SURE
aD LUT.
el OGIQUE DE BASE
Ta E-) a participation cto
2 nr] Thébé et Seri L’H6éte
Série coordonée par :
a Radu DROBOT 2
Jean Pierre CARBONNEL
Trey :
Se Ama Counted]
Pte Wo lA)
T iia e ee AT)
em Pu us aa ae sel a Or)
Editions *H*G*A™*, Bucarest
1999. bo TT
WT eA
ECOLE POLYTECHNIQUE
FEDERALE DE LAUSANNE
Tempus
ACQUISITION
ET CONSTITUTION
D’UNE INFORMATION
HYDROLOGIQUE DE BASE
Marc Morell
Avec la participation de:
Bernard Thébé et Yann L’H6te
TEMPUS S_JEP 09781/95 OFFICE FEDERAL DE L'EDUCATION
“ GESTION ET PROTECTION ET DE LA SCIENCE/SUISSE
DE LA RESSOURCE EN EAU ” (No 96.01)
Editions *H*G*A*, Bucarest
1999Marc MORELL
IRD
Laboratoire d’Hydrologie
911, avenue Agropolis, B.P. 5045 - 34032 Montpellier, France
tél. : 33 (0) 4 67 63 64 20
fax : 33 (0) 4 67 41 21 33
[email protected]
MORELL, MARC
Acquisition et constitution d’une information hydrologique
de base / Marc Morell, Bernard Thébé, Yann L’Héte.— Bucuresti:
Editura *H*G*A*, 1999
p.;cm.
ISBN 973-98954-1-7
546.212
|. Thébé, Bernard
ll. L?Héte, Yann
556
Copyright © 1999. Editions *H*G*A*, Bucarest
[email protected]oan ole
C. Co y
AVANT-PROPOS
Ce document traite de l'acquisition et de la constitution d'une information
hydrologique de base, sujet vaste et complexe qu’il est illusoire de prétendre
explorer de maniére exhaustive en quelques pages. Complété par les notes
prises en cours et l'expérience acquise sur le terrain, ce document devrait
constituer une base de référence pour les hydrométristes ou les ingénieurs qui
souhaitent acquérir des notions d'hydrométrie.
Ce document a été préparé A partir des ouvrages cités en référence dont nous
avons parfois extrait les passages qui nous paraissaient les plus didactiques
enrichis par I’expérience professionnelle des auteurs.
Il est exclusivement destiné 4 permettre aux étudiants de disposer d'un
support de cours qui représente, 4 notre sens, une synthése des principaux
éléments qu'ils doivent retenir pour planifier l'acquisition d'une information de
qualité et/ou pour évaluer la qualité des données qui seront en leur possession.
Le présent document ne peut pas en aucun cas faire l'objet d'une diffusion
commerciale.
Montpellier, juin 1999
Marc Morell
Bernard Thébé
Yann L'HéteTABLE DES MATIERES GENERALE
CHAPITRE 1:
CHAPITRE 2:
CHAPITRE 3:
CHAPITRE 4:
CHAPITRE 5:
CHAPITRE 6 :
BIBLIOGRAPHEE . ..
LE BASSIN VERSANT . 7
EVAPORATION ET EVAPOTRANSPIRATION ..... 27
LA PLUVIOMETRIE ....2..2---2-----0-neenneneeeees 4l
IMNIMETRIE ....-------2e..-eeenneneeeeneeeeenee 79
MESURE DE DEBITS .._..--2-----eeeneceenenenneee 127
TARAGE D'UNE STATION HYDROMETRIQUE ... 179ATH ANTChapitre 1
LE BASSIN VERSANT
TABLE DES MATIERES
1.1. LECYCLE DE L'EAU
1.2. DEFINITIONS ............... .
1,3. CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
1.3.1. Aire et périmétre
1.3.2. Indice de compacité
1.3.3. Le rectangle équivalent ............
1.4. CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES .
1.4.1. Le relief...
1.4.2. Les pentes . . .
1.5. LES CARACTERISTIQUES DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE .
1.5.1. Classification de Horton ..
1.5.2. Classification de Schumm .
1.5.3. Rapport de confluence
1.5.4. La densité de drainage .
1.5.5. Endoréisme
1.6. LETERRAIN .
1.6.1. Les sols ..
1.6.2. La couverture végétale ...VARGAS Wites
SORA ARLE BASSIN VERSANT
1.1. LE CYCLE DE L’EAU
Une partie de l'eau précipitée retourne vers l'atmosphére, par
évapotranspiration (fig. 1.1).
Le terme d'évaporation désigne les pertes en eau des nappes d'eau libres sous
forme de vapeur (lacs, retenues, mares); alors que I'évapotranspiration
regroupe les pertes du sol : absorption de l'eau par le couvert végétal ou animal,
et restitution a l'atmosphére par transpiration.
L'évapotranspiration est lige un certain nombre de paramétres climatiques
tels que température, vent, humidité, rayonnement etc.
‘eau non restituée a 'atmosphére migre sous forme :
— d'écoulements de surface rapides (rivieres, ravines...), transitant parfois par
des zones de stockage naturel (étangs, mares...) ou artificiel (retenues...);
— d'écoulements souterrains intervenant aprés infiltration; ces eaux sont
souvent stockées en profondeur dans des réservoirs constitués de roches
poreuses et perméables formant les aquiféres.
Si elles ne sont pas utilisées par ’homme, les eaux souterraines parviennent
finalement a la mer.
Le cycle de l'eau se poursuit : c'est le milieu marin qui, par évaporation,
humidifie les masses d'air véhiculées par I'alizé.
Par condensation, il y a formation de nuages, et éventuellement
précipitation.
Etablir le bilan en eau d’une région sur une période donnée, c'est chiffrer les
quantités d’eau qui entrent et sortent des différents bassins versants qui la
composent (le bassin versant d'une riviére est la zone a I'intérieur de laquelle
l'eau précipitée s'écoule et converge vers la riviére).
Le bilan hydrologique d'un bassin versant peut s'exprimer schématiquement
par la formule suivante:
P=E+Q+1+U+dR,
avec:
P - précipitation;
E - évyaporation + évapotranspiration;LE CYCLE HYDROLOGIQUE
B fe smomphatgoe
Précipitation
Se =>
Y
Préciptation
Evaporation et
évapotranspiration
continentales
Hement
Sede surface
a Evaporation
: Su océanique
mi st
~
‘coulement squterrain
|. 1.1. Le cycle hydrologique.
Q - écoulement;
I - infiltration;
U - utilisation humaine;
dR~- stockage.
Chacun des termes du bilan hydrologique est naturellement pondéré par
divers paramétres climatiques et géographiques. Par exemple, la température est
T'un des facteurs principaux du pouvoir évaporant de l’atmosphere, le relief
conditionne les précipitations des masses nuageuses, et la nature de la
couverture végétale influe sur les phénoménes d'interception et de transpiration.
Les durées de séjour de l'eau dans les différents compartiments du cycle sont
tres variables. En moyenne, elles sont de I'ordre de la semaine dans
latmosphére, de plusieurs jours 4 plusieurs années dans les riviéres selon la
taille des bassins versants, des sitcles 4 des millénaires dans les grands
aquiféres du sous-sol, d'une trentaine de siécles dans les océans.
1.2. DEFINITIONS
On appelle bassin versant d'une riviére considérée en un point donné de son
cours, 'aire limitée par le contour a l'intérieur duquel l'eau précipitée se dirige
vers ce point de la rividre.
