Ch24 Denombrement
Ch24 Denombrement
24 Dénombrement
Sommaire
I. Ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2. Applications entre ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3. Propriétés des cardinaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II. Dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1. Nombre de p-listes d’un ensemble fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2. Nombre d’application entre deux ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3. Arrangements et permutations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4. Combinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III. Dénombrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
IV. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
V. Solution des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
I. Ensembles finis
I. Ensembles finis
1. Généralités
Notations. Soit (m, n) ∈ N2 , tel que m 6 n.
➤ On note [[m, n]] = {k ∈ N | m 6 k 6 n} = {m, m + 1, . . . , n}.
➤ En particulier, si n ∈ N∗ , convenons de noter Fn = [[1, n]] = {1, 2, . . . , n} et F0 = 6 O.
Lemme 24.1:
Soit (m, n) ∈ N2 .
Si Fm et Fn sont en bijection, alors m = n
Démonstration :
Soit n ∈ N. On note P(n) : « Pour tout entier m ∈ N, si Fn et Fm sont en bijection, alors m = n. »
On montre par récurrence sur n ∈ N que ∀n ∈ N, P(n).
• Initial. Lorsque n = 0. Soit m ∈ N tel qu’il existe une bijection f : F0 → Fm . Alors f est en
particulier surjective et par conséquent Fm = 6 O, d’où l’on tire m = 0.
• Héré. Soit n ∈ N tel que P(n). On montre que P(n + 1) est vraie. Soit donc m ∈ N pour
lequel il existe une bijection f : Fn+1 −→ Fm .
➤ si f (n + 1) = m, alors f induit une bijection f|[[1,n]] : [[1, n]] −→ [[1, m − 1]] de Fn sur Fm−1 .
Par hypothèse de récurrence, il s’ensuit que n = m − 1, c’est-à-dire m = n + 1.
➤ si f (n + 1) = a 6= m, on considère alors la bijection ϕ : Fm → Fm qui échange a et m, c-à-d que
ϕ(a) = m et ϕ(m) = a. Soit alors g = ϕ ◦ f : Fn+1 → Fm . g est bijective comme composée de
bijections et elle vérifie g(n+1) = ϕ(a) = m. D’après le premier point ➤ en résulte que m = n+1.
➤ dans tous les cas, on a montré que m = n + 1.
• Concl. Par récurrence sur n ∈ N, on a montré que ∀n ∈ N, P(n).
Démonstration :
Supposons que E 6= 6 O et qu’il existe deux entiers n et m et deux applications bijectives
ψ : E −→ [[1, n]] et ϕ : E −→ [[1, m]] alors ϕ ◦ ψ −1 est une bijection de [[1, m]] dans [[1, n]] et d’après le
lemme précédent, on a n = m.
Lemme 24.2:
Soit E un ensemble fini de cardinal n 6= 0 et soit a ∈ E. Alors
l’ensemble E ′ = E\{a} est fini de cardinal n − 1.
Démonstration :
Comme E est de cardinal n > 0, il existe une bijection ϕ : E −→ [[1, n]]. Il y a deux possibilités :
• Si ϕ(a) = n alors ϕ|E ′ est définie sur E ′ et à valeurs dans [[1, n − 1]]. et est bijective.
• Si ϕ(a) = p < n alors en considérant l’application ψ : [[1, n]] → [[1, n]] qui échange p et n et laisse
invariant les autres éléments de [[1, n]], ψ est bijective et il en est de même de ψ ◦ ϕ : E → [[1, n]].
De plus, ψ ◦ ϕ(a) = n et on est ramené au cas précédent.
Démonstration :
Démontrons la première propriété par récurrence sur le cardinal de E.
• Si Card(E) = 0 alors E = ∅ et il en est de même de F . La propriété est donc vraie au rang 0.
• Soit n ∈ N. Supposons la propriété vraie pour un ensemble de cardinal n et montrons là pour un
ensemble E de cardinal n + 1.
