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ECOLOGIE Synthese LG

Ce document présente une synthèse sur l'écologie. Il aborde différents sujets liés à l'écosphère comme sa différenciation temporelle, structurelle et fonctionnelle. Le document détaille également des notions d'autoécologie, de démoécologie et de synécologie.

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ECOLOGIE Synthese LG

Ce document présente une synthèse sur l'écologie. Il aborde différents sujets liés à l'écosphère comme sa différenciation temporelle, structurelle et fonctionnelle. Le document détaille également des notions d'autoécologie, de démoécologie et de synécologie.

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ECOLOGIE Synthèse

Cours de Madame Furlan


2022-2023
__________________________________________________

Asca2036 Ecologie
Louis GERARD
Table des matières
I. Introduction ...................................................................................................... 3
II. Présentation générale de l'écosphère .............................................................. 4
2.1. Différenciation temporelle de l'écosphère ................................................. 4
2.1.1. Condition de l'apparition de la vie sur terre ........................................ 4
2.1.2. Géogenèse et évolution de la lithosphère ........................................... 5
2.1.3. Pneumatogénèse et évolution de l'atmosphère .................................. 6
2.1.4. Hydrogenèse et évolution de l'hydrosphère ........................................ 7
2.1.5. Biogenèse et évolution de la biosphère .............................................. 8
2.2. Différenciation structurelle de l'écosphère ................................................ 8
2.2.1. Lithosphère.......................................................................................... 9
2.2.2. Hydrosphère ........................................................................................ 9
2.2.3. Atmosphère ......................................................................................... 9
2.3. Différenciation fonctionnelle de l'écosphère............................................ 10
2.3.1. Les grands cycles biogéochimiques .................................................. 10
2.3.2. Cycles C.H.O.N.P.S............................................................................. 13
2.3.3. Le concept d'écosystème .................................................................. 25
III. AUTOECOLOGIE .......................................................................................... 32
3.1. Les facteurs écologiques ......................................................................... 32
3.1.1. Notion de facteur............................................................................... 32
3.1.2. Classification des facteurs écologiques ............................................. 32
3.1.3. Influence des facteurs écologiques sur les êtres vivants .................. 33
3.1.4. Adaptation des êtres vivants aux facteurs écologiques .................... 36
IV. DEMOECOLOGIE ............................................................................................. 37
4.1. Modèle de croissance d'une population ................................................... 37
4.2. Dynamique des populations .................................................................... 41
V. Synécologie .................................................................................................... 45
5.1. Définition d'une communauté ................................................................. 45
5.2. Variation temporelle d'une communauté ................................................ 46
5.2.1. Exemple 1, terrestre:......................................................................... 46
5.2.2. Exemple 2, aquatique: ...................................................................... 47
5.2.3. Notion de Climax: .............................................................................. 48
5.3. Stabilité des communautés ..................................................................... 48
5.4. Résiliences des communautés ................................................................. 48
5.5. La forêt n'est pas toujours le climax ........................................................ 49
5.6. Désavantage de la connectivité des écosystèmes .................................. 50

2
I. INTRODUCTION

"Par écologie, nous entendons la totalité de la science des relations des


organismes avec leur environnement" (Haeckel). Cela signifie donc en lien avec
l'environnement mais aussi des liens entre espèces ou au sein d'une même espèce.
Etymologie "Oikos" = maisons, habitat. Logos = science
En 1893 l'écologie va devenir une partie fondamentale de la biologie avec la
morphologie et la physiologie. C'est une science qui regroupe beaucoup d'autres
sciences pour comprendre son fonctionnement. Il faut aussi tenir en compte
l'impact de l'homme.
Niveau d'étude de l'écologie
➢ AUTOECOLOGIE: A l'échelle de l'individu. Par exemple on prend une plante
herbacée et on regarde comment elle est influencée par l'environnement et
UNIQUEMENT l'environnement, c'est-à-dire pas vis-à-vis d'autres espèces.
Donc ensoleillement, pédologie, hygrométrie, texture du sol, pH… C'est le
niveau de base, assez simple.
➢ DEMOECOLOGIE: A l'échelle de la population. Population = ensemble
d'individus de la même espèce sur un territoire géographique déterminé et
séparé des autres populations de cette espèce. Pour reprendre l'objet
d'étude précédent, c'est comme si on regardait plus une plante herbacée
mais bien tout le pré que l'espèce considérée compose (uniquement avec
cette espèce seule). On aura donc ici plus de compétition pour la lumière,
les nutriments du sol… On aura aussi forcément de la reproduction.
(Remarque on peut avoir des reproductions sur des espèces différentes =
HYBRIDATION, cette descendance sera par contre infertile). Peut aussi avoir
des relations de hiérarchie dans une meute de loups par exemple.
➢ SYNECOLOGIE: A l'échelle de l'écosystème ou plus largement de
l'écosphère. On étudie ici les communautés, c’est-à-dire l'ensemble des
populations toutes échelles confondues occupant un même "milieu".

Déroulement du cours et examen:


• Il y aura des TP pour illustrer le cours théorique Travaux pratiques en
extérieur, conseille de s'habiller chaudement et d'éventuellement prendre
des bottes / k-way.
• Examen écrit, d'office il y aura des définitions, conseille de faire un glossaire,
peut par exemple être fait en fonction des mots en gras et certains gros
titres de cette synthèse. L'examen porte uniquement sur le cours théorique
et non sur les TP.
Sommaire des grands chapitres du cours:
➢ Présentation générale de l'écosphère
➢ Autoécologie
➢ Démoécologie
➢ Synécologie

3
II. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE
L'ÉCOSPHÈRE

Sommaire:
Différenciation temporelle de l'écosphère
➢ Conditions de l'apparition de la vie sur terre
➢ Géogénèse et évolution de la lithosphère
➢ Pneumatogénèse et évolution de l'atmosphère
➢ Hydrogénèse et évolution de l'hydrosphère
➢ Biogénèse et évolution de la biosphère
Différenciation structurelle de l'écosphère
Différenciation fonctionnelle de l'écosphère
➢ Les grands cycles biogéochimiques
➢ Le concept d'écosystème

2.1. Différenciation temporelle de l'écosphère

2.1.1. Condition de l'apparition de la vie sur terre

Pour avoir de la vie il faut de l'eau, sous forme liquide. L'eau est liquide sur terre
par la distance par rapport au soleil. Changer cette distance de 5% suffirait à ne
plus avoir de l'eau liquide à la surface de la terre. De plus il faut une étoile pour
apporter de l'énergie à la planète, dans notre cas le soleil évidemment. Il faut aussi
que la planète soit "solide" c’est-à-dire tellurique, et non une planète composée
uniquement de gaz. Il faut que la masse de l'étoile aussi soit propice car elle va
conditionner la durée de vie de cette étoile. Notre soleil à 5 milliards d'années, et
on est à peu près à la moitié de sa durée de vie. Plus une étoile est grosse (dans
le sens lourde) plus sa durée de vie est courte. Si le soleil était 1,5x plus gros sa
durée de vie n'aurait été que de 3 GA, donc nous n'aurions pas vu le jour. De plus
si le soleil était plus gros, sa force gravitationnelle aurait été plus grande. La force
de gravité c'est l'addition de la force gravitationnelle et de la rotation (donc force
centrifuge). Si cette force était plus grande, l'atmosphère serait beaucoup plus
dense car plus attirée vers le centre de la terre. Comme la vitesse de rotation
impact la gravité, il faut aussi que cette vitesse soit propice pour maintenir une
gravité propice. La photopériode ou la terre reçoit de la lumière du soleil de par
son axe de rotation est aussi est importante, cela régit le jour et la nuit. De plus la
distance de rotation de la terre autour du soleil est importante aussi et régit (pour
notre latitude) les saisons. Bref tous des éléments qui sont favorables à l'apparition
de la vie.

4
Quelques chiffres à titre d'exemple à ne pas connaître: On estime à 500 millions
d'étoiles qui répondraient aux conditions cités précédemment, parmi ces étoiles
1% présenteraient des planètes favorable. Ces chiffres sont valables uniquement
pour la voie lactée, notre galaxie. Or il existe beaucoup plus d'autres galaxies.

2.1.2. Géogenèse et évolution de la lithosphère

La terre a 4,566 GA. Il y aurait


eu un impact sur la terre et un
morceau se serait détaché
pour former la lune. Il y a une
différenciation chimique des
composant et les composants
lourds ont migré vers le
centre de la terre.
Principalement le nickel et le
fer "NiFe" pour former le
noyau. Au-dessus du
manteau, on a les croûtes.
Ces croûtes sont celles qui
bougent sur le manteau et
forment les plaques
tectoniques. Sur les croûtes
on retrouve des couches
sédimentaires. On a le sable,
le limon, l'argile. Le sable
quand il durcit devient du grès, l'argile devient du schiste. Le calcaire aussi très
présent chez nous. Ce sont des roches sédimentaires. Les roches sédimentaires
peuvent être transformées on parlera de roches métamorphiques.

La lithosphère est formée de la croûte et des couches sédimentaires. Cela


comprend ce qu'on appelle communément le sol. Le sol est formé de la
dégradation de la roche mère, plus des éléments extérieurs, et aussi de la matière
organique.

A la base on avait un tout premier mégacontinent "Rodinia". Bien plus tard on aura
aussi la Pangée. Pour au final formé les continents qu'on connait aujourd'hui. Ceux-
ci sont assez stable pour le moment. A l'apparition de la Pangée, les mammifères
existaient déjà. Par la suite les continents se sont séparés et ont supprimé toute
une possibilité d'échanges → cela a aussi amené de la spéciation, en l'occurrence
de la spéciation allopatrique c’est-à-dire un séparation géographique qui amène
les espèces à se distinguer pour au final aboutir à deux espèces différentes.

5
2.1.3. Pneumatogénèse et évolution de l'atmosphère

L'atmosphère primordiale de la terre était très réductrice, sans oxygène. Très peu
propice à l'apparition de la vie

Gaz en moindre
Gaz très présents Gaz très rares
concentration

CO2 H2O O2

CH4 CO

N2 H2S

H2

Ensuite il y a l'atmosphère secondaire, important effet de serre. On estime à plus


de 40° la température moyenne à ce moment-là.

