Analyse Chimique
Analyse Chimique
S5 – Analyse chimique
Plan du document
1. INTRODUCTION
2. TABLEAU SYNOPTIQUE DES DOCUMENTS-RESSOURCES
3. EXEMPLES D’ORGANIGRAMMES CONTRÔLE-QUALITÉ
4. VALIDATION D’UNE MÉTHODE D’ANALYSE
5. ANALYSE DE VARIANCE
6. VALIDATION : LINÉARITÉ, SENSIBILITÉ, LIMITES DE DÉTECTION ET DE
QUANTIFICATION
7. VALIDATION : JUSTESSE
8. VALIDATION : SPÉCIFICITÉ
9. UTILISATION DES ESSAIS INTERLABORATOIRES
10. CAPABILITÉ DE MESURE
11. CARTES DE CONTRÔLE
12. EXEMPLES D’ACTIVITÉS
12.1. Préparation d’une solution d’acide chlorhydrique
12.2. Vérification des micropipettes dans un laboratoire pharmaceutique
12.3. Calorimétrie différentielle à balayage (DSC), un exemple dans le domaine des
polymères
13. BIBLIOGRAPHIE
1- INTRODUCTION
Des mesures justes et fiables sont indispensables à une production industrielle de qualité.
En effet, afin de respecter les normes et les réglementations en vigueur, et d’améliorer les
procédés, les techniciens analystes contrôlent la validité de leurs méthodes et de leurs
résultats de mesure. La réalisation d’une démarche qualité nécessite la maîtrise des
principales méthodes d’analyse tant en ce qui concerne leur compréhension que leur mise
en œuvre. Ce module aborde la problématique de la mesure1, à laquelle le technicien des
métiers de la chimie est confronté tout au long de sa carrière professionnelle, à travers sa
pratique des principales méthodes d’analyse physiques, chimiques et/ou physicochimiques.
Ce module a pour objectif de faire acquérir aux étudiants les compétences nécessaires
pour obtenir et publier des résultats de mesure fiables et de les rendre autonomes dans les
réponses qu’ils auront à apporter.
1
Problématique partagée avec les modules synthèse et formulation.
1 Version 1.1
Les aspects qualitatifs et quantitatifs des méthodes sont abordés sous l'angle de la
caractérisation, du contrôle de pureté et de la détermination des concentrations d’espèces
chimiques.
Dans le cadre d'un projet d'étudiant, il est possible d'utiliser d'autres techniques d'analyse
que celles proposées dans ce module si elles existent localement (électrophorèse, etc.) ou
dans un laboratoire à proximité de l’établissement. L’étudiant doit être régulièrement amené
à utiliser des notices d’appareils en langue anglaise.
2 Version 1.1
2- TABLEAU SYNOPTIQUE DES DOCUMENTS-RESSOURCES
Ces ressources n’ont aucune valeur prescriptive en tant qu’activités à mettre en œuvre
avec les étudiants mais sont proposées à l’usage exclusif du professeur dans un but
d’information s’il en était besoin.
3 Version 1.1
Capabilité de mesure Présentation de la notion de capabilité Tolérance ou spécification
de mesure en lien avec un processus de Variabilité du processus de fabrication,
fabrication. variabilité du processus de mesure
Besoin de mesure
Variabilité d'un procédé, tolérance, Capabilité d’une méthode ou d’un moyen
spécification, capabilité de mesure, de mesure
incertitude
4 Version 1.1
3- EXEMPLES D'ORGANIGRAMMES CONTRÔLE –
QUALITÉ
5 Version 1.1
6 Version 1.1
4- VALIDATION D'UNE MÉTHODE D'ANALYSE
La validation d’une méthode 2est une déclaration de l’aptitude de la méthode à répondre à des
besoins particuliers (exprimés par le client).
Le laboratoire doit indiquer l’incertitude des résultats d’analyse lorsque le client le demande.
C’est l’outil décisionnel qui permet de déclarer la conformité d’un produit selon une
spécification.
3. Méthode de mesure
3.1. Définition du mesurande
C’est la grandeur que l’on cherche à mesurer. Les chimistes l’appellent fréquemment
l’analyte.
2
https://e-formation.lne.fr/uploads/resource/Content/Projects/Res/library/062_LNE_S12_mdt_M01.pdf
3
https://e-formation.lne.fr/uploads/.../Res/.../062_LNE_S07_cbu_M01.pdf
7 Version 1.1
Cette analyse permet d’identifier les facteurs qui influencent le résultat de mesure (causes ou
sources d’erreurs).
Le diagramme des 5 M4 est un outil robuste permettant de réaliser une liste exhaustive des
sources d’erreur.
Exemple: préparation d’une solution d’acide chlorhydrique à 0,14 mol.L-1.
4
https://e-formation.lne.fr/uploads/resource/Content/Projects/Res/library/062_LNE_S04_mpl_M01.pdf
5
https://e-formation.lne.fr/uploads/resource/Content/Projects/Res/library/062_LNE_S12_mdt_M01.pdf
8 Version 1.1
Justesse
Étroitesse de l'accord entre la moyenne d'un nombre infini de valeurs mesurées
répétées et une valeur de référence
La justesse est estimée par l’écart entre la moyenne d’une série de mesures et la
valeur de références d’un matériau de référence
Linéarité
Il s’agit de la linéarité du modèle mathématique de la fonction d’étalonnage.
Des tests permettent de valider le modèle linéaire.
Sensibilité
Quotient de la variation d'une indication d'un système de mesure par la variation
correspondante de la valeur de la grandeur mesurée.
Sélectivité/spécificité
Une méthode est d’autant plus spécifique que la réponse mesurée n’est pas
perturbée par des espèces chimiques autres que le mesurande (ou analyte).
Limite de détection
Plus petite quantité d’un mesurande (analyte) pouvant être détectée.
Limite de quantification
Plus petite quantité du mesurande (analyte) pouvant être quantifiée.
Robustesse
Une méthode d’analyse est d’autant plus robuste qu’elle est peu sensible aux
variations des facteurs d’influence.
Remarque : plusieurs mesures sont réalisées pour les différents niveaux de concentration.
Dans cet exemple le modèle linéaire n’est pas validé.
9 Version 1.1
Analyse statistique.
L’analyse est complexe et on a d’autant plus de chance de rejeter le modèle linéaire que la
répétabilité est faible.
La méthode préconisée par le GUM (loi de propagation des incertitudes) exige de connaître le
modèle mathématique existant entre la grandeur de sortie dont on cherche l’incertitude et les
grandeurs d’entrée.
Grandeurs Grandeurs
Processus de mesure
d’entrée de sortie
10 Version 1.1
Estimation de l’erreur de justesse
Les chimistes ne font pas de correction de justesse mais améliorent la méthode pour la rendre
non significative. Néanmoins, il faut estimer l’incertitude de justesse.
S’il est inférieur à 2, l’erreur de justesse n’est pas significative et l’incertitude de justesse
s’identifie à l’incertitude de la valeur de référence (valeur fournie avec le matériau de référence).
Remarque : si la variance relative à la justesse est négligeable par rapport à la variance relative
à la reproductibilité interne alors l’incertitude de justesse n’est pas prise en compte.
11 Version 1.1
5- ANALYSE DE VARIANCE
A/ OBJECTIF
On souhaite examiner si les différentes modalités d'un facteur ont une influence sur une
réponse.
Exemples :
La provenance d'un lot de matière première a-t-elle une influence sur le rendement d'un
procédé (le facteur est la provenance du lot / la réponse est le rendement) ?
La méthode d'analyse a-t-elle une influence sur la concentration obtenue (le facteur est la
méthode / la réponse est la concentration) ?
Les calculs s'effectuent toujours sur les variances même si les applications
pratiques visent à comparer les écarts-types sA et sB.
