Activité Minière Et DD
Activité Minière Et DD
L’EXPLOITATION MINIÈRE
par
Chantal Lalonde
Mots clés: environnement minier, Projet de loi no. 14, Plan Nord, développement durable,
acceptabilité sociale, mines de métaux et de minéraux industriels.
De ce fait, l’objectif de ce travail est d’analyser ces nouvelles approches dans une
perspective de développement durable. Cette analyse comprend une description du
potentiel minier, du cadre légal et des initiatives du milieu ainsi qu’un examen des enjeux
associés. Des pistes de solutions ont été cernées, analysées et validées auprès d’intervenants
afin de formuler des recommandations réalistes qui permettent de pallier les divers enjeux.
À cet effet, quatre recommandations ont été proposées. Il s’agit d’abord de l’acquisition de
connaissances nécessaires à la planification des interventions sur le territoire et à la gestion
de la ressource. Les partenariats publics-privés entre les ministères, l’industrie et les chaires
de recherche universitaires sont de bons outils à cet égard. Ensuite, la mise à jour de la
réglementation est nécessaire afin de l’adapter aux réalités actuelles et d’inclure tous les
acteurs dans le processus décisionnel. Puisque la question des redevances minières suscite
de vives réactions malgré les modifications apportées au régime en 2011, une étude coûts-
bénéfices, rendue publique, est également recommandée. Enfin, la création d’un guichet
d’information permettrait particulièrement aux citoyens d’être informés des risques
véritables auxquels ils sont exposés et de prendre les décisions éclairées qui s’imposent.
i
REMERCIEMENTS
Je dois également remercier Caroline et Marie-Claude Dubeau pour leur précieuse aide à la
relecture et la correction de ce document. C’est un geste très apprécié.
Je souhaite également exprimer ma reconnaissance à tous mes amis qui oeuvrent dans le
secteur minier ou de la gestion environnementale, puisque les échanges avec ces personnes
m’ont permis de mieux comprendre les enjeux de pousser plus loin l’écriture et l’objectivité
de cet essai. Je pense notamment à Carl, Caroline S., Marie-Josée et Gregory, Josée P. et
Christelle V.
iii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 1
1 MISE EN CONTEXTE .......................................................................................................................... 5
1.1 Potentiel minier du Québec .................................................................................................................. 5
1.1.1 Substances exploitées et projets miniers ..................................................................................... 5
1.1.2 Développement d’un projet minier ............................................................................................. 6
1.2 Exigences légales ................................................................................................................................. 7
1.3 Approches environnementales ........................................................................................................... 10
2 ENJEUX ................................................................................................................................................ 13
2.1 Enjeux économiques .......................................................................................................................... 13
2.2 Enjeux sociaux ................................................................................................................................... 16
2.3 Enjeux environnementaux .................................................................................................................. 22
3 PISTES DE SOLUTION ...................................................................................................................... 29
3.1 Actions possibles................................................................................................................................ 29
3.1.1 Le MRNF.................................................................................................................................. 29
3.1.2 Le MDDEP ............................................................................................................................... 33
3.1.3 L’industrie ................................................................................................................................. 34
3.1.4 Les communautés locales ......................................................................................................... 36
3.2 Présentation de la démarche ............................................................................................................... 37
3.3 Priorisation des actions ...................................................................................................................... 38
4 RECOMMANDATIONS ...................................................................................................................... 41
4.1 Acquisition des connaissances ........................................................................................................... 41
4.1.1 MRNF et MDDEP .................................................................................................................... 41
4.1.2 Partenariats publics privés ........................................................................................................ 42
4.2 Mise à jour de la réglementation ........................................................................................................ 45
4.2.1 MRNF ....................................................................................................................................... 45
4.2.2 MDDEP .................................................................................................................................... 47
4.3 Révision des redevances minières ...................................................................................................... 47
4.4 Accès à l’information ......................................................................................................................... 47
CONCLUSION ............................................................................................................................................... 51
RÉFÉRENCES ............................................................................................................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................................... 59
ANNEXE 1 CARTE DES MINES ACTIVES ET DES PROJETS MINIERS DE MISE EN
VALEUR ET DE DÉVELOPPEMENT........................................................................................................ 61
ANNEXE 2 TERRITOIRE D’APPLICATION DU PLAN NORD .................................................... 65
v
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Tableau 2.1 Coûts estimatifs des mesures fiscales comparés aux droits
miniers...........................................................................................................15
Tableau 2.2 Activités des mines de métaux comparativement aux emplois
générés...........................................................................................................18
Tableau 3.1 Ensemble des actions retenues après l'analyse..............................................39
Tableau 4.1 Exemples de partenariats possibles...............................................................44
vii
LISTE DES ACRONYMES, DES SYMBOLES ET DES SIGLES
ix
UQAT Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
VGQ Vérificateur général du Québec
VDMD Vers le développement minier durable
x
LEXIQUE
xi
INTRODUCTION
Par contre, alors que l’industrie minière se développe à un rythme effréné et qu’elle met
sans arrêt au point de nouvelles technologies d’exploration et d’exploitation, il n’en va pas
ainsi de la réceptivité de la population aux projets de celle-ci. Au fil du temps, les activités
de ce secteur ont de nombreux impacts peu enviables. En effet, le public devient de plus en
plus alerté, par les médias, des cas de contamination environnementale, de déforestation,
d’accidents de travail, de risques pour la santé, et plus encore. Un grand coup pour
l’acceptabilité survient en 2009 alors que le Vérificateur général du Québec (VGQ)
dénonce la situation dans son rapport annuel. Il se questionne, entre autres, sur les
redevances minières trop faibles, l’insuffisance des garanties financières exigées pour la
restauration, le manque de suivi des dossiers par l’État, et le manque d’accès à
l’information. De plus, il cite l’exemple des 345 sites abandonnés aux soins de l’État, dont
la restauration constitue pour celui-ci une facture de 264 millions de dollars. Afin de
remédier à cette situation, il propose plusieurs recommandations à l’État pour que, dans un
contexte où le secteur prend de l’ampleur, les erreurs du passé ne soient pas répétées (VGQ,
2009).
1
À la lumière de ces faits, plusieurs actions sont entreprises par les divers intervenants en
réponse aux recommandations émises. D’abord, le MRNF se dote, en 2009, d’une stratégie
minérale dans laquelle il définit divers objectifs à atteindre pour préparer l’avenir du
secteur, et ce, de façon à respecter les enjeux économiques, sociaux et environnementaux
(MRNF, 2011b). Conformément à cette stratégie, le Gouvernement annonce, en avril 2011,
un projet d’envergure nommé le Plan Nord. Toutefois, afin d’améliorer l’acceptabilité du
volet minier de ce plan, une modernisation de la Loi sur les mines s’impose. C’est alors
que, dans les semaines qui suivent l’annonce, le Ministère publie, en ce sens, le Projet de
loi no 14, qui imposerait de nouvelles exigences à l’industrie s’il est adopté. Parallèlement à
ces démarches, quelques entreprises prennent de l’initiative en matière de développement
durable. Elles développent et adoptent des outils afin d’améliorer leur image et d’accroître
la réceptivité de la population à l’industrie.
L’ensemble de ces actions exerce cependant un poids immense sur l’industrie minière et
engendre de nombreux effets sur divers intervenants. En ce sens, l’objectif général de ce
travail est d’analyser ces nouvelles approches environnementales liées à l’exploitation
minière, et ce, dans une perspective de développement durable. Dans le but de mieux la
cibler, l’analyse porte sur les mines de métaux et de minéraux industriels, puisqu’elles
représentent plus de 71 % de la valeur de production (MRNF, 2011c). Quatre objectifs
spécifiques permettent l’atteinte de ce but. D’abord, un premier chapitre établit la base du
contexte minier québécois, soit le potentiel minéral, les exigences légales présentes et à
venir, ainsi que les initiatives et les outils développés par les compagnies minières. Ensuite,
les enjeux associés à ces approches pour les divers intervenants sont examinés, dans le
second chapitre, selon les trois sphères du développement durable. D’autre part, des actions
sont proposées et évaluées selon certains critères afin de pallier les enjeux négatifs ou,
encore, optimiser les enjeux positifs. Enfin, à la lumière de cette analyse, des
recommandations réalistes sont formulées aux divers intervenants concernés.
2
pour peindre un juste portrait de la situation minière actuelle. Par la suite, les communiqués
de presse et les sites internet des divers intervenants du milieu ont été consultés afin d’en
soutirer les enjeux économiques, sociaux et environnementaux associés aux changements
qui se produisent dans ce secteur d’activité. Ces sources ont également servi à proposer des
actions à entreprendre par les divers acteurs afin d’éliminer les impacts négatifs et
d’améliorer la situation. Certaines de ces informations ont également été validées
directement auprès d’intervenants dans le domaine. Enfin, certains critères ont été établis
afin de prioriser les actions qui ont servi de recommandations. Dans l’objectif qu’elles
soient réalistes et ordonnées dans le temps, elles ont été validées auprès d’intervenants.
Puisqu’il s’agit d’un sujet d’actualité dont les dispositions ne font pas l’unanimité, il existe
de nombreuses sources d’information constituées d’opinions. Afin d’assurer que le contenu
de l’essai soit pertinent et bien fondé, les ressources utilisées n’ont été retenues que si elles
répondent à certains critères. Une attention a donc été portée sur la fiabilité du site et de son
auteur. En ce sens, les sources ministérielles et scientifiques ont été privilégiées.
L’objectivité, l’exactitude et l’actualité de la ressource ont également été importantes afin
de minimiser le risque de biais. Enfin, la ressource n’est utilisée que si son contenu est varié
et pertinent au sujet à l’étude.
