République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université A/MIRA de Béjaia
Faculté des Sciences Exactes
Cours
ab
dd b
bbbbbbbbbbbbb bbbbbbb bb bbb bbbbb bbb
bbb
bbb
bbbc
e
fggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggh
Électricité générale. e
Réalisé par :
Dr. DJAMAA Kenza
Destiné aux étudiants de première année LMD-Informatique
Année Universitaire 2022/2023.
Table des matières
1 Électrostatique 2
1.1 La notion du champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Le champ et le potentiel électrostatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par une charge ponctuelle . 2
1.2.2 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par un ensemble de charges
ponctuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par une distribution continue
de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.4 Les lignes du champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Dipôle électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Potentiel et champs créé par un dipôle électrique à grande distance . . . . 9
1.3.2 Dipôle placé dans un champ uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Chapitre 1
Électrostatique
1.1 La notion du champ
Les physiciens ont introduit la notion de champ afin d’expliquer et représenter plus facilement
l’interaction entre deux objets à distance ( c’est-à-dire sans que rien ne les relie). En d’autres
termes, le champ permet de décrire de manière simple l’effet (l’interaction) d’une source (magné-
tique, électrique, gravitationnelle, etc.) sur l’espace qui l’entoure.
La loi de la gravitation universelle de Newton, par exemple l’interaction entre la terre et le
soleil( ou satellite), implique une telle interaction à distance car aucun fil ne les relie. Alors, la
−
→
force d’attraction Fg qu’exerce la terre T de soleil S est donnée par :
−
→
Fg = G MTr2mS ~u = mS ~g où r est la distance entre la terre et le soleil.
GMT
et ~g = r2 ~u est le champ gravitationnel qui crée la terre sur tous les objets qui se trouvent à
la distance r.
Comme la force gravitationnelle, la force de coulomb qui décrit les interactions électrostatiques
fait référence à une telle interaction à distance et c’est Michael Faraday qui a introduit la notion
de champ électrique pour la première fois.
1.2 Le champ et le potentiel électrostatiques
1.2.1 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par une charge
ponctuelle
Si une charge q1 ponctuelle placée au point O a un effet à distance sur une charge q2 située
en un point M et sans aucun support matériel c’est parce que la charge q1 modifie les propriétés
physiques du champ spatial qui l’entoure et produit, en tout point dans cet espace, ce qu’on appelle
un champ électrique. C’est l’interaction de ce champ électrique avec la charge q2 qui produit la
force ressentie par cette dernière.
Chapitre 1. Électrostatique 3
→
−
En utilisant la même procédure que précédemment, on peut définir force électrostatique F 1/2
par :
→
− q1 q2 ~
F 1/2 = K 2 ~u = q2 E (1.1)
r
où r est la distance entre entre les deux charge q1 et q2 .
Et le champ électrostatique crée par la charge q1 est donné par la relation :
~ ) = Kq1 ~u
E(M (1.2)
r2
~ )
Propriétés du champs électrostatique E(M
• L’unité du champ électrostatique E(M ~ ) dans SI est le Volt/mètre (V/m).
• Le sens du champ électrostatique E(M ~ ) dépend du signe de q1 :
Il est dirigé vers l’extérieur si q1 >0 ( c’est-à-dire que le champ électrique est divergent)( figure
1.1(a)), et vers l’intérieur si q1 <0 ( c’est-à-dire que le champ électrique converge) ( figure 1.1(b)).
• L’expression 1.1 traduit la relation entre le champ et la force électrostatiques :
(a) (b)
Figure 1.1 – Le sens du champ électrostatique.
→
−
~ ) et →
~ ) = F 1/2 , on déduit que E(M
E(M
−
F 1/2 ont la même direction si q2 >0 et de direction
q2
opposée si q2 <0.
