0 AnNumer2 CH DF 2019
0 AnNumer2 CH DF 2019
Département de Mathématique
Zoubida MGHAZLI(∗)
9 septembre 2019
(∗)
Equipe d’Ingénierie Mathématique (E.I.MA./LIRNE), B.P.133-Kénitra - Maroc
Table des matières
1
TABLE DES MATIÈRES 2
Avant-propos
Pour passer d’un problème exact (continu) modélisé par des équations aux dérivées
partielles (EDP), au problème approché (discret), il existe plusieurs techniques d’approxi-
mation, parmi lesquelles on trouve la méthode des différences finis (DF) qui est l’objet
de ce chapitre, la méthode des éléments finis (EF) et la méthode des volumes finis (VF),
correspondant chacune à une formulation différente des équations de la physique :
– l’équilibre des forces en chaque point pour les DF ;
– la minimisation de l’énérgie ou principe des travaux virtuels pour les EF ;
– la loi de conservation et le calcul des flux pour la méthode des VF.
Dans ce chapitre nous allons introduire la méthode des différences finies (DF) pour ap-
procher les EDP à travers des exemples modèles. Nous commençons par donner quelques
exemples d’EDP, puis introduire la méthode de DF et enfin donner un aperçu de l’analyse
de la méthode des DF.
Objectif
A la fin de ce chapitre l’étudiant devrait pouvoir
1. approcher une dérivée partielle d’une fonction à plusieurs variables par des différences
finies,
2. transformer une équation aux dérivées partielles en une équation aux différences
finies,
3. transformer un problème aux limites approché par une méthode de différences fi-
nies en un système linéaire dont il faut préciser l’inconnue, la matrice et le second
membre,
4. faire l’analyse du schéma obtenu.
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1 Exemples d’équations aux dérivées partielles 3
∂C ∂C
+u = 0. (2)
∂t ∂x
La fonction inconnue C(t, x) dépend de la variable de temps t et de la variable
d’espace x.
3. L’ordre d’une EDO ou EDP est l’ordre le plus élevé parmi toutes les dérivées
de l’EDO ou dérivées partielles de l’EDP.
Exemple : les équations (1) et (2) sont du premier ordre. L’équation suivante est du
deuxième ordre
∂C ∂C ∂2C
+u − D 2 = 0. (3)
∂t ∂x ∂x
4. EDP linéaire ou non linéaire. On dit qu’une EDP est linéaire si elle se met
sous la form Lu = f , où u → Lu est une application linéaire par rapport à u. Si-
non, elle est non linéaire. Toutes les EDP décrites plus haut sont linéaires. L’étude
et la discrétisation des EDP non-linéaires sont beaucoup plus délicates. On ren-
contre fréquemment des EDP non linéaires dans tous les domaines scientifiques.
Un exemple d’EDP non linéaire est
∆(um ) = f
où m ≥ 2.
Le flux de chaleur q à travers une surface S est défini comme étant la quantité
de chaleur par unité de temps, (∆Q/∆t), qui traverse la surface S dans la
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1 Exemples d’équations aux dérivées partielles 4
Figure 1 – Tige
∆Q = cρ∆x∆T,
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1 Exemples d’équations aux dérivées partielles 5
∂T ∂2T
cρ =k 2.
∂t ∂x
k
On pose D = appelé la diffusivité thermique. Ainsi le problème de l’évolution
cρ
au cours du temps de la température d’une barre mince de longueur l, isolée
sur sa surface latérale et dans laquelle la chaleur se transmet par conduction
est modélisée par l’équation aux dérivées partielles
∂u(x, t) ∂ 2 u(x, t)
−D =0 pour 0 < x < l, t > 0. (4)
∂t ∂x2
ce qui veut dire que les extrémités de la barre sont maintenues à température
connues. Si maintenant on isole la barre de telle manière que le flux de chaleur
à travers les extrémités soit nul, les conditions limites seront
∂u ∂u
(0, t) = 0 et (l, t) = 0 ∀t ∈ [0, T] (condition de Neumenn). (7)
∂x ∂x
Dans le cas générale, si Ω est un ouvert de R2 de frontière Γ et si on pose
pour T > 0
QT := Ω × [0, T] et ΣT := Γ × [0, T],
le problème de l’équation de la chaleur est décrit par
∂u
− ∆u = 0 dans QT
∂t (8)
u = U sur ΣT
u(·, 0) = f dans Ω.
