DM 7
Représentation matricielle
Correction
Simon Dauguet
[email protected]
Pour le Mardi 23 Avril 2024
Problème 1 (Diagonalisation guidée) :
On note
3 −2 −2
A = −2 1 2
5 −3 −4
Soit C la base canonique de R3 et u l’endomorphisme de R3 canoniquement associé à A.
1. (a) Soit (x, y, z) ∈ R3 . On a
(x, y, z) ∈ ker(u) ⇐⇒ u(x, y, z) = 0 def noyau
⇐⇒ MatC (u(x, y, z)) = 0 iso repr mat
⇐⇒ MatC (u) MatC (x, y, z) = 0 matrice de l’image d’un vecteur
x
⇐⇒ A y = 0 def MatC (u)
z
3 −2 −2 x
⇐⇒ −2 1 2 y = 0
5 −3 −4 z
3 −2 −2 x
⇐⇒ 1 −1 0 y = 0 L2 ← L2 + L1
−1 1 0 z L3 ← L3 − 2L1
x !
3 −2 −2
⇐⇒ y = 0
1 −1 0
z
x !
1 0 −2 L1 ← L1 − 2L2
⇐⇒ y = 0
1 −1 0
z
! ! !
0 −2 y −x
⇐⇒ =
−1 0 z −x
! !
y x
⇐⇒ =
z x/2
On en déduit donc
ker(u) = {(x, x, x/2), x ∈ R} = Vect(2, 2, 1).
1
Comme (2, 2, 1) ̸= 0, ker(u) est une droite vectorielle et ((2, 2, 1)) en est une base.
(b) Par théorème du rang, on a
rg(A) = rg(MatC (u)) = rg(u) = dim(R3 ) − dim(ker(u)) = 3 − 1 = 2.
(c) En calculant, on trouve
3 −2 −2 3 −2 −2
A2 = 2 −1 −2 et A3 = −2 1 2 =A
1 −1 0 5 −3 −4
2. Soit (λ, x) ∈ R × R3 avec x ̸= 0 tel que u(x) = λx.
(a) On a u0 (x) = IdR3 (x) = x = λ0 x et par définition, u(x) = λx.
Supposons qu’il existe n ∈ N tel que un (x) = λn x. Alors
un+1 (x) = u(un (x)) = u(λn x) = λn u(x) = λn+1 x.
HR lin def
D’où, par principe de récurrence, ∀n ∈ N, un (x) = λn x.
(b) D’après la question 1c, on a
A3 = A ⇐⇒ MatC (u)3 = MatC (u) def u
3
⇐⇒ MatC (u ) = MatC (u) matrice d’une composée
⇐⇒ u3 = u iso repr mat
En particulier, on a u3 (x) = u(x). Et donc, d’après la question précédente, λ3 x = λx. Donc (λ3 − λ)x = 0.
Or x ̸= 0. Donc (puisqu’il n’y a pas de diviseur de 0 dans les ev), λ3 = λ.
On en déduit donc λ ∈ {−1, 0, 1}. (ATTENTION À NE PAS UTILISER CHUCK NORRIS ! !)
On pose λ1 = −1, λ2 = 0 et λ3 = 1 et pour tout λ ∈ {−1, 0, 1}, Eλ = {x ∈ R3 , u(x) = λx}.
(c) Par définition, on a donc E0 = {x ∈ R3 , u(x) = 0} = ker(u) = Vect((2, 2, 1)) d’après la question 1a. On
pose e2 = (2, 2, 1).
Soit (x, y, z) ∈ R3 .
(x, y, z) ∈ E−1 ⇐⇒ u(x, y, z) = −(x, y, z)
x x
⇐⇒ A y = − y iso repr mat
z z
x
⇐⇒ (A + I3 ) y = 0
z
4 −2 −2 x
⇐⇒ −2 2 2 y = 0
5 −3 −3 z
2 0 0 x L1 ← L1 + L2
⇐⇒ −1 1 1 y = 0 L2 ← 12 L2
2 0 0 z L3 ← L3 + 32 L2
x !
1 0 0 L1 ← 12 L1
⇐⇒ y = 0
0 1 1 L2 ← L2 + 12 L1
z
(
x=0
⇐⇒
y = −z
2
D’où l’on déduit
E−1 = {(0, y, −y), y ∈ R} = Vect(0, 1, −1).
On pose alors e1 = (0, 1, −1).
Soit (x, y, z) ∈ R3 . Alors
(x, y, z) ∈ E1 ⇐⇒ u(x, y, z) = (x, y, z) def E1
⇐⇒ (u − IdE )(x, y, z) = 0
2 −2 −2 x
⇐⇒ −2 0 2 y = 0
5 −3 −5 z
0 −2 0 x L1 ← L1 + L2
⇐⇒ −1 0 1 y = 0 L2 ← 21 L2
0 −3 0 z L3 ← L3 + 52 L2
x !
0 1 0 1
⇐⇒ y = 0 L1 ← − L1
−1 0 1 2
z
(
y=0
⇐⇒
x=z
D’où l’on déduit
E1 = {(x, 0, x), x ∈ R} = Vect(1, 0, 1).
On pose alors e3 = (1, 0, 1).
3. On pose E = (e1 , e2 , e3 ).
(a) On a
0 2 1
MatC (e1 , e2 , e3 ) = 1 2 0
−1 1 1
0 2 1
∼ 0 3 1
L2 ←L2 +L3
−1 1 1
0 2 1
∼ 0 1 0
L2 ←L2 −L1
−1 1 1
0 1 2
∼ 0 0 1
C2 ↔C3
−1 1 1
−1 1 1
∼ 0 1 2
L3 ↔L2
L2 ↔L1 0 0 1
Donc rg(e1 , e2 , e3 ) = 3 et donc, par caractérisation des bases par le rang, E est une base de R3 .