→
−
On sait qu’en mécanique, une force F appliquée à un objet se déplaçant d’une distance
→
− −−→
élémentaire dl fournit un travail dW . De même, la force de coulomb F1/2 , elle effectue un travail
tel que :
−−→ → − ~ ·→
−1 →
−
dW = F1/2 · dl = q2 E dl = q2 Kq
r2
1
~u · dl
→
−
On a : ~u · dl = dr, donc : dW = q2 Kq r2
1
dr
Puisque la force de coulomb est une force conservative, alors : dW = −dEP = q2 Kq r2
1
dr
Kq1 1
Donc : EP = dEP = − q2 r2 dr = −Kq2 q1 r2 dr
R R R
Après l’intégration, on obtient : EP = −Kq2 q1 [ −1
r
] + C ste = Kq2 q1 [ 1r ] + C ste
~ ·→
1. E
− ~
dl : est la circulation du vecteur champ électrique E
Chapitre 1. Électrostatique 4
Kq2 q1
Quand r → ∞ ⇒ EP → 0 ⇒ C ste = 0, donc EP = r
Par définition, la quantité scalaire :
EP Kq1
V = = (1.3)
q1 r
est appelée le potentiel électrostatique créé par la charge électrique q1 et s’exprime en Volt (V)
(c’est-à-dire en J/C).
On peut écrire :
~ ·→
−dV = E
−
dl = Ex dx + Ey dy + Ez dz (1.4)
~ d’un potentiel scalaire V et ses composantes sont :
Le champ électrostatique dérive E
− −→
~ = −grad 2 V = → −
E ∇V ,
−δV −δV −δV
Ex = , Ey = , Ez = (1.5)
δx δy δz
• L’énergie nécessaire pour déplacer la charge q entre les points A et B est donc :
B B
~ ·→
−
Z Z
B
WAB = q E dl = q dV = q[V ]A = q(VB − VA ) (1.6)
A A
La quantité (VB − VA ) est appelée tension ou différence de potentiel entre les points A et B
, on la note par UAB = VB − VA .
• La circulation d’une charge sur la courbe fermée L entre
deux points A et B ( figure 1.2) est nulle.
Car :
H
~ ·→
E
−
dl =
RB
~ ·→
E
− RA ~ → − A B
dl + B E · dl = [V ]B + [V ]A
L A
= (VB − VA ) + (VA − VB ) = 0 ~
Figure 1.2 – La circulation E
sur une courbe fermée.
1.2.2 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par un ensemble
de charges ponctuelles
Si l’on considère maintenant, un système de n particules de charge électrique qi , situées aux
points Mi . Selon le principe de superposition, La force électrostatique de ce système sur une
charge q placée en M est donnée par :
−−→ δ~ δ~ δ ~
2. grad = δx i + δy j + δz k
Chapitre 1. Électrostatique 5
F~ = ni=1 F~i = F~1 + F~2 + F~3 + .... + F~n
P
= K qqr21 ~u1 +K qqr22 ~u2 +K qqr23 ~u3 +....+K qqr2n ~un
1 2 3 n
= q[K rq12 ~u1 +K rq22 ~u2 +K rq32 ~u3 +....+K rqn2 ~un ]
1 2 3 n
~ ~ ~
= q(E1 + E2 + E3 + .... + En ) = q E ~ ~
Donc, comme pour les forces, le principe de Figure 1.3 – Composition des champs en M.
superposition est aussi valable pour les champs
électriques.
La figure 1.3 représente le champ créé par plusieurs charges électriques en un point M de
l’espace du point de vue géométrique.
n
~ = E~1 + E~2 + E~3 + .... + E~n = ~i
X
E E
i=1
n
→
− X qi
E = K ~ui (1.7)
i=1 ri2
Outre le champ électrostatique, le principe de superposition s’applique également sur le potentiel
électrostatique, et peut donc être défini par l’expression suivante :
n n
X X qi
V = V1 + V2 + V3 + ...Vn = Vi = K (1.8)
i=1 i=1 ri
1.2.3 Le champ et le potentiel électrostatiques crées par une distri-
bution continue de charge
En présence d’un très grand nombre de particules chargées, elles peuvent se répartir suivant
une droite, sur une surface plane ou dans un volume. Cependant, on parle plutôt d’un élément de
quantité de charge dq placé dans une région infiniment petite, puis on calcule le champ élémentaire
dE~ que chacun de ces éléments crée. Dans le principe de superposition, la somme devient une
intégrale simple (longueur), double (surface) et triple (volume).