10L’exutoire d'un bassin est le point le plus en aval du réseau hydrographique
par lequel passent toutes les caux de ruissellement drainées par le bassin. La
ligne de créte d’un bassin versant est la ligne de partage des eaux. La ligne ainsi
définie, limite les bassins versants topographiques adjacents.
Cependant, le cours d'eau d'un bassin versant donné peut-étre alimenté par
les eaux pré es sur un bassin topographiquement adjacent. C'est le cas
provoqué par la présence d'un horizon imperméable ou d'écoulements
souterrains complexes comme dans les terrains karstiques.
En fait, la figure 1.2 montre qu'en cas d'averse abondante, les eaux ruisselées
pourraient rejoindre le cours d'eau du bassin adjacent tandis que les eaux
infiltrées se dirigeraient vers le bassin principal.
Le tracé de la ligne de créte est une opération délicate qui se fait sur la carte
topographique de la région concernée. Généralement, on utilise une carte a
Véchelle 1/200 000. S'il s‘agit d'un petit bassin versant, de l'ordre de quelques
km?, on préférera des cartes topographiques au 1/50000, voire au 1/25000, et,
si ces documents existent, la couverture de photos aériennes, qui en vision
stéréoscopique, restitue et permet un tracé beaucoup plus précis. Une vérité
terrain est toujours indispensable.
Fig. 1.2. Bassin versant topographique et bassin versant hydrogéologique.
I1.3. CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
1.3.1. AIRE ET PERIMETRE
L’aire est la portion du plan délimitée par la ligne de créte, ou contour du
bassin. Sa mesure est faite soit 4 l’aide d’un planimétre, soit par la méthode des
petits carrés, et est généralement exprimée en km?.
Le périmétre est la longueur, généralement exprimée en km, de la ligne de
contour du bassin; sa mesure est faite a l'aide d'un curvimétre. Pour certaines
applications on trace le périmétre stylisé du bassin en lissant son contour.
1.3.2. INDICE DE COMPACITE
Liindice admis par les hydrologues pour caractériser la forme d'un bassin
versant est I'indice de compacité de GRAVELIUS qui est le rapport du
périmétre du bassin a celui d'un cercle de méme surface.
Si A est la surface du bassin en km? et P son périmétre en km, le coefficient
K, est égal a:
Spr OBE
Le coefficient K,, est supérieur 4 1 et d'autant plus voisin de cette valeur que
le bassin est compact.
1.3.3, LE RECTANGLE EQUIVALENT
Cette notion a été introduite pour pouvoir comparer des bassins entre eux du
point de vue de influence de leurs caractéristiques géométriques sur
écoulement.
Soit LZ et / la longueur et la largeur du rectangle, et P et A le périmétre et
Vaire du bassin versant.
Ona:
P KVA
K =0,28 AL+N)=P= L-I=A
VA (L+1) 0,28
2
doi: 2= XA), 1-(42)
112 K
121.4. CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES,
1.4.1, LE RELIEF
Le relief d’un bassin est souvent caractérisé par la courbe de sa répartition
hypsométrique.
Elle est tracée sur la figure 1.3 en reportant en ordonnée l’altitude Y, et, en
abscisse le pourcentage de la surface du bassin dont l’altitude est a supérieure
ou égale a Y, rapportée 4 la surface totale du bassin. La répartition
hypsométrique est donnée par le pourcentage de la surface comprise entre les
différentes courbes de niveau a la surface totale (tab. 1.1).
a
Elevation en m
000.
800.
6004
-40¢
200.
200.
tt jee
0 0 0 0 © D0 60 WM 8 M 100
Pourcentane
Fig. 1.3. Courbe hypsométrique.
Tableau 1.1
Exemple de courbe hypsométrique
Elévation courbe | Superficie entre | Pourcentage | Pourcentage au-dessus
de niveau (m) les courbes (m?) du total de la limite inférieure
170 - 300 500 24 100,0
300 - 400 1700 8,2 97,6
400 - 500 1900 92 89,4
500 - 600 2400 116 80,2Tableau 1.1 (suite)
Elévation courbe | Superficie entre | Pourcentage | Pourcentage au-dessus
de niveau(m) | les courbes (m?)| du total | de la limite inférieure
600 - 700 3000 “145 68,6
700 - 800 2970 «| «143 54,1
800 - 900 2270 110 39,8
900 - 1000 2180 10,5 28,8
1000 - 1100 1500 72 183
1100 - 1200 640 31 ul
1200 - 1300 610 3,0 80
1300 - 1400 410 2,0 5.0
- 1800 620 3,0 3.0
1.4.2. LES PENTES
On peut distinguer 4 types de pentes:
= lapente orographique;
- lapente topographique;
— la pente hydrographique;
— lapente stratigraphique.
Les indices de pentes permettent, comme pour certaines caractéristiques
géométriques, de comparer les bassins versants entre eux.
1.4.2.1. Pente orographique. La pente orographique caractérise le
relief. Elle favorise I'élévation des ma: d'air en mouvement au dessus des
reliefs et provoque la condensation de I'humidité qu’elles contiennent.
1.4.2.2. La pente topographique. C'est la pente qui influence
lécoulement superficiel des eaux: ruissellement de surface et écoulement
hypodermique. Elle accélére le ruissellement sur les versants et détermine en
partie le temps de réponse du cours d'eau aux impulsions pluviométriques.
La pente topographique se lit et se mesure sur la carte topographique 4
grande échelle ( >1/100000) ou a l'aide de M.N.T.
1.4.2.3. La pente hydrographique. La pente hydrographique, ou profil
en long du cours d'eau, peut-étre déterminée sur la carte ou mesurée sur le
terrain par un nivellement de précision. Cette pente exprimée généralement en
m/km conditionne:— la vitesse de l'eau dans le chenal;
~ la vitesse de I'onde de crue;
~ le tirant d'eau de la riviére: pour un méme débit et une méme largeur une
riviére plus pentue a une vitesse d'écoulement plus grande et donc,
généralement, une profondeur plus faible.
La pente hydrographique varie plus ou moins irréguligrement pour un méme
cours d'eau selon les structures géologiques traversées et diminue en général
d'amont en aval (forme concave des profils en long) (fig. 1.4).
La pente d'un cours d'eau varie beaucoup d'un type de cours d'eau a un autre:
supérieurs 4 10° m/km pour les torrents fortement pentus a 10? m/km pour les
grands fleuves. Elle conditionne la forme des hydrogrammes de crue, comme le
montre la figure 1.5.
1200 Altitude
LRERAULT
Loncueurs 8.1.9 10, 20Km ——
ECHELLES auteurs 40.9.9 100 290m
||
|
fami cpannt
DISTANCES
Fig. 1.4. Profils en long de I'Hérault et de la Vis.
1.4.2.4, La pente stratigraphique. Elle contréle le chemin des eaux
infiltrées qui alimentent les aquiféres. Elle détermine la direction de
l'écoulement des eaux souterraines.
15imm/h
hydrogramme fortes pentes
mais
hydrogramme faibles pentes
Fig. 1.5. Role de la pente sur la forme de I'hydrogramme.
1.4.2.5. Les indices de pente :
© L’indice de pente Roche. L'indice de pente de Roche caractérise la
pente globale du bassin versant. II s'exprime par:
1
Vy Ja;-d; L: Longueur du rectangle équivalent,
7
oli a; représente la fraction en % de la surface A comprise entre deux courbes
de niveau voisines distantes de d;.