(b) D’après la définition de e1 , e2 , e3 , on a u(e1 ) = −e1 , u(e2 ) = 0 et u(e3 ) = e3 . Donc
u(e
1 ) u(e2 ) u(e3
)
−1 0 0 e1
D = MatE (u) = 0 0 0 e2
0 0 1 e3
3
(c) Soit P la matrice de passage de E à C. En notant C = (ε1 , ε2 , ε3 ) la base canonique de R3 , on a donc
e1
e2 e3
0 2 1 ε1
P = MatC (E) = 1 2 0 ε2
−1 1 1 ε3
Alors
e1 = (0, 1, −1) e1 + e3 = (1, 1, 0)
e = (2, 2, 1)
2 ⇐⇒ e = (2, 2, 1)
2
e = (1, 0, 1) e = (1, 0, 1)
3 3
e1 + e3 = (1, 1, 0)
⇐⇒ e − 2e − 2e = (0, 0, 1)
2 1 3
e = (1, 0, 1)
3
e1 + e3 = (1, 1, 0)
⇐⇒ e − 2e − 2e = (0, 0, 1)
2 1 3
3e + 2e − e = (1, 0, 0)
3 1 2
e2 − e1 − 2e3 = (0, 1, 0)
⇐⇒ e − 2e − 2e = (0, 0, 1)
2 1 3
3e + 2e − e = (1, 0, 0)
3 1 2
D’autre part, P est inversible car c’est une matrice de changement de base et P −1 correspond au
changement de base inverse, donc
ε1
ε2 ε3
2 −1 −2 e1
P −1 = MatE (C) = −1 1 1 e2
3 −2 −2 e3
(d) Par formule de changement de base, on a
MatC (u) = MatC (E) MatE (u) MatE (C)
et donc A = P DP −1 .
Problème 2 (Hyperplans de matrices - fin) :
Soit H un hyperplan de Mn (K). On dit que H est stable par multiplication si :
∀M, N ∈ H, M N ∈ H.
Soit B ∈ H. On a déjà montrer (cf DS) que ∃λ ∈ K tel que BA = λA.
Soit f (resp. g) l’application linéaire canoniquement associée à A (resp. B). On note B la base canonique de Kn .
On note
F = {M = (mi,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K), m2,1 = · · · = mn,1 = 0}.
Soit f, g ∈ L(Kn ) canoniquement associée à A et B respectivement. Soit B la base canonique de Kn . On note
F = {M = (mi,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K), m2,1 = · · · = mn,1 = 0}.
4
1. dim(H) < n2 donc A ̸= 0 et donc f ̸= 0. Donc Im(f ) ̸= {0}. Soit e′1 ∈ Im(f ) avec e′1 ̸= 0. Alors (e′1 ) est une
famille libre de Kn . Donc, par théorème de la base incomplète, on peut compléter la famille libre (e′1 ) en une base
B ′ = (e′1 , . . . , e′n ) de Kn .
2. Soit B ′ = MatB′ (g). D’après la question précédente, e′1 ∈ Im(f ). Donc ∃x1 ∈ Kn tel que e′1 = f (x1 ). Et donc
g(e′1 ) = g ◦ f (x1 ) = λf (x1 ) = λe′1 car BA = λA ⇐⇒ g ◦ f = λf par isomorphisme de représentation
matricielle.
Et donc, par définition de la matrice représentation d’une application linéaire,
g(e′ ′ ′ )
1 ) g(e2 ) . . . g(en
λ ∗ ... ∗ e′1
0
∗ ... ∗ e′2
B ′ = MatB′ (g) =
. ..
. ..
. .
.
0 ∗ ... ∗ e′n
Et donc B ′ ∈ F .
3. On note P = MatB (B ′ ) la matrice de passage de B ′ à B. Et on pose
Mn (K) → Mn (K)
Ψ:
M 7→ P −1 M P
Le produit matriciel étant bilinéaire, Ψ est une application linéaire. Il est facile de montrer que Ψ est bijective (le
noyau est réduit à 0 car P est inversible) et que Ψ−1 : M 7→ P M P −1 .
4. Par formule de changement de bases,
B ′ = MatB′ (g) = MatB′ (B) MatB (g) MatB (B ′ ) = P −1 BP = Ψ(B).
5. On a
F = {M = (mi,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K), m2,1 = · · · = mn,1 = 0} = Vect(E1,1 , Ei,j , 2 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ n).
Donc dim(F ) = 1 + ni=2 nj=1 1 = 1 + ni=2 n = 1 + n(n − 1) = n2 − n + 1 car on a une famille génératrice
P P P
de F qui est une sous-famille de la base canonique de Mn (K) donc qui est libre (et donc une base de F ).
6. Ψ est un isomorphisme, donc dim(H) = dim(Ψ(H)).
De plus, on a montré à la question 2 et avec 4, que ∀B ∈ H, B ′ = Ψ(B) ∈ F . Donc Ψ(H) ⊂ F . Et donc
dim(H) = dim(Ψ(H)) ≤ dim(F ) = n2 − n + 1.
Or H est un hyperplan. Donc dim(H) = n2 − 1. Donc n2 − 1 ≤ n2 − n + 1 ⇐⇒ n ≤ 2. Or n ≥ 2 par
hypothèse. Donc n = 2.