Le test de Fisher est un test d’hypothèse statistique qui permet de tester si une
variance est supérieure à une autre (test unilatéral) en faisant le rapport des deux
variances et en vérifiant que ce rapport ne dépasse pas une certaine valeur
théorique que l'on cherche dans u table de Fisher.
Si Fobs < Ftable la variance σA2 observée n'est pas significativement supérieure
à la variance σB2. Sinon, la variance σA2 observée est significativement supérieure à
la variance σB2.
Une entreprise possède six machines de traction. Elle décide de les comparer en
examinant les résultats de résistance en traction des bétons après immersion. Les éprouvettes
proviennent d'une préparation identique à partir d'un lot de béton. Quatre essais ont été
effectués par machine.
numéro
essai 1 essai 2 essai 3 essai 4
machine
1 6,70 6,20 6,80 6,80
2 5,70 5,70 5,30 5,50
3 5,43 6,10 7,10 5,50
4 5,58 5,40 5,85 5,84
5 6,74 6,72 6,77 7,01
6 6,48 6,49 6,63 6,68
12 Version 1.1
L'analyse de variance va permettre de déterminer si le résultat dépend de la machine de
traction utilisée
D/ HYPOTHÈSES
ES DE L'ANALYSE DE VARIANCE
- Les variances pour chaque modalité sont identiques ; dans notre exemple, cela revient à
supposer que les écarts-types
écarts types pour chaque machine ne sont pas significativement
différents. Ce test est compliqué, on admettra ici l'égalité des variances. Le test pourra
être utilisé dans le cadre des essais interlaboratoires.
E/ MÉTHODE
THODE D'ANALYSE DE VARIANCE
On traite
te ici l'analyse de variance à simple entrée (une seule modalité, soit une seule
influence étudiée)
13 Version 1.1
On utilise les notations suivantes de moyenne :
Modalité du Moyenne
facteur Résultats de mesures par
niveau
A1 y11 y12 … y1n y1
… … ….
… … …
La méthode consiste à décomposer la variance totale des mesures (comparaison d'une mesure
à la moyenne) en deux termes :
On écrit donc : ( ) (
yij − y = yij − yi + yi − y )
Ensuite, après démonstration, on peut admettre l'égalité suivante :
14 Version 1.1
n
( )2 n
( )2
( )
k k k
∑ ∑ ij
− ∑ ∑ −
2
i =1 j =1
y y = yij yi + n ⋅ ∑ yi − y
i=1 j=1 i =1
Il est important d'expliquer à quoi correspondent ces termes d'un point de vue qualitatif :
• second terme : on compare les mesures pour une machine à la moyenne obtenue pour
cette machine (influence de l'incertitude),
• troisième terme : on compare la moyenne d'une machine à la moyenne générale
(influence de la machine).
Ensuite on construit le tableau d'analyse de variance ; ce tableau a une disposition
conventionnelle.
Nombre de
Source de Somme des carrés des
degrés de Quotient Fexp Ftable de Fisher Significatif ?
variation écarts
liberté
facteur A
k
n ⋅ ∑ yi − y = A ( )
2
k-1
VA =
A
avec
νA = k – 1
i =1
k −1 OUI
VA νR = N – k
si
VR
α
(risque statistique Fexp > Ftable
(2
)
k n
R
erreur
résiduelle ∑ ∑ y ij − y i =R N-k VR =
N−k
pris à 5 %)
i =1 j =1
total ∑
k n
∑ ij
i=1 j=1
y − y
2
( ) N-1
Le terme "erreur résiduelle" est courant en statistique : il réfère ici à une variabilité non
expliquée par la variation d'un facteur. Il correspond au terme de variabilité due aux
incertitudes.
Il est bien sûr évident que le calcul de deux des sommes de la seconde colonne permet
de retrouver le troisième en utilisant la relation encadrée plus haut.
15 Version 1.1
influence. Autrement dit, la variabilité due aux incertitudes ne permet pas d'expliquer la
variabilité totale.
Le but n'est évidemment pas de faire ces calculs à la main mais d'utiliser un tableur.
Il y a deux façons de procéder qui sont indiqués dans le fichier Excel joint:
2/ On effectue les calculs en utilisant les fonctions simples du tableur Excel ; cela permet,
au moins au début de formation, de mieux comprendre la signification de ce que l'on fait.
Numéro
essai 1 essai 2 essai 3 essai 4 moyenne
machine
1 6,70 6,20 6,80 6,80 6,63
2 5,70 5,70 5,30 5,50 5,55
3 5,43 6,10 7,10 5,50 6,03
4 5,58 5,40 5,85 5,84 5,67
5 6,74 6,72 6,77 7,01 6,81
6 6,48 6,49 6,63 6,68 6,57
Cette valeur est multipliée par le nombre de mesures par machine, 4, on obtient alors
5,69.
Même chose pour les six machines. Ensuite on effectue simplement la somme de ces
termes et on obtient 2,37.
total 8,06818 23
16 Version 1.1
On en déduit que la machine de traction a une influence significative sur le résultat de la
mesure.
17 Version 1.1
UTILISATION D'UNE FONCTION D'EXCEL
Il est possible de calculer plus facilement les sommes des carrés des écarts
en utilisant une fonction d'Excel particulière.
On doit l'utiliser par défaut avec un seul argument, la plage des valeurs.
∑ (x )
k
2
Cette fonction calcule directement : i −x
i=1
18 Version 1.1
6- VALIDATION : LINÉARITÉ, SENSIBILITÉ,
LIMITES DE DÉTECTION ET DE QUANTIFICATION
B/ LINÉARITÉ
Une régression linéaire est alors réalisée par la méthode des moindres carrés à l'aide
d'un tableur.
yˆ = a.x + b
19 Version 1.1
Hormis l'appréciation visuelle de la linéarité, il existe un test statistique utilisant l'analyse
de variance.
Bien décrit dans les ouvrages concernant la validation, ce test est utilisé dans les
laboratoires d'analyse avec un certain nombre de précautions. En effet il peut amener à une
conclusion erronée de non-linéarité.
Les auteurs soulignent à propos de ce test de ne pas perdre de vue "la chimie" et ils
indiquent dans le cas d'une non-linéarité à l'évidence erronée, de ne pas modifier le domaine de
linéarité à partir du moment " où ils jugent la réponse suffisamment linéaire pour leur
application."
• À partir de quelle valeur un coefficient de régression linéaire montre qu'une méthode est
linéaire ?
• L'étude statistique montre que l'appréciation d'une "corrélation linéaire" dépend du
nombre de points expérimentaux. En d'autres termes, une droite passe entre deux points
(r =1) mais ce n'est pas pour autant qu'on peut affirmer que la méthode est linéaire ! Le
critère de "corrélation linéaire" sera d'autant moins sévère que le nombre de points est
important.
• Le calcul de ce coefficient n'est pas une "preuve absolue" de linéarité. Il suffit de s'en
convaincre avec les deux graphiques suivants pour lesquels le coefficient a
rigoureusement la même valeur.
12
12
y = 0,50 x + 3,00
10 r = 0,816 y = 0,5 x + 3,00
10 r = 0,816
8
8
6
6
4
4
2
2
0
0 5 10 15 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Le calcul du coefficient r n'a donc pas de réel intérêt pour l'appréciation de la linéarité
d'une méthode d'analyse.
Une autre méthode permet de détecter aussi des anomalies à la linéarité ; les logiciels
de statistique proposent le tracé du graphique des résidus.
20 Version 1.1
Le graphique représente la valeur des résidus en fonction des valeurs de concentration
xi.
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
-1
-2
-3
Dans le cas de l'exemple décrit en E/, on observe une homogénéité de la répartition des
résidus au-dessus et en-dessous de l'axe d'ordonnée égale à zéro sans observer d'évolution
suivant la concentration. Ce critère visuel qualitatif est surtout utile pour détecter rapidement les
non-linéarités et vient en complément du tracé de la droite de régression.
