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Production Petroliere

Ce document décrit les processus de prospection, de forage et de production de pétrole et de gaz naturel. Il explique la formation de ces ressources, leur localisation dans le monde, et fournit des détails sur la classification et la composition du pétrole brut.

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Chapitre - La prospection et l'extraction

pétrolières
LA PROSPECTION, LE FORAGE ET LA
PRODUCTION DE PÉTROLE ET DE GAZ NATUREL

Généralités

Les pétroles bruts et les gaz naturels sont des mélanges de molécules d’hydrocarbures
(composés organiques d’atomes de carbone et d’hydrogène) contenant de 1 à 60 atomes de
carbone. Les propriétés de ces hydrocarbures dépendent du nombre et de la disposition des
atomes de carbone et d’hydrogène dans leurs molécules. La molécule d’hydrocarbure de base
est constituée d’un atome de carbone lié à 4 atomes d’hydrogène (méthane). Toutes les autres
variantes d’hydrocarbures de pétrole dérivent de cette molécule. Les hydrocarbures qui
contiennent jusqu’à 4 atomes de carbone sont généralement des gaz, ceux qui contiennent de
5 à 19 atomes des liquides, et ceux qui en contiennent 20 ou plus des solides. En plus des
hydrocarbures, les pétroles bruts et les gaz naturels contiennent des composés sulfurés, azotés
et oxygénés, ainsi que de petites quantités de métaux et d’autres éléments à l’état de traces.

Le pétrole brut et le gaz naturel se sont formés au cours de millions d’années par
décomposition de végétaux et d’organismes marins, comprimés sous le poids des sédiments.
Comme ils sont plus légers que l’eau, ils ont migré pour combler les vides existant dans ces
formations sus-jacentes. Ce mouvement vers le haut s’est arrêté lorsqu’ils ont atteint des
couches denses imperméables ou des roches non poreuses. Le pétrole et le gaz ont comblé les
espaces laissés dans des couches de roche poreuse et des réservoirs naturels souterrains
(sables saturés, par exemple), le gaz plus léger surplombant le pétrole lourd. A l’origine, ces
espaces étaient horizontaux, mais les mouvements de la croûte terrestre ont créé des poches,
appelées failles, anticlinaux, dômes de sel et pièges stratigraphiques, dans lesquelles le pétrole
et le gaz se sont accumulés en gisements.

L’huile de schiste

L’huile de schiste, ou kérogène, est un mélange d’hydrocarbures solides et d’autres composés


organiques contenant de l’azote, de l’oxygène et du soufre. Elle est extraite par pyrolyse
d’une roche appelée schiste bitumineux, qui fournit entre 60 et 200 litres de pétrole par tonne
de roche.

On parle couramment de prospection et de production pour désigner les activités de l’industrie


pétrolière consistant à rechercher et découvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz
naturel, à forer des puits et à faire remonter les produits jusqu’à la surface. Autrefois, le
pétrole brut, qui affleurait naturellement en surface, était recueilli pour ses propriétés
médicinales, pour la fabrication de revêtements de protection et pour l’éclairage. La présence
de gisements de gaz naturel était repérable grâce aux feux brûlant à la surface du sol. Ce n’est
qu’en 1859 cependant qu’ont été mises au point des méthodes de forage et de production de
pétrole brut en grandes quantités.
On trouve du pétrole brut et du gaz naturel dans le monde entier, sous les fonds marins et sous
les continents, dans les régions suivantes:

• bassin intercontinental de l’hémisphère occidental (golfe du Mexique, Mexique,


Venezuela);
• Moyen-Orient (péninsule arabique, golfe Persique, mer Noire, mer Caspienne);
• Indonésie et mer de Chine méridionale;
• Afrique du Nord et Afrique occidentale (Sahara et Nigéria);
• Amérique du Nord (Alaska, Terre-Neuve, Californie et Etats du centre du continent
nord-américain);
• Extrême-Orient (Sibérie et Chine);
• mer du Nord.

Les figures 75.1 et 75.2 indiquent les chiffres de la production mondiale de pétrole brut et de
gaz naturel en 1995.

Figure 75.1 Production mondiale de pétrole brut, 1995

Figure 75.2 Production mondiale de liquides du gaz naturel, 1995


La désignation des pétroles bruts indique souvent à la fois le type de produit et la région où il
a été découvert pour la première fois. Par exemple, le premier pétrole brut commercial, le brut
de Pennsylvanie, doit son nom à son lieu d’origine aux Etats-Unis. D’autres exemples sont le
léger d’Arabie saoudite et le lourd du Venezuela. Deux bruts de référence utilisés pour fixer
les cours mondiaux sont le pétrole léger non sulfuré du Texas et le Brent de la mer du Nord.

La classification des pétroles bruts

Les pétroles bruts sont des mélanges complexes constitués de nombreux composés différents
d’hydrocarbures; leur apparence et leur composition varient d’un gisement à l’autre et, parfois
même, entre des puits relativement proches. La consistance des pétroles bruts va d’un
mélange aqueux à un solide de type bitumineux, et leur couleur varie du clair au noir. Un
pétrole brut «moyen» contient environ 84% de carbone, 14% d’hydrogène, de 1 à 3% de
soufre, et moins de 1% d’azote, d’oxygène, de métaux et de sels (voir tableaux 75.1 et 75.2).

Tableau 75.1 Caractéristiques et propriétés approximatives et potentiel en essence


de différents pétroles bruts représentatifs*

Source et nom du Paraffines Aromatiques Naphtènes Soufre Degré API Rendement Indice
brut % vol. % vol. % vol. % poids (approximatif) en naphtène d’octane
% vol. (type)
Nigérian léger 37 9 54 0,2 36 28 60
Saoudien léger 63 19 18 2 34 22 40
Saoudien lourd 60 15 25 2,1 28 23 35
Vénézuélien lourd 35 12 53 2,3 30 2 60
Vénézuélien léger 52 14 34 1,5 24 18 50
Brut non sulfuré — — — 0,4 40 — —
des Etats du centre
des Etats-Unis
Brut acide de 46 22 32 1,9 32 33 55
l’ouest du Texas
Brent de la mer du 50 16 34 0,4 37 31 50
Nord

* Chiffres moyens représentatifs.

Tableau 75.2 Composition du pétrole brut et du gaz naturel

Hydrocarbures
Paraffines: les molécules (aliphatiques) d’hydrocarbures paraffiniques saturés constitués
de chaînes que l’on trouve dans le pétrole brut sont de formule CnH2n+2, les atomes de
carbone étant disposés en chaînes droites (normales) ou ramifiées (isomères). On trouve
des molécules de paraffine en chaîne droite, plus légères, dans les gaz et les cires de
paraffine. Les paraffines en chaîne ramifiée se trouvent généralement dans les fractions
plus lourdes du pétrole brut et ont des indices d’octane plus élevés que les paraffines
ordinaires.
Aromatiques: les aromatiques sont des composés d’hydrocarbures cycliques insaturés.
Les naphtalènes sont des hydrocarbures composés de deux noyaux benzéniques soudés
ensemble. Les composés polynucléaires, formés par liaison de trois noyaux aromatiques
ou plus, se trouvent dans les fractions de pétrole brut les plus lourdes.
Naphtènes: les naphtènes sont des groupements d’hydrocarbures de type cyclique
saturés, de formule CnH2n, disposés en cycles fermés. On les trouve dans toutes les
fractions du pétrole brut, sauf dans les fractions très lourdes. Les naphtènes à cycle
unique (monocycloparaffines), avec cinq et six atomes de carbone, sont prédominants;
ceux à double cycle (dicycloparaffines) se trouvent dans les fractions les plus lourdes du
naphta.
Hors hydrocarbures
Soufre et composés sulfurés: le soufre est présent dans le gaz naturel et le pétrole brut
sous forme de sulfure d’hydrogène (H2S), de composés divers (thiols, mercaptans,
sulfures, polysulfures, etc.) ou de soufre élémentaire. Chaque gaz et chaque brut
contiennent des quantités et des types de composés sulfurés différents, mais en règle
générale la proportion, la stabilité et la complexité des composés sont plus grandes dans
les fractions de brut plus lourdes.
Les composés sulfurés appelés mercaptans, qui ont une odeur particulière détectable à de
très faibles concentrations, se trouvent dans le gaz, les huiles de pétrole brut et les
distillats. Les plus courants sont les méthylmercaptans et les éthylmercaptans. Les
mercaptans sont souvent ajoutés au gaz commercial (GNL et GPL) comme odorisant
permettant de détecter les fuites.
Il y a des risques d’exposition à des niveaux toxiques de H2S lors des travaux de
prospection, de production, de transport et de traitement du brut et du gaz naturel. La
combustion des hydrocarbures de pétrole qui contiennent du soufre dégage des
substances indésirables telles que de l’acide sulfurique et du dioxyde de soufre.
Composés oxygénés: des composés oxygénés, comme les phénols, les cétones et les
acides carboxyliques, sont présents dans le brut en quantités variables.
Composés azotés: on trouve de l’azote dans les fractions légères du brut, sous forme de
composés azotés basiques et, plus souvent, dans les fractions lourdes du brut sous forme
de composés non basiques qui peuvent en outre contenir des traces de métaux.
Traces de métaux: des traces ou des quantités extrêmement faibles de métaux tels que
cuivre, nickel, fer, arsenic et vanadium sont souvent présentes dans le brut.
Sels inorganiques: les bruts contiennent souvent des sels inorganiques tels que le
chlorure de sodium, le chlorure de magnésium et le chlorure de calcium, en suspension
dans le brut ou dissous dans les eaux entraînées (saumure).
Dioxyde de carbone: le dioxyde de carbone peut provenir de la décomposition des
bicarbonates présents dans le brut, ou qui y ont été ajoutés, ou de la vapeur d’eau utilisée
dans le processus de distillation.
Acides naphténiques: certains bruts contiennent des acides (organiques) naphténiques,
qui peuvent devenir corrosifs à des températures supérieures à 232 °C lorsque l’acidité
du brut dépasse un certain niveau.
Matières radioactives naturelles: on trouve souvent dans le brut, dans les dépôts de
forage et dans la boue de forage des matières radioactives naturelles qui peuvent
présenter un risque dès les niveaux faibles.

