Cours de Construction

en Bois

(Cycle d’Ingénieur)

Dr AMADJI T. Armel
1
Contexte: de la ressource à la construction
Constructions

-Charpentes
-Planchers
Structures Système Fermes-
- Murs
pannes -chevrons
- Bardages
Lattes (solives)

Pièces Sciages
-Poutrelles -Lambris
-Madriers -Liteaux
-Bastings -Lattes
-Chevrons
-Planches

Matière première Bois (grume): -Voliges

- Dur (essence feuillue)
- mou (essence résineuse)

Ressource Forêts
2
 Contexte: : exemples historiques et
contemporains de constructions en bois

3
Stavkirke de Borgund (Norvège, 12 è
Stavkirke de Borgund Coupe transversale
 Contexte: : exemples historiques et
contemporains de constructions en bois

Lacustre d'Unteruhldingen. Charpente du temple

Reconstitution d'un village de de Thermes (Grèce).
l'âge de pierre (2200 ans av. J-C) (Etude et
Reconstitution de
J.P.Adam, 180 ap J-C)

Habitations en bois
et paille (Mali)
4

Loft norvégien (13ème siècle)

 Contexte: : exemples historiques et
contemporains de constructions en bois

Eglise en bois à Vologda Maison Sommerfeld à

5

(Nord Russie, 18 è siècle)

 Contexte: : exemples historiques et
contemporains de constructions en bois

Immeuble R+2
en ossature
légère
(Etats-unis)

Le système consiste en une ossature légère en bois, avec parois en

charpente montant sur deux étages, habillées de planches faisant office
de raidisseurs. Les premières maisons de ce type (balloon frame house)
furent construites à Chicago entre 1830 et 1840, d’où ce système6 de
construction se répandit d’une manière générale.
Contexte: : exemples historiques et
contemporains de constructions en bois

7
8
9
10
POURQUOI UTILISER LE BOIS ?
BOIS vs Béton, Plastique, Métal ou Acier
matériau naturel et écologique
- un des rares matériaux 100 % naturel
- son utilisation permet de limiter les émissions de gaz à effet de
serre et, de ce fait, de lutter efficacement contre le changement
climatique.

11
"Puits de carbone" : production d'une tonne de bois absorbe 1,5
tonne de gaz carbonique et rejette 1,1 tonne d'oxygène dans
l'atmosphère
le jeune arbre absorbe du carbone, avec lequel il fabrique les
cellules bois et rejette de l’oxygène dans l’atmosphère.
A la maturité de l'arbre, ce processus ralentit : d'où
- nécessité de replanter de jeunes arbres pour conserver cet
équilibre et donc,
- possibilité d’abattre l’arbre pour en utiliser le bois pouvant être
valorisé sous forme d’éléments de charpente, parquets ou
meubles (stock de carbone)
- Donc, règle de gestion durable : on prélève et on replante
Et alors, le bois devient une ressource inépuisable et de proximité.
12
 - 100 % biodégradable et potentiellement recyclable
- nécessite très peu d'énergie pour sa mise en œuvre
- durée de vie est supérieure à celle des autres matériaux
(ciment, acier ou plastique).
- ressource renouvelable

- Le bois, un matériau robuste et durable

matériau résistant (utilisé en structure) et durable quand il est utilisé
dans de bonnes conditions.
Preuve : constructions à colombages (charpente apparente en bois) en
bois du XIIe siècles 13
Avantages (en bref) et inconvénients du bois

14
Avantages et inconvénients du bois

15
Avantages et inconvénients du bois

16
Première partie: TECHNOLOGIE DU MATÉRIAU BOIS
RÉCOLTE DU BOIS D’OEUVRE

Coupe d’éclaircie - Abattage Coupe d’éclaircie - Tronçonnage

Transport : Grumier 17
Parc à grumes
Première partie: Technologie du matériau bois
TRANSFORMATION DU BOIS

Séchage naturel

Tri des sciages

Sciage

Séchage artificiel

ou

18
Traitement par Traitement en autoclave
trempage
 Sommaire
• Introduction
• Chapitre 1. Forêts
• Chapitre 2. Classification et Caractéristiques des arbres
• Chapitre 3. Procédés d’obtention du matériau bois
• Chapitre 4. Défauts et altérations des bois débités
• Chapitre 5. Propriétés des bois
• Chapitre 6. Conditions d’utilisation des bois

