0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
175 vues12 pages

Corrige TD5

Ce document contient des exercices sur l'intégration. Il présente plusieurs théorèmes et propriétés sur l'intégration abstraite ainsi que des démonstrations de continuité, de convergence et d'intégrabilité.

Transféré par

zaydin
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
175 vues12 pages

Corrige TD5

Ce document contient des exercices sur l'intégration. Il présente plusieurs théorèmes et propriétés sur l'intégration abstraite ainsi que des démonstrations de continuité, de convergence et d'intégrabilité.

Transféré par

zaydin
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 12

UNS - Calcul intégral L3 2018-2019

Feuille de TD 5 : Intégration

Les exercices marqués d’une F sont censés être plus compliqués. L’ensemble des autres exercices
serons supposés avoir été fait en TD.

1 Théorie de l’intégration
1.1 Cas abstraits
F Exercice 1 (Continuité). Soit (X, B, µ) un espace mesuré, et soit f une fonction intégrable. Dé-
montrer la propriété suivante :
Z
∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀A ∈ B, µ(A) < δ =⇒ |f | dµ < ε.
A
Corrigé 1. Raisonnons par l’absurde,
R et supposons qu’il existe ε > 0 tel que, pour tout δ > 0, il existe
Aδ ∈ B tel que µ(Aδ ) < δ et Aδ |f |dµ ≥ ε.
Considérons la suite de fonctions fn := |f |1A1/n2 . Montrons que, pour presque tout x ∈ X, on a
fn (x) −→ 0. Notons Bn = k≥n A1/k2 , de sorte que fn ≤ |f |1Bn . On a µ(Bn ) ≤ k≥n µ(A1/k2 ) ≤
S P
P 1
k≥n k2 , de sorte que µ(Bn ) −→ 0. Bn étant une suite décroissante d’ensembles, on en déduit qu’on
doit avoir 1Bn (x) −→ 0 pour presque tout x, et donc que fn (x) −→ 0 pour presque tout x.
D’autreR part, on a |fn | ≤ |f |, qui est intégrable. Le théorème de convergence dominéeRnous affirme
alors que fn dµ −→ 0. Mais ceci est absurde, car, par hypothèse, on a pour tout n que fn dµ > ε.
Exercice 2 (Une CNS d’intégrabilité). Soit (E, B, µ) un espace mesuré et f : E → R une fonction
mesurable. Pour chaque n ∈ N, on pose
An = {x ∈ E; |f (x)| ≥ n} Bn = {x ∈ E; n ≤ |f (x)| < n + 1}.
Démontrer que les propositions suivantes sont équivalentes :
1. f est intégrable ;
P
2. la série n≥0 nµ(Bn ) est convergente ;
P
3. la série n≥0 µ(An ) est convergente.
n∈N n1Bn ≤ |f | ≤ n∈N (n + 1)1Bn . P
P P
Corrigé 2. On P a Par conséquent, f est intégrable si et
seulement si n∈N n1Bn est intégrable. Son intégrale valant n∈N nµ(Bn ), on en déduit que 1. est
équivalent à 2.
On a Bn = An \An+1 , donc pour tout N ∈ N, on a
N
X N
X N
X
nµ(Bn ) = nµ(An ) − nµ(An+1 )
n=1 n=0 n=0
XN N
X +1
= nµ(An ) − (n − 1)µ(An ) (1)
n=1 n=1
N
X −1
= µ(An ) − N µ(AN +1 ).
n=1

1
PN −1
On a donc N
P
n=1 nµ(Bn ) ≤ n=1 µ(An ), donc 3. =⇒ 2.
Supposons 2. OnRa vu qu’alors, f était intégrable, donc, par l’inégalité de Markov (voir l’exercice
14), on a µ(An ) ≤ n1 |f |dµ. En particulier, N µ(AN +1 ) est bornée. on déduit alors de (2) que µ(An )
P
converge.
F Exercice 3 (Majoration d’intégrales qui passe à la limite). Soit (E, A, µ) un espace mesuré et soit
(fn ) une suite de fonctions
R mesurables positives qui converge simplement
R vers f . On suppose qu’il
existe M > 0 tel que E fn dµ ≤ M pour tout n ≥ 0. Démontrer que E f dµ ≤ M .
Corrigé 3. fn convergeant simplement vers f , on a lim inf fn (x) = f (x) pour tout x ∈ E. Par le
n
théorème de Fatou, on a donc
Z Z Z
f dµ = (lim inf fn )dµ ≤ lim inf fn dµ
E E n n
ZE
= sup inf fk dµ
n k≥n E
≤ M.