3
1 MISE EN CONTEXTE
5
production. De ces puits sont extraits, entre autres, la pierre de taille, le sable et le gravier,
ainsi que les minéraux nécessaires à la fabrication de la chaux et du ciment (ib).
Le développement d’un projet miner comporte trois phases, tel qu’illustré à la figure 1.1.
La première phase est l’exploration, qui consiste en plusieurs étapes qui mèneront,
éventuellement, à la découverte d’un gîte. D’abord, des études sont faites régionalement à
partir de techniques de télédétection et de levées aéroportées. Elles permettent de détecter
des anomalies ponctuelles qui seront la cible de travaux au sol. Par la suite, des travaux de
prospection au sol, de forages, de décapage et de cartographie permettent de vérifier ces
anomalies et de découvrir un gîte minéral. À la seconde phase, les travaux servent à mettre
en valeur ce gîte. Des forages et des analyses plus systématiques permettent de mieux
définir ses limites et de valider que les teneurs soient suffisantes à l’exploitation. Le cas
6
échéant, le gîte devient un gisement et les études de faisabilité et des plans d’ingénierie
permettent d’évaluer les besoins liés à l’exploitation éventuelle. Enfin, à la phase
d’exploitation, le complexe minier est aménagé et est mis en chantier. Lorsque les
ressources sont épuisées, les installations sont démantelées et le site est restauré à son état
naturel (MRNF, 2010; MRNF 2011d, annexe III).
Figure 1.1- Étapes de développement d'un projet minier (tiré de MRNF, 2010)
La principale loi qui régit le secteur minier est la Loi sur les mines, qui a été mise en
vigueur en 1988, est sous l’autorité du MRNF. Celle-ci vise à stimuler la prospection et
l’exploration minière en établissant des balises relativement à l’achat de claims ou de titres
miniers. Elle impose également certaines obligations pour l’exploitation, et ce, pour chaque
catégorie de substances exploitée, que ce soit les métaux ou les ressources gazières et
7
pétrolières. Depuis 1995, elle oblige les minières à se doter d’un plan de fermeture avant
même le début des travaux. Elle exige également le dépôt d’une garantie financière
associée à la restauration des aires d’accumulation. La Loi sur l’impôt minier, dont
l’application revient au Ministère des Finances, encadre la perception des droits miniers
que doivent verser les entreprises ainsi que les crédits remboursables pour pertes auxquels
ils ont droit (VGQ, 2009).
De nombreux enjeux puisent leurs sources dans le fait que les origines de la Loi sur les
mines remontent à 1880. Depuis, elle a subi quelques modifications pour inclure les
garanties mentionnées plus haut et les nouveaux principes d’achat de claims en ligne. Par
ailleurs, le concept de cette loi repose sur les principes du free mining. Ils consistent en
quelque sorte à donner le libre accès aux ressources naturelles. De cette façon, les
entreprises ont les droits d’accès pour prospection sur près de l’ensemble du territoire. De
même, elles peuvent s’approprier des ressources conditionnellement à l’obtention d’un titre
et effectuer les travaux nécessaires à l’exploration et l’exploitation (William et al, 2011).
8
zones urbaines et de villégiature, et accorderait aux municipalités le droit d’exclure d’autres
parties de leur territoire dans la mesure que ceux-ci soient prévus à des usages non
compatibles à l’industrie. Dans le respect du développement durable, les compagnies
devraient dorénavant verser 100 % des garanties correspondantes à la valeur de restauration
des sites. De plus, les travaux de restauration devraient débuter au plus tard trois ans après
la cessation des activités. Enfin, le montant des pénalités applicables est augmenté (ib.).
D’autre part, la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), dont l’application revient au
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), vise la
préservation des écosystèmes et de l’environnement. En vertu de cette loi, plusieurs
activités liées à l’exploitation minière nécessitent préalablement l’obtention d’un certificat
d’autorisation (C.A.). À cet effet, le MDDEP a émis une directive spécifique, soit la
Directive 019 sur l’industrie minière, afin de préciser ses exigences pour, notamment, les
plans de restauration, les émissions polluantes, et les demandes de C.A (ib).
Le Nord québécois est très riche en diverses ressources et l’exploitation de celles-ci affecte
directement les communautés autochtones. Afin de les inclure dans le processus
décisionnel, deux conventions ont été signées. En effet, la Convention de la Baie-James et
du Nord québécois (CBJNQ) de 1975 ainsi que la Convention du Nord-Est québécois
(CNEQ) de 1978 régissent les relations entre l’État et les peuples (Gouvernement du
Québec, 2011a). En vertu de celles-ci, l’article 153 de la LQE oblige les entreprises
minières à se soumettre à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur
l’environnement et le milieu social (LQE, L.R.Q., c.Q.-2.).
Il existe également quelques lois fédérales applicables. En effet, dans certains cas, les
projets miniers sont soumis aux dispositions de la Loi canadienne sur l’évaluation
environnementale (LCÉE) de 1992. Cette loi exige, dans un contexte spécifique, que
certains projets soient soumis aux procédures d’évaluation environnementale. D’autre part,
les rejets liquides des mines doivent répondre aux exigences du Règlement sur les effluents
des mines de métaux (REMM) de 2002. Celui-ci impose des exigences d’analyse des
effluents, semblables, mais légèrement différentes, de ceux qui sont imposés par la directive
9
019 du MDDEP (Lecomte, 2011).
Depuis plusieurs années, l’industrie minière est constamment critiquée pour ses pratiques
souvent peu respectueuses de l’environnement et des communautés. Afin d’améliorer leur
image, plusieurs joueurs développent des outils visant l’implication citoyenne et la
protection de l’environnement. À cet égard, certaines entreprises démontrent de l’initiative
au-delà des exigences légales. Tel est le cas, par exemple, des compagnies Osisko et
Xstrata.
10
mesures visent notamment à tendre vers l’objectif « Vers un bilan de carbone neutre » de
l’entreprise (Osisko, 2010b).
Une seconde initiative provient de la compagnie Xstrata Nickel, qui a signé, en 1995,
l’entente Raglan, conformément aux exigences de la CBJNQ, et a été la première de ce
genre au Canada. Elle vise à favoriser les échanges avec les communautés inuites
avoisinantes. Tous les ans, conformément à cette entente, la compagnie verse une part des
profits qui leur revient de droit. En 2010, le montant versé était de 1,5 M$ (Rodrigue,
2011). La compagnie s’engage également à prioritairement employer et former la main-
d’œuvre locale et a conçu ses installations afin de minimiser ses impacts sur
l’environnement (Ressources naturelles Canada, 2007). Par exemple, la résidence des
travailleurs a été construite sur pilotis afin de protéger le pergélisol, et la saison de
navigation a été abrégée afin de protéger les habitudes migratoires des mammifères marins.
Enfin, l’industrie, de façon générale, a mis sur pieds et adopté différents outils afin de
stimuler le développement durable. L’outil qui est de plus en plus adopté par les entreprises
est un système de gestion environnementale, dont la certification ISO-14001. Celle-ci
permet à une entreprise d’organiser ses interventions afin de réduire son impact sur
l’environnement et augmenter sa performance environnementale (International
Standardization Organiztion (ISO), 2011). Le processus débute avec l’engagement de
l’entreprise par l’adoption d’une politique. Par la suite, elle identifie les impacts importants
qu’elle devra améliorer et émet des procédures afin de les contrôler. Elle procède à des
audits afin d’en vérifier la conformité sur le terrain. Enfin, une revue de direction permet de
réajuster le tir avant la reprise du cycle. Il s’agit d’un cycle fermé qui vise l’amélioration
continue des performances de l’entreprise, tel qu’illustré à la figure 1.2.
11
Figure 1.2-Principe du cycle ISO-14001 (tiré de Beauchamp, 2010)
L’initiative Vers le développement minier durable (VDMD) est un outil élaboré par
l’Association minière du Canada (AMC) et auquel tous les membres doivent adhérer. Le
but de celui-ci est d’améliorer le rendement de l’industrie de l’exploitation au Canada. Il
évalue la qualité et l’intégrité des systèmes de gestion des entreprises membres selon 8
éléments, tels que la biodiversité, la gestion de l’énergie et des gaz à effets de serre, la
fermeture de la mine, etc. Plusieurs indicateurs sont associés à chaque élément et chacun
possède une grille d’évaluation. La cotation varie de 1 à 5, et l’association souhaite que
tous les membres aient un minimum de 3 (AMC, 2010).
D’autres outils, tels que le e3, visent à améliorer les pratiques des entreprises en exploration
minérale. Comme le VDMD, elle se base sur 8 principes tels que le respect des droits de
l’homme, les pratiques commerciales éthiques, la protection de l’environnement, etc.
Quoique l’outil soit développé par le Prospectors and Developers Association of Canada
(PDAC), l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) remet, annuellement,
un prix e3 à l’entreprise qui a su se démarquer à cet égard. La corporation Osisko figure
parmi les récipiendaires de ce prix pour ses travaux effectués en 2008 (PDAC, 2011,
AEMQ, 2011a).
12
2 ENJEUX
Selon les nombreux intervenants, tels que les diverses instances gouvernementales, les
communautés locales ou autochtones et les corporations minières, les changements à venir
ne font pas l’unanimité. Ces nouvelles approches environnementales, qu’elles soient
obligatoires ou volontaires, engendrent de nombreux enjeux économiques, sociaux et
environnementaux.