© L’indice global de pente. Sur la courbe hypsométrique, on prend les
points tels que la surface supérieure ou inférieure soit égale & 5% de A. On en
déduit les altitudes Hs et Hos entre lesquelles s'inscrit 90% de aire du bassin
et la dénivelée D = Hs-Hys.
Liindice global est égal a:
D
Ic= =
ie
© Les modéles numériques de terrain. Le modéle numérique de terrain
est établi a partir des courbes de niveau numérisées du bassin. Les altitudes sont
16calculées aux points d'une grille dont la taille d'une maille élémentaire
détermine le pas du modéle. Différents paramétres sont calculés pour chacune
des mailles: altitude moyenne, direction de drainage, pente moyenne,
exposition, concavité, convexité etc. Le modéle numérique de terrain permet
davoir une représentation en 3 dimensions du bassin versant. II permet surtout
d'étudier la distribution des paramétres précédents, de tracer automatiquement
le réseau de drainage et de disposer de données descriptives quantifiées et
précises pour réaliser une modélisation des écoulements distribuée dans
Vespace.
1.5. LES CARACTERISTIQUES DU RESEAU HYDROGRAPHIQUES
Le réseau hydrographique est l'ensemble des chenaux qui drainent les eaux
de surface vers l'exutoire du bassin versant.
Un chenal peut-étre défini comme Iinscription permanente dans I'espace
d'un écoulement concentré plus ou moins permanent. A I'amont de tout chena
les processus hydrologiques sont aréolaires, spatiaux, c'est-d-dire qu'ils
intéressent une surface et non une ligne; dans le chenal ils deviennent linéaires.
Dans un bassin versant les chenaux sont organisés, hiérarchisés en un réseau
qui concentre les eaux des rus dans les ruisseaux, celles des ruisseaux dans les
riviéres, celles des riviéres dans les fleuves.
Un réseau hydrographique est done l'ensemble des cours d'eau, affluents et
sous-affluents d'une riviére ou d'un méme fleuve. A I'état naturel tous les
réseaux sont hiérarchisés, de nombreux auteurs ont proposé des classifications
de ces réseaux.
1.5.1. CLASSIFICATION DE HORTON
Tout cours d'eau sans affluent est d'ordre 1, tout cours d'eau ayant un
affluent d'ordre x est d'ordre x + 1, et garde cet ordre sur toute sa longueur. A la
confluence de deux talwegs d'importance égale, on donne Pordre supérieur au
plus long.
1.5.2. CLASSIFICATION DE SCHUMM (fig. 1.6)
Est d'ordre x + 1 tout trongon de riviére formé par la réunion de deux cours
d'eau d'ordre x.
17Fig. 1.6. Bassin versant d’ordre 4 (classification de SCHUMM).
1.5.3, RAPPORT DE CONFLUENCE
Le rapport de confluence R, est égal au quotient du nombre de talwegs
d'ordre x par celui des talwegs d'ordre supérieur (x + 1).
Les réseaux hydrographiques sont toujours dendritiques, c'est-a-dire ramifiés
comme les branches d'un arbre. Certains auteurs distinguent 3 principaux types
de réseaux: ,
— chéne: la ramification est bien développée avec un espacement régulier
des confluences. Le rapport R, est inférieur a 5 (exemple Amazone);
— peuplier: le bassin versant nettement plus long que large, présente de nombreux
affluents paralléles et un rapport de confluence élevé, R,. supérieur a 10;
~ pin: le bassin se caractérise par une concentration des confluences dans le
secteur amont d'ou sort un trone qui ne recoit plus d'affluents importants.
Le rapport R,, est faible (exemple le Nil).
Cette organisation est tres importante pour la formation des crues du cours
d'eau principal. Selon le type de géométrie du réseau, les crues des différents
affluents confluent plus ou moins rapidement dans l'espace et dans le temps.
Elles se superposent plus ou moins les unes sur les autres, ou au contraire se
succédent les unes aprés les autres. Les risques de superposition croissent du
type peuplier au type pin parasol. Ceci est vrai pour les bassins qui sont
globalement affectés par un événement pluvieux.
Les trois types présentés dans la figure 1.7 sont des types simples
dorganisation de réseaux hydrographiques. L'histoire géomorphologique et la
structure géologique sont a l'origine de réseaux d'organisation plus complexe.
18Type pin pignon
ie : ou entonnoir
Type chéne
Type peuplier
ou couloir
Fig. 1.7. Types de bassins versants
1.5.4, LA DENSITE DE DRAINAGE
Ceest le quotient de la somme des longueurs de tous les cours d'eau 3. ala
superficie du bassin drainé:
Da= =.
La détermination de la densité de drainage suppose d'adopter certaines
conventions quant a la définition des chenaux de drainage:
— talwegs nettement marqués et empruntés par des écoulements
temporaires sur les riviéres non pérennes;
— ou ruisseaux toujours en eau des grands bassins versants.
1.5.5. ENDOREISME
Il sagit d'une forme spéciale du bassin versant dans laquelle l'eau est
concentrée en un point du bassin lui-méme, soit sous forme de lac ou de mare,
soit par accumulation souterraine.
19On peut distinguer deux types d’endoréisme:
— I'endoréisme de ruissellement: les apports des différents éléments du
réseau se concentrent a la limite du bassin, s‘infiltrent et peuvent
cheminer encore longtemps dans le sol pour éventuellement se méler aux
nappes provenant d'autres bassins;
~ lendoréisme total: \es apports se concentrent en un point situé a
Vintérieur du bassin ou quelquefois 4 sa périphérie; ils forment en général
un lac ou une mare permanente ou temporaire, sans infiltration notable
vers l'extérieur du bassin. Dans ce cas, tous les apports sont consommés
sur place par évapotranspiration.
L'endoréisme peut étre plus ou moins généralisé: bassins de quelques
kilométres carrés ou de plusieurs milliers de kilométres carrés. Il est rare que
dans ce dernier cas lendoréisme soit total. Le bassin du lac Tchad peut
cependant étre considéré comme totalement endoréique, mais quand on atteint
de telles superficies de drainage, la notion d'endoréisme est toute relative: le lac
Tchad joue en fait le réle d'une mer intérieure. Signalons enfin, que
Vendoréisme est généralement caractéristique des zones arides et souvent
présent dans les régions karstiques.
1.6. LE TERRAIN
Le terrain est au contact terre/atmosphére; on peut donc le schématiser par
trois types de matériaux:
— le sol qui fixe et nourrit les plantes;
— le manteau de dépéts superficiels plus ou moins épais (altérites,
colluvions, alluvions...);
= le substratum ou roche en place, structure géologique supérieure du
bassin versant.
Ce demier est toujours présent, alors que le sol et le manteau peuvent ne pas exister.
L'hydrologue siintéresse A ces trois types de matériaux dans leur rapport
avec le déroulement du cycle de l'eau. Nous ne traiterons pas du substratum,
traité en hydrogéologie.
Le sol et le manteau exercent vis a vis de l'eau deux réles principaux:
— umnrdle de stockage = porosité;
- unréle de transfert => perméabilité.