◮ Si F = E alors F est fini et Card(F ) = Card(E).
◮ Sinon, il existe un élément a ∈ E et a 6∈ F . Posons : E ′ = E\{a}. E ′ 6= ∅, F ⊂ E ′ et par
application du lemme précédent, E ′ est de cardinal Card(E) − 1 = n + 1 − 1 = n. On peut alors
appliquer l’HR à E ′ : F est un sous ensemble fini de E ′ , donc de E et
Card(F ) 6 Card(E ′ ) = Card(E) − 1 < Card(E). La propriété est alors prouvée par application
du théorème de récurrence.
Démontrons maintenant la seconde propriété. On sait déjà que si F = E alors Card(F ) = Card(E).
Il s’agit de prouver la réciproque. Par l’absurde, nous supposons que Card(F ) = Card(E) mais que
F 6= E. Il existe alors a ∈ E tel que F ⊂ E ′ = E\{a}. Mais, d’après le lemme précédent,
Card(E ′ ) = Card(E) − 1 et d’après la propriété que nous venons de prouver,
Card(F ) 6 Card(E ′ ) = Card(E) − 1 < Card(E)
ce qui contredit notre hypothèse de départ. Par conséquent E = F .
Corollaire 24.1:
Toute partie d’un ensemble fini est finie.
Démonstration :
=⇒| Soit A une partie finie de E. Nous allons effectuer une démonstration par récurrence sur
n = card(A) pour prouver qu’elle est majorée.
• Si n = 0 alors A est vide et donc majorée par n’importe quel entier.
• Fixons n ∈ N et supposons la propriété vraie pour un ensemble de A de cardinal n.
• Soient A un ensemble de cardinal n + 1 et a ∈ A. Alors A\{a} ⊂ N de cardinal n. Il est
majoré (d’après l’HR). Soit b un majorant de A\{a}. Alors max(a, b) est un majorant de A
et A est majoré.
• La propriété est alors prouvée par application du théorème de récurrence.
⇐=| Soit A une partie de N majorée. Soit n un majorant de A. Alors A ⊂ [[0, n]] et par conséquent,
A est finie de cardinal inférieur ou égal à n.
Démonstration :
• f (E) est une
partie de F . Il découle donc du Théorème (24.1), que f (E) est un ensemble fini et
Card f (E) 6 Card(F ).
• f est surjective ⇐⇒ f (E) = F ⇐⇒ Card(f (E)) = Card(F ).
Théorème 24.3:
Soient E et F des ensembles, et f : E → F une application. Si E est fini, alors
➤ L’ensemble f (E) est fini et Card f (E) 6 Card(E).
➤ Card f (E) = Card(E) si et seulement si f est injective.
Démonstration :
➤ Si E est vide, le résultat est évident. Si E est de cardinal n ∈ N∗ , alors on peut l’écrire sous la
forme E = {x1 , . . . , xn }, où les xk sont deux à deux distincts. En notant
yk = f (xk ) on a donc
f (E) = {y1, . . . , yn }. On en déduit que f (E) est fini et Card f (E) 6 n = Card(E).
➤ Si f est injective, alors les yk sont deux à deux distincts, donc Card f (E) = n = Card(E).
Réciproquement si f n’est pas injective, alors certains des yk sont égaux. Donc, f (E) a strictement
moins que n éléments. Donc Card f (E) < Card(E).
Proposition 24.3:
Soit E et F des ensembles finis. On a les propriétés suivantes :
❶ Il existe une injection de E dans F , si et seulement si Card(E) 6 Card(F ).
❷ Il existe une surjection de E dans F , si et seulement si Card(E) > Card(F ).
❸ Il existe une bijection de E dans F , si et seulement si Card(E) = Card(F ).