Des analyses relativement simples sont pratiquées pour classer les pétroles bruts, suivant le
type d’hydrocarbures qui prédominent, en paraffinique, naphténique, aromatique ou mixte.
Les bruts à base mixte ont des quantités variables de chaque type d’hydrocarbures. Une
méthode d’analyse du Bureau américain des mines (US Bureau of Mines) est fondée sur la
distillation; une autre (facteur de caractérisation UOP (Universal Oil Products) des produits
pétroliers) sur la densité et les points d’ébullition. Des analyses plus complètes permettent de
déterminer la valeur du brut (c’est-à-dire rendement en produits utiles et qualité de ceux-ci) et
les paramètres de traitement. Les pétroles bruts sont généralement groupés en fonction de leur
hiérarchie par rendement, l’un des produits les plus souhaitables étant l’essence à haut indice
d’octane. Les charges de raffinerie consistent le plus souvent en un mélange de deux bruts
différents ou plus.

Les pétroles bruts sont également caractérisés par leur degré API (American Petroleum
Institute). Par exemple, les pétroles bruts lourds ont un degré API faible (et une masse
volumique élevée). Un pétrole brut à faible degré API peut avoir un point d’éclair élevé ou
bas, en fonction de ses fractions les plus légères (constituants les plus volatils). Etant donné
l’importance de la température et de la pression dans le processus de raffinage, les pétroles
bruts sont également classés en fonction de leur viscosité, de leur point d’écoulement et de
leurs limites d’ébullition. D’autres caractéristiques physiques et chimiques, telles que la
couleur et la teneur en carbone résiduel, sont également prises en considération. Les pétroles
bruts riches en carbone, pauvres en hydrogène et à faible degré API sont généralement riches
en hydrocarbures aromatiques; ceux qui sont pauvres en carbone, riches en hydrogène et dont
le degré API est élevé sont habituellement riches en paraffines.

Les pétroles bruts qui contiennent des quantités appréciables de sulfure d’hydrogène (H2S) ou
d’autres composés sulfurés réactifs sont appelés «acides». Ceux qui sont moins riches en
soufre sont dits «non sulfurés» ou «non corrosifs». Il y a quelques exceptions à cette règle, par
exemple les bruts de l’ouest du Texas (toujours considérés comme «acides» quelle que soit
leur teneur en H2S) et les bruts d’Arabie à forte teneur en soufre (qui ne sont pas considérés
comme «acides», car les composés sulfurés qu’ils contiennent sont peu réactifs).
Le gaz naturel comprimé et les gaz d’hydrocarbures liquéfiés

Les hydrocarbures de gaz naturel ont une composition voisine de celle des pétroles bruts en ce
sens qu’ils contiennent un mélange de molécules d’hydrocarbures qui diffèrent selon leur
origine. Ils peuvent être extraits de gisements de gaz (presque sans liquide), de gisements
renfermant du gaz et du pétrole, et de gisements de condensats de gaz dans lesquels certains
des composants liquides du pétrole passent à l’état gazeux lorsque la pression est élevée (10 à
70 MPa). Quand la pression diminue (pour tomber entre 4 et 8 MPa), le condensat contenant
des hydrocarbures lourds se sépare du gaz par condensation. Le gaz est extrait de puits
pouvant atteindre 6,4 km de profondeur et, parfois, davantage, avec des pressions dans les
couches allant de 3 MPa à 70 MPa (voir figure 75.3).

Figure 75.3 Puits de gaz naturel offshore dans 87,5 m d'eau, zone de Pitas Point, passe
de Santa Barbara, Californie du Sud (Etats-Unis)

Le gaz naturel contient entre 90 et 99% d’hydrocarbures, principalement du méthane


(l’hydrocarbure le plus simple), et de plus petites quantités d’éthane, de propane et de butane.
Il contient également des traces d’azote, de vapeur d’eau, de dioxyde de carbone, de sulfure
d’hydrogène et, parfois, des gaz inertes comme l’argon ou l’hélium. Les gaz naturels qui
contiennent plus de 50 g/m3 d’hydrocarbures composés de molécules de 3 atomes de carbone
ou plus (C3 ou au-delà) sont classés comme gaz «pauvres».

Selon son utilisation comme combustible, le gaz naturel est comprimé ou liquéfié. Le gaz
naturel extrait des gisements de gaz et de condensats de gaz est traité sur place de manière à
satisfaire à des critères précis pour le transport avant d’être comprimé et envoyé dans les
gazoducs. Cette préparation comprend l’élimination de l’eau au moyen de séchoirs
(déshydrateurs, séparateurs et réchauffeurs), l’élimination du pétrole à l’aide de filtres
coalescents et l’extraction des solides par filtration. Le sulfure d’hydrogène et le dioxyde de
carbone sont également éliminés du gaz naturel pour prévenir la corrosion des gazoducs et du
matériel de compression et de transport. Le propane, le butane et le pentane, présents dans le
gaz naturel, sont eux aussi éliminés avant le transport pour éviter qu’ils ne se condensent et ne
forment des liquides dans le système (voir la rubrique «La production et le traitement du gaz
naturel» ci-après).

Le gaz naturel est transporté par canalisation des gisements aux usines de liquéfaction, où il
est comprimé et refroidi à environ –162 °C, ce qui donne du gaz naturel liquéfié (GNL) (voir
figure 75.4). La composition du GNL est différente de celle du gaz naturel en raison de
l’élimination de certaines impuretés et de certains composants pendant le processus de
liquéfaction. Le GNL permet d’accroître l’offre de gaz naturel pendant des périodes de forte
demande et d’approvisionner les régions éloignées des principaux gazoducs. On le regazéifie
par adjonction d’azote et d’air afin de le rendre comparable au gaz naturel avant de l’injecter
dans les conduites de distribution. Le GNL est également utilisé comme carburant routier en
remplacement de l’essence.

Figure 75.4 La plus grande usine de GNL du monde, à Arzew, Algérie

Les gaz associés au pétrole et les gaz à condensat sont classés parmi les gaz «riches» parce
qu’ils contiennent de grandes quantités d’éthane, de propane, de butane et d’autres
hydrocarbures saturés. Les gaz associés au pétrole et les gaz à condensat sont séparés et
liquéfiés pour obtenir du gaz de pétrole liquéfié (GPL) par compression, adsorption,
absorption et refroidissement dans les usines de transformation du pétrole et du gaz. Ces
usines de traitement du gaz produisent aussi de l’essence naturelle et d’autres fractions
d’hydrocarbures.

Contrairement au gaz naturel, aux gaz associés au pétrole et aux gaz à condensat, les gaz de
raffinerie (c’est-à-dire des sous-produits du raffinage) contiennent des quantités considérables
d’hydrogène et d’hydrocarbures non saturés (éthylène, propylène, etc.). Leur composition
dépend dans chaque cas du procédé particulier et des pétroles bruts utilisés. Par exemple, les
gaz obtenus par craquage thermique contiennent généralement d’importantes quantités
d’oléfines, alors que ceux obtenus par craquage catalytique contiennent davantage
d’isobutanes. Les gaz de pyrolyse contiennent de l’éthylène et de l’hydrogène. La
composition approximative des gaz naturels et des gaz de raffinerie est indiquée au tableau
75.3.

Tableau 75.3 Composition approximative du gaz naturel et du gaz de raffinerie


(pourcentage en volume)

Gaz type H2 CH4 C2H6 C3H4 C3H8 C3H6 C4H10 C4H8 N2+CO2 C5+
Gaz naturel s.o. 98 0,4 s.o. 0,15 s.o. 0,05 s.o. 1,4 s.o.
Gaz associés au pétrole s.o. 42 20 s.o. 17 s.o. 8 s.o. 10 3
Gaz de raffinerie
Craquage catalytique 5-6 10 3-5 3 16-20 6-11 42-46 5-6 s.o. 5-12
Pyrolyse 12 5–7 5-7 16-18 0,5 7-8 0,2 4-5 s.o. 2-3

s.o. = sans objet

Le gaz naturel combustible, d’un pouvoir calorifique de 35,7 à 41,9 MJ/m3 (8 500 à 10 000
kcal/m3), sert essentiellement à produire de la chaleur dans des applications domestiques,
agricoles, commerciales et industrielles. L’hydrocarbure de gaz naturel est également utilisé
comme matière première dans des procédés pétrochimiques et chimiques. Le gaz de synthèse
(CO + H2), obtenu par oxygénation à partir du méthane ou par transformation de la vapeur
d’eau, est utilisé pour produire de l’ammoniac, de l’alcool et d’autres produits chimiques
organiques. Le gaz naturel comprimé (GNC) et le gaz naturel liquéfié (GNL) sont tous les
deux utilisés comme carburants pour les moteurs à combustion interne. Les gaz de pétrole
liquéfiés (GPL) provenant du raffinage ont des pouvoirs calorifiques élevés, de 93,7 MJ/m3
pour le propane (22 400 kcal/m3) et 122,9 MJ/ m3 pour le butane (29 900 kcal/m3); ils servent
de combustibles de chauffage dans les logements et les locaux commerciaux et industriels et
comme carburants pour les véhicules (National Fire Protection Association (NFPA), 1991).
Les hydrocarbures non saturés (éthylène, propylène, etc.) dérivés des gaz de raffinerie
peuvent être convertis en essence à indice d’octane élevé ou employés comme matière
première dans les industries chimique et pétrochimique.

Les propriétés des gaz d’hydrocarbures

Selon l’Association nationale de protection contre l’incendie (National Fire Protection


Association (NFPA)), aux Etats-Unis, les gaz inflammables sont ceux qui brûlent dans les
concentrations d’oxygène normalement présentes dans l’air. La combustion des gaz
inflammables est semblable à celle des vapeurs d’hydrocarbures liquides inflammables; il faut
en effet qu’une température d’inflammation précise soit atteinte pour que le gaz commence à
brûler, et il n’y aura combustion que dans une certaine fourchette de mélanges de gaz et d’air.
Les liquides inflammables ont un point d’éclair, qui est la température — toujours inférieure à
leur point d’ébullition — à laquelle ils dégagent suffisamment de vapeurs pour qu’il y ait
combustion. Il n’y a pas de point d’éclair apparent pour les gaz inflammables, car ils se
trouvent normalement à des températures supérieures à leur point d’ébullition, même
lorsqu’ils sont liquéfiés et, donc, toujours à des températures nettement supérieures à leur
point d’éclair.
La NFPA (1976) définit comme suit les gaz comprimés et liquéfiés:

• «Les gaz comprimés sont les gaz qui, aux températures atmosphériques normales à
l’intérieur du récipient qui les contient, n’existent qu’à l’état gazeux sous pression».
• «Les gaz liquéfiés sont les gaz qui, aux températures atmosphériques normales à
l’intérieur du récipient qui les contient, existent partiellement à l’état liquide et
partiellement à l’état gazeux, et sont sous pression tant qu’il reste du liquide dans le
récipient».

