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Fiche de Lecture

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IV. 4. Faire une fiche de lecture

 Parmi les sources :


http://1libertaire.free.fr/Fiche%20de%20lecture05.html La page originale publiée par David Colon n’est plus consultable.

 
Pour être réussie, une fiche de lecture doit produire un effet paradoxal sur son lecteur-trice : l’inciter à lire l’ouvrage, tout en
l’en dispensant. Elle nécessite à la fois un esprit de synthèse et une analyse précise.

En découle un double impératif : synthétiser l’ouvrage, et donner tous les éléments d’appréciation de son contenu.

 
1.Les différentes parties de la fiche de lecture :
•L’introduction

1/ L’introduction doit d’abord contenir une présentation de l’ouvrage et de son auteur-e. Elle doit notamment présenter les
aspects de sa vie et/ou de sa carrière qui peuvent permettre d’éclairer l’ouvrage, résumer son parcours et, le cas échéant, le-la
situer dans une école de pensée ou dans un courant sociologique. Mais ne vous perdez pas dans une biographie trop longue
ou des généralités qui alourdiraient votre propos. Précisez la référence complète et exacte de l’ouvrage. Présentez
précisément le cadre et les origines de l’œuvre, l’époque et le contexte d’écriture (social, politique, intellectuel, culturel… En
effet, connaître le contexte dans lequel l’auteur-e s’est exprimé-e facilite la compréhension de son œuvre), la place de
l’ouvrage dans la réflexion menée par l’auteur-e, mais aussi dans les réflexions sociologiques d’autres auteur-e-s
et/ou d’autres études portant sur le même objet. Si l’ouvrage a fait l’objet d’un débat, scientifique et/ou médiatique, lors de sa
sortie, il est bon de le mentionner en introduction. Rappelez les débats disciplinaires auxquels l’ouvrage entend participer. Ces
débats peuvent être circonscrits (par exemple : comment la sociologie peut-elle rendre compte de tel ou tel fait social :
élection, chô mage, etc. ?) ; ils peuvent aussi, sans prendre pour objet un élément appartenant à la conjoncture ou à l’actualité,
être relativement récents (les reconfigurations de la famille liées à l’homoparentalité) ; mais ils peuvent également s’étendre
sur une longue période et être considérés comme fondamentaux pour la discipline (comment produire des connaissances
réellement « scientifiques » en sociologie ?). Présentez également la démarche méthodologique de l’auteur-e, les techniques
d’enquête qu’il-elle mobilise, les matériaux empiriques sur lesquels il-elle se fonde. S’appuie-t-il/elle sur des sources inédites
ou s’agit-il d’un travail de seconde main ?

 
2/ Identifiez le thème sociologique principal dont il est question. Ne confondez pas le thème avec la thèse, c’est-à-dire ce que
l’auteur-e veut démontrer, ou avec la problématique.

 
3/ Identifiez la problématique, c’est-à -dire la difficulté centrale, le problème sociologique général soulevé par l’ouvrage, et les
hypothèses avancées par l’auteur-e pour y répondre.

 
4/ Définissez les notions et concepts fondamentaux de l’ouvrage, sur lesquels s’appuie la démonstration de l’auteur-e.

 
5/ Identifiez (rapidement : il ne faut pas tout dire dans l’introduction !) la thèse défendue par l’auteur-e, c’est-à -dire sa
position, ce qu’il-elle a voulu démontrer dans un contexte précis, ainsi que les moyens employés pour soutenir cette thèse, à
savoir l’argumentation. Il faut se demander : Qu’est-ce que l’auteur-e soutient, établit, défend ? Où veut-il/elle en venir ? De
quoi veut-il/elle nous convaincre ? Que veut-il/elle/elle nous faire comprendre ? Comment y parvient-il/elle ?

NB : la progression intellectuelle du texte ne correspond pas toujours à sa progression linéaire : une thèse peut toujours être
exposée de manière éclatée.

 
6/ identifiez le plan de l’ouvrage. Votre introduction se termine par l’énoncé du plan de votre fiche de lecture, qui reprend
souvent celui de l’ouvrage, en présentant brièvement ses parties principales, et leur contenu.

 
•Les développements
Les développements doivent faire ressortir les acquis importants du livre, étayés par des exemples tirés de son contenu. Ils
doivent être argumentés, mais différentes approches sont envisageables :

– on peut choisir un développement en deux parties, la première présentant une synthèse de l’ouvrage, et la seconde une
analyse critique dans laquelle on expose les qualités et les faiblesses sociologiques du livre. Attention, cependant, à éviter les
répétitions dans ce cas.

