Manuel Cartographie
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Cartographie
Manuel de Cartographie
Articque
Les Roches
37230 Fondettes
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PRESENTATION.............................................................................................................4
I CARTOGRAPHIES, CARTES.............................................................................................................................6
1) Qu'est ce que la cartographie ?...........................................................................6
2) La carte................................................................................................................8
3) L'informatique au service d'une nouvelle cartographie ......................................11
4) Comment aborder la cartographie par ordinateur ?..........................................12
5) Les apports la cartographie par ordinateur.......................................................14
II L'ECHELLE ET LA GENERALISATION............................................................................................ 18
1) L'échelle ................................................................................................................18
2) La généralisation...............................................................................................20
III LOCALISATION - IMPLANTATION.........................................................................................................23
1) La localisation...................................................................................................23
2) L'implantation .......................................................................................................23
IV LES VARIABLES VISUELLES............................................................................................................ 29
1) 1ère variable visuelle : la taille...........................................................................29
2) 2ème variable visuelle : la forme..............................................................................30
3) 3ème variable visuelle : la valeur........................................................................31
4) 4ème variable visuelle : le grain..........................................................................33
5) 5ème variable visuelle : l'orientation...................................................................33
6) 6ème variable visuelle : la couleur......................................................................33
V QU'EXPRIME-T-ON AVEC LE LANGAGE CARTOGRAPHIQUE..................................................43
1) Des quantités, des proportions (information quantitative).............................. 43
2) Un classement, un ordre (information ordonnée).................................................46
3) Une différence, une distinction (information qualitative)......................................47
4) En résumé, pour une bonne utilisation des variables visuelles.............................50
VI RESPECTER LES REGLES.................................................................................................................. 51
1) Etre rigoureux avec la collecte et le traitement des données.............................52
2) Le traitement graphique doit être judicieux (du bon usage de l'expression
cartographique)..........................................................................................................53
3) Une carte doit être lisible (nette et économique)...................................................53
4) Une carte doit être complète..................................................................................55
5) Une carte thématique doit répondre à deux questions.......................................61
VII LES ETAPES...................................................................................................................................... 64
1) Se poser les questions pertinentes avant la conception.....................................64
2) La construction d'une carte...............................................................................67
PRESENTATION
La carte, familière, quotidienne, indispensable, est pourtant un outil dont les potentialités
sont méconnues voire inconnues par la plupart d'entre-nous.
Des générations d'élèves puis de professionnels assimilent encore la géographie et
indirectement la cartographie à des disciplines d'inventaires dont le seul but serait de
situer les lieux, les faits et phénomènes.
Cette vision limitée et fortement stéréotypée vient du fait que l'école et l'enseignement
en général n'ont pas été préparés à transmettre l'utilité opérationnelle de la géographie et
de la cartographie. Parallèlement, le marché de la carte, sa pratique et son utilisation
médiatique se sont considérablement accrus. La maîtrise de l'outil cartographique est
devenue un enjeu primordial dans tous les domaines se préoccupant de la connaissance et
de la gestion des territoires. Ce développement prodigieux de la cartographie résulte
d'une part d'une prise de conscience des ses qualités d'aide à la décision et à la gestion,
de support de communication, d'analyse ou encore de simulation et d'autre part de la
montée en puissance de l'informatique. Celle-ci ouvre à la cartographie de vastes champs
d'application (et inversement) et donne théoriquement à tous la possibilité de concevoir
une carte.
Ayant résolu le problème, délicat, de l'acquisition d'un logiciel, l'enjeu est maintenant
pour vous de travailler judicieusement avec les méthodes cartographiques et d'analyse
exploratoire auquel Cartes & Données vous donne accès.
Toute carte devrait présenter des qualités de rigueur, de clarté et d'esthétique, en résumé
ne pas ignorer les règles élémentaires de la graphique. En tant que langage, la
cartographie ne s'improvise donc pas ; elle s'apprend et n'est efficace que si elle assure
au lecteur le maximum de clarté et de rapidité de compréhension. Les progrès de
l'informatique et la démocratisation induite ont tendance à le faire oublier et chaque jour,
de trop nombreuses cartes alimentent un sottisier dont on s'abstiendrait volontiers.
Lorsque l'on conçoit ou que l'on apprend à concevoir une carte, il faut toujours garder à
l'esprit une des caractéristiques fondamentales de l'outil cartographique : celui-ci utilise
un langage visuel dont les principes, les règles, les qualités et les limites résultent tous
des exigences physiologiques de l'œil humain.
Les sixième et septième parties insistent sur les règles et les étapes nécessaires pour
concevoir et réaliser une carte efficace. Les techniques de mise en classes (discrétisation)
font l'objet d'une huitième partie. Enfin, les différents types de cartes, exemples à
l'appui, sont exposés dans deux dernières parties.
I Cartographies, cartes
- généralités -
2) La carte
❑ Objet très ancien, plus ou moins complexe, aux multiples facettes et utilisations, on
ne peut donner une seule définition de la carte. Toutes les cartes ont néanmoins un
point commun, celui de représenter une portion de l'espace terrestre. Retenons deux
définitions de la carte :
o Selon F. Joly, « une carte est une représentation géométrique, plane,
simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la surface terrestre et cela
dans un rapport de similitude convenable qu'on appelle échelle ».
o La carte est un dessin réduit et à plat du Monde ou d'une portion du Monde.
Elle peut être aussi et d'autre part une représentation sur un fond de carte
géographique, d'un phénomène quelconque concret ou abstrait. Cette
représentation est faite sur papier ou sur un autre support tel le verre, le bois
ou un écran d'ordinateur. Une carte est conçue à la main ou par une machine.
Les distances sur la carte sont toujours dans le même rapport que sur le
terrain.
❑ De ces définitions se dégagent cinq grands principes dont les conséquences
Lapratiques
notion deguident
carte n'est pas à confondre
ou devraient guider leavec celle
travail dede plan*
tout qui représente
cartographe, un espace
professionnel ou
restreint.
non. On parle de plans de maison, de quartier voire de ville mais jamais de plan de
France ou d'une région.
o La carte est une représentation, un dessin : la carte est donc un document
visuel. Ceci explique que la conception et la réalisation d'une carte doivent
respecter des règles simples mais rigoureuses, issues des lois de la perception
visuelle.
o La carte est une représentation plane : la carte matérialise le passage de la
sphère terrestre à un plan. Ce passage est réalisé grâce au procédé des
projections. L'obligation de la projection implique qu'aucune carte n'est
fidèle à la forme réelle de la surface terrestre. De plus, selon la projection
retenue, le visage du territoire projeté sera très différent. Cette contrainte n'est
impérieuse que dans le cadre d'une cartographie de grandes étendues de
terrain (travail à petite échelle).
o La carte est une représentation réduite : une carte n'a pas pour objectif de
représenter l'espace en vraie grandeur. Au contraire, le but est d'obtenir un
Une carte thématique a pour finalité de donner sur un fond de carte une représentation
❑ Le cartographe est un auteur qui propose un message au lecteur
conventionnelle de faits et de phénomènes présentant un aspect de distribution dans
l'espace et de leurs être
Cet aspect devrait constamment
corrélations, dansdel'esprit
à l'aide des concepteurs,
symboles qualitatifs ouréalisateurs
quantitatifs,et
lecteurs de ou
géométriques cartes. S'il endont
figuratifs étaitl'explication
besoin, les uns y gagneraient
se trouve en rigueur et en modestie,
dans une légende.
