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fr 21 août 2010
Intégration
Exercice 1. a. Soient f , g deux fonctions positives intégrables sur R+ telles que f (x) =x→+∞ ◦ (g(x)) .
Montrer que Z +∞ Z +∞
f (t)dt =x→+∞ ◦ g(t)dt .
x x
b. En déduire un équivalent de
+∞ e−t
Z
dt
x t
en +∞.
Exercice 2. Soit f ∈ C 0 (R+ , R+ ) telle que la fonction t → tf (t) soit intégrable sur R+ .
a. On définit Z +∞
F (x) := f (t)dt.
x
Montrer que F est définie sur R+ et que
1
F (x) =x→+∞ ◦ .
x
b. On admet le théorème de Fubini.
Montrer que Z +∞ Z +∞
F = tf (t)dt.
0 0
Exercice 3. Pour x ∈ [0, 1], on définit
+∞
ln(x2 + t2 )
Z
f (x) := dt.
0 1 + t2
Calculer explicitement f (x).
Exercice 4. Soit f ∈ C 0 ([a, b], ]0, +∞[) .
Pour x > 0, on pose
Z b 1/x
x
φ(x) := (f (t)) dt
a
Montrer que
lim φ(x) = max(f ).
x→+∞ [a,b]
Exercice 5. Soit f ∈ C 0 ([0, 1], R) .
a. Montrer que Z 1
n f (1) 1
t f (t)dt =n→+∞ +◦ .
0 n n
b. Montrer que Z 1
lim f (tn )dt = f (0).
n→+∞ 0
c. Donner un équivalent pour n → +∞ de
1
tn
Z
dt.
0 1 + tn
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Exercice 6. Calculer
Z Z
I := x + y + 1dxdy.
{x>0,y>0,x+y61}
Exercice 7. CCP MP 2007
On rappelle Z ∞
Γ (x) = e−t tx−1 dt
0
1
a. Montrer, au voisinage de 0 que Γ (x) ∼ x.
b. Montrer que ln Γ (x) est convexe.
Exercice 8. CCP MP 2007
Soit Z +∞
arctan (n + t)
In = √ dt
0 (n + t) t
a. Existence ?
b. Trouver limn→∞ In
c. Calculer Z +∞
1
√ dt
0 (n + t) t
d. Trouver un équivalent de In (Penser à encadrer).
Exercice 9. CCP MP 2007
Calculer une primitive de
1
√ dx
x+ 2 + 2x + x2
intégration, page 2
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Solutions : Intégration
Exercice 1. a. Soit ε > 0 : il existe A > 0 tel que pour tout x > A, f (x) 6 εg(x). Par intégration de
cette inégalité sur [x, +∞[ pour tout x > A, on obtient
Z +∞ Z +∞
f (t)dt 6 ε g(t)dt,
x x
ce qui prouve le résultat.
b. On utilise une intégration par parties pour obtenir l’équivalent recherché (processus classique !) :
toutes les fonctions considérées sont de classe C 1 sur ]0, +∞[, et
Z y −t −t y Z y −t
e e e
dt = − − 2
dt
x t t x x t
d’où pour y → +∞,
e−t e−x
+∞ Z +∞ −t
e
Z
dt = − dt.
x t x x t2
Enfin, d’après la question précédente, pour x → +∞,
Z +∞ −t Z +∞ −t
e e
2
dt = ◦ dt ,
x t x t
ce qui donne finalement
+∞ e−t e−x
Z
dt ∼x→+∞ .
x t x
Exercice 2. a. Comme t → tf (t) est intégrable sur R+ , il suffit d’écrire pour t > 1
|f (t)| 6 |tf (t)| ,
ce qui prouve l’intégrabilité de f sur R+ .
