RCM 4-2014 - Calcul Du Flambement D'un Gousset
RCM 4-2014 - Calcul Du Flambement D'un Gousset
DE DIAGONALE DE CONTREVENTEMENT
PAR GOUSSET EXCENTRÉ
14
RÉSUMÉ
20
M
Dans la pratique, l’attache d’une diagonale constituée d’un tube est souvent effectuée par un plat soudé sur le tube fendu et boulonné
sur un gousset. Cette disposition constructive présente un excentrement hors plan qui va solliciter en flexion le plat et le gousset lors
de l’application d’un effort normal de traction ou de compression. Lorsque les tubes sont comprimés, la vérification de la stabilité du
gousset est parfois négligée, ce qui a amené ces dernières années à quelques sinistres.
IC
L’objet de cet article est donc de proposer une méthode de vérification de la stabilité des goussets dans des assemblages de diago-
nales (tubes, sections en U) présentant un excentrement hors plan. Cette méthode de calcul a été validée par comparaison à des
résultats d’essais et d’études numériques.
ABSTRACT
T
In practice, connections of brace made of tubes are often composed of a plate welded to the tube and bolted to a gusset plate. This
design create an out-of-plane eccentricity, thus the plate and the gusset are loaded in bending when a compression or tensile force is
applied to the joint. When the tube is in compression, the check of the stability of the gusset is sometimes neglected, leading to failures
C
1. INTRODUCTION
assemblages boulonnés par simple recouvrement (voir
Figure 2-a) afin de rendre compte du comportement
Dans les structures en V ou sur certaines poutres treillis, d’assemblages de tubes par gousset. Les auteurs ont
l’effort de compression peut entraîner le flambement (ou ensuite proposé un modèle considérant un poteau
voilement) du gousset (voir Figure 1). Ce phénomène encastré à ses deux extrémités et utilisant donc une
s’accentue en présence de tubes qui peuvent transférer longueur de flambement égale à 0,5Lc (voir Figure 2).
un effort de compression important. Une disposition Ce modèle a été repris dans les règles de l’ASI de
constructive courante consiste à souder un plat dans 1996 [11].
un tube fendu et de boulonner ce plat sur un gousset.
Il existe donc un excentrement entre le plan moyen du
gousset et celui du tube qui crée un moment secondaire
favorisant l’instabilité de l’attache.
14
Nu Nu
20
e = (tg+tc)/2
1
tc
Lc M=Nu×e
tg 2
M
(a) Ruine sous charge sismique
IC
Nu Nu
14
Figure 3 : essais de Stock [3] est introduite au niveau de ces zones de contact, le
coefficient de frottement étant pris égal à 0,2.
Les effets du second ordre ont été pris en compte par
Stock [3] et Khoo et al [10] en majorant le moment Les boulons ne sont pas précontraints et le jeu est nul
secondaire. Les résultats obtenus étaient assez afin de ne pas avoir de glissement, les boulons sont
20
conservatifs du fait que la résistance en compression donc plein trou. Le glissement et la précontrainte sont
était calculée en considérant une courbe de flambement. négligés car ils ont peu d’influence sur la résistance
On notera également que toutes ces méthodes sont en compression de ce type d’attache.
prévues pour des goussets attachés perpendiculairement
au support. Nœud pilote
2. SIMULATIONS NUMÉRIQUES
la présence d’un excentrement et de l’utilisation L’acier est modélisé comme un matériau élasto-
d’assemblages boulonnés, un modèle utilisant des plastique écrouissable. Sa surface de charge est
éléments volumiques et de contact a été retenu. définie par le critère de Von Mises avec écrouissage
cinématique. Les grandes déformations et les grands
2.1.2. Éléments/géométrie déplacements sont pris en compte. La courbe contrainte-
déformation introduite dans ANSYS est multi-linéaire.
Tous les éléments de la structure (boulons, goussets, Le comportement est élastique jusqu’à l’atteinte de la
diagonale) ont été modélisés par des éléments limite d’élasticité fy puis il est élasto-plastique jusqu’à
volumiques de type hexaédrique (SOLID 186). Le l’atteinte de la déformation de rupture, ε u, qui est
contact entre pièces de l’assemblage a été modélisé à prise égale à 15 %. Au-delà de cette déformation, la
l’aide d’éléments de contact de type CONTACT 174 contrainte chute à 10 MPa, l’élément reprend alors
et TARGET 170. L’algorithme de contact est de type un effort très faible tout comme s’il avait rompu (voir
Lagrangien augmenté. Figure 5).