Le principal facteur qui détermine la pression à l’intérieur du récipient est la température du


liquide stocké. Lorsqu’il est exposé à l’atmosphère, le gaz liquéfié se vaporise très rapidement
et se déplace à la surface de l’eau ou du sol, à moins qu’il ne soit dispersé dans l’atmosphère
par le vent ou par un mouvement d’air mécanique. Aux températures atmosphériques
normales, un tiers environ du liquide contenu dans le récipient se vaporise.

Les gaz inflammables sont également classés en gaz combustibles et gaz industriels. Les gaz
combustibles, y compris le gaz naturel et les gaz de pétrole liquéfiés (propane et butane), sont
brûlés avec de l’air pour produire de la chaleur dans des fours, des hauts-fourneaux, des
chauffe-eau et des chaudières. Les gaz industriels inflammables tels que l’acétylène sont
utilisés pour des opérations de transformation, de soudage, de découpage et de traitement
thermique. Les différences de propriétés des gaz naturels liquéfiés (GNL) et des gaz de
pétrole liquéfiés (GPL) sont indiquées au tableau 75.3.

La prospection du pétrole et du gaz

La prospection du pétrole et du gaz nécessite des connaissances en géographie, en géologie et


en géophysique. Le pétrole brut est présent, en général, dans des formations géologiques
particulières, telles que les anticlinaux, les pièges de faille et les dômes de sel, que l’on trouve
sous divers types de terrains et dans des climats très divers. Après avoir choisi une zone
intéressante, on procède à de nombreux levés géophysiques et à des mesures afin d’obtenir
une évaluation précise des formations souterraines et, notamment, aux levés suivants:

• Levés magnétométriques. Des magnétomètres suspendus à des avions mesurent les


variations du champ magnétique terrestre afin de localiser les formations de roches
sédimentaires dont le magnétisme est généralement inférieur à celui d’autres roches.
• Levés photogrammétriques aériens . Des photographies prises d’avion et avec des
appareils spéciaux permettent d’obtenir des vues de la Terre en trois dimensions, qui
sont utilisées pour localiser les formations terrestres susceptibles de recéler des
gisements de pétrole et de gaz.
• Levés gravimétriques . Comme la présence d’énormes masses de roche dense
augmente la force de la pesanteur, on utilise des gravimètres qui permettent d’obtenir
des données sur les formations sous-jacentes en mesurant les infimes variations de la
pesanteur.
• Levés sismiques . Les études sismiques fournissent des informations sur les
caractéristiques générales de la structure souterraine (voir figure 75.5). On obtient les
mesures à partir d’ondes de choc produites par l’explosion de charges placées dans des
trous de petit diamètre, à l’aide d’appareils sur terre et dans l’eau qui produisent des
vibrations ou des percussions, et par des décharges sous-marines d’air comprimé. Le
temps qui s’écoule entre le début de l’onde de choc et le retour de l’écho sert à
déterminer la profondeur des couches réfléchissantes. L’utilisation des ordinateurs à
grande puissance pour produire des images en trois dimensions améliore
considérablement l’évaluation des résultats des essais sismiques.

Figure 75.5 Opérations sismiques en Arabie saoudite

• Levés radiographiques . La radiographie consiste à utiliser des ondes radio pour


obtenir des informations semblables à celles fournies par les levés sismiques.
• Levés stratigraphiques . L’échantillonnage stratigraphique consiste à analyser des
carottes de roches souterraines afin d’y rechercher des traces de gaz et de pétrole. Une
longueur de roche cylindrique, appelée carotte, est découpée par un trépan creux et
poussée vers le haut dans un tube (carottier) attaché au trépan. Le carottier est ramené
à la surface et la carotte est retirée pour être analysée.

Lorsque les levés et les mesures indiquent la présence de formations ou de strates susceptibles
de contenir du pétrole, on effectue des sondages d’exploration pour déterminer s’il y a ou non
du pétrole ou du gaz et, dans l’affirmative, si celui-ci est extractible et exploitable en quantités
commercialement viables.

Les opérations en mer

Bien que le premier forage en mer ait eu lieu au début du siècle au large des côtes de
Californie, c’est l’année 1938 qui marque le début des forages sous-marins modernes, avec la
découverte d’un gisement dans le golfe du Mexique, à 1,6 km des côtes des Etats-Unis. Après
la seconde guerre mondiale, les forages en mer se sont considérablement développés, d’abord
dans des eaux peu profondes adjacentes à des zones de production terrestres déjà connues,
puis dans d’autres zones d’eaux plus ou moins profondes du monde entier, sous des climats
allant de celui de l’Arctique à celui du golfe Persique. Au début, les forages sous-marins
n’étaient possibles que dans des profondeurs d’eau ne dépassant pas 91 m; aujourd’hui, les
plates-formes modernes permettent de forer à des profondeurs supérieures à 3 200 m. Les
activités pétrolières en mer comprennent entre autres la prospection, le forage, la production,
le traitement, les travaux de construction, d’entretien et de réparation sous l’eau, et le
transport du pétrole et du gaz vers le littoral par navire ou oléoduc.

Les plates-formes de forage en mer

Les plates-formes de forage supportent les appareils de sondage, les installations et les
équipements indispensables aux opérations en mer ou dans les eaux intérieures. Suivant la
profondeur, on utilise des barges flottantes ou submersibles, ou des navires, des plates-formes
fixes sur piliers en acier en eaux peu profondes, ou des grandes plates-formes semi-
submersibles en béton armé en eaux profondes. Après le forage, les plates-formes marines
servent de base à l’équipement de production. Les très grandes plates-formes de production
disposent de quartiers d’habitation pouvant loger plus de 250 personnes faisant partie de
l’équipage ou du personnel auxiliaire, d’un héliport, d’une usine de traitement et
d’installations de stockage de pétrole brut et de condensats (voir figure 75.6).

Figure 75.6 Installation flottante de forage en mer: le navire de forage


Ben Ocean Laneer

Dans le cas des plates-formes flottantes de forage en eaux profondes, l’équipement de la tête
de puits est descendu jusqu’au fond de la mer et scellé au tubage de puits. La technologie des
fibres optiques permet de contrôler et de faire fonctionner à distance, depuis une grande plate-
forme centrale, des plates-formes satellites plus petites et des plaques de base sous-marines.
Les installations de production situées sur la grande plate-forme traitent le pétrole brut, le gaz
et le condensat provenant des installations satellites, avant qu’ils soient transportés à terre.

Le type de plate-forme utilisé pour les forages sous-marins est souvent déterminé par le type
de puits à forer (puits d’exploration ou de production) et par la profondeur des fonds (voir
tableau 75.4).

Tableau 75.4 Types de plates-formes utilisés pour les forages sous-marins


Type de plate-formes Profondeur Description
(m)
Barges et plates-formes 15-30 Barges ou plates-formes remorquées sur le site et
submersibles immergées de manière à reposer sur le fond. Des colonnes
basses flottantes maintiennent les appareils de forage au-
dessus de l’eau lorsque la barge ou la plate-forme flottante
sont déplacées
Plates-formes 30-100 Plates-formes flottantes mobiles, pouvant s’élever par elles-
autoélévatrices (sur mêmes, dont les piliers sont remontés pour le remorquage.
piliers) Sur le site, les piliers sont abaissés et posés sur le fond, puis
étendus pour relever la plate-forme au-dessus du niveau de
l’eau
Plates-formes flottantes 100-3 000+ Grosses structures à embase-poids, en béton armé, à
plusieurs niveaux et autonomes, immergées à l’aide de
ballasts jusqu’à une profondeur déterminée, de telle sorte
que les colonnes et les appareillages de stabilisation
compensent le mouvement des vagues, et ancrées au-dessus
du site. Les colonnes servent souvent comme réservoirs
pour le pétrole brut en attendant qu’il soit transporté à terre
Plates-formes flottantes plus petites, suspendues de la
même façon, mais qui ne portent que les installations de
forage et sont desservies par un ponton annexe
Barges de forage 30-300 Barges automotrices, flottantes ou semi-submersibles
Navires de forage 120-3 500+ Navires très perfectionnés, de conception particulière,
flottants ou semi-submersibles
Plates-formes fixées au 0-250 Plates-formes construites sur des supports en acier (vérins),
fond immergés et fixés sur le fond, et îles artificielles utilisées
comme plates-formes
Châssis de guidage de sans objet Installations de production immergées
plate-forme sous-marine

Les types de puits

Les puits d’exploration. Après l’analyse des données géologiques et les levés géophysiques,
on procède au forage de puits d’exploration, à terre ou en mer. Les forages dans des zones où
l’on n’a encore trouvé ni pétrole ni gaz sont appelés «forages de reconnaissance». Ceux qui
permettent de découvrir du pétrole ou du gaz sont appelés «puits de découverte». D’autres
puits d’exploration, appelés «puits de délinéation», sont forés pour délimiter la formation
productive ou pour en rechercher de nouvelles au-dessous ou à côté de cette dernière. Un
forage qui ne permet pas de trouver du pétrole ou du gaz, ou seulement d’en trouver trop peu
pour une exploitation économique, est appelé «puits sec» ou «forage improductif».

Les puits de développement. Après une découverte, on délimite grossièrement l’étendue du


réservoir à l’aide d’une série de puits de délinéation. On fore alors des puits de
développement pour produire du pétrole et du gaz. Le nombre de puits de développement à
forer dépend des caractéristiques prévues du nouveau gisement, quant à sa taille et à sa
productivité. Comme on n’est sûr ni du profil ni des limites du gisement découvert, certains
puits de développement peuvent se révéler par la suite être des puits secs. Le forage et la
production ont parfois lieu simultanément.
Les puits à géopression/géothermiques. Les puits à géopression/ géothermiques sont des
puits qui produisent de l’eau sous très haute pression (50 MPa) et à haute température (149
°C) qui peut contenir des hydrocarbures. L’eau devient un nuage de vapeur chaude qui se
répand rapidement dans l’atmosphère en cas de fuite ou de rupture.