Afin de comprendre les enjeux économiques qui concernent les joueurs de l’industrie, il
faut d’abord comprendre la notion du risque associé aux investissements que celle-ci devra
effectuer à chaque étape de développement. Comme il est décrit à la section 1.1.2, de
nombreuses étapes d’exploration et de mise en valeur sont nécessaires avant l’exploitation
du gisement. Chaque phase représente donc des dépenses plus ou moins grandes et des
risques différents de pertes. Par exemple, durant la phase d’exploration, le montant à
investir à chaque étape est relativement faible, mais le risque de perte est très élevé. Il
dépend des conclusions des analyses effectuées. Si les résultats d’analyses sont favorables à
un gisement, la prochaine étape impliquera la dépense d’une plus grande somme, mais le
risque de perte diminuera. Il en va ainsi pour les autres phases, jusqu’à la mise en chantier
du gisement, là où débute la profitabilité du projet. Chaque étape est donc dépendante de la
précédente et les investissements sont toujours bien calculés d’avance en prévision des
étapes consécutives (MRNF, 2011d ).
Ainsi, les mesures fiscales rendaient, jusqu'à tout récemment, le climat très favorable à
l’exploration et l’exploitation minière au Québec. Or, depuis quelques années, l’incertitude
s’installe auprès des investisseurs alors que la province propose des changements à ces
mesures (Duchaine, 2011). En effet, associé au Projet de loi no. 14, la perception des droits
miniers et des garanties financières redevables pour la restauration des sites seraient revues
à la hausse. Par exemple, selon les dispositions actuelles de la Loi sur les mines, une
13
compagnie doit fournir 70 % de la valeur de restauration associée aux aires d’accumulation
en maximum 15 ans. Si le projet est adopté, ces garanties passeraient à 100 % de la valeur,
la compagnie aurait l’obligation d’en débourser 25 % la première année et de fournir la
balance dans les trois années qui suivent le début de l’exploitation (MRNF 2011e). Dans le
budget présenté par le gouvernement, les droits miniers perceptibles, qui sont passés de
12 % à 14 % en 2011, passeront à 16 % en 2012. Considérant également des réductions de
déductions fiscales, le climat d’affaires devient donc instable, puisqu’il augmente le risque
associé à l’investissement (Institut Fraser, 2011). La menace d’augmentation des droits,
durant l’accomplissement des phases de travaux mentionnés ci-haut, s’additionne donc aux
risques déjà associés au développement du projet.
Un autre facteur dénoncé par l’AEMQ est la soustraction des titres miniers en territoire
urbain rétroactivement à la publication du projet de loi. Cela représente une perte
considérable pour les compagnies qui ont déjà investi dans l’exploration en périmètre
urbain (Duchaine, 2011). Cette mesure vise à donner plus de pouvoirs aux municipalités à
l’égard des usages possibles de leur territoire. Or, quelques entreprises minières effectuent
présentement des relevés dans ces dits territoires. Si ces nouvelles limites sont adoptées, il
en reviendrait à la municipalité de décider si elle souhaite que les travaux se poursuivent ou
non. Dans ce contexte, les minières n’auraient pas de compensation pour les titres et les
sommes perdus. Par ailleurs, aucun processus de médiation n’est prévu en faveur des
minières afin qu’elles puissent négocier une entente pour les travaux qui sont en cours
depuis le projet de loi (ib). En résumé, les investissements en exploration peuvent être
menacés par la soustraction de territoires au jalonnement ou par le climat d’affaires
instable. Cela implique donc que les connaissances de la ressource lors de l’exploration ne
sont pas acquises, ce qui retarde par conséquent la phase d’exploitation (Duchaine, 2011;
Institut Fraser, 2011).
14
la mise en valeur sont de 576 M$, alors qu’en aménagement des complexes miniers, elles
sont de 1 596 M$ (MRNF, 2011d). Il existe également d’autres retombées, pour lesquelles
les valeurs de 2010 ne sont pas disponibles, telles que les impôts perçus des travailleurs,
des taxes payées par les entreprises, etc. (MRNF, 2011f). Dans la perspective où le prix des
substances exploitées est à la hausse, tel qu’il l’est actuellement, il s’agit d’un moment
critique pour encourager les investisseurs. Un climat instable peut les éloigner durant une
longue période de temps, tel qu’il en a été le cas en Colombie-Britannique (Institut Fraser,
2011). En effet, cette province a procédé il y a quelques années à la réforme de la
réglementation. De plus, avec les revendications des autochtones, le climat était trop
instable pour risquer les investissements, et la province de l’Ouest en subit encore les
répercussions.
Un des avantages, pour l’État, associé à ces mesures, répond directement à une question
qu’avait soulevée le Vérificateur général du Québec dans son rapport de 2009. En effet, il
se demandait si les droits miniers compensaient suffisamment les déductions fiscales
accordées aux compagnies. À priori, il n’en était pas le cas en 2009, tel que l’indique le
tableau 1.1 (VGQ, 2009). À ce moment, les droits que devaient verser les minières étaient
de 12 % de la valeur brute de production annuelle. Depuis, le taux est passé à 14 % en 2011
et sera à 16 % en 2012 (Institut Fraser, 2011). Un second enjeu soulevé par le Vérificateur
général à l’égard des droits est le fait que les ressources exploitées sont non renouvelables.
Il serait donc préférable de considérer une compensation économique pour l’épuisement de
ses ressources et d’en assurer leur bonne gestion. Toutefois, peu d’information est
actuellement disponible afin de valider si les mesures proposées sont suffisantes.
Tableau 2.1- Coûts estimatifs des mesures fiscales comparés aux droits miniers (Tiré
de VGQ, 2009)
15
Quoiqu’il ne s’agisse pas d’un enjeu directement lié aux nouvelles approches
environnementales dans le secteur minier, il est pertinent de souligner les récents travaux,
en 2011, de l’Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE) en
vue de préparer une stratégie de croissance économique verte. En 2011, l’organisme a
publié un rapport intitulé Vers une croissance verte, dans lequel il présente le concept de
croissance économique dans le respect du capital naturel afin que celui-ci continue de
fournir les services et les ressources nécessaires au bien-être (OCDE, 2011). Dans le
rapport, les auteurs constatent que le moment est venu de modifier les façons de produire et
de consommer telles qu’elles le sont présentement, puisqu’elles sont à l’origine de deux
tensions qui peuvent menacer la croissance économique. D’une part, il devient de plus en
plus coûteux de remplacer la fonction naturelle d’un capital par l’équivalent fabriqué,
comme un traitement d’eau, et, d’autre part, il est difficile de prévoir comment réagira le
capital naturel à moyen terme. Cela implique donc l’adoption d’une stratégie qui vise
l’augmentation de l’efficience dans l’utilisation des ressources, ouvre la porte à
l’innovation, crée de nouveaux marchés, assure un climat de confiance avec les
investisseurs et une stabilité dans les revenus et dépenses de l’État (ib). Un bon exemple de
ce concept est la Suède. Lors d’une période de ralentissement dans les années 1990, le pays
a saisi l’occasion pour adopter des mesures ambitieuses qui permettraient de s’attaquer aux
problèmes économiques tout en considérant les enjeux environnementaux (Commissaire au
développement durable (CDD), 2011). Depuis, le pays connaît un succès économique
enviable, en réduisant les impacts environnementaux de son développement. Il s’agit donc
d’un argument convaincant comme quoi la mise en place de mesures environnementales
est, à moyen terme, plus profitable pour l’économie que l’inverse.
16
publié au moment de la rédaction de ces lignes, le nombre d’emplois directs s’élevait à plus
de 10 200 alors que 15 000 emplois indirects étaient comptés. Quoique ces emplois soient
répartis sur le territoire québécois, ils sont surtout concentrés dans trois régions. Il s’agit de
l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. Ces emplois indirects
peuvent être repartis dans plusieurs secteurs d’activités, notamment en construction, en
restauration, dans le commerce au détail, dans le transport, etc. (ib). Ces chiffres pourraient
d’ici peu exploser avec la mise en application du Plan Nord. En effet, 11 projets miniers
sont activement en cours sur le territoire du plan, ce qui implique la création d’emploi pour
les communautés locales. Pour l’ensemble du Plan Nord, cela implique que 20 000 emplois
seront créés ou consolidés durant la durée de vie du projet (Gouvernement du Québec,
2011a).
17
que la Chine et l’Inde, se sont développés. À l’opposé, l’offre n’a pas augmenté. Dans le
cas où les prix subiraient une chute, l’impact sur les emplois serait significatif. Cela serait
encore plus inquiétant dans les régions où l’économie est basée essentiellement sur ce
secteur d’activité, comme, par exemple, l’Abitibi-Témiscamingue.
Tableau 2.2. Activités des mines de métaux comparativement aux emplois générés
(VGQ, 2009)
18
pas dans la bonne direction pour les mines. En effet, les nouvelles mesures obligeraient les
entreprises à rédiger un rapport de leurs travaux d’exploration. Ces connaissances seraient
donc saisies dans la banque de données géoscientifiques (MRNF, 2011e).
Dans le but d’accroître l’acceptabilité sociale des projets, plusieurs compagnies choisissent
de créer des fonds et des comités citoyens, tels que vus précédemment. D’autres
compagnies, par la mise en œuvre d’un système de gestion environnementale ou par
l’adhésion au VDMD, entreprendront les démarches nécessaires pour le faire. Par contre, il
ne s’agit pas d’une démarche obligatoire, alors ce ne sont pas toutes les entreprises qui
appliqueront les mêmes mesures. Ainsi, l’implication citoyenne et l’attribution de nouveaux
pouvoirs aux municipalités proposés dans le Projet de loi no. 14 sont bien accueillies
(Duchaine, 2011). Toutefois, il existe de nombreuses zones grises dans le texte qui
pourraient provoquer des conflits. D’abord, le texte de loi soustrait l’activité minière des
territoires urbanisés. Or, selon Éric Forêt, président de l’Union des municipalités du
Québec, il existe une distinction entre les territoires urbanisés et les municipalités. En effet,
la loi ne donne pas juridiction aux élus de décider s’ils acceptent ou non les projets miniers
sur l’ensemble de leur territoire. À titre d’exemple, le territoire urbanisé à Rimouski ne
couvre que 20 % à 30 % de la superficie totale (ib.). De plus, il n’y a pas de modification
prévue à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, qui donne toujours préséance aux projets
miniers.
