudre cette limite, on raisonne en 2e en découpant la somme afin de
| traduire la convergence de an vers t.
Soit e > 0. Il existe N G N tel que |an —t\ e pour tout n N. Pour x 0, on peut
séparer la somme en deux
N— 1 I 01 4“°° | n\ \
(n=0E
N-l I z?|
+ nE
—N
+°° c X.
/
y y
D’une part,
(n=0 i±l—E!x»+
n! -“r n! n=N/ /
+oo +oo
E^E^-1-
n=N n=0
D’autre part, un polynôme est négligeable devant l’exponentielle en l’infini
—1 I 01 = 0(e*).
NÿkzÿÉîæ»
n=0 ni x->+oo v '
Pour x assez grand, on peut alors écrire
|e-xS(x) - £| C e"1 (ee* + sex) = 2e.
Ainsi,
e~xS(x)------- > £.
9.5 Exercices d'entraînement 395
Solution
(a) méthode
Le premier membre peut être exprimé par la formule de Taylor avec reste
intégral.
La fonction f étant de classe Cn+1, on peut écrire
>x
k=0
méthode
Le changement de variable affine t = xu permet d’exprimer le reste intégral
par une intégrale sur l’intervalle fixe [0 ; 1].
On obtient
0 f^n+1\xu) /(n+1)(ru)
car la fonction /<n+1) est croissante puisque de dérivée f(n+2) 0.
Par intégration en bon ordre de cette inégalité, on obtient
C
On en déduit
-1 in+1
/ (l-u)n|/(n+1)(a:u)|du
Jo
^0
(b) Puisque |a;/r| < 1, le terme géométrique |a?/r|n+1 tend vers 0 quand n tend vers
l’infini et la majoration précédente donne
k<
* /(æ).
fc=O
Ainsi, la fonction f est développable en série entière sur ]— a;a[ car y est égale à la
somme de sa série de Taylor.
(c) méthode
On commence par vérifier que la fonction tan vérifie « un peu » les hypothèses
en cours.
Pour x G ]—7r/2 ;tt/2[, posons f(x) = tan a;. Par récurrence sur n G N, montrons
/(n)(rr) = Pn (tan x)
avec Pn un polynôme réel à coefficients positifs.
Pour n = 0, la propriété est immédiate avec Pn = X.
Supposons la propriété vraie au rang n 0. Par dérivation de fonctions composées
y(n+i)^) _ _É-Çpn(tanz)) = (1 +tan2x)P4(tano:).
Le polynôme Pn+i = (14- X2)P„ est alors solution car convenable et à coefficients
positifs.
La récurrence est établie.
On en déduit alors que f(n\x) 0 pour tout x G [0 ; 7r/2[ car f^n\x) apparaît comme
la valeur sur un réel positif d’un polynôme à coefficients positifs.
méthode
L’étude qui précède peut être reprise sur l’intervalle [0;tf/2[. On généralisera
à ]—7r/2;7r/2[ par un argument de parité.
9.6 Exercices d'approfondissement 397
avec, par convergence, un rayon R au moins1 égal à tt/2 pour la série entière exprimant
le second membre.
Par imparité de la fonction /, on a f(2p) (0) = 0 pour tout p G N et l’on peut simplifier
la relation précédente
j~°° f(2P+1)fn'|
= 52 ~(2p+ 1)! x2P+1 P°Ur t0Ut X G
Les deux membres de cette identité correspondent à des fonctions impaires, l’identité2
est donc encore valable pour tout x G ]— 7r/2 ; tt/2[.
Solution
(a) Par composition, la fonction f est définie et de classe C°° sur ]—1 ; 1[. Par dérivation
de fonctions composées, on a pour tout x G ]—1 ; 1[
sin(2a arcsin x}
x/1 — x2
_2^7
»),92 cos(2û! arcsin x) „
-^-2ax4 ----- 3/2 sin(2a arcsin x).
— -r2 1 '
On constate alors que f est solution sur ]—1 ; 1[ de l’équation différentielle linéaire
(1 - x2)y" - xy' + (2a)2y = 0.
avec, par convergence, un rayon R au moins1 égal à tf/2 pour la série entière exprimant
le second membre.
Par imparité de la fonction /, on a /^(O) = 0 pour tout p G N et l’on peut simplifier
la relation précédente
Les deux membres de cette identité correspondent à des fonctions impaires, l’identité2
est donc encore valable pour tout x G ] — tt/2 ; tt/2[.
Exercice 25 ** v .
Solution
(a) Par composition, la fonction / est définie et de classe C°° sur ]—1 ; 1[. Par dérivation
de fonctions composées, on a pour tout x G ]—1 ; 1[
sin(2aarcsinx)
—v ....... —- et
V1 — X2
x9cos(2aarcsina;) „ (—. —2x . . . .
k 7 - 2a x -— ------------ —tt sm( 2o arcsm x).
1 — x2 2
méthode
Le théorème de Cauchy (Th. 6 p. 412) assure que l’équation différentielle étu
diée possède une unique solution sur ] — 1 ; 1 [ vérifiant les conditions initiales
données. Pour déterminer le développement en série entière de f, nous al
lons, par analyse-synthèse, rechercher les fonctions sommes de séries entières1
vérifiant l’équation différentielle et les conditions initiales.
Analyse : Soit ^2 anxn une série entière de rayon de convergence R > 0 et de somme S.
On suppose que S est solution sur ] —R ; _R[ de l’équation différentielle proposée et vérifie
les conditions initiales 5(0) = 1 et 5z(0) = 0.
Pour tout x E ]— R ; 7?[, on sait
+oo +oo
5(x) — ^anzn, S'(x) = nana;n~1 et
n=0 n=l
+oo 4-oo
S"(z) = 5^ n(n - l)anxn~2 = y^(n + 2)(n + l)an+2xn.
n=2 n=0
En adjoignant des termes nuis, on peut faire commencer toutes les sommes du rang 0 et
les combiner en une seule
Par unicité des coefficients d’un développement série entière, la relation ci-dessus est
vraie sur ] —1 ; 1[ si, et seulement si,
Vn e N, (n + 2)(n + l)an+2 - (n2 - (2a)2)an = 0.
Au surplus, les conditions initiales 5(0) = 1 et 5Z(O) = 0 déterminent les valeurs «o — 1
et ai — 0. On en déduit a2p+i = 0 pour tout p € N et
_ (2p - 2)2 - (2a)2 (2p - 4)2 - (2a)2 0 - (2a)2
Ü2p 2p(2p—1) X (2p —2)(2p —3) x‘”x 2x1 a°
1 CJ/
=o n H2 - p*)2)=(2^y n o - «x*+“>)■
\ 9 2p P-1 / x
fc—0 k—0
1. La fonction f étant paire, on pourrait se limiter aux séries entières J2anæ2n afin d’alléger un peu
les calculs.
9.6 Exercices d’approfondissement 399
Synthèse : Soit 52 anXn la série entière déterminée par les coefficients proposés ci-
dessus.
Dans le cas où a € Z, la suite (an) est nulle à partir d’un certain rang et la série
entière 52 anXn est de rayon de convergence R — +oo.
Dans le cas où a Z, pour x 0 et up(x) = d2Px2p, on constate up(x) 0 et
Au surplus, elle vérifie les conditions initiales y(0) = 1 et y'(0) = 0. Par unicité des
solutions à un tel problème de Cauchy, on peut conclure que f est égale à la somme de
cette série entière sur ]—1 ; 1 [ :
Exercice 26 **
On considère la suite récurrente (an) définie par
a0 > 0 et Vn è N-, un+i = ln(l -Kd*)'.
(a) Déterminer le rayon.de çon^erge^e R ^4% entière, 52 apxn-
(b) Étudier la convergente et la contiguïté de, -
(c) Déterminer la limite de la suite (uj) de termp général
'V” h ,,?■ ’ v
.... j= -n- —
r°,~ r-L i, 2 1'
(d) En déduire
n->+oo n
(e) Donner un équivalent en R~ de la somme de la série entière.
Solution
(a) Commençons par une brève étude de la suite (an). On sait ln(l + x) > 0 pour
tout x > 0. La suite (an) est donc bien définie et ses termes sont strictement positifs. De
9.6 Exercices d’approfondissement 399
Synthèse : Soit 22 anxn la série entière déterminée par les coefficients proposés ci-
dessus.
Dans le cas où a G Z, la suite (ftn) est nulle à partir d’un certain rang et la série
entière 22 anXn est de rayon de convergence R = +oo.
Dans le cas où a Z, pour x 0 et up(x) = a2Px2p, on constate up(x) 0 et
^p+i(•£)
^2p+2 (2p)2 - (2a)2 2
n2 =
Up{x} ®2p (2p + 2)(2p+l) p—>4-oo
Au surplus, elle vérifie les conditions initiales 7/(0) = 1 et ?/(0) = 0. Par unicité des
solutions à un tel problème de Cauchy, on peut conclure que f est égale à la somme de
cette série entière sur ]—!;![ :
Exercice 26 **
On considère la suite récurrente (ftn) définie par
(d) En déduire
2
dp ~ .
n—>+oo n
(e) Donner un équivalent en 1?, de la somme de la série entière.
Solution
(a) Commençons par une brève étude de la suite (ftp). On sait ln(l + x} > 0 pour
tout x > 0. La suite (ftn) est donc bien définie et ses termes sont strictement positifs. De
400 Chapitre 9. Séries entières
plus, on connaît l’inégalité classique ln(l + x) < x (valable pour tout x > —1) et l’on en
déduit la décroissance de la suite (an) :
ûn+i — ln(l H-
La suite (an) étant décroissante et minorée par 0,
elle converge vers un réel t 0. En passant à
la limite dans la relation an+i = ln(l + an), on
obtient l’équation £ = ln(l 4- £) dont l — 0 est
la seule solution. Finalement, la suite (an) tend
vers 0 par valeurs strictement positives.
Déterminons maintenant le rayon de convergence R de la série entière 52 «næn • Pour x
un réel non nul
«n+i^n+1 _ an+1 _ ln(l 4- an)
n 1*^1
Sachant (an) de limite nulle, on a ln(l 4- an) ~ an quand n tend vers +oo et donc
(b) Pour x — —1, la série numérique 52 (~l)nan converge car c’est une série alternée
(puisque an > 0) dont la valeur absolue décroît vers 0.
Pour étudier la continuité en —1, on introduit les fonctions un données par
Pour chaque x G [—1 ; 0], la série numérique 53wnk) vérifie les hypothèses du critère
spécial des séries alternées. On peut donc borner son reste Rn{x) par la valeur absolue
du premier terme qui l’exprime
+oo
I n+11
= Ûn4-l|æ | an4-j.
fc=n+l
(c) méthode
On détermine un équivalent de an en reproduisant la démonstration du lemme
de l’escalier1 appliqué à la suite des l/an.
(d) La série de terme général 1/2 est une série à termes positifs divergente. Par som
mation de relation de comparaison (Th. 6 p. 7)
n—1 / - , \ n—1 ,
i 1 1 \ v""' 1 n
fc=O
ak / n->+o° fc=O
“ 2 2
Par télescopage, on peut exprimer la somme du premier membre et affirmer
11 n
an dQ n->4-oo 2
Enfin, sachant a® constant, on conclut
2
an n—>4-oo n
•
(e) méthode
On décompose la somme de la série entière en écrivant
2 ,I-----
an = — £n avec En----------- > n0.
n 71 n—>4-oo
D’une part,
4-°°
^2 — — —21n(l — x).
n—l
D’autre part, si l’on introduit e 0, il existe un rang TV € N tel que |en|
tout n supérieur à TV et alors
N—l
,n V -xn
n=l n=N
n
N-i , .
l£n|
n=l
402 Chapitre 9. Séries entières
Le premier terme de la somme majorante possède une limite finie quand x tend vers 1
alors que ln(l — x) y est de limite infinie. Il existe donc un voisinage de 1“ sur lequel
2V-1 , ,
z-—/ n
puis
,n
n=l
Cette étude permet d’affirmer la comparaison asymptotique
,71
n=l
,n
—21n(l — x).
n=0
2
n=0
ez + 1
Solution
(a) La condition (*) peut être résolue en
(**)
(b) méthode
|| On montre que la suite (an) est bornée.
=e—1
(c) méthode
|| On simplifie le produit de la série entière par (1 + ez).
Le produit étant non nul, on peut affirmer 1 + ez 7^ 0 et écrire, pour tout complexe z tel
que |2| < 2?,
4-00
y^Qn^n 2
avec R ît.
ez + 1
n=0
404 Chapitre 9. Séries entières
Puisque la fonction tan est impaire, les coefficients des puissances paires de x sont né
cessairement nuis : ü2P = 0 pour tout p € N*. On peut donc simplifier les termes corres
pondants de la somme et écrire1
tans = (-l)p+122p+1a2p+iz2p+1-
p=0
Exercice 28 ***
Une involution sur un ensemble E est une application / : E-» E vérifiant fof — Ids.
Pour n 1, on note In le nombre dévolutions de [1 ; n]. On convient : Iq — 1.
(a) Montrer In = In~i 4- (n — 1)J^2 pour tout n2.
(b) Montrer la convergence pour tout x G ]—l ; 1[ de la série entière
n^O
On note S(x) sa somme.
(c) Montrer, pour x G ]—1 ; 1 [, que S'(x) = (14- x)S(x).
(d) En déduire une expression de S(x), puis les relations, pour tout p naturel,
(27c)! /2p (2fc)! /2p4-1
k—0 2kkï \2k S 2kkl ( 2k
fc=0 x
Solution
(a) Soit n G N avec n 2.
méthode
On dénombre les involutions de [1 ; nj en discutant selon que la valeur n est
ou non invariante.
Une involution sur |[1 ; n]j fixant l’élément n est entièrement déterminée par sa restric
tion à [1 ; n — 1] qui est aussi une involution. Il y en a exactement In-i-
Une involution sur [1 ; nj ne fixant pas l’élément n l’échange avec un autre élément a
de [1 ;n — 1]. Il y a n — 1 valeurs possibles pour le choix de cet élément a. L’involution
1. Il est aussi possible de poursuivre l’étude afin d’établir R = tt.
9.6 Exercices d’approfondissement 405
alors obtenue envoyant n sur a et a sur n est entièrement déterminée par sa restriction
sur [1 ; n] \ {a, n} qui est aussi une involution. Il y a au total (n — l)In-2 involutions
de [1 ; n]| ne fixant pas n.