Les puits marginaux. Les puits marginaux sont des puits qui extraient d’un réservoir moins
de 10 barils de pétrole par jour.

Les puits à plusieurs niveaux. Lorsque, en forant un puits simple, on découvre des
formations productives multiples, il est possible de faire passer dans ce puits plusieurs trains
de tiges de forage à raison d’un par formation. Le pétrole et le gaz issus de chaque formation
sont dirigés vers leurs tuyauteries respectives, isolées les unes des autres par des garnitures
qui obturent les espaces annulaires entre les tiges et le tubage du puits. Ces puits sont appelés
puits à plusieurs niveaux.

Les puits d’injection. Les puits d’injection servent à pomper de l’air, de l’eau, des gaz ou des
produits chimiques dans les gisements productifs soit pour maintenir la pression, soit pour
diriger le pétrole vers les puits de production par la force hydraulique ou par une élévation de
pression.

Les puits de service. Les puits de service comprennent ceux utilisés pour les opérations de
repêchage et de câblage, la pose et la dépose de garnitures/d’obturateurs et la reprise du
forage. Des puits de service sont également forés pour l’évacuation sous terre de l’eau salée,
qui est séparée du pétrole brut et du gaz.

Les méthodes de forage

Les installations de forage. Les installations de forage de base comprennent une tour
(derrick), des tiges de forage, un treuil permettant de manœuvrer la garniture, une table de
forage qui fait tourner la tige et le trépan, un mélangeur de boue, une pompe et un moteur
pour entraîner la table de forage et le treuil (voir figure 75.7). Les petites installations utilisées
pour forer des puits d’exploration ou des puits sismiques peuvent être montées sur des
camions, ce qui permet de les déplacer facilement d’un site à l’autre. Les grandes installations
de forage sont soit montées sur les lieux mêmes de leur utilisation, soit équipées d’une tour de
forage «portable» articulée (repliable), ce qui les rend plus faciles à manier et à monter.

Figure 75.7 Installation de forage sur l'île d'Ellef Ringnes dans l'Arctique canadien
Le forage par percussion ou au câble. La technique de forage la plus ancienne est le forage
par percussion ou forage au câble. Cette méthode lente, et qui ne permet de forer qu’à de
faibles profondeurs, est rarement utilisée. Elle consiste à attaquer la roche en soulevant puis
en laissant tomber un trépan à ciseau lourd avec une tige au bout d’un câble. Le trépan est
retiré par intervalles, et les déblais du forage sont mis en suspension dans l’eau puis ramenés à
la surface par vidange ou pompage. A mesure que le trou grandit, il est doublé d’un cuvelage
en acier afin d’éviter tout effondrement et de protéger les nappes phréatiques contre la
pollution. De tels puits, même peu profonds, nécessitent beaucoup de travail et, quand on
rencontre du pétrole ou du gaz, il n’y a aucun moyen de maîtriser le flux immédiat du produit
jusqu’à la surface.

Le forage rotary. Cette méthode est la plus courante. On l’utilise pour forer à la fois des puits
d’exploration et des puits de production jusqu’à des profondeurs supérieures à 7 km. Des
systèmes de forage légers, montés sur camion, sont utilisés pour forer à terre des puits
sismiques peu profonds. Des systèmes mobiles et flottants rotatifs, d’un poids moyen ou
important, sont utilisés pour forer des puits d’exploration et des puits de production.
L’équipement de forage rotatif est monté sur une plate-forme qui comporte une tour de forage
de 30 à 40 m de haut; il comprend une table de rotation, un moteur, un mélangeur de boue,
une pompe d’injection, un système de levage à câble à tambour ou à treuil, et de nombreuses
sections de tige d’environ 27 m de long chacune. La table de rotation fait tourner une tige
carrée reliée à la tige de forage. La tige carrée est équipée d’un injecteur de boue placé à son
sommet, lui-même relié à des obturateurs antiéruption. La tige de forage tourne à une vitesse
de 40 à 250 tours/min, en entraînant soit un trépan à lames avec des arêtes tranchantes en
biseau, soit un trépan à molettes avec des dents en matériau très dur.

Le forage par percussion-rotation. Le forage par percussion-rotation est une méthode mixte.
Il consiste à utiliser un système de forage rotatif avec un liquide hydraulique circulant qui fait
fonctionner un mécanisme de type marteau-piqueur. Grâce à une succession de percussions
rapides, la tige de forage creuse le sol par une action combinée de forage et de martelage.
L’électroforage et le turboforage. La plupart des tables de rotation, des treuils et des pompes
des systèmes de forage lourds sont entraînés par un moteur électrique ou une turbine, ce qui
donne une plus grande souplesse et permet de commander les opérations à distance.
L’électroforage et le turboforage sont des méthodes plus récentes qui apportent un gain de
puissance au trépan en le reliant directement au moteur de forage situé juste au-dessus de lui
dans le fond du puits.

Le forage dirigé. Le forage dirigé est une technique de forage rotatif dans laquelle on fait
dévier la tige de forage selon un tracé courbe au fur et à mesure que le trou grandit. Il est
utilisé pour atteindre des gisements inaccessibles par forage vertical. Il permet également de
réduire les coûts, car on peut forer plusieurs puits dans différentes directions depuis une seule
plate-forme. Le forage à longue distance permet d’exploiter depuis les côtes des réservoirs
sous-marins. Nombre de ces techniques sont possibles grâce à l’utilisation d’ordinateurs pour
diriger des machines de forage automatiques et des tubes flexibles (tubes spirales) qui sont
descendus et remontés sans qu’il soit nécessaire d’en emboîter ou déboîter les différentes
sections.

Autres méthodes de forage. Le forage par abrasion utilise un produit abrasif sous pression (au
lieu d’une maîtresse-tige et d’un trépan) pour s’attaquer aux roches. Les autres méthodes
comprennent le forage à l’explosif et le forage par percement à la flamme.

L’abandon des puits. Lorsque les réservoirs de pétrole et de gaz ne sont plus productifs, les
puits sont généralement obturés avec du ciment afin d’éviter des remontées ou des fuites
jusqu’à la surface et de protéger les couches et les eaux souterraines. Une fois l’équipement
enlevé, le site des puits abandonnés est nettoyé et rendu à son état normal.

Les opérations de forage

Les techniques de forage

La plate-forme de forage sert de base à partir de laquelle les travailleurs emboîtent et


déboîtent les sections de la tige de forage utilisées pour augmenter la profondeur du puits. A
mesure que le trou se creuse, de nouvelles longueurs de tige sont ajoutées. Le train de tiges est
suspendu à la tour de forage; lorsqu’un trépan doit être changé, tout le train de tiges de forage
est extrait du trou, et chaque section est déboîtée et rangée verticalement à l’intérieur de la
tour de forage. Après qu’un nouveau trépan a été installé, on procède en sens inverse, et les
tiges sont réintroduites dans le trou. Il faut opérer avec beaucoup de soin pour éviter que le
train de tiges ne se déboîte de lui-même et ne tombe dans le trou, car il peut alors être très
difficile et très onéreux de le récupérer et le puits risque même d’être perdu si cela est
impossible. Un autre problème peut se poser si les outils de forage restent coincés dans le trou
quand le forage s’arrête. C’est pour cela que, lorsqu’un forage a commencé, il se poursuit
généralement jusqu’à ce que le puits soit terminé.

La boue de forage

La boue de forage est un liquide composé d’eau ou de pétrole et d’argile avec des additifs
chimiques (formaldéhyde, chaux, hydrazide de sodium ou baryte, par exemple). On y ajoute
souvent de la soude caustique pour agir sur le pH (acidité) et pour neutraliser les additifs et les
liquides de complétion potentiellement dangereux. La boue de forage, injectée sous pression
dans le puits, depuis le réservoir mélangeur qui se trouve sur la plate-forme de forage,
descend à l’intérieur de la tige de forage jusqu’au trépan. Elle remonte ensuite entre la tige de
forage et les parois du trou et revient à la surface où elle est filtrée et remise en circulation.

La boue de forage a pour fonctions de refroidir et de lubrifier le trépan, de lubrifier la tige de


forage et de faire remonter les déblais. Elle sert également à contenir le flux qui remonte du
puits en tapissant les parois du trou et en opposant une résistance à la pression des gaz, du
pétrole ou de l’eau rencontrée par le trépan. Des jets de boue sous pression peuvent aussi être
injectés au fond du trou afin de faciliter le forage.

Le tubage et la cimentation

Le tubage est un tube en acier spécial épais qui constitue le revêtement du trou de forage. Il
sert à empêcher l’éboulement des parois et à protéger les nappes phréatiques en évitant toute
fuite de la boue qui remonte vers la surface pendant les opérations de forage. Il sert aussi à
isoler les sables imprégnés d’eau et les zones de gaz sous haute pression. Le tubage est
d’abord posé près de la surface pour guider la tige de forage. Il est alors fixé par cimentation;
un laitier de ciment est injecté dans la tige de forage et est refoulé vers le haut par l’espace
compris entre le tubage et les parois du puits. Quand le ciment a pris et que le tubage est
scellé, on continue à forer en utilisant un trépan de diamètre plus petit.

Une fois le tubage de surface mis en place, des obturateurs antiéruption (grosses vannes, sacs
ou mâchoires) sont fixés au sommet du tubage, dans ce que l’on appelle une cheminée. Après
la découverte de pétrole ou de gaz, le tubage est posé au fond du puits pour empêcher la
poussière, les roches, l’eau salée et d’autres polluants de remonter dans le trou et pour servir
de conduit permettant de récupérer le pétrole brut et le gaz extraits.

La complétion, la récupération assistée et le reconditionnement

La complétion

La complétion est le processus qui consiste à amener un puits en phase productive après qu’il
a été foré à la profondeur où l’on s’attend à trouver du pétrole ou du gaz. Elle implique un
certain nombre d’opérations, y compris l’insertion du tubage et l’enlèvement de l’eau et des
sédiments de la conduite afin que le flux ne rencontre pas d’obstacle. Des trépans carottiers
spéciaux sont utilisés pour forer et extraire des carottes atteignant jusqu’à 50 m de long qui
seront soumises à des analyses pendant les opérations de forage afin de déterminer quand il
convient de procéder à la pose du tubage. On extrait d’abord la tige de forage et le trépan,
avant de fixer par cimentation la dernière colonne de tubage. Un perforateur, qui est un tube
de métal comportant des alvéoles dans lesquelles sont placées des balles ou des charges
explosives creuses, est alors descendu dans le puits. On fait exploser les charges par une
impulsion électrique, ce qui produit dans le tubage des perforations qui permettent au pétrole
et au gaz de remonter à la surface par le puits.

