Congo Research Papers

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ISSN :2957-465X
e-ISSN :2957-4668

Effet de Tithonia diversifolia sur le rendement de maïs (Zea mays, L.) dans les
conditions agro-écologiques de Benalongo dans le territoire de Mweka,
Province du Kasaï Central

Laurent IMASHAMA Bikokoa, Richard RISASI Etutu Lipaso b, Matthieu TULANTSHIEDI Kena Kudiaa, Moïse BIKOKO Bikokoa, et
Albert MUANYIMI Mikobia.
a
Université Officielle de Mweka, Faculté des Sciences Agronomiques
b
Professeur Ordinaire à l’Université Pédagogique Nationale, Faculté des Sciences Agronomiques
Résumé

L’amélioration de la productivité des sols en zone forestière dans le territoire de Mweka, Province du Kasaï central peut être possible grâce aux
intrants locaux présents dans le milieu. Cette étude est menée dans le but d’évaluer l’effet de biomasses des feuilles de Tithonia diversifolia dans
la restauration de la fertilité du sol et sur le rendement du maïs. L’étude a été conduite pendant deux ans soit quatre campagnes à raison de deux
campagnes par an (grande et petite saison) dans les conditions agro-écologiques du territoire de Mweka dans la Province du Kasaï central. Les
résultats obtenus indiquent que les feuilles de Tithonia diversifolia peuvent être utilisées comme un bon fertilisant organique. Des différences
très significatives (p ˂ 0,01) ont été obtenues entre les différents traitements en ce qui concerne les rendements de maïs, variant de 681 à 4188
kg.ha-1. Tous les paramètres étudiés (hauteur des plants, diamètre au collet, surface foliaire, le poids de mille grains), ont connu un accroissement
positif pour tous les traitements par rapport au témoin. Les doses de 0,5 kg/m 2 et 0,6 kg/m2 de Tithonia diversifolia étaient les meilleures et les
plus performantes ; preuve des effets bénéfiques des feuilles de Tithonia diversifolia dans le sol. L’application de ces biomasses dans le sol deux
semaines avant le semis du maïs joue ainsi un rôle important sur les propriétés physiques et chimiques du sol en entraînant l’augmentation du
rendement du maïs grain de l’ordre de 4,188T/ha par rapport au témoin (sol non traité) : 0,681 T/ha à 4,188T/ha

Mots clés : Sol, fertilité, Tithonia diversifolia, maïs, rendement

Abstract

The improvement of soil productivity in forest areas in Mweka Territory, Central Kasai Province may be possible with local inputs present in
the environment. This study was conducted to evaluate the effect of Tithonia diversifolia leaf biomass in restoring soil fertility and maize yield.
The study was conducted over a period of two years, i.e., four seasons at a rate of two seasons per year (high and low season) in the agro-
ecological conditions of the Mweka territory in the Central Kasai Province. The results obtained indicate that the leaves of Tithonia diversifolia
can be used as a good organic fertilizer. Highly significant differences (p ˂ 0.01) were obtained between the different treatments with respect to
maize yields, ranging from 681 to 4188 kg.ha-1. All the parameters studied (plant height, crown diameter, leaf area, thousand kernel weight),
showed a positive increase for all treatments compared to the control. The doses of 0.5 kg/m 2 and 0.6 kg/m2 of Tithonia diversifolia were the
best and most successful; proof of the beneficial effects of Tithonia diversifolia leaves in the soil. The application of these biomasses in the soil
two weeks before the sowing of maize thus plays an important role on the physical and chemical properties of the soil by leading to the increase
of the yield of grain maize of the order of 4.188 T/ha compared to the control (untreated soil): 0.681 T/ha to 4,188T/ha.

