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Ds 5 Corr

Ce document présente plusieurs exercices sur les développements limités et polynômes. Les exercices portent sur le calcul de développements limités de fonctions, la dérivabilité d'une application et la résolution d'une inéquation polynomiale.

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MPSI2 — Lycée Malherbe — 2016/17 DS5, le 21 Janvier — 1/7

Développements limités, polynômes et


arithmétique
Exercice 1 : (Proche du cours)
1. Donner les développements d’ordre quelconque en 0 des fonctions suivantes — une expression
avec le symbole de somme, et une faisant apparaître les premiers termes, barème négatif !

sin, ch, Arctan et x 7→ 1 + x.

Cf cours.
2. Donner un développement limité d’ordre 5 en 0 de l’application
] − 1, 1[→ R, x 7→ tan(x) (ex − 1) ln(1 + x).

En 0, ces facteurs sont tous équivalents à x, donc pour avoir un développement à l’ordre 5, il
suffit de développer chacun à l’ordre 3 — on gagne 1 + 1 à l’aide des deux autres facteurs :
x3 x 2 x3 x2 x3
   
x 3 3 3
  
tan(x) (e − 1) ln(1 + x) = x + +O x x+ + +O x x− + +O x
0 3 0 2 6 0 2 3 0
   
1 1 1 1 1 1
=x3 + − + x4 + x5 + O x5

+ + −
0 2 2 3 6 3 4 0
5
7x
=x3 + + O x5 .

0 12 0

3. Préciser si l’application suivante admet un prolongement continu en 0 ; auquel cas, préciser si


ce prolongement est dérivable en 0 ; auquel cas préciser la position de son graphe relativement
à sa tangente à l’origine — pour ce dernier point, on se contentera d’un dessin clair :

∗ 1 + x2 − 1
R → R, x 7→ .
ch(x) − 1
Pour tout x voisin mais différent de 0, on a
1
√ 1 2 (− 12 )
x2
1+ −1 2
x + 2
2
x4 + O (x4 )
0
= x2 x4
ch(x) − 1 0 2
+ 24
+ 4
O (x )
0
 −1

x2 x2
 
2
  
2 
= 1− +O x 1 + +O x 

0 4 0  |12 {z
0
}
−→0
0

x2 x2
  
2 2
 
= 1− +O x 1− +O x
0 4 0 12 0
x2
 
1 1
x2 + O x2 = 1 − + O x2 .
 
=1 − +
0 12 4 0 0 3 0

Par suite la fonction donnée se prolonge continuement en 0 par la valeur 1 et ce prolongement,


disons f , admet un développement limité d’ordre 2 en 0 et donc d’ordre 1 en 0 donc est dérivable
2
en 0 de nombre dérivé f 0 (0) = 0. Par ailleurs f (x) − 1 = − x3 qui est strictement négatif, donc
0
le graphe de f est localement sous la tangente à l’origine.
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4. Donner un développement limité d’ordre 2 en 4 de l’application suivante :


sin(x)
R∗ → R, x 7→ .
x
pour tout h voisin de 0, on a
sin(4 + h) sin(4) cos(h) + cos(4) sin(h)
=
4+h 0 4+h
   −1
sin(4) 2 2
 2
 1 h
= sin(4) − h + O h + cos(4)h + O h 1+
0 2 0 0 4 4
h h2  −1
   
sin(4) 2 2
 1 2
= sin(4) + cos(4)h − h +O h 1− + +O h
0 2 0 4 4 16 0
   
sin(4) cos(4) sin(4) sin(4) cos(4) sin(4)
h2 + O h2

= + − h+ − −
0 4 4 16 64 16 8 0

D’où, si on veut revenir en puissances de (x − 4),


sin(x) sin(4) 4 cos(4) − sin(4) 7 sin(4) + 4 cos(4)
(x − 4)2 + O (x − 4)2 .

= + (x − 4) −
x x→4 4 16 64 x→4
π 
5. Soit P := 2X3 − 5X2 + 5X − 3. Calculer P ei 3 . Résoudre l’inéquation d’inconnue x réelle,

2e3x − 5e2x + 5ex 6 3.