Exercice 4 (Convergence monotone décroissante). Soit (E, A, µ) un espace mesuré et (fn ) une suite
décroissante
R de fonctions mesurables
R positives convergeant
R presque sûrement vers f . On suppose que
RE f0 dµ est finie. Démontrer que E fn dµ → E f dµ. Le résultat subsiste-t-il si on ne suppose pas
f
E 0 dµ < +∞ ?
Corrigé 4. Notons gn := f0 − fn . gn est alors une suite croissante de fonctions positives convergeant
simplement vers f0 −f . On peut donc lui appliquer le théorème de convergence monotone, pour déduire
que
Z Z Z
f0 dµ − f dµ = (f0 − f )dµ
E E E
Z
= lim gn dµ
n E
Z Z
= f0 dµ − lim fn dµ
E n E
R
En soustrayant E f0 dµ à cette égalité, on en déduit le résultat.
Attention, le résultat est faux si E f0 dµ = +∞. Par exemple, prenons E = N muni de la tribu
R

discrète et de la mesure de comptage. Prenons fn (k) = 1 si k ≥ n, 0 sinon. Alors fn est décroissante,


converge simplement vers la fonction nulle, mais chaque fn est d’intégrale infinie.
F Exercice 5 (Lemme de Scheffé). Soit (fn )n une suite de fonctions intégrables sur (R, B(Rd ), λ) et
f une fonction intégrable. On suppose que
• La suite (fn ) converge simplement vers f .
R R
• |fn | dλ →n→∞ |f | dλ.
R
1. En supposant que les fn sont positives montrer que |fn − f | dλ → 0.
2. Soit An = {x ∈ R : fn (x) < 0 < f (x)} ∩ {x ∈ R : f (x)R < 0 < fn (x)} et Bn = {x ∈ R : |fn (x)| <
|f (x)|}. En utilisant ces deux ensembles montrer que |fn − f | dλ → 0 dans le cas général.

2
Corrigé 5. 1. Les fn étant positives, f est également positive. On a
Z Z Z
|fn − f |dλ = (f − fn )1f ≥fn dλ − (f − fn )1f <fn dλ.
R R R
Mais |(f − fn )1f ≥fn | ≤ f , qui est uneR fonction intégrable. On peut donc appliquer le théorème de
convergence dominée pour obtenir que R (f − fn )1f ≥fn dλ −→ 0. D’autre part, on a
Z Z Z
(f − fn )1f ≥fn dλ + (f − fn )1f <fn dλ = (f − fn )dλ −→ 0,
R R R
par hypothèse, donc on a aussi R (f − fn )1f <fn dλ −→ 0.
R

2. Soit x ∈ R. La suite fn (x) convergeant vers f (x), on a f (x)1An (x) −→ 0. Comme |f 1An | ≤ |f |,
qui est intégrable, on a par le théorème de convergence dominée que
Z
f (x)dx −→ 0. (2)
An

Remarquons ensuite que, si x ∈/ An , alors f (x) et fn (x) ont le même signe, donc |fn −f | = |fn |−|f | .
En particulier, si x ∈ Acn ∩ Bn , alors |fn − f | = |f | − |fn | ≤ |f |, tandis que si x ∈ Acn ∩ (Bnc ), alors
|fn − f | = |fn | − |f |.
On a donc, en appliquant le théorème de convergence dominée, que
Z
|fn − f |dµ −→ 0. (3)
Acn ∩Bn

On a
Z Z Z Z Z

|f | − |fn | dλ = |fn − f | − |fn − f |dλ + |f |dλ − |fn |dλ
R Acn ∩Bn Acn ∩Bn
c An An

Par hypothèse, le terme de gauche tend vers zéro. Par (2) et (3), les termes positifs du membre de
droite tendent vers zéro. On en déduit que
Z Z
|fn − f |dλ + |fn |dλ −→ 0.
Acn ∩Bn
c An

Comme
Z Z Z Z Z
|f − fn |dλ = |fn − f | + |fn − f |dλ + |f |dλ + |fn |dλ,
R Acn ∩Bn Acn ∩Bn
c An An

on en déduit le résultat.

