Continuité uniforme
Samuel Rochetin
Jeudi 20 octobre 2016
Résumé
Le but de ce document est de présenter la notion de continuité uniforme
à l’aide d’exemples classiques, dans le cadre des fonctions réelles d’une
variable réelle. Ainsi, I désignera un intervalle réel et f une fonction définie
sur I à valeurs réelles.
1 Définition
Définition 1. On dit que f est uniformément continue sur I si ∀ε >
0, ∃η > 0, ∀(x, y) ∈ I 2 , |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε.
Remarque 1. f uniformément continue sur I =⇒ f continue sur I.
C’est immédiat mais la réciproque est fausse, comme le montre l’exemple 4.
La continuité uniforme est une notion plus forte que la continuité puisque
la fonction a la même régularité partout : ε ne dépend pas du couple (x, y).
Remarque 2 (Interprétation graphique). Autrement dit, pour ε fixé, on
peut trouver η tel qu’en avançant au plus de η en abscisses, la fonction
monte ou descend au plus de ε en ordonnées, et ce partout sur la courbe.
La courbe ne peut donc pas être trop abrupte.
2 Exemples
Exemple 1. x 7→ sin x est uniformément continue sur R.
Démonstration. Soit ε > 0.
x + y x − y
∀(x, y) ∈ R2 , | sin x − sin y| = 2 cos sin
2 2
x − y
≤ 2 sin
2
≤ |x − y|
Nous avons utilisé une formule de trigonométrie (transformation de somme
en produit) et les majorations ∀t ∈ R, | cos t| ≤ 1 puis ∀t ∈ R, | sin t| ≤ |t|.
Posons η := ε. Ainsi :
∀(x, y) ∈ R2 , |x − y| ≤ η =⇒ | sin x − sin y| ≤ |x − y|
≤η
=ε
1
√
Exemple 2. x 7→ sin x est uniformément continue sur [1; +∞[.
Démonstration. La majoration de l’exemple 1, l’utilisation de la quantité
conjuguée, la croissance de la fonction carré et le fait que l’intervalle soit
minoré par 1 donnent :
√ √ √ √
∀(x, y) ∈ [1; +∞[2 , sin x − sin y ≤ x − y
|x − y|
= √ √
x+ y
|x − y|
≤
2
Il suffit de poser η := 2ε pour conclure.
√
Exemple 3. x 7→ x est uniformément continue sur R+ .
|x − y|
Démonstration. Le quotient √ √ n’est pas défini en (0; 0) donc la
x+ y
méthode de l’exemple 2 ne s’applique pas. Cependant, une autre iden-
√ √ 2 √
tité remarquable donne ∀(x, y) ∈ (R+ )2 , x − y = x + y − 2 xy.
Supposons que x ≤ y. Il vient :
√ √
x≤ y
√
⇐⇒ x ≤ xy
√
⇐⇒ −2 xy ≤ −2x
√ √ 2
⇐⇒ x− y ≤y−x
√ √ 2
⇐⇒ x − y ≤ |x − y|
√ √ 2
Or, les expressions x − y et |x−y| sont invariantes si on échange
x et y donc cette√ dernière inégalité est vraie pour tout (x,py) ∈ (R+ )2 .
2 √ √
Enfin, ∀t ∈ R, t = |t| donc ∀(x, y) ∈ (R+ ) , x − y ≤ |x − y|.
2
Il suffit de poser η := ε2 pour conclure.
Exemple 4. x 7→ x2 n’est pas uniformément continue sur R.
Démonstration. Supposons que la fonction carrée soit uniformément conti-
nue sur R. Soit ε = 1. Il existe donc η > 0 tel que pour tout (x, y) ∈
R2 , |x − y| ≤ η =⇒ x2 − y 2 ≤ 1. En particulier, pour tout x ∈ R et
y = x + η, nous avons |x − y| ≤ η et x2 − y 2 = η |η + 2x| −→ +∞.
x→+∞
Contradiction.
