Corrigé de la seconde épreuve de maths, X91
Partie I
R nh
1o) Posons un = hϕ(nh), vn = ϕ(t) dt, Un = u1 + · · · + un et Vn = v1 + · · · + vn pour tout n de N∗ . On note
(n−1)h
+∞
P
aussi S(h) = hϕ(nh).
n=1
R nh R +∞ P R +∞
a) Vn = ϕ(t) dt donc lim Vn = ϕ(t) dt, la série
vn converge et a pour somme l’intégrale ϕ(t) dt.
0 n→+∞ 0 P 0
Comme ϕ est décroissante, un 6 vn d’où la convergence de la série à terme positifs un par domination.
b) Toujours grâce à la décroissance de ϕ, on a vk−1 6 uk 6 vk et, en sommant ces inégalités, on a
Vn+1 − v1 6 Un 6 Vn
et, par passage à la limite, quand n → +∞ :
R +∞ Rh R +∞
ϕ(t) dt − ϕ(t) dt 6 S(h) 6 ϕ(t) dt.
0 0 0
Rh
Vu que lim ϕ(t) dt = 0, on a
h→0 0
+∞
P
lim S(h) = hϕ(nh)
h→0 n=1
E(x)
2o) s(x) s’écrit de la manière suivante : s(x) =
P
ϕ(k)
k=1
a) C’est le théorème du cours ! On a
Rn n
P
C = lim ϕ(t) dt − ϕ(k).
n→+∞ 0 k=1
R1
et C 6 ϕ(t) dt.
0
b) Considérons tout d’abord le cas x < 1 : on a
+∞
Rx R
P k
ψ(x) = − ϕ(t) dt + ϕ(t) dt − ϕ(k)
0 k=1 k−1
Rx R1
et donc, grâce à la question précédente, ψ(x) 6 − ϕ(t) dt + ϕ(t) dt. Comme ϕ(x) > 0 on a
0 0
R1
ψ(x) 6 ϕ(t) dt 6 (1 − x)ϕ(x) 6 ϕ(x)
x
Il nous faut maintenant l’inégalité ψ(x) > −ϕ(x).
+∞
Rx R1 R
P k
ψ(x) = − ϕ(t) dt + ϕ(t) dt − ϕ(1) + ϕ(t) dt − ϕ(k)
0 0 k=2 k−1
R1
> ϕ(t) dt − ϕ(1) > −ϕ(1) car ϕ est croissante
x
> −ϕ(x) car −ϕ est décroissante
Pour traiter le cas x > 1, on écrit, après transformation,
+∞
Rx R
P k
ψ(x) = − ϕ(t) dt + ϕ(t) dt − ϕ(k)
E(x) k=E(x)+1 k−1
puis on applique l’encadrement précédent aux fonctions ϕ1 (t) = ϕ(t + E(x)) et ψ1 (t) = ψ(t + E(x)), ce qui amène
−ϕ1 (t) 6 ψ1 (t) 6 ϕ1 (t), et on applique cette inégalité à t = x − E(x).
Partie II
3o) Par le critère de d’Alembert, le rayon de convergence vaut 1.
Comme √1 > 1 , on a
n n
+∞
P xn
f(x) > = − ln(1 − x)
n=1 n
donc lim f(x) = +∞.
x%1
+∞ −t
4o) On écrit que f(x) = √1 e−nh et on utilise le I1◦ appliqué à la fonction ϕ(t) = e√ qui est continue sur ]0, +∞[,
P
n=1 n t
décroissante, positive et intégrable sur ]0, +∞[. On a alors
+∞
f(x) = √1 hϕ(nh) ∼ √I
P
h n=1 h
R +∞ 1 −t 1
R +∞ −u2 √
où I = √ e dt = Γ( ) = 2 e du = π (intégrale de Gauss).
0 t 2 0
a) En conclusion, comme h = − ln x ∼ 1 − x en 1, on a bien
√
π
f(x) ∼ √ .
