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Suites et séries de fonctions

Exercice 1. On considère les équations différentielles (En )

 0
y − fn y = 0
y(a) = 1.

où (fn ) est une suite de fonctions continues qui converge uniformément vers f sur le segment [a, b].
On note gn la solution de (En ) et g la solution de
 0
y − fy = 0
y(a) = 1.

Montrer que (gn ) converge uniformément vers g sur [a, b].

Exercice 2. CCP MP 2006

Soit f une fonction continue sur R telle que

∀x ∈ R∗ , |f (x)| < |x|.

Montrer que f n = f ◦ f ◦ . . . ◦ f converge uniformément sur tout intervalle de la forme [−A, A], A ∈ R+ .
| {z }
n

Exercice 3. CCP MP 2006

Soit (fn )n∈N une suite de fonctions de I un intervalle de R dans R. On pose

fn (x)
∀n ∈ N, ∀x ∈ I, gn (x) = .
1 + fn (x)2

La suite de fonction (fn )n∈N converge uniformément sur l’intervalle I. En est-il de même pour la suite
de fonctions (gn )n∈N ?

Exercice 4. CCP MP 2000

On considère la suite de fonctions sur [0, 1] :

nx(x2 + 1)e−x
fn (x) = .
nx + 1
a. Montrer la convergence simple sur [0, 1]
b. Montrer la convergence uniforme sur [α, 1], 0 < α < 1.
c. Y a-t-il convergence uniforme sur [0, 1] ?
d. Montrer que |fn − f | est bornée sur [0, 1].
e. Déduire de tout ce qui précède la convergence de la suite
Z 1
un = fn (x)dx.
0

Exercice 5. Soit (un ) une suite de fonctions K-lipschitziennes sur l’intervalle [0, 1] convergeant sim-
plement vers une fonction u.
Montrer que la convergence est uniforme.

Exercice 6. a. Soit (Pn )n une suite de polynômes convergeant uniformément sur R vers une fonction
f.
Montrer que f est un polynôme.
b. Rappeler l’énoncé du théorème de Weierstrass.

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Exercice 7. [Exemple de non interversion limite-intégrale]

On définit pour x ∈ [0, π/2] et n 6 1 la suite de fonctions

fn (x) := n cosn x sin x.

a. Déterminer la limite simple f de la suite (fn ).

b. Montrer que
Z π Z π
2 2
lim fn (t)dt 6= f (t)dt.
n→+∞ 0 0

Exercice 8. Soit (fn )n une suite de fonctions continues définies sur un segment I et à valeurs réelles.
On suppose que (fn )n converge uniformément vers f sur I.
Soit (xn )n une suite d’éléments de I de limite x.
Montrer que
lim fn (xn ) = f (x).
n→+∞

Exercice 9. a. Soit f ∈ C 0 [a, b], R telle que

Z b
∀k > 0, f (t)tk dt = 0.
a

Montrer que f est la fonction nulle.

b. On suppose que pour tout entier k ∈ {0, ..., n − 1}
Z b
f (t)tk dt = 0.
a

Montrer que f s’annule au moins n + 1 fois sur [a, b].

Exercice 10. On définit la fonction X 1

ζ(x) := .
nx
n>1

a. Pour quels x ∈ R cette série est-elle convergente ?

b. Soit a > 1.
A t-on convergence normale sur [a,
+∞[ ?
c. Montrer que ζ ∈ C ∞ ]1, +∞[, R .
d. Déterminer limx→1 ζ(x) et limx→+∞ ζ(x).

Exercice 11. TPE/EIVP MP 2007

Soit fn la suite de fonctions
1
fn (x) = .
1 + |x − n|
a. CV simple et uniforme sur R ?
R +∞
b. Calculer −∞ fn (t)2 dt.
c. Etudier pour g ∈ C 0 (R) ,de carré intégrable
Z +∞
lim fn (t) g (t) dt
n→∞ −∞

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Solutions : Suites et séries de fonctions

Exercice 1. La solution gn de (En ) telle que gn (a) = 1 s’écrit

Z t 
gn (t) = exp fn (u)du
a

et de même, Z t 
g(t) = exp f (u)du .
a
Soit ε > 0 : par convergence uniforme de (fn ) vers f , on a à partir d’un certain rang n0
ε
max |f (t) − fn (t)| 6 .
t∈[a,b] b−a