Distribution linéaire :
~ (voir figure 1.4 (a))
On a la charge élémentaire dq = λdl crée un champ élémentaire dE
suivant :
~ =K dq λdl
dE ~
u = K ~u, (1.9)
r2 r2
Chapitre 1. Électrostatique 6
~ =R E
E ~3 =KR λdl
~u
l l r2
Le potentiel électrostatique est :
Z
dq Z
λdl
V =K =K (1.10)
l r l r
Distribution superficielle :
Dans le cas d’une surface chargée avec une densité surfacique σ (voir figure 1.4 (b)) telle que
dq = σdS, on retrouve de la même manière :
~ = K dq ~u = K σdS ~u, σdS
Z Z
dE ~ =K
E ~u (1.11)
r2 r2 S r2
Le potentiel électrostatique est donné par :
Z Z
dq Z
σdS
V =K =K (1.12)
S r S r
Distribution volumique :
De même dans le cas du volume V chargé avec une densité volumique ρ (voir figure 1.4 (c))
telle que dq = ρdV on obtient :
~ = K dq ~u = K ρdV ~u, ρdV
Z Z Z
dE ~ =K
E ~u (1.13)
r2 r2 V r2
Le potentiel électrostatique est :
Z Z Z
dq Z Z Z
λdV
V =K =K (1.14)
V r V r
Figure 1.4 – Champ électriques créés par différentes distributions.
~ sont des vecteurs non forcément parallèles entre eux. Il serait donc archifaux de faire la somme de
3. les dE
R
leurs modules (E 6= dE)
Chapitre 1. Électrostatique 7
1.2.4 Les lignes du champ
Les lignes de champ (figure 1.5) sont des lignes (courbes) orien-
tées, tangentes en chaque point au vecteur champ E ~ et passant par
la charge q. Les lignes de champs électrostatiques ne sont pas fer-
mées. Elles peuvent aller à l’infini ou aller d’une charge positive à
une charge négative ou à l’infini. De plus, deux lignes de champs ne
peuvent pas être croisées.
Les figures 1.6 représentent les lignes de champ dans le cas d’une
charge ponctuelle . Si celle-ci est positive (+) 1.6 (a), le champ est
dirigé de la charge vers l’extérieur. L’inverse est vrai pour la charge Figure 1.5 – Les lignes du
négative (-)1.6 (b), le champ est dirigé de l’extérieur vers la charge. champ électrique.
Les figures 1.7 représentent les lignes de champ en présence de deux
charges ponctuelles voisines égales mais de signes opposés 1.7 (b) et de même signe1.7 (a).
(a) (b)
Figure 1.6 – Les lignes du champ pour les deux types de charges séparées.
(a) (b)
Figure 1.7 – Les lignes du champ électrique.
Chapitre 1. Électrostatique 8
Surface équipotentielle
On appelle la surface équipotentielle, une surface S dont
tous ses points sont au même potentiel V.
Les lignes de champ sont perpendiculaires aux surfaces
équipotentielles qu’elles rencontrent.
−−−→ → −
En considérant un très petit déplacement M M 0 = dl sur
une surface équipotentielle (figure 1.8) on trouve :
Figure 1.8 – Les lignes du
dV = −E ~ ·→
− ~ ·−
dl = −E
−−→
MM0 = 0 champ électrique.
~ est perpendiculaire à −
Par conséquent E
−−→ → −
M M 0 ( dl )
1.3 Dipôle électrique
Un dipôle électrique est un système composé de deux charges égales et de signes opposés, +q
et −q, séparées par une petite distance a (figure 1.9). Ce système de charge reste globalement
neutre.
Un dipôle électrique est caractérisé par une grandeur vectorielle appelée moment dipolaire où
le moment électrique, est donné par :
p~ = q.~a (1.15)
avec ~a = a.~u est le vecteur de déplacement dirigé de la charge positive vers la charge négative.
Le moment dipolaire p~ s’exprime en debye (D) où 1 D = 3.336 ×10−30 C.m
Figure 1.9 – Dipôles électriques.
Les molécules telles que HCL, CO, H20, CO2 sont considérées comme un modèle de dipôle
électrostatique.
