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Cours d’électromagnétisme

Chap.5-Champ magnétique

Table des matières


1 Introduction 3
1.1 Les aimants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Notion de champ magnétique terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Action d’un champ électromagnétique sur une particule chargée 5


2.1 Force de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Mouvement d’une particule chargée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.3 Quelques applications liées au mouvement d’une particule chargée . . . . . . 6

3 Calcul du champ magnétique créé par un courant 7


3.1 Courant filiforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Loi de Biot et Savart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.3 Règle du tire-bouchon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.4 Définition et continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4 Lignes de champ magnétique 8

5 Le champ magnétique est un pseudo-vecteur 8

6 Symétries et invariances 8
6.1 Invariances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6.2 Symétries et antisymétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6.2.1 Plan de symétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6.2.2 Plan d’antisymétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

7 Calcul du champ par méthode intégrale 11

8 Théorème d’Ampère 13

9 Interactions avec les courants électriques, effet Hall et mesure de champs


magnétiques 15
9.1 Force de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
9.2 Définition de l’effet Hall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
9.3 Explications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
9.4 Mesure de champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
9.5 Effet Hall et force de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique TABLE DES MATIÈRES

10 Références 18
10.1 Vecteur densité de courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
10.2 Loi d’Ohm locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
10.3 Résistance électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 1. Introduction

1 Introduction
Voici venu le temps de parler de la deuxième "composante" du champ électromagnétique,
le champ magnétique. Les premières manifestations de celui-ci viennent des aimants qui, en
créant un champ magnétique, permettent d’attirer des objets à eux.
Nous allons plutôt voir ici que l’existence du champ magnétique peut être prouvée par son
effet sur une particule chargée.
Dans ce chapitre, nous étudierons des champs dits "magnétostatiques", c’est à dire créés par
des courants dont les caractéristiques ne dépendent pas du temps.

Ce chapitre se construit comme celui sur le champ électrostatique, ce parallèle nous


permettra probablement de passer moins de temps sur des notions déjà vues (distributions,
invariances, symétries, ...)

1.1 Les aimants


La "pierre d’aimant" qui a la propriété d’attirer les petits morceaux de fer, est connue
depuis l’antiquité grecque. On trouve cette pierre étonnante dans la région de Magnésie, en
Asie Mineure. On sait aujourd’hui qu’elle est formée essentiellement d’oxyde de Fer (F e3 O4 )
que l’on appelle magnétite. Fanée et polie en forme de cuiller, elle est utilisée en Chine dès le
IIIe siècle à des fins divinatoires. Il faut attendre l’an Mille environ pour voir apparaître les
première boussoles. Elle est adoptée par les navigateurs arabes puis européens pour s’orien-
ter en mer. L’usage du compas de marine devient primordial avec les grandes explorations
Renaissance. Sa pièce principale est une aiguille d’acier que l’on a aimantée par frottement
contre une pierre d’aimant.
Les aimants présentent toujours au moins deux pôles, appelés pôle sud et pôle nord.
Lorsque l’on approche deux aimants, on met aisément en évidence deux types d’interaction :
deux pôles de même nature se repoussent alors que deux pôles de nature différente s’attirent.

Figure 1 – Aimant.

Figure 2 – Interaction entre aimants

3
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 1.2 Notion de champ magnétique terrestre

1.2 Notion de champ magnétique terrestre


Expérience En un point de la surface terrestre et en l’absence d’aimants et/ou de circuits
électriques, l’aiguille d’une boussole s’oriente dans la direction Sud-Nord. Approchons un
aimant : l’orientation de la boussole s’en trouve modifiée. Déplaçons la boussole autour de
l’aimant : la direction de la boussole varie d’un point à l’autre. Enfin, perturbons l’aiguille de
la boussole : elle se met ciller autour de la direction indiquée initialement. Si l’on rapproche
l’aimant, l’aiguille oscille de plus en plus vite.

Interprétation Sur Terre, il règne un champ de force magnétique qui oriente toutes les
boussoles dans l’axe Sud-Nord. Par convention, le pôle qui indique le Nord Il s’agit du nord
magnétique terrestre situé dans l’océan arctique, à quelques degrés de latitude du Nord géo-
graphique. Le pôle N est appelé ple nord de la boussole, l’autre étant alors le ple sud.

Un aimant modifie les propriétés magnétiques de l’espace : il crée un champ magnétique.


Ce champ présente une direction donnée par la boussole et un sens donné par l’axe SN de
la boussole.
Enfin, plus ce champ est important, plus l’aiguille est forcée de s’aligner avec ce champ
ce qui explique l’augmentation de la fréquence des oscillations.

Conclusion L’espace est caractérisé par un champ de force qui présente les attributs d’un


vecteur que l’on nomme vecteur champ magnétique et que l’on note généralement B (M ). Ce
champ est détectable par une boussole.
Une façon de visualiser le champ magnétique que produit un aimant consiste à disperser
autour, de la limaille de fer : les aiguilles de fer s’aimantent puis se comportent comme de
petites boussoles qui s’orientent suivant le champ magnétique local.

Figure 3 – Spectre magnétique : les grains de limaille de fer se comportent comme de petites
boussoles, matérialisant ainsi les lignes de champ.