On a
√ ! √ !
i π3 i 2π i π3 1 i 3 1 i 3
= 2eiπ − 5e

P e 3 + 5e − 3 = −5 − 5 − + +5 + =0
2 2 2 2
π π
et donc ei 3 est racine de P qui est à coefficients réels donc e−i 3 est également racine de P qui
π π π π 2 2
est donc divisible par (X − ei 3 )(X − e−i 3 ) = X2 − 2<ei 3 X + ei 3 = X2 − X + 1 = X − 12 + 34
et en effet, en effectuant la division euclidienne, on trouve
2X3 − 5X2 + 5X − 3 = (X2 − X + 1)(2X − 3).
Par suite, pour tout réel x,
 2 !
1 3 3
2e3x − 5e2x + 5ex 6 3 ⇔ P (ex ) 6 0 ⇔ ex − + (2ex − 3) 6 0 ⇔ ex 6
2 4 2
| {z }
>0

et par croissance du logarithme cela équivaut encore à x 6 ln 23 . L’ensemble des solutions est
donc −∞, ln 23 .


4X5 + X − 5
6. Donner la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle .
(X − 1)(X2 − 5X + 6)
Notons F cette fraction rationnelle. On remarque que 4 × 15 + 1 − 5 = 0 et donc que le
numérateur est lui aussi multiple de X − 1 et en effet
4X5 + X − 5 = (X − 1)(4X4 + 4X3 + 4X2 + 4X + 5).
D’autre part X2 −5X+6 = (X−2)(X−3) et puisque ni 2 ni 3 ne sont racines du numérateur —
−5 n’est ni divisible par 2 ni par 3 — il s’agit des pôles de la fraction, qui sont simples. On a
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alors, d’après le théorème de décomposition en éléments simples, l’existence d’un unique triplet
(Q, a, b) ∈ R[X] × R2 tel que
4X5 + X − 5 4X4 + 4X3 + 4X2 + 4X + 5 a b
2
= =Q+ + .
(X − 1)(X − 5X + 6) (X − 2)(X − 3) X −2 X−3
On trouve Q en effectuant la division euclidienne de 4X4 + 4X3 + 4X2 + 4X + 5 par X2 − 5X + 6,
et
a = (X^− 2)F (2) = −125 et b = (X^ − 3)F (3) = 485.
125 485
Finalement F = 4X2 + 24X + 100 − X−2
+ X−3
.
7. Montrer que si p est un nombre premier différent de 2 qui est somme de deux carrés d’entiers,
alors il est congru à 1 modulo 4.
Soit p un tel nombre premier. Alors puisqu’il n’est pas divisible par 2, il est congru à 1 ou 3
modulo 4. Or, modulo 4, les carrés sont congrus ou bien à 0 — dès que le nombre de départ
est pair — ou bien à 1 — dès que le nombre de départ est impair car pour tout entier k,
(2k + 1)2 = 4(k 2 + k) + 1. Ainsi la somme de deux carrés est, modulo 4, ou bien congru à 0,
1 ou 2. La seul congruence modulo 4 commune pour p et pour une somme de carrés est donc
1. .
Exercice 2 : (Développement asymptotique d’une suite implicite)
On considère l’application
√ 1
f : R∗+ → R, x 7→ x x − .
x

1. Montrer que f est strictement monotone sur R+ .
3
Les applications x 7→ x 2 et x 7→ − x1 étant strictement croissantes sur R∗+ , leur somme aussi.

On peut aussi dire que f est dérivable de dérivée x 7→ 32 x+x−2 qui est strictement positive.
2. Préciser les limites de f à droite de 0 et en +∞.
Par opérations sur les limites connues, on a lim0+ f = −∞ et lim+∞ f = +∞.
3. Par suite, f induit une bijection de R∗+ sur R et f −1 −→ +∞ et donc la suite u := (f −1 (n))n∈N
+∞
tend vers +∞. Préciser un équivalent simple de u.
√ 1
Pour tout entier n, on a par définition de u, un un = n + un
. Mais puisque u −→ +∞, son
3
inverse tend vers 0 et est négligeable devant n. Pour n tendant vers l’infini, on a donc un2 ∼ n
2
et donc un ∼ n 3 .
2 2
+ O n1 .