Au final, on obtient
In = In-Ï + (îi — l)/n-2- (*)
(i +
n=0 n=0 n=0 n=l ' '
On isole le terme initial de la première somme et l’on combine les deux sommes
(1 + x)S(ï) = l + g /n + ”Jn-1x".
n=l
Lorsque l’on développe par produit de Cauchy ce produit de séries absolument conver
gentes, le coefficient de x2p est obtenu à partir des coefficients de x2k de la première
somme et du coefficient de x2p~2k de la seconde. Ainsi,
1
(2p)! ~^'0\‘2kkl (2p - 2k)l
et l’on obtient
(2p)l
I2p ZL 2fcfci
k— 0
(2p — 2fc)!
On vérifie de même en étudiant le coefficient de x2p+1
(2fc)! /2p+l\
hp+i 2kk\ \ 2k )'
Exercice 29 **
Etablir que la fonction
1
x î1—
— sh x
est développable en série entière en 0.
Solution
La fonction sh réalise une bijection impaire strictement
croissante de R vers R. Il existe donc un unique réel a
vérifiant1 sha = 1, celui-ci est strictement positif et l’on
a la propriété
/(*) =
Pour x G ]—a ; a[, on a |sh ar| < 1 et l’on peut donc écrire
par sommation géométrique
-] +oo
Esh'‘-
/w = ï^ = n=0
méthode
On développe en série entière les termes shna; puis on échange les sommes
écrites.
1. Il est possible de résoudre l’équation sha = 1 qui s’écrit encore e2a — 2e“ — 1=0. On obtient
a = ln(l 4- y/2).
9.6 Exercices d'approfondissement 407
Par produit de fonctions développables en série entière, la fonction x i-> shn x est dé
veloppable en série entière sur R. De plus, le développement de sh x s’exprimant avec des
coefficients positifs, il en est de même du développement de shn x. Enfin, le développe
ment de shx s’amorçant par un z, celui de shn x commence par xn. Il existe donc une
suite de réels positifs (an,fc)fc^n telle que, pour tout réel x,
+oo
shnÆ = an>kxk.
k=n
= 22 ( 22 a^,kXk
n—0 \k=n
Ainsi, la fonction f apparaît comme la somme d’une série entière sur ]— a ; a[. Le rayon
de convergence de cette série entière est au moins égal à a et même exactement égal à a
car la fonction f tend vers +oo quand x tend vers a par valeurs inférieures.
est la somme d’une série entière '^lanzn. Montrer qu’il existe une suite (Fn) de g
polynômes convergeant uniformément vers /sûr le disque fermé D. |
Solution
méthode
La série entière converge uniformément sur tout compact1 inclus dans D° : on
peut approcher uniformément la fonction par des polynômes sur ces compacts.
Par uniforme continuité, on étend l’approximation au domaine D.
408 Chapitre 9. Séries entières
V(z, z) e D1
2, \z - z'\ a => \f(z) - f(z')\ e.
Considérons alors r = 1 — a et la fonction gr définie sur D par gr(z) — f{rz). Pour tout z
appartenant à D, on a \z — rz\ = a |z| < a et donc (/(z) — ^r(z)| £■
Puisque la série entière anZn converge uniformément vers f sur tout disque fermé
inclus dans D°, cette convergence uniforme a notamment lieu sur Dr = {z G C | |z| r}.
Il existe donc un rang N tel que pour tout n TV et tout z E Dr
n
~^akzk
k=0
Par substitution, il vient pour tout z E D et tout n TV
n
~ ^akrkzk E.
k=Q
En considérant en particulier le polynôme P de C[X] déterminé par
N
P = '£akrkXk
fc=0
on vérifie pour tout z E D
1. Un tel compact peut être inclus dans un disque fermé lui-même inclus dans D°. On sait la conver
gence normale d’une série entière sur ce type de disques.
CHAPITRE 10
Equations différentielles
t = [ t B(t) =
suivante :
' = ai,i(t)æi + <H,2(i)æ2 + • ■ • + ai,n(t)æn + &i(t)
Définition
Lorsque la fonction t 1-4- A(t) est constante (ou ce qui revient au même, lorsque
toutes les fonctions t aifft) sont constantes), on dit que le système différentiel est
un système différentiel à coefficients constants. Il s’écrit alors
Définition
Résoudre un problème de Cauchy associé au système différentiel (S) consiste à cher
cher, parmi ses solutions, celles vérifiant une condition initiale
Wo) = Xo
Théorème 1
Soit A: I A4n(K) et B: I —> deux fonctions continues.
Pour tout to E I et tout Xo G il existe une unique solution au problème
de Cauchy
(X1 = A(t)X + B(t)
= x„.
— --- - __ _ ■
Soulignons que ce résultat n’est applicable que si les fonctions A et B sont continues sur
un intervalle.
Théorème 2
L’ensemble des solutions du système différentiel homogène (S/J de taille n est un
sous-espace vectoriel de dimension n de l’espace des fonctions de classe C1 de I
vers A4n,i(K).
De plus, si to désigne un élément de I, l’application qui à une solution X associe la va
leur X(to) réalise un isomorphisme entre l’espace des solutions et l’espace A4n,i
Si (Xi,... ,Xn) est une base de l’espace des solutions de (S/i), la solution générale Xh
du système homogène s’exprime
X/i(t) = AiXi(t) 4-• • • 4-AnXn(t) avec (Ai,..., An) G Kn.
Théorème 3
Si -Xp désigne une solution particulière du système différentiel (S), la solution géné
rale de ce système est de la forme
X^Xp^ + Xf^^
r■ -T.
Théorème 2
L’ensemble des solutions du système différentiel homogène (S/J de taille n est un
sous-espace vectoriel de dimension n de l’espace des fonctions de classe C1 de I
vers Aïn.i(K).
De plus, si t0 désigne un élément de I, l’application qui à une solution X associe la va
leur X(éq) réalise un isomorphisme entre l’espace des solutions et l’espace Afn,i(K).
Si (Xi, ■ •. ,Xn) est une base de l’espace des solutions de (D^), la solution générale X^
du système homogène s’exprime
Théorème 3
Si Xp désigne une solution particulière du système différentiel (S), la solution géné
rale de ce système est de la forme
Si (Xi,..., Xn) est une base de l’espace des solutions du système homogène, la solution
générale de l’équation complète s’écrit
Théorème 4
Si (Xi,...,Xn) désigne une base de l’espace des solutions du système homo
gène (X/i), on peut trouver une solution particulière du système différentiel (S)
de la forme
Xp(t) ~ T • • • + An(t)Xn(i)
avec Ai,..., An des fonctions numériques dérivables définies sur I.
______ —— .......................................... . ................... ................. ....... . ............................ -
Plus précisément, la recherche d’une solution particulière de cette forme conduit à un
problème de quadrature, c’est-à-dire de détermination de primitives.
Définition
On appelle solution de Y équation différentielle scalaire linéaire d’ordre n symbolisée
par l’équation
Théorème5 . ... K? ï
Soit a0, ai,..., an_i : I K et b: I —> K des fonctions continues.
■ ....... . .
Pour tout to G I et tout (xq,xi, ... ,xn-i) E Kn, il existe une unique solution au
problème de Cauchy
Théorème 6
Soit a, b: I —> K. deux fonctions continues.
Pour tout t0 G I et tout (yo,y'o) G K2, il existe une unique solution au problème de
Cauchy : &
(y" + aftjy' + b(t\yc(ff)
(y(io) = yo et 7/'(to) ^y'o.
10.2 Équations différentielles linéaires scalaires 413
Pour exploiter ces résultats, il est essentiel que les fonctions paramètres soient définies et
continues sur un intervalle.
Définition
L’équation différentielle
Théorème 7
L’ensemble des solutions d’une équation homogène d’ordre n est un sous-espace
vectoriel
_____ ■ de dimension n de
__________ espace
' l’__ des fonctions de __
______________ __ Cn de I vers K.
classe J
Si (aq,..., xn) est une base de l’espace des solutions de (Eh), la solution générale Xh de
l’équation homogène s’exprime
Théorème 8
Si xp est une solution particulière de l’équation (E), la solution générale de cette
équation est de la forme
■ x(t) = Xp(t) + Xh(t)
. ** - à ■ ' '* f -* -j . * *’ *•
avec Xh la solution générale de l’équation (Eh)-
Si (xi,... ,xn) est une base de l’espace des solutions de l’équation homogène, la solution
générale de l’équation complète s’écrit
Théorème 9
Si p et V’ sont deux solutions indépendantes de l’équation homogène, la solution
générale de (E^) s’exprime
<^(i) V’W _ +c T
V' t 0' t
Théorème 10
Le wronskien d’un couple (<p,0) de solutions de l’équation (E^) vérifie
A'(t)<p(t) 4-/z'(t)0(t) =0
A'(t)y/(t) 4- = c(t).
10.3.1 Présentation
Définition
On appelle solution d’une équation différentielle vectorielle linéaire symbolisée par
l’équation
(E) : x' = a(t)(x) + &(t)
toute fonction x : I —> E dérivable et vérifiant
10.3.1 Présentation
Définition
On appelle solution d’une équation différentielle vectorielle linéaire symbolisée par
l’équation
(E1) : x' = a(t)(x) + 6(t)
toute fonction x : I —> E dérivable et vérifiant
Théorème 12
Soit a: I £(E) et b: I —> E deux fonctions continues.
Pour tout to £ I et tout xq G E, il existe une unique solution au problème de Cauchy
Théorème 13
L’ensemble des solutions de l’équation homogène est un sous-espace vectoriel de
dimension n de l’espace des fonctions de classe C1 de I vers E.
De plus, si t0 désigne un élément de I, l’application qui à une solution x associe la
valeur æ(t0) est un isomorphisme de l’espace des solutions vers E.
Théorème 14
Si xp désigne une solution particulière de l’équation (B), la solution générale de cette
équation est • y/
= Xp(t) + xh(t\ f
avec Xh solution générale de l’équation homogène (Eh).
Théorème 15 trBAÀAAAïî
L’application exponentielle est une application continue de B(E) dans lui-mêmë.
De plus, pour tous a et b G C(E),
exp(A) = e
Théorème 16
Pour tout t0 E R et tout vecteur xq de E, l’unique solution au problème de Cauchy
x' = a(x)
x(t(y) - Xq
Exercice 1
Résoudre sur R le système différentiel
jx' = 4x - 2y
{ h \y' = 3z- y.
Solution
méthode
On commence par reconnaître le type du système étudié et on l’exprime sous
forme matricielle. On peut alors anticiper la description de l’ensemble des
solutions.
Le système (D) est un système différentiel linéaire homogène d’ordre 1 d’équation
matricielle X' = AX avec
4 -2\ x(t)\
A= 3 -1 J et X(t) =
méthode
On réduit la matrice A afin de déterminer un changement d’inconnue simpli
fiant le système étudié en découplant ses équations.
Le polynôme caractéristique de la matrice A est Xa = X2 — 3X + 2, ses valeurs propres
sont 1 et 2 et les sous-espaces propres associés sont
/2 \
Ei(A) = Vect J, E2(A) = Vect
\ /
Y' = DY «=> = yi
\y2 =
avec Oi,A2)eR2.
Exercice 2
Résoudre sur R le système différentiel
, . jx' =4x- 2y + e*
' \yf — %x ~ y + 2e*.
1. La matrice P 1 ne dépend pas de la variable et donc (P XY)Z = P 1Y' par dérivation d’un
produit matriciel. Le calcul explicite de P~1 n’est pas nécessaire lors de cette étude.
10.4 Exercices d’apprentissage 419
Solution
Le système (S) est un système différentiel linéaire d’ordre 1 d’équation matricielle
X' = AX + B(t) avec
/2e^\ 2*
( e1
A\(*) = + A2X2(i) avec Xi(t) = 3 et X2(t) = ®
\ ÛC / \€
méthode
Pour trouver une solution particulière, on met en œuvre la méthode de varia
tion des constantes (Th. 4 p. 411).
On cherche une solution particulière X de la forme
2A'1(i)et + A'2(t)e2* = e*
X'(i) = AX(t) + B(t)
+ A2(i)e2t = 2e*
(A'i(i) = 1
\X'2(t) = —e-t.
1. Puisque l’objectif se limite à déterminer une solution particulière, on choisit les primitives Ai et A2
parmi celles possibles.
420 Chapitre 10. Équations différentielles
Exercice 3
Résoudre sur I = ]0 ; +oo[ l’équation
Solution
méthode
On commence par reconnaître le type de l’équation différentielle étudiée. On
peut alors anticiper la description de l’ensemble des solutions.
L’équation (E) est de la forme a(t)y" + b(t)y' + c(t)y = 0 avec a, b, c des fonctions
définies et continues sur I. La fonction a ne s’annulant pas sur I, l’équation (JS) est
équivalente à une équation de la forme1
?/,/+p(t)z/, + g(t)2/ = 0
avec p et q des fonctions définies et continues sur I. Ainsi, l’équation (E) est équivalente
à une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2 : ses solutions forment un plan
vectoriel.
méthode
Il ne s’agit pas d’une équation différentielle à coefficients constants. Intro
duire une équation caractéristique est hors de contexte ! Pour résoudre cette
équation, on recherche deux solutions linéairement indépendantes.
Pour y. t ta, la fonction y est deux fois dérivable sur I et
Pour a — 1 et a = —1, on obtient <p(t) = t et ^(t) = 1/t solutions de (E). Celles-ci sont
linéairement indépendantes et constituent une base du plan vectoriel des solutions.
La solution générale de (E) sur I est donc
Exercice 4
Résoudre sur R l’équation
Solution J
L’équation (F) est de la forme a(t)y" + b(t)y' + c(t)y — 0 avec a, b et c des fonctions
définies et continues sur R. La fonction a ne s’annule pas car t2 + 2t + 2 — (t + l)2 + 1.
L’équation (E) est donc équivalente à une équation différentielle linéaire scalaire homo
gène du second ordre : l’ensemble de ses solutions est un plan vectoriel.
méthode
On détermine les fonctions polynômes solutions en raisonnant par coefficients
inconnus. On commence par déterminer les degrés possibles.
Soit y(t) = antn + • • • + ait + ao une fonction polynôme de degré n (an 0). En ne
s’intéressant qu’au calcul du coefficient de tn, on a pour tout t réel
(t2 + 2t + 2)1/"(t) - 2(t + l)j/'(t) + 2y(t) = (n(n - 1) - 2n + 2)antn + • • •
= (n2 — 3n + 2)antn + • • •
Pour que la fonction y puisse être solution, il est nécessaire que le coefficient de tn dans
le calcul précédent soit nul. On en déduit n = 1 ou 2 : les fonctions polynômes solutions
sont à rechercher parmi celles de degrés inférieurs à 2.