K e y w o r d s : Soil, fertility, Tithonia diversifolia, corn, yield

Introduction également en relation avec les conditions climatiques

(ABBOTT et MURPHY, 1977).
La fertilité du sol est une notion importante dans
les domaines de l’agriculture et de l’agronomie désignant sa L’amélioration de la fertilité du sol est une valeur
capacité à répondre aux besoins physiques, chimiques et fondamentale pour les agriculteurs mais, on a souvent trop peu
biologiques nécessaires à la croissance des plantes pour leur tenu compte de la conservation des sols fertiles. Or,
productivité, leur reproduction et leur qualité. Elle est l’agriculture dépend fortement de la fertilité naturelle des sols.
Les sols affaiblis et endommagés ne peuvent pas fournir les
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rendements qu’on attend d’eux. Le sol est un bien cependant, est incompatible dans le contexte économique des
écologiquement vital qui renouvelle continuellement sa paysans africains du fait du coût élevé des engrais minéraux
capacité de rendement. Si nous ne tenons pas assez compte de (KAHO et al., 2004). De plus, les travaux récents ont montré
ses besoins ; il en souffre : il perd en vitalité, il devient plus que la productivité des sols sous les tropiques baisse même avec
sensible aux conditions météorologiques et à l’érosion et l’utilisation continue des engrais chimiques seuls (AHUYA,
fournit des récoltes moins abondantes (VALLERIE, 2009). 2003). Aussi, souvent, les engrais organiques seuls sont
insuffisants pour compenser le faible niveau des éléments
En Afrique sub-saharienne, la culture de maïs
nutritifs dans les sols tropicaux (MUCHERU-MUNA et al.,
revêt une grande importance parce que sa consommation
2007 ; UYO YBESERE et ELEMO, 2000).
s’inscrit dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Cependant,
sa production, rencontre quelques contraintes qui sont : l’état Les engrais organiques de par leurs effets
de la fertilité des sols en ce qui concerne les proportions des bénéfiques sur les propriétés physico–chimiques et biologiques
éléments nutritifs pouvant jouer un rôle important dans le du sol, et donc sur la croissance des plantes, permettraient de
développement de cette culture. rendre plus efficace l’utilisation des doses modestes d’engrais
minéraux (JAMA et al., 2000).
Au Cameroun comme dans la plupart des pays au
sud du Sahara, l’augmentation de la pression démographique a Cependant, le succès de cette stratégie dépendra
entraîné une intensification des pratiques agricoles et une de la composition chimique de la matière organique utilisée et
extension des surfaces cultivées qui s’est traduite par une de la quantité d’éléments nutritifs contenue dans cette dernière
réduction du temps de la jachère (KAHO F. et al., 2004). Cette (RISASI et al., 1998 ; SEGDA et al., 2013). Dès lors, la
situation non seulement prédispose le sol à l’érosion, mais nécessité d’évaluer d’autres espèces en vue de diversifier les
entraîne aussi un épuisement rapide de ses éléments nutritifs en options disponibles, s’impose.
l’occurrence l’azote et le phosphore (YEMEFACK M. et al.,
Or, avec les perspectives d’augmentation de la
2006). Et les conséquences sur le plan agricole se traduisent par
population humaine qui devrait doubler en 25 ans et quadrupler
de faibles rendements pour les principales cultures vivrières.
en 2050 (VIMARD et FASSASS, 2013), le déboisement pour
Par exemple, la réduction de la durée de jachère de six à moins
l'agriculture est susceptible d'avoir un impact significatif à long
de deux ans dans la zone de savane humide du Nigeria et du
terme sur les forêts en Afrique centrale en général et en RDC
Bénin a eu pour conséquence des baisses de rendement du
en particulier. Le territoire de Mweka n’échappe pas à la règle.
manioc de 11T/ha à moins de 2T/ha (SANGINGA N.B. et al.,
En effet, on y remarque ceci : les conflits fonciers et champêtres
1990).
y compris la diminution de rendement des cultures. Il paraît
En général, pendant la période de repos, la terre nécessaire que la productivité des terres soit améliorée.
est mise à profit pour d'autres utilisations du milieu : pâturage
C’est dans cette perspective que, la gestion
de troupeaux pour les animaux domestiques, prélèvement de
intégrée de la fertilité du sol peut constituer une aide précieuse.
bois à usages divers (FOURNIER et al., 2001). Ce système, qui
Celle-ci appelle plusieurs méthodes déjà mises au point telles
peut paraître archaïque, était en fait extrêmement bien adapté
que, la combinaison des engrais inorganiques à la fumure
aux conditions de faible densité de population (TODAN et al.,
organique, l’introduction d’arbres fixateurs d’azote
2017).
atmosphérique dans le système des cultures en couloirs en
Actuellement, l’augmentation de la population, agroforesterie (INGRAM, 1990).
la tendance à la sédentarisation et la sécheresse ont conduit à
Il est bien établi que l’application des engrais
une forte augmentation des surfaces cultivées et à une
chimiques permet la mise rapide à la disposition des cultures
diminution moyenne des temps de jachère (SAIDOU et al.,
des éléments nutritifs, ce qui amène à des rendements élevés.
2009 ; MUKENDI et NGOIE, 2015).