On a de plus pour n > n0 et ∀t ∈ [a, b]

Z t  Z t 
g(t) − gn (t) = exp f (u)du − exp fn (u)du
a a
Z t  Z t 
= exp f (u)du 1 − exp (f (u) − fn (u)) du
a a

et Z t
−ε 6 (f (u) − fn (u)) du 6 ε,
a
d’où Z t 
−ε
e 6 exp (f (u) − fn (u)) du 6 eε
a
et finalement, Z t 
ε
1 − e 6 1 − exp (f (u) − fn (u)) du 6 1 − e−ε ,
a
d’où ∀t ∈ [a, b],
Z b  Z b 
(1 − eε ) exp |f (u)| du 6 g(t) − gn (t) 6 1 − e−ε exp


|f (u)| du ,
a a
d’où le résultat.

Exercice 2. Indication : on pourra considérer sur les intervalles de la forme [a, A], A > a > 0 la
fonction x 7→ f (x)
x .
Tout d’abord, montrons que f (0) = 0. En effet, soit ε > 0, on a, ∀x ∈ R∗ , |x| < ε ⇒ |f (x)| < |x| < ε,
ce qui confirme l’assertion.
L’inégalité ∀x ∈ R∗ , |f (x)| < |x| et l’introduction d’un intervalle compact [−A, A] fait penser à étudier
la fonction g(x) = f (x) x . Sur un intervalle de la forme [a, A], A > a > 0, celle-ci est continue et
vérifie ∀x ∈ [a, A], |g(x)| < 1. Une fonction continue sur un compact est bornée et atteint ses bornes,
ainsi, ∃αa ∈ R, ∀x ∈ [a, A], |g(x)| 6 αa < 1. De même, sur un intervalle de la forme [−A, −a],
on a ∃βa ∈ R, ∀x ∈ [−A, −a], |g(x)| 6 βa < 1, et, notant δa = max(αa , βa ) < 1, on a établi
∀x ∈ [−A, −a] ∪ [a, A], |g(x)| 6 δa . En particulier, on a, ∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ [−A, −a] ∪ [a, A], |f n (x)| 6
(δa )n |x|, avec δa < 1, ce qui montre en particulier que la limite simple de f n est la fonction nulle sur
[−A, −a] ∪ [a, A].
A ce stade, on a essentiellement tout dit. Montrons maintenant proprement la convergence uniforme
de f n vers 0 sur [−A, A]. Soit ε > 0. On a, ∀n ∈ N∗ , f n (0) = 0 < ε (1). On a, ∀x ∈] − ε, ε[, |f n (x)| <

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|x| < ε (2). Et enfin, d’après ce qui précède, ∃0 < δepsilon < 1, ∀x ∈ [−A, −ε] ∪ [ε], |f n (x)| 6
(δepsilon )n |x| 6 (δε )n A. Comme 0 < δε < 1, il existe N ∈ N∗ , (δε )n < ε/A. Ainsi, on a montré,
∀x ∈ [−A, −ε] ∪ [ε, A], |f n (x)| < ε (3). Ainsi, d’après (1), (2) et (3), on a montré que f n converge
uniformément vers 0 sur tout intervalle de la forme [−A, A].

Exercice 3. On a, en notant f la limite simple de fn , que la limite simple de gn est g définie par
f (x)
g(x) = 1+f (x)2
. Essayons de montrer que gn converge uniformément vers g sur I. On étudie

fn (x) f (x) (1 + f (x)2 )fn (x) − (1 + fn (x)2 )f (x)

− =
1 + fn (x)2 1 + f (x)2 (1 + fn (x)2 )(1 + f (x)2 )

(fn (x) − f (x)) + f (x)fn (x)(f (x) − fn (x))

=
(1 + fn (x)2 )(1 + f (x)2 )

fn (x) − f (x) f (x)fn (x)(f (x) − fn (x))

6 +
(1 + fn (x)2 )(1 + f (x)2 ) (1 + fn (x)2 )(1 + f (x)2 )

