Il existait le décret n°83-721 du 2 août 1983, relatif à l’éclairage des locaux de
travail et codifié aux articles R.323-7 et suivants du Code du Travail. Par la
suite la circulaire technique du 11 avril 1984, plus précise en la matière,
relative aux commentaires techniques du décret qui fait mention du travail sur
écran stipule :
• les conditions de luminance à respecter afin d’éviter une gêne dans le champ
visuel de l’opérateur,
• les niveaux d’éclairement souhaitables (300 lux d’ambiance générale, par
exemple),
• les principes de bonne orientation des écrans par rapport aux prises de jour,
• le réglage de la pénétration de la lumière par des stores aux fenêtres et un
éclairage localisé.
Obligations de l’employeur
Désormais, l’employeur ou le chef d’établissement est tenu à certaines obligations
en matière d’analyse et d’organisation du travail.
#Il doit assurer l’information et la formation des travailleurs sur les questions
liées à la santé et à la sécurité à ces postes de travail, en particulier avant la
première affectation et lorsque l’organisation du poste est modifiée de manière
substantielle.
#Il doit accorder aux utilisateurs des pauses ou des changements d’activité (des
alternances de tâches toutes les deux heures), afin de réduire la charge de travail
sur écran.
#Un examen préalable et approprié des yeux et de la vue, par le médecin du travail,
doit être pratiqué sur tout personnel affecté à des travaux sur écran de
visualisation.
L’application de ce décret a été effective à compter du 1er janvier 1993. Les
matériels en service avant cette date devaient être mis en conformité avec les
dispositions concernant les équipements pour le 1er janvier 1997.
Rôle de médecin du travail
La prévention des troubles de la santé provoqués par les conditions de travail pour
les personnes travaillant sur écran est fixée :
• d’une part, par l’arrêté du 11 juillet 1977 qui intègre les travaux d’opérateurs
sur écran dans la liste des travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale,
• d’autre part, la circulaire d’application n°10 du 29 avril 1980 qui précise les
principes généraux de cette surveillance médicale spéciale, c’est à dire : l’étude
de poste, l’examen d’aptitude des individus travaillant sur écran.
Eclairement des locaux :
Le Code du Travail dans son article R232-7 indique que l’éclairage doit être conçu
et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la
vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue.
Les locaux doivent autant que possible disposer d’une lumière naturelle suffisante.
La norme NF X 35-103 prescrit un niveau d’éclairement de 500 lux pour les bureaux
et locaux administratifs. Quant aux ergonomes, ils jugent qu’une valeur de 500 lux
est trop élevé et ils préconisent une valeur moyenne de 400 lux.
De plus, il faut proscrire tous les revêtements brillants générateurs de réflexions
spéculaires (type miroir) gênantes, sources d’éblouissements et de reflets.
LA VISION
Le travail sur écran sollicite fortement l’œil
Le regard se déplace plus ou moins rapidement, et se porte sur les documents, le
clavier et l'écran. Ce travail met en jeu les mécanismes physiologiques
d'accommodation, d'adaptation et de convergence, de façon dynamique et statique.
• L'accommodation permet à l'œil de mettre au point pour voir net de prés, grâce au
cristallin et à des petits muscles ciliaires.
• L'adaptation assure l'ajustement selon les conditions de lumière par variation du
diamètre de la pupille.
• La convergence permet la fusion des deux images rétiniennes grâce à la
contraction de muscles situés autour de l’œil.
PREVENTION DE LA FATIGUE VISUELLE
De façon générale, des pauses courtes (dix minutes toutes les deux heures voir cinq
minutes toutes les soixante minutes) diminuent considérablement la fatigue liée au
travail sur écran. Lorsqu’elles sont courtes et fréquentes, elles sont nettement
plus efficaces que des pauses longues et rares, surtout si elles sont prises avant
l'installation de la fatigue.
Pour palier au dessèchement de la muqueuse de l’œil dû au fait que l’on cligne
moins des yeux et que la sécrétion lacrymale diminue lorsque l’on travaille sur
écran, nous vous conseillons d’appliquer toutes les deux heures des larmes
artificielles que vous pouvez vous procurer en pharmacie sans ordonnance.