– on peut choisir de mêler la synthèse et l’analyse critique dans un développement thématique structuré. Ce dernier peut
suivre la progression du plan du livre, surtout si celui-ci est court et particulièrement bien structuré. Il peut aussi s’appuyer
sur les principaux thèmes de l’ouvrage sans suivre son plan. Cette solution peut s’avérer judicieuse face à un livre
particulièrement dense.

Notez bien que produire une analyse « critique » signifie :


•soit montrer les limites des arguments de l’auteur-e, leurs faiblesses, leurs imprécisions, la présence d’idées
invérifiables ou discutables dans l’ouvrage (quelles sont les thèses ou arguments sociologiques qu’on pourrait opposer
à la thèse du livre ?) et/ou une faille dans la logique du raisonnement de l’auteur-e en le confrontant à des arguments
factuels, rationnels, et/ou aux travaux d’autres auteur-e-s de la même époque ou d’une époque ultérieure, qui abordent
le même thème ou un thème apparenté, en faisant appel à d’autres données, à d’autres faits que ceux mentionnés par
l’auteur-e et/ou en complé tant une prise de position partielle ;

•soit renforcer les arguments de l’auteur-e à partir de vos connaissances sociologiques. Par exemple, vous pouvez
montrer comment les outils proposés par le-a sociologue éclairent d’un jour nouveau un fait social, ou permettent
d’approfondir, de dépasser ou d’améliorer l’analyse qui en avait été faite auparavant, en raison de nouvelles techniques
d’enquête, de nouveaux matériaux objectivés, ou encore souligner l’intérêt de ce regard sociologique particulier pour la
compréhension d’un phénomène social passé ou contemporain, etc. Il ne s’agit donc en aucun cas de donner votre avis
de manière infondée, sous forme de jugement de valeur (évitez d’ailleurs les formules personnelles : « je pense que… »).
Vous devez développer un argumentaire sociologique à l’appui de votre discussion des arguments de l’auteur-e – il
s’agit ici d’éviter les assertions banales, naïves, la reprise d’éléments du sens commun.

En tout état de cause, les développements de la fiche de lecture doivent être structurés et argumentés, et s’appuyer sur des
exemples tirés de l’ouvrage.

 
•La conclusion

Rappelant l’intérêt principal de l’ouvrage, ses enjeux sociologiques et l’ambition de l’auteur-e, la conclusion doit rassembler
brièvement les arguments principaux des développements de l’auteur-e, mettre en perspective les principaux acquis de son
argumentation, résumer les réponses aux questions qui ont été posées par l’auteur-e dans l’introduction du livre et dégager la
portée de l’ouvrage. Renouvelle-t-il un genre, ou la connaissance du sujet qu’il aborde ? Marque-t-il une rupture sociologique ?
Quelle a été sa réception par le monde scientifique ? Autrement dit, il faut aussi revenir en conclusion sur les débats que peut
soulever le livre à l’intérieur de la discipline et indiquer si l’ouvrage représente une contribution importante à ces débats, et
dans quelle mesure. Cependant, une certaine prudence s’impose ici pour les auteur-e-s contemporain-e-s, car on ne dispose
pas toujours du recul nécessaire…

Enfin, la conclusion doit également ouvrir la perspective de l’auteur-e. Elle peut, par exemple, poser une question connexe au
problème qu’il-elle a abordé.

2. Les pièges à éviter


Voici quelques conseils qui vous permettront d’éviter les erreurs habituelles dans ce type d’exercice :
•Ne s’occuper que d’une partie de l’ouvrage. Il faut, au contraire, déterminer son sens global et l’étudier dans ses
différents aspects principaux. L’approche d’un seul élément (ou de deux) ne convient pas, la fiche de lecture doit rendre
compte de l’ouvrage tout entier. Par ailleurs, vous ne pouvez remplacer le propos du livre par des questions dont il ne
traite pas ou qu’il n’évoque que de façon marginale.

•Se contenter de présenter ce que vous avez compris et retenu en gé néral des concepts et théories de l’auteur-e, en les
illustrant avec des éléments pris çà et là dans cet ouvrage: c’est ce livre précis qui doit être le point de départ de la
présentation, et non pas la théorie générale de l’auteur-e. Il est donc indispensable de se cantonner à l’exposé de ce qui
est pertinent pour l’analyse du livre étudié.

•Considérer les exemples de l’auteur-e comme secondaires. Accordez au contraire une place privilé giée aux exemples
contenus dans l’ouvrage. C’est souvent eux qui permettent l’interprétation correcte de la thèse de l’auteur-e. Vous
pouvez en mobiliser d’autres à l’appui de votre discussion critique.