A ce stade, remarquant que ∀x ∈ I, (1+f (x)2 )(1+fn (x)2 ) > 1, on voit que l’on peut obtenir une majo-
ration uniforme du premier terme du deuxième membre de la dernière inégalité. L’autre terme est plus
délicat à majorer uniformément. Essayons de majorer uniformément l’expression (1+fnf(x) (x)fn (x)
2 )(1+f (x)2 ) =
fn (x) f (x) x 1
(1+fn (x)2 ) (1+f (x)2 )
. Or, la fonction h : x 7→ 1+x2
vérifie ∀x ∈ R, |h(x)| 6 2 (faire une rapide étude
f (x)fn (x)
de fonction). Ainsi, (1+fn (x)2 )(1+f (x)2 )
6 41 . On a donc montré

fn (x) f (x) 1
∀x ∈ I, − 6 (1 + )|fn (x) − f (x)|.
1 + fn (x)2 1 + f (x)2 4

De l’uniforme convergence de fn on déduit donc celle de gn .

Exercice 4. a. On calcule, pour x 6= 0,

nx(x2 + 1)e−x x(x2 + 1)e−x

fn (x) = = −−−−−→ (x2 + 1)e−x .
nx + 1 x + n1 n→+∞

Si x = 0, fn (x) = 0. La fonction limite n’est pas continue en 0.

b. On calcule

nx(x2 + 1)e−x (x2 + 1)e−x (x − x − 1

|fn (x) − f (x)| = − (x2 + 1)e−x = n
nx + 1 x + n1
(x2 + 1)e−x 2
= 6 −−−−−→ 0,
nx + 1 nα + 1 n→+∞

ce qui démontre la convergence uniforme sur [α, 1].

c. Si la convergence était uniforme sur [0; 1], la limite (simple) serait par théorème de continuité une
fonction continue sur [0; 1], ce qui n’est pas le cas d’après la première question.
d. On reprend la majoration de la question b., on a

(x2 + 1)e−x
|fn (x) − f (x)| 6 6 2.
nx + 1

e. On applique le théorème de convergence dominée à fn − f , cette fonction est uniformément dominée

par la fonction constante égale à 2 intégrable sur [0; 1], et tend simplement
R 1 vers la
R 1fonction nulle sur ]0; 1]
(et vers −1 en 0). Ainsi la limite de la suite est l’intégrale de f qui vaut 0 f = 0 (x +1)e−x dx = 3− 6e .
2

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Exercice 5. Soit ε > 0 fixé.

Comme toutes les fonctions (un ) sont K-Lipschitziennes, on a
ε
∀n > 0, ∀(x, y) ∈ [0, 1]2 , |x − y| 6 , |un (x) − un (y)| 6 ε
K
et on remarque que cette propriété est également vraie pour u par passage à la limite.
On recouvre alors le segment [0, 1] par un nombre fini p d’intervalles Ii de longueur 2 Kε centrés en des
points (xi )i∈{1,p} , et par hypothèse, il existe un rang N tel que

∀n > N, ∀i ∈ {1, p}, |un (xi ) − u(xi )| 6 ε.

ε
Maintenant, si x ∈ [0, 1], il appartient à l’un des Ii et |x − xi | 6 K pour un certain i ∈ {1, p}, et par
conséquent ∀n > N,

|u(x) − un (x)| 6 |u(x) − u(xi )| + |u(xi ) − un (xi )| + |un (xi ) − un (x)|

6 3ε

d’où le résultat.

Exercice 6. a. La suite (Pn )n converge uniformément sur R et vérifie donc le critère de Cauchy
uniforme suivant :

∀ε > 0 ∃N ∈ N, ∀n > N, ∀q > 0, ∀x ∈ R, |Pn+q (x) − Pn (x)| 6 ε,

ce qui prouve que les polynômes (Pn )n>N vérifient

∀q > 0, ∃cq ∈ R, ∀x ∈ R, PN +q (x) = PN (x) + cq .

L’écriture de critère de Cauchy en x = 0 prouve la convergence de la suite de réels (cq )q , et par passage
à la limite quand q → +∞„ on a pour x ∈ R f (x) = PN (x) + cq .
b. D’après le théorème de Weierstrass, toute fonction continue sur un compact est limite uniforme
d’une suite de polynômes, ce qui contraste avec le résultat précédemment démontré !

