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RCM 4-2014 - Calcul Du Flambement D'un Gousset

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RÉSISTANCE EN COMPRESSION DES ASSEMBLAGES

DE DIAGONALE DE CONTREVENTEMENT
PAR GOUSSET EXCENTRÉ

par M. COUCHAUX et A. RODIER

14
RÉSUMÉ
20
M
Dans la pratique, l’attache d’une diagonale constituée d’un tube est souvent effectuée par un plat soudé sur le tube fendu et boulonné
sur un gousset. Cette disposition constructive présente un excentrement hors plan qui va solliciter en flexion le plat et le gousset lors
de l’application d’un effort normal de traction ou de compression. Lorsque les tubes sont comprimés, la vérification de la stabilité du
gousset est parfois négligée, ce qui a amené ces dernières années à quelques sinistres.
IC

L’objet de cet article est donc de proposer une méthode de vérification de la stabilité des goussets dans des assemblages de diago-
nales (tubes, sections en U) présentant un excentrement hors plan. Cette méthode de calcul a été validée par comparaison à des
résultats d’essais et d’études numériques.

ABSTRACT
T

In practice, connections of brace made of tubes are often composed of a plate welded to the tube and bolted to a gusset plate. This
design create an out-of-plane eccentricity, thus the plate and the gusset are loaded in bending when a compression or tensile force is
applied to the joint. When the tube is in compression, the check of the stability of the gusset is sometimes neglected, leading to failures
C

during these last years.


In the present paper, a method is proposed to check the stability of gusset plates of brace (tubes, channels) in presence of out-of-plane
eccentricity. This method has been confronted to experimental and numerical results.
©

Maël COUCHAUX - Chef de projets de recherche, CTICM


Anthony RODIER - Chef de projets de recherche, CTICM

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


4 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

1. INTRODUCTION
assemblages boulonnés par simple recouvrement (voir
Figure 2-a) afin de rendre compte du comportement
Dans les structures en V ou sur certaines poutres treillis, d’assemblages de tubes par gousset. Les auteurs ont
l’effort de compression peut entraîner le flambement (ou ensuite proposé un modèle considérant un poteau
voilement) du gousset (voir Figure 1). Ce phénomène encastré à ses deux extrémités et utilisant donc une
s’accentue en présence de tubes qui peuvent transférer longueur de flambement égale à 0,5Lc (voir Figure 2).
un effort de compression important. Une disposition Ce modèle a été repris dans les règles de l’ASI de
constructive courante consiste à souder un plat dans 1996 [11].
un tube fendu et de boulonner ce plat sur un gousset.
Il existe donc un excentrement entre le plan moyen du
gousset et celui du tube qui crée un moment secondaire
favorisant l’instabilité de l’attache.

14
Nu Nu

20
e = (tg+tc)/2
1

tc
Lc M=Nu×e

tg 2
M
(a) Ruine sous charge sismique
IC

Nu Nu

(a) Essai (b) Modèle analytique


T

Figure 2 : test et modèle analytique


de Kitipornchai et al [2]
C

Des essais effectués sur des éprouvettes complètes


©

(b) Ruine sous charge statique


comprenant le tube et ses assemblages aux extrémités
Figure 1 : instabilité de gousset ont montré ([4], [10]) que l’approche précédente n’était
pas adéquate. Les résultats d’essais ont montré que
L’Eurocode 3 et notamment sa partie 1-8 donne de l’assemblage n’est pas bloqué en translation hors plan
nombreux éléments pour évaluer la résistance en comme cela était supposé par Kitipornchai et al [2]. La
traction des assemblages boulonnés : cisaillement résistance obtenue par le modèle de Kitipornchai est
de boulons, pression diamétrale, cisaillement de ainsi 3 fois supérieure aux résultats d’essais impliquant
bloc, section nette… Certains de ces états limites un déplacement hors plan. Wilkinson et al [4] ont
doivent aussi être vérifiés en présence d’un effort de donc proposé de modifier le modèle en considérant
compression. Cependant, la vérification de la stabilité une longueur de flambement égale à 1,2×Lc au lieu de
n’est pas traitée de façon explicite, surtout en présence 0,5×Lc mais en négligeant les effets du second ordre. Ce
d’excentrement. Dans les années 1990, Kitipornchai et modèle a d’ailleurs été repris dans les recommandations
al [2] ont effectué des essais de compression sur des de l’ASI de 2010 [5].

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 5

Une surface de contact est placée entre :

• la tête/l’écrou de chaque boulon et les plats attachés,

• la tige de chaque boulon et le trou de boulon d’autre


part,

• le plat soudé sur le tube et le gousset.

Le frottement est considéré à l’interface entre ces


éléments. Une loi de frottement de Coulomb isotrope

14
Figure 3 : essais de Stock [3] est introduite au niveau de ces zones de contact, le
coefficient de frottement étant pris égal à 0,2.
Les effets du second ordre ont été pris en compte par
Stock [3] et Khoo et al [10] en majorant le moment Les boulons ne sont pas précontraints et le jeu est nul
secondaire. Les résultats obtenus étaient assez afin de ne pas avoir de glissement, les boulons sont

20
conservatifs du fait que la résistance en compression donc plein trou. Le glissement et la précontrainte sont
était calculée en considérant une courbe de flambement. négligés car ils ont peu d’influence sur la résistance
On notera également que toutes ces méthodes sont en compression de ce type d’attache.
prévues pour des goussets attachés perpendiculairement
au support. Nœud pilote