19
 Introduction
• Le bois a un rôle primordial à jouer dans la construction et
le bâtiment parce que sa fabrication, son utilisation et sa
destruction s’inscrivent dans le cycle du carbone.
• Cycle de carbone = ensemble des réactions biogéochiliques
dans lesquelles le carbone est impliqué. Le carbone de la
matière végétale provient de l’atmosphère: les plantes fixent
le CO2 atmosphérique grâce à la photosynthèse.
• Le bois est une ressource naturelle qui est largement
disponible partout dans le monde. Avec une gestion
appropriée, l’approvisionnement du bois et autres
matériaux dérivés est potentiellement inépuisable.
• Sa fabrication consomme du CO2 atmosphérique, lors que
la fabrication des autres matériaux (métaux, plastiques,
béton) produit du CO2.
20
• Construire en bois, c’est stocker du carbone.
 Bilan CO2
Matériau 1 m3 Effet CO2 Production du bois
CO2


Acier 7850 kg + 5000 kg
Béton 2300 kg + 375 kg Energie

Ciment 1600 kg + 2500 kg

Bois 700 kg - 1000 kg
(Feuillus)


Sucre pour nourrir les cellules et
pour, notamment, créer un polymère
naturel très élaboré

Produire Absorber
1m3 de bois = 1 tonne de CO2
21
Le bois : un matériau qui absorbe le CO2

Hydrogène
Composition du bois Azote
6% 1%

Oxygène
43%

Carbone
50%

1 tonne de bois produite par photosynthèse =

 1,6 tonne de CO2 absorbé
 1,1 tonne d’O2 émis
 0,5 tonne de C fixé
22
• Utilisation du bois dans les constructions = solution pour
limiter l’effet de serre, si rationnellement mise en œuvre et
NON responsable de la déforestation.
• Bois : matériau vivant. Ses propriétés sont anisotropes, elles
changent avec les conditions environnantes. La durée de
chargement a aussi un effet significatif sur la résistance et la
déformation. Les propriétés ne varient pas seulement d’une
essence à l’autre, mais aussi dans une même essence. A
cause des différences de climats et de pratiques sylvicoles,
le sapin du Nord de l’Europe par exemple a des propriétés
différentes de celui du Sud. Pour pouvoir concevoir avec
succès des structures en bois, l’ingénieur praticien a besoin
d’être informé sur les propriétés spécifiques du bois retenu.

23
Chapitre 1. Forêts

24

Forêt tropicale
 1.1. Forêts naturelles et secondaires

• Les forêts = couverture

végétale arborée SANS
cultures agricoles,
susceptibles de fournir du
bois ou des produits non
agricoles, d’abriter la faune
sauvage ou de jouer un rôle
dans la lutte contre l’érosion.
• Deux types de forêts :
1. forêts naturelles
2. Les forêts secondaires

25
 Les forêts naturelles
(non modifiées par les interventions humaines)
Stock de carbone, mais pas "puits" de carbone

• Biodiversité à préserver

• Bilan de carbone nul :

Fixation du CO2 par photosynthèse
=
Rejet de CO2 par
respiration et décomposition

26
 Les forêts secondaires
(exploitation avec plans d’aménagement)
Stock de carbone et "puits" de carbone
• Récolte des arbres arrivés à
maturité évitant la décomposition
en fin de vie et le rejet de CO2
• Régénération des peuplements
(naturelle ou par plantation)
• Volume récolté inférieur ou égal
à l’accroissement biologique
• Préservation de la biodiversité
Forêt tempérée, aménagée et
exploitée = 3 tonnes de carbone
fixées par an et par ha

Forêt tropicale, aménagée et

exploitée = 5 tonnes de carbone
27
fixées par an et par ha
 1.2. Forêts du monde
La forêt mondiale
Superficies forestières par régions du monde
Amérique du Nord
Asie / Océanie 13%
16% (457 millions d’ha)
(565 millions d’ha) Europe 4%
(146 millions d’ha)

Afrique 15%
(520 millions d’ha)

ex-URSS
24%
Amérique Latine (816 millions d’ha)
28%
(950 millions d’ha)

