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Russie Ukraine

Le document analyse l'impact du conflit Russie-Ukraine sur les importations mondiales de céréales. La Russie et l'Ukraine représentent une part importante des exportations mondiales de blé, maïs et huile de tournesol. Le conflit a fait grimper les prix mondiaux des céréales de manière importante.
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Russie Ukraine

Le document analyse l'impact du conflit Russie-Ukraine sur les importations mondiales de céréales. La Russie et l'Ukraine représentent une part importante des exportations mondiales de blé, maïs et huile de tournesol. Le conflit a fait grimper les prix mondiaux des céréales de manière importante.
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Russie-Ukraine : quels impacts sur les importations mondiales des céréales ?

Préambule
EnRussie, après la chute du communisme, il y a eu une baisse massive de cheptel
accompagnée d’une diminution de la population. La production des céréales a également
chuté dans un premier temps, puis a repris à la fin des années 90, faisant ainsi apparaître un
solde exportable. Cette quantité de céréales, particulièrement du blé, disponible est alors
apparue sur le marché mondial de manière assez brutale lors de la campagne 2001-2002,
déstabilisant les exportations européennes et américaines. La qualité de ce blé, alors
méconnue et très hétérogène, n’a pas été un frein à son exportation du fait des prix très
attractifs pratiqués. Mais depuis, l’offre russe est devenue structurelle et les blés russes sont
aujourd’hui présents chaque année en quantité conséquente et avec une qualité bien identifiée
sur les marchés de la Méditerranée, et de plus en plus sur les pays asiatiques (selon une étude
parue sur PERSPECTIVES AGRICOLES • N° 348 en septembre2008). En 2017, pour la
première fois, la Russie est devenue le premier exportateur mondial de blé, alors qu’il y a
vingt ans, c'était un des grands importateurs.
Les blés russes exportés proviennent très majoritairement (de l’ordre de 80-90 %) de la zone «
sud » de la Russie, entre l’Ukraine, la mer d’Azov et la mer Noire à l’ouest, la chaîne du
Caucase au sud, les côtes quasi-désertiques de la mer Caspienne à l’est. On y cultive
essentiellement du blé d’hiver.

L’Ukraine représente de son côté 4 % de la production mondiale de blé, mais 12 % des


exportations.Elle est le quatrième paysexportateur de blé et de maïs et s’affirme en leader sur
l’huile de tournesol avec plus de 50 % des parts de marché à l’échelle mondiale.

Les sanctions économiques contre la Russie, les restrictions de ses exportations, ses
conflits et leurs impacts sur le marché mondial des céréales

En 2014 :
L'Union européenne et les Etats-Unis ont imposédes sanctions contre la Russie, par l'embargo,
sur plusieurs produits agricoles russes,en même temps cette dernière a misen place des contre-
sanctions sur des produits alimentaires européens. En parallèle, Moscou a décidé d'augmenter
les subventions aux agriculteurs et de permettre aux étrangers de louer les terres. Le secteur a
en outre vu l'argent affluer et des investissements réalisés.
Par conséquence, la Russie se proclame, dès lors, autosuffisante en production céréalière,
mais aussi en légumes et volailles. Les sanctions, contre-sanctions et autres mesures
restrictives n’étaient pas les seules raisons de cette autosuffisance. Il y avait aussi la chute du
rouble qui a joué en faveur des produits agricoles russes qui sont devenus moins chers à
exporter, ainsi que, pour les céréales, des bonnes conditions climatiques, une baisse des coûts
de l'énergie et des prix des engrais.

1
En 2020 :
La Russie, premier exportateur mondial de blés, a indiqué mi-mars 2020 qu’elle va envisager
de mettre en place des restrictions d'exportation sur certains produits alimentaires en raison de
la pandémie du coronavirus, afin d'assurer la stabilité du marché national. Suite à cette
décision, on a vu les prix mondiaux grimper considérablement. Puis, le pays a décidé, en
début avril, de limiter ses exportations de céréales à sept millions de tonnes jusqu'au 30 juin
2020.
En 2022 :
Risques à court terme
Les risques, à court terme, de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sont importants. Les
deux pays représentent en effet la première zone d’exportation de céréales dans le monde, et
les tensions induisent une fluctuation inhabituelle des prix, et une accélération des livraisons
et du chargement des navires chez les importateurs.
Les prix de l’énergie et du gaz ont augmenté considérablement le 24-02-2022, et les impacts
sont importants sur l’offre et la demande mondiale en blé, maïs, et orge compte tenu du poids
de ces deux pays sur ces marchés. « À noter que la Russie et l’Ukraine fournissent
également 79 % des exportations mondiales en huile de tournesol ». Comme l’a expliqué le
chef de l'unité grains et sucre de France AgriMer à l’issue du conseil spécialisé Marchés
céréaliers le 16 février et l’a publié terre.net.
Evolution des prix mondiaux des céréales avant et après invasion
Selon le Conseil international des céréales (CIC), les prix ont grimpé en une journée de 30
dollars pour le blé tendre européen (EU (France) Grade 1, Rouen) et de 18 dollars pour le blé
tendre américain (US SRW, Gulf) passant respectivement de 333 dollars/tonne et 377
dollars/tonne le 23-02-2022 à 363 dollars/tonne et 395 dollars/tonne le 24-02-2022.
Depuis le début de l’invasion et jusqu’au 3 mars les prix des blés tendres européen et
américain ont respectivement augmenté de 63.21dollars/tonne et 110.30 dollars/tonne
comparés à leurs prix moyens de janvier.
Figure1 : Evolutions des prix FOB mondiaux des principaux blés tendres
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EU (France) Grade 1, Rouen Ukraine Russia US SRW, Gulf