Exercice 6 (Convergence des normes). Soit (E, A, µ) un espace mesuré et (fn ) une suite de fonctions
mesurables qui converge presque partout vers f .
R R R R R
1. On suppose que limn E |fn − f | dµ = 0. Prouver que E fn dµ → f dµ et E |fn | dµ → E |f | dµ.
R R R
2. Montrer que l’hypothèse E fn dµ → E f dµ n’entraine pas que E |fn − f | dµ → 0.

3
Corrigé 6. 1. On a
Z Z Z
fn dµ − f dµ ≤ fn − f dµ,


E E E
R R
donc E fn dµ −→ E f dµ. D’autre part, par l’inégalité triangulaire, |fn | − |f | ≤ |fn − f |, donc
Z Z Z 
|f | dµ − |f | dµ = |f | − |f | dµ

n n
E E Z E

≤ |fn | − |f | dµ
ZE
≤ |fn − f | dµ.
E
R R
On en déduit que E |fn |dµ → E |f |dµ.
R fn : R −→ R donnée par fn = 1[n,n+1]
2. Soit R − 1[n+1,n+2] . La suite fn converge simplement vers
zéro, et R fn (x)dx = 0 pour tout n. Pourtant, R |fn (x)|dx = 2 pour tout n.

1.2 Calculs concrets


Exercice 7. Montrer que
1. Z e1
1
0≤ 1 (cos(x))2 dx ≤ 1.
e 0

2. 2
2
e−x /2
Z
2
0≤ √ dx ≤ √ .
0 2π 2π
3. Z π/2  1
0≤ sin log(1 + u) du ≤ .
π/3 2
R e1
Corrigé 7. 1. On a, pour tout x ∈ [0, e1 ] que 0 ≤ (cos(x))2 , donc 0 ≤ 0 (cos(x))2 dx ≤ e1 , d’où le
résultat découle.
−x2 /2
2. On a, pour tout x ∈ [0, 2] que 0 ≤ e √2π ≤ √12π , donc
2
2 2
e−x /2 2
Z Z Z
0 dx ≤ √ dx ≤ 2 dx,
0 0 2π 0

d’où le résultat découle.


3. On a, pour tout u ≥ 0, 0 ≤ log(1+u). D’autre part, par concavité du logarithme, on a log(1+u) ≤
u. En particulier, pour tout u ∈ [π/3, π/2], on a 0 ≤ log(1+u) ≤ π/2. La fonction sinus étant croissante
sur [0, π/2], on a donc
Z π/2 Z π/2

0≤ sin log(1 + u) du ≤ sin(u) du
π/3 π/3
1
= cos(π/3) − cos(π/2) = .
2

4
Exercice 8 (Intégration par rapport à la mesure de comptage). On rappelle que la mesure de comptage
est définie sur (N, P(N)) par µ(A) = card(A) si A est fini, et µ(A) = +∞ sinon.
R P
1. Soit f ≥ 0. Justifier que N f dµ = n≥0 f (n).

2. Soit (un,p )n,p≥0 une suite de réels positifs. Démontrer que


XX XX
un,p = un,p .
n≥0 p≥0 p≥0 n≥0

P+∞ P+∞ 1
3. En déduire la valeur de p=2 n=2 np .

n∈N f (n)1k=n . Chaque fonction f (n)1k=n est une fonc-


P
Corrigé 8. 1. On peut écrire f (k) =
tion étagée, ne prenant que deux valeurs. Son intégrale par rapport à µ est f (n). La suite RfN (k) =
1 étagées convergeant simplement vers f , et N f dµ =
P
f (n) k=n est une suite croissante de fonction
Pn≤N
N
n=0 f (n). En prenant la limite N → ∞, on en déduit le résultat.
n∈N fn dµ = n∈N fn dµ.
RP P R
2. On a vu en cours que, si fn est une suite de fonctions positives, on a
En appliquant ce résultat et la question précédente à la suite de fonctions fn (p) = un,p sur N, on en
déduit le résultat.
3. On a
+∞ X
+∞ +∞ X
+∞
X 1 X 1
p
=
n np
p=2 n=2 n=2 p=2
+∞
X 1/n2
=
1−n
n=2
+∞ 
X 1 1
= −
n−1 n
n=2
= 1.