14
2.1.4. Chargement/conditions aux limites
Un des deux goussets est directement bloqué en rotation Lc est la longueur libre de l’assemblage, mesurée le
et déplacement sur son bord extrême. Le deuxième long de l’axe de la diagonale depuis le bord de cette
gousset est attaché de façon rigide à un nœud pilote dernière, et t est l’épaisseur du plat attaché le plus
20
(voir Figure 4). Ce nœud est bloqué en déplacement mince. La première valeur de l’imperfection est celle
transversal et rotation. Un déplacement longitudinal proposée dans le Tableau C.2 de l’EN 1993-1-5. La
est appliqué à ce nœud. Le chargement a été piloté en seconde valeur de l’imperfection, t/5, est introduite
déplacement afin de diminuer le temps de calcul et afin qu’elle ne soit pas trop proche de l’épaisseur du
d’évaluer le comportement de la structure au-delà de plat le plus mince (gousset, couvre-joint) pour les
la charge maximale. grandes valeurs de Lc.
M
2.1.5. Méthode de calcul
Lorsque le premier mode d’instabilité correspond à
Le calcul est effectué en trois étapes : un flambement de la diagonale, l’amplitude maximale
IC
Ce mode est principalement un mode de flambement • Un calcul non linéaire est alors effectué sur ce
du gousset (voir Figure 6-a) mais il peut être couplé nouveau maillage. Un déplacement est imposé
avec le flambement de la diagonale. Dans certains au niveau des points de mise en chargement. La
C
cas, un flambement général de la diagonale est charge de ruine est la charge maximale atteinte au
obtenu (voir Figure 6-b). cours du calcul.
©
14
Tableau 1 et le Tableau 2 respectivement. (voir Figure 8), accompagnées d’un déplacement
tt
D
20
Ls
Lc1
e11
p1
Lc
e12
M
tc
tg Lg1
bc
Lc Lb
tc
Nu,exp
tg
(b) Goussets alignés
T
Lc Lb
tc Nu,exp
C
tg
(c) Goussets non alignés (spécimens SA3 et SB3)
* Les essais SA3 et SB3 sont réalisés avec les deux goussets non alignés (voir Figure 7-c).
latéral important. La moyenne du ratio de la résistance numériquement est assez proche de celle des essais
obtenue par voie numérique à la résistance expérimentale (voir Tableau 4). La ruine des spécimens KD-1, KD-2
est égale à 0,95 et l’écart-type à 0,06. et KD-3 correspond au flambement de la diagonale.
La moyenne du ratio de la résistance obtenue par voie
TABLEAU 3 : RÉSISTANCES EN COMPRESSION numérique à la résistance obtenue expérimentalement
OBTENUES PAR CALCULS ET PAR ESSAIS
est égale à 0,91 et l’écart-type à 0,06.
Nu,exp Nu,num Nu,num/ Nu,exp
Spécimen
kN kN -
SA1 27,7 0,86
23,9 TABLEAU 4 : RÉSISTANCES ET CARACTÉRISTIQUES
SA2 25,2 0,95
DES SPÉCIMENS TESTÉS PAR KHOO ET AL [10]
SA3 25,5 26,2 1,03
SB1 41,2 0,95
39,0
SB2 40,3 0,97
14
Nu,num/
SB3 39,5 42,1 1,07 Lc Lg1 Lb Nu,exp Nu,num
Spécimen Nu,exp
SC1 32,5 0,93
30,2 mm kN -
SC2 33,4 0,90
SD1 32,8 0,99 KA-1 170 15 3000 158,5 1,01
32,6
SD2 37,1 0,88
KA-2 170 15 3000 186,1 160 0,86
20
2.2.2. Comparaison aux résultats de Khoo et al KA-3 170 15 3000 159,8 1,00
KB-1 170 15 4000 175,1 160 0,91
Khoo et al [10] ont effectué 12 essais sur des assemblages KB-2 220 65 4000 155,4 134 0,86
comportant quatre boulons. Des tubes de 139,7×3,5
KB-3 270 115 4000 131,4 106 0,81
ont été soudés sur des plats de 10 mm d’épaisseur,
KC-1 170 15 5000 165,3 149 0,90
boulonnés par 4 boulons M20 sur des goussets de
KC-2 220 65 5000 153,0 132 0,86
10 mm d’épaisseur également. Les caractéristiques
M
géométriques et la résistance en compression des KC-3 270 115 5000 115,5 113 0,98
attaches sont présentées dans le Tableau 4. Le tube KD-1 170 15 6500 141,0 0,88
et les plats ont des limites d’élasticité respectivement KD-2 170 15 6500 131,0 124 0,95
égales à 345 et 320 N/mm 2. La résistance obtenue KD-3 170 15 6500 140,0 0,88
IC
T
C
©
14
Lg1 été étudiés (spécimens 4BA1 et 4BG1 à 4BG3). Le
10 180
spécimen 4BA1 est similaire au spécimen A1 sauf
que 4 boulons sont utilisés au lieu de deux.