Dans une même perspective, la directrice générale de l’AEMQ, Mme Valérie Fillion,
dénonce le terme employé dans le texte de loi. Selon elle, il n’existe pas de carte ni de
définition précise pour les zones de villégiature et les territoires urbanisés. Il en reviendrait
donc aux municipalités de choisir les activités de développement sur leur territoire. Or,
celles-ci peuvent être de mauvaise foi ou mal informées et décider de refuser le
développement minier. L’investissement des minières est donc menacé et, tel que
mentionné plus tôt, aucune mesure de compensation n’est prévue (ib.).
En ce sens, le manque d’accès à l’information est une lacune importante soulevée par le
commissaire au développement durable. D’une part, le principe de subsidiarité de la Loi sur
19
le développement durable implique, par définition, que les pouvoirs et responsabilités
doivent être attribués au niveau approprié, regroupant ainsi des comités représentatifs d’une
région donnée (CDD, 2011). D’autre part, l’accès à l’information est l’outil nécessaire aux
élus afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées. Par ailleurs, l’accès à ces
connaissances permet d’assurer la participation du public en matière de développement
durable et de protection de l’environnement. Or, dans les deux cas, peu d’information était
rendue publique, notamment comme l’auraient dû faire le MDDEP et le MRNF (ib.). Sur
cet aspect, les minières seraient dorénavant obligées d’être plus transparentes. En effet, une
disposition prévue dans le projet de loi contraindrait les compagnies à inscrire leurs
activités dans le registre foncier des municipalités (MRNF, 2011e).
De plus, il n’existe pour l’instant aucune disposition qui prévoit l’arbitrage en ce sens. Lors
d’auditions spéciales sur le projet de loi en août 2011, l’AEMQ dénonçait également ce fait.
Pour eux, il est important de permettre un débat équitable entre les parties, incluant les
enjeux associés à l’industrie. Le contraire pourrait menacer les investissements et mettre en
péril la survie de quelques petites et moyennes entreprises québécoises. Un processus
d’arbitrage pourrait, selon elle, permettre le respect des droits acquis de l’industrie sur les
travaux déjà entamés. En somme, les principes de développement durable doivent
s’appliquer équitablement pour tous les acteurs, faute de quoi les ressources nécessaires à la
réalisation du Plan Nord seraient menacées (CAPERN, 2011).
20
décisions et que des sommes leur soient versées. Toutefois, il existe une certaine confusion
à l’égard des territoires conventionnés (Belles-Isles, 2011). Par exemple, en Abitibi, les
limites des territoires ont été établies en fonction des bassins versants plutôt qu’en fonction
des limites réelles. Subséquemment, les signataires ont cédé certains droits pour l’ensemble
du bassin versant. De ce fait, quelques-uns des peuples ont subi les effets de ces accords,
sans l’avoir signé, d’où la confusion. Ainsi, cette situation devient délicate lors de la
négociation des ententes avec ces derniers (ib.)
Les mesures entreprises par Osisko, décrites à la section 1.3, permettent d’améliorer la
qualité de vie des citoyens de Malartic. Plusieurs autres considérations sociales ont été
prises en compte lors de la réalisation de l’étude d’impact sur l’environnement que
l’entreprise a dû réaliser. En effet, un des volets requis pour l’étude d’impacts soumise au
BAPE est la répercussion des travaux du déménagement de la ville sur l’environnement
humain. La compagnie a donc énuméré les impacts potentiels sur le milieu, tel que le bruit,
la direction et la force des vents pour la dispersion des poussières, les effets du dynamitage,
les impacts sur la nappe phréatique, etc. (BAPE, 2009). De mesures ont donc été prises
pour atténuer les impacts, telles que la construction d’un mur de son contre le bruit ou la
mise en fonction d’un horaire strict pour le dynamitage, afin de diminuer les inconvénients
dus aux vibrations ou aux poussières. Il s’agit d’éléments qui peuvent se transposer à
d’autres projets miniers et qui doivent être considérés. Toutefois, les compagnies ne sont
tenues d’effectuer l’évaluation des impacts que dans certaines circonstances. Il n’y a donc
un petit nombre de projets miniers soumis à la procédure et les mesures d’atténuation des
impacts ne sont donc pas légiférées (LQE, L.R.Q, c. Q.-2.).
Les impacts sur la santé des citoyens et des travailleurs sont également un souci d’actualité
chez les communautés. Un des sujets chauds de l’heure est l’exploitation d’amiante à la
mine Jeffrey. De par le passé, plusieurs cas de cancers du poumon (mésothéliome) ont été
associés aux travailleurs de mines d’amiante, ainsi qu’à leur famille par contact avec leurs
proches (Santé Canada, 2008). D’autres effets sont également connus pour les travailleurs
miniers (Commission des la santé et de la sécurité du travail (CSST), 2010). Outre les
risques associés à la substance, les travailleurs sont exposés à de grandes quantités de
21
poussières, aux vapeurs de plusieurs produits volatiles, aux gaz d’échappement des
véhicules, etc. De nombreuses précautions doivent être prises à cet égard, mais le contrôle
peut être difficile pour des substances moins connues, tel que l’uranium.
22
Figure 2.1. Impacts des activités d'extraction minière (tiré de ICMM, 2006)
Un des nouveaux défis environnementaux auquel l’industrie fait face est la nécessité
grandissante d’exploiter des mines à ciel ouvert. En effet, lorsque le prix des métaux est
bon, tel que pour l’or à l’heure actuelle, il devient rentable pour les compagnies d’exploiter
des gisements à faible teneur, mais à haut tonnage (Bussières, 2011a). Ces gisements,
généralement localisés près de la surface, impliquent l’extraction d’un plus grand volume
de roche afin d’obtenir une même quantité d’or, par exemple, qu’une autre mine. À titre
23
informatif, certaines mines exploitent des filons dont la concentration en or, pour une tonne
donnée de minerai (i.e. la teneur), est nettement supérieure à celle d’un gisement où la
même quantité d’or est disséminée dans un grand volume de minerai. Toutefois, il devient
rentable de les exploiter lorsque la valeur de ce métal est bonne (ib.). Ainsi, puisqu’un plus
grand volume de roche est extrait, cette exploitation produit un plus grand volume de rejets,
consomme plus d’énergie et laisse à la surface un puits. Les autres risques de
contaminations s’appliquent également, comme pour les autres types d’exploitation. Il y a
donc possibilité que les rejets émettent ou produisent des contaminants acides ou neutres
dans l’eau et dans les sols (ib.).
En vertu de la LQE, plusieurs normes sont imposées aux compagnies afin qu’elles
respectent un seuil maximal d’émissions de contaminants. Dans la directive 019, il existe
une liste de contaminants que les entreprises doivent analyser dans leurs effluents miniers, à
la sortie de cheminées d’air et parfois dans les sédiments des cours d’eau (LQE, L.R.Q, c.
Q.-2). Cette directive indique également les fréquences d’analyse pour chacun des
contaminants. Or, les normes d’analyses sont les mêmes pour tous. Elles ne tiennent pas
compte de la capacité de support du milieu récepteur (CDD, 2011). Ainsi, si une usine
s’installe prés d’un cours d’eau qui alimente une municipalité en potable, par exemple, elle
aura les mêmes normes de rejet que toutes les autres usines le long de la rive. Toutefois, ce
cours d’eau a une capacité de support de charges limitée. Il est donc logique de prétendre
qu’il devrait y avoir une quantité limitée d’usines qui puissent s’installer afin d’éviter que la
municipalité ne doive débourser pour l’installation d’une usine de traitement d’eau plus
performante. De plus, puisqu’un C.A. est nécessaire pour plusieurs activités susceptibles
d’émettre un contaminant, le MDDEP l’accordera sans égard au milieu, mais plutôt s’il y a
de moyens mis en place qui permettre de respecter les normes (ib).
Une initiative a déjà été présentée à cet égard. Depuis 1988, il existe le Programme de
réduction des rejets industriels (PRRI). L’objectif de ce programme est de graduellement
réduire les rejets industriels dans le milieu récepteur. Afin d’atteindre cet objectif, le
MDDEP a prévu comme outil l’attestation d’assainissement, qui est en quelque sorte un
permis environnemental renouvelable aux cinq ans. Il s’agit d’un document qui impose des
24
normes qui encadrent l’exploitation des établissements industriels, comparativement au CA
qui ne cible qu’une activité. Le contenu de cette dernière regroupe les exigences
environnementales imposées aux industries, telles que les points de rejets, les fréquences
d’échantillonnage, les seuils de rejets, certaines conditions d’exploitation ou autres
obligations. Les premières attestations ont été livrées au secteur des pâtes et papiers, qui est
suivi, au printemps 2011, de l’industrie minérale et de première transformation des métaux.
D’autres industries pourront éventuellement faire l’objet d’une attestation dans le futur,
telles que l’agroalimentaire, la transformation du métal et la chimie. Toutefois, ces
premières séries reposent présentement sur des normes déjà établies, qui à leur tour ne
tiennent pas compte du milieu récepteur ni de la capacité du milieu. Toutefois, puisqu’il
s’agit d’un processus évolutif, cette attestation est interpellée à se resserrer (MDDEP, S.D).