Exercice 9. Énoncer le théorème de convergence dominé pour (N, P(N), µ) où µ est la mesure de
comptage.

|un | est convergente, et soient (vn,k )k∈N des suites telles que,
P
Corrigé 9. Soit un une suite telle que
pour chaque n ∈ N, k ∈ N, |vn,k | ≤ un . Supposons que, pour chaque n ∈ N, vn,k converge vers une
limite vn quand k −→ ∞. On a alors
X X
lim vn,k = vn .
k→∞
n∈ N n∈ N
Exercice 10 (Mesure à densitéR - 1). SoitR (E, A, µ) un espace mesuré et h : E → [0, +∞] mesurable.
On définit ν sur A par ν(A) = A h dµ = E 1A h dµ.

1. Vérifier que ν est une mesure sur (E, A).


La fonction f est appelée densité de la mesure ν par rapport à la mesure µ.

2. Démontrer que si A ∈ A vérifie µ(A) = 0, alors ν(A) = 0.

5
3. Soit f : (E, A) → (R, B(R)) mesurable. Démontrer que f est ν-intégrable si et seulement si f h
est µ-intégrable et que, dans ce cas, on a
Z Z
f dν = f h dµ.
E E

1∅ = 0, donc ν(∅) = 0. Soient (An )n∈N des ensembles deux à deux disjoints dans
Corrigé 10. 1. On aP
A. On a 1Sn∈N An = n∈N 1An , donc
 [  XZ
1An hdµ =
X
ν An = ν(An ).
n∈ N n∈N E n∈ N
ν est donc bien une mesure sur (E, A).
2. Supposons que A ∈ A vérifie ν(A) = 0. La fonction h1A est alors R nulle presque partout. En
particulier, pour toute fonction étagée f telle que 0 ≤ f ≤ h1A , on a E f dµ = 0. On en déduit que
h1A dµ = 0, et donc que ν(A) = 0.
R

3. Soit fn une suite croissante de fonctions étagées qui converge simplement vers f . Par définition
de la mesure ν, on a Z Z
fn dν = fn hdµ.
E E
Le membre de gauche converge si et seulement si f est ν-intégrable, tandis que le membre de droite
converge si et seulement si hf est −µ intégrable (cela découle du théorème de convergence monotone).
En passant à la limite, on en déduit bien que
Z Z
f dν = f h dµ.
E E

Exercice 11 (Mesures à densité - 2). 1. Soit µ mesure sur (R, B(R)) de densité 1[0,1] (x) par rap-
port à la mesure de Lebesgue. Calculer µ([0, 1]), µ([0, 2]), µ([0, 1/2]), µ({1/2}).

2. Soit µ mesure sur (R, B(R)) de densité 1x>0 e−x par rapport à la mesure de Lebesgue. Calculer
µ(R), µ({1}), µ([0, 1]), µ([1, +∞[).

3. Soit µ mesure sur (R, B(R)) de densité 1x>0 xe−x /2 par rapport à la mesure de Lebesgue. Calculer
2

µ([0, 1]).
Corrigé 11. 1. On a µ([0, 1]) = 0 1[0,1] (x)dx = 1, µ([0, 2]) = 0 1[0,1] (x)dx = 1, µ([0, 1]) =
R1 R2

1[0,1] (x)dx = 1/2, µ({1/2}]) = 1/2 1[0,1] (x)dx = 0.


R 1/2 R 1/2
0
2. On a
Z +∞
µ(R) = e−x dx = 1
0
Z 1
µ({1}) = e−x dx = 1
1
Z 1
µ([0, 1]) = e−x dx = 1 − e−1
0
Z +∞
µ([1, +∞[) = e−x dx = e−1 .
1

6
3. On a
Z 1 1
2 /2 2
xe−x dx = − e−x /2 0 = 1 − e−1/2 .

