Fa208976 20240709 101359
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JUIN 2024
AFNOR, en tant que titulaire des droits d’auteur ou distributeur autorisé, s’oppose
expressément à toute intégration, transmission ou absorption totale ou partielle du
présent document par des moteurs ou algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA).
AFNOR s’oppose également à toute fouille de textes et de données ou création dérivée
produite par une IA et basée sur le présent document.
This document is intended for the exclusive and non collective use of AFNOR customers.
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Le : 09/07/2024 à 10:13
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Sommaire
Remerciements .......................................................................................................................... 4
Avant-propos ............................................................................................................................. 5
1 Terminologie ................................................................................................................... 11
Impacts directs dus au cycle de vie des équipements (premier ordre) .......................... 25
Impacts indirects liés à l'utilisation du service (deuxième ordre et ordres supérieurs) . 34
Limites de la méthodologie proposée ............................................................................ 36
4 Communication ............................................................................................................... 48
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Annexe 3 ― Calcul des coûts environnementaux pour le service d’IA générative Stable Diffusion
....................................................................................................................................... 55
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Remerciements
Le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires et l’AFNOR remercient tout
particulièrement les pilotes des groupes de travail qui ont fourni un travail remarquable dans l'élaboration
de ce document de référence : Juliette Fropier (Ecolab / Ministère de la transition écologique), Pierre Monget
(Hub France IA), Gilles Ribeaucourt (Muvraline), Pierre Riou (ACIMEO), Ana Semedo (ILExpansions),
Denis Trystram (Université Grenoble Alpes, EcoInfo).
Ils tiennent également à adresser leurs remerciements à tous les contributeurs à ce groupe de travail, et
notamment à quelques contributeurs particulièrement impliqués dans les travaux :
Ludovic Arga (Orange), Mathieu Aubry (École des Ponts ParisTech), Rémi Barrère (Thales), Vincent Baudevin
(Maestis), Sylvain Baudoin (The Shift Project), Pierre-Loïc Bayart (MIAI Grenoble Alpes), Yannick Benetreau
(La Poste), Jean-François Berrée (CEA-List), Eddie Bonnal, Alexis Bonnerat (AB Frame), Thomas Brilland
(Ademe), Aurélie Bugeau (LaBRI), Romain Carbou (Orange), Grégory Cazanave (IRT AESE),
Nathalie Charbonniaud (Orange), Victor Charpenay (Mines de Saint-Étienne), Karin Dassas (CNRS),
Thomas de Latour (Ademe), Fanny Deleuze (Reworld Media), Grégoire Demarest (ARCEP), Alice Drahon
(Scalian), Hammouda Elbez (CITC), Marc Fiammante, Emmanuelle Frenoux (Université Paris-Saclay),
Gabriel Grandamy (Tech4us), Agathe Granier (Ekitia), Clara Grojean (AFNUM), Gaël Guennebaud (INRIA),
Tristan Hamard (ARCOM), Line Hinderer (MTECT), Thibaud Hugard (APC Climat), Rémy Ibarcq, Jacques Kluska
(Schneider Electric), Loïc Landrieu (ENPC ParisTech), Marine Le Gall, Claude Le Pape (Schneider Electric),
Clément Le Roux (NAIA), Laurent Lefevre (ENS Lyon), Marc Léobet (Mens Data), Théophile Lenoir (Université
de Milan), Enoal Lepoittevin (EyeSnap), Anne-Laure Ligozat (ENSIIE, EcoInfo), Francesca Martini
(Groupe La Poste), Georges Matissart (Département Seine-et-Marne), Eric Mattman (Hub France IA),
Nicolas Museux (Thales), Tom Nico (ARCEP), Sarah Oury (SopraSteria), Nicolas Palix (Université Grenoble
Rhône-Alpes), Jérémy Pastouret (Les Enovateurs), Maxime Peralta (CEA), Franck Pramotton (The Shift
Project), Constant Razel (EXXA), Emilie Regnier-Lody (adeq), Antoine Rigouleau (Orange), Anthea Serafin
(Ekitia), Anne Tozzolino (Groupe La Poste), Laurent Tripier (bziiit), Luc Truntzler (Hub France IA), Noémie
Vaudry-Blaise (Capgemini), Claire Verdier (Openstudio), Mae Yener (Hymaia).
Les copilotes et les contributeurs remercient très chaleureusement Juliette Fropier (Ministère de la Transition
écologique et de la Cohésion des Territoires) pour l’animation de cette AFNOR Spec, ainsi que Anna Médan
(AFNOR) pour l’organisation et le soutien tout au long du projet.
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Avant-propos
Le présent document a été développé par un groupe de travail ouvert et reflète à ce titre l’accord de
personnes et organisations ayant participé à son élaboration. AFNOR a mis à disposition des auteurs son
savoir-faire en ingénierie normative afin de coordonner les travaux d’élaboration et éditer le document.
En conséquence, le contenu de ce document n’engage que ses auteurs et ne saurait être considéré comme
constituant le droit applicable. En effet, AFNOR n’étant ni habilitée à délivrer du conseil juridique ni
législateur, AFNOR ne saurait être tenue responsable de l’utilisation qui est faite de ce document, notamment
concernant la règlementation éventuellement citée dont la bonne application relève exclusivement de la
responsabilité de chacun.
L’AFNOR SPEC :
— est un document technique développé et approuvé dans le cadre d’un processus transparent et ouvert ;
— représente l’approbation de ce seul groupe de travail sur le texte final et ne doit pas être présentée
comme une norme française ou comme équivalente à une norme française.
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Responsable du projet
Principaux contributeurs
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CONTRIBUTEURS
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Contexte et enjeux
Le présent document vise à fournir un premier référentiel opérationnel sur l’impact environnemental d’un
système et d’un service d’Intelligence Artificielle (IA) et les moyens de promouvoir des services frugaux d’IA
pour toutes les organisations, publiques comme privées. Sa rédaction se veut volontairement simple et
accessible pour être utilisable par un grand nombre d’acteurs. Ce guide n’a en aucun cas l’ambition de se
substituer aux obligations légales ou réglementaires existantes et à venir. En revanche, il a celle d’aider à
élaborer de futures normes européennes et internationales. Il tient compte du Règlement européen pour
l’Intelligence Artificielle [3].
L’objectif de ce document est de partager un guide des définitions, méthodes et bonnes pratiques utiles pour
l’évaluation et la réduction de l’impact environnemental d’un système d’IA et des services numériques qui
l’utiliseraient. Ce document s’adresse à tous les acteurs des services numériques et à ceux cherchant à mettre
en place un service recourant à l’IA. Il contribue aux objectifs de responsabilité sociale et environnementale
des acteurs économiques, et sensibilise les individus utilisateurs du service. Enfin, ce document est une base
méthodologique pour l’intégration de critères environnementaux dans les achats de services incluant un
système d’IA, par exemple par les acheteurs publics.
Les enjeux sociaux et éthiques liés au développement de l’IA sont exclus du périmètre de ce document,
malgré leur intrication parfois élevée avec les enjeux environnementaux. La frugalité est discutée ici sous
l’angle environnemental et le document ne prend pas parti sur l’utilité des services dans les différents
secteurs comme ceux de la santé ou de la sécurité. Par ailleurs, sur d’autres enjeux fondamentaux liés aux
systèmes d’IA, comme la sécurité, nous renvoyons aux documents publiés par les autorités compétentes 1).
Ce projet a été élaboré de janvier 2024 à juin 2024, à partir des contributions successives de plus d’une
centaine de membres issus des organisations participantes. Il a été lancé à l'initiative du Ministère de la
Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, plus particulièrement des équipes de l'Ecolab du
Commissariat Général au Développement Durable.
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[4] ITU-T L.1410 – Méthodologie pour les évaluations environnementales du cycle de vie des biens,
réseaux et services des technologies de l’information et la communication
[5] ITU-T L.1450 – Méthodologies d’évaluation de l’impact environnemental du secteur des technologies
de l’information et de la communication
[6] ITU-T L.1480 - Méthodologie d’évaluation des incidences de l’utilisation de solutions fondées sur les
technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les émissions de gaz à effet de serre
d’autres secteurs.
[7] ISO 14040:2006, Management environnemental — Analyse du cycle de vie — Principes et cadre
[10] Référentiel général de l’écoconception des services numériques, Arcep, Arcom, ADEME, DINUM, CNIL,
Inria, 2024
[11] AFNOR SPEC 2201, Écoconception des services numériques, avril 2022
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1 Terminologie
Afin de mettre en oeuvre ce référentiel général pour l'IA frugale, ce chapitre vise à rappeler des définitions
socles sur l'IA et les impacts environnementaux (1.1 à 1.7) et de poser quelques définitions autour de
l'IA frugale (1.7 et 1.8).
NOTE En tant que discipline scientifique, l'IA comprend plusieurs approches et techniques, telles que l'apprentissage
automatique (dont l'apprentissage profond et l'apprentissage par renforcement sont des exemples spécifiques), le
raisonnement automatique (qui comprend la planification, l'ordonnancement, la représentation et le raisonnement des
connaissances, la recherche et l'optimisation), et la robotique (qui comprend le contrôle, la perception, les capteurs et
les actionneurs, ainsi que l'intégration de toutes les autres techniques dans les systèmes cyber-physiques) 2).
NOTE 1 Le système d’IA est un système automatisé conçu pour fonctionner à différents niveaux d'autonomie, qui peut
faire preuve d'une capacité d'adaptation après son déploiement et qui, pour des objectifs explicites ou implicites,
déduit, à partir des données d'entrée qu'il reçoit, la manière de générer des résultats tels que des prédictions, du
contenu, des recommandations ou des décisions qui peuvent influencer les environnements physiques ou virtuels
(d’après le Règlement IA [3]).
NOTE 2 Un système d’IA peut être étudié selon trois segments : les algorithmes, le matériel et les données permettant
le développement de ce système. Les systèmes d’IA à usage général ont la capacité de répondre à diverses finalités, et
donc à plusieurs destinations. Les systèmes d’IA spécialisés ont un usage spécifique, donc une seule destination.
1.1.3 Destination
Utilisation à laquelle un système d'IA est destiné par le fournisseur interne ou externe, y compris le contexte
et les conditions spécifiques d'utilisation, telles que précisées dans les informations communiquées par le
fournisseur dans la notice d'utilisation, les éventuelles indications publicitaires ou de vente et les
déclarations, ainsi que dans la documentation technique (d’après le Règlement IA [3]).
2) Extrait des Lignes directrices éthiques pour une Intelligence Artificielle digne de confiance, Groupe d'experts de haut niveau de
la Commission européenne sur l'Intelligence Artificielle, Avril 2019.
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NOTE Dans le reste de la Spec, pour le terme « service d’IA », on entend aussi bien un service augmenté par IA qu’un
service reposant majoritairement sur l’IA.
NOTE Le système d'IA peut fonctionner en interne de l’élément matériel (IA embarquée) ou échanger des données
avec un système d’IA hébergé dans des centres de données distincts de l’élément matériel.
Exemples de produits et services d’IA : génération augmentée par la recherche de documents, filtre de spam,
génération d’images, de voix ou de vidéo, modélisation et simulations de scénarios (détection de fuite dans
les réseaux d’eau, consommation d’énergie, urbanisme), etc.
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NOTE On comprend ici les acteurs de l’infrastructure matérielle et logicielle, y compris ceux qui réalisent le stockage
des données utilisées par l’IA et fournissent les ressources pour traiter, analyser et distribuer les données.
NOTE Cette définition est similaire à la définition de fournisseur du Règlement IA [3] (organisme qui développe ou
fait développer un système d'IA et le met sur le marché ou met le système d'IA en service).
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NOTE Cette définition est similaire à la définition de déployeur dans le Règlement IA [3] (organisme utilisant sous sa
propre autorité un système d'IA, sauf lorsque ce système est utilisé dans le cadre d'une activité personnelle à caractère
non professionnel).
▪ Intégrateur de systèmes d’IA : organisme ou entité qui s’occupe de l’intégration de composants d’IA dans
des systèmes plus étendus, qui éventuellement comprennent également des composants non IA.
▪ Fournisseurs de données : organisme ou entité qui s’occupe de fournir les données utilisées par des
produits ou des services d’IA.
NOTE On entend ici les acteurs qui créent des données et collectent la donnée (éventuellement avec des
capteurs). Le fournisseur de données peut être interne ou externe à l’organisation. Les données peuvent être ou
non partagées entre plusieurs services d’IA et/ou pour plusieurs finalités.
▪ Auditeur d’IA : organisme ou entité qui s’occupe de réaliser l’audit des organismes qui produisent,
fournissent ou utilisent des systèmes d’IA, afin d’évaluer la conformité aux normes, aux politiques ou aux
exigences légales.
▪ Évaluateur d’IA : organisme ou entité qui évalue les performances d’un ou de plusieurs systèmes d’IA.
▪ Décideur : organisme ou entité habilité à définir des politiques dans un domaine international, régional,
national ou industriel qui peuvent avoir un impact sur un système, un service ou un produit d’IA.
▪ Régulateur : organisme ou entité habilité à définir, mettre en œuvre et faire respecter les exigences
légales prévues dans les politiques définies par les décideurs politiques.
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NOTE Une organisation de la société civile peut réunir des partenaires sociaux, être une organisation non
gouvernementale, ou une association par exemple.
Ressources numériques
1.3.1 Ressource de calcul
Élément permettant la réalisation d’opérations de calcul qui peut aller du microcontrôleur jusqu’au cluster
de calcul équipé de processeurs (exemples : CPU, GPU, LPU, TPU, etc.).
3) Avis du Comité économique et social sur « Le rôle et la contribution de la société civile organisée dans la construction
européenne », Journal officiel n° C 329 du 17/11/1999 p. 0030.
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NOTE 1 L’unité fonctionnelle (UF) est l’unité de mesure utilisée pour évaluer le service rendu par le produit. De la
même manière que pour comparer le prix de deux fruits, un consommateur rapporte les prix au kilo ; pour comparer
les impacts environnementaux de deux produits, on ramènera les impacts à une unité de mesure commune.
NOTE 2 Dans une évaluation des effets de second ordre (voir 1.4.9), le scénario où un service d’IA est utilisé et le
scénario de référence (où le service d’IA n’est pas utilisé) sont considérés comme des systèmes de produits et l'unité
fonctionnelle doit être choisie de manière à la rendre applicable aux deux.
NOTE 3 L'unité fonctionnelle définit le scénario de référence et les caractéristiques de performances délivrées par le
scénario où le service d’IA est utilisé. L'unité fonctionnelle doit avoir une fonction et une unité quantifiable mesurant la
performance de cette fonction (traduit de ITU-T L.1480 [6]).
4) Ici, le terme de performance repris directement de l’ISO 14040:2006 comme une unité d’utilisation, et n’est pas entendue de
la même manière que la définition de « performance » indiquée plus haut et extraite du Règlement européen IA.