Une seconde disposition règlementaire est prévue dans la LQE afin d’anticiper les impacts
des activités sur l’environnement. Il s’agit de l’obligation d’effectuer, dans certains cas
précis, une étude d’impacts sur l’environnement. Par contre, pour l’exploitation minière, la
condition minimale qui exige cette étude est lorsque l’entreprise prévoit extraire 7000
tonnes de minerai par jour (LQE, L.R.Q, c. Q.-2). Toutefois, très peu de projets ont été
soumis à cette évaluation, puisque la majorité produit moins que la limite. Par ailleurs,
toute activité liée à l’exploration est exclue de ces procédures. Cette limite est réduite dans
25
le projet de loi à 3000 tonnes par jours, mais il n’est pas clair combien de projets y seraient
soumis (CAPERN, 2011).
Le développement rapide du Nord québécois tel qu’il est prévu dans le Plan Nord aura
certes des impacts sur la biodiversité du territoire qui jouit jusqu’à présent d’un faible
achalandage. Pour cette raison, le plan prévoit que 50 % du territoire sera consacré à des
fins autres qu’industrielles et à la protection de l’environnement et de la biodiversité, dont
12 % qui seront affectés à des aires protégées. La réalisation de cette étape devra d’abord
faire l’objet d’une loi qui définit précisément la définition de l’activité industrielle et des
processus de décision (Gouvernement du Québec, 2011a). Afin de permettre la prise de
décision éclairée, il est primordial de bien connaître le territoire. Il y a 70 % de la superficie
du Québec situé au nord du 49e parallèle. De plus, étant peu peuplées et peu fréquentées,
peu de connaissances sont acquises. Par le fait même, ces démarches permettront de choisir
des variantes aux projets qui ont des impacts moindres (ib.).
Un second enjeu à l’égard des aires protégées est le processus qui mène à leur création. Les
zones qui représentent un potentiel intéressant à la constitution d’une aire ne sont pas
toujours libres d’autres usages. Ainsi, des claims miniers peuvent se trouver à un endroit
d’intérêt pour la conservation. Il se peut donc que les limites des aires soient révisées afin
de concilier avec les usages du territoire. Plusieurs mesures de mitigation sont à l’étude à
cet effet (MDDEP, 2002).
Une des problématiques du passé est l’abandon des entreprises de leurs sites contaminés
aux soins de restauration par l’État (VGQ, 2009). Depuis 1995, les minières ont
l’obligation de produire un plan de fermeture et de réhabilitation des sites et fournir des
garanties financières selon la valeur de réhabilitation des aires d’accumulations. Cette
mesure est plus sévère avec le nouveau projet de loi, ce qui assure que l’entreprise privée
assume les frais de réhabilitation. De ce fait, l’entreprise entreprendra les démarches
nécessaires afin de réduire son impact environnemental.
26
recherche et le développement de nouvelles technologies (OCDE, 2011). Il existe de
nombreuses innovations québécoises qui ont vu le jour dans un tel contexte. Un exemple de
ceci dans l’industrie minière est la fragmentation thermique. Cette technologie consiste à
éclater la roche, sans avoir recours à des explosifs. Cette technologie permet également de
faire des trous mieux orientés, alors qu’avec les explosifs il est plus difficile de contrôler la
quantité de roche qui est fracturée (Rocmecmines, 2006). Elle permet donc de récupérer
plus de minerai et moins de roche stérile.
Ces recherches sont également importantes afin d’améliorer les connaissances relatives aux
technologies de restauration des sites miniers. Dans la Loi sur les mines, l’État offre la
possibilité que les sites miniers soient rétrocédés après leur réhabilitation. Lorsque la
remiser en état est accompli de façon satisfaisante, le MRNF peut alors émettre un certificat
de libération qui libère l’entreprise de la responsabilité du site. Par contre, depuis le début
de la problématique des sites contaminés abandonnés, peu de ces certificats ont été émis
(Bussières, 2011a). En effet, l’État prévoit que ces résidus devraient être libres de tout
danger de drainage minier acide afin qu’il reprenne les terres (Loi sur les mines, L.R.Q., c.
M-13.1, art. 232.10). Or, les technologies de restauration connues actuellement nécessitent
une surveillance constante (Bussières, 2011a). Puisque les résidus miniers ne sont pas
préalablement traités, mais plutôt confinés, il existe toujours un risque réel de
contamination. Si les couvertures étaient percées ou altérées par la reprise de la végétation,
les minéraux pourraient être exposés aux éléments et contamineraient rapidement
l’environnement. De ce fait, jusqu’à présent, aucun site n’a encore été repris par l’État (ib.).
27
technologies de traitements ainsi que leur durée de vie sont donc des préoccupations
sociales légitimes pour la population.
28
3 PISTES DE SOLUTION
La présente section expose dans un premier temps une variété d’actions proposées afin de
pallier les divers enjeux. Les sources sont variées et elles peuvent être mises en œuvre par
les divers intervenants du milieu.
3.1.1 Le MRNF
Une grande part des enjeux résulte du fait que la réglementation n’est plus adaptée aux
réalités actuelles, d’où la nécessité du Projet de loi no. 14 proposé. Par contre, certaines
zones grises créent un climat d’affaires incertain. Quoiqu’il soit généralement bien reçu, le
fait que la définition des zones de villégiature et du périmètre urbanisé n’existe pas en soi
dans la littérature présente la principale difficulté associée à ce projet. Avant qu’il ne soit
adopté, il s’avère donc nécessaire de mettre au clair ces termes et de les harmoniser aux
autres lois qui pourraient en être affectées, telles que la Loi sur l’aménagement et
l’urbanisme. Quelques autres ambiguïtés ont également été soulevées lors des auditions qui
nécessitent des précisions avant l’adoption du projet de loi, tel que les délais associés aux
consultations publiques (CAPERN, 2011).
Une autre action proposée à cet égard répond à la soustraction automatique de ces zones au
29
jalonnement. Cela restreint par le fait même l’exploration sur ces territoires, alors qu’en
réalité, les limites des gisements peuvent les pénétrer. Si l’exploration n’a pas lieu, la
connaissance du potentiel minéral de ces terrains est également limitée, alors qu’elles
peuvent être avantageuses pour les communautés. Ainsi, le CRÉAT propose d’encadrer les
territoires sensibles et d’imposer des critères conditionnels à cette sensibilité. De cette
façon, ce ne sont pas tous ces territoires qui sont soustraits au jalonnement. Cela permettrait
donc à l’industrie d’adapter ses travaux en fonction de ces critères. Ils peuvent ressembler,
par exemple, à une interdiction à moins d’une distance déterminée d’une source d’eau
(CRÉAT, 2011).
D’autre part, l’AEMQ est craintive à l’égard du droit accordé aux municipalités pour les
divers projets. Pour elle, cela implique qu’il y aura 1200 processus de décision, sans aucun
arbitrage pour l’industrie. Ceci peut donc représenter une menace considérable pour les
investissements déjà en cours et à venir (ib.). Elle propose donc l’idée d’une Commission
de mise en valeur des ressources naturelles, qui permettrait un débat franc entre les parties,
incluant l’industrie. À l’opposé, le Ministre Simard considère que cette proposition va à
l’encontre des principes de développement durable mis de l’avant dans le projet de loi. En
accordant plus de pouvoirs aux municipalités, il y a décentralisation de la prise de décision
vers les régions, où les enjeux peuvent varier d’une à l’autre. Selon lui, il n’est pas, non
plus, dans l’intérêt de ces régions de bloquer les projets vu les nombreux bénéfices qui les
accompagnent (ib.). Tout compte fait, il est nécessaire de prévoir un processus de médiation
impartial. Le développement durable implique que tous les acteurs puissent faire valoir
leurs droits, l’industrie au même titre que tous les autres acteurs impliqués ou touchés par
les projets. Dans cette perspective, l’accessibilité à ces ressources ainsi que leur épuisement
sont des facteurs importants pour la sphère économique au Québec. Ce processus de
médiation doit donc permettre leur prise en considération (ib.).
30
quotidiennes peuvent également le contaminer. Dans l’optique où le secteur est appelé à se
développer rapidement dans les prochaines années, il devient intéressant d’adopter ce projet
de loi et d’y apporter des amendements dans le futur, si le besoin se fait sentir, tel qu’il en a
été le cas en 1995 avec l’instauration des garanties financières (Bussières, 2011a). De cette
façon, il y aurait également une atténuation des craintes associées aux pertes
d’investissements qui règnent lors d’incertitudes (Institut Fraser, 2011). En d’autres mots, si
le projet de loi tarde à être adopté, certains investissements peuvent être perdus en vertu du
risque que représente l’instabilité (ib).
Malgré la volonté du MRNF de mettre à jour la Loi sur les mines, le VGQ a constaté, en
2009, qu’il y avait tout de même des lacunes au niveau de l’application des lois déjà
existantes. En effet, il a soulevé le fait qu’il n’y avait pas de suivi adéquat des mécanismes
de contrôles du MRNF, notamment pour les inspections, la publication de l’information, les
suivis de dossiers, les garanties financières, et plus encore. À ce titre, il a recommandé de
mieux documenter, d’encadrer et d’effectuer les suivis adéquats des dossiers afin
d’augmenter l’efficacité et l’efficience lors des inspections, des études des dossiers ainsi
que dans l’application de la loi (VGQ, 2009).
Une des plus grandes questions au sein des intervenants est celle des redevances minières.