Cependant, l’utilisation des engrais chimiques seuls dans
Dès lors, une pensée est orientée au palliatif de la
plusieurs parties de la RDC est confrontée à plusieurs
fertilisation minérale. La fertilisation minérale conventionnelle
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contraintes parmi lesquelles, les contraintes d’ordre propriétés d’un sol ferrallitique au centre de Cameroun et ont
économique (BADO et al., 2007). signalé qu’en dehors des espèces fixatrices d’azote couramment
utilisées en agroforesterie, d’autres espèces (non fixatrices
La recherche sur les espèces forestières ayant un
d’azote) parmi lesquelles Tithonia diversifolia, peuvent
potentiel pour améliorer la fertilité des sols, s’est beaucoup
améliorer la fertilité du sol et augmenter de façon significative
focalisée sur les légumineuses fixatrices d’azote et, très peu
les rendements de cultures d’une campagne à l’autre.
d’attention a été accordée aux espèces non fixatrices d’azote. Il
y a alors intérêt d’évaluer d’autres espèces en vue de diversifier Dans les conditions de cet essai, ils ont trouvé
les options disponibles et de réduire la dépendance des que le Tithonia diversifolia présente un grand potentiel pour
agriculteurs vis-à-vis de quelques espèces. En outre, dans les l’amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs du sol
régions tropicales humides, le problème de fertilité du sol se et peut fournir les quantités des nutriments nécessaires à la
pose avec acuité suite à la minéralisation très rapide des culture du maïs sans apport d’engrais inorganiques ; ce qui est
matières organiques due aux températures et pluviométrie très capital pour les petits agriculteurs de la zone d’étude.
élevées et aux intenses activités de microorganismes du sol
C'est dans cette optique que s'inscrit cette étude
provoquant ainsi la non mise des éléments minéraux à la
intitulée : « Effet de Tithonia diversifolia sur le rendement de
disposition des cultures.
maïs (Zea mays) dans les conditions agro-écologiques de
Ainsi, les sols tropicaux sont pauvres en matières Benalongo dans le territoire de Mweka, Province du Kasaï ».
organiques alors que ces dernières sont très bénéfiques en Notre préoccupation majeure se focalise autour de l’unique
agissant positivement sur les propriétés physiques, chimiques question suivante : Pourquoi la diminution des rendements de
et biologiques du sol (ANONYME, 2002 ; DUCHAUFOUR, maïs dans la contrée de benalongo dans le territoire de Mweka ?
1997). Ces sols présentent en outre, des carences en azote et en
Raison pour laquelle, nous voulons, à travers ce
phosphore, le territoire de Mweka n’en est pas épargné. Cette
travail, étudier l’effet des doses croissantes de Tithonia
situation attire à l’heure actuelle l’attention de tous les
diversifolia seul, afin de déterminer celle qui est meilleure pour
agriculteurs.
augmenter le rendement du maïs grain dans les conditions agro
Les campagnes du territoire de Mweka – écologiques de Benalongo dans le territoire de Mweka. Les
présentent aujourd’hui une image de désolation. Les cultures de pays développés ont souvent compté surtout sur l'utilisation des
maïs, de haricot, de bananier, du manioc…, hier verdoyantes, engrais chimiques afin de tendre vers l'auto-suffisante
sont devenues chétives et d’un jaune pâle qui agace. Au cœur alimentaire.
de la question, une fertilité qui, chaque année, baisse de manière
La République Démocratique du Congo, notre
dramatique au point que certains paysans n’hésitent pas à
pays, où l’agriculture constitue le secteur qui n’emploie au
attribuer la cause au voisin malveillant qui a jeté un mauvais
moins que 70% de la population (INS, 2014), mais les
sort à leur champ, exaspérant ainsi les nombreux conflits qui
disponibilités alimentaires se caractérisent par une pénurie pour
divisent les paysans de notre milieu d’étude (BUKUMBA,
bon nombre de sa population. Il y a donc urgence de développer
1996).
et de promouvoir des technologies appropriées, alternatives qui
Dans le contexte actuel du paysan de notre milieu vont favoriser l’enrichissement du sol. D’où, les doses
d’étude cependant, les engrais chimiques ne sont pas à croissantes de feuilles de Tithonia diversifolia pourraient
conseiller suite à leur non disponibilité, leur coût trop élevé ; augmenter les paramètres de croissance : la hauteur des plants,
leur utilisation entraînant par ailleurs l’acidification des sols le diamètre au collet, la surface foliaire, le poids de mille grains
(BUKUMBA, op. cit.); le recours à la matière organique de maïs et le rendement du maïs. L’objectif étant de restaurer
devient une évidence et cela d’autant plus que le coût de cette au sol sa fertilité à l’aide des substances organiques, notamment
dernière est négligeable. KAHO et al. (2011), ont travaillé sur les feuilles de Tithonia diversifolia incorporées au sol afin
l’effet combiné des feuilles de Tithonia diversifolia et des d’augmenter le rendement du maïs.
engrais inorganiques sur les rendements du maïs et les
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 (1983). Le pH des sols de Mweka est de 5,2. Ces sols sont donc
Matériel et méthodes faiblement acides (BAIZE et JABIOL, 1995).