On cherche alors y de la forme y(t) = at2 + bt + c avec a, b, c E R à déterminer. Après
quelques calculs :
(t2 + 2t + 2)y"(t) - 2(t + l)i/,(t) + 2y(t) = 4a - 2b + 2c.
On en déduit que la fonction y est solution si, et seulement si, c = b — 2a . Ceci signifie
que la fonction y s’exprime
y(t) = a(t2 — 2) + b(t + 1) avec (a, b) G R2.
On obtient ainsi un plan vectoriel de solutions. Il ne peut alors y en avoir d’autres et ce
qui précède exprime toutes les solutions de (E).
Exercice 5 . .........
Résoudre sur I = ]—1 ; 1[ l’équation
(JS): (l-t2)ÿ"-4Zÿ'-2ÿ = O
en recherchant des fonctions développables en série entière solutions.
Solution
L’équation (E) est de la forme a(t)y" + b(t)y' + c{t)y = 0 avec a, 6, c des fonctions
définies et continues sur /, la fonction a ne s’annulant pas. L’équation (E) est donc
équivalente à une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2 : l’ensemble de ses
solutions est un plan vectoriel.
méthode
Pour déterminer des solutions développables en série entière, on introduit une
série entière de rayon de convergence R > 0. On étudie ensuite à quelles
conditions sur ses coefficients sa somme est solution de l’équation.
422 Chapitre 10. Équations différentielles
On injecte ces expressions dans l’équation (E) en choisissant celles conduisant directe
ment à une même puissance de t
(l-t2)S"(t)-4£S'(t)-2S(t)
+oo 4-oo 4-oo 4-oo
= yy (n + 2)(n + l)ûn4-2^n - t2 yy n(n — l)antn~2 - 4t yy nantn~l - 2 yy antn
n=0 n=2 n=l n=0
4-oo 4-oo 4-oo 4-oo
= yy + 2)(n + l)an+2tn - yy n(n - l)antn - 4 yy nantn - 2 yy antn.
n=0 n=2 n=l n=0
En adjoignant des termes nuis, on peut étendre ces sommes à un domaine d’indexation
commun et les combiner en une seule
n—0
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière (Th. 16 p. 362), on obtient
que S est solution sur ]—/?;/?[ de l’équation (E) si, et seulement si, pour tout naturel n,
méthode
Inversement, pour pouvoir affirmer qu’une telle série entière définit une solu
tion, il suffit de vérifier que son rayon de convergence est strictement positif.
En effet, les calculs qui précèdent, menés par équivalences, ne sont valables
que si R > 0.
10.4 Exercices d’apprentissage 423
Le rayon de convergence R de la série entière précédente est au moins égale à 1 car ses
coefficients constituent une suite bornée L Par les calculs qui précèdent, la fonction S est
donc solution sur ] —1 ; 1 [ de l’équation (E). Il reste à exprimer celle-ci.
Pour t e ] — 1 ; 1[, on peut par convergence absolue et sommation par paquets séparer
la somme en deux
+oo +oo +oo +oo . ,
Exercice 6
Résoudre sur IR l’équation
et
(E):y"-2y'+y=^.
Solution
L’équation (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants
d’équation caractéristique r2 — 2r + 1 = 0 de racine double 1. La solution générale de
l’équation homogène s’exprime
A/(t)et + y'^té =0
A'(i)e* + y'(t)(t + l)e4 = -2.
1+
1. Le rayon de convergence est exactement 1 si ûq ou ai est non nul et +00 sinon car il s’agit alors
de la série entière nulle.
424 Chapitre 10. Équations différentielles
= et
Exercice 7 *
Déterminer les solutions sur R du système différentiel
x" — 3a; + y
(S): \y" = 2x.+ 2y.
Solution
méthode
On adapte au contexte la démarche de résolution des systèmes différentiels
d’équation X' = AX.
Le système (S) s’exprime matriciellement sous la forme X" = AX avec
4=g 2) *=0-
Le polynôme caractéristique de la matrice A est xa = X2 — SX + 4, ses valeurs propres
sont 1 et 4 et les sous-espaces propres associés sont
1. L’objectif est de déterminer une solution particulière et non toutes les solutions : pour cette raison,
on se contente de trouver une solution convenable.
10.5 Exercices d’entraînement 425
0\
et
4/
L’équation X" — AX est alors équivalente à l’équation Y" = DY avec Y = P lX. En
notant yi et y2 les coefficients de la colonne Y
" = DY <=> H =
{y2 = 4z/2
( 2/1 (t) = X^e* + Mie-f
12/2(t) = A2e2t + /z2e-2t avec (Ai, A2,/Z!,/z2) e R4-
méthode
2 t ,
La norme euclidienne d’une colonne X vérifie ||X|| = XX. Il suffit de dériver
cette expression pour en étudier la constance.
Soit X une solution du système différentiel X' — AX. Par dérivation d’un produit
matriciel
fxx)' = Çx^x + 'xx'.
La transposition étant une application linéaire, on a = t(X') et donc
1 1 0\
P= et D=
1 0 4/
L’équation X" — AX est alors équivalente à l’équation Y" — DY avec Y = P rX. En
notant y\ et y? les coefficients de la colonne Y
" = dy [y'îr^
[y2 = 4z/2
, = Aie*+ /z1e-*
avec (Ax, A2,/zi,/i2) E R4.
[7/2(i) = A2e2* +/z2e“2*
On exprime ensuite la solution générale X par la relation X = PY
x(t) — A^ + jtzie * + A2e2* + /i2e 2t
avec (Ai, A2,/zi,^2) G R4.
y(P) = -2Aie* - 2/ixe-* + A2e2* + /z2e-2*
L’ensemble des solutions est ici un espace vectoriel de dimension 2x2 = 4.
Exercice 8 **
On munit l’espace des colonnes A4n j(R) de sa structure euclidienne canonique.
Soit A G A4n(R). Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) la matrice A est antisymétrique ;
(ii) chaque solution X du système différentiel X' = AX est de norme constante.
Solution
méthode
2 j. ,
La norme euclidienne d’une colonne X vérifie ||X|| = XX. Il suffit de dériver
cette expression pour en étudier la constance.
Soit X une solution du système différentiel X' = AX. Par dérivation d’un produit
matriciel
px)' = pJ'x + W.
La transposition étant une application linéaire, on a (*X)/ = t(X/) et donc
*Xo(U + A)Xo = 0.
426 Chapitre 10. Équations différentielles
méthode
La matrice M = lA + A est symétrique réelle, il suffit de constater la nullité
de ses valeurs propres pour affirmer que cette matrice est nulle.
Soit À une valeur propre de M et Xq 0 un vecteur propre associé.
Solution
L’équation (E) est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2.
Soit y une solution de l’équation (B) possédant une infinité de racines.
méthode
Pour montrer que y est la fonction nulle, on montre qu’il existe a G [0 ; 1]
vérifiant y (a) = y'(a) = 0. En effet, la fonction y et la fonction nulle seront
alors solutions d’un même problème de Cauchy : l’unicité de la solution à un
tel problème (Th. 6 p. 412) permettra de conclure.
La fonction y admettant une infinité de racines, il est possible de former une suite (xn)
constituée de racines deux à deux distinctes de la fonction y. Puisque la suite (æn) est
une suite d’éléments du compact [0 ; 1], on peut en extraire une suite convergente (^(fc))
de limite a E [0 ; 1 .
Pour tout k E N, on a y(%<p(k)) = 0 et l’on obtient à la limite y Ça) = 0 par continuité
de y. De plus, en appliquant le théorème de Rolle1 entre les deux racines distinctes x^k)
et x^fk+i), on peut introduire une valeur intermédiaire Cfc vérifiant y'(ck) = 0. Par enca
drement, la suite (cfc) tend vers a et par continuité de y' on obtient aussi y' (a) = 0.
Finalement, la fonction y est solution du problème de Cauchy :
f y" + pW + q(t)y = o
\y(a) = 0 et y'(a) = 0.
1. On peut aussi montrer que y'(a) est nul en observant que ce nombre est la limite du taux de
variation entre a et æ<p(fc) ■ La démarche en cours a l’avantage de pouvoir être généralisée à des équations
d’ordres supérieurs.
10.5 Exercices d'entraînement 427
Or la fonction nulle est aussi solution de ce problème de Cauchy et celui-ci possède une
solution unique : on peut identifier y et la fonction nulle.
Exercice 10 **
On étudie l’équation différentielle
Solution
(a) L’équation (E1) est une équation différentielle linéaire homogène du second ordre :
ses solutions constituent un plan vectoriel.
méthode
|| À l’aide d’une intégrale, on peut exprimer f' à partir de f" et donc de f.
La fonction f' est de classe C1 ce qui permet d’écrire, pour x G [0 ; +oo[,
(b) méthode
|| Si £ 0, on montre par comparaison que la fonction / tend vers ±oo en +oo.
Montrons que la limite £ est nulle en raisonnant par l’absurde.
Si £ > 0, il existe A G [0 ; +oo[ assez grand tel que f'(x) £/2 pour tout x A. Par
croissance de l’intégrale, on a alors
(c) méthode
Lorsque f et g sont solutions de l’équation (E) : y” + a(t)y' + b(t)y = 0, leur
wronskien w est solution de l’équation w' + a(t)w = 0 (Th. 10 p. 414).
Puisque les fonctions f et g sont supposées bornées, l’étude qui précède assure que leurs
dérivées sont de limites milles en +oo. La fonction w est alors aussi de limite nulle en +oo.
On en déduit que la fonction w est constante égale à 0 et donc que les fonctions f et g
sont liées.
Sachant que l’ensemble des solutions de l’équation (E) est un plan vectoriel, cette étude
permet d’assurer l’existence de solutions non bornées à cette équation.
Exercice 11 ***
On considère l’équation différentielle
(Æ/J : y" - q(x)y = 0
avec ç: R —> R une fonction continue et positivé. .
(a) Soit y une solution de (Eh) sur R. Êtüdier lâÿîè » A
si 2/(0) = 2/(1) 0 alors la fonction y est nulle sùr R
(b) Soit 2/1 et 7/2 deux solutions de (Eh) telleé que •'«sSïwjw»
.V
1. Ce problème n’est pas un problème de Cauchy mais un problème de conditions aux limites :
l’existence et l’unicité d’une solution n’est pas garantie !
428 Chapitre 10. Équations différentielles
(c) méthode
Lorsque f et g sont solutions de l’équation (E) : y" + a(t)y’ + b(t)y = 0, leur
wronskien w est solution de l’équation w' + a(t)w = 0 (Th. 10 p. 414).
Puisque les fonctions f et g sont supposées bornées, l’étude qui précède assure que leurs
dérivées sont de limites milles en +oo. La fonction w est alors aussi de limite nulle en +oo.
On en déduit que la fonction w est constante égale à 0 et donc que les fonctions f et g
sont liées.
Sachant que l’ensemble des solutions de l’équation (E) est un plan vectoriel, cette étude
permet d’assurer l’existence de solutions non bornées à cette équation.
Exercice 11 *** “ j
On considère l’équation différentielle . ,
(Eh) : y” - q(x)y = 0 .
1. Ce problème n’est pas un problème de Cauchy mais un problème de conditions aux limites :
l’existence et l’unicité d’une solution n’est pas garantie !
10.5 Exercices d'entraînement 429
Solution
(a) La fonction z = y2 est deux fois dérivable avec pour tout x réel
z”(x) = 2y"(x)y(x) + 2(t/(z))2 = 2g(a:)(z/(x))2 + 2{y'(x))2 0.
(b) méthode
Il suffit d’établir que les fonctions t/i et 7/2 sont linéairement indépendantes car
on sait que l’ensemble des solutions de l’équation (Eh) est un plan vectoriel.
Soit (Ai, A2) € R2. Supposons Ait/i + A27/2 = 0. On a pour tout x réel
Ait/i(x) + A2t/2(z) = 0.
En évaluant en x = 0, on obtient A27/2(0) = 0. Or la fonction 7/2 n’est pas la fonction nulle
car 7/2(1) / 0- ?ar l’étude qui précède, on sait alors (7/2(0), 2/2(1)) (0,0) et puisque 2/2(1)
est nul, on a nécessairement 7/2(0) 7^ 0. On en déduit A2 — 0. Un raisonnement analogue
donne Ai = 0 en exploitant 7/1 (1) 0.
Finalement, la famille (7/1,7/2) est libre et constituée de deux éléments du plan des
solutions, c’est donc une base de l’espace des solutions.
(c) L’équation (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2. Soit yp une solu
tion particulière de celle-ci. La solution générale de l’équation (E) sur R s’écrit
y(x) = yP(x) + Ai7/i(x) + A27/2(z) avec (Ai,A2)eR2.
Cette solution vérifie y(0) = 7/(1) = 0 si, et seulement si,
(1/p(0) + A2t/2(0) = 0
Vp(1) + Ait/i(1) = 0.
430 Chapitre 10. Équations différentielles
Ces deux équations déterminent complètement Ai et A2 puisque y y (1) et 3/2(0) sont non
nuis. Il existe donc une unique solution à l’équation (E) vérifiant les conditions imposées.
Exercice 12 *
Résoudre sur R l’équation q
(E) : (1 + ex)y" + 2exy' + (2ex + l)y = ex
Solution
méthode
Pour résoudre cette équation par changement de fonction inconnue, on in
troduit une fonction y deux fois dérivable et la fonction z qui lui est liée. En
exprimant les dérivées de z en fonction de celles de y (ou l’inverse), on retrans
crit l’équation étudiée de la fonction inconnue y en une équation équivalente de
la fonction inconnue z. Cette dernière est en principe plus simple à résoudre.
Soit y : R —> R une fonction deux fois dérivable et z : R -> R la fonction définie par
On remarque l’identité
La fonction y est donc solution de (E) si, et seulement si, z est solution de l’équation
Ici, a = 1 n’est pas racine de l’équation caractéristique, on peut trouver une solution
particulière de la forme zp(x) — Cex. Après des calculs évidents, on obtient C = 1/2.
La solution générale de l’équation (E1) sur R est alors
Exercice 13 **
Résoudre sur ]0 ; +oo[ l’équation différentielle
Solution
Soit y. ]0 ; +oo[ —» R une fonction deux fois dérivable et z\ ]0 ; +oo[ —> R la fonction
déterminée par
z(x) = x~ay(x) pour tout x > 0.