Gaz en moindre
Gaz très présents Gaz très rares
concentration

CO2 SO2 H2S

CH4 NH3 H2

N2 Ar O2

Aujourd'hui on est à l'atmosphère tertiaire. Formée il y a environ 2 GA.

Gaz en moindre
Gaz très présents Gaz très rares
concentration

N2 (78%) Ar (0,93%) O3

O2 (21%) CO2 (0,041%) CH4 , NxOy

H2O SO2 , NH3

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On a aussi aujourd'hui les particules fines qui posent problème, car elles entrent
profondément dans notre système respiratoire. Cependant ce ne sont pas des gaz.
C'est le développement de la vie qui a amené l'apparition massive d'oxygène. Les
cyanobactéries notamment. L'oxygène a d'abord été consommé massivement
pour l'oxydation du Fer. C'est ensuite avec l'apparition des pluricellulaires que
l'oxygène s'est stabilisé de par le développement massif de la photosynthèse.

2.1.4. Hydrogenèse et évolution de l'hydrosphère

Formation de l'océan il y 4 GA par condensation de la vapeur d'eau atmosphérique.


Issu aussi du cycle de l'eau.

Plusieurs facteurs conditionnent l'infiltration de l'eau. Le relief, la couverture


végétale du sol (réduction effet Splash) , la porosité du sol, le ruissellement peut
emporter des nutriments et éroder le sol.

7
2.1.5. Biogenèse et évolution de la biosphère

Expérience de Miller et Urey (1953). En partant de


la composition de l'atmosphère secondaire, en
ajoutant de l'énergie et de la chaleur, on obtient des
acides organiques ainsi que des acides aminés. Soit
des molécules essentielles au développement du
vivant, c'est la Soupe primordiale.
Les premiers êtres vivants sont apparus il y a 3,5
GA. Comment connait-on la datation? Objet vivant
le plus vieux trouvé avait 3,3 GA. A l'époque
évidemment ce sont des procaryotes. Il y a 2,5GA,
on commence à retrouver des Eucaryotes
unicellulaires (Algues, protozaires,
protochampignons, protolichens). Il y a 1,2 GA, c'est l'apparition des Eucaryotes
pluricellulaires, ils sont pour la plupart photosynthétiques. Dans la stratosphère, il
y a à ce moment beaucoup d'ozone (O3), la couche d'ozone. L'ozone sous l'action
des UV (230nm < UV < 360nm) devient O2 + O. Permet la disponibilité en oxygène.
Avant les organismes restaient dans l'eau pour se protéger des UV mais avec
l'apparition de l'oxygène les organismes vont sortir de l'eau et l'utiliser dans la
respiration.

2.2. Différenciation structurelle de l'écosphère

Biosphère: La ou la vie est possible en permanence. Les zones parabiosphériques


sont les zones qui n'hébergent pas la vie mais qui créent les conditions favorables.
Pour permettre la vie, il faut un organisme originel à la base de la chaine
alimentaire. Souvent ces organismes sont phototrophes. Il faut aussi de l'eau à
l'état liquide. Si ces 3 conditions sont réunies en permanence, le milieu est une
biosphère.

8
2.2.1. Lithosphère

La limite inférieure de la lithosphère est très basse (vers le centre de la terre). La


limite supérieure elle est l'Everest. Cependant les limites de la biosphère sont plus
réduites. A cette hauteur ce ne sont plus que des plantes très adaptées souvent
succulentes, puis énormément de mousses qui utilisent plutôt la vapeur d'eau et
les pluies car elles n'ont pas de systèmes racinaires. Il est cependant très dur de
donner la limite parabiopshérique de la lithosphère.

2.2.2. Hydrosphère

La limite inférieure est -11.000m avec la fosse des Mariannes. Des organismes y
vivent mais cependant la vie n'est possible que grâce à la sédimentation des
niveaux supérieurs. Il a donc fallu la lumière plus haute qui a permis la vie pour la
faire comme percoler plus bas. Les premiers rayons à s'arrêter dans l'eau sont les
infrarouges ils pénètrent peu profondément. Le visible pénètre un peu plus loin, on
estime que dans une eau parfaitement limpide la lumière pénètre jusque -50m.
C'est ce qu'on va considérer comme limite inférieur de la biosphère au sein de
l'hydrosphère. Ensuite il y a les U.V qui eux pénètrent encore un peu plus bas.

2.2.3. Atmosphère

L'atmosphère ne fait pas partie de la biosphère à proprement parler. Dans la


troposphère (première couche atm) c'est là que se passe tous les phénomènes
météorologiques. La stratosphère et la troposphère sont des zones
parabiosphériques qui ne sont donc pas de la biosphère.

Ecosphère = Biosphère + zones


parabiosphériques

Si on additionne la biosphère et les zones parabiosphériques ça nous donne


l'écosphère. 95% de la vie est contenue entre -50m et +3000m

9
2.3. Différenciation fonctionnelle de l'écosphère

2.3.1. Les grands cycles biogéochimiques

Cycle de la matière
organique/inorganique

Flux de matière alternativement minérale (=


inorganique) et organique avec les flux
d'énergie entre l'atmosphère, la lithosphère
et l'hydrosphère. Se fait aussi grâce à
l'activité des autotrophes et les
hétérotrophes.

A noter que la respiration peut être anaérobie


en utilisant comme accepteurs d'électrons les
nitrates ou tout autre substance autre que le
dioxygène (souvent ions nitrates, ions
sulfates, dioxyde de carbone dans le cas des
archées méthanogènes). La respiration
anaérobie est un mécanisme dans lequel des
électrons passent sur une chaîne de
transporteurs dont l'accepteur final est une
substance minérale autre que le dioxygène,
contrairement à une respiration aérobie où
l'accepteur final est du dioxygène.

Structures trophiques

On a donc différents niveaux trophiques. Groupés en deux grandes catégories en


fonction de l'origine du carbone constitutionnel, soit minérale pour les autotrophes
soit organique pour les hétérotrophes. Les deux catégories sont détaillées sur les
deux pages suivantes.

10
AUTOTROPHES

Les autotrophes sont souvent qualifiés de producteurs car ils tirent leur carbone
d'une source minérale, contrairement aux hétérotrophes qui tirent le carbone sous
forme organique. L'énergie nécessaire peut soit venir de la lumière pour les
Photoautotrophes soit directement de la chimie pour les Chimioautotrophes. Ils
sont à la base de toutes les chaines alimentaires.

Photoautotrophes

La source d'énergie est la lumière. Souvent le composant minérale de base est le


CO2 qui sera synthétisé en hydrate de carbone ( CH2O ). Avec production d'oxygène
on y retrouve les végétaux et les cyanobactéries, qui utilisent donc la
photosynthèse pour produire du glucose (dans la majorité des cas). Sans
production d'oxygène on peut citer certaines bactéries dont les bactéries pourpres.
Qui combinent du CO2 et du H2S pour former un glucide, de l'eau et du soufre. C'est
donc une photosynthèse anoxygénique, qui ne produit pas d'oxygène. Pour rappel
la lumière est la source d'énergie dans les deux cas, que la photosynthèse soit
oxygénique ou anoxygénique.

Photosynthèse anoxygénique

Photosynthèse oxygénique

Chimioautotrophes
Ils tirent leur énergie d'une réaction chimique pour synthétiser des hydrates de
carbone ( CH2O ) ou du méthane (cfr méthanogènes). Ce sont souvent des
procaryotes. On y distingue deux sous-groupe les chimioautolithotrophes et les
chimioautoorganotrophes.
➢ Les Chimioautolithotrophes tirent l'énergie en oxydant des substances
inorganiques. Soit en présence d'oxygène. Soit en absence d'oxygène.

➢ Les Chimioautoorganotrophes qui tirent leur énergie de l'oxydation de


substances organiques. Attention bien à noter que c'est leur énergie qu'ils
tirent de substance organique pas la source de carbone constitutionnelle qui
elle est bien minérale! (Sinon ils seraient des hétérotrophes).

11
HETEROTROPHES

Les hétérotrophes sont consommateurs, c’est-à-dire qu'ils prélèvent directement


de la matière organique. Les hétérotrophes peuvent être classés en 3 groupes en
fonction de sous quelle forme ils prélèvent la matière organique: les
consommateurs, les détritivores et les décomposeurs.

Consommateurs

Ils utilisent de la matière organique "vivante". Ce sont les herbivores, les


carnivores, les parasites. Ils occupent une place dans la chaine alimentaire
variable, ou non. Dans les premiers consommateurs on a les herbivores forcément.
Avant ça on a bien sûr un autotrophe pour arriver à de la matière organique, car
sans eux, on aurait que la matière minérale. Mais on pourrait penser à des µO
comme des virus ou des bactéries à la base de la chaine. On a aussi les carnivores
et les omnivores dont la place est assez variable dans la chaine alimentaire.

Détritivores
Eux, utilisent de la matière organique "fraichement morte". Ils assurent les
premières étapes de la transformation de la matière organique. Comme pour les
consommateurs, la place dans la chaine alimentaire est variable. Par exemple un
vautour peut aussi bien manger une carcasse d'un herbivore que d'un carnivore,
or ceux-ci n'ont pas la même place dans la chaine alimentaire, donc cela dépend
de ce que le vautour trouve. Au sein des détritivores, on distingues 4 groupes: les
nécrophages, les coprophages, les saprophages, et les géophages.
➢ Nécrophages, ils se nourrissent de cadavres.
➢ Coprophages, qui se nourrissent d'excréments.
➢ Saprophages, qui se nourrissent de détritus de végétaux.
➢ Géophages, qui se nourrissent de la matière organique contenue dans le sol
qu'ils ingèrent directement.
Ce sont les détritivores qui vont commencer la décomposition en réduisant la taille
de l'organisme mort. Par exemple des mouches qui pondent sur les cadavres, ou
le nécrophore, le vautour (et tous les charognards en vrai). On parle de matière
vivante morte mais ici il y a une notion de temps en plus. On mange aussi des
organismes morts mais "fraichement mort", ce qui n'est pas forcément le cas des
décomposeurs. Nécrophage comprend les hyènes mais à mettre en parenthèse car
pas forcément, elles sont aussi carnivores (donc consommatrices), cet exemple
montre que ces rôles peuvent varier. Les mouches ne sont pas nécrophages ce
sont les larves qu'elles pondent.