∂2v ∂2v
∆v := + .
∂x21 ∂x22
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1 Exemples d’équations aux dérivées partielles 6
∂2u ∂2u
−∆u := − − = f dans Ω, (9)
∂x1 ∂x2
u = 0 sur Γ. (10)
L’équation (9) est appelée l’équation de Poisson. L’équation (10) est une condi-
tion limite de type Dirichlet, dite homogène si le second membre est nul, et
non homogène s’il n’est pas nul i.e. u = g avec g 6= 0.
∂ 2 u(x, t) ∂ 2 u(x, t)
− =0 pour 0 < x < l, t > 0, (11)
∂t2 ∂x2
en supposant que la tangente au point x fait un angle θ petit avec (ox). On
suppose que la position initiale et la vitesse initiale de la corde sont données
(conditions initiales)
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1 Exemples d’équations aux dérivées partielles 7
où X = (X1 , X2 , . . . , Xm ).
Supposons que l’opérateur L(·) défini dans (17) est tel que la matrice A := (aij )1≤i,j≤m
est constante et symétrique. Ses valeurs propres sont alors toutes réelles. No-
tons P le nombre des valeurs propres strictement positives et N le nombre de
celles qui sont strictement négatives. On dira que
L(·) est elliptique si (P = m et N = 0) ou (P = 0 et N = m),
L(·) est hyperbolique si (P ≥ 1, N ≥ 1 et P + N = m),
L(·) est parabolique si ( P + N < m).
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2 Méthode des différences finies en dimension un 8
Un problème elliptique
Considérons le problème suivant : étant donné deux fonctions k(·) et f (·) dans C0 ([0, 1]
et deux constantes α et β , trouver une fonction u(·) dans C2 ([0, 1] telle que
−u00 (x) + k(x)u(x) = f (x),
0 < x < 1,
(18)
u(0) = α, u(1) = β.
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2 Méthode des différences finies en dimension un 9
Un autre exemple où on rencontre ce genre d’équation est la position d’equilibre ther-
mique d’une barre mince de longueur 1, isolée sur sa surface latérale et dans laquelle la
chaleur se transmet par conduction.
Un problème parabolique
Pour le problème parabolique nous considérons le problème lié à l’équation de la
chaleur en dimension 1 d’espace, déjà vu dans le pargraphe précédent, et donné par
∂u ∂2u
∂t (t, x) − ∂x2 (t, x) = f (t, x) pour t ∈]0, T[ et x ∈]0, 1[,
u(0, x) = u0 (x) pour x ∈]0, 1[, (19)
u(t, 0) = 0 pour t ≥ 0,
u(t, 1) = 0 pour t ≥ 0.
Nous avons supposé dans ce dernier exemple que la condition au bord est nulle pour
simplifier la présentation. Ce problème est en dimension 1 d’espace mais en dimension 2
globalement (temps et espace).
Sauf dans des cas rares, on ne connait pas la solution analytique de ces types de
problèmes. On voudrait maintenant trouver un moyen d’approcher les valeurs de
la solution d’aussi près que possible. Une méthode pour y arriver est la méthode
des différences finies. Nous allons voir en particulier qu’il y a deux grandes familles
d’aproximation par différences finies des problèmes paraboliques : les schémas implicites
et les schémas explicites.
tel que ui soit ”voisin” de u(xi ) pour i = 1, 2, . . . , N (on connait déjà u(x0 ) = α, u(xN+1 ) = β).
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2 Méthode des différences finies en dimension un 10
L’idée fondamentale pour obtenir cette approximation, est qui est la deuxième étape,
est d’approcher les dérivées (ou derivées partielles dans le cas de dimension ≥ 2) de
la fonction u en remplaçant les dérivées dans les équations par des analogues discrets
appelés quotients aux différences ou différences finies. La troisième étape consiste à utiliser
ces approximations dans le problème posé pour obtenir un système linéaire d’inconnu le
vecteur Uh .
2. Dérivées secondes
En utilisant la formule de Taylor jusqu’à l’ordre 4 aux points xi−1 et xi+1 , on obtient
l’approximation suivante de la dérivées seconde (voir Exercices)
d2 u u(xi+1 ) − 2u(xi ) + u(xi−1 )
u00 (xi ) = (xi ) ≈ ,
dx2 h2
qui est une formule consistante d’ordre 2.