La fonction z est deux fois dérivable.
méthode
On exprime les dérivées de y en fonction de celles de z afin de directement
substituer dans l’équation (E).
Pour tout x > 0
y(x) = xaz(x)
y'(x) = xaz'(x) + axa~rz(x)
y"(x) — xaz"(x) + 2axoc~1 z' (x) + ot(ct — l)xa~2z(x).
Ainsi, la fonction y est solution de l’équation étudiée si, et seulement si, z est solution
de l’équation z" — z — 0. Cette dernière est une équation différentielle linéaire homogène
d’ordre 2 à coefficients constants d’équation caractéristique r2 — 1 = 0 de racines ±1. Sa
solution générale1 est z(x) — Xex + p,e~x avec (A,/z) G R2. On peut alors conclure que
la solution générale de (F) sur ]0 ; +oo[ s’exprime
Exercice 14 **
On étudie sur ]0; 1[ l’équation
(E) : x(l - x)y" + (1 - 3x)y' -y = 0. y
(a) Rechercher une solution non nulle ip développable en série entière.
(b) Résoudre l’équation par le changement de fonction inconnue y(x) = p(x)z(x).
Solution
(a) Soit S la somme de la série entière ^2 an.xn de rayon de convergence R > 0. Après
des calculs analogues à ceux vus dans le sujet 5 p. 421, on a pour tout x € ]— R ; _R[
+oo
x(l — x')S"(x) + (1 — 3x)S'(x) — S(x) = (n + l)2(an+i - an)xn.
n=0
En choisissant une suite (an) constante, on détermine une solution de l’équation différen
tielle. Plus précisément, si l’on choisit la suite constante égale à 1, la série entière
est de rayon de convergence 1 et sa somme
+oo
S(x) = £ x" 1
n=0
1—X
est solution sur ]—1 ; 1 [ (donc a fortiori sur ]0 ; 1[) de l’équation (E).
(b) Soit y: ]0 ; 1[ -> R une fonction deux fois dérivable et z: ]0 ; 1[ —> R la fonction
déterminée par
z(x) = (1 -x)y(x).
La fonction z est deux fois dérivable avec
/(x) = (1 - x)y'(x) - t/(x)
z"(x) = (1 - x)y"(x) - 2y'(x).
On constate alors
x(l — x)y”(x') + (1 — 3x)y'(x) — yÇx) — 0 <=> xz"(x) + z'(x) = 0.
1. Ou, et c’est équivalent, z(x) = achi + /3shrr avec (a,/3) g R2.
méthode
L’équation différentielle obtenue en l’inconnue z apparaît comme une équation
différentielle linéaire homogène d’ordre 1 en la fonction inconnue z'.
Après résolution, la solution générale de l’équation en la fonction inconnue z' est
Exercice 15 *
Résoudre sur R^ l’éqùâtïôn
{É} : x2y' + 3xy' + y = 0
en posant x = e*
Solution
méthode
Résoudre une équation différentielle en la fonction inconnue y de la variable x
par un changement de variable déterminé par une relation x = </>(£) consiste en
l’introduction d’une nouvelle fonction inconnue z s’exprimant en la nouvelle
variable t et liée à la fonction initiale par la relation « y(x) = z(t} » 2.
Soit y. x y(x) une fonction définie et deux fois dérivable sur R^_. Posons z: 11-> z(t)
la fonction définie sur R par la relation
Par composition, la fonction z — y o </> est deux fois dérivable. Exprimons les dérivées
de y en fonction des dérivées de z afin de substituer leurs expressions dans l’équation.
En inversant le changement de variable, on peut écrire y(x) = z(lnx) pour tout x > 0 et
alors1
2/'(a?) = — /(lux)
x
y"{x) = —^z'(lna?) + -^z"(lnx).
x2* x2
On en déduit la transformation d’équation qui suit
L’équation (Ez) est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2 à coefficients
constants d’équation caractéristique r2 + 2r + 1 — 0 de racine double —1. La solution
générale de cette équation est
Exercice 16 **
Résoudre sur R l’équation
1. Lors du calcul de y", on prend garde à ne pas oublier de dériver un produit en plus de la compo
sition.
2. Plus généralement, on appelle équation d’Euler les équations de la forme x2y” +axy'(x) + by(x) = 0
avec a, b G R. Par le changement de variable x = e4, il est possible de les résoudre sur en les
transformant en équations à coefficients constants. On peut aussi les résoudre sur RI par le changement
de variable x = —e4.
10.5 Exercices d’entraînement 435
Solution
méthode
Le changement de variable exprime la nouvelle variable en fonction de la va
riable initiale. Il faut renverser celui-ci en prenant appui sur une bijection
réciproque.
En choisissant t dans l’intervalle I — ] —tt/2 ; tt/2[, on a l’équivalence
La fonction de changement de variable est alors l’application <£: I -> R définie par
</>(t) — tant. Il s’agit d’une bijection de classe C2.
Soit y: x y(x) une fonction définie et deux fois dérivable sur R. Posons z \ t z(t)
la fonction définie sur I par
Par composition, la fonction z = y o cj) est deux fois dérivable. Pour tout x G R
y(x) = z(arctanx')
.. . z'(arctan x)
V (*) = 1+X2
2x 1
y"(x) =------------- 2z/(arctan;r) ------------ 2 ^(arctan a;).
(14-a;2) (14-a;2)
méthode
On sait
.
cos(arctanx) — X
. 1
et • / X
sin arctan x)A = —===.
V 7 VÏT^2 a/ÎT^2
On en déduit
1 — a;2 2a;
cos(2 arctan ad = ------ et sin(2 arctan x) = ——
1 4- x2 1 + x2
436 Chapitre 10. Équations différentielles
La solution générale de l’équation sur R s’exprime alors (en remplaçant 2/z par /z ce
dernier parcourant encore R)
A(1 - x2} + yx ~
y(x) =---- —— ------- avec (A, ju) € R .
1 + x£
Exercice 17 *
Résoudre sur des intervalles à préciser l’équation différentielle
Solution
C’est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants définie sur
les intervalles Ik — ]—tt/2 + kit ; tt/2 + À:7r[ (avec k E Z). Son équation caractéristique
est r2 + 1 = 0 de racines ±i. La solution générale de l’équation homogène est
Par la méthode de variation des constantes (Th. 11 p. 414), on détermine une solution
particulière de la forme
cos 27 sin 27 A
( — sin x cos x J
est inversible.
méthode
Ce système peut être résolu en opérant des combinaisons d’équations visant à
isoler respectivement A'(x) et y'(x).
Les combinaisons cosxx (1)—sinarx(2) et sinxx(l)+cosa:x (2) donnent respectivement
, sina: .. .
A (a;) —-------- et y (x) = 1.
cos a:
Les fonctions A et y définies sur Ik par
î/(x) = In ]cosx| cosæ + xsinx + Afc cosx +/Zfcsina; avec (A*,,/Zfc) G R2.
Exercice 18 **
Soit f : R —> R une fonction continue. Exprimer à l’aide d’une intégrale la solution
de l’équation différentielle
(£) : y" 4- y = f(x)
vérifiant les conditions initiales j/(0) — y'fi) — 0.
Solution
L’équation (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 : on est assuré de
l’existence et de l’unicité d’une solution au problème de Cauchy posé (Th. 6 p. 412).
Comme dans le sujet 17 p. 436, la solution générale homogène est
méthode
Par le théorème fondamental de l’intégration, on peut exprimer une primi
tive F d’une fonction continue f définie sur un intervalle I à l’aide d’une
intégrale :
F(x) = / f(t)dt pour a choisi dans Z.
Ja
Exercice 19
Résoudre sur R l’équation différentielle
Solution
méthode
L’équation différentielle étudiée est de la forme a{t)y' + b(t)y = c(t) avec
a,b,c des fonctions définies et continues sur R. Cependant, le facteur de y'
s’annule en t = 0 ce qui empêche de résoudre directement l’équation sur R :
on commence par résoudre celle-ci sur I = RÜj. ou 7 = RI avant de réaliser un
raccord des solutions.
Sur I, l’équation (E) équivaut à l’équation différentielle linéaire d’ordre 1
, 1
y =
( t2 4- At si t > 0
ÿ(i) = ^ + Vi si t < 0.
La fonction y est alors dérivable sur R et solution de l’équation étudiée sur R^_, sur RL
et aussi en 0.
Finalement, la solution générale de (E) sur R est 7/(t) — t2 + At avec A G R.
méthode
Souvent le raccord des solutions conduit à l’égalité des constantes exprimant
la solution de part et d’autre du point d’annulation de a. Cela n’a cependant
rien d’automatique : il existe des équations différentielles conduisant à des
conclusions différentes 2.
1. Les constantes sur les deux intervalles ne sont pas a priori égales.
440 Chapitre 10. Équations différentielles
Exercice 20
Résoudre sur ]0 ; +oo[ l’équation
tki(t)y' + y = 0.
---------------- —......... .............................................. ................ . ............. .................................... .................. '
Solution
méthode
Dans l’équation (E), le facteur de y' s’annule pour t = 1 : on résout d’abord
l’équation sur les intervalles ]0 ; 1[ et ]1 ; +oo[ avant d’opérer un raccord des
solutions obtenues.
Sur l’intervalle I = ]0 ; 1 [ ou ] 1 ; +oo[
(B) y’ =
tint
Sachant
f dt
/ —-— = — In Int
J tint 1 1
la solution générale de (E) sur I s’exprime
y(t) = avec A e R.
Soit y. ]0; 1[ U ]1 ; +oo[ —> R une fonction solution de l’équation (£?) sur chacun des
deux intervalles ]0;l[et]l;+oo[. Il existe deux constantes réelles A et X' telles que
2_
si t e ]1 ; +oo[
I
Int
=
si t e ]0 ; 1[.
Int
Étudions s’il est possible de prolonger y par continuité en 1.
On a
si A 0 A ±oo si A' 7^ 0
et y(t) = ------------ » <
si A = 0 Int t-+i- 0 si A'= 0.
La fonction y peut être prolongée par continuité en 1 si, et seulement si, A = A' = 0. La
fonction y est alors simplement la fonction nulle sur ]0 ; +oo[. Inversement, cette fonction
est évidemment solution de (E) et l’on peut conclure que c’est la seule solution de (Æ?)
sur ]0 ; +oo[.
Exercice 21 **
Résoudre sur R l’équation
(£?) : (t - l)y" - ty' + y = 0
en commençant par rechercher deux solutions « apparentes ».
Solution
méthode
Il est rapide de vérifier si les fonctions définies par e4, e-4, t, t2 (voire 1/t) sont
solutions de l’équation (F) : ce sont de bons candidats à essayer !
Les fonctions y? et définies par ç?(t) — t et V>(t) = e4 sont solutions de l’équation {E)
sur R et celles-ci sont linéairement indépendantes.
442 Chapitre 10. Équations différentielles
méthode
On ne peut pas conclure immédiatement à la description de l’ensemble des
solutions de l’équation (E) car le facteur de y" s’annule en t = 1. L’équation
(E) n’est équivalente à une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2
résolue que sur les intervalles ]—oo ; 1[ et ] 1 ; +oo[ : on résout d’abord l’équation
sur ces intervalles puis on réalise un raccord des solutions.
Sur I — ]—oo ; 1[ ou ]1 ; +oo[, l’ensemble des solutions de (E) est un plan vectoriel dont
les fonctions <p et ip constituent une base. La solution générale de (E) sur I est
Soit y une fonction solution de (E) sur chacun des deux intervalles ]—oo ; 1[ et ]1 ; +oo[.
Il existe des constantes réelles A, A',/z et y' telles que
Xt + yE si t G ]—oo ; 1[
y(t) = <
X't + y'e1 si t G ]1 ; +oo[.
A + /ze = A + y e.
X + ye* si t G ]—oo ; 1[
y'(t) = <
A' + y'e1 si t G ]1 ; +oo[
et donc
y'(t)------> A + ye et y'(t)------j-> A' + y'e.
t 1 ~~
La fonction y est dérivable à droite et à gauche en 1 avec
Compte tenu de la condition de continuité, ces deux nombres sont égaux et la fonction y
est dérivable en 1. Aussi
ye1 si t G ]—oo ; 1[
y"(t) =
y'e* si t G ]1 ; +oo[
et
y”(t)------ > ye et y"(t)------ > y'e.
t-+i~ t->i+
10.5 Exercices d’entraînement 443
Pour que la fonction y soit deux fois dérivable en 1, il faut y = /z' et alors la condition
de continuité donne À — X'.
Inversement, si ces conditions sont vérifiées, la fonction y s’exprime
y(t) — Xt + ye*1 pour tout t G R
et celle-ci est effectivement solution de (E) sur R.
Finalement, la solution générale de (E) sur R est
y(t) = Xt + ye* avec (A, y) G R2.
Exercice 22 *
Soit a G R. Calculer l’exponentielle de la matrice
. /O —a\
A= n .
\ct. 0J
Sinàilnri i iii ..........................................iinirmî mil t ' '■ b1''!' ' "r " u ii»iüiiiii»riiM.MM«M»»MMMMwniiiiiiii rit
Solution
méthode
Le calcul de l’exponentielle d’une matrice passe souvent par le calcul des puis
sances de cette matrice. On peut pour cela réduire la matrice ou, et c’est
souvent très efficace, exploiter un polynôme annulateur.
On peut écrire A = a J avec
J=(Q
V °/
On observe J2 = —12 ce qui permet un calcul facile des puissances de J selon la parité
de l’exposant. On en déduit
A2p = (—l)pQ!2pI2 et A2p+1 = (-l)pct2p+1 J pour tout p G N.
On peut alors exprimer l’exponentielle de A en séparant la somme en deux selon la parité
de l’indice (ceci est possible car il y a absolue convergence) :
+00 1 +00 . +00 .
Exercice 23 *
Soit A G A4n(C). Établir det(eA) = etr^A\
Solution
méthode
La propriété est facile à obtenir pour une matrice triangulaire et les matrices
complexes sont toutes trigonalisables.
En passant à la limite quand N tend vers l’infini, on obtient que la matrice exp(A) est
semblable à la matrice exp(T) :
exp(A) = Pexp(T)P-1.
/ N \
exp(T) = lim
N—>+oo
(0) eA
Exercice 24 *
Soit A G A^n(R). Montrer que eA G K [A].