Milieu expérimental Matériel utilisé

Ce travail a été effectué dans le territoire de Le matériel biotique utilisé dans ce travail était
Mweka, lequel présente un cadre naturel très enviable. A l’aide les feuilles de Tithonia diversifolia comme fertilisant et le maïs
des cartes aériennes, il est situé à 4° 52’ latitude Sud, 21° 53’ (Variété MUSANGANA 1) comme culture qui nous a permis
longitude Est et à 576 m d’altitude (BUKUMBA, 1996). Il est de décider sur le traitement à conseiller ou à déconseiller. Le
limité au nord par les territoires de Dekese et de Kole, au sud tableau 1 ci-dessous donne la composition chimique de
par les territoires de Luebo et de Demba, à l’ouest par celui Tithonia diversifolia.
d’Ilebo et à l’Est par les territoires de Dimbelenge et de Bemba
(Figure 1). Tableau 1. Composition chimique de Tithonia diversifolia

Espèces N P K Ca Mg
% % % % %
Tithonia 3,5 0,42 4,7 3,5 0,45
diversifolia
Source : VALLERIE (2009).

Méthodes

Le dispositif expérimental était un bloc complet

randomisé comportant quatre blocs de sept parcelles chacun,
séparés par une allée d’un mètre, soit un total de 28 parcelles de
2 x 2m chacune. Tous les sept traitements étaient présents dans
chaque bloc, c’est-à-dire : T0, T1, T2, T3, T4, T5 et T6. Toutes les
parcelles ont été traitées le même jour afin de minimiser ou de
réduire l’erreur expérimentale.
Figure 1. Présentation du territoire de Mweka
Source : SAINT-MOULIN et KALOMBO (2005). L’expérimentation a été basée sur les doses
Sur le plan physique, le territoire de Mweka croissantes de Tithonia diversifolia de la manière suivante :
bénéficie d’un climat tropical humide de type Aw3 (selon la T0 : non traité (témoin) ; T1 : 0,1kg/m2 soit 1T/ha ; T2 :
classification de Köppen) du fait de l’alternance de deux 0,2kg/m2 soit 2T/ha ; T3 : 0,3kg/m2 soit 3T/ha ; T4 : 0,4kg/m2
saisons sèches (de mai à août) et pluvieuses (d’août à mai). soit 4T/ha ; T5 : 0,5kg/m2 soit 5T/ha et T6 : 0,6kg/m2 soit 6T/ha.
Toutes les moyennes thermiques demeurent supérieures à
Deux semaines après l’incorporation des feuilles
18°C. Le total annuel des précipitations mensuelles oscille entre
de Tithonia diversifolia dans le sol de toutes les parcelles et à
1500 et 2000mm. Ce facteur climatique est déterminant pour le
des différentes doses, le semis a suivi en date du 14 février 2017
développement des activités agricoles dans ce territoire. Il est
aux écartements de 0.80x0.50m à raison de 10 plants par plate-
favorable aux cultures en milieu intertropical (BUKUMBA,
bande de 4 m2. Après la levée, un plant a été gardé par poquet.
1996).
Analyses statistiques
Les sols de ce territoire sont sablo-argileux selon
le test de bâtonnet de LOZET et al. (1997), riches en matières Les calculs de la moyenne ont servi de base à la