Démonstration :
❶ S’il existe une injection f : E → F , alors on a Card(E) 6 Card(f (E)) d’après le théorème
(24.3). De plus, f (E) ⊂ F , donc Card(f (E)) 6 Card(F ) d’après le théorème (24.1) (premier
point). Donc Card(E) 6 Card(F ).
Réciproquement, soient n = Card(E) et p = Card(F ). Par définition, il existe une bijection
f : E → [[1, n]] et une bijection g : F → [[1, p]]. De plus, si n 6 p, l’application h : [[1, n]] → [[1, p]]
telle que, pour tout k ∈ [[1, n]], h(k) = k, est bien définie et injective. L’application g −1 ◦ h ◦ f
est donc une injection de E dans F , (composée d’injections). Une telle injection existe donc.
❷ S’il existe une surjection f : E → F , alors f (E) = F donc Card(F ) = Card(f (E)) 6 Card(E)
d’après le théorème (24.3).
Réciproquement,
❸ Le sens (=⇒) résulte de ❶ et ❷. Pour le sens (⇐=) on pose n = Card(E) = Card(F ) puis on
utilise la définition (comme dans ❶, en remplaçant l’application h par Id : [[1, n]] → [[1, n]] qui
est bijective).
Théorème 24.4:
Soit E et F deux ensembles finis tels que Card(E) = Card(F ) et f : E −→ F une application.
Alors, on a les équivalences suivantes :
Démonstration :
La démonstration sera par équivalences. En effet d’après les deux théorèmes précédents
f est injective ⇐⇒ Card f (E) = Card(E) ⇐⇒ Card f (E) = Card(F ) ⇐⇒ f est surjective
Démonstration :
Posons n = Card(A) et m = Card(B). Soit ϕ1 : A −→ [[1, n]] et ϕ2 : B −→ [[1, m]] deux bijections.
Posons
ϕ : B −→ [[n + 1, n + m]]
x 7−→ ϕ2 (x) + n
L’application ϕ est encore bijective. Considérons enfin l’application :
ψ : A ∪ B −→ [[1,
( n + m]]
ϕ1 (x) si x ∈ A
x 7−→
ϕ(x) si x ∈ B
ψ est clairement bien définie car A ∩ B = ∅ et est une bijection de A ∪ B sur [[1, n + m]] ce qui
prouve que
Card(A ∪ B) = n + m = Card(A) + Card(B)
Corollaire 24.2:
n
[
Soit Ei i∈[[1,n]]
une famille finie d’ensembles 2 à 2 disjoints. Alors Ei est un ensemble fini et :
i=1
[
n n
X
card Ei = card(Ei ).
i=1 i=1
Corollaire 24.3:
Soit A et B deux parties d’un ensemble fini E. Alors
❶ Card E\A = Card(E) − Card(A). ❷ Card B\A = Card(B) − Card(A ∩ B).
Démonstration :
❶ Soit A ∈ P(E). D’après la caractérisation du complémentaire A ∪ A = E et A ∩ A = ∅, il en
résulte que Card(A) + Card(A) = Card(E). D’où on tire Card E\A = Card(E) − Card(A).
Pour le ❷ il suffit de remarquer que B est réunion disjointe de B\A et A ∩ B.
Démonstration :
E ∪ F = E ∪ (F \E). D’après la proposition (24.4) et le corollaire (24.3), on a
Démonstration :
• Si F = ∅, alors il n’y a qu’une seule application à valeurs dans F = ∅ , c’est l’application vide qui
est au départ de E = ∅. La propriété est vraie.
• Si F 6= ∅, posons n = Card(F ). On peut écrire F = {y1 , . . . , yn } avec les yi deux à deux distincts.
Posons, pour tout i ∈ [[1, n]], Ai = ϕ−1 {yi } . Par hypothèse, chaque partie Ai est finie et
Card(Ai ) = p.