Source : CIC

2
Quant aux blés durs, ils ont vu leurs prix évoluer à la baisse pour le blé d’origine française
(EU (France) Durum, La Pallice). Même tendance pour les prix du blé dur canadien
(Canada 1 CWAD, St_ Lawrence).
Graphique2- Evolution des prix mondiaux des principaux blés durs entre janvier2022
et fevrier 2022 en $/t

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02/03/2022
EU (France) Durum, La Pallice Canada 1 CWAD, St_ Lawrence

Source : CIC
Pour le maïs, les prix ont augmenté de40.2 dollars/tonne pour l’origine ukrainienne, de 51.9
dollars/tonnes pour le maïs français et de 46 dollars/tonnes pour l’américain depuis le début
de l’invasion et jusqu’au 3 mars comparés à leurs prix moyens de janvier
Graphique3- Evolution des prix mondiaux des principaux maïs entre janvier2022 et
fevrier 2022 en $/t

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US 3YC, Gulf EU (France), Atlantic Ukraine

Source : CIC
L’orge d’origine mer noire a vu son prix augmenter de 4 dollars/tonne Depuis le début de
l’invasion et jusqu’au 3 mars comparés à son prix moyen de janvier. Quant à l’orge
française,ellea augmenté de 67.6 dollars/tonne comparé à son prix moyen de janvier.

3
Graphique4- Evolution des prix mondiaux des principaux orges entre janvier2022 et
fevrier 2022 en $/t

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Black Sea Feed EU (France) Feed, Rouen

Source : CIC

D’après ces graphiques et ce qu’ont avancé les analystes, aussi bien sur terre-net.fr que sur
agritel.com, ces évolutions des prix interprètent une sorte de recherche de prix un peu plus
normal, après la forte perturbationdu 24/02/2022.
Sachant que la volatilité des prix évoluera au diapason des évolutions de la crise russo-
ukrainienne et que les conséquences de cette crise dépendront essentiellement de sa durée
et des impacts des sanctions qui pourraient être prises envers la Russie. Si pour le blé, on
peut compenser avec d’autres origines, ce n’est pas le cas pour le maïs. Toutefois, on serait
dans une nouvelle fourchette de prix du blé sur le marché européen suite à la prise en
compte d’une demande additionnelle en absence de la disponibilité des céréales
ukrainiennes.

Risques futurs
Du côté Russe
L’Union européenne et les États-Unis avaient décidé le 22 février 2022 la mise en place
de sanctions économiques. D'autres sanctions, comme une éventuelle exclusion du système
international interbancaire Swift pour couper l'accès de la Russie au dollarUSA peuvent
suivre.
Les sanctions économiques mises en place en réaction au conflit ouvert pourraient conduirela
Russie à mettre fin aux exportations de blé. Cette réaction ferait augmenter les prix avec des
conséquences sur la sécurité alimentaire des pays qui importent et qui seraient obligés de se
tourner vers d’autres origines, plus chères.
Liste des sanctions sur ce lien :
https://www.awex-export.be/fr/marches-et-secteurs/russie/sanctions-economiques

4
Selon une analyse parue sur le site terre.net, le 24 février 2022, les risques futurs concerneront
Du coté ukrainien :
« L’occupation russe de l’est de l’Ukraine pourrait priver cette dernière de 30 % des
superficies consacrées à l’orge, et jusqu’à 40 % de sa production de tournesol, blé ou maïs.
Ces tensions risquent donc d’impulser une nouvelle hausse des prix des matières premières
agricoles, avec une mise en risque de la sécurité alimentaire de nombreux pays pour des
raisons de prix, et de disponibilités.
Les craintes du conflit armé sont de bloquer la logistique ukrainienne. Les hauts risques de
conflit concernent les ports de la mer d’Azov, qui ne représentent que 6 % des volumes de
produits agricoles exportés par l’Ukraine, 70 % des marchandises à exporter sont
acheminées par train vers les ports de la mer Noire, et seraient exposées à une très forte
vulnérabilité en cas de guerre.
Si ce blocage se concrétise, le marché mondial se verrait couper d’une source importante de
matières premières agricoles. Sachant qu’au début février 2022, l’Ukraine disposait encore
de plus de 6,3 Mt de blé tendre à exporter, soit une quantité record pour cette période de
l’année.
Une aggravation de la crise aurait également des conséquences sur les flux logistiques, entre
augmentation des délais de livraison, réorientations, forte hausse du coût du fret maritime et
des assurances. Elle ferait également peser sur les contrats une insécurité juridique nouvelle,
avec des risques de défauts pour « force majeure » invoquée en cas de guerre. Un conflit
ouvert entrainerait par ailleurs de fortes perturbations sur les circuits financiers
internationaux. On risque, au final, de voir les grands importateurs revenir à des politiques
d’achats de sécurisation de leurs approvisionnements en matières premières agricoles,
tendant encore plus les marchés… »
Cette première note sera suivi par une seconde note sur les impacts économiques sur le
marché des céréales en Tunisie
Sources d’informations :
https://www.perspectives-
agricoles.com/file/galleryelement/pj/79/ca/b9/ef/348_4481027488858613386.pdf
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-spectaculaire-resurgence-de-
lagriculture-russe-met-la-france-au-defi-993248
https://www.lesechos.fr/2017/04/comment-lagriculture-russe-prospere-sous-les-sanctions-
156313
https://www.leparisien.fr/economie/la-russie-suspend-ses-exportations-de-cereales-jusqu-au-
1er-juillet-26-04-2020-8306109.php
https://www.terre-net.fr/marche-agricole/actualite-marche-agricole/article/quels-impacts-sur-
les-echanges-et-sur-les-marches-agricoles-1395-206077.html
NachaatJaziri

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