4. Montrer que un = n 3 + 3n
n→+∞
2
 2
On a pour n voisin de +∞, u1n = n− 3 + O n− 3 , donc
3     
− 23 − 23 − 35 − 53
un = n + n
2
+O n =n 1+n +O n

2
donc en élevant à la puissance 3
  23
  5   

2
− 53
 5 
−3  2 2 −5 − 2 2 1
un = n 1 + n + O n  = n3 1 + n 3 + O n 3 = n3 + +O .

3
 | {z } 3 3n n
−→0
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Exercice 3 : (Un calcul de plus grand commun diviseur)


1. Montrer que si b, q et r sont trois entiers naturels tels que r < b, alors le reste dans la division
euclidienne de 2bq+r − 1 par 2b − 1 est 2r − 1.
Soient b, q et r trois entiers naturels tels que r < b, alors
q−1
bq+r r bq r r b
X
2bk + 2r − 1

2 −1=2 2 −1 +2 −1=2 2 −1
k=0

et comme 2r q−1 bk
est un entier et que 0 6 2r − 1 < 2b − 1, il s’agit bien de la division
P
k=0 2
bq+r
euclidienne de 2 − 1 par 2b − 1.
2. En déduire que pour tous entiers naturels a et b non tous les deux nuls,
(2a − 1) ∧ (2b − 1) = 2a∧b − 1.

En notant r0 = a et r1 = b, puis r0 = r1 q1 + r2 jusqu’à rn−2 = rn−1 qn−1 + rn avec n plus


grand que 2 la suite des divisions euclidiennes de l’algorithme d’ Euclide où rn = 0 et donc
rn−1 = a ∧ b, on a également d’après la question précédente, la suite des divisions euclidiennes
de l’algorithme d’ Euclide pour le couple (2a − 1, 2b − 1) :
2r0 − 1 = (2r1 − 1) p1 + 2r2 − 1 jusqu’à 2rn−2 − 1 = (2rn−1 − 1) pn−1 + 2rn − 1

avec 2rn − 1 = 20 − 1 = 0 ce qui donne également (2a − 1) ∧ 2b − 1 = 2rn−1 − 1 mais puisque
rn−1 = a ∧ b, cela fournit la réponse voulue.
Exercice 4 : (Un cas particulier d’un théorème de Dirichlets)
Le but de l’exercice est de montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers congrus à 1 modulo
4 et une infinité congrus à 3 modulo 4.
1. Montrer qu’il y a une infinité de nombres premiers congrus à 1 ou 3 modulo 4.
Soit p un nombre premier. Il ne peut être congru à 0 modulo 4 sinon il serait divisible par 4
et donc par 2 et par un autre entier plus grand que 2 non inversible donc. S’il est congru à 2
modulo 4, il est divisible par 2 et lui est égal. Il n’y a donc qu’un seul nombre premier congru à
0 ou 2 modulo 4 ce qui en laisse une infinité pour les deux autres classes de congruence modulo
4 que sont celles de 1 et de 3 : l’une d’entre elle, au moins, doit en contenir une infinité.
2. On va ici montrer qu’il y a une infinité de nombres premiers congrus à 3 modulo 4. Pour ce
faire on procède par l’absurde et on Qnnote p1 , . . . , pn tous ces nombres. Établir une contradiction
en s’intéressant à l’entier −1 + 4 i=1 pi .
Le nombre −1 + 4 ni=1 pi est supérieur à 2 et admet donc des facteurs premiers. Puisqu’il est
Q
en outre impair 2 n’est pas parmi ces facteurs, ceux-ci sont donc congrus à 1 ou 3 modulo 4.
S’ils était tous congrus à 1 il en serait de même de leur produit alors qu’il est congrus Qnà −1
non congru lui à 1 modulo 4. Par suite, Qn il existe j dans [[1, n]] tel que p j divise −1 + 4 i=1 pi .
Mais puisque pj divise également 4 i=1 pi il divise 1 par différence, ce qui est la contradiction
cherchée.
3. On va maintenant montrer qu’il y a également une infinité de nombres premiers congrus à
1 modulo 4 et on suppose comme précédemment qu’ils sont en nombre fini et on les note
p1 , . . . , pn . On note également P := 2 ni=1 pi et on fixe q un facteur premier de P 2 + 1.
Q