1
Exemple 5. x 7→ n’est pas uniformément continue sur ]0; 1].
x
Solution. Supposons que la fonction inverse soit uniformément continue
sur ]0; 1]. Soit ε = 1. Il existe η > 0 tel que pour tout (x, y) ∈]0 ;1]2 , |x −
1 1
y| ≤ η =⇒ − ≤ 1. En particulier, pour tout x ∈]0; 1] et y = x+η ∈
x y
1 1 |x − y| η η
]0; 1], nous avons |x − y| ≤ η et − = = ≥ −→ +∞.
x y xy xy x x→0
Contradiction.
2
3 Exercices
Exercice 1. Soit f : [0; 1[→ R uniformément continue. Montrer que f
est bornée.
Solution. Soit ε > 0. Il existe donc η > 0 tel que pour tout (x, y) ∈
[0; 1[2 , |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε. Puisque f est uniformément
continue sur [0; 1 − η] donc continue sur un segment, f est bornée par un
certain M > 0 sur [0; 1 − η]. Soit x ∈]1 − η; 1[. Nous avons |x − (1 − η)| =
x − 1 + η ≤ η donc |f (x)| − |f (1 − η)| ≤ |f (x) − f (1 − η)| ≤ ε, donc
|f (x)| ≤ ε + |f (1 − η)|. Donc f est bornée par ε + |f (1 − η)| sur ]1 − η; 1[.
Donc f est bornée par max{M, ε + |f (1 − η)|} sur [0; 1[.
Exercice 2. Soit f : R+ → R uniformément continue. Montrer qu’il
existe deux réels positifs a, b tels que pour tout x ∈ R+ , |f (x)| ≤ ax + b.
Solution. Soit ε > 0. Il existe donc η > 0 tel que pour tout (x, y) ∈
(R+ )2 , |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε. Il existe un entier n >
x
0 tel que (n − 1)η ≤ x ≤ nη (il suffit de poser n = + 1). Nous
n
η
P kx (k − 1)x
avons |f (x)| − |f (0)| ≤ |f (x) − f (0)| = f −f ≤
k=1 n n
n
P kx (k − 1)x Pn
f −f ≤ ε = nε. En effet, pour tout entier
k=1 n n k=1
kx (k − 1)x x
k ∈ J1; nK, − = ≤ η. Or, (n − 1)η ≤ x ⇐⇒ n ≤
n n n
x ε ε
+ 1 ⇐⇒ nε ≤ x + ε. Donc pour tout x ∈ R+ , |f (x)| ≤ x + ε + |f (0)|.
η η η
ε
Il suffit de poser a = et b = ε + |f (0)|.
η
Exercice 3. Soit f : R∗+ → R uniformément continue, telle que ∀x >
0, f (nx) −→ 0. Montrer que f converge vers 0 en +∞.
n→+∞
Solution n◦ 1. f uniformément continue donc ∀α > 0, ∃η > 0, ∀(x, y) ∈
(R∗+ )2 , |x−y| ≤ η =⇒ |f (x)−f (y)| ≤ α. Tout segment de longueur x0 > 0
x0 x0
se partage en segments de longueur η et ∃k ∈ N, k ≤ ≤ k + 1. Soit
η η
ε
ε > 0. Nous choisissons x0 suffisamment petit pour obtenir k + 1 ≤ .
2α
ε
Nous avons f (nx0 ) −→ 0 donc ∃N ∈ N, n ≥ N =⇒ |f (nx0 )| ≤ . .
n→+∞ 2
Soit x ≥ N x0 . Nous avons l’existence d’un entier q tel que N x0 ≤ qx0 ≤
x ≤ (q + 1)x0 . Le nombre de bonds de η pour rejoindre x depuis qx0 est
majoré par k + 1, donc |f (x)| ≤ |f (qx0 )| + (k + 1)α ≤ ε (c’est un peu l’idée
de l’exercice 2 : en faisant des bonds de η, les variations de la fonction
restent contrôlées).
Solution n◦ 2. Nous pouvons améliorer la solution précédente en choisis-
sant dès le départ x0 = η : les bonds de η nous amènent suffisamment près
de n’importe quel x via la suite (nη). Nous avons f uniformément conti-
ε
nue donc ∀ε > 0, ∃η, ∀(x, y) ∈ (R∗+ )2 , |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ .
2
3
ε
Nous avons f (nη) −→ 0 donc ∃N ∈ N, n ≥ N =⇒ |f (nη)| ≤ . Soit
n→+∞
2
x
x ≥ N η. Soit m = . Nous avons N η ≤ mη ≤ x ≤ (m + 1)η donc
η
|x − mη| ≤ η donc |f (x)| = |f (mη) + f (x) − f (mη)| ≤ |f (mη)| + |f (x) −
ε ε
f (mη)| ≤ + = ε.
2 2
Remarque 3. La condition ∀x > 0 de l’exercice 3 est extrêmement forte
et joue un rôle important. En effet, considérons la fonction sinus, qui ne
converge pas. D’après l’exemple 1, nous savons qu’elle est uniformément
continue sur R. Pour x0 = π, nous avons sin(nx0 ) = 0 −→ 0, mais
n→+∞
π
pour x1 = , le terme sin(nx1 ) ne tend pas vers 0.
2
4 Caractérisation séquentielle
Proposition 1 (Critère séquentiel). f est uniformément continue si et
seulement si pour toutes suites un , vn , un − vn −→ 0 =⇒ f (un ) −
+∞
f (vn ) −→ 0.
+∞
Démonstration. Supposons f uniformément continue. Soit ε > 0. Il existe
η > 0, |un − vn | ≤ η =⇒ |f (un ) − f (vn )| ≤ ε. Soient un , vn deux
suites telles que un − vn −→ 0. Alors ∀α > 0, ∃N ≥ 0, n ≥ N =⇒
+∞
|un − vn | ≤ α. En particulier pour α = η. Donc il existe N ≥ 0 tel que
|f (un )−f (vn )| ≤ ε. Donc f (un )−f (vn ) −→ 0. Par contraposée, supposons
+∞
f non uniformément continue. Donc ∃ε > 0, ∀η > 0, ∃(x, y) ∈ I 2 , |x − y| ≤
1
η et |f (x) − f (y)| > ε. En particulier, pour η = , où n ∈ N∗ . Nous
n
1
construisons ainsi deux suites un , vn telles que ∀n ∈ N∗ , |un − vn | ≤
n
(donc un −vn −→ 0) et |f (un )−f (vn )| > ε (donc f (un )−f (vn ) 6−→ 0).
+∞ +∞
Remarque 4. Une utilité de la proposition 1 est le calcul de certaines
limites de suites, comme le montre l’exemple 6.
√
Exemple 6. Soit un = ln n où n ≥ 1. On a un+1 − un −→ 0.
+∞
1
Solution. Posons vn := ln n. Nous avons vn+1 − vn = ln 1 + −→ 0.
n +∞
D’après l’exemple 3, la fonction racine carrée est uniformément continue
√ √
sur R+ et vn ≥ 0 donc un+1 − un = vn+1 − vn −→ 0.
+∞
Remarque 5. En pratique, la proposition 1 permet de montrer simple-
ment qu’une fonction n’est pas uniformément continue (de même que le
critère séquentiel des limites de fonctions permet de montrer qu’une fonc-
tion n’admet pas de limite).
Exemple 7. x 7→ x2 n’est pas uniformément continue sur R.
4
1 1
Solution. Posons un := n + , vn := n. Alors |un − vn | = −→ 0 mais
n n +∞
1
u2n − vn2 = 2 + > 2 donc u2n − vn2 6−→ 0. D’après la proposition 1, la
n2 +∞
fonction carrée n’est pas uniformément continue sur R.
Remarque 6. Graphiquement, la proposition 1 traduit le fait que si deux
points quelconques sont proches, leurs images par une fonction uniformé-
ment continue le sont aussi. Ainsi, une fonction qui oscille trop vite ne
peut pas être uniformément continue, comme le montre l’exercice 4.
Exercice 4. Montrer que la fonction x 7→ sin x2 n’est pas uniformément
continue sur R.
Solution. La représentation graphique de la fonction montre que sa fré-
quence d’oscillation devient de plus en plus élevée loin de l’origine. Il
semble donc naturel que la fonction ne soit pas uniformément continue.
√
r
π
Posons un := 2nπ, vn := + 2nπ.