Leslesphénomènes
autres en prudence et en lucidité.
à représenter étant illimités, les cartes thématiques et leurs applications
sont innombrables. C'est cette variété même qui fait certes la complexité mais aussi
l'intérêt d'un point de vue professionnel des cartes thématiques conçues pour décrire,
comprendre et interpréter l'organisation de l'espace afin, le cas échéant, d'agir.
Europe : croissance
démographique
❑ C'est lors de la conception et de la réalisation que se décide une très grande part de
l'effet final du document cartographique.
Le cartographe doit d'abord appréhender la réalité du terrain afin de répertorier
et d'organiser les objets géographiques, bref les données* quantitatives ou
qualitatives qui constituent la base de la carte. C'est le cartographe qui décide
quelles sont les données à conserver ou à escamoter. Cette sélection est souvent
indispensable, car elle garantit la lisibilité du document final. Elle est souvent
liée aussi au thème de la carte et le cas échéant au lectorat de la carte : un
technicien ou un ingénieur sera capable de lire (ou exigera) des cartes infiniment
plus complexes que le néophyte.
A ce choix des données (pourvu que celles-ci soient fiables et homogènes)
s'ajoutent généralement un traitement de celles-ci. Là encore, le cartographe
s'affirme comme le seul maître à bord. Par exemple, parmi les méthodes de
découpage en classes des séries statistiques, il faut savoir choisir, sachant que
chaque méthode possède ses propriétés et surtout débouchent sur un résultat
cartographique exclusif.
Les données étant sélectionnées, le cas échéant vérifiées puis traitées, il faut
maintenant passer à la présentation du fond de carte, une autre prise de décision
importante de la part du cartographe. Quelle projection choisir et surtout quelle
échelle et quel degré de généralisation retenir ? A priori, le nombre de solutions
est illimité mais le jugement du cartographe est encore une fois généralement
guidé par l'objectif final de la carte.
L'esprit d'initiative est encore de mise lors de la phase-clef que constitue le
dessin de la carte. A la fois attendu et redouté, ce passage des données à
l'expression cartographique a été grandement simplifié grâce à l'informatique.
A noter
Pour qualifier l'élaboration d'une carte avec un ordinateur, on a inventé une série de
termes plus ou moins satisfaisants et spécifiques.
□ Le vocable cartographie assistée par ordinateur a le mérite d'être clair mais ses initiales
(C.A.O.*) étaient déjà utilisées par conception assistée par ordinateur, discipline qui fait
référence aux traitements graphiques en général.
□ L'expression cartographie automatique est souvent utilisée pour qualifier toute la chaîne
de fabrication d'une carte (des levés sur le terrain jusqu'au dessin et l'impression). On
obtient donc au final une carte automatique. Il est vrai que l'ordinateur entraîne une
automatisation de toutes les étapes de la réalisation d'une carte : tracé du fond de carte,
traitement des données, dessin, légende automatique, impression, etc. Mais cette
expression de cartographie automatique est abusive tant le rôle du cartographe reste
fondamental à tous les stades de l'élaboration de la carte : choix du sujet, des objectifs, des
traitements statistiques, de l'échelle, entrée des données, retouche d'images, etc. Le jour
où l'ordinateur pourra prendre en charge, sans intervention du cartographe, la création
d'une carte est encore loin.
□ On rencontre également les vocables d'infographie qui s'applique plus généralement
aux traitements graphiques de l'information et de géomatique qui fait référence à
l'ensemble des procédures de traitement de données géographiques par ordinateur dans
l'élaboration du cadastre* et de la carte topographique de base. Ces vocables sont peu
employés hors des milieux professionnels intéressés.
□ Le néologisme cartomatique suggéré par le géographe Roger Brunet est un compromis
entre cartographie assistée par ordinateur et cartographie automatique. On pourra
également utiliser sans crainte la formule de cartographie par ordinateur.
II L’échelle et la généralisation
1 2 3 4 5 7
1) L’échelle
❑ L’échelle d'une carte est l'inverse du rapport d'une distance et de sa représentation
(définition du C.F.C.).
1 cm
5000 cm 1 cm
Distance sur le 5000 cm
terrain Représentation sur
la carte
Inverse du rapport
1/10 000 1 cm sur la carte représente 100 m sur le terrain Plans cadastraux
1/25 000 1 cm sur la carte représente 250 m sur le terrain Ex. : Série Bleue IGN, 1750 cartes
topographiques très détaillées pour couvrir
la France.
1/100 1 cm sur la carte représente 1 km sur le terrain Ex. : Série Verte I.G.N., 74 cartes pour
toute la France.
000
1/200 1 cm sur la carte représente 2 km sur le terrain Ex. : carte routière Michelin
000
1/1 000 1 cm sur la carte représente 10 km sur le terrain Ex. carte d'Atlas détaillée,
carte routière I.G.N.
000
1/5 000 1 cm sur la carte représente 50 km sur le terrain Ex. : cartes d'atlas*
000
N.B. : la production des cartes au 50 000ème a récemment été arrêtée en France.
A retenir
□ Il convient de dire :
carte à 1/x, et non pas carte au 1/x,
échelle de 1/x, et non pas échelle au 1/x,
en chiffres, on écrira carte au 25000ème et échelle du 25000ème,
en toutes lettres, on écrira carte au millionième et échelle du millionième.
□ Attention à la terminologie petite échelle et grande échelle. L'échelle est un rapport :
plus le dénominateur sera important et donc le rapport petit, plus l'échelle sera petite.
Exemples :
1 1
5 000 000 500
Grand dénominateur = Petit dénominateur
petit rapport = petite = grand rapport =
□ Une carte à grande échelle représente une petite surface mais avec beaucoup de détails
tandis qu'une carte à petite échelle couvre une grande surface en sacrifiant au détail de la
représentation. De ce fait, une carte à grande échelle autorise plus de détail et plus de
précision tandis qu'un document à petite échelle nécessite une plus grande sélectivité : il y
sera impossible de représenter les faits par leur forme réelle. Cela implique la
généralisation du fond de carte et des phénomènes représentés (cf. Ci-dessous).
□ Lorsque l'on réduit ou agrandit une carte, l'échelle graphique est réduite ou agrandie
automatiquement, en même temps que la carte. Par contre, l'échelle numérique est
modifiée.
2) La généralisation
❑ La généralisation consiste en une simplification des tracés des fonds de carte et du
contenu de la carte lui-même. C'est la réduction de l'échelle qui nécessite la
généralisation : plus l'échelle sera petite (et donc la portion de terrain représentée,
étendue), plus la généralisation devra être importante - et inversement.
L'épaisseur du trait est à l'origine de ce phénomène. Cette épaisseur se relativise par
rapport à l'échelle de la carte : un trait de même épaisseur couvrira une bande plus
large sur une carte à petite échelle que sur une carte à grande échelle. Par exemple, à
l'échelle du 50 000ème (1 cm = 500 mètres □ une carte de 20 mètres de haut est
nécessaire pour représenter la France), un trait d'un dixième de millimètre équivaut
à cinq mètres sur le terrain. Ainsi, même le plus fin des traits ne pourra jamais être
100 % fidèle à la réalité du terrain (sauf à l'échelle, absurde, de 1:1).
