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Amélioration de la Décantation par Tubes Inclines

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UNIVERSITE DE SHERBROOKE

Faculte des sciences appliquees

ETUDE DE L'AMELIORATION DE LA DECANTATION

D'UNE EAU EN PROVENANCE DES ECORCEURS D'UNE

USINE DE FATES ET PAPIER PAR L'UTILISATION DE TUBES INCLINES

Memoire de maitrise es sciences appliquees

specialite: genie chimique

Claude PIN-FERRIER

Sherbrooke, Quebec

Canada Avril 1974


SOMMAIRE

Les tubes inclines sont une application directe de

la theorie de la decantation a faible profondeur. L'analyse

theorique de ce principe laisse prevoir 1'apport d'am^liora

tions importantes dans la conception et Ie fonctionnement des

bassins de decantation. Cependant, 1'etude de 1'efficacite

des tubes inclines sur 1'eau des ecorceurs de 1'usine de pates

et papier KRUGER de Bromptonville, a montre clairement les

limites d'application de ce precede. Nous avons surtout cons-

tate la necessite d'utiliser les tubes inclines dans un bassin

de decantation classique, en raison du probleme pose par 1'e-

vacuation des boues produites. Nous verrons que, neanmoins,

ce principe est tres utile pour 1'amelioration de 1'efficacite

et de la capacite des bassins de decantation primaires.


11

REMERCIEMENTS

Je tiens a remercier Ie Docteur Maurice RUEL, qui

a dirige cette etude, pour ses conseils, ainsi que Monsieur

Yvan VALIQUETTE, assistant technique a 1'usine de pates et

papiers KRUGER de Bromptonville, pour sa collaboration

technique.

Nous remercions egalement la compagnie KRUGER qui

a permis 1'installation de 1'unite de decantation dans ses

locaux et 1'utilisation de son materiel de laboratoire.

Enfin nous remercions particulierement Monsieur

Martin ROUTHIER, chef de 1'atelier de mecanique de 1'Universite

pour ses excellents conseils techniques qui ont contribues a

la' bonne realisation du decanteur a tubes inclines, construit

par Monsieur Real BROUSSEAU.


ni

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE...................................................,i

REMERCIEMENTS..............................................ii

TABLE DES MATIERES......................................... iii

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX .............................Y11

1. INTRODUCTION .............................................1

2. RAPPELS SUR LA DECANTATION...............................2

2 .1 La decantati'on...................................... .2

2.2 Relation entre la nature des particules en suspen-

sion et la decantation....*......................... .3

2.2.1 Les particules grenues........................ .3

a) Surface du decanteur........................4

b) Efficacite de la decantation............... .5

c) Role de la profondeur du bassin.............6

2.2.2 Les particules floculeuses.................... .6

a) Decantation floculeuse......................7

b) Decantation en masse ....................... .9

2.2.3 Calcul d'un bassin de decantafion pour Ie

traitement d'une eau chargee de particules

floculeuses...................................11

a) Decantation floculeuse.....................12

b) Decantation en masse.......................12

2.3 Les probl^mes de decanteurs.........................16

2.3.1 Les types de decanteurs couramment utilises ... 16

2.3.2 Phenomenes perturbateurs dans Ie fonctionne-

ment d'un decanteur ...........................17


iv

2.3.3 Evacuation des boues..........................19

2.4 Evolution de la theorie de la decantation a faible

profondeur jusqu'au concept des tubes inclines......20

2.4.1 Decantation ideale dans un bassin ideal.......20

2.4.2 Principe des bassins a plateaux...............22

2.4.3 Problemes poses par 1'elimination des boues...23

2.4.4 Realisation des bassins a plusieurs etages....23

2.5 Les tubes inclines ..................................25

2.5.1 Introduction de la notion de paroi inclinee

dans 1'amelioration de 1'efficacite dQ la

decantation...................................25

2.5.2 Introduction des tubes et des plaques

inclinees.....................................26

2.5.3 Principe fondamental des tubes inclines.......26

2.5.4 Facteurs affectant 1'efficacite des tubes

inclines ......................................30

2.5.4.1 Epaisseur des tubes...................30

2.5.4.2 Inclinaison et rugosite des tubes.....32

2.5.4.3 Longueur des tubes....................33

2.5.4.4 Nombre de Reynolds ....................34

2.5.4.5 Concentration des solides en

suspension............................37

2.5.4.6 Autres facteurs affectant 1'efficacite

de la decantation.....................38

3. ETUDE PRATIQUE DES TUBES INCLINES .......................40


v

3.1 Application des tubes inclines a 1'amelioration de

la capacite des decanteurs classiques ...............41

3.1.1 Problemes poses par 1'utilisation des tubes

inclines....*.................................41

3.3.. 2 Conditions generates d'utilisation des tubes

inclines ......................................43

3.2 Rappels sur 1'etude menee par Canh (50).............44

3.3 Resultats obtenus par Canh et discussion de ses

conclusions .........................................45

3.4 But de la presente etude............................48

3.4.1 Parametres a traiter dans une etude

ulterieure.................................... .48

3.4.2 Parametres a etudier..........................49

3.4.3 Modification de 1'etude envisag^e initiale-

ment..........................................50

3.4.3.1 Parametres elimines de 1'etude........50

3.4.3.2 Modification des parametres etudies...51

3.5 Description de 1'appareillage modifie utilise.......52

3.6 Efficacite hydraulique du bassin utilise............60

3.7 Description de 1'eau utilisee et schema de branchage

de 1'installation...................................71

3.7.1 Description de 1'eau brute utilisee...........71

3.7.2 Schema de branchage et de fonctionnement de

1'installation................................72

3.7.2.1 Schema de,fonctionnement de

1'ecorceur............................72
vi

3.7.2.2 Schema de 1'implantation du decanteur

et de ses accessoires.................72

3.7.2.3 Alimentation et soutirage par pompes..74

3.8 Modifications finales de 1'installation.............76

3.9 Caracterisation de la decantabilite d' une

suspension..........................................81

4. RESULTATS OBTENUS ET INTERPRETATION.....................83

4.1 Resultats obtenus lors de 1'orbservation du

phenomene de flottation naturelle...................83

4.2 Resultats obtenus lors de 1'etude de la decantation

pure................................................92

5. SUGGESTIONS PRATIQUES CONCERNANT L'ETUDE DU TRAITEMENT

PHYSIQUE D'EAUX INDUSTRIELLES ........................ ..106

6. CONCLUSIONS ............................................108

APPENDICE A Classification des solides presents dans

1'eau.........................................111

APPENDICE B Essais de floculation sur 1'eau provenant

des ecorceurs................................. 114

BIBLIOGRAPHIE............................................. 132
vii

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Figure 1 : Representation de la decantation ideale dans

un bassin ideal..................................5

Figure 2 : Representation de la trajectoire generate des

particules floculeuses...........................7

Figure 3 : Representation du pourcentage de particules

decantees en fonction du temps de decantation et

de la hauteur par rapport a la surface libre du

decanteur....................................... .8

Figure 4 : Representation schematique des phenomenes

observes lors de la decantation en masse d'une

solution de particules floculeuses..............10

Figure 5 : Courbe de decantation d'une suspension..........13

Figure 6 : Decanteurs couramment utilises ..................14

Figure 6 : Decantation ideale ..............................21


(bis)
Figure 7 : Experience de decantation en eprouvette

inclinee........................................25

Figure 8 : Composante des vitesses dans un tube............27

Figure 9 : Distribution de 1'ecoulement dans un tube.......27

Figure 10: Trajectoire d'une particule dans un tube

incline.........................................28

Figure 11: Mecanisme d'elimination des boies dans les tubes

inclines ........................................28

Figure 12: Appareil de decantation a plaques inclin^es

Lamella Separator...............................30
-

vni

Figure 13: Representation schematique du phenomene de

reentralnement des particules decantees.........31

Figure 14: Courbe d'efficacite en fonction de 1'angle

d'inclinaison...................................33

Figure 15: Efficacite des tubes en fonction de la longueur.34

Figure 16: Schema de principe de 1'appareil de Canh........45

Figure 17: Vue generate du bassin de decantation utilise...54

Figure 18: Vue exterieure de profil du decanteur...........55

Figure 19: Vue en coupe de cote du decanteur. ..............58

Figure 20: Vue de dessus du decanteur......................59

Figure 21': Courbe de distribution de differents types de

bassins de decantation..........................62

Figure 22: Temps de retention de 1'eau dans Ie bassin......65

Figure 23: Temps de retention de 1'eau dans Ie bassin......66

Figure 24: Temps de retention de 1'eau en deux points

extremes de la zone de surverse.................67

Figure 25: Temps de retention de 1'eau en deux points

extremes de la zone de surverse.................68

Figure 26: Courbes typiques de dispersion comparees avec

les courbes obtenues experimentalement.......... 69

Figure 27: Comparaison de la section de notre bassin expe-

rimental avec celle d'un bassin circulaire......70

Figure 28: Schema de fonctionnement de 1'ecorceur..........73

Figure 29: Montage preliminaire du decanteur...............75

Figure 30: Montage du decanteur avec les pompes d'alimen-

tation et de soutirage..........................77
IX

Figure 31: Installation finale de decantation avec

recyclage.......................................78

Figure 32: Representation des concentrations en solides

33-34-35 en suspension a 1'entree et aux sorties du

.36-37 decanteur en fonction du temps..................85

Figure 38: Schema montrant la disposition de 1'ecumeur

dans la zone de decantation .....................92

Figure 39: Variation de la concentration en solides en

suspension en fonction du debit dans Ie bassin

sans plaques ....................................98

Figure 40: Courbes de .decantation de 1'eau utilisee lors

des experiences sans plaques ....................99

Figure 41: Variation de la concentration en solides en

suspension en fonction du debit dans Ie bassin

avec plaques ................................... 100

Figure 42: Courbes de decantation de 1'eau utilisee lors

des experiences de decantation avec plaques ....101

Figure 43: Variation de la concentration en solides en

suspension en fonction du debit dans Ie bassin

avec tubes ..................................... 102

Figure 44: Courbes de decantation de 1'eau utilisee lors

des experiences avec tubes .....................103

Figure 45: Variation de la concentration en solides en

suspension en fonction .de 1'ecartement entre

les plaques ....................................104


x

Figure 46: Representation des couches electroniques

entourant une particule........................ 115

Figure 47: Variation de 1'efficacite de trois polyelec-

trolytes Separan...............................128

Figure 48: Essai de coagulation avec un polyelectrolyte

Dow MG 300 ..................................... 129

Tableau 1 : Variation du regime d'ecoulement en fonction

du diametre du tube et de la vitesse du fluide.36

Tableau 2 : Diametre equivalent en fonction de la forme

des tubes ......................................37

Tableau '3 : Resultats obtenus lors des experiences de

decantation................................... 105

Tableau 4 : Essai de floculation avec des produits

mineraux......................................121

Tableau 5 : Essais de floculation avec des polyelectroly-

tes...........................................122

Tableau 6 : Essai de floculation avec du Fe SO^ plus un

polyelectrolyte...............................123

Tableau 7 : Essai de floculation avec du Fe Cl^ plus un

polyelectrolyte............................... 124

Tableau 8 ; Essai de flocula,tion avec du Na^Al^O^ plus un

polyelectrolyte............................... 125

Tableau 9 : Essai de floculation avec H^SO^, plus un

polyelectrolyte............................... 126

Tableau 10: Essai de floculation avec de la chaux plus

un polyelectrolyte............................127
H

1. INTRODUCTION

La decantation par gravite est 1'un des plus

anciens procedes de traitement physique de 1'eau. Cependant,

malgre revolution de la technologies ce precede n'a guere

subit d'ameliorations sensibles au cours des cinquante dernie-

res annees. Ce n'est que vers 1965 qu'est apparu la possibili-

te de mettre en application Ie principe de Hazen (23) sur la

decantation a faible profondeur. Ce principe repris par

Camp (11, 12) en 1956, a ete developpe par la Compagnie

Neptune MicroFloc (35 a 42) qui a introduit les tubes incli-

nes modulaires.

Le but de la presente etude, qui fait suite a celle

de Canh (50), etait de permettre une amelioration de I'effi-

cacite et de charge d'un bassin de decantation par 1'utilisa-

tion des tubes inclines. Les experiences ont et^ menees dans

1'usine de pates et papier KRUGER de Bromptonville, ou 1'eau

utilisee provenait directement des ecorceurs apres passage

sur tamis D.S.M.

L'instabilite des caracteristiques de 1'eau ne nous

a pas permis de mener une etude tres precise en raison des

modifications du mode operatoire des ecorceurs en cours d'e-

tude, mais nous a montre que Ie phenomene de compaction des

boues represente 1'un des facteurs les plus importants dans

Ie fonctionnement d'un decanteur, et par consequent est sus-

ceptible de limiter Ie domaine d'application des tubes inclines.


R
2. RAPPELS SUR LA DECANTATION

2.1 La decantation

Une eau chargee de matieres en suspension traverse

un bassin de decantation a debit continu ou discontinu. Dans

ce bassin on doit separer 1'eau des matieres en suspension et

ceci sous Ie seul effet des forces de gravite. L'eau clarifiee

egt recueillie en surverse (en d^bit continu) ou dans la tran-

che superieure du bassin (en debit discontinu). Les matieres

solides, elles, se deposent au fond du bassin sous forme de

boues ayant 95 a 98% d'humidite. On doit done dimensionner un

bassin de decantation de maniere a ce que, a partir d'une eau

brute de turbidite donnee, 1'on obtienne:

- une eau exempte de matieres en suspension decan-

tables ;

- une boue aussi compacte que possible.

On constate que Ie depot des matieres en suspension

est fonction:

- de la vitesse de chute des particules en eau tran-

quille, done de la nature et des caracteristiques des parti-

cules ainsi que du conditionnement physique et chimique de

1'eau;

- de 1'ecoulement de 1'eau qui est fonction lui-meme

des dimensions du bassin.


2.2 Relations entre la nature 'de's particu'les' en' 's'uspe'nsion

et la decantation

On rencontre en general deux sort.es de particules:

- les particules grenues (sables, charbon/...) aux

dimensions fixes;

- les particules floculeuses (fibres de bois, boues

activees,...) dont les dimensions peuvent varier en fonction

du pH et des charges electriques de surface, dont Ie comporte-

ment est tres different.

2.2.1 Les particules grenues

Les particules grenues sont tres individualisees et

decantent independamment les unes des autres (lorsque les

concentrations ne sont pas trap elevees, c'est-a-dire de

1'ordre de 2000 a 5000 ppm.) a une vitesse constante. Cette

vitesse peut se calculer par la formule:

4g(p,-p^)D
v =
~3C^

- p^: densite des particules solides

~ p^ : densite du fluide

C^: coefficient de trainee

-D : diametr-e de la particule

- g : acceleration due a la gravite


C^i est fonction du nombre de Reynolds. Pour les petits

nombres de Reynolds (Re < 1.0) on applique la loi de Stokes

(10) pour laquelle

C, - ji (Re - V-D-P)
'd Re v"^ p

a) Surface du decanteur

A partir de 1'analyse granulometrique de la suspen-

sion de. particules presentes dans 1'eau, on peut fixer un

diametre de particule minimum a eliminer, ce qui nous permet

de calculer la vitesse minimum requise de decanfation. En

appliquant Ie principe d'Hazen (23): "la profondeur du decan-

teur est absolument sans influence sur la decantation", on

peut calculer la surface du decanteur requise:

-^

A : surface du decanteur

- Q : debit d'eau total a travers Ie decanteur

V : vitesse minimale de decantation requise.

A partir de ce resultat, on comprend facilement que Ie temps

de sejour de 1'eau dans Ie bassin est absolument sans influ-

ence sur 1'efficacite de la decantation.