organiques. Ils sont susceptibles à un lessivage très prononcé détection de la différence significative entre les traitements. La

après abattage de la forêt et sous l’effet de l’hydrolyse. Leur normalité de distribution a été appréciée à l’aide du test de

texture grossière les dote d’une forte macroporosité. Cette SHAPIRO-WILK. Le test de KRUSKAL-WALLIS a été

caractéristique entraîne une perméabilité élevée et une faible employé pour tester l’hypothèse d’influence de différentes

capacité au champ selon la classification de KAOURITCHEV quantités de Tithonia diversifolia sur les différentes variables
étudiées. Lorsque les différences étaient significatives, nous
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 avons utilisé le test non paramétrique de WILCOXON pour la l’examen de ces données que le diamètre au collet a
comparaison multiple des moyennes. Toutes les analyses ont généralement augmenté avec des valeurs élevées de la fumure
été réalisées à l’aide du logiciel R.3.5.3. organique. Il est donc évident que les valeurs moyennes du
diamètre au collet varient en fonction de traitement appliqué.
Résultats
D’une façon globale, on note une plus faible valeur en diamètre
Les résultats moyens de la hauteur des plants, de au collet chez le traitement témoin. Le test de KRUSKAL-
diamètre au collet et de la surface foliaire sont présentés dans WALLIS a indiqué des différences hautement significatives des
le tableau 2. valeurs moyennes du diamètre au collet entre les six traitements
(p < 0,001). Le test de WILCOXON qui compare les moyennes
Tableau 2. Hauteur des plants, diamètre au collet et surface
deux à deux révèle que T0 est significativement différent de tous
foliaire
les traitements appliqués, il en est de même pour T1, T2 et T3.
Hauteur des Diamètre au Surface
Traitements plants collet foliaire Surface foliaire
(cm) (mm) (cm²) Les valeurs de la surface foliaire varient entre
T0 167,4 22,2 210,1
210,1 cm (T0) et 315,3 cm2 (T6). Le test de KRUSKAL-
2
T1 169,7 24,5 218,2
WALLIS révèle des différences hautement significatives des
T2 170,4 25,8 277,8
surfaces foliaires moyennes obtenues sous différentes doses de
T3 176,5 27,6 245,2
biomasse des feuilles de Tithonia diversifolia (p < 0,001). Le
T4 184,4 31,6 275,1
test de WILCOXON indique que les moyennes de surface
T5 193,5 31,6 310,9
foliaire des plants de maïs sous T5 et T6 (W = 416 et p = 0,199)
T6 195,1 30,8 315,3
sont similaires et diffèrent significativement de tous les autres
traitements (p < 0,001).

Hauteur des plants Tableau 3. Poids de mille grains et rendement

A la lumière des résultats présentés ci-haut, nous Traitements Poids de mille grains Rendement
avons trouvé que la moyenne varie entre 167,4 cm (T 0) et 195,1 (g) (kg/ha)
T0 221,9 681
cm pour (T6). Ceci montre très clairement que, plus les doses
T1 231,3 738
des feuilles de Tithonia diversifolia augmentent, plus la hauteur
T2 245,3 1019
des plants de maïs augmente aussi. Le test de KRUSKAL-
WALLIS révèle des différences hautement significatives des T3 258,4 2006
hauteurs moyennes obtenues sous différentes doses de T4 268,7 2681

biomasse des feuilles de Tithonia diversifolia (p < 0,001). Le T5 283,7 4175

test de WILCOXON appliqué pour comparer deux à deux les T6 278,4 4188
hauteurs des plants de maïs observées entre les traitements
indique que, T0 diffère significativement des autres
Poids de mille grains
traitements ; les hauteurs des plants sous T1 diffèrent également
Les valeurs du poids de mille grains varient de
de manière significative des plants de tous les autres
221,9g (T0) à 283,7g (T5). La dose de 5T/ha parait la meilleure
traitements. Cette observation est aussi faite pour T2, T3 et T4
dose pour un poids satisfaisant de mille grains de maïs,
qui diffèrent eux aussi significativement des hauteurs des plants
comparativement à celui qui est consigné dans la fiche
des autres traitements.
signalétique de la variété (280- 350 grammes). Le test de
Diamètre au collet KRUSKAL-WALLIS révèle des différences hautement
significatives des poids moyens obtenus sous différentes doses
Les valeurs du diamètre au collet à 45 jours après
de biomasse des feuilles de Tithonia diversifolia (p < 0,001).
semis varient de 22,2 cm(T0) à 31,6 cm (T4 et T5). Il ressort de