En conséquence, si on généralise, c'est non seulement par la force des choses mais
aussi et surtout pour gagner en lisibilité. En d'autres termes, plus l'échelle sera
grande, plus le cartographe sera à l'aise dans le choix de l'expression
cartographique mais quelle que soit l'échelle, une généralisation est toujours
nécessaire.
❑ Généraliser n'est pas schématiser. Avec la schématisation, on remplace le contour
géographique par des contours simplement évocateurs de la forme initiale du
territoire en question (un hexagone pour la France par exemple).
❑ On généralise de quatre manières.
On suit les tracés linéaires et on les simplifie en émoussant les sinuosités -
généralisation du fond de carte -.
Par exemple, admettons que l'on ait à cartographier un phénomène à l'échelle de
la Bretagne sur une feuille A4 (21×29,7). Il est impossible d'être scrupuleux
quant aux contours des lignes de rivages et de frontières, au réseau routier, au
réseau hydrographique (fleuves et rivières). De ce fait, on généralise le fond de
carte en gommant les multiples indentations et ondulations de ces tracés linéaires
On sélectionne les principaux éléments et on en enlève d'autres que l'on juge
inutiles ou gênants à petite échelle - généralisation par sélection (Erreur!
Source du renvoi introuvable.).
Si au 50 000ème par exemple, il est possible de représenter toutes les routes et
toutes les rivières, il est évident qu'au 500 000 ème par exemple, une sélection
s'impose. Il suffit par exemple de sélectionner les rivières ou les éléments du
réseau routier les plus importants (en taille, en débit...).
On simplifie les contours en regroupant les zones - généralisation structurale -
En réduisant l'échelle, les objets géographiques de la carte deviennent de plus en
plus illisibles. Le cartographe est donc amené à regrouper ces objets tout en
préservant leur structure initiale. Cependant, l'implantation réelle de l'objet n'est
Saint-
Estèphe Fronsac
Pauillac Côtes de Bourg Pomerol
Saint-
Julien
Saint-Emilion L’échelle permet de localiser précisément les
Listrac
appellations du vignoble Bordelais ainsi que de les
Moulis Vayres les nommer.
Margaux Sainte-Foy-
P Bordeaux
em
Haut-Médoc ièr
re Entre-Deux-Mers
s
Ct
ôes
d e
Bo
Bordeaux rd
uex
Pessac
Léognan Côtes de Bordeaux -
Cadillac Saint-Macaire
Généralisation
Loupiac
Graves Barsac 2.
0 20 km
Sauternes
Limite de l’appellation
3. Levignoble
Généralisation
N
La Vallée de la Loire
La Bourgogne
Le Jura
1) La localisation
Le premier effort du cartographe consiste à tracer sur sa carte, les objets géographiques.
Une carte constitue un plan de dessin à deux dimensions. Les objets géographiques y sont
localisés par leurs coordonnées* x et y issues de leurs coordonnées géographiques sur la
sphère terrestre, respectivement la longitude* et la latitude*.
La localisation
La Terre Longitude La carte y
Latitude
Cette phase, consistant à reproduire l'ordre géographique des lieux, est rarement une étape
laborieuse, car il existe un nombre considérable de fonds de carte (sous forme papier ou
numérique) : il suffit de chercher et de trouver celui qui conviendra le mieux au travail
cartographique en question.
Encore faut-il rendre visibles sur le papier les objets géographiques et, dans le cadre de la
cartographie thématique, les données qui s'y rapportent. Pour cela, le cartographe dispose
des trois figures élémentaires de la géométrie : le point, la ligne et la zone. A chaque figure
correspond une implantation et des figurés symboliques particuliers.
2) L’implantation
❑ L'implantation est la transcription cartographique d'un objet ou d'un phénomène
géographique sur un plan à deux dimensions. Il existe trois types d'implantation :
l'implantation ponctuelle pour des phénomènes peu étendus et localisés
précisément dans l'espace (un point géodésique, une maison sur un plan
cadastral, la position d'un navire par exemple). Cette localisation est centrée dans
Le point La zone
La ligne
🕿
🕿 Troisième
🕿
dimension :
composante
de
qualtion
ifica
L'implantation zonale pour des phénomènes étendus (un lac, un état, une zone sur
un Plan d'Occupation des Sols par exemple) localisés par une zone dans le plan de
la carte. Le cartographe rend visible cette zone grâce à une plage de couleur ou un
aplat* qui peut varier de valeur, de grain et de couleur. Il ne peut en aucun cas varier
de taille, d'orientation ni de forme, car cela reviendrait à changer les dimensions de
la zone. Toutefois, si l'aplat est constitué de hachures ou de points par exemple, il
est possible de jouer sur la taille, l'orientation ou la forme, sans que les dimensions
de la zone ne soient affectées.
A noter
a. b.
c. d.
Fréquentation touristique
Source Atlas 2000
moins de 2 millions
moins de 2 millions
2 - 7,5 millions
2 - 7,5 millions
7,5 - 15 millions
7,5 - 15 millions
plus de 15 millions
plus de 15 millions
Laisser en blanc une partie de la carte s’avère risqué, car visuellement, l’absence
de signes transcrit soit l’absence du phénomène, soit des lacunes dans les données
dont dispose le cartographe. Ici, cette solution graphique n’est donc pas logique.
Les grisés permettent d'étaler sur une surface, une gamme de teintes allant du blanc au
noir. Les grisés regroupent l'aplat*, les hachures, droites parallèles dont on fait varier
l'orientation, l'écartement et la graisse, les trames (pointillés, quadrillés...) et les poncifs,
figures répétées uniformément et régulièrement sur une surface (une plante pour les
marais, des croix pour les cimetières ou les terrains granitiques, etc.).
Figuré zonal
LATITUDE
z
Figuré ponctuel Figuré linéaire z
y z z
N
z
z Implantation
zonale
Implantation linéaire
Implantation ponctuelle
LONGITUDE
Manuel de Cartographie – Copyright Articque 27/96
Manuel de
Implantation zonale
A A A A AA
❑ Conseils
□ Les tailles des figurés seront bien différenciées afin que l'œil les perçoive aisément
et rapidement.
□ Le nombre de paliers ne sera pas trop élevé : plus ce nombre sera grand, plus la
légende sera complexe et la carte difficile à lire.
□ Le figuré ayant la plus grande taille sera, sur la carte, placé un niveau en dessous
du figuré de moins grande taille et ainsi de suite.
□ La variation de taille n'est visible que pour des figurés de valeur foncée. Il faudra
donc éviter les figurés évidés et blancs qui réduisent l'effet de la variation de taille
Implantation zonale
❑ Conseils
La multiplication des formes sur la carte nuit à la lecture et à la mémorisation des figurés et né
La variable visuelle forme engendre parfois des effets
d'optique : à dimensions égales, un cercle paraîtra plus petit qu'un carré ou qu'un triangle.
Alors que la variable visuelle forme est utilisée uniquement pour exprimer des différences, cet effet d
❑ Conseils et remarques
□ La valeur est, en noir et blanc ou combinée avec la couleur, la seule variable visuelle
capable de visualiser une série ordonnée à partir d'une série statistique divisée en
classes par exemple .
□ A l'inverse, la valeur ne doit jamais être utilisée pour exprimer des quantités, car elle
n'autorise aucune évaluation de ces quantités.