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NOTE 1 Il s'agit d'effets « en cascade », comme par exemple le fait que la possibilité de commander « en un clic »
provoque plus d'achats, ou que les algorithmes de recommandation provoquent une augmentation de consommation
(de produits, de vidéos, de musique, etc.).
NOTE 2 Les effets rebond, d’induction définis ci-dessous sont des effets de second ordre ou d’ordre supérieur. Les
effets de substitution et d’optimisation de la destination du système d’IA sont également des effets d’ordre secondaire
ou d’ordre supérieur.
▪ Effets rebond directs : Un effet rebond où une efficacité accrue, une réduction des coûts associée et/ou la
commodité d'un produit ou d'un service entraînent son utilisation accrue parce qu'il est moins cher ou autrement
plus pratique.
▪ Effets rebond indirects : Un type d’effet rebond dans lequel les économies réalisées grâce à la réduction des coûts
d’efficacité permettent de consacrer davantage de revenus à d’autres produits et services.
▪ Effets rebond macroéconomiques et transformations sociétales : Effet rebond où une plus grande efficacité stimule
la productivité économique globale, ce qui se traduit par davantage de croissance économique et de consommation
au niveau macroéconomique (traduit de ITU-T L.1480 [6]).
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5) Ici, le terme de « cycle de vie » vise à expliciter les différentes étapes de la mise en oeuvre d'un système d'IA pour décrire les
actions de réduction des impacts environnementaux d'un système d'IA. Il diffère du terme générique utilisé pour une analyse
en cycle de vie de système de produits (voir 1.4.3), de l'extraction de matières premières à la fin de vie.
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1.5.4 Déploiement
Le système d’IA est installé, déployé ou configuré pour fonctionner dans un environnement cible (d’après la
norme ISO/IEC 22989:2022 [1] et le rapport technique ISO/IEC 20226 [9]).
1.5.7 Réévaluation
Après l’étape d’exploitation et de suivi, en fonction des résultats du travail du système d’IA, il peut apparaître
nécessaire de procéder à une réévaluation (d’après la norme ISO/IEC 22989:2022 [1] et le rapport
technique ISO/IEC 20226 [9]).
1.6.1 Spécification
Définition des données à produire pour répondre au besoin défini, ainsi que des critères de qualité requis
pour l’usage considéré.
1.6.2 Collecte/acquisition
Moyens et méthodes de production des données tenant compte des critères de qualité définis, avec
adjonction de métadonnées.
6)
De la même manière que pour le cycle de vie du système d'IA, on cherche ici à décrire les différents processus auxquels sont
soumis les données dans le cadre du système d'IA. Le terme « cycle de vie » est utilisé différemment du terme générique défini
en 1.4.3, qui est pour des méthodes d'analyse en cycle de vie de systèmes de produits.
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1.6.3 Vérification
Contrôle des données produites par rapport au besoin et aux critères de qualité préalablement définis.
1.6.4 Pré-traitement
Traitements d’adaptation des données (nettoyage des données selon les modes de collecte, changement de
format, étiquetage pour l’apprentissage supervisé...) avant leur prise en compte dans le système d’IA, par
exemple augmentation 7).
1.6.5 Stockage
Recueil et conservation des données sur une ressource de stockage.
1.6.6 Transfert
Déplacement de données d’un système à un autre ou d’un réseau à un autre.
1.6.8 Archivage
Archivage intermédiaire, accessible aisément ou archivage définitif pour une longue durée.
1.6.9 Destruction
Suppression de l’intégralité des copies/archives des données. Cela peut être volontaire ou accidentel.
La destruction des données stockées ou archivées suit généralement l’arrêt du service. Elle peut être
fréquente dans le cas de données intermédiaires, temporaires ou générées.
❖ Production
❖ Utilisation
❖ Fin de vie
7) Un système d'IA peut nécessiter d'augmenter les données (par exemple découpe ou transfert de style sur des images). Cette
augmentation peut être faite (i) avant l'entraînement d'un modèle, amenant à la création d'une nouvelle donnée stockée de
manière pérenne, ou (ii) pendant l'entraînement, auquel cas ces augmentations seront faites plusieurs fois et aucune nouvelle
donnée n'est créée de manière pérenne.
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Les notions de frugalité et d’efficience doivent s’articuler autour des distinctions suivantes :
Notions
Définition Raisonnement Approche Précisions
connexes
8) Florian Cézard (AGATTE), Marie Mourad. 2019. Panorama sur la notion de sobriété – définitions, mises en œuvre, enjeux.
9) Traduit de Basu et al., 2013.
10) A set of measures and daily practices that avoid demand for energy, materials, land and water while delivering human
well-being for all within planetary boundaries. (Intergovernmental Panel on Climate Change, Climate Change 2022: Mitigation
of Climate Change – Working Group III Contribution to the Sixth Assessment Report, 2022).
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❖ la nécessité de recourir à un système d’IA plutôt qu’à une autre solution moins consommatrice pour
répondre au même objectif a été démontrée ;
❖ de bonnes pratiques (voir Chapitre « Bonnes pratiques ») sont adoptées par le producteur, le fournisseur
et le client d’IA pour diminuer les impacts environnementaux du service utilisant un algorithme d’IA ;
❖ les usages et les besoins visent à rester dans les limites planétaires 11) et ont été préalablement
questionnés.
NOTE 1 Le service respecte par ailleurs le principe du DNSH (Do No Significant Harm) européen. À ce titre, il ne doit
pas porter préjudice de manière substantielle aux six objectifs environnementaux reconnus par la taxonomie verte :
l’atténuation du changement climatique, l’adaptation au changement climatique, l’utilisation durable et la protection
des ressources aquatiques et maritimes, la transition vers une économie circulaire, la prévention et le contrôle de la
pollution, et la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes. Le fournisseur du service d’IA
s’applique également à mettre en œuvre la démarche « Éviter, Réduire, Compenser » 12).
NOTE 2 Le fournisseur d’IA doit également anticiper les usages imprévus de son système d’IA, qui viendraient impacter
la frugalité du service.
11) Le concept des limites planétaires, proposé en 2009, révisé en 2015 (Steffen et al.), puis en 2023 (Richardson et al.), vise à
définir un « espace de fonctionnement sûr pour l’humanité » qui repose sur l’évolution de neuf phénomènes complexes et
interconnectés : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote
et du phosphore, le changement d’usage des sols, l’utilisation de l’eau douce, l’acidification des océans, l’appauvrissement de
l’ozone stratosphérique, l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère, l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.
Pour étudier l’évolution de ces phénomènes, une ou plusieurs « variables de contrôle » sont définies à l’échelle globale, voire
régionale. Un « seuil » critique est fixé pour chacune de ces variables avec une « zone d’incertitude » constituée de deux
valeurs : une valeur basse (« frontière planétaire ») et une valeur haute (« limite planétaire »). La frontière représente la zone
de danger qui précède la limite au-delà de laquelle les écosystèmes pourraient basculer dans un état inconnu et probablement
défavorable aux humains. (CGDD, La France face aux neuf limites planétaires, octobre 2023).
12) Ressources gouvernementales sur la séquence « Éviter, Réduire, compenser » : https://www.notre-
environnement.gouv.fr/themes/evaluation/article/eviter-reduire-compenser-erc-en-quoi-consiste-cette-demarche
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NOTE 3 La frugalité doit être considérée dans tous les aspects d’un service :
▪ dans les objectifs (Les objectifs sont-ils compatibles avec le respect des limites planétaires ?) ;
▪ dans la conduite du projet (par exemple questionnement des bénéfices du projet, définition d'un équilibre entre
performance et coût environnemental, définition d'un budget en termes de ressources pour les différentes phases
du projet, définition des algorithmes à évaluer et comparer en prenant en compte leurs coûts environnementaux
de développement et d'utilisation) ;
▪ dans la phase de développement (par exemple, suivi du coût des diverses expériences, limitation du coût des
expériences et du coût environnemental, limitations strictes des expériences les plus coûteuses, évaluation a priori
des coûts et bénéfices potentiels des expériences) ;
▪ dans la phase d'utilisation (par exemple, évaluation du coût en ressources d'une utilisation, définition et contrôle
des utilisations cibles, maintien de l'utilisation optimale des ressources de calcul) ;
▪ dans le choix des infrastructures (par exemple, évaluation du type d'infrastructure adaptée en prenant en compte
la consommation de ressources, en particulier électrique, eau, métaux rares, en incluant le matériel informatique) ;
NOTE Cet aspect dépasse le cadre du fournisseur de service, mais ce dernier peut s'en saisir via le choix du modèle
économique et des mesures pour se prémunir d'éventuels effets rebonds.
1.8.4 Service frugal d'IA à bilan positif pour une catégorie d'impact à préciser
Service d’IA pour lequel les impacts positifs des usages [pour cette catégorie d’impact] sont supérieurs aux
impacts négatifs du système [pour cette même catégorie] sur l’ensemble du cycle de vie du système d’IA et
des composants non IA du service.
NOTE 1 L’évaluation des impacts du cycle de vie du service s’appuieront sur la méthodologie du Chapitre « Référentiel
méthodologique d'évaluation environnementale ». Les méthodologies pour évaluer les apports du service sont
spécifiques à chaque service.
NOTE 2 Notons que cette définition concerne une ou plusieurs catégories d’impact, considérées de façon
indépendante, mais ne doit pas faire oublier le spectre d’impacts potentiels ou faire abstraction des autres catégories
d’impact non traitées. Cette notion ne doit pas non plus inciter au transfert d’impact (c’est-à-dire, par exemple, à
consommer plus d’eau pour réduire la consommation d’électricité du refroidissement d’un centre de données).
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Figure 3 — Concepts de service frugal d'IA et de service à bilan positif sur une catégorie d'impact
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❖ les producteurs d'IA, fournisseurs de plateformes, produits ou services d'IA, les partenaires d'IA ;
❖ les clients d'IA : organisme ou entité qui utilise un produit ou un service d’IA, soit directement soit en le
fournissant à des utilisateurs d’IA ;
Évaluer qualitativement ou quantitativement les impacts environnementaux d'un système d’IA et de son
utilisation implique d’interroger les usages et les besoins, en lien avec les limites planétaires et d’évaluer
l'efficacité du système. Cette évaluation ne peut être que relative (entre deux systèmes) et non absolue.
La méthodologie proposée s’appuie sur des normes et documents existants pour les services numériques :
❖ Prise en compte quantitative des impacts de premier ordre par une méthodologie basée sur l’Analyse du
Cycle de Vie (ACV), s’appuyant sur les normes ISO, recommandation ITU-T L.1410 [4] et les règles par
catégories de produit (usuellement RCP, pour Référentiel par Catégorie de Produit, ou PCR, pour Product
Category Rules) ;
❖ Prise en compte qualitative des impacts d’ordres supérieurs basée sur la recommandation
ITU-T L.1480 [6].
On s’appuiera sur les définitions fondamentales issues de ces référentiels, en commençant par celle de l’unité
fonctionnelle (voir 1.4.4), base des méthodes de calcul d’empreintes environnementales.
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UF d’un Système d’IA : « Mettre à disposition le système sur une année pour x requêtes ». Cette période
d’un an doit correspondre à une période d’inférence stabilisée (inférence constante ou de croissance
connue).
𝑎𝑥 + 𝑏 + 𝑐𝑦
UF d’un Service d’IA : « Fournir le service sur une année à l’ensemble des utilisateurs ».
Cette UF repose sur l’UF précédente d’un Système d’IA, et prend en compte les serveurs supplémentaires
(par exemple pour l’hébergement Web), les transferts réseaux, ainsi que les terminaux utilisateurs
nécessaires à la fourniture du service, en incluant à la fois les composants IA et non IA.
Un schéma fonctionnel devra préciser le fonctionnement du service d’IA. L’Annexe 2 donne un exemple de
schéma fonctionnel pour le service d’IA Stable Diffusion.
❖ Réseaux, qui permettent la transmission des données sur les infrastructures réseau vers les terminaux
utilisateurs (brique 2 – ou tier 2 - dans le RCP services numériques).
❖ Centres de données, qui permettent l'hébergement et le traitement des données numériques (serveurs,
baies de stockage, équipement réseau…) (brique 3 – ou tier 3 - dans le RCP services numériques).
L’échelle prise en compte est celle d’un service c’est-à-dire que l’unité fonctionnelle doit couvrir l’ensemble
des éléments du périmètre permettant de délivrer le service à tous les utilisateurs.
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Les étapes du cycle de vie de chaque équipement de chaque brique (terminal, réseau, centre de
données/serveur) à prendre en compte sont les suivantes (suivant la décomposition du RCP Services
numériques [2]) :
Les équipements utilisés pour le service d’IA n’étant pas nécessairement en fin de vie à la fin de leur usage
pour le service d’IA, il pourra être utile de préciser comment se passera la fin d’usage pour le service
d’IA : (1) réemploi au sein de l’entreprise, (2) revente pour le réemploi, (3) revente pour recyclage, (4) filière
de recyclage agréée (préciser laquelle), (5) don pour le réemploi (préciser), (6) autre (préciser).
En termes d’activités, le cycle de vie du système d’IA complet devra être pris en compte, suivant la
décomposition définie au point 1.5 : lancement, conception et développement, vérification et validation,
déploiement, exploitation et suivi, réévaluation, mise hors service.
Il faudra veiller à bien compter chaque entraînement (y compris ceux n’ayant pas abouti).
Il est également important de vérifier que le cycle de vie des données détaillé au point 1.6 est bien pris en
compte, qu’elles soient créées spécifiquement pour le système d’IA ou réutilisées par ce
système : spécification, collecte/acquisition, vérification, pré-traitement.
Cela implique de connaître précisément le cycle de vie des données d’entraînement et de ré-entraînement.
Dans le cas d’un apprentissage continu, les nouvelles données devront être prises en compte.
❖ et l’approche système pour le périmètre non maîtrisé (réseau) : les équipements sont regroupés en un
système physique ou virtuel au niveau duquel les impacts environnementaux ont été déterminés.
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L’allocation des phases de fabrication, distribution, installation et fin de vie se feront, comme recommandé
par le RCP Services numériques, par ordre de priorité :
❖ sur un critère physique, par exemple volume de données consommées sur volume total de données ;
❖ sur un critère de temps, par exemple durée d’utilisation sur durée de vie ;
L’allocation de la phase d’usage se fera, comme recommandé par le RCP Services numériques, en priorité
sur un critère physique de calcul de la consommation d’énergie et autres consommations et émissions
directes du service numérique.