4
Electromagnétisme Chap.5-Champ
2. Actionmagnétique
d’un champ électromagnétique sur une particule chargée

Figure 4 – Lignes de champ magnétique

2 Action d’un champ électromagnétique sur une particule


chargée
2.1 Force de Lorentz
Une charge q soumis à un champ électromagnétique subit une force constituée de deux
parties :

− →

— Une partie électrique, il s’agit de la force de Coulomb : fe = q E ;

→ →

— Une partie magnétique, qui s’écrit fm = q → −v ∧B;

L’ensemble de ces deux forces constitue la force de


Lorentz :

− →
− − → −
f = q( E + →v ∧ B) (1)


Avec f la force de Lorentz (N), q la charge qui


subit la force (C), E le champ électrique (V.m−1 ),

− →

v la vitesse de la particule (m.s−1 ) et B le champ
magnétique (voir 2.1 pour son unité).
Figure 5 – Force de lorentz

Ainsi, si seul un champ magnétique règne dans une région de l’espace, on peut le détecter
−→
par la force fm que subit une particule chargée.
−→
Cette force fm est aussi l’occasion de la parler de l’unité du champ magnétique :

[fm ]
[B] = (2)
[q][v]
M L T −2
= (3)
I T L T −1
= M I −1 T −2 (4)

B s’exprimera donc en kg.A-1 .s-2 , on voit ainsi que la notion de courant électrique sera im-
portante dans la création de champ magnétique.

Mais l’unité communément utilisé (dans le Système International d’Unités) est le Tesla
(T) en hommage à Nikola Tesla. Voici quelques ordres de grandeur de champ magnétique :
— Champ magnétique terrestre : 4.7 × 10−5 T
— Aiment permanent : 0.1T
— Electroaimant : 10T

5
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 2.2 Mouvement d’une particule chargée

2.2 Mouvement d’une particule chargée dans un champ électromagnétique


Cette section pourrait faire l’objet d’un cours entier, mais ce chapitre serait plutôt àpla-
cer dans le cours de mécanique (mais il apparaît dans les livres d’électromagnétisme). Nous
allons résumer les résultats essentiels :

— Le champ électrique permet d’accélérer uniformément les particules chargées (voir la


deuxième loi de Newton appliquée à une particule) : on utilise ceci dans les oscillo-
scopes analogiques pour accélérer les électrons qui sortent du canon, ou bien dans les
accélérateurs de particules.

Ce champ peut également dévier la trajectoire des particules (trajectoire parabolique),


on utilise ceci dans les oscilloscopes analogiques pour les déviations horizontale et ver-
ticale du spot .

— Le champ magnétique, selon ses conditions d’applications, permet de faire circuler une
particule chargée sur une trajectoire circulaire (la trajectoire la plus générale est une
hélice). La vitesse n’est pas modifiée, car la partie magnétique de la force de Lorentz
ne travaille pas (application du théorème de l’énergie cinétique).

2.3 Quelques applications liées au mouvement d’une particule chargée


Le cyclotron Le cyclotron est un accélérateur de particules inventé par l’américain Law-
rence en 1932 (Prix Nobel 1939). Il est constitué de deux demi-cylindres creux, appelés "dees",
séparés par un intervalle étroit. Dans les "dees", il règne un champ magnétique uniforme per-
pendiculaire à leur base. Une tension électrique sinusoidale est appliquée entre les "dees" dans
un plan perpendiculaire au champ magnétique.

Le spectromètre de masse à analyseur magnétique La spectrométrie de masse est


une technique d’analyse permettant d’identifier les molécules d’un composé à analyser. Dans
un spectromètre de masse à analyseur magnétique, on injecte les molécules dans une chambre
d’ionisation : un bombardement électronique permet de briser les molécules de façon former
des fragments d’ions moléculaires positifs.

L’étendue des applications de cette technologie est assez vaste :


— En chimie analytique : détermination de la formule brute des molécules ;
— En chimie de l’environnement : analyse de l’air et de l’eau ; suivi de la pollution par
des pesticides ou des processus industriels.
— En biochimie : identification de protéines (séquençage d’acides aminés) et de micro-
organismes ; analyse de gaz sanguins ; pharmacologie ; toxicologie.
— En physique fondamentale : mesure de masse d’atomes stables.
— En sciences de la Terre : mesure des rapports isotopiques (géologie, océanographie,
glaciologie, volcanologie, physique de l’atmosphère, étude des météorites, planétologie,
etc.).

6
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique
3. Calcul du champ magnétique créé par un courant

3 Calcul du champ magnétique créé par un courant


3.1 Courant filiforme
Dans ce chapitre, nous étudierons le champ magnétique créé par des courants filiformes,
c’est àdire des courants passant dans des fils conducteurs dont l’épaisseur est négligeable.

Mais il existe aussi des courants surfaciques et des courants volumiques (par exemple, pour un courant
volumique, on définit une densité volumique de charges ρd qui se déplacent à la vitesse −

v et un vecteur densité

→ −

volumique de courant j = ρd v ).

3.2 Loi de Biot et Savart


Biot et Savart sont deux physiciens français du 19ème siècle.

Cette loi donne, par intégration, le champ magné-


tique créé en un point M distant de r d’un courant
d’intensité I circulant le long d’une ligne L :
ˆ ˆ →
− −−→

− →
− µ0 I dl ∧ P M
B = dB = (5)
P ∈L 4π P M 3

avec µ0 la perméabilité magnétique du vide,


constante physique.
On donne généralement la valeur de µ0 ainsi :
µ0 = 4π × 10−7 SI.
Cette constante est relié à 0 et c par la formule
suivante : Figure 6 – Loi de Biot et Savart
1
c2 =
0 µ0

Notons que cette loi donnant l’expression du champ infinitésimal créé par une portion
de circuit n’est qu’un artifice de calcul : on ne peut pas isoler une portion de circuit par-
couru par un courant (alors qu’on peut isoler des charges électriques dans le cas du champ
électrostatique).

3.3 Règle du tire-bouchon


Cette loi de Biot et Savart permet de savoir dans quel sens est le champ magnétique. Le

− −−→ →

trièdre formé des vecteurs dl , P M et B doit être direct. C’est la règle du tire-bouchon qui
s’applique (on fait tourner le premier vecteur vers le deuxième, si ce sens de rotation est la
droite, on visse le tire-bouchon, le champ magnétique est dans le sens de ce vissage).