28 1997
Sources : FAO, SOFO
 1.3. Forêts du Bénin
Le couvert végétal du Bénin représente près de 30% de la superficie terrestre
du Bénin. Elles s’étendent du Sud au Nord du Bénin et sont réparties en trois
zones : (Figure 3)
- La zone sud : cette zone s’étend depuis la côte jusqu’à la hauteur de
Bohicon, elle englobe les départements de l’Atlantique – Littoral, du Mono –
Kouffo, de l’Ouémé Plateau et la partie sud du Zou.
- La zone centre : Cette zone comprend le Nord du département du Zou –
Collines et le sud de l’Atacora – Donga. Les Massifs forestiers qui existaient
autre fois ont fait place à une savane – forêt sèche. Au Nord de cette zone,
subsistent encore quelques formations forestières moins soumises à la pression
des populations où les aménagements sont encore possibles.
- La zone Nord : Elle comprend le Nord du Département du Borgou –
Alibori et le Nord du département de l’Atacora où domine la forêt claire, la
savane boisée et arborée. Cette zone est soumise à une dégradation très poussée
de la couverture végétale conjuguée à un déficit pluviométrique assez élevé ces
dernières années. Malgré cette situation, on trouve ici les réserves de faune et les
parcs les plus importants du pays. Le potentiel de production forestier y est très
29
faible.
Le Bénin :
•superficie de 114 763 km²
•couverture forestière estimée en 2005, sur la base des images
Landsat TM 2004 – 2005, est de 7,67 millions d’hectares ; soit
68,08% de la superficie du territoire.
•couverture végétale estimée en 2007 à 69% de la superficie totale
du pays (IFN, 2007). La couverture forestière du domaine classé
est environ de 2,7 millions d’hectares, soit 19% du territoire
national. Il comprend 58 massifs forestiers et périmètres de
Reboisement (1.436.500 ha). Selon le rapport d’activité 2010 de la
DGFRN, 24 forêts classées sont dotées de plans d’aménagement
forestier participatif, il s’agit de 8 plantations domaniales, les 2
parcs nationaux et 14 forêts classées.
30
Les massifs forestiers sont répartis selon trois catégories :
- Les forêts naturelles
- Les forêts semi-naturelles
- Et les forêts artificielles qui sont des reboisements.

Selon les types de propriétaire la loi distingue :

- Les forêts de l’Etat
- Et celles appartenant à des privés.

Difficile de se faire une idée exacte de l’évolution de la

couverture végétale !
31
 Couverture végétale du Bénin et son évolution
dans le temps

Dégradation entre 1995 et 1990 ;

Raisons (Akouehou , 2016):
- Augmentation des terres cultivables pour production de coton;
32
- Manque de conscience de gestion des ressources forestières.
Evolution de la Couverture végétale du Bénin
dans le temps

1972 1990 2008

33
ESSENCES DE BOIS AU BENIN
- Plus de 800 essences forestières (Agbahungba et al., 2001)
- Plus d’une centaine d’essences sont utilisées en reboisement dans le pays
- Plus d’une quarantaine d’essences capables de produire de bois d’œuvre
(Houéhounha, 2015).
- Quelques essences:

34
35
36
37
Fig. : Contribution (%) du bois béninois rond à la formation du bois
rond l'échelle Africaine et mondiale: TRES FAIBLE ! 38
Fig. : Production du bois rond au Bénin de 1970 à 201339
CUM : Cubic Unit Meter (ou m3 )
40
41
42
Tableau : Classement des espèces légalement exploitées selon le niveau d'exploitation, de
2000 à 2015 (selon les données disponibles)

Source : Elaboré par Amadji (2015), à partir de l’Etude filière bois au Bénin,1997 (tiré
de Tchiwanou, 2001), du Rapport annuel 2010, des Annuaires des statistiques
43
forestières 2013-2014 et 2014-2015 de la DGFRN.
 Classification & caract. des arbres
Arbres : plantes ligneuses que les botanistes désignent
sous l’appellation générale de spermatophytes et qui
comprennent les endogènes (monocotylédones) et le
exogènes (dicotylédones).
-Arbres endogènes (croissant vers l’intérieur) : ils n’ont
à peu près pas de valeur commerciale. La majeure partie
de leur croissance se produit vers l’intérieur dans un tronc
creux ou spongieux comme le bambou, les palmiers
(rônier, cocotier, …).
-Arbres exogènes : ils croissent de l’intérieur vers
l’extérieur et produisent un bois d’une valeur marchande
appréciable se divisent en deux classes : les angiospermes
44
et les gymnospermes.
 ARBRES EXOGÈNES
Deux catégories:

Les angiospermes ou feuillus : arbres à bois durs ou bois caducs

(c’est-à-dire qui perdent leurs feuilles pendant l’hiver dans les
régions tempérées et les conservent dans les régions tropicales).
Ces arbres portent souvent des fruits ou des noix, leurs feuilles sont
larges, et leurs semences de production sont enfermées dans des
enveloppes (péricarpes).
NB: L’expression bois dur est courante, mais elle n’est pas toujours exacte
relativement à la tendreté ou à la texture du bois. Par exemple le fromager et la
samba, sont classés dans les bois mous.