Le flux de pétrole brut et de gaz naturel est commandé par une série de vannes, que l’on
appelle «arbres de Noël», placées à la tête du puits. Des appareils de surveillance et de
commande permettent d’actionner manuellement ou de façon automatique les vannes de
sécurité de surface et souterraines, en cas de changement de la pression, d’incendie ou d’autre
situation dangereuse. Une fois recueillis, le pétrole et le gaz sont séparés et l’on extrait l’eau
et les sédiments du pétrole brut.
La production et la conservation du pétrole brut et du gaz

La production de pétrole consiste essentiellement en une opération de déplacement de celui-ci


sous l’action de l’eau ou du gaz. Au moment du premier forage, presque tout le pétrole brut
est sous pression. Cette pression naturelle décroît à mesure que le pétrole et le gaz sont
extraits du réservoir, pendant les trois phases de la durée de vie de ce dernier:

• Au cours de la première phase, dite de production éruptive, le débit est déterminé par
la pression naturelle dans le réservoir, qui vient du gaz dissous dans le pétrole, du gaz
piégé sous pression au-dessus du pétrole et de la pression hydraulique de l’eau piégée
sous le pétrole.
• La récupération assistée, qui est la deuxième phase, consiste à injecter du gaz sous
pression dans le gisement lorsque la pression naturelle a baissé.
• La troisième phase, celle de la production marginale, intervient lorsque les puits ne
produisent plus que par intermittence.

Autrefois, on comprenait mal les forces agissant sur la production de pétrole et de gaz.
L’étude du comportement des réservoirs de pétrole et de gaz a commencé au début du XXe
siècle, période à laquelle il fut découvert que l’injection d’eau dans un réservoir augmentait la
production. A cette époque, l’industrie pétrolière récupérait entre 10 et 20% de la capacité
d’un réservoir, alors que les taux de récupération les plus récents dépassent 60% avant que le
puits ne devienne improductif. Si l’on s’efforce de régler le débit, c’est parce que plus le taux
de production est élevé, plus la pression diminue rapidement dans le réservoir, ce qui réduit
d’autant le volume total de pétrole susceptible d’être récupéré. Deux méthodes utilisées pour
préserver les gisements de pétrole sont l’exploitation concertée et l’espacement réglementaire
des puits:

• L’exploitation concertée est l’exploitation d’un gisement comme une seule unité afin
d’appliquer des méthodes de récupération secondaire et de maintenir la pression,
même lorsque plusieurs exploitants se trouvent sur les lieux. La production totale est
ensuite répartie équitablement entre les exploitants.
• L’espacement réglementaire des puits consiste à limiter le nombre de puits et à les
placer rationnellement de manière à maximiser la production sans épuiser
prématurément le gisement par un nombre excessif de forages.

L’augmentation des quantités récupérées

Diverses méthodes de récupération permettent d’améliorer la productivité des réservoirs de


pétrole et de gaz. L’une de ces méthodes consiste à ouvrir par des moyens chimiques ou
physiques des passages dans les couches pour permettre au pétrole et au gaz de se déplacer
plus librement à travers les réservoirs jusqu’au puits. On injecte de l’eau et du gaz dans le
gisement afin de maintenir la pression d’exploitation par déplacement naturel. Les méthodes
de récupération secondaire, dont le déplacement par pression, l’injection de gaz dans les puits
et le noyage, améliorent et rétablissent la pression des réservoirs. La récupération assistée
consiste à utiliser diverses méthodes de récupération secondaire dans différentes
combinaisons. Elle comprend également des méthodes plus perfectionnées en vue d’extraire
des quantités supplémentaires de produit des réservoirs épuisés, telle la récupération
thermique, qui utilise la chaleur au lieu de l’eau ou du gaz pour chasser le reste de pétrole brut
du réservoir.
L’acidification

L’acidification est une méthode qui permet d’augmenter la production d’un puits en
introduisant directement de l’acide dans un réservoir productif afin d’ouvrir des passages
d’écoulement par réaction de produits chimiques avec les minéraux. A l’origine, on a recouru
à l’acide chlorhydrique pour dissoudre les formations calcaires et le grès. On l’appelle
souvent «acide à boue», car il sert aujourd’hui à nettoyer les trous colmatés par la boue de
forage et à rétablir la perméabilité aux alentours du trou de forage. Il est encore couramment
utilisé, mais on y ajoute différents produits chimiques pour limiter la réaction et empêcher la
corrosion et la formation d’émulsions.

L’acide fluorhydrique, l’acide formique et l’acide acétique sont eux aussi utilisés, avec l’acide
chlorhydrique, en fonction du type de roche ou de minéraux que l’on trouve dans le réservoir.
L’acide chlorhydrique est toujours combiné de nos jours avec l’un ou l’autre de ces trois
acides. Les acides formique et acétique sont utilisés dans les réservoirs profonds de calcaire et
de dolomie à très haute température et comme acides de désagrégation avant la perforation.
De l’acide acétique est également versé dans les puits comme agent tampon de neutralisation
pour ajuster le pH des liquides de stimulation des puits. Presque tous les acides sont associés à
des additifs tels que des inhibiteurs pour empêcher une réaction avec les tubages métalliques
et des agents tensioactifs pour empêcher la formation de boues collantes et d’émulsions.

La fracturation

La fracturation est la méthode utilisée pour augmenter par la force ou par la pression le débit
de pétrole ou de gaz à travers un réservoir et jusqu’aux puits. La production peut diminuer
lorsque la formation du réservoir n’est pas suffisamment perméable pour permettre au pétrole
de s’écouler librement vers le puits. Des voies d’écoulement souterraines sont ouvertes par
injection dans le réservoir d’un liquide sous forte pression traité avec des agents de
soutènement (sable, métal, granules chimiques et coquilles), afin de créer des fissures. On
peut aussi y ajouter de l’azote pour stimuler l’expansion. Lorsque la pression baisse, le liquide
se retire et les agents de soutènement restent en place, maintenant la fissure ouverte de
manière que le pétrole puisse s’écouler plus librement.

La fracturation massive désigne l’injection de volumes très importants de liquide dans les
puits afin de créer hydrauliquement des fissures de plusieurs milliers de mètres. Cette
méthode sert généralement à ouvrir des puits de gaz lorsque les formations du réservoir sont
d’une densité telle que même le gaz ne peut les traverser.

Le maintien de la pression

Deux des techniques courantes de maintien de la pression sont l’injection d’eau et de gaz (air,
azote, dioxyde de carbone et gaz naturel) dans les réservoirs où la pression naturelle est
réduite ou insuffisante pour la production. Ces deux méthodes nécessitent le forage de puits
d’injection auxiliaires en des endroits précis pour obtenir les meilleurs résultats. L’injection
d’eau ou de gaz pour maintenir la pression d’exploitation dans le puits est appelée
déplacement naturel. L’injection de gaz sous pression pour augmenter la pression du réservoir
est appelée extraction par éjection.

L’injection d’eau
La méthode secondaire de récupération assistée la plus courante consiste à envoyer de l’eau
dans un réservoir afin de chasser le pétrole vers les puits de production. Dans le système de
maille à cinq puits, par exemple, on fore quatre puits qui forment un carré dont le centre est
occupé par le puits de production. L’injection est réglée afin de maintenir une progression
égale de l’eau dans le gisement jusqu’au puits de production. Une partie de l’eau utilisée est
de l’eau salée extraite du pétrole brut. Dans le système d’injection d’eau à basse pression, on
ajoute un agent tensioactif à l’eau pour faciliter le passage de l’eau à travers le gisement en
réduisant son adhérence à la roche.

L’injection de produits miscibles

L’injection de liquides miscibles et l’injection de polymères miscibles sont des méthodes


secondaires de récupération assistée utilisées pour améliorer l’injection d’eau en réduisant la
tension superficielle du pétrole brut. Un liquide miscible (c’est-à-dire qui peut se dissoudre
dans le brut) est injecté dans le gisement. On envoie ensuite un autre liquide qui chasse le
mélange brut-liquide miscible vers le puits de production. L’injection de polymères miscibles
consiste à employer un détergent pour extraire le brut des couches. Un gel ou une eau boueuse
sont injectés juste après le détergent afin de déplacer le brut vers le puits de production.

La combustion in situ

La combustion in situ est une méthode de récupération thermique onéreuse consistant à


injecter de grandes quantités d’air ou de gaz contenant de l’oxygène dans le gisement et à
faire brûler une partie du pétrole brut. La chaleur dégagée fluidifie le brut lourd et facilite son
déplacement. Les gaz chauds, produits par le feu, augmentent la pression dans le réservoir et
créent un front de combustion étroit qui pousse le brut fluide du puits d’injection vers le puits
de production. Le brut plus lourd reste en place et alimente la combustion à mesure de la lente
progression du front de combustion. Le processus est suivi de près et réglé par dosage de l’air
ou du gaz injecté.

L’injection de vapeur

L’injection de vapeur consiste à chauffer le pétrole brut pour réduire sa viscosité en injectant
de la vapeur d’eau surchauffée dans la strate la plus profonde d’un réservoir relativement peu
profond. La vapeur est injectée sur une période de 10 à 14 jours, et le puits est fermé pendant
une semaine environ pour permettre à la vapeur de bien chauffer tout le réservoir. Pendant ce
temps, la forte chaleur cause l’expansion des gaz du réservoir et, par conséquent, fait
augmenter la pression dans celui-ci. Le puits est alors rouvert et le brut chauffé, moins
visqueux, se déverse dans le puits. Une méthode plus récente consiste à injecter de la vapeur
d’eau moins chaude à basse pression dans un secteur plus étendu couvrant deux ou trois zones
— ou plus — à la fois, ce qui crée une nappe de vapeur qui comprime le pétrole dans chacune
de ces zones. Cela permet d’obtenir un flux de pétrole plus important à la surface tout en
utilisant moins de vapeur.