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2 Méthode des différences finies en dimension un 11
A h U h = Fh (22)
en posant
2 + k1 h2
−1
−1 2 + k2 h2 −1
1 .. .. ..
Ah = 2 (23)
h . . .
2
−1 2 + kN−1 h −1
−1 2 + kN h2
f1 + α/h2
u1
u2
f2
Uh = . Fh = ..
.
..
.
fN−1
uN
fN + β/h2
La solution discrète de notre problème de départ et qui sera notée Uh est obtenue en
résolvant le système (22) dont les composantes du vecteur solution correspondent aux
approximations des valeurs de u sur les noeuds du maillage.
La matrice obtenue dans ce genre de problème est une matrice symétrique tridiagonale
et peut être écrite sous la forme suivante
k1 0
0 k2 0
(0)
Ah = Ah + . .
.. .. . ..
0 kN−1 0
0 kN
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2 Méthode des différences finies en dimension un 12
où
2 −1
−1 2 −1
(0) 1 .. .. ..
Ah = 2 (24)
h . . .
−1 2 −1
−1 2
Cette matrice est inversible si k ≥ 0.
Proposition 1
Supposons que la fonction k(x) vérifie k ≥ 0 alors la matrice Ah est symétrique et
définie positive.
Démonstration : La symétrie de Ah est évidente. Montrons qu’elle est définie positive.
Soit z ∈ RN de composantes z1 , . . . , zN . Nous avons
N
(0)
X
t t
zAh z = zAh z + ki z2i
i=1
t (0)
≥ zAh z
N−1
X
≥ (2z1 − z2 )z1 + (−zi−1 + 2zi − zi+1 )zi + (−zN−1 + zN )zN
i=2
N
X
z21 + (zi−1 − zi )2 + z2N
i=2
=
h2
Cette quantité est positive et non nulle si z 6= 0
Remarque 1
La matrice Ah est donc inversible et le système admet une unique solution.
L’approximation par différences finies du problèmes (19) consite alors à chercher une
approximation de u(xi , tn ), qu’on notera par un
i , sachant que les valeurs approchées aux
points du maillage se trouvant au bord du domaine et en t = 0 sont données :
un n
0 = uN+1 = 0, ∀n ∈ {0, 1, . . . , M} (25)
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2 Méthode des différences finies en dimension un 13
Schéma explicite
un+1 − un un − 2un n
i + ui−1
i i
− i+1 = fin := f (tn , xi )
∆t h2
pour i ∈ {1, . . . , N} et n ∈ {0, . . . , M}, qui est, pour chaque n fixé, un système de N
équations à N inconnues.
En posant pour tout n ∈ {0, . . . , M}
n
u1
n ..
Uh := . ,
un
N
le dernier système peut s’ecrire vectoriellement, pour tout n ∈ {0, . . . , M} sous la forme
Un+1 − Un (0)
h h
+ A h Un n
h = Ch , (27)
∆t
(0)
où la matrice Ah est définie dans (24) et
n
f1
n ..
C = . ∀n ∈ {0, . . . , M}.
n
fN
(0)
Un+1
h = (Id − ∆tAh )Un n
h + ∆tCh , pour n = 0, . . . , M
Le vecteur Un+1h qui est l’approximation à l’instant tn+1 est donné explicitement et di-
rectement en fonction de Un h l’approximation à l’instant tn et des données du problème.
Ceci justifie l’appelation de schéma explicite.
Schéma implicite
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3 Analyse de la méthode des DF 14
(0)
n−1
(Id + ∆tAh )Un
h = Uh + ∆tCn
h ∀n ∈ {1, . . . , M},
(0)
qui est, pour chaque n fixé, un système linéaire de matrice (Id + ∆tAh ) dont la résolution
n−1
donne le vecteur Un h en fonction de Uh et des données. Il est dit schéma implicite
car il nécessite (contrairement au schéma explicite) la résolution d’un système linéaire à
chaque pas de temps.