3.4 Définition et continuité du champ magnétique


Le champ magnétique créé par un courant filiforme est continu et défini partout sauf aux
points sur lesquels le ou les courants passent (des considérations mathématiques permettent
de prouver cela).

7
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 4. Lignes de champ magnétique

4 Lignes de champ magnétique




Comme pour le champ E si on trace des lignes orientées suivant le champ magnétique
et sur lesquelles celui-ci est tangent, on obtient les lignes de champ magnétique. On appelle
souvent le dessin de ces lignes un spectre magnétique. La figure 7 vous montre un spectre
bien connu.

Figure 7 – Spectre magnétique d’un aimant droit

5 Le champ magnétique est un pseudo-vecteur


Contrairement au vecteur champ électrique, le vecteur champ magnétique est un pseudo-
vecteur, son sens dépend de l’orientation de l’espace. Ceci provient de l’apparition d’un pro-
duit vectoriel notamment dans la loi de Biot et Savart. Ce produit vectoriel est un produit
de deux vrais vecteurs (vecteurs dont la direction ne dépend pas de l’orientation de l’espace).

On dit que l’espace est orienté dans le sens direct lorsque les trois vecteurs de sa base
sont orientés dans le sens des trois doigts de la main droite (pouce : −
→, index : −
ux
→, majeur : −
uy
→).
uz

Ceci a une importance lorsque nous allons aborder les symétries, car un plan de symétrie
transforme la base directe en base indirecte, et le vecteur champ magnétique changera de
sens de part et d’autre de ce plan.

6 Symétries et invariances
Comme pour le champ électrostatique, des réflexions sur les symétries et les invariances
permettent de simplifier la recherche du champ magnétique créé par une distribution de

8
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 6.1 Invariances

courants.

6.1 Invariances
Pour considérer celles-ci, on procède de la même manière que pour le champ électrique,
on place un point M qui regarde la distribution, puis on le déplace par translation le long
de la distribution ou par rotation autour d’elle. Si le point M voit la même distribution, il
y a invariance et le champ magnétique au point M ne dépendra pas de la coordonnée qui
"produit" l’invariance.

6.2 Symétries et antisymétries


6.2.1 Plan de symétrie

Prenons une distribution de courant dont on peut


trouver un plan de symétrie et calculons le champ
magnétique en un point M de ce plan.

Si une distribution de courants admet un




plan de symétrie, alors le champ B est
forcément orthogonal à ce plan.

Cela signifie que l’existence d’un seul plan de symé-


trie nous permet de trouver la direction du champ
magnétique.

Figure 8 – Champ magnétique


et plan de symétrie

9
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 6.2 Symétries et antisymétries

On peut également montrer qu’en deux point M et


M’ symétriques par rapport à un plan de symétrie
de la distribution, le champ magnétique en M’ est


l’opposé du symétrique du champ B en M.

Figure 9 – Champ magnétique


anti-symétrique avec un plan de
symétrie

Le champ magnétique change de sens à la traversée du plan de symétrie (on en a parlé


dans la section 5).

6.2.2 Plan d’antisymétrie

Prenons une distribution de courant dont on peut


trouver un plan d’antisymétrie et calculons le
champ magnétique en un point M de ce plan.

Si une distribution de courants admet un




plan d’antisymétrie, alors le champ B est
contenu dans ce plan.

Figure 10 – Champ magnétique


et antisymétrie

10
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 7. Calcul du champ par méthode intégrale

On peut également montrer qu’en deux point M et


M’ symétriques par rapport à un plan d’antisymé-
trie de la distribution, le champ magnétique en M’
est le symétrique du champ B en M.

Figure 11 – Champ magnétique


symétrique avec un plan d’anti-
symétrie
Remarque

− →

Contrairement au champ E qui possédait les mêmes symétries que ses sources, le champ B
est antisymétrique par rapport à un plan si ce plan est un plan de symétrie pour les courants.

7 Calcul du champ par méthode intégrale

On considère un fil infiniment long parcouru par un


courant d’intensité I. On cherche le champ magné-
tique créé en un point M distant de r du fil.
Ci-contre, voici le schéma de la situation.
On utilisera les coordonnées cylindriques dans ce
problème.
Figure 12 – Schéma de situa-
tion pour le calcul du champ ma-
gnétique créé par un fil infini
1. Symétries et invariances : Le plan perpendiculaire au fil passant par M est un
plan d’antisymétrie de la distribution, le champ magnétique doit être contenu dans ce
plan.
De plus, la règle du tire bouchon indique que le sens du champ magnétique est le
même que celui du vecteur → −
eθ (la base →−
er , →

eθ , →

ez est directe).

Il y a invariance par rotation autour du fil et par translation suivant l’axe Oz (fil
infini), le champ magnétique ne dépend que de r.

Finalement :

11
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 7. Calcul du champ par méthode intégrale



B (M ) = Bθ (r) →


2. Champ magnétique élémentaire : Comme nous l’avons fait pour le champ électro-
statique, nous allons calculer le champ magnétique créé par un élément infinitésimal
de fil, puis nous sommerons sur l’ensemble du fil infini.
D’après la loi de Biot et Savart, on a :

− −−→ −−→

− µ0 I dl ∧ P M µ0 I dz →−
ez ∧ P M
dB = = (6)
4π P M 3 4π PM3
Exprimons le produit vectoriel de cette expression :
On a :
−−→ −−→ −−→
P M = P O + OM = −z → −
ez + r →−
er (7)
Donc :
0 r

− −−→
ez ∧ P M = 0 ∧ 0 = r →

eθ (8)
1 −z
On a aussi : r r r
cos α = = ⇐⇒ R = (9)
PM R cos α
Et :
z = r × tan α (10)
dz = r × d(tan α) (11)
dz = r × (1 + tan2 α)dα (12)
r
dz = dα (13)
cos2 α
Utilisons (8) et (13) dans (6), l’expression de la loi de Biot et Savart :

− µ0 I r r
dB = r3
dα →

eθ (14)
4π cos2 α
cos3 α

− µ0 I cos α →
⇐⇒ d B = dα −
eθ (15)
4πr
3. Intégration : Il suffit à présent de sommer de façon continue tous les champs élémen-
taires créés par les éléments infinitésimaux dl du fil infini. Les bornes d’intégration
concerneront α puisque c’est le paramètre que nous avons choisi de garder.