[ n
Puisque les parties Ai sont deux à deux disjointes et que Ai = E, on peut affirmer que E est
i=1
finie et n
X
card(E) = card(Ai ) = np = p card(F ).
i=1
Démonstration :
Considérons ϕ : E × F −→ F . Tout élément y ∈ F possède exactement Card(E) antécédents
(x, y) 7−→ y
par ϕ et le principe de bergers appliqué à ϕ permet de conclure.
Corollaire 24.5:
Soient E1 , . . . , En une liste d’ensembles finis. Alors E1 × . . . × En est fini et
Démonstration :
n+1
Y n
Y
Par récurrence, en observant que Ei = Ei × En+1 .
i=1 i=1
II. Dénombrement
1. Nombre de p-listes d’un ensemble fini
Définition 24.2: (p-liste)
Soient E un ensemble et p ∈ N. On appelle p-liste d’éléments de E tout p-uplet d’éléments de E.
C’est à dire un élément de la forme (x1 , . . . , xp ) avec ∀k ∈ [[1, p]], xk ∈ E.
Exemple 1. 1) (1, 4, 7, 2, 7) est une 5-liste de N. 2) (π, e, i, −1) est une 4-liste de C.
Démonstration : p
On a card(Ap ) = card(A) = np .
Exemple 2.
1) Le nombre de codes de 4 lettres est 264 .
2) Le nombre de façons de réaliser un collier de 30 perles avec 3 couleurs de perles est 330 .
3) Le nombre de bouquets de 10 fleurs quand on choisit ces fleurs parmi 5 espèces est 510 .
Démonstration :
Supposons que E = {x1 , . . . , xn } où n = Card(E). Posons ψ : F (E, F ) −→ F p .
f 7−→ f (x1 ), . . . , f (xn )
L’application ψ associe à toute application f de E dans F la p-liste des images des éléments de E.
ψ est injective et surjective, donc bijective. On en déduit que
card(F (E, F )) = card(F p ) = card(F )p = np
3. Arrangements et permutations
Définition 24.3: (Arrangement)
Soit E un ensemble fini et p ∈ N∗ .
On appelle p-arrangement de E ou arrangement de p éléments de E toute p-liste d’éléments
distincts de E.
Si Card(E) = n, une permutation de E est un n-arrangement d’éléments de E.
Notation. Si Card(E) = n, on note Apn le nombre de p-arrangement de E.
Remarque 1.
1) A11 = 1, Si p > n, Apn = 0.
2) si p = 0, l’unique application de l’ensemble vide dans E est injective et donc on écrira A0n = 1.
3) Se donner un p-arrangement revient à se donner une p-liste de E sans répétition.
Démonstration :
Notons A l’ensemble des p-arrangements de E. Comme A est un sous ensemble de F (E, F ) et que ce
dernier est de cardinal fini, il en est de même de A.
Afin de calculer le cardinal de A, nous allons effectuer un raisonnement par récurrence sur p.
• Si p = 0, on a déjà vu que A0n = 1. La formule est donc vraie pour p = 0.
• Si p = 1, [[1, p]] = {1} est un singleton et une injection de {1} dans E est déterminée par l’image
de 1 par cette injection.
n!
Comme E compte n éléments, il y a n images possibles pour 1 et Card(A) = n = .
(n − 1)!
• Si p ∈ [[2, n − 1]]. Supposons la relation vraie au rang p, c’est notre HR, et vérifions là au rang
p + 1 6 n. Une injection ϕ de [[1, p + 1]] dans E est déterminée par sa restriction ϕ|[[1,p]] à [[1, p]] et
par l’image de p + 1 dans E. Par application de l’HR, il y a Apn possibilités pour le choix de
ϕ|[[1,p]] et du coup n − p possibilités pour le choix de l’image de p + 1 par ϕ dans E. Au total, cela
fait (n − p) × Apn possibilités, soit Ap+1
n possibilités et Card(A) = Ap+1
n .
• Par application du théorème de récurrence, la formule est démontrée.