Dans le cas unidimensionel par exemple, l’approximation par le schéma centré a abouti
à al résolution d’un système linéaire de la forme
A h Uh = F h (28)
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3 Analyse de la méthode des DF 15
3. Pour p > 0, on dit que le schéma est d’ordre p, pour la norme k · k s’il existe
une constante C > 0 indépendante de h telle que
Proposition 2
Supposons que la solution u du problème (18) est dans C4 ([0, 1]). Alors le schéma
(20) est consistant d’ordre 2 pour la norme k · k∞ .
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3 Analyse de la méthode des DF 16
Supposons que le schéma pour approcher notre problème parabolique se met sous la
forme
(1) (0) (−1) n−1
Bh Un+1
h + Bh Un h + Bh U h = Fn h, (29)
(1) (0) (−1)
où les matrices Bh , Bh et Bh vont dépendre de l’approximation choisie.
La consistance est définie d’une manière analoque au cas des problèmes elliptique (cas
stationnaire).
Considérons u la solution du problème (19) et Uh son approximation donnée par le
schéma général (29). Notons
u(t, x1 )
u(t, x2 )
πh (u)(t) :=
..
.
u(t, xN )
Définition 3
1. On appelle erreur de consistance à l’instant tn du schéma (29), le vecteur
εn
h (u) ∈ R
N
défini par
n (1) (0) (−1)
εh (u) := Bh πh (u)(tn+1 ) + Bh πh (u)(tn + Bh πh (u)(tn−1 − Fnh
sup kεn
h (u)k → 0 quand ∆t → 0 et h → 0.
0≤n≤M+1
Proposition 3
Suposons que la solution du problème (19) est C2 par rapport à la variable t et C4 par
rapport à la variable x. Alors les schémas implicite et explicite sont d’ordre 1 en temps
et 2 en espace.
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3 Analyse de la méthode des DF 17
Lh uh = Fh . (30)
La consistance, vue dans le paragraphe précédent ne suffit pas pour avoir la convergence, il
faut maintenant étudier l’erreur commise en approchant u par uh . Avant cela regardons la
stabilité du schéma. La notion de stabilié est liée au comportement de la solution lorqu’on
perturbe les données.
Définition 4
Le schéma (30) est dit stable s’il existe h0 > 0 et δ > 0 tels que, quelque soit h < h0
et pour toute perturbation θh du second membre Fh , vérifiant kθh k < δ, le problème
Lh zh = Fh + θh
kuh − zh k ≤ Ckθh k
kuh k ≤ CkFh k
Pour notre problème modèle, nous allons travailler avec la définition suivante.
Définition 6
On dira que le schéma numérique (28) est stable au sens de la norme `∞ si la matrice
Ah est inversible et il existe une constante C indépendante de h telle que
Proposition 4
Le shéma (28) est stable au sens de la norme `∞ .
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3 Analyse de la méthode des DF 18
Etape 1 : Soit A une matrice carrée d’ordre N. Nous allons montrer d’abord
que pour tout U ∈ RN si AU ≤ 0 alors U ≤ 0 avec la définition : A ≥ 0 si
Aij ≥ 0 pour tout i et j et de même pour le vecteur U ≥ 0 si Ui ≥ 0 pour tout i.
Soit U ∈ RN vérifiant AU ≤ 0, et soit i0 l’entier tel que Ui0 = max1≤j≤N Uj . Sup-
posons que Ui0 > 0. Posons V = AU et examinons trois cas
1
1. Si i0 = 1. Alors V1 = (AU)1 = 2 (2U1 − U2 ), soit 2U1 − U2 = h2 V1 , par
h
conséquent h2 V1 > 0, qui est une contradiction avec le fait que V1 ≤ 0. Par
conséquent Ui0 ≤ 0.
2. Si i0 = N, un raisonnement analogue donne Ui0 ≤ 0.
3. Si 2 ≤ i0 ≤ N − 1. Alors
1
Vi0 = (AU)i0 = (2Ui0 − Ui0 −1 − Ui0 +1 ) ≤ 0.
h2
Par ailleurs
2Ui0 − Ui0 −1 − Ui0 +1 = (Ui0 − Ui0 −1 ) + (Ui0 − Ui0 +1 ) ≥ 0
et donc
(Ui0 − Ui0 −1 ) + (Ui0 − Ui0 +1 ) = 0
et alors
Ui0 +1 = Ui0 = Ui0 −1 .
De proche en proche on se ramène au cas i0 = 1.
Nous avons
N
X 1
|Ui | = |(A−1 Fh )i | = bij Fj ≤ sup |Fj |.