µ([0, 1]) =
0

F Exercice 12. Soit f une fonction Riemann intégrable sur [0, 1]. Soit D l’ensemble des points de
discontinuité de f dans [0, 1].
1. Pour ε > 0 soit

Aε = x ∈ [0, 1] : ∀δ > 0, ∃y, z ∈]x − δ, x + δ[, f (y) − f (z) > ε .

Montrer que D = ε∈Q∩]0,1] Aε .


S

i h i h
2. Soit ε > 0 fixé. Si Aε ∩ nk , k+1
n 6
= ∅, on choisit (y ,
k kz ) ∈ k k+1
, tels que f (yk ) − f (zk ) > ε.
i hn n
Sinon, on choisit yk = zk de façon quelconque dans nk , k+1 n .
Montrer que
n−1
1X
f (yk ) − f (zk ) ≥ ελ(Aε ).
n
k=0

3. En déduire que λ(Aε ) = 0 et donc que λ(D) = 0.


Corrigé 12. 1. Soit x ∈ ε∈Q∩]0,1] Aε . Il existe alors ε > 0 tel que, pour tout δ > 0, il existe
S
y, z ∈]x−δ, x+δ[ tels que f (y)−f (z) > ε. On doit alors avoir |f S(y)−f (x)| > ε/2 ou |f (z)−f (x)| > ε/2.
On en déduit que f n’est pas continue en x. On a donc D ⊂ ε∈Q∩]0,1] Aε .
Réciproquement, soit x ∈ D. Il existe alors ε > 0 tel que pour tout δ > 0, il existe x0 ∈]x − δ, x + δ[
tel que |f (x) − f (x0 )| > ε. Si f (x) > f (x0 ), on prend y = x et z = x0 ; sinon, on prend y = x0 et z = x,
et on voit que x ∈ Aε . Quitte à prendre ε plus petit, on peut supposer qu’il est dans Q∩]0, 1].
2. On a hk k + 1h
[
Aε ⊂ , ,
i h n n
k k+1
k∈{0,...,n−1};Aε ∩ n
, n 6=∅
n i h o
donc λ(Aε ) ≤ n1 Card k ∈ {0, ..., n − 1}; Aε ∩ nk , k+1
n 6
= ∅ .
On a donc
n−1
1X 1 X
f (yk ) − f (zk ) = (f (yk ) − f (zk ))
n n
k=0
i h
k k+1
k∈{0,...,n−1};Aε ∩ n
, n 6=∅

1 n ik k + 1h o
≥ ε Card k ∈ {0, ..., n − 1}; Aε ∩ , 6= ∅
n n n
ε
≥ λ(Aε ).
n
R1
3. f étant Riemann-intégrable, on a 0 f (x)dx = limn→∞ n1 n−1 1 Pn−1
P
k=0 f (yk ) = limn→∞ n k=0 f (zk ).
En prenant la limite n → ∞ dans le résultat obtenu à la question précédente, on déduit donc que
ελ(Aε ) = 0, et donc que λ(Aε ) = 0.
D est alors une réunion dénombrable d’ensembles de mesure nulle, donc est de mesure nulle.

7
1.3 Inégalités
F Exercice 13 (Inégalité de Jensen). Soit (E, A, µ) un espace mesuré avec µ(E) = 1. Soit φ : R → R+
convexe et dérivable deux fois (et donc φ00 ≥ 0).
R Soit (E, A, µ) un espace mesuré avec µ(E) = 1. Soit
f : (E, A) → (R, B(R)) mesurable et telle que E f (x) dµ(x) < +∞.
1. Montrer que ∀z, y ∈ I, φ(y) ≥ φ(z) + φ0 (z)(y − z)
R
2. En prenant z = E f (t) dµ(t) et y = f (x) dans l’inegalité précédente, montrer que :
Z  Z
φ f (x) dµ(x) ≤ φ ◦ f (x) dµ(x).
E E

3. En déduire que pour toute fonction f : [0, 1] → R telle que


R1
0 |f (x)| dx < +∞ :
Z 1 2 Z 1
|f (x)| dx ≤ f (x)2 dx.
0 0

Corrigé 13. 1. Soient y, z ∈ I. On a


Z z
φ(y) − φ(z) = φ0 (t)dt
y
Z z  Z t 
0
= φ (z) + φ00 (s)ds dt
y z
Z z Z t
0
= (z − y)φ (z) + φ00 (s)dsdt.
y z

Le résultat suit en utilisant le fait que φ00 ≥ 0 par hypothèse.