Il impose de noter ici que cette question relève de la responsabilité du Ministère des
Finances. Elle n’est donc pas légiférée par l’actuelle Loi sur les mines, mais bien par la Loi
sur les impôts miniers (Belles-Isles, 2011). Malgré ce fait, plusieurs ont émis leurs
recommandations à cet égard lors des auditions particulières sur le Projet de loi no. 14
tenues en août dernier. Cette inquiétude provient des observations qu’a publiées le VGQ
dans son rapport en 2009. En réponse aux recommandations de ce document, le
Gouvernement a augmenté les taux d’imposition de 12 % à 14 % en 2011, qui seront
augmentés à 16 % en 2012 (Institut Fraser, 2011). Par contre, aucune autre étude n’a été
rendue publique par les instances gouvernementales qui permettent de justifier si ces
mesures sont suffisantes et des débats publics sur la question n’ont pas été tenus (Belles-
Isles, 2011).
31
Plusieurs actions ont donc été proposées à ce titre, d’abord afin de revoir le régime de
perception actuel. Une des recommandations émises par M. Ugo Lapointe, porte-parole de
la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine durant les auditions spéciales, est
d’envisager la perception des impôts sur la valeur brute de production plutôt que sur les
profits de la compagnie minière (CAPERN, 2011). Ce type de perception augmenterait
donc les revenus de l’État à cet égard. À titre démonstratif, M. Bernard Généreux de la
Fédération des Municipalités du Québec a également recommandé de continuer à réfléchir
sur cette question (ib.).
32
le développement de leur territoire en fonction de ces connaissances. Par ailleurs, l’accès à
l’information permet aux citoyens de mieux analyser la problématique et d’améliorer leur
connaissance des enjeux qui les concernent. Cela éviterait ainsi certains soulèvements qui
reposent sur les émotions plutôt que les faits.
3.1.2 Le MDDEP
Comme il l'a été soulevé pour le MRNF, des lacunes au niveau de l’application de la loi a
également été observé pour le MDDEP. En effet, certaines informations sont manquantes
pour le traitement des dossiers, les suivis d’inspection ne sont pas toujours effectués et
plusieurs CA ont été accordés malgré qu’ils ne soient pas suffisamment appuyés (CDD,
2011). Ce ministère devrait donc assurer un meilleur encadrement des dossiers et élaborer
une meilleure structure lors des inspections et de suivis de conformité.
33
écosystèmes. De plus, en lien avec les concepts de développement économique vert de
l’OCDE, présenté plus tôt, ce type de connaissances permettrait de préserver un certain
capital naturel qui maintient, par exemple, la filtration des réserves d’eau potable.
L’accès au savoir est également une étape importante en vue de l’acceptabilité sociale du
domaine minier. Or, il a été constaté que le MDDEP ne diffuse pas systématiquement toutes
les informations concernant les contaminants émis dans l’environnement, les résultats
d’inspection ainsi que les suivis des non-conformités (CDD, 2011). À cet effet, il serait
donc souhaitable que le MDDEP révise sa méthode de diffusion de l’information afin de la
rendre accessible au public, tel que recommandé par le CDD en 2011.
Il impose de souligner ici qu’alors que le MDDEP et le MRNF ont plusieurs responsabilités
partagées à l’égard de la surveillance des sites miniers. Si d’une part le premier doit assurer
le respect des conditions d’opérations énumérées dans les C.A., l’autre a la responsabilité
d’assurer la sécurisation des lieux et de leur remise en état convenable. Il s’avère donc
nécessaire que ces deux ministères collaborent. Or, il n’existait pas, en 2009, des traces de
cette collaboration. Une recommandation a donc été faite à cet égard (VGQ, 2009). Une
observation semblable a été effectuée en 2011. C’est alors que le CDD s’est questionné sur
le rôle et les responsabilités des ministères. Par exemple, pour le secteur minier, le
ministère promoteur pourrait, à la fois, appliquer la réglementation et planifier son
développement (CDD, 2011).
3.1.3 L’industrie
34
À l’image de l’action proposée à l’État, l’industrie devrait également encourager les
partenariats pour la recherche et le développement. Tel que mentionné précédemment, les
technologies actuelles ne permettent pas la réhabilitation totale d’un site, mais plutôt le
confinement des aires afin de réduire l’impact potentiel de celui-ci. Puisque la rétrocession
implique le retour à l’état naturel du site, elle devient difficile par le fait même que la
végétation pourrait endommager les couverts mis en place et provoquer à moyen terme des
conséquences environnementales. Ces méthodes ne sont pas connues non plus pour les
mines à ciel ouvert. Dans le cas ou l’État ne soit pas disposé à émettre un certificat de
libération, les responsabilités de son entretien et son suivi demeurent donc aux soins de
l’entreprise, jusqu’à ce que les risques soient éliminés (Bussières, 2011a)
Il est important de souligner que les efforts déployés sont des pas dans la bonne voie vers
l’acceptabilité sociale. Les initiatives énumérées plus haut doivent donc être maintenues
afin de constamment augmenter leur performance environnementale. Toutefois, l’industrie
pourrait pousser ses efforts afin de clairement inclure les principes énoncés dans la loi sur
le développement durable, notamment le principe de précaution qui stipule qu’en cas de
doute d’un risque potentiel de dommage, malgré l’absence de données scientifiques, il est
important d’adopter des mesures qui préviennent ces dommages. Quoique ce principe soit
vrai pour la protection de l’environnement, il peut également s’appliquer sur les
répercussions sociétales à la suite d’un accident. Les erreurs du passé ont donné plusieurs
leçons à cet égard (CDD, 2011). Un lien peut également être fait entre ce principe et les
propos illustrés par l’OCDE. Malgré qu’il soit peu connu, il est évident que le concept de
capital naturel existe et qu’il y a de nombreux avantages pour l’industrie à le préserver
(OCDE, 2011)
Enfin, alors que les outils actuels sont de plus en plus utilisés par l’industrie pour mieux
gérer ses performances environnementales, c’est l’acceptabilité sociale qui devient un enjeu
prédominant. En ce sens, deux nouveaux outils ont fait leur apparition en 2010 et vise
toutes les entreprises qui désirent y adhérer. D’une part, une nouvelle norme ISO a été
publiée, soit ISO-26000, pour aider les entreprises à gérer le volet social. À cette image, le
Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a également développé l’outil BNQ-21000, qui
35
serait plus facile d’application et plus mobilisateur. Ce dernier outil fait l’objet d’un projet
pilote avec la Chaire Desjardins de l’Université Sherbrooke et l’AMQ y participe. Le but
est d’amorcer un dialogue entre les parties et d’améliorer la réputation de l’industrie
(Charron, 2011; Belles-Isles, 2011)
Lors des audiences sur le projet de loi, la Fédération des municipalités du Québec a spécifié
que ses préoccupations n’étaient pas de bloquer les projets, mais plutôt d’accompagner les
promoteurs et de les intégrer à leur communauté. Il existe beaucoup d’avantages à leur
présence. Toutefois, il deviendra nécessaire que les gestionnaires s’informent avant la prise
de décision et non de la laisser reposer sur des arguments émotifs, tels que le craint
l’AEMQ (CAPERN, 2011). Ils auront donc le rôle de participer aux comités
multidisciplinaires qui seront créées pour mener à terme ces nouvelles responsabilités.
Au même titre que les autres intervenants, ces gestionnaires municipaux devront assurer
une objectivité et une transparence lors de la transmission de l’information. Si cette
recommandation a été proposée à l’État ainsi qu’à l’industrie, elle doit s’appliquer
également aux intervenants locaux, qui se doivent de transmettre cette information aux
citoyens. C’est alors que ceux-ci pourront analyser les véritables risques et enjeux associés
aux projets.
À la lumière des informations rendues disponibles, le citoyen pourra se faire une opinion
objective des divers projets qui seront mis de l’avant et comprendre les risques réels qui y
sont associés. De plus, il est à noter que le citoyen a un rôle important à jouer dans le
développement de tous projets par le biais de consultations publiques. Par exemple, il est
possible pour toute personne d’émettre son opinion ou de déposer un mémoire à
l’Assemblée nationale concernant le Projet de loi no. 14. De plus le Gouvernement du
Québec procède, au moment d’écrire ces lignes, au processus de consultation portant sur le
Plan Nord. Une fois de plus, le citoyen n’a qu'à se rendre sur le site internet promotionnel
du plan afin d’avoir accès au questionnaire de consultation (MDDEP, 2011).
36
3.2 Présentation de la démarche
L’objectif de la démarche est de permettre prioriser les actions dans le temps et selon leur
importance pour qu’elles servent de base aux recommandations. L’atteinte de cet objectif
doit donc passer par l’analyse en fonction de trois critères, soit selon la capacité de l’action
à impliquer plusieurs acteurs, leur portée tridimensionnelle, ainsi que leur importance dans
le temps en fonction des enjeux actuels. Par la suite, les actions retenues sont validées
auprès d’intervenants afin d’émettre des recommandations claires et ordonnées.
D’abord, chacune des actions est retenue en fonction de leur capacité d’impliquer plusieurs
intervenants lors de leur mise en œuvre. L’action proposée ne doit donc pas favoriser un
acteur au détriment des autres ou avoir un impact sur uniquement un intervenant. De plus,
elles doivent permettre une meilleure collaboration entre ceux-ci afin d’établir un cadre
strict pour le futur. Dans le cas contraire, les enjeux risquent de se multiplier.
Enfin, dans la perspective que le secteur minier soit appelé à se développer rapidement dans
les années à suivre, il s’avère nécessaire que les recommandations puissent permettre à tous
les acteurs de planifier leurs interventions. Les actions retenues doivent donc permettre aux
acteurs une possibilité d’avancement dans le contexte actuel. De plus, il impose d’analyser
ces actions en gardant à l’esprit que le but de l’ensemble des nouvelles approches
environnementales dans le secteur minier est d’améliorer l’acceptabilité sociale. Dans le
cadre du développement durable, il est donc important d’impliquer les parties prenantes aux
37
divers projets ainsi que d’assurer le maintien des mesures de protection de l’environnement
et de santé et sécurité, qui n’étaient pas, autrefois, systématiquement intégrées au processus.