L’objet de cet article est donc de proposer une


M
méthode de calcul de la résistance en compression des
assemblages de contreventement par gousset présentant
un excentrement. Cette méthode de calcul a été validée
par comparaison aux résultats d’essais disponibles dans
IC

la littérature ([4], [10]) ainsi qu’à ceux de simulations


numériques complétant ces résultats.
T

2. SIMULATIONS NUMÉRIQUES

2.1. Présentation du modèle de calcul par éléments finis


C

Figure 4 : système étudié


2.1.1. Introduction

Un modèle de calcul par éléments finis a été développé 2.1.3. Matériau


à l’aide du code de calcul ANSYS V14. Du fait de
©

la présence d’un excentrement et de l’utilisation L’acier est modélisé comme un matériau élasto-
d’assemblages boulonnés, un modèle utilisant des plastique écrouissable. Sa surface de charge est
éléments volumiques et de contact a été retenu. définie par le critère de Von Mises avec écrouissage
cinématique. Les grandes déformations et les grands
2.1.2. Éléments/géométrie déplacements sont pris en compte. La courbe contrainte-
déformation introduite dans ANSYS est multi-linéaire.
Tous les éléments de la structure (boulons, goussets, Le comportement est élastique jusqu’à l’atteinte de la
diagonale) ont été modélisés par des éléments limite d’élasticité fy puis il est élasto-plastique jusqu’à
volumiques de type hexaédrique (SOLID 186). Le l’atteinte de la déformation de rupture, ε u, qui est
contact entre pièces de l’assemblage a été modélisé à prise égale à 15 %. Au-delà de cette déformation, la
l’aide d’éléments de contact de type CONTACT 174 contrainte chute à 10 MPa, l’élément reprend alors
et TARGET 170. L’algorithme de contact est de type un effort très faible tout comme s’il avait rompu (voir
Lagrangien augmenté. Figure 5).

Revue Construction Métallique, n°4-2014


6 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

σ (MPa) • Une imperfection géométrique homothétique au


fu mode extrait précédemment est ensuite appliquée
fy au maillage d’origine. Ce mode correspond à
un flambement du gousset (sauf pour certains
spécimens testés par Khoo et al [10]), l’amplitude
maximale de l’imperfection au niveau l’attache
E = 210 GPa
est alors prise égale à :
ε (%)
εh=1% εu εu+1
 L t
e0  min  c ;  (1)
Figure 5 : loi de comportement de l’acier  200 5 

14
2.1.4. Chargement/conditions aux limites

Un des deux goussets est directement bloqué en rotation Lc est la longueur libre de l’assemblage, mesurée le
et déplacement sur son bord extrême. Le deuxième long de l’axe de la diagonale depuis le bord de cette
gousset est attaché de façon rigide à un nœud pilote dernière, et t est l’épaisseur du plat attaché le plus

20
(voir Figure 4). Ce nœud est bloqué en déplacement mince. La première valeur de l’imperfection est celle
transversal et rotation. Un déplacement longitudinal proposée dans le Tableau C.2 de l’EN 1993-1-5. La
est appliqué à ce nœud. Le chargement a été piloté en seconde valeur de l’imperfection, t/5, est introduite
déplacement afin de diminuer le temps de calcul et afin qu’elle ne soit pas trop proche de l’épaisseur du
d’évaluer le comportement de la structure au-delà de plat le plus mince (gousset, couvre-joint) pour les
la charge maximale. grandes valeurs de Lc.
M
2.1.5. Méthode de calcul
Lorsque le premier mode d’instabilité correspond à
Le calcul est effectué en trois étapes : un flambement de la diagonale, l’amplitude maximale
IC

de l’imperfection est prise égale à la longueur totale


• Après la réalisation d’un calcul statique en vue de du spécimen divisée par 200.
pré-contraindre la structure, un calcul eulérien est
effectué afin d’extraire le premier mode d’instabilité.
T

Ce mode est principalement un mode de flambement • Un calcul non linéaire est alors effectué sur ce
du gousset (voir Figure 6-a) mais il peut être couplé nouveau maillage. Un déplacement est imposé
avec le flambement de la diagonale. Dans certains au niveau des points de mise en chargement. La
C

cas, un flambement général de la diagonale est charge de ruine est la charge maximale atteinte au
obtenu (voir Figure 6-b). cours du calcul.
©

(a) Flambement du gousset (b) Flambement de la diagonale


Figure 6 : modes d’instabilité observés

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 7

2.2. Confrontation à des résultats d’essais TABLEAU 1 : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES


DES ACIERS [3]
fy fu
Élément
2.2.1. Comparaison aux résultats de Stock
N/mm2
Plats 345,4 466,3
Stock ([3], [4]) a effectué des essais sur quatre spécimens Tube 448,6 579,9
(notés SA, SB, SC et SD) qui ont été testés en double
(SA1 et SA2 par exemple). Des tubes de 60,3×3,2 Les résistances en compression obtenues à partir des
(Nuance 350) sont attachés par deux boulons M16 de essais et celles obtenues à partir du modèle numérique
classe 8.8 sur des goussets (Nuance 250) de 6 mm sont présentées dans le Tableau 3. Les déformées à
d’épaisseur. Les caractéristiques mécaniques et la la ruine correspondent à la formation de charnières
géométrie des spécimens sont présentées dans le plastiques dans le gousset et le plat soudé sur le tube

14
Tableau 1 et le Tableau 2 respectivement. (voir Figure 8), accompagnées d’un déplacement

tt
D

20
Ls

Lc1
e11

p1
Lc
e12
M
tc

tg Lg1
bc

(a) Géométrie des assemblages


IC

Lc Lb

tc
Nu,exp

tg
(b) Goussets alignés
T

Lc Lb

tc Nu,exp
C

tg
(c) Goussets non alignés (spécimens SA3 et SB3)

Figure 7 : géométrie des spécimens testés par Stock


©

TABLEAU 2 : CARACTÉRISTIQUES MESURÉES SUR LES SPÉCIMENS D’ESSAIS DE STOCK [3]