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 Tithonia diversifolia ont montré que la fumure organique a
influencé positivement l’accroissement en hauteur et, les
Rendement extrapolé en kg/ha
traitements T4, T5 et T6 se sont très bien distingués en hauteur
Les valeurs des rendements à des différentes
de plants du maïs variété MUSANGANA jusqu’à atteindre les
doses de la fumure organique varient de 681 kg/ha (T0) à 4188
performances de la variété décrites par le SENASEM (2008).
kg/ha (T6). La courbe de rendement montre que le rendement
Les doses d’application de 5 T/ha et 6 T/ha de biomasse des
est directement proportionnel à la quantité de biomasse de
feuilles de Tithonia diversifolia se révèlent donc meilleures
pour un rendement de maïs dans les conditions agro-
écologiques de Mweka.

2. Diamètre au collet

Les résultats relatifs à l’augmentation du

diamètre au collet des plants de maïs à 45 jours après semis
montrent clairement l’effet bénéfique de la fumure organique
utilisée. D’une façon globale, on note une très faible valeur en
diamètre au collet pour le témoin. Il va sans dire que la dose
optimale pour un diamètre au collet optimal des plants de maïs
dans les conditions de notre milieu est de 𝜃 4T/ha de biomasse
Tithonia diversifolia dans le sol.
des feuilles de Tithonia diversifolia.

3. Surface foliaire
Figure 2. Courbe des rendements en fonction des doses
Une plante est formée d’un ensemble d’organes
croissantes des feuilles de Tithonia diversifolia
dont la croissance dépend des conditions du milieu dans lequel
Le test de WILCOXON indique que, seuls les
elle se développe, notamment de l’énergie lumineuse
rendements obtenus avec T5 et T6 sont similaires (W = 446 et p
interceptée de l’eau et des éléments nutritifs disponibles puisés
= 0,38), mais, ils sont significativement différents des
dans le sol, essentiellement l’azote (N), le phosphore (P) et le
rendements d’autres traitements (T0, T1, T2, T4 et T3). Les doses
potassium (K). C’est dans les chloroplastes des feuilles que la
d’application de 5 T/ha et 6 T/ha de biomasse des feuilles de
plante transforme le gaz carbonique (CO2) de l’atmosphère en
Tithonia diversifolia se révèlent donc meilleures pour la
sucres. Cette transformation permet l’augmentation de la
production de maïs dans les conditions des sols de Mweka. La
biomasse et la croissance en matière sèche du végétal. D’où, il
figure 2 indique l’allure normale d’une expérience avec des
y a de l’intérêt pour que la surface foliaire d’une plante donnée
doses croissantes et confirme la courbe de croissance et la loi
puisse être considérée. Le test de KRUSKAL-WALLIS révèle
des accroissements moins que proportionnels, aussi appelée la
loi de MITCHERLICH (HALVIN et al., 2014). des différences hautement significatives des surfaces foliaires

Discussion obtenues sous différentes doses de biomasse des feuilles de

Tithonia diversifolia (p < 0,001). C’est ainsi qu’en se référant
1. Hauteur des plants
aux résultats trouvés et, en comparant deux à deux les
La hauteur étant un paramètre végétatif moyennes des surfaces foliaires observées sous divers
important pour la culture du maïs, les plants chétifs ne reçoivent traitements avec le test de WILCOXON, nous avons trouvé que
pas totalement de l’ensoleillement, leur photosynthèse est les doses de 5 et de 6T/ha de biomasse des feuilles de Tithonia
affectée et, par conséquent on note la diminution du rendement diversifolia se sont révélées meilleures pour une bonne
du fait qu’ils ne vont plus bien synthétiser des molécules croissance en surface foliaire. Ainsi, ces deux traitements
organiques. Les résultats de notre expérience sur la hauteur des n’étant pas significativement différents, celui de 5T/ha est alors
plants en fonction des doses croissantes de biomasse de plus économique. Plus la surface foliaire est importante, plus la