Décomposeurs
Ils utilisent la matière organique dégradée, simple. Ils assurent la deuxième étape
de la transformation de la matière organique jusqu'à la minéralisation. Ils
terminent le cycle en quelque sorte. Ce sont tous des microorganismes. En
présence de O2 respiration aérobie, sans O2 fermentation ou respiration anaérobie
(ou l'accepteur final d'électron n'est pas le dioxygène).

12
Exemple de Géophages
Exemple de Nécrophages

Exemples de Coprophages Exemple de Saprophages

2.3.2. Cycles C.H.O.N.P.S


inspiré de la synthèse "Cycles" de Roiné – Delépine Elisa 2020-2021

Ce sont les cycles des principaux éléments constitutifs. Lors de ce cours on ne


s'intéressera qu'au carbone, à l'azote et au phosphore.

Le cycle du carbone

Avec oxygène

➢ Les autotrophes: Réalisent la photosynthèse oxygénique (cyanobactéries et


végétaux). C’est-à-dire transformation du CO2 en CH2O grâce à l'énergie
fournie par la lumière. Pour rappel la réaction de la photosynthèse
oxygénique a pour équation:

6CO2 + 6H2O → C6H12O6 + 6O2

➢ Les chimioautotrophes: Transforment le CO2 en CH2O à partir de l'oxydation


des substances organiques ou minérales. Par exemple les bactéries
nitrifiantes (Nitromonas). La nitrification est le passage de
NH4 -> NO2 -> NO3 . La réaction ici est en un exemple (pas le seul type
+ - -

de réaction):
2CO2 + NH4+ → 2CH2O + NO2-

13
➢ Réaction inverse: Transformation de CH2O
vers CO2. C'est la respiration aérobie.
Effectuée par les végétaux, les mycètes,
les protistes, certains procaryotes, et
évidemment les animaux (dont l'homme).
On a le même principe pour la combustion
de MO fossile qui libère du CO2.

2CH2O + O2 → CO2 + H2O

Sans oxygène

➢ Les autotrophes: Réalisent la photosynthèse anoxygénique, effectuée par


les bactéries pourpres. Transformation du CO2 en CH2O à partir de la
lumière. Dans ce cas le cycle du carbone est lié au cycle du soufre.

CO2 + H2S → CH2O + 2S + 2H2O

➢ Les chimiotrophes: Transforment du CO2 en CH2O à partir de l'oxydation de


substances organiques ou minérales. Ici réalisé par les méthanogènes
comme suit:

CO2 + 4H2 → CH4 + 2H2O

14
➢ Réaction inverse: Transformation du CH2O en CO2. Soit par respiration
anaérobie, réalisé par des bactéries par ex: Pseudomonas qui fait de
dénitrification (cycle du N) ou Désulfovibrio qui fait passer les sulfates en
sulfites (cycle du S). Dans les deux cas les réactions rejettent des H+ ce qui
a pour conséquence d'acidifier le milieu.

CH2O + NO3- → CO2 + NO2- + 2H+ Dénitrification:

CH2O + SO42- → CO2 + SO32- + 2H+ NO3- -> NO2- -> NO -> N2O -> N2

Soit par fermentation réalisée par des levures ou des procaryotes, par
exemple fermentation alcoolique, fermentation lactique, (fermentation
acétique, propionique, malolactique…). On fractionne le sucre organique en
un alcool organique a moins de carbone, on peut la qualifier de
minéralisation partielle. Ex fermentation alcoolique:

C6H12O6 → 2C2H5OH + 2CO2

Cas particuliers

Dans le cas du cycle du carbone il existe deux autres mécanismes


important: la méthanisation et la fossilisation.
La méthanisation est réalisée par des archées méthanogènes. Comme
le (CH2O)n peut être une molécule complexe, il doit d'abord être
hydrolysé en monosaccharides. Ce monosaccharide est ensuite
transformé en alcool, c'est l'acidogénèse car un acide est produit en
même temps, s'en suit l'acétogenèse c’est-à-dire la production d'un
CH3COOH (accompagné de H, et de CO2). Enfin arrive la
méthanogenèse qui à partir du CH3COOH va produire du CH4 et de
l'H2O en recombinant le CO2 et le H produit précédemment.

15
La fossilisation se réalise à pression et température très élevée. La MO
ne se dégrade pas et se transforme en Kérogène ( /!\ différent du
Kérosène des avions), c'est une substance solide préalable à la
formation de combustibles fossiles (gaz, charbon, pétrole). Le gaz est
produit par méthanogenèse, en fonction de la température et de la
pression on a soit du charbon ou du pétrole si celles-ci sont trop
importantes. Le charbon peut avoir différentes teneurs en C: tourbe
(50%), lignite (70-75%), houille (80%), anthracite (90-95%), graphite
(100%). Leur différentes teneur en carbone leur confèrent un pouvoir
calorifique différent: graphite > tourbe.

Dans l'eau

Le CO2 est soluble dans l’eau, température, pression


et acidité jouent sur la solubilité et sur les formes sous
lequel on peut le retrouver. Il peut être sous forme
d’ion carbonate (CO32-), d’ion hydrogénocarbonate
(HCO3-), ou de dihydrogénocarbonate (H2CO3). Le plus
intéressant pour les être-vivant dans l’eau est CO32- car
il se lie avec le Ca2+ pour donner CaCO3 (carbonate
de calcium) utilisé pour la formation de coquilles, exosquelettes et coraux. Le
CaCO3 peut être insoluble en fonction du pH, il précipite dans le fond et forme de
la roche calcaire avec la pression, c'est la diagénèse (formation de roche sur base
de la sédimentation). On peut calciner le CaCO3 pour obtenir du CaO (oxyde de
calcium appelé communément "chaux") et du CO2.

16
Cycle de l'azote

Avec oxygène

Le N2 minérale comme
atmosphérique est fixé par des
bactéries. Souvent ce sont des
bactéries symbiotiques avec les
racines des Fabaceae
(légumineuses), ces bactéries
sont du groupe Rhizobium ou
encore du genre Frankia.
Certaines cyanobactéries fixent
aussi l'azote. Jusqu'à présent
aucun organisme non procaryote
capable de fixer de l'azote n'a été
trouvé. En réalité la symbiose
produit du NH3 (ammoniac). Cet
NH3 sera ensuite transformé en
NH4+ une fois solubilisé. Le NH4+
est lui assimilables par les µO qui
pourront l'utiliser pour faire de
l'azote organique.

N2 + 2CH2O + 2H2O → 2NH4+ + 2CO2

Elles n’en utilisent cependant pas la totalité et une partie pourra donc être
transformée en nitrite puis en nitrate par la nitritation et la nitratation (nitritation
+ nitratation = nitrification). La nitritation est réalisée par Nitrosomonas et la
nitratation par Nitrobacter par l’intermédiaire de l’O avec les deux équation
suivantes:

NH4+ + 2O2 → NO2- + 2H2O

NO2-+ ½ O2 → NO3-

NO3- est la forme assimilable par les végétaux pour le combiner dans les AA (acides
aminés) et ensuite dans les protéines. Comme on voit sur le schéma, lorsque le
nitrate est en excès, il va subir un lessivage (car très soluble dans l'eau) et il sera
transporté vers les eaux de surfaces ou les eaux souterraines. Les protéines des
végétaux contenant donc potentiellement du N, vont ensuite être consommées par
les herbivores qui s'en serviront à leur tour pour produire des protéines animales.
Ces animaux vont faire des excréments et des digestats chargés en azote
organique. Celui-ci a besoin d'être dégradé, c'est la phase inverse,
l'ammonification.

17
Lors de l'ammonification le N
organique est dégradé en
NH4+, tout d'abord les
molécules complexes
(protéines/polymères) sont
décomposées par hydrolyse,
on obtient alors des AA, des
amines, de l'urée… Ces
composés vont perdre 2 ions
H+ et avec l'action d'une
molécule d'eau, l'oxygène de
celle-ci va remplacer le NH et
ce NH peut combiner avec 2H+ pour former du NH4+, il y a alors au final libération
de H+ ce qui va acidifier le milieu. La dégradation de la MO s'accompagne donc
d'une acidification naturelle des sols. Ce NH4+ peut lui ensuite soit être assimilé par
des µO soit subir une nitrification et redevenir assimilable par les végétaux.
Lorsqu'on fertilise les champs, on ajoute donc du NO3- (ou du NH4+ qui a vocation
à devenir du NO3-). Cependant l'oxygène peut être un agent limitant, il peut alors
avoir une combinaison du nitrite et de l'ammonium qui donne du protoxyde d'azote
(N2O) et de l'eau. Le N2O est dangereux pour l'environnement car c'est un gaz à
effet de serre, qui lorsqu'il atteint la stratosphère subit une transformation
photochimique qui le transforme en oxyde nitrique NO responsable de
l’appauvrissement de la couche d’ozone. Il est aussi toxique et pose donc problème
lors du lessivage lorsque celui-ci se retrouve dans les eaux souterraines
notamment.

18
Sans oxygène

Sans oxygène, l'azote peut être fixé, et transformé en NH4+ mais sans oxygène, la
nitrification n'a pas lieu. Les NH4+ peuvent s'associer aux NO2 et redonner du N2
qui rejoint l'atmosphère, c'est la réaction Anamox (Anaerobie Ammonium
Oxydation):
NH4+ + NO2- → N2 + 2H2O

Les ions nitrates (NO3-) quant à eux subissent une dénitrification en absence
d'oxygène c’est-à-dire qu'ils deviennent des nitrites (NO2-) qui deviendront à leur
tour des oxyde nitrique (NO) pour ensuite devenir des protoxydes d'azote (N2O).
La dénitrification est réalisée par des bactéries (Pseudomonas et certains Fungi).
C'est ce qui a été présenté précédemment et qui peut poser des problèmes de
pollution en agronomie.