D × tt tc tg Lc Ls p1 e11 e12 Lc1 Lg1 bc Lb
Spécimen
mm
SA1 5,9 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 1005
SA2 5,94 5,96 246,9 74 48,9 34,35 35,2 64,05 64,4 81 999
SA3* 5,97 5,96 250,0 73 49,25 34,7 35,15 66,4 64,5 80 988
SB1 6 5,96 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 988
SB2 5,93 5,99 156,2 73 47,3 34,35 34,15 19,8 20,6 79 987
60,3×3,2
SB3* 5,93 5,95 158,55 73 48,45 34,35 34,2 20,9 20,65 79 988
SC1 5,91 5,9 200,6 73 49,4 34,3 36,15 41,95 38,8 80 1005
SC2 5,93 5,91 199,15 74 47,65 34,35 34,25 42,05 40,85 81 996
SD1 5,95 5,98 200,2 73 49,3 55,55 55,1 20,65 19,6 80 998
SD2 5,96 6,01 200,55 73 49,55 55,6 56,15 19,8 19,45 80 998

* Les essais SA3 et SB3 sont réalisés avec les deux goussets non alignés (voir Figure 7-c).

Revue Construction Métallique, n°4-2014


8 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

latéral important. La moyenne du ratio de la résistance numériquement est assez proche de celle des essais
obtenue par voie numérique à la résistance expérimentale (voir Tableau 4). La ruine des spécimens KD-1, KD-2
est égale à 0,95 et l’écart-type à 0,06. et KD-3 correspond au flambement de la diagonale.
La moyenne du ratio de la résistance obtenue par voie
TABLEAU 3 : RÉSISTANCES EN COMPRESSION numérique à la résistance obtenue expérimentalement
OBTENUES PAR CALCULS ET PAR ESSAIS
est égale à 0,91 et l’écart-type à 0,06.
Nu,exp Nu,num Nu,num/ Nu,exp
Spécimen
kN kN -
SA1 27,7 0,86
23,9 TABLEAU 4 : RÉSISTANCES ET CARACTÉRISTIQUES
SA2 25,2 0,95
DES SPÉCIMENS TESTÉS PAR KHOO ET AL [10]
SA3 25,5 26,2 1,03
SB1 41,2 0,95
39,0
SB2 40,3 0,97

14
Nu,num/
SB3 39,5 42,1 1,07 Lc Lg1 Lb Nu,exp Nu,num
Spécimen Nu,exp
SC1 32,5 0,93
30,2 mm kN -
SC2 33,4 0,90
SD1 32,8 0,99 KA-1 170 15 3000 158,5 1,01
32,6
SD2 37,1 0,88
KA-2 170 15 3000 186,1 160 0,86

20
2.2.2. Comparaison aux résultats de Khoo et al KA-3 170 15 3000 159,8 1,00
KB-1 170 15 4000 175,1 160 0,91
Khoo et al [10] ont effectué 12 essais sur des assemblages KB-2 220 65 4000 155,4 134 0,86
comportant quatre boulons. Des tubes de 139,7×3,5
KB-3 270 115 4000 131,4 106 0,81
ont été soudés sur des plats de 10 mm d’épaisseur,
KC-1 170 15 5000 165,3 149 0,90
boulonnés par 4 boulons M20 sur des goussets de
KC-2 220 65 5000 153,0 132 0,86
10 mm d’épaisseur également. Les caractéristiques
M
géométriques et la résistance en compression des KC-3 270 115 5000 115,5 113 0,98
attaches sont présentées dans le Tableau 4. Le tube KD-1 170 15 6500 141,0 0,88
et les plats ont des limites d’élasticité respectivement KD-2 170 15 6500 131,0 124 0,95
égales à 345 et 320 N/mm 2. La résistance obtenue KD-3 170 15 6500 140,0 0,88
IC
T
C
©

Déformées globales Déformées locales


Figure 8 : déformées à la ruine

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 9

essais A1 à D1, mais avec des goussets non alignés


(comme pour les essais SA3 et SB3).
3,5
139,7
Ces résultats ont été complétés par l’étude de goussets
et de couvre-joints d’épaisseurs différentes (spécimens
260 E1 et F1 pour un couvre-joint plus épais, E2 et F2
pour un gousset plus épais). Les spécimens E3 et F3
15
35 correspondent à un gousset qui s’élargit vers l’appui
70 110
(de bc jusqu’à 2 x bc).
10
35 Lc
Quatre spécimens comportant 4 boulons ont ensuite

14
Lg1 été étudiés (spécimens 4BA1 et 4BG1 à 4BG3). Le
10 180
spécimen 4BA1 est similaire au spécimen A1 sauf
que 4 boulons sont utilisés au lieu de deux.

Les caractéristiques géométriques sont présentées

20
dans le Tableau 5. Des boulons M16 ont été utilisés
pour tous les spécimens sauf pour 4BG1 à 4BG3
(boulons M30).

Les résistances ultimes obtenues, notées Nu,num, sont


présentées dans le Tableau 5. Après l’application
M
de l’effort de compression maximal, un important
déplacement transversal est observé au niveau d’un
assemblage (voir Figure 10). Dans tous les cas, la ruine
obtenue correspond à la formation d’une charnière
IC

plastique dans le couvre-joint et dans le gousset.

Figure 9 : géométrie des spécimens testés par Khoo et al [10]


On remarque que le fait de positionner les goussets non
alignés (spécimens A3 à D3, en comparaison des cas
T

2.3. Étude paramétrique A1 à D1) n’a qu’une faible influence sur les résultats.