Comment peut-on alors apprécier la linéarité de cette méthode et décider qu'elle est
"suffisante" pour les applications souhaitées ?
21 Version 1.1
C/ SENSIBILITÉ
Remarque : Elle ne doit pas être confondue avec une aptitude à détecter de faibles
concentrations.
Une méthode sera dite sensible si une faible variation de la concentration entraîne une
variation importante de la réponse.
Les essais réalisés pour l'étude de linéarité sont utilisés aussi pour déterminer la
sensibilité.
Lorsqu’on réalise une analyse, il peut être intéressant de connaître la plus petite valeur
pour laquelle on est sûr que le signal relevé est différent du blanc, du bruit de fond. Cette
caractéristique s’appelle Limite de Détection (notée LD).
La limite de détection est la plus petite concentration pouvant être détectée mais non
quantifiée dans les conditions expérimentales décrites de la méthode.
À partir de la LD, on est donc sûr, pour un niveau de risque donné, de la présence de la
grandeur analysée. Cependant, l’exactitude de la méthode ne permet pas de donner un résultat
fiable. Le résultat n’est donc pas quantifiable. Ce n’est qu’à partir de la Limite de Quantification
(notée LQ) que l’on peut rendre un résultat chiffré avec une confiance acceptable.
La limite de quantification est la plus petite concentration pouvant être quantifiée avec
une incertitude acceptable dans les conditions expérimentales décrites de la méthode.
22 Version 1.1
À partir d'une droite de régression linéaire obtenue par la méthode des moindres carrés,
on définit l'ordonnée à l'origine b comme la réponse de l'échantillon blanc.
3.s b
Limite de détection : x LD =
a
10 .s b
Limite de quantification s: x LD =
a
La fonction DROITEREG est une fonction matricielle qui nécessite l'utilisation d'une
combinaison de touches : CTRL, MAJ (shift) et ENTER simultanément
Les limites de détection et de quantification peuvent être aussi déterminées par d'autres
méthodes.
- utilisation de "blancs"
- vérification d'une limite de quantification prédéterminée
- utilisation du rapport signal-bruit en chromatographie
Concentration
Essai 1 Essai 2 Essai 3 Essai 4 Essai 5
étalon / mg.L-1
0 4,9 4,6 4,5 5,6 5,7
0,3 33,8 36,4 35,5 34,5 36,2
0,6 65,1 66,3 66,0 65,1 65,7
0,9 94,3 96,5 95,2 93,5 93,2
1,2 121,3 125,6 123,4 122,0 123,4
23 Version 1.1
COURBE D'ETALONNAGE
y = 98,473x + 5,648
140
120
100
Réponse
80
60
40
20
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
concentration (mg/L)
Carrés
Source SCE ddl Fexp Fcritique 1 %
moyen
régression 43636,4882 1 43636,4882 34310,81003 8,10
erreur modèle 8,5302 3 2,8434 2,235728888 4,94
erreur résiduelle 25,4360 20 1,2718
total 43670,4544 24
F/ APPLICATION EN CLASSE
Vérifier la linéarité d'une méthode d'analyse n'apparaît pas forcément comme une
nécessité pour les étudiants qui ont tendance à penser que "toutes les méthodes" sont
forcément linéaires.
La difficulté vient du fait qu'en séance de travaux pratiques, les méthodes utilisées le
sont souvent dans leur domaine de linéarité : toute l'approche expérimentale dans le
développement de la méthode a disparu.
24 Version 1.1
On peut citer l'exemple de non-linéarité classique de la loi de Beer-Lambert qui n'est pas
linéaire notamment pour des concentrations élevées.
Il est donc intéressant de partir du problème de justesse d'une analyse due à une
solution trop concentrée en comparant la valeur de la référence (donnée par le laboratoire du
lycée avec une incertitude) et la détermination de l'étudiant. Bien évidemment, celui-ci doit
choisir les solutions étalons.
Il peut être judicieux de faire choisir une méthode d'analyse à partir du critère de la limite
de détection. La comparaison des limites de détection doit permettre de comprendre que cette
grandeur n'a qu'un sens relatif et est dépendante de la méthode.
25 Version 1.1
ANNEXE : TEST DE LINEARITE PAR ANALYSE DE VARIANCE
yˆ = a.x + b
ŷ i : valeur prédite par le modèle pour la concentration i. Ce terme est obtenu à l'aide de la droite
de régression.
On peut alors réaliser le test de linéarité qui est un test de vérification de l'adéquation au
modèle linéaire (test d'inadéquation à l'ajustement ou de lack of fit pour les logiciels).
On décompose la somme totale des carrés des écarts selon la relation suivante :
∑ (y
p,n
i, j=1
ij )
2 p,n
(
− y = ∑ y ij − y i
i, j=1
)
2
p
(
+ n ⋅ ∑ y i − yˆ i
i =1
)
2
p
(
+ n ⋅ ∑ yˆ i − y
i =1
)
2
SCEnon linéarité : écarts dus à l'erreur du choix du modèle c'est-à-dire dans le cas d'un modèle
linéaire, elle peut révéler un écart par rapport à ce modèle.
SCEexpliqués : écarts dus à la régression c'est-à-dire dus aux changements des valeurs de la
réponse quand on change la concentration. Idéalement cette somme devrait expliquer
entièrement la somme totale des carrés des écarts … si le modèle était parfaitement linéaire et
si l'incertitude de répétabilité était nulle.
Si on montre que Fnonlin < Fp-2, p(n-1), 1-α (valeur tirée de la table de Fisher avec un risque α
de 1 ou 5 %), alors le domaine de linéarité choisi est correct.
En effet si la répétabilité des mesures est bonne (faible valeur de Verr donc Fnonlin grand), on
pourrait conclure que la linéarité n'est pas vérifiée alors qu'en fait un examen visuel du
graphique montre le contraire.
27 Version 1.1
7- VALIDATION : JUSTESSE
A/ DÉFINITION DE LA JUSTESSE
La justesse est définie comme l'étroitesse de l'accord entre la moyenne x d'un nombre
infini de valeurs mesurées dans les conditions de répétabilité et une valeur de référence x ref .
Cette valeur de référence peut notamment être tirée des sources suivantes :
Des sociétés spécialisées élaborent des matériaux de référence qui sont ensuite
commercialisés. Ces matériaux de référence sont vendus avec un certificat comportant une
valeur issue d'une détermination à partir généralement de plusieurs méthodes d'analyse
différentes. Cette valeur est bien entendu accompagnée de son incertitude.
Ces "étalons" seront ensuite utilisés comme moyen de contrôle par les laboratoires pour
vérifier la justesse de leur méthode d'analyse. Ils sont également utilisables pour le suivi d'une
méthode d'analyse par carte de contrôle.
x est la moyenne des n mesures effectuées et x ref est la valeur admise pour le
matériau de référence.
28 Version 1.1
C-1/ Calcul d'un écart normalisé
x − x ref
E=
u 2 + u ref
2
x − x ref < L
Si une erreur de justesse est détectée, une modification de la méthode d'analyse est
envisagée.
29 Version 1.1
E/ APPLICATION EN CLASSE
On peut proposer la démarche suivante pour vérifier la justesse d'une analyse d'ions
nickel en solution aqueuse par spectrométrie d'absorption atomique :
F/ EXEMPLE
Il s'agit de l'étude de la justesse d'une analyse de plomb dans l'eau. Cet exemple est tiré
de : "Guide méthodologique pour l'estimation des incertitudes en analyse chimique", C.
RIVIER et B. LALERE, Document LNE 2003
Un laboratoire d'analyse des eaux souhaite obtenir une accréditation pour la mesure de
la teneur en plomb. Il participe à un essai interlaboratoires. Sa méthode d'analyse est la
spectrométrie d'absorption atomique.
La certification est délivrée par le LNE (Laboratoire National d'Essais) qui réalise une
mesure sur cette même eau à partir d'une méthode de référence (dilution isotopique).