CH2O + NO3- → CO2 NO2- + H2

Les bactéries dénitrifiantes sont à anaérobie facultative: avec de l’O, il y a


respiration aérobie; sans O c'est la dénitrification. Elles privilégient la respiration
car elle est source de + d’énergie. Pour un nitrate réduit = 24 ATP et pour un O
réduit = 32 ATP. S’il y a un peu d’O : la transformation de N2O en N2 est inhibée et
le N2O est libéré dans l’atmosphère (problématique donc).
Les nitrates sans O peuvent aussi subir la RDNA (Réduction Dissimulatrice du NO3-
en NH4+) au lieu de la dénitrification on a alors l'ammonification du nitrate. Ceci se
passe si les concentrations en NO3- sont assez faible. Cette transformation du
nitrate en nitrite puis en ammonium se réalise dans les milieux faibles en nitrates.
Dans les milieux plus riches en nitrates c’est le processus de dénitrification qui est
favorisé.

19
20
Le cycle du Phosphore

Le phosphore à une particularité par rapport à l'azote et au carbone, c'est qu'il n'a
pas de composante gazeuse. Il circule donc uniquement dans le sol et l'eau mais
pas dans l'atmosphère.

Dans le sol

Phosphore minéral

Le phosphore minéral peut se présenter sous trois formes différentes


d'orthophosphates, soit en solution, soit adsorbé sur des argiles, soit lié à des ions.
➢ Orthophosphates en solution: Les ions phosphates sont: PO43-, HPO42- et
H2PO4-. Ces ions se retrouvent en solution dans le sol et sont donc
directement assimilables. A pH neutre c'est la forme H2PO4- qui est
dominante. Ces ions représentent 0,1 à 0,4% du phosphate dans le sol.
➢ Orthophosphates adsorbé aux argiles: Les PO43- peuvent être adsorbés aux
argiles ou aux acides humiques (attention ADsorbé signifie bien à la surface
contrairement à ABsorbé). Ces ions sont adsorbés par l'intermédiaire des
ions Ca2+ et Al3+. Ils peuvent cependant être échangés par désorption, ont
dit qu'ils sont désorbables (c'est l'effet inverse à l'ad et absorpiton). C’est-à-
dire qu'ils se retrouvent dans la solution du sol et deviennent ainsi
assimilables pour les plantes (les plantes ne sont capables de prélever que
les minéraux dans la solution du sol). Les phosphates adsorbés représentent
5% des phosphates dans les sols.
➢ Orthophosphates liés aux ions: Les phosphates liés aux ions représentent
95% du phosphore minéral dans les sols. Ils sont liés en fonction du pH:
o pH > 7: Ca2+ le plus présent forme donc du Ca3(PO4)2
o 5,5 < pH < 6: Fe3+ le plus présent forme donc du FePO4
o pH < 5,5: Al3+ le plus présent forme donc du AlPO4
o 6 < pH < 7: On a la plus grande
disponibilité en phosphore minéral car il
est très peu lié aux ions. Quand il est lié,
il est bloqué et représente 95% du
Phosphore du sol. Cependant, les racines
des plantes exsudent des acides
organiques les citrates et les malates vont
entrer en compétition avec le PO43- pour
se lier à ces ions (Ca, Fe, Al), ainsi le PO43-
se retrouve non lié et est alors disponible
et assimilables par les plantes.

21
Phosphore organique

Les plantes ont des besoins importants en Phosphore c'est un élément essentiel,
utile pour la floraison et la fructification. Il intervient dans la formation de l'ATP et
de l'ADP (photosynthèse). C'est aussi un composant des protéines ainsi que de
l'ADN et l'ARN. Les plantes vont être consommées par des herbivores qui feront
des excréments, des digestats, et leurs cadavres seront chargés en phosphore
organique.
La forme majeure du phosphore organique dans les sols sont les sels d'acides
phytiques (=phytates) soit C6H18O24P6. Ces phytates sont liés à du calcium,
magnésium, potassium… Ils sont la forme la plus courante de phosphore organique
dans les sols car ils sont très peu digérés par les monogastrique, et donc on le
retrouve beaucoup dans les excréments et digestats de ces derniers
(monogastrique = un estomac comme le porc, la
volaille). A l'inverse les polygastriques comme la
vache le digèrent mieux et on en retrouve donc
moins. Les phytates peuvent être hydrolysés par
certaines plantes ou par certaines bactéries
(Bacillus et Pseudomonas) qui sécrètent une
enzyme, la phosphatase, qui peut hydrolyser les
phytates pour retransformer le phosphore
organique en phosphore minéral (sous les
formes vues précédemment).
On ne retrouve pas le phosphore organique
uniquement sous forme de phytates mais aussi
sous forme de protéines, d'acide nucléique, de
sucres phosphatés…

Dans l'eau

La présence de phosphore dans l'eau est issu principalement de l'érosion des sols,
les facteurs d'érosion sont:
➢ La pente du sol, plus le sol est en pente plus l'érosion est grande
➢ La structure du sol
➢ Le taux de MO
➢ La couverture du sol, une prairie est moins sensible à l'érosion qu'une
culture.
Les pratiques agricoles ont donc un impact sur l'érosion (travail du sol ou apport
de MO). Plus l'apport de MO est grand moins il y a d'érosion, or plus il y a de MO
plus il y a de phosphore organique. On peut aussi amener du phosphore sous forme
minérale (via des gisements de craie phosphatées).
Les eaux usées sont aussi riches en phosphore (si elles ne sont pas épurées), car
pleines d'excréments, d'urines, riches en phytates, et parfois en détergents qui
sont riches en phosphores.

22
Le phosphore arrive sous forme organique, il se minéralise et devient du PO43-, s'il
arrive sous forme minérale adsorbé, il se fait désorbé et devient aussi du PO43-. Ce
dernier est assimilable par les végétaux comme cité précédemment, mais aussi
par les végétaux aquatiques (phytoplancton aussi) ces végétaux peuvent être
ingérés par des poissons ou du zooplancton qui le transforment en phosphore
organique.
Le phosphore organique peut retourner sur terre par le biais d'oiseaux piscivores
qui mangent les poissons donc. Les excréments, digestats, cadavres de ces
oiseaux contiennent du phosphore organique donc d'origine aquatique (c'est relatif
puisque le phosphore forme tout un cycle complexe, mais on peut dire qu'il est
fraichement transformé sous forme organique en milieu aquatique). La pêche aussi
rejette du P.org car les poissons sont nettoyés dans les ports et les déchets de
pêche sont relargués à la mer.
Le phosphore organique et minéral (particules de sels érodés) finit par sédimenter.
Le P.org redonne des phosphates qui varient si le sédiment est oxydé ou non.
➢ Si le sédiment est oxygéné: Le Fer est
sous forme oxydé (Oxyde de Fer III) et Fe(OH)3 + PO43- → FePO4
il peut adsorber le phosphate:
Le FePO4 est insoluble dans l'eau, ce qui piège les phosphates dans le
sédiment. A noter qu'il a des propriétés molluscicides et peut être utiliser en
agriculture bio pour tuer des mollusques.
➢ Si le sédiment n'est pas oxygéné: Le Fer est sous forme réduite (Fe2+) et il
adsorbe beaucoup moins bien, même
s'il peut tout de même former du Fe(OH)2 + PO43- → Fe3(PO4)2
Phosphate de Fer II:
Dès lors puisqu'une grande quantité de phosphate est libre, il peut diffuser
dans l'eau.

23
➢ Le phosphore peut donner une roche phosphatée par diagénèse
(transformation d'un dépôt sédimentaire en roche). Il y a intervention de
bactérie qui utilisent du Calcium (issu des exosquelettes, coquilles,…) pour
transformer les phosphates en Apatite (ou autre roche phosphatée).

Eutrophisation

"L'eutrophisation est un apport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux,


entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un
déséquilibre de l'écosystème." Si la concentration en Orthophosphates augmente
trop, il y a Eutrophisation.
C'est précisément le rapport Azote/Phosphore qui va déclencher l'eutrophisation.
Lorsque le rapport est proche de 7, la photosynthèse des algues augmentent. Le
rapport idéal et moyen dans les océans est d'environ 16 azote pour 1 phosphore.
En condition normale le P est l'élément limitant dans les eaux douces et le N est
l'élément limitant dans les eaux salées. Le rapport N/P impacte le taux d'O2 dans
l'eau. L'augmentation du PO43- se fait par réduction du FePO4. Ce qui entraine:
➢ Augmentation de la biomasse des végétaux aquatiques
➢ Augmentation de la biomasse des autres maillons (plus de nourritures avec
plus de végétaux)
➢ Augmentation de la MO morte à dégrader
➢ Augmentation de la décomposition de la MO par organisme aérobie
➢ Diminution de la concentration de O2 dissout dans l’eau
➢ Mort de certains organismes aérobies avec grand besoins en oxygène
(poissons), larves d'insectes, mollusques, etc
➢ La décomposition de la MO provoque un rejet de phosphates (PO43-) qui a
son tour va augmenter la biomasse des végétaux etc → cercle vicieux
➢ Si on arrive en anoxie (plus d’oxygène): des processus anaérobies de µO
vont remplacer les processus aérobies pour la dégradation de la MO. Cela
entraine la libération de substances toxiques (alcools, acide, méthane, N2O,
NH3, etc) ce qui va entrainer la mort de certains organismes
Si la biomasse végétale augmente trop, elle peut devenir incontrôlable car les
autres organismes ne pourront plus la consommer. Un tapis végétal va alors se
former empêchant ainsi la lumière de pénétrer sous l'eau. Cela pose de gros
problèmes pour beaucoup d'organisme, voire la mort. Il est donc impératif de
contrôler l'érosion des sols et d'épurer les eaux usées pour éviter l'eutrophisation
due au phosphate. On voit encore une fois l'impact que peut avoir un petit
changement sur de nombreux facteurs écologiques.