2.3.1. Introduction
C

Les spécimens A1 et 4BA1 diffèrent seulement de


par le nombre de boulons puisqu’ils sont constitués
Afin de compléter les résultats d’essais existants ([3], respectivement de 2 et 4 boulons. Cette augmentation
[10]), une étude paramétrique a été effectuée sur des du nombre de boulons entraîne seulement une
assemblages par gousset excentré à partir du modèle de augmentation de 5 % de la résistance ultime.
©

calcul par éléments finis présenté dans le paragraphe 2.1.


Dans le cadre de cette étude paramétrique, des analyses
ont été effectuées sur des goussets boulonnés sur des Au regard des résultats des spécimens E1 à F3, on
tubes et sur un profil en U. remarque que l’augmentation de l’épaisseur du gousset
ou du couvre-joint est sensiblement plus efficace, en
2.3.2. Goussets boulonnés sur un tube termes d’augmentation de la charge résistante, que
l’élargissement du gousset.
Des spécimens (A1 à D1) identiques à ceux testés
par Stock ([3], [4]) ont été analysés dans le cadre Les courbes effort-déplacement des spécimens A1, B1
de cette étude paramétrique mais en prenant des et C1 sont présentées à la Figure 11. Pour le spécimen
limites d’élasticité nominales de 250 et 350 N/mm2, le plus élancé (spécimen A1), le comportement est
respectivement pour les assemblages et le tube. Les plus rapidement non linéaire du fait de sa plus grande
spécimens A3 à D3 correspondent aux géométries des sensibilité aux effets du second ordre.

Revue Construction Métallique, n°4-2014


10 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

TABLEAU 5 : ASSEMBLAGES EXCENTRÉS DE TUBES SUR GOUSSETS DROITS

Spécimen D tt tc tg Lc Ls p1 p2 e11 e12 Lc1 Lg1 bc Nu,num

- mm kN
A1 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 20,2
A3 60,4 3,4 5,94 5,96 246,9 74 48,9 34,35 35,2 64,05 64,4 81 22,1
B1 60,5 3,2 6 5,96 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 31,6
B3 60,4 3,1 5,93 5,99 156,2 73 47,3 34,35 34,15 19,8 20,6 79 34,7
C1 60,7 3,1 5,91 5,9 200,6 73 49,4 34,3 36,15 41,95 38,8 80 25,1
C3 60,3 3,2 5,93 5,91 199,15 74 47,65 34,35 34,25 42,05 40,85 80 27,4
D1 60,3 3,2 5,95 5,98 200,2 73 49,3 55,55 55,1 20,65 19,6 80 27,0
-

14
D3 60,3 3,1 5,96 6,01 200,55 73 49,55 55,6 56,15 19,8 19,45 80 29,7
E1 60,3 3,2 10 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 36,6
F1 60,3 3,2 10 5,92 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 50,0
E2 60,3 3,2 5,9 10 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 37,4
F2 60,3 3,2 6,0 10 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 52,6

20
E3 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 34,1 34,5 64,3 65 80 27,7
F3 60,3 3,2 6,0 5,92 161 72 49,2 34,3 35,15 22,85 19,5 80 43,9
4BA1 60,3 3,2 5,9 5,92 246,8 74 48,9 40 34,1 34,5 64,3 65 80 21,3
4BG1 219 8 25 25 555 280 100 100 85 85 15 270 270 479,7
4BG2 219 8 25 25 400 280 100 100 85 85 15 115 270 582,5
M
4BG3 219 8 25 25 300 280 100 100 85 85 15 15 270 691,7
IC
T
C

Figure 10 : déformée après la ruine du spécimen B1


©

Une sélection de spécimens (A1, C1, A3 et 4BG1) est


testée à nouveau avec une diagonale inclinée de α = 60°
et α = 45° par rapport au support (voir Figure 15). Dans
ces configurations, les cotes Lc et Lg1 sont mesurées
le long de l’axe de la diagonale ; et la ligne d’appui
présente un angle β = 90 – α (tous les paramètres
relatifs à la géométrie et aux matériaux étant égaux
par ailleurs).

Dans tous les cas, la ruine obtenue correspond à la


formation de deux charnières plastiques quasiment
parallèles, l’une dans le couvre-joint et l’autre dans
Figure 11 : exemple de courbes effort-déplacement le gousset (voir Figure 12).

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 11

Série Spécimen Nu,num

- - kN

A1-60 20,9

C1-60 26,2
Diagonale à
60°
A3-60 22,7

4BG1-60 495,5

14
A1-45 22,1

C1-45 28,6
Diagonale à
45°
A3-45 23,9

20
4BG1-45 517,1

Figure 12 : résistance des goussets obliques et déformée d’un spécimen


M
rcd
tfd
Spécimen bg Lg1 Nu,num
IC

twd hd - mm kN

e11=35 U80-S1 80 50 82,4


bd
p1=50
U80-S2 160 50 120,1
e12=35
T

U80-S3 80 100 60,7


tg=6 Lc
Lg1 U80-S4 160 100 91,6
C

bg

Figure 13 : géométrie et résistance des assemblages de U


©

2.3.3. Goussets boulonnés sur un profil UPE


Pour les spécimens U80-S1 et U80-S3, la ruine
correspond à la formation de deux charnières plastiques
dans le gousset perpendiculaire à l’axe de la barre,
Quatre spécimens de goussets boulonnés par deux
l’une à proximité de la ligne d’appui et l’autre près du
boulons M16 sur un profil en U sont également étudiés.
boulon (voir Figure 14-a). Pour les spécimens U80-S2
Dans tous les cas, le profil utilisé est un UPE 80
(hd = 80 mm, bd = 50 mm, tfd = 7 mm, twd = 4 mm et et U80-S4, ce comportement s’accompagne d’une
rcd = 10 mm) de 1 000 mm de long. Les matériaux sont ovalisation des trous de boulons dans le U en pression
identiques à ceux des cas précédents. diamétrale (particulièrement pour le spécimen U80-S2).