10.5 Exercices d'entraînement 445
Solution
Notons pour commencer que eA n’est pas immédiatement un polynôme en A puisque
cette matrice est définie par une somme infinie.
méthode
|| On observe que R [A] est une partie fermée.
L’ensemble R [A] des polynômes en A est un sous-espace vectoriel de A4n(R). Or tous les
sous-espaces vectoriels de dimensions finies sont topologiquement fermés (Th. 6 p. 205).
La matrice eA est limite d’une suite de polynômes en A :
TV N
eA = lim 5^ — Ak avec — Ak e R[A].
N-H-oo^fc! kl
k=0 k=0
La matrice eA est donc élément de R [A] car une partie fermée contient les limites de ses
suites convergentes.
méthode
|| On exprime la solution générale de l’équation avec une exponentielle.
Soit X une solution sur R de l’équation X' = AX. En posant Xo = A?(0), on peut
exprimer cette solution (Th. 16 p. 417) : X(t) = etAXo pour tout t € R.
Nous allons montrer que la matrice etA est combinaison linéaire des matrices In et A.
Par hypothèse A2 est combinaison linéaire des matrices In et A. En multipliant par A, on
obtient que A3 est combinaison linéaire des matrices A et A2 donc aussi des matrices In
et A. En raisonnant par récurrence, on montre1
Soit t G R. Par combinaison linéaire, les sommes partielles de la série définissant etA sont
éléments de l’espace Vect(In, A). Or cet espace est de dimension finie et donc topologi
quement fermé : il contient les limites de ses suites convergentes. En particulier, etA est
élément de Vect(In, A). On peut ainsi écrire
Solution
Notons pour commencer que eA n’est pas immédiatement un polynôme en A puisque
cette matrice est définie par une somme infinie.
méthode
|| On observe que R[A] est une partie fermée.
L’ensemble R [A] des polynômes en A est un sous-espace vectoriel de M.n (R). Or tous les
sous-espaces vectoriels de dimensions finies sont topologiquement fermés (Th. 6 p. 205).
La matrice e71 est limite d’une suite de polynômes en A :
La matrice eA est donc élément de R [A] car une partie fermée contient les limites de ses
suites convergentes.
Exercice 25**
Soit A G A4n(R) une matrice annulant un polynôme réel de degré 2 :
/ ; '.
Justifier que chaque solution de l’équation X' — AX prend ses valeurs dans un plan j
vectoriel.
Solution
méthode
|| On exprime la solution générale de l’équation avec une exponentielle.
Soit X une solution sur R de l’équation X' = AX. En posant Xo = A?(0), on peut
exprimer cette solution (Th. 16 p. 417) : X(t) — etAXo pour tout t G R.
Nous allons montrer que la matrice etA est combinaison linéaire des matrices In et A.
Par hypothèse A2 est combinaison linéaire des matrices In et A. En multipliant par A, on
obtient que A3 est combinaison linéaire des matrices A et A2 donc aussi des matrices In
et A. En raisonnant par récurrence, on montre1
Soit t G R. Par combinaison linéaire, les sommes partielles de la série définissant etA sont
éléments de l’espace Vect(In, A). Or cet espace est de dimension finie et donc topologi
quement fermé : il contient les limites de ses suites convergentes. En particulier, etA est
élément de Vect(In, A). On peut ainsi écrire
On a alors
X(t) = etAX0 = A(t)X0 + v(t)AX0 G Vect(X0, AX0).
La solution X prend effectivement ses valeurs dans un plan1.
(X' = AX
\X(0) = Xo
X(t) = exp(M)X0.
On souhaiterait justifier que la matrice exp(M) est à coefficients positifs mais on est
quelque peu embarrassé par les coefficients diagonaux de la matrice A dont on ignore le
signe-
méthode
|| Lorsque A et B G jMn(K) commutent, on sait exp(A + B} = exp(A) exp(.B).
Sachant que les matrices A et AIn (pour A un réel) commutent, on peut écrire pour tout t
réel
On en déduit
exp(M) — e~tX exp(t(A + AIn)).
On choisit alors A G R+ assez grand pour que tous les coefficients de la matrice A + AIn
soient positifs. Les puissances de cette matrice sont alors à coefficients positifs et, par
somme et limite de matrices à coefficients positifs, l’exponentielle de la matrice t(A+AIn)
est à coefficients positifs pour tout t 0. On en déduit que les coefficients de la ma
trice exp(tA) sont positifs pour tout t 0. Enfin, la colonne Xq étant à coefficients
positifs, les valeurs prises sur R+ par la fonction X sont des colonnes à coefficients posi
tifs.
1. Selon que la famille (Xq, AXq) est libre ou liée, l’espace Vect(Xo, AXq) est un plan ou seulement
inclus dans un plan.
10.6 Exercices d'approfondissement 447
Exercice 27 *
Soit f: R —> R une fonction de classe C2 telle que f + f" 0. Montrer
Solution
méthode
|| Par résolution d’une équation différentielle, on exprime f en fonction de f+f".
(E) : y" + y = g.
La fonction f est donc de cette forme. Après simplifications, on a pour tout réel x
z-æ+TT pX
f(x + %) + f(x) = / <y(t) sin(a; + ir — t)dt + / g(t) sin(ar — t) dt
Jo Jo
/■X+tT pX
= / ^(t) sin(t — x} dt + / g(t) sin(a; — t) dt.
Jo Jo
Pour tout t G [a; ; a; + %], on a sin(t — a?) > 0. Puisque par hypothèse la fonction g est
aussi positive, on obtient l’inégalité voulue par intégration bien ordonnée d’une fonction
positive.
Exercice 28 ** " |
Soit f : R —> R une fonction continue et bornée et a € R^_. I
Montrer qu’il existe une unique solution bornée à l’équation différentielle I
Solution
L’équation (E) est une équation différentielle à coefficients constants. Les réels a et —a
sont les solutions de son équation caractéristique. Sa solution générale homogène est
méthode
On obtient des fonctions A et p convenables par des primitives exprimées par
des intégrales. Pour faciliter l’étude à venir, on choisit d’exprimer ces primitives
par des restes d’intégrales convergentes.
La fonction f étant bornée, la fonction t i-> f(t)e~at est intégrable sur [0 ; +oo[. Par
le même argument, la fonction t i-> /(i)eQt est intégrable sur ]—oo;0]. On peut alors
introduire les primitives convenables données par
=
1 /‘+00
/(t)e-atdt et
1
p(x) = — /
rx /(i)eQtdi.
Cette solution particulière est bornée. En effet, si l’on introduit M la borne supérieure
de |/|, on a
+oo
Me-«læ-t| dt = M /
Z-oo
e~a|u|du.
(£?) : y” + f(x)y 0.
/ |/(£)| dt-
Jx\
Solution
(a) méthode
|| Un zéro de g qui n’est pas isolé est un point en lequel g et g' s’annulent.
Soit a un zéro de la fonction g. Si, par l’absurde, ce zéro n’est pas isolé, il existe une
suite (xn) de zéros de g distincts de a et convergeant vers a. Puisque g(xn) = 0, on a
9'(a) = lim
æ->a X — a
= iim
n—>+oo
^4 -jW
Xn — CL
= o.
x^a
La fonction g est donc solution de l’équation (E) vérifiant les conditions initiales g(d} = 0
et g'(a) = 0 . Or la fonction nulle est aussi solution de ce problème de Cauchy et, par
unicité de la solution à un tel problème, on peut conclure que g est la fonction nulle. Ceci
est exclu.
(c) méthode
|| On emploie l’identité qui précède en x — c maximisant x |p(æ)|-
La fonction g est continue sur le segment [aq ; rc2], elle y est donc bornée et il existe c
appartenant à ]xi ;x2[ tel que, pour tout x G faq ;a:2],
rc rX2
s$(x2-c)/ (t - aq)|/(t)|Mdt + (c - aq) / (x2 - t)|/(i)|Mdt
J æl ' V ' JC ' V /
S^C- æl ^æ2—C
ræ2
(x2 - c)(c-xx)M / |/(t)|dt.
J Xi
on obtient
10.6 Exercices d'approfondissement 451
Exercice 30 ***
On étudie l’équation différentielle
r.^, et
J1 J1 x x
Solution
(a) Soit 52 anXn une série entière de rayon de convergence R > 0 et de somme S. La
fonction S est définie et de classe C°° sur ]—R ; R[ et
+oo 4-oo 4-oo
xS"(x) + S'(x) 4- S(x) = x ^(n 4- l)nan+ixn-1 4- ^(n + l)an-i-i^n 4- anxn
n=l n=0 n=0
4-oo
= 52((n + l)2an4-l + an)xn-
71 = 0
Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, la fonction S est solution
de l’équation (E) sur ]— R-, _R[ si, et seulement si,
méthode
|| On montre que la fonction 99 est monotone et bornée.
La fonction 9? est dérivable et puisque f est solution de l’équation différentielle (£?),
on a pour tout x réel
ç>'(a;) = 2xff (x) f"(x) + /,2(z) + 2f'(x)f(x)
= 2/'(x)(xf"{x} + /'(a;) + /(x)) - //2(z) = -f'2(x).
La fonction est donc décroissante. De plus, elle est clairement positive sur R+, elle
admet donc une limite finie en +00.
(c) Puisque la fonction 99 possède une limite finie en +00, elle est bornée au voisinage
de +00. Or pour x > 0
(d) La fonction x 1-» — f'2(x) est de primitive 92 qui admet une limite finie en +00 :
son intégrale sur [1 ; +00 [ converge.
Pour obtenir la convergence de la deuxième intégrale, on montre une intégrabilité en
exploitant l’inégalité 2ab < a2 + b2,
f'(x)f(x) = ||Z(^)| (Vxf'Çx))2 + (/(x))2 = 9?(ar)
x æ3/2 2x3/2 2æ3/2
La fonction 92 étant bornée au voisinage de +00, cette domination assure l’intégrabilité
sur [1 ; +00 [ de la fonction x i-> /'(æ)/(x)/x.
méthode
On montre la convergence de la troisième intégrale en constatant la conver
gence de la somme des trois.
La fonction primitive x i-> —/,(x)/(x) admet une limite nulle en +00 car f y est bornée
et /' de limite nulle. On a donc la convergence de la somme des trois intégrales ce qui
produit la convergence de la troisième intégrale.
10.6 Exercices d’approfondissement 453
/■+“ xf\x)+r(x)
X
Or cette intégrale est la somme de deux intégrales convergentes : c’est absurde !
On en déduit que la fonction cp est de limite nulle en 4-00 puis que f est aussi de limite
nulle en 4-oo car on a déjà vu |/(a?)| y/tpÇx').
Exercice 31 ***
On étudie l’équation différentielle définie sur R -
(E) : 4- an-1(x)y^n~1') 4-----F a^x^y' 4- a0(x)y = 0
avec üq, ai,..., an-i des fonctipns continues de R dans R.
Soit xq un réel. Montrer qu’il existe a > 0 tel que toutes les solutions non milles de
l’équation (^" s’ârimilênt aiï plüs n — 1 fois dans l’intervalle [xq — a ; xo 4- d].
Solution
La difficulté de ce sujet réside dans l’uniformité voulue de a : on souhaite déterminer
une valeur de a qui soit convenable pour toutes les fonctions solutions non milles de (E).
méthode
Par l’absurde, on construit une suite convergente de fonctions contre-exemples
dont la limite provoque une contradiction.
Par l’absurde, supposons qu’un tel a n’existe pas. En prenant a = 1/p > 0 avec p e N*,
on peut introduire une fonction yp non nulle, solution de l’équation (E) et s’annulant au
moins n fois dans l’intervalle Ip = [tq — 1/p ; %o 4- 1/p].
Notons S l’espace des solutions de l’équation (E). C’est un espace de dimension finie
égale à n que l’on peut normer, par exemple, par la norme1 N définie par
Quitte à considérer la fonction Pp/N^Pp) au lieu de yp, on peut supposer les fonctions yp
toutes de norme 1. La suite des fonctions (pp) est alors une suite bornée de l’espace de
dimension finie S. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une
suite convergente (p<p(p))- La limite de celle-ci est une fonction poo, non nulle car de
1. Cette norme a pour intérêt de traduire (sur le segment I\ = [xq — 1 ; xo +1]) la convergence uniforme
d’une suite de fonctions ainsi que la convergence des suites des fonctions dérivées jusqu’à l’ordre n — 1.
454 Chapitre 10. Équations différentielles
yM = y'(x0) = • • • = 7/(n-1)(a;o) = 0.
Or la fonction nulle est la seule solution de ce problème de Cauchy. C’est absurde car yx
n’est pas la fonction nulle.
CHAPITRE 11
Calcul différentiel
E,E',E" et F désignent des espaces vectoriels réels de dimensions finies. Ces espaces
peuvent être normés et le choix des normes est sans incidence sur la suite de l’étude.
1. Tout point de U est centre d’une boule incluse dans U : ceci assure que la fonction f est définie
dans toutes les directions au voisinage d’un point où elle est définie.
2. On devrait écrire /((xi, • • • , xp)) au lieu de /(xi,... ,xp), on commet ici un abus de notation.
456 Chapitre 11. Calcul différentiel
Définition
On appelle j-ème application partielle de f en un point a — (ai,...,ap) de U l’ap
plication d’une variable réelle
Ainsi, et sous réserve d’existence, les dérivées partielles sont les dérivées des applications
partielles :
= df^*1’ ’ • •,Xj’ ’ ’ ’ ’Xn^-
JJJ
Cette dernière écriture signifie que, pour calculer une dérivée partielle, on dérive l’expres
sion f(xi,... ,Xj,... ,Xn) en considérant toutes les variables fixées, sauf Xj en laquelle
on dérive.
Lorsque / est une fonction de deux variables réelles notées x et y, ses dérivées partielles
sont notées
df t Êf
dx e dy
Sous réserve d’existence, celles-ci sont définies par :
t^o
y y t#0
Théorème 1
Si f,g: U -» R sont des fonctions de classe C1 alors, pour tout A G R, les fonctions
f + g et fg sont de classe C1. Si de plus la fonction g ne s’annule pas, le quotient
f/g détermine aussi une fonction de classe C1.
Théorème 2
Si les fonctions xi,... ,xp et la fonction f sont, des fonctions de classe C1 alors la
fonction composée
est de classe C1 et, pour tout i compris entre 1 et n, sa dérivée partielle d’indice i se
calcule par la formule . .....
En particulier, lorsque f est une fonction de deux variables réelles x et y, on peut intro
duire quatre dérivées partielles d’ordre 2 :
Définition
On dit que la fonction f : U C Rp —> R est de classe Ck si toutes ses dérivées partielles
d’ordre k existent et sont continues sur U.