2
π
|un − vn | = 2 −→ 0 mais sin u2n − sin vn2 = 1 donc
√
r
π +∞
2nπ + + 2nπ
2
sin u2n − sin vn2 6−→ 0. D’après la proposition 1, la fonction x 7→ sin x2
+∞
n’est pas uniformément continue sur R.
Exercice 5. Montrer que x 7→ ln x n’est pas uniformément continue sur
R∗+ .
Solution n◦ 1. Supposons que la fonction logarithme népérien soit uni-
formément continue sur R∗+ . Soit ε = 1. Il existe donc η > 0 tel que
5
pour tout (x, y) ∈ (R∗+ )2 , |x − y| ≤ η =⇒ | ln x − ln y| ≤ 1. En par-
∗
ticulier, pour tout y ∈ R+ et x = y + η, nous avons |x − y| ≤ η et
η
| ln x − ln y| = ln 1 + −→ +∞. Contradiction.
y y→0
Solution n◦ 2. Si nous cherchons deux suites un , vn de même limite l 6= 0, il
un
vient | ln un − ln vn | = ln −→ 0 et cela n’apporte pas la contradiction
vn +∞
souhaitée. Nous cherchons donc deux suites de limite nulle. Posons un =
1 1 1 1
+ , vn = 2 . Nous avons |un − vn | = −→ 0 mais | ln un − ln vn | =
n n2 n n +∞
| ln(n + 1)| 6−→ 0.
+∞
5 Lien avec les fonctions lipschitziennes
Définition 2. On dit que f est k-lipschitzienne sur I si ∃k > 0, ∀(x, y) ∈
I 2 , |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|.
Remarque 7 (Interprétation graphique). Autrement dit, le coefficient
directeur de toute sécante coupant deux fois la courbe est compris entre
−k et k ; on peut donc déplacer le long de la courbe un cône qui ne coupe
la courbe qu’en son sommet. Plus k est petit, plus le demi-angle au sommet
du cône s’élargit et moins la fonction peut être abrupte. C’est donc une
notion plus restrictive que la continuité uniforme en termes de régularité.
Exercice 6. Montrer que x 7→ arctan x est lipschitzienne sur R.
Solution. ∀(x, y) ∈ R2 , x < y, x 7→ arctan x est continue sur [x, y] et
dérivable sur ]x, y[ donc d’après le théorème des accroissements finis, ∃c ∈
1
]x, y[, | arctan x − arctan y| = |x − y| ≤ |x − y|. Donc x 7→ arctan x
1 + c2
est 1-lipschitzienne sur R.
Exercice 7. Montrer que la fonction racine carrée n’est pas lipschitzienne
sur R+ .
Solution. Supposons qu’il existe k > 0 telle que la fonction racine carrée
soit k-lipschitzienne sur R+ . Alors ∀(x, y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|.
1
En particulier, pour x = 2 , où n ∈ N∗ , et y = 0, il vient n ≤ k pour tout
n
n ∈ N∗ . Contradiction.
Proposition 2. f lipschitzienne =⇒ f uniformément continue.
Démonstration. Supposons que f soit k-lipschitzienne. Soit ε > 0. Posons
ε
η = . Soit (x, y) ∈ I 2 . Nous avons |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤
k
k|x − y| ≤ kη = ε.
Remarque 8. La réciproque est fausse, comme le montrent l’exemple 3
et l’exercice 7.
6
6 Théorème de Heine
Remarque 9. En traitant l’exemple 4, l’exemple 5 et l’exercice 5, nous
remarquons que l’uniforme continuité est mise en défaut aux bornes ex-
clues du domaine de définition. Cela nous donne l’intuition que sur un
segment, une fonction suffisamment régulière est uniformément continue.
Théorème 1 (Heine). Toute fonction continue sur un segment y est uni-
formément continue.