Revue Construction Métallique, n°4-2014


12 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

• l’influence de l’angle d’inclinaison sur la charge


critique.

3.2. Assemblage de tube sur gousset

3.2.1. Introduction

La géométrie des goussets attachés est présentée à la


Figure 15. L’effort critique d’Euler va dans un premier
temps être déterminé dans le paragraphe 3.2.2 pour
les différentes configurations (gousset droit, oblique,

14
évasé…) en considérant un poteau équivalent. La
(a) – Spécimen U80-S1
résistance ultime sera ensuite déterminée dans le
paragraphe 3.2.3 en considérant l’analyse plastique
et les effets du second ordre.

20
tt
D

Lc1 bc bc
Lcm
e11
M
p1 p2
Lc
e12 Lc
tc
Lgm
tg
Lg1  
bg
IC

(b) - Spécimen U80-S2


Figure 14 : déformation plastique de Von Mises après la ruine
des spécimens U80-S1 et U80-S2 Figure 15 : géométrie des goussets étudiés

3.2.2. Effort critique


T

3. MODÈLE ANALYTIQUE
Assemblage perpendiculaire au support (α = π/2)
C

3.1. Introduction
Lorsque les épaisseurs et largeurs du gousset et du
Un modèle analytique a été développé pour les deux couvre-joint sont identiques (voir Figure 16-a), le
types de goussets analysés lors de l’étude paramétrique : système est assimilé à un plat de largeur bc, épaisseur
tc et longueur Lc encastré sur le tube (voir Figure 16-b).
©

• les assemblages de tube par goussets ; Il est possible d’utiliser les formules de Delesques [8]
afin de déterminer la charge critique de ce système
• les assemblages de U par goussets. (voir Figure 16-c). L’application de ces formulations
n’étant pas directe, l’utilisation d’un modèle simplifié
considérant l’assemblage maintenu élastiquement en
Le modèle analytique retenu pour déterminer la
rotation par la diagonale a été retenue (voir Figure 17
résistance en compression des deux configurations
et annexe 1).
d’assemblage est basé sur celui de Stock [3]. Ce modèle
est complété afin de prendre en compte :
La charge critique de ce système est :
• un gousset et un couvre-joint de sections différentes ;
 2 EI c
N cr  (2)
 Lcr,eff 
2
• l’effet des imperfections;

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 13

Lc Lb

tc=tg
Ncr
tg
a - Système étudié

Lc Lb

tc Ncr

b - Poteau à baïonnette équivalent

Lb/2, Ib Lc, Ic

14
Ncr
c - Modèle équivalent
Figure 16 : modèle de calcul de la charge critique par la méthode de Delesques [8]

avec :

Lcr,eff 2 Lc

0,4  c

0,8  c
I c Lc
; c 
I b Lb
; Ic
bctc3
12
.
20 Lgm

tg
Lcm

tc
Ncr
M
Figure 18 : modèle de calcul de la charge critique
Ib : Inertie flexionnelle de la diagonale.
En présence d’un gousset évasé (spécimens E3 et F3),
IC

Lc le modèle précédent ne peut être utilisé. La résistance


d’un plat à inertie linéairement variable peut être
tc kb obtenue à partir des formulations de l’annexe 2. Ces
Ncr dernières sont ici appliquées au cas d’un gousset évasé
T

attaché sur un couvre-joint de même épaisseur :


 2 EI c,eff
Figure 17 : modèle de calcul de la charge critique avec N cr  (4)
 Lcr,eff 
2
C

maintien élastique en rotation

Lorsque le gousset et le couvre-joint ont des sections avec :


différentes, le modèle précédent n’est plus valable et il
est donc nécessaire de considérer un modèle de poutre bc,eff tc3
©

I c,eff
 , bc,eff
 (bc  bg,eff ) / 2.
à inertie non constante. La charge critique d’une poutre 12
constituée de deux éléments d’inerties différentes,
encastrée aux deux extrémités avec déplacement libre, Lcr,eff est calculé de la même façon qu’à l’équation
peut être obtenue à partir de l’équation suivante [8] : (2) en remplaçant Ic par Ic,eff.
 Ncr   Ncr  Ig
tan  Lgm  cot an  Lcm    (3) bg,eff : Largeur efficace du gousset tenant compte
 EI g   EI c  Ic d’une diffusion à 45° [12] en partant du premier
  
rang de boulons jusqu’au dernier, ce qui donne :
bg,eff  bg  p2 (nf  1)  2 p1 (nr  1)
avec :
nf : nombre de files de boulons,
bg tg3
Ig  .
12 nr : nombre de rangées de boulons.

Revue Construction Métallique, n°4-2014


14 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

On notera que le présent modèle n’est pertinent que si des essais. Lorsque la diagonale est inclinée, il est
la longueur Lc1 est faible devant Lc (voir Figure 15), également supposé que les deux charnières plastiques
soit lorsque Lc1 ≤ Lc/10. sont parallèles d’après les observations faites lors des
études numériques (voir Figure 12 : résistance des
Assemblage oblique (α ≠ π/2) goussets obliques et déformée d’un spécimen).

En présence d’un assemblage oblique, la charge peut L’énergie interne dissipée dans le système présenté à
être déterminée à partir de l’expression suivante : la Figure 19 est :
N cr 
 2 EI c (5) Wint  M 
pl,i i (6)
 Lcr,eff 
2
i

avec :
avec :

14
bctc3
Ic  ,
12 θi : rotation dans la charnière plastique i,
Lcr,eff est calculé de la même façon qu’à
l’équation (2) en remplaçant Lc par Lc,eq, Mpl,i : moment plastique se formant dans la
charnière plastique i.

