CPGE/Marrakech MPSI
Problèmes de révision
Exercice Soient α et β deux réels distincts. On pose
P
E= ; P ∈ R3 [X
(X − α)2 (X − β)2
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de R(X). Quelle est sa dimension ? En préciser une base.
(On pourra exhiber deux bases de E, une "naturel", l’autre faisant appel à la décomposition en éléments
simples).
2. Soit F l’ensemble des éléments de E admettant des primitives rationnelles. Montrer que F est un
sous-espace vectoriel de E. en préciser la dimension et une base
3. Trouver un sous-espace vectoriel G de E tel que E = F ⊕ G.
4. Dans cette question, on prend α = 1, β = 2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur les
P
coefficient de P ∈ R3 [X] pour que la fraction rationnelle appartient à F .
(X − 1)2 (X − 2)2
Problème 1 : Interpolation polynomial et courbes B-spline
Notations
Tout au long de ce problème, n désigne un entier naturel non nul et α0 , α1 , ..., αn , (n + 1) réels deux à
n
Y
deux distincts on suppose que α0 < α1 < ... < αn . On pose U = (X − αk ).
k=0
Partie IInterpolation polynomiale
Pour tout entier naturel p on définit l’application
ϕp : Rp [X] −→ Rn+1
P 7−→ (P (α0 ), ..., P (αn ))
1. Vérifier que ϕp est linéaire.
2. Montrer que si p ≤ n, alors l’application ϕp est injective.
3. Montrer que si p ≥ n + 1, alors kerϕp est un s.e.v de Rp [X] dont on précisera une base et la dimension.
4. Dans cette question, on suppose que p = n.
On note F = (Lk )0≤k≤n la famille des polynômes de Lagrange associés aux réels α0 , α1 , ..., αn . Ces
polynômes sont définis comme suit :
n
Y X − αj
∀k ∈ J0, nK, Lk =
αk − αj
j=0, j6=k
(a) Établir que ∀k ∈ J0, nK, ∀ i ∈ J0, nK, Lk (αi ) = δi,k .
(b) Établir que la famille F = (L0 , L1 , ..., Ln ) est une base de Rn [X].
(c) Déterminer Im(ϕn ). Puis établir que ϕn est un isomorphisme de Rn [X] dans Rn+1 .
Partie II Interpolation polynomiale avec contrainte
Soit k un entier quelconque dans J0, n − 1K. On considère l’application (dont on admet la linéarité)
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ψk : R3 [X] −→ R4
P 7−→ (P (αk ), P (αk+1 ), P 0 (αk ), P 0 (αk+1 ))
On note B = {e1 , e2 , e3 , e4 } la base canonique de R4 .
5. Établir que ψk est injective.
6. Déterminer explicitement un polynôme P1,k de R3 [X] tel que : ψ (P1,k ) = e1 .
7. Déterminer explicitement un polynôme P3,k de R3 [X] tel que : ψ (P3,k ) = e3 .
8. En déduire les expressions des polynômes P2,k et P4,k tels que ψ (P2,k ) = e2 et ψ (P4,k ) = e4 .
9. Établir que l’application ψk est un isomorphisme de R3 [X] dans R4 .
10. Soit (y0 , y1 , z0 , z1 ) ∈ R4 . Exprimer en fonction de P1,k , ..., P4,k l’unique polynôme Q de R3 [X] tel que :
Q(αk ) = y0 , Q(αk+1 ) = y1 , Q0 (αk ) = z0 et Q0 (αk+1 ) = z1
Partie III Interpolation polynomiale avec contraintes étendue
On définit les polynômes P0 , ..., Pn de R2n+1 [X] en posant :
Y
∀k ∈ J0, nK, Pk = (X − αi )2
i=0, i6=k
On définit les polynômes Q0 , ..., Qn de R2n+1 [X] en posant :
Y
∀k ∈ J0, nK, Qk = (X − αk ) (X − αi )2
i=0, i6=k
11. Soit k ∈ J0, nK. Préciser le degré de Pk , et celui de Qk .
12. Soit k ∈ J0, nK. Établir que Pk (αk ) 6= 0, ainsi que Qk (αk ) = 0 et Q0k (αk ) 6= 0.
13. Montrer que la famille B = (P0 , ..., Pn , Q0 , ..., Qn ) est une famille libre ; puis justifier que c’est une base
de R2n+1 [X].
14. On considère l’application (dont on admet la linéarité)
ρ: R2n+1 [X] −→ R2n+2
P 7−→ (P (α0 ), ..., P (αn ), P 0 (α0 ), ..., P 0 (αn ))
15. Établir que ρ est injective.
16. Établir que la famille G = {ρ(P0 ), ..., ρ(Pn ), ρ(Q0 ), ..., ρ(Qn )} est une famille libre de R2n+2 .
17. Justifier que ρ est un isomorphisme de R2n+1 [X] vers R2n+2 .
18. Soient y0 , ..., yn , z0 , ..., zn (2n+2) nombres réels. Établir qu’il existe un unique polynôme R de R2n+1 [X]
tel que :
∀k ∈ J0, nK, R(αk ) = yk et R0 (αk ) = zk
Remarque. Ce résultat assure l’existence et l’unicité d’un polynôme de degré au plus 2n + 1 passant
par (n+1) points du plan donnés avec des tangentes imposées en ces points. L’inconvénient majeur de
cette méthode est que plus le nombre de points augmente, plus le degré du polynôme d’interpolation
augmente ; et plus ce degré augmente, plus la machine (qui sera chargée de faire les calculs) sera
susceptible de commettre des erreurs importantes.
Un "juste milieu" consiste en fait à recoller les polynômes d’interpolation de degré au plus 3 obtenus
sur chaque intervalle [αk , αk+1 ] pour obtenir ce que l’on appelle une courbe polynomiale par morceaux,
ou encore une B-spline.
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Problème2 : (Espaces vectoriels)
On désigne par E le R -espace vectoriel des suites réelles .
Partie I
1. La famille ((pn ), (q n ), (rn )) est-elle libre ou liée dans E .( p, q et r étant des réels quelconques )
Soit f l’application de E vers lui même , définie par :
(un )n∈N 7→ (vn )n∈N = (un+1 )n∈N
2. Montrer que f est un endomorphisme de E
3. Calculer ker(f ), en déduire que f est non injective .
4. Montrer que f est surjective.
5. Pour q ∈ R, on pose Eq = ker(f − q.idE )
6. Dites, sans calcul, pourquoi Eq est un sous espace vectoriel de l’espace E
7. Déterminer E0 et E1
8. Déterminer Eq , En déduire une base de Eq .
Partie II
Soit g = f 2 − 7f + 10.idE
1. Montrer que : ker g = E2 ⊕ E5 .
2. En déduire la forme générale des suites (un )n∈N qui vérifient la relation de récurrence :
un+2 = 7un+1 − 10un
Soit l’application linéaire :
ϕ : E → R × R , ∀(un ) ∈ E; ϕ((un )) = (u0 , u1 )
1. Montrer que ϕ|kerg est un isomorphisme de ker g vers R × R.
2. Déterminer l’antécedent de (4, 11).
3. Soit S = ker ϕ. Montrer que g est un isomorphisme de S vers E.
4. (a) Déterminer les coefficients a, b et c pour que la suite w = (an2 +bn+c)n∈N vérifie : g(w) = (2n2 )n∈N .
(b) En déduire, alors, toutes les suites u de S telles que :g(u) = (2n2 )n∈N .
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