8 1≤j≤N
j=1
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3 Analyse de la méthode des DF 19
max kUn 0 n
h k ≤ C1 kUh k + C2 max kFh k,
0≤n≤M 0≤n≤M
(1) (−1)
– Si Bh 6= 0 et Bh 6= 0
max kUn 0 1 n
h k ≤ C1 kUh k + kUh k + C2 max kFh k,
0≤n≤M 0≤n≤M
et ceci quelque soit les données initiales U0h (et U1h ) et le terme source Fn
h.
|un+1
i | ≤ λ max |un n n n
i−1 | + (1 − 2λ) max |ui | + λ max |ui+1 | + ∆t max |fi |
i i i i
≤ max |un n
i | + ∆t max |fi |
i i
≤ max{max |un−1
i | + ∆t max |fin−1 |} + ∆t max |fin |
i i i i
≤ max |uin−1 | + ∆t{max |fin−1 | + max |fin |}
i i i
≤ ......
n
X
≤ max |u0i | + ∆t {max |fik |}
i i
k=0
≤ max |u0i | + n∆t{max |f (x, t)|}
i x,t
De toutes les valeurs de module égal à maxi |un i |, prenons celle dont l’indice i est le plus
petit i = i∗ . Si i∗ = 0 ou i∗ = N + 1 cela voudrait dire que le maximum des valeurs est
égal à une valeur limite qui est donc indépendante de h et de ∆t, ce qui donne la stabilité.
Supposons maintenant que i∗ 6= 0 et i∗ 6= N + 1 et écrivons l’équation correspondante à
i = i∗ :
n−1
−λun n n
i∗ −1 + (1 + 2λ)ui∗ + λui∗ +1 = ui∗ + fin∗ ∆t.
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3 Analyse de la méthode des DF 20
ce qu donne un−1
i∗ + fin∗ ∆t ≥ 0 et donc
n−1
max |un
i | = ui∗ ≤ maxi {ui∗ + fin∗ ∆t}
i
3.3 Convergence
Définition 8
Le système (28) est dit convergent pour la norme k · k si
lim kUh − πh (u)k = 0.
h→0
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4 Méthodes des différences finies en dimension deux d’espace 21
– Cas parabolique
La consistance du schéma (29) se traduit par limh→0,∆t→0 εn h (u) = 0 où
(1) (0) (−1)
εn
h (u) := Bh π h (u)(t n+1 ) + Bh π h (u)(t n + Bh π h (u)(t n
n−1 − Fh .
max kUn 0 1 n
h k ≤ C1 kUh k + kUh k + C2 max kFh k,
0≤n≤M 0≤n≤M
quelque soit les données initiales U0h (et U1h ) et le terme source Fn
h.
Si on note en n
h := πh (u)(tn ) − Uh , par définition du problème (29) nous avons
(1) (0) (−1)
Bh en+1 h ) + B h en
h ) + B h en−1
h ) = εn
h (u),
max ken 0 1 n
h k ≤ C1 keh k + keh k + C2 max kεh k.
0≤n≤M 0≤n≤M
Généralement nous avons limh→0 ke0h k = 0 et limh→0 ke1h k = 0, de plus par la consis-
tance limh→0,∆t→0 εn h (u) = 0, on en déduit
∂2u ∂2u
−∆u := − − = f dans Ω (31)
∂x2 ∂y2
u = g sur Γ. (32)
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4 Méthodes des différences finies en dimension deux d’espace 22
Nous considérons donc une partition de l’intervalle [a, b] en n parties égales de longueur
h et une partition de l’intervalle [c, d] en m parties égales de longueur k. Le ”maillage
” de Ω est l’ensemble
Ωh := {(xi , yi )/ xi = a + ih, i = 0, 1, . . . n, yj = c + jk, j = 0, 1, . . . m}.
Les nœuds du maillage sont les points Pij = (xi , yj ) pour i = 0, 1, . . . n et j = 0, 1, . . . , m.
Pour des raison de résolution pratique on les numérote de la gauche vers la droite et du
bas vers le haut.
On cherche là aussi un vecteur de Rm×n dont on notera les composantes par ui,j
”proche” de u(xi , yj ).