20
b bc
Lc,eq  Lc  c  tan   tan 0  , 0  0 = 0,9 
2 b ce qui donne :
Lc  c tan 
b bc 2  Wint mpl,cbc  mpl,gbg,eff  (7)
 c  tan   tan 0  , 0  0 = 0,9 
2 b
Lc  c tan 
2 avec :

La longueur de flambement Lc,eq a été validée par


mpl,g : moment plastique par unité de longueur
M
confrontation aux résultats d’études numériques [7]
se formant dans le gousset :
et permet de tenir compte du fait que la théorie des
poutres n’est pas directement applicable aux goussets tg2 f y,g  N 
obliques. mpl,g
 1  u 
IC

4  N pl,g 

3.2.3. Résistance ultime
Npl,g  bg,eff tg f y,g
Le calcul de la résistance ultime est basé sur les
T

mécanismes de ruine indiqués à la Figure 19 qui


ont été observés lors de l’étude paramétrique et fy,g : limite d’élasticité du gousset.
C
©

Charnière plastique Nu

bc bc

Lc Lc
tc

tg 
 bg
bg 

Nu

Figure 19 : géométrie d’un gousset excentré/mode de ruine

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 15

mpl,c : moment plastique par unité de longueur avec :


se formant dans le couvre-joint :
M pl,g M pl,c M pl,g M pl,c M pl,c 
  ,  e  e0   
N pl,g Ncr N pl,c Ncr N pl,g N pl,c Nc
tc2 f y,c  Nu 
 mpl,c 1    MM M pl,g.M pl,cM pl,c M pl,c  MM M pl,c M pl,c 
4  N pl,c    M pl,g  M pl,c  ,

M
pl,g
e0  pl,c 
e pl,g
pl,g
, e  e0  pl,g ,  
N pl,g Ncr N pl,c Ncr N pl,g Ncr N pl,g
N pl,c NNcrpl,c Ncr N pl,g N pl,c Nc
  M pl,g  M pl,c .   M pl,g  M pl,c .
Npl,c  bctc f y,c

Nous retenons la solution positive de cette équation :

fy,c : limite d’élasticité du couvre-joint.  


N 1  1  4 /  2 

14
(12)
2 
u

Le travail des efforts extérieurs dû aux seuls effets du
premier ordre est : On trouvera dans la référence [7] un modèle plus
précis qui prend en compte une interaction non
W
 Nu (e  e0 ) linéaire entre moment fléchissant et effort normal,
(8)

20
ext
et une meilleure prise en compte des effets du second
ordre. cependant, ce modèle est plus complexe pour
une application pratique de bureau d’études car il
avec :
nécessite une résolution de l’équation par une méthode
itérative.
e (tc  t g ) / 2 , e 0 : imperfection obtenue à

3.2.4. Comparaison aux résultats
partir de la relation (1).
M
d’essais et d’études numériques

Les résistances calculées à partir du modèle analytique


Afin de tenir compte des effets du second ordre, le travail
sont comparées à celles obtenues numériquement et
des efforts extérieurs est évalué approximativement
IC

expérimentalement à la Figure 20.


de la manière suivante :

N u (e  e0 )
Wext  
Nu (9)
1
T

N cr
C

On obtient donc par égalisation du travail des efforts


externes et de l’énergie interne :

N u (e  e0 )  N   N 
©

 M pl,c 1  u   M pl,g 1  u 
N     (10)
1 u  N pl,c   N pl,g 
N cr Figure 20 : ratios des résistances ultimes obtenus pour les
goussets

avec : Les résultats obtenus sont satisfaisants puisque la


moyenne et l’écart-type sont respectivement égaux
bctc2 f y,c bg,eff tg2 f y,g à 0,92 et 0,07.
M pl,c  , M pl,g .
4 4
3.3. Assemblage d’un UPE attaché
sur un bord
ce qui donne l’équation du second degré en Nu :
Le modèle est similaire à celui développé pour les
 Nu2   Nu   
0 (11) attaches de tube sur gousset. La charge critique

Revue Construction Métallique, n°4-2014


16 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

d’Euler est obtenue en considérant le modèle de la distance entre l’axe moyen du gousset et celui de
Figure 21-b, ce qui donne : l’UPE, eg, qui s’est avérée trop pénalisante, mais à la
 2 EI c,eff valeur donnée dans les recommandations de l’ASI [5] :
N cr  (13) 2 I c,eff / Lc,t
 Lcr,eff 
2
e eg (14)
2 I c,eff / Lc,t  I b / Lb
avec :
Les résistances calculées à partir du modèle analytique
0,4  c,eff I c,eff Lc sont comparées à celles obtenues numériquement dans
 Lcr,eff 2 Lc ; c,eff ; le Tableau 6.
0,8  c,eff I b Lb
I c,eff Lc
; beff tg3 bc,eff  bg,eff
I b Lb TABLEAU 6 : RÉSISTANCES EN COMPRESSION DES
I c,eff  ; beff  ; bc,eff  bc  2 p1; bg,eff  bg  2( LcGOUSSETS
 p1 ). ATTACHANT DES UPE
12 2

14
,eff
; bc,eff 
bc  2 p1 ; bg,eff 
bg  2( Lc  p1 ). Spécimen Nu,num Nu,ana Nu,ana / Nu,num
- kN kN -
U80-S1 82,4 69,6 0,85
U80-S2 120,1 105,4 0,88

20
rcd U80-S3 60,7 61,0 1,01
tfd U80-S4 91,6 93,0 1,02
twd hd

e11 4. MÉTHODE DE CALCUL SIMPLIFIEE


bd
p1
eg Le modèle analytique développé dans le paragraphe 3
M
bc
e12 Lc,t kb peut être long à mettre en œuvre. De plus, il apparaît
que le calcul de la charge critique est délicat et
Lc
tg
Lg1
dépend fortement du type de configuration étudié.
IC

bg
Une méthode simplifiée est ici proposée afin d’obtenir
assez rapidement la résistance ultime. Les calculs de la
charge critique et de la résistance ultime sont présentés
a - Géométrie
dans le Tableau 8. L’attache boulonnée doit contenir
au moins deux rangées de boulons.
T