Remarque: - La vitesse minimale de decantation requise corres-

pond a la charge unitaire du bassin que 1'on nomme souvent


"Overflow-rate" : pi/hr. = piVpi'Vhr. Ceci est valable que

1'on ait un bassin vertical ou horizontal (cf. Imhoff, p. 128,

(9) ).

b) Efficacite de la decantation

^ Trl
-5

- -<^
H
v ^ "^, ' v ^-^

Figure 1 : Representation de la decantation ideale

dans un bassin ideal.

Dans un bassin tel que represente ci-dessus, 1'elimination de

particules aux dimensions variables peut se calculer par la

relation:

c
.0

R - (1 - CQ) + ^ V. dC
0.

R : fraction eliminee

- €„: fraction de particules de vitesse de decanta-

tion inferieure ou egale a V


0

- V : vitesse de chute d'une particule quelconque.

Les particules de vitesse superieure ou egale a V sont com-

pletement eliminees, alors que les autres sont eliminees dans


dans Ie rapport ^ si 1'on suppose que 1'on a une alimentation
v ....

'0

reguliere en eau sur toute la hauteur h_ (11) .

c) Role de' la profondeur du bassin:

La profondeur n'entre en consideration, dans ce type

de decantation que pour:

- soit augmenter la pente du radier pour faciliter Ie

glissement des boues,

- soit menager 1'espace necessaire au mecanisme de

raclage,

- soit permettre 1'accumulation des matieres solides-

avant leur extraction.

2.2.2 Les particules floculeuses

Les particules floculeuses sont de nature fibreuse

et se comportent de deux manieres differentes (2, 3, 4, 5)

suivant leur concentration dans la suspension:

- Decantation floculeuse: les particules s'agglome-

rent entre elles au cours de leur chute, de maniere aleatoire,

en flocons de plus en plus gros. Ainsi leur vitesse de chute

s'accroit de maniere continue. La profondeur du bassin a done

une grande importance.


H

Figure 2 : Representation de la trajectoire

generate des particules floculeuses

Ceci se produit pour des solutions a faible concentration

(inferieure a 1000 a 1500 ppm.)

- Decantation en masse: la suspension floculeuse

forme une masse compacte avec un interface de separation nette

entre les particules et Ie liquide clarifie (cas des suspen-

sions d'ami ante a 2000 ppm.) .

a) Decantation floculeuse

Des experiences menees sur une colonne assez haute

montrent bien Ie phenomene de floculation des particules entre

elles a des concentrations de 1'orde de 1000 ppm. .


hauteur de la R = Pourcentage de
prise d'echan- particules decantees
tillon

2 ft.

<6 in'>

Figure 3 : Representation du pourcentage de particules

decantees en fonction du temps de decanta-

tion et de la hauteur par rapport a la

surface libre.

Pour determiner la vitesse de sedimentation, des

echantillons d'eau sont preleves a differentes hauteurs a des

intervalles de temps reguliers. Cela permet de tracer Ie

faisceau de courbes: hauteur de prise d'echantillon, pour

differents pourcentages de particules decantees. La s^rie de

courbes d'isoconcentration ainsi obtenues montre bien 1'ac-

croissement de la vitesse de chute,des particules en fonction


de la hauteur. Cette courbe permet de determiner la vitesse

minimale de decantation en se fixant une efficacite a atteindre.

Pour une hauteur h^ et un temps de retention de 1'eau egal a

t^, Ie pourcentage de particules ^liminees se calcule par la

relation (3):

Ah-, R,+R^ Ah^ R^+R^ Ah^ R^+R, Ah/, R,+R,

R=^.._^_ +^.._^_ +_^._^_ +_^._-^-

b) Decantation en masse

Lorsque 1'on observe la decantation d'une suspension

de particules floculeuses de concentration assez elevee a 1'e-

chelle d'une eprouvette, on constate les phenomenes suivants:

(figure 4)

Entre A et B la concentration en particules est

assez faible pour que les particules decantent independamment

les unes des autres.

~ Entre B et C apparait Ie phenomene de chute genee

du a 1'interaction des particules entre elles. On observe des

courants ascendants de liquide provoques par les particules

arrivant au fond de 1'eprouvette. Une zone de separation nette

apparait entre les particules qui decantent en masse et Ie

liquids clair. La vitesse de chute des particules entre B et

C s'appelle: la "vitesse de decantation en masse" ou "Zone

Settling Velocity (Z.S.V.)".


10

Hauteur de 1'interface

liquide clair - boue.

Figure 4 : Representation schematique des phenomenes

observes lors de la decantation en masse

d'une solution de particules floculeuses.

- Entre C et D fiqure la zone de transition qui

marque Ie passage de 1'etat de chute en masse a 1'etat de com-

pression. Get etat est caracterise par un tres fort ralentis-

sement de la vitesse de chute.

- De D a E on observe une tres lente compression des

solides au cours de laquelle la concentration augmente tres

lentement jusqu'a atteindre des valeurs maximum de 2 a 2.5% de

solides en suspension pour les fibres de bois par example.


11

2.3.3 Ca^lcul d.'u^n b^ssi^de_^ACan'l::at:]Lon pour Ie traite-

ment d'une eau chargee de particules' floculeuses

Des observations pr^cedentes, on en deduit que dans

Ie cas de matieres floculeuses, un decanteur se divise en deux

parties:

- une zone de clarification dans la partie superieure

du bassin,

- une zone d'epaississement des boues dans la partie

inferieure du meme bassin.

La surface du bassin est determinee par ces deux zones, dans

les conditions de fonctionnement les plus defavorables. Mais

la charge superficielle ou la surface de decantation ne suffi-

sent plus pour determiner 1'efficacite d'un decanteur. II

devient necessaire de tenir compte a la fois de la surface et

de la profondeur du bassin, done du rapport capacite sur debit,

equivalent au temps de retention de 1'eau brute dans Ie bassin

(48-49), pour Ie dimensionnement.

Remarque: - Un bassin de decantation vertical permet aux eaux

usees de traverser un filtre de flocons descendants, qui retient

beaucoup de petites particules dont la sedimentation individuelle

n'aurait pas pu etre assuree. II est cependant delicat de pre-

voir 1'efficacite d'un bassin fonctionnant dans de telles condi-

tions.
12

a) Decantation floculeuse

*Pour Ie calcul de la surface d'un d^canteur on utilise

la courbe represent^e a la figure 3. On calcule 1'efficacite

obtenue pour differents temps de residence dans Ie decanteur.

Cela permet de tracer la courbe: pourcentage de solides en

suspension, elimines, en fonction de la charge unitaire du

2,.
bassin (gal./pi^/jour). Apres avoir choisi une certaine effi-

cacite on peut determiner la charge unitaire a appliquer.

Connaissant Ie debit total d'eau a trailer, on en deduit la

surface du bassin de decantation. *La profondeur du bassin

sera choisie semblable a celle de 1'eprouvette ayant servi

pour IQS tests. En general, les profondeurs les plus courantes

sont de 1'ordre de 6 a 14 pieds. (4, 5).

b) Decantation en masse

Surface du bassin: Ie calcul de surface est effectue

a partir des developpements de Talmage et Fitch (15), s'appuy-

ant sur les theories de Coe et Clevenger (13) ainsi que de

Kynch (21). La theorie est beaucoup trap longue a exposer et

1'on peut se referer aux publications 13 a 22 pour avoir plus

de details.

Dans Ie cas present on peut utiliser une eprouvette

3 ....
graduee de 1000 cm^ dans laquelle on verse la suspension a

analyser. A partir de cette experience, on trace la courbe:

hauteur de I*interface solide-liquide clair en fonction du temps.


13

A Hauteur de 1'interface

liquide clair - boue.

Point de compression

H Tangente au point
de compression

Temps

Figure 5 : Courbe de decantation d'une suspension

Si 1'on suppose que tous les. solides decantent, a un instant

donne on peut effectuer Ie bilan suivant:

H_. . C._ = H_ . C.
-U ~ ~U 0 ' ~0

- C : concentration initiate en solides en suspension

dans 1'eau.

- H : hauteur totale du liquide

~ H_: hauteur de la zone de boue ayant la concentra-

tion C...

- t^: temps necessaire pour atted-ndre la concentra-

tion desiree C. .
u
14

Bassin circulaire a circulation \i/ Bassin rectangulaire a


d'eau verticale circulation d'eau horizontale

>-
^ ^

Bassin circulaire a circulation d'eau horizontale

Figure 6 : Principaux types de decanteurs couramment utilises


15

- Si H^ se trouve au-dessus du point de compression,


u
on lit t en reportant H__ directement sur la courbe de decan-
u - ^ - -^. - - -- ^

tation.

- Si H_ se trouve sous Ie point de compression, on

trace la tangente au point de compression et on lit t^ en

reportant H_ sur la tangente.

Dans les deux cas, on en deduit Ie flux maximum de solide qui

peut passer a travers Ie decanteur:

C, . H.
0 ' 0
Gt ' ^ t, "'
'u

^
{G^ en tonne de solide/pi /jour)

Ce resultat nous permet d'evaluer la surface de bassin neces-

saire au traitement.

-0- Profondeur de bassin necessaire pour la zone d'epaissis-

sement:

Coe et Clevenger (13) ont remarque que la vitesse

de tassement des boues en compression etait une fonction de la

concentration et egalement de la hauteur de boue dans Ie fond

du bassin. Us ont done essaye de determiner la hauteur de

la zone de compression necessaire pour arriver a une efficaci-

te donnee. Pour produire la concentration en boue desiree

C^, il faut une profondeur de boue de:

P^ = 1.333 G^ v t/W
16

P -,: hauteur de boue

2
- G^: flux de solide en tone/pi^/jour

- t : temps de compression

- v : volume de boue moyen apres Ie temps de

compression (cm de boue).

- W : poids de solide en gramme.

Remarques: Ces resultats representent globalement les techni-

ques de dimensionnement des clarificateurs.

II existe des cas ou 1'on utilise des decanteurs

beaucoup plus grands qu'ils ne devraient 1'etre d'apres Ie

calcul:

- 6 quand on veut obtenir des boues tres tassees ou

consolidees

- 0 lorsque 1'on veut utiliser Ie bassin comme

tampon lors de deversements irreguliers de

matieres toxiques

- 0 lorsque 1'on prevoit Ie traitement, par temps

pluvieux, de grands volumes d'eau de ruisselle-

ment.

2.3 Les problemes de decanteurs ,

2.3.1 Les types de decanteurs couramment' utilises

Les bassins circulaires a circulation d'eau ascen-

dante, avec radier peu incline et racleur.

- Les bassins circulaires a circulation d'eau


17

R
horizontale.

- Les bassins rectangulaires a circulation d'eau

longitudinale et racleur de boue ou soutirage des boues inter-

mittant par "air lift".

Ces differents.decanteurs sont representes a la figure 6.

2.3.2 Ph^nomenes perturbateurs dans Ie fonctionnement

d'un decanteur

II arrive tres souvent que les decanteurs n'aient

pas un rendement aussi ban que celui prevu initialement. En

pratique de nombreux phenomenes s'opposent a la decantation

ideale. Cela intervient, soit au niveau de 1'eau, soit au

niveau du bassin et modifie la vitesse de chute naturelle des

particules ou 1'ecoulement dans Ie bassin. Ces phenomenes

sont les suivants:

- La chute genee,

- La coalescence des particules entre elles a 1'in-

terieur du bassin

- Les courants de densite, provoques par des diffe-

rences de temperature, de densite de 1'eau brute, du vent,...

Les courants de courts-circuits

Les remous d'entree et de sortie de 1'eau dans Ie

bassin

- La turbulence de 1'ecoulement de 1'eau dans Ie

bassin

- La remise en suspension des depots de fond de bassin.


18

- Les phenomenes biologiques (croissance saisonniere

d'algues)

- La presence de fines bulles d'air accrochees aux

aux petites particules qui provoquent un phenomene de flotta-

tion

- La decomposition anaerobie rapide des boues pour

un temps de sejour trap prolonge

- Les variations saisonnieres de debit, de concen-

tration en solides en suspension a 1'alimentation, de nature

des solides.

etc. . .

Dans Ie cas des eaux tres charg^es en matieres en suspension/

deux de ces phenomenes sont particulierement importants. Ce

sont:

la chute genee:

Elle ralentit la vitesse de chute des particules au

fur et a mesure de 1'augmentation de concentration des solides

en profondeur. Cela peut aller jusqu'a 1'annulation de la

vitesse de decantation, ce qui donne une suspension pratique-

ment stable.

Les courants de densite:

Ils sont provoques par la difference de charge entre

1'eau entrant et 1'eau clarifiee du bassin. L'eau chargee se

comporte comme un liquide lourd qui s'ecoule dans Ie fond du

bassin et qui remonte au deversoir de sortie sans aucun melange

avec la masse d'eau du bassin.


19

Remarque: On remedie generalement a ces inconvenients en

essayant de rompre la suspension a 1'entree du bassin par

des precedes physiques ou chimiques .

Le decanteur horizontal provoque une decantation

progressive dans toute sa longueur, alors que Ie decanteur

vertical maintient, sur toute sa surface de fond, la concen-

tration totale. La chute genee doit done etre importante dans

ce dernier.

2.3.3 Evacuation des boues

Ce probleme est important dans Ie cas des eaux tres

chargees (a partir de 1000 ppm. environ). L'evacuation des

boues pose, en effet, un probleme de stockage dans Ie bassin,

necessite par un temps de consolidation important. Cela de-

mande done un bassin tres profond. Dans ce cas la, 1'evacua-

tion necessite des dispositifs de:

- raclage, qui en meme temps favorise Ie tassement

par brassage doux du lit de boues,

- vidange

succion.

Ainsi c'est, pratiquement en considerant Ie probl^me des boues,

que sont determines:

~ la profondeur du bassin,

- Ie profil du fond de bassin

qui sont fonctions de la capacity de concentration et d'accumu-

lation des boues, ainsi que du dispositif d'evacuation de


20

celles-ci, alors que la surface du bassin est, generalement,

fixee par des criteres d'efficacite done de vitesse de chute

des particules comparee a la vitesse ascentionnelle de 1'eau

brute. II est important de noter que lorsque les concentra-

tions atteignent des valeurs de 1'ordre de 2000 ppm. ou dans

Ie cas de bassins secondaires, c'est la quality de la boue

soutiree gui est Ie facteur. preponderant dans Ie dimension-

nement du bassin.

2.4 Evolution de la theorie de la decantation a faible

profondeur jusqu'au concept des tubes inclines

2.4.1 Decantation ideale dans un bassin ideal

Si 1'on suppose que la floculation entre particules

n'est pas un facteur preponderant, on peut appliquer la theo-

rie de Hazen (23):

"L* elimination des s.olides decantables est une

fonction de la vitesse de surface (overflow-rate) et est inde-

pendante de la profondeur du bassin et du temps de retention

de 1'eau .

D'apres cette theorie, Ie bassin Ie plus economique

et ayant Ie meilleur rendement doit avoir la plus faible pro-

fondeur possible pour la vitesse de surface choisie. Cependant,

comme Ie remarque Camp (11, 12), pour une vitesse de surface

donnee et des dimensions horizontales fixees, la vitesse de

1'eau dans Ie bassin varie de maniere inversement proportion-


21

nelle a la profondeur du bassin. Ainsi la profondeur la plus

petite possible est fixee par la vitesse maximum pouvant etre

imposee sans qu'il y ait apparition de frottement et de tour-

billons excessifs en fond de bassin. L'importance de cette

vitesse peut etre determinee experimentalement ou theorique-

ment (11, 12). Mais cette diminution de profondeur augmente

la vitesse de passage de 1'eau sur les parois du bassin et

cela s'accompagne necessairement d'une diminution d'efficacite

Ainsi on doit faire appel a un autre concept que la diminution

de profondeur du bassin pour augmenter 1'efficacite de la

decantation.

Si 1'on suppose que les effets de floculation sent


\

negligeables, Ie cheminement des particules vers Ie fond du

bassin est rectiligne (figure 6 bis et:

- toutes les particules de vitesse V^ > V traverse-

ront la hauteur H et seront arretees;

- la portion des particules ayant une vitesse V^ > V

qui seront eliminees sera egale a V^/V.