Cet écart-type de reproductibilité a été déterminé par une étude interlaboratoires. Elle est
assimilée à l'incertitude du laboratoire pour cette mesure.
20,25 − 19,8
E= = 0,18 < 2
2,52 + 0,52
On en déduit que la méthode du laboratoire par spectrométrie d'absorption atomique ne
présente pas de biais significatif par rapport à la méthode de référence.
30 Version 1.1
8- VALIDATION : SPÉCIFICITÉ
Une méthode est spécifique à deux conditions pour le signal instrumental obtenu : il doit
provenir uniquement de la substance analysée mais il doit aussi rendre compte de la totalité de
la substance analysée.
Il est important que des futurs techniciens chimistes aient conscience du problème de la
spécificité. La mise en évidence n'est pas toujours facile. En annexe, page 33, la méthode
normalisée est présentée.
31 Version 1.1
C/ VÉRIFICATION DE LA SPÉCIFICITÉ PAR AJOUTS DOSÉS
Si les deux droites sont parallèles, on peut dire qu'il n'y a pas d'interférence car l'ajout de
l'analyte est mesuré de manière identique avec le blanc et avec l'échantillon inconnu. On
pourrait effectuer plus d'essais afin de disposer de plusieurs points pour les deux droites.
L'auteur critique cette procédure car elle ne permet pas une réponse globale sur la
spécificité : en effet elle ne donne de réponse que pour une seule concentration de
prélèvement. Il faudrait effectuer le même travail (tracé de la droite d'ajouts dosés) pour des
concentrations balayant tout le domaine envisagé dans l'étude de validation.
32 Version 1.1
D/ SPÉCIFICITÉ DE L'ANALYSE DES GLUCIDES TOTAUX DANS LES PRODUITS CARNÉS
Cet exemple est tiré de la norme NF V 03-110 (procédure de validation intralaboratoire d'une
méthode alternative par rapport à une méthode de référence).
En utilisant la méthode normalisée, on obtient (La feuille EXCEL jointe reprend les calculs
effectués) :
Sur une table, on lit t α = 3,36 pour 10-2 = 8 degrés de liberté et un risque α égal à 1 %.
p − 2,1−
2
Les valeurs de texp et texp' étant inférieures à 3,36, on en déduit que la pente et l'ordonnée à
l'origine ne sont pas statistiquement différentes de 1 et 0.
La méthode d'analyse des glucides totaux dans les aliments carnés est donc spécifique.
33 Version 1.1
ANNEXE : VÉRIFICATION DE LA SPÉCIFICITÉ PAR
LA MÉTHODE NORMALISÉE
La spécificité est évaluée au moyen d'une série d'essais. On effectue des ajouts connus
sur un échantillon composé de p prélèvements couvrant le domaine d'application de la
méthode.
La teneur de ces p essais est mesurée avant ajout (xi) et après ajout (wi).
La teneur ajoutée connue est notée vi et la teneur retrouvée par calcul de l'ajout est
notée ri. On obtient donc ri par la relation suivante :
ri = wi - xi
Le principe du test reposant sur le tracé d'une droite, il est nécessaire de considérer au
moins quatre prélèvements (p ≥ 4). Après l'ajout, les solutions obtenues doivent rester dans le
domaine d'application de la méthode.
Il est conseillé d'effectuer des ajouts de même ordre de grandeur que celui des
prélèvements utilisés.
Si la méthode est spécifique, on doit retrouver pour chaque prélèvement, l'égalité suivante :
ri = vi
On porte alors sur un graphique les valeurs retrouvées ri en fonction des valeurs ajoutées vi.
On doit obtenir alors la droite de régression suivante (méthode habituelle des moindres carrés) :
ri = c0 + c1 . vi
34 Version 1.1
Le principe de la mesure de spécificité consiste à vérifier à l'aide d'un test de Student
que la pente c1 et l'ordonnée à l'origine c0 ne soient pas statistiquement différentes
respectivement de 0 et 1.
Ces écarts-types peuvent être calculés immédiatement à l'aide d'une fonction matricielle
d’EXCEL.
On recherche alors dans une table de la loi de Student la valeur critique t α pour un
p − 2,1−
2
risque α et p-2 degrés de liberté.
c1 − 1 c0
t exp = ≤t et t exp ' = ≤t
s(c1 ) s(c 0 )
α α
p − 2,1− p − 2,1−
2 2
35 Version 1.1
9 - UTILISATION DES ESSAIS INTERLABORATOIRES
BUT Les analyses interlaboratoires désignent toute étude expérimentale qui implique la
participation de plusieurs laboratoires.
- A/ les analyses interlaboratoires (norme ISO5725) ont pour objectif de déterminer les
écarts-types de répétabilité et de reproductibilité de la méthode soit en fait de produire la
valeur de l'incertitude de la mesure.
- B/ les essais d'aptitude (norme ISO13528) visent à vérifier si un laboratoire est
compétent pour exécuter un type d'analyse. Ce type d'essais est le plus répandu.
Une recherche sur le web avec en mots clé "essais interlaboratoires" permet de trouver
des exemples de l'organisation de ces études ou de comptes rendus d'essais. On pourra
consulter notamment le site du Laboratoire National d'Essais (LNE).
36 Version 1.1
L'objectif principal est de mesurer les performances de la méthode soit les écarts-types
de répétabilité et reproductibilité. À partir de ces valeurs, on en déduit l'incertitude de la
méthode d'analyse.
Ces études peuvent être organisées par un organisme public, une organisation
professionnelle, une grande entreprise…
D'après la norme, les analyses doivent réunir au moins 8 laboratoires qui effectueront
chacun 2 à 4 répétitions dans des conditions de répétabilité.
Une fois les résultats des essais transmis à l'organisateur, celui-ci effectue l'exploitation
des données. La première tâche est d'éliminer les laboratoires présentant des résultats
aberrants.
L'étude nécessite préalablement d'éliminer des valeurs aberrantes qui peuvent être de
deux types :
37 Version 1.1
A-3/ MÉTHODE D'EXPLOITATION
Moyenne
Laboratoire Résultats de mesurages par
laboratoire
1 y11 … y1n x 1n
y1
… … ….
… … …
p yp1 … ypn yp
La variance totale de reproductibilité sR2 qu'on va calculer sera la somme de deux termes :
On admet que :
sR2 = sr2 + sL2
Le principe de calcul repose sur l'écriture de l'égalité suivante qui décompose la somme des
carrés des écarts à la moyenne générale en une somme de deux carrés d'écarts.
∑ ∑( ) ∑ ∑( ∑( )
p n
2
p n p
yij − y =
)2
yij − yi + n ⋅ yi − y
2
i =1 j =1
i =1 j =1 i =1
38 Version 1.1
On définit les trois termes par :
Remarque : D'après l'égalité précédente entre les sommes, le calcul de SCEr , généralement le
plus long avec un tableur, s'obtient à partir des valeurs de SCEt et SCEL.
La variance interlaboratoire sL2 et la variance de répétabilité sr2 sont obtenues en divisant les
sommes des carrés des écarts par les nombres de degrés de liberté convenables.
A-4/ INTERPRÉTATION
Le choix de cette valeur comme incertitude est utilisable pour tout laboratoire ayant
participé aux essais interlaboratoires. Si un laboratoire n’a pas participé à des essais
interlaboratoires, il peut utiliser les résultats publiés de ces essais interlaboratoires s’il parvient à
justifier qu’il emploie la même méthode d'essai.
39 Version 1.1
Néanmoins cette étude peut être soumise à deux remarques :
L'incertitude du résultat d'essai doit refléter les conditions d'essai réelles dans le laboratoire où
l'essai a été effectué.
Une dernière remarque concerne l'incertitude de justesse : une étude interlaboratoire ne prend
pas en compte l'incertitude due à la justesse, c'est-à-dire un biais par rapport à une valeur vraie.