Phases du
Type
Tiers cycle de vie de Calcul de l'allocation
d'allocation
l'équipement
13) Le taux d’utilisation correspond au pourcentage du terminal ou du serveur utilisé par le service d’IA. Par exemple, si on utilise
un smartphone pour faire des requêtes vers un grand modèle de langage et qu’à côté on a d’autres applications ouvertes, le
service d’IA ne consomme qu’un faible pourcentage de la consommation totale du smartphone. Si on accède à la mesure, on
peut par exemple considérer un taux d’utilisation de 0,2. Par défaut, si la mesure n’est pas possible, le taux d’utilisation est
fixé à 1.
14) La durée d’utilisation totale correspond à la durée pendant laquelle le terminal ou serveur est utilisé activement pendant sa
durée de vie (en prenant en compte ses durées de vie en amont et en aval dans le cas d’équipements réutilisés). Par exemple
s’il est utilisé 7 h par jour pendant 5 ans, sa durée d’utilisation totale sera de : 7 * 365 * 5 h.
15) L’objectif est de calculer l’empreinte environnementale due aux équipements du centre de données autres que les serveurs, et
notamment la climatisation. Pour cela, nous proposons d’utiliser un facteur correctif correspondant à multiplier la
consommation des serveurs par un nombre > 1. Par défaut ce facteur peut être le PUE, mais le PUE a pour dénominateur la
consommation totale des équipements informatiques et non leur consommation dynamique, donc si le ratio consommation
totale/consommation dynamique des équipements informatiques est connu, il est préférable d’utiliser ce dernier.
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L’intégration des sous-modèles se fera via une clé d’allocation au prorata du nombre d’inférences (avec la
meilleure estimation possible du nombre total d’inférences sur la durée de vie du modèle, sur le mode de
choix a priori de la durée de vie en ACV).
L’utilisation de données existantes s’opérera via une clé d’allocation au prorata d’une estimation du nombre
de téléchargements (avec la meilleure estimation du nombre total de téléchargements sur la durée de vie de
la base de données).
Ainsi, la mesure de la consommation électrique réelle d’un programme sera privilégiée à l’utilisation d’une
valeur fixée (TDP 16) par exemple). Cette mesure pourra être menée à l’aide d’infrastructures de mesures
matérielles (wattmètres, PDU intelligents...) ou de wattmètres logiciels 17). Si les mesures effectuées ne
permettent pas de prendre en compte les scénarios d’apprentissage et d’inférence réels (en nombre
d’équipements ou d’ensembles complets de données par exemple), des méthodologies de projection de
consommation doivent être décrites et utilisées.
La prise en compte de données d’inventaire concernant les infrastructures matérielles (serveurs, cartes
graphiques, équipements réseaux) doit être menée avec soin. Si les données les plus proches concernent des
équipements génériques, les incertitudes doivent être indiquées. Comme dans toute ACV, la qualité des
données doit être explicitement mentionnée en termes de représentativité géographique, technologique et
temporelle.
Lorsque l’accès à des données primaires n’est pas possible, par exemple pour des raisons de droits d’accès
aux fichiers nécessaires sur des infrastructures partagées, des données secondaires comme le TDP pourront
être utilisées.
Dans le cas où l’accès aux données (car manquantes ou réservées par le propriétaire) est rendu complexe,
il faut accepter de travailler avec la meilleure estimation possible en déclarant l’incertitude.
16) Le Thermal Design Power (TDP ou Puissance de dissipation thermique) représente la puissance maximale que le système de
refroidissement doit être capable de gérer pour maintenir un composant électronique (processeur, carte graphique…) à une
température opérationnelle adéquate pendant son utilisation maximale prévue.
17) Mathilde Jay, Vladimir Ostapenco, Laurent Lefèvre, Denis Trystram, Anne-Cécile Orgerie, and Benjamin Fichel « An experimental
comparison of software-based power meters: focus on CPU and GPU”. CCGrid 2023 - 23rd IEEE/ACM international symposium
on cluster, cloud and internet computing, May 2023, Bangalore, India. https://inria.hal.science/hal-04030223v2
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❖ Changement climatique ;
❖ Acidification ;
❖ Rayonnements ionisants.
Le RCP services numériques propose également l’indicateur de flux « consommation d’énergie primaire ».
Il est également pertinent de considérer la consommation électrique (en énergie finale) notamment pour la
phase d’usage.
En pratique, plusieurs facteurs peuvent rendre le calcul de certains indicateurs infaisable en un temps
raisonnable ou non pertinent : accès à la donnée, qualité de la donnée (incertitude, obsolescence). Nous
proposons une priorisation des indicateurs environnementaux à renseigner (détails et unités décrits dans le
tableau ci-dessous).
Priorité Haute
❖ Changement climatique
Priorité Moyenne
❖ Rayonnements ionisants
Priorité Basse
❖ Le reste (Toxicité humaine liée au cancer, Toxicité humaine non liée au cancer et Écotoxicité aquatique)
Les priorités ont été choisies comme suit :
❖ Les indicateurs du RCP pour lesquels il existe des données publiques sont indiqués en priorité haute,
auxquels nous proposons d’associer les consommations d’énergie finale et primaire ;
❖ Les autres indicateurs du RCP sont en priorité moyenne avec les indicateurs sur l’eau que nous
commentons par la suite ;
❖ Les indicateurs non retenus comme obligatoires mais recommandés par le RCP sont en priorité plus
basse.
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Les indicateurs sur l’eau ont été ajoutés car des études ont récemment mis en avant des prélèvements et
consommations potentiellement importants liés à l’IA. Les prélèvements correspondent à la quantité d'eau
prélevée dans le milieu naturel puis rejetée après utilisation. La consommation d'eau (ou prélèvements nets)
correspond à la partie de l'eau prélevée et non restituée aux milieux aquatiques. Les valeurs rapportées
devraient, autant que possible, prendre en compte tout le cycle de vie des équipements informatiques et de
l’infrastructure numérique. A minima, nous recommandons de calculer :
❖ Les prélèvements ou consommations de la phase d’usage, sur site. Il s’agit de la part de prélèvement et
consommation d’eau du centre de données qui peut être attribuée au service d’IA. Le calcul repose sur
le produit de l'intensité eau 18), mensuelle du centre de données, et la consommation électrique des
serveurs utilisés pendant ce même mois par le service.
❖ Si les données sont disponibles, les calculs précédents seront aussi effectués pour les prélèvements d’eau
en indiquant leur provenance (par exemple, eaux pluviales, eaux grises, eaux superficielles, eaux
souterraines).
❖ Les consommations d’eau de la phase d’usage, hors site. Il s’agit de l’eau consommée pour la production
de l’énergie nécessaire au service. Cette consommation est le produit de l’intensité moyenne en eau
nationale pour la production d’électricité 19) et la consommation d’électricité des serveurs et
équipements supports du service.
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Consommation
d’énergie primaire
Indicateur non ACV kWh Indicateur non ACV 1
Consommation
d'énergie finale
(consommation
Indicateur non ACV kWh Indicateur non ACV 1
électrique)
Accumulation d’excédents
Accumulation
Acidification
d’excédents (AE)
Mol H+eq. (Seppälä et al., 2006 ; Posch 2
et al., 2008)
20) L’indicateur « Changement climatique, total » est composé de trois sous-indicateurs : changement climatique, origine fossile ;
changement climatique, origine biologique ; changement climatique, utilisation des terres et changement d’affectation des
terres. Les sous-indicateurs sont décrits plus en détail dans la section 4.4.10 de la méthodologie EF. Les sous-catégories
« Changement climatique, origine fossile », « Changement climatique, origine biologique » et « Changement climatique,
utilisation des terres et changement d’affectation des terres » doivent être déclarées séparément si elles contribuent chacune
à plus de 5 % de la note totale de changement climatique.
21) Les résultats de cette catégorie d’impact doivent être interprétés avec précaution, car les résultats ADP suite à la normalisation
peuvent être surestimés. La Commission européenne entend élaborer une nouvelle méthode en passant d’un modèle fondé
sur l’épuisement à un modèle fondé sur la dissipation, afin de mieux quantifier le potentiel de conservation des ressources.
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Les critères majeurs d’analyse et de choix des outils à prendre en compte comportent :
Les facteurs d’impact permettent d'exprimer l'importance relative des émissions (ou des extractions) liées à
un équipement ou un composant pour une catégorie d'impact environnemental spécifique. Ils permettent
donc des analyses de cycle de vie complètes et multi-critères. Les impacts peuvent ensuite être rapportés
avec plusieurs stratégies d'allocation.
Les critères de sélection des différentes bases de facteurs d’impact comportent notamment les éléments
suivants :
▪ sectoriel ou générique
▪ couverture géographique
❖ La transparence sur les modes de calculs, les incertitudes, et les processus de validation ;
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Évaluer les impacts environnementaux indirects du service repose sur l’idée d’une comparaison entre un
scénario de référence qui ne fait pas intervenir l’IA et un scénario dans lequel l’IA est utilisée.
La première étape consistera donc à décrire brièvement ces scénarios. Comme indiqué dans la
recommandation ITU-T L .1480 [6], le ou les scénarios de référence doivent représenter des alternatives
crédibles à l’introduction du service d’IA. Par exemple, l’évaluation d’un service d’IA d’aide à la conduite ne
peut pas prendre comme référence un véhicule des années 1980 mais doit considérer un véhicule moyen au
moment du déploiement du service, qui comprend déjà a priori un système d’aide à la conduite.
La comparaison des indicateurs environnementaux de la mise en place du service devra être réalisée sur une
période temporelle cohérente avec la durée des effets potentiels induits par l'apparition du système d'IA.
Ainsi, les scénarios ne doivent pas s'arrêter à quelques mois pour des effets attendus dans plusieurs années.
Le scénario de référence (c'est-à-dire sans l'apparition du système d'IA) devra s'appuyer sur des hypothèses
de cadrage en phase avec une trajectoire respectant les Accords de Paris.
Il s’agira ensuite de dresser une liste qualitative des effets potentiels que l’on peut attendre de la
proposition : effets d’obsolescence, effets rebond directs ou indirects, transformations sociétales, etc. Ici le
terme « effets potentiels » de la proposition est à prendre dans un sens large : ils peuvent être induits par la
proposition elle-même ou être en lien avec la ou les technologies dans lesquelles elle s’inscrit. Cette liste
peut s’appuyer sur un arbre de conséquences (voir Figure 5 pour un modèle d’arbre de conséquences issu
de la recommandation ITU-T L.1480 [6]).
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Figure 5 — Arbre de conséquences où l’utilisation du service d'IA entraine sur chaque effet une action ou
événement qui a une incidence sur les impacts environnementaux
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Pour chaque effet mentionné, il s’agira de préciser, le cas échéant, si une contre-mesure est prévue pour
l’atténuer ou l’annuler, et indiquer l’efficacité qu’on peut attendre de cette contre-mesure. On parle de
contre-mesure lorsque cette dernière agit directement sur l’effet en question. Ainsi, ne sont pas considérées
comme des contre-mesures tout mécanisme de compensation environnementale.
Types d'impacts
Nature de l'effet Description de l'effet
environnentaux
L’obtention des données des fournisseurs d’IA (données, produits et services d’IA, infrastructure) est une
condition nécessaire à la mise en œuvre de cette spécification et est le premier enjeu. Cela recouvre
notamment les données d’impact des modèles propriétaires, celles des infrastructures cloud et celles de
fabrication des processeurs utilisés.
22) https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03853135
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3 Bonnes pratiques
L’objectif de ce chapitre est de proposer un état des lieux de bonnes pratiques (notées BP ci-après)
opérationnelles en IA frugale permettant aux organisations intéressées par ce sujet de l’adopter dans les
meilleures conditions.
Ce premier recueil de bonnes pratiques en IA frugale, réalisé par 83 experts réunis dans le cadre de
l’AFNOR SPEC IA frugale peut donc s’apparenter à un catalogue de méthodes et pratiques à appliquer pour
tendre vers l’IA frugale.
Ce premier recueil ne se veut donc pas exhaustif, la maturité de ce domaine étant encore en construction.
Les éléments détaillés dans ce chapitre sont en cohérence avec les définitions, indicateurs et méthodes de
calcul abordés dans les chapitres précédents.
Approche méthodologique
3.1.1 Approche globale la plus neutre possible
Pour ce recueil de bonnes pratiques opérationnelles en IA frugale, deux défis majeurs sont apparus :
❖ Comment sélectionner les bonnes pratiques en IA frugale alors que les indicateurs permettant de classer
ces bonnes pratiques ne sont pas encore définis ? Et encore moins recueillis ?
❖ Comment assurer le caractère « applicable » et « opérationnel » de ces bonnes pratiques ? Au-delà des
contraintes relatives aux fournisseurs et clients d’IA, c’est en effet ce caractère « opérationnel » qui sera
le facteur crucial du succès de la diffusion de ces bonnes pratiques.
Pour répondre à l’absence d’indicateurs de mesure de l’IA frugale, le groupe de travail s’est appuyé sur
l’expertise et le nombre important des acteurs du groupe de travail, à la fois issus du monde de l’entreprise,
du secteur public et du monde académique :
❖ 83 participants
❖ Issus de 60 organismes
▪ 25 entreprises
▪ 22 fournisseurs/startups IA
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Pour garantir le caractère opérationnel des bonnes pratiques, le groupe de travail s’est appuyé sur la volonté
des participants de témoigner et de partager leurs bonnes pratiques pour diffuser l’IA frugale.
1. Recueillir les bonnes pratiques issues de projets mettant en avant l’IA frugale par les 83 participants au
groupe de travail ;
2. Compléter ces bonnes pratiques expérimentées sur le terrain par les organisations par des bonnes
pratiques présentes dans la littérature scientifique ;
3. Organiser ces bonnes pratiques selon :
a. Les étapes du cycle de vie identifiées dans la section 1.5. Une catégorie, permettant de mettre en
valeur les bonnes pratiques en termes de gouvernance et d’acculturation, a été ajoutée, ces deux
domaines apparaissant comme fondamentaux aux participants du groupe de travail ;
b. Les domaines d’études choisis pour un service d’IA, c’est-à-dire le service lui-même, les données et
les infrastructures (i.e. les ressources matérielles).
4. Sélectionner les « meilleures » bonnes pratiques, en s’appuyant sur l’expertise de l’ensemble des
membres du groupe de travail, tous experts de l’IA frugale en termes de gain en frugalité et d’effort de
mise en œuvre :
a. Notation des participants sur les bonnes pratiques connues par eux-mêmes (principe d’une voix par
personne) sur les critères d’impact sur la frugalité et de difficulté de mise en œuvre ;
b. Finalisation via une table ronde d’experts.
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Total 35 41 33
Certaines bonnes pratiques adressant plusieurs étapes ou plusieurs domaines, le total par étape ou par
domaine est donc parfois supérieur au nombre total de bonnes pratiques.
Vous pouvez accéder aux fiches explicatives des bonnes pratiques en cliquant dessus.