H'

Figure 6 bis : Decantation ideale


22

2.4.2 • Principe des' bassin's a.' p'la'teaux

Si 1'on examine la figure 6, on constate qu'en

installant un deuxieme plancher a la heuteur H' = H/2, les

particules de vitesse V^ = V/2 sont completement eliminees

alors que, pour arriver au meme resultat, il faut porter la

longueur L du bassin actuel a L' = 2L. II devient done evident

que si 1'on place plusieurs plateaux en,parallele, la longueur

du bassin, necessaire pour eliminer un certain pourcentage de

solides decantables est considerablement diminuee, de meme que

Ie temps de retention de 1'eau a trailer. Ainsi:

- Si on diminue la profondeur d'un bassin de surface

fixe, on ne peut pas augmenter 1'efficacite de decantation et

on^.augmente la vitesse de passage de 1'eau, done les turbulen-

ces .

- Si on place plusieurs plateaux horizontaux dans

Ie bassin, on conserve la meme vitesse horizontale de 1'eau,

on diminue la hauteur de chute des particules et Ie nombre de

Reynolds, done les turbulences .

Hazen (23) a trouve que des plateaux espaces de un

pouce seraient tres efficaces si Ie problemes pose par 1'eli-

mination des boues pouvait efre resolu. C'e resultat a ete

tres largement utilise par la suite comme en temoignent les

nombreux brevets deposes (7) et la theorie de Camp (2, 3).


23

2.4.3 Problemes poses par '1'elimination des boues

Le developpement plus approfondi du principe expose

precedemment a ete considerablement freine par des problemes

de distribution du courant d'eau dans les plateaux et d'elimi-

nation des boues deposees sur des plateaux de faible espacement

Le probleme des boues a ete souleve par R. Eliassen (49) a

propos d'un bassin a plateaux partiellement detruit en raison

de 1'augmentation de la pression des gaz (provoquee par la

digestion anaerobie des boues et de 1'ecume formee non elimi-

nes) sous un plateau.

2.4.4 Realisation de bassins a plusieurs etages

En 1951 la theorie de Camp est appliquee par H.G.

Dresser (25) a Cambridge (Mass.) od la vitesse superficielle

2 / . , . 2
de 1'eau est portee de 690 a 1850 gal/pi^/jour (pi^ de surface

de fond de bassin). Ceci est realise en ajoutant deux etages

separes par 5.5 pi. (profondeur totale du bassin 16 pi.). Un

des inconvenients de 1'installation est 1'impossibilite d'eli-

miner les boues mecaniquement. Par consequent, il faut

arreter 1'installation tous les 10 jours pour eliminer ces

boues manuellement par jet d'eau. En 1953, Camp (3), malgre

Ie manque d'equipements mecaniques d'elimination des boues

sur plateaux rapproches, recommande leur emploi. Comme on Ie

voit, 1'idee des bassins equipes de plateaux etait, a cette

epoque, tres avancee.


24

En' 1955 Fische'r-strom (26) montre que la necessite

de maintenir de bonnes conditions d'ecoulement hydraulique est

reliee a 1'abaissement du nombre de Reynolds. Cela peut etre

realise en augmentant Ie perimetre mouille du bassin en utili-

sant des baffles horizontaux ou verticaux (abaissement du

nombre de Reynolds de 5000 a 500, limite de 1'ecoulement

laminaire).

Ces diverses observations et theories vont nous

permettre de comprendre les raisons de 1'introduction du

concept des tubes inclines.

2.5 Les tubes inclines

2.5.1 Introduction de la notion de parois inclinee dans

1'amelioration de 1'efficacite de la decantation

C'est a partir des observations de Boycott, Nakamura

et Kuroda (27, 28, 29) sur des suspensions de sang, qu'est

apparue 1'idee d'utiliser des parois incUnee.s pour ameliorer

1'efficacite de la decantation. Ces idees ont ete reprises

par Graham et Lama (30) qui ne semblent cependant pas avoir

essaye de relier leurs observations avec celles de Hazen.

Graham et Lama ont repris les experiences de Nakamura et

Kuroda en utilisant des tubes circulaires pperant en disconti-

nu, et en utilisant une suspension de Ca CO., (figure 7) .


25

vdt dH

Figure 7 : Experience de decantation en eprouvette

inclinee

Graham et Lama ont observe que la vitesse de descente de

1'interface solide-liquide obeit a la loi:

-HI
dt
= F v (1 + j cos 6) pour un tube rectangulaire

dH _ ^ „ /, , 4H
SE= Fv a +if cos 9) pour un tube circulaire

* v : Vitesse de chute libre des particules

* F : Facteur de correction fonction de la concen-

tration en solides en suspension de la solution

On doit noter que les resultats obtenus ne sont pas

applicables au cas du fonctionnement des tubes en continu,

puisque, comme nous Ie verrons plus loin, la vitesse d'ecou-

lement du fluide dans Ie tube est un facteur important qui

n'apparalt pas ici. On remarque egalement que dans Ie cas


26

present, des 1'apparition de deux phases, 1'une: liquide

clarifie, 1'autre': suspension de solides, il se produit vrai-

semblablement un phenomene de courant de densite qui accelere

la descente des solides vers Ie fond du tube.

2.5.2 Introduction des tubes et plaques inclines

C'est sans doute a la suite d'etudes menees par

Puddington (31 a 34) en 1959, sur les decanteurs a plaques

inclinees, que Gulp, Conley et Hansen (35) ont eu 1'idee de

construire des tubes inclines qui rassemblent les avantages

suivants:

- Un grand perimetre mouille par unite de surface

d'ecoulement, assurant un bas nombre de Reynolds, done un

ecoulement laminaire.

- Une faible hauteur a parcourir par les particules

avant d'etre decantees sur la parole des tubes.

- Un soutirage automatique des boues, se deposant

dans les tubes, tres facile par simple inclinaison des tubes.

2.5.3 Principe fondamental des tubes inclines

Si 1'on examine la figure 8, on constate que les

particules discretes entrant dans Ie tube ont une vitesse de

deplacement qui est la composante de leur vitesse de chute

libre et de la vitesse de deplacement du liquids.


27

Figure 8 : Composantes des Figure 9 : Distribution de

vitesses dans 1'ecoulement dans

un tube un tube

Si 1'on suppose que dans Ie tube (que 1'on prendra

cylindrique dans cet exemple) Ie regime d'ecoulement est lami-

naire, on aura une repartition des vitesses sensiblement para-

bolique comme cela est represente sur la figure 9. La trajec-

toire que suivra une particule avant d'atteindre la paroi,

oQ 1'on peut supposer que les particules sont decantees

(puisque la vitesse du fluide est nulle au voisinage de la

paroi) est representee sur la figure 10.


28

Figure 10: Trajectoire Figure 11: Mecanisme

des particules d'elimination des

dans un tube boues dans les

incline tubes inclines

Lorsque la particule atteint la paroi, si 1'incli-

naison du tube est assez forte, cette particule glisse Ie long

du tube vers Ie bas et ressort du tube par ou elle est entree

(figure 11). Gependant, en ressortant du tube, la particule

rencontre Ie courant d'eau ascendant qui 1'a amenee dans Ie

tube. Ainsi, dans Ie cas de particules discretes, n'ayant

pas tendance a coaguler entre elles, ces particules vont etre

de nouveau entralnees dans l.e tube. Cela se produira done

jusqu'a ce que Ie tube soit colmate par ces particules (figure

13). II est done necessaire d'utiliser les tubes inclines

uniquement pour des particules gui, une fois au contact de la

paroi, auront une forte tendance a coaguler entre elles et

vaincre, par leur poids, Ie courant d'eau ascendant sous les


29

tubes, pour tomber au fond du bassin.

Le phenomena decrit precedemment, elimine ainsi Ie

besoin de drainer les tubes par un moyen mecanique. II faut

cependant que les particules ne glissent Ie long des parois

des tubes que pour de fortes inclinaisons (35 a 42). Dans Ie

cas des particules floculeuses on ne peut pas recourir a

1'analyse mathematique qui, pour des particules grenues, permet

de donner 1'equation de la trajectoire d'une particule dans un

tube, en utilisant les lois de Stokes et de Poiseuille, puis-

que 1'agglomeration entre particules en cours de decantation

est tout a fait aleatoire. II est done necessaire d'effectuer

des etudes en laboratoire pour determiner quels sont les fac-

teurs les plus importants qui influencent 1'efficacite des

tubes .

Remarque: Le principe des tubes inclines ne constituent pas

Ie seul systeme a. parois inclinees utilise pour ameliorer

1'efficacite de la decantation. II existe actuellement un

appareil (.Lamella Separator) operant sur un principe sembla-

ble a celui des tubes. Cependant ici 1'on a un ecoulement

a co-courant, d'eau et de boue, dans les plaques. Le liquide

aide les solides a descendre, ce qui permet de reduire 1 angle

.d'inclinaison du systeme. Ce principe permet de construire

des appareils compacts a 1'inverse des tubes inclines qui ne

peuvent etre utilises que dans des decanteurs classiques. II

semble qu'ici Ie probleme des boues soit mains aigu que sous

les tubes. Les boues formees sur les plaque ne rencontrent


30

pas a leur sortie, de courant d'eau contraire a leur ecoule-

ment. Us res tent done compacts, ce qui reduit, sans doute,

considerablement Ie temps d'^paississement.

Eau brute

Tubes de recuperation
de 1'eau claire Eau
clarifiee

ues
inclinees

Boues

Figure 12: Appareil de decantation a plaques

inclinees (Lamella Separator).

2.5.4 Facteurs affectant 1'efficacite des tubes

2.5.4.1 Epais seur des tubes

Si 1'on se rappelle Ie principe d'Hazen sur la de-

cantation ideale, on en vient a la conclusion que les tubes

les plus efficaces sont ceux qui assurent aux particules une
31

faible distance a parcourir pour etre decantees. Dans Ie cas

present, pour des particules floculeuses, la hauteur de decan-

tation devient un facteur negligeable du point de vue flocula-

tion. Mais les particules qui sortent au bas des tubes ferment

un rideau que 1'eau brute doit traverser. Cela contribue sans

doute a ameliorer la coagulation naturelle et par consequent

1'efficacite des tubes. Cependant on est amene a definir une

epaisseur minimale des tubes pour laquelle, a forte charge en

solides en suspension, on observe un colmatage possible ou un

reentrainement des particules decantees, en raison de 1'Opais-

seur de la couche de boue en mouvement vers Ie bas (figure 13).

Des tubes de un pouce et demi d'epaisseur semblent etre d'une

dimension suffisante pour eviter tout engorgement.

Figure 13: Representation schematique du phenomene

de reentralnement des particules decantees


32

2.5.4.2 Inclinaison et rugosite des tubes

L'inclinaison des tubes est 1'un des facteurs les

plus tmportants au point de vue fonctionnement. En effet pour

un angle d'inclinaison avec 1'horizontale inferieur a 40 a 45°,

on n'obserbe aucun drainage des boues (35, 36). II y a done

accumulation et colmatage rapide des tubes, ce qui entralne une

perte totale d'efficacite. II est done necessaire d'incliner

les tubes d'un angle assez important. Cela permet une elimi-

nation rapide des boues par glissement. Get angle est fonction

de la rugosite des parois des tubes qui doivent etre tres lis-

ses (realisees en plastique P.V.C.), afin de minimiser Ie coef-

ficient de frottement particules-paroi. Hansen et Gulp (35,

36) ont trouve qu'un angle de 60° est urie valeur optimim. En

effet, il ne faut pas oublier, qu'en augmentant trop 1'incli-

naison des tubes on va se rapprocher de 1'ecoulement vertical

pour lequel les tubes ne permettent plus d'avoir un phenomene

de decantation a faible profondeur, mais donnent uniquement

un abaissement du nombre de Reynolds. Les tubes perdent alors

toute leur efficacite originale.

Remarque: Le mouvement des boues vers Ie bas favorise la coa-

gulation des particules de 1'eau circulant dans les tubes avec

les solides descendants (35, 36).


33

^ Turbidite eliminee (en pourcentage)

80

70

60 -h

50 +

^o 4.

30
10 20 30 40 50 60 70 80 90
Inclinaison des tubes (depres)

Figure 14: Courbe d'efficacite en fonction de

1'angle d'inclinaison (35, 36).

2.5.4.3 Lon-gueur des tubes

II est evident d'apres ce que nous avons vu au para-

graphe 2.5.3 que la longueur des tubes va influencer 1'effica-

cite des tubes. On doit cependant remarquer que, dans une eau

brute, la repartition generale des solides en suspension est

la suivante:

Solides en suspension totals = Solides d^cantables

+ solides non decan-

tables (colloides,..)

En consequence nous ne pourrons eliminer que les solides d^can-

tables. II n'est pas possible de depasser une efficacite


34

maximum et il y a done pour les tubes une longueur maximum

au-dela de laquelle il n'est plus possible d'observer une

amelioration sensible de 1'efficacite (figure 15).

Turbidite eliminee (en pourcentage)

^—I—I—I—I-
96

94 f

92 +•

90
01234567 8
Longueur des tubes (pleds)

Figure 15: Efficacite des tubes en fonction de la

longueur (35, 36)

D'aprSs 1'etude de Hansen et Gulp (35, 36), on

constate qu'une Ibngueur de 4 pieds est Ie maximum utilisable.

Des longueurs de tubes plus importantes n'amenent pas d'ame-

lioration nette de 1'efficacite. En general on utilise des

tubes de 2 pieds de long de preference a 4 pieds, dont 1'usage

est plutot reserve a des particules difficilement decantables.

2.5.4.4 Nombre de Reynolds

II est necessaire d'avoir un ecoulement laminaire

pour observer une decantation efficace dans un tube incline ou


35

horizontal, cela a cause des courants de convection associes

a 1'ecoulement turbulent. Ces courants ont tendence a redis-

tribuer les particules en cours de decantation, dans toute la

section du tube. Ce que un grand nombre d'auteurs ont tente

de faire dans les bassins classiques est ici possible avec

des tubes gui, pour une section de passage de 1'eau donnee,

presentent un grand perimetre mouille done une diminution du

nombre de Reynolds. Pour des tubes non cylindriques, on defini

un diametre equivalent:

)• = 4 A

-D': diametre equivalent

A : section du tube

- P : perimetre du tube

Le nombre de Reynolds est directement proportionnel


/

au diametre du tube et a la vitesse du fluide dans ce tube.

Ainsi un tube de quelques pouces de diametre a un perimetre

mouille tres important par rapport a la section du tube, (ce

qui n'est pas Ie cas des bassins de decantation classiques).

Cela diminue done fortement Ie diametre equivalent, done Ie

nombre de Reynolds et par consequent, la turbulence.


36

debit de surverse en diamefre des tubes nombre de

^
gal/minute/pi' en pouces Reynolds

1 0.5 1

1 1.0 2

1 2.0 5

1 4.0 10

5 0.5 6

5 1.0 12

5 2.0 24

5 4.0 48

10 0.5 12

10 1.0 24

10 2.0 48

10 4.0 96

Tableau 1 : Variation du regime d'ecoulement en

fonction du diametre du tube et de la

vitesse du fluide.

Comme on peut Ie constater dans Ie tableau 1, Ie

nombre de Reynolds a une valeur maximum de 100 dans les condi-

tions les plus defavorables d'ecoulement que 1'on pourrait

faire supporter a un bassin. Cela est un excellent resultat

lorsqu'on Ie compare aux valeurs de 1'ordre de 1000 a 2000

obtenues dans des bassins classiques, pour des debits de sur-

^
verse d'environ 1 gal/minute/pi^ (la limite de 1'ecoulement

laminair'e pour 1'eau a 32°F. est de 1'ordre de Re = 500). Ce


37

resultat est tres important puisqu'il nous permet d'avoir des

debits eleves et des temps de retention tres faibles ce qui

theoriquement", devrait perm6ttre de reduire Ie volume de

bassin requis pour la sedimentation.