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matière produite par celle-ci est considérable comme l’avait susceptibles de répondre mieux à l’application des engrais
aussi constaté BONHOMME et al. (1982). organiques. THORSM et al. (2002) avaient aussi trouvé qu’au
Kenya, la dose de 5 T/ha de Tithonia diversifolia avait triplé le
4. Poids de mille grains
rendement de maïs la saison suivante après son incorporation
Le poids de mille grains est un paramètre de au sol. Les parcelles ayant reçu plus de doses (5T/ha et 6T/ha)
production indispensable dont l’importance ou encore des apports organiques, ont présenté une forte vigueur de la
l’augmentation influe positivement sur l’augmentation du croissance en hauteur, en diamètre au collet, en poids de mille
rendement. En se référant des résultats trouvés, ces derniers grains en surface foliaire et enfin en rendement maïs grains ;
montrent que le poids moyen de mille grains est fonction de comparativement à la moyenne des parcelles témoins n’ayant
l’augmentation de la dose de traitement. Les résultats montrent pas reçu un traitement du sol et, qui étaient colonisées par
que le poids de mille grains pour l’ensemble varie entre 221,9 Imperata cylindrica, Panicum maximum et Andropogon
et 283,7g. Or, dans la gamme des valeurs normales rapportées citratus comme précédents culturaux.
par ANZALA (2006), la moyenne varie autour de 300g pour
L’impact positif de la fumure organique avait été
1000 grains. Pour notre étude, ce sont les deux traitements T 5
aussi rapporté par MUYAYABANTU et al. (2012) que,
et T6 qui ont réalisé un poids de mille grains presque voisin de
l’application de biomasse de Tithonia diversifolia, d’E.
300g.
abyssinica seule ou en combinaison avec un engrais
5. Rendement extrapolé en kg/ha inorganique avaient augmenté de 1259 kg et 2942 kg
respectivement la production du maïs à Kabinda et à Gandajika.
Les résultats sur le rendement extrapolé du maïs
KAHO et al. (2011), avaient à leur tour trouvé que la dose de
trouvés, révèlent que les matières fertilisantes utilisées ont un
traitement de 5T/ha des biomasses de Tithonia diversifolia avait
potentiel fertilisant satisfaisant. Notre expérience a montré que
donné un rendement de 6,4T/ha au Cameroun au même titre que
les doses les plus élevées ont augmenté significativement le
la dose de 2,5T/ha de Tithonia diversifolia combinée à 75 kg de
rendement du maïs par rapport au témoin. Les doses
NPK (20-10-10) et à 75 kg d’urée.
d’application de 5 T/ha et 6 T/ha de biomasse des feuilles de
Tithonia diversifolia se révèlent donc meilleures pour un En ce qui nous concerne, nous avons trouvé
rendement de maïs dans les sols ferrallitiques du territoire de qu’avec les doses croissantes de Tithonia diversifolia de 1 à
Mweka dans la Province du Kasaï. Cela semble montrer que la 6T/ha ; celles de 5 et de 6T/ha ont donné les bonnes
synchronisation de la libération des éléments nutritifs par les performances sur tous les paramètres étudiés et, en
feuilles de Tithonia diversifolia pendant leur décomposition et conséquence un bon rendement soit : 4,175 T/ha pour le
leur assimilation par la plante était bonne. Ces résultats traitement T5 et 4,188T/ha pour celui de T6. Les deux doses
corroborent ceux trouvés par COBO et al. (2002) qui avaient n’étant pas significativement différentes, celle de 5T/ha des
montré que le taux de décomposition de la matière organique feuilles de Tithonia diversifolia est meilleure pour
appliquuée était étroitement lié à l’augmentation des l’accroissement de tous les paramètres de croissance observés
rendements. Des résultats presque similaires obtenus au Kenya et, par conséquent le rendement du maïs grain. Aussi la dose de
par MUCHERU - MUNA et al. (2007), ont montré que les 5 T/ha est celle que nous recommandons.
parcelles ayant reçu la biomasse de Tithonia diversifolia (avec
Ainsi, les engrais organiques, malgré leur faible
ou sans engrais chimiques), ont donné des rendements de maïs
teneur en nutriments et le fait d’être volumineux, peuvent être
les plus élevés (5,5 et 5,4 T/ha respectivement).
utilisés seuls pour accroitre significativement les rendements
De même, JAMA et al. (2000) ont rapporté que agricoles. Ce qui constitue une solution locale palliative pour
les rendements en grain de maïs étaient supérieurs sur les les agriculteurs des milieux ruraux en général et ceux du
parcelles de Tithonia diversifolia seul comparés aux parcelles territoire de Mweka en particulier suite à l’indisponibilité des
ayant reçu seulement les engrais chimiques. Il est aussi établi engrais chimiques dans le milieu.
dans la littérature que les sols déficients en azote sont