En utilsant la formule de Taylor nous considérons les approximations suivantes
∂2u
1
(x i , y j ) ≈ ui+1,j − 2ui,j + ui−1,j ,
∂x2 h2
∂2u
1
(xi , yj ) ≈ 2 ui,j+1 − 2ui,j + ui,j−1 .
∂y2 k
En utilisant ces deux dernières formules, l’approximation de l’équation de Poisson devient
1 1
− 2 ui+1,j − 2ui,j + ui−1,j − 2 ui,j+1 − 2ui,j + ui,j−1 = f i, j (33)
h k
pour i = 1, 2, . . . , n − 1, et j = 1, 2, . . . , m − 1.
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5 Exercices et problèmes sur les DF 23
Exercice 1
Soit N ∈ N∗ . Considérons dans l’intervalle [0, L] la subdivision définie par
1
h = ,
N+1
x0 = 0,
xi = xi−1 + h = x0 + ih, pour 1 ≤ i ≤ N + 1.
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5 Exercices et problèmes sur les DF 24
Exercice 3
Considérons le problème parabolique de l’équation de la chaleur en dimension 1 d’espace,
donné par
∂u ∂2u
(t, x) − (t, x) = f (t, x) pour t ∈]0, T[ et x ∈]0, 1[,
∂t
∂x2
u(0, x) = u0 (x) pour x ∈]0, 1[, (36)
u(t, 0) =0 pour t ≥ 0
u(t, 1) =0 pour t ≥ 0.
Pour approcher ce problème par une méthode de différences finies nous considérons une
grille de points définie par
un
N
Problème 1
Considérons l’équation aux dérivées partielles et les conditions aux limites et initiales
données par le problème suivant
2
∂ u ∂2u
(x, t) − α (x, t) = 0 pour x ∈]0, `[ et t ∈]0, T[,
∂t2
∂x2
u(0, t) = 0 pour t ∈]0, T[,
u(1, t) = 0 pour t ∈]0, T[, (38)
u(x, 0) = f (x) pour x ∈ [0, `],
∂u
(x, 0) = g(x) pour x ∈ [0, `],
∂t
où α est une constante > 0, T > 0, f et g sont deux fonctions données, et u est la
fonction inconnue qu’on suppose de classe C4 .
1. De quelle type est le problème (38), elliptique, parabolique ou hyperbolique ? Justifier
votre reponse.
2. Dans le but d’approcher le problème (38) par un schéma de différences finies, nous
considérons une subdivision de l’intervalle [0, T] en N sous-intervalles de longueur
∆t > 0 :
0 = t0 < t1 < . . . < tN = T avec tn = n∆t,
puis une subdivision de l’intervalle [0, `] en M + 1 sous intervalles de longueur
h>0:
0 = x0 < x1 < . . . < xM < xM+1 = ` avec xi = ih.
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5 Exercices et problèmes sur les DF 25
On note par un
i l’approximation de u(xi , tn ).
∂2u ∂2u
Donner une approximation de (xi , t n ) et une approximaton de (xi , tn ) par
∂t2 ∂x2
des schémas centrés.
3. Donner une approximation de l’équation
∂2u ∂2u
2
(x, t) − α 2 (x, t) = 0
∂t ∂x
en utilisant les approximations de la question (2).
4. Montrer que un+1
i peut s’exprimer en fonction de un n n n−1
i , ui+1 , ui−1 , et ui .
5. En posant
un+1 un un−1
1 1 1
un+1
2
un 2
un−1
2
Un+1 = , Un = et Un−1 =
.. .. ..
. . .
un+1
m−1 un
m−1 un−1
m−1
montrer que le résultat de la question (4) peut s’écrire matriciellement sous la forme
Exercice 4
Considérons le problème unidimensionnel instationnaire suivant :
∂u ∂ 2 u
− = 0 dans ]0, 1[×]0, T[
∂t ∂x2 (39)
u(0, t) = u(1, t) = 0 ∀t ∈]0, T[
u(x, 0) = u0 (x) dans ]0, 1[
Pour approcher ce problème par une méthode de différences finies nous considérons
une grille de points définie par
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5 Exercices et problèmes sur les DF 26
∂u
1. (a) En considérant un schéma décentré pour approcher au point (xi , tn ) et la
∂t
formule (40), donner le schéma aux différences approchant le problème (39).
(b) Que dire des cas où θ = 0 et θ = 1 ?