En effet, en analyse chimique, l'objectif est lors de la mise au point de la méthode, de vérifier
qu'il n'y a pas d'erreurs systématiques significatives ou de les éliminer.
40 Version 1.1
A-5/ EXEMPLE
L'étude réalisée sur le fichier Excel joint permet d'obtenir U, l'incertitude élargie.
U = 0,13 (k=2)
La détermination de l'incertitude d'une méthode d'analyse par les essais interlaboratoires est
parfaitement simulable dans une classe.
Quand la méthode d'analyse est choisie (dosage spectrophotométrie par exemple), Il suffit de
prévoir un matériau de référence (une solution "fabriquée" par le laboratoire du lycée).
On peut signaler que l'élimination des laboratoires aberrants est un moyen de faire ressentir à
chaque étudiant l'importance de la qualité de la manipulation.
Ces essais sont souvent liés à des exigences réglementaires. Le processus d'organisation est
semblable à celui utilisé pour la détermination de l'incertitude.
41 Version 1.1
L’objectif d’un essai d’aptitude est de fournir une évaluation personnalisée aux participants sous
la forme d’un score qui traduira leur performance.
Les laboratoires doivent, dans un délai fixé par l’organisateur, effectuer une ou plusieurs
déterminations avec la méthode évaluée et dans les conditions habituelles de travail. Il semble
qu'actuellement on s'oriente plus vers un essai unique : c'est plutôt logique si on cherche à
évaluer le laboratoire en conditions réelles de travail.
Les résultats sont ensuite collectés par l'organisateur puis traités statistiquement.
Le critère du "Z-score" permet d'évaluer la qualité des résultats obtenus par chaque laboratoire
: il sert donc de comparaison. Ce critère est reconnu internationalement pour les essais
interlaboratoires.
xi − x
Zi =
∑ (x − x )
p
1 2
⋅ i
p −1
i =1
où x i est la moyenne pour le laboratoire i. n est ici le nombre de mesures commun aux p
laboratoires. x correspond à la moyenne des moyennes x i obtenues par chaque laboratoire.
Le Z-score exprime finalement le nombre d’écarts-types pour lequel le résultat d'un laboratoire
s’écarte au-dessus ou en-dessous de la moyenne de la population.
Les critères d'interprétation admis pour le Z-score d'un laboratoire sont les suivants :
Le calcul des Z-score réalisé sur le fichier Excel joint permet de montrer que le
laboratoire 1 doit surveiller attentivement sa méthode d'analyse. Les autres laboratoires ont
fourni des résultats satisfaisants.
3,00
2,50
2,00
Z-score
1,50
1,00
0,50
0,00
0 2 4 6 8 10 12 14 16
N° laboratoire
43 Version 1.1
B-4/ APPLICATION EN CLASSE
Il est donc possible d'imaginer la séance suivante où chaque étudiant est représentatif d'un
laboratoire :
- réalisation par chaque étudiant d'un unique mesurage pour chaque constituant analysé,
- détermination des Z-scores est alors réalisée par chaque étudiant qui dispose alors de
l'ensemble des résultats de la classe,
- évaluation de la conformité de chaque laboratoire (qualité de manipulation de chaque
étudiant) pour chaque analyse au moyen du Z-score.
Il est notamment possible un dosage des constituants d'une eau minérale. Le prélèvement
fourni est une eau minérale quelconque. Chaque étudiant simule alors un laboratoire des eaux.
44 Version 1.1
10- CAPABILITÉ DE MESURE
Voir document du LNE.
Toute mesure est néanmoins entachée d'une incertitude : il faut rechercher à diminuer au
maximum cette incertitude pour pouvoir affirmer que la dispersion vue sur une production est
causée par le procédé et non pas par la méthode de mesurage elle-même.
La seule dispersion accessible au technicien est en effet la dispersion vue : elle apparaît
comme la somme de la dispersion vraie due au procédé et de la dispersion due au mesurage.
Idéalement il faudrait que la dispersion due au mesurage soit nulle.
La figure suivante montre que les moyens de mesurage peuvent influer fortement car ils
peuvent amplifier fortement une dispersion due au procédé.
45 Version 1.1
Figure extraite de : "Appliquer la maîtrise statistique des procédés, M. PILLET, Éditions
d'Organisation, 2001"
Le danger d'une dispersion de mesure trop importante (incertitude trop grande) est de conduire
à intervenir sur le réglage du procédé alors que c'est parfaitement inutile et de générer ainsi de
la non-qualité.
C/ CAPABILITÉ DE MESURE
Dans ce qui suit, on suppose que la méthode d'analyse a franchi l'étape de validation et qu'elle
est sous contrôle.
On doit donc s'assurer par un critère objectif de l'aptitude des moyens de mesurage par rapport
aux tolérances (spécifications) du procédé. On définit alors la capabilité de mesure Cmc :
IT
Cmc =
6 ⋅ σ ianalyse
Les incertitudes de mesure calculées en métrologie permettent de calculer σianalyse. Cette valeur
sera égale à uC (l'incertitude composée de la méthode GUM) ou à sR (l'écart-type de
reproductibilité de l'étude interlaboratoires)
Il faut rechercher une valeur élevée de Cmc pour que par rapport à l'intervalle de tolérance
(donné par un cahier des charges) la dispersion due à la mesure soit la plus faible possible.
On considère souvent qu'une valeur de Cmc supérieure à 4 convient dans tous les cas.
Si le Cmc n'est pas assez élevé il faut s'efforcer de diminuer l'incertitude de mesure. La
budgétisation des incertitudes est un outil intéressant pour mettre en évidence la source
d'incertitude la plus grande et pouvoir ainsi y remédier.
46 Version 1.1
11- CARTES DE CONTRÔLE
La carte de contrôle permet de contrôler la stabilité d'une méthode d'analyse dans le temps.
Elle constitue un élément essentiel d’une démarche préventive dans la gestion de la qualité.
La carte est également un outil d'appréciation pour un auditeur dans le cadre d'une
démarche d'accréditation. Elle apporte la preuve que les mesurages effectués pendant une
longue période ont permis d'obtenir des mesures "garanties" correctes.
Une valeur cible est indiquée sur la carte, elle correspond à la ligne centrale :
- dans le cas d'un matériau de référence certifié ou d'un étalon (masse étalon par
exemple), on peut utiliser l'indication de sa valeur fournie à l'achat dans le certificat ;
- dans le cas d'un matériau de référence interne, on effectue un grand nombre de
répétitions n (n > 30 pour justifier l'utilisation de la normalité de la distribution) et la
valeur cible correspond à la moyenne des n valeurs.
47 Version 1.1
B-3/ Principe d'utilisation et valeurs limites
Dans ce cas, on dit que la méthode d'analyse est sous contrôle statistique.
Si des valeurs apparaissent en dehors de ces limites, la probabilité d'apparition étant inférieure
à 0,3 %, elles apparaissent alors comme des valeurs anormales : la méthode d'analyse est
alors dite hors contrôle.
Les valeurs limites sont déterminées à partir des n essais avec les matériaux de référence ou
les étalons :
Il est bien évident que des points en dehors des limites de contrôle sont le signe qu'une action
est à entreprendre ; dans ce cas il est habituel de repasser l'essai de contrôle à titre de
vérification après la correction réalisée.
D'autres règles sont néanmoins couramment utilisées pour examiner les anomalies des cartes ;
certaines "suites" de mesures sont en effet hautement improbables et ne peuvent s'expliquer
que par un dérèglement de la méthode d'analyse.
On peut citer :
- 7 mesures successives au-dessus ou en-dessous de la ligne centrale ;
Une carte de contrôle est faite surtout pour la détection d'anomalies avant que la méthode
d'analyse fournisse des valeurs en dehors des limites. Elle a un rôle préventif ; à ce titre, si des
valeurs de mesures anormales apparaissent, une action correctrice est absolument nécessaire.