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Répartition des bonnes pratiques selon les domaines et les étapes du cycle de vie
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Pour chaque bonne pratique, les votants ont estimé le gain de frugalité découlant de la bonne pratique
(faible, modéré ou élevé) et l’effort de mise en œuvre de la bonne pratique (faible, modéré ou élevé). Chaque
votant a également pu indiquer ses 5 bonnes pratiques préférées.
Bonnes pratiques les plus populaires (parmi les contributeurs à l'AFNOR SPEC)
1. BP02 – Choisir la solution pour répondre au besoin en considérant les alternatives à l'IA
2. BP14 – Acculturer et former les parties prenantes
3. BP01 – Utiliser des méthodes d'analyse de besoin pour mettre en œuvre la frugalité
4. BP29 – Réutiliser des algorithmes entraînés et partager les algorithmes réalisés
5. BP12 – Instruire la frugalité dans chaque projet IA
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Le tableau ci-dessous présente une classification de l’ensemble des bonnes pratiques selon leurs notations.
Répartition des bonnes pratiques selon leur gain estimé et l'effort de mise en œuvre
BP01
Top 10 en Gain BP02 BP11
BP12
(BP avec le gain le plus BP09 BP20
BP13
fort) BP14 BP29
BP30
BP03
BP05
BP07
BP classées de 11 à 20 BP06
BP21 BP04
en Gain BP16
BP24
BP27
BP31
BP17
BP18 BP10
BP classées de 21 à 31
BP22 BP15
en Gain (BP avec le gain le BP08
BP25 BP19
plus faible)
BP26 BP23
BP28
Ainsi les bonnes pratiques situées dans la cellule en haut à droite représentent le meilleur ratio avec un faible
effort de mise en œuvre et un gain élevé en frugalité. Il est donc recommandé de débuter par l’application
de ce groupement de bonnes pratiques.
Les bonnes pratiques situées dans la cellule en bas à gauche représentent le moins bon ratio avec un effort
élevé de mise en œuvre et un faible gain en frugalité. Il est donc recommandé d’appliquer ce groupement de
bonnes pratiques en dernier lieu, après avoir mis en œuvre les bonnes pratiques indiquées dans les autres
cellules.
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De fait, cela peut nécessiter le changement ou l’évolution de certaines habitudes, postures ou injonctions.
❖ de la manière d’exprimer le besoin dépendent les solutions : pouvoir envisager l’IA frugale comme
réponse doit d’abord passer par une expression de besoins ouvrant le champ des solutions et la
permettant (tout comme elle permet d’autres solutions que l’utilisation de services et de systèmes d’IA) ;
❖ le numérique ou toute technologie comme l’IA ne sont pas durables par essence, même s’ils peuvent
outiller et faciliter la réduction des impacts. En effet, ils produisent eux-mêmes des impacts
environnementaux qu’il faut considérer, et leur bénéfice pour tout programme à enjeu environnemental
doit être évalué en prenant en compte chaque service d’IA et l’ensemble du système (les usages) pour
juger de leur pertinence et en les comparant à d’autres solutions alternatives (gestes métiers,
alternatives technologiques...).
❖ De manière générale et en amont, le besoin doit être questionné pour s’assurer que :
▪ Il existe réellement, il est utile et aucune solution existante (éventuellement adaptée) ne peut y
répondre ;
▪ Il est ouvert et permet, dans son expression, d’envisager tout type de solution, i.e. des solutions
autres qu’une IA à haute performance (IA frugale et solutions IT plus classiques mais plus sobres
sans IA, voir bonnes pratiques N°01 et 02) ;
▪ Les scénarios d’usages sont parfaitement décrits avec leurs limites, ce qui permettra d’évaluer les
impacts des différentes solutions et d’identifier, à défaut de pouvoir les quantifier, les effets
d’ordre 2 ou supérieurs à surveiller dans la phase d’exploitation.
23) Ils sont donnés dans l’ordre d’un processus projet classique mais restent autonomes et adaptables en méthodologie agile et
gestion de produit.
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L’injonction de développer un service d’IA doit pouvoir être remise en cause. Conjointement à un
questionnement de la juste performance, l’objectif de l’empreinte environnementale la plus faible
possible devant par ailleurs être ajouté à la liste des exigences fortes du projet. Cet objectif doit ouvrir
le champ des possibles pour les solutions acceptables et acceptées. À ce niveau, les ateliers et critères
agiles du type « definition of ready 24) » devront être adaptés pour intégrer ces caractéristiques de
l’expression des besoins et des exigences projet.
Afin d’élargir le champ des solutions possibles, il est fortement recommandé d’ajouter, en phase de
cadrage du besoin, une étape d’identification des degrés de liberté les plus larges possibles dans les
paramètres ou les caractéristiques du projet permettant de moduler les exigences et donc d’avoir une
approche de sobriété et de frugalité numérique, afin d’identifier et surtout d’accepter des solutions avec
ces critères (voir bonne pratique N°02). Cela concerne par exemple la précision des modèles et leur
performance (voir bonnes pratiques N°03, 04, 05, 07, 10, 15, 19, 26, 27, 28, 29, 30 et 31), le fait
d’autoriser des fonctionnements en mode asynchrone (pour permettre par exemple des exécutions en
temps décalé, lorsque les infrastructures GPU sont moins sollicitées, ce qui permet par exemple de
dimensionner ces dernières non pas par rapport au besoin maximum mais au plus juste), etc.
Dans une approche agile, cela peut se traduire par l’ajout de critères de valeurs environnementales en
complément des critères de valeur métier ou par une approche adaptée de questionnement et
d’affinage des besoins autour des sujets permettant la sobriété et la frugalité (performance, traitements
asynchrones, etc.). Les responsables des produits doivent identifier et challenger ces degrés de liberté
pour les rendre plus nombreux et adaptables, pour proposer le plus de solutions possibles et les plus
ambitieuses possibles en termes de sobriété/frugalité.
❖ L’analyse du besoin doit passer par l’identification de toutes les solutions possibles répondant au besoin,
que ce soit les solutions basées sur l’IA mais aussi celles plus classiques sans IA ou à base d’IA frugale ou
encore celles s’appuyant sur l’existant (en termes de service ou d’infrastructure, voir bonnes pratiques
N°20 et 22). Pour cela, les degrés de liberté précédemment identifiés doivent être exploités au maximum.
Si des solutions frugales ne peuvent pas être identifiées, par exemple parce que la précision demandée
est trop élevée, un retour aux premières étapes du projet et un questionnement du besoin doit être
possible, par exemple pour s’interroger sur le niveau de précision attendu. Si nécessaire, des études
complémentaires doivent pouvoir être menées afin de s’assurer que l’ensemble des solutions ont été
identifiées. Les impacts environnementaux de ces études, si elles s’appuient sur des tests, devront être
intégrés au bilan global du projet.
❖ Chaque solution potentielle doit être évaluée en termes d’impacts environnementaux sur l’ensemble du
cycle de vie du projet et de la solution selon les scénarios d’usages documentés dans l’expression de
besoins et en tenant compte des effets de bord et effets rebond possibles : l’évaluation des effets de 1er
et 2nd ordre est nécessaire mais pas suffisante. Des hypothèses et des mesures de contrôle doivent être
identifiées et parfaitement documentées pour évaluer et garder les effets d’ordres supérieurs,
notamment les effets rebond, sous contrôle (voir le chapitre précédent et les bonnes pratiques N°21, 23,
24 et 25). L’analyse doit également permettre de dégager des conditions de pertinence des différentes
solutions. Ces conditions devront être surveillées en phase de production de la solution : si l’une de ces
conditions vient à ne plus être vérifiée, une évaluation des conséquences de cette nouvelle situation
devra être faite et une décision devra être prise.
24) LA « definition of ready » consiste, dans le cadre d’une approche agile de type Scrum, en la construction d’une liste de critères
à valider pour que l’équipe de développement accepte de prendre en charge une user story (un élément fonctionnel à
développer). Voir https://blog.octo.com/la-definition-of-ready-dor
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Dans le cas des solutions basées sur ou faisant intervenir une IA, la question de la frugalité de celle-ci
doit être posée sur l’ensemble du cycle de vie, sur chaque étape et de manière globale 25), y compris lors
des activités de gouvernance ou des phases de R&D préalables (l’apprentissage mais pas seulement :
l’ensemble des tests et tentatives pour identifier l’algorithme, etc.). En clair, cela doit se faire dans un
cadre de gouvernance révisé intégrant la question de la frugalité (voir bonnes pratiques N°06, 08, 09,
11, 12, 17 et 18). Par ailleurs, le choix de la solution, qu'elle soit basée sur l'IA ou non, doit prendre en
compte une évaluation de l'ensemble du système de matériel nécessaire pour fournir le service
numérique : du choix d’un hébergeur écoresponsable à une optimisation du matériel existant via la
mutualisation par exemple (voir bonnes pratiques N°20, 22, 24 et 25).
Si une solution intègre l’achat de matériel spécifique, comme des cartes GPU, l’évaluation des impacts
doit intégrer la seconde vie ou la fin de vie de ces équipements (voir bonne pratique N°11) : le devenir
de ces équipements après le projet doit être décrété dès le départ.
❖ Les processus de décision et de pilotage projet doivent intégrer une évaluation des impacts
environnementaux (voir chapitre précédent). À défaut de mesure spécifique au système d’IA souhaitée,
les principes standards de mesure et de vigilance applicables à tout système numérique s’appliquent
(RCP service numériques [2], référentiels du type Référentiel Général de l'Écoconception des Services
Numériques [10], etc.). L’instruction et les choix définitifs doivent être parfaitement documentés et
partagés. Cela facilitera le suivi du projet et la capitalisation pour d’autres projets (voir bonnes pratiques
N°11 et 12). On peut intégrer la notion de budget carbone aux processus décisionnels pour cadrer
l’empreinte carbone maximale allouée aux projets, ce qui peut forcer à un certain niveau de sobriété,
voire permettre d’orienter l’empreinte globale à la baisse et à la rationalisation en demandant par
exemple que, pour tout nouveau projet, une application existante d’impact comparable soit
décommissionnée en parallèle. Le budget carbone devra au maximum être cohérent avec une trajectoire
respectant les Accords de Paris.
❖ Le déploiement de la solution doit être outillé pour pouvoir surveiller et mesurer précisément son
utilisation réelle (voir chapitre précédent) et la comparer avec les conditions de pertinence, les scénarios
d’usage de l’expression de besoins et les prévisions réalisées lors des étapes précédentes du projet.
Si une condition de pertinence vient à ne plus être vérifiée ou en cas de dérive par rapport à l’attendu
(par exemple le scénario d’usage ne s’applique pas en raison d’un usage imprévu), la situation et la
projection dans le temps des impacts devront être réévaluées et des décisions, potentiellement de
révision profonde voire de décommissionnement, devront être prises.
❖ En parallèle, les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes des projets doivent être
réadaptés pour tenir compte de ce qui précède et intégrés dans les pratiques courantes de l’entreprise.
Par ailleurs, dans une optique d’industrialisation de la nouvelle approche projet, il est possible de
construire et de déployer un modèle de maturité permettant d’évaluer le niveau de prise en compte des
problématiques liées à l’IA frugale. Au final, c’est toute la gouvernance projet qui doit être adaptée pour
intégrer la frugalité (par exemple en questionnant l’élargissement du besoin et la profondeur des cas
d’usages pour détecter les effets rebond et autre effets indirects), la mesure de l’empreinte
environnementale du projet et les processus de décision tant en cours de projet (argumentation et
documentation des décisions, nécessité d’une analyse mesurée au préalable, etc.) qu’en phase
d’opération pour s’assurer qu’ils se feront en toute connaissance de cause.
25) En effet, une somme d’optimum locaux ne faisant pas nécessairement un optimum global, il est nécessaire de se poser la
question de la frugalité dans l’ensemble, d’où le questionnement initial du besoin.
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❖ Mettre en place une gouvernance permettant de piloter et maîtriser les impacts environnementaux de
l'IA, en les intégrant dans les processus d’organisation générale, notamment les prises de décision, le
modèle de pilotage des projets ;
❖ Anticiper suffisamment pour pouvoir valider le besoin et réaliser les différentes évaluations ;
❖ Garantir une posture d’ouverture des parties prenantes : acceptation des solutions alternatives et
renoncement si nécessaire ;
❖ Accepter d’ajuster les ambitions de la finalité visée notamment en termes de performance en vue
d’optimiser l’équilibre économico-socio-environnemental ;
❖ Animer et faciliter la création/participation à une communauté de pratiques ou de partage existante sur
le thème de l’IA frugale basée sur les compétences ou non. Cela permettra de partager et de capitaliser
sur les retours d’expériences et d’autres bonnes pratiques ;
❖ Organiser la formation et l’acculturation aux enjeux environnementaux de l’ensemble des acteurs
impliqués dans le projet (voir bonnes pratiques N°14 et 16), en commençant par les acteurs clés (chefs
de projet IA, architectes d’entreprises, data scientists, etc.) y compris au niveau des instances
décisionnaires. Il est important que les acteurs connaissent et puissent proposer et qualifier les services
et systèmes IA au regard de leur frugalité. Aussi, cela peut donner lieu à la formalisation et à la
valorisation de compétences spécifiques via un programme RH de montée en compétence par exemple.
Le passage à l'échelle de l'IA grâce à un déploiement autour de 7 thématiques
Les différentes pratiques analysées ont permis de construire 7 thématiques structurelles pour faciliter le
déploiement à l’échelle des systèmes et services d’IA frugaux :
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▪ Créer une grille d’auto-évaluation à disposition des organisations, accompagnée des avantages liés
à l’IA frugale
❖ Créer une grille d’auto-évaluation de l’éligibilité des outils existants à la présente AFNOR SPEC
▪ Publier annuellement une mise à jour du recueil de bonnes pratiques. Cette publication annuelle
sera ainsi l’occasion d’offrir :
— Une meilleure identification des bonnes pratiques sur l’ensemble du cycle de vie, la récurrence
réduisant ainsi le biais lié au déficit d’identification de ces bonnes pratiques potentielles ;
▪ Quantifier l’impact des bonnes pratiques en utilisant les indicateurs définis au Chapitre 2.
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4 Communication
Dans le cas où un fournisseur d’IA ou un producteur d’IA cherche à publier des informations
environnementales sur des systèmes ou des services d’IA, ce document propose quelques lignes directrices
simples pour outiller les entreprises. Un rapport de durabilité établi dans le cadre de la directive CSRD pourra
faire référence aux évaluations réalisées en se basant sur ce référentiel en précisant la date de publication
de l’évaluation. Ces recommandations peuvent être utilisées en second lieu par des acteurs qui souhaitent
évaluer la qualité des allégations environnementales d'autres acteurs.