20
dans le Tableau 5. Des boulons M16 ont été utilisés
pour tous les spécimens sauf pour 4BG1 à 4BG3
(boulons M30).
2.3. Étude paramétrique A1 à D1) n’a qu’une faible influence sur les résultats.
2.3.1. Introduction
C
- mm kN
A1 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 20,2
A3 60,4 3,4 5,94 5,96 246,9 74 48,9 34,35 35,2 64,05 64,4 81 22,1
B1 60,5 3,2 6 5,96 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 31,6
B3 60,4 3,1 5,93 5,99 156,2 73 47,3 34,35 34,15 19,8 20,6 79 34,7
C1 60,7 3,1 5,91 5,9 200,6 73 49,4 34,3 36,15 41,95 38,8 80 25,1
C3 60,3 3,2 5,93 5,91 199,15 74 47,65 34,35 34,25 42,05 40,85 80 27,4
D1 60,3 3,2 5,95 5,98 200,2 73 49,3 55,55 55,1 20,65 19,6 80 27,0
-
14
D3 60,3 3,1 5,96 6,01 200,55 73 49,55 55,6 56,15 19,8 19,45 80 29,7
E1 60,3 3,2 10 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 36,6
F1 60,3 3,2 10 5,92 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 50,0
E2 60,3 3,2 5,9 10 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 37,4
F2 60,3 3,2 6,0 10 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 52,6
20
E3 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 27,7
F3 60,3 3,2 6,0 5,92 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 43,9
4BA1 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 40 34,1 34,5 64,3 65 80 21,3
4BG1 219 8 25 25 555 280 100 100 85 85 15 270 270 479,7
4BG2 219 8 25 25 400 280 100 100 85 85 15 115 270 582,5
M
4BG3 219 8 25 25 300 280 100 100 85 85 15 15 270 691,7
IC
T
C
- - kN
A1-60 20,9
C1-60 26,2
Diagonale à
60°
A3-60 22,7
4BG1-60 495,5
14
A1-45 22,1
C1-45 28,6
Diagonale à
45°
A3-45 23,9
20
4BG1-45 517,1
twd hd - mm kN
bg
3.2.1. Introduction
14
évasé…) en considérant un poteau équivalent. La
(a) – Spécimen U80-S1
résistance ultime sera ensuite déterminée dans le
paragraphe 3.2.3 en considérant l’analyse plastique
et les effets du second ordre.
20
tt
D
Lc1 bc bc
Lcm
e11
M
p1 p2
Lc
e12 Lc
tc
Lgm
tg
Lg1
bg
IC
3. MODÈLE ANALYTIQUE
Assemblage perpendiculaire au support (α = π/2)
C
3.1. Introduction
Lorsque les épaisseurs et largeurs du gousset et du
Un modèle analytique a été développé pour les deux couvre-joint sont identiques (voir Figure 16-a), le
types de goussets analysés lors de l’étude paramétrique : système est assimilé à un plat de largeur bc, épaisseur
tc et longueur Lc encastré sur le tube (voir Figure 16-b).