24
2.3.3. Le concept d'écosystème

Définitions

Pour rappel:
➢ BIOCOENOSE = Communauté d'espèce, c’est-à-
dire ensemble des individus de toutes espèces
vivant dans un endroit précis. Tous les règnes vont
s'y rencontrer. Soit le VIVANT.
➢ BIOTOPE = Environnement abiotique caractérisé
par un ensemble de paramètres physico-chimique
tel que: la pression, la température, la lumière, la
concentration en O2, les précipitations, la capacité
de drainage (texture, structure, composition
chimique)… Soit le NON-VIVANT. Les paramètres
sont relativement homogènes.
➢ ECOSYSTEME = BIOTOPE + BIOCOENOSE Biodisponibilité des éléments
chimiques dans le sol en fonction
du pH

Chaque biotope propose des conditions propices ou non à certaines populations.


Les populations vont parfois être en compétitions par rapports à certaines
conditions opposées comme la lumière ou l'ombre, la chaleur ou non, … Nous
allons lister une série de vocabulaire pour donner une idée des différentes
caractéristiques d'un milieu. Quatre suffixes principaux: -phile, -cole, -cline, -fuge
➢ Phile: Qui est favorisé par, qui recherche, qui aime.
➢ Cole: Correspond à un habitat, une habitation.
➢ Cline: Qui favorise, sans se limiter, préfère légèrement
➢ Fuge: Qui fuit, qui éloigne.

25
o Héliophile / Sciaphile: Qui aime la
lumière / qui aime l'ombre. A ne pas
confondre avec ombrophile qui aime les
fortes précipitations. Comme on voit sur le
schéma les deux types d'organismes se
chevauchent et favorisent respectivement
l'un ou l'autre en fonction de l'intensité
lumineuse.
o Lucicole / Lucifuge: Vit dans une environnement riche en lumière / fuit la
lumière.
o Phototropisme VS Photopériodisme: Qui s'oriente avec la lumière VS rapport
entre la durée du jour et de la nuit. Ici le préfixe est le même mais attention les
mots ne sont pas opposés.
o Nyctipériodique / Hémépériodique: Se dit d'une plante de jour court,
s'épanouissant lorsque les nuits sont longues / se dit d'une plante qui a besoin
de jours longs.
o Thermophile / Psychrophile: Thermo=Chaud donc qui aime le chaud /
Psychro=Froid donc qui aime le froid. Ont des impacts sur la levée de dormance
de la graine, la vernalisation (période de froid nécessaire pour le passage du
stade végétatif au stade reproductif). Impact sur la photosynthèse aussi.
o Anémomorphie VS Anémophilie: Forme définie par le vent (par exemple un
arbre coudé du littoral sous la force du vent) VS qui apprécie le vent.
o Anémochorie: Graine déplacée par le vent. Préfixe " -Anémo " pour le vent.
Suffixe " -chorie " pour la graine. A titre d'exemple, la zoochorie graine déplacée
par les animaux, souvent des herbivores qui mangent les fruits et donc les
graines. Ou encore l'hydrochorie, graine déplacée par l'eau.
o Hydrobionte / Anhydrobionte: Organisme vivant dans un milieu aquatique /
organisme vivant dans un milieu sec ou sans eau.
o Hygrophile / Xérophile: Qui aime les milieux humides / qui aime les milieux sec
(préfixe Xéros=sec).
o Acidophile / Basophile: Qui aime les milieux acides / basiques.
o Halophile / Halophobe: Qui aime / n'aime pas le sel.
o Calcicole / Calcifuge: Qui vit dans des milieux riche en calcium (ces organismes
sont donc souvent et majoritairement calciphile) / qui fuit le calcium. Peut
utiliser d'autre préfixe pour les nutriments comme nitrophile, qui aime le
nitrate.
o Oligotrophile / Eutrophile: Amateur des milieux pauvres en nutriments /
amateur des milieux riches en nutriments.

26
On vient donc de parler de critères du biotope. La biocénose à un impact aussi
dans l'écosystème. On peut donc lister différents types de relations entre les
organismes. On distingue deux catégories: les relations intraspécifiques au sein
d'une même espèce, il peut y avoir reproduction, compétition; organisation de la
société animale… On a aussi les relations interspécifiques entre des espèces
différentes, compétitions, prédation, commensalisme…
o Prédation: Proie – prédateur.
o Parasitisme: Relation hétérospécifique ou le parasite tire profit d'un hôte pour
se nourrir, se reproduire, s'abriter en ayant un effet négatif sur l'hôte.
o Commensalisme: Profitable à l'un et neutre pour l'autre.
o Mutualisme: Relation bénéfique à toutes les espèces concernées. Avantage en
matière de protection, dispersion, apport nutritifs, pollinisation…
o Symbiose: Type précis de mutualisme ou les organismes ne savent pas vivre
l'un sans l'autre.
o Amensalisme: Négative pour l'un et neutre pour l'autre.

Une autre notion importante est L'ECOTONE. L'écotone est la frontière entre des
écosystèmes. L'écotone n'est pas considéré comme un écosystème car les
facteurs varient trop rapidement et ne sont pas homogènes. C'est justement cette
variation rapide d'un paramètre du biotope qui définit l'écotone. Par exemple les
embouchures des mers et des océans dans les terres ont le gradient de
concentration en sel diminue en entrant dans les terres.
A noter aussi que les écosystèmes s'influencent et il y a interdépendance entre
eux. La taille des écosystèmes varient, prenons l'exemple d'un cours d'eau passant
au milieu d'une culture. Ce sont deux écosystèmes différents, mais par exemple le
ruissèlement des eaux riche en engrais (nitrates et autres) du champ vont arriver
dans la rivière et influencer celle-ci.

Zonation en latitude à l'échelle des sous-continents

On parlera de BIOME pour définir un macro-écosystème. A l'échelle du globe, on


considère généralement une dizaine de biomes différents. En fonction des
classification ce nombre peut varier un petit peu. Les deux facteurs principaux de
définitions de biomes sont la température et les précipitations. Les biomes sont
donc intimement liés aux différents climats.

Carte des
différents
CLIMATS (et non
des biomes) à
l'échelle mondiale.
Encore une fois
les classifications
varient.

27
Carte des différents biomes à l'échelle mondiale

TOUNDRA

Paysage très ouvert, pas de strate arborée.


Trop froid donc pas de strate liquide non
plus. Ne dépasse jamais 10°C. Température
moyenne de 0°C. 250mm par an de
précipitations. Strates essentiellement
herbacées. Encore plus au nord de la
toundra il n'y a plus que des lichens et des
mousses

TAÏGA

Taïga forêt de conifères. Ici on a plus de


précipitations et des températures plus douces
donc on a une strate arborée. Peu de précipitations
mais adapté aux conifères qui ne demandent pas
trop d'eau. On la présence de grands cervidés,
d'ours, de loup, etc…
Humus de type "MOR" (donc de bonne qualité,
mais acide, ici dû aux conifères). La dégradation
des épines donne un sol plus acide.
28
FORÊT MIXTE DE FEUILLUS ET DE
CONIFÈRES

Les feuillus sont de plus en plus présent car


les précipitations sont plus abondantes et
les températures sont plus clémentes.

FORET TEMPÉRÉE CADUCIFOLIÉE

Prédominance chêne et hêtre comme en


Belgique. Suffisamment de lumière pour
avoir une grande diversité d'espèces
animales et végétales. Arbustes, oiseaux,
insectes, etc...
Forte densité de cervidés en Belgique car
plus de grands prédateurs (loup,lynx)
contrairement à d'autres forêt où ces
prédateurs sont plus présents.
Feuilles en se décomposant donne un
humus "MÜLL" structure très intéressante à
l'origine d'un relargage d'élément minéraux

LE
SEMI-DÉSERT
ET LE DÉSERT

Dépend de la
quantité de
végétation et de
la hauteur de
LA STEPPE GRAMINÉENNE celle-ci.
Précipitations
très faibles et
Essentiellement composée de
températures
graminées. Strate arborée
élevées.
limitée car moins de
précipitation dû à
l'éloignement de l'océan
Sols très peu lessivés donc très
riches (sols les plus riches
qu'on puisse avoir)
29
LA FORÊT SCLÉROPHYLLE MÉDITERRANÉENNE

Feuilles coriaces lié à une adaptation au manque d'eau, protège


d'une trop forte transpiration de la feuille.

LE MAQUIS

Strate buissonnante, sous arbrisseaux.

LA GARRIGUE

Strate essentiellement herbacée, sol


mince, facilité d'installation des
ligneux

LA FORÊT CLAIRE CADUCIFOLIÉE


TROPICALE

Savane arborée -> Savane arbustive


-> Savane steppique

Biocénose animale particulière: antilope,


gazelle, gnou, lion, guépard, etc.
Dégradation en fonction des conditions
climatique et des pratiques humaines
("bruli" bruler les terres pour récupérer des
éléments minéraux) 30
FORÊT OMBROPHILE ÉQUATORIALE

Beaucoup de précipitations et de chaleur donc forte croissance des


végétaux (4500mm par an précipitations). Forêt dense, très haute
taille, canopée très développée, plantes épiphytes (plante poussant
sur d'autre plante).
Biome possédant la plus grande diversité biologique

On peut représenter sous forme de graphique, la répartition des différents biomes


en fonction des températures et des précipitations. On peut relier les numéros à la
carte présentée précédemment.

Zonation en altitude

Les écosystèmes varient aussi en fonction de


l'altitude. La faune et la flore changent fatalement.
Tout comme pour au-delà de la toundra, en haute
altitude ne pousse que des mousses et des lichens,
qui pour rappel sont des organismes colonisateurs.

31
III. AUTOECOLOGIE

3.1. Les facteurs écologiques

3.1.1. Notion de facteur

Exerce une influence directe sur un organisme. Exemple de l'altitude, de la


température, de la pression, de la luminosité. Si on parle d'eau on peut parler de
la pression, la teneur en gaz dissous, la température, l'éclairement. La profondeur
n'est pas directement un facteur mais ce qui en résulte oui.
Les facteurs induisent une modulation de l'intensité d'un processus biologique quel
qu'il soit.