Remarque: la forme des tubes peut avoir une certaine importance

puisque Ie diametre equivalent en depend. Cela est tres bien

montre dans Ie tableau 2.

forme des tubes aire de la section perimetre diametre

,2
carree en pouces en pouces equivalent

en pouces

cercle 4 7 2.3

hexagone 4 7.6 2.1

carre 4 8 2.0

chevron 4 10 1.6

Tableau 2 : Diametre equivalent en fonction de la

forme des tubes.

Pour des experiences de laboratoire, il est plus

facile de realiser un module constitue de tubes de section

carree et c'est celle que nous avons choisi.

2.5.4.5 Concentration des solides en suspension

La concentration est un facteur qui va influencer

1'aptitude des petites particules a etre entralnees par les


38

plus grosses ainsi que 1'efficacite de la decantation. Cepeh-

dant, pour de fortes concentrations, il faudra prendre garde

a choisir un diametre de tube suffisant pour evi'ter un engor-

gement. Le probleme pose par la quantite de boues produites

sera discute plus loin.

2.5.4.6 Autres facteurs. affectant 1'efficacite de

la decantation

Les autres parametres influengant la decantation

sont:

- la viscosite du milieu liquide et, par consequent,

la temperature et la masse volumique du liquide.

- L'aptitude des particules a coaguler entre elles,

leur structure et leur rugosite.

- La masse volumique des particules solides.

- Le diametre des particules ainsi que leur distri-

bution granulometriques.

Ces parametres influent sur la vitesse de decantation

mais ne font pas partie des parametres que 1'on peut modifier.

Us sent fixes par les caracteristiques de 1'eau brute (de

meme que la concentration en solides en suspension). Seule

1'aptitude des particules a coaguler peut etre controlee au

moyen d'un conditionnement chimique prealable au sfade de de-

cantation.

C'est done avec les quatre facteurs: ^paisseur, in-

clinaison, longueur des tubes et nombre de Reynolds, que 1'on


39

doit jouer pour ameliorer un bassin de decantation au point de

vue efficacit^ ef dimensions, pour un d^bit unitaire donne.

Retnarque: D'apres les etudes de la compagnie Neptune MicroFloc,

il semble qu'il n'y ait aucune difference dans la qualite de

1'effluent lorsque 1'immersion des tubes varie de 18 a 42 pouces

sous la surface libre du bassin.

L'aptitude des particules a floculer naturellement

entre elles est un element de calcul de bassin tres important.

Les grandes variations de ce phenomene d'une eau a une autre

rendent tres difficile la prediction de la longueur des tubes,

de leurs performances et de leur nombre. L'aptitude des boues

a se compacter va etre egalement un facteur tres important

dans les bassins de clarification secondaires, ce que nous

discuterons plus tard.


40

3. ETUDE PRATIQUE DES TUBES INCLINES

Lors du debut du programme d'etude du traitement de

1'eau des ecorceurs par tubes inclines, les conditions opera-

toires etaient les suivantes:

- 1'ecorceur produisait de grosses particules

decantant tres bien;

- la concentration en solides en suspension ne de-

passait pas 1,500 ppm.;

1'eau introduite dans les ecorceurs ne contenait

pas d'eau blanche;

- les variations de temperature etaient assez faibles.

La construction de notre bassin de decantation a

debute a la fin du mois de janvier 1972 pour se terminer a la

fin du mois de mai 1972. A la fin du mois d'avril, les condi-

tions operatoires des ecorceurs ont sensiblement changees

puisque 1'on a constate les faits suivants:

- mise en service d'un nouvel ecorceur produisant

de plus fines particules;

- recyclage d'une partie de 1'eau chargee en fibres

de bois et de cellulose;

- addition d eau blanche a 1'eau d'ecor^age, d'oQ

presence d'agents tensio-actifs produisant un important pheno-

mene de flottation.

Comme nous Ie verrons par la suite, ces changements

de conditions operatoires nous ont poses de tres gros proble-

mes .
41

3.1 Application des tubes inclines. a 1'amelioration de la

capacity des decanteurs classiques

3.1.1 Problemes poses par 1 utilisation des tubes

inclines

Actuellement, les tubes inclines ne peuvent consti-

tuer qu'un des elements d'un decanteur. En effet, generale-

ment un decanteur classique possede deux fonctions bien

distinctes:

- clarification dans la partie superieure du bassin.

- Epaississement des boues dans la partie inferieure

Par consequent, les tubes assurent uniquement une

amelioration de la clarification de 1'eau et une augmentation

de capacite de debit traite par unite de temps et de surface.

Us doivent done etre integres dans un bassin de decantation

classique possedant une zone d'epaississement de boues. Ce-

pendant si la capacite de clarification (debit par unite de

surface de bassin) est multipliee par deux a quatre fois en

installant des tubes inclines, la charge en solides retenus

par Ie bassin est aussi multipliee par deux a quatre fois.

Cela n'est pas un probleme serieux pour des bassins de decan-

tation recevant de faibles charges en solides, tels. que les

bassins de decantation primaires pour des eaux domestiques.

II n'en n'est pas de meme pour les bassins secondaires ou

primaires, recevant de fortes charges, car la zone d'epais-

sissement du bassin sera surchargee. En consequence, il faut


42

augmenter Ie debit de soutirage des boues ce qui entraine une

baisse de la qualite de celles-ci, et peut eventuellement ne-

cessiter la construction d'un bassin d'epaississement. Cela

est done a deduire des effets benefiques des tubes. En

general, pour de fortes charges en solides en suspension, les

tubes inclines seront utilises pour augmenter 1'efficacite

d'un bassin existant et non pas pour augmenter ses capacites

de turbulence.

En ce qui concerne Ie courant de boues sortant des

tubes, s'il se desagrege en raison de la presence de fortes

turbulences, provoquees par Ie courant d'eau ascendant, on

peut constater que des particules sont recyclees et retournent

dans les tubes. Cela a pour consequence de provoquer une ac-

cumulation excessive de boues dans les tubes qui, en se col-

matant, provoquent Ie passage de boues dans I'effluent. II

est par consequent necessaire d'etudier les conditions d'ecou-

lement hydraulique sous les tubes. L'ecoulement des boues

sous les tubes se faisant par courant de densite, il est

necessaire de minimiser les phenomenes de turbulende suscep-

tibles de perturber cet ecoulement, car cela doit .favoriser

la vitesse de compaction des boues.

Au point de vue utilisation continue des tubes,

les deux principaux problemes qui peuvent se poser sont:

1'encrassement des tubes 7

- Ie developpement d'algues sur les parois des tubes

en ete.
43

Apres six mois d'operation de tubes inclines, les ingenieurs

de la compagnie Neptune MicroFloc ont constate 1'apparition de

morceaux de boues septiques ayant la forme des tubes, flottant

a la surface du bassin experimental. Cela etait provoque par

un tapis de boue formee de 80% de fibres de papier. Ce depot

se formait, semble-t-il, dans les zones mortes au-dessus des

tubes (40, 41). Les ingenieurs ont e.galement observe la for-

mation d'une masse.zoolee a la surface interne des tubes,

capable d'abaisser Ie rendement de la decantation et de faire

fletter'les modules.

3.1.2 Conditions generales d'utilisation des tubes

inclines

- Clarification des eaux en provenance de bassins de

boues activees et de bassins primaires a. forte charge.

Dans Ie cas de ce type d'eau, les tubes inclines

peuvent etre consideres uniquement comme un procede de pro-

tection des clarificateurs contre de grosses pertes de solides

provoquees par une augmentation de 1'activity biologique ou un

pic de debit (40, 41) .

- Clarification des eaux en provenance de bassins

p'rimaires a faible charge et de filtres bacteriens.

Dans ces deux cas, les tubes inclines sent suscepti-

bles, soit d'augmenter la capacite des bassins classiques, soit

d'ameliorer la performance d'unites dormant une mauvaise effi-

cacite.
44

3.2 Rappels sur 1'etude menee par Canh (50)

L'etude faite par Canh a ete menee a 1'usine de

pates et papier Kruger de Bromptonville sur 1'eau provenant

des ecorceurs. L'appareil utilise possede essentiellement

deux difficultes de fonctionnement:

- 1'alimentation de 1'appareil telle qu'elle est

con^ue ne permet pas d'eliminer de maniere satisfaisante les

bulles d'air presentes dans 1'eau ce qui trouble Ie fonction-

nement des tubes.

- La forme du fond de bassin (tronc de pyramide) ,

provoque une accumulation des boues sur les parois, et 1'ab-

sence de racleur de fond provoque la formation d'ecoulements

preferentiels d'eau a travers Ie lit de boues.

L'eau utilisee par Canh contenait en moyenne entre

800 et 1200 ppm. de solides en suspension de diametre assez

gros, et de bonnes caracteristiques de decantation. L'ecor-

ceur etant de modele different du type actuel, car il donnait

des particules plus grosses qu'actuellement et il etait

alimente uniquement en eau fraiche, ce qui donnait une tempe-

rature de 16 a 18°C.

Canh a etudie les variations d'efficacite des tubes

inclines en fonction:

(1) - du debit de surverse

(2) - du debit de sous verse

(3) - du diametre des tubes (deux diametres testes)

(4) - de la concentration initiate en solides en


45

suspension

"^
Surverse

Tubes

inclines

Allmentati&ft^

Boues

Figure 16: Schema de principe de 1'appareil de Canh

3.3 Resultats obtenus par Canh et discussion de ses conclu-

sions

- Dans Ie paragraphs (3.2 (1)) Canh constate que,

comme cela etait previsible, la turbidite de 1'effluent aug-

mente avec Ie debit de surverse. II est cependant dommage

que 1'on ne puisse pas comparer Ie rendement du decanteur

avec tubes avec celui du meme decanteur sans tubes. Cela

aurait permis de situer facilement les performances des

tubes inclines par rapport aux bassins classiques.

- Dans Ie paragraphe (3.2 (2)) Canh conclut que la

presence de la sous verse fait naitre dans Ie decanteur "un

ecoulement oppose a celui du liquide qui monte a travers Ie

decanteur, done ajoute une force de traction vers Ie bas a la

force de gravite des particules et accelere leur vitesse de


46

chute (pp. 50) . En fait, 1'augmentation d'efficacite des

tubes avec 1'augmentation de debit de sous verse observe par

Canh est vraisemblablement provoquee, non pas "par une force

de traction vers Ie bas" mais par une diminution du niveau

des boues dans Ie fond du bassin. Cela evite des phenomenes

de remise en suspension de particules (ce qui avait pour effet

d'augmenter la charge reelle de 1'eau penetrant dans les

tubes), diminue la densite de 1'eau sous les tubes et permet

une meilleure evacuation des- boues par difference de densite.

- Dans Ie paragraphe (3,2 (3)) Canh montre que 1'ef-

ficacite est meilleure pour des tubes de petits diam^tres et

que, cependant, il existe un risque d'engorgement des tubes.

- Dans Ie paragraphe (3.2 (4)) Canh montre que

1'efficacite des tubes est meilleure pour une concentration

en solides en suspension de 1200 ppm. que pour une concentra-

tion de. 800 ppm. . Ici aussi un element important ne nous

permet pas de juger de la precision de la valeur de ce resul-

tat, car nous ne connaissons pas les caracteristiques exactes

des suspensions a 1200 et a 800 ppm. . En effet, pour ces

deux concentrations nous pourrions tres bien avoir une pro-

portion de "solides decantables" tres differente, ce qui peut

fausser completement la conclusion. Nous ne pouvons done pas

juger objectivement si les resultats obtenus sont la conse-

quence de 1'effet de coagulation des particules entre elles.

Nous avons egalement remarque qu'a la conclusion 4

de la page (59) , il est note que:


47

G
"La quantite de solides decantes augmente avec Ie

temps de sejour de 1'eau dans Ie decanteur".

II semble qu'avec les resultats disponibles, la

conclusion de Canh n'est pas correcte. En effet, la variation

du temps de retention de 1'eau dans Ie decanteur effectuee par

Canh est "artificielle" car il fait varier Ie temps de retention

de 1'eau en modifiant uniquement Ie debit d'eau brute. La

conclusion 4 est done une repetition de la conclusion 3 (pp.

59). Pour que cette conclusion 4 soit correcte, Canh aurait

du faire varier la hauteur de son decanteur et des tubes in-

dines, ce qui aurait permis de faire varier Ie temps de

retention pour un debit d'eau, par unite de surface de sur-

verse, fixe. Cette etude de 1'effet du temps de residence

sur 1'efficacite est done incomplete car un seul parametre

est intervenu: Ie debit. Le dernier point de desaccord avec

les conclusion de Canh concerne celle exprimee a la page 96

de son rapport, oQ il dit:

"Les problemes d'evacuation de la boue et de la

distribution d'ecoulement sont enfin resolus par 1'utilisation

des tubes inclines a dimension reduite".

II nous est apparu que 1'on ne peut pas affirmer

comme Ie fait Canh que les problemes d'evacuation de boue sont

aussi facilement resolus car, comme nous 1'avons constate, les

tubes inclines ne peuvent pas etre utilises seuls. Us doivent

necessairement, comme nous 1'avons vu au paragraphe 3.1.1,

entrer dans la structure d'un bassin de decantation classique

pourvu d'une zone d'epaississement de boue. Le probleme



48

critique de 1'extraction des boues n'est done pas resolu et

en ce qui concerne 1'ecoulement liquide a travers les tubes,

rien n'empeche la formation de courts-circuits (seules des

solutions technologiques exterieures aux tubes permettent de

reduire ceux-ci).

.3.4 But de la presente etude

Le but de 1'etude sur les tubes inclines est de

quantifier les differents parametres influen^ant 1'efficacite

des tubes inclines dans la decantation de particules d'ecorces

et de comparer 1'efficacite d'un bassin avec tubes avec celle

d'un bassin sans tubes. Comme nous 1'avons explique dans les

chapltres precedents, cette etude s'applique uniquement aux

particules floculeuses.

3.4.1 Parametres a traiter dans une etude ulterieure

Certains parametres tels que:

- formation et developpement d'algues sur les tubes

en ete,

- encrassement des tubes au cours du temps,

- developpement de bacteries anaerobies sur les

parois des tubes,

- etude de dispositifs de nettoyage des tubes gui

impliquent la determination d'une frequence de nettoyage (en

discontinu),
49

- etude de dispositifs evitant la formation de tapis

de boue au-dessus des tubes,

etude des courants de courts-circuits dans les

tubes et au-dessus des tubes,

- positionnement des tubes par rapport §. la surface

libre de 1'eau du bassin,

necessitent une etude en continu de longue duree non realisa-

ble dans Ie cadre de ce travail.

D'autres parametres tels que:

Ie mecanisme d'ecoulement d'es boues sous les tubes

a travers Ie flux montant d eau brute,

- Ie systeme de soutirage en continu des boues sor-

tant des tubes,

doivent permettre d'ameliorer les performances d'un bassih

de decantation.

Enfin Ie domaine d'application des tubes inclines

sous leur forme actuelle ne peut etre determine qu'en testant

ceux-ci sous diverses conditions dans des bassins:

- de decantation primaire;

- de decantation secondaire.;

9 sur boues activees

6 sur filtre bacterien

3.4.2 Par.ametres a etudier

A 1'origine, nous avons decide d'etudier 1'evolution

de 1'efficacite des tubes en fonction:


50

- de 1'angle d'inclinaison des tubes par rapport a

1'horizontale,

- de la longueur des tubes,

- de la concentration des solides en suspension dans

1'eau brute, debit de surverse,

- de la temperature de 1'eau,

tout ceci a diametre de tube fixe.

Nous devons done determiner, parmi ces facteurs,

ceux qui sont preponderants dans 1'efficacite des tubes et les

conditions optimums de fonctionne.ment de ceux-ci pour 1 indus-

trie des pates et papier. Nous n'avons pas etudie Ie diametre

des tubes car cela a deja ete aborde precedemment par Canh

(50) .