1.6.1. LES SOLS
Le sol agit de différentes maniéres sur le régime d'une riviére. Sa nature et
surtout sa couleur interviennent dans le bilan thermique. Par son influence sur
20le développement et la nature de la végétation, il agit indirectement sur
lévapotranspiration, Ce sont surtout les propriétés mécaniques du sol qui
intéressent les hydrologues.
Un sol peut-étre compact (roche) et est généralement imperméable, sauf en
cas de fissures, diaclases etc. II peut étre meuble, et il est alors nécessaire de
lanalyser pour connaitre en particulier les proportions d’éléments plus ou moins
fins ou grossiers qui le composent. En effet, la dimension des particules
constituant le matériau est le facteur déterminant des phénoménes d'infiltration.
En schématisant on dira que plus les particules seront d'une taille importante,
plus le terrain sera perméable, c'est-a-dire favorable a I'infiltration. On adopte
généralement Ia classification suivant
Diameétre des particules:
Gravier > 2 mm;
Sable grossier 2 a 0,2 mm;
Sable fin 0,2 a 0,02 mm;
Limon 0,02 20,002 mm;
Argile <0,002 mm.
Ceci nous améne a définir quelques termes couramment utilisés:
Perméabilité: propriété d'un milieu solide poreux de se laisser traverser par
leau.
Infiltration: passage d'un fluide de I'extérieur vers I'intérieur d'un milieu
poreux. Pour qu'il y ait infiltration, il ne suffit pas que le milieu soit perméable,
il faut que la surface qui le sépare de I'extérieur le soit aussi. En Hydrologie,
cette remarque est trés importante compte tenu du réle joué par I'état de la
surface du sol dans le processus du ruissellement.
Absorption: en hydrologie, processus général de rétention de l'eau
précipitée sur un bassin versant, lorsque cette eau est définitivement soustraite
au ruissellement. Elle comprend entre autres /‘infiltration.
Le sol par le biais de sa capacité de rétention capillaire et de sa perméabilité
joue un réle de filtre entre l'atmosphére et le sous-sol. Il va partager les
quantités d'eau précipitées entre ruissellement, stockage, et infiltration.
Le sol se recharge par la pluie et se vidange par ressuyage et par
évapotranspiration.
Le manteau, surtout caractérisé par sa macro-porosité, se recharge par les
apports dus au ressuyage du sol, et se vidange par écoulement gravitaire vers
les nappes ou vers le bas du versant, Cette vidange est plus ou moins rapide en
fonction de la perméabilité des matériaux.
On peut dire que sol et manteau représentent deux réservoirs qui contiennent
plus ou moins d'eau.
Un méme épisode pluvieux survenant sur ces réservoirs a des états différents
de saturation va avoir des conséquences hydrologiques trés différentes.
21Enfin, le sol et le manteau sont soumis aux aléas météorologiques. saisonniet
= gel => imperméabilisation du bassin versant
=> immobilisation de l'eau
= dégel => destockage des eaux gelées
=> sécheresse => desiccation du sol
=> dans certains cas déshydratation et
contraction des argiles (fentes de retrait des vertisols)
4.6.2. LA COUVERTURE VEGETALE
La couverture végétale d'un bassin versant joue un réle primordial dans le
déroulement du cycle de l'eau, souvent complexe et contradictoire.
La notion fondamentale est ici celle de couverture, plus ou moins continue,
plus ou moins épaisse, plus ou moins efficace hydrologiquement.
La couverture végétale agit sur le cycle de l'eau par:
— sa biomasse aérienne qui:
— intercepte une plus ou moins grande partie des précipitations, et toute
pluie faible en général;
— capte plus ou moins brouillard et rosée;
— protége plus ou moins efficacement le sol contre l'insolation donc
l'évaporation et contre I'érosion pluviale;
— sa biomasse souterraine qui:
— pénétre la rhizosphére et structure celle-ci;
— pompe l'eau du sol et des nappes qu'elle peut atteindre;
— sa vie propre qui commande sa transpiration, proportionnelle ala
biomasse totale;
— ses propres déchets enfin, par la lititre produite, devenant humus et
matiére organique. Une abondante litiére annuelle amcublit les sols lourds, donne
du corps aux sols trop légers, parce qu'elle accroit leur teneur en matiére
organique et avec elle, leur capacité de rétention capillaire et leur macro- porosité.
Mais cette action se différencie selon les formations et les associations
végétales et selon l'intervention des agriculteurs. L'hydrologie des pays
forestiers différe de celle des pays de prairie, et plus encore des pays steppiques
ou désertiques; et celle des bassins versants défrichés et cultivés différe de celle
des bassins versants naturels, toutes choses égales par ailleurs.
On peut distinguer cing principaux types de couverture végétale:
— la forét;
- laprairie;
22— les cultures;
— les tourbiéres;
~_ la végétation désertique.
La carte de la couverture végétale du bassin versant constitue donc un
document essentiel pour I'hydrologue.
Celui-ci se montre soucieux moins des types de vé
botanistes que:
— des types de couvertures végétales;
~— de lefficacité de celles-ci face aux aléas météorologiques:
— de leur comportement hydrologique propre;
— de leur extension spatiale etc.
1.6.2.1. Comportement hydrologique de Ia forét. La forét est d'abord
une formation végétale, généralement multi-strate (arbres, arbustes, arbrisseaux,
herbe, mousse etc.) occupant une surface plus ou moins étendue de maniére
continue.
La forét accroit les précipitations annuelles de 5 A 6% dans les pays
tempérés océaniques:
— par effet topographique en pays plat;
— par effet thermique;
~ par effet d'écran sur les brouillards;
— Par sa masse méme et sa puissance évaporatoire dans les grandes
cuvettes forestiéres équatoriales.
La forét diminue les précipitations réelles au sol:
~ par interception d'une partie de la pluie, tranche de 1 a 5 mm qui se
réévapore le jour méme;
— par sublimation de la neige retenue sur le houppier des arbres;
étation distingués par les
~ par rétention de la litigre.
La forét accroit les capacités d'emmagasinement des bassins versants:
— par accroissement de la capacité de rétention du sol avec la litiére
devenant humus;
— par diminution de évaporation au sol;
~ par une meilleure répartition de la couverture nivale au sol:
~ par réduction de la sublimation de la neige tombée au sol;
~ par une meilleure percolation des eaux gravifiques a travers les sols
mieux aérés, rendus plus macroporeux par les conduits racinaires d'une
thizosphére généralement épaisse,
23Finalement, les sols forestiers qui recoivent moins de pluie et de neige que
les sols découverts, recoivent plus d'eau stockable que les espaces voisins
découverts, mais la forét accroit les pertes des bassins versants par sa
transpiration, surtout si les racines atteignent la frange de capillarité de la nappe
phréatique.
Il faut nuancer ces appréciations selon le type de forét, mais dans l'ensemble
on peut dire que:
— a forét diminue la lame d'eau écoulée sous les climats pluviaux;
— la forét accroit la lame d'eau écoulée sous les climats nivaux;
— déboiser ou reboiser perturbe toujours la structure hydrologique initiale.
On peut citer le cas de la forét (plantée) des Landes de Gascogne, ou une
coupe de pinade (coupe toujours a blanc), fait remonter le niveau de la nappe
phréatique de 0,6.a 1 métre, assez pour que le marécage réapparaisse parfois.
La forét régularise le régime des cours d'eau en jouant un role écréteur de crues.