Les gymnospermes ou résineux : bois mous, à feuilles

persistantes ou conifères (c’est-à-dire qui produisent des cônes).
Leurs feuilles sont aciculaires (en forme d’aiguilles) ou
45
squamiformes (en forme d’écailles).
 30.000+ espèces de végétaux ligneux donnant du bois
Résineux (gymnospermes) Feuillus (angiospermes)
"Softwood" "Hardwood"
Sapin Bois tropicaux
Epicéa Chêne
Douglas Hêtre
Pin maritime Châtaignier
Pin sylvestre Peuplier …
Mélèze …

SAPIN TECK

Différence : Plan ligneux

46
 Structure extérieure de l’arbre
Arbre : trois parties :

- Racines : produit d’abord un jeune plant, puis un

jeune arbre qui deviendra un arbre adulte.
D’innombrables racines superficielles, portant des poils
radiculaires (radicelles), servent à supporter et à encrer
l’arbre dans le sol. Les radicelles, qui sont des cellules
vivantes, puisent dans la terre l’eau et les substances
minérales et l’azote nécessaires à la nutrition de l’arbre.
Les racines servent aussi à empêcher l’érosion du sol.

-Tronc ou assise de l’arbre : partie la plus utile pour la

construction et donc grande valeur commerciale; supporte
la cime et produit le bois

- Couronne ou le houppier : formée de branches et de feuilles (usines de produits

chimiques les plus importantes au monde). Des millions d’éléments microscopiques verts
appelés chloroplastes fabriquent du sucre dans chaque feuille. Le pigment vert des feuilles
est appelé chlorophylle. La combinaison de la radiation solaire avec l’eau tirée du sol et des
racines et avec l’acide carbonique de l’air produit l’énergie nécessaire à la fabrication
47 des
aliments de l’arbre.
48
49
 Structure intérieure d’un arbre (tronc)
La structure intérieure du bois est étudiée de deux façons:
- étude macroscopique (à l’œil nu )
--étude microscopique (optique ou MEB )
Etude macroscopique
L’étude macroscopique consiste à analyser la structure du bois sous
faible grossissement.
>>>>>>>>>> Directions & Plans de référence <<<<<<<<<<<<
- Transversal (R,T), dite en « bois de bout », il est perpendiculaire
à l’axe de la tige. On y distingue les couches annuelles de formation
ou cernes
- Longitudinale dite « bois de fil ».
Radial : si le plan de coupe passe par l’axe de la tige (débit sur ‘’
quartier’’).
- Tangentielle : perpendiculaire à un rayon (débit ’’ dosse’’)
-sur 50
(Etude macroscopique)

51
Federbia (Tchad)
52
 (Etude macroscopique)
- Ecorce (suber). Partie externe de l’arbre, imprégnée d’une substance
imperméable : la subérine, appelée également : liège
- Assise génératrice ou liber (le phloème) : partie vivante côté intérieur
de l’écorce. Ses vaisseaux permettent la circulation de la sève élaborée.
- Cambium : assise génératrice qui engendre de l’aubier vers l’intérieur.
C’est une mince couche de cellules situées entre l’écorce et le bois. C’est là
que se produit la croissance en diamètre. Les cellules forment de nouvelles
cellules qui se divisent en deux parties dont l’une va à l’aubier (xylème) et
l’autre va à l’écorce intérieure (phloème).