3.4.. 3 Modifications de 1' etude envisagee initialement

3.4.3.1 Parametres elimines de 1'etude

A la suite des difficultes rencontrees dans les

conditions operatoires a 1'usine Kruger (paragraphe 3.6), nous

avons decide de supprimer 1'etude de certains parametres qui

sont:

a) Etude de 1'efficacite en fonction de 1'angle

d'inclinaison:

Ceci a deja ete etudie par les compagnies Nepture

MicroFloc et Permutit. L'efficacite maximum est obtenue pour

une inclinaison d'environ 45° et la meilleure elimination des


51

boues par entrainement naturel hors des tubes s'effectue pour

un angle de 60° avec 1'horizontale.

b) Etude de 1'efficacite en fonction de la longueur

des tubes:

Ce facteur a egalement ete etudie de maniere precise.

Au-dela d'une longueur de 4 pieds 1'amelioration de 1'effica-

cite est tres faible. En effet Ie ban fonctionnement des tubes

depend des conditions de 1'ecoulement de 1'eau dans les tubes.

On ne peut done pas conserver la meme efficacite en augmentant

Ie debit par unite de surface et la longueur des tubes simul-

tanement puisque, une augmentation de debit provoque une

elevation du nombre de Reynolds. Les longueurs de tubes les

plus couramment utilisees sont de 2 pieds.

c) Etude de 1'efficacite en fonction de la tempera-

ture:

Les effets de temperature sur 1'efficacite de la

decantation ne peuvent pas etre etudies de maniere precise en

raison des fluctuations tres importantes dans 1'effluent

traite. La temperature varie de maniere aleatoire dans une

journee, de 10 a 20°C. (ceci en fonction du pourcentage d'eau

blanche utilisee dans les operations d'ecorgage).

3.4.3.2 Modification des parametres etudies

Sur Ie bassin experimental utilise, quatre series

d'experiences sent realisees:

a) Etude hydraulique du bassin avec plaques inclinees;


52

b) Etude de 1'efficacite du bassin sans tubes en

fonction:

du debit par unite de surface de decantation (5

debits sont testes) .

c) Etude de 1'efficacite du bassin avec des plaques

inclinees:

- pour des plaques espacees de 1^" en fonction du

debit par unite de surface (5 debits testes).

- pour un debit et une concentration fixee, en fai-

sant varier 1'espacement des plaques.

d) Etude de 1'efficacite du bassin avec des tubes

de 1^" par 1^".

- en fonction du debit par unite de surface (5 debits

testes).

3.5 Description de 1'appareillage modifie utilise

A la suite des problemes poses par 1'evacuation des

boues et la presence de bulles d'air dans 1'alimentation, il a

ete necessaire de modifier 1'installation de Canh (50).

Nous avons construit un autre bassin possedant un

fond conique avec racleur de maniere a favoriser Ie compactage

des boues et eviter la formation de courants preferentiels de

,1'eau a travers Ie lit de boues. L'alimentation a egalement

ete modifiee. Le bassin est divise en deux zones:

- une zone d'alimentation qui permet un degazage des


53

3
bulles d'air, de surface egale a 1.8 pi^, et 1'elimination en

continu des boues flottantes.

- Une zone de clarification dans laquelle sont pla-


2
ces les tubes inclines. Cette zone a une surface de 2 pi".

Un ecumeur place dans cette zone permet d'arreter une grande

partie des particules ayant une forte tendance a flatter et

qui n'ont pas pu etre arretees dans la premiere partie du

bassin.

Ce bassin a ete construit en tole de 1/8" d'epais-

seur et toutes ces caracteristiques sont presentees sur les

figures 17, 18, 19 et 20. Les differents mecanismes de ra-

clage sont entraines par un moteur electrique unique, muni

d'un reducteur de vitesse et d'un.systeme de poulies assurant

une rotation du racleur de fond de un tour et demi a la minute.

La transmission du mouvement au deuxieme racleur de fond

s'effectue par deux chafnes chromees. Enfin pour prevenir

toute corrosion excessive, 1'interieur du bassin a ete recou-

vert d'une couche de peinture Epoxy.

Les caracteristiques generales des plaques et des

tubes sont les suivantes:

- longueur: 2 pieds;

- inclinaison des parois: 60°;

-- surface totale: 2 pieds carres;

- epaisseur des parois: 1/8 de pouce;

- materiau utilise: plastique P.V.C.

II faut remarquer que 10% de la section totale du module est

occupee par.Ie module en plastique. L'eau traverse done une

2
section egale a 90% des 2 pi" de section.

- Volume de bassin: 176 U.S. gallons


54

/ M .tf-^-J-;; \!^.
/ \--------/-''^>r:?-;UN
^

Figure 17: Vue generate du bassin

de decantation utilise

^^
^
55

T=ti
G> UI
0 0

sz

4^\ rr-s-

Figure 18: Vue exterieure de profil

du decanteur
56

Notations 'de' 'la' 'fi'g'ure' '18:

1) ... Moteur d'entrainement des racleurs.

2) ... Tuyau d'alimentation en eau brute.

3) ... Tubes carres de If par 1^", de consolidation du bassin.

4} ... Tuyau de sortie des boues de surface.

5) ... Bride de raccordement du cone avec la partie superieure

du bassin.

6) ... Zone de consolidation des boues.

JJ ... Tuyau de sortie des boues.

... Barres de fixation du bassin sur son socle.

9) ... Tuyau de sortie de 1'eau clarifiee.

.0) ... Rigole de recuperation de 1'eau clarifiee.

[11} ... Poulie de relai du systeme d'entrainement du racleur

de fond.

... ChaTne d*entrainement du racleur de fond (en acier

chrome).

.3) ... Courroie d'entrainement

A) ... Syst^me de soutien des tubes inclines.

(15^) ... Paroi de separation de la zone d'alimentation et de la

zone de clarification.

... Poulies de reduction de vitesse.

Notations de la figure 19 :

1) ... Racleur de surface.

2) ... Entonnoir de recuperation des boues flottantes.

3) ... Zone de flottation.

4) ... Caisson de soutien des tubes inclines

5) ... Tubes inclines.


57

6) ... Axe de rotation du caisson.

7} ... Deflecteur evitant Ie mixage de 1'eau brute avec les

boues.

... Racleur de fond de bassin.

9) ... Direction de 1'ecoulement des boues.

U-0) ... Axe d'entralnement du racleur de fond.

(11) ... Racleur de fond.

.2) ... Plaque de caoutchouc assurant 1'etancheite entre la

zone d'alimentation des tubes et Ie liquide clarifie.

(13) ... Ecoulement de 1'eau clarifiee.


58

0^

Figure 19: Vue en coupe de cote

du decanteur.

~TTn-
59

<3 ^
4,
<ff-

6
1J... Reducteur de vitesse

... Moteur electrique d'entrainement

... Cable de soutien des tubes inclines

® Ecumeur de surface

5)... Poulie de transmission pour entrainement du racleur


de fond.

6}... Courroie de transmission.

1)... Manivelle de reglage de 1'inclinaison des tubes.

Paroi de separation entre la zone d'alimentation et


la zone de clarification.

9^... Racleur de surface

1G\ ... Poulie de reduction de vitesse

. Entonnoir de recuperation des boues flottantes.

Figure 20: Vue de dessus du decanteur


60

3.6 Efficacite hydraulique du bassin utilise

Remarque preliminaire: Dans toute ta suite du texte, nous

exprimerons les volumes en gallons americains.

L'efficacite hydraulique est un terme que 1' on

utilise frequemment pour decrire Ie regime de 1'ecoulement

dans un bassin mais gui est difficilement chiffrable. On

trace done la courbe de distribution du temps de retention de

1'eau dans Ie bassin, ce qui permet de comparer les ecoule-

ments, dans differents types de bassins de maniere qualitative.

Un bassin ideal est Ie siege d'un ecoulement piston.

Dans un bassin ordinaire, cela n'est jamais Ie cas et on ob-

serve un regime constituee de: 30% d'ecoulement piston et 70%

de melangeage. (Pour obtenir plus de details on peut se repor-

ter a la reference 51) .

En general, 1'etalement de la courbe de distribution

est provoquee principalement par:

- des perturbations d'ecoulement a 1'entree et a la

sortie du bassin;

- des courants de densite et de convection;

- 1'etendue des zones mortes;

- les phenomenes de diffusion.

Habituellement, on precede a 1'evaluation de 1'efficacite hy-

draulique en comparant la valeur centrale de la courbe de

distribution du temps de residence avec celle des differents

types de bassins classiques. Cette courbe est obtenue par la


61

methode utilisant un traceur que 1'on injecte ponctuellement

a 1'entree du bassin, et dont on mesure la concentration en

fonction du temps a la sortie. Les resultats du test sont

reportes suivant des valeurs sans dimension C/C et t/T

(figure 21).

- C : Concentration de traceur a la sortie du temps t

- C^: Poids de traceur/volume du bassin

- t : Temps de sortie du traceur.

- T : Temps de residence theorique.

Sur la figure 21, les differentes courbes ont la

signification suivante:

- A : Courbe theorique pour une dispersion ideale

dans laquelle Ie traceur est melange instantanement avec toute

1'eau du bassin. Cette courbe peut representer les courts-

circuits, et peut etre representee sous la forme:

c/co - e-t/T

- B : Courbe caracteristique de 1'ecoulement radial

d'un bassin circulaire sous des conditions stables.

- C : Courbe caracteristique des bassins rectangulai-

res larges relativement peu profonds .

- D : Courbe caracteristique des bassins rectangulai'

res etroits et longs.

- E : Courbe caracteristique des chambres de melange

circulaires a chicanes tres longues comparees a la largeur et

la profondeur.
62

0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

Figure 21: Courbes de distribution de differents

types de bassins de decantation (12) .


63

- F : Cette droite verticale represente ce que 1'on

devrait observer dans un bassin ideal.

Plusieurs experiences ont ete effectuees avec une

3
solution de Cu(NO^)^, 3H^O de 45 gr.,400 cm", utilise comme

traceur. En raison de la forme meme du bassin, possedant

une importante zone morte, destinee a permettre 1'inclinaison

des tubes, il ne nous a pas semble utile d'effectuer une etude

quantitative afin de determiher les pourcentages respectifs

des differents phenomenes entrant en jeu dans 1'ecoulement.

Nous nous sommes simplement attaches a evaluer de maniere

qualitative, par la methode conventionnelle, les phenom^nes

presents. Les figures 22 et 23 representent les resultats

obtenus. .

Lorsque 1'on trace la courbe C/C^ = f(t/T), on

constate par la presence meme d'une longue queue, 1'existence

de la zone morte mentionnee precedemment (figure 26).

Si 1'on note par T Ie temps correspondant a la

valeur maximum de C/C^ on obtient dans Ie cas present une

valeur que 1'on trouve frequemment pour les bassins circulai-

res. Cela nous amene a constater que Ie fonctionnement hy-

draulique du bassin est semblable 5 celui d'un bassin circu-

laire. On peut remarquer que, par sa structure. Ie bassin

que nous avons construit peut etre assimile a une portion de

bassin circulaire a puit central (figure 27).


64

Afin de verifier s'il n'y avait pas de phenomene

d'ecoulement preferentiel ou de courts-circuits, dans Ie bassin,

nous avons effectue des prelevements simultanes aux deux extre-

mites de la zone de clarification en presence de plaques in-

clinees (figures 24 et 25). D'apres les resultats que nous

avons obtenus, on peut conclure que 1'ecoulement est regulie-

rement reparti dans toute la section ou se trouvent les

plaques inclinees.

Remarq'ue: Les debits sont exprimes en gallons U.S.


65

Concentration en Debit d'eau traversant Ie


Cuivre en ppm. bassin 1.8 gal/mn./pi^.

201

Figure 22: Temps de retention de 1'eau

dans Ie bassin
15+-

IdL

Temps de residence
de 1'eau (minutes)

+—^
10 20 30 40 50 60 70 80 90
66

Concentration en Debit d'eau traversant


.2
Cuivre en ppm. Ie bassin: 2.8 gal/mn./pi

Figure 23: Temps de retention

de 1'eau dans Ie bassin

Temps de residence
de 1'eau (minutes)

90
67

C /T Concentration en Debit d'eau traversant Ie


Cuivre en ppm. bassin: 3 gal/mn./pi .

Figure 24: Temps de retention de

1'eau en deux points

extremes de la zone de

surverse.

(A): Mesure effectuee dans la zone de


surverse cote plaque de separation
entre notre zone de surverse et
d'aeration.

(B): Mesure effectuee dans la zone de


surverse cote deversoir.

-^ Temps de
residence
de 1'eau
(minutes
t
Concentration en
. 2
Cuivre en ppm. Debit d eau traversant Ie bassin: 1.35 gal/mn./pi

15-+-

Figure 25: Temps de retention de 1'eau en deux points

extremes de la zone de surverse.

(A) et (B) ont la meme signification que dans la


figure 24.
io4-

54-

Temps de residence
de 1leau (minutes )

0
100 120 t

cr\
00

:um—r
At Ecoulement par court-circuit

B>- Courbe obtenue dans Ie bassin a tubes


. 2
inclines pour un debit de 1.8 gal/mn/pi

c. Courbe obtenue dans Ie bassin a tubes


.2
inclines pour un debit de 2.8 gal/mn/pi

^. Ecoulement radial d'un bassin circulaire

E1) . Ecoulement d ' un bass-in rectangulaire


large relativement peu prof and.

Ecoulement dans un bassin ideal.

Figure 26: Courbes typiques de dispersion

comparees avec les courbes

obtenues experimentalement.

0.5 1.0 1.5 2.0

0
<^

:.ianmjr
70

Bassin experimental etu d i e Bassin circulaj^re classique

Figure 27: Comparaison de la section de notre

bassin experimental avec celle d'un

bassin circulaire.
71

3.7 Description de 1'eau utilis^e et schema de branchage de

1'installation.

3.7.1 Description de 1'eau brute utilisee

L'eau utilisee provient des ecorceurs de 1'usine de

pates et papier Kruger de Bromptonville. Les ecorceurs sont

alimentes en proportions variables:

- d'eau exempte de solides en suspension;

- d'eau blanche contenant des fibres de cellulose et

des agents tensio actifs partiellement neutralises.

A la sortie des ecorceurs, 1'eau contient done:

- des fibres de cellulose;

- des fibres, de ,bois d'ecorce tres fines;

- des agents tensio actifs;

- des rejets solides divers fluctuants.

La temperature moyenne de cette eau varie entre 25 et 40°C.,

et la concentration .en solides en suspension varie entre 1500

et 3500 ppm. suivant les conditions d'operation des ecorceurs.

Au point de prise d'eau, on a une emulsion eau-solide-

air de couleur laiteuse. Un echantillon de cette eau montre la

presence d'un grand nombre de bulles d'air non coalescentes

qui ferment un rideau, entrainant les solides a la surface et

forment un lit de boue stable. Nous observons la un phenomene .

de flottation.
72

3.7.2 Schema de branchage et de fonctionnement de

I* installation

3.7.2.1 Schema de fonctionnement de 1'ecorceur

A 1'examen de la figure 28, on constate qu'il y a

plusieurs points possibles d'addition d'eau blanche et d'eau

fraiche. Comme nous Ie verrons plus tard, cela, combine aux

conditions de recyclage de 1'eau, provoque des variations

dans les caracteristiques de decantation des solides en sus-

pension. L'eau que nous avons utilise lors des experiences

provenait du point de re jet a 1'egout en (6) sur la figure 28.

3.7.2.2 Schema de 1'implantation du decanteur et

de ses accessoires.

Lors des experiences preliminaires, nous avons effec-

tue une alimentation du decanteur et un soutirage des boues par

gravite (figure 29).

Pour 1'alimentation. Ie debit est regle par deux

vannes successives. La prise d'eau est effectuee dans une

tuyauterie verticale. Le soutirage des boues est regl^ soit

par la vanne situee en fond de bassin sur la tuyauterie de

sous verse, soit par siphonage.