Plus généralement, lorsque f est de classe Ck, l’ordre de dérivation n’importe pas dans
le calcul d’une dérivée partielle d’ordre k.
admet une limite finie quand t tend vers 0 (avec t 0). Cette limite est appelée
dérivée de f en a selon le vecteur h et est notée DflfÇa').
Soit e = (ei,..., ep) une base de E.
Définition
Lorsqu’elle existe, on appelle j-ème dérivée partielle de f en a dans la base e la
dérivée de f en a selon le vecteur ej. Celle-ci est notée djf(a).
Lorsqu’une base de E est fixée, il est usuel d’identifier la fonction f avec la fonction de p
variables réelles :
(xi,... ,æp) >-> /(aqei -I------ F xpep).
459
Les dérivées partielles de / dans la base e correspondent alors exactement aux dérivées
partielles :
df df
dxi ’ " ' ’ dxp
Théorème 4
Si f est différentiable en a alors f est dérivable en a selon tout vecteur h de E et
En particulier, f admet des dérivées partielles en a dans toute base (ei,..., ep) de E
et, pour tout j compris entre 1 et p,
Ainsi, la différentielle d’une fonction permet de calculer ses dérivées partielles et in
versement, les dérivées partielles permettent de calculer sa différentielle. En particulier,
lorsque f est différentiable en a, son développement limité à l’ordre 1 s’exprime
p
f(a + h) = f(a) + ^hjdjf{a) +o(/i).
j=i
(U^OE,E')
J' l «h d/(a).
Les fonctions constantes sont différentiables et leur différentielle est nulle en tout point.
Toute application linéaire f de E vers E' est différentiable et df (a) = f pour tout a E E.
C’est notamment le cas des applications suivantes :
— (xi,..., Xp) E Kp Xj pour tout j E [1 ;p] ;
— zEC Re(z) et z E C i-> Im(z) ;
— A E Mn>p(K) aij pour tout (i, j) E [1 ; n] x [1 ; p].
Lorsque f est une fonction d’une variable réelle, la différentiabilité équivaut à la dériva-
bilité. Différentielle et dérivée sont alors liées par la formule :
f'(a) = df (a) • 1 pour tout a E U.
Théorème 5
Si f,g: U E' sont différentiables alors la fonction Xf, pour tout A E K, et la
fonction f + g sont différentiables avec, pour tout a EU,
- -- ----- ■ ■■ ■ :
d(Af)(a) = Adf (a) et d(f + p)(a) = df (a) + dg(a).
■ ■ ■ ■ ■ ,• ■ ,__ _-■ - ■- ■ __ i , ■ ■ - ■ ,✓
L’ensemble des fonctions différentiables de U vers E' est un espace vectoriel réel.
■ --------------- - — ■ - • r • , • • ■ —r"----------- ■
Théorème 6
Si f: U -» E' et g- U. -> E". sont différentiables alors., pour toute application bili
néaire B: E'xEff ~> F, Inapplication B(f,g) est différentiable avec, pour tout a E Ü,
= -B(d/(a),S(a))+®(f(a),dÿ(a)).
. - ------------------- --------- ■ ■ .. ■ -------- --------- - - -------- -- - ■ - —g-------- ■
En particulier, le produit de deux fonctions réelles différentiables est une fonction diffé
rentiable.
Théorème 7
Si f: U C E —> E' et g: U' C E' -> E" sont 4ésVùj|^é^Mons différentiables avec
f(U) C U' alors la fonction composée
r ’h-j. avec, pour
g o f est différentiable ' tout
‘ a E U,>
d(p o f).(a) = (d$(f (a))} o df (a).
En composant une fonction f à valeurs réelles avec une fonction dérivable, on obtient les
formules de calcul différentiel
d(fQ) = afa~1df, d(ef) = efdf, d(lnf) = y, d(j) = ~~f^’ etc’
11.2 Fonctions d’une variable vectorielle 461
Considérons 7 : i i-> 7(t) un paramétrage d’un arc régulier inscrit dans U et f une fonction
définie sur U transformant cet arc en l’arc composé f o 7. Si 7 est dérivable et si f est
différentiable, on obtient pour tout paramètre t
Dans cette relation, le vecteur 7z(t) dirige la tangente à l’arc au point 7(i) tandis que le
vecteur image d/(7(t)) dirige, lorsqu’il n’est pas nul, la tangente à l’arc transformé.
La différentielle d’une fonction f en point a opère donc sur la tangente des arcs réguliers
passant par a : la différentielle de f en a est parfois aussi appelée V application linéaire
tangente à f en a.
Théorème 8
L’application f est de classe C1 si, et seulement si, ses dérivées partielles dans une
,
base de E existent en tout point de U et sont continues sur U. y
Les résultats d’opérations relatifs aux fonctions différentiables vus ci-dessus se trans
posent aux fonctions de classe C1.
Une fonction de classe C1 peut être calculée à partir de sa différentielle par la formule
suivante :
1. Le théorème qui suit assure que cette définition est compatible avec celle vue au-dessus pour les
fonctions de p variables réelles.
462 Chapitre 11. Calcul différentiel
Théorème 9
Si f est une application de classe C1 de U vers E' et si 7: [0 ; 1] -4- E est un arc de
classe C1 inscrit dans U allant de a à b,
Lorsque l’ouvert U est convexe, on peut simplifier cette formule en paramétrant le seg
ment [a ; &] avec q(t) = a + t(b — a) :
11.3.1 Extremums
X désigne une partie quelconque de E.
Définition
On dit qu’une fonction réelle f définie sur X admet un minimum (global) en un
point a de X si
/(x) > /(a) pour tout x G X.
On dit que la fonction admet un minimum local en a s’il existe a > 0 tel que
Théorème 10
Un point a de U est un point critique d’une fonction différentiable f : U —> R si, et
seulement si, ses dérivées partielles s’y annulent simultanément.
Pour déterminer les points critiques, il suffit donc de résoudre un système traduisant
l’annulation conjointe des dérivées partielles.
Théorème 11
Si une fonction différentiable f: U —> R présente un extfemum en un point a de
l’ouvert U, celui-ci est point critique de f .
En déterminant les points critiques de f, on détermine les points susceptibles d’être des
extremums de la fonction. Notons cependant que ce résultat n’est exploitable que pour
les fonctions définies sur une partie ouverte : les extremums situés sur le bord du domaine
de définition d’une fonction ne peuvent être découverts ainsi.
Définition
|| Le vecteur V/(a) est appelé gradient de / en a.
Théorème12
Si (ei,..., ep) désigne une base orthonormale de E et si dif,..., dpf désignent les
dérivées partielles de f relatives à cette base, on a
\(AE1
Théorème 13
Le développement limité à l’ordre 1 de f en a s’exprime
xy(x2-y2)
mmmoi
(e) La fonction f est-elle de classe C2 ?
x____— «aRnHKsa■■■n msb
Solution
(a) méthode
Pour prolonger f par continuité en le point (0,0), il suffit dfétudier si la fonction
f admet une limite finie en ce point.
méthode
|| Pour résoudre l’indétermination, on exprime x et y en coordonnées polaires.
il vient
z x r4 cos0sin0(cos2 0 — sin2 0) „ , Q .
/(z, y) =------ —,——---------7^—r---------- = r2 cos 0 sin 0(cos2 0 - sin2 0).
r2 (cos2 0 + sin 0) >_____ '
cos(20)
Lorsque (z, y} tend vers (0,0), la distance à l’origine r tend vers 0 et l’expression en cos 0
et sin0 est bornée. Par produit, la fonction / tend vers 0 en (0,0). On peut prolonger /
par continuité en (0,0) en posant /(0,0) = 0.
(b) méthode
Lorsqu’il a été convenu de noter z et y les variables d’une fonction f, il est
usuel de noter ses dérivées partielles
et
dx dy'
Les dérivées partielles sont les dérivées des deux applications partielles z f(x,y)
et y f(x,y).
méthode
Pour calculer une dérivée partielle, on dérive l’expression en la variable étudiée
en considérant toutes les autres variables comme des paramètres fixés.
Par opérations sur les fonctions dérivables, on peut assurer l’existence des dérivées
partielles qui suivent tout en calculant1 celles-ci :
\ _ d ( xy{x2 ~y2)\ _ v(æ4 ~ Z/4 + 4z2y2)
dx dz y z2 + y2 J (x2 y2^2
y fixé
(c) méthode
En (0,0), les dérivées partielles peuvent être calculées en revenant à la défini
tion d’un nombre dérivé : la limite d’un taux d’accroissement.
Sous réserve d’existence, les dérivées partielles de f en (0,0) sont
|^(0,°) = lim|(/(t,0)-7(0,0)) et |^(0,0) = lim |(/(0,t) -/(0,0)).
t^o
Dans les deux cas, le taux d’accroissement considéré est constamment nul et donc de
limite nulle. La fonction f admet donc des dérivées partielles en (0,0) avec
g(0,0) = ^(0,0)=0.
dx dy
1. Comme f(y,x) = on peut aussi économiser quelques calculs...
466 Chapitre 11. Calcul différentiel
(d) méthode
Généralement, on argumente qu’une fonction est de classe C1 par opérations
sur les fonctions qui le sont. Ici, le point (0,0) échappe à cet argument car la
fonction f y a été défini par un prolongement : on étudie alors existence et
continuité des dérivées partielles en ce point.
Par opérations, f est de classe C1 (et même de classe C°°) sur R2\{(0,0)}. Au voisinage
de (0, 0), les dérivées partielles de f existent, il reste à étudier leur continuité en (0,0).
En passant en coordonnées polaires, on obtient lorsque (x, y) tend vers (0,0)
(e) méthode
Le caractère C2 de f est ici douteux : on vérifie que celui-ci n’a pas lieu en
constatant que le théorème de Schwarz (Th. 3 p. 458) ne peut s’appliquer.
On calcule les dérivées partielles secondes de f en (0,0) en x et y dans un ordre et
dans l’autre.
D’une part,
^-(0,0) = limi(^(t,0)-^(0,0)) =1.
dxoy t->o t ydy oy J
D’autre part,
Ces deux dérivées partielles n’étant pas égales, la fonction f n’est pas de classe C2
sur R2.
Exercice 2
Soit f: R2 -> R une fonction de classe C2 exprimée en le couple de variables (x,y).
Soit g : R2 R définie par
Solution
méthode
Les dérivées partielles de f et de g sont notées
ÉZ
dx '
ÊI
dy'
Ê? et
du dv
dg , . dx df, 2 2\ dy df , 2 2\
-^■(u,v) = — • -^-(uv,u2 + v2) + — • -^-(uv,u2 +v2)
du du dx du dy
df z 9 9\ df, 9
= v— (uv, u2 + v2) + 2u— (uv, u2 + v2)
dx dy '
et de même
dg . dx • -^-(uv,u
. = —
■^-(u,v) df, 22 +v2\ &y • -^-(uv,u
2) + — df, 22 + v2\
2)
dv dv dx 7 dv dy
= u^~ (uv, u2 + v2) + 2u^- (uv, u2 + u2).
dx dy
d2g 2 f( 2 , 2\ , j f ( 2.2
' -^-z(UV,U +v ) + 4uu—- _ (uv,u +v
du2 dx2 v dxdy
+ 4u2^^(uv,u2 + u2) + 2~-(uv,u2 + u2)
Exercice 3
Soit / : R x R -à K une fonction de classe C1 et R x R -> R définie par
solution
méthode
Puisque g(r, 0) s’exprime en fonction de /, il est possible d’exprimer les dérivées
partielles de g en fonction de celles de f. En renversant le système ainsi obtenu,
on peut exprimer les dérivées partielles de f en fonction de celles de g.
Sachant g(r, 0) — f(rcos0, rsin0), on peut affirmer que la fonction g est de classe C1
par composition de fonctions qui le sont. On peut calculer ses dérivées partielles par
application de la règle de la chaîne. On obtient
dg , .. d(r cos 0) df . . ... <9(rsin0) df . . ...
-^(r, 0) = — (rcos0,rsin0) H----- -- ----- - — (rcos0,rsin0)
dr drdx drdy
dg, <9(rcos0) df d(rsin0) df
dë^ = -~dë— ■ + -~âë— ■ g^co^rsm»).
f d ~| q j-
sin 0 x (1) + - cos 0 x (2) donne -^~(x,y) = sin0-^(r,0) + - cos0-^-(x,y).
r dy dr rdy
Exercice 4
Trouver les extremums sur R2 de .
(a) /(z, y) = x2 + xy + y2 + 2x - 2y (b) f(x,.y). =t x2 + ±xy + y2 - 2x —4ÿ
11.4 Exercices d’apprentissage 469
Solution
(a) méthode
Si une fonction de classe C1 sur un ouvert présente un extremum en un point,
celui-ci est point critique de la fonction (Th. 11 p. 463) : on commence par
déterminer ceux-ci.
La fonction f est de classe C1 sur R2. Un point (x,y) est point critique de f si, et
seulement si, il annule simultanément les dérivées partielles de / (Th. 10 p. 463).
g(æ,?/) = 0 2x T y T 2 — 0
x + 2y — 2 = 0.
=0
Après résolution, on obtient un seul point critique (—2,2).
méthode
Pour étudier si / présente un extremum (global ou local) en un point cri
tique (xQ,yo), on étudie le signe de f(x,y) — f(xo,yo)- Il pourra être utile de
translater la variable pour ramener le problème en (0,0).
En posant x = —2 + u et y = 2 + v, on obtient1
f(x, y) - /(—2,2) = u2 + uv + v2
méthode
Pour montrer l’absence d’extremum local à une fonction f en un point critique
(æo, Z/o), on peut déterminer deux suites convergeant vers ce point et pour
lesquelles les signes de f(x,y) — f(xo,yo) sont strictement différents. On peut
déterminer ces suites en essayant de mettre en avant l’un ou l’autre des carrés
de l’expression précédente.
D’une part,
f 1 H—, (A -------- > (1,0) et f ( 1 H—, o) — /(l, 0) — — > 0.
y n J n->+œ y n ) v=o n
D’autre part,
2 i \ / 2 1 \ 3
(
1 -- ) ———(1,0) et / 1--,- -/(l,0) = --<0.
n n J n->+oo y n nJ u+2v=o n2
On peut conclure que / n’a pas d’extremum local en (1,0) et donc pas d’extremums
du tout.