2. On a, par l’inégalité précédente, que
Z  Z  Z 
φ ◦ f (x) ≥ φ f (x) dµ(x) + φ0 f (x) dµ(x) f (x) − f (t)dµ(t) .
E E E

Par croissance de l’intégrale, on peut intégrer cette inégalité sur E par rapport à la mesure µ. On
obtient
Z Z Z Z Z Z Z 
0
φ ◦ f (x) dµ(x) ≥ φ f (x) dµ(x) dµ + φ f (x) dµ(x) f (x)dµ(x) − f (t)dµ(t) dµ(x)
E
ZE  E Z E
Z E
Z E

E

=φ f (x) dµ(x) + φ0 f (x) dµ(x) f (x)dµ(x) − f (t)dµ(t)


E E E E
Z 
=φ f (x) dµ(x) .
E

car µ(E) = 1.
3. Il suffit d’appliquer le résultat précédent à (E, µ) = ([0, 1], λ), avec φ(x) = x2 , qui est convexe.
Exercice 14 (Inégalité de Markov). Soit f une fonction mesurable positive. Montrer que l’on a, pour
tout a > 0, Z
  1
µ x ∈ E; f (x) ≥ a ≤ f dµ
a

8
Corrigé 14. Soit a > 0. On a
Z Z Z  
f dµ ≥ f 1f ≥a dµ ≥ a1f ≥a dµ = aµ x ∈ E; f (x) ≥ a .

On en déduit le résultat en divisant par a.

2 Théorèmes limites
2.1 Échauffement
1]0, 1 [ pour x ∈ [0, 1]. Calculer limn→∞
n
R1
Exercice 15. Soit fn (x) = ln n 0 fn (x) dx.
n

Corrigé 15. On a
Z 1 Z 1
n n 1 1
fn (x)dx = 1]0, 1 [ dx = = −→ 0.
0 ln n 0 n ln n n ln n
R1P R1
Exercice 16. Soit fn (x) = xn−1 − 2x2n−1 . Comparer
P
0 n≥1 fn (x) dx à n≥1 0 fn (x) dx.
R1 R1
Corrigé 16. On a 0 fn (x)dx = n1 − 2n 2 P
= 0, donc n≥1 0 fn (x)dx = 0.
P x 2x
D’autre part, pour tout x ∈]0, 1[, on a n≥1 fn (x) = 1−x − 1−x 2 , donc

Z 1−ε X 1
fn (x) = − x − ln(1 − x) + ln(1 − x2 ) 0

0 n≥1

= −1 + ε − ln ε + ln(1 − 1 + 2ε − ε2 )
= −1 + ε − ln ε + ln(ε) + ln(2 − ε) −→ ln(2) − 1,
R1P P R1
donc 0 n≥1 fn (x)dx existe, et vaut ln 2 − 1, ce qui est différent de n≥1 0 fn (x)dx.

2.2 Convergence Monotone


Rn n x Rn n
Exercice 17. Déterminer les limites, quand elles existent, de 0 1− nx e 2 dx et 0 1+ nx e−2x dx.