a) Montrer que si q est congru à 3 modulo 4, alors P q−1 est congru à 1 et à −1 modulo q.
Puisque que q divise P 2 + 1, il ne divise pas P car sinon il diviserait 1 = (P 2 + 1) − P × P .
Par suite, d’après le petit théorème de Fermat, P q−1 ≡ 1 [q]. Par ailleurs, q ≡ 3 [4] donc
(2k+1)
il existe un entier k tel que q = 4k + 3 et donc P q−1 = (P 2 ) et puisque P 2 ≡ −1 [q],
on a P q−1 ≡ −1 [q].
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b) En déduire qu’il existe une infinité de nombres premiers congrus à 1 modulo 4.


P 2 + 1 étant différent de 1, il admet au moins un facteur premier, disons q. Mais q ne peut
être un facteur de P sous peine de diviser P 2 + 1 − P × P , donc il ne peut s’agir ni de 2 ni
d’un nombre premier congru à 1 modulo 4 puisqu’ils sont supposés tous apparaître dans P .
Mais q ne peut pas non plus être congru à 3 modulo 4 d’après la question précédente car un
tel nombre ne divise pas 1 − (−1). Tout ceci est contradictoire et il existe donc une infinité
de nombres premiers congrus à 1 modulo 4.
Exercice 5 : (Autour des polynômes à coefficients entiers)
Pour tout sous anneau A de R, on note A[X] l’ensemble des polynômes P ∈ R[X] dont tous les
coefficients sont en fait dans A. Ceci vaut en particulier pour Z[X] et Q[X]. Pour tout polynôme
non nul P := dk=0 ak Xk à coefficients dans Z, on notera γ(P ), appelé contenu de Gauss, le plus
P
grand commun diviseur de ses coefficients :
γ(P ) := a0 ∧ a1 ∧ · · · ∧ ad .

1. Montrer que si A est un sous anneau de R, A[X] est un sous anneau de R[X]. En particulier
cela prouve qu’il s’agit d’un anneau, ce qu’on était censé ignorer au vu du programme.
Le polynôme 1 est bien à coefficients dans A car 1 est dans A. Si +∞
P k
P+∞ k
k=0 ak X et k=0 bk X
sont à coefficients dans A il en est de même de leur différence, car pour tout entier naturel
k, ak − bk est dans le groupe (A, +), et aussi de leur produit car pour tout entier naturel k,
Pk
i=0 ai bk−i est dans le sous anneau A.
2. On va ici montrer que pour tous polynômes non nuls P = +∞
P i
P+∞ j
i=0 ai X et Q = j=0 bj X à
coefficients dans Z, tels que γ(P ) = γ(Q) = 1, alors γ(P Q) = 1. On procède par l’absurde et
on suppose qu’il existe un nombre premier p qui divise γ(P Q).
a) Montrer que les ensembles suivants admettent des plus petits éléments, qu’on notera res-
pectivement k et l :
{i ∈ N tq p ne divise pas ai } et {j ∈ N tq p ne divise pas bj } .

S’agissant de parties de N, il suffit de justifier qu’elles sont non vides. Si elles l’étaient alors
p diviserait tous les coefficients de ces deux polynômes et donc γ(P ) et γ(Q), contredisant
le fait que ces derniers valent 1.
b) En déduire que le coefficient de Xk+l de P Q n’est pas divisible par p, puis conclure que
γ(P Q) = 1.
Le coefficient de Xk+l dans P Q, qui comme tous les coefficients de P Q est divisible par
γ(P Q) et donc par p, n’est autre que
k+l
X X
ai bk+l−i = ak bl + ai b j
i=0 (i,j)∈E