3.1.2. Classification des facteurs écologiques

• Abiotiques (donc non vivant)


➢ Climatiques: vent, pluie, température…
➢ Hydrologiques: la concentration en ions, température, pression…
➢ Édaphiques: ce qui concerne les sols, on parle donc de la structure du sol
les vers par exemple vont avoir du mal à se déplacer dans un sol trop
compact, pH qui va jouer sur la biodisponibilité des éléments.
➢ Trophiques: la chaine alimentaire mais attention ici abiotique donc va
parler de minéraux par exemple pour les plantes.
• Biotiques (vivants)
➢ Interactions intraspécifiques ou homotypiques.
➢ Interactions interspécifiques ou hétérotypiques.
• Périodiques
➢ Photopériodisme, les marées vont faire varier la quantité d'eau et de sel
dans un estuaire.
• Apériodiques
➢ Activité humaine par exemple, turbidité d'un cours d'eau va varier avec
intensité des précipitations.

32
3.1.3. Influence des facteurs écologiques sur les êtres
vivants

Loi de Minimum et principe de tolérance

Aussi appelé loi de Shelford. Il existe pour chaque facteur un minimum et un


maximum en dessous et au-dessus duquel le processus biologique ne peut
s'effectuer. Ce sont les limites de TOLERANCE.

On voit que différentes zones se distinguent. Au centre on a la zone optimale avec


le maximum d'intensité du facteur écologique. On voit aussi aux extrémités une
zone de torpeur ou le processus est ralenti. Encore après cette torpeur se trouve
la zone de tolérance si l'organisme dépasse cette zone c'est l'arrêt du processus,
signifiant parfois la mort. A considérer aussi que si un facteur s'arrête il est possible
que d'autres aussi, tout dépend du facteur considéré et de son importance dans la
survie de l'individu. A noter que les courbes peuvent avoir un coté plus raide que
l'autre et ne pas forcément dessiner une cloche. La courbe peut varier elle peut
être plus aplatie ou plus émincée.

33
Valence écologique

C'est la faculté de l'espèce à admettre une variation plus ou moins importante d'un
facteur. On utilisera le préfixe STENO, MESO et EURY pour définir respectivement
une valence étroite, moyenne, et large. De plus on utilisera les suffixes COLE (qui
exige) ou CLINE (variable) ou FUGE (qui fuit).
Par exemple Sténotherme froid = Psychrocole (psychro =froid) mais pourra aussi
dire Thermofuge (fuit le chaud).

Si un organisme à une valence écologique globale élevée on parlera d'espèce


EURYECE ou UBIQUISTE. Si la valence globale est faible on parlera d'espèce
STENOECE.

Facteurs limitants

Chaque facteur doit être compris dans la limite de tolérance de l'espèce.


Cependant si un facteur se trouve en dehors de ces limites, il va limiter un
processus biologique et on parlera de facteur limitant.
Par exemple dans un sol agricole, une carence en nitrate. Si toutes les conditions
sont bonnes mais qu'il manque de l'azote, c'est un facteur limitant. Le facteur
limitant peut être difficile à mettre en évidence. Par exemple une plante sciaphile
(qui aime l'ombre), si on la met à la lumière elle ne pousse pas bien. Mais est-ce
que c'est la lumière qui pose directement problème ou bien l'échauffement local
reçu par la plante qui fait qu'elle pousse mal? C'est tout de suite plus complexe à
distinguer. Ces facteurs limitants sont très intéressants à mettre en évidence dans
les domaines agricoles, alimentaires, sanitaires évidemment car ils ont un impact
énorme.

34
Niche écologique

On prend deux facteurs, on prend les différentes zones, et on les prolonge sur deux
axes perpendiculaires.

Cela permet de visualiser la combinaison de deux facteurs écologiques. On voit


aussi que se dessine des aires de tolérance, de torpeurs, optimales comme pour
un seul facteur.
Si on le fait pour 3 facteurs, on obtient un volume en 3D. Si on prend "n" facteurs
on obtient une structure à n dimension, cela forme un hypervolume. C'est la niche
écologique pour laquelle la survie de l'espèce est permise, qui combine donc tous
ses facteurs écologiques.
On a donc une niche écologique fondamentale, d'une espèce. Pour autant toutes
les niches écologiques ne sont pas occupées par les organismes qui peuvent en
profiter. Il y a COMPETITIONS entre les organismes. On va préférer les niches
écologiques ou il y a le moins de compétition, on parlera de niche écologique
réalisée
Quand deux niches se superposent, la
compétition se fait (dans la zone
hachurée). Dès lors la niche écologique
fondamentale "a" va se rétrécir pour
devenir un croissant de lune et former la
niche écologique réalisée. Ce scénario peut
se passer avec plusieurs niches
écologiques, avec différentes formes…
De par l'évolution, les relations et donc la
compétition change. Les niches
écologiques évoluent donc aussi. A
l'échelle de la temporalité humaine, seuls
les niches écologiques de µO varient assez
rapidement pour être observés mais à l'échelle des temps géologiques toutes les
niches écologiques varient.

35
Niche et territoire

Exemple de la Myrtille de Loup (Vaccinum uliginosum L.):

De par ses valences écologiques, on


peut estimer une niche écologique et
donc un territoire où va pouvoir se
développer la Myrtille de Loup. Elle va
se trouver dans les marais, les landes
humides et les tourbières. L'habitat
d'une espèce est défini comme un type
de milieu ou les conditions rencontrées
correspondent à la niche écologique de
l'espèce.

Si on regarde l'aire de répartition de la Myrtille de Loup, c’est-à-dire la


zone géographique ou l'espèce est présence. Attention l'aire de
répartition (ou de distribution) ne correspond pas à la cartographie de
toutes les niches écologiques, car certaines sont déjà "occupées" par
la compétition.

3.1.4. Adaptation des êtres vivants aux facteurs écologiques

Acclimatation de l'organisme à maintenir ou à ramener différentes constantes à


un niveau proche de la valeur optimale suite à des fluctuations dans le milieu
ambiant. Par exemple la température chez les endothermes va constamment être
ramener vers l'optimale par les différents mécanismes. C'est un phénomène
RÉVERSIBLE.
Idem pour la respiration, si on fait plus de globules rouges, notre corps peut
transporter plus d'oxygène. En altitude par exemple lorsque l'air se fait plus rare.

Acclimatation = Réversible
Accommodation = Irréversible
36
L'accommodation par contre c'est l'adaptation au niveau du phénotype. Par
exemple un hêtre seul au milieu d'un champs va être plus tassé et avoir des
branches basses. Là ou un hêtre dans une hêtraie va filer
vers le haut pour aller chercher la lumière et n'aura pas,
ou moins de branches basses. Il y a donc une différence au
niveau du phénotype bien que ce soit la même espèce.
Autre exemple l'anémomorphisme (forme déterminée par
le vent). Les vents du littoral sont souvent dans le même
sens et plus fort. Peut amener à une déformation.
L'accommodation est un phénomène IRRÉVERSIBLE.
Ces caractéristiques ne sont pas génétiques mais juste exprimées au niveau du
phénotype. Ce n'est donc pas transmissible à la descendance.
Cependant il peut y avoir modification du génotype. La taille peut être influencé
par les facteurs extérieurs et donc produire un phénotype plus petit. Mais à force
la modification peut être inclue dans le génotype c'est ce qu'on appelle un
ÉCOTYPE. C'est encore un niveau au-dessus de l'accommodation. C'est un
phénomène intéressant en agronomie que ce soit pour les variétés ou pour les
races utilisées. Cette modification peut s'effectuer artificiellement par l'homme, ce
sont les OGM. Cela peut aller jusqu'à la spéciation, c’est-à-dire l'apparition d'une
nouvelle espèce.

IV. DEMOECOLOGIE

Ecologie au niveau d'une population. La population est un groupe d'individus de la


même espèce qui occupent simultanément un territoire géographique "séparé"
des territoires occupés par d'autres populations de cette espèce.
L'abondance est le nombre d'individus à un instant t. La densité est cette
abondance ramenée à une surface donnée.

4.1. Modèle de croissance d'une population

La vitesse de croissance d'une population est définit comme tel:

• N = nombre d’individus à un instant t (abondance)


• t = temps
• r = taux de croissance intrinsèque
• K = nombre maximum d’individus que le biotope peut porter (fonction des
ressources) = capacité d’accueil biotique

37
Si beaucoup de ressources, K est grand. Si peu de ressources K est petit. Quand N
est très petit la fraction est proche de 1. Le "r" est le taux de croissance intrinsèque
soit le taux de natalité – le taux de mortalité. Ce sont des taux donc sur un facteur
temps, ce temps est souvent déterminé sur le temps d'une génération.

La vitesse de croissance est maximale quand N = K/2. Car la fraction sera = à ½.


Le total sera donc égal à K/4 fois "r". Ce qui est la vitesse de croissance max.

Le modèle à ci-dessous est le modèle idéal.

38
Dans la réalité le modèle n'est pas constant, comme en rouge sur le schéma ci-
dessous.

Car en réalité le nombre d'individus varie au cours du temps, avec les saisons, la
disponibilité en nourriture (que ce soit les prédateurs ou non)…

Dans la réalité lorsqu'on prend en compte le prédateur et la proie. L'un fait baisser
le niveau de l'autre. Ici lorsque le nombre de lièvre est haut, il chute ensuite car le
lynx le régule, sauf qu'ensuite le nombre de lynx diminue car ils n'ont plus assez
de lièvres à manger, et ainsi de suite.

39
Les populations peuvent adopter deux types de stratégies soit la stratégie r soit la
stratégie K.
Les stratèges r vont rester dans la partie basse de courbe de croissance. Ils vont
avoir une productivité élevée. Une grande prolificité avec beaucoup de graines,
d'œufs… La mortalité est assez élevée, il y a de nombreuses pertes sur les
nombreux individus. L'espérance de vie est faible. La valence écologique est très
élevée chez les stratèges r. Dépense énergétique élevée.
Les stratèges K vont produire peu, proliférer peu mais y accorder beaucoup
d'effort. Par exemple va faire un jeune par an mais va essayer de maximiser ses
chances d'arriver à l'âge adulte. L'espérance de vie est assez élevée. La valence
écologique est assez faible. Dépense énergétique faible.