Les propositions énumérées précédemment ont donc été retenues si elles répondent à ces
critères. Plusieurs ont pu être combinées pour n’en former qu’une et elles ont pu être mises
en ordre dans le temps. Ensuite, elles ont été validées et bonifiées afin qu’elles puissent
constituer des recommandations appropriées. Pour ce faire, trois professionnels ont pu être
contactés. Il s’agit d’abord d’un professeur titulaire de la Chaire industrielle Polytecnique-
UQAT, M. Bruno Bussières, chargé de projets dans le département des ressources
naturelles et de l’environnement du CRÉAT, M. Patrick Charron, et du directeur en
environnement de l’AMQ, M. Jean-Claude Belles-Isles.
À la lumière de l’analyse, il a été constaté que plusieurs actions pouvaient être combinées
afin de cibler plus d’acteurs. Ainsi, quatre grandes propositions ont été retenues. Par
ailleurs, elles sont échelonnées dans le temps dans le but de les déployer dans un ordre
chronologique. Un sommaire de cette analyse est illustré au tableau 3.1.
À titre d’exemple, la proposition d’adopter le projet de loi est retenue puisqu’il sollicite,
entre autres, la participation de divers ministères ainsi que des intervenants de l’industrie,
tels que l’AEMQ, l’AMQ et les responsables au sein des entreprises. En effet, ce projet de
loi implique d’avantage les acteurs de l’industrie par l’imposition d’obligations
environnementales et sociales plus exigeantes, attribue plus de pouvoirs aux autorités
locales et incite le MDDEP et le MRNF d’effectuer un meilleur suivi des activités du
secteur. Par le fait même, cette action a un impact positif sur les trois sphères du
développement durable. En imposant des normes plus sévères, la loi obligerait donc ainsi
une meilleure protection de l’environnement et sollicite la participation des communautés,
et ce, dans le but d’une meilleure acceptabilité sociale. De plus, malgré les appréhensions
de l’AEMQ et de l’AMQ à l’égard des investissements, un tel projet de loi permet
d’atténuer certaines revendications aux projets, sécurisant ainsi ces dépenses. Enfin, cette
38
proposition est d’actualité puisque l’industrie se développera rapidement dans les
prochaines années. Elle devient donc essentielle à la planification des orientations de
développement territoriales et aux interventions gouvernementales.
Toutefois, l’adoption de cette loi se réalise de concert avec d’autres actions proposées.
D’abord, quelques modifications doivent y être apportées avant que ce ne soit fait, telles
que la définition des zones urbaines et de villégiature. Afin que tous les acteurs soient
considérés à parts égales et dans le but de protéger certains investissements, le ministère
devra prévoir un processus de médiation ou d’arbitrage. D’autre part, puisqu’il a été
soulevé qu’il y avait des lacunes au niveau de l’application de la loi (VGQ, 2009, CDD,
2011), il importe d’améliorer les outils d’application afin d’éviter les erreurs du passé. En
39
ce sens, ces actions sont donc interdépendantes afin d’atteindre l’effet désiré, soit le respect
des principes de développement durable. Ainsi, elles sont donc regroupées afin de
recommander l’amélioration de la réglementation.
Enfin, chacune des quatre actions retenues précédemment a été validée auprès
d’intervenants afin de vérifier leur faisabilité et bonifiée pour présenter les
recommandations suivantes.
40
4 RECOMMANDATIONS
Il y a quatre grandes recommandations qui ont été retenues en accord avec le contexte de
développement actuel et dans le respect des règles de développement durable. Elles
s’adressent surtout au MRNF, au MDDEP et à l’industrie. Il s’agit d’abord de la nécessité
d’acquérir des connaissances, d’améliorer la réglementation, de réviser le système de
redevances minières et d’améliorer l’accessibilité à l’information.
41
les possibilités alternatives aux mines, ce qui permettrait de diversifier l’économie.
Un des enjeux mentionnés précédemment est le fait que le milieu récepteur n’est pas
toujours pris en considération lors d’émission de C.A. par le MDDEP (CDD, 2011). Pour le
secteur minier, l’attestation d’assainissement permet de réduire à chaque cinq ans la charge
d’émissions polluantes permises dans l’environnement. Toutefois, elle ne tient toujours pas
directement compte de la capacité du milieu à recevoir certaines charges de contaminants,
ni de l’effet cumulatif des rejets dans un même milieu. À cet égard, il serait souhaitable de
développer un outil qui permettrait d’améliorer les connaissances biologiques,
environnementales, hydrologiques, ou toutes autres dimensions, qui sont susceptibles de
perturber le milieu récepteur.
Par ailleurs, le MRNF a une responsabilité partagée avec le MDDEP pour l’encadrement
légal et la gestion des aires protégées, qui constituent actuellement 8% du territoire
(Gouvernement du Québec, 2011a). Alors qu’ils souhaitent agrandir cette zone à 12 % d’ici
2015, il existe peu de connaissances scientifiques, environnementales et sociales
nécessaires à ces démarches, le territoire nordique étant peu peuplé et presque inaccessible.
Le Gouvernement fait part de sa volonté à cet égard dans son plan d’action pour le Plan
Nord (ib.).
42
résultent d’un manque d’information en cette matière. Ainsi, il est recommandé aux divers
ministères ainsi qu’à l’industrie de favoriser les partenariats entre eux afin de stimuler la
recherche et le développement.
Un partenariat peut prendre plusieurs formes, mais débute généralement lorsque deux
parties ont une problématique commune. À titre d’exemple, une compagnie qui se
développe en territoire nordique doit approfondir ses recherches afin d’adopter de bonnes
pratiques de restauration. D’autre part, à la fin de la vie de la mine, le MRNF et le MDDEP
doivent approuver la réhabilitation des terrains dans le but d’émettre un certificat de
libération. Ces parties ont donc intérêt à connaître davantage les techniques pour que,
d’abord, les impacts sur le milieu soient minimisés et que, d’autre part, les certificats de
libération soient émis afin d’éviter d’être aux prises avec les mêmes problématiques que par
le passé.
43
Tableau 1.1- Exemples de partenariats possibles (Inspiré de Bussières, 2011b;
Charron, 2011)
Partenaires Description But Impact souhaité
Chaire Desjardins, Projet pilote sur la Encadrer certaines Augmentation,
CRÉAT, MDEIE. norme BNQ-21000 entreprises minières suivi, et maintien de
afin d’effectuer un l’acceptabilité sociale.
portrait et de rédiger
un plan d’action afin
de planifier ses
interventions dans le
milieu social.
Université (faculté des Entente de recherche Déterminer des Meilleures
sciences sociales), sur les indicateurs indicateurs de connaissances et
MAMROT, AMQ. sociaux. l’acceptabilité sociale; gestion du milieu
Élaborer une social;
méthode qui permet Suivi de
de déterminer et l’évolution dans le
d’analyser les impacts temps de
d’une activité pour l’acceptabilité des
l’industrie, les populations.
communautés, les
autochtones, etc.
Chaire de recherche Recherche et Étudier le Adoption des
universitaire (UQAT, développement sur les comportement des pratiques qui ont de
Polytechnique); technologies de contaminants; moins en moins
MRNF, une minière. restauration et de Découvrir de d’impacts sur
réhabilitation. nouvelles méthodes l’environnement;
de restauration; Connaissance des
Découvrir de seuils acceptables de
nouvelles méthodes contaminants pouvant
d’entreposage des être émis.
résidus miniers.
Chaire de recherche Recherche et Développer de Adoption de
technologique, développement sur les nouvelles méthodes qui ont
MDEIE, compagnies technologies technologies moins d’impacts sur
minières. d’exploration et d’exploration et l’environnement et le
d’exploitation. d’extraction moins milieu;
invasives; Adoption de
Développer des technologies de
technologies traitement plus
d’assainissement. efficaces.
44
4.2 Mise à jour de la réglementation
4.2.1 MRNF
D’entrée de jeu, le Projet de loi no. 14 est celui qui suscite le plus de réactions et d’enjeux à
l’heure actuelle. Quoiqu’il soit assez bien accueilli par les acteurs impliqués, plusieurs
zones grises créent de l’incertitude au sein des parties prenantes. D’abord, il semble que la
définition des périmètres urbanisés et des territoires de villégiature n’est pas bien établie, ni
les mécanismes de mise en œuvre de cette disposition. Même si ces deux termes étaient
mieux définis, il en demeure une certaine crainte à l’égard du pouvoir décisif accordé aux
municipalités. De plus, puisque plusieurs de celles-ci sont peu habitées, les dirigeants ont
peu de moyens et ne sont donc pas tous outillés adéquatement pour assumer la prise en
charge des démarches qui s’imposent à la prise de décision. Par exemple, sur soixante-cinq
municipalités dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, plus de quarante-cinq d’entres-
elles comportent moins de 2000 habitants. Par ailleurs, la soustraction des territoires au
jalonnement peut représenter une perte pour toutes les parties, puisque les limites d’un
gisement ne sont pas déplaçables et demeurent, pour l’instant, inconnues. Cette mécanique
doit donc être mise au point (Charron, 2011).