Surtout pour les couvertures foresti¢res denses, couvrantes, protectrices de leur
propre sol par leur sous-bois et le tapis herbacé sous forét. L'efficacité des
grands reboisements francais dans les Alpes du Sud, les Pyrénées Centrales et
Orientales, le massif de I'Aigoual (dont les sédiments se retrouvaient dans le
port de Bordeaux et contribuaient pour une trés large part 4 son envasement) le
prouve.
1.6.2.2. Comportement hydrologique de la prairie. Un tapis herbacé
bien enraciné brise aussi l"énergie pluviale, bloque I'érosion ruisselante et
Vempéche de devenir ravinante.
Lui aussi joue un réle régulateur quoique moindre que celui de la forét:
— son ombre est moindre;
— son horizon racinaire moins épais;
— mais l'accumulation d'humus et de matiére organique qu'il engendre
accroit beaucoup la capacité de rétention du sol. Cette matiére organique
ne s'accumule pas sur le sol comme Ia litiére forestiére mais dans le sol,
diffuse dans tout I'horizon racinaire parce que de nombreuses herbes sont
des plantes annuelles dont les racines pourrissent dans le sol, et parce que
la biomasse racinaire lemporte sur la biomasse aérienne a la différence
de la forét.
1.6.2.3. Comportement hydrologique des cultures. Les cultures ont
un réle hydrologique certain, important, complexe et différencié en fonction:
— du travail d'ameublissement du sol plus ou moins poussé, plus ou moins
fréquent, plus ou moins profond
— de la méthode de travail du s la houe, par traction animale, avec un
matériel lourd, en suivant les isohypses ou non;
24— de la protection plus ou moins efficace des plantes cultivées mais < blé <
fourrage;
— du stade végétatif de la plante au moment des fortes pluies;
— de la structure agraire:
— méga-parcelle englobant tout un versant, voire plusieurs;
— mini-parcelles morcelant un méme versant avec rideaux.
En bassin Aquitain, la culture du mais et du sorgho aggrave érosion et crues
inondantes parce que les sols sont travaillés et nus au printemps, saison des
pluies les plus abondantes; la culture en trés grandes parcelles aggrave encore le
danger.
1.6.2.4. Comportement hydrologique des tourbiéres: La tourbe,
véritable formation éponge, peut contenir jusqu'a 80% de son volume en cau.
Elle se comporte comme une éponge naturelle ou un spontex, gonflant en
présence d'eau, en retenant une partie par capillarité, tandis que sa macro-
porosité se sature avec la pluie et se vidange ensuite assez vite.
Par 1a, les tourbiéres, plus manteau que couverture végétale par le
comportement, écrétent les crues mais ne sauraient par elles-mémes relever les
étiages.
Elles jouent un réle hydrologique important dans les pays froids et humides,
elles y surélévent les creux, tapissent les versants.
1.6.2.5. Déserts climatiques ou «déserts anthropiques». Dans les
régions désertiques, seuls la localisation du substratum, la structure des sols et
lorganisation des différents types de pentes déterminent la distribution de l'eau
dans les divers compartiments:
— les calcaires et autres roches compactes donnent des surfaces rocheuses
structurales lavées a chaque rare pluie;
— les sables donnent des dunes et des ergs modelés par le vent et absorbant
toute pluie: ici s'observe l'aréisme absolu; (privé d’écoulement régulier);
— les argiles et marnes sont ravinées en bad-lands, ou nivelées en glacis.
Le ruissellement superficiel direct sur substratum est partout le processus
dominant.
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avec:
Qy - taux d’accroissement de I’énergie emmagasinée dans
la masse liquide;
Q, - radiation solaire incidente (onde courte);
Q, - radiation solaire réfléchie;
Q, - radiation incidente 4 grande longueur d’onde provenant
de l’atmosphére;
Qq, ~ ‘adiation a grande longueur d’onde réfléchie;
Q, ~- énergie nette d’advection dans les échanges horizontaux;
Qj; ~ radiation A grande longueur d’onde émise par l'eau;
Q. - énergie utilisée par I’évaporation;
Q}, ~ énergie perdue par la masse d’eau sous forme de chaleur;
Qy - énergie nette d’advection de l’eau évaporée
En général, tous ces éléments sont exprimés en j/cm? /min.
36Quelques valeurs de I’évaporation moyenne annuelle des grandes nappes
d'eau libre sous différents climats (tab. 2.1) (d’aprés REMENIERAS - 1972).
Tableau 2.1
Quelques estimations de I'évaporation moyenne annuelle
des grandes nappes d'eau libre
Evaporation moyenne
annuelle en mm
1. | Régions tropicales humides 1500 43.000
2. | Lac TCHAD (profondeur 4 i 5 m) 2260
3. | Lac TCHAD (profondeur 4 a 5 m) 2 660 4 700
4. | Sud de la France et Espagne 1.0004 1 500
5, | Italie (réservoirs de moyenne altitude) 1200.
6. | Nord-Ouest de l’Allemiagne et Pologne 450 a 700
7. | Lacs de la Suéde méridionale oo
(moyenne d’aprés Wallen
8. | Lac @'Ereé 835
9. | Lacs Michigan et Huron 643
10. | Lac de Geneve 650
[11 | Mer Morte’ a ___2.400
12. | Lacs de montagne des Alpes (vers 2 000 m| 200 (2)
altitude)
13, | Lacs de la Russie d’Europe: prof. moy. 5 m, 400 mm pour 64° de lat.
longueur moyenne suivant la direction du vent | 950 mm pour 48° de lat
dominant: 10 km
14, | Lacs de l’Asie moyenne (Stalinabad) 15004 1 600
2.3. L_EVAPOTRANSPIRATION
Nous avons vu en introduction que 1’évapotranspiration se référe au volume
d'eau exsudé par évaporation et transpiration dans une région. Si la quantité
d’eau disponible sous forme d’humidité du sol est suffisante pour que les
plantes puissent maintenir le taux de transpiration 4 un niveau maximal, en
d'autres termes, si l’eau n’est pas un facteur limitatif de la transpiration, alors,
Vévaporation s’appelle, d’aprés_ THORNTHWAITE, _’évapotranspiration
potentielle. C’est en considérant ce phénoméne hydrologique que l’ingénieur, la
plupart du temps, peut établir le bilan hydrique a I’échelle régionale.
Comme pour l’évaporation, les méthodes_—d'évaluation —_ de
lévapotranspiration peuvent étre divisées en 3 groupes:
37a) mesures directes in situ;
b)_analytiques, basées sur le bilan hydrique ou sur le bilan énergétique;
c) empiriques, basées sur l’analyse statistique des observations.
2.3.1. LYSIMETRE
Parmi les méthodes directes, la plus utilisée est celle du lysimétre. Cet
appareil est un réceptacle cylindrique de 1 m de diamétre environ et de l’ordre
de 2 m de hauteur. Il permet de mesurer la consommation en eau des plantes
pendant leur croissance.
Nous donnons ici les principales formules empiriques dont les coefficients
ont été obtenus par des analyses statistiques.