1−x
E(y)
P 1
5o) Là encore, on a s(y) = √ .
n=1 n
a) Et, si y ∈ [n, n + 1[ on aura
R n+1
h s(y)e−hy dy = s(n)(e−nh − e−(n+1)h ) d’où
n
Rn n−1
s(y)e−hy dy = s(k)(e−kh − e−(k+1)h )
P
h
0 k=0
n−1 n
s(k)e−kh − s(k − 1)e−kh
P P
=
k=0 k=1
n
= −s(n)e−nh + [s(k) − s(k − 1)]e−kh
P
k=1
n
−nh
√1 e−kh .
P
= −s(n)e +
k=1 k
Rn
Comme s(t)e−ht > 0 et s(n)e−nh a une limite nulle en +∞ (car s(n) 6 n) alors lim s(t)e−ht dt existe. On peut
n→+∞ 0
donc prendre la limite dans l’égalité du dessus, et, on en déduit que
R +∞
f(x) = h s(y)e−hy dy.
0
6o) a) Avec les notations du I.2. on sait que
√
|ψ(x)| = |s(x) − 2 x + C| 6 √1
x
donc
h e−ht dt = √h √ √
R +∞ R +∞ R +∞ e−u
hψ(t)e−ht dt 6 √ √ = π h
0 0 t 0 u
et, vu le résultat de la question précédente,
R +∞ R +∞ √ −ht R +∞ −ht
f(e−h ) = h ψ(t)e−ht dt + 2h te dt − Ch e dt .
R +∞ √ −ht0 √
π R +∞
0 0
Cependant, on sait que 2h te dt = et h e−ht dt = 1. Il vient ainsi :
0 h 0
√
π √
f(e−h ) − + C 6 πh.
h
1
Or, par un calcul simple, on prouve que √ − √ 1 tend vers 0 quand x%1 et donc
h 1−x
√
π
lim f(x) − √ = −C
x%1 1−x
où R n dt √
C = lim √ − 1 − · · · − √1 = lim 2 n − 1 − · · · − √1
n→+∞ 0 t n n→+∞ n
+∞
P (−1)n
b) f(−1) = √ est bien définie comme somme d’une série alternée. On pose alors :
n=1 n
2n (−1)k n
√1 .
P P
A2n = √ , Bn =
k=1 k k=1 k
On sépare dans chacune de ces deux sommes les termes pairs et impairs, ce qui s’écrit :
1 1 1 1
A2n = − √ + · · · + √ + √ +···+ √
1 2n − 1 2 2n
1 1 1 1
B2n = √ + ···+ √ + √ +···+ √
1 2n − 1 2 2n
et donc
√
A2n + B2n = 2 √1 + · · · + √1 = 2Bn .
2 2n
√ √
Comme Bn = 2 n − C + o(1) et B2n = 2 2n − C + o(1) on en déduit que
√ √
A2n = 2Bn − B2n = (1 − 2)C + o(1)
√ √
i.e. f(−1) = (1 − 2)C soit encore −C = ( 2 + 1)f(−1).
Partie III
2
7o) La fonction considérée est équivalente en +∞ à e−u donc, il n’y a pas de problème de convergence en +∞.
a) Si x est un réel > 1, soit y = ln x, au voisinage de y on a
1 ∼ 1
eu2 − x (u − ln x)2yea2
donc la fonction n’est pas intégrable sur ]0, +∞[.
Si x = 1 alors u21 ∼ 1 et on a la même conclusion.
e − 1 u2
Si x ∈ C \ [1, +∞[ la fonction u 7→ u2 1 est continue sur R+ et, vu son comportement en +∞, cette fonction est
e −x
intégrable.
En conclusion, la fonction g est définie sur C \ [1, +∞[.
8o) f et g sont bien définies sur le disque ouvert |x| < 1.