- Aubier: Cellules partiellement vivantes et actives de l’arbre. La sève

brute y circule et les matières nutritives s’y accumulent
NB : Chez beaucoup essences, il est à éliminer à cause de son aspect et de
son altération possible. Il contient des cellules nutritives (parenchyme) qui
emmagasinent et dirigent les aliments verticalement. La sève est amenée
des racines aux feuilles par des ouvertures appelées vaisseaux.
· 53
 (Etude macroscopique)
- Duramen ou bois parfait : Bois le plus ancien, formé de cellules mortes.
Sa conservation est assurée par des gommes, des résines et des tannins qui
imprègnent les cellules.
- Cœur: Au centre de l’arbre, tissus spongieux ( moelle) qui se
transforment en canal lors du vieillissement.
- Couches annuelles: Zones d’accroissement annuel.
· Bois initial (bois de printemps) : les tissus conducteurs sont
généralement plus nombreux et de fort diamètre ( zone plus clair et tendre.)
· Bois final (bois d’été) : les tissus de soutien sont généralement plus
denses et plus colorés.

NB : Le bois de cœur fait d’abord du bois d’aubier qui a vieilli et est

devenu inactif. Il est constitué de fibres solides qui donnent à l’arbre la
force de résister aux sollicitations. Noter que la longueur des fibres est un
autre moyen d’établir la différence entre les bois durs et les bois mous. En
moyenne, les fibres de bois mou sont de deux à quatre fois plus longues que
celles des bois durs. Dans les bois mous, la sève est transportée à travers
les fibres. 54
Etude microscopique
L’étude microscopique permet de distinguer les feuillus des résineux :
- pour les feuillus : les vaisseaux, les fibres, les parenchymes dont les rayons
ligneux ;
- pour les résineux : les trachéides et les rayons.
Vaisseaux: C’est un tissus conducteur de la sève brute. Ils sont appelés
« pores » sur une coupe transversale. Il sont constitués de cellules (inférieur à 1
mm de longueur). Pour permettre la communication entre eux, ils comportent à
leurs extrémités des perforations. Les parois des vaisseaux comportent des
« ponctuations » :
· « inter vasculaires » si elles communiquent entre des élément de vaisseaux
· « rayon-vaisseau » si elles communiquent entre un rayon et un élément de
vaisseaux.
Par osmose, les ponctuations permettent la diffusion horizontale de la sève
Fibres: C’est le tissu de soutien. Sur les parois se forment des dépôts de tannin,
de lignine et de matières colorantes. Diversement ponctuées, elles ont un rôle de
conduction plus ou moins marqué.
55
 Parenchymes: Deux catégories de parenchymes différentes par leur origine :
le vertical et radial.
- Rayons ligneux: C’est des lames de parenchyme radial perpendiculaire aux
cernes. Leur direction va de la moelle vers le liber. Ils donnent généralement la
maillure du bois.
- Trachéides: Les trachéides appelées improprement « fibres » sont
caractérisées par des ponctuations aréoles. Elles jouent les rôles d’éléments de
soutien et d’éléments conducteurs. Les trachéides mesurent de deux à sept
millimètres de longueur et de vingt à soixante microns de largeur.
- Rayons: C’est des lames de tissus dirigés radialement. Ils sont homogènes et
formés uniquement de cellules de parenchyme. Ils sont hétérogènes s’ils
contiennent également des trachéides transversales et des canaux résinifères.
L’analyse des rayons est essentielle pour la détermination du genre. Les bois
mous ont une structure cellulaire sans ouverture aux extrémités et sont donc non
poreux. Les bois durs sont poreux puisque leurs cellules terminales sont
ouvertes. L’une des meilleures méthodes de classification des bois est de
comparer la structure cellulaire ; certaines cellules sont plus grosses que d’autres.
Par rapport à la porosité, on dit que les bois durs sont des bois à grains ouverts et
les bois mou sont des bois à grains fermés. La figure ci-après établit une
comparaison de la structure cellulaire des bois durs et des bois mous. 56
 Les pores du bois sec contiennent de l’air, ce qui fait que la majorité des bois
secs flottent dans l’eau. Le poids unitaire des différentes espèces de bois sec
varie à cause de ces pores creuses.
Le volume, la forme et la fonction des pores des bois varient. Les pores
emmagasinent les matières nutritives, permettent la circulation de la sève et
renforcent le bois. Les lignines, ou rayons, qui vont de la médulle à l’écorce
dans tous les arbres exogènes se nomment rayons médullaires. Ces rayons
servent à emmagasiner les matières nutritives et les font circuler
horizontalement. Ils sont très visible chez les certains bois durs et apparaissent
sous forme de lamelles quand ils sont débités sur quartier. Les rayons
médullaires rehaussent l’apparence de certains bois et sont importants dans le
séchage des bois. Plus les rayons sont grands, plus ils sont susceptibles
d’influencer sur le procédé du séchage du bois qui accuse un retrait important et
des fissures. C’est pourquoi il est plus difficile de sécher certains bois durs
comparativement aux bois mou. La structure cellulaire de certains bois leur
donne plus de valeur comme matériaux de construction. La peinture ne s’écaille
pas sur le bois comme sur le métal. Isolant naturel, le bois protège contre la
chaleur, le froid et le bruit. Le volume et la disposition des pores ainsi que la
couleur des pigments rehaussent la beauté du bois en soulignant les nervures ou
le grain. 57
 Plan ligneux des feuillus