La valeur ne traduit pas des quantités
Nombre d’habitants au
recensement de 1990
240 - 1500
240 - 1500
1500 - 2500
1500 - 2500
2500 - 4500
□ Pour obtenir une meilleure sélection des paliers, la bonne méthode est de combiner la
variation de trame avec une variation de teinte et/ou une variation de l'orientation.
□ Afin de respecter la gradation de valeur, il faut toujours aller du clair au foncé).
□ L'œil ne s'accommode que d'un nombre limité de paliers sinon il ne perçoit pas ou mal
la variation de valeur : quatre au maximum en implantation ponctuelle et linéaire, sept ou
huit en implantation zonale. Il faut également prendre garde à bien différencier les paliers.
Pour cela, il convient d'utiliser l'extension maximale de la gamme : celle du blanc au
noir.
□ Eviter cependant l'usage du blanc qui laisse présumer au lecteur soit la non
possession de l'information, soit un espace vide alors que ce n'est pas le cas.
□ La progression doit être constante, c'est-à-dire visuellement équidistante, sauf si l'on
veut introduire une rupture entre deux valeurs afin d'exprimer une rupture observée
La valeur ne doit pas être désordonnée
Densité (au km²) au recensement de 1990
28 -71 28 -71
□ L'orientation utilisée seule n'a aucun pouvoir visuel pour exprimer une variation de
valeur. On cherchera à la combiner avec d'autres variables visuelles telles que la graisse
ou l'écartement.
□ L'orientation est très efficace en implantation linéaire, un peu moins en implantation
ponctuelle et très peu en implantation zonale.
□ Il est recommandé, pour garantir l'efficacité visuelle, de ne pas dépasser cinq
changements d'orientation (quatre étant le chiffre optimal).
Variation de l’orientation
Des hachures
trop
rapprochées
créent un effet
de vibration
déplaisant.
A noter
□ Le jaune est une tonalité qui offre un contraste très faible avec le blanc, car elle est très peu intense., le jaune
constitue un seuil physiologique en dessous duquel l'œil humain distingue les tons froids et au-dessus duquel il
distingue les tons chauds.
□ Les couleurs chaudes sont le jaune, l'orange, le rouge et leurs dérivés et les couleurs froides sont le violet et
surtout le bleu. Le rouge est la couleur la plus saillante, car elle excite nos sens tandis que le bleu est fuyant et
reposant.
La saturation
Chaque couleur contient une valeur centrale sans noir ni blanc : c'est le ton pur
ou saturé. La saturation est mesurée (en pourcentage) par la quantité de blanc et
de noir que contient une couleur : une couleur saturée ou pure renferme 0 % de
blanc et 0% de noir ; elle apparaît éclatante à nos yeux..
Les données dont le cartographe dispose appartiennent à un système qui met en relation
n'importe quelle donnée avec les autres données. Une carte sert à visualiser ces relations
grâce à des transformations que l'on fait subir aux points, aux lignes et aux zones à l'aide
des variables visuelles. Il existe trois types de relations : la proportionnalité, l'ordre et la
différence. Si une donnée recouvrait l'intégralité de la carte sans présenter aucune
variation (en importance, en nature, en densité...), alors la représentation cartographique ne
serait d'aucune utilité. Le but d'une carte et notamment d'une carte thématique est de
visualiser outre la localisation des données, des configurations spatiales, des contrastes,
des formes issus des relations de proportionnalité, d'ordre (ou de classement) et de
différence (ou d'association) qui existent entre les données. On aboutit alors à
l'information géographique.
725
200 500 2000
50
5500 100
1000
10
20 10 1000
500
100
9300 1300
60 100
100
7500
10 50
2000 1250
2000
10 50 100 200
Nombre d’habitants Trafic routier (véhicules/jour)
❑ Les taux
Ils sont calculés :
par rapport à une autre variable (pourcentage de bacheliers dans une classe d'âge,
dépense municipale par habitant, nombre de vols de voitures par rapport au total
des habitants),
par rapport à un total auquel concourt la variable (pourcentages de cadres
supérieurs dans la population active, nombre de bénéficiaires de l'allocation
logement par rapport au nombre de bénéficiaires de prestations familiales),
par rapport à la superficie de la circonscription (nombre d'habitants au km²,
nombre de quintaux à l'hectare).
Un taux ne s'exprime donc pas seulement en pourcentage.
20
33
45 120 100
10
27
90
300
12
170
25
70
5-15%
0-5% 50-100
15-25% 10-20 % 100-150
20-30 %
25-35% 150-200
30-40%
35-50% 200-300
% de poids lourds
Fréquentation des musées
Densité de population
(% de scolaires)
Nombre d’habitants au km²
90
20
C.C. 80
30
C.C. 70
C.A. 40
60
50
jeunes 50 vieux
60 40
C.C Autoroute 70
C.D. 80
30
20
Communale 90
Départementale
C.A.
10
10
0
C.C. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0
Nationale
adultes
□ Si on veut exprimer un classement grâce à la couleur, il faut soit utiliser un camaïeu (par
3)exemple du bleu ciel une
Une différence, au bleu marine), soit
distinction utiliser un demi-spectre
(information qualitative) (du jaune au
rouge foncé par exemple).
□ La valeur
Exprimer uneest une variable
différence est, àvisuelle quid'un
l'inverse permet de traduire
classement, un ordre,
simple car l'œil
au niveau de laclasse les
méthode
taches
mais grisées
délicat de la
dans la plus claire
pratique : ilà est
la plus foncée. que
obligatoire Il associe auxfigurés
tous les tachesaient
claires
la les valeurs
même tailleleset
laplus faibles
même et aux
valeur taches
sinon unefoncées,
hiérarchieles valeurs lesL'habileté
apparaît. plus fortes.du cartographe réside dans le
□ Le grain peut exprimer un classement mais est
choix des variables visuelles ayant des vertus séparatives rarement utilisé.
(qui permettent d'exprimer une
□ La forme,
différence). utilisée seule, n'exprime pas une relation d'ordre.
En implantation ponctuelle, les contours des figurés seront bien différenciés
(exemples : école privée et école publique, exploitation en fermage et exploitation
en métayage).
On utilise les variables visuelles forme ou couleur (couleurs opposables).
En implantation linéaire (exemple : autoroutes gratuites et autoroutes payantes), on
ne joue ni sur la largeur de la ligne, ni sur la valeur. Il ne reste donc que deux
solutions, celles de faire varier la forme ou la couleur (couleurs opposables) du
figuré.
En implantation zonale, les variables visuelles à utiliser sont soit la forme, soit la
couleur (couleurs opposables), soit l’orientation. Pour l'orientation, il faut
prendre garde à ce que l'espacement et l'épaisseur soient constants. (exemples :
zone N et zone U du P.O.S., culture de blés et culture de maïs).
Canal Route
NA
MQ
UB UB
CS
Route
CCPD
MQ Route UB
UA
UB
MQ Route
Voie ferrée
CS
NA
Implantation ponctuelle VV VV ♦
9
❒
†
Implantation linéaire
Implantation zonale
Variables visuelles en N§B Variables visuelles en N§BVariables visuelles en N§BVariables visuelles en N§B
TailleValeurValeurOrientation GrainForme
Grain
Différences Classement
Tableau récapitulatif ProportionsdesProportions
de l'utilisation six
Ordre en valeur en taux
absolue
TAILLE
VALEUR
COULEUR
ORIENTATION
FORME
GRAIN
❑ Il peut paraître subjectif voire prétentieux d'affirmer qu'une carte puisse être de
meilleure qualité qu'une autre. Quels sont en effet les critères permettant de juger en
toute impartialité de la valeur d'une carte ? Ou, posé d'un point de vue
pédagogique, quelles sont les erreurs à éviter pour concevoir une carte de qualité ?