48 Version 1.1
Figure extraite de : FEINBERG (M) Validation interne des méthodes d'analyse. Techniques de
l'Ingénieur - P224 - [Archives] Qualité et sécurité au laboratoire (2001)
Dans l'exemple ci-dessus, l'application des règles conduit à la détection de deux anomalies. La
11ème mesure est hors des limites ce qui doit conduire à une action correctrice qui peut être le
réétalonnage de l'appareil.
De même on notera que le système montre des anomalies entre les mesures 14 et 20 (7 points
consécutifs sous la valeur cible) ainsi qu'entre les mesures 27 et 34 (tendance croissante
continue).
D/ APPLICATION EN CLASSE
Dans un laboratoire d'analyse, aucun mesurage n'est entrepris avant d'avoir vérifié que la
méthode d'analyse est sous contrôle. L'utilisation des cartes de contrôle est fondamentale à ce
titre : c'est l'un des exemples d'utilisation des matériaux de référence.
Il faut que, par exemple, les balances, les spectromètres UV-visible, les CPG et CLHP fassent
l'objet d'un suivi par carte de contrôle. Quand un étudiant utilise en premier un appareil, il doit
réaliser un mesurage (masse étalon pour une balance, matériau de référence sinon) et placer la
valeur obtenue sur la carte de contrôle. Il vérifie alors que l'appareil est toujours sous contrôle
en examinant les règles d'exploitation.
Si l'appareil n'est plus sous contrôle, il appartient alors à l'étudiant d'en rechercher la cause.
On remarquera que, dans ce qui est proposé, il s'agit plus d'une vérification d'un appareil plutôt
que d'une méthode d’analyse. En effet, dans un cadre scolaire, les analyses ne sont pas
répétitives et donc il sera difficile de concevoir une carte de contrôle par méthode. La mise sous
contrôle d'un appareil est néanmoins suffisamment riche d'informations.
49 Version 1.1
13- EXEMPLES D’ACTIVITÉS
Objectifs :
Si l’on fixe le volume de la solution à 100 mL, il faut interroger les étudiants sur la méthode de
prélèvement de la solution mère (7 mL).
50 Version 1.1
1. Diagramme des 5M (pour le cas de la dilution avec les pipettes de 2 et 5 mL)
Acide
chlorhydrique Opérateur
(solution mère)
Pureté
Matière Main-d’œuvre
Moyens de mesure :
Pour la burette graduée il y a deux erreurs de lecture (début et fin de la chute de burette).
Pour ces 2 verreries graduées il n’y a pas d’erreur de répétabilité.
51 Version 1.1
Milieu : la température est un facteur d’influence. Cette source d’erreur est déjà prise en
compte dans la partie précédente.
Matière : il s’agit de prendre en compte la pureté du produit. Le fabriquant nous indique que la
pureté du produit est comprise entre 99,9 % et 100 % (soit une demi-étendue de 0,1%).
Main-d’œuvre : il faut prendre en compte l’effet de l’opérateur dans certains cas. Pour la
dilution nous négligerons cet effet.
Afin d’évaluer l’incertitude sur la concentration, il est nécessaire d’estimer les demi-étendues et
lois de probabilité associées pour le calcul d’incertitude composée. En aucun il ne sera
demandé aux étudiants de proposer les lois de distribution et de calculer les incertitudes
composées.
Pour la tolérance du fabriquant, la loi de distribution est considérée comme triangulaire parce
que l’on suppose que la valeur nominale est la plus probable que les « bords » de la fonction de
distribution. Dans le pire des cas on peut prendre une loi rectangulaire si la verrerie est usagée
(cas le moins favorable).
L’écart-type de répétabilité n’a pas été estimé par la méthode gravimétrique (voir Qualification
de l'appareillage analytique dans les ressources documentaires). Une valeur raisonnable de la
demi-étendue de répétabilité est la moitié de la tolérance.
52 Version 1.1
L’incertitude composée est calculée à l’aide du théorème des variances ou à l’aide de la
méthode Monte-Carlo (deux méthodes du GUM). Dans ce dernier cas le calcul se fait
obligatoirement à l’aide d’un logiciel.
Remarque : le nombre de sources d’erreur est élevé et peut rendre la tâche compliquée. Les
étudiants doivent être sensibilisés à la nature des différentes erreurs affectant la mesure de
volume. Mais après le diagramme des 5M exposé plus haut, le professeur peut calculer les
incertitudes-types des volumes pour chaque type de verrerie pour simplifier l’activité.
Vpipette
B normale 7 mL 0,041 mL
(graduation 0,1 mL)
rectangulair
Pureté solution mère B 100% 0,1%
e
On fait l’hypothèse que la composition des incertitudes conduit à une loi de distribution normale
pour les volumes. Cette hypothèse est confirmée par la méthode Monte Carlo.
L’incertitude élargie de la concentration est : U(C) = 0,0017 mol.L-1 (incertitude relative : 1,2%).
53 Version 1.1
L’histogramme montre que c’est le volume prélevé qui impacte fortement l’incertitude sur la
concentration.
Cet histogramme est un outil d’optimisation qui permet, par la comparaison des variances
relatives, de choisir les paramètres à modifier afin de minimiser l’incertitude globale.
lecture 0,025 mL
Volume Lecture 2 rectangulaire 0,025 mL
burette température B 7 mL 0,01 mL
graduée Tolérance
triangulaire 0,03 mL
fabriquant
Le calcul de l’incertitude-type composée donne uc(Vbur) = 0,027 mL. L’incertitude-type étant plus
faible pour la burette on s’attend à un meilleur résultat pour l’incertitude sur la concentration.
Même si l’incertitude de la concentration est plus faible : U(C) = 0,0011 mol.L-1 (incertitude
relative : 0,8%), le volume prélevé impacte toujours fortement l’incertitude sur la concentration.
54 Version 1.1
c) Cas n°3: prélèvement à l’aide d’une pipette jaugée de 2 mL et d’une pipette jaugée
de 5 mL.
Vpipette1
B normale 2 mL 0,010 mL
(classe A)
Vpipette2
B normale 5 mL 0,016 mL
(classe A)
rectangulai
Pureté solution mère B 100% 0,1%
re
L’histogramme montre que l’on obtient un « meilleur équilibre » des sources d’erreur.
C’est la méthode qui donne une incertitude sur la concentration la plus faible. Le calcul
d’incertitude conduit à l’expression de la concentration suivante : CHCl = 0,1400 ± 0,0005 mol.L-1
(incertitude relative de 0,35%).
55 Version 1.1
13.2- VÉRIFICATION DES MICROPIPETTES
DANS UN LABORATOIRE PHARMACEUTIQUE
Objectif
Réduire le cout engendré par la qualification des micropipettes dans le laboratoire industriel
SANOFI.
Contexte
La norme NF EN ISO 8655-2 (“Appareil volumétrique à piston”) fixe les valeurs d’erreurs
maximales tolérées (EMT). Par exemple pour un volume compris entre 50 et 100 µL, la norme
fixe une EMT de 0,8 µL.
Une procédure de qualification est mise en œuvre pour vérifier la conformité des micropipettes.
On parle de vérification dès lors que les essais conduisent à la déclaration de conformité ou
non-conformité de la pipette.
Lorsque la micropipette est déclarée conforme, c’est l’EMT de la micropipette qui est prise en
compte dans l’estimation de l’incertitude de volume de la micropipette. La norme est assez
restrictive et conduit souvent à la non-conformité de pipettes.
L’application rigoureuse de la norme entraine des coûts importants de mise en conformité des
pipettes :
Les solutions
Il faut adapter les fréquences d’étalonnage et les EMT pour chaque application.
Sanofi utilise 1700 micropipettes pour 700 techniques différentes recensées.