Afin de considérer un fil infini, nous devons intégrer α de −π/2 à π/2. Mais comme la
situation est symétrique de part et d’autre du point O, nous pouvons intégrer entre 0
et π/2 et multiplier le champ obtenu par 2.

Ce qui donne :
ˆ ˆ π/2 ˆ π/2
µ0 I cos α µ0 I cos α µ0 I cos α
Bθ (r) = dα = dα = 2 dα
f il 4πr −π/2 4πr 0 4πr
µ0 I π/2
=2 [sin α]0
4πr
µ0 I
= (16)
2πr
Le champ magnétique créé par un fil infini s’écrit :

− µ0 I →

B (M ) = eθ (17)
2π r

12
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 8. Théorème d’Ampère

8 Théorème d’Ampère
Flux d’un champ magnétique Considérons une surface fermée S quelconque, s’appuyant
sur une courbe C fermée et orientée, c’est à dire pour laquelle on peut définir localement un


élément de surface d S = dS →

n dont le vecteur normal est orienté vers l’extérieur (convention).
‚→ − → −
Le flux du champ magnétique à travers une surface fermée vaut : B  dS = 0

Figure 13 – flux sur une surface fermée

La conservation du flux magnétique est une propriété très importante et montre une dif-
férence fondamentale entre le champ magnétique et le champ électrostatique. Nous avons vu,
avec le théorème de Gauss, que le flux du champ électrostatique dépend des charges élec-
triques contenues intérieur de la surface.
Si la charge totale est positive, le flux est positif et il "sort" de cette surface un champ électro-
statique (source). Si la charge est négative, le flux est négatif et le champ "rentre", et converge
vers la surface. Cette propriété reste d’ailleurs également valable en régime variable. Rien de
tel n’a jamais été observé pour le champ magnétique. On ne connaît pas de charge magné-
tique analogue à la charge électrique (on aurait appelé cela un "monopôle magnétique") :
tout le champ qui rentre dans une surface fermée doit également en ressortir.

La source la plus élémentaire de champ magnétique est un dipôle (deux polarités), comme
l’aimant dont on ne peut dissocier le pôle nord du pôle sud. On peut aisément montrer que
le flux à travers une surface S s’appuyant sur un contour fermé C est indépendant du choix
de cette surface. Prenons deux surfaces S1 et S2 s’appuyant sur C et telles que S = S1 + S2
soit une surface fermée.
En orientant cette surface vers l’extérieur, la conservation du flux magnétique impose ΦS =
ΦS1 + ΦS2 = 0 donc ΦS1 = −ΦS2 , ce qui rentre d’un coté ressort de l’autre. La différence
de signe provient de la convention d’orientation de la normale : le flux est le même dans les
deux cas.

Circulation du champ magnétique La circulation du champ magnétostatique le long


d’une courbe orientée fermée C est égal somme algébrique des courants enlacés par ce contour

13
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 8. Théorème d’Ampère

˛
B.dl = µ0 Ienlace (18)
C

Théorème La circulation de B le long d’une courbe C quelconque, orientée et fermée,


appelée contour d’Ampère, est égale à µ0 fois la somme algébrique des courants qui traversent
la surface délimitée par C : ˛
B.dl = µ0 Ienlace (19)
C
Cette relation fondamentale est l’équivalent du théorème de Gauss pour le champ électro-
statique : elle relie le champ à ses sources (le courant I ou la charge Q) dans le vide (intérieur
d’un matériau il faut les corriger par des indices). Cependant, à la différence du théorème de
Gauss, elle n’est valable qu’en régime permanent (courants continus).
Appliquons le théorème en calculant la circulation le long d’un cercle de rayon r enlaçant
¸ ¸ µ0 I
un fil infini parcouru par un courant d’intensité I : C B.dl = C eθ .rdθeθ = µ0 I
2

Remarques
— Le théorème d’Ampère et la loi de Biot et Savart ont la même cause originelle.
— Le choix du sens de la circulation sur le contour d’Ampère choisi est purement arbi-
traire. Une fois ce choix fait, la règle du bonhomme d’Ampère permet d’attribuer un
signe aux courants qui traversent la surface ainsi délimitée.
— Comme pour le théorème de Gauss, ce qui compte c’est la somme algébrique des
sources : par exemple, si deux courants de même amplitude mais de sens différents
traversent la surface, le courant total sera nul.

Exempe : Solenoide infini Considérons un solénode infini, comportant N spires par


unité de longueur, chacune parcourue par un courant I permanent. Etant donné la géométrie
cylindrique du solénoide, on se place en coordonnées cylindriques, l’axe z étant l’axe du


solénoide. La densité de courant est azimuthale et s’écrit : j (r, θ, z) = j(r)−
→ puisqu’il y a

invariance par rotation autour de l’axe z et translation le long de ce même axe. Donc, le
champ magnétique s’écrit :



B (r, θ, z) = B(r)−

uz

On propose de définir trois contours pour appliquer le théorème d’Ampère :

14
Electromagnétisme 9. Interactions avec
Chap.5-Champ
les courantsmagnétique
électriques, effet Hall et mesure de champs magnétiques

Figure 14 – Schéma des trois contours pour un solenoide.