Démonstration :
Il suffit de remarquer que définir une injection c’est donner la liste de ses images distinctes (puisqu’il
s’agit d’une injection). Il y a donc autant d’injections de F dans E que de Card(F )-listes d’éléments
distincts de E.
Démonstration :
Les deux ensembles ont même cardinal donc toute injection est bijective. Donc le nombre de
bijections est égale au nombre d’injections et vaut
n! n!
Ann = = = n!
(n − n)! 1
Exemple 3.
4. Combinaison
Définition 24.4: (Combinaison)
Soit E un ensemble fini de cardinal n. Soit p ∈ N∗ .
On appelle p-combinaison de E un sous ensemble de cardinal p de E.
On note np ou Cnp le nombre de p-combinaisons de E.
Exemple 4.
1) {1, 4, 7, 2, 7} est une 5-combinaison de N. 2) {π, e, i, −1} est une 4-combinaison de C.
Remarque 2.
1) n0 = 1 car l’ensemble vide est l’unique sous ensemble de E ayant 0 élément.
2) n1 = n, nn = 1 et si p > n, np = 0
Démonstration :
Se donner un p-arrangement revient à se donner une p-combinaison puis à ordonner les éléments de
cette p-combinaison, c’est à dire à choisir une bijection de cette p-combinaison dans elle même. Le
nombre de bijections d’une p-combinaison de E dans elle même est p!. On a donc :
Démonstration :
Pour ❶ et ❷ on utilise la formule exprimant nk . Démontrons le ❸ de manière combinatoire.
Soit E un ensemble
à n + 1 éléments et a un élément de E. Dénombrons les parties de E à k + 1
n+1
éléments k+1 en considérant les parties qui contiennent a et celles qui ne contiennent pas a.
Une partie de E à k + 1 éléments de E contenant a contient
k éléments choisis parmi les n éléments
n
de E autres que a. Le nombre de ces parties est donc k .
Une partie de E à k + 1 éléments de E ne contenant pas a contient k + 1 éléments choisis parmi les
n
n éléments de E autres que a. Le nombre de ces parties est donc k+1 .
n
n
n+1
On en déduit que : k + k+1 = k+1 .
Remarque 3. p
n 0 1 2 3 4 5
La formule de Pascal nous permet de construire le 0 1
triangle de Pascal, qui permet un calcul des coeffi- 1 1 1
cients pour de petites valeurs de n. À l’intersection 2 1 2+ 1
de la pième colonne et de la nième ligne, on lit le coef- 3 1 3 1 3
=
ficient np . 4 1 4 6 4 1
5 1 5 10 10 5 1
Démonstration :
Première méthode : Par récurrence sur n (déjà vue)).
Seconde méthode : Une preuve plus intuitive, qui utilise le fait que le coefficient binomial nk est
le nombre de parties à k éléments dans un ensemble à n éléments. Quand on développe l’expression
Remarque 4.
n
X
n
1) La formule du binôme permet de donner une preuve algébrique de la formule ∀n ∈ N, k
= 2n .
k=0
En résumé. A l’issue de ce chapitre, il convient de bien savoir effectuer un raisonnement par récurrence
et d’être à l’aise avec sa rédaction.
La connaissance des p-listes, des p-arrangements et des p-combinaisons permet de résoudre des problème
de combinatoire.
Une des difficultés principales est de choisir le bon outil parmi ces trois. Le tableau qui suit devrait vous
être d’une certaine aide.
Ordre important Répétitions possibles Calcul Exemple
p-liste oui oui np code
Tableau récapitulatif. p
p-arrangement oui non An tiercé
n
p-combinaison non non p
loto
Card(P(E)) = 2Card(E)
Démonstration :
Soit E un ensemble fini de cardinal n .
1ière démonstration : Pour A partie de E, considérons son application caractéristique χA
L’application ϕ : P(E) −→ {0, 1}E réalise une bijection de P(E) vers {0, 1}E . En effet
A 7−→ χA
Soit (A, B) ∈ (P(E))2 .