La production et le traitement du gaz naturel

Il existe deux types de puits produisant du gaz naturel. Les puits de gaz humide donnent du
gaz qui contient des liquides dissous, et les puits de gaz sec du gaz qui ne peut pas être
facilement liquéfié.
A la sortie des puits de production, le gaz naturel est envoyé dans des unités pour y être traité.
Le traitement du gaz exige une bonne connaissance de la manière dont la température et la
pression interagissent et modifient les propriétés des fluides et des gaz. Presque toutes ces
unités traitent des gaz constitués d’un mélange d’hydrocarbures. Le but de cette opération est
de séparer ces gaz en composants ayant une composition semblable par divers procédés tels
que l’absorption, le fractionnement et le recyclage, de façon qu’ils puissent être transportés et
utilisés par les consommateurs.

Les procédés d’absorption

L’absorption comprend trois étapes: la récupération, l’extraction et la séparation.

La récupération. Cette opération consiste à éliminer du gaz naturel les gaz résiduaires dont on
ne veut pas et une partie du méthane. Elle s’effectue dans un réservoir à contre-courant, dans
lequel le gaz pénètre par le bas et remonte à travers l’huile d’absorption qui, elle, descend
dans la cuve. L’huile d’absorption est «pauvre» quand elle entre au sommet du réservoir, et
«riche» quand elle en sort par le fond après avoir extrait du gaz les hydrocarbures voulus. Le
gaz qui sort au sommet du réservoir est appelé «gaz résiduaire».

L’absorption peut également se faire par réfrigération. Le gaz résiduaire est utilisé pour
refroidir le gaz entrant qui passe ensuite à travers un refroidisseur opérant à des températures
comprises entre 0 et –40 °C. L’huile d’absorption pauvre traverse un bloc réfrigérant avant
d’entrer en contact avec le gaz froid dans la colonne d’absorption. La plupart des usines
utilisent du propane comme réfrigérant dans les refroidisseurs. On injecte directement du
glycol dans le flux de gaz entrant afin qu’il se mélange avec l’eau éventuellement contenue
dans le gaz, de manière à empêcher le gel et la formation d’hydrates. Le mélange eau-glycol
est dissocié des vapeurs et des liquides d’hydrocarbures dans le séparateur, puis reconcentré
par évaporation de l’eau dans un régénérateur.

L’extraction. L’étape suivante du processus d’absorption est l’extraction, ou déméthanisation,


qui consiste à séparer le méthane restant de l’huile riche dans des unités de récupération de
l’éthane. L’opération comprend en général deux phases: dans un premier temps, on extrait au
moins la moitié du méthane de l’huile riche en réduisant la pression et en augmentant la
température. L’huile riche restante contient généralement assez d’éthane et de propane pour
justifier une réabsorption. Le gaz en excédent, lorsqu’il n’est pas vendu, sert de combustible
dans des usines ou de présaturateur; il peut aussi être recyclé dans le gaz admis dans
l’absorbeur principal.

La séparation. La dernière étape du processus d’absorption, la distillation, utilise les vapeurs


pour extraire les hydrocarbures recherchés de l’huile d’absorption riche. Les distillateurs
humides fonctionnent à la vapeur d’eau. Dans les distillateurs secs, la récupération s’effectue
avec des vapeurs d’hydrocarbures, qui sont obtenues par vaporisation partielle des huiles
chaudes envoyées dans le rebouilleur de l’appareil de distillation. C’est dans celui-ci que sont
déterminés le point d’ébullition final et le poids moléculaire de l’huile pauvre, ainsi que le
point d’ébullition du mélange final de produits hydrocarbonés.

Autres procédés

Le fractionnement. Le fractionnement consiste à dissocier les mélanges d’hydrocarbures qui


proviennent des usines d’absorption en produits spécifiques relativement purs. Le
fractionnement est possible lorsque les deux liquides, que l’on appelle produit de tête et
produit de fond, ont des points d’ébullition différents. Le processus de fractionnement
nécessite trois appareils: une colonne pour séparer les produits, un rebouilleur pour chauffer
les produits entrants et un condenseur pour les refroidir. La colonne comporte de nombreux
plateaux de manière à accroître la surface de contact entre vapeurs et liquides. La température
du rebouil-leur détermine la composition du produit de fond.

La récupération du soufre. Il faut débarrasser le gaz du sulfure d’hydrogène avant de le


mettre sur le marché. Cette opération se fait dans des usines de récupération du soufre.

Le recyclage du gaz. Le recyclage du gaz n’est ni un moyen de maintenir la pression ni une


méthode de récupération secondaire, mais une technique de récupération assistée utilisée pour
augmenter les quantités de liquides extraites de réservoirs de gaz naturels «humides». Une
fois les liquides extraits des «gaz humides» dans des unités de recyclage, les «gaz secs»
restants sont renvoyés dans le gisement par des puits d’injection. A mesure qu’ils y circulent,
ils absorbent de nouveau des liquides. Les cycles de production, de traitement et de
recirculation se répètent jusqu’à ce que tous les liquides récupérables aient été extraits du
gisement et qu’il n’y reste plus que des «gaz secs».

L’aménagement du site d’un gisement de pétrole ou de gaz avant production

D’importants travaux sont nécessaires pour mettre en production un nouveau gisement de


pétrole ou de gaz. L’accès au site peut être limité ou restreint par les conditions climatiques et
géographiques. Il faut disposer de matériel de transport et de construction, d’installations pour
l’entretien, de logements et de locaux administratifs, d’équipements de séparation du pétrole,
du gaz et de l’eau, de moyens d’acheminement du pétrole brut et du gaz naturel,
d’installations d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées. La plupart de ces
moyens n’existent pas sur place et doivent être fournis soit par l’entreprise de forage ou
d’exploitation, soit par des entreprises extérieures.

Les activités des entreprises extérieures

Les sociétés de prospection et de production de pétrole et de gaz font généralement appel à


des entreprises extérieures pour fournir la totalité ou une partie des services ci-après,
nécessaires au forage et à l’exploitation des gisements productifs:

• préparation du site — débroussaillage, construction de routes, de rampes d’accès, de


passerelles, de ponts, de pistes d’atterissage, de ports maritimes, de quais, de bassins et
d’embarcadères;
• montage et installation — équipements de forage, électricité et services de base,
réservoirs et oléoducs, logements, bâtiments d’entretien, garages, hangars, bâtiments
de service et administratifs;
• travaux sous-marins — installation, inspection, réparation et entretien des ouvrages et
équipements sous-marins;
• entretien et réparation — entretien préventif de l’équipement de forage et de
production, véhicules et bateaux, machines et bâtiments;
• services contractuels — alimentation, nettoyage, protection et sécurité des installations
et du périmètre de travail, gardiennage, récréation et soutien du personnel, entreposage
et distribution des équipements de protection, pièces détachées et fournitures
consommables;
• ingénierie et services techniques — essais et analyses, services informatiques,
inspections, laboratoires, analyses non destructives, stockage et manipulation des
explosifs, protection contre les incendies, permis et autorisations, environnement,
services médicaux et sanitaires, hygiène et sécurité du travail, mesures à prendre en
cas de déversement d’hydrocarbures;
• services extérieurs — téléphone, radio et télévision, élimination des eaux usées et des
ordures;
• équipements de transport et de manutention — avions et hélicoptères, services
maritimes, matériel lourd de chantier et de manutention.

Les services de base

Que les opérations de prospection, de forage et de production aient lieu sur terre ou en mer,
elles nécessitent des services d’énergie électrique et d’éclairage, et d’autres services de base:

• production d’énergie — gaz, électricité et vapeur d’eau;


• eau — distribution, épuration et traitement de l’eau potable, fourniture d’eau
industrielle;
• évacuation des eaux usées — eaux pluviales, traitement sanitaire, traitement et
évacuation des eaux usées (huileuses);
• télécommunications — téléphone, radio et télévision, communications par ordinateur
et par satellite;
• services de confort — éclairage, chauffage, ventilation et climatisation.

Les conditions de travail, la sécurité et la santé

Le travail sur une installation de forage nécessite habituellement une équipe d’au moins six
personnes (un foreur principal, un foreur en second, trois foreurs auxiliaires ou hommes de
plancher et un homme de cabestan) qui rendent compte à un chef de chantier de forage ou
surveillant de forage responsable de la progression du forage. Le foreur principal et le foreur
en second sont chargés des opérations de forage et de la supervision des équipes de forage
pendant leurs postes de travail respectifs. Les foreurs doivent bien connaître les capacités et
les limites de leurs équipes, car le travail ne peut avancer qu’au rythme du membre le plus
lent de l’équipe.

Les foreurs auxiliaires sont postés sur la plate-forme pour faire fonctionner l’équipement, lire
les instruments et effectuer des travaux courants d’entretien et de réparation. L’homme de
cabestan a pour tâche de monter près du sommet de la tour de forage lorsque la tige de forage
est descendue ou remontée par l’ouverture du puits et d’aider ses collègues à sortir les
sections de tige du râtelier ou à les déposer. Pendant le forage, il fait également fonctionner la
pompe à boue et, d’une façon générale, prête main-forte aux autres membres de l’équipe de
forage.

Les personnes chargées d’assembler, de poser, de mettre à feu et de retirer les perforateurs
devraient être formées à cet effet, bien connaître les risques que présentent les explosifs et être
qualifiées pour les manipuler, de même que les cordeaux d’amorçage et les détonateurs. Parmi
les autres membres du personnel employés sur les champs de pétrole ou à proximité, on
compte des géologues, des ingénieurs, des mécaniciens, des conducteurs, du personnel
d’entretien, des électriciens, des opérateurs d’oléoduc et des travailleurs non spécialisés.
Les travaux de forage sont menés jour et nuit sans interruption, par des équipes se relayant
toutes les huit ou douze heures. Les tâches à accomplir, très exigeantes sur les plans physique
et psychologique, requièrent beaucoup d’expérience, d’habileté et d’endurance. Une équipe à
laquelle on demande trop risque des accidents ou des blessures graves. Le forage nécessite un
bon esprit d’équipe et une coordination attentive pour que les tâches soient menées à bien en
toute sécurité et en temps voulu. Tous ces facteurs et d’autres font qu’il importe d’accorder
une grande attention au moral ainsi qu’à la sécurité et à la santé des travailleurs. Des périodes
de repos et de détente d’une durée suffisante sont essentielles, de même que des aliments
nourrissants, une bonne hygiène et des quartiers d’habitation d’une qualité convenable,
climatisés dans les régions chaudes et humides, et bien chauffés dans les régions froides.