De l'amont à l'aval du processus de la conception et de la réalisation d'une carte, il
est possible d'identifier cinq erreurs majeures :
le manque de soin et de précision dans la collecte et le traitement des données,
une utilisation incorrecte du langage cartographique,
la réalisation d'une carte surchargée et/ou illisible,
la réalisation d'une carte incomplète,
la réalisation d'une carte à lire, c'est-à-dire une carte qui n'est pas une carte.
La lisibilité d'une carte passe aussi par une bonne différenciation des figurés. C'est ce que
l'on nomme la séparativité. Deux faits différents seront identifiés sur la carte sans risque
de confusion.
□ Les figurés doivent être hiérarchisés.
Une carte représentant plusieurs phénomènes est lisible et expressive si elle est
hiérarchique.
Si le lecteur n'est pas capable de trier et d'hiérarchiser visuellement les informations
représentées, en d'autres termes si aucune configuration spatiale ne se dégage de la carte,
alors celle-ci n'aura pas atteint son objectif. Pour garantir la hiérarchisation des faits
représentés et donc la hiérarchisation des figurés sur la carte, le concepteur doit se poser
deux questions :
Que faut-il montrer ?
Cela suppose de la part du cartographe, un effort de synthèse : il doit décider des
phénomènes à représenter et à éliminer. Cela aboutit à une simplification de la réalité.
Que faut-il mettre en valeur ?
En fonction du thème, de la destination de la carte et du public visé, le cartographe doit
assumer l'initiative d'une mise en relief de certains faits et du retrait d'autres faits. Cette
mise en valeur et son contraire s'accomplissent grâce à toutes les solutions offertes par le
langage cartographique et aux six variables visuelles.
La hiérarchisation prend tout son sens lorsqu'il faut exprimer des différences d'intensité
d'un phénomène grâce à une gradation (en couleur ou en noir et blanc). Dans ce cas, le
choix des couleurs ou des grisés (ou trames) doit être logique : rappelons que les couleurs
se décomposent en couleurs froides : violet, bleu, vert... et en couleurs chaudes : jaune,
orange, rouge.... et qu'aux fortes valeurs correspondra un ton chaud ou bien un grisé (ou
une trame) sombre.
□ La légende doit être ordonnée et présentée clairement.
Graphiquement, la légende doit être claire et présentée avec rigueur et soin. De même que
pour l'introduction d'un texte, la légende joue un rôle fondamental sur le jugement du
lecteur d'une carte.
Forêt naturelle
thermique Hamilton
Houille
Coordonnées 38°sud
42°sud
Ile du Sud
Christchurch O CEAN P A C I F I Q U E Nomenclature
Contenu de
la carte
48°sud Dunedin
Source
Sources : Atlas 2000 Nathan et Encyclopédie Larousse
N
2 N
N
N N
Le fond de carte peut avoir été tourné pour des raisons de commodités si bien que le Nord
de la carte pointe parfois vers la gauche de la feuille par exemple. Par convention et
surtout si on le peut, il est préférable que le nord de la carte pointe vers le haut de la
feuille.
❑ L’échelle
Elle devrait toujours être présente, quelle que soit la carte. Elle permet d'évaluer les
dimensions du territoire cartographié. On peut la donner sous forme numérique (1/5000 e,
1/10000e...) mais on préférera une échelle graphique, car elle offre une plus grande
commodité d'emploi. De plus, elle reste opérationnelle même si la carte est réduite ou
agrandie (par photocopie par exemple).
Echelles graphiques
0 500 1000 m 40 km
0 10 20 30 40 km
0 1000 m
0 1000 m 0 10 20 30 40 km
0 1000 m 0 40 km
❑ Un cadre
Le cadre était extrêmement travaillé sur les cartes anciennes, (au point qu'il
occultait parfois le fond de carte). Aujourd'hui, notamment en cartographie
thématique, un simple trait fin noir suffit pour matérialiser le cadre.
Le cadre se place à une distance moyenne d'un centimètre du bord de la feuille.
Il n'apporte le plus souvent aucun plus au niveau de la technique cartographique
mais participe à l'agencement de la carte et donc à la qualité de sa présentation.
Lors de la réalisation graphique, le cartographe se trouve confronté à plusieurs
éventualités quant au dessin du cadre.
e.
d. f.
TITR
TITR TITR
Légende
Carton
Le champ de la carte est délimité par des frontières juridiques, naturelles et/ou administratives définies : un
pays, une ville, un quartier, une Z.A.C., une île, etc. (a, b et c). Le cartographe dispose de deux choix.
Il préfère ne représenter que le territoire concerné par la problématique de la carte. (a.). Dans ce cas, le
territoire devient une « île » mais cette solution présente les avantages de se soustraire à une trop grande
généralisation et donc de pouvoir être précis, d'optimiser la netteté et d'éviter au cartographe de
« renseigner » les circonscriptions voisines.
Afin, par exemple, d'insister sur l'environnement géographique d'un territoire donné, le cartographe opte
pour la solution plus complexe de représenter ce territoire et les territoires limitrophes (et au-delà, le cas
échéant). Avec cette solution, le cartographe s'expose à une charge plus lourde de travail, car il aura à
« renseigner » également les circonscriptions voisines (sauf s'il a recours à un artifice graphique exposé ci-
dessous). Les choix graphiques dépendent ensuite des objectifs du cartographe et surtout de l'échelle
retenue :
◆ le cartographe limite le fond de carte grâce aux limites du ou des territoire(s) représenté(s), (b.),
◆ le cartographe limite le fond de carte non pas par les limites du ou des territoire(s) représenté(s)
mais grâce au cadre : c'est une carte à fond perdu*, (c.). C'est une solution à éviter, car le message
cartographique est
amputé d'une partie de son intérêt : étant donné que le phénomène n'est pas fini dans l'espace, le cadre
limite ce phénomène et ne donne pas au lecteur la possibilité d'en saisir l'organisation spatiale.
◆ Dans le cas où le cartographe désire travailler à grande échelle, privilégier un territoire particulier et
représenter une partie des territoires adjacents, il mettra graphiquement en retrait les circonscriptions
A noter
□ Un carton (f.) est une carte complémentaire à la carte principale, figurant sur la même
feuille et dont l'échelle est le plus souvent différente.
□ Le but du carton est en général de montrer à plus grande échelle une partie de la surface
cartographiée, car le phénomène géographique traité y est plus dense et/ou notable).
□ Le carton est complémentaire lorsqu'il fournit des informations additionnelles et
distinctes à la carte principale. Un carton index situe la carte par rapport aux cartes
attenantes. Un carton administratif représente les frontières et les limites administratives.
□ Pour construire correctement le carton :
les figurés doivent y avoir les mêmes caractéristiques graphiques (couleur, taille, valeur...) que sur la carte
principale. En d'autres termes, si le carton montre le même phénomène que la carte principale mais à une
échelle différente (souvent agrandie), la légende doit y être strictement identique pour permettre la
comparaison.
L'échelle, qu'elle soit réduite ou agrandie, doit être impérativement mentionnée.