De plus,
Z +∞
|xF (x)| 6 |tf (t)| dt
x
et Z +∞
lim |tf (t)| dt = 0
x→+∞ x
par intégrabilité de tf (t).
b. Les fonctions considérées étant toutes intégrables, on peut appliquer le théorème de Fubini et
Z +∞ Z +∞ Z +∞
F (x)dx = f (t)dtdx
0 0 x
Z +∞ Z +∞
= 1[x,+∞[ (t)f (t)dtdx
0 0
Z +∞ Z +∞
= 1[0,t] (x)f (t)dxdt
0 0
Z +∞ Z t
= f (t) dx dt
0 0
Z +∞
= tf (t)dt.
0
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ln(x2 +t2 )
Exercice 3. Montrons que f est bien définie : soit ψ définie sur [0, 1]×]0, +∞[ par ψ(x, t) := 1+t2
.
Comme
ln(x2 + t2 ) ∼x→0 2 ln t
est intégrable au voisinage de zéro, ψ(x, .) est intégrable au voisinage de zéro pour x > 0.
On a alors pour x ∈ (0, 1)
√
ln(x2 + t2 ) t ln(1 + t2 )
6 √
1 + t2 1 + t2 t
qui est intégrable sur (0, +∞) en tant que produit d’une fonction bornée par une fonction intégrable,
et f est donc bien définie sur [0, 1].
De plus, ψ(., t) est différentiable sur (0, +∞) et
∂ψ 2x 1
(x, t) = 2
∂x x + t2 1 + t2
d’où pour tout ε > 0 et pour (x, t) ∈ [ε, 1]×]0, +∞[,
∂ψ 2 1
(x, t) 6 2
∂x ε + t 1 + t2
2
intégrable sur [0, +∞[.
Enfin, ∂ψ
∂x (x, .) est une fonction continue par morceaux sur ]0, +∞[, ces hypothèses nous permettent
donc d’appliquer le théorème de dérivation sous le signe somme sur ]0, 1], et
Z +∞
0 ∂ψ
f (x) = (x, t)dt
0 ∂x
Z +∞
2x 1
= 2 + t2 1 + t2
dt
0 x
Z +∞
2x 1 1
= − dt
1 − x2 0 x2 + t2 1 + t2
2x π1 π
= −
1 − x2 2 x 2
π
=
x+1
où l’on a calculé l’intégrale en décomposant la fraction rationnelle t → (t2 +x21)(1+t2 ) en éléments simples.
On obtient par conséquent pour x ∈ [0, 1], f 0 étant prolongeable par continuité en zéro
Z x
f (x) − f (0) = f 0 (t)dt
0
= π ln(1 + x),
et il reste à calculer f (0).
1
On trouve alors en utilisant le changement de variable u = t
+∞
ln(t2 )
Z
f (0) = dt
0 1 + t2
+∞
− ln(u2 ) 1
Z
= du
0 1 + u12 u2
= −f (0),
d’où f (0) = 0 et pour x ∈ [0, 1], f (x) = π ln(1 + x).
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Exercice 4. Remarquons d’abord que comme pour tout x f (x) 6 max[a,b] f,, on a la majoration
φ(x) 6 (b − a)1/x max f.
[a,b]
De plus, f étant continue et positive, il existe un point c tel que f (c) = max[a,b] (f ). Alors, par continuité
de f en c,
∀ε > 0, ∃ν > 0, ∀x ∈]c − ν/2, c + ν/2[ f (x) > f (c) − ε.
et par positivité de f ,
Z b Z c+ν/2
x
(f (t)) > (f (t))x
a c−ν/2
> ν (f (c) − ε)x ,
et comme limx→+∞ ν 1/x = 1, il existe donc A tel que pour x > A,
max(f ) − ε ν 1/x 6 φ(x) 6 max(f )(b − a)1/x .
[a,b] [a,b]
ce qui donne le résultat par théorème d’encadrement des limites.
Exercice 5. a. Soit ε > 0 : il existe un entier N > 0 tel que pour t ∈ [0, 1 − ε], et n > N , tn 6 ε.
Ainsi,
Z 1 Z 1
n
t f (t)dt − tn f (t)dt 6 εn max |f (t)|
0 1−ε t∈[0,1]
1
=◦ .
n
De plus,
Z 1 Z 1
n
t (f (t)dt − f (1)) 6 max |f (t) − f (1)| tn dt
1−ε t∈[1−ε,1] 1−ε
maxt∈[1−ε,1] |f (t) − f (1)|
6
n+1
1
=◦
n
par continuité de f .