❖ Précision du périmètre de l’analyse en cycle de vie : unité fonctionnelle, frontières du système, méthode
d'allocation (par volume, par temps d'exécution, par nombre de requêtes...), catégories d’impact,
précision des hypothèses 26) adoptées dans le cas d’une incertitude (par exemple sur la localisation
opérationnelle des ressources de calcul) ;
❖ Source des méthodologies utilisées (par exemple un référencement aux méthodes de calcul de cette
AFNOR SPEC ou une méthodologie future qui reprend les mêmes objectifs) ;
❖ Guide d’utilisation du service d’IA pour obtenir la performance environnementale attendue sur les
inférences (dans le cas où la phase d’utilisation fait partie des étapes du cycle de vie les plus importantes
du système d’IA) ;
❖ Précision sur l’évaluation : revue critique par un tiers extérieur ou non, données instantanées ou date de
réalisation de l’analyse en cycle de vie, éléments sur la qualité des données à la base de l’ACV.
NOTE Au vu des avancées technologiques régulières dans le domaine de l’IA, il est recommandé de renouveler cette
évaluation quantitative au moins une fois par an.
Les informations suivantes peuvent venir compléter les allégations environnementales ou être disponibles à
la demande aux clients :
26) Les calculs se basent sur diverses hypothèses de volumétrie de données et/ou de nombre de réentraînement des modèles qui
peuvent ne pas être vérifiées dans la pratique. Une partie de ces hypothèses peuvent faire partie des conditions d'usage ou du
guide d'utilisateur du service d'IA, comme le nombre de réutilisations par exemple. Dans le cas idéal, il faudrait également
indiquer la gouvernance ou a minima un canal d'actualisation des données et des mesures environnementales.
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▪ Une évaluation quantitative des indicateurs environnementaux sur le cycle de vie du service 27)
(avec les précisions issues de la partie 4.1.) : les indicateurs prioritaires devront être reportés
obligatoirement (Chapitre 2).
▪ Le détail de mise en œuvre des bonnes pratiques adoptées pour le service, avec un référencement
de leurs sources (par exemple aux bonnes pratiques du Chapitre 3 de l’AFNOR SPEC) et une
évaluation qualitative de l’impact de ces bonnes pratiques ;
▪ Une liste qualitative des effets négatifs potentiels de second ordre et d’ordre supérieur qu’on peut
attendre du service d’IA (par exemple : éléments sur les effets anticipés d’obsolescence accélérée
et de massification des usages) et des contre-mesures mises en place, le cas échéant.
▪ Toutes les informations relatives à la communication sur le caractère frugal du service d’IA
(voir 4.2.) ;
▪ Une évaluation quantitative des impacts environnementaux des usages d’un service d’IA (à partir
d’une méthodologie qui doit être précisée avec la source) et une comparaison avec les impacts
environnementaux du cycle de vie du service. On parlera ici du premier ordre et des ordres
supérieurs. Cette évaluation fera apparaître clairement les impacts négatifs en face des impacts
positifs pour un même indicateur ;
▪ Les potentiels transferts d’impact du service (par exemple, un effort sur la consommation d’énergie
liée au service peut entraîner une augmentation de la consommation en eau pour le
refroidissement des serveurs...).
NOTE Les méthodes de compensation ne devront pas être prises en compte, de même que l’achat d’énergie bas
carbone ou renouvelable. Une évaluation basée sur la localisation des centres de calcul est obligatoire
(cf. GHG Protocol28) ou Bilan GES29)). La dissipation « intelligente » de chaleur fatale (recyclage pour le chauffage, par
exemple) ne peut pas non plus être prise en compte.
27) Le service d’IA frugale comprend les composants IA et non IA du service numérique, il doit être absolument évalué sous les
angles des algorithmes, des données et du matériel.
28) https://ghgprotocol.org/
29) https://bilans-ges.ademe.fr/ressources/points-cles-methodologiques
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Il existe aujourd’hui différentes bases adoptant différentes méthodologies et approches, en voici quelques
exemples :
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Les icônes du schéma sont issues de « Study on the Economic Potential of Far Edge Computing in the Future
Smart Internet of Things ».
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L’inférence est réalisée par un équipement « à la demande », dans ce cas un GPU 𝑒. Le calcul d’une inférence
𝑖 sur un équipement 𝑒 consomme de l’électricité et prend un temps 𝑡. Le coût de l’électricité est ensuite
multiplié par le 𝑃𝑈𝐸 et l’𝐸𝐺𝑀𝑔 .
Le reste de l’impact est calculé avec une allocation de temps 𝑎𝑒 (𝑡) sur l’équipement 𝑒, en supposant que les
GPU ne puissent pas effectuer d’autres tâches en parallèle. En ce qui concerne les terminaux d’utilisateurs
finaux, l’allocation est proportionnelle à la durée de vie totale multipliée par son taux d’utilisation active. Il
représente le fait que les appareils à la demande fournis par les centres de données ne sont pas toujours
utilisés en permanence.
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Cette section se concentre sur le serveur de centre de données nécessaire pour effectuer un ou plusieurs
entraînements 𝑡𝑟 pour le modèle d’IA. Comme précédemment, l’allocation de temps est basée sur la durée
de vie de l’équipement, la durée de l’entraînement et son taux d’utilisation active.
Cependant, une attention particulière est accordée à l’estimation de la consommation d’électricité. Comme
la reproduction de l’entraînement est trop coûteuse et la modélisation pure insatisfaisante, une solution
intermédiaire est nécessaire. Comme l’entraînement est divisé en étapes à coût constant, il suffit de mesurer
la consommation d’électricité de quelques étapes pour estimer le coût total de l’entraînement, en supposant
la connaissance de l’entraînement initial.
Enfin, l’impact de l’entraînement est un coût fixe nécessaire au lancement du service. Lors de l’évaluation du
coût d’un service à l’aide d’un modèle au cours de sa durée de vie, le coût total de l’entraînement est pris en
compte. Toutefois, lorsqu’on évalue le coût d’une utilisation unique d’un service en effectuant une inférence
à l’aide du modèle, le coût de la formation doit être attribué à chaque inférence.
Les méthodes de calcul des coûts environnementaux des tiers « terminaux » et « réseau », ainsi que la brique
fonctionnelle « service web » sont disponibles dans l’article de Berthelot et al. (2024).
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Optimiser la gestion des données et l'intégrer dans une démarche d'amélioration continue
(ou management de la qualité)
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°06,
Maîtriser le volume des données
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°07,
Travailler sur la qualité des données
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°08,
Utiliser un jeu de données pertinent pour concevoir le service d'IA
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°10,
Définir des règles de stockage des données en fonction des usages
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°15,
Faire de la compression de données
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°19,
Utiliser des jeux de données open source pour le prototypage
Qualifier la pertinence de l'IA pour répondre au besoin d’un nouveau service numérique
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°01,
Utiliser des méthodes d'analyse de besoin pour mettre en œuvre la frugalité
AFNOR SPEC IA Frugale-BP N°02,
Choisir et développer la solution pour répondre spécifiquement au besoin, en considérant les
alternatives à l'IA
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BP 01
N° 01 Utiliser des méthodes d'analyse de besoin pour mettre en œuvre la frugalité
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Qualifier la pertinence de l'IA pour répondre au besoin
Élevé Modéré d’un nouveau service numérique
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation X X X
2 – Conception et développement X X X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
L'usage de l'IA doit être motivé par la confirmation du besoin via une méthode centrée sur l’utilisateur : « l’emploi d’une
solution IA pour répondre à quel usage/finalité ? »
Mise en œuvre
Voici la démarche pour confirmer le besoin via une méthode centrée sur l’utilisateur :
• prise en compte des critères 1.1 et 1.2 du RGESN (Référentiel Général de l'Écoconception des Services Numériques) ;
[10]
• prise en compte dans l’AFNOR SPEC 2201 [11], des critères 5.1.1 « collecter et questionner les besoins et usages »
et 5.1.2 « Analyser et dimensionner au plus juste les besoins et les usages » ;
• pdopter une approche itérative telle que l’UX design permettant de travailler le besoin de manière à le circonscrire
et le ramener à l’essentiel en le centrant sur l’utilisateur. Il est en effet essentiel de se concentrer sur les besoins
fondamentaux et pérennes et d’exclure les besoins accessoires, occasionnels, jetables ou de précaution.
Si la solution IA est confirmée pour répondre au besoin, alors l'usage du service IA doit être optimisé dans le parcours
de son utilisateur. Il s'agit ainsi d'optimiser son accès par rapport à l'usage attendu (au bon moment et dans le bon
contexte), afin de garantir un usage raisonné de la solution pour répondre au juste besoin.
Facteurs clés de succès :
• circonscription du besoin à l’essentiel et au plus juste, sans besoins accessoires, occasionnels, jetables ou de
précaution.
Les démarches itératives peuvent amener à de nombreux cycles d’essais et de tests. En matière d’IA, si ceux-ci
impliquent de nombreuses phases d’apprentissage, les impacts, notamment énergétiques, pourraient ne pas être
négligeables sur l’ensemble du cycle du service IA.
En tout état de cause, il convient de tenir compte systématiquement des impacts des expérimentations et tests dans le
bilan global du projet et du cycle de vie du service. Cela signifie que, pour que ce dernier soit le plus réduit possible, une
étude réfléchie et frugale des tests doit également être menée et documentée.
Exemple : à chaque test, on ne cherchera pas à obtenir la précision la plus élevée possible de manière, d’une part, à
réduire les temps d’apprentissage et, d’autre part, à réduire l’utilisation de ressources énergétiques et matérielles et
donc l’impact global des tests.
Sources : Témoignage et bibliographie (cf AFNOR SPEC 2201 « Écoconception des services numériques » [11])
Secteur : Multisectoriel
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BP 02
Description
Du fait de leurs spécificités matérielles, les services d’IA présentent une empreinte environnementale potentiellement
supérieure aux systèmes numériques plus traditionnels.
Les impacts liés à la fabrication des microprocesseurs spécialisés, ainsi que les prévisions de consommation d’électricité
et d’eau supplémentaires générées par l’IA, doivent amener à s’interroger en premier lieu sur la nécessité de recourir
à l’IA pour répondre aux besoins des utilisateurs. Afin de limiter l’impact environnemental des projets, il convient donc
de s’interroger sur la pertinence de l’IA dans la réponse à apporter au besoin.
Ainsi, l’IA ne doit pas devenir une réponse systématique à tous les besoins : c’est un type de solution dont l’intérêt et
l’impact doivent être évalués et comparés à d’autres solutions plus classiques pour identifier la solution la plus
pertinente, notamment sur le plan environnemental.
Mise en œuvre
Le questionnement de la pertinence de l’IA et des Systèmes d’IA pour répondre au besoin doit se faire tout au long du
cycle de vie du projet mais, en premier lieu, lors des phases amont du projet, notamment pour concevoir la solution et
sa frugalité (basée sur l’IA ou non) dans sa globalité, la somme des optimisations locales ne générant pas nécessairement
l’optimisation globale :
• avant de développer le modèle d’IA :
o challenger les besoins exprimés par les utilisateurs et notamment la performance et la qualité des résultats
pour arriver aux besoins fondamentaux et permettre de proposer diverses approches et non uniquement celles
basées sur l’IA (voir également la bonne pratique N° 01). Les besoins doivent être formulés de telle sorte que
toutes les solutions, IA et non-IA, soient possibles. Cela peut signifier un travail spécifique sur les critères de
performance attendus de manière à réduire au maximum leur niveau d’exigence. Pour autoriser cette
recherche la plus large possible de solutions, l’expression de besoins peut être qualifiée au regard d’un certain
nombre de critères (liste non exhaustive) :
▪ l’expression de besoins décrit les cas d’usage standards auxquels elle répond,
▪ l’expression de besoins ne mentionne pas de solution et permet de proposer plusieurs solutions de
différentes natures,
▪ l’expression de besoins ne donne pas de critères de dimensionnement de la solution ou si elle en donne,
elle doit les justifier,
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30) A priori car la frugalité se juge sur l’ensemble du cycle de vie de la solution (l’équivalence de la performance supposée ici fait
que les effets de 3e ordre n’entrent pas en jeu dans la comparaison mais de manière générale, ces effets de 3 e ordre doivent
être intégrés au calcul).
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BP 03
Utiliser des méthodes de compression pour réduire l’empreinte des
N° 03
algorithmes d’IA
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Après le développement du modèle, il existe des méthodes de compression automatique des modèles. Cela permet de
réduire le volume des solutions stockées.
Mise en œuvre
• Il existe plusieurs méthodes pour réduire le poids d'un modèle tout en essayant de préserver ses performances avec
des méthodes comme la Quantization, le Pruning ou la Distillation. Comme ces méthodes peuvent modifier les
performances, il peut être utile de mesurer l’impact de ces optimisations avec des vérités terrain ou toute autre
approche qualitative.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 04
N° 04 Définir des critères justifiant le ré-entraînement du modèle
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Faible une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Le réentraînement d'un modèle est une des étapes les plus énergivores de son cycle de vie. Il faut donc éviter de le
réentraîner trop régulièrement et justifier ce besoin en s’appuyant sur des critères objectifs.
Mise en œuvre
• Les critères peuvent être la modification significative des outputs attendus, l'augmentation ou la modification du
jeu de données d'entrée.
• Cf. Critère 9.1 du RGESN (Référentiel Général de l'Écoconception des Services Numériques). [10]
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 05
N° 05 Mettre en œuvre des mesures d'éco-conception en phase de développement
Analyser l'impact des équipements nécessaires pour le
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
service d'IA et optimiser l'usage (économie de la
Modéré Modéré
fonctionnalité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Pour développer un service d'IA, il est nécessaire de recourir à des équipements informatiques (serveurs, ordinateurs
...). Ces appareils ont un impact environnemental tant au niveau de la fabrication qu'au niveau de l’utilisation. Pendant
la phase de développement, qui peut prendre plusieurs mois, différents environnements peuvent être créés
(production, développement, tests ...) nécessitant eux aussi des ressources.
Pour réduire l’impact environnemental, différentes solutions existent : éteindre automatiquement certains
environnements/machines, contraindre les ressources allouées, être vigilant à la localisation des machines et à la charge
carbone instantanée de l’électricité.
Mise en œuvre
• De manière générale, appliquer toutes les pratiques d’écoconception des services numériques.
• Mettre en place une métrologie de la consommation de ressources des systèmes de développement en
transparence avec les équipes et la gouvernance projet (voir les Bonnes Pratiques N° 21 et 23).
• Maximiser l’utilisation d’équipements existants, de postes de développement standards existants, et décourager
l’acquisition de postes de travail spécifiques « gonflés » pour ces activités de développement/test.
• Confiner l’espace mémoire/CPU/stockage de l’environnement de développement pour inciter le développeur à une
modération de ses itérations par rapport au volume et à la qualité de données.