Les limites de la zone correspondant au carton doivent être tracées (trait fin) sur la carte principale.
Etant donné que le plan de la carte est considéré comme homogène, les figurés doivent apparaître (même si
la densité des figurés rend la lecture difficile) dans la zone concernée par le carton. A l'inverse, il ne faut
pas laisser cette zone en blanc, car cela signifie, pour le lecteur, une absence de phénomènes alors qu'il n'en
est rien.
❑ Une légende
Elément essentiel de la carte, la légende définit les symboles employés sur la carte. Sans
elle, aucune compréhension n'est possible. De la rigueur de la légende dépend en grande
partie la rigueur de la carte.
Un échantillon de chaque figuré zonal doit figurer dans un rectangle appelé caisson*. A côté de chaqu
Pour les valeurs numériques (données quantitatives), les solutions de présentation sont nombreuses mais plus ou moins judicieuses.
Pour les valeurs non numériques (données qualitatives), les commentaires doivent être brefs et précis :
Pour les données numériques en implantation ponctuelle, on dessine les figurés correspondants en ordre croissant ou décroissant
□ La mise en page de la légende doit être adaptée à l'agencement de la carte.
La légende est le plus souvent placée en bas à droite de la carte mais aucune règle n'existe à ce sujet
de 50 à 150
Réseau 4
de 2000 à 10000 habitants de 150 à 500
de 10000 à 20000 habitants
plus de 500
de 20000 à 50000 habitants
5
de 50 000 à 100 000 habitants
Tourisme et loisirs
plus de 100 000 habitants B
Edifice religieux remarquable
6
Elevage 7 E Villes fortifiées
Plus de 90 ha de S.A.U. 8
1
Exhaustive: tous les signes utilisés par la carte sont répertoriés dans la légende.
2
Fidèle : les signes répertoriés doivent avoir les même formes, tailles, couleurs que sur la carte
(et vice-versa).
3
Clai : les signes et le texte sont alignés, le texte est bien écrit, précis et concis et il ne faut pas
hésiter à découper la légende en sous-parties.
4
Classée par type de figurés : si possible, on essaye de regrouper les figurés ponctuels
entre-eux, les figurés zonaux avec les figurés zonaux, etc.
5
Classée par type de phénomènes : on créé des groupements en mettant des titres
et des sous-titres.
6
Pour les figurés proportionnels, on les dessine tous si leur nombre sur la carte
est restreint. Sinon, on retient quelques figurés repères.
7
Les progressions de valeur doivent apparaître. On préfère des valeurs
rondes à des valeurs quelconques.
8
Les figurés zonaux sont dessinés dans des caissons (rectangles)
❑ Un titre
Egalement obligatoire, le titre expose dans le moins de mots possibles, le
contenu de la carte.
Le titre doit être immédiatement visible : souvent écrit en capitales, on peut aussi
jouer sur la graisse et la taille des lettres.
Les coordonnées (latitude et longitude) sont utiles pour les cartes à petite échelle, pour
certains thèmes (les climats par exemple) ou lorsque le territoire présenté est lointain
et/ou peu connu. Dans ce cas, il est intéressant de mentionner en lieu et place, des
coordonnées (souvent en dehors du cadre) voire le nom d'un lieu géographique célèbre
situé à la même latitude ou longitude que le territoire cartographié.
❑ La source
Indispensable pour les cartes statistiques, elle permet de vérifier l'origine de l'information,
sa validité et sa marge de confiance.
❑ La date
Elle est, quel que soit le type de carte, obligatoire. Sans date, on ne peut contrôler le degré
d'ancienneté de l'information, ce qui est capital pour l'information géographique en
perpétuelle évolution.
❑ La nomenclature
Carte 1 : passage d'une carte à lire à une carte à voir par correction des variables visuelles
La Giettaz en Aravis
ND de Bellecombe Hauteluce
N
Flumet St Nicolas la Chapelle
50 - 1 000
Héry
Jarrier Bessans
Val Thorens
Carte a St Colomban- des Villards Les Bottières Val Cenis La Giettaz en Aravis
La Toussuire Sollières Sardières
Orelle
Aussois Bramans
LeAlbiez
Les Karellis
St Sorlin d'Arves CorbierMontrond ND de Bellecombe
Flumet St Nicolas la Chapelle
St Jean d'Arves
La Norma
Valmeinier Valfréjus Hauteluce
Héry
La Rosière
ArcsLes
Les Coches Versants
- BourgSt du Soleil
Maurice
Arêches-Beaufort Montchavin Les Ste Foy Tarentaise
Plagne Peisey Vallandry Tignes
DoucyMontalbert Combelouvière
La Féclaz
Val d'Isère
Les Aillons
Brides-les-Bains
Bozel
Bonneval- sur-Arc
Les Menuires
Bessans
Jarrier
40 000 Sollières Sardières
St Colomban-Les Bottières Val Thorens
30 000 des Villards Le Corbier Val Cenis
Aussois
20 000 Orelle
Bramans
2 000 Valfréjus
500 Valmeinier
250
Valloire
Carte b
Les formats de
feuille
14,8
A5 29,7 A4 29,7
A3
21
21 42
118,8
A0
59,4 A2 59,4 A1
42 84,1 84,1
Le choix de la mise en page est le plus souvent guidé par la forme et la taille du
fond de carte. Elle influence évidemment la disposition des éléments et la
configuration générale de la carte. Il faut de toute manière éviter les vides sur la
page et rechercher un bon ordonnancement de l'ensemble, le plus souvent, selon
une diagonale.
N
N
Légende
Légende
A la française A l’italienne
Définir l’objectif
Usage interne ou externe ?
Préciser la cible Chercheurs,ingénieurs, techniciens ?
Elus ? Cartes conçues pour lecture rapide
Grand public ?Représentation épurée de l’information
Rechercher et collecter des données
Hiérarchiser et traiter les données
Conception
Agrandissement ? Réduction ?
Choisir le fond de carte Généralisation ?
Cartographie manuelle
cartographie par ordinateur
Reproduction et diffusion
En conclusion, il est indispensable d'avoir dès le départ, une vision globale du processus,
de la première phase de la conception à la dernière phase de la réalisation.
VIII
La mise en classes des séries statistiques x
Les individus (ou unités statistiques) sont les objets, les éléments observés. Ils
recouvrent des formes très diverses (personne, animal, objets inanimés) mais
puisque, dans le cadre de cet ouvrage, nous raisonnons sur une information
géographique, les individus sont des unités spatiales, c'est-à-dire des points où
ont été observés et mesurés des faits géographiques : parcelles, communes,
départements, régions, etc.
L'ensemble des individus (ou unités spatiales en géographie) constitue une
population.
Les attributs sont des valeurs (ou modalités) décrivant un individu ; chaque
individu pouvant être décrit par un ou plusieurs attributs.
La liste des attributs constitue une variable. Il est commun d'utiliser comme
synonyme de variable, le terme de caractère (J. Bertin dans son ouvrage
Sémiologie Graphique qualifie les attributs et individus de composantes d'une
information).
Un couple individu-attribut forme une observation.
Si un individu est décrit par plusieurs attributs, on obtient une liste de variables.
Variables
Le découpage en classes est un procédé qui vise à transformer une série statistique brute
en une série ordonnée divisée en classes. Cette opération est encore appelée discrétisation,
dans la mesure où elle consiste à rendre discrète, c'est-à-dire discontinue, une série
mesurée d'abord sur une échelle continue de valeurs.