2. Notons
v(xi+1 ) − 2v(xi ) + v(xi−1 )
Dh (v)(xi ) :=
h2
(a) Montrer que si v est de classe C 4 dans [0, 1], nous avons
d2 v
Dh (v)(xi ) = (xi ) + O(h2 ).
dx2i
w(tj+1 ) − w(tj ) dw
= (tj+1/2 ) + O((∆t)2 ).
∆t dt
(c) En déduire que le schéma obtenu dans la question 1) avec θ = 1/2 est consistant
et d’ordre 2 en temps et en espace pour la norme k · k∞ .
Exercice 5
Considérons l’équation de la chaleur unidimensionnelle
∂u(x, t) ∂ 2 u(x, t)
− = f pour 0 < x < L, 0 < t < T
∂t ∂x2
(P ) u(x, 0) = U0 (x) sur ]0, L[
u(0, t) = 0
u(L, t) = 0 ∀t ∈ [0, T]
1. Donner une formule centrée pour approcher la dérivée en temps. Quel est l’ordre de
cette formule ?
2. Contruire un schéma aux DF pour approcher le problème (P) en utilisant la formule
de la première question.
3. Montrer que ce schéma se met sous la forme
(1) (0) (−1)
Bh Un+1
h + Bh Un
h + Bh Un−1
h = Fn
h, (41)
(1) (0) (−1)
Déterminer les matrices Bh , Bh et Bh .
4. Etudier la consistance du schéma ainsi construit.
5. Supposons maintenant que l’équation de la chaleur est approchée par le schéma
Stabilité et convergence
Exercice 6
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5 Exercices et problèmes sur les DF 27
Partie I
Soit A ∈ MN (R), A = (aij )ij .
– On dit que A est positive ( ou A ≥ 0) si aij ≥ 0 pour i, j = 1, . . . N.
– On dit que A est monotone si A est inversible et A−1 ≥ 0.
– On dit que A conserve la positivité si Av ≥ 0 entraine v ≥ 0 (inégalité com-
posante par composante)
Montrer que A conserve la positivité si et seulement si A est monotone.
Partie II
Considérons le problème
−u00 (x) + k(x)u(x) = f (x)
pour x ∈]0, 1[
(42)
u(0) = u(1) = 0.
où f et k sont des fonctions données définies et continues dans ]0, 1[.
1. Donner un schéma de différences finies approchant le problème (42) qui soit
consistant et d’ordre 2, et montrer qu’il se met sous la forme Ah Uh = Fh ,
(0)
déterminer Ah , Uh et Fh et montrer que Ah = Ah + Dh où Dh est une
matrice diagonale.
2. Supposons que k est une fonction positive, i.e. k(x) ≥ 0 pour tout x ∈]0, 1[.
Montrer que la matrice Ah est monotone.
(0) (0) (0)
3. En remarquant que (Ah )−1 − A−1
h = (Ah )
−1
(Ah − Ah )A−1
h montrer que
(0)
0 ≤ A−1
h ≤ (Ah )
−1
, ( composante par composante )
N
X
4. Pour toute matrice positive B ∈ MN (R) on note kBk∞ := sup |Bij |.
i=1,...,N
j=1
(0)
Montrer que kA−1
h k∞ ≤ k(Ah )
−1
k∞ .
(0)
5. Soit e = (1, 1, . . . , 1) ∈ RN et d ∈ RN la solution du système linéaire Ah d = e.
Montrer que ce dernier système n’est autre que la discrétisation par différences
finies du problème
−u00 = 1 dans ]0, 1[
(43)
u(0) = u(1) = 0
dont on peut calculer la solution exacte qu’on note par ue .
1
6. Trouver le lien entre d et ue et en déduire que kA−1
h k∞ ≤ , et la stabilité du
8
schéma.
7. Montrer que nous avons
h2
kuh − πh (u)k∞ ≤ sup |u(4) (y)|
96 y∈[0,1]
que peut-on en déduire ?
Exercice 7
Considérons le problème de l’équation de la chaleur dans ]0, 1[×]0, T[
∂u ∂2u
(x, t) − (x, t) = 0 pour 0 < x < 1, 0 < t < T.
∂t
∂x2
u(x, 0) = u0 (x) 0 < x < 1 (44)
u(0, t) = U1 (t) 0 < t ≤ T
u(1, t) = U2 (t) 0 < t ≤ T.