©
• les assemblages de tube par goussets ; Il est possible d’utiliser les formules de Delesques [8]
afin de déterminer la charge critique de ce système
• les assemblages de U par goussets. (voir Figure 16-c). L’application de ces formulations
n’étant pas directe, l’utilisation d’un modèle simplifié
considérant l’assemblage maintenu élastiquement en
Le modèle analytique retenu pour déterminer la
rotation par la diagonale a été retenue (voir Figure 17
résistance en compression des deux configurations
et annexe 1).
d’assemblage est basé sur celui de Stock [3]. Ce modèle
est complété afin de prendre en compte :
La charge critique de ce système est :
• un gousset et un couvre-joint de sections différentes ;
2 EI c
N cr (2)
Lcr,eff
2
• l’effet des imperfections;
Lc Lb
tc=tg
Ncr
tg
a - Système étudié
Lc Lb
tc Ncr
Lb/2, Ib Lc, Ic
14
Ncr
c - Modèle équivalent
Figure 16 : modèle de calcul de la charge critique par la méthode de Delesques [8]
avec :
Lcr,eff 2 Lc
0,4 c
0,8 c
I c Lc
; c
I b Lb
; Ic
bctc3
12
.
20 Lgm
tg
Lcm
tc
Ncr
M
Figure 18 : modèle de calcul de la charge critique
Ib : Inertie flexionnelle de la diagonale.
En présence d’un gousset évasé (spécimens E3 et F3),
IC
I c,eff
, bc,eff
(bc bg,eff ) / 2.
à inertie non constante. La charge critique d’une poutre 12
constituée de deux éléments d’inerties différentes,
encastrée aux deux extrémités avec déplacement libre, Lcr,eff est calculé de la même façon qu’à l’équation
peut être obtenue à partir de l’équation suivante [8] : (2) en remplaçant Ic par Ic,eff.
Ncr Ncr Ig
tan Lgm cot an Lcm (3) bg,eff : Largeur efficace du gousset tenant compte
EI g EI c Ic d’une diffusion à 45° [12] en partant du premier
rang de boulons jusqu’au dernier, ce qui donne :
bg,eff bg p2 (nf 1) 2 p1 (nr 1)
avec :
nf : nombre de files de boulons,
bg tg3
Ig .
12 nr : nombre de rangées de boulons.
On notera que le présent modèle n’est pertinent que si des essais. Lorsque la diagonale est inclinée, il est
la longueur Lc1 est faible devant Lc (voir Figure 15), également supposé que les deux charnières plastiques
soit lorsque Lc1 ≤ Lc/10. sont parallèles d’après les observations faites lors des
études numériques (voir Figure 12 : résistance des
Assemblage oblique (α ≠ π/2) goussets obliques et déformée d’un spécimen).
En présence d’un assemblage oblique, la charge peut L’énergie interne dissipée dans le système présenté à
être déterminée à partir de l’expression suivante : la Figure 19 est :
N cr
2 EI c (5) Wint M
pl,i i (6)
Lcr,eff
2
i
avec :
avec :
14
bctc3
Ic ,
12 θi : rotation dans la charnière plastique i,
Lcr,eff est calculé de la même façon qu’à
l’équation (2) en remplaçant Lc par Lc,eq, Mpl,i : moment plastique se formant dans la
charnière plastique i.
20
b bc
Lc,eq Lc c tan tan 0 , 0 0 = 0,9
2 b ce qui donne :
Lc c tan
b bc 2 Wint mpl,cbc mpl,gbg,eff (7)
c tan tan 0 , 0 0 = 0,9
2 b
Lc c tan
2 avec :
4 N pl,g
3.2.3. Résistance ultime
Npl,g bg,eff tg f y,g
Le calcul de la résistance ultime est basé sur les
T
Charnière plastique Nu
bc bc
Lc Lc
tc
tg
bg
bg
Nu
14
(12)
2
u
Le travail des efforts extérieurs dû aux seuls effets du
premier ordre est : On trouvera dans la référence [7] un modèle plus
précis qui prend en compte une interaction non
W
Nu (e e0 ) linéaire entre moment fléchissant et effort normal,
(8)
20
ext
et une meilleure prise en compte des effets du second
ordre. cependant, ce modèle est plus complexe pour
une application pratique de bureau d’études car il
avec :
nécessite une résolution de l’équation par une méthode
itérative.
e (tc t g ) / 2 , e 0 : imperfection obtenue à
3.2.4. Comparaison aux résultats
partir de la relation (1).