Il est en effet impossible, d'un point de vue cartographique, de garder telle quelle une série
statistique, car cela reviendrait à cartographier toutes les valeurs, chose rendue
inconcevable par les règles de la perception visuelle qui exige, on le sait, visibilité et
clarté.
❑ Présentation des classes dans la légende
de 5 à 10 ou 5 à 10 ou 5 - 10 ou 5 à 10 ou [5 - 10[
de 10 à 15 10 à 15
10 à 15 10 - 15 [10 - 15[
□ A l'inverse, une valeur n'appartiendra qu'à une seule classe : il n'y aura pas de
recouvrement entre deux classes.
Par exemple : 0à5 0à5
5 à 15 NON 5 à 10 OUI
12 à 20 10 à 20
18 à 30 20 à 30
□ Enfin, les valeurs utilisées comme limites de classes devront être lues rapidement et
facilement mémorisées. On préférera donc les nombres entiers, le cas échéant arrondis
(50,2 □ 50 ou 2,9 □ 3) en évitant les décimales à plus d'un chiffre derrière la virgule ne
servant strictement à rien sinon à compliquer la lecture de la carte.
Où
xi = attributs avec i variant de 1 à
(xi) X = n N = nombre d'observations
❑ La variance (V)
N
La variance est la moyenne arithmétique des carrés des écarts à la moyenne.
(xi - x)² Où
xi = attributs avec i variant de 1 à
V= n N = nombre d'observations
N
❑ L’écart type ()
L'écart type est une mesure de la dispersion des valeurs par rapport à la moyenne
(valeur moyenne). Il correspond à la racine carrée de la variance. Plus l'écart-type
est élevé, plus les observations sont dispersées.
❑
= N ou = V N = nombre d'observations
❑ La médiane
La médiane est la valeur qui se trouve au centre d'un ensemble de nombres. Elle
partage la série en deux classes d'égal effectif. En d'autres termes, les valeurs
appartenant à la première moitié de l'ensemble ont une valeur inférieure à la
médiane tandis que celles appartenant à l'autre moitié ont une valeur supérieure à
la médiane.
D'une façon générale, on emploie la médiane comme valeur centrale pour
caractériser une distribution dissymétrique dont la valeur moyenne est peu
représentative.
Lors du calcul de la médiane, deux cas peuvent se présenter :
les observations ne sont pas groupées par classes.
Dans ce cas, le calcul de la médiane est simple : on ordonne la série et on
dénombre la moitié de l'effectif total N : la médiane correspond à l'élément
médian de la distribution.
Par exemple,
o si l'effectif est impair :
quand le nombre d'observations (N) est impair, la médiane existe dans la
série :
MEDIANE (1; 2; 3; 4; 5) égale 3.
MEDIANE (711; 851; 862; 912; 922) égale 862.
o Si l'effectif est pair :
quand le nombre d'observations (N) est pair, la médiane est la moyenne
des deux valeurs centrales :
MEDIANE (1; 2; 3; 4; 5; 6) égale 3,5, la moyenne de 3 et 4.
Les observations sont groupées par classes.
o On dénombre les effectifs par classes,
o on cumule les effectifs ni des classes,
o on divise par deux le nombre cumulé,
o on repère la classe qui possède l'élément médian,
la médiane est la moyenne des deux bornes de la classe.
L'exemple suivant mesure le produit des quatre taxes directes locales par région.
Produits des quatre taxes directes locales (en Nombre de régions Effectifs cumulés des régions
francs / habitant) ni
2888 - 3100 6 6
3100 - 3300 8 14
3300 - 3500 2 16
3500 - 3800 4 20
3800 - 4163 2 22
Source : Direction Générale des Impôts, Direction de la Comptabilité Publique
(1989)
On dénombre On cumule les
les effectifs effectifs.
Puisqu'il y a 22 régions, l'élément médian a le rang 11 (22/2). La valeur médiane se situe
donc dans la deuxième classe : entre 3100 et 3300 francs. La médiane est donc égale à
3200 francs.
Donc, la moitié des régions ont une fiscalité locale inférieure à 3200 francs par habitants.
- Notons que la moyenne et la médiane informent souvent de manière très incomplète sur
l'ordre de grandeur d'une série statistique. Par exemple, nous avons deux séries
statistiques :
Série 1 95 97 100 103 105
Série 2 50 75 100 125 150
Ces deux séries statistiques ont certes la même moyenne (x = 100) et la même médiane
(M=100) mais la seconde série est beaucoup plus dispersée.
D'où l'intérêt de l'écart-type qui permet de connaître la dispersion des deux séries :
pour la série 1 : = 4,1
pour la série 2 : = 39,5
e= maximum - minimum
Cette méthode consiste à réaliser des classes qui possèdent (si possible) le même
nombre d'individus. Faire des classes d'effectifs égaux signifie cependant que
l'on perde toute information relative à la forme statistique de la distribution.
La méthode est simple à appliquer :
o on divise le nombre d'observations (N) par le nombre de classes désiré
pour obtenir l'effectif de chaque classe.
o On détermine ensuite les limites de chaque classe en comptant le nombre des
unités géographiques dans la série ordonnée. Les limites de classes ainsi
constituées s'appellent des quantiles : quartiles lorsqu'on a quatre classes (la
médiane est alors une limite de classe) (n/4, 2n/4, 3n/4), quintiles s'il y en a cinq
(la médiane est alors incluse dans la classe centrale), ( n/5, 2n/5, 3n/5, 4n/5),
octiles pour huit classes (n/8, 2n/8... 7n/8), déciles pour dix classes (n/10, 2n/10,...
9n/10), etc.
ème
❑ 5 méthode : discrétisation standardisée
Cette méthode se réfère aux valeurs caractéristiques de la distribution - moyenne
et écart-type - très intéressantes lorsqu'il s'agit d'effectuer des comparaisons
entre cartes.
La moyenne est utilisée comme centre ou comme limite de classe et l'écart-
type pour calculer l'amplitude des classes. Les classes ont l'amplitude d'un
écart- type.
Si on choisit un nombre pair de classes, la moyenne apparaîtra comme borne de
classe. Si le nombre de classes est impair, elle sera centre de classe.
Cette méthode est sans doute la plus performante de toutes les méthodes de
discrétisation et est la plus employée en cartographie. Elle présente deux
avantages majeurs :
o elle produit des classes d'amplitude égale dont la mémorisation est facile et la
logique de construction accessible même au lecteur non averti.
o Elle a le gros avantage de permettre la comparaison entre cartes (construites
évidemment selon la même méthode et avec le même nombre de classes).
La manière de procéder est la suivante :
Pour 3 classes :
Minimum
X -1 X X +1 Maximum
2 2
Pour 4 classes :
X- X
Minimum X+ Maximum
Pour 5 classes : X -3 X -1 X X +1 3
Minimum 2 2 2 X +2 Maximum
Pour 6 classes :
X
Minimum
X- 2 X- X+ X+2 Maximum
et ainsi de suite...
Conseils pour la discrétisation standardisée
□ La discrétisation standardisée et d'autant plus fiable que la distribution statistique est
normale (gaussienne).
□ Les bornes de classes inscrites en légende doivent apparaître clairement (en chiffre)
et non pas sous la forme « moyenne plus un écart-type ».