• Lorsque le besoin le justifie, encourager l’utilisation de plateformes mutualisées et réutilisables pour la montée en
volume du projet de développement en gardant les mêmes préoccupations de suivi des métriques de consommation
de ressources.
• Encourager le partage de bonnes pratiques de frugalité de développement et de prise en compte des facteurs de
charge sur les ressources partagées (autres projets, contraintes d’effacement électrique...), en relation avec les
Bonnes Pratiques N° 20 et 23.
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BP 06
N° 06 Maîtriser le volume des données
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la gestion des données et l'intégrer dans une
Modéré Modéré démarche d'améliration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Le volume de données stockées a un impact sur les infrastructures. Il peut aussi être un révélateur d’une faible qualité
des données, ce qui a un impact sur la conception du service d’IA et le choix des algorithmes. En effet, des algorithmes
plus énergivores peuvent être choisis pour compenser la qualité des données.
Toute démarche qui permet de limiter les duplications de données et les flux et ainsi de maîtriser le volume de données
stockées permet de réduire l’empreinte environnementale du projet d’IA.
Mise en œuvre
• Représenter les données dans le cadre de l’architecture d’entreprise et dans les référentiels de modèles de données
d’entreprise.
• Mettre en place une gouvernance de la donnée pour piloter les volumes de données stockées.
• Mettre en place le principe d’unicité de la donnée et de fait, limiter au strict minimum les duplications de données
dans l’architecture SI pour répondre aux besoins.
• Définir une politique d’archivage et de suppression des données en décrivant notamment correctement la
fréquence.
• Utiliser des outils de compression des données.
Sources : Témoignages et Bibliographie (cf méthodes DMBOK, TOGAF® Series Guide: Environmentally Sustainable
Information Systems (opengroup.org))
Secteur : Multisectoriel
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BP 07
N° 07 Travailler sur la qualité des données
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la gestion des données et l'intégrer dans une
Modéré Modéré démarche d'amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation
2 – Conception et développement X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
En termes de consommation de ressources, la donnée est un enjeu crucial, que cela soit pour son stockage mais aussi
parce que la consommation de ressources pour entraîner une IA est fonction de la quantité de données qu'elle reçoit
pour son entraînement.
Une bonne qualité de données permet de réduire la quantité nécessaire à une bonne optimisation du modèle et donc
la quantité de ressources consommées. Il faut donc privilégier la qualité à la quantité, une mauvaise qualité augmentant
aussi le temps et les biais d'apprentissage.
Mise en œuvre
• Définir des critères de qualité d’une donnée.
• Nettoyage des données : supprimer les doublons, les valeurs manquantes, les erreurs de saisies et les données
aberrantes qui peuvent fausser les résultats.
• Normalisation des données : convertir les données dans un format cohérent et standardisé. Par exemple, convertir
toutes les dates dans le même format ou en normalisant les unités de mesure.
• Vérification de la cohérence : vérifier que les données soient cohérentes entre elles et avec les règles métier. Par
exemple, vérifier que les dates de naissance sont antérieures aux dates de décès.
• Documentation des données : documenter les données de manière précise et exhaustive en décrivant leur origine,
leur format, leur qualité et leur utilisation prévue.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 08
N° 08 Utiliser un jeu de données pertinent pour concevoir le service d'IA
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la gestion des données et l'intégrer dans une
Modéré Modéré démarche d'amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Moins il y a de données et plus l'impact en ressource est maîtrisé, mais pour cela il faut que les données utilisées soient
pertinentes.
Un jeu de données pertinent peut être un jeu de données déjà annoté, ayant déjà fait l’objet d’un tri et d’une sélection
qualitative et quantitative.
Ce type de jeu est couramment appelé « produit data » dans le cadre d’une gouvernance de la donnée moderne.
Lors de la conception de l'architecture et du modèle, il est possible d'élaborer un jeu de données qui soit le plus frugal
possible, en analysant pour chaque donnée considérée ces critères : leur type (image, texte, vidéo, données structurées
...), leur disponibilité, leur accessibilité, leur qualité (déjà utilisée, auditée par un organisme tiers) ou leur spécificité
métier.
Mise en œuvre
• Utiliser des jeux de données disponibles en open data (consulter les annuaires de données open data existants).
• Participer à des communautés entre pairs afin de partager des jeux de données de qualité.
• Définir des métriques pour évaluer et partager la qualité des données (par exemple : exactitude, complétude,
pertinence métier, accessibilité, fraîcheur ...).
• Mettre en place une gouvernance de la donnée pour faciliter la création de jeux de données pertinents avec des
fournisseurs de données et des data engineers.
• Impliquer les producteurs de données et les utilisateurs finaux dans la réalisation du jeu de données.
• Afin de réduire le volume de données, créer des données synthétiques plus pertinentes.
Sources : Témoignages et bibliographie (cf méthodologie DMBOK, TOGAF)
Secteur : Multisectoriel
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BP 09
N° 09 Intégrer la frugalité dans les critères de pertinence de l'IA
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Mettre en place une gouvernance permettant de
Modéré Modéré questionner la frugalité
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
L’identification d’une IA pertinente dépend énormément du ou des projets auxquels elle s’applique. Il existe plusieurs
types de systèmes et de services d’IA, d’où l’existence de plusieurs critères à prendre en compte pour faire le bon choix :
• besoins opérationnels et spécifications ;
• compatibilité de ces besoins avec la frugalité ;
• critères intrinsèques du modèle (licence, capacités…) ;
• analyse du cycle de vie de l’IA au regard de la frugalité ;
• privilégier les fournisseurs de technologies claires sur leur politique environnementale ;
• favoriser les technologies connues ou accepter de monter en compétence pour effectuer le bon choix :
• prendre en compte l’aspect de maintenabilité durant toute la phase d’exploitation du système ou service d’IA.
Mise en œuvre
Critères d’IA pertinente : il existe plusieurs types d’IA (connexionniste, symbolique, hybride, RL, LLM…).
En plus des critères de pertinence de l'IA sur les plans algorithmiques et de réponse au besoin, il convient de prendre
en compte des critères de frugalité.
L’IA pertinente est celle qui saura répondre aux besoins opérationnels tout en garantissant la prise en compte des
conditions de frugalité. Cela signifie qu’il est souvent utile d’itérer sur l’établissement des spécifications du besoin.
Certains types d’IA pourront être écartés en amont car incompatibles avec les besoins opérationnels.
Par exemple, le besoin d’explicabilité peut imposer des solutions issues de l’IA symbolique.
De même, l’IA générative peut s’imposer du fait de son efficacité pour répondre aux spécifications. Le sujet est de
travailler le besoin pour confirmer que seule une IA peut y répondre (voir Bonne Pratique N° 02).
Avant toute sélection ou engagement, il est important de se poser ces questions simples : Les enjeux environnementaux
sont-ils considérés dans la solution IA potentielle ? Sont-ils déjà compatibles ou bien y a-t-il un antagonisme entre les
autres besoins et la frugalité (par exemple le temps réel ou la maximisation de la détection vs la quantization ou la
puissance de calcul …).
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BP 10
N° 10 Définir des règles de stockage des données en fonction des usages
Optimiser la gestion des données et l'intégrer dans une
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
démarche d'amélioration continue (ou management
Modéré Modéré
de la qualité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Le stockage des données entraîne une certaine consommation de ressources, ici l'électricité des centres de données et
le matériel utilisé (disques), en fonction de la performance de ces derniers. En effet, si ceux-ci garantissent une grande
disponibilité (grande vitesse de lecture/écriture des données) ou un haut niveau de redondance (pour garantir la non-
corruption des données), leur consommation augmente sensiblement.
Le stockage de données par le service doit ainsi opérer une distinction entre les données dont le stockage est nécessaire
et celles dont l’usage ne requiert pas une grande disponibilité. Par ailleurs, chaque donnée ne gardant pas un niveau de
redondance constant, une réévaluation de celle-ci doit être effectuée afin d’optimiser son niveau de disponibilité,
garantissant une utilisation optimale des ressources.
Il est donc intéressant de trouver un compromis entre performance du serveur et sa frugalité au regard de l’importance
des données concernées et de la fréquence à laquelle elles sont utilisées. Il peut être utile de se référer à la Bonne
Pratique N° 07 afin de privilégier la qualité des données plutôt que la quantité.
Mise en œuvre
• Définir clairement une politique de stockage et de conservation des données.
• Mettre en place des routines automatiques de réévaluation de la redondance, de suppression et de déplacement
des données vers des stockages « plus froids » (moins consommateurs de ressources).
• Supprimer les données à la fin du projet.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 11
Description
Chaque solution potentielle doit être évaluée en termes d’impacts environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie du
projet d’IA et de la solution selon les scénarios d’usages documentés dans l’expression de besoins et en tenant compte
des effets de bord et rebond possibles.
La question de la frugalité des solutions d’IA doit également être posée sur l’ensemble du cycle de vie, allant de la phase
de R&D préalable (l’apprentissage mais pas seulement : l’ensemble des tests et tentatives pour identifier
l’algorithme, etc.) jusqu’à la fin de vie du modèle et des données utilisées et/ou collectées.
Si une solution intègre l’achat de matériel spécifique on-premise (logiciel sur site) comme des cartes GPU, l’évaluation
des impacts doit intégrer la seconde vie ou le décommissionnement de ces équipements : le devenir de ces équipements
post projet doit être identifié dès le départ.
Mise en œuvre
Dès la création du projet, il est nécessaire d’avoir dans l’équipe projet tous les acteurs représentatifs du cycle de vie de
la solution IA et de l'ensemble des équipements associés (terminaux utilisateurs/capteurs, logiciels, réseaux, serveurs,
hébergement).
La fin de vie d’un logiciel étant immatérielle, les considérations suivantes doivent être prises en compte :
• définir les règles et la mécanique de purge des données qui pourront devenir inutiles ;
• mettre en place une stratégie de réutilisation et de seconde vie des modèles d’IA en interne et potentiellement avec
la communauté. Ces modèles d'IA peuvent en effet enrichir une bibliothèque interne et partagée entre les
collaborateurs. Par ailleurs, de tels modèles peuvent également avoir une seconde vie en les mettant en open-
source. Ils pourraient ainsi à terme devenir un commun numérique pour la communauté. De tels partages
permettent d’éviter des réentraînements coûteux et énergivores.
La fin de vie du hardware on-premise nécessite d’être prise en compte indépendamment et tout au long de la gestion
du projet. Il est primordial de prendre en compte la durée de vie du matériel utilisé et de définir des scénarios de
décommissionnement à la fin du projet et de revalorisation des équipements utilisés.
Sources : Témoignages et Bibliographie
Secteur : Multisectoriel
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BP 12
Description
Le cycle de vie de l’IA est aujourd’hui défini dans une norme ISO internationale. Il peut être facilement utilisé dans la
gestion de tout projet IA et ainsi, faciliter la matérialité de la frugalité pour tout système et/ou service d’IA. La question
de la frugalité de l’IA se pose ainsi dans le déploiement successif des étapes de la vie d’un projet IA et, de façon plus
transverse, dans les axes traditionnels du pilotage du projet.
Étant donné sa dimension novatrice, cette approche, lorsqu’elle est porteuse d’impact, peut dépasser le cadre des
projets d’IA pour s’appliquer à tout type de gestion de projet.
À l’inverse, certains freins ou obstacles à cette approche émergent des témoignages. Il reste primordial d’organiser la
prise de hauteur sur chaque évolution et/ou nouveau projet. Une simple modification d’un système même frugale peut
occasionner des effets de bord indirects sur le système, d’autres systèmes voir d’autres services.
Mise en œuvre
• Analyser tout projet IA au regard de son cycle de vie de l’IA.
• Intégrer l’instruction de la frugalité dans la gestion de projet, dans le déploiement successif des étapes de la vie d’un
projet. Ici dans 9 étapes identifiées (les illustrations données sont des exemples, et ne revêtent pas de caractère
exhaustif) :
o cadrage du projet Ex. Dès le démarrage des projets d’IA, intégrer une réflexion sur les enjeux environnementaux ;
o expression des besoins ;
o identification au démarrage des KPIs du projet (build) ;
o identification au démarrage des KPIs du projet une fois lancé (run) Ex. Adopter une logique de financier en
évaluant le ROI carbone de l’investissement, incluant une estimation de la durée de vie des projets ;
o documentation technique Ex. Intégrer dans la documentation technique du projet tous les éléments d'instruction
de la frugalité IA ;
o développement technique ;
o phase de tests (technique et métier) Ex. optimisation de la consommation d’énergie des environnements ;
o mise hors service à la fin du projet Ex. désactivation des environnements à la fin du projet ;
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BP 13
Description
Dans un contexte de très forte demande en puissance de calcul, le pilotage de la performance environnementale des
systèmes d’IA a pour objectif de réduire l’impact environnemental pendant toutes les phases du cycle de vie.
Il s’agit notamment d’intégrer ce suivi dans la gouvernance des projets et de piloter des plans d’action de réduction
dans une approche d’amélioration continue.
Par exemple, une mesure systématique et précise des émissions de gaz à effet de serre s’avère nécessaire pour mieux
évaluer l’empreinte carbone de l’IA et du Machine Learning, à la fois en phase de R&D et de production.
NOTE Cette Bonne Pratique N° 13 est complémentaire à la Bonne Pratique N° 05.
Mise en œuvre
• Analyser les indicateurs environnementaux et les métriques associées dans un tableau de bord de suivi.
• Intégrer le suivi du respect des indicateurs dans la gouvernance des projets et dans le système de management des
risques.
• Mettre en place les processus et les outils pour collecter les données nécessaires aux indicateurs de suivi de l’impact
environnemental.
• Mesurer les performances tout au long du cycle de vie des systèmes d’IA (entraînement, inférence, réentraînement,
nombre d’équipements utilisés …).
• Décrire le processus de remontée des alertes.
• Définir des plans d’action de réduction des impacts environnementaux dans une démarche d’amélioration
continue.
• Assurer une veille pour la mise à jour des indicateurs et des systèmes de mesures pour tenir compte des évolutions
technologiques et des pratiques d’évaluation.
• Intégrer dans les contrats avec les fournisseurs, l’accès aux données pour alimenter les indicateurs.
Sources : Témoignages et Bibliographie (cf. Impact AI Green IT boite à outils, Je code les bonnes pratiques)
Secteur : Multisectoriel
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BP 14
N° 14 Acculturer et former les parties prenantes
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
Gérer les compétences et acculturer à l’IA frugale
Élevé Modéré
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse X X X
1 – Initialisation
2 – Conception et développement
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
La compréhension des facteurs qui ont un impact sur la performance environnementale des systèmes et services d’IA
permet de réaliser des arbitrages en faveur de la frugalité tout au long du cycle de vie.
Selon les métiers et les personas, les compétences et les modalités d’actions sont différentes.