M
d’essais et d’études numériques
N u (e e0 )
Wext
Nu (9)
1
T
N cr
C
N u (e e0 ) N N
©
M pl,c 1 u M pl,g 1 u
N (10)
1 u N pl,c N pl,g
N cr Figure 20 : ratios des résistances ultimes obtenus pour les
goussets
d’Euler est obtenue en considérant le modèle de la distance entre l’axe moyen du gousset et celui de
Figure 21-b, ce qui donne : l’UPE, eg, qui s’est avérée trop pénalisante, mais à la
2 EI c,eff valeur donnée dans les recommandations de l’ASI [5] :
N cr (13) 2 I c,eff / Lc,t
Lcr,eff
2
e eg (14)
2 I c,eff / Lc,t I b / Lb
avec :
Les résistances calculées à partir du modèle analytique
0,4 c,eff I c,eff Lc sont comparées à celles obtenues numériquement dans
Lcr,eff 2 Lc ; c,eff ; le Tableau 6.
0,8 c,eff I b Lb
I c,eff Lc
; beff tg3 bc,eff bg,eff
I b Lb TABLEAU 6 : RÉSISTANCES EN COMPRESSION DES
I c,eff ; beff ; bc,eff bc 2 p1; bg,eff bg 2( LcGOUSSETS
p1 ). ATTACHANT DES UPE
12 2
14
,eff
; bc,eff
bc 2 p1 ; bg,eff
bg 2( Lc p1 ). Spécimen Nu,num Nu,ana Nu,ana / Nu,num
- kN kN -
U80-S1 82,4 69,6 0,85
U80-S2 120,1 105,4 0,88
20
rcd U80-S3 60,7 61,0 1,01
tfd U80-S4 91,6 93,0 1,02
twd hd
bg
Une méthode simplifiée est ici proposée afin d’obtenir
assez rapidement la résistance ultime. Les calculs de la
charge critique et de la résistance ultime sont présentés
a - Géométrie
dans le Tableau 8. L’attache boulonnée doit contenir
au moins deux rangées de boulons.
T
tg
coefficient χ.
bg,eff
La Figure 22 présente un diagramme de comparaison
du rapport de la résistance ultime calculée par le modèle
Ncr analytique et par la méthode simplifiée, à la résistance
ultime obtenue expérimentalement ou numériquement.
b - Poteau équivalent
La méthode de calcul simplifiée donne des résultats
Figure 21 : gousset boulonné sur un profil en U
et modèle équivalent
satisfaisants lorsque les épaisseurs du gousset et du
couvre-joint sont identiques. Lorsque ce n’est plus le
cas, la méthode de calcul simplifiée donne des résultats
La résistance ultime est évaluée en considérant le très conservatifs, c’est le cas des spécimens E1, E2, F1 et
modèle analytique présenté dans le paragraphe 3.2.3. F2. Les moyennes et écart-types des ratios obtenus par
Néanmoins, l’excentrement n’est pas pris égal à la les différents modèles sont présentés dans le Tableau 7.
14
20
M
IC
T
bc
bc
Lc1 ≤ Lc/10
Géométrie eg
p1
bc
14
p2 p1
Lc,t
Lc Lc
tc
tg Lc
tg
bg bg bg
20
2 EI c 2 EI c
N cr N cr
1,2Lc
2
1,2Lc
2
Avec : Avec :
Effort critique
3
(bc / 2 bg,eff / 2)t bc,eff tg3
Ic , t min tc ; tg
M
Ic
12 12
bg,eff bg p2 (nf 1) 2 p1 (nr 1) bc,eff bc p2 (nf 1) 2 p1 (nr 1)
IC
bctf y
N b,Rd bc,eff tg f y,g
C
M1
N b,Rd M1
Résistance en Avec :
Avec :
compression χ calculé avec la courbe c de l’EN 1993-1-1,
bc,eff tg f y,g
©
bctf y
N cr
N cr
2 I c / Lc,t
Excentrement e
d (tc tg ) / 2 ed eg
2 I c / Lc,t I b / Lb
Résistance 1
Nc,M,Rd N b,Rd
ultime 1 ed N b,Rd / (2M pl,Rd )
Légende :
fy,c et fy,g : limite d’élasticité du couvre-joint et du gousset respectivement,
nr et nf : nombre de rangées et files de boulons respectivement.