• Constitution: fibres très allongées et vaisseaux de conduction pour le transport de

la sève. Ces vaisseaux ne contribuent aucunement au soutien et constituent une zone
faible du bois. 58
 Plan ligneux des résineux

• Ne possèdent pas de vaisseaux de conduction,

- Les fibres qui les composent assurent à la fois le soutien et la conduction de la
sève.
- L’absence de ces vaisseaux procure au résineux une meilleure homogénéité et une
meilleure résistance.
59
- En outre, ils poussent en général plus droit et plus rapidement que les feuillus.
 Exemples de structure micro_bois
Afzelia africana
feuillus

Tectona grandis

60
 Composition chimique & structure
des fibres de bois
Composition chimique
- Quelle que soit l’espèce, le bois anhydre est constitué de :
carbone (environ 50%), d’oxygène (42%),
d’hydrogène (6%), d’azote (1%) et d’autres atomes en
quantité moindre (1%).

- Selon les essences ou le milieu d’origine, le bois aura des

teneurs variables en matières minérales : Ca, Mg, Na, Pt, Fe,
Si, P, S, etc.
- Au niveau moléculaire, le bois est essentiellement
constitué de biopolymères : la cellulose (40-50%), les
hémicelluloses (20% environ) et la lignine (15-35%). Des
minéraux, des extractibles tels que les cires s’ajoutent à ces trois
61
composants principaux.
La lignine joue un rôle d’agent de maintien pour la cellulose et
confère au bois sa rigidité.
Elle contribue également à sa dureté et à sa résistance à la
62
compression.
 Structure de la paroi cellulaire
Paroi cellulaire du bois = deux zones : parois primaire et secondaire.
- paroi primaire (0,1-0,2 µm) est constituée d’un réseau cellulosique
sans orientation privilégiée intégré dans une matrice d’hémicelluloses
et de pectines.
- paroi secondaire, qui comporte trois couches : S1, S2 et S3, est
composée de microfibrilles de cellulose d’orientations différentes :
* dans la couche S1 (0,2-0,3 µm), les microfibrilles forment un angle de
50 à 70° par rapport à l’axe de la fibre,
* dans la couche S2 (1-5 µm) qui constitue 90% de la masse de la paroi,
cet angle n’est plus que de 10 à 30°,
* dans la couche S3 (0,1 µm), les microfibrilles retrouvent la même
orientation que dans la couche S1. 63
64
Ces angles microfibrillaires dépendent de
l’essence et influencent beaucoup les
propriétés mécaniques des fibres.

Plus l’angle dans la couche S2 est faible, plus

la fibre possède une contrainte de rupture et
un module élastique élevés et un
allongement à la rupture faible.

65
 Chapitre 3. Procédés d’obtention
du matériau bois
• Abattage et ébranchage de l’arbre

66
Tronçonnage des grumes en billes

67
Acheminement des billes
• Convoyage des billes au hangar de mesurage et à
l’écorceuse

69
Sciage des billes

70
 LES DEBITS ET LEUR EMPILLAGE

On obtient un débit dit ‘’sur quartier’’ donnant parfois un bois maillé,

si le plan de coupe passe par l’axe de la tige.
On obtient un débit dit ‘’sur dosse’’ si la coupe est perpendiculaire à
un rayon. 71
Autres procédés de transformation de la grume

72
73
74
10/05/2024 75
Quelques sections de pièces

76
 Quelques sections de pièces

Désignation Utilisation Exemples de Sections

courantes en mm
Madrier > 3,00m de portée Pannes, solives, 80 X 205 ou 230
arêtier, arbalétrier
Bastaing < 3,00m de portée Pannes, solives 65 X 205 ou 180 ou 165
Poinçon Poteau 150 X 150 ou 200 X 200
Chevron sur panne 65 X 80 ou 52 X 50
Liteau support tuile 27 X 30 ou 30 X 30
Latte support ardoise 15 X 40
Volige épaisseur 12, 15, 18 ;
largeur de 150 à 300
10/05/2024 77
Solivette Support de plafond 27 ou 32 X 155
 Chapitre 4. Défauts et altérations des
bois débités
1) Les défauts : liés à la croissance de l’arbre : nœuds, fentes,…
- Les nœuds
Les nœuds : anomalies fatales et inévitables dans les grumes,
puisqu’elles sont liées à la présence de branches.