De plus, comme
1 1
tn+1
Z
n
t f (1)dt = f (1)
1−ε n + 1 1−ε
f (1) 1
= +◦ ,
n n
on obtient bien le résultat attendu.
b. Utilisons ici le théorème de convergence dominée : la suite de fonctions de C 0 ([0, 1], R) définie par
ψn (t) := f (tn ) est uniformément bornée par la constante ||f ||∞ et converge simplement vers la fonction
continue par morceaux
ψ(t) := f (0)1[0,1[ (t) + f (1)1{1} (t),
d’où
Z 1 Z 1
n
lim f (t )dt = ψ(t)dt
n→+∞ 0 0
= f (0).
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c. Comme la fonction considérée s’annule en zéro et que la questions précédente ne suffit plus pour
donner un équivalent de la quantité considérée, on utilise une intégration par parties :
1 1
tn 1 1
Z Z
t n
dt = ln(1 + t ) − ln(1 + tn )dt
0 1 + tn n 0 n 0
ln 2 1 1
Z
= − ln(1 + tn )dt
n n 0
et d’après la question précédente,
Z 1
lim ln(1 + tn )dt = 0,
n→+∞ 0
d’où
1
tn
Z
ln 2
n
dt ∼n→+∞ .
0 1+t n
Exercice 6. On applique le théorème de Fubini, toutes les intégrales considérées ici sont finies, et
Z 1 Z 1−x
I= (x + y + 1)dy dx
0 0
1
(1 − x)2
Z
= 1 − x2 + dx
0 2
5
= .
6
Exercice 7. a. Montrons d’abord que Γ est bien définie sur ]0; +∞[. Soit x > 0, la fonction γx : t 7→
tx−1 e−t est continue et positive sur ]0; +∞[. γx =x→+∞ o t12 (comparaison polynômes/exponentielles)
avec t 7→ t12 intégrable en +∞, donc γx intégrable sur [1; +∞[. De plus, γx ∼x→0+ tx−1 avec x−1 > −1
et t 7→ tx−1 intégrable en 0, donc γx est intégrable sur ]0; 1]. Ceci prouve que Γ est bien définie sur
]0; +∞[.
Pour montrer l’équivalent demandé, on calcule la limite pour x → 0+ de xΓ(x) : soient ε, A ∈ R∗+ ,
Z A A
Z A
x−1 −t
tx e−t ε tx e−t dt
x t e dt = +
ε ε
soit en passant à la limite (ε → 0 puis A → +∞) l’égalité
xΓ(x) = Γ(x + 1)
Il reste à démontrer la continuité de Γ en x = 1 pour passer à la limite. Or, à x > 0 fixé, γx est
continue et intégrable sur ]0; +∞[, et à t > 0 fixé, la fonction x 7→ γx (t) est continue sur ]0; +∞[. Soient
a, b ∈ R∗+ , pour tout x ∈ [a; b], alors 0 6 tx−1 e−t 6 max(tb−1 e−t , ta−1 e−t ) := ϕ(t), avec t 7→ tb−1 e−t
et t 7→ ta−1 e−t intégrables sur ]0; +∞[ d’après le raisonnement fait au début de la question. Ainsi la
fonction intégrable ϕ domine γx sur [a; b], donc d’après le théorème de continuité, Γ est continue sur
tout segment [a; b] inclu dans ]0; +∞[, donc sur ]0; +∞[.
En particulier, Γ(x + 1) −−−→ Γ(1) = 1, ce qui établit l’équivalent demandé.
x→0
b. Il est important de savoir prouver le fait que la fonction Γ est de classe C ∞ sur ]0, +∞[ et de savoir
retrouver l’expression de saR dérivée, ce qui constitue un excellent exemple d’application du théorème
de dérivation sous le signe .
La fonction Γ est strictement positive et C ∞ sur ]0, +∞[, il en est donc de même de ln Γ.