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Conclusion ANZALA, F. (2006). Contrôle de la vitesse de la germination
chez le maïs (Zea mays) : Etude de la voie de la biosynthèse des
Dans les conditions d’une forte pression
acides aminés issus de l’aspartate et recherche de QTLs. Thèse
d’exploitation permanente du sol, les exportations en
de doctorat, école doctorale d’Angers, 186p.
bioéléments sont considérables, ce qui induit la perte de fertilité
BADO, B.V., BATIONO, A., LOMPO, F., CESCAS, M.P. and
des sols. D’où le sol s’appauvrit davantage si les mesures de
SEDOGO. (2007). « Mineral fertilizers, organic amendements
corrections ne sont pas mises en œuvre. Ainsi, ce genre de sol
and crop rotation managements for soil fertility maintenance in
demande qu’un plan de restitution soit appliqué pour maintenir
the Guinean zone of Burkina faso (West Africa) » Saharan
et satisfaire le besoin potentiel des cultures afin que le
Africa : 171-177.
rendement de ces dernières augmente. A l’issue de nos
BAIZE, D. et JABIOL, B. (1995). Guide pour la description
investigations, nous avons obtenu que l’incorporation des
des sols. Collection Techniques et pratiques. Editions INRA,
biomasses vertes de Tithonia diversifolia au sol à des doses
Paris. 357p.
croissantes a fait que, tous les paramètres étudiés ont connu un
BONHOMME, R., RUGET, F., DERIEUX, M., VINCOURT,
accroissement positif par rapport au témoin.
P. (1982). « Relations entre production de matière sèche et
Les agriculteurs peuvent ainsi incorporer au sol énergie interceptée chez différents génotypes de maïs ». C R
la dose de 5T/ha des feuilles de Tithonia diversifolia deux Acad Sc. Paris, sér III 294: 393-398.
semaines avant le semis du maïs pour l’augmentation du BUKUMBA (1996). « Evaluation d'un projet de
rendement en maïs grain. Cette technique est moins coûteuse développement en milieu rural zaïrois, cas du Centre de
malgré le volume important de la matière organique mais, exige Développement Rural Intégré de Mweka (CE.DE.R.I.M) ».
un peu de courage et la volonté pour l’obtention d’un bon Annales de l'I.S.P./Kananga, VI, p.1 - 7.
rendement du maïs, d’autant plus que les engrais minéraux sont COBO, J.C., BARRIOS, E., KAAS, D. CL. et THOMAS, R.J.
rares dans notre milieu d’étude. (2002). « Nitrogen mineralization and crop uptake from
surface-applied leaves of green manure species on a tropical
Mais, avec l’éventuelle amélioration des
volcanic-ash soil ». Biology and fertility of soils 36 : 87 – 92.
conditions socio-économiques et, si les engrais chimiques
DUCHAUFOUR, P. (1997). Pédologie 1 – Pédologie et
deviennent accessibles à tout le monde, la complémentarité
classification. Masson. Paris, 477 p.
serait l’ingrédient le plus indispensable pour mettre les deux FOURNIER, A., FLORET, C. et GNAHOUA, G.M. (2001).
options en cas de nécessité ; il n’y a pas de solution miracle en Végétation des jachères et succession postculturale en Afrique
agriculture ; il y a, par contre, un arsenal de moyens que les Tropicale 2: De la jachère Naturelle à la jachère Améliorée: Le
chercheurs peuvent mettre à la disposition des producteurs, point des connaissances , Eurotext, Paris 123-168.
mais l’application d’un seul de ces moyens ou l’excès dans son HALVIN, J.L., TISDALE, S.L., NELSON, W.L. et BEATON,
application peut engendrer des déséquilibres et conduire à la J.D. (2014). Soil fertility and fertilizers: An introduction to
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