Branche vivante
nœud clair
Branche morte
- Influence "en général" nœud non adhérent
défavorable sur les Branche pourrie
propriétés mécaniques nœud altéré
(concentration de contraintes,
variation locale du repère Elagage
Cheville nœud recouvert
d’anisotropie : d’où une
classification des pièces de
bois selon la taille et le nombre Gourmands
de nœuds)

- Difficultés d’usinage
78
(variation locale de la densité)
 Blessures
l’écorce arrachée ou un dommage quelconque amène l’arbre à
recouvrir la blessure d’un bourrelet de protection

79
 Fentes
Des fentes peuvent survenir pendant l’abattage mais également
pendant le séchage

Roulure :
décollement des Cadranure: fente
cernes annuels les radiales se formant
Gélivure : fente
uns des autres pour en raison de
verticale et radiale
raisons génétiques, maladie.
due à l’action du
de croissance. 80
gel.
 Fil tors
Le tronc s’enroule sur lui-même ce qui fait que les fibres ne sont
pas bien alignées
Courbure
Le tronc n’a pas poussé bien droit, souvent en montagne ou sous
l’effet du vent ; bois courbés, très recherchés dans l’antiquité pour
coque des bateaux.

81
2) Altérations
Altérations causées par les champignons

Ce sont des altérations qui modifient sa structure et composition

organique et aboutissent à la décomposition du bois.
Elles peuvent mener à la destruction complète du bois

Conditions nécessaires à leur développement :

• oxygène
• température : 20 à 30°C
• humidité : 20 % minimum
• source d’alimentation : amidon contenu dans le bois

82
 Les champignons

LE BLEUISSEMENT

Causé par un champignon

lignicole qui attaque le bois

-se développe dans

l’arbre fraîchement
abattus (grumes et
sciages) séchant trop
lentement (humidité)
-désordres esthétiques

Bleuissement du Pin

83
Les champignons

LA MERULE

Champignon lignivore, attaque le

bois (résineux principalement)

- apparition liée à l’humidité : mini 22%,

optimum 35%
- température : 20 à 26 °C
- croissance favorisée en atmosphère
confinée

84
Les champignons

LES ECHAUFFURES

Causées par un champignon

lignivore attaquant le bois

- se développent dans l’arbre

sur pied ou dans les grumes
séjournant longtemps sur le
parterre des coupes
(humidité élevée)
- désordres esthétiques, puis
mécaniques
- aspect des dégâts : bois
décoloré, zoné brun, puis
pourriture fibreuse blanche

Echauffures sur du hêtre

85
Altérations causées par les es insectes
Cycle de reproduction des insectes

Oeufs

Larve

Adulte - occasionne des dégâts au bois

- durée de vie : plusieurs mois à
plusieurs années

Nymphe Le développement peut être inhibé par :

 des températures basses (< 12°C) ou élevées
 la valeur nutritive du bois
Les plus fréquents : insectes de bois secs

86
Le capricorne

Insecte parfait : L = 10 à 20 mm
Larve : L = 20 à 25 mm
Essences attaquées :
- Résineux
- Aubier ou bois parfait non duraminisé
Si taux d’humidité < 30 %
Larves

Insecte parfait (adulte) Nature des dégâts

87
La petite vrillette
Insecte parfait : L = 2.5 à 5 mm
Larve : L = 5 à 7 mm
Essences attaquées :
- résineux et feuillus
- aubier si le bois est duraminisé, tout si
champignons lignivores
- bois sec (intérieur)

Larve

Insecte parfait (adulte)

Nature des dégâts

88
La grosse vrillette

Essences attaquées :
Insecte parfait : L = 6 à 11 mm
- résineux et feuillus
Larve : ∅ L = 5 à 7 mm
- bois d’œuvre infesté par la pourriture cubique

Insecte parfait (adulte)

Nature des dégâts

89