Corrigé 17. On a
 x n   x 
1− = exp n ln 1 −
n n 
 x
= exp − n + o(1)
n
−x
= e + o(1),
 n x
donc pour tout x ∈ [0, +∞[, on a 1[0,n] (x) 1 − nx e 2 −→ e−x/2 .
On rappelle que, par concavité du logarithme, on a pour tout y > −1, que ln(1 + y) < y. On a donc
 x n   x 
1− = exp n ln 1 − ≤ e−x ,
n n

9
 n x
donc 1 − nx e 2 ≤ e−x/2 , qui est intégrable sur [0, +∞[. On peut donc appliquer le théorème de

convergence dominée pour obtenir que
Z n Z +∞
x n x 1
1− e dx −→
2 e−x/2 dx = .
0 n 0 2
 n  n 
On a de même pour tout x ∈ [0, +∞[ que 1 + nx −→ ex et 1 + nx ≤ ex , donc 1[0, n] 1 +
n  n
x
e−2x −→ e−x , et 1 1 + x
e−2x ≤ e−x , qui est intégrable sur [0, +∞[. Par conséquent, on
n [0,n] n
peut appliquer le théorème de convergence dominée pour obtenir que
Z n Z +∞
x n −2x
1+ e dx −→ e−x dx = 1.
0 n 0

Exercice 18. On pose : I(α) = limn→+∞ 0 1 − nx eαx dx pour n ∈ N et α ∈ R.


Rn  n

1. On pose pour n ∈ N, fn : R+ → R telle que fn (x) = 1 − nx eαx 1x≤n . Montrer que (fn )n≥0 est
n

x
une suite croissante de fonctions. (On pourra notamment étudier : gn (x) = (n+1) ln 1 − n+1 −
x

n ln 1 − n .)

2. En déduire la valeur de I(α) en fonction de α.


 
x
− n ln 1 − nx . On a, pour tout x ∈ [0, n[, que

Corrigé 18. 1. Notons gn (x) = (n + 1) ln 1 − n+1

X n + 1  x k X n  x k
gn (x) = − +
k n+1 k n
k≥1 k≥1
X xk  1 1 
= −
k (n)k−1 (n + 1)k
k≥1
≤ 0.
 
x
≥ n ln 1 − nx , et donc, en prenant

On en déduit que, pour tout x ≤ n, (n + 1) ln 1 − n+1
x n+1
n
≥ 1 − nx . Par conséquent, (fn ) est une suite croissante de fonctions.

l’exponentielle, 1 − n+1
2. Pour tout x ∈ [0, +∞[, on a fn (x) −→ e(α−1)x . On peut donc appliquer le théorème de conver-
gence monotone pour conclure que
Z +∞
I(α) = e(α−1)x dx.
0

1
Cette quantité vaut 1−α si α < 1, et +∞ sinon.

2.3 Convergence dominée


Exercice 19. Calculer les limites suivantes :
R +∞ n2 +1
1. limn→+∞ 1 x2 n2 +1
dx

10
R1
√1 1

2. limn→+∞ 0 x
sin nx dx

x n
R1 
3. limn→+∞ 0 1− n dx
R +∞ x
 n
4. limn→+∞ −∞ sin n x(1+x2 )
dx
R +∞ 2n (x)
5. limn→+∞ −∞ e1+cos e−|x| dx.
R +∞
6. limn→+∞ 0 arctan(x/n)e−x dx
n2 +1 1
Corrigé 19. 1. On a x2 n2 +1
−→ x2
pour tout x ≥ 1. D’autre part, pour tout n ≥ 1, on a
n2 +1 2n2 2
x2 n2 +1
≤ =
x2 n 2
qui est une fonction intégrable sur [1, +∞[. On peut donc appliquer le théo-
x2
,
rème de convergence dominée, pour déduire que
Z +∞ 2 Z +∞
n +1 dx
lim 2 2
dx = = 1.
n→+∞ 1 x n +1 1 x2
 
2. On a, pour tout x ∈]0, 1[ que √1x sin nx 1
converge vers zéro quand n → ∞. D’autre part,
 
pour tout x ∈]0, 1[, on a √1x sin nx1
≤ √1x , qui est intégrable sur ]0, 1[. On peut donc appliquer le

R1
théorème de convergence dominée pour déduire que limn→+∞ 0 √1x sin nx 1

dx = 0.

3. On a pour tout x ∈ [0, 1] et n ∈ N que 1 − nx ≤ 1, qui est intégrable sur [0, 1]. D’autre
 n

part, on a
 x n   x 
1− = exp n ln 1 −
n n 
 x
= exp − n + o(1)
n
−x
= e + o(1).