Une pipette peut être utilisée pour la réalisation de dilutions dans le cadre d’un dosage par
étalonnage ou simplement pour réaliser un dépôt.
Pour cela il est nécessaire d’analyser l’impact de la micropipette sur le procédé d’analyse. En
d’autre terme, il s’agit d’évaluer le poids relatif de la source d’erreur (de volume) de la
micropipette sur l’incertitude globale de la grandeur que l’on cherche à mesurer (une
concentration par exemple).
Webographie : http://www.mesures.com/pdf/old/803_Pipettes_Sanofi.pdf
56 Version 1.1
Exemple d’une méthode d’analyse
57 Version 1.1
1. Identification des phases
Il s’agit d’analyser la méthode d’analyse dans sa globalité. Pour chaque phase on identifie les
différentes sources d’erreur.
Solution
Opérateur Etalonnage, régression
mère
linéaire
Pureté
Deux pipettes sont utilisées dans ce processus. L’objectif de l’étude est de déterminer l’impact
d’une des pipettes sur le processus global. Lors d’un étalonnage ou d’une vérification c’est
l’EMT qui est contrôlée (erreur de justesse).
58 Version 1.1
3. Modélisation
L’EMT proposée peut ainsi être inférieure (donc plus restrictive) à celle proposée par la norme
ou au contraire être supérieure (pour la plupart des méthodes existantes).
Les résultats
Sur les 700 techniques recensées, l’impact de la micropipette sur le processus d’analyse était
pratiquement nul pour plus de 90% des techniques. Autrement dit une simple vérification de
temps en temps suffit.
Dans ce cas il est nécessaire d’adapter la fréquence d’étalonnage des micropipettes en fonction
du poids relatif des sources d’erreur (plus un équipement influe sur le résultat de mesure, plus il
est utile de le vérifier).
59 Version 1.1
12.3- CALORIMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE À BALAYAGE (DSC) : UN
EXEMPLE DANS LE DOMAINE DES POLYMÈRES.
Les analyses par DSC permettent d’obtenir les grandeurs thermodynamiques caractéristiques
de la nature d’un matériau et de son « histoire » thermique et mécanique. L’analyse par DSC
permet par exemple de différencier un matériau dans état semi-cristallin obtenu par des
transformations mécaniques ou par des transformations thermiques.
On s’intéresse ici au PET (Polyéthylène Téréphtalate) qui est un polymère très utilisé dans la
fabrication des matériaux plastiques (films, bouteilles…).
Objectifs visés
Sitographie :
http://csidoc.insa-lyon.fr/these/2009/vu/07_chapitre_2.pdf
http://www.lycee-pothier.com/LYCEE/psi/file/physique/poly/chimie/orga_polymere.pdf
https://hal.inria.fr/file/index/docid/46457/filename/tel-00005271.pdf
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00292038/document
http://www.industrie.com/chimie/procede-laser-pour-le-recyclage-de-films-
multicouches,48568
http://theses.insa-lyon.fr/publication/1999ISAL0053/these.pdf
Le PET est un polymère généralement semi cristallin, c'est-à-dire qu’il possède deux phases :
l’une amorphe et l’autre cristalline.
Sous certaines conditions sa structure peut être complètement amorphe, c'est-à-dire qu’il
n’existe pas de cohésion entre les chaines moléculaires, ou partiellement cristalline. Dans la
phase cristalline il existe une forte cohésion entre les chaines moléculaires.
60 Version 1.1
L’arrangement des chaines moléculaires peut être modifié par apport d’énergie soit d’origine
thermique soit d’origine mécanique. Dans les deux cas, la phase cristalline prend plus
d’importance mais les caractéristiques thermodynamiques et mécaniques sont différentes.
L’apport d’énergie mécanique (étirage d’un matériau plastique par exemple) a des avantages : il
permet d’augmenter la résistance mécanique, de conserver la translucidité du matériau
contrairement à la cristallisation d’origine thermique. Il faut que la température soit supérieure à
la température de transition vitreuse pour minimiser l’apport d’énergie mécanique.
Dans les procédés de fabrication des matériaux plastiques, le polymère est mécaniquement
sollicité à des températures supérieures à la température de transition vitreuse. La méthode de
détermination de cette température par analyse DSC est présentée dans ce document.
I. Principe de la DSC
Le dispositif est constitué de deux fours identiques. Le premier contient une capsule vide et le
second une capsule contenant l’échantillon à analyser.
Chaque four est équipé d’un capteur à résistance de platine et d’une résistance chauffante. Une
régulation permet de maintenir des isothermes identiques dans les deux fours en ajustant la
puissance électrique fournie par chaque résistance chauffante.
Il s’agit d’un système à balayage car le système réalise plusieurs isothermes successives de
quelques minutes. Le signal obtenu correspond à la différence de puissance fournie dans les
deux fours en fonction de la température. La montée en température est contrôlée. Il faut définir
la vitesse de chauffage en °.min-1, c'est-à-dire l’augmentation de température par minute.
61 Version 1.1
Le différentiel de puissance correspond aux différents évènements thermiques subis par
l’échantillon (fusion, transition vitreuse, cristallisation…).
Le logiciel dédié au traitement des mesures effectuées fournit un thermogramme qui est une
courbe représentative de la puissance différentielle par gramme d’échantillon en fonction de la
température.
Le Document 1 est un exemple de thermogramme obtenu par l’analyse DSC d’un échantillon
d’indium. Ce matériau est un corps pur qui permet d’étalonner l’appareil : la température de
fusion et l’enthalpie de fusion sont bien définies.
La puissance différentielle mesurée est positive, la variation d’enthalpie est donc également
positive. Il s’agit bien d’une transformation endothermique.
L’intégration de la courbe
Puissance / W.g-1
T/ °C
150 160 170
L’intersection entre la tangente à la courbe et
l’axe horizontal permet d’obtenir la valeur de la
température de fusion de l’indium : Tf = 156,61 °C
62 Version 1.1
Le Document 2 est un exemple de thermogramme obtenu par l’analyse DSC d’un échantillon
de PET.
On observe la fusion du PET aux alentours de 250 °C. L’enthalpie de fusion est bien positive et
la transformation est endothermique.
63 Version 1.1
Un traitement informatique permet d’obtenir la température de fusion du matériau plastique qui
est défini par le pic de fusion (voir Document 1).
L’analyse complète des sources d’erreurs à l’aide du diagramme des 5 M (Document 3) donne
le résultat suivant :
Moyens Milieu
Mesure de
puissance
Conditions de
préparation
PT100 Échantillonnage
échantillon
automatique
(bras)
Température et
enthalpie de
Masse fusion
L’échantillonnage automatique est réalisé à l’aide d’un bras articulé qui permet de positionner la
capsule contenant l’échantillon dans le four. La position de la capsule dans le four n’est jamais
tout à fait la même et peut entrainer une variabilité de l’énergie absorbée ou restituée par
l’échantillon (légère inhomogénéité de transfert thermique du four).
La masse est également un paramètre important puisque c’est la puissance différentielle pour
un gramme d’échantillon qui est représentée.
Il est clair que les instruments ne sont pas les seules sources d’erreur. La suite de l’étude va
permettre d’établir leur impact sur les mesures de température et d’enthalpie de fusion.
64 Version 1.1
Trois techniciens réalisent chacun quinze essais. Ces tests permettront d’évaluer l’influence du
rôle de l’opérateur sur les incertitudes de mesures de température et d’enthalpie.
Trois techniciens réalisent chacun 15 essais. Ces tests permettront d’évaluer l’influence du rôle
de l’opérateur sur les incertitudes de mesures de température et d’enthalpie.
Les écart-types de répétabilité et reproductibilité sont évalués par la méthode intra-laboratoire.
1
=
1 1
= ̅ − ̿ + 1− !