Les 4 grands types de personas sont les suivants :
• les spécialistes (architectes, data scientist , DevOPS, data engineer),
• les généralistes (chef de produit, designers),
• les décideurs,
• les utilisateurs.
Un socle commun de connaissances est nécessaire pour tous ces personas afin que soient maîtrisés :
• les facteurs qui influent sur la performance environnementale du modèle d’IA,
• la stratégie de réduction de l’empreinte environnementale du modèle d’IA et les indicateurs de pilotage mis en
place,
• la compréhension du service rendu par un algorithme pour répondre à un besoin et ses impacts environnementaux
afin de faire un arbitrage service rendu/frugalité.
Les grandes modalités d'actions sont les suivantes : former, sensibiliser, acculturer, animer une communauté, recruter.
Pour les spécialistes, il s’agit d’intégrer la frugalité au cœur de leurs pratiques.
L’optimisation des modèles est au cœur du métier des data scientists car un modèle qui est performant a les
caractéristiques suivantes :
• précision élevée : le modèle doit être capable de produire des résultats précis et cohérents, avec un taux d'erreur
minimal ;
• capacité à généraliser : le modèle doit être capable de s'adapter à de nouveaux exemples de données et de fournir
des résultats précis même lorsque les données d'entrée varient ;
• efficacité : le modèle doit être capable de traiter les données rapidement et efficacement, sans nécessiter de
ressources informatiques excessives ;
• interprétabilité : le modèle doit être conçu de telle manière que les utilisateurs puissent comprendre comment il
prend ses décisions, ce qui est important pour établir la confiance et l'adoption de l'IA ;
• évolutivité : le modèle doit être capable de gérer des ensembles de données volumineux et complexes, ainsi que
d'évoluer avec les besoins de l'entreprise.
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BP 15
Description
Le stockage de la donnée étant un facteur consommateur de ressources, il est nécessaire d’identifier des solutions pour
réduire leur consommation énergétique. Diminuer le volume des données peut-être intéressant. En effet, les
algorithmes d'IA n'utilisent parfois qu'une partie des données, ou une version dégradée de celles-ci (par exemple une
image en plus basse résolution que celle stockée).
De même, après la mise hors service d’un service d’IA, si la suppression des données n’est pas envisageable, compresser
la donnée peut être un compromis intéressant entre le fait de capitaliser sur les données d’exploitation du service et le
fait de garder une approche frugale.
Mise en œuvre
• Stocker les données sous une forme compressée/réduite/dégradée suffisante à leur bonne exploitation. Par
exemple :
o pour des images : stocker en faible résolution plutôt que des images 2K ou 4K, d’autant plus si le prétraitement
du service induit un redimensionnement (comme c’est souvent le cas) ;
o pour des données textuelles : stocker un embedding (vecteur représentant le texte) ou une version nettoyée du
texte ne contenant que les données pertinentes ;
o pour des données numériques : stocker les données transformées par des analyses statistiques (comme la PCA).
• Ne pas hésiter en fin de projet à appliquer cela aux données d’exploitation et à appliquer une compression encore
plus forte pour l’archivage de ces données.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 16
N° 16 Identifier & mobiliser le vivier de compétences IA frugale
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
Gérer les compétences et acculturer en IA frugale
Modéré Modéré
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
La mise en place et le maintien à jour des connaissances et compétences liées à l'IA frugale sont essentiels pour assurer
leur pérennité. Elle se décline via 4 objectifs, auxquels répond le vivier de compétences :
• acculturer & maintenir les compétences des utilisateurs de services/solutions d’IA (exemple : ateliers de
sensibilisation, hackathon ...) ;
• embarquer les sachants dans la frugalité de l'IA et maintenir les compétences des sachants (formations avec les
éditeurs) ;
• participer à la qualification des cas utilisateurs ;
• participer à la réalisation de projets de mise en œuvre de services/solutions d’IA.
Il y a 4 typologies de connaissances/compétences à considérer :
• les connaissances/compétences transversales & universelles (projet, gouvernance, outils) ;
• les connaissances/compétences spécifiques à :
o l'analyse et l’optimisation des modèles,
o l'analyse et l’optimisation de la data utile,
o l'analyse et l’optimisation des équipements (infrastructure/device).
Mise en œuvre
● CARTOGRAPHIER les 4 typologies de sachants qui disposent de connaissances théoriques ou compétences
opérationnelles :
• les sachants généralistes « Frugalité » (aussi appelés ambassadeurs ou défricheurs) ;
• 3 sortes de spécialistes pour l'optimisation de la frugalité :
o pour les modèles,
o pour les données,
o pour l'infrastructure.
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BP 17
N° 17 Mettre en place et animer le référentiel unique de « services IA » frugaux
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Mettre en place une gouvernance permettant de
Modéré Modéré questionner la frugalité
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse X X X
1 – Initialisation
2 – Conception et développement
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
La mise en place d'un unique référentiel de l'intégralité des « services d’IA » et « systèmes IA», permettant la
capitalisation de l'analyse de la frugalité de l'IA. Les « services d'IA » et « systèmes d'IA » seront évalués avec, a minima,
ces 2 types de critères :
• le premier critère questionne la frugalité du service/système ;
• le second critère portant sur le fait d’avoir une approche frugale d’un point de vue organisationnel de ce
service/solution.
Mise en œuvre
− Mettre en place un référentiel d’offres de « services d’IA » et « systèmes d’IA » avec a minima :
o un identifiant unique par service d’IA ;
o son statut de déploiement ;
o l’identification de l’équipe en charge de sa gestion ;
o la description des modèles du service d’IA ;
o concernant les informations liées à la donnée et l’infrastructure, 2 options :
▪ dans le cas de la préexistence d’une base de données décrivant la donnée ou l’infrastructure, il est nécessaire
de faire le lien avec ce référentiel d’offres ;
▪ dans le cas contraire, recenser les informations relatives à la donnée et l’infrastructure dans ce référentiel.
− Créer un espace spécifique d’analyse de la frugalité dans ce référentiel des services d’IA et ajouter au niveau de
chacun d'entre eux :
o un critère déclaratif d’évaluation de la frugalité du service d’IA (exemple : non étudié, en cours d'analyse, étudié,
audité ...) ;
o un critère déclaratif de l'existence d'une procédure de réutilisation (re-use) et d’évolution du service/système
d’IA produite par l’équipe qui assure la gestion du service d’IA ;
o dans l’idéal, l’analyse de la frugalité peut être complétée par des informations plus détaillées décrivant chaque
indicateur de frugalité par service d’IA :
▪ chaque indicateur est évalué au regard de la donnée disponible pour établir cet indicateur ;
▪ chaque indicateur dispose d’une ressource externe décrivant le procédé d’analyse réalisé.
Sources : Témoignages
Secteur : Multisectoriel
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BP 18
N° 18 Avoir une offre de produits numériques IA sur étagère favorisant la frugalité
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Mettre en place une gouvernance permettant de
Modéré Modéré questionner la frugalité
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse X X X
1 – Initialisation
2 – Conception et développement
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
Proposer un catalogue de produits numériques d’IA, aussi bien de type services ou systèmes, disponibles sur étagère
permet de :
• éviter la création de services d’IA déjà existants ;
• faciliter l’amélioration des produits existants afin d’éliminer plus rapidement les produits devenus obsolètes.
Pour cela, l’offre de services d’IA sera organisée dans un ordre facilitant la frugalité organisationnelle :
• faciliter la réutilisation de n’importe quel service ou système IA, avec un processus de mise en œuvre simplifiée, afin
d'intégrer un produit proposant un service ou système préexistant en l’état (sans développement de fonctionnalités
supplémentaires) ;
• participer à l’évolution fonctionnelle d’un produit proposant un service ou système IA sans changer la manière de
l’utiliser. Pour cela il est nécessaire d’offrir certaines possibilités au demandeur :
o accéder au backlog facilement,
o accéder à la procédure de gestion d’une nouvelle demande (mise à jour ou évolution),
o afficher les règles de priorisation pour toute demande;
La responsabilité de la gestion de l’offre de produits numériques IA doit être attribuée à une équipe. Lors de la mise en
place d’une IA Factory, il apparaît que cette responsabilité est à lui confier.
Mise en œuvre
• Mettre en place un catalogue de produits IA accessible par tous.
• Pour mettre en place un nouveau produit numérique d’IA, proposant un service d’IA, il est nécessaire de :
o créer un nouveau produit en suivant les bonnes pratiques de product management ;
o offrir les différents types de développement et/ou d’intégration suivants :
▪ le demandeur a la capacité de développer et/ou d’intégrer le service d’IA par lui-même (3 formats : interne,
externe, hybride),
▪ le demandeur souhaite faire développer ou intégrer le service ou système IA par une équipe tierce (2 sous
variantes possibles : interne/externe) ;
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BP 19
N° 19 Utiliser des jeux de données open source pour le prototypage
Optimiser la gestion des données et l’intégrer dans une
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
démarche d’amélioration continue (ou management
Modéré Modéré
de la qualité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Rassembler et annoter des jeux de données est une tâche consommatrice de temps et de ressources. Parfois, des
données semblables ou proches du cas d'usage sont à disposition de la communauté et peuvent être réemployées pour
qualifier la faisabilité ou dimensionner un service.
Mise en œuvre
• Utiliser un jeu de données open source dans la mesure du possible selon les étapes du projet :
o pour la faisabilité : les jeux de données open source étant souvent assez propres et bien annotés, ils peuvent
donner une bonne estimation de la qualité maximale qu’un algorithme sera capable d’atteindre. Cela permet de
choisir l’algorithme avant de lancer une campagne de collecte de données ;
o pour le dimensionnement du service : utiliser ces données pour entraîner une première version du réseau
permet aussi de régler en amont au plus juste la quantité de ressources (quantité de données, puissance de
calcul …) à mettre à disposition du service avant même de réunir des données spécifiques au problème à
résoudre.
• Suivre les grands portails publics de données (gouvernement ...) et les catalogues de données mis à disposition par
la communauté (ex. HuggingFace).
Facteur clé de succès :
• qualité du jeu de données open source.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 20
N° 20 Optimiser l’usage de l’équipement existant
Analyser l’impact des équipements nécessaires pour le
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
service d’IA et optimiser l’usage (économie de la
Élevé Modéré
fonctionnalité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
L'impact environnemental de la fabrication d'un équipement correspond à plusieurs années de son utilisation, c'est
pourquoi une vigilance toute particulière doit être portée à la réutilisation en priorité de l'existant avant tout achat
additionnel.
Mise en œuvre
• Cf. Critère 9.5 du RGESN (Référentiel Général de l'Écoconception des Services Numériques).
• Mutualiser les équipements existants pour atteindre une utilisation maximale ou une plus haute puissance de calcul
sans rachat de matériel.
• Plus une machine est puissante, plus elle pourra exécuter des calculs rapidement. Inversement, étalonner ses calculs
sur des périodes plus longues (pendant le week-end ou la nuit par exemple) afin de devoir solliciter moins de
puissance permet de retarder l'achat d'une machine plus puissante.
Sources : Témoignage et Bibliographie
Secteur : Multisectoriel
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BP 21
N° 21 Créer un référentiel des impacts environnementaux des projets
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Outiller la mesure de l'impact environnemental et
Modéré Modéré enrichir la connaissance
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Établir pour chaque projet un référentiel des impacts environnementaux (prédictifs puis réellement constatés) sur toute
la vie du projet afin de se familiariser sur les ordres de grandeur et établir des comparaisons d'un projet à un autre.
Mise en œuvre
• Construire un référentiel des impacts environnementaux des projets par étape de vie.
• Alimenter ce référentiel de façon anticipée puis réelle via différents outils. Alimenter ce référentiel avec l’estimation
que fournissent les outils (Code Carbon, Green Algorithms, Carbon Tracker, MLCO2Impact ..), puis la réelle
consommation de l’entraînement. Cela peut permettre de comparer l’estimation et la réelle consommation, ainsi
que d’affiner les prédictions des futurs entraînements.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
- 89 -
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BP 22
Favoriser les terminaux utilisateurs/salariés existants pour l’entraînement ou
N° 22
l’inférence du service d’IA
Analyser l’impact des équipements nécessaires pour le
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
service d’IA et optimiser l’usage (économie de la
Modéré Modéré
fonctionnalité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation X X
2 – Conception et développement X X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement X X
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service X
Description
De plus en plus de modèles peuvent être exécutés voire entraînés en local, c'est-à-dire sur des terminaux déjà à
disposition dans l'entreprise ou auprès des utilisateurs finaux. Ceci n'implique pas de nouvelle fabrication, d'accès au
réseau ou encore de consommation énergétique importante comme dans un centre de données. Ce modèle de
déploiement doit être envisagé comme une solution alternative et doit être évalué pour challenger la frugalité du service
final.
Mise en œuvre
• Identifier des petits modèles d'IA exécutables, voire entraînables, sur les terminaux salariés/utilisateurs existants.
• Mettre en place des techniques d'optimisation et de compression de modèles (voir Bonne Pratique N° 03).
• Évaluer les impacts de cette approche (voir chapitre 2 de l’AFNOR SPEC) : cette bonne pratique ne peut pas être
appliquée de manière systématique mais de manière raisonnée et prouvée au regard des cas d’usage prévus, et doit
donc être évaluée au même titre que toutes les autres solutions envisageables.
• Intégrer cette approche dans les réponses possibles au besoin : elle doit être challengée comme toutes les autres
solutions possibles (voir Bonne Pratique N° 02 et celles relatives à la gouvernance).
Facteurs clés de succès :
• évaluation des impacts de différentes solutions dont la solution initialement envisagée ;
• identification des conditions limites de pertinence de cette solution (nombre de déploiements, consommation
réseau ou électrique, etc.) : ce seront les conditions à surveiller une fois la solution déployée en production ;
• comparaison des solutions et choix raisonné ;
• monitoring des impacts des solutions déployées pour vérifier que les conditions de pertinence sont toujours
rencontrées : si ce n’est plus le cas, une décision devra être prise car les impacts risquent de ne plus être sous
contrôle.
Sources : Témoignages
Secteur : Multisectoriel
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BP 23
N° 23 Réaliser une estimation de la consommation du modèle a priori
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Outiller la mesure de l'impact environnemental et
Modéré Faible enrichir la connaissance
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation
2 – Conception et développement X X X
3 – Vérification et validation X X X
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
Des outils de simulation permettent d'anticiper l'impact environnemental d'une phase d'apprentissage d'un
modèle d'IA.
Une autre approche peut consister à exécuter une phase d'apprentissage sur une petite partie du jeu de données pour
obtenir des données réelles sur l'impact environnemental généré qui serviront à extrapoler l'impact environnemental
sur l’ensemble de la phase d’apprentissage et sur la totalité du jeu de données.