Exercice 5 |
Déterminer les fonctions / : R2 —> R de classe C*
1 solutions de l’équation aux dérivées |
partielles : I
+ xyf(x, y) = 0.
xJ du |
Solution
méthode
Lorsqu’une équation aux dérivées partielles ne fait apparaître des dérivées
partielles qu’en la même variable, il est possible de la résoudre en l’interprétant
comme une équation différentielle en une application partielle.
Soit f : R2 —> R une fonction solution de l’équation proposée.
Soit y e R fixé. La première dérivée partielle de f est la dérivée de l’application
partielle z: x f(x,y). Celle-ci est donc solution sur R de l’équation différentielle
z'(x) + xyz(x) = 0.
La résolution de cette équation différentielle (où y est considéré comme un paramètre)
conduit à la solution générale
1 2
z(x) = Ae~ïx y avec A G R.
Puisque le paramètre A a été déterminé pour y préalablement fixé, il est susceptible de
dépendre de A et détermine donc une fonction y >-> A(z/).
En résumé, si f est solution de l’équation aux dérivées partielles, il existe une fonc
tion A : y A(î/) telle que
Au surplus, cette fonction A est de classe C1 car on peut l’exprimer à partir de f qui est
de classe C1 en écrivant A(y) — f(0,y).
La réciproque est immédiate : les fonctions proposées sont des fonctions de classe C1
solutions de l’équation aux dérivées partielles étudiée.
Au final, on dit que l’on a résolu l’équation aux dérivées partielles en opérant une
intégration en la variable x. Celle-ci nous était possible car il ne figurait pas de dérivées
partielles en y dans l’équation.
Exercice 6 |
Déterminer les fonctions f : R2 -> R de classe C1 solutions de l’équation aux dérivées |
partielles : I
d/ M
3dx 2dy~X’
On pourra réaliser le changement de variables I
« = x+y |
{ v = 2x + 3y. |
Solution
méthode
Lorsqu’une équation aux dérivées partielles fait intervenir des dérivées par
tielles relatives à différentes variables, un changement de variables peut per
mettre de ramener le problème à un problème analogue au précédent. On
commence par étudier la fonction réalisant le changement de variables pro
posé.
Soit (u, v) G R2 et (x,y) E R2. On a l’équivalence
u=x+y (x = 3u — v
v = 2x + 3y \y = v — 2u.
Par conséquent, l’application </>: R2 —> R2 définie par </>(u, v) = (3tt — v,v — 2u) réalise
une bijection. Cette application est de plus de classe C1 : on dit que </> est la fonction de
changement de variables1.
méthode
Par le changement de variables, on introduit une nouvelle fonction g de sorte
que « g(u, v) — f(x, y) ». Précisément, la fonction g est définie par g = f o (j).
On transpose ensuite l’équation aux dérivées partielles étudiée en une équation
équivalente en la fonction inconnue g.
Soit f : R2 —> R une fonction de classe C1 et g : R2 —> R la fonction définie par g = f°(/>-
Par composition, la fonction g est de classe C1.
1. La fonction de changement de variables exprime les variables initiales en fonction des nouvelles
variables.
472 Chapitre 11. Calcul différentiel
Pour (u., v) G R2, on a g(u, v) = f(3u — v,v — 2u). Par application de la règle de la
chaîne, on en déduit
3^x'y^2di{x^
(x,y) — (3u — v,v — 2u)
dg. . „
<=> V(u, v) G R2, — (u, v) = 3u — v.
du
Cette dernière équation se résout par intégration en la variable u ce qui détermine la
solution générale
g(u, v) = f-u2 — uv + A(t>)
avec A une fonction de classe C1 définie sur R. On peut ensuite transposer cette résolution
en la fonction inconnue initiale f et exprimer la solution générale1 de (E)
x2+4xy + 3y2
f(x, y) =----------- ----------+ A(2x + 3y)
£
Exercice 7 *
Soit f - R2 —> R une fonction de classe C1 vérifiant
f(x,y) . pour.tout (x,y) G R2.
Quelle relation relie les dérivées partielles de /?
Solution
méthode
|| On dérive la relation proposée en la variable x.
D’une part, les dérivées partielles sont les dérivées des applications partielles :
=0 =1
Solution
(a) méthode
|| On dérive la relation définissant l’homogénéité en la variable t.
D’une part,
= ata~1f(x^y)-
constante
D’autre part, par application de la règle de la chaîne,
d t \\ ditx) df. . à{ty) df. .
Ât ty)) = — ■ - (ta, ty) + — . - (tx, ty)
df. . df.
= xf^tx-ty} + y-^(tx,tyï-
(b) méthode
Pour établir l’identité, on montre que la fonction différence des deux membres
est une fonction constante de la variable t.
Supposons que la fonction f vérifie l’équation proposée. Soit (x,y) G R2 fixé et intro
duisons la fonction p : R^ -à R déterminée par
La fonction p est dérivable et, par des calculs analogues à ceux menés ci-dessus,
On a alors
tp'{t) = ta||(ta,t7/) + ty^(tx,ty) - ataf(x, y).
Par l’équation vérifiée par les dérivées partielles de f considérée au point (ta, ty) plutôt
qu’au point (x,y), on obtient
La fonction p est donc solution sur R^_ de l’équation différentielle y' = ay. Après réso
lution et sachant <p(l) — 0, on peut affirmer que la fonction p est nulle.
Finalement, la fonction f est homogène de degré a.
Exercice 9 **
Soit anZn une série entière de la variable complexe z de rayon de convergence R
strictement positif. Sur le disque ouvert
d2 f Q2f
(x, y) = 0 pour tout (x, y) G D.
dx2
Solution
Pour calculer la première dérivée partielle de f, on fixe y 6 ]—R;R[ et l’on étudie
l’application partielle x >-> f(x, y). Celle-ci est la somme de la série des fonctions un avec
Puisque la série entière dérivée nanzr^'L est de rayon de convergence R (Th. 6 p. 358),
la série numérique |an| pn-1 converge et il y a donc convergence normale de la série
de fonctions ^>u'n sur tout segment de l’intervalle ]—r;r[. On peut alors affirmer que
l’application partielle x f(x, y) est de classe C1 avec
o /» i -r-oo 4-oo
Les dérivées partielles premières de f apparaissent comme étant elles aussi des sommes
de séries entières de rayon de convergence R > 0. On peut donc affirmer qu’elles aussi
admettent des dérivées partielles et constater1
+oo 4-oo
a2/ df2
dx2
{x, y) +
dy2
{x, y) = 22 n(n - V)anzn 2 + i2 22 n(n ~ ^anzn~2 = 0.
~
n=2 n=2
11.5.2 Différentielle
Exercice 10 *
Soit f: ,A4n(IR) -> A4n(R) l’application définie par f(M) = M3.
i
Justifier que f est différentiable
■■■■■■' ■'■ - ' - ■
et calculer
.
sa. différentielle
. ...■ .
en tout M G A4n(R).
.........
Solution
méthode
|| La fonction est différentiable par opérations sur les fonctions différentiables.
L’application identité M h-> M est différentiable car linéaire. Le produit matriciel
définit une application bilinéaire et, par composition (Th. 7 p. 460), la fonction M i-> M2
D’une part, l’application £ est linéaire. D’autre part, en introduisant une norme sous-
multiplicative2 sur A'tn(K),
Exercice 11 **
Soit E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté ( • | •') et u un endomor
phisme symétrique de E.
(a) Montrer que l’application f: x (u(x) | x) de E versftestdifférentiableet :
calculer sa différentielle en tout point de E.
(b) Montrer que l’application
(æ|æ) -.■■■•>
est différentiable sur E \ {0^} et que sa différentielle vérifie, pour tout a € E \ {0’#}',
1. On peut aussi affirmer que / est différentiable car les coefficients de M3 sont des polynômes en les
coefficients de M.
2. Une norme sous-multiplicative sur A4„(IR) est une norme || • || vérifiant ||A|| ||B|| pour
tous A et B de A4n(R). De telles normes existent : voir sujet 9 p. 115.
11.5 Exercices d’entraînement 477
Solution
(a) Soit a € E. Pour tout h e E, on obtient par développement d’un produit scalaire
f(a + h) = (u(a + h)^a + h) = (u(a) + u(h) | a + h)
= (u(a) | a) + (u(q) | h) + (u(h) | q) + (u(h) | h).
D’une part, l’application £ est linéaire. D’autre part, on obtient par l’inégalité de Cauchy-
Schwarz et continuité de l’endomorphisme u
| (u(/z) | h) | < ||w(h)||||h|| = o(h).
ii—ïOe
->0
La relation (*) constitue alors le développement limité à l’ordre 1 de f en a. L’application
linéaire l est donc la différentielle de f en a :
d/(q) : h i-> 2 (■u(q) | h).
(b) méthode
Pour des fonctions différentiables convenables, on dispose des formules
Ainsi, pour h E E,
dF(a) • h = 2 = 2{v(o) ! h}
llall
avec
(w(q)|q)
VW = 7"T2 u\a
M
~T~i74 a-
Si la différentielle de F en a est nulle, le vecteur u(q) est nul et donc w(q) est colinéaire
à a : a est un vecteur propre de u.
Inversement, si a est un vecteur propre de u, on peut écrire ri(q) = Aq avec A la valeur
propre associée. Un calcul direct permet alors de vérifier que le vecteur u(q) est nul et
donc la différentielle de F en a aussi.
478 Chapitre 11. Calcul différentiel
Exercice 12 **
On étudie l’application f: Mh définie sur l’ouvert GLTl(R). !
(a) En exploitant l’identité (In + H)(In — H) = In — H2, établir que l’application f |
est différentiable en In. j
(b) En déduire que f est différentiable en toute matrice M G GLn(R) et exprimer |
sa différentielle. \
Solution
(a) Soit H G >Mn(R). Pour H assez proche de On, la matrice In + H est inversible
(car In est élément de l’ouvert GLn(R)) et l’identité (In + H)(In — H) = In — H2 donne
(I„ - H) = (In + H)-1 (/„ - H2) = (In + H)1 - (In + fl)'1 H2.
d(/)(M):
1. Cette relation est liée à l’égalité (Z + ZZ)-1 = l)n£Zn = In — H + o(H) au voisinage de On
11.5 Exercices d’entraînement 479
Exercice 13 *** |
Soit A: jMn(R) —> R l’application définie par A(A) = det(A). |
(a) Justifier que l’application A est différentiable. I
On convient de noter dij (avec 1 n) les coefficients génériques d’une ma- !
trice A de jMn(R). |
(b) En exploitant un développement selon une rangée, exprimer en fonction des I
cofacteurs de A, les dérivées partielles I
dA
(A).
Solution
( i=l
Chaque fonction A i-> altj est différentiable car linéaire. Par somme de produits de
fonctions différentiables, on peut affirmer que la fonction A est aussi différentiable.
coefficients a^j sont les coordonnées de la matrice A dans cette base). On a donc l’identité
Notons que si l’on introduit le produit scalaire canonique sur A4n(R) , la comatrice de A
détermine le gradient de l’application déterminant en A.
Exercice 14 * f
Déterminer les extremums locaux et globaux sur R2 de
/(x, y) - x3 + y3 - 3xy - 1.
Solution
La fonction f est définie et de classe C1 sur l’ouvert R2 avec
3x2 — 3y - 0 (x2 = y ( y = x2 (y = x2
3y2 — 3x = 0 \y2 = x [x4 = x [x = 0 ou 1.
et
#f--,o 1
et < 0.
\ n n3
Il n’y a pas d’extremum local en (0,0).
Etude en (1,1) : on étudie le signe de
- /(l, 1) = x3 + y3 - 3xy + 1.
méthode
|| Par la translation x = l+ uety = l + v, on rapporte le problème en (0, 0).
Exercice 15**
Calculer
/Il \
inf + - -1- xy .
x,y>0 \ X y J
482 Chapitre 11. Calcul différentiel
Solution
Introduisons la fonction f : R^ x R^ -y R définie par
x 1 1
f{X,y) = - + - + xy.
x y
méthode
Plutôt que de réaliser une étude d’extremums de la fonction, il est plus efficace
de raisonner « par tranches » en exploitant
Soit x > 0 fixé. L’étude des variations de l’application partielle fx: y >-> f(x, y} conduit
au tableau ci-dessous
Exercice 16 **
Soit f : (x, y) xy(l — x — y) définie sur
Solution
(b) méthode
Si une fonction différentiable atteint un extremum en un point intérieur à son
domaine de définition, celui-ci est point critique de cette fonction.
La fonction f est de classe C1 sur l’intérieur de T et a pour dérivées partielles
y(l - 2x - y) = 0
et x > 0, y > 0, x + y < 1.
æ(l — x — 2y) = 0
„ ï J1 1 1
max /(x,t/) = f(
(x,i/)ëT y3 3 27’
Exercice 17 **
Soit f une fonction de classe C1 au départ de Kn et à valeurs dans KL
On suppose que, pour tout vecteur x G Rn,
|| æ|| 1 => d/(æ) • x 0-
Montrer que f admet un minimum absolu2.. .
Solution
Notons B la boule unité fermée pour la norme en cours. La fonction f est différentiable
donc continue sur B : elle y admet un minimum en un certain élément a. L’enjeu est
alors d’établir que ce minimum sur B est aussi un minimum sur Rn.
méthode
On peut exprimer une fonction de classe C1 par une intégrale (Th. 9 p. 462)
de sa différentielle. Il est alors possible de calculer f(x) à partir d’un point du
bord de B.
Soit x E Rn. Si ||æ|| < 1 alors f(x) f(a) par définition de a. Si ||a;|| > 1, introdui
sons xq = Xx avec A = 1/ ||x||. L’élément Xo est de norme 1, il appartient donc au bord
de B et vérifie ainsi f(xo) f(a)- Au surplus, en considérant le paramétrage 7: 11-> txo
pour t allant de 1 à ||æ||, on peut écrire
fM j z x rlkll
/(x) - /(a?0) = J (/(tW)) dt = J df(txE) ■ xo,dt °-
70
En effet, d/(txo) • æo est du signe de d/(tæo) • too et ce dernier est positif puisque txo est
de norme supérieure à 1. On obtient ainsi f(x) f(xo) donc /(a;) > f(a)-
Finalement, a est un minimum absolu de la fonction f.
1. En revanche, la fonction f atteint son minimum de valeur nulle en tout point du bord de T.
2. Un minimum absolu est un minimum global.
11.5 Exercices d’entraînement 485
Exercice 18 *
Déterminer les fonctions de classe C1 sur R2 vérifiant l’équation aux dérivées par
tielles
(£): + ~ y^‘
u=x+y
v = x — y.