Démonstration. Soit f continue sur [a; b]. Supposons f non uniformément
continue. Donc ∃ε > 0, ∀η > 0, ∃(x, y) ∈ [a; b]2 , |x − y| ≤ η et |f (x) −
1
f (y)| > ε. En particulier pour η = , où n ∈ N∗ . Nous construisons ainsi
n
1
deux suites un , vn telles que ∀n ∈ N∗ , |un − vn | ≤ et |f (un ) − f (vn )| >
n
ε. D’après
le théorème de Bolzano-Weierstrass,
il existe une sous-suite
uϕ(n) convergeant vers l ∈ [a; b]. Or, vϕ(n) converge aussi vers l. En ef-
fet, l − vϕ(n) = l − uϕ(n) + uϕ(n) − vϕ(n) ≤ l − uϕ(n) + uϕ(n) − vϕ(n)
1
et nous avons l − uϕ(n) −→ 0 et uϕ(n) − vϕ(n) ≤ −→ 0 car ϕ(n) ≥
+∞ ϕ(n) +∞
n, donc l − vϕ(n) −→ 0. Puisque f est continue, les suites f uϕ(n) et
+∞
f vϕ(n) convergent vers f (l). Donc f uϕ(n) − f vϕ(n) −→ 0. Contra-
+∞
diction.
Exercice 8. Montrer que x 7→ x ln x est uniformément continue sur ]0; 1].
Solution. L’expression |x ln x − y ln y| ne se majore pas simplement en
fonction de x − y, mais par croissance comparée, la fonction se prolonge
par continuité en 0. Soit f la fonction prolongeant x 7→ x ln x (nous avons
f (0) = 0). Puisque f est continue sur [0; 1], d’après le théorème de Heine
f est uniformément continue sur [0, 1] donc sur ]0; 1]. Or, sur ]0; 1], f
coïncide avec x 7→ x ln x, donc x 7→ x ln x est uniformément continue sur
]0; 1].
Proposition 3. La composée de deux fonctions uniformément continues
est uniformément continue.
Démonstration. Soient f, g uniformément continues, g définie sur I et f
sur g(I), montrons que f ◦ g est uniformément continue. f est uniformé-
ment continue donc ∀ε > 0, ∃α > 0, ∀(g(x), g(y)) ∈ g(I)2 , |g(x) − g(y)| ≤
α =⇒ |f ◦ g(x) − f ◦ g(y)| ≤ ε. Nous avons g uniformément continue
donc ∃η > 0, ∀(x, y) ∈ I, |x − y| ≤ η =⇒ |g(x) − g(y)| ≤ α. Au final,
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀(x, y) ∈ I, |x − y| ≤ η =⇒ |f ◦ g(x) − f ◦ g(y)| ≤ ε.
Exercice 9. Soit f : R+ → R continue et de limite nulle en l’infini.
Montrer que f est uniformément continue.
Solution n◦ 1. Soit ε > 0. Il existe A > 0 tel que pour tout x ≥ A, |f (x)| ≤
ε ε
. Donc pour tout (x, y) ∈ [A; +∞[2 , |f (x)−f (y)| ≤ |f (x)|+|f (y)| ≤ ≤
4 2
ε. Donc f est uniformément continue sur [A; +∞[, puisque n’importe quel
η convient. Or, f est continue sur [0; A] donc uniformément continue sur
7
[0; A] d’après le théorème de Heine. Afin d’en déduire que f est uniformé-
ment continue sur R+ , nous devons étudier le cas x ∈ [0; A], y ∈ [A; +∞[.
Conservons le ε de départ. La continuité uniforme sur [0; A] nous donne
un certain η > 0. Supposons que |x − y| ≤ η. Nous avons |x − A| ≤ η donc
ε ε
|f (x) − f (A)| ≤ . Par ailleurs, |f (A) − f (y)| ≤ |f (A)| + |f (y)| ≤ . Donc
2 2
|f (x)−f (y)| = |f (x)−f (A)+f (A)−f (y)| ≤ |f (x)−f (A)|+|f (A)−f (y)| ≤
ε.
h πh
Solution n◦ 2. Considérons la fonction g = f ◦ tan définie sur 0; . Elle
2
π
se prolonge par continuité en . En raisonnant comme à l’exercice 8, nous
2 h πh
avons g uniformément continue sur 0; . Remarquons que g◦arctan = f .
2
D’après l’exercice 6, la fonction arctan est lipschitzienne donc uniformé-
ment continue. Donc f est uniformément continue sur R+ comme compo-
sée de deux fonctions uniformément continue, d’après la proposition 3.