Une des suggestions apportée par M. Charron et appuyée par M. Belles-Isles est, plutôt que
d’imposer une limite physique où le territoire est soustrait au jalonnement, d’établir un
ensemble de critères qui peuvent être imposés sur les claims. Ainsi, les MRC seraient
sollicitées afin d’identifier les zones où ces critères sont nécessaires et de les incorporer
dans les schémas d’aménagements. De tels critères peuvent consister, par exemple, à limiter
les heures des travaux accomplis, de ne pas procéder avec la machinerie à une certaine
45
distance des sources d’eau potable, etc. Ces critères peuvent donc être incorporés par la
suite au logiciel d’émission de claims du MRNF. Puisque ce ministère emploie déjà des
inspecteurs, le suivi du respect des critères pourrait être incorporé à ce système. Ce partage
des tâches entre le Québec et les municipalités et les MRC permet donc d’atténuer les effets
d’attribuer les pouvoirs uniquement aux municipalités, puisque les schémas
d’aménagement sont soumis à un processus bien défini sur l’ensemble du territoire. Il
impose de mentionner ici que cette forme de processus doit impliquer la collaboration entre
le MRNF et le MAMROT, puisque ce dernier est responsable d’encadrer les schémas
d’aménagement et d’attribuer les pouvoirs aux MRC et aux municipalités (Charron, 2011;
Belles-Isles, 2011).
Enfin, la menace d’un projet de loi crée un climat d’affaires instable et représente une
certaine perte d’investissements dans le secteur minier. Avant le projet de loi courant, le
Projet de loi no. 79 avait été présenté à l’Assemblée nationale en avril 2009. Au moment de
rédiger ces lignes, l’intention du ministre de reconduire ou non le Projet de loi no. 14 à la
prochaine assemblée parlementaire demeure inconnue. Puisque la menace d’une réforme de
la Loi sur les mines perdure depuis quelques années, il est recommandé d’éclaircir les zones
grises et d’adopter ce projet de loi assez rapidement afin d’y minimiser les impacts. Si les
intentions du ministre s’avèrent abandonner le présent projet de loi, il est recommandé d’en
déposer un autre très rapidement, sans quoi, les investissements nécessaires au Plan Nord
pourraient être menacées.
46
4.2.2 MDDEP
L’application de la loi est un facteur important afin d’assurer que le but de ces lois soit
atteint. Par contre, il semble qu’il y a des lacunes au niveau des inspections et des suivis de
dossiers. Il est donc suggéré au MDDEP de se munir d’un système qui permettrait de mieux
encadrer les inspections et les sanctions en cas de non-conformité, comme recommandé par
le CDD en 2011. Dans le cas contraire, le manque de suivi des dossiers pourrait créer des
inégalités entre les entreprises. Au fil du temps, cela peut occasionner un manque de
confiance ou de crédibilité à l’égard du ministère (CDD, 2011).
Quoiqu’il ait été prévu dans le budget gouvernemental que les taux d’imposition soient
revus à la hausse, certains débattent encore que ces redevances soient insuffisantes
(CAPERN, 2011). Par contre, dans un récent communiqué de presse, le Ministère des
Finances a annoncé que les sommes perçues en droits miniers en 2010-2011 ont que doublé
par rapport à ce qui était initialement prévu dans le budget grâce à un changement du
régime de perception (Gouvernement du Québec, 2011b). Il est également prévu que ces
redevances augmentent à cinq fois les sommes estimées au départ d’ici cinq ans.
La problématique associée aux redevances minières trouve peut-être sa source dans le fait
qu’il n’y a pas eu de débat public à ce propos (Belles-Isles, 2011). Afin de vérifier si les
redevances sont réellement suffisantes, il serait pertinent d’en faire une étude de coûts et de
bénéfices qui seraient rendue publique. Cette étude pourrait donc permettre à tous de
connaître l’état réel de ces sommes ainsi que la capacité des entreprises à payer.
L’accès à l’information est une condition critique à l’acceptabilité sociale. Cette affirmation
47
prend à présent tout son sens alors que le citoyen a accès à une myriade de sources
différentes, que ce soit sur l’internet ou dans les médias. L’objectif de cette
recommandation est donc de fournir au citoyen la bonne information, non biaisée, et de
favoriser la communication entre les acteurs.
Dans le cadre de ce travail, plusieurs sources ministérielles ont été consultées. Il a parfois
été difficile d’obtenir une seule information à partir d’une seule page. Il est donc revenu à
l’auteure la responsabilité de colliger cette information. Par exemple, il a été difficile de
retrouver toutes les informations pertinentes aux aires protégées à un seul endroit. Puisque
la responsabilité de celles-ci est partagée entre le MDDEP et le MRNF, les informations
concernant les responsabilités de chacun, le nom et l’emplacement de chaque aire, le
processus décisionnel qui mène à son adoption, et plus encore, sont partagées sur les deux
sites internet. D’autre part, l’information était soit incomplète ou absente.
Par ailleurs, il a été observé en 2009 que les rapports d’inspection, les résultats d’analyses
des compagnies, les contaminants présents dans l’environnement et d’autres informations
de la sorte étaient incomplets et qu’elles n’étaient pas toujours accessibles au public (VGQ,
2009).
48
Cette proposition devient également importante à l’aube des consultations publiques. Par
exemple, entre le 12 août et le 12 octobre 2011, la population est invitée à émettre son
opinion sur l’engagement du gouvernement de consacrer 50 % du territoire à des activités
autres qu’industrielles, dont le lien se trouve en référence de ce document (MDDEP, 2011).
Ainsi, si la population a accès à toute l’information nécessaire, elle pourra participer
davantage à ces consultations.
49
CONCLUSION
Malgré le grand succès de l’histoire minière du Québec, qui date de plus de 200 ans, le
patrimoine obscur qu’ont laissé quelques minières provoque une onde de choc, surtout
depuis la publication du rapport du Vérificateur général du Québec, en 2009. Ainsi, depuis
quelques années, de nombreux changements s’opèrent au sein de l’industrie minière afin
d’accroître l’acceptabilité sociale de leur projet. Alors que l’industrie développe de
nouveaux outils afin de mieux gérer ses activités et leurs impacts, le MRNF tente de mettre
à jour la Loi sur les mines, qui encadre ces activités. D’autre part, ces outils deviennent plus
importants dans l’optique d’un projet d’envergure que représente le Plan Nord.
Malgré la bonne volonté de ces actions, elles exercent un poids immense sur les divers
acteurs impliqués par ce secteur d’activité. Ainsi, l’objectif général de ce travail était
d’analyser ces approches selon les principes du développement durable. Cet objectif a
atteint par le fait que des recommandations réalistes et ordonnées dans le temps peuvent
être adoptées par les intervenants. L’impact de celles-ci permettrait d’augmenter
l’acceptabilité sociale des projets miniers.
D’abord, les recherches documentaires ont permis d’identifier de nombreux enjeux associés
à ces approches. D’entrée de jeu, malgré que le Projet de loi no. 14 soit de façon générale
bien reçu, quelques dispositions menacent certains investissements actuels ou à venir en
exploration. Par conséquent, les investissements associés à la phase d’exploitation sont
retardés, ainsi que toutes les retombées de ces activités. Toutefois, outre ces quelques
dispositions problématiques, la mise à jour de la Loi sur les mines devient nécessaire afin
d’inclure les communautés locales dans le processus et de bonifier certaines obligations
environnementales. Au moment de l’écriture de ce texte, les intentions du ministre Simard
de reconduire ou non le projet à la prochaine assemblée parlementaire ne sont pas connues.
Subséquemment, plusieurs actions ont été identifiées et analysées à partir de critères basés
sur des principes de développement durable. Ainsi, les actions retenues ont pu être validées
avec trois intervenants du milieu afin de formuler les recommandations. D’abord, afin de
51
bien planifier les interventions, l’acquisition de connaissances variées doit être planifiée.
Les partenariats publics privés constituent un bon outil à ces fins. Il permettrait d’une part
l’acquisition des connaissances et, d’autre part, de développer de nouvelles technologies
d’exploitation, de confinement et de traitement des anciens résidus. La mise à jour de la
réglementation compose la seconde recommandation, adressée au MRNF. Afin de stabiliser
le climat d’affaires avant le déploiement du Plan Nord, il est recommandé d’adapter les
articles du Projet de loi no. 14 qui sont problématiques et de l’adopter rapidement.
Toujours dans le but d’accroître l’acceptabilité sociale des projets miniers, il a été suggéré
au MRNF, en collaboration avec les ministères concernés, d’effectuer une étude de coûts et
de bénéfices des redevances minières et de la rendre publique. Cette recommandation
permet d’ajuster les perceptions de toutes les parties à l’égard de la question, puisque peu
d’information est disponible à cet effet depuis que de nouvelles mesures fiscales ont été
adoptées. Enfin, fournir l’accès à l’information aux citoyens et aux divers élus locaux est
important dans cette perspective durable. Or, l’information accessible actuellement est
partielle et éparse. Un guichet commun d’information scientifique, impartiale et parfois
vulgarisée devient un outil intéressant au soutien de la population et pour la prise de
décision.
En somme, le présent travail a permis de constater que l’ensemble des approches adoptées
par l’industrie et les diverses instances gouvernementales tendent vers l’acceptabilité
sociale du secteur minier. Ainsi, les recommandations proposées permettent de cibler
quelques actions qui sont prioritaires dans cette même perspective.
52
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2011, Magog.
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particulières, Québec, Québec, 14 pages.
59
ANNEXE 1 CARTE DES MINES ACTIVES ET DES PROJETS MINIERS DE
MISE EN VALEUR ET DE DÉVELOPPEMENT
61
Figure A1.1- Carte des mines actives et des projets miniers de mises en valeur et de développement
63
ANNEXE 2 TERRITOIRE D’APPLICATION DU PLAN NORD
65
Figure A2.1- Territoire d'application du Plan Nord (tiré de Gouvernement du Québec, 2011)
67