2.3.2, METHODES EMPIRIQUES
2.3.2.1. Formule de THORNTHWAITE. Cette formule, déja ancienne
(1944), est basée sur de nombreuses expériences effectuées sur des cases
lysimétriques. L’évaporation potentielle est donnée par Ja formule:
(ETP) =C t*, ()
jou:
ETP est 1’évapotranspiration mensuelle en centimétres pour un mois
fictif de 30 jours et une durée théorique d’ensoleillement de
12h sur 24;
t - la température moyenne en °C pour le mois considéré;
Ceta sont des fonctions de / indice thermique annuel.
aest calculé a partir d’un indice thermique mensuel donné par la formule:
, ey
rey> :
5
Si l'on appelle J Vindice annuel égal a la somme des 12 indices mensuels et
en adoptant certaines simplifications, la valeur de a est donnée par l’expression:
28 74.0.5:
100
38Le terme C varie en sens inverse de / et en définitive l’équation peut s’écrire:
1\4
(ETP) = 1.6 (104) 5
En coordonnées logarithmiques, les courbes représentatives de cette derniére
Equation sont des droites correspondant a des lieux et des climats différents.
L’expérience montre que ces droites concourent vers le point de coordonnées
ETP = 135 mmet t= 26°SC.
2.3.2.2. Formule de BLANEY et CRIDDLE. Cette formule peut s’écrire:
ETP = ke et montre que pour ces deux auteurs, I'ETP est le produit de
2 facteurs:
— un paramétre climatique composé c, fonction essentiellement de la
température de V’air et de la durée du jour, et accessoirement de
Vhumidité relative;
— et un paramétre k caractérisant le type de culture ou de couverture
végétale.
Deux valeurs de k sont proposées, l’une k, s’applique a la période de
croissance des plantes (période sans gelées), |’autre ,, au reste de |’année.
L’équation devient alors:
ETP =kwy.Cy +ks>. Cy «
2.3.2.3. Formule de TURC. La formule de TURC est la suivante:
ETP =0.40 (Ig + 50) ——
t
+15’
avec:
ETP - enmm d’eau/mois;
Ig = radiation solaire globale dans le mois en cal/cm? /jour;
T température moyenne du mois en °C (sous abri).
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ueChapitre 3
LA PLUVIOMETRIE
3.1.
3.2.
3.3
3.4.
3.5.
TABLE DES MATIERES
GENERALITES ...........
3.1.1. Définitions courantes en m
3.1.2, Utilité et utilisation des mesures de pluviométrie
3.1.3. Rappels de météorologie i
3.1.4. Mécanismes de la formation des précipitations dans
3.1.5. Classification des précipitations ..
LA MESURE DES PRECIPITATIONS EN UN POINT
3.2.1. Les pluviométres manuels ...
éorologie et hydrologie
3.2.2. Les pluviométres totalisateurs
3.2.3. Les pluviographes enregistreurs .
3.2.4. Liimpact de l'environnement sur les mesures ...
CALCUL DE LA PLUIE MOYENNE SUR UN BASSIN VERSANT
3.3.1. Représentativité régionale des mesures ..
3.3.2. Calcul de la pluie moyenne, par la moyenne arithmétique
3.3.3. Calcul de la moyenne par la méthode de Thiessen
3.3.4. Calcul de la moyenne par la méthode des isohyétes
CRITIQUE DES DONNEES PLUVIOMETRIQUI
3.4.1. Objectif et nécessité d'une critique «2...
3.4.2, Critique a la réception des bordereaux mensuels
3.4.3, Critique a posteriori: homogénéisation des données
par la méthode des totaux annuels cumules
CHOIX D'UNE SERIE DE BASE HOMOGENE, VECTEURS
REGIONAUX, PRESENTATION DU LOGICIEL MVR ...
3.5.1, Nécessité d’une série de base ..
3.5.2. Présentation de la méthode du vecteur régional (MVR) .
43
43
45
49
50
St
53
54
58
58
62
63
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LA PLUVIOMETRIE
3.1. GENERALITES
3.1.1, DEFINITIONS COURANTES EN METEOROLOGIE ET HYDROLOGIE
On englobe sous le terme de précipitations, toutes les eaux météoriques qui
tombent a la surface de la terre, tant sous forme liquide (pluie, bruine) que
solide (neige, gréle, grésil).
D'un point de vue physique, Ia pluie peut étre définie comme des gouttes
d'eau d'un diamétre variant entre 0.5 et 5 mm, tombant ou non sur le sol (reprise
par l'évaporation ou par les mouvements de l'atmosphére).
La bruine est une précipitation assez uniforme, caractérisée par de trés fines
gouttelettes d'eau rapprochées les unes des autres, qui tombent d'un Stratus (type
de nuage bas). Le diamétre des gouttes de bruine varie entre 0.1 et 0.5 mm.
Le terme averse, abondamment employé par les météorologistes, les
météorologues, les climatologues, les agronomes, et les hydrologues, s'adresse 4
une pluie soudaine et abondante, (mot créé en 1642; de pleuvoir a la verse Le
Petit Robert 1990).
Dans certaines conditions, la vapeur d'eau des basses couches de
J'atmosphére se condense directement sur les surfaces froides du sol ou des
végétaux, sous forme de rosée ou de gelée blanche, selon la saison. Ces
quantités, généralement modestes vis 4 vis des pluics, ne sont pas prises en
compte dans les bilans hydrologiques.
Météo-France donne comme consigne a ses observateurs de noter le
phénomene (rosée ou gelée blanche) sur le bordereau, mais de ne pas le
quantifier, méme s'il y a de l'eau au fond de l'appareil, par exemple, de l'ordre de
0.2 20.3 mm.
Enfin, dans certaines régions montagneuses souvent arides, soumises 4 une
influence océanique et réguliérement ventées, comme les cétes du Chili et du
Pérou pour partic, les Ies Galapagos (au large de I'Equateur), en Afrique du
Sud, au Cap-Vert (archipel situé au large de Dakar), au Yémen, ou dans le
désert de Namibie, il peut stagner sur de longues périodes une mer de
brouillard. Ainsi, au dessus de 600 m environ, des conditions météorologiques
trés singuliéres permettent 4 la végétation de prospérer malgré de faibles pluies.
43Arbres et arbustes captent l'eau des brouillards et des bruines, donnant
naissance a de véritables foréts dites nébuleuses.
Ces brouillards mouillants ou précipitations occultes qui se déposent sur
les feuilles des arbres peuvent représenter un pourcentage important du total des
eaux disponibles pour la végétation, et aller méme jusqu’a dépasser le total des
précipitations mesurées classiquement.
Le terme pluviométrie désigne indifféremment pour les francophones:
— tout ce qui concerne la mesure de la pluie (matériel, techniques et
procédés de mesure, méthodes de calcul en un point ou sur une surface
géographique déterminée);
— les résultats de cette mesure; hauteurs d'eau tombées dans un intervalle de
temps donné par un qualificatif: pluviométrie horaire, journaliére,
pentadaire (5 jours successifs, du 1 au 5 du mois, puis du 6 au 10, du 11
au 15 etc.), décadaire (du 1 au 10, du 11 au 20 et du 21 au dernier jour du
mois), mensuelle, annuelle, interannuelle.
La pluviométrie regroupe aussi les mesures a pas de temps variable obtenues
a l'aide d'enregistreurs; le terme pluviographie peut alors se substituer au terme
pluviométrie.
La hauteur des précipitations qui atteint le sol pendant une période donnée
est définie comme I'épaisseur que celles-ci couvriraient sur un plan horizontal,
s'il n'y avait pas de perte par écoulement, infiltration et évaporation, et si les
précipitations solides fondaient sur place.
Dans le Systéme International d'Unités, la hauteur des précipitations est
exprimée en millimétres (mm) et dixiémes de millimétre.