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5 Exercices et problèmes sur les DF 28
Exercice 8
Considérons l’équation aux dérivées partielles
∂u ∂2u
(x, t) − α 2 (x, t) + βu(x, t) = f (x, t) pour x ∈]0, 1[ et t ∈]0, T[, (45)
∂t ∂x
où T > 0 est donné, α et β sont deux constantes positives données, f une fonction donnée,
et u est la fonction inconnue qu’on suppose de classe C4 .
1. Donner
∂u
a) une approximation de (x, tn ) en utilisant les valeurs de u(x, t) aux points
∂t
(x, tn ) et (x, tn−1 ),
∂2u
b) une approximation de (xi , t) en utilisant les valeurs de u(x, t) aux points
∂x2
(xi , t), (xi−1 , t) et (xi+1 , t).
2. Ecrire le schéma aux différences finies construit à partir des approximations de la
question précédente.
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3. Montrer, qu’à chaque pas de temps tn , ce schéma est un système linéaire dont il
faut détérminer la matrice , le vecteur inconnu et le second membre.
4. Montrer que ce shéma est un schéma d’ordre 1 en temps et 2 en espace.
5. Etudier la stabilité de ce schéma.
Exercice 9
Considérons le problème unidimensionnel instationnaire suivant :
∂u ∂2u ∂u
− ε 2 + b(x) = 0 dans ]0, 1[×]0, T[
∂t ∂x ∂x (49)
u(0, t) = u(1, t) = 0 ∀t ∈]0, T[
u(x, 0) = u0 (x) dans ]0, 1[
où ε est un réel > 0 et b(x) est une fonction telle que b ∈ L∞ (]0, 1[).
On suppose qu’il existe une et une seule solution dans C2 ([0, 1] × [0, T]) au problème
(45).
Soit Ωh = {(xi , tn ) = (ih, n∆t); i = 0, 1, ..., M et n = 0, 1, ..., N} une grille de points
de Ω = [0, 1] × [0, T], où h = 1/M et ∆t = T/N. Notons l’approximation de u(xi , tn )
par uni .
1. Donner un schéma aux différences explicite approchant le problème (45) et tel que
l’approximation de ∂u/∂x utilise uniquement les points
h ∆t
2. Notons β(x) := b(x) et µ := ε 2 . Ecrire le schéma trouvé en 1) sous la forme
ε h
un+1
i = a−1 un n n
i−1 + a0 ui + a1 ui+1 (50)
Exercice 10
Considérons l’équation −∆T = 0 décrivant l’état stationnaire de la distribution de cha-
leur T dans une plaque métallique homogène, carrée de 0, 5m de côté , qui est maintenue
à 0◦ C sur deux côtés adjacents de la frontière, tandis que sur les autres côtés elle aug-
mente linéairement de 0◦ C à 100◦ C au coin où ces deux côtés se rencontrent.
1. Ecrire les conditions limites soumises à la palques, sachant que les côtés où T est
maintenue à 0◦ C sont les axes (ox) et (oy)
2. Déterminer un maillage régulier de la plaque, où chaque extrémité est subdivisée en
n parties.
3. Donner les équations aux différences associées.
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2. Nous allons considérer maintenant des équations aux différences en deux pas de
temps ∆t/2. Notons ṽij l’approximation de u(ih, jh, (n + 1/2)∆t).
(a) Ecrire un schéma implicite entre n∆t et (n + 1/2)∆t dans la direction des x
pour approcher (51).
(b) Ecrire un schéma implicite entre n∆t et (n + 1/2)∆t dans la direction des y
pour approcher (51).
3. Considérons le même réseau Ωh défini plus haut.
(a) Montrer que l’équation aux différences de la question 2)(a) s’écrit sous la forme
ṽ1j
AHe j = Bj , j = 1, 2, 3 où H e j = ṽ2j .
ṽ3j
Déterminer A et Bj .
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(b) Montrer que l’équation aux différences de la question 2)(b) s’écrit sous la forme
n+1
ui1
AVin+1 = Ci , j = 1, 2, 3 où Vin+1 = un+1 i2
.
un+1
i3
Déterminer Ci .
4. Quel avantage voyez-vous à la méthode développée dans les questions 2) et 3) appelée
”méthode implicite de directions alternée ” ?
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