A partir de 40 ans, des troubles de la vision de près (la presbytie) peuvent
apparaître avec le vieillissement physiologique du cristallin, sans qu'il y ait de
relation de cause à effet avec le travail sur écran. Si vous êtes presbyte, il vous
faudra probablement des verres correcteurs, ces lunettes sont prévues
pour lire à 40 cm. Votre écran est entre 50 et 70 cm, alors n’oubliez pas de
demander à votre oculiste de vous prescrire des lunettes adaptées au travail sur
écran.
Le travail sur écran risque de révéler des défauts visuels jusque là ignorés.
Ainsi, la presbytie (mal voir de près), la myopie (mal voir de loin),
l'astigmatisme (voir trouble), les troubles de la convergence pourront être
suspectés par les symptômes subjectifs puis confirmés ou dépistés lors de votre
visite médicale du travail.
Le matériel informatique :
L'écran
Il doit être de bonne qualité et de taille adaptée au travail à faire. La lumière
du jour ne doit jamais éclairer directement votre écran car elle diminue la netteté
des caractères et écrase le contraste de l'écran.
Si l’écran n’est pas traité d'origine contre les reflets, utilisez un filtre anti-
reflets et/ou faites le pivoter verticalement et horizontalement pour éliminer
certains reflets.
Le logiciel
Il doit être facile d'utilisation (temps d'apprentissage, aide en ligne, langue
compréhensible). Les logiciels qui font apparaître un fond d'écran clair lors de
leur utilisation, seront préférés à ceux où le fond d'écran est sombre, donc
choisissez autant que possible de lire des caractères foncés sur fond blanc, plutôt
que le contraire.
Les surfaces de travail
Elles doivent être mates, non réfléchissantes. En effet, les reflets dans votre
écran ne proviennent pas nécessairement de sources de lumière directe; ils peuvent
provenir de la réflexion de ces sources sur les surfaces brillantes qui vous
entourent: baies vitrées, bureau brillant, fauteuil.
Les surfaces de travail doivent être suffisamment grandes pour disposer le matériel
et les documents papier.
Vous devez éviter de poser l'écran sur l'unité centrale. Il sera placé à 50-70 cm
des yeux (cette distance est facile à vérifier : en étirant au maximum les bras, le
bout des doigts effleure l'écran) et penché légèrement en arrière, le haut de
l'écran étant au niveau des yeux de l'opérateur , ou mieux légèrement en dessous
(sauf pour les écrans de grande taille où ce dernier paramètre de hauteur n'est pas
prioritaire)

Pour travailler sur écran, vous avez besoin de 2 fois moins de lumière que pour
travailler sur papier. Dans la mesure du possible adaptez la lumière ambiante.
L'idéal est de disposer d'un bureau réglable. Le plan de travail doit être plat et
de dimensions suffisantes en largeur et en profondeur, soit 120 x 80 cm au minimum.
Par ailleurs, prévoyez suffisamment d'espace pour vos jambes et vos pieds
(respectivement 65 et 80 cm).
Le siège
Il est préférable que le dossier soit réglable en hauteur, d’avant en arrière, fixe
ou à contact permanent. Quant à l’assise, elle doit être réglable en hauteur et
pivotante. Afin d’assurer une assise stable, un piétement à cinq branches avec
roulettes est conseillé. Le revêtement est perméable à l’air et en tissu de
préférence.
La posture adaptée
Il n’existe pas de posture idéale. Toute posture, maintenue fixe longtemps, peut
être source d’inconfort.
4.2.2.1 Le dos
Idéalement, la posture optimale vise à garantir un angle tête-tronc légèrement
inférieur à 180° avec un main tient des épaules en position basse et ouverte donc
la position penché en avant est à éviter. Cette dernière est souvent liée à un plan
de travail trop bas ou à une mauvaise vue.

Surveillance médicale
Art. 6. - Un travailleur ne peut être affecté à des travaux sur écran de
visualisation que s'il a fait l'objet d'un examen préalable et approprié des yeux
et de la vue par le médecin du travail. Cet examen doit être renouvelé à
intervalles réguliers et lors des visites médicales périodiques.
L'employeur est tenu de faire examiner par le médecin du travail tout travailleur
se plaignant de troubles pouvant être dus au travail sur écran de visualisation.