Nous avons rapidement constate que Ie systeme d'ali-

mentation du bassin par gravite ne permet pas d'obtenir un


73

1 ).. .Ecorces .0}...Ecorceur

2} ...Tamis primaire

3 ).. .Tamis D.S.M.

..Eau sous pression

..Eau recyclee Figure 28: Schema de fonction-

© .Rau rejetee nement de 1'ecorceur

,Eau fraTche

.8 ) ...Eau blanche

9} ...Pompe a ecorces
a

74

debit regulier et stable. Cela est provoque par les varia-

tions de pression dans la tuyauterie d'amenee d'eau a 1'egout.

Nous avons egalement constate que Ie soutirage des boues ne

peut pas se faire par gravite en raison de la haute concentra-

tion en solides en suspension (de 1'ordre de 10,000 a 15,000

ppm.). La vanne se colmate tres rapidement jusqu'a bloquer

completement Ie passage du liquide. Un soutirage par sipho-

nage aboutit egalement a. un colmatage de la tuyauterie.

3.7.2.3 Alimentation et soutirage par pompe

A la suite des constatations precedentes, nous

avons installe:

- pour 1'alimentation une pompe centrifuge submer-

sible a fonctionnement continu pouvant delivrer 1,550 gal/hr.

a une hauteur de 20 pieds.

- Pour Ie soutirage des boues une pompe Moyno, a

fonctionnement continu, a debit variable (de 0 a 2.0 gal/mn.).

La figure 30 montre la nouvelle disposition de

1'installation. En ce qui concerne 1'evacuation des boues

en continu, les resultats obtenus ont ete tr^s bons. Cepen-

dant, d'autres difficultes sent apparues. L'eau provenant des

ecorceurs contient de 1'eau blanche en grande quantite dans

laquelle se trouvent beaucoup d'agents tensio actifs. Ces

produits favorisent la formation de petites bulles d'air. Ces

bulles se comportent de la meme maniere que les bulles d'air


75

\ \ \ \ N. ^ ^

1J ...Ailmentation en eau brute par gravite

2) ...Boues soutirees par gravite

Boues flottantes

Q. Canal de rejet des effluents

Bassin de decantation

©. Eau clarifiee

Figure 29: Montage preliminaire du decanteur


76

que 1'on observe dans les installations de flottation. Ces

bulles ont la caracteristique de coalescer faiblement. On a

ainsi un rideau de bulles ascendantes dans la premiere partie

du bassin (zone d'alimentation) ou se forme un tres important

tapis de boues flottantes. Nous avons observe de 25 a. 75% de

flottation. II ne nous a pas ete possible d'eliminer Ie pro-

bleme pose par ces bulles d'air car, afin d'avoir une eau

homogene il est necessaire de pamper 1'eau en un point de tr^s

forte agitation, done a la sortie de la tuyauterie de re jet a

1'egout. Les bulles presentes passent directement dans la

tuyauterie malgre 1'utilisation d'une pompe immergee. Ainsi

notre bassin a fonctionne en bassin combine de flottation et

de decantation. II a done ete necessaire de modifier une

nouvelle fois 1'installation.

3.8 Modification finale de 1'installation

Lorsque 1'on laisse reposer 1'eau brute, on observe

la formation d'un tapis , de boue flottante. Si apres une demi-

heure de repos on agite fortement la surface de 1'eau on peut

arriver a eliminer 1'air present dans Ie tapis de boue et

ainsi permettre aux particules de decanter. On peut dans ce

cas la etudier la decantation des particules.

Pour cette raison, nous avons decide d'utiliser un

bassin de retention de 100 gallons de volume (figure 31) .

Ainsi, cela nous permet de fonctionner en circuit ferme en

recyclant la surverse et la sous-verse dans Ie bassin de


77

.1 ) ...Eau brute

2 ) ...Boues flottantes

3) ...Boues de decantation

4 ) ...Canal de prise d eau

..Pompe d'alimentation

..Pompe de soutirage des boues

0 Bassin de decantation

Eau clarifiee

Figure 30: Montage du decanteur avec les pompes

d'alimentation et de soutirage.
78

\ \ \ \\ \\\\\\ \ 'S

^NT \
1)... Agitateur

2)... Ligne d'alimentation

Bassin de retention

Q.. Egout

Alimentation en regime continu de


fonctionnement

©... Pompe centrifuge d'alimentation

o... Pompe de soutirage des boues

Sous-verse du decanteur

,9 )... Decanteur

10 ... Surverse

Figure 31: Installation finale de decantation avec

recyclage.
79

retention d'un agitateur afin d'eviter une decantation en

fond de bassin. Le.s conditions experimentales sont les sui-

vantes:

- Apres avoir rempli les bassins de decantation et

de retention avec 1'eau brute a etudier, on laisse reposer

cette eau une demi-heure a une heure. Ensuite en agitant

energiquement, on parvient a eliminer les bulles fixees sur

les particules et a faire couler les particules. Apres avoir

place la pompe dans Ie bassin de retention et mettant en

service 1'agitateur, on peut alijnenter Ie bassin de decanta-

tion avec une eau qui est homog^ne et exempte de bulles d'air.

Remarque: Au debut des experiences, nous avons place dans

1'eau un agent bactericide avec du formal afin d'eviter tout

probleme eventuel avec un developpement possible de bacteries

en milieu anaerogie. Cette addition a ete abandonnee pour

trois raisons principales:

- la duree des experiences ne depasse pas 6 heures;

- la filtration sur papier filtre est rendue beau-

coup plus difficile;

- 1'eau ne peut pas etre reutilisee apr^s les ex-

periences en raison du broyage progressif des particules dans

Ie temps par la pompe centrifuge.

Les seuls problemes qu'il nous reste a resoudre sont

~ Ie broyage des particules par la pompe dans Ie

temps. Cela necessite une planification des essais aussi

courte que possible afin de minimiser la variation de diametre


80
B

des particules.

- Le reglage de la vitesse de soutirage des boues

de maniere a conserver une concentration en solides en sus-

pension dans Ie bassin de retention sensiblement constante.

- La variation journaliere des caracteristiques de

1'eau en provenance des ecorceurs; variation de:

- la proportion de solides decantables

- la concentration en solides en suspension

- du rapport fibres d'ecorce - fibre de

cellulose,

- du "Sludge Volume Index: S.V.I.",

la vitesse de decantation (Z.S.V. : zone

settling velocity),

Le dernier probleme cite a ete la cause principale

de la difficulte que nous avons eu a interpreter les resultats

obtenus. En raison des variations journalieres des caracte-

ristiques de 1'eau, les resultats obtenus ne peuvent en aucun

cas etre compares entre eux. Lors de chaque experience, nous

avons precede a une mesure de la decantabilite de la suspen-

sion en eprouvette. Cette mesure nous a donne des valeurs

variant dans de fortes proportions en raison des variations

de composition de 1'eau qui contient:

- des ecorces (differentes suivant la qualite du

bois),

- des fibres de cellulose (provenant de 1'eau

blanche),
81

- des residus divers provenant d'une autre section

de 1'usine de maniere aleatoire.

Suivant les fluctuations de ces trois variables, la densite

globale des solides, la temperature de 1'eau, la densite de

1'eau, les conditions de decantation vont varier fortement.

Ces difficultes n'ont pas pu etre surmontees en raison de

notre dependance complete des conditions de fonctionnement

journaliere de 1'usine.

3.9 Caracterisation de la decantabilite d'une suspension

U.ne suspension peut se caracteriser par:

1. La mesure du "Sludge Volume Index" (S.V.I.) (22)

ml. de boue decantee x 1,000


mgr./1; de solides en suspension

La mesure du volume de boue decantee s'effectue au bout

de 30 minutes de decantation libre en eprouvette graduee

d'un litre.

2. La vitesse de sedimentation entravee ou de sedimentation

libre. On les determine en eprouvette graduee en tragant

la courbe H = f(t), ou H est la hauteur initiale d'eau

dans 1'eprouvette, et t Ie temps. En general'on mesure

la vitesse de deplacement de 1'interface liquide clarifie

- zone de concentration en solides en suspension, ainsi

que Ie temps auquel apparait une zone de separation vi-

sible nette. On utilise couramment la notation Z.S.V.

(Zone Settling Velocity).


82

3. La mesure des solides decantables. Ceci peut etre

effectue en laissant decanter la solution dans un

becher d'un litre pendant une ou deux heures, puis en

effectuant un prelevement et une mesure de la concentra-

tion en solides en suspension du liquide surnageant au-

dessus des boues.


83

4. RESULTATS OBTENUS ET INTERPRETATION

4.1 Resultats obtenus lors de 1'observation de phenomSnes

de flottation naturelle

Dans Ie cas present, les observations ont ete faites

uniquement en presence de plaques inclinees a 60° et distantes

de 1^" les unes des autres, avec une surface totale de zone de

decantation de 2 pi.". Le rendement du decanteur peut etre


2 ^ .-,-,-, , ^

qualifie de:

1. Tres ban dans les cas oQ les phenomenes de flottation sont

tres importants. Dans ces cas, les particules sent prati-

quement toutes arretees par flottation comme Ie prouve la

faible concentration de boues recuperees en sous verse.

(figures 32, 33, 34). Certaines augmentations brutales

de concentration dans les boues, sont dues au fait que,

periodiquement, des paquets de boues flottantes se debar-

rassent des bulles d'air et tombent au fond du bassin.

Dans la zone d'aeration, il y a un tapis de boues flottan-

tes tres epais dont la concentration atteint des valeurs

aussi elevees que 30,000 a 40,000 ppm. . Cela confirme la

preponderance du phenomene de flottation. A ce moment-la,

seule la premiere partie du bassin (zone de desaeration)


2
de 1.8 pi." de surface, a une utilite reelle.

2. Passable dans Ie cas des figures 35, 36, 37. On remarque

que la plus haute concentration en solides en suspension


84
p

dans la surverse est provoquee par 1'instabilite de certai-

nes particules. La raison de cette instabilite est que

beaucoup de bulles d'air s'accrochent aux particules et

compensent exactement la force de gravite. Ces particules

ont ainsi la propriete de rester entre deux eaux, ce qui

les empeche a la fcis de decanter et de flatter franchement.

Elles sont done entrainees en surverse par Ie courant d'eau

principal. L'ecumeur place dans la zone de sortie de 1'eau

clarifiee ne permet pas d'eliminer completement ces petites

particules. Nous avons observe que, dans la zone de sur-

verse, 1'ecumeur arrete tout de meme de tres nombreuses

particules qui forment un tapis compact de petites parti-

cules flottantes. (figure 38).


^ Concentration en 85
solides en suspension
en ppm.
Figure 32

' I

Q).. Eau brute

2} ... Boues
' 1

(D
3) ... Eau clarifiee

Temperature moyenne: 30°C


.2
Debit de surverse : 3 gal/mn/pi

Debit de sous verse: 1 gal/mn

°k2

-t—^
Temps (heures)

A
Concentration en solides Concentration des boues ppnfl, 86
en suspension en ppm.
4,000
de 1'alimentation et
de la surverse.

Figure 33 0

4- 3,000

-I- 2,000

Eau brute

Eau clarifiee

Temperature moyenne 36°C.


2
Debit de surverse 2 gal/mn/pi'
I / Debit de sousverse 1 gal/mn.
-I- 1,000

I.»
if

I
I
A

Temps

/
Heures
87
Concentration en solides en
suspension de 1'alimentation Concentration des 4,000
000 H-
boues en ppm.
et de la .surverse en ppm.

Figure 34

3,000
500 t

. .Eau brute

-t. 2,000
000 ...Eau clarifiee

Temperature moyenne
37°C.

Debit de surverse:
3 g.al/mn/pi2.

Debit de sous verse


1.5 gal/mn

500 ^-1,000

Temps
heure
->
,0
Concentration'en solides i
/^ en suspension'en ppm. I 88
,000

Figure 35

,000 4-

,000

Temperature moyenne: 36°C (1' .. Boues


2"
Debit de surverse : 3 gal/mn/pi

Debit de sous verse: 1 gal/mn (2 Eau brute

.. Eau clarifiee

000 +

.0-
G- .0—^ G<
G
•G.

G
'G,

0 (^

Temps (heure)

°/
0
^
89
,000 A--A--A

Concentratiton en solides en
suspension Jen ppm. Figure 36
Entre parentheses figurent
les valeur^ pour 1'eau clarifiee
' '>
; :''
' ' t
' \

,000

0- . Boues

Eau brute

<3 ). .. Eau clarifiee

Temperature moyenne
26°C

Debit de surverse:
3 gal/mn/pi^.
,000 Debit de sous verse
1,000) 2 gal/mn.

,000 +
500)

Temps (heures

/ ->
,000 Concentration en solides
90
en suspension en ppm.
Figure 37 R

Temperature moyenne
34°C

de sui:verse
gal/mn/pi
Debit de sous verse
2 gal/mn

,000 -{-

Eau brute

Boues

Eau clarifiee

,000 +

,000

500

Temps (heures

7
91

Remarques 1- Bien que la concentration en solides en suspen-

sion dans les boues flottantes varie fortement, on constate

qu'elle peut atteindre des valeurs tres interessantes pour Ie

traitement de celles-ci. Alors que 1'on atteint difficilement

des concentrations superieures a 10,000 ppm. lors des expe-

riences de decantation pure en continu, dans 50% des cas ob-

serves en flottation, la concentration obtenue depasse

22,000 ppm. . Cela donne aux boues une consistance telle

qu'elles peuvent etre prelevees manuellement et sechees par

egouttage sur des grilles de ^' de maille. Nous avons observe

plusieurs concentrations de boue de 35,000 ppm. avec un max-

imum de 64,000 ppm.

2- Comme nous 1'avons deja mentionne, ce phenomene


s

de flottation s'explique facilement par la presence d'agents

tensio-actifs (introduits dans Ie processus de fabrication de

la pate a papier et se retrouvant ensuite dans 1'eau blanche)

favorables a la formation de petites bulles d'air. L'aeration

de 1'eau est favorisee par son passage dans la pompe a ecorce

et sur les tamis D.S.M.. Les variations de caracteristiques

de flottation, des particules, observees proviennent des

changements continus des proportions eau blanche - eau fraiche

introduites dans 1'ecorceur ainsi que de la concentration en

agents tensio-actifs dans 1'eau blanche.


92

Ecume-ur de surface

Figure 38: Schema montrant la disposition de

1'ecumeur dans la zone de decantation

4.2 Resultats obtenus lors de 1'etude de la decantation pure

Nous avons observe que lorsqu'on laisse reposer 1'eau

provenant des ecorceurs, il se forme un tapis de boue assez

compact. Si au bout d'une demi-heure on agite vigoureusement

la surface de 1'eau, les particules se debarrassent des bulles

d'air et peuvent sedimenter. Nous avons done decide d'operer

1'installation comme expose au paragraphe 3.8. On peut ainsi,

en utilisant un reservoir de retention de 100 gallons, dispo-

ser d'un volume d'eau total d'environ 250 gallons.

La procedure d'operation est la suivante.:

1- Remplissage des deux bassins


93

2- Agitation de la surface libre des deux bassins

au bout d'une demi-heure de repos, jusqu'a ce que toutes les

particules aient sedimente.

3- Controle de la vitesse de decantation des parti-

cules en eprouvette de un litre. On mesure la vitesse de

deplacement de 1'interface solide-liquide pendant deux heures.

3
Au bout de deux heures, on preleve 300 cm" dans la partie

superieure de 1'eprouvette pour mesurer les solides en suspen-

sion que nous pouvons appeler: indecantables.

4- Debut des experiences de decantation.

Nous avons pu ainsi obtenir des resultats dans les conditions

suivantes de fonctionnement:

- bassin sans plaques ni tubes;

- bassin avec plaques de 1^" de distance entre elles;

- bassin avec tubes a section carree de 1^";

- bassin avec plaques dont la distance les separant

varie de 1" a 3".