□ Par contre, il est toujours intéressant de faire figurer en légende la moyenne et
l'écart- type qui donneront au lecteur une information quant à l'ordre de grandeur et à la
dispersion de la distribution.
ème
❑
6 méthode : discrétisation selon le relief de l’histogramme
Démarche
o On dresse un diagramme de type histogramme (diagramme en bâtons) sur
lequel sont rangées toutes les valeurs de la distribution statistique. On
représente les individus en abscisse et les valeurs en ordonnée.
o On effectue visuellement le découpage là où la série présente des sauts (ou
seuils, ou paliers) de valeur.
La méthode graphique est une méthode simple et permet d'individualiser
rapidement chaque classe. Toutefois, elle présente quelques inconvénients qui la
rendent dans bien des cas, peu pertinente.
o En effet, les intervalles sont rarement distribués de telle manière à ce que les
classes soient équilibrées. Le plus souvent, on est obligé de corriger cette
méthode en réintroduisant d'autres coupures pour subdiviser une classe trop
grande ou au contraire en regroupant des valeurs isolées qui engendreraient
trop de classes peu représentées sur la carte.
14,8 - 17,3
15,2 - 16,4
17,3 - 19,8
16,4 - 17,9
19,8 -22,3
17,9 -20,5
22,3 - 24,7
20,5 - 24,7
discrétisation en classes d'amplitude discrétisation selon les moyennes
égale
Classe vide! emboîtées
Méthode non pertinente
20
14,8 - 16 15
16 - 18 10
18 -20
5
20 - 24,7
0
Les cartes d'analyse (ou cartes analytiques) sont des cartes à un thème : elles représentent
l'extension et la répartition d'un phénomène donné dans le but de préciser ses rapports
avec l'espace géographique. La variété des cartes d'analyse résulte de la diversité des
thèmes cartographiables (climat, milieu naturel, risques naturels, agriculture, urbanisme,
démographie...) qui n'ont en vérité que les limites de l'activité humaine.
On distingue ici les cartes d'analyse selon leur mode de construction basé sur les trois
signes élémentaires du langage cartographique que sont le point, la ligne et la surface
engendrant respectivement les figurés ponctuels, les figurés linéaires et les figurés zonaux.
On différencie ainsi sept types de cartes d'analyse : chacun présente, outre une
construction, des finalités spécifiques.
Les cartes en points,
les cartes en proportions,
Cartes d’analyse réalisées à partir de figurés
les cartes en diagrammes,
les cartes en symboles,
20 40 80 20 40 80 20 40 80 20 40 80
Gain
Perte
-+
Bilan des migrations à l’intérieur de chaque département de Midi-Pyrénées (1982 - 1990) Source : Insee 1994
De trop petits figurés proportionnels rendent difficile la perception et la différenciation des proportions (a.). A l’inverse, de trop grands figurés
proportionnels nuisent à la clarté de la carte, car ils se chevauchent et occultent le fond de carte (c.). Seule la figure b. garantit une bonne lisibilité.
❑ Réalisation graphique
Concrètement, il faut choisir le bon diagramme en fonction de l'objectif de la carte,
des données à notre disposition et de l'information à visualiser.
Pour exprimer une répartition
ABCD
Quantités (valeurs absolues ou pourcentages)
E
ABCDE
Etendue de la variable
secteurs. Il peut contenir plusieurs séries de données mais les proportions sont
plus difficilement lisibles.
Diagrammes en secteurs
Donnée 1
Donnée 1
Donnée 512 %
Donnée 5 12 %
22 %
22 %
Donnée 2 20 %
Donnée 4 31 % 15 % Donnée 4 Donnée 2
31 %
15 % 15 % 31 %
Donnée 3 12 % 22 %
20 % Donnée 3
20 %
nom du noeud.
2
Réseau urbain : ensemble, généralement hiérarchisé, de villes d'importance variable unies par des liens d'ordre économique, administratif, culturel, etc.
NON
OUI
Les apports récents de l'informatique, des statistiques et de la conquête spatiale ont donné
à la carte de nouveaux visages. Leur lecture et leur utilisation s'avèrent généralement
passionnantes mais leur conception et leur réalisation sont encore réservées à des
spécialistes (ingénieurs, géographes, statisticiens, démographes, ingénieurs cartographes,
etc.) car la maîtrise de techniques et de matériels très pointus est indispensable.
Toutefois, une description même brève s'impose, car ces « nouvelles cartes » se répandent
de plus en plus dans le monde des cartes thématiques. De plus, les fonctionnalités de Cartes
& Données (notamment des versions Médium et Plus) font que ces cartes soient sinon
réalisables, au moins utilisables par les cartographes occasionnels.
Carte du territoire On applique une grille sur le territoire et on procède au dénombrement desles
On représente objets à cartographier
relations dans
(relations de chaque carreau
différence, de proportionnalité, d’ordre) entre l
Les cartes en carroyage, tout comme les cartes lissées, se libèrent des
circonscriptions de base. Cela aboutit à une neutralité du découpage
particulièrement intéressante en ce qui concerne les données naturelles pour
lesquelles les limites administratives sont totalement artificielles. De plus, le
découpage en carreaux présente des qualités de stabilité spatiale et temporelle
que n'ont pas les zones administratives. En outre, l'expression cartographique est
très simple lorsque l'on utilise la cartographie par ordinateur. Enfin, l'égalité des
superficies des carreaux permet des comparaisons fiables et d'appliquer des tests
statistiques non tronqués par l'hétérogénéité des circonscriptions de base.
Toutefois, l'application d'une grille sur un territoire est un acte artificiel : un
léger déplacement de la grille conduit à une variation parfois importante des
comptages. Le problème majeur est le choix de la taille du carreau : plus les
carreaux sont petits, plus l'information est précise mais l'analyse est plus
difficile à réaliser. Le coût de l'information géographique augmente en même
temps que le pas du carreau (un carré de 10 km de côté a un pas de 10 km)
diminue.
Les recensements des pays scandinaves et anglo-saxons sont accomplis selon le
procédé du carroyage. En France, cette méthode reste encore confidentielle. Une
partie du prochain recensement effectué par l'INSEE utilisera vraisemblablement
le procédé du carroyage.
Les cartes en carroyage, ainsi que les techniques cartographiques qui en
découlent (lissage par exemple) sont parfaitement adaptées à la cartographie par
ordinateur). Elles exigent un recueil des données très rigoureux et un maniement
expérimenté des statistiques et de l'informatique. Un apprentissage spécifique est
donc nécessaire.
2) Les anamorphoses
❑ Les anamorphoses sont des cartes dont les unités spatiales ont été déformées afin de
traduire graphiquement un phénomène quantitatif dont la dimension spatiale
n'apparaît plus. Ces cartes sont conçues de telle façon à ce que la forme originelle
de l'espace étudié ne soit pas méconnaissable : le concepteur fixe ainsi un « seuil de
reconnaissance ». Les anamorphoses sont élaborées de trois manières :
les unités spatiales (pays, régions, carreaux, etc.) sont transformées en polygones
(généralement des rectangles ou des formes rectangulaires) dont la surface est
proportionnelle à une quantité (population, Produit Intérieur Brut par exemple)
qui leur a été attribuée. Les rectangles doivent rappeler la forme et surtout
respecter la disposition des unités spatiales originelles : ces anamorphoses sont
appelées « anamorphoses simples ».