Chapitre 1. Électrostatique 9
1.3.1 Potentiel et champs créé par un dipôle électrique à grande dis-
tance
Un dipôle ( figure 1.10 ) crée en point M situé
à une distance r1 de la charge +q et à une dis-
tance r2 de la charge −q, un potentiel et un champ
électriques donné par :
P2
V (M ) = i=1 Vi = V1 + V2 = K[ rq1 − rq2 ]
= Kq( rr21−r
r2
1
)
La distance a est très petite devant les distances
r1 et r2 , (OM = r >> a).
Du schéma :
~r = a2~i + r~1 ⇒ r~1 = ~r − a2~i
a2
r12 = r~1 · r~1 = r2 + 4
− r.a.cosθ
~r = − a2~i + r~2 ⇒ r~2 = ~r + a2~i Figure 1.10 – Dipôle électrique à grande
distance.
a2
r22 = r~2 · r~2 = r2 + 4
+ r.a.cosθ
a2
r1 = r(1 +
4r2
− ar cosθ)1/2 a a2
D’où : a2
Comme r >> a ⇒ r
<< 1 ⇒ 4r2
est négligeable
r2 = r(1 + 4r2
+ ar cosθ)1/2
r1 = r(1 − ar cosθ)1/2
Donc et on a : (1 + )n = 1 + n
r2 = r(1 + a cosθ)1/2
r
a
r1 = r(1 − cosθ)
Alors : 2r
a
⇒ r1 · r1 = r2 et r2 − r1 = ar cosθ
r2 = r(1 + 2r
cosθ)
Donc :
r2 − r1 qacosθ
V (M ) = Kq( )=K
r1 r2 r2
pcosθ
V (M ) = K 2 (1.16)
r
~
Sachant que p~ = qa~i et ~u = OM
OM
, on peut écrire : V (M ) = K p~r·~2u
Pour calculer le champ électrostatique, il suffit d’utiliser la relation qui relie entre le champ
électrostatique et le potentiel : dV = −E~ ·→
−
dl
~ −
→ − →
En coordonnées polaires : E = Er + Eθ
Chapitre 1. Électrostatique 10
dV = δV
δr
dr + δV
δθ
dθ
→
− →
−
~ = Er er + Eθ eθ
E
→
−
dl = dr→
−
er + rdθ→
−
eθ
~ ·→
dV = −E
−
dl ⇒ δV
dr + δV
dθ = −Er dr − Eθ rdθ
δr δθ
Er = − δV = − 2Kpcosθ
(−2cosθ→
− + sinθ→
−
δr r3 ⇒ ~ =
E Kp
er eθ )
Eθ = − δV = Kpsinθ r3
rδθ r3
Le module de champ
q électrostatique est :
→
− Kp
q
Kp 1
2 2
E = || E || = Er + Eθ = r3 (4cos2 θ + sin2 θ = r3
(3cos2 θ + 1) 2
1.3.2 Dipôle placé dans un champ uniforme
Supposons que le champ extérieur soit uniforme
→
−
( E = E0~i), un dipôle placé dans ce champ a un mo-
ment dipolaire → −
p = p~i et soumis à un couple de forces
−→ −→
de même intensité et de sens opposés, FA = −FB
La force résultante est nulle :
→
− −→ − → →
− →
−
F = FA + FB = q E − q E = ~0
Mais ce couple est caractérisé par son moment résul-
tant et définit comme suit :
→
− −→ − → −−→ − →
Γ = OA ∧ FA + OB ∧ FB
−→ →
− −−→ →
−
= OA ∧ (q E ) + OB ∧ (−q E )
−→ −−→ → − −→ → − Figure 1.11 – Dipôle électrique dans
= q(OA − OB) ∧ E = q AB ∧ E
→
− →
− →
−
=→−p ∧ E = ||→ −p ||.|| E ||.sin(→
−p , E) un champ uniforme.
→
−
= ||→
−
p ||.|| E ||.sinα
→
− ~ →
−
Pour que le dipôle soit en équilibre ⇒ Γ =0 ⇒ ||→
−
p ||.|| E ||.sinα = 0 ⇒ sinα = 0
α = 0 : Équilibre stable du dipôle.
α = π : Équilibre instable du dipôle.