Chaque experience de decantation est effectuee dans

les conditions suivantes:

1. Mise en service de 1'installation a un debit de

2
surverse de 1.0 gal/mn/pi" et un debit de sous verse de

1.0 gal/mn. Nous laissons fonctionner 1'installation pendant

20 minutes afin de permettre une bonne stabilisation du regime

d'ecoulement.

2. Nous effectuons une prise d'echantillon toutes

les 5 minutes en surverse pendant une demi-heure, tous les

quarts d'heure sur 1'eau brute et au bout d'une demi-heure


94

sur la sous verse. Cela nous permet de recueillir:

- six echantillons en surverse;

- deux echantillons d'alimentation;

un echantillon en sous verse

3. Les deux operations precedentes sont repetees

pour les debits suivants:

surverse sous verse


^
(gal/mn/pi") (gal/mn)

2.0 1.5

3.0 2.0

4.0 2.0

5.0 2.0

Cette procedure a ete repetee quatre fois pour chaque

condition de fonctionnement du bassin. II n'a malheureusement

pas ete possible d'operer sur la meme eau en circuit ferme

pendant plusieurs jours conune nous 1'avons deja explique.

Apres avoir effectue une premiere serie de quatre

experiences avec plaques, il nous est apparu une difficulte

d'interpretation des resultats obtenus. Pour des concentra-

tions en solides en suspension et des temperatures stables les

resultats ne sont pas reproductibles .

Nous avons done effectue une deuxieme serie de

quatre experiences, sans plaques ni tubes cette fois-ci, en

prenant a chaque fois une mesure de decantabilite en eprouvet-

te, pour essayer de caracteriser 1'eau utilisee. Les resultats


95

p,
de ces experiences sont reportes sur la figure 39. Chaque

courbe, concentration en solides en suspension non elimines

en fonction du debit, est caracterisee par:

- la vitesse de chute des particules (Z.S.V.).

Ie volume des boues formees en une demi-heure

(S.V.I.) ,

- la concentration en solides en suspension initiate

de 1'eau testee^

- la temperature moyenne,

la concentration en solides en suspension indecan-

tables.

Cela nous permet de constater que les enormes variation d'ef-

cicacite de la decantation, effectuee dans les memes conditions

de temperature et de concentration, sont essentiellement fonc-

tions des caracteristiques de decantabilite de la suspension.

Cela est principalement du aux variations de la qualite des

solides en suspension dans 1'eau et de la proportion de petites

particules.

A la suite de cela, nous avons tout de meme effectue

une serie de quatre experiences avec plaques et avec tubes

inclines, qui nous ont montre qu'il est impossible d'arriver

a une conclusion nette en ce qui concerne 1'efficacite du

bassin avec tubes ou sans tubes, (figures 39, 41, 43). II

nous est impossible de faire une difference quelconque entre

les trois modes de decantation testes. Nous remarquons sim-

plement qu'il est possible d'obtenir de tres bonnes efficacites


96

de 1'ordre de 70 a 75% pour des debits aussi eleves que


2
5 gal/mn/pi (tableau 3). Nous pensons que Ie profil de la

zone d'aeration peut etre un element tres important pour la

bonne efficacite de la decantation. Dans notre cas, elle

constitue une zone de predecantation, et il est probable que

les grosses particules sont decantees tres rapidement et ne

penetrent pas dans les tubes . Ainsi la charge reelle suppor-

tee par la zone de clarification doit certainement etre tres

inferieure a la valeur mesuree a 1'entree du bassin. Cela

peut contribuer a favoriser 1'entrainement des petites parti-

cules par les grosses et peut expliquer pourquoi les resultats

obtenus sont semblables, au point de vue efficacite, pour les

differents modes de decantation testes. De meme la variation

de la proportion de solides indecantables est 1' un des fac-

teurs les plus importants dans 1'observation des differentes

efficacites obtenues a chaque experience.

Remarque: Dans Ie cas des courbes 10 et 11 (figure 41), nous

avons effectue des prelevements de boues. La concentration

est en moyenne de 9,000 ppm., ce qui montre que 1'on a accumu-

lation de boues dans Ie bassin en fonction du temps. Cela a

toujours necessite un arret periodique de 1'installation,

suivi d'une vidange des boues en exces. Un bilan nous montre

que dans de telles conditions, pour une alimentation a 2,600

ppm., et un debit de sous verse maximum de 2 gal/mn (limite

superieure de la pompe de soutirage), il y a accumulation de


2
boues lorsque Ie debit de surverse depasse 2.5 gal/mn/pi .

Cela est dG au manque de profondeur de la zone d'epaississement


97

Le temps de residence des boues n'est pas assez grand pour

permettre un compactage donnant des concentrations de boues

superieures a 9,000 ppm. Pour des particules ayant de bonnes

caracteristiques de decantation la compaction naturelle maxi-

male obtenue est de 23,000 ppm. au bout de deux heures ce qui

represente une boue contenant 98% d'humidite. En moyenne les

valeurs obtenues sont de 1'ordre de 15,000 ppm. et demandent

des temps de residence trop importants pour etre atteintes.

Seules les experiences effectuees a debit fixe

pour des variations de distance entre plaques (figure 45),

nous permettent d'effectuer une observation positive. Nous

constatons que la distance entre les plaques, modifie 1'ef-

ficacite de la decantation. Une distance trap faible entre

les plaques peut provoquer une baisse d'efficacite,'alors

qu'un ecartement croissant provoque une perte d'efficacite.

Une distance de Ij" semble etre bonne et ne pas poser de

probleme de colmatage.
98
|v Concentration en solides dans
1'eau clarifiee en ppm.

Eau brute: 2618 ppm.


Solides indecantables: 285 ppm
Z.S.V.: 11.8
Q S.V.I.: 61

Eau brute: 2639 ppm.


Solides indecantables: 340 ppm
Z.S.V.: 21.3
S.V.I.: 48.7

Eau Brute: 2683 ppm.


Solides indecantables: 335 ppm
Z.S.V.: 11.3
S.V.I.: 70.5

Eau Brute: 2570 ppm.


^) Solides indecantables: 435 ppm
Z.S.V.: 16.1
S.V.I.: 45.9

Figure 39: Variation de la concentra-

tion en solides en sus-

pension en fonction du

debit dans Ie bassin

sans plaques.

0
G

Debit de surverse

en gal/mn/pi'

1.0 2.0 3.0 4.0 5.0


99
' Hauteur de 1'interface Boues-Liquide clair en ppm.

Figure 40: Courbes de decantation de

1'eau utilisee lors des

experiences sans plaques

300 t
^-

Temps de decantation
350 en minutes.

15 20 25 30
Concentration en solides en suspension
100
dans 1'eau clarifiee en ppm.

Eau Brute:1890 ppm. Eau brute: 2774 ppm.


Solides indecantables Solides indecantables: 300 ppm
320 ppm. ^ Z.S.V.: 20.1
Z.S.V.: 16.1 S.V.I.: 48.2
S.V.I.: 68

Eau brute: 1295 ppm. Eau brute: 2634 ppm.


Solides indecantables: Solides indecantables: 410 ppm
300 ppm. Z.S.V.: 15.7
Z.S.V.: 13.1 S.V.I.: 57.6
S.V.I.: 107

Figure 41: Variation de la concentration en solides en

suspension en fonction du debit dans Ie

bassin avec des plaques.

700+-

600t

5004.

400t

3004-

Debit de surverse
20C^- en gal/mn/pi2
-z
1.0 2.0 3.0 4.0 5.0
Hauteur de 1'interface Boue-Liquide clair en ppm 101
A

50 +
Figure 42: Courbes de decantation de 1'eau

utilisee lors des experiences de

decantation avec plaques.

100 +

150 +

200

250 J-

300 4-

Temps de decanta^ion
350
10 15 20 25 30 en minutes
Concentration en solides en suspension dans 1'eau clarifi^e
102

Eau brute: 2582 ppm. Eau brute: 1367 ppm.


Solides indecantables Solides indecantables: 140 ppm
A)155 ppm. Z..S.V.: 10.7
Z.S.V.: 23 S.V.I.: 74.6
S.V.I.: 43.2

Eau brute: 1475 ppm. Eau brute: 1451 ppm.


Solides indecantables Solides ind^cantables: 300 ppm
B) 115 ppm. Z.S.V.: 10.7
Z.S.V.: 10.7 S.V.I.: 87.3
S.V.I.: 127.3

Figure 43: Variation de la concentration en solides

en suspension en fonction du debit dans Ie

bassin avec tubes.

Debit de surverse

en gal/mn/pi

"A 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0


103
Hauteur de 1'interface Boue-Liquide clair en ppm.

Figure 44: Courbes de decantation de 1'eau

utilisee lors des experiences

avec tubes.

100 [

150-1-

200+

250 +

300 t
?--©

Temps de decantation
350
10 15 20 25 30 en minutes
104

... Eau brute: 2957 ppm. Debit de surverse

3.0 gal/mn/pi .

A .. Eau brute: 2728 ppm. Debit de surverse


2
4.0 gal/mn/pi^.
Concentration en solides en

©
suspension dans 1 eau
clarifiee en ppm.

5504-

53C4 Figure 45: Variation de la

concentration en

solides en suspension

en fonctton de 1'ecarte-
520^
ment entre les plaques.

5101-

500-t~

490+

Distance entre les


plaques en ^ pouces
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
'"•^xiences avec plaques Experiences avec tubes inclines

D E F G J B c D E F G H I J

0 33 48.2 20.1 421 84.80 1451 300 31 87.6 10.7 252 4157 13686 82.65
422 84.80 335 4635 76.90
444 84.00 358 4663 75.35
503 81.90 NoD 371 4540 74.45
516 81.40 378 4837 73.95

0 28 57.6 15.7 1367 140 29 74.6 10.7 276 3144 15971 79.80
539 79.55 413 69.80
571 78.30 449 3849 67.15
607 76.95 NoC 482 4110 64.75
668 76.65 453 4093 66.85

0 33 107. 13.1 243 81.20 1475 115 26 127. 10.7 285 4490 12551 80.70
319 75.35 326 3932 77.90
310 76.00 372 3802 74.80
340 73.70 NoB 405 4044 72.55
370 71.40 530 3495 64.00

0 26 68.0 16.1 332 82.45 2582 155 30 43.2 23.0 516 7384 23054 80.00
352 81.40 623 7219 75.90
367 80.60 NoA 590 7305 77.15
377 80.00 529 7827 79.50
388 79.50 528 7143 79.55

F: Z.S.V. (Zone Settling Velocity)

G: Concentration en solides dans la surverse en ppm.

H: Concentration en solides dans la souverse en ppm.

I: Concentration maximale que 1'on peut pbtenir pour les


boues en ppm.

J: Pourcentage de particules eliminees par decantation.

s obtenus lors de 1'etude de decantation


1-'

0
Ln

^jjasssw.
106

5. SUGGESTIONS PRATIQUES CONCERNANT L'ETUDE DU

TRAITEMENT PHYSIQUE D'EAUX INDUSTRIELLES

II est apparu clairement, lors de cette etude de

decantation par tubes inclines, qu'il est necessaire d'utili-

ser deux unites pilotes operant en parallele sur la meme eau,

dans les memes conditions de debit, lorsque 1'on veut comparer

un precede de traitement physique de 1'eau avec un autre pro-

cede physiq'ue different. Cela permet d'eviter de se heurter

a des problemes de reproductibilite des resultats.

Dans notre cas, il aurait ete tres utile d'utiliser

deux bassins de decantation semblables fonctionnant en paral-

lele: 1'un operant avec des tubes inclines, et 1'autre sans

tubes. Cela nous aurait sans doute permis d'arriver a des

conclusions pratiques de fonctionnement tres facilement et

sans ambiguite possible.

Dans Ie cas o5 1'on ne peut utiliser qu'un seul

bassin, il faut etre en mesure de controler rigoureusement

des parametres tels que:

- temperature,

- PH

- concentration des solides en suspension dans 1'eau

d'alimentation,

- Ie S.V.I. et Ie Z.S.V.,

- les dimensions des particules presentes dans 1'eau

d'alimentation,
107

- la concentration en solides en suspension indecan-

tables.

Cela n'a pas ete notre cas .

Nous suggerons done 1'utilisation d'un seul bassin

(ou d'un reacteur) pour une etude de laboratoire, et de plu-

sieurs bassins (ou reacteurs) fonctionnant en parallele pour

1'etude a 1'echelle pilote d'une eau industrielle aux carac-

teristiques variables dans Ie temps .


108

6. CONCLUSIONS

A la suite du changement du mode d'ecor^age de

1'usine Kruger, dans Ie courant du programme d'etude de la

sedimentation des particules de bois (paragraphe 3), il est

apparu un certain nombre de phenomenes tels que:

la flottation

- la variation de temperature de 1'eau brute,

la variation de concentration en solides en

suspension,

— la variation des caracteristiques des solides,

qui ne nous ont pas permis d'effectuer une etude correcte,

telle qu'envisagee initialement. II faut cependant souligner

que les observations effectuees ont ete tres utiles a la

compagnie Kruger, pour Ie choix futur d'un systeme d'epuration

des eaux provenant des ecorceurs .

D'apres les resultats que nous avons obtenus sur Ie

melange eau blanche - particules d'ecorces, et dans une optique

de traitement efficace de 1'eau des ecorceurs, plusieurs points

importants sont a mettre en valeur:

1. Les phenomenes de flottation naturelle importants,

observes lors du debut des experiences, nous montrent qu'il

serait preferable, au point de vue efficacite et cout du trai-

tement de cette eau, d'utiliser la technique de flottation.

Les rendements obtenus lors de 1'observation naturelle de ce

phenomene sent tres bons et les caracteristiques des boues


109

flottantes sont tres nettement superieures a celles des boues

de decantation. Cela peut permettre d'eviter d'avoir a cons-

truire une installation de traitement des boues.

2. Dans Ie cas present, 1'emploi d'un bassin de

decantation pour Ie traitement de 1'eau des ecorceurs, est

fortement deconseille en raison:

- des grands changements de temperature observes,

allant de 5°C. a 40°C. Cela provoque en general des phenomenes

de courts-circuits dans les bassins, done une baisse importante

de 1'efficacite du traitement;

- des phenomenes de flottation naturelle. Dans ce

cas il a ete observe que de petites bulles d'air s'accrochent

aux particules et les maintiennent dans un etat instable entre

la decantation et la flottation. Ces particules soht alors

entralnees par Ie courant d'eau principal dans la surverse,

ce qui peut provoquer une tres forte augmentation de la

concentration en solides en suspension dans 1'affluent, d'ou

un mauvais traitement.

3. Actuellement, 1'utilisation d'un bassin de de-

cantation aux dimensions reduites, a tubes inclines, est tres

deconseille pour les memes raisons que celles exprimees prece-

demment en plus des problemes poses par 1'elimination des

boues d'une eau brute de concentration egale a 2,000 a 2,500

ppm. necessitant une grande surface de fond de bassin et une

grande profondeur, pour obtenir une bonne compaction.

4. Les tubes inclines constituent une amelioration


110

partielle du processus de decantation. En effet, ils ne

peuvent pas etre utilises seuls. Us necessitent leur inte-

gration dans un bassin de decantation classique, car ils ne

resolvent pas Ie probleme pose par la concentration, la conso-

lidation et 1'elimination des boues. Us permettent done

uniquement une augmentation de capacite pour un bassin clas-

sique dans Ie cas d'une eau peu chargee en solides en suspen-

sion, et ne font qu'aider a ameliorer 1'efficacite d'un bassin

classique pour une eau tres chargee, sans en augmenter la

capacite.

D'apres les experiences effectuees precedemment par

Canh (50) dans des conditions operatoires completement diffe-

rentes, on peut esperer obtenir d'excellents resultats avec

Ie systeme des tubes inclines introduits dans un clarificateur

classique. Cependant on doit observer que Ie processus de

compaction des boues depend essentiellement des caracteristi-

ques des particules presentes (c*est-a-dire de leur densite,

diametre, aptitude a floculer,...), ce qui est un facteur

predominant pour Ie dimensionnement de la zone d'epaississe-

ment. des boues, done de la surface et du volume du bassin de

decantation.
Ill

APPENDICE A

CLASSIFICATION DES SOLIDES PRESENTS DANS L ' EAU

Dans une suspension, on peut distinguer plusieurs

categories de solides:

- solides totaux

- solides filtrables

- solides non filtrables,

- solides fixes,

solides volatils.