Les médias donnent parfois des hauteurs de pluies - souvent exceptionnelles
et catastrophiques-en litres par métre carré (I/m?). Cette unité est identique &
celle utilisée par les météorologistes: le millimetre.
En effet, on a bien:
1 litre/1 métre carré =10™? m/1?m = 0.001 m= 1 mm.
Dans les pays anglo-saxons (Angleterre, USA, Liberia et Ghana en
Afrique...) les hauteurs de précipitations sont encore souvent mesurées et
exprimées en pouces et fractions décimales de pouce.
Les correspondances suivantes sont suffisamment précises pour effectuer les
conversions des valeurs:
lpouce = 25.4mm;
1mm. = 0.04 pouce.3.1.2, UTILITE ET UTILISATION DES MESURES DE PLUVIOMETRIE
3.1.2.1. Au niveau des particuliers. Une des principales informations
attendue des bulletins météorologiques terrestres (et marins) est la probabilité de
voir des précipitations dans les jours qui viennent,
Pour certains secteurs d’activité économique, le renseignement quantifié
(hauteur des précipitations) peut étre important, et ceci d'autant plus que
lactivité est en rapport avec le milieu naturel, c'est a dire du secteur primaire
(producteur de matiére non transformée), comme T'agriculture, la péche, les
mines et carriéres.
Le renseignement quantifié peut étre utile aussi dans certaines branches du
secteur secondaire (producteur de matiéres transformées), comme le génie civil,
le batiment et les travaux publics.
3.1.2.2. En agriculture. Au Nord-Ouest de la région parisienne, nous
avons recensé sur 200km? environ, aprés une averse dévastatrice en aotit 1972,
vingt-quatre agriculteurs effectuant des relevés pluviométriques 4 titre privé.
Leurs intéréts étaient les suivants:
~ certains traitements anti-parasitaires (doryphores de la pomme de terre,
éventuellement mildiou de la vigne) doivent étre renouvelés entiérement
aprés une pluie de plus de 20 mm, du fait du lessivage du produit utilisé:
— pour effectuer I'épandage d'engrais, il est recommandé d'agir dans des
conditions de pluviométrie assez précises, si possible avant une petite pluie,
ce qui n'est pas évident a prévoir. A inverse aprés une pluie supérieure a
10-15 mm tombés peu de temps aprés l'épandage, il y aura lieu de reprendre
celui-ci, l'engrais ayant de fortes chances d'avoir été entrainé par les eaux de
ruissellement et que I’on retrouvera, par ailleurs, dans les cours d’eau.
Dans une grande majorité de la France rurale, ott lagriculture est
fortement mécanisée, il s'agit pour I'exploitant de définir le matin quel outillage
il devra utiliser: enfoncement du tracteur compensé par l'emploi de cerclages
ajustés aux roues, profondeur de travail du soc de la charrue, parties du terrain
probablement inondées etc.
En Guadeloupe, Département francais d'OQutre-mer, la canne a sucre est
cultivée dans bon nombre de parties basses et bien arrosées des deux Iles de la
Grande-Terre et de la Basse-Terre. Le produit des récoltes est acheminé vers les
Usines (autrefois des moulins a vent) ot la canne est traitée pour en extraire le
jus destiné a fournir le sucre et/ou le rhum.
En 1981, le chef de culture d'une de ces usines faisait relever huit postes
pluviographiques répartis sur le territoire cultivé. Avec ces observations, dont il
prenait la moyenne arithmétique, il estimait le rendement prévisible de l'année
€n cours, par comparaison entre les rendements et la répartition pluviométrique
des campagnes des années précédentes.
453.1.2.3. Carriéres. Un exploitant de carritre (de sable, galets, gypse,
argile, calcaire etc.) doit tenir compte de la quantité de pluie tombée avant
d'envoyer ses équipes travailler sur le terrain: possibilités d’évolution des
machines et des hommes, crainte d'éboulements sur le front de taille ete.
3.1.2.4. Batiments, travaux publics et travaux routiers. En Moselle,
département du nord-est de la France, depuis le début des années 1960, une
entreprise reléve un pluviométre qui permet chaque matin d'estimer I'humidité
des sols a travailler, selon leur nature (sableux au Nord de la région, trés
argileux au Sud), et de définir ainsi les possibilités de travail des hommes et des
machines.
Apreés une pluie de 10.0 mm environ, le chef de travaux évitera d'aller sur les.
chantiers du Sud. Aprés plusieurs journées de pluie, le responsable pourra
décider d'arréter tout travail sur le terrain (débauche d'une partie des équipes).
Apres une forte averse, il sera important d'estimer et vérifier auprés de voisins
(téléphone) si une tranchée a été inondée ou non, quelles sont les modifications
éventuelles des terrains remaniés sur les chantiers routiers etc.
Par ailleurs, la mesure de la température de l'air permet aux responsables de
cette entreprise de prévoir les possibilités (ou impossibilités) de prise du ciment,
réduite en cas de températures basses et souvent impossible en dessous de zéro
degré, sans adjonction de produits spéciaux.
3.1.2.5, Collectivité, tourisme et information. De nombreux Services
Publics utilisent les prévisions météorologiques, mais la pluviométrie tient sans
doute la place prépondérante dans la connaissance du temps qu’il va faire A des
échéances de 1 5 jours (limite supérieure actuelle de prévision).
Parmi ces Services Publics, on doit citer en tout premier lieu les Services
Météorologiques Nationaux. En France, il s’agit de Météo-France,
dénomination modeme, depuis mars 1990, de l'ancienne Direction de la
Météorologie Nationale Frangaise.
‘Au dela de la prévision a court terme -une journée- qui permet de choisir ses
vétements ou son équipement d’excursion, les prévisions 4 moyen terme -de deux
@ cing jours- permettent d'organiser plus sGrement et plus confortablement
certaines activités touristiques, notamment de plein air (montagne, nautisme ctc.).
3.1.2.6. Service météorologique national: météo — France. Ce
Service d'état, dépendant en France du Ministére des Transports, est
responsable, entre autres activités, du suivi, de l'archivage et la mise a
disposition des données relevées a environ 3800 postes pluviometriques répartis
sur le territoire métropolitain frangais.
Parmi ces stations, 140 sont des stations dites synoptiques, c'est a dire que
les observations y sont effectuées par des professionnels, et souvent 24 heures
sur 24. D'aprés le sens courant de l'adjectif synoptique (qui permet de voir un
ensemble d'un seul coup d'ceil), dans la plupart de ces stations, comme dans
beaucoup d'autres sur les cing Continents et naguére en mer, sont effectuées
46toutes les trois heures (0 h, 3 h, 6 h...temps universel, TU) des observations de
base (pression atmosphérique, température et humidité de l'air, force et direction
du vent, pluviométrie ete.). Ces observations sont envoyées sur les ondes grace
a des messages codés regus par les Services Météorologiques voisins. Il y a
environ trente ans, les météorologistes (frangais en particulier) tragaient avec
ces messages des cartes synoptiques de l'état de I'atmosphére sur l’ensemble
Continent Ouest-Européen et Océan Atlantique Est, ce qui permettait des
prévisions. Aujourd'hui, ces cartes sont tracées informatiquement, mais le
principe est le méme, et les prévisionnistes restent présents.
Parmi les 140 stations synoptiques frangaises, 7 postes ont été retenus (dont
Nimes prés de Montpellier) pour y effectuer des sondages 4 l'aide de ballons-
pilotes lachés et suivis dans I'atmosphere.