Quelques exemple de r ou K:

• Chaine pédonculé, Quercus robur:


K car grande espérance de vie, ne se reproduit pas chaque année, pas de glandée
chaque année. Parfois grande glandée après des années de stress. Surtout les
premières glandées sont après 50-60 ans. Le taux de survie des jeunes est assez
élevé, dû à l'environnement que lui procure la plante mère.

• Poaceae, Poa annua:


Plante annuelle donc espérance de vie courte. Dépense jusqu'à 70% de son
énergie pour la reproduction. Va s'étendre très vite. C'est donc un stratège r.

• Bec croisé des sapins, Loxia curvirostra:


Il fait 2 nichée par an 5-8 poussins, ces poussins sont capables de se reproduire
l'année suivante. Espérance de vie moyenne de 2 ans. Stratèges r.

• Grand albatros, Diomedae exulans:


Esperance de vie de 90 ans, maturité sexuelle à 10 ans. Un œuf tous les 2 ans.
C'est un stratège K.

40
Ces espèces se succèdent dans le temps. D'abord les r vont coloniser les milieux
et se développer très vite. Ensuite les K vont prendre leur place car ils utilisent plus
efficacement les ressources. Ce sont d'abord des plantes annuelles, vont couvrir
le sol assez rapidement, après 5-6-7 ans ça va commencer à changer et on va avoir
l'apparition de stratèges K.

Rare sont les espèces dont les niches (ici


facteurs écologiques représentés car en 2D
mais même principe) se superposent. La
compétition est une relation négative pour
les deux organismes en question.
Il est clair que si une perturbation vient
rompre l'équilibre, cela laisse la place au
retour des stratèges r. Puis de nouveau
l'écosystème évoluera et les stratèges K
reprendront leur place.
La courbe classique est la courbe en "S" qui
tend vers une limite K. Cette courbe peut
onduler avec des facteurs externes comme les saisons par exemple. Ou en dent
de scie avec le rapport proie-prédateur. Ou peut évoluer plus linéairement sur des
changements à longs termes.

4.2. Dynamique des populations

"Les paramètre physico-chimiques des écosystèmes varient dans certaines limites


auxquelles sont adaptés les populations qui les peuples. Néanmoins, parfois, ces
limites peuvent être dépassées de façons ponctuelles et imprévisibles: ce sont des
PERTURBATIONS" (Lecture 6).
Les perturbations sont indépendantes de la densité de population, cela peut
dépendre des sécheresses, des incendies, des grands froids… Il y a ensuite de la
compétition que celle-ci soit intraspécifique (au sein d'une même espèce) ou
interspécifique (entre des espèces différentes). La densité n'est cependant pas
toujours négative quand elle augmente. Par exemple le phénomène d'agrégation
qui peut être positif chez les abeilles par exemple qui ont besoin d'être nombreuses
pour passer les périodes de froids en se réchauffant les unes les autres. C'est une
agrégation de type "effet de groupe". Il y a aussi le penchant négatif qu'on appelle
"effet de masse", le surpeuplement amène à une diminution de la fécondité. Par
exemple troubles psychologiques, comportements aberrants, cannibalisme à
l'égards des œufs ou des jeunes pour contrer la surpopulation.
La prédation a aussi un effet évidemment. La courbe tend alors à monter et chuter
périodiquement en dent de scie quand la proie est en grand nombre, le prédateur
la régule, mais se retrouve sans nourriture, les proies réapparaissent suite au
manque de prédateurs et ainsi de suite.

41
Le parasitisme joue un rôle un peu à l'image de la prédation. Encore une fois il y a
évolutions des organismes pour être plus efficace que ce soit un parti ou l'autre.
Les proies s'adaptent pour éviter les prédateurs et les prédateurs sont plus
performant pour mieux attraper les proies. Il en va de même pour les parasites ou
leurs hôtes. Ces parasites peuvent être exoparasite (extérieur de l'organisme) ou
endoparasite (à l'intérieur de l'hôte). Un exemple concret est l'introduction du virus
de la myxomatose ( virus Sanarelli ) qui a été introduit en Australie pour réguler
les populations de lapins. La première inoculation tua 99,8% des lapins, la
deuxième 90% et la troisième 50%. Aujourd'hui les lapins d'Australie ne sont
presque plus affectés par ce virus. Ils se sont adaptés, plus exactement
accommoder car changement au niveau de la génétique.
La dernière interaction est l'amensalisme. C'est l'utilisation de substances toxiques
dans le milieu. Par exemple les noyers sécrètent aux niveaux des feuilles de la
Juglone qui empêchent les plantes de pousser autour de son tronc. On parlera de
télétoxie pour les plantes supérieures et d'antibiose chez les µO.

La natalité = (nº nacimientos


vivos) / (nº individuos totales)
La fecundité = idem / nº de
hembras en edad reproductiva

Au sein des populations lorsque des jeunes sont nés, ils vont grandir, or quand ils
arrivent à maturité ils vont vouloir se reproduire. Pour éviter le phénomène de
consanguinité il arrive que les individus rejoignent d'autres populations. Ils sont
parfois même chassés. C'est donc de l'immigration puisqu'ils arrivent dans une
nouvelle population. On va donc aussi avoir une diversité génétique avec l'arrivé
d'individus d'autre populations.
Il y a le revers de la médaille, si les individus qui immigrent dans une population,
ils peuvent amener avec eux des maladies qui avaient potentiellement épargner
la population dans laquelle arrivent les immigrés.
Les naissances influencent les populations évidemment. On observe aussi des
variations aux seins de ces naissances. Les perturbations peuvent être
impactantes sur la natalité. Les conditions météorologiques simplement peuvent
impacter la natalité. L'âge de maturité sexuelle a une influence. Le nombre de
graines / de spores / taux de germination (% de graine qui germent la 1ère année)
/ pouvoir germinatif / (nombre d'année ou les graines garderont cette capacité de
germination) / jeunes par portée / nombre de portée par ans / possibilité de
reproduction de remplacement (si la première est vouée à l'échec) … Bref tant de
facteurs. De plus on peut relier ça aux individus qui sont stratèges r ou K

Tener en cuenta de la edad de maduración sexual y duración media en los animales y


plantas.

42
A l'inverse dans les processus de disparition on retrouve la mortalité. L'espérance
de vie à un impact forcément. Intoxication dans l'environnement. Des accidents
arrivent aussi. Parfois l'homme a un impact sur le chaine alimentaire (sans y
toucher directement) avec l'introduction d'espèces invasives par exemple. Dans
un plan d'eau par exemple ou ramène des Bernaches (oiseau) ou des Anoures
crapauds/grenouilles…) qui vont avoir un impact sur les populations initialement
présentes.
Les facteurs génétiques ont aussi une grande importance. De manière générale,
les plus grandes populations ont un plus grand pool génétique et peuvent donc
théoriquement mieux résister à des variantions. A l'inverse lorsque les populations
sont petites, les individus vont potentiellement accumuler des mutations négatives
qui ne sauront pas forcément être éliminées. De plus face à un changement
soudain, la probabilité d'avoir une résistance est plus faible. La consanguinité à un
effet aussi car elle est plus fréquente dans une petite population. La consanguinité
augmente les chances d'avoir des tares délétères. C'est la dépression de
consanguinité. L'accumulation de mutations délétères est plus présente dans les
petites populations car la population ne parvient pas à éliminer ces mutations,
c'est la fonte mutationnelle. La petite population a une plus faible probabilité de
rencontrer des individus résistant à des perturbations futures. C'est la perte de
potentiel évolutif. Pour l'exemple des lapins d'Australie cité précédemment, si
aucun lapin n'avait eu la résistance aux virus, 100% des lapins auraient été
éliminés. Heureusement pour l'espèce, dans l'immense nombre de lapins, certains
avaient cette résistance et cela a suffit à relancer l'espèce.

Au final tous ces paramètres s'influencent et s'amplifient les uns les autres. Cela
amène un cercle vicieux, qui au final mène à l'extinction lorsque l'espèce décroit
plus vite que ce qu'elle croit.

43
Il est donc important d'avoir une connectivité entre populations. Ainsi on peut avoir
du brassage génétique et la survie lors de perturbations de certaines populations
et non d'autres. Les populations sont de plus en plus isolées à cause de la
disparition des habitats et de leur fragmentation.

Primera causa de
regresión de la
biodiversidad

On voit ici que l'habitat initiale a été fragmenté en deux. Ici on a cassé cette
connectivité entre les populations. Il n'y a donc plus de capacité d'échange
génétique. La fragmentation est la deuxième cause de disparition d'espèce dans
le monde après la disparition des habitats. La fragmentation n'est pas toujours
d'origine humaine cependant. Par exemple un incendie pourrait "séparer" deux
zones d'une forêt. Las presas tbm
Il y a aussi la fragmentation des paysages agricoles. En
1970 a été introduit le remembrement des biens ruraux.
C'est une distribution des parcelles aux agriculteurs pour
rassembler leurs terrains et éventuellement faciliter le
travail de la terre en supprimant les obstacles. A l'origine il
y avait plus d'éléments de maillage écologique. Par
exemple des haies entre les parcelles. Les chauves-souris
aiment voler à couvert donc la destruction des arbres et
autre ont amené à séparer les habitats. Ce n'est qu'un
exemple parmi d'autres.

44
On remarque parfois sur les routes des écoponts qui sont des ponts construit pour
essayer de relier les habitats fragmentés. Certains sont efficaces, d'autres non. La
largeur du pont est importante en fonction des espèces qu'on espère y voir passer.
Par exemple si on veut permettre à des Cervidae de traverser il faut une belle
largeur. Il faut aussi éventuellement qu'ils ne visualisent pas la route en dessous
par peur de traverser. On parle parfois aussi de crapauducs qui sont des sortes de
petits tunnels sous les routes, souvent placés sur des chemins migratoires connus
des espèces pour faciliter le passage.
No solo hay un solo vector de hongos, que
invaden los árboles, esporas, larvas...

V. SYNÉCOLOGIE

➢ Définition d'une communauté


➢ Variation temporelle d'une communauté: notion de
succession biologique
➢ Stabilité des communautés
➢ Résilience des communautés

5.1. Définition d'une communauté

"Ensemble des populations d'un même écosystème."