¸ ´ → − → − ´ → − → −´ → − → −´ → − → −
Pour le Contour 1, on a : C B.dl = AB B · d l + BC B · d l CD B · d l DA B · d l = 0.
´ → − → − ´ → − → −
On a, par conséquent : AB B · d l − CD B · d l = 0
On en déduit donc que le champ magnétique est uniforme à l’inteur du solide (parce que
ce dernier est considéré infini).

Pour le Contour 2 : on obtient le même résultat, c’est à dire un champ uniforme à


l’extérieur. Mais comme ce champ doit être nul infini, on en déduit qu’il est nul partout.
¸ ´ →− → − ´ → − → −´ → − → −´ → − → −
Pour le Contour´ 3 on a : C B.dl = AB B ·d l + BC B ·d l CD B ·d l DA B ·d l = −N lµ0 I
On a donc : − B − → · dz −
u z
→ = −µ N Il.
uz 0
Finalement on en déduit :



B (r, θ, z) = µ0 N I −

uz

9 Interactions avec les courants électriques, effet Hall et me-


sure de champs magnétiques
9.1 Force de Laplace
Considérons un conducteur filiforme parcouru par un courant électrique d’intensité I en


présence d’un champ magnétostatique B . Admettons que ce conducteur soit en mouvement


dans le champ magnétique et analysons les forces qui s’exercent sur une portion orientée dl
de conducteur.
Adoptons les notations suivantes :
— s est la section droite du fil conducteur ;
— n− est le nombre de porteurs de charges mobiles (charges q− ) par unité de volume ;
— n+ est le nombre de porteurs de charges mobiles (charges q+ ) par unité de volume
assurant la neutralité de la matière ;
— − →v est la vitesse de la portion de conducteur par rapport au laboratoire ;


— V est la vitesse moyenne des porteurs de charge libres par rapport au conducteur. ;

15
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 9.2 Définition de l’effet Hall

Figure 15 – Force de Laplace

L’électroneutralité du conducteur impose : n− q− + n+ q+ = 0.




Intéressons-nous à la force magnétique que ressent une portion de conducteur. Appelons dl
un élément de longueur du conducteur situé en M et orienté par le sens algébrique du courant.
Sommons toutes les forces magnétiques de Lorentz subies par toutes les particules chargées :
−→ →
− →
− →
− → − →

dF = n− sd`q− (→ −v + V ) ∧ B + n+ sd`q+ V ∧ B = n− sd`q− → −
v ∧B (20)


On reconnaît dans cette expression le vecteur densité de courant : j = q− n− →

v . Dans le
−→ − →
→ −
cas d’un circuit filiforme, on a : dF = sd` j ∧ B .

− →
− →
− →
− → −
Or, j s d` = I d` et d F = I d` ∧ B .
On en déduit :
˛

− →
− → −
F = I dl ∧ B (21)
C
Cette force, dite force de Laplace, représente la force macroscopique que ressent un conducteur
dans un champ magnétique.



Remarque Si le conducteur n’est pas filiforme, on utilisera la formule plus générale F =
˝→ − → −
j ∧ B dτ où l’intégration est effectuée sur le volume du conducteur (τ représente l’élément
de volume).
La force de Laplace possède de nombreuses applications dans le domaine électrotechnique :
— le moteur électrique continu produit un mouvement rotatif aide d’un courant continu
dans un champ magnétique radial ;
— le haut-parleur électrodynamique produit un déplacement alternatif d’une membrane
aide d’un courant alternatif transformant ainsi l’énergie électrique en énergie sonore ;
— l’ampèremètre à aiguille relie la mesure d’une intensité électrique à un angle de torsion
d’un circuit électrique dans un champ magnétique.

9.2 Définition de l’effet Hall


Cet effet a permis la construction de sondes de mesure du champ magnétique, nous allons
voir son principe et son lien avec l’existence de la force de Laplace.
L’effet Hall (du nom du physicien ayant fait cette découverte) observé en 1880 montre
qu’un fil parcouru par un courant d’intensité I et plongé dans un champ magnétique qui lui est
perpendiculaire créé une tension également perpendiculaire au fil. La problématique associée
est la suivante : on peut se demander comment les porteurs de charge libres réussissent à
transmettre la force magnétique l’ensemble du conducteur. En fait, en présence d’un champ
magnétique, ces porteurs de charge sont déviés et tentent de sortir du conducteur. Cependant,
les charges fixes du cristal les retiennent au sein du conducteur 1 : c’est par ce processus que
la force magnétique est transmise au conducteur.
De surcroît, en s’accumulant sur les parois, les porteurs de charge libres créent un champ
électrique dont l’effet compense la force magnétique et assure ainsi un régime permanent
(les porteurs de charge se déplacent à une vitesse moyenne constante). Ce champ électrique
produit une tension que l’on peut mesurer : c’est l’effet Hall Découvert en 1879 par Edwin
Herbert Hall..

1. En fin de chapitre, vous trouverez une annexe dédiée au modèle de Drude et de la loi d’Ohm

16
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 9.3 Explications

9.3 Explications
Considérons une plaque parcourue par un courant d’intensité I et observons le mouvement
des électrons.

— Ils sont soumis à la partie magné-


tique de la force de Lorentz, qui
dévie les particules chargées néga-
tivement vers un côté de la plaque.
Ce côté se charge négativement, le
côté opposé se charge alors positi-
vement.
Figure 16 – L’effet Hall

Figure 17 – L’effet Hall et Lignes de champ magnétique

— Cette dissymétrie créé un champ électrique appelé champ de Hall et agit sur les
particules en mouvement via la force de coulomb qui s’oppose à la force magnétique.