Le nombre et la répartition des. stations synoptiques par Etat ont été
recommandés, reconnus et acceptés par 1'Organisation Météorologique
Mondiale (OMM, créée en 1878). Elles sont plus nombreuses dans les pays
développés et dans I'hémisphére Nord (od la masse continentale est plus
importante qu'au Sud) que dans les pays en développement.
Les bateaux météorologiques stationnaires étaient en 1990 au nombre de
trois dans I'Atlantique. II nen existe plus aujourd'hui de francais, mais
143 navires (commerce, guerre, péche) ont été sélectionnés en France pour
fournir des points-météo lors de leurs parcours.
Enfin, pour rester dans le cadre du Sud de la France, le Centre
Départemental de la Météorologie (CDM) de I'Hérault situé a I'aéroport de
Montpellier-Fréjorgues a en charge 60 postes climatologiques (avec au moins
un pluviométre et un thermométre). La moitié des stations sont gérées sur
crédits d’Etat et les trente autres pour le compte du Département. La station de
Mauguio, aéroport de Montpellier-Fréjorgues est une station synoptique.
Diautre part, Météo-France anime ou assiste d'autres Services Publics ayant &
connaitre la météorologie (actuelle ou prévue) en général, et la pluviométrie en
particulier,
Ces Services Publics ont en charge des activités multiples qui sont citées (et
suecinetement explicitées) ci dessous en listant les Commissions spécialisées
du Conseil Supérieur de la Météorologie.
3.1.2.7. Aéronautique et marine. L'accompagnement des aéronefs
(avions) a souvent été a lorigine de la création et de la structuration de
nombreux Services Météorologiques dans le monde. A titre d’exemple, citons
"Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et Madagascar
(ASECNA), qui est centralisée 4 Dakar (Sénégal) et présente dans pratiquement
tous les Etats francophones du sous-continent ouest et centrafricain.
Il est en effet trés important pour un pilote de savoir, entre autres
renseignements météorologiques, s'il pleuvra et selon quelle intensité sur son
trajet et a son point d'atterrissage.
47Les pluies accompagnent trés souvent les tempétes. Elles sont la cause d'une
forte diminution de la visibilité en mer; il en va de méme des crachins (terme
breton pour une petite pluie fine) et des brumes ou brouillards.
Les prévisions météorologiques marines, fournies généralement deux fois
par jour sur les ondes, sont nécessaires a toutes activités maritimes.
3.1.2.8. Agriculture. En dehors des observations privées qui échappent a
un archivage et une diffusion systématiques, les agriculteurs ont souvent recours
4 différentes aides météorologiques d'initiatives régionale ou départementale,
sous forme de Bulletins spécialisés lancés sur les ondes, ou édités (par exemple
l’échelle décadaire = de 10 jours).
3.1.2.9. Energie et irrigation. titre d'exemple, les gestionnaires de
barrages hydroélectriques suivent en permanence T'évolution de la
pluviométrie, mais aussi de la couche de neige amont, grace a des appareils
évaluant la hauteur du stock neigeux ainsi que sa densité. Ces données
permettent des prévisions pour la gestion optimale des barrages des bassins
équipés. En France, on citera l'ensemble des équipements du Rhéne, qui ne
servent pas uniquement pour I’énergie hydroélectrique, mais aussi pour la
navigation et l’irrigation.
3.1.2.10. Environnement. Toute étude d'un écosystéme nécessite la
connaissance des conditions climatiques qui régissent leur équilibre. La
pluviométrie est souvent un facteur déterminant dans lorganisation de la vie des
espéces animales et végétales. L'enseignement de la météorologie et de la
climatologie a différents niveaux scolaires ou professionnels favorise la
sensibilisation des éducateurs a la préservation de l'environnement.
3.1.2.11. Hydrologie. En hydrologie la connaissance des précipitations est
essentielle car celles-ci conditionnent le fonctionnement du cycle de l'eau. Leur
impact est notamment déterminant sur la disponibilité des ressources en eau:
écoulements de surface, retenues d'eau naturelles ou artificielles, et nappes d'eau
souterraines.
L’absence de pluies génére des périodes de sécheresse provoquant une
diminution significative des ressources et parfois une augmentation des impacts
des pollutions sur l'environnement. Leur excés provoque de fortes crues
destructrices d'ouvrages de franchissement et des inondations _parfois
catastrophiques.
Les modéles numériques de production de ressources d'un bassin ou de
fonctionnement d'un hydro-aménagement nécessitent de disposer de longues
séries chronologiques de pluie observées, ou reconstituées a partir des
observations.
3.1.2.12. Protection civile et prévention. Il s'agit principalement du
travail des Services d'annonce de crue, qui s’appuie de plus en plus sur les
mesures pluviométriques faites en amont des sites a prévoir (appareils
48transmetteurs via le téléphone, les ondes radio et la télétransmission par
satellites).
D’autre part, on assiste aujourd”hui a différents essais de prise en compte des
prévisions de précipitation faites par satellite ou par radar. Dans ce cas, la
mesure de la pluviométrie au sol reste indispensable pour valider les modéles
utilisés et comparer les valeurs de pluie réellement tombée aux quantités d'eau
initialement prévues.
3.1.2.13. Routes et génie civil. La construction des routes et de voies
ferrées demandent pour leurs tracés, la mise en place d'ouvrages de
franchissement qui doivent étre soigneusement dimensionnés. De tels
dimensionnements demandent des études hydrologiques, elles mémes
dépendantes de a connaissance des précipitations _ caractéristiques
exceptionnelles qui ne peuvent étre connues qu'aprés l'obtention de séries
pluviométriques suffisamment longues.
3.1.2.14. Santé — biométéorologie. Les pluies sont un des facteurs
climatiques qui influent le plus sur la santé des hommes, des animaux et des
plantes. On citera par exemple de nombreux parasites tropicaux, qui demandent
la présence d’eau pour assurer I’éclosion soit d’une graine, d’un virus enkysté,
ou d’une bactérie infectante etc.
3.1.3. RAPPELS DE METEOROLOGIE
Ce paragraphe et le suivant sont inspirés du cours: Météorologie générale
dispensé par Météo-France et le Centre National d'Enseignement a Distance,
CNED, 1990.
L'atmosphére est la masse d'air (azote et oxygéne représentant 99% du
volume + de nombreux autres gaz) qui entoure la Terre.
Sa limite supérieure ne peut pas étre définie physiquement ou chimiquement;
on estime que l'atmosphére s'étend sur quelques 1 500 km. Toutefois, on admet
couramment que l'atmosphére météorologique a une épaisseur de 30 km.
Il a été mis en évidence dans I'atmosphére, un certain nombre de couches
caractérisées par leur profil thermique vertical; en particulier, la troposphére au
sein de laquelle la température décroit régulierement de 6.5° C en moyenne par
kilométre d'altitude. La température croit ensuite dans la stratosphere
(inversion de gradient), a partir de la limite thermique que représente la
tropopause.
La troposphere a une épaisseur variable suivant le lieu et le jour, de 74
8 km aux péles (température au sommet de lordre de - 50°C) et de 17 18 kma
l'Equateur (température de l'ordre de - 80°C).
La troposphére est le siége de nombreux mouvements: vents horizontaux et
courants ascendants ou descendants verticaux. C'est dans la troposphere que se
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