Solution
méthode
On étudie le changement de variables avant d’introduire une nouvelle fonction
des nouvelles variables correspondant à la fonction initiale.
Pour (æ,j/) € R2 et (u, u) G R2, on a
u=x+y (x =
v = x-y [y =
Par composition, la fonction g = f o </> est de classe C1 et l’on peut calculer ses dérivées
partielles par la règle de la chaîne. En particulier, on obtient
1 df. . 1 df. .
2 fe(l’!') + 2 'dfX'v}
du (æ,y)=</>(u,v)
Par conséquent, la fonction f est solution de l’équation (E) si, et seulement si, g est
solution de l’équation aux dérivées partielles
(E'): 2^-(u,v) = g(u,v).
ou
Cette équation, se comprend comme l’équation différentielle 2y’ = y en l’application
partielle u i-> g(u, v) ce qui permet de la résoudre. La solution générale de l’équation (E')
est alors
g(u, v) = X(v)eut2 avec AeC1(R,R).
486 Chapitre 11. Calcul différentiel
{uv == xx +— etet I
'>ç&SBælgSggSigISKæBSg£9SggIBSæS!agSgggægBggggSsgSgg&^gg£g^^
Solution
Pour (x,t) G R2 et (u, u) G R2
(u = x + ct (x = ±(u + v)
[v = x - et \t = i(u-u).
,. . f u + v u — v\
nu,v) = ——, -^7— .
y 2 2c )
g(u,v) = «f(x,y) » = , —— •
y 2 2.c J
méthode
L’une des dérivées partielles d’ordre 2 de g est liée à l’équation (E?), reste à
découvrir laquelle !
Par composition, la fonction g — f o 0 est de classe C2 sur R2 avec
dg . _ 1 df (u + v u - v\ 1 df (u + v u - v\
du U’ 2 dx y 2 ’ 2c J 2c dt y 2 ’ 2c )
Ainsi, f est solution de l’équation (E) si, et seulement si, g est solution de l’équation1
Exercice 20 **
En passant en coordonnées polaires, résoudre sur Q — R^ x R l’équation aux dérivées
partielles
W: !/) + 2xy^k+ y2 y) = Xy'
Solution
méthode
Le passage aux coordonnées polaires consiste à réaliser le changement de va
riables déterminé par
x = r cos 0
y = r sin 0
avec r et 0 variant dans des intervalles à préciser selon le domaine où évolue
le couple (x, y).
Introduisons la fonction de changement de variables <?!>: R^_ x R -> R2 \ {(0,0)} définie
par
</>(r, 6) = (rcos0,rsin0).
Celle-ci ne réalise pas une bijection. Cependant, nous limitons le couple (x, y) à évoluer
dans Q = R^_ x R. En restreignant le domaine où évolue 0 à l’intervalle I = ]— tt/2 ; tt/2[,
on peut inverser ce changement de variable.
Pour (r, 0) E R^ x I et (j,ÿ) G fi :
x = r cos 0 r — Jx2 + y2
y = r sin 0 0 — arctan(^).
La fonction f est alors solution sur fl de l’équation (E) si, et seulement si, g est solution
sur R^ x I de l’équation
^2 Q Q
r2 —z- (r, 0) = r2 cos 0 sin 0 c’est-à-dire -r-z- (r, 0) — cos 0 sin 0.
dr2 dr2
En intégrant deux fois en la variable r, la solution générale de cette équation s’exprime
g(r, 0) = ^r2 cos 0 sin 6 + A(0) + p,(0)r avec A, p G C2(I, R).
£
« \ 1 , \( 4. i y ( 4. ( y •2 avec A, p G C2(I,R).
f\x, y) = -xy + AI arctan I — I I + p I arctan I —
Exercice 21 **
Résoudre sur fl = R2 \ {(0,0)} l’équation aux dérivées partielles
(E): y^-(x,y) - x^-(x,y) = 0.
11.5 Exercices d’entraînement 489
Solution
méthode
Lorsqu’aucun changement de variables n’est précisé, c’est sans doute qu’il faut
passer en coordonnées polaires.
La fonction (/> de changement de variables est
Ay- ) +
[ (r, 0) h-> (rcos0,rsin0).
Cette application est de classe C1, surjective, mais non bijective. On peut seulement
exprimer r en fonction de (x, y) :
méthode
On ne peut pas exprimer 0 de façon général car il n’est pas unique. Même en
restreignant l’intervalle où évolue 0, il n’existe pas de détermination continue1
de 0 valable pour (x,y) parcourant tout R2 \ {(0,0)}.
Soit f : Q —> R de classe C1 et g : R^ x I -> R définie par
g(r,0) = «f(x,y) » = f(r cos0,rsin0).
Par composition, la fonction g = f o 0 est de classe C1. En calculant ses dérivées partielles
par la règle de la chaîne, on constate
dg. f df. df. A
ëë(r’e)= +
(x,y)=(r cos 0,r sin 0)
L’application 0 étant surjective, la fonction f est solution de l’équation (E) sur Q si, et
seulement si, g est solution sur R*j_ x R de l’équation aux dérivées partielles
Exercice 22 *
On considère l’espace vectoriel Rn muni de son produit scalaire usuel noté ( •, • ).
Soit f un endomorphisme symétrique de Rn dont toutes les valeurs propres sont
strictement positives.
(a) Montrer que
p(æ) = - {u,x}.
Solution
(a) méthode
On calcule (/(rr), x) en introduisant une base orthonormale de vecteurs propres
de f.
Par le théorème spectral, on peut introduire une base orthonormale (ei,...,en) de
vecteurs propres de f car l’endomorphisme f est symétrique. Tout vecteur x de Rn peut
alors s’écrire
x = aqei + • • • + xnen avec Xi E R.
En notant Xi la valeur propre associée au vecteur propre e^, on a
La base (ei,...,en) étant orthonormale, on peut calculer le produit scalaire des vec
teurs /(æ) et æ à l’aide des écritures précédentes pour obtenir
Sachant les valeurs propres Xi strictement positives, le produit scalaire ci-dessus est
strictement positif dès que le vecteur x est non nul.
(b) Par opérations, la fonction g est de classe C1, on peut donc introduire son gradient
en tout point.
11.6 Exercices d’approfondissement 491
méthode
Le vecteur gradient se lit sur un développement limité à l’ordre 1 (Th. 13
p. 464).
Pour h G HT1, on obtient par développement de produit scalaire
g(x + h) = |(/(x + h),x + h} - (u, x + h)
Z
= + |</(h),æ> + - {u,x} -
Li U
En réorganisant les termes et en exploitant la symétrie de l’endomorphisme /
g(x + K) =g{x) + - (u, h) + i(/(h),h).
Z
Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz
->0
(c) méthode
|| Un point critique est un point où le vecteur gradient s’annule.
L’endomorphisme f est bijectif car 0 n’en est pas valeur propre. On obtient donc
S7g(x)=0 <=> x = f~1(u).
La fonction g admet alors un unique point critique, à savoir a =
^ + ÊÏ = 0.
dx2 dy2
(a) Établir l’existence d’une application de g-. R2 —> R de classe C2 telle que
= et —=
dx Ôy dy dx'
(b) Pour r e R, on pose
/»27T ■
ç?(r).= / /(rcos(0),rsin(0))44. . . . .f ,<
Jo
Montrer que est une fonction de classe C1 et calculer <p.
Solution
(a) méthode
Par analyse-synthèse, on détermine une fonction g solution exprimée à partir
d’intégrales en les dérivées partielles de f.
Analyse : Soit g une fonction solution. Pour (x,y) G R2, on peut écrire
U-ra/(s,v)isy-d/(XtV) et d^’|/(0>t)dt\ o.
dx \ Jo dy J dy dz \Jo dx J
v ---
primitive en x indépendant de x
La fonction g admet donc une première dérivée partielle telle que voulue.
11.6 Exercices d’approfondissement 493
d/ A r^2/z
^(s^âs] = - (s,yds-
dA Jo dy J Jo dy2
En effet, cette dérivation est possible car la fonction définissant l’intégrale admet une dé
rivée en y continue sur1 [0 ; x] x R : ceci permet de justifier qu’il y a, sur tout segment [a ; 6]
de R, domination par une constante (évidemment intégrable entre 0 et x).
Grâce à l’hypothèse vérifiée par /, on peut calculer cette intégrale
dS/\Jo dx J dx
et donc
<(_ r^(s,ÿ)ds+Jor|/
d?A Jo dy dx
(Md<Jj= dx
La fonction g admet donc aussi une deuxième dérivée partielle telle que voulue. Enfin,
ses dérivées partielles étant de classe C1, la fonction g est de classe C2.
= f(rcosO,rsinô').
r2n / df df \
<p'(r) — / I cos0—(rcos0,rsin0) + sin0—(rcos$,rsin0) ) d#
Jo \ dx dy J
r2ir / o \
— / ( cos0—(rcos0,rsin0) — sinfl—(rcos0,rsin(?) I d#
Jo \ dy dx )
r i27r
= (/(rcos0,rsin0) =0.
Exercice 24 **
Soit f E C2(Rn,Rn). On suppose qu’en tout point la matrice1 de la différentielle
de f dans la base canonique de Rn est antisymétrique.
I
Montrer qu’il existe b E Rn et A E -Mn(R) antisymétrique tels que :
i
Vx E Rn, f(x) = Ax + b. îï
Solution
méthode
On montre que la différentielle de f est constante avant de calculer f par
intégration.
Notons /i,..., fn les fonctions coordonnées de f et d±,..., dn les opérateurs 2 de déri
vation partielle dans la base canonique de Rn.
L’antisymétrie de la matrice de la différentielle de f signifie
Exploitons cette propriété pour établir que les dérivées partielles de f sont constantes.
Soit i,j, k E [1 ;n]|. Par antisymétrie
dk(djfi) = -dkidifj).
dk(djfi) = -di(dkfj\
Ainsi, les dérivées partielles djfi sont constantes car de dérivées partielles identique
ment milles sur le convexe Rn. Posons a-ij la valeur de cette constante et A la matrice
antisymétrique constituée des coefficients aZü. La matrice A est la matrice figurant la
différentielle de / en tout point.
Puisque la fonction f est de classe C1, on a pour tout x de Rn
f(x) = Ax + b.
1. Cette matrice est la matrice jacobienne de l’application différentiable f.
2. dif est une notation commune pour désigner la dérivée partielle d’indice i de /.
11.6 Exercices d’approfondissement 495
Exercice 25 ***
Soit n G N* et f: A4n(R) —> Rn l’application définie par
(tr(M),tr(M2),...,tr(Mn)}.
Solution
(a) Pour k G [1 ;nj, l’application M n-> Mk est différentiable par produit de fonc
tions qui le sont. La trace étant linéaire, l’application composée M i-> tr(Mfc) est aussi
différentiable. Enfin, ses différentes fonctions coordonnées dans la base de Rn étant dif
férentiables, l’application f est aussi différentiable.
Calculons la différentielle de f en M G A4n(R). Pour H G jMn(R) de limite la matrice
nulle, on peut affirmer par développement
(le terme o(H) regroupe tous les termes contenant au moins deux facteurs H).
Par linéarité de la trace et l’identité tr(>lS) — tr(BA), on obtient1
(b) méthode
On détermine le noyau de d/(M) que l’on exprime comme l’orthogonal d’un
espace de dimension connue.
Soit H G Mn(R). On a
H G Ker(d/(M)) H G Vect^/M,...
L’espace vectoriel engendré par les matrices In, W,..., * (M71-1) se confond avec l’espace
des polynômes en la matrice lM. Cet espace a la dimension du degré du polynôme minimal
de lM et ce dernier se confond avec le polynôme minimal de M. On en déduit
(c) Soit une matrice Mq G A4n(R) dont le polynôme minimal est de degré n. Nous
allons vérifier qu’il existe une boule centrée en Mq dans laquelle les matrices ont leurs
polynômes minimaux tous de degré n.
Par l’étude qui précède, la différentielle de f en Mq est de rang n (autrement dit sur
jective). Si l’on introduit (ei,..., en) la base canonique de Rn, on peut assurer l’existence
de matrices Hi,..., Hn G A4n(IR) telles que
Cette application est continue et prend la valeur 1 en Mq. Il existe alors un voisinage
de Mq sur lequel cette application ne s’annule pas. En les matrices de ce voisinage, la
différentielle de f est surjective et donc leurs polynômes minimaux sont de degré n.
Formulaire
+°°
+o° ( — 1)n
cosæ = y /ft x?n sur R sino; = y7^—x2n+1 sur R
n v 2n ’ !
n=0
h (2n+1)1
i
4-00 +oo
cha; = y -—7 x2n sur R sh x = y --------- TTX2n+1 sur R
« (2îî')!
n=0
2 Intégrales généralisées 45
2.1 Intégrales généralisées..................................................................................... 45
2.2 Intégrabilité....................................................................................................... 49
2.3 Calcul d’intégrales généralisées..................................................................... 51
2.4 Intégration des relations decomparaison........................................................ 52
2.5 Exercices d’apprentissage.............................................................................. 53
Natures d’intégrales généralisées .................................................................. 53
Calculs d’intégrales........................................................................................... 59
Intégration des relations decomparaison........................................................ 62
2.6 Exercices d’entraînement................................................................................. 63
Natures d’intégrales généralisées .................................................................. 63
Calcul d’intégrales........................................................................................... 67
500 Table des matières
3 Espaces normés 99
3.1 Espaces normés................................................................................................. 99
3.2 Suites d’éléments d’un espace normé............................................................... 102
3.3 Topologie............................................................................................................. 104
3.4 Exercices d’apprentissage................................................................................. 107
3.5 Exercices d’entraînement.................................................................................... 114
Normes................................................................................................................ 114
Comparaisons de normes.................................................................................... 120
Suites de vecteurs.................................................................................................122
Topologie............................................................................................................. 125
Distance à une partie...........................................................................................130
3.6 Exercices d’approfondissement ........................................................................ 134
6 Compacité 203
6.1 Partie compacte ................................................................................................ 203
6.2 Continuité et compacité.................................................................................... 205
6.3 Exercices d’apprentissage................................................................................. 206
6.4 Exercices d’entraînement.................................................................................... 208
Partie compacte ................................................................................................ 208
Valeur d’adhérence............................................................................................. 210
Continuité et compacité.................................................................................... 215
6.5 Exercices d’approfondissement ........................................................................ 219