Ncr On notera que la longueur de flambement est majorée


bc,eff de 20 % ([4], [5], [10]) par rapport à celle considérée
C

dans le modèle analytique. Les effets du second ordre


sont par ailleurs négligés ce qui est compensé par
la sous-estimation de la charge critique. La courbe
Lc c de flambement est considérée pour le calcul du
©

tg
coefficient χ.
bg,eff
La Figure 22 présente un diagramme de comparaison
du rapport de la résistance ultime calculée par le modèle
Ncr analytique et par la méthode simplifiée, à la résistance
ultime obtenue expérimentalement ou numériquement.
b - Poteau équivalent
La méthode de calcul simplifiée donne des résultats
Figure 21 : gousset boulonné sur un profil en U
et modèle équivalent
satisfaisants lorsque les épaisseurs du gousset et du
couvre-joint sont identiques. Lorsque ce n’est plus le
cas, la méthode de calcul simplifiée donne des résultats
La résistance ultime est évaluée en considérant le très conservatifs, c’est le cas des spécimens E1, E2, F1 et
modèle analytique présenté dans le paragraphe 3.2.3. F2. Les moyennes et écart-types des ratios obtenus par
Néanmoins, l’excentrement n’est pas pris égal à la les différents modèles sont présentés dans le Tableau 7.

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 17

TABLEAU 7 : MOYENNE ET ÉCART-TYPE DES


RATIOS OBTENUS À PARTIR DES DIFFÉRENTS  ( ) bctf y
Nc,M,Rd  (15)
MODÈLES 1  2  ( )  M1
Modèle Méthode
Modèle/Méthode
analytique simplifiée avec :
Moyenne 0,92 0,80
Ecart-type 0,07 0,13 χ calculé avec la courbe c de l’EN 1993-1-1 en
prenant :
On notera que si le gousset et le couvre-joint ont des
largeurs identiques, la résistance en compression bctf y  2 Ebct 3 / 12
  , Ncr .
devient pour un tube utilisé en bâtiment (γM0 =γM1=1) : Ncr 1, 2Lc 
2

14
20
M
IC
T

Figure 22 : ratios des résistances ultimes


C
©

Revue Construction Métallique, n°4-2014


18 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

TABLEAU 8 : MÉTHODE DE CALCUL SIMPLIFIÉE - RÉSISTANCES ULTIMES EN COMPRESSION

Configuration Tube attaché sur gousset U attaché sur gousset

bc

bc
Lc1 ≤ Lc/10
Géométrie eg
p1
bc

14
p2 p1
Lc,t
Lc Lc
tc
tg Lc
tg
bg bg  bg

20
 2 EI c  2 EI c
N cr  N cr 
1,2Lc 
2
1,2Lc 
2

Avec : Avec :
Effort critique
3
(bc / 2  bg,eff / 2)t bc,eff tg3
Ic , t min tc ; tg  
M
  Ic 
12 12
bg,eff  bg  p2 (nf  1)  2 p1 (nr  1) bc,eff  bc  p2 (nf  1)  2 p1 (nr  1)
IC

(bc / 2  bg,eff / 2)t 2 f y


M pl,Rd 
4 M0 bc,eff tg2 f y,g
Moment
plastique
M pl,Rd 
Avec : 4 M0

f y  min f y,c ; f y,g 
T

bctf y
N b,Rd      bc,eff tg f y,g
C

M1
N b,Rd       M1
Résistance en Avec :
Avec :
compression χ calculé avec la courbe c de l’EN 1993-1-1,
bc,eff tg f y,g
©

bctf y 
 N cr
N cr

2 I c / Lc,t
Excentrement e
d (tc  tg ) / 2 ed  eg
2 I c / Lc,t  I b / Lb

Résistance 1
Nc,M,Rd  N b,Rd
ultime 1  ed N b,Rd / (2M pl,Rd )

Légende :
fy,c et fy,g : limite d’élasticité du couvre-joint et du gousset respectivement,
nr et nf : nombre de rangées et files de boulons respectivement.

Revue Construction Métallique, n° 4-2014


M. COUCHAUX, A. RODIER 19

5. SYNTHÈSE
[3] D.Stock, Eccentric cleat plate connections
in hollow section members in compression,
Dans le présent article, la résistance ultime de goussets Master Thesis, The University of Sydney,
conçus pour attacher des barres de contreventement School of Civil Engineering, October 2007.
qui travaillent en compression avec un excentrement, a
été étudiée à l’aide d’un modèle de calcul par éléments [4] T.Wilkinson, D.Stock, A.Hastie, Eccentric cleat
finis utilisant des éléments volumiques et de contact. Ce plate connections in hollow section members,
modèle a tout d’abord été validé par confrontation Tubular Structures XIII, Hong-Kong, China,
aux résultats d’essais de Stock [3] et Khoo et al [10]. p. 197-203, 2010.
Puis, il a permis d’étudier d’autres configurations
d’assemblages (goussets obliques/évasés, U attaché
[5] Design Model for Light Bracing Cleat
sur un gousset).
Connection, Steel Construction, Journal of

14
the Australian Steel Institute, Vol. 43, No. 2,
Un modèle analytique, prenant en compte les effets
2010.
du second ordre et la forme du gousset, a ensuite
été développé et comparé aux résultats d’essais et
d’études numériques. Les résultats obtenus à partir [6] M. Couchaux, A. Rodier, Rapport CTICM
DRV/12-RCM-134/001-A, Projet Stabilité