∞
a) En utilisant le développement de 1 appliqué à z = xe−u on a : 1
2 2
xne−nu . Considérons d’abord
P
−u 2 =
1−z 1 − xe n=0
le cas où x ∈]0, 1[. Nous avons alors une série de fonctions positives, dont on sait que l’intégration terme à terme réussit
toujours, quitte à se conclure par une réponse +∞. On a ainsi
∞ 2x R +∞ P ∞
2x +∞ xne−(n+1)u2 du = √
R 2
xne−(n+1)u du
P
√
n=0 π 0 π 0 n=0
= g(x) < +∞
R +∞ n+1
or √2x xn e−(n+1)u du = √x
2
; il en résulte que l’on a déjà f(x) = g(x) pour tout x ∈ [0, 1[.
π 0 n+1
Dans le cas général (|x| < 1) on applique le théorème d’interversion série-intégrale, dont la seule hypothèse supplémentaire
est la convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, ce qui s’écrit ici
∞
2x +∞ |x|ne−(n+1)u2 du < +∞ ;
R
√
P
n=0 π 0
mais cette série est très exactement celle qu’on vient de voir auparavant, elle coı̈ncide avec f(|x|) (qui converge bien ici).
On en tire aussitôt f(x) = g(x) sur le disque ouvert |x| < 1.
R +∞
9o) Si on pose x = −e−t , on a g(x) = − √2
2
Φt (u) du.
π 0
R +∞
a) Il suffit donc de prouver que Φt (u) du = t + o(1).
√ 0
Soit ε = t (comme t > 1, on a bien 0 < ε < t) alors
R +∞ R t−ε t−ε
Φt (u) du > Φt(u) du >
0 0 1 + e−2εt+ε2
2
−t2 2
−t2 2
car eu + 1 6 e(t−ε) + 1 = e−2εt+ε + 1. Or,
2
t−ε − t 6 1 + te−2√t+1/t = o(1) .
ε + te−2εt+ε 6 √
2 2
1 + e−2εt+ε 1 + e−2εt+ε t
R +∞ Rt R +∞ 2
−t2 2
On écrit ensuite Φt (u) du = Φt(u) du + Φt (u) du et on utilise les inégalités eu + 1 > 1 + e−t dans la
0 0 t
2
−t2 u2 −t2
première intégrale, eu +1> e dans la deuxième. On a donc
R +∞ t t2
R +∞ −u2
Φt(u) du > 2 + e e du .
0 1 + e−t t
R +∞ −t2
t e−u du ∼ e on peut encadrer g(x) + √2
2 p
Mais 2 − t → 0 quand t → +∞ et vu que ln |x| par deux
1 + e−t t 2t π
quantités qui tendent vers 0, ce qu’il fallait.
Partie IV
N inθ
10o) Nous supposerons, dans cette question, que θ ∈]0, 2π[ (sinon C(θ) diverge). Considérons E N (θ) =
P e√ ainsi
n=1 n
que
n i(n+1)θ sin(n + 1) θ
sn =
P ipθ
e = 1 − e =e i(n+1)θ/2 2
p=0 1 − eiθ sin θ
2
dans l’optique d’une transformation d’Abel :
N s −s N NP−1
n s s
√ n−1 = √n − √ n
P P
EN (θ) =
1 n 1 n 0 n +1
N
sn √1 − √ 1
P sN
= +√ −1.
1 n n+1 N
1 qui existe vu que θ ∈]0, π[), ce qui entraı̂ne la convergence de √sN
La suite (sn ) est bornée (par vers 0, alors que la
sin θ2 2 N
série nouvellement apparue converge absolument, car son terme général se laisse majorer par w n = 1 θ √1 − √ 1
,
| sin 2 | n n+1
qui est terme général d’une série convergente (par télescopages). Finalement, E N (θ) admet une limite, et ses parties réelle
et imaginaire font de même, ce qui assure l’existence de C(θ) et S(θ).