Par le théorème de convergence dominée, on a donc


Z 1 Z 1
x n
lim 1− dx = e−x dx = 1 − e−1 .
n→+∞ 0 n 0

4. Soit x ∈ R. En effectuant le développement limité du sinus, on obtient que


x n 1
sin 2
= + o(1).
n x(1 + x ) 1 + x2

D’autre part, on a pour tout x ∈ R que | sin x| ≤ |x| (cette propriété s’obtient par concavité du
logarithme sur [0, π/2], par le faitque | sin x| ≤ 1 sur [π/2, +∞[, puis par symétrie sur ] − ∞, 0]). On a
donc que pour tout n ∈ N, sin nx x(1+x n
2 ) ≤ 1+x2 , qui est une fonction intégrable sur R. On en déduit
1

que Z +∞ Z
x n dx
lim sin dx = = π.
n→+∞ −∞ n x(1 + x )2
R 1 + x2

11
5. On a pour tout n ∈ N que |e1+cos (x) e−|x| | ≤ e2−|x| , qui est intégrable sur R. Pour chaque
2n

x ∈ R\{π Z}, on a cos2n (x) −→ 0, donc e1+cos (x) e−|x| −→ e1−|x| . L’ensemble π Z étant de mesure
2n

nulle, on déduit du théorème de convergence dominée que


Z +∞ Z +∞
1+cos2n (x) −|x|
lim e e dx = e1−|x| dx = 2e.
n→+∞ −∞ −∞

6. Pour chaque x ∈ [0, ∞[, on a arctan(x/n)e−x −→ 0. Pour cuaque n ∈ N, on a | arctan(x/n)e−x | ≤


πe−x ,qui est intégrable
R +∞ sur [0, +∞[. Par conséquent, on déduit du théorème de convergence dominée
que limn→+∞ 0 arctan(x/n)e−x dx = 0.

P 20. SoitRµ la mesure de comptage ("Card") sur (N, P(N)). Pour toute suite positive (un )n≥0 ,
Exercice
on a : n≥0 un = N un µ(dn).
hP  i
1 1
1. Calculer limk→+∞ n≥0 3n 1 − k(n+1) .
hP i
sin(n/k)
2. Calculer limk→+∞ n≥0 2n .
 
Corrigé 20. 1. On a, pour tout n ≥ 0 et tout k ≥ 0, 31n 1 − 1
≤ 31n , qui est le terme général

k(n+1)
 
d’une série convergente. D’autre part, on a pour tout n ∈ N que lim 31n 1 − k(n+1)
1
= 31n . On peut
k→∞
donc appliquer le théorème de convergence dominée pour conclure que
 
X 1  1
 X 1 3
lim  n
1 − =
n
= .
k→+∞ 3 k(n + 1) 3 2
n≥0 n≥0

2. On a, pour tout n ≥ 0 et tout k ≥ 0 que sin(n/k) ≤ 21n , qui est le terme général d’une série

2n

sommable. D’autre part, pour chaque n ∈ N, on a lim sin(n/k) = 0. Par le théorème de convergence
hP i k→0
sin(n/k)
dominée, on a donc limk→+∞ n≥0 2n = 0.
 k
P 1 2n2 +6n+1
Exercice 21. On considère pour n ≥ 0 la série k≥0 un,k avec un,k = k! n2 +5n+π
.

1. Montrer que cette série est convergente (∀n ≥ 0). On notera In sa limite.

2. Calculer limn→+∞ In .
2x2 +6x+1
Corrigé 21. 1. La fonction x 7→ x2 +5x+π
est continue sur [0, +∞[, tend vers 2 en +∞, donc est
bornée. Il existe donc une constante C ≥ 0 telle que, pour tout n ∈ NP
k
, on a |un,k | ≤ Ck! . Par croissance
comparée, ceci est le terme général d’une série convergente. La série k≥0 un,k est donc convergente.
2k
2. On a, pour tout k ≥ 0 que lim un,k = k! . Par le théorème de convergence dominée, on en déduit
n→∞
que
X 2k
lim In = = e2 .
n→∞ k!
k≥0

12

Vous aimerez peut-être aussi