20
de ce modèle sont proches de ceux des essais et
des études numériques, mais ce modèle est un peu Goussets, Étude bibliographique, juillet 2013.
complexe à mettre en œuvre pour le praticien de
bureau d’études. C’est pourquoi une méthode de calcul [7] M. Couchaux, A. Rodier, Rapport CTICM
simplifiée, plaçant du côté de la sécurité et basée sur DRV/12-RCM-134/002-A, Projet Stabilité
les recommandations de l’ASI [5], est proposée afin Goussets, Contreventement non centré sur
de permettre une estimation simple et rapide de la gousset, janvier 2014.
M
résistance de goussets comprimés.
[8] R.Delesques, Abaque de flambement des
Les modèles présentés dans cette étude permettent poteaux à baïonnette, Revue construction
d’analyser des goussets attachés sur un bord. Lorsque métallique N° 3/1974.
IC

les goussets sont attachés sur deux bords, l’utilisation


de ces modèles s’avère assez pénalisante. Des études [9] J.Goulet, J.-P. Boutin, Aide-mémoire de
numériques [7] ont permis d’améliorer ce modèle l’ingénieur résistance des matériaux, Dunod,
pour quelques configurations de goussets attachés 8e édition, 2004.
T

sur deux bords.


[10] X.E. Khoo, M. Perera, F. Albermani,
Design of eccentrically concentrated cleat in
C

6. RÉFÉRENCES
compression, Advanced steel construction,
Vol. 6, No. 2, p. 678-687, 2010.
[1] NF EN 1993-1-8  (décembre 2005) –
« Eurocode 3 - Calcul des structures en acier
- partie 1-8 : calcul des assemblages » – Indice [11] Design of Structural Steel Hollow Section
©

de classement : P22-318-1. Connections; volume I: Design Models, 1996.

[2] S.K it ipor nchai, G.A. A l-Be r ma n i, [12] M.C.H.Yam, J.J.R.Cheng, Behaviour and design
N.R.Murray, Eccentrically connected cleat of gusset plate connections in compression,
plates in compression, Journal of Structural Journal of Constructional Steel Research,
Engineering, Vol. 119, No.3, 1993. Vol. 58, Issues 5-8, p. 1143-1159, 2002.

Revue Construction Métallique, n°4-2014


20 Résistance en compression des assemblages de diagonale de contreventement par gousset excentré

ANNEXE 1 : CHARGE CRITIQUE


avec :
ÉQUIVALENTE DU GOUSSET

Il a été pris pour hypothèse dans le paragraphe 3.2.2


que l’assemblage est un poteau de section constante Ib : inertie de la barre.
lorsque le gousset et le couvre-joint ont des propriétés
similaires (voir Figure 23-b). En alternative à la
méthode de Delesques [8], le poteau est supposé retenu La charge critique est finalement :
en rotation élastiquement par un ressort de raideur k b.
La charge critique d’un poteau encastré d’un côté et
retenu élastiquement en rotation de l’autre est d’après  2 EI c
N cr  (18)
 Lcr,eff 
2
la référence [9] :

14
 2 EI c
N cr  (16)
 Lcr,eff 
2
avec :

avec :
0, 4  c I c Lc
Lcr,eff 2
Lc ; c .

20
0, 4  c kc 0,8  c I b Lb
Lcr,eff 2 Lc
  ; c  , kc EI c Lc .
0,8  c kb

Ic : inertie flexionelle des deux plats.


ANNEXE 2 : FLAMBEMENT
D’UN POTEAU À INERTIE VARIABLE
M
Il reste donc à déterminer la raideur du ressort associé
à la diagonale. La diagonale est soumise à un moment à
ses extrémités, donc en négligeant les effets du second
Dans le cadre des modèles analytiques développés pour
ordre, la relation entre la rotation à ses extrémités et
déterminer la résistance en compression d’assemblages
IC

le moment est :
de contreventements par gousset, il est nécessaire
M EI b d’évaluer la charge critique d’un poteau comprimé de
k
b  (17)
 Lb section linéairement variable (voir Figure 24).
T
C

Lc Lb

tc=tg
Ncr
tg
©

a - Système étudié

Lc Lb

tc Ncr

b - Poteau à baïonnette équivalent

Lc
tc kb
Ncr

c - Modèle simplifié
Figure 23 : modèle de calcul de la charge critique

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M. COUCHAUX, A. RODIER 21

Ig et Ic : inerties à la base et à l’extrémité :


Ncr
bc
bg tc3 bctc3
Ig  , Ic .
12 12

Lc
La variation seconde de l’énergie interne est :
tc
bc
x Lc 2
bg EI ( x)  d 2 y ( x) 
y
U 
0
 
2  dx 2 
 dx (21)
Ncr

Figure 24 : Poteau étudié soit d’après (19) et (20) :

14
EI g 4
La méthode énergétique va être utilisée afin d’évaluer U
 1    yc2 (22)
8 L3c
cette charge critique. Une déformée en demi sinusoïde
telle qu’indiquée à la Figure 24 est considérée, ce
La variation seconde du travail des efforts externes est :

20
qui donne :
Lc
   x  Ncr  dy ( x) 
2
Ncr 2  2
y
( x) yc 1  cos 


 
 Lc  
(19)
 T 
0
 
2  dx 
 dx
4
yc
Lc
(23)

L’inertie de la section est :


M
 x 
I ( x) I g 1     1  (20) Du fait de l’égalité entre les variations secondes du
 Lc 
travail des efforts externes et de l’énergie interne, on
avec : obtient :
IC

 2 EI c,eff  2 E (bc / 2  bg / 2) tc3


Ic Ncr  (24)
 L2c L2c 12
Ig
T
C
©

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