où cette seconde somme porte sur l’ensemble des couples d’entiers naturels (i, j) différents
de (k, l) et tels que i + j = k + l, de sorte que i < k ou j < l et chacun des termes de cette
somme est donc divisible par p par minimalité de k et l. Par différence p divise donc ak bl ,
mais puisque p est premier il divise l’un de ces deux facteurs contredisant leur définition
même : ce sont des entiers non divisibles par p.
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3. Soient P et Q deux polynômes non nuls à coefficients dans Z. Montrer que γ(P Q) = γ(P )γ(Q)
en se ramenant au cas précédent.
On peut mettre en facteur γ(P ) dans P et il existe donc R ∈ Z[X] tel que P = γ(P )R et
γ(R) = 1 par maximalité de γ(P ) parmi les diviseurs commun des coefficients de P . De même
il existe S ∈ Z[X] tel que Q = γ(Q)S et γ(S) = 1. On a alors

γ(P Q) = γ (γ(P )Rγ(Q)S) = γ(P )γ(Q)γ(RS) = γ(P )γ(Q)


où la dernière égalité provient de la question précédente et la première de la remarque évidente
γ(aA) = aγ(A) pour tout entier a et tout polynôme A à coefficients dans Z comme on le voit
sur la décomposition primaire des coefficients de ces deux polynômes.
4. Soient P et Q deux polynômes unitaires à coefficients dans Q tels que P Q est à coefficients
dans Z. Montrer que P et Q sont à coefficients dans Z — on pourra chasser les dénominateurs
et se ramener à des polynômes à coefficients dans Z pour faire bon usage de leur contenu.
Montrons d’abord qu’en multipliant un polynôme Pd−1 ak unitaire à coefficients dans Q qu’on écrit
d k
avec des fractions irréductibles A = X + k=1 bk X par le plus petit commun multiple a de
la famille (b1 , . . . , bd−1 ), on obtient d’une part un polynôme aA à coefficients dans Z puisque a
est un multiple de chaque dénominateur, mais aussi γ(aA) = 1. En effet si p est un nombre
premier divisant γ(aA) alors il divise son coefficient dominant qui est a le plus petit commun
multiple des bk . Il existe donc un k dans [[1, d−1]] tel que νp (a) = νp (bk ) > 1 et puisque p divise
a abkk , il divise ak qui n’est donc pas premier avec bk : contradiction. Notons maintenant p et q les
plus petits communs multiples des dénominateurs des formes irréductibles des coefficients de P
et Q respectivement. Alors, d’après ce qu’on vient de prouver, pP et qQ sont à coefficients dans
Z et vérifient γ(pP ) = 1 et γ(qQ) = 1. Par ailleurs, puisque P Q est unitaire on a γ(P Q) = 1.
Par suite
pq = pqγ(P Q) = γ ((pP )(qQ)) = γ(pP )γ(qQ) = 1
et donc p et q valent 1, ce qui signifie que les dénominateurs des coefficients de P et Q valent
tous 1 et donc que ces deux polynômes sont bien à coefficients dans Z.
5. Soient P et Q deux polynômes unitaires à coefficients dans Z. Montrer que leur plus grand
commun diviseur dans R[X] est en fait dans Q[X] et même dans Z[X].
L’algorithme d’ Euclide qui permet de calculer leur plus grand commun diviseur dans R[X]
est une suite de divisions euclidiennes ne faisant intervenir que des sommes, soustractions,
multiplications et divisions sur les coefficients. Si les coefficients des polynômes de départ sont
dans Q il en est de même de tous les polynômes intervenant dans le calcul et en particulier du
dernier reste non nul qui est P ∧ Q. Ce dernier divise P et en effectuant la division euclidienne
de P par P ∧ Q, de reste nul, on a également un quotient A à coefficients dans Q. Puisque
P et P ∧ Q sont unitaires, il en est de même de A. Il ne reste plus qu’à appliquer la question
précédente au couple (A, P ∧ Q) pour savoir que P ∧ Q est à coefficients dans Z.
6. Soient P et Q deux polynômes unitaires à coefficients dans Z et n un entier naturel non racine
commune à P et Q. Montrer que l’entier (P ∧ Q) (n) divise l’entier P (n) ∧ Q(n). Montrer qu’en
général, P (n) ∧ Q(n) ne divise pas (P ∧ Q) (n).
On vient de voir qu’il existait deux polynômes A et B à coefficients dans Z tels que P =
A(P ∧ Q) et Q = B(P ∧ Q). En évaluant ces égalités en un entier n, on obtient la divisibilité
des entiers P (n) et Q(n) par l’entier (P ∧ Q)(n). On a supposé que P (n) et Q(n) n’étaient
pas tous les deux nuls ce qui permet — au programme — de définir leur plus grand commun
diviseur. Ce dernier est divisible par le diviseur commun (P ∧Q)(n). En général « la divisibilité
réciproque » n’a pas lieu comme le montre les polynômes unitaires X et X − 2, premiers entre
eux, mais pour lesquels 2 divise 2 ∧ (2 − 2) sans diviser 1.
MPSI2 — Lycée Malherbe — 2016/17 DS5, le 21 Janvier — 7/7