•La paraphrase. Il s’agit d’expliquer les concepts, de souligner leur organisation interne, leur dynamique, dans la
logique du raisonnement de l’auteur-e. Evitez donc de simplement résumer, reformuler les propos de l’auteur-e sans
ajouter de « plus-value » en terme d’analyse ou, pire, d’enchaîner les citations sans jamais les commenter.
 
3.Quelques conseils stylistiques & formels

– On ne rédige pas une fiche de lecture à la première personne. Plusieurs tournures de phrases permettent d’éviter
facilement le « je » quand on porte un jugement sur l’œuvre analysée.

– On peut utiliser des expressions consacrées telles que « selon l’auteur-e, ».


– Bien qu’il convienne de rester aussi fidèle que possible aux propos de l’auteur-e lorsqu’on présente sa pensée, on doit
parfois réfléchir à l’opportunité de reprendre certains mots ou certaines expressions en particulier.

– Toute citation de l’ouvrage doit être courte et apparaître entre guillemets, suivie (entre parenthèses) de la page où on peut
la retrouver.

– Faites des phrases simples (sujet, verbe, complément), au présent de l’indicatif.


– Portez attention à l’orthographe, à la ponctuation, à la syntaxe et au style. Certaines fautes peuvent rendre une phrase
ambiguë, empêchant ainsi de vérifier votre compréhension du problème.

– Pour bien marquer les différents éléments du raisonnement, faites un paragraphe par argument/idée.
– Enfin, vous devez impérativement faire état de toutes les ressources bibliographiques vous ayant permis de réaliser votre
fiche de lecture. Donnez ces références de manière précise et exacte. En effet, vos données doivent être facilement vérifiables,
cela concourt au sérieux de votre travail. Ces références peuvent apparaître soit entre parenthèses à l’endroit opportun dans
la fiche de lecture, soit en notes de bas de page. On peut aussi présenter une bibliographie à la fin de la fiche de lecture, qui
présente les références complémentaires complètes.

 
•Remarque

Cela va sans dire (mais parfois quand même mieux en le disant !) : il est formellement interdit de faire passer pour sienne (ou
de s’inspirer même librement) d’une fiche de lecture trouvée sur Internet. Sachez que vos enseignant-e-s disposent d’un
logiciel anti-plagiat efficace et… qu’ils-elles s’en servent !
• LUCETTE BOULNOIS


Paris (France)
Année 2003
© Arthur

Chercheur dans les domaines himalayen et tibétain. Parle et traduit le russe et le chinois.

Née à Poissy en 1931 d’un père protestant, médecin des troupes coloniales, et d’une mère catholique issue d’une famille de la
noblesse ukrainienne réfugiée en France, Lucette Boulnois a grandi en région parisienne puis au Vietnam, où son père avait été
affecté. Studieuse et très intelligente, elle passa son baccalauréat à 16 ans, bien qu’ayant effectué une partie de ses études
secondaires à Hanoï. Quand ses parents se séparèrent, elle choisit de rester vivre avec sa mère.
Après des études de russe et de chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales, elle soutint une thèse de
troisième cycle à l’université de Paris-Sorbonne sur « Les échanges commerciaux entre le Népal et la Chine et leurs implications
socio-économiques au Népal ». Recrutée comme bibliothécaire du Centre d’études himalayennes de Meudon, qui dépend du
CNRS, elle y travailla jusqu’à sa retraite, avec le titre d’ingénieur de recherche. Sollicitée par ailleurs, à sa grande surprise, par les
éditions Arthaud pour rédiger un ouvrage sur la route de la soie, elle s’y adonna avec passion, et trouva là en quelque sorte sa vraie
raison de vivre. Ce livre, paru en 1963, fut bientôt repris par les Éditions Olizane, de Genève, qui en publièrent plusieurs nouvelles
éditions, à chaque fois complétées et mises à jour : la dernière, en 2001, eut pour sous-titre « Dieux, guerriers et marchands ».
Agrémenté de nombreuses cartes et plans, de notes et d’index, cette somme de 558 pages fait autorité en la matière et a été traduite
en une dizaine de langues, dont le japonais et le chinois.
D’autres publications montrent à quel point l’historienne, qui correspondait sur ce sujet notamment avec Jacqueline Thevenet, a su
fouiller jusque dans leurs derniers recoins les territoires traversés par la route de la soie, de la Chine à la Syrie, décrire dans le
détail les échanges commerciaux qui s’y pratiquaient, faire revivre les personnages qui s’y sont illustrés. Lucette Boulnois est
décédée en 2009 alors qu’elle préparait une ultime édition de La Route de la soie ainsi que la traduction d’un important ouvrage
chinois sur l’or du Tibet.

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