Solides totaux = solides fixes + solides volatiles

Solides totaux = solides filtrables + solides non filtrables

MESURES DE LA CONCENTRATION EN SOLIDES

Solides totaux: on chauffe un echantillon d'eau brute a 105°C.

puis on pese Ie residu sec.

Solides filtrables: on filtre 1'eau brute. Le filtrat est

evapore a 105°C. L'augmentation de poids du pot contenant Ie

filtrat constitue les solides filtrables .

Solides non filtrables:cette mesure est obtenue par difference

avec les deux precedes precedents ou en evaporant Ie residu

sur Ie filtre. L'augmentation de poids du filtre represente

les solides non filtrables.

Solides fixes: on chauffe un echantillon d'eau brute a 550°C.

pendant une heure, et on pese Ie residu sec obtenu.


112

Solides volatils: on obtient cette valeur par difference entre

les solides totaux et les solides fixes. Cela ne represente

pas exactement la perte des matieres organiques volatils conte-

nues dans la suspension en raison de la perte par evaporation

de certains sels oxides.

En general, pour les differentes categories de

solides presents dans une suspension, on adopte la classifi-

cation suivante:

Organiques

Solides decantables'

Mineraux

Solides en
Qrganiques
suspension Solides non

decantables

Mineraux

Solides

totaux

Organiques

Solides colloidaux

Solides Mineraux

filtrable;
Organiques

Solides dissous

Mineraux
113

En general, il est tres difficile de determiner les

proportions des differentes classes de solides. On se limite

done a la mesure des solides en suspension et des solides

filtrables. Cependant en ce gui concerne la decantation,

seule la mesure de la concentration en solides decantables

est importante.
114

APPENDICE B

ESSAIS DE FLOCULATION SUR L'EAU PROVENANT DES ECORCEURS

I. Generalites

La floculation est utilisee pour ameliorer la clari-

fication d'une eau contenant des colloides/ qui ne peuvent etre

elimines par sedimentation seule, par agglomeration des collo-

ides entre eux. La floculation peut egalement permettre

1'agglomeration des petites particules neutres non decantables,

par 1'intermediaire de polyelectrolytes organiques.

Les colloides sont de petites particules gortant des

charges electriques a leur surface. Ces charges creent une

force de repulsion entre particules et s'opposent done a leur

agglomeration. Ces particules ont des dimensions de 1'ordre

de 1 a 0.001 micron.

La repartition des charges a la surface des particu-

les est provoquee par Ie contact de la particule avec Ie

milieu polaire. On assiste alors a 1'un des mecanismes sui-

vants:

lonisation;

- Absorption d'ions;

Dissolution d'ions.

La surface ainsi chargee influence la distribution d'ions du

milieu polaire environnant, et attire les ions de charge oppo-


Couche fixe
115
Couche fixe

Couche diffuse
Couche diffuse

/^

Potentiel
de Nernst

Potentiel Zeta (theorique)


^
Distance

Schema theorique

Surface de la particule
Plan de Nernst

Plan delimitant Ie nuage

entralne par la particule


0•00
©©
Couche de Stern

Couche .diffuse

^ JPotentiei

Potentiel.
de Nernst

Schema pratique de Stern

Figure.46: Representation des couches electroniques

entourant une particule


116

see tout en repoussant ceux de meme charge. On observe alors

deux regions distinctes (figure 46);

- Une region interne comportant des ions absorbes

qui form6 une couche fixe .

- Une region diffuse gui constitue la zone d'influ-

ence de la particule qui est la couche diffuse.

Lorsqu'une particule est placee dans un electrolyte et qu'un

courant electrique traverse la solution, la particule, en

fonction de sa charge de surface, sera attiree par 1'une ou

1'autre des electrodes, amenant avec elle un nuage d'ions. Le

potentiel a la surface du nuage est appele "Potentiel Zeta".

Ce potentiel zeta devrait theoriquement correspondre au

potentiel mesure a la surface entourant la couche fixe d'ions

absorbes sur la particule. Cela n'est pas ce que 1'on observe

et represents done une source de variation des mesures,

(figure 46).

La floculation s'effectue suivant deux mecanismes

principaux qui sont les suivants:

- Neutralisation des charges de respulsion: dans ce

cas, on diminue Ie potentiel zeta par des ions qui neutrali-

sent les charges de surface. Cela permet aux particules de

se rapprocher suffisamment pres les unes des autres pour que

les forces de Van Der Walls entrent en jeu et provoquent une

agglomeration en flocs des particules .

- Union par un pont polymere: les polymeres per-

mettent par un mecanisme mal connu, soit. la creation d'un

pent polymere entre particules, soit 1'absorption de particules


117

sur ce polymere qui cree un floc.

Les polymeres utilises sont constitues de longues

chaines organiques ionisables ou neutres. Les procedes

employes couramment pour la floculation sent soit une combi-

naison des deux mecanismes decrits precedemmen-b, soit une

utilisation unique de polymeres a faible concentration.

II. Essais de floculation

Les essais de floculation peuvent etre conduits de

deux manieres differentes:

1. Utilisation d'un appareil de mesure du potentiel

zeta,

2. Utilisation des "Jar Test" .

La premiere methode permet de .connaitre rapidement

la valeur des charges electriques associees aux particules et

done de determiner de maniere tres precise la quantite d'agent

floculent a utiliser pour neutraliser ces charges electriques.

C'est un appareil tres couteux. La deuxieme methode est plus

longue mais mains couteuse; c'est celle que nous avons utili-

se.

II-1. Description de la methode des "Jar^ Test"

L'appareil se compose de six agitateurs dont la

vitesse de rotation peut varier de 0 a 100 tours par minute.

Cette vitesse est ajustable a 1'aide d'un rehostat. Les essais


118

sont effectues dans des bechers de un litre.

Lorsque 1'on entreprend de rechercher Ie meilleur

agent floculent, on effectue une serie de tests avec diffe-

rents produits pour lesquels on fait varier la concentration

et Ie pH de la solution. Dans Ie cas present nous n'avons

pas effectue de variations de pH. systematique car notre but

n'etait pas d'obtenir la meilleure efficacite possible, mais

simplement une bonne floculation. Nous avons done simplement

etudie 1' e.fficacite de differents produits a des concentra-

tions variables.

A chaque essai nous avons teste 1'agent flocul

a t concentrations differentes dans les memes conditions

d'agitations qui etaient les suivantes:

1- Addition de produits floculents dans les six

solutions;

2- Agitation rapide de 60 a 80 tours par minute

pendant 1 a 4 minutes;

3- Agitation lente de 10 a 30 tours par minute

pendant 15 a 20 minutes;

4- Arrete de 1'agitation et periode de decantation

de 15 minutes;

5- Mesure de la concentration en particules en

suspension dans la partie superieure du becher (echantillon

de 25 cm mesure sur un filtre Micropore de 1.2 micron).

Dans Ie cas oU 1'on utilise un aide de coagulation (polymere),

la procedure utilisee est la suivante:


119

1- Addition de produits floculents,

2- agitation rapide,

3- addition de polymere,

4- agitation rapide,

5- agitation lente,

6- arret de 1'agitation et decantation,

7- Mesure de la concentration en solides en suspen-

sion non decantes.

11-2. Essais et resultats obtenus

II-2-1. Essais realises avec des produits mineraux

Nous avons teste les produits suivants:

- A12(S04)3

- Fe2<so4)3

- Fe Cl^

Nous n'avons pas note d'amelioration sensible de la decanta-

tion des solides en suspension en fonction de 1'augmentation

de concentration des produits mineraux ajoutes a la solution.

Nous constatons seulement une diminution de la quantite de

solides en suspension de 725 a 500 - 550 ppm. pour une eau

brute de 1,600 ppm. (tableau 4). Ainsi la decantation n'est

amelioree que de 10% avec ces produits. Ces essais compares

avec les essais suivants ont montre que les agents mineraux ne

sont pas efficaces pour floculer 1'eau provenant des ecorceurs.


120

11-2-2. Essais realises avec des polyelectrolytes

Nous avons etudie les produits suivants:

- Separan Dow Chemical: AP 30; MG 700; NP 10; MG 300;

MGL; AP 273; XD.

i - Betz: 158; 162; 1,200; 1,210; 1,220; 1,250; 1,260.

Les meilleurs resultats ont ete obtenus avec les produits

Separan MG 300 et MGL (tableau 5).

Trois des composes Separan ont ete testes a diffe-

rentes concentrations. Les resultats obtenus apparaissent

dans la figure 47. On constate qu'a partir d une certaine

concentration en agent Separan la quantlte de solides elimines

augmente faiblement.

Nous avons essaye de tester la variation d'effica-

cite d'un meme agent en fonction de la concentration en

solides en suspension dans 1'eau brute. Les resultats obtenus

(figure 48) sont difficilement interpretables en raison de la

variation des caracteristiques intrinseques de 1'eau utilisee

(la proportion de matieres en suspension de petit diametre/

ainsi que Ie pH, varie beaucoup, ce qui fausse les resultats

obtenus).
121

Concentration en

produits utilises 1.0 5.0 10. 15.0 20.0 25.0

en ppm.

A12 <s)4>3 554.0 546.0 570.0 550.0 566.0 562.0

iFe2 <s)4)3 502.0 532.0 538.0 482.0 532.0 542.0

Fe Cl 542.0 542.0 532.0 560.0 564.0 570.0

- Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute:

1,600 ppm.

pH; 5.3

Concentration en solides en suspension dans la suspension

apres decantation seule: 725 ppm.

Tableau 4 : Essai de floculation avec des produits

mineraux.
122

Produit Betz Betz Betz Betz Betz Betz


utilise 158 162 1200 1210 1220 1250

Concentration
en solides er
suspension 290.0 316.0 280.0 316.0 356.0 260.0
residue lie en
ppm.

Produit Betz Separan Separan Separan Separan Separan

utilise 1260 AP 30 MG 700 NP 10 VIG 300 MGL

Concentration
en solides en
suspension 308.0 370.0 364.0 302.0 192.0 200.0
residuelle en
ppm.

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute:

1,350 ppm.

pH: 6.0

Concentration en solides en suspension dans la suspension

apres decantation seules 372 ppm.

Concentration en coagulant: 4 ppm.

Tableau 5 : Essai de floculation avec des

polyelectrolytes.
123

Concentration
en 0 .0 5 .0 10 .0 15 .0 20 .0 25 .0 30 .0
Fe SO^ en ppm.

Separan MG 300

a 4 ppm. 218 .0 202 .0 210 .0 216 .0 214 .0 200 .0 208 .0:

- Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute:

2,770 ppm.

- pH: 4.65

- Concentration en solides en suspension dans la solution apres

decantation seule: 780 ppm.

Concentration
en 0 .0 5 .0 10 .0 15 .0 20 .0 25 .0 30 .0
FE SO^ en ppm.

Separan MG 300

a 5 ppm. 300 .0 316 .0 420 .0 460 .0 528 .0 530 .0 486 .0

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute

2,500 ppm.

pH: 4.2

Concentration en solides en suspension dans la solution

apres decantation seule: 890 ppm.

Tableau 6 : Essai de floculation avec du Fe SO^

plus un polyelectrolyte
124

Concentration
en 0 .1 0 .5 1 .0 2 .0 4 .0 0 .0
Fe Cl-3 en ppm

Separan MG 300

a 4 ppm. 210 .0 204 .0 206 .0 216 .0 230 .0 214 .0

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute

2,330 ppm.

pH: 5.5

Concentration en solides en suspension dans la solution

apres decantation seule: 580 ppm.

Tableau 7 : Essai de floculation avec du Fe Cl.

avec polyelectrolyte
125

Concentration
en 0.0 10 .0 30 .0 50 .0 70 .0 90 .0 110.0
Na^Al^O^, en ppra

Separan MG 300

a 4 ppm. 144.0 156 .0 142 .0 146 .0 162 .0 170 .0 178.0

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute:

2,350 ppm.

pH: 4.4

Concentration en solides en suspension dans la solution apres

decantation seule: 470 ppm.

Tableau 8 : Essai de floculation avec du Na^Al^O

avec polyelectrolyte.
126

Concentration
en 0 .0 0.5 1 .0 2 .0 3 .0 4.0 5 .0
H^SO^ en ppm.

Separan MG 300

a 2 ppm. 82 .0 92.0 74 .0 74 .0 86 .0 88.0 96 .0

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute

2,490 ppm.

pH: 4.5

Concentration en solides en suspension dans la solution

apres decantation seule: 450 ppm.

Tableau 9 : Essai de floculation avec H^SO^

avec un polyelectrolyte
127

Concentration
en 0 .0 10. 0 20 .0 30 .0 40 .0 50 .0 60 .0
chaux en ppm.

Separan MG 300

a 2 ppm. 82 .0 96. 0 112 .0 130 .0 148 .0 160 .0 274 .0

Concentration en solides en suspension dans 1'eau brute:

2,490 ppm.

pH: 4.5

Concentration en solides en suspension dans la solution

apres decantation seule: 450 ppm.

Tableau 10: Essai de floculation avec de la chaux

et un polyelectrolyte.
128

Concentration en solides en
/N
suspension residuels en ppm.

Figure 47: Variation de 1'efficacite de

trois polyelectrolytes Separan

Separan AP 30

0
Separan MGL

Separan MG 300

Concentration en

-I—I—>
polyelectrolytes: ppm

0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0


129
^ Concentration en solides en
suspension residuels en ppm

Figure 48: Essai de coagulation avec un

polyelectrolyte DOW Separan MG 300

Eau brute: 1600


pH: 5.3 ppm.
Eau brute: 2500 ppm

pH: 4.2
Eau brute: 160.0 ppm

pH: 5.5

Concentration en poly-

-1—I—I—I—I—I—I—I—T
electrolyte en ppm.

1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0 10.0
130

Remarque: Dans tous les cas, il est tres difficile de des-

cendre en dessous d'une concentration en solides en suspension

residuels de 200 ppm. par 1'addition de poly^lectrolytes. II

semble que les grosses particules mobilisent la majeure

partie du coagulant. Enfin, si 1'on elimine les grosses

particules avant d'ajouter Ie coagulant, les plus petites

particules ne seront plus entralnees par les gros flocs.

11-2-3. Essais effectues avec des agents mineraux

plus des polyelectrolytes

Nous avons utilise un seul polyelectrolyte que

nous avons teste avec differents agents mineraux.

1) Essai de Fe SO,, plus du separan MG 300 'a 4 ppm. :

Ie tableau 6 ne montre pas d'amelioration sensible provoquee

par 1'utilisation de Fe SO^.

2) Essai de Fe Cl^ plus du separan MG 300 a 4 ppm.:

Ie tableau 7 ne montre pas non plus d'amelioration sensible

provoque par 1'utilisation de Fe Cl^.

3) Essais de Na^Al^O^, de la chaux et de H^ SO^

avec de separan MG 300: les resultats obtenus sont aussi

faibles que les precedents comme Ie montre les tableaux 8, 9

et 10.
131

11-3. ' Con'clu'sibn

II apparait, d'apres les resultats obtenus, que

1'addition de produits floculants mineraux modifie faiblement

1'elimination des solides en suspension (et meme ne la modifie

pas du tout lorsque cette addition est combinee avec celle de

polyelectrolyte). Les petites particules en suspension sem-

blent avoir une tres faible charge electrique de surface.

La grande efficacite des polyelectrolytes est Ie

point important a retenir. Les produits separan MG 300 et

MGL utilises a petite dose (2 a 3 ppm.) permettent d'augmenter

grandement:

1'efficacite de la decantation;

la vitesse de sedimentation;

la vitesse de concentration des boues.


132

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