La biocœnose est un synonyme de communauté puisqu'elle reprend la partie
vivante d'un écosystème. On peut parler de Phytocœnose, de Zoocœnose, de
Mycocœnose ou de Micro-biocœnose.
Une communauté est toujours composée d'espèces caractéristiques qui sont en
forte abondance dans l'écosystème. On a aussi des espèces préférantes qui sont
assez abondantes mais qui peuvent donc se trouver dans différents écosystèmes.
On a aussi des espèces accidentelles peu nombreuses, elles ne devraient pas
spécialement se trouver là car en réalité elles sont souvent espèces
caractéristiques d'un autre écosystème. On a enfin des espèces ubiquistes qui sont
donc des espèces à grande valence écologique, en abondance modérée dans
l'écosystème. Les ubiquistes sont des stratèges "r". Plus l'écosystème évolue vers
la stabilité et moins les stratèges r sont présent et laissent la place aux stratèges
K. Pour rappel les stratèges r sont ubiquistes ou encore euryeces et les stratèges
K sont sténoeces, ils ont une petite valence écologique. ambiente rico ecológico
No competición mas tranquilo, menos valor ecológico
L'étude des communautés végétales s'appellent la phytosociologie. C'est l'étude
de la phytocenose. On sait caractériser le biotope de l'écosystème grâce à cette
étude. On connait alors aussi les facteurs abiotiques. On peut alors finalement
déterminer l'habitat en recoupant toutes les niches écologiques.
Il existe une multitude d'habitats nommés et classés. Par exemple: Hêtraie
acidophile atlantique.

Ees el índice de abundancia / la dominancia de Braun-Blanquet. En donde la dominancia es la tasa de recubrimiento que
va de 5 (>75%) hasta 1 (<5%) voire "i" donde "i" es 1 individuo

45
5.2. Variation temporelle d'une communauté

Les communautés ne sont pas stables à tous les stades de développement d'un
écosystème. Il y a une succession biologique et progressive de différents stades.
1. Stade pionnier
2. Stade juvénile
3. Stade mature
4. Stade sénescent

5.2.1. Exemple 1, terrestre:

Au premier stade, on a d'abord des lichens qui vont venir coloniser la roche mère.
pionnier

Par la suite viendront des mousses qui avec les rhizoïdes vont entrer dans les
Stade

fissures de la roche. Ce sont donc des colonisateurs du milieu, des stratèges r. Ces
mousses vont sécréter des acides qui attaquent les roches calcaires. Les pluies
vont aussi attaquer ces roches. L'eau gèle et augmente de volume et continue de
fissurer la roche. Ces lichens et ces mousses meurent après un certain temps et
donc fournissent de la matière organique qui sera dégradée par les détritivores et
les décomposeurs. Cela forme un substrat organique plein d'éléments minéraux
qui sera exploitable par des plantes grasses ou succulentes. Viennent ensuite les
graminées. On remarque qu'au sein du premier stade différentes étapes se
succèdent. Le premier stade est appelé stade pionnier.
Au deuxième stade arrivent les stratèges K, les premiers sont les grandes plantes
juvénile

herbacées. Certaines graminées sont des stratèges K qui supplantent les r. On a


Stade

aussi l'apparition de Dicotylédones. On va aussi avoir l'apparition de sous-


arbrisseaux qui sont des ligneux de moins de 50cm de haut.

46
Le troisième stade sur le schéma peut être regroupé avec le stade 2 sous le nom
juvénile
Stade

de stade juvénile. Ici on commence à avoir des ligneux bas, c’est-à-dire de moins
de 5m. Ces ligneux sont héliophiles c’est-à-dire qu'ils sont colonisateurs de milieux
et rapidement présents. Les bouleaux par exemple sont des héliophiles. Attention
cependant ce sont toujours des stratèges K.
Arrive enfin le dernier stade le stade mature, ou quatrième stade sur le schéma.
mature
Stade

Les ligneux hauts vont venir remplacer les ligneux bas car ils sont plus performants
pour aller chercher la lumière comme un chêne ou un hêtre en passant aux dessus
des héliophiles comme le bouleau. Le stade mature est en réalité un stade
forestier.
Le stade sénescent n'est pas représenté sur le schéma. Mais c'est en réalité un
sénescent

dépérissement local qui va faire revenir à un stade précédent. Par exemple si un


Stade

immense chêne tombe (=chablis), cela forme une trouée, dans cette trouée, les
héliophiles vont venir recoloniser une nouvel fois le milieu et on retombe dans un
stade juvénile qui petit à petit va redevenir mature. Il y a donc toute une
dynamique au sein d'un milieu avec des rajeunissement locaux. A noter
évidemment que des perturbations peuvent venir changer le cycle et le modifier.

5.2.2. Exemple 2, aquatique:

Au départ, au stade pionnier donc, on a


pionnier

une eau assez pauvre en éléments


Stade

minéraux. Les premiers organismes à


arriver sont les algues unicellulaires en
suspensions dans l'eau. C'est ce qu'on
appelle communément du
phytoplancton. Ces algues sont en faible
quantité.
On arrive alors au stade juvénile. Les
juvénile

eaux sont plus chargées en éléments


Stade

minéraux qui sont amenés par les eaux


de ruissellement notamment. Le
phytoplancton peut alors plus se
développer. La chaine alimentaire peut
plus se développer aussi donc
zooplancton, macroinvertébrés (larves
d'insectes, mollusques, vers,
sangsues…). Plus de développement
amène plus de matière organique morte
et disponible qui va sédimenter dans le
fond. Les détritivores et les
décomposeurs vont alors dégrader et
minéraliser la matière organique morte
en consommant l'oxygène dissout dans
l'eau.

47
Si l'eau est brassée par un courant on va remélanger l'eau oxygénée et la non
oxygénée. La quantité d'oxygène dans le fond peut tendre vers 0 tant l'activité est
intense, il peut alors apparaitre des phénomènes de fermentation et de respiration
anaérobie.
Le stade mature aquatique tend en réalité vers un stade terrestre. Les sédiments
mature
Stade

augmentent, sur le pourtour du plan d'eau apparaissent alors des plantes


vasculaires.

5.2.3. Notion de Climax:

"Etat théorique dans lequel une communauté végétale a atteint un état d'équilibre
stable et durable avec les facteurs édaphiques et climatiques du milieu."
A noter que toute perturbation du milieu, naturelle ou anthropique peut détruire
un état climacique. Lorsque les perturbations sont trop importantes ou trop
répétées, les capacités de résistance de l'écosystème sont dépassées. A noter que
le stade mature n'est pas toujours le climax. Pour le cas du plan d'eau le stade
mature ne correspond pas forcément à son climax.

5.3. Stabilité des communautés

On peut aussi parler de rémanence, de résistance, de persistance. En réalité on


remarque qu'il y a une corrélation entre la stabilité et la diversité biologique. Plus
il y a de liens entre espèces au mieux le milieu peut repartir les perturbations et
absorber l'impact en quelque sorte. Depuis quelques années on essaye donc de
reconnecter les populations pour former des communautés larges et solides. Par
exemple dans le monde agricole on utilise de plus en plus de cultures associées.
Par exemple l'utilisation de légumineuses dans l'interang. Des pratiques d'agro-
écologie, de permacultures etc jouent en réalité sur ces liens. On cherche à avoir
des écosystèmes plus stables.

5.4. Résiliences des communautés

Garder la stabilité est une chose, mais une fois l'état perturbé on peut revenir à la
stabilité. C'est la résilience. Dans ce cas on va avoir affaire à des espèces robustes.
Espèce robuste est une espèce dont les diaspores (toutes les structures qui
peuvent assurer la reproduction ou la multiplication d'un individu donc graine,
spores, rhizome, …) sont en grand nombre ou particulièrement résistant que ce
soit au feu, aux dents des herbivores, résistance au piétinement … Et qui lors d'une
perturbation garderont leur capacité à germer ou se redévelopper.

48
On compte beaucoup sur la banque de graine après une perturbation. C’est-à-dire
tout ce qui est présent dans le milieu, et qui a survécu ou s'est caché, déplacé
pendant la perturbation.
On compte aussi sur la pluie de graine. C’est-à-dire l'acheminement des graines
dans le milieu perturbé que ce soit l'anémochorie (graine amenée par le vent), la
zoochorie (graine amenée par les animaux). Ces graines sont amenées d'un autre
écosystème à l'écosystème fraichement perturbé. Eventuellement pour la
zoochorie, il faut que les écosystèmes soient connectés, les animaux doivent
pouvoir voyager d'un écosystème à un autre.

5.5. La forêt n'est pas toujours le climax

La forêt ne correspond pas forcément aux climax. Ici par exemple sur les côtes
Française dans le nord. Il y a des conditions limitantes, comme le vent. Le sol est
chargé en sel. Le vent fait évaporer l'eau des sols. Les sols sont donc pauvres en
eaux et chargés en sel. De plus le sol est affleurant à la roche et peu favorable à
l'enracinement de ligneux. On peut éventuellement avoir des sous-ligneux (-
50cm). Ce ne sont donc pas des conditions adéquates pour une forêt.

49
Idem pour les tourbières qui à l'inverse sont beaucoup trop humides pour des
arbres. Ce ne sont que deux exemples, mais c'est le cas pour plein d'habitats.

5.6. Désavantage de la connectivité des écosystèmes

La connectivité des écosystèmes peut parfois être négatif. Par exemple le grand
scolyte de l'orme, est un insecte xylophage qui va creuser des galeries dans le bois
et y poser ses larves. Malheureusement le scolyte est vecteur d'un champignon
qui va causer un dépérissement du feuillage qui mènera à l'arrêt de la circulation
de la sève. Les seuls ormes qui ont résistés sont ceux qui étaient dans des milieux
complètement déconnectés des autres. Si tous les écosystèmes avaient été
connectés peut-être que les ormes chez nous auraient disparus.

Il en va de même pour les frênes qui dépérissent dans nos régions à cause d'une
maladie qui s'attaque au collet (c’est-à-dire la base du tronc en contact avec le
sol). Les populations de frênes chez nous sont assez mal en point pour cette raison.
A noter aussi qu'un écosystème peut être maintenu artificiellement à un stade
pionnier ou juvénile par l'homme.

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