Les principaux risques professionnels liés à la prospection et à la production de pétrole et de


gaz sont les maladies dues à l’exposition aux éléments climatiques et géographiques, au stress
pro-voqué par de longs déplacements en mer ou sur des terrains difficiles, et les accidents du
travail. Il existe aussi un risque de problèmes psychologiques en raison de l’isolement des
sites de prospection et de leur éloignement des camps de base, ainsi que des longues durées de
travail sur les plates-formes marines et sur des sites écartés à terre. Beaucoup d’autres risques,
propres aux opérations en mer, comme la plongée sous-marine, sont traités ailleurs dans
l’Encyclopédie.

Pour ce qui est des travaux sur plates-formes, ils sont dangereux à tout moment, pendant
l’exécution des tâches comme pendant les pauses. Certains individus ne supportent pas de
travailler à un rythme soutenu, pendant de longues périodes, dans des conditions de
confinement relatif et dans un environnement qui ne cesse de changer. Chez eux, le stress se
manifeste par une irritabilité inhabituelle, d’autres signes de détresse mentale, une
consommation excessive d’alcool, de tabac ou de médicaments. Des problèmes d’insomnie,
qui peuvent être aggravés par des niveaux élevés de vibrations et de bruit, ont été signalés par
les personnes travaillant sur plates-formes. Une bonne entente entre les travailleurs et des
congés à terre fréquents peuvent réduire le stress. Le mal de mer et la noyade, ainsi que
l’exposition à des conditions météorologiques extrêmement rudes sont d’autres risques du
travail en mer.

L’exposition à des climats particulièrement rigoureux provoque des affections des voies
respiratoires; s’y ajoutent des maladies infectieuses ou parasitaires dans les zones où celles-ci
sont endémiques. Pour beaucoup de ces maladies, il faudrait effectuer des études
épidémiologiques chez des travailleurs de forage, mais on sait déjà que ces derniers sont
sujets à des périarthrites de l’épaule et des omoplates, à des épicondylites humérales, à
l’arthrose des vertèbres cervicales et à des polynévrites des membres supérieurs. Les
opérations de forage les exposent également au bruit et à des vibrations. La gravité et la
fréquence des maladies liées au forage apparaissent proportionnelles à la durée du service et
de l’exposition à des conditions de travail difficiles (Duck, 1973; Ghosh, 1983; Montillier,
1973).

Les blessures pouvant résulter des activités de forage et de production ont des causes très
nombreuses: glissades et chutes, manipulation des tiges de forage, levage des tiges et de
l’équipement, mauvaise utilisation des outils et erreurs de manipulation des explosifs. Des
brûlures peuvent être provoquées par de la vapeur, du feu, de l’acide ou de la boue contenant
des produits chimiques tels que l’hydroxyde de sodium. Des dermites et des lésions cutanées
peuvent résulter d’un contact avec du pétrole brut et des produits chimiques.
Il y a un risque d’exposition aiguë ou chronique à des matières et produits chimiques
dangereux très divers pendant les opérations de forage et de production. Certains d’entre eux,
qui peuvent être présents dans des quantités potentiellement dangereuses, sont énumérés au
tableau 75.2. Ils comprennent:

• le pétrole brut, le gaz naturel et le sulfure d’hydrogène pendant les opérations de


forage et les éruptions;
• les métaux lourds, le benzène et d’autres polluants présents dans le brut;
• l’amiante, le formol, l’acide chlorhydrique et d’autres produits chimiques et matériaux
dangereux;
• les matières radioactives présentes dans la nature et dans les équipements contenant
des sources radioactives.

La sécurité

Le forage et la production sont des activités menées sous tous les climats et dans des
conditions météorologiques très variées, allant de la jungle tropicale et des déserts à la
banquise de l’Arctique, et des zones continentales à la mer du Nord. Les équipes de forage
doivent travailler dans des conditions difficiles et sont exposées à des bruits, des vibrations,
des conditions météorologiques hostiles, des risques physiques et des pannes ou autres
problèmes mécaniques. La plate-forme, la table de rotation et les équipements sont
généralement glissants et vibrent sous l’effet de l’action des moteurs et des opérations de
forage mêmes, ce qui oblige les travailleurs à effectuer des mouvements mesurés et
précautionneux. Il existe des risques de glissade et de chute lorsqu’ils montent sur
l’installation ou la tour de forage, ainsi qu’un risque d’exposition au pétrole brut, au gaz, à la
boue et aux gaz d’échappement des moteurs. Pour pouvoir démonter et remonter rapidement
les tiges de forage de façon répétée et sans accident, les travailleurs doivent avoir reçu une
bonne formation, être habiles et agir avec précision.

Les équipes de construction, de forage et de production en mer doivent faire face aux mêmes
risques que celles qui travaillent à terre, mais également aux risques propres aux opérations en
mer, comme le risque d’effondrement de la plate-forme, ce qui implique de mettre en place
des procédures d’évacuation spéciales et des équipements de survie en cas d’urgence. On ne
doit pas non plus oublier le travail que doivent fournir les plongeurs dans des eaux plus ou
moins profondes, selon le cas, pour installer, entretenir et inspecter le matériel.

Les incendies et les explosions

Lorsqu’on fore un puits, il existe toujours un risque d’éruption, avec rejet de gaz ou d’un
nuage de vapeurs, suivi d’une explosion et d’un incendie. Il y a aussi un risque d’explosion et
d’incendie pendant les opérations de traitement du gaz.

Les travailleurs des plates-formes ou des installations de forage en mer devraient faire l’objet
d’une évaluation approfondie après avoir subi un examen médical complet. Le recrutement
pour des travaux sur plates-formes de personnes ayant des antécédents ou présentant des
signes de maladies pulmonaires, cardio-vasculaires ou neurologiques, d’épilepsie, de diabète,
de troubles psychologiques et d’alcoolisme ou de toxicomanie, doit être soigneusement pesé.
Les travailleurs, en particulier ceux qui ont été formés et équipés pour lutter contre le feu,
étant appelés à porter des appareils de protection respiratoire, doivent être aptes
psychologiquement et physiquement à exécuter ces tâches. L’examen médical devra
comprendre une évaluation psychologique en rapport avec les exigences particulières de
l’emploi.

Les services médicaux d’urgence sur les installations et plates-formes de forage et de


production en mer devraient comporter un dispensaire ou une clinique de petite taille, et un
médecin qualifié devrait être présent à bord en permanence. Le type de service médical fourni
dépendra de la disponibilité, de la distance et de la qualité des services existant à terre. En cas
de besoin, les évacuations sanitaires pourront se faire par bateau ou par hélicoptère, ou un
médecin extérieur pourra venir sur la plate-forme ou donner des instructions par radio au
médecin du bord. Un navire-hôpital peut également être présent en permanence lorsque
plusieurs grandes plates-formes se concentrent dans un périmètre restreint, comme en mer du
Nord, ce qui permet de s’occuper plus rapidement et plus efficacement des travailleurs
malades ou blessés.

Les personnes qui ne travaillent pas directement sur les plates-formes ou les installations de
forage devraient elles aussi être soumises à un examen médical avant l’embauche et à
intervalles réguliers, surtout si elles sont censées travailler sous des climats extrêmes ou dans
des conditions difficiles. Ces examens devraient tenir compte des exigences physiques et
psychologiques particulières de l’emploi.

La protection individuelle

Un programme de surveillance de l’hygiène du travail et de prélèvements devrait être mis en


œuvre, parallèlement à un programme de suivi médical, afin d’évaluer systématiquement
l’ampleur et les effets des expositions dangereuses des travailleurs. Il s’agit notamment de
contrôler les expositions à des vapeurs inflammables et à des substances toxiques comme le
sulfure d’hydrogène pendant les opérations de prospection, de forage et de production.
Pratiquement, aucune exposition au H2S ne doit être tolérée, en particulier sur les plates-
formes en mer. Un moyen efficace de limiter l’exposition consiste à utiliser de la boue de
forage en quantités appropriées pour empêcher la remontée de H2S par le puits et à ajouter des
produits chimiques à la boue pour le neutraliser le cas échéant. Tous les travailleurs doivent
apprendre à détecter la présence de H2S et à adopter des mesures préventives immédiates pour
réduire le risque d’exposition à des substances toxiques et d’explosion.

Les personnes exerçant des activités de prospection et de production devraient avoir à leur
disposition et utiliser, au besoin, les équipements de protection individuelle adaptés, à savoir:

• protection de la tête (casque et doublure imperméable);


• gants (gants résistants à l’huile, gants de travail non glissants, gants ignifugés ou
thermiques si nécessaire);
• protection des bras (manches longues ou gants longs imperméables à l’huile);
• protection des pieds et des jambes (bottes imperméables, bottes de sécurité
imperméables à l’huile, avec embouts métalliques et semelles antidérapantes);
• protection des yeux et du visage (lunettes de sécurité, lunettes de travail et masque
protecteur pour la manipulation d’acide);
• protection de la peau contre la chaleur et le froid (huile ou crème solaire, masques de
protection contre le froid);
• vêtements isothermes et imperméables (parkas, cirés);
• si nécessaire, combinaisons antifeu, vêtements ignifugés, tabliers et vêtements
résistants à l’acide.
Les salles de commande, quartiers d’habitation et autres espaces que l’on trouve sur les
grandes plates-formes marines sont habituellement pressurisés afin d’empêcher l’infiltration
dans l’atmosphère de produits nocifs tels que le sulfure d’hydrogène, qui peuvent être libérés
en cas de pénétration ou d’accident. Des appareils de protection respiratoire peuvent être
nécessaires en cas de baisse de pression et d’exposition à des gaz toxiques (sulfure
d’hydrogène), des asphyxiants (azote, dioxyde de carbone), des acides (acide fluorhydrique)
ou d’autres polluants atmosphériques lors du travail en dehors des zones pressurisées.

Pour les travaux autour des puits à géopression et géothermiques, il faut prévoir des gants
isolants et une combinaison intégrale de protection contre la chaleur et la vapeur avec apport
d’air pour la respiration afin d’éviter le contact avec de la vapeur d’eau chaude et d’autres
vapeurs pouvant causer des brûlures de la peau et des poumons.