— Pendant le régime transitoire, la force de Lorentz est plus grande que la force de
Coulomb due au champ de Hall, et les électrons sont déviés ; le régime permanent est
−→ →
− →

atteint lorsque q EH + q →

v ∧ B = 0 , et les électrons ne sont plus déviés.

— Ainsi en régime permanent existe un champ de Hall donnant naissance à une tension
de Hall :
EH = v B et UH = EH × l (22)
Avec l la largeur de la plaque conductrice.

9.4 Mesure de champ magnétique


La tension de Hall dépend donc de v, la vitesse des porteurs de charges et de B, l’intensité
du champ magnétique.


On peut relier v à I, l’intensité du courant par le vecteur densité de courant j ; et montrer
que :
IB
UH = RH × (23)
e
Avec RH une constante qui dépend du nombre de porteurs de charge de la plaque, de leur
charge électrique et e l’épaisseur de cette plaque.

17
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique 9.5 Effet Hall et force de Laplace

La mesure de la tension de Hall permet de mesurer l’intensité du champ ma-


gnétique si on connaît toutes les caractéristiques de la sonde ainsi que l’intensité
I qui la parcourt.

9.5 Effet Hall et force de Laplace


Soit un conducteur parcouru par un courant I, on se place en régime permanent. Le
conducteur possède des charges mobiles (électrons libres) et donc des charges fixes (ions po-
sitifs).

On peut définir une densité volumique de charges mobiles (ρm ), et une densité de charges
dq
fixes (ρf ). Par définition, le conducteur est électriquement neutre et ρm = = −ρf .

Les charges mobiles subissent la force magnétique de Lorentz et la force de Coulomb du
au champ de Hall, alors que les charges fixes ne sont soumises qu’à la force électrique (pas
de →−
v ). On peut écrire, pour un volume élémentaire dτ du conducteur, la force élémentaire
qu’il subit :

− →
− −→ −→
d F = ρm dτ →

v ∧ B + ρm dτ EH + ρf dτ EH (24)
Comme ρm = −ρf , les deux derniers termes se compensent :

− →

d F = ρm dτ →

v ∧B (25)

− →

= j dτ ∧ B (26)

Ceci est l’expression de la force de Laplace pour un conducteur parcouru par un courant
volumique.

Pour un courant filiforme on a :



− →
− → −
d F = I dl ∧ B (27)

Remarques Pour un champ magnétique de 1T , une intensité électrique de 1A et une épais-


seur a = 100µm on obtientUH ≈ 1µV dans un métal. Cette tension est donc difficilement
mesurable. En revanche, dans un semi-conducteur l’effet est multiplié par 106 car la den-
sité des porteurs de charge est beaucoup plus faible ce qui explique leur utilisation dans les
teslamètres. L’étude de l’effet hall dans des systèmes ultra minces (systèmes 2D) à basse tem-
pérature et en présence d’un fort champ magnétique a mis en évidence l’effet Hall quantique
qui valu le prix Nobel de Physique aus von Klitzing en 1985. Evidemment, une description
quantique de la conduction est nécessaire pour interpréter ce phénomène.

10 Références
— "Electromagnétisme PCSI" - P.Krempf - Editions Bréal 2003 ;
— "Physique Cours compagnon PCSI" - T.Cousin / H.Perodeau - Editions Dunod 2009 ;
— "Electromagnétisme 1ère année MPSI-PCSI-PTSI" - JM.Brébec - Editions Hachette ;
— "Cours de physique, électromagnétisme, 1.Electrostatique et magnétostatique" - D.Cordier
- Editions Dunod ;

18
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

EM15 : Champ magnétique


L’essentiel
Force de Lorentz La force de Lorentz est la force que subit une particule chargée lors-
qu’elle est plongée dans un champ électromagnétique :

− →
− − → −
f = q( E + →
v ∧ B)

La partie magnétique de cette force permet de prouver l’existence du champ magnétique.


Ce champ magnétique s’exprime en Tesla (T) ou kg.A−1 .s−2 .

Mouvement d’une particule chargée Une particule chargée dans un champ électroma-
gnétique subit la force de Lorentz donc possède un mouvement :


— Le champ E permet d’accélérer la particule et dans certains cas, la dévier pour qu’elle
est une trajectoire parabolique.


— Le champ B permet de lui donner un mouvement circulaire ou en hélice.
Dans un accélérateur de particules, les deux champs permettent d’obtenir les trajectoires
adéquates pour réaliser des collisions entre particules chargées.

Courant filiforme On s’intéresse dans ce chapitre à des courants filiformes, c’est à dire
des courants circulant dans des fils dont l’épaisseur est négligeable.

Loi de Biot et Savart Elle permet de calculer, par intégration du champ magnétique
élémentaire, le champ magnétique créé par une distribution de courant en un point M distant
de r de cette distribution :
ˆ ˆ →
− −−→

− →
− µ0 I dl ∧ P M
B = dB =
P ∈L 4π P M 3

Le champ magnétique est défini et continu partout sauf aux points où passe le ou les
courants à l’origine du champ.

Pour trouver le sens du champ magnétique, on utilise la règle du tire-bouchon : on fait



− −−→
tourner le premier vecteur dl vers le deuxième P M , si ce sens de rotation est la droite, on
visse le tire-bouchon, le champ magnétique est dans le sens de ce vissage.

Lignes de champ magnétique Comme pour le champ électrostatique, en tout point de


l’espace le champ magnétiqueest tangent à des lignes orientées dans le sens du champ, ces
lignes sont des lignes de champ.
Leur dessin autour d’une source de champ magnétique se nomme spectre magnétique.