Maintenant, pour x > 0,
d2 Γ00 (x)Γ(x) − Γ02 (x)
ln Γ(x) = ,
dx2 Γ2 (x)
et on cherche donc à prouver pour x > 0 l’inégalité Γ00 (x)Γ(x) 6 Γ02 (x).
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Or, pour x > 0,
Z +∞ Z +∞
Γ0 (x) = ln ttx−1 e −t dt et Γ00 (x) = ln2 t tx−1 e −t dt,
0 0
donc en écrivant, Z +∞
0 x−1 t x−1 t
Γ (x) = ln tt 2 e − .t 2 e − dt
0 2 2
on a d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz
Z +∞ 2 Z +∞ Z +∞
x−1 t x−1 t 2
x−1
ln tt 2 e − .t 2 e − dt 6 ln t t e −t dt tx−1 e −t dt,
0 2 2 0 0
ce qui prouve pour x > 0 l’inégalité Γ00 (x)Γ(x) 6 Γ02 (x) et de ce fait la ln-convexité de la fonction Γ.
Exercice 8. a.
arctan(n+t)
Soit pour n > 1 fn (t) = √
(n+t) t
: fn est positive et continue sur ]0, +∞[ et on a de plus les équivalents
arctan(n) π
fn (t) ∼t→0 √ et fn (t) ∼t→+∞ √ ,
n t 2t t
ce qui prouve l’existence de In .
b. Remarquons tout d’abord que pour tout t > 0, limn→+∞ fn (t) = 0, et que la fonction fn est continue
sur ]0, +∞[, la majoration valable qur ]0, +∞[
π π
|fn (t)| 6 √ 1[0,1[ (t) + √ 1[1,+∞[ (t)
2 t 2t t
π
où t → 2√ 1 (t)+ 2tπ√t 1[1,+∞[ (t) est une fonction continue par morceaux intégrable sur ]0, +∞[ indé-
t [0,1[
pendante de n permet d’appliquer le théorème de convergence dominée et d’en déduire que limn→+∞ In =
0.
c.
L’intégrale Jn est bien définie, et le changement de variable t = u2 donne
+∞ +∞ +∞
2 √
Z Z
2u du 2 du u π
Jn = = 2 = n arctan √ =√ .
0 u(n + u2 ) n 0 √u
n n 0 n
1+ n
d.
Soit ε > 0 fixé.
Il existe nε > 1 tel que pour tout t > 0 et pour tout n > nε , l’inégalité π2 − ε 6 arctan(n + t) 6 π2 soit
vérifiée, ce qui donne alors π π
− ε Jn 6 In 6 Jn ,
2 2
ce résultat étant valable pour tout ε > 0, on a d’après le calcul effectué à la question précédente le
résultat valable pour n au voisinage de +∞
π2
In ∼ √ .
2 n
Exercice 9. On a en posant u = x + 1
Z Z
1 du
√ dx = √
x + 2 + 2x + x2 u − 1 + 1 + u2
√
u − 1 − 1 + u2
Z
= du
(u − 1)2 − (1 + u2 )
Z √
1 + u2 + 1 − u
= du
2u
" Z √ #
1 1 + u2
= −u + ln u + du .
2 u
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1 ch t
Et enfin, le changement de variable u = sh t donne du = − sh 2 dt
t
Z r
sqrt1 + u2
Z
1
du = 1 + 2 du
u u
Z
ch t
= − ch t 2 dt
sh t
1 + sh2 t
Z
=− 2 dt
Z sh t
1
= −t − dt
sh2 t
d
et dt cotanh t = − sh12 t d’où
sqrt1 + u2
Z
1 1
du = − argsh + cotanh argsh
u u u
p 1
= 1 + u2 − argsh
u
car √
ch argsh v 1 + v2
cotanh (argsh v) = = .
sh argsh v v
Ce qui nous donne finalement
Z
1 1 p
2
1
√ dx = −x − 1 + ln(1 + x) + 1 + (1 + x) − argsh .
x + 2 + 2x + x2 2 1+x
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