5. SYNTHÈSE
[3] D.Stock, Eccentric cleat plate connections
in hollow section members in compression,
Dans le présent article, la résistance ultime de goussets Master Thesis, The University of Sydney,
conçus pour attacher des barres de contreventement School of Civil Engineering, October 2007.
qui travaillent en compression avec un excentrement, a
été étudiée à l’aide d’un modèle de calcul par éléments [4] T.Wilkinson, D.Stock, A.Hastie, Eccentric cleat
finis utilisant des éléments volumiques et de contact. Ce plate connections in hollow section members,
modèle a tout d’abord été validé par confrontation Tubular Structures XIII, Hong-Kong, China,
aux résultats d’essais de Stock [3] et Khoo et al [10]. p. 197-203, 2010.
Puis, il a permis d’étudier d’autres configurations
d’assemblages (goussets obliques/évasés, U attaché
[5] Design Model for Light Bracing Cleat
sur un gousset).
Connection, Steel Construction, Journal of
14
the Australian Steel Institute, Vol. 43, No. 2,
Un modèle analytique, prenant en compte les effets
2010.
du second ordre et la forme du gousset, a ensuite
été développé et comparé aux résultats d’essais et
d’études numériques. Les résultats obtenus à partir [6] M. Couchaux, A. Rodier, Rapport CTICM
DRV/12-RCM-134/001-A, Projet Stabilité
20
de ce modèle sont proches de ceux des essais et
des études numériques, mais ce modèle est un peu Goussets, Étude bibliographique, juillet 2013.
complexe à mettre en œuvre pour le praticien de
bureau d’études. C’est pourquoi une méthode de calcul [7] M. Couchaux, A. Rodier, Rapport CTICM
simplifiée, plaçant du côté de la sécurité et basée sur DRV/12-RCM-134/002-A, Projet Stabilité
les recommandations de l’ASI [5], est proposée afin Goussets, Contreventement non centré sur
de permettre une estimation simple et rapide de la gousset, janvier 2014.
M
résistance de goussets comprimés.
[8] R.Delesques, Abaque de flambement des
Les modèles présentés dans cette étude permettent poteaux à baïonnette, Revue construction
d’analyser des goussets attachés sur un bord. Lorsque métallique N° 3/1974.
IC
6. RÉFÉRENCES
compression, Advanced steel construction,
Vol. 6, No. 2, p. 678-687, 2010.
[1] NF EN 1993-1-8 (décembre 2005) –
« Eurocode 3 - Calcul des structures en acier
- partie 1-8 : calcul des assemblages » – Indice [11] Design of Structural Steel Hollow Section
©
[2] S.K it ipor nchai, G.A. A l-Be r ma n i, [12] M.C.H.Yam, J.J.R.Cheng, Behaviour and design
N.R.Murray, Eccentrically connected cleat of gusset plate connections in compression,
plates in compression, Journal of Structural Journal of Constructional Steel Research,
Engineering, Vol. 119, No.3, 1993. Vol. 58, Issues 5-8, p. 1143-1159, 2002.
14
2 EI c
N cr (16)
Lcr,eff
2
avec :
avec :
0, 4 c I c Lc
Lcr,eff 2
Lc ; c .
20
0, 4 c kc 0,8 c I b Lb
Lcr,eff 2 Lc
; c , kc EI c Lc .
0,8 c kb
le moment est :
de contreventements par gousset, il est nécessaire
M EI b d’évaluer la charge critique d’un poteau comprimé de
k
b (17)
Lb section linéairement variable (voir Figure 24).
T
C
Lc Lb
tc=tg
Ncr
tg
©
a - Système étudié
Lc Lb
tc Ncr
Lc
tc kb
Ncr
c - Modèle simplifié
Figure 23 : modèle de calcul de la charge critique
Lc
La variation seconde de l’énergie interne est :
tc
bc
x Lc 2
bg EI ( x) d 2 y ( x)
y
U
0
2 dx 2
dx (21)
Ncr
14
EI g 4
La méthode énergétique va être utilisée afin d’évaluer U
1 yc2 (22)
8 L3c
cette charge critique. Une déformée en demi sinusoïde
telle qu’indiquée à la Figure 24 est considérée, ce
La variation seconde du travail des efforts externes est :
20
qui donne :
Lc
x Ncr dy ( x)
2
Ncr 2 2
y
( x) yc 1 cos
Lc
(19)
T
0
2 dx
dx
4
yc
Lc
(23)