Exercice 7. a. Pour tout n ∈ N, fn s’annule en zéro et comme |cosn x| < 1 pour x ∈]0, π/2], la suite
de fonctions (fn )n converge simplement vers 0 sur [0, π/2].
b. D’après la question précédente,
Z π
2
f (t)dt = 0,
0
et pour tout n > 0, le changement de variable u = cos x donne
Z π Z 1
2 n
fn (t)dt = nun du =
0 0 n+1
d’où Z π
2
lim fn (t)dt = 1.
n→+∞ 0

Exercice 8. La fonction f est continue en tant que limite uniforme d’une suite de fonctions continues
sur un segment.
Il suffit ici d’écrire pour n > 0

|f (x) − fn (xn )| 6 |f (x) − f (xn )| + |f (xn ) − fn (xn )|

6 |f (x) − f (xn )| + sup |f (t) − fn (t)| .
t∈I

Par continuité de f , limn→+∞ f (xn ) = f (x) et par convergence uniforme de la suite (fn ),

lim sup |f (t) − fn (t)| = 0,

n→+∞ t∈I

d’où le résultat.

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Exercice 9. a. L’égalité
Z b
f (t)g(t)dt = 0
a
est vérifiée pour toute fonction polynômiale g par linéarité de l’intégrale.
D’après le théorème de Weirstrass, il existe une suite (gn )n de polynômes convergeant uniformément
vers f sur [a, b], on peut, intervertir limite et intégrale par convergence uniforme de la suite (gn )n ce
qui donne
Z b
f (t)2 dt = 0,
a
et f étant à valeurs réelles, c’est la fonction nulle.
b. Raisonnons par l’absurde : on suppose que f s’annule k fois sur [a, b] aux points (xi )16i6k avec
k < n + 1 et quitte à échanger l’ordre des (xi ), on suppose que f change de signe au voisinage des
points (xi )16i6j .
On définit alors le polynôme P (x) := ji=1 (x − xi ), et par construction la fonction P f est de signe
Q
constant sur [a, b] et s’annule aux points (xi )16i6k .
De plus, la fonction P f est par hypothèse d’intégrale nulle sur [a, b] et en raisonnant sur chaque
intervalle [xi , xi+1 ] pour 1 6 i 6 j, on obtient que P f est identiquement nulle, ce qui contredit
l’hypothèse de départ.

Exercice 10. a. Série convergente pour x > 1 : comparaison avec une série de Riemann.
b. Terme général décroissant donc convergence normale sur [a, +∞[ pour a > 1.
c. ζ est continue sur tous les [a, +∞[ pour a > 1, donc sur ]1, +∞[. De plus,

dk 1 1
k x
= (− ln n)k x
dx n n
donc ζ est C ∞ .
d. limx→1 ζ(x) = +∞ : ζ est continue et monotone sur ]1, +∞[, elle admet une limite à droite en 1.
Or, pour tout A > 0,
N
X 1
∃N > 1 >A
n
n=1

ce qui contredit l’existence de la limite en 1.

lim+∞ ζ = 1 : interversion limite et sommation par convergence normale.

Exercice 11. a.
Soit x un réel fixé : alors, limn→+∞ fn (x) = 0, et la suite (fn )n converge simplement vers 0 sur R.
Cependant, pour tout n > 0, fn (n) = 1, donc la suite (fn )n ne converge pas uniformément sur R.
b.
On a pour n > 0
Z +∞ Z +∞ Z +∞  +∞
2 du du 1
fn (t) dt = =2 =2 − = 2.
−∞ −∞ (1 + |u|)2 0 (1 + u)2 1+u 0
c. Comme g est de carré intégrable, pour ε > 0 fixé, il existe A > 0 tel que
Z
g 2 (t) dt 6 ε.
|x|>A

L’intégrale considérée existe d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, et on découpe l’intégrale de la façon

suivante :
Z +∞ Z A Z
fn (t)g(t) dt = fn (t)g(t) dt + fn (t)g(t) dt
−∞ −A |x|>A

où l’on a

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sZ
Z Z √
fn (t) (t) g(t) dt 6 g 2 (t) dt fn2 (t) dt 6 2ε.
|x|>A |x|>A |x|>A

Enfin, la suite de fonctions continues (fn g)n converge simplement vers 0 sur [−A, A], on a pour tout
n > 0 et t ∈ [−A, A] l’inégalité |fn (t)g(t)| 6 maxt∈[−A,A] |g(t)|, d’où
Z A
lim fn (t)g(t) dt = 0
n→+∞ −A

d’après le théorème de convergence dominée, ce qui permet de conclure que

Z +∞
lim fn (t)g(t) dt = 0.
n→+∞ −∞

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