ϕ(A) = ϕ(B) ⇒ χA = χB ⇒ ∀x ∈ E, (χA (x) = 1 ⇔ χB (x) = 1) ⇒ ∀x ∈ E, (x ∈ A ⇔ x ∈ B) ⇒ A = B
Donc, ϕ est injective.
Soit f ∈ {0, 1}E . Posons A = {x ∈ E/f (x) = 1}. Pour x ∈ E, si x ∈ A, f (x) = 1 = χA (x) et si
x∈/ A, f (x) = 0 = χA (x). Donc, f = χA = ϕ(A). Ceci montre que ϕ est surjective.
Finalement ϕ est bijective. Puisque ϕ est une bijection, card(P(E)) = card {0, 1}E = 2n .
2ième démonstration : Pour p ∈ [[0, n]], notons Pp (E) l’ensemble des parties à p éléments de E.
D’après la formule du binôme de NEWTON,
n
X n
X
n
card(P(E)) = card (Pp (E)) = k
= 2n .
k=0 k=0
card(P(E)) = 2n + 2n = 2 × 2n = 2n+1
III. Dénombrabilité
Définition 24.6: (Ensemble infini)
Un ensemble E est dit infini lorsqu’il n’est pas fini.
Remarque 5.
1) S’il existe une application E −→ E qui est surjective sans être injective, ou injective sans être surjec-
tive, alors E est infini [d’aprrès le théorème (24.4)].
Par exemple, N est infini (car l’application de succession : N −→ N est injective non surjective.
n 7−→ n+1
2) S’il existe une application E −→ F qui est injective et si E est infini, alors F est infini.
En particulier tout ensemble contenant un sous-ensemble infini est infini.
Par exemple, Z, Q, R, C sont infinis car ils contiennent N.
3) Tout ensemble équipotent à un ensemble infini est infini, [d’après le 2) ci-dessus].
Lemme 24.3:
Tout sous-ensemble infini de N est équipotent à N.
Démonstration :
Soit A ⊂ N infini, on sait que A admet un plus petit élément a0 .
Comme A n’est pas un singleton, A1 = A\{a0 } est non-vide donc admet un plus petit élément a1 ,
vérifiant a0 < a1 .
Comme Card(A) 6= 2, A2 = A\ {a0 , a1 } admet un plus petit élément a2 , qui vérifie a0 < a1 < a2 .
Supposons que l’on ait construit n éléments a0 < · · ·< an dans A. Comme A est infini, l’ensemble
An+1 = A\ {a0 , . . . , an } est non vide et admet donc un plus petit élément an+1 , qui vérifie an < an+1 .
Par récurrence, on construit ainsi une suite a0 < a1 < · · · < an < an+1 < · · · , c’est-à-dire une
application f : N −→ A définie par f (n) = an , qui est strictement croissante, donc injective.
Montrons que f est surjective. Par l’absurde, supposons que ∃y ∈ A, ∀n ∈ N, y 6= f (n). Il existe alors
m ∈ N tel que am < y < am+1 . Comme am < y, on a y ∈ Am+1 = A\ {a0 , . . . , am }.
Comme am+1 est le plus petit élément de Am+1 , on doit alors avoir am+1 6 y, d’où la contradiction.
En résumé, on a construit une bijection (strict croissante) de N sur A. Donc A est équipotent à N.
Définition 24.7:
Soit E un ensemble.
➤ On dit que l’ensemble E est dénombrable lorsqu’il est fini ou équipotent à N.
➤ On dit que l’ensemble E est au plus dénombrable lorsqu’il est fini ou dénombrable.
Attention : la terminologie peut varier d’un auteur à l’autre ; en particulier, pour nous, un ensemble
dénombrable est infini.