Le champ magnétique est un pseudo-vecteur L’orientation du champ magnétique


dépend de l’orientation de la base choisie. La règle du tire-bouchon n’est valable que pour
un espace ayant une base directe.
Cette notion a une importance lorsque l’on parle de symétrie : une base passant de directe
à indirecte lors d’une symétrie par rapport à un plan, le champ magnétiquechangera de sens
lors de cette même symétrie.
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

Invariances le système des invariances est le même que pour le champ électrique, si la
distribution de courants est invariante par translation (suivant z par exemple) ou par ro-
tation (suivant θ par exemple), l’expression du champ magnétiquene dépendra pas de cette
coordonnées.

Symétries et antisymétries

Symétries Si on peut trouver un plan de symétrie de la distribution de courants, alors


le champ magnétique créé par cette distribution est orthogonal à ce plan.
Les champs magnétiques, en deux points M et M’ symétriques par rapport à un plan de
symétrie de la distribution de courants, sont antisymétriques.

Antisymétries Si on peut trouver un plan d’antisymétrie de la distribution de cou-


rants, alors le champ magnétique créé par cette distribution est contenu dans ce plan.
Les champs magnétiques, en deux points M et M’ symétriques par rapport à un plan d’anti-
symétrie de la distribution de courants, sont symétriques.

Champ magnétique créé par un fil infini parcouru par un courant I


− µ0 I →

B (M ) = eθ
2π r

Vecteur densité de courant électrique Soit un conducteur possédant n atomes par




unité de volume, on définit un vecteur densité de courant électrique j par :


j = nq →

v = ρd →

v (28)

où ρd = nq est la densité volumique de charges mobiles ayant la vitesse →



v.

− −2
j s’exprime en A.m .

L’intensité du courant est donc égal au flux du vecteur densité de courant :


¨

− →
I= j ·−
n dS (29)
S

Loi d’Ohm locale Elle relie le vecteur densité de courant au champ électrique auquel est
soumis le conducteur et à la conductivité électrique de celui-ci :


− →

j =γE (30)

n q2 τ
avec γ = , la conductivité du métal exprimée en Siemens par mètre (S.m−1 ).
m
Un siemens est égal à un ampère par volt (1S = 1A.V −1 ).

On rappelle que τ peut être considéré comme le temps moyen qui s’écoule entre deux
chocs que subit un électron dans le conducteur.
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

Résistance électrique d’un conducteur Le rapport R = U/I qui défini la résistance


électrique du conducteur est constant et ne dépend que de la géométrie du conducteur.
On a :
´B→− → −
U A E · dl
= ˜ → − → (31)
I γ E ·−
S n dS

Pour un fil conducteur de longueur l et de section S, la résistance est :

1 l
R= (32)
γS

L’effet Hall Soit une plaque conductrice parcourue par un courant I et plongée dans un


champ magnétique B , une tension perpendiculaire à la direction du courant et au champ
magnétique apparaît, appelée tension de Hall.

Les premiers électrons qui circulent sont déviés par la force magnétique et s’accumulent
sur un côté de la plaque, il se créé une dissymétrie de charges qui créée un champ électrique
et donc une tension. Les électrons qui circulent par la suite sont soumis à deux forces qui se
compensent, la force magnétique et la force de Coulomb due au champ de Hall, ils ne sont
donc plus perturbés.

La tension de Hall étant proportionnelle au courant I et à l’intensité du champ magné-


tique, cet effet permet la mesure du champ magnétique (il faut connaître les caractéristiques
de la plaque conductrice, appelée sonde).

Effet Hall et force de Laplace L’effet Hall dans un conducteur permet d’expliquer l’ap-
parition de la force de Laplace qui s’exerce sur un conducteur parcouru par un courant et
plongé dans un champ magnétique.
La somme des forces s’exerçant sur le conducteur, donc la force de Laplace est égale à la
force de Lorentz s’exerçant sur les charges mobiles.

La force de Laplace est la manifestation macroscopique de la force de Lorentz qui s’exerce


sur les charges microscopiques.
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

Annexe : Rappel sur le modèle de Drude, la loi d’Ohm locale


et la Résistance
Cette section a déjà été étudiée. Vue son importance, nous procédons ici à des rappels.
En réalité, cet aspect de l’électromagnétisme est une transition entre l’électromagnétisme et
l’électrocinétique. En effet, nous allons parler de notions déjà vues (champ et potentiel élec-
triques, force de Lorentz) et de notions que nous reverrons en électrocinétique (Loi d’Ohm,
résistance) mais on adoptera ici le point de vue microscopique.

10.1 Vecteur densité de courant électrique


Soit un conducteur possédant n atomes par unité de volume, chaque atome possédant une
charge libre q. Le conducteur est soumis à un champ électrique qui provoque un déplacement
d’ensemble des charges libres du conducteur.

L’intensité du courant di qui traverse une section


dS du conducteur est égale à la quantité de charge
d2 q qui traverse la section pendant le temps dt.
On peut donc écrire :

d2 q
di = (33)
dt
La quantité de charges d2 q qui va traverser dS pen-
dant dt se situe dans un cylindre de section dS et
de largeur →
−v dt où →

v est la vitesse des porteurs de
charges. Si on note →−
n la normale à la surface, on
a:

d2 q =nombre de charges par unité de volume


(34) Figure 18 – Volume élémen-
taire d’un conducteur électrique
× charge × volume

Donc :
d2 q = (n q) × →

v dt · →

n dS (35)
On a donc :
d2 q
di = = nq→

v ·→

n dS (36)
dt
Doù : ¨
I= nq→

v ·→

n dS (37)
S
On introduit alors la notion de vecteur densité de courant :


j = nq →

v = ρm →

v (38)

où ρm = nq est la densité volumique de charges mobiles ayant la vitesse →



v.