−1
On note :
Le premier essai consiste, dans un premier temps, à mesurer la température de fusion d’un
échantillon de PET initialement amorphe. Par chauffage, le polymère devient semi-cristallin et
l’on détermine la température de fusion de cette phase.
65 Version 1.1
Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau ci-dessous :
Température / °C
opérateur 1 opérateur 2 opérateur 3
255,16 254,62 256,84
255,06 257,44 258,32
254,73 254,57 254,57
254,71 254,61 254,09
254,94 258,02 255,70
254,42 254,63 254,13
254,43 254,56 254,04
254,79 254,41 256,63
254,96 257,67 254,13
254,43 256,32 258,42
253,62 254,64 254,06
253,96 254,91 254,46
254,49 254,69 254,08
254,41 257,17 254,08
258,53 254,60 253,93
écart-type série 1,10 1,37 1,61
moyenne série 254,84 255,52 255,17
moyenne 255,18
écart-type de répétabilité 1,37
écart-type de reproductibilité 1,37
66 Version 1.1
L’essai est réalisé de la même manière pour l’échantillon semi-cristallin :
Température / °C
opérateur 1 opérateur 2 opérateur 3
260,35 258.13 258.57
256,84 260.00 258.11
257,93 257.13 257.23
257,38 257.63 258.29
259,04 261.23 258.35
258,34 258.32 257.04
255,84 257.63 257.79
259,37 258.02 257.72
258,19 260.51 257.90
260,22 258.43 258.51
256,40 258.31 258.53
257,75 257.80 257.20
256,68 257.55 258.45
256,68 260.11 258.52
256,53 258.04 261.28
écart-type série 1,41 1,24 0,99
moyenne série 257,84 258,59 258,23
moyenne 258,22
écart-type de répétabilité 1,23
écart-type de reproductibilité 1,25
Remarques
1) La méthode intra laboratoire se justifie car l’écart-type de reproductibilité (environ 1,4 °C)
est très grand devant l’incertitude-type du capteur de température (0,06 °C).
Le meilleur estimateur de la température de fusion est la valeur moyenne des 15 essais réalisés
par un opérateur. Une mesure unique n’est pas suffisante pour caractériser un matériau : en
effet certaines mesures de la série 1 sont proches de celles de la série 2.
67 Version 1.1
Dans ce cas l’estimation de l’incertitude de la température moyenne de fusion est :
&(95%, − 1) ×
"#$% =
√
Les résultats des mesures de température de fusion pour les deux échantillons sont regroupés
dans le tableau ci-dessous :
PET amorphe PET semi-cristallin
Tfusion / °C 254,84 257,84
U(Tfusion) / °C 0,76 0,69
On détermine l’enthalpie de fusion pour ces deux matériaux en intégrant le pic de fusion.
Les incertitudes élargies sont obtenues de la même manière.
Les résultats sont regroupés ci-dessous :
PET amorphe PET semi-cristallin
-1
∆Hfusion / J.g 43,17 45,26
U(∆Hfusion) / J.g-1 0,81 0,73
L’analyse DSC permet bien de distinguer les deux matériaux. Les deux intervalles de confiance
de mesure de température sont suffisamment décalés. L’écart de température est donc lié à la
nature des polymères. Le PET semi-cristallin a une température de fusion plus élevée que le
PET amorphe. De la même manière l’enthalpie de fusion est plus élevée pour le PET semi-
cristallin.
B. La température de transition vitreuse (Tg)
Pour obtenir une telle courbe on divise la puissance différentielle par la "vitesse de chauffage"
exprimée en °C.s-1.
Pour un polymère semi-cristallin on obtient la courbe suivante pour les températures proches de
la transition vitreuse (vitesse de chauffage 10°C.min-1).
68 Version 1.1
Document 4 : Courbe représentative de ∆Cp pour le PET semi-cristallin
Source : http://theses.insa-lyon.fr/publication/1999ISAL0053/these.pdf
Source : thèse
Pour les deux matériaux, on peut observer un saut de valeur de la capacité thermique mais
moins marquée pour le PET semi-cristallin.
69 Version 1.1
Pour déterminer la température de transition vitreuse il faut tracer les tangentes à la courbe.
Grâce au logiciel, la droite médiane aux deux tangentes est tracée et la température de
transition vitreuse est déterminée par l’intersection de la courbe avec la droite médiane.
Lorsque le taux de cristallinité du PET devient trop grand, le saut de valeur de la capacité
thermique n’est plus visible et la température de transition vitreuse est impossible à déterminer.
70 Version 1.1
14- BIBLIOGRAPHIE
Les ressources bibliographiques citées ne sont pas exhaustives.
DESENFANT (M), PRIEL (M) et RIVIER (C) Évaluation des incertitudes des
résultats d'analyse. Techniques de l'Ingénieur- P105 - Analyse et caractérisation
(2005).
FEINBERG (M) et LAMARQUE (G) Validation externe des méthodes d'analyse.
Techniques de l'Ingénieur - P226 - Qualité et sécurité au laboratoire (2004).
FEINBERG (M) Validation des méthodes d’analyse quantitatives au moyen du
profil d’exactitude. Techniques de l'Ingénieur - P224 - Qualité et sécurité au
laboratoire (2012).
FEINBERG (M) Validation interne des méthodes d'analyse. Techniques de
l'Ingénieur - P224 - [Archives] Qualité et sécurité au laboratoire (2001).
AMAROUCHE (S) Caractérisation d'une méthode de mesure : étape clé dans le
processus de validation. Techniques de l'Ingénieur- SL1040 -: Qualité et sécurité
au laboratoire (2010).
FABRE (H), BLANCHIN (M.D.) et PERRIN (C) Qualification de l'appareillage
analytique. Techniques de l'Ingénieur - SL290 - Qualité et sécurité au laboratoire
(2008).
QUEVAUVILLER (P.), DONARD (O) et THOMAS (O) Traçabilité des analyses
chimiques environnementales. Techniques de l'Ingénieur- P3810 -Qualité et
sécurité au laboratoire (2004).
ROY (S), GHESTEM (J.P), QUEVAUVILLER (P.) Qualité et assurance qualité
en chimie analytique appliquée à l'environnement Techniques de l'Ingénieur -
SL80 - Qualité et sécurité au laboratoire (2004).
P. QUEVAUVILLER (P), MAIER (E) Matériaux de référence non nucléaires
Techniques de l'Ingénieur - P 240 - Techniques d’analyse (2001).
RIVIER (C) Traçabilité métrologique des analyses chimiques Techniques de
l'Ingénieur - SL1030 - Qualité et sécurité au laboratoire (2007).
REPOSEUR (P) Utilisation des matériaux de référence -Techniques de
l'Ingénieur - SL1640 - Qualité et sécurité au laboratoire (2014).
Norme NF V 03-110 (décembre 1998) : analyse des produits agricoles et
alimentaires : procédure de validation intralaboratoire d'une méthode alternative
71 Version 1.1
par rapport à une méthode de référence
Il existe une version plus récente de cette norme.
Validation de méthode détaillée
Guide EURACHEM "Quantifier l'incertitude dans les mesures analytiques",
document pdf téléchargeable sur le site du LNE
http://www.lne.fr/fr/services_ligne/popup-guides-documents/popup-guide-
eurachem2.shtml
méthode GUM en analyse chimique (utilisation pour certaines incertitudes de
résultats interlaboratoires), sources d'incertitude en chimie
http://www.nordtest.info/index.php/technical-reports/item/contole-interne-de-la-
qualite-manuel-pour-les-laboratoires-d-analyses-chimiques-trollboken-troll-book-
nt-tr-569-frenchfrancais.html
http://www.nordtest.info/index.php/component/content/article/27-technical-
72 Version 1.1
reports/environment/33-calculation-of-measurement-uncertainty.html
Essais interlaboratoires
http://pedagogie.ac-limoges.fr/physique-chimie/IMG/ppt/Metrologie-fidelite.ppt
73 Version 1.1