Remarque 6. Tout ensemble équipotent à un ensemble dénombrable (resp. au plus dénombrable) est
lui-même dénombrable (resp. au plus dénombrable).
Proposition 24.13:
Soient E et F deux ensembles. Soit f : E −→ F une application.
1) Si E est dénombrable, alors tout sous-ensemble infini A ⊂ E est dénombrable.
2) Si E est au plus dénombrable, alors tout sous-ensemble A ⊂ E est au plus dénombrable.
3) Si f est injective et si F est au plus dénombrable, alors E est au plus dénombrable.
4) Si f est surjective et si E est au plus dénombrable, alors F est au plus dénombrable.
5) E est au plus dénombrable si et seulement s’il existe une injection de E dans N.
Démonstration :
Soient E et F deux ensembles. Soit f : E −→ F une application.
1) Soit g une bijection de E sur N. Donc g(A) est un sous-ensemble de N, qui est bien sûr
équipotent à A, donc infini [d’après le point 3) de la remarque (5)]. D’après le lemme (24.3),
g(A) est équipotent à N, donc A est équipotent à N.
2) Résulte évidemment du 1) ci-dessus et du théorème (24.1).
3) Résulte du 2) car f (E) ⊂ F est équipotent à E via f .
4) Rappelons que la surjectivité de f implique qu’il existe une application g : F −→ E telle que
f ◦ g = IdF (pour tout y ∈ F , on définit x = g(y) en choisissant dans f −1 ({y}) qui est non-vide).
Mais alors f ◦ g injective implique g injective, ce qui permet d’appliquer le premier point pour
conclure que F est au plus dénombrable dès lors que E l’est.
5) La condition suffisante résulte du 3) ci-dessus. Pour la condition nécessaire, supposons que E est
au plus dénombrable. Si E est infini (donc dénombrable), il existe une bijection E → N a fortiori
injective. Si E est fini non-vide, il existe d’après la proposition (24.1) un unique p ∈ N et une
bijection f : E → [[1, p]], il suffit de composer f avec l’injection canonique [[1, p]] → N.
D 3. L’application f : N×N −→ N définie par (n, m) 7−→ 2n 3m est injective. Il résulte alors du point
5) de la proposition (24.13) que N×N est au plus dénombrable. De plus N×N est infini.
Démonstration :
Par récurrence, il suffit de le montrer pour deux ensembles.
Soient donc E, F tels qu’il existe deux bijections f : N −→ E et g : N −→ F .
Considérons l’application h : N × N → E × F , définie par h(n, m) = f (n), g(m) .
Il est clair qu’elle est bijective. Donc E × F est équipotent à N × N, qui est dénombrable d’après le
lemme (24.4).
Démonstration :
Par récurrence, il suffit de le montrer pour deux ensembles.
Soient donc E, F tels qu’il existe deux bijections f : N −→ E et g : N −→ F .
Considérons l’application h : N → E ∪ F , définie par h(2n) = f (n) et h(2n + 1) = g(n).
Il est clair qu’elle est surjective. Donc E ∪ F est au plus dénombrable. De plus E ∪ F est infini.
Proposition 24.14:
La réunion d’une famille dénombrable d’ensembles au plus dénombrables est au plus dénombrable.
Démonstration :
Soient I un ensemble dénombrable, et, pour tout i ∈ I, un ensemble Ei au plus dénombrable.
Pour tout i ∈ I, il existe une injection gi : Ei −→ N, donc une injection fi : Ei −→ I (en composant
par une bijection de N sur I). [
Posons Fi = fi (Ei )×{i} ⊂ I ×I, et F = Fi ⊂ I ×I. Comme I est dénombrable, I ×I l’est, donc F est
i∈I
au plus dénombrable.
[
Posons E = Ei . Construisons h : F −→ E de la façon suivante : tout élément x de F appartient à
i∈I
au moins un Fi , donc est de la forme x = fi (t), i pour un i ∈ I et un t ∈ Ei , et l’on pose h(x) = t.