D’après cette expression, j s’exprime en A.m−2 .
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

Le courant est donc égal au flux du vecteur densité de courant :


¨

− →
I= j ·−
n dS (39)
S

Remarque
On pourrait penser, vu la vitesse à laquelle on allume une lampe avec un interrupteur, que
les porteurs de charge se déplacent très vite.
Il n’en est rien, l’ordre de grandeur de v est de 1mm.s−1 . Il faut distinguer la vitesse de ces
porteurs et la vitesse de transmission de l’information.

10.2 Loi d’Ohm locale


Comme on l’a déjà vu, ette loi permet d’introduire la notion de conductivité d’un conduc-
teur. Pour établir celle-ci, on utilise un modèle de conduction électrique dans les métaux
appelé modèle de Drude : après la découverte de l’électron par Thomson en 1897, Drude eu
l’idée pour expliquer la conductivité des métaux de considérer les électrons libres du métal
comme un gaz d’électrons qui se déplace dans un mouvement d’ensemble. Il utilise alors la
théorie cinétique des gaz pour expliquer le déplacement du gaz d’électrons.
Le modèle de Drude est donc un modèle statistique qui utilise la mécanique classique.

Les hypothèses de base de ce modèle indiquent que les électrons libres du métal sont des
particules ponctuelles classiques, animées d’un mouvement d’ensemble du fait de l’existence
d’un champ électrique, mais freinées par des collisions avec le cœur des atomes.

Un problème de mécanique classique


On va donc utiliser la mécanique classique pour étudier le mouvement de ces électrons.

— Dans le référentiel du laboratoire, considéré galiléen, on étudie le système électron de


charge q.

— En négligeant son poids, l’électron n’est soumis qu’à la force de Coulomb et une force
de frottement fluide qui permet de modéliser l’influence des collisions sur le mouve-
ment de celui-ci.

— On peut appliquer la deuxième loi de Newton qui s’écrit :

d→−
v →

m = q E − h→

v (40)
dt
d→
−v q→
− h−
⇐⇒ = E− → v (41)
dt m m
d→
−v h− q→

⇐⇒ + → v = E (42)
dt m m

Résolution de l’équation différentielle


Cette équation est une équation différentielle du premier ordre à coefficients constants et
avec second membre constant.
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

— La solution de l’équation sans second membre est :



− →
− −t
v = Ae τ (43)
m
Avec τ = h.

−−→
— La solution particulière, obtenue en cherchant une solution du type →

v = cste vaut
q→−
E.
h
— La solution de (42) s’écrit donc :


− − −t q τ →
→ −
v = Ae τ + E (44)
m
Les électrons ont donc une certaine vitesse pendant le régime transitoire, mais à t > 5τ , le
qτ→ −
régime permanent est atteint et →

v = E.
m

Retour sur le vecteur densité de courant


On peut donc écrire le vecteur densité de courant en régime permanent :


− ρm q τ →
− n q2 τ →

j = ρm →

v = E = E (45)
m m

Expression de la loi d’Ohm locale


La loi d’ohm locale s’écrit ainsi :

− →

j =γE (46)

n q2 τ
avec γ = , la conductivité du métal exprimée en Siemens par mètre (S.m−1 ).
m
Un siemens est égal à un ampère par volt (1S = 1A.V −1 ).

Ordre de grandeur de conductivité électrique

La conductivité est une grandeur utilisée en chimie, on connaît les valeurs de celles-ci pour quelques
électrolytes : elle s’exprime généralement en mS.cm−1 . On a par exemple, pour une solution de chlorure de
sodium à 5 × 10−3 mol.L−1 est 0.580mS.cm−1 , ce qui donne 5.8 × 10−2 S.m−1 .

Alors que la conductivité électrique du cuivre est de 5.9 × 106 S.m−1 .

Remarque

τ est donc le temps du régime transitoire, temps qui s’écoule avant que la vitesse d’un porteur soit
constante.
On peut calculer un ordre de grandeur de ce temps à l’aide de la conductivité, on trouve un temps de l’ordre
de 10−14 s, autant dire que ce régime transitoire n’est pas long.
Electromagnétisme Chap.5-Champ magnétique L’essentiel

10.3 Résistance électrique d’un conducteur


Cette loi d’Ohm locale va nous permettre d’écrire la loi d’Ohm globale pour un conduc-
teur filiforme (cylindrique) et ainsi définir la résistance électrique de ce conducteur :

On se place dans le cas d’un


conducteur filiforme de section
S soumis à la tension UAB =
V (A) − V (B) et parcouru par le
courant d’intensité I. Figure 19 – Conducteur filiforme soumis à une
tension
Exprimons le rapport U/I :
˜ →− −
— On a vu précédemment dans ce cours que I = S j · → n dS et en utilisant la loi d’ohm
locale, sachant que la conductivité du matériau est une constante, on peut écrire :
¨

− →
I=γ E ·−n dS (47)
S

— On sait exprimer depuis le chapitre EM12 la différence de potentiel en fonction du


champ électrique. On a :
ˆ B
− →
→ −
E · dl = V (A) − V (B) = UAB (48)
A

— Le rapport U/I vaut donc :


´B→− → −
U A E · dl
= ˜ →− − (49)
I γ S E ·→n dS

On voit que ce rapport ne dépend que des caractéristiques du fil (longueur et section)


et est donc une constante pour un fil donné. Car l’augmentation de l’intensité de E
ne change pas la valeur de ce rapport.

Le rapport U/I est noté R et est appelé résistance électrique du fil. Celle-ci
s’exprime en ohms (Ω).

Remarque
Avec la relation précédente, on peut calculer la résistance électrique d’un conducteur quel-
conque.
Par exemple, pour un fil conducteur de longueur l et de section S, on a :

1 l
R= (50)
γS

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