Cette approche présente certaines limites, notamment en ce qui concerne l’extrapolation des résultats à des jeux de
données hétérogènes. En effet, lorsque les données présentent une grande variabilité ou une complexité importante, il
peut être difficile d’obtenir des résultats précis en extrapolant à partir d’un sous-ensemble limité de données. Il est donc
important de prendre en compte ces limites lors de l’interprétation des estimations obtenues.
Il est essentiel de se concentrer sur l’influence des hyperparamètres du modèle sur la consommation d’énergie afin
d’optimiser l’efficacité énergétique de l’IA frugale. En effet, le choix des hyperparamètres peut avoir un impact
significatif sur la consommation d’énergie du modèle et il est donc important de les ajuster de manière à minimiser
cette consommation tout en maintenant des performances acceptables. Cette optimisation peut se faire en utilisant
des techniques d’apprentissage automatique et en prenant en compte les contraintes spécifiques du matériel sur lequel
le modèle sera exécuté.
Mise en œuvre
• Réaliser un apprentissage sur une petite partie du jeu de données et calculer l'impact environnemental à la fin de
l'apprentissage pour extrapoler l'impact environnemental que donnerait un apprentissage sur tout le jeu de
données.
• Il est crucial de sélectionner soigneusement l’échantillon de données pour garantir la représentativité des résultats
par rapport à l’ensemble des données. Le choix de l’échantillon dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille de
l’ensemble de données, sa complexité, sa qualité et sa variabilité. Il est recommandé d’utiliser un échantillon
aléatoire pour assurer la représentativité statistique ou un échantillon stratifié si les données présentent des sous-
groupes distincts. Dans certains cas, il peut être judicieux de choisir un échantillon de données plus complexe pour
évaluer la performance du modèle dans des conditions difficiles. Cependant, il est important de s’assurer que
l’échantillon sélectionné est représentatif de l’ensemble des données pour éviter tout biais dans les résultats.
• Pour estimer et mesurer la consommation d’énergie lors de l’apprentissage, il est possible d’utiliser divers outils tels
que CodeCarbon, TensorFlox Profiler ou encore Nvidia-smi. CodeCarbon permet de mesurer l'empreinte carbone et
la consommation énergétique des modèles de Machine Learning, tandis que TensorFlow Profiler fournit des
informations détaillées sur les performances et l'utilisation des ressources du modèle. De son côté, nvidia-smi
permet de surveiller l'utilisation de la mémoire, de la bande passante et de l’énergie des GPU Nvidia. Ces outils
peuvent être utilisés conjointement pour obtenir une mesure précise et complète de la consommation d’énergie
lors de l'apprentissage.
Sources : témoignage et bibliographie
Secteur : Multisectoriel
- 91 -
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BP 24
N°24 Assurer la frugalité des infrastructures tout au long de l'exploitation
Analyser l'impact des équipements nécessaires pour le
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre :
service d'IA et optimiser l'usage (économie de la
Modéré Modéré
fonctionnalité)
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
La consommation en ressources d'un service d'IA n'est pas forcément homogène pendant tout son cycle de vie. Si la
frugalité est un objectif qui doit être pensé en amont de la mise en ligne du service, il est tout aussi important de se
donner les moyens de la maintenir en exploitant ses infrastructures de manière frugale, d'autant que beaucoup de
services d'IA connaissent un fort engouement à leur lancement et une utilisation au long cours beaucoup plus modeste.
Mise en œuvre
• Mutualiser et adapter les ressources au plus juste pendant la phase de lancement du service (phase souvent critique
haute en termes d'utilisation de ressources) et bien poser les scénarios si les métriques opérationnelles ne sont pas
disponibles.
• Monitorer l'activité de l'IA frugale, basculer dès que possible les mesures sur des données au plus près de la couche
physique et définir une politique de désallocation de ressources matérielles selon l'utilisation réelle du service.
• Étudier la consommation des ressources techniques des équipements/infrastructures utilisés, sur la base de
métriques réelles et opérationnelles (il arrive souvent que les indicateurs proposés soient uniquement établis d'un
point de vue économique et donc non basés sur la consommation réelle). Pour cela, il est notamment opportun de
faire une analyse des ressources dédiées et une analyse de chaque type de ressources mutualisées (réseau, cluster,
conteneurisation ...).
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
- 92 -
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BP 25
Faire évoluer les stratégies de mesure en fonction des enjeux et des contraintes
N° 25
pour maintenir la frugalité du service d’IA
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Outiller la mesure de l'impact environnemental et
Modéré Modéré enrichir la connaissance
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Si les stratégies de mesure d'impact du service d'IA doivent être pensées en amont du déploiement, elles doivent faire
l'objet de réévaluations tout au long du cycle de vie du service d’IA.
En effet, les risques liés aux ressources environnementales évoluent dans le temps, et des externalités positives
(utilisation de la chaleur fatale des centres de données pour le chauffage collectif) peuvent par exemple devenir des
contraintes en cas d'épisode caniculaire ou de stress hydrique régional. De même, les constructeurs, les hébergeurs, ou
même des communautés travaillant sur le service d’IA concerné, peuvent mettre à disposition de nouveaux services
gérés et des outils implémentables pour envisager davantage de frugalité dans le projet.
Mise en œuvre
• Planifier de manière régulière (pluriannuelle) :
o la réévaluation des stratégies de mesure et des critères de frugalité ;
o l’évolution des fonctionnalités optimisant la mesure de la frugalité via des outils de mesure ;
o l’intégration de nouvelles fonctionnalités favorisant la frugalité dans les outils de mesure.
• Mener une veille constante sur les sujets de frugalité dans les canaux d'information de l'entreprise portant sur :
o la rationalisation des outils ;
o l’optimisation de l'utilisation de ses outils ;
o l’arrivée de nouvelles fonctionnalités afin de contribuer à la frugalité.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
- 93 -
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BP 26
Écrire du code pouvant être amélioré par plusieurs personnes et ré-implémenté
N° 26
sur plusieurs environnements
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation
2 – Conception et développement X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
Le code est une partie importante dans la conception d'une IA. La façon de coder peut donc avoir un fort impact sur
l'environnement. En effet, coder de façon responsable permet d’optimiser les ressources, d’améliorer la maintenabilité,
l’évolutivité et l’accessibilité du modèle d’IA, de réduire les coûts associés à son développement, sa maintenance et son
support technique.
Mise en œuvre
• Appliquer les règles d’écoconception. Les 3 piliers de l’écoconception sont simplicité, frugalité, pertinence. La
simplicité est une démarche qualitative, alors que la frugalité est plutôt quantitative. Il s’agit de limiter les
fonctionnalités et leur qualité au minimum (sobriété fonctionnelle). La pertinence, quant à elle, est une équation
entre l’utilité, la rapidité et l’accessibilité.
• Optimiser le code pour qu'il soit un maximum réutilisable pour réentraîner facilement le modèle ou pouvoir utiliser
des modules dans d'autres projets. Cela permet d’optimiser les ressources matérielles et de permettre la
compilation multiplateforme/architecture.
• Utiliser un langage de programmation performant du point de vue environnemental : soit un langage compilé (C,
C++, Cuda) - soit un interpréteur optimisé (Pythran ou Numba pour Python) pour les langages plus haut niveau (plus
accessibles par exemple aux data scientists). Si cela est possible dans la limite des compétences en développement
des data scientists et des choix stratégiques de la société à laquelle ils appartiennent, favoriser le langage en C pour
développer l’IA avec la norme ANSI C99 et en utilisant des librairies standards.
• Utiliser des librairies appropriées pour chaque étape du cycle de vie. Ne pas développer de nouveau des outils et
méthodes déjà existantes.
• Pérenniser le code :
o utiliser un maximum les librairies courantes ;
o vérifier les licences d’utilisation des langages (risque de portabilité et de surcoût dans le temps) ;
o privilégier des langages multienvironnements ;
o utiliser des langages évolutifs avec des supports opérationnels garantis (communautés de développeurs et/ou
sociétés spécialisées) ;
o vérifier la compatibilité des langages avec l’environnement cible (BDD, etc.).
Sources : Témoignage et bibliographie
Secteur : Multisectoriel
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BP 27
N° 27 Rationaliser les modèles
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation
2 – Conception et développement X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
Pendant les phases de test et d'entraînement, il est nécessaire de trouver un équilibre entre le coût d'entraînement
pour améliorer l'efficacité du modèle d’IA et les gains d'efficacité obtenus grâce à cet entraînement. Autrement dit, il
s'agit de déterminer la quantité optimale d'entraînement nécessaire pour obtenir le meilleur rapport coût-efficacité
pour le modèle.
Mise en œuvre
• Prendre en compte le niveau de performance d'acceptabilité du donneur d’ordre.
• Réaliser une étude approfondie afin de choisir le modèle, en adéquation avec le besoin du donneur d’ordre, ainsi
que les paramètres de celui-ci, afin de limiter l'impact environnemental de la phase d'expérimentation. Par exemple,
dans le cas d'utilisation de modèle de Deep Learning, on peut utiliser le paramètre early stopping afin d'arrêter
l'apprentissage du modèle lorsque le gain de performance devient trop faible.
• Le nombre de fonctionnalités fournies en entrée du modèle joue également un rôle important dans la complexité
des calculs. Il est donc indispensable d'utiliser des techniques de sélection de fonctionnalités n'impliquant pas le
réentraînement des modèles (type MRMR, régression de Ridge, Lasso, etc.), lorsque cela est possible.
• Cf. Critères 9.2 et 9.3 du RGESN (Référentiel Général de l'Écoconception des Services Numériques).
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 28
N° 28 Décomposer un gros modèle d’IA en plusieurs petits modèles
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Étape du cycle de vie Service Données Infrastructures
0 – Transverse
1 – Initialisation
2 – Conception et Développement X
3 – Vérification et validation
4 – Déploiement
5 – Exploitation et suivi
6 – Validation continue
7 – Réévaluation
8 – Mise hors service
Description
La décomposition d'un modèle d’IA généraliste en plusieurs modèles spécialisés peut permettre de réduire l'empreinte
globale du projet. En effet, l'empreinte d'un modèle d’IA généraliste est supérieure à la somme de l'empreinte des
modèles spécialisés. Autrement dit, réduire la taille et la complexité de chacun des petits modèles permet de réduire
les ressources nécessaires pour l’entraînement et l’inférence comme le temps de calcul, l’espace mémoire ou encore
l’énergie par rapport au développement d’un modèle généraliste.
De plus, cette décomposition permet de mutualiser l'utilisation d'un modèle spécialisé dans d'autres projets.
Cette décomposition permet également de limiter l'empreinte environnementale du réentraînement et de l'inférence.
En effet, il sera possible de réentraîner une partie du métamodèle au lieu de réentraîner l'ensemble de la solution. Le
métamodèle est ainsi plus adaptable, plus maintenable et évolutif.
Mise en œuvre
• Traiter les cas évidents avec un modèle léger et réserver les cas moins évidents à traiter pour l’emploi d’un modèle
plus lourd en entraînant le modèle lourd sur un jeu de données plus spécifique.
• Développement d'un orchestrateur de modèles permettant de diriger la demande vers le modèle spécialisé et le
mieux adapté.
Facteurs clés de succès :
• besoin adapté à ce genre d’approche ;
• le délai accordé à la conception et au développement doit être suffisant pour permettre ce genre d’approche ;
• niveau de compétence suffisant pour la mise en œuvre de modèles multiples.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 29
Réutiliser des algorithmes entraînés et partager les algorithmes réalisés
N° 29
(OpenSource)
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Faible une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
De nombreuses plateformes de modèles en Open Source existent et permettent de facilement trouver des modèles
déjà entraînés sur des tâches spécifiques. Il est également possible de partager ses modèles au sein de la communauté.
Mise en œuvre
• De nombreux modèles Open Source sont stockés et accessibles sur la plateforme HuggingFace.
• Privilégier le transfer learning à la conception from scratch.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 30
N° 30 Privilégier des modèles plus frugaux
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Il existe de nombreuses manières d'appréhender le besoin d'un client avec de l’IA. Certains modèles d’IA sont moins
énergivores et ont besoin de moins de données en entrée que d'autres modèles.
Mise en œuvre
• Mener un état de l'art des solutions existantes, de la moins complexe vers la plus énergivore.
• Évaluer si l’IA symbolique peut être un bon candidat pour répondre aux besoins. Si cela ne suffit pas, débuter
l’analyse comparative par des modèles de Machine Learning puis de Deep Learning :
• utiliser des outils sur mesure adaptés aux problèmes au lieu d'approches généralistes ;
• cf. Chapitre 9 du RGESN (Référentiel Général de l'Écoconception des Services Numériques).
Facteur clé de succès :
• le besoin doit être construit de telle sorte que les modèles les moins énergivores soient utilisables.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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BP 31
A/B Testing de modèles pour identifier le modèle avec le meilleur ratio
N° 31
performance/ressources
Gain de frugalité : Effort mise en œuvre : Optimiser la performance du modèle et l’intégrer dans
Modéré Modéré une démarche d’amélioration continue
Positionnement de la bonne pratique sur le cycle de vie
Description
Afin d'identifier le modèle avec le meilleur ratio performance/ressources, tester différents modèles avec un échantillon
du jeu de données le plus petit possible mais représentatif de la globalité du jeu d'entraînement. Cette étape permet
d'éviter de tester les différents modèles possibles sur l'ensemble du jeu de données et ainsi de limiter l'impact
environnemental de la phase expérimentale.
Cette approche présente certaines limites, notamment en ce qui concerne le choix de l’échantillon représentatif du jeu
de données. En effet, lorsque les données présentent une grande variabilité ou une complexité importante, il peut être
difficile d’obtenir des résultats précis en extrapolant à partir d’un sous-ensemble limité de données. Il est donc
important de prendre en compte ces limites lors de l’interprétation des résultats des performances. Il est bien entendu
évidemment que chaque modèle doit être testé sur le même échantillon.
Mise en œuvre
• Sélection d'un échantillon représentatif du jeu d'entraînement :
o une étude statistique des données peut permettre de faciliter la sélection de l'échantillon de données ;
o il est crucial de sélectionner soigneusement l’échantillon de données pour garantir la représentativité des
résultats par rapport à l’ensemble des données ;
o le choix de l’échantillon dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille de l’ensemble de données, sa complexité
et sa variabilité. Il est recommandé d’utiliser un échantillon aléatoire pour assurer la représentativité statistique
ou un échantillon stratifié si les données présentent des sous-groupes distincts.
Dans certains cas, il peut être judicieux de choisir un échantillon de données plus complexe pour évaluer la performance
du modèle dans des conditions difficiles. Cependant, il est important de s’assurer que l’échantillon sélectionné est
représentatif de l’ensemble des données pour éviter tout biais dans les résultats.
Sources : Témoignage
Secteur : Multisectoriel
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Acronymes
UF Unité Fonctionnelle
GT Groupe de Travail
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