Alors h est surjective par construction (car pour tout t ∈ E, il existe au moins un i ∈ I tel que
t ∈ Ei , de sorte que l’élément x = fi (t), i de F vérifie h(x) = t). Ainsi h : F −→ E est surjective
avec F au plus dénombrable, d’où E au plus dénombrable
Exemple 5.
1) N est dénombrable (par définition), et donc aussi N∗ .
2) Z est dénombrable.
En effet. Z− est dénombrable via la bijection x 7−→ −x de N sur Z− , et Z = N ∪ Z− .
3) Q est dénombrable.
En effet. Comme Q = Q+ ∪ Q− , et comme Q+ est équipotent à Q− via la bijection x 7−→ −x, il suffit
d’après le théorème (24.9) de vérifier que Q+ est dénombrable. Or l’application N × N∗ −→ Q+ définie
p
par (p, q) 7−→ est surjective, et N × N∗ est dénombrable d’après le théorème (24.8), ce qui assure
q
+
que Q est au plus dénombrable d’après le point 4) de la proposition (24.13), et donc dénombrable
puisque Q+ est infini [d’après le point 2) de la remarque (5)].
IV. Exercices
Exercice 24.1 (Aller à la correction)
❶ Soit n ∈ N. Si f est une bijection strict croissante de [[0, n]] dans N alors : ∀p ∈ [[0, n]], f (p) > p.
❷ Si f est une application strictement croissante de N dans N alors : ∀n ∈ N, f (n) > n.
❸ Soit P une partie finie non vide de N de cardinal n.
Montrer qu’il existe une et une seule bijection strictement croissante de [[1, n]] dans P .
e : [[1, n + 1]] −→ P
ϕ (
ϕ(k) si 1 6 k 6 n
k 7 → ϕ(k)
− e =
a si k = n + 1
Alors ϕ ainsi prolongée est une bijection strictement croissante de [[1, n + 1]] dans P car a est le
plus grand élément de P .
La propriété est alors prouvée par application du principe de récurrence.
• Unicité : Supposons que ϕ1 et ϕ2 sont deux bijections strictement croissantes de [[1, n]] dans P .
Alors ϕ = ϕ−1 2 ◦ ϕ1 est une bijection strictement croissante de [[1, n]] dans lui-même. D’après la
question précédente, il s’ensuit que ∀p ∈ [[1, n]], ϕ(p) > p.
Mais ϕ−1 = ϕ−1 1 ◦ ϕ2 est aussi une bijection strict croissante de [[1, n]] dans [[1, n]] et on a aussi que
∀p ∈ [[1, n]], ϕ−1 (p) > p, ce qui s’écrit encore : ∀p ∈ [[1, n]], p > ϕ(p) (car ϕ étant strict. croissante).
En conclusion, ∀p ∈ [[1, n]], ϕ(p) = p et donc ϕ = Id[[1,n]]. On a prouvé alors que ϕ1 = ϕ2 .
n
X
n−1 n
Puis on dérive l’égalité (⋆⋆) on trouve −n(1 − x) = (−1)k kxk−1 de quoi on tire Gn = 0
k=0
k
1 " n #1
(1 − x)n+1 X n xk+1
8) Intégrons les deus mombres de (⋆⋆) entre 0 et 1 , on trouve − = (−1)k
n+1 0 k=0
k k+1
0
1
et on obtiont Hn =
n+1
f : P(E) −→ (
P(E)
X ∪ {a} si a ∈
/X
X 7−→
X\{a} si a ∈ X
On vérifie facilement que f est involutive, c’est-à-dire que f ◦ f = Id. Donc f est bijective. Il est de plus
clair que f envoie une partie de cardinal pair de E sur une partie de E de cardinal impair. Il y a donc
autant de parties de E de cardinal pair que de parties de E de cardinal impair.