11o) a) Pour n + 1 6 k 6 2n on a π4 6 kπ 4n
6 π2 donc en minorant le sinus par sa plus petite valeur et la somme par le
nombre de termes fois la plus petite il vient :
2n 2n √
P
√1 sin kπ >
P
√1 > n × √ 1 n
4n
= 2
.
k=n+1 k k=n+1 2k 2.2n
b) Si la convergence de la série qui définit S(θ) était uniforme, le critère de Cauchy uniforme serait vérifié, ce qui, en
2n
particulier, donnerait, pour ε = 12 , un entier n0 tel que
P sin
√kθ 6 1 ait lieu pour tout θ ; mais avec θ = π on a
k=n+1 k 2 4n
vu à la question précédente que n’est pas possible.
12o) Tentons une interversion de série et intégrale ; notre but est de justifier le calcul formel suivant.
R∞ ∞
R∞ P
g eiθ = du = eikθ−(k+1)u du
2
0 u2
e − eiθ 0 k=0
∞ R∞ 2
∞ R∞ 2
ikθ
e−(k+1)u du = eikθ e−(k+1)u du
P P
= e
k=0 0 k=0 0
∞ ikθ
√e iθ
P
= =f e
k=0 k+1
Le seul point litigieux est l’interversion ; le théorème du programme relatif à ce point ne s’applique pas ici parce que la
série des intégrales des modules diverge. On considère donc la suite des sommes partielles :
N 2
i(N +1)(θ−u )
eikθ−(k+1)u = e−u 1 − e i(θ−u2 )
P2 2
TN (u) =
k=0 1−e
2
⇒ |TN (u)| 6 u2 = ϕ(u)
|e − eiθ |
fonction majorante qui est continue sur R parce que x = eiθ n’est pas égal à 1 (question 10◦ ), et intégrable
2
puisqu’équivalente à l’infini à e−u . Le théorème de convergence dominée est, ainsi, applicable à la suite (TN ) et amène
le résultat espéré :
pour tout nombre complexe x tel que f(x) existe on a f(x) = g(x).
En particulier, si on prend les parties réelles il vient
2 R∞ iθ
C(θ) = Re(f(eiθ )) = √ Re u2e iθ du
π 0 e −e
2 R∞ iθ u2 R∞
Re 2u2 e e − 1u2 du = √2
= √ Wθ (u) du
π 0 e − 2 cos θe + 1 π 0
avec Wθ (u) = eu cos θ − 1 .
2
e 2u − 2 cos θeu2 + 1
√
Wθ s’annule pour eu = 1 soit θ = ± − ln cos θ ; elle est aussi paire et vérifie W (0) = − 1 ; elle tend
2
13o)
cos θ 2
2
vers 0 à l’infini. Concernant W 0 , il est commode de poser X = eu > 1 ce qui conduit à étudier la fraction rationnelle
2
F (X) = X cos θ−1 ; on a F 0(X) = −X cos θ+2X−cos θ qui chaneg de signe pour X = 1±sin θ . Ici on a
X 2−2X cos θ+1 D2 cos θ
1+sin θ = tan θ + π > 1 > 1−sin θ = tan π − θ
cos θ 2 4 cos θ 4 2
r
de sorte que, par composition, W ne s’annule qu’en ± ln tan( θ + π ) ainsi qu’en 0 évidemment.
0
2 4
6
0, 6
0, 4
0, 2
0, 2 0, 4 0, 6 0, 8 1 1, 2 1, 4 -
−0, 2
−0, 4
14o) On pose v = u2. Il vient, tenant compte du fait que pour θ assez petit ev cos θ > 1 pour tout v > 0 :
R 1 ev cos θ−1
C(θ) > √1 dv
π 0 e2v −2ev cos θ+1
= √ 1 ln(1 − 2e−v cos θ + e−2v )1
2 π 0
−1 −2
= √ 1 ln 1 − 2e cos θ + e
2 π 2(1 − cos θ)
Quand θ tend vers zéro, le numérateur tend vers une limite non nulle et le dénominateur tend vers 0. On trouve ainsi que
lim C(θ) = +∞.
θ→0+