7. On veut maintenant établir l’existence, dans Q[X], de polynômes irréductibles de degrés arbi-
trairement grands. On fixe p un nombre premier et on suppose, par l’absurde, qu’il existe A et
Pp−1
B dans Q[X] de degré supérieur à 1 tels que AB = k=0 Xk .
p  
X p k−1
a) En déduire qu’il existe C et D dans Z[X] de degré supérieur à 1 tels que CD = X .
k=1
k
Puisque AB est unitaire, si l’on note a et b les coefficients dominants respectifs de A et B,
on a ab = 1. Par suite
p−1
X AB
Xk = AB =
k=0
a b

est un polynôme à coefficients dans Z produit de deux polynômes unitaires, Aa et Bb , à co-


efficients dans Q donc en fait, d’après 4, à coefficients dans Z. Remarquons maintenant
que
  p−1
AB X
(X − 1) = (X − 1) Xk = Xp − 1
a b k=0

que l’on peut composer par le polynôme X + 1 pour obtenir


    p  
A B p
X p k
X× ◦ (X + 1) × ◦ (X + 1) = (X + 1) − 1 = X
a b k=1
k

où la dernière égalité est due au binôme de Newton. On peut alors simplifier par
A B
 X 6= 0
pour obtenir l’égalité souhaitée avec le couple (C, D) := a ◦ (X + 1), b (X + 1) qui est
bien formé de deux polynômes à coefficients entiers de degré identique à ceux de A et B
respectivement, donc supérieurs à 1 tous les deux.
b) Montrer qu’alors p divise le coefficient constant de l’un d’entre eux exactement, disons C.
Le produit des coefficients constants de C et D est celui de leur produit, à savoir p1 = p

qui est premier et divise donc l’un des deux. Il ne divise pas les deux, sinon p2 diviserait
p.
c) En déduire que p divise γ(C) et aboutir à une contradiction.
X c X d
k
Notons C = ck X et D = dk Xk où d et c sont des entiers supérieurs à 1 d’après ce
k=0 k=0
qui précède, mais également inférieurs à p − 2 car leur produit est de degré p − 1. On vient
de voir que p|c0 mais nonp|d0 . Par ailleurs p2 = c0d1 + c1 d0 est lui-même divisible par p
car c’est le cas de tous les coefficients binomiaux kp pour k ∈ [[2, p − 1]] — vu en classe !
Ainsi p divise c1 d0 = p2 − c0 d1 et comme il ne divise pas

p
 d0 et qu’il est premier et donc
premier avec d0 , il divise c1 . Mais alors il divise c2 d0 = 3 −c1 d1 − c0 d2 et divise à nouveau
p
c2 . On continue ainsi jusqu’à prouver qu’il divise cc d0 = c+1 − c1 dc−1 − c2 dc−2 − · · · − c0 dc
car c + 1 6 p − 1, et donc p divise c c . Ainsi p divise tous les coefficients de C et doncPp−1 γ(C).
p

En particulier il divise cc dd = p = 1 ce qui est absurde. Finalement le polynôme k=0 Xk
est irréductible dans Q[X] pour tout p premier. Puisqu’on peut choisir des nombres premiers
arbitrairement grands, cela fournit des irréductibles de degrés arbitrairement grands dans
Q[X] où la situation est donc bien différente de R[X] et de C[X], l’extrême opposé !

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