L’emploi de harnais et de filins de sécurité devrait être de rigueur chez les personnes qui se
déplacent sur les passerelles et les coursives, en particulier sur les plates-formes en mer et par
mauvais temps. Lors de l’escalade d’une tour ou d’une installation de forage, il conviendrait
de travailler avec un harnais et des filins de sécurité à contrepoids. Des nacelles pouvant
transporter quatre ou cinq travailleurs portant un dispositif de flottaison sont souvent
employées pour transférer les équipes entre les navires et les plates-formes ou les tours de
forage en mer. Un autre moyen de transfert consiste à utiliser des cordes pendulaires.
Lorsqu’elles servent à passer d’un navire à une plate-forme, ces cordes sont suspendues à la
verticale du débarcadère; pour le passage dans l’autre sens, elles doivent être suspendues à 1
ou à 1,20 m du bord extérieur de la plate-forme.

Pour la prévention des dermites et autres maladies de peau, il est indispensable que les
travailleurs disposent d’installations correctes pour pouvoir se laver et laver leur linge et
appliquent les règles d’hygiène individuelle. Le cas échéant, il doit également être prévu des
fontaines oculaires et des douches d’urgence.

Les mesures de sécurité

Sur les plates-formes de prospection et de production de pétrole et de gaz, il existe des


systèmes d’arrêt d’urgence commandés par divers dispositifs et instruments de détection des
fuites, feux, ruptures et autres situations dangereuses, qui déclenchent des alarmes et lancent
les opérations d’arrêt d’urgence selon une séquence logique et planifiée. Lorsque la nature du
gaz ou du pétrole le nécessite, il doit être appliqué des méthodes de contrôle non destructives
— ultrasons, radiographie, particules magnétiques, ressuage ou inspection visuelle — pour
déterminer l’étendue de la corrosion des tuyauteries, des tubes de réchauffeurs, des appareils
et des récipients utilisés pour la production et le traitement du brut, du condensat et du gaz.

Les installations côtières, les puits simples en eaux peu profondes et les plates-formes de
forage et de production à puits multiples en eaux profondes sont protégés par des vannes
d’arrêt situées au-dessus et au-dessous de la surface de l’eau; elles sont actionnées
automatiquement (ou manuellement) en cas d’incendie, de variation critique de pression, de
défaillance grave à la tête du puits ou d’autre situation d’urgence. Elles sont également
utilisées pour protéger les petits puits d’injection et les puits d’extraction par éjection.

L’inspection et l’entretien des grues, treuils, tambours, câbles en acier et autres accessoires
connexes sont d’autres facteurs importants pour la sécurité des forages. La chute d’un tube de
forage dans un puits est un incident grave qui peut entraîner la perte du puits. La rupture d’un
câble en acier sous tension peut causer au personnel de graves blessures, parfois mortelles. La
sécurité du forage dépend de l’efficacité et de l’entretien des treuils de forage, dont les
poupées de cabestans et les systèmes de freinage doivent être bien réglés. Dans l’exploitation
à terre, il faut veiller à placer les grues à une distance suffisante des lignes électriques.

La manipulation d’explosifs pendant les opérations de prospection et de forage devrait


s’effectuer sous le contrôle d’une personne spécialement qualifiée. Des consignes de sécurité
doivent aussi être respectées lors de l’usage des perforateurs:

• ne jamais heurter ou laisser tomber un perforateur chargé et ne jamais laisser tomber


une section de tube ou un autre objet sur un perforateur chargé;
• dégager la ligne de tir et faire évacuer tout le personnel non indispensable de l’étage
des opérations de forage et de celui situé au-dessous chaque fois que le perforateur est
descendu dans le puits et en est remonté;
• surveiller les travaux effectués à la tête du puits ou à proximité pendant que le
perforateur est dans le puits;
• limiter l’usage des appareils de radio et interdire les opérations de soudage à l’arc tant
que le perforateur est accroché au câble, pour éviter le risque de mise à feu
intempestive sous l’effet d’une impulsion électrique.

Des plans et des exercices de préparation aux situations d’urgence sont indispensables pour la
sécurité des personnes qui travaillent sur les tours de forage et les plates-formes marines de
prospection et de production de pétrole et de gaz. On doit passer en revue chaque situation
d’urgence possible (incendie ou explosion, dégagement de gaz inflammables ou toxiques,
conditions météorologiques exceptionnelles, chute d’un travailleur par-dessus bord ou
nécessité d’abandonner la plate-forme) et élaborer des plans d’intervention spécifiques. Les
travailleurs doivent être formés pour pouvoir prendre les mesures nécessaires en cas
d’urgence et familiarisés avec l’équipement à utiliser.

La sécurité des déplacements par hélicoptère et la survie en cas de chute à la mer sont des
éléments importants à prendre en considération pour le travail sur les plates-formes et les
plans d’intervention. Pendant le vol, les pilotes et les passagers devraient porter une ceinture
de sécurité et, au besoin, une combinaison de survie. Les gilets de sauvetage devraient être
portés en permanence, aussi bien pendant le vol que pendant le transfert entre l’hélicoptère et
la plate-forme ou le navire. Des précautions spéciales doivent être prises pour que les
personnes montant à bord d’un hélicoptère, en descendant ou travaillant à proximité, ainsi que
le matériel chargé ou déchargé, restent au-dessous de l’axe du rotor.

Une bonne formation des personnels qui travaillent à terre et en mer est essentielle pour la
sécurité des opérations. Les travailleurs devraient être tenus d’assister régulièrement aux
réunions de sécurité prévues, que l’on y traite de mesures obligatoires ou non. Des règles
contraignantes ont été édictées par des organismes gouvernementaux, au nombre desquels
l’Administration de la sécurité et de la santé au travail (US Occupational Safety and Health
Administration (OSHA)), la Garde côtière pour les opérations en mer (US Coast Guard), aux
Etats-Unis, et leurs équivalents au Royaume-Uni, en Norvège et ailleurs, règles qui régissent
la sécurité et la santé des travailleurs des secteurs de la prospection et de la production, aussi
bien à terre qu’en mer. Le recueil de directives pratiques du Bureau international du Travail
(BIT, 1982) fournit des conseils utiles en la matière. L’Institut américain du pétrole
(American Petroleum Institute (API)) a établi un certain nombre de normes et de pratiques
recommandées concernant la sécurité et la santé du personnel de prospection et de production.
Les mesures de prévention et de protection contre l’incendie

La prévention et la protection contre l’incendie, notamment sur les tours de forage et les
plates-formes de production en mer, est un élément essentiel de la sécurité des travailleurs et
du bon déroulement des opérations. Les travailleurs doivent avoir reçu une formation
théorique et pratique pour reconnaître, comme cela est expliqué dans le chapitre no 41, «Les
incendies», le triangle des risques d’incendie qui s’applique aux liquides, gaz et vapeurs
d’hydrocarbures inflammables et combustibles, et aux risques potentiels d’incendie et
d’explosion. Une sensibilisation à la prévention des incendies est indispensable; elle doit
inclure la connaissance des causes d’inflammation telles que soudage, flammes nues,
températures élevées, énergie électrique, électricité statique, explosifs, matières comburantes
et matériaux aux propriétés incompatibles.

A terre comme en mer, des systèmes passifs et des systèmes actifs de protection contre
l’incendie sont employés.

• Les systèmes passifs comprennent l’ignifugation, le choix des emplacements et de la


puissance électrique, l’espacement des installations, la conception des équipements et
le drainage.
• Des détecteurs et des capteurs déclenchant des alarmes doivent être installés; ils
peuvent également actionner des systèmes de protection automatiques en cas de
détection de chaleur, de flammes, de fumée, de gaz ou de vapeurs.
• La protection active comprend les systèmes d’alimentation en eau du réseau
d’extinction d’incendie, les pompes, les bouches d’eau, les tuyaux souples et les
dispositifs d’aspersion fixes; les systèmes chimiques secs à fonctionnement
automatique et les extincteurs manuels; les systèmes au halon et au dioxyde de
carbone pour les espaces confinés ou clos tels que les salles de commande, les salles
d’ordinateurs et les laboratoires; et les systèmes à projection d’eau en mousse.

Les employés chargés de lutter contre les incendies, qui peuvent aller de petits feux pris à
leurs premiers stades à de grands incendies survenant dans des espaces clos tels que les plates-
formes en mer, doivent être correctement formés et équipés. Les travailleurs désignés comme
chefs de brigades de sapeurs-pompiers et responsables des équipes de première intervention
doivent posséder des qualités de chef et recevoir une formation spécialisée supplémentaire
aux techniques avancées de prévention des incendies et de lutte contre le feu.

La protection de l’environnement

Dans le secteur de la production de pétrole et de gaz naturel, les principales sources de


pollution de l’air, de l’eau et du sol sont les déversements d’huile ou les fuites de gaz sur terre
ou en mer, la libération dans l’atmosphère du sulfure d’hydrogène présent dans le pétrole et le
gaz, la contamination de l’eau ou du sol par les produits chimiques présents dans la boue de
forage, et les produits de combustion émis par les incendies de puits de pétrole. Les effets
potentiels sur la santé publique de l’inhalation des particules de fumée provenant des
incendies de grands champs pétrolifères sont pris très au sérieux depuis les incendies de puits
de pétrole survenus au Koweït pendant la guerre du Golfe en 1991.

Pour ce qui est des mesures de lutte contre la pollution, elles comprennent principalement:

• la pose de séparateurs et d’autres dispositifs de traitement des déchets et de l’eau;


• l’endiguement des déversements, y compris par l’installation de barrages antipollution
en cas de marée noire;
• le confinement des déversements grâce à des digues et à des systèmes de drainage et
l’évacuation des eaux huileuses vers les installations de traitement.

Grâce aux techniques de modélisation de la dispersion des gaz, on peut déterminer la zone
susceptible d’être touchée par un nuage de gaz ou de vapeurs toxiques ou inflammables. On
effectue aussi des études sur la nappe phréatique afin de prévoir l’étendue maximale de la
pollution des eaux en cas de contamination par des hydrocarbures.

Les travailleurs devraient être formés et qualifiés pour pouvoir dispenser les premiers secours
en cas de déversement ou de fuite. Lorsqu’il s’agit de déversement de grande ampleur, on fait
généralement appel à des entreprises spécialisées dans la lutte contre la pollution pour
intervenir et prendre des mesures correctives.

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